Partie XI - La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet   Livre II - Ps. 41 à 71   Ps. 56 à 71   
LA VRAIE LANGUE CELTIQUE HENRI BOUDET PSAUMES

Ps. 56 CONVAIN

p. 211 : La langue romane issue de cette alliance, a dominé dans le royaume des Franks, se perfectionnant peu à peu dans les provinces du Nord, se compliquant aussi des règles grammaticales appartenant au celtique et surtout au latin, associant quelquefois, pour former des expressions françaises, des mots latins et d'autres mots celtiques, comme dans soldat ou âme donnée – soul (sôl), âme, – data, donnée, – capable ou tête habile, – caput, tête, – able, habile –, tandis que dans les provinces du Midi, elle s'est maintenue dans une certaine intégrité, présentant tour-à-tour dans ses phrases des...

Ps. 56,2 Carrières Ayez pitié de moi, mon Dieu, ayez pitié de moi, parce que mon âme a mis en vous toute sa confiance.

Ps. 56,9 Carrières Levez-vous donc, mon âme ; reprenez courage, vous qui êtes ma gloire, étant créée à l'image de mon Dieu: excitez-vous, mon luth et ma harpe. Pour moi, je me lèverai de grand matin..

p. 56 : Le grand Abraham appartenait à la lignée d’Heber et l'Ecriture Sainte a soin de l'appeler Abram hébreu, accusant par là l'importance attachée à ce titre.

La théologie de la substitution consiste à affirmer que l'Église remplace Israël en tant que peuple de Dieu. Solution radicale: la définition identitaire passe par le meurtre de l'autre. C'est la négation absolue de l'altérité. Depuis Justin, face à la permanence et à la vigueur du judaïsme, l'Église a eu la prétention de s'arroger les promesses de ce qui, pour elle, n'était plus qu'une ancienne alliance. Selon ce modèle, qui s'appuie sur une certaine lecture de saint Paul, mais surtout sur Hébreux, le peuple juif se voit destitué de ses privilèges. Au mieux, il ne subsiste qu'en marge de l'histoire, comme une ombre qui mettrait en valeur la gloire du christianisme, ou comme le contre-exemple d'un peuple ayant refusé la grâce divine et méritant pour cela la réprobation divine. C'est ici que se sont greffées, comme procédés de légitimation de ce modèle, les trop fameuses accusations, rappelées jadis au cœur même de la mémoire liturgique, de «peuple déicide et maudit».

«Les chrétiens sont les vrais dépositaires des promesses»: on rencontre ce leitmotiv chez les plus grands noms de l'époque patristique: voir Lettre de Barnabé 4,6.7; 14, 1 -5; Justin (Dialogue 19, 2); Origène (C. Celse 2,76:les Juifs disent sans comprendre); Augustin (Enarr. in Ps.56,9).

Jusqu'à Vatican II, on peut dire que ce fut, avec bien des variantes, la position de la théologie catholique. Aujourd'hui, nous avons pris conscience que cette manière de voir comporte, ultimement, bien des dangers: entre autres, d'un point de vue théologique, la coupure entre l'Ecriture d'Israël et les Écrits apostoliques («l'Ancien» Testament et le «Nouveau» Testament), mais aussi, d'un point de vue sociologique, les persécutions dont les Juifs furent l'objet, culminant dans la Shoah. Or, ce que l'on déclarait déchu (institutions, lois, peuple) forme le fondement de la foi chrétienne: c'est là scier la branche sur laquelle on se tient (Alain Gignac, Juifs et chrétiens à l'école de Paul de Tarse: enjeux identitaires et éthiques d'une lecture de Romains 9-11, 1999 - books.google.fr).

Saint Augustin, évêque d'Hippone au IVe siècle, l'auteur des Confessions et de la Cité de Dieu, refuse aussi au peuple juif tout droit au Premier Testament. Puisqu'il n'a pas reconnu le Messie, prédit par l'Ecriture «en signes si éclatants», il s'est condamné à ne plus la comprendre. Elle n'a plus pour lui aucun sens, et le voilà réduit au rôle de portefaix. « Le livre saint leur a été confié, non pas pour leur propre usage et salut, mais afin qu'ils le portent au service et au bénéfice des chrétiens, comme l'esclave bibliothécaire se fatigue à porter les volumes qui appartiennent à son maître» (Commentaire sur le psaume 56,9).

Pour expliquer la permanence du peuple juif, Augustin va inventer la théorie du peuple-témoin, « témoin de son iniquité et de notre vérité» (saint Augustin, Cité de Dieu, Livre XVIII, § 46 & 47) : ce peuple doit subsister pour rappeler, à travers son état humilié, la vérité du christianisme (Dominique de La Maisonneuve, Le Judaïsme, Volume 21 de Collection Tout simplement, 2007 - books.google.fr).

Ps. 58,12 Carrières Dieu me fera voir la manière dont il veut traiter mes ennemis. Ne les faites pas mourir tout d'un coup, Seigneur, et ne les exterminez pas entièrement, de peur que mon peuple, ne les voyant plus, n'oublie ce qu'il vous doit et le besoin qu'il a de votre secours; (Bernard Dominique Dupuy, Juifs et chrétiens: un vis-à-vis permanent, Volume 42 de Publications des facultés universitaires Saint-Louis, 1988 - books.google.fr).

Ps. 56,4 Carrières Dans le danger pressant où je me trouvais, il a envoyé son secours du haut du ciel, et il m'a délivré des mains de mes ennemis, il a couvert, de confusion et d'opprobre ceux qui, dans leur esprit et dans leur cœur, me foulaient déjà aux pieds.

11. «Et il a arraché mon âme du milieu des «jeunes lionceaux ». Pourquoi dis-tu : « Et « il a arraché mon âme? n A quelles épreuves ton âme avait-elle été soumise pour en être arrachée? «J'ai dormi dans le trouble ». Par ces paroles, Jésus-Christ marque sa mort. A la vérité, nous lisons que David s'est réfugié dans une caverne, mais le texte sacré ne nous dit pas qu'il y ait dormi. Autre est ce David qui s'est caché dans une caverne; autre est ce David qui a dit: «J'ai dormi dans le trouble ». L'Evangile nous parle de ce trouble, qui venait non de lui-même, mais de ceux qui le tourmentaient. Il dit qu'il a été troublé, moins pour exprimer l'état d'une âme qui ne tremblait réellement pas, que pour faire connaître les pensées de ses ennemisà son égard. Ils s'imaginaient l'avoir troublé et vaincu; mais, quoique dans le trouble, il dormait.

Interrogeons le Sauveur, écoutons-le : il nous dira à qui il attribue sa mort, car il a dit: «J'ai « dormi dans le trouble ». Interrogeons-le, et disons-lui : Puisque vous avez dormi dans le trouble, apprenez-nous quels sont ceux qui vous ont persécuté et fait mourir. Est-ce bien Pilate qui vous a livré aux soldats pour vous faire attacher à la croix et transpercer de clous? Ecoute, il va te le dire. Ce sont «les « enfants des hommes ». Il désigne évidemment par là ceux qui l'ont fait souffrir. Mais comment ont-ils pu le faire mourir, puisque leur main n'était point armée? Ils n'ont pas tiré l'épée contre lui; ils ne se sont point précipités sur sa personne; et, pourtant, ils l'ont fait mourir: voici comment. « Leurs dents « sont des armes et des traits perçants; leur «langue est une épée tranchante ». Remarquez-le bien : si leurs mains sontdépourvues d'armes, leur bouche est armée. C'est de là qu'est sorti le glaive qui a tué le Christ, comme, de la bouche du Christ, est sortie l'épee qui a donné la mort au peuple juif. Car le Sauveur est armé d'une épée à deux tranchants: par sa résurrection il en a frappé ses ennemis, et il a tiré du milieu d'eux ceux qu'il prédestinait à la foi. L'épée des Juifs était malfaisante, celle du Christ était salutaire ; les flèches des uns donnaient la mort, les flèches de l'autre communiquaient la vie (Oeuvres complètes de Saint Augustin, Volume 8, Commentaire sur le psaume 56, 1869 - books.google.fr).

Ps. 57 CONVAIN

p. 57 : Abram, d'après les ordres divins, devait porter ses pas dans une terre étrangère qui lui serait montrée par Dieu. Abandonnant le sol natal, sa parenté et la maison de son père, il devenait en réalité un étranger pour les habitants des pays qu'il traversait, il imitait le voyageur errant, allant çà et là, en attendant que le lieu de son séjour fut fixé avec certitude, – to ape (épe) imiter, to err, errer, aller çà et là, ham, jambe – aperrham. L'expression arabe berrani, étranger et le terme Kabyle aberrani, signifiant aussi étranger, viennent confirmer cette interprétation du premier nom d'Abram.

Nous pouvons raisonner de la même manière au sujet de toute bonne action, qu'il s'agisse de rendre service, de faire du bien, ou qu'il soit simplement question de ne faire aucun tort au prochain. Je parle à un I'omme qui a faim, je lui dis : Tu souffres de la faim ; un autre, ton voisin, a du pain; il en possède audelà du nécessaire, il sait que tu en as besoin, il ne t'en donne pas; sa conduite te déplaît, parce que tu as faim ; auras-tu le droit de dire que tu fais bien, quand, ayant le nécessaire, tu refuseras de secourir un frère que tu vois dans le besoin? Un étranger arrive dans ton pays, ne sachant où il prendra son repos; on ne le reçoit nulle part; il accuse hautement d'inhumanité les habitants de cette ville; il prétend que des barbares l'auraient mieux reçu. Il sent vivement l'injustice dont il a à souffrir: pour toi, tu ne la sens peut-être pas : ce que tu as à faire, c'est de te mettre, par la pensée, à la place de cet étranger, et alors tu comprendras comment on peut trouver mauvais de ne pas recevoir ce que tu refuses dans ton pays à un voyageur inconnu. Je vous le demande à tous : est-ce vrai? Oui. Est-ce juste ? Oui, encore (Oeuvres complètes de Saint Augustin, Volume 8, Commentaire sur le psaume 57, 1869 - books.google.fr).

p. 212 : ...aussi est-il très aisé de les distinguer, et d'y retrouver les expressions usitées dans la bouche de nos ancêtres gaulois.

Ps. 57,3 Carrières Mais vous faites lout le contraire; car dans le temps même que vous avez des paroles de justice dans la bouche, vous formez dans le fond de votre cœur des desseins injustes ; et vos mains ne s'emploient qu'à commettre avec adresse des iniquités sur la terre.

Ps. 57,7 Carrières Aussi Dieu les traitera comme on traite les serpents qu'ils imitent. Il brisera leurs dents dans leur bouche: le Seigneur mettra en poudre les mâchoires de ces hommes plus féroces que des lions.

Ps. 58 CONVAIN

Destruction

p. 58 : Par un jugement d'une équité redoutable, le seigneur avait condamné à la destruction par le feu et les habitants de Sodome et le sol lui-même qu'ils avaient souillé – Sod, le sol, – to doom (doum) juger, condamner.

p. 213 : Aussi, sommes-nous persuadé que ces dialectes précieux résisteront, sauvés par l'esprit de tradition inhérent à l'homme, et ne seront jamais détruits.

Ps. 58,1 Carrières Pour la fin : ne m'exterminez pas.

Ps. 58,12 Carrières Dieu me fera voir la manière dont il veut traiier mes ennemis. Ne les faites pas mourir tout d'un coup, Seigneurr, et ne les exterminez pas entièrement, de peur que mon peuple, ne les voyant plus, n'oublie ce qu'il vous doit et le besoin qu'il a de votre secours;

Le psalmiste continue sa prière à Dieu en faveur de ses ennemis; il le conjure de ne pas les détruire, mais seulement de les disperser, de les humilier, afin qu'ils reconnaissent leur faute et retournent au Seigneur: disperge illos in virtute tuâ, et depone eos, protector meus, Domine (Abbé Padé, Les Psaumes à la portee des fidèles et appliqués à Notre Seigneur Jésus-Christ d'après les principaux commentaires des Pères de l'Eglise, 1858 - books.google.fr).

Dans l'optique du psaume 56, les ennemis de Dieu ne doivent pas être détruits, mais leur châtiment continuel doit servir à témoigner de la puissace et de la justice divine.

Ps. 59 CONVAIN QUANT

p. 59 : Cependant Lot était juste et Dieu ne voulait pas l'envelopper dans la punition des coupables. Deux anges lui furent envoyés pour l'entraîner hors de ce lieu maudit. Le récit des Livres Saints nous donnera la raison pour laquelle la petite cité où Lot trouva refuge, a porté dans la suite le nom de Segor. « A la pointe du jour, les anges pressaient Lot de quitter la ville en lui disant : levez-vous, emmenez votre femme et vos deux filles, de crainte que vous ne périssiez vous-même dans la ruine de la Cité. Voyant qu'il différait toujours, ils le prirent par la main et emmenèrent aussi sa femme et ses deux filles, car le Seigneur voulait le sauver. Ils le conduisirent ainsi hors de la ville et lui dirent : sauvez votre vie, ne regardez point derrière vous et ne vous arrêtez point dans le pays alentour, mais sauvez-vous sur la montagne, de peur que vous ne soyez enveloppé dans la destruction.

Ps. 59,1-2 Carrières Pour la fin, pour ceux qui seront changés. Ceci est l'inscription du titre, pour servir d'instruction à David, lorsqu'il brilla la Mésopotamie de Syrie et la province de Sobal, et que Joab, étant revenu, frappa l'Idumée dans la vallée des Salines par la défaite de douze mille hommes.

La "civitas salis" du Livre de Josué XV,62 est la ville du Sel. On convient qu’elle étoit sur la mer morte, nommée souvent dans l’Ecriture, la mer de Sel. On connoît la vallée du Sel, ou des Salines: (II Rois VIII,13 [2 Samuel], IV Rois XIX,7 [2 Rois], 1 Paralipomènes [Chroniques] XVIII,12 et 2 Par. XXV,11) "vallis salinarum". Ne leroit-ce pas dans cette campagne qu’étoit la ville du Sel ? Elle étoit fort avant vers l’Idumée , 86 la vallée des Salines efl: communément attribuée à ce pays. Bonfrerius croit que cette ville du Sel elt la même que Ségor, qui échappa de l’incendie des autres villes criminelles.

On place communément la vallée des Salines à l'extrémité méridionale de la mer Morte (Augustin Calmet, Commentaire littéral sur tous les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, 1711 - books.google.fr, Psaumes, Volume 10, Mequignon, 1821 - books.google.fr).

Les Salines sont un lieu-dit de Sougraigne, sur le tracé du Dragon. Boudet ne dit pas ici que la femme de Lot se retourna et fut transformée en statue de sel (Genèse 19,26). Qu'elle se soit retournée non par simple curiosité mais par incrédulité est éclairci dans le Livre de la Sagesse X, 7.

L’exploration archéologique de l’atelier verrier des Salines a été réalisée à l’initiative de l’association Salicorne dans le cadre d’un vaste projet de mise en valeur du patrimoine local depuis 2008. L’officine moderne a été installée sur un site de l’âge du Bronze, non détecté jusqu’au commencement de la fouille, qu’elle oblitère en partie. la présence de charbons de bois qui tapissaient le fond du creusement a permis la réalisation d’une datation par radiocarbone, qui situe l’occupation entre 1300 et 1118 av. J.-C., soit durant une phase de transition entre Bronze Moyen et Bronze Final pour le Languedoc. L’atelier verrier s’installe quant à lui dans le contexte historique général d’une importante phase de développement de cette activité dans la région des hautes Corbières. En effet, les recherches documentaires ont largement mis en avant qu’entre le XVIe et le XVIIIe s., les pouvoirs locaux ont encouragé l’implantation d’une importante famille de verriers, les de Robert, au sein d’un territoire largement dépeuplé et boisé (Pierre Bascou, Les verreries des Hautes Corbières XVIe-XVIIIe siècles, 2010 www.sesa-aude.com - Isabelle Commandré, Patrick Martin, Sougraigne : verrerie des Salines, 2010).

p. 214 : Dans les Albères, – hall, (hâull), habitation, – bear (bér), un ours, – les bêtes fauves trouvaient des retraites profondes, et leur poursuite présentaient assurément des danger considérables, que les Ibères affrontaient avec le courage qui les distinguait. Ces chasseurs d'ours étaient-ils le même peuple que les Bébriciens, dont la cité principale aurait été Pyrène ? Cela parait certain, si l'on dégage les traditions historiques de tous les ornements fabuleux qui les rendent méconnaissables.

Si l'Eglise est identifiée à la Grande Ourse, par Dante, alors la chasse à l'Ourse est accomplie par le Dragon roux de l'Apocalypse, représenté par sa constellation boréale. Les Albères se situent en effet sur le tracé de cette constellation, de même que la rivière Sals qui prend sa source près des Salines à Sougraigne.

Comme l'écrit Joachim Trotti de La Chetardie (1636-1714), curé de Saint-Sulpice en 1696, confesseur de Mme de Maintenon :

Saint Jean voit dans le Ciel une Femme revêtue du Soleil, couronnée de douze Etoiles, ayant la Lune sous ses pieds , & en travail d'Enfant : c'est l'Eglise revêtue de Jésus-Christ, ornée des douze Apôtres, incapable de changement jusqu'à la fin du monde, & qui enfante le Christianisme dans les angoisses des Persécutions.

II. Un Dragon roux ayant tept têtes couronnées, dix cornes, & traînant de la queue la troisième partie des Etoiles du Ciel, se tient devant cette femme pour devorer le Fils qu'elle enfantera : C'est l'ennemy du genre humain armé de sept Tyrans Idolâtres, fortifié de dix Persécutions, & suivy de ses Anges Apostats & des Hérétiques, qui prétend engloutir le Christianisme naissant. III. Cette Femme enfante, & son Enfant est élevé au Ciel, Jesus-Christ monte au Ciel, & attire après luy l'Eglise des premiers nez. IV. Le démon qui se faisoit adorer comme le vray Dieu est chassé du Ciel, & saint Michel Protecteur de l'Eglise, le fait déchoir des honneurs divins qu'on luy rendoit. La vérité se publie, l'Evangile se prêche, les Martirs le scellent de leur sang, on commence á connoître que Satan n'est qu'un Imposteur, & les Bienheureux se réjouissent de ce que le vray Dieu va être seul adoré. V. Le démon précipité du faîte de sa grandeur, persécute la femme, ou l'Eglise qui l'a détrôné, ií met en usage contre elle ses sept têtes, & ses dix cornes, elle s'enfuit dans le désert, refuge des premiers Fidèles persécutez. VI. Dieu limite néanmoins le temps de chaque persécution à trois ans & demy environ. VII. Le Dragon poursuit l'Eglise jusques dans les Déserts pour la faire sortir de cet azyle, & l'exterminer, mais la terre vient à son secours, la puissance temporelle se déclare pour l'Eglise, & Constantin premier Empereur Chrétien la protège. VIII. Le Dragon se retire chez les Empereurs d'Orient qui étoient Idolâtres, & vient avec eux faire la guerre á Constantin & à l'Eglise, mais ils sont surmontez, & l'Idolartrie avec son dernier Protecteur Licinus, périt sans ressource, ce Prince Payen est défait sur le bord de la Mer, et le Dragon vaincu arrête sa fureur semblable à l'Océan irrité, à qui le sable sert de bornes & l'Eglise jouit de la paix (Joachim de La Chétardie, Explication de l'Apocalypse par l'histoire ecclésiastique, pour prémunir les catholiques et les nouveaux convertis contre la fausse interprétation des ministres, 1692 - books.google.fr).

Le psaume 59 est repris en partie par le 107.

Ps. 60 CONVAIN

p. 215 : Nous pouvons, à l'aide de ces renseignements, discerner clairement la vérité à travers les voiles dont elle est entourée.

Ps. 60,8 Carrières Qui donc recherchera et approfondira sa miséricorde et sa vérité ? Elles sont incompréhensibles, et elles demandent de moi une reconnaissance éternelle.

p. 215 Le peuple ibère, grand par son intrépidité, petit de taille à côté des géants celtes, prend une forme précise, déterminée, dans le roi Bébrix, le courageux enfant, l'audacieux bambin, qui osait affronter, braver les hasards et les périls d'une lutte avec l'Hercule gaulois, – babe (bébe), un petit enfant, un bambin,– risk, péril, hasard –.

Ps. 60,6-7 Carrières Parce que vous avez exaucé, ó mon Dieu! ma prière , en me délivrant de mes ennemis ; et qu'en me donnant la couronne, vous m'avez donné un héritage que je dois laisser à ceux de mes enfants qui craignent votre nom. Vous multiplierez donc les jours du roi, malgré les efforts de ses ennemis ; et vous étendrez ses années de race en race,

p. 60 : La pensée essentielle se dégageant de ce récit peut se traduire ainsi : les anges pressaient Lot de quitter Sodome, car approchait l'heure fixée pour le châtiment, et Lot, de son côté, alléguant sa faiblesse, cherchait à retarder cette heure de l'expiation suprême.

p. 215 : Diodore, de son côté, raconte l'action violente d'Hercule contre Pyrène, fille du roi Bébrix, avant que le héros entrât dans l'Ibérie à la tête de ses soldats.

Bébrix régnait en Celtibérie alors que Jupiter Celte était le neuvième roi des Gaulois, pendant le règne duquel eut lieu la conflagration et l'embrasement des Monts Pyrénées. Celte est le fils de Lucus, fils de Bardus le jeune, fils de Longho (d'où Longhobardo : lombard), fils de Bardus, cinquième roi, pendant le règne duquel Isaac épousa Rebecca, fils de Dryis, fils de Sarron pendant le règne duquel Sodome, Gomorrhe, Adama, Seboin et Segor furent anéanties.

Le mot "celte" serait issu de "keltai", "chevalier" en grec. "Celte" viendrait aussi de la syncope de "Coelion Itus", Embrasement d'Itus, Itus étant un Jupiter toscan (Noël Taillepied, Histoire de l'état et république des druides, eubages, saronides, bardes, vacies, anciens françois, gouverneurs des païs de la Gaule, 1585 - books.google.fr).

Ps. 61 CONVAIN

p. 216 : Le nom de la cité de Pyrène, témoigne de la fusion des deux peuples ; car il renferme le souvenir des efforts tentés par les Celtes pour empêcher les Ibères de brûler leurs morts, – pyre (païre), bûcher funéraire, – to rain (ren), réprimer, – et ce nom, par extension, a désigné plus tard la chaîne entière de montagnes occupée par les chasseurs d'ours. Les efforts des Celtes ont dû être couronnés de succès, si l'on en croit le nom de la cité Sardane de Caucoliberis – to cock, relever, redresser, – hall (hâull), maison, salle, – to eye (aï), voir, – to bury, (beri), enterrer –, puisque les habitants de cette contrée ont élevé, dans la suite, des tombelles pour ensevelir les morts. Illiberis, autre ville des Sardanes, ne contredit point cette assertion ;

Même rapport qu'aux pages précédentes entre Pyrène, Hercule et les rois gaulois règnant pendant le châtiment de Sodome et Gomorrhe.

Collioure (Caucoliberis) et Elne (Illiberis) se trouvent dans l'aire du Dragon, le "chasseur d'ours" (d'Eglise).

Ruines

p. 61 : Plusieurs voyageurs, entre autres Troïlo et d'Arvieux, disent avoir remarqué des débris de murailles et de palais dans les eaux de la mer Morte.

p. 216 : Les efforts des Celtes ont dû être couronnés de succès, si l'on en croit le nom de la cité Sardane de Caucoliberis – to cock, relever, redresser, – hall (hâull), maison, salle, – to eye (aï), voir, – to bury, (beri), enterrer –, puisque les habitants de cette contrée ont élevé, dans la suite, des tombelles pour ensevelir les morts.

Ps. 61,4 Carrières Vous donc qui me persécutez avec tant de fureur, jusqu'à quand vous jetterez-vous sur un homme qui est sous la protection de Dieu? et vous joignant tous ensemble pour le tuer, le pousserez vous comme une muraille qui penche déjà, et comme une masure tout ébranlée que vous voulez renverser ?

Quand l'homme réfléchit sur la multitude, la force et l'acharnement des ennemis de son salut, il est effrayé ; mais quand il se tourne vers Dieu, il se moque de leurs vains efforts. Ces adversaires ressemblent à un mur dégradé et à un bâtiment à demi ruiné , qui menacent les passans de les accabler de leur chute. Le moyen de s'en préserver c'est de prendre un autre chemin , et de se mettre par là hors de tout danger. Les ennemis du salut n'accablent que les imprudens , que ceux qui ne se défient ni de leur propre foiblesse ni de la méchanceté de ces tyrans. S. Grégoire donne un excellent avis pour nous encourager à combattre toute cette troupe acharnée contre nous, savoir, le démon, la chair, le monde, les mauvais exemples , les révoltes de l'amour-propre, les fausses craintes, les joies déplacées, les inclinations déréglées, en un mot, tout ce qui nous détourne de la route du salut. Considérez , dit-il, où vous avez été, où vous serez, où vous êtes, où vous n'êtes pas. Vous avez été pécheurs, vous serez présentés au jugement de Dieu , vous êtes entourés de dangers, vous n'êtes point dans votre véritable patrie (Guillaume François Berthier, Les Psaumes traduits en français: avec des notes et des réflexions, 1835 - books.google.fr).

Ps. 62 CONVAIN QUANT

p. 62 : Agar, – to hag, tourmenter, harasser – to hare (hère), courir çà et là, – se rendait en Egypte par la voie du désert lorsqu'un ange lui apparut et lui ordonna de retourner à sa maîtresse et de s'humilier sous sa main.

Ps. 62,1 Carrières Psaume de David lorsqu'il était dans le désert de l'ldumée.

Ps. 62,3 Carrières C'est pour la satisfaire, autant qu'il m'est possible, que sauvent, dans cette terre déserte où je me trouve, et où il n'y a ni chemin ni eau, je me suis présenté devant vous, comme si j'eusse été danss votre sanctuaire, pour contempler votre puissance et votre gloire, et pour méditer l'excès de votre bonté.

p. 217 : Les Sordes, au contraire, étaient fixés dans les vallées et les montagnes des Pyrénées-Orientales. Leur industrie était bien différente de celle des Sardans ; ils fabriquaient des armes de guerre, des épées – sword (sôrd), épée –.

Ps. 62,10-11 Carrières Quant à eux, c'est en vain qu'ils ont cherché à m'ôter la vie. Ils entreront eux-mêmes dans les parties-les plus basses de la terre; ils seront livrés à l'épée ; ils deviendront le partage et la proie des renards.

Ps. 63 CONVAIN QUANT

Ps. 63,2 Carrières Exaucez, Ô mon Dieu! la prière que je vous offre avec ardeur : délivrez mon âme de la crainte dont elle est saisie à la vue de l'ennemi qui la poursuit.

p. 63 : Ismaël marque la fin des froissements produits enter Saraï et Agar ; la servante a été délivrée des mauvais traitements par sa docilité à s'humilier sous la main de sa maîtresse – to ease (ise) délivrer, to maule (mâule) froisser.

Voiler

Ps. 63,7 Carrières Ainsi l'homme impie entrera dans le profond de son cœur pour trouver le moyen de perdre le juste ; Accedet homo ad cor altum

p. 63 : Leur couverture de laine blanche jetée sur leur tête comme un voile vient les désigner au loin aux regards inquiets des voyageurs qui se hasardent à traverser leur pays aride et sans arbres – to hare (hère), courir çà et là – abb, trame de laine.

En commentant le psaume 63,7b "...et son cœur sera profond", saint Augustin explique que le cœur du Christ devait rester secret de telle manière que ce soit l'homme qui apparaisse aux regards humains, tandis que la divinité demeure cachée au cœur de son intériorité. Ce sont les Ce sont les versets de l'Epître aux Philippiens 2, 6a-c et 2, 7b all. qui fondent le voilement de la forma dei et la manifestation de la forma servi : «celans formam dei, in qua aequalis est Patri, et offerens formam servi »

Les expressions attestant l'anéantissement du Fils in forma servi s'articule sur l'invisibilité (voilement) de la forma dei et la visibilité (manifestation) de la forma servi. Le Fils n'est pas apparu in forma dei : le tout premier commentaire d'un fragment de verset de notre péricope dans l'œuvre d'Augustin l'affirme avec netteté (Albert Verwilghen, Christologie et spiritualité selon Saint Augustin: l'hymne aux Philippiens, Volume 72 de Théologie Historique, 1985 - books.google.fr).

Augustin prêcha le psaume 63 lors d'une fête des martyr car il le considérait comme De Passione Domini alors que saint Hilaire de Poitiers n'en faisait pas une lecteure christique.

Il peut y avoir un jeu de mots sur entre le latin "servi" et la "servante" Agar page 63.

Formae et bruit

p. 218 : On y voit encore les restes de deux forges, d'un laminoir et de plusieurs martinets-forges, dont la fondation se perd dans la nuit des siècles. Gincla dérive de to jingle (djingl'), tinter, cliqueter. C'est une chose vraiment surprenante que ce terme de Gincla appliqué à une localité, où, toujours et de tout temps on a entendu le cliquetis du fer, le bruit des lourds marteaux frappant sur les enclumes, et rendant des tintements sonores.

Pablius Papinius Statius, le quatrième poète épique du premier siècle, descendait d'une famille originaire de Selles en Épire. Il naquit en 61, à Naples. Son père, qui se distinguait par ses talents pour la poésie y enseignait la littérature grecque et latine. Stace reçut son éducation à Rome : son père s'était transporté avec lui dans cette ville, où il devint un des maîtres du jeune Domitien. Ce prince fixa son attention sur le fils de son précepteur, qui lui fut recommandé par Pâris, célèbre comédien, et favori de Domitien. Stace plut à Rome par la grande facilité que la nature lui avait donnée pour improviser des vers sur toutes sortes de sujets. Il réunit ces poèmes dans un recueil qu'il intitula Sylvae ou Mélanges, et qu'on cite ordinairement sous le titre de Silves.

Vix sola sufficiunt, insessaque pondere tanto Subter anhelat humus: nec ferro aut aere laborat, Sed genio ; teneat quamvis aeterna crepido, Quae superingesti portaret culmina montis, Caeliferique attrita genu durasset Atlantis. Nec longae traxere morae : juvat ipsa labores Forma dei praesens ; operique intenta juventus Miratur plus posse manus. Strepit ardua pulsu Machina continuo : septem per culmina montes It fragor, et magnae vincit vaga murmura Romae.

Le sol résiste à peine à cet énorme poids, et ta terre fatiguée succombe et gémit. Ce n'est nas le fer ni l'airain qui l'écrase, c'est le génie du héros. II s'appuie cependant sur une base éternelle où reposerait toute une montagne, et qui supporterait pendant la durée des siècles les genoux d'Atlas, d'Atlas qui porte le ciel. Et nous n'avons point subi d'interminables délais. La vue de ces traits divins fait trouver un charme au travail, et les jeunes bras auxquels nous devons ee chef-d'œuvre s'étonnent de leur surcroît de vigueur. La lourde machine crie sous leurs efforts, et ce bruit qui roule de proche en proche le long des sept collines, ce bruit tant de fois répété couvre les vagues rumeurs de la grande cité (Stace, Les Silves, Livre I, Silve I, Oeuvres complètes: suivies de celles de Martial, Manilius, Lucilius junior, Rutilius, Gratius Faliscus, Némésianus et Calpurnius, 1851 - books.google.fr).

L'affirmation de l'Epître aux Philippiens 2, 6 est : Dieu est Père de la forma (dei), de celui qui lui est égal par cette forma, de son Fils unique né de sa propre substance («nato de substantia sua»). Et selon de l'Epître aux Philippiens 2, 7, Dieu est «Seigneur » de celui qui a pris la forma servi pour rendre l'humanité participante de sa divinité (Albert Verwilghen, Christologie et spiritualité selon Saint Augustin: l'hymne aux Philippiens, Volume 72 de Théologie Historique, 1985 - books.google.fr).

Selon Augustin, le Père et le Fils ont même substance et sont égaux par là même.

Si donc on dit que le Fils a été envoyé parce qu'il est apparu dans une créature corporelle, bien que intérieurement et dans sa nature spirituelle, il fût toujours invisible aux yeux des mortels, il nous est facile de comprendre à présent pourquoi on dit aussi du Saint-Esprit qu'il a été également envoyé. En effet, il s'est fait dans le temps une espèce de créature dans laquelle il put se montrer visiblement, soit lorsqu'il descendit sur le Seigneur même sous la forme corporelle d'une colombe, soit lorsque dix jours après son Ascension, il se fit tout à coup le jour de la Pentecôte un bruit comme celui d'un grand vent, et qu'il apparut comme des langues de feu qui se divisèrent et qu'il alla se reposer sur chacun des Apôtres. (Act., II, 2.) (Œuvres complètes de Saint Augustin, traduit par M. Charpentier, Volume 27, 1871 - books.google.fr).

Ps. 64 CONVAIN

Retour attendu en Israël après la captivité de Babylone.

p. 64 : note (1) Gen. c. XVII. 1-5.

Genese 17,8 A toi et à ta race après toi, je donnerai le pays où tu séjournes, tout le pays de Canaan, en possession à perpétuité, et je serai votre Dieu

L'Aude ou le Jourdain

p. 219 : Les Atacini habitaient la pente du nord et aussi la pente occidentale et de ces montagnes dans lesquelles l'Aude et l'Ariège prennent leur source.

Ps. 64,10 Carrières Le fleuve Jourdain; qui arrose cette terre destinée au peuple de Dieua été rempli d'eaux...

Le psaume 65 reproduit cette identification.

Ps. 65 CONVAIN QUANT

p. 65 : Il sera le père de plusieurs nations, et des roi de peuples sortiront de lui.

Ps. 65,5 carrières Peuples de la terre, venez et voyez les oeuvres de Dieu...

p. 220 : Le volume des eaux de l'Alder était considérable, et les Atacini en ont usé pour l'industrie de la radellerie, industrie qui tend tous les jours à disparaître, non seulement par la construction d'un chemin de fer sur les bords de l'Aude, mais surtout par la diminution des eaux et les atterrissements formés dans le lit de la rivière.

L'Aude prend des airs de Jourdain. L'Aude est citée en tant que fleuve (Aude ou Alder) aux page 219 et 220 qui correspondent aux psaumes 64 et 65 où justement Carrières mentionne le fleuve Jourdain en tant que rajout à la Vulgate. celle-ci parle de ce fleuve palestinien dans les psaumes 41 et 113. Boudet à la page 196 cite la Loire, "Roi des fleuves françois" (Pierre Du Val, La Géographie du temps, 1688 - books.google.fr).

Sannazar dans De Partu Virginis, publié à Lyon en 1536, présente le Jourdain comme le roi des fleuves "couché sur un lit d'herbes au fond de ses grottes huimides" (Edouard Bourciez, Les Moeurs Polies et la Litterature de Cour sous Henri II, Sananzar, 1967 - books.google.fr).

Page 159, La Loire a pour étymologie "lickeris", délicieux. Or, le nom du Jourdain a cette même origine :

Le Méridien de la Palestine, auquel il faut ici & dans la suite rapporter les heures du jour, n'eís que de trois minutes & douze secondes d'heures à l'Orient de Jerusalem; à en juger par les meilleures Tables Geographiques que j'aye pû consulter. C'est le Méridien , qui passe au travers de la Mer de Galilée & de Tiberiade, du du Lac de Genesareth, & par le canal du Jourdain au sortir de ce grand Lac. C'était au tems de Moyse, & de toute antiquité, le terme le plus remarquable de la Palestine, bornée qu'elle étoit à l'Orient par le cours de ce fleuve, qui ne devenoit considerable, & ne portoit le nom de Jourdain, c'est-à-dire, de fleuve délicieux, que depuis sa sortie de la mer ou du grand lac de Galilée. (Mémoires pour l'histoire des sciences et des beaux-arts, Volume I, 1733 - books.google.fr).

A la page 268 (Ps. 113), il s'agit de "source" comme la source du fleuve Jourdain qui y retourne :

Ps. 113,3 Carrières La mer le vit se présenter sur ses bords, et elie s'enfuit pour lui laisser un passage libre au milieu de ses eaux. Le Jourdain, dans la même vue, retourna en arrière et remonta vers sa source.

p. 220 C'est bien là sa véritable dénomination ; Alda est le même terme que Alder, et dans le celtique, Alder désigne l'aune. Cette essence d'arbres croit naturellement sur les deux rives de l'Aude, sur un parcours de plus de quatre-vingts kilomètres et quoique les propriétaires riverains aient abattu la majeure partie des aunes, il en reste encore assez pour prouver avec quelle vérité nos ancêtres avaient nommé cette rivière Alder.

Et sur l'aulne léger nous traversons les flots : Nec non & torrentem undam lavis innatat alnus. Il n"est pas étonnant que du tems de Virgile on employait du bois d’aulne à la construction des barques & des batteaux. On lit dans Ezéchiel, chap. 27, v. 6, que les Tyriens faisoient leurs rames de bois d'aulne; car C’est ainsi qu’on doit, ce me semble , expliquer le mot du texte hébreu, quoique la Vulgate ait traduit par bois de chêne. Ici l'étymologie n’a rien de forcé, elle est visible; alnus ressemble trop au mot hébreu, pour n’en être pas un dérivé. On sait que plusieurs mots latins sont venus de l'hébreu par d’autres langues intermédiaires, telles que le phénicien, l'étrusque. Enfin l'aulne est très-propre à faire des rames est fort léger, & ne se conserve pas moins dans l'eau que le chêne. onfait des tuyaux de ce bois pour conduire des eaux. Ils durent très longtemps (Oeuvres complètes de M. le marquis Jean-Jacques Lefranc de Pompignan, Note 37 du Livre II des Géorgiques de Virgile, 1784 - books.google.fr).

Un pèlerin russe, l'abbé Daniel, fit le pèlerinage de Jérusalem et décrit ainsi le Jourdain :

La rivière du Jourdain a un cours rapide. Ses rives, brusquement escarpées, forment de part et d'autre comme deux rideaux. Ses eaux écumeuses sont fort douces à boire et ne causent aucune douleur et aucun trouble d'entrailles. En toutes choses, en largeur et en profondeur, le Jourdain ressemble à notre rivière de la Sosna; sa course est également tortueuse et rapide; je m'en suis assuré personnellement en le mesurant et en le parcourant, dans le voyage que j'ai fait sur ses bords. Il y a sur la rive que j'ai visitée, près de la source, une petite forêt très-vieille, avec des arbres très-hauts, semblable au verba (sorte de verne ou d'aulne), mais qui n'est pas la verba; plus haut que la source croissent des vignes, qui ne sont pas nos vignes, mais plutôt des lianes. Il y a aussi grand nombre de roseaux. Là, vivent des animaux féroces en quantité, force sangliers, force léopards, force lions, qui gîtent dans les montagnes du voisinage (P. Douaire, Les russes à Jérusalem, Le Correspondant, Volume 32, 1853 - books.google.fr).

Ps. 66 CONVAIN

Psaume de bénédiction

p. 66 : ...un fils que vous nommerez Isaac. Je ferai un pacte avec lui et ses descendans afin que mon alliance avec eux soit éternelle.

Dans l'Enneratio sur le psaume 66, Augustin ne dit-il pas au sujet de la bénédiction divine :

"Même la fécondité des femmes et les chastes vœux des hommes qui désirent des fils, de qui dépendent-ils, sinon du Seigneur Dieu" (Monique Vincent, Saint Augustin, maître de prière: d'après les Enarrationes in Psalmos, Volume 84 de Théologie historique, 1990 - books.google.fr).

Ps. 66,7 Carrières que vous nous avez ramenés dans la terre de Chanaan que vous l'avez bénie et qu'elle a donné son fruit

p. 221 : Riche en troupeaux de moutons

Ce que peut souhaiter un croyant recherchant la bénédiction divine.

Arbres, bois

p. 221 : Les arbres, dépouillés de leur écorce et de leurs branches, étaient traînés jusqu'à l'Aude, dont les eaux les amenait à Quillan et à Espéraza.

Le psautier d'Utrecht présente dans le psaume 4 comme dans le psaume 66,7 la croissance juxtaposée de tiges de blé, d'un plant de vignes et d'un arbre (André Grabar, Cahiers archéologiques: fin de l'antiquité et Moyen âge, Volumes 11 à 15, 1964 - books.google.fr).

Ps. 67 CONVAIN QUANT

Héritage de l'Eglise et de Jacob

p. 67 L'appellation d'Esaü – to Haze (hèze) effrayer, – how (haou) comment de quelle manière se rapporte à la fureur dont il fut saisi lorsque son frère Jacob après lui avoir d'abord acheté son droit d'aînesse, lui ravit la bénédiction paternelle.

Le psaume 67 cite les enfants de Jacob et lui-même en 27-29 : Israël, le petit Benjamin, Juda, Zabulon, Nephtali.

Pour le vers 14 du psaume 67, Augustin propose simplement de rapprocher les mots pour pouvoir en rendre compte : pennae deargentatae... nive dealbabuntur in Selmon. Il poursuit en retrouvant l'Église sous le symbole de la colombe et les deux Testaments dans les cleri (mot tiré du grec), c'est-à-dire les « parts héréditaires » allouées au peuple de Dieu. Le « sommeil » est celui de la mort qui, chez les martyrs et tous les justes, est devenue un honneur éternel pour l'Église. Ne cherchons pas là une exégèse du texte, mais une considération générale inspirée par la foi et rattachée artificiellement à ses mots. Il en va de même pour l'ensemble du Psaume, excepté pour le v. 19, où Augustin peut se laisser guider par le texte paulinien de l'Epître aux Ephésiens 4,7-10 (Œuvres complètes de Saint Augustin, Volume 13, Discours sur le psaume LXVII, 1871 - books.google.fr).

p. 222 : Debout sur son carras, retenant de la main une longue rame placée sur l'avant, le radelier de Sparassa se laissait emporter par les eaux de l'Alder, en dirigeant avec habileté sa voiture flottante.

Carras est bien expliqué en page 221 : "car, chariot, – raft, un train de bois sur l'eau, un chariot flottant –".

Ps. 67,18 Carrières L'arche d'alliance qui est nomme le char de Dieu, est placée sur cette sainte montagne. Elle est plus forte que dix mille chariots de guerre, parce que des millions d'anges, qui sont dans la joie continuelle de la divine présence, veillent aussi continuellement pour sa conservation. Le Seigneur même, qui parut sur le mont de Sinaï, est au milieu d'eux: il est dans Sion comme dans son sanctuaire.

Ps. 68 CONVAIN

Au quartier du Mortier, des travaux de terrassements ont amené la découverte de deux zones très riches en charbons de bois, cendres et céramiques, qui correspondent en fait à des emplacements de fours de potiers. La fouille, très limitée (2 m2), a livré une grande quantité de fragments de bols et de cruches en céramique estampée grise et orangée du Bas-Empire, très certainement fabriquée sur place. La région de Fanjeaux apparaît de ce fait comme un des centres de production possible de la céramique estampée des IVème et Vème s. (Renseignement de M. Passelac) (Guy Barruol, Circonscription du Languedoc-Roussillon. In: Gallia. Tome 31 fascicule 2, 1973 - www.persee.fr).

La boue étant le résultat de la putréfaction d'un objet quelconque, devient donc la mère de tout. De même que le potier de terre pétrit et façonne ses vases d'argile, de même la nature emploie la boue pour tout produire. Aussi, Agapetus écrivait—il à l'Empereur Justinien, que personne ne doit se pavaner de la noblesse de ses aïeux, parce que nous avons tous la même origine. Les rois, dit-il, les empereurs, les esclaves obscurs, tous sont fils de la même mère; c'est-à-dire, de la boue. (Jean Majoragius, Eloge de la boue, pièces traduites du Latin, 1798 - books.google.fr).

L'empreinte laissée par Origène sur la « mise en scène » d'Hilaire ne doit pas dissimuler la nouveauté de cette dernière : L'exégète latin y déplace l'attention du lecteur du filet, qui devient une simple circonstance de l'action vers la « descente » du Verbe, entendue au sens radical comme le dépouillement, de sa condition divine, pour atteindre les hommes « naufragés. ». Le cadre de la kénose est la mer, comme cela se passe pour la mise en perspective de la plainte pathétique du Psalmiste qui se lamente, au Psaume 68, d'être envahi par les eaux. « La boue des profondeurs », où il gémit d'« être accroché», représente, pour Hilaire le fond de l'« anéantissement » que le Verbe a touché par son Incarnation : « Le premier homme était fait de la boue terrestre ; le second Adam (le Christ), descendant des cieux dans la profondeur de cette boue, s'y est accroché de lui-même en venant d'en haut. »

L'enseignement, du Christ « descendu » des cieux était destiné à procurer le salut aux hommes, en proie au « naufrage ». Mais, pour atteindre ce terme, une nouvelle péripétie de la « kénose » du Verbe était nécessaire, celle: où, comme le dit notre auteur, dans son commentaire du Psaume 68, « le Verbe descendit non plus seulement aux profondeurs de la s chair, mais encore jusqu'aux profondeurs de la mort » (Jean Doignon, Sur la « descente » du Christ en ce monde chez Hilaire de Poitiers. In: Revue de l'histoire des religions, tome 207 n°1, 1990 - books.google.fr).

Dans Résurrection des morts de Tertullien, La chair n'y est pas comparée cette fois à un vêtement mais à une poterie, à un vase et c'est là, sans aucun doute, la métaphore préférée de notre auteur. Inspirée par l'Écriture, elle rend compte, mieux que toute autre comparaison, de la relation privilégiée qui unit la chair à la terre, son origine : « Ainsi la boue s'est-elle effacée, absorbée dans la chair. Quand ? Lorsque l'homme devint une âme vivante sous le souffle de Dieu qui, bien sûr, était chaud et capable, en quelque sorte, d'assécher la boue pour en faire une autre substance, comme une poterie, c'est-à-dire la chair. (Jérôme Alexandre, Une chair pour la gloire: l'anthropologie réaliste et mystique de Tertullien, Volume 115 de Thélogie historique, 2001 - books.google.fr).

Le cassoulet de Castelnaudary est mitonné avec des produits du Lauragais cuits dans la poterie locale, « la cassole », d'où son nom. La Cassaigne faisait partie avec Ussel et Saint Papoul du centre potier du Lauragais. La production de poterie moedelée, pratiquée parles femmes, persistera très tard à La Cassaigne. Au XIXème siècle, le Toulousain était alimenté par l'importante production de La Cassaigne. (Alain Costes, La céramique de la Provence, du Languedoc oriental et le Midi toulousain, La Grésale N° 6, juin 2005).

p. 68 : On sait par quelle suite particulière d’événements Dieu conduisit en Egypte le patriarche Jacob et ses nombreux enfants.

p. 223 : et de sand, sable ; kovesand dont on a fait Kousanus et plus tard Couiza.

Nous pénétrâmes alors dans la ville [Alexandrie], mais nous n'y eûmes pas fait cent pas que nous vîmes quelle imprudence nous avions commise en refusant nos montures ; les ânes sont les cabriolets du pays, et il est presque impossible de s'en passer au milieu de la boue. C'est qu'à cause de la chaleur on est obligé d'arroser les rues cinq ou six fois le jour : cette mesure de police est confiée à des fellahs, qui se promènent, une outre sous chaque bras, et les pressent l'une après l'autre pour en faire jaillir l'eau, accompagnant cette éjaculation alternative d'une double phrase arabe qu'ils prononcent d'un ton monotone et qui veut dire, prends garde à droite, prends garde à gauche. Grace à cette irrigation portative, qui donne à ces braves gens l'apparence de nos joueurs de musette, l'eau et le sable forment une espèce de mortier romain, dont les ânes, les chevaux et les dromadaires peuvent seuls se tirer avec honneur; quant aux chrétiens, ils s'en défendent encore grace à leurs bottes, mais les Arabes y laissent leurs babouches (A. Dauzats, Alexandre Dumas, Sinaï, impressions de voyage, Revue de paris, 1838, page 68 - books.google.fr).

En Egypte, pays couvert d'eau et de boue pendant quatre mois de l'année, la boue est le limon du Nil (page suivante 69), dont la fécondité paroît inépuisable. Le combat de Jacob avec l'ange; qui se situerait dans cette page 68 s'il était cité, entre l'épisode de chez Laban et l'émigration en Egypte, est peint par Delacroix dans la Chapelle des Saints Anges de l'église Saint Sulpice à Paris où est affichée la station VII portant une citation du psaume 68.

Ps. 69 CON

p. 69 : Pendant que les jeunes enfants étaient ainsi exterminés, les officiers publics accablaient les hébreux sous le poids de travaux écrasants et rendaient leur vie tout à fait amère.

C'est le chapitre I de l'Exode repris en Exode V,5, numérotation du verset qui semble être peint dans l'église de Brénac, sur le tracé du Dragon céleste comme Rennes-les-Bains :

p. 224 : CROMLECK DE RENNES-LES-BAINS (Autour de Rebnnes-le-Château : Rennes les Bains, la Petite Ourse et le Dragon).

p. 69 : MOISE ET LES HÉBREUX DANS LE DÉSERT

C'est la prière que l'Eglise nous met sur les lèvres, quand elle nous invite a répéter l'invocation du Psalmiste : « Mon Dieu! soyez attentif à me secourir ; Seigneur, hâtez-vous de m'assister. Deus in adjutorium meum intendè; Domine, ad adjuvandum me festina. » (Ps. Lxix.) On raconte des Pères du désert qu'ils faisaient un cas singulier de cette prière, et qu'ils la regardaient comme un bouclier assuré contre tous les traits de l'ennemi du salut. Oui, Seigneur, continuerons-nous de dire avec David: « Couvrez de confusion et de honte ceux qui cherchent à me perdre ; qu'ils soient réduits à fuir, qu'ils rougissent, ceux qui me veulent du mal. Confundantur et revereantur, qui quaerunt animam meam. Avertantur retrorsum, et erubescant, qui volunt mihi mala. » (Ibid.) « Pour moi, Seigneur, vous le savez, je suis pauvre et dénué de ressource; mon Dieu, j'implore votre secours. Vous seul êtes mon soutien et mon libérateur; Seigneur, ne différez pas de me venir en aide. Ego vero egenus et pauper sum: Deus, adjuva me. Adjutor meus et liberator meus es tu ; Domine, ne moreris. » (Ibid.) (Désiré Germain Hallez, Plans d'instructions sur la prière et l'oraison dominicale d'après le catéchisme du Concile de Trente, 1859 - books.google.fr).

Ps. 70 CON

p. 70 : Il n'était plus, par conséquent, obligé de moissonner, de transporter les fruits récoltés dans les granges disposées à cet effet, et c'est là l'explication fort simple et très claire du nom de Moïse par la langue celtique – to mow (mô), moissonner, faucher, – to ease (ise), délivrer. –)

Ps. 70 Délivrez-moi par un effet de votre justice et sauvez moi

Avec Moise et l'Exode, nous sommes encore à Brénac, situation de l'étoile kappa Draconis, pôle boréal de la sphère céleste au temps de l'Exode selon E. S. Poole (1871). Comme Rennes les Bains se trouve sur le tracé du Dragon (Autour de Rebnnes-le-Château : Rennes les Bains, la Petite Ourse et le Dragon) :

p. 225 : On pourrait se demander pourquoi le nom de Rennes est appliqué à notre station thermale ; on en trouve aisément la raison, lorsqu'on examine de près cette étrange contrée : en effet, ses montagnes couronnées de roches, forment un immense Cromleck de seize ou dix-huit kilomètres de pourtour.

Ps. 71 CONVAIN QUANT

La manne

p. 71 Moïse ajouta : Le Seigneur vous donnera ce soir de la chair à « manger et, au matin, il vous rassasiera de pains. (Exod. c. XVI. 6-8.)

Les rabbins attribuaient une telle importance à la manne qu'on lit dans le vieux commentaire Baal Hathurim, que la loi n'a été donnée qu'à ceux qui mangent la manne. On lit encore dans le Sohar (Exod. fol. 28, col. 102,) que la manne est un aliment céleste et précieux pour la nourriture de l'esprit et de l'âme, un pain descendu des plus profonds espaces du ciel, le repas des sages donné par la Sagesse suprême à ceux qui se consacrent à la loi. Le rabbin Eliezer s'exprime d'une manière plus précise encore (fol. 28, 3) à propos de la supériorité de la manne du Messie sur la manne mosaïque: « Les justes, » dit-il, sont destinés à manger de cette manne dans l'époque qui » arrive. Et si tu demandes : Sera-ce de la même manière que la » manne du désert? La réponse est : Non, mais d'une manière plus » élevée, si bien qu'il n'y a jamais eu rien de comparable. » Cette signification de la manne, d'après la tradition hébraïque, explique pourquoi les rabbins attachaient une si grande importance au verset 16 du psaume 71 (72). "II y aura une poignée de froment sur la terre." (Docteur Sepp, La vie de N.S. Jésus Christ, Le correspondant: recueil périodique, Tome 35, 1855 - books.google.fr).

Nicolas Poussin (1594-1665), La Manne, Louvre, 1639

p. 226 Nous ne le pensons pas ; le cromleck central était fixé tout naturellement par les pierres savantes, et ces pierres étaient dressées dans la tribu des Redones.

On a vu page 167 (psaume 12) : "Le cercle de pierres, ordinairement de forme ronde, représente le pain : Cromleck, en effet dérive de Krum (Kreum), mie de pain et de to like (laï ke), aimer, goûter." Le cromleck est assimilé au pain.

Ps. 71,16 Carrières Et en effet, sous son règne, l'on verra le froment semé dans la terre, sur le haut des montagnes, pousser son fruit, qui s'élèvera plus haut que les cèdres du Liban ; et la cité sainte produira une multitude de peuples semblable à l'herbe de la terre.