Partie XIV - Le Serpent rouge   Le voyage de l’âme   Cancer   
SERPENT ROUGE SCEAU DE PALAJA CANCER

CANCER

« Les dalles du pavé mosaïque du lieu sacré pouvaient être alternativement blanches ou noires, et JESUS, comme ASMODEE observer leurs alignements, ma vue semblait incapable de voir le sommet où demeurait cachée la merveilleuse endormie. N’étant pas HERCULE à la puissance magique, comment déchiffrer les mystérieux symboles gravés par les observateurs du passé. Dans le sanctuaire pourtant le bénitier, fontaine d’amour des croyants redonne mémoire de ces mots : PAR CE SIGNE TU le VAINCRAS. »

Le bénitier est celui de Rennes le Château, Asmodée y est aussi, qui se trouvent dans le secteur du Capricorne, à l'opposé du signe du Cancer.

Saint Maxent est le patron de Maxent dans l'Ille et Vilaine, fêté le 26 juin dans le signe du Cancer, un jour après Salomon de Bretagne qui y fonda un monastère. Maxence, autre dénommination du saint, renvoie à l'adversaire de Constantin vainqueur au Pont Milvius, galvanisé par sa vision qu'il traduisit par la phrase "hoc signo vinces" (par ce signe tu vaincras).

Maixent du Poitou (26 juin). Lat. : Maxentius Pictaviensis. Var. : Maxence, Maxent, Messent, Mexant. Moine de la Narbonnaise qui devint abbé en Poitou où il changea son nom d'Adjuteur en Maixent. Il mourut vers 515 (Louis Réau, Iconographie de l'art chrétien: Iconographie des saints, Volume 3, Partie 2 de Iconographie de l'art chrétien, 1958 - books.google.fr).

Le centre est un sommet

Le mot "sommet" peut renvoyer à une altitude ou bien à une figure géométrique. La deuxième option est choisie ici. Mais le centre est aussi un sommet.

Un polygone régulier peut se décomposer en autant de triangles égaux et isoscèles qu'il renferme de côtés. Tout polygone régulier a un centre, c'est-à-dire, un point placé à égale distance du sommet de tous ses angles. D'où l'on voit que le point O, que nous nommerons centre du polygone, est le sommet de tous les triangles, et que ceux-ci comprennent tout l'espace limité par le contour du polygone. (P. H. Suzanne, De la manière d'étudier les mathématiques, Volume 3, 1809 - books.google.fr).

La "merveilleuse endormie" se trouve-t-elle à Palaja ou plutôt à Villemaury ? Si l'endormie est une âme, de laquelle s'agit-il ?

Qui peut dire quels sont les merveilleux effets de cette onction divine ? Est-il une âme si froide que tout à coup elle n'enflamme, une âme si dure qu'elle ne fléchisse et n'attendrisse, une âme si lente et si endormie qu'elle ne remue et dont elle ne réveille toute l'activité ? David, à la seule vue de l'arche d'alliance, sentoit son cœur tressaillir d'une sainte joie, et ne la pouvoit même tellement contenir dans le secret de son ame, qu'elle ne se communiquât jusques à sa chair et à tous ses sens (Essai d'octave du saint-sacrement, Quatrième jour, Sermon sur les entretiens intérieurs avec Jésus-Christ dans le Saint-Sacrement) (Bourdaloue, Histoire critique de sa prédication, 1901 - archive.org).

Ce qui précède n'est pas considéré comme un sermon par Eugène Griselle et a été publié dès 1695 à Paris.

Louis Bourdaloue, né à Bourges le 20 août 1632 et mort à Paris le 13 mai 1704, est un jésuite français. Brillant prédicateur connu pour la qualité de ses sermons qu'il récitait presque théâtralement, il prêchait, dit-on, les yeux clos. Son talent et sa réputation lui valurent de prêcher à la cour, où il fut surnommé « roi des prédicateurs, prédicateur des rois ». On a considéré Bourdaloue comme « le plus janséniste des jésuites. » Il joua un rôle important à un moment difficile de l’histoire des jésuites français. (fr.wikipedia.org - Louis Bourdaloue).

Médaille commémorative de Louis Bourdaloue, 1820 - www.sixbid.com

Quels antécédents avaient donc pu permettre à Bourdaloue de se proclamer l'ancien serviteur de la maison de Noailles ? Sans chercher aussi loin ni autant qu'il faudrait peut-être, nous faisons remarquer qu'on peut vraisemblablement attribuer au duc de Noailles la première pensée de la mission de Bourdaloue en 1686 auprès des protestants de la ville de Montpellier. Noailles était gouverneur du Languedoc depuis 1682, au nom du duc de Maine, et il ne quitta sa province pour revenir à la cour que vers la fin de décembre. Or, dès le 16 octobre, Louis XIV avait, au dire de Dangeau, annoncé que le P. Bourdaloue laissait son avent de la cour pour aller évangéliser les réformés du Midi. « Les courtisans entendront peut-être des sermons médiocres, avait dit le roi, mais les Languedociens apprendront une bonne doctrine et une bonne morale » Nous pensons d'autant plus à l'influence du duc de Noailles dans ce choix que, l'année précédente (1681), le courtisan s'était rencontré avec le jésuite auprès d'une illustre pénitente, et que la question à lui posée par le roi dans sa lettre : Vous ne me dites rien du Père Bourdaloue, suppose peut-être quelques rapports d'amitié existant déjà entre les deux personnages et connus de Louis XIV (Henri Chérot, Bourdaloue inconnu: prédication, correspondance, lettre inédite au Grand Condé, éloge funèbre de Henri II de Bourbon-Condé, oraison funèbre du Grand Condé, 1971 - books.google.fr).

Pavé mosaïque et âme

Pavé mosaïque. Pavé du temple. Indication symbolique de la réunion des rangs, des opinions et des systèmes religieux qui se confondent dans la Franc-Maçonnerie. Le carreau blanc du pavé mosaïque est l'emblème de l’âme pure d'un Maçon. Le carreau noir est celui des vices auxquels le profane est livré (L'univers maçonnique, Société de Franc-maçons, Moreau de Marseille, 1837 - books.google.fr).

En terme religieux le pavé est l'alliance de l'âme et de la chair, du corps.

Qu'Asmodée soit associé à la chair, au corps, Paul Claudel le montre bien :

A l'autre bout du Théâtre, ce thème du mariage apotropaïque forme le sujet même de l'Histoire de Tobie et de Sara. Les sept prétendants successifs de la jeune fille ont succombé à la condamnation de la chair. Aussi les conseils de l'Ange à Tobie sont-ils aussi précis qu'impératifs : toucher cette jeune fille — dont il a « reconnu » la voix à l'autre bout de l'Asie, exemple privilégié du thème de la « reconnaissance » ! la prendre dans ses bras dans un désir de possession amoureuse dès la nuit de ses noces, ce serait courir à une mort certaine I Un temps de « séparation » est indispensable, consacré « à la prière et au jeûne » à deux. Encore faudra-t-il avoir recours au rite — et quel rite symbolique ! — accompli grâce au poisson péché par Tobie : « C'est avec le foie qui est sous le cœur, c'est avec cette chair de la chair que nous purifierons l'œuvre de chair. Cet organe en le mettant sur le feu, c'est avec une fumigation plus forte que nous chasserons cet essaim délétère que l'on appelle Asmodée » (1295). Ainsi c'est par la renonciation au plaisir de la chair que le mariage peut s'accomplir, mais ce mariage ressemble fort à une séparation, d'après les confidences de Sara évoquant « ces trois terribles nuits » qu'ils ont passées « ensemble à prier au pied de [leur] lit conjugal » (Michel Malicet, Lecture psychanalytique de l'œuvre de Claudel: Les structures dramatiques, 1978 - books.google.fr).

A proprement parler, quand nous disons que le démon possède l'homme, il faut seulement l'entendre du corps ; car l'âme n'est pas en son pouvoir. Ainsi l'enseigne Gennadius, (L. de Eccl. dogm., c. 83, — OEuvres . de saint Augustin): « Nous ne croyons pas, dit-il, que l'action du démon sur le possédé s'opère substantiellement sur l'âme; il n'agit sur elle que par opposition et oppression. Il est possible aussi que cette action ne s'étende que sur l'esprit, qui est l'auteur de la faute, lequel ayant une existence indépendante du corps est responsable de ses actes. » C'est aussi l'opinion du Maître des sentences (2 sent d. 8), et de saint Thomas (a. 5. ad. 3), qui donne pour raison qu'habiter dans un autre être, c'est résider dans les limites de cet être. Or l'esprit n'ayant d'autres limites que son essence, nul ne peut résider en lui, que celui qui lui donne l'être, c'est-à-dire le Dieu créateur. Car d'après leurs limites respectives, un esprit ne peut dépendre d'un autre esprit ni dans son essence, ni dans ses opérations intrinsèques, mais seulement de Dieu seul, qui exerce sur tous un souverain pouvoir.

Le démon ne possède donc proprement que le corps. Non-seulement il y entre, en y pénétrant, ce qui lui est très-facile, puisqu'il est un esprit, et que souvent il lui arrive d'entrer dans les corps humains et d'en sortir ; non-seulement il opère à l'intérieur du corps, car il exerce ce pouvoir même à l'égard de ceux qui ne sont pas possédés; mais cette possession consiste en ce que le démon réside intérieurement dans le corps, et y agit avec le pouvoir spécial d'user despotiquement de l'homme, même malgré lui, pour lui faire accomplir des choses étranges et pour lui faire souffrir des tourments corporels. Le démon s'unit à l'homme qu'il possède par une infusion spéciale, avec un empire absolu sur le corps. Thyrée remarque (De Dœmoniac, c. 3) qu'un seul démon suffit pour la possession, quoique bien souvent elle soit l'œuvre de plusieurs, comme le prouve l'Evangile qui parle des sept démons de Madeleine, et de celui qui s'appelait Légion. Enfin il nous apprend (c. 14) que les démons peuvent se réunir en grand nombre afin de faire souffrir davantage le possédé, soit alternativement, soit tous ensemble, chacun remplissant son rôle soit simultanément, soit tour à tour. (Dictionnaire d'ascétisme, Tome 2, Encyclopédie théologique, Tome 46, Migne, 1854 - books.google.fr).

Le lieu : Malves-Minervois

"...ma vue semblait incapable de voir...". En occitan "ves" signifie "tu vois" ou "vers" ou "coutume" etc. (Henri Pascal de Rochegude, Essai d'un glossaire occitanien: pour servir à l'intelligence des poésies des troubadours, 1819 - books.google.fr).

D'où Mal-ves : mal voir...

Hercule

Malves se trouve dans le secteur du Cancer. Les fresques du château se rapportant à l'Iliade ont un caractère mythologique pouvant rappeler Hercule.

Homère ne parle donc d'Hercule qu'indirectement, sans le mettre en scène, mais encore assez souvent pour nous donner une idée très-nette du type tel qu'on pouvait le concevoir aux temps homériques. D'abord il est pénétré de la grandeur audacieuse d'Hercule; il exprime à cet égard une sensation profonde par quelques-unes de ces épithètes qui sont de la lumière. C'est ainsi qu'après avoir énoncé l'origine d'Hercule (Odyssée, chant XI, v. 266), il le salue de ces louanges, « audacieux au pied ferme, cœur de lion. » C'est ainsi que par la bouche d'Ulysse il le glorifie comme le « maître des archers » (Odyssée, chant VIII, v. 224), et par la bouche de Nestor il évoque « la force d'Hercule » (Iliade, chant XI, v. 690) accablant Pylos et ne laissant subsister qu'un enfant, débris de la race florissante de Nélée.

Comment, du reste, Hercule serait-il réellement absent d'un drame dont il a en quelque sorte composé le prologue ? Car l'expédition d'Hercule et de Télamon, père d'Ajax, contre le perfide Laomédon est la première justice exercée par la Grèce contre Troie, l'exemple divin des expiations que les Achéens sont appelés à tirer de la cité recéleuse et complice de l'adultère. Cette expédition n'est rappelée qu'une seule fois dans l'Iliade. Au vingtième chant, nous trouvons une allusion à un mur qu'Hercule aurait fait construire par Athéné pour se mettre à l'abri du monstre, de la Cêto qu'il allait combattre en faveur d'Hésione. Cet incident est curieux. De même dans le combat contre Chalcodon (Apollodore, Bibl. liv. II et VII), les mythographes nous ont montré Hercule enlevé par Zeus. Les premiers Grecs ne mêlaient pas aussi intimement l'intrépidité au courage qu'on l'a fait dans la suite et par plus d'un document ils nous montrent que s'ils savaient affronter la mort, ce n'était point en vertu de notre moderne mépris de la vie. Plus tard en Grèce les idées changeront et le fuyard sera taxé d'infamie. Mais nous en sommes encore aux temps héroïques, analogues chez tous les peuples, et ce que nous voyons chez les Grecs, Tacite nous le rappellera chez les Germains (German. ch. VI).

Cette heureuse entreprise contre Laomédon se trouve encore rappelée par Tlépolème, chef des Rhodiens, qu'au deuxième chant de l'Iliade, Homère nous a fait connaître comme le fils d'Hercule et d'Astiochée. Tlépolème attaque en paroles Sarpédon avant d'en venir aux rencontres du glaive. Il semble railler l'audace de son adversaire qui se dit fils de Zeus et le renvoie à ces hommes forts des temps anciens, véritables enfants des Dieux tels que l'on représente la force d'Hercule, mon père audacieux au pied ferme, « au cœur de lion, lui qui jadis, étant venu ici réclamer les chevaux de Laomédon, avec peu de guerriers et seulement six navires, dévasta la ville d'Ilion et dépeupla les campagnes. » Dans tous ces textes, remarquons-le bien, on ne parle d'Hercule que comme d'un héros divinisé. Un passage fameux de l'Odyssée établit que, même après l'apothéose, les croyances de ce siècle tenaient encore à lui conserver une dernière attache à l'humanité.

Ulysse, dans sa promenade lugubre à travers l'Hadès et les tristes prairies d'asphodèles, aperçoit Hercule ou plutôt son image. Car « Hercule en personne, parmi les dieux immortels, se réjouit dans les bosquets et possède Hébé aux beaux talons, fille du grand Zeus et de Héra aux souliers d'or. Autour de lui frémissait le chœur des morts pareils à des oiseaux de toute part effarouchés; mais celui-ci, semblable à la nuit ténébreuse, tenant un arc nu et sur la corde une flèche, jetait des regards terribles, comme toujours prêt à lancer sa flèche.

Pour sortir un moment de l'Iliade et de l'Odyssée,un des hymnes homériques, le plus court peut-être, précieux par l'antiquité relative de ces morceaux, atteste cette conception originale d'un héros grec qui n'a rien à démêler avec l'imitation étrangère.

Voici ce que dit Hygin sur le signe de l'Ecrevisse, ou du Cancer. Cet animal est celui qui piquoit le pied d'Hercule, pendant son combat contre l'hydre de Lerne, et qu'Hercule enfin écrasa (Charles-François Dupuis, Origine de tous les cultes ou Religion universelle par Dupuis, citoyen françois, 1794 - books.google.fr).

La puissance magique d'Hercule est parfois le pouvoir de la parole qui était représenté par des chaînes reliant la bouche de l'Ogmios gaulois aux oreilles de ses adorateurs. Le narrateur n'a pas cette puissance, manière de suggérer la parole perdue de la franc-maçonnerie (Joseph Marelli, Essai sur les qualités & les connaissances nécessaires à un Général d'Armée, ou Dissertation Préliminaire aux Campagnes de Jules César dans les Gaules, 1758 - books.google.fr).

Une gravure extraite du livre de Laurentius Haëchtanus, Microcosmos : parvus mundus (Amsterdam, 1579), représente, sous le titre Gallorum Hercules, un Hercule prince de de l'éloquence, puissant, debout, à peine vêtu, déhanché, la tête penchée vers le bas, les yeux baissés, et de la bouche imperceptiblement souriante duquel sortent deux cordes qui, par des nœuds de démultiplication, viennent s'attacher aux oreilles de ceux qui l'entourent (Charles Ramond, "De bouche à oreille" et "d'esprit à esprit", Hobbes, Spinoza, ou, Les politiques de la parole: critique de la sécularisation et usages de l'histoire sainte à l'âge classique, 2009 - books.google.fr).

On a vu le grand Roland, natif de Bretagne, venir dans le Midi pour faire merveilles avec Durandal, tel un nouvel Hercule. Dans ces contrées plus chaudes, les forces de Roland atteignirent presque celles des Dieux, si bien qu'on se demande encore si lui et Jean de l'Ours ne sont pas qu'un seul et même héros. Jean de L'Ours qui est l'Hercule chrétien (Alain Laborieux, Le Sud entre histoire et légendes: Languedoc, Roussillon, Camargue, Cévennes, 2004 - books.google.fr, William Reymond, Corneille, Shakespeare et Goethe: étude sur l'influence anglo-germanique en France au XIXe siècle, 1864 - books.google.fr).

Le Palet de Roland est un dolmen de Villeneuve-Minervois, dans le secteur du Cancer. une légende raconte que la pierre a été façonnée par Roland, le neveu de Charlemagne (fr.wikipedia.org - Dolmen du Vieil Homme).