Partie VII - Cohérence grand nonagone   Chapitre IL - Deuxième Etoile   Ban-Saint-Martin - Rennes-le-Château   

Ban-Saint-Martin - Rennes-le-Château

Cette diagonale a pour dominante les Vierges noires et les monstres (dragon, ou bête monstrueuse) illustrés par les exemples de Ban-Saint-Martin et sa région, Domrémy, Aujeurres, Bouilland, Velars-sur-Ource, La Rochepot, Saint-Symphorien-des-Bois, Charlieu, Vernay, Mayres, La Chapelle-Geneste, Collat, Sainte-Marguerite, Mazerat-Aurouze, Prunières, Belmont-sur-Rance, Saint-Beauzély, Séverac-le-Château, Castelnau-Pégayrolles, Lacaune, Rennes-le-Château.

Une cérémonie se pratiquait à Metz, tous les ans, aux fêtes dites des Rogations, et fut interdite peu de temps avant la Révolution, par arrêt du Parlement. Les Rogations étaient des fêtes printanières en l'honneur du soleil nouveau, vainqueur de l'ennemi de la fécondité, et réparateur des désastres sans nombre dont l'hiver, pendant six mois de l'année. Les anciens, le 6 Avril, faisaient dans les champs des sacrifices et donnaient des fêtes en l'honneur de Cérès, pour obtenir de bonnes récoltes. Les Egyptiens célébraient au mois de Mars, une fête en l'honneur d'Isis. Les Romains avaient aussi les fêtes Palilies, qui se pratiquaient au printemps.

On promenait dans Metz un dragon, sous le nom de Graouilli, qui est le même que ceux combattus par saint Georges - honoré à La Rochepot, chapelle à Aujeurres, à Saint-Symphorien-des-Bois, fresque de l'église de Mazerat-Aurouze -, saint Michel - honoré lui à Castelnau-Pégayrolles, à Belmont-sur-Rance -, saint Martial - vocable de l'église de Collat combattant le dragon à Limoges -, et saint Loup, tueur du Cocatrix (ou "Chair salée") de Troyes - vocable de l'église de Marey-sur-Tille -, celui enchaîné par sainte Marguerite, celui dont saint Marcel délivra la ville de Paris, que la Gargouille que Saint Romain, illustre rejeton des rois de France chassa de la ville de Rouen en 628. Jason fut aussi le vainqueur du Dragon en Colchide, pour se rendre maître de la riche toison du célèbre Bélier qui avait porté Phryxos au-delà de l'Hellespont, qui l'offrit en sacrifice à son arrivée en Colchide, et qui attacha lui-même sa dépouille dans le temple de Mars. Ce Bélier sacré est l'image de l'astre bienfaisant qui régénère la nature au printemps, qui fait mûrir les moissons et les fruits. Le monstre Graouilli, est bien l'emblème de l'animal vainqueur de la fécondité, que l'on le surnourrit pendant la promenade qu'on lui fait faire, dans l'espérance qu'après avoir été rassasié ou repu, il n'attaquera pas les moissons ainsi que les autres productions de la terre. On voyait planer le Graouilli au crépuscule par delà les contrées mosellanes, et il fut noyé dans la Seille par saint Clément.

A Saint-Micaud, le menhir du village est gravé d'un "serpent" à 9 méandres.

Autre monstre à Rennes-le-Château dont l'étymologie a été rapportée au nom d'un dieu gaulois des Pyrénées. M. Desmousseaux, préfet du département de Haute-Garonne nomma un homme de lettres uniquement occupé de l'archéologie, Alexandre Dumége qui a trouvé dans ce département un grand nombre d'autels consacrés à des divinités indigènes, et, entre autres, un monument consacré au dieu Aereda. " Je pense que les noms des dieux AEREDA et TEOTANI sont celtiques avec une finale latine, comme ceux des autels druidiques trouvés à Notre-Dame de Paris ; que le premier vient du celtique " aer red ", serpent coureur, ou mieux de " aer hed ", serpent qui s'allonge, qui s'étend en long, comme le serpent Python ; et le second, de teot tan, langue de feu, comme le Saint-Esprit qui descendit eu langue de feu sur les apôtres. " (Eloi Johanneau), Mémoires de l'Académie celtique, 1807)

Le serpent Python nous réfère à Apollon qui le tua pour installer son oracle à Delphes et pour venger sa mère que le monstre poursuivit, envoyé par Héra, jalouse de Léto.

Eugène Delacroix, Apollon vainqueur du serpent Python, 1851

Voici l'explication que M. Delacroix lui-même a donnée de son œuvre : " Le dieu, monté sur son char, a déjà lancé une partie de ses traits; Diane, sa sœur, volant à sa suite, lui présente son carquois. Déjà, percé par les flèches du dieu de la chaleur et de la vie, le monstre sanglant se tord en exhalant dans une vapeur enflammée les restes de sa vie et de sa rage Impuissante. Les eaux du déluge commencent à tarir, et déposent sur les sommets des montagnes, ou entraînent avec elles les cadavres des hommes et des animaux, les dieux se sont indignés de voir la terre abandonnée à à des monstres difformes, produits impurs du limon. Ils se sont armés comme Apollon. Minerve, Mercure, s'élancent pour les exterminer en attendant que la sagesse éternelle repeuple la solitude de l'univers. Hercule les écrase de sa massue ; Vulcain, le dieu du feu, chasse devant lui la nuit et les vapeurs impures, tandis que Borée et les Zéphyrs sèchent les eaux de leur souffle, et achèvent de dissiper les nuages. Les Nymphes des fleuves et des rivières ont retrouvé leur lit de roseaux et leur urne encore souillée par la fange et par les débris. Des divinités plus timides contemplent, à l'écart, ce combat des dieux et des éléments. Cependant, du haut des cieux, la Victoire descend pour couronner Apollon vainqueur ; et Iris, la messagère des dieux, déploie dans les airs son écharpe, symbole du triomphe de la lumière sur les ténèbres et sur la révolte des eaux. "

Ces légendes sont illustrées dans le ciel des constellations nocturnes. Les tables alphonsines parlent, pour l'étoile Alpheca de la Couronne boréale, de Malfelcarre des Chaldéens, que Bayer relit à Pupilla, équivalent latin du grec Coré, autre nom de Perséphone. Dupuis, dans son Astronomie de Lalande, comme Court de Gebelin, fait le lien entre la chaldéenne Perséphone et le titre hébreu de Per-Tséphon qui signifie Couronne du Nord. Sous la constellation de la Couronne boréale, de mauvais augure selon Artémidore, sous les pieds de la Jeune Vierge très-pure ou Proserpine, se trouve directement, sur les mêmes méridiens, la tête du Serpent qui figure la constellation de ce nom, et dans laquelle les premiers astronomes ont placé le génie de la séduction et du mal. Or, les théologiens, comme leurs confrères les astrologues, ont aussi toujours fait de ce serpent céleste l'âme de la tentation et de la mort. A 180 degrés de la Couronne boréale et de la tête du Serpent céleste, c'est-à-dire au point du ciel lui est diamétralement opposé à ces deux constellations, se trouve la constellation du Bélier.

On raconte aussi que la Couronne boréale est celle d'Ariane - transformée en déesse Libéra par Bacchus après avoir été abandonée par lui et par Thésée auparavant - que la déesse Vénus lui avait offert, couronne de neuf pierres précieuses forgée pour elle par Vulcain, et qui devint, suite à une métamorphose, la constellation de la Couronne.

Sous les latitudes de l'Egypte et de la Palestine, lorsque la constellation de la Couronne boréale, ou, pour nous servir de l'ancienne dénomination de cette constellation, lorsque la constellation de Pupilla libera, nom donné en astrologie au Moyen Âge, (pro Serpens) se couche à l'Occident, la constellation de l'Agneau apparaît à l'Orient sur l'horizon. Pupilla est donc la mère de l'Agneau, puisqu'elle lui donne naissance par son coucher, et comme cette maternité n'est qu'une figure astrologique, la Vierge-mère ne cesse pas d'être vierge. Varron dans son Traité de la langue latine, 5.68 note : " Ennius, dans son Epicharme, l'appelle encore Proserpine, parce qu'elle se cache souvent dans le sein de la terre. Le nom de Proserpine exprime le mouvement qu'elle décrit à droite et à gauche, comme un serpent ; car serpere et proserpere étaient autrefois synonymes, comme on le voit dans Plaute : Quasi proserpens bestia. "

Si Perséphone est réputée sans enfant, les Hymnes orphiques lui en donnent : les Erynnies mais aussi Adonis qui est surnommé Eubouleus dans certains hymnes orphiques, figure proche de Dyonisos, défini aussi par ses hymnes comme fils de Perséphone par Zeus. " Nourriture universelle, vierge et jeune homme, Adônis toujours florissant, qui es mort et qui resplendis de nouveau au retour des belles saisons, toujours jeune, aux deux cornes, désirable et pleuré, beau, qui aimes la chasse, qui as une abondante chevelure, cher au cœur de Kypris, douce fleur, germe d'amour, né dans le lit de Perséphonè aux cheveux charmants, toi qui habites maintenant les ténèbres Tartaréennes, reviens de nouveau dans l'Olympos et mûris les fruits ! Viens, ô Bienheureux, et apporte les fruits de la terre à ceux qui initient à tes mystères. " Adonis (dont le nom signifie " Seigneur " génie de la végétation n'est donc pas une invention de Frazer. Le porcher d'Eleusis, Euboulos, fut le premier à faire connaître le destin de Coré-Perséphone parce que le gardien de porcs dans la mythologie européenne primitive signifie devin ou magicien. Clément d'Alexandrie explique qu'au moment de l'enlèvement de Coré, les cochons d'Euboulos furent aspirés dans la terre par le trou même qui engloutit Coré (voir Luc 8, 26-33 : le démoniaque gérasénien), ce qui expliquerait l'origine des Thesmophories, fête de Déméter apportant les lois (du mariage particulièrement) passée à Rome sous le nom de Bona Dea, où intervenaient des figurines de porcs. A Lacaune réputée pour sa charcuterie, la fête du " Sens Porc " avait lieu en février, où le " Saigneur " faisait son office.

L'Orphisme est une religion libre, savante et philosophique. Il est né du culte mystique de Dionysos, qui apparaissait alors dans en Grèce. Dans sa doctrine et dans son rituel, il s'est développé suivant la loi de toutes les religions, empruntant aux traditions helléniques, aux mystères orientaux, aux cultes exotiques, aux philosophies, tout ce qui répondait à son idéal, théories, croyances, rêveries et pratiques. Dionysos Zagreus devint la divinité principale des Orphiques. On l'identifia avec le dieu suprême des cosmogonies ou des mythologies, symbole de la vie universelle, personnification divine et sensible de l'âme du monde. Saint Augustin songeait probablement à des textes orphiques tarifs, quand il félicitait Orphée d'avoir connu la doctrine du Verbe, la distinction du Père et du Fils. Les apologistes chrétiens considéraient les points communs entre le Christianisme et l'Orphisme néo-platonicien de leur temps : unité divine, nature divine de l'âme, péché originel, nécessité d'une purification, exhortation à la pureté et à la chasteté, préoccupation de l'autre vie, conception du Paradis. Depuis le IVème siècle, il s'est répandu en Orient et en Occident. Religion libre, ouverte à tous, sous réserve d'une initiation préalable, philosophie mystique, sans défense contre les imaginations et les rêves de ses adeptes, l'Orphisme s'est déformé dans deux directions différentes : dans le sens du charlatanisme, et dans le sens des spéculations panthéistiques. Les Orphiques formaient une Eglise mystique, pour qui l'essentiel était la doctrine, la pureté de la vie, la préparation à la mort et aux existences futures.

Alors qu'elle ramassait des coquelicots dans les champs avec ses compagnes, Perséphone fut enlevée par Hadès par une crevasse du sol, ce dont fut témoin Euboulos, frère de Triptolème qui sera initié aux Mystères d'Eleusis. Déméter, sa mère, se lancera dans une recherche de 9 jours et 9 nuits, mettant l'interdit sur la fécondité de la terre. C'est Aréthuse, selon Ovide, qui, devenue fontaine avec un parcours souterrain, renseignera Déméter, sur le lieu de détention de Perséphone. Hadès acceptera de rendre la jeune fille qu'à la condition qu'elle de se soit pas nourrit jusque là. Or Perséphone, dénoncée par Ascalaphe, transformé bientôt en hibou de mauvais augure, reconnaît avoir mangé 7 pépins d'une grenade, nourriture réservé aux morts. Ces 7 graines représenteraient les 7 phases de la lune à la fin desquelles le blé commence à lever. Après dures négociations, Zeus, Déméter et Hadès partagent la vie de Perséphone en deux : elle passera, selon Ovide, 6 mois aux enfers et 6 mois à la clarté du jour : autre allusion au blé, qui reste caché sous la terre dans les mois d'hiver, et qui germe et mûrit dans les mois du printemps et de l'été. La transhumance de la Vierge noire de Vassivière qui passe l'hiver à Besse est peut-être un souvenir de Proserpine.

Saint Augustin rappelle que de nombreuses divinités présidaient au cycle du blé : Segetia était préposée aux moissons, Proserpine (du latin " proserpere " : lever) aux germes des blés, le dieu Nodatus aux nœuds du tuyau, la déesse Volutina à l'enveloppe de l'épi; vient ensuite Patelana, quand l'épi s'ouvre; Hostilina, quand la barbe et l'épi sont de niveau; Flora, quand il est en fleur; Lacturnus, quand il est en lait; Matura, quand il mûrit; Runcina, quand on le coupe.

Perséphone a donc le visage de la Vierge d'automne ou des signes inférieurs, " Autumnalis Desponsata ", disent les anciens, sur le mariage de Pluton avec Proserpine. Les anciens, comme on le voit, avaient des déesses blanches et des déesses noires. Les peuples modernes ont aussi leur vierge noire et leur vierge blanche qui se retrouvent dans le ciel astronomique. La vierge blanche est la vierge de la lumière, la vierge par excellence, dont on sollicite les bontés ou la bienveillance ; comme vierge noire, elle est la vierge ténébreuse ou malfaisante, que l'on sollicite pour la supplier d'écarter les malheurs auxquels sont exposés les mortels pendant la vie. Les anciens adressaient des prières aux déesses noires, pour les supplier de suspendre leurs malignes influences ; comme ils en adressaient aux déesses, blanches, pour les rendre favorables aux moissons, et les favoriser dans leurs entreprises. Perséphone a ces deux aspects puisqu'elle se partageait entre la surface de la terre auprès de sa mère Déméter et le fond des Enfers auprès d'Hadès. Les Vierges Noires chrétiennes ne sont plus dispensatrices de malheurs, elles les écartent seulement.

Le couronnement des Vierges noires, comme à La Chapelle-Geneste ou à Velars-sur-Ource en 1912, prend une signification particulière et astronomique rattachant un peu plus ces Vierges à la Perséphone grecque.

Sainte Marguerite n'est devenue célèbre, que depuis le onzième siècle ; et il paraît que c'est d'après le calcul de Columelle, qui fixe en quatre des nones de Juillet, le coucher du matin de la Couronne, qu'on aura fixé dans nos calendriers, en Juillet, la fête de Sainte Marguerite; car son lever le matin, a lieu en Octobre. On donne à sainte Marguerite une ceinture merveilleuse, comme on en donne une à Andromède et à Vénus. Alphecca est l'alpha de la Couronne boréale et a été nommée dans les temps modernes Margarita Coronae, la perle de la couronne et occasionnellement transformée en Saint Marguerite qui donne son nom à l'abbaye qui se trouve à Bouilland.

Dès 1425, dans le jardin de son père à Domrémy, Jeanne "entend des voix" accompagnées d'apparitions : Saint Michel, Sainte Catherine et Sainte Marguerite. Ces voix guideront Jeanne vers le destin que l'on connait : la lutte contre l'occupant anglais et le sacre de Charles VII à Reims (Le Clos Domremy). Domrémy se trouve aussi dans le cercle templier d'Houécourt (Point particulier : Houécourt) associé à la date du 28 septembre (Petit calendrier). Saint Michel est fêté le 29 en commémoration de l'apparition du Mont Gargano.

Le trio formé par le dragon, le sauveur, et la jeune fille se retrouve en Persée, Andromède et le dragon de mer, en saint Georges, en saint Michel, la Vierge et le Dragon, antique serpent (Apocalypse 12, 1-9) : " Un signe grandiose apparut au ciel : c'est une Femme ! Le soleil l'enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête ; elle est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de l'enfantement. Puis un second signe apparut au ciel : un énorme Dragon rouge-feu, à sept têtes et dix cornes, chaque tête surmontée d'un diadème. Sa queue balaie le tiers des étoiles du ciel et les précipite sur la terre. En arrêt devant le Femme en travail, le Dragon s'apprête à dévorer son enfant aussitôt né. Or la Femme mit au monde un enfant mâle, celui qui doit mener toutes les nations avec un sceptre de fer ; et l'enfant fut enlevé jusqu'auprès de Dieu et de son trône, tandis que la Femme s'enfuyait au désert, où Dieu lui a ménagé un refuge pour qu'elle y soit nourrie mille deux cent soixante jours. Alors une bataille s'engagea dans le ciel : Michel et ses Anges combattirent le Dragon. Et le Dragon riposta, appuyé par ses Anges, mais ils eurent le dessous et furent chassés du ciel. On le jeta donc, l'énorme Dragon, l'antique Serpent, le Diable ou le Satan, comme on l'appelle, le séducteur du monde entier, on le jeta sur la terre et ses Anges furent jetés avec lui ". En effet, la Vierge fut conçue sans péché afin de donner naissance au Christ qui allait racheter les fautes du péché originel : "Je susciterai l'hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance. Celle-ci t'écrasera la tête, et toi, tu lui mordras le talon" (Genèse 3:15). Ce péché originel est symbolisé sous forme d'une bête féroce. De nombreuses représentations au XVIIème siècle montrent la Vierge debout sur son croissant écrase donc de tout son poids ce monstre réduit à l'immobilité mais toujours rugissant inspiré de Saint Michel terrassant le dragon. On donne à saint Michel une balance, représentation du signe d'automne, figuré sous la forme de cet instrument, et dans lequel le soleil prend alors son domicile, et où il établit véritablement égalité des jours et des nuits. Comme Hercule, on représente Saint Michel coiffé d'une tête de lion ; et ce qu'il y a de plus remarquable, c'est que l'Hercule céleste monte au ciel avec le signe de la Balance, vers la fin de Septembre, précisément à l'époque à laquelle on fête Saint Michel. On nous le représente comme un Ange belliqueux, caractère qu'il emprunte du signe qui accompagne Hercule, et qui est le domicile de Mars. L'Hercule céleste s'interpose entre le Dragon et la Couronne boréale, qui figure la jeune fille Perséphone, fille de Déméter, qui surmonte la constellation du Serpent.

Les Poètes ont ajouté à la fable de Proserpine, qu'elle avait eu un fils qui avait la forme d'un Taureau et qui est Dionysos. Jupiter, pour jouir d'elle, s'était métamorphosé en Dragon. Et ils disent aussi que le Taureau était aussi père de ce Dragon. L'influence des Orphiques et les données asiatiques qu'ils avaient empruntées au mythe et au culte du Sabazius phrygien, dieu qui s'engendre lui-même après avoir traversé le sein d'une déesse, à la fois ainsi son épouse et sa mère, produisirent de nouveaux syncrétismes. L'Iacchus d'Eleusis fut identifié au Zagreus que l'orphisme avait puisé en Crète, et on lui attribua sa passion, sa mort sous les coups des Titans, assimilée également à la mort du Dionysos de Thèbes et d'Argos. De cette façon, dans les mystères éleusiniens et dans tous les cultes qui s'y rattachaient, Dionysos apparut deux fois, avec deux rôles différents, d'abord époux de Coré dans les Petits Mystères comme dans les Anthestéries, puis son fils dans les Grands Mystères.

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D'autres monstres qui peuplent la nuit des angoisses humaines habitent cette curieuse diagonale : la Peute Bête d'Aujeurres ; la Bête du Gévaudan, à Prunières, qui assassine le 7 octobre 1764 une fille de 20 ans retrouvée dévorée et décapitée ; les dinosaures de Saint-Beauzély où l'on trouve leurs empreintes.

 


Sources

Paul Monceaux, http://www.mediterranees.net/civilisation/religions/orphisme/daremberg.html

Alexandre Lenoir, Myhtologie celtique du Dragon de Metz, nommé Graouilli, in Mémoires de l'Académie Celtique, tome II, Dubray, 1808 http://books.google.fr/books?id=mz0vAAAAMAAJ&printsec=titlepage&dq=%22dragon%22+%22vierge+noire%22+&source=gbs_summary_r#PPA3,M1

Auguste Eugene Fiévet, Histoire du ciel et de la terre nouvelle, physique céleste, http://books.google.fr/books?id=SQE5AAAAMAAJ&pg=PA257&lpg=PA257&dq=couronne+bor%C3%A9ale+pupilla&source=web&ots=E80PJB4Ux5&sig=ToKv2YffGyL9Z1ac63gsSUA58p8&hl=fr#PPA265,M1

Anne-France Morand, Etudes sur les Hymnes orphiques, http://books.google.fr/books?id=AQBEckWmM4AC&pg=RA1-PA167&lpg=RA1-PA167&dq=adonis+%22de+pers%C3%A9phone%22&source=web&ots=hHOiJGW9Mz&sig=i_EDhk73zIAQQRaLBYM7N3B54-Y&hl=fr#PRA1-PA168,M1

http://www.mythorama.com/_mythes/indexfr.php?id_def=262

Eloi Johanneau, Mémoires de l'Académie celtique, 1807, http://books.google.fr/books?id=Dj0vAAAAMAAJ&pg=PA218&lpg=PA218&dq=aereda&source=web&ots=xlT9VesFo_&sig=yT9nJG9BJaCqS18Oc4GGEGeR2sE&hl=fr#PRA1-PA588,M1

http://www.lescheminsdhermes.org/Livre-d-Alchimie-et-d-esoterisme,445.html

Daremberg et Saglio, Bacchus, http://www.mediterranees.net/civilisation/religions/dionysos/bacchus15.html