Partie XVII - Le Prieuré de Sion   Les axes   Axe du 11 juillet : larmes et lèpre   
PRIEURE DE SION AXE 11 JUILLET AMBRE LEPRE APOLLON BENOIT

Des axes nonagonaux du 11 juillet passent sur les communes de : Chaumont sur Loire, Onzain, Pontlevoy, Vendôme, Authon, Nogent le Rotrou, Longny, Rémalard, L'Aigle, Broglie, Thiberville, Cormeilles, Beuzeville, et Etretat, entres autres plus petites.

A Onzain : Onze et 11

En 1661, François de Rostaing, comte de Bury et d'Onzain et sa femme Anne-Marie d'Urre d'Aiguebonne font construire par le célèbre sculpteur blésois Gaspard Imbert un grand retable de pierre orné d'un grand tableau, provenant du couvent des jacobins de Blois et représentant une Descente de Croix d'après Dürer et de quatre statues des saints patrons de la paroisse et des donateurs. Cet autel principal de l'église Saint-Gervais-et-Saint-Protais d'Onzain sera complété, deux ans plus tard, par deux autels latéraux en bois (fr.wikipedia.org - Eglise Saint-Gervais-et-Saint-Protais d'Onzain).

Les larmes du 11 juillet

La Sainte Larme est une relique qui fut confiée lors de sa fondation à l'Abbaye de la Trinité de Vendôme et qu'une longue tradition identifie aux larmes que le Christ aurait versées lors de la mort de Lazare. Elle aurait été recueillie par un ange qui l'aurait ensuite confiée à Marie-Madeleine. Elle est invoquée pour apporter la pluie et rendre la vue. Au XVIIe siècle, l'authenticité de cette relique fait l'objet d'une controverse entre Jean-Baptiste Thiers qui la conteste et Jean Mabillon qui la défend. Actuellement, elle n'est plus conservée à l'église de la Trinité

L'abbaye de la Trinité était à l'ordre bénédictin et est passée à la réforme mauriste au XVIIIe siècle (fr.wikipedia.org - Saintes Larmes, fr.wikipedia.org - Abbaye de la Trinité de Vendôme).

Le 11 juillet est en été, comme la fête de Marie Madeleine (le 22), qui a besoin de pluie. Ce 11 juillet est aussi la fête d'une translation de saint Benoît de Nursie, fondateur de l'ordre des Bénédictins, qui vait une soeur Scholastique, comme Apollon avait Artémis.

Dès le VIIIe siècle, en Gaule, on fêtait saint Benoît à une autre date, le 11 juillet, et le centre de son culte et lieu de pèlerinage important, était l'abbaye de Fleury, qui prit le nom de Saint-Benoît-sur-Loire. Cette date du 11 juillet n'est plus l'anniversaire de la mort du saint abbé, mais celui de la translation de ses reliques. Ici s'impose une donnée historique: les reliques de saint Benoît ne sont plus au Mont-Cassin où il est mort, mais à Saint-Benoît-sur- Loire, où il n'a jamais, de son vivant, mis les pieds. Entre 657 et 679 probablement, l'abbé de Fleury, cherchant à enrichir son monastère de reliques envoya des moines (ou un moine?) en expédition au Mont-Cassin. La délégation trouva le monastère en ruines, à la suite d'une incursion barbare, et à l'abandon. Les moines de Fleury s'emparèrent des restes de saint Benoît et les emportèrent avec eux pour les déposer dans leur monastère, où ils sont toujours conservés dans la crypte de l'église abbatiale. L'épisode demeure enveloppé d'obscurités d'obscurités et de détails merveilleux qui s'y sont greffés par la suite. Mais c'est un fait que l'abbaye ligérienne a, depuis, fêté solennellement la déposition ou la translation des reliques de saint Benoît le 11 juillet, et cette fête, comme à Rome, s'est répandue, à partir de Fleury et des milieux monastiques, dans les pays francs. En France, les Bénédictins ont toujours conservé la fête du 11 juillet, comme une solennité. Rome, qui ne connaissait que le 21 mars, a finalement adopté à son tour le 11 juillet en inscrivant à cette date la fête de saint Benoît, à partir de 1969, dans le calendrier romain général. C'est la date que donne désormais notre calendrier des postes. Mais du temps de Max Jacob, le 11 juillet n'était fêté que par les Bénédictins de France. Il faudrait savoir de quand date son désir de faire coïncider sa naissance (12 juillet) avec le 11 ? Avait-il connaissance du calendrier des Bénédictins de France (Solesmes), ou est-ce pour des raisons de signe astral plus favorable, à son avis ? De quand date son idée d'aller vivre à Saint-Benoît- sur-Loire? Comment a-t-il connu ce lieu et la personnalité de S. Benoît ? (Annie Marcoux, Didier Gompel-Netter, Les propos et les jours: lettres 1904-1944 de Max Jacob, 1989 - books.google.fr).

Je n'auroy iamais faict, Peuple Chrestien, si je vouloy vous remettre deuant les yeux tous les autres tragicques & deplorables, discours que faisoient ces pauures captifs. Vous suffise que ce peu qu'en auez ouy est assez pour vous faire connoistre que le souvenir de Sion estoit bastant, non seulement pour les faire plorer, mais secher de melancholie. On lit qu'a Cumes il y auoit une image d'Apollon qui auoit esté apportée de Grece, laquelle plora visiblement voire auec grande abondance de larmes, lors que les Romains destruisoit la ville d'où elle auoit esté tirée. Comment donc n'eussent ploré les Juifs, animaus raisonnables, se rafrechissans la memoire des ruynes de la ville d'où ils auoient pris leur naissance ? (Claude-Privas de Morenne, Sermons sur le Psaume 136°, avec quelques exhortations, 1605 - books.google.fr).

Jules César est né officieusement le 13 juillet, à la même date que les ludi Apollinares (jeux Apollinaires, institués à Rome (en l'honneur d'Apollon), donc pour ne pas les chevaucher, sa naissance fut officiellement déclarée le 12 juillet (voir de Dion Cassius, Histoire Romaine 47, 18, 6).

Primitivement, les ludi Apollinares avaient lieu le 13 juillet et ne duraient qu'un jour ; mais bientôt ils acquirent plus d'importance et d'éclat : si en l'année 190, le cinquième jour avant les ides de juillet, c'est-à-dire le 11 juillet, était occupé par eux, c'est que, dès cette époque, ces jeux duraient au moins trois jours (du 11 au 13). Dans les anciens calendriers, ils occupent huit jours, du 6 au 13 juillet ; dans le calendrier de Filocalus, ils en occupent neuf, du 3 au 13. (fr.wikipedia.org - Juillet, (fr.wikipedia.org - Jeux apollinaires).

Bien qu'il fût né un 13 juillet, jour des Ludi Apollinares, et qu'un oracle sibyllin ait suscité la propagande destinée à lui accorder le titre de roi, César ne s'est pas solidement appuyé sur Apollon ; il n'a manifesté réellement de dévotion personnelle qu'à Venus Genetrix. Au contraire, Octave a, dès avant Actium, donné au culte d'Apollon un primat évident. Dès 36, il décidait d'édifier un nouveau temple d'Apollon, cette fois au Palatin, sur une partie de sa propre maison que la foudre venait de frapper. Mais cette prétention d'accaparer le culte d'Apollon se heurta à une sérieuse résistance ; car il faut voir une parade délibérée contre son projet dans l'initiative de l'anto- nien G. Sosius, ancien proconsul de Syrie, qui reconstruisit à ses frais en 34-33 le temple des Prés Flaminiens. Et c'est seulement après Actium, où il l'emporta sur Antoine et Cléopâtre sous les regards de la statue d'Apollo Actius en un lieu qui avait été une escale d'Énée, qu'il put faire une politique d'entente dans le collège quindécemviral dont il faisait partie (André Chastagnol, Le culte d'Apollon à Rome. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 11e année, N. 2, 1956 - www.persee.fr).

La statue d'Apollon de Cumes du fils de Latone devint célèbre pendant la guerre que firent les Romains aux Achéens & le roi Aristonicus. Elle pleura y disoit-on pendant quatre jours. Les aruspices de Rome augurèrent mal d'un semblable prodige y & furent d'avis de jeter à la mer l'Apollon de Cumes. Mais les vieillards de cette ville intercédèrent pour la conservation de leur Palladium y & dirent que le même prodige étoit arrivé pendant la guerre de Perse & pendant celle d'Antiochus. Les Romains, vainqueurs de la Grèce, se rappelèrent Apollon de Cumes y & lui envoyèrent des présens. Alors on interrogea de nouveau les aruspices sur le prodige qui les avoit effrayés d'abord. Rassurés par l'événement, ils répondirent que la ville de Cumes étoit une colonie grecque & que son Apollon ayant la même origine, ce dieu s'affligeoit de voir la Grèce, sa patrie, vaincue par les Romains. Il pleura encore à l'époque de cette réponse, & l'on apprit bientôt que le roi Aristonicus venoit d'être battu & fait prisonnier. Cette défaite d'un prince qu'affectionnoit Apollon de Cumes, avoit de nouveau fait couler ses larmes. S. Augustin, (Civit. Dei. 3. 11) (Encyclopédie méthodique: ou par ordre de matiéres, Tome I, 1786 - books.google.fr).

On retrouve dans la révolte d'Aristonicos (133 - 129) - bâtard du dernier roi de Pergame -, contemporaine de la révolte servile de Sicile le caractère messianique d'autres mouvements contemporains et l'écho de ces utopies égalitaires qui fleurissent alors. Rome en tout cas ne pouvait tolérer que le désordre s'installe en Asie. La révolte d'Aristonicos fut écrasée et le royaume attalide devint la province romaine d'Asie (Claude Mossé, Annie Schnapp-Gourbeillon, Précis d'histoire grecque, 2009 - books.google.fr).

Une légende attribuerait l'origine de l'ambre aux larmes d'Apollon. Apollonius de Rhodes raconte que selon une légende inventée par les Celtes, ce sont les larmes d'Apollon, fils de Lètô, qui sont roulées dans les tourbillons du fleuve (Éridan), larmes innombrables, que le dieu versait en se dirigeant vers le vers le pays des Hyperboréens, après avoir quitté le ciel resplendissant, à cause de la colère de son père Zeus, au moment de la mort d'Asclépios, le fils de Coronis (J. Vons, A propos de l'Eridan et de l'ambre, La Loire et les fleuves de la Gaule romaine et des régions voisines, 2001 - books.google.fr).

Asclépios-Esculape ramène au Serpentaire, constellation en laquelle le dieu de la médecine fut changé, selon les poètes.

Enée aborde le rivage italien à Cumes, où se dresse un temple dédié à Apollon, œuvre de l'architecte crétois Dédale dont les portes racontent des épisodes de son histoire. Il se rend auprès de la Sibylle, prêtresse d'Apollon, et medium de ses oracles, qui lui prédit son avenir immédiat. Il doit ensuite donner une sépulture à l'un de ses marins, Misène, tombé en mer. On reconnaît là une reprise de l'épisode odysséen d'Elpénor, mais c'est aussi un mythe de fondation topographique (une explication légendaire est fournie à l'appellation du cap Misène). Après quoi il lui faut découvrir et cueillir un rameau d'or, toujours renaissant après chaque cueillette, qui pousse dans un endroit caché de la forêt. Ce rameau doit lui servir de clé d'entrée des Enfers. Ce rameau, dont l'étude a donné lieu à des recherches savantes de mythologie comparée, assimilé parfois au gui des rites celtes, est découvert grâce à l'aide de sa mère Vénus, qui lui envoie deux colombes dont le vol lui donne l'indication du lieu recherché (Claude-Gilbert Dubois, Récits et mythes de fondation dans l'imaginaire culturel occidental, 2009 - books.google.fr).

La lèpre

La lèpre sur l'axe du 11 juillet

Hérodote, mais aussi avant lui Eschyle, qui mentionnent la lèpre comme châtiment divin. En effet. l'historien nous apprend qu 'en Perse, les gens s'imaginent que ceux qui souffrent de la lèpre ont commis une faute contre le Soleil : nous avons ici, une fois encore, le thème de l'"amartèma", de la faute, du péché envers la divinité. qui entraîne la maladie. Dans les Choéphores, Eschyle mentionne une redoutable maladie appelée "leichenas", sans doute la lèpre, qui menace Oreste oublieux de sa vengeance et qui provient d'Apollon (S. Byl, L'étiologie divine dans l'Antiquité Classique, Actes du XXXII Congrès International d'Histoire de la Médecine Anvers, 3-7 septembre 1990, 1991 - books.google.fr).

Galien nous apprend aussi certaines particularitez des cures de son Esculape. Un homme riche étant venu à Pergame du milieu de la Thrace, poussé à ce voyage par un songe, Esculape lui conseilla de prendre tous les jours d'un remède ou entroit des vipères, & de s'en frotter le corps extérieurement. Peu de temps après, cet homme étant devenu ladre, ou une maladie qu'il avoit, s'étant changée en lèpre, il fut parfaitement guéri de cette derniere maladie, par l'usage du remède que le Dieu lui avoit indiqué. Voila ce que dit Galien. L'homme, dont il parle, tenoit peut-être déja de la ladrerie, avant qu'il vint à Pergame; mais comme on ne prend pas plaisir à publier ces sortes de maux, il aima mieux qu'on crût qu'il lui étoit venu tout nouvellement, & que le Dieu le lui avoit envoyé pour avoir l'honneur de le guérir. On peut juger par cet échantillon, que les Prêtres de Pergame n'étoient pas ignorans dans la Médecine. On sait que les Médecins ordinaires ont toujours compté beaucoups sur les vipères, dans les maladies de cette nature, & l'on en rapportera quelques exemples dans la suite. Mais il paroitra surprenant qu'Esculape, qui aimoit si fort les serpens & qui prenoit quelquefois leur forme, commandât qu'on les tuât pour en faire des remèdes. On peut répondre à cela que les vipères sont bien différentes des Couleuvres d'Epidaure, qui ne faisoient point de mal. Tous les Dragons, dit Pausanias, (in Corinthiacis) sont consacrez, à Esculape, à la réserve du Dragon Erichtonien, que l'on représentoit aux pieds de Minerve, comme le même Pausanias le remarque ailleurs, (in Atticis) (Daniel Le Clerc, Histoire de la medecine: où l'on voit l'origine & les progrès de cet art de siècle en siècle, les sectes qui s'y sont formées, les noms des médecins, 1729 - books.google.fr, La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Trésors : La Pieta de Rennes les Bains : le Christ aux mâchoires).

Ah ! qu'on se figure bien l'ensemble lugubre des lieux ! Personne ne pouvait prétendre y pénétrer. Il était défendu aux malades de sortir de l'enclos entouré de fossés. Le cimetière, lui- même, faisait partie de la clôture. Il y a peu d'années, en creusant dans la cour fermière pour planter des pommiers, on retrouva une certaine quantité d'ossements humains. Bien sûr, on n'arrivait pas à guérir les infortunés rongés par le mal terrible de la lèpre ni les pestiférés. Les malades assez valides, surtout les lépreux, ne pouvaient en aucun cas sortir de l'enclos. Quand venait l'heure de la promenade, qui s'opérait sous la surveillance des moines, elle se faisait par un chemin conduisant aux abords Est du Jardin Public. Les passants devaient rapidement s'écarter, étant avertis par les malades eux-mêmes, munis d'une cliquette toujours en mouvement. Ce tableau lugubre, j'ai hésité, chers lecteurs, de vous le dépeindre, mais logiquement l'histoire se doit de ne rien dissimuler. Alors, pénétrez-vous bien de cette tristesse que je vais vous raconter et qui frappait tout passant, longeant cette misère humaine qui aboutissait à la « Roncière », où les moines logeaient. D'ailleurs, comment se le figurer de nos jours, puisque le prolongement d'Etretat, par le Grand-Val, est maintenant devenu un endroit si charmant, si gai et si fleuri ? (René Tonnetot, Etretat à travers les siècles, 1962 - books.google.fr).

Il est probable que c'est Geoffroy, comte de Mortagne, qui fonda la Léproserie de Nogent-le-Rotrou, à laquelle il donna le nom de Saint-Lazare qui était mort de la lèpre. Bar-des-Boulais s'en exprime en ces termes : "Au pied du Château de Nogent-le-Rotrou, est une fort ancienne Église et Maison appelée St-Lazare, que l'on lient par tradition avoir été bâtie par les Comtes du Perche, Seigneurs du ditNogent, pour y loger, nourrir et gouverner les lépreux de cette ville. A cette fin elle fut fondée par eux de grands biens tant en fonds de terre que dixmages, cens et rentes, avec établissement d'un Prieur et des Religieux, pour en administrer le bien aux malades; comme de fait les bâtiments que l'on tient avoir été destinés pour loger les lépreux paraissent séparés des autres" (Marc Athanase Parfait Oeillet des Murs, Histoire des comtes du Perche de la famille des Rotrou, 1856 - books.google.fr).

Geoffroy II, mort en octobre 1100, fut comte de Mortagne et seigneur de Nogent de 1060 à 1090, puis comte du Perche de 1090 à 1100. Il était fils de Rotrou II, comte de Mortagne, vicomte de Châteaudun, et seigneur de Nogent, et d'Adèle de Bellême. Il est cité en 1060 dans une charte de son père, avec ses frères Hugues, Rotrou et Fulcois. Il participa à la conquête de l'Angleterre et combattit à la bataille de Hastings. Guillaume le Conquérant lui donna en récompense des domaines anglais. Il succéda à son père en 1080, recevant les domaines percherons de son père (Mortagne-au-Perche et Nogent-le-Rotrou) (fr.wikipedia.org - Geoffroy II du Perche).

À son retour de l'Orient, Richer, qui était parti en croisades en 1147, fonda, pour ceux de ses vassaux qu'il avait ramenés infectés de la lèpre, la maladrerie ou léproserie de la Madeleine, qui aujourd'hui est l'Hospice de la ville de l'Aigle. Cette fondation est le dernier acte connu de la vie de Richer, qui ne vécut que peu d'années après. On sait qu'il vivait encore en 116o, mais on ignore la date précise de sa mort. Il avait été seigneur de l'Aigle pendant plus de quarante-deux ans, et il paraît que son grand âge l'avait engagèà céder, avant sa mort, son autorité à son fils Richer III; car, dans une charte, par laquelle celui-ci confirme les donations que son père avait faites à la léproserie de la Madeleine et y en ajoute de nouvelles, le père est appelé Richer le vieux, ce qui semble annoncer qu'il vivait encore (J. F. Gabriel Vaugeois, Histoire des antiquités de la ville de L'Aigle et de ses environs, 1841 - books.google.fr).

Entre Rémalard et Longny, un peu à l'ouest, à Saint-Victor-de-Réno (canton de Longny), l'abbé Aubert pense que la léproserie (attestée en 1393) était en rapport avec le prieuré Sainte-Madeleine (dont subsiste la chapelle du XIIe siècle) (Jean Fournée, Les Maladreries et les vocables de leurs chapelles, Lèpre et lépreux en Normandie, Cahiers Léopold Delisle, Volume 46, 1997 - books.google.fr).

Il y avait une léproserie à Chaumont sur Loire selon le professeur Laignel-Lavastine (Notes sur quelques léproseries du Blésois) (Bulletin, Volumes 33 à 36, Société française d'histoire de la Médecine, 1939 - books.google.fr).

Chaumont est bien un « Château de la Loire », encore apparenté aux châteaux forts du type de Langeais et déjà décoré comme Gaillon, la somptueuse résidence normande du cardinal d'Amboise (Michel Melot, Jacqueline Melet-Sanson, Le château de Chaumont, 1980 - books.google.fr).

Ami personnel du roi Louis XII, homme d'État, prélat de haut rang, Georges Ier d'Amboise, né à Chaumont sur Loire en 1460 et mort à Lyon en 1510, archevêque de Rouen, est un mécène et un bâtisseur, séduit par ce qu'il voit à l'occasion de ses voyages en Italie. Dans le château qu'il se fait construire à Gaillon, une librairie à l'image de celles des grandes familles italiennes est aménagée, dont une partie est d'ailleurs constituée par les dépouilles des rois aragonais de Naples (Silvia Fabrizio-Costa Léonard de Vinci entre France et Italie, 1999 - books.google.fr).

La chapelle Saint Lazare à Noyers sur Cher remonte au Xème siècle (Georges Touchard-Lafosse, Histoire de Blois et de son territoire: depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, 1841 - books.google.fr).

Sur les miséricordes de la Trinité de Vendôme ou sur celles de Saint-Martin d'Herbault, les cuves à fouler le raisin adoptent une forme ovale qui se retrouve rarement dans les autres images. (Perrine Mane, Le Travail à la campagne au Moyen Âge: étude iconographique, 2006 - books.google.fr).

La lèpre et le 11 juillet

Le 11 juillet 1453, le parlement de Paris défend, à peine du pilori et du bannissement, à une femme d'avoir des rapports avec son mari lépreux et de continuer à vendre des fruits, cela pour éviter la contagion (Félix Aubert, Histoire du Parlement de Paris de l'origine à François Ier 1250-151, Tome I, Organisation, Compétence et attributions, 1894 - books.google.fr).

Amaury, troisième des rois de Jérusalem de la maison d'Anjou, ne fut point inférieur à son frère en bravoure; il ne lui fut point supérieur en probité. Pendant un règne de douze ans (1162-1173), Amaury se signala par des expéditions hardies, par des victoires brillantes; mais sa politique imprudente et ses perfidies jetèrent les fondements de la grandeur de Saladin, qui devait conquérir son royaume. [...] Amaury mourut le 11 juillet 1173, au moment où son imprudence et sa mauvaise foi avaient réuni tous les musulmans qui entouraient Jérusalem, sous un même sceptre religieux et politique. La mort de Noureddin, qui, le 12 avril 1174, suivit de près la sienne, transmit ce sceptre au plus redoutable des musulmans. Saladin se saisit du trône des Atabecks; il dépouilla l'enfant que Noureddin avait laissé; il fut reconnu également comme souverain par la Syrie et l'Égypte ; et tandis qu'il remportait sur les chrétiens de premières victoires, à Damiette et à Gaza, un enfant valétudinaire, à Jérusalem, demeurait seul chargé de résister à un conquérant. Baudouin IV n'avait que treize ans lorsqu'il fut couronné, le 13 juillet 1173, comme roi de Jérusalem. Guillaume de Tyr, qui avait présidé en partie à son éducation, rend témoignage à ses heureuses dispositions et a son bon caractère; mais ce prélat avait été averti de bonne heure, par les compagnons des jeux du jeune prince, que Baudouin était absolument insensible aux coups et à tout ce qui affectait sa peau. Cette étrange insensibilité, vainement combattue par les soins de la médecine, se changea avec le temps en éléphantiasis, redoutable espèce de lèpre, dont les lents progrès privèrent dans la suite ce malheureux jeune homme de l'usage de ses yeux, et de celui de presque tous ses membres (Jean-Charles-Léonard Simonde de Sismondi, Histoire des Français, Tome 3, 1846 - books.google.fr).

Dans l'ordre de saint Benoit seulement on comptait 18 saints préservant de la peste : Saint Benoit, 21 mars-24 septembre; Raynaldus, 9 février; Joanna Balneensis, 16 janvier; Molacus, 20 janvier; Oswald, 28 février; Cuthbertus, 20 mars; Godoberta , 11 avril; Gudwalus, 6 juin; Colomba, 9 juin; Deodatus, 19 juin; Hidulphus, 11 juillet ; Hunegondes, 25 août; Agricolus, 2 septembre; Remaclus, 3 septembre; Richardus, 15 septembre; Nicctius, 6 octobre; Malachias, 9 novembre; Eloi, 1er décembre.

Une des formes de lèpre est l'elephantasia pestis (Victor Derode, Histoire de Dunkerque, 1852 - books.google.fr).

Le nom de Moyenmoutier vient de "moustier" qui signifie monastère et "moyen" c'est-à-dire "milieu". Il s'agit donc littéralement du "monastère du milieu". En effet, fondé en 671 par saint Hydulphe, le monastère de la commune se situe au centre d'une croix formée par celui de Senones à l'est, d'Étival à l'ouest, de Saint-Dié au sud et de Bonmoutier au nord. Cet ensemble forme la "croix monastique des Vosges".

La Chapelle de Malfosse. Au nord-est du hameau de La Prelle se trouve la chapelle dite de Malfosse. On y accède par la rue de malfosse (en voiture) puis par un sentier qu'il faut emprunter à pied sur environ 1 Km. La première construction fut un prieuré créé par Saint Hydulphe en même temps que l'abbaye de Moyenmoutier, c'est-à-dire en 671. On y enterrait les enfants mort-nés ce qui donna au lieu le nom de Mortefosse. Ensuite, l'ermitage servi de léproserie et le nom se changea en Malfosse, le "mal" étant la maladie de la lèpre. L'ermitage fut habité jusqu'en 1793, il ne survécu pas à la Révolution qui chassa les prêtres et fit fermer tant de bâtiments religieux. Tout tomba en ruine. Il ne reste aujourd'hui que la chapelle qui a été détruite (vétusté) et reconstruire de nombreuses fois. La source d'eau qui permettait d'abreuver les habitants et les malades du lieu existe toujours, en face de la chapelle. (fr.geneawiki.com - Moyenmoutier).

Il n'est pas inutile de rappeler que la congrégation bénédictine de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe, fondée par dom Didier de La Cour, moine à Verdun, fut érigée le 7 avril 1604, servit de modèle à la congrégation de Saint-Maur et dura jusqu'en février 1790. Forte d'environ six cent moines repartis en une cinquantaine d'établissements, elle s'inscrivit dans les limites des provinces de Champagne, Franche-Comté et Lorraine. On consultera à son sujet les travaux suivants: E. de Bazelaire, «Dom Calmet et la Congrégation de Saint-Vanne», Le Correspondant, 1845, p. 703-727, 846-874 (Gilles Banderier, Introduction, Réflexions sur le traité des apparitions de dom Calmet: 1749, 2008 - books.google.fr).

Larmes d'ambre et les saules

Les peupliers en lesquels les sœurs de Phaéthon étaient métamorphosées, pleurent leur frère, et les larmes qu'elles versent pour le fils d'Apollon hardi et malheureux, sont les morceaux d'ambre provenant de cet Occident fabuleux (J. Oppert, L'ambre jaune chez les Assyriens, Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes, 1870 - books.google.fr).

Comme pour le psaume où l'on traduit le nom des arbres auxquels les hébreux accrochent leurs instruments, soit peupliers soit saules, les soeurs de Phaéton deviennt aussi des saules.

Rappelons aussi que c'est en saules pleureurs que se seraient transformées les Héliades, sœurs de Phaéton, et qu'un saule sacré se trouvait dans le sanctuaire d'Héra à Samos (Paus. VII, 4, 4; VIII, 23, 4), sanctuaire dont la statue aurait été apporté d'Argos par les Argonautes (Athénée, XV, 12). Sur la vénération dont le saule est l'objet cf. A. de Gubernatis, Mythologie des Plantes, II, p. 337 (A.J. Reinach, Itanos et l'"Inventio Scuti" : Etudes sur l'hoplolatrie primitive en Grèce, Revue de l'histoire des religions, Volumes 61 à 62, Annales du Musée Guimet, 1910 - books.google.fr).

L’ambre est le succinum des latins, “sève”, d’où le vieux mot français succin, mais ils l’appelaient aussi glaesum, mot directement tiré du germain gläser qui donnera aussi les mots glace (vitre), glacis, glaçage.

Les Gaulois portaient des talismans en ambre, les Romaines en mettaient dans leurs cheveux ou portaient l'ambre autour du cou pour éloigner les mauvais esprits. Au Moyen âge les artisans de Bruges se rendirent célèbres par la fabrication de chapelets d'ambre diffusés par les chevaliers Teutoniques. Au Maroc, les petites mains porte-bonheur en ambre (Khansas) annihilent les actions malfaisantes des Djinns. On se servit de l'ambre pour confectionner les embouts des narguilés... Brûlé, l'ambre dégage un parfum aimé des Dieux. Les Romains et Néron en particulier, faisait brûler de l'ambre comme de l'encens. L'ambre avait aussi des vertus thérapeutiques nombreuses, certaines quelque peu illusoires, mais les légendes ont la peau dure et sont tellement belles... Pour activer la circulation du sang, calmer la fièvre et les infections, pour l'asthme et les voies respiratoires, donner des forces et combattre la fatigue, contre le stress et la dépression, pour agir sur les glandes endocrines, soigner la vue, contre les irritations de la peau...) (racines.traditions.free.fr - Ambre).

Selon Jérôme Pestalossi (1674-1742), on utilisait l'ambre pour purifier l'air infecté de la lèpre (Archives des sciences physiques et naturelles, Volumes 33 à 34, 1912 - books.google.fr).

On peut mettre au moins en doute que la lèpre du moyen âge soit entièrement distincte de la syphilis, et on peut dire que si la syphilis existait au commencement de notre ère et pendant le moyen âge, elle devait être confondue avec la lèpre puisque Guy de Chauliac place dans les accidents de la lèpre une foule de dartres dont la description ressemble à nos syphilides et à nos scrofulides; ajoutons qu'à cette époque il y avait plusieurs espèces de lèpre, la léonine, l'éléphantique, la tyrienne, l'alopecique (Armand Després, Traité théorique et pratique de la syphilis ou infection purulente syphilitique, 1873 - books.google.fr).

La tradition classique attribuait à Asclépios deux filles, Hygie et Panacée, respectivement garantes de l'hygiène et de la pharmacopée, et deux fils, Machaon et Podalire qui, dans la tradition homérique, s'illustrèrent lors du siège de Troie. Toujours soucieux de la santé de leurs compagnons, ils pansaient les blessés et soulageaient les malades. Le premier, qui avait pris place dans le cheval de Troie, périt au cours de la bataille. Le second, une fois rentré au pays, fonda la dynastie des Asclépiades, cette grande famille de médecins dont le plus illustre représentant est Hippocrate. Lorsque les chirurgiens et les médecins grecs chercheront à hausser leur profession au rang des arts majeurs, ils adopteront Machaon comme père de la chirurgie et Poladire comme patron de la médecine générale. Certains cultes orientaux tardifs reconnaissent à Asclépios un troisième fils du nom de Téléphore Protecteur des convalescents, Téléphore apparaît sous les traits d'un jeune adolescent coiffé du bonnet phrygien. Dans le monde romain, on le retrouve sous les traits d'Attis, un petit dieu au destin tragique, sacrifié pour l'amour de Cybèle. [...] Le Chien d'Asclépios, doué d'un odorat exceptionnel, l'aide dans la recherche des plantes médicinales. Le chien est également psychopompe, c'est-à-dire au il guide l'âme défunte à travers les enfers (Thierry Appelboom, Christine Bluard, L'art de guérir: images de la pensée médicale à travers les temps, 1997 - books.google.fr).

La lèpre et les saules

Au moyen âge, on considérait l'alopécie comme un des symptômes de la lèpre (Marie Geneviève Grossel, Les herbiers du Moyen Âge - www.departement06.fr).

Avicenne asseure que pour laver la teste, il n'y a rien qui vaille mieux que la décoction de feuilles de saule (Guy de Chauliac, La grande chyrurgie de maistre Guy de Chauliac, traduit par Simon Mingelousaulx, 1672 - books.google.fr).

Esculape et le chien

La manière de représenter saint Roch avec son chien, quoique fondée sur la légende de ce saint, rappelle les statues, les bas-reliefs, etc., de l'antiquité, où Esculape, le dieu de la santé, est aussi accompagné d'un chien. Le chien de ce dieu, d'origine phénicienne, était nommé Kopparis, c'est-à-dire le réconciliateur, parce qu'on tâchait de conjurer l'influence pernicieuse des canicules sur la santé humaine, en sacrifiant des chiens à Esculape (Dr Coremans, La Belgique et la Bohême, Juillet - Decembre, 1864 - books.google.fr).

Le chien lécheur des plaies du pauvre Lazare qui a été confondu avec l'autre Lazare, "frère" de Marie Madeleine, renvoie aux dieux lécheurs d'Arménie, chiens célestes qui viennent lécher les blessures des guerriers tombés au combat et les guérissent par cette méthode, appelés Aralêz (anagramme français de Lazare) (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et le Sceau de Palaja : Des psaumes et l’inverse du Cercle des Prophètes).

M. Cavvadias a publié, pendant ces dernières années, plusieurs inscriptions importantes d'Épidaure. Les unes proviennent du sanctuaire d'Asclépios, les autres du sanctuaire d'Apollon Méalatas. Ces textes épigraphiques donnent quelques renseignements nouveaux sur divers points du culte d'Asclépios. L'un d'entre eux, par exemple, nous apprend que dans l'Asclépieion, on sacrifiait sur l'autel d'Asclépios, un bœuf à Asclépios, un bœuf à tous les autres dieux ensemble, un autre bœuf à toutes les déesses; qu'en outre on immolait à Léto une poule, à Asclépios un coq; il nous indique comment les chairs des victimes étaient partagées entre les divinités, les prêtres, les aèdes et les diverses personnes attachées au service du culte. Les sacrifices, dont il est question dans ce document, sont les sacrifices publics que la ville d'Épidaure offrait aux divinités du sanctuaire lors des Asclépieia. Un autre texte fournit une liste de proxènes de la ville d'Épidaure ; ces proxènes étaient désignés par la "boulè" et le "dèmos" ; ces désignations n'avaient lieu que dans le mois d'Apellaios, qui correspondait au mois athénien de Skirophorion (juin-juillet) : c'était le mois des Asclépieia. (Revue de l'histoire des religions, 1903 - books.google.fr).

Esculape avait comme fille Hygée (Hygie, la Santé), associée au pentagramme YGEIA (Autour de Rennes le Château : Pentagone et Sceau de Palaja).

Si Asclépios n'était pas l'unique dieu guérisseur du panthéon hellénique, il est néanmoins devenu, dès le Ve s. av. J.-C., le dieu-médecin par excellence des Grecs. Or il apparaît comme une divinité relativement récente, intégrée au cercle des dieux olympiens au plus tôt à la fin du VIe s. av. J.-C., voire seulement au cours du Ve s. av. J.-C. Dans les témoignages les plus anciens, en particulier dans l'Iliade, Asclépios est présenté comme un mortel réputé pour son savoir médical : prince de Tricca, en Thessalie, il est le père des guerriers et médecins Machaon et Podalire, lesquels commandent le contingent de Tricca, Ithomé et Œchalie, lors de la guerre de Troie. À l'origine, Asclépios était donc vraisemblablement vénéré comme un héros chthonien d'origine thessalienne108. Du reste, même après son introduction dans la sphère apollinienne et sa divinisation, il gardera des caractères chthoniens, étroitement liés à ses capacités guérisseuses. Ainsi l'incubation, privilégiée dans le nouveau culte, facilitait la communication avec le dieu et l'obtention de la guérison, via la mise en contact du fidèle avec la terre, détentrice de toute connaissance. Asclépios, héros guérisseur local, a progressivement acquis un statut divin ainsi qu'une renommée panhellénique. Sa déification a d'ailleurs posé certains problèmes dont témoigne Platon, dans la République. Le philosophe s'y interroge sur la cause de la mort d'Asclépios : d'après Pindare, il aurait été foudroyé en raison de sa cupidité, mais Platon juge cette explication incompatible avec la nature divine alors reconnue depuis peu au personnage. Quoi qu'il en soit, la mort d'Asclépios par le foudre sera le vecteur légendaire de son accession à l'immortalité et de sa divinisation. L'affirmation de son statut divin favorisera l'expansion de son culte et la multiplication des centres iatromantiques patronnés par celui désormais considéré comme le dieu-médecin par excellence (Cécile Nissen, Entre Asclépios et Hippocrate: Étude des cultes guérisseurs et des médecins en Carie, 2009 - books.google.fr, Le Prieuré de Sion : Les documents secrets : 2 - L’énigme du Razès Wisigoth de Blancasall : Anne de Thessalie).

La cuisine des abbayes bénédictines

Les abbayes de la Trinité de Vendôme et de Pontlevoy possédaient des cuisines monumentales, circulaire pour la première et octogonale pour la seconde. Seules les abbayes bénédictines du bassin de la Loire moyenne avaient ce type de construction, comme Marmoutiers, Tiron, Saint Florent de Saumur à l'origine de Pontlevoy, Saint Père de Chartres, Bourgueil et bien sûr Fontevrault qui est l'unique exemple encore debout, restauré par l'architecte Magne (Michel Melot, L'abbaye de Fontevrault, LT, 1990, pp. 34-38).

De g. à d., Marmoutiers, Saumur, Chartres, Bourgueil, Vendôme et Ponlevoy

Fontevrault est sur un axe du 19 mai, comme Saint Jean Brévelay - du nom de Jean de Beverley fêté le 7 mai -, qui porte dans son blason, en rapport avec une famille de la noblesse bretonne, un coq blanc, oiseau d'Esculape (Le Prieuré de Sion : Prologue : Cassan ou les Quatre Couronnés).

De manière générale, de nombreuses prescriptions médicales révélées par Asclépios dénotent une attention particulière au régime des malades. Or la notion de régime occupe une place centrale dans la médecine grecque, à partir des recherches hippocratiques. Considérant la maladie comme lerésultat d'un déséquilibre entre les éléments constitutifs du corps, les médecins grecs ont mis en évidence le rôle fondamental de l'hygiène dans le maintien d'une bonne santé. Les aliments et les boissons ingérés par l'organisme, notamment, ont une influence sur l'équilibre corporel interne ; l'excès ou le manque de certains aliments peut donc provoquer la maladie. Selon le même principe, le rétablissement de la santé peut également être obtenu en modifiant le régime du patient. Or le régime englobe non seulement l'alimentation, mais aussi les exercices physiques et les bains. Les médecins grecs préconisent souvent des mesures diététiques, variables en fonction de critères tels l'âge du patient, son lieu de résidence ou encore les saisons. Outre la prise ou l'abstinence de tel ou tel aliment ou boisson, ils peuvent recommander aux malades de se livrer ou non à certaines activités physiques, prescrivant par exemple, des promenades, des courses ou des combats. De même, ils recourent fréquemment aux bains de toutes sortes, chauds, tièdes ou froids, à jeun ou après un repas, selon les cas. Divers traitements indiqués par le dieu dans les récits de cure font appel à l'un des trois composants du régime dans la médecine professionnelle, à savoir aliments et boissons, exercices physiques et/ou bains. De nombreux exemples de prescriptions diététiques ont déjà été signalés à Lébèna et à Rome. Deux cures crétoises accomplies au profit du même malade, le dénommé Poplius Granius Rufus, renferment des indications thérapeutiques extrêmement précises quant à la préparation des remèdes : dans chacune, le dieu prescrit un traitement diététique composé de multiples aliments, dont certains doivent être bouillis ou simplement cuits préalablement ensemble ("sunepsèsanta"). De plus, il conseille de manger de la roquette, mais à jeun ("nèstè"). L'habitude de faire cuire ou bouillir les ingrédients, tout comme le recours au jeûne sont fréquents dans la thérapeutique des médecins. En outre, un troisième récit de Lébèna contient le verbe "sunepsô", sans doute utilisé avec le même sens. De fait, malgré d'importantes lacunes, il est possible d'interpréter cette inscription comme un cas de guérison par prescription divine (Cécile Nissen, Entre Asclépios et Hippocrate: Étude des cultes guérisseurs et des médecins en Carie, 2009 - books.google.fr, Le Prieuré de Sion : Prologue : Diététique mérovingienne : Anthime).

Le CANCER du Serpent rouge

« Les dalles du pavé mosaïque du lieu sacré pouvaient être alternativement blanches ou noires, et JESUS, comme ASMODEE observer leurs alignements, ma vue semblait incapable de voir le sommet où demeurait cachée la merveilleuse endormie. N’étant pas HERCULE à la puissance magique, comment déchiffrer les mystérieux symboles gravés par les observateurs du passé. Dans le sanctuaire pourtant le bénitier, fontaine d’amour des croyants redonne mémoire de ces mots : PAR CE SIGNE TU le VAINCRAS. » (Le Serpent rouge : Le voyage de l’âme : Cancer).

Baudri de Bourgueil ou Baudry ou encore Baldéric, chroniqueur et prélat de la fin du XIe siècle et du début du XIIe siècle. Il entre à l'abbaye de Bourgueil en Anjou, dont il devient abbé en 1089. En 1107, il reçoit du Pape Pascal II le pallium d'évêque de Dol-de-Bretagne. Suspendu en 1120, il se retire à Saint-Samson-sur-Risle, puis visite le Bec, Fécamp, Saint-Wandrille et Jumièges. Il meurt le 5 janvier 1130 à l'abbaye de Préaux.

Admirateur d'Adèle, fille de Guillaume le Conquérant, le poète Baudri de Bourgueil, composa un poème décrivant sa chambre : il y a plusieurs tentures, l'une représente la Genèse jusqu'au déluge, une autre représente des scènes allant de l'Arche de Noé jusqu'à la construction du Temple par Salomon, une troisième des scènes de la mythologie grecque. Une autre semble être une version plus réduite de la Tapisserie de Bayeux. Le plafond est peint d'étoiles, de planètes et de signes du zodiaque, et le sol une mappemonde. (fr.wikipedia.org - Adèle de Blois, fr.wikipedia.org - Baudri de Bourgueil).

Cette zone-là, accessible et offerte à nos regards, porte, dans des secteurs voisins, les deux Ourses. Entre elles s'étendent les sinuosités du Dragon, sur la courbe duquel est assise la Petite Ourse. La Grande est entourée par sa queue, il dresse son mufle et sa tête, et se retourne sur lui-même en direction de l'une des jambes d'Hercule - laquelle écrase la tête du Dragon, tandis que l'autre est fléchie à partir du genou. Quant au visage d'Hercule, tourné vers le Sud, il semble regarder en droite ligne le Serpentaire ; Hercule a en outre les reins ceints d'une peau de lion, et la Lyre est presque en contact avec sa jambe droite (Baudry de Bourgueil, Carmina, présenté et traduit par Jean-Yves Tilliette, 1998 - books.google.fr).

Les Préaux se trouvent près de Beuzeville sur un axe du 11 juillet.

Vers 1129, il réécrit la Vita IIa de 850, sans doute à l'occasion de la consécration de la nouvelle abbatiale de l'enclave doloise de Saint-Samson-sur-Risle où il résidait le plus souvent. C'est pourquoi, il insiste sur le statut de Pental (= Saint-Samson-sur-Risle) qu'il présente comme le « second siège de Dol » (II, 9). Alors que la querelle métropolitaine entre Dol et Tours est d'actualité, Baudri, qui n'a obtenu le pallium qu'à titre personnel, se préoccupe bien entendu d'établir que l'archiépiscopat a été a été conféré « non seulement à Samson, mais aussi à ses successeurs » (II, 24) (Bernard Merdrignac, Ecriture sainte et réécriture hagiographique, Ecrire son histoire: les communautés religieuses régulières face à leur passé : actes du 5e colloque international du CERCOR, Saint-Etienne, 6-8 novembre 2002, 2006 - books.google.fr, Le Prieuré de Sion : Prologue : Saint Samson et oeuvre au blanc).

Onfroi de Vieilles ou de Veules (vers 995 - 1044), proche du duc Robert Ier de Normandie, était le fils de Thorold Giffard de Bolbec (vers 965 - après 1040) et de Duvelina Seinfira de Crépon (vers 974 - 999), belle sœur du duc Richard Ier. Thorold fut précepteur du jeune Guillaume, futur Conquérant. Onfroi devint moine de Saint Pierre de Préaux, qu'il avait fondé, vers 1040, ou restauré. (fr.wikipedia.org - Onfroi de Vieilles, Autour de Rennes le Château : Nonagones et Sceau de Palaja : correspondances).

On trouve en outre la description d'un pavé-mosaïque, qui offre de grandes analogies avec les précédents, dans le poème d'un auteur français de la fin du XIe et du commencement du XIIe siècle, Baudri, abbé de Bourgueil (publié par M. Léopold Delisle dans les Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, 3e série, t. VIII, 1873, p. 189 et suiv.). Je ne serais pas éloigné de croire qu'un pavement antique véritable a servi de base à cette description si minutieuse (Eugène Müntz, Études iconographiques et archéologiques sur le moyen age, Tome 1, 1887 - books.google.fr).

Nous possédons, de la fin du XIe ou du début du XIIe siècle, la description du pavement historié d'un palais princier, par un clerc français, Baudri de Bourgueil. Saint Bernard, de son côté, s'élève violemment contre les pavages historiés de son temps dont les images nombreuses sont foulées aux pieds et salies par les fidèles. Pour les deux auteurs la présence de ce genre de décor dans les églises et dans les demeures princières semble être chose courante. La mode a dû se répandre rapidement en France. Il reste néanmoins que les dates que nous savons des pavés d'Italie remontent plus haut qu'en France, jusqu'au milieu du XIe ou même à la fin du Xe siècle (Henri Stern, Mosaïques de pavement préromanes et romanes en France. In: Cahiers de civilisation médiévale, 5e année (n°17), Janvier-mars 1962 - www.persee.fr).