Partie XIX - Tintin   Album   Les Sept Boules de Cristal   
NONAGONES TINTIN 7 BOULES DE CRISTAL MESSIANISME ALEXANDRE LE GRAND

D'une manière inattendue, l'hypothèse présentée ici aborde le messianisme des 7 boules de cristal par l'entremise d'Alexandre le Grand, qui a une postérité à travers l'apocalyptisme médiéval, annonçant le dernier empereur chez le Pseudo-Méthode. Le "vrai" Méthode est saint et fêté le 18 septembre. Remarquons que le nom du père de Hergé se prénommait Alexis, mais le codage des 7 boules de cristal semble plus révélé du fait de Edgar P. Jacobs qui se serait servi de Tintin pour "passer un message". Hergé manipulé ? "Et si on ne peut affirmer l'appartenance de Blake et Mortimer, Edgar Pierre Jacobs était, lui, franc-maçon." (Pierre Buisseret, Jean-Michel Quillardet, Initiation à la franc-maçonnerie, 2007 - books.google.fr).

Les relations de la chauve-souris de la version 1948 des 7 boules de cristal, du cheval (monture desharçonnante du capitaine Haddock, page 2 ; prénom Hippolyte de Bergamotte ; tête de boeuf renvoyant à Bucéphale (bous kephalos) cheval d'Alexandre) et du vent (la voiture Lincoln Zephyr du capitaine ; bourrasques à la villa Bergamotte) sont étudiés dans Le voyage de l’âme : La chauve-souris et Saint-Sulpice et Le voyage de l’âme : La chauve-souris 2.

Alexandre le Grand et Jacobs

Jacobs se lie d'amitié avec Hergé et travaille avec lui à la refonte de l'illustration des albums Tintin au Congo, Tintin en Amérique, Le Sceptre d'Ottokar, et Le Lotus bleu en 1943, puis il collabore l'année suivante aux Sept Boules de cristal et au Temple du Soleil, participant notamment au dessin des décors, des matériels et des équipements (fr.wikipedia.org - Edgar P. Jacobs).

Puis les deux hommes conçoivent ensemble, avec l'aide occasionnelle de Jacques Van Melkebeke, la plus effrayante des Aventures de Tintin. Comme le raconta Jacobs, peu après la mort d'Hergé : Nous avions ensemble de longues discussions pour préparer le scénario des 7 Boules de cristal et du Temple du Soleil. Le courant passait très bien entre nous et nous pouvions nous renvoyer la balle rapidement. J'ai apporté de nombreux éléments à cette histoire, en particulier l'idée des boules de cristal et le titre du premier album...

Nourri d'opéras et de romans populaires, Jacobs avait une conception littéraire du récit : dans Le Rayon U, l'image jouait surtout le rôle d'une illustration, destinée à donner l'atmosphère ; c'est le texte qui conduisait le récit. Hergé, bien moins chargé de références culturelles, croyait par contre aupouvoir narratif du dessin : par de justes enchaînements séquentiels, on pouvait toutfaire comprendre, sans le secours de la moindre légende (Benoît Peeters, Hergé, fils de Tintin: Édition revue et mise à jour, 2006 - books.google.fr).

Dès 1947, il cesse sa collaboration aux aventures de Tintin pour se consacrer à ses propres héros tout en continuant avec Hergé à illustrer le journal, et publie Le Mystère de la Grande Pyramide en 1950 (fr.wikipedia.org - Edgar P. Jacobs).

Entre 323 av. J.-C., date supposée de la mort d'Alexandre à Babylone, et le début de l'ère chrétienne, il existe un vide, c'est—à-dire qu'aucun texte ou témoignage direct ne nous est parvenu. Il faut attendre près de trois siècles pour que quatre auteurs anciens "relativement fiables" racontent en partie les exploits d'Alexandre de Macédoine, fils de Philippe II : Diodore de Sicile (Bibliothèque historique, L. XVII, vers 15 av. J.C.). Quinte-Curce (Histoire d'Alexandre, vers 80), Plutarque (Vies des hommes illustres, vers 100) et Arrien (Anabase et Indica, vers 140). Dès cette époque, les fabulations vont bon train : Tite-Live écrit pour la grandeur de César, d'Auguste et de leurs descendants, et invente la première uchronie littéraire jamais écrite : il imagine en effet, dans ses Histoires de Rome (vers 17 av. J.-C.), la conquête de la ville éternelle par Alexandre et établit ainsi une filiation entre ce dernier et César — procédé qui se systématisa partout... Rappelons que, si aucun texte écrit pendant ou après la période des conquêtes d'Alexandre n'a été retrouvé, il exista semble-t-il un historien officiel des Ptolémées, un certain Manethon, auteur de l'Ægyptiaca, dont ne restent que de très petits fragments (on se souvient que E. P. Jacobs joue de cette "disparition" pour inventer Le Mystère de la grande pyramide). On connaît pour partie ce texte grâce à l'historien Flavius Josèphe (de son véritable nom Ben Matthias) et ses Antiquités juives, écrites en 94. [...] La légende alexandrine prend peu à peu corps, "survivant" aux incendies de bibliothèques (celle d'Alexandrie, qui ne cesse de s'embraser) et aux récupérations politiques : Alexandre le Grand est assimilé ici à Apollon ou Mithra, là au Christ (ils vécurent tous deux trente-trois ans...). C'est à Alexandrie, devenue centre intellectuel et artistique du monde occidental entre - 100 et 250, que se fit la transition entre la culture ancienne et la culture moderne ; toutes les littératures y convergeaient, on y collationnait tous les textes connus, on faisait la chasse aux parchemins au nom de la bibliothèque alexandrine. Et c'est de ce véritable carrefour culturel que partit la légende d'Alexandre. Un épisode semble expliquer ce phénomène : au cours du IIe siècle de notre ère, les "bibliothécaires" furent submergés de récits, de témoignages, de lettres et de discours attribués au conquérant macédonien, textes venus de tous les coins de l'Empire romain, et au-delà. Très vite, le pouvoir en place tente de s'attribuer les symboles véhiculés par ces textes. Les faux pullulaient déjà et, plutôt que de se retrouver sous une montagne de textes, on décida d'y mettre bon ordre : l'ensemble fut réuni et l'on proposa une sorte de "canon alexandrin", comme le firent les premiers chrétiens avec la Septante (cf. Bible). A ce nouveau texte, à la fois résumé et somme, on attribua un nom d'auteur, Callisthène.

Ce texte est aujourd'hui connu sous l'appellation de "faux Callisthène" ou "pseudo-Callisthène" et représente sans doute le premier cas de forgerie officielle et de pseudonymie accréditée par une instance publique. Le succès de ce texte dépassa toute attente : il permit d'unifier tout l'Empire et ses environs comme l'aurait fait un hymne populaire. A l'origine, ce Callisthène aurait été (fausse biographie ?) un compagnon d'Aristote et d'armes d'Alexandre dans l'expédition vers l'Inde. On tenta d'attribuer ce montage, cette compilation de textes, à Aristote lui-même ! Traduit en latin, le pseudoCallisthène semble se répandre dans le monde civilisé dès le IVe siècle, et devient la souche de la Geste d'Alexandre et de tous les textes à venir sur ce sujet, en toutes langues : outre Rome, Byzance puis Constantinople et Carthage, les communautés chrétiennes, juives, puis, plus tard, musulmanes s'en emparent ! Le pseudoCallisthène est un peu le best—seller, la "bible" de cette époque : chaque ville, État, ethnie ou communauté qui reçoit ce texte l'adapte à sa propre légende, à sa culture, le modifie pour le faire sien. Mais la figure centrale du conquérant, du héros, du sauveur, du pur, de l'intègre reste présente dans la trame, comme dans un palimpseste. Les juifs annexèrent le héros macédonien car le pseudo-Callisthène, bien que considéré comme un comme un "récit païen et faux", narre une rencontre entre le Macédonien et le grand prêtre de jérusalem. Le Talmud, reprenant cette tradition, fait d'Alexandre un héros sémitique, défenseur et propagateur de la religion du Dieu unique. Les chrétiens d'Orient donnent une version syriaque du pseudoCallisthène (vers 514) et insistent sur le voyage au pays des ombres et la construction de la muraille destinée à contenir les assauts de Gog et Magog, récit que les musulmans semblent avoir pour leur part repris. Cette version syriaque est suivie d'autres, araméenne, copte, géorgienne, éthiopienne, persane (Livres des Rois, Xe siècle), arabo-coranique (dans le Coran, "il n'a rien du surhomme ni du divin mais symbolise simplement une force seigneuriale", commente Tahar Gaïd dans son Dictionnaire élémentaire de l'Islam), indienne et même malaise (le Sejarah Melayu, "s'ouvrant sur une généalogie du premier sultan de Melaka présenté comme le descendant de Raja Iskandar Zulkarnain, c'est-à-dire Alexandre le Grand", ibid.). Toutes amplifient à souhait les exploits d'un Alexandre surhomme et à la limite du divin. En Europe occidentale, Charlemagne trouvera commode, et ses chantres avec lui, de se voir associé à une telle figure tutélaire ,- en Angleterre la légende du roi Arthur s'inspire de celle d'Alexandre le Grand ,- à Oxford, dès le VIIIe siècle, circulent des "faux" épistolaires, "copies" de lettres prétendument échangées entre Alexandre et Aristote ; enfin, les premiers "romans de chevalerie" s'inspirent de la geste alexandrine.

Au XIIe siècle, un certain Alexandre de Bernay (ou "de Paris") écrit Li Romans d'Alexandre : près de vingt mille vers de douze pieds - d'où le terme d'alexandrin - consacrés au Conquérant, écrits en langue vulgaire et non en latin d'école (l'auteur affirmant qu'"une si belle histoire par tous les gens doit être lue"). Ce poème, composé vers 1170, connaît un immense succès dans toute l'Europe et, du XIIIe siècle à la fin de la Renaissance, le clergé et le pouvoir féodal l'utilisent pour justifier les Croisades (par glissement, on assimile Alexandre au Sauveur et ses incursions en Judée à la reconquête du supposé tombeau christique). [..;] Le grand mérite de Bernay fut, concernant la langue romane, de compiler un ensemble de récits hérités du pseudo-Callisthène en un tout cohérent et accessible : sa popularité fut immédiate. La "romance" d'Alexandre le Grand fut récupérée par beaucoup de rois et de personnalités d'Europe et d'Orient. Christophe Colomb ne tente-t-il pas la route des Indes par la mer (reprenant en ces termes "l'anabase" pélagique, qui raconte comment une partie des troupes d'Alexandre revint de l'Indus par la mer Persique) ? Charles Quint ne prétend-il pas contrôler un empire "supérieur à celui d'Alexandre" (P. Cetati) ? La légende finira logiquement par servir de fondement aux premiers nationalismes occidentaux modernes en se combinant à la geste des meilleurs empereurs romains (Philippe Di Folco, Les grandes impostures littéraires, 2006 - books.google.fr).

Dans Le Mystère de la Grande Pyramide, d'Edgar P. Jacobs, une aventure de Blake et Mortimer, des prêtres d'Aton perpétuent le culte du dieu égyptien. Ils n'utilisent leurs pouvoirs magiques que pour empêcher la profanation de la tombe du pharaon Akhnaton (Gilbert Millet, Denis Labbé, Le fantastique, 2005 - books.google.fr).

Le personnage d'Alexandre le Grand intervient dans le roman arthurien tardif Perceforest où apparaît la belle endormie Zellandine, et qui fait du héros grec l'ancêtre du roi Arthur (Maria Colombo Timelli, Perceforest, Un roman arthurien et sa réception, 2012 - peme.revues.org).

Le nom des gendarmes et policiers (pages 45)

Dorimont : le seul Dorimont de Geoportail est, en France, à Saint Viance dans la Corrèze près de brive la Gaillarde. Saint Viance (Vincentien, fêté le 2 janvier) est le patron des palefreniers, sont premier métier avant que d'être ermite en Limousin, et des chevaux (Jacques Baudoin, Grand livre des saints: culte et iconographie en Occident, 2006 - books.google.fr).

Le cheval est très présent dans cette aventure de Tintin.

Le 7 mars 1575, Philippe II, fils et successeur de Charles-Quint, céda en engagère à Lancelot de Berlaymont, comte de Meghem, seigneurde Beauraing et de Hierges, la ségneurie d'Agimont avec Hargnies et ses autres dépendances Les archiducs Albert et Isabelle en opérèrentle dégagement vers la fin de l'année 1610 (Paul Laurent, Revue historique ardennaise, 1896, p. 162).

Il vaut la peine de s'attarder quelque peu sur la relation qui se tisse ici entre histoire et littérature, entre histoire et psychologie de la création littéraire. Nous devons au conservateur du Musée archéologique de Namur, M. Jean-Louis Antoine, d'avoir retrouvé le nom gravé qui avait interpellé Marguerite Yourcenar. Le texte de la plaque (qui n'est donc pas une « pierre tombale » mais une applique d'un monument funéraire 105 ) est assez exactement celui fourni par l'académicienne dans «Jeux de miroirs et feux follets », y compris la date de mort : 11 juin 1578, donc il s'agit bien d'un personnage du XVIe siècle. Toutefois, le patronyme est écrit par elle Berlaimont — avec un i — alors que sur la pierre il est Berlaymont — avec un y.

Dans « Jeu de miroirs et feux follets », lorsque Yourcenar choisit le patronyme de Berlaimont, elle justifie ce choix par le fait qu'il est bien représenté aux Pays-Bas de l'époque (EM, p. 336). Mais elle s'obstine à écrire Berlaymont avec un i (Aude Déruelle, Alain Tassel, Problèmes du roman historique, 2008 - books.google.fr).

Sous les armoiries s'étalait ce qui suit: Dans ce cercueil repose le corps de MESSIRE LANCELOT DE BERLAIMONT comte de Meghem, baron de Bauraing, seigneur de Dorimont, Agimont, Hardaing, Desperlecheg, gouverneur de Charlemont, capitaine de quarante nommes d'armes des ordonnances de Sa Majesté, et colonel du régiment des Hauts-Allemands, qui mourut le XI juin 1578. Ce n'était pas seulement le prénom et le nom qui « collaient » à ceux de mon personnage (Marguerite Yourcenar, Le temps, ce grand sculpteur: essais, 1983 - books.google.fr).

Alexandre le Grand est mort vers le 10 juin 323 à Babylone. Plus généralement la date de sa mort est donnée au 11 juin.

Le conquérant était au comble de la gloire. Il avait rendu vingt mille bannis de la Grèce à leurs patries respectives, et renvoyé à Athènes les statues enlevées par Xerxès; il s'était montré clément et généreux enfers ses ennemis, et, selon l'expression de l'Écriture sainte, là terre se taisait en sa présence. Il voulut alors faire de Babyloné la capitale de son empire, et se rendit dans cette première ville du monde, malgré les sinistres prédictions des devins. Là l'attendaient des députés de tout l'univers : les Romains, les Samnites, les Tarentins, les Carthaginois, les Scythes, les Celtes ou Gaulois, les Éthiopiens avaient envoyé des ambassades pour faire alliance avec lui. Maître d'un empire immense, à peine âgé de trente-deux ans, voyant toute l'Asie à ses pieds et ses volontés reçues comme des ordres du ciel, il pensà à développer les magnifiques projets que son génie avait conçus. Mais la mission d'Alexandre était achevée : le crime, peut-être, et plus probablement ses propres excès mirent fin à ces beaux rêves qui n'étaient pas suivant les desseins de Dieu. Alexandre donna une grande fête à Babylone, et se livra, selon son habitude, à des excès ; les forces lui manquèrent tout à coup, il tomba sans connaissance. On le transporta dans son palais, une fièvre violente le saisit, et le mal parut bientôt sans remède. Ses soldats affligés désiraient le voir encore une fois; quelque faible qu'il se sentît, il fit un effort, et, se soutenant sur le coude, il leur donna sa main mourante à baiser. Les grands de sa cour lui ayant alors demandé à qui il laissait l'empire, il répondit: « Au plus digne. » C'était laisser le champ libre à toutes les ambitions; aussi ajouta-t-il qu'il prévoyait pour lui de sanglantes funérailles. Néanmoins, il tira son anneau du doigt et le donna à Perdiccas. On lui demanda encore quand il voulait qu'on lui rendît les honneurs divins: a Lors, dit-il, «que vous serez heureux.» C'était renvoyer son culte à une époque bien éloignée; mais n'eût-ïl pas été plus véritablement grand, s'il eût alors reconnu hautement la vanité des choses humaines et la souveraineté du seul Dieu de l'univers ? Ce furent là ses dernières paroles ; il expira quelques moments après, à l'âge de trente-deux ans et huit mois (11 juin 323 av. J.-C) (Joseph Chantrel, Cours abrégé d'histoire universelle, Volume 1, 1866 - books.google.fr).

Charlemont se trouve près de Givet et de Château-Regnault, célèbre pour son cheval légendaire Bayard, des Quatre Fils Aymon, ce qui rapproche de la Croix d'Huriel, comme le fait l'ébauche intitulée D'après Dürer (1934) de L'Oeuvre au noir (1968) dans laquelle le héros Zénon fait ses études de théologie à Douai. D'après Dürer est inspirée de la gravure de l'artiste allemand, Melencholia I, où virevolte une chauve-souris (La Croix d’Huriel et l’antimoine).

Dorimont est difficile à retrouver. Voire impossible. Lancelot de Berlaymont fut seigneur d'Orchimont ainsi que le prouve le vrai texte de sa pierre mortuaire :

Aujourd'hui, la ruine du manoir de Beauraing est digne de l'édifice : le bruissement de la nature riante et animée au sein de ces murs rouges et noirs qui vous regardent avec leurs yeux crevés, ces tours colossales décapitées que leur propre poids semble engouffrer dans la terre, ces férailles descellées qui pendent toutes rouillées aux pieds des grandes fenêtres, ces crevasses, ces entailles du temps et des hommes, toute cette désolation habituelle aux ruines, règne à Beauraing dans l'éclat de sa triste et mélancolique majesté. Au bout d'une longue galerie où l'on distingue encore quelques délicates nervures en ogive, s'ouvre ou plutôt s'écroule la chapelle octogone à qui le ciel sert de plafond. Dans ce vieux temple sans autel on trouve deux pierres noires, derniers débris des richesses qui devaient s'y trouver. L'une de ces pierres porte l'image d'un squelette, l'autre contient une inscription qui nous apprend que là est renfermé le cœur de messire Lancelot de Berlaymont, comte de Meghen, seigneur de Beauraing, d'Agimout, d'Orchimont, de Housdain, d'Esperleque, de Cournimont , etc., gouverneur de Charlemont, capitaine d'une compagnie d'ordonnance et colonel d'un régiment de dix enseignes de hauts Allemands pour le service de sa Majesté, lequel trépassa en la ville de Namur, au mois de juin 1578 (Adolphe Siret, le manoir de Beauraing, Annales de la Société archéologique de Namur, Volume 2, 1851 - books.google.fr).

Le château de Beauraing fut détruit en 1793, reconstruit à partir de 1855 par le duc d'Ossona, incendié en 1889 et racheté en 1846 par l'organisation Pro Maria (beauraing.catho.be).

Yourcenar a changé Orchimont en l'euphonique Dorimont. Il existe, malgré ce qu'en dit Geoportail, un Dorimont à Estrées dans le département du Nord, près de Douai (fr.geneawiki.com - Estrées).

L’auteur du poème Auberi le Bourguignon (fin du XIIe siècle), ou du moins de la rédaction qui nous en est parvenue, conte l’incendie de l’abbaye d’Orchimont, près de Mézières.

La petite ville d’Orchimont, aujourd’hui comprise dans la province de Namur (roy. de Belgique), commune de Vresse-sur-Semois, est située sur un affluent de la Semoy, à six lieues nord-est de Mézières. Elle faisait partie du diocèse de Liège, mais son abbaye, si tant est qu’elle ait existé, n’est pas mentionnée par les auteurs de la Gallia christiana (t. III) (Raoul de Cambrai, présenté par Auguste Longnon et Paul Meyer, 1882 - fr.wikisource.org).

La seconde et la plus originale partie du roman d'Aubery le Bourguignon, un autre cousin des fils d'Aymon, se passe de même dans les Ardennes. C'est là que, sur la roche d'Oridon, dans le voisinage de la ville de Bouillon, à la rencontre de la Semoys et de la Meuse, un célèbre brigand a établi sa demeure. Lambert d'Oridon est par les mœurs un chef de larrons, par la puissance un chef de guerre. Dans son fort château, au milieu de ses forets presque impénétrables, il défie les rois du voisinage. Mais il a entendu vanter la beauté de Senehaut, fille du roi de Bavière, et il vient, fort escorté et porteur de présents magnifiques, dans la ville capitale de la Baviére, demander cette princesse en mariage. Il fait gland étalage de sa parenté avec la famille princière des Ardennes, il est le fils de l'Ardennais Renier. Enfin il persuade si bien Aubery de sa parenté et de son amitié, qu'il l'attire dans cet imprenable château d'Oridon. Il ne le délivre que sur la promesse de lui amener la belle Senehaut que Lambert veut épouser ; mais les barons de la Bavière et de Bourgogne exaspérés viennent faire le siège d'Oridon. On a voulu voir dans ce château celui qui était connu sous le nom de Château-Regnault, et dans l'abbaye que le poète nomme Orimont, et qu'il dit proche du château de Lambert, l'abbaye de Val-Dieu (Charles d'Héricault, Les Ardennes illustrées). Les érudits ont fort controversé là-dessus ; mais la tradition populaire a conservé aux rochers bizarres qui se découpent sur la longue échine pelée de la montagne au pied de laquelle est Château-Regnault les noms des quter fils Aymon, du château de Renaud et du cheval Bayart (Le Magasin pittoresque, Volume 40, 1872 - books.google.fr).

Paulin Paris note dans la chanson de geste Auberi le Bourgoing, que durant "le siège, Auberi, voulant taire le dégât dans toute la contrée, s'éloigne de deux grandes lieues, et campe sous les murs de Mézières : Les pavillons osterent maintenant; / Deus grans fors lieues, si corn trovons lisant, / De soz Maizieres, lès un tertre pendant, / Se sont logié en un pré verdoiant. De là, ils ravagent et incendient les places voisines, entre autres Orimont ou Orchimont l'abbaye : Plus ot dolor en cel petit mostier / Que il n'en ot à Saint Gerin mostier, / Où mist le feu Raous li losengier. C'est une allusion à la chanson plus ancienne de Raoul de Cambrai. Toutes ces circonstances nous feraient volontiers reconnaître l'emplacement d'Oridon dans celui que Château-Regnaud occupe aujourd'hui (Paul Paris, Auberi le Bourgoing, Les Trouvères - Chansons de geste, Histoire litteraire de la France, Volume 22, 1852 - books.google.fr).

Paul Claudel se souvenait de ses lectures du Magasin pittoresque en particulier de la présentation des Quatre Fils Aymon apparaissant dans ce Volume 40 de 1872 (Marie Clotilde Hubert, Paul Claudel, 1868-1955, 1968 - books.google.fr).

On note Orimont à Rochesson dans les Vosges, Ferme d'Orimont à Arrentières dans l'Aube, Côte d'Orimont au Bourg-Dun près de Veules-les-Roses (Seine-Maritime).

Dom Baudry, moine de Saint-Ghislain, auteur des Annales de l'abbaye, signale, parmi les documents qu'il a utilisés, une charte de 1109 relatant une donatiou faite au monastère par Widric Buccelle, en présence de Gontier de Chin, de Gossuin de Mons et d'autres personnages qui sont tous qualifiés de nobles chevaliers. Il cite en outre une pièce de 1123 : Gossuin de Mons, Gontier de Chin et son fils Gilles y signent l'obligation de Duda, fille de Gislebert comte d'Orcismont (Orchimont), qui affranchit trois serfs et les offre à Saint-Ghislain (Camille Liégeois, Gilles, de Chin, seigneur de Berlaymont, 1903 - archive.org).

Le vocable Orsimont, Orchimont, Orcimont, Orcymont, et quelquefois aussi, mais assez rarement, Orchymont dans des écrits anciens; vocable rendu dans les actes latins par Ursimons, Urcimons, Orsimons, Orcimons et Orcymons, est visiblement un mot composé, revêtant une figure latine originaire, laquelle se décompose en Ursi ou Orsi et Mons ; montagne, soit de l'Ours ou Ourse... (Auguste Neÿen, Orchimont et la maison équestre, dynastique et comtale du nom, à Orchimont même (Ursimons), à Bièvre (Bivera) enfin à Stockholm en Suède, Bulletin de l'Institut archéologique liégeois, Tome XIV, 1878 - www.ialg.be).

Gilles de Chin était seigneur de Berlaimont ou Berlaymont et possédait un cheval appelé Misérion avec lequel il partit en terre sainte en 1129. A son retour, le seigneur de Berlaimont, Gilles de Chin, passe pour avoir débarrassé les marais de Wasmes d’un terrible dragon (fr.wikipedia.org - Berlaimont).

Dorimont était le pseudonyme d'un acteur du XVIIème siècle, Nicolas Drouin, auteur d'un Festin de pierre, dont s'est inspiré Molière. Ou Marguerite avait trop lu Tintin, car Berlaymont n'apparaît pas dans D'après Dürer...

Quels rapports entre Hergé ou Jacobs et Marguerite Yourcenar ? Le créateur de Blake et Mortimer et l'auteur des Mémoires d'Hadrien sont nés tous deux à Bruxelles, l'un en 1904, l'autre en 1903. Ils sont morts la même année, 1987. Quoi d'autre ? Jacques Martin (1921-2010) ne particpera à l'aventure des Tintin qu'en 1948.

Jacques Martin que la foi rend plus intrépide encore que ses personnages — ils ne sont pas que ses hérauts, que la Vertu désarme ! — entend bien aller jusqu'au bout du chemin. Il est comme la romancière Yourcenar qu'il admire et à qui il dédiera « Le Prince du Nil », épris de beauté, de pureté, de franchise et de simplicité. Il ressemble tant à son œuvre et celle-ci parle tellement de lui que j'ai presque le rouge au front d'en avoir trop dit, d'avoir trahi le secret de l'œuvre, faite tout à la fois de retenue, de pudeur et d'un courant impétueux qui renverse les digues aux yeux des initiés (François Rivière, L'École d'Hergé: logicien du rêve, 1976 - books.google.fr).

Alors qu'il est encore fort jeune, il souhaite mettre sur pied un journal de bandes dessinées et lance alors un magazine de jeunesse, Jaky, mais c'est un échec, concurrencé par un nouveau magazine Journal de Tintin auquel il décide alors de postuler4 en 1948. Au sein du Journal de Tintin, il côtoie Hergé, alors «directeur artistique» de l'hebdomadaire, ainsi qu'Edgar P. Jacobs. Il collabore avec Hergé aux aventures de Tintin durant 19 ans, de 1953 à 1972, plus particulièrement à Tintin au Tibet et Coke en stock, tout en travaillant sur ses propres albums. Il crée d'abord pour le début du Journal de Tintin le personnage d'Alix dès 1948, dont les aventures — extrêmement documentées — se déroulent dans l'antiquité romaine. Le succès étant au rendez-vous, d'autres albums suivent Le Sphinx d'Or (avec l'apparition d'Enak) puis L'Île maudite. Avec Hergé et Jacobs, il représente alors ce qui sera appelée «l'école de Bruxelles», berceau de la «ligne claire» (fr.wikipedia.org - Jacques Martin (auteur)).

Lancelot De Berlaymont, comte de Meghem, seigneur de Beauraing, colonel d'un régiment allemand, se distingua au siége de Sichem en 1578, et mourut à Namur dans cette même année, d'une maladie qu'il avait contractée au siège de Philippevillc. 11 épousa Marie deBrimeu, comtesse de Meghem, dame d'Humbercourt, morte le 18 avril 1605, fille unique de George, comte de Meghem, seigneur de Quirieu, et d'Antoinette Walhausen, dont il eut deux enfants, Charles et Jean de Berlaymont, morts en bas âge. Sa veuve convola en secondes noces avec Charles de Croy, duc d'Arschot, prince de Chimay. Il était le fils de Charles De Berlaymont, premier comte de Berlaymont, baron de Hierges, de Péruwelz, de Beauraing, un des plus fermes soutiens parti catholique, né en 1510, mort le 4 juin 1578 et inhumé chez les Cordeliers, à Namur (Ch Poplimont, La Belgique héraldique, A - Bi, Volume 1, 1863 - books.google.fr).

Le nom du policier Chaubet est une variante de Chauvet, Calvet. De chauvet on passe aisément à chauve-souris.

Le trajet de l'Opel Olympia 38 : Palissy et Chavannes

Palissy est inconnu mais il existe un village en Algérie de ce nom. Il se trouvait entre Détrie et Lamtar sur la N7. Palissy a été recréé en 1863 et s'appelle maintenant Sidi Khaled. Fondé d'abord en 1854 par des allemands, ces derniers auraient cependant échoué à s'y maintenir et l'administration coloniale y aurait alors installé des espagnols pour diriger le village. Les premières exploitations agricoles apparurent, d'aprés l'auteur, dés 1859 déjà.

Bernard Palissy (1510-1590) fut l'un des créateurs de la céramique en France. Huguenot, il mourra en prison (Mohamed, Palissy - csaulnier.skyrock.com).

Sidi Bel Abbès est le nom d'un marabout, et on ne peut penser qu'à la chanson à laisse : Tintamarre, marabout, bout d'ficelle, selle d'cheval, cheval de course etc., mentionnée en 1947 par René Fallet (www.sante.dz - Historique).

Le rapprochement entre les 7 boules de cristal de Jacobs et celles du tombeau de Childéric Ier, découvert en 1653 à Tournai, est renforcé par la mention d'un Chavannes, localité parcourue par les kidnappeurs de Tournesol (nonagones.info - Horizons) :

Au milieu du XVIème siècle, à l'époque même à laquelle le génie de Bernard de Palissy élevait en France à la hauteur d'un art l'humble industrie de la terre cuite, Tournai possédait déjà des potiers émailleurs auxquels on peut, sans l'avilir, donner la qualification d'artistes (M. Peeters, Bulletins de la Société Historique et Littéraire de Tournai, Volume 1, 1849 - books.google.fr).

Fer à cheval de Chavannes-sur-le-Veyron

Mais je dois ajouter immédiatement que les musées et les recueils d'archéologie nous fournissent beaucoup de fers de chevaux et de mulets, si non parfaitement semblables, du moins se rapprochant beaucoup de celui de Childéric. Mais tous ces fers manquent de date certaine et sont privés d'attributions positives, non pas seulementen raison de leur forme, mais surtout à cause du milieu dans lequel ils ont été recueillis; milieu qui jusqu'ici n'a été ni bien caractérisé, ni facile à déterminer.

Parmi ces fers, je cite en première ligne celui qui a été tiré dela Motte du Châtelard, à Chavannes-sur-le-Veyron, canton de Vaud (Suisse). Cette motte, étudiée vers 1854, par M.Troyon, de Bel-Air, a été jugée par lui une colline à sacrifices, car il y a rencontré près de cinq cents ossements d'animaux. Parmi les objets de fer que contenait ce monticule factice, il s'est trouvé des éperons, des mors et des fers de chevaux (Jean Benoît Désiré Cochet, Le tombeau de Childéric Ier, roi des Francs: restitué à l'aide de l'archéologie, 1859 - books.google.fr).

Les voitures et leurs plaques

Plaque de l'Opel Olympia 38 : 317.413

L'Opel Olympia et la colonne à la semblance de porphyre renversée du Music Hall Palace nous emmènent dans la Grèce antique par l'Olympe, mont résidence des grands dieux. Olympias était la mère d'Alexandre le Grand.

A Alexandrie, "le tombeau d'Alexandre le Grand est orné de marbre, et son nom est gravé sur le couvercle Autour du cercueil d'Alexandre le Grand, il y a des tombeaux plus modestes en porphyre, ce sont les tombeaux des sept chevaliers (rois) et de leur chef (Ptolémée Sotér)." (Fouilles à la Colonne Théodosienne 1896, Dr G. Botti 1897) (Richard Delbrueck, Antike Porphyrwerke, 2007 - books.google.fr).

En 317 Olympias fait périr Philippe Arrhidée et sa femme Eurydice. Alexandre Aigus est proclamé seul roi de Macédoine. Agathocle, fils d'un potier, devient tyran de Syracuse. Agathocles est le GEAI D'ACRANITE (Le Serpent rouge : Le voyage de l’âme : Introduction).

Certains pensent qu'Agathocle est un imitateur d'Alexandre le Grand.

En 308, il fait alliance avec Ophellas, roi de Cyrène, qui aimait d’un amour infâme Heraclide, second fils d’Agathoclès. Mais peu de tems après, il le tue et engage son armée à son service. Il prend, à peu près dans ce même tems, le titre de roi, à l’exemple des capitaines d‘Alexandre le Grand, mais il s’abstient du diadème, ornement trop odieux chez les Grecs (Nicolas Viton de Saint-Allais, L'art de vérifier les dates des faits historiques, des inscriptions, des chroniques, et autres anciens monumens, avant l'ère chrétienne, 1820 - books.google.fr).

Il ne serait pas étonnant que Timée soit à l’origine de la seule description physique que nous possédions du roi-tyran, à la fin de sa vie, et qui nous a été transmise par Élien qui le présente comme chauve : "Agathocle, ayant perdu insensiblement tous ses cheveux, s’imagina qu’en portant une couronne de myrte, il masquerait la difformité dont il était honteux. Mais les Syracusains ne s’y méprirent pas : ils savaient qu’Agathocle était devenu chauve" (fr.wikipedia.org - Agathocle de Syracuse).

L'histoire de la Sicile trouve une division temporelle depuis l'expédition des Athéniens jusqu'à l'usurpation d'Agathocles, 413-317.

Après la destruction de la flotte et de l'armée athéniennes, Syracuse s'élève au plus haut degré de puissance, 413. L'année suivante, 412, Dioclès réforme la constitution de cette république; il promulgue des lois, la plupart relatives aux délits, et protectrices de la liberté civile : ces lois sont adoptés par un grand nombre d'autres villes siciliennes. Les démêlés de Sélinonte et d'Égeste, 410, changent la face des affaires de la Sicile, parce que les Égestains implorent l'assistance des Carthaginois, et ouvrent une large carrière à l'ambition de ces étrangers. Sous la conduite d'Annibal, fils de Giscon, les Carthaginois s'emparent d'Himère et de Sélinonte, en 409; d'Agrigentc, qu'ils détruisent en 406. Leurs rapides progrès excitent, à Syracuse, de nouvelles discordes et des dissensions, dont se prévaut l'artificieux Denys pour s'élever d'abord au commandement de l'armée, et ensuite au pouvoir absolu, après la ruine de ses collègues, 405. Denys s'occupe simultanément de s'affermir à Syracuse, sans cesse révoltée contre son autorité; de chasser les Carthaginois de la Sicile, et d'étendre la domination de Syracuse sur toute l'île, enfin, de conquérir les villes grecques de l'Italie méridionale, et de les annexer à son empire. Toutes ses actions se rapportent à ces trois projets.

Denys le Jeune succède à son père, sous la tutelle de Dion. Les conseils de Dion et du philosophe Platon, son ami, qui est appelé trois fois à Syracuse, ne peuvent changer le caractère de Denys, corrompu par son éducation. Son pouvoir est disputé par Dion, Callipe, Hipparinus, Nypsius.

Timoléon donne promptement une nouvelle face aux affaires. Il défait Icétas et les Carthaginois; il contraint bientôt après Denys à livrer la citadelle, à abandonner la Sicile et à se retirer à Corinthe, 345. Timoléon rétablit le gouvernement républicain à Syracuse, détruit les tyrannies dans toutes les villes grecques de la Sicile, affermit le gouvernement par une victoire remportée près delà Crimèse avec six mille soldats sur soixante-dix mille Carthaginois, 340; rebâtit plusieurs de ses villes, et se démet ensuite de l'autorité. Il meurt en 337, au milieu du nouvel ordre de choses établi par lui et des bénédictions d'un peuple entier, dont il a été le libérateur et le législateur. Dans un espace de vingt ans, 337-317 [où se déroulent les exploits d'Alexandre le Grand], la tranquillité est troublée par les guerres de Syracuse avec Agrigente et par l'usurpation de Sosistrate. A ce despote succède, en 317, un autre despote, Agathocles (Auguste Simon Jean Chrysostome Poirson, Remi Jean Baptiste Charles Cayx, Précis de l'histoire ancienne, 1846 - books.google.fr).

Jupiter Olympien avoit un Temple fameux dans un quartier de Syracuse nommé Acradine, ou selon d'autres, dans l'endroit appelle Olympium (PP. Catrou et Rouille, Histoire romaine, 1726 - books.google.fr).

Olympie est le lieu de mouvement de troupes pendant la tentative des Athéniens de prendre Syracuse en 413 (Histoire universelle, depuis le commencement du monde, jusqu'à present, Tome V, 1770 - books.google.fr).

In Pencetinis Dianae templum est, in quo locata est Celebris ista aerea numella, inscriptione hac insignita, Diomedes Dianae. Eam fabulantur ab eo collo cervi applicatam accrevisse, itaque deinceps hoc pacto inventant ab Agathocle Siculorum Rege, Jovisque in templo dedicatam.

Chez les Pencetii (en Apulie), il y avait un temple de Diane où se trouvait dédié un collier de bronze portant l'inscription "Diomède à Diane". C'est, disait-on, un collier que Diomède avait mis au cou d'un cerf, où il était resté dans les plis ; plus tard, le roi de Sicile Agathoclès l'avait trouvé et l'avait ensuite consacré dans le temple de Jupiter Olympien (Jacques Bonanni, Achradina, Syracuse antique, Thesaurus antiquitatum et historiarum Siciliae, 1725 - books.google.fr, Jean Loïc Le Quellec, Jacques de Fouilloux et l'ophiophagie du cerf, Bulletin de la Societe de Mythologie Française, 1991 - rupestres.perso.neuf.fr).

Dans le mythe des Héliades, les enfants du dieu solaire reçoivent l'or et la maîtrise des technai, eux qui se sont trouvés dans la situation de refus du dolos, du larcin prométhéen, puisque Prométhée avait dérobé le feu pour les hommes. La présentation des valeurs de l'échange s'accompagne donc d'une condamnation du vol. Dans le second mythe, où il est question de richesse terrienne, de l'appropriation d'un klèros, Hélios refuse le nouveau partage des terres, l'anadasmos révolutionnaire. Or, de fait, c'est toujours sur le "vol", sous la forme de la forme de la remise des dettes (chréôn apokopè ou aphésis), et sur l'anadasmos des terres déjà appropriées qu'est jeté l'interdit, et cela de l'époque archaïque à l'époque hellénistique. A Athènes, par exception, Solon accorde la seisachthéia, la "levée du fardeau" des dettes, mais refuse le nouveau partage des terres. A Crotone, à la fin du VIe ou au début du Ve siècle, les démocrates procédèrent au partage des terres et à la remise des dettes. A Syracuse, à la fin du IVe siècle, Agathoclès promet l'annulation des dettes et une distribution des terres. Ce sont ces deux revendications ensemble qui sont explicitement condamnées par Platon ou Démosthène. Selon Dion Chrysostome, c'étaient aussi ces deux revendications qui faisaient l'objet des plus sévères condamnations dans les lois rhodiennes. On peut évoquer à ce sujet le serment de citoyenneté exigé à Itanos, ou la loi delphique sur la limitation du prêt à intérêt, qui, dans une clause destinée à prévenir l'abrogation de cette loi, prévoit : "Si quelqu'un, à l'égard de cette loi sur le prêt de tout argent quelconque, qu'il soit démiurge ou simple démote, entreprend de l'abroger, qu'il soit sujet à la malédiction comme s'il faisait un nouveau partage des propriétés (gan anadaston) ou proposait (?) l'abolition des dettes (chréôn apokopan)".

La loi fait donc une séparation radicale entre la limitation du taux d'intérêt, œuvre réformatrice, et le nouveau partage des terres, lié à l'abolition des dettes, œuvre révolutionnaire.

Ainsi, consciemment ou non, le public de Pindare pouvait retrouver dans l'association des deux mythes principaux de la VIIe 01. un cadre de référence qui lui était tout à fait familier (Alain Bresson, Mythe et contradiction: Analyse de la VIIe Olympique de Pindare, 1979 - books.google.fr).

C'est ce qui est enjeu dans la suite des 7 boules de cristal, Le Temple du Soleil (Hélios en grec), où les héros sont condamnés à mort par le feu, don de Prométhée aux hommes, accusés d'avoir volé des richesses aux fils des Incas. Ceux-ci ont fait tombé la malédiction du dieu Soleil, comme le dit la voyante Yaminah, sur les 7 savants accusés du même crime. La science (les 7 savants), issue elle-même du vol prométhéen, ne servira pas à la resditribution des richesses, considérée comme un vol.

Jusque-là, lourde argile, l'homme traînait, troupeau raillé des dieux. Prométhée (c'est son crime) met en lui l'étincelle. « Et voilà qu'il commence à regarder les astres, à noter les saisons, à diviser le temps. Il assemble les lettres et fixe la mémoire. II trouve la haute science, les nombres. Il fouille la terre et la parcourt, fait des chars, des vaisseaux. Il comprend, il prévoit, il perce l'avenir. » Prométhée ouvre à l'homme la voie de l'affranchissement. Il est l'anti-tyran, au moment où l'olympe, en son jeune Jupiter-Bacchus, est de plus en plus le tyran, type imité trop bien des tyrans de la terre (Jules Michelet, Bible de l'Humanité, 1864 - books.google.fr).

Il existe pour ce qui est du rapport entre Hélios et les Héliades, deux légendes distinctes: la première envisage les Héliades comme les filles qu'il acquit par l'Océanide Clymène, auxquelles on associe généralement leur frère Phaéthon; la seconde identifie les Héliades aux sept fils qu'il eut avec la Nymphe Rhodes, auxquels Pindare attribue un savoir prodigieux (VIIe Olymp., 70-76).

Diodore de Sicile suppose comme une vérité qu'au commencement du Monde l'île de Rhode étant couverte d'une boue molle & détrempée le Soleil la sécha & la rendit seconde & qu'il s'en forma sept hommes également Aborigènes qui furent nommez les Heliades du nom du Soleil qu ils reconnoissoient pour l'auteur de leur naissance. Leurs noms étoient Ochim, Cercaphe, Macar, Actis, Tenages, Triopas & Candale (Antoine Augustin Bruzen de la Martinière, Le grand dictionnaire géographique et critique, Volume 5, 1737 - books.google.fr).

Comme filles du Soleil et de Climène, quelques auteurs prétendent qu'elles étoient trois, Lampétie , Phaetusa, et Lampéthusa. Hygin en compte sept, Mérope, Hélie, Eglé, Lampétie, Phœbé, Ethéria, Dioxippe. Elles furent si affligées de la mort de leur frère Phaéton, que les dieux les changèrent en peupliers, et leurs larmes en ambre (Mathieu Christophe, Dictionnaire pour servir à l'intelligence des auteurs classiques grecs et latins, Volume 1, 1805 - books.google.fr).

La mention de Syracuse à la page 51 du Temple du Soleil vient apporter un appui à cette hypothèse. Tintin dit ainsi : "...A moins qu'ils n'utilisent des miroirs paraboliques, comme fit Archimède pour incendier les vaisseaux romains qui assiégeaient Syracuse".

Archimède serait né vers 287 avant J.C., aux alentours de la date de la mort d'Agathocles (289) (fr.wikipedia.org - Archimède).

Cicéron dit avoir découvert la tombe d'Archimède à Syracuse qui était ornée d'un cylindre et d'une sphère en haut d'une petite colonne, allusion au problème, résolu par Archimède, consistant à inscrire une sphère dans un cylindre.

En effet Archimède, dans la lettre introductive à son traité « de la sphère et du cylindre », indique que parmi les résultats qu’il a obtenus, un de ceux qu’il juge important est celui concernant les rapports numériques entre la sphère et le cylindre (Pierre Grimal, Cicéron, 1986 - books.google.fr, Philippe Cibois, Cicéron et Archimède, 2012 - enseignement-latin.hypotheses.org, Le Serpent rouge : Le voyage de l’âme : Introduction).

Le rapprochement entre cette décoration sépulcrale et le cylindre servant à cacher le verre d'eau qui se transforme en verre de vin, un "ballon", est éclairant.

Disons tout de suite que les meilleurs types de verre à dégustation sont le verre-ballon ou le verre-tulipe. Nos grands-parents s'enorgueillissaient de services de cristal taillé, ou ornés de dorures, et aux formes diverses (Paul de Cassagnac, Les vins de France, 1927 - books.google.fr).

Le philologiste allemand Albert Rehm (1871–1949) pensa que la machine d'Anticythère, datée d'avant -87 avant J.-C., était un calculateur astronomique.

On connaît de la machine d'Anticythère un unique exemplaire, dont les fragments ont été trouvés en 1901 dans une épave, près des côtes de l'île grecque d'Anticythère, entre Cythère et la Crète. La machine d'Anticythère est le plus vieux mécanisme à engrenages connu.

Rehm suggested that it might possibly be the legendary Sphere of Archimedes, which Cicero had described in the first century B.C. as a kind of mechanical planetarium, capable of reproducing the movement of the sun, the moon, and the five planets that could be seen from Earth without a telescope — Mercury, Venus, Mars, Jupiter, and Saturn (The New Yorker, Volume 83,Numéros 11 à 17, F-R Publishing Corporation, 2007 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Machine d'Anticythère).

Voiture du Capitaine Haddock : une Lincoln Zephyr V-12 (Philippe Goddin, La malédiction de Rascar Capac, tome 1, Casterman, p. 70)

Plaque : 3972

On date la naissance de la Vierge à "l'an du monde" 3972 (Andre Dupuis, Introduction au plan de Jerusalem et de ses faubourgs, 1841 - books.google.fr).

Mais selon Philip Landsberg, né à Gand en 1561, mort à Middelbourg en 1632, mathématicien "belge", fervent disciple de Copernic qui fit partie des Coperniciens qui n'adoptèrent pas les lois de Kepler, l'an du monde 3972 est la date de la naissance de Jésus Christ.

A small but influential group of savants (including Nathaniel Carpenter and Philip Landsberg) were promoting the teachings of Tommaso Campanella's Apologia pro Galileo (1622) that the Bible does not speak to scientific matters (John D. Woodbridge, Biblical Authority: A Critique of the Rogers/McKim Proposal, 1941 - books.google.fr).

3972 est selon la création du monde fixée en 4000 avant J.-C. la date de la conquête de l'Egypte lagide par Rome (M. Koch, Tableau des révolutions de l'Europe, depuis le bouleversement de l'Empire Romain en occident jusqu'a nos jours, Volume 3, 1823 - books.google.fr).

Les 7 savants

Sanders-Hardmuth

Sanders, nom flamand, est la traduction d'Alexandre.

Le véritable nom de l'historien Antoine Sanderus était Sander ou Sanders qui est le diminutif flamand du mot Alexandre. Ce nom, il le prend lui-même dans une requête adressée à la Chambre des comptes en 1606. Il semble qu'il ne le latinisa, selon la mode des lettrés du temps, qu'après avoir pris, dans la république des lettres, une position digne de l'us final (Jules de Saint Genois, Antoine Sanderus et ses écrits, 1861 - books.google.fr).

L'étymologie du nom de Dixmude, qui a échappé à tant d'écrivains, est cependant des plus faciles. Il suffit de savoir que la Pone, qui prend sa source dans le voisinage de Bavichove, sous le mont Cassel, (France), passe à Eversham et à Loo et yient se jeter dans l'Yser à Dixmude. Or, l'endroit où une rivière se jette dans une autre rivière ou fleuve se nomme confluenL C'est ce que signifie le nom de Dixmude. Il a pour radicaux dyck, fossé, rivière chez les Flamands occidentaux et mude, muide, muth, embouchure, ostium. Donc Dixmude signifie proprement embouchure de la rivtere, comme Termonde, Ruppelmonde, Deulemonde signifieni Tembouchure de la Dendre, du Ruppel et de la Deule (A.G. Chotin, Etudes étymologiques sur les noms de lieux de la Flandre occidentale, 1876 - archive.org).

Hard en flamand veut dire soit dure, durci, robuste, vigoureux, haut, vite, rude, sévère etc. (Pierre Benau, Nouveau dictionnaire français-flamand, A. B. Steven, 1809 - books.google.fr).

"Le scandinave hard, hart, rude, énergique" (E. de Chambure, Glossaire du Morvan; étude sur le langage de cette contrée comparé avec les principaux dialectes ou patois de la France, de la Belgique wallonne, et de la Suisse romande, Tome 2, 1878 - books.google.fr).

On y voit l'Alexandre à la crinière de lion, an front et au nez puissants, à l'œil énorme et à la bouche énergique. En comparant l'Alexandre de la mosaïque à celui des monnaies, M. Wulft se sert d'une expression de Plutarque, d'après laquelle il existe plutôt une ressemblance en paroles que dans l'aspect. Malgré sa grande allure, qui justifie tous les enthousiasmes, l'Alexandre de la mosaïque de Pompéï, est inférieure comme valeur iconographique, aux portraits monétaires de ce prince, ainsi qu'aux marbres et aux bronzes dont nous avons fait ressortir la ressemblance.

Malgré que cette mosaïque ait eu à supporter une vingtaine d'interprétations différentes, on est d'accord, aujourd'hui, pour y voir un épisode de la bataille d'Issus. Les paroles de Gœthe dont nous avons donné la traduction dans notre préface. L'image du roi est frappante; nous y reconnaissons la crinière du lion que la vivacité du mouvement a jetée eu arrière, comme nous l'explique si bien l'auteur inconnu de l'Itinéraire et telle que nous la remarquons dans certaines monnaies macédoniennes; nous y voyons la puissante expression du front et du nez, l'œil formidable, la bouche vigoureuse, et on croit s'apercevoir que l'artiste, poussé par le désir de rendre la ressemblance aussi saisissante que possible, a suivi l'exemple des graveurs (Karoly Jeno Ujfalvy, Le type physique d'Alexandre le Grand d'après les auteurs anciens et les documents iconographiques, Fontemoing, 1902 - books.google.fr).

Karoly Jeno Ujfalvy, né à Vienne le 18 mai 1842 et mort le 31 janvier 1904 à Florence, était un ethnologue, explorateur et linguiste austro-hongrois. Aussi Hardmuth pourrait signifier "bouche vigoureuse" ou "bouche énergique". Il commença dans la carrière des armes en Autriche-Hongrie, avant de venir s'installer en France où il contribua à faire connaître la littérature, l'histoire et la poésie hongroise, par des traductions et des essais (fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Eugène Ujfalvy).

Alexandre chevauchant Bucéphale à la bataille d'Issos, Mosaïque d'Alexandre

La Mosaïque d'Alexandre se trouvait dans la maison du Faune, à Pompéi en Italie, et date approximativement du IIe siècle av. J.-C. C'est une composition de 5,12 m sur 2,71 m en opus vermiculatum, déposée et désormais transférée au Musée archéologique national de Naples en Italie - fr.wikipedia.org - Mosaïque d'Alexandre

Bergamotte Hippolyte

Ce sont les campagnes d'Alexandre le Grand qui firent connaître les citrus jusqu'en Europe. Les Arabes les répandirent sur tout le bassin méditerranéen du VIIe au Xe siècle. Ils furent cultivés dès l'an 1000. En Sicile et en Calabre, il constitue toujours la principale ressource (Nelly Grosjean, Le grand livre de l'aromathérapie, 2013 - books.google.fr).

M. Ottechi note qu'il connoît une jeune Demoiselle de 15 ans, d'un tempérament sanguin & bilieux, sujette depuis plusieurs années aux affections hypocondriaques. Un jour appuyant sa tête sur la main droite, elle sentit aussitôt une odeur vive, mais très suave, qu'exhaloit la paume de sa main. Croyant avoir touché quelquecorps odoriférant, elle lava ses mains à plusieurs reprises ; mais l'odeur n'en devint que plus forte, à mesure que la main s'échauffoit, ou que la transpiration devenoit plus abondante. Cette odeur ressembloit assez à celle de l'Orange, ou plutôt de la Bergamote ; elle étoit même il forte, qu'elle parfumoit entièrement un petit cabinet. Ce phénomène a duré depuis le commencement de Décembre de 1761. jusques bien avant dans le Printems suivant. On rapporte à ce fujet le sentiment de plusîeurs Médecins, qui attribuent cette transpiration odoriférante à une disposîtion parfaite des parties similaires & organiques & à une chaleur forte, au moyen desquelles les humeurs sont très-bien préparées. Alexandre le Grand, selon Plutarque, avoit la sueur d'une odeur très-agréable, et la constitution de son corps étoit parfaite (Journal encyclopédique, Tome 3, Partie 3, 1763 - books.google.fr).

Le prénom grec Hippolyte est lié au cheval (hippos).

Hornet

De l'anglais : frelon

Les Hébreux confondaient abeilles et frelons qu'ils apprlaient tous deux "Dabourini" (cf. Deborah). Les Arabes entre le IXème et le XIVème siècles distinguaient parfaitement la Nahlé (abeille) du Babbour (frelon). Il est vrai que l'abeille n'existait pas dans les limites des petits royaumes de Juda et d'Israël et le miel dont il est souvent question dans la Bible, n'était que le dabehe des Hébreux, dibs des Arabes, qui est le jus de raisin cuit (L'Apiculteur, Volumes 72 à 73, Société centrale d'apiculture, 1928 - books.google.fr).

Se seraient succédé à la fin du IVème millénaire un certain nombre de rois. L'unification de l'Egypte aurait été parachevée par Ménès, ou Narmer-Ménès, fondateur de la Ière dynastie. Mais antérieurement à Narmer aurait régné un certain ou plutôt un incertain Qaa, tandis qu'un autre roi archaïque, Aha, aurait pü être confondu à Narmer et Ménès ou leur être postérieur (Jean Rousseau, Mastabas et pyramides d'Egypte ou la mort dénombrée, 1994 - books.google.fr).

C'est au cours d'un voyage en Angleterre que le Pharaon a été piqué par un frelon. Il était venu chercher de l'étain pour fabriquer des sabres, dont l'efficacité lui semblait supérieure aux épées de cuivre que possédaient alors les Egyptiens (Claude Molina, L'allergie à l'aube du troisième millénaire, 1997 - books.google.fr).

3000 avant J.-C. Mort brutale du pharaon Némès (Narmer) : on a toujours prétendu que la cause de son décès subit était une piqûre de frelon. En effet, en examinant les stèles qui représentent le Pharaon, on observe un roseau (Nesout) et un frelon (Biti). Ce sont, pour simplifier, les attributs respectifs de la Haute vallée du Nil et du Delta. Et comme tous les successeurs de Narmer ont les mêmes attributs, il est hasardeux de penser qu'ils sont tous morts d'une anaphylaxie aux venins d'hyménoptères parce qu'un frelon les accompagne. Erreur d'interprétation des déchiffreurs de hiéroglyphes qui pourtant se perpétue encore dans les éditoriaux des grandes revues d'allergologie (Guy Dutau, Allergologie, 2006 - books.google.fr).

Si bien que Ménès premier Pharaon de la première dynastie et descendant de ses conquérants Faucons, aura d'abord le titre de roi Faucon, mais aussi de seigneur du Vautour et du Cobra, roi Frelon, roi Roseau, etc. emblème d'anciens royaumes ou chefferies tour à tour dominés par le peuple de Haute Egypte (Lilyan Kesteloot, Dieux d'eau du Sahel: voyage à travers les mythes, de Seth à Tyamaba, 2007 - books.google.fr).

Les Égyptiens gémissaient, lourdement opprimés par les vainqueurs, quand, quasi miraculeusement, survint un libérateur inattendu en la personne d'Alexandre le Grand. Accueilli comme un sauveur, le Macédonien fut couronné pharaon, et, comme les anciens souverains, sacré roi-oiseau, roi-frelon, fils d'Amon, et fondateur de la XXXIIe dynastie. De telles manifestations furent particulièrement agréables au conquérant dont l'orgueil était incommensurable ; aussi, avant de repartir pour se mesurer avec Darius, voulut-il fonder une ville nouvelle, au nord-ouest du delta, cité fastueuse par la beauté de ses monuments, prospère grâce au trafic de son port, mais aussi fameuse par le rayonnement de ses écoles, où allaient affluer les savants les plus illustres.

En effet, les savants, fuyant la Grèce en proie à des guerres incessantes, se réfugièrent en masse à Alexandrie, où ils savaient trouver dans un nouveau centre intellectuel l'aide et la protection de souverains éclairés, amis des sciences. Poètes, artistes, philosophes, venant des pays les plus lointains, se réunissaient au Muséum, au temple de Sérapis, compulsaient les innombrables volumes de la Bibliothèque ptolémaïque, ou s'intéressaient aux travaux astronomiques, toujours fort en honneur. Pour mesurer l'importance de l'Ecole alexandrine, il suffit de citer les noms de quelques penseurs qui la fréquentèrent : parmi les géomètres, Euclide, Archimède, Apollonios de Pergé ; parmi les physiciens, Héron d'Alexandrie et Philon le ; parmi les médecins, Hérophile et Éristrate, physiologistes et anatomistes ; enfin, parmi les astronomes, Aristarque, Ératostène, Bérose l'astrologue, Hipparque de Nicée, créateur de la trigonométrie, Claude Ptolémée, et même de vraies femmes savantes : Hypatie, Marie la Juive, Théosébie, une certaine Cléopâtre, des prêtres comme Manethon qui légua à la postérité les noms des rois des trente-deux dynasties ayant précédé celle des Ptolémées. Dans la foule bigarrée qui fréquentait les écoles, Égyptiens, Chaldéens, Juifs, Macédoniens, Grecs, Perses, chacun apportait [...] les croyances de son pays, et c'est dans ce « climat » réellement extraordinaire que naquirent le néoplatonicisme et l'alchimie. Il suffit d'examiner les premiers documents alchimiques pour être certain qu'ils ont été grandement influencés par les doctrines de Platon rénovées, et qu'ils leur doivent en grande partie un mysticisme se haussant parfois jusqu'à une véritable grandeur. [...] Parmi les textes les plus anciens figurent quelques rouleaux de papyrus recueillis dans un tombeau de Thèbes et conservés au Musée de Leyde ; entre deux formules magiques, on y traite de divers procédés concernant la purification de l'argent, de l'étain, du plomb (René Marcard, De la pierre philosophale à l'atome, 1959 - books.google.fr).

Dans la cité du temps de Platon aussi, les riches ne sont pas ceux qui travaillent; par contre, les travailleurs ne cessent curieusement de s'appauvrir. Le fait que dans une société ceux qui ne travaillent pas s'enrichissent de plus en plus et que ceux qui travaillent ne cessent de s'appauvrir traduit une césure dans l'organisation des échanges qui fonde la société telle que Platon la décrit dans le livre II de la Répuiblique. En effet la société a pour base la satisfaction des besoins par le travail. Et le travail n'est rien d'autre qu'une chaîne d'activités complémentaires. Le système oligarchique délite le travail en le transformant en une opération d'aliénation humaine. Il brise la chaîne des complémentarités, faisant de ses moments des moments singuliers, autonomes voire absolus. Car le travail ne vise plus désormais la satisfaction immédiate des besoins de ceux qui travaillent, mais le profit de certains conséquence d'une idéologie nouvelle qui trouve à s'incarner dans une race d'hommes nouveaux prompts à saigner les travailleurs, que Platon compare aux frelons.

«Celui que nous appelions tout à l'heure frelon, c'est l'homme plein de passions et d'appétits, gouverné par les désirs superflus » (République, Livre VIIÏ, 555b-556b). La race du frelon, c'est l'ensemble de tous ceux qui, sans travailler, profitent du dur labeur des autres. Platon reprend à l'évidence cet ainos d'Hésiode - la fable de la ruche — après celle du rossignol et de l'épervier restitue merveilleusement l'opposition entre le nomos et la physis. Dans la fable dont il est question, Hésiode explique que dans une ruche existe deux types d'insectes : ceux qui vont butiner de bonne heure le nectar des fleurs et s'épuisent dans d'incessants va et vient pour produire le miel, et les bourdons eux, ne bougent pas, attendant que les autres aient travaillé pour tout manger. Il s'agit là d'une injustice intolérable que doit corriger la Dikè (Hésiode, La théogonie, suivi de, Les travaux et les jours, présenté par Antoine Nguidjol, 2008 - books.google.fr).

Timée de Cizique représente l'un de ces frelons.

Disciple de Platon, il ne profita pas plus des leçons de ce grand maître, que beaucoup d'autres, dont la mauvaise conduite décria cette philosophie dans l'esprit de quelques personnes peu sensées. II acquit d'abord l'amour & l'estime de ses citoyens par ses libéralités; & les distributions qu'il leur fit d'argent & de blé, lui atiirerent leurs éloges : mais non content d'avoir leur affection, il voulut encore dominer sur eux, & se fit accorder une autorité absolue par Aridée, frère & successeur d'Alexandre le Grand. Son pouvoir ne dura pas plus long-tems que celui du prince de qui il le tenoit. Ses citoyens l'arrêterent, & lui firent son procès ; mais le châtiment de sa témérité est assez extraordinaire. Non seulement on ne le fit pas mourir, mais on ne l'exila pas; & l'on voulut qu'il vieillit avec honte dans la ville dont il s'étoit vù maître (Athénée, liv. 11) (Louis Moreri, Le grand dictionnaire historique ou Le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, 1732 - books.google.fr).

Hornet reçoit un paquet contenant un papillon inconnu de Java. Les Javans sont les habitans de Java. En berbère chauve-souris et papillon se disent de même ifertitto de ifer : grande aile, feuillage, feuilles (www.kabyle.com).

En hébreu, Javan désigne la Grèce.

Les interprètes sont assez d'accord entre eux au sujet de Javan, quatrième fils de Japhet; ils conviennent qu'il est le père des Ioniens. Toute la difliculté consiste à savoir la juste étendue de ce nom. Du temps d'Hérodote, il était affecté presque aux seuls Ioniens de l'Asie Mineure. Les Athéniens mêmes, et à plus forte raison les autres Grers, avaient honte du nom d'Ioniens ; mais auparavant ce nom était restreint aux seuls Athéniens et à leurs colonies. Il est pourtant vrai qu'il était autrefois commun aux Achéens et aux Béotiens, et même aux Macédoniens. Hésychius assure que les peuples d'Achaîe et de Béotie passaient anciennement pour Ioniens. Strabon met la campagne Ionique dans la Béotie. Homère, dans son hymne en l'honneur d'Apollon, nomme ceux de Délos Iaones. Les interprètes chaldéens, au lieu de Javan, mettent la Macédoine; et dans Daniel, Alexandre est nommé roi de Javan. D'ailleurs il est impossible que les seuls Athéniens aient envoyé toutes les colonies qui peuplèrent l'Ionie, composée de douze villes presque toutes fort grandes, outre les îles de Samos et de Chios; et Strabon convient que ceux de Milet, de Colophon et de Priène étaient venus de Pyles on de Thèbes, et non pas d'Athènes. Enfin les Ioniens d'Asie avaient quatre dialectes différents, selon Hérodote : ce qui ne serait point arrivé, s'ils n'étaient sortis que d'une ville; et le Scholiaste d'Aristophanes fait remarquer que les barbares nomment Ioniens tous les Grecs. Voilà à peu près ce que dit Bochart sur ce sujet. Il rappelle aussi que les Grecs dérivaient le nom d'Ioniens d'une autre source, mais qui lui parait suspecte. Ils assuraient que les Ioniens avaient pris leur nom d'Ion, fils d'Apollon et de Creusa, que Xuthus, fils d'Hellen, avait adopté, et qui, par sa valeur et par ses exploits contre les Thraces, se rendit extraordinairement célèbre parmi les peuples de la Grèce (Mathieu Richard Auguste Henrion, Histoire ecclésiastique depuis la création jusqu'au pontificat de Pie IX, Volume 2, Migne, 1858 - books.google.fr).

Les Grecs anciens pensaient qu'après la mort, l'âme partait au paradis sous forme de papillon (Patricia Le Roux, Les Papillons, 2010 - books.google.fr).

Clairmont

Le nom de ce savant a peut-être un rapport avec Arcadie Claret, maîtresse du roi Léopold Ier (nonagones.info - Arcadie Claret).

Laubépin et Charlet Marc

Marc : fête au 25 avril

Page 19, lorsque les Dupondt téléphone à Charlet, celui-ci et assis sous un trophée tête de lion, gueule ouverte, animal associé à l'évangéliste Marc dans le Tétramorphe.

Le bureau de Charlet ("petit Charles") est orné d'un tête de boeuf musqué, ou d'un buffle, portant deux belles cornes.

L'odeur d'Alexandre est dite aussi musquée :

L’odeur musquée ou ambrosiaque est très-répandue dans la nature, surtout chez les animaux , car outre l’animal du musc, on sait que la civette, le zibet, la genette, l’ambre gris, donnent à la médecine des remèdes analogues très-actifs. On cite des hommes dont la sueur était naturellement musquée, tel fut Alexandre—le-Grand, tel fut Haller. [...] On reconnaît cette odeur, quoique altérée par une fadeur particulière, dans les bœufs, mais il y a des espèces de bœufs très-musquées (bos moschatus et le bos grunniens L. )... (J.J. Virey, de l'osmologie, Bulletin de pharmacie, D. Colas, 1812 - books.google.fr).

Ces cornes ne sont pas sans rappeler la légende qui en fait porter Alexandre le Grand et qui peut avoir influencé le conte du roi Marc aux oreilles de cheval (fr.wikipedia.org - Béroul).

Marc, le nom du héros de Béroul, transposerait donc dans l'onomastique française l'anthroponyme brittonique March, en jouant de la même paronymie que celle que l'on voit à l'œuvre dans certains Evangéliaires issus du scriptorium de l'abbaye de Landévennec (Finistère) à propos de Saint Marc (i.e. Marcum) représenté avec une tête de cheval (i.e. breton march).

Le conte du roi Marc aux oreilles de cheval est rapporté par Béroul dans les vers 1303-1350 du Tristan. L'analyse de la version de Béroul fait apparaître les séquences suivantes : 1. Frocin, le nain du roi Marc partage avec lui seul un secret qui concerne le roi (Frocin serait à rapprocher de frocine, "grenouille", frog); 2. Cédant aux trois barons félons, le nain accepte de leur faire connaître le secret ; 3. Auprès du Gué Aventureux où il leur a donné rendez-vous, en faisant mine de s'adresser à une aubépine, mais en s'adressant en réalité aux trois barons réunis près d'elle, Frocin divulgue le secret de Marc ; 4. Peu de temps après, en privé, les barons font savoir au roi Marc qu'ils connaissent désormais le secret ; 5. Le roi, furieux (mais pas inquiet), met immédiatement à mort le nain mais n'envisage aucune sanction à l'égard des barons.

L'aubépine est l'objet de croyances et de pratiques «superstitieuses» dans la culture traditionnelle; l'arbuste est pourtant fort commun, puisqu'on l'utilise en clôture dans les champs pour former de redoutables haies qui très prosaïquement empêchent la divagation du bétail; près des maisons, les haies défensives d'aubépine visaient plutôt à dissuader loups et brigands. Dans le Tristan de Béroul c'est d'aubépine qu'est élevé le bûcher d'Yseut. Est-ce parce que l'aubépine brûle bien, ou parce qu'on lui attribue le pouvoir de mettre fin aux enchantements ?

La légitimité de l'exercice du pouvoir royal et les marques animales du chef sont associées et mises en rapport avec la revendication d'origines surnaturelles. L'une des formes qu'a revêtues ce thème est la croyance au «signe royal», étudiée par Marc Bloch dans un chapitre des Rois Thaumaturges. Une documentation abondante, empruntée pour l'essentiel à des textes littéraires, mais incluant aussi une longue lettre de rémission du XVe siècle, témoigne de la permanence en Europe, bien au delà du Moyen Age, de croyances de cette nature. On se représentait le roi «comme un être surnaturel marqué sur le corps d'un signe mystérieux, révélateur de sa dignité». L'anecdote concernant Genucius Cipus ou celles qu'ont recueillies Marco Polo au Badakshan (concernant Bucéphale et sa descendance) ou Paul Rohrbach (concernant Alexandre) conservent sous leur forme archaïque, les croyances au signe royal: ce sont des marques animales. Ces marques thériomorphes vont, vont, au fil des siècles, être soumises à une euphémisation qui les rend plus acceptables pour des mentalités plus exigeantes sur le plan du rationnel. Les rois de Géorgie «naissoient avec un signe d'aigle sus l'espaulle destre», affirme Marco Polo; quatre siècles plus tard, selon le témoignage d'un missionnaire italien, le père Cristoforo di Castelli, le signe royal des rois géorgiens s'était christianisé: on lui prêtait l'apparence d'une croix. Théophane l'Isaurien (mort en 817), historien byzantin contemporain de Charlemagne, prétend que les rois Francs (Mérovingiens) étaient appelés «Kristatai, ce qui en grec veut dire Trichorachatai, parce que le long de l'épine dorsale il leur croissait des soies comme à un sanglier» Les marques thériomorphes (ou non thériomorphes) des enfants de la fée Mélusine et de Raimondin, prolongent vraisemblablement, en plein XVe siècle français, les vieilles croyances au signe de la naissance.

Parmi les nombreuses versions d'un conte qui mettent en scène Alexandre le Grand, il en est une, recueillie au XIXe siècle en Uzbékistan, qui est extrêmement précieuse pour l'interprétation archéologique du motif des marques animales du roi. Elle raconte que «le sultan Iskender Dschulkarnajin [Alexandre «aux-deux-cornes»] vint au au monde avec une corne sur la tête et qu'il lui fut prédit qu'il perdrait toutes ses forces et cesserait de vaincre ses ennemis si jamais il perdait cette corne. C'est pourquoi Iskender portait toujours un casque très haut sur la tête et ne l'ôtait jamais pour que personne ne vît la corne et ne pût la couper». Et, pour la même raison, Iskender tuait tous ses barbiers. Mais un jour il épargna un barbier qui eut l'habileté de prétendre qu'il ne voyait rien d'anormal sur la tête du roi. Le barbier finit par dévoiler le secret du roi; il en fit confidence à un puits. Les mots passèrent aux roseaux alentour qui répandirent le secret du roi.

Cela rappelle la légende du roi Midas aux oreilles d'ânes.

Pour rendre compte de façon complète de cette version, il faudrait d'abord évoquer la diffusion en Orient de la légende d'Alexandre depuis l'Egypte jusqu'en Arménie, en Géorgie, en Iran, en Uzbékistan. L'un des agents de la diffusion et de la survie de cette légende est à l'évidence le Roman d'Alexandre, tour à tour adapté et traduit, en syriaque, en arabe, en éthiopien Le héros «aux deux cornes» («Zul Quarnayn») se voit même consacrer un long développement (inspiré du Roman d'Alexandre) dans la sourate XVIII du Coran. Le conquérant mythique y apparaît en héros quasi-messianique, en bienfaiteur de l'humanité qui lui doit la muraille gigantesque qui contient le déferlement des «peuples impurs» (et terrifiants), les Gogs et les Magogs.

Les cornes d'Alexandre, elles, peuvent plus précisément faire référence à la légende de la paternité Ammonienne d'Alexandre: Alexandre fils du dieu-bélier Ammon est représenté, divinisé, sur des monnaies frappées par certains souverains hellénistiques, ses successeurs, «avec le diadème et les cornes de bélier de Zeus Ammon» (Gaël Milin, Le roi Marc aux oreilles de cheval, 1991 - books.google.fr).

Charlet est le nom d'un peintre et graveur français du XIXème siècle, né à Paris le 20 décembre 1792 et mort le 30 décembre 1845. Il eut comme élève Hippolyte Poterlet, né le 29 mai 1803 à Épernay, mort le 4 avril 1835 à Paris de la tuberculose (fr.wikipedia.org - Nicolas-Toussaint Charlet).

Depuis la grande exposition rétrospective de l'œuvre de Nicolas-Toussaint Charlet à Paris en 1893, l'actualité de ce maître de la lithographie, admiré par Eugène Delacroix en son temps, n'a cessé de décliner. Non que l'œuvre soit rare, Charlet a produit plus de mille lithographies, et pour une part importante consacrées à Napoléon et sa Grande Armée. En effet, Charlet est un des principaux artisans de la légende napoléonienne, celle populaire qu'il incarne dans le type du grognard, bravache et sentimental (Nathalie Bocher, Bruno Foucart, Hélène Jagot, Charlet: aux origines de la légende napoléonienne, 1792-1845, 2008 - books.google.fr).

Nicoals-Toussaint Charlet, portrait de Napoléon, 1821 - fr.wikipedia.org

Napoléon reste associé à son bicorne comme Charlemagne l'est à sa barbe fleurie, Roland à Durendal et Bugeaud à sa casquette. Napoléon a ses deux cornes comme Alexandre le Grand :

Quelle figure du passé pouvait mieux servir la gloire de l'Empereur des Français que celle d'Alexandre le Grand, le conquérant macédonien, héros de multiples œuvres destinées à la scène de l'Opéra dans la période qui nous intéresse ? En 1808, c'est le ballet de Gardel sur une lusique de Catel, Alexandre chez Apelles ; en 1811, Alexandre à Tarse de Vuillard, opéra en trois actes. [...] Tout comme Alexandre s'alliant en secondes noces avec la fille de Darius, son ennemi, Napoléon en 1810 avait épousé Marie-Louise, fille de l'empereur d'Autriche qu'il affrontait auparavant sur les terrains de bataille. Les deux monarques affirmaient leur désir de réconciliation et le souci d'assurer leur descendance (David Chaillou, Napoléon et l'Opéra: La politique sur la scène (1810-1815), 2004 - books.google.fr,

Cantonneau, prénommé Paul dans "L'étoile mystérieuse"

Fêtes de Paul : 25 janvier et 29 juin

Le site Le jardin de Vieux Jade attire l'attention sur la décoration du bureau de Cantonneau par un extrait du livre Hergé chez les initiés de Jacques Fontaine.

La statuette sur le bureau de Cantonneau en dit long : elle représente le motif du cheval emballé qu’un homme s’efforce de maîtriser. Emblème connu de l’énergie fougueuse et brutale de l’inconscient que tente de contrôler la conscience. Toute la profanation est expliquée par ce détail : la raison dissolvante, l’orgueil scientifique, la certitude profane, vont être terrassés par les forces inouïes de l’inconscient qu’elles ont provoquées et déchaînées (www.vieux-jade.com).

La statuette représente un homme domptant un cheval cabré, ce qui conforte l'hypothèse "Alexandre le Grand".

Ce lien privilégié entre le cavalier et la monture setrouve illustré dans la scène du domptage de Bucéphale par Alexandre le Grand en 340 (Plutarque, Vies parallèles, Alexandre, VI ; Arrien, Anabase, IV, 19). Le futur roi de Macédoine parvint à maîtriser l’animal, réputé rétif et intraitable. À la vue de son fils, juché sur sa monture, Philippe aurait présagé qu’Alexandre deviendrait maître d’un territoire plus vaste que le royaume de Macédoine. Cette relation fait partie intégrante de la culture hellénistique (Tiphaine Moreau, Un compagnon anonyme de la victoire - Le cheval de l’empereur romain au IVe siècle, 2012 - www.academia.edu).

On croit reconnaître sur la couverture jaune du livre voltigeant sur la couverture des 7 boules le nom de DEVILLE.

Gustave Deville, né le 1er août 1836, à Paris et mort le 6 décembre 1867, à Paris était membre de l’Ecole française d’Athènes depuis 1859. Un voyage en Grèce (mai-juin 1861) donne lieu à un Mémoire sur la Macédoine transaxienne et sur une partie de la Thrace maritime (www.textesrares.com - Deville).

Le cheval d'Alexandre s'appelait Bucéphale, du grec Bous, boeuf et kephalos, tête, soit tête de boeuf, comme celle que le capitaine Haddock porte par accident jusque sur la scène du Music Hall Palace (pages 15-16). De même, dès la page 2, on voit arriver le cheval du capitaine Haddock qu'il a desharçonné.

Charles Wiener, dans Pérou et Bolivie, dont s'est inspiré Hergé, raconte que "les Indiens achètent à Puno des têtes de vaches avec la peau et les cornes, les font sécher au soleil, et, les jours de fêtes, les attachent à leur ceinture en s'affublant de la façon la plus baroque : ils figurent les taureau. D'autres Indiens figurent les toreros" (Philippe Goddin, La Malédiction de Rascar Capac, tome 1, Casterman, p. 42).

Le messianisme d'Alexandre le Grand

L’Apocalypse du pseudo-Méthode a été composée originellement au-delà des frontières de l’empire byzantin : en Mésopotamie pendant les premières décennies de la domination arabe. Écrite d’abord en syriaque, elle fut rapidement traduite en grec et c’est sous cette forme qu’est devenu le texte le plus représentatif et le plus copié de l’apocalyptique byzantine. En effet, toute une branche de cette littérature, les Visions de Daniel, est une combinaison du pseudo-Méthode et des matériaux plus récents. Le texte du pseudo-Méthode a été écrit probablement autour de 691, pendant les premières décennies de l’occupation musulmane. Cette apocalypse constitue un texte fondamental, puisque c’est lui qui situe l’apparition de l’Islam dans une perspective apocalyptique. Il faut signaler que le texte fait allusion à la fin de « ces temps-là », dans le sens, très clair, à la fois des « temps d’oppression » et d’une « fin » prochaine. Cette notion d’une fin prochaine apparaît à nouveau, avec toute sa force, dans le début de l’Apocalypse du pseudo-Méthode. L’utilisation de la racine ‘ahar était déjà présente, comme nous l’avons signalé, dans le texte syriaque de l’Ancien Testament. Elle avait disparu au profit de termes qui, en syriaque, exprimaient les notions eschatologiques – chez Aphraate par exemple – d’une théologie liée aux attentes de la fin de l’histoire.

Selon la préface de la version syriaque – qui n’apparaît pas dans les versions grecques et latines –, la révélation avait été faite à Méthode par un ange sur la « montagne de Senagar » – le mont Singara au nord-ouest de l’Iraq actuel. L’œuvre commence avec l’expulsion d’Ève et d’Adam du Paradis, et la structure du texte s’organise selon le schéma connu de l’histoire qui établit la théorie de la semaine de millénaires. Bien que singulier et d’une importance capitale, l’Apocalypse du pseudo-Méthode n’est pas un texte isolé dans le contexte intellectuel du Proche-Orient du début du VIIe siècle. Nous commencerons donc par le situer au cœur de ce contexte général pour donner ensuite les raisons de son apparition. La rédaction du texte peut être située en Syrie à la fin du viie siècle, à une date proche de 692, pendant les premières décennies de l’occupation musulmane. Mais c’est le système fiscal que le pseudo-Méthode reflète cependant comme particulièrement oppressif, car les orphelins, les veuves et le clergé doivent payer des impôts. Il s’agit là d’un renseignement capital, car il permet de nous situer à l’époque du recensement d’’Abd-al-Malik qui réforma le système fiscal en Mésopotamie. À partir de là, nous pourrions placer la rédaction du pseudo-Méthode aux alentours de 690/691, quand les rumeurs relatives à cette réforme des impôts commencèrent à circuler. Ce furent également des années d’espoir, car une grande victoire byzantine eut lieu en 678 – les Arabes durent lever le siège mis devant la capitale depuis 674 à la suite de plusieurs défaites navales – et l’armée arabe fut vaincue en Asie Mineure – le vieux Muawiya fut obligé de signer une paix humiliante – ; dix ans plus tard, en 688, entre de fortes dissensions internes, ‘Abd-al-Malik renégocia cette paix avec Justinien II. La dialectique que l’on peut établir entre ces deux éléments nous fournit un cadre eschatologique au sein duquel nous pouvons situer la rédaction du texte. L’auteur est en accord avec la politique pro-impériale que Constantinople entretenait alors en Syrie. La filiation chalcédonienne de l’auteur expliquerait la rapidité avec laquelle le texte fut traduit en grec, même si le texte, d’un point de vue christologique, ne peut faire l’objet d’aucune réfutation de la part d’un public ou des copistes monophysites. Le pseudo-Méthode décrit pour la première fois l’apparition de l’Islam dans une perspective apocalyptique. Les coups des Arabes étaient compris comme châtiments à cause des péchés des chrétiens. Comme nous l’avons déjà mentionné, l’œuvre commence par l’expulsion d’Adam et d’Ève du Paradis et organise sa structure en fonction de la théorie de la semaine de millénaires correspondant à la durée de l’histoire de l’humanité. La manifestation du Dernier Empereur est toujours associée à des causes, en partie surnaturelles, et c’est notamment une apparition inattendue qui comble les espoirs du psalmiste (78, 65-66) : « Il s’éveilla comme un dormeur, le Seigneur, comme un vaillant terrassé par le vin. Et alors s’élèvera soudainement contre eux [contre les Arabes] [et] avec grande fureur un empereur des Grecs ou des Romains. Il s’éveillera de son sommeil comme celui qui a bu du vin, lui que les hommes pensaient mort et complètement inutile. » Le Dernier Empereur entre en scène comme réponse immédiate à une époque de défaites militaires et de domination étrangère, pendant laquelle les Arabes blasphémeront en disant que les chrétiens n’avaient pas de sauveur. L’apparition du Dernier Empereur constitue, en effet, la réponse divine à de telles affirmations. En même temps que sa manifestation, inattendue – au-delà des opinions premières sur ses conditions –, mais due à une décision divine, quelques Apocalypses mettent en évidence son humble origine.

Les campagnes militaires du Dernier Empereur contre les Ismaélites sont décrites avec un grand luxe de détails : il les attaquera depuis la mer Rouge (mer d’Éthiopie) et portera la guerre jusqu’au pays des Ismaélites, dans le désert de Yetrib (Medine). Il libérera la Terre promise (la Palestine), anéantira et capturera les ennemis qui nient le Christ et fera revenir les chrétiens de l’exil. La paix, la prospérité économique, le bien-être du peuple, la réapparition des églises et des villes, et l’exemption fiscale pour le clergé constituent les conséquences de la victoire sur les Ismaélites. Le retour de la paix et de la prospérité fait référence à Mt 24, 37-38 : les conditions de l’époque de Noé, antérieures au déluge, seront restaurées. C’est bien dans cette analogie que le personnage du Dernier Empereur est comparé à la figure messianique du « fils de l’Homme ». Les Visiones Danielis conserveront cette tradition au sein de leur propre schéma eschatologique et décriront, avec de nombreux détails également, la victoire sur les ennemis. Mais cette période de bonheur s’achèvera brutalement avec l’arrivée de Gog et Magog qui inaugureront un règne de terreur, après avoir forcé les portes du nord derrière lesquelles Alexandre les avait confinés. Rassemblés dans la plaine de Joppe, ils seront rapidement détruits par un ange. L’empereur grec fixera sa résidence à Jérusalem pendant dix ans et demi, jusqu’à l’apparition du « fils de la perdition ». L’empereur accomplira alors l’offrande traditionnelle des symboles du pouvoir à Dieu sur le Golgotha, dans la mesure où sa défaite est imminente, et mourra. L’Antéchrist régnera jusqu’à ce que le véritable Christ apparaisse dans sa gloire et en majesté pour détruire son pouvoir et le juger. L’analyse du fond culturel dans lequel s’inscrit et d’où surgit la légende du Dernier Empereur doit tenir compte de la tradition syriaque relative à Alexandre le Grand. Le souvenir (transformé en légende) d’Alexandre fut conservé dans la mémoire historique méditerranéenne. Nous nous intéresserons à ses dimensions apocalyptiques. Celles-ci ne se centrent pas autour de la légende narrant que le grand conquérant construisit un mur ou une porte – originellement dans le Caucase – pour exclure les peuples « sauvages » du monde civilisé, jusqu’à leur libération à la fin des temps. Nous avons déjà signalé le rapport qui existe entre le pseudo-Méthode et le contexte apocalyptique dans lequel s’insère l’œuvre de Jean de Penkaye. L’interprétation du psaume 68, 31 joue un rôle primordial dans le paragraphe où le pseudo-Méthode développe une généalogie d’Alexandre le Grand. Le pseudo-Méthode soutient que l’exégèse traditionnelle du mot Kush (= Éthiopie) comme « royaume éthiopien » n’est pas correcte. David aurait fait référence, dans cette prophétie, au royaume des Grecs, l’empire byzantin chrétien : kwšt (Kushat), la fille de Pil, roi d’Éthiopie, fut la mère d’Alexandre le Grand. L’idée de Byzance comme « empire des derniers jours » est empruntée par le pseudo-Méthode à l’Alexanderlegende, telle qu’elle circulait dans les milieux syriens. Au IIIe siècle de notre ère, un auteur hellénistique, le pseudo-Callisthène, avait repris une série de récits légendaires qui correspondaient à la tradition textuelle de Clitarque, et l’avait unie à la collection épistolaire attribuée à Alexandre le Grand et à ses contemporains. La figure quasi surhumaine d’Alexandre inonda l’imagination de ses contemporains et, dès l’époque hellénistique, des prophéties historiques furent incorporées au récit. Elle envahit le canon de l’Ancien Testament et même le Coran. Le texte grec était une invitation à l’adaptation, pour les juifs comme pour les chrétiens. Alexandre, dans le récit, atteint les limites extrêmes du monde. Or c’est à la limite septentrionale du monde que se trouve l’endroit où, selon la prophétie d’Ezéchiel 38 et 39, vivaient les peuples de Gog et Magog, confinés par Alexandre derrière les « portes du Nord » (ou « portes du Caucase »). Ces peuples furent repris dans un contexte apocalyptique par le christianisme dans Apocalypse 20, 7-10. Le texte syriaque, dont la date de rédaction n’est pas postérieure à la fin du vie siècle, nous présente la fusion de ces récits sur Alexandre avec les passages apocalyptiques des Écritures. Il a été démontré que la version métrique de la légende en syriaque, qui nous est parvenue en même temps que le texte en prose, correspond à l’époque de la guerre perse entre Chosroès II et Héraclius. L’adaptation définitive de la légende fut réalisée à une date postérieure à 628, dans le but d’obtenir l’adhésion à la cause impériale d’une population monophysite qui avait été jusqu’à souhaiter la bienvenue aux « fils d’Ismaël ». L’auteur de la version syriaque de l’Alexanderlegende – adressée à un lecteur monophysite – établit une série d’arguments – il s’agit fondamentalement, grâce au psaume 68, du rapport entre le royaume d’Alexandre, dont l’empereur byzantin est l’héritier ultime, et le royaume prophétique des derniers temps – qu’il met en relation avec l’eschatologie impériale byzantine que nous avons décrite. Ces arguments avaient pour objet de convaincre le lecteur monophysite du nord de la Mésopotamie de ne rien espérer d’une libération par les Perses – c’est-à-dire, les Perses compris en tant que libérateurs du joug de Constantinople et protecteurs du monophysisme –, sinon de Byzance et de son empereur puisque la fin de l’histoire était arrivée, et que cette époque – selon l’exégèse impériale de Daniel – devait être mise en relation avec l’existence d’un pouvoir universel (incluant l’unité religieuse) aux mains de Byzance 112. Pour le pseudo-Méthode nous pouvons établir un rapport semblable : il ne faut pas attendre la libération des mains des Arabes – les musulmans comme libérateurs du joug byzantin et en tant que protecteurs du monophysisme –, mais attendre une telle libération grâce à l’arrivée d’un empereur grec. Au-delà d’une opposition traditionnelle entre monophysite et Chalcédoniens, cela renforce une vieille tradition pro-impériale du christianisme syro-occidental qui considérait que l’Église devrait vivre sous la protection du pouvoir impérial comme nous l’avons vu dans le cas des pères syriaques (Pablo Ubierna, L’Apocalypse du pseudo-Méthode : le retour de l’apocalyptique, Recherches sur l’apocalyptique syriaque et byzantine au VIIe siècle : la place de l’Empire romain dans une histoire du salut, 2008 - cem.revues.org).

Rappelons que la fête de Méthode évêque d'Olympe en Lycie et de Patara, auteur présumé de cette Apocalypse, est le 18 septembre, dans le calendrier romain. Il passa à l'évêché de Tyr où il fut martyrisé au commencement du IVe siècle (Synthèse : Calendrier et Fin des Temps).

Alexandre et le 18 septembre, datation des 7 boules de cristal

Les Sept Boules de cristal est le treizième album de bande dessinée des aventures de Tintin, prépublié en noir et blanc du 16 décembre 1943 au 2 septembre 1944 dans les pages du Soir, puis en couleur à partir du 26 septembre 1946 dans les pages du journal Tintin, cette prépublication se confondant avec celle de l'album suivant: Le Temple du Soleil. L'album en couleur est paru en 1948. (fr.wikipedia.org - Les Sept Boules de cristal).

Le général Alcazar qui m'a appris deux choses très curieuses. Primo : son partenaire Chiquito a disparu depuis le 12... Or c'est dans la nuit du 12 au 13, que M. Bergamotte a été victime de la boule de cristal ; le 13, on enlevait M. Tournesol et on volait les bijoux de la momie (page 57).

09 : Tintin et le capitaine Haddock au Music Hall Palace et léthargie de Clairmont

10 : arrivée du Pachacamac parti de Callao avec un chargement de guano, à La Rochelle et léthargie de Sanders-Hardmuth

11 : léthargie de Laubépin, Cantonneau, Charlet, Hornet

12 : visite à la villa de Bergamotte

13 : Enlèvement de Tournesol

14 : Visite de Tintin à la clinique où les 7 savants se réveillent subitement à 10 h 30. On saura dans Le Temple du Soleil que leur crise est provoquée par envoûtement. Quelle heure correspondante est-il au Pérou ? Le Pachacamac repart pour Callao avec une cargaison de bois.

15 : Tintin rejoint Haddock à Moulinsart d'où ils partent pour Saint Nazaire

16 : Arrivée à Saint Nazaire et voyage à La Rochelle

18 : "deux jours plus tard" départ pour l'Amérique du Sud en hydravion

L'aventure se passe sur 9 jours.

Si l'arbre en fleur de la gare de Moulinsart est un tamaris qui fleurit en été, de juin à septembre, alors le temps pluvieux au cours duquel se passe l'aventure des 7 boules de cristal pourrait être celui de septembre. La forte chaleur qui fait éclater deux pneus de la voiture du capitaine Haddock et l'orage violent qui se déclenche lors du séjour de Tintin et du capitaine à la villa de Bergamotte sont ceux d'une fin d'été.

Le "tamaris" de la page 1

Faut-il s'attendre à une précision documentaire et uen cohérence totale de l'album ?

L'arbre des 7 boules à la gare de Moulinsart manque de feuilles apparemment. Mais les fleurs ont bien 5 pétales comme le tamaris, comme le pommier d'ailleurs qui fleurit de milieu avril à mai.

Au Printemps, il vaut mieux voir les fleurs du pommier avant les feuilles : Quand on voit les feuilles avant les fleurs, Le buveur de cidre a des regrets (proverbe breton) (Jardin Passion Lannion, La feuille de Décembre 2009, Numéro 77 - jardinpassion.pagesperso-orange.fr).

L'arbre en fleurs de la page 1 serait le produit d'un croquis que Hergé aurait fait à l'abbaye d'Aulne en novembre 1943. Philippe Goddin remarque le brusque changement de saison (La Malédiction de Rascar Capac, tome 1, Casterman, p. 14). Mais la chaleur excessive lors du séjour à la villa de Bergamotte peut être surnaturelle et liée à la malédiction de Rascar Capac.

Mais, dans l'album, il n'y a aucun autre arbustre en fleur et tous les arbres sont en feuilles. La vigne vierge de Bergamotte est toute en feuilles aussi. Vertes (pas en automne). Il y a des plates-bandes fleuries que l'on voit à travers les fenêtres de la clinique où sont admis les 7 savants (page 49).

Si l'on avait des biographies bien faites pour les différentes espèces du règne végétal, combien on pourrait en déduire de résultats intéressants pour la science ! La feuillaison précède en général la floraison; c'est la règle; cependant, chez quelques plantes, les poiriers et les pommiers, par exemple, la feuillaison et la floraison se font à peu près synchroniquement; chez quelques autres, à la vérité peu nombreuses, comme le Cornus mascula et le Corylus avellana, c'est la floraison qui précède la feuillaison. Ces particularités méritent d'être étudiées, parce qu'elles appartiennent à la nature intime des plantes, de même que les intervalles de temps plus ou moins longs qui séparent les époques naturelles, telles que la feuillaison, la floraison, la maturation des fruits, etc. (Adolphe Quételet, Sur le climat de la Belgique: Phénomènes périodiques des plantes, Volume 1, 1846 - books.google.fr).

En Belgique, en 1871, la feuillaison des pommiers se faisait le 8 avril, tandis que la floraison le 27 (Bulletin, Fédération des sociétés d'horticulture de Belgique, 1871 - books.google.fr).

Le problème reste le même. Il n'y a pas de feuilles sur cet arbre.

On pourrait alors penser au Tamarix aphylla ("sans feuille" en grec) qui a pourtant des feuilles persistantes et qui donne la sandaraque. Il est appelé aussi Tamarix articulata. Tamarix aphylla (L) Karst est désigné sous le nom de Thlaia (pluriel Ethel) en Afrique du Nord et «Tamaris du roi» en Iran, Afghanistan et Pakistan (Les tamaris de l'Iran, Turquie et Pakistan, Istanbul Universitesi Orman Fakultesi Dergisi, Volumes 27 à 29, 1977 - books.google.fr).

Le Tamarix aphylla est une espèce d'arbuste de la famille des Tamaricacées. C'est un arbre à fleurs de couleur rose ou blanche, mais au printemps (desert-maroc.com - Tamarix aphylla, Jean Paquereau, Au jardin des plantes de la Bible: Botanique, symboles et usages, 2013 - books.google.fr).

Le thuya aphylla de Linné, auquel on avait rapporté cette espèce, est le tamarix d'Egypte, vérifié sur son herbier même (Journal de pharmacie et des sciences accessoires, Volume 8, 1822 - books.google.fr).

La sandaraque est le nom donné par les Arabes a une résine qui, d'après le Dictionnaire de médecine de Nysten, découle du thuya aphylla. Elle existe dans le commerce eu larmes allongées ou en morceaux peu volumineux. La sandaraque est d'un jaune clair ; sa cassure est vitreuse; elle est friable et se brise sous la dent au lieu de se ramollir comme le fait le mastic; elle se dissout facilement dans l'alcool. Cette substance est stimulante comme toutes les résines; elle est très-peu usitée en médecine de nos jours, si même elle l'est. Dans les arts, on s'en sert pour la préparation des vernis; on l'emploie aussi pour empêcher le papier de boire, et la petite boite ou le petit flacon de sandaraque sont indispensables à tous les hommes de bureau (Pierre Joigneaux, Charles Moreau, Dictionnaire d'agriculture pratique, Volume 2, 1854 - books.google.fr).

La gomme sandaraque, dont la belle qualité transparente ne peut s'obtenir que pendant l'automne, soit du mois d'août au mois de novembre. Pendant le reste de l'année, on ne trouve que de la gomme de couleur jaunâtre et en petits morceaux (Recueil Consulaire Contenant les Rapports Commerciaux des Agents Belges à L'Étranger, Volume 11, Belgium, Ministère des affaires étrangères, 1865 - books.google.fr).

Quant au mot sandal, un bois odoriférant bien connu dans les littératures grecque et iranienne, on pouvait le lire dans l'écriture pahlvï tout aussi bien sandar et ce nom fut probablement modifié dans la traduction arabe en sandarôs, soit parce qu'on conservait encore le souvenir de la forme « Sandorôs » du nom d'Alexandre, soit parce que le traducteur songeait à la sandaraque qui, en persan, est appelée aussi sandar (Bulletin d'études orientales, Volume 26, Institut français de Damas, 1974 - books.google.fr).

Des terres sont en labours, page 2. Il y a des labours de printemps, ainsi qu'en fin d'été et en automne.

L'arbre en question pourrait être un tamaris mais d'une variété à floraison printanière apparaissant avant la feuillaison.

Si c'est un pommier ou un tamaris de printemps, alors l'aventure se déroule du 9 mai au 18, date d'une fête de sainte Alexandre d'Ancyre, ou du 9 avril au 18 (non compatible avec le tamaris), 9 jours d'un printemps pluvieux.

On voit au Luxembourg de très-beaux Tamarix qui sont couverts de leurs belles petites fleurs roses. Les ingrédients naturels qui conviennent à leur prospérité et qu'ils trouvent abondamment dans le gypse de Paris peuvent aisément leur être fournis par une légère addition de sel de cuisine.

Cet élément, le Tamarix de France le trouve en abondance sur les bords de la mer, dans l'ouest, où il croît naturellement. Dans l'espace compris entre Nantes et Saint-Nazaire, et où s'étendent les prés salés, le Tamarix est employé par la Compagnie des chemins de fer pour la plantation des haies limitrophes. Ces haies sont fort jolies tout l'été; elles conviennent à ces contrées désertes, où leur douce verdure et leur feuillage léger apportent une distraction au regard ennuyé de cette pelouse éternelle et chétive. De plus elles sont une clôture suffisante pour ces contrées, fort peu hantées par les animaux malfaisants (La Belgique horticole, Volume 13, 1863 - books.google.fr).

Tamarix d'Allemagne (T. Germanica). — Hauteur : 2 m 33 à 2 m 65 ; fleurs d'un pourpre pâle ou rose, de juin en septembre (Courtois-Gérard, Manuel Pratique de Jardinage: Contenant la Manière de Cultiver soi-même un Jardin ou d'en Diriger la Culture, 1868 - gallica.bnf.fr).

Le Tamarix ramosissima Ledeb est répertorié depuis longtemps (Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, 1841 - books.google.fr).

Karl (ou Carl) Friedrich von Ledebour est un botaniste allemand, né le 8 juillet 1785 à Stralsund et mort le 4 juillet 1851 à Munich (fr.wikipedia.org - Karl Friedrich von Ledebour).

Le tamaris d’été (Tamarix ramosissima) porte d’août à septembre des grappes de fleurs rose saumon à l’extrémité des rameaux Arbuste ou petit arbre, à pousses arquées, brun rouge. Feuilles pointues, 2-4 mm de long. En juillet, sur le bois de l'année, fleurs roses, à 5 pétales, réunis en grappes de 3-7 cm de long. Le Tamarix ramosissima Rubra a été introduit vers 1885 pour l'espèce en France (www.gerbeaud.com - Tamaris, www.jardindupicvert.com - Tamarix ramosissima, www.pepinieres-valderdre.fr - Tamarix ramosissima rubra).

Le Tamarix gallica L., (incl. Tamarix anglica Webb.) de la famille des Tamaricaceae, Tamaris de France, tamaris d'Angleterre, fleurit de Juin à septembre. Avec ses fleurs roses ou blanches, la floraison du Tamaris est spectaculaire. Pour cette raison, il est souvent introduit dans les jardins. Le Tamaris est très riche en tanins commercialisés à cet effet pour le tannage (www.botarmor.fr - Tamaris).

L'amour que lui rendaient les hommes pour tant de bienfaits, attisa la jalousie de Seth. Celui-ci fomenta un plan pour assassiner son frère. La légende raconte qu'il mesura secrètement la taille d'Osiris, puis il construisit à ces dimensions un coffre de bois. Un soir de festin, il le fit apporter et promit qu'il ferait présent de ce coffre à quiconque pouvant s'y allonger parfaitement. Beaucoup essayèrent, mais sans succès, sauf Osiris qui s'y allongea de tout son long. Des complices de Seth refermèrent alors rapidement le couvercle et le clouèrent, puis le coffre fut jeté dans le Nil avec le pauvre Osiris enfermé à l'intérieur.

Après l'assassinat de son époux, Isis se mit à la recherche de son corps. Le mythe de la quête d'Osiris présente plusieurs versions. L'une d'elle rapporte qu'Isis et Nephtys, partirent en quête du corps d'Osiris et le retrouvèrent sur les berges du Nil. Mais selon une autre version, connue sous le nom de "démembrement d'Osiris", Isis aurait découvert le corps de son mari à Byblos en Phénicie. Elle l'aurait alors ramené en Égypte par la ruse pour l'enterrer et caché. Mais Seth finit par découvrir le tombeau et furieux, découpa le corps en en quatorze (Ou seize) morceaux qu'il dispersa dans toute l'Égypte. Avec l'aide de Nephtys, Isis retrouva les morceaux du corps de son époux et le reconstitua (Ce sera la première momie, Ounen-Néfer "L'éternellement beau"), sauf, selon Plutarque, le phallus qui aurait été avalé par un poisson et qu'elle refit en argile (antikforever.com - Osiris).

Selon Plutarque, les gens de Byblos vénéraient le morceau de bois, tronc de tamaris, en grec ereikè, dans lequel s'était incrusté le cercueil d'Osiris, déposé dans le temple d'Isis. L'auteur du De Dea Syria, la tête d'Osiris arrivait chaque année d'Egypte à Byblos après une navigation de 7 jours. Un rapprochement fut effectué à Byblos entre les cérémonies funèbres en l'honneur d'Adonis et celles en l'honneur d'Osiris (Françoise Dunand, Le culte d'Isis dans le bassin oriental de la Méditerranée, Tome III, 1973 - books.google.fr).

Byblos fut le principal centre de culte d'Adonis, un mortel, amant d'Aphrodite. Il est associé à la rose et au myrte. Il était le fils de Cinyras, Roi de Chypre, et de la fille de ce dernier, Myrrha. Il jaillit de sa mère transformée en arbre à myrrhe en punition de son inceste. Un jour Adonis, aimant chasser, parcourant la forêt, affronta un sanglier. L'animal blessé le chargea et le jeune Adonis s'effondra, blessé mortellement à la jambe. Une goutte de son sang tomba par terre, alors Aphrodite versa une larme sur la goutte de sang qui donna naissance à l'anémone. Cette scène est sensé s'être déroulée près de Byblos. C'est pourquoi on y célébrait une fête grandiose tous les ans commémorant cette résurrection. Les festivités duraient deux jours. Le premier était consacré au deuil et le deuxième à la joie. Seules les femmes prenaient part à la cérémonie. Adonis était appelé Thammouz en Syrie et en Phénicie (antikforever.com - Byblos).

Dans cette immensité d'opinions, celle qui nous paroît la plus probable, est celle qui fait donner le nom de Macédoine au pays dont nous parlons, par un ancien Héros nommé Macedon, fils d'Osiris, suivant Diodore (Bibliothèque historique, Livre I, C. 2), mais suivant Solin (Polyhistor, c. 14), un des descendans de Deucalion, ces deux Auteurs s'accordent à donner, avant cette époque, à cette contré, le nom d'Aemathie. Nous ne savons autre chose du Roi Aemathius, si ce n'est que c'étoit un ancien Prnce, & apparemment le premier qui ait régné dans ce pays, Nous lisons dans Tite Live que Pœnie étoit autrefois le nom général du pays mais que ce nom devint ensuite particulier à un peuple qui en habita la partie septentrionale, située au pied du mont Scopus (Histoire Universelle, Depuis Le Commencement Du Monde Jusqu'a Présent, Volume 12, Moutard, 1780 - books.google.fr).

Les habitants de Byblos étaient très-renommés dans l'antiquité comme marins, et c'était de leur port que partaient les bois destinés à la construction du temple de Salomon.

Byblos devient ensuite une ville Hellénistique après le passage du Roi de Macédoine Alexandre le Grand (336-323) qui la libère du joug Perse.

La ville de Byblos rendait un culte à Resheph (ou Rashshaf ou Rasap ou Reshef), un dieu Cananéen de la peste et de la guerre, associé à la foudre et donc aussi interprétée comme une divinité météorologiques. Il y possédait un grand temple qui sera détruit à l'époque du Roi de Macédoine Alexandre le Grand (336-323). Resheph devint populaire en Égypte sous le règne du Roi Amenhotep II (ou Aménophis II, 1428/27-1401, XVIIIe dynastie), où il servit en tant que Dieu de chevaux et des chars (antikforever.com - Byblos).

Une légende persane prétend que les troupes d'Alexandre le Grand auraient été sauvées par le lichen comestible pendant leur marche à travers le désert du Sistân. On l'identifie aussi avec la manne biblique (Mémoires présentés à l'Institut d'Égypte, Volumes 41 à 42, 1940 - books.google.fr).

Dans ses observations sur les cultures de l'Egypte, M. Bové donne quelques détails sur le Tamarix mannifère (tarfeh des Arabes). Il a trouvé cet arbre croissant en abondance dans les déserts, a une journée de marche du mont Sinaï. Les Arabes lui ont assuré que cette manne, quand elle est clarifiée, est aussi bonne que le meilleur miel. Celle qu'il a ramassée sous les arbres était en larmes arrondies, de la grosseur d'un pois, d'un jaune pâle, transparente, sucrée et un peu gommeuse. Pour la clarifier, on la fait bouillir dans l'eau : elle monte à la surface, et on la verse ensuite dans un vase en terre cuite pour la manger avec du pain. C'est la manne de cette espèce de tamarix qui probablement a fourni aux Hébreux leur nourriture dans le désert, la Manne du mont Sinai (Annakles de Fromont - Juillet) (Mémorial encyclopédique et progressif des connaissances humaines, Volumes 4 à 5, 1834 - books.google.fr).

Cette manne est un exsudat du Tamaris gallica, appelé alors Tamarix mannifera, par suite de la piqûre de la cochenille Trabutina mannipara.

Le bord des routes

Page 55, on voit des tas de pierres ou de terre le long de la route que parcourent Tintin et le capitaine Haddock en se rendant à Saint nazaire (1948).

Mon unique culotte avait un large trou. / — Petit Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course / Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse. / — Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou / Et je les écoutais, assis au bord des routes, Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes / De rosée à mon front, comme un vin de vigueur (Arthur Rimbaud, Ma Bohème (Fantaisie)) (Arthur Rimbaud, Complete Works, 2010 - books.google.fr).

Voilà un "bord des routes" célèbre d'un auteur juste de derrière la frontière belgo-française (Charleville).

Le prisme tronqué symétrique sert pour les toits à quatre pans. Cette figure est aussi celle des tas de pierres rangées sur le bord des routes, qu’on doit recharger; comme elle est régulière et facile à mesurer, on peut vérifier, à l'instant, la quantité de pierres contenue dans le tas. Par le même motif, elle est aussi fréquemment employée pour les piles de bombes et de boulets, formées dans les dépôts d’artillerie (François-Pierre-Charles Dupin, Géométrie et méchanique des arts et métiers et des beaux-arts, Bachelier, 1825 - books.google.fr).

A l'après guerre, beaucoup de routes n'étaient pas asphaltées. Les cantonniers devaient reboucher les ornières que provoquaient les véhicules et plus particulièrement les charrettes. Il y avait des tas de pierre concassée et de gravier plus ou moins grossier, au bord des routes carrossables mais non-asphaltées (Bernard Langellier - sciences-paysages.blogspot.fr).

Les tas, le long de la route, ne semblent pas entamés, et sont prêts à un rechargement.

La chaussée, usée l'été par les roues des voitures et les pieds des chevaux, s'effondre aux premières pluies d'automne : c'est pourquoi on effectue un curage et un rechargement à l'automne (Les Routes impériales dans l'Yonne de 1830 à 1914, 1983 - books.google.fr).

Le temps le plus convenable pour faire les rechargemens est les mois de septembre et d'octobre, quelquefois aussi le premier moment du printemps après les dernières gelées (Nicolas René Désiré Lemoyne 1830, Essai d'un traité sur l'entretien des routes de empierrement, 1830 - books.google.fr).

Les derniers gelées de printemps sont en général début mai (les saints de glace). Le pommier fleurit à cette date aussi.

Septembre

Un indice pour placer l'aventure en septembre est la mention du bateau du capitaine Chester "Le Valmy". En effet, le 20 septembre 1792 à Valmy eut lieu la bataille qui permit la proclamation de la République en France le lendemain. Indication fugitive car Chester est reparti avant l'arrivée des deux héros.

Or le 9 septembre est la date d'un saint Alexandre, martyrisé avec Hyacinthe et Tiburce chez les Sabins, à 30 bornes milliaires de Rome.

9 septembre fête aussi dans tout l'ordre de Saint-François d'une sainte Séraphine (hébreu : serpent brûlant), née Sueva à Urbino en 1434, fille de Guy Antoine de Montéfeltro, comte d'Urbino, et de Catherine Colonne, épouse du duc de Pesaro, Alexandre Sforza, en 1448, morte en 1478, abbesse de l'ordre de Sainte Claire du couvent du Saint-Sacrement (clairevoyance : Yamilah découvre le prénom d'un spectateur au premier rang, Séraphin) (Annales Franciscaines, Poussielgue, 1868 - books.google.fr).

Nous avons dit que le principal de ces noms dans l'Inde est celui de Naga, dans lequel il n'est pas difficile de découvrir l'Agni védique, et ce grand nombre de noms du serpent vient sans doute de ce que l'Inde n'a connu qu'Agni. Parmi les noms divers qui lui sont donnés ailleurs nous trouvons : En hébreu : nahash et saraph (d'où séraphin, saphir, séphiroth) ; En kimrique : sarff ou sarph (qui rappelle le nom hébreu) ; En islandais : sarpan (c'est notre mot serpent); En zend : azi et agi (dérivé peut-être d'Agni) ; En grec : ophis, krotalon, hudros, python (tous ces noms ont un sens caché) En égyptien : ârâ (à rapprocher de l'oiseau-serpent des Mayas), hefi, hefn, hoph (c'est l'ophis grec) ; En arabe :af'a, af'ay ; En espagnol : culebra (couleuvre) : c'est le nom de cette montagne de l'isthme de Panama, voisine du Yucatan et baptisée sans doute ainsi, par traduction en espagnol de son nom local, montagne dont le percement pour le passage du canal entraîna par son extrême difficulté la déconfiture de l'entreprise et la ruine de l'épargne française; Enfin, en latin, nous trouvons anguis serpens, colaber (équivalent de culebra), orbatus, draco; etc. Mais de tous ces noms, c'est le nom primitif atlantéen qui a peut-être la plus haute valeur symbolique (Paul Le Cour, A la recherche d'un monde perdu, l'Atlantide et ses traditions, Mercure de France, Volume 184, 1925 - books.google.fr).

14 septembre : fête de l'Exaltation de la Sainte Croix ou Croix Glorieuse. On dit "bois de la croix" (cargaison du Pachacamac).

Les savants se réveillent en état d'exaltation à 10 h 30, l'heure de la messe catholique.

En psychopathologie, l'exaltation peut être un état de surexcitation morbide de l'activité psychique, pouvant aller jusqu'au délire. Exaltation folle, nerveuse. Martin ne donnait pendant tout ce temps aucun signe d'aliénation ni d'exaltation d'esprit; il était calme et vaquait à ses travaux ordinaires sans aucun dérangement (Maine de Biran, Journal,1817, p. 37) (www.cnrtl.fr - Exaltation).

Jusqu'au 1er mai 1892, on utilisait en Belgique l'heure locale (moyenne) qui le plus souvent était celle d'une grande ville des environs. La loi du 28 avril 1892 (entrée en vigueur le 1er mai 1892) établit l'heure GMT (plus tard UTC) comme heure légale. Depuis la première guerre mondiale, l'heure légale est avancée d'une heure à certaines périodes d'été. Pendant la deuxième guerre mondiale, le temps UTC + 1heure en hiver et UTC+2 heures en été fut instauré. Heures d'hiver : 1940 et 1941, non ; 1942, 2 novembre ; 1943 : 4 ocotbre ; 1944 : 17 septembre ; 1945 : 16 septembre (www.astro.oma.be).

Le 14 septembre était donc en heure d'été UTC + 2 depuis le 2 mai 1940. Décalage horaire Pérou/Belgique : -5 heures UTC. En heure d'été + 2 heures UTC en Belgique dans les années 1940 soit -7 heures de décalage au Pérou soit 3 h 30 dans les Andes.

3 h 30 : 33 comme l'âge d'Alexandre et du Christ ; 330 comme la date de la victoire définitive d'Alexandre, qui prend Suse, Persépolis et Babylone, sur les Perses dont l'empire disparaît.

Tiauanaco est le centre de ce certains appellent la tawaqapa, un ensemble organisé de sites indiens sur le tracé d'une croix andine (chakana). Le Qhapad Nan est le chemin sacré qui forme une ligne diagonale à 45° selon Maria d'Ebneth Scholten (La ruta de Viracocha, Lima 1954) (Autour de Rennes le Château : Eglise Marie-Madeleine et calendrier kabbalistique).

Le 18 septembre

La date du passage du Tigre, quelques semaine avant la victoire de Gaugameles (ou d'Arbelles, Arbèles quoique à une centaine de kilomètres) contre Darius fin septembre ou début octobre 331, est sujette à caution. Elle est fixée en général par rapport à une éclipse de lune qui eut lieu deux jours plus tard, le 20 septembre selon les astronomes. Dans Le Temple du Soleil ce sera une éclipse de soleil.

C'est à la bataille d'Arbeles, un lieu considérable, fondé, dit-on, par Arbelus du bourg d'Athmonée, que commence la grande Monarchie des Grecs (Antoine Augustin Bruzen de la Martinière, Le grand dictionnaire geographique et critique, Volume 5, 1737 - books.google.fr, Géographie de Strabon, traduit par Letronne, Tome V, 1819 - books.google.fr).

Alexandre, admirateur d'Epaminondas vainqueur à Mantinée, décide de mener à bien les ambitions asiatiques de son père Philippe assassiné en 336. En 334, l'armée de tous les Grecs passe les détroits de l'Hellespont et part à l'aventure. Alexandre après la victoire de Granique de l'autre côté de l'Hellespont, en juin 334, sans s'attarder devant quelques cités réticentes, il occupe le littoral de l'Asie mineure, et s'assure à l'intérieur de la Phrygie et de la Cappadoce. Sévèrement vaincu à Issos en novembre 333 gagné grâce à la tactique oblique créée par Epimanondas, Darius III a beau offrir son alliance et le partage de l'empire achéménide, Alexandre refuse et se dirige vers le sud. Il atteint Sidon et Byblos, ville du tamaris d'Osiris, qui se rendent. Tyr est enlevée (332). L'Egypte est soumise. La fondation d'Alexandrie en gardera le souvenir. Le royaume des Pharaons entre durablement dans le monde hellénique. Comme Darius tente de refaire ses forces au cœur de la Perse, c'est vers là qu'Alexandre marche maintenant avec marche maintenant avec toutes ses forces (Jean Favier, Les Grandes Découvertes: D'Alexandre à Magellan, 1991 - books.google.fr, Frédéric Encel, L'art de la guerre par l'exemple: Stratèges et batailles, 2000 - books.google.fr).

En arrivant au gué du Tigre, il le trouva absolument sans défense. Pas un seul ennemi n'étant en vue, il passa le fleuve à gué aussitôt que possible, avec toute son infanterie, sa cavalerie et ses bàgages. Les difficultés et les périls du passage furent extrêmes, à cause de la profondeur de l'eau, qui s’élevait au-dessus de la poitrine des soldats, à cause de la rapidité du courant et du fond glissant. Un ennemi résolu et vigilant aurait pu rendre ce passage presque impossible. Mais la bonne fortune d'Alexandre était non moins remarquable dans ce que ses ennemis négligeaient de faire que dans ce qu'ils faisaient réellement.

Après ce passage fatigant, Alexandre se reposa deux jours. Pendant la nuit (20 septembre 331 av. J.-C.), il y eut une éclipse de lune presque totale, ce qui répandit dans l’armée la consternation, à laquelle s‘ajoutèrent des plaintes contre son insolence présomptueuse et de la défiance au sujet des régions inconnues dans lesquelles elle entrait. Alexandre, en ofi‘rant des sacrifices solennels au Soleil, à la Lune et à la Terre, combattit le découragement régnant par des déclarations de son propre prophète Aristandros et d'astrologues égyptiens, qui déclarèrent que Hèlios favorisait les Grecs et Sèlênè les Perses; ainsi l’éclipse de lune présagéait une victoire pour les Macédoniens, et même une victoire (ainsi le promettait Aristandros) avant la nouvelle lune prochaine (Georges Grote, Histoire de La Grece, 1866 - books.google.fr).

En août 331, il franchit l'Euphrate à Thapsaque. A Nisibe, Alexandre apprit que Darius ayant remonté la rive gauche du Tigre, était arrive pres d Arbelles, afin de couvrir de la Babylone, sa capitale. Alexandre ne marche pas sur Babylone, mais vers le Tigre qu'il traverse en septembre non loin de Djésireh vers ses sources (Bezabdé) (M. Guigniaut, Cours de géographie ancienne, Journal général de l'Instruction publique, 1841 - books.google.fr).

Michael Wood, In the Footsteps of Alexander the Great: A Journey from Greece to Asia, 2001 - (books.google.fr

Nisibe est l'ancienne Antioche de Mygdonie.

Antioche de Mygdonie étoit dans la partie septentrionale de la Mésopotamie. St. Jérôme en fait remonter l'antiquité jusqu'au tems de Nimrod. Cette Ville n'étoit pas moins considérable par sa grandeur que par le nombre de ses habitans. Les Syro-Macédoniens, quand ils se furent rendus maîtres de la Mésopotamie, appellérent la Ville en question Antiocbe de Mygdonie, pour la distinguer de la Capitale de la Syrie. Elle portoit auparavant le nom de Nisibis, ou, comme ce nom se trouve sur quelques anciennes Médailles, Nésèbe. Elle servit de barrière contre les incursions des Parthes & des Perses jusqu'au tems de l'Empereur Julien, qui par un Traité honteux la céda aux derniers. Quelques Auteurs modernes prétendent qu'elle étoit située sor le Tigre: mais il paroit tant par l'autorité de Polybe, que par la première harangue de l'Empereur Julien, qu'elle étoit sur le Mygdonius, qui a sa source dans le Mont Masius entre le Tigre & l'Euphrate, & qui, après avoir dirigé son cours du Septentrion au Midi, se décharge dans le dernier de ces Fleuves. Le Mygdonius divise la Mygdonie, qui est une petite Province de la Mésopotamie, en deux parties inégales. Suivant Pline ce Pays fut originairement peuplé par une Colonie des Mygdoniens de Macédoine. Antioche de Mygdonie conserve encore son ancien nom de Nassibin, lui, â une légère différence près, est le même que celui de Nasibis (Histoire universelle, depuis le commencement du monde jusqu'a present, Tome VI, 1745 - books.google.fr).

Éphrem le Syrien naquit à Nisibe vers 306 et vécut à Édesse, exilé après la cession de Nisibe à Sapor II en 363 ; il mourut en 373, probablement un 9 juin. Il est fêté dans l'ancien Martyrologe romain le 9 juillet.

Ephrem voit dans l'invitation aux Noces de Cana, préfiguration de l'eucharistie et des biens messianiques, une invitation à la vie en Eden et à la joie éternelle, leur réalisation plénière n'advenant que dans l'étape eschatologique finale, lorsque le Seigneur accordera à toutes les créatures une saveur inexprimable (Tanios Bou Mansour, La pensée symbolique de Saint Ephrem le Syrien, 1988 - books.google.fr).

Pourquoi, comme premier signe, notre Seigneur a-t-il changé l’eau en vin ? C’est pour montrer que Dieu, qui transforme la nature dans des outres, opère aussi sa transformation dans le sein de la Vierge. De la même manière, pour couronner ses miracles, Jésus a ouvert un tombeau afin de manifester son indépendance vis-à-vis de la mort avide de tout engloutir.

Pour authentifier et pour confirmer le double bouleversement de la nature qu’apportent sa naissance et sa résurrection, Jésus change l’eau en vin, sans modifier en rien les cuves de pierre. C’était là le symbole de son propre corps, miraculeusement conçu et merveilleusement créé dans une vierge, sans l’œuvre d’un homme… Contrairement à leur usage, les cuves…ont mis au monde un vin nouveau, sans jamais renouveler ensuite cette merveille. C’est ainsi que la Vierge a conçu et a mis au monde l’Emmanuel (Is 7,14), pour ne plus concevoir ensuite. Le miracle des cuves de pierre, c’est que la petitesse devient grandeur, la parcimonie se change en surabondance, l’eau de source en vin doux… En Marie, au contraire, la grandeur et la gloire de la divinité changent d’aspect pour prendre une apparence de faiblesse et d’ignominie.

Ces cuves servaient aux purifications des juifs ; notre Seigneur y verse sa doctrine : il manifeste qu’il est venu selon la Loi et les prophètes, mais en vue de tout changer par son enseignement, comme l’eau devenue vin… « La Loi a été donnée par Moïse ; la grâce et la vérité sont venues par Jésus » (Jn 1,17). L’époux qui habitait Cana a invité l’Époux venu du ciel ; et le Seigneur, prêt pour ces noces, a répondu à son invitation. Ceux qui étaient assis à table ont invité celui qui installe les mondes dans son Royaume, et il leur a envoyé un cadeau de noces qui puisse les réjouir… Ils n’avaient pas assez de vin, même ordinaire ; il leur a versé un peu de sa richesse : en retour de leur invitation, lui-même les a invités à ses noces (Sources chrétiennes 121 par L.LELOIR, Cerf, Paris, 1966, p.109-111) (Ephrem le Syrien, Commentaire du Diatessaron, 5, 6s - christus.fr).

Saint Ephrem élargit le signe de Cana au mystère fondamental de l'union mystique (coptica.free.fr - Noces à Cana).

Dionysos est « le premier triomphateur », chanté dans l'hymne thriambos (mot d'où dérive le latin triumphus). Parcourant le monde avec son cortège, partout il soumet et civilise, apportant la vigne et le vin et châtiant durement les résistances. Lors de son expédition jusqu'en Inde (336-323 av. J.-O), Alexandre avait, selon ses biographes, pris modèle sur le dieu. Présente dès Les Bacchantes, l'image du « dompteur de l'Orient » est nettement antérieure. Le « triomphe indien » (cortège bien plus que victoire) a connu un succès iconographique extraordinaire sous l'Empire, dans la mosaïque et plus encore sur les sarcophages du IIIe s. (Jean-Marie Pailler, Les mots de Bacchus, 2009 - books.google.fr).

Dionysos avait le pouvoir de changer l'eau en vin. Ce pouvoir miraculeux passait, d'après Platon (Le Banquet), pour une pratique courante dans les exercices rituels qui conduisaient les bacchants et ménades à des états de transe (Alain Daniélou, Shiva et Dionysos: La religion de la Nature et de l'Eros - De la préhistoire à l'avenir, 1979 - books.google.fr).

Nonnos raconte dans les Dionysiaques comment il réalisa ce miracle lors de son expédition aux Indes au jour du solstice d'été.

Au Moyen Âge le thème d'une source de jouvence va faire florès. Pendant près de trois siècles il va être repris constamment dans la littérature de l'époque. Il se distingue totalement de la quête du Graal, objet des romans de chevalerie. C'est dans la lettre du Prêtre Jean qu'apparaît au Moyen Âge une des premières descriptions de cette eau de jouvence. Le texte est en latin, il peut être daté de façon assez précise, il est d'un peu avant 1177. Le nombre énorme de manuscrits répertoriés témoigne de sa très grande diffusion. Dans la chronique d'Otto von Freisingen, il avait été fait mention pour la première fois du Prêtre Jean, personnage légendaire d'un pays situé en Extrême-Orient, vainqueur des Perses et des Mèdes, quelques années avant la chute d'Edesse (1144). D'après les informations que le chroniqueur allemand avait eues en Italie, ce Prêtre Jean, nestorien sans doute comme de nombreux Chrétiens d'Orient, était le descendant d'un roi mage. Il avait voulu venir à l'aide des Croisés, mais les difficultés auxquelles il se heurta au passage du Tigre l'en auraient empêché.

Peu de temps après, on mit en circulation en Occident une lettre du Prêtre Jean, faisant état de toutes les merveilles de l'Orient. Elle aurait été adressée en premier à l'empereur de Byzance Manuel Ier Comnène (1143-1180) ; celui-ci, à son tour, l'aurait envoyé à l'empereur Frédéric Barberousse. Cette lettrea eu sans doute comme auteur Christian, archevêque de Mayence et conseiller de Frédéric Barberousse. Dans une série de manuscrits datant de son vivant, il est désigné comme étant le traducteur de la lettre du grec en latin. On n'a jamais trouvé trace de la missive. Dans la lettre tout ce qui pouvait séduire l'Occident se trouvait réuni : le Prêtre Jean est représenté à l'image d'Alexandre le Grand comme un très puissant monarque régnant sur les trois Indes, pays remplis d'animaux rares, de pierres précieuses, d'épices, bref de tout ce qu'aurait pu souhaiter un Occidental désireux d'aventures et de richesses. Certes l'Eglise nestorienne, après avoir fondé la brillante école de Nisibe en Mésopotamie, avait eu des missionnaires à Ceylan et en Chine. Mais les nestoriens n'ont jamais formé un état (Jean Schwartz, La fureur de se distinguer: réflexions sur la vieillesse et l'âgisme, l'utopie et le racisme, 2006 - books.google.fr).

En fait, en ce qui concerne strictement la connaissance et l'intégration de ces peuples extérieurs, il n'y a pas eu le moindre progrès par rapport à Alexandre, puisque le Prêtre Jean a le même langage et la même vision du monde que ses interlocuteurs latins et proche-Orientaux. Il est leur représentant auprès de ces peuples qu'il gouverne pour leur compte ; en transposant dans la Lettre les merveilles de l'Orient qui figuraient dans le Roman d'Alexandre, l'auteur de la Lettre n'ajoute aucune information sur les peuples extérieurs ; il n'arrive même pas à restituer, au XIIe siècle, le climat nouveau et l'intérêt suscités par l'aventure d'Alexandre dans le monde hellénistique d'alors, pour les extrémités du monde (François de Medeiros, L'Occident et l'Afrique, XIIIe-XVe siècle: images et représentations, 1985 - books.google.fr).

La lettre commençait en disant : sache et crois fermement que moi, Prêtre Jean, je suis le seigneur des seigneurs et en toute richesse qu'il y a sous le ciel, et en vertu et en pouvoir, je dépasse tous les rois de la terre. Soixante-deux rois nous paient des tributs. Je suis un chrétien dévot et partout je protège et je soutiens par des aumônes les vrais chrétiens gouvernés par la souveraineté de ma Clémence [...] Notre souveraineté s'étend sur les trois Indes à partir de l'Inde Majeure, où repose le corps de l'apôtre Thomas, nos possessions s'avancent dans le désert, poussent vers les confins d'Orient et se replient ensuite vers l'Occident jusqu'à Babylone déserte, près de la tour de Babel [...]. Dans nos possessions naissent et vivent des éléphants, des dromadaires, des chameaux, des hippopotames, des crocodiles, [...] des panthères, des onagres, des lions blancs et rouges, des ours et des merles blancs, des cigales muettes, des griffons, des tigres, des chacals, des hyènes, des bœufs sauvages, des sagittaires, des hommes sauvages, des hommes cornus, des faunes, des satyres et des femmes de la même espèce, des pygmées, des cynocéphales, des géants hauts de quarante coudées, des monocles, des cyclopes, un oiseau appelé phénix et à peu près tous les types d'animaux qui vivent sous la voûte du ciel [...] Dans les régions extrêmes de la terre [...], nous possédons une île [...] dans laquelle pendant toute l'année, deux fois par semaine, Dieu fait pleuvoir en grande abondance la manne que les populations ramassent et mangent, et elles ne vivent pas d'autre nourriture que de celle-là. En effet, elles ne labourent pas, ne sèment pas, ne moissonnent pas, et en aucune manière elles ne remuent la terre pour en retirer son fruit le plus riche [...]. Tous ceux-là, qui se nourrissent seulement de nourriture céleste, vivent cinq cents ans. Toutefois, arrivés à l'âge de cent ans, ils rajeunissent et reprennent de la force, en buvant par trois fois l'eau d'une source qui jaillit à la racine d'un arbre qui se trouve en ce lieu [...]. Parmi nous, personne ne ment [...]. Parmi nous, il n'y en a aucun qui soit adultère. Aucun vice n'a de pouvoir chez nous (Umberto Eco, De la littérature, 2003 - books.google.fr).

Chez Hérodote, les Monocules sont les Arimaspes qu'Alexandre soumit avec la Bactriane (www.chineancienne.fr).

Selon F. Lestringant (Le Cannibale / Grandeur et décadence, Perrin, 1994), « les monoculi et les Cynocéphales font partie de la liste des races d’hommes monstrueux, qui se transmet de manière presque immuable de Pline et Solin à saint Augustin, puis aux Livres des Etymologies d’Isidore de Séville » (Xavier Acloque, La présence française en terre du Bresil (1555-1615) : la question de l’autre, 2009 - lamaisonfrance.com.br).

Les Monoculi sont des monstres cités par saint Augustin dans La Cité de Dieu.

"Cynocéphales" et "Pygmées" sont des insultes prononcées par Haddock dans les albums de Tintin mais pas dans les 7 boules de cristal.

Ainsi le Prêtre Jean est-il identifié, avec des variantes, par Rubrouck ou par Simon de Saint-Quentin à un puissant chef de clan turc, chrétien nestorien, vaincu par Gengis Khan : la légende est rapportée aux faits historiques découverts. Lorsque nos voyageurs parlent des merveilles, c'est en faisant remarquer qu'il ne s'agit que de ouï-dire, et parfois même en les contestant radicalement (Thomas Tanase, Exotisme, merveilles et mission dans les récits des Frères mendiants, Hypothèses 2007, 2008 - books.google.fr).

On peut voir au prénom du domestique du capitaine Haddock, Nestor, une allusion au prêtre Nestorius, inspirateur de la "secte" nestorienne.

Le nestorianisme est une doctrine se réclamant du christianisme et affirmant que deux personnes, l'une divine, l'autre humaine, coexistaient en Jésus-Christ. Cette thèse a été à l'origine défendue par Nestorius (né vers 381 - mort en 451), patriarche de Constantinople (428-431).

Ibas, évêque de Nisibe (aujourd'hui Nusaybin en Turquie) de 435 à 457, tout en renouvelant l'anathème jeté sur Nestorius, favorisa indirectement la diffusion de sa doctrine en fondant à Édesse une école dans laquelle étaient enseignées les œuvres de Théodore de Mopsueste, Diodore de Tarse et Théodoret de Cyr. Nestorius y était lu et étudié. Même avant la destruction de cette école en 489, des étudiants se dispersèrent dans la Perse voisine.

La ville de Nisibe fut le siège de l'École théologique de Nisibe, une des grandes écoles théologiques des premiers siècles du christianisme, en prenant la suite de l'école d'Édesse (dite aussi école des Perses) après la fermeture de celle-ci (fr.wikipedia.org - Nestorianisme).

Pachacamac

Le navire "Pachacamac" apparaît page 62. Ce nom désigne l'âme du monde ou celui qui anime le monde.

Sur les murs du temple de Pachacamac, au Pérou, étaient sculptées des figures qui représentaient toute sorte de bêtes farouches et d'oiseaux de mer. Le sens de ce symbolisme n'est pas douteux. Les Péruviens racontaient que les premiers hommes ayant commis une faute grave contre leur créateur Chun, celui-ci les changea en chats horribles et en une multitude d'animaux noirs. Une autre version les fait changer en chats-tigres par Pachacamac qui succéda à Chun (Th.-Prosper Le Blanc d'Ambonne, Les religions et leur interprétation chrétienne, 1855 - books.google.fr).

Le "Black Cat" autre navire qui a chargé les caisses sous lesquelles se trouvait le chapeau de Tournesol voit son nom ainsi expliqué.

On retrouve aussi le tigre qui appelle le fleuve Tigre. Tintin et le capitaine Haddock effectueront à leur tour une traversée, celle de l'Atlantique, comme Christophe Colomb, à l'instar d'Alexandre le Grand le Tigre.

Le fleuve Tigre et l'Atlantique ou la 18ème sourate du Coran dite de la Caverne

Al-Kahf est le nom traditionnellement donné à la 18e sourate du Coran. al-Kahf est un mot arabe qui peut être traduit par "la caverne" ou la "grotte", en référence au récit des Dormants d'Éphèse — As'hâb Al-Kahf — contenu dans cette sourate. Elle est composée de 110 versets. La sourate al-Kahf aborde les sujets suivants : les trois thèmes apocalyptiques de l'histoire des gens de la caverne, l'histoire de Moïse et d'al-Khadîr, l'histoire de Dhû-l-Qarnayn qui désigne Alexandre le Grand ; et la Parabole du Jardin.

Selon les ouléma, cette sourate porte essentiellement sur les fitna. Elle éclaire la voie au musulman pour préserver sa foi face aux tentations suivantes :

1- la perte de la foi: Le récit des Sept Dormants (versets 9 à 25), ici appelés « gens de la caverne » (ahl al-kahf), qui se sont enfui pour préserver leur foi. Dieu les a plongé dans un sommeil durant 300 années, jusqu'à ce que la religion de Dieu fût érigée. Les versets 28 et 29 montrent la solution pour ne pas perdre la foi ;

2- la tentation des richesse matérielles : Le récit du propriétaire des deux jardins, ingrat vis-à-vis des bienfaits du Dieu, montre la conséquence de telle ingratitude ;

3- la tentation de la connaissance: L'histoire du Prophète Moïse avec l'homme pieux Al-Khidr montre les limites des connaissances de l'homme même s'il est investi d'une mission divine suprême. Moise possédait la Connaissance du monde extérieur où l'on vit, mais il n'accédait pas à certains mystères des actions entreprises par Al-Khidr. La morale du récit c'est que l'on doit pas prétendre à la Connaissance Suprême ;

4- la tentation du pouvoir: Le récit de Dul-Qarnayn montre à ceux qui possèdent ou aspirent au pouvoir sur les humains, que le Roi Juste Dul-Qarnayn a accompli des actions mémorables et défendait les causes des sujets démunis.

Le nom d'Al Khidr n'apparait pas directement dans le Coran par nom mais les exégètes musulmans (moufassirin) disent qu'il fait allusion à lui dans la sourate La caverne en employant l'expression « l'un de Nos serviteurs ».

Al Khidr ou Khezr serait un descendant de Noé, de la cinquième génération. Il est l'un des 124 000 prophètes, et l'un des quatre prophètes éternels de l'Islam. Khezr a atteint la source de la vie et bu l'eau de l'immortalité. Son nom signifie le "verdoyant". Le vert est la couleur de l'Islam ; cette couleur est aussi associée à l'imâmisme duodécimain, puisque le 12e Imâm, occulté, est supposé s'être retiré sur l'Île verte, au centre de la Mer blanche (fr.wikipedia.org - Al-Khidr, fr.wikipedia.org - Al-Kahf, Pierre Rocalve, Louis Massignon et l’islam, 1993 - books.openedition.org).

Les 7 dormants peuvent correspondre aux 7 savants en léthargie, les richesses matérielles aux trésors du Temple du Soleil, la tentation de la connaissance à la science des savants, et Dul-Qarnayn (le bi-cornu) c'est Alexandre le Grand.

"Le séjour de al Hadir à Algésiras est peut-être une extrapolation faite à partir du nom arabe de la cité : al Djazira al Hadra, l'Île Verte ; or, al Hadir est celui qui verdit (Dieu de la végétation ? ) et communique sa couleur verte à tout ce qu'il touche. La même région aurait été le théâtre d'actes apparemment scandaleux qui ont mis fin à l'initiation de Moïse, prophète trop curieux ou trop impatient. D'autres traditions situent les épisodes sur le Golfe Persique, autre confluent des Deux Mers ou, plus rarement, à Radhès, dans la région de Tunis. Mais la zone du détroit garde la faveur des chroniqueurs maghrébins. Lors de ses pérégrinations en compagnie de Moïse, al Hadir entreprend de réparer, illogiquement, la muraille en ruine d'un village d'où ils venaient d'être chassés. Certains chroniqueurs situent encore l'épisode à Algésiras. Les habitants de Tlemcem identifient cette muraille avec celle de l'antique cité d'Agadir. Ibn Khaldun tout en rappelant cette légende, la critique en se basant sur des "faits historiques" : ni Moïse, ni Banu lsraël, n'étaient arrivés jusqu'au Maghreb. Dès le milieu du XIIème siècle, une mosquée est consacrée à al Hadir (Masjid al Hadir, dans la localité de Sur, sur le littoral près de Tunis) : c'est un lieu où le saint Abu Madyan priait souvent. Al Hadir hante certains lieux sacrés : il se retrouve rituellement à la Mecque avec son frère Elie, prie souvent à la mosquée de Jérusalem mais aussi dans la mosquée de 'Amr lbn al 'As au Caire... Mais cet éternel errant a une résidence permanente et un lieu d'attache où il revient à intervalles réguliers. C'est une île fabuleuse de l'Atlantique, cette mer des Ténèbres qui a déclenché tant de craintes par son immensité, ses tempêtes et les difficultés qu'elle oppose à la navigation. Sandrusa serait l'endroit où al Hadir se retire. Les récits arabes sur l'Atlantique sont si rares que la mention mérite d'être soulignée. Si al Hadir se porte au secours des pèlerins perdus dans le désert, il est essentiellement lié à la mer. Les saints qui le voient ou le rencontrent le font dans des lieux généralement situés sur le littoral ; eux-mêmes sont originaires des cités maritimes ; ils en donnent une description qui a été à l'origine de cette étude. La plus ancienne citation citation de al Hadir, due au grand historien andalou Ibn Hayyan, est antérieure à l'apparition de la littérature hagiographique. Il s'agit de l'histoire préislamique de la péninsule. S'appuyant sur des sources non arabes qu'il ne précise pas, Ibn Hayyan évoque le plus ancien Roi d'Espagne, qu'il appelle Shban (Span)", pauvre paysan à l'origine, dont al Hadir fait bourgeonner le bâton pour le convaincre de son destin.

"Wensinck rappelle que les marins et navigateurs de Syrie l'invoquent en cas de danger tandis que Massignon (Essai sur les origines du lexique technique de la mystique musulmane (1954), 151) le lie au fleuve Tigre ; cependant, aucun des lieux orientaux, fréquentés assidûment par Al Hadir, n'est maritime : Mecque, Médine, Jérusalem, Sinaï." (Halima Ferhat, Le Maghreb aux XIIème et XIIIème siècles: les siècles de la foi, 1993 - books.google.fr).

Les musulmans de Mossoul vénèrent le Hidr dans la Mosquée Rouge (al Ahmar), située sur le bord du Tigre (J. M. Fiey, Recherches, Volumes 22 à 23 de Assyrie chrétienne, 1965 - books.google.fr).

In Mosul he is called Khidr Elias and the people observe a feast in his honor and make certain sweets for the occasion, called the halawa of Khidr Elias (Matti Moosa, Extremist Shiites: The Ghulat Sects, 1987 - books.google.fr, F.W. Hansluck, Christianity and Islam under the sultans, Volume 1, 1929 - archive.org).

Khidr est un des grands prophètes reconnus par les musulmans; c'est le Pinchas de la Bible. Khidr existe toujours; il habite sous les flots de la mer. Toutes les nuits il vient à Alexandrie sur le tombeau d'Alexandre, non pas notre Alexandre européen, mais un autre qui, de l'avis d’un grand nombre d’ulémas, fut prophète et conquit le monde depuis le point où le soleil se lève jusqu'au point où il se couche. C'est une assez longue légende que celle de Khidr et aussi celle d’Alexandre, l'Alexandre bicorne (Nicolas Perron, Femmes arabes avant et depuis l'Islamisme, 1858 - books.google.fr).

Khidr a été associé à Glaucos le compagnon d'Alexandre est reliée à la signification de leur nom (vert « glauque).

Naja rose, naga rose, dragon rose

D'où est venue cette idée des Dragons ? Notre collègue croit en dévoiler la source, dans le serpent à chaperon des îles orientales, la vipère à lunettes désignée par les naturalistes sous le nom de Cobra di Capelle, Coluber Naja , Lin., dont le venin qui tue en peu de temps a été regardé comme l’emblême du mal, le symbole des mauvais esprits ; et l’identité du nom de naga donné par les Indiens aux Dragons, dont le son guttural se rapproche de celui de naja sous lequel ils désignent cet ophidien , ne lui laisse pas le moindre doute sur la certitude de cette origine. Les Hindous ont aussi des représentations de Nagas ou bons serpens, de sorte que pour eux, tantôt cet ophidien était l'emblème du mal, et tantôt l'emblème du bien (Mémoires, Volume 37, Académie des sciences, arts et belles lettres de Dijon (France), 1838 - books.google.fr).

Le Music Hall Palace, ainsi nommé en 1948, Le Palais du Music Hall en 1943, est une moderne caverne de Platon. Sur son rideau de scène, les seules ombres de tout l'album des 7 boules de cristal, en 1948 comme en 1943, qui se projettent, sont celles de Ragdlam et de Yamilah à leur entrée sur les planches, dont le point culminant du numéro est la révélation médiumnique de la subite maladie de Jacques Clairmont, cinéaste.

Maurice Bessy écrivit un article en 1948 sur Louis Lumière qui vvenait de mourir, alors que dès 1943 l'ordre du Grand Naja rose avait déjà fait son apparition. Le "rose" peut donc avoir une autre origine.

Peut-être même, oublieuse du cinématographe, l'Histoire s'attachera à définir Louis Lumière comme un sublime photographe, imagier de droit divin et collectionneur d'archétypes.

Ce photographe de génie rêva sans doute, une nuit, de brasser ses plaques comme les prestidigitateurs font défiler un jeu de cartes. Leurs mains enchantées laissent échapper la cascade de carton, la brisent et la reconstituent à volonté. Que les tarots de notre propre survivance soient l'objet d'une manipulation identique et voilà la vie recréée, récidivée.

Le bon élève n'a pas oublié ce Grec paradoxal affirmant que le mouvement n'est qu'une succession d'arrêts. Le physicien fait une apparition discrète, puis cède la place au Lyonnais qui connaît les secrets du métier à tisser. Les précurseurs sont nombreux. Platon lui-même, célèbre par la caverne d'où le chassa Ali-Baba, avait été précédé par le divin projectionniste, concessionnaire exclusif des écrans dans la salle de festin de Balthazar. Le jésuite Kircher avait construit de ses mains une boîte aux ténèbres, sombre comme l'Enfer, pour y emprisonner une croix de soleil. Daguerre et Niepce avaient apporté à l'instrument des malices supplémentaires.

Une historiette américaine nous présente un flegmatique pochard déambulant dans Broadway et tenant en laisse un dragon rose. Un vrai dragon avec des écailles sur le dos, et qui crache des fîammes. Le dragon qui a déjà manifesté diverses exigences, se refuse à escalader un perron. Son maître le flatte, le prie, puis menace : — Dépêche-toi d'obéir. Sinon, je prends un cachet d'aspirine et tu n'existes plus. »

Le cinématographe fut le dragon rose de Louis Lumière, et, il faut bien le dire, une victoire de la migraine sur l'aspirine. Qu'on ne voie là aucune marque d'irrespect. Notre déférence pour l'œuvre de Lumière est entière. Notre réalité serait-elle, à son tour, une projection permanente et monstrueuse ? Le film, non pas d'un savant nom métaphorique, mais de la lumière tout court ? (Maurice Bessy, Une nuit à Lyon, Monsieur Louis... La Revue du Cinema (1947-48) - archive.org).

Niepce et Daguerre mirent en commun leurs recherches respectives par un contrat signé à Châlon sur Saône le 14 décembre 1829. Niepce mourut en 1833 sans recueillir les fruits de sa découverte. Ils avaient fait connaissance grâce à l'ingénieur Chevallieur qui reçut la visite d'un jeune homme resté inconnu qui lui acheta une chambre noire et lui montra des images positives sur papier. Comme il ne pouvait acheté un appareil plus perfectionné à prisme, il revint voir Chevallier et lui laissa une liqueur bleuâtre dont l'ingénieur ne sut utiliser.

Niepce est aujourd'hui continué par un neveu, M. Niepce de Saint-Victor, qui exposait, à Londres, une série d'épreuves sur verre du plus grand intérêt. Sans le maréchal Soult, nous ne connaîtrions sans doute pas M. Niepce de Saint-Victor; voici pourquoi et comment : En 1842, certains régiments de dragons portaient les revers roses; mais le rose avait fait son temps. On jugea donc que l'aurore était une charmante couleur, et voilà que les dragons furent voués à cette nuance matinale. [...] Une commission avait été nommée; plusieurs expédients inadmissibles avaient été proposés, et, de guerre lasse, on allait en revenir au dieu million qui, pareil à Gusrnan, ne connaît pas d'obstacles, lorsqu'on apprit qu'un simple lieutenant, en garnison à Montauban, s'offrait à faire passer les dragons du rose à l'aurore pour une bagatelle. Ce lieutenant était M. Niepce de Saint-Victor, qui, las de voir toujours se jeter le Tarn dans la Garonne, et jamais la Garonne dans le Tarn, charmait ses loisirs de garnison par l'étude des sciences. Mandé à Paris, il exposa son système, lequel consistait à passer sur l'étoffe une brosse imbibée d'un certain liquide, moyennant quoi le changement s'opérait soudain. Au bout de quelques jours, il n'y avait plus en France un seul dragon rose. L'Etat gagnait un demi-million à la découverte du jeune lieutenant, à qui le maréchal Soult envoya une gratification de cinq cents francs. Cette circonstance décida de sa vocation ; à dater de cette époque, M. Niepce de Saint-Victor, en digne neveu de son oncle, se voua tout entier à la chimie (Adrien-Paul, Un chapitre pour l'histoire de la Photographie dans "Le Siècle", Le Moniteur scientifique, 1863 - books.google.fr).

Sujet d'étude de la philosophie, la représentation y est décrite comme une idée incomplète et provisoire de ce qu'est la vérité sur un objet donné. Cette notion de représentation est imagée par le mythe de la caverne de Platon pour aborder le sujet de la connaissance. [...] Dans le domaine du spectacle en particulier (dans le monde du théâtre, du cirque, de l'opéra, du music-hall, des arts du spectacle, des arts vivants), il y a eu un glissement de sens vers la représentation au public, et le mot vient désigner une séance réalisée par un artiste ou une troupe d'artistes lorsqu'elle est ouverte aux spectateurs (fr.wikipedia.org - Représentation).

Chauve-souris, tamaris et sel

Le cheval a encore ses similitudes avec l'homme sous le rapport de la médication ou thérapeutique des maladies. Ainsi, on emploie pour le cheval tout ce que l'on emploie pour l'homme, en fait de laxatifs et de purgatifs, d'astringents, de collyres secs ou non secs.

Pour le traitement des taies ou taches albuginées des yeux chez l'homme, on emploie l'iklimiâ de l'or ou de l'argent, les perles, la malachite ou dehnedj, et autres, tels que les collyria nobles et de premier ordre. Nous, pour combattre et dissiper les taies ou albugos développés sur les yeux des animaux, nous avons besoin de substances douées de ces mêmes propriétés; mais ces substances doivent être plus grossières, plus brutes, attendu la constitution physique plus grossière des organes des animaux. Ainsi, il nous faut employer le sel anderâni ou sel d'Ander, le natron, le sel ammoniac, le poivre, le stellion, la chauve-souris, la cendre du bois de tarfâ ou tamarix.

Le sel anderânî ou sel d'Ander, dit le Tezkéreh de Dâoûd, est celui qui, à mesure que l'évaporation accélérée par une température atmosphérique très-chaude emporte les eaux répandues momentanément sur les terres salines, se concrète sur le sol en lames blanches cristallines. Ce sel est le plus pur des sels minéraux, c'est-à-dire des sels gemmes, et est préférable à tous les autres.

Quant à la qualification de anderânî, elle signifie andérien, c'est-à-dire d'Ander, ville de Syrie , éloignée d'Alep d'un jour et d'une nuit de marche. Le terme anderânî signifie encore très-blanc et se dit spécialement aussi du sel gemme blanc que l'on retire d'un bourg à une distance d'un mille de la ville d'Alep.

Les points de similitudes animales entre le cheval et l'homme, sous le rapport des forces ou facultés de relations, sont au nombre de cinq, tout comme les cinq sens chez l'homme : ce sont la force ou faculté d'audition, la faculté d'olfaction, la faculté du goût, la faculté visuelle, la faculté de souvenir. Cette dernière est telle, que le cheval, a-t-on dit, court sans hésitation au milieu d'épais brouillards. A ce sujet, on raconte que, lorsque Alexandre le bicorne voulut s'avancer dans les ténèbres, il consulta ses hommes de sciences et leur adressa ces demandes: « Quelle est, parmi les espèces des animaux domestiques, celle qui voit le mieux dans les ténèbres ? — Ce sont les chevaux, répondit-on à Alexandre. — Mais, dans l'espèce chevaline, qui voit le mieux ? qui a le regard le plus sûr ? — Ce sont les femelles. — Parmi les femelles ou juments, quelles sont celles qui ont l'œil le plus perçant ? — Ce sont les juments vierges. » Alors Alexandre choisit six cents poulines et, avec cette cavalerie, il s'avança dans les ténèbres.

Le traité d'hippologie et d'hippiatrie arabes nommé El-Naceri, est d'Abou Bekr ibn Bedr, écuyer et médecin vétérinaire du sultan d'Égypte El-Nâcer fils de Kalâoûn , et fut composé pour la bibliothèque de ce prince. Ce livre comprend deux parties ou divisions capitales : Hippologie et Hippiatrie; et l'ensemble est distribué en neuf subdivisions que l'auteur a appelées Makâlah, c'est-à-dire dissertations, expositions, dont chacune a plus ou moins de chapitres. Le Nâcérî, qui date du premier tiers du huitième siècle de l'hégire (ou premier tiers du quatorzième siècle de l'ère chrétienne), c'est-à-dire de près de cinq cents ans plus tard que l'époque d'Ibn Koteïbah, a une introduction propitiatoire beaucoup plus étendue (Abû Bakr b. Badr, Le Naceri La perfection des deux arts ou Traité complet d'hippologie et d'hippiatrie arabes, traduit par Nicolas Perron, 1859 - books.google.fr).

En Irak le sel d'Ander est appelé taberzed, selon le Morched de Temimy, ailleurs Andarane, Andranen. Ander est appelé aussi Andar, Andara, Andera (Leclerc), El-Andera ('Abd Allah ibn Ahmad al-Malaqi Abu Muhammad Ibn al-Baytar, Traité des simples, Volume 1, traduit par Leclerc, 1883 - books.google.fr, Die Namen der Heilmittel nach Buchstaben: Edition eines arabisch-romanischen Glossars aus dem frühen 17. Jahrhundert, 2002 - books.google.fr).

The Greek Translator renders it by alas gagrpainon, which latter word (spelled also gaggrinon or gagrènon) is explained in a MS. Lexicon, quoted by Du Cange, to mean alas orukton, or fossil salt. By Stack and Channing it is translated as in the text, and is derived from Andar, a village said by Maundrell to be a mile distant from Aleppo, where a very white fossil salt is found. Ibn Baitar uses the word, (which is translated by Sontheimer Andranische) but without explaining its meaning (vol. ii. p. 530.) In the "Buhr-ool Juwahir" (Dictionnaire médical de Bin Yoosoof, Herat, 1830) the word is derived from Andaran, a town of Arabia Felix; and is also said to be sometimes spelled Darani, and Dharani. The former word occurs in Avicenna, and is translated Daranensis by Plempius, who derives it (p. 202.) from a mountain named Daran (Abu Bakr Muhammad ibn Zakariya ar-Razi (Rhazès), A Treatise on the small-pox and measles, traduit et annoté par William Alexander Greenhill, 1848 - books.google.fr).

Le tamaris et le sel d'Ander servent aussi à soigner les pustules.

Milh hydrany (turc milh : sel) renoie à l'Hispano-arabe malh hederani (sel gemme) et à l'arabe milh al-andarâni qui peuvent correspondre au grec udranè : pure, propre (Cynthia Crews, One hundred medical recipes in judeo-spanish of ca 1600, Revue des études juives: Historia judaica, Volumes 126 à 127, 1967 - books.google.fr).

Le sel de Cappadoce est dit dans un manuscrit, sel d'El-Andar (sel blanc). Le commentateur de Paul d'Égine a dit : le sel qui vient de la Cappadoce et il le nomme sel d'El—Andar, dans nombre d'endroits.

La sandaraque, résine produite par le tamaris aphylla, peut être dissoute grâce au Sel d'Andar (Marcellin Berthelot, Rubens Duval, Octave Victor Houdas, Histoire des sciences: La chimie au Moyen Âge, Volume 2, 1967 - books.google.fr).

Andera est un nom de villes de Phrygie (Troade), et d'Egypte, grécisation de Tentyris (Denderah, célèbre pour son zodiaque). Ander fait penser à Alex-ander même si cela n'a possiblement aucun rapport.

People claim that it is imported from a village in al-Sham (Syria) which is known by the name of Andara. [...] This Andarani salt is also mentioned by the Rabbi Sa'adia Gaon (882-942), who identified it with "Sodom salt" mentioned in the Talmud. Another Muslim writer living in the beginning of the 14th century writes: "The salt is from what is extracted from the soil and is of [several] kinds — of which the Andarani is the whitest and finest and it comes from the Land of Sodom near the sea of Lot. This is the way the rock it comes from breaks — it does not break but crumbles into small crystals which are squared at the corners" (Dave Lane, The Salt Enthusiasts Scrapbook, 2008 - books.google.fr).

Another type of salt called 'Andarani' was produced around the village of az-Zara, which is identified as Callirhoé. So salt was not only quarried in the salt diapir now called 'Mount Sodom', on the south-western side of the Dead Sea. Galen refers to Dead Sea salt 'sodomene' as a purgative and astringent (Simpl. Med. 4: 20: 60-75) (Joan E. Taylor, The Essenes, the Scrolls, and the Dead Sea, 2012 - books.google.fr).

In Abbasid Baghdad, we are told, two kinds of salt were used: the ordinary common salt and the Andarani salt, the latter variety being the more prized. Milh Andarani was brought from the rocks of Andaran, a place near Nishapur (Samuel Adrian Miles Adshead, Salt and Civilization, 1992 - books.google.fr).

Andarani salt is described as having the power to dispel winds, purge phlegm, and sharpen the intellectual faculties (al-Muzaffar Ibn Nasr Ibn Sayyar al-Warraq, Annals of the Caliphs' Kitchens, 2007 - books.google.fr).

Tamaris et chauve-souris servent aussi à fabriquer de l'engrais.

Un engrais qu'on emploie avec avantage pour la laitue, c'est un mélange d'excrément humain, colombine, crottin de poule, feuilles de laitue, une certaine quantité de fiente de chauve-souris, cendre de tamarisc (tamaris gallica, Linn.) et lamarix gummifera et autres plantes analogues; on mêlera ces choses, de façon que l'excrément humain entre dans la composition pour moitié, et l'autre se composant des choses que nous avons énumérées en partant d'une appréciation conjecturale plutôt que rigoureuse; on met le tout dans les fosses indiquées; on verse dessus du sang de quelque espèce que ce soit; on arrose avec de l'eau de pluie. On abandonne la préparation à elle-même jusqu'à putréfaction complète, jusqu'à ce que la teinte soit noire, et qu'il se développe une odeur fétide. On extrait alors de la fosse et on fait sécher jusqu'à dessiccation absolue. Dans cet état, l'engrais peut être employé pour les laitues, par l'application au pied, ou bien en saupoudrant les feuilles, de la manière que nous l'indiquerons, aidé de la volonté divine (Yahya b. Muhammad Ibn al-'Auwam, Le livre de l'agriculture, traduit par Jean Jacques Clément-Mullet, Volume 1, 1864 - books.google.fr).

La Chauve-souris contient beaucoup de sel volatil & d'huile. Une grande chauve-souris était consommée à Borsippa (près de Babylone) et conservé dans le sel.

Il existe une chauve-souris brésilienne nommée Andira ou Andira guacu (guacu : grand), nom donné, selon les Brésiliens (mot des dialectes indigènes), par Willem Piso (1611-1678), médecin et naturaliste néerlandais qui a conduit une mission d'exploration scientifique au Brésil, qui correspond au Vespertilio Spectrum de Linné. Appelée aussi chauve-souris cornue, elle suce le sang des animaux, et se glisse dans les lits pour ouvrir les veines des pieds de ceux qui y sont couchés. C'est le vampire (Nicolas Lemery, Dictionnaire universel des drogues simples, 1760 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Willem Piso).

Andira - (Wilhelm Piso, Gulielmi Pisonis medici Amstelaedamensis De Indiae utriusque re naturali et medica libri quatuordecim, 1658 - books.google.fr

En Tupy, langue amérindienne, Chauve-souris peut se dire aussi "andera" avec une signe diacritique (point) sous le e (Theodor Koch-Grünberg, Wörterlisten Tupy, Maué und Purubora, Journal de la Société des américanistes, Tome 24, 1932 - gallica.bnf.fr).

C'est encore "Andera" guacu, selon le Père du Tertre, "qui imprime une petite morsure à l'oreille, dont on a bien de la peine à étancher le sang", mais noté "Andira" à son article chez François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire raisonné et universel des animaux, Volume 1, 1759 - books.google.fr, ou encore chez Samuel Taylor Coleridge, Encyclopædia metropolitana; or, Universal dictionary of knowledge, Volume 23, 1845 - books.google.fr, et toujours mise en relation avec du Tertre dans Natuurlyke historie : of, Uitvoerige beschryving der dieren, planten, en mineraalen, Tome 1, volume a, 1761 - archive.org, et Natuurlyke historie : of, Uitvoerige beschryving der dieren, planten, en mineraalen, Tome 1, volume 8, 1765 - archive.org).

La résistance au sel est commune à tous les Tamarix, que les sels soient présents dans le sol ou dans la nappe phréatique. Si cette capacité s’avère rarement utile en génie végétal, elle peut cependant permettre de réaliser des ouvrages sur sol salin comme la fixation de dunes et ainsi contrer l’érosion, améliorer les sols et revégétaliser ces zones. De plus, leur capacité à accumuler du sel dans leurs tissus permet aux Tamarix de résister à la sécheresse et d’extraire plus facilement de l’eau des zones insaturées par rapport aux peupliers et saules. (Les Tamaricaceae en génie végétal, 2011 - www.set-revue.fr).

Le chimiste Montel a fait voir que le tamarix gallica pouvoit fournir une grande quantité de sel de Glauber (sulfate de soude) (Jean-Baptiste de Lamarck, Jean Louis Marie Poiret, Botanique, Volume 7, Volumes 48 à 60 de Encyclopédie méthodique ou par ordre de matières, 1806 - books.google.fr).

Le sel de Tamaris est un sel blanc par cristaux , qu'on tire du Tamaris par les opérations chymiques. Ses bonnes qualités font d'être bien sec, & le moins en poudre qu'il se peut, y étant très sujet (Jacques Savary des Brûlons, Philémon-Louis Savary, Dictionnaire universel de commerce: P-Z, Volume 3, 1750 - books.google.fr).

Le tamaris est appelé Saltcedar en Amérique du Nord.

Pline associe Sagittaire et chauve-souris dans un remède proposé par les mages pour soigner une laladie proche de la léthargie, la phrénitis.

Dans la phrénitis, le poumon de mouton attaché chaud autour de la tête paraît avantageux : quant à faire boire de la cervelle de rat dans de l'eau ou de la cendre de belette, ou même des chairs gardées de hérisson, qui le pourrait, à un homme saisi d'un délire furieux, quand même l'effet du remède serait certain ? Je rangerai la cendre des yeux de hibou au nombre de ces recettes ridicules par lesquelles les charlatans se jouent de la crédulité des hommes. C'est surtout dans les fièvres que la médecine renonce a leurs prescriptions : ils ont partagé ce traitement en douze signes, suivant les passages du soleil et ceux de la lune, ce qu'il faut complétement rejeter, ainsi que je vais le montrer en rapportant quelques-unes de leurs recettes, prises dans un grand nombre. ils recommandent, quand le soleil traverse les Gémeaux, de frotter le malade avec la cendre, pulvérisée et incorporée à de l'huile, des crêtes, des ouïes et des ongles d'un coq ; si c'est la lune, avec ses éperonse et ses barbes ; si l'un ou l'autre de ces deux astres traverse la Vierge, avec des grains d'orge; si le Sagittaire, avec des ailes de chauve-souris; si la lune traverse le signe du Lion, avec la feuilles du tamarix, et, ajoutent-ils, du tamarix cultivé; si le Verseau, avec des charbons de buis réduits en poudre. Parmi ces remèdes nous n'omettrons point ce qu'il y a de reconnu pour bon, ou du moins de vraisemblable : ainsi, ils recommandent d'exciter les léthargiques par de fortes odeurs, et entre autres sans doute, en brûlant des testicules gardés, ou du foie de belette. ils regardent aussi comme utile d'attacher autour de la tête des léthargiques un poumon chaud de mouton (Pline, Histoire Naturelle, Livre XXX, XXIX, Volume 2, traduit par Emile Littré, 1865 - books.google.fr).

Le Sagittaire est le seul "cheval" ou moitié de cheval, centaure, du zodiaque. Quand le capitaine Haddock déboule sur la scène au décor de chauve-souris dans un sceau de Salomon, page 16, il se présente à l'inverse d'un centaure, puisqu'il a la tête d'un boeuf (le cheval Bucéphale) et le bas d'un homme. L'arc serait représenté par les archets de violons et de contrebasse sur laquelle se fiche la tête de boeuf en papier mâché.

La phrénitis d'Hippocrate n'est pas un symptôme qui puisse appartenir idiopathiquement à plusieurs maladies; c'est une variété des fièvres rémittentes et continues des pays chauds. La définition de la phrénitis est, suivant les anciens : délire aigu avec fièvre intense, carphologie et pouls petit et serré.

Galien,dans son commentaire sur le passage où Hippocrate rapporte que les malades atteints de phrénitis périrent sous l'accablement d'une somnolence funeste , dit: « Si Hippocrate, sans énoncer qu'aucun des phrénetiques n'eut de transport, avait dit seulement qu'alors les phrénétiques périrent dans l'accablement de la somnolence, il faudrait entendre que chez eux la phrénitis s'était changée en lethargus. Mais, comme il a dit d'abord qu'aucun n'eut de transport, il est plus naturel d'entendre que ces malades périrent dans l'état de somnolence, tout en restant phrénétiques, c'est-à-dire délirants. » Ce passage de la phrénitis au lethargus est admis par Coelius Aurelianus, qui dit que la phrénitis s'aggravant devient lethargus, et que le lethargus déclinant détient quelquefois phrénitis (IV. Pathologie, thérapeutique et cliniques médicales, Encyclographie des sciences médicales, Volumes 13 à 15, 1840 - books.google.fr).

"C'est un fort beau cas de léthargie", dit le médecin appelé au chevet du professeur Bergamotte, page 38.

La léthargie est un sommeil ou assoupissement profond & contre nature, accompagné d'une diminution considérable du sentiment & du mouvement volontaire, de délire, d'oubli & d'une petite fievre continue. On reconnóît la léthargie au sommeil prosond, d'où le malade ne sort presque point : si on lui parle, & qu'il s'éveille, il ne sçait ce qu'il dit; il oublie ce qu'il a dit, & retombe dans son premier état. Le pouls est à-peu-près dans l'état naturel, si ce n'est qu'il est legérement fiévreux. On distingue la léthargie du carus & de l'apoplexie, en ce que les malades répondent & parlent, quand on les éveille ; ce qui n'arrive point dans le carus ni dans l'apoplexie. En second lieu, la respiration est moins embarrassée dans la léthargie, que dans les autres affections soporeuses, & le pouls est moins lent & moins large. La couleur du visage est presque la même que dans l'etat de santé. Ceux qui sont menacés de la léthargie sont ordinairement d'un tempérament sanguin, phlegmatique, pituiteux 8c d'une corpulence grasse & épaisse; les vieillards & les enfans y sont plus exposés que les adultes. La cause prochaine de la léthargie vient de l'embarras du sang ou des humeurs dans le cerveau; les causes éloignées sont la plénitude occasionnée par l'âge, le tempérament, l'air épais & grossier, le grand usage des boissons spiritueuses, la trop grande nourriture, le défaut d'exercice, la suppression des évacuations, comme la privation de l'usage du tabac, les vésicatoires, des ventouses; les passions, comme le chagrin, la jalousie & la tristesse. Quand le malade attaqué de la léthargie est dans un âge avancé, que l'on sçait qu'il est sujet à des évacuations périodiques qui se sont arrêtées, en un mot, qu'il ressent depuis quelque tems de la plénitude, il faut commencer par le saigner au pied une ou deux fois, suivant le besoin ; on lui donnera ensuite le lavement suivant : Prenez une pomme de Coloquinte. Deux gros d'Agaric. Faites bouillir le tout dans une pinte d'eau , pour réduire à chopine. Ajoutez-y De sel Gemme, deux gros. D'Hiera-picra, demi-once, pour un lavement. On lui donnera ensuite l'émétique en lavage, à la dose de six grains dans une chopine d'eau. On a cet avantage dans cette maladie, que l'on n'a pas dans l'apoplexie & les autres afsections soporeuses ; c'est qu'il suffit d'appeller sortement le malade pour l'éveiller, & lui saire prendre ce qui lui convient. On sera respirer au malade de l'eau de luce, du sel volatil d'Angleterre; on lui arrachera les poils ; on criera sortement à ses oreilles, toutes les sois qu'on voudra l'éveiller. On réitérera tous les jours le lavement purgatif ci-dessus, & on appliquera à la nuque un emplâtre vésicatoire, large comme la paume de la main. On suivra, dans le reste du traitement, le plan que nous avons tracé dans les articles Apoplexie séreuse, Carus, Coma (Charles-Augustin Vandermonde, Dictionnaire portatif de santé, 1761 - books.google.fr).

Le saignement au pied fait penser à la morsure de la chauve-souris Andira, le sel gemme purgatif au sel de Sodome de Galien.