Partie IX - Synthèse   Chapitre LVIII - Autour de Rennes   Dalle verticale de Marie de Nègre : un triangle isocèle rectangle   
DALLE VERTICALE MARIE NEGRE ABLES HAUTPOUL BLANCHEFORT TRIANGLE ISOCELE RECTANGLE

La dalle verticale de Marie de Nègre : introduction

Le texte de la stèle de Marie de Nègre d’Ablès marquise de Blanchefort, décédée le 17 janvier 1781, est uniquement connu des chercheurs de l’énigme dite de Rennes-le-Château par le relevé paru en 1905 dans le N°17 du bulletin de la S.E.S.A. (Société d’Etudes Scientifiques de l’Aude). Ce texte contient un certain nombre de lettres anormales (3 substituées O, R, T) ou de tailles différentes (2 E + e) ou encore déplacées (un M et un p). Personne à ce jour ne peut affirmer que ce texte est identique à celui de l’original, et dans cette expectative les spéculations vont bon train pour savoir si les anomalies constatées existaient ou non sur la stèle d’origine. La combinaison de ces lettres permet d’écrire MORT EpeE (www.portail-rennes-le-chateau.com - Jules Verne).

Au XIXème siècle, le peintre SIGNOL a réalisé quatre tableaux à l’intérieur de l’église Saint Sulpice ; deux d’entre eux nous intéressent : « La Mort » réalisé en 1872, et « L’Epée » réalisé en 1879. Ces deux tableaux sont situés de part et d’autre de la statue de St Pierre, gardien du Paradis et qui porte deux clefs... Le titre de ces deux tableaux reprend le code « MORT épée » de l’épitaphe de Marie de Nègre d'Ables (www.rennes-le-chateau-la-revelation.com).

Si on retire le M qui n'est que coupé du reste de "MARIE" et on ajoute len T manquant à "HAUPOUL" on obtient OPERETTE, le petit oeuvre, en alchimie l'oeuvre au blanc reliée à la Roque Mude du Sceau de Palaja (Synthèse : L’étoile hermétique : Alchimie et Astrologie).

La reproduction de la dalle de Marie, stèle droite gravée d'une épitaphe donne un texte de 12 lignes et 119 lettres avec des fautes évidentes et des lettres rajoutées. Bigou effectue aussi 14 séparations de mots ce qui renvoie au chemin de croix. 14 qui est aussi la lettre N celle qu'il faut trouver au départ. N est présent 7 fois dans le texte : Noble, Negre, Blanchefort, ante, ans, janvier, catin avec une acrobatie dans le REQUIESCAT IN qui devient REQUIES CATIN pour souligner le mot Catin, mot incongru dans la bouche d'un confesseur pour sa pénitente sauf si Bigou associe Marie d'Hautpoul à Marie-Madeleine qui finit sa vie dans une grotte et que c'est bien cette grotte que l'on recherche. (www.portail-rennes-le-chateau.com - Johannus, Etude de l'épitaphe de Marie de Negri d'Ables dame d'Haupoul de Blanchefort, 4 août 2008).

L'auteur assure ainsi la juxtaposition de MARIE et DARLES (au lieu de DABLES car la défunte se nomme Marie de Nègre d'Ables). Rappelons que les trois Maries (Marie Madeleine, Marie Salomé, et Marie Jacobé) ont accosté au sud d'Arles (aux Saintes-Maries-de-la-Mer). Donc indirectement MARIE D'ARLES serait MARIE-MADELEINE (t3m.perso.sfr.fr - Epitaphe).

119 lettres

119 lettres. Le psaume 119 est mis en relation avec les pages 119 et 274 de La Vraie Langue Celtique. A la page 119 il est question de grottes espagnoles et à la 274 de la source de la Madeleine (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Etudes particulières de psaumes : Psaume 119 : l’Encobert et l’ange Cédar).

Le psaume 119 apparaît aux Vêpres de l'Office des défunts dans le rite catholique, c'est le 2e psaume des vêpres (Paroissien romain complet, contenant les offices de tous les dimanches et des principales fêtes de l'année qui peuvent se célébrer le dimanche, 1866 - books.google.fr).

Des lettres particulièrement écrites sur la dalle forment le mot "épée". "Requies catin pace" dit l' épitaphe.

Paix, haine et épée sont réunies dans un texte de Grégoire le Grand le Liber Regulæ Pastoralis :

Hence in person the Truth says, Think not that I am come to send peace on earth: I came not to send peace, but a sword (Matth. x. 34). For, when we are unwarily joined in friendship with the wicked, we are bound in their sins. Whence Jehoshaphat, who is extolled by so many praises of his previous life, is rebuked for his friendship with King Ahab as though nigh unto destruction, when it is said to him through the prophet, Thou givest help to the ungodly, and art joined in friendship with them that hate the Lord; and therefore thou didst deserve indeed the wrath of the Lord: nevertheless there are good works found in thee, in that thou hast taken away the graves out of the land of Judah (2 Chron. XIX. 2, 3). For our life is already at variance with Him who is supremely righteous by the very fact of agreement in the friendships of the froward. Those who are at peace are to be admonished not to be afraid of disturbing their temporal peace, if they break forth into words of rebuke. And again they are to be admonished to keep inwardly with undiminished love the same peace which in their external relations they disturb by their reproving voice. Both which things David declares that he had prudently observed, saying, With them that hate peace I was peaceable; when I spake unto them, they fought against me without a cause (Ps. CXIX. 7). Lo, when he spoke, he was fought against; and yet, when fought against, he was peaceable, because he neither ceased to reprove those that were mad against him, nor forgot to love those who were reproved. Hence also Paul says, If it be possible, as much as lieth in you, have peace with all men (Rom. XII. 18). (en.wikisource.org - Grégoire le Grand, The Book of Pastoral Rule, Part III, Chapter 22, Sancti Gregorii, Liber regulae pastoralis, 1757 - books.google.fr).

Trois étoiles de la Grande Ourse portée sur la carte du département de l'Aude se trouvent sur des lettres de l'épitaphe : A de "DAME", P de "SEPT" et le troisième X de "MDCOLXXXI" soit PAX.

Le Cantique des cantiques et Sept

A la place du "CI" de ci-gît, on a CT qui est l'abréviation de Cantique des Cantiques.

Cette mention de la ville sainte, à cette place, revêt une grande importance, d'autant qu'elle précède de quelques mots, dans le même verset, la mention des pavillons de Salomon, mis en parallèle avec les tentes de Qédar. Les gens de Qédar (cf. Gen. 25 : 13 ; Ps. 120 : 5) habitaient l'Arabie méridionale et contrôlaient la route de l'encens à l'époque perse (Is. 60, 6-7). Sur l'inscription de l'autel à encens découvert dans les fouilles de Lakish, A. Lemaire a déchiffré le nom d'un roi de Qédar. Aussi a-ton proposé de corriger ici le texte hébreu reçu «Salomon» en «Salma», à savoir le pays des Saloméens ou Salmaï tes. Les Targums donnaient en effet ce nom aux anciens Quénites de la région de Pétra, contemporains des gens de Qédar. La mention de Salomon dans 1 : 6 serait alors due à une retouche rédactionnelle ; deux autres mentions de Salomon se trouvent dans 8 : 11-12, versets qui ont pu être ajoutés par l'éditeur définitif du Cantique. Ce dernier aurait ainsi obtenu sept mentions de Salomon, comme il y a dans le Cantique sept mentions des filles de Jérusalem, sept mentions du Liban, etc. Il aurait ainsi voulu orienter le lecteur dès le début vers une interprétation messianique du Cantique, suggérée entre autre par la description dans 3 : 6-11 du cortège nuptial du roi Salomon. Le roi de la paix doit régner sur la ville de la paix, Jérusalem. Bien des textes suggèrent l'étymologie traditionnelle du nom de yerusalem. La fin du nom, Salem, désigne effectivement la ville sainte dans le Ps. 76 : 3, qui nomme Sion en parallèle. C'est aussi dans le même sens qu'on a interprété la mention de Melchisédech, roi de Salem (Gen. 14 : 18 ; Hébr. 7 : 2). Le Psaume 122 multiplie les jeux de mots sur Jérusalem, en particulier au v. 6 sa'al « demander » et sala « être en repos » ; le mot salom revient trois fois avec sem « le Nom (divin) » et sam « là » (deux fois). Selon le dernier verset du livre d'Ézéchiel (48 : 35), le nom de Jérusalem sera dans l'avenir YHWH-Sammah, c'est-à-dire «YHWH est là» (Raymond Jacques Tournay, Quand Dieu parle aux hommes le langage de l'amour: études sur le Cantique des cantiques, 1982 - books.google.fr).

Les imprécations contre les ennemis y prennent l'allure d'une «contre-bénédiction » (Ps 120, 3-4; 129, 5-6), et le péril évoqué ne paraît presque jamais mortel. On voit ici, bien sûr, réapparaître l'arsenal habituel des images bibliques ; mais dans un encadrement qui les rend presque méconnaissables. Des traits inattendus y ajoutent, par exemple, un charme poétique ignoré jusque-là. Des vieux genres littéraires classiques il ne reste, tout compte fait, que des appels au secours, des affirmations de confiance, des vœux de shalom, où des accents nouveaux relèvent la saveur des anciennes formules.

N pour La Haine

Il y a 7 N dans l'épitaphe comme les 7 versets du psaume 119 (120). 119 = 17 x 7, comme le XVII de la date de l'épitaphe.

De la haine des hommes, la Bible retient surtout la perfidie des lèvres 4 ; mais, plutôt que d'en vouer les auteurs à une disparition radicale (Ps 12, 4 ; 52, 7), Ps 120, 4 les décrit tout criblés de flèches à leur tour (Ps 64, 8) et bombardés de braises de genêts. Non pas que la figure des méchants soit plus rassurante ici qu'ailleurs. On les dépeint prêts à vous avaler (Ps 124, 3 ; cf. Ps 35, 25), comme des fauves aux aguets (Ps 124, 6 ; cf. Ps 57, 5) ; on les sent même en train de vous marcher sur les reins (Ps 66, 12 ; Is 51, 23) (Laval théologique et philosophique, Volumes 36 à 37, 1980 - books.google.fr).

"Les charbons désolants" sont en grec "les charbons du désert" et en hébreu "les charbons de genêts", ceux qu'en effet on obtient communément au désert. Les flèches aiguës et les charbons ardents figurent à la fois les ravages de la langue pernicieuse et le châtimentqu'elle s'attire (Revue pratique d'apologétique, Volume 17, 1913 - books.google.fr).

Les charbons du genévrier et du genêt se conservent longtemps, et ils demeurent ardents sous la cendre : c'est pourquoi ils sont l'image de la haine invétérée (J.-F. D'Allioli, Nouveau commentaire littéral critique et théologique, 1978 - books.google.fr).

Je suis noire, mais je suis belle, filles de Jérusalem, comme les tentes de Cédar, comme les pavillons de Salomon. Ne me dédaignez pas parce que je suis un peu noire : c'est que le roleil m'a brûlée. Les fils de ma mère m'avaient prise en haine; ils m'avaient mise dans les champs pour garder les vignes. Hélas! ma vigne, à moi je l'ai bien mal gardée (Ernest Renan, Le Cantique des cantiques, 1861 - books.google.fr).

La traduction de Renan lie haine et Cédar (Qédar) comme dans le psaume 119. Mais la Vulgate a plutôt le latin "pugnaverunt" (ont combattu), la haine apparaissant cependant comme la motivation de l'hostilité contre la Sulamite.

Filii Matris meae pugnaverunt contra me (Cantic. 1. 6). Les enfans de ma Mere ont levé les armes contre moy :Tous les jours nous tournons les moyens de salut, en moyens de perte & de damnation éternelle. Quoy de plus salutaire aux Chrétiens que le Nom de Marie ? Jesus-Christ leur transfera ses droits, il leur cède sa Mere, il leur dit à tous, mon Fils, voilà vôtre Mere "fili ecce mater tua"; invoquez son saint Nom dans toutes vos perplexitez, & dans toutes vos irrésolutions, surtout aux derniers momens de vôtre vie, où les dangers sont plus pressans, où les tentations plus violentes. Où la dernière disposition décide de l'éternité heureuse ou malheureuse: où sont ceux qui embrassent ce remède ? Parmi le nombre de ceux même qui invoquent Marie, combien y en a-t-il qui ne le font que d'une maniéré superficielle, & d'autres plus malheureux ont dans la bouche le Nom de Marie, & portent dans leur cœur, par leur impiété, la haine de mon saint Nom ; ils combattent contre moy, & en marchant fous les étendarts de Marie, ils se servent de cet extérieur de religion, pour me blesser de plus prés : Filii matris meae pugnaverunt contra me. N'est-ce pas un étrange renversement de se servir du Nom de Marie comme d'un voile pour la deshonorer, en deshonorant son Fils ; de faire profession d'être du nombre de ses serviteurs & de ses enfans, & à la faveur de ce titre, persévérer impunément dans ses désordres ; n'est-ce point faire abus d'un nom, qui après celui de Jesus-Christ, est nôtre asile & nôtre refuge, que Dieu nous a donné comme une armure impénétrable contre toutes les tentations du malin esprit (Vincent Houdry S.J., La bibliotheque des prédicateurs: seconde partie. Contenat tous les mysteres de la Sainte Vierge, chez Antoine Boudet, 1717 - books.google.fr).

Haïr, Jean 15 et Trinité

Dans le vocabulaire du chapitre 15 de l'évangile de Jean, l'expression "porter du fruit" est employée sept fois, le verbe "haïr" sept fois, et le verbe "demeurer" dix fois. La structure d'ensemble semble concentrique : 15,1-4: Je suis la vigne. Le Père est le vigneron... En moi. 15,5-8: Je suis la vigne. 15, 9-11: Demeurez dans l'amour: Commandement. 15,12-17: Commandement: Amour. 15,18-25: Haine du monde. 15,26-27: Promesse du Paraclet qui vient du Père... Avec moi. Une inclusion majeure délimite le chapitre 15; 15,2: "en moi" — 15,27: "avec moi". Des inclusions secondaires relient les unités deux par deux : 15,1-4 et 15,5-8 sont reliés par les termes "Père" et "porter du fruit" "demeurer en moi", "sarments", et "vigne", 15,9-11 et 15,12-17 par "demeurer dans l'amour" et par "le commandement", 15,18-25 et 15,26-27 par les termes "vous" et "moi". [...]

Si ces inclusions mineures sont attestées dans le texte, la promesse du Paraclet de 15,26-27 est à rattacher aux versets qui précèdent et qui annoncent la haine du monde. Le témoignage du Paraclet s'inscrit ainsi dans un climat polémique. Le chapitre 15, comme le chapitre précédent, est essentiellement une révélation de la Trinité: 15,1-8 soulignant que le Père est le vigneron; 15,9-17 révélant l'amour du Père et 15,18-27 promettant la venue du Paraclet (Liber annuus, Volume 33, Studium Biblicum Franciscanum, 1983 - books.google.fr).

La vigne apparaît aussi dans le Cantique des cantiques, celle que devait garder la Sulamite.

En persan, un mot désigne à la fois le triangle et le jus de raisin : musallas (Al-Kashaf, an encyclopedia of artistic and scientific terminology, Volume 2, 1996 - books.google.fr, John Richardson, Franciszek Meninski, A Dictionary, Persian, Arabic, and English, 1829 - books.google.fr).

Le triangle isocèle rectangle

Le triangle a longtemps servi de symbole. Xénocrate comparait Dieu au triangle équilatéral, les génies au triangle isocèle (porte des démons), et l'homme au triangle scalène. Les chrétiens représentèrent aussi la Sainte-Trinité par un triangle, auquel ils adjoignirent ensuite des lignes figurant diversement une croix; on voit beaucoup de signes de ce genre sur les médailles des papes et au frontispice des premiers livres imprimés (Dictionnaire de la conversation et de la lecture: Ten - Ved, Volume 51, Belin-Mandar, 1839 - books.google.fr).

Von Frankreich und Ravenna wurde die Triangulatur des gleichschenklig-rechtwinkligen Dreiecks schon unter Karl dem Großen in Deutschland an den Basiliken Einhards in Seligenstadt und Steinbach-Michelstadt im Odenwald, von Frankreich her, z. B. im St. Godehard in Hildesheim, um die Mitte des XII. Jahrhunderts nachweisbar angewendet und findet sich in abnehmender Häufigkeit neben der immer mehr in Aufnahme kommenden Triangulatur des gleichseitigen und Pi/4 Dreiecks in den romanischen und besonders in den gotischen Sakralbauten des Mittelalters. Das rechtwinklig-gleichschenklige Dreieck beruht in seiner Bildung noch auf vorchristlicher Symbolik und findet seine christlich-dogmatische Begründung in dem auf dem Konzil zu Nizäa im Jahre 325 proklamierten Dogma von der göttlichen Dreieinigkeit. Als nach und nach diese Grundlehre mehr den Nachdruck auf die Gleichwertigkeit der drei göttlichen Personen: Vater, Sohn, Heiliger Geist, legte, ging man in der Darstellung, d. h. in der geometrischen Symbolik der göttlichen Trinität, auch bei der Triangulatur zu dem gleichseitigen Dreieck über, dessen drei gleiche Seiten und Winkel, drei gleiche Lote, Winkel- und Seitenhalbierenden einen treiflichen geometrischen Ausdruck der Trinität bildete (Zeitschrift für Architektur und Ingenieurwesen: Organ des Sächsischen Ingenieur- und Architekten-Vereins und des Architekten- und Ingenieur-Vereins zu Hannover, Volumes 21 à 24, 1916 - books.google.fr).

Denier de Charlemagne frappé à Mayence : un triangle isocèle et rectangle - www.lustres-a-pampilles.fr

Les vitraux (de la trinité à Saint Bruno d'Issy les Moulineaux sont des triangles rectangles isocèles.

Pour une interprétation de cette forme de triangle trinitaire, on peut se référer à Hegel :

Le Démiurge de PLATON avait recours à deux sortes de triangles pour construire ses éléments. Tous deux étaient « pythagoriciens » (donc à un angle droit) l'un étant un demi-carré, l'autre un demi-triangle équilatéral. Dans les termes du « lien d'analogie », le premier type exprime la relation entre un tout et ses deux moitiés (ou entre 1 et 2). L'autre exprime la relation entre l'unité, deux tiers, et un tiers (ou 1, 2 et 3). Les rapports impliqués sont ceux qu'on trouve entre les premiers nombres naturels ; et comme ils sont incommensurables, ils doivent être exprimés géométriquement, parce qu'une expression arithmétique parfaite est impossible. Le triangle équilatéral, par contraste, exprime l'identité sans différence. En lui, tous les rapports disparaissent dans l'unité. Il convient tout à fait pour exprimer ce qu'ANASTASE voulait signifier à propos de la Trinité, mais pour ce faire, il n'est pas besoin de le mouvoir, ou de le multiplier en le mouvant. Dans la théologie trinitaire de HEGEL, l'Esprit est le « lien beau » entre le Père et le Fils, leur identité dans leur différence. Puisqu'il désirait montre l'identité de deux égaux distincts (le Père et le Fils), le lien qui fait « un » de deux unités, le triangle rectangle isocèle convenait seul. Le rapport dont il avait besoin, le lien entre un et un autre, était la moyenne géométrique entre 1 et 2, ou la racine carré de deux, la diagonale du carré (H.S. Harris, Le Développement de Hegel, Tome II, 1983 - books.google.fr).

Georg Wilhelm Friedrich Hegel, philosophe allemand, naît à Stuttgart le 27 août 1770 dans une famille protestante. Son père Georg Ludwig Hegel (1733-1799) est fonctionnaire à la Cour des comptes du duc de Wurtemberg. Sa mère est Maria Magdelena Fromm (1741-1783). Il meurt le 14 novembre 1831 à Berlin (fr.wikipedia.org - Georg Wilhelm Friedrich Hegel).

Les trois personnes de la Trinité sont-elles représentées par les sommet du triangle ou les côtés ?

Pour conforter la thèse présentant le pneuma comme Esprit, lui-même comme hypoténuse, notons la conception stoïcienne de la "tasis" tension de même racine que teino et d'hypoténuse :

The term tasis was originally a geometrical concept, a fact usually neglected in consideration of the Stoic idea of pneuma. The term tasis has a long history. In ancient Egypt the early masons, carpenters and architects used a cord for measuring and laying out the ground plan of a building. A 'stretched' cord represented a perfectly straight line. Evidently, this term was also used to indicate geometrical lines. PLATO, for instance, said that the diagonal of the square is 'stretched from angle to angle'. We still call the side of a right-angled triangle opposite to the right angle hypotenuse (from hypoteino, to stretch below; the writing of the term with a 'th' is wrong; teino and tasis are derived from the same verb). The word tasis was frequently used by ARISTOTLE's commentators to indicate the visual rays because of their linear propagation. Carpenters and land surveyors realized that a plumb line was shorter when fully 'stretched' between the end-points. This factor appeared important to ARCHIMEDES (born 287 B.C.), a long time before the propagation of light was fully understood. Only on a 'stretched line' could the light travel faster than on any other connection between two points. Thus, the concept of tension must have appeared of great importance for the explanation of the shortest route for the propagation of light rays. Evidently the use of the term tasis meant more to the Stoic scientists than an allegory, as modern readers may think: it suggested the factor of economy resulting in the rectilinear propagation of light. Trying to overcome the conceptual difficulty or possibly not fully aware of the logical contradiction, the Stoic philosophers employed the concepts of pneuma, tasis and light rays often in the same context (Rudolph E Siegel, Galen's system of physiology and medicine, Volume 2, 1970 - books.google.fr).

Pour Evagre le Pontique, « l'Égypte signifie la malice, le désert la praktikè (purification de la partie passionnelle de l'âme), la terre de Juda la contemplation des corps (phusikè), Jérusalem celle des incorporels (phusikè), et Sion est le symbole de la Trinité (theologikè : vision de la lumière sans forme et contemplation de la sainte trinité) » (Robert Beulay, L'enseignement spirituel de Jean de Dalyatha: mystique syro-oriental du VIIIe siècle, 1990 - books.google.fr, Scholies aux Proverbes, traduit par Paul Géhin, 1987 - books.google.fr).

Point commun entre Trinité et Psaumes des montées (119-133)

L'apothéose d'Assereto n'a de commun avec le retable de Zurbarân que le titre. Il est difficile d'y voir une parenté avec les triomphes traditionnels. D'abord, l'image se focalise sur la réception de saint Thomas au Ciel, par la Trinité, la Vierge et les saints, et se désintéresse du registre terrestre. Ensuite, saint Thomas est dépourvu d'attribut (livre, plume...) et de compagnie (saints ou hérésiarques), c'est-à-dire du système allégorique qui permet traditionnellement de l'identifier et de composer un discours laudatif sur sa sainteté. Enfin a composition est conique au lieu d'être frontale, elle est aspirée vers l' arrière-plan, vers un point de perspective qui se fond dans la lumière aveuglante du ciel. Le saint, saisi dans ce mouvement, se détourne lui-même du spectateur. Son visage se dérobe à nos yeux, il ne nous est pas présent. Et pourtant. Assereto ne dénature en rien le thème de l'apothéose. Il prend en fait le parti de le traiter dans son sens le plus chrétien. Selon la théologie eschatologique de l'Eglise, l'âme est effectivement appelée à être divinisée ; elle le sera en accédant à la vision béatifique, c'est-à-dire au face à face avec l'essence même de Dieu. Nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu'il est. Commentant l'Evangile de Jean, Bossuet insiste sur la corrélation entre la vision et la participation à la gloire du Christ : « La voir, c'est y avoir part : la voir, c'est en jouir. Qui voit la gloire de Jésus-Christ dans le sein du Père, est heureux. Heureux, premièrement, du bonheur de la gloire de Jésus-Christ, qui est la leur : et heureux ensuite en eux-mêmes, parce que cette bienheureuse vision de la gloire de Jésus » Jean, 3, 2. Christ nous transforme en elle-même, et que qui le voit le semblable ». Pour Thomas lui-même, le face à face avec Dieu est la condition sine qua non de la béatitude : « Certains ont soutenu que l'essence divine ne sera jamais vue par aucune intelligence créée et qu'elle n'est vue ni par les anges, ni par les bienheureux... On comprend donc dans le tableau d'Assereto l'absence de frontalité et d'éléments concourant à faire l'apologie du saint. On n'attend pas du spectateur, comme dans l'œuvre de Zurbarân, qu'il rende hommage à saint Thomas. Les louanges des hommes n'ajouteraient rien à la béatitude du docteur dans son face à face avec Dieu. Le spectateur est seulement tenu d'être, de loin, le témoin de l'entrée en gloire de saint Thomas d'Aquin. [...]

Un détail reste à expliquer : il s'agit de l'échelle sur laquelle Thomas se hisse pour atteindre la Trinité. Pourquoi cet objet aussi prosaïque, dans cette ascension immatérielle de l'âme ? Détail futile et hasardeux ? Certes non. L'échelle est depuis l'Antiquité tardive familière de l'iconographie religieuse et philosophique. Dans la Bible, l'échelle mystérieuse qui apparut à Jacob lorsqu'il fuyait la colère de son frère Esaü a souvent servi de comparaison afin de signifier le chemin que doit parcourir l'âme en quête de vérité pour aller de la terre au ciel. L'échelle apparaît dans les Psaumes des montées (Ps 119 à 135), la vision d'Ezéchiel (Ez 40) et un verset de Paul (II Co 12, 2). Dès les premiers temps du christianisme, la comparaison de l'échelle céleste est usitée, ainsi qu'en font foi les Actes de sainte Perpétue et de sainte Félicité. [...]

Si l'échelle céleste a été couramment représentée dans l'art antique et et médiéval, elle est de nature plus exceptionnelle dans une peinture du XVIIème siècle. Cependant, fort de références bibliques et de toute une littérature chrétienne, ce symbole donne mieux qu'aucun autre l'idée du cheminement qui a précédé l'accession à la vision béatifique. C'est-à-dire le parcours d'une vie nourrie d'ascétisme, de recherche intellectuelle et d'une foi endurante. Thomas ne fait pas lui-même référence à l'échelle dans ses écrits. Pourtant, cette vision du saint, les mains ouvertes en signe d'extase, en haut de l'échelle, illustre bien sa quête spirituelle : parvenir à la « contemplation de la vérité », qui est le leitmotiv de sa théologie trinitaire, récapitulée dans sa Somme (Aliénor Cambournac, L'iconographie de saint Thomas d'Aquin après le concile de Trente (1567-1700), 2009 - books.google.fr).

Gioacchino Assereto (1600 - 1649), Apothéose de Saint-Thomas d'Aquin, Lille, Palais des Beaux-Arts - www.pba-lille.fr

Conclusions semblables si l'on examine de près un autre passage de Cassiodore, In PS. 119. Unde fratres Sed gradus iste [dont parle le titre du psaume : canticum graduum] humilitatis est ascensus... unde scalam illam Jacob pro parte aliqua his gradibus fortasse non immerito dicimus comparandam; illa enim et ascendentes habuit et descendentes; in istis uero gradibus beatorum solus ascensus est (Revue bénédictine, Volume 62, Abbaye de Maredsous, 1952 - books.google.fr).

Dans son Manuel destiné à son fils Guillaume, Dhuoda, épouse du marquis Bernard de Septimanie, fils de Guillaume de Gellone, le saint Guillaume du Désert de l'Église, organise sa leçon en quinze préceptes et s'inscrit par là dans la tradition exégétique des quinze (sept plus huit) marches du Temple : « Les sept dons du saint Esprit et les huits béatitudes de l'évangile donnent [...] en parcourant ces quinze degrés successivement, monte peu à peu avec application. [...] En luttant à travers les quinze degrés des sept dons et des huit béatitudes, tu t'élèveras peu à peu, mon fils, et je t'y exhorte, au sommet de la perfection » (Christian Heck, L'échelle céleste dans l'art du moyen âge: Une histoire de la quête du ciel, 1999 - books.google.fr).

Les degrés de cette échelle sont les degrés d'une échelle des vertus, d'une échelle de l'amour et d'une échelle de la contemplation. Cette échelle se confond avec la recherche de l'ascèse chrétienne et les moyens propres pour la réaliser. L'échelle augustinienne, bernardine et bonaventurienne, au même titre que celle de saint Benoît est l'échelle d'humilité. L'échelle est aussi « échelle d'amour spirituel», pour reprendre une expression de Ruysbroeck. Peu importe que nous y comptions quinze degrés avec Honorius d'Autun, sept avec Ruysbroeck, neuf avec Harphius ou dix avec saint Jean de la Croix. La seule chose qui importe est d'atteindre le Royaume, avec la grâce de Dieu. L'échelle de Jacob figure en effet l'échelle des contemplatifs. Le sommet de l'échelle spirituelle varie avec les auteurs ; le sommet de toute échelle de sainteté, c'est Dieu ou le Christ. L'un ou l'autre nous est ordinairement représenté au haut de l'échelle. Il faut insister, car, pour nos auteurs, la béatitude c'est Dieu, Noé représente le Christ, la sainte Jérusalem a pour fondement le Christ, et c'est lui encore qui est assis sur le tróne de Salomon. L'échelle est un intermédiaire, un moyen, une médiation. La Vierge a été le moyen privilégié choisi par la Trinité pour l'Incarnation ; le Christ-Homme est, en son humanité, comme un moyen qui nous conduit à Dieu, comme une échelle du ciel. La croix est par excellence médiatrice de salut, l'arbre aux dimensions célestes, l'unique « scala ». Seul le Christ nous attire, nous entraine et nous fait entrer en sa béatitude. Il nous aide à monter. C'est lui qui nous conduit (Grégoire de Nysse), par la grâce qu'il nous a acquise sur la croix. La vie terrestre du Christ et surtout le chemin de sa Passion constituent une véritable échelle spirituelle ; c'est par cette échelle seule que nous parviendrons au terme (saint Bernard, saint Bonaventure, Alain de Lille). Enfin, les auteurs de spiritualité ont appliqué le mouvement de montée et de descente des anges de l'échelle de Jacob à l'Incarnation du Sauveur et à son Ascension. L'échelle des vertus, celle de l'amour et de la contemplation comportent, elles aussi, des montées et des retours (Anne Feller Ancelin, Mystère de la nuit obscure, Les Langues néo-latines, Volume 95, 2001 - books.google.fr).

Saint Augustin a composé son De la Trinité, en quinze livres.

Catin et Cantique des cantiques

Avec les Examens de la Bible, nous assistons donc à la naissance d'un traité clandestin qui exprime les idées de son auteur dans la langue de la conversation avant qu'elles ne soient infléchies par la rhétorique et le souci de convaincre un public. Voici une réaction à la Bible inscrite avec toute la naïveté d'une personne profondement imprégnée des valeurs des honnêtes gens de l'époque, mais sans leur révérence pour la Bible et pour la religion chrétienne, et une réaction presque transparente, car aucune stratégie visant à contourner la censure, ni même aucun compromis résultant du désir de convaincre un tiers, ne vient l'adoucir. Voici un auteur qui, par sa langue, trahit sa pensée et sa culture peut-être davantage qu'il ne le souhaitait, mais qui pourtant ne trahit à aucun moment son identité. [...]

Dans l'anonyme du XVIIIème siècle Examens de la Bible, Ruth est qualifiée de «catin», car elle allait «se fourer la nuit sous la couverture d'un Israélite nomme Booz pendant qu'il dort afin de l'épouser parce qu'il étoit riche » (p. 2 34) : une galanterie intéressée est considérée comme une prostitution, moins excusable qu'une fantaisie amoureuse comme celle de Mme Potiphar ou qu'une expression de reconnaissance comme celles d'Abigail et de la Sunamite. Quel bilan pouvons-nous tirer de ces quelques observations sur le langage et la mentalité de notre auteur ? Premièrement, il s'agit d'un ouvrage très familier, une conversation engagée entre l'auteur et un lecteur imaginaire censé appartenir à sa classe et à son milieu, un lecteur implicitement supposé partager toutes les valeurs de l'auteur. En second lieu, le manque de diversité et parfois même d'efficacité du style peut faire penser soit au travail d'un écrivain amateur, soit à une première ébauche d'un commentaire destiné à être plus vigoureux. Même si notre auteur était un un ecrivain amateur, il (elle) était un latiniste assez compétent (ce que Mme Du Châtelet était réputée être), car il (elle) cite la Bible en latin probablement en partie de mémoire, comme le suggèrent certaines inexactitudes trop grossières pour avoir été introduites par des copistes, et la traduit parfois assez librement plutôt que de copier la traduction disponible chez Dom Calmet - comme là où « Bene vidisti » devient «Cela va fort bien» (p.505). A une occasion, il (elle) avoue que le latin d'un verset est trop obscur et qu'il (elle) ne peut le traduire (p.395). Notre auteur n'avait peut- être pas suivi au collège les cours de rhétorique ni les analyses rhétoriques des classiques latins, et ce pourrait donc être une femme. Sa culture littéraire est très mince, Ovide (t.II, p. 5 19, 520). une citation d'Horace (p. 160). les Mille et une nuits (p.456 etc.), Scudéri (p.347), Athalie (p.325), Les Fourberies de Scapin (p.37), un conte de Perrault (t.II. p.232), les œuvres de Voltaire des années 1730, dont Wade avait repéré des traces, Pascal (p.458). Carré de Montgeron plutôt qu'un témoignage sur les guérisons de Saint-Médard (t.II. p. 5 7). et peut-être rien d'autre. Quant à la science naturelle, nous sommes de plus en plus convaincu que notre auteur avait des connaissances qui dépassaient l'ordinaire. Il (elle) cite Réaumur sur la vie sociale des fourmis (p.552), a des notions assez précises sur le hasard (p.544), sur les éclipses calculées par Ptolémée (p.334. et cf. t.II. p. 158), compte en millions (p.304, 342) et milliards (p.343), remarque que dans le livre de Job «Dieu tient pour [la théorie de] l'émission [de la lumière]» (p.397). et enfin tient Newton et Kepler pour ses culture heros (p.393). D'autre part, les quelques renvois à Calmet que l'auteur a laissés à préciser ultérieurement et bon nombre d'inexactitudes dans l'écriture des noms propres bibliques peuvent laisser penser qu'il s'agit plutôt d'une ébauche que d'un travail d'amateur sans grande technique littéraire (Bertram Eugène Schwarzbach, Le profil de l'auteur des Examens de la Bible, La philosophie clandestine à l'Age classique: actes du colloque de l'Université Jean Monnet Saint-Etienne du 29 septembre au 2 octobre 1993, 1997 - books.google.fr).

En 1769, dans la note A du Pornographe, Rétif avait déjà donné une classification des prostituées, divisées en douze classes, avec les termes grecs et latins correspondants. Cette nomenclature savante était beaucoup moins 'poétique' et et originale que celle du Palais-Royal, mais l'ouvrage n'en avait pas moins suscité l'intérêt de Diderot, partagé entre la curiosité amusée et l'indignation vertueuse. (Pierre Bourguet, Rétif de La Bretonne: Les revies suivi de Les converseuses, 2006 - books.google.fr).

Avant d'examiner en quoi ce modèle médiéval est tantôt repris et tantôt altéré dans le Miroir de l'Âme pêcheresse de Marguerite de Navarre, voyons tout d'abord ce qui est retenu du modèle biblique de la Sunamite, archétype de la grande pécheresse repentie. Ce récit tiré de Jérémie se trouve presque entièrement réécrit dans le Miroir, y compris le motif de la prostituée qui se tient le long des chemins (Jér. 3, 2, Miroir, vv. 767-796), du front de la prostituée qui refuse de rougir (Jér. 3, 3, Miroir, vv. 780-781), et du pardon divin plus miséricordieux que celui de l'époux qui ne reprend pas sa femme qui est allée à un autre après qu'il l'a eu répudiée (Jér. 3, 1, Miroir, w. 685-710). Ce dernier thème du pardon divin qui s'oppose à la punition vengeresse des maris, plus dure et rancunière (Miroir, vv. 585-602), hante déjà Marguerite et reviendra dans les Nouvelles, tout particulièrement dans la nouvelle 32 (Brenda Dunn-Lardeau, Le saint fictif, 1999 - books.google.fr).

Pendant la Révolution, le Palais-Royal est toujours le lieu stratégique pour la plupart des plaisirs transgressifs. [...] L'une des particularités des bordels du Palais-Royal est la possibilité de trouver des « sosies de vedette », des prostituées qui ressemblent ou sont habillées comme des célébrités de l'époque. Ces dernières sont parfois aussi appelées sunamites (d'après le nom de la fiancée du Cantique des cantiques biblique). Les favorites sont celles qui ressemblent à des comédiennes ou des chanteuses d'opéra. L'activité sexuelle du quartier ne fait que s'intensifier pendant la Terreur et les filles portent alors des bonnets phrygiens et font une fleur aux éminents membres de l'Assemblée (Andrew Hussey, Paris, ville catin : des origines à 1800: Essai, 2007 - books.google.fr).

Dans un autre endroit l'Epoux invite l'Epouse à y revenir, afin qu'il puisse la considérer & il l'appelle Sunamite, si on ajoûte foi à un grand nombre de Manuscrits Latins, qui lisent dans cet endroit Sunamite; au lieu que dans notre Vulgate nous lisons aujourd'hui Sulamite. L'Edition ordinaire des Septante dit Sunamite & on connoit assez la ville de Sunam dans la Tribu d'Issachar (4 reg. 4. v. 8), par laquelle le Prophète Elisée passoit souvent: c'étoit une ville Sacerdotale. Abisag jeune vierge qui épousa David, & qui demeura vierge avec lui, étoit de Sunam. Quelques-uns ont cru, fondés sur l'erreur du nom de Sunamite, que Salomon avoit épousé cette fille qui étoit veuve de son père David, & qu'il célébrait dans ce Cantique l'Epithalame de ces noces mais il n'y a aucune apparence que ce Prince qui fit mourir Adonias parce qu'il avoit demandé en mariage cette Abisag, fût tombé lui même après cela dans la même faute ; & il est toutà-fait absurde de dire que l'Epithalame d'un mariage si condamnable se trouve célébré dans un Livre de l'Ecriture sainte. Au reste, tout ce que ces Auteurs récens ont dit pour prouver que l'Epouse du Cantique pouvoit bien être de Sunam n'est fondé que fur une Leçon vicieuse du Texte de l'Ecriture, selon laquelle ils prétendent que l'Epouse étoit Sunamite. Dans l'Hébreu elle est constamment appellée Sulamite, tant à la fin du sixième Chapitre, qu'au commencement du septième: ce nom étoit dérivé de celui de Salomon comme si on avoit voulu marquer qu'elle étoit l'Epouse & la bien aimée de ce Prince pacifique; c'est ce que veut dire son nom, auquel Áquila a fait allusion lorsqu'il a traduit Salomite, par la Pacifique. Il est vrai que les Septante, tant au sixième Chapitre qu'au septième (Cap. 6. v. 12 et Cap. 7. v. 1.), ont mis Sunamite; mais on remarque que dans le Manuscrit d'Alexandrie on lit Sulamite & on doit dire la même chose de l'Edition de Complute & de celle d'Aldus; & on convient au jourd'hui que la Leçon de la Vulgate conforme au Texte Hébreu, est la meilleure (Devence, Analyses et dissertations sur les livres de l'Ancien Testament, 1743 - books.google.fr).

Edme Thomas, qui écrivait au XVIIème siècle, relie la racine SVLAM au psaume 119 :

Nous indiquerons la décoration des deux consoles de la porte des feuilles. D'un coté on voit une mesure dans un quadrilatère, de l'autre un radiomètre nommé bâton de Jacob, placé dans un angle. Le radiomètre a la forme d'une croix, il divise une fleur. Du côté du carre, une fleur divise deux arbres. Le bâton de Jacob, Macel, à l'aide duquel le patriarche Jacob divise ses droits spirituels de ceux du terrestre Esaü, vaut 170, autant que la diagonale d'un carré de 120 pieds de coté. 289 — 170 = 119 ou 17 X 7 ; il répond au mot Taem, la raison, la prudence, le jugement. Ce nombre, plus 1, ou Yunité, donne 120. 120 est le nombre de la racine Salal, qui indique la voie de la sagesse et du bon sens. C'est de cette racine que procède le mot Svlam indiquant l'échelle de Jacob. Dans le fait, le psaume 120, lu dans les idées de Cassiodore, répond parfaitement à l'idée de l'échelle de Jacob. Le psaume 119 est précisément le premier des 15 psaumes nommés les cantiques des degrés, cantica graduum (Histoire de l'antique cité d'Autun par Edme Thomas: Chanoine de la Cathédrale de cette ville mort en 1660. Illustrée et annotée, 1846 - books.google.fr).

Le triangle des N

La légende rapporte que Pythagore fut le premier à démontrer le théorème qui porte son nom, et que pour remercier les Dieux de lui avoir permis cette découverte, fit une hécatombe, autrement dit sacrifia aux Muses une centaine de boeufs (Dacier, Bibliothèque des anciens philosophes contenant la vie de Pythagore, ses symboles, la vie d'Hieroclèse etc, 1771 - books.google.fr).

Psaume 50,21 : Alors tu agréeras des sacrifices de justice, des holocaustes et des victimes tout entières ; alors on offrira des taureaux sur ton autel (fr.wikipedia.org - Psaume 51 (50)).

Le texte de la dalle de Marie de Nègre forme avec ses 7 N un triangle bien particulier. Le côté "ouest" avec les N de "NOBLe", "BLANCHEFORT" et "ANTE" ; le côté "est" avec les N de "NOBLe", "ANS" et "CATIN" ; le côté "sud" avec les N de "ANTE", "JANVIER" et "CATIN".

Le P de "SEPT" est le point concourant des segments formés par les N de "CATIN" et "BLANCHEFORT", "NOBLe" "NEGRE" et "JANVIER", "ANTE" et "ANS".

Les derniers N du côté "ouest" forment le tiers de la longueur de ce côté ; idem pour le côté "est". Et le côté "sud" est partagé en deux moitiés.

Les côtés "sud" et "ouest forment un angle droit et sont de même longueur.

Le triangle est rectangle et isocèle.

En mathématiques, le théorème de Ceva est un théorème de géométrie affine plane qui donne une condition nécessaire et suffisante pour que trois droites passant par les trois sommets d'un triangle soient parallèles ou concourantes. Il s'interprète naturellement en géométrie euclidienne et se généralise en géométrie projective.

Il doit son nom au mathématicien italien Giovanni Ceva qui, quelques années après le mathématicien espagnol José Zaragoza, en énonce et démontre une version dans le De lineis rectis se invicem secantibus statica constructio en 1678. Cependant, il était déjà connu, à la fin du XIe siècle, de Yusuf Al-Mu'taman ibn Hud, géomètre et roi de Saragosse. Celui-ci le démontre dans son Livre de perfection. Le Livre de la perfection traite des nombres irrationnels, des sections coniques, de la quadrature du segment parabolique, des volumes et des aires de divers objets géométriques ou le tracé de la tangente à un cercle, entre autres problèmes mathématiques. Dans l'œuvre apparaît une tentative de classification des mathématiques en espèces aristotéliciennes. La classification comprend un chapitre pour l'arithmétique, deux chapitres pour la géométrie et deux autres concernant la stéréométrie. Al-Mutaman est l'auteur de la première formulation connue du théorème de Giovanni Ceva, qui n'a été connu en Europe qu'en 1678 dans l'ouvrage De lineis rectis de ce géomètre italien et que l'on peut énoncer comme suit : « Soit ABC un triangle et D, E, F des points sur les côtés BC, CA et AB. On trace les droites AD, BE et CF. Ces trois droites se coupent en un point si et seulement si AF/FB = EA/CE x DC/BD ».

Le théorème de Ceva entretient des rapports étroits avec le théorème de Ménélaüs qui donne une condition très analogue (le même produit doit égaler 1), pour que trois points sur les côtés (en tant que droites) d'un triangle soient alignés.

Yusuf ibn Ahmad, de son nom complet Abu-Amir Yusuf ibn Ahmad ibn Hud al-Mutaman, qui prit le surnom honorifique d’al-Mutaman (né à une date inconnue - mort en 1085) est le fils et successeur de Ahmad Ier al-Muqtadir. Il fut le troisième roi de la dynastie des Banu Hud à régner sur la taïfa de Saragosse, de 1081 à 1085.

Giovanni Ceva (Milan, 7 décembre 1647 – Mantoue, 15 juin 1734) était un mathématicien italien. Il est réputé pour l'important théorème de géométrie du triangle qu'il a redécouvert et qui porte son nom : le théorème de Ceva. Son frère, Tommaso Ceva, était un poète et un mathématicien réputé. Après avoir fait ses études dans un collège jésuite de Milan et avoir brièvement enseigné à Pise, il obtient une chaire de mathématiques à l'université de Mantoue. Il passera le restant de sa vie à Mantoue, d'abord au service des Gonzague puis, après l'annexion du duché de Mantoue par l'empire autrichien, au service des Habsbourg. La disparition de la lignée ducale directe fut la cause, au XVIIe siècle, de la guerre de succession de Mantoue, épisode périphérique de la guerre de Trente Ans. Le duché revint cependant à une branche cadette (française, des ducs de Nevers) jusqu'en 1708, date où il fut annexé à l'empire d'Autriche. Czeva s'occupera d'étudier les flux monétaires en ayant lu probablement Davanzati et Montanari (De Re Numaria quoad fieri potuit geometrice tractata, ou « De la monnaie traitée autant que possible selon la méthode mathématique », le plus ancien de tous les essais d'application des mathématiques à l'économie politique qu'on ait).

A l'époque de la sortie de Lineis rectis, le duc de Mantoue était Charles III Ferdinand de Gonzague, issu de la maison franco-italienne de Gonzague-Nevers, né le 31 août 1652 à Revere et mort le 5 juillet 1708 à Padoue. Il fut le dixième et dernier duc de Mantoue (région de Lombardie en Italie) et le huitième duc de Montferrat (région du Piémont), ainsi que le 3e prince d'Arches, le duc de Guastalla et duc de Carlovilla (actuelle Charleville). Il était l'arrière-petit-fils de Charles Ier mort en 1637, celui de l'ordre de l'Immaculée Conception et de la Croisade en Grèce qui n'eut jamais lieu (fr.wikipedia.org - Charles III Ferdinand de Mantoue, Kabbalisation du Tarot : Introduction 3 : Les Gonzague, Kabbalisation du Tarot : Calendrier kabbalistique de Bernadette Soubirous).

Charles III, duc de Mantoue par Hyacinthe Rigaud - Versailles

Ménélaos ou Ménélaüs d'Alexandrie (vers 70, Alexandrie - vers 140, Rome) est un mathématicien et astronome grec. Par analogie avec la propriété qu'ont les droites dans le plan, de déterminer le plus court chemin entre deux points, il introduisit la notion de géodésique sur la sphère.

Bernardo José Zaragoza y Vilanova, né à Alcalá de Chivert près de Valencia en 1627 et mort à Madrid, en 1679, est un jésuite espagnol, mathématicien et astronome, contemporain de Juan Caramuel, appartenant au groupe des novateurs espagnols et parfois connu sous le nom de père Saragosse. Il fut le premier à introduire l'algèbre naissante en Espagne. Son travail le plus important : minimis magna Géométrie (édité à Tolède, en 1674) explore par des méthodes géométriques des questions de centre de gravité, de moment d'inertie, employant des coordonnées barycentriques et redécouvrant le théorème de Ceva, quelques années avant Giovanni Ceva lui-même. Zaragoza veut restaurer l'ouvrage perdu d'Apollonius Loci plani connu par les résumés qu'en a fait Pappus. C'est à cette fin qu'il introduit la notion de centre minimal d'un système de points. En fait, des centres de gravité dont on fixe le plus souvent l'apparition chez Möbius (fr.wikipedia.org - Charles III Ferdinand de Mantoue, fr.wikipedia.org - Yusuf_al-Mutaman, fr.wikipedia.org - Théorème de Ceva, (fr.wikipedia.org - Ménélaos d'Alexandrie).

Une cévienne d'un triangle est une droite distincte des droites latérales, qui passe par l'un des sommets et qui recoupe la droite latérale opposée ; ce point d'intersection est "le pied de la cévienne". Le mot "cévienne" a été introduit en 1888 dans un article du Journal de mathématiques Élémentaires, signé par le professeur A. Poulain de la Faculté catholique d'Angers.

M. Poulain, S. J., professeur à la faculté catholique d'Angers, est l'auteur de nombreux articles dans le J. M. E., et S., ainsi que du remarquable travail intitulé : Principes de la nouvelle géométrie du triangle (Jean-Louis Ayme, Produit et quotient cévien de deux points - jl.ayme.pagesperso-orange.fr, Exercices de géométrie comprenant l'exposé des méthodes géométriques et 2000 questions résolues, Cours de mathématiques élémentaires, 1896 - books.google.fr).

Soit ABC un triangle et un point I distinct des sommets. Les céviennes (AI), (BI) et (CI) coupent - en général - les côtés opposés du triangle en trois points A’, B’ et C’. Le triangle A’B’C’, qui joint les pieds des trois céviennes (AA’), (BB’) et (CC’) concourantes en I, est le triangle pédal du point I par rapport au triangle ABC. Son cercle circonscrit est appelé cercle pédal de I par rapport au triangle ABC. Le triangle pédal correspondant aux hauteurs est le triangle orthique, celui correspondant aux médianes est le triangle médian. Le cercle d'Euler est le cercle pédal de l'orthocentre et du centre de gravité (fr.wikipedia.org - Théorème de Terquem).

La lettre P ajoutée en dessous de SET pour former le chiffre SEPT est le point concourant des trois céviennes partant de N de "NOBLe" vers le milieu de "CATIN" - "ANTE", de N de "ANTE" vers les deux tiers de "NOBLe" - "CATIN" et de N de "CATIN" vers les deux tiers de "NOBLe" - "ANTE".

Joel E. Hendricks, The Analyst, Volume 2, 1875 - books.google.fr

L'appellation P pour l'intersection cévienne remonte au moins à 1875, mais pour le centre de gravité c'est plus ancien déjà. Cette ancienneté autorise à supposer celle de la dalle.

Otto Mencke, Johann Burkhard Mencke, Acta eruditorum anno 1682-1731 - books.google.fr

On emploie la lettre P pour ce centre de gravité comme initilae de pesanteur ou poids comme on le fait de G pour gravité (Charles Étienne Louis Camus, Cours de mathématique, Élémens d'arithmétique. 3. éd. 1764, - books.google.fr).

Charles Étienne Louis Camus, né à Crécy-en-Brie le 23 août 1699 et mort au Louvre à Paris le 4 mai 1768, est un mathématicien et astronome français. En 1736, il participe avec Pierre Louis Moreau de Maupertuis, Alexis Claude Clairaut et Pierre Charles Le Monnier à l’expédition de Laponie pour déterminer « la figure de la terre » en arc de méridien (fr.wikipedia.org - Charles Etienne Louis Camus).

On appelle centre de gravité ou de pesanteur d'un corps, le point par où ce corps étant suspendu demeure en repos dans toutes les situations où il se trouve : par exemple, il est constant que le centre de gravité d'une ligne droite est dans son milieu, de même que celui d'une règle ou d'une verge dont l'épaisseur est égale sur toute sa longueur, sera aussi au milieu; de sorte que si l'on suspend la règle et la verge par ce point, ou si elles reposent chacune sur un pivot, elles se maintiendront dans une situation horizontale, n'y ayant point de raison pour qu'une moitié emporte l'autre (Bernard Forest de Belidor, Navier, Architecture hydraulique, 1819 - books.google.fr).

Barycentre : du grec barus, lourd et kentron, aiguillon, pointe. Le barycentre est le centre de masse, aussi appelé centre de gravité (trucsmaths.free.fr).

L'aiguillon apparaît en effet à la page 274 (119 + 155) de La Vraie Langue Celtique :

Ces deux sources ferrugineuses froides ont reçu des Celtes le nom de Gode, – to goad (gôd), aiguillonner, exciter, animer –. (VLC, p. 274)

Le barycentre se présenta d'abord dans la mécanique; Archimedes l'appelle "kentron tou bareos". Carnot a. 1801 l'a défini par des seules idées géométriques, en l'appellant « centre des moyennes distances » (p. 154) (Giuseppe Peano, Formulaire de mathématiques pub. par la "Revista di matematica.", Volume 3, 1901 - books.google.fr).

August Ferdinand Möbius (1790 - 1868) le définit plus complètement dans Der barycentrische Calcül : ein neues Hilfsmittel zur analytischen Behandlung der Geometrie, Leipzig (1827) (fr.wikipedia.org - August Ferdinand Möbius).

Soit (A, a) ; (B, b) et (C, c) trois points pondérés tels que a + b + c <> 0, il existe un point unique G tel que :

a vect(GA) + b vect(GB) + c vect(GC) = vect(0) ;

Le point G est appelé barycentre des points pondérés (A, a) ; (B, b) et (C, c).

Si a + b <> 0, a + c <> 0 et b + c <> 0 le théorème d'associativité permet de dire :

si A’ est le barycentre partiel de (B, b) et (C, c), alors G est le barycentre de (A, a) et (A’, b + c), si B’ est le barycentre partiel de (A, a) et (C, c), alors G est le barycentre de (B, b) et (B’, a + c), si C’ est le barycentre partiel de (A, a) et (B, b), alors G est le barycentre de (C, c) et (C’, a + b) ;

les droites (AA’), (BB’) et (CC’) sont concourantes en G (debart.pagesperso-orange.fr - Géométrie triangle).

P est donc un centre de gravité d'un triangle aux sommets pondérés : N de "ANTE" et N de "CATIN" ont un poids double de celui de N de "NOBLe".

Ce qui fait que le P de SEPT, barycentre, est au quatre cinquième de la distance N de "NOBLe" au N de "JANVIER".

Le triangle des N et la tripartition âme/esprit/corps

En reprenant la tripartition corps/âme/pneuma, les points de contact entre les trois côté du triangle sont entre l'âme et le pneuma, le corps et l'âme, le corps et le pneuma.

Contact en âme et corps : connaissance

Pour trouver un contact entre âme et corps, il faut contourner le pneuma avec l'aide de Galien et de Stéphanos qui utilise la notion de "pneuma psychique".

Il est probable, mais non certain, qu'à la différence d'Érasistrate, Hérophile admettait, comme allait le faire plus tard Galien, la présence dans les artères d'une certaine quantité de sang pour nourrir leurs parois. Le pneuma artériel, contrairement au pneuma sensoriel, venait du cœur et non du cerveau. C'est le début de la distinction, devenue canonique par la suite, entre pneuma psychique et pneuma vital. Cette distinction fut imposée par la nécessité presque axiomatique d'attribuer des fluides différents à des conduits différents, comme le sont les nerfs sensitifs et les artères (Philippe Meyer, Patrick Triadou, Leçons d'histoire de la pensée médicale: sciences humaines et sociales en médecine, 1996 - books.google.fr).

Le concept d'un pneuma lumineux, analogue à la matière des astres, mais habitant le corps humain, vient d'Aristote, qui le situait dans la semence virile, comme porteur de la vie et de l'hérédité. L'idée eut une fortune immense (Robert Klein, La forme et l'intelligible: écrits sur la Renaissance et l'art moderne, articles et essais réunis et présentés par André Chastel, Gallimard, 1970, p. 35).

Galien à son tour désigne sous le nom de véhicule et d'organe le pneuma de l'âme ou pneuma psychique au sujet du pneuma lumineux de la vision de l'oeil (Stéphane Toulouse, Le véhicule de l'âme chez Galien et le Pseudo-Plutarque, Philosophie Antique n°2 - Questions aristotéliciennes, 2002 - books.google.fr).

Chrysippe, qui affirme, contre Aristote, la primauté originaire des choses singulières, se voit obligé de conférer une unité aux représentations sensitives et noétiques, soutenues par deux critères différents de vérité : la sensation qui conduit aux représentations et la présaisie notionnelle qui, moyennant les notions, produisent la connaissance noétique et le savoir. Nous retrouvons ici le dualisme aristotélicien entre connaissance sensitive et connaissance noétique, mais repensé à travers une théorie de l'imagination plus ample et plus efficace, qui ouvre à une théorie élaborée de la représentation (phantasia), selon laquelle il existe des représentations aussi bien d'ordre sensitif que d'ordre noétique (H, 61 et 187) (Lambros Couloubaritsis, Les fondements de la pensée dans le matérialisme antique, Matière pensante: études historiques sur les conceptions matérialistes en philosophie de l'esprit, 1999 - books.google.fr).

Galien s'est abstenu de décider comment il convient de comprendre et de définir la substance de l'âme, s'il faut l'identifier, quant à la substance, avec le pneuma psychique, conception matérialiste, ou si le pneuma psychique est seulement l'habitat de l'âme; il nomme le plus souvent le pneuma psychique premier organe de l'âme raisonnable qui siège dans le cerveau (Jan Bakos, Psychologie de Grégoire Aboulfaradj dit Barhebraeus: d'après la huitième base de l'ouvrage Le candélabre des sanctuaires, 1948 - books.google.fr).

Selon Galien, le pneuma psychique est localisé au faîte de la tête, où se trouve le ventricule central du cerveau, qui est le plus important de tous. Stéphanos d'Alexandrie (Vers 580 - vers 642) pose de telles questions sur le siège de ce pneuma, qui indiquent qu'il l'identifie avec l'âme (Maria K. Papathanassiou, L'oeuvre alchimique de Stéphanos d'Alexandrie, Chrysopœia, Volume 7, 2003 - books.google.fr).

C'est Chrysippe qui conçoit un principe matériel qui puisse articuler ce mécanisme, à savoir ce pneuma psychique qui, en s'appuyant sur les huit parties de l'âme, peut réaliser les différentes fonctions de celle-ci, c'est-à-dire la sensation, la représentation, l'élan psychique et le logikon. Il situe l'hégémonikon dans le cœur.

Le rapport entre le principe de l'âme et le monde extérieur se réalise selon un double processus : d'un côté, il y a diffusion d'un aspect de la chose qui tombe de l'extérieur sur l'organe du corps vers le principe, afin qu'il soit senti (II 836; 879; 882; etc.) de l'autre, c'est à partir de ce principe jusqu'à l'organe que s'établit une diffusion, grâce au pneuma et à sa tension, qui produit la sensation (II 836; 866). [...] (Lambros Couloubaritsis, La psychologie chez Chrysippe, Aspects de la Philosophie Hellenistique, 1986 - books.google.fr).

Grâce au double mouvement, le pneuma psychique qui appartient à l'épanouissement de l'homme produit, par son mouvement extensif, une diversification de fonctions qualitativement différentes, et, par son mouvement intensif, une unification dans une partie centrale, l'hègèmonikon (que les stoïciens situent, non pas dans le cerveau, mais dans le mais dans le cœur). De sorte que dans l'être constitué, l'activité du pneuma est permanente et, par son double mouvement, établit un pont entre le centre et la périphérie. Tout sepasse donc comme si, sous l'action d'un stimulus externe, l'hègèmonikon s'instituait comme partie émettrice des messages que reçoivent en retour les autres parties, lesquelles jouent le rôle à la fois de récepteurs et d'émetteurs de messages. Envisagées sous cet angle, même si elles sont soumises au travail de déchiffrement de la raison, les parties périphériques ne sont pas moins importantes que la partie centrale qui s'en sert comme instruments. Car le transfert du pneuma psychique et les tensions qu'il met en oeuvre peuvent subirde telles perturbations que son fonctionnement ne puisse se réaliser à la perfection. Toute la problématique de l'erreur dans la représentation et celle des passions dans l'action trouvent leur source dans cette possibilité pour l'hègèmonikon de faillir, non pas sous l'effet de parties irrationnelles que certains stoïciens, comme Chrysippe, rejettent, mais sous l'effet de la distorsion (diastrophè) que subit le rapport entre le centre et la périphérie. Or, duseul fait que l'âme suppose, outre la sensation et de la représentation, l'élan (hormè), l'homme peut être pris dans un mouvement d'extériorisation, animé par ses désirs et les biens éphémères du monde qui l'entoure. Tout en conduisant à la problématique des passions, cette question ouvre nécessairement à une éthique fondée sur la pratique de la raison (Lambros Couloubaritsis, Histoire de la philosophie ancienne et médiévale, 1998 - books.google.fr).

On peut se demander si l'image de l'arbre orme n'est pas une métaphore de l'élan grec stoïcien hormè.

Cette complexité du phénomène psychique, due au double mouvement du pneuma, oblige Chrysippe à réaménager profondément la thèse de Zénon concernant l'accueil par l'âme du monde extérieur, selon le mode, déjà aristotélicien de l'impression ("tuposis"). [...] Il considère que ce mode d'impression analogue à l'empreinte d'une bague dans la cire, échoue à rendre compte de la complexité du phénomène d'appréhension, le réduisant au caractère univoque et cumulatif des impressions, alors que la connaissance met en œuvre une temporalité et une variété d'impressions. Aussi préfère-t-il expliquer ce processus par une genèse intrinsèque à l'âme qui suppose une altération [qui se rapproche encore de la "tuposis"] et une variation (II 54; 55; 56). [...]

L'hégémonikon apparaît comme la condition de rassemblement et d'organisation de la variabilité d'impacts sensitifs que lui assure le double mouvement du pneuma psychique [...] lequel reçoit d'une façon plus adéquate que l'air un nombre inexprimable d'impacts (Lambros Couloubaritsis, La psychologie chez Chrysippe, Aspects de la Philosophie Hellenistique, 1986 - books.google.fr).

Si le monde extérieur représente la réalité, on peut voir l'anneau de Polycrate qui serait un cachet selon Jules Labarbe, comme la métaphore du tyran de Samos éloigné (il jette l'anneau loin dans la mer) des réalités (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Etudes particulières de psaumes : Psaumes 54, 119 et 129 : Hautpoul et Noli me tangere).

Un de ses devoirs composés dès la cinquième, « L'anneau de Polycrate », est une narration bien écrite Le roi d'Egypte rappelle prudemment le tyran à la réalité, en évoquant la fragilité des choses et les revers possibles du destin. Dès cet instant, on reste confondu par la puissance d'évocation de ce garçon qui n'a pas treize ans et qui recrée, imagée, qui révèle une grande capacité d'imagination Le jeune Charles brode, décrit le tyran de Samos sur la terrasse de son palais, recevant le roi d'Egypte, et faisant devant son hôte l'apologie de sa propre force. «Je n'ai qu'un signe à faire pour détruire une ville quelle que soit sa puissance. Voyez cette cité florissante dont les blanches terrasses s'étalent à vos pieds, c'est Samos, c'est ma capitale, elle est digne de moi. Voyez à l'horizon ces îles qui émergent du sein des flots bleus, pas une qui ne soit tributaire. Pas une de ces montagnes dont mes troupes n'aient foulé la cime. » Le roi d'Egypte rappelle prudemment le tyran à la réalité, en évoquant la fragilité des choses et les revers possibles du destin (Arnaud Teyssier, Charles Péguy: Une humanité française, 2008 - books.google.fr).

N de "ANTE" à l'angle droit du triangle représente soit le Nombre, soit le Gnomon traduit en latin par Norma.

Platon utilise à plusieurs reprises cette image du regard porté vers la hauteur de l'Idée (eidos) — où déjà s'esquisse le « visage » de Lévinas — au livre VII de la République, après avoir décrit l'anabase du prisonnier de la caverne vers la lumière et sa katabase vers l'ombre (515 e - 516 e), à propos de la véritable astronomie. Cette science prélude moins à la connaissance du mouvement des astres, et donc au temps, qu'à la science suprême, la dialectique, dont l'orientation foncièrement morale est dévoilée par la lumière du Bien. Or, c'est la dimension de la « hauteur » qui est, philologiquement comme phéno- ménologiquement, l'origine du « droit ». "Orthos", que l'on rapproche du sanskrit vârdhati (« élever », « faire droit ») signifie depuis Homère « dressé », « vertical ». Le terme prendra par la suite toutes les valeurs morales et juridiques liées à la rectitude et au droit ; le latin regula, la « règle », et rectum, « droit », comme d'ailleurs rex, le « roi », possèdent la même origine. Nous trouvons encore une image une image similaire avec norma, la « norme », qui, comme le grec "gnômôn", signifie l'« équerre » avec ses deux pièces perpendiculaires formant un angle droit ; les Romains qualifiaient de normatus ce qui était « d'aplomb » ou « vertical ». C'est cette dimension orthonormée de la hauteur qui est l'origine du sens : il en révèle aussitôt la droiture. Car l'« origine », d'origo issu de orior par la même racine Er, désigne le geste de se lever pour l'homme — le premier geste du prisonnier de la caverne — aussi bien que le mouvement du lever de l'astre. L'origine du droit fait donc droit à l'origine en reconnaissant leur commune orientation vers le temps des étoiles (Laval théologique et philosophique, Volume 52, 1996 - books.google.fr).

Un « gnomon », s'adapte à un carré pour former un nouveau carré, et, de façon générale, un « gnomon » est, géométriquement, la différence de deux figures semblables ; or, comme le semblable connaît le semblable, le gnomon géométrique est effectivement dans la même position que l'instrument de la connaissance (Maurice Caveing, La Figure et le nombre: Recherches sur les premières mathématiques des Grecs, 1997 - books.google.fr).

Contact entre âme et esprit (pneuma) : hegemonikon (noûs)

Le hegemonikon de l'âme est identifié par Chrysippe au seul logos, «partie» de l'âme. C'est lui qui assume non seulement toutes les fonctions psychiques proprement dites, mais même celles qu'Aristote attribue à l'âme végétative. Un mouvement corporel, tel que la marche, n'est autre que le hegemonikon lui-même qui se répand jusque dans les pieds, dit Chrysippe. La «partie directrice» de l'âme se répand substantiellement à travers tout le corps, telle l'araignée au centre de sa toile. Ou comme le poulpe se prolonge dans ses tentacules, le souffle chaud rationnel qui habite le cœur émet des courants pneumatiques qui sont autant de ponts jetés entre lui et le monde. L'âme est dite « octopartite ». Elle comprend les cinq sens, la voix, le pouvoir de procréer et le hegemonikon lui-même. Mais c'est de la «partie hégémonique» qu'émanent les autres «parties». Ainsi la vue est un pneuma qui s'étend du hegemonikon jusqu'à l'œil; la voix est un autre souffle d'air hégémonique qui, passant à travers le larynx et la bouche, frappe l'air extérieur et articule la parole. Les cinq sens, la voix et le pouvoir de procréer peuvent dès lors être conçus comme des fonctions du hegemonikon. En jouant de la métaphore du polype, on pourrait dire que le hegemonikon est « heptapode » (Anne Glibert-Thirry Anne, La théorie stoïcienne de la passion chez Chrysippe et son évolution chez Posidionius. In: Revue Philosophique de Louvain. Quatrième série, tome 75, n°27, 1977 - www.persee.fr).

La psychologie stoïcienne distinguant huit parties de l'âme (celle qui permet de parler, celle qui permet de se reproduire, les cinq sens et la partie directrice (hègèmonikon)), et attribuant à la partie directrice quatre capacités (la représentation (phantasia), l'impulsion (hormè), l'assentiment (sunkatathesis), la raison (logos) (René Lefebvre René, Les paradoxes du rapport phôs / phantasia. In: Revue des Études Anciennes. Tome 101, 1999, n°1-2 - www.persee.fr).

La notion d'hegemonikon serait d'origine médicale sicilienne, contaminée par la suite avec des théories stoïciennes, et revue dans un syncrétisme médiéval combinant les idées d'Aristote et de Galien.

Cette force artérielle (et non veineuse) porte un nom et renvoie à une théorie élaborée : il s'agit du pneuma, cette force qui n'est pas exactement matérielle, mais peut agir sur la matière, qui passe par les artères jusqu'au cœur, où elle élit domicile, et met chaque individu en résonance avec un pneuma cosmique, appelé aussi hegemonikon, ainsi qu'on le trouve exposé dans les traités de médecine, de cosmologie et de démonologie contemporains [de Shakespeare] (Jean-Louis Cabanès, Littérature et médecine: articles, Volume 2, 2000 - books.google.fr, La Croix d’Huriel et Léonard de Vinci).

Il y a donc trois éléments : le pneuma ou spiritus à qui nous réserverons la traduction « esprit », pour ne pas le confondre avec le nous ; puis l'âme (psyché, anima) et le corps (somâ, corpus). Mais l'âme contient elle-même un élément supérieur et un élément inférieur : le terme élément ou partie est inadéquat, il vaudrait mieux parler de tendance, car l'anthropologie trichotomique d'Origène est plutôt d'ordre dynamique ou tendentiel qu'ontologique, tout en ayant une base ontologique. L'élément supérieur est appelé, soit d'un terme platonicien, le nous ou la mens que nous nommerons « intelligence » pour éviter à son sujet le mot « esprit » ; soit d'un terme stoïcien, l'hégémonikon, traduit en latin par principale cordis ou mentis ou animae, « la faculté hégémonique » ou « principale » ; soit d'un terme biblique kardia ou cor, le « cœur » (Henri Crouzel, Origène, 1985 - books.google.fr).

On qualifia plus tard le hegemonikon des stoïciens de apex mentis (to anôtaton méros), scintilla animae, (« apospasma du feu cosmique ») (comme participation du feu) (Saint Thomas avant Eckhart), sinderesis (suntèrèsis) « part virginale de l'âme » (A. de Libera, Mystique et philosopghie : Maître Eckhart, Voici Maître Eckhart, 1998 - books.google.fr).

Scintilla animae fait partie du vocabulaire lié à l'interprétation de Gn. I, 2. L'étincelle désigne pour les gnostiques ce qui dans l'homme est image de la transcendance et s'identifie avec le principe vital, le pneuma. L'expression de Prudence uitalis scintilla (Apoth. 920) se rapproche de celles qu'emploient Irénée et Tertullien (Laurence Gosserez, Insiders and Outsiders, 2001 - books.google.fr).

La notion grecque d'hégémonikon, ce centre de l'âme qui est censé assurer la direction des autres facultés et en constituer la source commune, prenait, dans la tradition stoïcienne, une signification particulière : il ne se confondait avec aucune composante de la décision, se trouvait soustrait au conflit qui oppose la raison aux contraintes du sensible, et constituait le siège de la liberté de l'esprit. C'est à Origène qu'il est revenu de christianiser cette notion, en faisant de ce qui est devenu l'apex mentis le lieu, supérieur à la sphère rationnelle comme à la sphère psychique (qui a affaire au sensible), d'une rencontre «pneumatique» avec le Saint Esprit (Jean-François Lecoq, L'individu empêché: recherches sur les fondements et les limites de la représentation de l'individuel dans le premier dix-huitième siècle, 2004 - books.google.fr).

Parce que l'on reconnaît le semblable par le semblable, Empédocle introduit une distinction entre la connaissance sensible des éléments et la connaissance noétique des principes figurés par la haine (neikos, principe du multiple) et l'amitié (philia, principe d'unité). Le nous chez Empédocle a une perception claire des contrastes, qui ne sont pas la réalité ultime mais doivent être ramenés à l'unité de l'amour, par la faculté intellectuelle, les « yeux de l'intellect » (Joachim Lacrosse, La philosophie de Plotin: intellect et discursivité, 2003 - books.google.fr).

L'idée du salut obtenu par la réunion de l'âme et du pneuma est connue de certains écrits gnostiques ainsi que de quelques philosophes chrétiens. Chez Justin par exemple, le pneuma représente la partie supérieure de l'âme, un principe vital dont l'âme doit être la demeure si elle veut être sauvée. Or, dans l'Evangile de Marie le Seigneur répond qu'aucun de ces éléments ne procure la vision et il fait intervenir entre les deux un troisième élément, le nous : «c'est lui qui a la vision» (10,21-23). Au centre de cette doctrine sur l'homme, une sentence très connue est prononcée par le Sauveur : là où est le nous, là est le trésor (10,15-16). [...] C'est donc l'intellect (le nous) qui conduit à la gnose; le texte opte pour la tradition spirituelle de la connaissance par le nous plutôt que pour celle de la connaissance pneumatique : le nous est identifié au trésor, il est le principe de la vision (L'Évangile selon Marie: (BG 1), texte établi et présenté par Anne Pasquier, Volume 10 de Bibliothèque copte de Nag Hammadi: Section "Textes", 2007 - books.google.fr).

Le latin "nus" est employé par saint Irénée pour "nous" (cf. Gaffiot) qui serait la signification du N de "NOBLe". Irénée du grec eirenos la paix (PACE de la dalle). "nous" et aussi "noésis".

Contact entre pneuma et corps : neusis

Voyons ce qu'en dit Origène :

Le rôle du diable est de développer en l'âme l'attachement à la matière et au corps, celui du Christ de la détacher de la matière et du corps. « Ce n'est pas de l'épouse, mais de la prostituée, la Matière, que le diable engendre ses enfants et crée les siens : ces derniers, affectionnés et cloués, pour ainsi dire, au corporel, s'attachent à la prostituée Matière, et deviennent avec elle un seul corps. Mais ceux qui sont nés de Dieu s'éloignent de la prostituée Matière, s'attachent au Seigneur, s'unissent au Logos qui était dans le principe auprès de Dieu et à la Sagesse... pour devenir avec elle un seul esprit » (In Joannem, XX, 16 (14, Delarue) (GCS, IV, p. 348, 1. 4) ). Le diable est dit, selon Job XL, 14, « le début du "plasma" du Seigneur, fait pour être la dérision des anges », et le terme de "plasma" s'applique selon Gen. 11.7, au modelage des corps matériels, comme celui de "poièna" est attribué selon Gen. I, 26-27, à la création des intelligences. Cela ne veut pas dire que le diable aurait un corps matériel, mais qu'il a partie liée avec la matière et les corps. En effet, il est le début et le principe de la chute qui a entraîné la création des corps terrestres et il engendre ses fils à partir de la matière. Il est dit aussi dans le même sens « le premier Terrestre » : « parce qu'il est tombé le premier de l'état supérieur et qu'il a désiré une autre vie que la meilleure, il a mérité d'être le principe, non de la production (ktisma) ni de la création (poièna) mais du modelage (plasma) du Seigneur, fait pour être la dérision des anges » (In Joannem, XX, 22 (20, Delarue) (GCS, IV, p. 355, 1. 4). Au contraire la véritable destinée de l'âme est de retrouver sa nature originelle, dans la spiritualité parfaite, que ne trouble plus aucun attachement pour la matière et les corps (Henri Crouzel, L'anthropologie d'Origène dans la perspective du combat spirituel, Revue d'ascétique et de mystique, N° 31, 1955 - books.google.fr).

Chez Philon d'Alexandrie (Ier siècle), la jouissance, semblable à une courtisane, à une putain, concupisce de copuler avec un amant et cherche des entremetteuses qui le lui fassent harponner. Or ce sont les sensations qui lui amènent, en entremetteuses et proxénètes, l'amant. Une fois qu'elle les a prises au leurre, elle a tôt fait de subjuguer l'intellect. En faisant pénétrer au dedans les apparences du dehors, elles les lui annoncent et les lui présentent, imprimant en lui les empreintes de chacune d'elles et suscitant l'affect correspondant. Car l'intellect, semblable à une cire, reçoit les images qui lui viennent par les sens et c'est par elles qu'il saisit les corps (Bernard Teyssedre, La Naissance du diable, 1985 - books.google.fr).

Hiéroclès a souvent évoqué, dans son Commentaire, le penchant qui précipite l'homme, pour sa propre perte, vers le devenir et la vie matérielle d'ici- bas : le verbe neuein, le mot neusis, lui permettent, le plus souvent, d'exprimer cette tendance presqu'irrépressible de l'âme : « Notre éloignement des Etres supérieurs» ... nous vaut un «sort affligeant, car ce sort, par le penchant ("tè neusei") qui nous incline vers l'animalité particularisée et mortelle nous fait sortir du rang divin » ; il faut nous purifier de notre déraison, « puisque c'est d'elle que notre âme s'approcha quand elle tomba dans la génération» (Noël Aujoulat, Le néo-platonisme alexandrin, Hiéroclès d'Alexandrie: filiations intellectuelles et spirituelles d'un néo-platonicien du Ve siècle, 1986 - books.google.fr).

Si l'on admet l'équivalence "ochèma" – "pneuma", un autre fragment des Oracles Chaldaïques apporte un complément d'information : « Ne souille pas le pneuma », ce qui signifie que, quand l'âme est dans le corps, il importe de mettre le véhicule à l'abri des souillures provenant de la matière, afin qu'il puisse assurer la remontée de l'âme. Cette interprétation rejoint celle donnée par Psellos du premier fragment cité : « D'après le Chaldéen nous ne pouvons monter vers Dieu qu'en fortifiant le véhicule de l'âme par des rites matériels ». L'"ochèma" apparaît ainsi non seulement comme le véhicule constitué des quatre éléments dont l'âme s'est chargée lors de sa descente, mais aussi comme l'instrument par lequel s'accomplit sa remontée, l'ascension théurgique. Mais il ne s'agit que de l'interprétation de Psellos. Peut-on affirmer avec certitude que les auteurs des Oracles avaient bel et bien attribué à cet "ochèma" ce double rôle ? Psellos ajoute un élément nouveau : c'est par les rites que l'on purifie ce véhicule. Il est troublant de constater que Jamblique expose la même idée, quand il dit que la prière « rejette tout ce que garde du monde créé le pneuma éthéré et lumineux» (Carine Van Liefferinge, La Théurgie: Des Oracles chaldaïques à Proclus, 2013 - books.google.fr).

La discussion qui suit, en Ennéade II.9.1 1-12, montre que Plotin tente d'établir une correspondance entre l'inclination (neusis) de Sophia ou de l'âme et sa propre doctrine sur l'âme universelle (Anne Pasquier, La réflexion démiurgiques chez les Gnostiques, Coptica, Gnostica, Manichaica: Mélanges Offerts À Wolf-Peter Funk, 2006 - books.google.fr).

On a vu que Sophia chez Philon d'Alexandrie pourrait être assimilée au Pneuma et au Logos.

En témoignent également les sources patristiques anti-gnostiques : Irénée de Lyon (AH 1.53) ainsi que l'Elenchos V.7.39 et surtout VI.34.3-4 où Sophia est appelée « Esprit » (Pneuma) et « mère de tous les vivants », c'est-à-dire mère des « citoyens de la Jérusalem d'en haut qui est dans les cieux » (Anne Pasquier, La réflexion démiurgiques chez les Gnostiques, Coptica, Gnostica, Manichaica: Mélanges Offerts À Wolf-Peter Funk, 2006 - books.google.fr).

L'Esprit-Mère-Pneuma habillant l'âme rejoint l'image de la Table d'émeraude (le vent m'a porté) et celle de la Vierge Marie contenant l'enfant Jésus (Christ-Âme).

Plutarque parle d’un mauvais fripon nommé Thespesius, de Soli en Cilicie et ami de Protogène, qui se cassa le cou, et mourut : mais après trois jours, comme on allait faire ses funérailles, il éternua, demanda à boire, raconta qu’il venait de faire un petit voyage dans l’autre monde, et vécut depuis en honnête homme, converti qu’il était par la peur de l’enfer.

Thespésios s'entendra préciser par son guide en ce lieu : « la partie pensante de l'âme se liquéfie et se charge d'humidité sous l'effet du plaisir... et la partie irrationnelle et corporelle, reprenant chair et vie, réveille le souvenir du corps ; et de reprenant chair et vie, réveille le souvenir du corps ; et de ce souvenir naît un désir ardent, une nostalgie qui tire l'âme vers la naissance (genesis) car ce mot signifie le penchant vers la terre (gen-neusis) d'une âme alourdie par l'humidité » (François Hinard, La Mort, les morts et l'au-delà dans le monde romain, 1987 - books.google.fr, La Croix d’Huriel : La Croix d’Huriel et l’alchimie, Le Serpent rouge : Le voyage de l’âme : Plutarque et saint Jean).

Qui dit charge dit poids, ce qui expliquerait la pondération du côté "corps" en 2 unités par rapport au sommet "NOBLe" (hegemonikon) de poids 1.

En bipartition âme/corps : "Le corps est l'ombre de l'âme comme l'âme est le rayon de Dieu" (Paul de Montaigu, Les jours divins, dans lesquels sont expliquées les oeuvres de la nature, de la grace & de la gloire, 1672 - books.google.fr).

En tripartition et avec l'image du gnomon astronomique, on peut dire que le corps est l'ombre de l'âme et le pneuma le rayon.

On aurait ainsi trouver dans le triangle la présence du pneuma lumineux, côté "est", et l'âme avec son pneuma psychique, côté "ouest".

Elevez-vous, âmes humaines, élevez-vous dans l'unité; ne quittez pas l'équerre & la perpendiculaire, jusqu'à ce que vous, soyez devenues des colonnes, & que votre tête se cache dans les cieux (Louis-Claude de Saint-Martin, L'homme de désir, 1790 - books.google.fr).

Croix et repère orthonormé

La croix peut servir de repère mathématique dans un plan. Aussi le logos qui ordonne a été assimilé à une croix (La Croix d’Huriel et l’alchimie : Triple correspondance : chemin de croix, oeuvres alchimiques et voyage de l’âme - books.google.fr).

La raison est hegemonikôn, principatus, la force dirigeante, le principe d'autorité à tous les échelons de l'être, de la pierre à l'homme. To hegemonikôn est synonyme de lôgos, raison. Certes, la raison qui dirige le monde est, comme tout ce qui est réel, corporelle, matérielle. L'équivalent de l'hegemonikôn cosmique dans l'âme humaine — elle-même corporelle — est la raison subjective, l'intellect (Al. Posescu, Ethos et Logos dans la philosophie stoïcienne, Revue roumaine des sciences sociales: Série des sciences économiques, Volumes 9 à 10, 1965 - books.google.fr).

Le logos est la force dirigeante, il est hegemonikôn, qui est la raison dirigeante de tout ce qui est réel, la réalité stoïque étant corporelle, matérielle. Mais le principe de l'hegemonikôn se trouve dans l'homme (comme dans toutes les choses) et par ceci, l'élément hégémonique de l'homme s'articule avec le principe hégémonique universel, d'où la formule stoïque d'après laquelle vivre en se conformant à la nature signifie vivre en se conformant à soi-même. Dans l'âme du sage, la raison et la volonté fusionnent : la raison n'est pas seulement intellect, contemplation, vision, mais elle est simultanément volonté et action ; la volonté n'est pas une pure impulsion, une tendance irrationnelle, mais, bien au contraire, une force irrésistible qui s'identifie à la raison et devient son instrument de réalisation (Noesis: Travaux du Comité Roumain d'Histoire et de Philosophie des Sciences, Volume 2, 1974 - books.google.fr).

L'hegemonokon du triangle de la dalle verticale de Marie de Nègre "NOBLe", définit une des directions du repère du plan, la neusis "CATIN" la seconde. L'origine (naissance) est "ANTE", ce que l'on appelle la connaissance. Si le logos est hegemonikon, dire que le logos est croix est un peu abusif, prendre une partie pour le tout. Le logos serait la pointe du pneuma.

Cependant chez certains stoïciens pneuma et logos sont synonymes.

L'action de la matière vitale (pneuma) est source des deux éléments actifs (air et feu). Or, on l'a vu, au principe divin actif, qu'il soit qualifié de Pneuma ou de Logos-, se mélange par co-pénétration avec la matière passive, sujet ou substrat ultime et non-qualifié. Bien qu'elle soit non formée et sans mouvement par elle-même, celle-ci se caractérise par sa continuité et elle est riche de potentialités : elle est altérable, fluide, divisible à l'infini, et donc passivité absolue modifiable, à condition qu'elle soit soumise à un agent actif. Cet agent qui est constitué par la matière vitale (pneuma) associe le feu et l'air (air chaud, principe de vie). Il est un souffle intelligent et intellectif, sans doute parce qu'il est d'une autre façon Raison universelle (Logos) (Gilbert Romeyer-Dherbey, Jean-Baptiste Gourinat, Les stoïciens, 2005 - books.google.fr, (La Croix d’Huriel et l’alchimie : Triple correspondance : chemin de croix, oeuvres alchimiques et voyage de l’âme).

Un triangle isocèle rectangle très catholique

Chez Plotin, il y a deux mouvements indissociables in re par lesquels se constituent toutes les formes d'êtres : la procession, production d'un être à partir d'un être supérieur qui lui sert de principe ; et la conversion, mouvement par lequel l'être ainsi engendré se détermine en se rapportant à son principe (Isabelle Koch, Image plotinienne, image augustinienne, Philosophiques, vol. 25, n° 1, 1998 - www.erudit.org).

Pour les catholiques le Saint Esprit procède du Père et du Fils, pour les orthodoxes du Père seul. Le Filioque exprime en outre la communion consubstantielle entre le Père et le Fils : filioquisme (fr.wikipedia.org - Querelle du Filioque).

Pour trouver une explication à ce filioque, le phénomène physique de l'électricité peut aider :

La tension, tel est défini notre pneuma, procède en fait d'une pôlarité, de deux pôles de charges opposées différentes.

Le Saint Esprit, selon le triangle des N, procède ainsi catholiquement.

Le déplacement des électrons est causé par une différence de potentiel électrique entre deux points. On utilise le terme «tension électrique» pour désigner la différence de potentiel électrique. L'unité de tension électrique est le Volt (V) (Hoang Le-Huy, Circuits électriques, 2004 - books.google.fr).

Il a été décidé en 1880 qu'un volt, qui doit son nom à Alessandro Volta, serait la tension nécessaire à la dissipation d'un watt de puissance pour une intensité du courant de un ampère.

Le comte Alessandro Giuseppe Antonio Anastasio Volta (Côme, 1745 - id., 1827), est un physicien italien. Il est connu pour ses travaux sur l'électricité et pour l'invention de la première pile électrique, appelée pile voltaïque, en 1800, suite à la découverte de l'"électricité animale" par Luigi Galvani en 1781.

La tension électrique est la résultante de cette différence de concentration d'électrons entre deux points, par exemple les polarités d'une pile électrique. La tension aux bornes d'une pile est nulle (pile usagée) lorsque le nombre d'électrons y est équilibré. (entraidelec.com - La tension électrique, fr.wikipedia.org - Alessandro Volta).

Comme le dit le Gaffiot, "volt" ou "vult" sont une conjugaison du verbe "volo" vouloir d'où volonté (Autour de Rennes le Château : BERGERE PAS DE TENTATION QUE POUSSIN TENIERS GARDENT LA CLEF PAX DCLXXXI PAR LA CROIX ET CE CHEVAL DE DIEU J ACHEVE CE DAEMON DE GARDIEN A MIDI POMMES).

Le différentiel de charges créant la tension explique ainsi les poids différents associés aux sommets du triangle des N de la dalle verticale de Marie de Nègre. Aux deux bouts du côté du corps-dieu 2 et 1 à la jointure de l'âme-fils et du pneuma-esprit, ce qui explique la position basse du P de SEPT barycentre du triangle. Ainsi le "poids" du côté fils est moindre que celui du père.

L'électrification du concept de trinité met un peu de modernité dans la théologie catholique.

Sans angle droit, pas d'hypoténuse, et sans hypoténuse pas de propriété "de conscience" de la matière (William Wilkinson, Théorie des versants: Hintergrundsphysik, 2003 - books.google.fr).

Une hypoténuse toute seule ne veut rien dire, segment de droite, simple trait. L'hypoténuse-logos-pneuma procède de l'angle droit père-fils. Aussi sa représentation peut passer par celle de la croix. D'ailleurs géométriquement, Jésus, s'il avait été logos (/pneuma), aurait été "crucifié" en travers d'un angle, position peu pratique et confortable. Mais son corps se confond avec le père-corps et le fils-âme (axes orthogonaux) :

Jésus leur dit : Lorsque vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous connaîtrez qui je suis, et vous saurez que je ne fais rien de moi-même, mais que je dis ce que mon Père m'a enseigné. Celui qui m'a envoyé est avec moi, mon Père ne me laisse point seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable (Evangile de Jean 8,28-29).

Neusis et cube

La neusis est aussi une méthode mathématique en géométrie.

Neuseis have been important because they sometimes provide a means to solve geometric problems that are not solvable by means of compass and straightedge alone. Examples are the trisection of any angle in three equal parts, the doubling of the cube, and the construction of a regular heptagon, nonagon, or tridecagon (polygons with 7, 9, or 13 sides). Mathematicians such as Archimedes of Syracuse (287–212 BC) freely used neuseis. Nevertheless, gradually the technique dropped out of use (en.wikipedia.org - Neusis construction).

Hippocrate était capable de ramener le problème de la duplication du cube à une neusis (inscription entre deux droites données d'une droite de longueur donnée et dont le prolongement passe par un point donné), ce qui est le principe de la solution de Nicomède par la conchoïde (Abel Rey, L'Apogée de la science technique grecque: L'Essor de la mathématique, Volume 5, 2012 - books.google.fr, Le Serpent rouge : Le voyage de l’âme : Philolaos, les Bergers d’Arcadie et le cube).

Paul Gagnaire a expliqué les grandes lignes du fonctionnement d'un cadran solaire exceptionnel, découvert à Carthage avant la seconde guerre mondiale. C'est à ce jour l'exemplaire le mieux conservé d'un type particulier de scaphé, aujourd'hui exposé au Musée du Louvre, dans le des Antiquités grecques, étrusques et romaines. Ce cadran est une demi-sphère en marbre beige clair cristallisé, qui fonctionne incliné afin que l'image du Soleil qui entre par l'oeilleton situé au zénith, tombe à midi au solstice d'été sur le bord inférieur du cadran. La lecture de l'heure s'effectue donc par contraste puisque le cadran est toujours dans l'ombre : seule la tache de lumière se déplace au cours d'une journée dans la concavité. Le cadran comporte sept courbes de déclinaison, avec des indications et des abréviations grecques des mois du calendrier romain, et onze autres courbes d'heures, non chiffrées (Denis Savoie, Roland Lehoucq Roland. Étude gnomonique d'un cadran solaire découvert à Carthage. In: Revue d'Archéométrie, n°25, 2001 - www.persee.fr).

Les courbes de déclinaison manifestent, pour chacune des sept déclinaisons choisies, les intersections du cône solaire, ou cône diurne, avec l'intérieur d'une sphère, étant observé que l'axe du cône ne passe pas par le centre de la sphère. Au Ier siècle de notre ère, de bons mathématiciens pouvaient, probablement, calculer les points nécessaires, mais c'était un calcul savant et le report de ces valeurs sur la paroi ne pouvait être que délicate. La courbe résulta nte est définie par Gibbs comme un "limaçon de Pascal", mais en trois dimensions, soit une conchoïde spatiale. Gibbs donne de rapides explications aux pages 23 à 27 et dans la note 10, page 98. Nous y renvoyons le lecteur. Il suffira de dire ici que Gibbs, qui suit fidèlement Joseph Drecker, met en évidence les difficultés à affronter: les courbes de déclinaison sont, en réalité, des variations tridimensionnelles de la courbe conchoïde (sauf la courbe des équinoxes qui, selon elle et selon D. Savoie et R. Lehoucq, est un vrai cercle, donc contenu dans un plan); les lignes horaires ont des parcours particulièrement complexes, qui ne sont pas des arcs de petits cercles ; la ligne de la sixième heure est un arc de grand cercle, celui du méridien. Gibbs pense que la solution mathématique de ces difficultés était hors de portée des cadraniers, même si elle était maîtrisée par quelques célèbres mathématiciens ou astronomes; mais il ne subsiste aucun ouvrage établissant un tel niveau scientifique. Cependant, les cadraniers pouvaient recourir à des procédés de tracé qu'on trouve, de nos jours, dans un traité de géométrie descriptive, ou, parfois, simplifier le problème, en se contentant de formes quasi-circulaires, pour un tracé empirique (Paul Gagnaire, Le scaphé de Carthage (cadran solaire trouvé à Carthage. Au Louvre M.N.E. 1178) - acces.ens-lyon.fr).

Un codage irlandais ?

Le phéon (pointe de flèche) est un symbole de la Marine royale britannique. C'est une espèce de fer de dard, de lance, flèche, ou pique, ajouré et échancré, avec pointe aigüe et dont le rangier est barbelé ou dentelé, en usage chez les Perses et les Indiens. Les exemples de cette figure sont très rares dans les écus français. O'Brien, originaire d'Irlande : écartelé, aux et 1 et 4 de gueules, à trois léopards l'un sur l'autre, partis d'or et d'argent ; au 2 d'or, à trois girons de gueules, appointés vers le bas de l'écu ; au 3 d'or, au phéon d'azur, la pointe en bas ; une étoile de sable, brochante au centre de l'écartelé. Et Walsh de Serrant, d'origine irlandaise aussi, possessionée en Bretagne, dans le Maine et en Anjou : D'argent au chevron de gueules accompagné de 3 phéons de sable, les pointes en haut. Supports: deux cygnes; cimier: un cygne percé d'une flèche (vu au château de Serrant, Saint Georges sur Loire) ; cri de guerre: Transfixus, sed non mortuus; devise : Pro Deo, honore et patria. (www.blason-armoiries.org - Pheon, Gabriel Eysenbach, Histoire du blason et science des armoiries, 1848 - books.google.fr).

La famille Walsh est originaire du Pays de Galles où on la trouve dès la fin du XIe siècle avec le titre de baron. Elle se divisa vers le milieu du XIIe siècle en deux branches principales, l'une resta en Angleterre où elle s'éteignit, l'autre s'établit en Irlande où elle fut connue sous le surnom de Brenagh (fr.wikipedia.org - Famille Walsh de Serrant).

Parlons plutôt d'un autre fidèle des Bourbons, le comte Joseph-Alexis de Walsh, directeur de plusieurs journaux légitimistes et auteur de nombreux ouvrages. Il édita aussi, de 1840 à 1848, les 18 volumes d'une Encyclopédie catholique qui avait l'ambition de concurrencer l'Encyclopédie des philosophes du XVIIIe siècle. Il publia, en 1831, un récit intitulé Voyage à Prague et Leoben (ville d'Autriche où séjourna quelque temps la famille royale). On y lit ce qui suit: Prague a un caractère sévère et sérieux. La vieille ville a vu de formidables armées, et les boulets ennemis sont incrustés dans ses murailles comme des décorations d'honneur. L'aspect de la ville est des plus pittoresques, tout Prague s'étend par étages au-dessous de vous, avec ses toits d'un rouge vif, ses cent clochers et son large fleuve qui coule majestueux et paisible comme une large voie d'azur entre toutes les habitations de formes bizarres et de couleurs variées. [...] Un autre royaliste, le marquis de Hautpoul qui avait séjourné plusieurs mois à Prague, rapporte — dans des Mémoires qui n'ont été publiés qu'en 1902 — que, s'étant un jour égaré dans les rues de Prague, il n'était pas parvenu à se faire comprendre en parlant allemand: la capitale du royaume de Bohême n'était donc pas, à cette époque, si germanisée qu'on le croit communément (J.-A. Broz, Prague vue par les Français au siècle dernier, L'Europe centrale: revue de documentation politique, économique, littéraire et artistique, Volume 9, Numéros 27 à 51, 1934 - books.google.fr, Jean-Claude Drouin, Autour de Chambord et de Frohsdorf. L'imaginaire des châteaux chez deux écrivains légitimistes, le vicomte Walsh et Alfred Nettement (1750-1870), Château et imaginaire: actes des Rencontres d'archéologie et d'histoire en Périgord, octobre 2000, 2001 - books.google.fr).

L'homme qui allait concevoir et mettre sur pied la Société d'Angola avec un succès assez médiocre se nomme Antoine Vincent Wailsh, et a été baptisé à Saint-Malo, le 22 janvier 1703. L'acte de baptême le porte comme fils de Philippe Wealh (sic) et de demoiselle Anne Whit (sic) son épouse ; le parrain fut Antoine Géraldin et la marraine Anastaze Lincoln, dame Léonard. Son père est un Irlandais, Philippe, originaire de de Dublin et qui a épousé le 11 janvier 1695, à Saint-Malo, une fille de compatriotes : Anne White, dont il aura sept enfants. En 1736, Antoine-Vincent est déjà armateur à Nantes, et deux de ses frères, Patrice-Marie, son aîné, et François-Jacques, son cadet, y sont également installés. Il y épousera, le 10 janvier 1741, demoiselle Marie Shiett, fille de N. h. Luc Shiell négociant... et de défunte dame Agnès Vannasse. [...] A. Wailsh est bien du milieu des trafiquants maritimes. Il appartient aussi à cette catégorie d'étrangers venus en France, pour échapper à la persécution anglicane. Sauf Dugué, pas un nom des signataires n'a une consonnance française. Ces naturalisés qui feront souche de grands seigneurs bretons et de légitimistes ardents ne seront vraiment admis dans la noblesse régnicole qu'entre 1751 et 1755, quand ils auront vendu assez de nègres, pour redorer et légitimer un irlandais, un peu terni par le négoce malouin du père : Philippe, le vrai fondateur français de la dynastie (Gaston Martin, L'ère des négriers (1714-1774): Nantes au XVIIIe siècle, 1993 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - François Jacques Walsh de Serrant).

Les événements de cette époque semblaient, favoriser les projets du Prétendant. La victoire de Fontenoy, l'appui promis par Louis XV, avaient ranimé toutes les espérances du roi Jacques, et déterminé le Prince de Galles à tenter une descente en Angleterre. Le 2 juillet 1715, la frégate le Dutillay levait l'ancre de la rade de Mindin, pour le voyage d'Ecosse; le Prince Charles-Edouard était à bord, débarquait, le 11 août, à Lochnanough, pour soutenir, les armes à la main, la cause du roi, son père. L'intérêt de la France était de voir réussir les projets du Prétendant. Louis XV, pour soutenir l'expédition Jacobite, avait donné l'ordre de réunir des vaisseaux à Dunkerque: 18 bataillons d'infanterie et deux escadrons de cavalerie formaient un corps de débarquement. Maurepas, chargé d'exécuter les volontés du Roi, pressait l'organisation et le départ des troupes. Le commandement de la flotte française était confié à Antoine Walsh, serviteur dévoué des Stuarts. C'est sur sa frégate le Dutillay que le Prince de Galles venait de passer en Ecosse. Tout se préparait en France pour embarquer les troupes et mettre à la voile vers le mois de mars 1746. Des retards, des difficultés, dont la cause est inconnue, empêchèrent le secours d'être prêt en temps utile. Le Prince Charles-Edouard, abandonné à ses propres forces, était battu à Culloden, au mois d'avril 1746. La cause des Stuarts était perdue, la descente des Français en Angleterre, contremandée (Louis de La Trémoille, Une famille royaliste irlandaise et française (1689-1789), 1801 - books.google.fr).

Des Irlandais étaient encore présents à Arce (Limoux) près duquel se trouve la Roque Mude, il s'agit de la famille Uston, établie en France après la chute de la reine catholique Marie Stuart (La Croix d’Huriel et pierres noires : Saint Jean Baptiste, Saint Sulpice et Sceau de Palaja).

Les côtés égaux du triangle isocèle sont le Père (corps) et Fils (âme).

Sur le côté hypoténuse on peut lire NEARINN ou plutôt NEA RINN. C'est en langue irlandaise qu'il faut l'entendre : NEA, incorporel (traduction Google ?) et RINN extrémité, pointe d'arme (voir phéon) et en géométrie sommet, ou bien fait, accompli.

Sur le côté "sud", pour conserver 7 lettres comme sur les autres côtés, NEDNVIN ou NEDNUIN pour le Père, et sur le côté "ouest" NEEUNEN pour le Fils. NED NUIN : NUIN pour le frêne et sa lettre oghamique associée, NE EUN EN : NE, hier ; EUN, poule ; EN, même ou oiseau (EOIN aussi Jean) Edward O'Reilly, An Irish-English Dictionary, 1864 - books.google.fr).

En Luc 13,31-35 et en Matthieu 23, 37-39, Jésus se compare à la poule qui rassemble ses poussins sous ses ailes (Odon Vallet, L'Evangile des païens, 2014 - books.google.fr, Huré, Le Nouveau Testament de Nostre Seigneur Jesus-Christ, 1702 - books.google.fr).

Jésus est pour ton âme ce que ta mère est pour ton corps : l'asile du refuge et le lieu de sûreté. Jésus lui-même se compare, dans l'Évangile, à la mère poule, qui ramasse et abrite sous ses ailes tous ses poussins : si un imprudent petit poussin reste à se promener malgré les cris de la poule qui l'appelle, l'épervier fond sur lui et le voilà perdu (Aux enfants. Conseils pratiques sur la prière, Librairie Saint-Joseph Tolra et Haton, 1865 - books.google.fr).

Les poussins et la poule sont de même nature, la poule serait âme aussi.

Le frêne est l'arbre associé à Manannân (Julie Conton, L'Ogham celtique ou le symbolisme des arbres: l'oracle des druides, 2014 - books.google.fr).

Le dieu-père marin celtique Manawydan/Manannân est bel et bien assimilé, par l'iconographie britanno-romaine, à une divinité mature, d'une génération antérieure et même d'une certaine façon primordiale, Okéanos plutôt que Poséidon/Neptune (Daniel Gricourt, Dominique Hollard, Cernunnos, le dioscure sauvage: recherches comparatives sur la divinité dionysiaque des Celtes, 2010 - books.google.fr).

La mythologie irlandaise par « l'Oidhe Chloinne Tuireann, nous apprend que (Lugh) est frère de lait avec les enfants de Manannán dans un lieu de l'Autre Monde appelé Tir Tairngire “Terre de Promesse”. Ce passage sous-entend donc que Manannán occupe le rôle de père adoptif de Lugh, une fonction confirmée par ce même récit lorsqu'il indique que Manannán lui fournit des armes merveilleuses (Marcel Meulder, Mémoire n°37 – Quelques parallèles entre les mythes grec de Persée et celte de Lugh, 2015 - books.google.fr).

Dans la mythologie gréco-romaine, le coq est l'attribut d'Apollon, dieu solaire, ainsi que de Mercure Comme le montrent des figures gallo-romaines, Mercure était le messager entre le Ciel, la Terre et l'Enfer. Chez les Vikings, le coq est le gardien des dieux : il veille au sommet du frêne sacré pour les prévenir d'une attaque des Géants (Michel Praneuf, Bestiaire ethno-linguistique des peuples d'Europe, 2001 - books.google.fr).

Le frêne est aussi associé à Nechtan : malgré les délices de l'île d'Emhain, il retourne en Irlande où il se transforme en pilier de frêne dès qu'il touche le sol (Lucy Cooper, The élément encyclopedia of fairies : An A-Z of Fairies, Pixies, and other Fantastical Creatures, 2014 - books.google.fr).

Une parenté unit ce théonyme avec celui de Necht ou Nechtan et il n'est pas impossible que le voisinage fréquent des deux théonymes NODONS, NEXTUNOS, ait amené une confusion entre ces deux mots et soit à l'origine des formes variées demeurées dans la littérature médiévales : Netun, Noiton, Nuiton puis Luton et Lutin (Mythologie en Nord: actes du IVème Congrès international de mythologie, Lille, août 1989, Société de mythologie française, 1990 - books.google.fr).

The name Nodens is thought to mean 'hunter' or 'fisher' and was believed by classical linguist Julius Pokorny to be derived from the Indo-European root *Neu-d from whence also came Nuada and Nudd. But it is not hard to also see the name Neot in there too, which like Nuada was a popular Irish first name, probably derived from the same deity. The ancient Irish water god Nechtan also appears as the Cornish sage St Nectan, who was sometimes compared with the later St Neot. In myth Nechtan was the consort of Bo-ana, a goddess associated with the river Boyne and also sometimes with Bridget, just as was Nuada, clearly identifying the two (Stephen J. Ash, The Black Knights, 2008 - books.google.fr).

Ce qui permettrait d'expliquer le "NED" devant "NUIN" :

Amongst the gods there was also Neit, Ned or Nudd, the god of war (William Gregory Wood-Martin, Traces of the Elder Faiths of Ireland: A Folklore Sketch; a Handbook of Irish Pre-Christian Traditions, Volume 1, 1902 - books.google.fr).

Cette idée est remarquablement exprimée dans le mythe du dieu Nuada, le Nodens des inscriptions gallo-romaines, qui est l'un des Tuatha Dé Danann. Au cours de la première bataille de Mag Tured, que les Tuatha Dé Danann alliés au peuple des Fomore ont remportée sur les Fir Bolg, le roi des Tuatha, Nuada a été blessé et a perdu sa main droite. Diancecht, le grand expert en l'art de de médecine, lui fabrique une main en argent, et depuis lors, on n'appellera plus le personnage que du nom de Nuada Argatlâm, c'est-à-dire « à la main d'argent ». Curieusement, d'ailleurs, il réapparaîtra dans la tradition galloise, dédoublé en Nudd Haël (= généreux) et en Ludd Llaw Ereint (= à la main d'argent), et dans l'Erec et Enide de Chrétien de Troyes, sous le nom de Nut, père d'Yder-Edern (Jean Markale, Le Graal, 1996 - books.google.fr).

Les mots irlandais sur la dalle de Marie de Nègre apporte une crédibilité à l'hypothèse du gaélisme de la dalle de Coume Sourde (La piste Darmstadtienne : Ossian et la dalle de Coume Sourde, Autour de Rennes le Château : CEIL BEIL MCCXCII de l’Aude à l’Irlande).

Apparition du psaume 50

Le « Spiritus principalis » figure littéralement ainsi au Psaume 50 (v. 14, Vulgate) et signifie alors un « esprit aux sentiments très nobles ». « Avec un esprit aux sentiments très nobles affermis-moi ». Si cependant on remonte au texte hébreu d’origine, on découvre un esprit prompt ou noble (ruah ne dîbâ). La traduction grecque a : « pneuma hegemonikon ». C’est aussi exactement le mode d’expression chez Hippolyte dont provient la nouvelle formule consécratoire. C’est pourquoi il faudrait partir d’ici pour en faire l’exégèse. Le mode d’expression se rapproche assez du latin et dans cette mesure, on a les mêmes difficultés. « Hegemonikon » peut être quelque chose qui guide, qui dirige, mais également « l’extrémité de l’âme » dans le domaine spirituellement mystique – peut-être chez Origène. Une traduction par « esprit qui dirige » est possible. Si on part du sens du sacre (d’évêque), il faudrait que, ce que l’on attribue à cet esprit, soit un caractère quelconque, quelque chose qui, alors, doit être donné (en don) d’en haut à celui qui vient d’être sacré évêque. Mais ceci comporterait la difficulté qu’alors le « Spiritus » devrait en tous cas être écrit avec une minuscule. [...] Exemple typique de l'influence stoïcienne dans les textes sacrés (Invalidité du rite de consécration épiscopale de Pontificalis Romani, 2014 - www.rore-sanctifica.org, Adalbert-G. Hamman, Les évêques apostoliques: Clément de Rome, Ignace d'Antioche, Polycarpe de Smyrne, Migne, 2000 - books.google.fr).

Saint Augustin voit dans le psaume 50 une allusion à la Trinité, un peu en décalage avec l'interprétation précédente.

La triple épiclèse contenue dans le Psaume 50, Spiritus rectus, spiritus sanctus, spiritus principalis, est pour saint Augustin, une image de la Trinité : le spiritus principalis représente le Père. le spiritus rectus le fils. le spiritus sanctus l'Esprit Saint (Revue d'études augustiniennes et patristiques, Volumes 52 à 53, Institut d'études augustiniennes, 2006 - books.google.fr).

L'inclination (neusis) au mal, au péché, est rappelée par Edme Calabre dans son Homélie sur le Psaume L. Il utilise plutôt le mot "penchant" :

Ecce enim in inìquitatìbus conceptus sum, & in peccatis concepit me mater mea. Vous voyez, Seigneur, que je suis formé dans l'iniquité, & que ma mere m'a conçu dans le peché. David intéressé à apaiser Dieu, cherche tous les les motifs qui sont capables d'émouvoir ses entrailles paternelles. Il lui represente, qu'il n'est pas surprenant qu'un vase d'argile tombe & se brise; & ainsi il rapelle l'infortune de son origine. Souvenez-vous, mon Dieu, que nous sommes tous sortis de ce premier coupable, qui en vous offensant se perdit, & qui n'a pú me transmettre son sang sans me communiquer son peché. Au reste je ne suis pas un Ange, mais un homme, un enfant d'Adam. Vous sçavez de quelle boue j'ai été formé ; c'est pourquoi, plus j'ai eu de penchant à pecher, plus je vous conjure d'avoir de facilité à me pardonner. David entre adroitement dans les sentimens de Dieu même il le fait souvenir de ses paroles, puisque Dieu promit de ne plus envoyer de déluge pour punir les pechés des hommes, parce qu'ils portent naturellement en eux le feu qui embrase leur concupiscence, & les rend si prompts à tomber (Edme Calabre, Homélie ou paraphrase du Psaume L, en forme d'instruction utile, 1748 - books.google.fr, La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre II - Ps. 50).

Ecce enim in inìquitatìbus conceptus sum, & in peccatis concepit me mater mea : maman et catin ?

Le Père Edme Calabre (1665-1710) fut pendant quinze ans directeur au séminaire oratorien de Soissons, de 1695 à sa mort. Il était d'une famille de Troyes (Pierre-Jean Grosley, Oeuvres inédites, 1812 - books.google.fr).

Le Père Louis de carrières dont Henri Boudet utilise l'édition de la Bible, était aussi oratorien et Supérieur du Séminaire de Soissons en 1708, donc à l'époque de Calabre.

Dom Calmet dans sa Bibliothèque sacrée, en parlant du Psautier du Père de Carrières imprimé à Reims en 1709, dit: "Voici un des Com» mentaires les plus courts & les plus clairs que nous ayons fur les Psaumes. Il ne consiste qu'en quelques mots que l'Auteur a insérés dans la Traduction pour lier es versets les uns avec les autres, & pour en rendre l'intelligence facile. Ces mots sont imprimés en lettres Italiques, afin qu'on puisse lire la Version seule quand on voudra , & remarquer si cette Traduction est fidèle." Il parle aussi du Commentaire du même Auteur sur le Nouveau Testament (Sainte Bible en latin et en françois: avec des notes littérales, critiques et historiques, chez Antoine Boudet, 1773 - books.google.fr).

La Communauté des Oratoriens de Soissons fut dirigée, en cette fin du xvir siècle d'abord (de 1675 à 1695) par le P. Michel Barbey, puis (de 1695 à 1710) par le P. Edme Calabre. Au grand séminaire se trouvaient, avec le Père de Carrières, supérieur, commentateur réputé de la Bible, les Pères Jérémie-François Drouot, Louis Lefébure et Jacques Morant (Henri Doyen, Histoire des collèges de Soissons, 1974 - books.google.fr).

L'abbé Henri Boudet parle bien de Soissons à la page 205 appariée à la 50 et au psaume 50.

A la page 50, il est question d'une triade (cf. Troyes), celle des fils de Noé, des trois variétés humaines et des "degrés de l'angle facial". Boudet ne parle que de la race humaine et pas de "races".

Dans la liturgie des Heures, le psaume 50 - les catholiques utilisent traditionnellement la numérotation grecque - est récité le vendredi aux laudes chaque semaine. Le verset 17 de ce psaume est aussi utilisé dans le bréviaire des moines pour commencer le premier office de la journée, à savoir celui de matines, que ce soit sous la forme latine : Domine, labia mea aperies et os meum annuntiabit laudem tuam (règle de saint Benoît, chapitre IX), ou sa forme française : Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche publiera (ou annoncera) ta louange.

La tradition liturgique aux laudes était assez ancienne. Dans la règle de saint Benoît fixée vers 530, l'auteur Benoît de Nursie demandait de chanter ce psaume lors de l'office solennel aux laudes du dimanche, en suivant du psaume 67 (66). De plus, le dimanche, il fallait que ce psaume 50 soit terminé avec l'Alléluia en raison d'une solennité particulière (chapitre XII). Selon cette règle, ce psaume distingué doit également être chanté chaque jour, aux laudes (chapitre XIII). De nombreuses abbayes bénédictines conservent et exécutent encore cette tradition tous les jours (fr.wikipedia.org - Psaume 51 (50)).

L'Orthros (du grec ancien « aube ») est, dans les Églises d'Orient — Églises orthodoxes et Églises catholiques de rite byzantin — la dernières des quatre Heures canoniales du service de nuit, avec les Vêpres, l'Apodeipnon (Complies) et l'Office de minuit. On l'appelle en slavon d'église Outrenya. Dans les monastères traditionalistes, il est célébré quotidiennement de façon à se terminer avec le lever du soleil. Y Interviennent les psaumes 50 et 119, entre autres (fr.wikipedia.org - Orthros (liturgie)).

Orthros, c'est le « point du jour », moment particulièrement favorable pour les observations astronomiques, surtout lorsqu'il s'agit de guetter le lever soleil et d'établir sa position 'par rapport aux astres de la nuit (Revue de l'histoire des religions, Volume 67, 1913 - books.google.fr).

Il y a sans doute un rapport entre orthros et orthos (droit) qui donne orthogonale (angle droit).

Orthos vient de l’indo-européen commun *uerd- (« pousser, poindre, se lever ») qui a également donné urdhva (« haut ») en sanskrit, rodu (« naissance »), rano (« matin, point du jour ») en slavon, ce dernier correspondant à orthría (« matin »). Comparer, en latin, la dérivation sémantique de orior (« naître, sortir de ») en ortus (« naissance », « lever (des astres) ») et oriens (« orient, est, point du jour ») (fr.wiktionary.org - Orthros).

L'orthros se déroule avant le lever du soleil ("ANTE"). Mais aussi le psaume 50 affirme l'existence de l'état de pécheur avant la naissance :

Saint Ambroise écrit contres les novatiens: « Nous naissons, dit-il, soumis au péché ; c'est le fait de tous les hommes, dont la naissance elle-même est entachée de vice, comme on le lit dans l'Écriture, où David dit: Voici que j'ai été conçu dans les iniquités, et que ma mère m'a enfanté dans les péchés. » Et dans l'Apologie du prophète David : « Avant même de naître, dit-il, nous sommes souillés par une contagion et, avant d'avoir joui de la lumière, nous subissons le dommage que nous devons à notre origine même ; nous somme conçus dans le péché. » De même, en parlant du Seigneur : « Il convenait dit-il, que celui qui ne devait pas avoir le péché de la chute corporelle ne fût aucunement touché par la contagion naturelle de la génération. C'est donc avec raison que David, avec force larmes, déplore en lui les souillures mêmes de la nature et le fait qu'en l'homme la souillure commence avec la vie. » (Saint Augustin, Oeuvres. Texte: traduction, introd. et notes par B. Roland-Gosselin [et al.], Volume 23, 1974 - books.google.fr).

Sur la notion de traduction, voyez la Théodicée (art. 86-91 et 397) et la Causa Dei (art. 85). Le problème s'est d'abord posé à propos du péché originel : comment s'est-il transmis de l'âme des parents à celle des enfants ? D'où un problème plus général : les hommes se transmettent-ils l'âme raisonnable, ou est-elle créée à chaque conception? La réponse est donnée à la Théodicée (art. 9 1 ) : les âmes destinées un jour au corps humain (et donc à la raison) existaient en tant que sensitives ou animales dans les semences des ancêtres depuis Adam, et reçoivent au moment de la conception, par une opération immédiate de Dieu, ce degré supérieur qui leur donne la raison et fait d'elles des esprits. On ne tire pas l'âme de l'âme, ce dont on ne voit pas le moyen, mais on ajoute une perfection à une âme déjà existante, et déjà entachée du péché originel. Le mot tradux est intéressant : il désigne le sarment qu'on fait passer d'une vigne à l'autre pour opérer une greffe. Leibniz avoue avoir été, dans sa jeunesse, partisan de la traduction : il serait possible de multiplier les âmes à partir d'une seule comme on fait des sommets de plusieurs triangles à partir d'un seul sommet ; ou comme le Christ multiplie les pains ; ou comme les Chrétiens se multiplient autour du Christ : « Je suis la vigne, vous êtes les sarments » (Jean, XV, 5). Leibniz s'est autrefois intéressé à la traduction parce qu'elle est un modèle du schéma un-multiple qui est au fondement de toutes ses méditations. Il est clair qu 'il y a comme un miracle dans cette relation productive de l'un au multiple. [...]

Saint Augustin semble être resté indécis sur la doctrine de l'origine de l'âme. Les hypothèses principales sont les suivantes : l'émanatisme fait dériver l'âme de Dieu par une une division ou une sorte de diffusion de la substance divine. Cette thèse est d'origine platonicienne et manichéenne. Le préexistantianisme pose que pose que l'âme a été créée antérieurement à la formation du corps (Origène). Le créatianisme fut retenu par la doctrine catholique : les âmes sont créées par Dieu au moment même de leur infusion dans le corps (Vème Concile du Latran). Le traducianisme affirme que l'âme est transmise par les parents en même temps que le corps. Saint Augustin a d'abord réfuté le traducianisme, qui lui sembla par la suite une explication possible de la transmission du péché originel. Augustin rejette le matérialisme de Tertullien (l'âme corporelle est traduite ou transmise avec le corps), mais il admet que l'âme de l'enfant soit transmise de celle des parents. Il reste un problème non résolu, celui de la personnalité de chaque âme (Christiane Fremont, L'être et la relation, 1981 - books.google.fr).

En français et en terme d'architecture, l'ante, du latin "anta" (pilastre) est un pilier ou pilastre quadrangulaire qui, dans la disposition extérieure des temples grecs et romains, termine les murs latéraux du sanctuaire (fr.wiktionary.org - ante).

Giovanni Ceva s'intéressa à des problèmes d'hydraulique (Opus hydrostaticum (1728)). Il utilisa ses connaissances dans ce domaine pour s'opposer avec succès à un projet de détourner la rivière Reno pour qu'elle se jette dans le Pô (fr.wikipedia.org - Giovanni Ceva).

De même Leibniz avait un avis défavorable sur la jonction du Rhin et du Weser par le moyen des deux petites rivières du Lahn et de l’Eder :

On a fait deja visiter les lieux par des lngenieurs, et on envoiera des Commissaires pour s’en informer plus exactement. Ce seroit une affaire de consequence si elle pouvoit reussir. Mais ayant vu ces deux rivicres, qui doivent avoir de communication, je juge que ce sera une affaire de grande depense. Car quand mesme on auroit deja fait le canal, qui les doit joindre, on aura bien de la peine à rendre ces rivieres mêmes navigables: car là, où on les veut joindre, elles sont assez près de leurs sources et par consequent basses, et peu arrestées (Chr. von Rommel, Leibniz und Landgraf Ernst von Hessen-Rheinfels: ein ungedruckter Briefwechsel über religiöse und politische Gegenstände. Volume II, 1847 - books.google.fr).

Le Livre de la Fidèle Sagesse - Pistis Sophia

Et Jésus continuant, dit à ses disciples : « Il arriva que lorsque la Fidèle Sagesse eut proféré sa neuvième supplication, la force au visage de lion la tourmenta derechef, voulant lui enlever sa force. Et elle s'adressa de nouveau à la lumière, poussant des cris et disant : « Lumière à laquelle j'ai cru dès le commencement, et pour la cause de laquelle j'ai éprouvé ces grandes douleurs, viens à mon secours. » Et sa prière fut alors entendue. Le premier mystère l'entendit, et je fus envoyé pour l'assister; je vins pour l'aider, je la ramenai dans le chaos, parce qu'elle avait souffert de grandes peines et de grandes afflictions par suite de sa foi à la lumière. Je fus donc envoyé par le premier mystère pour la secourir en tout. Je n'étais pas encore venu dans le monde des éons. mais je vins au milieu d'eux tous, sans qu'aucun d'eux ne le sût ni ceux qui appartiennent à l'intérieur de l'intérieur, ni ceux qui appartiennent à l'extérieur de l'extérieur, et avec la connaissance du premier mystère seulement, et il arriva que, lorsque je fus venu dans le chaos pour l'aider, elle me vit, car je resplendissais d'une grande lumière, et j'étais miséricordieux à son égard, et je n'étais pas arrogant comme la force au visage de lion qui enleva la force et la lumière, à la Sagesse et qui la tourmenta pour lui enlever toute la lumière qui est en elle; elle me vit en possession d'une lumière dix mille fois plus grande que la force au visage de lion, et elle comprit que je venais de la hauteur des régions supérieures dont elle avait eu foi en la lumière dès le commencement; alors la Fidèle Sagesse eut confiance, et dit la dixième supplication, disant : « J'ai crié derechef vers toi, lumière des lumières; lorsque j'étais dans l'affliction, tu m'as entendue ; préserve ma force des lèvres injustes et des embûches trompeuses. Qu'ils ne me privent pas de la lumière qu'ils veulent m'enlever par leurs pièges perfides. Je suis entourée des piéges des orgueilleux et des embûches de ceux qui sont sans miséricorde ; malheur à moi, parce que ma demeure est éloignée et que je suis dans la demeure du chaos; ma force n'est plus dans mes régions. J'ai parlé avec douceur à ces ennemis cruels, et tandis, que je leur parlais avec douceur, ils m'ont attaquée sans motif. » Et quand Jésus eut ainsi parlé à ses disciples, il leur dit : « Maintenant, que celui que son souffle anime, qu'il avance afin qu'il dise l'explication de la dixième supplication de la Fidèle Sagesse. »

Et Pierre répondit et dit : « Seigneur, ta force de lumière a prophétisa à cet égard par la bouche de David, lorsqu'il dit, dans le cent dix-neuvième psaume : J'ai crié vers toi, Seigneur, dans mon affliction ; tu m'as entendu, Seigneur; préserve mon âme des lèvres injustes et de la langue trompeuse (2456). » Telle est, Seigneur, la solution de la dixième supplication de la Fidèle Sagesse, telle qu'elle l'a dite, lorsqu'elle était tourmentée par les émanations matérielles du triple pouvoir, ainsi que par la force à face de lion, et qu'ils la faisaient extrêmement souffrir. » Et Jésus dit : « C'est bien, Pierre, tu as bien parlé. C'est l'explication de la dixième supplication de la Fidèle Sagesse. » (remacle.org - Pistis Sophia).

"ANTE" ou le Temple de Salomon

ANTE, du latin ante (devant). Sorte de contrefort; peu saillant, prenant ordinairement la décoration du pilastre, qu'on voit placés, dans l'architecture antique, aux angles droits formés par la rencontre de deux murs, pour les conforter (J. P. Schmit, Nouveau manuel complet d'architecte des monuments religieux, 1845 - books.google.fr).

Le gnomon, est ordinairement un pilier, une colonne, ou une pyramide élevée verticalement sur une surface plane, horizontale, en un point d'une ligne droite tracée sur cette surface, et qui représente la méridienne du lieu (Alexandre Sarrazin Montferrier, Dictionnaire des sciences mathématiques pures et appliquées, Volume 2, 1845 - books.google.fr).

Eudocie, parfois orthographié Eudoxie (de eu, bien, et doxa, la doctrine) (vers 400 - 460) est impératrice d'Orient et femme de lettres. Fille du rhéteur athénien nommé Léontias, elle devient impératrice d’Orient par son mariage avec l’empereur Théodose II le 7 juin 421. Elle est la protégée de sa sœur, Pulchérie. Son nom véritable est Athénaïs, mais elle prend celui de Aelia Licinia Eudocia ou Eudocie lors de sa conversion au christianisme. Elle est faussement accusée d’infidélité à la suite de la jalousie croissante de Pulchérie. Privée par Théodose II de ses attributions d’Augusta, elle se retire à Jérusalem en 443. Doutant du chemin à suivre en matière de religion, elle envoie des émissaires à Antioche, auprès de saint Siméon le Stylite qui lui rétorque : « Pourquoi cherches-tu une eau lointaine, alors que tu as une source près de toi ? Suis les enseignements d'Euthyme et tu seras sauvée. ». C'est en effet saint Euthyme le Grand qui la remet dans le chemin de l'orthodoxie chalcédonienne. Elle meurt en 460 et est canonisée par l'Église orthodoxe (fr.wikipedia.org - Eudocie).

C'est en 443 sans doute que Paulinus, le maître des offices, celui-là même qui avait servi d'intermédiaire pour le mariage, fut suspecté d'être l'amant de l'Augusta. L'histoire de la pomme d'or est racontée par exemple par Jean Malalas (353-358), le Chronicon Paschale (s.a. 420), Cedrenus (I 590-591) et Jean Zonaras (XIII.22). Paulinus fut exilé puis exécuté en 444. L'Augusta, elle, fut envoyée à Jérusalem où elle vécut jusqu'à sa mort, en 460, et où elle réalisa une série de travaux dans les lieux saints. Originalité de notre fragment. Elle est double: a. notre fragment est plus bref, moins détaillé et moins clair que les textes énumérés ci-dessus; il ne cite par exemple que deux noms propres; les noms du père et des frères d'Eudocie, le nom de l'empereur et du haut fonctionnaire impérial ne sont pas précisés. L'épisode de la pomme d'or est réduit à sa plus simple expression; les soupçons de l'empereur sont à peine suggérés ; b. Notre texte contient des erreurs historiques qui lui sont propres: — il n'est fait aucune allusion au baptême de la future Augusta et à son changement de nom; pour notre fragment, elle s'appelle Eudocie dès sa naissance; — il est impossible qu'Eudocie ait rencontré Eudoxie, mère de Théodore II, comme l'affirme notre fragment: Eudoxie est morte le 6 octobre 404 (cf. J.R. Martindale, op. cit., II, s.v. Aelia Eudoxia 1, p. 410), bien avant l'arrivée d'Eudocie à Constantinople. Origine de notre fragment. Il n'est l'œuvre d'aucun historien byzantin connu. Il semble représenter l'évolution abâtardie d'une anecdote célèbre. Caractère particulier de notre fragment dans les chaînes. A ma connaissance, notre fragment est le seul exemple d'un texte historique dans les chaînes sur les psaumes. Sans doute notre caténiste a-t-il été sensible à la citation du psaume 50,20 (En ton bon vouloir, fais du bien à Sion, rebâtis les remparts de Jérusalem !) dans l'épisode d'Eudocie (Gilles Dorival, Les chaînes exégétiques grecques sur les Psaumes: contribution à l'étude d'une forme littéraire. Tome 4, 1995 - books.google.fr).

Elle se fit bâtir des palais, pour elle et pour l'évêque de la ville, ainsi qu'un hospice près du SaintSépulcre qui survécut pendant des siècles. Elle fit dresser les premières murailles depuis Titus, autour du mont Sion et de la cité de David – on peut en voir des portions encore aujourd'hui. Les piliers de son église à plusieurs étages se tiennent toujours dans les eaux autour du bassin de Siloam (Simon Sebag Montefiore, Jérusalem: Biographie, 2011 - books.google.fr).

En 1771, De Wailly exposait au Salon deux dessins sous le même numéro (162): Le Déluge, et le Temple de Salomon. On remarque à la vente Boyer de Fonscolombe (Aix-en-Provence le 18 janvier 1790) deux dessins de De Wailly à la plume et au lavis: Une fontaine de Trêve et un Temple de Salomon. Plus tard, à la vente Hubert Robert, le 5 avril 1809, réapparait sous le n° 153 un « grand dessin à la plume et à l'encre de chine représentant le point de vue et les immenses détails du Temple de Salomon ». Si l'on a retrouvé le Déluge du Salon de 1771 (Collection Baderou, Musée des Beaux-Arts de Rouen), on ne connaît pas son pendant. On peut penser que cette composition, comme on en possède d'autres exemples pour De Wailly, a été gravée. Ch. Blanc signale effectivement qu'on lui doit une gravure du Temple de Salomon et Guilmard, plus explicite, parle d'« une grande pièce représentant le Temple de Salomon fort rare et d'un grand effet ». A un centimètre près, les dimensions données par ces deux auteurs correspondent à celles de la gravure exposée. Il est curieux de constater, que parmi le répertoire rétrospectif des grands modèles architecturaux, le Temple de Jérusalem n'ait pas inspiré les visionnaires néo-classiques. Il faut sans doute y voir cette nécessité d'une justification fonctionnaliste, exprimée par exemple par Boullée dans son Essai sur l'Art. On sait, que la Renaissance au XVIIIe siècle, la restitution du temple de Jérusalem fut l'enjeu d'une lutte de théologie archéologique dont J. Ryckwert rend compte dans son livre On Adam's House in Paradise (New- York, 1972, édition française, Paris, 1976). Le modèle établi par Villalpanda à l'aube du XVIIe siecle, qui tentait d'associer le Commentaire d'Ezéchiel et la théorie vitruvienne, fut repris en 1721 par Fischer von Erlach dans son Entwurff einer Historischen Architectur. La double édition en allemand et en français du livre eut un grand retentissement. Il semble que partant de la planche gravée de la vue à vol d'oiseau du temple de Jérusalem de Fischer von Erlach, De Wailly intègre des éléments nouveaux. On retrouve le plan en forme de grille régulière, la haute plate-forme flanquée d'imposants contreforts, l'autel au centre enfin, au fond dans l'axe, le Saint des Saints en forme du petit temple à antes. Ce qui frappe surtout, c'est l'insertion de grandes courbes; mais il ne s'agit pas là d'un jeu formel gratuit. De Wailly s'inspire d'une autre tradition biblique (Ier Livre des Rois, VIII, 1-51) où il est dit que « le grand parvis était rond ». Il montre aussi la « mer d'airain » qui, dans la même source, fait l'objet d'une longue description (Piranèse et les Français, 1740-1790: Rome, Villa Medici : Dijon, Palais des États de Bourgogne : Paris, Hôtel de Sully : mai-novembre 1976, 1976 - books.google.fr).

Ces Temples étoient de sept sortes, sçavoir les Temples à ante, les Prostyles, les Amphiprostyles, les Peryptèrês, les Diptères, les Pseudodiptères & les Hypetrés. Ces derniers appellés ainsi du Grec, Qui est à l'air, avoient leur partie intérieure à découvert, & dix colonnes de front, avec deux rangs de colonnes en leur pourtour extérieur & un rang dans l'intérieur. Vitruve dit que le Temple à antes étoit le plus simple de tous les Temples, n'ayant à ses encoignures que des pilastres angulaires appellés Antes, du mot latin Ante, devant, & deux colonnes d'Ordre Toscan aux côtés de sa porte. On appelloit Temple Prostyles celui qui n'avoit des colonness qu'à la face exterieure, de pro, Devant, & stylos, Colonne (Thomas Corneille, Bernard Le Bovier de Fontenelle, Le Dictionaire Des Arts Et Des Sciences: M - Z, Volume 2, 1732 - books.google.fr).

Figure 1 : Temple à antes aréostyle, et prostyle aréostyle. Pour ne pas multiplier inutilement les planches, on a divisé ce plan en deux ; une moitié représente le temple à antes, et l'autre moitié le prostyle. Figure 2 : Temple amphiproslyle diastyle - L'architecture de Vitruve (Marcus Vitruvius Pollio), traduit par De Bioul, 1816 - books.google.fr

Nous croyons que les deux colonnes en bronze du temple de Jérusalem étaient placées entre des antes et non devant la façade (Alexandre Lézines, Résistance à l'hellénisme de l'architecture religieuse de Carthage, Les cahiers de Tunisie, Numéros 26 à 27, Institut des hautes études de Tunis, 1959 - books.google.fr).

M. le comte de Vogüé a placés les deux fameuses colonnes dans le vestibule, parmi les supports de l'architrave, en se fondant sur ce que ces colonnes étant terminées par des chapiteaux, ceux-ci devaient avoir un entablement à porter, et sur ce que, dans les livres des Rois et des Chroniques (Paralipomènes), elles sont indiquées comme étant dans le vestibule : Ézéchiel, entré dans le vestibule, les place devant les antes. Cependant, en suivant la vision du prophète, on voit qu'après avoir mesuré le vestibule, il compte les gradins par lesquels on y montait, et qu'il mentionne ensuite les deux colonnes situées en avant, l'une à gauche, l'autre à droite. Cette description me paraît convenir à des colonnes monumentales isolées, situées auprès de l'escalier du vestibule, comme les obélisques devant les temples égyptiens (J.-B. de Rossi, Verre représentant le Temple de Jérusalem, Archives de l'Orient latin, Volume 2, 1884 - books.google.fr).

Johann Bernhard Fischer von Erlach est un architecte et sculpteur autrichien. Il est né à Graz le 20 juillet 1656 et est mort le 5 avril 1723 à Vienne. Il est considéré comme l'un des créateurs du style architectural baroque tardif autrichien (fr.wikipedia.org - Johann Bernhard Fischer von Erlach).

Charles De Wailly, né le 9 novembre 1730 à Paris et mort le 2 novembre 1798 à Paris, est un architecte français. L'un des principaux artisans du « style à l'Antique » ou architecture néoclassique, De Wailly avait une prédilection pour la figure parfaite, le cercle. Il planifie la réorganisation du centre de la ville de Cassel en Hesse, décore la chapelle de la Sainte-Vierge dans l'église Saint-Sulpice (1774-1777) et réalise le plan du nouveau Port-Vendres, ce qui rapproche de la région de Rennes-le-Château. Il entretenait d'excellentes relations avec le landgrave de Hesse et la famille Cheremetev. C'est sans doute par son intermédiaire qu'il reçut la commande d'un buste de la grande-duchesse Nathalie Alexêevna, née princesse Augusta Wilhelmine de Hesse Darmstadt, qui avait épousé le fils Paul de Catherine Ière, et d'un mausolée du comte Cheremetev. A la mort de sa première femme en 1776, Paul apprend qu'elle le trompait avec le comte Razoumovski (fr.wikipedia.org - Charles De Wailly, Michel Heller, Histoire de la Russie et de son empire, 2015 - books.google.fr, Louis Réau, Histoire de l'expansion de l'art français moderne: le monde slave et l'Orient. Quarante planches hors texte, Volume 4, 1924 - books.google.fr, Autour de Rennes le Château : Temple de Salomon et église Saint Sulpice).

Wailly était franc-maçon, comme beaucoup d’architectes parisiens. Plus de 120 d’entre eux furent membres des loges affiliées au Grand Orient de France entre 1774 et 1789. La loge des Cœurs simples de l’Etoile Polaire où Wailly fut initié le 11 décembre 1774 n’en compta pas moins de dix entre 1775 et 1777 (Gilbert Larguier, Port-Vendres une fondation d’inspiration maçonnique, 2010 - books.openedition.org).

Il apparaît sur des tableaux de loge jusqu'en 1778 et assiste à l'inauguration d'une loge à Arras en 1786. Appartint-il entre temps à d'autres loges, peut-être écossaises, dont les archives ont été perdues ? Il est intéressant de noter que nombre de ses protecteurs-clients (le marquis d'Argenson, le comte de Seneffe, le prince de Ligne et le prince d'Arenberg en Belgique et plusieurs seigneurs russes) ou de ses amis (Pajou, Callet, Moreau-Desproux, Petit-Radel, Poyet et Hubert Robert) avaient, eux aussi, été initiés (Monique Mosser, Daniel Rabreau, Charles de Wailly: peintre architecte dans l'Europe des Lumières, 1979 - books.google.fr).

Wailly, d’ailleurs, fut un de ceux qui laissa le plus grand nombre de projets et de réalisations clairement maçonniques : deux dessins de l’intérieur d’un temple maçonnique vu de l’est et de l’ouest exécutés l’année où il fut initié ; le plan probablement du Temple de la loge l’Amitié à Arras inaugurée en 1786 en sa présence ; les temples des jardins maçonniques conçus pour Marigny à Menars ; une Restitution du Temple de Jérusalem (1766) où il imagina pour décrire le chemin de l’initiation une suite majestueuse de places, de longues allées, d’escaliers monumentaux bordés d’obélisques qui montaient vers le sanctuaire dont l’extérieur combinait les formes du temple grec et du panthéon romain, bon exemple de son goût pour les associations de formes architecturales, etc. (Gilbert Larguier, Port-Vendres une fondation d’inspiration maçonnique, 2010 - books.openedition.org).

Restitution du Temple de Jérusalem (1766), attribué à De Wailly - Marcello Fagiolo, Architettura e massoneria: L'esoterismo della costruzione, 2012 - books.google.fr

Ps. 50,21 Carrières : C'est alors que vous agréerez le sacrifice de justice, les oblations et les holocaustes qu'on vous y offrira; c'est alors qu'on mettra des veaux sur votre autel pour vous les immoler d'une manière qui vous sera agréable.

L'autel suppose le Temple de Jérusalem.

Les points communs entre le psaume 119 et le psaume 50

Ps. 119,2-3 Carrières : Je lui ai dit : Seigneur, délivrez mon âme des lèvres injustes et de la langue trompeuse qui me déchirent par leurs calomnies. Que recevrez-vous ? et quel fruit vous reviendra-t-il de vos calomnies, ô langue trompeuse ?

Ps. 50,16-17 Carrières : Délivrez-moi donc, ô mon Dieu ! vous qui êtes le Dieu et l'auteur de mon salut ; délivrez-moi des vengeances que demande contre moi le cri du sang d'Vrie et de ses compagnons, que j'ai si injustement répandu. Alors ma langue relèvera votre justice et votre vérité par des Cantiques de joie. Et vous ouvrirez ainsi, Seigneur, mes lèvres que la confusion de mon péché a fermées; et ma bouche publiera vos louanges.

Le Psaume 50, dont le premier verset commence par Miserere mei, Deus, secundum magnam misericordiam tuam, est récité aux Laudes de l'Office des Morts; il est rangé aussi parmi les Sept Psaumes de la Pénitence (Michio Kurimura, La Communion des saints dans l'œuvre de Paul Claudel, 1978 - books.google.fr).

Cependant, le psaume 50 n'est pas uniquement chanté dans le contexte de la liturgie pénitentielle. Dans les usages clunisiens, on l'utilise avant tout dans la liturgie funéraire. Or, le chapiteau, dans l'avant nef de l'abbatiale Sainte Marie Madeleine de vézelay, qui évoque ce psaume a été intégré dans un contexte iconographique qui se rattache au thème de la résurrection. Il me semble dès lors que, si l'emplacement de ce chapiteau correspond à un choix significatif, c'est la dimension funéraire du psaume qui a prévalu (Avant-nefs & espaces d'accueil dans l'Église entre le IVe et le XIIe siècle: actes du colloque international du CNRS, Auxerre, 17-20 juin 1999, 2002 - books.google.fr).

Alors que le psaume 119 est le deuxième psaume des Vêpres de l'Office des défunts dans le rite catholique.

Le psaume 50 est un appel à la purification qui entre dans l'idée théurgique de Psellos. Jamblique expose la même idée, quand il dit que la prière « rejette tout ce que garde du monde créé le pneuma éthéré et lumineux». Et les psaumes sont la prière de l'église.

Le Miserere (Miserere mei Deus secundam magnam misericordiam tuam, « Pitié pour moi, mon Dieu, en ta grande miséricorde », psaume 50) est chanté lors de l'office des Ténèbres de la Semaine sainte et aux laudes de l'office des morts. Le premier verset du psaume 50 était également chanté avec le Gloria Patri et l'antienne Asperges me (8° verset du psaume 50) pendant la principale messe dominicale, à l'exception de Pâques. Chanté sur le même ton psalmodique que les autres psaumes, il est exécuté recto tono en temps de Carême (sans flexion mélodique à la finale et à la médiante du verset) ; il est traité en polyphonie vocale (falsobordone, motet) dès le début XVIe siècle, puis intègre l'écriture concertante au XVIIe siècle. Le psaume 50 exprime les remords et la supplication adressée à Dieu par le roi David après que le prophète Nathan lui eut reproché le meurtre indirect — mais programmé par lui — d'Urie, mari de Bethsabée, et son adultère avec celle-ci. Il est en 4 parties : versets 1-3, imploration du pardon divin ; v. 4-7, conscience du péché ; v. 8-13, purification du pécheur ; v. 14-20, louange à Dieu. Employé dans plusieurs textes liturgiques ou à l'intérieur de psaumes (psaume 6, verset 3 : Miserere mei, Domine), le mot miserere commence également d'autres psaumes eux aussi mis en musique (graduels, motets, etc.), comme les psaumes 55 (Miserere mei Deus, quoniam cancalcavit homo) et 56 (Miserere mei Deus, miserere mei, graduel du mercredi des Cendres). Il est le quartas psalmas des sept psaumes de la pénitence (Psalmi Davidis Poenitentiales), les autres étant les psaumes 6 (Psalmas primas : Domine, ne in farore tua argaas me), 31 (secundus : Beati, quorum remissae sunt iniquitates) 37 (tertius : Domine, ne in furore tua arguas me), 101 (quintus : Domine, exaadi orationem meam), 129 (sextus : De profundis clamavi ad Te Domine) et 142 (septimus : Domine, exaudi orationem meam), psaumes dont il existe des cycles de compositions polyphoniques (par exemple Roland de Lassus, 1532-1594, Psalmi Davidis Poenitentiales, modis masicis redditi, 1584, à 5 voix) (Eugène de Montalembert, Claude Abromont, Guide des genres de la musique occidentale, 2010 - books.google.fr).

Une lettre incongrue

La lettre "O" de "MDCOLXXXI"

Elle servait à noter "onze" chez les anciens (Dictionnaire royal, francais-anglois et anglois-francois etc. Nouv. ed. - Lyon, J. Marie Bruyset 1756, 1756 - books.google.fr).

Ce qui fait que MDCOLXXXI peut se décomposé en 1600, 11 et 81 soit 1692. A quoi peut ramener la date du 17 janvier 1692 ?

Cette date est celle d'une lettre de Bossuet à Leibniz que l'on retrouve ici dans l'affaire de la réunion des Eglises (Correspondance de Leibniz avec l'électrice Sophie de Brunswick-Lunebourg, 1874 - books.google.fr).

En 1676, l'élection du Pape Innocent XI avait détendu les rapports entre la Papauté et l'Empire. Le prince Jean Frédéric de Hanovre, qui s'était converti au catholicisme en 1651, jugeait le moment favorable pour confier à Leibniz une mission diplomatique. L'objet de cette mission était d'entrer en rapport avec Bossuet pour obtenir, par son intermédiaire, l'appui de Louis XIV auprès de la Curie romaine. Pour justifier sa démarche, le prince Jean Frédéric invoquait un argument juridique : les décrets du concile de Trente n'avaient donné lieu à aucune réception officielle en France, pas plus qu'en Allemagne. Les allemands n'avaient pas reconnu le caractère œucuménique du concile de Trente ; les français de leur côté avaient délibérément éliminé toute référence à ce concile au moment de la conversion d'Henri IV. Donc en droit l'affaire n'était pas close, la voie conciliaire restait ouverte pour renouer le dialogue en vue de rétablir la paix et l'union des Eglises. Il n'était pas question que l'Eglise de Rome renonce aux doctrines du concile de Trente. Les autorités politiques, en France comme en Allemagne, étaient concernées seulement par une question de procédure. Il serait demandé au Pape de suspendre provisoirement la procédure des anathèmes pour rendre possible dans l'intervalle une procédure de conciliation où chaque parti puisse exposer son point de vue, de telle sorte que les Eglises d'Allemagne ne soient pas définitivement condamnées sans avoir été entendues. C'est ce projet que Leibniz expose à Bossuet au cours de l'année 1678-1679. Malheureusement, ce premier échange épistolaire fut interrompu par la mort du duc Jean Frédéric. Il fut suivi par un silence de douze années, au cours desquelles Bossuet approuva la révocation de l'édit de Nantes, en 1685. Néanmoins il existait des deux côtés, en Allemagne comme en France, une volonté de reprendre les pourparlers. Du côté allemand, un mémoire avait été rédigé par le consistoire de Hanovre, présidé par Molanus, abbé de Lokkum et professeur à l'Université de Helmstadt. Ce Mémoire, rédigé dans l'esprit de la Confession d'Augsbourg, énonçait dix règles à suivre pour promouvoir l'union des Eglises. Ces règles peuvent se résumer en deux principes : 1) la seule voie de l'union est le concile général ; 2) les discussions devront être conduites avec tolérance en commençant par relever les points fondamentaux sur lesquels tout le monde est d'accord pour examiner ensuite de façon progressive les points de divergence. Du côté français, la mission de Leibniz était soutenue par un magistrat, Pellisson, que Louis XIV avait nommé directeur de la Caisse des conversions et par Madame de Brinon, l'admirable secrétaire de la princesse Louise Hollandine, abbesse de Maubuisson. La correspondance entre Leibniz et Bossuet a donc repris pour une seconde tractation de 1691 à 1694 ; elle fut interrompue par la mort de Pellisson. Enfin, Leibniz fit une troisième tentative de 1699 à 1702. Mais il apparaissait de plus en plus que Bossuet restait sur la défensive dans une attitude extrêmement rigide et sans faire aucun effort d'imagination pour sortir de l'impasse. Ce fut l'échec définitif (E. Ortigues, Le débat oecuménique entre Leibniz et Bossuet, L'actualitè de Leibniz: les deux labyrinthes : décade de Cerisy la Salle, 15-22 juin 1995, 1999 - books.google.fr).