Partie IX - Synthèse   Chapitre LVIII - Autour de Rennes   Nonagones et Sceau de Palaja : correspondances   
NONAGONES SCEAU DE PALAJA CORRESPONDANCES

Comme un lien a été trouvé entre Fabrezan, associé au 18 septembre, et Metz près de laquelle Ban-Saint-Martin qui est associé aussi à la date nonagonale du 18 septembre, nonagones.info se propose de le systématiser en mettant en relation tous les sommets du Sceau de Palaja avec les sommets d'un hexagone tracé à partir de Ban-Saint-Martin : Edern et Rennes-le-Château, points du grand nonagone, un point dans la Manche entre Hastings (Sussex) et Veules-les-Roses (Seine-Maritime), un point dans l'Atlantique entre Vendays (Gironde) et Santillana-del-Mar (Cantabrie), et enfin Saint André de Maurienne (Savoie). Tous ces points sont dans les mêmes signes astrologiques que les sommets du Sceau de Palaja correspondants (Autour de Rennes le Château : Les Bergers d’Arcadie et le Sceau de Palaja).

Dans le Sceau de Palaja, Vénus (Douzens-Fabrezan, Eta) est à l'opposé de Jupiter (Brugairolles, Upsilon) et forment un couple complémentaire comme sur les monnaies de Salamine. Une trinité féminine astrologique est constituée par Vénus, Mercure (qui tient des deux) et la Lune, une autre masculine par Mars, Jupiter, Saturne et le Soleil (Iota). Dans le Sceau de Palaja, Mercure (Villeneuve-Minervois) est opposé à Mars (La Roque Mude) et Saturne (Moussoulens) à la Lune. Saturne correspond à Omega et la Lune à Alpha, Mercure c'est Epsilon et Mars Omicron.

Mars (Roque Mude/Rennes-le-Château) et Mercure (Villeneuve-Minervois/En Manche) sont en opposition.

Assassin et voleur, Mars et Mercure incarnent les deux attributs essentiels du tyran chez Victor Hugo (Victor Hugo, Oeuvres poétiques: Anthologie, annotée par Claude Millet, 2013 - books.google.com).

Si Mars est le dieu de la guerre, Mercure était le Dieu pacificateur par excellence.

Que si Mars est la Guerre même, comme Mercure est la parole, plût au ciel que la guerre ne fût pas plus réelle que cette divinité n'est véritable ! (Saint Augustin, La Cité de Dieu, Livre VII, Chapitre XIV, traduit par L. Moreau, 1843 - books.google.com).

On verra plus loin dans l'association de saint Hermès (Mercure), présent en Normandie et à Renaix (Flandre-Orientale, Belgique), à saint Sylvain, que celui-ci pourrait être le modèle du Salvayre du Saint-Salvayre d'Alet.

Dans l'église Notre Dame de Mesland (Loir et Cher comme Cheverny), saint Hermès et saint Sylvain, ces deux vieux noms de dieux du paganisme, sont là de chaque côté de l'autel du christ comme pour protester contre l'invasion du culte nouveau. Hermès dut donner son nom au bourg dans lequel fut construit sanctuaire. Hermesland, la terre de Mercure, devint dans la suite Mesland, nom qu'elle conserve encore de nos jours (L. Guignard, Influence de l'art gaulois sur le portail de l'église de Mesland, Compte Rendu, Volume 14, Numéro 2, Association française pour l'avancement des sciences, 1886 - books.google.com).

Vénus (Douzens/Ban-Saint-Martin) et Jupiter (Brugairolles/En Atlantique) sont en opposition.

Un grand nombre de médailles de Salamine nous montrent le temple de la Vénus paphienne à côté de la figure de Jupiter Salaminius. Si l'on se rappelle le caractère éminemment androgyne de la Vénus adorée en Cypre, il sera permis de de considérer le Jupiter Salamimius comme exprimant à part le côté mâle de la divinité hermaphrodite (Trésor de numismatique et de glyptique, 1858 - books.google.com).

Saturne (Moussoulens/Edern) et la Lune (Mayronnes/Saint André de Maurienne) sont en opposition, à chaque extrémité des séries différentes des 7 planètes adoptées par Eudoxe, Platon, Aristote - celle-ci avec Mercure central -, ou les stoïciens (La Croix d’Huriel et l’alchimie : Triple correspondance : chemin de croix, oeuvres alchimiques et voyage de l’âme).

"Par le nombre de chapelles et de statues de saint Maudez [noté aussi saint Mandé, fêté le 18 novembre, le 17 à Tréguier et le 27 à Dol] on peut voir que ce saint est, avec saint Yves [fêté le 19 mai à l'opposite], celui qui est le plus en vénération en Basse-Bretagne" dit M. l'abbé J. M. Abgrall, Monuments de saint Maudez, dans Les vies des saints, page 612 (Nouvelle revue historique de droit français et étranger, Volume 37, 1913 - books.google.com).

Il y a une Croix de Saint Yves à Edern. Au nord se trouvent les Montagnes Noires comme au nord de Moussoulens la Montagne Noire.

Quand saint Maudez, saint André et saint Fiacre eurent fini de bâtir leur chapelle, ils résolurent de faire un grand dîner ;ils envoyérent une femme des environs leur chercher de la viande, puis ils lui dirent de préparer le repas. Pendant qu'il cuisait, les trois saints allèrent faire un tour de promanade, chacun de son côté, en attendant le moment de se mettre à table. Les ouvriers qui venaient de finir leur ouvrage, aperçurent de beaux plats de viande dans la maison, et, profitant de ce que la cuisinière s'était un peu éloignée, ils convinrent entre eux de les prendre et de les manger. Ils les dévorèrent en peu de temps. Quand les saints revinrent de leur promenade, ils furent bien surpris de ne rien trouver pour dîner ; ils s'accusèrent les uns les autres d'avoir mangé la viande, et il s'éleva même une dispute entre eux à ce sujet. Saint Maudez et saint André sortirent de la chapelle pour aller se promener encore, et saint Fiacre y resta seul et s'endormit profondément dans un coin. Les ouvriers qui venaient pour ramasser leurs outils, ayant aperçu le saint qui ronflait comme un bienheureux qu'il était, lui embeurrèrent la bouche avec du jus de viande et des petits morceaux, puis ils s'en allèrent sans faire de bruit. Quand les deux saints furent de retour, et qu'ils virent saint Fiacre, ils l'accusèrent de nouveau d'avoir mangé toute la viande pendant que la cuisinière avait le dos tourné, et ils l'accablèrent de reproches. Saint Fiacre, qui n'aimait pas le bruit, s'avoua coupable pour avoir la paix, et les autres saints le laissèrent tranquille. (Conté en 1883 par François Ramet, du Gouray, âgé de 50 ans). Cette légende, assez irrespectueuse, a emprunté un des traits de la fin à un épisode, très populaire en Bretagne et ailleurs, des tours joués au loup par le renard. Celui-ci, ayant mangé les provisions qui appartenaient à tous deux, on convient que le coupable sera celui qui aura autour de la bouche des traces du larcin ; le loup s'endort et le renard lui embeurre aussi la bouche pendant son sommeil.

On offre des clous à saint Maudez pour qu'il cloue la toiture de sa chapelle et parce qu'il soigne les furoncles, du chanvre à saint André pour qu'il fasse un corde pour la cloche de la sienne (Paul Sebillot, Petite Legende Doree de La Haute-Bretagne, Société des bibliophiles bretons et de l'Histoire de Bretagne, 1897 - archive.org).

Douzens/Fabrezan - Ban-Saint-Martin/Metz

Vierge

La Chronique de Frédegaire, compilation contemporaine, écrite peut-être par un moine bourguignon, relate avec quelque précision la naissance du prince, son élévation sur le trône jusqu’à l’année 642. Les Gesta Dagoberti permettent de connaître la suite de sa vie, ainsi que les Gesta regum Francorum, malheureusement emplies d’erreurs. Ce sont, avec quelques lettres, diplômes et pièces d’archives, les principaux matériaux utilisés par Sigebert de Gembloux, érudit moine brabançon envoyé à Metz dans la seconde moitié du XIe siècle. C’est dans cette ville qu’il rédige une première Vita Sancti Sigeberti, suivie d’une seconde, mieux documentée et plus historique, qui sera traduite par les bollandistes à la fin du XVIe siècle.

Saint Sigisbert possède une indiscutable dimension lotharingienne. Roi d’Austrasie, cet immense espace s’étendant entre Rhin et Meuse, entre Mer du Nord et Alpes aux VIe et VIIe siècles, il est un saint de l’Entre-Deux. Si l’émiettement de l’Europe médiane au Bas Moyen Âge a fait sombrer l’Austrasie, son fantôme ressurgit à l’époque moderne, lorsque les différents États nés de cette entité composite, cherchant dans l’histoire une légitimité, tentent d’établir un lien entre leur territoire, leur dynastie et leurs droits d’une part, et l’ancienne Austrasie d’autre part. Lors du siège de Metz qui, en 1552, met aux prises François de Guise commandant des troupes françaises et cousin du duc de Lorraine, et Charles Quint, l’abbaye Saint-Martin est en danger. Celle-ci étant sous souveraineté lorraine, le duc de Guise décide de mettre la relique à l’abri, d’abord au couvent des dominicains de Metz puis au prieuré Notre-Dame de Nancy au début de l’année 1553.

Le XVIe siècle lorrain est celui de la naissance d’un État moderne. L’affirmation des princes lorrains dans l’espace européen, dans les négociations diplomatiques et parmi les grandes familles princières passe par la construction d’une mythologie nationale, susceptible de rivaliser avec celles des rois des France et des empereurs germaniques. La généalogie appartient à ces édifices symboliques qui légitiment et auréolent les princes lorrains.

Sigisbert se prête admirablement à ces théories. Comme roi d’Austrasie, il a régné sur un territoire dont les ducs revendiquent une portion, certes amoindrie. Comme saint roi, il rehausse les vertus chrétiennes de princes qui s’auto-désignent défenseurs du catholicisme contre l’avancée de la Réforme. Comme descendant de Clovis, il établit un lien avec les Francs, donc avec le royaume de France. Tandis qu’au XVe siècle encore il est considéré comme un « roi de France et de Lorraine », il est progressivement accaparé par la seule famille de Lorraine qui s’en veut l’héritière directe. Nicolas Clément, tabellion des duchés et secrétaire de Charles III, dans ses Austrasiae Reges et Duces (1591), suite ininterrompue de princes de Clovis à Henri II de Lorraine, témoigne de l’insertion du saint roi dans l’histoire dynastique. Il s’inspire essentiellement de Richard de Wassebourg dont les Antiquitez de la Gaule Belgique, parues en 1549, ont jeté les bases de la généalogie ducale jusqu’à sa réfutation définitive au début du XVIIIe siècle. À dire vrai, la parenté est alambiquée ; mais elle suffit à la démonstration. Clément, comme Wassebourg avant lui, s’ingénie à confondre l’Austrasie et la Lorraine, les rois de la première avec les ducs de la seconde.

Ce discours généalogique prend une certaine épaisseur avec Georges Aulbéry, ancien secrétaire de Charles III et auteur en 1616 d’une Histoire de la vie de St Sigisbert roy d’Austrasie. Le propos est de démontrer que les ducs de Lorraine sont « lignagiers & successeurs » de saint Sigisbert, pour preuve, les droits immémoriaux que la famille ducale possède sur l’abbaye Saint-Martin où le prince austrasien s’était fait inhumer.

Dans les années suivantes, cette entreprise de glorification des ducs de Lorraine au travers d’un passé mérovingien se poursuit. Jean Sauvage, provincial des minimes prononce en 1625 à Nancy un discours funèbre sur Henri II. Le titre annonce une rhétorique fleurie et emphatique aut our du « grand soleil d’Austrasie » qu’Henri II aurait été tout au long de sa vie. L’argumentation mérovingienne est reprise avec force, mais saint Sigisbert n’est plus qu’un personnage parmi d’autres dans une ample fresque qui tient plus de la mythologie que de l’histoire. Henri est prince d’Austrasie au même titre que Sigisbert ou d’autres rois avant ou après lui ; il est dévot de la Vierge comme l’ont été tous les rois d’Austrasie et les ducs de Lorraine, dont Sigisbert, f ondateur d’un chapitre noble dans le Hainaut sous le patronage de la Vierge Marie.

Le cordelier Jacques Saleur est le dernier à intégrer Sigisbert à cette théorie généalogique. Après lui, le saint roi n’apparaît plus chez les historiographes des duchés, et encore moins lorsqu’au début du XVIIIe siècle, l’origine de la famille ducale est définitivement fixée à Gérard d’Alsace au XIe siècle. Mais au même moment, un glissement se fait jour : Sigisbert est discrètement récupéré par les généalogistes français, qui voient tout le profit qu’ils peuvent tirer de ce personnage, qui lie plus étroitement les Capétiens aux Francs, alors que les généalogistes lorrains ont fait valoir qu’Hugues Capet était un usurpateur, puisqu’il n’était pas lié par le sang aux Carolingiens et aux Francs. Dès 1619, Scévole et Louis de Sainte-Marthe, historiographes de Louis XIII, intègrent Sigisbert à la généalogie des rois de France.

Sur le mode hagiographique, une compilation en français de vies de saints, traduites des bollandistes, sans doute par Arnauld d’Andilly, intègre saint Sigisbert comme « roy de France ». Le carme déchaussé Dominique de Jésus, en 1677, dans sa Monarchie sainte, échafaude enfin, ou au moins reprend à son compte, l’idée d’une généalogie à la fois dévote et guerrière propre à servir les intérêts de Louis XIV, dans laquelle figure Sigisbert III.

Les ducs de Lorraine obtiennent, en 1602, une Primatiale, dont le premier prélat est Charles de Lorraine, fils de Charles III, et dans laquelle se trouve la relique de saint Sigisbert. Celle-ci, qui consiste dans le corps entier et incorrompu du roi d’Austrasie, est une métaphore de la cité, elle-même constituée de différents corps et quartiers unis sous une même autorité. Cette corrélation est sensible dans un rituel civique et religieux constant tout au long de l’époque moderne à Nancy : la neuvaine de saint Sigisbert.

Dès le milieu du XVIIe siècle, le recours à l’intercession de saint Sigisbert par les habitants de Nancy est attesté, le plus souvent dans des circonstances de grand désarroi face aux conditions climatiques. De manière assez régulière, sans doute deux à trois fois par décennie à partir des années 1700, cette cérémonie est organisée pour unir dans une même ferveur les citadins autour d’une prière commune. La chronologie correspond à la restauration des États du duc à partir de 1697 et la rénovation urbaine qui s’ensuit. À la fin du XVIIIe siècle encore, la neuvaine est décrétée – la dernière en 1793. [...] Neuf jours durant, tandis que la relique est offerte aux regards, des prières publiques ont lieu. [...] Le rituel associe le saint roi, la Vierge à qui le duc Charles IV avait voué ses États en 1663, la pérennité de l’État en la personne de son souverain, et le saint Sacrement qui connaît alors une progression spectaculaire des dévotions qui lui sont associées.

À l’intérieur de la Primatiale, la chasse est d’abord placée en hauteur au fond du sanctuaire, et ensuite déplacée, à une date inconnue, sous le maître autel, afin d’être mieux visible. Un important programme iconographique est confié aux meilleurs pinceaux de la capitale pour glorifier le saint. C’est d’abord Claude Jacquard qui s’attelle à la coupole entre 1723 et 1727 ; il y représente un vertigineux Paradis où la Vierge Marie présente à une éclatante Trinité divers saints, dont Sigisbert.

L’érection de la Primatiale en siège épiscopal en 1777 est pour le clergé nancéien l’occasion d’une réflexion nouvelle sur sa liturgie. Saint Sigisbert fait l’objet d’un traitement particulier. La fête est mise en valeur, célébrée le dimanche le plus proche du 1er février et évoluant vers un rite double de première classe étendu à tout le diocèse. Elle est dotée d’une octave, et est rangée dans la même catégorie de fêtes que celles de Marie (Assomption, Nativité, Conception de la Vierge), signe fort d’un double patronage urbain qui perdure depuis le XVIIe siècle (Fabienne Henryot, Saint Sigisbert et Nancy à l’époque moderne, La dorsale catholique. Mythe, historiographie, réalité, 2014 - www.academia.edu).

Selon Sigebert de Gembloux, vers 1063, le tombeau de Sigebert fut déplacé de la crypte vers l'autel de Saint Martin (René Bour, Encyclopédie illustrée de la Lorraine: L'épopée industrielle, 1995 - books.google.com).

Sigebert était, du reste, un homme distingué; il était entré jeune à l'abbaye bénédictine de Gembloux; il savait l'hébreux, et professa plusieurs années à l'abbaye de St.-Martin de Metz ; vers 1050, il fut l'écolâtre de l'abbaye Saint- Vincent ; mais il se distingua [...] en prenant contre les papes légitimes le parti d'un empereur schismatique et excommunié. On a de lui une Chronique, qui va de l'an 381 à l'an 1112, et qui a été continuée par Robert de Torigny jusqu'en 1206 (Charles Pollet, Histoire ecclésiastique de l'ancien diocèse de Liège et des saints qui l'ont illustré, depuis son origine jusqu'à la révolution de 1793, 1860 - books.google.com).

Un moine de Bury St Edmund, Herman, qui semble venir du continent, écrivit les Miracles de St Edmond, vers 1070, et semble s'inspirer des Miracula attribués parfois à Sigebert de Gembloux sur Sigebert III. De même que le corps du roi d'Austrasie Sigebert fut retrouvé intact quatre cents ans après sa mort, celui du roi d'Est Anglie Edmund semblait dormir quand son tombeau fut ouvert sous l'abbatiat de Leofstan (1044-1065) (Tom Licence, Bury St Edmunds and the Norman Conquest, 2014 - books.google.com).

Moussoulens - Edern

Les Fournas de Fabrezan furent seigneurs de Moussoulens (après 1781), après les Ducup de Salvaza (1715) venus d'Espagne au XVème siècle, les d'Alibert (1654), les de Saint Jean d'Honoux (1592), les de Voisins (1296) (Alphonse Jacques Mahul, Cartulaire et Archives des Communes de l'ancien Diocèse et de l'Arrondissement administratif de Carcassonne, Volume 1, 1857 - books.google.com).

On trouve la généalogie de la maison de Fournas de La Brosse, barons de Fabrezan, seigneurs de La Brosse, de Truilhas , de Terreneuve, etc., dans l’Armorial général de la France, par d’Hozier (registre VI, 10 pag. in-fol. avec la gravure de ses armes), et dans Chesnay-Desbois (Dict. de la Noblesse, 2° édit. in-4°, t. VI. p. 616). Fournas: famille originaire du Lyonnais, et actuellement établie en Languedoc, en Dauphiné et en Bretagne. Les titres produits par cette famille pour la justification de sa noblesse, en remontent les filiations depuis André-Gabriel de Fournas, seigneur de La Brosse, dit le Capitaine de La Brosse, vivant sous les rois François Ier et Henri II , qu'il servit avec la plus grande distinction. Il eut pour petits-enfants André et Claude. Le premier forma la branche aînée, celle qui subsiste en Bretagne ; Claude forma la branche cadette, celle qui possède aujourd’hui les terres de Moussoulens et de Serres, dans l'arrondissement de Carcassonne; de Pouzzols, dans l‘arrondissement de Narbonne; de la Seigneure, dans l‘arrondissement de Castelnaudary.

C'est à la branche de Bretagne, province des Sévigné, qu’apportenait M. de La Brosse, dont il est question dans la Correspondance de Madame de Sévigné : "M. de La Brosse veut que ma lettre l’introduise près de vous: n'est-ce pas la moquer des gens ? Vous savez l’estime et l’amitié que j'ai pour lui; voue savez que son père est l'un de mes plus anciens amis; vous savez vous—même le mérite de l'un et de l’autre, et vous avez pour eux tous les sentiments que je voudrais vous inspirer: vous Voyez donc bien que ma lettre ne peut lui être utile" (Mad. de Sévigné à lad. de Grignan, sa fille. — A Paris, dimanche 15 mars 1671 ) ; "Je vous remercie, ma fille, de toutes les honnêtetés que vous avez faites à La Brosse"» (Ibid. Lettre de la marquise de Sévigné à la comtesse de Grignan. du 26 mai 1671) (Alphonse Jacques Mahul, Cartulaire et Archives des Communes de l'ancien diocèse et de l'arrondissement administratif de Carcassonne, vol. 1-6, Partie 1, 1857 - books.google.com).

Les Fournas étaient aussi baron de Fabrezan.

A la suite de la révolte du duc de Montmorency contre l'autorité royale en 1633, certains barons du Languedoc furent privés de leurs droits d'entrée aux Etats du Languedoc et remplacés. Jean de Seigneuret, seigneur de Fabrezan, fut reçu en remplacement du baron de Castries. Ainsi venait d'être créée la baronie de fabrezan. Vers 1680, une descendante vendit la seigneurie de Fabrezan et de Villerouge à Pierre d'Augier (ou Augé). Par alliance, Claude de Fournas de La Brosse, marié en 1671 avec Catherine Augé, fille de Pierre, et sa famille conserveront ce bien jusqu'à la Révolution (www.fabrezan.fr - Historique du village).

On trouve une lettre du même M. de La Brosse. adressée à la marquise de Sablé, sur la Logique de Port-Royal, dont il se montre grand admirateur, dans le volume intltulé : Madame de Sablé, par Victor Cousin (Paris. 1854. in-8'. p. 317).

Nous savions qu’après avoir composé le discours qui est en tête de la première édition de la Logique de Port Royal, Arnauld le soumit en manuscrit à l’aimable et sérieuse marquise; les portefeuilles de Valaut nous apprennent que celle—ci y applaudit, et l’adressa avec son avis à un M. de La Brosse, que nous ne connaissons pas. mais qui paraît avoir été un homme de mérite, à en juger par la lettre judicieuse et fort bien faite qu’il répondit à Mme de Sablé (Victor Cousin, Madame de Sablé nouvelles études sur la société et les femmes illustres du 17ème siècle, 1859 - books.google.com).

A Edern la chapelle Saint Jean Botlan (Saint Jean Baptiste des Ajoncs) fait écho aux de Saint Jean, seigneurs de Moussoulens aux XVIème et XVIIème siècles.

Un cerf pour un taureau

Saint Edern est traditionnellement représenté à cheval sur un cerf.

Et sur le chaudron de Gundestrup le dieu est représenté entre un cerf et un taureau. Dans les textes irlandais il est parfois difficile de décider s'il s'agit d'un cerf ou d'un taureau. Le cerf est appelé «boeuf sauvage» (oss allaid, dam allaid, ag allaid), la biche « vache sauvage » (bô allaid) et le faon « veau sauvage » (loeg allaid). Et les autorités ecclésiastiques, entre le Ve et VIIIe siècle, dénoncent et stigmatisent cervulum seu vitulum facere, c'est-à-dire les rites paysans comportant des masques et des déguisements empruntés aux cervidés et aux taureaux (Mircea Eliade, Dragos et la chasse rituelle, Revue des études roumaines, Volumes 11 à 12, Institut universitaire roumain Charles 1er, 1969 - books.google.com).

Le taureau noir est le symbole fécondateur tellurique des civilisations agricoles primitives par son côté de grande force et de fécondité, comme le cerf qui lui sera préféré plus tard par les Celtes. Le taureau, c'est la richesse, c'est Cernunnos, le bel encorné des Celtes, souvent représenté avec des cornes de taureau. Cernunnos correspond à la divinité de la pensée primordiale des renouvellements, de longévité, de prospérité et d'équilibre des trois plans (physique/esprit/âme) (Morgane Camiret, Arthur Hennot, Vision à Stonehenge, 2004 - books.google.com).

Sur le chaudron de Gundestrup figure, comme l'un des dieux de la triade (comprenant également Taranis et Teutatès), un dieu accroupi, de forme humaine, la tête couronnée de ramures de cerf. Le même dieu, sous le nom de Cernunnos, paraît associé à Ésus sur le pilier des nautes à Paris (J. J. Hatt, Essai sur l'évolution de la religion gauloise, Revue des études anciennes, Volume 67, 1965, p. 90).

À la suite de la guérison d’une grave maladie, Alain Canhiart fonde selon la tradition vers 1029 l’Abbaye Sainte-Croix de Quimperlé avec à ses côtés son frère l’évêque Orscand et il en confie la direction à Gurloës, saint appelé en breton sant Ourlou et qui devint par homophonie avec le mot breton urlou ("goutte"), le saint guérisseur de la goutte, en breton droug sant Ourlou (mal de saint Ourlou). Une nuit dans un songe, il vit descendre au-dessus de son lit une croix brillante comme de l'or et se réveilla soudain soulagé de ses souffrances. Judith son épouse et Orscand son frère à qui fut rapporté ce songe miraculeux le pressèrent alors de bâtir une église et un monastère consacré à la Saint-Croix. Il attribue à sa fondation Belle-Île. Alain accède au comté de Cornouaille vers 1020 par renonciation de son père Benoît ou Benedic, comte et évêque de Cornouaille, puisqu'il a été élu au siège épiscopal de Quimper après 990 dans des circonstances inconnues, et qui se démettra peu après en 1022 de son évêché en faveur de son second fils Orscand.

La dynastie comtale des comtes de Cornouaille, devenus comtes de Nantes en 1054, reçut par mariage le duché de Bretagne en 1066, année d'Hastings (fr.wikipedia.org - Alain Canhiart, fr.wikipedia.org - Abbaye Sainte-Croix de Quimperlé).

Les Coëtlogon, même ceux qui, par choix ou par devoir, habitaient plutôt la Bretagne, se maintenaient au premier rang par la distinction de leurs manières et l'importance de leurs emplois. Mme de Sévigné, qui les voit de près, ne leur épargne pas les éloges : « Après le dîner, MM. de Locmaria et de Coëtlogon, avec des Bretonnes, dansèrent des passe-pied merveilleux et des menuets, d'un air que nos bons danseurs n'ont pas à beaucoup près : ils y font des pas de Bohémiens et de Bas-Bretons, avec une délicatesse et une justesse qui charment... Je suis fort bien avec toute cette famille des Coëtlogon. Je ne sais si Méjusseaume me voudra étrangler volontairement, mais son frère le comte, sa sœur la religieuse, son neveu l'évêque et le gouverneur de Rennes, me font mille honnêtetés, et même trop, car la marquise de Coëtlogon m'est venue voir la première, toutes les fois que j'ai été à Rennes, et son mari aussi. » (Félix Hémon, Un roman conjugal, Etudes Litteraires Et Morales, 1889 - books.google.com).

François de Coëtlogon né à Rennes en 1631, mort à Quimper en 1706, fut évêque de Cornouaille de 1668 à 1706. On raconte qu'en tant qu'habitué de la cour de Versailles, il rapporta une histoire de carrosse enlisé près de Quimper, ce qui inspira à Jean de La Fontaine " la fable du chartier embourbé " (1706) (Autour de Rennes le Château : Retire-moi de la boue : la couronne boréale).

L'association Moussoulens - Edern permet de lier la boue de la fable au signe du Taureau, celle-ci étant absente dans la strophe correspondante dans le Serpent rouge alors qu'elle se trouve dans celles de la Vierge et du Capricorne, signes de Terre :

TAUREAU : " Grâce à lui, désormais à pas mesurés et d’un oeil sûr, je puis découvrir les soixante-quatre pierres dispersées du cube parfait, que les Frères de la BELLE du bois noir échappant à la poursuite des usurpateurs, avaient semées en route quant ils s’enfuirent du Fort Blanc. "

VIERGE : " J'étais comme les bergers du célèbre peintre POUSSIN, perplexe devant l'énigme : " ET IN ARCADIA EGO... ". La voix du sang allait-elle me rendre l'image d'un passé ancestral. Oui, l'éclair du génie traversa ma pensée. Je revoyais, je comprenais ! Je savais maintenant ce secret fabuleux. Et merveille lors des sauts des autres cavaliers, les sabots d'un cheval avaient laissé quatre empreintes sur la pierre, voilà le signe que DELACROIX avait donné dans l'un des trois tableaux de la chapelle des Anges. Voilà la septième sentence qu'une main avait tracée : RETIRE MOI DE LA BOUE, QUE JE N'Y RESTE PAS ENFONCE. Deux fois IS, embaumeuse et embaumée, vase miracle de l'éternelle Dame Blanche des Légendes. "

CAPRICORNE : " Mon émotion fut grande, " RETIRE-MOI DE LA BOUE " disais-je, et mon réveil fut immédiat. J'ai omis de vous dire en effet que c'était un songe que j'avais fait ce 17 janvier, fête de Saint SULPICE. Par la suite mon trouble persistant, après réflexion, j'ai souhaité vous le raconter à la manière d'un conte de PERRAULT. Cher lecteur, les pages qui suivent sont la conséquence d'un rêve m'ayant bercé dans les mondes de l'étrange et de l'inconnu. A CELUI QUI PASSE DE FAIRE LE BIEN. "

Villeneuve-Minervois - En Manche

Le sommet sur le cercle circonscrit au grand nonagone correspondant à Villeneuve (25 juin - 19 juillet) se situe dans la Manche entre Veules-les-Roses (Seine-Maritime) et Hastings (Sussex - Angleterre).

En 1066, Robert de Veules était à Hastings ; il fut gratifié par Guillaume-le-Conquérant, de nombreux biens en Angleterre. Grand sénéchal de Guillaume le Conquérant, il assista le 25 décembre 1066 à la cérémonie historique de Westminster. Mais il fut pourvu de fiefs si considérables en Angleterre qu'il ne revint pas en France. Il s'éteignit, sans doute sans postérité, en Angleterre (Saint-Valéry-en-Caux et ses alentours: pages d'histoire locale : les Cauchois à la recherche de leur passé, Association le Vieux Saint-Valéry-en-Caux, 1980 - books.google.com).

On the 14th, in 1066, was fought the celebrated battle of Hastings. The 15th of October was dedicated by the merchants of ancient times to the god Mercury, and is so noted in the calendar of Julius Cesar. This was because he was the god of merchandise, in which character he is represented with a cock perched on one hand and a purse of money in the other (Nast's Illustrated Almanac, 1871 - books.google.com).

La famille de Tosny, originaire vraisemblablement d'Île de France, est un important lignage aristocratique de la Normandie ducale (Xe-XIIe siècles) même si elle ne compta aucun comte ou vicomte. Son premier membre est Raoul Ier de Tosny (mort après 1024). Les Tosny ont probablement acquis une partie de leur fortune par des aventures lointaines. Raoul Ier et Roger Ier ont combattu en Apulie et en Espagne dans le premier quart du XIe siècle. Alors que le père s'illustre en Pouille, Roger Ier, dit Roger d'Espagne, se fait un nom en combattant les Musulmans en Espagne. Les petits États chrétiens du Nord accueillent volontiers les aventuriers qui peuvent leur prêter main forte pour la Reconquista. En 1018, le Normand est appelé par Ermessende de Carcassonne, comtesse régente de Barcelone après la mort de son mari Raymond Borrell de Barcelone (972-1017), fille de Roger Ier de Carcassonne et de son épouse Adelaïde de Melgueil, car le roi musulman Musetus menace son pouvoir. Roger accourt, épouse la fille de la comtesse (fr.wikipedia.org - Ermessende de Carcassonne, fr.wikipedia.org - Famille de Tosny).

En 1066, on peut penser que Roger III était comte de Carcassonne, en partie (fr.wikipedia.org - Raimond-Bérenger Ier de Barcelone).

Les descendans de Raimond I, comte de Carcassonne, ne jouirent donc que d'une partie du comté de Carcassonne, quoique ce comté lui eût été donné en entier par le testament du comte Roger I, son père. Il est certain d'ailleurs que Bernard, frère de Raimond I, & ses descendans, en possédèrent la moitié, avec plusieurs autres biens qui avoient été destinés à ce dernier; ce qui prouve, ou que Roger I changea la disposition de son testament, ou que pendant le bas âge des enfans de Raimond I, leurs oncles s'emparèrent d'une partie des domaines qui leur étoient échus en partage. Pierre, comte de Carcassonne, fils de Raimond l, avoit en 1054 un fils nommé Roger & trois filles de Rangarde, sa femme, sœur d'Almodis, comtesse de Toulouse. Ce Roger succéda vers l'an 1060 au comte Pierre-Raimond, son père, sous la tutelle de sa mère, dans une portion du comté de Carcassonne & dans les vicomtés de Béziers & d'Agde. Nous l’appelons Roger III, parce qu'il est certain que le comte Roger, son oncle à la mode de Bretagne, avec lequel il s’accorda sur le comté de Carcassonne, posséda la moitié du même comté. Cet accord est sans date, mais il est postérieur à l'an 1060 & antérieur à l'an 1067, puisqu‘il y est fait mention, d’un côté, de Guillaume, comte de Toulouse, qui ne succéda au plus tôt à Pons, son père, qu'en 1060, & que, de l’autre, Roger III mourut sans enfans avant l'an 1067. En effet, Rangarde, sa mère, & ses sœurs, qui lui avoient succédé après son décès, vendirents cette dernière année le comté de Carcassonne au comte de Barcelone. Par là finit la postérité masculine (Claude Devic, Joseph Vaissète, Histoire générale de Languedoc avec notes et pièces justificatives..., Volumes 1 à 2, 1872 - books.google.com).

Après la fin de la croisade albigeoise, quand les chanoines du chapitre Saint-Nazaire reçurent en don les biens confisqués aux hérétiques situés dans le terroir du petit village de Saint-Étienne-de-Clamous, ils firent édifier un puissant château-fort, sentinelle gardant l’entrée de la vallée de la Clamoux (www.tourisme-haut-minervois.fr - Villeneuve-Minervois).

Villeneuve est créée dans la paroisse de Saint Etienne de Clamous, donnée selon Etienne Griffe aux chanoines de Saint Nazaire de Carcassonne enn 1176. Auparavant Saint Etienne dépendait de l'abbaye de saint Pons de Thomières.

L'église Saint-Etienne du Clamous figure déjà dans un document de l'année 1102 (Gallia christ., t. VI, col. 82). Les revenus de son vicaire perpétuel furent évalués, à la fin du XIIIe siècle, à la somme de 80 livres (Élie Griffe, Les Anciens pays de l'Aude: dans l'antiquité et au Moyen âge, 1974 - books.google.com, Jean Martial Besse, Recueil historique des archevêchés, évêchés, abbayes et prieurés de France, Volume 4, Provinces ecclésiastiques d'Alby, de Narbonne et de Toulouse, 1999 - books.google.com).

Ne parlons pas de l'extension prodigieuse que prit l'abbaye de Saint-Pons de Thomières sous l'abbé Frotard et qui lui permit en 1317 de fournir deux évéchés à l'Eglise catholique, ceux de Saint-Pons et de Lavaur ; mais , si on veut bien le remarquer, presque tous les princes qui se rencontrèrent dans la sphère d'action de notre légat, quels qu'aient été leurs commencements, finirent par être les champions dévoués de l'Eglise et du Saint-Siège. Ce fut dabord Bernard comte de Besalu qui s'en reconnut vassal ; puis Pierre de Melgueil qui se donna lui et son comté & à l'Eglise romaine: puis le comte Bérenger-Raymond de Barcelone qui suivit ces exemples; sans compter Raymond de Saint- Gilles qui, par son serment, scrupuleusement tenu, de ne plus quitter la Terre-Sainte et d'y mourir, contribua plus que personne, malgré mille désastres, à maintenir le flot sans cesse renouvelé de la croisade.

Nous sommes persuadés aussi, que ce fut un trait d'excellente politique de la part du Saint-Siege de favoriser les alliances des Norniands de Sicile et d'ltalie et même d'Angleterre avec les comtes de Barcelone, de Toulouse , de Saint-Gilles et les vicomtes de Narbonne. Nous avons vu, en effet, que Guillaume IV avait épousé Emme de Mortaing, nièce de Guillaume le Conquérant; que Raymond de Saint-Gilles, en épousant une cousine de sa belle-soeur Emme, devenait le gendre de Roger de Sicile, si dévoué au Saint-Siège que le pape Urbain , dérogeant à tous les précédents, le nomma son légat perpétuel pour la Sicile. Quant au comte de Barcelone et au vicomte de Narbonne, ils avaient cherché tous les deux l'alliance de Robert Guiscard. Lorsque l'on pense que ces princes avaient tous vécu dans la familiarité de Frotard, ou du moins s'étaient rencontrés avec lui dans toutes les transactions importantes de la province, on ne peut s'empècher d'imaginer qu'ils trouvèrent dans notre légat un grand encouragement à ces alliances, si l'on n'aime mieux supposer qu'elles naquirent de l'initiative de l'Eglise, cherchant à grouper autour de la Papauté, contre la tyrannie des Césars allemands, le dévouement traditionnel de la vieille France, qu'il vint des preux de la Normandie ou des fidèles du Languedoc (Abbé Bene, Recherches historiques sur Frotard, dixieme abbe de Saint-Pons de Thomieres, 1875 - archive.org).

Cancer

Le signe du Cancer est appelé aussi Ecrevisse.

Pêche aux écrevisses à Veules-les-Roses - www.delcampe.net

Station balnéaire depuis le XIXe siècle, le village conserve dans son église, dédiée à saint Martin, un ensemble de sculptures exécutées sur une partie des supports intérieurs. Cette église a été reconstruite dans sa presque totalité à la fin du XVe siècle et au début du siècle suivant. Il existait un pèlerinage du Précieux Sang dans cette église, grâce à l'autorisation de l'abbaye de Fécamp, et une confrérie dite des «Cinq Plaies» y honorait tout particulièrement ce précieux symbole. Il nous faut maintenant revenir à la pile A (nord du choeur), la plus ancienne selon notre chronologie. Nous avons déjà insisté sur les difficultés à lire son décor, constitué de sculptures indépendantes. L'ensemble est de facture plus lourde, plus grossière que dans le support B, et cela reste vrai pour la corbeille du chapiteau, où nous trouvons ce qui peut être une représentation de chapeaux de triomphes palinodiques, des sirènes, des dauphins, des cornes et des bourses... Cet archaïsme n'interdit nullement des références au décor italianisant ; ainsi, l'amour ailé, agenouillé sur un cul de lampe, d'inspiration lombarde, qui deviendra caractéristique de la décoration normande de cette période. Mais le courant traditionnel, populaire, utilise et réutilise un certain nombre de formes puisées directement dans le fond local : quadrupèdes affrontés, sirènes, écrevisse, chouette aux ailes déployées... (Yves Bottineau-Fuchs, Les piles figurées de l'église Saint-Martin de Veules-les-Roses. In: Annales de Normandie, 30e année n°2, 1980 - www.persee.fr).

Mercure

A Saint Riquier ès Plain, près de Saint Valéry en caux, une statue du XVIème siècle de saint Hermès se trouve dans l'église, tandis qu'à Rouville, un peu plus loin au sud-ouest, l'église est consacrée à ce saint, et encore plus loin dans le Calvados à Fontenay-le-Marmion (Normandie, Les Guides bleus, 1965 - books.google.com).

Les incursions des Normands dans les années 880 dans la région des Flandres et des Pays-Bas, sous la conduite du chef Hastings, qui semble avoir été partout, et qui donna son nom à la ville du Sussex, provoquèrent la fuite des moins de Renaix avec les reliques de saint Hermès pour Inde (Cornelismünster, près d’Aix-la-Chapelle) en Allemagne. Les restes revinrent à Renaix vers 940 (Archives, bibliothèques et musées de Belgique, Volumes 21 à 23, 1950 - books.google.com).

Hasting, sometime wrote Hastinge and Hastings, in Latin Hastingia and Hastinga. Cambden in his Britannia says, it seems to take its Name from the Arch-pirate Hasting, for being called in the Saxon Tongue Hastinga-Ceaster, is as much as Hasting's Town (Charters of the Cinque Ports, B. Lintot, 1728 - books.google.com).

A Villey-sur-Tille en Bourgogne, la DEA ARNALIA guérissait les maniaques qui y venaient de loin; on bâtit depuis dans ce lieu une chapelle dédiée à ST HERMES et à ST AVGVSTIN qui furent substitués à Mercure et aux dieux Augustes de l’inscription gallo—romaine. Le souvenir de la DEA resta à la fontaine et aux arbres des fées, troncs énormes que l’on visitait encore par curiosité au siècle demie (J.-G. Bulliot, L'ex voto de la Dea Bibracte, Etudes celtiques, 1870 - books.google.com).

Il y a un Hermès, martyr à Césarée sous Dèce, qui aurait tué Julien l'Apostat (Bibliothèque orientale, Moutard, 1783 - books.google.com).

Mais l'Hermès de Renaix est le saint romain, que quelques-uns appellent S. Helme, et qui souffrit la mort à Rome pour la défense de la foi dans le IIème siècle, sous l'Empereur Hadrien, fêté le 28 août comme Augustin.

La Mère de Cambry, renommée Soeur Jeanne de la Présentation mourut le 19 juillet 1639. Son frère le Père de Cambry était chanoine de l'église collégiale de Saint Hermès à Renaix (Pierre Hélyot, Maximilien Bullot, Histoire des ordres monastiques, religieux et militaires, Volume 4, N. Gosselin, 1715 - books.google.com).

Mais le plus beau 19 juillet, est le début de l'année alexandrine.

Sous le nom d'Hermès, les manuscrits nous ont conservé un Organon, un Kanonion, et des Iatromathématika d'Hermès à Ammon l'Egyptien (recettes pour prédire l'issue d'une maladie selon l'état du ciel au moment où cette maladie commence), qui affirment la valeur thérapeutique du principe des similitudes.

Corpus hermeticum, Asklépios 31, le Poimandrès ou les Iatromathématika sont des écrits néoplatoniciens attribués à Hermès, révélés à Asklépios-Sauveur ; ils font partie de la Gnose magique.

Le calendrier égyptien est une institution qui remonte au moins jusqu'à la VIIIème dynastie. Nous verrons qu'elle peut être plus ancienne encore, puisque, au dire des prêtres d'Héliopolis et de Thèbes, ainsi que nous le verrons bientôt, le calendrier, dans la forme qui nous est connue, avait été institué par Hermès, c'est-à-dire à une époque antéhistorique.

L'astrologue Héphestion de Thèbes, en Égypte, écrivit au plus tôt sous Constantin. Dans un fragment de son traité sur les pronostics, êtrtamuzariat, il parle de Sirius et des prédictions qui se fondaient sur les circonstances du lever de cet astre : il dit" que Sirius se lève le 25 épiphi, ce qui répond, dans le calendrier fixe alexandrin, au 19 juillet. La différence du 19 au 20 tient sans doute à la manière de commencer le jour. Pour Censorin et Diophane, qui suivaient, l'un l'usage romain, de compter le jour de minuit, et l'autre l'usage grec, de le compter du coucher du soleil, la 11ème heure de la nuit, époque du lever de Sirius, appartenait également au 20 juillet. Les Egyptiens, au contraire, quoi qu'en aient dit par erreur Pline et Lydus, commençaient le jour au matin, ainsi que l'a démontré M. Ideler ; la 11ème heure de la nuit appartenait donc encore au 19, comme l'a marqué le Thébain Héphestion (Jean-Antoine Letronne, L'année vague en Egypte, Le lever héliaque de Sirius, Histoire et mémoires de l'institut royal de France, Académie des inscriptions et belles-lettres, 1861 - books.google.com).

Le kanonion ou organon d'Hermès Trismégiste était du même goût : on comptait depuis le lever héliaque de l'étoile du Chien, c'est-à-dire depuis le 25 Epiphi (19 juillet), début de l'année sothiaque, jusqu'au jour de l'alitement; on divisait le nombre ainsi obtenu par 36 (sans doute à cause des 36 décans) et on cherchait le reste dans la table (André Jean Festugière, La Révélation d'Hermès Trismégiste, Volume 1, 1944 - books.google.com).

Mayronnes - Saint André de Maurienne

Le correspondant de Mayronnes sur le cercle du grand nonagone est Saint André de Maurienne. L'église de Mayronnes est dédiée également à Saint André.

Maironnes (ou Mayronnes) existait dès lë commencement du 10ème siècle, selon d'anciennes chartes. Mayronnes a été donné à l'abbaye de Lagrasse en 956, donation reconnue par Bernard Aton, vicomte de Carcassonne, puis dépendit du prieuré de Saint Martin des (ou du) Puits, lui-même office claustral de l'abbaye (Alphonse Mahul, Cartulaire et archives des communes de l'ancien diocèse et de l'arrondissement administratif de Carcassone, Didron, 1857 - books.google.com).

L'église Saint-André de Mayronnes était une annexe de Saint-Martin-des-Puits. En 1404, elle avait un vicaire perpétuel désigné par le prieur : il y avait au dit lieu une maison presbytérale. Le prieur était taxé pour un revenu de 160 livres, dont 30 pour l'église de Mayronnes (Élie Griffe, Études d'histoire audoise, IXe-XIVe siècles, Imprimeries Gabelle, 1976, p. 86).

Saint André de Maurienne se situe sur la rivière Arc. Il existe un lieu-dit L'Arc-d'en-haut à Mayronnes.

Sur la commune se trouve aussi la petite chapelle de Saint Clément de Jonquières de style roman primitif (XIème siècle) (www.lagrasse.com).

Il y a lettres communes entre Maurienne et Mayronnes, six sur neuf.

Deux actes publics, l'un de 588, l'autre de 1208, nous ont laissé les confins principaux de l'ancien diocèse de Maurienne. Contre le diocèse de Turin une limite était placée entre la Chiusa et Aveillane, Vologia ou Volovia, une autre à la Cluse entre les vallées de Pragelas et du Cluson. Contre le diocèse d'Embrun la limite était vers l'ancien village de Rama, au-dessus de Mont-Dauphin. Contre le diocèse de Grenoble c'était la Breda et l'Isère, par La Rochette et Sainte-Hélène-du-Lac. Les crêtes des montagnes complétaient la ligne entre ces trois points. Enfin, la Maurienne a le titre de Marche, Marca Maurianensis, comme les Marches d'Italie et d'Espagne. C'était, en effet, dans le diocèse de Maurienne que se trouvaient les deux plus importants passages des Alpes au moyen âge, celui du Mont-Cenis et celui du Mont-Genèvre, aboutissant tous les deux à Suse, dont les seigneurs furent ainsi Mark-Grafs, c'est-à-dire comtes d'une marche, margrave, marquis. (C.-A. Ducis, La Maurienne, Revue savoisienne, Volumes 11 à 13, 1870 - books.google.com).

Le Mont Genèvre était le Mons Matrona :

La table Théodosienne appelle le mont Genèvre Alpis Cottia, en l'honneur de Cottius qui, par de grands travaux, en avait rendu le passage praticable (quoique cette voie ait dû beaucoup aux soins d'Agrippa, et qu'Auguste y ait employé une partie de ses troupes, exemple que Probus a suivi). si l'Itinéraire de Jérusalem se sert du mot matrona que le Mont-Genèvre reçut à la suite d’un accident mortel remarquable qui, suivant Ammien Marcellin (Histoire de Rome, XV, 10), y était arrivé à une grande dame ; il est dénommé Mons-Janus, en 1125, dans un acte de partage des terres de Provence, fait entre les comtes de Toulouse et de Barcellonne, et en 1155, dans une ordonnance de Frédéric Ier. Plusieurs auteurs le disent Mons-Janua, d'autres Genua ; et si l'on tenait à avoir une étymologie, on pourrait croire que de janus ou janua on a fait successivement janèvre, jenèvre, genèvre, ou que ce dernier mot vient de Genua, comme de Genua l’on a fait Gênes (Jean-Charles-François Ladoucette, Histoire, antiquités, usages, dialectes des Hautes-Alpes, 1820 - books.google.com, encyclopedie.arbre-celtique.com - Matrona-Montgenèvre).

Sous l'empire de Néron, les Alpes cottiennes, dont la Maurienne faisait partie, lurent déclarées province romaine. Le proconsul Burrhus en eut le gouvernement, et vint se fixer à Turin, capitale de la nouvelle province. On dit que Burrhus était secrètement du nombre des néophytes qui, du temps de saint Paul, étaient dans la maison de César. Néron ayant ordonné la première persécution contre les chrétiens, Priscille, dame romaine et parente du proconsul, vint, avec Elie et Milet, disciples de saintPierre, chercher un asile dans la province de Burrhus. La pieuse matrone ne séjourna pas longtemps à Turin, et, soit dégoût du monde, soit désir de se livrer plus librement à la profession de sa foi, elle se retira à la Novalaise, bourg situé dans un lieu agréable, au pied du Mont-Cenis. Pendant qu'elle s'adonnait aux exercices de la piété, Elie et Milet se mirent à évangéliser les habitants de ce pays, et à répandre la lumière de la foi dans les pays voisins. Ils passèrent le Mont-Cenis, et pénétrèrent jusque dans la haute Maurienne, où la tradition porte qu'ils bâtirent des oratoires dans des lieux déserts, pour y célébrer en secret les divins mystères. Ce que l'histoire nous dit de la vierge sainte Thècle, qui illustra la Maurienne par ses vertus, et lui apporta d'Orient les reliques de saint Jean-Baptiste, ne permet pas de douter que le christianisme n'y fût déjà très florissant vers le milieu du sixième siècle; mais, en ce temps-là, les païens y étaient encore assez nombreux pour inquiéter les chrétiens et leur susciter des persécutions. Jusqu'à cette époque, la Maurienne avait appartenu au diocèse de Turin, et Gondran, roi de Bourgogne, était à la veille de lui donner un siège épiscopal, que Felmase devait occuper le premier (F. Grobel, Notre-Dame de Savoie, et variétés historiques, 1860 - books.google.com).

Scorpion

L'association du scorpion et du peuple de la Synagogue ne caractérise pas uniquement un courant local savoyard. On la retrouve également en Italie centrale, dans la plaine du Pô, à Aoste, dans le Comté de Nice, en Provence, dans le Tessin, au Tyrol et même jusqu'aux Pays-Bas ! La première apparition du symbole du scorpion remonterait à la Bible historiée manuscrite, toute figurée, de la Bibliothèque Nationale de Paris (aussi appelée Bible de Jeanne d'Évreux d'après Émile Mâle), dont les miniatures, sans doute du début du XIVème siècle, sont siennoises. [...]

Plusieurs animaux ont été utilisés pour représenter le peuple de la Synagogue, comme la chauve-souris, l'ibis, voire le dragon... (on sait combien la fin du Moyen Âge aime orner les étendards d'animaux réels ou imaginaires). À Lanslevillard [Haute-Maurienne] à Sant'Antonio di Ranverso (dans l'église abbatiale) et à Bessans [Haute-Maurienne], c'est le scorpion que peint l'artiste Mais pourquoi cet insecte ? Il est indéniable qu'à cette époque les sentiments des chrétiens à l'égard du peuple juif n'étaient guère chaleureux. Aussi, vu l'aversion et la méfiance éprouvées envers ce peuple, le choix du scorpion s'explique n'incarne-t-il pas la fausseté qu'on attribuait aux Juifs de l'époque ? Noir, sournois et vivant le plus souvent caché, n'agit-il pas en traître lorsqu'il vous pique de son dard mortel? Feignant de vous attaquer de face, ne vous envoie-t-il pas dans l'autre monde avec l'extrémité de sa queue, recourbée au-dessus de lui ? Le jaune de l'étendard manifeste que l'oriflamme appartient au peuple d'Israël, cette couleur ayant depuis toujours été attribuée à la Synagogue (Michel Thomas, Trésors de l'art sacré dans les hautes vallées de Maurienne, 2004 - books.google.com).

Lune

En partant du Monolithe de Sardières (Haute-Maurienne), on peut joindre deux des grands classiques du secteur : le monolithe de Sardières et le trou de la Lune ou roc de Corneilles, tous deux issus du travail d’érosion d’une roche de type dolomitique (legrosjerome.free.fr).

Le nom de Diane a été connu durant tout le moyen âge, et l'on peut aisément admettre que, dans notre nom de lieu, les scribes et même les populations de Vuissens et des environs aient senti le Diana originaire, et qu'ainsi la forme du nom de lieu n'aurait pas évolué normalement, et qu'elle aurait été au contraire influencée par la forme littéraire, comme c'est le cas dans l'interjection par dienne, dans laquelle M. Désormaux voit très justement le nom de Diane, puisqu'un drame en vers, L'Hystoyre de Monseigneur Sainct Sébastien représenté au mois de mars 1567 à Lanslevillard en Maurienne, appelle Diane précisément Dienne, Dyenne, dans une suite d'invocations de divinités (Paul Aebischer, La "fontaine de Diane" de Vuissens, Schweizer Volkskunde, Volume 18, Schweizerische Gesellschaft für Volkskunde Verlag G. Krebs., 1928 - books.google.com).

Céladon, héros de l'Astrée (II, 10, 403-405), voyage de Lyon en Italie en passant par la vallée de la Maurienne, pays des Ceutrons et des Carrocèles. [...] Honoré d'Urfé établit une comparaison entre les passions et le paysage des monts du Valais, de la Maurienne, de la Tarentaise et le cours de l'Isère et de l'Arc (Epistres Morales, II, 7, 304-305). (Maxime Gaume, Les inspirations et les sources de l'œuvre d'Honoré d'Urfé, 1977 - books.google.com).

En 1598, Honoré saute à cheval. Le sieur de Lesdiguière vient d'envahir la Maurienne. D'Urfé, capitaine des gardes du duc de Savoie, lutte à la tête de ses carabiniers contre les troupes françaises du spirituel Créquy, gendre de Lesdiguière (tombant d'un escalier sans se faire mal : « Dieu vous a épargné, lui dit-on. - Oui, pas un échelon»). D'Urfé contribue à repousser de la vallée de la Maurienne les soldats du Maréchal de Lesdiguières. La paix de Vervins (mai 1598) interrompt les exploits d'Honoré. En 1600, il épouse la femme de son frère (il a trente-trois ans, elle trente-huit), mariage avec Anne annulé deux ans auparavant par le pape Clément VIII pour cause d'impuissance du mari. Le 18 mai 1599, l'ollicial de Lyon prononce l'annulation du mariage d'Anne d'Urfé et de Diane de Châteaumorand. Honoré a obtenu de l'ordre de Malte la rupture de ses vœux. Les d'Urfé ne pardonneront pas à Diane d'avoir dévoilé publiquement la défaillance de l'aîné de la famille (Michel Chaillou, Michèle Chaillou, La fleur des rues: Petit guide pédestre de la littérature française au XVIIe siècle, 2000 - books.google.com, Honoré d'Urfé , Amours d'Alcidon, annoté par Gustave Charlier, 1921 - books.google.com).

Après avoir servi le duc de Savoie par les armes, il décide de le servir par la plume. Il ne compose pourtant pas une Amedeide, mais un poème fondé sur la légende de Bérold, prince saxon qui serait à l'origine de la dynastie ducale. Il commence en 1599 son poème, dont la première version manuscrite, qui comprend six livres, est achevée en 1605. Il intitule les trois premiers livres successivement La Beroldide, puis Berol, enfin La Savoye. Les trois derniers sont intitulés Bérol. En 1606, le poème est remanié en profondeur. Lorsqu'il est abandonné définitivement le 29 novembre 1606, il porte le titre de Savoisiade ou de Savoysiade, il ne comprend que neuf livres et il reste inachevé. [...] Le mythe de Bérold a été créé au XVème siècle [...] surtout parce qu'Amédée VIII, qui avait intérêt à ménager ses relations avec le Saint Empire, y trouvait l'occasion de s'attribuer une ascendance germanique. Au XVIe siècle, cette légende n'a pas perdu toute utilité diplomatique, puisqu'elle fait reconnaître à l'Empire de Rodolphe II, en 1582, la supériorité de Charles-Emmanuel, «ex sanguine germanico ducum Saxoniœ oriundus», sur les autres princes italiens (Bruno Méniel, Renaissance de l'épopée: la poésie épique en France de 1572 à 1623, 2004 - books.google.com).

Brugairolles - Vendays

Le sommet correspondant à Brugairolles se trouve dans l'Océan Atlantique, entre Vendays sur la côte française, qui se trouve sur le Chemin des Anglais, qui débarquaient à Soulac, de Saint Jacques de Compostelle, et Santillana dans les Asturies, où se trouve la grotte peinte d'Altamira.

Il n'y a pas de doute que le monastère très riche et très puissant de Santillana aux Asturies, situé sur un des chemins secondaires du pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, était un centre du culte de sainte Julienne de Nicomédie (Hans-Erich Keller, Autour de Roland: recherches sur la chanson de geste, 1989 - books.google.com).

Julienne (Juliana, 16 février), vierge et martyre de Nicomédie, refusa d'épouser le préfet Eleusius. Sa réputation lui est venue de l'énergie avec laquelle elle combattit le démon dans sa prison : elle ligota le diable avec la chaîne qui lui avait servi de lien. Plongée dans une chaudière de plomb fondu, elle fut finalement décapitée : ce martyre doit être situé vers 307, sous Galère. Culte Son corps fut amené en Campanie : d'abord à Pouzzoles, puis à Cumes, en 568, et à Naples en 1207. Un Croisé rapporta le chef de la sainte au Val-Saint-Germain, près de Dourdan. Sainte Julienne est patronne de Vérone et de Santillana (Sancta Juliana), dans les Asturies, où ses reliques avaient été apportées dès le VIe siècle. Elle est invoquée contre les maladies contagieuses. Iconographie Son attribut est un diable enchaîné (Jacques Baudoin, Grand livre des saints: culte et iconographie en Occident, Editions Créer, 2006, p. 297).

Julienne était fêté le 21 mars à Paris.

Au nord de Vendays, à Soulac aurait abordé Véronique, sainte de la sainte Face, appelée aussi Vénice.

Véronique venue par la mer, offrant cheveux et lait de la Vierge ; voilà autant de thèmes qui la désignent comme une nymphe, comme une sirène, on est tenté de dire : comme Vénus elle-même. Par son nom populaire, Vénice, comme par son iconographie, c'est bien à cette déesse qu'elle s'assimile (Claude Gaignebet, À plus hault sens: l'ésotérisme spirituel et charnel de Rabelais, Volume 1, 1986 - books.google.com).

Ven-days, au nord Ven-sac, font penser à Ven-us, même si en général on reconnaît en "ven" une vendo gaulois signifiant blanc. Port-Vendres est un Portus Veneris.

Le nom de Vendays est formé de deux mots celtiques : giuenn « blanc » et la préposition suffixe marquant le lieu, dont la mutation en days est due à une déformation idiosyncrasique du dialecte gascon. Vendays signifie donc « station des Blancs » (Revue de géographie commerciale, Société de géographie commerciale de Bordeaux 1903 - books.google.com).

Mais le nom de Vénus dérive d'une racine indo-européenne *wen signifiant "désirer" (Philippe Dain, Mythographe du Vatican III, 2005 - books.google.com).

La croupe desséchée que nous avions sous les yeux se nomme San Giulaiano. Nous reconnùmes, sans hésiter, le mont Éryx, dédié a Vénus, et célèbre autrefois dans la Grèce entière. Je ne sais pourquoi le moyen—âge catholique a placé sous l’invocation de saint Julien tous les lieux consacrés par le paganisme à Cythérée. Qu’on veuille désigner dans, les fabliaux un logis mal famé, on le qualifie d’hôtel Saint—Julien. Dans le conte de Courtois d’Arras, les courtisanes qui s’efforcent d’attirer chez elles l’enfant prodigue lui promettent a l’hôtel Saint—Julien.» J’avais conçu jusque-là que l’on se fût livré, en France seulement, à une malicieuse interprétation des fonctions ordinaires du bienheureux Qui héberge les crestiens; Mais, si l'on considère que chaque peuple a son saint Julien à qui l’on assigne partout le même attribut, si l’on observe que saint Julien règne sur le mont Éryx où il succède à Vénus, le fait acquiert plus d'importance dans l'histoire des mythologies comparées. [...] Saint Julien du mont Éryx n’est pas le premier évêque du Mans, qui donna l’hospitalité à Notre Seigneur, ni l’évêque de Tolède qui porte aussi ce nom, ni le saint d’Égypte qui, ayant tué père et mère pour obéir à la fatalité, se fit aubergiste et batelier en Italie. Le pa.. trou de San-Giuliano, de qui J .-J . de Voragine, Butler et les autres légendaires n’ont fait aucune mention, et qui eut à lutter, ainsi que Diomède, contre les déités de l'Olympe, était fils d’un prince, comme tous les bienheureux de la contrée, d’un monarque byzantin parfaitement inconnu (Francis Wey, Les Calabres et la Siclie, V, Revue de Paris, 1841 - books.google.com).

Il existe un saint Julien d'Egypte, comme l'Hospitalier, martyrisé avec 5000 autres pendant le règne de l'empereur Dioclétien, sous la présidence de Marcien, et fêté aussi le 16 février comme Julienne.

L'église de Brugairolles est consacrée à saint Julien et sainte Basilisse. Basilisse en grec c'est la Reine.

A Vendays passait un chemin appelé de la Reyne, ainsi que le chemin royal de Bordeaux à Soulac et au Verdon (Paroisse Saint Seurin de vendays, Variétés bordeloises, Tome II, 1784 - books.google.com).

La gens Julia, dont faisait partie Jules César, prétendait descendre de Vénus par Ascagne, fils d'Enée, lui-même fils d'Anchise et de la déesse.

Il existe un fleuve "fossilisé" qui coulais à Vendays, l'Anchise.

Non loin de la plage de Montalivet où fut découverte d'une statuette romaine, étaient le fleuve Anchise et le port du même nom. Le citoyen Fleury de la Teste écrit dans son mémoire (1800) : " Il a existé autrefois des bassins tels, par exemple, que celui d'Arcachon, quoique peut-être moins étendus. Quelques-uns avaient des issues assez considérables pour la petite navigation. On en cite un dans la partie du nord, qu'on désigne sous le nom de port Anchise," Les cartes des XVIème et XVIIème siècles marquent sur la côte du Médoc aux environs ds Vendays et de Naujac cette rivière d'Anchise. Elles lui donnent un estuaire assez spacieux et placent, les unes son embouchure, les autres plus en amont, la ville d'Anchise. Celte dernière figure dans différents portulans du XVIème siècle sous le nom de Balania Ballanas etc. (Pierre Buffault, Etude sur la Cote et les Dunes du Medoc, 1897 - www.forgottenbooks.com).

On retrouve Anchise, roi sarrasin de carcassonne qu'il aurait défendue contre Charlemagne, ou père d'Enée qui aurait fondé cette ville.

La notion d'une divinité androgyne est regardée comme un dogme fondamental des religions de l'Asie antérieure ; tous les mythologues s'accordent à reconnaître l'existence d'une Vénus hermaphrodite et même mâle chez les peuples qui occupèrent cette région. Un texte assyrien expose ainsi les éléments de la doctrine androgyne-sidérale : L'astre parmi les femlles est la planète Vénus ; elle est femelle au coucher du soleil. » « L'astre mâle est la planète Vénus; elle est mâle au lever du soleil. » (Charles de Linas, Les origines de l'orfévrerie cloisonnée: recherches sur les divers genres d'incrustation, la joaillerie et l'art des métaux précieux, Volume 3, 1887 - books.google.com).

A Paphos, à Amathonte, à Idalie, dans toute l'île de Chypre, Aphrodite Urania ou Vénus céleste était androgyne : « Sa statue, en Chypre, dit Macrobe, est barbue, mais avec un vêtement de femme, le sceptre et la stature d'un homme. » (Jules Baissac, Les origines de la religion, Volume 1, 1899 - books.google.com).

En Médoc, les plus anciennes et les plus nombreuses églises portent le nom de saint Pierre : Jau ainsi appelé d'un temple de Jupiter sur les ruines duquel il s'éleva; Verteuil qui, selon plusieurs, reçut de Charlemagne un magnifique agrandissement mais non pas sa naissance; Dignac, Blagnan, Grayan signalés par des titres du XIIIe et XIVe siècles; Civrac qui a remplacé un temple de Diane dont les cerfs sculptés se voyaient encore au siècle dernier; Gaillan remarquable par son plan et ses détails romans; Vinsac, Vendays, Avensan, riches en vestiges d'antiquités; Lilhan entièrement envahi par la mer depuis le XVIe siècle, mais conservé dans des actes seigneuriaux de haute date, et qui dort probablement sous son immense dune; Parempuyre, Bruges, Hostens, Cazaux , Sales , Gradignan , Saucats, Lèges et Comparrian qui prolongent en tournant autour de Bordeaux le mouvement commencé à Soulac (Abbé Cirot de la Ville, Origines chrétiennes de Bordeaux on Histoire et description de l'église de St.-Seurin, 1867 - books.google.com).

Jau se trouve au nord-est de Vendays, à l'est de Vensac.

Poissons

Tous les étangs du littoral, jusqu'à Vendays près de Lesparre, seraient habités par un poisson, l'Aubour-lime (Squalius [Alurius] bearnensis), inconnu dans les eaux de la Garonne et très commun dans celles de l'Adour.

L'aubour est un cousin du chevesne, un petit poisson d'eau douce, et plus connu sous le nom de « vandoise ». Vandoise/Vendays, au bord de la mer comme Santillana del Mar (J. Blayac, Contribution à l'étude du sol des landes de Gascogne. In: Annales de Géographie. 1916, t. 25, n°133 - www.persee.fr).

La Roque Mude - Rennes-le-Château

Rennes le Chateau (famous for its mystery), Carcassonne (famous for its castle, Limoux (famous for its blanquette) (www.self-catering-breaks.com).

Dans la mise en correspondance des sommets du Sceau de Palaja avec ceux de l'hexagramme défini à partir du triangle Ban-Saint-Martin - Edern - Rennes-le-Château, Rennes-le-Château est proche de la Roque Mude (PS PRAECUM). PS PRAECUM qui pourrait se traduire par Psaume des prières qui est le 42 (Vulgate) dit "Et ce sera encore par elles que j'entrerai jusqu'à l'autel de Dieu, jusqu'à Dieu même qui, en me donnant cette espérance, remplit de joie ma jeunesse." (traduction Carrières de "Et introibo ad altare...").

Or Rennes-le-Château est aligné avec la Roque Mude et Palaja (près de Cazaban où se trouve la Tour (pigeonnier) du prieuré de Saint Foulc). Palaja est le centre du coeur, où se trouve le maître-autel, sur le plan de l'église de Saint Sulpice de Paris projeté à l'envers sur la carte du département de l'Aude.

Au cours de la consécration d'un édifice religieux, église ou chapelle, le psaume 42 (Vulgate) entre en jeu au moins depuis le concile de Trente et avant le concile Vatican II :

En entrant, l'évêque souhaite la paix à cette maison. Le chœur chante d'abord une antienne de paix puis une antienne rappelant l'entrée de Jésus chez Zachée et enfin le Veni creator pour demander la venue de l'Esprit Saint. Un clerc répand deux bandes de cendre de la largeur d'un palme sur le pavage de l'église, en forme de croix, un depuis l'angle nord-ouest jusqu'à l'angle sud-est, l'autre depuis l'angle sud-ouest jusqu'à l'angle nord-est. Si l'église est grande, il suffira de faire, à la place de la première bande, vingt-quatre carreaux (areole) disposés à égale distance, et, à la place de la seconde bande, vingt trois carreaux. Puis on termine le chant des litanies des saints. Après quoi, l'évêque étendant sa main droite fait trois fois le signe de la croix sur l'église et l'autel. On chante le Benedictus " Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, car il a visité son peuple... " et l'antienne « O quam metuendus est » " O que que ce lieu est redoutable : vraiment ce n'est rien d'autre que la maison de Dieu et la porte du ciel ". Ce sont les paroles de Jacob dans le récit mythique de la Genèse qui raconte le rêve dans lequel il vit une échelle relier la terre au ciel. L'évêque, du bout de sa crosse, trace, sur la première bande de cendre, les vingt-quatre lettres de l'alphabet grec et sur la seconde bande les vingt-trois lettres de l'alphabet latin. Puis, à genoux devant l'autel, il dit: «Deus in adjutorium.» "Dieu, viens a mon aide ». La chorale répond : « Domine ad adjuvendum ...» " Seigneur hâte-toi de me secourir " puis l'évêque dit le « Gloria Patri ... » " Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit ". La chorale répond « Sicut erat. .. » " Comme il il était au commencement, maintenant et toujours et pour les siècles des siècles. Amen ". Ce dialogue se chante trois fois d'abord sur un ton grave, puis sur un ton moyen et enfin sur un ton aigu. Ce semblant de dialogue débute chacun des offices du jour mais il n'y est alors chanté qu'une seule fois. Après quoi, l'évêque bénit un autre mélange de sel, d'eau, de cendre et de vin en disant des prières différentes de celles qu'il avait employées la fois précédente. Il se rend à la porte de l'église, à l'intérieur, et du bout de sa crosse, trace le signe de la croix sur le haut puis sur le bas de la porte en disant une prière. Il revient devant l'autel dire deux prières. Il commence ensuite la consécration de l'autel par la récitation du psaume 42 qui, dans le rit tridentin, est récité au début de chaque messe : « Introïbo ad altare Dei», "Je m'avancerai jusqu'à l'autel de Dieu... ". L'évêque, dans une prière, évoque l'échelle de Jacob. Il trempe le pouce de sa main droite dans le mélange d'eau, de sel, de cendre et de vin, et en marque cinq croix gravées dans la pierre de l'autel, une au centre et les autres à chaque coin dans un ordre déterminé... (Maurice Gruau, L'homme rituel: Anthropologie du rituel catholique français : Essai d'une ethnologie de l'intérieur, 1999 - books.google.com).

La Roque Mude se trouve près du hameau d'Arce sur la commune de Limoux.

La famille d'Arse, originaire d'Arsa près de Sournia dans le Fenolhedès ou d'Arce près d'Alet les Bains, implantée dès le XIIIème siècle en divers points du Termenès, restera en possession de la seigneurie jusqu'au XVIème siècle. Elle rendait hommage pour cette terre à la fois à l'archevêque et au roi (www.dernacueillette.fr).

Les registres paroissiaux de la communauté de Cascastel datent de 1643. Que l'on veuille bien se reporter à l'étude présentée par nous dans le Bulletin T. XXXII de la Société d'Etudes Scientifiques de l'Aude, sur la commune de Castelmaure; on y lira que François d'Arsse était seigneur de Castelmaure et de Saint-Jean de Barrou vers le milieu du XVIIIème siècle, et les registres auxquels nous faisions allusion plus haut signalent ce même François d'Arsse, seigneur de Cascastel. Des actes de baptême de noble Guillaume d'Arsse, baron de Castelmaure (1650), noble Barthélémy d'Arsse (1652), damoiselle Louyse d'Arsse (1653), y sont transcrits, de même que le décès du susdit, noble François d'Arsse, baron de Castelmaure, âgé de 35 ans, enterré dans la chapelle de Saint-François de l'église de Cascastel. Nous y trouvons aussi couché le décès de Marianne d'Arsse, décédée en bas-âge et ensevelie aussi dans l'église. Ces mêmes registres consignent en 1659, une visite à Cascastel de Monseigneur François de Fouquet, archevêque, primat de Narbonne qui confirma dans l'église du dit lieu les trois enfants vivants de François d'Arsse et dans ces registres un « Etat de la famille d'Arsse », est ainsi transcrit. Dame Tonette de Mayreville, veuve à feu noble François d'Arsse, seigneur de Cascastel (âgée de 39 ans), mère des suivants : Noble Guillaume d'Arsse, baron de Caslelmaure, son fils aîné, âgé de 18 ans; Noble Barthélémy d'Arsse, âgé de 16 ans; Demoiselle Louyse d'Arsse, sa fille, âgée de 15 ans. Il ne nous semble pas téméraire de conclure que François d'Arsse, seigneur de Castelmaure et de Saint-Jean de Barrou, dans lesquels lieux ne se trouvaient qu'une tour noble en ruines (V. Bull, de la Soc. d'Et. Scientif., p. 136), habitait surtout Cascastel, puisque ses enfants y ont été baptisés et confirmés, qu'il y est décédé et inhumé dans la chapelle Saint-François de l'église Saint-Julien. Il était, à l'égal de Raymond de Castro, Codominus de Cascastel, coseigneur de ce fief, en même temps que l'abbé de Lagrasse, peut-être était-il un feudataire de ladite abbaye. Aucun document connu ne nous a permis de suivre les enfants de François d'ArtssE. Les registres paroissiaux n'en portent pas trace après le dénombrement de 1668.

François d'Arsse, seigneur aussi de Cardières était à Cascastel en 1615, puisqu'il est porté sur le compoix général en langue romane de Cascastel.

La maison d'Arsse possédait depuis le 14e siècle le fief noble d'Arnecueillette (Dernacueillette). Hugues de Arcis (d'Arse), chevalier, en était le Seigneur de 1335 à 1358. En, 1523 et 1557, les d'Arsse dénombrent en toute justice Montrouch (Maisons), Félines, Laroque de Fa, Massac, Montgaillard, Davejean.

Pierre d'Arsse, déjà seigneur de Castelmaure au milieu du 16e siècle, et par conséquent, l'aïeul de François d'Arsse de Cascastel, était châtelain de Ternies (place forte royale) de 1563 à 1574. François d'Arsse lui succéda comme capitaine du château en 1576. François d'Arsse, écuyer, époux de Jeanne de Mage de Salsa et de Nouvelles, était seigneur de Ségure en 1564. Il est intéressant de signaler que Jean-François Régis naquit le 31 janvier 1597 à Fontcouverte, fils de Jean Régis et de Madeleine d'Arsis, fille du seigneur de Ségur (Voir la Vie de Saint François Régis, du père Gros).

En 1564, la seigneurie de Ségure passa entre les mains de François d'Arcis (de Arcia ou d'Arse), seigneur d'Arnécuillède (Dernacueillète), écuyer, dont la femme fut Jeanne de Mage (de Nouvelles).

Les d'Arsse blasonnaient : « de gueules au lion d'or, armé et lampassé de même, soutenant un sautoir d'argent ». (D'Aubais: Pièces fugitives et La Roque: Armoriai du Languedoc) (Excursion du 22 Avril 1934 dans la Corbière orientale : Coustouje, Conquières, Fontjoncouse, Albas, Cascastel, Bulletin de la Société d'Etudes Scientifiques de l'Aude, Tome XXXIX, 1935).

Un Hugues de Arcis précédent, sénéchal de Carcassonne, commanda le siège de Montségur en 1244.

Les d'Arce (de Limoux) furent représentés en 1227 par Arnaud Raymond qui fut témoin du traité entre Trencavel et le comte de Foix.

En 1227, Trencavel avait fait avec le comte de Foix, son cousin, un traité d'alliance signé en son nom par Boson, abbé d'Alet, et Arnaud Raymond d'Arce. Quand le comte de Foix, suivant l'exemple de Raymond VII de Toulouse, eut fait sa soumission, le vicomte de Béziers dut se soumettre à son tour, et ses domaines furent réunis à la couronne. Néanmoins plusieurs des anciens seigneurs de la contrée, qui étaient rentrés en possession d'une partie de leurs domaines continuaient à s'agiter : après lui avoir prêté leur concours et leur dévouement pendant la lutte, ils faisaient la guerre de partisans Joseph-Épiphane Darras, Histoire générale de l'Eglise depuis la création jusqu'à nos jours, L. Vivès, 1881).

Dom Vaissette cite un acte de serment, daté de 1172, par lequel Oton d'Aniort, Ugo de Caderone et Guillaume d'Arce jurent sur les saints Evangiles dans l'église de Limoux, de conserver et de défendre le château de Coustaussa, au profit de son seigneur Pierre de Vilar, viguier de Rhedœ, et du comte Roger de Béziers (Louis Fédié, Le Comté de Razés et le diocèse d'Alet: notices historiques, 1880 - books.google.com).

Le nom d'Arsse fut repris par les Duston ou D'Uston de Limoux qui subsistent à travers les D'Uston de Villeréglan.

Sur une hauteur voisine de Saint-Polycarpe, il existe un menhir de 1 m 45 de hauteur Il existe, au sujet de cette pierre, une légende qui m'a été racontée par les habitants du pays : « Un géant appelé Marre jouait, un jour, avec cette pierre qu'il avait, dit-on, arrachée à une chaîne de rochers appelée la Roquo-dé-Broundo, près de St-Polycarpe. Il voulait la lancer, comme un palet, sur le village d'Alet situé à 7 kilomètres, lorsque, dans le trajet, la pierre heurta la cîme de la montagne et s'y planta solidement.

Près du hameau d'Arce, dont le nom aussi est romain et signifie fort, sur une haute colline, il y a des ruines qu semblent être les restes d'une forteresse romaine. Il ne reste de celte forteresse que quelques pans de murailles très épaisses. construites en pierres taillées de petit appareil et reliées entre elles par un ciment ou mortier excessivement dur. On appelle ces ruines, dans le pays, la Tour d'Arce et l'on croit même qu'il y avait, au pied de celle tour, une ville dont il ne reste aucun vestige. On a commencé à faire, au milieu de ces ruines, des fouilles qui promettent d'être intéressantes. Mais le temps et l'argent manquent pour les mener à bonne fin. Jusqu'ici on n'a découvert que des ossements et une espèce de fer de lance. Il y a quelques années on trouva dans les environs de ces ruines une monnaie romaine. Elle portait un crocodile enchaîné à un palmier avec celte inscription abrégée : COL. NEM., qui signifie Colonie Nimoise. Probablement des soldais de la colonie romaine de Nîmes ont tenu garnison dans ce fort. On dit, dans le pays, que la Tour d'Arce fut détruile par les Polacres (Sarrasins, en patois du pays). Du reste, le pays a été, dans les temps anciens, le théâtre de beaucoup de guerres, puisqu'on y trouve fréquemment, en défonçant le sol un peu profondément, des squelettes humains (Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, 1894 - books.google.com).

Mars

Mars est associé à la Roque Mude (Autour de Rennes le Château : Une étoile hermétique à deux niveaux).

En 118 une colonie romaine fut fondée à Narbonne, qui prit le nom de Narbo Martius, parce qu’elle était consacrée au dieu Mars (chalabremetaitconte.pagesperso-orange.fr).

Peut-être cette protection s'étendait à toute la Narbonnaise à laquelle appartenait Rennes-le-Château.

A l'église de Rennes-les-Bains aurait été transporté, d'après G. Lafont, un bandeau (haut. 0,40 m : larg. 0,30 m) portant l'inscription : 2. C. Pompeius / Quartus / l(ibens) a(nimo) M(arti) / Suo. « C. Pompeius Quartus, d'un cœur reconnaissant, au dieu Mars Suus ? » Sur la face opposée, une branche de laurier : C.I.L. XII, n° 5377 : - H.G.L.. XV, n° 1322. (Eric Dellong, Narbonne et le Narbonnais, Carte archéologique de la Gaule, 2002 - books.google.com).

Déjà nous avons eu l'occasion de noter, en étudiant le culte de Mars sans épithète dans la Gaule romaine, que chaque Gallo-romain invoquait son Mars, Mars suus, comme chaque Romain s'adressait à son Genius, et que néanmoins ce Mars protecteur, sorte d'ange gardien, était représenté sous les traits du dieu de la guerre (Jules Toutain, Les cultes indigènes nationaux et locaux, Afrique du Nord: Pénisule ibérique, Gaule, 1920 - books.google.com).

D'autres inscriptions, sur lesquelles le croyant appelle le dieu familièrement Mars suus, montrent que pour ces simples gens Mars doit avoir été un dieu tutélaire personnel. Ainsi donc, le dieu celtique qu'on a identifié avec le Mars romain ffère sensiblement de celui-ci. Cela est démontré encore d'une façon non équivoque par un assez grand nombre d'inscriptions dédiées par des militaires dans la région du limes germanique, à Mars militaris et à Mars arm[iger]. Ces deux qualificatifs jettent une très vive lumière sur la différence qui sépare le dieu paisible autochtone; du Mars des militaires (Werken uitgegeven door de Faculteit van de Letteren en Wijsbegeerte, Numéros 91 à 93, Rijksuniversiteit te Gent. Faculteit der Letteren en Wijsbegeerte, 1941 - books.google.com).

Selon le rapport Cholet, l'église Marie-Madeleine de Rennes-le-Château aurait été construite sur les ruines d'un temple consacré à Mars.

Capricorne

La démone Onoskelis ("jambes d'âne" en grec) est citée juste avant Asmodée dans Le Testament de Salomon dans les interrogatoires que fait subir Salomon aux démons qui lui obéissent et qui contribuent à construire le Temple. Asmodée rappelle son aventure avec Tobie et Raphaël : la fumée du poisson "granos"(silure grane) grillé sur des cendres de tamaris (Le Testament de Salomon, La Légende de Soliman (Salomon), Filbluz Éditions, 2011 - books.google.com).

Apparently Onoskelis is referring to the constellation Capricorn, the Goat, which is the tenth sign of the zodiac. The ancients identified Capricorn with the god Pan, the god of forests and fields. Pan had goats' horns and hoofs, was a musician who played the pipes, and was always falling in love with the nymphs (James H. Charlesworth, The Old Testament Pseudepigrapha: Apocalyptic literature and testaments, Volume 1, 2010 - books.google.com).

Le Testament de Salomon amène au premier une autre diablesse, dont le nom et apparition sont célèbres à l’époque de la rédaction du traité. Elle s’appelle Onoskelis, se présente sous la forme d’une femme très belle, mais aux pieds d’âne et ses fonctions principales sont de séduire les hommes et de les étrangler. La légende de la naissance d’Onoskelis est racontée par Aristokles, dans ses Paradoxa, qui est, à son tour, cité par Plutarque. Un certain Aristonymos d’Ephèse entretient des relations sexuelles anormales avec une ânesse. Le fruit de cette union interdite est Onoskelis, une fille aux jambes d’âne. Mais la vraie diabolisation d’Onoskelis se produit dans le récit parodique de Lucien, Verae Historiae, où il est dit que les femmes d’une île fabuleuse, Kabbalusa, dont les traits sont ceux d’Onoskelis, mais qui parlent parfaitement le grec, séduisent les visiteurs, les enivrent et, finalement, les dévorent. Les milieux chrétiens connaissent, eux aussi, la figure d’Onoskelis. Théodoret de Cyr, établit la correspondance entre les onocentaures (traduction grecque du mot hébreu lilin, dans la Septante, et les onoskelides, diablesses qui peuplent les ruines de Babylone et les lieux déserts (onokentaurous, tas para tinon onoskelidas kaloumenas). Sozomène raconte, dans son Histoire ecclésiastique que Gérontios, évêque de Nicomédie, a été révoqué parce qu’il affirmait qu’une nuit, il avait vu une Onoskelis quadrupède dont il avait coupé les cheveux et la tête.Tout en suivant la tradition aristophanesque, qui assimilait l’Empouse des Grenouilles à une Onoskelis (cf. Scholie), la Suda renforce l’ancienne équivalence : « Empousa : Oinopole; Onokole hoti onou poda ekhei ». K. Preisendanz décrit dans son article « Onoskelis » la fortune impressionnante que la figure de la diablesse du Testament de Salomon a eue dans les ouvrages byzantins et dans les croyances populaires du Moyen Âge et il serait superflu de reprendre ses arguments érudits. Nous nous bornerons à constater que dans tous les développements de l’archétype, Onoskelis, la diablesse aux sabots d’âne, conserve son caractère de séductrice des hommes. Toutefois, Peter Busch n’admet pas le principe, mais il confère à la séduction de la diablesse un caractère plutôt spirituel118. Néanmoins les données textuelles confirment la thèse de Preisendanz : voir la beauté concrète du démon, ses préférences pour un certain type d’hommes (notamment pour les melikhrooi ), les illusions charnelles qu’elle donne et le signe astral qu’elle partage avec ses victimes (une allusion zodiacale subtile à la constellation du Capricorne). Si l’ont tient compte du contexte général de l’apparition démoniaque, Onoskelis représente un cas flagrant de transgression du code sacerdotal juif. Son hybridisme suspect renvoie à l’interdiction ferme concernant les relations sexuelles anormales du Lév. 18, 23 : « Tu ne coucheras point avec une bête, pour te souiller avec elle. La femme ne s’approchera point d’une bête, pour se prostituer à elle. C’est une confusion ». Un indice supplémentaire de l’impureté d’Onoskelis est contenu dans l’information sur la naissance de la diablesse : elle est la fille d’une « voix sans age, l’écho du Plomb ». Le plomb, métal aux propriétés magiques associé à la planète Saturne, était considéré impur par les milieux légalistes juifs. Il est très important de souligner à ce propos le symbolisme saturnien de l’âne (Voir le célèbre jeux de mots : Kronos-Onos, qui circulait dans les milieux ésotériques de l’époque impériale (Diogène Laerce, Vies des philosophes II,112,121) et la relation particulière entre la constellation du Capricorne et la planète de la mélancolie (Le Capricorne est la résidence prédilecte de Saturne) (Stefan Colceriu, L’espace dans le Testament de salomon et les manifestations d'une polémique identitaire dans l'antiquité tardive, New Europe College Yearbook 2008-2009, 2009 - www.nec.ro).

Le diable du bénitier de Rennes-le-Château a en effet l'aspect de Pan mis en rapport avec le Capricorne selon les mythographes.

Le Capricorne est, selon Ëratosthène, un Ëgipan, c'est-à-dire qu'il ressemble à un bouc par en haut et à un poisson par en bas. Il fut élevé avec Jupiter dans l'île de Crète, et l'aida à vaincre les Titans, en les effrayant par le bruit que lui et ses compagnons faisaient avec des flûtes à sept tuyaux, et en leur jetant des coquilles de mer à la tête; voilà pourquoi ce dieu le plaça au ciel, ainsi que sa mère la Chèvre Amalthée, qui fait partie de la constellation du Cocher. Hygin raconte que, les dieux s'étant réfugiés en Egypte pendant la guerre des Géans, Typhon les y suivit pour les faire prisonniers; mais Pan les tira de danger en leur conseillant de se changer en animaux, ce qu'ils firent. Pan lui-même se jeta dans une rivière , y prit à moitié la forme d'un bouc et à moitié celle d'un poisson. Jupiter prit tant de plaisir à cette métamorphose de Pan, qu'il plaça au ciel le Capricorne, dont Pan avait ainsi revêtu la figure. Les Romains se servent tantôt du mot grec AEgoceros, tantôt du mot latin Capricornus, et quelquefois aussi du mot Caper, bouc, pour désigner le Capricorne Selon Horapollon, les anciens Egyptiens ont représenté le cours du soleil par le signe du Capricorne, par deux pieds placés l'un à côté de l'autre (Fragmens, OEuvres complètes de Cicéron, Panckoucke, 1839 - books.google.com).

Dans le livre de Tobie, VIII, 3, l'archange Raphaël va lier le démon Asmodée, dans le désert de la Haute-Egypte, précisément dans le lieu que les Egyptiens regardaient comme le séjour de Typhon (Louis-Ferdinand-Alfred Maury, Essai sur les légendes pieuses du moyen-âge, 1843 - books.google.com).

Asmodaios, fils d’un ange déchu et d’une fille des hommes, dit que le trône de son père se trouve encore aux cieux (T.Sal. 5,4) et que les hommes l’appellent La Grande Ourse (T.Sal. 5,3). Asmodaios prédit la chute du roi, la ruine de son royaume et la dissémination universelle des démons (T.Sal. 5,5). De même, Belzébul annonce le triomphe total des derniers démons (Abezethibou et Ephippas) dont Salomon sera la victime (T.Sal. 6,3.6) (Stefan Colceriu, L’espace dans le Testament de salomon et les manifestations d'une polémique identitaire dans l'antiquité tardive, New Europe College Yearbook 2008-2009, 2009 - www.nec.ro).

Sylvain / Salvayre

L'origine de Sylvain est italique comme l'indique son nom. Il est le compagnon de Pan et des Nymphes, l’ami du beau Cyparisse : il est surnommé : Pecufider, Conservator, Mars, Pater, Terminalis, Custos, Lactifer, Deus Agricola, Agrestis , Dendrophorus, Pomifer, Glandifer, Cannabifer, Linifer, Coelestis, Domesticus, Silumius, Lar, Dominus, Salutaris, Sanctus, Pollens, Aurelianus, Augustus, Staïanus, Pantheüs, Caminensis, Eleutherius, Monolithus, Littoralis ; l'inscription Silvano Flaviorum annonce que la famille Flavia se mettoit sous sa protection. On le nommoit encore chasseur de loups, renverseur d'arbres. On appelle Sylvains les suivans de ce Dieu; les Romains en faisoient des Génies des bois, et leur associoient des Divinités du même nom Sylvanæ. Autel à Sylvain: il avoit des temples et des statues dans les temples des autres Dieux. Sacrifices à Sylvain; bas-reliefs. Sylvain incube. Offrandes à Sylvain. Des inscriptions associent ce Dieu à Pan, à Bacchus, à Hercule et à Minerve (A. L. Millin, Magasin encyclopédique, Tome VI, 1808 - books.google.com).

Dans le De agri cultura de Caton l'Ancien, il est fait au milieu d'une forêt une offrande à Mars Sylvanus pour la santé des bovins (fr.wikipedia.org - Sylvanus (mythologie)).

Silvanus (Sylvanus), en français Sylvain, comme divinité protectrice et bienfaisante, portait aussi le titre de Salutaris (www.cosmovisions.com - Sylvain).

Salutaris (adj. et subst.) et salvator, deux mots chrétiens qui se trouvent déjà dans la langue vulgaire des anciennes versions de la Bible, ont été adoptés par Lactance. Quand il hésite divin. inst. 4,12,6 entre salutaris (subst.) et salvator : "Emmanuel autem numquam vocitatus est, sed lesus, qui latine dicitur salutaris sive salvator, quia ... gentibus salutifer venit", il reflète l'usage de son temps: seulement vers la fin du quatrième siècle, chez Augustin, Ambroise et Jérôme, salvator l'a définitivement emporté sur salutaris.

"Atque etiam Iovem cum Optimum et Maximum dicimus cumque eundem Salutarem, Hospitalem, Statorem, hoc intellegi volumus, salutem hominum in eius esse tutela" (Des vrais biens et des vrais maux - De Finibus - Livre III) : C'est le seul passage où Jupiter figure avec l'épiclèse de salutaris et on ne saurait dire, s'il s'agit ici d'une création de Cicéron, ou bien d'une réalité cultuelle. En tout cas salutaris rend ici sôter. L'idée de Jupiter Sauveur était d'ailleurs d'ailleurs assez répandue à l'époque impériale (Christine Mohrmann, Études sur le latin des chrétiens: Latin chrétien et liturgique, 1961 - books.google.com).

Dans sa version des Livres Saints, la Vulgate, saint Jérôme a employé quelquefois salutaris, surtout dans le livre des Psaumes où il utilise une version plus ancienne ; mais salvator est le terme qui se forme d'ordinaire sous sa plume (Pierre de Labriolle, Salvator, Archivum latinitatis medii aevi, Bulletin du Cange, Tome XIV, 1939 - books.google.com).

Ainsi peut-on associer le Salvayre de Saint Salvayre d'Alet à Sylvain (Sylvanus) puis à Saint Sylvain.

“SYLVANUS DEUS NEMORUM†- Sylvain (dieu latin des Forêts et des Champs) - Gravure sur cuivre de Hieronymus Cock (vers 1510–1570) (www.akg-images.fr

On trouve Sylvain représenté tantôt avec les cornes et la moitié du corps de chèvre, tantôt avec toute la forme humaine. Les attributs de Sylvain, sous cette dernière forme, sont une serpe à la main, une couronne grossièrement faite de feuilles et de pommes de pin, un habit rustique qui lui descend jusqu'aux genoux, un chien auprès de lui,et des arbres A ses côtés, comme dieu des forêts. Sylvain, sous la forme de Pan, fils d'Hermès, était avec les cornes, les oreilles, et toute la partie inférieure du corps de chèvre, tout nu , et couronné de lierre, mais dont les cornes percent la couronne; portant de la main gauche une branche de pin, ce qui montre que le pin était l'arbre favori de ce dieu. Souvent, au lieu de pin, c'est uuc branche de cyprès, à cause de la tendresse qu'il avait pour le jeune Cyparisse qui fut métamorphosé en cyprès, ou , selon les historiens, parce qu'il apprit le premier à cultiver cet arbre en Italie; c'est pour cela qu'on l'appelait Dendrophore. Il y a une troisième manière assez ordinaire de représenter Sylvain; c'est en forme de Terme, où l'on ne voit que la tête et la moitié du corps, sans bras. le reste se terminant en gaine, dont la grbsseur diminue toujours jusqu'à la base.

Sylvain était regardé comme incube; aussi était-il la terreur des femmes en couches, et fallait-il implorer contre lui la protection des divinités Iutercido, Pilumnus et Déverra (François-Joseph-Michel Noël, Dictionnaire de la fable ou mythologie grecque, latine, égyptienne, Volume 2, Le Normant, 1803 - books.google.com).

Sylvain faunesque se rapproche du diable du bénitier de Rennes-le-Château et le Sylvain incube, d'Asmodée.

Entre Noël, « Chalando » (calendes de janvier, Dauphiné), et les Rois, se situe la veillée de la Saint-Sylvestre, qui porte le nom d'un pape contemporain du Concile de Nicée (325). Il semble avoir pris dans le calendrier la place de Sylvain, dieu des forêts chez les Latins, représenté sous les traits d'un vieillard jovial portant une serpe et une branche bourgeonnante : le bois qui reverdit, symbole du futur renouveau (Pierre-Louis Menon, Roger Lecotté , Des moissons à la Noël, Volume 2 de Au village de France: la vie traditionnelle, Éditions Bourrelier, 1954, p. 5).

Selon M. Gaidoz, derrière le saint Sylvain auquel est assigné comme compagnon à saint Sylvestre sur le territoire de Bourges, on peut très bien soupçonner le Sanctus Silvanus qui était adoré sous le vocable de Silvestris chez les païens de la Gaule (Revue de l'histoire des religions, Volume 65, 1912 - books.google.com).

Dans le monde romain, les forêt» étaient dédiées au dieu Sylvanus, et ce nom nous le retrouvons sanctifié avec saint Sylvain, le jeune martyr d'Ahun (Creuse) et le saint berrichon, Sylvain de Levroux, très honoré dans la Marche, notamment à Bonnat et dans cinq autres paroisses. Le chêne est le roi des forêts, et l'on sait quel rang, avec la cueillette du gui, il tenait dans la religion des druides. De nos jours, le gui est encore associé aux fêtes de Noël et du Nouvel An (Bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze, Volumes 87 à 89, 1965 - books.google.com).

La Roque Mude, associée sur le sceau de Palaja au 25 décembre, et Saint-Salvayre sont datées du 17 janvier sur le calendrier nonagonal, comme Rennes-le-Château.

Palaja - Neuillay-les-Bois et l'année 1028

A titre indicatif, sachant qu'il y avait coseigneurie comme en 1389 entre les familles Dariete, de Saint Julian, Silva, et de Laselme :

Familles de Villeneuve (XIIIe-XIVe), hommes liges des comtes de Carcassonne, installés à Trèbes, de Roger (XVe), Dariete (XVIe), de Roger de Cahuzac (XVIe) (D'or à trois pals ondés d'azur), de Pruel (XVIIe-XVIIIe).

Bérenger-Raimond Ier de Barcelone (vers 1005 - Barcelone, 1035), comte de Carcassonne en 1028, soutient aussi la diffusion de la réforme grégorienne, avec l'appui de l'abbé Oliba. Le 29 juin 1022, il reconnait les droits de l'abbaye de Ripoll sur la montagne de Montserrat, où est établi un monastère en 1025. Vers la fin de 1032, Bérenger-Raimond se rend à Rome, où il rencontre Benoît IX, afin de poursuivre la politique de son père Borell d'alliance avec les papes (fr.wikipedia.org - Bérenger-Raimond Ier de Barcelone).

L'église de Saint Hilaire, primitivement appelée Saint Saturnin, abbatiale renferme un sarcophage dit sarcophage de Saint-Sernin. Ce coffrage sculpté d'un seul bloc dans du marbre blanc des Pyrénées est attribué au maître de Cabestany. On pense qu'il s'agit d’un devant d’autel datant du XIIe siècle. Les sculptures entourant l'autel racontent la vie de l’évangélisateur Saint-Sernin, premier évêque de Toulouse au IIIe siècle.

L'abbaye est construite sur l'ancien emplacement de la chapelle Saint-Hilaire, premier évêque de Carcassonne. Saint-Hilaire évangélisa la région du Carcassès au VIe siècle. La première mention écrite de l'abbaye date de 825 et on apprend que celle-ci est d'abord dédiée à Saint-Saturnin, 1er évêque de Toulouse. En 970 a lieu le transfert des reliques de Saint-Hilaire sous l'abbatiat de Benoît et en présence du comte de Carcassonne Roger Ier. Jusqu'au XIIe siècle, l'abbaye bénéficie de la protection des comtes de Carcassonne (fr.wikipedia.org - Abbaye de Saint-Hilaire).

La dévotion de la famille comtale s'explique par le fait que l'abbaye fondée sur le tombeau de l'évêque Hilaire de Carcassonne est un des grands sanctuaires du Carcassès, avec Montolieu, autre monastère qui bénéficie des donations comtales. Mais ne pourrait-on attribuer cette piété particulière à une homonymie avec un autre évêque Hilaire, le grand saint de Poitiers ? Cela renforcerait l'hypothèse d'une origine guilhelmide de la nouvelle lignée comtale. Ces batailles des années 980, fondatrices dans la mémoire comtale, sont encore célébrées en 1002, lorsqu'un vicomte de Carcassonne au nom très comtal d'Arnaud fit à son tour une restitution à Saint-Hilaire (Hélène Débax, La féodalité languedocienne: XIe-XIIe siècles : serments, hommages et fiefs dans le Languedoc des Trencavel, 2003 - books.google.com).

Selon certains auteurs religieux (Adam d'Auvergne avant Bernard Guidonis, évêque de Lodève), saint Saturnin fut envoyé en Gaule par Martial du temps de saint Pierre et des Apôtres. Comme Trophime à Arles, Austremoine en Auvergne, Paul à Narbonne, Ursin à Bourges (Bonaventure de Saint-Amable, Histoire de Saint Martial, apôtre des Gaules, ou la défense de son apostolat, 1676 - books.google.com, Super-étoile (Superstar in english) : Aigueperse, 9 novembre).

Le village de Cazilhac possède une église dédiée à Saint Hilaire de Carcassonne comme Neuillay-les-Bois à celui de Poitiers.

Régimbaldus fut abbé de Méobecq en 1023. Dans le concile de Limoges en 1031, il se montra très fervent défenseur des prérogatives de saint Martial, premier évêque du pays. De son temps, l'église du Monastère fut consacrée en 1048 ; Ce fut lui sans doute qui en entreprit la construction, la fit dédier et orner de peintures murales dont on voit les précieuxres les dans le sanctuaire. Le portrait de saint Pierre commence la série, puis celui de saint Martial.

En 1154, un abbé de Méobecq tenta, avec l'agrément du pape Anastase V, de transporter l'abbaye de Méobec dans le diocèse de Tours où ce monastère avait des possessions nombreuses et des bénéfices. Mais Adrien IV révoqua la sentence de son prédécesseur, et dans sa bulle nomme ces possessions. En 1174 et 1183, Alexandre III lui adresse une bulle pour confirmer l'abbaye dans ses possessions du diocèse de Bourges et en donne le dénombrement: 1° le bien de Méobec où est situé l'abbaye; 2° l'Eglise Saint-Hiiaire de Neuillay ; 3° la chapelle de Saint-Jean de Mébou- chet; 4° l'église de Saint-Lactencin; 5° de Saint-Martin et de La Pérouille; 6° de Saint-Étienne de Vendoeuvres, de Sainte-Marie sur Claise ; 7° de Saint-Pierre de Migné ; 8° de Saint-Pierre de Pouligny et de la chapelle de Saint-Pierre deBénavant ; 9° de Sainte-Marie de Jovart ; 10° de Saint-Martin d'Oulches avec la chapelle de Cors et de Saint-Nazaire ; 11° de Saint-Christophe de Chezelles ; 12° de Saint-Martin de Villegongis ; 13° de Saint-Pierre de Ménétréols et d'Ecueillé; 14° de Saint-Pierre d'Abrilly près de Buzançais; 15° de Sainte-Marie de Buzançais ; 16° l'église et les chapelles de Saint-Étienne, Saint-Honoré et Saint-Lazare de Buzançais; 17° l'église de Saint-Pierre de Ogniâ (Constantin Gaudon, Histoire des abbayes royales de Méobecq et de Saint-Cyran, Revue du Centre (Châteauroux), 1901 - www.lemaire1957.net).

La dédicace de l’église de Méobecq est le 3 septembre 1048, en présence des évêques de Tours et de Bourges. Elle est dédiée à Saint-Pierre et les paroisses de Méobecq et de Neuillay-les-Bois qui dépendent de l’abbaye forment désormais la terre de Saint-Pierre (http://www.cfqlmc.org - L'abbaye royale de Méobecq).

Neuillay dépendait-elle déjà de Méobecq en 1028 ?

Fulco ou Foulques succéda à Adalbert, & fut Evêque de Carcassonne : la Chronique de Gaufredi Moine de saint Martial de Limoges, assure que l'an 1028. Cet Evêque fut présent à la consécration de l'Eglise de saint Sauveur de la même Ville, faite par Gutifred Archevêque de Bordeaux, assisté des Evêques Jordan de Limoges, Irembert de Poitiers, Rôhone d'Angoulême, Arnaud de Perigueux, Fulco de Carcassonne, Dieudonné de Cahors, Amélie d'Albi, & Arnaud de Rhodez. Devic ajoute que sous le règne du Roi Robert, Gausclin Archevêque de Bourges tint un Concile à Limoge sur le fait de l'Apostolat de saint Martial, auquel Fulco Evêque de Carcassonne assista avec plusieurs autres Prélats (Autour de Rennes le Château : Les Bergers d’Arcadie et le Sceau de Palaja).

Différentes sources placent le concile de Limoges en 1028 ou en 1031.

Regembaldus est cité dans le concile de Limoges (vide en 1028, d'aprés l'hist. d'Henrion, édit. Migne, en 1031 d'aprés la Gall chr.) qui se préoccupa surtout de l'apostolat de saint Martial. Le pére abbé de Méobec se montra trés fervent défenseur de la prérogative du premier évêque de Limoges et il est fort loué d'avoir soutenu cette opinion depuis longtemps. Cette date et les détails qui s'y rattachent sont fort importants (Bulletin, Volumes 1 à 2, Académie du Centre, Chateauroux, 1895 - books.google.com).

Ainsi Foulc, évêque de Carcassonne, a pu rencontré Regembaldus, abbé de Méobecq, au Concile de Limoges, portant sur l'apostolat de saint Martial, au sujet duquel il ne fut rien décidé.

Seul l'affabulateur Antoine de Chabannes note un concile tenu le 18 et 19 novembre 1031 à Limoges concluant à l'apostolicité de Martial.

Le culte de saint Martial, dont la vigueur est bien attestée au VIe s., connaît un moment fort aux environs de l'an mil. Considéré d'abord comme un des sept évêques évangélisateurs de la Gaule au milieu du IIIe s. (Grégoire de Tours), puis comme un des évêques désignés à Rome par saint Pierre pour porter la bonne parole en Gaule (Vita Martialis antiquior, des environs de 850), Martial devient alors un parent de Pierre, un compagnon de Jésus, un véritable apôtre (notamment Vita Martialis prolixior). Cette prétention, défendue avec fougue par les moines de Saint-Martial de Limoges et amplifiée par Adémar de Chabannes, se heurte immédiatement à une série d'objections lourdes... avant d'être progressivement reprise, acceptée et de trouver une ultime (et éphémère) consécration au milieu du XIXe s. lorsqu'en 1854, le culte apostolique de Martial obtient une fois encore l'approbatur de Rome. [...]

Michel Sot a bien mis en évidence la tendance à vieillir et à « romaniser» les évangélisateurs de la Gaule. Par le fait même de recourir de plus fréquemment à Pierre plutôt qu'à Clément, la tentation est grande de les rattacher directement à l'action apostolique en Terre Sainte ou, éventuellement, en Asie Mineure (via saint Paul) et de les identifier avec certains de ces soixante-douze disciples dont parlent les Écritures (Luc 10 1 : « après cela, le Seigneur en désigna encore soixante-douze [disciples] et les envoya deux par deux en avant de lui ») ou avec l'un ou l'autre protagoniste des événements rapportés par le Nouveau Testament. [...]

La Vita antiquior de Martial (vers 850) s'inscrit dans la même tendance et insiste, par exemple, sur le rôle thaumaturge du bâton de saint Pierre. [...]

Aux XIe et XIIe s., la tendance historiographique à rattacher les saints de Gaule à la Terre Sainte ou aux Pères du Désert s'accroît encore. On le verra plus loin à propos de la Vita prolixior de Martial.

Mais pourquoi le dossier de Martial, qui présentait un profil relativement similaire à celui de Trophime, Sernin ou Austremoine, a-t-il soudain été démesurément grossi ? L'hypothèse la plus vraisemblable est liée au vrai danger que représentait pour les moines de Saint-Martial la concurrence de Saint-Jean d'Angély, où venait d'avoir lieu l'élévation du chef de saint Jean-Baptiste [en avril 1016].

C'est devant cette réelle concurrence, politique et religieuse, que les moines de Saint-Martial auraient souhaité « relancer » le culte. Le travail d'Adémar n'en est que le superbe (et maladroit) point d'orgue. Alors que le dossier de Martial présentait, vers l'an mil, une originalité réelle mais limitée quant à la place du saint dans l'évangélisation de la Gaule comme dans les rapports entre christianisme et pouvoir central romain, Adémar a cru devoir donner un « coup de pouce » (Alain Dierkens, Martial, Sernin, Trophime et les autres : à propos des évangélisateurs et des apôtres en Gaule, Saint-Martial de Limoges: ambition politique et production culturelle (Xe-XIIIe s.) : actes du colloque, Poitiers et Limoges, 26-28 mai 2005, 2006 - books.google.com).

L'évêque de Limoges, Jourdain, tout en croyant aux fausses traditions sur saint Martial, sa contemporanéité des apôtres, se refusait au titre d'apôtre, disant que celui de confesseur était seul connu dans son Église.

Cette mode nouvelle de faire des saints locaux des personnages de l'Evangile n'est pas propre au Limousin et dans maintes autres régions on procéda alors de semblable façon, telle, pour ne citer que l'un des cas les plus illustres, la Provence, avec Marie-Madeleine : "Il semblait, a pu écrire plaisamment Emile Mâle, que tous les personnages de l'Evangile se fussent donné rendez-vous en Gaule" (Michel Aubrun, L'ancien diocèse de Limoges des origines au milieu du XIe siècle, 1981 - books.google.com).

Saint Agathe, la lessive, et le bâton de Martial

A Limoges, placée au 5 février sur le calendrier nonagonal, qui est la ville de saint Martial, fêté le 30 juin, on note l'importance du culte de sainte Agathe, célébré le 5 février justement, par la confrérie qui lui est dédiée. Seule saint Eutrope avait aussi une confrérie à Limoges.

La chapelle Saint-Martial de la cathédrale Saint Sernin de Toulouse est toujours restée consacrée à ce saint, mais on lui adjoignit tour à tour saint Gaudens, sainte Agathe, sainte Jeanne, saint Guillaume puis saint Cyr et sainte Julitte (Pascal Julien, D'ors et de prières: art et devotions à Saint-Sernin de Toulouse XVIe-XVIIIe siècle, 2004 - books.google.com).

Jusqu'à la Révolution, le « beau reliquaire » de sainte Agathe était conservé dans une armoire située dans le chœur près du tombeau du cardinal de Saragosse à gauche du maître-autel de la basilique. La sainte était invoquée pour éteindre les incendies. Une confrérie de sainte Agathe, propriétaire ou gardienne de la relique et du reliquaire, détentrice des clefs de l'armoire, existait à Saint-Martial jusqu'à la Révolution ; elle détenait également à cette date la ceinture de sainte Valérie et son reliquaire (Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, Volume 134, 2006 - books.google.com).

Contrairement à ce que l'on pouvait voir à Grandmont où presque chaque relique de saint s'accompagna d'un reliquaire, de nombreuses reliques détenues à Saint-Martial, y compris des reliques aussi importantes que celles de saint Pierre ou de la Vierge, furent négligées et simplement conservées au XIIIe s. dans un coffret argenté Seules les reliques confiées à des confréries furent mieux traitées, comme celles de saint Eutrope ou sainte Agathe (Jean-François Boyer, Reliquaire et orfévrerie à Saint Martial, Saint-Martial de Limoges: ambition politique et production culturelle (Xe-XIIIe s.) : actes du colloque, Poitiers et Limoges, 26-28 mai 2005, 2006 - books.google.com).

Agathe de Catane est un copier-coller d'Isis, déesse honorée dans la ville (fr.wikipedia.org - Agathe de Catane).

Santo Gato (santa Gata en graphie occitane classique), littéralement « Sainte Chatte », est la désignation occitane d'Agathe de Catane. Par association avec les rituels supposés de sorcellerie, où les sorcières provoquaient orages et tempêtes en faisant tourbillonner l’eau d’un étang ou même d’un récipient quelconque, il était interdit de faire la lessive le jour de la fête de sainte Agathe. Cette superstition était largement répandue dans les Pyrénées et en Gascogne. A Catane, pour préserver l'efficacité de son intercession, il était interdit aux ménagères de faire des miches le jour de sa fête. Car la sainte était censée, tous les 5 février, apparaître sous la forme d'un chat pour venir punir les femmes qui lui avaient déplu en travaillant en ce jour. Les pains de Sainte-Agathe étaient cuits au four, le 4 février, pour être bénis le lendemain au cours de la messe (fr.wikipedia.org - Santo Gato).

On reconnaît une certaine homophonie entre le latin "catta" (chatte) et Catane, la Katane des Sikèles et des Grecs, dont le nom signifie "râpeux" (comme une langue de chat), "écorché".

Le linge de l'enfant, le premier surtout, qui va entrer en contact avec son corps et remplacer la chaleur du ventre maternel, joue un rôle protecteur à la fois symbolique et concret. Il faut donc l'utiliser selon des règles bien précises. En Limousin et dans le Confolentais, il ne faut pas retourner la chemise d'un enfant avant sept ans car cela lui tournerait l'esprit. Il faut aussi prendre beaucoup de précaution moment de la lessive : puisque le linge est un élément protecteur, la façon dont on va le laver va influencer la santé et le bonheur de l'enfant. En Limousin, il ne faut pas le laver à la Saint-Martial sous peine de « feux ardents ». Il ne faut pas le laisser dehors la nuit pour éviter les "frayeurs", les cauchemars (Sabine Bosio, La mère et l'enfant: dans l'ancienne France, 1988 - books.google.com).

Ainsi peut se comprendre l'interdit de faire la lessive : par un principe de magie imitative simple. En effet, dans beaucoup de civilisations, agiter de l'eau peut causer, par un principe de correpondance symbolique, des orages: troubler les "eaux d'en bas" peut entraîner des troubles dans les "eaux d'en haut", le firmament étant souvent considéré comme liquides dans l'imaginaire populaire comme dans l'imaginaire de l'écrit (voir Genèse). Dans le Lauragais, on prétendait autrefois que les prêtres pouvaient, en troublant une surface d'eau avec leur bâton, provoquer des averses.

Il est dit que, si l'on transgresse ces lois, une personne de la maisonnée mourra dans l'année, et que l'on "lave son linceul"... Sainte Agathe sous sa forme animale, la chatte qui habite au "Cimetière vieux" selon les termes de la légende, a partie liée avec ce domaine de la mort, comme avec celui du religieux. Elle incarne la menace de mort qui pèse sur celui qui transgresse... (polymathe.over-blog.com).

En Sologne, au XIXème siècle, "la mère, Agathe Boucher, Agoyé de son nom de fille, ployait sous le travail et n'avait jamais rien connu d'autre. Elle allait faire des lessives à domicile, parfois à plus d'une lieue à la ronde [...] Elle avait en général plusieurs paires de draps à laver, de ces grands draps de toile comme on n'en fait plus. « Et pardié, l'blanc y faut ben qu'ça bouille ! » Elle allumait alors le feu sous la casse [...] Pendant que l'eau chauffait, Agathe s'activait au savonnage. [...] En même temps, elle ne cessait d'activer le feu, et quand l'eau frémissait, notre laveuse y délayait une poignée de saponaire et quelques cristaux de soude mélangés à de la cendre... « lessive maison», la lessive de l'époque. Au fur et à mesure que les draps étaient savonnés, Agathe les déposait dans l'eau de lessive bouillante, et pendant un bon moment elle agitait le tout à l'aide d'un grand bâton – opération qui nécessitait également des bras solides. Quand le linge avait suffisamment bouilli, Agathe le sortait (encore une épreuve de force !) et elle le tapait avec son grand battoir. Puis venaient les diverses opérations du rinçage (on imagine la quantité d'eau à puiser une fois de plus). Puis venaient les diverses opérations du rinçage [...] Il s'agissait enfin de rassembler ce qui restait de force et de courage pour tordre les draps et les essorer le plus possible avant d'aller les étendre sur le fil, sur la haie ou dans le pré" (Janine Palacin, Le monde d'hier à Chaumont-sur-Tharonne: mémoires familiales et citoyennes, 2011 - books.google.com).

Faire la lessive pendant l'octave de la Toussaint porte malheur au maître de la maison. C'est, d'autre part, un moyen presque sûr d'attirer Herqueuche, une fée, une méchante sorcière, dont l'unique occupation est de malfaire. Grande, raide, sèche, édentée, cachant sous un large chapeau de paille sa tête privée de cheveux, et sous des guenilles immondes son corps décharné, Herqueuche s'attaque de préférence aux jeunes gens qui vont seuls à la veillée et aux femmes qui coulent la lessive. Gare aux coups de bâton pour les premiers;, tant pis pour les autres, si elles les échaude ! Quand elle rudoie les lessiveuses, il est rare qu'il ne lui prenne fantaisie de monter sur le cuveau, et, si elle y monte, l'une ou l'autre des personnes dont le linge y a été jeté mourra sans faute avant la fin de l'an. Il n'est pas seulement imprudent, dangereux de couler la lessive pendant la semaine qui suit la Toussaint : une femme qui se livrerait à ce travail serait une femme sans cœur, car elle tourmenterait les âmes du purgatoire (L. F. Sauvé, Le folklore des Hautes-Vosges, 1889 - archive.org).

Mais l'élément le plus important à notre propos actuel, est son nom : Herqueuche. N'est-ce pas là une déformation de hoche-queue ? On serait d'autant plus convaincu à le croire, qu'il existe un oiseau surnommé hoche-queue, hoche-cul, et c'est la bergeronnette. Or, celle-ci porte aussi habit de moine, noir et blanc comme la pie. Mais le point qui emporte définitivement l'adhésion, est le surnom donné à la bergeronnette: lessiveuse, ou encore lavandière, petite lavandière ou batteuse du prêtre (kanneresic ar boelecq en breton), foëteresec an dour ar belek (petite fouetteuse d'eau du prêtre), strinkerezik an-dour (petite éclabousseuse d'eau) (Évelyne Sorlin, Cris de vie, cris de mort: les fées du destin dans les pays celtiques, 1991 - books.google.com).

Ion n'estoit qu'une courtisane qui par charmes s'esforçoit de rendre Iupiter amoureux de sa personne: & pour ce faire, se seruoit de l'aide d'Iynx fille d'Echo (ou plustost de Suadele) & de Pan, de quoy Iunon ayant auis, transmua cette Iynx en oiseau de mesme nom qu'elle, que l'on dit seruir aux sorcelleries & enchantements : & pource qu'il remue & hoche tousiours la queue, on l'appelle communément Hochequeue, & Lavandière, parce qu'il tient ordinairement compagnie à telle manière de femmes. C'est un petit oiseau, ayant le plumage de couleur, le col long pour la grosseur de son corps ; il tire la langue assez souvent, & retourne à tous propos ou le col ou ïe corps. Les sorcières rattachent à une roue de cire, puis avec quelques parolles & coniurations le rôtissent & bruslent sur les charbons, quelques unes n'en prennent que les parties de dedans. Voila ce qu'en dit Andretas. On dit que Venus donna un de ces oiseaux à Iason lors qu'il fit le voiage de la Colchide à fin d'attirer Médee à son amitié. Ainsi donc Iupiter ensorcelé par l'artifice d'Iynx, s'enveloppa d'une nuée, & veint embrasser Ion (Natale Conti, Montlyard, Couvent des Carmes déchaussés, Mythologie, Paul Frellon, 1612 - books.google.com).

Il semble bien, en effet, que sainte Agathe soit à l'origine une divinité païenne (Agathè Tychè, Bonne Fortune, héritière de la Perséphone grecque, déesse de la fécondité). C'est ainsi que sainte Agathe est reconnaissable à une poitrine importante, symbole de fécondité. En Tarentaise et dans la région d'Albertville, sainte Agathe est la patronne des vignerons (Claude Terreaux, Pays de Savoie: petite encyclopédie Savoyarde, 1985 - books.google.com).

Le culte de Saint-Jean Baptiste (qui donna son nom à la ville de Maurienne en 581) est associé à celui de Saint Gontran, roi de Bourgogne qui fonda l'évêché de Maurienne et à celui de Sainte Thècle de Valloire qui ramena ses reliques d'Alexandrie. Marie-Madeleine est l'objet d'un culte populaire qui lui donne une fonction de protection des passages et des voyageurs (ses chapelles et oratoires sont établis dans les tournants dangereux et les cols comme en vallée d'Avérole). La protection des voyageurs est aussi demandée à Saint Bernard de Menthon ; par contre Saint Michel Archange, le passeur par excellence, n'est guère vénéré en Haute- Maurienne. Citons encore les cultes des Saints Maurice et Lazare (associés depuis la fondation de l'ordre chevaleresque par Amédée VIII en 1434), de Sainte Anne invoquée pour la protection des chalets et villages contre les avalanches (à partir du troisième quart du XVe siècle en Haute-Maurienne). Sainte Agathe rappelle le culte d'une divinité païenne christianisée (Agathe Tyche), vénérée par les femmes qui l'honoraient chaque année par un banquet et invoquée contre le feu, la foudre (Mémoires et documents, Volume 88, Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, 1983 - books.google.com).

L'hagiologie et l'hagiographie habituent à de telles associations d'idées chez les fidèles du peuple, et je crois cette explication meilleure, au moins pour ce qui concerne l'Europe centrale et occidentale, étant donnés les résultats acquis par la comparaison, que celle qui se fonderait sur le rapprochement proposé par Georg Thilenius (Congrès des Anthropologistes allemands à Salzbourg, 1905) de sainte Agathe avec la Bonne Fortune, Agathe Tychè, de l'antiquité classique. Cette explication générale ferait aussi rentrer dans un même cycle l'invocation à sainte Agathe en faveur des âmes qui brûlent dans le Purgatoire, dites « Ames de sainte Agathe ». La coutume, qui comprend à peu de choses près les mêmes cérémonies que la Toussaint (vêpres des Morts, glas funèbre, etc.), est certifiée pour toutes les communes de la Tarentaise, y compris Conflans ; mais si, dans certaines d'entre elles, elle a lieu le jour même de Sainte-Agathe, dans d'autres, comme aux Brévières, à Peisey et à Césarches, elle a lieu le lundi qui le suit. En outre, à Montfort, hameau de la commune de Saint-Marcel, les femmes s'approchent hameau de la commune de Saint-Marcel, les femmes s'approchent de la Sainte Table, baisent un reliquaire, puis vident une bouteille de vin dans un récipient présenté par le curé, « afin de rafraîchir les âmes du Purgatoire » ; et, à Rognaix, chacun vide un petit sac de grains dans un sac commun tenu par le clerc, après avoir baisé un reliquaire ; la valeur du grain sert à racheter les âmes en souffrance (Arnold van Gennep, Le Culte populaire de sainte Agathe en Savoie, Revue d'ethnographie et des traditions populaires, Volume 5, 1924 - books.google.com).

Le thème de la roue de Fortune est né d'une comparaison toute naturelle de l'écoulement du temps, du caractère mouvant de la vie et des revirements du sort, avec la mobilité de la roue. Ce motif s'épanouit, dans sa plus riche signification, , au Moyen Age, mais auparavant, il existe sous des formes moins évoluées. Il semble que le fait de mettre la roue en mouvement confère à celle-ci un pouvoir prophylactique. Déjà, à l'époque helstattienne, deux personnages font, probablement, tourner une grande roue. Les textes grecs qui font allusion à ce thème sont peu nombreux, car les auteurs tragiques envisagent, plutôt, les existences individuelles comme des forces aux prises avec la fatalité. Mais, Sophocle, dans un fragment conservé de Tantale fait cette remarque : « Comme une roue, la fortune tourne en cercle ». Sur une mosaïque d'Olynthe, une roue accompagne, comme un porte-bonheur, un souhait de bonne chance, « Agathe Tyché », qui, par ailleurs, s'incarne en une déesse allégorique, couronnée de créneaux, présidant au sort de la cité, par exemple à Antioche. Le thème lysippique de Kairos, l'occasion, jeune homme difficile à saisir dans sa course rapide, le pied posé sur un globe ou, bien plus tard, exceptionnellement, sur des roues, représente un aspect apparenté de la mobilité de la chance.

Mais, c'est dans les scènes figurées sur la céramique et quelques boucles d'oreilles que le sujet s'enrichit d'un sens de magie amoureuse : Eros le plus souvent, Aphrodite parfois, tiennent les cordons sur lesquels tourne la roue et en démontrent le maniement aux amoureux. Pour augmenter la puissance bénéfique, on associe un oiseau : l'iynx talismanique (au double sens de bergeronnette et de charme magique), qui se pose sur le tour ou sur les rayons de la roue. Un exemple particulièrement intéressant de ce type se trouve à Boston sous la forme d'un grand motif de céramique, muni de trous de suspension. Dans les Magiciennes de Théocrite, Simétha, pour faire revenir son amant infidèle, se livre à une incantation de ce genre, en faisant tourner un rhombos, objet (toupie ?) dont le sens est complexe et imprécis. Certains motifs de sommet d'étandard, en bronze, originaires d'Asie Occidentale, figurent des roues sur lesquelles sont posés des oiseaux et dont les rayons figurent des personnages (Odette Sargnon, Le symbolisme de la roue de Fortune au Moyen Age, Archéologia, Numéro 23, A. Fanton, 1968 - books.google.com).

C'est aussi l'une des significations que Giordano Bruno associait à la Roue de Fortune lorsqu'il y voyait une image des métamorphoses et de la roue des renaissances, marquant même le passage éventuel de l'animalité à l'homme ou le mouvement descendant inverse par le caractère semi-animal des créatures, dont l'une monte et l'autre descend, représentées par l'image du Tarot de Marseille. Il est bon de rappeler que certains interprètes du Tarot insistent sur l'étroit rapport qui existe entre la symbolique du signe saturnien du Capricorne, l'idée de réincarnation des âmes et la Roue de Fortune (rappelons que le Capricorne est la « porte des dieux »). J. Maxwell renvoie à ce propos à un passage du Livre VI de l'Enéide (748-751) où on lit : « Toutes ces âmes, dès que la roue a tourné pendant mille ans, sont appelées par Dieu en nombreux bataillons auprès du fleuve Léthé afin qu'elles retournent sur la terre, au-dessus d'eux et revoient la voûte des deux, sans conserver aucun souvenir du passé, afin qu'elles aient de nouveau le désir de revenir dans des corps matériels. » (James Dauphiné, Jean Richner, Les Structures symboliques du "Roi Lear" de Shakespeare, 1979 - books.google.com).

Laver c'est chasser les miasmes, les parasites, les impuretés et nous revenons là au pouvoir de purification et de régénération de l'eau. Purgatura signifie d'ailleurs « lessive » en latin, et ce n'est pas par hasard si les lavandières choisirent comme patronage la Purification de la Vierge. La lessive est donc une opération magique et quelque peu sacralisée. A tel point que dans les temps anciens on n'effectuait, en milieu rural, la grande lessive («buie», «bugée» ou «buée») que deux fois par an et, qu'alors, toute la communauté était mobilisée. Calchimie du lavage reste cependant un savoir-faire strictement féminin et la lessive est soumise à un certain nombre d'interdits. Il ne faut surtout pas « couler la lessive » le vendredi (jour néfaste), ni pendant la semaine des morts (la Toussaint), le Carême (entre le mercredi des Cendres et le jour de Pâques), la Semaine sainte ou les Rogations.

Dans la société paysanne, la laveuse était d'ailleurs souvent « la femme qui aidait » aussi bien lors des accouchements que des décès. Des pratiques divinatoires sont également attachées à la lessive. Ainsi, la façon dont le linge flotte ou s'enfonce dans l'eau quand la laveuse le lance pour le rincer est révélateur : une chemise de malade qui coule est signe de mort prochaine. Des souillures du corps à celle de l'âme la translation est fréquemment effectuée. Cela nous renvoie à la légende des « lavandières de nuit » qui voudrait que de mystérieuses laveuses se retrouvent la nuit auprès des mares pour y laver les âmes des enfants morts sans baptême ou des damnés (Noël Cannat, L'honneur des pauvres: valeurs et stratégies des populations dominées à l'heure de la mondialisation, 1997 - books.google.com).

L'Antiquité païenne avait préparé le terrain dans l'établissement de la notion de purgatoire que le catholicisme a récupérée.

L’« Hadès ouranien » est un thème de pensée qui caractérise tout un millénaire de la philosophie et de la religion de l’Antiquité païenne. L’Hadès ouranien est un lieu de purification pour l’âme et donc, un purgatoire. On peut distinguer en réalité trois lieux où l’Hadès céleste a été situé : il y a d’un côté l’emplacement dans la Voie Lactée (Héraclide du Pont) ; il y a aussi un effort, assez divers en ses formes, de situer ce Purgatoire entre la Lune et la terre ou aux alentours de la Lune (les académiciens, les stoïciens, Cicéron, Virgile, Plutarque, les écrits hermétiques) ; finalement, Numénius et les néoplatoniciens latins l’ont situé entre la sphère des fixes et la terre. Le platonisme et le néoplatonisme ont fourni un milieu propice pour le développement et la propagation dans l’empire gréco-romain des doctrines sur l’Hadès céleste. De plus, ces mouvements ont aidé à la spiritualisation progressive de cet espace purgatoire (Adrian Mihai, la naissance du purgatoire dans l'Antiquité, 2014 - papyrus.bib.umontreal.ca).

La purification a partie liée avec le feu que l'on retrouve dans le fait de faire bouillir le linge remué avec un bâton.

Dans les rites grecs anciens, "l'effusion d'eau pure est la partie principale du sacrifice, parce que les morts, d'après les croyances religieuses, ont soif. [...] Les âmes des morts se baignent aussi dans cette eau pure qui, ainsi a la fois, sert à la nourriture et au bain des âmes. Mais l'eau sale a aussi un rôle particulier; les âmes des morts vivent dans l'eau sale qu'elles rendent malpropre par leur contact, même si elle est pure avant. Les âmes aiment la saleté comme les vivants la haïssent; c'est pourquoi l'eau dans laquelle on s'est lavé est jetée par terre pour servir à nourrir les âmes des morts.

Le feu a un caractère apotropéique en repoussant les dieux méchants. De l'avis de l'auteur, le feu a servi dans le culte des morts à consacrer le tombeau d'avance, comme on le voit dans les tombeaux où le corps repose sur une couche de cendres. Les âmes des morts, comme les dieux, aiment le feu qui a donc aussi un caractère hilastique, ce que nous voyons surtout par le rôle du flambeau dans les croyances populaires. L'importance du feu dans le service religieux, surtout le feu de l'autel,tient au fait que le feu, c'est-à-dire la lumière, est le signe de la vie. Puis le feu a un caractère cathartique ; il rend tout ce qu'il touche rituellement pur (agna), mais laisse ce qu'il ne touche pas, souillé (mimiasmina), comme l'eau. Le feu est souvent porté en un cercle pour purifier ce qui est à l'intérieur, comme on met du feu dans l'eau pour asperger les assistants d'eau bouillante (Paul Collart, Passages controversés des Dionysiaques de Nonnos, Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes, Volume 41, 1917 - books.google.com).

La pratique de la lessive a donc un rapport avec les cultes des anciennes religions auxquelles le christianisme a succédé, interdisant pendant les temps sacrés le mélange des genres.

Ce qui n'empêchera pas les mystiques chrétiens d'en récupérer les thèmes :

Le feu de l'âme : L'âme de l'homme est ignée, elle attire à elle les quatre éléments et fait ainsi en sorte que l'homme se serve de sa vue, de son ouïe et de ses autres sens. L'âme est en l'homme une sorte de force, comme le feu dans l'eau, car, sans âme, l'homme ne pourrait pas vivre, de même que l'eau ne pourrait s'écouler sans le feu, si elle ne sentait pas sa présence en elle (Hildegarde de Bingen, Les causes et les remèdes, traduit par Pierre Monat, 1997 - books.google.com).

Le nom même d'Agathon nous est précieux, puisque comme celui d'Agde (Agatha Tyché), il désigne un bon mouillage : il sera vite christianisé en sainte Agathe (Jean Paul Clébert, Provence antique: L'époque gallo-romaine, 1970 - books.google.com).

Naujac ou Naviac (au sud est de Vendays), où la fête de Saint-Martial attirait chaque année est attire encore un grand nombre de pélerins. La tradition fait consacrer par saint Martial l'église de Naujac.

Après diverses conversions, opérées dans l'enceinte même de la ville d'Else, Saint-Martial eut le bonheur d'y consacrer une église qui devait être plus tard le siège épiscopal de Bordeaux. Au moment de consacrer ce modeste sanctuaire qui n'était, peut-être, que la maison d'un nouveau converti, l'apôtre reçut du ciel, par une révélation mystérieuse, la nouvelle de la mort du glorieux Saint-André, qui venait de souffrir en croix pour Jésus-Christ, à Patras, en Achaïe. Le pape Innocent VIII, dans une bulle où il rappelle les circonstances que nous venons de rapporter, déclare que l'église de Bordeaux est la première qui ait été fondée dans tout l'univers sous le vocable de Saint-André.

L'Italia sacra, qui correspond à notre Gallia christiana, raconte qu'un grand prodige eut lieu dans cette ville, lorsque Saint-Martial, un des soixante-dix disciples de Jésus-Christ, à l'aide du bâton de l'apôtre Saint-Pierre, ressuscita son compagnon Austriclinien, quarante jours après sa mort (Abbé Mezuret, Notre-Dame de Soulac ou de la Fin-des-Terres: Le tombeau et le culte de Sainte-Véronique à Soulac, 1865 - books.google.com).

Martial établit un évêque à Bordeaux et y laissa son bâton pastoral, que le chapitre de Saint-Seurin conserva comme relique. Autour de lui, la légende groupe de saintes femmes, Véronique, Bénédicte : celle-là, sa compagne de voyage, celle-ci, sa première disciple bordelaise devenue sa sœur d'apostolat. On montrait à Saint-Seurin leurs sarcophages de marbre, tombes anonymes du VIe siècle que la foi du peuple transformait en sépulcres de saints (Camille Jullian, Histoire de Bordeaux: depuis les origines jusqu'en 1895, Laffitte, 1895, p. 116).

La source Figueyreau à Bordeaux, jugée miraculeuse, possède la particularité de faire pleuvoir, à condition toutefois d'organiser une procession pour implorer le miracle. L'église Saint-Seurin, toute proche, possède une précieuse relique, le bâton (ou verge) de Saint-Martial, bâton remis par Saint-Pierre lui-même à Saint-Martial. Le protocole pour attirer la pluie doit être strictement appliqué. Lors d'une grande sécheresse, la procession part de Saint-Seurin, des chants et des prières accompagnent le bâton de Saint-Martial qui doit être posé sur une nappe tendue au-dessus de l'eau. Il ne faut surtout pas faire tomber le bâton dans source sous peine d'inondation. ...] Le bâton disparaît en 1789 au cours des journées révolutionnaires (Histoire des maires de Bordeaux, Les Dossiers d'Aquitaine, 2008 - books.google.com).

En 1063, à l'époque glorieuse du grand abbé de Cluny saint Hugues, le monastère de Saint-Martial a été rattaché au célèbre monastère bourguignon et le Limousin Adémar a été placé à sa tête (Janine Wettstein, La Fresque Romane, 1971 - books.google.com).

A l'occasion de la consécration de l'église restaurée par l'abbé Adémar, consécration à laquelle présida le Pape Urbain II, l'autel de sainte Agathe fut revêtu de reliefs de cuivre doré et émaillé (Jacques Remy Antoine Texier, Dictionnaire d'orfévrerie, de gravure et de ciselure chrétiennes, Volume 27 de Encyclopedie theologique, 1857 - books.google.com).

L'abbé Legros a relevé une mention concernant la confrérie de Sainte-Agathe à Saint-Martial, qui offrait deux fois l'an, la veille de la fête de Sainte-Agathe et la veille de la Fête-Dieu, une collation au clergé de l'abbaye. confrérie ait absorbé celle de la Fête-Dieu, plus ancienne, puisque ses bailes sont chargés de porter le poêle et les panonceaux à la procession du Saint-Sacrement (Jean Levet, Histoire de Limoges: Des origines à la fin de l'Ancien Régime, 1974 - books.google.com).

Valérie, jeune vierge, martyrisée à Limoges sous Claude Tibère, en l'an 46, fut pour la ville de Limoges ce qu'avaient été sainte Cécile et sainte Agnès pour Rome, sainte Agathe pour Palerme ou Catane, sainte Catherine pour Alexandrie. Fille spirituelle de saint Martial, elle se rattache par lui à l'histoire évangélique, puisque, d'après une antique tradition, saint Martial fut envoyé par saint Pierre dans les Gaules (Le Contemporain: revue d'économie chrétienne, 1867 - books.google.com).

Tout à coup, du milieu des flammes, on vit s'élancer un maître chat qui gravit jusqu'à la plus fine pointe du mât, et qui, de cette hauteur, tournait autour de lui des yeux aussi flamboyants que le feu lui-même, et en même temps on entendit par-dessus les rires de la multitude la voix d'une vieille femme qui criait de toutes ses forces: «Le voilà Martial, mon chat Martial, Martial! Martial! » La vieille avait reconnu son chat. L'animal reconnut aussi la voix de sa maltresse; car au moment où il était près de disparaître dans les tourbillons de flammes, il se lança d'un bon prodigieux et tomba au delà du cercle de feu qui entourait l'arbre. Les sergents qui veillaient autour pour l'attiser, voulurent frapper le chat; mais il s'enfuit du côté de sa maîtresse au milieu des rires de la cour et du peuple, ravis de voir cet animal sauvé par son intrépidité (Frédéric Soulié, Aventure du Chat galant, L'homme de lettres, Volume 2, 1838 - books.google.com).

Frédéric Soulié est un romancier, auteur dramatique, critique et journaliste français, né à Foix le 23 décembre 1800, mort à Bièvres le 23 septembre 1847. Il fut, avec Honoré de Balzac, Eugène Sue et Alexandre Dumas, l'un des quatre grands feuilletonistes de la monarchie de Juillet (fr.wikipedia.org - Frédéric Soulié).

A Vitrac, à l'est de Rouziers, l'église est vouée à saint Martial.

Guillaume le Conquérant

C'est autour de l'année 1028 que Guillaume le Conquérant naît à Falaise, d'un adultère entre Robert le Magnifique et sa maîtresse Arlette, pour mourir en 1087 (Carole Schreuder, La bataille d’Hastings: Guillaume le Conquérant, un Normand sur le trône anglais, 2014 - books.google.com).

Ce serait en 1035 que le duc Robert serait parti pour la Judée. On sait qu’il mourut la même année, à Nicée, au retour de Jérusalem. Guillaume-le-Conquérant étant âgé de 7 à 8 ans, selon Robert Wace, en 1035, serait donc né en 1027 ou 1028 au plus tard ; ce qui justifie déjà le dire de Guillaume de Jumièges, de Guillaume de Malmesbury, de la chronique de Tours, et détruit celui d"Orderic Vital et de Robert Wace (Mémoires de la Société des Antiquaires de la Normandie, Volume 11, 1840 - books.google.com).

Onfroi de Vieilles ou de Veules (vers 995 - 1044), proche du duc Robert Ier de Normandie, était le fils de Thorold Giffard de Bolbec (vers 965 - après 1040) et de Duvelina Seinfira de Crépon (vers 974 - 999), belle sœur du duc Richard Ier. Thorold fut précepteur du jeune Guillaume, futur Conquérant. Onfroi devint moine de Saint Pierre de Préaux, qu'il avait fondé, vers 1040.

Suivant D. Toussaint Duplessis, cet Onfroy aurait été à tort désigné par les historiens français, et même par Orderic Vital, sous la dénomination de Vieilles. Le véritable surnom du fondateur des deux abbayes de Préaux était Veules, d'un petit bourg situé près de Valery-en-Caux, et dont Onfroy était seigneur.

Veules, en latin Vetulae, serait préférable de ne pas être traduit Vieilles (gw.geneanet.org - Onfroy de Veules, gw.geneanet.org - Humphrey de Vieilles, Gilles A. de La Roque de la Lontière, Histoire généalogique de la maison de Harcourt, Volume 2, 1662 - books.google.com, Delphine Lemaître Philippe, La Normandie an Xe siècle, suivie des Recherches sur les droits des rois de France au patronage d'Illeville, 1845 - books.google.com, Revue critique d'histoire et de littérature, recueil mensuel, 1907 - books.google.com, Mémoires, Volumes 35 à 37, Société historique et archéologique de l'arrondissement de Pontoise et du Vexin, 1918 - books.google.com).

Syméon, né à Syracuse, devint moine du Mont-Sinaï, et fut chargé de récupérer les subsides versés par le duc de Normandie Richard II à son monastère. Il passa par l'Aquitaine où il témoigna auprès du duc Guillaume de l'appartenance aux 72 disciples du Christ au temps des Apôtres de saint Martial, suivant l'opinion de l'Eglise orthodoxe. Il parvint en Normandie en 1027, alors que le duc était déjà mort et remplacé par son fils Robert le Magnifique, ou le Diable, car il cessa la contribution normande. Syméon passa à Verdun, puis à Trêves dont l'évêque Popon partit en pélerinage en Terre-Sainte avec lui. Revenus tous deux à Trêves, Syméon se fit reclus dans une tour de la ville, la Porte Noire, le jour de la saint André 1028. Il mourut le 1er juin 1035, et fut canonisé en 1042. Le jour de sa fête est celui de sa mort (René-François Rohrbacher, Histoire universelle de l'église catholique, Volume 13, 1845 - books.google.com).

Il ne faut pas confondre Poppon, archevêque de Trêves, et Poppon, abbé de Saint Maximin de Trêves et de Stavelot qui échangea des possessions, vers 1033, avec Nanthère, abbé de Saint Martin de Metz (Ban-Saint-Martin).

Vers 1028, Thierry Ier de Haute-Lotharingie meurt et lui succède son petit-fils mineur Frédéric III à l'âge de 8 ans. Mort en 1033, la Lorraine est donnée au duc Gozelon Ier le Grand, aussi duc de Basse-Lotharingie, qui avait succédé à son frère Hermann à la vicomté de Verdun en 1028. Les duc de Lorraine comtes de Bar étaient avoués de l'abbaye de Saint Martin lès Metz. C'est comme avoué de l'abbaye que Gozelon assiste à l'échange de 1033. (Augustin Calmet, Notice de la Lorraine, 1840 - books.google.com).

Les Asturies

Les Asturies, unies au royaume de Léon, formèrent le royaume des Asturies et de Léon. En 1230, la Castille réunissait définitivement ce royaume au sien. Les rois de Castille portèrent dorénavant le titre de rois des Asturies, de Léon et de Castille pour se simplifier avec le temps en simple rois de Castille.

Né de la réunion de plusieurs châteaux (castillos d'où le nom de Castille), le comté de Castille fit son apparition à la fin 9ème siècle. La capitale de cette "vieille Castille" était Burgos fondée en 884 par le comte Diego Rodriguez. Mais c'est sous l'impulsion de son fils et successeur, Fernan Gonzalez que la Castille devint un état pratiquement indépendant. Quand Garcia II Sanchez fut assassiné vers 1028, la branche masculine de Fernan Gonzalez s'éteignit. La Castille passa alors sous la coupe du puissant royaume de Navarre alors dirigé par le roi Sanche III le Grand. Son fils Ferdinand Ier annexa le Léon (regroupant la Galice et les Asturies) en 1037. A sa mort, les états furent divisés entre ses diffèrents enfants dont Sanche II qui hérita la Castille et le Léon. Mort prématurément assassiné c'est son fils cadet, Alphonse VI qui maintint non seulement l'héritage paternel mais qui reconquit Tolède tenue par les musulmans. La "nouvelle Castille" était née. Guerres, unions et héritages rythmeront ainsi le royaume jusqu'à ce que, en 1516, Charles Quint en dépossède sa mère Jeanne la Folle, qui en était souveraine pour ainsi constituer définitivement le royaume d'Espagne (www.tombes-sepultures.com).

Garcia Sanchez II est le dernier comte de Castille, assassiné par les fils du comte Vela (ou Vigila) le Jeune en 1028 (ou 1027) lors de son mariage avec Sancha, fille d'Alphonse V de Léon et soeur de Bermude III, qui fit des donations à l'abbaye Sainte Julienne de Santillana del Mar en 1018 (ou 1017) ou en 1028 (ou 1027) (Antonio Linage Conde, Los orígenes del monacato benedictino en la Península Ibérica, Volume 2, 1973 - books.google.com).

On a bien souvent parlé de l'influence de Sancho el Mayor et de ses fils sur la relance de l'art roman en Espagne. Sancho el Mayor réorganisa également le Chemin de Saint-Jacques, le dota de ponts et en assura la sécurité. Grâce à lui pénétrèrent en Espagne toutes les idées novatrices d'outre-Pyrénées et parvinrent en Europe les curiosités de ce pays hispanique énigmatique et inconnu. Le Chemin des pèlerins forme une croix couvrant toute l'étendue du roman léonais (Antonio Vinayo Gonzalez, L'ancien royaume de Léon roman, 1972 - books.google.com).

Au début du XIe siècle, Sanche III de Navarre, à son tour, fait appel aux clunisiens qui, en 1028, prennent possession du monastère de San Juan de la Peña (Joseph Pérez, Histoire de l'Espagne, 1996 - books.google.com).

Le grand abbé de Cluny que fut Odilon eut-il le sentiment de la nécessité de faire reprendre aux constructeurs le chemin initiatique pu donner au roman, naissant du byzantin et du romain, la base de science traditionnelle qui lui manquait ? C'est possible. Tout ce qui touche à la construction religieuse est toujours et en tous lieux demeuiré extrêmement secret, mais toujours est-il que nous voyons se développer, à partir d'Odilon, une subtile politique à laquelle participe Don Sanche [...]. Des moines espagnols se rendent à Cluny et des novices clunisiens à San Juan, puis les échanges s'étendent à Leyre qui embrasse bientôt également la règle clunisienne (Louis Charpentier, les Jacques et le mystère de Compostelle, J'ai lu, p. 146).

La via Lemovicensis (ou voie limousine ou voie de Vézelay) est le nom latin d'un des quatre chemins de France du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle passe par Limoges, d'où son nom, mais son lieu de rassemblement et de départ est l'abbaye de la Madeleine à Vézelay.

Le Chemin de Vézelay ou Via Lemovicensis est jalonnée de nombreux sanctuaires parmi lesquels : Sainte-Madeleine de Vézelay, Saint-Martial de Limoges, avec sa basilique au plan compostellan, Saint-Léonard de Noblat (fr.wikipedia.org - Via Lemovicensis, www.chemins-compostelle.com - Voie de Vézelay).

Si le Liber sancti Iacobi, traitant du chemin, ne parle pas de Limoges et conseille Saint Léonard de Noblat, "les preuves de relations entre Saint-Martial et la route de Galice ne manquent pas depuis l'an mil. Dans l'abbatiale elle-même, la référence à saint Jacques existait explicitement, mais surtout par la position des autels dédiés à des saints hispaniques, et peut- être par la pose, au sommet du clocher, d'un coq, une croix et... de coquilles , ce qui donne un indice sur les correspondances suggestives pour un homme du Moyen Age" (Claude Andrault-Schmitt, L'architecture de la grande église en question, Saint-Martial de Limoges: ambition politique et production culturelle (Xe-XIIIe s.) : actes du colloque, Poitiers et Limoges, 26-28 mai 2005, 2006 - books.google.com).

En Savoie

La Savoie faisait partie du second royaume de Bourgogne, qui fut cédé en 1028 à l'empereur Conrad II.

Humbert aux Blanches-Mains, premier prince de la Maison de Savoie, a commencé à paraître vers l'an 1020; dans l'origine, cette Maison ne possédait que le Comté de Maurienne, dont Humbert avait reçu l'investiture de Conrad-le-Salique, vers 1034, et que c'est dès cette époque seulement que ce nouvel Etat s'est agrandi sur les débris du royaume de la Bourgogne Transjurane. (Xavier de Vignet, Mémoire sur Humbert aux blanches-mains, Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, 1828 - books.google.com, fr.wikipedia.org - Humbert Ier de Savoie).

Né à Aoste en 1033 dans les futurs États de Savoie (Aoste appartient dès 1024 au domaine constitué par la maison de Savoie) du Royaume d'Arles, en Empire, Anselme, futur évêque de Cantorbéry, est le fils d'Ermenberge et de Gandulf, noble lombard, parent du comte Humbert de Maurienne. Anselme est évêque de Cantorbéry en 1093, succédant à Lanfranc (Pavie, 1010 - Cantorbéry, 1089) qui l'était depuis 1070, remplaçant l'anglo-scandinave Stigand, mort emprisonné en 1072.

Ayant su que Benoit de Cluse contestait l'apostolat de saint Martial, Antoine de Chabannes, qui l'avait si fort à cœur, écrivit là-dessus une grande lettre adressée à Jourdain, évêque de Limoges; à Odolric, abbé de Saint-Martial; à Itainald, et aux autres chanoines de la cathédrale; à Gérald, abbé de Saint-Augustin de Limoges; à un autre Gérald, abbé de Solignac; à Thierry, évêque de Metz; à l'impératrice Cunégonde; à l'empereur Conrad; à Guillaume, duc d'Aquitaine; au pape Jean XIX, et à quelques autres dénommés dans l'inscription. La plupart avaient assisté au concile de Limoges, et il était de l'intérêt d'Adémar de répondre aux difficultés que le prieur de Cluse avait opposées à son sentiment. Mais prévoyant que sa lettre pourrait parvenir jusqu’au pape, à l’empereur et au duc d’Aquitaine, ce lui fut une raison de la leur adresser, pour les engager par cette politesse à lui être favorable (Remy Ceillier, Bauzon, Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques qui contient leur vie, le catalogue de la critique,... des différentes éditions de leurs ouvrages, Volume 2, 1863 - books.google.com).

Jean XIX, né Romanus, pape de 1024 à 1032, issu des comtes de Tusculum, éleva la fête de saint Martial, disciple réputé des Apôtres et fondateur de l'Église de Limoges, au rang d'une fête d'apôtre. Il couronna aussi empereur le 26 mars 1027 à Rome Conrad le Salique, élu roi d'Allemagne après la mort d'Henri II le 1er juillet 1024, qu'il avait invité, avec l'archevêque de Milan Heribert, à se rendre en Italie et qui avait reçu en 1026 la couronne de fer de Lombardie après avoir traversé les Alpes, accompagné de deux rois, Rodolphe des Burgondes et Canut du Danemark et d'Angleterre (fr.wikipedia.org - Jean XIX).

La ville de Saint-Jean-de-Maurienne est située sur une voie de passage importante en direction de l'Italie et de ses centres religieux prestigieux, particulièrement celui de Rome. La cathédrale de Maurienne constitue un lieu d'étape pour les pèlerins, qui viennent vénérer la relique de saint Jean-Baptiste. En 1312, le trésor conserve deux exemplaires du bâton du pèlerin (bourdon) et une coquille de cuivre à mettre en rapport avec le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle. Ces objets servent peut-être lors des cérémonies liturgiques qui accompagnent le départ en pèlerinage (Gabrielle Michaux, Le chapitre cathédral de Saint-Jean-de-Maurienne du XIème au XIVème siècle, 2003 - books.google.com).

D'autres encore n'hésitent pas à associer les deux hauts lieux occidentaux de la chrétienté : Rome et Compostelle. En ce cas, on emprunte : le Grand Saint Bernard, et son célèbre hospice, que le Pape place au même rang que ceux de Jérusalem et de Sainte Christine du col du Somport ; la vallée de Chamonix, (église Saint Jacques de Sallanches) ; le Petit Saint Bernard et la Tarentaise : on y comptait seize chapelles dédiées à Saint Jacques ; le Mont Cenis et la Maurienne (douze chapelles Saint Jacques) ; le Mont Genèvre et le Briançonnais (fresques de la chapelle Saint Jacques de Prelles et de Saint Antoine d'Eygliers) ; d'autres pèlerins, en moins grand nombre car la route ligure n'offre pas la même sécurité, longent la côte méditerranéenne, trouvant abri, en Provence, dans de nombreux édifices romans (Jean Boyer, Saint Jacques de Compostelle: légendes et chemins d'hier et d'aujourd'hui : essai, 1999 - books.google.com).

C'est en Maurienne, assure-t-on, que Roland a pour la première fois ceint sa fidèle épée Durandal, à la suite d'un songe de Charlemagne, et la ville de Pavie conserve l'une de ses reliques (Raymond Oursel, Les pèlerins du Moyen-âge: les hommes, les chemins, les sanctuaires, 1963 - books.google.com).

Selon la légende, la mythique épée de Roland, Durandal, lui aurait été remise par Charlemagne. Ce dernier l'aurait lui-même reçu, dans la Maurienne, des mains d'un ange envoyé par Dieu, avec comme recommandation de la transmettre à un comte et capitaine (Jean-Pierre Colignon, Curiosités, jeux et énigmes de la Bretagne, 2014 - books.google.com).

Roland renvoie à Roncevaux, lieu de passage du chemin de Saint Jacques.

Arnold von Harff qui ne nous a laissé qu'un seul texte (un récit de pélerinage), est un noble qui a vécu entre 1471 et 1505. Il est originaire d'une famille du Rhin inférieur (région de Julich).

Comme les pèlerins traditionnels, A. v. Harff embarque à Venise. Lui aussi nous décrit ses préparatifs: équipement pour le voyage en bateau, provisions, argent. Puis c'est le trajet par voie de mer par la côte dalmate (Pula), le sud du Péloponèse (Methoni), Cythére, la Crète, Rhodos, Alexandrie puis le Caire dont il nous fait un tableau très précis dans tous les domaines, politique, économique, géographique, historique et folflorique. Notre pélerin poursuit ensuite son voyage avec les émissaires du souverain indien et leur caravane jusqu'au Mont Sinai et au Couvent Sainte Catherine. Puis par Thor il poursuit vers la Mecque, Aden, Ceylan, les Indes (province de Madras), le tombeau de Saint Thomas. Le bateau le mène ensuite aux Comores, à Madagascar et enfin à la côte africaine dans la région de Zanzibar. Après plusiers jours de marche, il escalade le Kilimandjaro et le Kenya. Il affirme y avoir découvert les sources du Nil. Il descend ensuite le Nil, contourne les différentes chutes et parvient ainsi au Caire. Après la traversée du désert et les difficultés classiques (3 semaines enchaîné en prison) il visite Jérusalem, fait avec application le pélerinage traditionnel en Terre sainte : Ebron, Jérusalem et toutes les stations, le Mont des oliviers, Getzemaneh, la mer morte, Nazareth, le Mont Thabor, Tibériade. Il reprend ensuite la route pour Damas, Beirouth, Halep, l'Arménie, Constantinople, (description de la ville et audience chez l'empereur qui craint une croisade du roi de France), Andrinople, la Thrace, Bulgarie, Dalmatie, Slavonie, Istrie, Venise, Padoue, Milan, Turin. Il passe les Alpes au col du Mont Cenis, Saint Jean de Maurienne, Pont Saint Esprit, Bearn, Roncevaux, pamlubne en Navarre, Brugos, le Léon et enfin Saint Jacques de Compostelle et le cap Finistère (Annie Faugère, Arnold von Harff, un homme du monde, Nouveaux mondes et mondes nouveaux au Moyen Age: actes du colloque du Centre d'études médiévales de l'Université de Picardie Jules Verne, Amiens, mars 1992, 1994 - books.google.com).

Sur une fausse carte datée de 1648 des chemins de Compostelle, réalisée en fait en 1970, Briec de la paroisse de laquelle Edern est un démembrement (1008), se trouvait sur un chemin partant de Landerneau et se poursuivant vers Quimper, Brech, Vannes, La Roche-Bernard, Nantes (www.infobretagne.com - Edern).

En Angleterre

Conrad II le Salique, saint empereur romain, entretient des relations amicales avec Knut, et son jeune fils Henri le Noir épouse la fille de Knut, Cunégonde (Gunhilda). L'empereur laisse Knut gouverner sur le Schleswig et la Poméranie. Celle-ci est probablement le fief de Knut, puisque Boleslas Ier le Vaillant envoie son armée aider Knut à conquérir l'Angleterre sur Æthelred, puis à partir d'avril 1016, son fils Edmond II — jusqu'à sa victoire écrasante en octobre 1016 à Assandun (aujourd'hui Ashingdon ou Ashdon, dans l'Essex). Edmond doit partager le royaume mais meurt si bien que Knut est proclamé seul roi par le Witenagemot (conseil des sages) des nobles anglais.

En 1018 (ou 1019), Knut succède à son frère aîné Harold II comme roi du Danemark, et en 1028 il conquiert la Norvège avec une flotte de 50 navires anglais. Avant cette expédition, il est allé se recueillir sur la tombe d'Edmond à Glastonbury. Sa conversion au christianisme est mentionné par Adémar de Chabannes dans sa Chronique (Laurence Marcellus Larson, Canute the Great The Rise of Danish Imperialism during the Viking Age, 2014 - books.google.com, fr.wikipedia.org - Knut II de Danemark).

The story of St Martial as close friend of Christ and the Apostles, created by Ademar of Chabannes, first appears at the same time at Limoges (and a grand new basilica was dedicated to him in 1028). In England the legend that Joseph of Arimathea, who had provided the tomb in which Jesus was buried, came to Glastonbury with the Holy Grail, the cup used by Jesus at the Last Supper and then by Joseph to catch the blood of Jesus as he hung from the Cross, appears not much later (Charles Freeman, Holy Bones, Holy Dust: How Relics Shaped the History of Medieval Europe, 2011 - books.google.com).