Partie XIII - La Croix d’Huriel   La Croix d’Huriel et Rennes le Château   GRAMMA : les initiales de statues de l’église de Rennes le Château   
CROIX HURIEL GRAMMA EGLISE MARIE MADELEINE RENNES LE CHATEAU

Gramma

Les initiales des statues de Germaine, Roch, Antoine, Marie-Madeleine et Antoine (de Padoue) composent l'accrostiche : GRAMMA (Autour de Rennes le Château : Eglise Marie-Madeleine et calendrier kabbalistique).

Le saint Luc de la chaire se trouve en face de la statue de saint Antoine de Padoue, ce qui permet de constituer la paire Luc/Padoue. Le tombeau de saint Luc "se trouve" à Padoue en effet (Les sommets de La Croix d’Huriel : Scolastique).

Les satues de l'église Saint Marie-Madeleine de Rennes-le-Château furent installé début 1897 (www.renneslechateau.com - Histoire, rennes-le-chateau-la-revelation.com - L’écriture des « M » dans l'église de RLC).

"O vous, dit l'Eglise, qui dans les ténèbres où vous marchez, désirez une lumière facile et un solide appui, regardez mes Saints; ils sont la lettre du Christ, écrite non avec l'encre, mais avec l'encre, mais avec l'Esprit Saint, non sur le papier, mais sur les pages vivantes de leur cœur, et lisible à tous" (2 Corinthiens 3, 2-3) (Hyacinthe-Marie Cormier, Retraite écclésiastique d'après L'Evangile et la vie des Saints, 1903 - books.google.fr).

2. Vous êtes vous-mêmes notre lettre écrite dans notre cœur, qui est reconnue et lue de tous les hommes; 3. Vos actions faisant voir que vous êtes la lettre de Jésus-Christ, dont nous n'avons été que les secrétaires, et qui est écrite non avec de l'encre, mais avec l'esprit du Dieu vivant; non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, qui sont vos cœurs. 4. C'est par Jésus-Christ que nous avons une si grande confiance en Dieu: 5. Non que nous soyons capables de former de nous-mêmes aucune bonne pensée comme de nous-mêmes; mais c'est Dieu qui nous en rend capables: 6. Et c'est lui aussi qui nous a rendus capables d'être les ministres de la nouvelle alliance, non pas de la lettre, mais de l'esprit; car la lettre tue, et l'esprit donne la vie. 7. Que si le ministère de la lettre gravée sur des pierres, qui étoit un ministère de mort, a été accompagné d'une telle gloire, que les enfants d'Israël ne pouvoient regarder le visage de Moïse, à cause de la gloire dont il éclatoit, qui devoit néanmoins finir; 8. Combien le ministère de l'esprit doit-il être plus glorieux ! 9. Car si le ministère de la condamnation a été accompagné de gloire, le ministère de la justice en aura incomparablement davantage. 10. Et cette gloire même de la loi n'est point une véritable gloire, si on la compare avec la sublimité de celle de l'Évangile. (Les Saints Évangiles : suivis des Actes des Apotres, des Épitres et de l'Apocalypse, 1842 - books.google.fr).

2 Corinthiens 5, 1-10, texte composite, comprend deux parties distinctes: les versets 1 à 5, inspirés de la pensée sémitique, et les versets 6 à 10, inspirés cette fois de la pensée grecque, où Paul conçoit parfaitement l'idée de la séparation du corps et de l'être de même que celle d'un au-delà céleste et bienheureux auprès de la «divinité». Son ambition, selon le v. 8, consiste à quitter le corps mortel pour se rendre, par delà la mort, «auprès du Seigneur», son libérateur et son Christ. Dans ce contexte d'attente, le corps (sôma), que Paul distingue de la chair (sarx), est perçu comme un tombeau (sèma) qui rend captif et la mort physique une délivrance autant qu'une «voie d'accès» au monde spirituel. Montrant l'opposition entre l'être — ou âme — tenu prisonnier dans le corps, ce jeu de mots entre sôma et sèma, évident en grec, se retrouve aussi chez Pythagore, Platon (Georgias 493a) et, plus tard, chez Augustin et Thomas d'Aquin. Enfin détaché de son «chariot corporel», véritable tombeau, le croyant peut retourner auprès de son Seigneur dans l'au-delà immatériel (2 Corinthiens 5).

Comme l'indique 2 Corinthiens 5, 1-10, Paul abandonne la compréhension juive du salut (une eschatologie classique), étrangère aux philosophes, au profit de concepts platoniciens (sans perspective de parousie). Dans le cadre de ce changement de perspective, produit par le passage de 1 Corinthiens 15 à 2 Corinthiens 5, Paul délaisse la perspective classique, fondée principalement sur des traditions apocalyptiques — comme Daniel 12 et 2 Maccabées 7 — ; il cherche à s'approprier une perspective hellénistique nourrie de la pensée des philosophes, surtout Platon et les stoïciens (Jean Bacon, Les cultures à la rescousse de la foi, 2001 - books.google.fr).

Le tracé parcourant les statues formant GRAMMA reproduit la lettre particulière de Mantinée dite "Tsan".

L'interprétation de la lettre mantinéenne "tsan" comme un équivalent du "tsadé" apparaît dès 1892 avec Théophile Homolle. Elle est gravée dans l'inscription dite du "Jugement de Mantinée" (Théophile Homolle, Remarques complémentaires sur une inscription de Mantinée. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 16, 1892 - www.persee.fr).

L'inscription du "Jugement de Mantinée" - Gustave Fougères, Mantinée et l'arcadie orientale, 1898 - digi.ub.uni-heidelberg.de

Le nom de la lettre hébreue tsadé signifie justice d'après Eusèbe et saint Jérôme, et l'on trouve « parmi les hiéroglyphes de la classe des symboliques une plante, le jeune oignon, qui, chez les Egyptiens, signifiait aussi la justice, à cause de sa rectitude et de sa blancheur. Peut-être y a-t-il là quelque rapport. » (E. Arnaud, Symbolisme de l'alphabet hébreu, Bulletin théologique, 1869 - books.google.fr).

On trouve cette assocition en particulier dans les psaume 34, 17 ; psaume 111,9 ; psaume 144,17 ; psaume 118, 137-144 (Isaac Le Maistre de Sacy, Les saints livres des pseaumes, des proverbes, de l'ecclésiaste, et du prophète Isaïe, 1823 - books.google.fr).

Les quatre sens de l'Ecriture

Saint Augustin reproduira cette différence de type juridique entre ce que veulent dire les mots qu'un auteur utilise pour exprimer une intention, c'est-à-dire la signification sémantique, et ce que l'auteur veut dire en utilisant ces mots, c'est-à-dire l'intention dianoétique. Dans cette distinction entre l'aspect linguistique et l'aspect psychologique de la communication, sa préférence va, conformément à tous les traités de rhétorique de l'Antiquité, à l'intention, privilégiant ainsi la voluntas d'un auteur par opposition au scriptum du texte. Dans le De doctrina christiana (I, XIII, 12), Augustin dénonce l'erreur interprétative qui consiste à préférerle scriptum à la voluntas, leur relation étant analogue à celle de l'âme (animus), ou de l'esprit (spiritus), et du corps dont ils sont prisonniers. La décision de faire dépendre herméneutiquement le sens de l'intention n'est donc, chez saint Augustin, qu'un cas particulier d'une éthique subordonnant le corps et la chair à l'esprit ou à l'âme (si le corps chrétien doit être respecté et aimé pour lui-même). Augustin prend parti pour la lecture spirituelle du texte contrela lecture charnelle ou corporelle, et identifie le corps avec la lettre du texte, la lecture charnelle avec celle de la lettre. Néanmoins, de même que le corps mérite le respect, la lettre du texte doit être préservée, non pas pour elle-même, mais comme point de départ de l'interprétation spirituelle. La distinction de l'interprétation selon la chair et de l'interprétation spirituelle.

La distinction de l'interprétation selon la chair et de l'interprétation selon l'esprit n'est pas propre à Augustin, qui reprend à son compte le binôme paulinien de la lettre et de l'esprit – la lettre tue mais l'esprit vivifie –, lequel est d'origine et de nature non pas stylistiques, mais bien juridiques, comme dans la tradition rhétorique. Saint Paul ne fait que remplacer le couple rhétorique grec rheton et dianoia, l'équivalent du couple latin scriptum et voluntas, parle couple gramma et pneuma, ou lettre et esprit, plus familier des Juifs auxquels il s'adresse. Mais la distinction de la lettre et de l'esprit chez saint Paul, ou encore de l'interprétation corporelle et de l'interprétation spirituelle chez saint Augustin, que nous avons tendance à rapporter à la stylistique, est en principe la transposition chrétienne d'une distinction relevant de la rhétorique judiciaire, celle de l'action et de l'intention. Sa finalité dans le christianisme primitif est du reste toujourslégale, puisqu'il s'agit de justifier la Loi nouvelle contre la Loi mosaïque (Antoine Compagnon, Le Démon de la théorie. Littérature et sens commun, 1998 - books.google.fr).

L'opposition de la lettre à l'esprit (gramma vs pneuma) est courante en théologie, où elle joue un rôle important dans l'herméneutique, quand il s'agit de différencier le sens authentique (spirituel, allégorique) du sens littéral. Plus précisément chez Paul, elle sert à distinguer l'accomplissement intérieur (éthique de l'intention) et extérieur de la loi (légalisme), et ainsi la Nouvelle Alliance (où la grâce efficace donne, en même temps que le commandement, la possibilité de le réaliser) de l'Ancienne (la loi mosaïque comme pure prescription) - voir Rom 2,7; 2 Cor 3. (Denis Thouard, Schleiermacher: communauté, individualité, communication, 2007 - books.google.fr).

Origène, conformément à la triple division qu’il admettait dans la nature humaine, attribuait à l’Écriture un triple sens : le premier littéral et répondant au corps, le second moral et répondant à l’âme, le troisième mystique et répondant à l’esprit (David Frédéric Strauss, Vie de Jésus, ou Examen critique de son histoire, traduit par Emile Littré, Tome 1, 1839 - books.google.fr).

Pour le Moyen Age, comme pour Augustin, l’Ecriture est une « forêt de symboles » dont le sens est inépuisable. Afin d’en déchiffrer le sens multiple, Augustin s’était donné des règles d’interprétation, s’en tenant surtout à la distinction entre d’un côté le sens littéral, et de l’autre le sens spirituel, avec ses ramifications multiples. Le Moyen Age amplifiera cette tendance à lire l’Ecriture à plusieurs niveaux. Il ne faut cependant pas trop vite attribuer à Augustin la paternité des quatre sens dont le Moyen Age abusera. Ces quatre sens ont été exprimés en vers par Augustin de Dacie, mort en 1282 :

Littera gesta docet, quid credas allegoria, / Moralis quid agas, quo tendas anagogia.

La lettre instruit des faits qui se sont déroulés, / L’allégorie apprend ce que l’on a à croire, / Le sens moral apprend ce que l’on a à faire, / L’anagogie apprend ce vers quoi il faut tendre.

A un premier niveau, le sens littéral ou historique, il faut considérer la lettre. L'Ecriture est un recueil de faits (gesta) de tous ordres, physiques, psychologiques, mais aussi de traditions historiques et d'événements. L’exégèse doit d’abord s’attacher au sens littéral. A un deuxième niveau, le sens allégorique, vient le sens allégorique qui cherche à établir la réciprocité entre l'Ancien et le Nouveau Testament A un troisième niveau, le sens moral ou tropologique, l'Ecriture est comprise comme un Livre de vie. Ce que l’Ecriture attend du croyant, c’est non d’abord qu’il fasse preuve d’érudition, mais qu’il y puise des normes pour sa conduite. Le quatrième niveau, le sens anagogique ou eschatologique, souligne la dimensions mystique de l’Ecriture. Celle-ci trace le chemin ascentionnel vers la Cité de Dieu (http://www.assomption.org - Les quatre sens de l'Ecriture).

Caractériser les évangélistes et leurs évangiles par un seul mot paraîtra légèrement restrictif.

Marc correspondrait au sens littéral ; Luc et Matthieu, étant "en miroir", au sens allégorique ou moral ; et Jean au sens eschatologique.

Marc et le sens littéral

L'Évangile le plus ancien, celui de Marc, a été composé entre 66 et 70, à un moment où des compagnons de Jésus, témoins directs événements, sont encore en vie. En 180, Irénée décrit Marc comme « le disciple et l'interprète de Pierre [qui] nous transmit par écrit ce que prêchait Pierre10 » Dans son Histoire ecclésiastique, Eusèbe de Césarée, un historien du IVe siècle, rapporte le témoignage de de Papias, évêque, en 120, de Hiérapolis (à cent kilomètres d'Éphèse), qui confirme les fonctions de Marc et son travail ultérieur d'écriture : « [Marc] a écrit avec exactitude, mais pourtant sans ordre, tout ce dont il se tout ce dont il se souvenait qui avait été dit et fait par le Seigneur. Car il n'avait pas entendu ni accompagné le Seigneur ; mais plus tard, comme je l'ai dit, il a accompagné Pierre. Celui-ci donnait ses enseignements selon les besoins, mais sans faire une synthèse des paroles du Seigneur. Marc n'a pas commis d'erreurs en écrivant comme il se souvenait. Il n'a eu qu'un seul dessein, ne rien laisser de côté de ce qu'il avait entendu et de ne pas se tromper dans ce qu'il rapportait. » Outre les souvenirs de Pierre, Marc s'est probablement appuyé sur des traditions orales transmises dans les premières communautés (comme on le faisait couramment à cette époque) pour écrire son Évangile qui présente (Frédéric Lenoir, Le Christ philosophe, 2007 - books.google.fr).

Jean connaissait aussi l'évangile de Marc, et s'en était inspiré dans tout ce qui était factuel (Claude Frochaux, L'homme religieux: essai, 2008 - books.google.fr).

Malgré la similitude des événements, le récit de la Passion prend donc autant de visages différents qu'il y a d'évangiles : totalement absent dans Thomas et Q, il est présenté de façon objective et factuelle chez Marc, amplifié par Matthieu et Luc avec, chez ce dernier uniquement, des détails sur l'enfance, enfin développé chez Jean par de longs discours apocalyptiques (Frans C. Lemaire, La Passion dans l'histoire de la musique, 2011 - books.google.fr).

Le Livre de Tobie, seule livre biblique où apparaît Raphaël, s'inscrit dans l'histoire du Moyen Orient et donne des précisions historiques dont la véracité a été discutée (Abbé de Moor, Le Livre de Tobie et les premiers monarques Sargonides d'Assyrie, revue des questions historiques, 1895 - archive.org).

Luc et le sens moral ou allégorique

Moral

Puisque Fronsac est associé à Padoue, université de Droit, et à saint Michel, qui pèsera les âmes au jour du Jugement, on s'attend à ce qu'il soit associé aussi au sens moral.

Quoiqu'il ne faille pas confondre droit et morale qui ont cependant affaire au respect de règles, extérieures pour le premier, et "intériorisées" pour le second.

Nous savons de plus que Luc s'applique surtout à faire ressortir la signification, et pour ainsi dire la moralité des faits qu'il rapporte. Lors donc que deux faits présenteront une grande ressemblance, il supprimera le moins important (Gustave Meyer, Sources de l'Evangile de Luc, 1868 - books.google.fr, Frédéric Godet, Commentaire sur l'évangile de saint Luc, 1888 - www.koina.org).

Allégorique

Pour saint Luc, qui n'a écrit que plus tard (vers l'an 56), il est incontestable qu'il abonde plus que les autres évangélistes dans le sens allégorique ou parabolique : ainsi, ce n'est qu'en saint Luc qu'on trouve la plus touchante et la plus populaire assurément des paraboles, celle de l'enfant prodigue (J.-B.-Victor Géhant, Le livre des vrais principes ou plan nouveau d'éducation d'accord avec la raison et les traditions catholiques, 1849 - books.google.fr).

De toutes les paraboles, il n'y en a pas de plus généralement admirée, même par les rationalistes, d'accord avec les croyants pour y voir « la perle et la couronne » des récits allégoriques de l'Évangile. Saint Luc est le plus littéraire des Évangélistes, suivant M. Renan, et Chateaubriand le tenait pour un grand écrivain ; mais dans saint Luc il n'y a rien qui puisse être comparé à la parabole du Prodigue, quelles que soient la grâce et la puissance dont il fait preuve en tant d'autres circonstances. Lavater allait plus loin et disait : "Où trouvera-t-on une poésie comparable à celle-ci ?". Les critiques semblent s'être donné le mot pour mettre en relief la simplicité, le naturel, la vivacité, la profondeur qui se réunissent pour faire de ce tableau l'un des chefs-d'œuvre de l'esprit humain. A plus forte raison les commentateurs y ont-ils vu un chef-d'œuvre de la grâce, cherchant l'esprit et le cœur de l'homme pour y exciter la reconnaissance envers l'infinie miséricorde (L'Année dominicaine: bulletin du tiers-ordre de Saint Dominique, Poussielgue, 1905 - books.google.fr).

C'est Gabriel qui apparaît dans l'évangile de Luc et non Michel. Il faut se reporter à une tradition reprise par le Jeu ou Mystère des Actes des Apôtres, composé par Simon, et Arnoul Gréban joué en 1507 pour voir apparaître l'archange Michel dans l'épisode de la conversion de l'eunuque de la reine d'Ethiopie Candace par le diacre Philippe tiré des Actes, écrits selon la tradition par saint Luc (Charles Kannengiesser, Bible de tous les temps, Volume 5, 1984 - books.google.fr).

On retrouve cette tradition dans une peinture d'une iconostase datée de 1847 dans l'église orthodoxe de Deir Attiya en Syrie. Saint Michel accompagne le diacre Philippe. Il convertit l'eunuque de la reine dans un chariot conduit par deux chevaux (Actes 8,26-40) (St. Michael and scenes of his life door of an iconostasis Wood. 93 x 53 cm 1847 Nemeeh Nasser al-Hosmi Syria. Greek Orthodox Church, Deir Attiya) (Alexandra Bersch, Agnès-Miriam de la croix (mère.), Christiane Riemann, Baha' al-sharq al-masihi, 2002 - books.google.fr).

Le diacre Philippe ("l'ami des chevaux" en grec) est associé à Malves-Minervois et à la sephira Gebourah (La Croix d’Huriel et pierres noires : Le Sceau de Palaja et les 7 diacres).

L'épisode de la conversion de l'eunuque de la reine Candace peut avoir une interprétation animiste. L'eunuque, la chauve-souris rencontrés dans la devinette de La République (V, 479 b) de Platon, le sureau peuvent signifier l'âme (Le Serpent rouge : Le voyage de l’âme : La chauve-souris, Le Serpent rouge : Le voyage de l’âme : Plutarque et saint Jean).

« Elles [ces choses] ressemblent, répondit-il, à ces propos équivoques que l'ont tient dans les banquets, et à l'énigme des enfants sur l'eunuque frappant la chauve-souris, où il est dit de mystérieuse façon avec quoi il la frappa et sur quoi elle était perchée. Ces nombreuses choses dont tu parles ont un caractère ambigu, et aucune d'elles ne se peut fixement concevoir comme étant ou n'étant pas, ou ensemble l'un et l'autre, ou bien ni l'un ni l'autre. » (mapage.noos.fr/mp2 - Enigme).

Le Pseudo-Elias (Praxis 16) rapporte une énigme ancienne à laquelle Platon fait allusion dans La République (V, 479 b). Et voici le contenu de l'énigme ancienne : «Ceci est une énigme : un homme qui n'est pas un homme, voyant et ne voyant pas un oiseau qui n'est pas un oiseau, perché sur un arbre une pierre qui n'est pas une pierre». Solution de l'énigme : un eunuque borgne vise une chauve-souris perchée sur un sureau avec une pierre ponce et la manque (Pascal Mueller-Jourdan, Une initiation à la philosophie de l'antiquité tardive: les leçons du Pseudo-Elias, 2007 - books.google.fr).

Prométhée, fils de Japet, l'un des Titans vaincus par Zeus, dérobe dans l'Olympe une étincelle de feu divin qu'il cache dans une branche creuse de sureau. Il modèle un homme en argile et lui donne pour âme cette étincelle de feu divin qui n'est pas un arbre, le frappe et ne le frappe pas avec (Jean-François Pépin, Florence Braunstein, Les Grandes Civilisations Pour les Nuls, 2011 - books.google.fr).

Pierre de Scyros. XXVI. Certain minéral de l'île de Scyros, surnage, dit-on, quand le bloc est entier, et tombe au fond dès qu'on le brise (Pline l'Ancien, Livre I, XXVI, Histoire Naturelle, 1833 - books.google.fr).

On dit donc que la pierre de Skyros est une pierre ponce.

Le sarcophage de Barile, montrant Achille à Skyros, présente une figure voilée, au centre au second plan, qui selon M. Rochette représenterait l'âme d'une défunte ou même l'île de Skyros dont le nom serait en rapport avec le grec skiros, latin obscurus, l'ombre (Th. Panofka, Sur la figure voilée du sacrphage de Barile, Annali dell'Instituto di Corrispondenza Archeologica, Volume 5, 1833 - books.google.fr).

On a parfois confondu l'île des Sporades Skyros au nord-est de l'Eubée, et celle de Syros dans les Cyclades.

Phérécides, qui, suivant les Grecs eux-mêmes, avoit puisé des connoissances extraordinaires dans les livres des Phéniciens, établit dans l'île de Syros, sa patrie, l'une des îles de l'Archipel, qu'il ne faut pas confondre avec celle de Scyros, ou plutôt Skyros qui est plus grande, un gnomon qui marquoit les divisions de l'année, par tropiques et par équinoxes; cette pièce, qui n'étoit pas fort étonnante pour un temps où Thaïes prédisoit les éclipses, auroit été très-neuve dans ces cantons aussi iguorans que l'on est en droit de le supposer avant Homère; on suppose donc encore qu'elle fit beaucoup de sensation, et qu'elle devint tellement célèbre dans tout l'Archipel, qu'Homère en parla dans son Odyssée (Aubin Louis Millin, François Noel, Israel Warens, Magasin encyclopédique: ou Journal des sciences, des lettres et des arts, Volume 2, 1799 - books.google.fr).

La conception de l'âme que se fait Phérécyde de Syros est capitale dans l'histoire de la pensée. Théorie de l'autonomie et de l'individualité de l'âme, de l'âme comme identité de l'homme : "Même étant mort, il mène une vie joyeuse pour son âme." Théorie de l'immortalité de l'âme : "À ce qu'attestent les documents écrits, Phérécyde de Syros a été le premier à avoir dit que les âmes des hommes sont éternelles." (Cicéron, Tusculanes, I, 16, 38). Il est aussi le premier, en Occident, à soutenir que l'âme retourne successivement s'incarner sur Terre : « Phérécyde, parlant de repaires, de tanières et d'antres, de portes et d'entrées, exprimant par là, énigmatiquement, les naissances des âmes et leur départ de la vie. » (Porphyre, Sur l'antre des nymphes, 31.)

Tertullien soutient positivement qu'il y a un milieu entre le corps animé et le corps inanimé, c'est-à-dire, la cause qui anime le corps, laquelle n'est, ni un corps animé, ni un corps inanimé, et cette cause est l'ame. Tertullien combat le sentiment des Platoniciens, qui prétendaient que l'ame était une certaine vertu, une espèce d'abstraction, dont on ne pouvait se faire aucune idée, et qui n'était rien, selon Tertullien ; il ne dit donc que l'amé est un corps, que pour exprimer qu'elle est une substance, et c'est pour cela qu'il dit que l'ame est un corps, mais un corps de son genre. C'est ainsi que, lorsqu'il raisonne contre Hermogène, qui prétendait que la matière n'était ni corporelle, ni incorporelle, parce qu'elle était douée de mouvement, et que le mouvemeut était incorporel, Tertullien lui dit que le mouvement n'est qu'une relation extérieure du corps, et qu'il n'est rien de substantiel, parce qu'il n'est point corporel (François-André-Adrien Pluquet, Mémoires pour servir à l'histoire des égarements de l'esprit humain par rapport à la religion chrétienne, 1817 - books.google.fr).

Ainsi l'âme qui est un corps et n'est pas un corps prend la place du cocher du chariot du corps comme l'eunuque des Actes des Apôtres conduit son char où monte le diacre Phlippe qui le baptisera de l'esprit saint.

Cela est clair encore pour qui veut comprendre, et cela veut dire : le baptême chrétien, c'est le baptême de Jean, auquel s'est ajouté le don de l'Esprit (Alfred Loisy, Remarques Sur la Litterature Epistolaire, 1935 - books.google.fr).

Ce don de l'Esprit peut être assimilé au don de la culture chrétienne, de son discours (logos) qui se fera par l'endoctrinement de la cathéchèse.

Le chariot corporel est une image employée par Tertullien, grand lecteur des Actes des Apôtres d'où il a pu la tirer, dans ses traités (De l'âme, De la résurrection de la chair).

« L'âme est le directeur et en quelque sorte le cocher du corps... Elle a de soi la puissance de former des pensées, de vouloir, de désirer, de disposer ce qu'elle se propose ; et quand il faut venir à l'effet, elle attend que la chair y travaille. La chair est l'équipage de l'âme, sa parure, sa richesse... L'âme ne se retire pas toute seule ; la chair a aussi ses retraites, et ses retraites sont les eaux, les feux, les oiseaux et les bêtes brutes. Lorsqu'il semble qu'elle se dissout dans ces substances, elle s'y écoule seulement, ainsi que dans des vases, et si les vases se dissipent, elle s'en écoule a encore, et, comme si elle sortait de plusieurs tours et retours, elle est rejetée dans la terre, sa première origine » (Tertullien).

Le corps est un chariot; l'âme est le cocher qui guide le char, mais qui néanmoins se suffit a lui-même, a son individualité propre, et descend du charriot au moment de la mort pour plonger dans les enfers ou planer dans le paradis (Tertullian, De l'âme, LIII - www.tertullian.org, De la résurrection de la chair, LXIII, Oeuvres de Tertullien, 1845 - books.google.fr, Paul Janet, Le cerveau et la pensée, La Pensée nouvelle: sciences, lettres, arts, histoire, philosophie, 1868 - books.google.fr).

On retrouve par là l'image du Chariot du Tarot de Marseille, appliqué au Sceau de Palaja, et image de l'union de l'âme, de l'esprit et du corps (La Croix d’Huriel et la Ligne gnostique : Le Chariot).

L'ange Michel n'est pas explicitement cité dans l'évangile de Luc. Mais indirectement, la prophétie de Jésus sur la destruction de Jérusalem (Luc 21, 20-24), qui chez Matthieu (Mt 24,15-51) est rattachée au Livre de Daniel, renvoie bien à ce dernier : certains croient que Daniel 9,26-27 annonce l'abomination et la désolation du temps de Titus et que c'est le temps de la destruction de la nation juive décrite en Daniel 12,7-11, chapitre 12 où Michel est décrit comme le grand chef, le défenseur des enfants du peuple juif (Duncan W. McKenzie, The Antichrist and the Second Coming: A Preterist Examination, 2009 - books.google.fr).

Les déterminations précises de la doctrine des anges se trouvent pour la première fois dans le livre de Daniel, composé du temps des Macchabées, et dans le livre apocryphe de Tobie ; elles ont été évidemment produites par l’influence de la religion de Zomastre, et les Juifs eux—mêmes témoignent qu’ils ont apporté de Babylone les noms des anges (David Frédéric Strauss, Vie de Jésus, ou Examen critique de son histoire, traduit par Emile Littré, Tome 1, 1839 - books.google.fr).

Gabriel est appelé en Iran Sraosha (Serosh, Sirush, Srosh, Sraash) du nom d'un dieu pré-zoroastrien.

Srosh (esprit de l'éveil) est associé au coq et au chien d'après le Bundahishn, le coq lié au lever du soleil donc à l'est (Santiago Juan-Galan, Terra Barda - Tome 1 - Les Indo-européens, 2008 - books.google.fr, Revue des arts asiatiques, Volume 12, Association française des amis de l'Orient, Musée Guimet (Paris, France), 1938 - books.google.fr).

Dans l'Avesta des Parsis, "Sraosha, the Yazata or Angel presiding over Obedience, is represented as marching in his chariot of swift horses, from the East to the West" (Journal & Proceedings of the Asiatic Society of Bengal, Volume 9, 1918 - books.google.fr, Darham Sabbash, Les Parsis et le zoroastrisme pour tous, 2006 - books.google.fr).

The Egyptian word Horos applied to the son begotten of the invisible Father Osiris, through Isis; the corresponding Greek word Kuros; the Arabic word Koreish; Persian, Surya; Sanscrit, Svarya; Hebrew, Korean, are all identical, and all mean the Sun (The Flaming Sword, Volume 28, Guiding Star, 1914 - books.google.fr).

Il est dit que le nom de Cyrus, qui délivra les juifs de la captivité de Babylone, vient du persan Kuras, mais la prononciation actuelle rencontre la forme Sirush du nom du dieu Srosh, lié au soleil, dont l'indo-iranien Surya est un représentant.

This is the hard and sharp manner of enunciating Cur or Sur, that is, Si-ur, "the sacred fire," or the sun. When the word is pronounced soft, as in Sur or Surya, it forms the etymon of the Persian Sir or the head, and the English Sir, an expression of honor or respect. When the hard sound prevails, the word is Cur or Kur, and the original of the Greek Kurious "Lord," and the Latin Currus, and English chariot: all meanings inflected from the signification of the sun, his metaphorical horses and coach, &c. (R. Tytler, Fort of Kallingur, The Asiatic Journal and Monthly Miscellany, Volume 11, Allen & Company, 1821 - books.google.fr).

Ainsi l'opinion qui fait de Gabriel l'ange de la Perse, qui combat le prince de Perse, prince qui ne serait pas un ange mais le souverain du pays, se trouve confortée (La Croix d’Huriel, ses anges et les humeurs : Gabriel en bleu et le sang - books.google.fr).

Mithra, qui est accompagné de Srosh dans l'Avesta, a été rapproché de l'ange Michel avec lequel il partage le début du nom. Le Mithra latin sacrifie un taureau, attribut de Michel sur la Croix d'Huriel.

Mithra est devenu sous le nom de Mihr le dieu du Soleil dans la religion et la littérature des sassanides, arrivés au pouvoir en 224 après J.-C. et restés maîtres d'un immense empire jusqu'au milieu du VIIe siècle. Il est fêté à l'occasion des Mihragân qui durent plusieurs jours.

Mihr n'est pas seulement le nom du dieu Mihr : les significations appellatives de «contrat», «ami» et même «soleil» doivent être considérées aussi (St. Zimmer, L'interprétation des noms propres moyen-iraniens, question de méthode, Medioiranica: Proceedings of the International Colloquium Organized by the Katholieke Universiteit Leuven from the 21st to the 23rd of May 1990, 1993 - books.google.fr).

Mithra est parfois mentionné en couple avec Sraosha seulement.

L'Avesta note (Yasht LVII, 27 ; Yasht, X, 68) que les brillants chevaux de Sraosha et de Mithra traversent les espaces célestes "sans faire d'ombre". La croyance mazdéenne a passé dans les spéculations des Pythagoriciens et des Platoniciens (Joseph Bidez, Franz Valery Marie Cumont, Les mages hellénisés: Zoroastre, Ostanès et Hystaspe d'après la tradition grecque, Volume 2, 1938 - books.google.fr).

L'ombre était considérée comme l'œuvre du démon. C'est pourquoi les chevaux de Mithra et de son acolyte Sraosh ne font pas d'ombre. (Plutarque, De l'amour des richesses ; De la fausse honte ; De l'envie et de la haine ; Comment se louer soi-même sans exciter l'envie ; Sur les délais de la justice divine, Volume 7,Partie 2, traduit et annoté par Robert Klaerr, Yvonne Vernière, 1974 - books.google.fr).

Dans le long Yasht 10 de l'Avesta (Hymne à Mithra), le monde sur lequel veille Mithra est bordé par une rivière de l'Ouest et une rivière de l'Est. Il y est fait allusion aussi à la rivière Ranha qui borde le monde. Le monde iranien peut être schématisé par une croix orthogonale comprise dans un cercle, lui-même délimité par la rivière Ranha (Pierre Briant, Histoire de l'Empire perse: De Cyrus à Alexandre, 1996 - books.google.fr).

Le Yasht 10, qui présente Mithra comme le "maître des vastes campagnes", accompagné à sa droite de du bon et pieux Sraosha, et à sa gauche du grand et fort Rashnu, pourrait dater du règne de Cyrus II le grand selon Robert Turcan. Sraosha s'avère plus important que Rashnu (Anne-Marie Loth, Védisme et hindouisme: du divin et des dieux, 1981 - books.google.fr).

We sacrifice unto Mithra, the lord of wide pastures... sleepless, and ever awake. Who goes over the earth, all her breadth over, after the setting of the sun, touches both ends of this wide, round earth, whose ends lie afar, and» surveys. everything that is between the earth and the heavens. (It should seem as if Mithra was supposed to retrace his steps during the night. The Hindus supposed that the sun had a bright face and a dark one, and that during the night it returned from the west to the east with its dark face turned towards the earth) (Mihir Yast XXV, The Zend Avesta, édition de F. Max Muller, traduit par James Darmesteter, 2013 - books.google.fr).

Au Monte Gargano, en Italie, Mithra y a été envisagé comme l'ascendant mythique de Michel. La raison en revient à la légende qui met en scène un taureau, perdu dans la montagne, puis retrouvé devant l'entrée d'une grotte ou caverne située tout en haut (Mina Martens, Symbolisme du culte, dans sa conjonction du sacré et du profane, Saint Michel et sa symbolique, 1979 - books.google.fr).

Pour G. Poisson, la légende du Monte Gargano, transférée au Mont Tombe, rappelle étroitement le récit de la lutte d'Hercule contre le brigand Cacus, « dans lequel on a mis en évidence les traces d'un mythe solaire ». Déjà, dans ses « Quelques notes sur les légendes de saint Michel » (Bévue d'Alsace, 1854, pp. 22-43), Maximilien de Ring estimait que plutôt que Mercure, c'est Hercule qui doit être considéré comme le prototype de l'archange (Mélanges commémoratifs publiés sous les auspices de la Société parisienne d'histoire et d'archéologie normandes: Culte de Saint Michel et pèlerinages au mont, 1971 - books.google.fr).

Les pâturages d'Erythie, au soleil couchant, où paissent les boeufs de Géryon, rendent compte d'un point de comparaison entre Mithra, "the lord of wide pastures" et Hercule.

Le thème des Boeufs de Géryon est particulièrement riche, puisqu'il concentre les deux aspects du chthonien : celui qui tient aux couches superficielles de la terre - celles qui donnent les récoltes, celles qui donnent l'abondance - et celui qui a pour lieu la terre en ses profondeurs - celle qui retient les morts, celle qui est le domaine d'Hadès (le double aspect, des Leimones d'Erythie qui nourrissent des troupeaux fabuleux et sont défendus par des monstres infernaux), mais il possède aussi cette troisième dimension - pourrait-on dire de l'inconnu, cette troisième profondeur qu'est le "nocturne" sur laquelle ouvre aussi Erythie, l'Ile du soleil couchant avec ses "brumeux" pâturages. Image mythique certes, que celle de ces prairies, de ce gardien infernal, de ces troupeaux en qui HJ. Croon veut voir les âmes des morts (Colette Jourdain-Annequin, Héraclès aux portes du soir: mythe et histoire, 1989 - books.google.fr).

Rashnu aurait un côté ange Raphaël, ange guérisseur et exorciste, en temps que juge des morts, comme Mithra (Michel ?) et Sraosha (Gabriel) dans une évolution de son rôle peut-être tardive à l'époque sassanide. Raphaël est mis en relation avec les rp'um, morts qui ont pouvoir sur la vie dans les textes ougaritiques, à raccrocher aux êtres secourables plus anciens, les Sebitti, les sept fils du dieu guérisseur, sept comme "les sept anges qui se tiennent devant la gloire du Seigneur" (Livre de Tobie 12,11-15) (Raymond Kuntzmann, Le symbolisme des jumeaux au Proche-Orient ancien: naissance, fonction et évolution d'un symbole, 1983 - books.google.fr).

Le caractère allégorique du combat de l'archange Michel et du dragon a été relevé pour en faire le combat du vice et de la vertu mais aussi comme rappel de la Passion du Christ.

La lecture des martyrologes de Cologne, Trêves, Tournai et Liège qui liaient la fête de la Passion du 25 mars à la victoire de Michel sur le Dragon, permet de comprendre la signification de certaines représentations de saint Michel transperçant le dragon, dans lesquelles l'interprétation symbolique semble l'emporter sur l'aspect simplement narratif. La plupart de ces œuvres, qui remontent toutes à l'époque romane et, plus précisément encore, au XIIe et même au début du XIIIe siècle, sont localisées dans les régions germaniques ou dans des zones d'influence germanique, dont l'art savant était fortement imprégné par les spéculations théologiques du temps. Toutes ses œuvres ont pour but d'exprimer ce qui constitue l'élément central des commentaires sur le combat apocalyptique, c'est à savoir l'équivalence entre le combat de saint Michel contre le dragon et la Passion du Christ sur la croix. Nous ne connaissons guère que deux exemples au XIe et au XIIe siècle où l'Archange ait ainsi un rôle de figure allégorique. Il s'agit tout d'abord d'une belle croix du Musée national de Copenhague, provenant d'une église du Jutland, mais qu'on croit d'origine anglaise22. L'une des faces de la croix comporte la figure du Crucifié, en ronde-bosse, le combat de saint Michel et du dragon étant gravé au revers. Pour souligner le parallélisme des deux figurations, l'artiste a doté l'Archange de quatre ailes, deux d'entre elles étant écartées horizontalement et les deux autres rassemblées verticalement, ce qui confère à la scène du combat apocalyptique forme d'une croix. Sur une autre croix d'orfèvrerie, d'origine allemande cette fois, faisant partie de la collection Stoclet à Bruxelles, la figure de saint Michel transperçant le dragon a été tout simplement placée au-dessus de la tête du Christ, dans le bras supérieur de la croix (Mélanges commémoratifs publiés sous les auspices de la Société parisienne d'histoire et d'archéologie normandes: Culte de Saint Michel et pèlerinages au mont, 1971 - books.google.fr).

Matthieu et le sens moral ou allégorique

Moral

Le sens moral est la caractéristique de toute la catéchèse matthéenne (7. 21 ; 12. 50; 18. 14; 21. 31; cf. 26. 42); ce sens est d'ailleurs le plus attesté dans tout le grec biblique (Pierre Bonnard, L'Évangile selon saint Matthieu, 2002 - books.google.fr).

Pour Matthieu, c'est l'"ange du seigneur" qui annonce à Joseph la naissance de Jésus. Or c'est sous cette dénomination que Luc dit que l'ange Gabriel se présenta à Zacharie (1,11).

Si Gabriel est l'ange annonçant à Joseph la naissance de Jésus dans l'évangile de Matthieu, alors il peut être associer au sens moral qui apparaît dans la personne du père nourricier du Christ.

Dans les traditions de l'enfance recueillies et mises en forme par Matthieu, la conception virginale est une donnée de base (1,16) qui n'est reliée que secondairement au texte d'Is. 7, 14 cité d'après la Septante 1, 22-23). Mais Matthieu l'a développée dans le récit de l'annonce à Joseph (1, 18-25). Chez lui, les communications surnaturelles sont présentées sous une forme différente des visions « apocalyptiques » familières à Luc (1, 11-20; 1, 26-38; 2, 13-14 ; cvf 2, 26). Matthieu reprend le langage conventionnel des anciens récits bibliques, pour mettre en scène « l'ange du Seigneur » qui apparaît en songe aux hommes (1, 20-21 et 24 ; 2, 12; 2, 13; 2, 19-20). L'essentiel est de remarquer à chaque fois la formulation du message transmis, qui jalonne les étapes du dessein de Dieu. Comme le récit lucanien de l'annonciation, l'annonce à Joseph est un récit de vocation, qui précise le rôle de Joseph dans l'accomplissement de ce dessein. La conception virginale, due à l'Esprit Saint (1, 21), est mise en relation directe avec le début de la vie commune de Joseph et de Marie. Cette coïncidence chronologique est toute naturelle, puisque, d'une part, rien d'anormal n'apparaîtra dans la date de naissance de l'enfant et que, d'autre part, la vocation intimée à Joseph l'invite à assumer la paternité de l'enfant qui va naître de Marie. C'est comme « fils de David » qu'il reçoit cette vocation (1, 20), pour bien marquer que Jésus héritera par lui des promesses faites à David.

Matthieu caractérise d'un seul mot la personnalité de Joseph : c'est un juste (1, 19a), tout comme, chez Luc (2, 25), Siméon était « juste et pieux ». Le mot, profondément enraciné dans la spiritualité juive du temps, évoque la droiture morale, l'attachement sincère à la pratique de la loi, l'affectivité religieuse totalement tournée vers Dieu. Tandis que Luc, dans le récit de l'annonciation, met l'accent sur l'initiative de Dieu qui a comblé Marie, la « grâciée » (1, 28), Matthieu insiste sur la réponse active de Joseph qui, par grâce aussi, se conduit en juste. Mais pourquoi, ne voulant pas livrer son épouse à l'opinion publique ("deigmatisai"), projette-t-il de la renvoyer secrètement (1, 19)? Une réponse, classique depuis le temps des Pères, suppose qu'il a des doutes sur la fidélité de sa fiancée et, par bienveillance, refuse de dévoiler sa faute. On peut objecter à cela que toute répudiation exigeait un libelle de divorce et la présentation d'un motif : les discussions juridiques sur la valeur des motifs recevables (cf Mt. 19, 3) n'empêchaient pas l'affaire d'entrer dans le domaine public, au moins vis-à-vis des parents de l'épouse. Le renvoi secret serait donc illusoire, à moins d'admettre que Joseph, ayant déjà pris son épouse chez lui, endosse de toute façon la paternité de l'enfant à naître. Mais la teneur du message reçu se rapporte précisément à cette paternité : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie ton épouse, car ce qui a été engendré en elle est de l'Esprit Saint » (1, 20). L'invitation à ne pas craindre est à sa place dans un récit de vocation : Joseph le juste reçoit de Dieu un appel à la mesure de sa justice (Pierre Grelot, Les données de Matthieu, Dans l'Ecriture, Joseph et Jésus, 1975 - books.google.fr).

Allégorique

Les Apôtres & tous les disciples de Jésus-Christ étoient Juifs : quand l'histoire Evangelique ne nous apprendroit pas la dignité de St. Matthieu, ni la place qu'il a tenue parmi les Apôtres, le stile de cet Evangeliste nous feroit aisément connoitre son pays, quoique l'esprit judaïque se remarque aussi dans les autres Évangelistes ; c'est particuliérement dans St. Matthieu qu'il est le plus sensible. L'allégorie, l'allusion perpétuelle aux écritures régnent chez lui depuis le commencement jusqu'à la fin.

Les actions & les paroles de Jésus-Christ, qui paroissent les plus indifférentes , font presque toujours rapportées dans l'Evangile de St. Matthieu pour l'accomplissement de quelque prophétie, & il faut avouer qu'on a bien souvent besoin des yeux de la foi pour appercevoir la justesse de ses applications allégoriques. Si Jésus-Christ, par exemple, revient d'Egypte après la mort d'Hérode, c'est, dit St. Matthieu , pour que cette parole de récriture s'accomplisse, j'ai fait sortir mon fils d'Egypte ; événement que les Juifs savoient être arrivé il y avoit plus de 1500 ans, & dont l'Evangile fait une prophétie; si Jésus-Christ s'établit ensuite à Nazareth, c'est parce qu'il est écrit, il sera appelé Nazaréen, ce qui signifie en langage de l'écriture, il sera consacré à Dieu, & ne boira rien de ce qui peut enivrer. Chose qui avoit été dite de Samson, de Samuel, &c. & qui ne pouvoit s'entendre de Jéfus-Christ (qui buvoit du vin) que par une allusion forcée qui n'étoit fondée que sur la vraisemblance des termes. Ce premier chapitre de St. Matthieu nous fournit seul cet exemple. Il en est ainsi à peu près des autres aplications qu'il fait aux écritures dans le cours de son Evangile. On peut dire qu'elles font une pierre d'achoppement pour les efprits indociles, & une occasion perpétuelle aux fidèles de soumettre leur entendement à la foi (Firmin Abauzit, Réflexions impartiales sur les évangiles, suivis d'un essai sur l'apocalypse, 1773 - books.google.fr).

Le sentiment d'Aristote est que les choses qui en ce lieu dans le sens littéral sont amenées à disparaître par le sens allégorique, de la même façon que la beauté et la grâce des couleurs font totalement disparaître les lignes du dessin [...] ou que la médecine chasse l'imperfection de la maladie; nous avons en effet déjà démontré plus haut, par les affirmations d'Eusthatius, professeur de rhétorique à Constantinople, puis évêque de Thessalonique du XIIe, que l'allégorie était considérée par les Anciens comme une médecine du sens littéral inconvenant (J. Mazzoni, Difesa della Commedia di Dante 1587, p. 588) (Teresa Chevrolet, L'idée de fable: théories de la fiction poétique à la Renaissance, 2007 - books.google.fr).

Selon Matthieu, le nom de Jésus (Yêsûca). dans son sens allégorique de « celui qui aide, sauveur » est expliqué par l'ange à Joseph en même temps qu'il annonce l'innocence de Marie. Selon Luc, l'explication mystique de ce nom a été donnée pour la première fois par Zacharie après avoir recouvré la parole, et dans une prophétie qui consacra son propre fils, Jean, à devenir le précurseur de la "corne du salut" qui vient de se lever dans la maison de David (Luc 1,69).

Selon Matthieu, cette conception surnaturelle est l'accomplissement d'une ancienne prophétie d'Isaïe, accomplissement qui forme la condition préliminaire de tout candidat & la messianité (Joseph Halévy, Notes évangéliques, Revue sémitique d'épigraphie et d'histoire ancienne, Volume 10, 1901 - archive.org).

Jean et le sens eschatologique

Les épîtres dites de Jean et l'évangile dit de Jean sont attribués traditionnelement à un même auteur, l'un des douze apôtres, Jean, auteur présumé aussi de l'Apocalypse.

A la différence des Synoptiques qui présentent l'enseignement du Christ sous forme de paroles courtes et de paraboles juxtaposées, l'Évangile johannique est constitué de grands discours unifiés. Et il expose des thèmes peu présents : la vie éternelle, la lumière opposée aux ténèbres, les miracles qui deviennent des « signes » (Frédéric Lenoir, Le Christ philosophe, 2007 - books.google.fr).

L'auteur de la première épître de Jean est - comme l'évangile et comme les opposants - convaincu que le salut s'est pleinement manifesté dans le présent (eschatologie présentéiste). Mais son insistance à présenter la crise qui affecte son Église comme le signe de l'irruption des derniers temps (2, l 8.22 ; 4, l ), sa référence à la parousie à venir du Christ (2,28 ; 3,2 ; 4,l7), bref, son accentuation de l'eschatologie traditionnelle vise à souligner l'importance de l'histoire comme espace de vie et de fidélité (Jean Zumstein, Les épîtres johanniques, Introduction au Nouveau Testament: son histoire, son écriture, sa théologie, 2008 - books.google.fr).

Uriel correspond aussi à ce sens. Il n'apparaît que dans les Apocalypses juives des premiers siècles (Enoch et Esdras).

Dans les Apocalypses, toutes tendues vers des perspectives eschatologiques, les descriptions sont d'une précision sans pareille. Voici, à titre d'exemple, un passage extrait du Livre d'Hénoch, qui recueille et amalgame diverses traditions qui circulaient aux Ier et IIe siècles avant Jésus-Christ sous le nom de ce patriarche et qui a joui d'une grande popularité : « De là je me en un autre lieu et (Uriel) me montra à l'Occident une grande ei haute montagne et de durs rochers. Il y avait là quatre cavités très profondes, très larges et très lisses : trois d'entre elles étaient sombres et une lumineuse : au milieu se trouvait une source d'eau ; et je dis : "Comme ces cavités sont lisses et profondes et d'un aspect sombre !". A ce moment, Raphaël, un des saints anges qui étaient avec moi, répondit et me dit : "Ces cavités sont faites pour qu'y soient réunis les esprits des âmes des morts ; c'est pour cela qu'elles ont été créées, pour qu'y soient réunies toutes les âmes des enfants des hommes; et ces lieux' ont été faits pour les y faire demeurer, jusqu'au jour de leur jugement et jusqu'au temps qui leur a été fixé ; et ce long temps durera jusqu'au Grand Jugement qui sera rendu sur eux" (Nancy Gauthier, Les images de l'au-delà, Doctrines of Human Nature, Sin, and Salvation in the Early Church, 1993 - books.google.fr).

Eschatologie et théologie

L’eschatologie (du grec eschatos, « dernier », et logos, « parole ») est la partie de la théologie qui étudie l’ultime destinée de l’humanité, les fins dernières : le destin individuel, la fin des générations et la fin du monde. C’est une théologie de l’espérance chrétienne (eschatologie.free.fr - Accueil).

Sang

Flegme

Bile jaune

Bile noire

Pituite

Atrabile

Lymphe

Coeur

Cerveau

Foie

Rate

Jovial

Flegmatique

Colérique

Mélancolique

Rouge

Blanc

Jaune

Noir

Salé

Insipide

amer

acide

Air

Eau

Feu

Terre

Chaud et humide

Froid et humide

Chaud et sec

Froid et sec

Printemps

Hiver

Eté

Automne

Gémeaux Balance Verseau

Cancer Scorpion Poissons

Bélier Lion Sagittaire

Taureau Vierge Capricorne

Gabriel

Uriel

Raphaël

Michel

Bleu

Rouge

Jaune

Vert

Mars

Soleil

Mercure

Lune

Est

Nord

Sud

Ouest

Verre

Mercure

Soufre

Sel

Rochemaure

Huriel

La Cassaigne

Fronsac

Matthieu

Jean

Marc

Luc

sens allégorique ou moral

sens eschatologique

sens littéral (ou historique)

sens moral ou allégorique

L'autel

En considérant la lettre tsan pour "ts" formée par les statues de la nef, et les initiales des statues du choeur, Marie et Jospeh soit "M" et "I", ainsi que Jean Baptiste réduit à Baptiste "B" et l'Asmodée du bénitier "A", on consittue le mot MITSBA proche du mot hébreu MITSBAH.

Dans l'édition anglaise du Commentaire de la Genèse par Jean Calvin, le pillier édifié par Jacob à Bethel est appelé "matsbah" avec un "tsadé" (Jean Calvin, Commentaries on the First Book of Moses Called Genesis, Volume 2, Calvin Translation Society, 1850 - books.google.fr, Bulletin of the Israel Exploration Society, Volumes 22 à 23 - books.google.fr).

Par ailleurs la graphie "mizbah" avec un zayin - on retrouve encore la dualité tsadé/zayin - est plus courante (Autour de Rennes le Château : Signol - Sigzol : la lettre de Mantinée - books.google.fr).

(Genèse 35:14) So Yaakob erected a mitsbah (phallus-image) at the place where he had talked to him, stone mitsbath (plural) on which he poured an offering of wine and oil (to the phallus-god) (William Harwood, Mythology's Last Gods: Yahweh and Jesus, 1992 - books.google.fr).

The obelisk (Egyptian tehen, Hebrew mitsbah) was a needle shaped monolith erected to imitate the rays of the noontime sun. Obelisks were symbols of life, and all of them stoodon the East Bank of the Nile, the land of the living. A pyramid, by contrast, honored the rays of the setting sun. So pyramids were funeral monuments and stood on the West Bank of the Nile, the land of the setting sun, the land of death. To the Egyptians, the Nile was a dividing line between life and death (Fr. Joseph Ponessa, Laurie Manhardt, Sharon Doran, Come and See: The Rise and Fall of Ancient Israel, 2014 - books.google.fr).

"krossai" et "bomides" expriment avec précision la façon dont furent fabriquées les pierres de la pyramide de Chéops. Le mot grec "bomides" est le pluriel de "bomos", qui signifie "autel". Ce mot fut employé dans la traduction faite de la Bible par les Septante, à la place du mot hébreux "mitsbah" qui, aussi, signifie autel (des sacrifices, de l'holocauste). Donc pour Hérodote, certains contemporains du Ve siècle av. J.-C attribuent aux pierres de Chéops le qualificatif "bomos", c'est-à-dire que la pyramide fut construite comme un autel sacré. Dans la Bible, l'autel en pierre des holocaustes doit être construit selon une règle draconienne. La loi de Moïse, dans le chapitre des 10 commandements, Exode 20, verset 25, exige en effet : « Si tu me construis un autel en pierre, tu ne le feras pas en pierre taillée... » Donc, l'autel « mitsbah » (msb) hébreux, c'est-à-dire l'autel « bomos » (bms) grec de même racine étymologique avec déplacement de la lettre "b", ne peut pas être en pierre taillée, ni par voie de conséquence, les pierres de la pyramide de Chéops. Certains soutiennent que la pierre des autels était une pierre brute. Je pense pour ma part que si elle n'était pas taillée, elle était agglomérée. En général, dans la Bible, l'action qui consiste à ériger un autel ou un monument sacré en pierre, est transcrite par le verbe hébreux « viben » qui signifie pétrifier, c'est-à-dire transformer en pierre. Ce verbe est en général interprété par : construire, bâtir, ériger, dresser en pierre, ce qui élimine le sens premier de pétrification, de transformation en pierre, d'agglomération. Le second mot clé d'Hérodote « krossai » est tout aussi évocateur. D'après l'étude que je viens de terminer, publiée dans mon dernier ouvrage, c'est un mot étranger à la langue grecque, puisqu'on ne le trouve que dans ce passage. d'Hérodote, et dans aucun autre texte grec. Le mot étranger en question, selon la coutume antique uniquement avec les consonnes, est « qrs » ou « qrth ». Il est à l'origine de notre mot « sacré » (sqr), se retrouve dans ziqurath (sqrth), et aussi dans « création » (latin « creatio », indo-européen « kre. »), (qres, qreth). Au IIIe siècle av. J.-C, le rédacteur des Chroniques de la Bible qualifie la pierre dont fut construite le temple de Salomon par « iqurah », lui donnant le sens de « pierre précieuse », alors que au VIe siècle av. J.-C, le rédacteur de Rois I, explique que le seul monument sacré construit par les hébreux, le Temple, « le fut sans que l'on entende un seul son d'outil » (donc sans pierre taillée), à l'aide de pierres « iiquroth » ou « iiquros » (qrth ou qrs). Le verbe hébreux « qrsh » signifie coaguler, geler ; « qrs » signifie durcir : « qrts » signifie mettre en forme, façonner ; en d'autres termes, ces verbes expriment l'action de transformer un liquide, ou une pâte molle, en un solide. Le matériau du Temple est donc de la pierre qui coagule, gèle ou durcit ; et en même temps elle est sacrée. Le divin s'incarne dans la pierre agglomérée, dans la pierre « qrs » (krossai) de la pyramide de Chéops. Les significations ésotériques et mythiques de « qrs » sont multiples. En grec « qrs » donne « chrysos », l'or, la matière dont sont faits les dieux. Cela implique des conséquences inattendues. On sait que les textes connus de la bibliothèque d'Alexandrie, écrits en général en grec, furent traduits par les arabes qui, eux-mêmes, les transmirent en Occident. Ces textes furent le fondement de la science des alchimistes du Moyen-Age qui recherchaient vainement la manière de faire de l'or, le chrysos. D'après ces textes, pour obtenir l'or, les alchimistes suivaient à la lettre les recettes, mais ils n'obtenaient que de la... pierre. Ils faisaient de la géopolymérisation avant la lettre, la technique du SaCRé, du QRS. Ils fabriquaient du chrysos (QRS), pensant faire de l'or. La fameuse richesse des Templiers, l'or tant recherché depuis Philippe le Bel. n'est que de la pierre agglomérée, de la pierre artificielle. Les dieux égyptiens, le divin, sont représentés par le signe hiéroglyphe « ntr » (nater, ou nature). Certains exégètes (Bissing 1951, Amelineau 1908), voient dans «ntr» une relation très nette avec le sel natron « ntr », l'ingrédient sacré utilisé par les Égyptiens pour conserver éternellement, momifier, diviniser, en somme pétrifier, réaliser l'acte de pétrification, la géopolymérisation des pierres des pyramides krossai (qrs) (Davidovits 1979a). Ce même natron, le « nitru » des Babyloniens, réduit tellement la température de cuisson des briques d'argile, qu'il simplifia énormément la construction des ziqurath (sqrth) (Davidovits 1978b, 1981b, Boutterin et Davidovits 1982). Au temps de l'Égypte d'Alexandrie, le natron s'écrivait aussi en hiéroglyphe « hsmine », puis en copte « hasimi » (Champollion 1835). Je pense que les arabes donnèrent à ce mot copte « hasimi » un sens plus général, devenant le nom générique « alchimie », précurseur de la chimie. Dans l'Égypte ancienne, tout était représenté par une divinité. La pétrification divine c'est-à-dire la Création (qrs), à partir du limon du Nil ou de l'argile, était l'œuvre du plus ancien dieu égyptien, le dieu à tête de bélier, le dieu potier, Khnoum. La pyramide de Chéops fut construite sous l'auspice de Khnoum, pour Pharaon, dont le vrai nom est « Khnoumou-Khoufoui » : que le dieu Khnoum protège Khoufou (Chéops) (J. Davidovits, Le calcaire de pierres des grandes pyramides d'Égypte serait un béton géopolymère vieux de 4600 ans, Revue des questions scientifiques, Volume 157, 1986 - books.google.fr).

Le pilier de Jacob serait devenu le Lia Fail irlandais puis la Pierre de Scone qui servit au couronnement des rois d'Ecosse (le dernier John Bailliol en 1292) (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Le Zodiaque du Cercle des Prophètes, Autour de Rennes le Château : CEIL BEIL MCCXCII de l’Aude à l’Irlande, Autour de Rennes le Château : Le méridien de Scone).

L'obélisque est associé à Héliopolis, elle-même à Rennes le Château comme l'indique l'inscription AOMPS du calvaire de la place du village (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Le sceau-signature du Grand Parchemin).

La Croix d’Huriel et Rennes le Château : GRAMMA : les initiales de statues de l’église de Rennes le Château).