Partie IX - Synthèse   Chapitre LVII - Calendrier   Les ratés du Saint Esprit 2   

L'Ordre du Saint-Esprit fut sans conteste le plus illustre Ordre de chevalerie de la monarchie française. C'est le 31 décembre 1578, en pleine période de guerre de religion, qu'un édit royal d'Henri III fondait l'Ordre du Saint-Esprit. Son nom était dû à la dévotion qu'avait le roi pour la Pentecôte, journée commémorant la descente du Saint-Esprit sur les apôtres. Ce jour de Pentecôte avait marqué deux événements particulièrement importants pour Henri III : sa désignation à la tête du royaume de Pologne avait eu lieu le 11 mai 1573 et son accession au trône de France le 30 mai 1574.

Officiellement, c'est la défense de la foi catholique et de la personne royale qui fut invoquée en créant l'Ordre du Saint-Esprit. Mais le roi avait sans doute pour dessein premier de provoquer le rattachement à sa cause de grands seigneurs catholiques dont la fidélité à sa personne paraissait fort équivoque, certains n'ayant pas hésité à s'allier avec la Ligue dirigée par le puissant duc Henri de Guise qui y fut cependant admis en 1579. Par ailleurs, le besoin d'un Ordre nouveau devait probablement s'imposer, car force était de constater le déclin de l'Ordre de Saint-Michel, jusqu'alors unique Ordre de chevalerie du royaume.

Sous la Restauration, l'ordonnance royale du 28 septembre 1814, signée du Roi Louis XVIII, rétablira l'Ordre du Saint-Esprit, supprimé en 1791. La noblesse impériale ayant été reconnue par le roi, maints anciens dignitaires de l'Empire recevront alors ses insignes. La vie de l'Ordre du Saint-Esprit, dont la devise était " Duce et Auspice ", s'acheva en 1830 lorsque Louis-Philippe aboli définitivement tous les Ordres monarchiques (www.france-phaleristique.com, Les ratés du Saint-Esprit).

Les promotions dans l'Ordre du Saint-Esprit bénéficiaient particulièrement aux Ducs et Pairs de France issu de la famille royale où de ses proches. Il apparaît comme un conjonction du titre de noblesse et du rôle de guidance du Saint-Esprit. Les Oraisons de saint Charles Borromée (1579) confirme ce rôle par l'emploi du terme étymologique de duc : "Adest vobis Christus Dominus : actionum vestrarum dux est Spiritus Sanctus". Au cours de son premier chapitre général, tenu à Bologne au mois de mai 1220, l'Ordre des Frères prêcheurs s'est donc donné des Institutiones - c'est le terme alors employé - spécialement adaptées au service original que son fondateur et la Papauté, " duce Spiritu sancto inspirante et disponente " ont voulu pour lui dans l'Eglise (Marie-Dominique Chenu, Mélanges).

Guillaume Postel qui eut sans doute un influence théorique sur la monarchie française sur laquelle il prophétisait qu'elle devrait détenir la monarchie universelle, note dans Le Petit Traité de la signification ultime des cinq corps réguliers ou éléments de l'éternelle vérité que la vérité spirituelle suprême - chrétienne par essence, à l'évidence - " fut toujours tenue ou pressentie en Gaule, sous la motion de l'Esprit ou d'Elie et soit par les Celtes, soit par cette Eglise "gallicane" qui s'oppose pour cette raison même à ce que le Pape prévale sur le Concile, directement inspiré d'En-Haut. S'ensuit une véhémente profession de foi envers l'Immaculée Conception et la pureté proprement "substantielle" communiquée de la sorte par Marie à son Fils, motif pour lequel la Vierge a été exaltée au-dessus même des hiérarchies angéliques. A entendre notre homme, il n'est pas jusqu'à Muhammed qui n'ait attesté son immunité à l'égard du péché : que penser des chrétiens qui la contestent ou, pire, la nient ? De cette doctrine, pour lui infrangible, l'Eglise "gallicane" est la première et principale gardienne, sous la conduite du Saint-Esprit. Ce mystère est alors celui de la "pierre angulaire", tirée du sein de la Vierge comme le genre humain de celui d'Eve ou de Sarah, pierre dont le transfert "à la tête de l'angle" illustre la révélation du mystère trinitaire dans et par le "quatrième terme" (ou quaternaire) que représente la chair immaculée de Marie transmise au Christ, Dieu-Homme." (Jean-Pierre Brach, Documents oubliés sur l'alchimie, la kabbale et Guillaume Postel).

La Constitution dogmatique sur l'Eglise de 1964 dit que : " L'autorité de l'Eglise, sous la conduite de l'Esprit-Saint, a veillé elle-même à en fixer la doctrine et régler la pratique, instituant même des formes de vie stables sur la base de ces conseil (Ipsa autem auctoritas Ecclesiae, duce Spiritu Sancto, ea interpretari, eorum praxim moderari et etiam stabiles inde vivendi formas constituere curavit) (Constitution dogmatique sur l'Eglise, Lumen Gentium, 1964).

Le 515, traduit en lettres numériques latines "DUX", formule prophétique que prédit Béatrice à Dante au chant XXXIII du Purgatoire, "fait écho à l'énigme du prologue du Cinquième Livre attribué à Rabelais, qui se résout sur la formulation jubilaire de l'an mille cinq cent cinquante, en interaction avec le chiffre trente (ou 3 fois dix), qui, on le sait, joue un rôle considérable dans la Divine Comédie. Le 515 et le 1550 ont une égale valeur kabbalistique de 11, qui, outre la dualité qu'elle désigne obligatoirement dans la symbolique hermétique, remémore la parabole de la onzième heure des évangiles, qui conclut sur l'inversion inéluctable du message christique: les derniers seront les premiers et les premiers seront les derniers (Franco Giacone, Le Cinquiesme livre: actes du Colloque international de Rome).

Sous les premiers Capétiens, il n'y avait en France que six ducs. Trois étaient pairs ecclésiastiques : l'archevêque duc de Reims, l'évêque duc de Laon, et l'évêque duc de Langres. Leurs pairies ducales et celle de l'archevêque de Paris, créé duc de Saint-Cloud en 1674, étant attachées à l'épiscopat lui-même, ne furent point sujettes à s'éteindre par déshérence ; elles ont subsisté jusqu'en 1789 Les trois autres ducs étaient revêtus des pairies laïques de Bourgogne, de Normandie et de Guyenne, qui, réunies à la couronne de France en 1204, 1361 et 1370, n'en furent détachées depuis qu'en faveur de princes du sang, à cause de l'importance de ces grands fiefs. Le titre de duc fut réservé en France aux possesseurs des duchés-pairies féodaux qui précèdent jusqu'au règne de Philippe-le-Bel. Ce prince, et à son exemple ses successeurs érigèrent en nouveaux duchés-pairies des fiefs donnés comme apanages à des rejetons de la maison royale. Au XVIème siècle, des duchés furent créés en faveur de branches naturelles ou légitimées de France (Longueville). Des duchés furent créés en faveur de maisons étrangères, ou de familles nobles de France. Ainsi Arthus Gouffier devint le premier gentilhomme n'appartenant pas à la famille royale de près ou de loin à devenir duc et pair du Roannais en 1519. Le XVIème siècle (1550) connaît une multiplication de telles nominations qui culminera sous Louis XIV M. Borel d'Hauterive, Duché Français).

Henri IV - chef de l'ordre le jour de son sacre le 27 février 1594 (Point particulier : Mimizan).

Une grande famille jouera sur la rivalité opposant le roi de France et le roi-duc Plantagenêt : les Albret. Ils sont issus du coeur du pays landais et portèrent jusqu'en 1312 le titre modeste de " senhor " de Labrit, puis par achats, mariages, successions, ils s'installèrent en Marensin et Born puis Bazadais... Vers 1500, une prévôté de Born est instituée. Placée sous la dépendance de l'Albret, cette juridiction comprend Aureilhan, Bias, Biscarrosse, Gastes, Lévignac, Mézos, Mimizan, Parentis-en-Born, Pontenx-les-Forges, Sainte-Eulalie, Saint-Julien, Saint-Paul, Sanguinet et Uza. La direction épiscopale du Born se trouve à Bordeaux jusqu'en 1789.

En 1550 est constitué le duché d'Albret par et pour le roi de Navarre Henri II d'Albret, à titre personnel. Sa fille Jeanne d'Albret lui succède en 1556 et l'Albret est constitué en duché- pairie. Elle se convertit au protestantisme en 1560. Par l'ordonnance du 19 juillet 1561, elle impose le calvinisme dans son royaume, entraînant d'âpres luttes dans les Landes entre Catholiques et Huguenots. En 1569, les troupes de Montgomery dévastent les édifices catholiques (abbaye de Saint-Sever, église Sainte-Quitterie d'Aire). Les catholiques étaient dirigés par Montluc. L'avènement en 1589 du fils de Jeanne d'Albret et d'Antoine de Bourbon, Henri IV au trône France fait entrer différents pays landais dans le domaine royal.

Le duché d'Albret comportait la baronnie de Nérac, les vicomtés de Castelmoron-d'Albret, de Tartas, du Marsan etc. Il s'étendait donc sur une partie des départements actuels des Landes (Marsan, Maremne, Aguais, Gabardan), de Gironde du Gers et du Lot-et-Garonne (Agenais). Le duché d'Albret, uni à la couronne de France grâce à l'accession au trône d'Henri IV, fut cédé à Frédéric-Maurice de La Tour d'Auvergne en 1651 en échange de la principauté de Sedan et Raucourt. Les armes de la maison de Lebret ou d'Albret présentent cette rare particularité de ne renfermer aucune figure ; elles sont de gueules purement. Souvent, on en a diapré le champ, pour éviter la monotonie d'une surface plane. Mais les rinceaux qu'on y a dessinés n'ont aucune valeur héraldique. En 1389, Charles d'Albret, comte de Dreux3, vicomte de Tartas, connétable de France, obtint, de son cousin le roi Charles VI, la permission d'écarteler ses armes de celles de France (Max Prinet, Les armoiries des Français dans le poème du siège de Carlaverock).

Henri Ier d'Orléans (1568 - 8 avril 1595), duc de Longueville - promotion 1595 (Point particulier : Etretat).

www.altesses.eu

Jean, comte de Dunois et de Longueville, connu sous le nom de Dunois, était frère naturel de Charles d'Orléans, père de Louis XII, et de Jean d'Orléans, aïeul de François Ier. Il eut pour petit-fils François II de Longueville, qui fut créé duc et pair en 1505 par Louis XII et forma la branche des ducs de Longueville éteinte en 1694.

François II d'Orléans, 1470-1512, comte de Longueville, de Dunois, de Tancarville et de Montgommery, prince de Châtelaillon, vicomte de Melun, seigneur de Parthenay, grand chambellan de France, connétable héréditaire de Normandie.

Auberville la Renault est le chef lieu d'une des trois branches qui composent les sergenteries d'Epouville, membre du duché de Longueville. Grâce à cette terre, le sire de Longueville peut équiper au port d' Etretat un bateau franc de toutes taxes (www.campagne-de-caux.fr).

Henri Ier d'Orléans-Longueville (né en 1568, mort à Amiens peut-être le 8 avril 1595), duc de Longueville et d'Estouteville, comte de Tancarville, fut Grand chambellan de France de 1589 à 1595 (sous Henri IV). Fils de Léonor d'Orléans-Longueville (1540-1573) et de Marie de Bourbon, duchesse d'Estouteville et comtesse de Saint-Pol (1539-1601), il remporte sur les Ligueurs la bataille de Senlis en mai 1589. À l'assassinat d'Henri III au mois d'août suivant, le roi protestant de Navarre Henri de Bourbon est appelé à régner sous le nom d'Henri IV, mais les grandes villes françaises se rangent derrière la Ligue et son chef, le duc Charles de Lorraine. À ce moment-là, l'armée royale d'Henri IV n'est plus que l'ombre d'elle-même. Ce dernier ne peut compter que sur 20 000 hommes à peine pour conquérir un royaume qui se refuse à lui. Il confie le commandement de la Picardie au duc de Longueville. Henri d'Orléans épousa Catherine de Gonzague (1568-1629), dont il eut un fils, Henri II.

Philippe-Emmanuel de Lorraine (Duc de Penthièvre et Mercœur - Vaudémont) - promotion 1578

Le Penthièvre est un pays traditionnel de la Bretagne, situé à l'est et au sud de Saint-Brieuc dans l'Est des Côtes-d'Armor actuelles. Il fait partie de l'Évêché de Saint-Brieuc. Saint-Brieuc et Lamballe en sont les villes principales. Au Moyen Âge, le Penthièvre est un comté assez important dont les comtes (Conan le Petit et Constance) sont ducs de Bretagne de 1156 à 1201. En 1235 Pierre Mauclerc prive du comté l'héritier de cette lignée, Henri d'Avaugour, et le donne à sa fille Yolande, à laquelle il appartient jusqu'en 1272 quand Jean Ier le fait rattacher au duché de Bretagne. Par Jeanne de Bretagne le comté passe à la famille de Châtillon-Blois en 1337, mais leur héritier, Jean II de Brosse, est privé du comté en 1465 par le duc François II qui annexe celui-ci au Duché de Bretagne. Sous Sébastien de Luxembourg, l'héritier des Brosse par son mariage de Charlotte de Brosse à qui le fief est restitué en 1569, le Penthièvre est érigé en duché-pairie de France qui s'éteignit la même année par sa mort.

Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur et de Penthièvre, marquis de Nomeny, Baron d'Ancenis, gouverneur de Bretagne, né à Nomeny (Lorraine) le 9 septembre 1558, mort à Nuremberg le 19 février 1602, est le dernier ligueur rallié à Henri IV. Il est le fils du prince Nicolas de Lorraine, comte de Vaudémont, à l'époque régent des duchés de Lorraine et de Bar pour son neveu Charles III et de Jeanne de Savoie-Nemours. Il épouse à Paris en 1576 Marie de Luxembourg (1562 - 1623), duchesse de Penthièvre, fille de Sébastien de Luxembourg, duc de Penthièvre, et de Marie de Beaucaire. Le duc de Mercœur mourut de fièvre maligne (ou " pourprée ") le 19 février 1602, à Nuremberg, à l'âge de 43 ans. Son corps fut ramené à Nancy et enterré,le 30 avril 1602 dans le chœur de l'église des Cordeliers, à côté de ceux de son père Nicolas et de son frère, le cardinal de Vaudémont et des ducs de Lorraine, ses ancêtres.

Les témoignages de François de Sales, d'Alphonse de Rambervillers, et de Nicolas de Montreux participent d'un même esprit qui fixe l'image du duc pour ses contemporains et pour la postérité. Ils transforment son parcours controversé en " destin exemplaire ", et font de lui un modèle non seulement de chef militaire mais aussi de soldat lettré.

Jacques de Savoie-Nemours - promotion 1578 (Point particulier : Le Sarnieu).

François Ier ayant retiré le duché de Nemours des mains de sa mère, Louise de Savoie, le donna à Philippe de Savoie et à Charlotte d'Orléans-Longueville, sa femme, en 1528. Philippe de Savoie, né en 1490, mort à Marseille le 25 octobre 1533, était fils de Philippe II, duc de Savoie et prince de Piémont, et de Claudine de Brosse. Destiné à une vie ecclésiastique, il y renonça en 1510. Il reçut alors en apanage le Genevois et le Faucigny, en 1514. L'année suivante, son neveu François Ier lui donna le duché de Nemours. Cette branche ducale de Nemours, cadette de la maison souveraine de Savoie, resta au service de France, et son dernier rejeton, Charles-Amédée, blessé au combat du faubourg Saint-Antoine, fut tué en duel par le duc de Beaufort en 1659. A la mort d'Henri II de Savoie-Nemours, le duché de Nemours, qui était un fief concédé à son ancêtre Philippe de Savoie retourna à la Couronne, tandis que les duchés de Genève et d'Aumale passèrent à sa nièce Marie Jeanne de Savoie. Sa veuve deviendra, en 1694, princesse de Neuchâtel et des Dombes, ainsi que duchesse d'Estouteville.

Jacques de Savoie est né à Vauluisant le 12 octobre 1531, mort à Annecy le 18 juin 1585, fut comte de Genève et duc de Nemours de 1533 à 1585. Il était fils de Philippe, comte de Genève et duc de Nemours, et de Charlotte, fille de Louis Ier, duc de Longueville.

Il résidait au château d' Annecy où s'était installée sa mère, Charlotte d'Orléans-Longueville, depuis que François Ier avait mis la main sur le duché de Savoie, en 1536. Jacques est appelé auprès du roi de France ; il a quatorze ans. Le roi compte en faire son allié. De fait, Jaques mettra tout son dévouement au service de la couronne de France, il combattra dans les troupes d'Henri II contre les armés impériales et leur allié, qui n'est autre qu'Emmanuel-Philibert.

Son existence est tout entière tissée de sa participation aux guerres et de ses innombrables conquêtes féminines, dont celle de Françoise de Rohan et celle de la duchesse de Guise, Anne d'Este, qu'il épousera après la mort de François de Guise. ll fut à tel point remarqué que Madame de La Fayette en fit le personnage principal de son roman, La Princesse de Clèves, dont elle a situé l'intrigue à la cour d'Henri II. De Jacques, elle écrit : "Mais ce prince était un chef-d'oeuvre de la nature ; ce qu'il avait de moins admirable, c'était d'être l'homme du monde le mieux fait et le plus beau. Ce qui le mettait au-dessus des autres, c'était d'être d'une valeur incomparable, et un agrément dans son esprit, dans son visage et dans ses actions que l'on n'a jamais vu qu'à lui seul." (Romanciers du XVIIème siècle - La Pléiade) (fr.wikipedia.org - Jacques de Savoie-Nemours, www.diaam.com).

En 1479, après les trop nombreux crimes, exactions et abus commis par Philibert Ier de Compey, le duc de Savoie Philibert Ier (1465-1472-1482) confisqua tous les biens de cette illustre famille. Le château de Thorens devint ainsi propriété de la Maison de Savoie : il fut offert à Hélène de Luxembourg-Saint-Pol († vers 1488), épouse du prince Janus de Savoie (1440-1491), comte de Genevois. Mais Hélène ne s'intéressa pas à Thorens ; elle n'y vint jamais. Leur fille Louise de Savoie (1467- 1530), qui avait épousé son cousin François Ier de Luxembourg-Fiennes, vicomte de Martigues (av. 1445 - ap. 1511), hérita du château de Thorens. Mais Philibert II de Compey obtint la restitution des biens de sa famille en 1526. Cependant, en 1533, il fut lui-même condamné à la confiscation des ses biens et au bannissement par le duc de Savoie Charles III (1486-1504-1553). Thorens revint au vicomte de Martigues, François II de Luxembourg († 1553), fils de François Ier . Plus tard, le 29 novembre 1559, Thorens fut vendu par le fils de François II, Sébastien de Luxembourg-Martigues († 1569), duc de Penthièvre et vicomte de Martigues, au seigneur François de Sales (1522-1601), père de saint François de Sales (1567- 1622), prince-évêque de Genève. Le seigneur de Sales possédait déjà le château éponyme, situé à une portée de flèche de celui de Thorens. Toutefois, cette vente ne fut concrétisée qu'au cours de l'année 1602 : saint François de Sales, alors en mission diplomatique à Paris, acheta Thorens, pour le compte de ses frères et sœurs, à Marie de Luxembourg-Martigues (1562-1623), duchesse de Penthièvre et de Mercœur, veuve de Philippe-Emmanuel de Lorraine (1558-1602), fille et héritière du prince Sébastien de Luxembourg-Martigues (www.chateauthorens.fr).

Jacques II de Crussol, duc d'Uzès, pair de France - promotion 1578 (Point particulier : Lussan).

Le Duché d'Uzès, souvent appelé le premier Duché de France, est le plus ancien Duché Pairie subsistant en France. La Vicomté d'Uzès est érigée en Duché en 1565 et en Pairie en 1572 par Charles IX. Depuis, au Parlement et au sacre du Roi, le Duc d'Uzès, Premier Pair de France, Comte de Crussol, Prince de Soyons, a préséance sur toutes les Maisons Nobles de France. A la Cour, seul le Duché de la Trémoille créé en 1563 (éteint au début du XXème siècle) avait rang sur lui après la disparition sous Louis XIII du premier Duché de Montmorency en 1632. Troisième fils de Charles de Crussol, vicomte d'Uzès et de Jeanne Ricard de Genouillac, Jacques II est frère d'Antoine de Crussol fait duc d'Uzès en 1565. Il épouse, en 1568, Françoise Louise de Clermont-Tonnerre nièce de sa belle-sœur Louise de Clermont. Connu sous le nom de Baron d'Assier ou d'Acier, il joua un grand rôle à la tête de l'armée huguenote pendant les trois premières guerres de religions. Lors de la Saint-Barthélemy, son jeune frère Galiot est assassiné ; lui-même est sauvé grâce à son aîné Antoine. Converti au catholicisme après avoir été fait prisonnier à Montcontour, il combat du côté du roi. En 1573, il est au siège de La Rochelle dans l'armée de Henri d'Anjou. Il devient duc d'Uzès à la mort de son frère Antoine, le 14 août 1573. En 1574, lors de la quatrième guerre civile, il combat à la tête de l'armée royale comme lieutenant général de Languedoc contre les huguenots et catholiques unis commandés par Damville. Il meurt à Paris en 1586. Son fils unique, Emmanuel, lui succède dans le duché-pairie d'Uzès (fr.wikipedia.org - Jacques II de Crussol).

Henri de Lorraine, premier du nom, duc de Guise, Grand-maître de France - promotion 1579 (Point particulier : Homblières).

Le Duché-Pairie de Guise est érigé en 1528, à partir des terres constitutives du Comté de Guise, pour Claude de Lorraine (1496-1550) Comte d'Aumale, Comte de Guise, Baron d'Elbeuf, de Mayenne et de Joinville, puis Marquis de Mayenne, Seigneur de Saint-Dizier. En 1647, y est adjointe la Seigneurie de Ribemont en Thiérache.

Henri Ier de Guise, dit le Balafré, est né le 31 décembre 1549 et assassiné le 23 décembre 1588 au château de Blois. D'abord prince de Joinville, puis duc de Guise (1563) et pair de France, comte d'Eu et Grand Maître de France. Il est l'un des bénéficiaires politiques de la Saint-Barthélemy (24 août 1572), chef de la Ligue catholique (1576) durant les guerres de Religion en France. Très populaire, il devint le maître de Paris après la journée des Barricades (12 Mai 1588). Il fut assassiné sur l'ordre d'Henri III lors des États Généraux de Blois (fr.wikipedia.org - Henri Ier de Guise).

Henri Ier duc de Joyeuse, comte de Bouchage, Maréchal de France, Baron d'Arques et Couiza - promotion 1583 (Point particulier : Muret).

Henri de Joyeuse est né à Couiza dans l'Aude, en 1563, au château de ses parents : Guillaume vicomte de Joyeuse, lieutenant général d'Henri III en Languedoc et de Marie de Batarnay. Il était le troisième des sept garçons de Guillaume, vicomte de Joyeuse . Il fit ses études avec deux de ses frères, François et Scipion, d'abord à Toulouse, puis au collège de Navarre à Paris. Leur aîné, Anne devint amiral de France et François archevêque de Toulouse (1584- 1596). A Paris, Henri devint l'un des " mignons " à la cour d'Henri III. Quand il eut 18 ans le roi le maria à Catherine de Nogaret de la Valette en 1582. De leur union naquit une fille Henriette, qui devait être l'aïeule de la Grande Mademoiselle et qui se remaria avec Charles, 4ème duc de Guise (1571 - 1640). Il servit, dès 1580, au siège de la Fère, comme capitaine de chevau-légers. Il eut, en 1582, une compagnie de 50 hommes d'armes. En 1583, on le fit conseiller d'Etat, chevalier des Ordres du roi, et maître de la garde-robe de S. M. Il obtint le gouvernement-général de Touraine, du Maine, du Perche et du comté de Laval, après la mort de François de France, duc d'Anjou, par provisions données à Saint Germain-en-Laye, le 8 juillet 1584. On ajouta à ce gouvernement celui de la province d'Anjou, par déclaration et provisions données à Blois. Il se démit de ces gouvernements, au mois d'avril 1586, en faveur du chevalier de Joyeuse, son frère, favori de Henri III. Sa femme mourut peu après et lui entra alors chez les Capucins, le 4 septembre 1587. Il reçut le nom de frère Ange. Il avait 24 ans. Il fit profession en 1588 et partit faire ses études à Venise où il fut ordonné prêtre en 1591. Il séjourne deux ans en Italie. De retour en France, le Fr. Ange fut nommé gardien du couvent d'Arles en 1592. Pendant ce temps la Ligue catholique guerroyait contre l'armée d'Henri de Navarre. Anne de Joyeuse, l'aîné des frères fut tué à la bataille de Coutras en 1587. L'autre frère, Scipion, gouverneur du Languedoc, assiégeait, avec l'armée de la Ligue, une place forte Protestante, Villemur-sur-Tarn. Malgré les renforts reçus par la ville et l'avis de son frère, alors présent à Toulouse, Scipion s'obstina. Contraint de battre en retraite, il se noya dans le Tarn, le 19 octobre 1592. Dès le 21 octobre, cédant aux instances de son frère le Cardinal, du clergé, de la noblesse et du peuple de Toulouse, le P. Ange accepta de remplacer son frère décédé. En vue des dispenses nécessaires, ce dont disputent les canonistes, le Pape Clément VIII le fait entrer dans l'Ordre de Malte, pour lui permettre de porter les armes. Il est alors chef de la Ligue en Languedoc avec le titre de Gouverneur. Redevenu Duc de Joyeuse, il signe une trêve d'un an avec le duc de Montmorency, qui se disait aussi gouverneur du Languedoc, pour l'autre camp. Il négocie la paix avec les troupes d'Henri de Navarre. Après la conversion de celui-ci, le Duc de Joyeuse fut maintenu lieutenant du roi, en Languedoc. Henri IV le nomma maréchal de France en 1596, Gouverneur de Narbonne et de Carcassonne. Le Père Ange reprit sa vie de Capucin dès que la paix fut revenue. Il regagne le couvent de la rue Saint-Honoré en 1599. Il prêcha dans de nombreuses églises et donna des conférences spirituelles aux bénédictines de Montmartre et aux Clarisses. Il fut élu deux fois Provincial, en 1601 et en 1608. Il veilla sur la fondation de plusieurs couvents, en particulier ceux de: Beauvais, le Mans, Alençon. Au chapitre Général de Rome en mai 1608, auquel il participait, il fut élu définiteur. Il quitta Rome, chargé par le Pape d'une mission auprès du duc de Savoie, mais il mourut au cours du voyage dans le Piémont, à Rivoli, le 28 septembre 1608. Son corps, ramené à Paris sur les ordres de sa fille, fut inhumé au couvent des Capucins de la rue Saint-Honoré (Jean Baptiste Jullien de Courcelles, Dictionnaire historique et biographique des généraux français).

La succession Joyeuse qui s'ouvrit à deux reprises dans les années 1590 est remarquable. En 1587, le cardinal de Joyeuse, frère cadet du premier duc de Joyeuse, hérita la pairie par la mort sans postérité de son frère aîné. Quelque temps plus tard, il décida de la transmettre à son frère cadet, mais comme ce dernier (Henri, comte du Bouchage, dit le P. Ange en Religion) avait déjà prononcé ses vœux chez les capucins, il ne put la recevoir, et celle-ci fut donnée à son propre cadet, Antoine Scipion. Toutefois, lorsque ce dernier mourut en 1592, son aîné Henri sollicita et obtint du pape d'être relevé de ses vœux et put ainsi recueillir la dignité qui, dans le cas contraire, se serait éteinte.

Notre Dame de la Paix - 9 Juillet

Le premier texte connu sur la statue de Notre-Dame de Paix provient d'un livre paru en 1660, du Père Médard de Compiègne, prédicateur capucin. "On assure que cette image est l'héritage de l'illustre Maison de Joyeuse, qui demeurait, par succession, à celui des enfants de cette illustre famille qui avait le plus de dévotion à la conserver." Dans sa main droite, la Madone tient une branche d'olivier. Sur son bras gauche, repose, vêtu d'une chemise froncée, l'Enfant Jésus, bras tendus. Le Sauveur, tête nue, cheveux frisés, serre dans sa main droite la croix, et dans sa main gauche le globe du monde. la statue a été sculptée dans le Languedoc à l'époque de la Renaissance Française par un artiste inconnu. Elle était primitivement peinte et habillée. L'œuvre a été décapée. La statue a été œuvrée, pour la famille de Joyeuse, à une époque voisine de 1530. Henri et sa femme s'installent rue Saint-Honoré, dans un hôtel contigu au monastère des Capucins et y aménage une chapelle pour Notre-Dame de Paix. Veuf, Henri confie sa fille Henriette-Catherine à sa mère, puis il entre chez les Capucins en 1587 et leur offre la moitié de son hôtel contenant la chapelle de Notre-Dame de Paix. Après sa mort, les capucins, voulant agrandir leur monastère, sont contraints de démolir l'oratoire de la Madone. Ils aménagent dans la façade une petite niche pour exposer la statue à la vue du public. Elle y restera 63 ans. Les pèlerins, de plus en plus nombreux, poussent les capucins à l'installer dans leur propre chapelle, en 1651, puis à en construire une plus grande où elle prendra place en 1657. En 1658, le roi Louis XIV tombe malade. La reine demande des prières. Les capucins s'adressent à Notre-Dame de Paix, et le 9 Juillet, le roi est guéri, on parle de résurrection. Dans la tourmente révolutionnaire, en 1791, un capucin cache la statuette et la confie à Mlle Papin. Peu après, celle-ci la prête à Mme de Luynes. A son décès, c'est la sœur de Mlle Papin, Mme Coipel, qui est l'héritière de la précieuse statue. Elle la confie aux fondateurs de la Congrégation des Sacrés- Cœurs et de l'Adoration, Henriette Aymer et Pierre Coudrin. Le 6 mai 1806, la Mère Henriette Aymer, fondatrice de la congrégation des Sacrés-Cœurs, arrive avec la statue de Notre-Dame de Paix. Le Père Coudrin la dépose provisoirement à l'autel de l'Etoile du Matin, dans la chapelle. Notre-Dame de Paix devient la Protectrice de toute la Congrégation, Pères et Sœurs. Le 9 Juillet 1906, Notre-Dame de Paix et l'Enfant Jésus recevaient leurs couronnes, officiellement remises au nom de Saint Pie X. Chaque année depuis 1806, le 9 Juillet est, pour la Congrégation, la fête de Notre-Dame de Paix. En 1917, en pleine guerre mondiale, Benoît XV rendait l'invocation " Regina Pacis, Ora Pro Nobis - Reine de Paix, priez pour nous. " officielle pour le monde entier. La Congrégation des Sacrés Cœurs avait cette autorisation depuis le 9 Juillet 1839 (sacrescoeurspicpus.free.fr).

Françoise de Rohan, duchesse de Loudun (Point particulier : Île d'yeu).

La dynastie des seigneurs de La Garnache débute vers 1045, sous la dépendance du vicomte de Thouars et s'étend sur un vaste territoire (Beauvoir, Bois-de-Céné, îles d'Île d’Yeu et Noirmoutier, Sallertaine...).

Le connétable de Clisson seigneur de Garnache, Olivier IV, fut un aussi grand constructeur de châteaux qu'illustre guerrier. Les murs ruineux du château de l'Île d’Yeu montrent, sur quelques points, le cachet de son époque et pourraient bien lui devoir quelques tours. La fille aînée du connétable, Alix, épousa, vers 1380, Alain VIII de Rohan, et lui porta les seigneuries de la Garnache, l'Île d’Yeu, etc. La branche aînée de Rohan a fourni pour seigneurs à notre groupe, Alain VIII, Alain IX, Jean II, Jacques Ier, et la branche cadette (de Gié), Pierre, gendre de Jean II, René Ier, Françoise, duchesse de Loudun, et, après elle, sa nièce Henriette, sœur du duc Henri II de Rohan, et de Benjamin de Rohan-Soubise, deux célèbres chefs du parti calviniste dans les guerres de 1620 à 1629.

Françoise de Rohan est née vers 1540 du vicomte René de Rohan et d'Isabeau d'Albret. Petite fille de Jean d'Albret, roi de Navarre, elle est cousine de Jeanne d'Albret et d'Henri de Navarre, le futur Henri IV, qui l'appelle communément sa tante. Élevé au titre de duchesse du Loudonois par Henri III, elle a porté, demoiselle, le titre de dame de la Garnache et fut pendant les guerres de religion la protagoniste d'un procès retentissant dont l'instruction dura près de trente ans et qui rappelle le décor de la princesse de Clèves, et dans lequel elle fut soutenue par Antoine de Bourbon, père d'Henri IV. Il donna lieu à une guerre des clans Nemours et leurs alliés Guise attaché à l'orthodoxie catholique face aux Bourbon-Albret et aux Rohan qui devinrent rapidement protestants.

Jacques de Nemours devait recueillir la succession savoyarde en cas de stérilité du mariage de son frère Emmanuel-Philibert et de Marguerite de France qui avait alors 37 ans. Le roi de France tenait à le conserver comme allié et ne devait pas le mécontenter.

Françoise dut négocier la fin du procès en janvier 1580 car son fils Henri fut fait prisonnier lors d'un combat par les Ligueurs. Henri III interdit à Henri d'arborer les armes de Savoie et accordait à François le titre de duchesse de Loudun.

Les lettres d'érection du 16 novembre 1579, comme par celles de confirmation du 10 avril 1591, le duché de Loudun ne fût donné à madame de Rohan que pour en jouir durant sa vie, cependant son fils (mort sans alliance, en 1596) prenait le titre de duc de Loudun et celui de " duc de Genevois, comme soy pretendant fils aîné du duc de Nemoux, " dit l'Estoile. C'est ce qu'explique une clause fort habilement introduite dans les lettres de confirmation données par Henri IV, où le mariage de madame de Rohan se trouve implicitement reconnu par la manière dont elle est désignée : " Nostre tres chere et tres amée tante Françoise de Rohan, duchesse de Nemours, de Lodunois et la Garnache ; " tandis que dans les lettres d'érection de Henri III elle est simplement qualifiée " nostre tres chere et tres amée cousine Françoise de Rohan. " (Henri IV - Lettres Missives - Tome1, (Matthew A. Vester, Jacques de Savoie-Nemours: l'apanage du Genevois au cœur de la puissance dynastique savoyarde au XVIe siècle).

Françoise avait embrassé le protestantisme et elle donnait asile, dans son château de la Garnache, à plusieurs coreligionnaires de marque. François Viète fut un des hôtes de la duchesse. La Ligue catholique va vouer une grande animosité envers Viète, ce qui lui vaudra d'être mis à l'écart de l'entourage de Henri III en 1584. C'est à partir de cette période qu'il vécut à Beauvoir où il va se consacrer aux mathématiques. Bien qu'il exerçait cette discipline par plaisir, il est considéré aujourd'hui comme l'un des plus grands mathématiciens de l'Histoire et comme le père de l'algèbre moderne. Il a été le premier à introduire l'usage des lettres pour exprimer les quantités, ce qui représenta une avancée considérable. Après l'avènement d'Henri IV en 1589, Viète va rentrer au conseil privé de ce dernier Viète resta au service d'Henri IV jusqu'en 1602, date à laquelle, malade, il se retira avant de mourir à Paris en 1603 (www.mairie-beauvoirsurmer.fr - Personnages illustres/).

A peu près dans le même temps, Beauvoir servait de refuge à un roi détrôné, dom Antonio, fils du roi Louis de Portugal et petit-fils d'Emmanuel le Grand, né le 20 mars 1531 à Lisbonne, mort le 26 août 1595 à Paris. Proclamé roi en 1580, après la mort, de son oncle Henri, il chercha à faire valoir, mais vainement, ses droits contre Philippe II, roi d'Espagne, son cousin. Il tente de s'emparer des Açores avec une flotte française qui est battue à la bataille des Açores le 26 juillet 1582. Une seconde tentative échoue les 26-27 juillet 1583. Obligé de quitter le Portugal, le prince s'embarqua sur un navire marchand, qui le déposa à Beauvoir, où il demeura cinq années entières. Dom Antonio était porteur de l'admirable diamant plus tard appelé le Sancy, du nom du ministre des finances, Nicolas de Sancy, son possesseur après le prince.

On ne sait à quelle époque eut lieu l'aliénation de la seigneurie de l'Île d’Yeu par les seigneurs de la Garnache, avec réserve de la mouvance sous leur fief principal. Le premier personnage que nous trouvons en possession de cette sous-seigneurie, est René de Rieux, chambellan du roi de France et du roi de Navarre (Antoine de Bourbon). Il naquit en 1540 et mourut le 25 août 1575. Cela donne lieu de penser que l'aliénation se fit vers le milieu du XVIème siècle par la branche cadette de Rohan, pendant la vie de Pierre ou de René 1er de Rohan. Jean de Rieux l'aîné, marquis d'Assérac, succéda à René, son père, et fut tué à Paris, en 1595, laissant pour fils unique, René de Rieux, marquis d'Assérac, né le 16 août 1592, qui se noya dans le Tibre, à Rome, le 13 août 1609, âgé de 17 ans, en voulant sauver un de ses pages qui se noyait. Sa mère reçut une " Lettre consolatoire escrite de Rome à Mme de Molac sur le trespas inopiné de feu René de Rieux, marquis d'Asserac son fils " par le R. P. Louys Richeome.

Jean de Rieux - chevalier nommé sans avoir été reçu en 1580

Françoise de Rohan étant une femme, et de plus protestante, bénéficiaire d'un Duché-femelle, ne pouvait être admise dans l'Ordre du Saint-Esprit. Aussi c'est Jean de Rieux, marquis d'Asserac, qui y entra en 1580.

François de Rieux eut en partage la Seigneurie d'Acerac, que son fils Jean fit ériger en Marquisat, par Lettres-Patentes de Septembre 1574, registrées le 2 Avril 1576. Le fils de ce dernier étant mort sans alliance, Acerac passa à son neveu Jean de Rieux, seigneur de l' Île d’Yeu, fils de René, époux de Jeanne-Hélène de la Motte-Vauclerc, dame de la Hunaudaye, veuve de François de Coligny, sire de Rîeux, et père de René Marquis d'Acerac, qui se noya dans le Tibre en 1609 (Jean-Joseph Expilly, Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France,

Jean de Rieux resta fidèle au Roi en 1589 et surprit la ville d'Auray en 1590, il fut blessé au siège d'Hennebont ; en 1591, il se laissa gagner par Mercœur; en 1592, il trempa dans un complot qui coûta peu après la vie au baron de Crapado. Auger de Crapador ou Crapado, gentilhomme de la maison du duc de Montpensier, était l'un des députés envoyés vers le Roi par les états de Bretagne. Séduit par le marquis d'Acérac, il avait projeté de livrer à l'ennemi la ville de Rennes et le duc de Montpensier. Cette exécution se fit sans délai, le 4 février 1593, par le jugement d'un conseil de guerre, que ratifia le duc de Montpensier, au nom du Roi. Cette mort, dit M. de Thou, causa de grands murmures ; et la plupart furent indignés que, sous les yeux du parlement et dans la capitale de la province, un homme d'une noblesse distinguée eût été condamné à mort par d'autres que par ses juges naturels." Le marquis d'Acérac, au moins aussi coupable que Crapado, mais d'une naissance encore plus distinguée, ayant été jugé régulièrement, dut peut- être la vie à une espèce de réaction de l'abus de pouvoir dont son complice avait été victime. Il revint au service du roi sur la fin de 1594, et fut tué à Paris en 1595 (Joseph Guadet, Recueil des lettres missives de Henri IV, Volume 3,