Partie XI - La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet   La Carte de La Vraie Langue Celtique   La messe basse est dite   
RENNES LE CHATEAU LA VRAIE LANGUE CELTIQUE BAINS CARTE MESSE

La messe comme "opera" et comme OPERETTE (petite oeuvre)

Judex Ecclesiastícus etiam cognoscit de salario Presbyreri pro celebratíone Missae, quia sacrificium Missae est Opera spiritualis, quae imponi potest etiam a patrono qui servum manumisit, ut ordínaretur (Alteserra, Ecclesiasticae Jurisdictionis Vindiciae, 1736 - books.google.fr, Claude Fleury, Histoire ecclésiastique: depuis Jésus Christ jusqu'à l'an 1595, Volume 35, 1742 - books.google.fr).

« Les papistes, nous dit Luther, prétendent que la messe est une œuvre méritoire par elle-même, indépendamment des dispositions spirituelles et des motifs, soit du prêtre qui la célèbre, soit des fidèles qui ont le bonheur d'y participer. Selon leur doctrine, la messe est méritoire « non opere operantis, sed vi operis operati ?» (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Les T de la dalle verticale de Marie de Nègre : saintes lances).

Petite messe, ou basse messe (Dictionnaire de l'Académie française, Tome 1, 1813 - books.google.fr, Autour de Rennes le Château : Dalle verticale de Marie de Nègre : un triangle isocèle rectangle).

Une messe basse, ou petite messe (en latin Missa lecta, « messe lue ») est, dans la forme tridentine du rite romain de l'Église catholique, codifiée dans l'édition de 1962 du Code des rubriques (Codex Rubricarum), une messe dans laquelle toutes les prières figurent, mais sans être chantées. Elle ne doit pas être confondue avec la messe brève, surtout existante au XVIe siècle (missa brevis) qui désigne une messe dans laquelle les pièces normalement chantées ne sont pas même dites. Une messe chantée est une messe solennelle (ou messe haute) si elle est célébrée avec l'assistance d'un diacre et d'un sous-diacre. Autrement, il s'agit d'une messe chantée (missa cantata). La messe basse ne doit pas non plus être confondue avec la messe privée (en latin Missa privata, ou secreta, familiaris, peculiaris) dans laquelle seul le prêtre communie. Durant une messe basse, l'autel n'est pas encensé et les réponses sont donnés par un servant de messe (ou plusieurs). Cette forme de célébration était la plus courante avant 1969 : en effet, le nouveau missel romain de 1969 ne fait plus de distinction entre grand'messe et messe basse, mais entre messes célébrées avec ou sans une assemblée (fr.wikipedia.org - Messe basse).

Selon Faber, l'ermite saint Eutrope affirme que saint Michel, reçut, le jeudi saint, l'auguste mission d'être l'ange gardien de l'eucharistie. Son nom est mentionné plusieurs fois au cours du Saint Sacrifice, au Confiteor, au second encensement, à l'offertoire des Messes de Requiem. Du reste, saint Michel, selon la tradition, serait assisté d'une multitude d'esprits bienheureux (Les Annales du Mont St-Michel, Tome 3, 1886 - books.google.fr, Joseph Hoppenot, La messe dans l'histoire et dans l'art dans l'ame des saints et dans notre vie, 1906 - books.google.fr).

Est-ce Eutrope de Saintes (IIIème siècle) ou Eutrope de Valence (VIème siècle), abbé "Servitanus" c'est-à-dire Xativa (Jativa) à 70 km de Burjassot (VLC, p. 119) ? (Vicente Boix, Historia de la ciudad y reino de Valencia, Tome 2, 1845 - books.google.fr).

Il existait en 1756 une chapelle des saints Michel et Eutrope à Rémuzat en Drôme provençale près de Bruis (Bulletin d'histoire ecclésiastique et d'archéologie religieuse des diocèses de Valence, Gap, Grenoble et Viviers, 1900 - books.google.fr, La Croix d’Huriel et la Ligne gnostique : Bruis).

Dans l'ordinaire de la messe tridentine (Concile de Trente, XVIème siècle), après la prière au bas de l'autel (le fameux psaume 42 : PS PRAECUM), le Prêtre, s'inclinant profondement, récite le Confíteor. Le servant, tourné vers le Prêtre et un peu incliné, répond : Que le Dieu tout-puisant vous fasse miséricorde, qu'il vous pardonne vos péchés, et vous conduise à la vie éternelle. Le Prêtre : Ainsi soit-il (www.fatima.be).

La fille de madame Angot

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Le chien Pomponnet de l'abbé Saunière, du nom d'un personnage de La fille de madame Angot pourrait témoigner de l'existence du terme OPERETTE dans la lecture de la dalle verticale de Marie de Nègre.

Le type de madame Angot est un type populaire, dans le genre de Robert Macaire ou de Joseph Prudhomme : c'est la « nouvelle riche », la parvenue qui se trouve désaxée entre sa fortune subite et ses manières de mauvais ton. Le sujet n'était pas neuf au théâtre : il avait été mis en chanson sous le Directoire; un nommé Eve, dit Maillot, en avait fait en 1795 une parade sous le titre de Madame Angot ou la Poissarde parvenue ; et de 1797 à 1803, il avait été joué dix pièces dont Madame Angot était la protagoniste (Louis Schneider, Hervé ; Charles Lecocq: ouvrage orné de dix gravures hors texte, 1924 - books.google.fr).

Le vaudevilliste Jean Aude, chevalier de Malte, l'auteur de Cadet-Roussel barbier et de Cadet-Roussel misanthrope (cf. Cardaoussel), s'empare de ce type amusant et bouffon de madame Angot et le couvre encore de sa popularité d'auteur dramatique applaudi (Jules Claretie, La vie moderne au théâtre: causeries sur l'art dramatique, Tome 2, 1875 - books.google.fr).

La fille de madame Angot est qualifié d'opérette, terme qui n'avait pas toujours bonne presse, plutôt qu'opéra comique dans un compte rendu d'un procès entre une première chanteuse (Mme Dujardin) et le directeur du théâtre de Nancy, Lemercier, en 1874 (Dalloz, jurisprudence générale, 1875 - books.google.fr).

Le terme d'« opérette » était apparu pour la première fois en 1856 sur les affiches de Madame Mascarille, de l'obscur Jules Bouvery. [...] Charles Lecoq (1832-1918) reste dans les mémoires grâce à sa pimpante Fille de madame Angot, créée à Bruxelles en 1872, reprise à Paris un an plus tard : une trépidante aventure qui exploite habilement le cadre historique offert par le Directoire (L'Opéra, Encyclopaedia Universalis, 2015 - books.google.fr, Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Le domaine de l’abbé Saunière : V et A de PACTUM, Vénus et Adonis).

Un des héros Ange Pitou est un chansonnier royaliste aimé de Clairette, elle-même veut se débarrasser de son prétendant Pomponnet, perruquier de Mademoiselle Lange, maîtresse du directeur Barras.

Superposition

Dans la superposition de la carte avec la dalle verticale de Marie de Nègre, certaines lettres de OPERETTE se placent sur des noms de lieux-dits ou de cours d'eau.

Le petit e de Noble se trouve sur Cardaoussel.

La lettre E est le cinquième degré de l'échelle dans les notations Boétienne et Grégorienne. Dans celle-ci, l'E majuscule signifiait le mi grave, et l'e minuscule l'octave [supérieure, chez Larousse] de ce mi (Joseph-Louis d'Ortigue, Dictionnaire liturgique, historique et théorique de plain-chant et de musique religieuse, au Moyen Age et dans les temps modernes, Migne, 1860 - books.google.fr).

Ce qui donne Cardaoumissel : à peu près "carda ou missel". Carda voir "cardia" "coeur".

Le Missel romain est le résultat d’une longue, lente et progressive évolution. Au départ, ni le choix des lectures ni les textes des prières ne furent uniformément fixés. Ils le devinrent, s’ils ne l’étaient déjà, dans la plupart des cas, au temps du pape saint Grégoire le Grand (590-604). Mais de tous les textes qui servaient à la messe, il n’existait pas un recueil unique. Les Lectionnaires ren-fermaient les lectures ; les Antiphonaires les chants ; les Sacramentaires les parties récitées ou chantées par le célébrant. Ce fut au Xe siècle que de ces divers recueils se forma le Missel plénier. Parmi les Sacramentaires qui nous sont parvenus, on distingue en particulier le Sacramentaire léonien (Ve siècle), le Sacramentaire gélasien (VIe siècle) et le Sacramentaire grégorien (VIIe-VIIIe siècles). Le pape Adrien Ier (772-795) envoya un exemplaire de ce dernier à Charlemagne, sur sa demande, comme modèle liturgique face à la prolifération des liturgies gallicanes. Ce manuscrit fut copié à de nombreuses reprises mais, comme il ne comportait pas certaines messes que l’on avait coutume de célébrer en Gaule, ces dernières furent ajoutées et firent bientôt corps avec la liturgie romaine primitive. Ce livre romain retouché devint le Sacramentaire officiel de l’empire carolingien et, chose curieuse, finit par revenir à Rome et par y supplanter le Sacramentaire grégorien.

Vers le Xe siècle, par suite de la multiplication des messes, on commença donc à grouper en un seul livre tous les recueils se rapportant à la messe : ce furent les Missels pléniers qui, au cours des XIIIe et XIVe siècles, se multiplièrent. Parmi ceux-ci, il faut signaler le Missel de la Curie romaine qui, au XIIIe siècle, précisa le cérémonial (notamment pour tenir compte des séjours du pape hors de Rome) et accepta un grand nombre de messes pour les fêtes. Ce Missel fut adopté par les Fran-ciscains (puis par les Augustins, les Servites, etc.), et répandu par eux dans toute la chrétienté latine. « C’est à Milan, en 1474, que fut imprimé pour la première fois l’Ordo missalis secundum con-suetudinem Romane curie. Après cette édition princeps, il y en eut beaucoup d’autres » (Aimé-Georges Martimort, L’Église en prière, Desclée, 1961, p. 304). Mais ce Missel n’était pas le seul à avoir cours : de nombreux autres Missels existaient, avec une large variété d’usages et de fêtes. Par ailleurs, sous des influences diverses (mauvaises copies, dévotions locales pas toujours éclairées, mais aussi flou doctrinal, notamment dans la période préparatoire au protestantisme), des altérations plus ou moins graves se produisaient.

Au coeur du Missel se trouve l’Ordinaire qui, entendu et répété, est appelé à former la mentalité du peuple chrétien. D’où l’utilité de connaître son histoire et son enracinement (laportelatine.org - Lettre 37).

L’ordinaire de la Messe (Ordo Missae) : À côté des chants du Propre, dont le texte varie selon les circonstances, la célébration de la messe comprend des chants dont le texte est fixe, indépendant du jour ou de la fête.

Le Kyrie : Kyrie eleison (Seigneur, aie pitié) est une formule grecque par laquelle les fidèles acclament leur Seigneur et implorent sa miséricorde. Ce chant, aujourd'hui situé au début de la messe, comme un rite pénitentiel, prépare les fidèles à la célébration.

Le Gloria : Cette hymne d'origine orientale peut remonter au 2e siècle. Dans la liturgie romaine, le Gloria est d'abord entré à la seule messe de la nuit de Noël, comme cela convient à son texte. Il fut progressivement étendu aux grandes fêtes de l'année et aux dimanches.

Le Sanctus : Au début de la prière eucharistique, le chant du Sanctus est introduit par le grand récitatif de la Préface. C'est l'hymne des Séraphins, entendu dans le temple de Jérusalem, par le prophète Isaïe : il invite l'église de la terre à se joindre à la liturgie du ciel.

L'Agnus Dei : C'est le chant qui accompagne la fraction du Pain qui vient d'être consacré, fraction préalable à la distribution de la communion aux fidèles. L'assistance met à profit le temps entre la consécration et la communion «pour saluer d'un hommage et d'une humble supplique celui qui s'est rendu présent sous l'espèce du pain» (le.blog.de.lala.over-blog.com).

Le T remplace le I de "CI (GIT)" sur la dalle verticale de Marie de Nègre. Si on remplace le t de Blancfort de la Carte de Boudet qui se trouve sous le CT de la dalle superposée, alors on obtient blancfori qui anagrammatisé donne blancfior, à peu près : blanche fleur : le lis (cf; le roman Flore et Blancheflore : la rose et le lys).

Bernard de Parentinis, dominicain de la Province de Toulouse, né à Orthez au Béarn, donna à Albi en 1339 & à Toulouse en 1342, un Traité de la Messe intitulé Lilium Missae seu Elucidarius omnium difficultarum circa Officium Missae ; il le dédia à l'Evêque d'Albi nommé Poitevin, lequel fut Evêque en 1338, & ensuite Cardinal. On le publia dès l'an 1484, à Cologne ; la quatriéme édition est de Paris, de l'an 1531, revue par Louis Vassor (Le Vasseur), docteur en théologie, de même que celle de 1510, & 1517. J'ai trouvé ce Traité Ms dans la Bibliotheque de l'Eglise Cathédrale de S. Bavon de Gand. On m'en a communiqué un autre de l'Eglise de Chartres, & il a été imprimé à Paris avec beaucoup de fautes en 1510. Cet Auteur donne la raison de la Secrète & du silence des Prières de est la Messe. On ne doit pas oublier que dans ce livre, qui fut écrit l'an 1340, on trouve l'histoire du crucifix, qui approuva la doctrine de S. Thomas (Pierre Lebrun, Explication de la messe, 1726 - books.google.fr, Le grand dictionnaire historique, Tome 8, 1759 - books.google.fr).

"Ct" est l'abréviation de "Cantique des cantiques" (Autour de Rennes : Dalle verticale de Marie de Nègre : Thérèse, Catherine et Julie).

Ses lèvres sont comme des lys qui distillent la plus pure myrrhe : ce qu'on doit peut-être entendre des lys rouges, qui sont communs en orient, & qui selon les Auteurs, y ont une odeur comme celle de la myrrhe. L'Epouse compare aux lys, dit un Ancien, les lévres de son Epoux ; parce que les divines paroles de l'Epoux sont toutes pures & éclatantes par elles-mêmes, n'ayant rien de l'art des hommes. Les lys, comme nous l'enseigne Jésus Christ ne travaillent point & ne filent point, mais c'est le Père céleste qui prend le soin de les vêtir d'une manière si magnifique. Puis-donc que les paroles de l'Epoux ne tiennent rien de la science & de la sagesse humaine, & qu'elles n'ont leur beauté que de Dieu seul, c'est avec beaucoup de raison qu'il est dit icy, que ses lèvres sont comme des lys, que la main seule du Seigneura revétus, & des lys qui distillent la plus pure myrrhe ; c'est-à-dire , selon la pensée du même Pére, qui nous apprennent à nous mortifier en cette vie de la manière la plus parfaite, par un pur amour de celui qui ne s'est pas seulement mortifié, mais qui est mort sur la croix pour nous, & par un desir ardent de nous conformer à l'image de notre Chef (Isaac-Louis Le Maistre de Sacy, Cantique des cantiques avec une explication tirée des saints Péres & des Auteurs Ecclésiastiques, Guillaume Desprez, 1694 - books.google.fr).

Le lys martagon ou hyacinthe est un lis rouge.

Dans ces oraisons, quand elles ne sont pas accompagnées de visions imtellectuelles, Dieu manifeste sa présence par ses effets seulement, tandis que la vision en donne une connaissance claire et distincte. Les conséquences de la vision intellectuelle sont la paix de l'âme, l'illumination de l'intelligence, la joie divine, la pureté, l'amour de Dieu et l'humilité. Les âmes qui en sont favorisées ne doivent pas se croire meilleures que les autres ; qu'elles s'humilient au contraire d'être moins ferventes que celles dont le zèle n'est pas secondé par ces gràces extraordinaires et qui cependant se consacrent de tout leur cœur au service de Dieu. Les visions sont presque toujours accompagnées de paroles que le divin Maître adresse à son élu pour le consoler, pour l'éclairer ou pour lui révéler les mystères de l'avenir :

« Tantôt, dit un pieux auteur, elles se font entendre dans l'air comme une voix venant du Ciel, tantôt elles paraissent sortir de la bouche du Crucifix ; tantôt elles sont prononcées dans le mystérieux silence des âmes-pendant leurs sublimes extases ; tantôt Notre Seigneur les leur adresse de ses lèvres dans ses divines apparitions. » (Le livre des divines paroles, par le T. R. P. Saudreau ex-provincial des FF, Prêcheurs).

On peut, en effet, diviser en trois classes les paroles que Dieu adresse à l'âme favorisée de visions. Les unes frappent les oreilles et, en éclairant l'intelligence, elles enflamment le cœur. Telle est cette parole qui retentit dans le ciel au jour du baptême de Notre-Seigneur : celui-ci est mon fils bien-aimée en qui j'ai mis toutes mes complaisances. Tel aussi, le cantique des Anges sur la crèche de Bethléem : Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté; et cette parole que saint Thomas d'Aquin entendit tomber des lèvres du crucifix : Tu as bien écrit de moi" (Elisée Vincent Maumus, La doctrine spirituelle de St Thomas d'Aquin, 1885 - books.google.fr).

C'est ainsi que le Fr. Martin, de la province d'Espagne, a rapporté au cours du premier voyage, exactement au moment où G. de Tocco passait avec Fr. Robert au couvent de Saint-Maximin, le récit d'un fait miraculeux survenu à saint Thomas au couvent de Saint-Jacques : il s'agit du Crucifix approuvant la doctrine du saint Docteur sur l'Eucharistie et de la lévitation de l'Aquinate durant cette apparition. Or, nous l'avons dit, ce récit fait partie de la première rédaction de la biographie. De même en août 1318, Tocco séjournant à Avignon, reçoit de Ptolémée de Lucques le récit de deux miracles obtenus par Thomas d'Aquin : la dent superflue qui l'empêchait de « déterminer » au cours d'une joute universitaire et qui lui est enlevée à sa prière: la guérison de son ami Raynald de Piperno par suite de l'imposition d'une relique de sainte Agnès. Enfin le récit de l'étoile apparaissant sur la léte de Thomas d'Aquin, est contemporain ou presque de la déposition ou presque de la déposition de Jean Coppa, au procès de Naples (8 août 1319), car c'est de ce témoin que Tocco connut ce prodige) (E. Janssens, Les premiers historiens de la vie de saint Thomas, Revue néo-scolastique, Volume 26, Université catholique de Louvain, 1924 - books.google.fr).

Dieu avait déjà montré, une fois du moins, qu'il jugeait l'âme de Thomas digne d'entrer en communication avec lui, par le moyen de la vision extérieure et sensible. C'est lorsque, dans l'église de Saint-Jacques de Paris, il avait daigné approuver d'une manière si solennelle un écrit du pieux Docteur, sur la divine Eucharistie. Une pareille faveur devait se renouveler, pour l'ensemble de ses œuvres, dans l'église de Saint-Dominique de Naples. Thomas sentait approcher la fin de ses travaux scientifiques; il écrivait alors les derniers articles de la Somme de Théologie. Il redoubla de ferveur dans ses mortifications et ses prières, pour obtenir du ciel que l'erreur ne pût se glisser, malgré lui, dans cette vaste multitude d'articles coordonnés et de compositions diverses. Pendant qu'il priait, dans une chapelle dédiée à saint Nicolas, et qu'il répandait en présence du Seigneur la sollicitude de son âme, il fut vu s'élever de terre de plusieurs coudées, l'œil fixé sur le crucifix. L'élévation de son corps n'était pas le seul signe qui révélât à ceux de ses frères qui se trouvèrent dans l'église, la puissance miraculeuse de ce regard. L'image vénérée s'anima sous son action ; ces paroles sortirent de sa bouche : « Thomas, vous avez bien écrit de moi; quelle sera votre récompense ? » Le Docteur répondit aussitôt : « Pas d'autre, Seigneur, que vous-même ! » (Bene scripsisti de me, Thoma; quam ergo mercedem accipies ? — Non aliam nisi te, Domine (Apud Boll., p. 671.), ce trait, devenu si célèbre, fut affirmé par les témoins dans le procès de canonisation). Dans une autre circonstance, c'était le dimanche de la Passion de l'année 1273, Thomas célébrait les saints mystères dans l'église de Saint-Dominique; il entra dans un si profond ravissement, qu'il fallut user d'une sorte de violence pour le rappeler au sentiment des choses extérieures. Plusieurs officiers du roi de Naples et quelques Dominicains, témoins de cette merveille, le conjurèrent en vain de laisser éclater à leurs yeux quelques rayons de la grâce; ils tentèrent d'inutiles efforts pour obtenir la connaissance de ce qui s'était passé dans son âme durant les instants précieux qu'elle fuyait loin des hommes et de la terre. Peu de jours après, Thomas avouait, dans les épanchements intimes de l'amitié, que la grandeur même des choses qui lui furent révélées, l'avait tenu dans le silence de la stupéfaction. La langue de l'homme, ajoutait-il, à l'exemple du grand Apôtre et presque avec ses expressions, est impuissante à rendre convenablement les merveilles de Dieu. Il m'a été révélé de si grandes choses, dit-il encore, que tout ce que j'ai écrit, tout ce que j'ai enseigné dans ma vie ne me paraît qu'un pâle reflet de la vérité, qu'une image indigne de la beauté suprême. A partir de ce jour, le Docteur angélique se condamne au silence (Les petits Bollandistes vies des saints de l'Ancien et du Nouveau Testament, Du 24 févier au 25 mars, Volume 3, Louis Guérin, 1873 - books.google.fr, La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Le Calendrier de La Vraie Langue Celtique : 7 mars - Thomas d’Aquin - Angoulême).

La Rose Médicale fait connoître un remède accrédité pour l'épilepsie. Le malade doit se tenir debout, et pour prévenir l’attaque, dire l‘Oraison Dominicale, en ouvrant bien la bouche. L'auteur nous apprend qu'il n'y a pas de différence entre un lunatique, un épileptique et un démoniaque, et voici les directions qui sont données pour leur guérison : « Après que le malade et ses parents auront jeûné trois jours, que le malade soit conduit par eux à l'église. Si son âge le permet et qu’il ne soit pas privé de raison, qu'il se confesse. Puis, qu'il entende la messe le vendredi, pendant le jeûne des Quatre Temps, et aussi le samedi. Que le dimanche un prêtre bon et religieux lise dans l’église, sur la tête du malade, la partie de l'Evangile qui est lue au mois de septembre au moment de la vendange, après la fête de la Sainte-Croix. Cela fait, que le prêtre écrive avec dévotion ce morceau de l’Evangile, que le malade porte cet écrit autour du cou et il sera guéri. C’est là qu’il est dit : Cette sorte de démons ne peut être chassée que par la prière et par le jeûne - Rosa Anglica, p. 78. édit. de 1491 ; et p. 415 édit. de 1595 (J. W. Willcock, Législation. The Laws relating to the Medical Profession, etc. - Des lois relatives à la profession médicale, de l'origine et des progrès de cet art, 1832 - books.google.fr).

Il s'agit de l'évangile de Marc 9,29 (le démoniaque épileptique après la Transfiguration) (Adrien Baillet, Les Vies des saints, Tome IV, 1703 - books.google.fr).

Autour de Rennes le Château : La Montagne fleurie : Le Christ s’est arrêté à Vixalort).

Le "R" d'"ARLES" est sur le ruisseau du "Bousquet" ce qui donne "brousquet" qui signifie champignon, qui pousse généralement en automne (Inka Wissner, L'utilisation discursive de diatopismes du français dans un corpus littéraire, Actas del XXVI Congreso Internacional de Lingüística y de Filología Románicas, Volume 6, 2013 - books.google.fr).

Le deuxième et troisième "E", pas de nom dessous, un à côté de "Tribé" (tribu pour Boudet qui vient du latin tres/trois, division du peuple romain), comme pour le T manquant, et le O de MDCOLXXXI. Un E, le O et le petit P de SEPT sont alignés. Le petit P de SEPT est à côté du dolmen en forme de grotte (VLC, pp. 244-245) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : La Carte de La Vraie Langue Celtique : La vigne de Madeleine).

Psaume 67 et saint Michel

Le tracé de OPERETTE forme un nombre : 67 que l'on peut interpréter par le psautier.

Le paradis terrestre se situait dans l'Est mystérieux et c'est vers ce point céleste que le Psaume LXVII fait orienter l'Ascension du Messie. Psaume LXVII - version de la Vulgate - veset 34 : « Jouez du psalterion à Dieu, qui s'élève dans le ciel du ciel vers l'Orient». Le mépris symbolique pour l'Occident, tant de fois exprimé par les musulmans, se reflète également dans les rites baptismaux chrétiens où le catéchumène, pour renoncer à Satan, devait cracher vers l'Ouest, « demeure du Diable », et se tourner ensuite, - face à l'Orient, - où se trouvait la piscine d'eau sacrée. Ce regard dirigé vers le soleil naissant affectait même l'architecture religieuse qui dans l'Europe médiévale faisait orienter les églises vers l'Est, si bien que le sanctuaire de Saint-Benoît, dont l'abside ne présentait pas cette caractéristique, fut appelé « St. Benoît le Bestourné». (Silvestro Fiore, Les similitudes littéraires médiévales au carrefour des religions et un texte inédit de l'Espagne séphardique. In: Revue belge de philologie et d'histoire, tome 47, fasc. 3, 1969 - www.persee.fr).

Le psaume 144 dans la liturgie juive joue ce rôle aussi. Pour le Talmud, il ouvrirait les portes du paradis (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et le Sceau de Palaja : Des psaumes et l’inverse du Cercle des Prophètes).

Dans le Midrash des Psaumes 68 [67 Vulgate], 17, Isaac a été lié sur le Sinaï, alors que la majorité des textes parlent du Moriah. Le même rapprochement entre Sion et Sinaï se retrouve dans le Targum du Psaume 68, 16 (Frédéric Manns, Le judéo-christianisme, mémoire ou prophétie?, 2000 - books.google.fr).

En Ephésiens 4, 8 Paul commente le Psaume 68 [67 Vulgate], 19 qui célèbre le triomphe de Dieu : « Tu es monté là-haut, tu as emmené des captifs, tu as reçu des hommes en tribut » ; Paul applique le texte au Christ et remplace le « tu as reçu des hommes en tribut » par « tu as distribué des dons aux hommes », or ce texte est celui du targum, qui appliquait le verset à Moïse : « Tu as emmené des captifs, tu as enseigné les paroles de la loi, tu as distribué des dons aux hommes. » (Revue des Sciences Religieuses, Volume 47, Université de Strasbourg. Faculté de théologie catholique, 1973 - books.google.fr).

Michel est l'ange qui chevauche le vide, un cheval inivisble, sur la fresque de Delacroix dans la chapelle des saints Anges de Saint Suplice à Paris, à l'entrée de laquelle est appliquée la station VII du chemin de croix avec le psaume suivant 68. Le psaume 67 décrit dieu comme chevaucheur des nuées. Michel est celui qui est comme Dieu (psaume 112, 5) (Autour de Rennes le Château : Retire-moi de la boue : la couronne boréale, Autour de Rennes le Château : Le Tombeau d’Anchise, Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Le domaine de l’abbé Saunière : V et A de PACTUM, Vénus et Adonis, Le Prieuré de Sion : Prologue : Balance ton palet : Sion-Vaudémont).

Les pages 67 et 222 sont appariées et associées au psaume 67.

Espéraza, que les habitants nomment avec raison Sparassa, est appelé Sperazanus, dans une bulle du pape Callixte II, en date de l'année 1119, citée par Dom Vaisette. (VLC, p. 222)

Pour trouver saint Michel, on suit la transversale de la Croix des Prophètes vers l'ouest qui passe par Espéraza. L'église Saint-Michel d'Espéraza est de style roman et construite au XIIIe siècle au bord de l'Aude. Entièrement détruite en 1575 lors des combats qui opposent la population aux protestants qui se sont retranchés dans le village. Elle est reconstruite dans la première moitié du XVIIe siècle. Les travaux se termineront en 1664 (fr.wikipedia.org - Espéraza). Marie Dénarnaud est née le 12 août 1868 à Espéraza de Guillaume (1840-1930) et Alexandrine Marre (1844-1928). Elle mourut le 29 janvier 1953 (www.renneslechateau.com) (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : La Croix des Prophètes à Rennes le Château).

Saint Michel est fêté le 29 septembre à l'automne, 15 jours après l'exaltation de la sainte croix.

Les trois Messes basses

On a rapproché le mystère de Rennes le Château avec le conte d'Alphonse Daudet Les trois messes basses (initiationsmagazine.blogspot.com).

Les Trois Messes basses sont un récit de Noël d'Alphonse Daudet, publié en 1875 dans les Contes du lundi et intégré en 1879 au recueil des Lettres de mon moulin. L'histoire se situe à la fin du XVIIIe siècle, dans un château provençal imaginaire. Plaisante et irrévérencieuse, teintée de fantastique, elle met en scène un prêtre coupable du péché de gourmandise (fr.wikipedia.org - Les Trois Messes basses).

"Dom Balaguère, ancien prieur des Barnabites, présentement chapelain gagé des sires de Trinquelage, et son petit clerc Garrigou, ou du moins ce qu’il croyait être le petit clerc Garrigou" (Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin, 1875 - fr.wikisource.org).

Les Clercs réguliers de Saint-Paul (en latin : Clerici Regulares Sancti Pauli) ou ordre des Barnabites sont des clercs réguliers de droit pontifical. Ils sont appelés barnabites parce que le centre de leurs activités se tenait dans le cloître de l'église Saint-Barnabé de Milan (Chiesa di San Barnaba).

Joseph, surnommé Barnabé ou Barnabas est un juif, lévite lié à l'île de Chypre (Ac 4:36) qui tient une place importante dans les Actes des apôtres, comme étant celui qui introduisit saint Paul auprès des apôtres à Jérusalem (Ac.9:27) et plus tard auprès des chrétiens d'Antioche, et fut son premier compagnon de voyage dont il est chef de mission. Le Codex Bezae identifie explicitement Joseph Barnabas à Joseph Barsabas (Ac 1, 23), Barnabas étant un surnom positif de son nom, ce qui est moins clair dans les versions des Actes des Apôtres que nous connaissons. Sur la base de ces versions des Actes, les Églises occidentales distinguent Barnabé de Joseph Barsabas, alors qu'il s'agit peut-être du même personnage. Il est mentionné dans les Actes des Apôtres au chapitre 15 au sujet du concile de Jérusalem.

Barnabé se serait rendu dans l'île de Chypre pour l'évangéliser. Il y serait mort martyrisé près de Salamine, l'actuelle Famagouste. La forme du martyre diverge selon les sources : pendaison ou crémation ou lapidation. Son tombeau, découvert sous l'empereur Zénon (Ve siècle), aurait contenu un exemplaire de l'Évangile de Matthieu (fr.wikipedia.org - Barnabé, Chypre passe sous le protectorat de la Grande Bretagne, V, 35, 1877-1878 - www.nostradamus-centuries.com).

300 messes à raison de 3 par Noël cela fait 100 ans, ainsi que le précise Marcel Pagnol dans son adaptation :

Garrigou, dont le Malin a emprunté les traits, dit : "Et je vais vous dire votre châtiment : cent ans de purgatoire et, cent fois, le jour de Noël, il vous faudra descendre sur terre, pour célébrer cent fois ces trois messes avant d'entrer au paradis" (Œuvres complètes de Marcel Pagnol, Volume 6, 1977 - books.google.fr).

François Pétrarque, dans son Epître à Denis Robert de Borgo San Sepolcro "ordinis sancti Augustini et sacrae paginae professorem, de curis propriis" - De Ascensu montis Ventosi, (Familiarium rerum, liber IV, ep. 1) relate son expérience du Y pythagoricien lors de l'ascension du Mont Ventoux qu'il effectua le 26 avril 1336 : "Là, sautant par une pensée rapide des choses matérielles aux choses immatérielles, je m'apostrophais moi-même en ces termes ou à peu près : Ce que tu as éprouvé tant de fois dans l'ascension de cette montagne, sache que cela arrive à toi et à beaucoup de ceux qui marchent vers la vie bienheureuse ; mais on ne s'en aperçoit pas aussi aisément, parce que les mouvements du corps sont manifestes, tandis que ceux de l'âme sont invisibles et cachés. La vie que nous appelons bienheureuse est située dans un lieu élevé ; un chemin étroit, dit-on, y conduit. Plusieurs collines se dressent aussi dans l'intervalle, et il faut marcher de vertu en vertu par de glorieux degrés. Au sommet est la fin de tout et le terme de la route qui est le but de notre voyage. Nous voulons tous y parvenir ; mais, comme dit Ovide : C'est peu de vouloir ; pour posséder une chose, il faut la désirer vivement. Pour toi assurément, à moins que tu ne te trompes en cela comme en beaucoup de choses, non seulement tu veux, mais tu désires. Qu'est-ce qui te retient donc ? Rien d'autre à coup sûr que la route plus unie et, comme elle semble au premier aspect, plus facile des voluptés terrestres et infimes. Mais quand tu te seras longtemps égaré, il te faudra ou gravir, sous le poids d'une fatigue différée mal à propos, vers la cime de la vie bienheureuse, ou tomber lâchement dans le bas-fond de tes péchés." (www.gelahn.asso.fr) (Cohérence grand nonagone : Deuxième Etoile : Triangle Edern - Ban - Rennes).

Dans La Vraie Langue Celtique, le Y pythagoricien se retrouve peut-être dans le Roko fourkado (fourchu), page 228, associée à la 73 (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : La Carte de La Vraie Langue Celtique : Carte et psaume).

Automne

Quatre siècles avant Léon XIII avec sa vision du 13 octobre, toujours en automne, Innocent VIII lançait le signal de la chasse aux sorcières.

Summis desiderantes affectibus (en français : « Désireux d'ardeur suprême ») est une bulle promulguée par le pape Innocent VIII le 5 décembre 1484. Giovanni Battista Cybo, né à Gênes en 1432 et mort à Rome le 25 juillet 1492, est un ecclésiastique catholique génois, élu pape le 12 septembre 1484. La bulle exhorte les autorités locales à coopérer avec les inquisiteurs et menace ceux qui entravent leur travail d'excommunication (fr.wikipedia.org - Summis desiderantes affectibus, La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : La Carte de La Vraie Langue Celtique : La vigne de Madeleine).

L'affaire de la possession des Ursulines d'Aix en provence fait intervenir des exorcismes, commençant à l'automne de 1610, à la Sainte Baume où se trouverait le tombeau de Marie Madeleine, patronne d'une des deux possédées en cause.

L'histoire de Gaufridy et de Magdeleine de La Palud présente plusieurs innovations qui montrent en elle un tournant dans la démonologie. Pour la première fois le couple infernal du curé-sorcier et de la nonne possédée se met en scène; pour la première fois la contagion de possession s'étend à un couvent. S'y joignent des éléments déjà observés dans des cas différents: le diable controversiste qui se met à prêcher la vérité et spécialement à lutter contre l'impiété (protestants, libertins et plus tard jansénistes!) a déjà fait ses premiers ravages dans l'affaire de Nicole Obry, la possédée de Laon, puis dans celle de Marthe Brossier, possédée moins authentique mais beaucoup plus bavarde.

Rappelons quelques faits avérés dans leur ordre chronologique. Madeleine, née en 1593, entre chez les Ursulines à dix ans comme pensionnaire, puis comme novice: cet ordre n'est pas cloîtré et elle reverra Gaufridy souvent chez ses parents. Elle manifeste les premiers troubles sérieux en août 1609; après elle, Louise, une autre Ursuline, sa confidente (?). Les exorcismes commencent en décembre dans la discrétion, mais sans effet. Les exorcismes à la Sainte-Baume par les inquisiteurs Michaelis et Domptius commencent à l'automne suivant 1610: là s'épanouit le démon de Louise, qui après avoir bien prêché accuse nommément Gaufridy le 15 décembre 1610 en racontant le sabbat initial où il a conduit Madeleine. Louis Gaufridy accepte de venir le 30 décembre: on lui propose d'exorciser les deux femmes, les diables s'en donnent à coeur joie; quoi qu'il nie tout, Madeleine en confrontation l'accuse; on le libère cependant, d'autant que son cas ne devrait être que du ressort de son évêque. Michaelis porte le tout devant le Parlement d'Aix qui fait examiner Madeleine le 26 février 1611, puis Louis: tous deux ont des marques du diable. Louis est emprisonné en in pace, duement assisté par deux capucins, tandis que Madeleine, redevenue plus calme se rétracte, puis cherche à se suicider. L'enquête à Marseille fait fleurir cette fois des témoignages dangereux, entre autres celui de Victoire Corbie et son mari François Perrin. Un solide exorcisme de nuit dans le caveau funéraire des évêques d'Aix plonge Madeleine dans la terreur: elle répète les accusations. Louis cède le 10 avril 1611, jour du Vendredi saint et signe une liste d'aveux (c'est là qu'il «raconte» le pacte, les filles «soufflées», les mille séduites) puis se rétracte à l'audience. Il est condamné le 29 avril et exécuté le lendemain après dégradation, question ordinaire et extraordinaire. Madeleine, reprise par ses parents, demi-folle et suspecte pour tous, ne mourra qu'en 1670. C'est donc un an et demi de délires divers qui sont racontés là, délires dont les notes prises par Michaelis et Domptius couvrent la fin, de décembre à Avril (Marie-Madeleine Fragonard, La nouvelle et le surnaturel. Sur la troisième nouvelle des Histoires tragiques de François de Rosset, Conteurs et romanciers de la Renaissance: Mélanges offerts à Gabriel-André Pérouse, 1997 - books.google.fr).

Quelquefois le démon, pour rester plus longtemps dans le corps de ceux qu'il possède, engage l'exorciste à ne pas le chasser pendant l'été ou l'automne, sans quoi il ruinera les moissons et les vignes (Joseph von Görres, La Mystique divine naturelle et diabolique, Volume 4, traduit par Charles Sainte-Foi, 1862 - books.google.fr).

Par une belle matinée d'automne, le curé, à cause des travaux de la vendange, n'avait dit qu'une messe basse (Charlotte Figuier, Nouvelles languedociennes : Le Franciman, 1860 - books.google.fr).

Exorcisme

Le Psaume 67 au seuil duquel Thomas More s'arrête, peut-être parce qu'on lui a ôté tout moyen d'écrire, commence par une splendide «insultatio contra daemones», chère à l'Eglise qui en fait le verset de plusieurs introïts, chère à More qui la donne comme spécimen d'exorcisme dans son Dialogue du Réconfort : « On peut extraire du Psautier tels ou tels versets spécialement tournés contre les tentations du diable, par exemple Exsurgat Deus et dissipentur inimici ejus, et fugiant qui oderunt eum a facie ejus. et beaucoup d'autres, qui dans ces horribles tentations sont agréables à Dieu et vraiment redoutables au démon » (Germain Marc'hadour, Thomas More et la Bible: la place des livres saints dans son apologétique et sa spiritualité, 1969 - books.google.fr).

Exorciser : bas lat. ecclés. exorcizare, exorciser, chasser les démons, gr. exorkizein, faire prêter serment, et, dans la langue ecclés., « faire jurer à quelqu'un le nom de Dieu ». de ex-, préf. à valeur intensive, et de horkizein, faire jurer, dér. de horkos, serment (Grand Larousse de la langue française en sept volumes, Volume 3, 1973 - books.google.fr).

Une marinière se défendait des intrusion d'une sorcière dans la cabine de sa péniche, en utilisant particulièrement une formule d'exorcisme "éditée par «M. le Directeur des Annales, au Mont-Saint-Michel (Manche)» qui comprenait, sous l'autorité du pape Léon XIII, une prière à saint Michel-Archange et une traduction du psaume 67" (Vulgate) (Arts et traditions populaires, Tome 2, PUF, 1954 - books.google.fr, (Pierre-Nicolas Faravage, Sainte Thérèse de Lisieux m'a dit... - books.google.fr, (saintmichelarchange.free.fr - Exorcisme de Léon XIII).

Le grand exorcisme se dit dans les cas de possession, et seulement par certains prêtres spécialement chargés de cette fonction, le petit exorcisme, dit de Léon XIII (publié sur l'ordre de ce pape, en 1884), est récité, dans les cas d'enveloppement ou d'infestation diabolique, soit dans les cas où l'évêque refuse le grand exorcisme : en effet, prêtres et laïcs ont été autorisés par Léon XIII à dire le petit exorcisme «tous les jours, si c'est possible» (Michèle Reboul, 15 questions à un prêtre exorciste, Question de spiritualité, tradition, littératures, Numéro 31, 1979 - books.google.fr).

Le 20 avril 1884, Léon XIII publie la grande encyclique Humanum genus qui est la plus lucide et la plus profonde critique de la Maçonnerie (Robert Vallery-Radot, Dictature de la maçonnerie, 1934 - books.google.fr).

Le 13 octobre 1884, le pape Léon XIII termine la célébration de la Sainte Messe dans la chapelle Vaticane, et durant une extase, il entendit Satan demander cent ans à Jésus-Christ pour détruire l'Église (Joseph de Belfont, Mystères et vérités cachés du troisième secret de Fatima: Réflexions d'un simple fidèle sur les textes diffusés par le Vatican le 26 juin 2000, 2011 - books.google.fr).

Par décret Urbis et Orbis du 6 janvier 1884, Sa Sainteté Léon XIII a prescrit de réciter, APRÈS LA MESSE non chantée [messe basse], trois Ave Maria, le Salve Regina avec le verset "Ora pro nobis et l'oraison Deus, refugium..." ; — en 1886, le Souverain Pontife a remplacé cette oraison par une autre commençant par les mêmes paroles ; — à cette prière on doit ajouter l'exorcisme : Sancte Michael Archangele, defende nos in proelio; contra nequitiam et insidias diaboli esto praesidium. Imperet illi Deus, supplices deprecamur: tuque, Princeps militiae Caelestis, satanam aliosque spiritus malignos, qui ad perditionem animarum pervagantur in mundo, divina virtute in infernum detrude. Amen (Le Prêtre: journal des études ecclésiastiques, 1899 - books.google.fr).

Est-ce donc impossible d'exorciser la République de la Maçonnerie ? (Robert Vallery-Radot, Dictature de la maçonnerie, 1934 - books.google.fr).

En Grèce antique et moderne, saint Michel est réputé combattre les démons responsables de l'épilepsie (Maria Patera, Figures grecques de l’épouvante de l’antiquité au présent: Peurs enfantines et adultes, 2014 - books.google.fr, La Croix d’Huriel, ses anges et les humeurs : Michel en vert et la mélancolie).

La pivoine est appelée "pompon" en Arbois (Franche-Comté). Elle éloigne l'orage, guérit l'épilepsie et la paralysie, mais il faut la cueillir sans être vu du pic-vert (Les Fourgs) (Charles Beauquier, Faune et flore populaires de la Franche-Comté, Volume 33, Partie 2, 1910 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Pivoine).

La restauration de son église achevée en 1897 sous le règne de Léon XIII (1878-1903), Bérenger Saunière a, comme il se doit, rendu hommage à son pape en plaçant son blason en clef de voûte du petit porche d'entrée accompagné de la sentence "Lumen in caelo" tirée des prophéties des papes de Saint Malachie. Fait sûrement unique en France (reinedumidi.com) (Autour de Rennes le Château : La Prophétie de saint Malachie et l’eucharistie).

L'Exorciste (1973)

Le film L'Exorciste de Williman Friedkin, adaptation d'un roman de Blatty, se passe en automne : La silhouette de Karras s'approche de l'arrière-plan sur la route, envahie par les feuilles d'automne. Le père Damien Karras est en effet chargé de l'exorcisme (William Peter Blatty, L'Exorciste: Scénario du film, 2013 - books.google.fr).

William Peter Blatty, né le 7 janvier 1928 à New York et mort le 12 janvier 2017 à Bethesda (Maryland), auteur du roman L'Exorciste paru en 1971, est un écrivain, scénariste et réalisateur américain d'origine libanaise (fr.wikipedia.org - William Peter Blatty).

C'est le démon Pazuzu qui habite la possédée, du film et du livre, Regan.

Pazuzu est connu par quelques statuettes et par une quinzaine de têtes en ronde-bosse qui servaient d'amulettes et qu'on attachait, au moins en certains cas, au cou du patient. La statuette du Louvre, la plus connue, porte cette inscription : Moi, je suis Pazuzu, fils de Hampa, roi des esprits méchants de l'air, qui sort violemment des montagnes en faisant rage (Charles François Jean, Le milieu biblique avant Jésus-Christ, Tome 3 : Les idées religieuses et morales, 1936 - books.google.fr).

Pazuzu apparaît déjà chez Hergé dans l'album Le Secret de la Licorne, page 43 (Tintin, Hergé et la Croix d’Huriel : Tournesol ou l’ange Raphaël : Le Trésor de Rackham le rouge).

Plan moyen. Le coin de la 36e rue Nord-ouest. Chris arrive de la rue perpendiculaire. Elle bifurque, suivie par la caméra en travelling vers la gauche. L'air est relativement doux. Nous sommes en automne et le vent du soir fait voleter les jaunies des arbres - William Peter Blatty, L'Exorciste: Scénario du film, 2013 - books.google.fr - www.dvdclassik.comgoogle.fr

Karras ?

Le terme "carras", comme la ville d'Espéraza (qui a son église Saint Michel) est justement cité à la page 222, appariée à la 67 et au psaume 67, ainsi qu'aux 221 et 223.

Debout sur son carras, retenant de la main une longue rame placée sur l'avant, le radelier de Sparassa se laissait emporter par les eaux de l'Alder, en dirigeant avec habileté sa voiture flottante. (VLC, p. 222)

Ces radeaux portent le nom de carras – car, chariot, – raft, un train de bois sur l'eau, un chariot flottant –. (VLC, p. 222)

Carraso est un nom porté par des juifs (Friedkin est né de parents juifs ukrainiens) (Jerusalem Studies in Arabic and Islam, Volume 15, 1992 - books.google.fr).

Ou Blatty a lu Boudet - pourquoi pas (cf. Neuvième Porte de Polanski) - ou Carras a un rapport avec l'exorcisme.

"carrasa" est un mot amahrique qui signifie "finir" (G. Kapeliuk, Modalités d'action et aspects en amharique, Comptes rendus du Groupe linguistique d'études chamito-sémitiques: 1931-1979, Volumes 18 à 23, 1979 - books.google.fr).

Carras [Karras en grec], Carres ou Carrhes est une ancienne ville de la Mésopotamie [aujourd'hui en Turquie]. Elle a conservé de nos jours le nom de Charan ou Haran, que lui donne l'Écriture. (Gen., chap. 11,31-32 : Térah quite Ur et emmène sa famille (Abram, Saraï, Lot) en Canaan mais meurt en chemin à Haran). C'est près de cette ville qu'eut lieu la défaite et la mort de Crassus (Ammien Marcellin, Jornandès, Frontin (Les Stratagèmes), Végèce, Modestus, avec la traduction en français, traduit par Nisard, 1849 - books.google.fr).

Au début de L'Exorciste, après les premières scènes à Georgetown, se passe lors de fouilles à Ninive près de la ville de Mossoul dans le nord de l'Iraq.

La lutte contre le démon, comme les exorcismes, a été rapporchée de celle de Jacob avec l'ange au gué de Yabboq.

Le démon s'attaque d'abord, évidemment, au saint lui-même. Ainsi lorsqu'Emilien revient à son ermitage dans les solitudes de la Cogolla, Satan se met au milieu de sa route et le provoque en combat singulier, véritable lutte, inspirée de celle de Jacob contre l'Ange que d'ailleurs Braulio rappelle. [...] Quant à l'action du démon sur les hommes en général, on ne peut la connaître, étant donné la nature de la source, que lorsque le saint est amené à intervenir, c'est-à-dire principalement à exorciser les démons qui se sont emparés de créatures de Dieu. Or les cas de possession se révèlent très nombreux dans la Vita de saint Emilien écrite par Braulio de Saragosse (VIIème siècle) (Denis Menjot, Le diable dans la "Vita sancti Emiliani" de Braulio de Saragosse, Le diable au Moyen Âge: Doctrine, problèmes moraux, représentations, 2014 - books.google.fr).

Le nom de San Millán de la Cogolla, dont le premier nom était San Millán de la Cogulla, fait référence à saint Emilien ou San Millàn en espagnol, ermite qui vécut dans ces lieux (né vers 474 - mort vers 574), et à la "cuculla", capuche monastique (fr.wikipedia.org - San Millan de la Cogolla).

Il est probable que Gonzalo de Berceo soit né autour de l’an 1196, dans le village de Berceo, au cœur de la Rioja. Il est par la suite éduqué au monastère de San Millán de la Cogolla, auquel il restera attaché au cours de sa carrière ecclésiastique. Gonzalo de Berceo n’appartient pas pour autant au clergé régulier. Il y exerce les fonctions de diacre, puis, plus tard, de prêtre. Il décède sans doute en 1264 (fr.wikipedia.org - Gonzalo de Berceo).

Blatty's 20th-century exorcism in The Exorcist invites comparison with Berceo's 13th-century exorcism in Vida de Santo Domingo and Vida de San Millan. Comparison reveals that Blatty's tale is by far the more gothic, its lurid sensationalism contrasting significantly with Berceo's temperate narratives of hagiographic thaumaturgy, which propose to exalt further the two local saints whose lives he tells as their self-appointed juglar. The humor which derives from the give-and-take between Berceo's saints and devils is totally absent from Blatty's novel, where stark horror is unabated. The notion of demonic possession, which comes only belatedly to Blatty's characters as something totally alien to their metaphysic, is well known to Berceo's medieval Spaniards. Finally, the deaths brought about by Blatty's devil have no counterpart in Berceo's miracles which, in keeping with the absolutism of his metaphysic, permit only the unqualified triumph of good over evil (Résumé de Henry Mendeloff, Exorcism in Blatty and Berceo, Comparative Literature Studies II, 1974) (1975 MLA Abstracts, 1977 - books.google.fr).

La théophanie est redoublée par une théoxénie qui est possession ou adorcisme et non pas exorcisme. C'est le sens d'une alliance solidaire entre le héros et son partenaire divin, consacrée par un sacrifice-don (blessure à la hanche et boiterie), comme prix à payer pour le passage, réel et symbolique, du gué et de la limite, ou de la réalisation de soi par l'épreuve. Selon une autre interprétation, Jacob serait ainsi un être passé, et selon la même logique, on peut supposer que c'est plutôt l'ange divin qui occupe la fonction de passeur, alors qu'il surgit au lieu du passage. Or c'est Jacob qui fait passer son peuple avant d'affronter l'ange, et au terme de leur affrontement nocturne, il change de nom et reçoit une marque d'identification héroïque, selon le statut de l'initié et de l'initiateur. Car Jacob, qui est de rang royal, est identifié au troisième patriarche d'Israël et au fondateur des douze tribus. L'ange est bien ici le dieu des apparitions familiales du lignage abrahamique, et sa théophanie ne se limite pas à l'épisode du gué. Et par ailleurs, les épreuves de Jacob sont toutes liées à des passages (naissance, héritage, fuite vers Harân, vision de l'échelle, mariage, sortie de Harân, passage du gué, puis sortie de Canaan, et entrée en Egypte) et à des changements de statut et de destin pour son peuple, soit encore à des passations – ou en langage exégétique, des bénédictions (des trois bénédictions) (Paul Carmignani, Figures du passeur, 2013 - books.google.fr).

Esaü portait aussi le nom de Seir – to say (sé) raconter – hair (hér) poil – confirmant la remarque contenue dans les livres saints sur le poil étrange dont son corps était couvert. L'appellation d'Esaü – to haze (hèze) effrayer, – how (haou) comment de quelle manière – se rapporte à la fureur dont il fut saisi lorsque son frère Jacob après lui avoir d'abord acheté son droit d'aînesse, lui ravit la bénédiction paternelle. La haine d'Esaü devint si violente que Jacob, plein d'effroi, se vit contraint de fuir la maison paternelle et de se réfugier quelque temps chez Laban. (VLC, p. 67)

Certains identifient les deux Haran, celui de Nachor et celui de Jacob, comme la pieuse patricienne gallo-romaine Ethérie (ou Egérie) qui voyage dans la région à la fin du IVe siècle, d'autres commentateurs, plus récents, non.

Ninive et Haran apparaissent dans le Livre de Tobie (non canonique chez les juifs). Dans ce livre, Sara, la fille de Raguel d'Ecbatane, est tourmenté par un démon, Asmodée (le voilà), qui a tué ses 7 maris successifs. Héritière de son père elle épousera son plus proche parent qui est Tobie. Grâce à son compagnon de voyage, l'archange Raphaël qui se cache sous les traits d'Azarias, Tobie triomphe du démon en grillant le coeur du poisson qu'il avait pêché dans le Tigre et qui avait failli le dévorer. Au retour vers Ninive, la troupe s'arrêté à Haran au milieu du chemin, et Tobie part devant pour rassurer ses parents, et guérit son père de la cécité avec du fiel du même poisson (Dictionnaire historique, critique, chronologique, geographique et litteral de la Bible, Tome III, 1730 - books.google.fr, Tintin, Hergé et la Croix d’Huriel : Tournesol ou l’ange Raphaël : Le Trésor de Rackham le rouge).

Il y a plusieurs Haran : l'auteur sacré a pris soin de nous renseigner sur la position de la Haran de Nachor; elle est dans l'Aram-Naharaïm. La famille de Taré, après être sortie d'Ur-Kasdim n'avait nul besoin de traverser l'Euphrate pour arriver en Syrie à la ville de Haran. Une objection se présente à l'esprit. Josué dit à tout le peuple : Ainsi a dit Jahveh le Dieu d'Israël ! Vos pères ont habité «eber hannabar», transfluvium d'après la Vulgate. (Jos.) Grande, en effet, serait la difficulté si c'était la seule traduction possible, mais la forme simple eber hannabar, côté du fleuve, désigne indifféremment la rive en deçà et la rive au delà du fleuve, et la distinction ne se fait que dans l'esprit qui sait de quelle rive il s'agit. Un seul exemple suffira pour nous convaincre. Il est dit de Salomon (l Rois, w, 24) qu'il dominait sur toutes les contrées «me eber hanaabar» depuis Tiphsach jusqu à Gaza sur tous les rois qui étaient «eber hannabar» Tiphsach, nous l'avons déjà dit, est évidemment sur la rive syrienne de l'Euphrate, donc Salomon n'avait pas étendu Ses conquêtes au delà de l'Euphrate, et il ne dominait pas sur tous les rois qui étaient au delà du fleuve, comme traduit la Vulgate. «Eber hannabar» désigne en ce cas la rive en deçà du fleuve, et de nombreux commentateurs ont donné cette traduction, la seule conforme à l'histoire. D'ailleurs, pour ceux qui admettent l'identification d'Ur-Kasdim avec la moderne Mugbeir, il est impossible de traduire eber bannabar par « au delà du fleuve ». Mugheir est bien sur la rive occidentale de l'Euphrate, et, d'autre part, l'auteur sacré fait certainement allusion au lieu d'origine des Térahides, et non pas à leur séjour momentané dans la ville de Haran ; c'est à Ur qu'ils ont servi les idoles. Glaser arrive à la même conclusion en partant d'un autre principe qui est le suivant d'expression eber bannabar, d'origine babylonienne et nullement palestinienne, s'appliquait à l'origine au pays d'Eber (d'où le nom d'Hébreux) dont faisaient partie Ur-Borsippa et en général toute la rive occidentale de l'Euphrate. Donc, l'Eber Hannabar de l'Ancien Testament ne désigne jamais la Mésopotamie, mais toujours la rive occidentale de l'Euphrate. Même au second livre de Samuel, il est bien plus vraisemblable d'appliquer cette expression au territoire d'Alep plutôt qu'à celui de la Mésopotamie. (II, Sam., X, 16.) Haran està sept journées de distance du mont Galaad; c'est la Bible qui nous donne cette indication. Jacob quitta Laban l'Araméen sans lui dire qu'il partait. ll s'enfuit donc avec tout ce qui lui appartenait et il partit, passa le fleuve (le Pharphar) et s'avança vers la montagne de Galaad. Le troisième jour, on annonça à Laban que Jacob était parti. Et il prit ses frères avec lui et le poursuivit sept journées de chemin, et l'atteignit à la montagne de Galaad. Le texte en lui-même n'offre pas de difficulté : Jacob, mécontent de Laban, abandonne Haran pour se rendre en Chanaan : dès que ce dernier apprend l'événement, il se met à la poursuite de son neveu et l'atteint le septième jour. Jacob était en marche depuis dix jours, il était accompagné de ses femmes, enfants et esclaves et d'un immense troupeau (xxx). La question se complique dès que l'on veut identifier la Haran de Nachor avec la Harran de Mésopotamie ! Franchir une distance de 650 kilomètres environ en dix jours ou en sept jours, cela paraît difficile. Et la marche de Jacob n'était pas rapide : Nosti, domine, quod parvulos habeam teneros, et oves, et boves fœtas mecum ' quas si plus in ambulando fecero laborare, morientur una die cuncti greges. Pour Hummelauer, il est bien avéré que l'auteur inspiré ne parle pas de dix jours pour le voyage de Jacob. Suit une remarque assez familière au commentateur : Nota auctorem S. non agere ebronologum sed simpliei stilo acta et traditione accepta referre. Et Hummelauer ajoute : Dès que Laban fut informé de la fuite de jacob, il rassembla ses enfants, ses frères, Ses parents, etc. Ces allées et venues demandèrent assez de temps, et Laban ne put se mettre aussitôt en voyage : Quot dies his rebus sunt insumpti et consequenter quot dies Jacob fuerit in itinere, ignoramus. Laban ne se serait pas pressé d'atteindre le fugitif; tout à coup cependant, il s'avise de franchir l'énorme distance de 640 kilomètres en sept jours. Peut-être n'êtes-vous pas convaincus ? consultez Diodore Strabon et les voyageurs plus récents, Ritter, Ebers. Ils vous diront que des chameaux sont capables de franchir dans une journée l'espace de 274 kilomètres (!). Si cette réponse ne ous plaît pas, rejetez-vous sur les copistes, ou sur la détermination très générale du nombre de sept jours. Telle est la conclusion du P. Hummelauer. D'après Lamy, le texte dit simplement que Jacob avait une avance de sept jours sur Laban. Comme on le voit, ces explications sont embarrassées : mieux vaut admettre une Haran plus proche de Galaad. M. Halévy a proposé Harran el Awamid dans la Damascène. Nous croyons donc pouvoir nous arrêter a la conclusion suivante : La ville de Haran mentionnée plusieurs fois dans l'Ancien Testament ne saurait être la ville de Mésopotamie qui porte le même nom ; celle-ci est sur la rive orientale de l'Euphrate, celle-là est sur la rive occidentale et dans la Syrie moyenne (Echos d'Orient, Volumes 1 à 3, Institut français d'études byzantines, 1897 - books.google.fr).

C'est là enfin que Jacob était venu se réfugier auprès de Laban, frère de Rébecca, et que, près du puits, il avait rencontré Rachel. Tous ces souvenirs étaient bien vivants pour Ethérie qui vit, un peu en dehors de la ville, l'église bâtie, disait-on sur les fondations et avec les pierres mêmes de la maison d'Abraham ; le puits de Rébecca, les tombeaux de Nachor et de Bathuel, le puits de Jacob avec sa grosse pierre et le sanctuaire bâti en son honneur, à six mille de Carrhes ; un peu plus loin enfin, le tombeau de Laban, au bourg de Fadana. Haran, qui n'est plus aujourd'hui qu'un village, était autrefois un centre commercial important par sa position au point d'intersection où se croisent les routes qui conduisent aux gués de l'Euphrate d'une part et aux gués du Tigre de l'autre (Ethérie, Journal de voyage: Texte Latin, traduit par Hélène Pétré - books.google.fr).

Un assistant du réalisateur du film dans lequel tourne Chris la mère de la possédée, Regan, s'appelle Mike (Michaël) Au cours du scénario, pour le générique de fin, on entend Fantaisie pour Cordes de Krzysztof Penderecki, puis retour au Tubular Bells de Mike Oldfield. Le père Damien Karras célèbre aussi une messe dans une église Saint Michel (St Mike) (William Peter Blatty, L'Exorciste: Scénario du film, 2013 - books.google.fr, William Peter Blatty, "The Exorcist": From Novel to Screen, 2015 - books.google.fr).

L'œuvre de Penderecki est néanmoins empreinte, à partir de sa Passion selon saint Luc (1965-1966), d'une forte inspiration religieuse (fr.wikipedia.org - Krzysztof Penderecki).

La croyance générale au pouvoir conjurateur des cloches contre la grêle et la tempête va de pair avec la pratique des exorcismes. Elle explique le fait que chaque chapelle de village ou d'alpage soit pourvue de son petit clocheton dont la cloche ne sert pas seulement à appeler les fidèles mais à écarter les orages (Roger Devos, Vie et traditions populaires savoyardes: Chablais, Faucigny, Genevois, Tarentaise, Maurienne, Combe de Savoie, 1991 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Tubular Bells).

Regan

Remarquons que Chris, cette superwoman des années 70 à la Gloria Steinem de Ms, star, femme d'affaires, catholique athée qui pilote sa Jaguar et gère sa carrière et sa maisonnée en maîtresse femme a nommé sa fille Regan, c'est-à-dire du nom de la mauvaise fille du roi Lear (celle qui avec sa sœur toute aussi méchante, (Noëlle de Chambrun, L'exorciste, le diable et les pères, Fenêtres sur l'obscur: imaginaires, gothique, neó-gothique, contre-utopie : littérature et cinéma du domaine anglo-saxon : textes, 2001 - books.google.fr).

Dans le Roi Lear les deux méchantes sœurs, Goneril et Regan, sont des sauvages capables de toutes les violences ; Regan surtout, une enragée, une de ces femmes "qui arrachent les yeux, et la scène est insoutenable à voir. Cette Regan est une possédée (Louis Gillet, Shakespeare IX. Les femmes de son théâtre (II), La Revue hebdomadaire, Volume 39,Numéros 5 à 6, 1930 - books.google.fr).

Le Roi Lear de Shakespeare révèle une profonde et signifiante coïncidence entre noms et personnages : Gonerille est à rapprocher de « gonorrhée », la maladie vénérienne, et désigne un personnage enfermé dans la sexualité. Regane, dérivé de la racine royale °reg-, distingue un personnage plein d'appétit pour le pouvoir. Cordelia enfin, composée de cor « cœur » et de délos « clair, simple », qualifie une femme au cœur franc, honnête et sincère (Joël H. Grisward, Le roi Lear, le péché du roi et le partage du monde, Cahiers de civilisation médiévale: Xe-XIIe siècles, 45, 2002 - books.google.fr).

Regan : reine... Rennes.

La contexture de Sparassa renferme les mots suivants : – spar, poutre, – axe, hache, – hand, main... (VLC, p. 222)

Le père Merrin accompagne Karras dans l'exorcisme de Regan. Il existe un saint Merrin à Cornouailles britanniques et un saint Mirren en Ecosse.

Mais en français, "mairan, mairain, mairien, mairrain, marien, marrien, merain, merrain, merrien, merrin : douvain, bois refendu propre à faire des douves et des tonneaux ; bois de charpente et de construction. De materianem ; en anc. Prov. mairan, meiran" (Jean Baptiste Bonaventure de Roquefort, Glossaire de la langue Romane, Tome II, 1808 - books.google.fr).

Since Shakespeare, as we have seen, usually wrote his name Shakspere, he most likely pronounced it [saekspfr] or [saeksper, saekspar] in colloquial speech. But by the side of this popular form Shaksper(e) there always existed a more elevated, refined form of the type Shakespear(e), with medial vowel e and ö, under the influence of shake and spear, and with clear indication of the meaning (Johannes Hoops, Shakespeare's Name and Origin, Studies for William A. Read: A Miscellany, 1940 - books.google.fr).

On retrouve le tremblement (shake) et le pieux Abel (pieu ? / spar) de la page 44 appariée à la 199, page des Wisigoths et de l'huile (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre II - Ps. 44).

La guérison miraculeuse ne résulte pas d'une quelconque science que le thaumaturge aurait acquise par l'étude, mais est l'effet d'un don spirituel (gratia), accordé comme récompense de vertus singulières. L'application de ce don suppose néanmoins, en principe, une pratique et une gestuelle: prière, imposition des mains, signe de croix, utilisation d'huile (procédé mis à la mode en Gaule par Martin de Tours). Aline Rousselle ( Croire et guérir. La foi en Gaule dans l'Antiquité Tardive, 1990), p. 115 et 117-118, estime que l'originalité thérapeutique de Martin consista à associer la prière ou l'exorcisme à l'administration d'huile (Pascal Boulhol, A propos des saints guérisseurs dans l'hagiographie antique, Guérisons du corps et de l'âme: approches pluridisciplinaires : actes du colloque international organisé du 23 au 25 septembre 2004 par l'UMR 6125, textes et documents de la Méditerranée antique et médiévale, 2006 - books.google.fr).

Saint Martin est fêté en automne le 11 novembre.

Sulpice Sévère assure que saint Hilaire voulut d'abord donner le diaconat à saint Martin, qui fut depuis évêque de Tours ; mais que n'ayant pu surmonter sa résistance, il le fit premièrement exorciste, persuadé qu'il était que saint Martin n'oserait refuser un ordre qui semblait plutôt l'humilier que l'élever. Il ne se trompa point, saint Martin jugea que ce serait manquer d'humilité que de refuser la fonction d'exorciste (Dictionnaire de Discipline Ecclesiastique, ou Traite du Gouvernement de l'Eglise, Tome I, Encyclopédie théologique, Tome 25, 1856 - books.google.fr).

Le drame anglais, représenté par Shakespeare, se meut, bien plus que le drame espagnol, dans le domaine du monde réel, et s'il a moins de brillant, moins d'élan lyrique, il a bien plus d'énergie dans le pathétique, bien plus de profondeur dans la peinture des passions et des caractères. Le mélange du tragique et du comique prend ici un tout autre sens que chez les Espagnols, où le comique se produit plutôt accessoirement et comme un repos pour les émotions de l'âme. Ce n'est que chez Shakespeare que l'on voit s'opérer la fusion réelle et complète de ces deux éléments contraires, et cela à tel point que leurs limites se confondent quelquefois, et que le comique devient plus terrible que le tragique même. Je ne rappelle ici que la scène des fossoyeurs dans Hamlet, ainsi que cette autre scène, la création la plus étonnante, peut-être, de tous les temps enfait de poésie dramatique, où la folie réelle du roi Lear est mise en contraste avec la folie simulée d'Edgar, et avec la folie sensée du fou de cour. Il y a plus de variété aussi dans le drame de Shakespeare, en ce sens qu'il est moins uniformément jeté dans un même moule que le drame espagnol dont les formes conventionnelles ont l'immobilité du type. Chaque pièce de Shakespeare est un monde à part, une planète qui tourne sur son axe avec sa nature à elle, sa vie et ses organisations. Aussi chacune deses œuvres exige-t-elle une étude approfondie pour être bien comprise dans son ensemble et ses détails, et l'on se trompe fort quand on ne veut voir qu'un heureux désordre dans la contexture savante de ses riches créations (Adolphe Pictet, Du beau dans la nature, l'art et la poésie: études esthétiques, 1856 - books.google.fr).

Stephen Greenblatt (Shakespearean Negotiations : The Circulation of Social Energy in Renaissance England, Berkeley, University of California Press, 1988) a montré comment Shakespeare introduit le personnage de Poor Tom du Roi Lear en possédé au moment où paraît l'ouvrage de Samuel Harsnett contre les exorcismes pratiqués par les catholiques et les puritains. Mais si l'intrigue dramatique emprunte à Harsnett le motif de l'imposture pour dévaluer la pratique de l'exorcisme, il ne se contente pas d'en reproduire les termes et les objectifs ; en faisant passer sur la scène et dans les limites d'une aire de théâtre le personnage du possédé, il ne s'agit ni d'une simple répétition ni seulement d'une citation, mais d'une interprétation par le théâtre de la théâtralité dénoncée par le pasteur anglican et qui lui donne, par cette mise au carré, un statut plus complexe. Le texte de Shakespeare entre dès lors, comme le veut le titre de l'ouvrage de Greenblatt, en «négociation» avec la sphère politique et sociale, du moment qu'il introduit son possédé dans les « limites » d'un espace dramatique de représentation. A la même époque en France, l'exorcisme n'est pas encore dénoncé par tous comme une imposture, loin de là. Les critiques formulées par Théophile de Viau ou le minime Claude Pithois ne sont pas dominantes, même si elles montrent que le discours démonologique ne fait pas l'unanimité et qu'il est largement polémique. Mais en 1637, au moment de la parution du Gascon extravagant, sans signature d'auteur, la possession de Loudun bat son plein. En septembre de la même année Hédelin d'Aubignac séjourne dans la ville pour assister aux exorcismes et rédiger une Relation dont la conclusion est sans appel : «tout ce jeu n'est que fourbe, imposture, détestation et sacrilège». Le futur Le futur auteur de la Pratique du théâtre (1657) a vu sur les tréteaux de la ville le spectacle raté de comédiennes échauffées par des exorcismes de théâtre. Mais la Relation doit circuler en manuscrit, D'Aubignac passant déjà aux yeux des possessionnistes pour un magicien dangereux, et il pourrait payer de sa vie la publication de cette dénonciation vive où domine le scepticisme (Sophie Houdard, Les vagabondages comiques de la possédée du Gascon extravagant, Voyager avec le diable: voyages réels, voyages imaginaires et discours démonologiques, XVe-XVIIe siècles, 2008 - books.google.fr).

La nécessité pour suivre Lear, d’endosser un costume de Fou, s’impose à Edgar, qui décide de se déguiser en une autre figure de fou, socialement et historiquement proche des spectateurs jacobéens, celle de Tom, le pensionnaire de Bedlam. Cette identité d’emprunt se décline selon les mêmes critères de théâtralité que les travestissements sexuels dans les comédies, puisque le spectateur est complice de la transformation et que le personnage en explique les détails avant de l’effectuer. Tout comme Kent, Edgar reste sain d’esprit, alors que Lear et Gloucester, les deux personnages qui n’adoptent aucun déguisement lorsqu’ils s’écartent de la sphère du pouvoir, perdent en partie ou totalement la raison: Gloucester, au comble du désespoir, tente de mettre fin à ses jours, tandis que Lear sombre dans la folie.

Les termes employés par Tom lorsqu’il mentionne ses démons sont empruntés directement à Harsnett, ainsi que le vocable employé par Lear pour évoquer les désordres physiologiques qui le torturent. Hysterica passio n’est employé que dans King Lear, mais c’est un terme fréquemment utilisé par Harsnett. La déconstruction par Harsnett des manifestations de la possession démoniaque comme autant de spectacles de type théâtral entre par ailleurs en forte résonance avec la seconde partie de King Henry VI, où Shakespeare dénonçait deux stratagèmes du même type: la sorcellerie (Acte I, scène 4) et le faux miracle de Saint Albans, auquel le naïf Henry VI avait cru et dont l’artifice finissait par être déjoué par ses proches (Acte II, scène 1) (Delphine Lemonnier-Texier, Folie, mimésis et théâtralité dans King Lear, Shakespeare en devenir N°3 : Folie et théâtralité, 2009 - shakespeare.edel.univ-poitiers.fr).

A la scène I de l'Acte II de la deuxième partie de la pièce Henri VI, la reine Margaret appelle son mari "With you mine alder liefest sovereign".

Alder-lievest is an old English word given to him to whom the speaker is supremely attached: lievest being the superlative of the comparative levar, rather, from lies. So Hall, in his Chronicle, Henry VI. folio 12: “Ryght hyghe and mighty prince, and my ryght noble, and, after one, levest lord.”— Warburton. Alder-liefest is a corruption of the German word aler-liebste, beloved above all things, dearest of all. The word is used by Chaucer; and is put by Marston into the mouth of his Dutch courtesan :-"O mine alder-liefest love.” Again : - "pretty sweetheart of mine alder-liefest affection.” Again, in Gascoigne : — “and to mine alder-lievest lord I must indite.” See Tyrwhitt's Glossary to Chaucer. Leve or lese, Sax. dear; Alder or Aller, gen. ca. pl. of all. — Steevens. An alderliefer swaine, I weene, / In the barge there was not seene. The Cobbler of Canterbury, 4to. 1590. (The Three Parts Of Henry The Sixth. King Richard The Third, Volume 11, 1863 - books.google.fr).

...la main des radeliers terminait, à l'aide de la hache, la construction des trains de bois, qui sous forme de radeaux, flottaient sur les eaux de l'Alder. (VLC, p. 222)

Abraham-Cove, Abraham-Man, Abram-Cove, Abram-Man, Tom of Bedlam's Man, or Bedlam Beggar, subs, (old cant) — It is difficult now-a-days to trace with certainty the origin of these terms, notwithstanding a wealth of matter on the subject. Nares describes the fraternity as a set of vagabonds who wandered about the country soon after the dissolution of the religious houses ; the provision for the poor in those places being cut off and no other substituted. Thus, primarily, an ABRAHAM-MAN was a vagabond, a beggar tattered, unwashed; unkempt and a thief withal. 'What an Abram !' an exclamation for a naked fellow. Harman, the earliest authority, refers to them as feigning madness, and as having been resident in Bethlehem Hospital. Wards in the ancient Bedlam bore distinctive names of some saint or patriarch ; that named after Abraham was devoted to a class of mendicant lunatics, who on certain days were permitted to go out begging. It is an open question whether the ward gave the name to the men or vice versa. In either case, however, the use of the term 'Abraham' is in this connection possibly an allusion to the beggar Lazarus in Luke XVII. These mendicants bore a badge, but many assumed the distinction without right, and begged feigning lunacy. Hence, it may be, the more popular signification of the term.

2. An impostor, wandering about the country pretending to be mad, begging in the streets, and laying hands upon all trifles 'considered' or 'unconsidered' in his way. Dekker, in his English Villanies [1632], has many curious particulars of the habits of this class of impostors who were said to SHAM ABRAHAM. Shakspeare also, in King Lear [1605], Act II., Scene 3, describes and puts into the mouth of one of these characters the following words : "...the basest and most poorest shape, That ever penury in contempt of man, Brought near to beast: my face I'll grime with filth ; Blanket my loins ; elf all my hair in knots ; And with presented nakedness outface The winds, and persecutions of the sky. The country gives me proof and precedent Of BEDLAM BEGGARS, who, with roaring voices, Strike in their numb'd and mortified bare arms Pins, wooden pricks, nails, sprigs of rosemary ; And with this horrible object, from low farms, Poor pelting villages, sheep-cotes and mills, Sometime with lunatic bans, sometime with prayers, Enforce their charity (John Stephen Farmer, Slang and its analogues past and present, 1890-1904 - archive.org).

Couiza, Kousanus, dérive de Kove, petite baie, crique... (VLC, p. 222)

Espéraza, que les habitants nomment avec raison Sparassa, est appelé Sperazanus, dans une bulle du pape Callixte II, en date de l'année 1119, citée par Dom Vaisette. (VLC, p. 222)

Calixte II est réputé avoir écrit un des livres du LIber sancti Jacobi, le cinquième le Guide du Pèlerin de saint Jacques de Compostelle (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et le Sceau de Palaja : Des psaumes et l’inverse du Cercle des Prophètes).

Saint Jacques s'avère capable de guérir certaines maladies mentales ; en d'autres termes, il exerce la fonction d'exorciste car la maladie mentale est signe de possession du démon. Les Actes de saint Jacques rappellent expressément que, pendant dix ans, il a guéri les démoniaques. Le livre Ier du Liber Sancti Jacobi rappelle que, plus que tous les apôtres, saint Jacques a le pouvoir de chasser Satan. Sa légende reprise par la Légende dorée, montre qu'il a été capable de vaincre les démons envoyés par le magicien Hermogène, à l'aide de son simple sudarium. Que l'on traduise ce mot par « mouchoir » ou par « suaire », ainsi que l'ont fait les différents traducteurs de la Légende dorée, dans l'iconographie on voit à maintes reprises saint Jacques porteur de ce tissu blanc qui rappelle son pouvoir. Il existe un texte remarquable qui montre saint Jacques guérissant, entre Jaca et Oviedo une jeune fille possédée du démon. Pendant l'exorcisme, il hurle qu'il ne la laissera pas, que sa mère la lui a donnée : — "Elle est mienne" [cf. Regan : la truie est à moi] (Denise Péricard-Méa, Compostelle et cultes de saint Jacques au Moyen Âge, 2015 - books.google.fr).

Le père Dyer est un autre prêtre exorciste du film.

La cité bretonne d'Aleth appartenait à la tribu des Diablintes, – to dye (daï ), teindre, colorer, – able, habile, – to hint, inventer, suggérer –, les ouvriers ingénieux et habiles qui savaient donner aux tissus dont se composaient les vêtements des Celtes, ces couleurs vives et variées dont ils aimaient l'éclat. Les Diablintes possédaient une autre cité appelée Fines, – to fine, affiner, purifier, – haze (hèze), brouillard. (VLC, pp. 157-158)

Suivant les traditions kimriques, Hu-ar-Bras ne s'établit point dans la Gaule, mais il traversa l'Océan brumeux et conquit sur les Gals l'île d'Albion. (VLC, p. 3)

On retrouve le "haze" de la page 67 pour Esaü qui signifierait "effrayer" (?).

Sharon

Sharon est la baby-sitter de Regan et secrétaire de Chris.

Le mot Sharon, qui signifie lui-même « plaine, » est employé pour désigner trois différents territoires, savoir : 1° La plaine au delà du Jourdain, habitée par la tribu de Gad I Chroniques 16) ; 2° Le pays compris entre le mont Thabor et le lac de Tibériade, d'après Eusèbe et saint Jérôme (Onomasticon) ; 3° La grande plaine sur la côte de la mer Méditerranée, qui s'étend depuis Lydda jusqu'au mont Carmel, d'après saint Jérôme (Reland Palaestina). La beauté de cette plaine superbe, couverte de champs fertiles et de prés fleuris, a déjà été célébrée par la Bible qui n'en parle qu'en termes magnifiques et qui réunit dans le même sentiment d'admiration et la plaine et le mont Carmelo. Quand le Cantique des Cantiqueso veut peindre l'état éblouissant de la jeune épouse, il ne trouve pas de meilleure comparaison que celle des fleurs de Sharon. Pour donner une image saisissante de l'immense désolation de la patrie en ruine, le prophète met sous nos yeux la plaine de Sharon changée en un désert. « Le pays est en pleurs et languit; le Liban est confus et coupé; Sharon est devenu comme une lande, et Basan et Carmel sont vides. » Le prophète veut-il, au contraire, parler de la restauration du pays, il se sert* des mots : « Sharon redeviendra un pâturage pour les brebis. » Saint Jérôme dit que le pays entre Lydda, Joppé et Jamnia, est bon pour le pâturage. Les Talmuds prétendent que les veaux pour les sacrifices provenaient, pour la plupart, de la plaine de Sharon. Aujourd'hui encore on trouve au sud de Césarée, dans la plaine de Sharon, de plantureux pacages couverts de trèfle et de fleurs de différentes espèceso. On cultivait aussi la vigne dans ce pays ; les Talmuds disent qu'on prenait le vin de Sharon mêlé d'un tiers d'eau. On le conservait dans des vases d'une espèce particulière. La Mischna parle des cruches de Sharon dont dix sur cent, dit-elle, étaient mauvaises. Ces cruches étaient faites d'une espèce de terre argileuse d'une qualité inférieure probablement (Adolphe Neubauer, La géographie du Talmud, 1868 - books.google.fr).

Il y a peu de noms de plantes dans la Sainte-Ecriture qui aient donné lieu à autant de contestations et de conjectures que la Rose de Saron. Voici les deux passages où cette fleur est mentionnée: Cant, II, 1: « Je suis la Rose de Saron et le lis des vallées. » Esaïe XXXV, 1 : « Le désert et la terre aride sont dans la joie et la plaine est dans l'allégresse et elle fleurira comme la Rose... » Rien n'est plus difficile que de déterminer le sens du mot Chabbazzeleth; il n'est pas même certain que le mot grec poSov ait été appliqué rigoureusement à notre rose (Frédéric Hamilton, La botanique de la Bible: étude scientifique, historique, litteraire, et exégétique des plantes mentionnées dans la Sainte-Écriture, Tome 1, 1871 - books.google.fr).

Tremellius and Diodati, with some of the Rabbins, believe the rose is intended, but there seems to be no foundation for such a translation. Celsius (Hierob. i. 488) has argued in favour of the Nartissus (Polyanthus narcissus). This rendering is supported by the Targum on Cant. II. 1, where Chtoitstseleth is explained by narkos. This word, says Royle (Kitto's Cyc. art. “Chabazzeleth"), is “the same as the Persian nargus, which throughout the East indicates Narcissus Tazetta, or the polyanthus narcissus. Gesenius (Thes. s. v.) has no doubt that the plant denoted is the “autumn crocus” (Colchicum autumnale). It is well worthy of remark that the Syriac translator of Is. XXXV. 1 explains chabatstseleth by chamtsalyotho, which is evidently the same word, m and b being interchanged. This Syriac word, according to J.D. Michaelis (Suppl. p. 659), Gesenius, and Rosenmüller (Bib. Bot. p. 142), denotes the Colchicum autumnale. The Hebrew word points etymologically to some bulbous plant; it appears to us more probable that the narcissus is intended than the crocus, the former plant being long celebrated for its fragrance, while the other has no odorous qualities to recommend it. Again, as the chibatsiscloth is associated with the lily in Cant. l.c., it seems probable that Solomon is speaking of two plants which blossomed about the same time. The narcissus and the lily (Lilium candidum) would be in blossom together in the early spring, while the Colchicum is an autumn plant (Sir William Smith, A Dictionary of the Bible: Comprising Its Antiquities, Biography, and Natural History, Tome 3, 1863 - books.google.fr).

Colchicum autumnale L. (Syn. Colchicum multiflorum Brot.) - le Colchique d'automne ; répandu dans toute l'Europe moyenne. Les exemplaires à plus grandes fleurs d'Europe orientale sont appelés Colchicum pannonicum Griseb. & Schenk.

Les colchiques sont des plantes à corme. Comme chanté dans la ritournelle Colchiques dans les prés, c'est la fin de l'été (Jacqueline Debatte, Francine Cockenpot, chefs scouts, 1942/1943), les fleurs de la plupart des espèces apparaissent à l'arrière-saison. Le nom Colchicum est dérivé de Colchide, où la magicienne Médée habitait À doses non infinitésimales, la plante provoque des troubles nerveux, des convulsions, du délire. Elle peut aussi générer l'arrêt cardiaque, la paralysie respiratoire. Les symptômes de l'empoisonnement sont une irritation très forte des voies urinaires (c'est un diurétique) et digestives (selles sanguinolentes), tremblements, suffocation, l'abaissement de la température corporelle, le pouls imperceptible, la salivation excessive, les convulsions. La mort peut survenir jusqu'à 10 jours après l'ingestion (fr.wikipedia.org - Colchique).

La plaine de Saron était réputée pour ses colchiques, souvent appelés narcisses dans de nombreuses traductions. Je suis le narcisse de Saron, le lis des vallées (Ct 2,1). Certains textes leur donnent le nom d'asphodèle. Que soient pleins d'allégresse désert et terre aride, que la steppe exulte et fleurisse comme l'asphodèle (Is 35,1). Hébreu : (ravatséleth) (Jean Emeriau, Guide de la faune et la flore bibliques, 2013 - books.google.fr).

Puis tout finit avec la rupture des vertèbres de L'Exorciste vainqueur pourtant, contre l'escalier en contrebas; cet escalier est de régime diurne, selon Eliade ', "il figure plastiquement la rupture de niveau qui rend possible le passage d'un mode d'être à un autre." Toutes ces représentations symboliques dirigent l'imaginaire de L'Exorciste. Il s'agit d'un cycle temporel en régime nocturne, et la chute provoque la conversion du régime imaginaire et donc le thériomorphisme, mais comme nous sommes lors du mouvement ténébreux et régressif du cycle, lors de la régénérescence des valeurs, l'on change à nouveau de régime, et la boucle symbolique est bouclée: Regan est finalement libérée. Nous finirons notre analyse par une micro-lecture anthropologique d'un court passage de L'Exorciste, qui renferme à lui seul une préfiguration synthétique et malsaine de la possession. Nous voyons que le lecteur ne peut que se sentir impliqué, par son acte de lire simplement, dans ce monde contre-nature ; il doit alors réfléchir, même s'il n'est pas impressionnable, sur le sens de ce que l'auteur lui montre. Le texte renferme les images du grouillement, de l'araignée, de l'inversion, du serpent, du souffle, du lien, de l'intimité, de la position posturale et de la gueule mordicante; d'un régime nocturne du serpent lunaire préfigurant ici Ouroboros de par la posture, nous voyons une sorte d'effet de miroir qui converge en son centre, un lotissement fœtal à l'envers fortement sexualisé, qui recèle le cycle du temps et la chute vers un régime imaginaire diurne et thériomorphe. L'araignée, ici, autant que schème d'animation, montre un système féminoïde à rebours, une absorpsion de l'être par son propre centre. Le lien invisible à Sharon, est une subordination de régime diurne de l'humanité au néant, ce qui fait de Sharon un double androgynique de Regan. La gueule mordicante se transforme en bouche d'ombre, une faille insufflant la mort par sadisme mordicant. La morsure présente, par le souffle, une notion de destinée fatale par contamination d'âme à âme, sorte de baiser malsain préfigurant les principaux schèmes imaginaires de la possession (Boris Foucaud, Représentations du mal et de la possession dans l'Exorciste de W.P. Blatty, Trente et une études critiques, Recherches sur l'Imaginaire, Cahier XXIV, 1993 - books.google.fr).

L'escalier de la maison McNeil, Regan le descend comme une araignée selon le scénario, alors que le réalisateur Burke Dennings vient de mourir, s'étant cassé la nuque du haut d'un escalier dans M Street (William Peter Blatty, L'Exorciste: Scénario du film, 2013 - books.google.fr).

Sorti en 1973, le film avait été amputé d'une dizaine de minutes. Auteur et scénariste, William Peter Blatty s'était juré de le remonter. C'est fait, que diable ! Dans un silence de plomb, la petite Regan dévale l'escalier quatre à quatre, sur le dos, comme une araignée sous cocaïne. La séquence dure le temps d'un frisson. Vous pouvez vérifier, elle n'est pas sur vos cassettes (L'express international, 2001 - books.google.fr).

Espéraza, que les habitants nomment avec raison Sparassa... (VLC, p. 222)

Sparassa est le nom d'un genre d'araignée selon la classification de Walckenaer (Pierre Aimé Millet de la Turtaudière, Faune des invertébrés de Maine-et-Loire, Tome 2, 1872 - books.google.fr).

Autrement les sparassis sont un genre de la famille des champignons, établi par Fries (Frédéric Cuvier, Dictionnaire des sciences naturelles, Tome 50, 1827 - books.google.fr).

Coïncidence des opposés

Une interprétation interne de l'œuvre existe: la prose du père Merrin est tirée du sermon de J. H. Newman, le Second Printemps. Ce discours est l'interprétation que fait Blatty de son œuvre; l'imaginaire de L'Exorciste, plus qu'une simple et béate représentation du mal, serait en fait une représentation de la division qui nous pousse à une interprétation du négatif vers une cosmogonie optimiste. Il s'agit ainsi d'une volonté syncrétique d'unification des contraires à travers le drame mythique - et ô combien romantique - de la renaissance et de la mort. Nous sommes donc en présence d'un schème cyclique de la conciliation des contraires dont parle Gilbert Durand (Les structures anthropologiques de l'imaginaire, 1960) : "(cette conciliation des contraires) sous-tend l'optimisme (...) et le rituel lunaire des divinités androgynes". Le symbolisme lunaire dirige ainsi les représentations du démon dans L'Exorciste, lune en tant que mesure du temps et symbole de l'éternel retour. Eliade, dans son Traité, souligne le fait que "si nous cherchons à résumer en une formule unique la multiplicité des hiérophanies lunaires, nous pourrions dire qu'elles révèlent la vie qui se répète rythmiquement; elle est vivante et inépuisable dans sa propre régénération. (Boris Foucaud, Représentations du mal et de la possession dans l'Exorciste de W.P. Blatty, Trente et une études critiques, Recherches sur l'Imaginaire, Cahier XXIV, 1993 - books.google.fr).

Nicolas de Cues, Cusanus en latin, se cherche peut-être dans le Kousanus (Couiza, Kove) de la page 222 de La Vraie Langue Celtique (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Victoire à Rennes-les-Bains : le panneau de l’Hôtel des Thermes).

Nicolas de Cues affirma que Dieu est la coïncidence des opposés, du minimum et du maximum. IL considérait l’intellect comme un instrument permettant de voir le Divin au travers des opposés. Il le distingue clairement de la raison, ratio. Alors que les termes logiques et leur consistance sont importants dans le monde de la raison, le fait de penser sous forme de distinctions et d’antagonismes n’est d’aucune utilité dans le monde de l’intellect. La coïncidence des opposés est la lentille à travers laquelle nous pouvons voir au-delà des polarités en direction du Un. La véritable compréhension du Divin, cependant, dépasse même l’intellec. Nicolas de Cues affirma dans De pace fidei que toutes les religions et les églises chrétiennes de son époque étaient des approches différentes du Dieu unique : «la religion unique sous différents rites ». Il s’agit là d’une conséquence logique de sa coïncidence des opposés (Evgeny Spodarev, Nicolas de Cues ou la tolérance religieuse - philosophie-marseille.com).

Rétablir la capacité de jugement de la personne entre les tentations du démon et les injonctions de dieu.

Rien n'empêche de concevoir dans un possédé deux principes d'action. Le démon n'agit sur le corps et par le corps qu'autant que Dieu le permet. Mais, si l'on admet, dit l'incrédule, que le démon obsède réellement un énerguméne, il faudra reconnaître dans cet homme tout à la fois, pour ainsi dire, deux principes d'action, c'est-à-dire deux esprits, qui tour à tour ou tout à la fois le feront agir, savoir, le démon, et l'âme de cet homme. Ces deux principes, nécessairement contraires et ennemis, se combattront continuellement; et le corps, qui sera le théâtre de tous ces combats, ne pourra subsister longtemps. Il faudra reconnaître dans cet homme deux principes d'action. Mais le concours de ces deux principes est-il donc plus difficile à concilier que ce qui nous arrive à tous, lorsque nous sommes agités en même temps par divers désirs ou diverses passions, ou frappés par la présence de différents objets ? Un homme obsédé n'est pas incessamment mu et agité par le démon. La volonté humaine domine à son tour sur les mouvements du corps : elle résiste au démon, elle le combat. El quand on avouerait que les opérations delta liberté de l'âme seraient suspendues et enchaînées, en sorte que, pendant l'obsession actuelle, elle ne ferait aucun usage de ses connaissances et de sa liberté, que pourrait-on en conclure ? Ne voyons-nous pas tous les jours des personnes qui parlent et qui 'agissent pendant la nuit et en dormaul, d'autres qui marchent et qui s'habillent dans le sommeil, sans qu'ils s'en souviennent à leur réveil, et sans que leur esprit et leur liberté y aient eu aucune part ? Il n'y a là ni miracle ni inconvénients; il n'y en a pas davantage dans les actions des démoniaques : leur âme est comme endormie, et ses opérations sont suspendues. Le corps livré alors au pouvoir du démon ne souffre que ce que Dieu permet au démon de lui faire souffrir. Car, comme le démon ne peut avoir de lui-même aucun pouvoir sur le corps d'aucun homme, le pouvoir que Dieu lui accorde a aussi ses bornes au delà desquelles il ne peut passer. Ainsi, soit que les deux principes qui agissent alors sur le corps se combattent, soit qu'ils ne se combattent point, le corps n'en souffrira ni plus ni moins, parce que le pouvoir du démon est borné (Mathieu-Richard-Auguste Henrion, Dissertation sur les obsessions et possessions du démon, Histoire ecclésiastique depuis la création jusqu'au pontificat de Pie IX, Migne, 1854 - books.google.fr).

Le prénom du père Karras, que ce soit dans les versions anglaise ou française, est "Damien", graphie française.

La cérémonie d'exorcisme elle-même rassemble donc en un duo Père-Fils, le vieux prêtre cardiaque, Father Merrin, et le jeune prêtre psychiatre Damien Karras, lequel avant de se résigner à la procédure d'exorcisme était en train de perdre la foi tout autant que sa vieille mère grecque, à laquelle il était dangereusement fixé. Celle-ci, notons-le, puisque l'on parle du diable, parlait en langues, c'est-à-dire mélangeait le grec populaire d'origine à l'anglais qu'elle pratiquait mal. Si je fais cette remarque c'est que le le grec (aussi bien que le latin et le français et une autre langue indéchiffrable) revient en force dans le cas Regan, comme un refoulé, celui de Damien Karras (Noëlle de Chambrun, L'exorciste, le diable et les pères, Fenêtres sur l'obscur: imaginaires, gothique, neó-gothique, contre-utopie : littérature et cinéma du domaine anglo-saxon : textes, 2001 - books.google.fr).

Damian (ou Damien en français) provient de Damia, le surnom de Cybèle, déesse grecque représentant la nature sauvage. Damian est rapproché de "dompter", en grec damazo (fr.wikipedia.org - Damian Wayne).

"indomptable" est la signification grecque du mot "diamant" (adamantos) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : La Carte de La Vraie Langue Celtique : Soir et Diamant).

Nicolas de Cues reprend la thèse de Pierre Damien (XIème siècle) qui refuse de soumettre Dieu au principe de non-contradiction. Quant au commun des mortels, il n'est pas tenu de surmonter l'impossible : Dico modo possibili, quoniam lex possibilium est, et ad impossibile nemo obligatur so. Dans ce sens juridique seul, l'impossible a le sens d'irréalisable (Jean-Marie Nicolle, Mathématiques et métaphysique dans l'oeuvre de Nicolas de Cues, 2001 - books.google.fr).

Camaldules

Pierre Damien, religieux camaldule, est fêté le 21 février, jour de la naissance, en 1801, du Cardinal Newman (cf. "le second printemps" de l'Eglise) qui en parle au sujet de l'assentiment que la Vierge Marie donne à la mission divine de porter l'enfant divin (co-operation) (Charles Hastings Colletten, Dr. Newman and His Religious Opinions, 1866 - books.google.fr, La Croix d’Huriel et Léonard de Vinci : A quatre mains).

Le bienheureux cardinal John Henry Newman, né à Londres le 21 février 1801 et mort à Edgbaston le 11 août 1890, est un ecclésiastique, théologien et écrivain britannique converti au catholicisme en 1845 (fr.wikipedia.org - John Henry Newman).

Le Guerchin, Saint Romuald

Ce fut sur les instances de Mgr Wiseman, alors vicaire apostolique du district du centre, que M. Newman et ses amis se rendirent à Maryvale. [...] M. Newman était à Maryvale lorsqu'il reçut du pape Grégoire XVI un crucifix en argent renfermant une relique de la vraie Croix, qui lui fut adressé par Son Eminence le cardinal Franzoni, avec la bénédiction papale. Un Bref, signé de la main du Souverain Pontife, accompagnait ce précieux cadeau. On vit M. Newman et ses disciples baiser le crucifix et la signature du Souverain Pontife avec la dévotion la plus tendre et le respect le plus filial. Des enfants n'auraient pas mis plus de simplicité dans les témoignages de leur affection. M. Newman et ses amis commençaient une vie nouvelle, et ils s'y engageaient avec l'esprit de la plus parfaite obéissance. Avant de quitter l'Angleterre, M. Newman, apprenant que le docteur Pusey était gravement malade, se rendit auprès de son ancien ami, sur le désir formel que lui cn exprima Mgr Wiseman. L'entrevue fut de part et d'autre d'autant plus touchante que ces deux hommes éminents ne s'étaient pas vus depuis plusieurs années. Leurs relations avaient cessé longtemps avant la conversion de M. Newman. Il paraît que le docteur Pusey, affaibli par les souffrances, fut vivement ému . en revoyant celui dont un abîme le sépare. Que s'est-il dit dans l'intimité de cette entrevue ? - Il faut espérer que les paroles de M. Newman n'auront pas été sans exercer un effet salutaire sur son ami. Dans les premiers jours de septembre 1846, M. Newman et son ami, M. Saint-John, s'embarquaient à Brighton, se rendant à Paris par Dieppe. Une anecdote, arrivée sur le pont du bateau, nous révèle ce que le monde protestant, dont le célèbre théologien s'était éloigné, pensait de sa nouvelle position. M. Saint-John retrouvait parmi les passagers un jeune avocat de sa connaissance qui, en apprenant qu'il partait pour Rome en compagnie de M. Newman, le pria de le lui désigner. M. Saint-John se prêta à ce désir, et le jeune avocat, après avoir examiné attentivement celui qui était l'objet de sa curiosité, se tourna vers son interlocuteur et lui dit avec une naïveté charmante : « Je suppose qu'il va à Rome pour être fait cardinal. » Ces paroles étaient prononcées avec un accent qui laissait voir que leur auteur croyait sérieusement avoir deviné l'objet du voyage. L'avocat fut fort étonné, et parut croire que M. Saint-John se jouait de sa crédulité, quand il lui apprit que M. Newman se rendait dans la ville sainte pour entrer au collége de la Propagande en qualité d'étudiant. [...] M. Newman fut présenté au pape par monseigneur Brunelli, aujourd'hui cardinal. [Grégoire XVI étant mort en juin], Pie IX accueillit l'illustre converti avec la plus tendre bonté, et s'écria en le voyant : « Questo e il mio caro Newman. » Le Saint-Père lui fit cadeau d'une magnifique peinture de Maria addolorata (Jules Gondon, Notice biographique sur le R. P. Newman, 1853 - books.google.fr).

Bartolomeo Alberto (en religion Mauro) Cappellari, né à Belluno, ville du nord de la république de Venise, le 18 septembre 1765 et décédé à Rome le 1er juin 1846, est un moine prêtre et abbé camaldule élu pape sous le nom de Grégoire XVI (en latin Gregorius XVI, en italien Gregorio XVI), successeur de Pie VIII. Il se découvre une vocation religieuse à l’âge de 18 ans et entre, en 1783, au monastère camaldule de saint Michel de Murano (fr.wikipedia.org - Grégoire XVI).

Grégoire XVI condamne le libéralisme politico-religieux (encyclique Mirari Vos, 1832), puis tout le système de pensée de La Mennais (Singulari Nos, 1834): car la société humaine a de soi des devoirs envers Dieu, les libertés doivent être limitées par la loi divine, l'acte de foi a valeur rationnelle ; en même temps sont dénoncés les maux de l'indifférence religieuse, du naturalisme philosophique (Charles Morazé, Le XIXème siècle, Partie 1, 1969 - books.google.fr).

Grégoire XVI écrivait : "C'est un spectacle lamentable que de voir jusqu'où vont les divagations de l'humaine raison, dès que l'on cède à l'esprit de nouveauté; que, contrairement à l'avertissement de l'Apôtre, l'on prétend à savoir plus qu'il ne faut savoir, et que, se fiant trop à soi-même, l'on pense pouvoir chercher la vérité hors de l'Église" (Singulari nos) (Eugène-Ernest Cauly, Cours d'instruction religieuse à l'usage des catéchismes de persévérance, des maisons d'éducation, 1914 - books.google.fr).

Dans Le Dernier Banquet des Girondins, Nodier cite Edmund Burke [cf. Burke Dennings ?] pour ses Réflexions sur la Révolution de France paru en 1790, critique de l'idée d'une raison abstraite au nom de la continuité historique ; mais auteur également d'une Recherche philosophique sur l'origine de nos idées du sublime et du beau en 1757 mettant l'accent, dans l'appréciation esthétique, sur l'impression immédiate, déplaçant le curseur du côté de l'expérience vécue, de la sensibilité Burke produit aussi, dans le domaine du goût, une réflexion sur une commune humanité domaine du goût, une réflexion sur une commune humanité : "Il peut sembler, au premier coup d'œil, que nous différions beaucoup les uns des autres dans nos raisonnements, et non moins dans nos plaisirs : mais, malgré cette différence, que je crois plus apparente que réelle, il est probable que les types de la raison et du goût sont les mêmes pour tout le genre humain". Ce partage et cette généralité des interrogations de Nodier engagent tout d'abord à ne pas exclure le romantisme de la table des débats épistémologiques en le réduisant à une fantaisie de sensibilité (Daniel Fabre, Jean-Marie Privat, Savoirs romantiques: une naissance de l'ethnologie, 2010 - books.google.fr).

Le nom du réalisateur Burke Dennings signifierait "fils de Danois".

Dans le conte La Fée aux miettes [1832] de Nodier, un patient, nommé Michel, interné dans un asile psychiatrique de Glasgow, mène une double vie, partagée entre la vie diurne avec sa femme, vieille et laide, appelée la « Fée aux miettes », et la vie nocturne où elle apparaît sous son véritable visage, qui est celui de Belkiss, la reine de Saba (Keiko Tsujikawa, Nerval et les limbes de l'histoire: lecture des Illuminés, 2008).

Dans un rêve, Michel voit un homme à tête de chien danois, nommé Japp Muzzleburn (anglais : yap japper ; muzzle museau ; burn brûlant), le bailli de l'Île de Man (La Croix d’Huriel : Tintin, Hergé et la Croix d’Huriel : L’axe Cheverny - Huriel : saint Gervais).

Dans la bulle Mirari vos, dirigée contre le modernisme et Félicité de Lamennais, Grégoire XVI écrit encore :

"C'est le triomphe d'une méchanceté sans retenue, d'une science sans pudeur, d'une licence sans bornes. Les choses saintes sont méprisées, la religion tournée en dérision. Les liens de l'umité s'affaiblissent de jour en jour. La divine autorité de l'Eglise est attaquée, ses droits sont anéantis. Nous pouvons dire en toute vérité que le puits de l'abimne est ouvert : ce puits dont saint Jean vit sortir une fumée qui obscurcit le soleil, et des sauterelles qui ravagèrent la terre" (Vere apertum dicimus puteum abyssi, e quo vidit Joannes ascendere fumum, quo obscuratus est sol, locustis ex eo prodeuntibus in vastitatem terræ) (Jean Joseph Gaume, Ou en sommes-nous ? étude sur les évènements actuels, 1871 - books.google.fr).

La fin du film de John Boorman, L'Exorciste II l'Hérétique, qui nous ramène à Washington, dans la chambre de l'Exorciste, témoigne de l'irruption dans notre continuum, de Pazuzu et de ses hordes. La porte de la chambre maudite ouverte, c'est une nuée de sauterelles qui en sortira et s'abattra sur la ville. A ce principe de dualité des mondes, correspond directement l'aspect double des personnages : Regan, la simple jeune fille qui fait de mauvais rêves, retrouve son incarnation démoniaque ; Lamont, dans l'exorcisme qu'il est obligé de pratiquer, arracher le cœur de Regan-démon, rejoint dans sa mort, son maître Merrin ; Kokumo, Le Noir exorcisé, qui sait tenir en échec les sauterelles de Pazuzu, dans les fantasmes de Lamont, est, dans la vie, un entomologiste africain qu'a peut-être, par la découverte d'une «bonne» sauterelle, trouvé le moyen d'empêcher ces insectes de nuire. Plus loin, ou mieux : Regan, dans les dernières images, sublimes, du film, une fois de plus délivrée du démon, retrouve les gestes de Kokumo qui commandait aux insectes. Et par sa présence, bénéfique comme l'était la bonne sauterelle de Kokumo le savant, rompt la logique du mal, et, en quelque sorte le court-circuit (Cinema, Numéro 231, 1978 - books.google.fr).

Les trois conflits majeurs de L’Exorciste sont la confrontation de l’orient / l’occident, la pulsion animale / la civilisation, l’archaïque / le moderne. On assiste, pendant tout le film, à une régression des techniques médicales employées pour guérir le mal dont souffre Regan. On passe de la chirurgie à la psychiatrie, de la psychiatrie à l’hypnose, pour aboutir à un rite d’exorcisme ancien et le film semble nous faire comprendre que pour vaincre une puissance archaïque, seule une méthode archaïque est adéquate (LESTAT, L'Exorciste de William Friedkin, 2009 - mes-films-cultes.over-blog.fr).

Cela illustre les propos du pape camaldule Grégire XVI dans sa bulle Singulari nos contre le recours à la seule raison humaine.

Blatty is concerned about evil, but the evil that is the issue for him is not the possession of little girls by demons (hardly a pressing problem) but the ugly inhumanity that is always with us. On the pages opposite the beginning of his main sections he lists the kinds of real evil that "be-devil" humanity: a sadistic gangland torture-murder that was stretched out for three days, the atrocities of World War II, the senseless competition in dead bodies and vicious- ness on both sides in Vietnam. These are the real "documented cases" the book is about. The "demon possession" of a girl is Blatty's symbol for all this. He wants his symbol to shock, perhaps because civilized people have developed a tolerance for atrocity. The author, therefore, selects a symbol that will hook the revulsion that is buried within us. It would not do to parade the reader past rows of dead bodies or the corpses of disemboweled children — we've had too much of that. Instead, the author gives us a sweet 12-year old girl who speaks obscenities and blasphemies, engages in compulsive sexual self-stimulation (with a crucifix yet), and finally commits murder. That should do it! Actually, it overdoes it. Many readers, probably most, get such a jolt from the possession device that they read the book simply as a horror story, which it is, of course. Or they get caught up on the yeasty business of the occult. The myth gets literalized and the meaning lost. But that happens with better books than Blatty's, so why should we complain ? It is probably necessary for the reader to discharge some of the psychic energy generated by the possession of Regan. After all, a four-letter word is a four-letter word and masturbation is no big deal Vomiting, convulsions, and foul smells used to be familiar troubles before medicine and deodorants got the better of us. If the possessed girl is a symbol for human viciousness, what sort of opposition to that or stance in relation to it should men take? That seems to be the issue the author pursues beneath the horror story. He does not recommend witch doctors. Karras does not abandon his scientific training. Reason and science are to be utilized, strengthened, and extended. Blatty says the Jesuits taught him to think; presumably they did not teach him to give up critical intelligence as a way of dealing with life. However, science is limited and, worse, it is amoral. Along with critical intelligence, Blatty seems to argue for a tentative faith and above all a ministry of human concern and caring. The character of that ministry is expressed by his three Jesuit heroes. Karras is a priest trained in psychiatric medicine. However, his scientific training has taken its toll. Karras is a priest trained in psychiatric medicine. However, his scientific training has taken its toll. Karras is not certain that he can any longer affirm what the church affirms. But he is not certain that he can't, either. Probably that is why he stays. He could easily leave the order and practice medicine, a course of action not open to the younger priest, Dyer. But when Dyer jokingly talks about quitting, Karras says, "Who's quitting the priesthood?" Dyer is a modish young priest whose wise-cracking, cocktail drinking and piano playing cover up a commitment to the priesthood that he would be embarrassed to reveal. He alone survives to pick up the pieces after the "exorcism." The third priest, Merrin, is a thinly disguised historical figure, Pierre Teilhard de Chardin, the Jesuit palaeontologist. That surprised me as much as anything in the book. What is Chardin doing in Blatty's story? Why does he appear as the exorcist? What demons does he exorcize? The demons of dogmatism, perhaps, or fideism. His integration of scientific vision with mystical vision "exorcized" a lot of wooden-headed theology for a great many Catholics and other Christians. In any case, the author respects all three of his priests. He respects their vocation, their liturgy and their community. The book is an odd sort of tribute to the Jesuits. It seems to suggest that a ministry for our time must make an effort to integrate science and religion, without special pleading for the latter. It must include a willingness to take risks ; it must be loving. His exorcists are not true believers, nor are they peddlers of popular piety in the mold of Fulton J. Sheen or Bill Graham. They are tougher, most sophisticated, and more human than that. The book does not end with conversions or stirring testimonies of faith (Keith A. Leach, "The Exorcist" : Man againts the horrors of human life, Episcopal Advance: -Feb. 1970. 1973-1975, Volumes 86 à 88, Episcopal Church. Diocese of Chicago, 1973 - books.google.fr).

Préfaçant une brochure intitulée Seul avec Dieu et consacrée aux Camaldules-ermites, Mgr Fulton Sheen [le premier télévangéliste] évoquait récemment l'échelle de Jacob sur laquelle saint Romuald avait vu s'élever ses fils : Maintenant l'échelle de Jacob s'est transportée aux Etats-Unis... Vers la plus active des nations sont venus les plus contemplatifs des moines ; dans le pays où l'on aime les foules, les ermites ont cherché et trouvé un désert... Les Etats-Unis ont été un pays de gratte-ciel; maintenant les Camaldules ont construit une échelle qui ne touche pas seulement le ciel, mais y entre (Alone with God. Holy Family Herraitage, McConnelsville (Ohio), 1960, p. IV) (Jean Leclercq, Chances de la spiritualité occidentale, 1966 - books.google.fr).

In 1959, the Montecorona Congregation [la seconde branche des Camaldules] established its first foundation in the United States in McConnelsville, Ohio, called Holy Family Hermitage. In 1966, it was transferred to Bloomingdale, Ohio, in the Diocese of Steubenville (Bernadette McNary-Zak, Seeking in Solitude: A Study of Select Forms of Eremitic Life and Practice, 2014 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Ordre camaldule).

The Devil's Tea Table was described in Volume II of Ohio: An Encyclopedia of the State by Henry Howe, LL.D. 1891 : "[The Devil's Tea Table] stands on the east side of the river, three miles north of McConnelsville, on a farm owned by L.D. Reed. Its position is exactly central on the top of a high hill, the ground sloping rapidly from it in every direction. It stands like a lone sentinel, keeping its silent watch, as the years go by, over the beautiful river whose waters glide by it on their way to the ocean.". "The Devil's Tea Table consists of an immense table of sandstone estimated to weight over 300 tons, supported by a slender base of shelly slatestone. It maintains its place and position mainly by its equilibrium, the top being so evenly balanced on the pedestal that if a small portion were broken from ne side, it would topple over. When this massive stone is viewed in close proximity it appears to lean in every direction, so that on whatever side an observer may be, it seems liable to fall on him." (H. L. True of McConnelsville). This interesting natural feature collapsed in July 1, 1906 (LeilaN, Devil's Tea Table, 2008 - silverheelsriffle.wikifoundry.com).

La scène du thé pris par le vieux Merrin à la table d'une échoppe de Mossoul pourrait y renvoyer (William Peter Blatty, L'Exorciste: Scénario du film, 2013 - books.google.fr).

Pittore pisano, Il sogno di San Romualdo (1400 circa), Galleria degli Uffizi Firenze - www.flickr.com

L'événement de la vision de l'échelle par Jacob se situe alors qu'il fuit son frère Esaü et se rend chez Laban (Charles Morel, Histoire sainte à l'usage des écoles et des familles, d'après F.L. Zahn et E. Kundig, Tome 1, 1862 - books.google.fr).

La scène se situerait à la page 67 de La Vraie Langue Celtique si elle n'était pas omise :

La haine d'Esaü devint si violente que Jacob, plein d'effroi, se vit contraint de fuir la maison paternelle et de se réfugier quelque temps chez Laban. (VLC, p. 67)

La scène de la lutte avec l'ange se situerait, elle, à la page 68, 68 comme le psaume à l'entrée de la chapelle des Saint Anges de Saint Sulpice où cet événement biblique est peint par Delacroix.

Il y a la scène de la trappe qui conduit grâce à une échelle aux combles de la maison de Chris MacNeil. Du bruit au plafond pousse la mère de Regan à s'y rendre mais n'y trouve rien (par manque de foi ?) que des pièges à rats mais sans rat (William Peter Blatty, L'Exorciste: Scénario du film, 2013 - books.google.fr).

Pierre Damien est disciple de saint Romuald dont il rédige la Vie. Romuald est un saint thaumaturge, invoqué contre les troubles psychiques, fondateur de l'ordre annexe à celui des Bénédictins, les Camaldules (fr.wikipedia.org - Romuald de Ravenne).

Saint Romuald a fondé plusieurs implantations monastiques en Toscane, en Romagne et en Istrie. Le nom Camaldoli viendrait du latin Campus Maldoli (en italien Campo del Maldolo), le « champ de Maldolo », un riche habitant d'Arezzo (un comte) qui aurait donné au moine-ermite le domaine sur lequel il s'installa avec quelques compagnons. Il existe en fait deux établissements religieux homonymes distants d'environ trois kilomètres (appartenant à la même congrégation, soumis à la même règle, mais avec l'accent mis, d'un côté sur le recueillement dans la solitude, de l'autre sur les activités communautaires) : l'ermitage de Camaldoli, fondé par saint Romuald lui-même vers 1023, et d'un oratoire dédié au « saint Sauveur transfiguré » (San Salvatore Trasfigurato) et consacré en 1027 par Teodaldo, évêque d'Arezzo ; le monastère communautaire (cœnobium) de Camaldoli, créé à l'origine autour d'un "hospice" (en italien foresteria) (fr.wikipedia.org - Camaldoli).

Regan est elle aussi transfigurée physiquement mais par le démon. La Transfiguration se serait en fait passée en automne, près de la fête des Tentes.

En 978, Romuald et Marin accompagnèrent en France le doge de Venise Pietro Orseolo. Il vécut dans la solitude, près de l'abbaye Saint-Michel de Cuxa (Autour de Rennes le Château : Rennes les Bains, la Petite Ourse et le Dragon).

L'auteur de la Concordantia discordantium canonum (ou Decretum, Décret), Gratien, était un moine camaldule de Bologne. Il tâche d’y concilier les canons qui semblent contraires les uns aux autres. Il la publia vers 1151. Comme il s’est trompé quelquefois en prenant un canon d’un concile, ou un passage d'un père pour un autre, et qu’il a souvent cité de fausses décrétales C’est principalement au décret de Gratien, que les papes sont redevablesde l’immense autorité qu’ils ont exercée dans le 13e siècle et dans les suivans; toutes leurs prétentions y sont appuyées de canons supposés (André-Marie-Jean-Jacques Dupin, Manuel des étudians en droit et des jeunes avocats: recueil d'opuscules de jurisprudence, 1835 - books.google.fr).

Les cèdres du Liban

Humbaba ou Huwawa (Khombabos) serait le frère de Pazuzu ("Beschwörungs-Kenner" : connaisseur d'invocations). Il y aurait une connexion, entre Humababa et Hanpa comme entre Pazuzu et Hanpa. Huwawa est le gardien de la forêt de cèdres (Charles François Jean, La littérature des Babyloniens et des Assyriens, 1924 - books.google.fr, Ernst Friedrich Weidner, Archiv für Orientforschung, Volume 19, 1967 - books.google.fr).

Les saints calmadules sont comparés à des cèdres (Bonifazio Collina, Vita di S. Bononio Abate: discepolo di S. Romoaldo, monaco camaldolese, e apostolo dell' Egitto, 1747 - books.google.fr).

Cèdres qui sont plantés dans la forêt de Calmadoli depuis des siècles (www.ilbelcasentino.it, www.nuova-era.net).

Un parc riche en cèdres, pins et cyprès, entoure le monastère camaldule fondé en 1601 à Pecento Torinese au Piémont (it.wikipedia.org - Eremo dei Camaldolesi).

Nel capitolo intitolato Il significato elei sette alberi - quelli elencati nel Libro di Isaia dell'Antico Testamento : il cedro, l'acacia, il mirto, l'olivo, l'abete, l'olmo, il bosso - Rodolfo IV, priori di Calmadoli, rivolgendosi al monaco, scrive "potrai... diventare tu stesso, un cedro del Libano che è pianta di frutto nobile, di legno incorruttibile, di odore soave: potrai diventare, cioè, fecondo in opere, insigne in castità, per nome e fama odorosissimo" (Spazio E Società, Numéros 73 à 76, 1996 - books.google.fr).

Cèdre de Camaldoli

Les cèdres sont de grands arbres à feuillage persistant, à branches étalées donnant un port caractéristique, dont le type est le cèdre du Liban. Les aiguilles sont rassemblées en rosettes ou bouquets (Jean Collardet, Jean Besset, Les Bois commerciaux et leurs utilisations, Tome 1, 1988 - books.google.fr).

Des cèdres vivent au pied du Djébel Makhmal, à 1.921 m. d'alt., sur une petite croupe au creux d'une moraine. Cette moraine marque l'emplacement où s'est arrêté le dernier glacier qui ait existé au Liban à une période où les précipitations atmosphériques étaient plus abondantes. Les arbres, dont on dénombre plusieurs centaines, n'ont pas tous le même âge. Les plus jeunes ont au moins 200 ans; d'autres en ont 400, 700, 800 et même mille. Un petit nombre seulement remonte à une époque plus ancienne. Il y a trois siècles ils étaient plus nombreux. En 1550, on compte 28 cèdres millénaires; en 1660, 22; en 1696 on n'en signale que 16. De nos jours ils ne sont plus qu'au nombre de 12. Ils peuvent avoir, d'après l'opinion des savants, au maximum 1.500 ans d'existence. Ils se trouvent sur deux mamelons, cinq d'un côté, sept d'un autre. Les plus considérables mesurent jusqu'à 25 m. de haut et 12 de circonférence à la base du tronc. Au cours des âges de nombreux visiteurs ont inscrit leur nom sur l'écorce de ces arbres. Sur l'un d'eux sont mentionnés les noms de Lamartine et de sa fille Julia. En fait le poète n'a pu graver lui-même cette inscription, puisqu'il ne put atteindre les Cèdres par la faute de l'enneigement du chemin. Ce serait le père de Géramb qui, devançant le poète de quelques mois, aurait inscrit son nom et celui de sa fille sur l'écorce. Le nom du prêtre est gaiement incisé sur l'écorce. Les Maronites attachent à ces arbres une sorte de dévotion ; ils les appellent les Cèdres du Seigneur (Arz er Rab). Les arbres sont sous la protection de leur Patriarche, qui, en 1843, a fait bâtir une petite chapelle au milieu de la forêt, et a défendu solennellement de couper et de violer les « saints cèdres ». Chaque année, au mois d'août, la population y célèbre une grande fête en présence du Patriarche. Le Cèdre est devenu un symbole national et figure au milieu du pavillon libanais (Robert Boulanger, Moyen-Orient: Liban, Syrie, Jordanie, Iraq, Iran, 1965 - books.google.fr).

On se souvient de La Chute d'un ange d'Alphonse de Lamartine (1838) où apparaît l'ange Cédar. Cedar est à la fois le nom anglais du cèdre et le nom d'un lieu biblique "les tentes de Qedar", qu'on retrouve dans le psaume 119,5 et dans le Cantique des cantiques. "Cedar" signifierait "ténèbres" selon saint Jérôme. Qedar est identifié au fils d'Ismaël, nommé en Genèse 25, 12. Les tentes de Cédar peuvent représenter les ténèbres de la conscience, du monde, de la mort, du corps, des vices et des démons.

La Chute d'un Ange consacra pour le grand public la rupture définitive entre Lamartine et le catholicisme de sa jeunesse. Violemment attaqué par la presse religieuse, le 27 août 1838, La Chute d'un ange est mise à l'Index par Rome quatre mois après sa publication, tandis que le 30 septembre le choléra fait son apparition dans le Midi de la France et le 10 octobre meurt Charles Fourier

La page 119 de La Vraie Langue Celtique parle de Burjassot. On retrouve Eutrope de Valence, abbé de Jativa.

L'Encubierto de Jâtiva, chef d'une révolte populaire en Espagne au XVIème siècle, manifestait un anticléricalisme accentué. Il affirmait qu'il avait été berger (réalité ou référence au modèle biblique de David ?) et exaltait les pauvres qualifiés par lui d'"ovegicas de Dios que no tienen de corner"; il favorisait la répartition des richesses, semblant vouloir inaugurer un règne millénaire de justice. Ce chef charismatique se proclame el Encubierto et, comme tel, le fils ou le petit-fils des Rois Catholiques (suivant les témoignages : le prince don Juan lui-même ou son propre fils) et qu'il fasse de de constantes mentions de l'Antéchrist, qu'il identifiait au vice-roi.L'Encobert de Jativa meurt à Burjassot le 19 mai 1522 (ou le 18) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Etudes particulières de psaumes : Psaume 119 : l’Encobert et l’ange Cédar).

Burjasot se trouve sur l'axe nonagonal du 7 février, fête de saint Romuald (translation de ses reliques, aujourd'hui au 19 juin) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Le Calendrier de La Vraie Langue Celtique 2 : 7 février - Romuald - Burjassot).

Psaume 85

On a relevé soixante-dix cas de possession guéris par Vincent Ferrier : ce ne furent que les plus saillants ; le chiffre véritable ne saurait être même approximativement produit. Or, ces sortes de cures ne sont rien moins que faciles, s'il faut s'en rapporter aux précautions que prend l'Eglise, peu sûre de réussir quand ce n'est pas un Saint qui opère. Elle hésite devant ces misères sans nom, qui, avec la folie, l'épilepsie et la rage, font si bien voir à l'humanité toute la profondeur de sa chute. « Le témoin cité plus haut rapporte qu'une démoniaque bretonne nommait à première vue tous les étrangers de la suite du Saint et racontait leur histoire. On remarqua plusieurs fois que le démon mordait les exorcistes, révélait leurs péchés, blasphémait horriblement durant l'exorcisme, mais que, en présence de Vincent Ferrier, il n'attendait même pas les formulos imprécatoires » (H. Fages, Histoire de Saint Vincent Ferrier, Tome 1, 1901 - books.google.fr).

Vincent Ferrier est un religieux dominicain né à Valence ou près de là. Son nom est en rapport avec le métal fer et la forge (VLC, p. 240), forge catalane, bien sûr. Les capuchons de la page 85 renverraient aussi au scapulaire dont un des premiers compagnons de saint Dominique, Reginald, eut la vision en même temps que la Vierge qui le lui montra (Autour de Rennes le Château : Eglise Saint Sulpice - Aude : correspondance).

Au début de L'Exorciste, le père Merrin passe devant une forge où travaille un forgeron borgne, il avait pris une pillule sortie d'une boite de fer avec son thé. C'est encore le père Merrin qui récite une partie du psaume 85 "des hommes ordinaires (? plutôt "pleins d'orgueil") se sont levés contre moi, et des hommes violents cherchent à m'ôter la vie" (Ps 85,14). Le père Karras, lui, dirigera par boutade le lieutenat Kindman vers les dominicains en tant qu'assassins de Dennings. Il rencontre Chris sur un petit pont de fer dans le parc de Georgetown (>William Peter Blatty, L'Exorciste: Scénario du film, 2013 - books.google.fr, Manuel du Chrétien, contenant les Psaumes, le Nouveau Testament, et "L'Imitation de N. S. Jésus-Christ", 1861 - books.google.fr).

Jativa et Burjassot se trouvent dans la région de Valence où l'on parle le valencien, langue proche du catalan.

Dans une interview conduite par Bill Crouch au Plaza Hotel à Chicago, Friedkin déclare, reliant d'une manière sonore le travail de la forge et l'exorcisme de Regan :

I clearly shot every sound and sequence to foreshadow something that you see or hear later. Another example of this is the blacksmith sequence. The anvil sound is in the exorcism, and the blacksmith who only has one eye, his eye resembles the little girl's eyes when they go up into their sockets (Cinefantastique, Volume 3, 1974 - books.google.fr).

A Berga, saint Vincent Ferrier prêcha un jour très-dévotement sur le saint nom de Jésus. Dès qu'il eut terminé son sermon, une pluie violente, que les nuages depuis quelques heures semblaient retenir, tomba tout à coup avec impétuosité. Ses auditeurs se dispersèrent en toute hâte pour se mettre à l'abri; quelques-uns entrèrent dans la boutique d'un forgeron maure et se réfugièrent dans un magasin rempli de bois sec. Une bonne femme dit à ce forgeron : Pourquoi ne venez-vous pas entendre comme nous les sermons du père Vincent ? A ces mots le mahométan se mit en colère : «Maudit soit votre saint !» s'écria-t-il; et mettant le feu, avec les tisons de sa forge, au bois sec rangé autour du magasin, il ajouta : «Nous verrons maintenant à quoi vous servent ces sermons.» Le feu se communiqua rapidement, et ces malheureux se virent bientôt entourés de flammes. Dans ce danger, ils invoquèrent le saint nom de Jésus. «O doux Jésus! dirent-ils, votre prédicateur maître Vincent vient de nous dire que votre nom est le secours des chrétiens, délivrez-nous de ce pressant danger.» A l'instant les flammes s'éteignirent, le bois cessa même de jeter de la fumée. Ce miracle effraya le mahométan; il se convertit et fut baptisé trois jours après par saint Vincent (Antoine Bayle, Vie de S. Vincent Ferrier, de l'Ordre des Frères-Prêcheurs (1350-1419), 1855 - books.google.fr).

Berga est une commune de la communauté de Catalogne en Espagne, située dans la Province de Barcelone. Son nom antique est Bergium. Certains pensent que c'est à partir de son toponyme qu'a été créé le nom européen de la bergamote (fr.wikipedia.org - Berga).

L’automne 1838, George Sand entreprend à Paris un long voyage qui ne prendra fin qu’à l’été 1839. Lorsqu’elle rentre chez elle, dans le Berry, madame Aurore Dudevant, comme on peut le lire sur son passeport, a vécu deux cent vingt-cinq jours hors de son domicile parisien, d’où elle était partie pour faire la première étape de son voyage le 18 octobre 1838. Pendant ce temps-là, elle a séjourné dans deux pays étrangers, l’Espagne et l’Italie, et dans le midi de la France. Elle ne s’est pas déplacée seule. Au cours de la première moitié de son itinéraire (en gros de Paris à Marseille, en passant par Barcelone et les Baléares) elle a été accompagnée de quatre voyageurs : ses deux enfants, Maurice et Solange, son nouvel amant Frédéric Chopin, et sa femme de chambre Amélie. [...]

Le pays où les cinq touristes ont l’intention de passer l’hiver connaît depuis 1833 une guerre civile. La Catalogne, qui s’avère être une étape incontournable pour parvenir à Majorque, se trouve dans un état d’agitation permanente. La presse parisienne s’en fait l’écho périodiquement, à commencer par la Revue des Deux-Mondes. C’est probablement la raison pour laquelle les voyageurs français évitent de traverser la frontière par voie terrestre. En absence d’une lettre de George Sand nous décrivant leur débarquement, voici ce qu’un voyageur contemporain nous apprend quelques semaines après, à propos de son arrivée à Barcelone à bord du même bateau, le Phénicien (Charles Dembowski, Deux ans en Espagne et en [sic] Portugal pendant la guerre civile, 1838-1840) : On me dit que nous sommes en vue de Barcelone : je vais peut-être essuyer quelques tribulations en débarquant dans cette ville, car la police n’y accorde de permis de séjour qu’à ceux des voyageurs étrangers qui peuvent présenter la garantie de deux propriétaires barcelonais, consentant à répondre de leur conduite pendant le temps de leur résidence en Catalogne. Il y a un mois c’était encore pire : on ne pouvait débarquer qu’après le dépôt préalable, entre les mains de l’autorité, d’une somme de 2500 francs, et cette somme n’était rendue au dépositaire qu’au moment de son départ. C’est par de telles mesures que le capitaine général espère parvenir à fermer la Catalogne, tant aux agents des sociétés républicaines de la Provence, qui cherchent à pousser les Catalans à une révolution radicale, qu’aux légitimistes français, qui affluent à Berga, quartier général du comte d’Espagne (Antoni Ferrer, George Sand, Un hiver à Majorque et ses deux auberges espagnoles, Cahiers d’études romanes 17, 2007 - journals.openedition.org).

C'est la "forge où retentissent et jaillissent, infernaux, les marteaux, les enclumes et les éclats du feu qui rappellent aussi bien les supplices inquisitoriaux que les tourments de l'Enfer, l'ouvrier borgne. Tout cela renvoie sous l'implacable soleil de Ninive à l'univers de la castration (et de l'éradication) et il n'est pas étonnant que le Père Lankaster Merrin, noble figure du clergé jésuite séculier, archéologue et philosophe, (inspirée de Teilhard de Chardin), jadis défait par le Diable dans un exorcisme en Afrique, soit saisi d'un malaise cardiaque et s'accroche à ses pilules contraphobiques lorsqu'il rencontre à côté d'une médaille chrétienne postérieure au chantier, exhumé de la terre d'Irak où il était enfoui, caché, le phallus sous la forme de Pazuzu. Que le Père Merrin soit archéologue et philosophe hérétique à ses heures (comme les intellectuels de la Compagnie de Jésus le sont tous plus ou moins) montre que l'auteur a bien compris la parenté entre la psychanalyse et la démonologie, que le Freud passions secrètes de Houston en 1962 sur un scénario très remanié de Sartre avait popularisée dans le monde de Hollywood" (Noëlle de Chambrun, L'exorciste, le diable et les pères, Fenêtres sur l'obscur: imaginaires, gothique, neó-gothique, contre-utopie : littérature et cinéma du domaine anglo-saxon : textes, 2001 - books.google.fr).

En français "Lancastre" contient "castre", et merrin/merrain : poutre.

La poutre feuillée est celle qui a des feüillures ou des entailles pour porter par encastrement les bouts des Solives. Lat. Trabs incardinata (Augustin-Charles d'Aviler, Explication des termes d'architecture, Tome 2, 1710 - books.google.fr).

Le pénis bénéficierait de plus de cent vingt appellations différentes, ce qui, à tout prendre, n'est pas si important. Beaucoup d'entre elles sont imagées et volontiers humoristiques. Le terme le plus courant, probablement assez neutre, est mentula. Catulle l'emploie quatorze fois et Martial quarante-huit, mais il est également populaire : on le trouve dix-huit fois sur les murs de Pompéi. Il a un synonyme : verpa. Avec les expressions métaphoriques qui désignent le membrum virile, nous pourrions écrire une tirade digne de celle de Cyrano : pour parler du pénis, il suffit en effet d'évoquer : — une arme : trait, lance, cognée et autres glaives (telum, hasta, gladium...). Elagabal était surnommé mono- belus (raide comme une lance). — un pieu, une poutre, un poteau (caraculum, virga, trabs...). — un animal : l'anguille (les Grecs préféraient le lézard ou le serpent), la tourterelle (turtur) (turturilla, le diminutif, évoque un efféminé et est une injure de soldat), le moineau (passer...) (Jean-Noël Robert, Eros romain: sexe et morale dans l'ancienne Rome, 1997 - books.google.fr).

On pourrait dire "Camaldule : la bite à Dudule".

Romantisme

L’école romantique en France, la plus importante du 19e siècle, est proprement dit la révolution en littérature. Elle rompt avec les règles classiques trop étroites du 17e siècle. Elle se partage en deux groupes, dits les deux Cénacles. Son double cachet est: lyrisme subjectif (1er Cénacle); forme arbitraire, surtout dans le drame (2e Cénacle). Les précurseurs du premier cénacle sont Jean-Jacques Rousseau et Bernardin de Saint Pierre (sentiment de la nature) ; André Chénier (vers lyriques) ; ses initiateurs : Mme de Staël et Chateaubriand. Après le succès de ses Premières Méditations poétiques, Lamartine forma avec Alfred de Vigny, le jeune Victor Hugo et plusieurs poètes et artistes secondaires, le premier Cénacle. Ce groupe se donna pour but la réforme littéraire et artistique de la France. Il tint ses réunions dans le salon vert de Charles Nodier (1780 — 1844), littérateur déjà mûr et bibliothécaire de l’Arsenal. Le second cénacle est représenté par Victor Hugo (L’école romantique - geudensherman.wordpress.com).

Julien et son frère se rencontrèrent [...] dans les bois et dans le monastère de Camaldoli, solitude à la fois solennelle et gracieuse, voisine de Valombreuse, avec d'autres poëtes et philosophes toscans. Leur rencontre et leurs entretiens rappellent les doux loisirs de Boccace pendant la peste qui consterna Florence. Landino, un de ces interlocuteurs, raconte ainsi une entrevue sous le titre de Conversations aux Camaldules. [...] Alors commença entre Laurent et Alberti une conversation dans laquelle ce dernier s'attache à montrer que, comme la raison est le caractère distinctif de l'homme, l'unique moyen pour lui d'atteindre à la perfection de sa nature, c'est de cultiver son esprit, en faisant entièrement abstraction des intérêts et des affaires purement mondaines (Alphonse Marie Louis Lamartine, Cours familier de littérature: un entretien par mois, Volume 25, 1868 - books.google.fr).

L'endroit a une tradition de culture savante particulièrement depuis qu'Ambrogio Traversari, prieur général de la congrégation, y fonda dans les années 1430 une école pour les novices. La foresteria est un haut-lieu de l'histoire de l'humanisme italien : elle accueillit Laurent de Médicis, son frère Julien et leurs amis Léon Battista Alberti, Donato Acciaiuoli, Marsile Ficin, Cristoforo Landino et d'autres encore. De là les Disputationes Camaldulenses, l'une des principales œuvres de Cristoforo Landino (1472) : sur le modèle des Disputationes Tusculanæ de Cicéron (les « Entretiens dans sa villa de Tusculum »), il s'agit d'entretiens philosophiques rédigés en latin, organisés en quatre livres, supposés avoir eu lieu entre les frères Médicis, Alberti, Ficin, les frères Acciaiuoli (Piero et Donato), Landino, Alamanno Rinuccini et d'autres, dans les bâtiments du monastère au cours d'une excursion estivale ; les sujets traités sont la vie contemplative, le souverain bien et les allégories de Virgile ; chacun des quatre livres s'ouvre par une adresse au duc Frédéric de Montefeltro, pour qui ces entretiens auraient été mis par écrit (fr.wikipedia.org - Camaldoli).

Autre écrivain romantique, George Sand, au début de sa carrière, met en rapport Camaldules et exorcismes.

Lélia est un roman de George Sand paru en 1833 chez Henri Dupuy (Paris). Cette œuvre lyrique et symbolique fait partie des romans philosophiques et féministes de George Sand. Son personnage principal, Lélia, est une femme prématurément usée par la vie, en proie à des doutes métaphysiques. Poursuivie par les assiduités d'un jeune poète, Sténio, elle ne parvient pas à l'aimer et le pousse involontairement vers l'athéisme et le suicide. Le roman a fait scandale à sa parution. Une nouvelle édition remaniée et augmentée, rendant le récit moins désespéré, est parue en 1839 chez Félix Bonnaire (Paris) (fr.wikipedia.org - Lélia).

Le prêtre Magnus aime aussi Lélia.

Magnus, c'est la religion réduite à des formules sans vie et sans sens, incapables de consoler les hommes qui souffrent ; c'est la religion égoïste et orgueilleuse dont le but n'est que la glorification individuelle dans une autre vie. Le catholicisme tel qu'il est représenté par Magnus se retranche dans la contemplation passive au lieu d'agir pour réconforter l'humanité souffrante. En plus, le catholicisme enferme les fidèles dans un système inflexible de dogmes et de règles, système qui rend bien souvent impraticable la règle essentielle du christianisme, l'amour du prochain. Ainsi Magnus est incapable de prévenir le suicide de Sténio par peur d'enfreindre les règles de son ordre. Le catholicisme soumet la liberté et la volonté humaines à l'action de la grâce, une grâce incertaine et arbitraire qui enlève à l'homme la foi en ses propres moyens. [...] Il convient de noter que ce n'est pas essentiellement parce que Magnus est un « mauvais prêtre » qu'il échoue si lamentablement : son échec provient du fait qu'il s'est mis au service d'une religion qui repose sur le dogme, le respect de la lettre. Sand prend soin de bien souligner ceci en mettant à côté du « mauvais prêtre » un bon prêtre, le prieur du monastère des Camaldules, ordre qui est présenté, pourtant, comme « une[ ] des moins sévères communautés de l'Église romaine ». Le prieur est indulgent, bon, sage, et pousse aussi loin que possible la charité humaine. Or il y a des occasions où cette charité doit se refuser, sous peine d'enfreindre les commandements expresses du catholicisme. C'est pourquoi le prieur se voit obligé, bien malgré lui, de refuser l'enterrement religieux au suicidé Sténio, quitte à s'en laver les mains en se réclamant de l'Écriture (Kristina Wingård Vareille, Socialité, sexualité et les impasses de l'histoire, 1987 - books.google.fr).

Dans la Lélia de 1833 Sand met en scène une héroïne qui à cause de sa frigidité dépassait les limites du vraisemblable, de ce qui pouvait (ou devait) être représenté. La Lélia de 1839, par contre, devient un texte de réflexion qui analyse les fondements de cette vraisemblance, et, avec son héroïne, en rejette les contraintes. Libérée de son équivalence avec l’impuissance sexuelle, la portée de la métaphore de la pétrification s’amplifie dans le texte de 1839. À travers l’intertexte de Pygmalion, elle sert maintenant à mettre en question la représentation de la femme, notamment l’inscription de la féminité comme silencieuse, passive, désirée au lieu de désirante, matérielle plutôt que spirituelle, porteuse de sens et non pas créatrice de signification. C’est pourquoi Lélia résiste au « marbre qui lui monte jusqu’aux genoux » et refuse de devenir Galatée, l’objet idéalisé du désir masculin. En mettant au cœur de son roman un conflit qui oppose le regard masculin pétrifiant et la résistance de l’héroïne à la fixité qu’il cherche à lui imposer, Sand explore les enjeux de la mimésis sociale et littéraire à travers la figure de la statue muette et immobile, synonyme de la « féminité ».

Ces associations entre la femme, la pétrification et la représentation seront soulignées dans la conclusion de Lélia où un glissement de sens s’opère entre le texte de 1833 et celui de 1839. Dans le premier, Magnus prononce « des formules d’exorcisme », et, comme elles n’ont pas d’effet, étrangle Lélia avec son chapelet : la clôture du texte est ainsi liée à l’élimination et à la réduction au silence de la femme aux mains d’un amant rejeté et jaloux. Dans l’édition de 1839, la mort de Lélia semble être un acte de sa propre volition, dans la mesure où elle meurt au terme d’un dernier cri de désespoir métaphysique (Nigel Harkness, « Ce marbre qui me monte jusqu’aux genoux » : Pétrification, Mimésis et le Mythe de Pygmalion dans Lélia (1833 et 1839), George Sand, 2006 - books.google.fr).

Regan part en quête d’un père de substitution, d’abord avec le « capitaine sait tout », cette figure paternelle qu’elle s’est inventée et qui communique a travers un oui-ja. Mais ce père imaginaire ne suffit pas, il lui faut un père « physique », Burke Denning. Mais Cris, mère célibtaire, n’est pas prête a faire sa vie avec cet homme, sans cesse ivre. Chris devra se tourner vers un troisième père potentiel, le prêtre Damien Karras. Tout porte a croire qu’il sera l’homme de la maison (il revêtira même les vêtements de l’époux de Chris, tandis que celle-ci lui repasse les siens, salis par Regan) mais Karras n’a pas la force, ni la stabilité suffisante pour assumer les problèmes de Regan. Il est lui-même tiraillé dans un conflit intérieur à cause de sa foi et de sa mère condamné à mourir seul dans une pauvreté extrême. On note une symétrie dans la narration entre la possession de Regan et le renoncement de Damien à sa foi, dû à son refus d’accepter l’existence telle qu’elle est. Plus les forces de vie abandonnent le prêtre, plus les forces du mal envahissent le corps de Regan. On fait alors appel à Lankaster Merrin l’homme d’expérience. Et c’est ce grand père symbolique qui va aider le père symbolique à aider Regan. Et ce n’est qu’en rassemblant leurs forces respectives (spirituelle pour l’un, physique pour l’autre) qu’ils pourront venir à bout du démon (LESTAT, L'Exorciste de William Friedkin, 2009 - mes-films-cultes.over-blog.fr, Boualem Babaci, Les Procédés de Création de la Peur au Cinéma, 2011 - books.google.fr).

La médaille de saint Joseph, père nourricier de Jésus-Christ, qui a été trouvée en Irak dans les fouilles de Ninive, se retrouvera entre les mains de Chris à la fin.

Romanticism to-day celebrates in ways prophetically anticipated by Shelley in The Triumph of Life the Gothic diabolism that emerges when the Romantic vision is taken over by literary hacks (The Exorcist, for example) eager to exploit its more sensational elements. Remove from Romanticism the radical religious genius of Blake or the metaphysical brilliance of Shelley or the ambiguity, irony and paradox enhancing the essentially catholic sensibility of Baudelaire, Rimbaud and Joyce and what remains is Allen Ginsberg's "angel-headed hipsters" who "burning for the ancient Heavenly connection" break "their backs lifting Moloch to Heaven." (R.G. Woodman, Satan in the "Vale of Soul-making", The Humanities Association Review, Volume 25, 1974 - books.google.fr).

Lélia présente des éléments extrêmement intéressants pour une étude du Christ romantique. Tout homme digne de ce nom est le Verbe incarné, soutient George Sand, dans une perspective qui annonce Teilhard de Chardin [cf. Merrin selon Leach], comme l'a souligné Béatrice Didier (Lélia 1987 / George sand écrivain, 1998). Et la romancière propose une explication non seulement du dogme de l'Incarnation, mais de la Trinité que visent souvent les sarcasmes des Illuministes (Annarosa Poli, Lélia dans les rapports de la Congrégation de l'index, L'histoire littéraire: ses méthodes et ses résultats ; mélanges offerts à Madeleine Bertaud, 2001 - books.google.fr).

Déjà en 1979, Sand et Teilhard étaient rapprochés.

Sand s'en réfère à l'œuvre de Geoffroy Saint-Hilaire, grand savant et « adorateur vénérable de l'universelle plastique de Dieu ». Par ce dernier qu'elle opposait à Cuvier, elle avait eu un « aperçu nouveau de la Création » qui satisfaisait son désir de compréhension « la chaîne universelle non interrompue, l'équilibre et l'accord joignant par d'innombrables anneaux et par une suite insensible, la nature inerte à la nature animée, la pierre à la plante, l'insecte à l'oiseau, la brute à l'homme, l'homme à tout et tout à Dieu » (« Lélia » 1839 id. p. 548-49). Ainsi étaient anticipées, près d'un siècle avant qu'elles n'aient vu le jour, les géniales théories cosmiques de Teilhard de Chardin. Pages prophétiques où Sand montrait que tout lui était apparu logique et compréhensible dans la création: « Partout, Dieu intelligent, à la manière de l'homme qui est une goutte de cet océan de lumière et de raison. Partout la vérité pénétrable et la géométrie de l'univers trouvent dans la pensée humaine un levier assuré, une garantie d'espoir pour arriver à l'inconnu. Voilà ce qui est ressorti pour moi des conséquences du principe » (Henri Bourdet-Guillerault, George Sand: ce qu'elle croyait, 1979 - books.google.fr).

Grégoire XVI contre le Romantisme

Parmi d'autres romantiques, George sand et Lamartine subirent les foudres papales et furent mis à l'Index qui, sous le pontificat de Grégoire XVI, condamna 110 ouvrages français (Jacques Marie Joseph Bailles, Instruction pastorale sur l'Index des livres prohibés, 1852 - books.google.fr).

George Sand prévoyait-elle peut-être que la Censure de l'Index serait si immédiate ? Son livre avait déjà été jugé dangereux par la critique italienne, même si des lettrés comme Mazzini, Capponi et Tommaseo reconnaissaient la grande poétique de son style. Mais il va de soi qu'une Lélia abbesse et réformatrice du catholicisme selon les doctrines de Lamennais et de Leroux ne pouvait pas échapper à la Censure ecclésiastique. Dans les Archives du Saint-Office, depuis peu ouvertes au public, nous avons pu trouver le Décret original de condamnation prononcé par l'Index le 27 novembre 1840, sous le pontificat de Grégoire XVI, ainsi que la relation du chanoine conseiller Don Vincenzo Tizzani. Celle-ci s'ouvre par un véritable réquisitoire contre le mouvement romantique que l'ouvrage Lélia paraît le mieux représenter (Annarosa Poli, Lélia dans les rapports de la Congrégation de l'index, L'histoire littéraire: ses méthodes et ses résultats ; mélanges offerts à Madeleine Bertaud, 2001 - books.google.fr).

Le 30 mars 1841, quatre ans à peine après sa parution en 1837, l'un des plus célèbres romans de George Sand, Mauprat, est inscrit par la congrégation romaine de l'Index dans la liste des livres prohibés (Index librorum prohibitorum) sur l'ordre du pape Grégoire XVI (Philippe Boutry, George Sand et l'Index, George Sand: Littérature et politique, 2007 - books.google.fr).

Élevé dans la religion catholique, Lamartine s'en éloigne comme tant d'autres à l'adolescence pour y revenir en 1820, peu avant les Méditations. Quelques années passent et de nouveau il s'éloigne, heurté par un cléricalisme qui lui fera souhaiter en 1831, dans son essai Sur la politique rationnelle, la séparation de l'Église et de l'État. En 1832, après la visite au Saint-Sépulcre et la mort de Julia, il prononce pour lui-même la séparation. Elle est si radicale que bientôt trois de ses œuvres seront inscrites à l'Index librorum prohibitorum : Voyage en Orient, Jocelyn et La Chute d'un Ange. Assurément, on est au temps de Grégoire XVI, non de l'aggiornamento. Ces œuvres néanmoins contenaient nombre d'affirmations peu orthodoxes, voire des négations explicites de tel ou tel dogme. Si Lamartine y demeure croyant, sa foi n'est plus qu'un « déisme rationnel ». L'image d'un poète chrétien survivra pourtant très longtemps aux condamnations du Saint-Office : en 1938 encore, Paul Claudel, qui n'aimait guère Lamartine, le placera, auprès de Baudelaire et de Verlaine, parmi ceux qui ont fait entendre dans l'affreux XIXe siècle la "protestation" chrétienne (Marius-François Guyard, Les fidèles lamartiniens au lendemain de 1848, D'un romantisme l'autre, 1992 - books.google.fr).

Face aux révolutions et aux progrès du libéralisme, Grégoire XVI, élu en pleine crise, adopte une ligne intransigeante, et commence un pontificat de combat. Le moine camaldule Maur Capellari avait publié en 1799 un ouvrage intitulé Le Triomphe du Saint-Siège et de l'Église contre les assauts des novateurs où il démontrait, contre les fébroniens, les gallicans et les jansénistes, la souveraineté universelle du pontife romain et son infaillibilité, conséquence logique de sa « plenitudo potestatis ». Cardinal en 1826, il avait administré avec zèle la congrégation de la Propagande et connaissait bien les problèmes des missions. Devenu pape, sollicité par les évêques français, il prend position avec une extrême vigueur contre le libéralisme de Félicité de Lamennais. Celui-ci, qui avait été reçu chaleureusement par Léon XII en 1824, est accueilli froidement par Grégoire XVI en 1832. L'encyclique Mirari Vos du 15 août 1832 emploie des « expressions rudes » qui blessent un peu « l'urbanité française » (Mgr Frayssinous) : la liberté de conscience est « un délire, une erreur des plus contagieuses », menant à l'indifférence religieuse; la liberté de presse est présentée comme - très funeste et très détestable - ; la liberté d'association détruit le respect de l'autorité et provoque des troubles; enfin, « il n'y a rien à attendre d'heureux » de la séparation de l'Église et de l'État. En recevant cette condamnation à Munich le 30 août 1832, Lamennais est persuadé que le pape se laisse guider par des considérations politiques. La lettre du cardinal Pacca qui accompagne l'encyclique renforce cette conviction ; elle ménage sa personne et nuance le texte pontifical : « Dans certaines circonstances, la prudence exige de tolérer des libertés afin d'éviter un plus grand » Lamennais, Lacordaire et Montalembert se soumettent. Ils annoncent la suppression de l'Avenir et la dissolution de l'Agence pour la Défense de la Liberté religieuse. Lamennais se retire à la Chênaie, où il retrouve quelques amis, mais sa pensée évolue et certains disciples s'éloignent : ainsi Lacordaire qui, après avoir pris conscience des maladresses commises à Rome, rejette maintenant la philosophie mennaisienne. Les gallicans ne désarment pas, la censure de Toulouse est approuvée par 51 évêques et L'Ami de la religion dénonce les œuvres mennaisiennes que Félicité est obligé d'abandonner. Les tracasseries se multiplient à propos de l'adhésion à Mirari vos et Lamennais finit par douter de l'infaillibilité du pape qu'il avait jusque là ardemment défendue. En décembre 1833, il cesse toute fonction sacerdotale. Au printemps de 1834, les événements se précipitent et Lamennais rompt de manière éclatante avec l'Eglise. Le 30 avril, les Paroles d'un croyant ["l'évangile de l'insurrection" d'un "Babeuf divinisé", dit Lamartine] sortent des presses. Ce petit livre admirablement écrit, dont le lyrisme retrouve des accents bibliques, est un acte d'accusation contre tous les oppresseurs, souverains, évêques, pape, et un appel au peuple pour qu'il se libère de toutes les tyrannies au nom du Christ ami des humbles, Grégoire XVI dès le 25 juin 1834, par l'encyclique Singulari nos, condamne les Paroles d'un croyant et la doctrine philosophique du sens commun qui est le fondement du système mennaisien. Grégoire XVI porte encore des condamnations en 1835 contre la doctrine trop rationaliste d'Hermès, professeur à Bonn, et en 1840 contre celle trop fidéiste de Bautain, professeur à Strasbourg.

La virulente encyclique Mirari vos, qui est l'une des causes de la révolte de Lamennais, et qui condamne le libéralisme et la philosophie du sens commun, entraîne aussi la rupture d'une partie de la génération romantique avec l'Église : Hugo, Lamartine, Michelet, Sainte-Beuve (Yves Marie Hilaire, Olivier Chaline, Histoire de la papauté: 2000 ans de mission et de tribulations, 2003 - books.google.fr).

Grégoire XVI n'a pas compris comme son prédécesseur Léon XII, plus clairvoyant, que La Mennais « est un homme qu'il faut conduire la main sur le cœur ». La sensibilité frémissante des enfants du siècle lui échappe. Les idées libérales l'épouvantent. Il n'a pas eu le geste que méritaient ces ultramontains fidèles et qui aurait - peut-être ! - empêché la révolte de La Mennais. « Que tout alors eût pu être différent, a observé Daniel Rops, c'est possible, ce n'est pas certain. Jamais, de toute sa vie, La Mennais n'accepta d'être retenu par des conseils de modération, lorsqu'étaient en jeu les idées qui lui étaient chères... Quelques mots du pape eussent-ils suffi? » On peut penser que s'ils avaient été prononcés, l'encyclique Mirari vos n'aurait pas provoqué, quelques mois plus tard, la réaction qu'elle provoqua, mais c'est une supposition gratuite (Jean Peyrade, La Conversion de Lacordaire ou le baptême du romantisme, 1966 - books.google.fr).

L'Ohio là

Macconnelsville, Nineveh, Sand and Gas

Some preposterous legends surrounded the site, including that Indians used signal fires and young maidens dancing on top of the tea table to lure pioneer river travellers to their death. Sadly, after several mischievous attempts to topple the landmark, the this was finally accomplished with a charge of dynamite on July 4, 1906. Hundreds of visitors from McConnelsville and Malta visited the site and carried away fragments of the tea table's remnants (Schneider 1966). Whether this standing stone served as a prehistoric landmark remains unknown but it appears that it was visible from the river below (Ohio Archaeologist, Volume 54, Archaeological Society of Ohio, Ohio Indian Relic Collectors Society, 2004 - books.google.fr).

Near McConnelsville, Morgan County, Ohio, oil seeps from the outcrops of the Saltsburg sandstone (First Cow Run sand) of Pennsylvanian age where small streams cross it. Natural gas springs were observed by the early settlers of western New York along streams entering Lake Erie in the vicinity of Freedonia and Westfield. The gas issued from Upper Devonian shales. The "burning spring" along the Kanawha valley, nine miles east of Charleston, West Virginia , was visited by George Washington in 1775. (The Mines Magazine, Volume 42, Colorado School of Mines, Alumni Association, 1952 - books.google.fr).

The birth and growth of the petroleum industry fostered a new understanding of Bedford-Berea strata in Ohio (Orton, 1879, 1888, 1893), Pennsylvania (Carll, 1890), West Virginia (Wasson and Wasson, 1929), Kentucky (Jillson, 1919), and Michigan (Newcombe, 1933). Orton (1879, 1888. 1893) stressed the lateral continuity of the Berea in eastern Ohio and realized that it extends into at least four other states, i.e., Pennsylvania, West Virginia, Kentucky, and Michigan. He also correlated the Berea with the Murrysville gas sand (Cussewago Sandstone) of Pennsylvania. Bownocker (1906) indicated that the Berea Sandstone was first drilled in 1860 or 1861. He also described the “Berea stray gas sand” (Second Berea Sand), which is the Cussewago—Second Berea siltstone belt of this study (Jack C. Pashin, Frank R. Ettensohn, Reevaluation of the Bedford-Berea Sequence in Ohio and Adjacent States: Forced Regression in a Foreland Basin, 1995 - books.google.fr).

Les hydrocarbures à Mcconnelsville sont inclus dans le sable de type Berea-Stray. Et il y a encore dans une localité de l'ouest de la Pennsylvanie, côté Ohio, qui s'appelle Nineveh (Ninive) des hydrocrabueres dans un type de sable appelé "thirty foot" (The Oil and Gas Journal, Petroleum Publishing Company, 1949 - books.google.fr).

Georgetown... Sand... George Sand Town.

En 1871, Georges Sand vante les mérites du pétrole : « Malgré les horreurs du pétrole [allusion aux incendies de la Commune], je ne sais plus me passer de cet éclairage pour travailler. » Il est « si propre, si pur et si vite obtenu » (Lettre à Pauline Villot, Nohant, 1er décembre 1871) (Michelle Perrot, George Sand à Nohant - Une maison d'artiste, 2018 - books.google.fr).

L'année de la sortie du film L'Exorciste est 1973, celle de la crise du pétrole.

Friedkin was also making a not-so-subtle jab at the Arabs, who at the time were battling with Israelis over control of the holy land.1 What more evocative and exciting place to dig up a statue of a demon than in the place of Western desire - for God and for oil (Colleen McDannell, Catholics in the Movies, 2008 - books.google.fr).

Othello - Ohio

The language of the film contrasts with the powerful visual and sound effects that confront us directly. Like the doctors, William Blatty and Friedkin use language to attempt a symbolic inflation. Most of the characters' names have obvious associations: Regan (Lear's daughter, the ungrateful child "sharper than a serpent's tooth"); Chris(t) MacNeil; Father Damien Karras (who is charitable like his namesake Saint Damian, but who ends up possessed by the demon); Burke ("to murder by suffocating, to suppress quietly"), who is murdered by Regan; Father Merrin (preserving ancient orthodoxy and ritual like the Maronite Catholics); Sharon (referred to as "Shar," who shares the horror); Lt. Kinderman (protector of children and childlike man); Father Dyer (who is dying inside, reborn through Damien's sacrifice). As Father Dyer walks down the street in the final scene, a sign reading "Prospect Avenue" appears over his shoulder. The gratuitous allusions to Body and Soul and Othello (as well as the name of the inner movie, Crash Course) are equally heavy-handed; they are probably introduced as "allegory" or because self-reflexiveness is currently chic. Blatty's script is full of banalities ("Mrs. MacNeil, the problem with your daughter is not her bed, it's her brain") (Marsha Kinder and Beverle Houston, Comparative study of The Exorcist and Don't Look Now, Cinema, Numéro 34, 1974 - books.google.fr, William Peter Blatty, L'Exorciste: Scénario du film, 2013 "Body and Soul" - books.google.fr, William Peter Blatty, L'Exorciste: Scénario du film, 2013 "Othello" - books.google.fr).

Body and Soul is a 1947 American film noir sports drama directed by Robert Rossen, and features John Garfield, Lilli Palmer, Hazel Brooks, Anne Revere and William Conrad. The film, written by Abraham Polonsky with cinematography by James Wong Howe, is considered the first great film about boxing ; it's also a cautionary tale about the lure of money—and how it can derail even a strong common man in his pursuit of success (en.wikipedia.org - Body and Soul (1947 film)).

John Garfield en est le héros. Un autre Garfield ramène encore à l'Etat d'Ohio.

James Abram Garfield was the twentieth President of the United States. Garfield was born on November 19, 1831, in Orange, Ohio. Garfield's father died in 1833, and James spent most of his youth working on a farm to care for his widowed mother. During the Civil War, Garfield resigned his position at Hiram College and joined the Union Army. He served nine consecutive terms in the House of Representatives before he was elected President of the United States in 1880. In Congress, Garfield was a supporter of the Radical Republicans. He opposed President Andrew Johnson's lenient policy toward the conquered Southern states and demanded the enfranchisement of African-American men. He was appointed by the Ohio legislature to the United States Senate in January 1880. He declined the office, because he was elected president a few months before he was to claim his seat in the Senate. Garfield served for only four months before he was shot by Charles J. Guiteau. Guiteau had sought a political office under Garfield's administration and was refused. Angered by his rejection, Guiteau shot Garfield while the president waited for a train in Washington, DC. Garfield lived for two more months, before dying on September 19, 1881 (James A. Garfield - www.ohiohistorycentral.org).

"Prospect avenue" : Prospect est le nom d'un village de l'Ohio au nord de Columbus.

Il y a bien deux Lélia, comme le dit Magnus dans le roman, mais la binarité de l'héroïne s'exprime moins dans les oppositions « femme-idée », « espoir-réalité », « corps et âme », « don et promesse », dont parle le prêtre fou, que par la que par la double image d'une héroïne dans les fers, et ensuite déliée. Lélia, c'est l'incarnation, d'abord hésitante, puis magistralement orchestrée dans le second texte, du « complexe de Prométhéa » de son auteur (Isabelle Hoog Naginski, George Sand mythographe, 2007 - books.google.fr).

Le prince grec Paolaggi "était bronzé comme Othello, car il y avait du sang maure dans sa famille, et ses yeux noirs brillaient d'un éclat sauvage, sa taille était élancée comme le palmier oriental" (George Sand, Lélia, 1833) (Sylvie Aprile, Stéphane Dufoix, Les mots de l'immigration, 2009 - books.google.fr).

Wilberforce University is a private, coed, liberal arts historically black university (HBCU) located in Wilberforce, Ohio. Affiliated with the African Methodist Episcopal (AME) Church, it was the first college to be owned and operated by African Americans. It participates in the United Negro College Fund. The founding of the college was unique as a collaboration in 1856 by the Cincinnati, Ohio Conference of the Methodist Episcopal Church and the African Methodist Episcopal Church (AME).

Wilberforce is located in central Greene County. It is bordered to the southwest by the city of Xenia, the county seat. Wilberforce is part of the Dayton Metropolitan Statistical Area. U.S. Route 42 passes through the community, leading southwest 3.5 miles (5.6 km) to the center of Xenia and northeast 4.5 miles (7.2 km) to Cedarville. Downtown Dayton is 19 miles (31 km) to the west of Wilberforce (en.wikipedia.org - Wilberforce, Ohio).

William Wilberforce was a leading figure in the British abolitionist movement and he was honored in the United States in 1856 by having black university named after him in Ohio. In 1825, the Wilberforce Philanthropic Society of New York paraded in anticipation of the full emancipation that New York State would experience in 1827. [...]

In 1821, Allan Royce opened the African Grove Theater in New York City, America's first black theater. Performances ranged from ballet, opera, and Shakespearean drama to elaborate musical productions. The African Grove Theater was home to black dramatist Henry Brown's African Company, which in 1823 performed the first play by a black writer, Brown's The Drama of King Shotaway, based on a slave insurrection on the Island of St. Vincent in the West Indies. The African Grove was also the first school for a number of black actors who achieved international fame during the antebellum period, including the most famous antebellum black actor Ira Aldridge, internationally renowned for his interprétation of Othello (Leslie M. Harris, A limited freedom, A History of the African American People: The History, Traditions & Culture of African Americans, 1997 - books.google.fr).

"Othello was a white man": this notorious statement by a "Miss Preston" writing in the pre-Civil War South is, as Dympna Callaghan points out, true. On Shakespeare's stage as on English and American stages into the twentieth century, Othello and other dark-skinned characters were played by white men wearing dark makeup, or blackface (Coppelia Kahn, Forbidden Mixtures: Shakespeare in Blackface Minstrelsy, 1844, Shakespeare and the Cultures of Performance, 2008 - books.google.fr).

En 1852, Harriet Beecher Stowe a écrit le livre abolitionniste la cabine de l'oncle Tom. Commencé comme une série pour l'hebdomadaire anti-esclavagiste de Washington, le "National Era", le livre a porté intérêt public sur la question de l'esclavage, et était profondément controversée pour sa forte position anti-esclavagiste au moment où il a été écrit. En écrivant le livre, Stowe est appuyé sur son expérience personnelle: elle était au courant de l'esclavage, le mouvement anti-esclavagiste et le chemin de fer clandestin parce Kentucky, à travers la rivière Ohio de Cincinnati, Ohio, où Stowe avait vécu, était un État esclavagiste (Nam H. Nguyen, Les présidents des États-Unis et le gouvernement en français: The United States Presidents and Government in French, 2018 - books.google.fr).

George Sand a donné une critique élogieuse de La case de l'Oncle Tom :

Ce sénateur de l'Ohio qui soutient à sa petite femme qu'il a fort bien fait de voter la loi de refus d'asile et de protection aux fugitifs, et qui, tout aussitôt, en prend deux dans sa carriole et les conduit lui-même, en pleine nuit, dans des chemins affreux où il se met plusieurs fois dans la boue jusqu'à la ceinture pour pousser à la roue et les empêcher de verser. Cet épisode charmant de VOncle Tom (hors-d'œuvre si vous voulez) peint, on ne peut mieux, la situation de la plupart des hommes placés entre l'usage, le préjugé et leur propre cœur, bien autrement naïf et généreux que leurs institutions et leurs coutumes (Autour de la Table, Œuvres de George Sand, Volume 4, 1875 - books.google.fr).

Esclavage : une forme du mal sans doute.

Il y a plusieurs Tom dans L'Exorciste : le doyen de l'université et père pronvincial des jésuites, ami de Karras, ainsi qu'un membre de l'équipe de tournage du film de Dennings.

C'est avec le pape Grégoire XVI que nous avons, à notre avis, la condamnation la plus ferme, dans la forme et dans le fond, du trafic des Noirs et de l'esclavage des Indiens. Dans le bref In supremo apostolatus fastigio, de décembre 1839, il confirme tout ce qui a été dit par ses prédécesseurs à propos du honteux commerce des Indiens et des Noirs. Grégoire XVI fait, pour ainsi dire, le point historique de la question, en citant les interventions pontificales dans l'ordre suivant: Clément Ier, Paul III, Urbain VIII, Benoît XIV, Pie II — considéré comme un ancêtre en la matière puisque son action, antérieure au commerce triangulaire, concernait l'Empire lusitanien de la Guinée - et Pie VII, dont il reproduit textuellement les dispositions de 1814. Aucune des prises de position antérieures n'avait abordé aussi clairement et aussi fermement le problème du commerce négrier. La visée est ici bien claire et explicite. Le mot « Nègre » est utilisé neuf fois, parfois à côté des Indiens, mais sept fois il s'agit de Negritarum commercium, du commerce des Noirs. Grégoire XVI stigmatise la nature inhumaine du phénomène. Il le qualifie de « commerce inhumain, inique, pernicieux, dégradant, qui doit complètement disparaître entre chrétiens» (Alphonse Quenum, Regard chrétien sur l'esclavage et la traite négrière : l'action des papes au XIXème siècle, Déraison, esclavage et droit: les fondements idéologiques et juridiques de la traite négrière et de l'esclavage, 2002 - books.google.fr).

"...entre chrétiens" : la condamnation avait ses limites.

Damien

En octobre 1853, elle reprend Le Diable aux Champs et tente l'adaptation théâtrale, mais elle abandonne le projet aussitôt : décidément, ce texte n'est pas du théâtre, nous sommes bien face à une « comédie monstre », un témoignage de l'inventivité de l'auteur, qui a exploré et pratiqué toutes les figures de l'écriture romanesque. [...] Le roman ne commence ni par l'évocation du contexte politique, ni même par le début des intrigues sentimentales, dont d'ailleurs Sand concède dans la préface qu'elles n'étaient que « le prétexte du livre ». Il s'ouvre, «jeudi soir, sur la colline», par les discussions de quatre jeunes gens se livrant à un exercice pour le moins étrange : ils ramassent des branches de hêtre et décapitent des marionnettes. Ils s'appellent Maurice, Eugène, Emile et Damien - et leurs prénoms donnent la clef de l'énigme. George Sand a pris dans son entourage le plus proche ses personnages principaux : Maurice est bien sûr son fils. Eugène, c'est Eugène Lambert, qui a été peintre de décors de théâtre et s'est ensuite rendu célèbre comme peintre animalier. Emile, c'est Emile Aucante, clerc chez un huissier, ami de la famille, inquiété après le coup d'Etat et dont Sand obtiendra que la peine d'exil soit commuée en «internement» à Nohant ; il deviendra d'ailleurs son d'homme d'affaire et de confiance. Le dernier des quatre, Damien, porte le second prénom du graveur Alexandre-Damien Manceau, qui à la date de rédaction du Diable aux Champs partage la vie de George Sand depuis près d'un an (il sera aussi en 1855 le dédicataire du roman) (Marielle Vandekerkhove-Caors, Le Diable aux champs ou la "comédie monstre", George Sand et les arts: Actes du colloque international organisé du 5 au 9 septembre 2004, 2006 - books.google.fr).

Kinderman : homme-enfant

Le lieutenant-détective qui enquête sur la mort de Dennings n'est pas mieux loti qui avoue au prêtre à un moment donné avoir été victime de sa mère juive abusive, laquelle l'empêchait de prendre des bains dans la semaine parce qu'elle mettait la carpe du repas familial à dégorger dans la baignoire. C'est du Woody Allen (ceci figure dans le livre et non dans le film, hélas). Il porte ironiquement le nom de Kinderman (homme-enfant), mène un couple bâtard avec son épouse et pour meubler son vide intime passe sa vie au cinéma, auquel il convie les prêtres de passage qui refusent (homosexualité latente) (Noëlle de Chambrun, L'Exorciste, le diable et les pères, Fenêtres sur l'obscur: imaginaires, gothique, néo-gothique, contre-utopie : littérature et cinéma du domaine anglo-saxon : textes, 2001 - books.google.fr).

Elle se sent loin, avec Louis Michel [dit Michel de Bourges, avocat républicain], des « hommes-enfants », des Sandeau et des Musset ! Il la sugjugue, la dompte... Non qu'à défaut d'exercer un ascendant réel, il dégage un magnétisme quelconque. Mais c'est qu'elle s'autosuggestionne et, pour se séduire, lui prête, en plus des qualités spirituelles, les avantages physiques dont il est dépourvu. « Com' é bello !... » (John Charpentier, George Sand, 1936 - books.google.fr).

Avec George Sand, et quelques autres femmes-écrivains dont Colette, il faut analyser le personnage de l'homme-enfant. Sténio est un enfant par sa jeunesse, au début du roman, par le sentiment quelque peu filial qu'il éprouve pour Lélia, et même par une certaine bisexualité : il n'est ni homme ni femme, non seulement dans les délires de Magnus, mais dans son apparence physique fragile. L'image finale de son suicide par noyade est une reprise du mythe d'Ophélie qui jusque-là semblait être une forme de l'éternel féminin : eau, passivité, ces thèmes supposés féminins vont auréoler la mort du poète. Il est assez significatif ce renversement thématique qui s'est opéré d'Indiana à Lélia. Il y avait une Ophélie dans Indiana : Noun, victime de ce don Juan qu'est Raimond. Dans Lélia au contraire, Sténio qui a voulu être Don Juan, mais dont finalement le mythe s'est totalement effondré, aboutit à ce suicide de victime passive, et « féminine » (Béatrice Didier, George Sand écrivain, 1998 - books.google.fr).

James Abbott McNeill Whistler, Symphony in White, No. 1: The White Girl (1862), National Gallery of Art, Washington, DC.

Un autre McNeil

Dans la version de 1839, celle qu'illustra Maurice Sand en 1854, George Sand supprima tous les passages ambigus de l'édition précédente, pour couper court aux interprétations trop personnelles : mais elle garda l'épisode de la rencontre des deux sœurs, qui est un très beau texte sur la découverte de l'amour chez une jeune fille ignorante et sensuelle. Lélia est une femme belle et riche, hiératique, qui, ayant connu une grave déception amoureuse dans sa jeunesse, ne peut plus éprouver d'amour et ne parvient pas, malgré sa bonne volonté, à répondre aux sentiments idolâtres que lui voue le jeune poète Stenio - on notera que George Sand écrivit ce roman pendant sa liaison avec Musset. Elle se rend à une fête chez le prince Bambucci, après une retraite au désert, et y retrouve sa jeune sœur Pulchérie qu'elle croyait morte depuis longtemps et qui est devenue la courtisane la plus recherchée de la ville. L'évocation d'un souvenir de Pulchérie ("Vous souvient-il de ce jour d'été, si lourd et si chaud, où nous nous arrétâmes au bord du ruisseau sous les cèdres de la vallée") nous vaut un récit réellement inspiré de George Sand et surtout très proche de la représentation des deux femmes au bord d'un ruisseau peintes par Courbet. Mais on pourrait pousser plus loin le rapprochement et mettre en regard de ce texte plusieurs autres tableaux du peintre. Le thème de l'homosexualité féminine a visiblement fasciné Courbet. Sandor Kuthy a étudié, en 1983, à Berne, un ensemble de toiles du maître montrant des femmes entre elles, comme Les Demoiselles des bords de la Seine de 1857, Le Réveil de 1866, Le Sommeil de 1866 également, auxquelles il faudrait ajouter le magnifique dessin de Lyon, Femmes dans les blés de 1855. Les rapports entre ces œuvres et le texte qui va suivre sont précis, mais nous n'irons pas jusqu'à affirmer que ces tableaux ont tous été directement et consciemment inspirés à Courbet par ce texte, si beau et si frappant soit-il; il s'agit de souligner une rencontre entre deux artistes, en rappelant toutefois que Courbet, selon Théophile Silvestre, avait lu Lélia. [...]

Pour être tout à fait complet sur la question, on ne peut manquer de comparer l'évocation de Pulchérie devant son miroir avec le Portrait de Jo, la belle irlandaise. C'est d'ailleurs Jo, le beau modèle et la maîtresse de Whistler, qui posa aussi pour Le Sommeil, version déshabillée du récit de George Sand, comme si Courbet avait en quelque sorte identifié Jo à Pulchérie (Michèle Haddad, Des origines littéraires pour les "Demoiselles" bien réalistes, Courbet et Georges Sand, Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français, 1990 - books.google.fr).

Joanna Hiffernan (ca. 1843 – after 1903) was an catholic Irish artists' model and muse who was romantically linked with American painter James Abbott McNeill Whistler and French painter Gustave Courbet. In addition to being an artists' model, Hiffernan herself also drew and painted. She was in France with Whistler during the summer of 1861, and while in Paris during the winter of 1861–62 she sat for Symphony in White, No. I: The White Girl at a studio in Boulevard des Batignolles and in 1864–65 she posed for Symphony in White, No. 2: The Little White Girl. It is possible that this is when she met Whistler's friend and fellow artist, Gustave Courbet, for whom she later modeled. There is some thought – recently confirmed by experts who found another part of the picture showing the woman's head – that she was the model for Courbet's L'Origine du monde, which depicts a nude woman's vulva. During Whistler's absence in Valparaiso, Hiffernan travelled to Paris and posed for Courbet in The Sleepers, or Le Sommeil, which depicts two naked women in bed asleep. It is likely that she had an affair with Courbet at this time (en.wikipedia.org - Joanna Hiffernan).

Dans une lettre de Proust, Whistler est inspiré par Carpaccio. Dans son oeuvre, il est anagrammatisé en Eltsir.

Carpaccio est précisément un peintre que je connais bien, j’ai passé de longues journées à San Giorgio dei Schiavoni et devant Ste Ursule, j’ai traduit tout ce que Ruskin a écrit sur chacun de ses tableaux,… Il n’y a pas de jour que je ne regarde des reproductions de Carpaccio, je serai donc en terrain familier….. J’ai tout de suite reconnu le tableau extraordinaire qui s’appelle je crois la Ste Croix et représente une cérémonie d’exorcisme par le patriarche de Venise, un des Carpaccio où ce peintre divin a le plus librement et le plus réalistement évoqué la Venise de son temps. C’est à ce point de vue, documentaire comme du Gentile Bellini tout en étant comme art infiniment supérieur et du plus ravissant Carpaccio. Si vous vous rappelez le manteau, il y a là toute une floraison de cheminées évasées, aussi belles qu’une floraison de tulipes, et dont je ne serais pas surpris qu’elle ait q.q. peu inspiré certains petits «Venise» de Whistler (à Maria de Madrazzo en février-mars 1916 - publiées dans BSAMP n° 3 - 1953) (Isabelle Baudelet, Manteau (3) - Le manteau bleu d’Albertine, 2017 - textstyles.blog, levenitien.over-blog.com).

Après la ferveur enthousiaste de Ruskin et de ses disciples, s’est dessinée une réaction tendant à faire de Carpaccio un simple «illustrateur» des légendes sacrées, un narrateur pittoresque.

Vittore Carpaccio (1465-1526), Le miracle de la Ste Croix, 1494 - Gallerie dell'Academia, Venise - art-deco.france.pagesperso-orange.fr).

On sait comment est minutieusement décrit, dans le roman Albertine disparue, Le Patriarche di Grado exorcisant un possédé de Carpaccio (Kazuyoshi Yoshikawa, Tableaux désignés suggérés et cachés dans la Recherche, Revue des lettres modernes: Marcel Proust, Numéro 5, 2005 - books.google.fr).

A son arrivée à Venise, Otto Bâcher était le chef de file des aquafortistes dans le groupe de Duveneck et de ses «boys» (parmi lesquels se trouvaient John Twachtman, Julius Rolshoven, Charles Corwin, George Hopkins, John W. Alexander. Il avait fait des eaux-fortes depuis 1876 et continuait d'être l'aquafortiste le plus assidu du groupe, bien qu'ils s'y soient tous essayé un peu. Bâcher n'a pas seulement aidé Duveneck et Whistler à mordre et à tirer leurs plaques, mais souvent fut aussi leur conseiller technique. A son tour il fut fortement influencé par Whistler. Interior of St. Mark's de Bâcher, bien que non datée, est représentatif de son style avant sa rencontre avec Whistler. C'est une planche pleine de détails — chaque centimètre carré est rempli. Le dessin est méticuleux et exécuté avec un réalisme assidu, tandis qu'une planche comme The Bathing Ground where Whistler practiced diving 1880, montre clairement l'influence de Whistler (Nouvelles de l'Estampe, Numéros 25 à 30, 1976 - books.google.fr).

Otto Henry Bacher (1856–1909), The Bathing Ground Where Whistler Practiced Diving, 1880 - Acquired by the Clark (Williamstown, Massachusetts), 1979 www.clarkart.edu

Otto Henry Bacher was born in Cleveland, Ohio, to a family of German descent. After a short period in Philadelphia, where he studied at the Pennsylvania Academy of the Fine Arts, Bacher returned to Cleveland and met Willis Seaver Adams, an artist from Springfield, Massachusetts, who had just recently arrived upon the Cleveland art scene. Soon the two artists were rooming together. Adams was instrumental in the founding of the Cleveland Art Club, as well as the establishment of the Cleveland Academy of the Fine Arts, to the board of which Adams had Bacher appointed. Also during this time, Bacher began to learn the process of etching from local etcher and landscape painter Sion Longley Wenban. In 1878, Bacher and Adams left for Europe. It was also in Venice that Bacher met the venerable American expatriate artist, James McNeill Whistler. Bacher spent much of the rest of 1880 with Whistler, the two artists sharing etching techniques. From Whistler, Bacher learned tone and line graduation; from Bacher, Whistler learned his etching techniques, including better ways of using the acid bath which produced less tedious and more efficient work. Bacher visited Whistler occasionally in the years that followed, and in 1908 he published With Whistler in Venice, his famous recollections of his time with the great artist (Otto Bacher, American (1856 - 1909), Biography from Thomas B. Parker, Hirschl & Adler Galleries, New York City - rogallery.com).

Avec Albertine disparue ressurgissent Combray, George Sand et Flaubert. Le Cahier 2922 accordait déjà beaucoup d'importance à ce dernier et aux Maîtres sonneurs. Le roman de George Sand consacré à la musique et surtout à la vocation du musicien disparaît de l'œuvre de Proust alors qu'il est encore mentionné dans un avant-texte d'Albertine disparue (Mireille Naturel, Proust et le fait littéraire: réception et création, 2010 - books.google.fr).

Après ses chers sites de l'Indre et de la Creuse, c'est à Venise que l'auteur de Lélia revient sans cesse. Venise, en effet, voilà le pays que fréquente, qu'habite sa pensée. "Venise, dit-elle, était bien la ville de mes rêves, et tout ce que je m'en étais figuré se trouva encore au-dessous de ce qu'elle m'apparut, et le matin et le soir, et par le calme des beaux jours et par le sombre reflet des orages" (Histoire de ma vie) (Albert Bournet, Venise, notes prises dans la bibliothèque d'un vieux Vénitien, 1882 - books.google.fr).