Partie XVII - Le Prieuré de Sion   Prologue   Balance ton palet : Sion-Vaudémont   
PRIEURE DE SION BALANCE SERPENT ROUGE PSAUME 80

BALANCE du Serpent rouge

« Commencé dans les ténèbres, mon voyage ne pouvait s’achever qu’en Lumière. A la fenêtre de la maison ruinée, je contemplais à travers les arbres dépouillés par l’automne le sommet de la montagne. La croix de crète se détachait sous le soleil du midi, elle était la quatorzième et la plus grande de toutes avec ses 35 centimètres ! Me voici donc à mon tour cavalier sur le coursier divin chevauchant l’abîme. ».

Le cavalier sur le coursier divin chevauchant l'abîme peut indiquer le Saint Michel de Delacroix à la chapelle des Saints Anges de l'église Saint Sulpice de Paris. Saint Michel est fêté le 29 septembre, date située dans le signe de la Balance (Le Serpent rouge : Le voyage de l’âme : Balance).

Sion-Vaudémont

Sion-Vaudémont se trouve dans le secteur nonagonal du signe de la Balance et sur un axe nonagonal du 27 septembre, près du sommet du petit nonagone Houécourt (28 septembre) (Synthèse : Calendrier : Calendrier et les Runes).

Située au midi de l'ancienne Lorraine, dans le comté de Vaudémont, près des confins de la Meurthe et des Vosges, la montagne de Notre-Dame de Sion s'élève en pente très-rapide, au milien d'une plaine immense, ayant Lunéville au levant, à l'occident le château maintenant ruiné de Vaudémont, à six lieues au sud de Nancy et à trois au nord de Mirecourt (Dictionnaire des ordres religieux, Tome 4, Encyclopédie théologique, 1859 - books.google.fr).

Dès cette époque reculée, la montagne de Sion-Vaudémont et les lieux avoisinants, sous le nom latin de Semita-Vademontis faisaient partie d'un district assez considérable appelé segetinsis pagus, ce qui veut dire, contrée fertile, riche en moissons — c'était le Saintois, de nos jours encore renommé par ses fertiles plaines (Frère Simonin, Notre-Dame de Sion: notice historique et manuel du pèlerin, 1893 - books.google.fr).

Sion et les frères Baillard

Les frères Baillard, Léopold (1796 - 1883), François (1798 - 1863) et Quirin (1799 - 1882), prêtres, ont constaté et déploré l’état d’abandon du sanctuaire de Notre-Dame de Sion, jadis haut lieu de pèlerinage. Après l’expérience de Mattaincourt où se trouve la tombe de saint Pierre Fourier, ils décident de faire de même pour Sion. Bien que toujours endettés, ils parviennent à acquérir les vieux bâtiments, le jardin et quelques parcelles de terres. Ils y effectuent de lourds travaux et réparations. Les frères avaient acquis auparavant le domaine de Saint-Odile, dont Quirin aura la charge. Plusieurs projets sont présentés mais rejetés par l'évêque de Strasbourg, Quirin se contentera donc d’œuvrer à dynamiser le pèlerinage.

L’évêché de Nancy s’inquiète de cette gestion des revenus de quêtes. La méfiance se durcit en décembre 1845, lorsque l’évêque pose de nombreuses conditions avant d’autoriser de nouvelles recommandations pour continuer les quêtes. Après une année de vaines négociations, l’autorité épiscopale se met à refuser toute démarche aux frères Baillard et le 1er mai 1847, annonce son intention de déposer Léopold de ses fonctions de supérieur de l’Institut de la doctrine chrétienne de Nancy. Le 30 janvier 1848, l’abbé Gridel, nommé à la succession de Léopold de l’Institut de la doctrine chrétienne de Nancy, par l’évêché de Nancy, dénonce Léopold et François par une circulaire aux Frères de la doctrine chrétienne de Nancy, et leur porte l’interdit. Dans la réponse à cette circulaire, Léopold finit par se soumettre. Les religieux de Sion-Vaudémont sont alors affiliés à la maison-mère de Vézelise ou abandonnent la vie religieuse. Les frères Baillard restent malgré tout sur la colline, étant toujours propriétaires d’une grande partie des bâtiments, et des dettes associées. Ils gardent la charge de la paroisse et du pèlerinage. On nomma provisoirement frère directeur le frère Chrétien, ancien maître des novices à Sion, qui était alors en Amérique avec Quirin. Il avait été instituteur à Buffalo et au village de Sainte-Marie, dans le diocèse de Pittsburg et l'Etat de Pensylvanie. Il quitta l'Amérique avec Quirin au mois de juillet 1848.

Les Baillard continuèrent donc leurs œuvres et aussi leurs errements, comme par le passé. Ils continuèrent aussi leurs quêtes. François n'était occupé qu'à cela. Soit à cette époque, soit auparavant, il parcourut, en dehors de la France, la Belgique, la Hollande et la Suisse. Il prêchait quand il y était invité, et on admirait son éloquence. Ses discours eurent notamment du succès à Amsterdam et à Porentruy, où les sœurs quêteuses, qui s'y trouvaient en même temps que lui, firent une copieuse recette. Quirin lui-même, en 1844, quitta par intervalles la montagne de Sainte-Odile pour aller recueillir des dons pour l'établissement des frères de Sion, qui était alors en grande voie de prospérité, mais aussi en grand besoin d'argent. Il visita le grand-duché de Bade, la Hesse-Darmstadt, le Nassau, une partie de la Suisse, et il recueillit de précieux secours. Au mois d'août 1845, il se rendit en Angleterre ; il passa en Irlande le 1er août 1846, enfin au mois d'avril 1847, il s'embarqua pour l'Amérique, où il demeura jusqu'au mois de juillet 1848.

Le 15 juillet 1849, joint par François et Quirin, il déclare à Mgr Menjaud, évêque de Nancy, sa soumission complète et reconnait ses torts. Ils demandent eux-mêmes que la lettre soit rendue publique. Pour sanction, il fut imposé à Léopold une retraite de huit jours à la chartreuse de Bosserville. C’est là qu’il entend parler d'Eugène Vintras. En juin 1850, les trois frères Baillard se rendent à Tilly-sur-Seulles, en Normandie, et sont reçus au cénacle de Vintras. Ils y découvrent l’Œuvre de la miséricorde. Ayant pris connaissance de la doctrine très controversée qui séduit les frères Baillard, l’évêque de Nancy leur retire leur pouvoir ecclésiastique, en condamnation par contumace.

Léopold meurt le 23 mai 1883, à Saxon-Sion (fr.wikipedia.org - Frères Baillard, Eugène Mangenot Eugène, « La Colline inspirée ». Un peu d'histoire à propos d'un roman. In: Revue d'histoire de l'Église de France, tome 4, n°21, 1913 - www.persee.fr).

Le chemin de croix de Sion

Et que dire de ce qui décore la grave colline de Sion, de ce chemin de croix de ciment à décor de fausses branches et de faux troncs d'arbre au bord, du chemin (dans un pays où les arbres sont magnifiques), de cette encombrante construction en pierre de roches et de ces statues fabriquées ? (Bernard Champigneulle, A la rencontre de Barrès en Lorraine, La Revue des deux mondes, Numéros 21 à 24, 1958 - books.google.fr).

Pierre Lambert me fit en effet remarquer, lors de notre voyage, que les emblèmes qui ornent le chemin de croix de Sion-Vaudémont sont faits de la même matière et affectent la même forme — une croix de bois blanc — que la fameuse « Croix de grâce », insigne des disciples de Vintras (F.-E. Fabre, En passant par la colline inspirée, Bulletin de la Société J.-K. Huysmans, Volume 6, 1956 - books.google.fr).

Il a été réalisé en 1952 et rénové en 1962 par le Frère Willi Gunschmann. Allemand, ancien prisonnier de guerre en 1945, le frère Willi a désiré rester en France et entrer chez les missionnaires Oblats pour œuvrer à la réconciliation des peuples allemands et français (www.certiferme.com).

Une Saga du Nord raconte qu'une devineresse chantait à midi l'air de la nuit, et si loin que son chant portait, les ténèbres s'établissaient. Ainsi de Thérèse : tant qu'elle chante et si loin que va son chant, Léopold est Pontife et Roi (p. 119) (fr.wikisource.org - Barrès - La Colline inspirée p. 119, Synthèse : Calendrier : Calendrier et Etoile du petit nonagone).

Les ruines de Sion

Une heure après son arrivée, Léopold gravit la colline de Sion. Là-haut, son couvent l’appelle. Il défend qu’on le suive, il laisse au village la petite communauté et s’achemine tout seul, vers le soir, sur les pentes sacrées. Quel spectacle l’attendait ! De la ruine et du sublime. Le plateau avait repris sa dignité religieuse. A l’infini, l’immuable et magnifique horizon, rempli du repos de l’été, avec ses villages et ses moissons, entourait gravement la colline, et toute cette nature silencieuse semblait adorer son lieu saint. Sous les feux du couchant, la petite plate-forme avait l’aspect croulant et hiératique des sanctuaires de la vallée du Nil. On y réentendait l’esprit éternel, maintenant que les disputes s’étaient tues. Léopold resta longtemps auprès de l’église déserte à contempler son couvent ruiné (p. 289) (fr.wikisource.org - Barrès - La Colline inspirée p. 289).

Le laboratoire de Faust, le burg de Manfred, l’île de Prospero brillent dans les nuages empourprés de l’horizon, mais ces fameux édifices, ces grands vaisseaux de clarté, balancés sur le noir couchant, ne diffèrent pas tant de la pauvre masure mystique des Baillard, debout, là en bas, sous mes yeux. (p. 420) (fr.wikisource.org - Barrès - La Colline inspirée p. 420).

En automne, la colline est bleue sous un grand ciel ardoisé, dans une atmosphère pénétrée par une douce lumière d’un jaune mirabelle. J’aime y monter par les jours dorés de septembre et me réjouir là-haut du silence, des heures unies, d’un ciel immense où glissent les nuages et d’un vent perpétuel qui nous frappe de sa masse (p. 9) (fr.wikisource.org - Barrès - La Colline inspirée p. 9).

14

Ferry I établit à Sion un ordre de Chevalerie. Il avait épousé la fille de Henri III et le sire de Rumigny devint ainsi la tige d'une nouvelle maison de Vaudémont, qui viendra plus tard s'asseoir sur le trône de Lorraine. Ce nouveau comte fit profession d'une dévotion particulière envers la sainte Vierge et surtout envers son image de Sion. Il en fît l'institution le 26 décembre 1336. L'original de ce bel Institut auquel sont attachés quatorze Sceaux pendants des quatorze premiers chevaliers, est gardé dans le Thrésor des Chartres de Lorraine (R. P. Vincent).

Des quatre fers

Une légende Vaudémont renvoie à la VIERGE du Serpent rouge : "Et merveille lors des sauts des autres cavaliers, les sabots d’un cheval avaient laissé quatre empreintes sur la pierre, voilà le signe que DELACROIX avait donné dans l’un des trois tableaux de la chapelle des Anges".

Une légende, qu'il faut faire remonter à l'époque où le comté de Vaudémont avait ses souverains indépendants, se raconte encore dans toute la contrée La voici dans la naïve simplicité de sa composition : Un homme d'armes, très-relâché dans ses mœurs, s'étant épris d'une jeune princesse de Vaudémont fort pieuse, avait inutilement, en l'absence de son père parti pour guerroyer au loin, tenté de la séduire en employant tantôt les promesses, tantôt les menaces. Un jour, que celle-ci, montée sur sa haquenée, revenait du sanctuaire de Sion, probablement pour mettre sa vertu sous la protection de la Reine des Vierges, elle aperçoit son séducteur qui l'attendait pour la forcer d'accéder enfin à ses infâmes désirs. Le lieu est complètement solitaire; personne ne peut répondre à ses cris; semblable à la gazelle timide poursuivie par un animal féroce, elle s'enfuit avec rapidité. Son persécuteur, qui monte un excellent coursier, gagne du terrain ; il est près de l'atteindre, lorsque la jeune fille s'aperçoit que la continuation de sa fuite devient impossible. Devant elle, la montagne, taillée à pic, lui présente un énorme précipice et par conséquent la mort; derrière elle, l'attendent le crime et le déshonneur. Son choix n'est pas douteux un instant, elle se recommande à Notre-Dame de Sion et s'élance dans l'abime. Mais, ô prodige! elle descend doucement comme si elle était soutenue par les anges et se trouve au bas de la sainte montagne, sans avoir éprouvé aucun mal. Son cheval a seulement, en témoignage du fait miraculeux, imprimé, sur une large pierre plate, les marques des fers de ses pieds. Ces vestiges se montraient à tous les voyageurs il n'y a pas plus de dix ans, époque à laquelle un laboureur du village de Chaouilley la fit briser et enlever, parce qu'elle le gênait pour labourer son champ. Pour le lâche persécuteur, la vierge l'aperçoit à ses pieds, n'offrant plus, ainsi que son coursier, que débris informes et à peine reconnaissables. Echauffé dans sa poursuite, il avait suivi sa victime, qu'il croyait déjà saisir, sans s'apercevoir, dans son aveuglement, de la mort affreuse qui l'attendait. Cet endroit porte dans le pays le nom de Saut de la Pucelle (Pèlerinage de Notre-Dame de Sion-Vaudémont: notice historique, 1859 - books.google.fr).

En quittant Sion, laisser à droite le chemin en descente sur Saxon-Sion et, à hauteur d'un calvaire, prendre, tout droit, la D 53, route de crête qui traverse toute la colline. Après avoir dépassé, à droite, une croix de mission érigée vers 1622 par Marguerite de Gonzague, épouse de Henri ll de Lorraine, la route traverse le bois de Plaimont à la sortie duquel on aperçoit le monument à Barrès et l'agglomération de Vaudémont dominée par les ruines de son château (Vosges, Lorraine, Alsace, Guide du pneu Michelin, 1961 - books.google.fr).

La Vraie Langue Celtique et la Balance

35 centimètres

Dans la découpe de La Vraie Langue Celtique selon les Travaux d'Hercule représentés dans le Zodiaque du Palais d'Arco fut peint vers les années 1520 à Mantoue alors sous la domination des Gonzague, famille dont est issue Margurerite qui fit ériger la croix de mission de 1622 à Sion, la Balance correspond aux pages 229-254. A la page 235 sont mentionnés les 35 centimètres des croix grecques que l'on trouverait sur les roches près de Rennes-les-Bains.

...on découvre sur les roches voisines des croix grecques profondément gravées par le ciseau et mesurant depuis vingt jusqu'à trente et trente-cinq centimètres. Ces croix, à branches égales et au nombre de cinq sur ce seul point, ont dû être gravées par ordre des premiers missionnaires chrétiens envoyés dans la contrée.

Un fait à peu près semblable s'est produit en Bretagne, lorsque l'Evangile a été porté chez les Redones armoricains. Les ménirs n'ont pas été renversés, mais on a placé à leur sommet le signe du salut.

Une sixième croix grecque dans une large roche, se trouve assez loin du cap dé l'Hommé, sur le bord de la crête du sud... (VLC, p. 235) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Présentation : La Vraie Langue Celtique et les Travaux d’Hercule, La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre III - Ps. 80).

Serviès-en-Val, associé à l'étoile Mizar (z Dzêta Ursae Majoris) est dans ce secteur de la Balance, ce qui fait que Rieux-en-Val pourrait être Alcor, le compagnon de Mizar. Le nom d'Alcor viendrait de l’arabe al-qur, « le cavalier » du fait qu'elle semble chevaucher un des chevaux du chariot de la Grande Ourse. Entre Serviès et Rieux-en-Val à l'extrémité d'un mamelon rocheux peu élevé se dresse un menhir surmonté d'une croix en fer. La pierre est en grès Carcassien, commun dans les environs. Elle à 2 mètres de large. à la base sur 2m20 de haut et 0m40 d'épaisseur. On a trouvé au pied des ossements humains. La croix a dû être placée à son sommet pour éviter sa destruction et christianiser le culte dont peut-être il était l'objet. La légende populaire veut que ce rocher, vrai ou faux menhir appelé "La Pierre Droite", ait été lancé par Charlemagne lui-même depuis la montagne du Carla, environ à 3 km à l'est, pour délimiter un territoire (Le Prieuré de Sion : Prologue : Alcor : De Mesnil-sous-Jumièges à Rieux-en-Val).

Boudet parle du Carlat (de Rennes les Bains) à la page précédente (234) :

La crête naturelle venant de Cugulhou, continue de se dessiner après avoir dépasser le Carlat. (VLC, P. 234)

La page 80, appariée à la 235, relate le conflit entre Goliath et David, que l'on trouve chez Eugène Vintras, inspirateur des Frères Baillard.

Chers Catéchistes, courageuses ardeurs, bénissons la toute-puissance du Seigneur qui se montre si évidemment dans la défense de son OEuvre. Admirons sa divine protection et sa souveraine sagesse ! - Il a fait aujourd'hui en votre frère ce qu'il fit autrefois dans le jeune pâtre de Bethléem : les bravades du Goliath moderne sont anéanties par ces suprêmes vérités que ses alliés ne pourront lire sans se sentir mordus sévèrement par les dents aigües de leur conscience ! (Eugène Vintras, Le glaive sur Rome et ses complices ! Venue et enseignements d'Elie sur l'avènement glorieux de Jésus-Christ, 1855 - books.google.fr).

Une empreinte qui mesure 35 centimètres, la longueur d'un pied de géant, sur 13 centimètres de profondeur, se détache sur une roche située à 50 pas au dessous du monument mégalithique du grand Hohneck (Félix Voulot, Les Vosges avant l'histoire étude sur les traditions, les institutions, les usages, les idiomes, les armes, 1875 - books.google.fr).

La mesure du pied de samos (pied samien) est d'environ aussi de 35 cm. Pythagore est originaire de Samos. Il fit le calcul de la taille d'Hercule par rapport à la taille de son pied qui était le pied olympien (32 cm).

Le point culminant de la Lorraine, le Hohneck à 1.362 m, est situé à la "frontière" entre les régions lorraine et alsacienne. Le Hohneck se trouve dans la Balance.

La source de la Duchesse à La Bresse (88), dans le flanc sud-ouest du Hohneck, a été visitée vers 1551, par Catherine de Danemark, veuve de François Ier, duc de Lorraine. Elle était accompagnée par son beau-frère Nicolas, comte de Vaudémont, avec lequelle elle partageait les devoirs et les prérogatives de la régence. La source a pris, à ce moment, le nom de fontaine de Son Altesse (désignée sur une carte perspective dressée dans la seconde moitié du XVIe siècle par Thierry Alix, président des Comptes). Elle doit son nom actuel à une visite de Marguerite de Gonzague, seconde épouse du duc Henri II, qui s’y désaltéra en 1622 (aufildesmotsetdelhistoire.unblog.fr, 22 v’la l’Tarot : Chapitre II - Kabbalisation du Tarot : Introduction 4 : Tarot et Gonzague).

Les croix grecques

Quelques années avant la publication de La Vraie Langue Celtique, les découvertes de croix gravées sur les rochers dans diverses régions comme la Lozère ou les Vosges sont relatées dans des bulletins de sociétés savantes. Ainsi dans le Hohneck (ou Hohnack) dans la roche duquel s'inscrit l'empreinte de 35 cm mentionnée plus haut.

Nous ne connaissons dans les montagnes du Haut-Rhin aucun monument préhistorique à signes rupestres ; on découvre par contre facilement des roches portant une croix gravée, particulièrement fréquente sur les blocs en grès du Tsennchel et du Hohnack. La croix, le symbole chrétien, a certainement été ajoutée à une date postérieure pour christianiser un monument considéré comme païen et pour abolir la superstition et les coutumes anciennes, dont il faut rechercher les origines aux époques préhistoriques (Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, Volume 91, 1925 - books.google.fr).

Une nouvelle preuve que les dépressions factices ou partiellement retouchées de nos roches ont parfois un objet symbolique et pratique, en même temps, c'est que plusieurs de ces dépressions, par exemple celle du Schneeberg (reproduite pl. XXXVIII, fig. 1), une autre située sur la côte d'Ormont, affectent la forme et la taille d'un homme qui eût laissé l'empreinte de son corps couché dans une matière demi-solide. D'autres fois, et le fait est fréquent, à côté d'une cuvette, une croix très ancienne a été creusée comme pour exorciser le monument. Il en est ainsi d'une roche située au Haut-Donon, entre le plateau dominant et le temple gallo-romain, à quelques pas au sud du sentier. Mes dessins des roches à érosions du Hohnack, du Königstuhl, etc., présentent la même particularité (Félix Voulot, Les Vosges avant l'histoire étude sur les traditions, les institutions, les usages, les idiomes, les armes, 1875 - books.google.fr).

M. Waltz nous a signalé encore une grande roche inclinée qui se trouve près de Dabo, dans la forêt, sur le chemin conduisant de cette localité à Wangenbourg. Elle porte le nom de Rutschfelsen ou Jochfelsen ; sa face supérieure est polie par le frottement et percée de plusieurs cavités régulières. Ce monolithe est l'objet de croyances populaires bien différentes de celles qui sont attachées au Pupelestein, de Rimbach. [...] Les uns prétendent que les cavités circulaires qui s'y trouvent ont été creusées par les soldats du marquis de Montclar assiégeant le château de Dagsbourg, en 1674, pour y fondre leurs boulets de canon ; d'autres y voient un autel payen dont les cuvettes étaient destinées à recevoir le sang des victimes, comme au grand Hohnack. D'autres enfin disent, qu'aux temps du paganisme, certains accusés subissaient l'épreuve du Lottelfelsen au Schneeberg; s'ils n'avaient pu mouvoir la roche branlante, ils étaient conduits au Jochfelsen pour y être exécutés (Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Colmar, Volume 16, Volumes 24 à 26, 1885 - books.google.fr).

Dans le cromleck de Rennes-les-Bains, on voit aussi figurer deux pierres branlantes ou roulers. C'est le signe de la puissance de Dieu jugeant et gouvernant ses créatures. Les hommes ne sauraient échapper en aucun temps à cette autorité divine, soit qu'elle accorde des récompenses, soit qu'elle exerce les droits d'une justice vengeresse. (VLC, P. 247)

La balance symbolise ce jugement de dieu.

Au sommet de la montagne de Dabo, pour la purger des fantômes païens qui y séjournent, on a élevé une petite chapelle à saint Léon au XIXème siècle, tout surpris de se trouver là. Mystérieux Dabo, environné d'arbres où s'assemblaient les druides, où les Romains eurent un autel consacré à Jupiter ! En plein ciel, on y jouit d'une vue incomparable sur le paysage du Schneeberg, le Grossmann, le Donon... Hélas, le château des comtes de Dabo et de Dagsbourg a été rasé par les Français en 1679. Sa tour, où voltigent des légions de chauve-souris, offre un point de vue grandiose (François Ribadeau Dumas, Histoire secrète de la Lorraine, 1979) (Le Serpent rouge : Le voyage de l’âme : L’Arcadie d’Hergé).

Sur l'un des contreforts du mont Lozère, au lieu dit Serré des Pradels, sont une vingtaine de gros blocs de pierre que l'on remarque de loin ; ils sont formés par la dislocation des puissantes assises de grès infraliasique qui, dans ces parages, marquent la transition des terrains de cristallisation aux premières strates des étages calcaires jurassiques. Comme les nombreuses pierres à bassins découvertes dans nos montagnes, sont toujours sur un endroit saillant d'oiï l'on a un vaste horizon devant soi, la situation exceptionnelle de ces grands blocs m'engagea à aller les inspecter. Trois d'entre eux ont de beaux bassins ; deux surtout présentent un ensemble de creux déversant les uns dans les autres, offrant des parois régulières et verticales où le travail de l'instrument humain est indéniable. Sur la table de ce roc sont gravées six croix très-régulières et d'orientations diverses. L'une, marquée en A, a 15 cent, sur 12, et 2 centimètres de profondeur. Il ne peut être question ici de ces croix grossières appelées piquières et qui forment les bornes des propriétés dans ces contrées. Leur différence est trop grande d'abord, et puis jamais ce me n'a pu être une borne, situé comme il l'est. D'ailleurs, les diverses orientations de ces croix contrarieraient toute idée de correspondance avec une autre borne. Ces signes, en effet, sont dirigés vers le signe le plus voisin, et l'on suit l'orientation de l'entaille qui n'est une croix que dans certains cas. Puis, surtout, ces grossières piqm'ères ne sont que des entailles, et ici la croix, une d'elle surtout, est gravée avec un travail assez fin et retouchée. (Matériaux pour l'histoire primitive et naturelle de l'homme: revue mensuelle illustrée, Volume 17, 1883 - books.google.fr).

Ces blocs à bassins de la Lozère offrent sans contredit la plus complète analogie avec ceux du grand Hohnack qui, lorsque l'article ci-dessus a été composé, avaient déjà été décrits et figurés dans notre seconde publication parue en 1880. Nos appréciations sur ces monuments ont, du reste, reçu une nouvelle confirmation, dans une course que nous avons faite l'automne dernier dans une des plus belles parties des Basses-Vosges. En montant au Donon depuis Schirmeck, par la maison forestière, aux deux tiers environ de l'ascension, et sur le chemin qui contourne le flanc sud-ouest de la montagne, on rencontre d'abord une source avec réservoir rectangulaire, au pied d'un rocher surplombant. A une cinquantaine de mètres au-dessus et à droite du sentier, se trouve la Pierre des Druides, grand bloc avec dépressions naturelles à déversoirs. Bientôt après on arrive au haut d'un immense rocher de grès vosgien d'où l'on jouit d'une vue magnifique vers le sud-ouest ; en cherchant un peu, nous avons découvert, au bord du précipice, une croix gravée de même forme que celle du Hohnack. Enfin, sur la plate-forme supérieure du Donon, du côté du midi, on remarque également une croix semblable, au milieu d'innombrables signes gravés de toutes sortes. Sur la magnifique falaise rocheuse qui couronne la montagne du Schneeberg, au milieu de nombreuses cuvettes naturelles, nous en avons observé une, de forme ovale, de 50 centimètres environ de longueur, à parois verticales et paraissant retaillée de main d'homme ; à côté d'elle, se retrouvait la croix gravée que nous avions vainement cherchée auprès des autres. Depuis que l'attention a été éveillée sur cette question, des faits nouveaux sont signalés de tous côtés. La croix gravée a été trouvée sur la pierre à bassins du Kœnigstuhl, près d'Aubure (Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Colmar, Volumes 22 à 26, 1883 - books.google.fr).

Sur le Petit Hohnack (alt. 927m) sont situées les ruines du Hohnack, au sud-ouest de Labaroche (canton de Lapoutroie). Il s'agit, parmi les ruines les plus spectaculaires d'Alsace, de l'un des châteaux les plus élevés de la région. Comme pour Hohneck, l'étymologie de Hohnack (qui se décompose en "hohen" + "ac", signifiant pointu, escarpé. Hohnack, qui fut l'une des plus belles forteresses d'Alsace, a été la propriété de trois des plus célèbres familles nobles de la région : les Eguisheim, les Ferrette et les Ribeaupierre. Le château est mentionné pour la première fois au XIe siècle comme création des comtes d'Eguisheim, sur un site probablement déjà occupé par les Romains (voyagesdeswinnie.over-blog.com, www.nostradamus-centuries.com - Quatrain VIII, 61).

Psaume 80

Les pages 80 et 235 sont associées au psaume 80 est titré "pour la fêtes des tentes" qui commémorait le séjour dans le désert et la loi reçue au Sinaï.

Le quinzième jour du mois de thisri, ou de la lune de septembre, les Juifs célèbrent pendant neuf jours la fête des Tabernacles, des Tentes, ou des Cabanes (Souccot, Scénopégie), en mémoire de ce que les anciens Israélites campèrent sous des tentes dans le désert (L'art de vérifier les dates des faits historiques, des inscriptions, et autres anciens monuments, Partie 2, Volume 2, Congrégation de Saint-Maur, 1818 - books.google.fr).

On traduit sukkôt par « Tabernacles » : il s'agit de huttes de feuillage, non de « tentes » (voir A. Alt, Zelte und Hütten, 1950, dans Kleine Schriften, III, Munich, 1959, p. 233-242) (André Caquot, Remarques sur la fête de la « néoménie » dans l'ancien Israël. In: Revue de l'histoire des religions, tome 158, n°1, 1960 - www.persee.fr).

Philon dit que la Fête des Tabernacles doit être célébrée sous le signe de Libra (La Balance) (J. Van Goudoever, Fêtes et calendriers bibliques, traduit par Marie-Luc Kerremans, 1967 - books.google.fr).

Placée à l'extrémité occidentale de la croix solaire, la fête des Tabernacles balance mathématiquement celle de la Pâque située à l'extrémité orientale. La Pâque est la fête de l'équinoxe de printemps, les Tabernacles, celle de l'équinoxe d'automne (Arthur Heulhard, Le roi des juifs, Tome 2 de Le mensonge chrétien, 1908 - books.google.fr).

Ces croix, à branches égales et au nombre de cinq sur ce seul point, ont dû être gravées par ordre des premiers missionnaires chrétiens envoyés dans la contrée. (VLC, p. 235)

Les branches "égales" peuvent référer à l'équinoxe.

Nous retrouvons les relations des Pierres de Jet et du Soleil, et par suite des Menhirs (puisque ces mégalithes ne sont que des statues du Soleil), dans la Bible, avec l'histoire de David, le plus jeune de sept Frères (qui sont les sept Etoiles de la Grande-Ourse, Folklore d'Asie orientale), le pygmée (c'est-à-dire l'Horus égyptien), le jeune Soleil naissant, qui tue, avec la pierre de sa fronde (pierre de jet), le Géant Goliath, qui est l'Ogre du conte du Petit Poucet. Une Pierre de Jet est donc le symbole matériel cultuel, représentant au début la plus petite des Etoiles de la Grande Ourse (ancienne Pléiade morte, passée au Pôle), c'est-à-dire Alcor, qui, anthropomorphisée, devient, plus tard, le Soleil nouveau. Son dépôt au pied d'un Menhir, statue du Vieux Soleil (en réalité Divinité du Pôle-Soleil), est un acte rituel, symbolisant la lutte de deux Soleils, le Vieux et le Nouveau : lutte qui est le fondement essentiel de la religion des Néolithiques et surtout des Mégalithiques (Marcel Baudouin, Les Pierres de Jet cultuelles des environs des Menhirs isolés. In: Bulletin de la Société préhistorique de France, tome 20, n°7-8, 1923 - www.persee.fr).

La référence est tardive, mais cela permet de relier David à la Grande Ourse, chariot de David.

En Wallonie, le conducteur du chariot qui forme la Grande Ourse s'appelle Pocè : Poucet (Gaston Bruno Paulin Paris, Le Petit Poucet et la Grande Ourse, 1875).

Au petit Poucet de Perrault qui sème de petits cailloux, correspond le Grand Charles, Charlemagne, qui sème des palets, plus massifs. Ce qui paraît petit dans le ciel, prend de grandes proportions une fois sur Terre.

Au IXème siècle, en Occident, ce n'est plus Constantin dont on attend le retour, mais celui de Charlemagne, devenu héros de la littérature prophétique, le Carolus Redivivus. Alcuin (fêté le 19 mai) le présentait comme le "Nouveau David" et le "Phare de l'Europe" (Synthèse : Calendrier : Calendrier et Fin des Temps).

Charlemagne n'est pas un des Mérovingiens préférés du Prieuré de Sion, mais un des Caroligiens usurpateurs. Il reproduit en cela le remplacement de Saül par David.

Psaume 80 et Goliath

Le psaume est mis en relation avec la ville de Gath, patrie du géant Goliath.

Les titres des psaumes peuvent faire allusion aux instruments de musique, que ceux-ci soient des instruments à cordes (Ps 4 ; 54 ; 55 ; 61 ; 67 ; 76), des flûtes (Ps 5,1) ou le gittît c'est-à-dire peut-être un instrument originaire de la ville philistine de Gath (Ps 8, 81, 84) (Sophie Ramond, Michel Berder, Pour lire et prier les psaumes, 2016 - books.google.fr, The Holy Bible, Containing the Old and New Testaments, édition James Nourse, 1847 - books.google.fr).

Gittith, un instrument de Musique, que l'on employoit auprès du pressoir, ou au temps des vendanges, Ps. 8. & 81. & 84. Ces trois Pseaumes portent ce nom dans leurs titres. Gittith veut dire ou un certain inftrument de Musique dont se servoit Obed Edom Gittite: ou parce que ces Pseaumes se chantoient à la loüange & à l’honneur de Dieu Haggitthith, au temps des vendanges; lors qu’on fouloit les raisins. Le Paraphraste Chaldaique l'explique d’un archet que David apporta de Gath. Voyez Diodati sur le titre du Ps. 8. La vraye fignification du mot de Gittith est trés-difficile, & les Interprétes ne s’accordent pas sur ce sujet. Les 70. ont mis "pour les pressoirs", ce que plusieurs des Anciens rapportent à ces vendanges souvent mentionnées. R.D. Kimchi veut qu’il fignifie que ce Pseaume a été composé par David chez les Philistins dans la ville de Gath: mais ce qu’il y a de plus probable, c’est que le mot de Gittith marque un instrument de Musique. Pierson sur Ps. 84. Le mot François Guitterre n’en est pas fort éloigné. Genebrard. Voyez en davantage dans Tarnovius, Muis & Ford sur le Ps. 8. Haggittith semble marqué un ton agréable, ou une douce mélodie, par allusion à ceux qui chantent avec joye, quand ils foulent les raisins, & que les pressoirs regorgent de vin, Ps 4. 8. Ford. sur Ps. 8. Voyez Menoch. de Republ Hebræorum 1. 7. c. 8. Il ne se lit que trois fois dans les titres des Pseaumes, & il y a des opinions différentes sur sa signification. Quelques-uns croyent que c’est le nom d'un instrument de Musique, inventé en Gath par Obed Edom Gittithe. D’autres veulent que ce soit une espèce de vers, donné Par David à la famille d'Öbed-Edom Gittith. D'autres que c'est une espéce de chant formé sur l’air & la mesure d’une chanson qui commence par Gittith. D'autres qu’on le chantoit au temps des pressoirs, c'est à dire, des vendanges. D’autres, que David a composé ce Pseaume en Gath, ville des Philistins. D'autres enfin, que David a chanté ce Pseaume à cause de quelque événement qui lui étoit arrivé (Chevalier Leigh, Dictionnaire de la langue sainte contenant toutes ses origines, ou les mots hebreux du vieux testament, traduit par Louis de Wolzogue, 1703 - books.google.fr).

Les Juifs nous débitent d'autres visons sur le terme Gittith, qui est dans l'Original. Ce nom ne signifie point un pressoir. Il faut que les Septante, & ceux qui traduisent, Pour les pressoirs, ayent lu Gittoth, & non pas Gittith. Ce dernier terme dérive de la ville de Geth, & signifie proprement une Géthéenne. Sur cela on bâtit vingt hypothèses différentes. Les uns veulent que ce soit un Cantique de victoire, composé par David, lorsqu'il eut terrasé le géant Goliath, natif de la ville de Geth ou que ce Prince l'ait chanté dans le tems qu'il étoit â Geth, réfugié auprés du Roi Achis ou qu'il l'ait fait à l'occaston du transport de l'Arche en la maison d'Obed Edom le Géthéen. Enfin il suffit que le terme de Geth se trouve en un endroit, pour faire naître l'envie de lui appliquer ce Pseaume. Quelques Rabbins ont prétendu que Gittith étoit le nom d'un instrument de musique, ou celui d'un air sur lequel en chantait ce Pseaume. Puisque l'on est à proposer des conjectures, ne peut-on pas dire que ce Cantique est adressé au Maître de la musique, qui présidoit fur la bande des Chanteuses Géthéennes. Les filles de Geth étoient connues par leurs chants ; David avoit dans sa cour un grand nombre de Géthéens. Il avoit fait de bonne heure la conquête de la ville de Geth. Il fut suivi dans sa retraite, lors de la révolte d'Absalon, par six cens braves de Geth, qui étoient à son service. Il pouvoit avoir aussi des bandes de musiciennes de la même ville. On a montré par des preuves incontestables, qu'ils avoit des bandes de chanteuses, & dans le Temple, & au Palais du Roi. Voyez, la Préface générale sur les Pseaumes. Il y a dans le Psautier trois Pseaumes avec le même titre : Au Président de la bande Gethéenne ; savoir, celui-ci, le quatre-vingt, et le quatre-vingt-trois ; mais avec cette différence que le premier est de David, le second, d'Asaph, et le troisième, des enfans de Coré. Quelques-uns avancent qu'il fut composé pendant la nuit, parce qu'il n'y est point fait mention du soleil, mais seulement de la lune & des étoiles (Augustin Calmet, Commentaire littéral sur tous les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, Tome I des psaumes, 1713 - books.google.fr).

Toutes les aiguilles de la crête ont probablement été renversées à cette époque : on rencontre une quantité considérable de ménirs brisés sur les flancs et quelquefois au bas même de la montagne, et quelques débris se voient encore dans les murs soutenant les terrains en pente des vignes et des champs cultivés. (VLC, p. 235)

La ville de Gath, Gat ou Geth (en hébreu « presse pour le vin ») est une des cinq cités-états des Philistins établies à partir du XIIe siècle av. J.-C.. Elle est établie au nord-ouest du territoire philistin, à proximité de la Shephelah. Les autres cités de la pentapole sont Gaza, Ekron, Ashkelon, et Ashdod.

Après la conquête de la région lors de la première Croisade, une petite forteresse appelée « Blanche Garde » est construite à cet endroit selon le plan d'encerclement de la ville fatimide d'Ashkelon. Ce site est conquis par la suite par les Ayyoubides et sert de base au village, médiéval puis moderne, de Tell es-Safi qui disparut pendant la guerre israélo-arabe de 1948-1949 (fr.wikipedia.org - Gath).

Dans Le Roman de Notre Dame de Lagrasse (Philomena) (fin XIIIe siècle), apparaît le géant Ferragut de Nazère (il s'agit de Najera) dans la vallée de Villebersas ("village des berceaux" car les prisonnières sarrazines étaient enceintes et leurs enfants furent baptisés) (ferragu.gil.monsite-orange.fr - Ferragu).

Le prieuré voisin de Villebersas ne figure dans la toponymie actuelle que sous le nom de Ville-Bresses porté par un promontoire (233 m) au sud de Lagrasse. Son titulaire, saint Aciscle, est l'un des sept premiers apôtres de l'Espagne (Jean-Charles Herbin, Michel Tamine, Espace représenté, espace dénommé: géographie, cartographie, toponymie, 2007 - books.google.fr).

Dans ce roman, les 135 pierres précieuses qui ornent le psautier de Lagrasse offert par Charlemagne peuvent faire référence au psaume 135 (Vulgate) et à une imagerie stellaire (Le Prieuré de Sion : Prologue : Alcor : De Mesnil-sous-Jumièges à Rieux-en-Val).

Si le nom Ferragu, apparaît dans de nombreux ouvrages, il n'y possède pas la même valeur et ne recouvre pas la même réalité dramatique. Au fil du temps il semble qu'il soit devenu un nom générique, presque un cliché, un lieu commun. En général il est associé à la force brutale, cruelle, indomptable, d'autant plus maléfique qu'elle semble surnaturelle. Dès le début, dans le Livre IV (Le pseudo Turpin, 1130-1140) du Codex Calixtinus, Ferragu est présenté comme descendant de Goliath. Sa taille, sa force ne sont pas de ce monde. Ces thèmes, force et merveilleux, seront déclinés dans les œuvres qui suivront, avec des variantes plus ou moins heureuses et on oubliera les qualités de courage, de probité chevaleresques qui apparaissent dans le Codex pour ne retenir que les aspects négatifs de l'ennemi infidèle. On lui attribuera même des traits difformes pour en accentuer le rejet. Le nom pourrait servir de marqueur chronologique. Il semble que, à partir du Codex Calixtinus il ait été réutilisé en souffrant parfois d'une certaine altération. Le récit du Pseudo Turpina eu un grand succès. Il semble qu'il en existe plus de 300 copies et très rapidement par exemple le nom de Ferragut est devenu Fernagut (ferragu.gil.monsite-orange.fr - Ferragu).

Au son du clairon

Nous lisons au verset 4 du psaume 81 : tiq'u sôpàr bàhôdes bakkesë Idyôm haggenu : « Sonnez de la trompe au hôdes, à la pleine lune, pour le jour de notre fête. » Le Sitz im Leben du psaume 81 donne lieu à controverse. Selon Briggs et Gunkel, les allusions à l'Exode contenues aux versets 8 et 11 en font un cantique pascal. La plupart des exégètes modernes estiment que la fête est le hag hassukkôt, la Fête des Tabernacles. D'autres évitent de se prononcer sur la nature de la fête en question. Quant, à la tradition juive, elle attribue en général le psaume au rô's haššáná, fête du Nouvel An, tombant à la néoménie de Tishri.

Selon les hypothèses de S. Mowinckel, à l'époque royale, la grande solennité israélite est une fête du Nouvel An, celle que le Code de l'Alliance (Exode 23/16 b) et le Code « jahviste » (Exode 34/22) appellent hâg hâ'âsïp « fête de la récolte (des fruits) », la situant respectivement « à la fin de l'année » et « au retour de l'année », tandis que Deutéronome 16/13 lui donne le nom de « fête des Tabernacles » (hag hassukkôtp qu'elle garde dans les législations postérieures ; c'est cette fête, appelée simplement hâg « la Fête » par excellence, qui a vu l'installation de l'Arche par Salomon dans le Temple nouvellement bâti, selon la notice de I Rois 8/1-2 qui lui donne pour date le mois de 'etànïm, nom de l'ancien calendrier qu'une glose, probablement deutéronomiste, interprète: « c'est-à-dire le septième mois », celui qui, dans le calendrier juif, prend le nom de Tishri ; dans les règlements des fêtes du Lévitique (23/34) et des Nombres (29/12), la « fête des Tabernacles » commence le quinzième jour du septième mois, donc à la pleine lune de Tishri ; on sait que ces deux calendriers, post-exiliques, introduisent deux solennités qui n'ont pas leur place dans les codes plus anciens, le rôs haššáná, ou Jour de l'An, à la néoménie du septième mois et le Jour des Expiations, le dixième jour du mois ; il y a eu en quelque sorte « éclatement » de la vieille fête; du Nouvel An et ses motifs se sont trouvés dissociés, et répartis entre les trois fêtes de Tishri : pour ne parler que d'un seul, qui concerne directement le psaume 81, la sonnerie de la trompe (sôpàr) — qu'il est préférable de ne pas confondre avec les trompettes (hâsôsarôt) de la néoménie. mentionnées à Nombres 10/10 : — paraît avoir appartenu à l'ancienne fête, accompagnant l'acclamation rituelle ou bru' à et annonçant peut-être l'arrivée de Yahwé-roi, or dans le judaïsme le sôpàr est le motif caractéristique du rô's haššáná (néoménie de Tishri, d'où l'interprétation juive du psaume 81), tandis que les « Tabernacles » sont demeurés au quinze Tishri. [...] Traitant du psaume 81, Mowinckel nous propose la solution suivante : en associant « néoménie» et « pleine lune», le psalmiste a en vue les fêtes du septième mois, rô's haššáná et sukkôt et s'il parle de « notre fête », au singulier, c'est qu'ibest encore conscient de l'unité originelle des célébrations de Tishri (André Caquot, Remarques sur la fête de la « néoménie » dans l'ancien Israël. In: Revue de l'histoire des religions, tome 158, n°1, 1960 - www.persee.fr).

Le psaume 80 est généralement lié dans les traductions à la néoménie (mois nouveau) et à la pleine lune.

L'emploi des "chatsotseroth" traduit en anglais par "clarions" (clairons) (cf. Psaume 98) se faisait aux néoménies (The Psalms, Translated from the Hebrew, with Notes Chiefly Exegetical, by William Kay, 1871 - books.google.fr).

Je croirois que les chatsotseroth étoient longues et droites, pour les distinguer des schopharoth qui étoient recourbées en forme de cornes. Ces deux instrumens se trouvent distingués dans Osée : Sonnez du schophar à Gabaa; et de la chatsotserah à Rama. L'instrument dont on devoit se servir à la fête du septième mois, appelée communément la fête des Trompettes [Rosh Ha-Shanah, tête ou début de l'année, Nouvel an juif], n'est point nommé dans l'hébreu ; il est seulement parlé du son qui devoit annoncer cette fête ; et l'expression qui désigne ce son, ne peut convenir qu'au son du schophar ou de la chatsotserah. Mais Dieu n'avoit pas encore ordonné à Moïse de faire faire les deux chatsotseroth, lorsqu'il lui ordonna d'établir la fête du septième mois. De plus, lorsqu'il lui ordonna de faire faire les deux chatsotseroth, il dit qu'on s'en servira pour les néoménies; mais il ne dit pas qu'on doive s'en servir pour la fête du septième mois. Il y a donc lieu de croire que la fête du septième mois s'annonçoit au son du schophar, de même que l'année du jubilé (Augustin Calmet, Sainte Bible en latin et en français: ouvrage enrichi de cartes géographiques et de figures, Tome 9, 1821 - books.google.fr).

Il faut avoir recours à Nombres X ("Les Trompettes") pour lier expressément les néoménies aux chatsotseroth, traduit par "clarions" en anglais. La sonnerie des deux chatsotseroth appellera au rassemblement de la communauté devant la tente du rendez-vous, à la sonnerie d'une seule, seuls les principaux du peuple sont prier de se retrouver. On voit apparaître la tente du rendez-vous, qui rencontre le nom abusif de "fête des tentes" donnée à la fête des Tabernacles.

De La Monnerie, que l'on a rencontré comme traducteur du Zodiaque de la vie humaine de Palingène, donne une paraphrase des psaumes avec une introduction toute hermétique (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Histoire d’âme : La Vraie Langue Celtique et le Zodiaque de la Vie de Palingène).

Pseaume LXXX "Exultate Deo adjutori nostro : jubilate Deo Jacob" : "Qu’au jour de la nouvelle Lune, On sonne d’éclatans clairons, Qu’une solemnité commune" (De La Monnerie, Odes sacrées selon l'esprit des Pseaumes, aux dépens de la Compagnie, 1740 - books.google.fr).

La folie des Alchimistes est, dit-on, de trouver le grand-oeuvre dans les Livres Saints. M. M. de la Monnerie n'a pas manqué de prêter leur langage au Prophète-Roi, dans les endroits de ses Odes sacrées qu'il a jugées favorables à l'Alchimie, & d'y joindre une glose fort étrange. Je ne sais si quelque Adepte a porté la singularité plus loin (Article "Adepte") (Dictionnaire universel françois et latin: vulgairement appelé Dictionnaire de Trévoux, Volume 1, 1771 - books.google.fr).

Le Zodiaque de Palingène a été édité par Jean Rousset de Missy, né à Laon en 1686, et mort à Bruxelles en 1762, qui publia aussi Le Paradis Perdu de Milton dans la traduction de Dupré de Saint Maur avec les remarques d'Addison (J. M. Querard, La France litteraire, ou dictionnaire bibliographique des savants, historiens, Tome 8, 1836 - books.google.fr).

Eugène dit Pierre-Michel Vintras, avant 1875 in Léonce Fabre des Essarts, Les Hiérophantes, Chacornac, 1905 - fr.wikipedia.org - Eugène Vintras

Il existe à quelques lieues de Caen, sur le bord du ruissau apelé la Seules, un petit bourg du nom de Tilly. Le principal établissement industriel de ce bourg est une usine de papier-carton. En 1839, les ouvriers de cète usine avaient pour contre-maître un home de trente-deux ans, qui vivait modestement dans une maisonète voisine, avec sa femme et son fils unique âgé de dix ans. Le contre-maître, homme d'une figure extrêmement commune, et plutôt laide que bête, mais chez lequel un oeil ardent dénotait l'intelligence et la vivacité d'esprit, répondait au nom d'Eugène Vintras. Eugène Vintras était entré depuis quelques anées dans la dévotion. Il allait aux sermons; il lisait de ces livres fort pieux assurément, mais non moins ennuyeux, qu'on appelle si improprement des livres spirituels. Bref, il était devenu maître en sience dévote. Paraclet voulut apparament le récompenser de son zèle. Dans la nuit du 6 août 1839, Eugène Vintras, étant en prières, reçut la visite de l'archange Michel. Comment Eugène Vintras est devenu Pierre-Michel-Eugène Vintras, c'est un mystère. Les uns prétendent que Vintras avait reçu à son baptème ces trois prénoms, et qu'il se décida à les prendre par piété, lors de ses révélations; d'autres disent que ces noms lui furent donés par l'archange. Dans une de ses visions, Vintras reçut l'ordre de se faire apeler Sthrathanaël (Alexandre André Jacob, La France mistique, tablau des excentricités religieuses de ce tems, par Alexandre Erdan, 1855 - books.google.fr).

Des apologies furent écrites. comme Hab. L[ucie] Grange, Le Prophète de Tilly, Pierre-Michel-Elie-Eugène Vintras, à l'occasion des apparitions de Tilly. Ce petit livre, assez confus, nous donne la biographie de Vintras. Le prophète, à partir de 1851, n'avait gardé que le prénom d'Elie, mais « il reçut aussi un nom angélique, Sthrathanaël, qui signifie : clairon de Dieu » (André du Fresnois, Une étape de la conversion de Huysmans, 1912) (Joris-Karl Huysmans, Oeuvres, 2016 - books.google.fr).

Strathan veut aussi dire "petite vallée" en gaélique.

Quelle est cette marche guerrière / Que sonnent les clairons des cieux ? / Quelle est cette riche bannière / Dont l'éclat éblouit les yeux ? / Quelle est cette fête céleste, / Ces cris à la terre adressés, / Tout ce bruit que l'écho répète, / Toutes ces suprêmes clartés ? / C'est Michaël quittant la gloire, / Qui dit, nous offrant des lauriers : / Dieu vous appelle à la victoire, / Marie vous fait ses chevaliers ! (Eugène Vintras, Chants prophétiques du Carmel: par Pierre-Michel, 1857 - books.google.fr).

Vintras y fait encore de Moïse le clairon de Dieu. La sortie d'Egypte est un thème du psaume 80.

Clairons et Michel dont la fête se trouve au 29 septembre, y sont associés.

« Verse de l'eau à la fête des Tabernacles, lit-on dans une tosefta, car c'est la fête de la pluie, afin que la pluie soit bénie pour toi. » Un des derniers auteurs bibliques fait très certainement allusion à la coutume en question et à l'interprétation indiquée lorsqu'il annonce que les peuples qui ne monteront pas à la fête des Tabernacles seront privés de pluie (Zach. XI, 17). [...] Le semblable attire le semblable; on arrose pour être arrosé. C'est le procédé dont s'était servi Élie sur le mont Carmel, d'après une forme ancienne de la tradition qu'on voit transparaître dans le récit actuel du livre des Rois (1 Rois 18) (Adolphe Lods, Les idées des anciens Isarëlites sur la Musique, Journal de psychologie normale et pathologique, Volume 23, 1926 - books.google.fr).

Chez Victor Hugo, contemporain de Vintras et des Baillard, clairons et réminiscence possible du psaume 80 font bon ménage :

Toutes femmes nous sont égales ; / En guerre ! et nous repartirons / On entendra siffler les balles : / Sonnez, clairons, Sonnez, cymbales / Sonnez, cymbales, Sonnez, clairons (La Légende des Siècles, Nouvelle série, V. Après les dieux, les rois, XIII. Les Reîtres, 1877).

Comparer ce refrain au premier vers d'Idylles, Ch., II, i, "Vibrez, trombone et chanterelle !" et au refrain de la chanson de Béranger, le Soir des roses : Zon ! flûte et basse ! Zon ! violon ! Zon ! flûte et basse ! Et violon, zon, zon ! Mais il a moins de vulgarité et plus d'éclat. Peut-être se souvient-il de l'exultant Psaume 81 ? (Jean-Bertrand Barrère, La fantaisie de Victor Hugo, Tome 2, 1949 - books.google.fr).

L'épisode du combat contre Goliath réunit des caractéristiques qui devaient immanquablement solliciter les poètes épiques. D'abord, c'est un combat singulier, qui fournit aux apologistes du duel un argument de poids. Les poètes, comme les graveurs qui, lorsqu'ils illustrent la Bible, ne manquent pas de représenter cette scène, multiplient les détails qui peuvent rapprocher cet affrontement d'un duel dans les règles. Par exemple, chez le bordelais, ami de Montaigne (Lettre sur la mort de Montaigne), Pierre de Brach, le roi Saül « accorde le combat», les soldats qui assistent au spectacle sont maintenus par des «barrieres dressées», le signal du combat est «donné / Par le son d'un clairon par trois fois entonné» (La Monomachie de David et Goliat, in Les Poèmes, 1576) (Bruno Méniel, Renaissance de l'épopée: la poésie épique en France de 1572 à 1623, 2004 - books.google.fr).

Joachim du Bellay dans sa propre Monomachie de David et Goliath en 1552 poétisait :

Icy estoit assis le camp Hebrieu: / Là se montroient les tentes Philistines: / Quand vn Guerrier flambant d'armes insignes, / Sorty du camp du barbare exercite, / Vint defier, & par vois, & parsignes. / Tous les plus fors du peuple Israélite. / Vingt & vingt fois ce braue Philistin / Eftoit en vain forty hors de fa tente, / Et nul n'aspire à si riche butin: [...] Mais Israël en ses tentes se cache, / Epousuanté d'vng si fier aduersaire (Joachim Du Bellay, Œvvres françoises, Charles Joseph Marty-Laveaux, Tome II, 1866-67, 1867 - books.google.fr).

La Bresse - Ville-Bresses

Saint Aciscle est le titulaire du prieuré de Villebersas qui ne figure dans la toponymie actuelle que sous le nom de Ville-Bresses, promontoire au sud de Lagrasse.

Acisclus, canonisé par l'église comme Saint Aciscle est un saint martirisé à Cordoue (Hispania), probablement em 304 sous Dioclétien. Il est, avec sa sœur sainte Victoire de Cordoue, le Saint Patron de cette ville (fr.wikipedia.org - Aciscle de Cordoue).

18 novembre : Chez les Chrétiens, fête de (san) Acisclo (Aciscle) mis à mort par Dion, préfet de Cordoue; [son tombeau] est dans l'église des Prisonniers, ainsi nommée à cause (des soldats qui s'y étaient réfugiés). Sa fête est célébrée dans dans l'église des Parcheminiers à Cordoue et dans le monastère d'Armilat. [...] En 711, le gouverneur et la garnison de Cordoue s'étaient réfugiés dans la Basilique de saint Aciscle, située extra muros, mais ils durent se rendre au conquérant musulman et furent passés au fil de l'épée; c'est pour cela que les Arabes l'appellent Kanisat al-harqa « église des brûlés » ou kanisat al-asra « église des prisonniers ». [...] Le faubourg des Parcheminiers (Robad ar-Raqqaqin) se trouvait à Cordoue près de la Porte des Parfumeurs, et il est probable que l'église citée ici n'était autre que la basilique San Acisclo (Reinhart Dozy, Le Calendrier de Cordoue (1873), Medieval iberian peninsula texts ans studies, traduit par Charles Pellat, 1961 - books.google.fr).

La Pierre de Charlemagne est célèbre dans toutes les Vosges. Située dans la forêt, à moins de trois kilomètres de Gérardmer, commune juste au nord de La Bresse, (après le Saut des Cuves), elle est longue de trois mètres et large de deux. C'est là que Charles, le fils aîné de Charlemagne présenta à son père les dépouilles des Saxons qu'il venait de vaincre avant que les deux hommes ne prennent leur repas dessus. En frappant la roche de ses sabots, le cheval de l'empereur y forma une excavation (Gabriel Gravier, Légendes des Vosges, Tome 1, 1985 - books.google.fr).

À Gérardmer (Vosges), la pierre de Charlemagne, serait une pouponnière où les fées allaient se ravitailler en bébés pour les apporter aux femmes en mal d’enfants (Daniel BONTEMPS, Jacques EVEILLARD, Une Lorraine si étrange, Editions Ouest-France, 2007, page 48) (Les fées en France : toponymes et folklore, à partir de l’exemple lorrain, 2016 - www.etudes-touloises.fr).

Le nom de la ville provient du premier Duc de Lorraine, Gérard d’Alsace (1048 - 1070).

Suivant D. Calmet, le nom de Bresse (Brixia, Brexia, ou Bressia) vient du gaulois brussia, bois, broussailles ; ou de Brix, Brissa, rupture (Henri Lepage, Charles Charton, Le département des Vosges: statistique historique et administrative, Tome 2, 1845 - books.google.fr).

Brixia est un toponyme gaulois apparenté à Bresse en français : de l’indo-européen commun *berg- (« hauteur, fort ») qui donne aussi, en latin, les toponymes ou ethnonymes (pour la plupart celtes) Bergomum, Bergusia, Bergae, Brigantes, Brito, Bregetio, Brigantium, etc., ou Burgundi via le gotique. Le grec ancien a \p\ pour \b\ : Perga, Pergama, Pergamum. Brescia est une Brixia (Pline, Histoire naturelle) (fr.wiktionary.org - Brixia).

Un parchemin est une peau d'animal, généralement de mouton, parfois de chèvre ou de veau, qui est apprêtée spécialement pour servir de support à l'écriture. D'après Pline l'Ancien, le roi de Pergame aurait introduit son emploi au IIe siècle av. J.-C. à la suite d'une interdiction des exportations de papyrus décrétée par les Égyptiens, qui craignaient que la bibliothèque de Pergame surpassât celle d'Alexandrie. Ainsi, si des peaux préparées avaient déjà été utilisées pendant un ou deux millénaires, le « parchemin » proprement dit (mot dérivé de pergamena, « peau de Pergame ») a été perfectionné vers le IIe siècle av. J.-C. à la bibliothèque de Pergame en Asie Mineure (fr.wikipedia.org - Parchemin).

C'est dans le SAGITTAIRE du Serpent rouge que l'on trouve le mot "parchemins" : ...face à moi je vis déroulant sans fin ses anneaux, l’énorme SERPENT ROUGE cité dans les parchemins, salée et amère, l’énorme bête déchaînée devenant au pied de ce mont blanc, rouge de colère. Ainsi que dans le BELIER : ...Au désespoir de retrouver le chemin, les parchemins de cet Ami furent pour moi le fil d’Ariane.

Manifestation du caché

Le caractère caché du dieu de l'Ancien testament lui est essentiel au sens strict du mot et ne dépend que de sa volonté. Il demeure dans les secrets de l'obscurité des nuages : Ps. 80,7 ["Je vous ai exaucé en me cachant au milieu de la tempête; je vous ai éprouvé proche les eaux de contradiction"] (Jacques E. Ménard, L'« Évangile de Vérité » et le Dieu caché des littératures antiques. In: Revue des Sciences Religieuses, tome 45, fascicule 2, 1971 - www.persee.fr).

Le principe de l'herméneutique pascalienne, c'est que le Dieu chrétien est « un Dieu caché ». Vere tu es Deus absconditus, comme l'a révélé le prophète Isaïe (XLV, 15). Cette discrétion divine, ce style de Dieu ne se sont nulle part mieux manifestés que dans le sacrement de l'Eucharistie, particulièrement célébré à Port-Royal du Saint Sacrement. « C'est ce Sacrement que saint Jean appelle dans l'Apocalypse [II, 17] une manne cachée; et je crois qu'Isaïe le voyait en cet état, lorsqu'il dit en esprit de prophétie : Véritablement tu es un Dieu caché » (Lettre 4 à Charlotte de Roannez) (Jean Robert Armogathe, Le Grand siècle et la Bible, 1989 - books.google.fr).

Il est souvent répété que la divinité est naturellement secrète, mais que Dieu permet aux siens d'avoir part à sa nature cachée. Une explication de ces assertions se trouve dans la lettre circulaire adressée à la communauté de Pergame (Ap., II, 17). En somme, la supériorité des chrétiens consiste en ceci, qu'ils sont rendus capables et dignes des biens eschatologiques, grâce à la Révélation. Le mystère, caché au monde depuis des éons et des générations, est maintenant révélé aux saints de Dieu (Col., I, 26 ; Eph., III, 9) (Jacques E. Ménard, L'« Évangile de Vérité » et le Dieu caché des littératures antiques. In: Revue des Sciences Religieuses, tome 45, fascicule 2, 1971 - www.persee.fr).

En Ethiopie les trompettes meleket (malakat) ou keren d'abord en corne sont devenues des roseaux avec un pavillon recouverts d'une peau de parchemin. Le terme qarna (keren) se trouve dans la traduction du psaume 80,3 (Description de l'Égypte: ou, Recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, Tome 13, 1823 - books.google.fr).

Les brumes d’automne fermaient l’horizon et limitaient ce royaume privilégié. Sur la colline rendue au calme divin, on vivait tout le jour un rustique cantique des cantiques, qui se prolongeait dans la nuit. Chaque soir, les sœurs et les frères, auxquels se joignaient les amis de Saxon, faisaient la veillée autour du feu de la cuisine. Tout en écossant les légumes pour l’hiver, on causait des menus événements du jour, et Bibi Cholion faisait des plaisanteries dont les sœurs s’amusaient. C’était le couarail ordinaire des villages lorrains. Mais, pour Léopold, c’était bien autre chose ! Il croyait présider une de ces agapes fraternelles comme en tenaient les premiers Chrétiens. Et pour se conformer à l’usage des petites chrétientés primitives d’Éphèse, d’Antioche, de Pergame, qui avaient coutume de lire à haute voix les lettres de saint Paul, il se plaisait à communiquer à son auditoire quelque épître de Vintras, toute pleine de malédictions contre les Princes de l’Église et d’effroyables prophéties (Chapitre VII) (Maurice Barrès, La Colline inspirée, 1913 - fr.wikisource.org).

Dans son traité sur le Mystère des cloches de l'Eglise (De mysterio cymbalorum ecclesiœ), Arnaud développe la métaphore musicale de manière à rappeler que le premier devoir de l'Église, c'est de sonner longtemps, matin et soir, une petite cymbale dont le timbre, fort ténu au départ, prend très vite de l'amplitude. Le rôle des gens d'Église consiste à scruter l'Écriture, à y reconnaître le son, la voix des anciens prophètes. Puis, une fois les secrets de l'Ancien Testament élucidés, à rendre ce son éclatant afin qu'au soir du monde ce ne soit pas une imperceptible cymbale mais des cloches sonnant à toute volée qui avertissent les fidèles de la venue prochaine de l'Agneau céleste. Dans son Expositio super Apocalypsi, Arnaud distingue, se conformant à la lettre de l'Apocalypse, sept âges de l'Église: - Église des apôtres (Église d'Éphèse) ; - celle des martyrs (Église de Smyrne) ; - celle des docteurs (Église de Pergame) ; - celle des ermites (Église de Thyatire) ; - celle des cénobites (Église de Sardes) ; - celle des Frères observant la pauvreté évangélique et du pape angélique (Église de Philadelphie) ; - enfin celle qui va de la mort de l'antéchrist à la fin du monde. Arnaud ignore la distinction opérée par Olivi entre les deux antéchrists. Il est fermement convaincu que le temps de l'Apocalypse est venu au point de concerner la vie présente du premier venu. De là, le devoir d'alerter les hommes immergés dans le monde par une annonce qui, tel le son très aigu d'une trompette, les épouvante. Dans une introduction au texte pseudo-joachimite - le De semine scripturarum - Arnaud distingue le poète (le savant, le philosophe, le musicien) du prophète. L'un, le poète, n'est qu'un dormiens propheta, un prophète inconscient du fait qu'il prophétise, dans la mesure où les arts expriment chacun un mysterium. Il ne peut donc entendre la prophetica veritas, dès lors que le temps pré-défini par Dieu n'est pas arrivé. L'autre, le visionnaire, l'eschatologue, placé à l'avant-garde, directement inspiré par le Seigneur, est seul capable d'interpréter l'Écriture ainsi que les signes déposés par Dieu dans le monde créé (Antoine Calvet, Dante et les joachimismes, Pour Dante, 2001 - books.google.fr).

Les docteurs (doctor, 1150 ; docteur, 1350) sont des enseignants (latin docere : enseigner). Le terme a pris une acception comme celle docteur de la loi, prêtre qui enseigne la religion. L'adjectif docte, doctus est relié à une racine indo-européenne exprimant la notion d'adaptation représentée en grec (dogme, didactique) (Alain Rey, Dictionnaire Historique de la langue française, 2011 - books.google.fr).

La bénédiction des cloches, vulgairement connue sous le nom de baptème, est antérieure à l'an 770, si l'on en croit Alcuin. Son témoignage est confirmé par d'anciens monumens et adopté par de très savans hommes, bien que Baronius ne fasse remonter cet usage qu'à l'an 968, sous le pontificat de Jean XII. Le Pastoral de Paris décrit ainsi la bénédiction des cloches. Revêtu d'une chappe blanche, le célébrant arrive avec son clergé dans la nef de l'église où est suspendue la cloche, de telle sorte qu'on en puisse facilement faire le tour, et commence par bénir l'eau avec des prières particulières. Le sous-diacre chante une leçon tirée du chapitre X du livre des Nombres. Le célébrant demande à haute voix à ceux qui sont chargés de nommer la cloche, et que l'on appelle improprement parrains, sous quelle invocation ils désirent qu'elle soit bénie. Après la réponse, le célébrant frappe trois fois la cloche avec le battant; les parrains en font autant. On impose l'antienne Buccinate, et l'on entonne le psaume 80. Pendant qu'on le chante, le célébrant fait quatre onctions au dedans de la cloche avec l'huile des catéchumènes et dit en même temps : « Que cette cloche soit sanctifiée et consacrée, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, sous l'invocation de... » Le psaume fini, le célébrant chante une oraison. On entonne l'antienne Servite et le psaume 99, pendant lequel le célébrant fait quatre onctions sur le dehors de la cloche avec le saint chrème, et dit les mêmes paroles que ci-dessus. Cette cérémonie est suivie d'une oraison, après laquelle on impose l'antienne Laudate, et on chante le psaume 150. Pendant ce chant, le diacre place sous la cloche l'encensoir garni de feu et d'encens, et l'y laisse jusqu'à la fin de la bénédiction. Le psaume terminé, le célébrant chante une oraison dans laquelle on trouve cette prière remarquable : Campanam hanc tuá cruce signatam Sancti Spiritus rore perfunde. Ensuite le diacre chante un court évangile, c'est-à-dire les versets 19 et 20 du chap. XVIII de S. Matthieu. Après avoir baisé le livre, le célébrant fait le signe de la croix sur la cloche sans rien dire, et le clergé se retire dans le même ordre qu'il est venu. Les rituels pontificaux des divers diocèses de la catholicité diffèrent plus ou moins dans le cérémonial de la bénédiction des cloches; mais tous s'accordent à proscrire la dénomination de baptéme, sous laquelle l'ignorance l'a désignée (Encyclopédie des gens du monde, Tome VI, 1836 - books.google.fr).

Bréviaire à l'usage de Paris de Louis de Guyenne, vers 1414 - Châteauroux - initiale.irht.cnrs.fr

Dans le Psautier-heures conservé à la bibliothèque municipale d’Avignon (ms. 121, fo 151vo), on trouve au début du psaume 80, dans un petit édicule, deux anges sonnant des cloches surmontés de deux anges trompettistes. Ces quatre anges semblent illustrer les premiers versets du psaume 80 qui exhortent Dieu à prêter l’oreille à l’appel des hommes, d’où peut-être la mise en valeur d’un son puissant : celui des trompettes et des cloches conjugué (Welleda Muller, Figures de l’harmonia mundi dans les manuscrits et les stalles gothiques en France, Le roi David accordant sa harpe et les anges musiciens, Médiévales, 2014/1 (n° 66) - www.cairn.info).

Saint Jean se plaint, dans son épître à Gaïus, de la présence dans l'Église de celui-ci d'un faux frère, calomniateur et inhospitalier, qui se permettait d'expulser les frères ; et, dans l'Apocalypse, il déclare que l'Église de Pergame renfermait dans son sein des sectateurs de la doctrine de Balaam et de celle des Nicolaïtes (2 : 14, 15) (Eugène Arnaud, Manuel de dogmatique, ou Exposition méthodique et raisonnée des doctrines chrétiennes, 1890 - books.google.fr).

On assiste à la manifestation de ce qui est caché, comme une épiphanie.

Les rois mages sont présentés comme les descendant du prophète païen Balaam.

Or, les mages furent Gaspard, Melchior et Balthazar. Ils étaient rois, d'après cette parole du Psalmiste : « Les rois t'offriront des présents ; » et ensuite : « Les rois de Tharse et des îles, de l'Arabie et de Saba offriront au roi des présents, etc. » Leurs corps furent transportés de Milan à Cologne; et on les appelle mages (a magnitudine scientiœ), à cause de la grandeur de leur science; car c'est par l'astronomie qu'ils connurent que cette étoile n'était point du nombre de celles qui avaient été créées dès le commencement, mais celle dont Balaam, leur maître, avait prophétisé (Nombres, chap. xxiv) : Orietur Stella ex Jacob, «Il s'élèvera une étoile de Jacob, et un rejeton d'Israël, et il sortira de Jacob, celui qui dominera. » C'est pourquoi ils furent excités à se rendre à Bethléem, sous la direction de cette étoile, pour adorer le roi qui venait de naître et qui leur avait été prédit par Balaam. Epiphanie vient de "epi", sur, et "phaneia", apparition , parce que cette apparition vint d'en haut ou du ciel; ou bien de "epi", sur, parce qu'il est écrit : Usquedum veniens, etc., « Jusqu'à ce qu'étant arrivée sur le lieu où était l'enfant, elle s'arrêta au-dessus. » Elle était plus près de la terre que les autres étoiles ; et ceci arriva le treizième jour après la nativité du Seigneur, jour auquel l'étoile conduisit les mages à la crèche (Chapitre XVI, Epiphanie) (Guillaume Durand, Raisons mystiques et historiques de la liturgie catholique, Tome 3 de Rational ou manuel des divins offices de Guillaume Durand, évêque de Mende au treizième siècle, traduit par Charles Barthélemy, 1854 - books.google.fr).

D'où les berceaux (bersas en occitan).

Les nicolaïtes sont les sectateurs de l'hérésie du diacre Nicolas, qui a été associé à la sephira Da'at, la connaissance cachée.

A partir de la fin du XIIIème siècle, une Séphiroth complémentaire, appelée Daath (connaissance), apparaît entre Hokhmah et Binah. « Cette addition vient du désir de voir dans chaque groupe de trois Séphiroths une unité comprenant des attributs opposés et une synthèse qui finalement les réconcilie », nous précise Gershom Scholem (La Croix d’Huriel et Rennes le Château : Par ce signe tu le vaincras : Daath, la connaissance cachée, La Croix d’Huriel et pierres noires : Le Sceau de Palaja et les 7 diacres).

Dieu cède à son désir de lucre, afin de réaliser ce qui est écrit: « Il les a abandonnés aux désirs de leur cœur, ils marcheront suivant leurs volontés » (Ps. 80,13), et cependant le plan de la dispensation divine s'accomplit. Num., 22, Car il est dit: « Quelque parole que Je te mettrai dans la bouche, tu la prononceras ». Si Balaam en avait été digne, Dieu aurait mis Sa parole dans son cœur et non dans sa bouche. Mais comme dans son cœur régnaient le désir du gain et la passion de l'argent, la parole de Dieu n'est pas mise dans son cœur mais dans sa bouche. Une admirable et magnifique providence s'exerce ici : puisque les Prophéties renfermées dans l'enceinte d'Israël ne pouvaient parvenir aux Nations, Dieu se sert de Balaam qui avait la confiance de toutes les nations, pour leur faire connaître à elles aussi les mystères secrets du Christ (Origène, Homélies sur les Nombres; induction et traduction de André Méhat, 1951 - books.google.fr).

L'obscurité d'un texte fait pressentir un mystère caché, c'est-à-dire une réalité sacrée appartenant à la vérité de Dieu et ne pouvant se comprendre que par un don de Dieu (S. I, 1, 12-13). Cette réalité sacrée, Augustin l'appelle mysterium ou sacramentum. Quels sont les présupposés théologiques et exégétiques qui fondent cette vision des choses ? Pour Augustin, tout l'Ancien Testament est un mysterium. Le dessein de Dieu, dont la Bible nous décrit le déroulement, s'est réalisé suivant des étapes successives, suivant une loi de germes et d'épanouissements, de promesses et d'accomplissements. Pour Augustin, il est insuffisant de dire que le Christ est au centre de l'histoire du salut. Il faut dire au contraire que le Christ est au début, au centre et au terme du dessein de Dieu. Le Christ est partout dans la Bible parce que chaque étape de l'histoire du salut, tout en étant annonce et type, contient en germe le résultat final. Ce qui est amorce, germe, inchoation, ne trouve son sens qu'à la lumière de la réalisation finale. Tout l'Ancien Testament tire donc sa signification dernière de sa réalisation dans le Christ, dans le Christ crucifié, précise Augustin. La croix est la vraie clé de l'Écriture (Enarr. in Ps XLV) ; c'est elle qui lui donne son sens ; c'est en elle que se trouve accompli tout l'Ancien Testament. Le mysterium caché sous la lettre de l'Ancien Testament, c'est le Christ crucifié lui-même. [...]

Le titre, en effet, est comme la porte d'entrée qui nous introduit à l'intelligence du texte. Le titre d'un psaume en commande l'interprétation et l'exégèse. Aussi faut-il en scruter le sens profond pour y découvrir le mysterium qui nous fera accéder à la compréhension du psaume. L'importance du titre est donc capitale. Il ne faut pas s'étonner de voir Augustin s'efforcer d'en dégager la signification cachée : En. in Ps. 80, 1 : « In unum titulum multa sunt congesta mysteria, ita tamen ut limen psalmi indicet interiora... Ergo accipite torcularia mysterium Ecclesiae, quod nunc agitur... Puta enim quia pressurae abundant, tu oleum esto... ». [...]

Dans Samuel, David après avoir tué Goliath s'enfuit chez le roi Akish de Gat. Augustin, s'appuyant sur la croyance que tous les psaumes concernent David, pense que l'Abimelech du psaume XXXIII est ce même roi. Le changement de nom d'Akish (qui signfie "comment se fait-il" mise en rapport avec l'eucharistique Jean 6, 54-56, signifiant l'incrédulité des Juifs au sujet de ce sacrement), en Abimelech ("royaume de mon père") révélerait typologiquement le corps du crucifié enfoui sous la lettre.

David simule la folie (mutatio vultus) pour échapper à Akish averti de ses exploits.

Dans la transposition typologique qu'opère Augustin à partir du texte de saint Paul 2 Philippiens 6-11, la mutatio uultus signifie la kénose du Verbe, depuis l'incarnation dans une chair de faiblesse jusqu'à l'humiliante mort sur la croix. En réalité la mutatio Verbi s'opère sous un mode sacrificiel ; elle se réalise dans le sacrifice qui nous sauve et met fin aux sacrifices de l'Ancien Testament (S. 2, 2, 25-29). La mutatio Verbi se réalise donc dans l'exercice du sacerdoce de Jésus. « Mutauit ergo uultum suum in sacerdotio » (S. 2, 2, 29). Pour nous sauver, le Verbe change de visage : il devient prêtre selon l'ordre de Melchisedech. Dans son Enarr. in PS. CIX, Augustin explique que le Christ est prêtre selon l'ordre de Melchisedech en s'incarnant et en s'immolant. [...]

« Dieu s'est fait humble » (S. 1, 4, 25) : il a changé de visage en se faisant chair ; il a changé de visage en mourant sur la croix ; il a changé de visage en devenant pain de vie. Le triple changement de visage est considéré par Augustin comme triple humiliation. Le Verbe quitte l'aspect de Dieu en se démettant des attributs qui lui reviennent comme Verbe ; puis il prend la forme d'esclave ; enfin quittant l'apparence humaine il prend la forme du pain. Telle est l'humilité du Verbe. C'est dans l'eucharistie que cette humilité atteint sa profondeur ultime (Richard bergeron, La doctrine eucharistique de l'Enarr. in Ps. XXXIII d'Augustin, Revue des études augustiniennes, Volumes 19 à 20, 1973 - books.google.fr - www.patristique.org).

L'abbé Boudet pourrait aborder les notions de "forma servi" et "forma dei" aux pages 63 et 218 de La Vraie Langue Celtique (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre II - Ps. 63).

Le règne de Ménephtah, son successeur, vit le commencement des revers. Des barbares de toute sorte, Cares, Lyciens, Pélasges, Méoniens, Tyrrhènes, Lydiens, Libyens, s’abattirent sur l’occident du Delta, voulant, non pas seulement piller, mais s’établir. Ménephtah les battit d’abord ; mais ensuite les barbares obtinrent ce qu’ils voulaient. C’est à cette invasion que nous rapportons l’établissement des Philistins sur la côte voisine de l’Égypte, pays où la race chananéenne était assez clairsemée.

Le rapprochement de ce nom avec celui des Pélasges est très douteux ; l’origine crétoise des Philistins, au contraire, est presque certaine. La langue des Philistins parait avoir été un dialecte gréco-latin. Les rapprochements Akis = Anchises, Goliath = Galeatus et quelques autres encore sont très hasardés. Mais, dans le second volume de cet ouvrage, on essayera de prouver que certains mots grecs et latins existant en hébreu depuis une époque très ancienne, tels que parbar = peribolos, mekéra = "makaira", mokoné = machina, pilegs = pellex, liska = "leskè", ont été introduits, à l’époque de David, par l’influence des Philistins (Tome I, Chapitre XII) (Ernest Renan, Histoire du peuple d'Israël, Tome I, 1889 - www.mediterranee-antique.fr).

Dieu, en effet, ne veut pas toujours que sa cause soit défendue par les plus forts, mais parfois aussi par les plus faibles, afin de mieux manifester sa puissance. C'est ainsi qu'il agit contre Goliath, en inspirant au petit David bien ignorant de l'art du combat, de s'opposer au guerrier redouable qui provoquait tous les Hébreux. Fort du secours divin, David fut victorieux (Reginald Pole (1500 – 1558), Defense De L'unite De L'eglise En Quatre Livres (1536), traduit par Marie-Noëlle Egretier, 1967 - books.google.fr).