Partie IX - SynthĂšse   Chapitre LVIII - Autour de Rennes   Le temple de Minerve   
LE TEMPLE DE MINERVE

Le temple de Minerve apparaßt chez Lemaire de Belges dans La Concorde des deux langages et n'est pas localisé alors que celui de Vénus est à Lyon (Autour de Rennes le Chùteau : BERGERE PAS DE TENTATION QUE POUSSIN TENIERS GARDENT LA CLEF PAX DCLXXXI PAR LA CROIX ET CE CHEVAL DE DIEU J ACHEVE CE DAEMON DE GARDIEN A MIDI POMMES BLEUES).

Les dalles de Rennes le Chùteau et Minerve/Athéna/Neith

Nous trouvons Minerve Ă  travers son homologue Ă©gyptienne Neith indiquĂ©e par le SAE de la dalle de Coume Sourde (dĂ©signant, peut-ĂȘtre, la ville de SaĂŻs, siĂšge de la dĂ©esse) et le ESNA, issu de la superposition de la dalle de Coume Sourde et de la dalle verticale de Marie de NĂšgre (Autour de Rennes le ChĂąteau : Superposition de dalles et Saint Sulpice).

Minerve et le Dragon

Dans la mythologie grecque, la constellation proviendrait soit du dragon qui attaqua AthĂ©na dans la guerre entre les dieux de l'Olympe et les Titans, soit du dragon tuĂ© par Cadmos prĂšs du lieu oĂč il fonda ThĂšbes, soit de celui qui gardait la Toison d'or ou bien encore du dragon Ladon qui gardait les pommes d'or du jardin des HespĂ©rides et fut tuĂ© par HĂ©raclĂšs (fr.wikipedia.org - Dragon (constellation)).

Quelques auteurs ont prétendu, que c'était le Dragon que les Géants opposÚrent à Athéna, dans la guerre des Géants contre les Dieux, et que la déesse s'en étant saisi le lança au ciel et l'attacha prÚs du pÎle (Hyginus), autour duquel il paraßt encore entortillé (www.cosmovisions.com - Dragon-Constellation).

Janus eut pour symbole un dragon qui se mord la queue; enfin, les astronomes lui assignent une place dans le ciel, en surnommant le dragon une constellation dans laquelle Ptolémée compte trente étoiles (Jean Maximilien Lamarque, François Nicolas baron Fririon, Le Spectateur militaire: Recueil de science, d'art et d'histoire militaires, 1854 - books.google.fr).

C'est ce Janus Dragon dont parle le mauriste Bernard de Montfaucon nĂ© Ă  SoulatgĂ©, oĂč est placĂ©e l'Ă©toile alpha du Dragon (Thuban).

Pour ce qui est du dragon ou serpent, qui de son corps faisoit un cercle & mordoit sa queue, & dont Macrobe dit que les PhĂ©niciens se servoient pour representer Janus : nous ne trouvons rien de semblable dans les monumens qui nous restent de ce Dieu; mais ce serpent se voit souvent dans les Mithras & les Abraxas, oĂč l'on dit qu'il marque le soleil & son cours (Bernard de Montfaucon, L'AntiquitĂ© expliquĂ©e, 1722 - books.google.fr).

Si Janus, serpent cĂ©leste, se mord la queue, alors la constellation du dragon cĂ©leste pouvait antĂ©rieurement le faire aussi et MontsĂ©gur ĂȘtre la tĂȘte ou une des tĂȘtes du catharisme, au dire de Blanche de Castille, Ă  proximitĂ© de la queue Ă  Puivert (Autour de Rennes le ChĂąteau : Rennes les Bains, la Petite Ourse et le Dragon).

Temple de la Raison et Saint Sulpice

Le temple de la Raison, crĂ©Ă© sous la RĂ©volution française en 1793, est le temple d'une nouvelle religion inspirĂ©e des dogmes de la franc-maçonnerie et destinĂ©e Ă  remplacer le christianisme : le culte de la Raison des HĂ©bertistes athĂ©es (automne 1793-printemps 1794) puis le culte de l'Être suprĂȘme des Montagnards dĂ©istes (printemps 1794-Ă©tĂ© 1794). La « religion » centrĂ©e sur le culte de la Raison devait rassembler tous les peuples sous la devise de la libertĂ© et de l'Ă©galitĂ© afin de revenir aux principes fondamentaux de la RĂ©publique romaine, ce qui signifiait explicitement la fin de toutes les monarchies. De nombreuses Ă©glises furent transformĂ©es en temples de la Raison puis en temples de l'Être suprĂȘme. On peut citer la cathĂ©drale Notre-Dame de Paris, le 10 novembre 1793, l'Ă©glise Saint-Sulpice Ă  Paris et d'autres encore (fr.wikipedia.org - Temple de la Raison).

En novembre 1793, le christianisme ayant Ă©tĂ© supprimĂ© par un simple dĂ©cret et remplacĂ© par le culte de la Raison, on posa au-dessus de la porte principale l'inscription par laquelle on dĂ©diait le Temple Ă  la Raison, Raison, et le 5 dĂ©cembre eut lieu l'inauguration du nouveau culte. Pour la circonstance, une femme joua le rĂŽle de la DĂ©esse Raison. Un cortĂšge se forma autour de sa personne portĂ©e en triomphe, et l'on se rendit place de la Croix-Rouge oĂč l'on brĂ»la les deux statues de saint Pierre et de saint Sulpice, statues en bois qui Ă©taient placĂ©es jusqu'alors au-dessus de la porte des deux sacristies. La Raison eut un culte bien Ă©phĂ©mĂšre. Chaumette, qui en Ă©tait le pontife, fut envoyĂ© Ă  l'Ă©chafaud le 13 avril 1794, et son culte ne lui survĂ©cut pas (Gaston Lemesle, L'Église Saint-Sulpice, 1931 - books.google.fr).

Pierre-Gaspard Chaumette, dit Anaxagoras Chaumette, nĂ© le 24 mai 1763 Ă  Nevers (NiĂšvre) et mort guillotinĂ© le 13 avril 1794 Ă  Paris, fut procureur de la Commune de Paris pendant la RĂ©volution française. Porte-parole des sans-culottes, antifĂ©ministe, il lutta pour l'abolition de l'esclavage. Il fut condamnĂ© Ă  la guillotine avec les HĂ©bertistes. Il prit le nom d'Anaxagoras en rĂ©fĂ©rence au philosophe grec antique qui fut condamnĂ© pour athĂ©isme. Il tenta d'instaurer de nouveaux rituels rĂ©publicains, comme les fĂȘtes de la Raison (fr.wikipedia.org - Pierre-Gaspard Chaumette).

Disciple d'AnaximĂšne, Anaxagoras Ă©tait surnommĂ© l'« Intellect » selon ThĂ©ophraste dans son ouvrage Des Sensations, car il soutenait que l'intelligence Ă©tait la cause de l'univers. À l'inverse de nombre de penseurs grecs, il mĂ©prise la sphĂšre politique et clame que seul le Cosmos importe. Il introduit le concept de « noĂ»s », qui Ă©quivaut Ă  l’intelligence organisatrice et directrice du monde. Ce dernier serait formĂ© de substances diverses qui n'auraient ni naissance ni fin mais s'agenceraient seulement par combinaisons et sĂ©parations. Il est le premier Grec Ă  aborder le problĂšme de la quadrature du cercle.

Anaxagore fut condamnĂ© Ă  mort Ă  l’issue d’un procĂšs pour impiĂ©tĂ©, vers -431. Ses adversaires lui reprochaient sa thĂ©orie cosmique : lĂ  oĂč le regard thĂ©ologique voyait des dieux dans les astres, lui ne les considĂ©rait que comme des masses incandescentes. Il enseignait que la lune (formĂ©e de terre) reflĂ©tait la lumiĂšre du soleil, qui est une pierre chaude : Platon disait que sa thĂ©orie, qu'il donnait comme sienne, (391d) sur la lumiĂšre de cette planĂšte, une opinion qui Ă©tait beaucoup plus ancienne. CondamnĂ© finalement comme athĂ©e mais Ă©chappant Ă  la peine de mort, il se retira Ă  Lampsaque, une colonie de Milet en Asie mineure, oĂč il mourut en -427 (fr.wikipedia.org - Anaxagore, Autour de Rennes le ChĂąteau : BERGERE PAS DE TENTATION QUE POUSSIN TENIERS GARDENT LA CLEF PAX DCLXXXI PAR LA CROIX ET CE CHEVAL DE DIEU J ACHEVE CE DAEMON DE GARDIEN A MIDI POMMES BLEUES, Autour de Rennes le ChĂąteau : Poussin pouvait-il connaĂźtre le Jugement de MantinĂ©e ?).

Une tĂȘte de Minerve dans les caves de Saint Sulpice

Ainsi cataloguĂ©e en 1795 au MusĂ©e des Monuments français, dans la notice de l'an VI, p. 20, n° 75 : « Saint-Germain-des PrĂ©s. — Le buste de Minerve moulĂ© sur l'antique, posĂ© sur une colonne antique de granit rouge de 11 pieds, trouvĂ©e dans une des caves de Saint-Sulpice. » L'annĂ©e suivante ce buste reçut le n° 314 dans l'Ă©dition du catalogue de Lenoir parue en l'an V. Il y conserva la mĂȘme description avec cette seule addition : « Fondu en bronze par Keller » L'Ă©dition de l'an VI annonce que le n° 314 a Ă©tĂ© remis au MusĂ©e central (Gazette des beaux-arts, 1876 - books.google.fr).

Ou faut-il comprendre :

Le 14 prairial 1797 (2 juin), une colonne de granit rouge d'Égypte, de 11 pieds, provenant de Saint-Sulpice, plus, une statue en marbre blanc, antique, mutilĂ©e, reprĂ©sentant Minerve, provenant de la salle des Antiques (Inventaire gĂ©nĂ©ral des richesses d'art de la France: Archives du MusĂ©e des monuments français, Volume 1,NumĂ©ro , 1886 - books.google.fr).

Minerve Ă  Rome

Annibal Rucellai, Ă©vĂȘque de Carcassonne de 1569 Ă  1601, est florentin et alliĂ© aux MĂ©dicis. BNobre de ceux-ci furent enterrĂ©s dans l'Ă©glise romaine de Saint Marie sur la Minerve.

La basilique sur la Minerve, ou Ă©glise Sainte-Marie sur la Minerve (Santa Maria sopra Minerva) est une basilique situĂ©e Ă  Rome, place de la Minerve, dans le quartier du PanthĂ©on. FondĂ©e au VIIIe siĂšcle, reconstruite au XIIIe siĂšcle par les Dominicains (Fra Angelico y est enterrĂ©), souvent modifiĂ©e jusqu'au XIXe siĂšcle, c'est l'une des rares Ă©glises romaines de style majoritairement gothique. Comme d'autres Ă©glises romaines antiques, elle fut construite sur les fondations d'un lieu de culte antĂ©rieur, dĂ©diĂ© Ă  la divinitĂ© romaine Minerve, ce qui explique son nom. Les papes Paul IV qui Ă©rige le titre cardinalice Santa Maria sopra Minerva, LĂ©on X et ClĂ©ment VII, ces derniers des MĂ©dicis, sont enterrĂ©s dans le chƓur dans des tombeaux d’Antonio da Sangallo le Jeune rĂ©alisĂ©s en 1541. En effet, avant la construction de l'Ă©glise Saint-Jean-Baptiste-des-Florentins, la Minerve Ă©tait l'Ă©glise de la nation florentine Ă  Rome et abrite Ă  ce titre de nombreuses sĂ©pultures de prĂ©lats, seigneurs et citoyens toscans. Étrangement, Diotisalvi Nerone, qui avait pris part Ă  la rĂ©volte des Florentins contre Pierre de MĂ©dicis, fut enterrĂ© en ces lieux, oĂč le rejoignirent par la suite les dĂ©pouilles de nombreux membres Ă©minents de la famille des MĂ©dicis (fr.wikipedia.org - Basilique de la Minerve, La Vraie Langue Celtique de l’abbĂ© Henri Boudet : Le cromleck et les trois lunes).

La déesse Minerve dans l'Aude

Dans l'Hérault, prÚs de l'Aude, la cité de Minerve doit son nom à la déesse.

Minerve est un petit village perché sur un éperon rocheux, véritable oppidum naturel formé par les canyons des deux riviÚres qui convergent à cet endroit : la Cesse et son affluent le Brian (fr.wikipedia.org - Minerve (Hérault)).

Notons qu'à Epidaure Athéna était honorée dans la citadelle sous le nom de Cissea (Pausanias, Voyage historique de la Grece, Volume 1, traduit par Nicolas Gedoyn, 1794 - books.google.fr).

Ces « oppida » Ă©taient d'ailleurs desservis par une route, aussi droite que possible, jalonnĂ©e par 96 dolmens encore existants dans le Minervois, dont le premier est Ă  Mailhac (dĂ©couvert par M. Jean Taffanel) et les derniers Ă  ArgentiĂšres, hameau au Nord de Caunes. Cette route avait comme caractĂ©ristique d'ĂȘtre tracĂ©e en ligne droite, depuis l'embouchure de l'Aude, Ă  Vendres (HĂ©rault) (que nous croyons ĂȘtre le « Portus-Veneris » des PhĂ©niciens et des Grecs, dans la tribu celtique des « Atacini ») en direction du soleil couchant vers la Montagne-Noire. Cet itinĂ©raire conduit, en utilisant presque partout une ligne de partage des eaux et presque partout rectiligne aux menhirs de « Picarel » etde« FraĂŻsse-sur-Agout » vers Castres. De lĂ  Ă  conjecturer que cette voie servait Ă  transporter vers la vers la cĂŽte mĂ©diterranĂ©enne les minerais de cuivre d'Escoussens, les minerais de plomb argentifĂšre de Villeneuve-Minervois et d'ArgentiĂšres, les minerais ferrugineux et aurifĂšres de Salsigne (Montagne Noire), il n'y a qu'un pas. Et les trouvailles de nos collĂšgues et amis de Mailhac sur le « Cayla » tout prĂšs de cette route : silex taillĂ©s, cĂ©ramiques, monnaies, objets d'origine prĂ©-romaine, Grecs et IbĂ©riques, servent grandement cette hypothĂšse. Disons, de plus, pour Ă©tayer encore cette Ă©tymologie, que dans aucune charte on ne trouve le mot, « miner(b)ensis » Ă©crit avec la lettre V (Miner(v)ensis), alors que cette lettre, d'un usage si courant dans la langue latine, se retrouve dans toutes les Ɠuvres lapidaires reprĂ©sentant la dĂ©esse Minerve. — Les Romains dĂ©signĂšrent donc ce « pays » par les termes de « Pagus Minerbensis », le mirent en Ă©tat de dĂ©fense au moyen d'autres oppida et en firent un des greniers de Narbonne. Les anciennes chartes ont perpĂ©tuĂ© ce nom en remplaçant parfois le terme « pagus » par : suburbium : (ex : ... in territorio narbonensi, suburbio minarbensi : an 836) — ou : Comitatus (parce que administrĂ© par un Cornes) — ou : Minerbensis patria, an 1215) — ou : territorium Minerbense, an 866) (Bulletin, Volumes 41 Ă  42, SociĂ©tĂ© d'Ă©tudes scientifiques de l'Aude, Carcassonne, 1937 - books.google.fr).

L'origine du nom de ce petit village perdu dans le Causse est controversée. Certains pensent que vers le Ve siÚcle, le moine Menerbe évangélisa la région. D'autres sont d'avis que Minerve est d'origine celtique et signifie Pierre levée. Avec Sidoine Apollinaire, il serait plus plausible de supposer que la déesse Minerve, trÚs honorée à Narbonne, donna son nom au village et à la région qui l'entoure (Lucienne Curie-Seimbres, La grande pitié de Minerve, La Nouvelle revue des deux mondes, 1971 - books.google.fr).

Les parents, ou plutĂŽt les grands-parents, de Varron d'Atax, Ă©taient venus s'installer, une trentaine d'annĂ©es avant sa naissance, dans la nouvelle colonie que l'on avait fondĂ©e Ă  Narbonne. Originaires de l'Italie centrale, ils cultivaient leur lot de terres et rien sans doute ne destinait le jeune Varron Ă  une carriĂšre littĂ©raire Ă  Rome. Mais Ă  Narbonne, la frĂ©quentation des Ă©trangers qui abordaient au port et le passage des troupes pompĂ©iennes et cĂ©sariennes firent naĂźtre en lui des ambitions nouvelles. Le jeune provincial quitta les rives de l'Aude et revint Ă  celles du Tibre que ses ancĂȘtres avaient habitĂ©es. Contrairement Ă  ce qu'Ă©crira plus tard Sidoine Apollinaire, on ne vĂ©nĂ©rait pas encore dans l'illustre colonie la dĂ©esse Minerve (Michel Gayraud, Un Narbonnais du Ier siĂšcle avant J.-C., Le poĂšte Varron de l'Aude, Bulletin de l'Association Guillaume BudĂ©, 1971 - books.google.fr).

D'aprĂšs CĂ©sar, Bellum Gallicum, VI, 17, 2, Minerve faisait partie des principales divinitĂ©s honorĂ©es par les Gaulois. De fait, « c'est en Gaule, parmi toutes les provinces occidentales, que Minerve est le plus souvent honorĂ©e » (Paul marie Duval, Les dieux de la Gaule, p. 83). Mais n Narbonnaise, on ne note qu'une douzaine de dĂ©dicaces Ă  Minerve, contre une trentaine pour les Trois Gaules et prĂšs de vingt pour les Germanies. On admet gĂ©nĂ©ralement que la dĂ©esse gauloise des arts et mĂ©tiers, dont on ignore nom, a survĂ©cu sous l'Empire en Ă©tant assimilĂ©e Ă  Minerve. Elle est honorĂ©e « moins comme membre de la Triade Capitoline que comme la patronne des petites gens » (Paul marie Duval, Les dieux de la Gaule, p. 83) : dans une inscription, la dĂ©dicante, Anilla, Ă©tait vraisemblablement une esclave ou une pĂ©rĂ©grine, comme le suggĂšre son nom unique : [Mi]nerue Anilla u(otum) l(ibens) s(oluit) m(erito) (Provenance : Les Milles-les-Aix, Don de M. Rastoin, ingĂ©nieur Ă  Marseille, en 1909 au MusĂ©e de Marseille) : À Minerve, Anilla s'est acquittĂ©e de son vƓu, de bon grĂ© et Ă  juste titre (Michel Janon, SupplĂ©ment Ă  "Gallia.", Volume 44, Partie 3 de Inscriptions latines de Narbonnaise, 1995 - books.google.fr).

Nous pensons que ce fut pendant notre septiĂšme pĂ©riode que les monnaies au type de Minerve commencĂšrent d'ĂȘtre frappĂ©es. Au moment oĂč Massalie, aprĂšs de longues annĂ©es de paix, se jetait dans de nouvelles guerres , elle dut sentir sa ferveur se ranimer pour la divinitĂ© chĂšre aux Ioniens, et pour laquelle, d'aprĂšs la tradition locale, elle avait d'ailleurs des motifs d'adoration tout particuliers. On racontait qu'au temps des anciennes luttes de Massalie contre les populations qui l'avoisinaient, un chef gaulois, du nom de Catumand, tenait la ville assiĂ©gĂ©e et prĂšs de se rendre, quand il vit en songe une femme d'un aspect majestueux, mais terrible, qui lui ordomnait de se retirer. Catumand, effrayĂ© par cette vision, offrit la paix aux Massaliotes et demanda la permission d'entrer dans la ville pour adorer ses dieux. En apercevant dans la citadelle la statue de Minerve, il s'Ă©cria : Je reconnais la dĂ©esse qui m'est apparue cette nuit ! Puis, dĂ©tachant son torques d'or, il le passa au cou de la statue, et fit alliance avec Massalie (Jean François de Paule Louis Petit de la Saussaye, Numismatique de la Gaule Narbonnaise, 1842 - books.google.fr).

En 132, d'aprÚs une inscription aujourd'hui conservée à Pézilla (Pyrénées-Orientales), le travail de construction du Capitole de Narbonne, entrepris sous Hadrien lors de son passage en 121 sur sa route de Nßmes à Tarragone, fut enfin terminé. C'est bien là le temple que chanta le poÚte Ausone, dans son éloge de Narbonne au IVe siÚcle, « d'une telle masse qu'il aurait eu l'estime de Tarquin, Catulus aussi, et enfin du César qui éleva les toits dorés du Capitole » (Tableau des villes, 19). Capitole en effet, ce temple l'était par sa cella divisée en trois parties, consacrées respectivement à Jupiter, Junon et Minerve, et par sa décoration qui se rapporte au culte du maßtre de l'Olympe : la frise en représentait des aigles porteurs de lemnisques et de guirlandes encadrant un foudre couvert d'un manteau. La parure monumentale de Narbonne se complétait des habituels édifices des spectacles et de l'eau, mais ils sont encore moins connus (Histoire de Narbonne, 1981 - books.google.fr).

Il est certain que le célÚbre temple de marbre de la triade romaine de Jupiter, Junon et Minerve (Capitolium) occupait l'actuel emplacement du collÚge de garçons, anciennement butte des Moulinasses (Philippe Héléna, Les Origines de Narbonne, Bulletin de la Commission archéologique de Narbonne. Année 1936. Tome XIX, 1937 - books.google.fr).

Toulouse, rivale d'Athenes, rendoit comme elle un culte particulier Ă  Pallas. Ausone & Martial lui donnent le titre de Palladienne. Sidoine Apollinaire nous apprend qu'elle renfermoit un Temple consacrĂ© Ă  Minerve. La plupart des Historiens ont cru que ce Temple Ă©toit situĂ© fur le bord de la riviere de Garonne, au lieu oĂč Ă©toit l'ancienne Eglise de la Daurade, & qu'elle fut bĂątie sur ses ruines & de ses dĂ©bris. Toutes les fois que la chaussĂ©e du moulin du Basacle s'est rompue, la riviere, en abandonnant une partie de son lit, a laissĂ© Ă  dĂ©couvert des restes de murs, des colonnes, des bas-reliefs & des lits de marbre, des inscriptions gravĂ©es fur des tables de bronze &c. (M. de MontĂ©gut, Recherche sur les antiquitĂ©s de Toulouse, Histoire et mĂ©moires de l'AcadĂ©mie royale des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, 1782 - books.google.fr).

Dans l'au-delĂ , l'Apollon solaire et la Diane lunaire y Ă©clairent le monde. Adam et sa compagne, que menacerait, s'il ne leur tournait le dos, un Jupiter foudroyant accompagnĂ© de son aigle, goĂ»tent enfin du fruit maudit. On aperçoit une Minerve casquĂ©e ; un charmant Cupidon ailĂ©, armĂ© de son arc fatal, contemple dans la fosse aux lions. Avec la distance des siĂšcles, il n'est pas toujours aisĂ© de voir clair dans les croyances du bas Empire. La mythologie est encore prĂ©sente, mais il est difficile de sĂ©parer ce qui est tradition littĂ©raire figĂ©e, croyances rĂ©elles ou simple clin d'Ɠil entre gens sortis des mĂȘmes Ă©coles. Faisant allusion Ă  la descente de JĂ©sus aux enfers, Prudence nous dit qu'il a retraversĂ© le PhlĂ©gĂ©thon sans encombres, et treize siĂšcles plus tard, les Auvergnats mettront toujours dans l'escarcelle de leurs dĂ©funts une piĂšce de monnaie pour payer Charon, le nocher du Styx. Les dogmes nouveaux donnent parfois l'impression, chez Sidoine et les siens, d'ĂȘtre de simples objets de curiositĂ©. Le christianisme s'est de mieux en mieux adaptĂ© aux croyances antiques et cette adaptation progressive est presque rĂ©alisĂ©e. Le triomphe de l'Eglise est dĂ» Ă  l'assimilation du paganisme populaire, non Ă  son Ă©limination. Autant et peut-ĂȘtre plus que les dieux grĂ©co-latins, puniques, orientaux ou Ă©gyptiens, le YahvĂ© palestinien est une divinitĂ© mĂ©tamorphique qui s'adapte aux prĂ©sents successifs avec une Ă©vidente facilitĂ©. Etant donnĂ© que tout systĂšme religieux naĂźt sur un terroir qui a dĂ©jĂ  ses croyances et ne les abandonnera pas, il n'est de religion nouvelle que syncrĂ©tique. Or, aux yeux du puriste qui veut que la foi chrĂ©tienne soit en totale rupture avec les croyances qui l'ont prĂ©cĂ©dĂ©e, tout syncrĂ©tisme est un Ă©chec. Aux Actes et Ă  quelques lettres de Paul, aux Ă©vangiles plus tardifs est venue trĂšs tĂŽt s'ajouter une sĂ©rie de textes qui font qu'aprĂšs de nombreux balbutiements la tradition juive s'est intĂ©grĂ©e aux mentalitĂ©s d'un monde polythĂ©iste. L'EpĂźtre aux EphĂ©siens est venue corriger, nuancer les excĂšs de l'EpĂźtre aux Romains. La traduction de JĂ©rĂŽme romanise et «modernise» de nombreux passages des textes grecs ou hĂ©braĂŻques qu'une oreille latine n'aurait pu supporter sans scandale. D'ailleurs, comme nous venons de le voir, bien des croyances chrĂ©tiennes Ă©taient prĂ©sentes dans le paganisme classique, dont l'Ăąme et sa survie, les chĂątiments du Tartare et les fĂ©licitĂ©s Ă©lysĂ©ennes. [...]

A la fin du poĂšme "Une improvisation" vient une autre phrase Ă©quivoque qui paraĂźt exprimer comme un remords. Sidoine rejette Apollon et Minerve pour affirmer que c'est Dieu seul qui lui a donnĂ© ces joies : Deus ista praestat unus. Loyen, sceptique, pensait que ces mots avaient Ă©tĂ© ajoutĂ©s au moment de la publication, par un prĂ©lat gĂȘnĂ© par l'atmosphĂšre d'agapes paĂŻennes que le poĂšme Ă©voque, surprenante pour un digne prĂ©lat mĂȘme en sa folle jeunesse. Il est vrai qu'il remercie le Seigneur pour de bien surprenants divertissements (Jean Le Guillou, Sidoine Apollinaire: l'Auvergne et son temps, Revue d'Auvergne, Volume 115, SociĂ©tĂ© des amis de l'UniversitĂ© de Clermont, SociĂ©tĂ© d'Ă©mulation de l'Auvergne, 2001 - books.google.fr).

Les SulĂšves (Suleviae, Sulevae, Sullevae, Suliviae) sont des dĂ©esses champĂȘtres, sylvestres : Sulevia Idennica (Sulivia Idennica : Minerve) appellation locale attestĂ© e prĂšs de Collias (Gard); dĂ©esse protectrice de la riviĂšre EyssĂšne (?), identifiĂ©e Ă  Minerve; [dĂ©dicace Suleviae Idennicae Minervae votum] (La Croix d’Huriel : Tous azimuts : Etienne d’Obazine, Bonne de TrĂ©vise et Rocamadour).

Sul, Sullis, Sulla est assimilĂ©e Ă  Minerve : Sul Minerva, Sulis Minerva, dĂ©esse des sources chaudes (Aquae Sulis, aujourd'hui Bath, dans le Somerset). Belisama (Belisana, BĂ©lĂ©samis, Belisama Minerva : Minerve Belisama - Brigit, Brigantia, Bricta, Brigindo) est la Minerve gauloise ("la TrĂšs Brillante"); souvent dĂ©crite comme la parĂšdre de Belenos; autres noms: Bricta, Brigantia, Brigindo; cf. la Brigit des Irlandais (Michel Mathieu-Colas, Dieux celtes et germains, 2016 - www.mathieu-colas.fr, La Vraie Langue Celtique de l’abbĂ© Henri Boudet : Le cromleck et les trois lunes).

Poupées de la déesse Minerve

Si Douzens ne renferme que de rares vestiges archéologiques, par contre on y trouve un éminent chercheur, dont les collections sont une des premiÚres curiosités du pays; j'ai parlé de M. BarthÚs. Les collections de M. BarthÚs embrassent la géologie, la préhistoire, l'archéologie gallo-romaine et aussi la numismatique. Il me serait difficile de donner une description des raretés renfermées dans les vitrines de notre collÚgue; elles sont trop nombreuses. Les objets gallo-romains, tuiles, débris de poteries, statuettes d'argile, antéfixes, proviennent d'un champ appelé le Viala, qui se trouve au nord-est du village. (Bulletin, Volumes 37 à 38, Société d'études scientifiques de l'Aude, Carcassonne, 1933 - books.google.fr).

Ses statuettes pourront faire office de poupĂ©es (Autour de Rennes le ChĂąteau : Dalle verticale de Marie de NĂšgre : sur la carte de l’Aude).

Nous ne signalerons que pour mémoire les quelques banales poupées du Musée archéologique de Narbonne, figurant une déesse-mÚre, une Minerve et divers animaux (à Leucate, grotte des Fées : Minerve en terre cuite) (Cahiers d'historie et d'archéologie, Numéros 7 à 10, 1951 - books.google.fr).

La presqu'ßle qui renferme cette localité (village de Leucate et hameau de La Franqui) est le Candidum Promontorium d'Avienus, fréquenté dÚs les ùges les plus reculés et mentionné par Pomponius Mela : « Ultra est Leucata littoris nomen » (Carte archéologique de la Gaule romaine, Numéro 12, Forma orbis romani, Académie des inscriptions & belles-lettres (France), 1959 - books.google.fr).

La source ou la grotte est une entrée de l'Enfer; elle est en rapport avec le monde des morts. On y dépose, comme dans la tombe, les plaquettes d'envoûtement ou tabellae defixionum, souvent percées d'un clou. On y jette des statuettes de divinités en offrandes votives : dans le gouffre de Leucate, communiquant avec la mer, ont été trouvées des statuettes de terre-cuite de Mercure, Aphrodite, Télesphore, Minerve casquée, Hercule (Publications des annales de la Faculté des lettres Aix-en-Provence, Numéro 25, 1959 - books.google.fr, Lourdes et la Croix des ProphÚtes : Leucate).

Rieux-Minervois

Une partie de la commune au sud de Rieux-Minervois se trouve dans le plan inversĂ© de l'Ă©glise de Saint Sulpice projetĂ© sur la carte du dĂ©partement de l'Aude, chapelle saint Anne. Rieux est principalement dans le signe du Lion au Zodiaque du Sceau de Palaja (le bourg Ă  la limite avec la Vierge) (Le Serpent rouge : Le voyage de l’ñme : Lion, Le Calendrier de La Vraie Langue Celtique : Le calendrier et l’église Saint Suplice de Paris).

La tradition, depuis un temps immĂ©morial, consacre par des souvenirs religieux cette fraĂźche vallĂ©e, et qui fait, de l'Ă©glise ronde de RieuxM-inervois, un temple de Minerve. On semble avoir choisi tout exprĂšs dans le paganisme, n'ayant guĂšre que la religion des vices, une exception de puretĂ©, de sagesse et d'Ă©lĂ©vation artistique, Minerve, pour en faire la dĂ©esse de ce temple mystĂ©rieux. Cet opinion traditionnelle est Ă©videmment en dĂ©faut quant Ă  l'Ă©difice, mais nos aĂŻeux n'y regardaient pas de si prĂšs, et, comme les bois sacrĂ©s, les sites pittoresques avaient eu le privilĂšge d'attirer les constructions religieuses, hors de l'enceinte des villes, leur riante imagination s'exaltait aux souvenirs classiques. Ne savaientils pas d'ailleurs que les anciens Ă©levaient des temples ronds Ă  Diane, Ă  CybĂšle, Ă  VĂ©nus, Ă  Vesta, Ă  Minerve ? Prononcer le nom de Minervois n'Ă©tait-ce pas faire de l'histoire ! L'olivier Ă©tait lĂ , ombrageant de ses rameaux un Ă©difice religieux de forme circulaire, dont l'origine se perdait dans la nuit des temps, l'Ă©glise de Rieux devait ĂȘtre un temple de Minerve. Et pourquoi pas ?... L'hypothĂšse au besoin aurait pu remonter jusqu'au cycle druidique. Une des places de Rieux porte le nom de Guinot, peut-ĂȘtre en souvenir du Gui sacrĂ©, et se rattache ainsi au druidisme.

Nous irons plus loin, et sans avoir besoin des Templiers, nous admettrons l'intention directe que les architectes ont pu avoir Ă  Mieux, d'imiter sous quelque rapport la rotonde du Saint-SĂ©pulcre. Une autre Ă©glise a mĂȘme conservĂ© le nom du type qu'elle imite : c'est celle de Neuvy Saint-SĂ©pulcre dans l'Indre. Ce monument, Ă  date certaine, fut fondĂ© en 1045, par Geoffroi, vicomte de Bourges, sur les possessions d'un pĂšlerin de la terre sainte. Fundata est ad formant sancti sepulchri Jerosolymitani, disent les chroniques. [...] Un autre Ă©difice du XIe siĂšcle, avec mur circulaire, douze piliers ronds, et, tel qu'au Saint-SĂ©pulcre, trois absides, a passĂ© pour un temple paĂŻen (comme la chapelle octagonale dite de Saint-Clair, au Puy, et notre Ă©glise de Bieux). Cet Ă©difice est la rotonde de Lauleff (CĂŽtes-du-Nord).

Comment expliquer le nom de Notre-Dame-de-Radens, donnĂ© Ă  l'Ă©glise de Rieux dans le testament d'Antoine de Noailles ou Nouailles, retenu par BarthĂ©lemy de Vabre, notaire de Peyriac, en 1322. Par une amplification de ce document , le traducteur ou l'annotateur s'est mĂ©pris, en voulant ĂȘtre trop complet. Il y avait, en effet, dans l'Ă©glise Sainte-Marie, une statue de la Vierge dite de Radens dont l'Ă©tymologie nous paraĂźt venir de RƓdensis ou Radensis pagus, car les mĂ©tropolitains de Narbonne s'intitulaient: archevĂȘques de Narbonne et du RazĂšs. On aura confondu le nom de cette vierge, qui se voit encore au musĂ©e de Narbonne, avec cetui de Sainte Marie ordinairement usitĂ© au moyen-Ă ge), vocable sous lequel l'Ă©glise avait Ă©tĂ© consacrĂ©e Ă  Dieu. Certains passages du testament d'Antoine de Nouailles prouvent que son Ă©glise paroissiale est bien la nĂŽtre. Il y est fait mention de la chapelle Sainte-Colombe qui, d'aprĂšs les anriens plans, Ă©tait une des principales de l'Ă©glise Sainte-Marie de Rieux (Jouy de Veye, La rotonde de Rieux-Minervois (1868), MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© des arts et des sciences de Carcassonne, Volume 3, 1870 - books.google.fr).

On trouve sainte Anne représentée dans des tableaux de retables de la chapelle Notre Dame du Cros à Caunes dans le Minervois :

L'ensemble du XVIIÚme-XVIIIÚme siÚcle est composé du maßtre-autel, du tabernacle, du retable et de sa toile, ainsi que des retables latéraux en bois sculpté et doré et marbres de couleur, avec leurs toiles. Le maßtre-autel, en marbre de diverses couleurs, présente un petit retable en bois polychrome et doré au milieu, avec dix colonnes en marbre de Caunes-Minervois et un entablement orné. Deux niches de marbre flanquent le tableau d'autel central, qui représente la Naissance de la Sainte Vierge. Le tabernacle comporte six petites colonnes. Le tableau de l'autel de droite représente la Vierge à l'Enfant assise sur le toit de la maison de Lorette, portée par les anges, tandis que celui de l'autel de gauche représente Sainte Anne apprenant à lire à la Sainte Vierge (www.culture.gouv.fr).

En 1865, Ă  l’époque du plein essor de la viticulture, le quartier neuf Saint Anne, bĂąti Ă  l’extĂ©rieur du vieux village, le long de la Route DĂ©partementale 11, Ă©tait prospĂšre. S’étaient Ă©tablis dans l’avenue principale de nombreux tonneliers, courtiers, la ferronnerie, et le grand hĂŽtel de roulage. Lorsqu’il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de choisir un nom au quartier, c’est l’appellation de Sainte Anne qui a Ă©tĂ© retenue par les artisans travaillant le bois, et dont elle Ă©tait la patronne. Une fĂȘte Ă©tait Ă©tablie, au nom de la sainte et fixĂ©e au 26 juillet (www.rieuxminervois.fr).

Anna Perenna et Minerve

Nerio, dĂ©esse d'origine sabine comme la gens Claudia dont des membres portent le surnom de NĂ©ro au sens de "fortis" (fort), peut aussi se confondre avec Minerve : Minerua Neriene est appellata, entitĂ© mineure qu'absorbe une divinitĂ© personnelle plus riche et de niveau plus Ă©levĂ©; d'oĂč l'expression de Varron qui, dans une mĂȘme invocation, rĂ©unit Nerienes Minerva.

A l'initiale des deux vers citĂ©s Aulu-Gelle dans ses Nuits attiques et tirĂ©s selon lui de la satire MĂ©nippĂ©e de Varron initulĂ©e "Skiamachia" (Te Anna ac Perenna, Panda, te Lato, Pales, Nerienes, Minerva, Fortuna, ac Ceres), des correspondances rapprochent Anna Perenna et Nerienes Minerva : formelles d'abord, par la structure de leur nom double, et peut-ĂȘtre aussi lĂ©gendaires, si l'on se rappelle le conte rapportĂ© par Ovide, fast. 3, 675-696, oĂč Mars, Ă©pris de Minerve, fut dupĂ© par Anna Perenna. De mĂȘme Ă  la fin des deux vers, oĂč sont regroupĂ©es les dĂ©esses de fĂ©conditĂ©, Panda, assimilĂ©e Ă  CĂ©rĂšs, PalĂšs, Fortuna et CĂ©rĂšs, compte tenu , toutefois, de l'inconnue que constitue "telato" et qui interdit d'aller plus avant dans l'hypothĂšse. Encore que, de ces deux ensembles, on puisse ĂȘtre tentĂ© de n'en faire qu'un et d'unifier Anna Perenna et Nerienes Minerva, les deux hĂ©roĂŻnes du mythe populaire reproduit par Ovide, et les quatre dĂ©esses de fĂ©conditĂ© qui les accompagnent, et dont la prĂ©sence s'expliquerait fort bien par le rite dont Ovide cherche l'Ă©tiologie : pourquoi les jeunes filles chantent-elles, le 15 mars, des chansons inconvenantes? rite destinĂ©, selon toute vraisemblance, Ă  promouvoir la fertilitĂ© (Alain Bouet, Jacqueline Champeaux, Les thermes privĂ©s et publics en Gaule Narbonnaise, 1982 - books.google.fr, J. Micali, L'Italie, avant la domination des Romains, Volume 2, 1824 - books.google.fr).

On peut remarquer que le lion est aussi symbole de force (cf carte du Tarot).

Les Romains cĂ©lĂ©braient tous les ans, aux ides de mars (15), des fĂȘtes solennelles en l’honneur d’Anna Perenna, dĂ©esse qui prĂ©sidait Ă  l'ouverture de l’annĂ©e. Quelques Ă©crivains ont confondu cette Anna Perenna avec la sƓur de Didon. D’autres ont Ă©tendu qu’Anna Ă©tait le nom d'une vieille femme qui avait garni des vivres au peuple quand il se retira sur le mont Aventin. D'autres encore ont fait d’Anna la dĂ©esse ThĂ©mis, la nymphe lo, une divinitĂ© champĂȘtre. Ce qui paraĂźt certain, c'est que les fĂȘtes d’Anna Perenna, espĂšces de saturnales, n’avaient Ă©tĂ© instituĂ©es que pour cĂ©lĂ©brer le retour de l'annĂ©e. Vers la fin de la rĂ©publique et sous les empereurs, on retarda la fĂȘte alin qu’elle n’eĂ»t pas lieu le jour oĂč CĂ©sar avait Ă©tĂ© assassinĂ© (EncyclopĂ©die catholique, 1840 - books.google.fr).

L'explication qu'on donnoit d'Anna Perenna en disant que c'étoit une vieille du fauxbourg de Bouilles qui foumissoit de gùteaux le Peuple Romain, est une autre allégorie qui confirme ce que nous venons de dire. Bouilles est un mot Grec qui signifie plein; Anna Perenna représentée comme une vieille, est l'ancienne Année, l'Année qui vient de finir & qui est remplie, pleine, révolue : elle fournie au Peuple Romain des gùteaux qu'elle a préparés la veille, parce qu'au Jour de l'an , au matin de la nouvelle année, on se régaloit de gùteaux préparés la veille par la vieille année (Antoine Court de Gébelin, Monde primitif, analisé et comparé avec le monde moderne, Volume 4, 1787 - books.google.fr).

La provision annuelle de blé (annona) est placée sous sa garde (J. J. Altmeyer, Précis de l'histoire ancienne, envisagée sous le point de vue politique et philosophique, etc, 1837 - books.google.fr).

Certains savants pensent qu'AnnÎna, déesse qui veille à la récolte de l'année connue dans des incriptions impériales, a remplacé dans cette fonction de déesse de l'approvisionnement, des denrées, Anna Perenna la déesse nourriciÚre. Mais cette opinion est controversée. Le nom annÎna est ancien dans la langue (cf. Plaute Capt. 494, etc.) mais n'est pas employé comme nom de déesse avant les documents de l'époque impériale (Annales, Volumes 35 à 38, Faculté des lettres et sciences humaines de Nice, 1979 - books.google.fr).

La mariĂ©e, qui veillera Ă  son tour sur le foyer domestique, reçoit un gĂąteau de far. Les bornes limitant les parcelles sont elles aussi honorĂ©es par des offrandes de bouillies et de gĂąteaux dont Caton nous a conservĂ© les recettes. Mais dĂšs la fin du IIe s. av. J.-C., le petit peuple de Rome, grossi par l'exode rural, doit sa subsistance aux largesses de l'Annone. ou service du ravitaillement, qui d'abord vendit du blĂ© importĂ© Ă  trĂšs bas prix, avant de le distribuer gratuitement. Rome alors compte toulours davantage sur les pays conquis — Sicile, Afrique, Egypte — pour son approvisionnement en cĂ©rĂ©ales : une sĂ©rie de naufrages, la piraterie ou des rĂ©coltes moins bonnes : la disette menace et la plĂšbe gronde. Il faut garantir panem et circenses. [...]

Les Romains Ă©taient rĂ©putĂ©s grands mangeurs de bouillie, qu'ils ont connue avant le pain : "S'agissant d'aliments rien de plus vieux que la bouillie" constate Varron qui ailleurs dĂ©peint ainsi la femme des premiers temps de la RĂ©publique : "en mĂȘme temps, des mains elle filait la laine, et en mĂȘme temps, des yeux, elle surveillait la marmite de bouillie pour l'empĂȘcher de brĂ»ler". Les monnaies romaines, comme les timbres-poste actuels, portaient des images commĂ©morant les rĂ©alisations remarquables, les anniversaires, etc. (Nicole Blanc, Anne Nercessian, La cuisine romaine antique, 1992 - books.google.fr).

On voit que sur la route d'Eleusis le temple de Skiron, à AthÚnes, voué à Athéna Skiras est associé au jeu de dés (Autour de Rennes le Chùteau : BERGERE PAS DE TENTATION QUE POUSSIN TENIERS GARDENT LA CLEF PAX DCLXXXI PAR LA CROIX ET CE CHEVAL DE DIEU J ACHEVE CE DAEMON DE GARDIEN A MIDI POMMES BLEUES).

Athéna Skiras était encore honorée au PhalÚre, un des trois ports de la cité d'AthÚnes.

Le culte d'AthĂ©na Skiras, au PhalĂšre, tĂ©moigne de l'intĂ©gration des Salaminiens pleine et entiĂšre dans la citĂ© athĂ©nienne. Car c'est dans le sanctuaire de cette dĂ©esse que les Oschophories cĂ©lĂšbrent en PyanopsiĂŽn le retour de ThĂ©sĂ©e de CrĂšte. Or, non seulement la prĂȘtresse la prĂȘtresse d'AthĂ©na Skira est salaminienne, mais le hĂ©raut, qui passe pour avoir annoncĂ© le retour Ă  la fois triste et joyeux de ThĂ©sĂ©e, est choisi dans le gĂ©nos. C'est sur son avis et celui de la prĂȘtresse d'AthĂ©na Skiras que les archontes des deux branches du gĂ©nos choisissent les oschophores et les deipnophores qui jouent un rĂŽle essentiel dans la fĂȘte. Les oschophores, porteurs de branches de vigne, qui rappellent le caractĂšre anciennement agraire et dionysiaque de la fĂȘte, sont dĂ©guisĂ©s en filles, comme les compagnons de ThĂ©sĂ©e passaient pour l'avoir Ă©tĂ©. C'est comme tels qu'ils accomplissent la procession qui les conduit du sanctuaire de Dionysos Ă  AthĂšnes Ă  celui d'AthĂ©na Skiras au PhalĂšre oĂč ont lieu les sacrifices et le repas qui prolongent la fĂȘte66. Les deipnophores, les « porteuses de repas », choisies comme les oschophores parmi les Salaminiens, y reprĂ©sentent les mĂšres des enfants envoyĂ©s en CrĂšte. Ce sont elles qui, vraisemblablement, procĂšdent Ă  la distribution de pains de froment qui a lieu dans le sanctuaire de la Skiras. Ainsi les Salaminiens des deux sexes sont-ils pleinement intĂ©grĂ©s Ă  l'un des cultes civiques les plus importants d'AthĂšnes, rattachĂ© Ă  la fois Ă  ses vieilles composantes agraires et Ă  la cĂ©lĂ©bration de la geste de ThĂ©sĂ©e. Leur calendrier prĂ©cise que ThĂ©sĂ©e recevait un sacrifice du gĂ©nos, Ă  la date du 6 PyanopsiĂŽn (Louise-Marie L'Homme-Wery, Les hĂ©ros de Salamine en Attique, HĂ©ros et hĂ©roĂŻnes dans les mythes et les cultes grecs: Actes du colloque organisĂ© Ă  l’UniversitĂ© de Valladolid, du 26 au 29 mai 1999, 2013 - books.google.fr).

Au mĂȘme mois de Mars, le 19, avaient lieux les grandes Quinquatries de Minerve. Saint Anne, mĂšre de Marie, est fĂȘtĂ© le 26 juillet. En 550, on construit une Ă©glise Ă  Constantinople en l'honneur de sainte Anne. Le 26 juillet marque sans doute l'anniversaire de la dĂ©dicace de cette basilique. Les Franciscains l'ont inscrite Ă  leur calendrier le 26 juillet 126311. Son culte connaĂźt une ascension rĂ©guliĂšre depuis le XIVe siĂšcle (fr.wikipedia.org - Anne).

Anne trinitaire et la bouillie

Elle est dite trinitaire lorsqu'elle est avec sa fille et JĂ©sus. La triangulation nonagonale de l'annĂ©e par le 26 juillet donne le 26 mars et le 24 novembre. Or le 26 mars, est la fĂȘte d'Emmanuel (Messie d'IsaĂŻe) (Super-Ă©toile (Superstar in english) : Ezy-sur-Eure, 25/26 juillet).

Le 24 novembre Ă©tait la date de la fĂȘte des Brumalia, abolies, avec les Calendes et les Vota, par le VIĂšme concile de Constantinople sous Justinien II en 692, dans le prolongement des IIe et IIIe conciles ƓcumĂ©niques de Constantinople, rĂ©unis en 553 puis en 680–681 (fr.wikipedia.org - Concile in Trullo, www.orthodoxa.org - Canons du Concile in Trullo, Autour de Rennes le ChĂąteau : BERGERE PAS DE TENTATION QUE POUSSIN TENIERS GARDENT LA CLEF PAX DCLXXXI PAR LA CROIX ET CE CHEVAL DE DIEU J ACHEVE CE DAEMON DE GARDIEN A MIDI POMMES BLEUES).

Les Brumalia Ă©taient cĂ©lĂ©brĂ©e en l'honneur de Saturne, d'Ops et de Bacchus. Elles sont peut-ĂȘtre liĂ©es aux fĂȘtes grecques des LĂ©nĂ©ennes. Les Brumalia Ă©taient aussi cĂ©lĂ©brĂ©es durant trente jours, du 24 novembre jusqu'au 25 dĂ©cembre, date oĂč l'on fĂȘte la croissance de la lumiĂšre. Leur nom signifie « fĂȘtes d'hiver ». Il dĂ©rive du terme latin bruma qui signifie « l'hiver » ou « le solstice d'hiver ». Cette fĂȘte aurait Ă©tĂ© instituĂ©e par Romulus, pour divertir le sĂ©nat durant cette pĂ©riode de l'annĂ©e. Durant cette fĂȘte, des prophĂ©ties Ă©taient prises sur le reste de l'hiver. D'aprĂšs Chorikios de Gaza, cette fĂȘte Ă©taient encore cĂ©lĂ©brĂ©e au VIe siĂšcle ap. J.-C., sous le rĂšgne de l'empereur Justinien (fr.wikipedia.org - Brumalia).

Les Brumalia, dont l'origine remontait presque au berceau de Rome, sâ€˜Ă©taient aussi conservĂ©es sous les premiers empereurs de Constantinople. Romain LĂ©capĂšne les supprima, sous prĂ©texte de piĂ©tĂ©, mais peut-ĂȘtre par avarice, car c’était l’habitude de distribuer Ă  cette Ă©poque des gratifications Ă  tous les fonctionnaires. Constantin PorphyrogĂ©nĂšte revint sur cette dĂ©cision, ne partageant pas un scrupule qui n‘avait arrĂȘtĂ© ni Constantin le Grand, ni ThĂ©odose, ni Marcien, ni Justinien, en un mot aucun de ces pieux empereurs que j'appellerais presque, dit-il, des demi-dieux. Il cĂ©lĂ©bra les Brumalia de la maniĂšre la plus splendide. Le temps des Brumalia conmtençait dans les derniers jours de novembre, et se prolongeait durant vingt-quatrejours, dĂ©signĂ©s par chacune des vingt-quatre lettres de l'alphabet. Au jour marquĂ© par la lettre initiale du nom du prince rĂ©gnant, l‘empereur conviait le sĂ©nat et les dignitaires de la cour Ă  un festin suivi de chants et de danses, et il leur distribuait de l‘or et de riches habits. Les princes de la famille impĂ©riale fĂ©taient de la mĂȘme maniĂšre les jours des Brumalia oĂč tombait l’initiale de leur nom, et l’impĂ©ratrice rĂ©unissait aussi Ă  son jour les dames de la cour, auxquelles elle donnait des robes de soie et d’autres cadeaux (Alexandre Blanchet, GrĂšce Depuis La Conquete Romaine, 1860 - books.google.fr).

Une fĂȘte de la Vierge la plus proche du 24 novembre est celle de la PrĂ©sentation de Marie au Temple.

Philippe de MĂ©ziĂšres est l'auteur d'un Office de la PrĂ©sentation de la Vierge (jusque lĂ  orientale), thĂ©Ăątral, mais ce n'est pas lui qui composa l'office religieux. Il est prĂ©sentĂ© au pape GrĂ©goire XI Ă  Avignon le 21 novembre 1372. La fĂȘte est Ă©tendue ensuite Ă  toute l’Eglise par Sixte IV (en 1472). Au concile de Trente, en 1568, la PrĂ©sentation fut supprimĂ©e du calendrier romain par le pape Pie V Ă  cause de ses origines apocryphes et de son introduction rĂ©cente en Occident. En 1585, la fĂȘte est rĂ©-inscrite dans le calendrier de Sixte V, en prescrivant cependant d'utiliser le formulaire liturgique de la NativitĂ© de Marie.

Le Nouveau Testament ne contient aucun dĂ©tail sur l'enfance de Marie. Le ProtĂ©vangile de Jacques (ch. 6-10) comble ce silence depuis le IIe siĂšcle au moins. Marie, nĂ©e miraculeusement de Joachim et Anne, est menĂ©e dans le Temple, selon leur promesse, Ă  l'Ăąge de trois ans, pour s'y prĂ©parer au rĂŽle qu'on lui pressent dans la rĂ©demption d'IsraĂ«l. Le texte dit qu'elle dansa ce jour-lĂ , et ne se retourna pas en arriĂšre. Et elle resta dans le Temple, nourrie par un ange, jusqu'Ă  sa majoritĂ© (12 ans), Ăąge auquel elle fut accordĂ©e en mariage Ă  Joseph. Elle s'occupait de tisser le voile du Temple, et telle est peut-ĂȘtre l'origine de la lĂ©gende, car les sources juives relatent que des femmes Ă©taient engagĂ©es spĂ©cialement pour le tissage des 13 tentures utilisĂ©es dans le Temple (Talmud de Babylone, Yoma 51b, v. aussi Ket. 106a et Shek. 1).

Marie aurait ensuite appartenu Ă  l'institution des vierges tisseuses (cf. ArachnĂ© mĂ©tamorphosĂ©e en araignĂ©e par AthĂ©na/Minerve) : on croyait que le voile du Temple tissĂ© par ces vierges servait pour recouvrir le Saint des Saints considĂ©rĂ© comme un "corps humain" et pour revĂȘtir l'ange-Ruah, son gardien, identifiĂ© avec le messie, son fils (www.mariedenazareth.com, fr.wikipedia.org - PrĂ©sentation de Marie au Temple, www.mariedenazareth.com, Les ProphĂštes et Rennes le ChĂąteau : Le Fauteuil du diable, Layram ou Aram, Les ProphĂštes et Rennes le ChĂąteau : Les Quatres Reines, histoire et jeu de cartes).

Dans la basilique Santa Maria Novella Ă  Florence oĂč les Rucellai avaient une chapelle, La Cappella Maggiore ou Chapelle Tornabuoni se trouve au centre de l'Ă©glise derriĂšre le maĂźtre-autel. Elle comporte un Crucifix de Giambologna. Le chƓur conserve un important cycle de fresques de Domenico Ghirlandaio (Vie de la Vierge, Vie de saint Jean-Baptiste, 1485-1490), avec probablement un travail du jeune Michel-Ange, alors en son atelier. Sur la paroi de gauche en particulier une PrĂ©sentation de Marie au Temple (fr.wikipedia.org - Basilique Santa Maria Novella).

D'aprĂšs Aikaterini Polymerou-Kalimaki, la fĂȘte dĂ©diĂ©e Ă  la Vierge Marie dans la ville rurale d'Amphiklia (rĂ©gion de Sterea Hellada au nord d'AthĂšnes) est la christianisation d'une fĂȘte paĂŻenne antique. Cette fĂȘte se dĂ©roule le 21 novembre, date de la PrĂ©sentation de Marie au Temple (Eisodia tis Theotokou), et coĂŻncide Ă©galement avec le milieu ou la fin de la pĂ©riode d'ensemencement. La Vierge, qui se nomme dans ce cas Panaghia Messosporitissa (Vierge de la mi-ensemencement), protĂšge la rĂ©colte engrangĂ©e et celle Ă  venir. Pour cette protection, elle reçoit en remerciement la panspermia, « pour les blĂ©s que l'on a consommĂ©s et ceux que l'on consommera jusqu'Ă  la prochaine rĂ©colte », alors qu'un tiers de la rĂ©colte a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© consommĂ©. La panspermia est un mĂ©lange de grains de blĂ© et d'orge bouillis, aujourd'hui parfois remplacĂ© par du pain, bĂ©ni lors du service religieux, puis distribuĂ© aux fidĂšles. Sur le pain est inscrite, avec des petits morceaux de pĂąte Ă  pain, l'inscription j'ai mangĂ© une moitiĂ© de la rĂ©colte, j'ai semĂ© l'autre moitiĂ©, il reste une moitiĂ© pour le reste de l'annĂ©e dans le coffre. Les paysans utilisent le mot «moitié» au lieu du mot «tiers», parce que la quantitĂ© concernĂ©e semble plus importante Ă  leurs yeux. AprĂšs la cĂ©rĂ©monie religieuse, a lieu une procession dans les rues du village, organisĂ©e autour d'une icĂŽne de la Vierge Marie. Les fermiers sont honorĂ©s en ce jour et un festin leur est offert par les associations agricoles qui leur prĂ©sentent des vƓux de bonne santĂ© et de bonne rĂ©colte. En GrĂšce, le blĂ© bouilli est Ă©galement intĂ©grĂ© au rituel orthodoxe associĂ© au culte des morts. Cette pratique a Ă©tĂ© observĂ©e au sud de la CrĂšte centrale, au monastĂšre de Panagia Kalyviani, Ă  Messara. AprĂšs l'office dĂ©diĂ© Ă  sainte Anne, trĂšs honorĂ©e dans la rĂ©gion, une messe est dite en l'honneur d'un dĂ©funt. Les messes commĂ©moratives sont dites trois jours aprĂšs la mort, puis rĂ©guliĂšrement Ă©chelonnĂ©es, aprĂšs neuf jours, quarante jours, trois mois, six mois, neuf mois, puis un an aprĂšs le dĂ©cĂšs. La famille du dĂ©funt prĂ©pare un plateau de kolyva, mĂ©lange de blĂ© bouilli, d'eau, de noix, de raisins secs et de grenades (symboles de fĂ©conditĂ©). Des fleurs et de petites dragĂ©es argentĂ©es, souvent disposĂ©es en forme de croix, ornent le plateau. Le blĂ© est bĂ©ni par le pope, puis le plateau est sorti de l'Ă©glise par des jeunes filles ou des nonnes. Le blĂ© est ensuite distribuĂ© sur le perron de l'Ă©glise Ă  chaque fidĂšle qui le consomme immĂ©diatement aprĂšs la messe ou chez lui. Les fidĂšles recueillent le kolyva dans des petits sachets en papier, dont une collecte a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e Ă  Amfiklia. Chaque sachet est ornĂ© d'une croix et de l'inscription Mnemocynon (« Ă  la mĂ©moire du dĂ©funt ») (La revue des musĂ©es de France: revue du Louvre, Volume 57, 2007 - books.google.fr).

Bouillie : de Rieux Ă  Rome

BITV-IOTVOS (en forme abrégée Bituios) est un autre roi arverne nommé par des monnaies arvernes qui ne sont pas antérieures au premier siÚcle, Muret-Chabouillet 2409: BITOYIO BACIAE (et, avec de menues variations graphiques 2410-241). On a rapproché la seconde partie de son nom du mot celtique désignant la « bouillie » (cf. Ogam XI, p. 235). Il est en tout ca remarquable que le nom se rencontre à deux reprises chez les Arvernes.

Sur les anthroponymes et théonymes continentaux en iotu- « bouillie » ; il faudrait déduire de la comparaison avec la bouillie offerte au Dagda que Bitu-iotuos "(celui qui mange) toujours de la bouillie" attesté par des monnaies des Volques n'est pas un anthroponyme, mais un appellatif divin.

BITVTIO(n), anthroponyme à dérivation secondaire attesté par l'inscription CIL XII, 5371 à Rieux-Mérinville (Aude), entre Narbonne et Carcassonne C. Cominio C. f. Volt(inia) Bitutioni prait(ori) c(oloniae) I(uliae) C(arcassonnis) (Alfred Holder (1840-1916)) (Ogam: tradition celtique, Volume 13,Numéros 73 à 78, 1961 - books.google.fr).

Le froment, le seigle, le mais ou gros millet, l'orge, l'avoine et les resces sont les principales cultures du dĂ©partement de l'Aude. On y rĂ©colte aussi la pomelle, l'Ă©peautre, le petit mil et le blĂ© sarrasin. En gĂ©nĂ©ral le blĂ© froment et le mais prospĂšrent dans les vallĂ©es ou les plaines arrosĂ©es par les riviĂšres, et dans les terres fortes et bien amendĂ©es. L'avoine et le seigle viennent partout et principalement dans les terres Ă©levĂ©es. Les terres lĂ©gĂšres, quand elles sont de bonne qualitĂ©, favorisent la culture de l'orge. Le petit mil, le sarrasin, la pomelle se cultivent dans la montagne, oĂč l'on fait de ces deux derniers grains une bouillie dont le peuple se nourrit (Girault de Saint-Fargeau,, Histoire nationale ou dictionnaire gĂ©ographique de toutes les communes du dĂ©partement de l'Aude, 1830 - books.google.fr).

L'élément -iotuos pourrait autrement signifier protecteur selon J. Pinault (Annales littéraires de l'Université de Besançon, 1970 - books.google.fr).

L'an 362 Julien l'Apostat connaissant cet usage de la purification des chrĂ©tiens pendant la semaine purgatoire, conçut le projet impie de les souiller Ă  leur insu pendant cette mĂȘme semaine. Il ordonna donc secrĂštement de n'exposer au marchĂ© public durant toute la semaine purgatoire, ques des mets dans les quels on aurait mĂȘlĂ© du sang des sacrifices payens. Mais le martyr saint ThĂ©odore le Tyronien, apparut Ă  Eudoxius, EvĂȘque de Constantinople Ă  cette Ă©poque, l'informa du projet impie de l'Empereur, et lui commanda d'en avertir immĂ©diatement tous les ChrĂ©tiens, Ă  fin qu'ils s'abstinsent d'en manger. L'EvĂȘque Eudoxius demanda au saint comment il pourrait faire pour nourrir le peuple ChrĂ©tien durant toute cette semaine ? et alors le saint lui rĂ©pondit «faites lui manger des collybes: c'est du blĂ©, bouilli avec de l'eau, dont on fait usage Ă  EuchaĂŻla, mon pays natal. » L'EvĂȘque Eudoxius exĂ©cuta l'ordre du St-martyr, et le peuple averti s'abstint des mets du marchĂ© et se nourrit des collybes pendant toute la semaine purgatoire. (Grand BrĂ©viaire pag. 342.) (Iakovos G. Pitzipios, L'Église orientale: exposĂ© historique de sa sĂ©paration et de sa rĂ©union avec celle de Rome, Volumes 2 Ă  3, 1855 - books.google.fr).

Cette tradition, christianisĂ©e par l'apposition de la croix sur la koliva, remonte sĂ»rement Ă  la plus haute antiquitĂ© – le nom lui mĂȘme est le pluriel de « kollubo » qui signifiait en grec ancien « piĂšce de monnaie », et fait aussi songer Ă  l’obole que l’on plaçait dans la bouche du mort pour qu’il paye Ă  Charon son passage sur le Styx dans son voyage posthume vers l’HadĂšs (Pierre, Coliva : prĂ©paration de blĂ© sucrĂ© pour les funĂ©railles – Roumanie, 2011 - miriampanigel.blog.lemonde.fr).

Quelques auteurs pensent que la trĂšs modeste Ă©glise romaine, au pied du mont Palatin, placĂ©e sous l'invocation de saint ThĂ©odore, avait primitivement servi de temple Ă  Romulus, mais l'opinion la plus accrĂ©ditĂ©e veut que cet Ă©difice ait Ă©tĂ© consacrĂ© Ă  Vesta pour servir de dĂ©pĂŽt au Palladium [d'AthĂ©na/Minerve prĂ©tenduemment rapprotĂ© de Troie]. Il est situĂ© au pied du Palatin sur la via San-Theodoro, qui conduit du Campo-Vaccino au VĂ©labre. A cette construction autrefois circulaire, le christianisme ajouta une abside et une mosaĂŻque pour en orner la voĂ»te. L'Ă©glise, Ă  deux reprises diffĂ©rentes, a subi des restaurations ; sous Adrien Ier en 774 et, en 1674, sous ClĂ©ment X, mais la forme et la disposition anciennes ont Ă©tĂ© conservĂ©es. ThĂ©odore, officier dans une lĂ©gion romaine, avait Ă©tĂ© martyrisĂ© sous le rĂšgne de l'empereur Maximin, en 306. Il fut, comme nous venons de le voir, associĂ© au triomphe des saints Cosme et Damien et, non content de l'honneur qui lui Ă©tait ainsi rendu, le pape FĂ©lix voulut que saint ThĂ©odore fĂ»t spĂ©cialement vĂ©nĂ©rĂ© dans un sanctuaire particulier et lui consacra l'Ă©difice dont nous nous occupons. Il n'y a rien Ă  remarquer dans cette Ă©glise fermĂ©e, presque abandonnĂ©e, si ce n'est la belle mosaĂŻque qui couvre toute la concha de l'abside. Au sommet de la voĂ»te, la main de Dieu tient une couronne au-dessus de la tĂȘte de JĂ©sus-Christ reprĂ©sentĂ© assis sur le globe du monde, bĂ©nissant, et portant de la main gauche une longue croix (baculus terminĂ© par une croix). Deux groupes sont disposĂ©s sur les cĂŽtĂ©s : Ă  la droite du Christ, saint Paul debout, un volumen dans la main, prĂ©sente Ă  son divin maĂźtre un jeune homme qui tend vers JĂ©sus-Christ ses deux mains soutenant une couronne posĂ©e sur une riche Ă©toffe. Du cĂŽtĂ© opposĂ©, c'est saint Pierre, portant une clef, qui prĂ©sente Ă  JĂ©sus-Christ saint ThĂ©odore ; celui-ci, de mĂȘme que le saint dĂ©jĂ  dĂ©crit, Ă©tend vers le Sauveur la couronne d'oblation. Le nimbe du Christ est crucifĂšre; celui des apĂŽtres est formĂ© par un double trait, noir et blanc. JĂ©sus bĂ©nit en joignant le pouce aux deux derniers doigts, l'index et le mĂ©dium Ă©tant droits. Le Christ et les deux apĂŽtres ont, suivant l'usage constant, les pieds nus et des sandales; les deux personnages habillĂ©s en laĂŻques ont des bas et des souliers (Henry Barbet de Jouy, Les mosaĂŻques chrĂ©tiennes des basiliques et des Ă©glises de Rome, 1857 - books.google.fr).

L'église Saint Théodore fut attribuée aux orthodoxes par Jean Paul II en 2004.

Saint ThĂ©odore est le premier patron de Venise oĂč il est reprĂ©sentĂ© en soldat romain terrassant un dragon (romeonrome.com).

it.wikipedia.org - Chiesa di San Teodoro al Palatino Ă  Rome

Le mont Palatin devrait son nom à un des Pallas, membres de la famille d'Evandre (grand-pÚre, fils, petit-fils) qui avait quitté l'Arcadie pour ce qui deviendra Rome. Pallas est aussi un surnom d'Athéna/Minerve qui a donné son nom au palladium de Troie (Biographie universelle, ancienne et moderne : Partie mythologique, Volume 55, Michaud, 1833 - books.google.fr).

Saint ThĂ©odore est fĂȘtĂ© le 9 novembre, autre date de la Marguerite Ă  24 sommets comptant le 26 mars et le 26 juillet parmi ses dates (Super-Ă©toile (Superstar in english) : Aigueperse, 9 novembre - books.google.fr).