Partie XI - La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet   Etudes particulières de psaumes   Psaume 71 : Amos et Longueville   
LA VRAIE LANGUE CELTIQUE BOUDET PSAUME 71 AMOS LONGUEVILLE TRAVERS NEUCHATEL CHATEAUDUN

Psaume 71 et le prophète Amos

En effet, la disparition de la royauté pose la question de l'espérance mise en la dynastie davidique quant à l'établissement du droit et de la justice. Or, cette espérance est clairement exprimée en Ps 72,1-2 : « Ô Dieu, donne au roi ton jugement (msptyk), au fils de roi ta justice (wsdqtk), qu'il rende à ton peuple sentence juste (bsdq) et jugement (bmspt) à tes petits (w'nyyk) ». La réponse se fait par le transfert, sur Yahvé cette fois, de la responsabilité d'établir le droit et la justice (Bernard Gosse, La Constitution du corpus des écritures à l'époque perse, dans la continuité de la tradition biblique, 2003 - books.google.fr).

Mais dejà dans le passage du Jahviste Gen. 38:26. nous discernons une orientation vers une relation entre le sdq royale et une coutume, un mispat qui n'est pas royal, mais releve de Moise et de traditions juridiques prémonarchiques. C'est ce qu'exprimera le binome mspt/sdq qui va representer la doctrine biblique de la monarchie. Cette doctrine s'exprime en tête de la liste des officiers de David. Nous ne nous en etonnerons parès ce que nous avons appris du sapitu à Mari: "David régna sur tout Israël et il pratiqua mspt et sdqh" (2 Sam. 8:15). Puis le binôme se retrouve dans le Psaume royal de 2 Sam. 22:21, cf. 24, légèrement dissocié. En 1 Kgs. 3:6 (prière de Salomon) jcty est associé à ysi (t leb), mais on retrouve mspt au v. 11. Isaïe consacre la doctrine au profit (ou à la charge) de la dynastie judéenne. Yahvé, le vrai roi d'Israël qui trône au tempe de Jérusalem "est exalté par le mspt et sanctifié par la sdqh" (5:16). Aussi la trône de David a-t-il pour fondement (hakyn) et pour cause de progrès (s'd) mspf et sdqh (9:6). En 11 :4 nous avons vu que le prophète gardait l'ancien binôme phenicien sdq/m(y)sr, mais il rattache au verbe spf. En 16:5 dans l'oracle contre Moab, le trône est etabli (hûkân) dans la tente de David, avec un juge (sdphét) qui recherche mspt et hâte (? mbir) sdq. En 32:1 le roi règne en sdq et les officiers administrent en mspt. Enfin en Sion, la cite davidique, Yahvé pose la pierre d'angle et contruit sa cité en prenant le mspt pour cordeau et la sdqh comme fil a plomb (? msqlt). La doctrine est désormais si bien etablie que nous la retrouvons en jérémie maigre son hostilité aux différents rois de Juda, sauf Josias et un certain temps Sedécias. Elle est énoncée en termes généraux au début du livret sur les rois (22:3), elle est appelée a propos de Josias (22:15) et du smh saddyq le "germe héritier" des promesses divines (23:5). Elle est même maintenue en Jer. 33:15 alors même que le nom de 'Yahvé sidqénu,' (Yahve notre sdq) est transfèré du monarque a la cité sainte. Enfin la doctrine se retrouve dans Ezechiel (45:9) dans certains Psaumes royaux comme 89:15 et même 72:lss où les versions ont lu mispat au sg. et où le pluriel pourrait être une lecture massoretique inspirée par la doctrine des mispatîm (pl. cf. Exod. 22:1; 24:3) mosaïques. Nous en avons un écho dans les livres de sagesse Prov. 21:3 (cf. 1, mais le roi n'est pas nommé), 8:20 (la Sagesse personnifiée munie de ses attributs royaux), Qoh. 3:16 et 5:7. Mais le plus souvent dans cette dernière littérature, le saddyq, celui qui doit pratiquer mspt et sdqh n'est plus le roi mais l'Israélite fidèle (Ezek. 18:5,19,21,27; 33:14,16,19; Ps. 33:5; 119:7,62,106,160 avec la formule mspt ou mspty sdq; Prov. 1:3 et 2:9) ce qu'on retrouve en Lev. 19:15 et Isa. 58:2 au retour de l'exil. En fait ce processus avait commencé dès le mouvement prophétique. On pourrait hésiter sur un texte prédeutéronomique comme Deut. 33:21 car si le terme de roi est évité dans ce "dit" archaïque, le personnage en question, le patriarche Gad a des fonctions royales: il est resyt et meboqeq. Amos en est peut-être a l'origine car il s'en prend plus aux juges qu'aux rois de "changer le mspt en absinthe et de deposer a terre la sdqh" (5:7) voire "de changer le mspt en poison et le fruit de la sdqh en absinthe" (6:12). Hos. 2:21 reprend aussi la doctrine quitte à ajouter trois nouveaux termes pour décrire la nouvelle alliance. A la fin du code de l'alliance nous retrouvons aussi le binôme, mais dissocie . Enfin ce n'est plus au roi, mais au juge que le Deutéronome demande d'appliquer mspt sdq (16:18). La théologie biblique est constituée qu'enregistreront Ezéchiel (18) et le Ps. 119. Elle aura son influence sur Ia communaure d'Elephantine et son usage de Spt et de sdq (Henri Cazelles, De l'ideologie royale orientale, The Journal of the Ancient Near Eastern Society of Columbia University, Volume 5, 1973 - books.google.fr).

Amos VI,12 : Est-ce que les chevaux courent sur un rocher, Est-ce qu'on y laboure avec des boeufs, Pour que vous ayez changé la droiture en poison, Et le fruit de la justice en absinthe ?

Dans Amos 6, 1-7, les politiciens, vrais fonctionnaires de l'État, qui vivent sans souci, confiants dans leur sécurité économique et militaire. Ils forment une aristocratie égoïste, refusant de voir ce qui crève les yeux: l'appauvrissement grandissant des gens qu'ils côtoient chaque jour. A leur tête, le roi vit dans la même indifférence. Selon la Bible, le roi devrait être la source de vie pour son peuple en établissant un bon ordre économique et social afin que chaque personne prospère dans le pays. Le Psaume 72 [71] nous donne une excellente description de la fonction royale : Ô Dieu, donne au roi ton jugement, au fils de roi ta justice, qu'il rende à ton peuplesentence juste, jugement à tes petits. [...] Il délivrera le pauvre qui appelle et le petit qui est sans aide; compatissant au faible et au pauvre, il sauvera la vie des pauvres. De l'oppression, de la violence, il rachètera leur vie, leur sang sera précieux à ses yeux. (vv. 2,12-14) (Aldina da Silva, Michel Lessard, Amos, 1997 - books.google.fr).

Le Scorpion du Serpent rouge

On lit toujours dans Amos VI, troisième des douze petits prophètes, pauvre berger, qui gardait son troupeau sur la colline de Thécué, voisine de Jérusalem, quand l'esprit d'en-haut l'éclaira :

(10) Lorsqu'un parent ou un embaumeur prendra un mort pour le brûler Et qu'il enlèvera de la maison les ossements, Il dira à celui qui est au fond de la maison: Y a-t-il encore quelqu'un avec toi ? Et cet homme répondra: Personne... Et l'autre dira: Silence! Ce n'est pas le moment de prononcer le nom de l'Eternel. (11) Car voici, l'Eternel ordonne: Il fera tomber en ruines la grande maison, Et en débris la petite maison (saintebible.com - Louis Segond : Amos 6, S. Cahen, La Bible, traduction nouvelle, avec l'hébreu en regard, 1843 - books.google.fr).

Le poème du Scorpion du Serpent rouge aurait à voir avec le catharisme influencé par le bogomilisme dont des motifs décoratifs sont contitués par des paumes de main et des spirales. Mais aussi le "S au P" renverrait à l'occitan "saup" "je sais" c'est-à-dire la gnose.

Il y a quelques ressemblances avec le Scorpion du Serpent rouge ; "Mais combien ont saccagé la MAISON, ne laissant que des cadavres embaumés et nombres de métaux qu’ils n’avaient pu emporter" (Le Serpent rouge : Le voyage de l’âme : Scorpion).

Les métaux peuvent être trouvés encore dans Amos 7,7-9 :

Le terme "anak" a été longtemps discuté. [...] J. L. Mays (1969) pense qu'Amos voit un fil à plomb qui sert généralement à construire, et reconnaît que cet objet a ici une signification mystérieuse ; BJ (éd. de 1973) consacre une curieuse note (h, p. 1350), au v. 7: «Le fil à plomb permet de mettre en place un objet vertical ou (avec un équerre) horizontal. C'est cette dernière opération qui semble envisagée ici. YHWH va tout détruire jusqu'au ras du sol... mais la signification de la vision demeure incertaine.» (Robert Martin-Achard, Amos: l'homme, le message, l'influence, 1984 - books.google.fr, Autour de Rennes le Château : Signol - Sigzol : la lettre de Mantinée).

G. Brunet propose de lire dans 'anâk une référence à l'étain: les versions le suggèrent (la Septante parle d'un fer particulièrement dur (acier (?), selon S. Amsler, p. 226), la Syr. d'un diamant; Jérôme est en faveur de l'étain (mais les rabbins du Moyen Age suivis par les traductions modernes en règle générale préfèrent plomb/fil à plomb (pp. 387s). Or an(n)âku désigne en akkadien l'étain (cf. aussi l'éthiopien) (pp. 392s) qui est particulièrement recherché pour la fabrication des meilleures armes (cf. note p, p. 1146 de la TOB à propos de 7, 9) ; dès lors l'image devient claire et cohérente : YHWH se tient sur un mur d'étain, sa main tient de l'étain et c'est encore de l'étain qu'il va mettre au sein de son peuple; le résultat (v. 9): les hauts lieux seront dévastés, les sanctuaires détruits, le roi éliminé. « L'épée, hèrèb, dont le nom éclate au dernier mot de l'oracle et qui sera personnifiée dans la terrible vision finale du livre (9, 1-7), c'est la traduction au clair du symbole de l'étain» (p. 394). G. Rinaldi (1962) et W. L. Holladay (1970) défendent la même explication que reprennent également J. Ouellette (1973) et C. van Leeuwen (1977) ; le premier propose de voir dans le 'anâk du v. 8 une allusion au verbe Jânah qui signifie gémir (pp. 329s); le prophète suggérerait ici comme dans la vision suivante par un jeu d'associations sonores que la présence de l'étain en Israël, c'est-à-dire de la guerre, équivaut pour celui-ci à connaître le malheur (Robert Martin-Achard, Amos: l'homme, le message, l'influence, 1984 - books.google.fr).

L'étain est connu depuis l'antiquité où il servait à protéger la vaisselle de l'oxydation et pour préparer le bronze. Il est toujours utilisé pour cet usage, et pour le brasage. Cet élément est peu toxique (fr.wikipedia.org - Etain).

L'étain n'est cependant pas propre à fabriquer des armes de combat.

Les premiers traités d'alchimie ne sont rien de plus que des recettes à l'usage des artisans, transmises confidentiellement de père en fils. C'est de cet art de la chimie métallurgique (si l'on peut l'appeler ainsi) que l'alchimie est sortie, d'abord comme une (pseudo-) philosophie, puis comme une forme de religion mystique. Ce qui n'avait été pour commencer qu'un ensemble de secrets de fabrication profitables, qu'on gardait jalousement dans la famille, devint un dépôt sacré de doctrines mystérieuses qu'il fallait tenir à l'abri des profanes. Le motif du secret jouait un rôle essentiel dans le culte. On racontait qu'Ostanès, le fondateur légendaire, avait avant sa mort pris des précautions rigoureuses pour éviter que le mystère qu'il détenait parvînt à la connaissance d'aucun autre que son fils ; il va sans dire que cet exemple devait être imité par ses successeurs, dont les « fils » étaient les disciples qu'ils initiaient à la doctrine. Nous trouvons ici, semble-t-il, au moins l'un des facteurs qui contribuèrent à l'établissement d'une convention commune à beaucoup de cultes ésotériques et que nous avons remarquée dans les Hermetica philosophiques. Il semble y avoir quelque chose d'un peu semblable l'Ancien Testament, où les disciples d'un prophète sont appelés ses « fils » et lui disent « mon père » (cf. 1 Rois 13,11-13 et Amos 7,14 : "je ne suis pas prophète ni frère prophète") (C.H. Dodd, Une parabole cachée dans le quatrième évangile, Revue d'histoire et de philosophie religieuses, Volumes 42 à 43, 1962 - books.google.fr).

Une parabole du Fils comme apprenti est sans doute utilisée en Jean 5, 19-30.

Encore le Scorpion du Serpent rouge : "Malédiction, je comprends la vérité, IL EST PASSE, mais lui aussi en faisant LE BIEN, ainsi que CELUI de la tombe fleurie".

La théologie d'Amos diffère peu de celle du Livre de Job. Le vieil élohisme a triomphé. Iahvé est Dieu, presque sans nuance individuelle, comme Allah des musulmans. «C'est lui qui a formé les montagnes et créé le Souffle ; c'est lui qui révèle à l'homme sa propre pensée, qui change l'aurore en ténèbres, qui marche sur les hauteurs de la terre. Iahvé, Dieu des Sebaoth, est son nom.» Comme le Iahvé de l'Histoire jéhoviste, le Iahvé d'Amos est anthropopathique au plus haut degré; il se repent d'avoir frappé trop fort; il revient sur les sévères préparatifs de châtiment qu'il a faits. Les fléaux de la nature sont tous des actes directs de sa volonté. Iahvé fait pleuvoir sur une ville, et non sur une autre. Le charbon, la rouille, les sauterelles, les pestes, les guerres, sont des punitions par lesquelles Iahvé invite le pécheur à revenir à lui. La vraie religion, c'est de haïr le mal et d'aimer le bien. En faisant le bien, on conserve sa vie ; en faisant le mal, on se tue. L'impie est un véritable insensé, un aveugle, un orgueilleux (Ernest Renan, Histoire du peuple d'Israël, 1887-1893 - books.google.fr).

Amos et le scorpion

Dans les tables ésotériques, Amos est plutôt associé au Cancer, et dans un vitrail de Quemper-Guezennec (1460-1470) à saint Thomas, fêté le 21 décembre à l'opposite du 21 juin entrée du Cancer (Francis Barrett, The Magus Book 1: A Complete System of Occult Philosophy, 1801 - books.google.fr, Jean-Yves Cordier, La maîtresse-vitre de l'église de Quemper-Guezennec (22), 2014 - www.lavieb-aile.com).

Amos, mort martyr, est fêté dans le dictionnaire de Pétin au 31 mars (Bélier).

Il faudrait lire Amos 5,8 : "Celui qui a fait les Pléiades (Chima) et l'Etoile nommé le coeur du Scorpion (Chésil)", selon Abenezera, et non "l'Ourse et Orion" (Charles Le Cène, Nouvelle critique de toutes les versions fraçoises de la Bible qui ont paru jusqu'à présent, 1722 - books.google.fr).

Ou "les Pléiades et Orion" (Bible de Jérusalem).

Dans le premier cas, le Scorpion y est dans les autres on peut dire qu'Orion se couche lorsque le Scorpion se lève et inversement.

Le nom de l'étoile Antarès utilisé en grec ancien, signifie « comme Arès » (Arès est le dieu de la guerre, l'équivalent de Mars dans la mythologie de la Rome antique). Il fait référence à sa couleur rouge, similaire à celle de la planète Mars. Il est réutilisé en Europe à la Renaissance. Le nom arabe d'Antarès, Qalb al aqrab qui signifie « le cœur du scorpion », est utilisé de façon très ancienne et semble avoir une origine suméro-akkadienne. Il a été directement translittéré en Europe au Moyen Âge pour donner Calbalacrab ou simplement traduit en latin (Cor Scorpionis) (fr.wikipedia.org - Antarès).

Val de Travers se trouve sur un axe du 23 octobre au début du Scorpion. C'est une région de production d'absinthe plante amère comme les eaux de Mara (VLC, p. 71) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Le Zodiaque de La Vraie Langue Celtique : Balance - 23 septembre - Travers).

L'absinthe, selon Pline, combat le venin de scorpion (Livre XXVII) (Pline, Histoire naturelle, Tome 2, traduit par Emile Littré, 1855 - books.google.fr).

Les aiguillons désignent les faussetés blessant par le mal. On en voit aussi des preuves dans Amos : Voici qu'il viendra des jours sur vous, dans lesquels on vous arrachera avec des aiguillons, IV,2 [Bible de Jérusalem : crocs] (Emanuel Swedenborg, L'Apocalypse révélée, Tome 2, traduit par Jean-Pierre Moët, 1823 - books.google.fr).

Si la troisième trompette d'Apocalypse annonce l'étoile Absinthe, la cinquième en annonce une autre qui ouvre le puits de l'abîme d'où sortent des sauterelles qui causent un mal comparable à la piqûre du scorpion (Louis Vivien, L'Apocalypse expliquée par l'Ecriture, 1837 - books.google.fr).

On retrouve la trompette dans le nom de Thecoa, partie d'Amos, issu, selon une certaine étymologie, de l'hébreu taqah. Le Livre de Jérémie VI en parle :

Armez-vous de force, enfans de Benjamin, au milieu de Jérusalem; faites retentir la trompette à Thécua; levez l'étendard sur Béthacara, parce qu'il paraît un mal du côté de l'aquilon qui vous menace d'un grand ravage (Sionnet, Sainte Bible expliquée et commentée, contenant le texte de la Vulgate, 1840 - books.google.fr).

Le prophète Amos appartenait au démiurge Iadalbaoth selon les gnostiques cités par saint Irénée, avec Habacuc, Moïse et Jésus fils de Navé (Josué).

Irénée en appelle aux prophètes pour justifier son orthodoxie :

Et qu'il n'était pas simplement un homme, Celui qui mourait pour nous, c'est ce que dit Jérémie : « Le Seigneur, le Saint d'Israël, s'est souvenu de ses morts endormis dans la terre du tombeau, et il est descendu vers eux pour leur annoncer la bonne nouvelle du salut qui vient de lui, pour les sauver. » C'est identiquement ce que dit le prophète Amos : « Lui-même se retournera vers nous et aura pitié de nous ; il immergera nos iniquités et jettera au fond de la mer tous nos péchés. » Il indique encore le lieu de sa venue : « De Sion le Seigneur a parlé, et de Jérusalem il a fait entendre sa voix. » Et que de cette région qui est au midi de l'héritage de Juda viendrait le Fils de Dieu, qui serait Dieu — région à laquelle appartenait Bethléem, où est né le Seigneur, qui a répandu de la sorte sa louange sur toute la terre - , c'est ce que dit en ces termes le prophète Habacuc » (20,4) (Adelin Rousseau, Contre les hérésies: dénonciation et réfutation de la gnose au nom menteur par Irénée, 2001 - books.google.fr).

Dans une oraison sur les pauvres, Grégoire de Nysse mentionne le poulpe arraché de son rocher par le filet des pêcheur, ce qui est mis par ailleurs en relation avec Amos 5,18 - 6,15 (Use des biens de la terre, n'en abuse pas) (Soeur Isabelle de la Source, Rois et prophètes: 1 rois 12 à 22, 2 rois, chroniques, Amos, Osée, Isaïe, Michée, Sophonie, 2003 - books.google.fr).

Nysse cite Amos dans une oraison précédente sur les usuriers (Oeuvres de Grégoire de Nysse, 1638 - books.google.fr).

Fleurs

Le prophète Amos, en réponse à une accusation de Amaziah qui l'accusait d'imposture prophétique, se décrit lui-même comme "un berger et un scarificateur de figues de sycomore" (Amos 7 : 14-15). Cette réplique laisse penser que les bergers de la vallée de Jéricho proposaient leurs services pour inciser les figues des sycomores des parcelles privées, pendant que leurs troupeaux paissaient à proximité (Thèmes : Double Zachée).

En Egypte, on déposait près des morts des couronnes funéraires de fleurs et on plantait figuiers et sycomores pour que le mort revenant sous la forme d'un oiseau, puisse picorer les fruits (Claude Gudin, Une histoire naturelle de la mort, 2005 - books.google.fr).

Mégalithes

Un autre territoire nous intéresse: le Val-de-Travers. Déjà mentionnée à propos de la civilisation de Cortaillod, la Baume du Four (commune de Boudry) a livré le plus grand ensemble de céramiques du Bronze moyen que l'on connaisse dans notre canton, ce qui pose à nouveau la question de la signification d'une présence humaine sur cette vaste plate-forme abritée, dominant la rive nord de l'Areuse: gîte d'étape ou habitat prolongé ? Le second témoin consiste en une hache de bronze... au Creux-du-Van ! Ce sont là, évidemment, des documents trop peu nombreux pour conclure à des défrichements dans la vallée, mais il faut garder présent à l'esprit l'intérêt porté, durant l'âge du Bronze, aux montagnes où l'on conduit les troupeaux en été. Le Valais, les Grisons offrent des preuves nombreuses de la conquête des pâturages d'altitude. L'épingle du dolmen d'Auvernier accompagnait-elle un squelette contemporain ? s'agissait-il d'une offrande ayant une tout autre signification ? On peut se demander, en effet, si les quelques dizaines d'objets du Bronze moyen (parmi lesquels les épingles sont majoritaires) que l'on a découverts sur les rives neuchâte- loises, dans la zone d'implantation des palafittes néolithiques et des futures stations du Bronze final, ne sont pas des dépôts votifs jetés à l'eau en souvenir des anciens villages abandonnés. A moins qu'il ne se soit agi d'antiquités familiales pieusement conservées. De Tête-Plumée (Neuchâtel) proviennent deux faucilles en bronze, les premières de leur espèce en terre neuchâteloise. Cette utile invention avait été réalisée en Europe centrale et rencontra un immense succès (Michel Egloff, Histoire du pays de Neuchâtel: De la préhistoire au Moyen Age, Tome 1, 1989 - books.google.fr).

Sept, sur les neuf menhirs probables recensés se trouvent dans la forêt du Chanet de Bevaix, relève Julie Rieder. Le huitième est localisé dans la région de Rochat, dans la forêt de Cortaillod et le dernier dans celle des Buges du Haut, sur la rive gauche de l'Areuse (L'Express - Feuille d'avis de Neuchâtel, 08/01/2005 - doc.rero.ch).

Les Buges sont à Boudry, commune qui, à l'ouest, touche Val de Travers, de même Gorgier avec son menhir. Gorgier et Boudry sont en bordure du lac de Neuchâtel (www.ssdi.ch).

Chef

En arrivant dans le désert de Sin peu éloigné du Sinaï, les Hébreux ayant consommé les provisions apportées d'Egypte, se livrèrent à de violents murmures contre leur chef, et alors Moï se leur dit : « Ce soir, vous saurez que c'est « le Seigneur qui vous a tirés de l'Egypte, et demain matin vous verrez éclater la gloire du Seigneur... Moïse ajouta : Le Seigneur vous donnera ce soir de la chair à manger et, au matin, il vous rassasiera de pains. » (Exod. c. XVI. 6-8.) (VLC, p. 71)

Le verbe to trow (trô), comme on l'a déjà vu, signifie : penser, croire, imaginer. Le second verbe to name (nème), possède le sens de nommer, appeler, et head (hèd), se traduit par la tête, le cerveau, l'esprit, le chef. C'est bien la même signification que nous avons donnée au Neimheid Irlandais ; c'est la tête de la nation, pesant avec soin et intelligence les noms dont la composition est soumise à sa science, et les appliquant avec l'autorité que possède un chef universellement reconnu et obéi.(VLC, pp. 225-226)

Bien des passages des psaumes où le chantre parle du roi qu'il appelle l'oint du Seigneur (Christus), s'appliquent également au roi-christ, chef d'Israël, et au christ-rédempteur Jésus-Christ. Au psaume 71, dit Lesètre, Salomon « a en vue historiquement son propre gouvernement, mais qu'il en ait conscience ou non, dans une perspective plus lointaine le Saint-Esprit lui montre un autre règne celui du Messie » (S. de la Périère, Quelques réflexions sur l'Hexaméron, La Science catholique, Volume 6, 1892 - books.google.fr).

Les quatre marques de la véritable Eglise exprimées dans le premier Concile de Constantinople, où il est dit qu'elle doit être une, sainte, catholique, apostolique. [...] Jésus-Christ, qui l'a fondée, étant la vérité même, ne pouvait pas établir deux églises opposées. Elle doit donc être nécessairement une dans sa foi, dans ses lois et dans son chef. [...] Les hérétiques eux-mêmes conviennent que l'Eglise romaine est sainte dans son chef qui est Jésus-Christ, dans ses fondateurs qui sont les apôtres. [...] La troisième marque de la véritable Eglise est la catholicité, ps. 72 [71] : Il (Jésus-Christ) dominera d'une mer à l'autre, depuis le fleuve jusqu'aux extrémités de l'univers. Malach. 1 : De l'orient à l'occident mon nom sera célébré parmi les nations, en tout lieu on m'offrira une oblation sainte (Benoît Bouvier, Le catéchiste de persévérance des maisons d'éducation, 1864 - books.google.fr).

L'expression assez fréquente : «d'une mer à l'autre» (Amos 8, 12; Ecclésiastique 44, 21; Michée 7, 12; Psaume 72, 8; Zacharie 9, 10; cf. aussi Daniel 11, 45 ?), est toujours comprise comme une désignation de l'espace compris entre la Méditerranée et la mer Morte, ce que confirment les oppositions entre mer occidentale et mer orientale (Joël 2, 20; Zacharie 14, 8) (Claude Vandersleyen, Ouadj Our, 1999 - books.google.fr).

Amos 9,5 : Le Seigneur, Dieu de l’univers, qu’il touche la terre, elle s’effondre, et tous ses habitants sont en deuil ; elle monte, tout entière, comme le Nil, elle baisse comme le fleuve d’Égypte (www.aelf.org - Amos 9).

Zosime, en particulier, semble contemporain de Porphyre et de Tertullien; il fait allusion aux mêmes mythes et aux mêmes croyances, ainsi que je l'ai déjà expliqué en exposant les sources mystiques de l'alchimie (p. 9.) Il parle à plusieurs reprises du courant du Nil. [...] Zosime cite Ostanès comme un très ancien auteur, et parle de son exposition sur l'aigle. [...] D'après Zosime, Ostanès dit : « Va vers courant du Nil ; tu trouveras là une pierre ayant un esprit ; prends-la, coupe-la en deux mets ta main dans l'intérieur et tires-en le cœur: car son âme est dans son cœur. » Ces allégories singulières semblent se rattacher à la pierre philosophale et au mercure des philosophes (Marcellin Berthelot, Les Origines de l'Alchimie, 2015 - books.google.fr).

Le Livre des Proverbes nous apprend (17, 22): Un esprit abattu (rûah nekhéah) dessèche les os, s'opposant ainsi au cœur joyeux (lebh saméah) qui redresse le corps. C'est ce coeur joyeux que le rédacteur du 'Ésh mesareph semble vouloir retrouver dans le nom du lion rugissant. Le mot 'ariyeh («lion») peut également être considéré comme un nom d'ange si on le décompose en deux parties. La particule yod heth y joue le rôle de la désinence générique d'un envoyé céleste, et la racine bilitère 'aleph-résh indique l'idée d'un mouvement direct, rectiligne, qui jaillit d'un centre d'énergie. Cette racine représente tout ce qui est fort, actif et producteur. Ce mouvement est senti dans le substantif "ye'or" qui signifie un «fleuve», en l'occurrence le Nil dans la prophétie d'Amos (8, 8). En tant qu'ange, 'Ar-yah est à l'image du «Tétragramme, homme de guerre» qu'invoque Moïse dans son cantique lors de la traversée de la mer Rouge

Le rédacteur alchimiste du 'Ésh mesareph signale que «par les nombres concordants les mots "képhir", jeune lion et "yaroq", viridité se trouvent réunis ; chacun d'eux en effet vaut 310» (Nicolas Séd, L'alchimie juive et la science sacrée des lettres, Alchimie: art, histoire et mythes : actes du 1er colloque international de la Société d'Étude de l'Histoire de l'Alchimie - 1991, 1995 - books.google.fr).

310 comme le nombre de page de La Vraie Langue Celtique. Et vert comme l'absinthe, la "fée verte", qui entre dans des recettes alchimiques antiques :

Autre fabrication. Blanchiment de l'arsenic - Délayant de l'absinthe en quantité égale, avec un peu d'eau, garde (à l'état de) poudre sèche. Fais fondre le cuivre seul; ajoute, et le produit devient friable. Broyant, fais cuire avec un poids égal de sel pendant 2 heures, et après avoir enlevé, tu trouveras le produit jaune et friable. En le transformant d'après la même marche, tu auras du cuivre; avec de l'or noirci une partie, et de l'or, une partie, il se forme un bel or pur (Chimie de Moïse) (Marcellin Berthelot, Collection des anciens alchimistes grecs, 1967 - books.google.fr).

Le Æsch Mezareph ou Ash Metzareph, n'est connu chez les occidentaux que par la traduction latine trouvée à l'état fragmentaire dans le traité intitulé Kabalah Denudata de Knorr von Rosenroth, publié à Sulzbach en 1677-84.

La racine métallique occupe donc ici le lieu de Kether qui a une nature cachée et qui est voilée sous d’épaisses ténèbres, et d’où tous les métaux tirent leur origine : comme la nature de Kether est cachée, et que c’est d’elle que sortent tous les restes des séphiroth. Le plomb tient la place du Hochmah, parce que le Hochmah vient immédiatement de Kether, ainsi il sort immédiatement de la racine métallique, et est appelé dans d’autres énigmes semblables le père des natures vivantes. L’étain tient le lieu de Binah, car par sa blancheur il représente la vieillesse, et par son craquement il signifie la sévérité et la rigueur d’un juge. [...] Bedil Etain. Ce métal n’est pas d’un grand usage dans la Science naturelle ; car comme elle vient de séparer, aussi sa matière est-elle séparée de la médecine universelle (arbredor.com - Asch Mezareph).

Cercle de pierres et Couronne

La décomposition de Drunemeton jette une vive lumière sur cette belle institution celtique. Cette appellation, comprenant la première syllabe trow de Drouide, et aussi le mot nemet, nous apprend avec certitude quels étaient les membres composant l'Académie celtique. Le verbe to trow (trô), comme on l'a déjà vu, signifie : penser, croire, imaginer. Le second verbe to name (nème), possède le sens de nommer, appeler, et head (hèd), se traduit par la tête, le cerveau, l'esprit, le chef. (VLC, p. 225-226)

Strabon dit que les douze tétrarques de Galatie avaient un sénat qui se composait de trois cents membres. Ce sénat se réunissait dans un lieu appelé Drunemeton, et y jugeait les procès pour meurtre. Drunemeton veut dire temple de Dru, lieu sacré de Dru. Nemeton, en effet, signifie temple ou lieu sacré, car le temple primitif n'est pas un bâtiment, mais une portion du sol consacré à un dieu. Quant à Dru, nous ne savons ce que ce mot veut dire. Le sénat, qui en Galatie se réunit au lieu sacré de Dru, et qui juge les causes de meurtre, présente une ressemblance singulière avec l'assemblée annuelle des druides de Gaule, dont nous parle César. Ces druides, comme le sénat de Galatie, se réunissent dans un lieu consacré, dit César, "in loco consecrato", expression latine qui est la traduction du gaulois nemeton (Henry Arbois de Jubainville, Cours de littérature celtique, Tome 1 : Introduction à l'étude de la littérature celtique, 1883 - books.google.fr).

Dans l'une des églises « archaïques » de Cappadoce, la chapelle de Saint-Eustathe, à Gueurémé, les Mages portent une couronne (stemma) avec pendeloques (prependulia) ; de même à Tschaouch fin Xe siècle, d'après Jerphanion) l'un de ces trois personnages porte une couronne mais sans pendeloques. M. Weigand y voit un trait nettement occidental : de bonne heure en Occident on considéra les Mages comme des rois et cette conception devint populaire vers les XIe- XIIe siècles. En effet.le psaume 71(72) qui contient la prophétie sur l'adoration des rois Mages, est cité dans la liturgie romaine de l'Epiphanie dans la rédaction dite grégorienne. Sous l'influence de cette liturgie se forme en France dans la seconde moitié du XIe siècle le Drame des Mages, où les personnages figurant les Mages sont nommés par trois fois « Reges». Ainsi, peu à peu, la représentation des Mages en tant que rois pénètre dans l'iconographie occidentale (Manoli Hadzidakis, Nouvelle manière de dater les peintures, Byzantion: Revue Internationale Des Études Byzantines, Volume 14, 1939 - books.google.fr).

Comme Chassignet et Arbaud de Porcheres, Antoine Godeau (1605 - 1672), évêque de Grasse en 1637, de Vence en 1653, membre de la Compagnie du Saint-Sacrement en 1639, paraphrase en vers héroïques, c'est-à-dire en alexandrins à rimes plates, le psaume 77 qui « contient une longue narration de toutes les graces, que les Israelites ont reçeues de Dieu, et de leurs reuoltes frequentes, chastiées par diuerses seruitudes ». Aux psaumes d'enseignement il réserve la quatrain. Le psaume 71, dans lequel David « souhaite à son fils Salomon les vertus necessaires pour bien regner» et que Godeau avait déjà paraphrasé à la fin de son Institution du Prince chrestien, peut donner quelque idée de l'excellence de de cette forme quand elle est habilement appliquée au genre didactique : 71, 1. Seigneur, entens les vœux que je fais aujourd'huy / Pour l'illustre heritier que ta grace me donne ; / Rens-le digne de sa Couronne, / Et qu'il fasse regner la justice auec luy (Paulette Leblanc, Les paraphrases françaises des Psaumes à la fin de la période baroque (1610-1660), 1960 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Antoine Godeau).

« Christus Vincit, Christus Regnat, Christus Imperat ». Cette formule était utilisée pour les acclamations des capétiens. C’est aujourd’hui l’indicatif de radio vatican. Elle apparaît sur les monnaies royales à partir de Saint Louis (fêté le 25 août) et demeura la légende des monnaies d'or royales françaises jusqu'à la Révolution. La formule était utilisée à l’origine lors des cérémonies de Pâques. La formule provient en fait de Psaume 71 (1-11) : Le pouvoir royal du Messie.

Casaubon note que les rois mages furent aussi appelés Astor, Sator et Paratoras (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Le domaine de l’abbé Saunière, pentagone et AOMPS).

Histoire du Val de Travers

Les premières traces de présence humaine remontent au Moustérien, dans la grotte des Plaints (Couvet). Quelques découvertes isolées laissent supposer l'établissement temporaire ou le passage entre l'Helvétie et la Gaule de représentants des civilisations ultérieures. Mais le véritable peuplement du Val de Travers coïncide avec la fondation du prieuré Saint-Pierre de Vautravers (Môtiers), entre 909 et 1032, voire, comme semblent le prouver des fouilles de 1997, aux VIIe-VIIIe s. déjà. Le V., alors sans relation avec le bas pays neuchâtelois, demeure sous la suzeraineté effective des comtes de Bourgogne, avoués du prieuré Saint-Pierre et souverains de la région qui représente une ouverture à l'est de leur domaine. Comme leur autorité est battue en brèche par des rivalités familiales accentuées par la querelle des Investitures opposant papes et empereurs, le pape Pascal II, en 1107, remet le prieuré Saint-Pierre, convoité notamment par le prieuré de Payerne, à l'abbaye de La Chaise-Dieu. En 1178, pour contrecarrer les visées des sires de Neuchâtel sur le V., l'empereur Frédéric Ier Barberousse prend le prieuré sous sa protection, réservant cependant le droit d'avouerie des comtes bourguignons; cette mesure n'empêche pas Ulrich II de Neuchâtel, de se considérer dès 1185 comme avoué du couvent. Son successeur, Ulrich III, intervient pour la première fois en 1202, dans un acte relatif à Saint-Pierre, tandis qu'en 1218, selon une tradition invérifiable, il acquiert par échange de Gérard de Vienne, titulaire de la baronnie de Grandson, tout ou partie du V. qui, jusqu'alors, dépend de cette seigneurie limitrophe. De là, sans doute, le terme de baronnie qualifiant la partie basse de la vallée jusqu'au milieu du XIXe s. En dépit de leur politique d'expansion vers l'ouest et de confiscation des droits temporels du prieuré de Môtiers, les comtes de Neuchâtel parviennent avec peine à imposer leur souveraineté au V. dont certains ressortissants sont reçus bourgeois de Neuchâtel, dès après la charte de 1214. Berthold s'implante dans la région dès 1229, mais en 1237 il fait encore hommage à Jean de Chalon, comte de Bourgogne, de tout ce qu'il y possède à titre de fief entre La Clusette et la Combette de Mijoux (actuelle frontière franco-suisse aux Verrières). Par contre, en 1301, quand Rodolphe IV (Rollin) de Neuchâtel interdit à Amédée de Vautravers de fortifier une maison à Môtiers que celui-ci tient du prieuré, il agit en détenteur de l'entière souveraineté sur le V. qui fait désormais partie intégrante du comté (Eric-André Klauser, Val-de-Travers (vallée) - www.hls-dhs-dss.ch).

Gorges de l'Areuse - www.neuchateltourisme.ch

Le principal intérêt de l’itinéraire par le Val-de-Travers est de constituer le chemin le plus court entre les plaines de la Saône et la moyenne vallée de l’Aar, soit le Plateau suisse. Cependant, cette voie est marquée par deux passes difficiles, deux cluses situées aux extrémités du Val-de-Travers, la route de la Chaîne à Saint-Sulpice et celle de la Clusette à Noiraigue. Pendant longtemps il devait être presque impossible d’y faire circuler des chars, au contraire du grand itinéraire commercial du col de Jougne/Les Clées situé plus au sud. Par contre, des hommes à pied, des convois de mules ou des cavaliers pouvaient s’y faufiler et bénéficier ainsi d’un gain de temps considérable. Ces caractéristiques sont particulièrement intéressantes pour les militaires évidemment, mais aussi pour le transport de l’or blanc, le sel, dont l’énorme valeur ajoutée autorisait un transport par faibles quantités à dos de mulets. Les salines comtoises, principales sources de sel pour la Suisse jusqu’au XIXe siècle, sont exploitées dès avant l’époque romaine et les documents historiques attestent que, dès avant le XVe siècle, l’approvisionnement « des Allemagnes » en sel de Salins passe volontiers par le Val-de-Travers. Localement, le village de Noiraigue est situé à l’extrémité orientale et au fond de la vallée dans un cirque formé des falaises qu’on appelle aujourd’hui les Rochers de la Clusette dominés par la Roche-Blanche, soit l’extrémité de la barre rocheuse du Montauban (du latin mons « montagne » et de l’adjectif albus « blanc »), qui s’étend sur six kilomètres jusqu’à Rochefort. A partir de Noiraigue, le Val-de-Travers se transforme rapidement en une gorge étroite et impraticable, surplombée de 600 m par le Montauban et pour continuer sa progression vers le Plateau, le voyageur doit alors rejoindre par un chemin à flanc de falaise – le passage de la Clusette – le replat qui, à mi-pente du Montauban, accueille justement le village de Brot, avant d’atteindre au niveau de Rochefort les routes faciles qui descendent vers le Vignoble, par Corcelles, ou progressent vers le fertile Val-de-Ruz par Coffrane. En plaine, entre lac et Jura et de l’embouchure de l’Areuse à celle de la Thielle, les territoires de Bevaix, Auvernier, Neuchâtel et Saint-Blaise occupent le littoral sur quinze kilomètres le long de la vieille route de la Vy d’Etra. Cet itinéraire, qui a été attesté archéologiquement depuis l’époque romaine, franchit en particulier l’Areuse à Pontareuse et le torrent du Seyon à Neuchâtel avant d’atteindre Saint-Blaise, d’où il bifurque vers le Plateau suisse par l’Entre-Deux-Lacs et vers Bâle à travers le Jura.

Dans la région, on observe ainsi que l’autre institution « structurante » majeure du territoire semble avoir été le prieuré Saint-Pierre de Vautravers à Môtiers. L’archéologie a révélé l’ancienneté (VIe siècle) et surtout le fort développement de la fondation sous les Rodolphiens – elle comprend, vers l’an Mil, trois églises, dont l’une, longue de 25 m, est bâtie au Xe siècle, et une autre est remplacée au XIe siècle par un bâtiment deux fois plus vaste, entièrement neuf et long de plus de 30 m. Saint-Pierre de Vautravers, dont on ignore le nom au haut Moyen-Age, tient alors l’essentiel de son patrimoine dans le Val-de-Travers, à l’extrémité sud-ouest du lac de Neuchâtel – entre Grandson et Yvonand – et dans le Val-de-Ruz. Cette situation suppose à nouveau l’existence d’une route passant par Rochefort en direction du Val-de-Ruz (Christian de Reynier, Une histoire de ruines: Le château et les seigneurs de Rochefort (Neuchâtel, Suisse) - www.academia.edu).

Il faut attendre 1202 pour trouver la mention d'un acte concernant le prieuré de Môtiers passé «in valle Transversa apud Transversum» (au Val-de-Travers, à Travers).

En matière ecclésiastique, le V. ne compte que deux paroisses avant la Réforme: celle du Vautravers, dans le diocèse de Lausanne, soumise au prieuré Saint-Pierre et à l'église Notre-Dame de Môtiers, avec des chapelles filiales à Travers, Buttes et Saint-Sulpice, et celle des Verrières (Saint-Nicolas), dans le diocèse de Besançon. Après la Réforme, chaque commune devient une paroisse protestante autonome entre 1672 et 1879, hormis Môtiers et Boveresse qui restent indivis. Une nouvelle paroisse catholique du V. est fondée en 1865, subdivisée au XXe s. en raison de l'augmentation constante de la communauté catholique, due à l'immigration: 1703 membres en 1865, 4042 en 1990. (Eric-André Klauser, Val-de-Travers (vallée) - www.hls-dhs-dss.ch).

Carnutes - Neuchâtel : Longueville

Le roi de France, Louis XII, étant monté sur le trône en 1498, fit promettre au père de Jeanne de Hachberg qu'il ne la marierait point sans son consentement. Louis de Longueville, petit-fils de Jean, comte de Dunois, bâtard de Louis Ier d'Orléans, frère du roi Charles VI, était alors à la cour. Le monarque, voulant le favoriser, engagea le comte-marquis Philippe à le préférer pour son gendre au fils de Christophe, son parent. Mais les noces de Jeanne et du duc de Longueville ne furent célébrées que l'an 1504, après la mort de Philippe. Jeanne n'apporta à son époux que le comté de Neuchâtel avec les terres de Saint-Georges, de Noyers, de Montbard, de Montcenis, de Châtel-Chinon et de Sainte-Croix. Celles du Brisgaw, en vertu du pacte de 1490, passèrent au marquis de Bade. Jeanne et son époux, par acte du 13 juin 1505, se firent une donation mutuelle. (Arch. d'Epoisses). Les Suisses, l'an 1512, voyant que le duc de Longueville servait contre eux dans les guerres qu'ils avaient avec la France, prirent de là occasion de s'emparer du comté de Neuchâtel. Ils le possédèrent en souveraineté l'espace de dix-sept ans, y faisant des lois et ordonnances, sans hommage à la maison de Châlons ; ce qui commença de rendre le comté de Neuchâtel indépendant. Le duc de Longueville était en quelque sorte dédommagé de cette perte par les grandes charges qu'il possédait, étant grand-chambrier de France et gouverneur de Provence. Il fut pris deux fois en guerre, savoir, l'an 1515, en Picardie par les Anglais, et, l'an 1515, par les Suisses, à la bataille de Marignan. Il mourut l'année suivante. Sa mort éteignit la haine que les Suisses portaient à son nom. L'an 1529, le mercredi avant la Pentecôte (12 mai), les Suisses, à la demande de la France, rendirent à sa femme le comté de Neuchâtel, pour en jouir par elle et ses successeurs en pleine souveraineté, comme les cantons l'avaient tenu et possédé jusqu'alors. La maison de Châlons s'étant éteinte, l'année suivante, par la mort de Philibert, prince d'Orange, Jeanne prétendit à la succession universelle de cette maison, de laquelle dépendait le fief de Neuchâtel, et la disputa à René de Nassau, neveu de Philibert par sa mère, Claude de Châlons : sa prétention n'était pas sans fondement. Elle alléguait que Philibert de Châlons étant mort sans lignée, les substitutions faites en 1416 et 1417 par Jean de Châlons et Marie de Baux, sa femme, étaient ouvertes en faveur d'elle et de Louis de Longueville, son fils, comme descendant, par Marguerite de Vienne, d'Alix de Châlons, nommément appelée à la succession par le testament de ses père et mère. Mais la question demeura indécise, et René de Nassau resta en possession de ce qu'il s'était approprié. Jeanne finit ses jours au château d'Epoisses le 21 septembre 1545, suivant tous les historiens qui ont parlé d'elle. Ce fut elle qui prit la première le titre de princesse souveraine. De son mariage, elle avait eu Claude, tué, l'an 1524, à l'âge de dix-sept ans, au siége de Pavie ; Louis, mort en 1557, et père de François, qui suit dans l'ordre des comtes de Neuchâtel ; François, marquis de Rothelin, mort le 21 octobre 1548; et Charlotte, femme de Philippe de Savoie, duc de Nemours, morte le 8 septembre 1549. Ce fut pendant la régence de Jeanne que les états de Neuchatel, à l'exemple des cantons suisses de leur voisinage, embrassèrent, l'an 1550, les nouvelles opinions, dans lesquelles ils ont persévéré jusqu'à nos jours (L'Art de Verifier les Dates des Faits Historiques, 1818 - books.google.fr, Le Prieuré de Sion : Prologue : L’Heptagramme).

César place sur les confins des Carnutes le lieu où les Druides prononçaient leurs jugements, dans les différends et les contestations relevant de leur autorité ; mais le cromleck central, le drunemeton, où s'assemblait le Neimheid pour remplir ses fonctions scientifiques et créer les dénominations particulières ou générales, était-il aussi sur les confins des Carnutes ? (VLC, p. 226)

La cité des Carnutes embrassait un vaste territoire. Après avoir perdu l'Orléanais, qui forma une cité à part, elle comprenait encore le Blésois, le Vendômois, le Dunois, le pays Chartrain, le Drouais ou Dreugésin, le Pincerais ou Poissiais, le pays de Madrie presque tout entier, une partie de l'Etampais et une portion considérable du Perche. Dans cet état, elle avait la même étendue que le diocèse de Chartres, tel qu'il exista jusqu'en 1697. Dès le VIe siècle, le roi Sigebert avait détaché de ce diocèse le Dunois, pour en former, en faveur d'un prêtre nommé Promotus, un évêché particulier; mais le nouveau titulaire, ayant été déposé en 573 par le concile de Paris, ne conserva son siége que pendant la vie de Sigebert.Après la mort de ce roi, l'évêché de Châteaudun fut supprimé, et réintégré dans celui de Chartres. Plus de onze siècles après, en 1697, le diocèse de Chartres subit un second démembrement. Louis XIV en retrancha la partie méridionale, dont il composa un nouvel évêché, qui fut celui de Blois. Les évêchés de Chartres et de Blois, détruits par la révolution, et supprimés par le concordat de 1801, me furent rétablis que sous la restauration (Benjamin Guérard, Polyptyque De L'Abbé Irminon : Ou Dénombrement Des Manses, Des Serfs Et Des Revenues De L'Abbaye De Saint-Germain-des-Près Sous Le Règne De Charlemagne, Tome I, 1844 - books.google.fr).

Les Longueville étaient ainsi en possession du comté de Neuchâtel et du Dunois (au pays Carnute).

Une ligne rejoignant Chartres et Travers passe par Montbard et l'abbaye de Fontenay, fondée par Bernard, abbé de Clairvaux, ancien Val d'Absinthe.

Une autre ligne partant de Travers vers Etretat, possession des Longueville aussi (en 1634, Henri II d'Orléans, duc de Longueville assure la présentation à la chapelle de Saint-Nicolas d'Etretat), passe par Molesme abbaye bénédictine fondée par Robert de Molesme qui est le créateur de l'ordre cistercien (abbaye de Cîteaux fondée en 1098) auquel appartiendra Bernard de Clairvaux (Arsène Lupin de Maurice Leblanc : Les axes d’Arsène Lupin : Lupin et l’axe du 19 juillet).

D'après deux mémoires, rédigés en 1427, pendant l'occupation de notre province parles Anglais, sept seigneurs possédaient, depuis un temps immémorial, «chacun une franche-nef pécheresse, en la prévôté d'Etretat, savoir : trois abbés, un prieur et trois chevaliers, dont l'abbé de Fécamp est l'un, et les autres sont l'abbé de Saint-Wandrille, l'abbé du Valasse, le prieur du Pré (Notre-Dame-de-Bonnes-Nouvelles, à Saint-Sever-lèz-Rouen), le comte de Longueville, le sire d'Etouteville et le seigneur de Basqueville. » (Charles Ernest de Fréville de Lorme, Mémoire sur le commerce maritime de Rouen jusqu'à la fin du XVIe siècle, Tome 1, 1857 - books.google.fr).

Le fief de Cuverville (commune voisine de celle de la Hauteur), ayant appartenu aux ci-devant ducs de Longueville, avait des extensions dans les communes de Saint-Jouin, les Loges, Bénouville, Étretat et Criquetot (Georges Mauriou, La formation de la Seine-Inférieure, Nouvelle revue historique de droit français et étranger, 1913 - books.google.fr).

Une ligne partant de Travers vers Châteaudun, passe près d'Orléans, de Dijon, et par Provency.

L’abbaye de Marcilly est une ancienne abbaye cistercienne, fondée par des cisterciennes venues de l'abbaye des Isles à Auxerre, et qui était située sur le territoire de l'actuelle commune de Provency, dans l'Yonne. En 1460, les moniales s'en allèrent et furent remplacées par un groupe de moines cisterciens venus de Fontenay. L'abbaye, qui était donc de la lignée de Cîteaux, passa à celle de Clairvaux (fr.wikipedia.org - Abbaye Notre-Dame de Marcilly).

Dès l'Antiquité une ville fortifiée gauloise du peuple des Carnutes surplombait le Loir du haut de l'éperon rocheux, à l'emplacement de la ville actuelle. Le terme celte dun qui indique un site fortifié en hauteur est d'ailleurs encore présent dans le nom de la ville. Le duc Louis d'Orléans acquiert à la fin du XIVe siècle les comtés de Blois et de Dunois ainsi que la vicomté de Châteaudun. A sa mort, son fils aîné Charles, connu pour ses oeuvres poétiques, hérite de son patrimoine. Il cède alors à son demi-frère Jean d'Orléans le comté de Dunois et la vicomté de Châteaudun. Jean est alors un grand capitaine des armées du roi Charles VII dont il est le cousin et l'un des compagnons d'armes de Jeanne d'Arc. Devenu Jean de Dunois, il fait démolir l'ancien château-fort afin de construire la Sainte Chapelle et l'aile du château qui porte désormais son nom (www.chateaudun-tourisme.fr).

Le Dunois est le pagus qui entoure la ville et la vicomté de Châteaudun (fr.wikipedia.org - Liste des comtes et vicomtes de Châteaudun).

L'abbaye de l'Aumône (commune de La Colombe), ou du Petit-Citeaux, entre Châteaudun et Blois, huitième fille de Cîteaux, fut fondée en 1121 par le comte de Blois Thibaud IV, avec des moines en provenance de Cîteaux à l'époque du deuxième abbé Etienne, qui donna un vaste domaine dans la forêt de Marchenoir, au diocèse de Chartres. La nouvelle fondation reçut de multiples aumônes des seigneurs de la région et des chanoines de Blois, d'où son nom. Elle prospéra rapidement. Les recrues se présentèrent en grand nombre, si bien qu'en 1129 elle était déjà en mesure de fonder deux filiales : Landais, à 40 km au sud de Blois ; et Waverley, au diocèse de Winchester, premier établissement cistercien en Angleterre (Mélanges à la mémoire du père Anselme Dimier: pt. 4. Histoire cistercienne : abbayes, 1987 - books.google.fr).

Alliés aux Gonzague-Nevers, les Longueville sont mentionnés dans l'affaire du Prieuré de Sion (L'Enigme sacrée, pp. 136-137, 160).

Châteaudun est sur des axes nonagonaux du 22 et 23 juillet (22 : fête de Marie Madeleine) qui passe près de Longueville-sur-Scie, une commune française située dans le département de la Seine-Maritime en Normandie (axe nonagonal du 23 juillet).

Le comté puis duché de Longueville tient son nom de cette commune. Il fut donné à Jean bâtard d'Orléans, comte de Dunois, fondateur de la Maison d'Orléans-Longueville (fr.wikipedia.org - Longueville-sur-Scie).

Selon Raban Maur, Madeleine eut la force de considérer de ses yeux toutes ces tortures malgré leur violence, malgré leur durée, malgré son amour. Mais de quelle amertume, de quelle anxiété elle fut pénétrée intérieurement, lorsqu'elle entendit le Messie s'écrier de la croix : J'ai soif; lorsqu'elle vit mettre au bout d'un roseau une éponge trempée d'absinthe [selon Mathieu] et de vinaigre, de myrrhe et de fiel: lorsqu'elle vit enfoncer ce bâton d'hysope dans l'éponge ; lorsqu'au moyen du roseau, on approcha celte éponge de la bouche du Sauveur; que l'on appliqua à ses lèvres le bâton d'hysope, et qu'après avoir goûté ce breuvage, le Sauveur refusa d'en boire (Etienne Michel Faillon, Monuments inédits sur l'apostolat de Sainte Marie-Madeleine en Provence, Tome 1, Migne, 1848 - books.google.fr).

Chez Tristan Corbière (1845 - 1875), dans Un riche en Bretagne, le « Benedicite » métaphorise les gargouillis de la faim, critique bénigne. Elle l'est beaucoup moins quand on lit : « Le Christ avait au moins son éponge d'absinthe ». Allusion, comiquement modifiée, à un épisode de la Passion du Christ, les soldats lui tendent au bout d'une pique une éponge imbibée de vinaigre pour étancher sa soif (cf. Évangile de Jean). Le vinaigre rebutant est devenu ici de l'« absinthe », liqueur très prisée, véritable drogue de la fin du XIXe siècle. L'ironie prend alors pour cible un des épisodes les plus cruels de la crucifixion... en l'actualisant par un anachronisme. Corbière tourne deux fois encore cette scène en dérision en employant une expression aujourd'hui disparue et que nos commentateurs, bizarrement, n'expliquent pas : (...) - Une bonne-femme Vieille Limonadière, aussi, de la Passion ! Peut venir saliver sa sainte compassion (...) (Rapsodie du sourd, v. 26-28) - Carognes, criait-il, mollissez !... je régale... (...) Tu régales, Limonadier de la Passion ? (Le Bossu Bitor, v. 201-203). Le T.L.F. nous apprend que cette expression désigne par plaisanterie un marchand de vinaigre ou de « piquette », par référence à la passion du Christ, qui n'aurait eu droit qu'à ce breuvage. Corbière, au moins, lui propose une boisson plus corsée ! Le Golgotha devient un théâtre burlesque (Pascal Rannou, De Corbière À Tristan: Les Amours Jaunes : Une Quête de L'identité, 2006 - books.google.fr).

Le Lion vert

L'axe du 23 juillet où se place Longueville-sur-Scie d'où les Orléans-Longueville tire leur nom, marque le début du signe du Lion. Le lion vert a été vu ci-dessus avec l'Esh mesareph (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Le Zodiaque de La Vraie Langue Celtique : Lion - 23 juillet - Guise).

Nous retrouvons avec le lion l'un des animaux les plus fréquemment utilisés dans le bestiaire alchimique. Fabre l'avait déjà évoqué au début du Manuscriptum ad Fridericum, sa connaissance étant alors présentée comme constituant l'art tout entier. C'est sur ce thème qu'il revient, alors que la série de chapitres consacrés aux allégories se termine. Fabre nous présente d'abord le lion comme un animal vorace. C'est ainsi qu'il est présenté dans le Rosarium philosophorum. Il tient dans sa gueule un soleil et déclare : «je suis le lion vert et doré, en moi est enfermé tout le secret de l'art». Ce lion vert, si l'on en croit Dom Pernety, c'est la matière dont les philosophes chimistes «ont composé leur dissolvant universel». Selon Ripley, auquel Dom Pernety se réfère, on l'appelle vert parce que «par lui tout reverdit et croît dans la nature», mais aussi parce que c'est un «acide», que l'art va perfectionner. C'est le «lion dévorant toute Nature pure Métallique, et la changeant en sa vraie substance, en vrai et pur Or plus fin que celui des meilleures mines», qu'évoque le Livre des figures hiéroglyphiques. Tout nous laisse donc penser que le lion dévorant, qui préfigure le dissolvant universel, n'est en réalité rien d'autre que la matière première devenue Pierre des Philosophes. Ce sont en tout cas les caractéristiques habituelles de cette Pierre que Fabre retient alors. De même que le dragon, qui figurait au début de cette série de chapitres, le lion se présente en effet sous deux formes : avec ou sans ailes. Déjà le Rosarium philosophorum, dans son commentaire de l'image évoquée plus haut, précisait que «quand une partie de lui est fixée, il accomplit une œuvre sublime et c'est un esprit volatil». Il s'agit là, évidemment, des deux principes constitutifs de la matière, le Soufre et le Mercure, l'un fixe et mâle, l'autre volatil et femelle. Enfin, les deux lions n'en forment qu'un seul. C'est ce qu'explique Lambsprinck dans sa présentation de la quatrième figure : «C'est un très grand prodige que deux lions deviennent un seul». C'est toute l'opération alchimique qui est alors résumée par Fabre. Dans la matière dominait d'abord la volatilité. Le principe mercuriel est ensuite fixé par le soufre, mais sans perdre sa volatilité, ce qui constitue la perfection de la Pierre. Mais cette perfection absolue a d'abord exigé que chacun des principes atteigne sa propre perfection, dans la phase, blanche ou rouge où il manifestait sa domination. Aussi peut-on dire que le lion a dévoré le lion, l'aigle, l'aigle, pour qu'ils se transforment l'un l'autre, c'est-à-dire que le Mercure soit fixe et le Soufre volatil, ce qui donne une Pierre fixe et volatile à la fois. C'est ainsi que s'atteint le secret chimique (Jean-Paul Dumont, La rationalité de l'alchimie au XVIIe siècle : Pierre-Jean Fabre, 1992 - books.google.fr).

Dans les Visions de Zozime de Panapolis, le prêtre portant le nom d'Iôn, est l'adepte dûment découpé, brûlé, bouilli. Il est alors temps qu'il ressuscite, que l'homme de cuivre devienne homme d'argent, puis d'or, ce qui correspond aux trois couleurs de l'OEuvre.

Comme le suggère le nom même d'Iôn qui figurait dans la première partie du songe, l'ios a quelque chose à voir dans les processus décrits. Or on sait par ailleurs que l'ios (au sens de « vert-de-gris ») pouvait s'obtenir en exposant à l'action du vinaigre des feuilles de cuivre que l'on raclait. À ce propos, Dioscoride (V, 79) qualifie l'ios de "xustos" « raclé » et emploie le verbe "apoxuô" « racler », deux termes qui appartiennent à la même racine que "xuron" « rasoir ». Pline (XXXIV, 110) utilise de même les verbes deradere « enlever en raclant, raser » et radere (même sens) à propos de la préparation de l'aerago (vert-de-gris) (Michèle Mertens, Alchimistes grecs : Zozime de Panapolis, 1995 - books.google.fr).

Chez les alchimistes grecs, Pélage demande qu'on rende le cuivre sans ombre : « Par l'ombre du cuivre, il faut entendre la teinte noire qu'il produit dans l'argent. En effet tu sais que le cuivre soumis au traitement et projeté sur l'argent le noircit au dedans et au dehors. Le noircissement produit dans l'argent, les écrits le nomment "ombre" ». Outre le sens chimique qu'on peut y découvrir, ce texte signifie que si l'on projette le cuivre, c'est-à-dire si du Lion zodiacal on passe à 180° sous le signe du Verseau, on obtient le premier mercure, le vif-argent, lequel est blanc. Mais au Verseau se trouve aussi le noir Saturne, maître astrologique du signe que l'alchimie latine nommera Soleil noir (sol niger) ou ombre du Soleil (umbra solis) parce qu'il se trouve à 180° du soleil, maitre astrologique du Lion (Paulette Duval, La pensée alchimique et le Conte du Graal, 1979 - books.google.fr).

«Les plus honnêtes fabricants,» dit M. A. Bouchardat, «colorent avec du jus d'ortie ou d'hysope; d'autres emploient le curcuma et l'indigo. C'est surtout pour le peuple qu'on fabrique les liqueurs falsifiées et colorées par le vert-de-gris. Les absinthes supérieures ne contiennent aucune autre substance nuisible que l'alcool et les essences.» Enfin il se prononce d'une manière catégorique en affirmant que «l'absinthe vient au premier rang parmi les liqueurs dangereuses.» (Musée neuchâtelois: recueil d'histoire nationale et d'archéologie : organe de la Société d'histoire du canton de Neuchâtel, Tome 1, 1864 - books.google.fr).

Longueville et Amos

Encouragé par la marquise de Rothelin, et par les ministres de l'Eglise de Paris, Calvin entretenait une correspondance avec le jeune duc de Longueville auquel il venait d'adresser son Commentaire sur les petits prophètes : Joannis Calvini praelectiones in duodecim prophetas quos vocant minores. Genève, 1559. Ce Commentaire était dédié au roi de Suède.

Ma dame, estant adverty que mes premières lettres avoyent esté bien receues de Monseigneur vostre fils, et qu'en continuant je le pourroys advancer en bon chemin, je n'eusse pas tant attendu à luy escrire, n'eust esté que pour la plus part du temps, j'ay esté fort affligé de grandes douleurs; combien que cela n'eust pas du tout empesché, sinon que je pensoys bien qu'il a des instructions par delà plus amples, de vive voix, que je ne luy en puis envoyer par lettres, et je désire qu'il les escoute volontiers. Quant au livre que je luy ay envoyé, le porteur duquel je m'enquis si le jeune prince estoit entendu en la langue latine, s'estoit abusé. Or j'avois choisi une leçon qui luy estoit bien propre pource que le prophète Amos descouvre et reprend les vices de la cour, sans rien espargner. Car il y va en rusticité comme un vacher ou un berger tel qu'il estoit de son estat, quand il fut appelé à la charge d'enseigneur (Lettre de Jean Calvin à la marquise de Rothelin, 26 mai 1559) (Jules Bonnet, Lettres de Jean Calvin, Tome 2, 1854 - books.google.fr).

Jacqueline de Rohan-Gyé (née vers 1520, morte en 1587) fut par son mariage dame de Blandy et régente au nom de son fils le duc Léonor pour le marquisat de Rothelin et le comté-principauté de Neufchâtel et Valangin. Son mari meurt le 25 octobre 1548. En tant que curatrice de son fils le duc Léonor à la principauté de Neuchâtel, elle se rend en Suisse où la Confédération tente de soustraire la principauté de l'héritage de Léonor. Là-bas, elle entre en contact avec les réformés Guillaume Farel (ancien du cénacle de Meaux) et Jean Calvin. C'est alors qu'elle se convertit au Protestantisme et fait de son château de Blandy, en Brie (Blandy lui venait des Longueville, vicomtes de Melun par le mariage de l'ancêtre fondateur Jean de Dunois bâtard d'Orléans avec Marie d'Harcourt héritière de Melun), un refuge pour les Huguenots, ce qui lui vaut une peine d'emprisonnement au Louvre en 1567. Le protestantisme dans la Brie se perpétue après sa mort malgré les persécutions, et l'esprit réformé pénètre dans le Thiérache par les métayers venus travailler dans la Brie pour les moissons.

Léonor d'Orléans, duc de Longueville (1540 - 7 août 1573, Blois), était un prince du sang, issu de la maison bâtarde de Longueville, gouverneur de Picardie et de Normandie et l’un des chefs militaires des guerres de religion. En 1551, il hérita de son neveu François III d'Orléans-Longueville, mort sans enfant, le comté de Neuchâtel (venu de Jeanne de Bade-Hochberg, sa grand-mère paternelle, la femme de Louis Ier).

Il fut élevé dans la religion protestante par sa mère Jacqueline de Rohan-Gyé mais retourna au catholicisme à l'âge de vingt-cinq ans. Pendant les guerres de religion, il combattit dans les rangs de l'armée royale (fr.wikipedia.org - Jacqueline de Rohan-Gyé).

Dans des villes qui avaient adopté la Réforme, par exemple, des lieux de culte catholique existèrent à certaines époques. Ce fut le cas à Neuchâtel, où les Orléans-Longueville disposaient du «droit de chapelle», c'est-à-dire de l'autorisation à entendre la messe dans leur château avec leurs domestiques; en 1618, le duc Henri II fut à l'origine d'un conflit avec la Classe des pasteurs, parce qu'il avait fait sonner les cloches pour appeler à la messe au moment même où avait lieu la prédication (Frédéric Amsler, Sarah Scholl, L'apprentissage du pluralisme religieux: le cas genevois au XIXe siècle, 2013 - books.google.fr).

Absinthe

Selon une glose au texte latin d'un apocryphe bogomile, la Cène secrète. c'est en jetant dans les eaux amères de Mara du bois de cet arbre que Moïse les rendit douces (cf. Ex., III, 23-25). Un ange avait dit à Moïse de planter les rameaux des trois arbres joints ensemble près de l'eau, en ajoutant : «Ces bois seront le salut et la défense du monde et le pardon des pécheurs qui s'y trouvent». La glose voit en eux le symbole de la Vierge Marie, elle-même symbole de la foi en la Sainte Trinité : «Quiconque croira en la Sainte Trinité sera sauvé, comme les fils d'Israël se sont trouvés sains et saufs après avoir bu à la fontaine de Mara par les arbres que Moïse y avait plantés» (Jacques-Numa Lambert, Georges Piéri, Symboles et rites de l'ancestralité et de l'immortalité: le vent, la pierre, l'eau et le feu dans les mythologies, 1999 - books.google.fr).

L'absinthe a-t-elle reçu le nom d'aluine (alvine), parce qu'elle est un bon stomachique ? doit-elle plutôt cette dénomination, que parfois on écrit aloine, à son amertume comparée à celle de l'aloès, etc. ? Aussi Herbe aux vers. Connue de Rabelmais (1546), absince encore au XVIIème sièlce. Son nom dérive de deux mots grecs, a, privatif et «psinthos», douceur (apsinthion, absinthium en latin) (François Pierre Chaumeton, Flore médicale, 1833 - books.google.fr, Grand Larousse de la langue française en sept volumes, Tome I, 1971 - books.google.fr).

Il faut rappeler que, parmi les exemples que Fouquelin a tirés des Amours de Cassandre, la majorité concernent la métaphore et le polyptote, ces deux figures pouvant apparaître au rhétoricien comme constitutives du recueil. Tout ceci dans un contexte pétrarquisant d'adjectifs comme beau, doux, amer, d'antithèse (dous-graves ; Ores je vi, ores je ne vi pas ; le miel de sa douce beauté, sa cruauté d'aluine amere...), de métaphore appositive (ses yeux, mes seigneurs) (Gisèle Mathieu-Castellani, Les Amours (1552-1553) de Ronsard, 1998 - books.google.fr).

aloxinum, aloxina getränk, span, alosna, aloja, prov. aluisna, losne, afrz. aloisne, aluisne, alosna, alogne, nfrz. aluine (Alfred Holder, Alt-Celtischer Sprachschatz: U-Z, 1962 - books.google.fr).

Absinthe et Longueville

Châtelaillon, près de La Rochelle en Aunis, a été donné au bâtard d'Orléans dit Dunois, compagnon de Jeanne d'Arc, par mariage avec Marie d'Harcourt. Il se trouve en Aunis sur un axe nonagonal du 5 avril.

L'Aunis «un pays pâle où l'absinthe amère croît jusqu'aux bords des champs d'avoine» (Eugène Fromentin, Une année dans le Sahel, 1859) (Revue de l'Aunis, Volume 1, 1864 - books.google.fr).

Les Commentaires de César et les autres anciens ont parlé de l'absinthe de Saintonge qu'on y trouve encore en abondance. C'est le romarin ou pontique marin ou aluine.

Columelle, agronome espagnol installé à Rome vers 42 avant J.-C, conseille, pour débarrasser les jeunes veaux de leurs vers, de broyer de l'«herbe de Saintonge». Sous Néron, le médecin Discoride, installé en Cilicie mais grand voyageur, distingue trois sortes d'absinthe, dont celle de Saintonge et Pline (le Naturaliste) reprend sa description, presque dans les mêmes termes. Le poète Martial, vers 90 après J.-C. donne, dans une de ses épigrammes, l'herbe de Saintonge comme type de breuvage amer. Le médecin Galien, qui soigna trois empereurs (Marc Aurèle, Vérus et Commode), connaît fort bien la Santonique et son origine, et Marcellus, médecin de Théodose, rappelle son action vermifuge, associée à la corne de cerf. Elle est encore signalée dans l'ouvrage d'histoire naturelle médicale de l'abbesse Hildegarde qui avait fondé en 1148 le monastère de Saint-Rupert près de Bingen, sur les bords du Rhin. Au XVIe siècle, le médecin André Matthiole signale la santonique, d'après Dioscoride, mais son traducteur lyonnais du Pinet prétend annexer la santonique aux Alpes, Santonicum étant d'après lui une déformation de Ceutronicum (peuple de la Savoie) !... Anguillara, herboriste en chef de Venise, proposa alors de lire Sardonie, en Galatie (Asie Mineure) dans laquelle se trouve la contrée de Sardes, sous prétexte que, d'après lui, il n'y aurait pas d'absinthe en Saintonge ! Cette erreur fut admise sans discussion par Pierre Pena et Mathias de Lobel en 1570. A la même époque il est vrai, Bernard Palissy, potier génial et saintongeais d'adoption, écrivait qu'il avait perdu six enfants «comme nous l'avons connu, dit-il, tant pour les avoir Fait ouvrir que parce qu'ils en rendaient souvent par la bouche et, quand ils étaient près de la mort, les vers leur sortaient par les naseaux», chose qui ne lui serait pas arrivée si il avait connu plus tôt la santonique que l'on fait prendre en beignets. Le renseignement lui venait de son ami Nicolas Alain, de Saintes. En 1580. Elie Vinet n'oublie pas la santonique, pas plus que le poète André Mage de Fiefmelin. Le plus étonnant est que Pena et Mathias de Lobel ont herborisé en Aunis et Saintonge et ont traversé la région de Marennes qui était le grand centre de production de la santonique. D'autres botanistes vinrent en Saintonge mais ne parlérent pas de l'absinthe, obnubilés semble-t-il par le texte d'Anguillara. Pourquoi cet herboriste de Venise a-t-il nié la présence d'absinthe en Saintonge ? Par ignorance peut-être, confusion avec d'autres vermifuges qui ont un nom très voisin de la santonique en Italie, plus probablement par intérêt car le vermifuge saintongeais était, après tout, un concurrent pour ceux d'Italie ou du Moyen Orient et il était de bonne guerre de nier son existence. Bien que l'on ne put pas faire qu'il n'existât pas... Le résultat fut qu'à la fin du XVIe siècle, le nom de santonique était devenu celui d'un vermifuge d'origine végétale sans plus s'appliquer à une plante précise : c'est ce que l'on trouve dans les ouvrages des botanistes Jean et Gaspard Bauhin (1594). Mais, en même temps, par un même temps, par un revirement curieux, Lobel (se souvenant peut-être tardivement de son séjour à La Rochelle) rendait à la santonique, qui était cultivée en Belgique par son compatriote Jean Mouton, son origine saintongeaise (Henri de Boulainvilliers, État de la France, Tome II, 1727 - books.google.fr, Revue de recherches ethnographiques, Volume 6, 1972 - books.google.fr).

Valbonnais et Amos

La seigneurie de Valbonnais est l'objet d'une attention particulière du pouvoir et représente un bien prestigieux ce qui explique qu'elle soit attribuée à Jean Dunois à 1421 (fr.wikipedia.org - Valbonnais).

Valbonnais se trouve sur un axe nonagonal du 26 novembre comme La Salette de Mélanie et Maximin (Axes nonagonaux : 26 novembre : La Salette ou le roi à venir).

Ces châtiments prémonitoires ou punitifs, que Dieu annonce à La Salette, ne sont pas un fait nouveau dans l'histoire de l'Eglise. Vingt-cinq siècles auparavant, le prophète Amos, berger lui aussi, en prédisait de similaires à Israël, en raison de ses mêmes transgressions : disette, famine, sécheresse, sauterelles, nielle (déjà), peste, guerre... « Je vous ai frappés... et ous n'êtes pas revenus à moi, » clame Yahweh. La Salette est le fidèle écho de cette plainte parmi tant d'autres... (Henri Panneel, La grande énigme de La Salette, 1959 - books.google.fr).

Duc de Luynes

Le duc de Luynes, favori de Louis XIII qui exécute Concini, ministre de la régente Marie de Médicis, a été appelé Absynthe par Malherbe, qui le dénigrait mort alors que vivant il l'adulait, par jeu de mot avec aluine. Luynes meurt après la bataille de Monheurt en 1621 dans une localité proche appelée Longueville (Casimir François Henri Barjavel, Dictionnaire historique, biographique et bibliographique du département de Vaucluse, Tome 1, 1841 - books.google.fr).

Sous la régence de Marie de Médicis, La politique de Henri IV, assassiné en 1610, fut abandonnée : à l'intérieur, gaspillage des finances ; à l'extérieur, rapprochement avec la maison d'Autriche et projet des Mariages espagnols : Louis XIII devra épouser l'infante espagnole Anne d'Autriche et la princesse Elisabeth, sœur du roi, épousera Philippe d'Espagne. Condé et les princes ou seigneurs français (ducs de Nevers, de Bouillon, de Mayenne, de Longueville), mécontents de ces projets de mariage et de se voir éloigner des affaires, se révoltent trois fois. La première révolte se termina par le traité de Sainte-Menehould (1614) et fut suivie de la convocation des Etats généraux, réclamée par les princes révoltés, qui blâmêrent la révolte des princes et approuvèrent le projet des mariages espagnols. Les Grands se révoltent une seconde fois, ce qui n'empêcha point Marie de Médicis de procéder aux mariages espagnols (1615). La paix de Loudun termina la deuxième révolte. La troisième qui éclata presque aussitôt fut arrêtée par la mort de Concini (1617) (Jean-Baptiste Melin, Atlas historique et géographique spécialement établi pour les examens du baccalauréat et de Saint-Cyr, 1900 - books.google.fr).