Partie XIII - La Croix d’Huriel   La Croix d’Huriel, ses anges et les humeurs   Michel en vert et la mélancolie   
CROIX HURIEL QUATRE HUMEURS ELEMENTS SAINT MICHEL VERT BILE NOIRE MELANCOLIE

Saint Michel en vert

Dans le manuscrit Trier 76B de l'Isagoge Johannitii, traduction sous forme d'énoncé des Masa'il fi t-tibb (Question sur la médecine) d'Hunain ibn Ishaq qui se présentent en questions-réponses (Danielle Jacquart, A l'aube de la renaissance médicale des XIe-XIIe siècles : l' « Isagoge Johannitii » et son traducteur. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1986, tome 144 - www.persee.fr), on trouve la couleur "glauque" "bleu-vert" associé à la mélancolie :

Quod fit ex habundantia humorum, sic probatur: Est niger ex habundantia colerici humoris adusti, rubeus ex habundantia sanguinis, glaucus ex melancolia, albus ex flegmate, ergo fit color in capillis ex habundantia humorum (Hermann Grensemann, Archimathei Salernitani - Glossae in Isagogas Johannitii, 2004 - www.uke.de).

Dans Vincent de Beauvais (XIIIème siècle), on trouve aussi "niger vel glaucus melancoliam indicat" (Vincent de Beauvais, Speculi majoris, 1591 - books.google.com).

Mais, un peu tardivement c'est Marcel Ficin qui prescirt la couleur verte pour contrebalancer la mélancolie. Ainsi saint Michel en vert dans le bénitier de Rennes le Château porterait une couleur antidote de la mélancolie comme dans la gravure de Dürer, l'est le carré magique de 4 dit de Jupiter, patron du caractère "jovial" (de Jovis : Jupiter).

Dans le De Triplici Vita, Ficin conseille l'emploi du vert pour combattre les influences saturniennes et il fait de cette couleur l'exacte antithèse de la mélancolie. Le vert est aussi, notamment chez Alciat et Dolce, un symbole d'espoir (Christine Orobitg, Garcilaso et la mélancolie, 1997 - books.google.com).

La lune et la rate

L'étymologie que M. Ménage donne du mot "rate" (l'organe), n'étant fondée que sur un terme imaginaire, ne sauroit subsister : mais il est difficile de découvrir la véritable. Ne viendroit-il point de ce qu'on auroit trouvé quelque ressemblance extérieure entre le viscère ainsi appellé, & le corps d'un rat ? La rate est d'une figure qui approche de l'ovale un peu allongé : en quoi on peut dire qu'elle ressemble en quelque façon au corps d'un rat. Une ressemblance encore moindre que celle-là suffit quelquefois pour occasionner une dénomination (Dictionnaire etymologique de la langue francoise, Volume 2, 1750 - books.google.com).

La Lune, reposant entre le Soleil et la Terre, comme le foie ou entre le cœur et quelque autre viscère mou (la rate), entre le coeur et l'abdomen, transmet ici-bas la chaleur d'en haut et restitue vers le haut les exhalaisons d'ici, qu'elle raffine autour d'elle par une sorte de coction et de purification. Il n'est pas clair pour nous si ce qu'il y a de terreux et de solide en elle a un usage profitable à d'autres fins aussi. Mais dans l'univers le mieux domine ce qui résulte d'une nécessité (Plutarque, Le visage qui apparaît dans le disque de la lune, traduit par Jacques Boulogne, 2013 - books.google.com).

Un certain nombre de textes astrologiques attribuent à la Lune une plante appelée tantôt kunobatê, tantôt kunosbatos. Ce mot signifie « ronce de chien » et désignait plusieurs végétaux. Nous pensons qu'il s'agit vraisemblablement ici d'un rosier sauvage qui peut être identifié avec Rosa canina L. 71 plutôt qu'avec Rosa sempervirens L. comme on le fait généralement. Théophraste précise en effet que le kunosbatos « tient le milieu entre un arbrisseau et un arbre» (H. P. III, 18, 4), ce qui correspond bien à Rosa canina L. qui est un grand arbrisseau pouvant atteindre jusqu'à 3 m de hauteur tandis que Rosa sempervirens L. est un arbrisseau grimpant dont les branches longues et frêles s'appuient fréquemment sur les troncs des arbres voisins. Rappelons que le Papyrus magica de Leyde qui donne une liste, attribuée à Manéthon, des parfums et des plantes consacrés aux planètes indique que le rosier (rhodon) est la plante de la Lune, malheureusement sans donner davantage de précisions. Dans le texte suivant, un des plus détaillés à lui être consacré, l'auteur expose quelles en sont les vertus et pour quelles raisons les astrologues l'ont attribuée à la Lune. « Plante de la Lune : kunobatê. Cette plante guérit les douleurs aigues qui surviennent sur le buste, l'estomac et les flancs, car la Lune est désignée pour être dans le Cancer, qui domine le buste et les flancs. La fleur de la plante, bue de façon continue, purifie les rates gonflées, évacue la cause de l'enflure par l'urine et les excréments. Elle passe pour agir sur la rate car la Lune occupe la place de la rate. La racine de la plante portée en amulette est propre à procurer une vue perçante. Elle secourt avec succès ceux dont la vue est affaiblie, puisque la Lune, après le Soleil, s'est vu attribué la lumière des yeux. Elle rétablit ceux dont l'estomac est ulcéré. Elle convient encore à ceux qui souffrent de coliques et se tordent de douleur. » (Catalogus Codicum Astrologicum Graecorum, textes rassemblés sous la direction de Franz Cumont, 1898-1936). Pour les astrologues, le kunosbatos avait ainsi la propriété de guérir tout particulièrement non seulement les troubles qui étaient en rapport avec les différents caractères de la planète, mais surtout les affections "dominés" par elle. D'après la plupart des mélothésies planétaires, en effet, la lune exerçait sa domination sur l'estomac et le ventre ainsi que sur l'un des deux yeux (Guy Ducourthial, Flore magique et astrologique de l'Antiquité, 2003 - books.google.com).

Saint Michel et la mélancolie, par la lycanthropie

L’assimilation de la lycanthropie à la mélancolie semble donc remonter aux origines nosographiques du discours qui l’inventa. À quelques hésitations de registre près, où interfère la manie, elle sera invariablement retenue et répétée tout au long de l’histoire de la médecine, jusqu’au XVIIIe siècle inclus. Un indice sinon une preuve de cette connivence nous est apporté par une voie curieusement inverse : dès le IVe siècle, avant donc l’époque des doxographes byzantins et alexandrins par lesquels nous connaissons la leçon de Marcellus sur ce sujet, Vindicien nous apprenait que les mélancoliques sont « fourbes avec de l’irascibilité, avares, craintifs, tristes, somnolents, jaloux, fréquemment atteints d’égratignures noires aux pieds ». D’où sort ce dernier trait, bien incongru, sinon de la connivence entre la pathologie mélancolique et la lycanthropie, rapportée à la même bile noire ? On le retrouvera, de fait, comme symptôme du délire lycanthropique chez Ætius et Paul d’Égine, puis repris par la tradition arabe, et généralement rapporté aux courses nocturnes du patient délirant qui ensanglantent ses membres inférieurs, quand ce ne sont pas les chiens errants qui les déchirent (Patrick Dandrey, La « diabolie » en question Médecine, droit et théologie à la charnière entre XVIe et XVIIe siècles, 2013 - litteratures.revues.org).

Les païens prétendaient qu'à cette époque, et nommément le 5 octobre, le monde souterrain s'ouvrait pour les Mânes, et qu'il leur était accordé la permission d'errer sur la terre. Les loups-garous ne sont donc très-vraisemblablement que les larves, les masques automnaux. On signale parfois exceptionnellement leur apparition à la Saint-Jean, mais le jour où les esprits des ténèbres recommencent leur lutte contre les génies de la lumière n'est-il pas le premier avant-coureur de l'automne ? Du reste, la véritable époque des loups-garous est l'octave qui commence la veille de Saint-Michel et se termine à la Sainte-Galle, puis les sept jours qui séparent la veille de Saint-Martin de la Saint-Odon, C'est alors que les favorisés du démon doivent revêtir la chemise de loup-garou (Weerwolfshemd, dit-on en flamand, d'après le mot gothique vairavulfshamr). Ces loups-garous n'étaient-ils pas primitivement les mânes errants des méchants ? (Dr Coremans, La Belgique et la Bohême, Revue d'histoire et d'archéologie, Volume 4, 1864 - books.google.com).

Durant tout le moyen âge, où la foi aux sorciers était si vive, il est à chaque instant question d'hommes faisant un pacte avec le diable, et obtenant de ce dernier le pouvoir de se changer en loups; nous ne pouvons mieux montrer à quel point cette superstition était partagée par les esprits les plus graves et les plus sérieux, qu'en citant l'extrait suivant d'un arrêt rendu en 1574 contre un homme qui confessa s'être changé en loup-garou: « L'an mil cinq cens soixante et quatorze, en la cause de messire Henry Camus, docteur es droicts, conseiller du roy nostre sire, en la cour souveraine de parlement à Dole, et son procureur général en icelle, impétreur et demandeur en matière d'homicide commis aux personnes de plusieurs enfans, dévorement de la chair d'iceux, sous forme de loup-garou, et autres crimes et délictz d'une part ; et Gilles Garnier, natif de Lyon, détenu prisonnier en la conciergerie de ce lieu, défendeur, d'autre part. Pour, par ledit défendeur, tost après le jour de faicte Saint-Michel dernier, luy estant en forme de loup-garou, avoir pris une jeune lille de l'âge d'environ dix ou douze ans en une vigne près le bois de la Serre, au lieu diet es Gorges, vignoble de Chastenoy, près Dole, un quart de lieue, et illec l'avoir tuée et occise, tant avec ses mains semblans pattes, qu'avec ses dents, et après l'avoir traînée avec lesdictes mains et dents jusques auprès dudict bois de la Serre, l'avoir dépouillée et mangé pourtant de la chair des cuisses et bras d'icelle, et, non content de ce, en avoir porté à Apolline sa femme, en l'hermitage de Saint-Bonnot près Amanges, en laquelle luy et ladicte femme faisoyent leur résidence. » Suit rénumération de trois autres meurtres commis sur des filles ou garçons, dont, étant comme il le confessait lui-même, en forme de loup, il dévorait ensuite la chair. Le malheureux Gilles fut condamné à être brûlé le 18 janvier 1574 (L'Univers: histoire et description de tous les peuples, 1843 - books.google.com).

Dans la région de Fronsac, "de nombreuses représentations de loups figurent dans l'iconographie des églises des environs : bête de l'Apocalypse à forme lupine dans l'église monolithe de Saint-Emilion, loups sur un chapiteau de l'église de Saint-Georges-de-Montagne et surtout homme-loup sur une fresque dans la collégiale de Saint-Emilion, une des rares représentations de ce type, jamais signalée auparavant (on y voyait un simple démon !) (Jean-Paul Lelu et Dominique Pauvert, Le coin du mythologue : Toponymie et mythologie autour de Saint-Emilion (2ème partie), Bulletin de la Société de Mythologie Française N° 218, 2005, p. 56).

Saint Michel dans la gravure Melencolia I de Dürer

L'ange de Melencolia I est-il saint Michel comme peut le laisser penser la balance apendue à un mur, à moins qu'elle n'indique que la saison, l'automne où se place aussi la fête de l'archange.

Le carré d'ordre 4, tel celui que l'on trouve dans la Melencolia, est associé au ciel de Jupiter. La somme de tous ses nombres vaut donc 136, et sa valeur est 34. Ce carré est un type particulier de carré magique : la somme dans l'un de ses quatre quadrants, ainsi que la somme des nombres du carré du milieu, valent également 34, la valeur du carré. C'est un carré magique gnomon.

Entendu que le "A" et le "D" sont la première et la quatrième lettre de l'alphabet, la ligne inférieure "4-15-14-1" répète le monogramme et la date D 1514 A (Dominique Radrizzani, Lemancolia. Traité artistique du Léman, Lausanne, Les Éditions Noir sur Blanc, 2013).

L'atrabile (ou bile noire) était le quatrième et dernier tempérament considéré par la médecine hippocratique.

Les 7 arts libéraux sont constitués du « trivium », grammaire, rhétorique, dialectique, et le « quadrivium », arithmétique, géométrie, astronomie, musique.

L'astre, orienté nord-ouest sud-est, tend vers la balance, « évocatrice du signe zodiacal de ce nom, du "Jugement dernier" et de la date même de la "Fin des Temps" ».

Le polyèdre à 8 faces, dont Dürer ne précisa pas, dans les documents qui nous sont restés, la façon de le construire, peut être obtenu à partir d'un cube, comme le remarque en 1999 Schreiber (A new hypothesis on Dürer's enigmatic polyhedron in his copper engraving 'Melencholia I' Historia Math. 26). Le cube est le symbole géométrique de la terre selon Platon (fr.wikipedia.org - Melencolia de Dürer).

La date de l'oeuvre se rappelle des tarots et les lames XV et XIV. La Tempérance est une des deux représentation de saint Michel (l'autre étant la Justice). La présence de la balance, au centre de la gravure, pourvue de la lettre ? (Oméga) complète le faisceau des attributs de l'archange. Ils font référence au jugement dernier où saint Michel pèse les âmes. Le compas de mesure sur la cuisse achève ce tableau (www.melencoliai.org, latitouniere.e-monsite.com - La Saint Michel).

L'ange méditant est le contraire de l'ange combattant, comme le chevalier la veille d'un combat.

Dans le chant XXIV du Roland Furieux de l'Arioste, l'archange Michel reçoit l’ordre de voler à la recherche du silence, auxiliaire indispensable de quelques recrues qui se rendent à Paris, pour grossir l'armée de la chrétienté, et qui désirent vivement que l’ennemi ne se doute pas de leur approche. « Michel, méditant sur l'asile où il trouverait le silence, décide que ce ne peut être qu’une église ou un monastère , où les frères se livrent au recueillement de la vie contemplative. Là , je trouverai aussi le calme, la charité, la concorde. Il agite donc, avec impatience, ses ailes d’or, et fend les airs comme la flèche rapide. Bientôt l'aiguille d’un clocher gothique, à l'angle d’un vaste et sombre bâtiment dont la cour intérieure est bordée d’arceaux en ogive, signale à ses veux un monastère. A peine en a-t-il touché le seuil, ô désappointement funeste ! ce n'est pas le silence qui vient frapper ses regards étonnés, ce n‘est pas le recueillement, la piété, la paix, l'amour divin, les innocens loisirs, l‘humilité, habitèrent jadis ce séjour ! ils ont fui pour jamais. A leur place, l'orgueil, la paresse, la luxure, l'emportement, l’avarice, y tiennent leur affreuse cour. » (La réformation en Italie, Revue britannique: ou Choix d'articles traduits des meilleurs écrits périodiques de la Grande-Bretagne, 1828 - books.google.com).

Michel trouve la discorde chez des Chartreux et le silence dans l'Arabie Heureuse.

Sans doute (Panofsky, Durer, I, p. 167) les instruments du charpentier se trouvent-ils là, parce que les charpentiers figuraient parmi les enfants de Saturne. Il n'est pas moins certain que les instruments de la géométrie font allusion au rôle de Saturne-géomètre. Mais leur choix et leur association avec d'autres instruments des sciences suggèrent que la mélancolie, son goût de la solitude et du silence, appartiennent en propre à la recherche de l'inconnu, à la quête de la pierre philosophale [creuset derrière le polyèdre] et à l'extraction de la quintessence (Guy de Tervarent, Attributs et symboles dans l'art profane: dictionnaire d'un langage perdu (1450-1600), 1997 - books.google.com).

Orlando Furioso (ou Roland furieux) est un poème épique comptant plus de 38 000 vers composé par Ludovico Ariosto, dit « l'Arioste ». L'ouvrage, dont la rédaction a commencé en 1503, a connu une première publication en 1516, puis a été repris et développé en 1521 et achevé en 1532. Parmi les héros, on retrouve ceux des chansons de geste du Moyen Âge, tels Renaud de Montauban, Merlin et Roland dont la fureur est causée par la fuite d'Angélique, une princesse païenne qu'il aime et cherche à délivrer (fr.wikipedia.org - Orlando furioso).

L'Orlando Furioso est presque contemporain de la gravure Melencolia I, mais l'idée d'un saint Michel méditant, comme un chevalier la veille d'un combat, était peu-être dans l'air.

Les combats qualifiants doivent aussi être soutenus quand on détient la royauté, comme Uterpendragon affrontant un géant contestant son autorité dans Guiron le Courtois, et surtout quand on l'a récemment acquise. Arthur doit ainsi vaincre des monstres mélancoliques qui lui disputent ses terres ou qui les ravagent. L'association typologique des combats qualifiants livrés par un souverain avec ceux que dispute un chevalier est beaucoup plus nette pour Arthur que pour son père, dans la mesure où L'Estoire de Merlin et le Livre d'Artus insistent beaucoup sur la fragilité politique mais aussi éthique du royaume de Logres. Les victoires du roi sur le géant du Mont-Saint-Michel et sur le chat du lac de Lausanne prouvent qu'un combat qualifiant mené par un souverain assied sa légitimité sur les territoires qu'il conquiert (ils se déroulent tous les deux lors de la campagne « continentale » menée contre les romains). Dans tous les cas, le succès démontre la maturité d'un combattant affrontant une aventure difficile par son contenu initiatique : le monstre sert de métaphore aux obstacles qu'il rencontrera et aux crises intellectuelles qu'il connaît ou qu'il risque de connaître (Pierre Levron, La mélancolie et ses monstres, Monstres et monstruosités: Dans le monde ancien, 2007 - books.google.com).

Melencolia I parlant de la Lune

La lune mesure le temps comme le soleil, d'où le sablier, et le cadran solaire sans ombre, sans soleil.

La Lune même nous indique dans son cours les jours heureux pour commencer un ouvrage (Virgile, Géorgiques, Livre I).

L'arc en ciel est monochrome sans différenciation de gris pour les couleurs.

Si on parcourt l'histoire de toutes les observations de ce genre, on verra qu'elles sont très-rares. Aristote assure n'en avoir vu que deux de cette espèce dans l'espace de cinquante ans ; mais il se trompe fort dans ce qu'il ajoute à ce sujet dans le second chapitre de son troisième livre des Météores, lorsqu'il prétend : 1°. que l'arc-en-ciel lunaire ne peut avoir qu'une seule couleur ; 2°. qu'il n'arrive qu'une fois le mois ; 3°. qu'il a lieu le jour de la pleine lune; 4°. que la lune doit être alors à l'orient ou à l'occident.

Ces observations semblent fausses selon les observations qui furent faites après.

Quoiqu'on regarde ce phénomène comme assez rare, il ne l'est cependant pas autant qu'Aristote le prétendoit. Outre les deux que Bernier observa deux jours de suite, Snellius dit en avoir observé un en 1617 et un autre en 1618. Garcœus rapporte dans sa Météorologie, en avoir observé en 1523, 1524, 1525, 1537 ; et pour peu qu'on voulût faire quelques recherches suivies sur les différens auteurs qui parlent de ce phénomène, il est probable qu'il n'y auroit guères d'années où on n'en eût observé de semblables (Joseph Aignan Sigaud de La Fond, Dictionnaire des merveilles de la nature, Volume 1, 1806 - books.google.com).

Johannes Garcaeus der Ältere (Johannes Gartze, 1502 in Pritzwalk - 24. August 1558 in Neubrandenburg) war ein lutherischer Theologe und Reformator. Er wurde oft verwechselt mit seinem gleichnamigen Sohn Johannes Garcaeus der Jüngere, der seit 1556 Professor der Theologie in Greifswald und Pastor an St. Jacobi war (de.wikipedia.org - Johannes Garcaeus der Ältere).

Le chien était un des attributs de la déesse lunaire et chtnonienne Hécate, adorée particulièrement aux carrefours (Jean Chevalier et Alain Gheerbrant,Dictionnaire des symboles, Laffont, p. 495).

Galien classe la cynanthropie comme maladie ressortissant de la mélancolie. (Guy de Tervarent, Attributs et symboles dans l'art profane: dictionnaire d'un langage perdu (1450-1600), 1997 - books.google.com).

La meule

La meule peut être associée à la Lune comme en témoigne une poésir de Rumi (1207-1273) :

La fête est venue, et de toi a reçu des présents / De la meule de la lune, ta fête a reçu des grains / Il lui est arrivéde pouvoir regarder la lune / Il ne lui est pas arrivé de pouvoir emporter la lune dans sa maison (Djalâl-od-Dîn Rûmî, Rubâi'Yât traduit par Djamahid Mortazavi, Eva de Vitray-Meyerovitch, 1993 - books.google.com).

Mais aussi à saint Michel.

Et un autre Ange suivit, disant : Elle est tombée cette grande Babylone (Apocalypse XIV). Cet autre ange est vraisemblablement l'Ange Michel. Un ange fort, au chapitre XVIII, leva une pierre comme une grande meule et la jetta dans la mer, disant : Babylone, cette grand ville sera préciptée avec aurant de force, et on ne la trouvera plus (Ouvrage sur l'apocalypse, Volume 2, 1790 - books.google.com).

En Allemagne, on trouve saint Michel associé à la meule comme à Nördlingen :

Merkwürdig ist, daß, wie die Erdmitte auch nach dem benachbarten Einzingen verlegt wird und die Jungfrau, von der nur die Hand mit einer Laterne zu sehen ist, auch bei Nebra und bei Buttstädt sich zeigt (Nordd. Sag. p. 210), so noch eine andere an der Nobisschenke haftende Sage in duplo vorhanden ist; dieselbe ist nur bei Grässe abgedruckt, und daß Witzschel sie verschweigt, könnte Mißtrauen in die Zuverläßigkeit des Hesekielschen Romans verrathen, wenn es nicht deßhalb geschehen ist, weil er eben jene gleichlautende Überlieferung aus Buttstädt (Nordd. Sag. p. 212) in den ersten Band seiner Sammlung aufgenommen hatte. Nach Hesekiel war neben der Thür der Nobisschenke ein Steinbild eingemauert, eine Wage darstellend, in Das erste Ehepaar, welches die Nobisschenke bewohnte, habe das Bild gestiftet zum Andenken an das Wunder das mit ihrem Kinde geschah : nach langer unfruchtbarer Ehe hatten sie vom Teufel ein Kind erhalten, unter der Bedingung, daß es nachher sein eigen sein sollte, aber auf ihr reuevolles Gebet sandte Gott einen Engel, der den Teufel bei der im Bilde verewigten Wiegeprobe als zu leicht erfand und das Kind dem Himmel rettete — ganz wie die Sage im benachbarten Buttstädt berichtet, wo der Engel mit der Wage, sammt Teufel, Mühlstein und Kind auf dem Rathsbrunnen dargestellt ist.

Der Engel ist kein anderer als Michael ; auf einem alten Bilde in Nördlingen wiegt er gleichfalls ein Kind, das tief hinabsinkt, obgleich der Teufel in die andere Schale einen Mühlstein legt (Ludwig Laitsner, Nobishaus und verwandtes, Germania, Volume 26, J.B. Metzler, 1881 - books.google.com).

La Nobisschenke est une auberge pour les âmes des morts sur le chemin de l'au-delà.

À l'orée de la forêt se trouve le Nobiskrug où on obtient les laissez-passer pour l'au-delà et qui a pour emblème un géant velu. En sa qualité d'intermédiaire, l'Homme sauvage est connu sous le nom d'Orcus (Olive Patricia Dickason, Le mythe du sauvage, 1993 - books.google.com).

Dans la mythologie nordique, les Géantes, d’après les anciens mythes, se tiennent renfermées dans le Séjour des Iotnes, qui se trouve au delà de la Mer, au Nord et à l’Orient, par rapport au Séjour des hommes, appelé le Séjour-Mitoyen. Dans le Séjour des Iotnes il y a une Forêt qui, sans doute, d’après un mythe finne, est nommé Bois-de-Fer, parce que le bois de ses arbres passait pour être aussi incombustible et indestructible que le fer. D’après la Mythologie hindoue, il y a dans l’Enfer une forêt appelée Forêt aux Feuilles-Épées, parce que ses arbres ont des épées pour feuilles. Les Géantes qui habitent le Bois—de—Fer, portent aussi le nom épithétique de Celles du Bois-de-Fer. Une de ces Géantes—Louves, la Mère des Loups—garous gigantesques Skoll et Hali, est aussi la mère du plus puissant et du plus redoutable des loups de cette famille. Ce loup est nommé Mâna—Garmr (Hurleur de Mâni), parce que c’est le hurleur (norr. garmr, iarmr; gr. kerberos), ou le loup qui, à la fin du monde, devra dévorer Mâni. Ce nom de Mâni désigne ici, non pas le Génie qui dirige la lune, mais la lune elle-même. Déjà, chez les Scythes, Artin—paza, comme Déesse de la lune, recevait chez elle les Morts, et portait, comme Déesse des Morts, le nom épithétique de Kvalî. Le Séjour des Mânes était donc censé être placé dans la lune; et cette idée se retrouve dans beaucoup de traditions mythologiques de l’Antiquité. D’après les Orphiques, par exemple, les âmes des hommes provenaient de la lune, et elles y retournaient comme Manes après la mort des individus (cf. Orlando furioso , c. 34, Ott. 83). Les peuples de la branche gète croyaient que les individus, morts de maladie ou de vieillesse, allaient dans la lune pour y séjourner. Aussi, quand, à la fin du monde, le Hurleur de Mâni s’emparera de la lune, il y trouvera ces mânes, et se gorgera de la vie (norr.fiörvi; cf. pers. ferver, mânes) des morts qui auront passé dans cet astre. Par suite de ce carnage, le sang des victimes formera une espèce de halo rougeâtre qui couvrira le ciel et obscurcira le soleil; et la chaleur du soleil étant ainsi interceptée, le Terrible—Hiver (Fimbul-Vetr) commencera, c’est—à-dire que les vents du nord se déchaîneront et mugiront de tous côtés (Snorri fils de Sturlaz, La fascination de Gulfi (Gylfa ginning) (XIIIème siècle), traduit par Frédéric Guillaume Bergmann, 1861 - books.google.com).

L'élément Terre

L'élément Terre est associé aux signes du Zodiaque Taureau, Vierge et Capricorne.

Saint Michel est rattaché au taureau qui apparaît dans la légende du Mont Gargan dans les Pouilles et celle du Mont-Saint-Michel. Le Taureau zodiacal est un signe de terre.

Le mont Saint-Michel, à l'ouest de l'hexagone, sur un rivage du soleil couchant, pourrait bien n’être qu’une réplique du mont Gargan, en Italie du Sud. Gargano, ou monte Sant’Angelo, culmine a près de 1000 m, dans les Pouilles, sur l’éperon de la botte italienne. Le 8 mai 490, Laurent, évêque de Siponte, apprend que devant la grotte du mont qui domine sa ville, un taureau agenouillé parle. Pour confirmer le miracle, saint Michel apparaît à l’évêque, lui enjoignant de bâtir un sanctuaire autour de cette grotte qui est, avec sa source, le point de ralliement (et sans doute un lieu de culte) des bergers du pays. L’histoire précise encore que le propriétaire du taureau, courroucé par la fuite de l’animal, avait tiré une flèche sur la bête indocile. Et que la flèche ricocha sur elle, sans la blesser, et revint frapper l’archer à la main. Comme Laurent, Aubert rêve l’Archange. Comme lui, il trouve au sommet du mont Tombe un taureau dérobé qui, en tournant sur sa longe autour de son piquet, a circonscrit une aire, sur-matérialisée dans d’autres versions par une orbe de rosée miraculeuse. Et Aubert de bâtir une chapelle circulaire, reproduisant par art la forme qui au mont Gargan était là par nature, la grotte (montsaintmichel.e-monsite.com - La dimension des miracles).