Partie IX - Synthèse   Chapitre LVIII - Autour de Rennes   Les Bergers d’Arcadie et le Sceau de Palaja   
FABREZAN METZ BERGERS D'ARCADIE 18 SEPTEMBRE

Fabricius, Fabrezan, Metz et le 18 septembre

Le nom de la commune de Fabrezan, Villa Fabriciana, proviendrait d'un Fabricius, colon romain de la 10ème légion de César qui vint s'établir en amont du Confluent de la Nielle (www.fabrezan.fr - Historique du village).

Caïus Fabricius surnommé Luscinus, parce qu'il avait les yeux petits, l'un des plus habiles généraux de l'ancienne Rome, est non moins célèbre par son désintéressement que pour sa valeur. ll fut nommé consul en 471 (282 ans av. J.-C), remporta de grands avantages sur les Sàmnites, les Brutiens et les Lucaniens, les obligea de lever le siège de Thurium, et lit sur eux un Lutin si considérable qu'après avoir remboursé les frais de la guerre et récompense ses soldats, il lui resta une somme de quatre cents talents qu'il fit verser au trésor public le jour de son triomphe. Les députes Samnites qui s'étaient rendus à Rome pour traiter de la paix, vinrent remercier Fabricius des bons offices qu'il leur avait rendus dans le sénat, et voyant qu'il manquait des meubles les plus nécessaires, lui offrirent une somme pour se les procurer. Fabricius ayant étendu ses mains sur les différentes parties de son corps leur répondit : Pendant que je pourrai commander aux choses que j'ai touchées rien ne me manquera ; ainsi n'ayant nul besoin d'argent je me garderai d'en recevoir de ceux que je sais en avoir affaire. P. Val. Laevinus, l'un de ses successeurs au consulat, ayant été défait par Pyrrhus l'an 473 (280), Fabricius fut envoyé vers ce prince pour traiter de l'échange ou de la rançon des prisonniers. Pyrrhus surpris qu'un si grand capitaine parût devant lui dans un état qui semblait annoncer la pauvreté, lui offrit de l'argent ; mais Fabricius ne voulut point en accepter. Un jour qu'il était assis à la table de Pyrrhus, il entendit Cinéas expliquer la philosophie d'Epicure, assurant qu'elle consistait dans la recherche de la volupté et l'indifférence sur la religion. "Ô Fasse le ciel, dit-il, que Pyrrhus et les Samnites prennent un grand goût à cette philosophie pendant qu'ils ont la guérre avec le peuple romain." Une autre fois Pyrrhus, charmé de la sagesse de Fabricius, l'engageait à se fixer près de lui, lui promettant la première place au conseil et à l'armée. Il n'est, lui dit Fabricius, nullement de votre intérêt de m'avoir près de vous; car ceux qui vous honorent et qui vous admirent aujourd'hui voudraient m'avoir pour roi s'ils avaient connu ce que je sais faire. Le prince ne fut point choqué de la hardiesse de ce discours, et au contraire lui accorda la liberté des prisonniers romains aux conditions qu'il avait proposées. Fabricius fut élu une seconde fois consul l'an 475 (278) avec AEmilius Papus qu'il avait déjà eu pour collègue. Informé que le médecin de Pyrrhus s'était offert à l'empoisonner moyennant une somme d'argent, il en fit avertir ce prince, prenant des précautions pour qu'il ignorât d'où lui venait cet avis ; mais Pyrrhus devina que c'était Fabricius qui le lui avait fait donner. Peu après eut lieu la bataille d'Asculum, dont le succès fut si incertain que les Romains n'osèrent point se flatter de la victoire, et que Pyrrhus quitta l'Italie sous le prétexte d'aller au secours des Siciliens. Dans un temps difficile, en 277, il avait brigué le consulat pour ce même Rufinus, quadrisaïeul de Sylla, grand capitaine, mais avare. Celui-cia vait déjà été consul en 290. Comme on lui en demandait la raison, c'est, dit-il, que j'aime mieux être pillé (volé par un Romain) que vendu (battu par les ennemis) : Nihil est quod miremini si malui compilari quam venire, d'après Aulu-Gelle. Cette année 277 est la date de la défaite du Mont Cranite, occasionnée par les Samnites sur les Romains conduits par leur deux consuls Publius Cornélius Rufinus et Caius Junius Bubulcus.

L'an 478 (275) Fabricius fut nomme censeur, et on lui adjoignit Aamilius Papus deux fois son collègue au consulat. Il se montra si sévère pour l'exécution des lois somptuaires qu'il fit renvoyer le sénateur Cornélius Rufinus, parce qu'où avait trouvé chez lui de la vaisselle d'argent du poids de dix livres. Fabricius, au rapport de Pline l'ancien, n'avait pour tous meubles d'argent qu'une tasse et une salière; il vivait des légumes que lui produisait un petit terrain qu'il cultivait de ses mains; il mourut si pauvre que l'état fut obligé de doter sa fille. Cicéron remarque que, par estime pour vertu, on fit en sa faveur une exception à la loi qui défendait les inhumations dans l'intérieur de la ville. (Joseph Fr. Michaud, Louis Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, 1815 - books.google.com, Pierre-Claude-François Daunou, Cours d'études historiques, Tome 16, 1847 - books.google.com, Autour de Rennes : Les Bergers des Abruzzes : Crognaleto).

Un archevêque de Metz est venu consacrer en 1392 l’église de Fabrezan à la demande expresse de l'archevêque de Narbonne François de Conzié. Le prélat messin est alors Raoul de Coucy. La source d'information est tirée du Livre de Raison de la paroisse de Fabrezan (dernier d'avril 1392), comme le fait savoir la mairie de Fabrezan (www.st-laurent-de-la-cabrerisse.com - Fabrezan, stephane-guizard.chez-alice.fr, www.fabrezan.fr - L'église Saint-Vincent).

Cette information permet de relier un peu plus le tableau des Bergers d'Arcadie au 18 septembre. En effet Fabrezan a été associé à cette date par le plan de l'église Saint Sulpice par la fête napolitaine de Notre dame des 7 Douleurs dans l'Ordre des Servites (Le Calendrier de La Vraie Langue Celtique 2 : Le calendrier et l’église Saint Sulpice de Paris, Le Calendrier de La Vraie Langue Celtique 2 : 18 septembre - Notre Dame des Douleurs - Héry/Metz).

Le 18 septembre est la date de naissance de Trajan qui pourrait être l'objet du bas-relief de Shugborough reproduisant inversé le tableau des Bergers d'Arcadie (Autour de Rennes le Château : Shugborough, Autour de Rennes le Château : Les Bergers d’Arcadie ts ts !).

Le 18 septembre est une des dates du calendrier nonagonal associée à Ban-Saint-Martin, près de Metz (Cohérence grand nonagone : Deuxième Etoile : Calendrier).

Raoul de Coucy était fils de Raoul de Coucy, mort entre 1388 et 1395, et de Jeanne d'Harcourt. Son père était seigneur de Montmirail, en descendant de Marie d'Oisy et de Montmirail, fille de Jean II de Montmirail, héritière de Cambrai (env. 1195 - 20 septembre 1272), veuve d'Enguerrand III de Coucy. Jean II était fils de Jean de Montmirail, chevalier très vaillant devenu cistercien à Longpont où il fut un virtuose de la mortification, béatifié vers 1250 et fêté le 29 septembre. Enguerrand VII de Coucy, cousin de Raoul père, fut otage en Angleterre en remplacement du roi Jean le bon fait prisonnier à la bataille de Poitiers.

L'art de vérifier les dates donne comme date de la bataille de Poitiers où le roi Jean Il fut fait prisonnier le 19 septembre 1356. Froissard dit que la bataille eut lieu un dimanche ; ce qui nous donnerait le 18 septembre 1356 (Georges Guigue, Fragment d'une chronique lyonnaise: treizième et quatorzième siècles, 1882 - books.google.com).

La tour de Coucy a cent soixante-douze pieds de haut, et trois cent cinq de circonférence. Les murs ont jusqu'à trente-deux pieds d'épaisseur. Mazarin fit sauter la muraille extérieure en 1652, et le 18 septembre 1692, un tremblement de terre fendit la tour du haut en bas (Jules Michelet, Histoire de France, Livre III, Oeuvres, Volume 3, 1840 - books.google.com).

La Maison de Conzié a produit des personnages très-distingués, et notamment : François de Conzié, mort en 1431, qui appela Raoul de Coucy et qui fut Evêque de Grenoble, Archévêque d'Arles, de Toulouse et de Narbonne, Nonce du Pape et enfin Patriarche de Constantinople ; Pierre de Conzié, qui obtint en 1413, dans son ambassade auprès de l'Empereur Sigismond, l'érection de la Savoie en Duché (Georges Marie Raymond, Notice sur les Charmettes, et sur les environs de Chambery, 1817 - books.google.com).

Le neveu de François de Conzié est Louis Aleman qui sera béatifié en 1527 par Clément VII, et est fêté le 16 septembre, date de sa mort en 1450 de la peste à Salon dans le château de l'Empéri. Le 17, son corps est transporté à Arles dans la cathédrale Saint-Trophime (fr.wikipedia.org - Louis Aleman).

Sephira Kether et Fabrezan

Il existe un buste de femme couronnée à l'ermitage de Notre Dame de Consolation à Fabrezan qui peut aisément passer pour une personnification de la sephira Kether (la Couronnne), qui se trouve située à proximité du village (La Croix d’Huriel et pierres noires : Saint Sulpice, séphiroth et Aude, Base Mistral : Fabrezan).

Les habits de saint Pierre

On peut remarquer à travers quelques toiles de peintures un stéréotype des couleurs de l'habit de l'apôtre saint Pierre.

Raphael (1483 – 1520) - Christ's Charge to Peter, 1515-1516 - Victoria and Albert Museum, London - www.artbible.info

Pope Leo X commissioned Raphael for this tapestry design. The tapestry was made in the workshop of the weaver Pieter van Aelst. It now is in the Vatican Museums. The cartons (sheets of paper) are in the British Royal Collection.

Le tableau de Raphaël reprend un passage de l'Evangile de saint Jean :

Jean 21:14-17 : Ce fut là la troisième fois que Jésus se manifesta aux disciples, une fois ressuscité d'entre les morts. Quand ils eurent déjeuné, Jésus dit à Simon-Pierre : " Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci ? " Il lui répondit : " Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. " Jésus lui dit : " Pais mes agneaux. " Il lui dit à nouveau, une deuxième fois : " Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? " - " Oui, Seigneur, lui dit-il, tu sais que je t'aime. " Jésus lui dit : " Pais mes brebis. " Il lui dit pour la troisième fois : " Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ? " Pierre fut peiné de ce qu'il lui eût dit pour la troisième fois : " M'aimes-tu ? ", et il lui dit : " Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t'aime. " Jésus lui dit : " Pais mes brebis (www.opuslibani.org.lb - Jean).

Nicolas Poussin (1593/94 – 1665) - Seven sacraments: ordination, 1636-1639 - Kimbell Art Museum, Fort Worth, Texas - www.artbible.info

Poussin may have been inspired by a tapestry Raphael made.

Cette oeuvre majeure, réalisée entre 1636 et 1640, fait partie de l’emblématique première série des Sept Sacrements peinte par Poussin pour son protecteur romain Cassiano Dal Pozzo dans les années 1630, vendue au duc de Rutland en 1785. Les bénéfices de la vente de 2010 sont allés à la restauration du château de Belvoir.

La description du tableau par Bellori : « Le Sacrement de l’Ordre se reconnaît en Saint Pierre qui reçoit les clefs du Christ avec le Pouvoir Spirituel. Le Christ indique avec la droite le Ciel, avec la gauche tend les clefs à Pierre qui plie à terre un genou, et étend les mains. Deux Apôtres s’humilient avec lui à terre et les autres se trouvent debout respectueux et dévots aux paroles divines. » (www.nicolas-poussin.com - Ventes).

L'Ordination de la série I de Poussin reprend un passage de Mathieu :

Mathieu 16:13-20 Arrivé dans la région de Césarée de Philippe, Jésus posa à ses disciples cette question : " Au dire des gens, qu'est le Fils de l'homme ? " Ils dirent : " Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d'autres, Élie ; pour d'autres encore, Jérémie ou quelqu'un des prophètes. " - " Mais pour vous, leur dit-il, qui suis-je ? " Simon-Pierre répondit : " Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. " En réponse, Jésus lui dit : " Tu es heureux, Simon fils de Jonas, car cette révélation t'est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux. Eh bien ! moi je te dis : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les Portes de l'Hadès ne tiendront pas contre elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux : quoi que tu lies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour lié, et quoi que tu délies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour délié. " Alors il ordonna aux disciples de ne dire à personne qu'il était le Christ (www.opuslibani.org.lb - Mathieu).

Pietro Perugino (1450 – 1523) - Jesus Handing the Keys to Peter, 1481-82 - Sistine Chapel, Vatican City

This work is about the ordination. In the catholic church ordination now refers to the appointment of priests and bishops. But Poussin here shows the first ordination : Peter's. Jesus hands him the keys of the kingdom of heaven. That moment is generally seen as the founding of the catholic church, with Peter as its first head (www.artbible.info).

Masaccio (1401 – 1428) - Rendering of the Tribute Money, 1425 - Museum Brancacci Chapel, Santa Maria del Carmine, Florence - www.artbible.info).

Painted between 1637 and 1640, the first series was commissioned by Cassiano del Pozzo in the second half of the 1630s and was sold to the Dukes of Rutland in 1784. One of the seven, Penance, was destroyed in a fire at the Rutlands' Belvoir Castle in 1816, and Baptism was acquired by the National Gallery of Art in Washington DC in 1939, where it still resides. The remaining five were still at Belvoir Castle at the time when Anthony Blunt wrote his catalogue in 1966 and then were on show at the National Gallery in London until recently. All five of these paintings in the National Gallery were taken off show in November 2010 prior to the attempted sale of Ordination on 8 December that year. Ordination was ultimately purchased by the Kimbell Art Museum for USD $24.3 million and was displayed for the first time there on September 14, 2011. The Fitzwilliam Museum in Cambridge in 2013 bought Extreme Unction from the Duke of Rutland, who retains ownership of the remaining three works in the series.

The second series was painted for Paul Fréart de Chantelou from 1644–48 and was acquired by Francis Egerton, 3rd Duke of Bridgewater in 1798. The paintings passed by descent to the Earls of Ellesmere, the last of whom became the Duke of Sutherland in 1964. All of the second series, which was commissioned by Chantelou, is currently on loan at the National Gallery of Scotland, Edinburgh as part of the Bridgewater Loan (en.wikipedia.org - Seven Sacraments (Poussin)).

Poussin - The Seven Sacraments, series II - Ordination, 1647 - www.sightswithin.com

Dans sa lettre du 3 juin 1647, Poussin écrivit à M. de Chantelou : « J'ai commencé le cinquième tableau qui représentera l'Ordre; si la trop grande chaleur ne m'en empêche, et si Dieu me conserve la santé, dans un an je me promets d'avoir fini vos sept tableaux. » Dans la même lettre, il annonce qu'il a reçu la somme de deux cent cinquante écus, monnaie de Rome, pour le paiement du tableau de la Pénitence qu'il venait d'envoyer.

Ce sacrement est celui que reçoivent les ecclésiastiques lorsqu'ils sont élevés à la prêtrise, et par lequel on leur confère le pouvoir de donner tous les autres sacremens; celui-ci ne pouvait être administré que par les évêques seulement. Le sacrement de l'Ordre fut institué par Jésus-Christ au moment où il dit à saint Pierre : « Je vous donnerai les clefs du royaume du ciel, et tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. »

Le fond du tableau représente de grandes'et nobles fabriques, qui sans doute offrent une vue plus belle que ne devait l'être celle de la ville de Césarée. En plaçant Jésus-Christ près d'un grand pilier, sur lequel est tracée la lettre E, initiale du mot église, Poussin a voulu rappeler cette parole de l'Évangile: « Vous êtes Pierre, et sur cette pierre j'édifierai mon église. » (Etienne Achille Réveil, Jean Duchesne, Musée de peinture et de sculpture, Volume 5, 1829 - books.google.com).

E pour Eglise, E pour 5 (cinquième tableau), E pour Delphes : l'omphalos (ou le béthyle) et l'index (ou la pierre de touche) (La Croix d’Huriel et pierres noires : Uriel, Uranus, bétyles et le ciel étoilé, La Croix d’Huriel et pierres noires : L’index ou la pierre de touche).

A Delphes, un E (epsilon) d'or était placé au centre de la façade du Temple d'Apollon et les prêtres posaient aux fidèles qui venaient consulter l'oracle la question préalable : "Que signifie l'Epsilon d'or du Dieu ?" Plutarque fait dire, dans l'E de Delphes à Eustrophe "C'est le nombre 5, la pentade, [...] nombre nuptial, impair, symbole de la création, évoquant le sexe masculin". L'E, c'est-à-dire le 5, est gravé sur l'omphalos (« nombril ») sacré, représenté par une pierre de forme conique, directement placée dans l'adyton, entourée de tissu et surmontée de deux aigles en or. L'Epsilon sacré évoque le cinq de l'ennéade, nombre symbolique d'Apollon qui occupe la case centrale de la représentation pythagoricienne du Monde en 9 (variante du carré de Saturne, Lo-Shu).

E a aussi une autre signification. " Cette lumière intellectuelle, image du verbe de Dieu, suivant Philon, était désignée, chez les Phéniciens voisins des Hébreux, par les deux voyelles Alpha et Oméga, par lesquelles le génie lumineux de l'Apocalypse se désigne lui-même. Je suis, dit-il l'alpha et l'oméga, les deux extrêmes qui renferment tout, le commencement et la fin. Ces deux lettres étaient les deux extrêmes des sept voyelles qui désignaient les sept planètes, et elles contenaient en quelque sorte dans leur intervalle le système planétaire dans lequel était répandue la lumière visible. A était la voyelle de la lune, E celle de Mercure, Ê celle de Vénus, I celle du soleil, O celle de Mars, U celle de Jupiter ou d'Iou, Ô la voyelle de Saturne. A et Ô sont donc les deux termes de l'espace que remplit la lumière éthérée.

Le E c'est Mercure, comme vu précédemment, qui associé à l'alpha et l'oméga, la Lune et Saturne éclaire alchimiquement la composition (Points particuliers des Nonagones : Neuillay les Bois).

Poussin - Les Bergers d'Arcadie (environ 1640-1650)

A travers ces représentations picturales, on constate qu'il y a un stéréotype de l'habillement de saint Pierre. Il porte une tunique bleu dessous un manteau jaune d'or. C'est celui de la "bergère" des Bergers d'Arcadie. La relation entre les deux peut être marquer par Mathieu 16,18 : "Eh bien ! moi je te dis : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les Portes de l'Hadès ne tiendront pas contre elle."

La bergère symboliserait l'Eglise de Pierre, du fait des couleurs de ses habits. L'identification de la Grande Ourse avec l'Eglise faite par Dante est encore corroborée en rappelant que le berger en rouge à droite, sur l'épaule gauche duquel la "bergère" pose la main, peut représenter le Bouvier qui est aussi Arcas, le fils de Callisto qui fut métamorphosée en ourse et placée au ciel en tant que Grande Ourse.

L'Église, royaume du Christ. La pensée d'Isidore utilise deux représentations étroitement liées l'une à l'autre : la première est du Christ comme roi, dont la royauté juive est la figure, le typum : le nom du Christ, explique Isidore dans ses Étymologies, signifie « oint », par référence à la tradition biblique montrant les juifs consacrant leurs rois et leurs prêtres par l'onction, et « Christ » est donc ce nom commun du roi en Israël : « il ne s'est jamais trouvé nulle part ailleurs, ni dans aucune autre nation que ce royaume où le Christ était prophétisé et d'où il devait venir » (Étym. VII, 2, 5). C'est donc à la royauté d'Israël que se rattache directement la royauté du Christ ; elle la prolonge et la perpétue pour toujours. Empruntant à Augustin, Isidore, dans son commentaire sur la Genèse, évoque la notion de regnum mysticum Judeorum dont Hérode, contemporain de Jésus, n'était pas le vrai roi parce qu'il lui manquait le « sacrement de l'onction mystique liant le roi au peuple par un lien conjugal ». Ce royaume mystique des Juifs devient, avec le Christ, le bien de toutes les nations: il devient l'Église dont le Christ est le rex et le sponsus, le roi et l'époux. Dans son De fide catholica, Isidore, glosant le Psaume 101 et évoquant les peuples « qui se rassemblent in unum » pour rendre le culte au Dieu d'Israël, explique que les nations se réunissent in unum regem (c'est-à-dire – traduction littérale « en un seul roi ») et, oubliant leurs divinités propres, « se rassemblent en une même foi, prennent le nom de peuple unique de Dieu et d'unique royaume. Le rassemblement de ce peuple issu des nations », poursuit Isidore, « c'est l'Église elle-même ». L'abolition des regna n'aboutit plus à l'Empire, comme c'était le cas chez les pères du IVe siècle ; elle aboutit à l'Église et le prophète, dans le psaume 101 « invite la foule des nations [...] à s'unir au Christ par le lien conjugal de la foi » (Yves Sassier, Royauté et idéologie au Moyen Âge: Bas-Empire, monde franc, France (IVe-XIIe siècle), 2012 - books.google.com).

Un extrait du psaume 101 se trouve sur la pierre tombale d'une ermite de Notre Dame de Consolation à Fabrezan. Ce psaume 101 évoque le pélican, élément décoratif de la chapelle de la Vierge de l'église Saint Sulpice de Paris. L'arbre séphirotique appliqué au plan de l'église associe Kether à cette chapelle de la Vierge. Kether est la Malkhut du monde supérieur.

Allons plus loin

Dans l'ordination, l'évêque consacre par une onction le pouce et l'index de ceux qui sont promus au sacerdoce, pour les faire souvenir de la pureté avec laquelle ils doivent approcher des autels du Seigneur (Nicolas Bergier, Dictionnaire de théologie, 1852 - books.google.com).

Un prêtre devient irrégulier par la perte du pouce ou de l'index. Honorius III a été plus loin, puisqu'il défend à un religieux qui avoit perdu l'ongle du pouce par un accident auquel il n'avoit pas donné lieu, de se faire ordonner prêtre, à moins cependant qu'il n'eût conservé assez de force pour faire la fraction de la sainte hostie.

Une décrétale d'Eugène III interdit à un prêtre qui a perdu un de ces deux doigs, la célébration des faims myftères , de quelque manière que cette perte ait eu lieu.

Au reste, il y a une distinction essentielle à faire ; ou la perte de l'index ou du pouce est antérieure à la prêtrise, ou elle est postérieure : dans le premier cas, on ne peut être ordonné prêtre ; dans le second, il est seulement défendu de célébrer. En général, lorsqu'il survient quelque défaut à celui qui n'en avoit aucun lors de son entrée dans le clergé, il doit s'abstenir des fonctions de son ordre (Irrégularité, Encyclopédie méthodique: ou par ordre de matiéres, Volume 5, 1785 - books.google.com).

Dans les Bergers d'Arcadie seuls deux bergers sur trois jouent des index et des pouces, et ceux-ci portent des sandales alors que l'autre est pieds nus.

Sandales, sandalia, sortes de chaussure des pieds, qui commença d'abord par un patin, de bois ou de cuir, qui tenoit au pied par des courroies entrelacées par-dessus. Ce fut depuis une espece de soulier dont l'empeigne étoit découpée à jour. Les sandales étoient communes autrefois à tous les Ministres de l'autel, & il étoit enjoint d'avoir des sandales pour célébrer la messe. Presbyteri missas cum sandalis célèbrent. (Capitul. I. 5 , c. 371.) L'usage s'en est enfin perdu, & il n'y a plus que les Evêques & quelques Abbés qui se servent de souliers plus propres pour l'autel quand ils officient pontificalement. Bocquillot, liturg. sacr. p. 165. (Charles-Louis Richard, Dictionnaire universel, dogmatique, canonique, historique, géographique et chronologique des sciences ecclésiastiques, 1761 - books.google.com).

Ces deux bergers aux index tendus et portant sandales seraient des prêtres de l'Eglise catholique.

Encore une carte

Hypothèse : le tableau des Bergers d'Arcadie est (encore !) une carte vue du Nord des communes circumvoisines de Palaja (l'autel, Tiphereth).

Le berger en rouge : un gaucher

La Bergère (Saint Pierre) représente l'église Saint Pierre de Cavanac (XIIème siècle), où sont inhumé les comtes de Cavanac, les Siran.

Ainsi, à droite, Cavanac représentée par le berger en rouge, montrant l'autel de la main gauche. Gaucher donc, comme le saint normand Gaucher, qui fonda l'ordre monastique des Augustins d'Aureil. Il est né vers 1060 à Meulan su Seine, mis en nourrice à au village de Juziers où il y avait un prieuré Saint Pierre, en Vexin. Il s'était rendu en pèlerinage, en Limousin, sur le tombeau de saint Léonard. C'est alors qu'il s'initia à la vie d'ermite dans dans la forêt de « Cavanacum », où il demeura trois ans. Puis il fonda le monastère des chanoines réguliers d'Aureil, soumis à la règle de saint Augustin. Il était en liaison étroite avec saint Etienne de de Muret qui séjourna trois ans à Aureil. Au retour d'un déplacement à Limoges, alors qu'il était âgé de 80 ans, saint Gaucher mourut d'une chute de cheval, le 9 avril 1140. Le lieu de l'accident, près de Feytiat, prit le nom de Pas-de-Saint-Gaucher. Il fut canonisé en 1194. L'église d'Aureil conserve son chef (Jacques Baudoin, Grand livre des saints: culte et iconographie en Occident, 2006 - books.google.com).

Gaucher est fêté le 9 avril. L'église d'Aureil est vouée à saint Jean l'Evangéliste, ce qui corrobore l'association de la chapelle de l'apôtre dans l'église Saint Sulpice de Paris au 9 avril (Le Calendrier de La Vraie Langue Celtique 2 : Le calendrier et l’église Saint Sulpice de Paris).

Le proverbe "Adroit comme un prêtre normand" signifie « Maladroit, gaucher. Saint Gaucher, prêtre de Normandie, dont on fait mémoire dans le bréviaire de Rouen, paraît avoir donné lieu à cette ironie proverbiale qui porte sur l'équivoque du mot gaucher (Antoine-Jean-Victor Le Roux De Lincy, Ferdinand-Jean Denis, Le livre des proverbes français: Précédé d'un essai sur la philosophie de Sancho-Pança, Volume 1, 1842 - books.google.com).

On retient l'homonymie de Cavanac avec la forêt de Cavanacum qui est Chavagnat en Limousin.

Grand médaillon: saint debout, tenant un bâton, marque de la dignité prieurale; légende : saint Faucher : il fut le disciple et le compagnon de saint Gaucher, fondateur du prieuré d'Aureil, à Cavanacum, vers la seconde moitié du XIIème siècle. (Bulletin de la Société Archéologique et Historique du Limousin, Volume 12, 1862 - books.google.com).

A quinze kilomètres à l'est de Limoges, au bord de la montagne limousine, Aureil est un village de 500 habitants qui jusqu'à ces dernières années avait peu de relations avec la métropole régionale, une paroisse si modeste que depuis le début du siècle elle n'a plus de desservant propre et se trouve associée tantôt à l'une, tantôt à l'autre des paroisses voisines : Eyjaux, Feytiat ou comme c'est le cas actuellement, Boisseuil. Depuis une dizaine d'années, son dépeuplement est compensé par quelques résidences secondaires parfois transformées en résidences principales par les retraités et par un lotissement dont les habitants travaillent pour la plupart à Limoges et participent peu à la vie locale Au XI° siècle, un jeune ermite vivait avec un compagnon au vallon de Chavagnac, dépendant d'une abbaye d'Augustins qui se montrait réticente à lui accorder de fonder un véritable établissement. L'inspiration divine se manifesta sous la forme evangélique d'une colombe. L'oiseau troublait la méditation du saint homme en voletant autour de lui, emportait des brindilles dérobées à sa cabane et s'envolait toujours dans la même direction. Il entraîna ainsi Gaucher jusqu'à un bois appartenant au Chapitre de la cathédrale de Limoges qui autorisa la fondation d'un monastère. Un second monastère, pour les femmes, fut bientôt fondé à quelques centaines de mètres, au lieu appelé depuis Bostlas Mongeas. L'ancien ermite se retirait pour méditer avec ses disciples sous un rocher appelé du nom du plus célèbre d'entre eux la pierre des Murets ; il prêchait du haut d'un autre rocher qui garde l'empreinte de son pied et le nom de chaire de saint Gaucher ; il mourut d'une chute de cheval où sa tête heurta un rocher qui surplombait la route à l'endroit qui prit le nom de "pas de saint Gaucher" sur la commune de Feytiat ; le lieu de sa sépulture fut livré à la décision de deux taureaux l'un de Feytiat et l'autre d' Aureil attelés à son char funèbre, ils prirent de concert le chemin d'Aureil et le lieu de ce jugement de Dieu est marqué d'une fontaine appelée "Fonts Saint-Gauthi". Lieu de sa sépulture, Aureil devint aussi le lieu d'un culte qui prit à une date indéterminée la forme spécifiquement limousine des ostensions. On y vénère son chef reconnaissable à la brèche causée par sa chute et celui de son compagnon saint Faucher. Les origines de cette vénération sont difficiles à situer précisément mais nous disposons néanmoins de quelques repères : en dehors d'une mention pour les ostensions de 1210 dans le cartulaire d' Aureil, le document de référence est la bulle du Pape Paul V (1609) octroyant l'indulgence plénière aux fidèles venus vénérer les reliques de saint Gaucher et saint Faucher les jours de l'ouverture (premier dimanche après Pâques) et de la clôture des ostensions (premier dimanche après la Pentecôte) (Françoise Lautman, Les ostensions d'Aureil, 1983).

Beaucoup ont remarqué l'ombre en forme de faux du bras du berger agenouillé. De faux à Faucher il n'y a qu'un pas.

Gaucher fut averti de la mort d'Etienne de Muret par une apparition de celui-ci en robe rouge de diacre, comme celle que porte le berger gaucher à droite, de diacre qu'il lui dit avoir été offerte par le pape. Etienne de Muret refusa toute promotion et resta diacre en effet. La châsse d'Ambazac, recélant les reliques de saint Etienne de Muret, se trouve dans le musée constitué dans l'Aiguille creuse par Arsène Lupin (Construction de la Croix d’Huriel : Calendrier de la Croix d’Huriel).

Gaucher fut canonisé par Célestin III en 1194. L'évêque de Limoges se rendit à Aureil le 19 septembre 1194, releva le corps du saint, et le plaça dans une chasse. Le monastère d'Aureil, nom donné au lieu par saint Gaucher, eut un tel succès, qu'une quarantaine de prieurés en Limousin, dans le sud du Berry et dans sa région natale furent fondés.

Les derniers moines abandonneront Aureil en 1598. Le dernier prieur, Simon Palays, demandera que son monastère soit uni au Collège des Jésuites de Limoges en 1622, comme le sera celui de l'Artige en 1682. Des bâtiments monastiques seront reconstruits en 1643, mais l'église avait été réduite par un mur de refend entre la deuxième et la troisième travée en 1635 (grandmont.pagesperso-orange.fr - Aureil).

Scévole de Sainte-Marthe, né le 2 février 1536 à Loudun où il est mort le 29 mars 1623, est un poète français. Il se prénommait originellement Gaucher. est issu d'une grande famille d'humanistes et d'érudits français. Il demeure le produit parfait de la floraison intellectuelle de la fin du XVIe siècle. Poète et administrateur, il fut capitaine et maire de Poitiers (1579-15801) puis trésorier de France dans la même généralité. Ses vers furent très prisés par Pierre de Ronsard et Étienne Pasquier ; son éloquence auprès d'Henri IV le rendit célèbre. C'est Urbain Grandier, qui fit son éloge funèbre, prononcée le 11 septembre 1623, dans l'église de Saint-Pierre de Loudun (fr.wikipedia.org - Scévole de Sainte-Marthe (1536-1623)).

Le berger en bleu : l'évêque de Carcassonne Foulc

Le tombeau des Bergers d'Arcadie représenterait le prieuré du Saint Sépulcre à Palaja, appelé plus tard Saint Foulc.

Saint Faucher serait le nom sous lequel serait vénéré Pierre Foucher, un prêtre de sainte vie, ami de Gaucher et mort avant lui. Or Foucher est un prénom confondu avec Foulques comme pour l'évêque Foulques/Foucher de Chartres, ou le comte de Limoges Foulques/Foucher.

Fulco ou Foulques succéda à Adalbert, & fut Evêque de Carcassonne : la Chronique de Gaufredi Moine de saint Martial de Limoges, assure que l'an 1028. Cet Evêque fut présent à la consécration de l'Eglise de saint Sauveur de la même Ville, faite par Gutifred Archevêque de Bordeaux, assisté des Evêques Jordan de Limoges, Irembert de Poitiers, Rôhone d'Angoulême, Arnaud de Perigueux, Fulco de Carcassonne, Dieudonné de Cahors, Amélie d'Albi, & Arnaud de Rhodez. Devic ajoute que sous le règne du Roi Robert, Gausclin Archevêque de Bourges tint un Concile à Limoge sur le fait de l'Apostolat de saint Martial, auquel Fulco Evêque de Carcassonne assista avec plusieurs autres Prélats (www.mairie-palaja.fr - Saint Foulc).

Le fils Pierre du comte de Carcassonne Raymond en place en 1028, épousera Rengarde, fille du comte de la Marche Limousine et soeur d'Almodis, comtesse de Barcelone (Thomas Bouges, Histoire ecclésiastique et civile de la ville et diocèse de Carcassonne, 1741 - books.google.com).

Beaucoup on vu dans la position du berger en bleu, celle de l'Hercule céleste, Ingeniculus.

Ce que vouloyent par avanture aussi monstrer ceux qui au pays de Corinthe, en certaine chapelle firent qu'un jeune homme luy bailloir à boire, combien que Pausanias escrit,qu’Hercule souppant avec un sien beau père, frappa d’un tel eschif ou nacelle sur la teste de Cyathe jeune homme, qui luy donnoit à boire qu’il le tua, pource qu’il luy sembloit qu'il ne faisoit pas cest office ainsi qu’il devoit, qu'en memoire de cecy furent apres faites ces statues. Il est aussi escrit par Apollodore & Athenée, qu’Hercule fut un grand mangeur, & gourmand outre mesure, en sorte que souuent luy seul mangeoit un bœuf tout entier & pour ceste cause les Anciens luy consacrerent l’oyseau de rivière appellé des Grecs Laros, & en François une foulque, car comme escrit ausst Suidas, cest oyseau de sa nature, mange & devore beaucoup (Vincenzo Cartari, Antoine Du Verdier, Les Images Des Dievx: Contenant Levrs Pourtraits, coustumes & ceremonies de la Religion des Payens, 1624 - books.google.com).

Cyathus, Cyathe, fils d'Archelèles, était l'échanson d'OEnéus. Dans un festin fait à Phlius, il versa à Hercule de l'eau sur les pieds, au lieu de lui en verser sur les mains ; ce héros le frappa d'un doigt à la tête, et il en mourut. En mémoire de cet accident, les Phliasiens bâtirent à côté du temple d'Apollon, un sanctuaire, dans lequel on voyoit les statues d'Hercule et de Cyathus, dans l'attitude où ce dernier offrait à l'autre un vase (Pierre Chompré, Dictionnaire portatif de la fable, 1801 - books.google.com).

Les sandales bleues du berger en bleu

Les sandales bleues peuvent être une allusion aux chausses de couleur bleue que les évêques se devaient de porter selon Guillaume Durand, évêque de Mende, dans son Rational (fin du XIIIème siècle) :

III. Que les évêques réfléchissent donc pourquoi ils sont ainsi chaussés; qu'ils imitent les exemples de ceux dont ils copient les chaussures : car les pieds donnent convenablement l'intelligence des affections de l'ame. Ils doivent donc avoir leurs affections et leurs désirs chaussés, de peur que la poussière des biens terrestres ou temporels ne les salisse. IV. Cependant, avant que de se mettre les sandales aux pieds, on met les chausses, que l'on tend jusqu'aux genoux et que l'on y serre, parce que le prédicateur doit marcher dans le droit chemin, être ferme sur ses pieds, et raffermir ses genoux chancelants; « car celui qui aura pratiqué « et enseigné, celui-là sera appelé grand dans le royaume des « cieux. » Les chausses de couleur d'hyacinthe, c'est-à-dire d'un bleu céleste, marquent que le prédicateur doit avoir ses pieds, c'est-à-dire ses affections dirigées vers le ciel, et fermes, afin de ne pas boiter et de pouvoir dire, au contraire : « Pusillanimes, reprenez courage, et soyez réconfortés. » (Charles Barthélemy, Rational, ou Manuel des divins offices de Guillaume Durand ... ou Raisons mystiques et historiques de la liturgie catholique, Volume 1, 18544 - books.google.com).

Au XVIIème siècle, l’église de St Foulc a une superficie supérieure à celle de l’église paroissiale St Etienne de Palaja. Il n'en reste qu'une tour, le pigeonnier actuel.

Aureil - Oreilles

Épicharme (540 - 450 avant J.-C.) montrait (Athénée X, 411, A) Vulcain se querellant avec sa mère Junon, qu'il finissait par enchaîner, et, dans plusieurs pièces, Hercule ivre. « D'abord, dit-il, rien qu'à le voir manger, ce serait à en mourir. Son gosier frémit intérieurement, ses mâchoires se choquent avec fracas, ses dents molaires craquent et les canines grincent; il siffle par les narines et secoue les oreilles. » (Emile Gebhart, la peinture de genre dans l'antiquité, Partie I, L'histoire et les textes, Archives des missions scientifiques et littéraires, 1868 - books.google.com).

Selon Diogène Laërce (VIII, 78), Epicharme « fut l'élève de Pythagore ». Selon Jamblique (Vie de Pythagore, 226), « il introduisit dans ses vers les pensées de Pythagore, révélant ainsi par jeu ses doctrines secrètes » (fr.wikipedia.org - Epicharme).

Il est une forme particulière d'oreilles qu’on trouve à quelques têtes, sur-tout à la plupart de celles d'Hercule. Ces oreilles sont petites, aplaties ou comprimées contre la tête; etle cartilage, prineipalement la partie appelée anthelix, est gonflée, ce qui rétrécit l'ouverture de l'oreille, dont le bord intérieur est marqué par des traits qui ressemblent à. des incisions. La statue d'Hercule de bronze doré, au Capitole, et six autres de marbre, qu’on voyoit, la première au Belvédère, la seconde à la villa Médicis, la troisième au palais Mattei, la quatrième à la villa Borghèse, la cinquième à la villa Ludovisi, et la sixième au jardin du palais Borghése ont les oreilles conformées de cette manière (Aubin-Louis Millin, Dictionnaire des beaux-arts, 1806 - books.google.com).

Les oreilles d'Osiris avaient été dispersées à Saïs. Le SAE de la dalle de Coume Sourde est aux Caunettes (Moussoulens) (La Croix d’Huriel et pierres noires : Saint Jean Baptiste, Saint Sulpice et Sceau de Palaja).

Le berger en blanc : saint Etienne ?

La ville de Sardes avoit des prêtres ou des pontifes distingués qu'on appelloit stephanéphores, parce qu'ils portoient une couronne de laurier, & quelquefois une couronne d'or dans les cérémonies publiques. Ce sacerdoce étoit établi dans plusieurs villes de l'Asie, à Smyrne, à Magnésie du Méandre, à Tarse, &c. On voit par les monumens que cette dignité étoit annuelle & éponyme dans quelques villes. Les stéphanéphores, anciennement consacrés aux ministres des dieux, furent aussi attachés au culte des empereurs (Antoine Mongez, Antiquités, mythologie, diplomatique des chartres, et chronologie: A-Chlaena, 1786 - books.google.com).

Stéphane est le nom grec d'Etienne. Sardes est l'une des 7 églises de l'Apocalypse, dont peu de membres n'avaient pas souillés leur vêtement : "Ils m'accompagnent, en blanc, car ils en sont dignes [...] Celui qui a des oreilles, qu'il entende ce que l'Esprit dit aux Eglises" (Apocalypse de saint Jean 3, 4). L'adresse à l'Eglise de Sardes commence par "A l'Ange de l'Eglise de Sardes, écris : ainsi parle celui qui possède les sept esprits de Dieu et les sept étoiles", sept étoiles qui font penser à la Grande Ourse (ou l'Eglise) qui se trouve inscrite sur le plan de l'église Saint Sulpice de Paris (Autour de Rennes le Château : Saint Sulpice, Aude et Grande Ourse).

Le berger en blanc à gauche pourrait être le diacre Etienne, protomartyr, fêté le 3 août et le 26 décembre, qui a vu le ciel ouvert et le Christ debout, à la droite de Dieu (Actes 7, 55). C'est le vocable de l'église paroissiale de Palaja. Etienne n'était pas prêtre, simple diacre, donc pas de sandales, il est pieds nus.

Alcuin dit qu'il y avoit quelque différence entre les sandales des évêques & celles des prêtres & des diacres. Il n'étoit permis aux diacres déporter des sandales que quand ils voyageoient, selon la remarque de du Cange, de Saumaize, &c. (Fortunato Bartolomeo De Felice, Encyclopédie ou Dictionnaire universel raisonné des connoissances humaines, Volume 37, 1774 - books.google.com).

Les souverains Pontifes accordèrent quelquefois aux diacres l'usage des Sandales, ainsi que nous l'apprend saint Grégoire le Grand. En effet, dans sa Lettre à Jean de Syracuse il se plaint que les diacres de Catane aient osé se servir de sandales, privilège que ses prédécesseurs n'ont accordé qu'à ceux de Messine. Alcuin dit que les Sandales sont un genre de chaussures dont se servent les ministres de l'Église. On trouve dans les Capitulaires de Charlemagne un Canon ordonnant que tout prêtre mette des Sandales pour célébrer la Messe. Il résulte d'un passage d'Amalaire, que les sous-diacres eux-mêmes portaient des Sandales, car il dit que les Sandales des évêques, des prêtres, des diacres et des sous-diacres sont différentes, et il donne les raisons mystiques de cette différence. En effet, les premiers évêques de notre religion, toujours pénétrés de vénération pour les divins mystères, voulurent que leurs ministres fussent revêtus d'ornements magnifiques et dignes d'un si auguste ministère, en sorte qu'il ne leur était point permis d'approcher de l'autel avec des chaussures malpropres ou dont ils se servaient ordinairement, à plus forte raison leur élait-il défendu d'en approcher nu-pieds, ce que l'Ordo romain défend d'une manière formelle, même aux acolytes c'est pour cela qu'ils prescrivirent différentes sortes de Sandales, suivant les divers degrés de la hiérarchie; aujourd'hui il ne reste plus que celles dont se sert l'évêque lorsqu'il officie solennellement. L'Ordo romain étend aux abbés l'usage des Sandales, car il dit, en parlant de leur ordination : « Episcopus dat ei baculum et pedules.» Or, ce mot de pedules a la même signification que sandalia. Léon d'Ostie nous apprend que Léon IX les avait permises aux abbés du Mont Cassin. Dans la suite, les souverains Pontifes accordèrent également ce privilège à d'autres personnes (Bona, Lobry, De la Liturgie, ou traité sur le saint sacrifice de la messe, 1854 - books.google.com).

XI. « Les diacres ne doivent pas se servir de souliers lacés sur le devant (compagis), c'est-à-dire de sandales (sandaliis), ni de manipules, c'est-à-dire de chaussures épiscopales, sans la permission spéciale du [Saint-] Siége apostolique. » (Charles Barthélemy, Rational, ou Manuel des divins offices de Guillaume Durand ... ou Raisons mystiques et historiques de la liturgie catholique, Volume 1, 18544 - books.google.com).

Les diacres portaient certaines chaussures différentes des sandales ce que Poussin à put représenter sous forme de pieds nus. L'église de Fabrezan, comme celle de Douzens où se trouve le lieu-dit "Hirondelle" (peut-être le SIS de la dalle de Coume Sourde) est vouée à saint Vincent, autre diacre célèbre.

Saint Étienne qui en tant que premier diacre désigné par Pierre à la veille de son martyre, est devenu le représentant du clergé inférieur.

Outre l'amict, l'aube, la ceinture et le manipule, les diacres portent encore la dalmatique et une élole qui leur est propre. L'étole des diacres était originairement, comme celle des prêtres, un linge fin et long qu'ils attachaient sur l'épaule gauche, a peu près comme les principaux ministres des tables dans les fêtes solennelles des Romains mettaient une serviette d'honneur sur l'épaule gauche, ainsi qu'on le voit aux triomphes qu'Onufre Panvin a décrits et fait graver. Ce linge blanc, attaché sur l'épaule gauche des diacres , voltigeait lorsqu'ils allaient et venaient dans l'église pour remplir leur ministère; et saint Chrysostome dit que les deux bouts flottants et voltigeants imitaient les ailes des anges, et en représentaient l'activité, comme l'a aussi remarqué Siméon de Thessalonique après saint Chrysostome. Grégoire de Tours, au VIème siècle, parle encore de l'orarium comme d'un linge fort blanc.Le quatrième concile de Tolède, en 633, ordonna aux diacres de ne porter qu'un seul orarium sur l'épaule gauche, et défendit de l'orner d'or ou de diverses couleurs (Victor-Daniel Boissonnet, Migne, Dictionnaire alphabético-méthodique des cérémonies et des rites sacrés, Tome 15, 1847 - books.google.com).

A Bourges, le récit, qui se lit de bas en haut, commence ici non pas à droite, comme sur le portail voisin, mais à gauche, avec la consécration d'Étienne comme premier des sept diacres. Étienne est imberbe, comme tous ses compagnons, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas d'Antioche; il est agenouillé aux pieds d'un apôtre, peut-être saint Pierre, à qui il est présenté par un autre disciple. Derrière lui, les six autres diacres portant l'amict, l'aube et le manipule attendent leur tour (Ac 6, 1-6) (Laurence Brugger, Yves Christe, Claude Sauvageot, Bourges: la cathédrale, 2000 - books.google.com).

Le berger blanc étant le bras sur le tombeau comme les chérubins étendent leurs ailes sur l'arche d'alliance.

La couleur blanche paraît avoir toujours été celle qu'on a recherchée le plus dans l'Eglise. Saint Grégoire de Tours nous représente le chœur des prêtres en habits blancs, et saint Grégoire de Nazianze avait fait la même représentation de son clergé, avec celle observation, que les clercs, ainsi vêtus de blanc, imitaient les anges par l'éclat de cette couleur (Michel André, Cours alphabétique et méthodique de droit canon mis en rapport avec le droit civil ecclésiastique ancien et moderne, Volume 10 de Encyclopédie théologique, 1845 - books.google.com).

Pendant l'ordination d'un diacre, on fait les prières communes et une particulière : l'évèque dit la formule, Gratia divina, qui est la même que celle des Grecs, et après une oraison, on lui donne l'aube, et l'orarium ou étole. Puis après un répons et un psaume on lui présente le livre des Épitres de S. Paul, et il lit l'endroit de l'épitre à Timothée où il est parlé des devoirs des diacres (Theologiae cursus completus, Tome 20, Migne, 1840 - books.google.com).

Le tableau Le Martyre de saint Etienne a été commandé à Le Brun par la Confrérie des orfèvres de Paris, pour le May de Notre-Dame de 1651. Les orfèvres de la confrérie Sainte-Anne organisaient chaque année le May de Notre-Dame. Le déroulement de cette cérémonie - christianisation d'une fête païenne consistant à planter un arbre pour célébrer le retour du printemps - est bien connu pour le XVIe siècle : le 1er mai à minuit, les maîtres de la confrérie plantaient symboliquement sur le parvis de la cathédrale l'arbre du May, tabernacle hexaédrique de bois sculpté chargé de rameaux de chêne vert, dont chaque face montrait un «tableautin» en dessous duquel était suspendu un cadre contenant un commentaire de six vers, calligraphié et enluminé sur parchemin. L'ensemble de ces pièces formait les «petits ecriteaux». Les «grands ecriteaux», sans doute aussi au nombre de six, autant que les strophes du chant royal qu'ils présentaient, servaient peut-être de support à sa déclamation, à la lueur de nombreuses chandelles. À cinq heures du soir, le May était «replanté» dans la nef où il restait tout le mois, avant de rejoindre la chapelle Sainte-Anne (Paris, capitale des livres: le monde des livres et de la presse à Paris, du Moyen Âge au XXe siècle, 2007 - books.google.com).

A peine le May avait-il été exposé que Charles de Beys, poête du cercle de Séguier (au demeurant d'une piété plus que douteuse...) fit imprimer un sonnet enthousiaste en son honneur. Il semble que le tableau fut fort admiré. On loua notamment Le Brun d'avoir représenté saint Etienne en cheveux longs et avec une aube blanche sans dalmatique " en quoi il (faisoit) voir combien il étoit instruit des coutumes, étant certain que dans ce premier temps du christianisme les diacres ne se servoient point de ces habillemens qu'ils ont pris depuis, et qu'ils portoient les cheveux longs à cause du vœu de Nazaréen que les diacres faisoient, et surtout ceux qui étoient juifs " (Mercure Galant, nov. 1686). Mais, si l'on en croit Nivelon lui-même, l'accueil ne fut pas unanime : le succès de Le Brun commençait à provoquer inquiétudes et jalousies. " Une contestation un peu chaleureuse (...) qui arriva même dans l'Académie, M Bourdon ayant voulu soutenir à M. Le Brun qu'il avoit tiré cette composition d'un bas-relief de Jean Goujon, à M. Le Brun qu'il avait tiré cette composition d'un bas relief de Jean Goujon (...). Il est vrai qu'il parait à la vue quelque rapport qui pourrait surprendre (..) mais (..) les beaux génies en traitant un même sujet peuvent être en quelque chose conformes (...et M. Le Brun) ne se serait pas risqué à s'attirer un reproche si apparent... " (Ms. p. 44). Vingt- cinq ans plus tard, Simon Jaillot déclarera de son côté : « Tout le monde sçait que c'est une copie du bas-relief de Paul Ponce » (jaillot, 1676; reprod. dans fontaine, 1914, p. 131). Nous n'avons pu identifier le bas-relief en question, qu'il soit de Paul Ponce ou Jean Goujon. Etait-ce là calomnie pure ? En revanche Le Brun lui-même se vantait en pleine Académie d'avoir emprunté le costume du saint Etienne à des documents anciens étudiés durant son séjour à Rome, ajoutant : « qu'à son retour de Rome il avoit vu et copié un ancien bas-relief dans l'église cathédrale de Chartres qui représentoit un diacre vestu de la sorte, ce qui lui servit d'exemple pour le tableau du martyre de ce saint aujourd'hui exposé dans le chœur de l'église cathédrale de Paris (Charles LeBrun, 1619-1690, peintre et dessinateur: exposition, Chateau de Versailles, juillet-octobre 1963 - books.google.com).

Pierre Séguier (1588-1672) était seigneur de Saint Brisson, sur la Croix d'Huriel (La Croix d'Huriel et l'antimoine).

Les premiers diacres furent ordonnés par Pierre, assisté des autres apôtres.

Le May de 1651, La Lapidation de Saint Etienne, peint par Charles Lebrun (1619-1690), est actuellement accroché dans la chapelle Saint-Éloi - www.notredamedeparis.fr

Charles Le Brun ou Lebrun est un peintre français, né à Paris le 24 février 1619, mort aux Gobelins le 12 février 1690. Fils d'un sculpteur employé aux travaux d'art de l'hôtel du chancelier Séguier, il fut de très bonne heure remarqué par le chancelier qui, à onze ans, le logea dans son hôtel et lui donna Simon Vouet pour maître. Dès l'âge de quinze ans, ce peintre d'une puissance de travail prodigieuse commence à beaucoup produire. A Fontainebleau il copie la Sainte Famille de Raphaël; puis le chancelier Séguier le confie à Nicolas Poussin et l'envoie à Rome où il arrive le 5 novembre 1642. Il y passe quatre ans, y suit les conseils de Poussin et en revient célèbre et ambitieux.

Il est à peine rentré à Paris qu'il obtient de Séguier l'institution d'une académie qui apprenne à dessiner « d'après le naturel », et, sous les auspices de Mazarin, l'Académie royale de peinture et de sculpture se fonde (1648) : Le Brun naturellement est un des douze anciens; il en sera directeur en 1683 (www.cosmovisions.com - Charles Le Brun).

La mise en relation du Sceau de Palaja avec les diacres se poursuit dans La Croix d’Huriel et pierres noires : Le Sceau de Palaja et les 7 diacres.

L'Arcadie à Palaja

Si les Arcades, acqueduc de Palaja, rappellent l'Arcadie, elles n'ont été construites que vers 1860. Ce qui rappelle le tombeau des Pontils à Arques que Louis Lawrence fit ériger, en 1933, sur une tombe déjà existante. Il ressemble étrangement au tombeau, « les bergers d’Arcadie » de Poussin. Le 15 avril 1988, il est détruit par le propriétaire du terrain, lassé des saccages (www.rennes-le-chateau-chronologie.fr).