Partie XVII - Le Prieuré de Sion   Les documents secrets   6 - Dossiers secrets de Henri Lobineau : Vélasquez   
PRIEURE DE SION DOCUMENTS SECRETS LOBINEAU TOSCAN PLANTIER VESLASQUEZ

Dans les Dossiers secrets de Henri Lobineau signé Toscan du Plantier, l'introduction est signée Edmond Albe.

Une personne ayant réellement existé de ce nom est un chanoine quercynois. Il est né le 18 septembre 1861 à Figeac dans le département du Lot en France et décédé le 27 juin 1926, et fut un prêtre catholique, historien et spéléologue français qui s'intéressa au Quercy. Il a écrit des centaines de monographies de commune de la région dont celle de Rocamadour (fr.wikipedia.org - Edmond Albe).

"Edmond Albe", parlant de Vincent de Paul, attire l'attention sur un tableau de Vélasquez : Crucifixion. "Celui qui contemple l'étrange tableau de Vélasquez : CRUCIFIXION, trouve objet à méditation". Le Christ de Saint Placide présente la particularité d'être fixé par quatre clous d'une manière archaïque à laquelle son beau-père Pacheco invitait de revenir. On pense aux célèbres quatre clous de la gravure de Dürer, Melencolia I. Les témoignages rendent compte du tempérament mélancolique à la fois de Vélasquez et de Vincent de Paul.

Bon nombre de méditants dans les poèmes du XVIIème siècle ou dans des ouvrages contemporains, sont mélancoliques. "L'origine même de la mélancolie, traditionnellement, naît de la réflexion et de la fréquentation des livres. Les méditations poétiques trouvent chacune, en fonction du genre dont elle relève, l'origine de cette mélancolie qui les envahit ; pour le méditant religieux, c'est la présence du corps qui rend l'âme mélancolique dans sa méditation..." (Christian Belin, La méditation au XVIIe siècle: rhétorique, art, spiritualité, 2006 - books.google.fr).

En 1630, au retour de son voyage en Italie réalisé sur les conseils de Rubens, Velasquez peint un immense Christ en croix destiné au couvent des Bénédictines de San Placido à Madrid (musée du Prado). Il s'agit peut-être d'un ex-voto peint à la suite d'un scandale survenu dans cette communauté religieuse. Un Christ de lumière cloué sur sa croix apparaît sur un fond noir uniforme. Il est vêtu d'un court perizonium bleu noué sur le bas des reins. Les bras sont relevés, les jambes sont parallèles et les pieds sont cloués côte à côte sur un suppedaneum. Le sang coule des plaies et macule le bois du stipes. La tête auréolée de lumière penche sur la poitrine. La chevelure retombant sur l'épaule droite cache une partie du visage. Une étroite couronne d'épines ceint son front. Le visage est serein et les yeux sont clos. Un large titulus en bois reprend dans les trois langues le "Jésus, le Nazaréen, le Roi des Juifs" de l'Évangile de Jean. Cette œuvre est d'une beauté et d'une élégance rares, et le Christ, véritable Adonis martyr [est] à peine marqué par les souffrances (Jacques de Landsberg, L'art en croix: le thème de la crucifixion dans l'histoire de l'art, 2001 - books.google.fr).

Dans Melencolia I, Durer a représenté un grand nombre d'objets, parfois difficiles à identifier ; outre le livre et le compas que la figure tient dans ses mains, outre les clés et la bourse à son côté, on trouve disposés à terre ou accrochés à différents endroits de l'estampe : un clystère ou un soufflet, quatre clous, une règle, une scie, un rabot, des tenailles, un outil de maçon qui ressemble à un pied à coulisse mais est plutôt un gabarit, un encrier, un marteau, un creuset, des pincettes, une sphère, un polyèdre, une meule, une échelle, une balance, un sablier, une cloche. A quoi il faut ajouter un chien et ce qui ressemble fort à une chauve-souris (Maxime Préaud, Objets de mélancolie, Revue de la Bibliothèque nationale, Numéro 22, 1986 - books.google.fr).

Bien que l'on sache peu de choses sur la vie de Vélasquez, tous ses biographes le dépeignent comme un homme mélancolique, taciturne, flegmatique, réservé et distant. C'est sans doute cette nature qui lui a donné ce grand pouvoir d'observation, indispensable à un portraitiste, cette faculté de saisir, derrière l'apparence, la réalité invisible d'autrui et de soi : dans les portraits qu'il a réalisés tout au long de sa vie, s'inscrit la vibration la plus intérieure du peintre, ce qu'il y a dans son regard de plus personnel (Edgar Samper, Le portrait de cour dans l'oeuvre de Vélasquez, Le portrait dans les littératures et les arts d'Espagne et d'Amérique latine, 2002 - books.google.fr).

Les biographes de Vincent Depaul notent en effet qu'en dépit de la société brillante qui fréquente l'hôtel parisien et les diverses demeures des Gondi, Vincent se tient chez eux « comme dans une chartreuse » (Abelly) et qu'il lutte par ailleurs contre un tempérament « bilieux et mélancolique». Certes, Abelly [membre de la Compagnie du Saint-Sacrement comme Depaul] présente ces humeurs – et la tendance à la colère qui en résulte – comme une donnée physiologique, que Vincent cherchera plus tard à surmonter avec l'aide de Dieu en s'entraînant à la douceur (Marie-Joëlle Guillaume, Vincent de Paul, 2015 - books.google.fr).

La disparition de Vincent de Paul entre 1605 et 1607 pourrait être liée à ce tempérament, sachant que l'épidémie du "mal de Layra" sévit dans la région de Dax depuis 1605, mal que l'on peut voir en filigrane dans la plaque d'Elisabeth Raynaud (Vincent de Paul, I, 65, 1605 - www.nostradamus-centuries.com, Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Le Fauteuil du diable, Layram ou Aram).

A la page 15 des Dossiers Lobineau, la nécrologie de M. de Cayron, ancien curé de Saint Laurent, emploie l'expression de Bossuet "inexorable ennui" qu'il supportait du fait de la goutte et de son tempérament bilieux.

A vrai dire, cette maladie de la mélancolie n'est pas nouvelle dans le monde; c'est la maladie du cœur humain. L'Ecclésiaste a redit la plainte éternelle sous le ciel brûlant de l'Idumée [le psaume 119 aussi : Heu mihi ! quia incolatus meus prolongatus est ! Habitavi cum habitantibus Cedar : multum incola fuit anima mea"]. Au moyen âge, cette maladie avait un nom, on l'appelait acedia; plus d'un cœur souffrant l'a ensevelie dans les cloîtres. Bossuet au milieu des pompes et des splendeurs de la cour de Louis XIV nous parle de cet « inexorable ennui » qui fait le fond du cœur humain, surtout du vieillard (M. d'Haussonville, La jeunesse de Lord Byron, 1872 - books.google.fr).

Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (baptisé à Séville le 6 juin 1599 - mort à Madrid le 6 août 1660) meurt un an après la destruction du château de Barbarie.

Il peignit dans les années 1620 pour le roi et le Comte-Duc Olivares, mais une fois installé à Madrid, il n'accepta plus que les commandes de membres influents de la cour. On sait qu'il peignit divers portraits du roi, du Comte-Duc, et que certains furent envoyés hors d'Espagne, comme les portraits équestres de 1627 qui furent envoyés à Mantoue par l'ambassadeur à Madrid de la maison de Gonzague. Le Géographe du musée des beaux-arts de Rouen pourrait également appartenir à cette période. Il fut inventorié dans la collection du marquis de Carpio en 1692 en tant que « Portrait d'un philosophe riant avec un bâton et un globe, original de Diego Vélasquez ». Il fut également identifié sous le nom de Démocrite et parfois attribué à Ribera, avec lequel il garde une étroite ressemblance (fr.wikipedia.org - Diego Vélasquez).

La mélancolie est liée à Rennes le Château, par l'archange Michel et par Fronsac, ainsi qu'à Rocamadour par sa Vierge noire (La Croix d’Huriel : La Croix d’Huriel, ses anges et les humeurs : Michel en vert et la mélancolie, La Croix d’Huriel : La Croix d’Huriel, ses anges et les humeurs : Au nom du Père, du Fils et du saint Esprit, Amen, Alchimie et nonagones : Vierges noires).

Edmond Albe publie La Confrérie de la Passion, contribution à l'histoire de la Compagnie du Saint-Sacrement (Extr. de la Revue d'Histoire de l'Église de France). Paris, Letouzey et Ané, 1912 (www.rechercheisidore.eu).

Rocamadour

Parmi les Miracles narratifs composés par Gautier de Coinci, le Jongleur de Notre Dame de Rocamadour est à ce titre emblématique. Gautier y relate le miracle qui, par trois fois, donne à Pierre de voir un cierge se poser sur sa vielle. Aux yeux de Gérard, moine envieux et « plains de melancolie » (v. 61), l'aventure n'a rien de miraculeux mais résulte d'un tour de passe-passe effectué par un jongleur habile à tromper et duper (« enchanteras » et « boutencoroye », w. 63 - 64). (« Dou Cierge qui descendi au jougleour », dans Les Miracles de Nostre Dame par Gautier de Coinci).

Quant à la foule des témoins, elle s'émerveille au contraire du mode musical par lequel Pierre manifeste sa dévotion à la Vierge, comme du mode lumineux par lequel Marie récompense son dévot. Ce que le miracle vient publiquement récompenser, c'est la qualité mélodique de la prière du jongleur, laquelle reproduit à sa façon l'harmonie de la Création. L'erreur du moine Gérard est dans ce contexte le résultat d'une « surdité » morale qui le rend « aveugle » aux beautés du cosmos. Et ce sera le cas de tous ceux - envieux et jaloux - chez qui la parole est en désaccord avec l'intention, provoquant un divorce intérieur qui a pour effet de les éloigner de Dieu (vv. 203 - 211). À l'opposé, Gautier loue en conclusion tous ceux qui, échappant aux « cordes » de Satan, se font l'écho de la musicalité du cosmos. Le recours à l'annomination vient ici établir une correspondance sonore entre parole (une vielle bien accordée), cœur (« cuers »), entente avec Dieu (« concordera ») et communion avec Son corps (« cors »; vv. 345-358) (Brigitte Cazelles, L'oeuvre courtoise comme "entremés", Ce est li fruis selonc la letre : Mélanges offerts à Charles Méla, 2002 - books.google.fr, Darmstadt : Les trois portes : Douze portes).

Comme l’écrit Edmond Albe (Notre-Dame de Roc-Amadour, Paris, 1929, p. 19), « le nom s’est formé, comme tant d’autres semblables, par la juxtaposition de deux mots : Roc et Amadour ; en latin Rupes ou Roca Amatoris, toujours ; en roman Rocamadour ; en patois Recomodou ; écrit dans les textes français : Roche Amadour, Rochemadou, etc. On peut comparer avec les noms de La Rochefoucauld, Rochechouart, la Roche-Guyon ; en latin Rupes Fulcaudi, Rupes Cavardi, Rupes Guidonis. » Quant à savoir qui était ce personnage, continue l’historien, et à quelle époque il a vécu, « il est absolument impossible de le dire au moyen de documents » (ibidem) (Jacques Poucet, La Fuite de la Sainte-Famille en Égypte chez Jean d’Outremeuse, Un épisode de l’Évangile vu par un chroniqueur liégeois du XIVe siècle, 2014 - bcs.fltr.ucl.ac.be).

Rocamadour se trouve sur la transversale de la Croix d'Huriel, Fronsac - Rochemaure (La Croix d’Huriel : La Croix d’Huriel et Rennes le Château : Chemin et signe de croix).

1514

Pages 16 des Descendants mérovingiens ou l’énigme du Razès Wisigoth (doc 2), signés par "Madeleine Blancasall" et dans la page 9 de Généalogie des rois mérovingiens et origine de diverses familles françaises et étrangères de souche mérovingienne (doc 1), l'année 1514 apparaît comme la date de naissance de Jean XIV (14 comme 1514) marié en 1546 à Marie de Saint-Clair-sur-Epte, mort en 1579. Son père est Jean XIII et sa mère Marguerite de Biche de Cléry. Avec la page 13, on apprend que c'est Jean XIV qui s'installe dans le Nivernais (www.museebs.org).

Le château de Barbarie à La Machine aurait été un fief de la famille Plantard de Saint-Clair. La Machine se trouve sur un axe du 23 octobre début du signe du Scorpion, dans la saison de l'automne (Le Prieuré de Sion : Les documents secrets : 6 - Dossiers secrets de Henri Lobineau : Barbarie).

Les astrologues qualifient les trois autres qui font les troisièmes en rang ou la Balance, le Scorpion, le Sagittaire, Signes de l'Automne ; Signes mélancoliques, & virils, en considération de la proportion qu'ils ont avec l'Automne, la melancholie, & l'âge viril (Jean de Brisbar, Calendrier historique, avec un traité historique de la sphère, 1694 - books.google.fr).

Démocrite est l'un des noms que l'on peut donner à la voix satirique, quand celle-ci porte en elle tout ensemble le rire et la science. En quoi [...] Robert Burton (1577–1640) se conforme à des modèles préétablis. Rien d'étonnant, donc, si la préface de l'Anatomy of Melancholy (première édition en 1621) commence par un portrait de Démocrite, construit à partir des sources les plus diverses : le pseudoHippocrate, Diogène Laërce, Lucien, Juvénal, etc. Ce portrait composite comporte des retouches. Nul auteur antique n'a fait de Démocrite un mélancolique ; Burton n'hésite pas à lui attribuer ce tempérament [...]

Pour le vieux Démocrite et son cadet, un seul souci : regarder, écouter, comprendre, s'adonner à la « vie théorétique ». Et un seul projet : parler de la folie et de ses causes dans un grand livre. Or le livre sur la folie du vieux Démocrite a été perdu. [...] Ce livre perdu, sans prétendre l'égaler, on peut rêver de le remplacer, et Burton se porte volontaire. [...]

Burton ne prétend pas restituer le livre perdu. Il le récrit face à un nouveau présent, sur de nouvelles preuves, dans un autre langage, et en citant mille témoins venus après Démocrite. [...] À force d'emprunter la parole des autres, il s'est rendu certes impersonnel, mais tout aussi bien universel. Et pourtant, c'est du fond de luimême qu'il prétend avoir reçu l'expérience de la mélancolie, et, par le mélancolique travail de l'écrivain, c'est lui-même qu'il cherche à guérir, selon la méthode ancienne qui consiste à chercher le remède dans le mal :

Il faut gratter l'endroit qui démange. Je n'ai pas été peu tourmenté par cette maladie, dirai-je par ma maîtresse mélancolie, mon Égérie, ou mon malus genius ? Et pour cela, comme celui qui a été piqué par un scorpion, je voudrais chasser un clou par l'autre, clavum clavo, consoler un chagrin par un autre, l'oisiveté par l'oisiveté, comme la thériaque produite par la chair de vipère, fabriquer un antidote avec ce qui fut la cause première de ma maladie. [...] En ce qui me concerne, je peux à l'aventure affirmer ce que Marius dit dans Salluste : ce que d'autres ont entendu ou lu, je l'ai senti et vécu moimême ; ils tirent des livres leur savoir ; moi, j'extrais le mien de ma mélancolie ( Jean Starobinski, L'Encre de la mélancolie, 2013- books.google.fr).

Même animal "retroverti" que l'écrevisse, le scorpion fournit aussi à l'emblématique des exemples similaires d'un mal qui se guérit lui-même, d'un venin qui se transforme en remède. Voir les moti: Un mal apporte quelque bien avecq soi, Clavis Clavo tunditur, Morte medetur, etc. (Olivier Pot, Inspiration et mélancolie: l'épistémologie poétique dans les Amours de Ronsard, 1990 - books.google.fr, Le Prieuré de Sion : Les documents secrets : 6 - Dossiers secrets de Henri Lobineau : Barbarie).

Les Sinclair (Saint Clair) de Rosslyn sont originaires de Normandie, de Saint Clair sur Epte.

Avec le traité de Saint-Clair-sur-Epte, conclu en 911 entre les Vikings et les Francs, on aborde l'acte fondateur du futur duché de Normandie. Nous en connaissons le contenu et les circonstances, là encore par Dudon de Saint-Quentin qui, dans son Histoire des Normands, présente un récit détaillé des négociations entre Rollon et le roi Charles le Simple. Ce traité mit fin, en vallée de Seine, à plusieurs décennies de troubles violents (Pierre Bouet, Rollon: Le chef viking qui fonda la Normandie, 2016 - books.google.fr).

Rollon et le traité qui lui donne la Normandie est mentionné page 8 des Dossiers secrets de Henri Lobineau (doc 6).

Dans ce dernier quart du XVIIe siècle en Nouvelle-France, des missionnaires jésuites français et chartrains racontaient à leurs «néophites» amérindiens des missions de Lorette et de Saint- François-de-Sales les merveilles de la Virgo paritura chartraine et le passage harmonieux entre paganisme et christianisme aux origines de l'église de Chartres. Si la légende druidique tenait en un discours, elle prenait surtout forme et racine en un lieu: la chapelle Notre-Dame-Sous-Terre de la cathédrale, où était honorée la Vierge devant enfanter, lieu sacral par excellence à Chartres, de l'avis unanime des contemporains. [...] Cette chapelle de la crypte était un lieu chthonien ouvert aux profondeurs de la terre par le puits des Saints-Forts où, selon la légende, les premiers martyrs chartrains avaient été précipités. Ce puits était le seul lieu de la cathédrale où la terre était ouverte et où reposaient effectivement des ossements humains, ceux des victimes des Normands en juin 857, constituant ces liens physiques permettant aux fidèles de concrétiser leur approche du divin. Le lien terre-ciel était assuré et personnifié par la statue de la Virgo paritura, vierge noire, l'image de religion, support cultuel puissant répondant au besoin sacral et à la recherche d'efficace des fidèles (André Sanfaçon, Traditions mariales et pouvoir ecclésiasitique à Chartres sous l'Ancien Régime, Les Productions symboliques du pouvoir, XVIe-XXe siècle, 1990 - books.google.fr).

Le 12 juin 858, les Normands, conduits par Hastings, forcent les portes de la nouvelle église, mettent le feu à celle-ci, égorgent les chanoines, les religieux et les fidèles. L'évêque Gislebert fait immédiatement reconstruire une autre cathédrale Elle allait devenir le centre le plus célèbre du culte de la Vierge dans la France du Nord, car, en 876, Charles le Chauve lui fera don d'une relique précieuse entre toutes : la sainte chemise de la Vierge, la « Sancta Camisia ». Cette tunique, offerte par l'empereur d'Orient à Charlemagne, était, dit-on, la tunique que portait la Vierge au moment de l'Annonciation, lorsque le Verbe fut conçu. Les habitants de Chartres la considérèrent tout de suite comme un gage de salut et un moyen de défense contre l'adversité. On l'enferma dans une châsse en bois de cèdre revêtue de plaques d'or. Des admirateurs anonymes y inscrivirent le nom de la Vierge avec des roses d'émail, des couronnes, des fleurs, des châteaux d'or. Autour d'elle s'accumulèrent les offrandes de toutes sortes : ceintures dorées, diadèmes, vaisselle, et même onze mille grains de porcelaine représentant le nombre des habitants du pays, offerts par les Abénaquis de la Nouvelle-France (Marie d'Aragon, Chartres, 1976 - books.google.fr).

Elle n'était que depuis quelques années dans la cathédrale lorsque Rollon, encore païen, vint, en 911, assiéger la ville. Un chroniqueur du XIe siècle raconte que, pendant la bataille, l'évêque de Chartres apparut sur les murs portant la Sainte Tunique comme un étendard ; à cette vue, les Normands, saisis d'une terreur panique, rompirent leurs rangs et prirent la fuite. Devenu chrétien, Rollon s'empressa de faire un don à Notre-Dame de Chartres, dont il avait éprouvé la puissance (Émile Mâle, Notre-Dame de Chartres, 1963 - books.google.fr).

Prétentions dynastiques à Nevers

Gautron du Coudray (1868-1957), né et mort à Nevers, qui se disait prétendant au trône de Constantinople, était le dernier des encyclopédistes. Géologue, minéralogiste, historien, poète, aquarelliste, pour tout dire un peu touche à tout, ce petit homme à la barbe grise, qui devait fonder le musée de Marzy, était avant tout artiste et conteur. Dans le Lierre du Thyrse, il a exprimé la mélancolique lumière du Val de Loire (Jean-Bernard Charrier, Madeleine Chabrolin, Histoire de Nevers, Tome 2, 1984 - books.google.fr).

Charles de Gonzague-Nevers entreprit une croisade pour délivrer la Grèce du joug turc et pour conquérir Constantinople. Descendant d'une Palélogue, il estimait avoir les titres pour exécuter ce plan. Le duc de Nevers établit à cette époque son ordre de la Milice chrétienne, sous le titre de la Conception immaculée de la Vierge. Un homme connu dans l'archéologie comme curieux d'antiquités, dans l'histoire littéraire comme traducteur aussi médiocre que fécond des auteurs anciens, mais dont les mémoires contiennent des notions très-exactes sur les contemporains, principalement sur la maison de Nevers (car il en fut un des clients les plus intimes), l'abbé de Marolles dit de cet ordre de la Milice chrétienne, fondé par le duc de Nevers : " Le père Joseph, capuchin, en fut le grand promoteur. Il avoit aussi suggéré à ce prince généreux de faire équiper des vaisseaux pour embarquer des chevaliers de sa milice, et aller au secours des chrétiens opprimez sous la domination du Turc, et particulièrement de ceux qui sont en la Morée, qu'il espéroit attirer dans les intérests de son entreprise par une révolte considérable. " (Autour de Rennes le Château : Poussin pouvait-il connaître le Jugement de Mantinée ?).

Biche de Cléry et Briçonnet

Un personnage historique porte le nom de la mère de Jean XIV, et lui est contemporain. Guillaume de Bische de Cléry est justement nivernais et explique la relation de Jean XIV avec cette région de Nevers.

Guillaume Bische, né Moulins-Engilbert en Nivernais vers 1426, seigneur de Cléry-sur-Somme; au service du comte de Charolais, puis exilé de Flandre par Philippe le Bon (1456), après la réconciliation du duc de Bourgogne avec son fils, au témoignage de du Clercq, il y retourne en 1461. Comme Commynes, il a placé de l'argent dans la succursale lyonnaise des Médicis. Il est nommé par Louis XI, à son avènement, bailli de Saint-Pierre-le-Moutier [au sud ouest de La Machine] et gouverneur du Soissonnais. Il est à cette époque l'homme de confiance du roi et du Comte de Charolais, futur duc Charles le Téméraire. On sait par les récits de Chastellain, qu'en 1461, Louis XI se plaisait à courir Paris la nuit, en compagnie de ce « subtil garson » Guillaume Bische. En 1473, il achète la vicomté de Laon (Joël Blanchard, Philippe de Commynes, 2007 - books.google.fr, Collection de textes pour servir à l'étude et à l'enseignement de l'histoire, 1903 - books.google.fr, Bernard Chevalier, Le cardinal Briçonnet, courtier et diplomate, Milieux naturels, espaces sociaux: études offertes à Robert Delort, 1997 - books.google.fr).

Enfin, dernier et très sensible coup, Guillaume Bische, le principal ami de Tommaso à la Cour, avait trahi dès la mort du Téméraire et livré Péronne aux Français [délaissant la Maison de Bourgogne]. Or il était un de ceux qui avaient investi de l'argent dans les affaires de la filiale et tous ses biens avaient été confisqués par Maximilien. Ce prince, se doutant que Bische avait de l'argent chez chez Portinari, convoqua ce dernier à Bruxelles, le 28 juillet 1480, et le força à jurer sur la Bible de révéler la vérité. Ainsi furent confisquées les 13.000 livres de gros que Bische avait chez Portinari. Il est vrai que Maximilien avait donné sa parole de prince que Portinari n'en souffrirait aucun dommage. Or, non seulement Tommaso vit son capital liquide encore réduit de ce montant considérable, mais il fut bientôt l'objet, avec la filiale de Lyon des Medici, d'un procès de Bische devant le Parlement de Paris. Ce procès, entamé en 1484, était sur le point de se clore favorablement pour Tommaso en juin 1494, à la veille des guerres d'Italie. La descente de Charles VIII en Italie remit tout en question. En effet Guillaume Briçonnet, cardinal de Saint-Malo, obtint de Florence, en février 1495, 17.500 florins comme indemnité pour Bische, et la Commune, se retournant contre Portinari, le débita de cette somme envers elle. Resté avec des créances, mais sans capitaux, Tommaso avait dû depuis longtemps abandonner les affaires. Il lutta courageusement pour remonter le courant et subvenir aux besoins de sa femme et de ses sept enfants, qui furent bientôt dix (Biographie nationale, Volume 32, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, 1964, p. 587-588).

Plutôt qu'aux héritiers de Bische, les Médicis s'en prirent à Briçonnet qui dut passer un accord et rembourser la moitié des sommes.

A Rome en cet été 1507, l'on négociait ferme et de tout côté. Pour sa part le cardinal Guillaume Briçonnet, que son fils de même nom, le futur évêque de Meaux, avait rejoint, s'efforçait de défendre son maître [Louis XII], sans renoncer à faire avancer ses propres affaires. Il y eut alors un beau chassé-croisé de bénéfices qui valut notamment au cardinal de pouvoir échanger Reims contre Narbonne. Les tractations avec les Médicis se situent dans ce contexte : elles arrangeaient le cardinal Jean de Médicis, et plaisaient au pape dont le neveu était un ami intime de Jean ; en outre elles éclaircissaient une situation diplomatique où la Seigneurie de Florence se trouvait indirectement engagée. [...]

L'accord passé à Rome fut homologué définitivement par le parlement le 4 avril 1508 et à cette date les deux versements prévus au profit des Médicis avaient été faits. L'action était éteinte et ne pouvait renaître, car, même si rien de probant n'avait été encore produit au procès, il était clair que le cardinal n'avait rien rendu à Guillaume de Bische des ducats extorqués à Florence, parce qu'une transaction plus ou moins nette avait été conclue entre eux. [...] Briçonnet, en faisant valoir sans attendre à Florence la créance de Bische sur les Médicis, en prévision d'une déconfiture prévisible de la banque, ne faisait que prendre une précaution élémentaire à laquelle bien d'autres eurent recours sans vergogne. Il l'a fait en se couvrant de l'autorité du roi, ce qui montre que Charles VIII, pourtant désireux de ne pas accabler Pierre de Médicis, savait se montrer conciliant envers les conseillers dont la fidélité lui importait au premier chef. En ces premiers modernes, finances et diplomatie se mêlent, de même que clientèle politique et rémunération des services ; c'est là l'enseignement que l'on peut tirer de cette ténébreuse affaire où le richissime cardinal Briçonnet laisse voir que sous l'habit d'un prince de l'Église il n'avait jamais cessé d'être un homme de finances très avisé (Bernard Chevalier, Le cardinal Briçonnet, courtier et diplomate, Milieux naturels, espaces sociaux: études offertes à Robert Delort, 1997 - books.google.fr).

Guillaume Briçonnet, cardinal de saint Malo, cède à son fils, Guillaume aussi, le bénéfice de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, dont il fit retirer ou détruire, en 1514, l'"idole" sensée représenter Isis dont un temple précédait l'abbaye selon le Serpent rouge.

Guillaume Briçonnet fils montre un grand zèle pour éradiquer les abus, mettre fin aux désordres et revivifier la ferveur, la spiritualité, la règle et la vie monastiques. Dès 1507, il y accueille un des plus grands esprits du temps, Lefèvre d’Étaples, qu’il fréquente depuis 1505.

François Ier lui obtient l’élection au diocèse de Meaux, poste où il reste jusqu’à sa mort. En 1521, il devient le directeur spirituel de la sœur du roi de France, Marguerite, reine de Navarre. La même année, il attire autour de lui plusieurs théologiens et prédicateurs, dont notamment Lefèvre d’Étaples, Guillaume Farel, Gérard Roussel, Josse Clichtove, l’hébraïsant François Vatable, Martial Mazurier, Michel d'Arande, Pierre Caroli, prédicateur célèbre, et Jean Lecomte de Lacroix. Ils constituent l’école ou le cénacle de Meaux, foyer de réflexion et de réforme de l’Église de Meaux. Il s'agit de retourner aux sources du christianisme, vers l'enseignement originel du Christ en répandant le Nouveau Testament en français : on « délatinise » les textes évangéliques. Les Cordeliers sont interdits de chaire. Il crée une imprimerie à Meaux, qui publie les ouvrages de Lefèvre d’Étaples (fr.wikipedia.org - Guillaume Briçonnet (1470-1534), Jean Nicolas Déal, Dissertation sur les Parisii ou Parisiens, et sur le culte d'Isis chez les Gaulois, 1826 - books.google.fr).

Mélancolie, alchimie et Nevers

Les liens entre mélancolie, saturnisme et alchimie sont également à déduire de la caractérisation traditionnelle de l'adepte: un «jaloux», goûtant le secret, la solitude, le silence, enclin à la méditation... (Frank Greiner, Les métamorphoses d'Hermès, Bibliothèque littéraire de la Renaissance, 2000, p. 237).

La première de ces phases colorées permettait, par la calcination et la putréfaction, d'obtenir la matière au noir (en latin: nigredo). Elle fut parfois appelée «mélancolie» par association avec un des quatre tempéraments qui, suivant l'astrologie et la médecine, constituaient l'espèce humaine. Celui-ci était déterminé par l'humeur ou bile noire qui provoquait tristesse ou folie. Il dépendait évidemment de Saturne, comme le plomb de cette œuvre au noir. Pour la qualifier, les adeptes avaient coutume de dire qu'ils réalisaient «le noir plus noir que le noir même» (nigrum nigrius nigro). Il s'agissait non seulement de débarrasser la matière première de ses impuretés, mais aussi, pour l'alchimiste qui s'identifiait à son œuvre, de mourir au monde pour gagner l'éternité. Cette mort à la fois matérielle et initiatique fut symbolisée par la plupart des allégories funèbres. «Au commencement» — écrivit George Ripley — «tu prendras nos Pierres et les enseveliras chacune au sépulcre et fait un mariage entr'elles, afin qu'elles couchent ensemble... La noirceur te dira quand car en ce temps-là elles s'enfleront, bouillonneront et pourriront. Ainsi, convient-il d'entrer par la porte de la noirceur, si tu veux gagner la lumière permanente, car le soleil à son lever est obscur.» Basile Valentin rappela qu'il fallait nécessairement passer par cette porte pour obtenir les autres couleurs : «De Saturne proviennent de multiples couleurs qui sont produites par la préparation et par l'art; ainsi naissent le noir, le gris, le blanc, le jaune et le rouge, avec celles qui s'y trouvent mélangées».

Le sculpteur Thomas Tollet de Liège (mort dans cette ville en 1601), dont la réputation dépassa la principauté, fut l'élève de Lambert Lombard dont il épousa la fille Philipette. Il exécuta plusieurs monuments funéraires, pour Antoine Carondelet et pour Louis de Gonzague, notamment. Ce dernier lui commanda le sien en 1580 pour la cathédrale de Nevers. L'on conserve un témoignage de l'alchimiste Gaston Duclo, un Nivernais qui fut au service de ce duc de Nevers auquel il dédia d'ailleurs un de ses traités comme il le fit, pour un autre, au prince évêque de Liège, Ernest de Bavière. Le goût de ce prélat pour l'alchimie fut parfois mis en doute, mais le témoignage de Duclo (où celui-ci évoque d'ailleurs l'intérêt de son sujet Thomas Tollet pour cette science), est absolument formel et il est corroboré par celui d'un autre alchimiste Théobald de Hoghelande qui lui dédia également un traité. Lorsque Duclo qui avait pressenti que Tollet s'y connaissait en chrysopée, le questionna afin de savoir s'il avait caché le secret de la pierre philosophale dans ses marbres, le sculpteur ne nia pas mais lui répondit avec humilité et et prudence. Il admit en tout cas avoir assisté à trois projections réussies à Liège (Jacques Lennep, Alchimie: contribution à l'histoire de l'art alchimique, 1985 - books.google.fr).

Croquis du tombeau de Louis de Gonzague et de Henriette de Clèves

L'œuvre que Louis de Gonzague commande à Thomas Tollet, c'est son mausolée, qu'il appelle « ung cabinet ou oratoire », qui sera fait « de marbre noir, avecq des colonnes de jaspe rouge enrichie d'albastre... servant à la sépulture qu'il veult faire faire en l'église cathédrale de sa cité de Nevers ». Les statues de Louis de Gonzague et de sa femme, agenouillés, en costinne ducal, le duc portant le collier du Saint-Esprit, étaient posées sur une sorte d'arcade, flanquée de balustrades à entablement, soutenu par des colonnes doriques: le tout taisant partie d'un petit oratoire élevé dans cette partie de l'église, c'est pourquoi le contrat appelle aussi le mausolée, cabinet ou oratoire [ora et labora]. Au-dessous des statues qui étaient en albâtre, se voyaient les armoiries du duc, et de petits génies tenant des torches renversées. Enfin, une plaque de marbre noir, qui formait le cartouche placé sous les armoiries, portait l'épitaphe du duc. Tollet réalisa aussi les tombeaux François de Clèves (1516 - 1561) et Marguerite de Bourbon (1529 - 1589) son épouse, parents de Henriette de Clèves, et celuide Jean de Bourgogne, comte de Nevers. A la mort de Philippe Ier duc de Brabant, qui mourut en 1430 sans enfants, le duché devait passer à ses cousins-germains, Charles et Jean, fils de Philippe III de Bourgogne, comte de Nevers. Mais Philippe le Bon s'empara du Brabant, et les comtes de Nevers, l'un après l'autre, durent se borner à n'émettre au sujet du duché que des revendications de droit, sans pouvoir les appuyer par les armes. Jean de Bourgogne, né le 25 d'octobre 1415, fut ainsi le compétiteur du terrible comte de Charolais. Celui-ci, après l'avoir dépouillé de ses domaines, le fit arrêter à Péronne, le 3 octobre 1465, et le retint prisonnier à Béthune. Il mourut le 25 septembre 1491, Son épitaphe, que l'on peut lire, fait mention des mauvais traitements qu'il eut à subir de la part de Charles le Téméraire (T. Moret, Henri Borset et Thomas Tollet, sculpteurs liégeois du XVIe siècle ; leurs travaux dans la cathédrale de Nevers, Bulletin de l'Institut archéologique liégeois, XLVIII, 1923 - archive.org).

Dans Mécénat et alchimie à la fin de la Renaissance, de Louis de Gonzague-Nevers à Gaston d'Orléans, Jean-François Maillard rassemble pour la première fois des informations sur l'école alchimiste de Nevers, école importante et peu connue, voulue et entretenue par les Gonzague.

Le tour de roue et demi correspond à 18 mois car, aux dires de Lenglet-Dufresnoy, cette voie se fait par le double mercure philosophique. Par là, l'Oeuvre s'accomplit en huit jours [la voie sèche], au lieu qu'il faut près de dix-huit mois pour la première voie. Un tour depuis le 25 octobre et un demi tour jusqu'au 25 avril, date de la transmutation aurine de Nicolas Flamel : "En présence de Pernelle seule, en la même maison le vingt-cinquième jour d'Avril suivant de la même année, sur les cinq heures du soir... je transmuai véritablement en quasi autant de pur or meilleur... que l'or commun, une semblable quantité de mercure." L'oeuvre débute au Scorpion au 25 octobre, jour de la saint Crépin patron des cordonniers, fabricants de sandales.

Flamel trouve une place dans la longue succession des grands maîtres du Prieuré de Sion, entre 1398 et 1418, dans les Dossiers secrets d'Henri Lobineau (L’étoile hermétique : Alchimie et Astrologie, L’étoile hermétique : Nicolas Flamel).

Alchimie et charbon

Louis Gonzague, ou Ludovic Gonzague (Ludovico Gonzaga en italien), est né le 18 septembre 1539, et décédé en 1595, à Nesle, en Picardie, de la dyssenterie, dans la nuit du 22 au 23 octobre (fr.wikipedia.org - Louis IV de Gonzague-Nevers, Inventaire des titres de Nevers: suivi d'extraits des titres de Bourgogne et de Nivernois, d'extraits des inventaires des archives de l'Eglise de Nevers et de l'inventaire des archives des Bordes, rédacteur : Georges de Soultrait, 1873 - books.google.fr).

Le 18 septembre est une date nonagonale, axe du Ban Saint Martin, et le 23 octobre, date d'un axe nonagonal de La Machine.

C'est au hasard de découvertes dans les archives notariales que nous connaissons l'histoire fragmentaire des mines de Decize avant le XVIIIe siècle. Elles ont été reconnues et exploitées à partir de 1481 (on possède des contrats datés de 1489. En 1514 nouvelles découvertes dans le bois du prieuré des Minimes de Decize (Guy Thuillier, Georges Dufaud et les débuts du grand capitalisme dans la métallurgie, en Nivernais, au XIXe siècle, Volume 20, 1959) (Le Prieuré de Sion : Les documents secrets : 6 - Dossiers secrets de Henri Lobineau : Barbarie).

Un bail à bordelage du 4 décembre 1514, consenti par François de Beaujeu, abbé deSaint-Germain-d'Auxerre et prieur du prieuré Saint-Pierre-de-Decize, en faveur de Guillaume Coppin et de Jean Riponneau marchands à Decize, ne porte aucune allusion visant le charbon. Le 16 décembre suivant, un autre acte fut passé, qui forme une convention annexe, une sorte d'avenant au précédent,et qui concerne uniquement la houille. C'est donc de la première quinzaine de décembre 1514 qu'il faut dater la découverte de la première exploitation sérieuse, qui nous soit connue, de la mine actuelle de La Machine, Voici le texte de cet acte capital, ou plutôt du résumé qui seul nous en a été conservé dans un inventaire des titres des Minimes de Decize, dressé au XVIIIe siècle : "Acte passé par-devant Foucher, notaire, entre Révérend Père en Dieu, messire François de Beaujeu, abbé de Saint-Germain-d'Auxerre et prieur de Decize, d'une part ; Guillaume Coppin et Jean Riponneaul, d'autre ; par lequel il a été accordé que sy lesdits Coppin et Riponneaul font tirer des charbons dans les héritages à eux donnés à titre de bourdelage par le bail cy-dessus inventorié [bail du 4 décembre], ils seront tenus, outre la charge y énoncée, de payer audit prieur la somme de 40 sols de rente tant que laditte mine de charbon durera. Ledit acte signé dudit Foucher" (P. Destray, Les houillères de La Machine au XVIème siècle, Mémoires et documents pour servir à l'histoire du commerce et de l'industrie en France, 1916 - books.google.fr).

Le charbon de terre peut remplace le charbon de bois qui semble en question dans les travaux d'alchimie.

Philalethe & plusieurs autres, comme Denys Zachaire, parlent du feu de charbon comme d'un feu nécessaire à l'oeuvre. Ce dernier ditentr'autres, que ses parens voyant la quantité de menus charbons dont il avoit fait provision, lui disoient qu'il feroit accusé de faire la fausse monnoye. Philalethe dit que celui qui entreprend l'œuvre ne doit pas être du nombre des pauvres, à cause des dépenses de vases & de charbons dont il faut faire usage. Il réduit mème la quantité qu'il en faut pour tout l'œuvre, à cent mesures pour les trois ans entiers. Voyez sur cela son ouvrage qui a pour titre : Enarratio methodica trium medicinarum Gebri. On ne doit cependant pas prendre toutes ses paroles à la lettre, car d'Espagnet que Philalethe a suivi pas à pas, dit qu'il reste très-peu de dépenses à faire à celui qui a les matieres préparées & convenables à l'œuvre. Il faut du charbon, mais dans un tems feulement, qui est celui de l'épreuve.

Le feu est aussi le mercure des sages. Il faut l'entendre encore de la matiere au noir. Feu étranger, feu de charbons, feu de fumier, feu innaturel, feu de putréfaction. Toutes ces expressions sont allégoriques, & Philalethe dit qu'elles ne signifient autre chose que la matière des philosophes poussée au noir (Encyclopédie, ou dictionnaire universel raisonné des connoissances humaines, Tome XVIII, Exh-Feud, 1772 - books.google.fr, Abbé Antoine-Joseph Pernetty, Dictionnaire mytho-hermétique, dans lequel on trouvre les allégories fabuleuses des poètes, les métaphores, les énigmes et les termes barbares des philosophes hermétiques expliqués, 1758 - books.google.fr).