Annemasse
Le Prieuré de Sion est une association loi de 1901 fondée le 7 mai 1956 par Pierre Plantard (secrétaire général), André Bonhomme (président), Jean Deleaval (vice-président), Armand Defago (trésorier) et dont les statuts sont déposés à la sous-préfecture de Saint-Julien-en-Genevois (Haute-Savoie). Elle prend pour sous-titre l'acronyme CIRCUIT (Chevalerie d'institution et règle catholique et d'union indépendante traditionaliste) et comme emblème un coq blanc.
Vaincre - Avril 1990 - lebibliothecaire.blogspot.fr
Les statuts sont signés en date du 7 mai 1956 à Annemasse par Pierre Plantard. Le siège social est situé à Sous-Cassan, Annemasse, dans le département de la Haute-Savoie (fr.wikipedia.org - Prieuré de Sion, rennes-le-chateau-bs.com - Sion).
Déclaration en préfecture de l'association du Prieuré de Sion - motta.planetaclix.pt - Prieuré de Sion
Au début du VIe siècle, Annemasse était encore assez importante pour que le métropolitain de Vienne, saint Avit, revenant d'Agaune, s'y arrêtât pour prêcher contre les Ariens et y consacrer, en 515, une église, près d'un temple païen qui est alors détruit (distructo inibi fano). C'était là l'ancêtre de l'église Saint-André démolie en 1873. [...] Quant au nom d' Annemasse (Namasce en 522, Anamasci en 1250), Dauzat et Rostaing voient son origine dans un andronyme gaulois, *Adnamatius, mais nous sommes aussi tenté de le rapprocher d'Annamatia, ville romaine de Panonnie. Dans le voisinage immédiat, on trouve aussi certains toponymes qui peuvent avoir une origine antique, tels Cassan, Romagny pour la haute époque et Collonge pour le Bas-Empire. D'ailleurs Annemasse était entourée de villas révélées par les importants vestiges d'Ambilly, Cranves-Sales et Ville-la-Grand (Pierre Broise, Annemasse, Bulletin de la Societe D'Histoire et D'Archelogie de Geneve, 1986 - books.google.fr).
Adnamantia (ND), Annamatia (IA, TP), un fort sur le Danube entre Intercisa et Lussonium, auj. Duna-Fôldvàr en Hongrie [ou Baracs selon d'autres]. Admama(n)tus, -ius, Annamatus est un nom gaulois extrêmement fréquent en Norique et dans la Germania. cf. composé celtique comme *Ad-nämant-(o) 'qui va à l'ennemi', «zu den Feinden hin » (cf. irl. námae 'ennemi') ; mais Adnamantia n'est pas une cité située 'devant le territoire ennemi' ou 'qui fait front à l'ennemi' mais un domaine (ou plutôt les domaines : -iâ, neutre pluriel) d'un certain Adnämantio-s. cf. Annemasse en Haute-Savoie, qui dérive certainement du même prototype : *Ad-nämant-iä > *Annamatsia > Annemasse 'domaines à'*Adnâmantios\ (Xavier Delamarre, Pannonia Celtica. In: Nouvelle revue d'onomastique, n°51, 2009 - www.persee.fr).
Annamatia se trouve en Pannonie inférieure comme Sirmium, mais plus au nord sur le limes longeant le Danube.
Situation d'Annamatia sur le limes danubien - Dénes Gabler, András Márton et Estelle Gauthier, La circulation des sigillées en Pannonie d’après les estampilles sur sigillées lisses de Gaule, de Germanie et de la Région danubienne, Revue archéologique de l’Est, Tome 58, 2009 - rae.revues.org
Carte de la Pannonie romaine au IIème siècle après J.C. - fr.wikipedia.org - Pannonie
Saint Martin de Tours est né vers 316-317 à Savaria en Pannonie Supérieure. Il est mort le 8 novembre 397 à Candes, mais fêté le 11.
Le centre du cercle templier de Savoie
Le cercle templier de Savoie dans lequel se trouve Annemasse a pour centre Le Sarnieu à Groisy près d'Annecy, sur un axe du 8 novembre, fête des Quatre Couronnés (Cohérence petit nonagone : Deuxième Etoile : Calendrier, Points particuliers : Le Sarnieu, Arsène Lupin et Saint Sulpice : A partir du 6 février : t’as pas fini Dorothée ?).
Groisy (Haute-Savoie) est la patrie de la mère de saint François de Sales, Françoise de Sionnaz, qui est né au château de Boisy, sur cette commune, apporté à son mari, étant seul héritière de son père Melchior.
C'est pourquoi, obligés de retourner, au port de Césène nous apprîmes, au milieu des applaudissements universels, bien que la nouvelle ne fut pas encore certaine, l'élection au souverain Pontificat, du Cardinal des Quatre-Couronnés, ou Facchinetti, bolonais. La chose nous fut ensuite confirmée à Chioggia, en partie par la joyeuse sonnerie des cloches, en partie par ce que disaient les habitants, et, à Venise, nous sûmes qu'il avait pris le nom d'Innocent IX. Fasse le Dieu très bon et très grand que, sous ses auspices pour longtemps désirés, l'Eglise catholique universelle, et surtout celle de France, éprouve cette tranquilité qui lui permette de vivre si bien et si heureusement, que les peuples catholiques, délivrés du bras de leurs ennemis, puissent, dans la sainteté et la justice, servir tous les jours de leur vie Celui «à qui servir c'est régner». Le peuple et le royaume qui ne le serviront pas périront. J'écrivais ceci à un moment de loisir, le 20 novembre 1591 (François de Sales, Manuscrit du cours de droit, alors qu'il était étudiant à Padoue).
Innocent XI n'occupa la chaire de Pierre que deux mois; élu le second jour du Conclave, 29 octobre 1591, Innocent IX mourut le 30 décembre. Jean-Antoine, fils d'Antoine Facchinetti della Noce et de Françoise Titta, était né le 20 juillet 1519. Il fut des familiers du cardinal Alexandre Farnese, archevêque et légat d'Avignon, qui l'envoya remplir ses fonctions en cette ville. Gouverneur de Parme, référendaire des deux signatures sous Paul IV et nommé par ce Pape évêque de Nicastro (26 janvier 1560), délégué l'année suivante au Concile de Trente, il y donna des preuves de sa sagesse, de sa doctrine et de son zèle pour la religion. Pendant les six années de sa nonciature auprès du Sénat vénitien, que saint Pie V lui confia en 1566, le Prélat mit tout en œuvre pour conclure la fameuse ligue contre les Turcs, d'où sortit la victoire de Lépante. Rentré dans son diocèse, Mgr Facchinetti fut pour son peuple un exemple éclatant de vertu et se dévoua tout entier au ministère pastoral, à la prédication de l'Evangile en particulier. Des raisons de santé l'ayant contraint de résigner son évéché en 1575, Grégoire XIII le nomma patriarche de Jérusalem in partibus et consulteur du Saint-Office, puis lui conféra la pourpre, avec le titre des Quatre-Couronnés, le 12 décembre 1583, et l'admit dans la Sacrée Congrégation des Eveques et Réguliers. Le Cardinal en faisait encore partie lorsqu'il fut appelé au souverain Pontificat (www.donboscosanto.eu - OEuvres de Saint Francois de Sales - Tome XXII - Vol.1).
Au XVIIème siècle, la Savoie est un bastion avancé de la contre réforme. Elle fournit au catholicisme en fortes individualités, dont un saint personnage, François de Sales. Bien qu'éloigné d'Annecy, résidence des évêques, Samoëns participe au renouveau de la religion. Deux personnages sont les acteurs de l'intégration de la paroisse au renouveau du catholicisme, renouveau qui lui permet de se reconstruire et de dominer la spiritualité de l'occident chrétien. La première personne a été citée, il s'agit de saint François de Sales, l'autre est un caractère original dont la mémoire est toujours présente dans la partie supérieure de la vallée du Giffre, le doyen Dusaugey. Il faut tout d'abord évoquer les relations de François de Sales avec Samoëns. Sa charge d'évêque l'amène à faire des visites épiscopales dans la vallée, comme il le fait dans les autres paroisses de son diocèse, de 1604 à 1622. Mais s'ajoutent à sa charge de prélat des liens plus familiers puisqu'il est le parrain de Louise de Gex, fille de Jacques et d'Anthonie de Gex. Les déplacements qu'il fait à Samoëns prennent un caractère privé. Ainsi celui de 1616 a pour but de rencopntre Madame de Charmoisy qui séjourne depuis l'hiver précédent chez sa fille, Anthonie de Gex. Il n'en abandonne pas pour autant sa fonction religieuse. Les visites pastorales ont lieu en 1606, en 1610, où il arbitre une querelle sur les dîmes qui a éclaté entre la collégiale et la chartreuse de Mélan. Il intervient, huit ans plus tard pour que les syndics de la communauté versent aux chanoines dix ducatons, somme due pour « la célébration de certains offices et une procession autour de l'église ». Après sa mort, l'évêque « agit » toujours à Samoëns où il accomplit des miracles. Dès 1624, plusieurs guérisons miraculeuses ont lieu grâce à son intercession (Colette Gérôme, Histoire de Samoëns: sept montagnes et des siècles, 2004 - books.google.fr, Cohérence petit nonagone : Deuxième Etoile : Le Sarnieu - Sommet au large de Mimizan).
Le chœur de l'église Notre-Dame de l'Assomption de Samoëns a été construit en 1605. Il a une forme de demi dodécagone, éclairé par 5 fenêtres pourvues de vitraux (1982). Ces vitraux représentent les "Quatre Couronnés", saints patrons de la confrérie des maçons de Samoëns, Saint-François de Sales qui vint plusieurs fois à Samoëns, Ponce fondateur de l'abbaye de Sixt, monseigneur Biord et le cardinal Gerdil, tous deux natifs de Samoëns (fr.wikipedia.org - Eglise Notre-Dame de l'Assomption de Samoëns).
Sous l'Ancien Régime les confréries des saints Quatre Couronnés groupaient les maîtres et compagnons maçons des villes, à Annecy et à Chambéry, comme en de nombreuses villes d'Italie. A Samoëns, une d'elle est créée en 1659. La confrérie de Chambéry offrait le 7 juillet et le 8 novembre un gros pain à bénir à la chapelle de Lémenc, et un petit pain tous les dimanches : "Des morceaux de ce pain étaient distribués aux maîtres et aux compagnons et l'on croyait anciennement qu'en porter un morceau sur soi préservait de tomber des échafaudages ou du toit" (Arnold van Gennep, La Savoie, 1991) (Roger Devos, Moeurs et coutumes de la Savoie du Nord au XIXe siècle: l'enquête de Mgr. Rendu, 1978 - books.google.fr).
A Chambéry, en 1635, les frères prêcheurs ont déjà offert l'asile à la confrérie des Quatre-Couronnés ou des maçons, ancienne et moribonde, relancée vers 1613. Elle siégeait au maître-autel de Lémenc dont l'église conservera jusqu'au XVIIIe siècle la confrérie de Saint-Concord, autorisée par bulle de Clément X du 18 mai 1671 (Christian Sorrel, Histoire de Chambéry, 1992 - books.google.fr).
Cassan ou le chêne
Cassan provient probablement du gaulois cassanus : chêne.
Les conciles de Sirmium
Le Chronographe de 354 est un ample calendrier latin copié à l'origine dans un manuscrit enluminé du IVe siècle. Son texte, d'une conception très proche de celle des almanachs modernes, fut rédigé par Furius Dionysius Filocalus (lapicide romain qui, une quinzaine d'années plus tard, grava les Épigrammes de Damase Ier, pape de 366 à 384). Mêlant fêtes païennes et fêtes chrétiennes, il avait pour destinataire explicite un nommé Valentin(us), certainement un aristocrate romain chrétien. Il n'en subsiste que des copies médiévales et modernes reproduisant le texte et les illustrations d'origine.
Ce document n'est pas un simple calendrier. Il est richement illustré et renferme de nombreuses données chronologiques parmi lesquelles le Catalogus Liberianus, une liste des évêques de Rome de saint Pierre jusqu'à Libère (Liberius) qui entra en fonction en 352.
Deux autres listes sont associées, dans le sens où elles sont reproduites dans le même manuscrit (Chronographe de 354). Ce sont les Feriale ecclesiae romanae ou depositio martyrum et Depositiones episcoporum romanorum. La première est une table de la mort des martyrs qui forme le premier martyrologe romain, tandis que la seconde est une table de la mort des évêques depuis Lucius en 255 à la mort de Julius en 352 (fr.wikipedia.org - Chronographe de 354, fr.wikipedia.org - Catalogus Liberianus).
Le pontificat de Libère se situe dans une période au cours de laquelle le dogme de l'Église, défini par le concile de Nicée, est fortement contesté par les ariens. L'empereur Constance II soutient l'arianisme et exile le patriarche d'Alexandrie Athanase d'Alexandrie, vigoureux défenseur du concile de Nicée. Constance obtient aux conciles d'Arles et de Milan le soutien de la majorité des évêques occidentaux. Certains toutefois s'en indignent. C'est le cas du pape Libère que Constance fait exiler. Constance lève cette mesure trois ans plus tard et Libère revient à Rome. La controverse porte sur les raisons qui ont motivé le revirement de Constance. Nombre d'historiens anciens et modernes prétendent que Libère aurait signé une des formules de Sirmium, condamnant saint Athanase et donnant en partie satisfaction aux ariens. A peine libéré, il la désavoua et proclama que la seule formule à recevoir est celle du Concile de Nicée (fr.wikipedia.org - Libère).
Dans le christianisme ancien du IVe siècle, on distingue quatre conciles de Sirmium (ou synodes de Sirmium) et quatre symboles de Sirmium (ou formules de Sirmium) du nom de la ville impériale de Sirmium en Pannonie. Ces différentes réunions et professions de foi ont pris place sous le règne de Constance II, durant la crise arienne qui divisait le christianisme et marquent l'apogée de l'arianisme. L'appellation Concile de Sirmium désigne souvent le troisième des quatre conciles dont est issu le deuxième symbole appelé « blasphème de Sirmium » par ses détracteurs. On parle également du « formulaire de Sirmium » pour désigner parfois la deuxième formule parfois la quatrième formule qui marquent la victoire temporaire de l'arianisme.
Le troisième concile de 357 rassembla un petit nombre d'évêques exclusivement occidentaux - au nombre desquels Libère - alors que le christianisme était essentiellement développé dans la partie orientale de l'Empire romain, qui rédigèrent une profession de foi fortement marquée par l'arianisme radical de type anoméen. Rédigé en latin, ce credo, connu sous le nom de deuxième symbole de Sirmium et qualifié de blasphème de Sirmium par Hilaire de Poitiers, proscrivait la notion de consubstantialité du Fils et, par conséquent l'usage des termes homoousios (consubstantiel) et homoiousios (de même substance) jugés trop polémiques. La formule écartait ainsi toute spéculation sur le mode de génération du Fils, se bornant à affirmer la subordination de ce dernier au Père dont « l’unicité », donc la sa solitude dans la divinité, est affirmée. Le texte stipule qu'« il tient pour étranger à l'Église quiconque affirme que le Fils, par rapport au Père, n'est pas semblable selon la substance ». Les anoméens obtiennent même la signature d'Ossius de Cordoue, alors centenaire, dont on soupçonne qu'elle a été extorquée tant ce credo va à l'encontre des convictions affichées par l'influent théologien. C'est alors le triomphe du parti radical arien dirigé par les évêques illyriens Ursace et Valens de Mursa. Loin d'apaiser les querelles, ce credo radical sera rejeté par la plupart des courants théologiques de l'époque et divisa le camp arien tout en rassemblant les tenants de la doctrine de la consubstantialité du Père et du Fils. Ce concile aura pourtant un retentissement considérable car l'influent évêque d'Antioche Eudoxe, passé du parti eusébien à l'arianisme radical fit sienne cette confession de foi lors d'un concile d'Antioche postérieur, de tendance anoméenne.
La troisième formule, appellation rare, désigne un ensemble de trois pièces signées par Libère : la formule de foi composée à Antioche en 341 et connue comme deuxième formule du synode in Encaeniis; la condamnation prononcée à Sirmium de 351 contre Photin; une troisième pièce semi-arienne dont Libère est lui-même l'auteur et qui affirme que le Fils est semblable au Père par essence (fr.wikipedia.org - Conciles de Sirmium).
Portrait de Constantius (Constance) II - Manuscrit Barberini du Chronographe de 354, Bibliothèque Vaticane
Les Pères anténicéens attribuent couramment les théophanies de l'Ancien Testament au Fils, à commencer par les apologistes (v. surtout Justin, Dial., 56 ; cf. G. Aeby, Les missions divines de saint Justin à Origène, Fribourg 1958). Eusèbe de Césarée, dans son traité sur les théophanies, est tout à fait dans la ligne de cette interprétation traditionnelle. Les 15e et 16e anathématismes de la première formule de Sirmium [premier concile de 351] condamnent expressément ceux qui attribuent les théophanies de Mambré et du Yabboq au Père, et non au Fils (Hahn, p. 198). Les ariens tenaient beaucoup à cette nterprétation, qui leur permettait d'opposer nettement le Père invisible au Fils qui s'est rendu visible. Les nicéens, au contraire, surtout à partir des années 360, tendent à faire de la Trinité tout entière le sujet des théophanies ; v. Simonetti, La crisi ariana, p. 506-511. Cette interprétation deviendra classique avec saint Augustin ; voir B. Studer, Zur Theophanie-Exegese Augustins, Rome 1971 (Maximinus, Scolies ariennes sur le Concile d'Aquilée, présenté par Roger Gryson, 1980 - books.google.fr).
Sans doute, ce subordinatianisme plus ou moins affirmé n'avait rien pour effrayer un conservateur arianisant comme Eusèbe. Il ne gêne pas davantage les Pères du synode de Sirmium de 351, qui affirment que c'est bien le Christ, et non le Père, qui a reçu l'hospitalité d'Abraham. Mais les nicéens déclarés n'allaient-ils pas se débarrasser d'une exégèse qui compromettait l'égalité du Père et du Verbe ? En fait, l'interprétation christologique était si bien établie que les adversaires même résoins de l'arianisme semblent s'en être d'abord accommodés, quitte à y chercher des arguments pour leur thèse. C'est ce que font Hilaire, Grégoire d'Elvire, et Ambroise lui-même lorsqu'il écrit son De Fide. Comme, d'ailleurs, la crise arienne n'épuise point toutes les énergies et que les anciennes polémiques continuent, on n'est pas étonné qu'au milieu du IVe siècle la théophanie de Mambré, dans son interprétation traditionnelle, soit encore utilisée par Cyrille de Jérusalem pour défendre contre les juifs la convenance de l'Incarnation : c'est le même Seigneur qui a mangé chez Abraham et qui a mangé chez nous. Longtemps encore, les foules chrétiennes qui se pressent à Mambré y chercheront le souvenir d'une apparition du Christ et non d'une manifestation de la Trinité. A la longue, cependant, le triomphe des nicéens devait entraîner une réinterprétation de l'épisode. Il devenait clair, en effet, que les tenants de l'arianisme pouvaient tirer argument de l'ancienne explication christologique. Aussi une nouvelle exégèse, trinitaire cette fois, commence à être proposée. C'est précisément celle que, dans le De Cain, Ambroise substitue à l'interprétation de Philon. Cette nouvelle version de la théophanie de Mambré va trouver sa orme classique avec Augustin : les trois visiteurs parfaitement égaux sont trois anges, mais ceux-ci servent à manifester le mystère des trois personnes divines. C'est donc bien la Trinité qui s'est révélée à Abraham (Hervé Savon, Saint Ambroise devant l'exégèse de Philon le Juif: Texte, 1977 - books.google.fr).
Les martyrs de Sirmium
Les deux documents les plus anciens du calendrier romain, en ce qui regarde les fêtes des martyrs, sont: 1° La Depositio martyrum philocalienne, dont nous avons une rédaction arrêtée en 354; 2° le martyrologe hiéronymien. La Depositio nous donne ceci: V id. novembris, démentis, Semproniani, Claudi, Nicostrati in comitatum. Le texte de la Depositio est fautif en deux endroits ; ce n'est pas V id. (9 nov.) qu'il faut lire, mais VI id. (8 nov.); tel est en effet le jour consacré par la tradition de culte. Le nom démentis, qui est peut-être, probablement même, celui du célèbre pape, a été introduit ici par erreur, car l'anniversaire traditionnel tombe le 23 novembre (VI III Jcal. decemb.). En revanche le nom de Castor ou Castorius fait défaut, ce qui est en désaccord avec tous les autres documents. C'est probablement une omission, ou une substitution de nom: Clément mis à la place de Castorius.
L'autre localisation, in comitatum, est bien datée ; elle remonte à 354 au plus tard. Mais quelle en est la signification? Comitatus c'est, etymologiquement et originairement, l'entourage de l'empereur, son camp, sa cour. Ici il est bien clair qu'il désigne un lieu. Lequel? Pas Rome, cela va de soi: dans ce calendrier romain il eût été bien inutile de l'indiquer. [...] Il est plus naturel de penser à quelqu'une des résidences impériales ordinaires, Trêves, Milan, Sirmium. L'empereur Constant séjourna souvent a Sirmium ; son père Constance, depuis qu'il fut devenu empereur d'Occident, y habita presque régulièrement. Le choix, du reste, est déterminé par ce fait que les martyrs en question nous sont présentés par une tradition locale fort sérieuse comme ayant vécu, comme ayant été martyrisés aux environs de Sirmium. Ainsi, des formes diverses du calendrier romain il résulte qu'au IVe siècle on célébrait à Rome — peut-être au Celius — l'anniversaire de quatre chrétiens martyrs de Sirmium et que ces quatre chrétiens s'appelaient Sempronien, Claude, Nicostrate, Castorius.
Une légende, qui n'était pas originaire de Rome, avait été rédigée en Pannonie, à Sirmium ou aux environs. C'est celle qui a fait courir tant de plumes erudites et dont le P. Delehaye vient de nous donner une édition définitive. Peut-être lui et les autres lui ont-ils attribué une trop grande valeur historique et une date un peu trop ancienne. Ceci importe peu à mon sujet. Ce n'est pas de la légende en elle-même que je m'occupe en ce moment, c'est de son influence sur la tradition romaine. Qu'elle ait été composée au VIe siècle, ou au Ve, ou même au IVe, cela m'intéresse moins que la date où elle fut assez connue à Rome pour y modifier la tradition légendaire et les usages liturgiques. Qu'elle soit antérieure aux deux légendes romaines, cela est de toute évidence; il n'est pas moins clair que celles-ci ne lui doivent absolument rien. On l'aurait connue à Rome que jamais on n'aurait eu l'idée d'imaginer les deux autres récits. Il s'agit de quatre ouvriers, Sempronien, Claude, Nicostrate et Castorius, employés aux mines de porphyre dans les carrières de la montagne appelée maintenant Fruschka Gora, au nord de Sirmium. Dioclétien les tient en haute estime à cause de leur habileté; ils lui exécutent en effet toutes sortes d'ouvrages difficiles ; mais c'est parce qu'ils ont soin d'invoquer le nom de Jésus-Christ et de faire le signe de la croix avant de se mettre au travail. Telle est l'explication qu'ils donnent a un de leurs compagnons païens, appelé Simplicius. Celui-ci se convertit et réussit bientôt comme les quatre autres à contenter Dioclétien. Un jour cependant ils refusent d'exécuter une statue d'Esculape, destinée à être adorée dans un temple. Ils passent en jugement. Dioclétien les fait enfermer dans des caisses de plomb et jeter à la rivière. Au bout de quarante-deux jours un chrétien appelé Nicodème retire de l'eau les cinq cercueils et les dépose dans sa maison (Louis Duchesne, Le culte romain des Quatre-Couronnés (Santi Quattro). In: Scripta Minora. Études de topographie romaine et de géographie ecclésiastique. Rome : École Française de Rome, 1973 - www.persee.fr).
Des carrières de porphyre vert étaient exploitées dans les montagnes de Fruschka Gora, au sud de Peterwardein et de Carlowitz et au nord de Illitrowitz, l'antique Sirmium, capitale de la Pannonie Inférieure (Charles Dubois, Étude sur l'administration et l'exploitation des carrières marbres, porphyre, granit, etc. dans le monde romaine, 1908 - books.google.fr).
D'après Tacite (Annales 4,65), le Caelius se serait d'abord appelé le Querquetulanus mons, à cause du grand nombre de chênes dont il était couvert (quercus signifie « chêne » en latin). Son nom primitif se serait perpétué dans la porte Querquétulane (Querquetulana porta), nom que Pline l'Ancien (Histoire naturelle XVI,37) donne à la porte Caelimontane (Caelimontana porta) située entre le Cælius et l'Esquilin. Ses habitants, les Querquetulani, figurent sur la liste des trente peuples albains (populi albenses) admis aux Féries latines qui nous a été transmise par Pline l'Ancien (Histoire naturelle, III, 69) (fr.wikipedia.org - Caelius).
Prieuré de Cassan
Il existe dans l'Hérault un prieuré de Cassan sur la commune de Roujan, à proximité de la ligne gnostique qui passe à Gabian (Autour de Rennes le Château : Un alignement inattendu : la ligne gnostique).
En 1080, un prieuré est fondé grâce à une donation de terres faite par la famille Alquier, puissante famille de la région de Béziers, à quelques chanoines qui avaient quitté vers 1066 le chapitre de la cathédrale Saint-Nazaire de Béziers. Le second prieur, Guiraud (1070-1123) va donner au monastère sa renommée. Sous sa direction, la notoriété du lieu attire les donations de l'aristocratie de toute la région. La règle suivie est celle de Saint-Augustin et les membres du prieuré sont des chanoines. Une nouvelle église prieurale est consacrée le 6 octobre 1115. De nombreuses reliques accroissent la renommée du prieuré (un des quatre Saints Suaires du Christ connus en Occident, des reliques du Saint-Sépulcre, de la Couronne d'épines, de sainte Marthe…) (fr.wikipedia.org - Abbaye de Cassan).
Il y a eu aussi un saint Suaire jusqu'en 1568, qu'il fut donné aux Augustins de Carcassonne après avoir été enlevé. Ils disent qu'il étoit sur la tête de N. S. cependant les Augustins assurent que c'étoit celui des Genoux; ce qui n'a aucun fondement, & qui n'est pas conforme à cette ancienne inscription de Cassan : A l'honor de Diou & dou sanct Susari del quel foua enveloppada là glorìosa testa, louquel Susaries a la glisa dou mounasterìo de Cassan. Recueil de le Bœuf (Antoine Auguste Bruzen de la Martinière, Le grand dictionnaire géographique, historique et critique, 1768 - books.google.fr).
3 et 4 = 7
Les tailleurs de pierre et les maçons d'Italie et de France, ne sont pas moins explicites dans la manifestation de la fermeté de leur foi. Prenez, par exemple, les statuts des Tailleurs de pierre de Venise. Ils sont de 1317. Invocation de la T. S. Trinité, vif désir que les statuts contribuent « à la gloire de Dieu et de la glorieuse Vierge Mère Marie, toujours notre avocate » ; ils témoignent du culte des Quatre Saints Couronnés, protecteurs de la maîtrise. C'est là, pensons-nous, la plus ancienne mention du culte des Quatre Couronnés, professé par des constructeurs et qui fut très populaire au Moyen Age en Italie, en Flandre et en Allemagne. Les Statuts des Tailleurs de pierre allemands, publiés à Strasbourg et datés de 1459, mais qui reprennent des règles beaucoup plus anciennes, sont rédigés en termes presque identiques. On y trouve la même invocation de la Sainte Trinité et le même patronage des Quatre Saints Couronnés, marque sans aucun doute d'un lien commun originel (Auguste Onclair, La Franc-Maçonnerie dans ses origines, son développement physique et moral, sa nature et ses tendances, 1874 - books.google.fr, Paul Naudon, La Franc-maçonnerie chrétienne: la tradition opérative, l'Arche royale de Jérusalem, le rite écossais rectifié, 1970 - books.google.fr).
Constantius (Constance II le Jeune), le second et le plus célèbre des enfants de Constantin, né à Sirmich (Sirmium), le 7 ou le 13 août 317, fait césar le 8 novembre 323 (ou 324), prit, le 9 septembre 337, le titre d'auguste et d'empereur (L'Art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques, et autres anciens monuments, depuis la naissance de Notre-Seigneur, Tome I, 1818 - books.google.fr).
Mamré ou Mambré est une vallée fertile & agréable dans la Palestine, à quinze stades d'Hébron, vers le midi, & à deux cens cinquante stades (c'est dire, environ trente & un milles) de Jérusalem, est célèbre dans l'Histoire Sainte. Ce fut en ce lieu-là, qu'Abraham habitant sous des tentes, reçut les trois Anges qui lui prédirent la naissance de son fils Isaac; ce fut là qu'il les servit á table sous un arbre, que saint Jérôme appelle Térébinthe, d'où cette vallée a été aussi nommée la vallée de Térébintbe. Ce même Auteur assure qu'on voyoit encore cet arbre de son tems, sous l'Empire de Constance. Quelques peuples y avoient dressé des autels, pour y faire des sacrifices en mémoire de ce qui s'étoit passé sous ce Térébinthe; mais le grand Constantin averti de cette superstition, par sa mére Hélène , donna ordre d'abolir ces sacrifices, & y fit bâtir un superbe Temple. Quoique cet arbre ait été détruit, on dit qu'il en a repoussé d'autres de sa souche, que l'on montre pour marquer l'endroit où il étoit. La ville d'Hébron se nommoit aussi Mamré. Voyez Genèse, ch. 23. v. 17. Elle tiroit peut-être ce nom d'un Chananéen nommé Mamré, qui semble avoir été maître de ces lieux. Genèse, ch. 14. v. 13. 24 (Le grand dictionaire historique ou Le mêlange curieux de l'histoire sacrée et profane: qui contient en abregé les vies et les actions remarquables des patriarches, des juges, Tome VI, 1740 - books.google.fr).
La basilique des Quatre-Saints-Couronnés est un édifice religieux catholique de Rome. L'église remonte au IVe siècle (ou Ve siècle). La tradition indique que la première église est commencée par le pape Miltiade, au IVe siècle, sur le côté nord du Cælius. C'est l'une des premières églises de Rome, construite sur le Titulus Aemilianae, du nom de la fondatrice, qui a probablement possédé une villa romaine complexe dont les fondations sont manifestes sous l'église. L'église est achevée à la fin du VIe siècle et en raison de sa proximité du Palais du Latran, résidence papale médiévale, elle est devenue importante dès ce jour (fr.wikipedia.org - Basilique des Quatre-Saints-Couronnés).
Dernière en date avant l'Assomption de Lanfranco, l'œuvre du Florentin Giovanni Manozzi, plus connu sous le nom de Giovanni da San Giovanni (1592-1636), dans l'abside des Santi Quattro Coronati (1623), procure un attachant point de comparaison. Car il est en fin de compte peu d'œuvres aussi différentes que ces deux grandes compositions unitaires brossées à deux années d'intervalle par deux artistes de talents assez équivalents. Sur le mur d'abside des Quattro Coronati, le martyre des saints patrons compose un suite de fresques encadrées de stucs blanc et or, et séparés par des pilastres rythmant la composition d'ensemble: c'est le registre inférieur ou « terrestre », auquel est étroitement rattaché, dans la conque même de l'abside, la représentation de la Cour céleste réunie pour accueillir les Quatre Couronnés. L'effort d'unification du décor est bien caractéristique d'un moment où les intentions baroques de l'art romain vont s'affirmer avec décision, et l'on retrouverait la même volonté d'unité jusque dans les œuvres apparemment les plus fragmentées de San Giovanni (telle la voûte de la chapelle Mellini à Santa Maria del Popolo). Aux Santi Quattro Coronati, le Paradis épouse la forme de la conque. Les bienheureux se pressent au bord de l'abside comme au bord d'un balcon céleste. Au-dessus d'eux planent des nuages, dont on ne voit que le dessous, légèrement ombré. Sur le premier nuage au centre un chœur d'anges; plus loin derrière, des angelots jouent dans la lumière, plus haut, encore des nuages qui semblent s'ouvrir devant la Vierge et le Précurseur sur la vision de la Trinité auréolée de lumière: c'est la vision qu'une ronde d'angelots aussi joyeux qu'à Santa Pudenziana circonscrit et approfondit à la fois, entraînant le décor dans un mouvement tournant de coupole (Marie-Christine Gloton, Trompe-l'oeil et décor plafonnant dans les églises romanines de l'age baroque, 1965 - books.google.fr).
Giovabni Manozzi, Fresque de l'abside de la Basilique des Quatre Saints Couronnés, 1623 www.rome-roma.net
Beverley et les Maçons
La date de création du Prieuré de Sion est le 7 mai 1956. Le 7 mai est une des fêtes de Jean de Beverley (Darmstadt : Les trois portes : Douze portes, Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Victoire à Rennes-les-Bains : le panneau de l’Hôtel des Thermes).
Le monastère de Beverley, ayant été détruit parles Danois, le roi Athelstan, qui avoit obtenu une grande victoire sur les Ecossois par l'intercession de saint Jean, bâtit à la même place une collégiale, qu’il fit dédier sous l’invocation de son protecteur. Le roi Henri V se crut redevable à Fintercession du même saint, des succès qu’eurent ses armes à la fameuse journée d’Azincourt. Il se tint à cette occasion un concile, qui ordonna que l’on chômeroit par toute l'Angleterre la fête de saint Jean de Béverley. Les bollandistes ont publié quatre livres de miracles opérés par la vertu des reliques du saint, et qui tous ont été écrits par des témoins oculaires. En 1037, Alfric, archevêque d’Yorck, transféra solennellement dans l'église les reliques de saint Jean et l'on célébroit autrefois la mémoire de cette translation le 25 d'octobre. En creusant une fosse dans l'église de Béverley le 15 septembre 1664, on découvrit une voûte de pierre où étoit une boîte de Plomb qui renfermoit plusieurs fragments d’os avec un peu de Poussière. Des inscriptions firent connoître que c'étoient les resteS de la dépouille mortelle de saint Jean de Béverley. On les y avoit cachés au commencement du règne d’Edouard VI. On les enterra au milieu de la même église. Alcuin avoit une grande dévotion à saint Jean de Béverley. Il donna, dans son poème sur les saints d’Yorck, une longue histoire des miracles opérés par son intercession (Alban Butler, Godescard, Vies des pères, des martyrs, et des autres principaux saints, tirées des actes originaires, Tome V, 1835 - books.google.fr).
Remarquons qu'en l'année 1188, le lendemain de la fête de Saint Matthieu (22 septembre) un feu ravagea le monastère de Beverley (Susan E. Wilson, The Life and After-life of St. John of Beverley: The Evolution of the Cult of an Anglo-Saxon Saint, 2006 - books.google.fr).
Alfred de Béverley appelle Athelstan le premier monarque de toute l'Angleterre, quoiqu'il n'ait jamais pris ce titre.
Le journal Hiram (mai et juillet 1908) a fourni ce très curieux document maçonnique, dont la traduction a été faite par le Frère Teder, un des Maçons les plus instruits sur l’histoire de l’Ordre, dont figurent ci-dessous les propos d’introduction audit Manuscrit de 1693 :
En retranchant des constitutions d’Edwin la question de la sainte Eglise, Anderson voulait laisser croire aux naïfs que la maçonnerie de 1717 reprenait la tradition de 926. Or, dans le manuscrit de 1693, dont nous donnons ci-après la copie traduite, on peut voir, au contraire que les constitutions d’Edwin furent absolument catholiques romaines. D’où il faut conclure que la maçonnerie ancienne était toujours, en 1717, catholique romaine ; tandis que la maçonnerie moderne de 1717, création aussi irrégulière que celle de la confrérie à laquelle avait été initié Guillaume d’Orange, ne justifia sa venue qu’en donnant un coup de ciseau dans les constitutions de 926 et ne fut en définitive, qu’une maçonnerie d’Etat inféodée à la dynastie usurpatrice et protestante de George 1er (www.glfriteecossaisprimitif.org).
Le rétablissement de la Maçonnerie en Angleterre ne date véritablement que du règne d'Athelstane; et il y a encore à York une grande loge de Francs-Maçons, qui montre des traces de son existence depuis ce tems. Cette loge, la plus ancienne de l'Angleterre, fut fondée en 926, sous la protection d'Edwin, frère du roi, qui obtint une autorisation d'Athelstane, et qui fut lui-même le grand-maître de l'Ordre. On dit qu'en vertu de cette autorisation du roi, tous les Maçons du royaume se réunirent en assemblée générale dans cette ville, où ils constituèrent une grande loge-mère pour les gouverner à l'avenir : on sait aussi que le nombre des Frères s'accrut considérablement sous la protection, ou plutôt, sous le gouvernement de cette loge (Antoine-Augustin Bruzen de La Martinière, Cérémonies et coutumes religieuses des peuples idôlatres, 1809 - books.google.fr).
Le manuscrit Cooke parle en fait du jeune fils d'Athelstan qui n'eut jamais d'enfant. Athelstan travestirait le mot grec "ateleston" mot utilisé par Euripide et Platon pour désigner le non initié, tandis que celui d'Edwin le nom grec des Eduens (dont la capitale romaine était Autun) (René Alleau, Hitler et les sociétés secrètes : Enquête sur les sources occultes du nazisme (1969), 2014 - books.google.fr).
« pierre noble », est aussi le sens du nom d'Athelstan en vieil anglais (fr.wikipedia.org - AEthelstan).
Sous le règne d'Æthelstan, les relations déjà étroites entre l'Église et la monarchie le deviennent encore davantage. Depuis l'annexion de la Mercie par Édouard l'Ancien, toute la province de Cantorbéry est comprise dans le royaume de Wessex, et les conquêtes d'Æthelstan placent pour la première fois les évêchés du Nord sous l'autorité d'un monarque du Sud (fr.wikipedia.org - AEthelstan).
Un tableau du XVIe siècle représentant Æthelstan aux côtés de Jean de Beverley à Beverley Minster, Beverley
En ce qui concerne l'Angleterre, enfin, nous ne savons pas à quel moment et par quelle route, les Quatre Couronnés et leur légende, s'installèrent dans la tradition des maçons de métier anglais. Comme le soulignent les historiens anglais, D. Knoops et G.P.Jones, "leur mémoire a été préservée par l'Eglise, comme le montre la dédicace d'une église qui leur est attribuée à Canterbury au septième siècle" (Jean-François Blondel, Les logeurs du bon Dieu, 1992 - books.google.fr).
Petuaria (or Petuaria Parisorum) was originally a Roman fort situated where the town of Brough-on-Humber in the East Riding of Yorkshire now stands. Petuaria means something like 'quarter' or 'fourth part', incorporating the archaic Brythonic *petuar, 'four' (compare modern Welsh pedwar). It was founded in 70 AD and abandoned in about 125. The adjacent civitas (civil town), ferry-crossing and (attested) port which grew over and replaced the fort survived until about 370, and was probably the capital of the Celtic tribe called the Parisi. Petuaria marked the southern end of the Roman road known now as Cade's Road, which ran roughly northwards for a hundred miles to Pons Aelius (modern day Newcastle upon Tyne). The section from Petuaria to Eboracum (York) was also the final section of Ermine Street (fr.wikipedia.org - en.wikipedia.org - Petuaria).
Longtemps Petuaria fut identifié à Beverley (Camden, Ainsworth repris par Châteaubriand dans les commentaires de ses Martyrs). Professor Phillips dit que Beverley est simplement Pedwer-llech (quatre pierres), l'ancien Petuaria. Les quatres pierres marqueraient les limites du sanctuaire de Beverley que le roi Athelstan avait confirmé mais non créé lui-même (Cathedrals, Abbeys, and Churches of England and Wales: Descriptive, Historical, Pictorial, Volume 2, 1891 - books.google.fr).
Un circuit
King Athelstan constituted Beverley one of the "Cities of Refuge", by granting to the Church of St. John the privilege of Sanctuary; and a frid stol, i. e. freed stool, or chair of peace, was placed in a conspicuous situation near the high altar, as an emblem of protection to the refugee. The limits of the Leuga, or privileged circuit of St. John, were comprehended within the circumference of a circle, of which the church was the centre, and whose radius was about a mile; consequently it included the town of Beverley within its bounds. It was denned by stone crosses, three of which still remain in a dilapidated state. These crosses were placed on the principal roads leading to the town. One stood towards North or Cherry Burton; another, called Molescroft Cross, stood towards Leckonfield Park; a third on the road leading to Walkington; a fourth towards Kinwaldgraves, on the road to Bishop Burton; and another to the south of Beverley, on the road to Skidby. There is no trace, nor have we met with any record, of a cross on the east road towards the Hull Bridge (Dugdale's Monasticon) (James Joseph Sheahan, T. Whellan, History and topography of the city of York: the Ainsty wapentake; and the East riding of Yorkshire, Tome 2, 1856 - books.google.fr, Autour de Rennes le Château : La dalle horizontale de Marie de Nègre : vers Montolieu).
Le cercle templier de Savoie est un autre circuit.
Coq blanc
Le dieu Esculape intervient dans la légende des quatre martyrs de Sirmium.
Et voici deux faits qui montrent, à tout le moins, une connexion entre Asklépios et le coq blanc. Un soldat aveugle consulte le dieu : il lui est prescrit de se frotter les yeux avec un collyre fait du sang d'un coq blanc mêlé à du miel.(Pluarque, [...] D'autre part, le roi Pyrrhus faisait en son royaume figure d'Asklépios ; il guérissait les maladies de la rate par des procédés calqués sur ceux du dieu; or, le sacrifice d'un coq blanc était une partie essentielle du rituel. C'est apparemment parce qu'il avait place dans le culte des dieux guérisseurs qu'on rencontre le coq blanc, ultérieurement, dans d'innombrables rites magiques relatifs à l'incubation ou à la nécromantie. Je n'entrerai point dans l'exégèse de ces pratiques qui associent souvent les idées les plus contradictoires sur la nature des puissances évoquées aussi bien que des procédés par quoi on les évoque. Constatons seulement que la magie se complaît à offrir aux dieux infernaux et aux puissances chtoniennes des coqs "ololeukos". Les deux exemples cités plus haut montrent assez que, ce faisant, elle n'innovait point. Il ne serait donc point surprenant que dans l'Asklépieion de Pergame, certaines purifications eussent été faites, où le sang d'un coq blanc était un ingrédient nécessaire (P. Roussel, Remarques sur quelques règlements religieux, Bulletin de correspondance hellénique, École française d'Athènes, 1926 - books.google.fr).
Un autre coq blanc : Saint Jean Brévelay
Le blason de Saint Jean Brévelay porte un coq d'argent (blanc) qui provient de la famille de l'Hopital (fr.wikipedia.org - Saint-Jean-Brévelay).
Selon Joseph Daningo (Eglises et chapelles au royaume de Bignan, 1993), jusqu'au XVIe s., la paroisse apparaît dédiée à saint Jean, il faut attendre 1530 pour que soit mentionné «Monsieur Saint Jehan de Cantorbie» et 1542 pour qu'apparaisse explicitement Jean de Beverley. En 1392, 1430 et 1536 la paroisse est appelée simplement "Saint Jean" peut-être en rapport avec saint Jean Baptiste (Susan E. Wilson, The Life and After-life of St. John of Beverley: The Evolution of the Cult of an Anglo-Saxon Saint, 2006 - books.google.fr, Cahiers de civilisation médiévale, Université de Poitiers, Centre d'études supérieures de civilisation médiévale, 2009 - books.google.fr).
Il est à noter que des reliques de saint John sont conservées dans le village de Saint-Jean-Brévelay lui même sur les tracés des nonagones "français" (axe d'Edern du 19 mai). Elles ont été apportées lors du retour de Bretons exilés en Angleterre suite aux exactions vikings. La date du 19 mai marque la fête du pape démissionnaire Célestin V, partie prenante du mystère de Rennes le Château (Synthèse : Calendrier - Rennes-le-Château, Cohérence grand nonagone : Deuxième Etoile : Calendrier).
Dans la Vita de Pietro del Morrone, le Malin, alors que le futur pape est dans la fleur de la jeunesse, lui parle du coq blanc de Pythagore :
Finalmente conchiude l'Astuto, una sol cosa desiderargli, che sarebbe un Gallo Bianco; animale solecitissimo nel distinguer col canto l'hore, ed in conseguenza Aritmetico profittevole del giorno; dal che hebbe origine che Precetto allegorico di Pittagora: Un Gallo albo abstineto... (Vincenzo Spinelli, Vita di S. Pietro del Morrone, Papa detto Celestino quinto, 1664 - books.google.fr).
L'auteur dédicace la Vita au cardinal Barberini, protecteur de l'ordre des Célestins, fondé par Pietro del Morrone.
Le coq est lié à une catégorie particulière de clercs, ceux qui vivent dans le siècle au contact des fidèles. Les Moralia in Job de saint Grégoire eurent un succès considérable et fixèrent pour des siècles nombre d'interprétations symboliques. Celle du coq ne fait pas exception. Les théoriciens postérieurs chercheront simplement à situer plus précisément dans le corps du clergé ces « Galli precincti ». Pour certains, ce sont les saints moines qui comme le coq chantent les heures et rappellent ainsi tout au long de la journée la passion du Christ : « Le blanc coq signifie Hommes de sainte vie Qui ainsi que Dieu fut mort Annoncèrent sa mort. Coq chante en son honneur Les heures, nuit et jour. Prime, tierce et midi Pour ce chantent matines au matin Quand Dieu ressuscita Tierce quand Dieu fut en la croix levé Midi quand fut en la croix navré... » (Philippe de Thann). Pour d'autres les Galli sont les docteurs de l'Eglise, ainsi pour Raban Maur ou Rupert de Deutz. Les plus nombreux, de saint Eucher archevêque de Lyon à l'école de Saint- Victor et aux liturgistes du XIIIe y voient l'image du prédicateur (Colette Beaune, Pour une préhistoire du coq gaulois. In: Médiévales, n°10, 1986 - www.persee.fr).
Blason de Saint Jean Brévelay
Blason de la famille de Gallucio de l'Hopital
Louis de Rohan, seigneur du Poulduc, paroisse de Saint Jean Brévelay, épousa Michelle de l'Hopital, fille de Gilles de l'Hopital, seigneur de la Rouaudais et de Bilaire et de Jeanne Cadio.
La famille du nom de L'Hopital était possessionnée à Escoublac, Nivillac, Bains, Evran, Saint-Judoce, Saint-Vincent sur Oust. Le sceau apposé en 1306 par Pierre de l’Hôpital de Bretagne est de gueules au coq d'argent. Ce blason est identique à celui de la famille Gallucio de L'Hospital, Duc de Vitry. Si les personnages sont apparentés, l'interprétation de l'évolution possible d'une branche cadette bretonne peut expliquer le changement du blason ultérieur comme une brisure de l'original Les ducs de Vitry, de Château-Villain et de Rosnay ont donné deux maréchaux à la France en 1617 et 1643. Ils portent de gueules au coq d'argent ayant au col un écusson d'azur chargé d'une fleur de lys (Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France: des pairs, grands officiers de la couronne, chevaliers, commandeurs et officiers de l'ordre du Saint-Esprit, Tome 4, 1868 - books.google.fr, P. Potier de Courcy, Nobiliaire et armorial de Bretagne, 1862 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Nicolas de L'Hospital, fr.wikipedia.org - Famille de L'Hopital).
Pierre de l’Hospital, président et juge universel de Bretagne de 1403 à 1444, condamnera au feu Gilles de Rais en 1440 (fr.wikipedia.org - Pierre de l'Hôpital).
Gilles de Rais, compagnon d'arme de Jeanne d'Arc, est né, en 1404, à Champtocé (Maine et Loire) sur la diagonale du petit nonagone Lussan - Ploufragan et sur le rayon du grand nonagone allant à Edern comme Saint Jean Brévelay (Voyage dans le temps : Gilles de Rais).
Blason de la famille de l'Hopital (Bretagne) - Toussaint de Saint Luc, Mémoires sur l'Etat du clergé et de la noblesse de Bretagne, 1691 - books.google.frEmmanuel Marie-des-Neiges de Rohan Polduc (ou Pouldu), né le 18 avril 1725 dans la Manche espagnole et mort le 14 juillet 1797 à La Valette (Malte), est le 70ème grand maître de l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Il avait fait ses études en France, au collège des jésuites de la Flèche. Son père, Jean-Baptiste II de Rohan-Polduc (1675-1755), époux (1723) de Marie Louise de Velthoven, flamande noble et riche, s'était exilé à cause de la conspiration de Pontcallec en Bretagne, liée à celle de Cellamare qui visait à écarter le Régent Philippe d'Orléans et à mettre sur le trône de France Philippe V, roi d'Espagne et petit-fils de Louis XIV, avec la complicité du duc du Maine, bâtard légitimé du Roi Soleil (www.wikiwand.com - Emmanuel de Rohan-Polduc, Claire Eliane Engel, Les Chevaliers de Malte, 1972 - books.google.fr).
Laurent Pucci, Florentin, cardinal du titre des Quatre-Couronnés, fut nommé évêque-administrateur de Vannes par Léon X, le 21 novembre 1513. Le roi y ayant aussi fait nommer André Hamon, chanoine de Rennes et abbé de Saint-Gildas-de-Rhuys en 1514, il y eut aussitôt un arrangement entre les deux compétiteurs. Le cardinal céda quelques revenus en gardant le titre d'évêque et la faculté de nommer les grands vicaires et de conférer les bénéfices. C'était la part du lion, et André Hamon, préconisé le 11 décembre 1514, n'eut que l'ombre d'une grande dignité; aussi n'est-il nommé ordinairement qu'André élu de Vannes. Encore n'exerça-t-il pas seul les fonctions épiscopales dans le diocèse, puisque Geoffroi Le Borgne, prieur du Bondon et évêque de Tibériade, suppléait le cardinal, dès 1518, en qualité de suffragant ou de vice-président du diocèse. André vivait encore en 1527, mais on ignore l'époque de sa mort. Quant au cardinal Laurent Pucci, il prit possession le pénultième jour de juillet 1514, et eut pour grands vicaires Jean Daniélo, archidiacre de Vannes, et Bertrand de Quifistre. En 1516, il fut taxé à 200 livres de contributions annuelles pour la réparation de l'église cathédrale. L'année suivante parut le fameux concordat de Léon X et de François I qui, entr'autres dispositions, enlevait l'élection des évêques aux chapitres pour la donner au roi. En 1527, la collégiale de Rochefort fut définivement constituée, grâce aux libéralités de Claude de Rieux. Deux ans après, la collégiale de Notre-Dame-dela-Fosse, à Guémené, fut fondée par Marie de Rohan, dame de Guémené, et par son fils, et ratifiée le 24 décembre par François de Salvagne, vicaire général de Laurent Pucci. Celui-ci se démit la même année en faveur de son neveu, et mourut à Rome le 26 septembre 1531 (Revue de Bretagne et de Vendée, Volume 17, 1865 - books.google.fr, Le Cercle et la Croix des Prophètes : Le jardin d’Adonis : Onis et Joachim, La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Présentation, La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Psaumes surnuméraires).
Le chêne deux fois millénaire du Pouldu est situé à 4,5 km du bourg de Saint Jean Brévelay, sur la droite de la route. Surnommé "le patriarche d'Armorique" et largement évidé en son cœur, il aurait abrité une sieste de Jules César au lendemain de sa victoire sur les Vénètes à Arzon (Alain Dag'Naud, Lieux insolites et secrets de toute la Bretagne : Morbihan, 1993 - books.google.fr).
Après l'if, c'est le chêne qui semble vivre le plus longtemps. Le chêne du Pouldu en Saint-Jean-Brévelay, mesuré au cours de l'excursion de la Société Polymathique le 18 juin 1925, a 9m,30 de tour à 1m,50 du sol. Il serait donc à rapprocher du chêne-chapelle d'Allouville-Bellefosse (Seine-Inférieure), de 9m,79 de circonférence, auquel on attribue de 700 à 900 ans (Bulletin mensuel de la société polymathique du Morbihan, Vannes, 1927 - books.google.fr).
L'Hôtel du Pouldu, ainsi appelé parce qu'il appartenait à une branche cadette des Rohan qui possédait la seigneurie du Pouldu en Saint-Jean-Brévelay, fut acheté par les Ursulines en 1660 à Isaac de Rohan (Pierre Thomas-Lacroix, Le vieux Vannes, 1975 - books.google.fr).
Dans la Bible, Isaac est le fils du patriarche Abraham.
Jean de Béverley et François de Sales
L'histoire ecclésiastique des Anglais, par Bède le Vénérable, moine anglo-saxon qui passe pour avoir composé le premier un travail méthodique ayant trait au langage doigté (Loquela digitorum, art d'exprimer les nombres par la position des doigts sur les mains ou des mains sur le corps), rapporte qu'à la fin du septième siècle, saint Jean de Beverley, archevêque de Yorck, se chargea d'enseigner la prononciation à un jeune sourd-muet qui avait trouvé chez lui un asile hospitalier. Rodolphe Agricola, professeur de philosophie à l'université de Heidelberg (mort en 1495), nous met devant les yeux, dans son Tractatus de inventione dialecticâ, comme un fait merveilleux, la facilité qu'un sourd-muet avait acquise, vers ce temps, de converser par écrit avec les parlants. Jérôme Cardan, né en 1501, mort en 1576, réformateur de la philosophie au XVIe siècle, prouva, par des réflexions aussi justes que subtiles sur la position exceptionnelle des sourds-muets dans le monde, que personne n'était plus à même que lui de l'apprécier comme elle le mérite. Dès 1578, J. Pasck, prédicateur de la cour de l'électeur de Brandebourg, qui comptait parmi ses enfants deux sourds-muets, prit soin lui-même de leur éducation, sous la seule inspiration de sa tendresse paternelle. Mais il ne nous a laissé, chose fâcheuse ! rien d'écrit sur ses procédés, qui paraissent toutefois empreints d'un sens profond. Pendant le séjour que saint François de Sales fit à la Roche (vers 1604), il donna un exemple de charité qui ne surprendra personne, mais qui n'a pas dû laisser, disent ses contemporains, de lui être d'un grand mérite devant Dieu. Entre les malheureux qui venaient tous les jours recevoir l'aumône à sa porte, il rencontra un sourd-muet de naissance : c'était un homme d'une vie fort innocente, et qui, pourvu d'ailleurs d'une certaine adresse, trouvait à s'employer dans les bas services de l'évêché. Comme on savait que le saint prélat aimait les pauvres, on le lui amenait quelquefois pendant son repas, pour qu'il jouît du plaisir de le voir s'expliquer par signes et comprendre parfaitement ceux qu'on lui adressait. Saint François, touché de sa position, ordonna qu'on l'admît au nombre de ses domestiques et qu'on en eût le plus grand soin. Son maître d'hôtel lui ayant respectueusement fait observer qu'il n'avait pas besoin de ce surcroît de charge inutile, et que, du reste, cet infirme ne pouvait être bon à rien : « Qu'appelez-vous bon à rien ? lui répondit l'évêque; comptez-vous donc pour rien l'occasion qu'il m'offre de pratiquer la charité ? Plus Dieu l'a affligé, plus on doit en avoir pitié. Si nous étions à sa place, voudrions-nous qu'on fût si ménager à notre égard ? » Le sourd-muet fut donc reçu dans la domesticité de la maison, et saint François le garda jusqu'à sa mort. Le prélat fit plus encore; il entreprit de l'instruire lui-même par signes des mystères de la foi, et il y réussit, grâce à un travail persévérant, grâce à une patience infatigable. Il lui apprit à se confesser par gestes et désira être son directeur; il l'admit ensuite à la communion, dont il ne s'approchait qu'avec un respect et une dévotion qui édifiaient tous les fidèles. Il ne survécut guère à son admirable instituteur et mourut, dit-on, de douleur de l'avoir perdu. [...] Pedro de Castro, premier médecin du duc de Mantoue, instruisait le fils sourd-muet du prince Thomas de Savoie (toujours des sourdsmuets dans cette pauvre maison de Savoie !) (Ferdinand Berthier, L'abbé de l'Épée, sa vie, son apostolat, ses travaux, sa lutte et ses succès, 1852 - books.google.fr, Thèmes : Le Code Voynich).
Thomas de Savoie Carignan (1595-1656), le premier à porter ce nom, est le fils de Charles-Emmanuel Ier, duc de Savoie. Il participe au début de la guerre de Trente ans aux combats aux côtés des Espagnols. Il cherchera à disputer la régence du duché à sa belle-soeur Christine, fille de Henri IV de France. En 1636, il se réconcilie avec elle et guerroie pour la France en Italie. C'est son fils Emmanuel-Philibert (1628-1709) qui naît sourd à Moûtiers (fr.wikipedia.org - Thomas de Savoie-Carignan).
François de L'Hospital (ou de L'Hôpital), seigneur du Hallier et de Beynes (1630), comte puis duc de Rosnay (août 1651) et pair de France, né en 1583 et décédé à Paris le 20 avril 1660, participe aussi à la guerre de Trente Ans, sous le règne de Louis XIII et est fait maréchal de France en 1643 (fr.wikipedia.org - François de L'Hospital).
Les mains font parties intégrantes du rituel du Franc-maçon. En effet elles nous sont utiles aussi bien à l'intérieur du temple qu'à l'extérieur. A quoi reconnait-on un Franc-maçon ? à ses signes, mots et attouchements. Et les mains sont utiles à l'exécution des signes et des attouchements. En effectuant le signe d'ordre, l'apprenti Franc-maçon plaçant sa main sous sa gorge symbolise le fait d'empêcher ses passions et les pulsions de son corps de venir perturber le travail de son esprit et le cas échéant d'altérer ses capacités de jugement. Le compagnon en plaçant son bras gauche en double équerre (coude et épaule) symbolise la rectitude et la droiture du Franc-maçon. En complément des signes d'ordres, les signes pénaux sont aussi des symboles lourds de sens; jurer de se donner la mort si d'aventure nous transgressions notre serment de secret en se coupant la gorge (la main droite représentant le couteau) ou en s'arrachant le coeur avec notre main droite les doigts repliés pour symboliser une griffe. Avec les signes, les attouchements permettent aux Francs-Maçons de se reconnaître. En l'exécutant l'apprenti ou le compagnon signifie sa demande du mot sacré et révèle ainsi sa qualité de Franc-Maçon. Les mains jouent aussi un rôle essentiel lorsqu'à la fin de chaque tenue nous nous assemblons pour former la chaîne d'union. Symbole fort de l'union entre frères, de la fraternité, de l'égrégore que nous cherchons à former dans nos loges. Les mains sont aussi un lien essentiel entre notre esprit et la matière, car symboliquement elles sont le trait d'union entre notre esprit et la pierre brute, en permettant la transmission de notre volonté de perfectionnement en actions réelles, visibles et mesurables. Elles sont aussi de vrais outils qui peuvent servir à pincer, saisir, frapper. Enfin elles participent à notre communication se joignant à nos paroles pour renforcer nos propos et faire partager nos convictions, pour illustrer notre discours, pour attirer l'attention de nos auditeurs. Pendant la cérémonie de passage au grade de compagnon elles sont pleinement employées lors des quatre premiers voyages en se saisissant de nos outils de bases, maillet, ciseau, équerre, compas, règle, Levier, fil à plomb et niveau (Les Mains Libres - www.temple-parvis.com).
Le padovan Sicco Polentone (1375-1447) dit que le tombeau trouvé miraculeusement dans l'église Sainte Marie de Padoue devenu l'église du Saint (chiesa del Santo), dans lequel fut enseveli saint Antoine de Padoue, à Padoue, a été sculpté par les Quatre Saints Couronnés.
Avant l'arrivée de la nuit de son inhumation le 17 juin, de nombreux malades furent apportés dans l'église Sainte-Marie, et recouvrèrent la santé par le simple attouchement de la pierre qui renfermait les restes du saint; et les infirmes qui ne pouvaient pénétrer dans le temple étaient guéris en priant au milieu de la place voisine. Les aveugles voyaient, les sourds entendaient, les paralytiques marchaient, et les muets retrouvaient la parole pour remercier Dieu et chanter les louanges de son ministre. En un mot, tous les genres de maladie étaient expulsés par la miraculeuse vertu qui s'échappait de cette arche de salut (Jean-Augustin Guyard, Saint Antoine de Padoue, sa vie, ses oeuvres et son temps, 1868 - books.google.fr).
Croix du Sud, 4 + 1
La Croix du Sud était observable dans l'Antiquité depuis la latitude d'Alexandrie. Pour Ptolémée ses quatre étoiles principales de la Croix du Sud appartenaient au Centaure. Les Romains en ont fait, au rapport de Pline, le Trône de César (Thronos Caesaris) en l'honneur de l'empereur Auguste. Puis, à cause de la précession des équinoxes, l'astérisme se laissa engloutir au-dessous de l'horizon, du moins pour les observateurs européens, et on l'oublia plus ou moins. Dante y fait cependant allusion semble-t-il, dans la Divine Comédie (Purgatoire) : "Je tournai à main droite, et je pensai / à l'autre pôle, et je vis quatre étoiles / que nul ne vit jamais, hors la gente première." Dante n'avait jamais vu cette constellation, mais on a supposé qu'il pouvait en avoir eu connaissance par les globes célestes des Arabes, avec lesquels les Pisans étaient en relations suivies. Sur le globe Borgien, daté de 1225, où l'astérisme est, paraît-il, reconnaissable; et de toute façon les Arabes ne l'ont jamais perdu de vue : Kazwini en fait mention, al-Birouni dit qu'il l'a observé depuis Multan, en Inde, où on l'appelait Sûla (= la poutre de crucifixion). Peut-être, conjecture encore Flammarion, Dante connaissait-il ce groupe d'étoiles par Marco Polo, que ses voyages avaient conduits jusqu'à Java. Quoi qu'il en soit, en 1501, le navigateur Amerigo Vespucci la redécouvre et, s'il ne lui donne aucun nom, il note la disposition rhomboïdale des quatre étoiles qu'il dit former "una mandorla". Andrea Corsali, en 1517 (ou 1517), lui donne enfin un nom. Il l'appelle la Croce maravigliosa. Antonio Pigafetta, qui accompagnait l'expédition de Magellan, la signale également, et l'appelle El Crucero. Blundevil en 1574 parlera du Crosier (et l'on mentionne aussi vers cette époque les noms de Crossiers, Crosse Stars, Crusero, Crosers, etc.). Ce sera Bayer, qui le premier, détachera ce groupe d'étoiles des pieds du Centaure en le nommant Modernis Crux, et c'est Bartsch, enfin, qui la consacrera comme constellation avec le nom que nous lui connaissons (www.cosmovisions.com - Croix du Sud).
Ses quatre étoiles disposées en losange, très lumineuses, accompagnées d'une cinquième plus petite sur un côté, indiquent aux marins et aux voyageurs la direction du sud (fr.vikidia.org - Croix du Sud, fr.wikipedia.org - Croix du Sud).
Drapeau de la Papouasie Nouvelle Guinée
Pareillement, les quatre martyrs de Sirmium sont accompagnés d'un cinquième, Simplicius.
Pourquoi le nombre de quatre plus un a-t-il paru à Lacan le nombre minimal susceptible de faire groupe réel ? Parce que le groupe de trois se décompose spontanément en qui refont un couple et un seul qui se prend alors pour l'Un ou zéro : non un tiers, mais un Dieu le Père pour le moins. Il faut résister à cette compulsion à la constitution des paires. A s'en tenir à quatre, on expose le groupe à se décomposer en deux paires. Il y faut le plus-un pour déranger cette combinaison toujours recomposée. Ainsi le nombre de quatre plus un est-il bien le plus petit nombre possible formant groupe (Eugénie Lemoine-Luccioni, Psychanalyse pour la vie quotidienne, 1987 - books.google.fr).
Ayant pour désert l'Océan austral, pour simoun la mousson, pour tente la voile triangulaire d'un boutre recourbé en croissant, et pour étoile du berger la Croix du Sud, les Arabes, au dixième, au douzième, au treizième siècle, cinglèrent encore vers Madagascar. Ils l'appelèrent Komri, la comptant au nombre des colonies qu'ils échelonnaient sur tout le pourtour de la mer des Indes, de Ceylan à la baie Delagoa, littoral persan, côte d'Oman, Zanzibar, Mozambique, les Comores, et que des trafics de boutres reliaient en un immense empire de comptoirs (Marius-Ary Leblond (pseudonyme des Réunionais Georges Athénas (1877-1953) et Aimé Merlo (1880-1958)), La grande île de Madagascar: les régions et les races; les moeurs; les fêtes; la poésie; l'art; les croyances; la civilisation du boeuf et du riz; les ressources naturelles, 1907 - books.google.fr).
Le mythe d'Ibonia décrit le cycle de la vie humaine dont le terme est retour à l'origine. Le langage malgache le plus quotidien, le plus simple, en garde la trace merveilleuse: mourir, quand on est vieux, se dit: mody, « rentrer chez soi». C'est le mot clef du Testament : il y revient quatre fois. Un même schéma mental anime le récit : la représentation cosmologique de l'homme situé au centre des quatre côtés du monde. Mais il s'agit d'une représentation dynamique : un cercle se décrit en passant d'un point à un autre, cercle bénéfique ou maléfique, dans un sens ou dans l'autre, en partant de tel point ou de tel autre, c'est selon, mais il aboutit toujours à un point d'échappement qui entraîne à nouveau dans la spirale d'un nouveau cercle. L'ensemble du récit avance ainsi en spirale, le centre échappant toujours, reportant l'intérêt ou la quête toujours plus loin, pour s'échapper définitivement dans l'au-delà insaisissable par le franchissement de la dernière limite : la mort comme accès, ou retour, à la Vie. Indéfiniment, l'homme emporté par cette spirale, qui est, me semble-t-il, le flux vital de l'aina, apprend que les choses lui échappent toujours et qu'il faut aller plus loin ; indéfiniment, il apprend à mourir, et c'est la philosophie profonde du récit : l'épreuve mûrit l'homme ; c'est en apprenant à mourir qu'il apprend à vivre et qu'il devient homme, c'est même ainsi qu'il peut transmettre la vie. La surprise qu'apporte ce long récit vient de l'étonnante cohérence entre vision du monde, conception de la vie, narrativité et moyens mnémotechniques : différent du schéma « six, plus un » plus anecdotique, plus ludique, non cosmologique et donc moins fondamental, le schéma mental du "quatre plus un" guide le conteur dans son récit, lui permet de ne pas se perdre dans les méandres du conte, de ne rien oublier en cours de route, et constitue en même temps la trame de l'histoire et sa conception du monde : l'homme est en son centre, chargé de transmettre la vie et porteur lui-même du flux vital qui l'emporte. [...] Selon les conceptions malgaches reçues sous l'influence de la divination arabe, Ibonia s'annonce sous des auspices difficiles, ce sera un enfant au fort destin (mahery vintana) (François Noiret, Mythe d'Ibonia le grand Prince (Madagascar), 2008 - books.google.fr).
Si vintana, comme on peut le voir à l'article correspondant de l'Abinal et Malzac, signfie "le destin, la destinée, chance bonne ou mauvaise, sort", du moins faut-il se rappeler que, vintana étant un doublet de kintana "étoile", il s'agit du destin qui se lit dans le ciel [...] C'est parce que vinta(na) s'est spécialisé dans la désignation de la Croix du Sud, qu'on en vint à employer kintana comme non commun des étoiles (Bakoly Domenichini-Ramiaramanana, Du ohabolana au hainteny: langue, littérature et politique à Madagascar, 1983 - books.google.fr).