Partie IX - Synthèse   Chapitre LVIII - Autour de Rennes   Pentagone et Sceau de Palaja   
SCEAU DE PALAJA PENTAGONE VILLEPINTE VILLEMOUSTAUSSOU VILLAR EN VAL ANTUGNAC LIGNAIROLLES MONTCLAR PAX

Construction d'un pentagone

La dalle horizontale de Marie de Nègre présente une structure hexagonale (www.rennes-le-chateau-archive.com - La dalle de Blanchefort).

Cette information recoupe en partie la superposition de cette dalle sur la carte du département de l'Aude (Autour de Rennes le Château : La dalle horizontale de Marie de Nègre : vers Montolieu).

On se rend compte que, fort de cette superposition, on peut construire, à partir du Sceau de Palaja, un pentagone sur le cercle défini par les croix de la dalle et celle du plan inversé de l'église Saint Sulpice de Paris (dans la chapelle des Saints Anges). Le méridien de Paris est partie prenante de cette construction

Construction d'un pentagone - ipphil.over-blog.com

Ce pentagone est marqué des 5 points situés sur les communes de Villepinte, Villemoustaussou, Villar en Val, Antugnac (près de Croux) et Lignairolles. 3 communes ont comme initiale V comme 5 en numérotation romaine.

Antugnac

On trouve assez souvent l'étole à cinq rais, seule, sur des stèles discoïdales, ou bien gravée sur des rochers. En certains cas - par exemple, sur la croix d'Antugnac (Aude) - elle évoque assez bien l'image stylisée d'un homme étendant les bras et les jambes : c'est une silhouette anthropomorphique. Il y a aussi les graffitis du château de Pieusse (étoile à cinq rais) (René Nelli, Note sur le « pentagone » bogomile et cathare, Folklore n° 141, 1971 - garae.fr).

L'église de Croux est vouée à la sainte Croix (Autour de Rennes le Château : Un alignement inattendu : la ligne gnostique).

Villepinte

Villepinte-agone.

Le nom d'Aricia est remplacé par celui de Villepinte ou Ville des Pins, placé au lieu-dit « Montpénédi », bois sacré de la déesse Diane. Au 9e siècle, le temple de Diane, devenu le sanctuaire de N.-D. de Rominguière (Romenguière), objet d'une grande vénération au 13e siècle ; englobé au siècle suivant dans l'église paroissiale actuelle (Eugène Soitel, Sevran, Villepinte, Tremblay dans le passé, 1970 - books.google.fr, Le Serpent rouge : Le voyage de l’âme : Bélier).

Quant à l'ancienne ville d'Aricia, on tient qu'elle fut bâtié dans le Latium , par Hippolyte, fils de Thésée, en mémoire de sa femme, qui s'appelloit Aricia, comme le témoigné Martial, li. 13. Cette ville donna son nom à une forêt, daris laquelle Diane cacha Hippolyte, aprés qu'Esculape l'eut ressuscité. En reconnoissance d'un si grand bienfait, il luy éleva un Temple, dont les Prêtres dévoient être des Esclaves fugitifs. On voyoit proche de là une fontaine de là Nympne Egerie, où Numa, second Roy de Rome, sçavant dans la divination par les eaux, publioit qu'il avoit commerce avec cette Nymphe, afin que les loix qu'il établissoit, eussent plus d'autorité. Si l'on s'en rapporte à Solin & à Cassius Hemina, la ville d'Aricia fut bâtie par Archilochus Sicilien l'an 415. de Rome. Elle obtint le droit de Bourgeoisie Romaine, & fut d'abord une ville Municipale, & ensuite Colonie Romaine. Ce fut le lieu de la naistance d'Accia; mère de l'Empereur Auguste. Danet, Antiquités Grecques & Romaines (Thomas Corneille, Dictionnaire universel, géographique et historique, Tome I, 1708 - books.google.fr).

A Manosque, la chapelle de Notre Dame de Romigier est ornée d'un pavement dessinanat un pentagramme (lieuxsacres.canalblog.com).

Le toponyme Romiguière constitue un calque d'une forme latine rumicaria (= la terre couVerte de ronciers); de rumex / rumicis (= rOnce) + -aria (= étendue, espace) (Jean-Maire Cassagne, Villes et Villages en pays lotois, 2013 - books.google.fr).

La coupe transversale de la tige de la ronce est un véritable pentagone ; cinq lignes paralleles forment cinq cannelures très-distinctes sur la tige de la ronce, et sur ces cannelures sont rangées les feuilles, ce qui forme une» sotte de quinconce (Jacques Christophe Valmont de Bomare, Dictionnaire raisonné universel d'Histoire Naturelle, Tome XII, 1800 - books.google.fr).

La biche de Cérynie fait partie d'un groupe de cinq biches semblables, aux bois dorés, les quatre autres ayant été prises par Artémis pour l'attelage de son char. Elle sera capturée par Héraklès (S. Franchet d'Espèrey, Variations épiques sur un thème animalier, Revue des études latines, Volume 55, 1978 - books.google.fr).

Lignairolles

Comme Labastide-d'en-Richard, la petite bourgade n'a pas laissé de grands souvenirs dans l'histoire. On sait qu'elle fut fondée en tant que bastide en 1265 par Guy de Lévis III, agissant pour le roi de France Louis IX au nom d'Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse. Là aussi, il fallait fixer des populations erratiques suite aux guerres de religion qui opposèrent Catholiques et Cathares, sur des domaines accordés jadis à son grand-père, le premier du titre, par Simon de Montfort. On donna des chartes à cette époque, un marché permit un certain développement, la petite localité recensée en 1269.De nombreux paysans regagnèrent leurs villages précédemment détruits, la bastide périclita, ou du moins vivota sans plus faire parler d'elle dans l'histoire. Aujourd'hui, les indices sont maigres pour déterminer une origine médiévale. Sur un mamelon très escarpé, le village pouvait être facilement défendu, mais on doute que des remparts furent édifiés. Les pierres du bastion furent réutilisées et la mémoire temporelle s'est dissoute dans l'éther des ans qui passent. Un culte à la Vierge Noire, réplique de Notre Dame de Marceille à Limoux, et à la main de Sainte Anne (sculpture) place la modeste bourgade rurale sur la liste du martyrologe chrétien (Serge Pacaud, Les bastides des Départements de l'Ariège, de l'Aude et des Pyrénées-Orientales, 2016 - books.google.fr, www.hounoux.fr).

Le chœur de l'église de Notre Dame de Marceille se compose d’une abside en forme de pentagone régulier (lieuxsacres.canalblog.com).

Qui dit main dit cinq doigts, si Anne était conformée normalement, mais il semble qu'elle ait eu plus de deux mains, on compte au moins celle du palais impérial de Vienne, celle de La Valette à Malte, celle de Carcassonne, une au Temple de Paris tenu par les Hospitaliers après 1312 (Magasin pittoresque, 1843 - books.google.fr, Jean de Thévenot, Voyages en Europe, Asie et Afrique, Tome 1, 1689 - books.google.fr, Eugène Mannier, Les commanderies de Grand-prieuré de France d'après les documents inédits conservés aux archives nationales à Paris, 1872 - books.google.fr, Alphonse Mahul, Cartulaire et archives des communes de l'ancien diocèse et de l'arrondissement administratif de Carcassone, 1857 - books.google.fr).

Dans l'antiquité, pour rappeler que la technicité acquise grâce aux cinq doigts rapproche l'homme de la divinité, on se plut à collectionner les objets évoquant le cinq, surtout lorsqu'ils étaient beaux et symétriques car cela leur conférait un attrait mystérieux supplémentaire ; par exemple l'oursin, les fleurs et feuilles à cinq pétales ou découpes, la pomme coupée en deux selon son équateur. Parfois certains de ces objets naturels devenaient des talismans tels le micraster ou oursin fossile. Pline l'ancien rapporte (XXIV- 1 2) que cet oursin spatangue, ou oursin des sables très commun sur les côtes atlantiques bretonnes, mais d'un test très fragile, pouvait être trouvé à l'état de fossile, très solide, dans certains terrains. Il était alors porté en guise de talisman par les Gaulois. L'empereur Claude fit mourir un chevalier romain, originaire de l'actuel Dauphiné, parce qu'il portait, pendant un procès, un de ces fossiles suspendu à son cou. Les druides d'ailleurs se gardaient bien d'indiquer de quelle sorte d'animal il s'agissait en réalité. Ils avaient inventé au micraster une origine magique. Ils l'appelaient l'œuf roux du serpent marin, celui-là que recherchera également Merlin le long du rivage : "Je viens chercher le moyen de trouver par ici l'œuf rouge, L'œuf rouge du serpent marin, au bord du rivage, dans le creux du rocher" (La Villemarqué, Chants Populaires de Bretagne). Il est peu vraisemblable que le pentagramme, dessiné par les poils ambulacraires de l'oursin, représentait pour eux l'homme avec sa tête et ses quatre membres ou l'état major des cinq dieux siègeant au cœur de l'Irlande. C'était tout simplement ce qui subsistait des lointains mythes indiens dont le souvenir exact s'était perdu : le pense- bête ne pouvait plus faire penser au mythe originel. A partir de tels objets, les supputations n'étaient plus que métaphysique avec tous les risques de faux aiguillages que cela suppose. Lorsque d'anciennes gravures rupestres nous montrent des étoiles rayonnantes à cinq branches [...] les rayons évoquent en réalité les doigts d'une main écartée et symbolisent ses pouvoirs (Guy Trévoux, Lettres, chiffres et dieux, 1979 - books.google.fr).

Villar en Val

Le Villar est situé au pied d'un petit vallon formé par le ruisseau des Agals, affluent de l'Alsou. Un peu en dehors du village se dresse le vieux château, vaste parallélogramme flanqué d'une tour à chaque angle, dont la face ouest est recouverte presque entièrement par un énorme lierre aux bras puissants et noueux. Malgré les transformations qu'il a subies dans la suite des temps, on y remarque encore de belles fenêtres à meneaux qui paraissent le dater de l'époque de la Renaissance. De même que celui du Mas-des-Cours, ce château eut à subir les assauts des Ligueurs qui l'occupèrent en septembre 1527. A l'ouest du Villar, il existait autrefois une métairie, aujourd'hui ruinée, appelée Cassanels, qui appartenait à l'abbaye de Rieunettes qui l'acheta à l'abbaye de Villelongue en 1259. C'est en se rendant à cette métairie, dont la possession avait été contestée à la dite abbaye et qu'un arrêt du Parlement venait de lui adjuger, qu'Elisabeth de Lévis, abbesse de Rieunettes, fut assassinée, le 13 jnin 1671, en un point où l'on commence de découvrir toute la vallée de l'Alsou. Ce point porte encore de nos jours le nom de Pas de Madame. A la suite de cet assassinat, dont le seigneur du Villar fut soupçonné d'être l'auteur, la seigneurie de Villar-en-Val fut confisquée au profit du Roi et réunie au domaine de la Couronne. L'église du Villar est bâtie en dehors du village. Elle est d'une belle construction, particulièrement le chœur, et sous le vocable de Saint-Paul (M. L. Gavoy, Excursion du 14 mai 1911 à Mas-des-Cours, Fajac-en Val et Villar-en-Val, Bulletin de la Société d'études scientifiques de l'Aude, 1912 - gallica.bnf.fr, Alphonse Jacques Mahul, Cartulaire et archives des communes de l'ancien diocèse et de l'arrondissement administratif de Carcassonne, Tome 5, 1867 - books.google.fr).

L'église paroissiale de Villar-en-Val est sous l'invocation de Saint Paul comme l'indique l'Ave Maria ; cependant le Gallia Christana dit que l'Abbé de Lagrasse nomma, en 1289, le recteur de l'église Sainte-Madeleine du Villar. Cette dernière église était-elle la même que Saint-Paul du Villar ou bien formait-elle une paroisse distincte ? Il est probable que la dénomination de Sainte-Madeleine est erronée, puisque l'Ave Maria est antérieur de 20 ans environ à l'acte cité par le Gallia Christiana et qu'en 1269 le patron de l'église de Villar-en-Val était, comme de nos jours, Saint Paul l'Apôtre sous le vocable de la Conversion ; on doit avoir confondu sans doute la conversion de Saint Paul avec celle de Sainte Madeleine (Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, 1909 - books.google.fr).

Seule dans son cimetière et se détachant devant le massif des Corbières, l'église Saint Paul entourée d'ifs et d'oliviers présente un chevet en hémicycle qui a gardé quelques traces d'arcatures lombardes. Elle possède une seul vitrail : sainte Geneviève, don de Geneviève Feuille (Françoise Leriche-Andrieu, Itinéraires romans en Languedoc, 1982 - books.google.fr, www.culture.fr).

Dans un rapport lointain, voyons ce que recèle la bibliothèque Sainte Geneviève à Paris.

A la fin de l'année 1969, l'horloge astronomique dite d'Oronce Fine était réinstallée à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, à Paris, après la très longue absence qu'avait exigée sa restauration : l'état désolant dans lequel elle se trouvait avait en effet rendu indispensable une remise en état complète tant de son mécanisme que de sa décoration extérieure. Cet heureux retour fournit l'occasion d'une mise au point sur la définition et sur l'histoire de ce monument de l'art et de l'astronomie, car, s'il fut toujours révéré comme tel, il n'a cependant guère été écrit jusqu'à présent sur son compte que des erreurs, des futilités ou des niaiseries. L'horloge se présente comme une tour à cinq faces, ayant chacune deux cadrans superposés, posée sur un piédestal sculpté représentant cinq griffons dressés autour d'une colonne. Il s'agit d'une horloge planétaire : un mécanisme central, mû par un mécanisme d'horlogerie, entraîne un certain nombre de mécanismes périphériques, dont la fonction est, pour l'un de donner l'heure, pour les autres d'indiquer les positions, à la même heure, de chacune des planètes et, d'une façon générale, de figurer l'état de la voûte céleste décomposée en chacun de ses éléments. On peut donc distinguer autant de parties que la voûte comprend d'éléments animés de mouvements propres. Une des faces de la tour pentagonale est consacrée au mouvement quotidien de la voûte céleste ; comme les autres faces, comporte deux registres de cadrans. Le registre supérieur indique l'heure comme nous avons l'habitude de la lire sinon que le cadran, gradué en douze heures, n'a qu'une seule aiguille, celle des heures. L'aiguille affecte la forme d'un disque mobile, somptueusement décoré au reste, portant aussi les chiffres des douze heures (D. Hillard, E. Poulle, Oronce Fine et l'horloge planétaire, Bibliothèque d'humanisme et renaissance: travaux and documents, Volume 33, 1971 - books.google.fr).

Après avoir expliqué les pierres gravées que j’ay choisi dans notre Cabinet & particuliérement les constellées & les talismans, j'ay fait aussi dessiner quelqu’uns de ceux qui sont sur les métaux d'or, d’argent & de cuivre, dont les uns ont été gravez, les autres fondus, & les autres frappez. J'y ay ajoûté une petite explication telle, ou que je l’ay trouvée dans des Auteurs, ou que mes amis m'ont aidé à la faire.

I. Ce prémier qui est de cuivre a été fondu, il est fort commun, & l'on tient qu’il a été inventé par les Juifs, & que sa vertu est pour empêcher d'être blessé en guerre. On voit d'un côté la face de Jesus—Christ au milieu de trois cercles dans un Pentagone, avec des caractéres hébreux ; le mot qui est au milieu sous la face de Jesus—Christ, signifie Panis faciem, ou propositionis, Kircher qui a expliqué cette piéce, estime avoir été mis par les juifs en dérision de la sainte Eucharistie. les autres inscriptions qui sont dans les cercles, signifient les noms que le Prophète Isaïe donne à Jésus-Christ, sçavoir : Admirabilis Consiliarius, Deus fortis, princeps pacis, magni consilii Angelus, etc & après tous ces noms divins ils ajoûtent parla haine qu'ils portent au Sauveur du monde cet horrible blasphéme : Ante faciem Solis hujus deleatur nomen illius. On lit à l'entout du Pentagone le nom, des Anges : Michaël, Raphaël, Gabriel, Uriel, & tout autour sont douze anagrammes du Nom de Dieu JEHOVA, que les Caballisies appellent les douze révolutions, sous lesquelles il y a de grands mystéres cachez, à ce qu'ils prétendent.

Au revers de ce mystérieux Talisman, où l’on voit enCore dans les douze quarrez qui y sont marquez, ces douze révolutions ou anagrammes du Nom de Dieu JEHOVA, que les Rabins Caballistes disent être d’une si grande vertu, qu’ils envoyoient leurs influences dans les douze signes du Zodiaque, lesquels les renvoyoient ensuite icy bas sur les choses sublunaires : que c’étoient ces douze anagrammes qui étoient écrites sous les douze pierres du rational du grand Prêtre, qui rendoient des oracles, procuroient du bonheur, guérissoient les maladies, & préservoient des maux & des malheurs qui pouvoient arriver. L’inscription hébraïque qui se lit à l’entour du quarré, contient quatre passages de l’Ecriture sainte, qui montrent que les noms qui sont donnez a Dieu, sont tirez de ses attributs, n’y ayant que le seul nom JEHOVA qui luy soit propre, & qui explique son essence ; c’est pourquoy ils estimoient que celuy qui en pourroit obtenir la connoissance en ce monde, deviendroit tout—puissant. Les quatre mots qui sont au dessous des quatre côtez, sont encore les noms de ces quatre Anges, Michaël, Gabriel, Raphaël, Uriel, qu’ils estimoient les gouverneurs du monde, & avoir été les précepteurs des Patriarches ; leurs noms sont tres—puissans pour chasser tout ce qui peut nuire à celuy qui les porte (Claude Du Molinet, Bottu de Saint-Fonds, Le cabinet de la bibliothèque Sainte-Geneviève, 1692 - books.google.fr).

Sachant que Geneviève est une forme du prénom Guenièvre, la duègne de la reine Guenièvre, épouse d'Arthur, s'appelait « Quintagone », (cinq angles) (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Le domaine de l’abbé Saunière, pentagone et AOMPS).

Villemoustaussou

Cette commune est mentionnée page 298 de La Vraie Langue Celtique, associée à la page 143 (298-155) et au psaume 143.

Les Gaulois du Languedoc avaient même poussé l'art de faire le vin à un degré remarquable, puisqu'on trouvait des fouleurs de raisins réunis en corporation, tout près de Carcassonne, dans une localité dont les habitants exercent encore de nos jours la même profession. Ce village est appelé par ses propres habitants Bilomacho, – to will, désirer, vouloir, – to mash (mache), écraser, mêler –, et il est connu en français sous le nom de Villemoustaussou, simple traduction en langue romane du celtique Willmash. (VLC, p. 298) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre V - Ps. 143, La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Les communes de l’Aude, Saint Suplice et VLC : Côté Nord).

Le passage de Boudet peut ĂŞtre mis en relation avec le pressoir mystique.

Dans le Nouveau Testament, le Christ apaise la colère de Dieu en devenant lui-même à la fois le Roi des Nations et la grappe de raisin foulée dans le pressoir par les vendangeurs (Marc 12,1-12 ; Jean , 15, 1-8). Il est le cep de vigne et le fruit de la vigne à la fois, celui qui soumet ses ennemis mais aussi celui qui fait naître l'Église s'étendant comme une vigne, et les sacrements (baptême, eucharistie) et sauve l'humanité, par le règne de l'Amour subjuguant les cœurs et non plus par la force (fr.wikipedia.org - Pressoir mystique).

Dans le Psautier d'Utrecht, l'enluminure illustrant le verset 12 du Psaume 143 : « Nos fils sont comme les plantes bien venues dès leur jeune âge » montre un vigneron qui retient la vigne-mère contre un échalas, tandis qu'un second personnage couche un long sarment dans la terre du champ (provignage) (Perrine Mane, Le Travail à la campagne au Moyen Âge: étude iconographique, 2006 - books.google.fr).

Le provignage s'obtient en couchant un pied de vigne en place dans une fosse, en laissant émerger trois ou quatre sarments qui donnent naissance à autant de nouveaux pieds à partir du racinage, obtenus sur les bourgeons enfouis sous terre, et permettent un rajeunissement de la vigne en continu. Cette méthode de plantation dite en foule donnait à la vigne un aspect de couverture végétale continue sur le sol où la notion de rang disparaissait. On obtenait ainsi des ceps et des racines qui pouvaient atteindre 20 m de long. Cette méthode fut surtout employée en Champagne et Bourgogne. Ce tapissage de racines sans iatus finissait par rendre tout labour impossible et exigeait de piocher autour de chaque cep (Jean-Paul Lacroix, Bois de Tonnellerie, 2006 - books.google.fr).

Pentagone dans un jeu de mot grec : pita - goinos/oinos, pain - vin (Henri Estienne, Thesaurus Graecae linguae.b, Volume 1, 1818 - books.google.fr).

Il existait, il y a très long temps, sur le chemin de Carcassonne à Villalier, dans la paroisse et communauté de Villemoustaussou, local appelle St-Pierre de Vitrac, une église dédiée à Saint Pierre, dans laquelle cinq chapelains faisoient le service, et résidoient à Villemoustaussou, où ils faisoient en même temps le service de la paroisse, ayant prés de l'église paroissiale leur maison, dont on voit encore des restes. Ces chapelains, ne trouvant pas, dans les revenus de leur bénéfice, de quoi pourvoir d'une manière suffisante à leur entretien, se réunirent au Chapitre calhédrale de Carcassonne, qui vivoit encore sous la règle de Saint Augustin : la sécularisation date de 1435. Les cinq chapelains réunis continuèrent le service à Villemoustaussou, et après leur décès, l'Evèque de Carcassonne devint le collateur des cinq places (Alphonse Mahul, Cartulaire et Archives des Communes de l'ancien Diocèse et de l'Arrondissement administratif de Carcassonne, Tome 2, 1857 - books.google.fr).

La phraséologie géométrique reste difficile à cerner, parce que multiple voire complexe. Il est néanmoins manifeste que l'emploi de tel ou tel polygone devait relever d'une règle précise puisque, par exemple, les seules étoiles à cinq branches, les seuls pentagrammes rencontrés lors de nos études l'ont été, de façon ténue, pour la cathédrale de Chartres placée sous la protection de Notre-Dame, mais surtout pour les églises de Brancion et Rosheim dédiées à Saint Pierre. Cette construction a également été obtenue pour une troisième église Saint Pierre, celle d'Uchizy en Saône-et-Loire, construite à proximité de Toumus par les moines de Chalon sur Saône (étude non présentée ici). Il paraît fort probable que, dans le système de pensée médiévale, le pentagone et la Saint Pierre avaient des points communs. Ce constat, s'il reflète une réalité, nous conduit immanquablement à la question de savoir si un polygone, et lequel, était plus particulièrement attaché à chaque saint, au même titre que les objets qui, aujourd'hui, permettent encore de reconnaître en telle ou telle sculpture la représentation de saint André (la croix), de sainte Barbe (la tour) ou de sainte Catherine (la roue). Cette seule interrogation laisse un champ immense à nos investigations futures. Au delà de la "simple" association de tel ou tel polygone à chacun des saints du calendrier, ce sont des tracés géométriques complexes qui donnent naissance aux formes architecturales et il est, une fois encore, vraisemblable qu'une "logique" sous-tend cette complexité. L'étude de la symbolique des formes ou du moins la lecture du message composé par l'association et l'enchaînement des cercles, triangles, carrés, pentagones et autres hexagones, constituent donc, à elles seules, un domaine particulier de la "sémantique religieuse" qu'il serait également utile d'explorer (Jean-Paul Lemonde, L'ombre du poteau et le carré de la terre, ou, Comment décrypter les églises romanes et gothiques, 1997 - books.google.fr).

Dans un chant de Nicolle Lescarre (Palinod de Rouen), on voit Adam plongé jusqu'à mi-corps dans une fosse près de laquelle s'élève un arbre sec. Une main sort d'un nuage et bénit; le père de la race humaine, grande et belle tête à barbe et cheveux blancs, lève vers elle des mains suppliantes et un regard ravi. En même temps que la tête du vieil Adam s'illumine sous la bénédiction de « cette main de grâce », emblème de la vierge Marie, celle du serpent enroulé autour de l'arbre tombe et semble expirer. Puis l'auteur énumère les pierres précieuses dont sont ornés les cinq doigts de la main. Elles expriment, à son sens, les cinq fêtes jadis instituées en l'honneur de la Vierge. Au pouce brille le saphir, symbole de la pureté; à l'index, le rubis, emblème de la charité; le diamant, au doigt du milieu, figure la lumière de la vérité rendue aux hommes ; l'émeraude du doigt suivant, l'espérance; la perle au petit doigt. A ce sujet se rapporte évidemment le verset du psaume 143 inscrit au bas de la figure précédente: « Emitte manum tuam de alto » (v. 7 : D'en haut tends la main... sauve-moi, tire-moi des grandes eaux, de la main des fils d'étrangers). [...]

La pièce précédente qui porte la signature de Nicolle du Puy et la date de 1519, affirme que le cep verdoyant qui supporte la grappe figure sainte Anne, mère de la vierge Marie, que la grappe est Marie elle-même en son concept rendue. Qu'enfin le vendangeur qui, le serpillon en main, s'apprête à couper le fruit, c'est Dieu le père. Une blanche corbeille suspendue au-dessous s'apprête à recevoir le raisin sacré. C'est sans doute le symbole du corps saint de Marie qui, en recevant son âme immaculée, participe de sa pureté et, venu de la terre par la génération humaine, s'en détache en quelque façon à cause de l'inviolable innocence que lui communique l'âme dont il est le vase précieux et pur. Le poëte chante la surprise et le bonheur de l'humanité lorsque, pleurant sur la ruine de ses vendanges, elle découvre tout à coup parmi les ceps dépouillés et brûlés la tige verdoyante qui porte la grappe féconde; puis son allégresse lorsque, ayant goûté de sa liqueur, elle proclame qu'en nulle région on ne saurait trouver un vin meilleur et plus généreux (A. Hurel, La vierge Marie et les Palinods du Moyen Âge, Annales archéologiques, 1862 - books.google.fr, Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Le retable de saint Martin de Cassaignes).

Précédant le verset 7 du psaume 43, le verset 1 dit :

Benedictus Dominus meus qui docet manus meas ad prœlium, et digitos meos ad bellum (Béni soit mon Seigneur qui instruit mes mains au combat, et mes doigts à la guerre).

«L'homme a ete cree avec l'apparence d'une chose vaine» (Ps 143,4). Tel est, en conclusion, le constat que fait le Psalmiste et auquel Hilaire donne un large retentissement en decrivant les handicaps de la «condition humaine»: fatalite de l'ignorance, lourdeur du corps gagnant l'ame par contamination, captivite de l'ame qui ote son identite a l'homme (J. Doignon, Apeuré par la condition humaine (Hilaire de Poitiers, In Psalmum 118,15,5) : Fondements classiques et patristiques d'une topique, Studia patristica, Volume 23, 1989 - books.google.fr).

Quelque lumière peut venir de deux autres affirmations postérieures de Jérôme, le Commentariolus in Ps. 13,1 et son Tractatus in Ps. 143, 15. En combinant ces deux commentaires, on peut découvrir que le Ps 11 est ordinairement appliqué à la Passion du Christ et au reniement de Pierre (« Sauve moi, Seigneur, puisqu'il n'y a plus de saint ! ») (Jérôme, Débat entre un Luciférien et un Orthodoxe (Altercatio Luciferiani et Orthodoxi)) (Revue des études augustiniennes, Volume 49, 2003 - books.google.fr - documents.irevues.inist.fr).

Le Tractatus de saint JĂ©rĂ´me sur le psaume 143 associe quant Ă  lui IsaĂŻe 63.3, le psaume 11.2 et le psaume 13.3 pour aboutir encore au reniement de Pierre (J.L. Gourdain, Saint JĂ©rĂ´me et le psaume 13,3, Biblica Et Apocrypha, Orientalia, Ascetica, 1993 - books.google.fr).

De même le psaume 142,2 : Seigneur, n'entre point en jugement avec ton serviteur: car nul vivant ne sera justifié devant ta face.

Le coq est le symbole du reniement de Pierre (avant qu'il ne chante, tu me renieras trois fois) mais aussi d'Esculape dans une des filles est Hygie, l'ugeia pentagrammatique, la Salus latine, présente dans le Corona de Wael dans la page titre de l'édition de 1649 en bas, alors qu'en haut un écu présente les cinq plaies du Christ identique à ce que contemple l'évêque Antoine Triest dans un tableau du peintre Ténier (Dictionnaire universel de mythologie, Encyclopédie théologique, 1855 - books.google.fr, Ralph Dekoninck, Emblemata sacra: rhétorique et herméneutique du discours sacré dans la littérature en images, 2007 - books.google.fr, Willem de Wael van Vronesteyn, Corona sacratissimorvm Iesv Christi vvlnervm, 1649 - books.google.fr).

David Teniers, Antonius Triest (1577-1657) - bisschop van Brugge (1616-1620) en nadien van Gent (1621-1657), 1652 - Hermitage Sint Petersburg - nl.wikipedia.org

Richard abbé de saint Victor définit 5 états dans la vie de l'âme, dont le zodiaque du Serpent rouge traduit en termes du Sceau de Palaja permet de décrire le voyage (Le Serpent rouge : Le voyage de l’âme : Introduction).

De cette adaptation continuelle des moyens à la fin, qui tient compte des états différents par lesquels une même âme peut passer, l'Annotation sur le Psaume 143 de Richard de Saint Victor détaille cinq modalités : la dijudicatio, la deliberatio, la dispositio, la dispensatio, enfin la moderatio. « La dijudicatio opère la distinction entre le licite et l'illicite, le detiberatio l'opère entre ce qui convient et ce qui ne convient pas, la dispositio, entre ce qui est ordonne et ce qui ne l'est pas, la dispensatio, entre ce qui est opportun et ce qui ne l'est pas, la moderatio, elle, entre ce qui est mesuré ou démesuré La dijudicatio est ce qui fait comparaître toutes choses en jugement et, en séparant les bonnes des mauvaises, ne nous permet pas de nous épuiser par la voie des choses illicites. La deliberatio est celle qui ne fait rien sans dessein réfléchi et qui toujours nous sépare de l'inutile. La dispositio agit en toutes choses sans confusion et ne laisse absolument rien de désordonné. La dispensatio est souple quand survient une occasion, et ayant égard à la faiblesse humaine, ne permet pas qu'on oppose futilement les plans de l'homme aux plans de Dieu. La moderatio garde la mesure et, en n'importe quelle action, ne laisse jamais outrepasser les bornes de la mesure. » Ce sont là cinq degrés de prudence, dont le premier se confond pratiquement et en rigueur de termes avec le discretio elle-même. Cette souplesse nécessaire pour faire face à tant de situations imprévues dans la vie spirituelle a pour conséquence que la discretio devra assurer de multiples devoirs et s'étendre à de nombreux objets. L'attention et l'examen des progrès ou des défaillances de l'âme sont de son ressort ; les pensées qui font le plus souvent irruption en cette âme, les affections dont elle est fréquemment touchée, sont confiées à sa vigilance (Gervais Dumeige, Richard de Saint-Victor et l'idee chrétienne de l'amour, 1952 - books.google.fr).

Richard de Saint-Victor est un moine écossais (ou irlandais) né vers 1110, mystique, et prieur de l'Abbaye Saint-Victor de Paris de 1162 au samedi 10 mars 1173, date de sa mort (fr.wikipedia.org - Richard de Saint-Victor).

Vulve

"Par la vulve de la Vierge !" (Maurice La Châtre, Histoire des papes, mystères d'iniquités de la cour de Rome, Tome 2, 1873 - books.google.fr).

les initiales des 5 communes constituant le pentagone sont VVVAL, soit selon une lecture par ordre des diagonales du pentagone étoilé en partant de Villepinte : VVLVA soit VULVA, nom latin de la vulve.

Les propriétés prêtées à la fève par les Pythagoriciens étaient fondées sur son analogie avec la vulve féminine (Etudes et documents balkaniques et méditerranéens, Volume 9, 1985 - books.google.fr).

La fève apparaît également dans la symbolique vulvaire du monde méditerranéen; les propriétés qui lui avaient été attribuées par les pythagoriciens étaient basées sur sa ressemblance avec l'organe sexuel féminin. Considérée comme impure dans le culte d'Eleusis, elle elle n'était pas cultivée en Egypte, où les prêtres ne pouvaient même pas en supporter la vue (Hérodote, II, 37). Devereux (ibid., p. 44) montre que la fève était appréciée de façon diverse, tantôt aphrodisiaque, tantôt abortive, voire même susceptible de retarder la puberté masculine. Far la fica est un geste conjuratoire et de mépris, consistant à insérer l'extrémité du pouce entre l'index et le médius repliés, figurant le clitoris entre les grandes lèvres, bien connu en Italie, au Portugal, en Espagne et au Brésil. La figue, fica (italien) et figa (espagnol) est également associée à l'image vulvaire depuis l'Antiquité, comme l'attestent tout à la fois les amulettes romaines et le langage populaire contemporain. Les triangles pubiens retrouvés dans divers sites préhistoriques, sur des blocs de pierre généralement transportables, peuvent apparaître selon Gobert (ibid., pp. 175 ssq.) comme des symboles talismaniques dangereux dont il vaut mieux s'approcher avec circonspection. Il cite Westermarck, signalant que les Chleuhs du Maroc préfèrent s'asseoir à même le sol plutôt que sur une pierre. L'exhibition de la vulve entre les cuisses largement écartées, telle qu'on peut la voir sur le fronton de certaines églises d'Angleterre (Murray, 1934), dans de nombreuses représentations de Baubo (Devereux, 1983, passim) ou sur le bas-relief d'une grotte magdalénienne du Sud-Ouest de la France, revêt un caractère nettement apotropaîque (10). Sa vision est redoutable : elle fait peur aux animaux mettant en déroute le lion en Afrique du Nord (Léon l'Africain, ibid., L. IX), et l'ours en Laponie (Axel Munthe, in Gobert, p. 163) (Michel Erlich, La Femme blessée: essai sur les mutilations sexuelles féminines, 1986 - books.google.fr).

La femme, la compagne et la partenaire de l'homme, est spécifiée par son sexe de même que la mère l'est par son utérus. Le naturalisme de la représentation de la vulve évolue vers un schéma maternel de contenance (les formes s'arrondissent et le pentagramme apparaît) ou vers celui de l'amante (les formes sont doublées) (Luc Joly, Forme et signe: une géométrie originelle : essai de définition et de lecture, 1980 - books.google.fr).

Car de même que l'étoile envoie ses rayons sans être altérée, la Vierge enfante un fils sans rien perdre de sa pureté (Eugène Géruzez, Essai sur l'éloquence et la philosophie de saint Bernard, 1839).

L'hymen est corporel, il est de boue comme le corps est fait de boue. Mais il est le signe de la pureté du corps, et de la pureté en général : l'étoile de la boue, Stella luti, Sceau de Palaja (Autour de Rennes le Château : Villemaury, Ligne gnostique et Sceau de Palaja : Stella luti).

Certains documents sont particulièrement révélateurs, comme la baguette demi-ronde de la Madeleine (Dordogne) et le bâton percé de la grotte de Massat (Ariège) : «Sur les deux, à droite, on voit une tête d'ours, mais, alors que le premier montre très crûment un phallus et une vulve au naturel, le second offre avec discrétion, dans le même ordre, un signe barbelé et un ovale» (Pierre Lévêque, La pensée des chasseurs archaïques, Dialogues d'histoire ancienne: 1981, Volume 271, 1981 - books.google.fr).

La vulve de la truie était un plat recherché par les Romains. On pouvait la farcir comme une andouille selon Apicius.

La vulve de truie est un meilleur manger après l'avortement qu'après le part naturel; elle s'appelle alors ejectitia, l'autre porcaria : la meilleure est celle d'une truie primipare; la moins bonne, celle d'une vieille truie (Livre XI) (Pline l'Ancien, Histoire Naturelle, 1830 - books.google.fr).

Pendant l'époque byzantine, selon F. Koukoulès (1926 : 88), la vulve d'une ourse passée sur « la nature » (sic) de l'homme, était un remède efficace contre l'impuissance masculine provoquée par la magie maléfique (Anthropozoologica, Volume 39,Numéro 1, 2004 - books.google.fr).

Montclar

Le centre du cercle et du pentagone se trouve à Montclar où est située l'étoile Megrez de la Grande Ourse placée dans le plan de l'église saint Sulpice. Megrez (megrez al-dub al-acher) désigne la naissance de la queue où se trouvent l'anus et en dessous la vulve de l'ourse.

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Le village de Montclar est associé à la sephira Yessod, à l'étoile de la Grande Ourse Megrez (la naissance de la queue), et à l'un des sept diacres des Actes des Apôtres, Parménas. Remarquons que le fief de Lavax sur la commune rime avec Pax (Autour de Rennes le Château : Saint Sulpice, Aude et Grande Ourse, La Croix d’Huriel et pierres noires : Saint Sulpice, séphiroth et Aude, La Croix d’Huriel et le loup : La Reine du Septentrion, Christine de Suède et l’antimoine ou le lion noir).

Montclar (de Monte claro). — Trois décimaires sont indiqués par l'Ave Maria dans le territoire de Montclar : le premier, appelé décimaire de Saint-Martin, comprenait l'église paroissiale en 1269 ; plus tard, la paroisse fut transférée à l'église de Saint-Julien dont le décimaire existait déjà au XIIIe siècle ; aujourd'hui encore l'église de Montclar est dédiée à St Julien et à Ste-Basilice. Enfin il est aussi question, dans l'Ave Maria, d'un quartier rural appelé de Lavar. Il faut comprendre par cette dénomination le château de Lavax située sur une des hauteurs de la Malepère où se trouve une chapelle autrefois régulièrement autorisée. A la date du 3 fructidor en 4, l'église de Montclar était en très mauvais état bien que rendue à l'exercice du culte ; cette église fut érigée en succursale, dépendant du doyenné de Montréal et comprenant Lavax, par décret du 11 prairial, an 12. En 1839, on édifia dans l'église de Montclar, une chapelle en l'honneur de l'Immaculée Conception de la Ste Vierge. Le 1er Janvier de la même année, le curé de la paroisse demandait à l'évêque de Carcassonne la permission de célébrer la fête patronale de Si Julien et Ste Basilice le 7 Janvier, jour où elle tombe, au lieu d'en renvoyer la solennité au dimanche suivant (Notes de B. Sicard, vicaire général) (Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, 1909 - books.google.fr).

Scène carcassonnaise

L’ambivalence de l’image se trouve renforcée par son emplacement dans un lieu public, visible par tous et dont le destinataire peut être n’importe qui. Celle de la femme soulevant ses jupes se retrouve dans le plafond peint d’une ancienne taverne de Carcassonne, au milieu d’animaux, d’anges, d’un homme qui montre ses parties, d’un autre qui s’est coincé la tête dans un soufflet. Une jeune femme, vêtue d’une robe rouge seyante, dévoile son sexe à l’attention de l’homme ivre de la métope voisine, qui la regarde tout en continuant à boire. Comme ignorant l’obscénité de son geste, elle le met en garde à travers une inscription peinte : « ne bois point tant que tu ne [illisible]… » En dépit du caractère moraliste de l’exhortation, de la mise en scène du péché dans l’association explicite du sexe et du vin, l’ensemble ne débouche pas pour autant sur une signification précise. En premier lieu, l’image rappelle un motif récurrent des fabliaux et des nouvelles : celui de la femme qui instrumentalise l’alcool pour parvenir à ses fins. Mais quelles fins ? Et quelle femme ? La femme adultère, par exemple, celle qui enivre son mari pour mieux s’en débarrasser comme dans Les Perdrix ou Les trois femmes qui trouvèrent un anneau ? Ou encore une épouse en état de manque comme celle du Souhait des Vez du Nez dont le mari, de retour après une longue absence, abuse d’alcool au cours du repas et s’endort avant d’avoir pu la satisfaire. D’un autre côté, la représentation de Carcassonne s’apparente aussi à la vision des prostituées dans les sermons. La femme publique y est décrite comme une créature concentrant en elle tous les péchés et séduisant les hommes par le biais de tous les sens : « […] la vue de son corps dénudé, l’odorat par ses parfums, le goût par les vins de la taverne, le toucher par les soins aux bains, l’ouïe par les instruments de musique et le chant ». Le traitement des figures traduit bien cette séduction par les sens : la vue de son sexe, sa voix qui le met en garde, le vin que l’homme est en train de boire. La petite touche rouge au bout du nez de celui-ci ne se limite pas à illustrer son ivresse. Elle fait allusion au sexe masculin et souligne le caractère sexuel de leur échange. La couleur fait également écho à celle de la robe de la femme. À la mode au XVe siècle, son usage dans le costume féminin est loin de se limiter aux prostituées. Ainsi, cette femme apparaît moins comme une prostituée (ou tout autre individu singulier) que comme un type de personnage : la femme qui séduit par les sens et ne fait donc que s’apparenter à la figure de la prostituée. La relation identitaire entre l’image et le spectateur, alors attablé dans la taverne, invite à différentes lectures : la parodie de la clientèle du lieu, l’ivresse, les relations entre les deux sexes dont les lieux publics constituent les espaces privilégiés. À ce titre, l’image répond à une fonction apotropaïque, en promettant une sexualité au client venu la chercher. L’efficacité de cette image se fonde sur son ambivalence. En même temps qu’elle renvoie aux plaisirs du corps, elle rappelle également que ceux-ci sont un péché. Elle est générique, non rattachée à une source particulière ; elle cherche à représenter un type de personnages et de relations humaines. Son effet sur le spectateur conjugue ainsi le rire, l’allusion à ses propres fantasmes, tout en lui rappelant l’enjeu moral relatif au salut de son âme. Les représentations obscènes ou scatologiques des femmes au XVe siècle sont bien des images morales. Plus exactement, elles traduisent, par le biais d’allusions plus ou moins explicites, un discours didactique et moralisateur. Néanmoins, notre regard moderne, qui tend à catégoriser fonctions et usages, à identifier une signification précise, nous éloigne de l’esprit de la fin du Moyen Âge. Celui-ci conçoit les images selon un processus inverse. L’ambivalence est employée comme mécanique d’ensemble, qui mêle fonctions, usages et significations. Ainsi, une même image peut revêtir une multiplicité de sens sans varier de sujet ni de traitement. L’iconographie obscène et scatologique ne recherche pas la nouveauté. Elle se complaît au contraire dans les formules anciennes et familières, dans les lieux communs reconnaissables par tous, afin qu’elle puisse faire sens à titre à la fois individuel et collectif (Cécile Buté, Corps exposé, corps nié. L’obscénité dans le décor urbain à l’aube de la Renaissance, 2010 - www.academia.edu).

Carcassonne, métope du plafond du 51 rue de Verdun, vers 1451, d’après J.-L. Bonnet et J.- M. Martin, « Un plafond peint du XVe siècle découvert à Carcassonne », dans Bulletin de la Société d’Etudes scientifiques de l’Aude, t. CIV, 2004, p. 102

Seigneurs de Montclar

Montclar : Dénombrement par Simon Goloinh, Raymond Bringuier et Arnaud Hélie, en pariage avec le roi, le 2 octobre 1327 (A, 289; D. 253, 674); par Jean Bringuier et Jean Goloinh (1/10° : A, 59 v°; B, 87 v°; C, 72) et Guillaume d'Aban, au nom d'Alpaïs Goloinh, sa femme (1/4 : A, 51; C, 64), en mars 1371/1372; par Raymond de Laure (1/12° : A, 67 v° ; B, 95 V ; C, 80) et Pierre Hélie (1/10* : A, 66 v°; B, 94; C, 78 v°) en mars 1372/1373; par Jean Simon en décembre 1389 (dans l'indivision avec le roi, Guillaume d'Aban, seigneur de Pomas, Pierre Boyer et Jean Bringuier, coseigneur d'Azillanet (A, 30; B, 55; C, 42; E, 62 v") ; par Pierre Boyer en janvier 1389/1390 (1/4 : A, 33 v°; B, 60 v° ; E, 62 v"); par Simon d'Aban, fils de Guillaume d'Aban et Alpaïs Goloinh en 1393 (1/4 : A, 122; B, 159; C, 138); par Bérangère Simon, sœur de Jean Simon, en 1397 (1/4 : A, 124 v"; B, 161 v°; C, 140 v°); par Raymond du Breuil, frère de Jordaine du B., veuve de Jean Simon, le 13 avril 1401 (1/8 : A, 3 v"; B, 7 v"; d 5 v.); par Raymond d'Aban, par succession de son frère Simon, le 14 janvier 1409/1410 (1/2 : B, 23 v°; C, 17); par Raymond de Glunan en mars 1416/1417 (B, 33; C, 24) ; par Pierre Boyer, fils de Pierre B., le 21 juillet 1421 (1/4 : A, 129; B, 166 v"; D. 159, 84); par Pierre Boyer en 1426 (1/4 : C, 47); par Arnaud Boyer en 1505 (3/4 : A, 153; B, 194). En outre, Bernard Ferroul, prêta, en 1390, « serment de fidélité pour trois livres à prendre sur la queste annuelle de Montclar », acquises de Guillaume d'Aban par voie d'échange (A, 118 v"; B, 154 v"; C, 134), et Pierre Boyer, coseigneur de Montclar, les dénombra après les lui avoir rachetées, le 7 avril 1407 (A, 9; B, 17 v° ; C, 13) (Pierre Timbal, Application de la coutume de Paris aux pays d'Albigeois, 1949 - books.google.fr).

La première fois que ce Pierre Boyer, licentier, se feit appeller conseigr de Montclar, ce fust le 24e febvrier 1471. Celluy de toutz qui a le plus illustré la maison fut le premier Pierre Boyer, filz de Raymond, lequel en l'an 1452 estoit estudiant à Tolose et l'an 1456 s'appeloit jurisperitus, et après en l'an 1457, le 11e aoust, il s'appelle simplement bachelier, et en l'an 1472 le 28e aoust il s'appelle licentier, et en l'an 1485 il s'appelle conseigr de Monclar et juge de crins de la seneschaulcée de Carcassonne (Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, 1906 - books.google.fr).

Le village de Monclar (Aude) avec René Nelli

C'est par un mouvement d'élévation que s'achève, en s'illimitant, la trajectoire du poème du recueil de 1942 dont l'auteur est René Nelli, Entre l'esper e l'abséncia, qui suit La Tor de las irises, dédié à Maurice Nogué numismate carcassonnais, qui recherchait les monnaies représentant la déesse Diane, les "lunas de bronze" du vers 23 :

D'aqui que los fums fugitius / De l'automne brolhen las regas / E que, sol, per ailà, blanquege / Lo camin que monta a Montclar... « Jusqu'à ce que les fumées fugitives / De l'automne brouillent les sillons, / Et que seul, par là-haut, demeure claire / Le chemin qui monte à Montclar » (v. 25-28).

La rime « réelle », en deçà et au-delà du langage (blanquege/demeure clair – Montclar [Montclair]), tout comme l'apparente redondance monta – Montclar, dans la version occitane et dans la version française, renforce et, surtout, approfondit un peu plus encore cet effet d'illimitation quer le dernier mot du poème vient sceller au sceau d'un imaginaire dont Nelli devait tenter d'expliciter le sens dans son essai Poésie ouverte, poésie fermée :

Les noms de villes, de villages, de rivières (comme ceux des stations du métro), prennent parfois une valeur poétique très mystérieuse (et au fond inexplicable sans l'hypothèse d'un mythe générateur de ce mystère) qui ne semble pas tenir aux circonstances, comme le voudraient certains, mais à une tentation décevante d'ubiquité affective (Poésie ouverte, poésie fermée, 1947)

Le village perché de Montclar, aux confins du Razès et de la Malepère, se situe au sud de Carcassonne, non loin de la vallée de l'Aude, immédiatement au-dessus de Gaure, où ont été trouvées les monnaies évoquées dans le poème : le chemin de Montclar s'élève au-dessus du site de La Lagaste, de la même façon qu'il accompagne le mouvement ascendant qui vient clore, en lui donnant ses résonances d'infini, la chute du poème (Philippe Gardi, Naissance d'un paysage poétique dans le bleu du temps : La Tor de las irises de René Nelli, En un vergier--: mélanges offerts à Marie-Françoise Notz, 2009 - books.google.fr).

La Malepère constitue la frontière historique entre le Razès et le Carcassonnais mais aussi entre les anciens diocèses de Carcassonne et de Narbonne (Guide du bâti du Pays Carcassonnais - édition 2007 - www.payscarcassonnais.com).

Montclar/Mont clair : Mont Lumineux

Si l'on avait à trouver un passeur entre le mont Lycée de Lycaon et le « Lycée » choisi par Aris- tote et son école, il faudrait penser, plutôt qu'à Pan, à l'Apollon Lykeios, un dieu aux affinités électives avec les loups, en lisière d'une cité à l'autre. Dans la tradition mythologique des Grecs, l'Arcadie apparaît d'abord comme un paysage de montagnes profondes, de forêts sauvages, habité par l'eau primordiale du Styx et le Grand Serment des dieux. L'antériorité arcadienne est absolue (Marcel Detienne, Les dieux d'Orphée, 2007 - books.google.fr).

Lykeios, « Destructeur de loups » ou « Lumineux », selon l'étymologie privilégiée.

Mégalê, ou Magna est aussi le nom de la Grande-Ourse, comme celui de Cybèle, en honneur de laquelle on célébrait à Rome les fêtes appelées Megalesia, vers le 4 avril, époque à laquelle l'Ourse dépassait le méridien inférieur, et remontait vers le zénith. Dans le cirque où se donnaient les fêtes solaires, à Rome , on avait retracé les images de la grande et de la petite Ourse. Tertullien dit qu'on y avait représenté la mère des dieux dans l'Euripos, ce qui rentre dans la même idée, si la mère des dieux et la Grande-Ourse ne sont que la même divinité Magna Mater. Porphyre appelle les Ourses célestes les mains de Rhea ou de Cybèle. La déesse Cybèle errait sur les montagnes, comme on voit aussi les ourses du côté du Nord raser le sommet des montagnes sans se coucher. Callisto, changée en ourse, erre aussi sur les montagnes.

La déesse Parbati des Indiens est aussi appelée souveraine des montagnes, déesse née des montagnes. Je pourrais multiplier les traits de ressemblance qu'il y a entre la Parbati des Indiens et la Cybèle des Phrygiens, et leurs rapports avec la constellation de l'Ourse céleste, et celle du Lion placé au-dessous, et auquel préside Cybèle, de manière à pouvoir conclure que si elle n'est pas l'Ourse, elle ne peut être que la Lune d'un mois qui se lie à l'Ourse, soit par son ascension au-dessus de l'horizon, lors de la néoménie équinoxiale du Taureau, soit par son passage au méridien dans la néoménie solsticiale, qui arrivait dans le Lion, dont cette Lune pût emprunter les attributs, ainsi que ceux du grand Chariot (Charles Dupuis, Mémoire explicatif du zodiaque chronologique et mythologique, 1806 - books.google.fr).

La déesse de Phrygie était originaire de la montagne sacrée de Cybèle ; c'est là, qu'elle aimait Attis; là, son amant perdit la vie. La déesse de Syrie parcourt le Liban, pleure auprès du corps inanimé d'Adonis, et transforme en anémones le sang qui découle de ses plaies. Un des traits caractéristiques de Cybèle, c'est d'être souvent représentée dans l'attitude d'une personne assise. Quelles que soient les explications de ce fait énigmatique, il n'en répond pas moins d'une manière frappante à la désolation de la Vénus du Liban, qui s'assied pour donner libre cours à ses larmes. Cybèle, dans les plus antiques représentations de l'art, portait un voile retombant par derrière sur ses épaules, et un manteau émaillé de fleurs. Dans le dessin du Ghiné qui représente Vénus pleurant, le premier de ces détails est encore visible, et il s'est encore conservé dans l'usage des femmes maronites; le second rencontre quelque analogie dans l'ornementation de la robe d'une Vénus tyrienne que l'on voit dans Vollmer. Enfin, on se rappelle que sur le mont Lycée, il y avait une caverne consacrée à Cybèle et dans laquelle les femmes seules accomplissaient les mystères, tandis qu'il était interdit aux hommes d'y porter leurs pas; nouvelle analogie avec cette grotte sépulcrale d'Adonis creusée dans le roc du Ghiné immédiatement au-dessous de la stèle qui représente le combat (A. Bourquenoud, les distractions de Monsieur Renan, Études de théologie, de philosophie et d'histoire/Études religieuses, historiques et littéraires: 1857-1869, 1863 - books.google.fr).

En Arcadie, la mère de l'ancêtre primitif, Arcas, est l'Ourse, Callistô, assimilée à Artémis. Enfin, toujours en Arcadie, sur le mont Lycée, Enfin, toujours en Arcadie, sur le mont Lycée, l'antique Zeus Lykaios auquel, du temps de Pausanias encore, on immole des victimes humaines (VIII, 2, 3; 38, 7), est un dieu loup (Matthieu-Maxime Gorce, Raoul Mortier, Histoire générale des religions, Tome 1, 1944 - books.google.fr).

Prémices de la révolte des Tuchins

Vers la fin du IIIe siècle, selon la légende, les saints Mary et Austremoine ramènent en Auvergne l’ombilic du Christ (peut-être aussi le prépuce, mais le Saint Siège prétend qu’il est resté à Rome). À l’époque, les chrétiens forment un réduit monastique dans les montagnes.

D’après Grégoire, Austremoine serait mort à Issoire, où ce premier évêque aurait fondé un monastère, vers 300. « En confesseur », c’est-à-dire de mort naturelle. Il n’aurait pas connu le martyre, aurait vieilli en paix dans son couvent. La tradition affirme qu’il apportait le Noeud de Chair depuis la Palestine. [...] Saint Mary est l’autre d’Austremoine, son double indispensable. Lui, c’est probablement un celte, un arverne. D’après son nom (Marius ou Maurus, Manlius, Marilus, qui donne Mary, Marly, Marty), on a pu dire qu’il venait d’Italie, mais ça ne prouve rien. Tous les gallo-romains portaient des noms latins, et celui-là est des plus courants. Mais ce nom est fort : dans Marius, sonne Mars, dans le pays associé à Diane : celle-ci avait absorbé Venus, les temples étaient dédiés au couple de Mars et Diane. En effet, c’est un chef de guerre. Et puis, dans son nom même, c’est l’homme de Marie. [...] Saint Mary est lié aussi à Sainte Foy, la dame vénérée à Conques. La sainte reprend la personne de Diane. Comme à Ephèse l’Artémis Epiphane, Sainte Foy est « lumineuse » : elle fascine, éblouit. Elle peut rendre et ôter la vue. Comme Artémis, elle préside à la génération, aux accouchements, et veille sur un collège de femmes (de vierges fades) qui lui sont consacrées.

Aux IXe et Xe siècles, lors des secondes invasions (normandes, sarrasines), les reliques des Gaules refluent sur le Massif Central. À Clermont, l’évêque Étienne II rebâtit la ville incendiée et rasée par les pillards. Il fait reconstruire la cathédrale et façonner la « Vierge d’Or », modèle des majestés romanes. Alors il place dans la statue le prépuce et le cordon (également les ongles, dit le parchemin).

À l’époque, Cluny réorganise la société gauloise sous le signe de la Vierge. Les arabes sont encore proches, tiennent des réduits en Languedoc. En 951, on ouvre la route de Saint-Jacques : Godescal, évêque du Puy, lance une vaste expédition en Galice. Le chemin de Compostelle reprend les anciennes routes marchandes romaines, il draine hommes et biens vers l’Espagne, horizon de reconquête. C’est le prélude de la croisade. Odon, puis Odilon, abbés de Cluny et d’Aurillac, instituent partout le culte de la Vierge aux lieu et place des anciennes idoles, sur les anciens puits d’Isis ou des Matres gauloises. Avec la Paix et le Jugement de Dieu, ce nouveau culte est la grande invention de Cluny : rite intégral, qui suit les cycles de mort et de naissance. Dans la vie, naturelle ou mystique, la Vierge du Pardon règle les stades de l’existence, ses transmutations, ses transmissions, générations. En face, dans la mort, on crée le Purgatoire et les rites de Toussaint, cycle où les vivants travaillent au sort des âmes passées dans l’au-delà. Par leur labeur, leurs vœux, leurs prières. Sur ces liens circulaires, l’Église indexe les valeurs terrestres : œuvres, honneurs et richesses, rédemptions, rachats. En fait, c’est une révolution générale (religieuse, politique, économique), qui ouvre la grande reconstruction du moyen âge, la renaissance romane. Elle lance alors les projets de « reconquête » sur l’Islam : dans le sud de l’Europe, puis au loin, en Terre Sainte. Juste avant l’an mil, Gerbert d’Aurillac, grand savant clunisien, parvient au Saint-Siège. Il répercute ces changements sur toute la chrétienté. C’est Gerbert qui, depuis Rome, aurait propagé l’idée de la croisade. On parle partout de reconquête, tout d’abord en Espagne – c’est la fonction du camino frances – et plus loin, en Orient, lieu du Sépulcre.

C’est Odilon qui institua au deux novembre la « Commémoration de tous les fidèles défunts », c’est-à-dire la Toussaint, peut-être inspiré par les moines d’Irlande, qui pratiquaient ce rite. Avec Gerbert, son aîné et ami, c’est la figure majeure de la « Pax Dei », de la grandeur politique et spirituelle de Cluny.

Écolâtre de Reims et diplomate, expert en coups d'État. Gerbert fut le pape de l'an mil. Il fit installer Hughes Capet sur le trône. Puis forma son fils, Il conseilla aussi les Othons d'Allemagne, réorganisa leur empire, dit « Romain-Germanique ». Il fit installer Hughes Capet sur le trône. Puis forma son fils, Robert le Pieux, qu'il sacra ensuite, comme archevêque de Reims. Il fonda le royaume chrétien de Hongrie, et surveilla la conversion des Magyars. Partout, il affirma l'Imperium christianum et le primat de l'Église. En Europe, il proclama la Pax Dei, lutta contre les sires, la simonie, la corruption générale. Enfin, il instaura l'eschatologie clunisienne: doctrines du Jugement, du Purgatoire et du «rachat» des âmes par les oraisons des fidèles. L'invention de la Toussaint et des prières pour les morts, la réunion dans le même champ des cimetières et des églises, en incluant les anciens rites, permit de refouler les superstitions. Gerbert mena cette tâche immense avec Odilon de Mercoeur (Saint-Odilon), abbé de Cluny, natif comme lui de Haute-Auvergne.

Cent ans plus tard, un cri, « Dieu le veut », unit une foule immense. En 1095, la croisade part justement de Clermont. Pour choisir le site, l’Église a hésité un moment avec le Puy, ville « sainte » et rivale. Les deux cités sont vouées l’une et l’autre à la Vierge. On choisit Clermont, bourg plus vaste donnant sur la plaine du Nord. Surtout, le chapitre recueille les reliques de l’Incarnation : prépuce et nombril dans « le giron de Notre Dame ». Mais l’évêque du Puy, Adhémar de Monteil, sera légat. Il conduira les chrétiens à Jérusalem. Il mourut là-bas, en Terre Sainte.

Bref, c’est toute une mobilisation psychique, qui inverse le parcours de la relique : de Bethléem, lieu de la Naissance, à Clermont, où l’on garde son vestige, puis retour pour libérer les Lieux Saints, Bethléem, le Sépulcre. (D’autres versions parallèles modifient, et au final corroborent, cette translatio dei. Sur la peau de la terre, corps mystiques et territoires se répondent à l’infini. Ainsi, l’ampoule du « Saint Sang » à Billom, l’université de l’évêque, qui bouillonnait au mois de mai. Dans le pays, tous les grands sièges religieux disaient recueillir le Saint Prépuce : Aurillac, Le Puy, Sainte-Foy de Conques, nefs rivales de Clermont… La Vierge était passée ici ou là, partout en fait…).

Bien plus tard, au XIIe siècle, se monta une curieuse confrérie, dont le nom vint contracter les deux sens du culte. Ce sont les « Capuchons de Marie ». qui du Puy débordèrent sur toute l'Aquitaine. Quand les Capétiens se heurtèrent aux Plantagenêts, angles et francs se disputèrent les montagnes du Centre. Les bandes armées déchiraient le pays, semaient ruine et mort, coupant les voies commerciales, la route de Compostelle. Au Puy peuple et bourgeois se soulevèrent. À leur tour ils montèrent une milice, au nom de Marie qui protégeait la ville Leur insigne était un capuchon blanc évoquant le placenta de la Vierge. Protection éminente, dont ils étaient « coiffés ». Ce fut une très vaste insurrection populaire. Comme plus tard les jacqueries de la guerre de Cent Ans. Ou les croisades d'enfants, de pastoureaux. Les «capuchons » soulevèrent la France centrale, vinrent à bout des bandes anglaises. Les ordres et les rois virent le danger. Un temps, les couronnes en guerre conclurent une trêve pour en finir avec eux. Ils furent massacrés en Berry par les deux armées royales. Les capuchons se réincarnèrent maintes fois : « tuchins » de la guerre de Cent ans, des loups tueurs de chiens qui traquaient sous la pelisse les Grandes Compagnies anglaises, « croquants » du XVIIe siècle, camisards cévenols, ou bien leurs descendants, contrebandiers pour Mandrin, plus tard partisans des maquis de résistance. Fable infinie, l'histoire des hommes-loups fit aussi la scène de la Bête, en Gévaudan (Xavier Papaïs, Nombrils du monde, Po&sie [i.e. Poésie]., Numéro 120, 2007 - www.cairn.info, La Croix d’Huriel : Les sommets de La Croix d’Huriel : Aux confins des diocèses : aspects métallurgiques).

Les trêves de dieu étaient mal observées, et les guerres privées recommençaient toujours. Nos rois ne jouissaient pas alors de toute l'autorité qui leur appartenait. Quand deux seigneurs étaient en guerre, le roi prenait bien ordinairement le parti de l'un d'eux. Alors la guerre était bientôt terminée à l'avantage du seigneur, pour lequel le roi s'était déclaré ; et comme le vaincu était souvent traité avec rigueur, les seigneurs en devinrent à la vérité un peu plus circonspects, mais cette intervention du monarque entraînait nécessairement des malheurs que l'intérêt public commandait de prévenir. Un homme simple nommé Durand, charpentier de profession, trouva un remède à ces calamités, et le moyen de s'enrichir. Il assura que Dieu lui était apparu dans la ville de Puy en Velay, lui recommandant d'assurer la paix, et qu'il lui avait donné pour preuve de sa mission, une image qu'il montrait, où la vierge était représentée tenant Jésus-Christ son enfant, autour de laquelle il y avait écrit : Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, dona nobis pacem. Sur la foi de cet artisan, les prélats, les grands du royaume et les gentilshommes s'étant assemblés au Puy le jour de la fête de l'Assomption, jurèrent sur les évangiles de mettre tous les armes bas, et d'oublier les injures qu'ils avaient reçues, ils firent une sainte ligue pour réconcilier les esprits et entretenir la paix, qu'ils nommèrent la paix de Dieu. Ceux qui étaient de cette ligue portaient sur leur poitrine cette image de Jésus-Christ avec la Vierge, empreinte sur de l'étain, et sur la tête des capuchons ou chaperons de linge blanc, que le même charpentier leur vendait. Avec ces marques, chacun était en sûreté avec ses ennemis (Charles M. Detorcy, Recherches sur la Champagne, 1832 - books.google.fr).

Né coiffé

La coiffe céphalique est la partie de la poche des eaux qui recouvre la tête du fœtus au moment de l'accouchement. Un bébé né coiffé est un enfant venu au monde entouré d'une partie ou de la totalité de la poche de liquide amniotique. Au Moyen Âge, la coiffe était considérée comme un signe de bonne fortune pour le bébé (fr.wikipedia.org - Coiffe céphalique).

Né coiffé : se dit d'un enfant qui vient au monde entouré de tout ou partie de la poche de liquide amniotique – le chorion (placenta). D'un enfant qui est né coiffé (avec précisément un morceau de placenta sur la tête) on dit qu'il a de la chance, est capable de voir l'invisible : esprits,... De ce fait, il aura une intuition très forte et souvent juste (Ginoux, Man Inéfô du bourg Sans Pitié, 2013 - books.google.fr).

L'amnios est une membrane déliée qui enveloppe immédiatement le fœtus. Le mot grec est amnion, dérivé de "hama einai", être ensemble, parce que le fœtus est tout ramassé dans cette membrane (J.B.G. D. Ansse De Villoison, Dictionnaire étymologique des mots françois dérivés du grec, Tome 1, 1809 - books.google.fr).

Parmi les croyances mentionnées dans Les Evangiles des Quenouilles, nombreuses sont celles où sont invoqués la peau et le vêtement comme fonction protectrice. Ainsi, on trouve pêle-mêle les conseils suivants : en donnant à un homme partant en guerre une "coiffe de naissance" ("la petite peau du ventre de sa mère") elle le rendra invulnérable (P. Bureau, La «dispute pour la culotte»: variations littéraires et iconographiques d’un thème profane (XIIIe-XVIe siècle), Le miroir des miséricordes: XIIIe-XVIIe siècle : actes du colloque, 1996 - books.google.fr).

Paix et ventre

"Il n'est probablement rien de plus lourd de signification que ce flux d'énergie entre deux corps biologiquement semblables, dont l'un a dormi dans une paix amniotique au sein de l'autre, dont l'un a peiné pour donner le jour à l'autre" (Adrienne Rich (1929-2012)) (Helen Exley, De l'amour entre Mères et fils, 1997 - books.google.fr).

L'Ovide moralisé est un texte du début du XIVe siècle : il est donc nettement postérieur au grand (re) surgissement de la « matière troyenne » dans la littérature médiévale, qui date de la fin du XIe et du XIIe siècles. D'autre part, c'est une œuvre à but essentiellement moralisateur : on peut raisonnablement présumer que l'auteur n'y aura pas les mêmes soucis « littéraires » que les auteurs, par exemple, des romans antiques du XIIe, ce souci de la « translatio studii », de la transmission du savoir depuis l'antiquité jusqu'à eux, souci auquel semble bien liée l'utilisation du mythe troyen dans ces œuvres : les prologues font clairement état du devoir de l'écriture de transmettre le savoir, de constituer le fil entre le passé et le présent.

Contrairement à son habitude de puiser dans les Métamorphoses, dans les passages traitant de la guerre de Troie, l'auteur abandonne presque totalement Ovide pour plusieurs sources qu'il conjoint; et, au contraire, l'interprétation est unique, donnée immédiatement, souvent même sans formule introductrice. [...] Il semble bien, donc, que tout ce que notre auteur écrit à propos de la matière troyenne soit dû à une stratégie générale très consciente, corresponde à la façon dont il va « allégoriser », « moraliser » cette matière. La moralisation de l'enlèvement d'Hélène et de la guerre de Troie, pour l'Ovide moralisé, c'est l'enlèvement de l'âme humaine par le diable, et le combat du Christ pour la délivrer, pour la sauver. Il s'agit donc d'un thème simple, essentiel pour un chrétien : le péché originel, et la rédemption, avec (par) la passion du Christ (le Christ, qui, j'ai eu l'occasion de le démontrer, est la figure principale de cette oeuvre). [...] L'amour d'Achille pour Polyxène, qui n'est pas dans L'Iliade mais emprunté au Roman de Troie de Benoît de Sainte-Maure, c'est l'amour du Christ pour l'âme humaine (la « jointure » qui doit se faire dans le temple, c'est l'union du Christ et de la nature humaine dans le ventre de la Vierge). Son désir de paix, c'est celui du Christ de finir la guerre « entre le Roi des rois et home/Por le mors de l'amere pome » (vers 4717-18) : le motif du « mors de l'amere pome » permet de réunir aussi Satan et Pâris (et peut-être y a-t-il en outre un jeu entre « mors » et « mort ») (Marylène Possamai-Perez, Troie dans l'Ovide moralisé, Entre fiction et histoire: Troie et Rome au Moyen âge, 1997 - books.google.fr, Autour de Rennes le Château : Pentagone et Sceau de Palaja).

Du Puy en Velay Ă  la coquille

Le Puy en Velay est le point de départ d'un des chemins de Saint Jacques de Compostelle : la Via Podiensis.

Les sanctuaires de sainte Madeleine ne cessent de jalonner l'ensemble du Chemin jacobéen jusqu'à Compostelle, où son autel (précise Aymeric Picaud) faisait face, dans la cathédrale, à l'autel majeur de l'Apôtre. Les pèlerins poursuivaient alors leur route jusqu'à Padron et la côte des Rias baixas, d'où ils ramenaient les célèbres coquilles Saint-Jacques (Pecten jacobea), confondues avec les coquilles de Vénus (Conchas veneras) ou de la Madeleine. La légende de Galice raconte qu'un cavalier fut entrainé dans les flots, à la marée montante, alors que passait la barque de saint Jacques. Ils ressortirent de la mer, lui et son cheval noir, recouverts de coquilles. Or. on a inventé, non loin de là, à Caldas de Reis, un relief représentant la barque de l'Apôtre tirée par une sirène-cygne. On retrouve, là encore, l'image de la voûte étoilée du ciel nocturne qui était en Égypte le corps de la déesse Nout. La coquille est donc bien le symbole caniculaire de l'étoile Sothis. Quant à la Madeleine, elle est à la fois la conductrice de la barque et la sirène de l'inondation. La coquille Saint-Jacques est ici symbole de purification pèlerine et image mystique de la vulve cosmique (Jean Paul Lelu, Légendes et traditions autour du lac de Grand Lieu, Mythologie française: bulletin de la Société de mythologie française, Numéros 194 à 197, 1999 - books.google.fr).

Dans un mythe des indiens Desana du Nord-Ouest de l'Amazonie, la terre est comparée à une grande toile d'araignée : or, l'araignée est une vulve et sa toile symbolise le placenta. Le placenta est conçu comme un tissu, une enveloppe, ou une coquille ; il est comparé à un sac, un hamac, un panier ou à l'écorce, il est ce qui protège et isole (Alain Testart, Des mythes et des croyances: esquisse d'une théorie générale, 1991 - books.google.fr).

La mandorle, dont la forme s'apparente à une vulve, est un symbole de l'œuf cosmique dont la séparation en deux parties correspond à la manifestation par polarisation de l'unité première. En alchimie, c'est l'œuf philosophique où la matière se suffit à elle-même pour mettre au monde l'enfant royal plus parfait que ses parents, le filius philosophorum, l'unité philosophale (Patrick Coq, Les Mystères du tarot de Viéville, 2013).

La spirale rappelle étrangement certains tracés galactiques. On sait que la spirale, motif ouvert, optimiste, symbolise la fécondité, la permanence de l'être au sein de l'éternel changement. Elle s'apparente au symbolisme cosmique de l'astre des nuits, de la vulve, de la coquille, de la fertilité aquatique et lunaire (Yvonne Caroutch, Le livre de la licorne: symboles, mythes et réalités, 1989 - books.google.fr).

Pierre Boyer, seigneur de Montclar, et la révolte des Tuchins

La révolte des Tuchins ou Tuchinat est une série de révoltes survenues entre 1363 et 1384 en Auvergne et en Languedoc contre les prélèvements fiscaux et la présence des mercenaires anglais et gascons. Le Tuchinat n'est pas comme de nombreuses jacqueries un soulèvement anarchique mais bel et bien une societas organisée dans un but défensif autour d'un chef, le capitaine, auquel l'on prêtait serment. La révolte voit le jour en Auvergne. En 1360 Jean, duc de Berry, reçoit l'Auvergne en apanage par le traité de Brétigny. Ce dernier lève des sommes considérables pour la rançon de son père le roi Jean le Bon, fait nombres de prodigalités pour ses serviteurs mais également pour financer la construction de son immense palais à Riom. L'excès des impôts provient aussi de leur peu équitable répartition : les nobles et le Clergé n'en paient pas. Tout bourgeois qui payait 30 livres, en devenant noble, rejette sa part sur les habitants de sa ville : désormais 60 familles pauvres paieront 10 sols de plus chacun. Le peuple souffrait donc de ces saignées financières, ce qui monta ainsi le peuple contre l'aristocratie et le Clergé. Une maxime des Tuchins est restée célèbre et montre l'anticléricalisme des insurgés : « Au feu, toi qui nous parles de l'enfer ».

Le premier cas de Tuchinat avéré est la reprise de la ville de Brioude par les Tuchins sur la compagnie des routiers de Seguin de Badefol. En 1363, des troupes de Tuchins se forment et sillonnent les alentours d'Aurillac et de Saint-Flour. L'hiver 1383/1384 voit l'érection d'un chef Tuchin originaire de Basse-Auvergne et nommé Pierre de Brugère (fr.wikipedia.org - Révolte des Tuchins).

Les révoltes rurales entraînent dans leur sillage tous les membres d'une communauté, qu'ils soient ouvriers agricoles, paysans aisés ou artisans. L'étonnant n'est donc pas de rencontrer des éléments de l'artisanat dans les révoltes paysannes, ce serait au contraire leur absence qui serait surprenante. Les artisans ne furent pas le seul groupe social à s'engager au sein des mouvements paysans et la plupart des insurrections virent la participation du bas clergé, de la petite noblesse ainsi que d'hommes de loi. [...] Le plus illustre des nobles ralliés au Tuchinat n'en demeure pas moins ce Pierre de Bré, chevalier, rejeton de cette famille Aubert qui en la personne d'Innocent VI avait fourni un pape à la chrétienté, et devenu à la faveur de son mariage avec Jacqueline de Bruyères détenteur de la terre et baronnie de Capendu dans la sénéchaussée de Carcassonne. Doté de solide relation dans la région, il parvient à regrouper autour de lui à Aiguës-Vives un nombre important de Tuchins et entretient des relations suivies avec les consuls de Narbonne qui, au même moment, affrontent les troupes de leur vicomte Amaury VII. Pierre de Bré s'est d'ailleurs illustré dès les débuts du Tuchinat en attaquant les bagages du duc de Berry et en pillant ses chariots ce qui ne l'empêche nullement de se trouver à Carcassonne en novembre 1382 pour y ratifier un accord privé en présence de l'évêque de la ville et du sénéchal. Personnage clef du Tuchinat dans la sénéchaussée de Carcassonne, Pierre de Bré agit à une échelle qui dépasse largement celle de sa seigneurie et se voit même affubler par le Religieux de Saint-Denis du qualificatif d'imperator. Il fut néanmoins capturé puis décapité à Carcassonne sans doute au début de l'année 1383 pour crime de lèse-majesté. Si le cas de Pierre de Bré illustre magistralement l'implication de certains nobles dans les mouvements paysans, il témoigne aussi des relations entre insurgés et hommes de lois. Pierre de Bré fut en effet en relation avec deux juristes de haut vol originaires de Carcassonne, maître Bernard Tissière et Pierre Boyer. Bernard Tissière, qualifié de notaire de la Cité de Carcassonne, était aussi coseigneur d'Aragon et d'Homps en 1371 et fut viguier de la terre du monastère de Lagrasse. Or, ce notaire de Carcassonne fut reconnu coupable d'avoir reçu plusieurs fois Pierre de Bré dans sa maison d'Aragon et d'avoir fourni aux Tuchins en diverses occasions des armures et des vivres. Cette sentence ne fut cependant qu'à titre posthume en 1390, alors même que de son vivant, nul n'empêcha Bernard Tissière de continuer à exercer l'office de viguier de l'abbaye de Lagrasse et de demeurer coseigneur d'Aragon. Pierre Boyer, docteur es décrets du Bourg de Carcassonne et héritier de Bernard Tissière pour la seigneurie d'Aragon, joua un rôle capital comme conseiller juridique pour les communautés de Languedoc: il fut à l'origine de plusieurs appels contre le duc de Berry, en particulier pour retarder le paiement de divers subsides levés, ce qui fut fait ou grant prejudice du Roy et du bien commun36 et aurait été l'auteur de lettres diffamatoires, contenons pluseurs injurieuses paroles contre Simon de Cramaud qui était pour lors évêque d'Agen et présidait le conseil de Jean de Berry siégeant en Avignon. Il se serait également impliqué dans la rébellion en conseillant aux diverses communautés as faire genz d'armes et capitainnes. Pierre Boyer était un juriste influent, déjà employé avant la révolte par les consuls de Montpellier puis par ceux du Bourg de Carcassonne qui le désignèrent pour faire partie de l'ambassade chargée d'obtenir de Charles V le rappel du duc d'Anjou et un certain nombre de concessions fiscales. Conseiller juridique écouté des communautés languedociennes, il n'en était pas moins proche du pouvoir royal et se vit délivrer des lettres d'anoblissement le 2 avril 1381. En dépit de son action au service des communautés languedociennes et de sa responsabilité dans le Tuchinat, il fit une remarquable carrière dans l'administration royale, devenant régent de la sénéchaussée de Carcassonne en 1389, puis lieutenant du sénéchal jusqu'en 1400. Plusieurs de ses descendants devaient même occuper après sa mort les postes de juge des crimes ou de juge mage de la sénéchaussée de Carcassonne. La carrière et le rétablissement de Pierre Boyer furent tout à fait spectaculaires pour un homme qui n'avait pas hésité à prendre le parti des communautés de Languedoc contre le lieutenant du roi. Lors du voyage de Charles VI qui marqua un changement de cap dans la politique royale vis-à-vis de sa lointaine province, il avait sans doute le profil idéal des hommes que recherchaient les Marmousets pour les placer à la tête des institutions royales: Pierre Boyer avait servi fidèlement le roi et le duc d'Anjou mais en même temps les communautés de la sénéchaussée de Carcassonne pouvaient se sentir proches de lui, puisqu'il avait pris une part active à leur rébellion contre le duc de Berry et qu'il était lié à Bernard Tissière, lui-même complice de Pierre de Bré. En somme, sans avoir été à proprement parler un Tuchin, Pierre Boyer pouvait se targuer d'avoir œuvré pour le »bien public« et celui de ses concitoyens sans jamais avoir réellement trahi son roi. Sa position médiane en faisait donc un interlocuteur privilégié pour un pouvoir royal désireux de rétablir la paix civile en Languedoc (Vincent Challet, Stratégies sociales et manipulations politiques dans les révoltes paysannes, Revolte und Sozialstatus von der Spätantike bis zur Frühen Neuzeit, 2008 - books.google.fr).

Pierre Boyer était l'époux de Goujouse, fille et héritière de Bernard de Mora, docteur en lois de Cracassonne, présent au conseil du duc d'Anjou, où fut conclu un accord autorisant les habitants du Languedoc d'attaquer les troupes royales qui se livraient au pillage (Vincent Challet, Compagnons contre gens d'armes en Languedoc, Contrôler les agents du pouvoir: actes du colloque de l'Université de Marne-la-Vallée, 30, 31 mai et 1er juin 2002, 2004 - books.google.fr).

Innocent VI, né Étienne Aubert, à Beyssac en Limousin en 1282 et mort le 12 septembre 1362. Le futur pape Innocent VI est successivement archidiacre de Cambrai, de Brabant et de Sauvigny en Bourbonnais, archiprêtre de Laurac, dans le Lauragais et prieur de Rouvignac, en Languedoc. Il est évêque de Noyon et évêque de Clermont, puis pape à Avignon, de 1352 à 1362, comme successeur du pape Clément VI (1342-1352). C'est un grand réformateur mais souvent brutal : il rappelle les ordres religieux à l'observation de leurs règles, brise les résistances en recourant à la force, emprisonne et condamne au bûcher pour venir à bout des fidèles observants des préceptes du Poverello d'Assise et des Béguins qui vénèrent la mémoire de leur inspirateur, Pierre de Jean Olivi. On raconte même que les bûchers sont si nombreux en Languedoc, Provence et Italie que sainte Brigitte de Suède blâme sévèrement Innocent VI.

Il est pour beaucoup dans la signature du traité de Brétigny, signé le 8 mai 1360, près de Chartres), entre Édouard III d'Angleterre et Jean II le Bon. Cet accord permet une trêve de neuf ans dans la guerre de Cent Ans.

En 1352, Guillaume Aubert, neveu du pape, se porte acquéreur de la châtellenie et du château de Bré, près de Lubersac, sur la commune de Coussac-Bonneval dans la Haute-Vienne (fr.wikipedia.org - Innocent VI).

Révoltes prophétisées

Si Vilanova [Arnaud de Villeneuve] semblait confondre dans la personne du roi d'Aragon les deux images du Novus David et du vespertilio, dans sa version de la prophétie joachimite Vae mundo in centum annis (1297- 1301), où apparaît la chauve-souris dévoreuse de moustiques, Alamany les distingue en les appliquant à deux personnages eschatologiques différents : le Nouveau David, c'est pour lui un pape d'une grande sainteté qui réformera l'Eglise, autrement dit une nouvelle version du pastor angelicas joachimite; quant à l'Encubierto, c'est l'empereur des derniers temps qui sera à la tête de la croisade des pauvres en Espagne et en Terre Sainte, tout en reconnaissant la supériorité de la loi du pape - Nouveau David. Cependant il ne faudrait pas trop exagérer cette différence établie entre pouvoir temporel et spirituel et cette subordination du premier au second; en fait, c'est en étroite collaboration que le Nouveau David et l'Encubierto devraient diriger la violence exterminatrice des pauvres contre les musulmans, les juifs et les mauvais chrétiens d'Espagne, ainsi que la conquête de Jérusalem, la lutte contre l'Antéchrist et l'établissement du millénium. De plus, il y a dans le traité un passage où la description de l'Encubierto tend à se confondre avec celle du Nouveau David, ce qui montre bien que les deux figures étaient deux aspects d'un même mythe ((Alain Milhou, La chauve-souris, le nouveau David et le roi caché (trois images de l'empereur des derniers temps dans le monde ibérique : XIIIe-XVIIe s.). In: Mélanges de la Casa de Velázquez. Tome 18-1, 1982 - www.persee.fr) (Le Serpent rouge : Le voyage de l’âme : La chauve-souris, Le Serpent rouge : Le voyage de l’âme : La chauve-souris 2 - books.google.fr).

Dans La Vraie Langue Celtique

Peut-on retrouvé "placenta" dans Plazent ?

Plazent (de Sarrat plazent, le Gounhill) pages 224 (69), 239 (84) (2 fois), 309 (154). Innocent VI page 142 (297). Capuchons pages 85 (240) et 88 (243).

Goundhill se retrouve aux pages 224 (69), 239 (84) (5 fois), 240 (85), 242 (87) :

Aux pieds de la Garosse, se déroule un tout petit vallon arrosé par le ruisseau de Goundhill ; et sur les bords de la Blanque, une métairie fixe l'attention. (VLC, p. 240)

Comme pour Cugulhou qui se métamorphose en "cuculle", on passera hardiment de Goundhill à "condyle" pour trouver un rapport avec la gestation et la parturiation (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Les T de la dalle verticale de Marie de Nègre : saintes lances).

Obs. XXIII. — Infanticide déterminé par asphyxie due à la strangulation. Le 19 octobre 1849, j'accompagnai le procureur de la république et le juge d'instruction, assisté de son commis-greffier, à la ferme de la Mazuré, dans la commune de Brécé, pour y procéder avec mon collègue Guyot, à l'autopsie du cadavre d'un enfant nouveau-né et du sexe masculin, trouvé sous des bottes de foin dans un grenier. Voici ce qui fut observé : Etat extérieur. Un placenta trouvé près du corps offrait à son milieu un bout de cordon ombilical de 4 centimètres de longueur, et qui avait été coupé très nettement. Le cadavre n'offrait aucun signe de putréfaction ni fractures; sa longueur était de 50 centimètres, savoir : de 27 et demi du sommet de la tête à l'ombilic, et de 22 et demi de ce dernier à la plante des pieds. Il pesait 2 kilogrammes 666 grammes; les ongles dépassaient la pulpe des doigts et étaient bien formés; les condyles du fémur présentaient un point minime d'ossification; la peau était blanche, dense; les testicules étaient descendus dans le scrotum. [...]

Conclusions. Elles furent : 1° que le cadavre que nous venions d'examiner était celui d'un enfant né depuis quatre à cinq jours; 2° Qu'il était né à terme et viable, n'offrant aucun vice de conformation; 3° Qu'il était né la tête la première, position dans laquelle l'enfant souffre le moins et périt le plus rarement pendant le travail de l'accouchement; 4° Qu'il avait vécu et respiré complétement; 5° Que la cause de sa mort avait été l'asphyxie par strangulation déterminée par le lien qu'on avait_trouvé serré autour du cou; 6° Qu'enfin, ce lien avait été appliqué pendant la vie et dans le grenier à foin, ce qu'indiquaient les brins de ce fourrage trouvés entre le filet et la peau et dans la rainure. [...]

L'opération précédente terminée, nous fûmes chargés par les mêmes magistrats de procéder immédiatement à la visite de la fille P..., inculpée, ce que nous fîmes après avoir de nouveau prêté serment (A. Toulmouche, Études sur l'infanticide et la grossesse cachée ou simulée, 1862 - books.google.fr).

Les caractères de cette période étant de la plus haute importance pour le médecin et le juris-Consulte, puisque, comme nous l'avons déjà dit, la plupart des crimes d'infanticide sont commis à cette époque, nous allons en résumer les principaux, en nous proposant cette question : Le cadavre soumis à l'examen du médecin est-il celui d'un enfant né à terme ? S'il existe un point d'ossification au centre du cartilage de l'extrémité inférieure du fémur entre les deux condyles ; si le cordon est inséré au milieu du corps ou à très-peu de distance au-dessus; si la peau est dense, ferme, blanche, homogène, la pesanteur de 6 à 7 livres, la longueur de 16 à 18 pouces, les diamètres de la tête ceux qui ont été indiqués plus haut, il ne saurait y avoir de doute : l'enfant est né à terme. Ces notions bien simples, acquises à tout magistrat, à tout homme de loi, a tout juré, les uns et les autres seront en état de rectifier un rapport médico-légal, ou de provoquer au moins sa rectification, si l'examen de ces circonstances fondamentales est incomplet ou mal déterminé (Encyclopédie Catholique: répertoire universel et raisonné des sciences, des lettres, des arts et des métiers, formant une bibliothèque universelle, Tome 1, 1839 - books.google.fr).

Parce que c'est d'elle qu'il a reçu sa chair, parce que c'est d'elle qu'est issue la Vierge Marie dans le sein de laquelle 'il a pris la forma servi' et a daigné se manifester dans la plus profonde humilité. 'Un homme dit: Sion, ma mère' et cet homme qui dit: 'Sion, ma mère' a été fait en elle, il s'est fait homme en elle. Car avant elle, il était Dieu, et en elle, il s'est fait homme» (Augustin, Tractatus in Iohannis Evangelium 16,7). Dans cet extrait, le thème de la médiation est explicité par celui de la naissance temporelle du Christ qui a pris la forma servi et qui, par la Vierge Marie, s'enracine dans le peuple d'Israël. Bien que la nature théandrique du Christ soit expressément rappelée, l'insistance sur l'humanité du médiateur n'en est pas moins ferme. Le psaume 86,5a préfigure cette médiation en annonçant la naissance charnelle du Christ, inscrivant ainsi ce rôle dans la forma servi (Numquid Sion dicet : Homo, et homo natus est in ea : et ipse fundavit eam Altissimus ?) (Albert Verwilghen, Le Christ médiateur selon Ph 2,6-7 dans l'oeuvre de saint Augustin, Augustiniana, Volumes 41 à 42, 1991 - books.google.fr).

Le psaume 85,16 annonce cette formule : "respice in me, et miserere mei, da imperium tuum puero tuo : et salvum fac filium ancillae tuae" (et sauvez le fils de votre servante) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre II - Ps. 63).

Quelques années plus tard, vers 401, et dans un climat anti-donatiste, l'Enarratio in Psalmum 85 donne un nouvel enseignement sur l'humilité du Christ comme exemple à imiter. Le Christ a prononcé les versets du Psaume 85 in forma servi, dans sa nature de Verbe incarné ; les hommes prient le Christ in forma dei. Prier le Christ in forma dei suppose une attitude d'humilité et d'abaissement, celle dont le Christ, en priant in forma servi, a donné l'exemple. En effet, à propos du Ps 85, la « Tends l'oreille, Seigneur, réponds-moi », Augustin explique : «Il incline l'oreille, si tu ne dresses pas la nuque; car il s'approche de l'humilié ; il s'éloigne de celui qui s'élève, à moins que lui-même n'ait élevé celui qui est humilié » (Albert Verwilghen, Christologie et spiritualité selon saint Augustin: l'hymne aux Philippiens, 1985 - books.google.fr).

Le diacre Parménas, Philippes et Philippiens

Marie Madeleine et des compagnons se recommandent Ă  la providence en s'embarquant sur un vaisseau qui les conduit en Gaule.

A peine débarqués, les bienheureux bannis élèvent les mains au ciel en signe d'action de grâce, et après avoir invoqué le Seigneur qui les a guidés au-dessus des abîmes de la mer, ils se divisent les plaines immenses qui se déroulent devant eux. Marie-Madeleine se dirige vers les Eaux Sextiennes (Aix), sous l'égide de Maximin; et Marthe prend avec Parménas et six autres de ses compagnons d'exil la route d'Avenio (Avignon), ville ancienne, jadis l'une des principales cités de la confédération des Cavares (Augustin Canron, Les lieux saints de Provence, Revue de Marseille et de Provence, Tome 8, 1862 - books.google.fr).

Le sixième diacre apostolique fut saint PARMÉNAS. Raban Maur, savant archevêque de Mayence, au VIIIe siècle, rapporte dans sa Vie de sainte Madeleine, qu'au temps de la persécution des chrétiens à Jérusalem, le diacre Parménas fut embarqué sur la Méditerranée, avec sainte Madeleine, sainte Marthe, Lazare, Marcelle leur servante et saint Maximin, un des soixante-douze disciples de Notre-Seigneur. Pendant que cette glorieuse colonie d'Apôtres évangélisait les côtes de Provence, Marseille, Vienne, Aix, Arles, Avignon, Parménas travailla dans les contrées méridionales des Gaules, avec d'autres ouvriers évangéliques, à la propagation du règne de Jésus-Christ.

Comme tous ceux qui avaient eu l'insigne faveur de voir le divin Maître, d'avoir eu des rapports divers avec lui, et surtout d'avoir vécu à son école, Parménas était possédé de la noble passion de le faire connaître. Après avoir, pendant un temps plus ou moins long, évangélisé l'Occident, il retourna en Orient et s'arrêta dans la ville de Philippes, en Macédoine. Dans l'histoire profane, Philippes est fameuse par la bataille que perdirent, aux environs, Brutus et Cassius contre Octave, et qui mit fin à la république romaine. Dans l'histoire chrétienne cette ville n'est pas moins célèbre par sa foi, sa piété et son attachement filial pour le grand apôtre. Elle fut une des premières villes de l'Asie Mineure qui embrassèrent le christianisme. La ferveur de ses habitants leur valut une des belles épîtres de saint Paul.

Selon toute apparence, l'Apôtre fut suivi, plus tard, dans cette chrétienté bénie, par le diacre Parménas, puisqu'il l'arrosa de son sang. Il la soutint, la développa, la sanctifia de plus en plus, jusqu'à ce que par sa mort il rendît témoignage à la foi qu'il lui avait enseignée. Son martyre eut lieu sous Trajan, vers le commencement du IIe siècle. Voici en quels termes le rapporte le Martyrologe romain, au 23 janvier : « A Philippes, en Macédoine, saint Parménas, l'un des sept premiers diacres, qui, s'étant abandonné à la conduite de la grâce divine, s'appliqua avec une entière fidélité au ministère de la prédication, que les Apôtres lui avaient confiée, et parvint sous Trajan à la gloire du martyre. » (Mgr Gaume, Biographies évangéliques, Tome II, 1893 - jesusmarie.free.fr).

Philippes est une ville de Macédoine orientale, fondée par Philippe II en 356 av. J.-C. sur la récente colonie thasienne de Crénidès. Philippes est le lieu de la victoire des héritiers de Jules-César sous ses murs en octobre 42 av. J.-C., et de la prédication paulinienne en 49 ou 50.

Le christianisme primitif a confessé sa foi en la divinité de Jésus par l'emploi du titre Kurios-Seigneur : il a proclamé ainsi qu'il croyait fermement que le Christ est Dieu. Cette foi des premiers chrétiens s'est exprimée avec une particulière fermeté dans l'hymne christologique de l'épître aux Philippiens auquel nous avons déjà fait allusion. Il importe peu de savoir si cet hymne a été rédigé ou non par saint Paul lui-même; l'essentiel en est l'expression très achevée de la foi primitive en la divinité du Seigneur. L'hymne se divise en trois parties qui correspondent aux trois étapes de la vie du Fils de Dieu fait homme. Dans cet hymne, saint Paul nous fait considérer tour à tour le Christ préexistant en Dieu, puis fait homme sur la terre, enfin glorifié et exalté dans les cieux (Gérard d'Outrepont, Jésus, 1973 - books.google.fr).

La principale caractéristique des appels à Ph 2, 6-7 dans le contexte du fondement de la médiation sur l'humanité du Christ est non seulement d'accréditer la thèse augustinienne selon laquelle la médiation passe par l'humanité du Christ (forma servi), mais aussi d'assurer en même temps la permanence de son égalité avec le Père en fonction de la forma dei. Les textes que nous retenons témoignent de cette rigueur théologique chez saint Augustin et nous introduisent au cœur de son intelligence des versets pauliniens dans le cadre de la médiation du Christ. Dans l'exposition de versets scripturaires attestant l'infériorité du Fils par rapport au Père, l'auteur du De Trinitate I, 7 affirme: «si donc il (le Fils) 'a pris la forma servi' sans perdre la forma dei, puisque comme serviteur et comme Dieu il est le même et unique Fils du Dieu Père — in forma dei, égal au Père, in forma servi, 'médiateur entre Dieu et les hommes, l'homme Christ Jésus' (1 Tm 2, 5) — qui ne voit que in forma dei, il est supérieur à soi-même, et que in forma servi, il est inférieur à soi-même ? (Albert Verwilghen, Le Christ médiateur selon Ph 2,6-7 dans l'oeuvre de saint Augustin, Augustiniana, Volumes 41 à 42, 1991 - books.google.fr).

Tant et tant de textes de la liturgie de Noël parlent déjà de rédemption ! La liturgie orientale traduit ce même sens du mystère. Les calendriers liturgiques annoncent Noël sous ce titre : «Pâques, fête chômée de trois jours. » Les triodions et canons de l'avant-fête peuvent être de Syméon Métaphraste (XIe s.), ils traduisent un sens de la fête dont on peut apporter de nombreux témoignages anciens, patristiques et liturgiques, et qui est extrêmement profond. Noël, c'est-à-dire l'Incarnation, est le début de la kénose ou abaissement de Dieu en condition de Serviteur, tout à fait dans le sens de l'hymne reprise par S. Paul dans l'épître aux Philippiens (2, 7-11). Citons quelques-uns de ces textes : Le Verbe de Dieu incorporel, immortel et simple, est venu dans notre monde : non qu'il en aurait été loin auparavant - car il n'était absent d'aucune partie de la création ; coexistant à son Père, il remplissait tout en tout (cp. Éph., i, 23 ; Col., 2, II) -, mais il est venu, il est descendu, par philanthropie envers nous et pour se dévoiler à nous (Yves Congar, Jean Pierre Jossua, Écrits réformateurs, 1995 - books.google.fr).

Saint Vincent Ferrier est associé à la page 240 (psaume 85) de La Vraie Langue celtique ("forges dites catalanes" et "Cette métairie est connue sous le nom de la Ferrière. [...] soit le gué, soit la forge du maréchal-ferrant qui habitait ces parages, car ferry signifie un lieu où l'on traverse une rivière, et farrier (farrieur) désigne un maréchal-ferrant") (Autour de Rennes le Château : Eglise Saint Sulpice - Aude : correspondance).

Des sermons de Vincent Ferrier font appel à l'épître aux Philippiens 2 (Quadragesimale : sermons 8, 19, 25 - Dominicale : sermons 24, 189, 210) (Sancti Vincentii Ferrerii, Opera, Quadragesimale, 1729 - books.google.fr, Sancti Vincentii Ferrerii, Opera, Dominicales, 1729 - books.google.fr).

Avignon et Montclar

Jacques Duèze, né en 1244 à Cahors, mort en 1334 en Avignon, issu d'une famille de la bourgeoisie aisée de Cahors, est élu pape en 1316, sous le nom de Jean XXII. Âgé de 72 ans lors de son élection, il inaugure la série des papes d’Avignon, série dont il assurera le plus long pontificat : il meurt à 90 ans après 18 ans d'exercice. Pour Clément V, prédécesseur de Jean XXII, Avignon avait été plutôt une halte qu’une résidence. Au contraire Jean XXII fut le pape qui s’implanta effectivement à Avignon.

En 1320, à la suite d’un pèlerinage au Mont-Saint-Michel, des groupes de miquelets, essentiellement de jeunes paysans du nord de la France, s’étaient organisés pour partir en croisade. Ce sont les Pastoureaux. Ce vaste mouvement populaire est soutenu par les prêches enflammés d’un bénédictin apostat et d’un prêtre interdit pour sa conduite, qui les ont convaincus de l’urgence du « Saint Voyage » pour aller combattre les infidèles. Les pastoureaux se répandent à travers la France, en pillant et massacrant. Jean XXII lance l’excommunication contre tous ceux qui se croisent sans l’autorisation pontificale. Les Pastoureaux sont écrasés aux portes de Carcassonne (fr.wikipedia.org - Jean XXII).

Certains chanoines de Montauban connaissent des carrières plus ou moins fulgurantes, retracées grâce aux lettres communes des papes d'Avignon. En voici quelques exemples parmi beaucoup d'autres. Raymond Colombier figure parmi les tous premiers chanoines de Montauban, nommés en 1318. Il est originaire du diocèse de Cahors, et en septembre 1316, en bon Quercynois, il obtient du pape Jean XXII le premier d'une série de bénéfices ecclésiastiques : une grâce expectative dans le diocèse de Carcassonne. En avril 1317 Raymond Colombier, qui est devenu entre-temps familier du pape, devient curé de la paroisse de Saurs, dans son diocèse d'origine, suite au décès d'Hugues Sanspeur. Un mois après, il échange cette cure contre celle de Castelfranc. Le 5 mars 1318 vient la prébende de Saint-Étienne du Tescou de Montauban. Il conserve ses bénéfices antérieurs. En août de la même année s'ajoute la cure de Montclar, au diocèse de Carcassonne, puis le 15 février 1321, la consécration arrive. Raymond Colombier est créé chanoine d'Auxerre, après la mort de Jean de Saint-Véran, bénéfice prestigieux et surtout beaucoup plus lucratif (Emmanuel Moureau, Vivre en ville au temps des papes d'Avignon: Montauban (1317-1378), 2009 - books.google.fr).

Curés de Montclar

Selon Gérard De Vic (Chronicon Episcoporum ac memorabilium. Ecclesiae Carcassonis, 1667), l’acte original de la consécration d’un autel, fut découvert dans un reliquaire (une châsse), le 13 octobre 1504 par Pierre d’Auxilion, évêque de Carcassonne qui faisait alors la visite de cette église sur la demande du curé de la paroisse Dignifred, et qui en fit dresser un procès-verbal. Dans le Chronicon, Episcoporum de G. de Vic nous lisons : Ex libello visitationis Petri Episcopi, anno 1504 - Gimera vel Guimerra quartus nomine, Episcopus Carcasonensis 15. sua ordinationis Anno, reperitur consecrasse Altare sacelli, sive Capellae B. Maria in Ecclesia Parrochiali Sancti Stephani loci de Palajano Dioecesis Carcasonensis 8. Idus Februarij Anni Christ. 917. Indictione 4. Carolo Simplice Francorum Rege…. Gimer, quatrième de ce nom, évêque de Carcassonne, l’an 15 de son épiscopat, a consacré l’autel de la chapelle de la bienheureuse Marie dans l’église paroissiale saint Etienne de Palaja, diocèse de Carcassonne, le 8 des Ides de Février, l’année du Christ 917. Indiction 4. Règne de Charles le Simple. Guimera ou S. Gimier succéda au Gisleran ou Willeran en 902 ou 903. Il assista en 906 au concile provincial de Narbonne tenu à Barcelone (Gimera Carcasensis) et à celui de saint Thibéry et en 911 à celui de Fontcouverte. Guimera assista en 916 ou 917 à la dédicace de l’église cathédrale d’Elne. Ce prélat mourut le 13 février 932. Il fut enterré dans l’église de Saint-Nazaire (Mairie de Palaja, Eglise Saint Etienne).

La consécration de l'autel de la chapelle Notre Dame ou du maître-autel dans l'église Saint Etienne de Palaja, centre du Sceau de Palaja, a lieu le 6 février (8 des ides).

Gérard de Vic, auteur de la Chronique des Evêques de Carcassonne, est curé de l'église de saint Julien et sainte Basilice de Montclar, pendant 39 ans, depuis 1617 jusqu'en 1656 (De Vic. Chronicon Episcoporum Carcassonis. pag. 240). Avant la Révolution qui l'exila, Antoine Malves fut curé de Montclar (Alphonse Mahul, Cartulaire et archives des communes de l'ancien diocèse et de l'arrondissement administratif de Carcassone, 1857 - books.google.fr).

La famille majorquaine de Pax apparaît dans la généalogie de Marie Thérèse de Pons de Montclar, fille du général catalan de Louis XIV Joseph de Montclar qui ravagea le Palatinat sous les ordres de Louvois et qui est mort en 1690 à Landau. Il s'agit, non pas du Montclar d'Aude, mais du Montclar d'Urgell en Catalogne qui intervient dans l'interprétation du roman L'île aux trente cercueils, aventure d'Arsène Lupin de Maurice Leblanc, selon la Croix d'Huriel.

Le père de Thérèse est Josep de Pons i de Guimerá (1625 - 1690) baron de Montclar (Autour de Rennes le Château : Les Mauristes, Codex Bezae et autres choses).

Gérard de Vic était le fils d'un noble, Jean de Vic, seigneur de Padern, lieu situé entre Narbonne et Perpignan. Il fit ses études à l'Université de Toulouse et reçu le bonnet de Docteur. "Son père, gouverneur du Château de Termes et viguier de Fenouillède, Termenès Peyreperthuse et Val de Daigne le rappela auprès de lui. En 1579, la seigneurie de Padern est confiée de Jean-Pierre Vic, originaire de Girona en Catalogne. Il s’y installe et reconstruit le château en lui conservant son caractère fortifié et féodal en raison de l’insécurité qui régnait alors (losciutadins.blogspot.fr - Gérard de Vic).