Partie XV - Le Cercle et la Croix des Prophètes   Lourdes et la Croix des Prophètes   Leucate   
LE CERCLE ET LA CROIX DES PROPHETES LOURDES LEUCATE

Lourdes et Leucate

Boudet écrit page 281 que Catel se méprend sur la source de Salses en la confondant avec celle de la Sals, mais l'Etang de Leucate est aligné selon la Croix d'Huriel avec Rennes les Bains, Rennes le Château et Lourdes. L'axe traverse la commune d'Opoul-Périllos.

Si l'on prend les citations de Tarbes (pour Lourdes), Espéraza, le cromleck de Rennes les Bains (pour Rennes les Bains) et l'Etang de Leucate, on a bien un axe ordonné des pages 144-145, 220-222, 224-245 et 281. Mais il n'y a pas de concordance précise entre l'espacement cartographique et l'espacement paginal de La Vraie Langue Celtique comme c'est plutôt le cas pour l'axe du 13 mai Carnac-Richelieu-Grand Pressigny-Neuillay les Bois (Les curiosités de La Vraie Langue Celtique : Un alignement Carnac - Grand Pressigny - Neuillay-les-Bois).

Dressée par Anne Blanchard, la carte des places fortes françaises en 1635, à la veille de la guerre entre les deux couronnes, indique seulement sept places fortes : Bayonne, Navarrenx, Hendaye, Lourdes, Carcassonne, Leucate et Narbonne. Quatre d'entre elles font l'objet de visées espagnoles, selon les dépêches des ambassadeurs. La défense espagnole des Pyrénées ne semble pas mieux assurée (Alain Hugon, Au service du roi catholique: Honorables ambassadeurs et divins espions, 2004 - books.google.fr).

Place forte stratégique, attachée au pouvoir royal, Leucate défendait les marches d'Espagne. Elle a joué un rôle important en 1590 et en 1637 en résistant victorieusement aux Espagnols. En 1590, Françoise de Cezelli, épouse de Jean de Boursier, gouverneur de la place de Leucate, résiste aux Espagnols qui n'hésitent pas à exécuter son mari sous ses yeux. « La ville est au roi et mon honneur est à Dieu. Je dois les conserver jusqu'à mon dernier soupir ». Henri IV la chargera de gouverner la place jusqu'à la majorité de son fils aîné Hercule.

Le nom de Leucate vient du grec ancien "leukos" qui signifie « blancheur », « blanc ». En languedocien on a le nom Laucata (plus généralement, en occitan : Leucata) (fr.wikipedia.org - Leucate).

Leucate est toujours perçue par les Catalans comme « la ratlla de França » (limite Française) (Jean Paul Martin, De Gerbert à Silvestre – sur les chemins de Catalogne au passage à l’an Mil, 2015 - www.lepetitjournal.net).

Guillaume de Catel, dans ses Mémoires, se demande si cette fontaine est bien celle qui se déverse dans l'étang de Leucate. « De Leucate, dit-il, viennent grande quantité de grosses anguilles que l'on vend par tout le Languedoc, qu'on nomme anguilles de Leucate ; je ne pense pas pourtant qu'en cet endroit on trouve dans les champs en fouillant la terre, des poissons que les anciens nomment pisces fossiles ; ce que toutefois plusieurs auteurs ont remarqué comme Mela, Strabon, Athénée au livre huitième ; car m'en étant informé avec ceux du pays, ils m'ont dit ne l'avoir vu, la terre s'étant desséchée à cause des grandes chaleurs. » (VLC, p. 281)

L'axe transversale de la Croix des Prophètes à l'est marque la fin du signe des Poissons et le début de celui du Bélier (Le Zodiaque du Cercle des Prophètes).

La page 281 est appariée au psaume 126 (281 - 155) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre V - Ps. 126).

Ces pages 281 et 126 sont ici mise en rapport avec l'horloge du roi Achaz, qui recula de 10° sous le règne de son fils Ezéchias sur la demande d'Isaïe à Dieu, puis à son origine babylonienne. Bérose dit que les figures d'animaux antédiluviens étaient conservées dans le temple de Bel, le dieu créateur. Les sanctuaires, on le sait, étaient les académies du monde primitif; les temples d'Esculape renfermaient de véritables musées anatomiques. Pourquoi celui de Bel, chez les Chaldéens, caste savante entre toutes, n'aurait-il pas contenu une collection de fossiles ? Bérose peut avoir exagéré la bizarrerie des anciennes créations; mais le fond de son récit est vrai.

Richer de Reims ne parle pas d'horloge, mais une lettre de Gerbert d'Aurillac, pape sous le nom de Sylvestre II, (lettre 153) prouve qu'il construisit un «calendrier horologique » en utilisant les travaux d'un maître du Ve siècle, Martianus Capella. Le mot horologium a pu tromper ceux qui affirmaient que Gerbert a construit une horloge. Enfin,lorsque par la suite, Gerbert dut s'installer à la cour d'Otton III en 996,le chroniqueur, Thietmar de Mersebourg nous dit «qu'il fabriqua une horloge qu'il régla sur le cours de l'étoile qu'on appelle « l'étoile des navigateurs » et qu'il peut observer, à l'étonnement de tous grâce à une longue vue». En fait, pour les historiens des sciences, cette «horloge» était un nocturlabe qui, visant l'étoile polaire, servait à connaître l'heure de nuit. Un manuscrit d'Avranches du XIIe siècle nous en donne un dessin. Ainsi peut s'expliquer la légende de "Gerbert horloger" (Pierre Riché, Les lumières de l'an mille, 2013 - books.google.fr).

Gerbert passa pour longtemps comme le père de l'horloge mécanique avec l'aide du diable (Guillaume de Malmesbury, XIIe siècle).

Psaume 126 Carrière : Si le Seigneur ne garde une ville, c'est en vain que veille celui qui la garde.

Ce qui correspond assez bien au siège de 1590 de Leucate.

Page 126, Boudet parle de "lore" (doctrine en anglais) or Lorus est un fondateur mythique de Lourdes.

L'empereur Charlemagne, après avoir assailli tout le comté de Bigorre, ne pouvait venir à bout du château de Mirandel [Mirambel] que tenait le seigneur Mirat. Celui-ci commençait pourtant à se trouver à court de vivres qund du ciel tomba un énorme poisson tout vif. L'on prétend même que ce fut un aigle qui lâcha une truite sur le château, Mirat, qui était Sarrasin et malin, envoya le poisson à Charlemagne, toput ébahi de voir que les assiégés se nourrissaient encore si bien. Il allait lever le siège, inutile dès lors à ses yeux, quand l'évêque du Puy qui l'accompagnait lui suggéra d'envoyer un message à Mirat, le conjurant de se rendre, non à l'empereur, mais à la Vierge du Puy. Le Sarrasin accepta, se fit baptiser sous le nom de Lorus dont on fit celui de Lourdes. Mais nous nous éloignons du lieu sacré qu'est Lourdes. La ville existe avant 1858. Elle existe si bien même que l'Itinéraire d'Antonin, ce Guide bleu de l'Antiquité, la situe sous le nom 'Oppidum novum sur la route de Toulouse et Bagnère vers Lescar (Jean-Paul Clébert, Histoire et guide de la France secrète, Une géogrpahie du sacré, Planète, 1968, pp. 423-424, Charles Rocher, Les rapports de l'église du Puy avec la ville de Girone en Espagne et le comté de Bigorre, 1873 - books.google.fr).

Selon les uns, Mirat choisit le nom de baptême de Lorus (cuir en latin). Pour d'autres, il prit le nom de Louerda (rose en arabe) afin d'honorer la Vierge aux Roses. Toujours est-il que la légende veut que la ville ait gardé son nom, quel qu'il fût (Sébastien Barrère, Petite histoire de Lourdes, 2015 - books.google.fr).

Selon Martin Ruland (Lauingen, Bavière, 1569 - 1611), fils de Martin Ruland l'Ancien, tous deux médecins et alchimistes, "lorus" désigne le mercure "mercurius" (Martin Ruland, Lexicon Alchemiae siue Dictonarium alchemisticum, 1612 - books.google.fr).

Un moine anglais, Marfin, qui serait à l'origine de la légende, était au service de Henri II d'Angleterre, duc d'Aquitaine après son mariage avec Eléonore, qui cherchait à annexer la Bigorre.

Marfin parle de la pierre de l'aigle visible sur le château de Lourdes. La pierre d'aigle est un terme alchimique : "nam quœdam aquila extraxit magnum piscem vivum de viriditate et posuit absque laesionis signo in parte dicti castri superiori quae hodie adhuc petra aquilse vocatur" (Arch. départ, des Basses-Pyrénées, Fonds de Bigorre, E. 371.) (Charles Rocher, Les rapports de l'église du Puy avec la ville de Girone en Espagne et le comté de Bigorre, 1873 - books.google.fr).

C'est à l'aide de La Pensée alchimique et le conte du Graal de Paulette Duval que nous en déduisons une lecture alchimique de la légende de Lourdes.

Il y a deux mélanges, celui qui correspond au Capricorne, le molybdochalque ou pierre étésienne, le Tout du Capricorne et celui qui correspond aux Poissons, le Tout des Poissons, l'Aphrosélénon. Sur le cercle zodiacal, les alchimistes considèrent comme reflet l'un de l'autre les signes à 180°. La Lune du Cancer est projetée à 180° au signe du Capricorne et donne le premier mercure avec le symbole inverse. Le cuivre du Lion, projeté à 180° au signe du Verseau, avec le plomb du noir Saturne, sol niger à l'opposé du Soleil, maître du astrologique du Lion, a donné le molybdochalque. Cuivre-plomb et vif-argent (1ère étape) est l'équivalent au signe des Poissons de : or, cuivre et argent (aphrosélénon), c'est-à-dire l'électrum.

Zosime déclare : " Reçois cette Pierre qui n'est pas une pierre, cette chose précieuse qui n'a pas de valeur, qui a plusieurs et qui n'a pas de nom ". Elle est souvent appelée " pierre étésienne " ou " pierre d'aigle ". "Etésienne" repose en fait sur un jeu de mot grec entre "aigle" et "année". Elle est aussi Pierre de l'année. Le lexique du manuscrit de Saint-Marc la nomme " pierre d'or " et nous lisons ailleurs : " On a dit que l'œuf est composé de quatre éléments […] On l'a nommée aussi pierre qui fait tourner la Lune, pierre qui n'est pas une pierre, pierre d'aigle, et cerveau d'albâtre ". La pierre étésienne est donc l'œuf philosophique, ou, dans la terminologie d'Olympiodore, le molybdochalque, c'est-à-dire le tout. Selon Zosime, il s'agit d'extraire l'être du Tout de l'œuf, le principe igné caché au fond des eaux, le feu dans la sphère du plomb. Et en même temps cette pierre d'aigle rend un son que l'on considère comme la voix de l'esprit.

Sur plusieurs points l'apôtre Pierre et cette pierre étésienne se rapproche. 1/ " Cerveau d'albâtre " ou tête de pierre renvoie à Kephas qui veut dire pierre en araméen et tête en grec. 2/ Selon les Actes des d'Apôtres, le jour de la Pentecôte, les 120 hommes présents furent tous remplis du Saint-Esprit. Pierre fut le premier rempli du Saint Esprit et il fut la voix de l'esprit. Les clés de saint Pierre ont pour lui un rôle tout personnel, celui de l'"ouvrir" afin de projeter à l'extérieur la voix de l'Esprit. 3/ Le crucifiement de saint Pierre à l'envers à 180° degré s'explique alors, surtout un 29 juin dans le signe du Cancer. 4/ Le " quoi que tu lies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour lié, et quoi que tu délies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour délié " illustre parfaitement l'adage de la Table d'Emeraude : Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut "... 5/ Pierre, enfin, incarne l'Eglise, elle-même un tout, puisque qu'" hors de l'Eglise, point de salut " (Points particuliers : Le Centre (ou Coeur) : Neuillay-les-Bois 1).

L'église de Lourdes est consacrée à saint Pierre.

L'emplacement de l'ancienne église paroissiale de Lourdes paraît devoir être un champ archéologique fort intéressant. On se rappelle que la vieille église Saint-Pierre fut démolie en 1904. Au cours de la démolition du gros œuvre, on avait trouve divers fragments sculptés de l'époque romane, qui furent recueillis à la mairie par M. Seyrés, agent-voyer de la ville de Lourdes. Mais les découvertes les plus intéressantes furent amenées par les travaux de déblai et de nivellement commencés au printemps de 1905. L'église était construite sur un terre-plein artificiel. Dans ce terrain meuble, on rencontra les fondations d'anciens murs qui paraissaient avoir appartenu à deux et peut-être trois monuments antérieurs à la dernière église. Seyrès prit la précaution, dont lui sauront un gré infini tous les amis du passi bigourdan, de relever sur un plan la situation exacte et les dimensions de ces maçonneries, qu'on a malheureusement dû faire disparaître. On remarquait, parmi ces substructions, l'extrémité occidentale d'un tout petit édifice, dirigé obliquement par rapport à l'axe de l'église. Outre ces maçonneries, on trouva à divers endroits, dont l'emplacement fut noté par M. Seyrès : une pierre portant en chiffres arabes la date 1003 (Revue des Hautes-Pyrénées, Volume 2, 1907 - archive.org).

L'année 1003 nous amène à la dernière année du pontificat de Sylvestre II, Gerbert d'Aurillac.

A la même époque, en l’an 1000, Amélius, deuxième du nom, occupait le siège épiscopal de Tarbes. Dans un titre arrivé jusqu’à nous, il déclare qu’il a été évêque indigne, en donnant son consentement et son approbation à l‘union illicite de Louis, comte de Bigorre, avec Asnerua, sa parente au troisième degré; en expiation de ce péché, transgression expresse des ordres du Pape, et de crimes nombreux, qu‘il a commis, dit—il, il renonce à tous les biens reçus du comte pour prix d’une lâche condescendance, et les offre à Dieu, à saint Orens, à saint Jean et à tous les saints du même lieu. Cette donation est faite sous réserve d’usufruit en faveur de son parent Fortuner, vicomte de Lavedan, de Musola, femme du vicomte, et de Garcie Fort, leur fils. Ils étaient obligés de payer, pendant la durée de leur jouissance, une rente annuelle de dix sous le jour de Pâques. Après leur décès, la propriété entière retournait à Dieu, a saint Orens, à saint Jean, et aux autres saints dont les noms sont fêtés ou les reliques conservées dans cette église. Les terribles imprécations qui terminent l’acte n’effrayèrent pas les vicomtes de Lavedan, qui gardèrent les biens d‘Amélius, en payant d’abord une petite rente, qu’ils finirent par laisser tomber en désuétude (Gustave Bascle de Lagrèze, Histoire religieuse de la Bigorre, 1863 - books.google.fr).

Garcie-Arnaud mourut peu d'années après, sans laisser de postérité de la comtesse Richarde sa femme. Il n’avait qu’une sœur nommée Gersende qui était le dernier rejeton de la maison de Bigorre comtale, dont la tige, Dona-Loup, premier comte héréditaire de Bigorre, était treizième descendant de Clovis. Elle avait épousé Bernard-Roger de Carcassonne (vers 980 - 1036/1038), comte de Couserans, seigneur de Foix et d’urie partie du Carcassez. Gersende de Bigorre étant devenue héritière du comté par la mort de son frère, Bernard-Roger se trouva appelé à cette succession. Du mariage de la comtesse Gersende avec Bernard-Roger, était née une fille appelée Ermessende à sa naissance, et qui reçut à son baptême le nom de Gisberge. Ramire de Bigorre, roi d’Aragon, frappé de la beauté de sa jeune parente, demanda sa main et l’obtint : il lui constitua à titre d’arrhes et de dot ses châteaux, terres et domaines d’Athères, de Sénaque, de Lobères, d’Aries, de Serra-Castel et de la vallée de Téna, avec toutes leurs dépendances, pour en jouir suivant la coutume du pays : or cette coutume établissait que la femme avait la libre disposition de ces biens si elle n’avait pas d’enfans, et que si elle décédait sans faire de testament, les biens revenaient au mari. Richard, évêque de Tarbes, Garcie-Fort, Vicomte de Lavedan, et Guillaume-Fort son frère, furent chargés par Bernard-Roger de conduire Gisberge au roi son époux.

Environ deux ans après leur avènement au comté de Bigorre, moururent la comtesse Gersende et Bernard-Roger son époux. Ils laissaient, trois fils, Bernard, Roger et Pierre, qui se partagèrent leur succession. Bernard (vers 1014 - 1077) l'aîné des fils de Gersende de Bîgorre et de Bernard-Roger, recueillit la succession de sa mère : C’est ainsi que le comté de Bigorre fut transporté de l’illustre maison issue de Clovis à celle de Carcassonne, dont l'origine est peu connue (Armand d'Avezac, Essais historiques sur le Bigorre: accompagnés de remarques critiques, de pièces justificatives, de notices chronologiques et généalogiques, 1823 - books.google.fr).

En 1062, Bernard entreprend avec son épouse un pèlerinage au Puy-en-Velay et place son comté sous la protection de Notre-Dame du Puy-en-Velay. Lors de querelle de succession du comté de Bigorre au XIIIe siècle, Philippe le Bel, roi de France et seigneur du Velay, entre-temps rattaché au domaine royal, usera de ces prétendus droits sur le Bigorre pour l’annexer et le rattacher au royaume (fr.wikipedia.org - Bernard II de Bigorre).

Ventre, pasume 126 et alchimie

Il est dit dans la Table d'Emeraude d'Hermès Trismégiste : "Le vent l'a porté dans son ventre".

Le psaume 126, correspondant aux pages 126 et 281 de La Vraie Langue Celtique parle justement du ventre et de la génération :

Quand il aura donné à ses bien-aimés le sommeil, continue le psaume 126. 3, c'est-à-dire la béatitude, voici que l'héritage du Seigneur, ce sort des fils, un fruit, la récompense du ventre (Paul Claudel, Paul Claudel interroge l'Apocalypse, 1952 - books.google.fr).

Michel Maier précise par ailleurs : « Le Mercure est donc le vent qui reçoit le Soufre (...) à l'état d'embryon imparfait tiré du sein maternel, je dirai même des cendres du corps maternel consumé, et porté là où il peut mûrir. Et l'embryon est le Soufre qui a été infusé par le Soleil céleste dans le ventre de Borée pour que celui-ci le conduise à maturité et l'enfante » (Atalante fugitive) (Françoise Bonardel, Philosophie de l'alchimie, 1993 - books.google.fr).

Dans la mythologie, les vents sont plutôt masculins qui fécondent les cavales. Ici le ventre serait signe de féminité, portant en son sein le mercure. Si le mercure est âme alors le vent est le pneuma (souffle en grec) ce qui conforme les conceptions de l'âme voyageant dans l'espace planétaire revêtue des tuniques du pneuma (esprit, logos) qui la contient alors. Ce qui correspond à la trinité gnostique Père, Fils et Mère.

A la trinité Père-Fils-Saint-Esprit, les gnostiques substituent la trinité Père-Mère-Fils (Gérard de Sède, Les Templiers sont parmi nous: ou, L'énigme de Gisors, 1962 - books.google.fr).

Père : corps, fils : âme et mère esprit/logos (La Croix d’Huriel, ses anges et les humeurs : Au nom du Père, du Fils et du saint Esprit, Amen).

Selon Athanase d'Alexandrie, dans un fragment de son commentaire perdu sur les psaumes, le psaume 126 s'adresse aux juifs, qui considéraient leur temple comme l'héritage reçu du Seigneur. Il leur signifie qu'en réalité, c'est après la mort des bien-aimés de l'ancien peuple, c'est-à-dire les prophètes, que l'héritage sera donné aux fils de ceux-ci, c'est-à-dire aux disciples du Christ. La promesse divine et la bénédiction concernant les enfants est accordée comme une récompense à ceux qui ont mis en lui leur espérance. Le «fruit du ventre», dont parle la phrase en cause, n'est autre que le salut de l'esprit (Roger Gryson, Isaïe 26,17-18 chez les pères grecs, Revue théologique de Louvain, Volume 32, 2001 - books.google.fr).

Leucate - Leucade

En grec ancien et en grec puriste, l'île est appelée Leukas (Lefkas), qui donne en grec démotique "Leukada" (Lefkada). À partir du Moyen Âge, elle est appelée Sainte-Maure, en grec (Agia Maura), en italien Santa Maura, jusqu'au XIXe siècle où elle reprend son nom antique.

Les navigateurs de Leucade auraient découvert Leucate (commune du Languedoc Roussillon), et l'auraient nommée ainsi en raison de la falaise blanche, et de sa forte ressemblance avec Leucade (fr.wikipedia.org - Leucade).

Le chevalier Viguier (XVIIIème siècle) et d'autres compatriotes de Varron de l'Aude n'ont pas manqué d'opérer un rapprochement entre le nom de Leucadie et celui du promontoire et étang de Leucate, près de Narbonne. Il s'agit, en fait, d'une commune étymologie par rapport à l'appellation du célèbre promontoire (Leucade) du haut duquel Sappho se jeta dans la mer (Jean Granarolo, L'époque néotérique ou la poésie romaine d'avant-garde, Aufstieg und Niedergang der römischen Welt: Geschichte und Kultur Roms im Spiegel der neueren Forschung, Partie 1,Volume 3, 1973 - books.google.fr).

Certains ont avancé que le mont Leucate devoit son nom à l'aventure d'un jeune enfant nommé Leucatée qui s'étoit élancé du haut de cette montagne dans la mer pour se dérober aux poursuites d'Apollon (Encyclopedie méthodique, Tome troisieme, Panckoucke, 1790 - books.google.fr).

Le cas des Leucadiens est bien plus proche du vol réel. Strabon rapporte que les prêtres du temple d'Apollon établi sur le promontoire de Leucate précipitaient des condamnés ou des victimes volontaires du haut roc dans la mer, à l'occasion de la fête de leur dieu. Selon un antique usage, on revêtait leurs corps de plumes et on les attachait à de gros oiseaux retenus par des cordes, peut-être des cygnes, des vautours ou des oies sauvages, qui tempéraient leur chute en s'efforçant de voler. Si précaire que fût ce secours, il en réchappait quelques-uns, qui étaient recueillis par des mariniers, et s'il s'agissait de criminels jugés à mort, on se contentait de les bannir. Or, ces sacrifices d'hommes équipés pour le vol et suspendus à de puissants volatiles avaient le caractère de véritables expériences. On voit Francis Bacon les apprécier en homme de science et les donner même pour la voie véritable de la navigation dans l'air (Sylva Sylvarum) (Jules Duhem, Histoire des idéas aéronautiques avant Montgolfier, 1943 - books.google.fr).

A l'un des angles du fronton du Parthénon, Phidias avait encore une fois représenté le Soleil levant, [dans un moment] où les astres de la nuit n'avaient pas encore abdiqué leur empire : Hélios avec son char s'y voit à moitié encore submergé dans l'Océan, et les têtes des chevaux lumineux s'élèvent seules au-dessus des flots. [...] Céphale, dit le Géographe, se précipita le premier du rocher de Leucate ; or le rocher de Leucate signifie pour nous le rocher de la lumière, et en se jetant de cet endroit dans la mer, il s'efface momentanément lorsque l'arrivée du jour amène une autre lumière. N'oublions pas que c'est du même rocher que Sappho se précipita par amour pour Phaos. [Comme] Phaos est synonyme de Phaëthon et Pan, comme, d'autre part, Sappho, dans la langue hiératique de la Grèce, désignait, ainsi qu'Hilaira, la déesse Seléné, il s'ensuit que le célèbre saut de Sappho, dans son acception religieuse, exprime sa submersion dans la mer, parce que Pan, qu'elle aime et qui, sous la forme d'Hespérus, la devance à l'approche de la nuit, lui échappe néanmoins à la pointe du jour, en se ralliant dans sa qualité de Phosphore aux astres solaires (Theodor Panofka, Le Lever du soleil sur un vase peint du musée Blacas, 1833 - books.google.fr).

Théodore Chassériau (1819-1856), Sappho se précipitant dans la mer (1840) - Louvre

Leucade, Diane et Messias

Le Soleil est l'Or d'en haut, l'Or est le Soleil d'en bas. Car "ce qui est en haut est comme ce qui est en bas et ce qui est en bas est comme ce qui est en haut", dit la Table d'Emeraude. La relation réciproque entre le Soleil et l'Or [est] en relation avec les douze mois de l'année solaire, rappellerait les doctrines alchimiques selon lesquelles le Grand Oeuvre se réalise en un an ; la Pierre en ce cas porte le nom d'"étésienne", c'est-à-dire d'annuelle, et les douze opérations qui la réalisent sont mises en rapport avec les douze signes du zodiaque, depuis la Calcination-Bélier jusqu'à la Projection-Poissons. [...]

Le Chi possède dans le Timée de Platon (36 b et c) un sens cosmographique et solaire ; il s'agit de la figure formée par l'intersection du cercle de l'équateur céleste et du cercle de l'écliptique, qui est la route annuelle du Soleil. Voici en quels termes, Platon nous expose comment Dieu façonna ce Chi primordial, à partir de l'harmonieuse composition mathématique constituant la substance de l'âme du monde : "Or, toute cette composition, le Dieu la coupa en deux dans le sens de la longueur, et ayant croisé les deux moitiés l'une sur l'autre, en faisant coïncider leurs milieux, comme un Chi, il les courba pour les joindre en cercle, unissant entre elles les extrémités de chacune, au point opposé à leur intersection". Il ne faut pas oublier que le Grand Oeuvre est nommé "Opération du Soleil" par la Table d'Emeraude et que, par conséquent, toute représentation d'un Chi est en rapport direct avec l'alchimie, puisque l'une des branches du Chi archétype est l'Anneau du Soleil, son chemin "étésien", l'écliptique. Cette dignité du Chi est rehaussée par l'immense prestige de Platon. [...]

Il y a, dans l'art hermétique comme dans le régime féodal, une hiérarchie des couronnes. [...] Innombrables sont les gravures alchimiques qui nous présentent le Rébis ou l'Hermaphrodite couronné, une vierge nue couronnée ou la Vierge Marie couronnée, une sirène couronnée, des amants couronnés jusque dans leurs états amoureux, le "Seigneur de la Forêt" (expression du philosophe alchmiste Lambsprinck) couronné, mais aussi l'aigle, ou le serpent, ou le lion couronné, et même l'oeuf couronné. Toute manipulation réussie, toute apparition propice d'une couleur, toute étape atteinte de l'Oeuvre mérite sa couronne, jusqu'à l'obtention de la "tiare pontificale", triple couronne de la projection. [...]

Ce singulier centre, il est possible d'en circonscrire la nature, grâce aux écrits des Philosophes du Feu. Nous savons par Dom Pernety que le Centre du Monde est "la matière de la pierre des Philosophes, et la pierre même quand elle est dans sa perfection" ; or Nicolas Valois déclare : "Les Philosophes disent véritablement que nostre première Matière est un Sel" (La Clef du Secret des Secrets, ouvrage cité, page 181). De même Fulcanelli écrit à propos du cadran solaire - en forme d'icosaèdre - du palais Holyrood d'Edimbourg : "Pour nous, ce petit monument n'a pas simplement et uniquement pour d'indiquer l'heure diurne, mais encore la marche du soleil des sages dans l'ouvrage philosophal. Et cette marche est réglée par l'icosaèdre, qui est ce cristal inconnu, le Sel de Sapience, esprit ou feu incarné (...). Sa configuration géométrique permet seulement d'y reconnaître les caractéristiques minéraloglques des corps salins en en général. Il nous apprend que le mercure est un sel, - ce que nous savions déjà, ... Limojon de Saint-Didier, Basile Valentin, Huginus à Barma, Batsdorff, etc. lorsqu'ils enseignent que le sel des métaux est est la pierre des philosophes. Nous pouvons donc, raisonnablement, regarder ce cadran solaire comme un monument élevé au Vitriol philosophique, sujet initial et premier être de la pierre philosophale" (Les Demeures Philosophates, 1964, Tome deuxième, p. 308 et 313). [...] Il est clair que pour Fulcanelli, ce sel "médiateur" et "Bon Pasteur" est une figure du Christ. Cette idée est confirmée par le passage suivant des Demeures Philosophales (Tome II, ouvrage cité, p. 315) : "Le mercure philosophique naft d'une substance pure, Jésus naft d'une mère sans tache ; le Fils de l'Homme et l'enfant d'Hermès mènent tous deux la vie des pèlerins ; tous deux meurent prématurément, en martyrs, l'un sur la croix l'autre dans le creuset ; ils ressuscitent de même, l'un et l'autre, le troisième jour... " Cependant la notion de centre n'est pas seulement associée par l'alchimie au médiateur, mais encore au personnage mythologique de Diane, l'Artémis grecque, qui se baigne toute nue et blanche dans la fontaine sise au centre de la forêt noire. Voici le texte de Jean Vauquelin des Yveteaux qui le prouve : "Je crus pour lors estre devenu philosophe, et que j'avais vu la fontaine minéralle où Diane se vient baigner, (...) - cette fontaine artificielle et minéralle connue des seuls mages auxquels il est accordé de voir Diane toute nue au centre de leur forêt noire". (Voyage aux Indes Philosophiques, in Elie-Charles Flamand, Erotique de l'Alchimie, Belfond, 1970, pp. 83-84). [...]

L'éclatante blancheur de Diane toute nue la rapproche de la très célèbre Roche blanche, "leukas petrè", associée à l'Hermès de Cyllène et au seuil de l'autre monde par Homère, au début du chant XXIV de l'Odyssée, dans un magnifique ensemble de quatorze vers, dont voici la traduction : "Cependant Hermès, dieu du Cyllène appelait à lui les âmes des prétendants : il avait à la main la belle baguette en or dont il use à son gré pour clore les yeux des humains ou pour les tirer du sommeil. De sa baguette il menait la troupe, et les âmes suivaient, poussant de petits cris. Dans les profondes cavités d'une grotte, des chauves-souris s'envolent avec de petits cris quand l'une d'elles se détache de leur grappe suspendue à la roche ; car elles tiennent les unes aux autres ; ainsi les âmes s'en allaient ensemble, poussant de petits cris. Elles étaient dirigées par Hermès, le dieu bienfaisant, dans les humides sentiers. Elles dépassèrent le cours d'Océan et la roche Leucade, les portes d'Hélios et la contrée des Songes ; promptement elles atteignirent la prairie d'asphodèles où séjournent les âmes, fantômes des défunts". Dans deux livres importants, La Basilique Pythagoricienne de la Porte Majeure (L'Artisan du Livre, Paris, 1943) et De Pythagore aux Apôtres (Flammarion, 1956), Jérôme Carcopino a montré que l'Île blanche - c'est le sens de Leucade - et apollinienne, liée au saut de Sapho et homonyme d'une plante comparable au moly, était devenue, pour la pensée mystique, ce que Renée Paule Guillot (dans "Le sens magique et alchimique du Kalévala, Dervy-Livres, 1970, page 158) appelle "un centre solaire primordial", un moyen de s'unir à la lumière divine, un chemin de transmutation intérieure faisant passer l'être humain du chaos à l'harmonie. Le plongeon du haut du promontoire était une ordalie, propre à délivrer le plongeur soit par la mort, soit par la conversion. Dans ce rite violent, l'amour qui fait le fond de l'homme était retourné : de passion douloureuse, il devenait bond dans l'absolu. Ce rapprochement effectué par l'Alchimie entre le Christ, Diane et la Roche Blanche reçoit une étonnante confirmation de la part de la "gématrie" ou de l'"isopséphie" [...] "aleuron" (farine) = (1+30+5+400+100+70+50) 656 ; ce mot a 7 lettres comme "Messias" = (40+5+200+200+10+1+200) 656 et comme "artemis" = (1+100+300+5+40+10+200) ; "leukas" a 6 lettres = (30+5+400+20+1+200) 656 (Thierry Miguet, Sur le balcon de l'ordre du Saint Esprit de Besançon, Mélanges Roland Fietier, 1984 - books.google.fr).

L'isopséphie est un terme d'origine grecque signifiant une égalité de suffrages, puis, par dérivation, une égalité numérique entre deux mots, dont les lettres sont évaluées comme des signes numéraux (Acta Philippi, Volume 12, 1999, p. 177).

Artémis est présente dans le Sceau de Palaja, modèle de sainte Marguerite dont on a donné le nom à une étoile de la constellation de la Couronne Boréale (Le Serpent rouge : Le voyage de l’âme : La chauve-souris 2, Autour de Rennes le Château : Retire-moi de la boue : la couronne boréale).

Une oraison de Sainte Marguerite a été recueilie par M. Urbain Gibert, en 1939, de la bouche de Me D.A., de Montferrand (commune de Rennes-les-Bains), qui l'avait apprise de son père C.A., mort en 1936, à l'âge de 83 ans. Cette oraison permet de situer le dragon de la légende près de Rennes les Bains (Autour de Rennes le Château : Villemaury, Ligne gnostique et Sceau de Palaja : Stella luti, Autour de Rennes le Château : Rennes les Bains, la Petite Ourse et le Dragon).

Sainte Marguerite est invoquée par les femmes en couches, et on lui a associé le carré SATOR, présent à Rochemaure, cité appariée à Rennes-les-Bains (Faucher les Marguerite : Sainte Marguerite et l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés : Ezy, Sèvres et Courpalay, Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et la Croix d’Huriel, Les Prophètes et Rennes le Château : La Croix des Prophètes à Rennes le Château).

Vers La Corogne

Hermès conduit les âmes des prétendants d'Ulysse de l'Océan, à la Roche blanche (Leucade), aux portes d'Hélios (Soleil), à la contrée des Songes et aux champs d'Asphodèles (ou des cendres).

Si René Peyrous dessine le voyage d'Hermès d'Ouest (Leucade) en est (Delphes), on peut remarquer que le pays des morts était plus souvent dans un occident mythique pour les anciens Grecs (René Peyrous, Ulysse en Ithaque, 2013 - books.google.fr).

Si l'on nous conte qu'Hélios s'élève en sortant d'Océan à l'orient, monte au ciel, en atteint le sommet à midi et revient se plonger dans Océan à l'occident, là où sont les portes d'Hélios et son entrée dans les ténèbres, nous n'avons sous les yeux qu'une description de la nature, rien encore de mythologique ou de légendaire. Le navire et les troupeaux d'Hélios. Homère, qui nous est garant de toutes ces histoires, ne semble rien savoir du navire d'or où, selon d'autres poètes, Hélios fait chaque nuit le tour d'Océan ou le tour de la terre par le bas, d'occident en orient. Or ce navire n'est, après tout, qu'une hypothèse de physique. Lorsqu'on ajoute que, dans l'Ile de Thrinacie ou d'Érythie, Hélios possède sept troupeaux de bœufs et sept de moutons, chacun de cinquante tètes, jamais plus ni moins, le nombre 7 x 50 — 350 suffit à nous apprendre qu'on fait allusion aux jours de l'année, chacun d'eux ayant été primitivement conçu, ainsi que dans le Véda, comme une vache rouge, qu'on fait sortir au matin de l'étable noire de l'orient, pâturer à travers les cieux, et rentrer au soir dans l'étable noire de l'occident (F. Max Müller, Nouvelles études de mythologie, 1898 - books.google.fr).

A l'ouest, l'axe Leucate - Lourdes passe près de La Corogne en Espagne au bord de l'Océan Atlantique, et à l'est traverse la Corse, aborde la côte italienne près de Porte Ercole (Toscane) (Autour de Rennes le Château : Les Bergers des Abruzzes : Crognaleto).

La tour d’Hercule (en galicien : Torre de Hércules) est un phare romain situé sur un cap, face à l’océan Atlantique, dominant l'entrée de la ria donnant sur le port de La Corogne, en Galice (Espagne). Le port antique de Brigantium a été renommé au XIIe siècle Ad Columnam, c'est-à-dire La Colonne ou la Tour (du phare), dont dérive directement le nom actuel de La Corogne (dont la forme galicienne « A Coruña » est le nom officiel en Espagne). La tour d'Hercule est le seul phare romain — et le plus ancien phare au monde — en fonctionnement de nos jours Haute de 55 m, la tour d’Hercule fut construite à la fin du Ier siècle, et sa présence est attestée au IIe siècle. Elle fut construite vraisemblablement sous les empereurs romains Trajan et Hadrien. Elle devint forteresse au Moyen Âge et fut complètement restaurée en 1791.

Le phare fut connu à l'époque romaine sous le nom de Farum Brigantium et à l'époque médiévale sous celui de Faro ou de Castillo Viejo. Son nom actuel est dû à un passage de l'Estoria de España de Alphonse X de Castille où est racontée la légende selon laquelle Hercule enterra à cet endroit « la » tête du géant Géryon, qui, par ailleurs, était censé en avoir trois (fr.wikipedia.org - Tour d'Hercule).

Les prairies de Géryon et celles d'Hadès sont donc voisines - ou sont les mêmes - et elles évoquent de très près les prairies d'asphodèles "où habitent les ombres, fantômes des défunts" qu'Homère situe déjà, par delà le cours d'Océan, non loin des portes du soleil. Eurytion et Ménoitios ont bien même fonction, Géryon et Hadès appartiennent bien au même cortège infernal, Cerun, d'ailleurs, l'homologue étrusque de Géryon n'assiste-t-il pas Hadès dans les Enfers ? Géryon n'est-il pas, lui aussi un bouvier des morts ? (Colette Jourdain-Annequin, De l'espace de la cité à l'espace symbolique : Héraclès en Occident, Dialogues d'histoire ancienne, Volume 15, 1989 - books.google.fr).

C'est Hésiode qui, vers 700, mentionne la conquête des bœufs de Géryon à Erythie, « au delà de l'océan brumeux », dans cet Extrême Occident où les Grecs de son temps situent aussi le pays des morts. Hécatée de Milet situe l'île de Géryon au large de l'Epire (en Grèce) et Eschyle est le premier à parler d'une aventure occidentale du demi-dieu, avec les caillous de la Crau envoyés par Zeus pour lutter contre les Ligures (Prométhée délivré). Hérodote (vers 440) parle du retour d'Hercule avec les boeufs de Géryon mais en Scythie. C'est de l'époque romaine que date les premiers récits complets du travail des boeufs de Géryon : Diodore de Sicile et un inconnu archaïsant appelé Apollodore. Celui-ci, propbablement d'après Stésichore et Phérécyde, raconte le voyage sur l'Océan dans la coupe du Soleil et le combat de l'île d'Eryhtie, située près de Tartessos (Andalousie). Seul le jalon Abdéria (peut-être Adra près d'Alméria) est situé en Espagne.

Le mirage d'un Eldorado occidental a pris le relai de croyances religieuses sur le pays des morts, situé au Couchant, au bord de l'Océan, à partir de la fin du second millénaire, la cause probable étant la prospérité du royaume du Guadalquivir. La Bible en témoigne déjà, s'il faut reconnaître Tartessos dans la Tarsis du premier Livre des Rois, Tarsis, la ville fabuleuse de l'Extrême Occident où le roi Salomon (au Xe siècle) envoie ses navires avec ceux du roi Hiram de Tyr (Jean-Claude Carrière, Héraclès, de la Méditerranée à l'Océan, Cité et territoire: colloque européen, Béziers, 14-16 octobre 1994, Volume 565, 1995 - books.google.fr).

Timagène, Grec qui vint à Rome en -55, vécut dans l'entourage d'Asinius Pollion, inspira à Ammien Marcellin la légende des Gaulois Aborigènes "appelés Celtes du nom d'un roi très aimé et du nom de sa mère Galates" (La Croix d’Huriel : Tous azimuts : Trévise et Rocamadour).

Boudet, dans La Vraie Langue Celtique, parle beaucoup d'Hercule en Espagne où il serait mort, selon l'auteur latin Salluste à qui Servius reproche d'écrire Geronis au lieu de Géryon, qui est grand-père de Norax, fondateur de la ville de Nora en Sardaigne, île sur laquelle Aristée, père d'Actéon, s'installa après y avoir été accompagné par Dédale (Oeuvres de Salluste, présenté par Du Rosoir, Panckoucke, 1833 - books.google.fr).

Salluste, adoptant la croyance des africains, fait mourir Hercule en Espagne... (VLC, p. 89)

Diodore, de son côté, raconte l'action violente d'Hercule contre Pyrène, fille du roi Bébrix, avant que le héros entrât dans l'Ibérie à la tête de ses soldats. (VLC, p. 215)

C'est encore Diodore, auteur évhémériste, rationnalisant et pro-romain, qui donne une historiette dans laquelle Galatès est issu de la fille d'un roi gaulois et d'Hercule qui vient de fonder Alésia Le triple Géryon devient trois fils de Chrysaor et le périple hérculéen un symbole de la conquête romaine. Chez Parthénios de Nicée, il s'agit de Celtinè, fille de Bretannos, qui fut mère de Celtos par Hercule. Pour Denys d'Halicarnasse, c'est Astéropè mère d'Ibéros et de Celtos ancêtres des Ibériens et des Celtes (Jean-Claude Carrière, Héraclès, de la Méditerranée à l'Océan, Cité et territoire: colloque européen, Béziers, 14-16 octobre 1994, Volume 565, 1995 - books.google.fr).

Dans la mythologie grecque, les Gaulois étaient les sujets de Galatès, fils d'Hercule. La réputation guerrière de Galatès fut immense, ainsi que celle de sa force et de ses vertus. (VLC, p. 6)

Boudet ne parle pas de Géryon et du 10ème travail d'Hercule.

On rencontre une porte du soleil dans l'église Sainte Marie Madeleine de Rennes le Château, sur le panneau d'autel représentant Madeleine agenouillée. Encore plus à l'ouest, au Pérou à Tihuanaco, près de l'Eldorado (Autour de Rennes : Eglise Marie-Madeleine et calendrier kabbalistique).

En Italie

Le cap rocheux du mont Argentario, d'un gris métallique, est séparé du littoral toscan par une vaste lagune que l'isthme d'Orbetello coupe en son milieu et que deux étroites langues de terre ferment du côté de la mer (Sibylle Cles-Reden, Les Étrusques, Arthaud, 1962, p. 119).

La couleur du mont Argentario répond à celle de Leucate/Leucade.

Le Monte Argentario est une presqu'île en forme de promontoire montagneux, reliée à la côte par trois tombolos, dans la province de Grosseto au sud du littoral de la Toscane (Italie). Les deux principaux centres d'habitation de la commune du Monte Argentario sont Porto Santo Stefano au nord et Porto Ercole à l'est. C'est sur le mont Argentario que s'installe en 1728 saint Paul de la Croix. Il y fonde la congrégation passioniste (fr.wikipedia.org - Monte Argentario).

En 1721, il se sent attiré par le mont Argentario, et obtient de l’évêque la permission de s’y établir. En 1728, les frères Danei retournent au mont Argentario, où ils vivent dans un pauvre ermitage dédié à st Antoine. Petit à petit une communauté religieuse se constitue Le 14 septembre 1737 alieu l'inauguration de la première Retraite de la congrégation dédiée à la Présentation de Marie au Temple, sur l’Argentario. Paul Danei de la croix meurt le 18 octobre 1775, à l’âge de 81 ans, à Rome. Pie IX le béatifie en 1853 et le canonise le 29 juin 1867.

En 2001, les Passionistes sont chargés de la retraite de Notre Dame du Cros à Caunes Minervois (passionistes.du.cros.pagesperso-orange.fr).

L'abbé Boudet mentionne Notre Dame du Cros à la page 280 (appariée à la 125, psaume 125) de La Vraie Langue Celtique.

C'est sur une plage de Porto Ercole que le peintre Caravage meurt en 1610, alors qu'il s'apprête à revenir à Rome après avoir obtenu le pardon pontifical, suite à un crime commis quatre années plus tôt (fr.wikipedia.org - Porto Ercole).

Caravage, Madone au serpent (vers 1605) - Galerie Borghèse, Rome - kerdonis.fr

Quand Annibal Carrache vint a Rome, le Caravage, tout capricieux qu'il était, frappé de son coloris, ne put s'empêcher de dire : Dieu soit loué ! j'ai enfin trouvé de mon temps un peintre. Sans génie, sans dessin, sans lecture, sans étude de son art, le Caravage ne pouvait se passer de modèle ; il disait que chaque coup de pinceau qu'il donnait, n'était point de lui, mais qu'il était dû à la nature. Le nom de naturaliste qui ne convient qu'à un physicien, fut donné de son tems aux peintres qui ne s'attachaient, comme lui, qu'à suivre servilement ce que nous montre le naturel. Il est à croire que son caractère bizarre et vindicatif lui procura peu d'amis, si l'on en excepte le Civoli et le cavalier Pomerancy; il eut des querelles continuelles avec le Carrache, et surtout avec Josepin. Comme ce dernier refusa de se battre contre lui, parce qu'il n'était pas chevalier, il projeta, dès ce temps-là d'aller à Malte, se faire recevoir chevalier servant, afin de l'obliger à accepter le défi. Il tua à Rome un jeune homme avec qui il avait eu querelle en jouant à la paume, et tout blessé qu'il était, il se retira à Zagaroles chez le duc Martio Colonna, de là à Naples, et ensuite à Malte. Comme son mérite était connu partout, il ne fut pas sans occupation, surtout à Malte; il travailla pour l'église de Saint-Jean, et pour le palais du grand-maître Vignacourt, dont il fit le portrait armé et un autre assis. Le grand-maître le fit chevalier servant, lui donna une chaîne d'or et deux esclaves pour le servir. On le mit en prison à cause d'une insulte qu'il fit à un chevalier de distinction ; le péril ne l'effraya point, il s'échappa la nuit, et vint se réfugier en Sicile, où, ne se croyant pas en sûreté, il s'embarqua pour Naples. Il y voulait attendre que le grand-maître, à qui il avait envoyé pour présent Hérodiade avec la tête de saint Jean, lui fit tenir sa grâce. Un jour des gens armés l'attaquèrent à la porte et le blessèrent au visage. Malgré la douleur qu'il ressentait, il monta sur-le-champ dans une felouque pour se rendre à Rome, sachant que le cardinal Ferdinand de Gonzague avait obtenu sa grace du Pape. Il ne fut pas plutôt arrivé sur le rivage que la garde espagnole le prenant pour un autre cavalier, le mit en prison, d'où il ne se tira qu'après qu'ils eurent reconnu leur méprise. Il retourna ensuite à la felouque pour prendre son bagage, mais il ne le trouva plus, accablé de toutes ces aventures, il erra sur le rivage et gagna à pied, par la grande chaleur, le Porto Ercole, où, ayant perdu tout courage, une grosse fièvre le prit et l'enleva en 1609, âgé de quarante ans (Antoine-Joseph Dézallier d'Argenville, Vie des peintres italiens et français, Volume 4, 1843 - books.google.fr, 22 v’la l’Tarot : Kabbalisation du Tarot : Tarot et Gonzague).

Ferdinand de Gonzague, en italien Ferdinando Gonzaga, était un prince italien né le 26 avril 1587 à Mantoue et mort le 29 octobre 1626 à Mantoue. Deuxième fils de la famille, son avenir tout tracé était, comme la coutume le voulait, d'être ecclésiastique. Après des études en université, à Ingolstadt et Pise, il fut créé cardinal en 1607 à 20 ans avec le titre de cardinal de Santa Maria in Domnica et se voit appelé à Rome. La mort de son frère en 1612 va l'obliger à rentrer à Mantoue pour prendre en charge le pouvoir. Il fut donc le sixième duc de Mantoue et quatrième duc de Montferrat. Lui succède son frère Vincent qui meurt sans enfant. Le duché de Mantoue passe alors à la maison française des Gonzague-Nevers, avec Charles Ier, le créateur de Milice chrétienne au titre de la Conseption immaculée de la Vierge (fr.wikipedia.org - Ferdinand de Mantoue).