Partie XIII - La Croix d’Huriel   La Croix d’Huriel et pierres noires   Le Sceau de Palaja et les 7 diacres   
DIACRES SEPHIROTH AUDE

Le projet défini dans ce chapitre est d'associer les sephiroth centrées autour de Tiphereth aux diacres qui se profilent dans le tableau des Bergers d'Arcadie. On en rajoute donc une couche (comme dans un mille-feuilles). La mise en relation du tableau de Nicolas Poussin Les Bergers d'Arcadie avec Fabrezan et Palaja peut révéler l'identité du berger en blanc avec le diacre Etienne, protomartyr (Autour de Rennes le Château : Les Bergers d'Arcadie et le Sceau de Palaja).

On a alors :

Diacres

Date

En grec

Sephiroth

En hébreu

Etienne

26 décembre

Couronne

Tiphereth

Beauté

Parmenas

2 mars

Permanent

Yesod

Fondement

Nicanor

28 décembre

Vainqueur

Netzah

Victoire, Triomphe

Philippe

11 octobre

Ami des chevaux

Gevourah

Force, Puissance, Rigueur

Timon

19 avril

Honorable

Hod

Honneur, Splendeur

Prochore

9 avril

Devant le choeur

Hesed

Grâce, Miséricorde

Nicolas

Victoire du peuple

Da'at

Connaissance, Gnose

Unlike Barnabas, the names of all seven appointees here are Greek: Stephen, meaning “crown”; Philip, or “lover of horses”; Prochorus, “leader of the chorus”; Nicanor, meaning “conqueror”; Timon, “honorable”; Parmenas, “constancy”; and and Nicolaus, “victory of the people” and specifically marked out as “a proselyte of Antioch.” (C. K. Robertson, Conversations with Scripture: Acts of the Apostles, 2010 - books.google.com).

5 diacres tombent bien, sur leur sephira : Nicanor, Timon, Parmenas et Nicolas, accusé d'être gnostique (gnose : connaissance cachée), Philippe (le cheval est devenu une unité de force).

Le nombre de sept est consacré dans l'Ecriture. Il est fait mention dans le livre de Tobie, III, 13, et dans l'Apocalypse, 1, S, de sept esprits qui servent devant le Seigneur. On conserva le nombre de sept diacres dans les principales Eglises. Il y avait sept diacres a Rome du temps du pape saint Corneille (Euseb. Hist. eccles. lib. VI, cap. XIII, et aussi du temps du martyre de saint Laurent (Prudent., de Coron. Martyr., hym. 2). Il y en avait aussi un pareil nombre à Sarragosse du temps de saint Vincent [Id , Ibid. S); et le concile de Neo-Césarée (cap i, ou xv dans le grec) ordonne qu'il n'y en aura pas davantage, même dans les plus grandes villes.

PHILIPPE. — baptisa Simon le Magicien et l'eunuque de la reine Candace, et fut fait évêque à Truselle, ville d'Asie. 6 juin (rom) 11 octobre (grec)

PROCHORE. — fut évêque de Nicomédie, ville de Bythinie. 9 avril (rom)

NICANOR. — mourut le même jour que son compagnon Etienne, le premier des martyrs, et que deux mille autres personnes expirèrent en Jésus Christ. 10 janvier (rom) 28 décembre (entre autres dates, grec)

TIMON. — prêcha à Bérée (Alep, en Syrie, selon Gaume, ou en Macédoine selon d'autres), fut brûlé à Corinthe par les gentils. 19 avril

PARMENAS - Il mourut tandis qu'il s'acquittait, en présence des apôtres, des fonctions du diaconat. 23 janvier (rom) 2 mars (entre autres dates, grec)

NICOLAS. — Il fut fait évêque de Sapria, siège Episcopal très-ancien dont on en dit point d'autre circonstance que ce que dit St. Dorothée de Nicolas (Joseph E. Darras, Jean F. Bareille, Justin Fèvre, Histoire générale de l'eglise depuis la création jusqu'à nos jours, Volume 5, 1865 - books.google.com, Eugene Genoude, Biographie sacrée ou Histoire des personnages cités dans l'Ancien et le Nouveau Testament depuis la création du monde jusqu'à la ruine de Jérusalem et du temple, 1841 - books.google.com).

Considérez pourquoy les Diacres font appellez successeurs des Lévites. C'est premièrement, parce qu'ils conviennent tous deux en même nom : Car si selon l'explication des Pères, Levi signifie assumptus vel appositus, les Diacres sont tirez du commun des Clercs pour entrer en participation des Ordres Hiérarchiques, & être appliquez au gouvernement des âmes. Secondement, parce que leurs ministères sont tous semblables : D'où vient que l'Eglise leur dit, Quorum nomen & officium tenatis : Car comme les principaux Offices des Lévites étoient, premièrement de porter l'Arche d'alliance avec toutes les utensiles & les vaisseaux sacrez du Tabernacle. Secondement, de veiller & faire sentinelle dans le Temple, de servir aux Prêtres qui sacrifioient, & de bénir le peuple de la part de Dieu : Les Diacres ont pouvoir de portée & de distribuer la sainte Eucharistie signifiée par l'Arche, ils doivent assister au Prêtre, soit dans le Sacrifice, soit en l'administration des Sacremens : Et enfin ils bénissent le peuple par les prières publiques qu'ils font, & par ces paroles que l'Eglise leur met en la bouche, Domimu vobiscum (Mathieu Beuvelet, Meditations sur les principales veritez chretiennes et ecclesiastiques pour tous les dimanches, festes: et autres jours de l'année, 1675 - books.google.com).

Il y a certains endroits, ou au lieu d'un Dais on se sert d'une Arche que des Diacres à l'imitation des Levites, chez les Juifs, portent sur leurs épaules, ainsi qu'il se pratique à la Procession de la grande Feste de Dieu de l'Ancienne Royale Parroisse de St. Paul à Paris, qu'une infinité de monde a toujours coutume de suivre, parmi lesquels ils se trouvent beaucoup d'Etrangers, qu'une sainte curiosité y attire de toutes parts dans laquelle on voit & on adore la Ste Hostie qui y est suspendue, sur la Representation de ce Grand Apoftre à demy renversé sur son Cheval, & comme dans la posture d'un homme saisi & frapé d'etonnement & de respect, tel qu'il le fut au moment de sa conversion (Guillaume Vatar, Des processions de l'Eglise; de leurs antiquitez, utilitez, et des manieres, d'y bien assister, 1705 - books.google.com).

On peut jouer sur les mots "arche des diacres" en latin arca diaconum, comme archidiacre, fonction de saint Etienne, qui possède des lettres communes avec Arcadia.

L'Enéide

Il a été vu que le Sceau de Palaja avait un rapport avec le héros virgilien Enée par la présence de Vénus en Vierge comme dans l'horoscope du fils d'Anchise selon Servius (Synthèse : L’étoile hermétique : Alchimie et Astrologie).

Ce rapport n'est pas fortuit. La construction du livre des Actes des Apôtres, de saint Luc selon la légende, est à rapprocher de celle de l'Enéide, confirmant que les chrétiens étaient virgiliens et non Virgile pré-chrétien.

Certains exégètes ont supposé une parenté entre le livre des Actes, plus particulièrement les pérégrinations pauliniennes de Jérusalem à Rome, et l'Enéide du poète romain Virgile. A l'instar de l'épopée d'Enée, les Actes pointent en effet en direction de Rome comme lieu d'implantation et d'émergence d'un nouveau peuple. A cette intrigue et macrostructure identiques, l'on peut ajouter une série de parallèles ponctuels : Charles Talbert a identifié dans les Actes une architecture balancée similaire à celle des douze livres de l'Enéide (I–VI et VII–XII) ; plusieurs épisodes ou motifs se retrouvent de part et d'autre, à commencer par le naufrage relaté en Ac 27, dont les similitudes avec certaines tempêtes essuyées par Enée sont saisissantes ; enfin, certains procédés littéraires, comme les listes de peuples ou les prolepses prophétiques, sont communs à l'écriture de Luc et de Virgile.

Sans entrer dans une étude minutieuse de l'Enéide, nous pouvons d'emblée relever une série de parallèles entre le naufrage d'Enée sur les rivages de la Libye (Livre I,102-222) et l'épisode d'Ac 27 : tempête violente (I,102-130 ; cf. Ac 27 14-44)/des navires viennent se briser sur les rochers (I,108-110; cf. Ac 27, 29.41)/des naufragés et débris flottent à la surface de l'onde (I,118-119 ; cf. Ac 27, 43-44)/débarquement dans une baie abritée (I,157-164 ; cf. Ac 27, 39–28, 1)/rassemblement des marins détrempés autour d'un feu (I,174-176 ; cf. Ac 28, 2-3)/repas dispensé par Enée (I,184-196 ; cf. Ac 27, 33-38)/discours d'encouragement de ce dernier (I,197-207; cf. Ac 27, 21-26.3334)/etc. Pour d'autres rapprochements, consulter Susan Marie PRAEDER, The Narrative Voyage, 1980, pp. 227-246.

En concurrence implicite avec l'Enéide de Virgile – la grande épopée à la gloire d'Auguste –, les Actes de Luc soumettent le monde païen, singulièrement sa capitale politique, à un processus colonisateur placé sous la kuriotès non de César, mais de l'homme de Nazareth (cf. 28, 31 : didaskôn ta peri tou kuriou Iêsou Cristou) (Simon David Butticaz, L'identité de l'Église dans les Actes des apôtres: De la restauration d'Israël à la conquête universelle, 2010 - books.google.com).

Le mythe d'institution des « ministres des tables », c'est-à-dire des diacres, dissimule un fait capital dans l'histoire du christianisme primitif : le recrutement de croyants hellénistes, c'est-à-dire de Juifs parlant grec et qui n'avaient pas tout à fait le même esprit que les premiers croyants, dits Hébreux, qui parlaient araméen ; pour l'intelligence même de la fiction rédactionnelle, on doit supposer que les hellénistes ont formé bientôt un groupe distinct, dirigé par les Sept, et que c'est ce groupe seulement qui, compromis par l'initiative d'Etienne, a dû se disperser, ce qui eut pour conséquence la propagation du christianisme en dehors de la Judée. Le grand essor de la prédication chrétienne en dehors de la Palestine n'est pas venu des Douze : voilà ce que le rédacteur s'efforce maintenant de dissimuler, et d'autres fictions seront coordonnées à ce point de départ (Les actes des apôtres, traduits et annotés par A. Loisy, 1925 - books.google.com).

Etienne, 26 décembre, 3 août, Tiphereth

Etienne, Stephanos en grec qui signifie couronne, est associé à Tiphereth du fait de la position centrale de Palaja avec son église paroissiale Saint Etienne. Or la couronne désigne plutôt la sephira Kether.

La théorie des quatre mondes que nous connaissons, a été formulée pour la première fois par Rici, de façon précise (vers 1521), puis par Cordovere et reprise ensuite par Luria, et qui donne : Olam ha Atsiluth Monde de l’émanation ; Olam ha Berïah Monde de création ; Olam ha Yetsira Monde de la formation ; Olam ha assiyah Monde de la forme (de l’action) (Jacques Thomas, À la recherche de la parole perdue - www.editionsdelahutte.com).

L'Arbre des Lumières chez Louria se manifeste en cette forme intermédiaire sous 5 « Visages » ou Parzufim de l'Adam Kadmon, qui correspondent aux quatre mondes, de l'archétypal au matériel. Le plus élevé et premier Parzuf est Kether en tant qu'Arikh Anpin, l'Ancien qui correspond au monde archétypal d'Atziluth. Le second et le troisième Parzuf sont Abba et Imma, le père et la mère, Hochmah et Binah, et ils correspondent au monde de Briah. De leur union naît Zeir Anpin, l'Impatient, constitué par les 6 Sephiroth du monde de la formation qui contiennent les 6 puissances de la Nature dans le monde de Yetsirah. La Sephirah Malkhut est le Parzuf Nukha de Zeir, l'aspect féminin et récepteur de la Nature, correspondant au monde matériel d'Asiah (La Kabbale de Louria - Tsimtsoum et Rédemption du monde, 2004 - www.esoblogs.net).

L'Arbre amplifié ou Échelle de Jacob, qui montre l'interdépendance des quatre Mondes, a lui aussi plusieurs versions. Ses couleurs, comme il est précisé dans Exode 26, sont blanc (rayonnement) pour Azilouth, bleu (ciel) pour Bériah, violet (union du ciel et de la terre) pour Yétsirah, rouge (sang et terre) pour Assiah,qui est un pont entre les Mondes supérieurs et inférieurs. Dans le schéma ci-contre, chaque Monde (ou niveau) émerge avec son propre sous-Arbre du centre du Monde au-dessus de lui, de façon qu'Émanation, Création, Formation et Action s'interpénètrent. (www.lespasseurs.com - Cabale).

Par exemple, Malkuth Atsilouth est aussi Tiphereth Bériah et Keter Yetsira. De même Kether de Beriah est Tiphereth de l'Azilouthh.

L’église de Palaja au centre de cette étoile est dédiée à saint Etienne.

Étienne ou Stéphane veut dire couronne en grec; en hébreu il signifie règle. Il fut la couronne, c'est-à-dire le chef des martyrs du Nouveau Testament; comme Abel de l’ancien. Il fut encore une règle, c'est-à-dire un exemple aux autres de souffrir pour J.-C. ou bien d'agir et de vivre dans la sincérité, ou de prier pour ses ennemis. Stéphane signifierait encore, d'après une autre étymologie, Strenue fans, qui parle avec énergie, comme il appert par son discours et par sa belle prédication de la parole de Dieu. Stéphane signifierait aussi : qui parle avec force aux vieilles, Strenue fans anus, parce qu'il parlait avec énergie, avec dignité aux veuves qu'il instruisait et dirigeait d'après la commission qu'il en avait reçue des apôtres, et qui, à la lettre, étaient vieilles. Il est donc couronné comme chef du martyre, règle du souffrir et du bien vivre, orateur énergique dans sa prédication, riche, et parlant aux vieilles dans ses admirables instructions.

Le nom de ce premier martyr de l’Église fêté le 26 décembre évoque l’étroitesse d’un passage : c’est après ce passage difficile que le soleil inverse sa trajectoire et commence à remonter. C’est le jour le plus étroit de l’année, à la fois sphincter et passage sacré et initiatique à partir duquel la terre va, petit à petit, retrouver sa fécondité et sa végétation (son aspect velu et oursin). (La couronne est, en substance un lieu de passage. C’est l’instrument que l‘on place sur la tête des rois afin qu’ils puissent remplir leur rôle d’intermédiaire entre le ciel et la terre. L’angoisse du passage solsticial hivernal réside dans la peur de la disparition définitive du soleil et l’augmentation du royaume du noir (du démon), alors que le passage estival de juin engendre la peur de l’embrasement de la terre à cause du manque d’humidité. Un des grands soucis de l’humanité a toujours été celui du destin des âmes (souffles). D’où viens-je et où vais-je ? La mythologie calendaire organise, de manière très créative, les cycles par lesquels les âmes circulent. Dans la mytho-logique qui préside à l’établissement de nos calendriers, nous provenons du grand “réservoir” d’âmes qu’est la Voie Lactée. En même temps la Voie Lactée est le véhicule (fleuve) qui permet aux âmes de descendre dans les liens du corps et s’incarner (en cancer) pour vivre en suivant plusieurs cycles annuels. Ensuite surviendra la mort et la descente aux enfers (capricorne). Enfin, la remontée sur la terre pour aider à la fécondation de la nature puis poursuivre la route vers le ciel afin d’y goûter la félicité (carmina-carmina.coom - Calendaire).

L'invention du corps du premier martyr saint Étienne est rapportée à l’année 447, la septième du règne d'Honorius. On distingué son invention, sa translation et sa réunion. Son invention eut lieu comme il suit : Un prêtre du territoire de Jérusalem, appelé Lucien écrit lui-même qu'un vendredi, comme il reposait à moitié endormi dans son lit, lui apparut un vieillard, haut de taille, beau de visage, avec une longue barbe, revêtu d'un manteau blanc semé de petites pierres précieuses enchâssées dans l’or en formé de croix, portant une chaussure recouverte d'or à la surface. Il tenait à la main une baguette d'or dont il toucha Lucien en disant: « Hâte-toi de découvrir nos tombeaux, car nous avons été renfermés dans un endroit fort indécent. Va dire à Jean, évêque de Jérusalem; qu'il nous place dans un lieu honorable; car, puisque la sécheresse et la tribulation désolent la terre, Dieu, touché de nos prières a décidé de pardonner au monde. » Le prêtre Lucien lui dit : « Seigneur qui êtes-vous ? » « Je suis, dit-il, Gamaliel qui ai nourri saint Paul; et qui lui ai enseigné la loi à mes pieds. A mon côté repose saint Étienne, qui a été lapidé par les Juifs, hors de la ville, afin que son corps fut dévoré par les bêtes féroces et les oiseaux. Mais celui pour la foi duquel ce saint martyr a versé son sang ne l’a pas permis; je l’ai recueilli alors avec grand respect et l’ai enseveli dans un tombeau neuf que j'avais fait creuser pour moi. L'autre qui est avec moi, c'est Nicodème, mon neveu ; qui alla, une nuit, trouver Jésus, et reçut le baptême sacré des mains de saint Pierre et de saint Jean. Les princes des prêtres ; indignés de son action l’auraient tué, si les égards qu'ils avaient pour nous ne les eussent retenus. Cependant ils lui ravirent tous ses biens le dépouillèrent de sa principauté du sacerdoce et le laissèrent, à demi mort des coups dont ils l’accablèrent. Alors je le menai dans ma maison où il survécut quelques jours et quand il fut mort, je le fis ensevelir; aux pieds de saint Étienne. Il y en a encore un troisième avec moi ; c'est Abibas, mon propre fils, qui, à l’âge de 20 ans, reçut le baptême en même temps que moi, il vécut dans la virginité, et se livra à l’étude de la loi avec Paul, mon disciple. Quant à ma, femme Athéa et à mon fils Sélémias qui ne voulurent pas croire en J.-C. ils n'ont pas été dignes de partager notre sépulture ; mais vous les trouverez ensevelis autre part, et leurs tombeaux sont vides et nus. » A ces mots, Gamaliel disparut. Alors Lucien s'éveillant pria le Seigneur que si cette vision avait un fondement de vérité, elle se renouvelât une seconde et une troisième fois. Or, le vendredi suivant, Gamaliel lui apparut comme la première fois, et lui demanda pourquoi il avait négligé de faire ce qu'il lui avait recommandé: « Non, seigneur, répondit-il, je ne l’ai pas négligé, mais j'ai prié le Seigneur que si cette vision venait de Dieu, elle se renouvelât : trois fois. » Et Gamaliel lui dit : « Puisque vous avez réfléchi à quel signe, si vous nous trouviez, vous pourriez distinguer les reliques de chacun et particulier, je vais, vous donner un emblème au moyen duquel vous reconnaîtrez nos cercueils et nos reliques. » Et il lui montra trois corbeilles d'or et une quatrième d'argent, dont l’une était pleine de roses rouges et deux autres de roses blanches. Il lui montra aussi la quatrième pleine de safran. Alors Gamaliel ajouta : Ces corbeilles sont nos cercueils - et ces roses sont nos reliques. La corbeille pleine de roses rouges est le cercueil de saint Étienne qui, seul d'entre nous, a mérité la couronne du martyre; les deux autres pleines de roses blanches sont les cercueils de Nicodème et de moi, comme ayant persévéré d'un coeur sincère dans la confession de J.-C. Pour la quatrième d'argent qui est pleine de safran, c'est le cercueil d'Abibas, mon fils, dont la virginité fut éclatante et qui sortit pur de ce monde. » Ayant dit ces paroles, il disparut de nouveau. Le vendredi de la semaine suivante, Gamaliel lui apparut avec un visage irrité et le réprimanda gravement de ses délais et de sa négligence. Aussitôt Lucien alla à Jérusalem et raconta à l’évêque Jean l’ensemble de tout ce qu'il, avait vu. On fit, venir d'autres évêques et on se dirigea vers l’endroit indiqué à Lucien ; et dès qu'on se fut mis en train de fouiller, la terre trembla et l’on ressentit une odeur très suave, dont l’admirable parfum guérit, par les mérites des saints, soixante et dix hommes affligés de diverses maladies. Or, ce fut ainsi que l’on porta en l’église de Sion de Jérusalem, et où saints Etienne avait exercé ses fonctions d'archidiacre; les reliques de ces saints au milieu de la joie publique, et qu'on les ensevelit avec les plus grands honneurs. A cette heure-là même, il tomba une grande pluie. Bède, en sa chronique, fait mention de cette vision et de cette invention.

Il faut remarquer que saint Étienne souffrit le martyre le trois d'août, jour où l’on célèbre son invention. Nous raconterons alors pour quel motif ces fêtes furent changées. Qu'il suffise de dire ici que l’Eglise a eu deux raisons de placer, comme elle l’a fait, les trois fêtes qui suivent Noël: La première, c'est afin de réunir à l’Epoux et au chef ceux qui ont été ses compagnons. En effet, en naissant, J.-C. qui est l’Epoux a donné, en ce monde à l’Eglise, son épouse, trois compagnons ; la multitude virginale des Innocents est signifiée par ces paroles : « Il est choisi entre mille. » La seconde raison est qu'ainsi, l’Eglise réunit ensemble tous les genres de martyrs, selon leur rang de dignité. La naissance du Christ fut, en effet, la cause de leur martyre. Or, il y a trois martyres: le volontaire qu'on subit, le volontaire qu'on ne subit pas, celui que l’on subit, mais qui n'est pas volontaire. On trouve le premier dans saint Etienne, le second dans saint Jean et le troisième dans les Innocents (spiritualitechretienne.blog4ever.com - Saint Etienne).

Saint Etienne se disculpa du quatrième blasphème contre le temple et le Tabernacle, eu disant quatre sortes de biens du Tabernacle ; savoir : qu'il avait été commandé par Dieu ; que Moïse en avait reçu le plan dans une vision ; qu'il avait été achevé par Moïse et qu'il renfermait l’arche du témoignage. Il dit que le temple avait remplacé le Tabernacle.

La couronne royale est la Pierre rouge propre à faire la poudre de projection ou poudre transmutatoire.

Rappelons que Etienne – Stephanos - désigne tout ce qui se rapporte au Mercure [cercle, enceinte, couronne de fleurs]. Etienne est donc le moyen de couronner après avoir encerclé. En somme, la Nature, par le truchement de l'Art, accorde à la matière la 3ème couronne de perfection en même temps qu'elle accorde à l'Artiste la couronne de laurier, celle-là même que l'on peut voir dans notre Tarot alchimique, à la lame XXI. Et ce roi couronné, nous l'apercevons au ¼ droit du vitrail. N'oublions pas que la légende de saint Etienne rapporte que lorsque le navire aborda Chalcédoine, les démons sortirent des flots. Kalkhe est le coquillage d'où l'on tire la pourpre : allégorie de la phase finale de la Grande Coction. L'illumination est double : elle traduit d'une part le passage de la noirceur à la blancheur, et d'autre part l'apparition du pourpre qui signale la naissance de la Pierre (herve.delboy.perso.sfr.fr - Vitraux de Bourges).

Parmenas, 2 mars, Yesod

Parmenas signifie en grec "Permanent", ce qui est une caractéristique d'un fondement quelconque. Parmenas est associé alors à la sephira Yesod ("le fondement") et à Montclar d'Aude. Une des nombreuses fêtes grecques de Parmenas est le 2 mars, 6 jours après le 24 février, date associée à Brugairolles, sommet du Sceau de Palaja.

Lettre à Timothée de saint Paul, Chap. IV, v. 19 : Se faisans un tresor d'vn bon fondement pour l'auenir afin qu'ils appréhendent un vie eternelle (Qu'ils se facent vn fonds & un trésor, non de biens fragiles, transitoires & périssables, mais de biens solides, asseurez & permanens, lesquels ils puissent tyrouver au siècle à venir la vie éternelle).

D'vn bon fondement, &c. Par ce bon fondement, il veut dire vn fondement solide, stable & permanent, lequel il oppose à l'inconstánce & incertitude des richesses, dont il venoit de parler au v. 17. Et est ceci vne suite & vne amplification de ce qu'il auoit dit, qu'ils soient riches en bonnes oeuvres, l'Apostre voulant donner ici le mesme commandement & enseignement, que le Seigneur donne en S. Matth.6.19.20. Luc 12.33. & 16.9. assav. de ne faire point son tresor en la terre, mais au Ciel, de se faire des bourses qui ne s'envieillissent point, & vn trésor qui ne défaille iamais, de se faire des amis des richesses terriennes, qui, quand nous défaudrons, nous reçoiuent és tabernacles éternels (Pierre de Launay, Paraphrase et exposition sur les epistres de Saint Paul, Volume 2, 1650 - books.google.com).

S. Epiphane, S. Dorothée et S. Hippolyte, les ménologes Grecs et Orientaux rangent le B. Parménas parmi les soixante-douze Disciples qui formèrent la compagnie de Jésus pendant son ministère public, et qui aidèrent les douze Apôtres à porter la parole évangélique jusqu'aux extrémités de la terre.

Raban Maur dit que, au temps de la persécution des Chrétiens à Jérusalem (vers l'an 42), le Diacre Parménas s'embarqua sur la Méditerranée avec sainte Madeleine et sainte Marthe, sa sœur, avec S. Lazare et Marcella, leur servante, avec S. Maximin, l'un des soixante-douze disciples de Jésus, se dirigea vers les plages Occidentales, et vint dans la province de Vienne, à Avignon, avec les Disciples Sosthènes et Epaphras. — Parménas travailla dans les contrées méridionales des Gaules avec les autres docteurs évangéliques à la propagation du règne du Christ.

Prochore, 9 avril, Hesed

« A Antioche, dit le Martyrologe Romain, au 9 avril, S. Prochore, l'un des sept premiers Diacres, qui, s'étant rendu célèbre par sa foi et par ses miracles, reçut la couronne du martyre.

Le saint, glorieux et illustre Apôtre Prochore, un des Soixante-dix, a été parmi les premiers diacres de l'Église avec Étienne, Philippe, Parmenas, Nicanore, Timon et Nicholas. Même s'ils sont morts à différentes époques et en divers endroits, ils sont commémorés ensemble le 28 juillet. Saint Prochore est également célébré le 4 janvier avec la Synaxe des 70 saints Apôtres. Dans les Actes des Apôtres (6:1-6), il est dit que les douze Apôtres ont choisi sept hommes remplis de l'Esprit Saint et de sagesse, et les ont nommés pour servir en tant que diacres (www.icones-grecques.com - Saints Jean et Prochore).

Prochore est fêté le 9 avril comme saint Gaucher. C'est aussi une des dates de la fête de Marie de Cléophas (ou Jacobé), épouse de Cléophas (nom hébreu ou syriaque) ou Alphée (nom grec), soeur de Marie, selon saint Jean (Jean 19,25), qui serait son neveu par l'autre soeur de la vierge Marie Salomé, femme de Zébédée père aussi de Jacques le Majeur.

Saint Prochore se rendit célèbre par sa foi et par ses miracles. Il était neveu de saint Etienne, et s'attacha à saint Jean l'Évangéliste. Il le suivit dans sa prédication en Asie et demeura longtemps avec lui dans la ville d'Êphèse. L'histoire nous a conservé une particularité qui montre l'intimité qui régnait entre lui et l'apôtre de la dilection. Lorsqu'en vertu des ordres de l'empereur Domitien, saint Jean fut obligé d'aller en exil dans l'île de Pathmos, il prit avec lui saint Prochore, pour lui servir de secrétaire. Après être revenu à Éphèse avec saint Jean, dans l'intimité duquel il vécut longtemps, il fut établi par saint Pierre évêque de Nicomédie, cette ville à jamais célèbre dans les annales sanglantes de la primitive Église ; il y convertit un grand nombre de personnes. On sait que c'est à Nicomédie que que les empereurs Dioclétien et Maximien Hercule signèrent les édits de la dernière persécution générale qui, pendant dix années, ensanglanta l'Orient et l'Occident de sang chrétien. De Nicomédie, Prochore fut envoyé à Antioche pour y exercer le ministère de la prédication. C'est là qu'il termina sa vie par le martyre, et c'est dans cette ville que furent déposées ses saintes reliques. La ville de Bologne en possède quelques unes (Mgr Jean-Joseph Gaume, Biographies Evangeliques, 1881 - books.google.com).

On a, sous le nom de Prochore, une histoire de saint Jean l'évangéliste; mais elle a été écrite dans des temps modernes, et n'est composée que de récits fabuleux. Vossius croit que c'est le même livre que saint Athanase appelle le voyage de saint Jean, circuitus Johannis, qu'il met au nombre des ouvrages apocryphes. D'autres auteurs ont dit, mais n'ont pas prouvé, que cette histoire n'avait été composée qu'au XIVe siècle.

Ce lien légendaire en Prochore et saint Jean l'Evangéliste justifie l'association du 9 avril à la chapelle de Saint Jean dans l'église de Saint Sulpice de Paris.

Prochore est associé à la chapelle Saint Jean de l'église Saint Sulpice de Paris, à la sephira Hesed (Mercy, Miséricorde), et à Villar en Val.

On peut voir dans le tableau des Bergers d'Arcadie de Nicolas Poussin une superposition de Prochore et de saint Gaucher qui fonda le monastère d'Aureil avec son église Saint Jean l'Evangéliste (Autour de Rennes le Château : Les Bergers d'Arcadie et le Sceau de Palaja).

A Mons, sur un vitrail de Sainte Waudru, les donateurs de celle-ci portaient les prénoms de Jean et de Jeanne. Or, au côté gauche de la fenêtre que nous étudions, on reconnaît parfaitement le buste d'un saint Jean-Baptiste (on voit, en effet, un personnage portant la barbe et tenant en main un agneau), et au côté droit, la dame à genou est accompagnée de saint Jean-l'Évangéliste. Car on aperçoit un personnage vêtu en rouge et vert, bénissant de la main droite, tenant dans la gauche une coupe dorée, et c'est dans cette attitude et avec ces ornements que l'on représente habituellement saint Jean-l'Évangéliste (Paul Quinet, A propos des vitraux peints de l'église Sainte Waudru de Mons, Les Annales, Volume 30, Cercle Archéologique de Mons, 1901 - books.google.com).

C'est dans la peinture de Memling que ce stéréotype apparaît le plus manifeste. Saint-Jean l'Évangéliste apparaît en rouge dans le Jugement dernier de Gdansk, la Crucifixion de Jan Crabbe, la Passion de Turin, la Déploration de Rome et celle d'Adriaan Reins à Bruges, le Panorama de l'Avènement et du Triomphe du Christ, le Triptyque de sir John Donne (Londre), le Diptyque de Jean du Cellier (Louvres), le Triptyque Greverade (Lubeck) et les Diptyques de la Descente de Croix (Sâo Paulo et Grenade) (Revue des archéologues et historiens d'art de Louvain, Numéros 27 à 28, 1994 - books.google.com).

Prochore est selon la légende le scribe de l'Apocalypse sous la dictée de saint Jean.

St. Prochore a d'abord accompagné le saint Apôtre Pierre et a été fait par lui évêque dans la ville de Nicomédie. Après la Dormition de la Très Sainte Theotokos, Prochore a été un compagnon et un collaborateur de l'Apôtre Jean le Théologien. Comme leur icône le montre, Prochore a écrit sous la dictée de l'apôtre et évangéliste Jean le livre de l'Apocalypse, concernant le sort final du monde. Prochore a été banni de l'île de Patmos avec l'apôtre Jean. De retour à Nicomédie, St. Prochore a convertis nombreux païens au Christ dans la ville d'Antioche, et de ce fait il a reçu la couronne du martyr (www.icones-grecques.com - Saints Jean et Prochore).

Prochore est "Pro choros" devant le choeur.

Dans la liturgie juive ancienne, on "peut conjecturer que les chœurs, d'ailleurs peu nombreux, se réunissaient pour dire certains versets formant refrain qui apparaissent en quelques rares Psaumes (23. 41 ; 2. 55). Nous le savons formellement par le Psaume 135, où toute la foule des fidèles reprenait à chaque verset le « Parce qu'éternellement demeure sa miséricorde », ainsi que par les compositions alléluiatiques et quelques finales de doxologies, comme celles qui terminent le dernier Psaume de chaque livre où tout le peuple répondait aux lévites : « Amen, Amen » ou « Amen, Alleluia » (Charles Schneider, L'évolution musicale de l'Église réformée de 1900 à nos jours: Avec cinq oeuvres musicales de Luther et Calvin, 1952 - books.google.com).

Le grand psaume 136 est justement une longue litanie des différents faits de l'histoire qui ont prouvé que la hesed de Yahweh envers Israël ne s'est jamais démentie (Guy Couturier, "En commençant par Moïse et les prophètes...": études vétérotestamentaires, 2008 - books.google.com).

Villar en Val est situé au bas de la vallée du ruisseau des Agals, qui se rend dans le Sou, affluent de l'Orbieu. L'Église sous l'invocation de saint Paul, bâtie hors du lieu, est d'une belle construction, particulièrement le chœur.

Le 20 avril 1894 a lieu la naissance de Joseph Delteil à Villar-en-Val. Pendant quelques années, Joseph a été enfant de chœur à Notre-Dame-de-Marceille, où il situera le tête à tête de son Don Juan avec la Vierge.

Madame Elisabeth de Lévy-Mirepoix, abbesse de Rieunettes depuis 1663, fut assassinée le 13 juin 1671, probablement par ordre de Marc-Antoine Du Ferrier, seigneur de Villar-en-Val, le principal usurpateur des biens de Rieunette. Du Ferrier, ayant disparu après l'assassinat de l'abbesse de Rieunettes, en fut réputé l'auteur principal, et ses biens confisqués et réunis au domaine de la Couronne. L'assassinat mit définitivement fin à la résidence des moniales à Rieunette. Les abbesses demeurèrent désormais à Carcassonne jusqu'à leur union, en 1761, à la maison, du même ordre, de Lombez en Gascogne.

Philippe, 11 octobre, Gebourah

Philippe est mis à la date grecque 11 octobre, proche du 9 octobre et de la Saint Denis dont la chapelle recouvre Malves en Minervois sur le plan inversé de Saint Sulpice plaqué sur le département de l'Aude.

Gebura signifies strength or might (overmastering power), as of a war horse (Job 39:19), the sun (Judges 5:31), or a king (II Kgs 14:28) (Charles F. Pfeiffer, Howard Frederic Vos, John Rea, The Wycliffe Bible Encyclopedia, Volume 2, 1975 - books.google.com).

XXII. II faut aussi réformer toutes les Versions dans cette magnifique description du Cheval, qui se trouve Job XXXIX. 22, 23. jusqu'au Vers 29. & traduire: Avez-vous donné le courage au Cheval ? Avez-vous revêtu son cou de crins ? Pourriez-vous faire que le Cheval sautât comme la Sauterelle Arbeh ? La véhémence de son reniflement donne de la terreur: il cave dans la Campagne: il faute de joye à cause de ses qualitez: il marche à la rencontre des armes: il se rit de la frayeur, & ne s'épouvante de rien: la pointe de l'épée ne le fait pas meme détourner, ni le Carquois resonnant contre lui, ni la pointe de la Halebarde & de la Lance. La Version de Genève a traduit le Vers 22, As-tu donné force au Cheval, as-tu revêtu son cou de tonnerre ? Mais quoique le mot Hébreu Gevourah signifie quelquefois la force du corps, il signifie aussi très-souvent le courage , qui est une des qualitez les plus recommandables d'un Cheval de guerre, ou de bataille, dont il est ici question; & ainsi il n'y a pas de doute que Job, ou plutôt Dieu qui parle à lui, n'ait eu en vûe le courage plutôt que la force du corps (La sainte bible contenant les livres de l'ancien et du nouveau testament. Nouvelle version francoise par Charles Le Cene, Volume 1, 1741 - books.google.com).

S. Grégoire croit reconnoître dans ce passage de Job particulièrement l'image des hommes apostoliques, des prédicateurs [comme le fut le diacre Philippe], en qui se trouvent réunies la force de la foi, & le zele de la prédication représentée par le bruit que répand le hennissement du cheval. Sous le nom du cheval, dit ce saint Docteur, se prend ici chacun des saints prédicateurs : Equi nomine, sanctus quisque prœdicator accipitur. ( Greg. in Job, lib. 31. cap. 24.) (Laurent-Étienne Rondet, Dictionnaire historique et critique, dogmatique et moral de la Sainte Bible, 1780 - books.google.com).

Le cheval était, du fait de son utilisation massive, la référence de puissance des attelages avant l'avènement de la propulsion mécanique (fr.wikipedia.org - Cheval vapeur).

Le cheval n’est pas un animal courant dans la Bible mais plutôt un animal de luxe, un symbole de richesse et de puissance (miettesdetheo.over-blog.com - Cheval).

Dans le Rig-Veda, l'animal est associé à la force, la fertilité, la puissance créatrice et la jeunesse, dans le sens sexuel et spirituel du terme (fr.wikipedia.org - Symbolique du cheval).

Le château de Malves-en-Minervois, inscrit au titre des monuments historiques le 8 juin 1989, est un édifice construit vers le milieu du XVIe siècle par la famille de Bellisen, anoblie par Charles VIII en 1490. Plusieurs éléments de décors subsistent. Les plus remarquables sont conservés dans un petit cabinet situé au dernier niveau du château dont les murs sont ornés de peintures murales et le plafond à poutres et chevrons, peint de motifs floraux. Une oeuvre d’exception Malgré les dégradations des siècles, les peintures murales présentent deux scènes inspirées par le cycle mythologique de la guerre de Troie. A l’est, se trouve la scène du banquet des noces de la nymphe Thétis et du mortel Pélée, dont le mariage a été organisé par Zeus. Tous les dieux assistent au mariage sauf Eris, déesse de la discorde, qui s’invite et par vengeance, jette la pomme d’or destinée à désigner la plus belle des déesses, la pomme de la discorde. Par la suite, Pâris, fils du roi de Troie donne cette pomme à la plus belle déesse, Aphrodite, qui lui promet l’amour d’Hélène de Sparte, épouse du roi Ménélas. L’enlèvement d’Hélène cause la guerre de Troie. A l’ouest est figurée la scène de la dispute d’Ulysse et Ajax. Achille, fils de Pélée, combat parmi les grecs. Il meurt au combat malgré l’armure forgée par le dieu Héphaïstos. Après sa mort, son ami Ajax se dispute cette armure avec Ulysse. Ne l’obtenant pas, il se tue de désespoir. Ce cycle mythologique a sans doute été commandé par Pierre II de Bellisen, seigneur de Malves, viguier de Carcassonne. Le style de ces peintures s’apparente à la célèbre représentation d’Henri II et de ses proches sous les traits des dieux de l’Olympe peinte sur une coupole du château de Tanlay en Bourgogne. Il s’agit en tout cas d’un artiste directement inspiré par les créations de la première École de Fontainebleau (Laurent Hugues - Conservateur en chef du patrimoine, Le cabinet peint du château de Malves-en-Minervois, Chantiers, N° 1, Direction régionale des affaires culturelles du Languedoc-Roussillon, Pôle architecture et patrimoines, 2011).

L'épisode du Cheval de Troie est inséparable de l'Iliade d'Homère, à laquelle Enée participe. Le stratagème est une idée d'Ulysse, arrivée peu de temps après sa dispute avec Ajax.

On a remarqué que le cheval fut toujours fatal aux Troyens. Ils furent d'abord subjugués par Hercule, lors de la dispute sur les chevaux de Laomédon. Les Amazones fervoient toutes dans la cavalerie, & la figure du cheval décoroit leur bannière ; & les Grecs surprirent la ville au moyen du cheval de bois, inventé par Ulysse. Enfin elle tomba entre les mains de Charidémus, parce qu'un cheval s'abattit à l'entrée la ville & empécha de fermer les portes. II nous reste une vieille épigramme latine faite sur un homme dont le nom semble avoir été Azellus, & qui ne montroit pas un grand respect pour les ouvrages d'Homère. Elle renferme une allusion aux histoires vraies ou fausses que je viens de rapporter. Carminis Iliaci Libros confumpsit Asellus, Hoc fatum Trojae est ; aut Equus, aut Asellus (Edme Mentelle, Encyclopédie méthodique ou par ordre de matières: géographie ancienne, Volume 3, 1792 - books.google.com).

L'ombre du Cheval de Troie se projette dans Saint Sulpice à travers les fresques de la chapelle des Saints Anges peintes par Delacroix. Le casque "phrygien" de saint Michel et sa position "à cheval" dans les airs suggèrent un cheval invisible. L'espèce équine est bien représenté dans La Lutte de Jacob avec l'ange et Héliodore chassé du Temple (Autour de Rennes le Château : Le Tombeau d'Anchise).

Nicanor, 28 décembre, Netzah

Nicanor signifie en grec "victorieux", un certain rapport avec "glorieux". Le 28 décembre, date grecque, est proche du 25, associé à la Roque Mude, sommet du Sceau de Palaja. Une Victoire, vierge , martyre à Rome, ou dans les environs, en 249, est fêtée le 28 décembre.

Le Martyrologe Romain s'exprime ainsi au sujet de S. Nicanor : « X janvier, en Chypre, fête de S. Nicanor, l'un des sept premiers Diacres qui, s'étant rendu admirable par l'éminence de sa foi et de sa vertu, mérita une couronne immortelle de gloire. »

Un martyrologiste s'exprime ainsi : « En Chypre, Nicanor, l'un des premiers Diacres, après avoir prêché l'Evangile dans cette île, eut à souffrir pour la foi de Jésus-Christ de nombreux supplices, et reçut la couronne de martyre sous l'empire de Vespasien. Un autre écrivain marque que S. Nicanor remporta la palme du martyre la 76e année de Jésus Christ, qui était la 78 de Vespasien.

S. Dorothée, dans son Catologue des 72 Disciples, compte. S. Nicanor, et ajoute, avec S. Hippolyte, qu'il souffrit le même jour que S. Etienne, son compagnon, et le premier des martyrs.

Il est dit aux Ménées (grecques) qu'il mourut en paix le 28 décembre. Ce qu'Adon a mis de même en son Martyrologe : mais dans son Livre des Fêtes des Apôtres, il y a mis de plus qu'il avait été très-glorieusement couronné en Cypre et enterré en la même Isle, sans dire où il trouvait cela.

A Cypre, S. Nicanor, l'un des sept premiers Diacres ; qui s'étant rendu admirable par la grandeur de sa foy & par l'éminence de ses vertus, acquit une tres-glorieuse couronne (Chastelain, Le Martyrologe romain traduit en français, Tome contenant janvier et février, 1705 - books.google.com).

Nicanor est associé à la sephira Netzah (la Gloire, la Victoire, le Triomphe, même l'Endurance) comme saint Pierre était glorieux.

A Villebazy, l'église paroissiale est sous le vocable de saint Fructueux de Tarragone qui fut martyrisé par le feu, le 21 janvier 259, avec deux diacres, Euloge et Augure (www.midilibre.fr - Saint Fructueux de Villebazy, La Croix d’Huriel et l’antimoine).

Timon, 19 avril, Hod

On lit dans le Martyrologe Romain au 19 avril : « Fête de S. Timon, l'un des sept premiers Diacres, qui fut d'abord docteur à Bérée, et ensuite, continuant à répandre la parole de Dieu, vint à Corinthe, où, selon la tradition, il fut, par les Juifs et les Grecs, jeté dans le feu; mais n'en ayant reçu aucune atteinte, il fut attaché à une croix, où il accomplit son martyre. »

Les Grecs célèbrent, le 28 juillet, sa fête conjointement avec celle de Procore, de Nicanor et de Parménas. Les Latins la font le 19 du mois d'avril. — S. Hippolyte martyr, S. Dorothée évêque de Tyr, S. Epiphane, et plusieurs auteurs ecclésiastiques, le comptent au nombre des 72 Disciples de Jésus Christ.

Le 19 avril est à 6 jours du 25, date associée aux Caunettes de Moussoulens, sommet du Sceau de Palaja.

Timon, qui signifie honorable en grec, est associé à la sephira Hod (l'Honneur, la Splendeur).

La mesure aussi du Tetragrammaton Iehouah ou Iahueh, ayant six des noms divins à sa part, trois en haut, assavoir Ghedulah, grandeur, Gebolleth, puissances, Tiphereth beauté : Et trois en bas, Nezach victoire, Hod honneur, & Iesod, fondement (Laonicus Chalcocondylas, L'histoire de la décadence de l'empire Grec, et establissement de celuy des Turcs, traduit par Blaise de Vigenère, 1620 - books.google.com).

Pennautier et la splendeur des Reich

La dynastie des Reich, sieurs de Pennautier, trésoriers de la bourse des Etats depuis 1560, enrichis dans les finances royales et l'usure, affirme sa splendeur au milieu du xVIIe siècle : Reich roule carrosse, donne la comédie dans son château de Pennautier, et il y reçoit en 1656, avec Chapelle et Bachaumont, « toutes les dames »; et non loin du château de Pennautier, à Bonrepos, le gabeleur Riquet, dès 1650, établit sa jeune fortune, et rêve au canal des deux mers (Emmanuel Le Roy Ladurie, Les paysans de Languedoc , Civilisations et sociétés, Volume 42,Numéro 1 - books.google.com).

Cette fortune explique le nombre de ses amis et la splendeur du château de Pennautier à 10 kms de Carcassonne : belle façade classique et fronton armorié, orangerie, terrasses aux sculptures variées, rocaille et jardins de Le Nôtre (Andrée Mansau, Saint Réal et l'humanisme cosmopolite, 1976 - books.google.com).

Pierre-Louis Reich de Pennautier, trésorier de la bourse des États de Languedoc (1654) et receveur général du clergé de France (1669), fut accusé, en 1676, d'avoir empoisonné son prédécesseur dans cette dernière charge, Hanyvel de Saint-Laurent, son associé Dalibert, et même son beau-père. Les procédures entamées contre lui conclurent à un non-lieu, mais sa prison préventive avait duré plus d'un an. Il conserva ses deux charges jusqu'à sa mort (1711) à Montpellier.

Ainsi qu'en témoigne une lettre de Louvois à Courtin du 3 janvier 1677 :

A l'égard du prélexte qu'a pris l'abbé de St-Réal de venir ici pour se justifier d'avoir escrit à un médecin qui a esté quelque tems à la Bastille, je vous diray qu'il nestoit point prisonnier quand il est parti d'Angleterre et qu'ainsy il faut que quelque autre chagrin l'ait tiré de ce païs là. Quant au fond de l'affaire du médecin il a 'esté accusé davoir quelque connoissance de la mort de Dalibert que les ennemis de Penaultier asseurent avoir esté empoisonné par lui. Les gens qui a voient donné cet advis avoient asseuré que l'on trouverroit dans un certain endroit touttes les pièces de ce qu'ils disaient. Cependant dans cet endroit de son cabinet l'on y a trouvé que des lettres d'amourettes et dans son escriture une quantité infinie de lettres de l'Abbé de St-Réal touttes plus folles les unes que les autres et remplies des plus infames ordures que l'Italie ait jamais produites. Trois ou quatre jours après que ce médecin a esté arresté les dénonciateurs se sont absentés. Ils avoient dit en sortant de chez eux qu'ils allaient en Foretz près de Lion où on ne les a pas trouvés, ce qui a procuré la liberté au médecin après un mois ou six semaines de prison (Gustave Dulong, L'abbé de Saint-Réal: étude sur les rapports de l'histoire et du roman au XVIIe siècle, 1921 - books.google.com).

Venice Preserv’d d'Otway se fonde sur la nouvelle historique de l’Abbé de Saint-Réal, Conjuration des espagnols contre la République de Venise, publiée en 1674, et dont une traduction anglaise parut en 1676. Les origines historiques et diplomatiques de la conjuration de 1618, longuement exposées par Saint-Réal, n’occupent que très peu de place dans Venice Preserv’d. Les personnages d’Otway sont tous en prise directe avec la conjuration : le marquis de Bedmar, personnage-clé chez Saint-Réal, n’est qu’un conspirateur parmi d’autres, la Grecque qui héberge les conjurés chez Saint-Réal devient Aquilina, maîtresse de Pierre et du vieux sénateur Antonio.

Cette courtisane Aquilina peut être le modèle de l'Aquilina, maîtresse de Castanier, qui porte le même nom que les Castanier de Couffoulens, dans Melmoth réconcilié de Balzac (La Croix d’Huriel et pierres noires : Saint Sulpice, séphiroth et Aude - books.google.com).

Nicolas, sans date, Da'at

Nicolas est associé à Da'at non par son nom mais par sa réputation de gnostique.

Le terme « nicolaïtes » est cité à deux reprises dans l'Apocalypse. La première mention apparaît aux versets 2:6 dans les paroles adressées à l'Église d'Éphèse : « tu as pourtant ceci, c'est que tu hais les œuvres des Nicolaïtes, œuvres que je hais aussi. » Une seconde apparaît dans la lettre à l'Église de Pergame (2,14–15).

Les Pères de l'Église offrent des interprétations plus précises, dérivées de la tradition. Selon Irénée de Lyon (IIe siècle), il s'agit d'une référence à Nicolas, cité par les Actes des Apôtres : prosélyte d'Antioche, il est l'un des sept premiers diacres de l'Église de Jérusalem. Pour Irénée, les nicolaïtes sont des gnostiques qu'il considère comme les prédécesseurs de Cérinthe et qui, apparemment, existent toujours de son temps.

Les Nicolaïtes ont pour maître Nicolas, un des sept diacres choisis par les Apôtres : ils vivent sans retenue. La pleine lumière a été faite sur eux par l'Apocalypse de Jean : peu importe, selon leur enseignement, la fornication ou l'usage des viandes des sacrifices. C'est pourquoi il a été dit d'eux : Mais tu as pour toi de haïr les actions des Nicolaïtes, que moi je hais aussi (Irénée, La fausse gnose démasquée et réfutée, fin du IIème siècle - remacle.org).

À peu près à la même époque, Tertullien accuse les nicolaïtes de prêcher la luxure mais ne semble pas avoir de connaissance directe de leur doctrine.

Cependant Clément d'Alexandrie, Eusèbe de Césarée et saint Augustin prétendent que les Nicolaïtes abusèrent indignement du nom de ce diacre, et travestirent une de ses paroles pour étayer leur hérésie. Quoi qu'il en soit, le nom de Nicolas ne figure dans aucun martyrologe grec ou latin.

Sous l'influence patristique, les acteurs de la réforme grégorienne popularisent le terme aux XIe et XIIe siècles pour désigner l'« incontinence » des clercs. En effet, à cette époque, le mariage des prêtres est encore licite, dans l'Église grecque comme l'Église latine, sous quelques conditions : un clerc peut se marier tant qu'il n'a que les ordres mineurs ; à partir du grade de sous-diacre, il doit garder sa femme s'il est marié et rester célibataire s'il ne l'est pas. Les hommes appelés à devenir prêtres doivent donc choisir leur mode de vie : à l'âge de l'adolescence selon le canon 6 du concile de Carthage, plus tard dans la coutume byzantine.

Dès le XIe siècle, l'idéal du célibat se répand dans l'Église d'Occident, sous l'influence de l'idéal monastique.

Saint Brice, successeur de saint Martin de Tours, se présente comme l'anti-moine, ayant été accusé d'avoir engrosser une servante (La Croix d'Huriel : l'antimoine, fr.wikipedia.org - Nicolaïsme).

La pointe du Sceau de Palaja correspodant à Da'at est Douzens (lieu-dit "Hirondelle") sur la "ligne gnostique" passant par Magala (LENE), Buc (BUXEUM) (Autour de Rennes le Château : Un alignement inattendu, la ligne gnostique, La Croix d’Huriel et pierres noires : Saint Jean Baptiste, Saint Sulpice et Sceau de Palaja).

Anachronisme

Même s'il y a coïncidence entre les sephiroth et les noms des sept premiers diacres des Actes des Apôtres, ceux-ci datent du Ier siècle alors que l'arbre sephirothique semble remonter au XIIème siècle, entre 1150 et 1200, par le provençal Sepher ha Bahir. Selon Gershom Scholem, il aurait été compilé à partir de sources orientales telles que le Sefer Raza Rabba mentionné chez les gaonim et dont des fragments importants ont été conservés chez certains piétistes allemands. C'est probablement en Babylonie que fut rédigé le Raza Rabba (Le "Grand Mystère" en araméen), mentionné au IXème siècle par le karaïte al-Kunisi, qui contenait, à côté de passages d'ordre magique et angéologique, d'autres fragments apparentés à la littérature de la Merkabah. Ce qu'il y a de nouveau dans le Bahir, c'est la résurgence, en pleine littérature médiévale, de thèmes et d'images empruntés au gnosticisme mais d'un gnosticisme rendu compatible avec le monthéisme juif. Il est possible que le judaïsme apocalyptique par sa conception de la connaissance, ait contribué à l'élaboration de la gnosis chez les gnostiques puis qu'elle prêchait un salut lié à une connaissance ésotérique. Peut-être cette même apocalyptique a-t-elle transmis à la mystique de la Merkabah l'idée d'une vision des secrets du monde divin et céleste, et surtout des techniques indispensables pour parvenir à cette fin. C'est la connaissance de ces moyens qui constitue la gnose de la Merkabah (Roland Goetschel, La Kabbale, PUF, pp. 41, 62-63, David Biale, Gershom Gerhard Scholem, Gershom Scholem: cabale et contre-histoire, 2001 - books.google.com).