Le relevé de d'Ernest Cros de la dalle de Coume Sourde présente une interruption dans le tracé du segment joignant "SIS" à la croix près du centre. Curieusement sur cette interruption se place un site de la commune de Floure : les Bénitiers. Les Bénitiers de Floure sont un site ruiniforme dolomitique dominant la vallée de la Bretonne. Pour comprendre ces formations, il suffit de se déplacer de quelques mètres vers l'Est où l'on trouve en bordure de ravin des plaques karstiques crevassées dans lesquelles s'infiltrent les eaux d'érosion (www.lepetitjournal.net, Autour de Rennes le Château : Messie, Messias).
Sur ce segment se trouve aussi le château de Miramont (à Barbaira) plus à l'est.
A une légère distance de Barbairan, deux tours, qu‘on suppose avoir été baties par Alaric II, roi des Wisigoths, se dressent encore sur le versant septentrional de la montagne, qui a retenu le nom de ce prince. La hardiesse et la solidité des ventes, que soutiennent des murs formés d‘un durciment et de pierres carrées. répondent à l‘immensité du principal édifice, dont l’enceinte est indiquée par des vesligcs de fondements. S'il faut en croire une tradition locale et un passage de Procope, historien grec du 6e siècle, la bataille qui mit fin au règne et à la vie d‘Alaric et qui affermit la domination des Franks dans le midi des Gaules, aurait eu lieu non loin de Carcassonne, et suivant toutes les probabilités, au pied même de la montagne qui supporte les ruines de ce château Le sentiment de Grégoire de Tours, qui place cette action près de la ville de Poitiers, a généralement prévalu, mais n’a pas empêché quelques modernes d’adopter une opinion contraire à la sienne et d’invoquer à cet effet. le témoignage de Procope. Les détails fournis par ce dernier écri vain sont nombreux et circonstanciés. Il raconte que Clovis avait entrepris le siège de la ville de Carcassonne, dans laquelle s'était jeté Alaric; et que les murmures des Wisigoths. impatients d‘en venir aux mains. engagèrent celui—ci à accepter le combat, avant l‘arrivée des auxiliaires envoyés par Théodoric. son allié. Cette précipitation fut cause de la perte de la bataille. Appollinaire, fils de Sidoine, évêque de Clermont et gendre de l’Empereur Avitus, y succomba, avec une foule de Gallo—Romains qui marchaient sous ses ordres et qui dispulèrent longtemps la victoire aux soldats de Clovis. (Scévole Bée (Messire Hue) : Études historiques sur le département de l‘Aude, dans le journal de Toulouse l'Emancipation de 1838).
On assure qu’Alaric II bâtit deux forts dans les environs de Carcassonne. L’un porte aujourd‘hui le nom d'Alairac (Canton de Montréal), l’autre donne son nom à la montagne d'Alaric; il est quelquefois appelé Mimmont. Ce fort a sans doute été rebâti pendant le moyen-âge, sur l’emplacement occupé par le château d'Alaric. Les murs que l’on voit aujourd’hui sont probablement l’ouvrage des seigneurs de Capendu. Tout ce que la tradition nous apprend sur Alairac et Miramont prend un très-grand degré de vraisemblance dans les documents historiques de cette époque; mais ce que l'on dit sur la mort d‘Alaric et la bataille qu‘il aurait livrée auprès de la montagne où est situé Miramont, ne mérite aucune croyance. » (Cros-Mayrevieille. Histoire du Comté de Carcassonne. Recherches historiques. II Ouvrages d’Alaric dans le territoire de Carcassonne. p. 51).
Procope rapporte (De Bello Goth. I. I.) que cette bataille (entre Clovis et Alaric) fut donnée « circà Carcassionem urbem. » La tradition du pays favorise ce sentiment; et l’on tient dans le Diocèse de Carcassonne, que cette action se passa auprès d‘un fort, dont on voit encore des masures, situé entre La Grasse et Carcassonne, sur un mont appelé dans la langue du pays, le Pech d’Alaric. Mais le sentiment de Grégoire de Tours, qui fixe cette bataille à Vouglié, près de Poitiers (Greg. Tur. I. II. c. 37) est suivi par un plus grand nombre (Bonus. Hist. de Carmes. p. 25). — V. Basse. Hist. des Comtes de Carcassonne. p. 44 (Alphonse Jacques Mahul, Cartulaire et Archives des Communes de l'ancien diocèse et de l'arrondissement administratif de Carcassonne, Volume I, 1857 - books.google.fr).
A l'entrée du choeur, on peut admirer à droite une émouvante Vierge de douleurs, à gauche un Christ à la colonne et, tout autour, adossés aux piliers, huit des douze apôtres : à gauche saint Pierre, saint Jean l'Evangéliste, saint Jacques le Majeur et saint Barthélemy, à droite saint Paul, saint Jacques le Mineur, saint André et saint Matthieu (ou saint Philippe). Toutes ces statues sont d'Edme Bouchardon (1698-1762). Elles lui avaient été commandées par Languet de Gergy en 1734. Le goût du naturel dans l'art remplaçait alors la tendance précédente à la grandiloquence. Leur style manifeste aussi l'influence du séjour de neuf années que le sculpteur venait de faire à Rome (www.histoire-moi-et-prof.eu, www.culture.gouv.fr, Gaston Lemesle, L'Église Saint-Sulpice, 1931 - books.google.fr).
Les statues du choeur de saint Sulpice
Le choeur de l'église Saint Sulpice de Paris - www.france-voyage.com, www.wikiphidias.fr
La Vierge
La vierge correspond à Cazilhac avec son église Notre Dame.
Saint Paul
Saint Paul, par un jeu de mot, lui qui est le seul à parler dans la Bible d'ancienne alliance pour la loi de Moïse (2 Corinthiens 3,14) est associé à Palaja, l'ancienne loi en grec étant traduit par "palaia diathèkhè") (Jean-Eudes Renault, La Loi et la Croix: L'écriture de la Croix dans l'écriture de la Loi, 2009 - books.google.fr).
Saint Jacques le Mineur
Saint Jacques le Mineur pourrait renvoyer au prieuré de saint Jacques (quel Jacques ?) de Clairan, autrement Saint Jaumes, à Montirat, uni à la cure Saint Marcel de Fontiès d'Aude (www.fontiesdaude.com, Alphonse Jacques Mahul, Cartulaire et Archives des Communes de l'ancien diocèse et de l'arrondissement administratif de Carcassonne, Volume I, 1857 - books.google.fr).
Philippe, baptême et bénitier
Au calendrier, on fête l'apôtre Philippe le 1er mai, avec Jacques le Mineur, et saint Philippe le diacre, le 6 juin (ancien calendrier, voir Pétin).
L'apôtre Philippe était de Bethsaïde, en Galilée, patrie de saint Pierre et de saint André. Le Sauveur, dès les premiers jours de Sa vie publique, le rencontra et lui dit: "Suis-Moi!" Saint Jacques, appelé le Mineur pour le distinguer de Jacques le Majeur, frère de saint Jean, était né à Cana, en Galilée; il était de la tribu de Juda et cousin de Notre-Seigneur selon la chair. La tradition affirme qu'il ressemblait au Sauveur, et que les fidèles aimaient à regarder en lui une vivante image de leur Maître remonté dans le Ciel. Jacques eut un frère, Apôtre comme lui, nommé Jude, et ses deux autres frères, Joseph et Simon, furent disciples de Jésus (Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950 - har22201.blogspot.fr).
L'apôtre Mathieu, prêchant en Ethiopie, étant entré dans la ville de Nabader où il reçut l’hospitalité de l’eunuque de la reine de ce pays Candace baptisé par Philippe (Actes, VIII) (Jacques de Voragine, La légende dorée - www.abbaye-saint-benoit.ch).
Quant à Philippe qui fut un des sept diacres, saint Jérôme dit, dans son martyrologe, que le 8e des ides de juillet, il mourut à Césarée, illustre par ses miracles et ses prodiges ; à côté de lui furent enterrées trois de ses filles, car la quatrième repose à Ephèse. Le premier Philippe est différent de celui-ci, en ce que le premier fut apôtre, le second diacre; l’apôtre repose à Hiérapolis, le diacre à Césarée. Le premier eut deux filles prophétesses, le second en eut quatre, bien que dans l’Histoire ecclésiastique on paraisse dire que ce fut saint Philippe, apôtre, qui eut quatre filles prophétesses : mais il vaut mieux s'en rapporter à saint Jérôme (Jacques de Voragine, La légende dorée - www.abbaye-saint-benoit.ch).
Jean Chrysostome semble confondre les deux et dire que c'est Philippe l'apôtre qui baptisa l'eunuque de la reine Candace (Actes VIII,26-40) (Jean Chrysostome, Oeuvres complètes, traduit par Jeannin, Tome 11, 1807 - books.google.fr).
Augustin dit que le baptiseur de Samarie (Actes VIII,12) nommé Philippe n'est pas identifié autrement : apôtre ou diacre ? (Pierre-Marie Hombert, Nouvelles recherches de chronologie augustinienne, 2000 - books.google.fr, La Croix d’Huriel et la Ligne gnostique : Le Chariot).
Profitant de cette confusion, on remarque que la statue de Philippe se trouve près des Bénitiers dolomitiques de Floure. Elle est près de la sephira Gebourah (à Malves) associée à la date de la fête du diacre Philippe en Grèce, le 11 octobre (La Croix d’Huriel et pierres noires : Le Sceau de Palaja et les 7 diacres, La Croix d’Huriel et pierres noires : Saint Sulpice, séphiroth et Aude).
Les bénitiers se trouvent aux portes des églises. Leur fonction première étant de rappeler aux baptisés l'acte de leur baptême, ils sont placés non seulement à l'entrée principale, mais à toutes les portes d'accès de l'édifice (Louis Malle, Les sources du baptême: découvrir les baptistères et les fonts baptismaux, 1994 - books.google.fr).
A l'époque de la Renaissance, on a fait en Italie et en France des bénitier remarquables par l'élégance de leurs formes et par la richesse des sculptures qui ornent la cuve et le pied qui la supporte. Dans la cathédrale d'Orviéto, une statue de saint Jean-Baptiste s'élève au milieu du bénitier, pour rappeler le premier baptême. Quelquefois les coupes des bénitiers représentent ou rappellent des coquilles : à Saint-Pierre de Rome, l'imitation est complète; chaque bénitier se compose d'une coquille en marbre blanc, se détachant sur une draperie sculptée en marbre bleu turquin; deux anges, sous la forme d'enfants, hauts de deux mètres, assis sur les bases de deux pilastres, supportent la coquille. Ces bénitiers, au nombre de deux, sont placés à droite et à gauche de la grande nef, sur les premiers piliers. Enfin, on a été jusqu'à employer à la confection des bénitiers de belles et grandes coquilles naturelles, non pas dans une pensée d'art, mais dans un but religieux, pour mieux faire comprendre aux fidèles l'importance de leur premier acte à l'entrée de l'église, en leur montrant l'instrument avec lequel saint Jean opéra le baptême du Christ (Dictionnaire de l'Académie des Beaux-arts, contenant les mots qui appartiennent à l'enseignement, à la pratique, à l'histoire des beaux-arts, 1868 - books.google.fr).
La statue de Philippe, si c'est lui, est près de Trèbes et du hameau de Beraigne, ancien Beroia en 1147 (Donation faite par Xatmarus de Beroia, par Elène sa femme et par leurs enfants, à Dieu et à St Nazaire de Carcassonne). Or Beroia est le nom de deux villes dans l'antiquité : Bérée en Macédoine et Alep en Syrie.
Philippe a un rapport avec Bérée (en Grèce) par l'intermédiaire de saint Paul. Il n'est que deux circonstances dans l'histoire de leurs Actes, où la lecture des saintes lettres fut directement employée à l'enseignement de l'Evangile. La première se présenta à S. Philippe diacre sur la route de Gaza, lorsqu'il fut interrogé par l'eunuque de Candace, reine d'Ethiopie, sur le sens du prophète Isaïe ; la seconde se présenta à S. Paul pendant son séjour à Bérée (Autour de Rennes le Château : La dalle horizontale de Marie de Nègre : vers Montolieu).
Saint Philippe, quand il est peint isolément, est en général un homme dans la force de l'âge, d'une physionomie bénigne, presque sans barbe, en rapport avec la sérénité de son naturel tout à fait sympathique. Il porte toujours comme attribut une croix dont la forme varie ; quelquefois elle est très-petite, et il la tient à la main. Quelquefois c'est une haute croix en forme de T; quelquefois encore un long bâton surmonté d'une petite croix latine (La légende dorée des artistes, Revue britannique: Choix d'articles traduits des meilleurs écrits périodiques de la Grande-Bretagne, Volume 39, 1845 - books.google.fr).
André
Saint André qui serait en fait au fond dans une pose comparable à un dessin de l'Albertina de Vienne correspondrait à Marseillette qui possède une église sous ce vocable (Claude de Vic, Jean-Joseph Vaissète, Histoire Generale de Languedoc, 1840 - books.google.fr, sammlungenonline.albertina.at).
Le Christ inspiré de la Minerve
De gauche à droite : Michel-Ange, Christ de la Minerve (1519 - 1520) ; Edme Bouchardon (1698-1762), Le Christ à la Croix de Michel-Ange, de l'église de la Minerve ; Edme Bouchardon, Jésus christ appuyé sur la Croix - fr.wikipedia.org, www.photo.rmn.fr, www.statuedefrance.fr
On retrouve Minerve "dans" Saint Sulpice (Autour de Rennes le Château : Le temple de Minerve).
Pierre
L'église de Leuc, plus à l'ouest, est vouée à saint Pierre. Il y avait un fief de Saint Rome dépendant de Villefloure. Encore un jeu de mots, Rome devant être Romain mais aussi la ville siège de l'Eglise de Pierre (Autour de Rennes le Château : Dalle verticale de Marie de Nègre : sur la carte de l’Aude).
Jean l'Evangéliste
La statue de saint Jean l'Evangéliste est devant la chapelle Saint Jean de l'église Saint Sulpice.
Autour de l'abbaye de Saint-Hilaire, il nous est possible de compter une douzaine d'églises. Ce sont les églises de Salles, Benausse, Nonosse et Crausse (toutes dans lacommune de Saint-Hilaire), de Saint-Andrieu (commune de Molières), de Cuxac et de Saint-Jean (commune de Ladern), de Greffeil et de Verzeille. Il faut ajouter les cellae monastiques de Garelianus (commune de Gardie), de Cornèze (commune de Couffoulens) et de Saint-Martin (commune de Ladern). [...] Nous relevons ensuite, assez souvent, les noms de saint André et de saint Jean l'Évangéliste (qu'il est parfois difficile de distinguer de saint Jean-Baptiste). On trouve également quelques églises dédiées a saint Jacques et à saint Barthélemy, mais eIles constituent une exception (Elie Griffe, Histoire religieuse des anciens pays de l'Aude, Tome I, 1933).
Jacques le Majeur
La statue de saint Jacques le Majeur est devant la chapelle de Saint Charles de l'église Saint Sulpice où "entre" la commune de Villetritouls avec son église Saint Jacques le Majeur.
Barthélemy
La statue de Barthélemy se trouve au fond et il faut chercher à Lagrasse plus à l'est une chapelle saint Barthélemy.
Auger de Gogeux ne fut élu abbé de Lagrasse que vers 1279; il signala sa gestion par la construction de plusieurs édifices, par la réparation de l'église & l'augmentation des revenus de l'abbaye. Il reçut l'hommage d'un grand nombre de vassaux, fit réparer le logis abbatial, y bâtit, en 1296, la chapelle dédiée à saint Barthélemy, & abdiqua après le 15 juin 1308 (Joseph Vaissète, Claude de Vic, Histoire générale de Languedoc: avec des notes et les pièces justificatives, Volume 4, 1872 - books.google.fr).
Parmi les plus significatives, figure la chapelle privée que l'abbé Auger de Gogenx, ou de Castillon, bâtit à la fin du XIIIe siècle. Ce personnage, dont le gouvernement s'étendit de 1279 à 1309, a laissé le souvenir d'un réformateur et d'un grand bâtisseur. Il ne se borna pas à édifier sa chapelle dédiée à saint Barthélemy : c'est l'ensemble du palais abbatial qu'il restaura. Son zèle s'exerça en outre en faveur du monastère lui-même, dont il releva l'église, ainsi que divers bâtiments. La chapelle Saint-Barthélémy est un est un petit édifice rectangulaire, à deux étages, dont la date est parfaitement connue grâce à une inscription gravée sur le tympan du portail du sanctuaire supérieur, en dessous d'un écu portant les armes d'Auger (Ecartelée en sautoir, d'azur et de gueules pour Mahul ; d'azur et d'or pour le Dr Degrave) (Marcel Durliat, La chapelle de l'abbé Auger à Lagrasse, Hommage à André Dupont: 1897-1972, études médiévales languedociennes, 1974 - books.google.fr).
L'inscription : Anno Domini MCCXCVI Dominus Augerius Abbas Hujus Loci Fecit Fieri Istam Capellam Ad Onore Sanctl Bartolomei Apostoli.
Les armes de l'abbé Auger constituant une partie des armoiries de Comigne, près de Douzens, sont "écartelé en sautoir d'or et de gueules qui est Auger de Gogenx". On trouve encore les armes d'un des principaux abbés de Lagrasse (Auger de Gogenx) sur la façade ouest d'un bâtiment agricole récemment préempté par la municipalité faisant partie de l'ensemble du château féodal encore existant (fr.wikipedia.org - Comigne).
Triangulation
Comme le remarque Edmond Oudin (Dictionnaire des saints), Barthélemy (24 août), Jacques le Mineur (et l'apôtre Philippe : 1er mai) et Jean l'Evangéliste (27 décembre) forment une triangulation (presque équilatérale). Jacques le Majeur (25 juillet), André (30 novembre) et l'Annonciation (25 mars) une autre, à comparer à Anne (26 juillet), Emmanuel (26 mars), et la Présentation de Marie au Temple (21 novembre) à la place du 24 novembre ici une vraie triangulation équilatérale sur une année non bissextile (Autour de Rennes le Château : Le temple de Minerve).
Gnomon de Saint Sulpice
Dans le plan inversé de l'église Saint Sulpice de Paris projeté sur la carte du département de l'Aude, le gnomon se retrouve au sud du côté de l'angle droit du triangle isocèle rectangle de la dalle verticale de Marie de Nègre. Cet angle droit est associé au gnomon, à la fois figure d'algèbre et instrument de mesure du temps. Le carré du gnomon sur le plan se trouve au nord de la commune de Buc et Belcastel dans celle de Villebazy, au sud, près d'un lieu appelé Tantia sur la carte Géoportail, et sur la ligne gnostique.
Les ruines d'Umm al-Jimal se dressent dans la plaine basaltique du Hauran, 15 km environ à l'est de Mafraq. aux confins du Djebel druze et de la frontière syrienne. D'abord placée dans l'orbite nabatéenne, cette bourgade proche de la Via Nova Traiana connut une prospérité importante du règne de Trajan à la fin de la dynastie des Sévères.
Longtemps identifiée à l'ancienne Tanthia romano-byzantine de la table de Peutinger, Umm al-Jimal fut dotée d'une enceinte aux IVe-Ve siècles et intégrée au limes Arabicus. Repeuplée, elle vécut comme une grosse bourgade rurale du Ve au VIIIIe siècle. Elle dépendait alors de la juridiction de Bostra, évêché métropolitain de la province d'Arabie, dont le diocèse s'étendait assez loin vers le sud. C'est à cette époque que furent érigées les quinze églises identifiées dans la ville, qui fut occupée au moins jusqu'à la fin de l'époque umayyade, avant d'être abandonnée et partiellement réoccupée par les Druzes au début du XXe siècle. Les ruines furent étudiées par H. C. Butler lors de prospections menées pour l'Université de Princeton en 1904-1905 et en 1909, qui aboutirent à la publication de trois volumes présentant des plans, coupes et photographies des édifices, des copies et transcriptions des inscriptions. Hormis une étude ponctuelle de l'église de Julianos par G. U. S. Corbett en 1956, aucune recherche ne fut effectuée jusqu'en 1972. Depuis, une équipe américaine dirigée par B. de Vries a entrepris de dresser un plan de la ville et a effectué une prospection complémentaire de 1972 à 1983. Plusieurs campagnes de fouilles (1974, 1977, 1981, 1984, 1992, 1993 et 1994) ont suivi. [...]
Les études récentes s'accordent pour localiser l'ancienne Thantia à Tugrat al-Jubb ; cf. D. L. Kennedy, Archaeological Explorations on the Roman Fronder in North-Eastern Jordan (BAR Int. Ser. 134), Oxford, 1982, p. 150-154 et Th. Bauzou, in Samra, I, p. 116, 243 (Anne Michel, Les églises d'époque byzantine et umayyade de Jordanie (provinces d'Arabie et de Palestine) Ve-VIIIe siècle, 2001 - books.google.fr).
Umm al-Jimal correspond à Thantia (Thainatha, Tanthia) selon les milles romains de la table de Peutinger. Il faut faire intervenir des milles irréguliers pour Tugrat al-Jubb, qui se trouve cependant sur la Voie Nova, alors qu'Umm al Jimal se trouve un peu à l'écart.
Th. Bauzou accepte l'hypothèse proposée par D. L. Kennedy quant à l'identification de Tanthia avec Tugrat al-Jubb, Hatita avec Khirbat al-Samra et Gadda avec al-Hadid, mais s'en sépare pour expliquer les différences entre le nombre des milles portés sur la carte de Peutinger et l'emplacement réel des sites. Au lieu d'admettre une conversion en milles standard romains par le réalisateur de la carte et l'existence de "longs milles" qui permettraient d'expliquer les 57 milles de la carte alors qu'on en compte 53 sur le terrain, il préfère souligner le caractère hétérogène des sources ayant servi à constituer la carte et la difficulté que posait leur harmonisation (Jean-Michel Carrié, Figures du pouvoir: gouverneurs et évêques, 2000 - books.google.fr).
Thainatha or Thantia could be the equivalent of Arabic Tanukhiyya, i.e. , the Tanukhid town. The identification is, of course, not certain, but it is intriguing (Irfan Shahîd, Byzantium and the Arabs in the Fourth Century, 1984 - books.google.fr).
Umm el Jimal aurait été un poste romain dans la guerre que l'empire menait contre Zénobie, reine de Palmyre, qui avait abbatu le roi Gadhima des Tanoukh, fédération arabe indigène, selon une tradition anté-islamique. Une inscription bilingue gréco-nabatéenne de Umm al-Djimal confirme l'existence de Gadhima par l'intermédiaire de son précepteur Fihr qui y avait sa tombe. Son neveu Amr ibn Adi a riposté en aidant l'empereur Aurélien dans la campagne contre Zénobie qui fut battue à Emèse, Antioche et Palmyre. Prisonnière la reine fut emmenée à Rome pour figurer dans le triomphe d'Aurélien. Elle mourut, on ne sait de quoi, en exil à Tivoli à une date ignorée. Gadhima est dit Gadimathou basileus thanouitôn / Gdmt mlk tnwh (Robert G. Hoyland, Epigraphy and the emergence of arab identity, From Al-Andalus to Khurasan: Documents from the Medieval Muslim World, 2007 - books.google.fr).
Umm el Jimal est la cité dont on a tiré l'orientation des quatre archanges Uriel, Gabriel, Raphaël et Michel (La Croix d’Huriel et Rennes le Château : Sot Pêcheur et Par ce signe tu le vaincras 2).
Le Christ en croix de Maindron et la Croix de Malviès
Le Christ en croix (1855) d'Étienne-Hippolyte Maindron (1801-1884) est au-dessus du banc d'œuvre (1862) en face de la chaire de De Wailly.
La Croix en pierre de Malvies se trouve à N 43° 6' 46.779'' E 2 ° 11' 21.918' et présente une inscription : "HIC SUMUS EXANIMES SPERATES SCADERE TADEM" pour hic sumus exanimes sperantes scandere tandem (certains "A" doivent peut-être présenter un tilde pour "AN") : "ici nous sous morts (accablés, morts : sans souffle) espérant cependant monter (au ciel) à la fin" (www.geocaching.com, Simon Jude Honnorat, Dictionnaire provençal-français, E-O, Volume 2, 1847 - books.google.fr).
A la recherche vaine d'une formulation comparable complète, certaine partie de l'inscription se retrouve par exemple dans MUSITHIAS DE CAELITIBUS & sacris Historiis in Musas novem digesta de Johannes Tuberinus : "scandere" près de "tandem" apparaît dans le chapitre consacré à Euterpe et à la Vierge Marie, ainsi que dans celui de Thalie et du Christ (AD GEORGIUM INCLYTUM SAXONIAE DUCEM. JOANNIS TUBERINI. MUSITHIAS DE CAELITIBUS & sacris Historiis in Musas novem digesta, - books.google.fr).
Johannes Beuschel was a German neo-latin poet and teacher at the Leipzig university. Probably born at Rothenburg ob der Tauber in the 1470's. From 1504 (and many years thereafter) he was a reader/professor of neo-Latin poetry. He probably died in Leipzig in 1522. Other names associated with him are: Erythropolitanus - Rotenburgensis; Johannes Tuberinus; Johannes Beusselius; Johannes Peussel or Pewschel; etc. He should not be confused with the anti-Jewish writer Johannes Matthias Tiberinus [ca. 1420-1500] who was famous in his time as the author of a best-selling account of the alleged ritual murder of a three-year-old child, Simon of Trent, by the Jews of the city. Its many editions made it one of the most effective weapons of anti-semitism, largely because of the dazzling style of the author's rhetoric. This long piece confirmed his poetical reputation - but to modern readers, it is an estimate that has not stood the test of time. In it Tuberinus discourses on the celebrations which were customary in Leipzig for the Feast of Corpus Christi.
Johannes Tuberinus (Johannes Beuschel) publie AD GEORGIUM INCLYTUM SAXONIAE DUCEM. JOANNIS TUBERINI. MUSITHIAS DE CAELITIBUS & sacris Historiis in Musas novem digesta: adiecto Argumentorum appendice in aliquot Christi oracula, et Evangelia quae sacris aedibus tempestate diversa lectitantur, édité par In Inclyta urbe Lipsica [Melchior Lotter the Elder, Leipzig], 1514.
Dedicated to George (the Bearded), Duke of Saxony (1471-1539), who became Duke of Saxony in 1500. He developed decided ability as a ruler. Among other actions, he took measures to suppress the robber-knights, and regulated the judicial system by defining and adjusting the jurisdiction of the various law courts. His court was better regulated than that of any other German prince, and he bestowed a paternal care on the University of Leipzig, where a number of reforms were introduced, and Humanism, as opposed to Scholasticism, was encouraged. The most significant era of his life unfolded after the time of this book, during Luther's Reformation. Most of his political measures, stood the test of experience, but in ecclesiastico-political matters he witnessed with sorrow the gradual decline of Catholicism and the spread of Lutheranism within his dominions, in spite of his earnest efforts and forcible prohibition of the new Protestant doctrine (www.abebooks.fr, (www.abebooks.fr).
En 1501 le Pape Alexandre VI, occupé du procès de canonisation de S. Benno, accorda les plus abondantes indulgences à tous ceux qui contribueraient avec une pieuse libéralité à la réalisation de cette canonisation (Heinrich Joseph Wetzer, Dictionnaire encyclopédique de la thélogie catholique, Volume 14, 1870 - books.google.fr).
Le duc Georges, toujours brûlant de zèle pour l'Église, toujours aigri contre Luther, en quête de tout ce qui pouvait réveiller l'antique foi battue en brèche par l'hérésie victorieuse, avait eu l'idée peu heureuse de demander au Pape la canonisation de Benno évêque de Misnie, dont le souvenir odieux à l'Allemagne était resté cher à l'ultramontanisme. Cet évêque qui vivait au temps de la fameuse querelle de Grégoire VII et de l'empereur Henri IV, seul de tous les prélats de l'Allemagne, avait pris parti pour le Pape. Emser fit la légende du saint, et bientôt après une bulle d'Adrien VI, datée du 31 mai 1523, l'éleva au rang des Bienheureux. On chercha à passionner le pays de Saxe pour le culte de cet étrange saint. Luther, irrité de ce défi jeté au bon sens et aux susceptibilités nationales, prit la plume et écrivit un virulent pamphlet contre «la nouvelle idole ». « L'histoire, y dit-il, raconte que l'évêque Benne était aux côtés du pape Grégoire VII, quand celui-ci ravit à notre empereur Henri IV ses biens, son pays, son honneur; mais qu'importe ce que cet homme a été dans sa vie ? Il est maintenant comme tous les autres morts, devant son juge. Le pape Adrien, qui vient de brûler à Bruxelles de véritables saints, des martyrs, est vraiment digne de canoniser cet homme complice des meurtriers. Qu'est-ce d'ailleurs que ce culte qu'on rend aux saints morts ? Une superstition, une impiété. Le seul moyen de les honorer, n'est—il pas d'imiter leurs vertus et de mettre comme eux notre confiance en Dieu seul ? » Emser, Alveld, et un nommé Bachmann, abbé de Altenzelle, répliquèrent vivement; mais Luther ne leur répondit pas (Félix Kuhn, Luther: sa vie et son oeuvre, Volume 3, 1894 - books.google.fr).
En 1524 on leva solennellement les ossements de S. Benno à Meissen et on les enferma dans un sarcophage de marbre. La solennité se passa en présence des évêques Jean, de Meissen, et Adolphe de Mersebourg, des ducs George et Henri de Saxe, de Jean et Frédéric, fils de George, de Maurice et Séverin, fils de Henri, et d'une foule de nobles (Heinrich Joseph Wetzer, Dictionnaire encyclopédique de la thélogie catholique, Volume 14, 1870 - books.google.fr).
On retrouve la Saxe avec le l'ICHTYS sur le livre de la tombe de l'abbé Boudet comparé au poisson de saint Benno évêque de Meissen (Les Prophètes et Rennes le Château : Le Zodiaque du Cercle des Prophètes).
Incidemment on peut relever la ressemblance de Benno avec Bennu.
Ra avait dans la faune pour représentant de ses apparitions périodiques l'oiseau Bennu, le Phénix héliopolitain, dont les Égyptiens rapprochaient le nom du « lever du soleil », ubn, «briller», mot fort semblable à l'assyrien banû, « brillant ». L'oiseau aurait donc été divinisé, que son nom fût exotique ou indigène, en vertu d'un mot sémitique (Recueil de memoires et de textes, pub. en l'honneur du XIVe congres des orientalistes par les professeurs de l'École supérieure des lettres et des médersas, Université d'Alger, 1905 - books.google.fr).
Le temple du soleil, à Héliopolis, était appelé, primitivement : « Maison benben » ou « Maison pyramidion ». Dans ce temple, il y avait un objet pyramidal, appelé ben, surmonté du soleil sous la forme du phénix (ben ou bennu). Cet objet avait un caractère sacré, au milieu du 3e millénaire avant Jésus-Christ, même beaucoup plus tôt, sans doute (Charles-François Jean, Le milieu biblique avant Jésus-Christ, Volume 3, 1936 - books.google.fr).
Les trois pyramides, dont on a parlé dans tout le globe habité, sont, certes, exposées de loin en vue à tous les Navigateurs Elles sont situées sur la côte de l’Afrique, & ont pour base une montagne stérile & composée de pierres de roche, entre la ville de Memphis & le Delta, à moins de quatre milles du Nil, à sept milles & demi de Memphis, & adossées au bourg appellé Busiris, dont les habitants sont accoutumés à grimper jusqu’à leur cime (quem vocant Busiris, in quo sunt assueti scandere illas) (Histoire naturelle de Pline, Volume 11, 1778 - books.google.fr).
Héliopolis, appelée aussi On, est associé au sceau-signature du Grand Parchemin par la cité ce Rennes le Château (Les Prophètes et Rennes le Château : Le sceau-signature du Grand Parchemin).
Bénou, dans la mythologie égyptienne, est l'oiseau représentant l'âme – le bâ – de Rê qui le précède dans la barque solaire. Comme Rê, l'oiseau Bénou était adoré à Héliopolis où on le trouve également lié à Atoum, le dieu du soleil couchant. Le livre des morts dit : « Je suis l'Oiseau Bénou, l'Âme/cœur de Rê, le Guide des Dieux vers le Douât ». (fr.wikipedia.org - Bénou).
Fondeurs saxons
C'est à la reine Blanche que l'un de ces récits attribue la fondation du Château de Blanchefort. Louis Fédié, qui n'accorde aucun crédit à cette hypothèse, ajoute que, selon une autre légende tout aussi fantaisiste, « les souterrains de ce château renfermaient une partie du trésor des Wisigoths ». Pour expliquer l'origine de cette fable Fédié se ressouvient de Catel, le viel historien du Languedoc, qui écrivait : « Près des Baings de Règnes, il y a eu des mines d'or et d'argent, et on voit encore aujourd'hui de grandes cavernes et carrières d'où les anciens en ont tiré. Si nous n'en trouvons pas en si grande quantité, c'est que la dépense est trop grande et que nous n'avons pas l'industrie de savoir le tirer. C'est pourquoi nos ancêtres avaient coutume d'aller chercher de grandes troupes comme des colonies d'Allemands pour tirer ces précieux métaux. » Et Fédié précise : « Le puits principal qui donnait accès dans les mines était creusé au pied des murailles de Blanchefort. On peut, encore de nos jours, voir ce puits qui descend jusqu'à une certaine profondeur. Les populations du Moyen Age croyaient que les métaux précieux extraits de cette mine provenaient non d'un gisement incrusté dans le sol, mais d'un dépôt d'or et d'argent en lingots, enfoui dans les caves de la forteresse par ses premiers maîtres, les rois Wisigoths. » (André Rimailho, Philippe Moulu, Lieux et histoires secrètes du Languedoc, 1980 - books.google.fr Louis Fédié, Le Comté de Razés et le diocèse d'Alet: notices historiques, 1880 - books.google.fr).
La porte de Saint-Zénon à Vérone (XIIème siècle), la plus ancienne d'Italie, est formée de quarante-huit plaques assemblées dans une sorte d'encadrement perforé. D'indiscutables analogies avec la porte d'Hildesheim (Saxe) ont fait penser que l'œuvre était due à des fondeurs saxons, d'autant plus que les artisans saxons qui faisaient alors école, étaient recherchés dans différentes villes européennes. On a dit que les plaques de Saint-Zénon étaient moins raffinées que celles d'Hildesheim. Cela est vrai. Du point de vue technique également, la solution choisie a été plus empirique : à Hildesheim, le battant tout entier est le fruit d'une seule et unique fonte, alors qu'ici on a fondu plaque après plaque, puis on les a clouées sur un support de bois (Encyclopédie de l'art, peinture, sculpture, architecture ...: Haut Moyen Age et Moyen Age, Volume 2 , 1973 - books.google.fr).
Les Allemands, au moins dans la cuve baptismale d'Hildesheim (Saxe), ont assimilé les Vertus aux fleuves du paradis terrestre, et, fidèles à la place que la Genèse assigne à ces fleuves dans sa nomenclature, ils ordonnent ainsi les Vertus : Prudence, Tempérance, Force, Justice, pour répondre au Phison, au Géhon, au Tigre et à l'Euphrate, ainsi qu'Isaïe, Jérémie, Daniel et Ezéchiel et à Mathieu, Luc, Marc, Jean. Ce qui n'est pas l'ordre retenu pour la Croix des Prophètes (Les Prophètes et la Croix d’Huriel : Prophètes, Vertus, Fleuves du Paradis et Evangélistes).
Le labyrinthe et les flagellants
Malviès, Aude; de Malvers. 1071, de Malverio, 1108, de Malverzo, 1119, de Malveriis, 1215, Malvyers. 1552 (DT); = prob. occ. adj. mal «mauvais» + envèrs, evèrs, «versant exposé au nord» (DOF), au pl.; attr. dela finale -iér; (Dominique Baudreu, Villa, vicaria, castrum. Aux origines d'un village du Bas-Razès : Malviès (Aude) au XIe siècle. In: Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 99, N°180, 1987 - www.persee.fr, Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Volume 2, 1996 - books.google.fr).
"viès" peut avoir aussi le sens de "voies" avec "biais" comme dans l'Hérault (Histoire de Roujan : Fos, Fouzilhon, Gabian, Magalas, Margon, Montesquieu, Neffiès, Pouzolles, Roquessels, Vailhan, 1894 - books.google.fr, Mémoires de la Société d'Emulation du Doubs, 1900 - archive.org).
En amenant ainsi le labyrinthe dans le lieu de la rationalité et de la scientificité, Diderot portait un coup à une tradition qui l'en avait exclu. Depuis Platon, le labyrinthe se trouve opposé à la pyramide, cette architecture du haut, apothéose de l'ordre et de la géométrie. Par l'itération des erreurs, le labyrinthe est aussi l'image claire du mauvais chemin que peut prendre la dialectique maïeutique. Chez Hegel aussi, dans l'Esthétique, Hubert Damisch note l'absence du labyrinthe et la préférence nette pour la pyramide. Diderot renverse cette hiérarchie. C'est la multiplicité labyrinthique, ce nomadisme en réseaux, une texture de rapports complexes qu'il oppose à la symétrie simple de l'architecture (Pierre Saint-Amand, Diderot: le labyrinthe de la relation, 1984 - books.google.fr).
Plutarque, dans sa Vie de Thésée, raconte que Thésée, à son retour de Crète, aborda à Dèlos et, après avoir sacrifié au dieu [Apollon] et consacré la statue d'Aphrodite qu'Ariane lui avait donnée, il exécuta avec les jeunes gens un chœur de danse qu'on dit être encore en usage chez les Déliens, et dont le figures imitaient les tours et les détours du Labyrinthe, sur le rythme scandé de mouvements alternatifs et circulaires. Les Déliens donnent à ce genre de danse le nom de « grue » [géranos], à ce que raconte Dikaiarkhos. Thésée la dansa autour du Kératôn, autel formé de cornes, qui sont toutes des cornes gauches. On dit qu'il institua aussi à Dèlos des jeux et que les vainqueurs du premier concours reçurent de lui une branche de palmier (pickland.chez-alice.fr).
C'est autour du Kératôn que les pèlerins couraient sous la flagellation rituelle On trouve encore le célèbre autel désigné en cette occasion par son nom d' « autel délien », dans la glose bien connue d'Hésychius. La suite de la glose, qu'on cite moins, marque une confusion bien curieuse, preuve nouvelle, s'il en fallait une encore, que cet « autel de Dèlos » est bien le Kératôn. Quel rapport de ce rite do la flagellation, quelque explication qu'il en faille donner, à l'histoire de Thésée et de sa fuite du Labyrinthe ? On n'en voit aucun. Si le glossateur fait Si le glossateur fait ainsi remonter à la visite du héros athénien à Dèlos, par une évidente méprise, deux pratiques aussi différentes que la "geranos" et la "diamastigôsis", c'est qu'elles avaient un point de contact, qui ne peut guère être que le fait que danse et flagellation étaient des rites du Kératôn, et que chœurs et pèlerins développaient autour de lui les figures de leur danse et leur course rituelle (Revue des etudes grecques, Volume 36, 1971 - books.google.fr).
L'expiation volontaire à laquelle se soumettaient les visiteurs me parait plus en rapport avec la superstition ancienne. L'Europe elle-même n'at-elle pas donné à son tour le spectacle des flagellants ? (Hymnes de Callimaque, traduit par Alfred de Wailly, 1842 - books.google.fr).
Il y avait ds labyrinthes dans les église (comme à Amiens).
Cette transformation du « même » en « autre », réalisée par l'expérience labyrinthique, correspond à la problématique de l'initiation. Les trois temps de l'expérience labyrinthique - oubli, errance, passage - correspondent au schéma des rites de passages donné par Van Gennep : l'oubli correspond à l'état premier ; l'errance à la période de séparation - la phase dite « liminale » ; le passage - sortie du labyrinthe - à la réintégration. Le « même » et l'« autre » coïncident, ils sont réconciliés dans le nouvel état : celui de la réintégration (Philippe Borgeaud, Exercices de mythologie, 2004 - books.google.fr, Les Prophètes et Rennes le Château : Les Chartreux de la Loubatière et la réintégration, Autour de Rennes Sion, Soleil et Blaise).
Le psaume 85
Erasme, dans son commentaire In Psalm. LXXXV (Ps 85), V, 537 A, avertit :
« Ne disputez pas à la manière des sophistes ; ne prétendez pas démontrer, à force de paroles et de raisonnements humains, ce qu'il faut saisir par la foi... N'attendez, pour votre bonheur, nul secours de la philosophie... Les voies des philosophes sont variées... mais un seul chemin conduit au salut » [...]
Les théologiens se sont faits les élèves des philosophes. « Ils abondent en mots nouvellement forgés, en termes baroques. Ils expliquent les mystères sacrés à leur fantaisie ; ils savent comment le monde fut créé et disposé ; par quels canaux la contagion du péché originel s'est répandue à travers la postérité d'Adam... Ajoutez à cela leurs maximes si étranges que les paradoxes des stoïciens ne semblent plus, en comparaison, que lieux communs et banalités. C'est, à leur sens, un péché moins grave de massacrer un millier d'hommes que de coudre, le dimanche, le soulier d'un pauvre... Sophismes subtils que multiplie à plaisir l'infinie diversité des méthodes et des écoles. Vous sortiriez plus aisément d'un labyrinthe, que des replis où vous enveloppent réalistes, thomistes, albertistes, ockhamistes et scotistes ; et je n'ai nommé que les principales sectes ; on en compte bien d'autres encore. Tous ces maîtres en savent tant et leur savoir est si abstrus, que les Apôtres auraient besoin d'une seconde descente du Saint-Esprit, s'il leur fallait se mesurer avec les modernes théologiens » (Môria egkômion - Eloge de la folie) (Augustin Renaudet, Études érasmiennes (1521-1529), 1939 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Eloge de la Folie).
Le Père Martial Auribelhi, général des Frères-Prêcheurs, en composant l'office de saint Vincent Ferrier, se servit de l'anagramme pour signer son œuvre ainsi: Martialis Auribelhi fecit. Les premières lettres des strophes de l'hymne des vêpres forment le mot Martialis. Les premières lettres des strophes de matines forment le mot Auribelhi. Les premières lettres des strophes de laudes forment le mot fecit :
In Christum semper retulit / Quidquid fecit dum viveret, / Se a terrenis abstulit / Ut cœlum tandem scanderet. (Matines) (Antoine Bayle, Vie de S. Vincent Ferrier, de l'Ordre des Frères-Prêcheurs (1350-1419), 1855 - books.google.fr).
Cette strophe des Matines est mise en rapport comme antiphonie avec le psaume 85 dans le Divoti ossequi d'orazioni da recitarsi ad onore del glorioso S. Vincenzo Ferrerio dell'Ordine de' Predicatori, - books.google.fr.
De Pérouse le mouvement des Flagellants qui avait débuté en 1259, gagna toute l'Italie et s'étendit de là en Allemagne, en Bohême et jusqu'en Pologne. Les Flagellants marchaient non-seulement le jour, mais la nuit à la clarté des torches et des cierges , et, dit le même chroniqueur, « on en voyait des milliers précédés par des prêtres, avec des croix et des bannières, courir les cités et les campagnes, nus des épaules jusqu'à la ceinture, malgré la rigueur de l'hiver, la tête et le visage couverts pour n'être pas reconnus. Ils se flagellaient deux fois le jour pendant trente-trois jours en mémoire du nombre des années que, suivant la tradition, le Christ avait passées sur la terre. »
Quatre-vingt-dix ans plus tard, les mêmes faits se renouvelèrent après une peste terrible qui avait ravagé une partie de l'Europe. Au mois de juin 1349, dit un chroniqueur, il vint de la Souabe à Spire deux cents hommes sous la conduite d'un chef et de deux autres supérieurs. Ils passèrent le Rhin dès le matin au milieu d'une foule immense, firent devant l'église de Spire un grand cercle, au milieu duquel ils se déshabillèrent, ne gardant qu'un vêtement qui les couvrait depuis la ceinture jusqu'aux talons. Ils marchèrent ensuite en procession autour du cercle, se prosternèrent l'un après l'autre, les bras étendus en croix. Ceux qui étaient au dernier rang passèrent sur le corps des premiers en leur donnant un petit coup; puis ceux-ci se levèrent à leur tour en se flagellant eux-mêmes de leurs fouets, dont les nœuds étaient armés de quatre pointes de fer. Après cette cérémonie, un d'entre eux lut au peuple assemblé une lettre qu'un ange, disait-il, avait apportée à Jérusalem. Elle annonçait que pour calmer la colère de Dieu, irrité contre les péchés du monde, il fallait que chacun se bannît de chez lui et se flagellât pendant trente-quatre jours. A Spire, les flagellants recrutèrent environ cent personnes pour la confrérie, et plus de dix mille à Strasbourg. D'Allemagne, les flagellants se répandirent en France. Le roi de France, Philippe VI, manda par ses lettres que l'on les prît par tout son royaume, où l'on les trouverait faisant leurs cérémonies (Le Magasin pittoresque, Volume 17, 1849 - books.google.fr).
Une lettre nous montre quelle estime professait Gerson pour saint Vincent, avec quelle ardeur il désirait l'attirer au concile de Constance, et quelle était sa pieuse inquiétude à l'occasion de ces pénitents publics qui suivaient partout le serviteur de Dieu. Le chancelier de Paris, dont la sincère piété égalait les lumières, craignait que l'autorité d'un si grand homme ne servît peut-être, contre son intention, à renouveler la secte des flagellants qui venait de paraître en Allemagne, et qui avait été aussitôt proscrite par le zèle vigilant des pasteurs. Mais entre ces hérétiques, appelés les frères de la croix, et les pénitents formés par les soins de saint Vincent, il ne pouvait y avoir rien de commun, ni dans la croyance, ni dans la pratique. Il suffit, pour s'en convaincre, de comparer ce que l'histoire nous apprend des uns et des autres. Voici comment Fleury parle des flagellants. « Cette année (1414), dans la ville de Saugerhausen, au marquisat de Misnie, on découvrit plusieurs hérétiques qui se disaient les frères de la croix, et prétendaient tenir leur doctrine d'un écrit apporté par les anges sur l'autel de Saint-Pierre à Rome, vers l'an 343, ce qui revient à peu de temps après saint Silvestre. C'est depuis ce temps, disaient-ils, que nous allons par le monde en nous flagellant, car ce fut alors que Dieu congédia le pape et les autres prélats, et leur ôta toute autorité de lier et de délier et tout pouvoir de rien consacrer, car comme Jésus-Christ en chassant les marchands du temple rejeta le sacerdoce judaïque à cause de la malice des prêtres, ainsi à la venue des frères de la croix Dieu a rejeté le sacerdoce évangélique à cause de la malice des ecclésiastiques ». Ils rejetaient eux-mêmes le baptême d'eau en y substituant celui de leur propre sang. Ils disaient que le sacrement de l'autel ne contenait pas le vrai corps de Jésus-Christ, et, persuadés que pour la rémission des péchés la flagellation suffisait, ils condammaient la confession faite aux prêtres et méprisaient l'absolution. Ils ne reconnaissaient ni l'existence du purgatoire ni aucune vertu dans les prières que l'on fait pour les morts. Pour être à peu près ce que furent les protestants un siècle plus tard, il ne leur manquait qu'un Luther et qu'un Henri VIII.
Le souvenir de la prédication de saint Vincent dans le concile de Constance, devant le Pape dont la nomination venait de terminer le schisme, fut perpétué par un tableau que le cardinal Vincent Justinien donna aux Frères-Prêcheurs du couvent de Sainte-Marie de la Minerve, à Rome, pour être placé dans la chapelle de son glorieux patron. Malgré ce témoignage, quelques historiens ne veulent pas admettre que saint Vincent ait assisté aux dernières sessions du concile de Constance. Les derniers biographes du saint croient qu'il s'est rendu au concile après avoir reçu la lettre du chancelier de Paris ; ils ont pour eux l'autorité de Trithème, qui écrivait vers la fin du quinzième siècle, et celle de plusieurs graves auteurs, tels que Labbe, Vallemont, Moreri, Bzovius. Fontana, dans ses Monuments dominicains, assure qu'il fut reçu avec beaucoup d'honneur par les Pères du concile. A la vérité, les actes du concile de Constance me mentionnent pas la présence de saint Vincent; mais ce n'est pas un motif suffisant pour nier cette présence, car ces mêmes actes ne mentionnent pas d'avantage l'ambassade du cardinal de Saint-Ange, envoyé par le concile à saint Vincent; cependant cette ambassade est un fait indubitable et admis par tous les historiens (Antoine Bayle, Vie de S. Vincent Ferrier, de l'Ordre des Frères-Prêcheurs (1350-1419), 1835 - books.google.fr).
Fu canonizzato da Callisto III, il 3 giugno 1455 nella chiesa domenicana di Santa Maria sopra Minerva a Roma. Il suo culto fu confermato da papa Pio II con una bolla del 1458 (it.wikipedia.org - Vincenzo Ferreri).
Au siècle suivant, en 1414, une nouvelle secte de flagellants apparut à Sangerhausen dans le marquisat de Misnie. Ceux qui en faisaient partie se nommaient Frères de la croix , et les doctrines hétérodoxes qu'ils professaient, ils disaient les tenir d'une lettre apportée par les anges sur l'autel de Saint-Pierre. Cette hérésie fut de courte durée, et les principaux sectaires condamnés au supplice périrent sur le bûcher. On se rappelle qu'en 1583, Henri III établit à Paris des confréries de flagellants, aux processions desquelles il assistait avec toute sa noblesse (Le Magasin pittoresque, Volume 17, 1849 - books.google.fr).
Moine dominicain, Vincent Ferrier parcourait l'Espagne et la France au début du XVème siècle, accompagné d'un groupe de flagellants. Vincent Ferrier était persuadé que l'antéchrist était déjà né, et que la conversion des Juifs au catholicisme devait précéder l'imminente Apocalypse, et le Jugement Dernier. Il s'occupait particulièrement de hâter cette conversion. Vincent Ferrier était hostile à toute violence physique contre les Juifs et aux conversions forcées. Mais "entrant dans des synagogues, il voudrait voir les assistants rejeter la Thora et accepter la croix. Soutenu par les autorités civiles, il oblige les communautés juives à venir écouter ses sermons, "à peine de mille florins". Redoutant que les nouveaux convertis ne soient détournés à nouveau de la vraie foi par leurs anciens corréligionnaires, il est à l'origine, en 1412, des premiers ghettos espagnols et de toute une législation antijuive". (Jean Delumeau, La Peur en Occident XIVème-XVIIIème siècles, p. 282). Après son passage la terreur régnait dans les communautés juives (Jean-Yves Camus, René Monzat, Les droites nationales et radicales en France: répertoire critique, 1992 - books.google.fr).
Rome ne désespère pas de récupérer une partie du mouvement : Vincent Ferrier, un prêtre de l'Ordre Dominicain avait encadré sévèrement les flagellants et les avait ramenés dans l'orthodoxie. En 1417 il dut toutefois renoncer à son projet car les flagellants redevinrent hors de contrôle. L'Inquisition se chargea alors de la répression et organisa des bûchers principalement en Allemagne jusqu'en 1480 (Christelle Colpaert Soufflet, Ma divine comédie, 2014 - books.google.fr).
C'est pendant le concile de Constance, que le grand missionnaire St-Vincent Ferrier vint évangéliser la France. Après avoir inutilement travaillé, au congrès de Perpignan en 1415, à obtenir la démission de Benoît XIII, il conseilla au roi d'Aragon de se soustraire à son obédience : ce qui fut exécuté. Libre de ce côté, Vincent parcourut en 1416 les provinces du Midi, et prêcha notamment à Carcassonne, à Montpellier, à Toulouse, à Alby, à Villefranche, etc. Puis visitant l'est, il évangélisa Dijon, Clairvaux, Langres, Nancy, etc (Joseph-Marie Le Mené, Histoire du diocèse de Vannes, Volumes 1 à 2, 1888 - books.google.fr).
La même année que Charles IV. meurt, le grand schisme d'Occident se produit (1378-1417): il y a deux papes, tous les deux avec leurs obéissances et alliances politiques, qui se combattent. Le fils aîné de Charles IV, Venceslas (1378-1400), surnommé l'ivrogne, est incapable et tyrannique et les prince-électeurs le détrônent. A sa place, ils élisent Rupert compte palatin (1400-1410), roi efforcé mais sans argent et sans chance, qui meurt peu après. Son successeur est Sigismond de Luxembourg (1410-1435), qui avait déjà lutté contre les Turcs. Sigismond réussit à convoquer le concile de Constance pour résoudre le schisme occidental. Mais le concile ne réussit pas à réformer l'Eglise, et en outre il condamne le prêtre Jean Hus de Prague et le brûle sur le bûcher. Ensuite, il y a une rébellion en Bohême et pour à peu près ventes ans, les guerres hussites dévastent le pays (www.dragon-du-rhin.de, Voyage dans le temps : Jeanne d’Arc : Jeanne, Charles et Sigismond, 22 v’la l’Tarot : Kabbalisation du Tarot : IV - Empereur . XV - Diable).
S. Vincent Ferrier étoit plein de zele pour Benoît XIII & il ne cessa de le reconnoître, que quand il eut été déposé au Concile de Constance. C'étoit donc, comme le disoit Gerson dans son Traité du schisme, un labyrinthe, dont il étoit impossible de se tiré (Pierre Collet, Histoire abrégée de la bienheureuse Colette Boillet: réformatrice de l'Ordre de Ste Claire avec l'abrégé de l'histoire de la vertueuse Philippe duchesse de Gueldres, 1771 - books.google.fr).
Saint Vincent Ferrier, dans une lettre à Benoît XIII, nous apprend que certaines gens comptaient pour notre ère autant d'années qu'il y a de versets dans le Psautier, c'est-à-dire deux mille cinq cent trente-sept. D'après ce calcul, nous serions encore loin de la fin (P. F. Prat, La fin du monde, Etudes religieuses, historiques et littéraires, Jésuites, 1901 - books.google.fr).
Dans le Psaume 85 (86), 11, David demande à Yahvé de lui enseigner ses voies et il ajoute, selon le texte hébreu, en employant la forme factitive du verbe sur la racine qui signifie « un » ; « fais mon cœur un », « unifie mon coeur ». Il semble ici que les exégètes modernes n'hésitent pas : il ne s'agit pas que Yahvé « isole » le cœur du psalmiste, mais qu'il lui donne cette unité, cette simplicité, cette droiture, qui lui permettra d'accomplir parfaitement ses devoirs à l'égard de Dieu, que le tour hébreu désigne par « la crainte du nom de Dieu ». Les Septante, cette fois-ci, ont compris une autre notion : ayant mal vocalisé les lettres hébraïques, ils ont traduit la racine « se réjouir » au lieu de la racine « un ». Ils disent : « que mon cœur se réjouisse... » (Revue des études grecques, Volume 73, 1960 - books.google.fr, hlub.dyndns.org).
Les Hébreux du temps de Moïse croyaient à un séjour où les âmes se réunissaient après la mort. Ce séjour était dans l'intérieur de la terre (cf. Ps 86 (85 Vulgate), v. 13 : "Car ta bonté est grande envers moi, tu as tiré mon âme du fond du schéol") sombre et triste, à peu près comme le Hadès des Grecs et l'Orcus des Romains; les Hébreux l'appelaient Scheôl, et il en est clairement parlé dans le Pentateuque. Jacob, en recevant la nouvelle de la mort de Joseph, dit : « Je descendrai en deuil auprès démon fils dans le Scheol (Genèse, ch. 37, v. 33 ). Ce Scheôl serait-ce la tombe ? Mais Jacob croyait son fils déchiré et dévoré par une bête féroce, et il ne pouvait espérer que ses ossemens reposeraient auprès de ceux de Joseph (Salomon Munk, Réflexions sur le culte des anciens Hébreux, dans ses rapports acvec les autres cultes de l'Antiquité, 1833 - books.google.fr).
Les pages appariées 85 et 240 (85+155) semblent parler de Vincent Ferrier, de chemin et de labyrinthe.
– maze (méze) labyrinthe, ou bien encore to maze (méze) égarer, embarrasser, – row (rô) rangée file, – whim (houim), caprice, fantaisie. (VLC, p. 85)
Une ligne horizontale traverse sa pente du nord : c'est un chemin conduisant en ligne directe à Sougraignes et à la fontaine salée, où la rivière de Sals commence son cours. [...] La bergerie placée tout près de la maison d'habitation, est bâtie sur les fondements fort anciens d'une forge dont les marteaux étaient certainement actionnés par un moteur hydraulique, comme dans les forges dites catalanes. [...] Cette métairie est connue sous le nom de la Ferrière. Dans cette appellation habilement combinée, les Celtes ont compris, soit le gué, soit la forge du maréchal-ferrant qui habitait ces parages, car ferry signifie un lieu où l'on traverse une rivière, et farrier (farrieur). (VLC, p. 240)
Vincent ferrier est né à Valence en Espagne et mort à Vannes en Bretagne, ville mentionnée dans La Vraie Langue Celtique aux pages 154 et 156.
Bien que les différences entre le valencien et le catalan de Catalunya soient minimes, la disparition du catalan comme langue de culture sous la pression de l'espagnol a fait que la conscience d'une unité culturelle s'était perdue (Eugeen Roegiest, Vers les sources des langues romanes: un itinéraire linguistique à travers la Romania, 2009 - books.google.fr).
Fra Bonifaci Ferrer, chartreux (1396-1417) et frère de Saint Vincent Ferrier est l'auteur d'une version de la Bible en catalan ou plus exactement en valencien (M. Delcor, Environnement et tradition de l'Ancien Testament, 1962 - books.google.fr).
Par suite de son nom de Ferrier qui signifie en catalan forgeron, maréchal-ferrant, on lui a attribué, comme à saint Eloi, le miracle du pied de cheval coupé et ensuite recollé (Louis Réau, Iconographie de l'art chrétien: Iconographie des Saints, 1959 - books.google.fr).
Les Juifs n’ayant point exactement de nom propre pour exprimer l’enfer dans le sens où nous venons de le définir (car le mot hébreu scheol se prend indifféremment pour le lieu de la sépulture, & pour le lieu de supplice réservé aux réprouvés), ils lui ont donné le nom de Gehenna ou Gehinnon, vallée près de Jérusalem, dans laquelle étoit un tophet ou place où l’on entretenoit un feu perpétuel allumé par le fanatisme pour immoler des enfans à Moloch. De-là vient que dans le nouveau Testament l’enfer est souvent désigné par ces mots Gehenna ignis. [...] D’autres se sont imaginé que l’enfer étoit sous le Ténare, promontoire de Laconie, parce que c’étoit un lieu obscur & terrible, environné d’épaisses forêts, d’où il étoit plus difficile de sortir que d’un labyrinthe. C’est par-là qu’Ovide fait descendre Orphée aux enfers. D’autres ont crû que la riviere ou le marais du Styx en Arcadie étoit l’entrée des enfers, parce que ses exhalaisons étoient mortelles. [...] L’idée de la prison du Tartare, dont une partie, selon Virgile, étoit aussi avant dans la terre que le ciel en est éloigné, ne paroît-elle pas prise du fameux labyrinthe d’Egypte, qui étoit composé de deux bâtimens, dont l’un étoit sous terre ? (L’Encyclopédie, 1re éd., Tome 5, 1751 - fr.wikisource.org).
A German woodcut, now lost, provides a second example of the chopped-up baby's addition to the now-standard portrait of Vincent Ferrer. This woodcut, formerly in the Leipzig University library, survives only in a twentieth-century black-and-white reproduction.179 (See figure 13.) Even without the original colors, it is an impressive piece. Headed in Latin Saint Vincent, Doctor, of the Order of Preachers, the woodcut features the preacher standing in the center of the page, pointing with his right hand to Christ in a mandorla above and holding a closed book in his left hand. A second Dominican stands behindVincent, his handsjoined in prayer (or wonder?). At Vincent's feet lie three corpses. Two are shrouded, but the third, directly in front of the preacher, is a naked child. A seam bisects his body vertically from head to toe, and the right side of the child's body is clearly darker than his left and bears the signs ofhaving been sliced into many parts. He is unquestionably the chopped-up baby and, as in the Colmar miniature and in a fifteenth-century German panel painting, still displays the tint of the saffron in which he was cooked—a detail absent from Ranzano's telling of the story (Laura Ackerman Smoller, The Saint and the Chopped-Up Baby: The Cult of Vincent Ferrer in Medieval and Early Modern Europe, 2014 - books.google.fr).
La première traduction allemande de la Vie de Saint-Vincent Ferrier de Ranzano, est attribuable, selon Curt Wittlin, au dominicain zurichois Jean Meyer, dans un manuscrit inédit de Colmar (1457-1462), où l'on trouve le miracle de l'enfant découpé (Magie et illusion au Moyen Âge, 2014 - books.google.fr).
Né à Zurich en 1422, Jean Meyer entre au couvent dominicain de cette ville à l'âge de dix ans. En 1442, il se fait affilier au couvent réformé de Bâle. De médiocre santé, il sera presque toute sa vie chapelain de moniales de son ordre : à Berne au monastère de l'Ile-Saint-Michel en 1454 ; à Schönensteinbach, près de Guebwiller, de 1457 à 1465 ; à Silo, près de Sélestat, 1467 ; à Libenau, près de Worms, 1473 ; à Adelhausen, près de Fribourg, 1482-1485, où il mourut le 20 juillet 1485 (André Duval, Jean Meyer, frère prêcheur, 1422-1485 - beauchesne.immanens.com).
Saint Vincent Ferrier est connu pour des miracles les plus étonnants. En Bretagne, le père d'un certain enfant avait hébergé Vincent alors qu'il était en voyage missionnaire. Sa femme, une femme vertueuse, était parfois proche de la folie. À son retour d’un sermon de Vincent, le père découvrit une terrible tragédie. Sa femme était devenue folle, avait coupé la gorge de leur fils, haché le corps du garçon et rôti une partie de celui-ci, qu'elle a ensuite tenté de servir à son mari. Quand il a réalisé ce qui s'était passé, l'homme s'est enfui avec horreur et dégoût, et s’est tourné vers Saint-Vincent Ferrer. Vincent lui dit que cette tragédie serait pour la gloire de Dieu. Saint-Vincent est retourné dans la maison puis il priait pendant qu'il rassemblait les morceaux sanglants. Il a dit à son père : «Si vous avez la foi, Dieu, qui a créé cette petite âme à partir de rien, peut le ramener à la vie." Vincent se mit à genoux et pria. Il fit le signe de croix sur le corps rassemblé. Les morceaux se sont unis ensemble, le corps est venu à la vie, et Vincent a rendu au père un enfant vivant. Il refit donc le grand miracle de Saint Nicolas (www.touteslespropheties.net, lesparanormaux.free.fr).
Si saint Vincent Ferrier ressuscita un mort haché en pièces, et dont le corps était déja moitié cuit et moitié rôti, Pélops, fils de Tantale, roi de Phrygie, ayant été mis en pièces par son père, pour le faire manger aux dieux, ils en ramassèrent tous les membres, les réunirent et lui rendirent la vie (Extrait de sentiments de Jean Meslier (1762), Oeuvres complètes de Voltaire avec des remarques et des notes historiques, scientifiques et littéraires, Volume 43, 1825 - books.google.fr).
Si Diderot ne fait jamais allusion à Meslier de son vivant, il s'imprègne de sa célèbre diatribe. Voltaire fait l'opération inverse. Il cite sans cesse Meslier mais reste quasiment imperméable au style du curé et surtout à la radicalité de son œuvre (Pascale Pellerin, Diderot, Voltaire et le curé Meslier, Diderot studies, Volume 29, 2003 - books.google.fr).
Lucas de Leyde, Saint Vincet Ferrier et le miracle de l'enfant découpé
"omos", avec un omicron en grec, est l'épaule tandis que "ômos", avec un oméga, veut dire "cru".
La restitution de l'épaule d'ivoire qui a, par ailleurs, suscité le culte des reliques de Pélops s'apparente davantage au travail noble du sculpteur, agençant les pièces d'une statue acrolythe ou chryséléphantine. Il est possible que cette distinction entre les matériaux (glaise pour Arcas; ivoire pour Pélops) et les techniques (modelage/sculpture) entende mettre aussi l'accent sur la plus grande ancienneté du récit arcadien. La choroplastie renvoie, en effet, à un environnement technologique plus précaire et donc conforme à la nature des habitants de la région, relégués dans la nuit des temps. Quoiqu'il en soit, les différents témoignages attestent une intéressante répartition des fonctions. Le remodelage de l'enfant reste du ressort des divinités masculines, de Zeus ou d'Hermès; peut-être parce que, selon les statuts de l'artisanat antique, la statuaire était une activité essentiellement masculine (Monique Halm Tisserant, Cannibalisme et immortalité: l'enfant dans le chaudron en Grèce ancienne, 1993 - books.google.fr).
Les statues toute en ivoire étaient pourtant rares et de petites dimensions, tandis que pour la fabrication des objets un peu plus grands, il fallait en assembler plusieurs morceaux. Or, avant l'époque classique les images en or et en ivoire étaient fabriquées à la façon des acrolithes, c'est-à-dire, par des têtes et des membres en ivoire séparément taillés et attachés à des «âmes» de bois qui étaient par la suite dorées. Ce caractère composite auquel Pindare semble faire allusion, persiste, même si, depuis le milieu du Ve s., les auteurs grecs et latins donnent des prescriptions pour aplatir, dérouler et courber l'ivoire en longues et fines feuilles - prescriptions comprenant entre autres la cuisson de l'ivoire (Athanassia Zografou, Images et "reliques" en Grèce ancienne, Les objets de la mémoire: pour une approche comparatiste des reliques et de leur culte, 2005 - books.google.fr).
Pélops passe du cru au cuit. Son épaule d'ivoire lui laisse le souvenir de la cuisson paternelle. C'est par le feu et la cuisson que Démêter tente d'immortaliser Démophon fils de Kéléos et de Métanire, souverains d'Eleusis, que célèbre l'Hymne homérique à Démêter.
Une Thalie moderne
Jeanne-Françoise Quinault-Dufresne, Mlle Quinault, dite Quinault cadette, est une actrice française, née à Strasbourg le 13 octobre 1699 et morte à Paris le 18 janvier 1783. Pleine de grâce et d'esprit, elle anima l'un des plus célèbres salons littéraires de l'époque, dit la Société du bout du banc. Les lundi, elle donnait des dîners chez elle, rue Sainte-Anne puis rue d'Anjou à Paris, où la meilleure noblesse était mise sur le même pied que les poètes et les artistes. S'y réunissait la société la plus éclairée – Maurepas, Honoré-Armand de Villars, le duc de Lauragais, le duc d'Orléans, le Grand Prieur d'Orléans, le marquis de Livry, Antoine de Fériol de Pont-de-Veyle – et des hommes de lettres comme Caylus, Duclos, Voltaire, Piron, d'Alembert, Voisenon, Rousseau, Grimm, Diderot, Lagrange-Chancel, Collé, Moncrif, Grimod de La Reynière, Crébillon fils, Marivaux, Saint-Lambert, Fagan de Lugny, l'abbé de La Marre, le chevalier Louis Caron-Destouches... (fr.wikipedia.org - Jeanne-Françoise Quinault).
Portrait de l'actrice française Jeanne-Françoise Quinault (1699–1783) par Eugène Louis Pirodon (1819-1882) d'après Maurice Quentin de La Tour (1704-1788) - L'Artiste, 15 août 1860
Une lettre est tout entière de la main de mademoiselle Quinault, à laquelle Piron l'avait probablement dictée, fut destinée au Maréchal Maurice de Saxe qui avait gagnée, le 11 octobre 1746, la bataille de Rocoux ou Rocourt-lez-Liège sur le prince Charles de Lorraine. Maurice de Saxe fut possesseur du château de Chambord.
"Un jour, au foyer de la Comédie, au moment qu'on levait la toile une première fois pour mon compte, je me trouvai devant vous; vous me souhaitâtes bonne chance ; je me recommandai à votre suffrage ; il vous plut de me le promettre et de me dire : Hélas! de quoi vous peut servir le suffrage d'un étranger ? Je pris la liberté de vous répondre que les fils de rois n'étaient étrangers nulle part..." (Oeuvres inédites de Alexis Piron, 1859 - books.google.fr).
Le cru, le cuit et le labyrinthe
La poétique du Satyricon se fonde sur les thèmes typiquement romanesques de l'errance et de la perte de repères. La maison de Trimalcion, qui est assimilée à un labyrinthe, semble par exemple fonctionner dans le roman comme la métaphore de l’œuvre entière, comme le dédale dans lequel « le lecteur, enfermé de concert avec le narrateur, peine à trouver une sortie » (Géraldine Puccini-Delbey, « Présence-Absence de la figure du Lector dans les romans latins de l’époque impériale », Cahiers de Narratologie, vol. 11, 2004) (fr.wikipedia.org - Satyricon).
L'épisode de la Cena peut en effet se lire comme une parodie de la traditionnelle descente aux enfers épique. En effet le chapitre 72 fait abondamment allusion aux enfers : Giton amadoue le chien de garde de la maison avec de la nourriture comme Énée et la Sibylle, ou Psyché, calment Cerbère avec un gâteau (cf. Virgile, Enéide VI, 417-425 ; Apulée Métamorphoses Vl, 19-20) ; le bassin où tombent Ascylte et Encolpe évoque le marais du Styx ; et la phrase du gardien, en substance "on ne passe pas deux fois la même porte" (Erras, inquit, si putas te exire hac posse, qua uenisti), rappelle qu'on ne franchit qu'une fois la porte infernale. Dans ce cas, la demeure de Trimalcion à travers laquelle cheminent les trois héros représente les enfers, et son propriétaire le riche Trimalcion devient Pluton. Sachant que le nom latin de celui-ci est Dis, "le Riche", on n'aura aucun mal à accepter ce rapprochement. Cependant le texte pratique la surcharge référentielle, et à ce premier système se superpose un second. La maison de Trimalcion, d'où Encolpe, Ascylte et Giton tentent en vain de s'échapper, est qualifiée de noui generis labyrinthe (73, 1) ; son cuisinier s'appelle Dédale (70, 2 ; on se rappelle que Dédale, architecte de Minos, construisit pour lui le labyrinthe) ; les trois amis, dans leur fuite, ne se repèrent finalement que parce que Giton, craignant de se perdre même en plein jour, avait à l'aller tracé des signes à la craie dans les rues où ils passaient, ce qui évoque le fil d'Ariane ou la couronne lumineuse qui permit à Thésée de retrouver son chemin dans le labyrinthe. Trimalcion devient alors, soit le Minotaure qui dévore - au moins métaphoriquement — ses victimes, soit Minos juge des enfers que redoutent les arrivants. Ce thème du labyrinthe, symbole de l'initiation dangereuse, où ceux qui échouent trouvent la mort, a un lien avec la catabase virgilienne : en effet, avant de descendre aux enfers, Énée a contemplé sur les portes du temple d'Apollon à Cumes une représentation de l'histoire de Dédale et du labyrinthe. La référence mythique sert donc à souligner un thème essentiel de l'épisode, celui de la mort, qui est une véritable obsession de Trimalcion. En même temps, elle confirme par son aspect parodique (qui fait la satire de la poésie mythologique) que l'épisode - de même que plus largement le roman tout entier - peut se lire comme une épopée dégradée (Etienne Wolff, La Cena Trimalchionis, Symposium, Volume 61 de Pallas (Toulouse, France), 2003 - books.google.fr).
Dans l'épisode du cochon-surprise, les invités vont d'étonnement en étonnement. D'abord le porc choisi est à peine aperçu vivant que déjà il est cuit, préparé, prêt à être servi. Miracle ! « Nous nous récrions sur la rapidité du cuisinier, nous disons que même un coq n'aurait pu être cuit aussi vite.» Puis Trimalchion provoque leur inquiétude. Si ce cochon a cuit si vite, c'est parce qu'on a, semblet-il, oublié de le vider. Bruits divers Encolpe, le benêt, s'emporte contre le cuisinier, alors que Trimalchion, grand seigneur, fait preuve de clémence : il ordonne seulement qu'on vide maintenant cecochon. On va donc servir une chose ignoble, une bête non vidée ? Le cuisinier ouvre le ventre et, merveille, il n'en sort que des boudins et des saucisses. En termes ethnologiques, on croit d'abord qu'on va servir à table du pourri, c'est à dire du cru, qui, non transformé par la cuisine, s'est corrompu, le comble de l'immangeable, mais voici que, par un retournement, on offre aux convives non seulement du cuit, mais même du confit, c'est-à-dire une nourriture si bien cuite et préparée qu'elle se conserve longtemps. Ce retournement se fait à l'intérieur d'un jeu du vrai et du faux, identique à celui qui avait guidé le service des œufs de paon, car dire qu'un porc n'a pas été vidé, c'est impliquer que ses entrailles sont restées dans son ventre, ce qui est vrai dans le cas présent, si on ajoute que ces entrailles ont été retirées, transformées en saucisses et remises dans le ventre. Le cuit imite le cru, le vrai le faux, et le faux est vrai (Florence Dupont, Le plaisir et la loi: Du Banquet de Platon au Satiricon, 2013 - books.google.fr).
En réalité, la modification attendue avec l'évolution des esprits et la présence de Pétrarque. peu sensible dans la grande librairie, se fait au contraire très fortement sentir dans la bibliothèque personnelle du pape. On assiste en effet à une véritable explosion de l'humanisme, qui correspond à la présence pendant dix ans, comme secrétaire de Benoît XIII. de Nicolas de Clamanges. Ce dernier. appelé en 1397 à succéder à son ami Jean Muret, secrétaire choisi par Clément VII et gardé par Benoît XIII. était un fervent admirateur de Pétrarque et se livrait comme lui à la chasse aux manuscrits rares. Son arrivée coïncide avec le premier récolement de la bibliothèque (1397) opéré sous le pontificat de Benoît XIII, son départ, en 1408, est postérieur à l'élaboration de deux catalogues importants, celui de la grande librairie (1407) et celui de la bibliothèque portative (1405-1408). L'examen de ces documents et de la place qu'y ont prise les écrivains de l'Antiquité classique permet de penser que c'est bien à Nicolas de Clamanges que la bibliothèque du pape doit d'avoir pris ce tournant nettement humaniste. Dans le cabinet de travail de Benoît XIII, on compte 19 manuscrits de classiques (14 dans la chambre du Cerf volant, 5 dans le studium) auxquels il faut ajouter 10 manuscrits d'œuvres de Pétrarque et 3 de Boccace. Aucun ne vient de la bibliothèque de la tour, mais un Boccace se trouvait déjà parmi les livres du cardinal d'Aragon. Dans la bibliothèque portative l'effet est plus considérable encore. Ce sont 33 manuscrits d'auteurs de l'Antiquité classique qui sont ici recensés (sans compter les 5 empruntés au cabinet de travail et 5 autres provenant de la tour). On notera en plus la présence d'un poète, Dante. et d'humanistes, Pétrarque (5 volumes), Boccace et Coluccio Salutati (1 volume chacun). Enfin on peut encore repérer dans les listes de transport neuf autres articles concernant des classiques, ne provenant pas de la bibliothèque de la tour (vraisemblablement du cabinet de travail du pape). On arrive ainsi, en 1410, au total de 82 nouveaux volumes (61 classiques, 21 poètes et humanistes) acquis en treize ans (depuis 1397). Le plus surprenant est de constater qu'arrivée à Peñiscola, dans les conditions que l'on sait. et en dépit de l'isolement géographique et politique de Pedro de Luna. cette bibliothèque continua à prospérer. Au moment du décès de son propriétaire, ce ne sont pas moins de 45 manuscrits supplémentaires qui sont venus grossir sa collection de classiques, à la suite desquels il faut encore ajouter 6 Pétrarque et 2 Boccace. Au total, la bibliothèque de Benoît XIII comptait 65 auteurs de l'Antiquité classique, présents dans 168 manuscrits (31 d'entre eux provenaient des prédécesseurs du pape). Les mieux représentés. les plus féconds et les plus répandus aussi, sont bien évidemment Cicéron (20 manuscrits) et Sénèque (38 manuscrits). Derrière eux viennent Sénèque le Rhéteur et Priscien (7). Macrobe. Valère-Maxime. Salluste, Ovide et Végèce (6). Tite-Live et Pline l'Ancien (5). On remarquera l'absence de Juvénal et de Martial, pourtant bien connus à l'époque”? À l'inverse il faut souligner la présence de trois « scientifiques », Hygin et Frontin. peu diffusés alors. et Vitruve. redécouvert en 1417, mais connu déjà de Pétrarque et de Boccace. Il faut encore ajouter à cette sélection les Italiens, représentés par Dante et Coluccio Salutati (1 manuscrit chacun), Boccace (5) et Pétrarque (20). Ce dernier auteur, pour prendre un exemple. était présent à Avignon dans 14 manuscrits. tous apparus dans la bibliothèque personnelle de Benoît XIII ; 13 d'entre eux partirent pour Peñiscola (on ne sait ce que devint le quatorzième). où 6 autres manuscrits vinrent les rejoindre. À la mort du pape, sur les 19 manuscrits de Pétrarque figurant dans la bibliothèque de Peñiscola, 6 iront à Rodrigue de Luna. 3 seront remis à des créanciers pro sua provisione. 3 seront vendus. 3 resteront dans le lot du cardinal de Foix. 4 enfin auront disparu en 1429 sans que l'on sache rien de leur destination. A côté de recueils importants, corpus d'ouvrages de Cicéron. d'Aristote ou de Tertullien. on remarque encore certains volumes de morceaux choisis. Le plus représentatif provient de la bibliothèque portative. Ayant suivi le pape a Peñiscola, il fut vendu à sa mort au secrétaire du roi d'Aragon, pour 3 florins. Il contenait des extraits d'une quinzaine de classiques (Salluste, Térence, Suétone, Valère-Maxime, Macrobe, Apulée, Pline le Jeune. Florus, Cicéron, Sénèque, Quintilien, César, Aulu-Gelle, Pétrone), de sept écrivains de l'Antiquité tardive (Ennodius, Cassiodore, Boèce, Sedulius, Sidoine Apollinaire, Prudence, Symmaque), et à la fin. après Hildebert de Lavardin et Galien. quelques traités sur la manière de prêcher et de composer des sermons. Ce florilège d'éloquence et de rhétorique n'a pas été retrouvé (Histoire des bibliothèques françaises: Les bibliothèques médiévales, du VIe siècle à 1530, Volume 1, 1989 - books.google.fr).
Sur le plan des analogies biologiques, il est assimilable aux intestins d'une part et à la cavité vaginale d'autre part. Dans le Traumatisme de la naissance, Otto Rank (1884-1939) rappelle que pour les anciens Crétois le labyrinthe était une représentation des intestins comme le prouverait l'inscription déchiffrée par Weidner (1891-1976) : « Palais des intestins. » (E.-F. Weidner : Zur babylonischen Eingeweideschau. Zugleich ein Beitrag zur Geschichte des Labyrinths, Orientalische Studien, Fritz Hommel zum 60. Geburtstag gewidmet, Vol. I, Leipzig, 1917, p. 191) (René-Lucien Rousseau, L'envers des contes: valeur initiatique et pensée secrète des contes de fées, 1988 - books.google.fr, Otto Rank, The Trauma of Birth, 1929 - books.google.fr).
La chaire de De wailly et celle de Montréal d'Aude
La chaire de Saint Sulpice est "placée" sur la commune de Montréal.
La chaire à prêcher de Saint-Sulpice est une pièce d'architecture aussi originale que magnifique. Elle donne l'impression d'être en suspension dans l'air. Son créateur, Charles de Wailly, également auteur du théâtre de l'Odéon, n'a pas voulu réaliser une nième chaire adossée à une colonne de la nef. Son projet, d'un style très classique, était novateur pour l'époque. Sa chaire est marquée par un grand sens de l'équilibre tant au niveau des formes que des couleurs. Les allégories des vertus théologales (Foi et Espérance), figées sur les piédestaux, semblent peser de tout leur poids pour stabiliser cette élégante construction que sa légèreté apparente semble menacer d'écroulement. Sur l'abat-voix, la Charité (troisième vertu théologale) a été sculptée dans le bois par Jacques-Edme Dumont.
Elle fut exécutée en 1788 d'après les dessins de Charles de Wailly, et donnée par le duc d'Aiguillon du Plessis-Richelieu, arrière-petit-neveu du cardinal de Richelieu, ancien ministre de Louis XV et premier marguillier de la paroisse. Elle est faite de chêne et de marbre, et considérée comme un chef-d’œuvre d'ébénisterie et d'équilibre (elle repose, de fait, sur les seuls escaliers latéraux qui la soutiennent). En 1791, Monsieur de Pansemont (curé de la paroisse) déclara son refus de prêter le serment de la Constitution Civile du Clergé du haut de cette chaire, devant les gardes nationaux et ses fidèles. La chaire fut, par chance, conservée par les révolutionnaires qui la jugeaient « utile ».
La chaire comporte de nombreux symboles sur les différentes parties qui la composent : deux statues en bois de tilleul doré (œuvre de Guesdon), celle de gauche tenant un calice (symbole de la foi) et celle de droite une ancre (symbole d'espérance) ; quatre bas reliefs en bronze dorés d'Edme Dumont, avec des animaux qui représentent les évangélistes : un lion (pour Saint Marc, dont l'Évangile commence par le ministère de Saint Jean le Baptiste dont la parole retentit comme le rugissement d'un lion dans le désert), un taureau (pour Saint Luc, dont l'Évangile commence par l'annonce d'un fils à Zacharie, sacrificateur au temple), un ange (ou un homme, pour Saint Matthieu dont l'Évangile commence par la généalogie humaine du Christ) et un aigle (qui fixe le Soleil comme Saint Jean fixe Dieu dans la personne humaine et divine du Christ). Un abat-voix d'Edme Dumont surmonté d'un groupe (une femme et des enfants) en bois doré représentant la charité, dont le dessous du ciel est orné d'une colombe dorée aux ailes étendues, symbole de l'Esprit Saint entouré de rayons lumineux (fr.wikipedia.org - La chaire de Saint-Sulpice, www.patrimoine-histoire.fr, Autour de Rennes le Château : Dalle verticale de Marie de Nègre : un triangle isocèle rectangle).
L'œuvre des architectes, Serlio, Montana, Labacco, Lafrery, Desgodetz, et celle des archéologues, n'offraient au fond qu'un corpus analytique et nul n'avait encore entrevu la possibilité d'une synthèse. C'est avec les gravures de Vasi que pour la première fois, vers 1 745, la vision s'élargit. Bientôt, le spectacle de Rome sera puissamment appréhendé par un maître et l'événement n'a rien qui doive étonner en ce moment où l'esprit étend ses conquêtes ; car toute poussée du génie moderne, dans ce qu'elle a d'aventureux et d'angoissant pour l'avenir, est compensée par une interrogation plus ardente des civilisations passées - le fait s'est vérifié de nos jours comme à la Renaissance et au XVIIIe siècle. C'est alors que sur Rome étrusque, républicaine, impériale et chrétienne s'est posé le regard géant de Piranèse. A l'époque où De Wailly séjourne à Rome, le Vénitien est fixé depuis dix ans dans la ville et s'y est affirmé. Dans les décennies qui viennent, le nombre des sites représentés par ses planches et la variété de ses approches vont étonner l'Europe, mais aussi lui apprendre que si la vision s'est élevée à un niveau de synthèse insurpassable, elle a cessé d'être objective. Sur le spectacle des ruines, des églises et des palais, Piranèse a projeté le reflet de sa mélancolie, de ses angoisses et de ses rêves. Quiconque a eu sous les yeux dans son enfance des gravures de Piranèse, et visité Rome à vingt ans, sait combien savante et trompeuse est chez lui l'amplification des espaces et des perspectives ; mais Goethe en a fait le constat devant la Pyramide de Cestius et les Thermes de Caracalla, dont Piranèse nous a laissé « d'aussi beaux mensonges». En 1754, ce lyrisme avait produit sur la sensibilité ses premiers effets, précurseurs du Romantisme, et les artistes apprenaient à fixer dans un esprit piranésien le souvenir de leurs propres émotions. Architecte par sa formation première, Piranèse avait recueilli et amplifié, dans sa Prima Parte di Architettura, l'héritage scénographique de Juvarra et des Bibiena, associé à de plus anciens souvenirs de Spaventa et de Palladio. Scénographe par excellence, De Wailly fut avec Victor Louis l'un des Français les plus attentifs à ces propositions. Jusqu'en 1750, Piranèse avait eu son atelier sur le Corso, face à l'Académie de France, et noué des liens amicaux avec plus d'un pensionnaire. Ainsi, Barbault, Challe, Petitot et Clérisseau, dessinateurs de ruines et inventeurs d'architectures imaginaires, s'étaient engagés dans son sillage. De Wailly et ses camarades, Moreau, Peyre, Helin, composèrent ou gravèrent aussi sous son influence. Bien que De Wailly ait dessiné dans la région du Champ-de-Mars les places fameuses et leur décor où l'Antiquité s'allie au baroque, il s'est attardé de préférence à Saint-Pierre, d'autant que l'ombre et la fraîcheur des églises permettent d'y travailler tout le jour à la saison où l'évaporation trop rapide interdit le bistre et l'aquarelle en plein air entre dix heures du matin et quatre heures de l'après-midi. C'est à ces journées laborieuses que nous devons le Constantin sur son cheval cabré du vestibule de la basilique, le tombeau de la comtesse Mathilde et la Cathedra Pétri d'où naîtra l'idée de la chaire de Saint-Sulpice. Il est arrivé à De Wailly de dessiner le baldaquin da sott 'in su, en perspective trifocal, un parti dont Donatello avait donné le premier exemple dans les tondi de la vieille sacristie de San Lorenzo, mais qui reste exceptionnel dans les dessins d'architectes de l'âge classique (Monique Mosser, Daniel Rabreau, Charles de Wailly: peintre architecte dans l'Europe des Lumières, 1979 - books.google.fr).
La chaire de la collégiale Saint Vincent de Montréal d'Aude placée à gauche du grand portail est le plus vieil élément de la Collégiale, tout ayant été détruit à la fin du seizième siècle lors des Guerres de Religion. Elle a été construite par un sculpteur bourguignon Pierre Noirot, mort en 1630 à Montréal. Le panneau central en bois sculpté représente le Christ Roi, et, de part et d'autre, les évangélistes : Mathieu, Marc, Luc et Jean, accompagnés de leur attribut animalier (tétramorphe). La cuve est supportée par un aigle doré aux ailes déployées et six corps de serpents à la tête d'hydre.
Au fond de l'église, un grand tableau de Badin (1840), représente le miracle des Epis Sanglants avec Saint Dominique (www.montreal-aude.fr - Collégiale).
A gauche, chaire de Saint Sulpice ; à droite, celle de Montréal
L’Eglise cathare avait connu à Montréal le plus grand succès de son histoire. Elle avait obtenu de l’Eglise catholique une discussion publique sur un pied d’égalité, et elle avait à son tour et pour la première fois depuis le Xe siècle mis officiellement son adversaire en accusation, en s’adressant à un légat, Pierre de Castelnau, dont l’irénisme ne semble pas avoir été la qualité majeure. Cette attitude de provocation peut paraître étrange, alors que la Croisade commençait à être suggérée depuis le début du siècle et en tout cas depuis 1204 (Jean Duvernoy) (La dispute théologique entre catholiques et cathares à Montréal de l’Aude, hier et aujourd’hui, 2007 - actua.unitariennes.over-blog.com).
Béntiers
L’église Saint-Sulpice dut a Pigalle d’autres embellissements d’une importance bien moindre; mais il ne trouvait rien au-dessous de son talent. Pour lui la nature à reproduire était toujours un travail digne d’un artiste; il aimait à l’imiter avec conscience, à donner au marbre la vie et le mouvement sous quelque forme que ce fut; il appartenait à l’école de la réalité. Comme sculpteur naturaliste, voici ce qu’il fit. La république de Venise avait fait présent à François Ier d’un rare et magnifique coquillage bivalve, connu sous le nom de Tridacne gigantesque; cette curiosité fut longtemps conservée dans le garde-meuble de la couronne. Louis XV, pour contribuer à la décoration de l’église Saint-Sulpice, lui fit porter les deux valves offertes par les Vénitiens: elles devaient servir de bénitiers. Cette heureuse idée eut depuis de nombreuses imitations. Pour avoir des supports dignes de ces belles et gracieuses coupes, les fabriciens eurent recours à Pigalle, et, pour satisfaire à leurs désirs, il sculpta deux rochers de marbre blanc, ornés de coquillages, de crustacés et de plantes marines; ils supportent chacun une valve du Tridacne. Chacun est assis sur un socle de marbre gris taillé de manière à figurer des flots qui retombent en larges gouttes d’eau. Pigalle les adossa contre les premiers piliers de la nef; on les voit en entrant dans l’église par la porte centrale ; c’est par là que pénètre la lumière qui doit les éclairer pour qu’ils produisent tout leur effet. Ils ont 2 pieds 8 pouces de hauteur et 2 pieds 9 pouces de largeur; celui qui se trouve à droite est orné d’une branche de corail, de plantes marines, de deux coquillages connus sous le nom de strombe aile d’aigle, d’un peigne de saint Jacques et d’une étoile de mer dont la substance molle et mobile est imitée d'une façon merveilleuse. Le rocher sis à gauche est enrichi d’un autre strombe aile d’aigle, d’une branche de corail, de plantes marines; a son pied marche un crabe gigantesque, rendu de la manière la plus heureuse (Louis Hardouin Prosper Tarbé, La Vie et les œuvres de J. B. Pigalle, 1859 - books.google.fr).
Deux bénitiers à Alaigne dans l'église Saint-Pierre es Liens composés de petite vasques à godrons en marbre rouge et dossier en marbre gris (18e siècle) (www.culture.gouv.fr).
Il y a sans doute un bénitier dans l'église de Brézilhac mais pas inscrit aux monuments historiques.
Brézilhac (Bresillac, Brasilac, Brasillac, Brassilhac) du nom d'une localité située entre Calhavel et Fanjeaux, et parfois l'on précisait : « Brézilhac de Calhavel » (Michel Roquebert, L'épopée cathare, Volume 2, 2001 - books.google.fr).
Quant au nom de Brézilhac, il est cité pour la première fois au Xe siècle en 933 sous le vocable «villa Brasilhacum», ce qui laisse supposer que l'ancienne villa gallo-romaine était devenue la propriété d'un certain Bracillius, gaulois de souche romaine. A la même époque, en 950, une Bulle du Pape Agapet II confirmait au monastère de Montolieu la jouissance de Brézilhac et de son église érigée sous le vocable de Saint-Martin. Pillé et saccagé au temps de la croisade des Albigeois (12091229) et pendant la Guerre de Cent Ans (1328-1428) particulièrement lors de l'incursion du Prince Noir (1355) dans la région audoise, le village se construisit en lieu fortifié: il est ceinturé par un rempart, en forme d'ellipse sur lequel s'adossent les maisons groupées autour d'une église rectangulaire située au centre suivant le grand axe de l'ellipse. Monsieur Castel nous fait connaître dans le détail la vie quotidienne du village dans son administration, sa justice, sa vie religieuse, sa vie économique et sa démographie. Retenons que la richesse du village vient de ses produits agricoles : céréales, vigne, olivier, et de l'élevage des bêtes à cornes ou à laine Au cours de la Guerre de Cent Ans, par suite d'épidémies, une dépopulation inquiétante se manifesta: de quarante-deux feux en 1347, le village passa à treize feux en 1470, toutefois on retrouve vingt-trois feux en 1511 (Henri Louyat, Mémoire de M. Castel, Mémoires, Volumes 1 à 2, Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 1980 - books.google.fr).
Au sommet d'un éperon, le petit castrum de Brézilhac est l'héritier toponymique de la villa Brasilhacum citée trois fois au Xe siècle (Dominique Baudreu, Monographies, Le Paysage monumental de la France autour de l'an mil: avec un appendice Catalogne, 1987 - books.google.fr).
Dans la « Géographie élémentaire du département de l’Aude » (1875), Ditandy explique en 1875, à propos du Chardon à foulon : « Le chardon, qui demande des terres argileuses et fortes, a cessé d’être en faveur. Il épuise le sol et, depuis le ralentissement sensible de l’industrie drapière, il n’est plus d’un aussi bon rapport. On en trouve cependant à Donazac et à Alaigne, et beaucoup encore à Brézilhac. Un vieil habitant de Brézilhac m’avait indiqué que cette culture, qui était très appréciée dans son village aux alentours de 1870 (une quarantaine d’hectares) fut abandonnée vers 1900. Il se semait assez épais dans une terre qui recevait en même temps une culture de maïs. Il restait 3 ans sur pied. Une fois cueilli on le laissait sécher au soleil (Courrier de H. Castel (11), 1989) (lahulotte.fr).
Elle était surtout cultivée à proximité des manufactures de draps fins, et, à l'époque de Victor Hugo en 1862 il y avait encore 2.500 ha de cultures de cardère en France. les feuilles oblongues de la rosette sont persistantes, elles disparaissent avant la floraison. La seconde année les feuilles le long de la tige florale sont rugueuses, oblongues et leur nervure médiane est épineuse. Soudées par paires et opposées elles forment de petites coupes qui retiennent l'eau d'où le nom commun de « Cabaret des Oiseaux » (www.futura-sciences.com).
La cardère est une dipsacée qui signifie « avoir soif », par allusion aux feuilles opposées, soudées à leur base, qui forment une sorte de cuvette, composée de godets dans lesquels s'amasse l'eau de pluie, abreuvoirs pour les petits chantres des airs (Migne). Cette particularité a suscité diverses appellations populaires : cabaret des oiseaux, fontaine des oiseaux ; cuve et cuvette de Vénus, expressions mythologiques qui remontent au XVIe siècle ; bain et baignoire de Vénus, lavoir de Vénus ou fontaine de Vénus (expressions toujours en usage dans la région de Château-Thierry, selon L.-B. Riomet). Le mot dipsacos étant l'ancien nom grec et latin du chardon à foulon, les noms populaires semblent s'appliquer davantage au genre qu'à des espèces déterminées de cardères.
Les expressions chardon à foulon, chardon à bonnetier, chardon à drapier, chardon de fripeurs, chardon à carder, chardon à cardeur, cardière à foulon, foulonnier résultent de l'emploi des capitules, aux paillettes fermes et crochues, de la plante séchée, pour peigner les laines, les draps et autres matières filamenteuses. Le chardon à foulon fut spécialement cultivé à cet usage, notamment en Normandie et en Picardie pour remplacer les cardes d'acier qui, manquant de souplesse, ne donnaient pas les résultats souhaités dans la fabrication des lodens. La pharmacopée populaire utilisa la racine de la plante contre l'eczéma, l'impétigo, la phtisie ; les fleurs et les graines passaient pour être un antidote de la rage (P. Fournier). L'eau qui s'amasse dans les godets de la base des feuilles avait la réputation d'être un puissant cosmétique, elle fait devenir beau les jeunes et rajeunir les vieux (E. Meunissier) ; cette eau fut, aussi, considérée comme désaltérante et antiophtalmique.
La cardère à foulon est encore désigné sous les noms de bénitier, herbe au chardonneret, chardonnerette ; lèvres de Notre-Dame, en raison, dit-on, des deux lobes principaux de la corolle, puis lèvres de Vénus, cette dernière appellation, vraisemblablement due, selon E. Meunissier, à une traduction erronée de làbrun veneris (baignoire de Vénus) ; peigne, peigne de cardeur, peigne de chat, peigne de loup, peignerolle et peignerotte (Bulletin folklorique d'Ile de France, Volume 19, Bibliothèque historique de la ville de Paris, 1956 - books.google.fr, La Croix d’Huriel et Rennes le Château : Blaise et Ursule : division de l’année en 14).
Il fallait que l'on trouve un bénitier à Brézilhac.