Partie XV - Le Cercle et la Croix des Prophètes   Les Prophètes et Rennes le Château   Le sceau-signature : aspects métalliques et jeu d’orgue   
LE CERCLE ET LA CROIX DES PROPHETES GRAND PARCHEMIN SCEAU SIGNATURE METAUX VOCABLES ONOMASTIQUE

Le sceau signature du grand parchemin a été présenté sous un aspect métallique : Cassaignes le fer ; Rennes les Bains le plomb ; Saint Just et le Bézu le cuivre ; et Rennes le Château l'or (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Le sceau-signature du Grand Parchemin).

Comme l'église de Cassaignes est dédiée à saint Martin, nom qui provient de Mars, aussi nom de la planète qui préside au fer, on essaie de systématiser la correspondance sur les trois autres communes.

Les quatres métaux en question

Voici un texte de Jacob Boehme (1575-1624) qui met en présence cuivre, fer, plomb, et or. Le fer est l'âme de Vénus. Le cuivre est comme le corps.

Cassaignes, le fer, est en effet associé à Huriel qui est âme et Saint Just, le cuivre, est associé à La Cassaigne qui est corps (La Croix d’Huriel et l’alchimie : Triple correspondance : chemin de croix, oeuvres alchimiques et voyage de l’âme).

Le métal de Vénus est proche de l'or par la qualité qui lui vient de la liberté. Cependant la colère de Mars est restée trop vive en lui, Mars l'a durci à l'excès. Il est né en se séparant du feu de Mars, mais il en a gardé une part importante. Le métal de Mars est le fer. Mars est dans le Soufre la colère qui allume le feu. Il naît de la violence du désir. Quant au cuivre, lorsqu'il est engendré, il se sépare du fer. Le cuivre naît du désir de Vénus. Entre le cuivre et le fer, il y a la même différence différence qu'entre le corps et l'âme. Le feu de Mars est l'âme de Vénus. C'est grâce à lui que Vénus devient un être corporel. Par sa propre qualité, lorsqu'elle s'affaisse frappée par l'éclair, Vénus ne donne que l'eau. Son propre feu, tant qu'il n'a subi aucune influence extérieure, n'est qu'un sourire, il est la douceur de l'amour. Ainsi Vénus ne saurait produire par elle seule un corps suffisamment dur, suffisamment résistant. Elle n'est que la femme par rapport à l'enfant qu'elle va mettre au monde. Elle n'a pas l'âme d'une créature. C'est Mars qui est son âme et c'est Saturne qui donne à son corps sa solidité. L'esprit du Soleil est la teinture capable d'opérer sur Mars et Vénus pour les transmuer afin de leur donner la perfection de l'or, la plus haute de tous les métaux. Cette transmutation s'effectue plus difficilement pour l'argent, à moins de le ramener à la matière première au sein de laquelle Saturne, Mars et Mercure étaient tous les trois mêlés dans le Soufre. C'est Saturne qui rend Vénus résistante. Le rouge lui vient de Mars ou du feu (Jacob Boehme, De la signature des choses, traduit par Pierre Deghaye, 1995 - books.google.fr).

Saint Just et le Bézu - Sainte Eugénie - Cuivre

L’origine de Saint-Just paraît liée à l’existence d’un monastère dédié à saint Just, probablement rattaché au monastère de Sainte-Eugénie, aujourd’hui disparu, dont le vocable est celui de l'église du village. Cet établissement aurait existé à l’emplacement de l’actuel «château» de Saint-Just. La bastide Saint-Just de Voisins fut créée après la Croisade (www.pyreneesaudoises.com - St-Just-et-le-Bezu).

In February 1626 Jonson referred again to Charles’s courtship of the Infanta in his Staple of News. It is a moral allegory about the power of money to corrupt individuals and institutions. A character in the play is identified in the dramatis personæ as “Pecunia, Infanta of the Mynes”. She is described as “Cornish Gentlewoman” and hence ostensibly infanta of the tin mines of Cornwall. And she is called Aurelia Clara Pecunia, names which resemble not those of María but her aunt, Isabel Clara Eugenia, daughter of Philip II and, at the time of the play, governess of the Spanish Netherlands (F. Javier Sánchez Escribano, The spanish match through the texts : Jonson, Middleton and Howell, 1992 - sederi.org).

The English satirist leaves aside the convention of the Greek myth and substitutes a contemporary symbol : Pecunia stands for wealth (the indentification of money and wealth is a fundamental assumption of mercantilism), and her names Clara Aurelia palpably refer to physical qualities of the golden coin.

La mise en rapport de Pecunia et de Eugenia par Jonson reflète le lien qui existait déjà dans l'Antiquité grecque mais aussi romaine (la "gens") :

Le monde des héros romanesques est le monde des "bien-nés" (eugeneis), qui sont les Premiers (Prôtoi) de leur communauté, c'est-à-dire qu'ils appartiennent tous au cercle étroit des familles politiquement influentes. La noblesse a dans le roman grec un caractère social marqué, celui de l'origine familiale. Cette notion est fondamentale dans la conception de la société que dépeignent Chariton d'Aphrodisias et Xénophon d'Ephèse ; plus discrète, elle est néanmoins présente dans l'oeuvre d'Achille Tatius et d'Héliodore. Cette conception discriminatoire de la société est un héritage de la cité classique : au IVème siècle, pour les familles engagées dans la politique, genos, au sens de lignée, a pris une coloration nobiliaire incontestable ; on rattacha à un "premier de lignée" tous ceux qui étaient liés par la filiation et qui se transmettaient héréditairement d'éminentes qualités comme la valeur, la richesse, le pouvoir ; cette "noblesse de fonction", héréditaire, s'ajouta dès lors aux familles royales et sacerdotales qui constituaient à elles seules, primitivement, les eugeneis (Marie-Françoise Baslez, L'idée de noblesse dans les romans grecs, Dialogues d'histoire ancienne, Volume 289, 1983 - books.google.fr).

Le régime de la gens (clan) étant un régime aristocratique et les gentes les plus anciennes ayant porté le nom de grands patriciens comme les Fabius ou les Claudius, le mot gens, sans avoir besoin de qualificatif, a fini par impliquer l'idée de bonne race, de noblesse, tout comme genus et comme le français naissance. (Né est souvent une abréviation pour bien né.) D'où un nouveau sens pour l'adjectif gentilis, sens qui, à vrai dire, est assez rare dans les auteurs classiques, mais qui a dû exister, tout au moins dans le latin populaire, pour avoir donné la signification de noble au français gentil (Raoul de Thomasson, Naissance et vicissitudes de 300 mots et locutions: essai de sémantique, 1935 - books.google.fr).

Les patriciens sont divisés en clans familiaux, les gentes, dont tous les membres portent le même nom ; à ces groupes très vastes se joignent les esclaves affranchis, qui prennent aussi le nom de la gens, et les clients, unis à la gens par un lien de fidélité. La gens est divisée en familles plus étroites, chacune sous la puissance redoutable du pater familias : le père peut exposer son enfant nouveau-né, le vendre ou le condamner à mort même s'il est majeur et marié ; la femme a rang de fille devant son mari et demeure en tutelle même après sa mort. La richesse de la gens est surtout de troupeaux; le terme pecunia (de pecus), désignera plus tard toute richesse (André Piganiol, Esquisse d'histoire romaine, 1931 - books.google.fr).

Pecunia's sex and position make her the more attractive: she is a well-born, wealthy heiress so all men court her. The nature of her attraction is reflected not only in her names and title but the members of her household also bear significant denominations ; thus Mortgage is her nurse, Broker - her gentleman-usher, Statute and Band serve as her waiting-women. All the suggest usury and money transactions ancillary to accumulation of capital. Jonson makes it clear that the possession of money is not merely a matter of hoarding but he makes it explicit that money is more often than not amassed by unjust means (Maria Gottwald, Satirical elements in Ben Jonson's comedy, 1969 - books.google.fr).

Pourquoi fallait-il s'adresser à la déesse Mens pour être intelligent, au dieu Volumnus et à la déesse Volumna pour avoir la volonté du bien, au dieu des noces pour le bonheur du mariage, aux dieux champêtres et surtout à la déesse Fructéséa pour avoir une récolte abondante, à Mars et à Bellone pour le succès de la guerre, à la déesse Victoire pour vaincre, au dieu Honos pour s'élever aux honneurs, à la déesse Pécunia pour être riche, au dieu AEsculanus et à son fils Argentinus pour abonder en monnaie de cuivre et d'argent (car ils ont fait AEsculanus père d'Argentinus, parce que la monnaie de cuivre précéda la monnaie d'argent) ? Mais je m'étonne qu'Argentinus n'ait pas engendré Aurinus, puisque la monnaie d'or est venue ultérieurement. Sans doute, si ce dieu eût existé, ils l'auraient préféré à son père Argentinus et à son grand-père AEsculanus, comme ils ont préféré Jupiter à Saturne (Augustin, La Cité de dieu, Livre IV, Chapitre XXI, Tertullien et saint Augustin oeuvres choisies avec la traduction en francais publiées sous la direction de M. Nisard, 1846 - books.google.fr).

Le cuivre est donc engendré de Pecunia ("bien né" comme Eugène).

Le cuivre, d'après le Pseudo-Aristote, est engendré par un mercure trouble et épais, et un soufre trouble et rouge (Marcellin Berthelot, Histoire des sciences: La chimie au moyen âge, Volume 1, 1893 - books.google.fr).

Rennes les Bains - Saint Nazaire et Saint Celse - Saturne - Plomb

A Saint-Celse de Milan, lors de la récognition faite en 1521 du sarcophage de ce martyr, ou y trouva, dans une caisse de plomb, « le corps de saint Celse et un voile imprégné de son sang, selon l'usage des premiers chrétiens; » plus « deux boites de bronze et une de terre, qui contenaient de la poussière mêlée du sang de différents saints ou martyrs » (Bulletin monumental, ou, Recueil de documents et de mémoires relatifs aux différentes branches de l'archéologie, Volume 48, 1882 - books.google.fr).

"celsa" est le nom latin du sycomore que l'on retrouve chez le prophète Amos qui se présente devant le prêtre Amasias qui lui reproche d'avoir prédit la mort du roi d'Israël Jéroboam dans une vision où Dieu a placé comme une ligne à plomb sur le peule, comme ramasseur de fruits de sycomore avant que d'être appelé au prophétisme par Dieu (La sainte Bible ou le Vieux et le Nouveau Testament, Volume 1, Eglise de Genève, 1805 - books.google.fr, Autour de Rennes le Château : Signol - Sigzol : la lettre de Mantinée).

A la place de ligne de plomb, certains traduisent par truelle.

Pour connaître l'origine du nom de la ville de Saint Nazaire, "il reste deux postulants : Un Saint-Nazaire, plutôt obscur, mort en 304, et le populaire martyr NAZARIUS, mort à Milan dont le culte est répandu à travers la France et l'Italie. Pour Quilgars, il semble probable qu'il s'agisse du premier, et son culte aurait été apporté par saint Germain l'Auxerrois, entre 430 et 448, alors qu'il évangélisait nos contrées. A cette hypothèse, nous préférons la suivante qui nous paraît plus logique : Bien avant Tours, Nantes est fille d'AUTUN. Or, saint Nazaire, de Milan, est honoré à Autun. Par la Loire et ses affluents, cette Eglise nous a envoyé, vers le Ve siècle, des missionnaires qui ont pu venir jusqu'à l'embouchure construire une basilique et y déposer des reliques".

Ajoutons que beaucoup d'auteurs n'ont pas cru à l'origine religieuse du vocable Saint-Nazaire, et se sont donné bien inutilement du mal pour dénicher des étymologies fantaisistes et ridicules :

Naoz'ere en vieux celtique aurait signifié lieu d'attache (tel un port), ou bien encore nazart, toujours en vieux celtique, le nez ou la pointe. Ces interprétations justifieraient la venue de missionnaires qui utilisèrent un vocable gaulois pour évangéliser plus facilement ce promontoire rocheux (Fernand Guériff, Historique de Saint-Nazaire: Des origines à la construction du port avec de nombreuses cartes et dessins, Tome I, 1960 - books.google.fr, Charles Nicol, Dominique Macel, Saint-Nazaire: ville maritime et portuaire, 2004 - books.google.fr).

Autre nez, le nasard (ou nazard) est un jeu d'orgue de la famille des mutations qui produit une quinte. Les mutations constituent une famille de jeux spécifiques à l'orgue qui ont comme particularité de ne pas produire la note jouée, mais une harmonique de la note. Ce sont donc des jeux transpositeurs. (fr.wikipedia.org - Nasard).

L'orgue va désormais entrer dans les considérations de ce chapitre pour les autres points cardinaux du sceau-signature du Grand Parchemin.

Rennes le Château - Sainte Marie Madeleine - Or

Dans la crypte de la basilique de Saint-Maximin (Var) est conservé un très beau sarcophage de marbre, daté de l'époque constantinienne. Sur l'une des faces latérales, malheureusement mal éclairée, on peut voir un bas-relief d'une longueur de 1 mètre et d'une hauteur de 0,78 m., représentant une scène chrétienne bien connue : c'est la résurrection de Tabitha, rapportée dans les Actes des Apôtres (IX,36-43). La morte vient de s'asseoir sur son lit et Pierre lui donne la main. Au pied du lit de la ressuscitée, derrière une colonne, est figuré un orgue hydraulique. La cuve à eau, cannelée, paraît être de forme cylindrique ; elle repose sur un petit socle hexagonal. Le sommier, relativement très épais, supporte huit tuyaux de hauteur décroissante de gauche à droite. On voit nettement, à leur pied, les anneaux décrits par Vitruve pour les assujettir à la tabula summa. Il s'agit ici, sans aucun doute, de tuyaux à bouche : on distingue parfaitement les écussons disposés en ligne oblique. De plus, ils sont bouchés : l'extrémité des tampons qui en obture l'orifice supérieur est très visible. L'ensemble de la tuyauterie est maintenu par une barre transversale cannelée. Le clavier n'apparaît pas ; il est de l'autre côté de l'orgue. Il n'y a pas de pompes, mais on a vu qu'elles sont souvent négligées dans les dessins. Toutefois, il n'est pas impossible qu'on ait là un orgue pneumatique, d'assez grosse taille, posé sur une table. La hauteur totale de l'instrument égale presque, sur le marbre, celle du personnage de Saint Pierre ; le plus grand tuyau aurait ainsi environ 76 centimètres du pied au sommet, le plus petit 58 centimètres. L'intérêt majeur de cette sculpture vient de la présence de l'orgue dans une maison mortuaire chrétienne. Plusieurs explications d'un tel fait peuvent être proposées ; aucune n'est décisive. Ou bien on a représenté Tabitha sous les traits d'une défunte qui exerçait le métier d'organiste ; ou bien c'était l'usage à l'époque de jouer de l'orgue aux funérailles des croyants, ou tout au moins de s'en servir pour accompagner les chants et les psaumes. [...] Nous sommes plutôt tenté de penser qu'il s'agit d'un motif eschatologique directement inspiré des traditions gréco-romaines

Sarcophagus front and Raising Tabitha detail, Church of Ste. Madeleine, Saint Maximin, France, 4th century AD. Giuseppe Wilpert. Rome: Pontifcio Istituto di Archeologia Cristiana, 1929. Plate CXLV, nox. 5,7. - Catherine C. Taylor, Peter in the House of Tabitha: Late Antique Sarcophagi and Christian Philanthropy, 2014 - rsc.byu.edu

Mais ce monument ne saurait être invoqué avec certitude en faveur d'un emploi liturgique de l'orgue aux funérailles chrétiennes. L'orgue hydraulique sans ses barillets, qu'il représente, est-il rien de plus qu'un pur ornement de style, destiné à rappeler, comme dans les sarcophages païens, la présence habituelle de l'orgue aux funérailles et la joie d'outre-tombe qu'il augurait ? (Marie-Réginald A. Arbus, Une merveille d'art provençal: le grand orgue de la Basilique de St-Maximin-La-Ste-Baume et l'histoire générale de l'orgue, 1955 - books.google.fr).

Alors que Pierre était à Lydda, ville où se trouve le tombeau de saint Georges et où mourra l'Antéchrist, et où il guérit le paralytique Enée, il fut appelé à Joppé (Jaffa, cf. Jaffus à rennes le Château) pour ressusciter Tabitha appelée autrement en grec Dorcas. Tabitha est une chèvre en chaldéen, terme traduit par Luc par Dorcas de même sens en grec (Cohérence petit nonagone : Deuxième Etoile : Calendrier).

Le bouquetin est la sentinelle des montagnes, le veilleur au regard qui perce les cœurs. Son domaine est la crête, le sommet, le point le plus élevé, celui du détachement de l'homme et du rapprochement de Dieu: Ararat, Sinaï, Horeb, Carmel. Son talent est la puissance de sa vision : vue physique et double vue, intuition de l'âme, critère du jugement prochain qui distinguera les élus et les réprouvés. Dans le texte grec l'animal s'appelle dorkas, terme peu clair zoologiquement, mais constamment rapproché dans les lexiques du mot derkein qui signifie "voir" et donne aussi sa valeur au dragon (dracôri). Et ce nom semble avoir été choisi pour exprimer cette nature alpestre, somme toute assez commune, parmi les autres dénominations de cervidés ou de caprins, principalement pour sa parenté avec le mot voir. Les textes de la littérature païenne et chrétienne ne permettent pas de limiter l'emploi de ce mot à un genre, encore moins à une espèce. Le Physiologus latin est indécis: «II y a dans les montagnes un animal appelé en grec dorkon et en latin caprea c'est-à-dire chèvre de montagne, gazelle» ; pour Isidore (1, 15) : « ce sont les chèvres sauvages que les Grecs ont appelées dorkes parce qu'elles ont la vue très perçante, c'est-à-dire oxuderkesteron. Elles demeurent en effet dans les hautes montagnes et, même de très loin, aperçoivent tous les arrivants» (Arnaud Zucker, Physiologos: le bestiaire des bestiaires, 2004 - books.google.fr).

A Lydda, se trouve le tombeau de saint Georges qui combattit un dragon en Libye.

Le combat de saint Georges et du dragon peut être vu comme une version chrétienne du mythe de Persée délivrant la princesse Andromède attachée à un rocher et tuant le monstre marin auquel elle était offerte en sacrifice pour qu'il cesse de ravager le pays (fr.wikipedia.org - Georges de Lydda).

Selon Pococke, Shaw et peut-être d'Anville, Joppé tomba en partage à Éphraïm, et forma la partie occidentale de cette tribu, avec Ramlé et Lydda. Mais d'autres auteurs, entre autres Adrichomius, Roger, etc., placent Joppé sous la tribu de Dan. Les Grecs étendirent leurs fables jusqu'à ces rivages. Ils disaient que Joppé tirait son nom d'une fille d'Éole. Ils plaçaient dans le voisinage de cette ville l'aventure de Persée et d'Andromède. Scaurus, selon Pline, apporta de Joppé à Rome les os du monstre marin suscité par Neptune. Pausanias prétend qu'on voyait près de Joppé une fontaine où Persée lava le sang dont le monstre l'avait couvert; d'où il arriva que l'eau de cette fontaine demeura teinte d'une couleur rouge. Enfin saint Jérôme raconte que de son temps on montrait encore à Joppé le rocher et l'anneau auxquels Andromède fut attachée. Ce fut à Joppé qu'abordèrent les flottes d'Hiram, chargées de cèdres pour le Temple, et que s'embarqua le prophète Jonas lorsqu'il fuyait devant la face du Seigneur (François-René Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem, Tome 7, 1860 - books.google.fr).

Brihaspati est un héros doublet d'Indra [qui combat Vritra] : il abat les Rakchas, démons des ténèbres etc. ; il reflète encore nettement le Persée asianique-égéen. Persée est une phase, une hypostase du Bel (Belos) assyrien. De même que celui-ci combat et tue Tiamat-Markayê, la déesse du Chaos original (Josef Karst, Mythologie arméno-caucasienne et hétito-asianique, 1948 - books.google.fr).

Indra combat Vritra qui est aussi le démon des éclipses que sont aussi Rhau et Ketu. Ketu serait à mettre en rapport avec le monstre Ceto, celui qui tente de dévorer Andromède. Le rouge de la fontaine de Joppé est à mettre avec la couleur que prend la lune lors d'une de ses éclipses (Ferdinand Eckstein, Sur les sources de la cosmogonie de Sanchoniathon, 1860 - books.google.fr, Autour de Rennes le Château : Le Dragon et le Pôle de l’écliptique : Arles sur Tech, Abdon, Sennen, Râhu et Ketu).

La Porte des poissons (II Par. XXXIII,14), à Jérusalem, est ainsi appelée parce qu'il y avait dans le voisinage un marché où l'on vendait le poisson apporté du lac de Tibériade ou de Jaffa; elle se trouvait au haut du Tyropéon (Crampon, La Sainte Bible traduite en français, avec la Vulgate latine en regard, 1901 - books.google.fr).

La porte des poissons est citée en rapport avec la page 281 (155+126) de La Vraie Langue Celtique qui parle des poissons fossiles de Leucate. Des fossiles de toutes sortes se trouvaient dans le temple de Bel à Babylone selon le témoignage de Bérose prêtre du dieu, inventeur selon Vitruve du scaphé (cadran solaire hémisphérique) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre V - Ps. 126).

Les arméniens semblent faire une distinction entre les différentes Marie qu'ils fêtent comme suit : - le 16 avril : Marie-Madeleine - l'autre Marie - Marie, mère de Jacques et de Josée - Marie et Marthe, sœurs de Lazare - Salomé, mère des fils de Zébédée, etc. (Victor Sauma, Sur les pas des saints au Liban, Volume 2, 2005 - books.google.fr).

Le Synaxaire de Ter Israel remontant au début du XIIIe siècle et encore en usage actuellement (Simon Claude Mimouni, Dormition et assomption de Marie: histoire des traditions anciennes, 1995 - books.google.fr).

Il raconte ce qui suit :

La première et la plus grande fut Marie-Madeleine, l'Amante fervente de Notre-Seigneur, de qui sept démons étaient sortis, et au sujet de laquelle les évangélistes racontent beaucoup de traits qui sont à son éloge. Celle-ci eut à souffrir beaucoup de tortures pour le Christ de la part de Caïphe et mourut par le martyre. Elle repose dans le champ qui s'appelle le champ de Madeleine, près de Nazareth. Mais d'autres livres contiennent beaucoup de récits de ses actes et miracles et contiennent de très grandes choses. L'autre Marie, appelée également Madeleine par certains, et dont on raconte qu'elle mourut loin de Jérusalem, à une distance de soixante-dix lieues. Marie, mère de Jacques et de Josée, Marie et Marthe sœurs de Lazare qui furent persécutées avec leur frère par les Juifs et les Saducéens, et furent jetées à la mer, à Jaffa, où elles avaient élevé Tabitha. Salomé mère des fils de Zébédée, dont on parle à la résurrection du Seigneur, et qui mourut de sa propre mort. Jeanne (Johanna) et Suzanne qui, après avoir enduré bien des tourments de la part du gouverneur de Magdala, moururent. La belle-mère de Simon qui confessa avec beaucoup de hardiesse le Christ et repose à Capharuaum. Elisabeth (George Bayan, Le Synaxaire arménien de Ter Israel, Volumes 7 à 12, 1974 - books.google.fr).

Ainsi Marthe et sa soeur Marie qui n'est pas dite Madeleine par les arméniens mais par les catholiques sont parties de Jaffa (Joppé), où elles ont connu la jeune Tabitha, pour rejoindre la Gaule.

La tradition originelle de Marie-Madeleine, l'amante aux longs cheveux, la Veuve tourterelle, se mêlerait donc à la tradition universelle, orientale, sémitique et grecque, de la Déesse de l'amour, servie par des prostituées sacrées et qui porte des épis de blé (il ne faut pas s'en étonner : c'est la dialectique de la Vierge et de Vénus : le signe zodiacal de la Vierge est représenté par une jeune fille qui porte des épis de blé : à 180 degrés se trouve le signe des Poissons dont la maîtresse astrologique est Vénus). Les épis de blé parlent de mort et de résurrection (si le grain ne meurt...) et le vase de Marie serait d'une certaine façon l'homologue des épis de blé de Vénus. [Selon les alchimistes grecs, le but de l'alchimie est la recherche de l'ios (rouille) du cuivre.] Mais le mot ios en grec n'a pas cette seule signification; ios c'est aussi la flèche, et c'est aussi le venin ; le mot a donné en langue romaine le virus et l'adjectif «virulent »; l'alchimie l'emploie dans le sens de « propriété spécifique active », et c'est le mot virus qu'emploie Pline pour indiquer une propriété active aux objets torréfiés avec de l'or que celui-ci leur transmet tout en demeurant intact. Pline applique aussi le mot virus à des propriétés des corps, telles que l'odeur ou à leur action vénéneuse. Quant au cuivre il s'agit bien sûr du métal attribué à Vénus, kupris, du nom de l'île de Chypre où le métal abondait et vers lequel la déesse fut poussée par les Zéphyrs. Dire que l'opus alchimique c'est l'obtention de l'ios du cuivre ce serait donc dire que la recherche de l'adepte c'est celle de l'énergie, la force intime, la propriété spécifique qui fait surgir les épis d'or dans la main de Vénus (Paulette Duval, Parallélisme entre un archétype féminin, Marie Madeleine dans la mystique, les arts et les lettres: actes du colloque international, Avignon, 20-21-22 juillet 1988, 1989 - books.google.fr).

Loin d'interpréter, comme saint Augustin, le Noli me tangere comme un manque de foi en la divinité du Christ, Grégoire le Grand, dans son homélie XXV, fait de la femme éplorée à la recherche du Crucifié le modèle mystique d'un amour qui n'a de joie qu'en la contemplation. [...] L'image du feu mystique permet par ailleurs à Grégoire le Grand d'exprimer la profonde ambivalence magdalénienne. Figure de l'amour total, d'un amour dans lequel se consument les attaches terrestres, la sainte fut également pécheresse. Comment s'est-elle lavée de son péché ? En aimant : « Dimissa sunt et peccata multa, quoniam dilexit multum» (Luc 7). Dans le feu de l'amour se consument le péché et la rouille dont il avait revêtu la virginité de l'être : « Talique igne in mente decoquitur rubigo culpae. » L'âme purifiée aboutit à la perfection de son essence comme l'or fondu étincelle d'éclat au sortir du brasier : «Succensus animus quasi auri more, quia per usum speciem perdidit, per incendium clarescit ». Grégoire le Grand voit dans l'amour magdalénien ce feu immense qui, par la purification de l'être, conduit à la préciosité de l'or, à la perfection mystique, aux vérités transcendantes. Ce langage d'or et de feu deviendra l'une des métaphores les plus expressives de la littérature magdalénienne au Moyen Age. [...] La pécheresse a brûlé au feu de l'amour divin toutes les scories du péché, et au terme de cette alchimie son âme a atteint la pureté et l'éclat de l'or. C'est dans cette abolition du mal, cette rédemption parfaite, que résident le modèle magdalénien et le cœur de l'homilétique grégorienne. Mais l'admirable n'est pas, pour le prédicateur, le fait que Dieu empêche de tomber dans le péché, mais le fait qu'il puisse en extirper ceux qui y sont tombés (Elisabeth Pinto-Mathieu, Marie-Madeleine dans la littérature du Moyen Age, 1997 - books.google.fr).

La valeur isopséphique du terme "è magdalènè" qualifiant Marie Madeleine est 153, qui est le nombre de poissons de la pêche miraculeuse de Jean 21 située au lac de Tibériade où se trouvait la ville de Taricheae identifiée à Magdala et Dalmanutha (Margaret Starbird, Magdalene's Lost Legacy: Symbolic Numbers and the Sacred Union in Christianity, 2003 - books.google.fr, Le Cercle et la Croix des Prophètes : Le jardin d’Adonis : Onis et Rennes le Château).

Déjà Jâbir ibn Hayyân, le célèbre alchimiste, considérait le monde corporel comme « gouverné par le nombre 17 qui est censé reproduire ici-bas l'image, certes déformée, de l'homme céleste». [...] Cf. Paul Kraus, Jâbir ibn Hayyân, II, pp. 216-217, 222-223, qui a accumulé les comparaisons suggestives. Dans la tradition nosayrie, 61 (= 3x17) dignitaires se tiennent aux portes de la ville de Harran (celle des Sabéens hermétistes, décrite à la façon de la Jérusalem céleste) pour accueillir les justes qui habiteront le Ciel (comparer Apocalypse de Jean, 21/10 ss.). Il y a 17 Êtres primordiaux selon certaine gnostiques juifs. Selon le gnostique shi'ite Moghira ibn Sa'id (ob.119/737) 17 est le nombre des personnes qui seront ressuscitées lors de la parousie du Mahdî «et à chacune desquelles sera donnée l'une des lettres de l'alphabet dont se compose le Nom suprême de Dieu ». Dans les 153 poissons de la pêche miraculeuse (Evangile de Jean 21/11), saint Augustin découvre un nombre triangulaire dont la base est 17. Le nombre 51 est celui des prières que faisait chaque jour le Ier Imâm. C'est aussi le nombre des traités (dont 17 pour la physique) dont se compose l'Encyclopédie Ismaélienne des « Frères au cœur pur » (Ikhwân al-Safâ) etc. (Henry Corbin, La science de la balance, Correspondences in Man and World : Die Welt Der Entsprechungen : Le Monde Des Correspondances, 1975 - books.google.fr).

François Mercure van Helmont (1614-1698), fils de Jean-Baptiste Van Helmont (1579-1644), écrivit les 153 aphorisme chimiques, traité alchimique. Il fut aussi médecin, il fut encore alchimiste, kabbaliste, réincarnationiste (Hugh Brazier, Jan McCann, The Book of 365: All the Numbers, None of the Maths, 2014 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - François-Mercure Van Helmont).

A quoi ressemblaient ces orgues antiques, actionnés par des souffleries souvent hydrauliques ? A. G. Drachmann répond à notre curiosité dans son étude sur les machines pneumatiques de Ktesibios, Philon et Héron. Pour cet auteur, les orgues qu'ils ont construits comportaient un clavier, chaque touche actionnant une valve glissante (vanne à tiroir) alimentant le tuyau correspondant. L'orgue pouvait comporter une rangée unique de 4, 6 ou 8 tuyaux, ou plusieurs rangées ; on connaît un modèle d'orgue à Carthage; un autre, en terre cuite, au Musée national de Copenhague, montre nettement une rangée de 19 tuyaux. La soufflerie d'air, actionnée par un moyen hydraulique, et moteur de ces orgues hydrauliques, nous conduit à mentionner d'autres soufflets anciens, qui servaient à propulser l'air à basse pression, principalement pour des forges. Il semble pour eux qu'un soufflet en peau de chèvre ait été introduit au 3e millénaire (Jacques Bonnin, L'Eau dans l'Antiquité: l'hydraulique avant notre ère, 1984 - books.google.fr).

La Boursette est un petit sac de peau de chèvre, placé à l'intérieur du sommier d'un orgue, entre le tirant de la vergette et la soupape qui y correspond. Collé au sommier, cet élément souple interdit toute fuite d'air (Larousse de la musique: Supplement, 1957 - books.google.fr).

Baligant apparaît dans la Chanson de Roland, dans Galien. Il est émir de Babylone . Et c'est l'émir de Babylone dans Aimeri de Narbonne qui possède un orgue merveilleux.

Nous trouvons encore un souvenir de l'Orient dans la description de l'orgue merveilleux qui fait les délices de l'émir de Babylone et de sa cour. Cet orgue consistait en un arbre de cuivre d'un admirable travail, tout orné d'émaux et de pierres précieuses ; ses branches étaient chargées d'oiseaux de différentes espèces, qui chantaient, chacun à sa manière d'une voix mélodieuse, lorsqu'on introduisait du vent dans l'appareil : Li enchanteres fist forment a loer... Par nigromance i fait le vent entrer, Encontremont par le tuel monter ; Qant li vanz sofle, les oisiax fet chanter, En lor maniere, seriement et cler... Tant com en veut, fet en le son durer, Et quant l'en veut, si le fait en cesser. [...]

Cet étrange instrument n'est nullement de l'invention de Bertrand de Bar-sur-Aube ; d'autres textes, en effet, nous présentent la mention d'objets analogues. Le poème allemand de Titurel fait figurer dans le temple du Graal un arbre d'or, presque semblable à celui qui, dans Aymeri de Narbonne, orne le palais de l'émir (Louis Demaison, Aymeri de Narbonne: chanson de geste, Volume 42, 1887 - books.google.fr).

Sur un modèle d'orgue pneumatique que conçut Archimède selon Zozime, fonctionnait sans doute l'arbre musical qui ornait la salle de réception de Théophile ; or, moins d'un siècle plus tard, le calife Al-Muqtadir montrait avec orgueil un instrument similaire installé dans son palais de Bagdad. Un texte arabe évoque cette étrange machine à propos d'une visite que les envoyés du Basileus firent au calife en 917. L'arbre est d'argent cette fois, les oiseaux d'or et d'argent (Jean Perrot, L'orgue: de ses origines hellénistiques à la fin du XIIIe siècle, 1965 - books.google.fr).

C'est Marie Madeleine qui convertit un roi de Marseille, Marsile ou Marcile lors de son arrivée en Gaule.

Un autre Marcile est roi de la même ville dans la chanson de geste Le Roman d'Arles dans lequelle Thibaut va demander son aide pour libérer Arles assiégée par les chrétiens.

Le Marsile de La Chanson de Roland est frère ou neveu de Baligant, plus vieux qu'Hérode, suivant les chansons.

Tous les souvenirs qui se rattachaient aux personnages évangéliques venus en Provence étaient pour René d'Anjou l’objet de la même vénération. Il vouait un culte spécial à sainte Madeleine et à son ermitage de la Sainte—Baume. Il avait également donné à l’église cathédrale d‘Angers un baptistère dans lequel la légende voulait que cette sainte eût conféré le baptême au roi Marsile. Ses comptes sont remplis de détails sur la découverte et la translation, opérées par ses soins, des compagnes de Madeleine, Marie Jacobé, Marie Salomé et leur servante. Les fouilles qu’il entreprit au printemps de l’année 1448 pour retrouver leurs restes à Notre-Dame—de-la-Mer (petite ville qui reçut en l’honneur de l’événement le nom de Saintes-Maries), lui avaient été conseillées, selon les uns, par le Dauphin, venu en Provence peu de temps auparavant, et, selon d’autres, par son propre confesseur, qui lui aurait démontré, à l’aide d’une suite de témoignages non interrompus, la solidité de la tradition relative au lieu de la sépulture des trois saintes (Louis Demaison, Aymeri de Narbonne: Introduction, 1887 - books.google.fr, David M. Dougherty, Eugene B. Barnes, Le 'Galien' de Cheltenham, 1981 - books.google.fr, Albert Lecoy de La Marche, Le roi René: sa vie, son administration, ses travaux artistiques et littéraires, 1875 - books.google.fr, Jean Perrot, L'orgue: de ses origines hellénistiques à la fin du XIIIe siècle, 1965 - books.google.fr).

Anubis, dieu de l'or, apparaît à Rennes le Château (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Le jardin d’Adonis : Onis et Rennes le Château).

Dans le Repos de la Vierge en Egypte (1655-1657), on aperçoit une pyramide et, à côté, sur une base, le dieu Anubis sous forme de chien. Ce sont là de très petites figures à l'imitation de la mosaïque antique de Sylla qui est conservée à Palestrina (Giovanni Pietro Bellori (vers 1615-1696), Vie de Poussin (1672), traduit par Stefan Germer, 1994 - books.google.fr).

Nicolas Poussin, Le Repos pendant la fuite en Égypte (1655-1657) - Musée de l'Ermitage, Saint Petersbourg - fr.wikipedia.org - Liste des peintures de Nicolas Poussin

Cassaignes - Saint Martin - Mars et fer

Le rapport entre saint Martin et le dieu Mars a souvent été évoqué, par homonymie. De plus, le soldat qu'était le saint d'origine hongroise, au IVe siècle, en garnison à Amiens, s'apparente au dieu de la guerre romain. Mars était ce dieu de la guerre en Gaule, mais il était aussi une divinité de sanctuaire de source, où il était guérisseur. Saint Martin guérissait également (Bulletins et mémoires, Société archéologique et historique de la Charente, 1998 - books.google.fr, Heloise Martel, Choisir un prénom Pour les Nuls, 2011 - books.google.fr).

Sulpice Sévère parle, dans la vie de saint Martin, d'un temple et d'une idole de Mars que ce saint détruisit à Amboise, et c'est sans doute le monument même dont Jean de Marmoutiers nous a conservé la mémoire. Le temple de Mars qui se serait joint à la pile de Cinq-Mars aurait sans doute été détruit dans le même temps et par les mêmes mains (La Pile Cinq-Mars, Magasin pittoresque, 1845 - books.google.fr).

L'église de Clarques (Pas de Calais) peut donc être regardée comme l'église la plus ancienne bâtie par les Chrétiens dans ce pays, car l'église de Saint-Martin, située dans une île de la Lys, avait été primitivement consacrée au dieu Mars, et bâtie par les païens (E. van Drival, Histoire des évêques de Boulogne, 1832 - books.google.fr).

Orgues et Métaux

On en a fait avec l’or, l’argent & le cuivre, mais les métaux qu’on a trouvés les plus commodes à faire les tuyaux d’Orgue, c’est le plomb & l’étain. Ils ne sont pas chers comme l’or & l’argent; ils ne sont pas difficiles à travailler comme les autres métaux, & ils rendent un son doux & harmonieux. On employoit aussi beaucoup le bois, comme on le fait encore aujourd'hui. Les Anciens se servoient souvent de l’airain ou du cuivre. Le terme aes, qu on trouve dans tous les Auteurs Latins, se rend en François par le mot cuivre qu'en entend le plus ordinairement du cuivre rouge. Cependant il paroît que le grand nombre des Anciens a voulu désigner par cette expression, un mélange de plusieurs métaux dont le cuivre rouge saisoit la base & la principale partie. On nomme encore quelquefois aujourd’hui airain , le bronze dont on fait les statues & les canons; c’est un mélange de cuivre rouge, de laiton & d’un peu d’étain. Le bronze dont on fait les cloches, est bien souvent nommé airain; c’est un mélange de cuivre rouge avec un peu d'étain. On ignore de quelle espece de métal ou mélange étoit cet airain dont on faisoit les tuyaux d’Orgue. Etoient—ils faits d’un cuivre battu & réduit en lames assez minces pour être roulées & soudées ? Ou bien, étoient-ils jettés en fonte ? C’est ce qu’aucun Auteur ne nous a expliqué. On voit encore quelques anciennes Orgues, surtout en Allemagne, où il y a des tuyaux de cuivre. Il y en avoit dans l’Orgue de Charlemagne, dans celui dont parle Guilhaume de Malbesburi ; & dans celui de Fécamp. Il y avait aussi de tuyaux de cuivre dans celu de Ramesie en Angleterre au dixième siècle.

Il faut néanmoins avouer que la distinction & l’augmentation des jeux d’Orgue, n’ont été bien connues que dans le quinzieme siecle. Ce fut alors qu’on entendit parler du 32 pieds, du 16 pieds, du 8 pieds, du 4 pieds ou prestant, du nasard ou quinte, avec la fourniture; on connut aussi la trompette & la voix humaine. On inventa alors le tremblant qui n’est qu’une modification du vent, & dont on s’est fort dégoûté aujourd’hui. La régale est le premier jeu d’anche qu’on a trouvé; mais tous ces jeux étoient bien imparfaits dans les commencemems, comme nous les voyons encore dans quelques anciennes Orgues (Francois Bedos de Celles, L'art du facteur d'orgues: 35-37, Volume 4, 1778 - books.google.fr).

Sur le témoignage de saint Aldhelm, mort en 709, que les Anglo-Saxons avaient déjà coutume de dorer les tuyaux d'orgue. Cet usage serait, s'il était prouvé, probablement d'importation byzantine, car on cite les orgues d'or des empereurs d'Orient (Yvonne Rokseth, La musique d'orgue au XVe siècle et au début du XVIe, 1930 - books.google.fr).

Quels sont les métaux ? Le plomb, le fer, l'étain (ce dernier provient essentiellement des Monts métallifères d'Allemagne ou de Cornouailles). Le bronze est également utilisé pour les anches des trompettes et autres régales. Le laiton sert à fabriquer les languettes et les ressorts. Le facteur d'orgues utilise le fer pour fabriquer les transmissions pour les notes et les registres, enfin toutes les pièces de type fil de fer ou clous. Les tirages de jeux sont souvent en fer - notamment dans l'orgue italien -, de même que les grandes pentures des volets et serrures (Bernard Aubertin, Conditions économiques et artistiques aux XIIe-XIIIe siècles à l'époque de la naissance du grand-orgue d'église, Les orgues gothiques: actes du colloque de Royaumont, 1995, 2001 - books.google.fr).

Orgue et alchimie

Les alchimistes grecs nous fournissent encore trois dénominations spéciales de l'orgue pneumatique, orgue aulétique ou grand orgue, c'est-à-dire grand instrument de musique, et orgue à main (Échos d'Orient, Volume 5, Institut français d'études byzantines, 1901 - books.google.fr, Marcellin Berthelot, Collection Des Anciens Alchimistes Grecs, 1888 - books.google.fr).

L'alchimie opérative paraît donc démontrer le caractère naturellement harmonieux et la portée cosmique de la musique, polyphonique certes, mais exclusivement tonale. Si chromatisme il y a, il ne semble pas le premier signe d'une dilution imminente de la tonalité, mais celui d'une progression subtilement graduée en rapport avec une synchronicité sonore devenue parfaite entre phénomènes concomitants : la linéarité et les proportions de la gamme chromatique représentant, au plan unidimensionnel, ce qui se déroule dans l'Œuf de façon pluridimensionnelle puisque sons, couleurs et poids en effet « se répondent » : « Le monde clos de l'athanor est une harpe qui fait vibrer, par un phénomène de résonance, la musique des sphères » note E. Perrot. Évoquant de son côté l'écoute symbolique propre au ta'wil (exégèse de l'âme dans les gnoses iraniennes), H. Corbin la compare également à certain jeu d'orgue, ou « jeu des mutations » : La progressio harmonica désigne un jeu qui fait entendre plus d'harmoniques au fur et à mesure que l'on progresse vers l'aigu, jusqu'à ce qu'à partir d'une certaine hauteur résonne en outre simultanément le son fondamental. [...]

Si progression graduée il y a, elle n'est donc pas une fin en soi mais plutôt une sorte d'échelonnement sonore permettant de faire conjointement résonner les extrêmes : la pâte mal dégrossie du son ou de l'accord fondamental trouvant enfin, grâce à la démultiplication des degrés et harmoniques intermédiaires qui en « feuillettent » l'unité primaire, sa quintessence dans la subtilité de l'aigu, pourtant lesté par la progression d'une invisible « matérialité ». En un sens, l'Œuvre alchimique semble donc bien travailler à produire une note unique émise par cet instrument lui-même monocorde qu'est supposé être le monde dans la main de Dieu (Françoise Bonardel, Philosophie de l'alchimie, 1993 - books.google.fr).

Orgue, Bible et La Vraie Langue Celtique

Genèse 4,21-22 : Et le nom de son frère fut Jubal, qui fut père de tous ceux qui touchent le violon et les orgues. Et Tsilla aussi enfanta Tubal-Caïn, forgeur de toute sorte d'instruments d'airain et de fer (David Martin, La Sainte Bible: qui contient le Vieux et le Nouveau Testament, 1849 - books.google.fr).

Les deux fils de Lamech Jabal (ou Jubal) et Tubal (ou Tubalcaïn), nés le premier d'Ada, le second de Tsilla, passent pour les inventeurs des arts de fèvrerie et de musique étroitement associés l'un à l'autre puisque, d'après une antique tradition, le rythme des marteaux frappant l'enclume en cadence aurait donné naissance à la mélodie. Jubal, considéré dans la Bible comme l'ancêtre des musiciens, « le père de ceux qui jouent de la harpe et du chalumeau », inventa les instruments de musique. Par un anachronisme naïf, il est parfois représenté jouant de l'orgue comme sainte Cécile (Louis Réau, Iconographie de l'art chrétien: Iconographie de la Bible, Volume 2, Partie 1 de Iconographie de l'art chrétien, 1956 - books.google.fr).

Hougab, Huggab, ou Hugab, qui est ordinairement traduit dans la Vulgate par organum, un orgue, est rendu différemment dans les Septante ; tantôt par cithara, ou psalmus; et tantôt par organum (8). La plupart des interprètes le prennent en ce dernier sens. Mais il ne faut pas s'imaginer un corps d'orgues comme les nôtres. C'étoit un composé de plusieurs tuyaux de flûtes collés ensemble, dont on jouoit, en faisant passer successivement ces divers tuyaux le long de la lèvre d'en bas ; comme on le voit encore pratiquer à Paris par certains chaudronniers qui vont par les rues. Moïse nous dit que le hugab étoit en usage dès avant le déluge. Job nomme en deux endroits le même instrument, et le psalmiste en parle dans le dernier psaume. Il n'en est rien dit ailleurs dans l'Ecriture. Saint Jérôme fait mention d'un orgue à douze soufflets, dont la layette étoit faite de deux aux d'éléphans. Il avoit quinze tuyaux de cuivre, et on l'entendait de mille pas (Sainte Bible, Tome IX - Job, Méquignon, 1821 - books.google.fr).

Tubalcaïn est cité aux pages 46 et 47 de La Vraie Langue Celtique :

Les enfants de Seth ne sont point seuls à dévoiler les secrets des arts parmi les premiers hommes, et en parcourant la brève lignée des descendans de Caï n, nous remarquons Tubalcaïn « qui fut habile en toutes sortes » d'ouvrages d'airain et de fer. » (VLC, p. 46)

Appariée à la page 46, la 201 parle de pillards, associés à l'orgueil à la 15.

Les Franks formaient sur la rive droite du Rhin une confédération de tribus, se confondant dans une dénomination générale, qui était pour eux comme un signe de ralliement. Ils se faisaient gloire d'un caractère généreux et sincère, – frank, sincère, – et avaient renoncé à l'ancien titre de pillards conservé seulement dans une de leurs tribus. (VLC, p. 201)

Pillards et orgueil se trouvent dans le verset du livre du prophète Nahum II,3 : "Car Iehovah rétablit l’orgueil de Jacob comme l’orgueil d’Israel, car les pillards (les) ont pillés et ont coupé leurs ceps."

Ce verset précède Nahum I,10-11 : Pillez l’argent, pillez l’or, le trésor est infini; débarrassez (la) de tout vase précieux. (Elle est) vidée, dévastée et détruite; le cœur tombe en défaillance, les genoux chancellent, la souffrance dans tous les reins, la face de tous se couvre de rides (Salomon Munk, Tanhum ben Joseph Yerushalmi, La Bible traduction nouvelle, avec l'hebreu en regard, Volume 12, 1843 - books.google.fr).

Vider est l'action inverse de gonfler. "gonflé" en hébreu se dit "zed", et orgueil "zadon" de même étymologie probablement. Cela rappel l'organon grec qui provient du verbe "orgaô", gonfler (Charles Huré, Dictionnaire universel de philologie sacrée, Tome IV, Migne, 1846 - books.google.fr).

Si le terme français orgueil vient du francique "urgoli" on peut le rapprocher du verbe grec précédent.

D'où un rapprochement avec l'orgue (organon) réunissant musique et métal.

Sur un manuscrit de la bibliothèque d'Angers du IXème siècle, la trompette, tuba, en hébreu scophar a du côté de l'embouchure trois tuyaux d'airain, très fistulae aereae; du côté du pavillon, quatre conduits, quatuor vociductus, par lesquels sort la voix. D'après Jérôme, auteur de la lettre à Dardane, cette trompette serait le symbole des trois personnes de la Sainte Trinité, confessées, dans l'annonce du Christ, par les quatre Évangélistes. La forme et la matière des trompettes variaient beaucoup. Les unes étaient faites en cornes de bélier, les autres en argent ou en cuivre. Celles-ci étaient droites et longues; celles-là recourbées en forme de cor. On s'en servait dans une foule de circonstances, et elles jouent le plus grand rôlo dans les combats ou les solennités des Juifs (A. Lemarchand, Notes sur quelques instruments de la musique des Hébreux, d'après un manuscrits du IXème siècle, Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts d'Angers, 1853 - books.google.fr).

La page appariée à la 150, la 305, parle à nouveau de métal, entre autres du bronze.

Les Romains ont laissé des traces nombreuses de leur séjour prolongé dans le cromleck, médailles et monnaies d'or, d'argent et de bronze, depuis le triumvirat d'Antoine, Octave et Lépide, jusqu'au règne de l'empereur Gratien, amphores entières, débris de statues taillées dans le marbre blanc, chapiteaux et socles de colonnes sculptés, inscriptions consulaires gravées dans la pierre. (VLC, p. 305)

Le psaume 150 parle aussi de trompettes qui allient encore métal et musique.

Organon comme outil

Un mot voisin d'"ergon", "organon", a la même racine indo-européenne (“werg” = agir) et désignait l'instrument de travail ; il a engendré organe et orgue. Cette racine a engendré “werk” en allemand et “work” en anglais (Michel Adam, Pour une écologie du travail humain, 2008 - books.google.fr).

On peut rappeler aussi le verbe "orgeô" qui signifie gonfler, comme sont gonflés les boursettes des orgues qui fonctionnent avec une circulation d'air propulsé.

Dans l'Antiquité classique où l'esclavage s'est développé de manière caractéristique, on nie entièrement toute nature humaine à l'esclave. Dans la Grèce classique, l'esclave est "objet de propriété animé" (ktêma ti empsychon] (Aristote, Politique, 1253 b 32) ou encore est considéré comme "un outil vivant" (empsychon organon) que l'on compare à "l'outil qui est un instrument sans vie" (apsychos doulos) (Aristote, Ethique à Nicomaque, 1161 b 4). S'il en est ainsi, il est à craindre une confusion de l'esclave avec le bétail. A Rome, on distingue trois types de matériel : celui qui est "instrument muet" (instrumentum mutum], l'animal qui est "instrument à moitié doué de parole" (instrumentum semivocale] et l'esclave qui est "un matériel doué de la voix" (instrumentum vocale] (Varron, Economie rurale, 1. 17. 1). Le droit romain fait de l'esclave une "chose" (res) qui peut être objet de propriété et le droit général stipule "qu'à l'encontre de la nature, un homme peut tenir en sa propriété un autre homme (Digeste 1.5.4.1) (Hidemichi Ota, Réexamen du concept d'esclave, Le monde méditerranéen et l'esclavage, Le Monde méditerranéen et l'esclavage: recherches japonaises, Volume 426, 1991 - books.google.fr).

Throughout Greco-Roman antiquity the first and fundamental social division was between slave and free. Not all slaves were born into servitude. Some became slaves, temporarily or permanently, through defeat in war or personal misfortune. Diogenes Laertius reports that Plato at one point was sold into slavery on the orders of Dionysius I, although he was ransomed immediately. In the fourth century B.C. the question of whether the institution of slavery is "natural" was disputed—for some held that slavery is always and everywhere a matter merely of law or convention (nomos). Aristotle refers to that view but rejects it. For him, as for most Greeks, slavery was as natural as ruling. But even those who thought slavery a matter of social, not natural, distinctions made no move to abolish the institution. The free included more and less aristocratic and more and well-to-do families. One initially very important difference was that between the noble (eugeneis, "wellborn") and the rest (Geoffrey Ernest Richard Lloyd, Nathan Sivin, The Way and the Word: Science and Medicine in Early China and Greece, 2002 - books.google.fr).

Les évangélistes de la Croix des Prophètes et les métaux : onomastique

On rapprochera Luc de Lucques, Matthieu de matte, Jean de Janus et Marc de marc.

Le marc s'entend d'un poids de cuivre composé de plusiuers autres poids emboîtés les uns dans les autres qui tous ensemble ne font que le marc, c'est-à-dire huit onces, mais qui séparés servent à peser jusqu'aux plus petites diminutions du marc. Ces parties du marc faites en forme de gobelets sont au nombre de huit, y compris la boîte qui les enferme tous, & qui se ferme avec une espece de mentonnière à ressort attachée au couvercle avec une charnière. Ces huit poids vont toûjours en diminuant, à commencer par cette boîte qui toute seule pesé quatre onces, c'est-à-dire autant que les sept autres ; le second est de deux onces & pèse autant que les six autres ; ce qui doit s'entendre, sans qu'on le répete, de toutes les diminutions suivantes hors les deux derniers ; le troisième pèse une once, le quatrième une demi-once ou quatre gros, enfin le septième & le huitième qui sont égaux, chacun un demi-gros, c'est-à-dire un denier & demi ou trente-six grains, à compter le gros à trois deniers & le denier vingt-quatre grains. Ces sortes de poids de marc par diminution se tirent tout fabriqués de Nuremberg ; mais les Balanciers de Paris & des autres villes de France qui les font venir pour les vendre, les rectifient & ajustent en les faisant vérifier & étalonner sur le marc original & ses diminutions, gardés, comme on l'a dit, dans les hôtels des monnoies. (Dictionnaire de Commerce).

On nomme matte dans l'art de la fonderie la substance métallique chargée de soufre, qui résulte de la première fonte d'une mine qui a été traitée dans le fourneau de fusion. Comme il s'en faut beaucoup que cette matière soit un métal pur, & comme, outre le métal que l'on a voulu tirer de la mine qui le contenoit, elle renferme plusieurs autres substances étrangères qu'il est essentiel d'en dégager, on est obligé défaire passer la matte par plusieurs travaux subséquens. Lorsqu'on fait fondre une mine d'argent, après avoir commencé par la torréfier ou la griller, on est obligé de lui joindre ou du plomb ou de la mine de plomb, à moins que la mine que l'on traite ne fût déja par elle-même unie avec de la mine de plomb. Pendant la fusion, ce, plomb se charge de l'argent que la mine contenoit, & de plus il se charge encore des parties arsenicales, sulfureuses, ferrugineuses, cuivreuses, & s'il s'en est trouvé dans la mine; ce mélange de plomb, d'argent, de soufre, de fer d'arsenic, & le nomme matte de plomb & d'argent (Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers, Volume 10, 1765 - books.google.fr).

L'or de Lucques était d'un titre inférieur à celui de l'or d'Espagne et à celui de l'or de Paris. On l'employait pour les différentes espèces de broderies (Jean-Charles Davillier, Recherches sur l'orfèvrerie en Espagne au Moyen âge et à la Renaissance, 1879 - books.google.fr).

Une étoffe est une imitation des étoffes sarrasines tissées in felici urbe Panormi, mais elle est de Lucques. Elle est d'autant plus intéressante qu'au lieu des fils d'or de Chypre, alors très communs, elle est tissée en fils d'argent doré, ce qui prouve que dès le XIIIe siècle, les industriels italiens avaient déjà introduit ce moyen de produire des étoffes plus économiques et qu'on appelait en argent ou en or de Lucques (Revue de l'art chrétien, Société de Saint-Jean, 1887 - books.google.fr).

Il y avait dans leLatium un usage antique, depuis révéré par toutes les villes du royaume d'Albe : aujourd'hui la reine des cités, Rome l'observe, quand elle ouvre à Mars la carrière des combats : soit qu'on se prépare à porter la guerre et la désolation aux Gètes, aux Hyrcaniens, ou aux Arabes, soit qu'on menace l'Indien, et que, poussant jusqu'aux contrées de l'Aurore, on aille redemander aux Parthes nos étendards. Le temple de la guerre a deux portes, que la religion et la crainte du cruel Mars ont consacrées; elles sont fermées par cent verrous d'airain et par d'éternelles barres de fer; et Janus ne cesse point d'en garder le seuil. Lorsque le sénat a décrété la guerre, le consul lui-même, revêtu de la trabée romaine, ceint de la robe Gabienne, et dans toute la pompe de ses insignes, ouvre les portes, et les fait crier sur leurs gonds. Lui-même il appelle les combats; toute la jeunesse romaine le suit; et les sons rauques du clairon répondent à l'immense cri de guerre (Virgile, L'Enéide, Livre VII) (Lucrèce, Virgile, Valérius Flaccus, Œuvres complètes avec la traduction en français publiées sous la direction de M. Nisard, 1857 - books.google.fr).

Carle Vanloo (1705-1765), Auguste fait fermer les portes du temple de Janus (1765) - utpictura18.univ-montp3.fr

A droite de celui qui regarde, le temple de Janus placé de manière qu'on en voit les portes. Au-delà des portes, contre la façade du temple, la statue de Janus sur un piédestal. En deçà, un trépied, avec son couvercle, à terre. Un prêtre vêtu de blanc, les deux mains passées dans un gros anneau de fer, ferme les portes couvertes en haut, en bas et dans leur milieu, de larges bandes de tôle (Denis Diderot, Salon de 1765: Essais sur la peinture, 1984 - books.google.fr).

Dans la structure du mythe hésiodique, assez fidèlement reprise par les poètes latins, l'art de la guerre aussi bien que de la navigation est un signe de dégradation et partant de l'âge de fer. L'histoire de l'humanité, telle que Lucrèce l'imagine, répond à un semblable schéma de dégradation (Jean-Paul Brisson, Rome et l'âge d'or: De Catulle à Ovide, vie et mort d'un mythe, 2010 - books.google.fr).

Autour d'un tableau de Poussin : La Peste d'Ashdod

Cassaignes est associé à Ashdod, au Fer, et à Ephèse ; Rennes le Château à Héliopolis, à l'or et à Padoue ; Saint Just et le Bézu au Mont Sinaï, au cuivre et à Alexandrie ; Rennes les Bains à Ma'an, au plomb et à Salerne (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Le sceau-signature du Grand Parchemin).

La peste d'Ashdod qui s'abat sur les Philistins après le rapt de l'arche d'alliance à la bataille d'Aphec peut avoir un rapport avec la lèpre et les sacrifices dans lesquels entre, pour un usage prophylactique, le sang (d'animaux immolés), sang qui a un aspect impur au cours des menstrues féminines.

Nicolas Poussin, La Peste à Ashdod (1630), Louvre - commons.wikimedia.org

Le sacrifice de réparation du lépreux fait difficulté pour sa place dans l'ordre des sacrifices offerts et pour l'usage du sang qui en est fait. Or, si l'on voit le lépreux non comme un simple impur mais comme la victime d'une malédiction divine, la prééminence de ce sacrifice s'explique par l'"urgence" de dédommager Yhwh. Quant au sang, il aurait un rôle prophylactique, différent de la fonction apotropaïque encore présente avec le sacrifice de purification. Il en résulte que 'asam et hattat sont deux sacrifices "expiatoires" très distincts.

Pour saisir l’usage du sang fait pour ce sacrifice de réparation bien spécifique, il faut nous reporter à l’exemple développé par Levine : les Philistins et l’arche en 1 Sam. V-VI. S’étant approprié l’objet sacré par excellence, les Philistins furent frappés par Yhwh de divers maux. Finalement, ils décidèrent de rendre l’arche aux Israélites mais leurs prêtres et leurs devins préconisèrent également de fournir un ’asam en supplément : leurs maux – tumeurs et rats –, figurés en or (1 Sam. VI 3-5). La réparation paraît ici nécessaire pour éviter d’être frappé de nouveau par la divinité. Or, ces maux qui se seraient abattus sur les Philistins ressemblent fort aux fléaux que Yhwh envoie au Pharaon et aux Egyptiens dans l’Exode ; ce dont il est fait mention au verset 6 du même chapitre. Et c’est bien de fléau dont il faut parler. J. Milgrom a, quant à lui, mis en avant un autre exemple, très suggestif également : celui du roi Ozias en 2 Chr. XXVI, célèbre uniquement par sa maladie10. Ce dernier commet une faute en voulant offrir l’encens dans le sanctuaire à la place des prêtres. S’obstinant malgré l’opposition de ceux-ci, Yhwh le frappe et le roi devient aussitôt lépreux (vv. 16-20). Comme les Philistins, il est victime d’un fléau, au sens d’un mal envoyé par une divinité. Ozias devient lépreux “parce que Yhwh l’avait frappé” (2 Chr. xxvi 20) et les Philistins d’Ashdod parce que “la main de Yhwh était sur eux” (1 Sam. v 6). Le lépreux de Lev. XIII-XIV ne pourrait-il pas lui aussi être victime de Yhwh ?

Jusqu’à présent le lépreux n’a toujours été considéré que sous l’angle de son impureté (tamé’). Est-ce le plus important, ou est-ce vraiment comparable aux autres cas d’impureté ? Les menstrues étaient vues comme impures sans que cela empêchât d’y voir un phénomène naturel puisqu’il est récurrent. De même la parturiente, son impureté n’était due qu’à son état. N’étant pas coupables, ces femmes n’avaient pas à offrir de réparation. Le nazir impur, quant à lui, l’était parce qu’il avait été à proximité d’un mort – il devait le sacrifice de réparation pour cette culpabilité peu évidente. Quant au lépreux, il devenait impur parce qu’il avait été touché par une maladie, mais sans que rien ne soit dit sur l’origine de celle-ci ! C’est-à-dire que, contrairement aux autres cas, il nous faut chercher la cause de l’impureté et “la cause de la cause” : pourquoi est-il touché par cette maladie qui le rend évidemment impur ? Il y a bien deux aspects dans le cas du lépreux : la maladie (Lev. xiii) et sa purification (Lev. XIV). La purification ne le guérit pas, elle ne fait que le rendre pur. Autrement dit, le temple et les prêtres ne peuvent rien pour lui car il s’agit d’une maladie. Il ne peut que s’en remettre directement à Yhwh. Et si le lépreux ne guérit pas, il est obligé de rester dans l’isolement, comme le roi Osias jusqu’à la fin de ses jours (2 Chr. XXVI 21-23), et de montrer sa maladie en criant qu’il est impur et en ayant l’air défait (Lev. XIII 45). Le lépreux n’est donc pas seulement impur, il est surtout frappé d’un mal, voire d’une malédiction – une cause rationnelle, étrangère à cette culture, ne pouvant être avancée. Ainsi, même si le terme ma‘al n’est pas présent en Lev. XIII-XIV, le lépreux ne pouvait-il pas être suspecté d’une infidélité ou d’un sacrilège comme le roi Ozias ? Ou, le lépreux, au lieu d’être seulement un impur, ne pouvait-il pas être la victime d’un fléau de Yhwh ? Auquel cas, une fois purifié, il avait encore à réparer cette faute par un ’asam (Christophe Lemardelé, Une solution pour le 'âshâm du lépreux, Vetus Testamentum, Vol. 54, Fasc. 2 (Apr., 2004), pp. 208-215).

L'empire de Flore, aujourd'hui à Dresde, est à mettre en relation avec La peste du Louvre ; en effet, ces deux œuvres ont été commandées par Don Fabrizio Valguarnera, mort en prison en 1632, à la même date, 1630. Selon les indications de Bellori, le tableau passa de main en main dans le commerce d'art à Rome avant que le duc de Richelieu ne l'achetât vers 1660 seulement après la tentative d'achat du cardinal Mazarin.

Chez Poussin, le Dagon de La peste d'Asdod peut revêtir une double signification : en première lecture, il semble figurer Dagon de façon apparemment «objective», c'est­à­dire, selon l'interprétation étymologique de certains théologiens, comme «dieu­poisson» (ce qui démontre aussi la connaissance et l'exactitude avec laquelle le peintre représente un culte pratiqué dans l'antiquité). Mais en définitive, le contexte du tableau de Poussin, dans lequel la source ainsi que le sens revêtent la représentation du dieu­poisson, concerne l'idolâtrie ; le peintre pouvait en même temps charger cette représentation d'une signification morale puisque les Philistins se présentent au regard de Dieu — en accord avec le texte de la Bible et avec l'Index Emblematicus d'Alciatus — comme des fous.

On peut déjà trouver au Ve siècle, chez saint Jérôme, la trace d'une interprétation populaire ancienne du nom de Dagon : Dagon y est considéré comme un dieu­marin en raison de la ressemblance étymologique entre son nom et les mots Dag On (en hébreu «poisson de la tristesse»). Reprise ensuite par David Kimchi (1160­1235) et transmise jusqu'au XVIIe siècle, cette interprétation se retrouve dans certaines traductions de Samuel (1­5,4) : le dieu Dagon y est décrit non pas par «seulement son corps restait», mais par «son tronc poissonneux seul restait». Il semble que Poussin ait adopté cette lecture, non seulement dans le relief où Dagon, dieu­poisson, surgit de la mer et offre son torse aux regards de ses adorateurs mais également dans la représentation de sa statue brisée. Le dieu, privé de ses jambes par le cadre, possède sur le relief comme sur la statue un visage barbu et un corps couvert d'écailles (Henry Keazor, A propos des sources littéraires et picturales de la Peste d'Ashdod (1630­1631) par Nicolas Poussin, Revue du Louvre, 1996 - archiv.ub.uni-heidelberg.de).

En hébreu, le mot Dag signifie multiplication et poisson; de là le nom d'une divinité des Philistins, Dagon, dont la statue était à moitié de forme humaine et à moitié poisson. Le Nil, le Jourdain, le lac de Tibériade abondaient en poissons excellents; ils servaient dans la Palestine, surtout sur les rives de ce lac, de nourriture journalière. Aussi voyons-nous que les plus prévoyants d'entre ceux qui en foule suivaient Jésus, prenaient avec eux des pains, ordinairement petits, et des poissons. Les côtes de la Méditerranée sont aussi très-poissonneuses. Les eaux de la péninsule de Sinaï l'étaient, quoique bien moins (Jean-François André, Troisième livre de lecture à l'usage des jeunes gens et des familles, Volume 1, 1867 - books.google.fr).

Dans l'optique du métallisme du sceau-signature du Grand Parchemin

La construction du tableau peut se voir faite sur le modèle d'une croix. Premier axe : en fond l'arrière plan orné d'un obélisque, le premier plan la mère morte habillé de rouge ; second axe : l'arche d'alliance à gauche et le bâtiment aux escaliers à droite.

Le motif de la mère morte, couchée et étendue, au centre du premier plan, le bras tendu, aurait été inspiré à Poussin par la sculpture antique de l'Amazone morte. [...] Poussin a pu voir, chez Cassiano del Pozzo, un dessin de la fameuse Amazone, sans son enfant, alors qu'il était encore couché auprès d'elle au XVe siècle, mais d'une façon tout à fait différente de celle imaginée par Poussin pour représenter l'enfant étendu auprès de sa mère morte (Henry Keazor, A propos des sources littéraires et picturales de la Peste d'Ashdod (1630­1631) par Nicolas Poussin, Revue du Louvre, 1996 - archiv.ub.uni-heidelberg.de).

Ma'an

La mère morte est habillée de rouge et de blanc. On excluera le blanc pour raison de proximité géographique et on retient le jeu de mot "Mer morte" et Mer rouge". L'Idumée, qui reçoit son nom d'Edom, le frère Esaü de Jacob, se trouve justement entre ces deux mers. Théman, notre Maan, en était une des villes principales. Le principal ami de Job était Eliphaz de la ville de Théman. Les deux enfants de la mère morte, l'un demandant encore à têter, l'autre mort, de même âge semble-t-il font penser aux jumeaux fils de Rebecca.

Les Iduméens s'établirent d'abord à l'E. de la mer Morte, dans le pays appelé de là Idumée orientale et plus tard Auranitide, et dont Bostra était la ville principale : ils s'étendirent ensuite au S. de la Palestine, entre la mer Morte et la mer Rouge, dans le pays appelé Idumée méridionale; villes princip., Elath ou Elana, Aziongaber, et Pétra. Ils eurent des rois longtemps avant les Hébreux, et restèrent indépendants jusqu'à l'époque de David, qui les soumit. L'Idumée orientale recouvra sa liberté dès la fin du règne de Salomon; mais l'Idumée méridionale fit partie du royaume de Juda jusqu'à Joram, fils de Josaphat. Les Iduméens aidèrent Nabuchodonosor à prendre Jérusalem, et profitèrent de la captivité des Juifs pour s'emparer du S. de la Judée jusqu'à Hébron. Attaqués par les Machabées, ils furent enfin domptés par Jean Hyrcan, qui les força de se soumettre à la circoncision, et les incorpora à la nation juive. Un des leurs, Hérode, devint même roi de Judée par la faveur des Romains. Après l'extinction de sa famille et la prise de Jérusalem par Titus, l'Idumée, comme la Judée, fut réunie à l'empire romain. Jusqu'à Constantin, l'Idumée orientale fit partie de la prov. de Palestine ; l'Idumée méridionale, de celle de Judée. Sous Constantin et ses successeurs, elles furent rangées dans le diocèse et la préfecture d'Orient, et prirent les noms d'Arabie (cap. Bostra), et de Palatine ou Salutaire (cap. Pétra) (Charles Dezobry, Théodore Bachelet, Dictionnaire général de biographie et d'histoire, de mythologie, de géographie ancienne et moderne, Volume 1, 1866 - books.google.fr).

La Mer Erythrée devrait son nom à Erythros (rouge en grec) qui a été identifié à Esaü-Edom (roux) (Dom Augustin Calmet, Dictionnaire historique etc. de la Bible, Tome III, 1730 - books.google.fr).

Dans Isaïe 34,11 on trouve : "Le Seigneur tendra sur Édom cordeau et fil à plomb pour en faire un chaos" (www.aelf.org).

On retrouve le "retsots" qui signifie à la fois "plomb" et "écraser" de la plaque funéraire d'Elisabeth Raynaud de Layram ("RAYNAUND") (Autour de Rennes le Château : Signol - Sigzol : la lettre de Mantinée).

Héliopolis

L'obélisque que l'on dirait tronqué, mais il s'agit d'un effet de reflet du soleil sur son pyramidion, rappelle l'Egypte et les obélisques de Rome rapportés d'Héliopolis par Auguste et Caligula que Poussin connaissait bien. Le On de Dagon selon une ancienne étymologie conduit à Héliopolis appelé On par les Hébreux.

Heliopolis est représenté par l'obélisque éclairé par le soleil à travers les nuages. Soleil du matin ou du soir ? Pour cette hypothèse, comme Héliopolis marque l'ouest, il serait préférable que ce soit le soleil du soir. Mais la statue de Dagon brisée est découverte le matin par les Philistins d'Azoth (I Samuel 5,4). Mais l'apparition de la peste (ou des hémorroïdes) n'est pas datée.

Sinaï

L'arche d'alliance désignerait le Sinaï. Elle était essentiellement en or et en bois de setim fabriqué par Bélezeel mais l'autel où brûlaient les holocaustes fabriqué par Ooliab était en airain (bronze : cuivre et étain) (Histoire sainte en miniature, ou abrégé de l'Ancien Testament, d'après la Vulgate, etc, 1826 - books.google.fr).

Au sommet du Sinaï où Dieu l'avait appelé, Moïse reçut l'ordre de construire le tabernacle et l'arche d'alliance, et le Seigneur désigna nommément à son serviteur les deux hommes qu'il avait remplis d'intelligence, de sagesse et de science pour inventer tout ce que l'art peut faire avec l'or, l'argent et l'airain. L'interprétation de Bèzeléel – bezel (bèzel), chaton d'une bague, – to lay (lé), mettre, projeter, – to ell, mesurer, – et celle de Ooliab, – wool (ououl) laine, – to eye (aï) avoir l'oeil sur, – abb, trame de laine, – nous apprennent que Bèzeléel dut faire en or battu les deux Chérubins – share (shére) partage – up (eup) en haut - placés de chaque côté du propitiatoire, tandis que Ooliab fut chargé d'exécuter les riches broderies des rideaux du tabernacle et les vêtements destinés au ministère du Grand Prêtre (Exod. c. XXXI.) (VLC, pp. 75-76)

Dans la tradition la plus ancienne, l'arche d'alliance est appelée « arche de YHWH » ou « arche d'Elohim » et est probablement étendard représentant une divinité. Dans la tradition deutéronomiste, l'arche est un coffre qui contient les tables de la loi. Dans la tradition sacerdotale, Moïse construit l'arche dans le Sinaï sur l'ordre de YHWH C'est le coffre qui, selon la Bible, contient les tables de la Loi (Dix Commandements) données à Moïse sur le mont Sinaï (fr.wikipedia.org - Arche d'alliance).

Ashodod - Azoth

L'épidémie qui frappa les Philistins après qu'ils eussent ravi aux Israélites l'Arche d'alliance et qui les affligea d'emerods dans les parties secrètes du corps » était-elle la peste ou la dysenterie bacillaire ? Les historiens de la médecine en disputent. Pour Poussin, en 1630, ce ne pouvait être que la peste et c'est bien ce fléau qu'il dépeint dans La Peste d'Asdod (Louvre) : on y retrouve maints détails caractéristiques du thème, ainsi que les rongeurs mentionnés dans le texte de la Bible, transformés, il est vrai, de souris en rats — ce qui a fait, bien à tort, croire à quelque prémonition du peintre sur le rôle épidémiologique du rat ! Peut-être l'artiste, qui avait déjà rencontré la peste antérieurement, fut-il incité à traiter le sujet par l'épidémie qui ravagea Milan et la Lombardie en 1629-1630, alors qu'il était à Rome (Pierre Julien, Poussin et la peste des Philistins : H.-H. Mollaret et J. Brossollet, Nicolas Poussin et « Les Philistins frappés de la peste », in Gazette des Beaux-Arts, 1969 - www.persee.fr).

Mais on peut penser que Poussin fait allusion aussi aux hémorroïdes, comme aussi les commentaires rabbiniques de l'épisode (La bible: Traduction oecuménique : édition intégrale, comprenant introductions générales et pentateuque révisés, Société biblique française, 2007 - books.google.fr).

L'escalier du bâtiment à la droite du tableau compte 15 (quinze) marches. Ce nombre est celui des marches du temple de Jérusalem ainsi que celui de l'autel du temple où est "traité" Ion l'homme de cuivre (Le Divin Zosime. Sur la Vertu. Leçon I) (Les sommets de La Croix d’Huriel : Aux confins des diocèses : aspects métallurgiques).

Le Rosaire, pratique de dévotion catholique, comporte initialement 15 mystères comme autant de marches pour accéder à la contemplation de dieu.

Belles âmes vous imiterez les Anges, que Iacob voyoit monter & descendre par une Echele. Que nous représente cette Echele, dit le devot S. Bernard, sinon la Sainte Vierge, la Reyne du S. Rosaire ? Maria peccatorum Scala, haec maxima fiducia spei meae est. Le venerable Beda dit que cette Echele avoit quinze degrés, Hujus Schalae gradus quindecim esse dicuntur sicut quindecim sunt psalmi, qui canticum graduum inscribuntur. S. Bernardin de Sienne dit, que ces quinze degrés sont les mystères de nôtre reconciliation avec Dieu, & que par icelle les Anges sont attentifs à faire & à considérer la volonté de Dieu Hujus Scalae gradus sunt mysteria reconciliationis creature cum Creatore, per hanc ascendunt Angeli, cum in mysteriis divinam voluntatem attendunt. Les Anges par ces quinze degrés montent par leur contemplation à la fruition de Dieu, à la divinité, & puis descendant, le considèrent ici bas humilié dans un corps, & dans les Mystères du S. Rosaire de sa tres-digne Mere (Jean-Vincent Bernard, Le Triple Rosaire augmenté, 1676 - books.google.fr).

Le Rosaire (de l'italien ou de l'espagnol rosario, fait du lat. rosa, rose) signifie proprement une guirlande de roses, ou un chapeau de roses appelé chapelet quand il était petit. Le rosaire catholique, ainsi appelé de sa ressemblance avec le rosario, guirlande de roses, fut institué par saint Dominique. C'est un triple chapelet ou un chapelet de quinze dizaines, composé, dit-on, à l'honneur de quinze mystères auquels la sainte Vierge eut part; cinq joyeux, qui sont l'annonciation, la visite rendue à sainte Elisabeth, la naissance du Sauveur, la purification, et la dispute du Sauveur dans le temple; cinq tristes, qui sont l'agonie du Sauveur au jardin, sa flagellation, son couronnement d'épines, le transport de sa croix et sa crucifixion ; cinq glorieux, savoir, la résurrection du Sauveur, son ascension, la descente du Saint-Esprit, la glorification de Jésus-Christ dans le ciel, et l'assomption de la sainte Vierge même. Le chapelet proprement dit n'est donc que le tiers du Rosaire. Pie V institua la fête du Rosaire et Grégoire XIII la fixa au premier dimanche d'octobre (Dictionnaire des savants et des ignorants, Tome II, Encyclopédie théologique, Tome 47, Migne, 1859 - books.google.fr).

L'usage de cet objet de dévotion est historiquement constaté au milieu du XIIIe siècle. Les psaumes étaient alors chantés en latin dans tout l'Occident, notamment par les moines cisterciens. Frères ou Sœurs convers, ne sachant ni lire ni écrire, récitaient des Pater en même nombre que les psaumes de chaque office. Saluer Marie cinquante fois, c'était un peu lui offrir une couronne de roses, un petit chapeau: un chapelet.

Au début du XVe siècle c'est un chartreux de Trêves, Dominique de Prusse, qui popularisa par ses écrits la trouvaille cistercienne, proposant de méditer la vie de Jésus entre les Notre Père et les Je vous salue Marie, par le moyen de petites phrases évocatrices ou " clausules", par exemple" Qui a été crucifié pour nous" ou " Qui est ressuscité des morts.". Le mot rosaire désignant au Moyen-Âge des collections de textes, les chartreux appelleront ainsi les collections de 50 clausules composées pour méditer le mystère de l'Incarnation. La dimension collective de la prière du rosaire - ou " Psautier de Notre-Dame" - se développa sous l'influence d'un dominicain ami des chartreux, Alain de la Roche. Il organisa la première confrérie de la Vierge, à Douai, en 1470.

Sixte IV approuva la récitation du rosaire en 1479. Un siècle plus tard, Pie V - un autre dominicain élu pape - déterminera la forme traditionnelle et actuelle du rosaire et en fixa la structure autour des 15 mystères. Il institua, la fête de Notre-Dame du Rosaire en action de grâce après la victoire navale de Lépante sur les Turcs, le 7 octobre 1571 (www.steinbach68.org).

Certains suffragants de Trêves furent évêques in partibus d'Azoth (Ashdod) comme Pierre Binsfeld mort en 1598 de la peste, et comme le célèbre contradicteur de Luther Johannes Eck (Eckius) (Auguste Neyen, Biographie Luxembourgeoise, Histoire des hommes distingués originaires de ce pays, 1860 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Johannes Eck).

Le Rosarium philosophorum (le Rosier ou Rosaire des Philosophes) attribué à Arnaud de Villeneuve, mentionne l'azot : "In primis habetur in Leone nostro viridi vera meteria, & cujus coloris sit, & vocatur Adrop, Azoth, aut Duenech viride" (Jean-Jacques Manget, Bibliotheca chemico curiosa: seu rerum ad alchemiam pertinentium thesaurus intructissimus, Volume 2, 1702 - books.google.fr).

En 1550 paraît à Francfort, chez Jacobus Cyriacus, le fameux Rosarium philosophorum. Il s'agit d'un poème anonyme, déjà connu dans une version manuscrite en 1480, accompagné de vingt et une gravures symbolisant diverses phases du travail de l'alchimiste. Certains attribuent l'oeuvre à Georg Aurach (Anrach ou Lausac), un alchimiste qui vécut à Strasbourg vraisemblablement dans le dernier quart du XVe siècle. Les références explicites à Arnaud de Villeneuve (mort en 1311) entraînent d'autres chercheurs à proposer une filiation plus ancienne. Ce n'est pas un traité de recettes alchimiques ordonnées, mais plutôt un répertoire de diverses considérations sur le processus alchimique (La Bibliothèque de l'Université de Mons-Hainaut: 1797-1997, 1997 - books.google.fr).

A l'époque de Poussin, "Clovis Hesteau de Nuysement est également l'auteur de traités d'alchimie et de philosophie hermétique dans les années 1620-1625, c'est-à-dire plus de quarante ans après les œuvres amoureuses. On lui doit par exemple le Traittez de l'harmonie et constitution du vray sel et Poème philosophie de la vérité de la physique minérale (1620), le Poème philosophie sur l'Azoth des Philosophes (1624), le Traicté du Soulphre (1633)" (Olivia Rosenthal, Donner à voir: écritures de l'image dans l'art de poésie au XVIe siècle, 1998 - books.google.fr).

Sur les 15 marches du tableau de Poussin est assis un petit personnage qui forme une tache rosé (est-ce une dégradation de la couleur depuis sa pose ?). Plus loin, dans la même perspective, un bâtiment est décoré sur son pourtour sous le toit d'une guirlande.

Sarcophage à guirlandes : légende d'Actéon - Louvre - www.allposters.fr

Firmin d'Amiens est surnommé saint Accroupi, puisqu'il s'agissait de s'accroupir sur son visage pour être soigné des hémorroïdes (Louis Réau, Iconographie de l'art chrétien: Iconographie des saints, Volume 3, 1959 - books.google.fr).

Il y aurait un "firmin" dans les inscription de l'église Saint Martin de Cassaignes selon le site Perillos (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : La Croix des Prophètes à Rennes le Château).

Et dans notre cathédrale d'Amiens... quelques feuillages aux lobes arrondis courent dans les hautes parties, les rinceaux de feuillages forment la rosace du tympan entre la porte du Sauveur et celle de Saint Firmin. Le long de l'archivolte, c'est la fleur de l'églantier, qui sertit les trois portails à la gloire de Marie la Rose Mystique, l'églantier dont la guirlande de fruits, rosa canina, porte le nom du Rosaire (Bulletin, Société d'horticulture de Picardie, 1932 - books.google.fr).

La Rose des haies appelée aussi Rosa canina, croît non seulement en Europe, mais en Asie et dans une partie de l'Amérique (Les roses, Gemen & Bourg, Luxemburg, 1900 - books.google.fr).

Les personnes sujettes aux Hémorroïdes, s'en font trouvées préfervées en portant dans leur poche, ou au bras de leur chemise une excroissance ou tubercule qui naît au milieu des tiges d'un chardon, qui a les feuilles approchantes de celles du laceron qu’on rencontre dans les lieux humides ; car il est rare de trouver ces tubercules dans ceux de la même espèce, qui font fort communs dans les vignes ou autres lieux fecs, On porte encore de la même maniere & à même intention les racines de la petite & de la grande scrophulaire, du sceau de Salomon, & l’oignon du pied de veau, comme aussi l’éponge d'églantier ou rosier des hayes. (La médecine et la chirurgie des Pauvres, 1749 - books.google.fr).

Les Roses, & sur tout celle de l'Eglantier, ont vn grand pouuoir, & sont vn souuerain antidote, ce dit-on, contre la morsure & le venin des chiens enragez : & conte-t-on encor, que la recepte & le médicament qui en est composé sut diuinement enseigné aux hommes. Si cela est vray, ie n'en sçay rien, mais ie sçay bien que nostre Rosaire est tout Diuin, que c'est vn églantier qui vient du Ciel, que Dieu & les Anges t'en ont apportés que c'est vn souuerain remède contre la morsure des chiens enragez. Ie veus dire de l'hérésie, comparée aux chiens, Circumdederunt me canes multi. Le grand Patriarche sainct Dominique combatit & vainquit l'erreur des Albigeois puissamment & heureusement, avec cette sorte d'armes célestes, diurnes, & inuincibles. Ce fut par la prière du Sainct Rosaire (Adrien Nardot, Discours prédicables amplifiez par lieux communs, pour servir la plus part (sic) à sufets divers & extraordinaires, 1625 - books.google.fr).

Dans La Vraie Langue Celtique

Ashdod - Fer

Les pages appariées 77 et 232 de La Vraie Langue celtique parlent respectivement des Philistins, de Goliath, dans le titre de la page "GOLIATH ET DAVID", ce qui sera explicité plus loin pages 80-81, et de la frontière commune de Coustaussa et de Rennes les Bains. Il existe un point de jonction de ces deux communes avec Cassaignes.

La véritable borne de pierre, indiquant la séparation des terrains de Coustaussa et de Rennes-les-Bains, est fichée en terre à vingt mètre plus loin, du côté du nordouest. Cette borne est fort curieuse ; elle porte sur la face qui regarde Coustaussa, un écusson, sans doute celui du seigneur de ce village, et sur la face opposée, un autre écusson, du seigneur de Rennes, accusant des différences très grandes avec le premier. (VLC, pp. 232-233) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre III - Ps. 77).

E-cu-sson et hémorroïdes ainsi qu'"assises" (siège) . Mais surtout "borne" qui avait un sens en astronomie :

Et pour bien cognoistre l'escartement du Soleil, & de combien il decline de la ligne Equinoctiale, noter nous faut quatre maistres & principaux parallelz, qui pour leurs excellentes utilitez ont retenu leurs propres noms : pour ce que (comme ie croy) ilz separent & distinguent toute la voute du Ciel, & le rond de la terre, en cinq larges ceinctures & bandes. Les cercles font telz: La borne, ou limite, ou retour du Cancre. La borne, limite, ou retour du Capricorne. Le cercle ursin. Le cercle Contr'ursin (Jean Pierre de Mesmes, Les Institutions astronomiques contenans les principaux fondemens et premieres causes des cours et mouuemens celestes, 1557 - books.google.fr).

Cette borne à écusson pourrait désigner le cercle du Capricorne, signe dans lequel se trouve Cassaignes en effet (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Le Zodiaque du Cercle des Prophètes).

Le psaume 77 au verset 66 note : (Dominus) percussit inimioos suos in posteriora. Ce psaume est un rappel de l'histoire et du peuple d'Israël de Moïse à David. Quand les Philistins s'emparèrent de l'arche d'alliance, Dieu les punit d'un mal produisant des bubons qui semble avoir ressemblé davantage à ceux que produit la peste qu'aux hémorroïdes. Au moyen âge, on ne s'embarrassait guère de telles distinctions et le psalmiste suggérait une interprétation simple en localisant crûment ce mal au postérieur. Les commentateurs modernes de la Bible ont jugé que cet épisode était d'un goût douteux, les moines du moyen âge ne s'effarouchaient pas si facilement (Jacques Dubois, Un sanctuaire monastique au Moyen-Age: Saint-Fiacre-en-Brie, 1976 - books.google.fr).

Saint Fiacre, au VIIème siècle, ermite irlandais, s'installe en Gaule près de Meaux, sur le montant vertical de la Croix d'Huriel, un lieu retiré dans la forêt de Brie, où l'évêque lui concède une portion de terrain (La Croix d’Huriel et Rennes le Château : Sot Pêcheur et Par ce signe tu le vaincras 2).

Difficile de trouver du fer dans la page 232.

Négro peut faire allusion au métal negro : Galène mélangée d'oxyde de plomb, de carbonate de plomb et de fer argileux (Annales des mines, Commission des Annales des mines, France. Conseil général des mines, 1842 - books.google.fr).

Dans les textes du Veda, vers le dixième siècle avant notre ère, le fer était déjà cité, nommé « métal noir ». Les Asuras (les « démons », opposés aux Dévas, « les bons ») de la littérature védique, peuvent avoir été des métallurgistes d'un peuple pré-aryen ; la technique pouvait provenir des cités agricoles du Moyen-Orient (Iran, Iraq, Caucase) (Bernard Dupaigne, Les maîtres du fer et du feu: dans le royaume d'Angkor, 2016 - books.google.fr).

Pour les autres allusions, cela est moins évident.

Héliopolis - Or

Joseph fils de Jacob puissant en Egypte est cité page 68 à laquelle correspond la 223 où est mentionné le carras – car, chariot, – raft, un train de bois sur l'eau, un chariot flottant –. "chariot" est une traduction de Rhedae, Rennes le Château. Jacob épouse la fille Aseneth du prêtre du temple du Soleil à On (Héliopolis).

A la page 223 est mentionné aussi le mot "balance" qui est la position de Rennes le Château sur le Zodiaque du Cercle des Prophètes (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Le Zodiaque du Cercle des Prophètes).

Si Kousanus est une allusion à Nicolas Cusanus (de Cues)...

Entre Trêves et Coblence, Andel est situé sur un coteau rocheux et boisé, et près de l'embouchure du Goldbach, qui roule des paillettes d'or. Cues à côté, est la patrie du cardinal Nicolas Cusanus, fils d'un pêcheur nommé Jean Crebs, - auteur de plusieurs traités célèbres de théologie et de philosophie (XVe siècle), et fondateur de l'hôpital (Adolphe Joanne, Itineraire descriptif et historique de l'Allemagne par Adolphe Joanne: L'Allemagne du Nord, 1854 - books.google.fr).

Sinaï - Cuivre

Bézu, ancien Albedunum qui signifie « forteresse blanche », peut se retrouver dans Blancfort page 231, mais qui parle explicitement du château de Blanchefort à Rennes les Bains, en rapport avec la page 76 où est cité le Sinaï.

Après plus d'une année de séjour au pied du Sinaï, le peuple Hébreu, conduit par la main divine, fut amené dans la grande solitude de Pharan – to fare (fère) passer, voyager, – to hand, conduire par la main – où ses tentes demeurèrent dressées jusqu'à ce qu'il reçut l'ordre de se diriger vers la terre promise pour en prendre possession. (VLC, p. 76)

Cf le psaume 76,21 : "Tu guidas comme un troupeau ton peuple par la main de Moïse et d'Aaron" (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre III - Ps. 76).

A la page 231 est mentionné le nom de Lampos, traduit en agneau, mais qui est aussi un cheval du Soleil comme cela concorde avec l'échiquier du Cercle des Prophètes (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : L’Echiquier de la Croix des Prophètes).

Lampos, qui se situe près du Cardou, est cependant associé au Cancer par l'Hortus deliciarum, Cancer qui est la position du Bézu sur le Zodiaque du cercle des Prophètes (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Le Zodiaque du Cercle des Prophètes - books.google.fr).

Phebo sunt quatuor equi, Pirous, Eritreus, Lampos nec non Philogeus, quos quatuor alipedes Apollo in curru suo habere dicitur, quadrifariam sui mutationes significantes per suorum nominum interpretationem. Pirous rubicundus, quia in ortu sol rubet. Eritreus splendens, quia hora tertia ipse splendet. Lampos ardens, quia sol in cancro meridiali positus immensa luce ardet. Philogeus, id est amans terram, quia sero jam decliva petit. Item nomina solis equorum secundum Ovidium: Eous, id est oriens vel surgens, Ethon, id est elatus, Pirous, id est igneus, Fligon, id est acclinis (Herrad von Landsberg (Abbess of Hohenburg), Hortus deliciarum, Partie 2, présenté par Rosalie Green, Thomas Julian Brown, Kenneth Levy, 1979 - books.google.fr).

En 1880, le préfet Barante signalait au ministère de l'Intérieur deux minces filons d'argent et de cuivre dans les montagnes du Cardou et de Roquenègre (Mathieu Paoli, Les dessous d'une ambition politique: Nouvelles révélations sur les trésors du Razès et de Gisors, 1973 - books.google.fr).

Va pour le cuivre.

Ma'an - Plomb

Esaü, surnommé Edom qui donne Idumée où se trouve Ma'an (Théman), apparaît à la page 66, appariée à la 221 où Boudet parle de moutons :

Riche en troupeaux de moutons, pâturant sans cesse dans les prairies du col de Garabell, – gare, laine grossière, – bell, clochette –, Buillac élève encore en grand nombre des taureaux et des chevaux, – bull (boul), taureau, – hack, cheval –. (VLC, p. 221)

Jérémie 49,20 : "Ecoutez donc le dessein que le Seigneur a formé contre Edom, et les résolutions qu'il a prises contre les habitants de Theman : Je jure, a-t-il dit, que les plus petits et les moindres de l'armée les mettront en fuite, et renverseront avec eux toute leur ville", dans l'hébreu Théman, c'est une chose certaine, l'ennemi les traitera comme de faibles brebis, il ravagera leurs pâturages (J.F. D'Allioli, Nouveau Commentaire littéral, critique & théologique sur tous les livres des Divines Écritures, traduit par l'abbé Gimarey, 1868 - books.google.fr).

Comme Rennes les Bains aurait la même étymologie que Rennes le Château, on peut voir une allusion masquée à la première avec "carras – car, chariot, – raft, un train de bois sur l'eau, un chariot flottant –."

On trouve des Nautilites, des Ammonites, ainsi que des Oursins pétrifiés, et plus bas, en descendant vers les Bains, des Térébratules , Coq et Poule, des Cœurs et des Comtes, anciens coquillages dont les espèces ont disparu (Auguste de Labouïsse-Rochefort, Voyage à Rennes-les-Bains, 1832 - books.google.fr).

Les fossiles ammonites (corne d'Ammon, dieu de l'Antiquité égyptienne représenté par un bélier) porte le même nom que le peuple voisin de l'Idumée les Ammonites, descendant d'Ammon né de l'inceste de Lot, neveu d'Abraham, avec sa fille puînée.

A Quillan, en latin Kilianus – Killowhone, terre noire et pierre noire, – on pouvait commencer à faire flotter sur l'Alder les trains de bois réunis en radeaux. (VLC, p. 221)

Des lignes tirées avec des pointes de plomb se rencontrent dans des manuscrits qui remontent au onzième siècle; auparavant, on les traçait avec un style en fer. Mais il n'est fait mention du véritable crayon, composé d'une baguette de graphite enchâssée dans du bois, qu'en 1565. C'est dans l'ouvrage sur la minéralogie de Conrad Gessner, de Zurich, que se trouve la première description et un dessin du crayon. Le minéralogiste Cœsalpinus, à Rome (1596), en fait également mention. Ferrand Imperata, à Naples (1599), nomme ce minéral grafio piombino, et dit qu'on s'en servait pour en faire des crayons et des creusets. Cependant, au dix-septième siècle, le crayon était encore très peu connu. L'Anglais Merret, en 1667, nommait cette substance nigrica fabrilis, parce qu'elle n'avait point encore de nom latin, et qu'elle était une nouvelle découverte; et J. Pettus, en 1683, nous apprend que les crayons faits de cette substance étaient enchâssés dans du bois de sapin ou de cèdre. Plus tard, les Anglais appelaient cette manière Black lead, Kellow ou Killow, et Wadon Wadt, noms qui désignent sa couleur noire. La qualité inférieure est nommée Potloot (dont les Français ont fait Potelot), mine de plomb, le molybdène sulfuré des chimistes modernes. Dans le Dictionnaire de l'industrie, Paris, 1795, il est dit que les crayons d'Angleterre se fabriquaient avec du molybdène réduit eu poudre et reformé en pâte avec de la colle légère de poisson. Le molybdène a été longtemps regardé comme une mine de plomb, et souvent confondu avec le graphite, qui lui ressemble par les caractères extérieurs. Le graphite est nommé par les minéralogistes fer carburé, carbone oxidulé ferrugineux, percarbure de fer, etc., etc., et improprement dans le commerce plombagine ou mine de plomb (Hermann Hammann, Des arts graphiques destinés à multiplier par l'impression, considérés sous le double point de vue historique et pratique, 1857 - books.google.fr).

Killow pourrait donc faire allusion au plomb.

Près du hameau de Montferrand, non loin de Rennes-les-Bains (Haute-Vallée de l'Aude) se trouve un trou d'eau croupissante, encombré de troncs et autres débris végétaux. C'est le lac de Barrenc, dont une histoire aujourd'hui oubliée faisait une demeure du diable.

Il se trouve sur la Montagne des Cornes, encore dans le secteur des Poissons du Zodiaque du Cercle des Prophètes, mais près de la limite du Bélier.

"Une fois, les gens de Montferrand passaient près du lac de Barrenc. Il faisait nuit noire et le ciel était rempli d'éclairs et d'éclats de tonnerre. Tout à coup, au milieu du lac, ces gens attardés aperçurent un bélier tout noir (marra) qui leur dit: "Braves paysans n'ayez pas peur, tout cela ne sera rien". Un frisson de peur glissa tout aussitôt à travers leurs veines, et sans dire mot chacun regagna sa maison : la tempête s'apaisa sans retard, et le ciel redevint clément comme aux plus belles nuits du printemps.

Une autre fois, des habitants du village de Bans avaient entrepris des travaux, afin de donner issue aux eaux débordantes du lac de Barrenc. Mais personne ne savait comment conduire utilement les travaux... Un jour que tous ces gens se consultaient anxieusement, le même bélier, sorti du milieu du lac, s'approcha d'eux et leur dit : « Si continuatz, les Bans se negaran é Montferrand tramblera» ("Ne poursuivez pas vos travaux commencés: sinon, les Bans vont être submergés et Montferrand ne tardera pas à disparaître"). Impressionnés, autant par l'apparition du bélier que par ses prophéties, les paysans abandonnèrent pour toujours leur besogne." (polymathe.over-blog.com, U. Gibert, Légendaire des eaux, Folklore 99, 1960 - garae.fr).

Le bélier "noir" n'est pas encore éclairé par le soleil vernal et il sort encore de l'eau des Poissons.