Partie XIII - La Croix d’Huriel   La Croix d’Huriel et pierres noires   Saint Jean Baptiste, Saint Sulpice et Sceau de Palaja   
SAINT SULPICE SAINT JEAN BAPTISTE AUDE COUME SOURDE

Saint Jean Baptiste et Saint Sulpice

Le plus célèbre curé de Saint Sulpice de Paris, de 1714, succédant à M. de la Chetardie, à 1748, est Jean Baptiste Languet de Gergy (Dijon, 1675 – Abbaye de Bernay, 1750), inhumé dans la chapelle Saint Jean Baptiste, où on lui érigea depuis un mausolée de la main de Slodtz. He initially wished to establish the exact astrological time in order to ring the bells at the most appropriate time of day. For this, he commissioned the English clockmaker jacobite Henry Sully to build the gnomon (en.wikipedia.org - Jean-Baptiste Languet de Gergy, Biographie universelle ancienne et moderne - Tome 26 - Pages 199-200).

Saint Jean Baptiste et les Jacobites

C'est sous la forme de franc-maçonnerie jacobite que cette secte fit son apparition en France avec les régiments irlandais et écossais. Comme les Stuarts s'étaient réfugiés à Saint- Germain-en-Laye, il est probable que cette ville fut pendant longtemps le centre de la franc-maçonnerie jacobite, et tout porte à croire que la première loge battant maillet en France fut la Bonne Foi à l'0rient des gardes écossaises du roi d'Angleterre (régiment de Dillon). Parmi les membres de cette loge figurent, entre 1700 et 1730, les noms de Lally, Linche, Macdonald, Bourke, MacCarthy OToolle, Dillon, O'Neil, Butler, Fitz-Gérald, Talbot de Tyrconnel, etc. Le régiment de Walsh avait aussi une loge dont je n'ai relevé officiellement le titre : la Parfaite Égalité, qu'à partir de 1752. On vit figurer parmi ses membres, de 1700 à 1730 : Dorrington, Lesley comte de Rooth, Nagle, Butler, O'Calaghane, Mac Carthy, Wyndham, etc. Nous retrouverons la plupart de ces noms lors de l'installation en 1726 de la loge Saint-Thomas, ainsi dénommée en souvenir de saint Thomas de Cantorbery, le saint vénéré de l'Angleterre des Stuarts. Il est plus que probable que Charles Radclyffe fut initié par Ramsay, qui était son ami et qu'il rencontrait journellement, soit à la cour de Jacques III, soit chez le duc de Bouillon. S'il faut croire la tradition maçonnique, qui me paraît exacte, Charles Radclyffe aurait été le fondateur de la loge Saint-Thomas.

C'est le jour de la fête de la Saint-Jean-Baptiste, le 24 juin 1738, que le duc d'Antin fut élu Grand Maître de la franc-maçonnerie. De quel pouvoir tenait-il son maillet souverain ? D'une loge écossaise ou d'une des grandes loges d'Angleterre ? Aucun historien n'est fixé sur ce point. Il est probable qu'il fut simplement désigné par un certain nombre de loges parisiennes, influencées par des maçons jacobites. Sa qualité de successeur de lord Derwentwater, permet de faire cette hypothèse, la seule vraisemblable (Gustave Bord, la franc-maçonnerie en France, des origines à 1815, 1908 - archive.org).

C’est donc dès l’origine de Kilwinning qu’un lien est évoqué avec l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem plutôt que l’ordre du Temple. Le manuscrit Stuartiste n° 3077 de la bibliothèque Calvet à Avignon en atteste en 1780 : « Pourquoi nos assemblées sont dédiées à Saint-Jean ? – C’est pour apprendre aux maçons combien ils doivent être unis puisqu’ils s’assemblent sous les auspices de celui qui ne prêcha jamais que la paix, la concorde, et l’amour de ses frères ; d’ailleurs les maçons s’étant unis aux chevaliers de Saint Jean ils en adoptèrent le patron. »

En Écosse la lettre [Jean Lhomme dans Chevalerie et Franc-Maçonnerie in Dictionnaire thématique de la franc-maçonnerie] de la grande Maîtresse des franches maçonnes à Harding l’imprimeur, nous dit : la Loge du Temple de Salomon devenue « la loge de Saint Jean de Jérusalem(…) la plus ancienne et la plus pure (…) et la fameuse vieille loge écossaise de Kilwinning » ont eu des rapports avec les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, ou chevaliers de Malte de l’Ordre des hospitaliers. On notera que la plupart des loges se nommaient loge de Saint-Jean et qu’au nom de ce lien historique et mythique, vers 1745 elles se transformèrent en loge de Saint-Jean de Jérusalem dont celle du Grand Maître le conte de Clermont.

L’Ancienne Alliance entre L’Écosse et la France fut aussi vecteur de transmission de légende et traditions qui par mimétisme et du fait de l’exil de 1688 se transfèrent de l’Écosse à la France. Nous pensons au surplus qu’un rapprochement est à faire entre le destin des Stuarts dans la perte et la tentative de reconquête du trône d’Angleterre par Jacques II et la légende d’Hiram. Au demeurant le mythe Hiramique de la parole perdue s’inspire à notre sens, de la perte de la pierre de Scone par les dynasties Écossaise au profit des Anglais. Depuis 847, elle fut en effet la pierre du sacre des rois Ecossais, sur laquelle ils se tenaient debout pour recevoir l’onction (www.ecossaisdesaintjean.org).

La « Saint-Jean d'été » et la « Saint-Jean d'hiver » furent établies par l'Église pour récupérer et « christianiser » les coutumes païennes préexistantes. C’est ainsi que la Saint-Jean-Baptiste fut placée le 24 juin. Le choix du 25 décembre (La fête de la « Noël » n’est apparu que vers 330) pour la nativité du Christ était destiné à « couvrir » les fêtes païennes du solstice d'hiver. Il faut savoir avant les fêtes de Saint Jean, aux deux solstices, les Romains célébraient la fête de Janus qui « ouvre » et qui « ferme » les portes du cycle annuel, Janua signifiant « porte, accès ». Après la christianisation des mythes païens, les deux Jean prirent la place de Janus aux deux visages. Ce fut Jean le Précurseur, dit le baptiste, celui qui baptisait d’eau et annonçait la venue de celui qui baptiserait de feu, puis ce fut Jean l’évangéliste, le confirmateur, témoin de cet amour fusionnel et symbolique du feu et de l’eau (www.ecossaisdesaintjean.org).

Le Sceau de Palaja et saint Jean

Le Comte Marcellin soutient que l'an 453. Dieu revela à quelques Moines que Saint Jean étoit enterré dans le palais d'Herode à Jérusalem, & qu'il leur ordonna de l'enlever; ils le firent, mais ayant mis cette tête dans un sac, ils la donnèrent à porter à un Potier de la ville d'Emese, lequel couroit le païs pour gagner sa vie, Dieu révéla à ce Potier ce qu'il portoit, il s'en retourna à Emese avec son dépôt, & le laissa en mourant à sa soeur, qui le donna à un Prêtre Arien nommé Eustochius, ce Prêtre fut chassé de la ville à cause de son Arianisme, & ne put emporter la tête de Saint Jean, qu'il avoit cachée dans un antre (Jacques Basnage (sieur de Beauval), Histoire de l'église, depuis Jésus-Christ jusqu'à présent, divisée en quatre parties, Volume 2, 1699 - books.google.fr).

Le vénérable prêtre Marcellus, supérieur d'un monastère considérable, à Émèse en Phénicie, voyait chaque nuit une étoile brillante de lumière apparaître au-dessus d'une grotte voisine de sa cellule. La persistance du météore le frappa. Il eut la curiosité de l'étudier de plus près. Comme il s'en approchait, l'étoile descendit des régions supérieures de l'air, pénétra dans l'intérieur de la grotte et vint se fixer en un point qu'elle inonda de feux. Marcellus creusa le sol en cet endroit et découvrit une urne portant pour inscription : Caput Joannis Baptistœ (Joseph Épiphane Darras, Jean François Bareille, Histoire générale de l'Église depuis la Création jusqu'à nos jours, 1869 - books.google.fr).

Le Prestre Marcel qui dit que le chef de S. Jean fut trouvé le 18 de février, dit que le dimanche précédent on avoit demandé à l'Evesque qu'il donnast la caverne où il estoit à l'Abbé Marcel, pour l'unir à son monastère qui en estoit proche. L'Evesque l'accorda : la caverne fut donnée à Marcel des le lendemain la nuit suivante, qui estoit donc le mardi, comme le latin le dit expressément. Marcel aprés quelques révélations découvrit la relique, & le dit à quelques Abbez qui estaient là. ll résolut des lors d'en avertir l'Evesque Urane : mais ayant différé cinq jours, il en fut puni le samedi au soir par une paralysie/ce qui l'obligea d'en aller avertir l'Evesque des le lendemain , qui estoit le dimanche, au sortir de Matines. L'Evesque défendit d'en parler, ni de toucher à la relique jusques au lendemain qu'il y viendroit luy mesme. Il y vint en effet ce jour là avec son Clergé & transporta le chef de S. Jean dans la sacristie, pour l'y laisser en depost jusqu'à ce qu'on eust fait bastir une église de ce Saint qui deviendra mosquée plus tard.

La nouvelle église de S.Jean fut bientost bastie ; & on y transporta le chef du Saint avec une procession solennelle le 26 octobre de la mesme année. Le Prestre Malc eut sa main entièrement guérie dans cette solennité, est la mettant sur l'urne ou estoit la relique, selon l'ordre qu'il en avoit reçu de S.Jean mesme dans une vision. Cette église de S. Jean estoit dans le monastère de la Caverne où on avoit trouvé son chef (Sébastien Le Nain de Tillemont, Mémoires Pour Servir À L'Histoire Ecclesiastique Des Six Premiers Siècles, Volume 1, 1701 - books.google.fr).

Le 24 février (Poissons) est le sommet du Sceau de Palaja associé à Brugairolles. Et le 25 octobre, veille du 26 octobre (Scorpion), jour de translation de la tête de Jean Baptiste dans son église, est associé à un autre sommet, Meyronne. Le 29 août (Vierge), à quatre jours du 25, sommet associé à Douzens (lieu-dit Hirondelle) et à SIS, est la fête latine de sa décollation.

Le 24 juin (Cancer), veille du 25, sommet associé à Villeneuve-Minervois, est le jour de sa naissance.

Restent le 25 avril et le 25 décembre pour compléter le Sceau de Palaja.

Le 25 décembre peut renvoyer au 27 (Capricorne), la Saint Jean d'Hiver, Jean l'Evangéliste, autre porte (janua) de l'année, avec le 25 juin, qui pointe Janus.

Jean Baptiste, Soleil et castration

Le mouton est une Monnaie d'or portant d'un côté l'image de saint Jean-Baptiste, et de l'autre, avec Ecce Agnus Dei pour légende, celle d'un agneau détournant la tête vers une croix à longue hampe avec gonfanon. Elle a été créée par le roi Jean II le bon, Jean Baptiste étant son saint patron. L'animal Mouton est en particulier un bélier châtré (www.cnrtl.fr - Mouton).

On lit dans Le Cauchemar de Jones (Payot, 246 sq.) : « Les thèmes de l'impuissance et de la castration [...] jouent un rôle très important dans la mythologie du soleil. Ils nous donnent probablement la principale raison du rôle du soleil dans les religions anciennes. L'identification du soleil qui se lève et qui se couche au phallus, et particulièrement au phallus du père, entraîne la projection de désirs et de peurs refoulés se rapportant à cet organe. Toutes les nations se sont remarquablement intéressées au phénomène de la croissance et de la décroissance annuelles de l'activité du soleil. L'intérêt vital que ces phénomènes ont souvent pour la chasse et les activités agricoles évoqua même des réponses affectives encore plus intimes. Des rituels et des festivités compliqués ont été institués dans le but d'établir une sorte de de relation équilibrée entre les hommes et ces phénomènes troublants, leur offrant ainsi l'assurance que la catastrophe menaçante ne leur arriverait pas. Le déclin de la puissance du soleil après l'été était ressenti comme une castration symbolique ou de mauvais augure et, en fait, il en est encore ainsi dans l'inconscient. Les rayons du soleil (c'est-à-dire la crinière du cheval, les boucles du héros) diminuent visiblement et, comme toujours, on donna à cette observation une signification symbolique. Les idées asiatiques anciennes dépeignaient réellement le changement dans la notion du héros-soleil, par exemple Héraklès qui devient une femme ; on croyait que lorsqu'il était dépossédé de sa chevelure dorée dans laquelle résidait sa force, il serait, tel Samson, livré impuissant aux mains de ses ennemis. Les premiers Teutons exprimèrent la même idée d'une manière encore plus énergique et réaliste. Selon eux, au terme de l'été, le héros-soleil perdait non seulement ses boucles, mais aussi sa tête. C'est la raison pour laquelle un cavalier sans tête, ou le plus souvent un cavalier qui porte sa tête sous le bras apparaît dans un nombre infini de superstitions [...] particulièrement celles qui tournent autour de la nuit de la Saint-Jean. Au cœur de ce folklore teuton se trouve clairement Odin lui-même ; c'est lui qui est le cavalier-soleil décapité (c'est-à-dire châtré). Et tout comme Héraklès se transforme en femme, dans son passage à travers le zodiaque, lorsqu'il atteint le signe du Cancer, de même, selon les Teutons, le soleil voyageait-il à l'envers comme un crabe après le solstice d'été. Le cheval sur sur lequel voyageait habituellement le cavalier sans tête avait ses sabots cloués à l'envers [...].

La religion chrétienne adopta ici son attitude syncrétique habituelle à l'égard de la mythologie plus ancienne. L'histoire fameuse de la décapitation de saint Jean-Baptiste, son nom et le fait qu'il soit né six mois avant Jésus — c'est-à-dire au milieu de l'été — le destinaient naturellement à incarner les anciennes croyances. On trouva même dans le Nouveau Testament un passage qui lui convenait : « Il doit croître, mais je dois décroître » (Jean, III, 30). Comme Héraklès et Samson, il fut trahi et châtré (décapité) par la femme qu'il aimait ». On voit l'intérêt de ces considérations pour Tête d'Or : elles suggèrent non seulement une explication de la scène du couchant, mais encore de la féminité du héros, en rapport avec sa chevelure et le titre même de la pièce. Voir Structures chap. 1, in fine (note à l'érotisme de la mort) et Abraham, I, 200 sp. (Michel Malicet, Le monde imaginaire de Paul Claudel, 1978 - books.google.fr).

Que saint Jean Baptiste ait un rapport avec le soleil, sa date de naissance solsticiale le prouve comme le prouve la phrase : « Il faut qu'il croisse et que je diminue ? ».

Les têtes coupées de Jean Baptiste, d'Osiris et de Bel

Selon M. Michel, de Toul, à l'entrée de cette Dissertation de son Systéme chronologique, la conformité de l'Histoire des Babyloniens avec celle des Juifs, ne donne aucun lieu de douter qu'elle n'ait servi de modéle à l'Histoire des Juifs, sur l'origine du monde, sur les dix générations jusqu'au Déluge, sur le Déluge même, & sur les dix générations jusqu'à Abraham. En un mot, l'Histoire des Juifs a été puisée dans celle des Babyloniens, dit expressément M. Michel page 61. Pour toute preuve d'un si étrange & si dangereux paradoxe, il essayera, dit-il, page 63. de faire voir que l'Histoire des Babyloniens est du nombre de celles ausquelles on peut donner créance, après en avoir expliqué & rectifié ce qui présente une idée fabuleuse : quelque difficulté qu'il y ait à réduire en système les antiquités Babyloniennes, qui ont jusqu'ici paru auilì fabuleuses que les Dynasties Egyptiennes ». Il reconnoît ensuite que les Annuités caldaïques ne sont que des fragmens de quatre anciens Auteurs, savoir, Berose, Abydene, Apollodore, & Alexandre Polyhistor. Que ces fragmens avoient été recueillis par Jule Africain; & qu'ils nous ont été conservés par le Moine George Syncelle de Constantinople, Ecrivain du mitième siécle de J.C. Que de ces quatre Auteurs les deux plus anciens, Berose & Abydcne , étoient contemporains d'Alexandre lé Grand. Que Berose étoit Babylonien & Prêtre le Bel: qu'il vivoit encore sous Anriochus Soter, à qui il dédia son Histoire des Caldéens en trois livres: & que rien n'empêche qu'Abydene n'ait lû cette Histoire. Que la Chronique d'Apollodore finissoit à l'an 145. avant l'Ere Vulgaire ; & qu'Alexandre Polyhistor vivoit à Rome & y florissoit vers l'an 85. avant la même Ere. Voila de quel âge sont les Auteurs, dont les fragmens conservés parle Syncelle servent à M. Michel à dresser l'Histoire profane & fabuleuíe des Babyloniens, en commençant par la Théologie de ces Peuples sur l'origine da monde. Il paroît à M. Michel, page 67. par un précieux fragment de Polyhistor dans le Syncelle, que les Babyloniens convenoient en général avec le récit de Moyse sur l'origine des choses : quoique le détail de cette Histoire en paroisse tout-à-fait fabuleux, parceque nous n'avons plus l'explicatîqn du sens allégorique ou figuré ; qu'il dit, que Berose en avoit donné, & qUe le Syncelle ne nous a pas conservé. Voici le contenu de ce précieux fragment, tel que M. Michel le rapporte , page 68. 69. & 70. Il y a eu un tems où toutes choses n'étoîent que ténébres & eau, & dans lesquelles il y avoit des animaux monstrueux, qui vivoient sous différentes espéces de nature, & sous des formes étonnantes. On voyoit, des hommes avec deux ailes ; on en , voyoit d'autres qui en avoient quatre, avec deux têtes dans un même corps, l'une d'homme & l'autre de femme, avec deux natures. Ou on voyoit qui avoient les jambes & les cornes de chèvre ; d'autres qui avoient le devant de cheval, & d'autres qui avoient le derrière d'un cheval & le devant d'un homme comme les Hippocentaures. On voyoit des taureaux naître avec des têtes d'homme, & des chiens à quatre queues, ayant les parties de derrière comme celles d'un poisson. Des chevaux naissoient cavec des têtes de chiens, des hommes & d'autres animaux naissaient avec la tête & le corps de cheval, & la queue d'un poisson. Plusieurs autres choses paroissaient avec différentes formes horribles. Il faut y ajouter les poissons, les reptiles, les serpens, & plusieurs autres animaux qui se faisoient remarquer pas la varieté des changemens d'espéce de l'un en l'autre, dont les figures sont pendues dans le Temple de Bel. Une femme nommée Omoroca, commandoit à toutes ces choses. Son nom en langue Caldaîque est Thalath, qui par les Grecs est interprété la mer. Bel divisa la femme en deux, & d'une partie en composa la Terre, & de l'autre le Ciel, & aussitot il donna la mort à tous les animaux. Berose dit que cela doit être pris allégoriquement & dans un sens physique : car l'eau étant le principe de l'Univers, & les animaux en ayant été formés, Dieu coupa la tête de la femme; alors les autres Dieux mêlerent avec la terre le corps qui y étoit tombé, & de cette sorte les hommes furent formés : c'est pour cette raison qu'ils ont été doués d'entendement & d'un esprit divin. De plus Bel, qu'ils interprétent par Jupiter, ayant partagé les ténébres divisa la Terre du Ciel, & arrangea l'Univers, après avoir fait mourir les animaux qui ne pouvoient soutenir l'éclat de la lumière. Ensuite Bel ayant apperçu une terre déserte & fertile, ordonna à un des Dieux de lui couper (à lui Bel) la tête, & de mêler avec la terre le sang qui couleroit de la plaie, & de former les hommes & les animaux qui pourroient supporter l'air : enfin Bel acheva (la tête coupée) de former les Astres, le Soleil, la Lune & les cinq Planétes. C'est ce que rapporte Alexandre Polyhistor du premier Livre de Berose (Mémoires pour l'histoire des sciences et des beaux-arts, Volume 130, 1733 - books.google.fr).

La première observation qui se présente à la pensée, quand cosmogonie on étudie la cosmogonie chaldéenne, est un rapprochement entre son récit au sujet des animaux aux formes monstrueuses de la création primitive, et la réalité scientifique qui a révélé de nos jours, dans les entrailles du sol, des ossements fossiles d'animaux gigantesques. Toutes les mythologies ont conservé un vague souvenir de ces espèces perdues, reconstituées par les découvertes modernes et dégagées des formes fantastiques dont l'imagination effrayée des peuples anciens les avait revêtues (Joseph E. Darras, Jean F. Bareille, Justin Fèvre, Histoire générale de l'eglise depuis la création jusqu'à nos jours, Volume 1, 1862 - books.google.fr).

Le dieu Bel peut renvoyer au BEIL de la dalle de Coume Sourde, Beil étant encore dieu du soleil chez les Celtes.

Wünsch a démontré qu'en un grand nombre de cas saint Jean Baptiste a remplacé Adonis, héros mis en pièce comme Atys, Penthée et les dieux Osiris et Zagreus, tels les sauveurs solaires. Si Lucien raconte qu'aux fêtes d'Adonis les flots apportaient d'Egypte une tête coupée (celle d'Osiris), on en disait autant de la tête de saint Jean, qui a inspiré au moyen âge à Malte des fêles analogues à celles de l'antiquité ; ces conclusions sont, il est vrai, contestées par Lübeck. Cette tête qui émerge des eaux n'est pas rare. Selon le chroniqueur byzantin Nicéphore Calliste (XIVème siècle, s'inspirant sans doute d'un ouvrage du Xème s.), au cours d'un voyage, Salomé veut traverser une rivière gelée ; la glace cède; elle se débat tant que sa tête finit par se détacher du tronc, et surnage en continuant à tournoyer; on eût dit qu'une fatalité vengeresse reproduisait en Salomé le supplice que jadis elle avait fait subir à saint Jean (W. Deonna, Orphée et l'oracle de la tête coupée, Revue des études grecques, Volume 38, Association pour l'encouragement des études grecques en France, 1925 - books.google.fr).

Il est beaucoup question de décapitation dans le mystère d'Osiris, Isis, Horus et Typhon; car, d'après une variante de la légende, connue par un document égyptien et par une allusion de Plutarque (De Iside, 20), Isis aussi aurait eu la tête coupée par Horus, parce qu'elle intercédait en faveur de Typhon.

Rappelons qu'Osiris avait été assassiné et dépecé en quatorze morceaux par son frère ennemi, le dieu Seth. Isis, l'épouse d'Osiris récupère chacun des quatorze morceaux et érige un sanctuaire en chacun des lieux. Le temple d'Abydos fut érigé par Isis car c'est là qu'elle a recueillit la tête de son époux. On connaît aussi la tête d'Osiris plantée sur une tige, à Abydos. Dans la légende d'Osiris, telle qu'elle apparaît dans les Textes des Pyramides, la punition des Suivants de Seth était d'avoir la tête coupée.

Le 25 avril

L'Abbaye Saint-Jean-Baptiste à Montolieu est une abbaye de Bénédictins fondée vers 800 par l'abbé Olémond, sur la terre de Valsiger, qui devint Montolieu en 1146. Elle entra dans la réforme de Saint-Maur en 1649. Les moines durent quitter les lieux le 25 mai 1790. - L'abbatiale fut démolie. Les Lazaristes firent l'acquisition de l'abbaye en 1826, et y ouvrirent un collège, racheté en 1869 par les Filles de la Charité qui en firent une maison de retraite (data.bnf.fr - Abbaye Saint-Jean-Baptiste de Montolieu).

Montolieu est du côté de Moussoulens, et de celui du portail Saint jean baptiste de Saint Sulpice de Paris.

SAE correspond aux Caunettes lès Moussoulens, et à la ville de Saïs. Il y avait une église Saint Saturnin de Toulouse, mort martyr traîné par un taureau, signe zodiacal au 25 avril. Remarquons que Saturnin provient de Saturne stationné dans ce signe du taureau pour le Sceau de Palaja.

Les oreilles d'osiris

Deux sanctuaires parallèles du grand temple de Neith à Sais servaient de reliquaire aux deux « oreilles» d'Osiris, parties de son corps dispersé aux quatre coins de l'Egypte (Bulletin de l'Institut français d'archéologie orientale, Volumes 65 à 66, 1967 - books.google.fr).

Saturnin de Toulouse, appelé aussi Sernin et Atourny (Minderau, la Navarre, Pampelune, Toulouse, Weissenau) était invoqué contre le tournis des moutons et était censé guérir les gens sujets au vertige, aux étourdissements (Louis Réau, Iconographie de l'art chrétien : Iconographie des saints, Volume 3, 1959 - books.google.fr, Charles Cahier, Caractéristiques des saints dans l'art populaire, Volume 2, 1867 - books.google.fr).

Le vertige est un problème lié à l'oreille interne.

Le tournis [cénurose] est une maladie parasitaire, qui attaque les moutons, les chevaux, etc. Elle est provoquée par la localisation de la larve d'un ténia (Taenia coenurus) [ténia du chien] dans le cerveau (coenurus cerebratis) et, plus rarement, dans la colonne vertébrale. Pour la guérison des moutons atteints de tournis, les bergers roumains, comme les Macédo-roumains de la Grèce, Saracatsans (Macédo-roumains grécisés de la Bulgarie), Bulgares, Slovaques, Moraves et Hongrois, ont pratiqué trois méthodes distinctes : magiques et religieuses, non chirurgicales et chirurgicales. Les méthodes magiques et religieuses les plus connues sont : a) conservation au grenier de la maison d'une tête de mouton atteint de tournis fixée au bout d'un pieu [comme la tête d'Osiris à Abydos]. Les méthodes de guérison par traitement non chirurgical : a) thé de framboise ; b) feuilles de « malva neglecta » introduites dans l'oreille du mouton... (Actes, Musée de l'homme, 1964 - books.google.fr).

Un mérinos atteint du tournis, que M. Maunoir trépana, alla mieux mais fit une rechute. Le berger le saigna à l'oreille, et il se remit fort vite. Le mérinos mourra cependant assez tôt (J.P. Maunoir, Mémoire sur le tournis des moutons, Bibliothèque Britannique: Agriculture anglaise, Volume 10, 1805 - books.google.fr).

La malva neglecta est la mauve commune à feuilles rondes (d'où peut-être sa préconisation contre le tournis), malakhe en grec ou plante royale (malkha est le roi en syriaque et malakh en hébreu désigne le messager, melekh le roi), dont les feuilles sont de la couleur de la pierre dite malachite, vert. Pline donne le nom de malachites à un jaspe de couleur verte. La malachite est un carbonate de cuivre. On entrouve en Europe dans l'Oural, le Tyrol, la Saxe, en Bohême, en Angleterre, ailleurs en Chine (Annales du commerce extérieur, Volumes 13 à 20, Dupont, 1852 - books.google.fr).

ecole.gerardfrison.free.fr - Mauve à feuilles rondes

La Société dauphinoise a distribué à ses membres en 1889 une mauve que j'avais recueillie à Carcassonne au milieu des pieds du Malva nicœensis. J'avais cru reconnaître tout d'abord dans cette forme un hybride du Malva parvijlora et du nicoeensis. Depuis lors, mes recherches m'ont permis de constater que le M. parviflora ne vit pas dans les environs de Carcassonne ; le Malva rotundifolia au contraire est très commun dans les vallons de la Montagne-Noire, sur les bords des routes et et dans les décombres autour des villages : il descend même dans la plaine, et il n'y a rien d'étonnant à ce que cette espèce ait produit un hybride à la rencontre du Malva nicœensis très commun dans les régions basses (Bulletin, Volumes 1 à 2, Société d'études scientifiques de l'Aude, Carcassonne, 1890 - books.google.fr).

Les philosophes disent que la Pierre est d'abord un vieillard c'est-à-dire de couleur blanche, puis un jeune homme, c'est-à-dire rouge, car cette dernière couleur est celle de la jeunesse et la première celle de la vieillesse.

On ajoute que le vieillard doit être enfermé avec l'arbre, non à ciel ouvert, mais dans une maison qui n'est pas sèche, mais humide de rosée.

Le cercueil d'Osiris est aussi enserré dans un arbre dans la légende de Byblos, rapportée par Plutarque, où les croisés construisirent l'église Saint Jean Baptiste en 1115, avec son baptistère à coupole.

L'armoise ou Artemisia est appelé, selon Apulée, bubasteocordium ou coeur de Bubaste, nom d'une ville d'Egypte où on rendait un culte à la déesse Diane et aux chiens, suivant Hérodote. Philadamon, L. de Fuga Isidisn, prétend qu'Isis se servit de cette plante contre la lassitude lorsqu'elle parcourut l'Egypte pour chercher le corps d'Osiris. Quelques personnes superstitieuses cueillent cette plante en certains tems & à certaine heure, particulièrement la veille de Saint jean-Baptiste, l'attachent à leur cou & employent son charbon contre la fièvre, la peste, l'épilepsie, les sortilèges & plusieurs autres accidents. La pharmacopée de Wittemberg assure que si l'on creuse autour d'un vieux tronc d'armoise rouge la veille de la Saint Jean baptiste au lever du soleil, on y trouve un charbon qui, porté autour du cou, est bon pour le haut mal. Certains l'appellent la pierre des fous (Robert J. James, Dictionnaire universel de médecine, de chirurgie, de chymie, de botanique, d'anatomie, de pharmacie, d'histoire naturelle, Volume 2, 1746 - books.google.fr).

Osiris fut découpé en 14 morceaux, dont la tête. La tête coupée d'Osiris est un modèle pour la décollation de saint Jean Baptiste.

Plutarque (de Iside) dit qu'Isis éleva & nourrit à Butus, Horus qui se forma au milieu des exhalaisons humides & des nuages. Cet Horus étoit le soleil d'hiver, qui perce au travers des nuages ; & Isis chargée de son éducation, étoit Buto. Les Egyptiens croyoient (Plutar. eodem loco) que la Lune se nourrissoit des exhalaisons humides de la terre, & qu'elle étoit mère de la rosée, dont la terre se nourrissoit à son tour. Cette rosée étoit pour eux un bienfait précieux, à cause de la sécheresse de leur climat : c'est pourquoi ils rendoient un culte à la pleine-lune ou à Buto ; c'est-à-dire, selon Plutarque (Sympos L 3.), à cette phase de la lune pendant laquelle ils croyoient que la rosée étoit le plus abondante. Bubaste désignoit donc la nouvelle lune ; & Buto, nourrice de Bubaste, ou qui lui avoit succédé, étoit la pleine lune dans la langue sacèrdotale (Encyclopédie méthodique: ou par ordre de matiéres, Volume 1, 1786 - books.google.fr).

Le double Horus apparaît au 25 décembre du Sceau de Palaja, comme le soleil d'hiver.

On considèrait la lune comme la source de la rosée et de l'humidité. Rien d'étonnant donc à ce que les peuples agricoles adorent la planète qui, à ce qu'ils croient, exerce une influence si profonde sur les récoltes dont dépend leur existence.

Les Egyptiens ont identifié l'esprit du blé avec la lune, qu'une fausse philosophie leur avait appris à regarder comme la cause de la croissance de la végétation. De cette façon, nous pouvons comprendre pourquoi, dans leurs formes les plus récentes, le mythe et le rituel d'Osiris, l'ancien dieu des arbres et du blé, gardent mainte trace des efforts faits pour les amener en conformité superficielle avec la nouvelle doctrine de son affinité lunaire (Annales du Musée Guimet: Bibliothéque d'études, Volumes 35 à 36, 1926 - books.google.fr).

Shiva est à la fois jeune et vieux et Rudra, de couleur rouge, incarnation du mouvement, constitue cette part de jeunesse, agent de rajeunissement, qui détruit l'ordre ancien et qui est sacrifié (taureau de Girard), comme le neveu de Charlemagne, Roland (cf La Chanson de Roland), lorsque le nouvel ordre est installé.

Janus, lié à Saturne, symboliserait donc le passage du mercure blanc qui apparaît comme rosée et qui " naît du sombre Saturne ", correspondant à une première résurrection bien placée dans le Sceau de Palaja au 25 avril, date la plus avancée de la Pâque chrétienne, à une autre forme du mercure en jeu dans la coction du Rebis.

Cette " résurrection " correspondrait au mercure blanc qui naît du sombre Saturne du 25 avril. Ce mercure blanc serait bien le premier mercure assimilé à la rosée, comme le fait Olympiodore, apparaissant sur les planches du Mutus Liber entre bélier et taureau là où se trouve notre Saturne. Après la résurrection, qui, en interprétant chrétiennement le terme, si on place la Passion du Christ au 25 avril date extrême, se produit dans le signe du Taureau, la terre ne sera plus veuve ou stérile, et chaque grain de blé en fournira cent.

Ce premier mercure - placé au 25 avril - est représenté par une lune à l'envers comme une projection de la lune du 25 octobre qui est justement le sommet opposé au 25 avril.

Paulette Duval donne quelques précisions sur Janus. Antique divinité italique, Janus "a deux visages : celui du vieillard et celui de l'adolescent. C'est le nom ancien de la constellation du Bouvier qui se lève à midi au solstice d'hiver, dans le Capricorne, dont le maître est Saturne (représenté aussi par un vieillard). Janus tient dans sa main gauche une clé, car il est le dieu des portes. Le vieillard est le côté obscur de l'être, et cette clé ouvre les portes de la sagesse ? Le visage d'adolescent, si nous suivons le symbolisme astrologique, c'est le Verseau, dont le maître est aussi, d'ailleurs, Saturne. Comme Janus, ce signe est lié aux sources vives (Aquarius). D'où proviendrait cet étrange syncrétisme ? Ea, lié au Verseau dans la plus ancienne astrologie mésopotamienne, a deux visages et il est également le dieu des sources vives." (L’étoile hermétique : Alchimie et Astrologie, Synthèse Chapitre LXIV - Super-étoile (Superstar in english)).

Janus fut primitivement le soleil, comme Jana ou Diana fut la lune. C'est pour cela que son temple regardait d'un côté le levant et de l'autre le couchant. C'est probablement pour la même raison que le premier cadran solaire fut établi à Rome prés du le’mplé de Janus Quirinus sur le mont Sabin, le Quirinal par Papirius Cursor, dont le père avait voue‘ ce temple que lui—même dédia Janus, à l'état guerrier, s'appelait Janus Quirinus, le soleil armé de la lance. Ainsi, chez les Scandinaves, Odin, le dieu de la guerre, était primitivement le soleil. Janus étant un dieu guerrier, en temps de paix, ou fermait les portes de son temple, nommées aussi portes de la guerre, parce que son culte devenait inutile, et pour empêcher la guerre de sortir (J. J. Ampere, L'histoire romaine a Rome, Volume 1, 1862 - books.google.fr).

Dans sa description de la fête des Robigalia (« Robigo » : divinité, de robigo : nielle, rouille ; robus : rouge), du 25 avril, où il s'agit de protéger le blé contre la rouille, Ovide précise que le flamine de Quirinus offrait à Robigo un chien roux, animal immonde, considéré comme l'offrande de prédilection des divinités chthoniennes.

Le jeune homme rouge est à comparer à Gabertin (du syriaque kabris : minium ou cinabre), de la Turba Gallica que Paulette Duval attribue à Robert de Ketene, qui doit épouser Beya sa soeur (al baiat : la blanche ou beya : la stérile ) et qui doit mourir pour ressusciter, comme Roland le rouge se fiance avec la belle Aude "aux bras blancs", qui ne peut être "sa soeur" dans un cadre chrétien. Et celui-ci, dans le cadre de la légende historique, ne ressuscite pas.

En Arménie, dans l'église apostolique on trouve une décollation de Jean Baptiste le 22 avril (Albert Khazinedjian, La pratique religieuse dans l'église arménienne apostolique, 2003 - books.google.fr).

Jean le Noir

Le noir est la couleur de la pénitence, prêchée par le dernier prophète de l'ancien testament, Jean Baptiste, même si sa Nativité est fêté en blanc (il était sanctifié dès le sein de sa mère), et sa Décollation en rouge des Martyrs.

Saint Jean-Baptiste ne parle que de pénitence, que de retranchement, que de justice ; et saint Jean l'Evangélisle ne parle que de charité, que d'amour, que de confiance. L'un représente et possède l'esprit de Jésus pénitent ; et l'autre représente Jésus-Christ consommé en sa nouvelle vie. L'un est comme le commencement de la loi de grâce, à laquelle la pénitence disposait, ce qui figure l'état et la vie des religieux ; et l'autre qui figure l'état et la vie des clercs, en est comme l'achèvement et la perfection (Traité des saints ordres, Partie I De la cléricature, Oeuvres completes de M. Olier: réunies pour la première fois en collection, classées selon l'ordre logique, 1856 - books.google.fr).

Au fil du temps, cependant, les moines occidentaux paraissent entretenir des rapports institutionnels de plus en plus étroits avec la couleur noire. Dès le IXe siècle, le noir, couleur de l'humilité et de la pénitence, semble être devenu la couleur monastique par excellence ; et si dans la réalité textile il est souvent remplacé par du brun, du bleu, du gris ou par une teinte « naturelle » (nativus color), les textes parlent de plus en plus souvent de monachi nigri. Cette habitude est définitivement installée aux Xe et XIe siècles, lorsque s'étend l'empire clunisien (Michel pastoureau, l'Eglise et la couleur, Actualité de l'histoire à l'Ecole des chartes, 1989 - books.google.fr).

A partir du XIIe siècle, en effet, les liturgistes commencent à parler de plus en plus fréquemment des couleurs. Ce n'est pas qu'ils détaillent des pratiques véritables, mais, à les lire, on sent bien que la couleur a désormais acquis dans le rituel de la messe une place importante. Même si elle n'est pas encore pleinement articulée sous forme de code, la couleur est devenue un signe suffisamment fort pour être associée aux spéculations sur le culte divin. Sur la signification des trois couleurs principales, blanc, rouge et noir, la plupart des auteurs du XIIe siècle parlant de liturgie, Honorius Augustodunensis, Rupert de Deutz, Hugues de Saint- Victor, Jean d'Avranches, Jean Beleth, paraissent s'accorder : le blanc évoque la pureté et l'innocence (virginitas, munditia, innocentia, castitas, vita immaculata) ; le noir, munditia, innocentia, castitas, vita imma- culata) ; le noir, l'abstinence, la pénitence et l'affliction (penitentia, contemptus mundi, mortificatio, mestitia, afflictio) ; le rouge, le sang versé par et pour le Christ, la Passion, le martyre, le sacrifice et l'amour divin (passio, compassio, oblatio passionis, crucis signum, effusio sanguinis, caritas, misericordia).

Il faut utiliser le noir les jours de pénitence et d'affliction, en raison des péchés et pour commémorer les morts ; ainsi depuis l'Avent jusqu'à la veille de la Nativité, et depuis la Septuagésime jusqu'au Samedi saint. Toutes les autres couleurs se résument dans ces quatre couleurs principales. Ainsi le vermeil s'assimile au rouge, le violet au noir, le jaune au vert (Michel Pastoureau, Le temps mis en couleurs, Construire le temps: normes et usages chronologiques du moyen âge à l'époque contemporaine, 2000 - books.google.fr).

Le monastère est consacré à saint Jean le Précurseur. Ses premières fondations remontent à 1020. Une icône perdue et réapparue par miracle à l'endroit où s'élève désormais l'église du monastère aurait décidé de sa construction. Saint-Jean-Bigorski est particulièrement visité à l'occasion de ses deux plus grandes fêtes : le 7 juillet, à l'Ivanden (le jour d'Yvan), et les 10 et 11 septembre, pour la célébration de Crn Sveti Jovan (saint Jean le Noir). (www.petitfute.com - Monastère saint Jean Bigorski).

Il existe un abbé saint Jean le Noir (Youhanna kama), fêté le 25 tahsas en Ethiopie (en décembre/janvier), qui fonda un monastère dans le Wadi Natroun, ancien désert de Scété où se retièrent saint Arsène, saint Macaire le Grand et bien d'autres. Le ouadi Natroun ou Wadi el Natrun, connu sous le nom de désert de Scété dans l'histoire chrétienne, est une vallée aride située dans le désert occidental de l’Égypte, à environ 75 km au nord-ouest du Caire et 80 km au sud-est d'Alexandrie (fr.wikipedia.org - Ouadi Natroun, Prince Omar Toussoun, Etude sur le Wadi Natroun, ses Moines et ses Couvents, 1931 - books.google.fr).

Mais la date de la fête du Jean le Noir du couvent de Bigorski, le 11 septembre nouveau style, correspond au 29 août ancien style, c'est à dire à une fête de translation de saint Jean Baptiste, patron du couvent macédonien.

25 décembre, Jean Baptiste et les Géants

Le 25 décembre du Sceau de Palaja, c'est la Roque Mude (PS PRAECUM : RUPEM PACS) sur la commune de Limoux près de Saint Salvayre.

Comme en Anjou, le géant Maury contrôle la Loire près de Saint-More-sur-Loire, le géant Marre avait arraché le menhir de saint Polycarpe de la Roco de broundo, pour le lancer sur le village d'Alet, à sept kilomètres de là ; mais dans le trajet, la pierre heurta le sommet de la montagne et s'y planta solidement de Saint-Salvayre.

Le géant Marre est un géant maure (noir), voire un Jean Noir (Henri Dontenville, Histoire et géographie mythiques de la France, 1973 - books.google.fr).

JANUS nous renvoie à un saint chrétien de premier ordre, JEAN, dont le nom JEHAN, GIAN, YAN, JOUAN, JOHN, etc... montre assez qu'il faut le considérer comme un GEANT... Ne recouvrirait-il pas notre Gargantua ? (Maurice Piboule, Un geant legendaire: Gargantua : archeologie, legendes, traditions des divinites, des saints, des dragons, 1998 - books.google.fr).

Il est question de la chapelle Saint Pierre, qui était fort ancienne, et d'une curiosité qu'on voyait auprès, dans le livre de C. Malingre, publié en 1640, et intitulé les Antiquitez de la ville de Paris. Il dit : "Au bourg de Saint-Germain-des-Prez, attenant au moulin à vent, il y a une chapelle, vulgairement appelée de Sainct-Père ou Sainct-Pierre, que l'on estime avoir esté bastie douant l'église Sainct-Sulpice, auprès de laquelle il y avoit vne longue pierre, que l'on nommoit la tombe ou la mesure du géant Isoret." Ce qui paraît certain, c'est que le curé de Saint-Sulpice desservait la chapelle Saint-Pierre, déjà considérée, au temps de Philippe-Auguste, comme paroisse du bourg Saint-Germain ; et, en effet, elle était destinée aux domestiques et aux vassaux de l'abbaye Saint-Germain-des-Prés. Le curé et les marguilliers de Saint-Sulpice cédèrent aux religieux de la Charité cette chapelle avec un terrain voisin, qui avait servi de cimetière aux pestiférés, moyennant la somme de 500 livres. Enfin elle avait donné son nom à la voie qui y conduisait, et qui s'appela successivement rue Saint-Pierre, Saint-Père, et enfin des Saints-Pires, nom qu'elle a conservé jusqu'à ce jour (Emile Leguay, De l'ordre de la charité de Saint Jean de Dieu, 1854 - books.google.fr).

Le portail Nord de Saint Sulpice est dédié à saint Pierre, du côté de Saint Salvayre et de la Roque Mude sur le plan inversé de Saint Suplice appliqué à la carte du département de l'Aude.

Dans la nouvelle du XIIIe siècle, le roi Flore vint à cette tombe d'Isoré où la belle Jeanne rejoint son mari. La tumba Isore est mentionnée en 1259. Dans la première édition de la Fleur des Antiquite^ de Gilles Corrozet (1533), on trouve la forme du nom Isoere, dans les Annales de Nicole Gilles (1551) Ysore, dans Jacques Du Breul (1612) Isoire, et la forme actuelle Issoire a dû être probablement amenée, comme l'ont supposé Baist, Schlàger et Cloetta2, par l'influence du nom de la ville d'Issoire (Iciodurum), à laquelle conduit la route d'Orléans, en la continuant dans la direction des pèlerinages de Brioude, Saint-Gilles et Saint-Jacques-de-Compostelle. Et en présence de ces modifications du nom d'Isoré, dont on rencontre dès le moyen âge les variantes Ysoere, Ysorie, on est amené à se demander si le nom de Montsouris que l'on trouve appliqué, depuis le XVIIIe siècle, à toute cette plaine (« la Tombisoire ou Mont-Souris » sur la carte de l'abbé de la Grive) ne présenterait pas, dans son second terme, quelque déformation d'Isoré (Mémoires de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France, Volume 49, Champion, 1927 - books.google.fr).

Pour ramener dans le Midi, certains font de Guillaume "aux Cornets" devenu Guillaume Isoré par sa victoire, l'ancêtre de Clémence Isaure, fondatrice des Jeux floraux de Toulouse (Paris et Ile-de-France: mémoires, Volumes 14 à 15, Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l'Ile-de-France, 1964 - books.google.fr).

Mais Isoret ou Isoré a une tombe aussi à l'intersection de la rue Tombe Issoire et de la rue Dareau.

Le nom de lieu la Tombe Issoire rappelle le personnage du géant Isoré, géant de quatorze ou quinze pieds et roi de Coïmbre, qui dans le roman du Moniage Guillaume est vaincu en duel par Guillaume au court nez, pourfendeur de Sarrasins dans le sud de la France (Nîmes, Orange), sous les murs de Paris. Il lui coupa la tête, nouveau David coupant la tête de Goliath, la porta à Bernard du Fossé à qui il se fit reconnaître, puis il reprit, au galop, le chemin de son ermitage.

Si le roi Isoré, un géant d'origine anglo—saxonne, est représenté avec la peau noire, des traits négroïdes, des cheveux crépus et porte le dragon héraldique de Saladin, c'est que cette image répond à des topoï qui se fixent à partir du XIIIe siècle, en référence aux Chansons de geste et aux croisades. Désormais, tout païen de quelque origine qu'il soit est assimilé au diable et peut se trouver représenté sous l'aspect d'un Sarrasin, d'un Maure ou d'un mécréant noir de peau et aux traits africains (Corinne Duboin, Les représentations de la déviance, 2005 - books.google.fr).

Un auteur anglais, Gervais de Tilbury, écrivait entre 1211 et 1214 : «Nous avons vu, dans un faubourg de Paris, la tombe d'Isoré, que tua saint Guillaume. Elle est longue de vingt pieds, sans compter la tête et la nuque. »

Il n'y a pas très loin d'Isoré à Osiris (Louis Charpentier, Les géants et le mystère des origines, Laffont, p. 137). Et Claude Malingre, juste avant de traiter d'Isoré, parle de l'Isis de Saint Germain des Prés (Claude Malingre, Les Antiquités de la ville de Paris, 1640 - books.google.fr).

C'est en octobre 978 que, voulant punir l'avant-dernier Carolingien Lothaire de son expédition contre Aix-la-Chapelle, l'empereur germanique Otton II vient donner l'assaut à Paris. On n'entretient plus l'enceinte de la rive droite depuis que la menace normande a pratiquement disparu avec la création du duché de Normandie en 911. Otton n'a donc aucune peine à prendre ce bourg autour de la Grève. Il ne pourra en revanche franchir les ponts et repartira sans avoir mis le pied dans la Cité. De cet affrontement qui fait de Paris un symbole, l'histoire puis la légende parisiennes garderont un souvenir. La scène se passe devant le châtelet qui défend le grand pont. Un soldat germanique s'avance et offre le combat singulier. Un guerrier sort de Paris, engage le combat et tue le Germanique. Le chroniqueur Richer, qui écrit peu avant l'an mil, n'en dit pas plus. Mais au XIe siècle on commence de mettre un nom sur le héros anonyme qui a sauvé Paris : c'est le duc de Bretagne Alain Barbetorte, dit, peu après 1050, un Breton. Un historien de Loches fait écho vers 1130 : le héros est devenu le comte d'Anjou Geoffroy Grisegonelle. Les poètes, cependant ont commencé de broder sur l'épisode. Une chanson transforme dès le Xe siècle l'invasion allemande en incursion de Sarrazins, le provocateur en un géant nommé Isoré, le héros en un personnage qui est en train de prendre sa place dans les chansons de geste: Guillaume d'Orange. Les deux versions définitives du Moniage Guillaume pérennisent vers 1160, puis vers 1180, l'invraisemblable fiction du comte Guillaume tuant le géant mué en champion des Sarrasins. Isoré était établi à Montmartre. Guillaume arrivait à marche forcée du Languedoc. La fable s'accompagne alors d'une nuit passée dans la chaumière d'un porteur de bûches, édifiée au fond d'un profond fossé qui ne saurait être, dans la pensée d'un poète du XIIe siècle, que celui de l'enceinte passablement délabrée de la de la rive droite. Le poème alimentera à son tour la légende. La tombe du géant Isoré deviendra la Tombe-Issoire (Jean Favier, Paris: Deux mille ans d'histoire, 1997 - books.google.fr).

Le Moniage Guillaume composé au XIIème siècle et dont on connaît deux version composées vers 1160 et vers 1180, partage une source identique avec la Gesta consulum Andegavorum où c'est le comte d'Anjou Geoffroi Grisegonelle qui combat un génat sous les murs de Paris. La Chronique de Nantes, du XIème siècle, fait d'Alain Barbetorte le héros de l'événement.

Au sud de Paris se trouvait un monument funéraire qui, par sa grandeur, frappa particulièrement l'imagination. On l'appelait la Tombe Isoré ou encore Tombe Issoire. Doit-on croire à une méprise populaire amenée par une analogie de son ? On aurait identifié Isoré avec Issoire, avec qui il n'a rien à faire.

Cette explication serait peut-être admissible si la forme Issoire nous était attestée par des testes anciens. Mais il n'en est rien. Elle ne se rencontre pas avant le XVIème siècle. C'est au contraire la forme Isoré qui est ancienne. Dans les Olia imperialia, posés en 1210 par Gervais de Tilbury, se trouve le pas suivant : "Nos quoque vidimus sepulchrum Isoreti in suburbi Parisiensi, viginti pedes in longum habens praeter cervicem et caput, quem sanctus Guillelmus peremit." Des documents d'une toute autre nature vont nous permettre de compléter et préciser ce passage précieux. Dans une déclaration au Châtelet du procureur de la commanderie de Saint-Jean de Jérusalem, du 26 octobre 1396, il est question d'un hôtel et d'un moulin à vent appelé « la Tumbe Ysore » et situé au delà de Notre-Dame-des-Champs, sur le grand chemin de Paris à Montlhéry. Remarquons en passant que la traduction du Moniage en prose, exécutée au XIVème siècle, et qui seule nous raconte la fin du combat entre le géant et Guillaume, le place "en un lieu qu'on dit Nostre Dame des Champs". En septembre 1259, Hugues abandonne à Notre-Dame de Paris "quicquid habebat vel habere poterat ratione quacumque in duobus arpentis vineae sitis apud Tumbam Ysore in censiva et dominio domini régis." Le domaine du roi sur la rive gauche s'étendait autour de son château de Vauvert. Comme celui-ci était ruiné et passait pour être hanté, il l'abandonna, avec ses dépendances, aux Chartreux, en 1259.

Nous connaissons l'emplacement de ce monastère. Il occupait un vaste terrain au carrefour actuel de l'Observatoire, au débouché de la rue Notre-Dame-des-Champs. Nous sommes donc assurés que la Tombe Isoré de 1259 n'est pas différente topographiquement de celle de 1396. Et celle-ci est évidemment identique à la Tombe-Issoire où furent déposés, en 1786, les ossements provenant du cimetière des Innocents, C'est près de remplacement de cet hôtel qu'a été construit le petit bâtiment par où l'on descend aujourd'hui aux catacombes. Les Parisiens, en allant prendre le chemin de fer de Sceaux, passent près du lieu du combat du bon Guilbume et du terrible géant.

Là se dressait un tertre, un tumulus (tumba), recouvert d'une grande dalle de 20 pieds de long environ : "Si puelt encore veoir le lieu ou Guillaume le lessa mort, car ou propre lieu y ordonna le roy et fist faire une tombe ou une enseigne par quoy on l'a tousjours sceu depuis et congneu, scet l'en et congnoist l'en encore et en sera perpétue memoire".

C'est évidemment cette tombe d'une grandeur inusitée qui a provoqué la légende. Elle ne pouvait que recouvrir le corps d'un géant. Et l'imagination, une fois mise en mouvement, n'avait pas grand'peine à se persuader que le géant avait succombé dans un combat singulier, car on n'a jamais ouï dire qu'un géant soit mort autrement. D'autre part, les Parisiens avaient des poèmes, à tout le moins des traditions, sur les sièges qu'ils avaient subis aux IXe et Xe siècles. Celui de 978 avait particulièrement laissé des souvenirs. La combinaison était tout indiquée, presque forcée. L'adversaire, en sa qualité de géant, était nécessairement un païen ; sa tombe était au sud de Paris, le théâtre de la lutte dut passer la rive gauche, mais, par une contradiction précieuse, le géant est de Sassaigne et il contemple Paris des hauteurs de Montmartre.

L'identification du vainqueur avec Guillaume de Gellone est-elle le fait des Parisiens ? c'est peu croyable. Tl est plus vraisemblable qu'elle est l'œuvre de l'auteur du Moniage ; en tout cas, à noire avis, c'est à Paris même que celui-ci a puisé les éléments de l'épisode d'Isoré. Il l'a combiné avec une tradition ou un poème sur le siège de 978, d'origine également parisienne (Ferdinand Lot, Notes sur le Moniage Guillaume, Romania, 1897 - books.google.fr).

Issoire pourrait être le déverbal du verbe "issir" sortir, car la Tombe Issoire se situait à la frontière sud de Paris.

En tout cas, il est historiquement prouvé que sur le même site, à peu près où passe la rue du Saint Gothard, non loin de la rue de la Tombe Issoire, s'élevait la commanderie de Saint Jean de Latran de l'Ordre des Chevaliers de Malte. Dans le sous sol les religieux creusèrent des cryptes où furent enterrés des Chevaliers de leur ordre et des Templiers. L'acte du 26 Octobre 1396 nous révèle l'étendue exacte des propriétés de la commanderie de Saint Jean de Latran qui, en plus de posséder "un moulin avent appellé la Tumbe Ysore, et plusieurs autres terres, heritages et possessions assis au dit lieu", avait "plusieurs quarrieres [carrières] de pierre, lesquelles quarrieres yceulx religieux avoient acoustume de de bailler et faire bailler par ateliers à plusieurs personnes qui en avoient eu et auroient à faire pour certains pris et sommes d'argent que yceulx prevenus en etoient tenuz de paier...". Ces carrières étaient louées parles religieux aux carriers qui payaient une redevance en fonction des quantités de pierres qu'ils extrayaient. Au cours de quelques travaux au début du XX ème siècle, on redécouvrit l'escalier qui menait à ces souterrains, où l'on retrouva de nombreux ossements. Ceux ci furent portés à l'Ossuaire principal, tandis que l'escalier fut détruit et les galeries malheureusement complètement obstruées (Fabrizio de Gennaro, Histoire des souterrains secrets de Paris: De la Révolution à l'affaire de la Cagoule, 2013 - books.google.fr).

24 juin, Villeneuve-Minervois

La nuit du 24 au 25 juin, fait partie des deux passages les plus importants de l'année : les Solstices. Cette nuit, le soleil va se retourner afin de reprendre le chemin par lequel il était venu (carmina-carmina.com - Dictons juin).

24 février, Brugairolles

L'église de Brugairolles est consacrée à saint Julien l'Hospitalier.

Notons qu'il y a eu toujours des confusions entre les personnes et l'iconographie des nombreux saints Julien. Par exemple, l'église Saint-Julien-le-Pauvre de Paris était consacrée au début à saint Julien de Brioude ; l'image de saint Julien l'Hospitalier allant à la chasse a été prise pour la représentation de saint Julien de Brioude, devenant sienne en fin de compte.

Une icône de saint Elian, saint Julien d'Emèse, rejeton d'une famille notable de Homs, doué de multiples vertus, pratiquant la médecine non seulement pour guérir le corps de ses prochains, mais pour soigner leur âme aussi, le présente à cheval.

On peut envisager une contamination avec la légende de saint Julien l'Hospitalier, qu'on s'est habitué à imaginer « à cheval avec un faucon sur le poing, en souvenir de sa noble origine ». Très répandu en France et en Italie, le culte de cet homonyme parricide aura pénétré facilement en Syrie — et ce serait là l'origine des détails empruntés à l'étranger.

L'érudition contemporaine va même plus loin, car elle nie la réalité de l'existence de saint Élian, dont la vie offre de troublantes analogies avec celle de son homonyme cilicien, saint Julien d'Anazarbe, dont le corps était à Antioche, appelé aussi Julien d'Antioche, commémoré le 16 mars, également torturé pendant onze mois et dont les reliques se trouvaient encore en 452, du moins en partie, à Homs.

Déjà moribond le saint Julien d'Emèse trouva asile dans une grotte qui servait d'atelier à un potier, lieux communs entre sa vie et la disparition de la tête du Précurseur (qui font revivre les motifs du potier et de la grotte). Ce fut le potier qui, pour se conformer à une vision, transporta ses dépouilles dans l'église de l'endroit, où, dès le début, elles furent l'objet d'une vénération générale. Plus tard, ses reliques devaient être de nouveau transférées dans la grotte où il avait rendu l'âme, pour faire place dans l'église à la tête de saint Jean-Baptiste (Virgil Candea, Une oeuvre d'art melkite : l'icône de Saint-Elian de Homs. In: Syria. Tome 49 fascicule 1-2, 1972 - www.persee.fr).

Le coeur de François Amable de Voisins, né à Brugairolles en 1763, mort à Paris en 1809, fils de Jean-Baptiste de Voisins lieutenant colonel du régiment de Flandres, seigneur de Brugairolles, repose en l'église Saint Etienne de Mont où il avait été curé, dans une urne de bronze incrusté dans une dalle de marbre noir. Il était évêque de Saint Flour (Taupin d'Auge, Armorial de l'épiscopat français, 1866 - books.google.fr).

25 octobre/26 octobre, Mayronnes

Le patron de Mayronnes est saint André, patron aussi de l'Ecosse, fêté le 30 novembre (Translation : 9 mars).

André est né à Bethsaïde, en Galilée, sur les bords du lac de Tibériade. Avec son frère Simon, il était pêcheur. Recherchant Dieu, il avait d’abord été le disciple du prédicateur Jean le Baptiste, qui l’avait certainement baptisé. Lorsque Jean-Baptiste désigna Jésus-Christ en disant : « Voici l’Agneau de Dieu », « l’Agneau de Dieu qui l'emporte sur les péchés du monde » (Jean I:29-40), il le suivit et ne le quitta plus. Il fut ainsi le premier disciple appelé par Jésus-Christ.

Après la Pentecôte, il partit prêcher l’Évangile, au cours d’un long voyage tout autour des côtes de la mer Noire. Ses voyages l’amenèrent en Mésopotamie, en Bithynie (côte anatolienne), à Éphèse, en Thrace maritime (région entre le Bosphore et le cap Kaliakra), en Scythie mineure (de Tomis aux bouches du Danube), en Crimée, à Byzance et finalement en Achaïe (région au nord du Péloponnèse), où il finit crucifié sous l’empereur Néron, à Patras en l’an 60.

Selon la tradition, la croix sur laquelle saint André a été supplicié était en forme de « X », la « crux decussata », ce qui a donné le nom de « croix de saint André ». L’attribut de saint André est cette croix à branches égales, sur laquelle il fut martyrisé et elle se trouve dans la basilique de la ville de Patras. Parfois, l’ancien pêcheur de Galilée tient un grand filet d’où émergent des têtes de poissons. La croix du martyre d’André en forme de X apparaît pour la première fois au Xe siècle et devient son attribut iconographique. Cette croix en X majuscule est rarement associée à André avant le XIVe siècle, et c’est surtout l’art bourguignon qui l’a développée.

Les ducs de Bourgogne adoptèrent saint André comme saint patron. Saint André devint ainsi le patron de l’ordre de la Toison d’or et celui des États bourguignons. Le cri d’arme des ducs de Bourgogne était "Montjoie Saint-André". Un étendard à croix de saint André fut adopté par les armées du duc de Bourgogne à l’époque de Jean sans peur.

Il est aussi le saint patron de l’Écosse. Plusieurs loges maçonniques, de très nombreux pubs, un des parcours de golf les plus anciens et prestigieux du monde ainsi qu'une université d’Écosse ont été nommés en son honneur (fr.wikipedia.org - André Apôtre), fr.wikipedia.org - Croix de saint André).

25 août/29 août, Douzens

Le SIS de la dalle de Coume Sourde correspondrait au lieu-dit "Hirondelle" de Douzens. Il est bien connu que Douzens était une commanderie de l'ordre du Temple, qui passa aux Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, futur Ordre de Malte. On y trouve donc notre saint Jean Baptiste.

Isis est la "grande pleureuse" tandis que sa soeur jumelle Nephtys la "petite pleureuse" (Florence Quentin, Isis l'Eternelle: Biographie d'un mythe féminin, 2012 - books.google.fr).

Douzens se trouve "dans" la chapelle de la Vierge, associée au 18 septembre dans le signe zodiacale de la Vierge comme le 25 août, à Notre Dame des Douleurs et à l'étoile Alkaïd, en arabe la "chef des pleureuses".

Le 29 août est chez les latins la date de la décollation du saint, mais chez les orientaux, celle d'une autre invention de sa tête.

On connaît, en fait, plusieurs inventions de ce chef. 1) Après son martyre à Machéronte, le Précurseur avait été inhumé à Samarie (Sébaste de Palestine). C'est là que son corps et sa tête furent trouvés en 362. Julien l'Apostat ordonna de les brûler. Pourtant, les chrétiens en sauvèrent plusieurs ossements dispersés à Jérusalem et Alexandrie. Les reliques de Jérusalem ont pu être amputées de morceaux de crâne qui sont à l'origine de nouvelles inventions du « chef de saint Jean ». 2) En 391, a lieu l'invention de Cosilaus, près de Chalcédoine. L'empereur Théodose s'empresse de transporter la relique à Constantinople. 3) Une dernière invention intervient à Emèse (Homs) en 453 et la translation dans la basilique d'Emèse, nouvellement construite, a lieu un 29 août. On est donc présence de 4 reliques du crâne, à Jérusalem, Alexandrie, Constantinople et Emèse. Les menaces de l'expansion arabe en Orient vont favoriser leur migration vers l'Occident. a) Vers 799, le pape envoie un émissaire en Palestine, pour en rapporter la tête du Précurseur. C'est ainsi que la relique de Jérusalem parvient à S. Silvestro de Rome. b) En 817, la relique d'Alexandrie est donnée au roi Pépin d'Aquitaine qui la confie aux Bénédictins d'Angély. c) En 1206, les Croisés amènent à Amiens la relique de Constantinople, issue de Cosilaus. d) On perd la trace de la relique d'Emèse, mais une 4e relique est conduite à Gênes. Ainsi, les reliques du « chef saint Jean » ont essaimé à Rome, Gènes, Saint-Jean-d'Angély et Amiens. D'autres reliques concernent l'index à Saint-Jean-du-Doigt (Bretagne) ou encore deux doigts à Saint-Jean-de-Maurienne (venus d'Alexandrie) (Jacques Baudoin, Grand livre des saints: culte et iconographie en Occident, 2006 - books.google.fr).

Les années de l'ère mondaine d'Alexandrie, où l'église Saint Jean Baptiste remplaça un temple de Sérapis, commençaient le 29 août (Le Calendrier de La Vraie Langue Celtique 2 : Le calendrier romain).

Des écrits juifs raconte que Titus, vainqueur de la rebellion qui débuta en 66 en Palestine, souffrait d'un moucheron qui lui était entré dans la tête, et lorsqu'il fut mort on trouva une hirondelle de deux talents, ou une colombe de deux livres, dans le crâne (Comte de Champagny, Rome et la Judée, 1876).

Les croix de Malte de la dalle de Coume Sourde

Il a été dit que les croix sur l'avers de la dalle de Coume Sourde pouvait représenter des églises. Plus précisément, sur le premier relevé, prétendu celui d’Ernest Cros, vers 1928, "le plus ancien jusqu’à nouvel ordre", ce sont des croix de Malte à 8 pointes, Malte étant le nouveau nom des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, installés sur l'île de Malte depuis le XVIème siècle, dont le patron était Saint Jean baptiste. Sur le dessin de Gérard de Sède, les croix sont plutôt pattées (www.societe-perillos.com - Coumesourde).

Mais la croix de Malte pouvait avoir cette forme, comme l'indique la croix ci-contre du village de La Chapelle Saint Jean en Pays d'Hautefort, Périgord noir (Dordogne) (www.ot-hautefort.com).

Les chevaliers de Malte étaient seigneurs en toute justice ou possédaient des fiefs importants à Douzens, Peyriac-Minervois, Saint-Jean-de-Brucafel, Fajac-en-Val, Peyremale, Magrie, Salles-du-Razès, Campagne ; à Saint-Nazaire, Preisse, Céleyran, Narbonne, Saint-Pierre-de-Mer ; à Homps, avec les membres d'Azille, Massac, Laroque-de-Fa, Soulatge, Carcassès, Albas, Roquefort ; à Rustiques, dépendant de la commanderie de Grézan (Hérault). La commanderie de Pexiora, avec les membres de Villenouvelle, Besplas, Lasbordes, Arzens, Fonters-du-Razès, Villasavary, Laurabuc, Cumiès, Fendeille, Mireval-Lauraguais, Villeneuve-la-Comptal, le Py, Mas-Saintes-Puelles, la Commanderie (commune de Plaigne) ; enfin Coupadels, Sainl-Michel-de-Lanès, Salles-sur-l'Hers dépendaient du même ordre militaire (Abbé Sabarthès, Dictionnaire topographique du département de l'Aude, 1912 - archive.org).

Arce, Vendémies, Saint Salvayre

Ainsi, la croix du musée de Narbonne permet de situer approximativement dans le dernier tiers du vme siècle celles des supports d'Oupia et de Vendémies d'un aspect très semblable, même si la figure humaine a déserté ces deux derniers bas-reliefs. Dans les trois cas, la croix pattée, avec une rouelle centrale, porte l'alpha majuscule et l'oméga minuscule suspendus par de courtes courroies. Seule variante à noter, les branches de la croix de Vendémies sont creusées de nervures longitudinales et non pas gemmées à l'imitation des pièces d'orfèvrerie comme sur les reliefs de Narbonne et d'Oupia. [...] Les supports d'Oupia et de Vendémies possèdent, avec la torsade à deux rubans, un thème nouveau, absent du marbre de Narbonne. Il est visible ici que l'artiste n'a pas voulu faire de cette torsade un simple élément décoratif. [...] A Vendémies, le tableau d'Oupia a été simplifié et il ne subsiste plus que la croix associée à la tresse. Ces premières représentations de la croix marquent très certainement l'introduction de l'entrelacs dans la région narbonnaise (Jean-Claude Fau, La sculpture carolingienne à entrelacs dans le Sud-Ouest et sa survivance au XIe siècle, Actes du Congrès national des sociétés savantes, Section d'archéologie et d'histoire de l'art, Volumes 96 à 97, 1971 - books.google.fr).

Arce, chapelle en ruines, com. Vendémies, Aude; Arsa, 1251 (DT); = occ. adj. fém. arsa (capèla) «(chapelle) brûlée » (Ernest Nègre, Toponymie générale de la France: Tome 2, Formations non-romanes, dialectales, Volume 2, 1996 - books.google.fr).

Un ouvrage fortifié, peut-être de même type, nommé lui aussi forcia et mentionné en 1232, existe à Vendémies. Plus à l'est subsistent les bases d'une petite tour médiévale de plan carré, en position dominante, au-dessus du hameau d'Arce (Jean-Loup Abbé, Histoire de Limoux, 2009 - books.google.fr).

Sur le plateau qui domine le ravin d'Arce, se trouve un menhir. La pierre prismatique quadrangulaire est plantée au bord du chemin de Vendémies, légèrement penchée vers le Nord-Est (Bulletin, Volumes 44 à 45, Société d'études scientifiques de l'Aude, Carcassonne, 1940 - books.google.fr).

La famille d'Uston, d'origine irlandaise, s'établit en France après la chute de la reine catholique Marie Stuart. Elle acheta le château d'Arsse, situé dans la commune de Saint-Polycarpe, près Limoux, à l'est. La famille d'Uston s'appelait, primitivement : d'Uston d'Arsse. La branche d'Uston d'Arsse est éteinte. La branche cadette d'Uston de Villerèglan est existante. Le titre de Baron fut accordé aux d'Uston de Villerèglan par Napoléon Ier, pour les compenser de la perte de quatre membres de la famille morts pendant la guerre de Russie. L'octroi récent du titre de Baron, le seul à Limoux, en explique la popularité. Il devait exister des relations toutes particulières entre le Baron d'Uston et le Père Lacordaire qui adressa une letter à un Baron *** qui devait être le précédent (L'Année dominicaine: bulletin du tiers-ordre de Saint Dominique, 1911 - books.google.fr).

DUSTON ou d'USTON, de VILLERÉGLAN porte comme armes : écartelé aux 1 et 4 de gueules à trois fusées d'or rangées en fasce; aux 2 et 3 d'azur à trois poissons d'or rangés en fasce l'un au-dessus de l'autre.

La famille Duston, ou d'Uston, de Villeréglan a eu pour berceau la petite ville de Limoux, en Languedoc, aujourd'hui sous-préfecture du département de l'Aude.

Jean Duston, négociant à Limoux, épousa vers 1750 Marguerite Rouch. Leur fils, Jean-Pierre Duston, ou d'Uston, de Villeréglan, né à Limoux en 1751, lieutenant général en la sénéchaussée de cette ville en 1788, plus tard président du conseil d'arrondissement de Limoux, fut créé baron de l'Empire, sur institution de majorât, par lettres patentes du 19 juin 1813. Il fut confirmé dans la possession héréditaire de son titre par nouvelles lettres du roi Louis XVIII du 27 janvier 1816 et obtint en même temps le règlement de ses armoiries. Il avait épousé Melle de Voisins dont il eut une nombreuse postérité. L'un de ses petits-fils, Ernest, baron d'Uston de Villeréglan, marié vers 1855 à Melle de Nattes, a été conseiller général de l'Aude. M. Jacques d'Uston de Villeréglan a été tué à l'ennemi en 1916 à l'àge de 19 ans.

Principales alliances : de Voisins, d'Arnaud, Aynard, de Saint-Priest d'Urgel 1857, Bonamour du Tartre, de Castéras-Villemartin, de Marion-Gaja, de Nattes, etc. La famille Duston, ou d'Uston, de Villeréglan ne doit pas être confondue avec la famille d'Uston ou d'Ustou de Cazaril et de Saint-Michel qui appartient à l'ancienne noblesse du pays de Couserans (C. D'E. A., Dictionnaire des familles françaises à la fin du XIXème siècle, 1917).

L'assemblée générale pour les élections des députés des trois ordres de la sénéchaussée de Limoux se réunit dans cette ville le 16 mars 1789 sous la présidence de Dominique Jean Duston d'Arsse, écuyer, seigneur d'Arsse et de Lapeyre, juge mage, lieutenant général de la sénéchaussée et siège présidial de Limoux. En 1355, on apprend qu'Hughes d'Arse, maître des eaux et forêts de la sénéchaussée de Carcassonne est seigneur de Dernacueillette. Il y possède la moitié des droits de moyenne et basse justice, l'autre moitié ainsi que la haute justice et un moulin appartenant à l'archevêque. Il est donc probable que dès le XIIIème siècle cette famille possédait des droits sur ce village, sous la suzeraineté des seigneurs de Termes puis des archevêques. La famille d'Auriac possédait également des droits que Pierre Roger de Niort, frère de Bertrand d'Auriac, vendit en 1274 à l'archevêque (limoux.pagesperso-orange.fr).

La famille d'Arse, originaire d'Arsa près de Sournia dans le Fenolhedès ou d'Arce près d'Alet les Bains, implantée dès le XIIIème siècle en divers points du Termenès, restera en possession de la seigneurie jusqu'au XVIème siècle. Elle rendait hommage pour cette terre à la fois à l'archevêque et au roi. Par la suite la seigneurie fut transmise aux familles Montredon, de Bosc, puis Degrave. Les Arsse seront seigneurs de Saint Jean de Barrou, de Cascatel et de Castelmaure au XVIIème et XVIIIème siècle (www.dernacueillette.fr - Histoire).

Le chapitre St-Just de Narbonne était déjà dans le XVème siècle seigneur d'Arsa, puisqu'un acte de 1495, émanant de ce corps concéde des terres d'Arsa à divers habitans de Sournia (Le Roussillon dans la première moitié du XIXe siècle, Volume 93 de Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-orientales, 1985 - books.google.fr).

Présence des Chevaliers de saint Jean à Limoux

Un nouveau bourg à Limoux, dès 1355, est appelé d'un nom spécial : La Blanquerie. Ce vocable, il est vrai, est parfois employé comme nom d'un tènement; mais il est pris aussi comme désignant une partie de la ville de Limoux, et même une ville distincte. Cette nouvelle agglomération prendra une telle importance que, dès le quinzième siècle, l'administration communale y sera représentée par deux consuls, et en fera un «? mandement» spécial pour les recettes municipales. Alors comme aujourd'hui, cette fraction de la ville était, dans sa partie essentielle, limitée au nord par la porte Saint—Antoine, auprès de laquelle se trouvait un hospice avec son église et son cimetière ; au midi, par une autre porte, qui fut appelée porte Saint-Jean, lorsque les chevaliers de Saint-Jean eurent succédé aux succédé aux Templiers (Bulletin philologique et historique (jusqu'à 1610) du comité des travaux historiques et scientifiques, Section de philologie et d'histoire jusqu'à 1610, 1925 - books.google.fr).

Au sud de Limoux, la commanderie de Magrie, parfois appelée La Nogarède, présente peu de restes : une porte fortifiée dont une pierre porte la croix de Malte. Son origine est controversée : hospitalière ou templière ? (Jean-Luc Aubarbier, La France des Templiers, 2007 - books.google.fr).

La famille de Voisins qui posséda la ville de Limoux jusqu'en 1376 compte de nombreux chevaliers de Saint Jean de Jérusalem. Les Hautpoul, présent dans les environs de Limoux, sont représentés dans l'ordre aussi (Édouard Cayre, Les Seigneuries de l'Hautpoulois, 1972 - books.google.fr).

Existe-t-il un rapport entre l'ordre de Malte et Palaja ainsi que Saint Salvayre ?

Un menhir à la Devèze de CAZILHAC et PALAJA debout dans un bois depuis dénommé L'ORATOIRE, est surmonté d'une croix (H 1m16, à sa base il a 0m62 sur 0m68). Autrefois lors des rogations, les deux communes venaient le soir du même jour en procession. Lorsque les deux goupes étaient en vue, les jeunes gens et les jeunes filles partaient à la ren­contre les uns des autres au pas de course et dansaient la ronde autour de la PEIRO DRETTO en poussant des cris de joie. Ne serait-ce pas là, les restes d'un rite d'époque préhistorique." Actuellement ce menhir est à quelques centimètres de la clôture d'une maison (P. Fages, Un menhir à la Devèze de Cazilhac et de Palaja, Bulletin, Volumes 44 à 45, Société d'études scientifiques de l'Aude, Carcassonne, 1940 - books.google.fr).

L'agnus dei est un des symboles de saint Jean Baptiste. Il est présent sur une clé de voûte de l'église Saint Etienne de Palaja (aavccarcassonne.blogs.lindependant.com).

Le premier Villeneuve connu était de Trèbes et marié à Aude de Palaja. Ils sont tous deux mentionnés dans l’enquête faite en 1247 dans la sénéchaussée de Carcassonne ; on les retrouve désignés dans l’enquête de 1258. Ils eurent trois enfants : Guillaume-Pierre, Bertrand (ou Bernard) et Guillelme. Cette origine et cette alliance des Villeneuve de Trèbes avec les seigneurs de Palaja sont donc indiscutables… Voulant reprendre une partie des anciens domaines de sa maison, Trencavel, vicomte de Carcassonne et de Béziers, levait en 1240 l’étendard de la révolte, et, se mettant à la tête de divers seigneurs du pays, il s’emparait du Bourg de Carcassonne et assiégeait la Cité. Pour faire rentrer le pays dans l’obéissance, saint Louis dut envoyer une armée contre Trencavel… Les biens des chevaliers qui avaient pris part à la révolte avaient été saisis par les bailes du roi. Qu’était-il advenu aux Villeneuve ? Si l’on en croit les intéressés, le premier Villeneuve connu n’avait pas été faidit. Guillaume-Pierre, en effet, se plaint que les bailes ont saisi et détiennent encore tous les biens de son père.(Fragments des enquêtes faites dans la sénéchaussée de Carcassonne en 1247). Et pourtant, ajoute-t-il, celui-ci lorsque le vicomte fit irruption dans les terres du Roi, était moine et à l’âge de la décrépitude. Quant à lui, il était jeune et ne porta jamais les armes dans aucune guerre.

A son tour, Aude, veuve dudit Villeneuve, avait vu ses biens paternels, situés dans le Val de Daigne, saisis aussi par le baile royal, qui les détenait encore. Mais elle demandait, en 1247 déjà, que ces biens lui fussent rendus, car « elle n’avait jamais été de la guerre du vicomte Trencavel contre le roi ». Le prénom de ce Villeneuve n’est pas cité, mais un extrait du registre de Ferrier de 1243 nous donne le nom d’un Guillaume de Palaja et l’année 1240 nous parle d’un Raymond de Palaja.

Mais l’enquête de 1258 reçut une déposition défavorable. Arnaud de Lauran déclara, en effet, sous la foi du serment, « qu’il avait vu ledit Villeneuve (déjà) faidit du temps du comte de Montfort. Il avait vu aussi Guillaume-Pierre, fils dudit Villeneuve, faidit dans la guerre du vicomte. Bien plus, tous les Villeneuve paraîssent avoir été faidits. Le bon roi Louis IX allait apprécier ces dépositions et lever les saisies. Par lettres de rappeaux accordées en 1267, il rendit à Guillaume de Villeneuve et aux enfants de Guillaume-Pierre tous leurs biens, « nonobstant que leur père eut été faidit et ses biens confisqués ». Remis en possession de leur domaine, les Villeneuve se fixent à Palaja, où, par les femmes, ils sont déjà apparentés aux seigneurs du lieu.

Un Guillaume de Villeneuve figure comme administrateur du monastère de La Grasse l’année suivante en septembre 1285 lors d’une transaction passée entre le syndic de l’Abbé d’une part et le Procureur du Roi en la sénéchaussée de Carcassonne d’autre, sur les différends touchant le château de Montlaur.

Guillaume en 1318, lègue 204 sols tournois et fonde à Palaja un hospice de 6 lits pour y recevoir les pauvres de la localité ; Aude, en 1328, lègue 52 sols 6 deniers tournois. Enfin, en 1361, Raimond de Villeneuve lègue, aux mêmes fins, 40 sols tournois et un marc d’argent pour acheter un calice destiné à l’église St Jean de Greffeil (www.mairie-palaja.fr - La seigneurie, Bulletin philologique et historique (jusqu'à 1715), Comité des travaux historiques et scientifiques, 1922 - books.google.fr).

On ne sait qui s'occupait de l'hospice créé en 1318. Mais la maison de Villeneuve, dont nous avons rappelé l'importance historique, était alliée à la famille des du Puy-Montbrun, dont nous venons de parler, et elle l'imita dans son attachement à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Elle jouissait, dans le Languedoc, de domaines si nombreux, que Cherin a pu dire qu'elle avait possédé presque toute cette province. Dès l'année 1128, on voit Pierre II de Villeneuve-Montréal, sa femme Ermessinde et leurs enfants donner à Dieu, au Saint Sépulcre et à la maison de Puy-Subran, (de Podio-Suprano), de l'ordre hospitalier de St. Jean de Jérusalem, la moitié de la terre, située près le mont Maubert. En 1166 , d'après une charte conservée dans les archives du déparlement de la Haute-Garonne , Pons de Villeneuve et Mabriane, sa femme, firent don, en faveur de l'hôpital de Jérusalem, de la maison de saint Remi, ou Remezi, à Toulouse, de l'albergue de six soldats et d'un sergent (Joseph Vaissète, Du Mège, Histoire générale de Languedoc avec des notes et les pièces justificatives, Tome 10, 1840 - books.google.fr).

Palaja correspond à l'autel principal de Saint Sulpice. Aussi la croix de Malte associée par la dalle de Coume Sourde à Palaja peut concerner aussi Saint Sulpice.

Le seul rapport existant pour l'instant est défini par Jean Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint Vallier ayant appartenu à l'Ordre de Malte, puis évêque de Québec consacré à saint Sulpice.

Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint Vallier (Grenoble, 14 novembre 1653 - Québec, 26 décembre 1727) était fils d'un président à mortier aux parlements de Dijon et de Grenoble. Il entra au séminaire de Saint-Sulpice de Paris, où il obtint son diplôme de théologie à 19 ans (1672). Il entra dans l'ordre de Malte, puis obtint les prieurés de St-Vallier et d'Oyeu en Dauphiné, l'abbaye de Gimont au diocèse d'Auch, et le titre d'aumônier. En 1683 il s'embarqua pour aller prêcher l'Evangile aux sauvages du Canada, et en avril 1685, Louis XIV, voulant le mettre à même de faire encore plus de bien dans cette contrée et en même temps récompenser son mérite, le nomma évêque de Québec. Le pieux missionnaire tut sacré en cette qualité le 25 janvier - fête de la Conversion de saint Paul - 1688 dans l'église de St-Sulpice, à Paris. Reparti bientôt après pour le Canada, il y mourut le 26 déc. 1727, dans l'hôpital de Québec qu'il avait fondé, laissant la réputation de l'un des prélats les plus distingués et les plus pieux de son temps (Adolphe Rochas, Biographie du Dauphiné, Volume 2, 1860 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier).

Toujours à la fête de la Conversion de saint Paul le "25 January 1689, Monsignor Jean-Baptiste de La Croix de Chevrieres de Saint- Vallier (Grenoble, Isere, 1653- Quebec, 1727) certified the authenticity of a relic of Saint Paul's arm which had come from the Abbaye de Maubec, and which was presented to the cathedral of Notre-Dame in Quebec (Jean Trudel, Silver in New France, National Gallery of Canada, 1974 - books.google.fr).

Jean Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint Vallier - Evêque de Québec - www.civilisations.ca

La Croix de Chevrières est abbé commendataire de l'abbaye Saint Pierre et Saint Paul de Méobecq (Maubec), dont dépendait l'église de Neuillay-les-Bois, centre des nonagones.

La date de la dédicace de l’église abbatiale de Méobecq est le 3 septembre 1048, en présence des évêques de Tours et de Bourges. Elle est dédiée à Saint-Pierre et les paroisses de Méobecq et de Neuillay-les-Bois qui dépendent de l’abbaye forment désormais la terre de Saint-Pierre.

En 1663, Mgr François de Laval, évêque de Pétrée et vicaire apostolique de la Nouvelle-France, en attendant que soient réunies les conditions exigées par le Pape pour ériger Québec en évêché, est gratifié par le roi Louis XIV des abbayes d'Estrée au diocèse d'Evreux, de Bénévent, au diocèse de Limoges et de "l'abbaye de Maubec de l'ordre de saint Benoist". Lors de son second séjour en France, de 1671 à 1675, Mgr François de Laval demande à l'archevêque de Bourges d'enquêter sur son bénéfice. À Méobecq, le 12 janvier 1673, il signe avec les moines un traité par lequel les cinq religieux, titulaires de différentes charges, font remise de leur office, moyennant une rente viagère. Le 22 septembre 1673, René Dorsanne, lieutenant général au baillage d'Issoudun, préside un procès-verbal de visite et d'information des bâtiments de l'abbaye; le rapport officiel conclut à la nécessité de démolir les bâtiments en ruine à l'exception d'un corps de logis que l'on peut soit achever de ruiner, soit louer. Le 26 mars 1674, le roi donne lettres patentes portant démolition des bâtiments inutilisables à l'exception de ceux nécessaires pour servir d'église de paroisse. En 1675, le vicariat apostolique de la Nouvelle-France est érigé en évêché. Le 1er octobre de la même année, Mgr de Laval est nommé évêque du nouveau diocèse de Québec. Son séjour en France se termine après avoir obtenu du roi la ratification de l'accord passé avec les moines et les bénéfices de sept anciens prieurés dépendants de Méobecq. Les années suivantes, contestations et procédures se multiplient, et, devant les difficultés auxquelles il se heurte pour percevoir les revenus de l'abbaye, il nomme un procureur, l'abbé Jean Dudouyt, qu'il envoie à Paris pour rétablir l'ordre. En 1688, en résignant son siège, François de Laval perd sa qualité d'abbé commendataire. Le titre passe alors à son successeur Jean-Baptiste de la Croix de Saint-Vallier, consacré évêque de Québec le 25 janvier 1688. Une bulle du pape Clément XI, datée de Sainte-Marie-Majeure, le 4 août 1706, décrète l'union de Saint-Pierre de Méobecq à l'évêché de Québec au Canada. François de Laval meurt à Québec le 6 mars 1708 en réputation de sainteté à l'âge de 86 ans. En 1735, une sentence de l'official de Bourges porte extinction et suppression de l'abbaye et la réunion de ses revenus au chapitre de Québec. L'abbaye a cessé d'exister, mais on persiste à attribuer le titre d'abbé commendataire en témoignage du passé et pour indiquer l'origine des revenus. Après Mgr de Saint-Vallier et jusqu'à environ 1780, ce sont les procureurs envoyés par le chapitre de Québec qui sont abbés de Méobecq : Picard en 1718, puis Pierre Hazeur de l'Orme en 1743 et enfin Joseph Marie de la Corne de Chapte en 1757. Sous le régime anglais, le chapitre de Québec disparaît et il faut attendre la Restauration pour que le séminaire de Québec envoie en France l'abbé Jean Holmes poursuivre les démarches pour tenter d'obtenir un règlement avantageux sur les biens de France, mais en vain car, en 1845, un règlement met un terme définitif au lien qui unissait l'église de Québec à l'abbaye de Méobecq (Jean-Jacques Blayac, L’Abbaye Royale de MEOBECQ, Bulletin Mémoires vives n°23, décembre 2007).

La seconde branche de Pisançon des La Croix de Chevrières s'est installée en Languedoc. Un lien matrimonial peut être trouvé entre cette dernière famille et des familles de la noblesse audoise.

Le plateau de La Tartare, qui comprend le lion de La Lagaste et le château de Gaure, est fort intéressant pour toutes les découvertes gallo-romaines qui y ont été réalisées, Dans la bibliothèque du château de Gaure se trouve un grand panneau représentant les armes d'un comte. Ce blason a été déterminé par M. Sivade, Secrétaire général de la Société des Arts et des Sciences : « d'azur à une tête arrachée de cheval d'or, au chef cousu de gueules à trois proisettes d'argent ». Couronne de comte, casque de même avec les lambrequins. Cimier, tête de cheval. « Fanion conforme à l'écu. Support: deux licornes ». Le château de Gaure, un ancien prieuré, a appartenu successivement : Depuis sa fondation jusqu'en 1756, à l'abbaye de Lagrasse. En 1673, noble Jean Sébastien de Siran était seigneur de Gaure. En 1763, Gaure appartenait au marquis de Cavanac qui le vendît au sieur Raymond Estribaud, négociant à Carcassonne. En 1828, le docteur Charles Estribaud, vend Gaure à Fulcrand Caries, négociant à Carcassonne. Ce dernier eut pour gendre Charles-Dominique Laperrine d'Hautpoul, qui le 7 mai 1873, épousa à Bagnols-sur-Cèze (Gard), Mademoiselle Marie-Caroline-Henriette de la Croix-Chevrières de Pisançon. Et voilà pourquoi le blason de cette dernière famille se trouve à Gaure. La famille de Pisançon est une très vieille famille du Dauphiné. Grâce à l'amabilité de Madame et M. F au, propriétaires du château de Gaure, M. Bonnet a pu examiner de nombreuses archives qui concernent toutes la famille de Pisançon qui habitait Grenoble, et ses environs. Il résulte de tous ces documents qu'en 1698, il est fait mention de M. Pisançon à Grenoble. En 1785 et 1820, on parle dans un document de Jean François de la Croix de Chevrières, seigneur de Pisançon et autres places, capitaine de cavalerie au régiment royal Roussillon, chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. En 1842, il est question de M. Henri, marquis de Pisançon et Oscar, comte de Pisançon, tous deux domiciliés à Grenoble, et héritiers de M. le marquis de Pisançon, leur père décédé (Bulletin de la Société d'études scientifiques de l'Aude, 1890).

Gaure existait déjà du temps de la Préhistoire. Au IIIe siècle avant Jésus-Christ, l’un des plus grands oppidum y fut fondé par les Ibères. Les Romains avaient choisi ce lieu unique, véritable nid d’aigle surplombant la vallée de L’Aude. Du sommet de ces collines, l'ensemble de la région, des Pyrénées à la Montagne Noire (Massif Central) pouvait être sous contrôle. Des fouilles ont permis de découvrir de nombreux vestiges d'habitat, de mobilier, de pièces diverses et d’amphores. À la fin de l'Empire Romain, une villa et ses dépendances occupaient l'emplacement actuel du Château de Gaure. Au fil des siècles, Gaure a vu différentes familles se succéder (www.chateaudegaure.com - Histoire).

Les Laperrine d'Hautpoul sont issus du mariage de Pauline d'Hautpoul, fille de Jean Henry marquis d'Hautpoul-Félines mort à carcassonne en 1804, et de Dominique Laperrine, négociant-fabricant né vers 1781 Jean Henry d'Hautpoul Félines est le beau frère, par Joseph Marie, de Marie d'Hautpoul, fille de Marie de Nègre d'Ables.

Marie de Nègre d'Able (1714-1781) épousa en 1732, François d'Hautpoul, marquis de Blanchefort, seigneur de Rennes, et devint célèbre suite à l'étrange pierre tombale qu'elle laissa après sa mort. Aujourd'hui encore cette pierre reste à l'origine de nombreuses légendes et suppositions sur un hypothétique trésor à Rennes-le-Château. Leur fille Marie d'Hautpoul se marie le 25 septembre 1752 à Rennes-le-Château, avec Joseph Marie, marquis d'Hautpoul, de Phélines et de Cassagnole, né le 15 novembre 1723 , décédé le 4 juin 1782 à Versailles, inhumé le 6 juin 1782 à Notre-Dame de Versailles, Ancien capitaine de cavalerie. Sa soeur Elisabeth est la mère de Paul Urbain de Fleury, enterré à Rennes-les-Bains (gw.geneanet.org - Laperrine, fr.wikipedia.org - Famille de Nègre).

Gaure se trouve à Rouffiac d'Aude, "dans" l'église Saint Sulpice de Paris, devant l'autel principal du côté de la chapelle du sacré Coeur.

Dans l'Aude, on parle "d'énormes quantités d'amphores", notamment sur l'oppidum—marché de Lagaste près de Limoux, dont l'existence est totalement liée aux échanges Gaule-Italie (Fanette Laubenheimer, Le Temps des amphores en Gaule: vins, huiles et sauces, 1990 - books.google.fr).

De même qu'on trouve aussi à Gaure des amphores, il y en a à Saint-Hilaire-la-Côte près de la Côte-Saint-André.

Le marquisat d'Ornacieux, au baillage de Vienne, près de La Côte-Saint-André, érigé en avril 1645 pour Jean de La Croix de Chevrières, est composé des paroisses d'Ornacieux, Commelle, Semons, Arzay, Bossieu, Sardieu, Pajet, Balbins, Marcilloles, Penol, Pomiers et Faramans.

Aussi dans le même canton furent découverts : à St Hilaire, une amphore contenant quinze cents médailles en petit bronze, du Bas-Empire; a Balbins, plusieurs tombes renfermant des petits vases dits lacrymatoires en verre et en terre; à Ornacieux, des médailles et des débris de tuiles et de poteries (Bulletin monumental, Auteur Société française d'archéologie, 1854 - books.google.fr).

Lacroix-Chevrières de Saint-Vallier — d'azur, à la tête de cheval d'or, au chef cousu de gueules, chargé de trois croisettes d'argent. Dauphiné

La Ligne gnostique

Que sur une carte du midi de la France on tire une ligne droite de Narbonne à Roquemaure, et cette ligne représentera assez exactement l'itinéraire des colonnes carthaginoises. (Eugène Hennebert, Histoire d'Annibal, Volume 1, 1870 - books.google.fr).

Cette ligne est comparable à la "Ligne gnostique" qui passe un peu plus haut par Magalas ("le chemin" en hébreu), Buc et Alet. A Magalas coule la Lène (LENE ?) et l'étymologie de Buc se rapporte à Buxum (BUXEUM ?) avec l'adjectif buxeus/a/um (couleur de buis : jaune) (Autour de Rennes le Château : La ligne gnostique).

Philostrate, orateur et biographe romain de langue grecque du IIe siècle, après avoir parlé des regrets que les Ethiopiens donnaient à Memnon à cause de sa mort prématurée, ajoute que les Ethiopiens rendoient un culte à Memno Eous. Ce même peuple, suivant Héliodore, placoit Memnon au nombre de ses héros, et lui rendoit un culte public.

Au début du IIIe siècle, Philostrate est présenté à la cour de Septime Sévère, à Rome. Il reste attaché à la famille impériale qu'il suit dans la guerre contre les Pictes, en actuelle Écosse puis, sous le règne de Caracalla en 212, en Asie mineure, où Philostrate visite la ville de Tyane. C'est peut-être à cette occasion que Julia Domna, fille de Julius Bassianus, un notable arabe1 syrien d'Émèse (Homs), femme de Septime Sévère, lui commande une biographie du philosophe pythagoricien Apollonios de Tyane (Louis Mathieu Langlès, Extrait d'une dissertation sur la statue vocale de Memnon, 1826 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Philostrate d'Athènes).

Memnon devait servir de cadran solaire et est lié au méridien de Saint Sulpice dans (Antoine-Gaspard Boucher d'Argis, Variétés historiques, physiques et littéraires ou recherches d'un savant, contenant plusieurs pièces curieuses et intéressantes, Volume 3, 1752 - books.google.fr - books.google.fr, La Vraie Langue Celtique et Saint Sulpice).

Or "Scaphe" en latin désigne un cadran solaire hémisphérique. Il existe sur la ligne gnostique à Camurac un cadran solaire avec la devise effacée "Badaïre, fé toun cami, l'houra passa", et un col des Sept Frères (Paroles de soleil - tome I, 2005 - books.google.fr).

Les Héliades, nom qui, selon Diodore de Sicile, étoit commun à sept freres, fils d’Hélius, roi de l’isle de Rhode. Ces sept freres étoient Ochime, Cercaphe, Macar, Actis, Ténagès, Triopas & Candale.

Lorsque les Héliades eurent atteint l’âge d’homme, le soleil leur prédit que Minerve habiteroit toujours parmi les peuples qui les premiers feroient des sacrifices en son honneur. Les Athéniens furent instruits de cet Oracle dans le même tems; en sorte que les Héliades se pressant trop oublierent d’apporter le feu avant la victime ; au lieu que Cécrops, roi des Athéniens, disposa mieux le sacrifice qu’il faisait de son côté. Quoi qu‘il en soit, cette méprise donna lieu à une cérémonie particulière à l'isle de Rhode. Les Héliades ne laisserent pas de se distinguer des autres hommes a par divers genres de connoissnces sur-tout par l’Astronomie. Ils firent une science de la navigation, ils partagerent l’année en saisons. Tenagès le plus habile d’entre eux, périt par la jalousie de ses freres. Le crime ayant été découvert, tous ses auteurs prirent la fuite. Macar se retira à Lesbos, et Candale dans l’isle de Cos. Acctis étant passé en Egypte y bâtit la ville d’Héliopolis en l’honneur du soleil son pere, & enseigna le cours des astres aux Egyptiens. Triopas Venant dans la Carie, se saisit d'un promontoire qui fut dès-lors appellé Triopéon. Pour les autres Héliades qui n’avoient point eu de part au meurtre de leur frere, ils demeurèrent dans l’isle de Rhode, & bâtirent la ville d’Achaïe dans un territoire appellé Ialysie. Leur aîné & leur roi nommé Ochime épousa Hégétorie une des Nymphes de l'isle. Il en eut pour fille Cydippe, qu’on nomma depuis Cyrbie. Cercaphe l’ayant épousée dans la suite succéda à la couronne de son frere ; & il eut lui-même pour successeur ses trois fils Lyndus, Ialysus & Camirus (François Sabbathier, Dictionnaire pour l'intelligence des auteurs classiques, grecs et latins, Volume 20, 1775 - books.google.fr).

Si Eous concerne La Roque Mude/Saint Salvayre et Scaphae Alet ou Camurac, alors le tiret présent dans la devise symbolise le méridien de Paris passant entre Buc et la Roque Mude.

La plaine de Bièvre, elle aussi, a ses souvenirs historiques. Annibal, ayant mis fin aux divisions intestines des Allobroges, la trouva parfaite pour une grande revue de toute son armée. Cette inspection eut lieu, en effet, dans un endroit voisin de la Côte, et auquel elle a laissé son nom punique de Penol, partie du marquisat d'Ornacieux érigé pour les La Croix de Chevrières. Voici, du reste, les propres paroles d'Aymar du Rivail dans ses Neuf livres des Allobroges : « Et supra Bellum-Riparium, prope Costam, est Penepolis, ex vocabulo Penorum (Pœnorum) congregatio; nam dum per Allobroges, sedatis eorum certaminibus, Annibal penus transiret, in planifie hujusmodi convallis milites Penos et totum suum exercitum recensuit, et ab hac congregatione nomen loco remansit. »

M. Ducoin, l'érudit bibliothécaire de la ville de Grenoble, écrivait au sujet du livre en question de du Rivail : « A la vérité, cet ouvrage renferme bien des rêveries historiques, mais on y trouve aussi beaucoup de détails intéressants sur l'histoire du Dauphiné. » (L. Clerc-Jacquier, Recherches historiques sur la Côte Saint André: pour servir a l'histoire générale du Dauphiné, 1853 - books.google.fr).

C'est là sans doute à à Penol qu'Annibal a reçu la visite de Brancus, ce roi détrôné auquel il a rendu sa couronne (Victor Roussillon, Annibal et le Rhône, Revue du Lyonnais, Volume 20, L. Boitel, 1860 - books.google.fr).

Memnon, Soleil, 25 décembre

Nous le répétons, les Egyptiens pleuraient Osiris mort, pour le Soleil arrivé a la fin de sa course au solstice d'hiver; les Ethiopiens Memnon, les Perses Mythras, les Grecs Bacchus, d'autres Atys, les Babyloniens Adonis; tous ces peuples différens ont établi la passion, la mort, la résurrection de leur respective divinité, qui n'était, dans le fait, que le Soleil (Reghellini de Schio, La Maçonnerie, considérée comme le résultat des religions égyptienne, juive et chrétienne, Volume 1, 1829 - books.google.fr).

The orientation lines of the German surveyors show beyond all question that the pyramids and some of the temenos walls at the places named are just as true to the sun-rising at the equinoxes as the temples referred to at Karnak were to the sun-rising and setting at the solstices, and the Sphinx was merely a mysterious nondescript sort of thing which was there watching for the rising of the sun at an equinox, as the Colossi of the plain at Thebes were watching for the rising of the sun at the winter solstice (Sir Norman Lockyer, The Dawn of Astronomy: A Study of the Temple-worship and Mythology of the Ancient Egyptians, 1894 - books.google.fr).

Le Menhir de la Pierre qui chante dans l'Yonne a un nom qui n'est qu'un abréviation du précédent (Chantecoq) (il ne rappelle quoiqu'ait écrit M. Salomon Reinach, la statue vocale de Memnon, que parce que les statues sont des Menhirs évolués) (Bulletin, Volume 12, Société française d'histoire de la Médecine, 1913 - books.google.fr).

Ainsi Memnon désignerait le solstice d'Hiver, vers le 25 décembre.

Homère place Memnon parmi les héros de la guerre de Troye. Pausanias vit dans le temple de Delphes auprès de la statue ou du tableau qui représentait Memnon, un enfant Ethiopien qui indiquoit la patrie de ce héros. Philostratus (in héroicis, p. 742. Non, lib II, p. 790), feint que « Memnon a été métamorphosé en pierre noire » par allusion à sa célébre statue de marbre brun que l'un disoit être de la pierre noire (Louis Mathieu Langlès, Extrait d'une dissertation sur la statue vocale de Memnon, lue à la classe de Littérature de l'Institut National, 1826 - books.google.fr).

Au sujet du roi d'Egypte Thyosimares, il est dit "Hence it appears that Mar or Mares signified the Sun in the Egyptian Language." (John Jackson, Chronological Antiquities, Volume II, 1752 - books.google.fr).

Suivant la fable, l'Aurore étoit la fille d'Hypérion & de Thia, ou de Titan & de la Terre, on encore du Géant Pallas & d'AEthra. On feint qu'elle épousa Tithon, fils de Laomédon & qu'elle fut mère de Memnon. Les Poètes disent qu'elle ouvre les portes du Ciel, & qu'après avoir mis les chevaux au char du Soleil; Eous est le nom d'un de ces chevaux. Les poètes ont supposé que la rosée se formoit des larmes qu'elle verse sur la mort de son fils Memnon (Pierre Brunel, Pour une interprétation solarienne de "Tête d'or", De Claudel à Malraux: mélanges offerts à Michel Autrand, 2004 - books.google.fr, Joseph Du Fresne de Francheville, La consolation philosophique de Boëce, Volume 2, 1744 - books.google.fr).

Le soleil est représenté comme un géant dans la Vulgate Psaume 18,5-7 : "Il a établi sa tente dans le soleil ; et lui-même comme un époux qui sort de la chambre nuptiale ; Il sort plein d'ardeur, pour courir comme un géant dans sa carrière ; il part de l'extrémité du Ciel, Et il arrive jusqu'à l'autre extrémité du Ciel; il n'y a personne qui se cache à sa chaleur" (Augustin Calmet, Commentaire litteral sur tous les livres de l'ancien et du nouveau Testament, Volume 4, 1724 - books.google.fr).

C'est en colosse qu'Hélios enjambait l'entrée du port de Rhodes, dans l'île qu'occupèrent les Chevaliers de Saint Jean de Jérusalem. C'est le neveu de Guillaume, Foulques de Villaret (1305–1319), qui réalise les projets de son oncle. Rhodes est une possession byzantine. L'ordre se rend maître de l'île le 15 août 1310 après la prise du château de Rhodes. Clément V confirme aux Hospitaliers la possession de ces îles.

En 1522, après un siège de 5 mois, Soliman le Magnifique prend possession de la ville de Rhodes du fait de la trahison du grand chancelier d'Amaral. Le grand maître Philippe de Villiers de L'Isle-Adam entouré de ses chevaliers quittent définitivement la Méditerranée orientale et la proximité avec le monde musulman le 1er janvier 1523, emportant dans trente navires leur trésor, leurs archives et leurs reliques, dont la précieuse icône de la Vierge de Philerme, l'un des symboles de l'Ordre, aujourd'hui conservée au Monastère de Cetinje au Monténégro avec la main droite de Saint Jean Baptiste (fr.wikipedia.org - Ordre de Saint-Jean de Jérusalem à Rhodes).

Le géant Marre, un soleil noir, soleil d'hiver ?