Partie VII - Cohérence grand nonagone   Chapitre IL - Deuxième Etoile   Ferrassières - Sommet en Atlantique   

Ferrassières - Sommet en Atlantique

Cette diagonale est placée en particulier sous le signe du monde souterrain.

Cache-cache nucléaire

Le sommet du grand nonagone Ferrassières était un site d'installation de 3 Zones de Lancement du Plateau d'Albion sur les 9 commandées par Reilhanette.

Sous la direction de la Délégation générale de l'Armement, le Centre d'études de Gramat, avec plus de trois cents personnes, expérimente depuis plus de quarante ans les armes de demain, dans le Parc Naturel Régional. Les armes à uranium appauvri sont étudiées au CEG, depuis novembre 1987, date de la mise en service du STU (Site de tir à uranium) construit au fond du gouffre de Bèdes. II s'agit d'une énorme demi-bulle métallique blanche hermétique de 17 mètres de diamètre, de 30 mm d'épaisseur, destiné à contenir les explosions d'obus projetés depuis l'extérieur sur toutes sortes de blindages pour le compte de l'armée française et d'autres pays.

Le causse de Gramat,, de type karstique, possède une abondante végétation en absence d'eau de surface. Le système géologique nommé "karstique" (par référence au nom d'un plateau calcaire de Slovénie) et dans lequel s'est effectué, après soulèvement des roches du Massif Central il y a 60 millions d'années, un drainage des eaux de surface et leur cheminement souterrain dans les galeries naturelles formées par la corrosion de certaines roches tendres du sous-sol. Il en résulte une topographie très prisée des spéléologues, amateurs de grottes, de gouffres et de résurgences. Une des rivières souterraines, l'Ouysse qui disparaît à Thémines, pour ressortir à Cabouy, parcourt 25 kilomètres sous terre, passant à l'aplomb des gouffres des Vitarelles, des Besaces et de Bèdes situés tous les trois dans l'emprise du CEG.

Des dysfonctionnements ont inquiété les gens bien renseignés. Les premiers rapports de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA) font état en 1994 puis en 1995, d'un stock important de déchets radioactifs mettant en jeu une centaine de fûts de 200 litres. Toujours selon l'ANDRA, les déchets ne seront expédiés auprès d'un organisme spécialisé, la Socatri, filiale de la Cogema, basée à Bollène - où se trouve en partie la centrale nucléaire du Tricastin -, qu'a partir de 1996. Les fiches relatives au CEG mentionnent aussi 1 000 m3 de terre et déblais contaminés à l'uranium appauvri après l'incident de tir de 1991, entreposés en plein air sur l'emprise du Centre et ceci deux années de suite. Une équipe du Centre fut aussi bloquée onze jours par les eaux en novembre 1999 dans une minuscule cavité du site.

La fée de l'ouysse

La rivière de l'Ouysse

Les exutoires du système de l'Ouysse, dits " sources de l'Ouysse ", sont constitués par les trois résurgences que sont les vasques de Cabouy (Rocamadour), Saint- Sauveur et Fontbelle. Il faut y ajouter les résurgences des Fruitières plus diffuses et moins importantes, situées dans le cours même de l'Ouysse. Le réseau souterrain de l'Ouysse, bien identifié par des traçages, puis inventorié grâce aux explorations spéléologiques en cours, est connu actuellement sur environ 30 km, soit approximativement le tiers du développement estimé des cavités. Les pertes de possèdent un ensemble souterrain développant 6 km de galeries et formé de deux rivières pérennes reliées par une galerie supérieure entrecoupée de gours. Ces conduits étagés témoignent de l'enfouissement progressif de l'Ouysse. Le gouffre des Vitarelles, profond de 130 m, donne accès à la rivière souterraine de même nom. Cette dernière est constituée d'un conduit principal long de plus de 7 Km, entrecoupé de grandes salles chaotiques remontant parfois à plus de 80 m au-dessus de la rivière et se terminant par un siphon, à 6,3 km de l'entrée sous la doline du Loze, à Flaujac. Latéralement à cette imposante galerie, constituant la partie médiane de l'Ouysse souterraine, des affluents sont visibles et drainent les ruissellements internes vers la rivière. L'affluent de la Méduse, proche de l'entrée, est lui seul un véritable réseau de plus de 4 km de conduits parfois concrétionnés et établis sur trois niveaux, témoins de trois stades d'enfoncement de l'Ouysse. La résurgence de Cabouy exutoire principal de l'Ouysse, et le regard noyé de Poumeyssens, 890 m en amont, sont établis sur une grande galerie noyée explorée sur environ 3 km en direction de Magès, jusqu'à l'aplomb de la doline de Flatou.

Le conte

Un jeune cavalier, le chevalier des Arnis, sur le chemin de Thémines où se situe la perte de l'Ouysse, rencontre une vieille " fatsilière " (faiseuse de sorts), noire et ridée, qui l'arrête en saisissant la bride de son cheval. La vieille réclame un baiser que le cavalier lui donne ne voulant pas contrarié la terrible sorcière qui le récompense d'une turquoise. La vielle lui dit : " Donne-la à ta fiancée et quand tu seras en danger, la pierre pâlira et transportera ton aimée là où tu seras ".

Le chevalier passera donc la bague au doigt de sa fiancée Gayette. Par un chaud après-midi d'été, le jeune homme voulut se désaltérer dans les eaux fraîches et limpides de la rivière Ouysse. Il fut entraîné irrésistiblement vers le fond et se trouva bientôt au milieu nymphes entourant la belle fée de l'Ouysse. Celle-ci lui réclame un baiser pour le libérer et se libérer da la malédiction qui la frappait. Le garçon refusa ne voulant pas trahir sa dame. Aussitôt il est emmené dans un cachot. C'est alors, qu'au doigt de son amie, la turquoise pâlit et qu'une force magique la guide vers la rivière puis l'entraîne jusqu'au fond. Là, elle exige la libération de son aimé mais son impudence la fait aussi enfermer avec lui. La fée de l'Ouysse avait été condamnée par la reine des fées à séjourner au fond des eaux pour avoir tenter de séduire un homme qui perdit la vie, ainsi que sa fiancée, pour avoir résister. Le chevalier des Arnis et sa mie tentèrent de s'échapper mais furent rattrapés par la fée qui brandit une lance afin de tuer le jeune homme désarmé. La jeune fille défendit de son corps son amant. La fée, touchée par cette preuve d'amour, lâcha sa lance. Le chevalier, soulagé, lui donna aussitôt un baiser. Le maléfice prit alors fin et la fée de l'Ouysse, remonta à la surface.

Commentaires

La fée est une fileuse du destin, comme les Parques Romaines et Moires grecques. Ce sont elles qui tissent le fil de la vie et assistent la naissance des enfants humains pour les couvrir de certains dons. Ce sont elles aussi qui rompent ce fil et annoncent le décès des êtres humains, avant de les prendre. Maîtresses des destinées, les fata sont aussi des déesses de la fécondité, ce que pourrait emblématiser une étymologie liée à fatua, désignant une nymphe, divinité de la nature, associée surtout aux arbres, aux forêts, les eaux des sources et des fleurs des jardins. Les fées sont une race de donzelles presque immortelles, auxquelles les primitifs indigènes de l'Italie donnaient le nom de " Fatae ". Le culte médiéval sicilien des fées, bien documenté par l'Inquisition Espagnole, était associé à la Déesse Diana, que les Italiens appelaient "La Reine des Fées". Le temple d'Artémis, la Diane grecque, était l'une des sept merveilles du monde. En effet, le temple est porté par deux étages de femmes ailées, c'est-à-dire des fées. Sur la robe d'Artémis on peut voir toute sortes d'animaux représentant les pulsions primaires et sur les côtés, en alternance, une abeille et une fée. Le mot abeille vient du phénicien Dbr qui veut dire parole. On appelait " abeilles " les prêtresses du Temple d'Artémis, les Pythonisses et tous ceux qui guérissaient par la parole. Assimilée à la parole, l'abeille symbolise l'éloquence, l'intelligence et la poésie.

La reine des fées était connue de l'Angleterre shakespearienne sous deux noms différents : Titania et Mab. Titania est un nom d'origine latine que la reine paraît avoir hérité de Diane, car Ovide appelle souvent ainsi cette déesse. Il est certain que, dans la religion populaire du Moyen Age, la reine des fées avait succédé à la déesse antique, et le roi Jacques Ier nous le dit lui-même dans sa Démonologie : " L'esprit que les gentils appelaient Diane, et sa cour errante, s'appellent parmi nous les Fées ".

Aréthuse

Un rapprochement entre fée de l'Ouysse et Aréthuse se dessine. Il est peut-être utile de corriger une erreur commise souvent concernant le fleuve Alphée. Selon les auteurs antiques, ce fleuve n'a pas de flot souterrain. Il se jette dans la mer ionienne et rejoint, pour Pausanias, Lucain - Ovide n'en dit rien -, en traversant cette mer sans jamais y mêler ses eaux , la fontaine Aréthuse, dans l'île d'Ortygie en Sicile. C'est Ovide qui fait entr'ouvrir la terre par la déesse Artémis pour qu'Aréthuse échappe aux assiduités d'Alphée devenu chasseur. La nymphe Aréthuse (fée) est une émule de la déesse Artémis, chasseresse comme elle, et qui devient chassée (" arroseur arrosé ", d'autant qu'Aréthuse signifie " celle qui répand les eaux "). La fée est justement armée d'une lance ou d'une javeline, arme de chasse.

Par une inversion des rôles, c'est la fée de l'Ouysse, rivière qui admet un cours souterrain comme Aréthuse, qui est un prédateur et qui cherche à séduire les jeunes hommes. Faut-il voir l'effet d'une misogynie du milieu d'où est sorti le conte lotois ?

La bien lointaine reine des fées du conte peut être rattachée, on l'a vu, à Diane. Dans les Acta sancti Symphoriani, Diana est considérée comme une créature néfaste du plein midi, un démon de midi, par mise en relation avec meridiana (méridienne, ce qui donne à la ligne portant le même nom une dimension magique). Midi est la meilleure heure pour voir les fantômes, heure où apparaît selon Gauthier Map la Mesnie Hellequin (chasse sauvage), pour Gervais de Tilbury, la chasse du roi Arthur et pour saint Antoine le monstre hippocentaure. En Angleterre, un glissement de sens dans les anciens textes a fait désigner la neuvième heure, none, comme l'heure de midi.

De la Diane néfaste du chaud midi, on passe à la déesse Hathor, décrite dans les Textes des Pyramides, avec des caractéristiques bovines, et comme l'œil de Rê, autrement dit sa chaleur et sa lumière rayonnantes.

C'est en effet par un chaud après-midi que le chevalier des Arnis est projeté au fond de l'Ouysse, " à l'eau fraîche et limpide " et qu'Aréthuse - dont l'eau de la fontaine sicilienne " est limpide, émane d'une source pure, et […] brille au-dessus des cailloux, qui lui donnent un éclat argentin " selon Lucien - s'approche du fleuve prédateur : " Un jour, il m'en souvient, excédée de fatigue, je revenais de la forêt de Stymphale ; la chaleur était accablante, et ma lassitude la rendait plus accablante encore. Je rencontre un ruisseau qui coulait lentement et sans murmure ; si transparent jusqu'au fond de son lit, qu'au travers du cristal, l'oeil pouvait compter les cailloux répandus sur le sable, et d'un cours si tranquille, qu'à peine il paraissait couler ".

Pachet était la déesse lionne chasseresse régnant sur le désert oriental, adorée dans la région de Beni Hassan. Les Grecs l'assimilèrent à leur Artémis, créatrice de la race féline, et le petit temple rupestre qui lui était consacré près de Beni Hassan fut appelé par eux Spéos Artemidos (sanctuaire d'Artémis). La fête de Diane Bubaste se célébrait particulièrement à Bubastis, ville de la basse Egypte. Bastet est un des aspects de la déesse égyptienne Hathor, connue à Memphis comme la "Dame du Sycomore du Sud".

Il existe au fond de la Vallée des Reines, la " Grotte sacrée ", demeure d'Hathor, haute de 25 mètres, contenait des graffiti préhistoriques de vache. Par temps de gros orage, les eaux d'un ouadi y dévalaient en cascade, promesse de renaissance pour ces zones désertiques, ce qui rappelle l'hydrographie caussenarde. Hathor est aussi " Dame de la turquoise ", qualificatif retrouvé dans les inscriptions, datant du Moyen et du Nouvel Empire, de Serabit el Khadim, dans le Sinaï. Hathor était la patronne de ceux qui vont au loin pour exécuter un travail difficile et dangereux au Sinaï, le travail des mines de turquoise (mafkhet en ancien égyptien). La turquoise est un phosphate d'alumine avec fer et cuivre. Les amulettes serties d'une turquoise sont destinées à édifier la paix et à réunir les amis ou amants séparés. Lorsque le porteur d'une turquoise est menacé par le malheur et l'hostilité, la pierre le prévient du danger en se décolorant. Elle a en outre le don de maintenir la fidélité dans l'amitié. Le Livre des Morts note : " Je connais les deux sycomores de turquoise entre lesquels sort Rê, et par lesquels on passe au ciel pour se rendre à cette porte du seigneur de l'Orient par laquelle sort Rê. "

Rémy Belleau (Nogent-le-Rotrou, 1528 - Paris, 1577), écrit dans la même veine talismanique au sujet de la Maréchal de Retz, qui épousa Albert de Gondi et fut l'une des rares femmes admises par Henri III à l'Académie du Palais :

" Qui ne diroit que ceste pierre

N'eust quelque doux allechement

D'amitié qui les cœurs enserre

Par un secret enchantement ? "

Le Chevalier des Arnis

Le nom des Arnis pourrait renvoyer à l'occitan " arnièr " martin pêcheur, " arn " paliure ou épine du Christ, " arniga " genêt ou au limousin " ani " ou " arni " être en rut. Le paliure (Zizyphus paliurus, Épine du Christ, Argalou, Arnède, Jerusalem thorn, Paliurus australis, Rhamnus paliurus) est de la famille des Jujubiers. D'après la mythologie grecque, la nymphe Lotis se transforma en jujubier, arbuste épineux et défensif, pour échapper aux assauts de Priape. Ce qui nous ramène à la fuite d'Aréthuse et à l'anachronique département du Lot (Lot…is !). Jusqu'à la Renaissance, le jujube joua un rôle important dans la pharmacopée surtout pour ses vertus pectorales, et contre les affections de la vessie et des reins. Il entrait dans la composition de " l'eau céleste "que l'on parait de toutes les vertus. Elle éloignait les animaux venimeux, protégeait de la peste et de la lèpre (" alphos " en grec - " Il paraît même que le nom de l'Alphée vient de la propriété qu'ont aussi les eaux de ce fleuve de guérir les dartres appelées alphes " : Strabon, Geographica, livre VIII, Chapitre 3).

Alphée

Le fleuve Alphée prend sa source en Arcadie et se jette dans la Mer Ionienne. Il arrose Olympie, et reçoit plusieurs affluents : " l'Hélisson qui passe par la ville de Mégalopolis, et le Branthéate qui traverse les terres des Mégalopolitains, et le Gortynius qui coule auprès de Gortyne, où il y a un temple d'Esculape, et le Buphagus, qui après avoir passé par Mélénée prend son cours à travers le territoire de Mégalopolis et celui d'Hérée, et le Ladon qui vient de chez les Clitoriens, et l'Erymanthe, qui sort d'une montagne de même nom " (Ovide, Fastes I, Janvier). A quarante stades du mont Saurus, ou trouve le temple d'Esculape Déménète, ainsi appelé du nom de son fondateur; ce temple bâti sur une hauteur près de l'Alphée ne présente plus aujourd'hui que des ruines. Le temple de Bacchus (Dionysos) Leucyanite n'est pas très éloigné delà, et le Leucyanias passe tout auprès ; il prend sa source dans le mont Pholoé et se jette aussi dans l'Alphée. En traversant ce dernier au-dessous de l'embouchure du Leucyanias, vous vous trouvez dans le pays de Pise. Ania semble signifier eau, ou rivière en ancient éolien. Il y avait trois rivières du nom d'Aroanius en Arcadie. Leucyanias pourrait vouloir dire " eaux blanches ", tandis qu'Alphée se rapporte à la blancheur. Mais une autre étymologie donne " bouvier " par le terme araméen " halpay ". En effet, ce fleuve est rattaché aux bœufs, comme ceux qu'Hermès, poursuivi par leur propriétaire Apollon, conduisit à travers les flots. C'est le cours du fleuve qu'Héraclès détourna, avec celui du Pénée, pour nettoyer les étables d'Augias, travail où il est question de taureaux blancs. Dionysos, vénéré sur les bords du Leucyanite, est invoqué sous le nom de Bougenès (" né du taureau ") par les femmes d'Argos. Les femmes d'Elis, dans le cantique que nous avons déjà mentionné, sollicitaient sa venue en répétant deux fois la formule incantatoire : axié tauré (" noble taureau "). Les initiés au culte de Dionysos portent souvent le nom de Boukoloi (" bouviers ") et, à Athènes un sanctuaire dionysiaque était nommé Boukoleion. Praxitèle l'avait sculpté sous les traits d'un adolescent doté de cornes.

L'alliance de bœuf (ou taureau) et de blanc s'accomplit dans le nom Alphésibée, femme, (au nom lunaire de " vache blanche "), qui sera la mère d'Adonis par le rouge Phoenix (union alchimique de l'homme rouge et de la femme blanche), ou bouvier inventé par Virgile, imitateur de la danse des Satyres et d'une magicienne. Dans sa 8ème Eglogue des Bucoliques, Virgile fait parler une magicienne à travers le personnage d'Alphésibée en 45 vers réparties inégalement en 9 strophes séparés par un vers répétitif. Le principe du refrain accentue le caractère incantatoire. La répétition insiste sur les points importants du rite : par exemple le prénom de Daphnis qui peut être répété dans le même vers. Le rythme binaire confère au texte même de la magie, une magie susceptible d'agir sur le lecteur. Cette scène est donc typique d'une scène de magie. On peut noter que le terme " magicis ", emprunté au grec, apparaît dès le début de notre extrait. Virgile est le premier à l'employer dans la langue latine. Le nom fait la chose. La croyance au pouvoir créateur de la poésie dont l'étymologie est le verbe " faire " en grec, se retrouve chez César comme La Boétie, dans son discours sur la servitude volontaire. Et en effet on assiste au retour de Daphnis, qui est exprimé dans le dernier vers " parcite, ab urbe venit, jam carmina, parcite, Daphnis ".

En outre, on observe une métaphore du lien, grâce aux noeuds et le rite qui les entoure, qui semble assez importante. Cette métaphore semble matérialiser le lien qui va unir la magicienne et son amant. Mais on peut le voir aussi comme lien entre le poète et son lecteur.

Une partie du vers 108 , " an qui amant ipsi sibi somnia fingunt? " (Ou les amants se forgent-ils des songes à plaisir ?), se trouve placée dans un cartouche sur la cheminée de la bibliothèque du château du Mesnil-Saint-Denis, en provenance de celui de Sully-sur-Loire, propriété du ministre de Henri IV, Sully (Rosny-sur-Seine, 1559 - Villebon, 1641), inféodé aux Habert de Montmor. Henri-Louis Habert (1603-1679), maître des requêtes et académicien, mécène de savants et d'artistes, seigneur du Mesnil, avait une sœur, Anne, qui épousa en première noces en 1618 Charles de Lauzières, marquis de Thémines, et veuve en 1621. Henri-Louis Habert fonda, en 1657, l'Académie Montmorienne, embryon de l'Académie des Sciences qui deviendra officielle en 1666, et qui reçut Thomas Hobbes, Campanella, Képler, Ismaël Boulliau, Christian Huygens, Jean Hamon et Charles de L'Orme, etc.

Final de la Fée de l'Ouysse

Les deux amants du conte de la Fée de l'Ouysse se seraient-ils inventé un rêve affirmant la puissance de leur amour ? Le conte en tout cas semble inspiré du nom de la rivière elle-même à un conteur arabe : Wissal (ouissal) en arabe veut dire " union de deux êtres qui s'aiment ".

Saint Jean-Baptiste

Les églises de Saint-Jean-d’Eyraud, Coutras, Sainte-Colombe, la chapelle baptismale de Rocamadour et celle de Chirac ponctuent la diagonale de référence à saint Jean-Baptiste.

Le Targum est une version araméenne de l'Ancien Testament à l'usage des synagogues. Très tôt, peut- être déjà à l'époque de Néhémie, le besoin se fit ressentir dans les assemblées liturgiques de faire suivre la lecture hébraïque de l'Ecriture d'une traduction orale en araméen destinée à rendre accessible aux fidèles le texte sacré. L'interprète, désigné sous le nom de meturgeman, traduisait l'Ecriture, tout en l'expliquant et en y incluant des éléments aggadiques ou halachiques permettant d'actualiser le texte. Le Targum des Hagiographes comprend une glose du Cantique des Cantiques et dit que les douze tribus de Jacob, son serviteur, étaient disposées par leur nom tout autour de la couronne sainte d'or, gravées sur les douze pierres précieuses avec les noms d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, les trois Patriarches. Ruben était gravé sur le rubis, Siméon sur l'émeraude, Lévi sur la chrysalite...

Mais Ruysbroeck, au XIVème siècle, dans Le Livre du tabernacle Spirituel, note concernant le rational que la troisième gemme s'appelle émeraude, et le nom de Lévi, troisième fils de Jacob, y était gravé. L'émeraude du rational est bien aussi en troisième position conformément à la liste des pierres précieuses donnée dans l'Exode 28, 15-21.

Jean-Baptiste était de la maison de Lévi et donc sa pierre associée était l'émeraude. Son rapport avec le monde souterrain est rapporté par une légende donnée par Ernest Razy (Saint Jean-Baptiste, sa vie, son culte et sa légende artistique, Paris, Téqui, 1880) : " C'est au mont Carmel que se trouvent les grottes d'Elie et des prophètes. [...] Là se rendit l'infortunée Elisabeth. Elle s'ensevelit avec son enfant dans une de ces nombreuses et profondes excavations où les Juifs avaient coutume de se réfugier, aux jours fréquents du péril, en ces temps de troubles politiques. Aussi la légende dit-elle que Dieu offrit un asile à cette mère éplorée en ouvrant devant ses pas les flancs d'un rocher qui se referma sur elle. Des anges prirent soin de nourrir les deux pauvres fugitifs, mais bientôt le petit saint Jean resta seul. Elisabeth mourut quarante jours après son arrivée dans cette retraite, égorgée par les satellites d'Hérode. "

 


Sources

Antoine Armand, http://bienprofond.free.fr/hiroshi/Dire-Lot.htm

http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Lucien/dialoguemarin.htm

Guy Massat, http://www.psychanalyse-paris.com/926-Artemis-d-Ephese-deesse-de-la.html

http://quercylot.com/geologie/paysage.html

William Martin Leake, Travels in the Morea, http://books.google.com/books?id=6dM7AAAAMAAJ&pg=PA210&lpg=PA210&dq=Leucyanias&source=web&ots=Cg-Fq1zRTC&sig=sXWp0AjQPvemElwEZJRMP2AT_nI#PPA210,M1

http://www.ethnopsychiatrie.net/actu/bourlet.htm

http://hodoi.fltr.ucl.ac.be/concordances/pausanias_perieg_lv06/lecture/21.htm

http://letrouble.fr/joomla/content/view/106/68/

http://198.62.75.1/www1/ofm/sbf/Books/LA41/LA41223Manns_TargumCant.pdf