Partie XIII - La Croix d’Huriel   La Croix d’Huriel et Rennes le Château   ihEsu, Par ce signe tu LE vaincras, et le Mercure   
CROIX HURIEL MERCURE FIXATION IHESU TALISMAN CARRE

Si Saunière ajoute "le" à "Par ce signe tu vaincras", c'est un détournement de la prophétie du Pont Milvius, a priori plus immédiate, prévoyant la victoire de Constantin sur Maxence. Si "le" désigne le démon (latin daemon, diabolus - masculin), il s'agit d'une injonction plus particulière et diabolisante.

Dans la Croix d'Huriel, Asmodée a été mis en rapport avec Meaux (as-Meaux-dé) et la pierre du coignet, sculpture difforme représentant Pierre de Cugnières présent dans les églises, symbole des prérogatives royales voulant s'imposer à celles religieuses. Mais plus généralement elle symbolise les tentations centralisatrices du pouvoir politique. Car le religieux a les mêmes.

Face à Cugnières était Guillaume de Brosse, arrière-neveu de Guillaume de Brosse, archevêque de Sens. Il était de la Maison de Sainte-Sévère, laquelle tirait son origine des Vicomtes de Limoges : fils de Roger de Brosse, Seigneur de Sainte-Sévère & de Boussac, et de Marguerite de Deols, & frère de Pierre Seigneur de Boussac, lequel fit la tige des Seigneurs de Penthièvre en Bretagne. Guillaume fut d'abord Evêque du Puy en Velay : il fut transféré en 1318 à l'Evêché de Meaux, et en 1321 à celui de Bourges, d'où il passa enfin à l'Archevêché de Sens. En 1329, il défendit la juridiction ecclésiastique contre Pierre de Cugnières, avocat général au parlement, en présence du roi et de tous les ordres réunis, et quand Philippe de Valois eut donné gain de cause au clergé sur les légistes, Guillaume reconnaissant fit élever à ce prince une statue équestre à l'une des portes de la cathédrale, tandis que le malencontreux avocat fut ridiculisé dans presque toutes les grandes églises de France par une petite figure grotesque, logée dans le coin d'un pilier et connue sous le nom de Pierre ou de Jean du Coignot (La Croix d’Huriel et Rennes le Château : Sot Pêcheur et Par ce signe tu le vaincras 2 - books.google.fr).

Si, encore, Saunière ajoute "le" à la formule, voyons ce que la traduction latine donne : In hoc signo vinces + eum où eum est l'accusatif masculin du pronom latin is (féminin ea, neutre id), il, lui, celui.

Non si cum Deo sumus, diabolum vincimus : nam et si tu solus cum diabolo pugnaveris, vinceris. Exercitatus hostis est. Quot palmarum ? Considerate quò dejecerit : ut mortales nasceremur, primo ipsam originem nostram de paradiso dejecit. Quid ergo faciendum est, quia ipse exercitatus est ? Invocetur Omnipotens, adversus exercitatum diabolum. Habitet in te qui non potest vinci : et securus vinces eum qui vincere solet. Sed ques? in quibus non habitat Deus (S. Aug. Tract. 4. in I Epist. Jean. n° 3).

Si vous êtes seul, dit saint Augustin, vous serez vaincu. Vous avez affaire à un ennemi très-exercé en tout genre d'attaque ; il a commencé ses hostilités dès le temps que l'homme habitoit le paradis terrestre, il l'en a chassé, il a introduit la mort dans le monde. Quel parti devez-vous donc prendre contre un adversaire si instruit dans l'art de vaincre ? Invoquez le Tout-Puissant; que celui qui ne peut être vaincu soit avec vous et dans vous; alors vous serez sûr de vaincre celui qui en a vaincu tant d'autres. Mais pourquoi les a-t-il vaincus ? parce que le Seigneur n'était pas avec eux (Guillaume François Berthier, Les Psaumes traduits en français avec des notes et des réflexions, Perisse frères, 1831 - books.google.fr).

Etsi in prœliis felicissime egeris, etsi in aliis quoque laudabilis; tamen apex tuorumoperum pietas semper fuit. Id tibi invidit diabolus, quod habebas praestantissimum. Vince eum, dum habes adhuc unde possis vincere. Noli peccato tuo aliud peccatum addere; ut usurpes, quod usurpasse multis officit.

Vous avez eu d'heureux succès dans les batailles, et partout ailleurs vous fûtes illustre: mais la piété domina toujours toutes vos vertus. Le démon s'en est montré jaloux: c'était votre plus belle gloire. Sachez le vaincre, pendant que vous en avez encore le moyen. N'ajoutez pas à votre péché un péché nouveau, et ne périssez pas par où tant d'autres ont péri (Ambroise de Milan, A Théodose, après le massacre de Thessalonique, Mélanges littéraires extraits des Pères latins: ouvrage posthume de l'abbé J.-M.-S. Gorini, 1864 - books.google.fr).

René Guénon faisait remarquer que les initiales de "In Hoc Signo Vinces" formait IHSV, forme du nom de Jésus. Mais avec Eum en plus on peut obtenir selon la place occupée IHESU, forme latine de Jésus que l'on recontre souvent, avec le E central. Cette place est symbolique comme cela a été montré dans cette partie : "le" représente le "démon" centralisateur de l'Etat (La Croix d’Huriel et la Ligne gnostique : Quatre de chiffre).

Le nom de IHESU contient le "E" dans les deux sens du terme d'inclure et de limiter. L'Asmodée du bénitier de Rennes-le-Château monstrueux et difforme, comme un embryon ou un foetus dont la potentialité génétique ne doit pas s'exprimer entièrement, doit être contenu dans certaines limites. Asmodée est en effet enchaîné et non pas détruit. Dans la conception de Jésus comme Homme-Dieu, il ne manifeste pas sur terre toute sa puissance divine.

IHSV a été rapproché du tétragramme IHVH depuis des époques reculées de l'antiquité chrétienne (Evagre le Pontique, 345-399).

L'évêque Paul de Tella, lorsqu'il traduisit la Septante en Syriaque, vers 616, utilisa le nom étrange Pypy, pour désigner Dieu. De même, dans un commentaire que l'on attribue à Evagre le Pontique (345-399), on lit la remarque suivante: «Le Tétragramme, qui est ineffable, est écrit en hébreu loth, e, ouau, e, c'est-à-dire le Dieu pipi» En plus, il donna une information assez étrange, en ajoutant que le nom du Seigneur était ioth, e, ouab, eth, avec la lettre hébraïque s (appelé shîn) au milieu.

Arnauld de Villeneuve (Arnaldi de Villanoua, 1240-1311), ancien étudiant de Raymond Martin, se passionnera bien pour le nom de Dieu, comme on peut le constater en lisant son ouvrage intitulé Allocutio super Tetragramaton publié en 1292, mais ses considérations sur la prononciation du Nom sont de nature cabalistique. Si au début de son ouvrage Arnauld de Villeneuve explique, comme Raymond Martin, qu'il faudrait utiliser le Tétragramme (il cite pour cela de nouveau Isaïe 52:6), il ajoute, en citant Isaïe 29:11, que l'impossibilité actuelle pour les Juifs de de prononcer ce nom était prophétisée puisqu'il est écrit dans ce passage: «Lis ceci à haute voix, s'il te plaît, et il lui faut dire "Je ne peux pas car il est scellé".» Dans la suite de son exposé, il mélange en permanence le vocalisme et le symbolisme des lettres, pour effectuer des rapprochements entre le nom de Jésus et le Tétragramme. Bien qu'il mentionne les équivalences des consonnes Y et V avec leurs voyelles respectives I et U, il n'en tire aucune conclusion sur la prononciation du Tétragramme mais effectue plutôt des rapprochements sur la ressemblance de celui-ci qu'il écrit IHVH, avec le nom de Jésus, qu'il écrit soit iHS, soit IHESVS. Il spécule ensuite sur la place de ces lettres I, H, V dans ces noms et sur leur symbolisme respectif pour prouver la Trinité. Remarque intéressante, même si sa démonstration est assez alambiquée, il cautionnera (après Evagre le Pontique et Innocent III) le rapprochement entre les deux noms IHVH et IHSV (Gérard Gertoux, Un historique du nom divin: un nom encens, 1999 - books.google.fr).

Les trois premières lettres dont nous avons parlé, IHS, qui sont rendues par Jésus Hominum Salvator , ont encore une autre interprétation, mais c'est lorsqu'elles forment le monogramme ci-contre. Alors elles expriment l'inscription portée sur le labarum de Constantin, et qui signifiait In Hoc Signo Vinces. « Vous vaincrez par ce signe. » Mais ce n'est qu'une traduction latine de la véritable inscription du labarum ; car dans le prodige qui arriva sous Constantin allant combattre Maxence l'an 313, ce prince vit dans les airs une croix avec ces mots grecs : En Toutô Nika , c'est-à-dire, sois vainqueur par ce signe (G.P. Philomneste (Gabriel Peignot (1767-1849)), Le livre des Singularités, Lagier, 1841 - books.google.fr).

Certains auteurs de cette même époque précisèrent que pour eux, le nom de Dieu était Jésus! Cette identification est clairement exprimée dans l'ouvrage intitulé L'évangile de vérité. Elle est confirmée par Justin (Dialogue avec Tryphon 75) et par Irénée de Lyon (Contre les Hérésies IV, 17, 6). Les Juifs écrivaient YH pour désigner YHWH ; les chrétiens firent de même avec le terme grec KURIOS (Seigneur), qui s'appliquait à Dieu mais aussi à Jésus. Ils l'écrivirent sous la forme abrégée KS surmontée d'un trait, ou KE pour KURIE, etc. Jésus, vu le contexte, méritait le même traitement; il eut donc droit à une sacralisation de son nom suivant ce procédé des nomina sacra, c'est-à-dire que IHSOUS est devenu IS (ou IHS); de même IHSOU est devenu IU, etc.

Les polémistes juifs, pour distinguer ce nom du Yéshu' biblique (Josué), vont préférer l'écrire YSW (var) dans leurs controverses, en accord avec sa prononciation araméenne Yéshou. Par exemple, on le trouve écrit de cette façon dans le Talmud de Babylone (Sanhédrin 43a), dans le Livre de Nestor (écrit avant le 9e siècle de notre ère) etc. L'explication de cette orthographe est variable. Irénée de Lyon (en 177), dans son livre Contre les hérésies (II, 24, 2), explique que ce nom Jésus, écrit ISW en hébreu, signifie dans cette langue "Iaho Samaïm Wa'arets", c'est-à-dire "Seigneur du Ciel et de la Terre". Dans les Toledoth Yeshû (écrit après le 6e siècle de notre ère ?) on trouve l'explication suivante sur la signification de YSW en hébreu : "Ymah Shemo Uzikrino", c'est-à-dire "que l'on efface son nom et son souvenir." La façon d'écrire Jésus en abrégé durera jusqu'au 4e siècle, car lorsque la Bible fut traduite du grec en latin les termes KS furent remplacés par des Dominus, c'est-à-dire Seigneur en latin, et les IS par des IESUS, quoique parfois on ait des abréviations IHS (IES en grec). D'ailleurs, Irénée explique dans son livre (Contre les hérésies I, 3. 2) que certains gnostiques pensaient tirer des renseignements mystiques de ces abréviations grecques, puisque IH (iota, èta) représentait le chiffre grec 18. Par exemple, l'auteur d'un ouvrage rédigé entre 115 et 135 (Epître de Barnabé 9:8) effectuait un rapprochement entre le nombre 318 de Genèse 14:14 écrit TIH en grec, et la croix (T) de Jésus (IH) [...]

Joachim de Flore transcrivit le Tétragramme selon ses lettres grecques soit IEUE. Il décomposa ensuite ce nom en trois, IE pour le Père, EU pour le Fils et UE pour le Saint Esprit. Le pape Innocent III poursuivra ce rapprochement entre le nom divin IEUE, écrit aussi IE-EU-UE, et le nom de Jésus écrit IE-SUS. [...] Au XVe siècle, le cardinal Nicolas de Cues, dans ses sermons, va encore rapprocher ces deux noms en signalant que IESUA, la forme hébraïque du nom de Jésus, est proche du Tétragramme grec IEOUA, car ce nom en hébreu s'écrit avec quatre voyelles (I-E-O-A).

Il explique qu'en grec, la transcription IEOUA serait plus exacte et refléterait mieux le son ou du nom hébreu Ieoua, soit en latin Iehova ou Ihehova, car la lettre H est inaudible et la voyelle U sert aussi de consonne (V). Il nota enfin que la forme hébraïque IESUA du nom de Jésus ne se distingue du nom divin que par une sainte lettre "sin" (la lettre shin en hébreu) qui s'interprète donc comme "l'élocution", c'est-à-dire le Verbe de Dieu et aussi le salut de Dieu. Il poursuivra encore, dans un autre sermonæô, ce parallèle, entre le nom de Dieu (leoua) et le nom de Jésus (Iésoua).

Le nom de Iesu étant fréquemment écrit Ihesu en latin, le nom Iehova fut aussi écrit Ihehova dans ses sermons, mais c'est la forme Iehoua (ou Iehova, car en latin la prononciation était identique) que le cardinal Nicolas de Cues privilégia (Gérard Gertoux, Un historique du nom divin: un nom encens, 1999 - books.google.fr).

Tryphon, Nestor, Barnabé sont des noms que l'on trouve dans les deux albums d'Hergé Le Secret de la Licorne et du Trésor de Rackham le rouge qui a été rapproché du Livre de Tobie où Raphaël et Asmodée se partagent la vedette.

Un cas particulier est celui de la trancription de l'abréviation Ih dans des mots comme Jesus ou Jerusalem, où le h interprète un "è" (èta) grec et n'a donc aucune valeur linguistique : il s'agit en fait d'une abréviation récognitive du mot dans son ensemble, d'une sorte d'idéogramme, où l'on pourrait considérer que le h vaut e (voir les graphies Ihricho, Ihrusalem, etc., relevées par Giles Constable dans le meilleur manuscrit des lettres de Pierre le Vénérable, II, 1967. p. 88). Armando Petrucci, L'edizione..., p. 71, estime que transcrire Ihesu Xpisti au lieu de lesu Cristi est une graphie vieillie : cette façon de transcrire était déjà en effet refusée par A. Pratesi en 1957 (Una questione..., p. 317, n. 3). Voir aussi G. Tognetti, Criteri per la trascrizione..., p. 40. Ecrire Ihe- invite à reconnaître deux syllabes là où il n'y en a qu'une; d'où sans doute la graphie qui déplace ce h flottant : Hierusalem, qui indique peut-être que le mot débute par une semi-voyelle, mais à coup sûr qu'il n'y a là qu'une syllabe (Pascale Bourgain, Sur l'édition des textes latins, Bibliothèque de l'École des chartes, Volume 150, 1992 - books.google.fr).

Des Anglais découvrirent à Milet, dans le siècle dernier, une pierre qui, sans doute, avait servi de talisman ou de préservatif. Une même inscription s'y trouve gravée sur plusieurs colonnes. Elle commence sur chaque colonne par les sept voyelles de l'alphabet grec différemment combinées , telles qu'on les voit sur les amulettes et sur les abraxas ; Spon et Wheler ont pris, avec raison, les voyelles tracées à la têle de chaque colonne, pour une formule d'invocation ; ils ont cru même y reconnaître le nom d'IAO, qui paraît sur plusieurs monumens qu'on attribue aux Gnostiques.

L'invocation est suivie de ces mots :

 

Spon et Whéler les ont joints à l'invocation qui les précède, et les ont expliqués de cette manière : Saint Jevoha, conservez la ville de Milet et tous ses habitans. Au-dessous des colonnes on lit sur une même ligne, suivant Spon :

que Spon et Wheler traduisent ainsi Ô Archanges! que la ville de Milet et tous ses habitons soient conservés. On pouvait traduire plus littéralement, la ville de Milet et tous ses habitans seront conservés. Mais nous avons une remarque plus importante à faire; le mot n'est qu'une fausse leçon glissée dans la copie de Spon. On lit clairement dans le texte de Whéler, "ARCHAI TE LOI", c'est-à-dire, "archai te loipa". On s'adresse donc ici à d'autres principautés, à des divinités différentes des premières.

Quelles sont celles qu'on avait d'abord invoquées ? ce n'est pas IAO son nom sur les monumens qui lui sont consacrés est toujours clairement exprimé par ces trois voyelles, et ne se lie point à d'autres lettres.

Nous avons vu plus haut que l'opinion de l'influence des astres était fort répandue dans les premiers siècles de l'ère chétienne, temps où l'on doit placer le monument de Milet. J'ajoute que les Egyptiens étaient fort attachés à ce préjugé, et que sur plusieurs abraxas, talismans, amulettes, on trouve des figures égyptiennes jointes à des voyelles combinées de plusieurs manières différentes. Ces lettres n'ont pas été choisies au hasard'; on était convenu de désigner les sept planètes par les sept voyelles ; le nombre des unes et des autres avait suffi pour établir une affinité entre elles. Suivant Porphyre, dans son Commentaire sur Denys de Thrace, l'alpha est consacré à Vénus, l'iota au Soleil, l'omicron à Mars, l'upsilon à Jupiter, l'oméga à Saturne. Porphyre a omis deux voyelles, l'epsilon et l'héta, et deux planètes, la Lune et Mercure. Un certain Marc, cité par S. Irénée, prétendait que le premier ciel résonnait alpha, le deuxième epsilon, le troisième èta, le quatrième iota, le cinquième omicron, le sixième Upsilon, le septième Oméga. Par ces deux passages, il est clair que les quatre dernières planètes étaient affectées des quatre dernières voyelles ; quant aux premières, Porphyre attribuait l'alpha à Vénus, et Marc au premier ciel, qui ne peut être que celui de la lune; mais il peut s'être glissé une faute dans le texte de Porphyre : je m'en tiendrai à l'arrangement de l'auteur cité par S. Irénée, parce qu'il est plus conforme à l'ordre naturel des voyelles dans l'alphabet, et des planètes dans le ciel. Or, les Egyptiens et les Pythagoriciens rangeaient ainsi les Planètes: la Lune, Mercure, Vénus, le Soleil, Mars, Jupiter et Saturne, et par conséquent, l'alpha était la voyelle caractéristique de la Lune, l'epsilon de Mercure, l'èta de Vénus, l'iota du Soleil, l'omicron de Mars, l'upsilon de Jupiter, l'oméga de Saturne.

Si on place, dit Nicomaque, le premier degré de l'échelle musicale à l'astre le plus voisin de la terre, la Lune sera l'hypate, et le Soleil la mèse; l'hypate, dans ce cas, étant la première corde du premier tétracorde, peut répondre à notre si; les autres planètes donneront successivement ut, re, mi, fa, sol, la; et par la même raison, l'alpha, consacré à la Lune, sera le si, et les six autres voyelles répondront aux six cordes suivantes de l'heptacorde; et en effet, suivant le passage de S. Irénee cité plus haut, le premier ciel, celui de la Lune , sonne a, c'est-à-dire, si; la deuxième, e, ou ut, etc. Il suit de là que le nom de chaque planète pouvait être exprimé, ou par l'une des sept voyelles de l'alphabet, ou par un des sons de la lyre à sept cordes, ou tout à la fois par la lettre et par le son (Jean-Jacques Barthélemy, Numismatique, Oeuvres complètes, Volume 4, 1821 - books.google.fr, Jacob Spon, George Wheeler, Voyage d'Italie, de Dalmatie, de Grece et du Levant, fait en années 1675 & 1676, George Wheeler, Volume 3, Antoine Cellier le fils, 1678 - books.google.fr).

Voyons de quelle manière Plutarque prétend qu'Olympe est parvenu à découvrir en partie un genre de musique si bizarre et si peu naturel que l'enharmonique. Cet endroit est l'un des plus épineux de ce Dialogue. Il n'est ici question que du double tétracorde ou de l'heptacorde formé de deux tétracordes conjoints, ou de sept cordes, dont celle du milieu devenoit commune à ces deux tétracordes, c'est-à-dire qu'elle étoit en même temps la plus haute ou la plus aigue du tétracorde le plus grave, et la plus basse ou la plus grave du tétracorde le plus aigu, comme il paroît dans cette suite de sons: si, ut, ré, mi ; mi, fa, sol, la. Si, ut, ré, mi, forment le tétracorde le plus bus ou le plus grave : mi, fa, sol, la, forment le plus haut ou le plus aigu. Le son mi comme on voit est commun à l'un et à l'autre, et en fait la jonction, étant le son le plus aigu du premier et le plus grave du second. Ces sept sons ou cordes avoient chacune leur nom. La première, ou la plus basse et la plus grave (si), s'appeloit hypate, comme qui diroit la suprême, la principale, 1° parce que, dans le rapport que les anciens supposoient entre ces sept cordes et les sept planètes, ils comparoient l'hypate à Saturne, la plus élevée; 2° parce que, dans l'échelle où ils rangeoient les sept cordes ou sons, ils mettoient toujours l'hypate à la tête, se prescrivant en cela un ordre tout différent de celui que nous suivons aujourd'hui. Sur quoi il est à propos d'observer que, depuis que ce nouvel arrangement eut prévalu, les musiciens latins, pour désigner l'hypate, substituèrent le mot principales au mot suprema dont ils ne se sont plus servis. La seconde corde (ut) en montant vers l'aigu se nommoit parhypate, voisine de l'hypate. La troisième corde (ou le ré) avoit trois noms. On l'appeloit 1° paranète, voisine de la néte; 2° lichanos, indicatrice, tant parcequ'on la touchoit du doigt, que parce que le son de cette corde indique si le genre de musique dont il s'agit tend vers l'aigu ou vers le grave, et de combien. 3° On la nommoit hypermèse, parce que dans l'échelle ancienne elle étoit, quoique plus grave, placée au-dessus de la mèse. Celle-ci (qui répondoit à notre mi) étoit la quatrième corde, ainsi appelée parce qu'elle tenoit le milieu entre les deux tétracordes, et servoit à les unir. Mais, lorsque l'on ne considéroit que le tétracorde simple, cette corde s'appeloit néte, comme qui diroit la dernière, la plus basse. Cette quatrième corde, dans l'heptacorde, quittoit le nom de néte, et prenoit celui d'hypate, parce qu'elle devenoit la première corde du second tétracorde conjoint. La cinquième corde de l'heptacorde (ou le fa) s'appeloit parhypate, paramèse, ou voisine de la mèse, et trite, parcequ'elle est la troisième corde en comptant depuis la néte ou la dernière de l'heptacorde. La sixième corde (ou le sol) étoit nommée paranète (voisine de la néte), qui étoit la septième et dernière (ou le la) (Oeuvres de Plutarque, Volume 22, traduit par Jacques Amyot, annotées par MM. Brotier, Vauvilliers et Clavier, 1820 - books.google.fr).

On remarque que la correspondance planètes-notes est inversée.

L'ordre diatonique ascendant étoit tellement l'ordre direct d'intonation chez les Anciens , qu'il paroît avoir été plus respecté chez eux que l'ordre direct des planètes; car on trouve dans l'antiquité les deux applications suivantes des planètes aux cordes du système musical, ou, si l'on veut, des cordes aux planètes. (Voyez Nichomaque, p. 33) (Encyclopédie méthodique: ou par ordre de matières, Volume 64, Panckoucke, 1791 - books.google.fr).

Mais ici la Lune ne correspond pas à si mais à mi.

Le terme Jehova, dans une certaine acception gnostique, ne pourrait être que la représentation des 7 planètes traditionnelles.

Dans Ihesu il y a 5 lettres, i du soleil, h (représentant l'èta grec) de Vénus, e (epsilon) de Mercure, et u (upsilon grec) de Jupiter, plus le s.

Entre le XVème et XVIIème siècles, "En position initiale ou en majuscule, le s affecte volontiers la forme d'un huit plus ou moins déformé" (Emmanuel Poulle, Paléographie des écritures cursives en France du XVe au XVIIe siècle, 1966 - books.google.fr).

Le 8 est généralement représenté en chiffres arabes par deux o l'un sur l'autre. En tirant un peu sur les cheveux un omicron et un omega (majuscule). On peut lire dans un ouvrage que ne renierait pas La Vraie Langue Celtique de l'abbé Henri Boudet :

o et o placés l'un sur l'autre font 8 (huit). Le mot français droit devient, par l'analyse, id-ro-it, c'est-à-dire (the double o it — le double o cela), mais littéralement, le double o haut, ou en tête, signifiant par là que c'est encore un o placé sur un autre; et cela est tellement évident qu'en analysant droit comme ceci, id-er-oit, et en remarquant que id-er est la même chose que i-ter ou être (la chose), et que oit est littéralement eight (huit), non-seulement pour le sens mais encore pour le son (car beaucoup de personnes qui ont conservé l'ancienne prononciation anglaise articulent encore le nom donné à ce nombre (eight) comme s'il était écrit oït), nous aurons pour droit cette signification, la chose huit, c'est-à-dire un o et un o (8). Lorsque droit signifie rectitude, il est encore pour la chose huit, la double haute vie, c'est-à-dire la Divinité — celui qui a toujours été et qui est — ; car nous ne devons pas oublier que o signifie vie. Le mot angtais straight peut être analysé ainsi, estre-aight, et comme aight ne diffère de eight (huit) ni pour la valeur, ni pour le son, il s'ensuit que ces deux mots signifient aussi, la chose huit, c'est-à-dire la chose 8 ou 8 (Morgan Peter Kavanagh, La découverte de la science des langues, traduit par M. Cavanagh et C. Joubert, 1844 - books.google.fr).

The Discovery of the Science of Languages (1844) de Morgan Kavanagh, n'a, malgré son titre, rien à voir avec la philologie comparée. Ce n'est qu'une longue plaidoirie en faveur de l'idée selon laquelle on doit radicalement réviser la définition des noms, pronoms et adjectifs en anglais et en français. Kavanagh écrit dans la même veine que Tooke ; certaines de ses étymologies sont tout aussi absurdes.

L'année 1786 constitue une étape importante dans le développement de la linguistique. En février, Sir William Jones, homme de loi et juge, rendit publique son hypothèse sur la parenté génétique de certaines langues. Mais cet événement se passait aux Indes, lors d'une réunion de l'Asiatic Society of Bengal. En Grande-Bretagne paraissait la même année, un ouvrage intitulé Epea Pteroenta ou The Diversions of Purley, du nom d'un faubourg au sud de Londres. Son auteur, John Tooke, était un pasteur anglican, d'opinion radicale, qui sera avocat. Le livre allait fournir le point focal des discussions linguistiques pendant les quarante ans qui ont suivi sa parution et même après, et, du même coup, faire disparaître la première adhésion aux conceptions linguistiques continentales.

Pour comprendre cet ouvrage et son importance, on doit remarquer qu'à l'époque de sa publication, une grande partie des discussions sur le langage avaient lieu dans un contexte philosophique. Quel rôle le langage joue-t-il dans la pensée ? Quel est le statut de l'homme en société ? Quelle est l'origine du langage? Tooke argumentait contre les conceptions de la philosophie linguistique contemporains. Il visait, en particulier, l'homme de loi et juge écossais James Burnett, Lord Monboddo (voir vol. 2, p. 548-550) et le philosophe écossais James Beattie (The Theory of Language12, 1783). Pour lui, les facteurs essentiels à prendre en compte dans une discussion linguistique consistaient, d'abord, dans la nécessité de réviser la classification grammaticale traditionnelle des parties du discours (on devrait prendre comme classes principales le nom et le verbe) et, ensuite, dans celle de reconnaître que l'étymologie est la clé qui permet de comprendre la signification des mots. A nos yeux modernes, la majeure partie de l'argumentation est absurde et fausse; Tooke, pourtant, a été considéré par ses contemporains comme l'homme qui a trouvé la clé des véritables mystères du langage. Ses conceptions ont été soutenues par le lexicographe Charles Richardson (Illustrations of English Philology, 1815), le titulaire de la chaire de langues orientales de l'Université d'Edimbourg, Alexander Murray, et le philosophe James Mill (Analysis of the Phenomena of the Human Mind, vol. 1, 1829), plus tard encore par quelqu'un comme Henry Le Mesurier (Mer-Cur-Ius or The-Word-Maker : An Analysis of the Structure and Rationality of Speech, 1855). Il avait évidemment des contradicteurs, comme John Fearn, dont l'Anti-Tooke ; Or an Analysis ofthe Principles and Structure of Language (1824, 1827) est un ouvrage important (Michael K.C. MacMahon, Les chercheurs britanniques, Histoire des idées linguistiques, volume 3 : L'hégémonie du comparatisme, 1989 - books.google.fr).

The term, in Sanscrit, Godam or Codam, appears as a title in Codo-mannus, and its present in Cad-mus and Acad-em-us, and the main stem in Cad-uceus (as its associated and equivalent term is present in the associated name Mer-cur-ius, wich signifies "word-sire" or "speech-father" (Henry Le Mesurier, Mer-cur-ius, or The-word-maker: an analysis of the structure and rationality of speech, 1855 - books.google.fr).

De cette façon ont obtiendrait la série complète des planètes pour le nom IHESU à part le alpha de la Lune. L'expression "A IHESU" ("Par Jésus" en latin) complète la série : "Ihesus est en nominatif, Ihesum en l’accusatif. Ihesu par totes les autres cases" (Anonyme, Ars Minor (XIVème siècle) - jonas.irht.cnrs.fr).

L'alpha et l'omega - Lune et saturne - marquent de début et la fin de la série des 7 planètes symbolisées par les voyelles grecques (Points particuliers : Le Centre (ou Coeur) : Neuillay-les-Bois 1).

On peut pousser les rapprochements plus loin encore. Comme nous l'apprend Tacite, le dieu des Juifs a été identifié avec Saturne : alii ferunt, honorem eum (scil. dei septimi) Saturno haberi : seu principia religionis Iudaeis, quos cum Saturno pulsos (de l'île de Crète) et conditores genlis accepimus seu quod e seplem sideribus, quis mortales regunlur allissimo orbe et praecipua potentia, stella Saturni feratur. Cette identification est importante parce qu'elle nous montre que la forme de l'âne a manifestement été attribuée aussi à Saturne. Ibn Esra écrit à Amos 5, 26 : Chewan (= Saturne) était adoré chez les Arabes sous la forme d'une image d'âne, et nous reconnaissons en lui la planète qui règne sur le sabbat. Il se peut qu'à la suite de l'identification de leur dieu avec Saturne, les Juifs aient affirmé que ce n'était pas leur dieu qui portait une tête d'âne, mais bien Saturne. Mais, sur la base des documents que nous possédons, on ne peut rien dire de précis à ce sujet (Lukas Vischer, Le prétendu « culte de l'âne » dans l'Église primitive. In: Revue de l'histoire des religions, tome 139 n°1, 1951 - www.persee.fr).

Mais revenons à Cardan. La loi judaïque, dit-il, vient de Saturne. Pourquoi as-tu omis Mercure ? Sans doute tu diras dans Ptolémée (Jugement des astres, liv. n) : « Toutes les lois sont promulguées dans un milieu habitable, d'où elles parviennent aux extrémités; or Mercure domine dans le centre, comme il a été dit. Les lois sont privées de la parole, du raisonnement, du mensonge, toutes choses auxquelles préside Mercure; par lui-même néanmoins celui-ci ne peut pas donner la loi; mais en s'alliant à Saturne, il produit la religion juive, religion dure, hideuse par le mensonge, l'abomination, l'avarice, l'usure, le divorce, les mariages illicites, la lèpre et la saleté de la nation. » Au texte 17, il dit: «La loi judaïque vient de l'Orient, auquel préside Saturne; et même de l'Occident, comme tu l'affirmes ailleurs, et peut-être avec plus de raison. Voici ce qu'il dit au texte 18: « La loi des Juifs joint Mercure à Saturne, d'où vient que ceux-là sont industrieux, loquaces, misérables et avides de gain. C'est à cause de Saturne qu'ils fêtent le sabbat. » (Exercice VIII, Amphithéâtre de l'éternelle providence, Oeuvres philosophiques de Giulio Cesare Vanini, traduit par Xavier Rousselot, 1842 - books.google.fr).

Lucilio Vanini, dit Giulio Cesare Vanini, né en 1585 à Taurisano dans la Terre d'Otrante, et exécuté à Toulouse le 9 février 1619, est un philosophe et naturaliste italien, proche du courant libertin. Ce libre-penseur a fait partie de ceux qui, comme Giordano Bruno, en attaquant l’ancienne scolastique, ont contribué à jeter les bases de la philosophie moderne. Sa vie errante, sa mort tragique, ainsi que son parti pris antichrétien, ne sont pas sans rappeler Giordano Bruno. S’il nie la validité des religions révélées, il accepte Dieu comme être absolu et considère la nature comme sa manifestation. Sa conception philosophique s’apparente donc au libertinisme et au naturalisme panthéiste (fr.wikipedia.org - Giulio Cesare Vanini).

Les Gentils adoraient le soleil et la lune selon la Bible (Job XXXI, 26). Cet alpha peut symboliser les Gentils. Ainsi le Christ prétendrait rassembler Juifs et Gentils dans une même foi.

La centralité en expansion du Mercure

Les carrés magiques de trois qui sont attribués à cette planète (ou plutôt à ce dieu planétaire) étaient écrits sur des tablettes de plomb. Leur périmètre totalise 40, tandis que les diagonales et les côtés forment le total de 15. Le centre du carré est le nombre 5, ce qui peut expliquer le dire de Melotus (fol. 60r) d'avoir à laisser tout pourrir pendant quarante jours et sublimer cinq fois en son vaisseau. Le nombre 40 symbolise toutes les «traversées du désert», avant l'arrivée en terre promise. L'on aura noté l'origine sémitique, juive, de cette gémâtrie. Lorsque ces carrés magiques apparurent en Occident, au XVIe siècle, ils étaient écrits in abaco (en lettres arabes) et de droite à gauche. Nous allons voir qu'ici l'auteur mêle deux traditions gémâtriques, grecque et juive, comme le faisaient, au temps de Philon, les Alexandrins. En effet. continue Theophilus, il faut ôter la noirceur et congeler, ce qui réfère à l'Oeuvre au blanc. La pierre est alors appelée douzaine, comme en grec ; les alchimistes l'appelaient pierre étésienne, pierre de l'Année. En vertu d'un jeu de mots grecs, "aio los" est à la fois Eole, le dieu du vent dont les douze enfants symbolisent l'année et ses douze mois, mais aussi, signifiant le «bigarré», c'est l'autre nom du mercure alchimique aux couleurs diverses (Paulette Duval, Turba philosophorum, Les cahiers de Fontenay, 1983 - books.google.fr).

Ou bien, le carré magique de trois comme résultat, le 5 désigne le mercure en position centrale et contenu. Naucase, qui selon certains signifie neuf maisons, est associé au carré de Saturne et est proche de l'intersection du montant vertical de la Croix d'Huriel et de la poutre transversale (Rouziers) (La Croix d’Huriel et Rennes le Château : Sot Pêcheur et Par ce signe tu le vaincras 3).

Ce serait le lieu de fixation comme l'indique une image subliminale des anges du bénitier de l'église Sainte Marie Madeleine de Rennes le Château où l'on peut lire "STO" (en latin je fixe) (La Croix d’Huriel et le loup : La Reine du Septentrion, Christine de Suède et l’antimoine ou le lion noir).

Les alchimistes, ont cru que si l'on pouvait coercer le mercure dans la volatilisation, et s'opposer à son expansion, on aurait trouvé le moyen de le fixer; mais ceux qui ont tenté ces moyens ont pensé en être victimes (Charles-Louis Cadet de Gassicourt, Dictionnaire de Chimie, Volume 3, Chaignieau, 1803 - books.google.fr).

La fixation du mercure par les alchimistes n'est-elle pas la manière de le contenir, de retenir dans certaines limites ?

En exposant la Naissance de Pandore qui ornait le plafond du célèbre cabinet de l'hôtel de La Bazinière, Nivelon s'interroge sur la signification à donner au geste de Mercure, celui-ci « ne paraissant toucher de son caducée que la boîte dorée qu'elle [Pandore] élève et présente à toutes ces divinités pour recevoir leurs présents ou plutôt leurs influxions ». [...] Mais, d'après Nivelon, il n'en est rien : « pour preuve, il n'y à qu'à réfléchir sur l'office que Lucien lui fait faire, conjointement avec Charon, de conduire les morts aux enfers ». « Selon la philosophie des Anciens », poursuit-il, « Mercure a été engendré de Jupiter, qui est le feu moteur, et de Maïa, fille d'Atlas, qui est l'air » ; il « était le messager des dieux », et le caducée « était une verge ou bâton d'or entortillé de deux serpents, avec lequel il avait le pouvoir de conduire les âmes aux enfers et des les ramener à la vie. Ce droit de vie et de mort symbolisé par le caducée s'explique facilement, car « il faut (...) regarder Mercure (...) comme un agent nécessaire »; il « devait être peint avec Vulcain pour signifier que le feu », que ce forgeron estropié « travaille et forge dans tous les mixtes ne peut agir, s'il n'est aidé ou s'il n'est aidé ou accompagné de cette vertu active qui donne le mouvement et le branle à ce qui peut recevoir génération ». Cette dernière phrase mérite une réflexion approfondie. Une très longue tradition soutenait, avec force arguments, que Mercure était un principe de mouvement. Plus remarquable est la nature de cette interprétation physique : elle découle tout droit des rêveries alchimistes de l'époque. Certes, Nivelon ne révèle nulle part ses sources, ni n'indique le rôle que ce dieu païen, le vif argent, jouait dans la quête ombrageuse menée par la secte alchimique pour fabriquer l'or. On sait très bien que le mercure était au centre de toutes leurs élucubrations.

Nivelon signale un autre détail figuratif qui corroborerait ce propos : le sujet de cette Pandore renferme « plus de physique que de morale ». Le peintre, en effet, aurait « adroitement placé l'Amour dans la draperie de cette fille, la touchant au côté d'une flèche d'or, par laquelle est signifié l'appétit de propagation, qui ne peut être augmentée (...) que par cet agent et messager des dieux », par Mercure évidemment, car il porte « avec lui les causes détruisantes et génératrices qui sont incessamment élaborées ou mises en mouvement par un feu enclos dans la terre ». Si d'une part cette explication n'est pas étrangère au contenu des commentaires que Blaise de Vigenère avait rédigés pour sa traduction des Images de Philostrate (voir à la Bibliographie : Vigenère), de l'autre elle renvoie à l'herméneutique consacrée aux hiéropglyphes de l'Antiquité (Lorenzo Pericolo, Vie de Charles Le Brun par Claude Nivelon, 2004 - books.google.fr).

Les révoltes nobiliaires (Sang bleu : voir La Croix d’Huriel, ses anges et les humeurs : Gabriel en bleu et le sang), comme celle des Armagnac, de la Fronde, ou celles des légendes des Quatre fils Aymon, étaient destinées à contenir le pouvoir royal, à lutter contre une centralisation considérée comme excessive.

Le conseil des ministres du gouvernement en France, organe central de l'Etat, se réunit le mercredi, jour de Mercure.

Asmodée c'est le Mercure

Asmodée (as-Meaux-dés) détrône Salomon, le roi juste, pendant trois ans, comme la punition divine ses péchés, par la volonté de Dieu irrité de l'arrogance du roi qui s'était contitué un harem alors que la loi. Asmodée règne sous les traits de Salomon, mais n'abuse pas longtemps son garde du corps Benaya et sa mère, de même l'imposteur démoniaque est trahi par ses pieds, dont les femmes du harem royal révèlent qu'il les cache toujours.

Dans un manuscrit en hébreu des Fables de Bidpäi, est raconté l'usurpation d'Asmodée : Salomon s'étant élevé d'orgueil, lorsqu'il fut monté sur le trône, et ayant, contre la défense précise de la loi, pris un grand nombre de femmes et de chevaux, Dieu, pour le punir, permit au démon Asmodée de lui dérober son anneau, de prendre sa figure, et de s'asseoir à sa place sur son trône. Asmodée exécuta les ordres de Dieu; il occupa trois ans entiers le trône de Salomon, sans que personne ne d'aperçut de ce changement. Pendant ce temps, le vrai Salomon erroit dans les villes et les bourgs de son royaume, et disoit: Moi, l'Ecelésiaste, j'ai régné sur Israël dans Jérusalem; mais chacun se moquoit de lui. Asmodée avoit eu le temps d'habiter avec toutes les femmes et les concubines de Salomon, lorsque, les trois ans écoulés, une de ses femmes reconnut l'erreur (Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale et autres bibliothèques, Volume 9, Imprimerie nationale, 1813 - books.google.fr).

Asmodée sera enchaîné, comme le Mercure est fixé, et aidera Salomon à construire le Temple, symbole de l'obéissance à Dieu.

De même Asmodée est enchaîné en Haute-Egypte par l'ange Raphaël après avoir possédé Sara, future femme de Tobie, et tué ses 7 maris successifs (Denis Benedetti, Asmodée, 2011 - books.google.fr).

Mais le vocabulaire mystique sur les souffrances du Christ est utilisé en particulier quand il s'agit de «tuer» le vif-argent ou ses amalgames avec, entre autres, du vitriol romain ou du vitriol de cuivre et de distiller ceci à sept reprises : «Tuez donc ce mercure sept fois, toujours avec du vitriol frais, laissez-le aussi monter sept fois [...] il [Dieu] prit sur son corps sept peines mortelles par nous [...], son corps entier est mort, ensanglanté par les coups. » C'est aussi ce Christ ensanglanté par de tels coups qui, à l'église, s'adresse à l'auteur du Livre de la Sainte Trinité et qu'on voit peint entièrement recouvert de taches de sang portant sa croix. Le Christ ne subit pas seulement la pendaison, mais d'autres souffrances encore. Tout au début du Livre de la Sainte Trinité sont en effet dépeintes à la fois les peines de la pendaison, de la décapitation et de la roue. Les personnages torturés sont désignés comme Mars, Vénus, et Saturne (Saturne subit donc ici la peine de la roue). Mais comme tous ces métaux sont contenus dans le vif-argent, les peines reviennent à celui-ci, c'est-à-dire au Christ : «Potence, décapitation et roue, [ce sont] les sept signes en tête du livre, qui nous désignent que Dieu a souffert à la potence de la croix toutes les sept morts, afin de nous amener dans son éternelle paix.» La blessure du cœur du Christ a une importance particulière. L'auteur du Livre de la Sainte Trinité adopte en effet le thème mystique très répandu des deux liquides, l'eau et le sang s'écoulant du cœur du Christ (Barbara Obrist, Les débuts de l'imagerie alchimique: XIVe-XVe siècles, 1982 - books.google.fr).

Le Livre la Sainte Trinité [Buch der Heyligen Dreyfaldekeit] est le pendant chrétien des illustrations profanes de l'Aurora consurgens. Il a été rédigé vers 1410 et on en connait de nombreux exemplaires (herve.delboy.perso.sfr.fr - Gravures, le-miroir-alchimique.blogspot.fr - Le Livre de la sainte Trinité).

Jamais un tel système ne fut aussi développé que dans le Livre de la Sainte Trinité où il se double en plus d'une interprétation politique (Jacques Lennep, Alchimie: contribution à l'histoire de l'art alchimique, 1985 - books.google.fr).

Les 7 maris seraient les 7 planètes, mariées au Mercure / Asmodée possédant Sara, et meurent. Dans l'extrait ci-dessus Merucre est identifié au Christ, dans le Livre de Tobie à un démon.

Par la Croix d'Huriel, Raphaël est lié à Mercure, à son carré d'ordre 8, à la date de 2080 (où se produira une fixation, de quelle type ?), et à La Cassaigne, "dans" le plan de l'église Saint Sulpice de Paris, projeté inversé sur la carte du département de l'Aude, dont le coeur est situé "à" Palaja, au nord de Rennes-le-Château (La Croix d’Huriel et Rennes le Château : Sot Pêcheur et Par ce signe tu le vaincras 3 - books.google.fr).

Tripartition

Dans la tripartition paracelsienne, Soufre, Mercure, Sel, rencontre la tripartition Esprit/Âme/Corps. Mais l'association des éléments entre eux diffère selon les auteurs.

Paracelse reconnaissait une harmonie mystérieuse (Archœum) entre le sel, le corps et la terre ; entre le mercure, l'âme et l'eau ; entre le soufre, l'esprit et l'air (Paul-Émile Le Maguet (1874-1915), Le monde médical parisien sous le Grand Roi, 1899 - books.google.fr).

Déjà Macrobe à propos, non pas exactement du dieu Hermès, mais de la planète qui porte son nom, Mercure : l'âme qui descend s'incarner traverse les sphères planétaires, et reçoit de chacune d'elles une qualité; à celle de Mercure, elle doit l'aptitude à « exposer et exprimer (interpretandi) ses pensées, fonction que l'on appelle l'herméneutikon » (Jean Pépin, L'herméneutique ancienne : les mots et les idées, Poétique, Seuil, 1975 - books.google.fr).

On pourrait ainsi interpréter l'incarnation de l'âme dans un corps comme une fixation de "Mercure". La chasse à la licorne qui se fait piégée dans le giron d'une jeune vierge, qui devient ainsi mère, serait une réminiscence orphique :

Chez les orphiques l'âme s'incarne, mais elle cherche toujours à échapper au cycle des générations corporelles et à rejoindre le pur éblouissement des origines. [...] La dimension symbolique des mythes grecs se mêle aux réflexions épistémologiques et à l'étude physique des sensations, de manière à imaginer des méthodes de purification et de perfectionnement de l'âme. Or la thématique du miroir joue un rôle important à ce sujet. En effet, dans les légendes, les personnages mythologiques recherchent leur propre identité au-delà des reflets spéculaires et, dans ce voyage au fond du miroir, s'effectue le parcours de l'âme déchue qui, après bien des épreuves, s'unit pour toujours à l'amour divin (Jacqueline Assaël, Elian Cuvillier, L'épître de Jacques, 2013 - books.google.fr).

On pensera au miroir de l'une des tapisseries de la Dame à la Licorne, La Vue, et aux miroirs de la boutique d'accessoires maritimes dans l'album des aventures de Tintin Le Trésor de Rackham le rouge, qui est une chasse à la Licorne. La figure de proue en forme de licorne trouvera domicile dans la salle de marine du château de Moulinsart, inspiré de Cheverny lié à Uriel.

Artephius dit que la pierre résulte de la conjonction du corps, de l'esprit et de l'âme, c'est-à-dire du soleil, de la lune et du mercure. L'âme est ce qui unit le corps avec l'esprit, et l'analogie de la pierre, non pas seulement avec l'animal, mais avec l'homme même, se trouve ainsi prouvée. Mais les alchimistes ont généralement considéré l'esprit comme le lien de l'âme avec le corps, à cause de la nature moyenne participant de l'un et de l'autre, qu'ils lui ont attribuée (Michel-Eugène Chevreul, Idées fondamentales de l'alchimie, Journal des savants, Klincksieck, 1851 - books.google.fr).

Le Mercure est l'Âme, le Soufre l'Esprit et le Sel le corps.

Dans La Grande Triade, reprenant ensuite le double symbolisme de l'alchimie et de l'astrologie M. René Guénon, dans deux chapitres importants, élucide le mystère de ces deux disciplines. L'esprit étant dans l'homme l'élément central où se reflète la Volonté du Ciel, on peut y retrouver la nature du Soufre alchimique. A l'âme, élément si mêlé et si trouble, plongée dans l'ambiance du monde subtil, correspondrait le Mercure alchimique. Enfin le Sel, résultat de l'action du Soufre sur le Mercure, correspondrait à l'individu humain incorporé, stabilisé provisoirement dans les limites de sa forme (Luc Benoist, Les livres, Études traditionnelles, Numéros 289 à 296, 1951 - books.google.fr).

L'idée de la tripartition "a été développée par Paracelse, mais elle trouve ses origines dans certains textes attribués aux alchimistes gréco-alexandrins et recueillis par les auteurs arabes. Ainsi, dit le Livre d'Ostanès, «le corps, l'âme et l'esprit vital sont comme la lampe, l'huile et la mèche». La distinction entre l'âme et l'esprit sert alors à désigner deux aspects des produits chimiques qui ne sont pas des corps.[...]

Pierre-Jean Fabre considère cependant que la triade corps, esprit et âme ne constitue pas un modèle assez pertinent pour rendre compte de l'homogénéité de la Pierre des Philosophes. Aussi propose-t-il une interprétation fondée sur les quatre qualités qu'Aristote avait fait intervenir comme constituants des éléments". Le Sel, froid et sec, correspond à la terre des théories antiques. Le Soufre est appelé «chaud et igné » : il s'agit du feu des anciens. Quant au Mercure, froid et humide, il occupe la place de l'eau, que Platon et Aristote considéraient comme l'élément constitutif principal des corps métalliques" (Bernard Joly, La rationalité de l'alchimie au XVIIe siècle, 1992 - books.google.fr).

Pierre-Jean Fabre (né vers 1588 et mort en 1658 à Castelnaudary) est un médecin et alchimiste français. Il prétend réussir une transmutation alchimique du plomb en argent le 22 juillet, jour de la sainte Marie Madeleine 1627 (fr.wikipedia.org - Pierre-Jean Fabre).

Reste la quatrième humeur, le sang, associée à Gabriel, à l'Est.

Le mercure (Ardelise) envolé ou sublimé, le soufre (les adversaires) a été consumé, et la terre s'est transformée en verre incorruptible, selon une représentation proche de celle que Vigenère a faite de l'œuvre (Traité du feu et du sel, p. 52-53) (Béroalde de Verville, L'histoire véritable ou le voyage des princes fortunés, annoté par Georges Bourgueil, 2005 - books.google.fr).

L'auteur de l'article souligne l'originalité de Vigenère, qui ajoute le verre à la triade paracelsienne des grand éléments, soufre, mercure, sel. Mais si les difficultés soulevées par les divergences entre les deux traités dans les tableaux de correspondance entre les grands éléments et les éléments simples ne sont pas résolues. On doit se contenter d'émettre l'hypothèse d'une d'une évolution de la pensée de Vigenère, dans l'ignorance de la date où fut rédigé le Traicté du feu et du sel. La suite de l'article, où sont cités de larges extraits des écrits de Vigenère, s'intéresse aux rapports entre alchimie et kabbale puis entre alchimie et mythologie antique.

Dans un tableau du Traicté des chiffres, Vigenère pose les correspondances suivantes, qui ne se trouvent pas explicitées dans le texte lui-même : soufre correspond à l'air ; le mercure à l'eau ; le sel à la terre ; le verre au feu.

Mais pour Vigenère ces lettres mères désignent en outre les grands éléments, ignorés de Georges de Venise, leurs correspondances s'établissant de la manière suivante : aleph = sel ; mem = mercure ; shin = soufre. Ces correspondances, on le voit, posent deux difficultés. La première, c'est que le soufre, par transitivité, a pour élément simple prédominant le feu, et non plus l'air, comme dans le système précédemment établi. Mais cette contradiction n'est qu'apparente, dans la mesure où elle résulte logiquement de l'éviction de l'air du nombre des éléments simples, ce qui, dans ce nouveau système, fait, en ce qui concerne le soufre, passer à la première place le second élément prédominant du système précédent. [...]

La seconde difficulté est celle de la place du verre au regard de ces trois lettres mères, place sur laquelle Vigenère, à notre connaissance, ne s'est pas expliqué. Il paraît cependant naturel de faire du verre par rapport aux grands éléments un équivalent de l'air par rapport aux éléments simples, à savoir une sorte de «colle», où plutôt de principe de «fixation» des trois autres. Ce n'est donc qu'en apparence que la kabbale, en ce qui regarde ces grands éléments, fait passer Vigenère d'un schéma quaternaire à un schéma trinaire épousant exactement la triade des principes paracelsiens, mais qui ne saurait en en procéder, puisque, nous l'avons dit, Vigenère emprunte le thème des trois lettres mères au Sepher Yesîrah interprété par Georges de Venise dans son De harmonia mundi, publié en 1525, donc indépendant de toute influence paracelsienne (Sylvain Matton, Alchimie, kabbale et mythologie, Blaise de Vigenère: Poète et mythographe au temps de Henri III, 1994 - books.google.fr).

Dans la Croix d'Huriel associée aux humeurs, La Cassaigne, Raphaël sont mis en rapport avec la bile et l'élément Feu. C'est bien en tant que Feu/Soufre (selon Fabre alors que Paracelse parle de l'air) que Raphaël, jaune comme le soufre minéral, enchaîne/fixe Asmodée/Mercure dans le Midi (de la France comme de l'Egypte). Uriel, positionné à Huriel, est du côté du flegme (pituite ou lymphe), de l'élément Eau, et le Nord avec Meaux, Noyon, Douai est au-delà de l'Eau/Mercure. Ce qui fait associer au Mercure le Soleil.

Uriel (Soleil, pituite, Nord, Soleil) et Mercure

Au VIIIe siècle, l'Arabe Geber écrivait dans son « Abrégé du parfait magistère » : « Le Soleil (c'est-à-dire l'or) est formé d'un mercure très subtil et d'un peu de soufre très pur, fixe et clair, qui a une rougeur nette » (la couleur de Rackham) (Pierre-Louis Augereau, Hergé au pays des tarots: Une lecture symbolique, ésotérique et alchimique des aventures de Tintin, 1999 - books.google.fr).

Et rougeur d'Uriel.

Le «mercure des voleurs» est le mercure sublimé, le «mercure des marchands» est le mercure fixé. (Béroalde de Verville, L'histoire véritable ou le voyage des princes fortunés, annoté par Georges Bourgueil, 2005 - books.google.fr).

Le précipité rouge (peroxyde de mercure) obtenu, soit en chauffant le métal au contact de l'acide nitrique, soit en le calcinant longtemps à l'air, était le plus ordinairement mis usage, comme dans les pilules si renommées dont on attribua l'invention au fameux pirate Barberousse, dont elles portent le nom. Quercetan (Duchesne) et Paracelse préconisèrent, dans le traitement des affections syphilitiques (Jean Chrétien Ferdinand Hoefer, Histoire de la chimie depuis les temps les plus reculés jusqulà notre époque, Volume 2, 1843 - books.google.fr).

Rackham est un pirate, donc voleur et peut symbolisé un des mercures. Par jeu de mots : Merc-Uriel. L'association Uriel / Mercure ne donne pas de résultat.

Des lieux-dits Mercuses environnent Huriel à Archignat (Les petites Mercuses) et à Chambérat (Les Mercuses).

La commune de Saint-Vincent-de-Mercuze (Isère), à ce qu'on croit, doit son nom à un ancien oratoire dédié à Mercure, et sur lequel aurait été élevée l'église paroissiale consacrée à Saint-Vincent (Bulletin de la Société de statistique des sciences naturelles et des arts industriels du Département de l'Isère, Volume 3, 1843 - books.google.fr).

Le cerveau et le Mercure

Par Minerve armée les Chymistes entendent ordinairement leur mercure. Quand la Fable dit qu'elle naquit du cerveau de Jupiter par un coup de hache que lui donna Vulcain, c'est le mercure qui se sublime par la coétion que fait le feu, ou Vulcain (Antoine Joseph Pernety, Dictionnaire mytho-hermétique, 1787 - books.google.fr).

On a trouvé dans les cadavres de quelques personnes qui avaient éprouvé des céphalalgies habituelles, du mercure crud dans les ventricules du cerveau : ces personnes avaient prises des frictions mercurielles, ou avaient été exposées par leur état, aux vapeurs de ce métal, comme les doreurs, ceux qui travaillent aux mines etc. (Etienne Tourtelle, Eléments de médecine théorique et pratique, Volume 2, 1799 - books.google.fr).

Michel (Terre, bile noire, Ouest, Lune) et Sel (marin)

A l'Ouest Fronsac avec saint Michel, associé à l'élément Terre et à l'atrabile ou bile noire, correspond alors au Sel.

Libourne étant l'entrepôt du commerce de Bordeaux, il s'y fait des affaires considérables, principalement en vins, eaux-de-vie et sel ; on y charge aussi beaucoup de grains et de merrains pour Bordeaux (Dictionnaire géographique universel: contenant la description de tous les liuex du globe, Volume 6, A. J. Kilian, 1829 - books.google.fr).

Libourne détenait le seul grenier à sel sur la Dordogne du Bec d'Ambès jusqu'à Bergerac, à l'exception de la tenue de la foire de la "troque du sel" à Bourg à la Saint Vincent. Depuis 1274, les habitants de Saint-Emilion et de sa banlieue avaient l'obligation d'exporter leurs vins par le port de Libourne à partir du 2 février, réserve faite du libre usage du port de Pierrefitte, situé dans la juridiction de Saint-Emilion, depuis les vendanges jusqu'au 2 février (Michel Bochaca, Fabrice Mouthon, Nathalie Mouthon-Sepeau, La bastide de Libourne au lendemain de la Guerre de cent ans: l'organisation de l'espace urbain, 1995 - books.google.fr).

Nous avons montré comment Libourne ayant souffert de la guerre, les jurats demandèrent (1280) au roi d'Angleterre de leur permettre d'avoir des foires pour la réparer; c'était en effet un moyen d'attirer les étrangers et d'augmenter les approvisionnements. Le roi invita le grand sénéchal de Bordeaux à les satisfaire s'il ne devait en revenir aucun préjudice à la couronne. Trois foires furent créées : une le lendemain de la Saint-Michel, c'est celle de la Saint-Martin d'hiver; l'autre huit jours avant les Rameaux; la troisième le jour de la Saint-Nicolas de mai, qui est aujourd'hui celle de Saint-Clair (Raymond Guinodie, Histoire de Libourne et des autres villes et bourgs de son arrondissement, Volume 2 , 1845 - books.google.fr).

La lune cornée, ou l'argent corné, en d'autres termes, le chlorure d'argent, fut découvert par les alchimistes, à l'époque de la Renaissance. Ce composé a la propriété essentielle, de se colorer en bleu foncé, quand il reste exposé au soleil, ou à la lumière diffuse. Le premier opérateur qui eut entre les mains, dans un laboratoire, Yargent corné, dut constater aussitôt la modification qu'il subit par l'action des rayons lumineux. D'après Arago, ce serait un alchimiste, nommé Fabricius, qui aurait le premier, en 1566, obtenu Yargent corné, en versant du sel marin dans une dissolution d'un sel d'argent, et qui aurait remarqué la coloration de ce produit, par l'action de la lumière. C'est donc dans le laboratoire d'un alchimiste qu'il faut chercher l'origine historique du principe général de la photographie (Louis Figuier, Les merveilles de la science, ou Description populaire des inventions modernes, 1869 - books.google.fr).

C'est de la mer, étendue d'eau salée, que surgit le dragon que vient pourfendre l'archange Saint Michel dans l'Apocalypse de saint Jean (Christian Buchet, Introduction, Sous la mer, le sixième continent, 2001 - books.google.fr).

Le salpêtre est appelé par les Chymistes, Dragon, Cerbère, ou Sel d'Enfer (Jacques Savary des Bruslons, Philémon-Louis Savary, Dictionnaire universel de commerce, Volume 3, 1748 - books.google.fr).

Pantagruel / Bacchus et le sel

Pantagruel a été identifié à Dionysos / Bacchus comme fils de Gargantua (Jupiter) et de Bacbec morte en couche comme Sémélé (La Croix d’Huriel et la Ligne gnostique : Quatre de chiffre).

Le platonisme bachique de Rabelais est l'une des sources de l'oracle futur. Le platonisme lui-même sera pantagruéliste ou ne sera pas. Il n'en faut point douter, puisque Rabelais enseigne par là aux peuples à retrouver le sel de la terre au travers d'une alchimie dont le vin est le feu. Or comment l'alchimie ne serait-elle pas la forme de participation qui convient à un monde en combustion ? (Bruno Pinchard, Trois notes sur le mystère et une invocation à Bacchus, Dionysos: origines et résurgences, De Pétrarque à Descartes, 2001 - books.google.fr).

Clément d'Alexandrie (Protr. II, 22, 4) décrit le contenu corbeilles sacrées: «des gâteaux à bosses, des grains de sel, et un serpent, "orgion" de Dionysos Bassaros» (Dobrinka Chiekova, Cultes et vie religieuse des cités grecques du Pont gauche (VIIe- Ier siècles avant J.-C.), 2008 - books.google.fr).

Dans le théâtre des mystères, Pantagruel efl un petit diable qui regne sur l'élément marin et jette, la nuit, du sel dans la gorge des ivrognes. Chez Rabelais, Pantagruel fait de même à son ennemi Loup garou (un de ses congénères est représenté dans une église de Saint Emilion). Pantagruel désigne aussi la soif.

Alors feut ouye une voix du ciel, disant : Hoc fac et vinces: c'est a dire, Fays ainsi, et tu auras victoire. Puis voyant Pantagruel que Loupgarou approchoyt la gueulle ouverte, vint contre luy hardiment, et s'escria tant qu'il peut: A mort, ribault, a mort, pour luy faire paour, selon la discipline des Lacedemonians, par son horrible cry. Puys luy jecta de sa barque, qu'il portoyt a sa ceincture, plus de dix et huyct cacques et ung minot de sel, dont il luy emplist et gorge, et gouzier, et le nez, et les yeulx. De ce irrité, Loupgarou luy lancea ung coup de sa masse, luy voulant rompre la cervelle : mais Pantagruel feut habile, et eut tousjours bon pied et bon oeil; par ce demarcha du pied gausche ung pas arriere : mais il ne sceut si bien faire que le coup ne tombast sus la barque, laquelle rompit en quatre mille octante et six pieces, et versa le reste du sel en terre (La vie de Gargantua et de Pantagruel, Volume 4 de Œuvres de Rabelais, 1823 - books.google.fr).

Les Bassarides, présentes chez Rabelais, nom qu'on donnoìt aux Bacchantes, comme prêtresses de Bacchus-Bassarus, elles étoient alors vêtues de longues robes, faites de peaux de loups, de renards, de linx ou de panthères. On a voulu dériver aussi ce nom d'une espèce de chaussure des Lydiens, qui se fabriquoit à Bassarium, ou Bassarus, ville de leur contrée (Encyclopédie méthodique: Antiquités, Mythologie, Diplomatique des Chartres et Chronologie, Volume 1, Partie 2, Panckoucke, 1786 - books.google.fr).

Nonnos les fait s'opposer à Lycurgue, l'homme loup, en révolte contre Dionysos qui s'en prend à l'une d'elles, Ambroisie qui est métamorphosée en pied de vigne (Nonnus de Panopolis, Les dionysiaques: ou Bacchus; poëme en XLVIII chants, traduit et annoté par Marie-Louis-Jean-André-Charles Demartin du Tyrac comte de Marcellus, 1856 - books.google.fr).

La peau de loup est employée pour faire des manchons, des gants & plusieurs autres choses. Toutes les parties du loup contiennent beaucoup de sel volatil & d'huile (Lupus, Dictionnaire universel des drogues simples, d'Houry, 1759 - books.google.fr).

Le christianisme mettra l'automne sous la protection de saint Michel, combattant de la lumière contre les ténèbres, comme les Romains le placèrent sous celle de Dionysos.

La vigne, symbole incontournable de Dionysos, est le dixième des arbres sacrés à donner des fruits murs au mois de septembre. Le lierre, plante aussi dionysiaque, correspondait à octobre, période où les Ménades se livraient aux orgies tandis que les serpents descendaient, pendant ce mois, sous terre pour hiverner et se regénérer. Ils s'apparentent donc à un autre psychopompe, messager du monde d'en-bas, saint Michel (Yvonne de Sike, Serpents, hommes et dieux dans l'univers hellénique, Serpents et dragons en Eurasie, 1997 - books.google.fr).

A Milet, les fouilles de 1969 ont révélé que les ruines du temple de Dionysos se trouvaient sous l'église de Saint-Michel (Joseph Bidez, Albert Joseph Carnoy, Franz Valery Marie Cumont, L'Antiquité classique, Volume 40, 1971 - books.google.fr).

La rate et le sel marin

Quand on voit l'iodure de potassium produire d'excellents effets dans les engorgements de la rate, l'anasarque et autres affections, suites très-communes de la fièvre intermittente; quand, d'autre part, on voit, par les expériences qui précèdent, que le sel de cuisine agit sur la rate comme l'iodure de potassium, on est tenté d'admettre qu'un régime salé est convenable après le traitement et la guérison de la fièvre. Faisons observer que, par régime salé, nous n'entendons nullement parler des salaisons. Les longues discussions sur le sel commun, considéré comme succédané aux préparations de quinine et sur l'hypertrophie de la rate dans les fièvres intermittentes, se trouvent résumées dans les tomes XIII et XVII des Bulletinsde l'Académie de médecine de Paris; elles ont provoqué quelques expériences dans notre pays, mais celles-ci ont donné des résultats contradictoires (voir À nnales de médecine militaire, M. Buys, novembre et décembre 1850; M. Gouzée, octobre et novembre 1852). Si l'intumescence ou l'engorgement de la rate paraît n'être que l'effet de la fièvre, est-ce un motif suffisant pour rejeter o priori des essais prudents sur l'emploi des chlorures, des bromures et des iodures de potassium et de sodium comme moyen prophylactique? Un intérêt vital se rattache à cette question en Belgique, et, après quelques succès dans la cure de la fièvre par le sel marin, nos médecins militaires auraient tort peut-être de rejeter sans un nouvel examen les questions qui se rattachent aux idées émises par Celse, Van Swieten, et dans ces derniers temps par MM. Piorry et Scelle-Mondézert. (Louis Henri Frédéric Melsens, Mémoire sur l'emploi de l'iodure de potassium, pour combattre les affections saturnines, mercurielles et les accidents consécutifs de la syphilis, 1865 - books.google.fr).

Raphaël (Feu, bile, Sud, Mercure), soufre minéral

Sir Tobie : - Feux et soufre ! (Shakespeare, Le jour des rois) (fr.wikipedia.org - La Nuit des rois).

La Croix d'Huriel symbolise une crucifixion, une fixation. Aussi il ne faut pas être trop étonné de trouvé Mercure associé à Raphaël/Soufre dans la mesure où ce dernier fixe le premier dans ce midi de la France comme Raphaël enchaîne Asmodée dans le midi de l'Egypte.

On peut démontrer expérimentalement les rapports de la taurine avec le soufre urinaire. La taurine est excrétée du foie avec la bile (dont elle représente à peu de chose près tout le soufre), puis réabsorbée par la muqueuse de l'intestin, pour passer finalement dans l'urine (Maurice Doyon, Traité de physiologie, Volume 1, 1904 - books.google.fr).

Le soufre neutre provient certainement de la bile, pour la majeure partie, ainsi que le démontrent les expériences de Kunkel, Spiro, Lépine et Guérin (Edmond Frémy, Encyclopédie chimique, 1896 - books.google.fr).

D'après un texte traitant des sciences occultes du XVIème siècle :

Et après tout cela "si tu veux vraiment être libéré de l'amour, je t'arroserai complètement d'eau lustrale bénite, je ferai des fumigations avec du soufre vierge, de l'hysope et de la rue. Je répandrai sur ta tête de la poussière dans laquelle se sera roulé un mulet ou quelqu' autre animal stérile ; je dénouerai un par un tous les noeuds que tu auras sur toi, je te ferai prendre de la cendre sur le saint autel, et tu la jetteras en arrière pardessus ta tête dans le fleuve sans te retourner (Viviana Paques, Les sciences occultes d'après les documents littéraires italiens du XVIème siècle, Mémoires de l'Institut d'ethnologie, 1971 - books.google.fr).

Les Grecs et les Romains, qui connaissaient tant de philtres pour se faire aimer, en avaient aussi pour guérir l'amour; ils employaient des herbes, des racines. L'agnus castus a été fort renommé; les modernes en ont fait prendre a de jeunes religieuses, sur lesquelles il a eu peu d'effet. Il y a long-temps qu'Apollon se plaignait à Daphné que tout médecin qu'il était, il n'avait point encore éprouvé de simple qui guérît de l'amour. « Hei mihi ! quod nullis amor est medicabilis herbis. » D'un incurable amour remèdes impuissants. On se servait de fumée de soufre; mais Ovide, qui était un grand maître, déclare que celte recette est inutile. » Nec fugiat vivo sulphure victus amor » Le soufre, croyez-moi, ne chasse point l'amour. La fumée du cœur ou du foie d'un poisson fut plus efficace contre Asmodée. Le révérend P. dom Calmet en est fort en peine, et ne peut comprendre comment cette fumigation pouvait agir sur un pur esprit; mais il pouvait se rassurer, en se souvenant que tous les anciens donnaient des corps aux anges et aux démons. C'étaient des corps très déliés, des corps aussi légers que les petites particules qui s'élèvent d'un poisson rôti. Ces corps ressemblaient a une fumée, et la fumée d'un poisson grillé agissait sur eux par sympathie. Non seulement Asmodée s'enfuit; mais Gabriel alla l'enchaîner dans la Haule-Égypte, où il est encore (Voltaire, Asmodée, Dictionnaire philosophique I, Oeuvres coiomplètes, Tome VII, 1847 - books.google.fr).

Selon la Bible de Jerusalemn c'est Raphaël qui accompagne Asmodée en Egypte.

Salvator Rosa (Naples 1615 - Rome 1673) a peint, vers 1670, un Paysage avec Tobie et l'ange, monogrammé en bas à gauche : SR (entrelacé), acquis par W. Bode en 1890 à Londres dans la collection Perkins : inv. n° 181.

Après ses débuts dans le milieu napolitain, fréquentant l'atelier de Ribera puis celui de Falcone, Rosa partit à Rome puis à Florence. Il puisa ses sources chez Ribera aussi bien que chez Poussin, mais c'est l'expérience naturaliste de sa formation napolitaine qui continua à déterminer son évolution picturale et son activité parallèle de poète et de musicien. Il utilisa les thèmes les plus divers, sacrés et profanes, mais aussi des scènes de sorcellerie ou de magie qui lui valurent un grand succès auprès des illustres familles de Rome et de Florence. Romantique avant la lettre, Salvator Rosa fut l'un des initiateurs d'une vision particulière du paysage où la nature est liée à un sentiment mélancolique.

Sur les bords du Tigre, Tobie vient de pêcher un poisson. Dieu lui envoie son messager, l'ange Raphaël, qui lui intime l'ordre d'en extraire les viscères qui lui serviront à libérer des libérer des démons sa future femme Sarah et à guérir son père aveugle (Livre de Tobie, VI, 2- 9). Comme le fait remarquer M. Hilaire dans le catalogue de l'exposition parisienne de 1988 : Ce thème largement répandu au Seicento — chez Paul Brill (Dresde), Konig (Karlsruhe), Elsheimer (gravé par H. Goudt), Domenichino (Londres, National Gallery) et Claude Lorrain (Prado, Leningrad) - a particulièrement intéressé Rosa qui l'a traité à plusieurs reprises soit dans le petit tableau de figures du Louvre, soit dans de vastes paysages plus ou moins apparentés entre eux [...]. Fut-il influencé en cela par les artistes florentins, tels Vignali, Bilivert et Roselli qui abordèrent souvent ce thème ? ".

Personnage hors du commun, peintre, poète, comédien et musicien, Salvator Rosa va créer un type de paysage où la nature prétexte à l'évocation d'une sensibilité mélancolique et surnaturelle. Le sujet biblique le pousse ici à peindre un paysage avec fougue et ardeur. La nature y est inquiétante ; les lumières, les éclairs et les ombres maintiennent un accent d'une solennelle beauté. Le milieu naturel ne peut être que fantastique et exclut l'exaltation de l'épisode biblique. A plusieurs reprises, dans ses lettres, dans ses lettres, l'artiste parle de sa fascination pour l'horrible beauté ("orrida bellezza") des sites montagneux qu'il avait pu traverser (Lettre à son ami Ricciardi du 13 mai 1662 ; édition Cesarea. 1892. p. 117). Ainsi, le paysage du tableau de Strasbourg, dans sa grandeur picturale, devient tourment : les arbres sont calcinés par la lave des Champs Phlégréens, le ciel fait corps avec les fumées de la Solfatare, le vent prend part à la dynamique cosmique et le combat des forces de la terre se poursuit dans les nuages (Alain Roy, Paula Goldenberg, Les peintures italiennes du Musée des beaux-arts: XVIe, XVIIe & XVIIIe siècles, Musée des beaux arts de Strasbourg, 1996 - books.google.fr).

La Solfatare est un cratère volcanique situé à proximité de la ville de Pouzzoles, à l'ouest de Naples. Le toponyme, qui provient du latin Sulpha terra, « terre de soufre », a donné son nom aux solfatares, un type de fumerolles caractérisées par leurs importants dépôts de soufre. La Solfatare, l'un des quarante volcans des Champs Phlégréens, n'est pas vraiment éteint (fr.wikipedia.org - Solfatare (Italie)).

Salvator Rosa, Paysage avec Tobie et l'Ange (vers 1670) - Strasbourg - commons.wikimedia.org - Maîtres anciens dans les musées de Strasbourg

Gabriel (Air, sang, Est, Mars) et Verre

Dès la Vita Merlini, Merlin disparaît ou se rend invisible aux yeux du monde dans le Château de Verre qu'il fait par sa sœur Ganieda dans le bois, château aux soixante-dix portes et aux soixante-dix fenêtres, d'où il pourra exercer, sans être vu, ses dons de « voyance » et de prophétie. Le modèle mythique de ce château est à voir dans l'Au-delà celtique, dans l'Autre Monde, aérien comme ces vergers entourés par l'air et pourtant inaccessibles comme le jardin de la Joie de la Cour dans Erec et Enide ou aquatiques comme l'île d'Avalon ou île de Verre, l'abbaye de Glastonbury, où reposerait la dépouille du roi Arthur et qui peut être rapprochée aussi de la tour ou colonne de cristal décrite dans la Navigatio Sancti Brandani, que le saint raconte avoir trouvée au milieu de la mer. Cet endroit élu à demeure dans le bois par Merlin a été transformé ou plutôt adapté au goût du public de l'époque dans les versions postérieures de la Vita Merlini.

Différent est l'« enserrement » de Merlin dans la Suite-Merlin, où Viviane montre sa haine pour Merlin a l'idée qu'il puisse s'approcher d'elle. Cependant, elle est, comme dans la Vulgate-Merlin, intéressée par ses arts magiques (Cristina Noacco, Réminiscences antiques et celtiques, Temps et histoire dans le roman arthurien, 1999 - books.google.fr).

In Robert de Boron's Book of Merlin, Merlin is identified with the forces of nature; and by the fifteenth century he came to represent for alchemists a more scientific outlook, the forbidden knowledge that had been the devil's gift to his son. Merlin himself was identified with the alchemical process. His unnatural conception linked him with the artificially created homunculus. He was also seen as an unpredictable and powerful agent in the birth of Britain, fulfilling the function of the volatile mercury in the gestation of the philosopher's stone. Like mercury Merlin was an elusive shape shifter, an amoral reconciler of opposites including good and evil, and he, like mercury, was eventually imprisoned in matter either in glass or a rock, symbolic of the trapped energy of the primal substance (Jonathan Hughes, The Rise of Alchemy in Fourteenth-Century England: Plantagenet Kings and the Search for the Philosopher's Stone, 2012 - books.google.fr).

Comme Mercure, Merlin est enfermé dans une prison de verre. On retrouve ainsi la fonction fixatrice du verre de chez Vigenère.

Une autre version de Gildae Vita raconte que Guenièvre fut enlevée par Melwas, roi du pays du Soleil couchant (le Somerset) et enfermée dans le château de Glastonbury (l'île de Verre). On retrouvera dans les récits cornouaillais et gallois le thème des "châteaux de verre" à propos des ravisseurs de la Souveraineté (Marcel Brasseur, Les Celtes: Les rois oubliés, 1997 - books.google.fr).

"Ravisseurs" selon un certain angle de vue, mais plutôt "conteneurs" du pouvoir, "mis sous cloche" (en verre) : protégé et limité à la fois.

The original De Antiquitate Glastoniensis Ecdesiae, or Antiquity of Glastonbury, by William of Malmesbury (c. 1130) does not mention the Glastonbury legend. An amplified version a century later says that St Philip the Apostle (3 May) went to Gaul with Joseph and sent the latter to England with twelve clerics under his direction. They tried to convert a king, unsuccessfully, but he gave them the island Yniswitrin, or Glastonbury, where the angel Gabriel told them to erect a church of wattles to Our Lady, thirty-one years after the passion of Jesus and fifteen years after Mary's assumption (though Glastonbury was probably a seventh-century Celtic foundation which became a Saxon monastery under King Ina in about 708 and was destroyed by Vinkings in the ninth century).

In the late twelfth century Glastonbury abbey was for various reasons in competition with other abbeys. It claimed, like Canterbury, to have the relics of St Dunstan (19 May). The legends of Joseph's and King Arthur's associations with the abbey brought considerable benefits. It was important to give the Plantagenet monarchy respectable forebears further back in Christian antiquity than the Capetian rulers of France. The supposed discovery of the tombs of Arthur and Guinevere at Glastonbury in 1191 was mutually beneficial to the court and to the abbey. Glastonbury claimed seniority among Black Benedictine abbeys in England, and at the Councils of Constance (1414-8) and Basle (1434) English delegates claimed that their country was the first in western Europe to receive Christianity.

John of Glastonbury's History (c. 1400) associated Joseph and Arthur with the abbey, and extracts from it appeared for pilgrims' edification on a large frame, the magna tabula, in the abbey. Among John's additions is the information that not only Joseph and the twelve clerics but 150 others were carried over the Channel on the shirt of Josephes, the son of Joseph. Yniswitrin is identified not merely with Glastonbury but with Avalon. The Lyfe of Joseph of Arimathia (1502), a verse narrative, amplifies John of Glastonbury's account with tales of miraculous cures worked by Joseph and first mentions the Holy Thorn, said to have sprung from Joseph's staff and to flower at Christmas. The present claimant is a descendant of the hawthorn cut down by one of Cromwell's soldiers; it flowers twice a year, around Christmas and in May). Joseph's grave was said to be at Glastonbury but was never found. At one time Moyenmoutier abbey in the Vosges, France, claimed to have the relics of Joseph.

Robert de Boron, who lived in England, in Estoire dou Graal or Joseph d’Arimathie (1190-1199), added details from an unknown source, possibly Glastonbury. De Boron identifies the Grail as the dish from which Jesus ate the Paschal lamb and in which Joseph collected the Lord's blood at the crucifixion. He took it to England, where his descendants guarded it. The latest of the line was Perceval, whose grandfather was the "Fisher-king" (Butler's Lives of the Saints: August, Volume 8, 1998 - books.google.fr).

Joseph d'Arimathie est mentionné dans Jean 19, Luc 23, Marc 15 et Matthieu 27, ainsi que dans L'Évangile de Nicodème qui est un texte composé en grec au IVe siècle de l'ère chrétienne, qui ne fait pas partie du Nouveau Testament canonique (fr.wikipedia.org - Joseph d'Arimathie).

Selon une version tardive et interpolée du De Antiquitate Glastoniensis Ecclesiae de William de Malbesbury produite à l'abbaye vers 1247, en 63 ap. J.-C, ce disciple du Christ avait été mandaté par l'apôtre Philippe alors en Gaule pour diriger une délégation de 12 missionnaires en Angleterre. Joseph aurait traversé la Manche en bateau pour se rendre à Glastonbury (appelé aussi Ynis-witrin « L'Ile de Verre » et Avalon par la tradition arthurienne) Refusant tout d'abord la conversion, un roi barbare nommé Arviragus, fils de Cymbeline, lui accorda néanmoins un territoire, territoire connu sous le nom de Twelve Hides of Glastonbury (les « Douze Parcelles de G. »). C'est là qu'à l'invite de l'archange Gabriel Joseph aurait bâti en l'honneur de la Vierge Marie une église en claies, la première d'Angleterre (vetusta ecclesia) et qui passait en outre pour avoir été consacrée par le Christ en personne. Par la suite, l'incendie en 1184 de l'abbaye bénédictine de Glastonbury aurait - heureuse coïncidence - permis la découverte, en 1191, d'un cercueil de chêne enfoui à seize pieds sous terre décrit comme étant la tombe du roi Arthur et de la reine Guenièvre. Selon la version tardive de la Cronica sive Antiquitates Glastoniensis Eclesie de John de Glastonbury (composée vers la fin du XIVe siècle), c'est aussi à cette occasion que l'on déterra deux burettes contenant de la sueur et du sang du Christ apportées de Jérusalem par Joseph d'Arimathie. D'après une légende qui, dans sa forme « classique », semble remonter au début du XVIIIe siècle (ca. 1715), Joseph à peine débarqué sur le sol anglais s'était mis à gravir une colline. Mais bientôt fatigué, il planta fermement en terre son bâton pour marquer le terme de son errance missionnaire. Aussitôt, le bâton prit racine et se transforma miraculeusement en une aubépine en fleur qui, jusqu'à ce qu'elle eût été coupée lors coupée lors de la Révolution de Cromwell, fleurissait tous les ans la veille de la naissance du Christ (ancien style : 5 janvier), date anniversaire du geste premier de Joseph d'Arimathie. Et c'est précisément cette aubépine connue aussi sous le nom de St. Joseph ofArimathea's Staffqui, montrée aux pèlerins, servait de « preuve » du séjour du saint à Glastonbury. Elle était plantée sur le versant sud de Wyrral Hill (aujourd'hui dans les terres), communément appelée Weary-all Hill, dans un endroit situé à environ un demi-mile au sud-ouest de Glastonbury, non loin d'une ancienne voie romaine.

Cet ensemble légendaire remarquablement dense, évolutif et parfois contradictoire, combine toute une série de motifs : à partir d'une translatio sacrée d'Orient en Occident, l'origine et le rattachement de l'Église d'Angleterre à la tradition christique sont assurés par la fondation de Glastonbury. Plus tard, d'incident regrettable, l'incendie médiéval de l'abbaye est transformé en quasi-miracle de l'inventio de la prestigieuse tombe arthurienne et des reliques christiques, succédanés du saint Graal. Quant à la légende de l'aubépine, miraculeuse, elle coule joliment dans le motif traditionnel du bâton sec qui reverdit (cf. infra), un phénomène certes plutôt rare, mais d'ordre tout à fait naturel : la double floraison aux environs de Noël et du début mai d'une variété d'aubépine appelée justement crataegus oxyacantha biflora praecox par les botanistes (Jacques E. Merceron, Calendrier, géographie, motifs et rituels des saints et saintes à l'aubépine, Mythologie française : bulletin de la Société de mythologie française, Numéro 211, 2003 - books.google.fr).

Le verre de Rochemaure

Après avoir parlé des basaltes, des laves semi-poreuses & des laves poreuses légeres, il saut dire un mot de la pierre de gallinace, que M. le comte de Caylus a regardé comme la pierre obsidienne des anciens, du nom d'Obsidius, qui l'apporta le premier de l'Ethiopie (latin obsidior : tendre des pièges) dans un mémoire qu’il a donné à ce sujet dansle XXX Volume des mémoires des académie des inscriptions. Il y a apparence que cette pierre est une espece d’émail de Volcan. M. Linné l'a désigné sous le nom de pumex vitreux, 182. 7. : ce qui lui a fait tirer naturellement cette conséquence, c'est que la lave soumise à un feu violent & soutenu, après avoir formé une matiere poreuse, se convertit en un émail à peu-près semblable à celui que rejettent quelques volcans. M. Sage la regarde également: comme un émail de volcan, & je suis bien de son avis. Quelques naturalistes ont appellé sort improprement cette production volcanique , agathe noire d’Islande ; mais cette dénomination est fausse & mauvaise, cette pierre étant étrangere en tout aux agathes. On trouve de la pierre de gallinace dans les volcans du Pérou. L'Etna, le Vésuve en fournissent, mais en très-petite quantité. Je n'en ai trouvé qu'en un seul endroit du Vivarais, dans les environs de Rochemaure, & même elle n’y est pas commune. Les trois seuls morceaux que je possède sont assez considérables, ils sont de la même qualité.

Pierre de gallinace, très-noire & vitreuse, semblable pour la dureté & la couleur à celle du mont Hécla, donnant comme elle des étincelles lorsqu'on la frappe avec l'acier; mais ayant des bulles de la grosseur de la tête d'une épingle, toutes d'une rondeur exacte ; des environs de Chenavari, à demi-lieue de Rochemaure (Barthélemy Faujas de Saint-Fond, Recherches sur les volcans éteints du Vivarais et du Velay, 1778 - books.google.fr).

C'est le seul échantillon que j'aie pu trouver jusqu'à présent dans les Volcans éteints de la France (Barthélemy Faujas de Saint-Fond, Minéralogie des volcans, 1784 - books.google.fr).

Dom Antonio d'Ulloa, l'un des officiers Espagnols envoyés du roi d'Espagne, pour mesurer avec les Académiciens françois, quelques degrés du méridien de la Terre, fait aussi mention de la pierre de gallinace. Il rapporte que l'on trouve dans les guaques (ou les tombeaux des anciens Péruviens) deux sortes de miroirs de pierre; les uns de pierre d'ynca (espèce de pyrite), les autres de pierre de gallinace.

La pierre de gallinace (c'est-à-dire de corbeau), comme je lai dit plus haut, est une sorte de verre qui ressemble au laittier, & que pour cette raison j'ai cru devoir nommer laittier des volcans, parce qu'il est rare de n'en pas rencontrer parmi les matières qu'ils vomissent dans leurs éruptions. Les laves du Vésuve, bien examinées, en contiennent des parcelles qui présentent, lorsque cette lave est polie, ces petits grains noirs dont elle est parsemée. Je ne sois pas autant assuré que le Vésuve jette le laittier pur & sans mélange, que je le suis à l'égard de l'Ecla, volcan de l'Islande: les morceaux de ce laittier que j'ai eus ne diffèrent en rien, pour la couleur, la dureté & la netteté, de ceux des volcans du Pérou (Comte de Caylus, Examen d'un passage de Pline sur la pierre obsidienne, Histoire de l'Académie royale des inscriptions et belles lettres, Volume 30, 1764 - books.google.fr).

c'est, selon Pline, un romain du nom d'Obsidius, ou plus correctement Obsius, qui découvrit l'obsidienne en Ethiopie, pré-axoumite probablement.

Ce sont les auteurs latins et byzantins qui nous donnent une idée des exportations de l'Ethiopie axoumite. Pline mentionne les navires quittant les ports éthiopiens de la mer Rouge chargés d'obsidienne, d'ivoire, de cornes de rhinocéros, de peaux d'hippopotames, de singes (sphingia) et aussi d'esclaves. Le Périple de la mer Erythrée énumère les produits expédiés à partir d'Adoulis, notamment tortue, obsidienne, ivoire et cornes de rhinocéros.

Dans l'inscription bilingue d'Ezana, au Mahrem du texte éthiopien correspond le nom grec, Arès56. Pendant l'époque païenne, toutes les inscriptions grecques des rois d'Axoum (exception faite des inscriptions de Sembrythe, dans lesquelles le nom du dieu ne figure pas) utilisent le nom Arès. On sait qu'à Athènes, Arès était le dieu de la guerre. Il s'ensuit que son double, Mahrem, était également adoré comme le dieu de la guerre. Dans les inscriptions axoumites, Arès-Mahrem, dieu de la guerre, est qualifié d'« invincible », d'« indomptable pour ses ennemis», et il assure la victoire. En sa qualité de dieu-ancêtre ethnique, Arès est appelé «le dieu des Axoumites» dans les inscriptions d'Abba-Panteléon. En tant que divinité dynastique, Mahrem-Arès était appelé par les rois « le plus grand des dieux», l'ancêtre des rois. Mahrem était, avant tout, considéré comme le dieu géniteur et protecteur des Axoumites; en deuxième lieu comme l'invincible dieu de la guerre, en troisième lieu, comme l'ancêtre et le père du roi; enfin, il semble avoir été considéré comme le roi des dieux. C'est à lui que les rois d'Axoum consacraient leurs trônes victorieux tant à Axoum même que dans les régions qu'ils avaient conquises (F. Anfary, Axoum du Ier au IVème siècle, Histoire générale de l’Afrique : Afrique ancienne, 1980 - books.google.fr).

L'obsidienne est une pierre noire qui a pu servir de pierre de touche (La Croix d’Huriel et pierres noires : L’index ou la pierre de touche - books.google.fr).

On en trouvait en Haute-Egypte, où fut enchaîné Asmodée, et dans le Samnium.

Point commun entre Cruas et Glastonbury : Hénoch et Elie

Ces légendes hébraïques s'étaient propagées avec le christianisme jusque dans les îles Britanniques. « L'incorruptibilité dont jouit le Paradis est attestée, dit un géographe anglais du XIVème siècle, par la durée de la vie de ceux qui l'habitent, car Elie et Enoch y existent encore aujourd'hui » ; mais, d'après une variante consignée dans un manuscrit gaélique du XIIème siècle, ils ne peuvent habiter avec les anges, à cause de la grossièreté de la matière qui compose leur corps terrestre, et c'est un grand chagrin pour eux ; c'est ainsi que l'on explique les deux tristesses du ciel. Au temps d'Alain de Lille, on croyait qu'ils resteraient au Paradis jusqu'à la veille de la conflagration universelle ; qu'ils seraient alors renvoyés dans leur pays pour convertir les Juifs et périr sous les coups de l'Antéchrist, car ils devaient aussi payer leur tribut à la mort, qui leur avait fait crédit sans les libérer. Comme cet écrivain parle d'Enoch et Elie à propos du séjour d'Arthur dans l'île d'Avallon, il y a lieu de croire que leur légende était connue des Gallois ; quoiqu'il en soit, elle l'était certainement de leurs frères les Armoricains. Godefroy de Viterbe en trouva une version assez originale dans le Livre d Enoch et Elie, inséré dans un manuscrit des Actes des Apôtres qui était conservé au monastère de Saint-Mathieu, sur le Cap Finistère en Basse-Bretagne. Ce n'est certes pas lui qui l'avait inventée, puisqu'il avait peine à y ajouter foi ; il la montre même en contradiction (Eugène Beauvois, L'Eden occidental, Revue de l'histoire des religions, Volume 7, 1883 - books.google.fr).

Alain de Lille, savant de l'Académie de Paris, à qui son savoir encyclopédique mérita le surnom de docteur universel, ne crut pas devoir consacrer moins de sept livres au prophète breton Merlin (Prophetia Merlini Ambrosii britanni, una cum septem libris explanationum in eamdem prophetiam, excellentissimi oratoris, polyhistoris et theologi Alani de Insulis, doctoris universalis, etc. (Éd. Francoforti, 1603.)). Il y dit :

« Ce vieillard chenu dont Merlin prédit l'arrivée, les Bretons soupçonnent que ce doit être Arthur, leur vieux et puissant monarque, Arthur si fameux dans tout l'univers, si digne d'être célébré par la plume véridique de l'histoire, et non ridiculisé par des contes de vieilles femmes, car il rendit sa première gloire à sa nation foulée aux pieds de l'étranger, et il chassa loin de son pays les perfides envahisseurs. Or, personne ne peut persuader aux Bretons qu'un pareil homme ait pu mourir. Qu'on nous montre, disent-ils, un livre qui parle de sa mort ou de son tombeau, et tous ou presque tous ils pensent qu'il vit caché dans l'île d'Avalon où il a été transporté pour être guéri de ses blessures. Comme Élie et Enoch sont vivants dans le paradis, comme ils doivent revenir un jour au secours de leur race, selon les saintes Écritures, ainsi, au dire des Bretons, leur fameux roi Arthur demeure plein de vie dans son île, jusqu'à ce que sa nation soit rappelée sous ses ordres dans le royaume de ses pères. » (Théodore Claude Henri Hersart de La Villemarqué, Myrdhinn ou l'enchanteur Merlin, 1862 - books.google.fr).

Glastonbury étant une abbaye bénédictine, incite à rechercher l'abbaye la plus proche de Rochemaure : Cruas qui conserve une mosaïque datée de 1098 représentant Enoch et Elie (ardecol.inforoutes.fr - Cruas, Autour de Rennes le Château : Dévotion du scapulaire et du rosaire).

En face de Cruas se trouve le village des Tourettes avec son château de La Tour du Verre (mais quelle étymologie donner à ce nom ?).

Mosaïque de Cruas représentant Hénoch et Elie - www.labouquinerie.com

Charlemagne utilised the Comacines extensively, not only in Italy, where they were employed for the rebuilding of Rome, but elsewhere. Their handiwork is apparent in the more elegant portions of Charlemagne's cathedral and tomb at Aix-la-Chapelle ; and very obvious traces of Comacine or Lombard ornamentation are visible throughout France. It has been stated that a comparison of the portals of St Joseph's Chapel at Glastonbury with those of Avallon shows that the former are Burgundian. Similarly a comparison of the portals of Avallon with those of St Michele at Pavia leads to the unmistakable conclusion that the portals of Avallon are of Lombard origin. The famous capital at Moissac, representing the miraculous draught of fishes, is undoubtedly Comacine in feeling and execution, especially the frieze portion. But it would be a grave error to suppose that all the Romance decoration in France is Comacine. The farther one pushes back towards the reign of Charlemagne the more marked, no doubt, becomes the Comacine origin of the work. But the nearer one gets to the later twelfth century — which, as we have seen, was the apogee of French Romance, — the clearer it becomes that the Romance craftsmen had succeeded in elaborating an admirable style of their own. They first borrowed wholesale Roman or Gallo-Roman ornaments, such as columns, capitals and portions of sarcophagi. Then they began to imitate them, very crudely at first, as we see in the brick mouldings of Cruas and the clumsy imitations of acanthus capitals and the primitive representations of the Temptation and other Scriptural subjects at St Gaudens and elsewhere ; finally elaborating a free and beautiful style of their own, of which there are numerous examples in the later Romance churches.

These capitals at Cruas, with their flat relief and small subjects, representing anthropomorphic figures and chimeras, form the transition between the rudimentary Carolingian sculpture and the Romance properly so called (Oliver Eaton Bodington, The Romance Churches of France, 1925 - books.google.fr).

Les comacines auraient jouer un rôle dans la Franc-Maçonnerie.

Selon l'opinion la plus acceptée, les maîtres comacini ne prirent pas uniquement leur nom de l'île Commacina, petite île du lac de Come qui, dans le moyen âge, eut une particulière importance, mais aussi du diocèse qui alors comprenait aussi les districts de Mendrisio, Lugano, Bellinzona et Magadino, et où la plus grande partie de la population, particulièrement la population près des montagnes, vivait sous la loi romaine et paraissait avoir conservé traditions et usages romains. Sur cette origine du nom comacinus, tout le monde n'est pas d'accord; Muratori fait dériver le mot comacinus de ce fait qu'il crut que les constructeurs de ce nom venaient des montagnes du lac de Côme ; Fumagalli (Antich, longob., v : 1 page 121) fait dériver comacinus du mot allemand gemach chambre ; Troya, (Cod. dip. long, iv page 80), en suivant l'avis du savant Volpicella, de macina ou machina pont, pont de construction, échafaudage et par conséquent collegue-macinae. Et, en dernier lieu, M. Ambiveri (Conver, D. Domenica, n. IV 1889), en revenant à l'étymologie du mot comacinus dans l'allemand gemach, rappelait le mot machen, faire, construire, et supposait que le mot machen, allemand, peut dériver du latin machiones, d'où le maçon français, employé à signifier le mot maçon (Voir Saint Isidore où, au livre XIX, 8 des Originum, il est dit : Machiones dicti a Machinis quibus insistant propter altudinem parietum) (Paul Planat, Encyclopédie de l'architecture et de la construction, Volume 3, Partie 2, 1888 - books.google.fr).

Les maestri comacini sont une corporation itinérante de constructeurs, de maçons, de sculpteurs et d'artistes italiens actifs dès le VIIe siècle – VIIIe siècle. Ces artistes anonymes furent parmi les premiers maîtres du roman lombard et exportèrent leur art partout en Europe (fr.wikipedia.org - Maestri comacini).

Wiligelmo est un sculpteur italien du XIe siècle - XIIe siècle originaire de Côme. Il est l'un des premiers à signer ses œuvres en Italie. Son nom nous est parvenu grâce à l'inscription latine Inter scultores quanto sis dignus honore claret scultura nunc wiligelme tua, datée 1099. Placée sur une dalle de la façade occidentale de la cathédrale de Modène, l'inscription soutenue par les figures d'Hénoch et Élie, prophètes immortels, symbolise bien la pérennité de l'auteur et de son œuvre, jusqu'à nos jours (fr.wikipedia.org - Wiligelmo).

I profeti Encoch ed Elia e dedica a Wiligelmo - www.scuolamontanarif.it

Réveil de la tradition antique, assimilation de formes étrangères et apport individuel d'une extrême vigueur, telles semblent bien être les principales composantes de la sculpture de Wiligelmo et le point de départ d'un courant artistique fécond qui, grâce à Benedetto Antelami, connaîtra bientôt un nouveau temps fort. Benedetto, dit d' Antelami — Antelami dictus — né dans les Préalpes lombardes vers 1150, s'appelle Antelami par antonomase. En effet, au moyen âge, ce terme, presque synonyme de « comacini » (= de Côme), désigne communément les tailleurs de pierre et les maçons originaires de la vallée lombarde du même nom : aujourd'hui la vallée d'Intelvi, près de Lugano (Janine Wettstein, A la découverte du Moyen Âge italien, Genève et l'Italie, 1969 - books.google.fr).

On peut penser que Wiligelmo était compté parmi les Comacini.

L'autruche, le verre, et le coq de bruyère à Cruas

Struthion est traduit par « autruche»; mais le sens de ce mot a suscité l'hésitation et l'embarras des exégètes, qui ont souvent déguisé la faune naturelle. Sur ses différentes interprétations, selon le texte hébreu, grec, syriaque, latin, éthiopien, voir M. Cohen, Les sirènes dans la Bible, (« Verzameling van Opstellen »), Zillei, 1929, pp. 230-239 (Anny Cazenave, Images et imaginaire au Moyen Âge: l'univers mental et onirique de l'homme médiéval, de Chartres à la Normandie, des Pyrénées aux confins de mondes inconnus, 2007 - books.google.fr).

Selon ceux de l'école de Rabbi Yanaï, les autruches servaient à l'affinage de l'or que l'on coupait en morceaux de la grandeur d'une olive et enduits de pâte qu'on leur faisait ingérer (Chrysopœia, Volume 1, Société d'étude de l'histoire de l'alchimie, 1989 - books.google.fr, Traité Yoma, Talmud - archive.org).

Les femmes des anges déchus, lit-on dans un autre passage du livre d'Hénoch, deviendront des sirènes (19, 2).

Le mot grec "seirènes" qui se trouve dans les LXX (Esaie, XIII, 21).est donné comme la traduction du terme hébreu qui signifie littéralement filles du cri. On croit que cette expression désigne la femelle de l'autruche, appelée aussi fille du désert. Voy. Bible de Cahen, t. IX. (F.-Emile Bleyme, Le livre d'Henoch, 1862 - books.google.fr).

L'histoire de l'autruche qui délivra son petit enfermé dans un vase de verre a été empruntée par l'auteur du Speculum humanae salvationis à l'Histoire scolastique, chap. 8 du Liber III Regum.

Il fait une préfigure de l'histoire de l'autruche délivrant son poussin au moyen du chamir ; mais cette histoire ne provient pas des libri naturales, elle est d'origine haggadique. Il était réservé à un Cistercien du quatorzième siècle d'intégrer l'histoire naturelle dans l'exégèse typologique.

C'est aussi par l'Histoire scolastique que cette légende a été connue de Gervais de Tilbury (Otia imperialia, II, 104, éd. Leibniz, p. 1000 ; éd. Liebrecht, pp. 48 et i58), de l'auteur anonyme des Gesia Romanoriim (ch. 206 Œsterley), de Vincent de Beauvais {Spéculum doctrinale, XVI, 28; Spéculum naturale, XX, 170) et d'autres auteurs médiévaux dont Œsterley donne la liste dans son commentaire des Gesta ; il y faut ajouter Albert le Grand, qui, dans son De animalibus, 1. XXVI (t. VI de Téd. de Lyon, page 683), rapporte la légende relative au thamur vel samir : hoc est fabula, dit le docteur universel, et puto esse de erroribus Judœorum. Albert le Grand a raison d'imputer cette légende aux Juifs. Les rabbins racontaient que, Dieu ayant interdit d'employer le fer dans la construction du Temple (III Roisj VI, 7), Salomon reçut d'Asmodée, prince des démons, l'avis de se procurer un certain ver, dont la grosseur était celle d'un grain d'orge et dont les dents étaient d'une force merveilleuse. Ce ver s'appelait sciamîr ou chamir ; c'était l'une des dix choses que Dieu avait créées pendant la semaine de la création, la veille du sabbat, au crépuscule (Bartolocci, Bibliotheca magna rabbinica, t. IV, p. i32). Le chamir appartenait au « Prince de la mer », qui en avait confié la garde, sous le sceau du secret, au coq de bruyère. Asmodée conseille à Salomon d'aller dénicher les petits du coq de bruyère, et de les couvrir d'une plaque de verre. Le coq de bruyère apporte le chamir, le pose sur la plaque, qui se fend. L'oiseau délivre ses petits, et Salomon s'empare du chamir, qu'il emploie à tailler les pierres du Temple.

La même légende existe chez les Arabes, sous une forme légèrement différente. C'était, disent-ils, pendant la construction du Temple ; les scies des scieurs de pierre grinçaient d'une façon insupportable ; un djinn donne ce conseil à Salomon : « Prends les œufs d'un corbeau, couvre-les d'une plaque de cristal, et vois ce que fera la mère. » Salomon suit le conseil. Le corbeau va chercher la pierre samur, et le cristal se fend en deux, aussitôt que le samur l'a touché (G. Weil, Biblische Legenden der Muselmànner, p. 236) (Paul Perdrizet (1870-1938), Etude sur le Speculum humanae salvationis (vers 1325), 1908 - archive.org).

On trouve un coq de bruyère dans l'abbaye de Cruas.

Mais c'est à Cruas, véritable Cluny vivarois, que nous allons rencontrer la plus importante des cryptes ardéchoises. Elle s'étend sous la totalité du transept et des trois absides de l'abbatiale auxquelles elle sert de fondations. Son niveau correspondait, jadis, avec celui de la nef à laquelle on accédait par trois marches. L'adjonction d'une seconde crypte, en relevant le niveau de la nef, a isolé la première. Six colonnettes indépendantes partagent cette crypte en deux nefs transversales avec absidioles; elles portent quinze petits compartiments de voûtes d'arête, renforcées par de larges arcs doubleaux. La proportion des colonnettes surmontées de chapiteaux trapézoïdaux recevant directement les arcs doubleaux, est remarquable. On la rencontre aussi en Catalogne espagnole et en Italie et son origine lombarde ne semble pas douteuse. Une part de la beauté de cette construction réside dans la sculpture de ses chapiteaux. On y voit l'effort du sculpteur pour se dégager des influences romaines et carolingiennes et créer des motifs neufs. Certes, l'emploi des crossettes d'angle n'a pu être évité, mais les feuilles de fougères, les coquillages, les conques, ainsi que la colombe, la poule d'eau et le coq de bruyère indiqués à l'aide de volumes très simplifiés semblent apparaître ici pour la première fois, après les feuillages d'acanthe romains. On y trouve aussi des motifs chrétiens peu usités, tel que l'orant, petit bonhomme aux bras levés, le monogramme du Christ au centre du monde, représenté par des ondes concentriques, et la maison du père céleste qui nous ramènent aux symboles des premiers temps du christianisme dans toute leur pureté. Cruas possède ainsi, sans Cruas possède ainsi, sans doute, la plus belle des cryptes de la vallée du Rhône (Michel Joly, L'Architecture des églises romanes du Vivarais, 1967 - books.google.fr).

Comme le coq de bruyère d’Europe, l‘autruche a plusieurs femelles, de deux à six, dit on (L'autruche, Revue britannique, Volume 2, 1856 - books.google.fr).

Et c'est pour avoir constituer un harem que Salomon est remplacé par Asmodée.

Dans Job, XXXIX, 13, les interprétations on parfois traduit le terme "Rana", la chanteuse ou la criarde, par coq de bruyère ou paon mais plus récemment avec autruche (Edouard Reuss, Philosophie religieuse et morale des Hébreux: Job, les Proverbes, l'Ecclésiaste, l'Ecclésiastique, la Sapience, Contes moraux, Baruch, Manassé, 1878 - books.google.fr).

La Déesse Nout, figurant le Ciel, est séparée de son époux, le Dieu Geb, (la Terre) par leur père, le petit Dieu Shou, image du monde subtil, dont la fluidité est symbolisée ici par l'air. Dans ce rôle "mercuriel", il porte donc sur la tête une plume d'autruche, analogue aux ailes d'Hermès, et qui signale sa fonction "intermédiaire" de messager et d'interprète (André Charpentier, L'oeuf du monde).

That Egyptian feather against which the heart of the deceased was to be weighed was an ostrich feather symbolic of the goddess Maat, as a personification of the cosmic order and its natural laws, to which both the social order and the order of an individual lifetime were required to conform—in contrast to the later, Zoroastrian-Judeo-Christian—Islamic—Marxist notion of nature as either “fallen” or indifferent and of society (the interests the local cultural monad) as the ultimate determinant of and criterion for what is right and what wrong (Joseph Campbell, The Inner Reaches of Outer Space: Metaphor as Myth and as Religion, 2002 - books.google.fr).

Pour rapprocher de Glastonbury, notons que Merlin a la faculté de se métamorphoser en animal, et aussi en oiseau.

Il faut encore noter qu'en anglais le mot merlin désigne l'émerillon. Ce fait peut attester un souvenir mythique lié à cet oiseau. En effet, Porphyre au IIIème siècle, dans son traité Sur les oracles, attribue au faucon un pouvoir de lire l'avenir, ce qui qui rapproche singulièrement l'oiseau merlin du devin Merlin. On est alors tenté de se demander si Merlin dans ses diverses métamorphoses adopte la forme de cet oiseau. Si les textes français paraissent ignorer cette apparence du devin, par contre le texte irlandais de la Folie Suibhne mentionne bien le devin irlandais Suibhne volant dans les airs comme un oiseau et s'installant dans certains arbres (des ifs en particulier). Si Suibhne ne se confond pas avec Merlin, il est indéniable que, sur le plan des motifs mythiques qui leur sont associés, les deux figures procèdent d'une même tradition originelle. On peut soupçonner que la métamorphose de Merlin en oiseau a dû exister au même titre que d'autres, mentionnées plus explicitement dans les textes. De plus, si Merlin est parfois cerf, il faut bien admettre avec Claude Gaignebet que le cerf volant n'est pas une pure illusion de l'esprit. A défaut d'une transformation directe de Merlin en oiseau, les textes français mentionnent un motif résiduel de cette métamorphose : il s'agit de l'esplumoir. Dans le Perceval qui suit le Merlin dans la trilogie de Robert de Boron, on lit que Merlin continue de prophétiser jusqu'à la fin du monde dans son esplumoir. [...] Ce mot mystérieux d'esplumoir a suscité la discussion chez les philologues. Evidemment, si l'on néglige le thème des métamorphoses animales et cycliques du devin celtique, le mot reste incompréhensible. Mais si l'on rétablit ce contexte mythique, tout semble s'éclairer. L'esplumoir serait le lieu où Merlin se retirerait pour ôter ses plumes 3 et prendre une autre apparence, nécessairement transitoire. L'esplumoir est ce lieu secret, interdit aux regards humains, où s'accomplit, à certains moments du temps, la mue du devin. Le problème se complique apparemment lorsque l'on constate que cet esplumoir n'est pas à proprement parler un nid mais une roche. Le roman intitulé Méraugis de Portlesguez appelle en effet esplumoir une roche où réside un personnage invisible qui n'est autre que Merlin lui-même. Le devin y interpelle le héros Méraugis sans que ce dernier ne puisse l'apercevoir. Si Méraugis ne voit pas Merlin, c'est bien parce que l'enchanteur se trouve à l'intérieur de la pierre. Le motif semble alors préfigurer celui de l'emmurement que Viviane fera subir au devin. Après avoir été envoûté par sa compagne, Merlin restera invisible à tout jamais. (Philippe Walter, Merlin, ou, Le savoir du monde, 2000 - books.google.fr).

Dans certaines versions de la légende de Merlin, il est enfermé dans une enveloppe de verre, ce qui peut laisser penser à une histoire type de l'oiseau dans une cage de verre.

Le Serpent rouge

On retrouve ainsi Jésus et Asmodée dans la rubrique Cancer du Serpent rouge :

CANCER : " Les dalles du pavé mosaïque du lieu sacré pouvaient être alternativement blanches ou noires, et JESUS, comme ASMODEE observer leurs alignements, ma vue semblait incapable de voir le sommet où demeurait cachée la merveilleuse endormie. N'étant pas HERCULE à la puissance magique, comment déchiffrer les mystérieux symboles gravés par les observateurs du passé. Dans le sanctuaire pourtant le bénitier, fontaine d'amour des croyants redonne mémoire de ces mots : PAR CE SIGNE TU le VAINCRAS. " (Le Serpent rouge : Le voyage de l’âme : Cancer).

Sang

Flegme

Bile jaune

Bile noire

Pituite

Atrabile

Lymphe

Coeur

Cerveau

Foie

Rate

Jovial

Flegmatique

Colérique

Mélancolique

Rouge

Blanc

Jaune

Noir

Salé

Insipide

amer

acide

Air

Eau

Feu

Terre

Chaud et humide

Froid et humide

Chaud et sec

Froid et sec

Printemps

Hiver

Eté

Automne

Gémeaux Balance Verseau

Cancer Scorpion Poissons

Bélier Lion Sagittaire

Taureau Vierge Capricorne

Gabriel

Uriel

Raphaël

Michel

Bleu

Rouge

Jaune

Vert

Mars

Soleil

Mercure

Lune

Est

Nord

Sud

Ouest

Verre

Mercure

Soufre

Sel

Rochemaure

Huriel

La Cassaigne

Fronsac

Exercice talismanique : le carré IHESU

Comme IHESU présente 5 lettres, construisons un carré type carré SATOR centré sur lui. "Ihesu" ne se trouve pas dans les manuscrits du Code Bezae ni dans les prosermêneiai (Codex de Bèze) (appelées aussi hermêneiai (autres fragments grecs ou grec-copte) ou sortes sanctorum (latin)). Mais le mot est dans les Sortes Apostolorum provençaux publiés par Félix Rocquain (Les sorts des saints ou des apôtres (Bibl. de l'école des chartes 41) 1880) (James Rendel Harris, The Annotators of the Codex Bezae (with Some Notes on Sortes Sanctorum), 1901 - archive.org, Bernard Outtier, Les prosermeneiai du Codex Bezae, Codex Bezae, Studies from the Lunel Colloquium, June 1994, 1996 - books.google.fr, lemercuredegaillon.free.fr - carre codex).

On a ainsi (latin de cuisine) : ANIMA NIHIL IHESU MISIT A LUTO.

anima : âme ;

nihil : rien ;

ihesu : Jésus ;

misit : a quitté, a tiré.

La signification de tirer, extraire, retirer, écarter, rentre parfaitement dans celle de envoyer, renvoyer, émettre, lancer, chasser. Retirer un objet d'un lieu, c'est le renvoyer de ce lieu (Étienne de Campos Leyza, Clef de l'interprétation hébraïque, 1872 - books.google.fr).

mittere peut vouloir dire aussi sortir quitter, plus souvent envoyer, laisser aller (Louis Quicherat, Amédée Daveluy, Dictionnaire latin-français, 1871 - books.google.fr).

a luto : loin, hors de la boue

Le carré IHESU

Comment l'homme a-t-il été créé ? - Son corps a été fait de boue, son ame de rien ayant été faite à l'image et ressemblance de Dieu (John Anselm Mannock, Catéchisme du pauvre homme ou la doctrine chrétienne expliquée avec de courtes admonitions, 1825 - books.google.fr).

Plus la dissolution de l'homme terrestre approche, plus l'homme nouveau s'achève et s'accomplit. Plus sa maison de boue s'écroule, plus son âme s'élève et se purifie. Plus le corps se détruit, plus l'esprit se dégage et se renouvelle : semblable à une flamme pure qui s'élève et paraît plus éclatante à mesure qu'elle se dégage d'un reste de matière qui la retenait, et que le corps où elle était attachée se consume et se dissipe (Jean Baptiste Massillon, Le jour des morts, Mort du pécheur, Œuvres, Avent, Volume 1, F. Didot, 1860 - books.google.fr).

John-Anselm Mannock naquit vers la fin du XVIIe siècle. Jeune encore, il fut envoyé par ses parents au collége anglais de Douai, où, pendant quelques années, il poursuivit ses études ecclésiastiques. Mais un déplorable accident le décida à se consacrer au Seigneur dans l'état religieux. Il s'amusait sur la fenêtre de sa chambre avec un des boulets que Malborough avait lancés dans la ville pendant le siége de 1710. Le projectile échappa de ses mains, tomba sur son frère qui était au bas de la fenêtre et le tua presque sur-le-champ. Brisé de douleur à ce triste spectacle, Mannock ne vit de consolation que dans la retraite et la piété : il entra chez les Bénédictins, et après y avoir terminé son noviciat, il fut admis dans leur ordre, puis envoyé, en qualité de missionnaire, dans son pays natal. Pendant cinquante ans, il remplit les saintes mais redoutables fonctions du ministère à Foxcote, au Comté de Warwick. Dans la suite, il se retira dans un manoir appartenant aux Wrigth, dans le comté d'Essex. C'est là que, dans un âge avancé, il termina sa laborieuse carrière, le 30 novembre 1764 (John Anselm Mannock, Le catéchisme du bon pasteur ou le livre des familles catholiques, 1860 - books.google.fr, La Croix d’Huriel et le loup : La Croix d’Huriel et l’antimoine).

On retrouve ces thèmes dans le psaume 68 (Vulgate) :

Ps 68, 15 : Eripe me de luto

Ps 68, 18 : Intende animae meae, et libera eam

A rebours

La page 223, de La Vraie Langue Celtique, appariée à la 68 parle de Kousanus, ancien nom de Couiza, qui peut faire référence à Cusanus, Nicolas de Cuse ou Cues de son vrai nom Krebs "écrevisse".

Les Grecs, sous le nom d'"écrevisses" ("karkinoi") ou de palindromes, et les Romains, sous celui de versus récurrentes en furent friands. Pline (Hist. Nat, XXVIII, 20) atteste leur mode au Ier s. ap. J.-C. et laisse clairement entendre qu'outre le plaisir intellectuel que procurait l'invention de formules, la déviation sur la superstition était assez régulière, puisqu'une valeur apotropaïque ou prophylactique leur était attribuée. Ainsi Varron en aurait inventé une contre la goutte et une autre bonne à tout faire (Gibel/ Danala/ Daries/ Dadaries) ; Caton en créa une pour venir à bout des luxations. Quant à César, il en était utilisateur, notamment à chaque fois qu'il devait se déplacer. Evoquant encore la formule grecque "ABLANA-THANALBA", réversible, et qui apparaît au Ve siècle av. J.-C. pour conjurer, semble-t-il, la mort violente, elle pourrait bien être à l'origine de celle encore fameuse aujourd'hui : "abracadabra". Elle fut notée la première fois sous cette forme par Q. S. Sammonicus, médecin de Septime Sévère pour combattre la fièvre. Au XVIe s., Ambroise Paré la connaît encore et s'en amuse (Œuvres. Livre XIX, ch. 32, 10' éd., Lyon 1641, p.675) (Archéologia, Numéros 297 à 302, 1994 - books.google.fr).

Comme l'inverse de anima donne amina qui est un nom arabe, nous considérons les racines composées de consonnes des 5 mots du carré IHESU :

AMINA : en arabe (racine mn qui nous donne et le substantif « foi » (imân) et le verbe « croire » (âmana) ; cf. "amen") constante, loyale, probe, honnête, sûre et fidèle, qui est confiante et jouit de la sauvegarde divine ; dérivé d'Amin. Dans l'histoire : Amina est la mère du Prophète Mahomet (Léo Journiaux, Les plus beaux prénoms de filles, 2013 - books.google.fr).

LIHIN : ici (Jibrail Sulayman Jabbur, The Bedouins and the Desert: Aspects of Nomadic Life in the Arab East, traduit par Lawrence I. Conrad, 1995 - books.google.fr).

USEHI : en arabe racine sh variante de wsh au sens de zèle, sérieux, colère (Michel Nicolas, Les sources du muwassah andalou & traité sur le zagal: du chant mésopotamien antique au chant "arabo-andalou", 2010 - books.google.fr).

TISIM : en punique 90 (Robert M. Kerr, Latino-Punic Epigraphy: A Descriptive Study of the Inscriptions, 2010 - books.google.fr).

109 correspond au total des trois lettres isolées (tsm : Ta. Sîn. Mîm.) qui débutent les sourates 26 et 28 (pratique courante en talismanique ancienne). At-tawasin est un autre néologisme formé à partir des lettres T.S et attribué à trois sourates : la n° 26 et la n° 28 qui débutent par les lettres T.S.M, et la n° 27 qui commence par T.S. (comprendre-islam.com - Sourate).

De temps à autre, le Coran commence les Sourâtes par des mots sans formes, par des lettres qualifiées de nûrâniyya " lumineuses " dont personne jusqu'ici n'a pu donner une interprétation, ainsi : Alm, Tsm, Alr, S, N, K, Hm, etc... Les commentateurs ont discuté sans fin et n'ont rouvé pour ces signes aucune signification plausible (Zaki Mubarak, La prose arabe au IVe siècle de l'Hégire (Xe siècle), 1931 - books.google.fr).

La sourate 26 parle de plusieurs prophètes de l'islam (Noé, Abraham, Moïse notamment) et de leur peuple. Elle parle aussi de la manière dont des incroyants ont été punis de mort après s'être opposés à Mahomet. Enfin, la sourate parle de la grâce d'Allah. Bien que ne faisant pas partie de la proclamation, la tradition musulmane a donné comme nom à cette sourate "Les poètes", cités dans le verset 224. D'après le Coran, les poètes utilisaient leurs arts pour s'opposer à la nouvelle religion (fr.wikipedia.org - Ach-Chu'ara).

La sourate 28 raconte la jeunesse de Moïse ainsi que son mariage. Elle se termine par une célébration d'Allah à travers l'histoire de Qarun-Coré. Bien que ne faisant pas partie de la proclamation, la tradition musulmane a donné comme nom à cette sourate "Les histoires" comme écrit dans le verset 29 (fr.wikipedia.org - Al-Qasas).

La sourate 28, al-Qasas, v. 55 et, sur le mode impératif, et la sourate 88, v. 11, font intervenir la racine SM' qui donne « la tasma‘u li-hada al-Qur’an, wa ilgaw fihi » (« N'écoutez pas ce Coran et ne le prenez pas au sérieux, négligez-le ») (Sourate 41, Fussilat, v. 26.)

Le reste des usages du terme — huit autres emplois — vise la parole futile ou le propos vain, et dans la plupart des cas (cinq usages), ce terme est lié à l'audition (tout comme le premier emploi analysé plus haut) : « la yasma‘una fiha lagwan » (« Ils n'y entendront pas de paroles futiles » : Sourate 19, Maryam, v. 62, sourate 56, al-Waqi‘a, v. 25, et sourate 78, al-Naba’, v. 35, qui utilisent toutes trois la même expression) (Jacques Langhade, Du Coran à la philosophie, 1994 - books.openedition.org).

Le 29ème des 99 noms du dieu islamique est As-Sami : L'audient, celui qui entend toutes choses (Youcef Messaoudene, François Vannucci, Rencontre entre Science et Foi: Dialogue entre un physicien et un chercheur autodidacte musulman, 2015 - books.google.fr).

OTULA : tl racine : nourriture, colline, lier, semer (John Curtis, The one language before the Flood, 1854 - books.google.fr).

Les termes Foi, colère, nourriture, écoute, ici se rencontrent dans la Sourate 3 du Coran.

"écoutez" se retrouve donc dans la sourate 19 Myriam.

Jésus est appelé [...] vingt-cinq fois 'Isâ (Jésus) ; onze fois il est appelé al-Masîh (le Messie, le Christ), mais seulement dans les sourates médinoises 3, 4, 5 et 9. Les éléments essentiels qui caractérisent « le cycle narratif de Jésus » se trouvant dans les sourates 19, 21 et 3 sont les suivants : La sourate 19 débute en annonçant « un récit de la miséricorde de ton Seigneur envers son serviteur Zacharie ». Zacharie invoque secrètement son Seigneur : « Ô mon Seigneur, mes os sont affaiblis et ma tête s'est enflammée de cheveux blancs [...]. Accorde-moi, de Ta part, un descendant qui hérite de moi et hérite de la famille de Jacob » (Coran 19, 4-6). La bonne nouvelle lui est annoncée, la naissance d'un fils, dont le nom sera Jean. Mais Zacharie se demande : « Comment aurai-je un fils, quand ma femme est stérile et que je suis très avancé en vieillesse ? » (Coran 19, 8). Mais Dieu le rassure : N'a-t-Il pas déjà créé Zacharie avant cela ? À la demande de Zacharie, Dieu lui donne un signe : Tout en étant bien portant, il ne pourra parler aux gens « pendant trois nuits ». En sortant du sanctuaire, Zacharie fait signe aux gens de prier, matin et soir... Dieu l'exauce, guérit son épouse et lui donne ce fils, Jean. Ils concouraient au bien, invoquaient Dieu par amour et par crainte. Ils étaient humbles devant Dieu (Coran 21, 89-90). Jean était pieux, et dévoué envers ses père et mère ; et il ne fut ni violent ni désobéissant. « Que la paix soit sur lui le jour où il naquit, le jour où il mourra, et le jour où il sera ressuscité vivant ! » (Coran 19, 15). On notera que cette même invocation se retrouve appliquée à Jésus, dans les mêmes termes (Coran 19, 33). Le Coran mentionne ensuite Marie.

La femme de 'Imrân, qui attendait un enfant, voue l'enfant qu'elle attend à Dieu. Quand elle enfante, elle est surprise d'avoir accouché d'une fille. Néanmoins, elle tient sa promesse ; elle appelle sa fille Maryam (Marie) et la place, ainsi que sa descendance, sous la protection de Dieu, contre al-Shaytân, le Satan. Le Seigneur agréa cette prière et confia la garde de l'enfant à Zakariyyâ', dans le sanctuaire. Quand il y entrait, il trouvait près d'elle de la nourriture ; « il dit : « Ô Maryam, d'où te vient cette nourriture ? » Elle dit : "Cela me vient d'Allah. Il donne certes la nourriture à qui Il veut, sans compter" » (Coran 3, 33-37).

Alors, Zacharie pria son Seigneur, et dit : "Ô mon Seigneur, donne-moi, venant de Toi, une excellente descendance. Car Tu es Celui qui entend bien la prière". (Coran 3, 38).

Ainsi, Maryam se retira donc de sa famille. Dieu lui envoya alors son Esprit, sous la forme d'un homme parfait. Maryam se réfugie auprès du Miséricordieux, al-Rahmân ; mais le messager lui dit : « Je suis en fait un Messager de ton Seigneur pour te faire don d'un fils pur » ; mais elle répond : « Comment aurais-je un fils, quand aucun homme ne m'a touchée, et que je ne suis pas une prostituée ? » Il lui dit alors : « Ainsi sera-t-il. Cela m'est facile, a dit ton Seigneur ! Et Nous ferons de lui un signe pour les gens, et une miséricorde de la part du Seigneur. C'est une affaire déjà décidée » (Coran 19, 16-21). Les anges annoncent à Marie la venue de Jésus (Coran 3, 45). Il est dit aussi qu'il sera le messager envoyé aux enfants d'Israël, auxquels il donnera un signe : il formera de la glaise comme la figure d'un oiseau, il soufflera dedans et, par la permission de Allah, cela deviendra un oiseau. Il guérira l'aveugle-né et le lépreux et ressuscitera les morts, avec la permission de Dieu. Il apprendra aux gens ce qu'ils font dans le secret de leurs demeures : ce qu'ils y mangent et ce qu'ils y amassent. Voilà un signe pour ceux qui croient (Coran 3, 45-49). Marie devient enceinte et se retire en un lieu éloigné, où elle enfante au pied du palmier. Elle dit : « Malheur à moi ! Que je fusse morte avant cet instant ! Et que je fusse totalement oubliée ! » Mais le Seigneur indique à ses pieds une source et en secouant le tronc du palmier, des dattes fraîches et mûres tombent sur elle (Coran 19, 22-26). Quand elle rentre auprès des siens, en portant l'enfant, ils s'en prennent à elle : « ô Marie, tu as fait une chose monstrueuse. Sœur de Aaron [Yâ ukht Hârûn], ton père n'était pas un homme de mal et ta mère n'était pas une prostituée. » Mais elle désigne l'enfant, qui commence à parler : « Je suis vraiment le serviteur de Allah ['abd Allâh]. Il m'a donné le Livre et m'a désigné prophète. Où que je sois, Il m'a rendu béni ; Il m'a recommandé, tant que je vivrai, la prière [al-salât] et la dîme [al-zakât], et la bonté envers ma mère. Il ne m'a fait ni violent, ni malheureux. Et que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité vivant » (Coran 19, 27-33). Observons quelques différences entre la version courte de la sourate 19, Maryam, et le récit plus long de la sourate 3, Âl-'Imrân. Tandis que dans la sourate ancienne, sourate 19, c'est l'Esprit de Dieu (Rûh), qui, sous la forme d'un homme accompli, apporte le message à Marie, dans la sourate 3, ce sont les Anges (al-malâ'ika) qui parlent à Marie. L'annonce à Marie est d'ailleurs traitée beaucoup plus longuement dans la sourate 3 (Coran 3, 45-51). C'est là aussi que Jésus est appelé le Messie (al-Masîh). Cette sourate apporte davantage de détails : le miracle de l'oiseau de glaise, l'annonce de la guérison des aveugles de naissance et des lépreux, ainsi que la résurrection des morts ; Jésus connaît des choses simples que les gens voudraient tenir cachées : ce qui se trouve dans leurs maisons et ce qu'ils mangent. Il apparaît donc clairement que la version médinoise du « cycle narratif de Jésus » est plus détaillée que la version mecquoise. Les traditions musulmanes, qui sont évidemment plus tardives encore, de même que les Histoires des prophètes multiplieront encore davantage les détails, répondant ainsi à besoin de précisions que le Coran n'offre pas.

(Rappelle-toi,) quand les Anges dirent : "Ô Marie, voilà qu'Allah t'annonce une parole de Sa part : son nom sera "al-Masih" "Hissa", fils de Marie, illustre ici-bas comme dans l'au-delà, et l'un des rapprochés d'Allah". (Coran 3,45)

Et quant à ceux qui ont la foi et font de bonnes oeuvres, Il leur donnera leurs récompenses. Et Allah n'aime pas les injustes. (Coran 3,57) (Emilio Platti, Islam, étrange: Au-delà des apparences, au coeur de l'acte d'islam, acte de foi, 2000 - books.google.fr, Sourate 3-Al Imran (VIIème siècle) - books.google.fr, islamfrance.free.fr - Sourate 3).

L'Épître de Jacques affirme que « la colère de l'homme n'accomplit pas la justice de Dieu » (1, 20). D'après l'Évangile de Matthieu (18, 1535), Jésus aurait enseigné qu'en cas de conflit il faut tout d'abord reprendre seul à seul le « frère ennemi », pour tenter de restaurer la relation, mais aussi lui pardonner jusqu'à soixante-dix fois sept fois – un chiffre symbolique qui équivaut à un pardon infini. Dans l'islam, selon une tradition probablement inspirée de l'Évangile, dont on trouve une trace chez Ghazâlî, il faut chercher au faux pas de son frère soixante-dix excuses : « Si ton cœur ne les accepte pas, retourne le blâme contre toi-même et dis à ton cœur : comme tu es dur, ton frère te propose soixante-dix excuses et tu n'en acceptes aucune ! C'est toi qui dois être critiqué, non ton frère » (La Revivification des sciences religieuses [Ih yâ' 'ulûm aldîn], II, p. 185). D'après la sourate 3, 134, Dieu aime « ceux qui maîtrisent leur colère » et « ceux qui pardonnent aux hommes » (Katell Berthelot, Dionigi Albera, Dieu, une enquête: Judaïsme, christianisme, islam : ce qui les distingue, ce qui les rapproche, 2013 - books.google.fr).

La boue, traduite aussi par argile, est présente dans la Sourate 3 :

Voici, je créerai pour vous de la boue comme une forme d'oiseau ; je soufflerai sur vous et il sera un oiseau avec la permission de Dieu (Cfr aussi V, 110. Cette légende a son origine dans l'Évangile du Pseudo-Matthieu, chap. XXVII, et l'Evangile de Thomas) (Nonnus de Nisibis, Traité apologétique: étude, texte et traduction par Albert Van Roey, Volume 21 de Bibliothèque du Muséon, 1948 - books.google.fr, Jean-Paul Kurtz, Au Nom de Jésus Fils de l'Homme et de Christ Fils des Dieux, Tome 2, 2015 - books.google.fr).

Ces oiseaux d'argile volants rappellent la colombe mécanique d'Archytas (Le Serpent rouge : Le voyage de l’âme : Philolaos, les Bergers d’Arcadie et le cube).

Isa dans les textes coraniques est un personnage indissociable de sa mère Maryam (Marie). On les retrouve dans les sourates 3, 4, 5, 19, 21, 23, 43 et 61. Il est ainsi souvent désigné sous le nom de Al-Masih (le Messie) Isa ibn Maryam (Jésus fils de Maryam) présenté avec celle-ci comme modèles à suivre. Le Coran le fait naître au pied d'un palmier près d'une source (sourate 19, 22-26), ce récit semblant une transposition du thème de la station de Marie sous un palmier dans l'Évangile du Pseudo-Matthieu. Isa fait partie des prophètes dits famille de 'Imran avec sa mère, son cousin Yahya (Jean le Baptiste) et le père de celui-ci Zacharie.

En définitive, on trouve dans le Coran quatre négations catégoriques concernant Isa : il n'est ni Dieu, ni son fils (Coran V, 17) ; ni le troisième d'une triade — la Trinité étant assimilée au polythéisme — (Coran IV,171) ; pas plus qu'il n'a été crucifié car cela aurait été « indigne » d'un prophète de son importance (Coran IV,157) ; c'est un messager (Coran V,75) (fr.wikipedia.org - Isa).

Rappelons-le : Jésus n'a jamais existé.

Les amulettes arabes sont des sachets de cuir ou de toile cousus avec du fil généralement jaune ou vert dans lesquels se trouvent, enveloppés dans un morceau de papier ou d'étoffe cirée, soit quelques grains de sable ou de terre blanche, soit des verbets du Goran ou des invocations à Dieu. Ces sachets servent à combattre les maladies, à conjurer les sorts, à favoriser les joueurs et à préserver du mauvais œil et des blessures.

Sur une amulette [de Mascara ou Sidi-Bel-Abbès], un carré de cinq cases sur cinq, dans chacune est un fragment de ce passage du Coran : « L'assistance vient de Dieu et la victoire est prochaine » (Sourate 61,13). Ce passage se trouve cinq fois répété dans l'ensemble du carré. En plus des mots que l'on lit dans la première rangée de cases, on remarque dans chacune un chiffre, Groupés et lus de droite à gauche, ces chiffres donnent : 56 247, ce qui signifie : L'assistance (appartient) à (Dieu). Au-dessous de ce carré sont les mots : « Talisman efficace. » Au verso de la feuille, on lit : « Pour obtenir l'assistance», et au-dessous est une grossière imitation du « sceau de Salomon » (Paul Pallary, Les amulettes arabes. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série. Tome 12, 1889 - www.persee.fr).

La sourate 61 parle encore de Jésus :

6. Jésus, fils de Marie, disait à son peuple : Ô enfants d’Israël je suis l’apôtre de Dieu envoyé vers vous, pour confirmer le Pentateuque qui vous a été donné avant moi, et pour vous annoncer la venue d’un apôtre après moi, dont le nom sera Ahmed. Et lorsqu’il (Jésus) leur fit voir des signes évidents, ils disaient : c’est de la magie manifeste.

13. Il vous accordera encore d’autres biens que vous désirez, l’assistance de Dieu et la victoire immédiate. Annonce aux croyants d’heureuses nouvelles. (Le Koran, Traduction d’Albin de Kazimirski Biberstein, 1869 - fr.wikisource.org).

Issa, le psaume 79 et les pages 79 et 234 de La Vraie Langue Celtique

L'expression "Seigneur Jésus" apparaît trois fois page 79, 234 (les deux sont appariées) et 279. La page 79 est celle de la mention de l'évangéliste saint Matthieu. La page 234 porte "filius hominis" qui apparaît bien dans le psaume 79 (ou "fils de l'homme" ou "fils d'Adam" comme dans la Bible de Jérusalem). Boudet rappelle aussi le nom arabe de Jésus, Issa :

Le sens de sauveur et libérateur doit donc être renfermé dans le nom du Seigneur Jésus, d'après l'explication de l'ange, et l'expression de ce sens est parfaitement rendue par les deux verbes celtiques to ease (ise), délivrer, to sway (soué) commander, gouverner, qui correspondent parfaitement aux caractères hébraï ques reproduits dans issâ, Jésus, et constituent une notable différence entre le nom de Josué et celui de Jésus. La langue arabe confirme cette différence entre les deux noms ; on sait que les Arabes traduisent, Jésus fils de Marie, par Aïssa ben Mariam. (VLC, p. 79)

Un ménir était conservé à cet endroit, et on y avait, dans le haut, sculpté en relief, une magnifique tête du Seigneur Jésus, le Sauveur de l'humanité. Cette sculpture qui à vu près de dix-huit siècles, a fait donner à cette partie du plateau le nom de Cap dé l'Hommé (la tête de l'Homme), de l'homme par excellence, filius hominis. (VLC, p. 234) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre III - Ps. 79, Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et le Sceau de Palaja : Des psaumes et l’inverse du Cercle des Prophètes).

Le fils de l'homme et la vigne du psaume 79, ravagée par une bête féroce, un sanglier que l'on rencontre dans les sourates 16 (Les abeilles) (khanzir : famille des sangliers, porcs, phacochères, etc.) du Coran, apparaissent chez Jean lors de la dernière cène 13,31 : "Maintenant le Fils de l'Homme a été glorifié" et 15,1-8 (Le Coran par Malek Chebel, 2009, Jean Mansir, « Je Suis »: L'identité de Jésus, Fils de l'Homme et Fils de Dieu, selon l'évangile de Jean, 2016).

Ainsi Dieu fit descendre son propre Verbe dans le sein d'une femme pour être le bon frère, afin qu'en sortît le souvenir du mauvais frère. Il fallait que le Christ sortît, pour le salut de l'homme, d'un organe où l'homme n'était entré que déjà condamné. [...] Il ne convenait pas que le Fils de Dieu naquît d'une semence humaine, de crainte qu'entièrement fils de l'homme, il ne fût pas également fils de Dieu et n'eût rien eu de plus en lui que Salomon ou que Jonas. (In uuluam ergo deus uerbum suum detulit bonum fratrem, ut memoria mali fratris euaderet. Inde prodeundum fuit Christo ad salutem hominis quo homo iam damnatus intrauerat) (Tertullien, La chair du Christ, Volume 1, traduit par Jean-Pierre Mahé, 1975 - books.google.fr).

detulit parfait de defero (defers, deferre, detuli, delatum) au sens de descendre v. t : mettre, porter plus bas, porter vers un endroit plus bas (www.dicolatin.com).

L'adaptation du psautier de saint Jérôme en langue arabe par Hafs le Goth (Hafs ibn Albar al-Qûti) au IX-Xème siècles utilise dans le psaume 79 le terme typiquement coranique "anzala" (faire descendre) (Marie-Thérèse Urvoy, Le Psautier mozarabe de Hafs le Goth, 1994 - books.google.fr).

En dehors de la piété populaire dont les traces sont souvent difficiles à restituer, le christianisme oriental, le christianisme syriaque en particulier, ne répugne nullement à nommer Jésus « fils de la vierge » comme le fait Jacques de Saroug (450 - vers 521), auteur prolifique de près de huit cents homélies versifiées. Quant à Éphrem de Nisibe (vers 306 - 373), autre grande figure de l'Église syriaque, son Hymne sur la Nativité exposait déjà précisément la difficulté de nommer le Christ du fait de de sa double nature humaine et divine, en composant un poème à partir de l'appellation controversée. [...] Reprise à l'Église syriaque, ou qu'elle provienne de traditions orales populaires, n'empêche que le Coran a dû résoudre un grave dilemme. Partant du fait que Jésus était réellement né sans père connu, comment tirer parti de cette naissance illégitime tout en réfutant la calomnie ? Comment parvenir à s'en féliciter pour contrer les accusations juives et païennes ? En même temps comment se démarquer radicalement du christianisme dominant qui écarte majoritairement l'appellation « fils de Marie » tout en reconnaissant, physiologiquement autant que dogmatiquement, que Jésus est non seulement le fils de sa mère mais surtout, par excellence, le fils de Dieu ? Pour le Coran, insister sur la filiation par Marie, c'est insister sur la condition humaine, et purement humaine, de Jésus. C'est le moyen de ruiner la conception chrétienne du Christ, à la fois homme et Dieu. Le titre de « fils de Marie » est à l'épicentre de la rupture entre islam et christianisme (Gérard Mordillat, Jérôme Prieur, Jésus selon Mahomet, 2015).

Avec l'hypothèse des 310 pages de La Vraie Langue Celtique divisées en 2 fois 155, nombre des psaumes du psautier syriaque (les 150 traditionnels plus les 5 surnuméraires), on conçoit l'importance du christianisme syriaque pour l'abbé Henri Boudet.

Psaumes 68 et 79 : différence et lien

Le psaume 69 [68 Vulgate] très long est certainement complexe. Il rattache l'une à l'autre deux lamentations individuelles : I et II. En gros, on y retrouve assez aisément des « plaintes » suivies de « supplications » - I : Plainte dans les vv. 2-7, et supplication dans les vv. 14-16. - II : Plainte dans les vv. 8-13, et supplications dans les vv. 17-36. La jonction finale de ces deux morceaux entremêlés a introduit dans le texte des éléments de raccord et des additions qui rompent le rythme. [...]

C'est précisément le début du verset 5 qui est repris dans Jn 15, 25 : « ... Il faut que s'accomplisse la parole écrite dans leur Loi : "Ils m'ont haï sans raison". » En fait, le texte grec du v. 5a renferme cette expression, mais avec le verbe au participe : hoi misoûntes me dôredin. et surtout, il ne s'agit pas de la Loi, mais d'un psaume. Ce détail donne une indication intéressante sur la date à laquelle le le texte de Jn 15 fut mis en forme littéraire. La totalité des Écritures était alors rattachée à la Loi des Juifs, dont le rédacteur chrétien de Jean était alors dégagé. [...]

L'essentiel est de constater que le psaume du Juste persécuté est appliqué à Jésus, « haï sans raison » par ceux qui vont l'arrêter et le traduire en procès. Comme il s'agit d'une parole de Jésus recueillie par Jean, le texte évangélique montre que Jésus, entrant dans sa Passion, a conscience de vivre personnellement ce que faisait entrevoir le psaume. La même expression figurait d'ailleurs dans le psaume 35,19. [...] (Pierre Grelot, Le mystère du Christ dans les Psaumes, 1998 - books.google.fr).

Jean 15 est le chapitre qui commence par l'identification de Jésus à la vigne.

Le commentaire d'Athanase sur ce psaume permet de faire un lien avec le "fils de l'homme" qui est mentionné dans le psaume 79.

Le commentaire d'Athanase sur le Psaume 68 LXX explique d'emblée dans son « Argument » (hypôthesis) que ce psaume contient une prière venant du Sauveur, prononcée en fonction (ek prosôpou) de son humanité, et il rapporte les les causes pour lesquelles on l'a conduit à la mort de la croix. En outre, il raconte clairement sa passion, ainsi que les malheurs qui devaient arriver aux Juifs après sa Passion. [...] Quant au fait que le Sauveur a présenté cette prière en fonction de sa nature d'homme, c'est indiqué à la fin du psaume, quand il dit : « Le seigneur a exaucé les pauvres et il n'a pas méprisé ses captifs » (Ps 68,34) (Pierre Grelot, Le mystère du Christ dans les Psaumes, 1998 - books.google.fr).

Le Ps 80 [79 Vulgate] est une lamentation collective qui met particulièrement l'accent sur la supplication du refrain des v. 4, 8, 15, 20. Dans l'appel solennel adressé à Yahvé dans ces versets, comme dans l'évocation de ses bienfaits passés (v. 9-12), on retrouve les thèmes de confiance habituels. [...] L'analyse du psaume (cf. C.) qui, à partir du v. 9 en tout cas, vise Israël tout entier, milite fortement pour une date du début de l'époque postexilienne, où la communauté judéenne, qui venait de renaître, devait se souvenir de la promesse d'Ez XXXVII, 15 ss. (cf. Os II, 2) d'après laquelle Juda et Joseph formeraient de nouveau, un jour, un seul et même peuple. [...] Les plaintes et implorations des v. 13 ss. utilisent la même image de la vigne, mais en nous laissant entrevoir sa destruction, déjà annoncée par Is V,5 s. (« J'arracherai son enceinte..., je briserai sa clôture... »). Is V, 7 (« L'homme de Juda est ton plant de délices ») éclaire le v. 18, où « homme » et « fils d'homme » (cf. Dan VII, 13. 22. 27) ont un sens collectif, comme le montre aussi la glose du v. 16. Le psalmiste par conséquent prend modèle sur Ex IV, 22; Os XI, 1; Jer XXXI,20 (Israël, ou Ephraïm, fils de Yahvé; cf. Is I, 2) (Alphonse Deissler, Le Livre des Psaumes, Tome II, 1968 - books.google.fr).