Partie XIII - La Croix d’Huriel   La Croix d’Huriel et pierres noires   Saint Sulpice, Ecosse et pierre noire   
SAINT SULPICE ECOSSE JOHN LAW PIERRE NOIRE JACOBITES

Si l'avers de la dalle de Coume Sourde représente un triangle enserrant le choeur de Saint Sulpice, quel rapport avec le revers qui, avec CEIL BEIL MCCXCII, pointerait vers la pierre de Scone et John Balliol ?

Le rapport qui existe entre Saint Sulpice et l'Ecosse c'est l'ancienne chapelle Saint Fiacre devenu celle de Saint Martin, ainsi qu'un possible lien entre le saint écossais Millefort et saint Roch qui a été remplacé comme vocable par saint Jean Baptiste de la Salle à Saint Sulpice (Le calendrier de La Vraie Langue Celtique). L'église de Saint Sulpice aurait pu être l'image d'un "temple maçonnique", mais bien catholique, à la suite de l'investissement du quartier entourant l'église par les Jacobites, en exil après la Glorieuse Révolution (seconde révolution anglaise 1688-1689).

Saint Fiacre - 30 août

Ce chant ne marque-t-il pas le cycle du travail du jardinier qui commence à la Sainte-Agathe et finit à l'automne de la Saint-Martin ? (Ernest Lafon, Les mois rustiques et les voix du pays, 2002 - books.google.fr).

Voilà un indice qui explique en partie le remplacement de saint Fiacre par saint Martin dans la dédicace de la chapelle qui se trouve après celle de saint Denis. La commune de Rustiques se trouve, sur le plan inversé de Saint Sulpice projeté sur le département de l'Aude, "dans" la chapelle autrefois de saint Fiacre, patron des jardiniers, en rapport avec la rusticité.

Dans la chapelle Saint Martin se trouvait le tableau de Saint Fiacre refusant la couronne d'Ecosse par Dejuinne.

A Saint-Sulpice-les-Champs, un tableau du XIXème siècle, peut être une copie ou du tableau original commandé en 1819 à François-Louis Dejuinne par la préfecture de la Seine pour l'église Saint-Sulpice de Paris, transféré en 1873 à Saint-Pierre-du-Gros-Caillou, envoyé au dépôt des oeuvres d'art de la ville de Paris en 1898, et rayé des inventaires en 1956. Une esquisse du tableau de Dejuinne, versée dans les collections de la ville de Paris (inv. 11), a été transférée au musée du Petit Palais en 1986 (inv. PPP 4553) (www.culture.gouv.fr - Saint Sulpice des Champs).

La légende de saint Fiacre est tirée de la Vita seconda qui est devenue la Vie du saint par excellence.

Loin d’être fils d’un rustre, comme on pourrait le penser, Fiacre ne le cédait en noblesse à qui que ce fut, pas même à saint Crépin. Il était fils d’Eugène IV, roi d’Ecosse, lequel régnait au septième siècle. N’ayant d’autre ambition que celle de faire son salut, il résolut d'abandonner la cour du roi son père, et de se retirer dans quelque solitude. La princesse Sira, sa sœur, à qui il fit part de ce' projet, ayant de son côté la même idée, ils s’embarquérent, arrivèrent en France, et se rendirent à Meaux, capitale de la Brie, province fertile en blé, et renommée pour ses fromages. Saint Faron occupait alors le siége qu’a depuis illustré Bossuet. Ce prélat, à qui les voyageurs se présentent, devine, à la première vue, qu’il a affaire à des gens comme il faut. ll adresse en conséquence la princesse Sira à sainte Fare, abbesse et fondatrice de ce couvent de Famoütier, devenu si célèbre par les exploits du comte Ory, et il fait don au prince Fiacre d’un petit coin de terre dans la forêt de Meaux, où celui-ci construisit un petit ermitage. Fiacre y menait une vie fort sainte : l’odeur s’en répandit au loin , aussi lui amenait-on de tous côtés des malades et des possédés pour les délivrer de leurs maux, ce qu’il faisait. Mais les meilleures actions ont leurs inconvéniens. Le nombre des malades qui venaient le consulter augmentant en raison du nombre des malades qu’il guérissait, il ne sut bientôt plus comment nourrir tant de monde. S’adressant à son évêque, il le pria d'augmenter l’étendue de son jardin proportionnément à ses besoins. Je vous donne, lui dit saint Faron, tout le terrain que peut environner un fossé que vous crenserez en un jour. »

Quand on fait des donations de cette nature, il faut s’expliqner en termes précis; autrement cela peut vous mener loin. Didon, à qui le roi Iarbas avait donné , pour s’en moquer sans doute, tout le terrain que peut comprendre un cuir de bœuf, se trouva propriétaire, par cette concession, de tout le terrain que couvrit d’abord Carthage, tant elle sut bien allonger la courroie. Fiacre trace avec son bâton l’enceinte de son nouveau domaine; et la ligne, se creusant et s’élargissant d’elle mème sous cette verge miraculeuse, devient un fossé de la dimension prescrite. Pendant qu’il s’arrondissait ainsi sans trop de fatigue, une femme qui le voyait faire, au lieu de crier au miracle, court le dénoncer comme magicien à l’évêque; mais cette calomnie ne servit qu’à faire éclater la faveur que le ciel accordait au saint ermite. Suspendant ses travaux aux cris de cette mégère, il s’était assis sur une pierre, en attendant justice. Autre miracle. S’amollissant et modelant ses formes sur celles de Fiacre, comme la cire sous le cachet qui la presse, la pierre se change tout à coup en un fauteuil aussi douillet que celui d’un académicien, et d’une capacité égale au volume qu’il contient. Ce fait ne peut être révoqué en doute, puisque cette pierre se voyait encore en 1792, dans l’église élevée à Meaux sous l’invocation de saint Fiacre, et qu’elle servait de siége aux dames, qui lui attribuaient en certains cas une vertu pareille à celle qui s’émana de la frange du manteau de Jésus. (Evang. selon saint Marc, chap. v.)

Eclairé par tant de prodiges, saint Faron ne chicana pas, Fiacre étendit son jardin auiant qu’il lui plut, mais comme il gardait rancune aux femmes, il leur en défendit l’entrée ; et aucune d’elles n’a violé impunément cette rigoureuse prohibition. Cependant le roi Eugène était mort, et le prince Fécard, son second fils, était monté sur le trône. Mais comme il était hérétique, les Écossais, très-bons catholiques, le déposèrent, et envoyèrent à Clotaire II, qui régnait alors en France, des ambassadeurs pour le prier de vouloir bien déterminer le prince Fiacre à revenir en Ecosse, recevoir la couronne du roi son père. Cette ambassade n‘eut pas un brillant succès. lnstruit par la révélation de ce qui se passait, Fiacre qui, comme Dioclétien, préférait à la gloire de gouverner les hommes le plaisir de planter ses choux, pria Dieu avec larmes de lui envoyer quelque maladie qui le rendît bien hideux, bien dégoùtant. Cette grâce lui fut accordée. Les ambassadeurs le trouvèrent couvert de gale; ils se gardèrent bien, comme on pense, de le presser de les suivre. Mais le mal n’était qu’apparent. Aussitôt après leur départ, le saint reprit sa fraîcheur primitive, qu’il conserva jusqu’au 30 août de l’an 670, jour où il passa de cette vie à une meilleure. Il paraît que c’est du tour de bâton que les jardiniers se prévalent pour regarder saint Fiacre comme un des leurs. De plus ils lui attribuent un pouvoir tout-à-fait opposé à celui de saint Médard. Dans les années pluvieuses, sa chàsse rappelle le beau temps partout où on la promène. Cette châsse est aussi d’une grande vertu pour la guérison de la maladie qui a sauvé saint Fiacre du désagrément de régner.

Ce n’est pas au village seulement que saint Fiacre a trouvé des dévots. Deux rois très-chrétiens, Louis XI et Louis XIII, ont eu foi dans ses reliques, et s’en sont bien trouvés. Henri V, au contraire, qui régna aussi en France eut lieu de se repentir d’avoir laissé piller par les Anglais le diocèse de Meaux et le domaine de son saint patron. Attaqué d’un mal auquel saint Fiacre a donné son nom, il en mourut au château de Vincennes. Quelques uns veulent que ce soit en punition de s’être assis illégitimement sur le trône. Il en cuit quelquefois pour se mettre là. Tous ces faits ne concordent pas absolument avec la chronologie. Quelques, critiques prétendent que Fiacre était Irlandais et non Ecossais. Reste à savoir si leur autorité doit prévaloir sur celle du révérend père François Giry, provincial de l’ordre des minimes, qui nous a transmis ces notions, dont l’authenticité lui était garantie par D. Surius, chartreux de Cologne, et par monsieur le curé de Saint-Josse.

Il y a Fiacre et Fiacre. Il ne faut pas confondre saint Fiacre avec frère Fiacre , qui vivait sous Louis XIII , et qui prédit la naissance de Louis XIV. C’est sous la protection de celui-là que certains cochers de place avaient mis leurs voitures. De là le nom qu’elles portent encore. Ce Fiacre fut un de ces augustins déchaussés qui, sous le nom de Petits-Pères, s’étaient acquis une si belle réputation à Paris par leur célérité à expédier la messe et leur talent à assortir la salade (A. V. Arnault, Du patronage de certains saints, Revue de Paris (Bruxelles), 1831 - books.google.fr).

Fiacre était installé au Breuil qui devint Saint Fiacre, à deux lieues de Meaux qui se trouve "sur" le montant vertical de la Croix d'Huriel.

La Vita seconda raconte aussi la visite de saint Kilien, Kilian ou Killian d'Aubigny (apôtre de l'Artois), nom qui provient de Cillian ou Ceillian, fêté le 13 novembre, à son parent Fiacre (Jacques Dubois, Un Sanctuaire Monastique Au Moyen-Age: Saint-Fiacre-En-Brie, 1976 - books.google.fr).

On retrouve la phrase de La Vraie Langue Celtique de la page 221 : A Quillan, en latin Kilianus – Killowhone, terre noire et pierre noire, – on pouvait commencer à faire flotter sur l'Alder les trains de bois réunis en radeaux.

La page 221 est associée au psaume de bénédiction 66, bénédiction des fruits de la terre : La terre a donné son fruit ; / Dieu, notre Dieu, nous bénit. / Que Dieu nous bénisse, / et que la terre tout entière l’adore ! (trinite.1.free.fr - Ps 66).

Rappelons que saint Fiacre est patron des jardiniers, travailleurs de la terre dont ils récoltent les fruits.

Cil is the prefix to many names every where in Scotland. Cil (Brit.) signifies a recess, a retreat, Ceall, Ceil, Cill (Ir.) means a retreat; a Cell, a chapel, a burial place: and hence the Cil, or Kill, became the prefix to the names of so many parishes (George Chalmers, Caledonia, Or an Account, Historical and Topographic, of North Britain, from the Most Ancient to the Present Times, Volume 1, 1807 - books.google.fr).

There are two views about the meaning of Killian. One is that it comes from a word for 'strife', the other that it comes from a word meaning 'church, (monastic) cell'.

Cil, ceil, ceal nous ramène au revers de la dalle de Coume Sourde.

La pierre de saint Fiacre

Fiacre a sa pierre, ramollissante, sur laquelle il s'assit en lieu et place de la pierre de Dunstaffnage devenue pierre de Scone qui était déjà à son époque pierre d'intronisation des rois d'Ecosse. La pierre de saint Fiacre guérit le mal qui porte son nom, les hémorroïdes. Sainte véronique est identifiée parfois à l'hémorroïsse de l'évangile de saint Marc V, 25-33. Fiacre refusa la couronne d'Ecosse alors que Jean de Balliol l'accepta, ce qui en faisait un collabo de l'Angleterre.

D'après les traditions écossaises la Lia Fail aurait à nouveau passé la mer au VIème siècle avec Fergus le Grand pour être déposée à Dunstaffnage et vers 840, sous le règne de Kenneth, elle aurait été plantée dans un tertre de gazon à Scone « parce que c'était là qu'avait été livrée la première bataille contre les Pictes » (Jean Pierre Bayard, Sacres et couronnements royaux, 1984 - books.google.fr).

Saint Millefort - 6 septembre

Nos recherches personnelles n'ont pas été beaucoup plus fructueuses que celles du P. Ignace, et nous ne pourrons que hasarder quelques hypothèses relativement à saint Millefort, qu'on désigne, selon les pays, sous les noms de Milleford, Milfort, Milford, Minifort, Guinefort, Guignefort, Guiguefort. Honoré d'un culte spécial à la Bouvaque, près d'Abbeville, à La Neuville-sous-Corbie, à Camps-en-Amiénois, à Saint-Aubin-Rivière et dans quelques paroisses des diocèses de Beauvais, de Rouen et de Versailles, c'est dans ces diverses localités que nous avons interrogé la tradition populaire. Les légendes orales se contredisent sur divers points et peuvent se réduire à quatre variantes :

4° Quatrième variante. Ce serait uniquement par un sentiment d'humilité qu'un saint évêque régionaire d'Ecosse aurait quitté son siège et même son nom, vers le VIIème siècle, pour venir se mettre en service chez un colon du Ponthieu. Le zèle qu'il mettait à remplir ses devoirs excita l'envie des autres domestiques qui lui tranchèrent la tête, alors qu'il labourait. Le saint n'en continua pas moins de diriger sa charrue ; quand il eut fini sa tâche, il ramena ses bœufs à la ferme et laissa rouler sa tête aux pieds de son maître épouvanté. Celui-ci connut bientôt la vérité par les révélations de quelques témoins; il fit punir les meurtriers et rendit les honneurs de la sépulture au corps de saint Millefort, qui trahissait déjà sa béatitude par l'auréole de lumière qui l'entourait.

Ajoutons encore, pour épuiser toutes les variantes, qu'on fait vivre Milford, tantôt vers les premiers temps du christianisme, tantôt au VIIème siècle, tantôt au XIIème ; qu'on le dit, selon les pays, originaire d'Irlande, d'Espagne ou de Portugal et qu'on en fait parfois un évêque de Lyon.

Le Martyrologe de Chastelain s'exprime en ces termes : « Saint Millefort, patron de l'église de La Bouvaque près d'Abbeville; ne serait-ce point saint Cucufat, dont le nom se serait ainsi corrompu, en passant par Quiquefart, Guignefard, Guignefort, Dignefort, Dillefort et enfin Millefort? » Saint Cucufat est aussi saint Couat qui a donné son nom à deux communes de l'Aude.

La maladrerie qui existait jadis à La Neuville-sous-Corbie parait avoir eu pour patron saint Millefort, dont le culte remonterait dans cette paroisse à une haute antiquité. C'est dans les ruines de cette maladrerie qu'on a trouvé la statue de saint Millefort vénérée aujourd'hui dans l'église paroissiale. Le saint est représenté vêtu d'une riche dalmatique, la tête nue, les yeux levés au ciel, la main droite sur la poitrine, un livre sous le bras gauche et une palme à la main. Au pied de la statue, un homme et une femme lui présentent chacun un enfant qu'ils recommandent à sa sollicitude. Un vitrail moderne de La Neuville a reproduit à peu près la même donnée. On se rend à La Neuville de dix à douze lieues de loin pour invoquer saint Millefort en faveur des enfants qui sont malades ou qui lardent à marcher. On attribue à son intercession plusieurs guérisons miraculeuses. La fête de saint Millefort, qui se faisait jadis le 6 septembre, se célèbre aujourd'hui le deuxième dimanche du même mois.

Sur le chemin de Soreng à Bazinval, dans le canton de Blangy (Seine-Inférieure), on trouve une chapelle dédiée à saint Millefort. La tradition du pays de Caux raconte qu'il était domestique, qu'il vint servir à Soreng et que la jalousie des autres serviteurs fut cause de son martyre. On voit que c'est à peu près la légende picarde, mais avec une autre attribution de lieu. On va en pèlerinage à Soreng, le mardi de la Pentecôte, pour les langueurs des enfants. Toussaint Duplessis nous apprend qu'il y avait une chapelle dédiée à saint Quinefort, près d'Arques, et une autre à Gonfreville-l'Archer. On voit à l'église de Saussay-en-Caux une statue de saint Dignefort tenant ses entrailles dans ses mains; on l'invoque pour les coliques. Qa prétend qu'il aurait été martyr et évêque de Meaux. Sa fête se célèbre le 11 mai ; il ne faudrait donc pas le confondre arec notre saint Millefort (Abbé J. Corblet, La Picardie, revue historique, archéologique & littéraire, Volume 12, 1866 - books.google.fr).

Le Millefort qui, dans la quatrième variante de sa légende, se retire par humilité comme laboureur fait bien penser à Fiacre.

Il existe un saint Guinefort (ou saint Fort le jeune, Junior Fortis) à Sens (Yonne) sur l'axe du 6 septembre, mais qui est fêté le 26 février dans le martyrologe sénonais et le 25 à Saint Maurice de Sens, avec son frère saint Fort et sa soeur sainte Aveline. On pense que c'est le même qu'en Berry, fêté à la même date. Il existe, au XIIIème siècle, un autre Guinefort à Sens, architecte du Pont au Diable, qui aurait vendu son âme pour le construire. Il s'en repent et est sauvé.

Le duc de Melfort

On trouve Melfort orthographié Milford dans The Herald and Genealogist, en 1866 :

Un couvent de nonnes bénédictines anglaises fut fondé à Pontoise en 1658. Louis XIV délivra des lettres patentes pour autoriser Christine Forster, fille du Chevalier Richard Forster, Tresorier Général de la Reine Henriette Marie, Mère de Charles II, supérieure des Bénédictines Anglaises de Boulogne sur Mer, à venir s'etablir a Pontoise. On y voyoit le tombeau de la Princesse Honoré (morte en Languedoc à Pézenas le 16 janvier, 1698), fille de Guillaume Burke, pair d'Irlande, et épouse de Jacques FitzJames, Duc de Berwick. Le Prince Henry FitzJames, Lord Perth, Lord Milford [Melfort], Richard Hamilton, Grand Maître de la Garderobe du Roi, Porter Vice-Chambellan du Boi, Milord Waldegrave, Baron et Pair d'Angleterre, furent presents à son enterrement, aussi bien que Dominique Macguirre, Archevêque d'Armagh, Primat d'Irlande (Recherches historiques, archéologiques, et biographiques sur la ville de Pontoise. Par Mr l'Abbé Trou, Pontoise, 1841) (The Herald and Genealogist, Volume 3, 1866 - books.google.fr).

Jean Drummond, fut créé vicomte de Melfort, le 20 avril 1685, et comte de Melfort, en Ecosse, le 12 août 1686, pair d'Irlande, baron de Gleworth, par patente du 7 août 1688, puis duc de Melfort en France le 17 avril 1692 ; tous par patentes limitées aux enfans mâles du second mariage avec Euphémie Wallace, par ordre de primogéniture. Il était second fils de Jacques II, huitième lord Drummond, troisième comte de Pertb, et d'Anne Gordon; il fut aussi attaché que son frère aîné, Jacques III, premier duc de Perth, à la personne des rois d'Angleterre, Charles II et Jacques II, ainsi qu'à la religion catholique; il demeura victime de ce dévouement par le décret qui fut prononcé contre lui, par le parlement d'Ecosse, en 1695. Il avait été gouverneur d'Edimbourg, puis trésorier et premier secrétaire d'état d'Ecosse; chevalier de l'ordre du Chardon, de la Jarretière et de la Toison-d'Or, ambassadeur du roi Jacques II à Rome et à Paris. Il mourut à Paris en 1714, et fut inhumé à Saint Sulpice.

Jean Drummond, fils aîné du second lit de Jean Drummond, Ier duc de Melfort, et d'Euphémie Wallace, naquit en Ecosse en 1682, fut deuxième duc de Melfort, pair d'Angleterre, d'Ecosse et d'Irlande, marquis de Forth, major-général de l'armée du prince Charles-Edouard, en Ecosse, il épousa, en 1707, dans la paroisse de Saint-Eustache, à Paris, Marie-Gabrielle d'Audibert de Lussan, morte à Saint-Germain en 1741, fille et héritière de Jean d'Audibert, comte de Lussan, baron de Valrose, chevalier des ordres du roi, et veuve de Henri Fitz-James, duc d'Albermale, lieutenant-général des armées navales de France, fils naturel de Jacques II, roi d'Angleterre, et frère du maréchal de Berwick, duquel elle n'eut pas d'enfans (Nobiliaire universel de France: ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume, Volume 20, 1841 - books.google.fr).

Lussan est un des 9 sommets du petit nonagone (Points particuliers : Lussan).

Melfort et la franc-maçonnerie catholique

De 1640 à 1650, la Grande-Bretagne est en pleine guerre civile – et religieuse – qui aboutit à l’exécution du roi catholique Charles Ier Stuart. Son fils, Charles II est contraint à l’exil. Ses partisans – les jacobites – restés en Grande- Bretagne, créent alors dans la clandestinité des associations qui travaillent à la restauration des Stuarts. Parmi eux , un certain nombre, comme les membres du « Collège Invisible », sont des francs-maçons spéculatifs. Après la restauration de Charles II, en 1660, le Collège Invisible est rebaptisé Royal Society, et on assiste à une croissance rapide de la franc-maçonnerie entre 1660 et 1688. Les nouveaux francs -maçons comptent parmi eux des savants, des hommes de loi, des ecclésiastiques et des aristocrates. La Révolution Glorieuse de 1688-1689 (Jacques Stuart II est détrôné par son neveu et gendre Guillaume d’ Orange) marque un tournant pour la nouvelle franc-maçonnerie spéculative. En effet, la plupart des loges restent fidèles à Jacques II, contraint à son tour à l’exil en France. Un certain nombre de francs-maçons suivent alors leur roi à Saint-Germain-en-Laye . C’est ainsi que le mouvement de la franc-maçonnerie pénètre pour la première fois en France. La cour des Stuarts en exil est, par définition même, une loge maçonnique. Les premiers francs-maçons en France ne sont donc pas des militaires , comme on l’a souvent dit, mais des officiers de la Maison du Roi qui servent Jacques II à Saint-Germain où il vivra de 1690 jusqu’à sa mort en 1701. Son fils, Jacques III, reste à Saint- Germain jusqu’en 1712 avant d’être contraint par le Traité d’Utrecht de s’exiler à son tour. Partout où ses pas le mènent, la loge maçonnique le suit, à Bar-le-Duc, à Avignon, à Urbino et finalement à Rome, en 1719. Qui sont les francs-maçons en France pendant cette période provisoire d’implantation ? Les plus importants sont le comte (puis duc) de Melfort, ministre de Jacques II, et son frère le comte (puis duc) de Perth, gouverneur du jeune prince de Galles, qui sera plus tard le roi Jacques III. On trouve aussi le secrétaire de Melfort, un Ecossais qui se nomme David Nairne.

C’est Nairne notamment qui, à la demande de Jacques II, puis de Jacques III, entre secrètement en contact avec les francs-maçons anglais. En 1714, la Couronne britannique est aux mains de la maison de Hanovre mais les jacobites tentent de provoquer une fois encore la restauration des Stuarts avec l’appui de Louis XIV qui est pro-jacobites. Mais l’invasion projetée tourne au désastre en 1715, d’autant que le nouveau gouvernement du Régent qui a succédé au Roi-Soleil est pro-hanovrien.

Le plus célèbre des jacobites francs-maçons est sans nul doute l’Ecossais Sir Andrew Ramsay. Gouverneur des enfants du comte de Sassenage (le gendre du duc de Chevreuse) à Paris, il a trente-sept ans lorsque on l’invite, en 1723, à rejoindre la cour de Jacques II à Rome où il doit occuper la fonction de gouverneur du jeune prince de Galles (le prince Charles-Edward Stuart). Auteur réputé de l’Entretien de Fénelon avec M. de Ramsay (1710) et de l’ Histoire de la vie de Fénelon (1720), on vient de le nommer Chevalier de l’ordre de Saint- Lazare. Son séjour à Rome est bref. Mais il y fait une rencontre déterminante en la personne de David Nairne, ancien secrétaire de Lord Melfort passé au service de Jacques III. Les deux hommes deviennent des amis intimes, et par l’entremise de Nairne, son futur beau-père, Ramsay est initié en 1724. De retour à Paris, il écrit son roman maçonnique Les voyages de Cyrus (1727) puis s’embarque pour l’Angleterre. Agent des jacobites, il s’infiltre dans la franc-maçonnerie hanovrienne, en devenant membre d’une loge à Londres (Horn Tavern Lodge). Là, il réalise que la défaite des jacobites dans la Grande Loge d’Angleterre est inéluctable. A la fin de l’année 1733, Nairne et Ramsay se retrouvent à Paris. Ramsay épouse Marie, la fille de Nairne. La même année, il est fait chevalier baronnet. Ramsay et Nairne s’engagent dans la lutte des jacobites pour la domination de la Grande Loge de France. Ramsay est nommé Grand Orateur de l’ordre et, en 1736, les deux hommes collaborent à la composition du célèbre Discours prononcé par Ramsay à la Réception des francs-maçons. Quand les pro-hanovriens prennent le pouvoir à la Grande Loge de France en 1738 et que la défaite de la franc-maçonnerie jacobite en France est consommée, Ramsay et Nairne quittent Paris pour Saint-Germain-en-Laye dans le but de créer une nouvelle loge exclusivement jacobite. Elle se situait au deuxième étage du Château-Vieux, dans l’aile du sud, où se trouve actuellement la Conservation du musée des Antiquités nationales. Après la victoire des hanovriens, elle devient la seule loge catholique en France de rite écossais ancien et accepté. La franc-maçonnerie est désormais introduite en France, qui est selon le mot de Ramsay « la nation la plus spirituelle de l’Europe (qui) deviendra le centre de l’ordre ». A la différence de la franc-maçonnerie hanovrienne qui accepte parmi des membres des protestants et même des non-croyants, la franc-maçonnerie jacobite en France est un ordre catholique depuis son origine.

En janvier 1738, les francs-maçons hanovriens publient une nouvelle édition des Constitutions d’Anderson qui confirme l’adhésion à la maçonnerie non seulement des croyants protestants ou catholiques, mais aussi de non-croyants. Outrés, les jacobites persuadent le pape Clément XII de promulguer, en avril 1738, une bulle qui condamne sans appel ce genre d’association laïque et secrète, où des gens de toute confession sont admis à égalité. Contrairement à ce que l’on a longtemps écrit, cette bulle n’est pas promulguée contre toute la franc-maçonnerie, mais seulement contre les hanovriens. Les jacobites fondent même une nouvelle loge sous la protection du pape à Avignon (août 1737). Les francs-maçons qui restent à Paris se donnent le nom de « maître écossais », portent des signes distinctifs, et revendiquent des honneurs spéciaux. Ce n’est qu’en 1755, quand le jacobinisme est définitivement mort en tant que mouvement politique, et que le gouvernement français n’est plus pro-hanovrien, que la Grande Loge de France, sans risque de paraître partisane, affirme enfin son catholicisme, et reconnaît formellement les degrés supérieurs du rite écossais ancien et accepté. Une page est tournée (www.chroniqueshistoire.fr - Jacques II en exil lance la maçonnerie en France).

On peut admettre avec M. de Loucelles qu'à Saint-Germain était installée la L * Mère du rite jacobite, qui eut successivement pour grand maître: Jacques II, Jacques III et Charles-Edouard, et parmi ses membres les plus distingués, le duc de Berwick, fils naturel de Jacques II ; Jean Drummond, duc de Melfort ; André-Louis Hector et Louis Drummond, ses descendants; Jacques Drummond, duc de Perth, son fils et son petit-fils ; le comte de Hamilton ; les Dillon ; Ramsay ; les Radclyffe ; Alexandre de Montgommery, comte d'Eglington ; Alexandre, comte de Home ; Georges de Leslie ; Richard Talbot, duc de Tyrconnell ; Jean, baron de Dartfort et comte de Caryl ; Gérard, comte de Lally-Tollendal et son fils Thomas-Arthur ; les lords Bolingbroke, Clancarty, Clare, Greffin, Mac Carthy, Middleton, d'Ormond, etc. (Gustave Bord, La franc-maçonnerie en France des origines à 1815, 1908 - books.google.fr).

Le quartier Saint Sulpice et les Jacobites

Il existe un exil glorieux : celui des capitaines mercenaires ; un exil confortable : celui des négociants de Nantes ou de Saint-Malo, de Cadix ou d'Ostende ; celui brillant, facile, des seigneurs privilégiés, des rares qui ont sauvé une fortune considérable comme Middleton, ou qu'une alliance heureuse a richement dotés ; ceux enfin que leurs fonctions à la Cour des Stuart mettaient à portée de profiter de leurs grâces, pouvaient vivre confortablement et même parfois, comme Melfort, satisfaire leur goût pour le luxe et rassembler des collections d'art. Mais pour quelques favoris des souverains et de la fortune, combien d'errants sans emploi, mendiant une solde ou une pension, humiliés, misérables, incertains d'aujourd'hui et du lendemain. Des réfugiés sans ressource vivant dans des chambres meublées, dans les petits hôtels de Saint-Sulpice, tombent sous la dépendance du roi de France qui leur alloue quelque pension, ou vivent de la charité publique. A Saint-Germain et à Paris, 345 réfugiés misérables, tous des meilleures Maisons d'Angleterre et d'Irlande, et beaucoup chargés de famille, vivent des petits secours que leur distribuent la reine d'Angleterre et le curé de Saint-Sulpice 6. D'autres acceptent de petites besognes d'espionnage qui entretiennent un courant de défiance et contribuent à dissoudre l'union autour du roi que la cour de Saint-Germain avait à peu près réussi à préserver. D'ailleurs, les Jacobites se diluent de plus en plus dans la société ambiante et ne préservent leur originalité nationale que dans l'armée où les régiments les maintiennent en corps. Ils restent encore fortement groupés à Saint-Germain et à Saint-Sulpice, à Rome autour du prince, dans les ports où ils continuent à s'allier entre eux. D'autres centres crééent encore une illusion de communauté : les couvents et les collèges irlandais et écossais, à Louvain, Lille, Douai, Paris, Toulouse, Bordeaux, Madrid, Vienne, où filles et fils de réfugiés retrouvent leurs compatriotes venus pratiquer librement leur religion ou faire leurs études sur le continent. Mais la forte cohésion qui maintenait le groupe en état de mobilisation a perdu de sa vigueur. Avec la cohérence, le particularisme s'effrite. La langue elle-même tend à disparaître. Si dans les régiments irlandais, la langue nationale est d'usage courant, partout ailleurs la langue d'adoption l'emporte (Guy Chaussinand-Nogaret, Une élite insulaire au service de l'Europe : les jacobites au XVIIe siècle. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 28e année, N. 5, 1973 - www.persee.fr).

Les Jacobites et Jean Baptiste de la Salle

En l'état de nos connaissances, la situation de la sépulture de Jean Drummond, duc de Melfort, n'est pas précisée dans l'église Saint Sulpice de Paris. Mais un lien bien déterminé existe entre Jean Baptiste de la Salle et les Jacobites. Le saint, fondateur des Frères des écoles chrétiennes, a donné son nom à l'ancienne chapelle Saint Roch, mise en relation avec saint Millefort, fêté le 6 septembre.

En fait, peu apres, le roi d'Angleterre s'occupa de faire instruire les enfants des réfugiés irlandais et exposa ses désirs de Louis XIV. Celui-ci en parla au cardinal de Noailles qui prie M. de La Chetardie de s'occuper de 1'affaire. Les uns et les autres gardaient en mémoire le tact exceptionnel que les religieuses de Saint-Thomas de Villeneuve avaient manifesté lorsque la garde de 1'encombrante Madame Guyon leur était échue. Elles tenaient des hopitaux, recevaient des pensionnaires et, parfois, dirigeaient des écoles. I1 n'en fallait pas plus. On leur confia les jeunes Irlandaises. Tandis que les filles étaient placées soit a Paris, rue de Grenelle, soit à Saint-Germain-en-Laye, les garçons étaient tous chez M. de la Salle a Vaugirard. Voila pourquoi nous croyons être en mesure d'affirmer que les fils de Marie Mac Mahon, de Marguerite et d'Ellen Kennedy, de Saint-Germain-en-Laye, ainsi que les deux enfants du sieur Kennedy de la rue de Bussy, a Paris, profitèrent, dans la mesure où ils etaient d'âge scolaire, des leçons de saint Jean-Baptiste de la Salle et du Frère qu'il avait mis a la tête de l'établissement. (Jacques II, Mac Mahon, Kennedy et les jeunes Irlandais éduqués par Jean-Baptiste de la Salle, Revue d'Histoire de l'Amerique francaise, vol. XXI, n° 3, decembre 1967).

Madame Guyon était défendue par Fénelon, le Cygne de Cambrai, adversaire de Bossuet, l'aigle de Meaux, qui était considéré comme son père spirituel par Jacques Drummond, duc de Perth, après sa conversion en 1685 dont la sincérité a été discutée et qui a entraînée celle de son frère de Jean, duc de Melfort.

Les Jacobites et le gnomon de Saint Sulpice

La centralité scientifique de Paris se dessine enfin à travers l'intensification des échanges technologiques et la circulation des innovations en Europe. Liliane Hilaire-Pérez a reconstitué les transferts technologiques entre la France et l'Angleterre et les réseaux de sociabilité qui se mettent en place au XVIIIème siècle. Autour de John Law, toute une société d'horlogers, d'ouvriers en métal installés dans différentes manufactures aux environs de Paris et en Normandie a constitué un réseau de sociabilité efficace qui a permis la circulation de l'information technique. Parmi ces médiateurs qui traversent la Manche, Henri Sully, horloger londonien, est introduit en France à l'Académie des sciences et dans les milieux diplomatiques En 1718, il recevra une gratification du régent. À Paris, il est en relation avec le milieu des inventeurs tels Julien Leroy ou William Blakey. Ils vont diriger certaines des manufactures mises en place par Law à Versailles et à Chaillot. Dans ces échanges, priment le facteur humain, la circulation de la science par les pratiques, les gestes, qui entraînent en dépit des accusations régulières d'espionnage qui avaient contraint à l'interdiction des transferts après 1719, la progressive normalisation des flux entre la France et l'Angleterre à partir de 1780 (Stéphane van Damme, Paris, capitale philosophique: de la Fronde à la Révolution, 2005 - books.google.fr).

Henry Sully était jacobite et le créateur du gnomon de l'église de Saint Sulpice de Paris, qui sera achevé par Lemonnier.

Henry Sully, as we have seen, had been living in Paris since 1715, and Blakey was certainly there about that time for he had introduced Sully to the great French watchmaker Julien Le Roy before the Law plan was implemented. As both Sully and Blakey had large English debts which as manipulators of the government resettlement fund, they made sure were paid before those of the other returned masters and artisans, it is likely that it was debt more than Jacobite principle which had first driven them to France, though their Jacobitism may have been genuine enough, as some of their enemies claimed. (John Raymond Harris, Industrial Espionage and Technology Transfer: Britain and France in the Eighteenth Century, 1998 - books.google.fr).

La Méridienne de Saint Sulpice fut construite il y a quinze à vingt ans, peu de temps après la nef de l'église, & par les soins du même Pasteur, dont le zèle éclairé se porte sans relâche sur tout ce qui tient au bien spirituel & temporel de l'humanité. Henry Sully fameux Horloger Angiois se chargea de l'ouvrage. L'ouverture en fut placée aux vitraux du bras méridional de la Croisée à 75 pieds de hauteur. Le mur opposé du bras septentrional n'en étoit intérieurement qua 180 pieds; d'où il suit que l'image du Soleil qui passoit par cette ouverture, ne pouvoit porter sur la ligne méridienne tracée horizontalement sur le pavé de l'eglise que jusque vers le commencement du mois de Novembre. Car on sçait que le point du solstice d'hiver sur une pareille ligne à la latitude de Paris, s'éloigne du pied du Style ou du Gnomon de plus du triple de sa hauteur: ce qui donne plus de 225 ou de 230 pieds. Le Soleil se peignoit donc alors fur le mur opposé, & la Méridienne continuée devenoit une ligne verticale. M. le Monnier ayant pris garde à cette espèce d'inconvénient, n'en a été frappé que pour le tourner au profit de l'Astronomie; & secondant les dispositions généreuses de M. le Curé de Saint Sulpice, il en a obtenu sans peine que tout l'ouvrage fût refondu & perfectionné félon le nouveau plan dont nous allons rendre compte (Mémoires, Académie des sciences (France), Institut de France. Classe des sciences mathématiques et physiques, 1746 - books.google.fr).

Les colosses de Memnon furent un gnomon de pierre "noire" (La Vraie Langue Celtique et Saint Sulpice).

Il semble que c'est avec assez de raison qu'on a cherché l'emblême du Cadran chez les Auteurs, l'Astrologie & les Mathématiques & dans le parentage, de l'Aurore & du Soleil. On voyoit la statue de Memnon à Thebe dans le fameux Temple dé Serapis. Elle étoit de marbre noir, tournée du côté du Soleil levant & représentoit un jeune homme qui sembloir vouloir se lever. La statue de Memnon étoit dans le temple de Serapis, c'est-à-dire du Soleil. La coutume des Anciens étoit comme l'on sçait de mettre dans les temples des Dieux les figures ou symboles de ce qui leur appartenoit, de leurs offices, de leur suite, &c. (Antoine-Gaspard Boucher d'Argis, Variétés historiques, physiques et littéraires ou recherches d'un savant, contenant plusieurs pièces curieuses et intéressantes, Volume 3, 1752 - books.google.fr).

SAE de l'inscription de la pierre de Coume Sourde peut faire référence (cas d'une déclinaison latine) à la ville de Saïs où était célébrée la passion d'Osiris qui y avait un de ses tombeaux. Sérapis intègre Osiris et Apis, le boeuf. Or SAE est associé au 25 avril, date qui appartient au signe astrologique du Taureau (Autour de Rennes le Château : une étoile hermétique à deux niveaux, L'étoile hermétique : Alchimie et Astrologie).

Le culte d’Apis, identifié après sa mort, avec Osiris (Sarapis ou Sérapis), s’expliquait par un mythe qui n’est pas sans quelque ressemblance avec l’idée chrétienne de l’incarnation. Osiris, le dieu-bon et bienfaisant, était, au dire des docteurs égyptiens, descendu au milieu des hommes, et, pour leur salut, s’était abaissé jusqu’à l’humble condition de la brute. Par un miracle spécial, la vache qui avait donné naissance à Apis était demeurée vierge. Phtah, la sagesse divine personnifiée, avait pris la forme d’un feu céleste pour féconder la vache ; mais le miracle ne s’était pas accompli qu’une fois : il se renouvelait à la mort de chaque Apis, et le veau où s’incarnait Osiris à nouveau était reconnus comme le bouddha, aux signes particuliers qu’il portait sur le corps (Alfred Maury, L’ancienne Egypte d’après les dernières découvertes, Revue des Deux Mondes, Tome 71, 1867 - books.google.fr).

John Law, les Castanier et Couffoulens

L'amitié entre Law et les frères Campbell, les pairs les plus puissants d'Ecosse, doit ici être signalée car John Law fut par la suite accusé d'afficher des tendances jacobites. Si Argyll ou Hay avaient eu le moindre soupçon sur d'éventuelles sympathies de Law pour les Jacobites, ils l'auraient abandonné. D'ailleurs, lorsqu'il rendit visite à la cour en exil des Jacobites à Saint-Germain-en-Laye dans les premiers jours de sa présence en France, il fut suspecté d'espionnage pour le compte d'Argyll.

Gray écrivit que Law arriva à Paris sans le sou, se rapprochant de la cour en exil des Jacobites, à Saint-Germain-en-Laye. A son arrivée à Paris, il s'afficha à la Cour de Saint-Germain, ayant toujours montré beaucoup d'inclination pour ce parti. Mais, ils étaient aussi pauvres que lui ; il n'avait jamais vu une armée et sa poche n'était pas assez pleine pour le jeu. Gray ajouta que, selon lui, Law avait eu la chance de rencontrer Catherine Seigneur (née Knollys), sous-entendant qu'elle était fortunée, qui l'aima au point de faire ses bagages, quitter son mari et s'enfuir avec lui en Italie (Antoin E. Murphy, John Law, 2007 - books.google.fr).

Les ancêtres de François Castanier sont laboureurs sous Louis XIII, marchands drapiers à la fin du règne de Louis XIV et assez riches pour acquérir les seigneuries de Couffoulens et de Cuxac-Cabardès (Aude). Sous la Régence, la fortune de la famille s'accroît et François Castanier s'installe à Paris comme banquier. (Jean Bastier, La Féodalité au siècle des lumières dans la région de Toulouse: 1730-1790, 1975 - books.google.fr).

François Castanier, un des premiers directeurs de la Compagnie des Indes, est l'un des grands profiteurs du Système de Law avec son frère aîné Guillaume, baron de Couffoulens, où il gère ses innombrables seigneuries et ses intérêts dans plusieurs manufactures des environs. Guillaume acquiert le comté de Clermont-Lodève — extension fondée logiquement sur le drap. Leur génie se résume en ce mot prêté à François au plus fort de la hausse, « en terre, mes billets ». Autrement dit, il consiste à prévoir avant tout le futur discrédit des billets et à s'empresser de convertir ceux-ci, grâce à un réseau de mandataires, d'indicateurs et de rabatteurs, en biens-fonds — ou en pièces d'orfèvrerie — à une époque où les terres sont plutôt en défaveur, bien des gens recherchant les billets ou les actions (Louis Dermigny, La banque à Montpellier au XVIIIème siècle, Annales du Midi: revue archéologique, historique, et philologique de la France méridionale, Volume 93, Numéros 151 à 153, 1981 - books.google.fr).

Voici par exemple une puissante famille de financiers languedociens, celle des Castanier, à l'époque de Louis XV. Leur fortune commence avec la guerre de Succession d'Espagne. Les uns sont receveurs des tailles de Carcassonne, les autres directeurs de la Compagnie des Indes, leurs fils ou neveux sont au parlement de Toulouse, avant de devenir ministres d'État. A Carcassonne fonctionnent des manufactures Castanier. A Paris, il y a une banque Castanier. Des armateurs de Cadix et de Bayonne sont commandités par Castanier. Au temps du Système de Law, se trouve à Amsterdam une banque Castanier. Plus tard, Dupleix, pour sa politique indienne, empruntera à Castanier (Fernand Braudel, Les jeux de l'échange, Volume 2 de Civilisation matérielle, économie et capitalisme: XVe-XVIIIe siècle, 1979 - books.google.fr).

Dans le petit conte intitulé Melmoth réconcilié, que Balzac, très lu par Maurice Leblanc, écrit en 1835, on retrouve un Castanier travaillant dans la finance, tourmenté par sa richesse, qui sera bouleversé par un Dies Irae chanté dans l'église de Saint Sulpice de Paris au cours des obsèques d'un autre financier repenti (Autour de Rennes le Château : Au niveau de la sole).

Les Castanier était aussi propriétaire du domaine d'Auriac, autrefois appelé Ceille, qui donne par apocope CEIL. Ceille (Ceilho) est l'ancien nom du château moderne d'Auriac sur la commune de Carcassonne, sur le ruisseau de Saint-Jean ; on a les formes Sellanum (1101), Scelanum (1226), Ceillan (1318), Selie, Ceille et Ceillio, formes modernes. Le domaine d'Auriac se trouve sur le méridien de Paris (Autour de Rennes le Château : CEIL BEIL MCCXCII de l’Aude à l’Irlande).

Le berger Ignace Pâris et le système Law

La légende du berger Pâris, issue du fascicule " Un trésor mérovingien à Rennes-le-Château ", de A. L'Ermite, 1961 semble être une construction. Le nom du berger Ignace Pâris ressemble à un oxymore du jésuite Ignace de Loyola et du diacre janséniste François Pâris représentant chacun des groupes fort opposés au XVIIème et XVIIIème siècle. La découverte du trésor par le berger peut symboliser l'incroyable enrichissement des frères Paris tandis que son nom leur indifférence religieuse intéressée. Les frères Pâris étaient farouchement opposé au système Law qui a fait la fortune des Castanier (Synthèse : Toute une histoire : Mon trésor, tout un fromage).

La Pierre noire de Plavilla où la Tempérance

Un lieu-dit "Pierre noire" se trouve à Plavilla dans l'Aude à côté de sainte Foi dans l'Ariège qui se trouve "au niveau" de la porte sur le plan de l'église Saint Sulpice de Paris. Puisque le plan de Saint Sulpice est inversé, Plavilla se trouve au niveau du panneau de la Tempérance, et réellement dans la région appelée la Piège.

On admirera de près la majesté du péristyle et la qualité de sa décoration. Les sept panneaux de 3 m 40 sur 2 m 25 sculptés par Michel-Ange Slodtz de 1750 à 1756 sont particulièrement remarquables. Ils représentent au-dessus des portes, de gauche à droite, les vertus théologales, la Charité, la Foi et l'Espérance, intercalées entre les vertus cardinales, la Justice, la Force, la Tempérance et la Prudence (www.urcaue-idf.archi.fr - Brochure Saint Sulpice).

Portail de l'église Saint Sulpice de Paris

La seigneurie de Plavilla, avec toute juridiction, appartenait aux Lévis et relevait directement, quoique enclavée dans la Sénéchaussée, du marquisat de Mirepoix. En 1551, Philippe de Lévis, seigneur de Mirepoix, maréchal héréditaire de la Foi et sénéchal de Carcassonne, en rendit hommage, spécifiant qu'il n'était tenu pour cette terre à « aucun droit ni devoir envers la Reine, comtesse de Lauragais » (Jean Ramière de Fortanier, Les droits seigneuriaux dans la sénéchaussée et comté de Lauragais (1553-1789): étude juridique et historique, 1932 - books.google.fr).

Doucement inclinée vers le nord-ouest, entaillée par les rivières, débitée en crêtes parallèles, la Piège est pauvre, surtout par contraste avec les riches pays qui l'entourent. Les sols des crêtes et des versants, imprudemment déboisés, lessivés par d'abondantes pluies, sont dénoncés comme stériles depuis des siècles. La lande y couvre 4, 5 et 6 dixièmes de la superficie de certaines communes. Les agglomérations, dont la plus importante est Fanjeaux, groupent une faible partie de la population : environ le tiers, parfois la moitié de la population communale vit dans des fermes dispersées. D'ailleurs, l'homme quitte ce pays : en vingt ans toutes les communes ont perdu au moins le quart, parfois le tiers de leurs habitants, malgré une augmentation sensible du nombre des étrangers espagnols et italiens (Daniel Faucher, La France, géographie-tourisme, Volume 1, 1951 - books.google.fr).

Si, apparemment, il n'existe pas de trace de viticulture dans la topographie de Plavilla, « La Piège correspondant aux Cantons de Salles-sur-l'Hers et de Belpech (11.000 hls) cultivait autrefois près de 900 ha de vigne. » (Pierre Galet, Cépages et vignobles de France: Les cepages des cuves, 1957 - books.google.fr).

Les termes latin et français de temperantia et tempérance dérivent originairement de temperare, temperies, tempestas, mots qui expriment le rafraîchissement de l'atmosphère dans les grandes chaleurs, ou l'adoucissement de la froidure, comme ils signifient pareillement l'affaiblissement du vin par le mélange de l'eau, ou, comme dit Plutarque, par la douce alliance des nymphes avec Bacchus. En effet, la tempérance a pour but d'attiédir les caractères bouillans, les passions les plus enflammées; c'est pourquoi les Grecs l'ont nommé Sophrosyne ou gardienne de la sagesse. Et comme la réserve dans le manger et le boire est le principal moyen de refroidir le tempérament, on a regardé la sobriété comme la source de la tempérance (Virey, Tempérance, Dictionaire des sciences médicales, Volume 54, 1821 - books.google.fr).

La couleur de l'or et du froment, dans la symbolique chromatique, est liée à l'aspect mystique du soleil générateur, renvoyant aux capacités de l'intuition et de l'illumination divine. Ses yeux sont également clairs. Le noir des sourcils vient souligner le regard ; quand la couleur noire est perçue positivement, elle est liée à l'humanité, la patience. la tempérance et la pénitence, vertus chrétiennes requises de l'homme et semble propice à signifier l'humanité du Christ (Véronique Dalmasso, L'Image du corps dans la peinture toscane: V. 1300-v. 1450, 2006 - books.google.fr).

Vers l'an mille, on choisit donc pour les pièces d'échecs le couple blanc-rouge, qui était alors le plus utilisé dans l'emblématique et dans les pratiques codées de la couleur. Deux siècles plus tard, cependant, ce choix fut remis en cause, et l'idée s'imposa peu à peu que le couple blanc-noir était préférable au couple blanc-rouge. Car entre-temps la couleur noire avait connu une promotion remarquable (de couleur du Diable, de la mort et du péché elle était devenue couleur de l'humilité et de la tempérance, deux vertus alors en pleine expansion) et, surtout, les théories d'Aristote sur la classification des couleurs s'étaient largement diffusées et faisaient du blanc et du noir les deux pôles extrêmes de tous les systèmes (Michel Pastoureau, Une histoire symbolique du Moyen Âge occidental, 2004 - books.google.fr).

La nature oppose pareillement, sur la mer, l'écume blanche des flots à la couleur noire des rochers, pour annoncer de loin aux matelots le danger des écueils (Bernardin de Saint-Pierre, Louis-Aimé Martin, Œuvres posthumes de Jacques-Henri-Bernardin de Saint-Pierre, Volume 2, 1833 - books.google.fr).

Selon la légende, Aphrodite, déesse de l'amour, naquit de l'écume en un point où la mer se jette sur des rochers de la côte de Paphos, à la suite de mutilation d'Ouranos (dont le sexe devint dur comme un rocher ?) qui était le père de Bétylus, personnification des bétyles animés, la plupart noirs.

La prise de conscience de la notion du « temps qui passe », à savoir la chronologie [Chronos], signe la fin de la petite enfance (Jean-Claude Risse, Miroir de la petite enfance, un pédiatre réfléchit - Seconde partie, 2010 - books.google.fr).

Outre la pierre noire de Pétra dédiée à Dushara (Dusarès ou Bacchus) (L'index ou la pierre de touche), Dionysos a une autre pierre qui symbolise une vertu qu'un bon chrétien doit pratiquer :

18. La Gemme Dionysia de sobriété & tempérance. Dionysia : piedra negra salpicada de pintas encarnadas, ou Dionysius lapis : Piedra preciosa de fondo negro con aguas rojizas. Elle était connue de Pline l'Ancien : La dionysias, noire, dure et semée de taches rouges, donne à l'eau dans laquelle on la broie, le goût devin, et préserve de l'ivresse (Histoire Naturelle, L. XXXVII, 70). (Histoire naturelle de Pline, Tome Premier, traduit par Poinsinet de Sivry, 1782 - books.google.fr, Le P. Laurent de Paris, Le palais de l'amour divin entre Jésus et l'âme chrétienne, 1614 - books.google.fr, Pere Labèrnia i Esteller, Diccionario manual de la lengua latina con la correspondencia castellana, 1853 - books.google.fr).

Platon, dans Les Lois, titre du dernier des ses dialogues, met en scène l'Athénien dont on sait que c'est Platon lui-même.

Dans les Lois, l'analyse des banquets et de leur fonction occupe la seconde moitié du livre I et tout le livre II. Les développements de ces livres ont pour fonction, selon ce qui est annoncé, de mettre en lumière un rôle éducatif des banquets et de l'usage du vin.

L'utilité que l'Athénien reconnaît au vin est double. Dans la deuxième moitié du livre I, les banquets et le vin permettent de tester le naturel, la tempérance de de chacun et sa force de résistance aux effets du vin. Le second type d'utilité du vin fait l'objet du livre II tout entier : il s'agit d'une utilité éducative. Ces deux formes d'utilité posent toutes deux des problèmes spécifiques. L'usage du vin que l'Athénien préconise pour le législateur n'est pas actif, mais il est un usage de test, de pierre de touche. Ce n'est pas entièrement surprenant dans la mesure où, au moment où l'Athénien vante les mérites d'une drogue qui inculquerait la crainte, il affirme que le législateur serait content de disposer d'un tel moyen « d'éprouver les citoyens en matière de courage et de lâcheté ». Le terme grec est basanos, qui désigne la pierre de touche. Déjà donc le pharmakon avait une fonction d'épreuve, même si ce n'était pas la seule de ses fonctions (Létitia Mouze, Le législateur et le poète: une interprétation des Lois de Platon, 2005 - books.google.fr).

Basané signifie qui a le teint olivastre, & tirant sur le noir. Les Espagnols sont basanés. un voyageur revient ordinairement tout basané, tout hâlé du soleil. Les paysans sont ordinairement haslés & basanés. Ce mot vient du Grec basanos, qui signifie proprement Lapis Lydius ou Herculeus, la pierre de touche, qui est noire, ou d'une couleur noirastre, dont la basane peut aussi avoir pris son nom, parce que les premieres basanes étoient des cuirs qu'on preparoit avec peu de soin, & qu'on teignoit d'un mauvais noir (www.furetière.eu - Basané).

Saint Salvayre - Saint Etienne de Palaja ou le Soleil

Les croix sur l'avers de la pierre de Coume Sourde pourraient désigner les églises Saint Etienne de Palaja (au centre du sceau) et Saint Salvayre à Alet près de la Roque Mude (RUPEM PACS anagramme de PS PRAECUM) (Le petit frère des pieuvres).

Saint salvayre renvoie à la fête de la Nativité du Sauveur, au jour du Sol invictus.

En Scandinavie la fête de Saint-Etienne avait ses courses de chevaux, le cheval étant un animal solaire. Le manuscrit T version du Synaxaire géorgien conforte l'aspect solaire de saint Etienne.

Le même sentiment antijuif semble avoir suggéré au rédacteur de la version T l'idée d'introduire par des invectives ennuyeuses un passage d'importance considérable, parce qu'il rattache la figure du protomartyr au soleil, héros de quelque épopée païenne, héros cosmique. « Je ne suis point en état de regarder en face saint Etienne, premier martyr, comme je l'avais déjà dit, car son image est celle du Seigneur et son visage est comme le soleil. Comme il est impossible de regarder en face le soleil et de jouir de sa vue, de même je ne peux regarder en face saint Étienne » (Le Synaxaire gérogien publié et traduit par N. Marr - www.patristique.org).

L'idée que les justes brilleront (comme des astres) apparaît dans un texte juif d'Alexandrie fortement influencée par l'hellénisme, La Sagesse de Salomon.

Une telle idée apparaît pour la première fois, chez les Juifs, dans Daniel XII 3 (vers 165 avant J. -G.) : "Et les sages brilleront comme brille le firmament, et ceux qui auront enseigné la justice à la foule seront comme des étoiles à tout jamais."

La même idée s'affirme dans Hénoch (ier siècle avant J.-C.) : « Mais maintenant vous brillerez comme les luminaires du ciel... Car vous aurez part au sort de l'armée du ciel » (CIV 2, 4); et encore : « Maintenant j'appellerai les esprits des bons, qui appartiennent à la race de la lumière... Je les introduirai dans une lumière éclatante, et je ferai asseoir chacun d'eux sur son trône de gloire. Ils brilleront durant des temps innombrables... Ils verront comment ceux qui sont nés dans les ténèbres sont jetés dans les ténèbres, tandis que les justes brillent. Mais les pécheurs crieront quand ils verront comme ils (les justes) brillent... » (GVIII 11-15). II Hénoch ((Ière moitié du Ier siècle après J.-C.) fait écho à cette croyance : « (Les justes) seront sept fois plus brillants que le soleil » (LXV1 7). De même, un peu plus tard, IV Esdras : « Leur face (la face des justes) brillera comme le soleil, et ils seront semblables à la lumière des astres » (VII 97). Et, vers la même époque, II Baruch : « ...Leur éclat rayonnera en diverses formes, et l'aspect de leur visage se changera en beauté brillante... Ils seront transformés dans l'éclat des anges... Ils habiteront dans les hauteurs de ce monde et ils seront semblables aux anges et comparables aux astres... » (LI 3 ss.). Chez les Juifs encore, l'auteur de IV Machabées (seconde moitié du Ier siècle ou début du second siècle après J.-C), — un rhéteur-philosophe juif qui s'exprime en grec avec la même aisance que ses collègues païens —, formule la même croyance en la transfiguration céleste des justes ; s'adressant à la mère des Sept, glorieux martyrs de la foi juive, il dit : « La lune, dans le ciel, entourée d'étoiles, n'a pas autant de majesté que toi : versant la lumière sur tes sept fils, brillants comme des astres, tu reçois de Dieu les honneurs dûs à la piété, tu es "changée en astre", avec eux, dans le ciel ! » (xvii 5). Le Nouveau Testament lui-même reflète la même croyance. On lit, par exemple, dans l'Evangile selon Matthieu : « Alors les justes brilleront comme le soleil dans le royaume de mon Père » (XIII 43). (André Dupont-Sommer, De l'immortalité astrale dans la Sagesse de Salomon (III 7) . In: Revue des Études Grecques, tome 62, fascicule 289-290, Janvier-juin 1949 - www.persee.fr).