Partie XI - La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet   Trésors   
LA VRAIE LANGUE CELTIQUE BOUDET GINCLA BABYLONE LUCIFER

nonagones.info, capitalisant sur la figure du prophète Isaïe, se propose de considérer le livre de l'abbé Henri Boudet La Vraie Langue Celtique du point de vue d'un possible trésor.

2 Rois 20

1. En ce temps-là, Ezéchias fut malade à la mort. Le prophète Isaïe, fils d'Amos, vint auprès du lui et lui dit: «Ainsi dit Yahweh: Donne tes ordres à ta maison, car tu vas mourir, et tu ne vivras plus.» 2. Ezéchias tourna son visage contre le mur, et pria Yahweh en ces termes: 3. «Souvenez-vous, ô Yahweh, que j'ai marché devant votre face avec fidélité et intégrité de coeur, et que j'ai fait ce qui est bien à vos yeux.» Et Ezéchias versa des larmes abondantes. 4. Isaïe, n'était pas sorti jusqu'à la cour du milieu, lorsque la parole de Yahweh lui fut adressée en ces termes: 5. Retourne, et dis à Ezéchias, chef de mon peuple: Ainsi dit Yahweh, le Dieu de David, ton père: J'ai entendu ta prière et j'ai vu tes larmes; voici que je te guéris; dans trois jours, tu monteras à la maison de Yahweh; 6. j'ajouterai à tes jours quinze années. Je te délivrerai, toi et cette ville, de la main du roi d'Assyrie; je protégerai cette ville à cause de moi et à cause de David mon serviteur.» 7. Isaïe dit: «Prenez une masse de figues.» On la prit, on l'appliqua sur l'ulcère, et Ezéchias guérit. 8. Ezéchias avait dit à Isaïe: «A quel signe connaîtrai-je que Yahweh me guérira et que je monterai dans trois jours à la maison de Yahweh.» 9. Isaïe dit: «Voici pour toi le signe donné par Yahweh, auquel tu connaîtras que Yahweh accomplira la parole qu'il a dite: l'ombre avancera-t-elle de dix degrés, ou reculera-t-elle de dix degrés ?» 10. Ezéchias répondit: «C'est peu de chose que l'ombre avance de dix degrés; mais qu'elle recule en arrière de dix degrés!» 11. Alors Isaïe, le prophète invoqua Yahweh, qui fit reculer l'ombre en arrière de dix degrés sur les degrés d'Achaz, sur les degrés où elle était descendue. 12. En ce même temps, Mérodach-Baladan, fils de Baladan, roi de Babylone, envoya une lettre et des présents à Ezéchias, parce qu'il avait appris qu'Ezéchias était malade. 13. Ezéchias se réjouit de la venue des envoyés, et il leur montra toute la maison de son trésor, l'argent et l'or, les aromates et l'huile de prix, tout son arsenal et tout ce qui se trouvait dans ses trésors; il n'y eut rien qu'Ezéchias ne leur fit voir dans sa maison et dans tous ses domaines. 14. Mais Isaïe, le prophète, vint auprès du roi Ezéchias, et lui dit: «Qu'ont dit ces gens-là, et d'où sont-ils venus vers toi ?» Ezéchias répondit: «Ils sont venus d'un pays éloigné, de Babylone.» 15. Et Isaïe dit: «Qu'ont-ils vu dans ta maison?» Et Ezéchias répondit: «Ils ont vu tout ce qui est dans ma maison; il n'y a rien dans mes trésors que je ne leur aie fait voir.» 16. Et Isaïe dit à Ezéchias: «Ecoute la parole de Yahweh: 17. Voici que des jours viendront où l'on emportera à Babylone tout ce qui est dans ta maison et ce que tes pères ont amassé jusqu'à ce jour; il n'en restera rien, dit Yahweh. 18. Et l'on prendra de tes fils, qui seront sortis de toi, que tu auras engendrés, pour en faire des eunuques dans le palais du roi de Babylone.» 19. Ezéchias répondit à Isaïe: «La parole de Yahweh que tu as prononcée est bonne.» Et il ajouta: «Oui, car la paix et la stabilité seront avec moi pendant ma vie.» 20. Le reste des actes d'Ezéchias, tous ses exploits, et comment il fit l'étang et l'aqueduc et amena les eaux dans la ville, cela n'est-il pas écrit dans le livre des Chroniques des rois de Juda? 21. Ezéchias se coucha avec ses pères, et Manassé, son fils, régna à sa place (bible.catholique.org - Deuxieme livre des rois - Chapitre 20).

Isaïe 39

1. En ce même temps, Mérodach-Baladan fils de Baladan, roi de Babylone, envoya une lettre et des présents à Ezechias, car il avait appris qu'il avait été malade et qu'il était rétabli. 2. Ezéchias se réjouit de la venue des envoyés, et il leur montra la maison de son trésor, l'argent et l'or, les aromates et l'huile de prix, tout son arsenal et tout ce qui se trouvait dans ses trésors; il n'y eut rien qu'Ezéchias ne leur fit voir dans sa maison et dans tous ses domaines. 3. Mais Isaïe, le prophète, vint auprès du roi Ezéchias, et lui dit: "Qu'ont dit ces gens-là, et d'où sont-ils venus vers toi?" Ezéchias répondit: "Ils sont venus vers moi d'un pays éloigné, de Babylone." Isaïe dit: 4. "Qu'ont-ils vu dans ta maison?" Et Ezéchias répondit: "Ils ont vu tout ce qui est dans ma maison; il n'y a rien dans mes trésors que je ne leur aie fait voir." 5. Et Isaïe dit à Ezéchias: "Ecoute la parole de Yahweh des armées: 6. Voici que des jours viendront où l'on emportera à Babylone tout ce qui est dans ta maison et ce que tes pères ont amassé jusqu'à ce jour; il n'en restera rien, dit Yahweh. 7. Et l'on prendra de tes fils, qui seront sortis de toi, que tu auras engendrés, pour en faire des eunuques dans le palais du roi de Babylone." 8. Ezéchias répondit à Isaïe: "La parole de Yahweh que tu as prononcée est bonne." Et il ajouta: "Car, il y aura paix et stabilité pendant ma vie". (bible.catholique.org - Livre d'Isaie - Chapitre 39).

Psaume 53 (Vulgate)

1. Pour la fin, sur les cantiques, intelligence à David, 2. lorsque les habitants du pays de Ziph furent venus, et eurent dit à Saül: David n'est pas caché au milieu de nous ? 3. Sauvez-moi, mon Dieu, par la vertu de votre nom et faites éclater votre puissance en jugeant en ma faveur, et en soutenant la justice de ma cause contre les efforts de mes ennemis. 4. Ô Dieu, exaucez ma prière ! rendez vos oreilles attentives aux paroles de ma bouche, 5. Parce que des soldats étrangers se sont élevés contre moi; des ennemis puissants ont cherché à m'ôter la vie: et ils ne se sont point proposé la volonté de Dieu devant les yeux, et n'ont eu aucun égard aux règles de sa justice. 6. Mais je n'ai rien à craindre de leur fureur; car voilà que Dieu prend ma défense et que le Seigneur se déclare le protecteur de ma vie. 7. Faites voir, ô mon Dieu ! que vous l'êtes véritablement. Faites retomber sur mes ennemis les maux dont ils veulent m'accabler, et exterminez-les, selon la vérité de votre parole. 8. Alors je vous offrirai volontairement, et de tout mon cœur, un sacrifice ; et je louerai votre nom, parce qu'il est rempli de bonté. Vous me l'ayez déjà fait sentir, ô mon souverain Seigneur ! 9. Car vous m'avez délivré de toutes mes afflictions. Et c'est pour cela que mon œil a regardé avec assurance mes ennemis, étant plein de confiance en votre puissante protection.

Psaume 63 (Vulgate)

1. Pour la fin, psaume de David. 2. Exaucez, Ô mon Dieu! la prière que je vous offre avec ardeur : délivrez mon âme de la crainte dont elle est saisie à la vue de l'ennemi qui la poursuit. 3. Vous m'avez déjà protégé contre l'assemblée des méchawts et contre la multitude de ceux qni commettent l'iniquité : protégez-moi encore aujourd'hui. Seigneur, contre les calomnies de ceux qui veulent me perdre injustement. 4. Car ils on! aiguisé leurs langues comme une épée; ils ont tendu leur arc avec la dernière aigreur, 5. afin de percer de leurs flêches l'innocent dans l'obscurité. 6. Ils le perceront tout d'un coup, s'ils peuvent, sans être retenus par aucune crainte, s'étant affermis dans l'impie résolution qu'ils ont prise de ie faire périr. Ils ont consulté ensemble des moyens de cacher leurs pièges, et ils ont dit : Qui pourra les découvrir ? 7. Ils ont aussi cherché des crimes pour le les imputer ; mais ils se sont épuisés inutilement dans celle recherche. Ainsi l'homme impie entrera dans le profond de son cœur pour trouver le moyen de perdre le juste ; 8. et alors Dieu sera élevé : il fera paraître su grandeur et sa puissance en rendant inutiles les efforts de ceux qui veulent perdre l'innocent. Car les plaies qu'ils lui font sont comme celles des flèches tirées par les mains faibles des petits enfants ; 9. et leurs langues médisantes ont perdu leur force contre le juste et se sont tournées contre eux-mêmes. De sorte que tous ceux qui les voyaient succomber ainsi sous leurs propres calomnies ont été remplis de trouble ; 10. et tout homme qui a vu cet effet terrible de la vengeance divine a été saisi de frayeur. Et ils ont tous annoncé les œuvres de Dieu ; ils ont publié sa puissance, sa justice, sa bonté; et ils ont l'intelligence de ses ouvrages, ayant compris qu'ils sont tous miséricorde et vérité. 11. C'est ce qui paraîtra dans la perte de mes ennemis : et alors le juste se réjouira au Seigneur et espérera en lui; et tous ceux qui ont le cœur droit seront loués, comme étant les plus sages et les plus heureux. (Carrières, Sainte Bible contenant l'Ancien et le Nouveau testament, 1839 - books.google.fr).

Le trésor de Jérusalem

Le trésor de Jérusalem sera donc transféré à Babylone.

En 597, Sédécias, frère de Joachim, est installé sur le trône de Juda par le pouvoir babylonien, en raison de son caractère docile. Après dix ans de règne, Sédécias décide, sous l’influence des envoyés de Moab, d’Édom, de Sidon et de Tyr, de secouer le joug babylonien en concluant une nouvelle alliance avec le pharaon Apriès (Hophra dans les récits bibliques), malgré l’opposition du prophète Jérémie. Dès que Nabuchodonosor se met en campagne pour châtier les révoltés, ceux-ci se soumettent laissant seul Sedecias, le roi de Juda. Même le roi d'Égypte n'intervient pas et Nabuchodonosor met le siège devant Jérusalem. Les assiégés peuvent un moment croire à leur délivrance quand enfin le pharaon vient à leur secours affronter Nabuchodonosor mais celui-ci défait Apriès en février -586 et le siège peut reprendre. La cité est prise et rasée et les trésors du Temple sont emportés à Babylone. Sédécias est fait prisonnier quelque temps après avec tous ses enfants qui sont tués et Nabuchodonosor ordonne de crever les yeux au roi qui est déporté à Babylone. Jérémie est aussi fait prisonnier. Le 9 av, jour anniversaire de la chute des Premier et Second Temples ainsi que de l'expulsion des Juifs d'Espagne et d'autres événements tragiques, reste la date la plus triste de l'année juive. le Livre des Lamentations que Jérémie aurait, selon la tradition juive, écrit au cours des évènements est certes accablé mais non totalement désespéré (fr.wikipedia.org - Siège de Jérusalem - 586av. J.-C.).

Gincla - Babylone

Il existe à Gincla, commune sur le méridien de Paris, Le Bac de Babil et à Montfort sur Boulzane Le Sarrat de Babil.

Gincla/Ginclan (11140) : Bavardèls (bavards) (Escaisnoms occitans (lengadocians e provençaus) - www.josiane-ubaud.com).

Bavardet, Bavardèl, Bavardeu, Bavardot, Bavardou, eto, elio, oto, ouno, Petit bavard, jeune babillarde, sobriquet des gens de Gincla (Aude) (Frédéric Mistral, Lou trésor dóu Felibrige: A-F, Volume 1, 1879 - books.google.fr).

Les Français pouvaient facilement rapprocher Babel de babil et procéder ainsi à un redoublement onomatopéique qui rendait le français presque consanguin de l'hébreu. Dans la Galliade (1578) de Guy Lefèvre de la Boderie, il est également question des « langues de babil » et Babel rime avec rebelle : [...] au lieu de la grand tour Babel, qui a semé du monde tout autour / Des langues de babil, que Nemrod le rebelle / A l'encontre de Dieu, et Nature la belle / Haute voulut bastir, sans mesure et sans fin, / Pour rompre une autre fois la force du destin (Claude Buridant, L'étymologie, de l'antiquité à la Renaissance, 1998 - books.google.fr).

Ménage (1694) cite Grotius et Nicot pour conforter cette étymologie (Gilles Ménage, Hervé Pierre Simon de Val-Hébert, Pierre Besnier, abbé Claude Chastelain, Dictionaire étymologique ou Origines de la langue françoise, 1694 - books.google.fr).

Babil, à Babel seu Babylone, vbi extitit linguarum confusio. Loquacitas, Garrulitas. Qui a trop de babil, Impendio loquacior (Jean Nicot, Thresor de la Langue francoyse, 1606 - books.google.fr).

Le Soula de la Tour à Gincla parle d'une tour, référence à celle de Babel ?

Boudet parle de Gincla page 218, associé au psaume 63 (Vulgate) (218-155) :

p. 217 : Les Sordes, au contraire, étaient fixés dans les vallées et les montagnes des Pyrénées-Orientales. Leur industrie était bien différente de celle des Sardans ; ils fabriquaient des armes de guerre, des épées – sword (sôrd), épée –. Ce n'est pas seulement aux temps reculés des (p. 218) Sordes que l'on a fabriqué d'excellent fer dans le versant oriental du massif montagneux regardant la Méditerranées. Il y a peu d'années encore, dix-huit fourneaux pour fondre le fer y étaient en pleine activité ; ces fourneaux produisaient le fer d'après le système dit catalan, et portaient le nom de forges catalanes. Le traité de commerce conclu avec l'Angleterre, sous Napoléon III, a fait éteindre ces fourneaux ; les prix de revient étaient trop onéreux pour que l'on pût engager, avec les fers anglais, une lutte, qui serait devenue désastreuse. Le dernier village sorde où l'on produisait le fer, se nomme Gincla. On y voit encore les restes de deux forges, d'un laminoir et de plusieurs martinets-forges, dont la fondation se perd dans la nuit des siècles. Gincla dérive de to jingle (djingl'), tinter, cliqueter. C'est une chose vraiment surprenante que ce terme de Gincla appliqué à une localité, où, toujours et de tout temps on a entendu le cliquetis du fer, le bruit des lourds marteaux frappant sur les enclumes, et rendant des tintements sonores.

Le psaume 64 [63 Vulgate] qui évoque la calomnie, semblable à une épée acérée, à une flèche tirée en cachette : « Eux qui aiguisent leur langue comme une épée, ils ajustent leur flèche, parole amère. » Ps 64,4. (Pierre Coulange, Dieu, ami des pauvres : etudes sur la connivence entre le Très-Haut et les petits, 2007 - books.google.fr).

Nos Sages enseignent que ce Psaume 64 (Vulgate 63) fait référence à Daniel, chambellan du roi de Babylone, qui fut précipité dans la fosse aux lions. David anticipa l'événement par son inspiration divine et il pria pour lui (Tehelim, Editions du Beth Loubavitch, 2010 - books.google.fr).

Boudet parle de Babel 10 pages plus haut.

L'appariement des pages 53 et 208 de La Vraie Langue Celtique révèle l'antagonisme entre la dispersion des langues à Babel et l'unité de celle des Francs.

p. 53 « C'est aussi pour cette raison que cette ville fut appelée Babel, parce que là fut confondu le langage de toute la terre : et le Seigneur les a dispersés ensuite dans toutes les parties du monde. » (Gen. c. XI. 6-9) Babel, d'après les termes de l'Ecriture Sainte, porte en soi l'idée de la confusion, et les Hébreux, en recherchant soigneusement Babel dans leur langue, n'ont pu retrouver que balal, confusion, pour expliquer ce Babel qu'ils ne possèdent plus. Mais balal est bien loin d'avoir la valeur du verbe celtique to babble, babiller, jaser : babil incohérent, confus, remplissant de honte les hommes qui n'entendent plus le langage qu'ils comprenaient très bien la veille.

p. 208 La filiation des Franks avec les Volkes Tectosages devient encore plus frappante par l'unité de langage...

Ces 10 pages pourraient représenter les 10 degrés de recul de l'ombre du soleil sur le cadran solaire du roi Achaz, signe envoyé par Dieu à Ezéchias pour confirmer la prophétie d'Isaïe.

Gincla et ses forges

En 1303, un moulin à fer est signalé à Gincla. Le 13 août 1569, François Simon fondeur du roi obtient le droit de bâtir une forge dans la vallée de Gincla.

Alexandre du Vivier, pressé par les ennuis financiers de sa famille, que Fonds-Lamothe impute au système de Law et à la dévaluation des assignats, vendait devant maître Bentajou, notaire de Limoux, les seigneurie de Montfort et d’Aussières, y compris la forêt de Salvanère à Guillaume Castanier, Conseiller secrétaire du Roi, baron et seigneur de Couffoulens pour le prix de 240000 livres dont la majeure partie servit à éponger ses dettes. Ensuite la marquise de Poulpry en hérita. Catherine Françoise Castanier était fille de François Castanier d'Auriac et épouse de Louis de Poulpry, lieutenant général des armées. Les Castanier avaient prospéré dans le textile. Assez pour acquérir une trentaine de seigneuries dans l'Aude (fenouilledes.free.fr - Le Fenouilledes de 1700 à nos jours, bpricon11.perso.neuf.fr - Salvaner).

Raymond Rivals, receveur des tailles de Carcassonne qui se faisait appeler Monsieur de Rivals, avait racheté les deux forges de Gincla et celle de Monfort aux héritiers Castanier d'Auriac (paratge.chez-alice.fr - Mines).

Lucifer

Nous pouvons constater que l'abbé Boudet écrit 6 fois le mot FER, de sorte que le lecteur aura "lu 6 fer" (il aura lu 6 fois le mot fer), cela pourrait être un simple hasard mais alors qu'il évoque des forges l'abbé semble donc suggérer "lucifer" (rennes-chateau.onlc.fr - Gincla, Boudet et Lucifer).

Le prophétisme en Israël est très patriote. Il a pressenti les malheurs qui allaient fondre sur son infortuné pays. Mais il lui a rendu le plus grand service qu'on puisse rendre à un pays écrasé, celui qui consiste à entretenir le feu sacré de la foi patriotique, l'espérance, la confiance dans les destinées nationales, et, devant un peuple prêt à s'abandonner au désespoir, à entonner le Sursum Corda ! Nous en savons quelque chose. Au sein même de l'anéantissement apparent de sa nation, le prophète Ézéchiel conçut sa grandiose vision de la résurrection des ossements desséchés qui se ranimaient, se rejoignaient, se revêtaient de chair et remplissaient de nouveau du bruit de la vie la plaine immense où régnait auparavant le silence de la mort. C'est un autre Ésaïe qui, devant Babylone la grande, si fière de ses richesses, de sa puissance, de ses murs imprenables, qui semble avoir rivé pour jamais les chaînes de la captivité d'Israël, décrit ce qui arrivera lorsqu'elle devra subir à son tour le joug du vainqueur et descendre au scheol, au lieu souterrain. Alors, dans une magnifique prosopopée, il peint l'étonnement des morts, quand ils voient arriver la fille de Babel, l'étoile du matin tombée du ciel. « Comment! et toi aussi, te voilà devenue comme l'un de nous ! C'est aussi chez lui que nous surprenons l'éveil du premier rationalisme. Comme il se moque des idolâtres qui se font des dieux sourds et aveugles ! Le charpentier étend un cordeau sur du bois, il y fait un dessin avec une pointe ; puis il le mesure avec le compas; il lui donne ainsi figure humaine, une belle figure humaine, digne d'habiter un temple. Ou bien il va couper des arbres, il prend un chêne ou un rouvre. Notre homme a de quoi brûler, il en prend, il se chauffe, il allume et il cuit son pain. Mais il en fabrique aussi un dieu, et il l'adore; il en taille une image, et il se prosterne devant elle. Il en brûle la moitié au feu, avec cette moitié il fait rôtir la viande, la mange et se rassasie. Il se chauffe aussi et dit : « Ah !Je me chauffe et je vois la flamme ! » Avec le reste il fait un dieu, son idole, il s'incline et se prosterne devant elle, l'adorant et lui adressant sa prière : « Sauve-moi ! Car tu es mon Dieu ! » (Albert Réville, Prolégomènes de l'histoire des religions, 1886 - archive.org).

Hekhalot

La Bac des Aygalotes se trouve à Montfort sur Boulzane.

Le versant exposé au sud — le soula — et la pente à l'ombre — le bac (Guy Galy, La mise en place de l'habitat dans les Pyrénées orientales. In: Études rurales, N°22-24, 1966 - www.persee.fr).

Un jeu de mot approximatif nous emporte dans la mystique juive des Hekhalot.

Dans la mystique juive, la contemplation du Thône (Merkaba) de Dieu est le but d'un long cheminement à travers les Hekhalot ou demeures célestes (cf. les traités des Grandes demeures (Hekhalot Guedelot), des Petites demeures, etc.). Cette ascension à travers les sept demeures célestes fait partie de la liturgie synagogale ainsi que d'un langage d'école plus secret, le shiur coma (Julia Kristeva, Thérèse mon amour: récit : Saint Thérèse d'Avila, 2008 - books.google.fr).

La primauté du passage par l'humain se dit encore, et ici aussi dans les Hekhalot déjà, en ce que, sur le fond d'une rivalité entre les humains et les anges, il est dit que Dieu reste plus caché aux anges qu'aux humains, l'amour de Dieu étant d'abord destiné à son peuple, via la Torah et les Noms par lesquels il se communique historiquement. Sur ce fond, on comprend bien que ce qui portait la cabale ait pu se marier avec le messianisme d'une rédemption passant par l'humain justement, et d'un humain agissant au cœur de l'extériorité du monde, en condition exilique ou diasporique, devant même aller jusqu'à l'extrême de la négativité, pour s'y perdre ou pour en opérer une rédemption interne, comme l'a bien mis en scène Gershom Scholem, tout particulièrement à propos du pseudo-Messie Sabbataï Tsvi que j'ai évoqué plus haut, et même s'il faut nuancer et rééquilibrer, avec Moshe Idel, certaines des considérations historiques mises en avant et la vision d'ensemble dégagée (c'est selon la même veine ou le même motif à mon sens que l'apôtre Paul écrit que le Christ Messie est « fait péché », en 2 Corinthiens 5,21, ou que christianisme dit, en son Credo, que le même Christ-Messie doit « descendre aux enfers ») (Pierre Gisel, Une mystique en corps à corps avec soi et avec le monde, Réceptions de la cabale, 2015 - books.google.fr).

Les trois passages du Talmud de Babylone mentionnant Métatron (Sanhedrin 386, Hagiga 15a et Aboda Zara 3b) se retrouvent dans les Hekhalot et Métatron revient dans le Sifre au Deutéronome 34,4 (F. Raphaël, L'Apocalyptique, 1977 - books.google.fr).

Babel, présente pour le peuple du Livre depuis déjà le livre de la Genèse, est célébrée pour être le berceau du monothéisme et de celui qui allait devenir "père d'une multitude de nations" (Gn, 17, 5) Son nom sera évoqué, pour la seule Bible hébraïque, plus de 300 fois du début de la Torah au livre des Chroniques en passant par presque tous les livres des grands prophètes bibliques. C'est dans l'aire géographique mésopotamienne que se feront les déportations assyriennes qui précéderont et suivront la chute du royaume d'Israël, suivies elles-mêmes par les déportations babyloniennes qui annonceront la chute du Temple de Jérusalem et celle du Royaume de Juda. Mais c'est là aussi que Cyrus, roi de Perse, proclamera son fameux édit qui consacrera une fin d'exil et la reconnaissance d'une entité palestinienne juive. C'est là que naîtront toutes les Taqanot (ordonnances) visionnaires d'Ezra le Scribe "imaginant" ce que deviendra la vie religieuse de l'Après-Temple de Jérusalem et façonnant ainsi le vrai visage du Judaïsme de l'exil tel qu'il est vécu encore jusqu'à ce jour. C'est dans ces contrées-là que va naître ce nouveau type d'homme appelé le "Sage d'Israël" qui, Dieu s'étant tu avec les dernières prophéties de Malachie, va prendre la relève de la direction spirituelle de la nation juive en Babylonie et en Palestine. C'est Hillel le Babylonien qui viendra fonder l'une des plus célèbres écoles d'interprétation de la Bible, et qui conduira, avec celle de son collègue Chammaï, à l'émergence, en particulier, du Talmud de Babylone, ce Talmud qui renferme et préserve le trésor de tout le savoir juif; ce Talmud qui constitue tout l'héritage de la tradition orale du Judaïsme, de sa culture, de sa Loi, de sa foi, de son éthique, de sa philosophie, de sa théologie, de ses espérances. Tout cela est né dans ces contrées qui avaient nom : Soura, Poumbedita ou Neharde'a. Tout cela est évoqué quotidiennement, depuis plus de 15 siècles maintenant, par des milliers d'étudiants dans les académies talmudiques de par le monde. C'est là aussi que naîtra le Caraïsme contestataire du discours rabbinique traditionnel ; là qu'évoluera le Rech Galouta (l'exilarque) entretenant l'autorité éternellement dévolue à la dynastie davidique. C'est là que sera fixé l'essentiel de la Halakha retenue jusqu'à nos jours. De là partiront les premiers Responsa qui véhiculeront dans tout le monde juif, les grandes décisions en matière juridique. C'est là que naîtra une grande partie du Midrach ; c'est là que verra le jour le Targùm de Babylone d'Onqelos ou celui attribué à Jonathan Ben Ouziel ; de là aussi que nous parviendront les littératures mystiques des Hekhalot ou encore ces études ésotériques fondatrices contenues dans le Sefer Yetsira ou le Chiour Qoma. Nous accompagnant dans toutes nos études talmudiques, ce seront les travaux des Savoraïm qui éclaireront pour nous la Gemara rédigée par les Amoraïm. C'est à Saadia Gaon, un des chefs les plus éminents du Judaïsme babylonien, que nous devons, avec le Tafsir, la première traduction paraphrasée du Pentateuque en langue arabe et le premier monument de la Pensée juive post-talmudique : "Emunot Ve De'ot" "Le livre des croyances et des opinions". Lui succédera toute cette période du GAONAT contribuera définitivement à l'édifice de la littérature talmudique et de la codification de la Halakha. C'est encore de là que parviendront jusqu'aux communautés des Juifs d'Occident les premiers travaux de lexicographie et de grammaire de Dounach Ibn Labrat de Bagdad. Lorsque, après la période du Gaonat, l'hégémonie intellectuelle et spirituelle du judaïsme babylonien cessera au profit de celle des communautés occidentales, l'influence du judaïsme babylonien restera décisive partout et toujours (Rabbin Claude Sultan, Préface à Mémoires d'un Juif de Bagdad: Derniers jours d'un exil d'Edmond Samuel, 2010 - books.google.fr).

Dans la littérature juive, il existe différents textes qui parlent de voyage céleste. Quelques-uns sont antérieurs aux textes cités plus haut (Seconde Lettre aux Corinthiens, Ascension d’Isaïe, Évangile du Sauveur et les textes gnostiques), par exemple : I Henoch I-36,40,52-54,60-61 (Livre des paraboles), 72-82 (Livre des luminaires), Testament de Lévi 2-5 (difficile à dater si l'on accepte l'hypothèses d'insertions "chrétiennes"). D’autres sont plus ou moins contemporains, comme les œuvres de Philon. D’autres sont immédiatement postérieurs à Paul et plus ou moins contemporains de l’Ascension d’Isaïe, comme par exemple Apocalypse d’Abraham 15-32 ; 2 Baruch ; 2 Henoch 8,1 ; Testament d’Abraham 10-15 (8-12 dans la recension B) ; Apocalypse de Sophonie. D’autres, enfin, sont clairement postérieurs, comme 3 Henoch ; les textes hekhalotiques et les morceaux rabbiniques qui parlent du voyage au pardes (Chaghiga 14b).

Au sein de la culture gréco-romaine, le « voyage céleste » est attesté, comme on le sait, dans de nombreux textes dont Harold W. Attridge fit l’inventaire en son temps : Le Poème de Parménide (VIe siècle avant notre ère) ; le mythe d'Er chez Platon, République 614b-621d (vers 370 avant J.-C.) ; Cicéron, Songe de Scipion (Somnium Scipionis) (54 avant J.-C., précède d’environ un siècle la Seconde Lettre aux Corinthiens) ; Le Démon de Socrate de Plutarque, une œuvre écrite vers 90 de notre ère, donc à peu près à la même époque que l’Évangile de Luc, la Vision d’Isaïe (contenue dans les chapitres 6-11 de l’Ascension d’Isaïe).

Les rituels des mithriaques prévoient l’ascension de l’âme au ciel. C’est ce que soutiennent Celse (ap. Origène, Contra Celsum 6,21-22) et Porphyre (De antro nympharum 5-6). Selon Celse : Les Perses […] représentent la même chose dans leurs cérémonies de Mithra, où ils ont une figure symbolique des deux grands mouvements du ciel, du mouvement des étoiles fixes, et de celui des planètes et du passage des âmes par là. Cette figure est une grande échelle, composée de sept portes, avec une huitième porte au-dessus (Contra Celsum 6,22). La théorie mithriaque de l’ascension de l’initié à travers les sept cieux était assurément largement répandue à partir du Ier siècle avant notre ère et nous en avons une représentation dans la mosaïque du mithraeum de Felicissimus à Ostie (Adriana Destro, Mauro Pesce, Le voyage céleste, tradition d'un genre ou schéma culturel en contexte ? - books.google.fr, Le Serpent rouge : Le voyage de l’âme : Le ravissement de l’âme).

Le fer et Babylone

Enfin, L'âge De Fer arrive et, contre l'opinion commune, il est le meilleur. Il emprunte son nom de la découverte qui le singularise; les arts y naissent en foule et viennent adoucir des moeurs grossières; partout l'anthropophagie disparaît où le Fer se montre; les villages se multiplient et deviennent des villes, en se couvrant de boulevaids; les temples, les sépulcres, les édifices publics acquièrent une imposante solidité. Les besoins multipliés, avec de nouveaux moyens d'y satisfaire, contribuent bientôt à l'enrichissement des langues, qui dès-lors acquièrent leur génie respectif, et dont la diversité surla terre autorise à penserqu'elles étaient dans l'imperfection, quand les races se séparèrent des souches spécifiques. Cette séparation eut probablement lieu vers l'époque où l'art de bâtir était déjà porté au plus haut point de perfection, ce que semblerait indiquer l'histoire de la confusion des langues placée au même temps que celle de a tour de Babel, première des grandes constructions dont il soit parlé [...]. L'art de peindre la parole est découvert bien plus tard, il commence par des caractères hiéroglyphiques imparfaits, mais qui dénotent l'antériorité de la peinture. Il est probable que la mise en œuvre des Métaux, et notamment du Fer, avait contribué à l'établissement de puissans Etats où la civilisation était parvenue à un très-haut degré de développement, et où les sciences mêmes furent en honneur, qu'on n'écrivait point encore (Jean Baptiste Geneviève Marcellin Bory de Saint-Vincent, Dictionnaire classique d'histoire naturelle, Volume 8, 1825 - books.google.fr).

L'âge de fer, celui où les hommes commencerent à se faire des guerres ouvertes : on en fixe l'époque à la construction de la tour de Babel & à la confusion des langues (Eraste, Ou L'Ami De La Jeunesse, Volume 2, 1790 - books.google.fr).

Les Exercices Spirituels sont divisés en quatre semaines. La première concerne la purification liée à la reconnaissance et au pardon des péchés du retraitant, la seconde l'engage sur la voie de la contemplation de la vie cachée et publique de Jésus-Christ en vue de mieux le connaître, l'aimer et le le suivre. La troisième et la quatrième semaines poursuivent l'itinéraire avec la Passion et la Résurrection. D'une manière générale, «l'élection», ou la décision se situe à la fin de la deuxième semaine.

Les Exercices Spirituels de saint Ignace de Loyola inspirent une transformation profonde de l'individu en vue de l'aider à prendre des choix dans sa vie personnelle et publique. En outre cette transformation, qui est l'œuvre de l'Esprit, s'appuie sur la méditation et la contemplation des scènes de la vie évangélique et fait grandement appel au travail de l'imagination. Au long de cet itinéraire spirituel, vers la fin de la semaine, une méditation est insérée par saint Ignace pour bien peser l'enjeu de la décision que le retraitant s'apprête à prendre pour sa vie. Cette méditation dite «des deux étendards» permettra à celui-ci d'ordonner sa vie selon la volonté créatrice de Dieu et d'éclairer le combat spirituel quotidien que suppose le fait de vivre de cette décision. Elle montre la personne du Christ dans sa mission rédemptrice et sa lutte contre «l'adversaire» Satan en une sorte de comparaison entre deux attitudes fondamentales opposées. Ignace de Loyola propose ainsi une «histoire» dramatisée par l'opposition entre deux chefs et deux camps, à la manière d'un roman de chevalerie ou d'une bande dessinée qui reprend le thème traditionnel des deux «cités». «Comment le Christ appelle et veut tous les hommes sous son étendard et, à l'opposé, Lucifer sous le sien». Il présente ensuite les deux lieux: un vaste camp dans la région de Jérusalem, un autre camp dans la région de Babylone, puis le déploiement des deux scènes antithétiques avec chacune trois étapes: imaginer les chefs, considérer comment ils appellent puis le discours qu'ils font (n° 138-142). (Alain Thomasset, Paul Ricœur, une poétique de la morale: aux fondements d'une éthique, herméneutique et narrative dans une perspective chrétienne, 1996 - books.google.fr).

Ier Point : Etendard de Lucifer. 1° Imaginez-vous que vous voyez le prince des réprouvés dans les vastes plaines de Babylone, sur un trône de feu, environné d'un tourbillon de flammes et de fumée; il répand l'effroi par la difformité de ses traits et son regard terrible.

Comprenez le sens de ces figures. Les vastes plaines signifient la voie large où marchent les pécheurs... Babylone, qui veut dire ville de confusion, donne quelque idée du désordre d'une conscience coupable... Le trône de feu est le symbole de l'orgueil et des passions qui dévorent les âmes... La fumée est l'image de l'aveuglement du pécheur et de la vanité de ses jouissances... Ces traits hideux, ce regard terrible de Lucifer, expriment la laideur du péché, et l'action du mauvais esprit dans les âmes, action qui se manifeste par le trouble, l'agitation, l'inquiétude, la tristesse et je ne sais quelle secrète horreur (Pierre Chaignon, Nouveau cours de méditations sacerdotales: ou le prêtre sanctifié par la pratique de l'oraison, Volume 3, 1873 - books.google.fr).

Feu et fumée composent l'ambiance de la forge.

Ginclarium

On trouve Capronia pour désigner Gincla (Castrum de Ginclar, Ginclarium) (fenouilledes.free.fr - Le Fenouilledes du XIIIe au XVIIe siècle).

Capronia est une Vestale enterrée vive pour avoir enfreint son voeu de chasteté (ceinture ?).

Auguste déposa Archelaus et fit de la Judée une province romaine, sous un procurateur, Capronius, responsable envers le légat de Syrie, Publius Sulpicius Quirinus. La première mesure que prit Quirinus fut d'organiser un recensement de la population pour déterminer les ressources économiques et asseoir l'impôt. Pour les Juifs, la Palestine était le pays saint du peuple élu, la propriété personnelle de Yahvé, dont le temple de Jérusalem était le lieu sacré de sa résidence sur terre. Payer tribut aux autorités romaines, c'était une façon de reconnaître que l'empereur romain, et non Yahvé, était seigneur et maître du pays. C'était aux yeux des fanatiques commettre le crime d'apostasie. Déjà, sous David, un recensement avait provoqué de violentes récriminations et les menaces des prophètes (II Sam. 26). Le recensement de Quirinus déclencha la révolte des zélotes, qui devait aboutir à l'effroyable guerre de Judée. Le coup d'envoi fut donné par Judas le Galiléen ou le Gaulonite, de la ville de Gamala. En dépit des exhortations du grand-prêtre Joazar, Judas le Galiléen, assisté d'un pharisien nommé Sadoc, incita le peuple à se révolter « en lui reprochant de payer tribut aux Romains, de manière à égaler des hommes à Dieu, puisqu'il les reconnaissait pour maîtres aussi bien que Lui » (B. J., II, 12). Telle fut l'origine de la secte des zélotes. Capronius écrasa la sédition du Gaulonite, mais la secte subsista. Flavius Josèphe soucieux de justifier son peuple auprès de ses protecteurs romains, décrit les zélotes comme des bandes de malfaiteurs et de brigands, pillant indifféremment amis et ennemis, « sous prétexte de défendre la liberté publique ». (Louis Auguste Paul Rougier, La genèse des dogmes chrétiens, 1972 - books.google.fr).

Le monstre capricorne (aux cornes de chèvre) est un être mi-chèvre, mi-poisson. Chez les Sumériens, il a déjà cet aspect. Et pour les Babyloniens, le poisson-chèvre, Suhur-Mash-Ha occupait dans le ciel la place de la constellation du Capricorne (Antonino Anzaldi, Massimo Izzi, Histoire illustrée universelle de l'imaginaire, 1995 - books.google.fr).

Gincla est donc noté Ginclarium qui aussi le nom de la ville de Cingularium (Ginklarion en grec) qui est à rapprocher de cingulum, la ceinture (Antoine Augustin Bruzen de la Martinière, Le Grand Dictionnaire Geographique Et Critique, Volume 2, 1730 - books.google.fr).

La ceinture est l'insigne d'initié, de royauté [...]. La ceinture portée par les rois, est un symbole de puissance ; mais elle fait partie des vêtements hiératiques des Babyloniens de qui les Hébreux les empruntèrent. La ceinture d'Ishtar était une pièce sacrée. En Egypte c'était l'insigne des initiés : imakou serait la ceinture des initiés, portée aussi par les rois (S. Mayassis, Mystères et initiations dans la préhistoire et protohistoire, de l'Anté-Diluvien à Sumer-Babylone: la familiarité divine originelle, 1962 - books.google.fr).

Le nom de la rivière qui passe à Gincla, la Boulzane, écrit aussi Balsane (Victor Jannesson, Histoire militaire du Roussillon, 1898, p. 117), formant angle droit à Puilaurens et se jetant dans l'Agly, pourrait supposément venir du latin balteus, la ceinture, comme les marques blanches des parties inférieures des extrémités des chevaux.

Balzan, ane est emprunté (1584) au mot italien balzano, attesté au XIIIème siècle, par le latin médiéval balzanus et au XIVème siècle dans la langue littéraire. Lui-même est pris de l'ancien français baucent «tacheté, en parlant d'un cheval » ou peut-être à l'ancien provençal bauçan de même sens. Sur l'origine de ces mots d'ancien français, bausan (v. 1100-1130), baucent (v. 1165), baucenz (1369), plusieurs hypothèses ont été avancées : la plus sérieuse (Diez) y voit le dérivé du latin balteus « baudrier » (? baudrier) au sens de « rayé comme un baudrier », mais elle ne rend pas compte du suffixe, pour lequel on doit postuler un type baltaneus, de balteatus qui aurait donné bauçan, bauzan en provençal et qui, après avoir été emprunté en langue d'oïl, y aurait subi une estuitution de suffixe. On peut aussi évoquer le suffixe germanique -ing. [...] Balzan a aussi désigné une tachje blanche au-dessus du sabot (encore chez Hugo en 1842), remplacé dans ce sens par le féminin Balzane (1553) (Alain rey, Dictionnaire Historique de la langue française, 2011).

Job, relevant la puissance de Dieu, dit qu'il ôte le baudrier aux rois, et qu'il leur donne pour ceinture une corde (12,18).

La ceinture de Vénus (ceste) avoit, selon la Fable, la propriété non-seulement de rendre aimable celle qui la portoit, mais encore de rallumer les feux d'une passion éteinte ; c'est pourquoi Junon, brouillée avec Jupiter, emprunta de Vénus cette ceinture, pour captiver la bienveillance de ce Dieu. Mercure étant encore enfant, joignit à ses autres friponneries le vol de cette mystérieuse ceinture. Les Philosophes Hermétiques expliquent cette ceinture du petit cercle de couleurs différentes qui se forme autour de la matière à chaque fois qu'elle commence à changer de couleur (Antoine-Joseph Pernety, Dictionnaire mytho-hermétique, 1758 - books.google.fr).

Le baucéant templier, s'il est noir et blanc, ferait ainsi référence à un baudrier, une ceinture.

Dans sa ceinture, Vénus garde le secret de ses grâces. Ce qui lui donne son charme est ce qui la lie (Schiller traduit par Régnier). Ou la séduction du diable, la planète Vénus étant l'étoile du matin ou Lucifer.

Cingularium et la IIIème croisade

La troisième croisade, qui débuta en 1189 et s'acheva en 1192, est une série d’expéditions menées par Frédéric Barberousse, empereur germanique, Philippe Auguste, roi de France et Richard Cœur de Lion, roi d'Angleterre, dans le but de reprendre Jérusalem et la Terre sainte à Saladin. Cette croisade a permis la reprise d’un certain nombre de ports de Terre sainte, mais n’a pas permis la reconquête de l’arrière-pays palestinien, ni la reprise de Jérusalem. Cependant, la libre circulation à Jérusalem fut autorisée aux pèlerins et marchands chrétiens. (fr.wikipedia.org - Troisième croisade).

Le père de Richard, Henri II, et Philippe Auguste avaient fait voeu de partir en croisade à Gisors en 1188 (Autour de Rennes le Château : Gisors et Auxerre : 31 juillet et 20 septembre).

L'empereur germanique Frédéric Barberousse répond également à l'appel du pape ; il prend la croix à la cathédrale de Mayence le 27 mars 1188, quitte Ratisbonne le 11 mai 1189 à la tête d'une armée forte de cent mille hommes, selon les chroniqueurs contemporains, traverse le royaume de Hongrie et prend la direction de Byzance. Il doit y faire face à l’hostilité de l'Empereur byzantin Isaac Ange, car ce dernier est en guerre contre le royaume de Sicile, un allié du Saint-Empire romain germanique. Isaac Ange doit céder et faire traverser le Bosphore à l’armée germanique, tout en informant Saladin de la progression des croisés. L’armée germanique continue sa route et arrive en Cilicie où elle est reçue par le prince Léon II d’Arménie. Les musulmans commencent à prendre peur et le château de Baghras, la forteresse la plus au nord de l’empire ayyoubide, est évacuée et prise par un Foulque de Bouillon, chevalier franc, cousin de Léon II d'Arménie (fr.wikipedia.org - Troisième croisade).

Le Sulthan Kilidge Arslan lui avait envoyé un député dans Constantinople pour lui promettre tous les secours dont il auroit besoin en passant sur ses terres ; c'étoit, à ce que prétendent les Historiens, un piège que le Sulthan lui tendoit. Frédéric, en s'engageant dans les pays des Turcs, se contenta de se tenir sur ses gardes; mais il négligea d'enlever leurs convois, qui auroient pû répandre l'abondance dans son camp. Son armée étoit partagée en trois corps. Le premier, commandé par le Duc de Souabe; le second, par les principaux Officiers de la Nation; & le troisième, par l'empereur lui-même. Ils ne trouvèrent d'abord aucun ennemi, le Sulthan attendoit qu'ils fussent plus engagés dans le pays, qu'ils commençassent à manquer de vivres. Pour mieux les tromper, des Turkomans d'Aouadge se rendirent au camp des Chrétiens avec des troupeaux & des marchandises ; mais lorsque Frédéric eût passé Laodicée de Phrygie, ces Turkomans & les Turcs se réunirent, & ne cessèrent plus de l'attaquer, tantôt à l'avant-garde, tantôt à l'arrière-garde. Ils s'étoient saisis des hauteurs d'où ils les accabloient de flèches. Frédéric n'avoit pas laissé de les battre proche Philomele & ensuite à Cingularium. Mais les vivres manquaient dans son camp, & les Allemands étoient obligés de manger jusqu'aux chevaux morts. Il restoit encore un détroit extrêmement dangereux à passer, le Duc de Souabe le franchit avec le second corps, les Turcs attendirent que le dernier où étoit l'Empereur y fût engagé; ils fondirent alors de tous côtés la lance & le sabre à la main. Le Duc de Souahe, pour venir au secours fut obligé de s'exposer au danger qu'il avoit échappé. Il fut blessé en cette occasion, & ce n'est qu'après des des efforts incroyables que les Allemands se débarrassèrent de ces rochers. Ils parvinrent jusqu'à Iconium, où après avoir essuyé pendant la nuit une violente tempête, Cothbeddin Malek schah, fils de Kilidge Arílan, les environna avec cent mille Turcs, mais il fut battu, & Iconium fut prise & pillée ; l'Empereur Frédéric y fit chanter la Messe, & y resta pendant cinq jours. Le Sulthan Kilidge Arflan, pour appaiser Frédéric, rejetta fur son fils Cothbeddin tous ces désordres ; il donna des otages, & fit la paix. Il conseilla à l'Empereur de prendre par Tarse & Masisa. Plusieurs partis de Turcs qui ne reconnoissoient point l'autorité du Sulthan, ne laissèrent pas d'inquiéter les Chrétiens. L'Empereur en tua vingt-deux mille, & continua sa marche ; mais il eut, comme on le sçait, le malheur de se noyer dans le fleuve Sales [Saleph appelé aujourd'hui Göksu, le 10 juin 1190] (Joseph de Guignes, Histoire générale des Huns, des Turcs, des Mogols, et des autres Tartares occidentaux, Volume 2, 1756 - books.google.fr).

Il faut mentionner aussi les légendes millénaristes relatives au « roi caché » dont la mort était mise en doute, à l'empereur des Derniers Jours dont le retour salvateur ou la réincarnation dans un nouveau souverain étaient ardemment attendus. Ainsi, dès la mort subite de l'empereur Frédéric Barberousse aucours de la croisade de 1190, des prophéties commencèrent-elles à circuler. (Jean-Claude Schmitt, Les Revenants: Les vivants et les morts dans la société médiévale, 1994 - books.google.fr).

Frédéric II de Hohenstaufen, selon les franciscains, est né de façon diabolique. Il mourra de la même manière, et son décès engendrera le mythe de son retour, de sa vie éternelle. Frédéric Barberousse connut le même sort légendaire. Salimbene et Albert Milioli se font l'écho de ces croyances populaires. Caché aux confins de l'Allemagne, Frédéric II attend de remplir sa mission d'Antéchrist. [...] Au XIVème siècle la légende de Frédéric II se confond avec celle de Barberousse et l'empereur est censé dormir au-delà des mers, dans une grotte, dans une forêt ou sous les ruines d'un château... Il se réveillera pour ramener l'âge d'or en Allemagne (Catherine Daniel, Les prophéties de Merlin et la culture politique, XIIe-XVIe siècle, 2006 - books.google.fr).

Euphrate, sur les bords duquel se trouve Babylone

Bien que son nom semble venir du perse Ufratu, qui a le même sens que le nom hébreu Perat (fécondité), ce nom en grec est Euphratès, et peut se décomposer étymologiquement en Eu, — bien, — et Phrazein, parler. — L'Euphrate est donc le fleuve de la « bonne parole. » On peut également le faire venir du même adverbe Eu et du verbe Phrattein, qui signifie « armer », « défendre ». En ce cas on dirait de lui qu'il est le fleuve des « bonnes armées. » C'est de l'Euphrate que sont sortis les plus terribles oppresseurs d'Israël, avant la ruine finale de l'an 70, par les Romains. Quels sont ces quatre « Anges » liés sur l'Euphrate, qui vont se lever pour répondre à l'appel de la voix sortant des quatre « cornes », ou « puissances » de l'Autel d'Or ? Le Prophète Daniel va nous donner la première explication. Nous la trouverons également dans la « Coupe » de l'Apocalypse, dans Ezéchiel, dans Zacharie (Revue catholique et royaliste, Volume 5,Numéros 7 à 12, 1905 - books.google.fr).

Le mot est dérivé de diaphrattein « séparer par une cloison », de dia « en séparant » (dia-) et phrattein « enclore, barricader », verbe dérivé de phrassein « fermer au moyen d'une barrière », mot d'origine inconnue (Alain Rey, Dictionnaire Historique de la langue française, 2011, p. ).

phrassein : former une enceinte, une palissade (François Noel, Dictionnaire historique des personnages célèbres de l'antiquité, 1824 - books.google.fr).

Nous croyons que ce fut sous le règne de Sédécias que Jérémie reçut ordre du Seigneur [13,1-11] d'aller dans une caverne fur l'Euphrate, pour y cacher une ceinture de lin. Il retourna quelque tems après au même lieu, & y trouva cette ceinture toute pourrie, ce qui marquoit l'abandonnement que le Seigneur faisoit de Juda, qu'il s'etoit autrefois attaché comme une ceinture (Augustin Calmet, Dictionnaire historique, critique, chronologique, geographique et litteral de la Bible, Volume 2, E-M, 1730 - books.google.fr).

Ce qui est certain, c'est que la plupart des Commentateurs croyent que la chose se fit à la lettre & que Jérémie alla deux fois sur l'Euphrate. Bochart a inventé une nouvelle solution à cette difficulté. Il croit que le mot Hébreu Pherath, est mis pour Ephrat, ou Ephrata, qui est la même que Bethléem, à deux lieues de Jérusalem. Ainsi voilà le voyage du Prophéte bien abrégé, & sa peine bien diminuée. Les raisons de cet Auteur sont 1° Que pour l'ordinaire l'Ecriture, lorsqu'elle parle de l'Euphrate, y joint le nom de fleuve ; ce qu'elle ne fait point en cet endroit. 2° Le Texte dit que le Prophète cacha sa ceinture dans Pherath, quoiqu'il ne l'eût cachée que dans un rocher. C'est qu'apparemment il la cacha dans un rocher de la ville de Bethléem, qui étoit dans des montagnes pleines de roches. 3° Il montre que souvent on fit élision de la premiere lettre d'un nom. Ainsi d'Ephrata, on a pû faire Phrata, ou Phrat (Commentaire littéral sur tous les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, Volume 6, 1726 - books.google.fr).

Les Pérates faisaient dériver leur nom d'une idée de morale transcendante. Il exprimait, suivant eux, le passage de l'âme (Pérân) de l'esclavage charnel à la liberté de l'esprit. Ce sens a été adopté par MM. Zeller et Baxmann. Mais on doit se méfier des étymologies purement morales, et celle-ci a, de plus, le tort de ne pas rattacher les Pérates à leur prétendu fondateur Euphratès. Or, une expérience à peu près constante nous apprend que toutes les sectes dont l'histoire nous fait connaître le fondateur en ont tiré leur nom. D'autre part, il est impossible de ne pas être frappé de l'étrange ressemblance qui existe entre le nom d'Euphratès et celui de Peraticos, et cette ressemblance acquiert une valeur encore plus significative par la relation étroite où se trouvent ces deux mots. On dirait que le second n'est que le commentaire inséparable du premier. Il nous semble difficile de voir dans l'épithète de Peraticos autre chose que la traduction grecque d'Euphratès, traduction faite sans doute avec l'intention de trouver dans ce nom un sens allégorique qui s'accordait fort bien avec l'ensemble des conceptions des Pérates. C'est un essai d'étymologie semblable à ceux dont les livres de l'Ancien Testament et toute la littérature ancienne nous offrent tant d'exemples. Quant à Euphratès, que l'on a beaucoup trop laissé de côté, peut-être reçoit-il son explication la plus naturelle du nom même de l'Euphrate, soit qu'il faille y voir un nom d'homme tiré d'un nom de fleuve d'une façon analogue à celui de Bardesane, soit plutôt qu'il renferme une idée mystique qui aurait donné naissance à ce personnage légendaire. Cette étymologie semble au premier abord presque trop simple; pourtant elle pourra ne pas paraître entièrement dénuée de fondement si l'on songe, d'une, part, à la place considérable qu'occupent les idées chaldéennes dans le système des Pérates, et, de l'autre, au sens mystique que déjà les Naasséniens donnaient au fleuve sacré. L'Euphrate, c'est pour eux l'eau vive qui imprime à l'homme son caractère spirituel, qui le conduit à la vraie porte et à laquelle toute la nature vient s'abreuver. L'Euphrate, c'est le symbole et l'image sensible du serpent. On voit que dans cette circonstance les Pérates ne s'étaient pas beaucoup écartés du sens vrai dans leur étymologie, parce que c'était une même inspiration qui avait donné naissance à l'un et à l'autre nom (Philippe Berger, Étude des documents nouveaux fournis sur les ophites par les philosophoumena, 1873 - books.google.fr).

Ceinture et fécondité

Les traditions permettent de relier ceinture et fécondité.

Ainsi de l'usage magique des ceintures. Pline, dans son Histoire naturelle XXVIII, 42 rapporte la croyance que le mâle accélère la conception et garantit la fécondité de sa femme lorsqu'il la ceint de sa propre ceinture et la religion populaire, en Europe, a largement utilisé les les ceintures consacrées à tel ou tel saint pour assurer la guérison de certaines maladies. Barre-frontière entre la réalité et le fantasme, a ceinture a au moins l'avantage de distinguer l'une de l'autre. Se dépouiller de la ceinture revient dès lors à confondre l'un et l'autre dans une sorte de fusion psychotique. Ainsi la prophétesse qui vaticine à Delphes; ainsi les prêtres grecs de certains temples ne se distinguant du vêtement courant que par l'absence de ceinture, leur accès au sacré étant ainsi le refus de toute barre. Pline, encore lui, rapporte dans son Histoire naturelle XVII, 66 que les femmes chargées de l'entretien des arbres fruitiers assuraient la fécondité de ces derniers en s'approchant d'eux sans ceinture (Thierry Maertens, Marguerite DeBilde, Dans la peau des autres: essai d'anthropologie des inscriptions vestimentaires, 1978 - books.google.fr).

Dénouer sa ceinture est un rite du mariage. Un cylindre du musée de Berlin montre bien que cette ceinture pouvait, dès la haute antiquité, représenter le ciel. La ceinture est nouée autour de la taille de de la déesse Ishtar qui en ramène le pan au-dessus de sa tête de manière à dessiner un arc. On ne saurait évoquer plus clairement l'image de la voûte céleste. Ce geste de la déesse a connu pendant des millénaires une extraordinaire fortune ; l'aire de dispersion en a été immense (Robert Du Mesnil du Buisson, Les tessères et les monnaies de Palmyre, 1962 - books.google.fr).

La ceinture en astrolgie désigne le Zodiaque : "Zodiaque : ceinture, zone du ciel, le traversant en écharpe, entre les deux Tropiques, Orbis signifer, Caeli zona signifera, Caeli cingulum signiferum" (Philibert Monet, Abbregé du parallèle des langues françoise et latine, 1635 - books.google.fr).

La seule citation du mot "ceinture" dans La Vraie Langue Celtique est à la page 202, correspondant au psaume 47 (202-155).

(p. 201) Voici un portrait des Franks fait par un poète latin, à peu près dans le temps où ils commençaient à s'établir dans les Gaules : « Ils ont, dit il, la taille haute, la peau fort blanche, les yeux bleus ; (p. 202) leur visage est entièrement rasé, à l'exception de la lèvre supérieure, où ils laissent croître deux petites moustaches. Leurs cheveux, coupés par derrière, long par devant, sont d'un blond admirable. Leur habit est si serré, qu'il laisse « voir toute la forme de leur corps. Ils portent une large ceinture où pend une épée lourde, mais extrêmement tranchante. C'est, de tous les peuples connus, celui qui entend le mieux les mouvement et les évolutions militaires. Ils sont d'une adresse si singulière, qu'ils frappent toujours où ils visent ; d'une légèreté si prodigieuse, qu'ils tombent sur l'ennemi aussi tôt que le trait qu'ils ont lancé ; enfin d'une intrépidité si grande, que rien ne les étonne, ni le nombre des ennemis, ni le désavantage des lieux, ni la mort même avec toute ses horreurs ; ils peuvent perdre la vie, jamais ils ne perdent courage. » (Histoire de France par Em. Lefranc).

Sens de l'Hébreu du Psaume 47 (Vulgate), 13-14 : Faites le tour de Sion et parcourez son enceinte ; faites le dénombrement de ses tours ; appliquez votre cœur à considérer ses remparts; levez les yeux et voyez l'élévation de ses forteresses ; considérez ces choses pour en faire le récit aux races futures.

Au vers 7 on rencontre la frayeur des rois de la terre ressentant les douleurs d'une femme en travail d'enfant (enceinte) (Psaumes, Volume 10, Mequignon, 1821 - books.google.fr).

Les Hébreux appeloient l'Egypte Mitsraïm du nom d'un des fils de Cham; qu'est-ce que ce nom signifie ? Les Grecs la nommoient Aiguptos, à cause, disoient-ils, d'un certain roi AEgyptus; telle est leur méthode. Des savaus modernes ont tiré ce nom de , Coptus, ville dela Thébaïde. Mais il seroit bien singulier qu'une ville eût donné son nom à un royaume dont elle n'étoit point la capitale, et où il y en avoit d'autres plus considérables. L'Egypte existoit sans doute et avoit un nom avant que Coptos fût bâtie; d'ailleurs pourquoi cette ville étoit-elle ainsi appelée ? Metsar a pour racine tsar, tser, serrer, environner, fermer. Si donc celui des fils de Cham qui s'est allé établir le long du Nil, est le premier qui se soit avisé de faire des fossés et des levées de terre pour s'enfermer, et faire écouler les eaux du Nil après leur crue, c'est avec raison qu'on lui a donné le nom de Metsar, le faiseur de levées et de fortifications, et à son pays celui de Mitsraïm, les levées, les fortifications, le pays environné de fossés. C'est encore avec justesse qu'on l'a traduit en grec par Aiguptos qui en est l'équivalent, et qui répond au verbe chaldéen "heghip" fermer, environner (Nicolas Bergier, Les élémens primitifs des langues, découverts par la comparaison des racines de l'hébreu avec celles du grec, du latin et du françois, 1837 - books.google.fr).

Ralegh drew considerably more from Ortelius's textual descriptions than from the visual, and, while he infrequently consulted the Theatrum, references from the Thesaurus heavily dot the notebook. Some of the notes on the map pages drawn from the Thesaurus appear almost identically elsewhere. Listed under “B,” for example, is the entry: "Babilon in Ægypt, which ye Arabians call Mazar, or Mizar, the Armenians Massar, the Chaldeans Alchabyr, the Hebrews mesraim, now Cairo, & Alcairo, But Brochard says yt Cairo & Babilon were too Cytties ioyned in one." Brochard is given in the margin as the source, although the citation is, again, clearly drawn from Ortelius, illustrating that Ralegh cited works directly that he had accessed at third hand (Nicholas Popper, Walter Ralegh's "History of the World" and the Historical Culture of the Late Renaissance, 2012 - books.google.fr).

Mizar désigne la ceinture en arabe, et est donc associé à Babylone (comme nom du Caire).

L'auteur de "History of the World", Walter Raleigh, est né près d'Exmouth, ville sur le méridien de Scone (Autour de Rennes le Château : Le méridien de Scone).

On pense aussi à ce passage énigmatique de Jérémie 31, 22 : Le Seigneur crée du nouveau sur la terre, la Femme entoure l'Homme (litt : la Femelle entoure [tourne autour ?] le Mâle, hébr. neqéva tesovev gaver), ce que la tradition juive rapporte à la Bien-aimée du Cantique qui « circule », fait le tour de la ville à la recherche du Bien-aimé (Ct 3, 2). Lié à cette interprétation certainement ancienne, la version syriaque traduit justement Jr 31, 22 par « la femme aime l'homme », et la LXX, Jr 38, 22, interprète la femme par « la nouvelle plantation » (thématique traditionnelle, et que l'on trouve à Qumrân et dans les Odes 1 1, 16-24 et 38, 17-21) ou « les hommes » (anthrôpoi), et le mâle par le « salut » - ce qui est aussi le sens du nom de « Jésus » et plus largement d'« Emmanuel » - et qui est consonnant avec une lecture traditionnelle du texte : « Le Seigneur créera le Salut pour sa nouvelle plantation, les hommes circuleront dans le Salut. » (René Laurentin, Theologoumena anticipateurs du protoévangile de Jacques, Marie dans les récits apocryphes chrétiens, Volume 1, 2004 - books.google.fr).

Asmodée, fils de Lucifer, comme Céyx

Autre jalon important pour l'élaboration de la mythologie asmodéenne : le Testament de Salomon. On sait que cet apocryphe magico-démonologique grec, superficiellement christianisé, de l'un des premiers siècles de notre ère, où se croisent des données juives, hellénistiques, égyptiennes, met en scène Salomon comme roi-magicien : par la force du sceau divin qui lui a été octroyé, le souverain juif convoque et interroge successivement toute une série de démons, leur fait décrire leurs caractéristiques et spécialités, les contraint à avouer les sortilèges par lesquels on peut les dominer et met aussitôt ces derniers en pratique pour les neutraliser et/ou les faire contribuer à quelque œuvre pie, notamment la construction du Temple. Salomon prend donc ici explicitement la relève de l'ange Raphaël et lorsque vient le tour de l'arrogant Asmodée, contraint comme les autres d'exposer son dossier, le roi lui applique à nouveau, après l'avoir châtié, le rituel des entrailles de poisson brûlées et le met aussitôt au travail. L'interrogatoire fait notamment apparaître qu'Asmodée est fils d'un ange et d'une femme, qu'il a un pouvoir prophétique (il annonce au roi que bientôt son royaume sera détruit et que les démons, provisoirement vaincus, seront à nouveau libres de se répandre parmi les hommes et de se faire vénérer par eux), que ses activités consistent à s'en prendre aux filles, à ruiner la vie des jeunes couples, susciter l'adultère et perpétrer d'autres méfaits du même acabit. Salomon l'oblige finalement à participer aux travaux liés à la construction du Temple, notamment à la confection de l'argile destinée à la vaisselle sacrée (?), qu'il devra semble-t-il mélanger à l'eau en la foulant avec ses pieds. Cette indication curieuse concernant le rôle des pieds d'Asmodée me paraît devoir être notée : elle me semble faire écho à l'une des identifications astrales dont, au cœur du même interrogatoire, il prétend être l'objet, à savoir celle qui fait de lui le « drakontopode » (c'est-à-dire, selon toute probabilité, la constellation de l'Hydre ou celle du Serpent). Cet astérisme ophidien permet de le classer dans une catégorie de démons sans pieds (ou plutôt à un seul pied) comme on caractérise souvent les serpents, notamment dans les traditions indo-européennes (cf. les apada des textes sanskrits).

Je remarque, dans la même perspective, qu'Asmodée indique être également identifié à la Grande Ourse, qu'il fait allusion à la proximité d'une constellation plus petite (qui doit donc être la Petite Ourse) et se réfère d'une manière sibylline à la position élevée où trône son père dans le ciel. Il me semble évident que, comme le suggère un peu timidement D.C. Duling dans une note de sa traduction, ces indications cryptées mettent Asmodée en relation avec l'étoile polaire, sommet du ciel et pointe du timon d'Ursa Minor.

Ce faisceau d'allusions énigmatiques fait donc de notre démon un personnage qui s'origine dans le zénith stellaire et dont les pieds (ou le pied ?) foule(nt) l'eau boueuse de la partie inférieure du cosmos. Ce qui tend, me semble-t-il à l'identifier à une sorte d'axe du monde, ou d'étai cosmique ; conception dont je ne saurais dire si elle lui est originellement consubstantielle ou si elle lui a été attachée suite à sa mobilisation dans la construction de cette autre entité cosmico-axiale que représente le Temple33. Remarquons en tout cas, à ce propos, qu'une notion analogue se projette dans la mythologie du dieu védique Aja Ekapad, alias le « Bouc Unipède », type axial généralement associé au Serpent de l'Abîme et à la verticalité solaire (mais parfois aussi à la Grande Ourse). Ce bouc unijambiste peut passer pour un équivalent indien assez plausible de notre diable boiteux. Peut-être n'y a-t-il entre eux que l'espace d'un saut, allègrement et éventuellement exécuté par un intermédiaire possible, le « nasnâs », ce démon unijambiste du folklore arabe, sur lequel sont racontées maintes légendes plus ou moins plaisantes (François Delpech, D'Asmodée au Diable boiteux, Magie et divination dans les cultures de l'orient: actes du colloque organisé par l'Institut du Proche-Orient ancien du Collège de France, la Société asiatique et le CNRS les 19 et 20 juin 2008, Paris, Collège de France, 2010 - books.google.fr).

La Grande Ourse, image de l'Eglise, est la maison des âmes, et Asmodée, âme lui même, est lié à l'eau boueuse. La boue est la matière du corps, dont est une métaphore l'Egypte où le démon est enchaîné par l'ange Raphaël, comme l'âme est fixée au corps dans l'incarnation.

Le démon du bénitier de l'église Sainte Marie Madeleine de Rennes le Château sur lequerl repose la croix des quatre anges est bien à l'image d'un axe et d'un support (étai).

Pourrait on imaginer l'ange Lucifer en "père" d'Asmodée, situé près de la Petite Ourse comme Gincla-Babylone sur la carte de l'Aude où est projeté le ciel des constellations ?

Nous devons signaler que, — pour Job (26/7), le nord était la partie principale du ciel, — pour Isaïe (14/13), la demeure de Dieu convoitée par Lucifer, — pour Ezéchiel (1/4) l'endroit d'où venaient les chérubins aux quatre visages. Mais on peut se souvenir également que le nord désignait les monarchies asiatiques dont les armées arrivaient par là en Palestine (Assyrie, Babylonie), — que, dans Daniel (11/6), les rois du Septentrion sont les Séleucides de Syrie, — que le nord pouvait représenter les tribus d'Ephraïm et de Manassé opposées à celles du sud (Juda et Benjamin). D'autre part, les Mandéens d'Iracq enterraient leurs morts selon l'orientation nord-sud et ils se tournaient pour prier vers l'étoile polaire et le Capricorne. Les Karaïtes d'aujourd'hui continuent de pratiquer l'inhumation nord-sud. Enfin des ruines de synagogues galiléennes du I1er siècle de notre ère montrent que ces sanctuaires étaient orientés nord-sud ; l'entrée avait lieu par la porte sud (Georges Ory, À la recherche des Esséniens, 1975 - books.google.fr).

Dans le Zodiaque du Sceau de Palaja, Gincla se trouve dans le signe astrologique du Sagittaire et non du Capricorne. De même Planès, où se trouve l'église architecturée en étoile, se troue dans ce même signe près du commencement du Capricorne.

C'est en ce sens que Vénus est appelée "Lucifer", par exemple dans l'Exultet pascal, "l'étoile du matin qui ne connaît pas de couchant". Ici enfin, par la vertu du feu secret céleste, toute ombre terrestre ayant comme fondu en lui, Dante est désormais libre de toute séquelle de l'influence "congelante", matérialisante, pesante, de Lucifer déchu au tréfonds des enfers, et va pouvoir être totalement livré à la vertu divinisante du vrai Porte-Lumière céleste. De celui- ci, le soleil cosmique n'est que l'image dans la création : "dans le soleil il a placé sa demeure", dit le Psaume (Ps 18, 5). Et l'étoile du matin n'en est que le symbole, en affinité à cet égard avec l'étoile polaire (13, 10-12). La véritable figure, vraie personnification, dans les descriptions dantesques, en sera également double : d'une part la Sainte Humanité glorifiée du Christ, comparée au Soleil dans la vision anticipée du Paradis au huitième ciel (23, 28-32), et d'autre part la Vierge Marie, comparée dans la même vision à "la vivante étoile" (23, 88-93), appelée la "Dame du ciel" (23, 106), qui de fait est traditionnellement comparée à l'étoile du matin.

121-126 C'est pour avoir aidé Josué à conquérir la Terre Sainte, explique Foulques (124-126), que l'on a vu Rahab la prostituée briller dans ce ciel "comme un rayon de soleil dans l'eau pure" (114). Elle figure ainsi, on l'a vu, l'âme de laquelle a été éliminée toute "ombre de la terre", qui est prête à refléter en pur miroir le Soleil divin (112-118 ; cf 17, 121-123), et dans laquelle Dante peut déjà voir la "vraie lumière" du ciel du Soleil et le "rayon" symbolique par lequel il va y être élevé. Compte tenu de ce que représentera dans son itinéraire l'arrivée au ciel du Soleil, on peut dire qu'à lui aussi, comme elle l'a fait pour Josué à Jéricho (Jos 2, 1-21 ; 6, 22-25), Rahab ouvre la voie vers la vraie "Terre Sainte", comme le rappelle Foulques (124- 126). Témoignage vivant de la "grande victoire", qui est à la fois celle du Christ et la sienne (1 18-123. Cf 7, 79-87, 103, 104), elle symbolise la volonté foncière parfaitement purifiée et convertie au seul vrai "Bien" par la grâce de "I.C.", selon ce qui a été expliqué au ciel de Mercure (7, 14), qui va permettre à Dante de recevoir comme face à face l'illumination du Soleil divin (7-9 ; 7, 142-144), et le fera ainsi passer de l'état de "terre pervertie", lieu d'origine de Cunizza (25. Purg. 6, 76-78) au premier stade de la conquête de l'état de "Terre Sainte" (118, 119, 124, 125 ; 15, 142-144 ; 23, 133- 135). A cela uniquement tendent désormais les "vœux" de Dante auxquels Foulques a fait allusion (109), allusion qui confirme à quoi tendait l'enseignement de Béatrice sur les vœux au ciel de la Lune. Devenu comme Foulques un "séraphin" terrestre (75-78, 97-109 ; cf 11, 37), il n'a plus désormais qu'un seul vœu, naguère virtuel et maintenant effectif : atteindre en union à Béatrice une parfaite participation à l'Amour divin, à la Vérité suprême, au Souverain Bien (4, 118-129) (Louis Lallement, Dante, maître spirituel: Paradis, Volume 3, 2006 - books.google.fr).

Le nord figure l'entrée du monde caché, le lieu avec l'étoile polaire où fut banni Lucifer. Ce symbolisme nordique, constamment exploité par Breton, trouve son point culminant dans Arcane 17 (Suzanne Lamy, André Breton, 1977 - books.google.fr).

Parfois l'étoile du matin est identifiée à l'étoile polaire.

Balaam, c'est « l'homme qui tombe les yeux fermés, et à qui tombant les yeux s'ouvrent »: Lucifer « tombe » aussi, mais du des cieux sur la terre, et ses yeux à lui ne se sont pas ouverts. Lui aussi avait été nommé d'un nom d'étoile: Lucifer qui mane oriebaris (Isaïe XIV 12), mais s'il conduit les navigants c'est à leur perdition. Au contraire, l'image isolée, à peine ébauchée même, d'une étoile naissant de Jacob, n'a cessé de se renouveler à travers des siècles d'interprétation spirituelle. A cette invention antique répond en premier lieu, sommaire encore, le symbole céleste vu par les mages de l'Evangile: « Où est le roi des Juifs qui est né? car nous avons vu son étoile en orient » (Matth. II 2). Pourtant il semble d'abord que cette étoile-ci, vue « en orient », ne puisse pas ne puisse pas se confondre avec la polaire. Mais un pèlerin peut bien, « de l'orient », voir le septentrion, et d'après lui régler son chemin vers le couchant et la mer de Judée. En tout cas, le fait est là: toute une tradition se forme de bonne heure, qui surnomme la Vierge stella maris, sans préciser toutefois si l'on doit concevoir l'étoile orientale du matin (d'où serait détrôné Lucifer), ou si ce n'est pas plutôt l'étoile polaire guide des marins (André Pézard, La rotta gonna: Gloses et corrections aux textes mineurs de Dante, Volumes 1 à 2, 1967 - books.google.fr).

Le caractère ( + ) ou T est l'étoile du matin ; elle représente la source de lumière. Elle représente Vénus qui est appelée chez les Touaregs, tatrit tan toufat (étoile du matin). Chez ces derniers, cette étoile du matin est souvent confondue avec l'étoile polaire qui est appelée bou al—hâdî ou « celui qui guide », et par extension «celui qui guide les voyageurs dans le désert, leur indiquant le Nord» (Jacques Hureiki, Essai sur les origines des Touaregs: herméneutique culturelle des Touaregs de la région de Tombouctou, 2003 - books.google.fr).

On croit que le nom ANA n'est point celui d'une Ville ni d'un pays, mais d'une Idole que l’on prétend être l’Anaïs des Perses, autrement Nanée, Venus, l'Etoile de Venus, ou Lucifer. Car le Texte porte 4. Rois, c 8,34. où est le Dieu de Sepharvaïm Ana & Ava, c'est-ä-dire, le Dieu Ana & Ava de Syrie. Car Sepharvaim étoit un lieu ou une Ville de Syrie (cf. Isaïe 37,13) (Lemaistre de Sacy, La Sainte Bible en latin et en françois, Tome IV, 1717 - books.google.fr).

Dom Calmet conjecture que ces Dieux sont les mêmes qu'Anamelech & Adramelech dont il est dit au même Livre 17. 31. Hi qui erant de Sepharvaim comburebant filios suos igni Adramelech & Anamelech Diis Sepharvaim (François Morenas, Dictionnaire historique-portatif de la géographie Sacrée ancienne et moderne, 175 - books.google.fr).

Les Sepharvaïm s'étaient établis dans la Samarie lorsque les Israélites furent amenés en exil et avient apportés leurs dieux avec eux.

Asmodée est le fils de Naamah, fille de Lamech et Zillah, soeur de Tubal-Caïn, inventeur biblique de la métallurgie, et de Shamdon appelé aussi Shomron : Samarie (Raphael Patai, The Hebrew Goddess, 1990 - books.google.fr).

Samarie fut fondée en 876 av. J.-C. comme capitale du royaume d'Israël (le royaume du Nord). Elle fut prise en 722 avant J.-C. par le souverain assyrien Sargon II, qui la détruisit. Reconstruite peu de temps après, elle fut active jusqu'au IIe siècle avant avant J.-C avant de tomber à nouveau. La fondation de Samarie — Shomron ajoute ainsi une ville à Erets Israël — et pourtant Samarie est le symbole même du profane, face à la Sainteté de Jérusalem.

Et Isaïe (11,1-9) dit au sujet du Messie, alliant ceinture et réconciliation des contraires («coniunctio oppositorum») :

1. Il sortira un rejeton de la tige (racine) de Jessé, et une fleur naîtra de sa racine. 2. Et l'Esprit du Seigneur (se) reposera sur lui ; l'esprit de sagesse et d'intelligence, l'esprit de conseil et de force, l'esprit de science et de piété ; 3. et il sera rempli de l'esprit de la crainte du Seigneur. Il ne jugera pas sur le rapport des yeux, et il ne condamnera pas par un ouï-dire ; 4. mais il jugera les pauvres avec justice, et il se déclarera le juste vengeur des (se prononcera avec équité pour les) humbles (hommes paisibles) de la terre ; il frappera la terre avec la verge de sa bouche, et il tuera l'impie par le souffle de ses lèvres. 5. La justice sera la ceinture de ses reins, et la fidélité le baudrier dont il sera ceint. 6. Le loup habitera avec l'agneau, et le léopard se couchera auprès du chevreau ; le veau (jaune taureau), le lion et la brebis demeureront ensemble, et un petit enfant les conduira. 7. Le veau et l'ours iront dans les mêmes pâturages, leurs petits se reposeront ensemble, et le lion mangera la paille comme le bœuf. 8. L'enfant encore à la mamelle se jouera sur le trou de l'aspic, et celui qui aura été sevré mettra sa main dans la caverne du basilic. 9. Ils ne nuiront pas, et ils ne tueront pas sur toute ma montagne sainte, parce que la terre est remplie de la connaissance du Seigneur, comme la mer des eaux qui la couvrent (www.sauveur.org - Isaïe 11).

Les Prophéties de l'ancien Testament telles que celle d'Isaie 35,5-6. disent "alors les yeux des aveugles seront ouverts, les sourds entendront, le boiteux sautera comme un chevreuil y & la langue du muet chantera.". Asmodée, le boiteux, sautera comme un chevreuil (Roi-Messie), dans une grande réconciliation générale des démons et des anges de Dieu... (Autour de Rennes le Château : Messie, Messias).

Dans la mythologie grecque, Céyx, fils d'Eosphoros (Lucifer), peut être un correspondant à Asmodée.

Alcyone et Céyx sont un couple célèbre de la mythologie grecque. Céyx, fils d'Éosphoros (l'Étoile du matin), est roi de Trachis (du grec âpre, rude) en Thessalie. Son épouse Alcyone passe, selon les auteurs, soit pour la fille d'Éole (le maître des Vents), soit pour la fille d'Éole (fils d'Hellen).

Il existe deux versions distinctes de la légende d'Alcyone et Céyx : Céyx se rend à Claros pour consulter un oracle, mais il se noie durant la traversée. Avertie par Morphée de la mort de son époux, Alcyone part à la recherche de son corps et finit par le retrouver. Pris de pitié devant son chagrin, les dieux métamorphosèrent le couple en martins-pêcheurs. Cette version est corroborée par le fait que lorsqu'une accalmie règne en mer, cette période est désignée sous le nom de « jours alcyoniens ».

L'autre version est que pris de vanité, le couple ose s'assimiler à Zeus et Héra. Pour ce sacrilège, Alcyone est métamorphosée en alcyon (martin-pêcheur) et Céyx en fou de Bassan (fr.wikipedia.org - Alcyone et Céyx).

Les espèces sont donc différentes et stériles ensemble mais on retrouve le thème de l'orgueil, propre aux anges déchus. Eole, père d'Alcyoné, est le dieu des vents, le pneuma étant un souffle.

On appelle céyx une variété de martin-pêcheur tridactyle alors que l'alcyon a quatre doigts.

La légende du martin pêcheur nous vient de Sulpice Sévère. Martin, lors d'un voyage à Candes, vit un jour un oiseau tout noir qui pêchait de petits poissons dans la Loire. L'oiseau les happait, l'un après l'autre. Saint Martin lui demanda d'arrêter, ce que fit l'oiseau. Les poissons s'enfuirent alors en paix. "Tu es obéissant", dit Martin ; "aussi, je veux te récompenser". Alors, l'oiseau pêcheur se recouvrit d'un magnifique plumage des couleurs de l'arc en-ciel. "Je te donne mon nom, dit Martin, et on t'appellera Martin-pêcheur, car je te permets de pêcher dans mes ruisseaux et mes fontaines". (Le folklore de la Touraine - Tours, Arrault 1931). On dit aussi qu'à cette occasion, il expliquait à ses disciples que les démons se disputent de la même manière les âmes des chrétiens. (Cohérence grand nonagone : Deuxième Etoile : Ferrassières - Sommet en Atlantique, Cohérence petit nonagone : Deuxième Etoile : Triangle Ploufragan - Muret - Houécourt).

Comme Pierre homme est pêcheur d'hommes, Asmodée âme est pêcheur d'âmes.

Le monde sensible, et plus précisément la matière, où se trouve incarnée l'âme, est assimilé(e) à un océan: une telle assimilation se fonde sur une lecture de la fameuse formule du Politique (273 D-E). [...] Cette lecture permet, par ailleurs, une association d'idées avec le naufrage d'Ulysse sur les côtes de la Phéacie, au chant V de l'Odyssée (388-464), comme l'a récemment rappelé Mark Julian Edwards, («Scènes from thé later wanderings of Odysseus», CQ 38, 1988, p. 509-521). Durant son existence terrestre, l'âme humaine est assimilée à un naufragé qui essaie d'échapper à la nage aux vagues de la mer déchaînée pour atteindre l'immuabilité de l'intelligible ici symbolisée par un promontoire inébranlable (Prophyre, La vie de Plotin: Études d'introduction, texte grec et traduction française, commentaire, notes complémentaires, bibliographie, traduit par Luc Brisson, 1982 - books.google.fr).

“Aussi le dieu qui l’organisa, voyant le danger de sa situation, se prend dès lors à craindre qu’il n’aille se disloquer sous la tempête qui le bouleverse et s’abîmer dans l’océan sans fond de la dissemblance” (Politique, 273, d). Ou la relecture de Platon par Plotin, Ennéades, I, VIII, 13 : ” on se trouve alors complètement dans la région de la dissemblance ; se plongeant en elle, on fait une chute dans un bourbier obscur” (bernat.blog.lemonde.fr).

Selon Aristote, « l'âme est la forme du corps », forme étant traduit par Morphée en grec, qui se manifeste, sous les traîts de Céyx, à Alcyoné lui annonçant la mort de son mari.

De facto, l'âme même est un oiseau migrateur, jusqu'à l'envol final vers le Nid, selon les Upanishad faisant référence à la migration de l'âme de corps en corps; autrement dit, la réincarnation. Le Coran prend aussi l'oiseau comme symbole de l'immortalité de l'âme (Mariana Escribano, La Symbolique du Paléothégrie Mhuysqa, 2005, p. 169).

Le bois de Matanga (ascète) célèbre, sanctifié par la puissance de leur ascétisme, ces Saints, leur nid (corps), la cage de leur corps (Alfred Roussel, Ramayana: études philologiques, 1912 - books.google.fr).

Abu'l-Barakat Hibat Allah ibn Malka al-Baghdadi, philosophe juif converti à l'Islam, écrit au XIIème siècle : "Sous ce rapport l'âme est là où est le corps, qui est pour elle ce que le nid est pour l'oiseau et la maison pour celui qui l'habite" (Shlomo Pines, Studies in Abu'l-Barakat Al-Baghdadi: physics and metaphysics, 1955 - books.google.fr).

Le limon, matière biblique du corps d'Adam, est un composant de ce que l'on considérait comme le nid des alcyons :

Le produit marin nommé halcyoneum est-il le nid du ceyx et de l'alcyon ? n'est-ce qu'une concrétion de l'écume marine ? enfin n'est-ce qu'un composé de limon ou d'une substance lanugineuse fournie par la mer ? Quoi qu'il en soit, on distingue quatre espèces d'halcyoneum: l'un épais et cendré, d'odeur forte et désagréable; l'autre plus tendre, plus doux au toucher et d'odeur analogue à celle de l'algue; le troisième, vermiforme et de couleur blanche; le quatrième, poreux, assez semblable à une éponge pourrie. Le meilleur est celui qui approche de la couleur de la pourpre; ou l'appelle aussi halcyoneum de Milet. Plus il est blanc, moins il est estimé; tous sont corrosifs et détersifs : on les emploie brûlés, calcinés et sans huile. Mêlés au lupin et au soufre, à la dose de deux oboles, ils enlèvent parfaitement les lèpres, les dartres et les lentilles : on s'en sert aussi pour les cicatrices des yeux (Pline l'Ancien, Histoire Naturelle, 1833 - books.google.fr).

Une citation d'Antigone de Caryste (IIIe siècle av. J.-C.), dans une compilation byzantine du Xe siècle, Recueil d’histoires paradoxales, raconte au sujet d'un texte d'Alcman (VIIe siècle av. J.-C.) : « Les alcyons mâles sont appelés céryloi ; lorsque, sous l’effet de la vieillesse, ils perdent leurs forces et qu’ils ne peuvent plus voler, les femelles les transportent sur leurs ailes. Les vers d’Alcman s’accordent avec cette tradition : il dit, en effet, que rendu faible par la vieillesse et ne pouvant plus participer aux danses et aux bals des jeunes filles : "Mes jambes, jeunes filles qui, de votre voix de miel, proférez un chant sacré, ne peuvent plus me porter. Ah oui ! Si seulement je pouvais être un cérylos qui en compagnie des alcyons vole sur la crête fleurie de la vague, d’un cœur ferme, oiseau sacré, moiré comme la mer" ». Élien (Histoire des animaux, V, 48 et VII, 17) dit aussi : "L’alcyon et le « kéryle » s’aiment d’un amour partagé. (…) Le kéryle et l’alcyon ont des habitudes de vie semblables et vivent ensemble (lacune). Lorsque (les kéryles) sont affaiblis par l’âge, les alcyons les prennent sur leur dos et les promènent sur leurs plumes dites médianes.” Il compare aussi le kéryle à la bergeronnette (id., XII, 9), qui pond ses œufs dans les nids des autres (comme le coucou !), qui boite (trait qui caractérise souvent dans le mythe une sexualité défaillante, et qui est aussi le propre d’Héphaïstos, le plus célèbre « cocu » de la mythologie (Jean-Michel Ropars, Autour de Céyx et de l’alcyon, Mythologie grecque (o luchnos n° 136, novembre 2013 - ch.hypotheses.org).

Le mâle de l'alcyon deviendrait aussi boiteux en vieillissant. Comme Héphaïstos, le dieu forgeron. On rencontre la bergeronnette, l'iynx qui a aussi le sens de charme magique dans (Autour de Rennes le Château : Nonagones et Sceau de Palaja : correspondances).

Les poètes et les artistes grecs nous représentent souvent l'âme sous la figure d'un oìseau et tout le monde sait qu'une des images les plus ancien nes pour rendre cette idée philosophique, puisque cette image se rencontre sur les monumens de l'Égypte et de la Perse, est celle de la Sirène, ou oiseau à tête humaine. Il faut examiner le nom méme du géant qui nous occupe. Il s'appelle Alcyonée. Or Alcyon est un oiseau de mer qui joue un role important dans la mythologie grecque. Hésychius donne le nom de "keiris", "kèrous" ou "koureus" à l'alcyon mâle. Si nous appliquons cette dénomination au personnage terrassé par le héros thébain, nous obtenons le nom de "kèrous" le méme que "kèr", sauf la terminaison, pour le petit genie dans lequel nous reconnaissons l'âme d'Alcyonée expirant. Remarquons en méme temps, par rapportane deux génies de caractère oppose , l'affinité qui existe entre les alcyons oiseaux de mer et les Harpyies nommées pelagi volucres par Virgile. [...] Un passage qui se trouve dans Suétone, sert à corroborer l'induction que nous pouvons tirer des vers du poète dorien, c*est-à-dire que le nom de Cérylus comme synonyme de Ker ne convient qu'à l'homme mourant. Il s'agit dans ce passage de Suétone, d'un affranchi nommé Gérylus qui avait prìs le nom de Lachès. L'empereur Vespasien parodiant les paroles de quelque poète grec, dìsait au sujet de ce Lachès : "O Lachès, Lachès, après ta mort tu reprendras le nom de Cérylus." Ce témoignage de l'historien romain, rapproché des vers d'Alcman, nous autorise d'une manière formelle, à ce qu'il me semble, à croire que le nom de Cérylus exprime la même idée que "kèr", "psukhè". Nous devons d'autant plus insister sur ce point que l'explication proposée pour le genie qui figure sur un oenochée, nécessite justement le moment où la vie cesse, où l'âme se sépare du corps. Ainsi l'éphèbe ailé, ou tre sa significa tion generale l'âme obtient, dans la circonstance dont il s'agit, un sens special en ce qui sert à nous indiquer le nom du géant terrassé par le fils d'Amphitryon. Il est pour ainsi dire une inscription hiéroglyphique du mot "kèr", "kèrous" ou "kèrulos" et rappelant à la mémoire, le mâle des alcyons nous renvoie tout naturellement à Alcyonée leur père (J. de Witte, La mort d'Alcyonée, Annali, 1833 - archive.org).

Yohanan est le nom de Yohanan haMatbil, devenu en grec Iôannès o Baptistès puis Ioannes Baptista en latin, desquels dérivent les prénoms Jean, John, Johann, Juan, etc. (fr.wikipedia.org - Yohanan).

Passons aux mots Benoth jaanah, (filles de cris) qui fuivent dans notre Texte. On trouve fouvent dans l’Ecriture, & particulierement dans les Prophetes, Bath jaanah, que les Verfions de Zurich traduisent ordinairement par Autruches, & même par jeunes Autruches. [...]

Les Septante, dans Michée, Jérémie, & Isaïe XIII. 21. traduisent Sirenes, sorte d'Oiseau qui fait fon nid près de la Mer, & qui se plaint d'un ton fort lugubre, lorsque les flots lui emportent son nid & ses Petits. La plupart des Rabbins sont pour le Hibou ou le Chat-huant. S. Cyrille (sur Mich. I. 8.) est pour le Aèdan, le Rossignol; & S. Chrysostome (sur ce Passage de Job) pour l'Alcyon. Surquoi il faut remarquer, que les mots alcyon & Aèdan peuvent fort aisément avoir mis l'un pour l’autre; ce qui est d’autant plus vraisemblable que le Rossignol ne convient point du tout au sujet en question, mais bien l’Alcyon, dont le chant est fort doux mais triste. C’est pourquoi Chaeremon dans l’Alcyon de Lucien, s'écrie: Que ton chant est doux à l’oreille ! Et Oppien dit que cet oiseau surpasse tous les autres par la douceur de son chant, comparant à l’Alcyon ceux qui chantent le mieux & le plus agréablement. On fait ce que les Mythologues racontent de cet Oiseau, & que nous ne croyons pas devoir rapporter ici. Valerius Flaccus (L. IV. Argonautikes), nous apprend quel est le sujet des tristes plaintes de cet Oiseau: "Semblable au triste Alcyon qui va gémissant sur les ondes, de ce qu’elles luí ont enlevé ses oeufs & son nid, qu'il avoit bâti sur le bord de quelque rocher. On trouve des Passages semblables dans les anciens Scholiastes sur l'Iliade, dans Aristophane (in Avibus) dans Theocrite (Id. 7.) dans l'Etymologicon (in Alkuon) dans Phavorin & dans plusieursautres Auteurs, tant Grecs & Latins. Il fuffira de rapporter ce que dit Lucien (dans son Alcyon) du chant triste de cet oiseau. L'Alcyon, dit-il, est un certain Oiseau de mer, qui se plaint & gémit sans cesse. Son chant est tout à fait lugubre. O Oiseau, s'écrie-t-il enfuite, qui chantes avec tant d'art tes plaintes ! & font ces fictions poëtiques, qui ont fait croire à plusieurs anciens Interpretes que les mots Bath jaanah signifioient l’Alcyon, quoique cet oiseau ne puisse pas s'accommoder à notre Texte, Bath jaanah n’étant pas un oifeau de Mer, mais un oiseau qui vit dans les Deserts fort éloignés de la Mer, & aux environs de Babylone & de Bozra dans l'Idumée , comme il paroît par Jer. L. 39. Isaïe XIII. 21. XXXIV. 13 (Johann Andreas Pfeffel, Physique sacrée, ou Histoire-naturelle de la Bible, Volume 6, traduit par Jacques de Varenne, 1735 - books.google.fr).

Jean Baptiste Yohanan est un cri dans le désert comme le prétendu Alcyon Jaanah. Alcyoné, "épouse" de l'âme Céyx, représente le pneuma (Autour de Rennes le Château : La dalle horizontale de Marie de Nègre : vers Montolieu, Autour de Rennes le Château : L’Affaire Gélis et les charpentiers d’Isaïe).

Des Gelly à Gincla

Le nom de Gélis a pu s'écrire Geli ou Gelly (Autour de Rennes le Château : L’Affaire Gélis et les charpentiers d’Isaïe).

Une famille de Gelly, possédait les terres de Gincla et de Montmaur au pays de Foix, en 1640. Il y a lieu de croire qu'elle n'avait rien de commun avec celle d'Auvergne (Jean Baptiste Bouillet, Nobiliaire d'Auvergne, Volume 3, 1848 - books.google.fr).

Jean-François De Lupé, 1er du nom, seigneur de Montlaur, et de Lherm, co-seigneur de la ville de Foix, épousa, en premières noces, par contrat passé le 14 octobre 1640, dans le château d'Espérandieu-sous-Belvèze, en Razès, diocèse de Narbonne, devant Calvet, notaire, damoiselle Diane de Gelly, fille de feu Jean de Gelly, sieur de Gincla, et de Françoise de Caminié. Diane fut assistée de Marguerite de Las-Cases, sa sœur. Elle se constitua en dot 5000 livres, et une métairie tenue par elle en engagement pour 4600 livres, de noble Jean-Louis de Gelly et de Montmaur, son frère. Ce contrat fut passé en présence de messire Salomon de Levis, seigneur de Limbrassac, noble Geraud de Niort, Pierre de Nigré, conseiller du roi, bailli de Sault, cousin-germain de Diane de Gelly, noble Jean d'Arcelles, sieur de Paupils, Louis-Alexandre du Vivier, seigneur de Sarraute, son neveu. etc. Le 7 décembre 1650, Jean-Françoisde Lupé reçut de noble Arnaud d'Escornebœuf, son beau-frère, quittance de la somme de 769 livres, à compte sur celle de 3000 livres, due pour reste de la dot de Marguerite de Lupé, son épouse. Le 30 octobre 1664. Diane de Gelly fit son testament devant Maffre, notaire royal, et fut inhumée dans l'église de Lherm. Jean-François de Lupé épousa en secondes noces, par contrat du 17 avril 1665, passé devant Arnault, notaire du Carlat, en présence de Pierre de Lort, prêtre, recteur de Belvèze, et de noble Elie de Gouzens, etc., demoiselle Gassienne de Lom, fille de noble François de Lom (armes d'argent à l'ormeau de sinople), sieur de Courtouse, et damoiselle Perrette de Gouzens (Jean-Baptiste-Pierre-Jullien Courcelles, Histoire genealogique et heraldique des Pairs de France, des grands dignitaires de la couronne des principales familles nobles du royaume et des maisons princieres de l'Europe, Volume 4, 1824 - books.google.fr).

Ce Pierre de Nigré est Pierre de Nègre.

Un capitaine forestier va dominer le milieu du XVIIe siècle, Pierre de Nègre. Le premier acte conservé de Pierre de Nègre date de 1622 ; il a alors visité la forêt de Villeneuve dans le Roquefortès et il a présenté une requête pour interdire aux habitants d'Escouloubre de la dégrader. En 1635, il écoute le rapport que lui adresse le garde D. Peloffy sur les forêts de Lengrail qu'il a visitées. En 1644, il rencontre, avec les consuls de Belcaire, les officiers de la grande maîtrise lors de leur passage dans cette petite ville. La rencontre est présentée comme une visite de courtoisie et il ne semble pas que P. de Nègre ait accompagné les officiers dans leurs déplacements. Dix ans plus tard, dès leur arrivée à Quillan, les officiers de Toulouse entendent Louis de Campistron, le procureur du roi au bureau de Quillan, se plaindre du capitaine forestier. Il lui reproche de n'avoir tenu "aucun registre des impoinctures ni aucuns verbaux des délits (...) depuis plusieurs années (...). Au contraire, il souffre les dégradations et défrichements des forêts, parce que les curés de ce pays sont ses enfants ou ses parents au moyen desquels défrichements les revenus de leurs dîmes augmentent journellement". Les officiers vont alors sur le terrain se rendre compte de la situation. Le 10 octobre, alors qu'ils sont à Belcaire, P. de Nègre vient les voir avec deux de ses enfants, Jean et Pierre ; il présente ses excuses "sur les incommodités de la vieillesse" et offre son assistance ainsi que celle de ses fils. A partir du 23 octobre, les officiers rendent leurs jugements, condamnent les communautés pour les défrichements qu'elles ont réalisés et décident que "P. de Nègre sera ajourné à comparaître en personne pour répondre sur les interrogations qui lui seront par nous faites et à telles fins et conclusions que le procureur du roi voudra contre lui prendre". Je n'ai pas trouvé trace d'une procédure menée contre lui, mais l'affaire est à nouveau évoquée après sa mort, lors de la Réformation dirigée par Louis de Froidour. Un procès dont je ne connais que l'issue, est alors engagé contre ses héritiers qui furent "absous des demandes, fins et conclusions contre eux prises par le procureur du roi". Certes, des procès furent intentés à tous les officiers forestiers, tant de la grande maîtrise que du bureau de Quillan ; certes, d'autres furent absous ; mais clore une affaire qui frappait une des principales familles de la région puisque le bailli de Sault se recrutait parmi ses membres depuis au moins le début du XVIIe siècle. Le cas de Pierre de Nègre est, au demeurant, très caractéristique du comportement des capitaines forestiers qui, à en croire Louis de Froidour, sont "des gentilhommes, et quelques-uns de la plus haute qualité, qui n'ont acheté ces charges que pour avoir leur chauffage qu'ils ont pris à discrétion, que pour avoir la commodité du pâturage pour tous leurs bestiaux et que pour avoir des corvées des paysans des lieux riverains auxquels ils ont permis d'user des forêts comme de leurs biens propres" (C. Fruhauf, Forestiers dans les Pyrénées avant 1660, La forêt: Actes du 113e Congrès national des sociétés savantes, Strasbourg, 1988, 1991 - books.google.fr).