Partie XIII - La Croix d’Huriel   Tous azimuts   
CROIX HURIEL AZIMUTS ETIENNE AUBAZINE BONNE TREVISE ROCAMADOUR

L'orientation de la Croix d'Huriel, 6 degré par rapport à la direction est-ouest, qui est centré sur Rouziers dans le Cantal, est aussi reporté à Rennes le Château avec comme centre Les Patiassés. La notion d'azimuth a été apporté par Christophe de Cène et Thierry Espalion et Ariane de la Regnes :

Alors que nous venions de faire connaître, via le forum du Portail de Rennes, cette page consacrée à sainte Marie-Madeleine, saint Antoine et l'azimut de 118°, un chercheur nous signale qu'il s'est lui aussi intéressé aux levers et couchers du Soleil, et de quelle manière ! L'approche de Thierry Espalion nous semble ouvrir une voie nouvelle dans l'univers de l'énigme des deux Rennes. Nous invitons le lecteur à consulter le site de ce chercheur, Rennes-Chateau.com : on découvre en images l'ermitage Saint Antoine de Galamus, situé à 20 km de Rennes-le-Château dans une direction qui, comme nous l'explique l'auteur, est celle du lever du Soleil le 17 janvier, jour de la Saint-Antoine-Ermite (www.rennes-chateau.com/, Sainte Marie-Madeleine et Saint Antoine-Ermite, ou le calendrier astronomique de Rennes - www.renneslechateau.org, arianedelaregnes.wordpress.com).

Avec un rapporteur, on trouve plutôt 119 degré ou 119,5 degré pour l'azimuth de Saint Antoine de Galamus par rapport au bourg de Rennes le Château. Pour trouver 118 degré il faut se reculer vers l'ouest toujours dans la commune de Rennes (La Capelle ?).

L'azimuth de 96 degré par rapport au Nord marque le jour du lever du soleil le 8 mars, date de la Saint Etienne d'Aubazine, qui, par ses établissements, est lié à la Croix d'Huriel. L'azimuth de 276 degré marque le coucher du soleil au 11 ou 12 septembre (www.imcce.fr).

Etienne d'Aubazine

Étienne de Vielzot, plus connu sous le nom de saint Étienne d'Obazine, appelé ainsi pour le distinguer de saint Étienne de Muret, est né vers l'an 1085, au village de Viel-Jo (auj. Vielzot), paroisse de Bassignac-le-Haut, en Xaintrie (région située à l'est de l'actuel département de la Corrèze).

Poussés par un grand désir de solitude, le saint prêtre décide de consulter un homme, en grand renom de piété, Étienne de Mercœur, disciple de saint Robert, déjà célèbre dans la contrée. Étienne de Viel-Jo s'en retourne chez lui, renforcé dans ses convictions. Robert est le fondateur de la Chaise-Dieu.

Soucieux de donner à son groupe plus de stabilité et d'en assurer la continuité, il se met à visiter différents monastères dont monastère de Dalon. À la Grande Chartreuse, Guigues Ier, le législateur de l'ordre des Chartreux, lui dit de se rendre chez les Cisterciens. Étienne suivra son conseil à son retour à Obazine. En 1142, Étienne reçoit l’habit cistercien de Reinard, abbé de Cîteaux, et son monastère sera affilié à l’ordre cistercien (1147).

Liturgiquement il est commémoré le 8 mars, particulièrement dans le Limousin. Le zèle de l'infatigable abbé ne se limite pas à Obazine et au Coyroux. Il est à l'origine de plusieurs abbayes-filles, dont l'abbaye cistercienne de la Valette, paroisse d'Auriac, fondée en 1143 par Bégon d'Escorailles, disciple de saint Étienne, et de l'Abbaye de Bonnaigue, paroisse de Saint-Fréjoux. Étienne d’Obazine meurt en 1159, à l'Abbaye de Bonnaigue, à l'âge de 74 ans (fr.wikipedia.org - Etienne d'Obazine).

Bassignac se trouve sur le rayon Neuillay-les-Bois - Rouziers, centre de la Croix d'Huriel (La Croix d’Huriel et Rennes le Château : La croix d’Huriel et les nonagones, La Croix d’Huriel et Rennes le Château : La croix d’Huriel et les nonagones 2).

Saint Fréjoux se trouve sur le montant vertical de la Croix d'Huriel (La Croix d’Huriel et Rennes le Château : Blaise et Ursule : division de l’année en 14).

Il convient de constater la faiblesse des implantations monastiques limousines en Auvergne : l'abbaye bénédictine de Beaulieu-sur-Dordogne possède quelques biens fonciers entre Cère et Maronne, dans les paroisses auvergnates de Saint-Saintain-Cantalès et Arnac; celle cistercienne, d'Obazine, sise dans la basse vallée de la Corrèze, entre Tulle et Brive, contrôle l'abbaye fille de La Valette, en bordure de limite diocésaine, et gère les granges de Graule et du Broc, sur le flanc septentrional du volcan cantalien : autant dire que, même si quelques indices peuvent laisser supposer l'existence de courants de transhumance estivale, le bilan de l'implication des communautés monastiques - tant pour les ordres anciens que pour les ordres nouveaux du XIIe siècle - du Limousin en Auvergne est plutôt mince (Jean Luc Fray, Auvergne et Limousin, Construction de l'espace au Moyen Age: pratiques et représentations, 2007 - books.google.fr).

Saint Etienne, le fondateur d'Obazine, chef de la petite congrégation de ce nom, voulut qu'on observât un silence parfait aussi bien sur le lieu du travail, et même en voyage, que dans le monastère. L'anecdote qu'on lit dans la vie du saint nous montre à quel point il était attaché à cette loi du silence. Au cours d'un voyage qu'il faisait, accompagné d'un jeune garçon menant un âne chargé de pains, tandis que dans le silence de la nuit il s'adonnait à la récitation des psaumes, voici qu'il vit tout à coup fondre sur lui une troupe de voleurs qui l'entoura bientôt. Comme ceux-ci lui demandaient qui il était, d'où il venait et ce qu'il faisait là, l'homme de Dieu, tout entier à sa prière et plongé dans le grand silence nocturne, ne leur répondit mot. Ce qui ne fit que les exciter davantage; à tel point qu'ils le menacèrent de mort s'il ne sortait de son mutisme. Peine perdue. Alors que le saint, choisissant la mort plutôt que de rompre le silence, tendait déjà le cou à ses bourreaux, je ne sais quelle panique subite s'empara de ceux-ci: ils s'enfuirent aussitôt comme s'ils eussent été poursuivis. Saint Etienne sortit ainsi de ce mauvais pas, secouru non par la main des hommes, mais par une force d'en-haut (Anselme Dimier, Observances monastiques, Analecta Cisterciensia, Volume 11, 1955 - books.google.fr).

A Aubazine la Vierge en albâtre couronnée, aux cheveux ondés, à la taille fine et légèrement hanchée porte sur le bras gauche l'enfant Jésus porteur d'un oiseau, sujet réaliste cher aux artistes du XVe siècle et symbole des versets du psaume 124 : "Notre âme comme un oiseau s'est échappé du filet de l'oiseleur" (Fernand Lanore, La Correze, 1978 - books.google.fr).

A Aubazine, un enfant mourant explique le sens d'un psaume (Pierre Riché, Éducation et culture dans l'Occident médiéval, 1981 - books.google.fr).

L'un de ces enfants, sage et très saint, gisait sur sa couche dans l'attente de la mort. Etienne, le père commun, le vénérable prieur et quelques autres saints frères se trouvaient près de celui qui n'avait pas tout à fait rendu le dernier soupir. Ils s'entretenaient de sujets religieux et la conversation se porta sur la valeur des psaumes. Ils exaltaient celle-ci par des louanges et les éloges nombreux et l'un d'eux fit remarquer qu'il ne s'y trouvait aucune malédiction, mais qu'abondaient en tous les bénédictions divines. Le vénérable enfant, reprenant son souffle alors qu'on le croyait déjà presque sans vie, s'écria : « Non, non, ce n'est pas vrai, mes seigneurs, les psaumes contiennent une malédiction et pas une toute petite ! » Tous restèrent comme frappés de stupeur. Le père saint et le prieur lui demandèrent ensemble : « Mais où donc, mon fils, se trouve cette malédiction ? » Il leur répondit « Maudits soient ceux qui désobéissent à tes commandements » (psaume 118,21). Ils admirèrent, stupéfaits, cette réponse si pure, venue avec tant d'à-propos, de justesse et de résolution. Ils rougirent, pleins d'une confusion élogieuse d'avoir été vaincus par un enfant innocent, presque sans vie qu'ils croyaient inconscient et incapable de parler » (Vie de Saint Étienne d'Obazine, Fascicule VI, traduit par Michel Aubrun, 1970 - books.google.fr).

On notera cette remarque dans la Vie d'Etienne d'Obazine : "Après prime, prosternés, ils disaient les sept psaumes avec les litanies. Aussitôt après suivait la messe, à moins qu'il n'y eût pas de chaussures, ce qui arrivait souvent" (Michel Parisse, Dans le cloître et hors du cloître, Apogée de la papauté et expansion de la chrétienté (1054-1274): Histoire du christianisme - books.google.fr).

Dès les débuts de sa vie érémitique, Etienne d'Obazine s'adonnait à des prières continues et à la récitation des psaumes. Celle-ci est généralement envisagée dans une perspective pénitentielle. À Obazine toujours, lorsque les frères se levaient pour laudes, ils se donnaient mutuellement des coups de verge afin de se réveiller. Le sommeil est bien la maladie honteuse des ermites. Devenu prieur, Etienne offre toujours ses psaumes à Dieu jour et nuit et maintient une discipline rigoureuse au sein de la communauté. Dans un cadre communautaire, la psalmodie reste étroitement associée aux mortifications du corps, puisque les frères coupables d'un délit sont flagellés pendant la récitation du psaume 50, pénitentiel entre tous, ou d'un ou d'un autre plus long si le besoin s'en fait sentir. A chaque verset correspond un coup (Patrick Henriet, La parole et la prière au Moyen Âge, 2000 - books.google.fr).

L'abbaye d'Aubazine conserva le suaire de Cadouin volé, en 1455, par des moines à Toulouse où il avait été déposé pendant la guerre de Cent ans, en 1392 (Pierre Milliez, La Résurrection au risque de la Science, 2015 - books.google.fr).

Autre saint du 8 mars

L'irlandais Sauman, devenu Psalmode ou Psalmet, est fêté d'abord le 8 mars, puis le 13 et enfin le 14 juin. Il a sa part dans la construction de la Croix d'Huriel.

Le nom de Domps, près de Saint-Gilles-les-Forêts, serait la contraction du latin "domus Psalmus": la maison de Psalmet. Domps naît avec l'ermite Saint Psalmet (VIIe siècle, période mérovingienne). Il était écossais ou irlandais selon les sources, et s'appelait Sauman. Né vers l'an 570, il fut baptisé par saint Brendan. Après avoir reçu une bonne éducation à Cluumfarre de ce mentor, il prit un vieux bateau avec saint Brendan pour aller chercher un lieu de solitude. Ils arrivèrent à l'embouchure de la Charente, se rendirent à Saintes pour recevoir la bénédiction de l'évêque du lieu. Puis après avoir vécu quelque temps en Saintonge, Psalmet parti seul pour Eymoutiers. Là il s'installa à l'écart dans un endroit désert, mais rejoint par sa réputation de guérir, et importuné par une foule de plus en plus grande, il partit plus loin dans la forêt de Grigeas. Son miracle le plus populaire fut celui du loup. "Un jour un loup ayant tué l'âne duquel saint Psalmet se servait pour porter sa provision de bois, le loup faisant pénitence de son forfait allait au bois à sa place". Il vivra dans la prière la mortification et le jeûne. Il mourut un 13 juin. Il tient son nom du fait qu'il psalmodiait quotidiennement les 150 Psaumes de la Bible.

Au cœur de la forêt se dresse l’oratoire dédié à St Psalmet. Des bouquets de fleurs, des petites croix en bois témoignent d’une dévotion active. Certains fidèles viennent y prier le dimanche qui suit le 13 juin, jour de la fête du saint, comme Antoine de padoue. Il fut enterré à Ahent et autour de son tombeau, des bénédictins élevèrent une abbaye (ou moûtier). Ce fut le « Moustier d’Ahent » qui donna Ayen Moustier puis Aymoutiers et enfin Eymoutiers.

Le Mont Gargan de Saint Gilles est aligné avec la colline Saint Michel des Vignes d'Evreux, le Mont Gargan avec son prieuré Saint Michel de Rouen, Neuillay-les-Bois et La Cassaigne (Construction de la Croix d’Huriel : Points induits).

Bonne de Trévise

Pour le 12 septembre, au coucher du soleil à l'ouest, on a Raphaël qui est un des autre archanges mais que l'on aurait préféré voir au sud, et Bonne, une vierge égyptienne vénérée à Trévise, prénom porté par des personnages historiques cantaliens.

Dans les contours plus prosaïques de l'histoire franciscaine postérieure, on ne retiendra pour l'Aude que le souvenir d'une clarisse du XVe siècle. Elle vivait au monastère de Lézignan et avait nom Bonne d'Armagnac; elle était d'une famille des seigneurs de Carlat, en Auvergne. Elle eut son dévot au siècle dernier: le duc d'Alençon, petit-fils de Louis Philippe, qui aimait à penser à sa sainte arrière-grand-tante chez ces autres clarisses qui venaient de s'établir alors bien près de Lézignan, à Azille. Si j'avais à chercher un site récapitulant à lui seul l'Aude franciscaine, je choisirais Saint-Nazaire de Carcassonne, à l'intérieur des murs de la cité. Dans son chœur ogival, il est une verrière qu'embrase le soleil levant et qui représente « l'Arbre de vie » de saint Bonaventure. C'est une vision de paix que ce sanctuaire et ce vitrail ; mais on ne saurait y accéder qu'en franchissant des murailles crénelées où les hommes, des siècles durant, ne s'aventuraient qu'en tremblant. Il me semble retrouver là le reflet de la sérénité franciscaine au milieu du tumulte des guerres médiévales (R.P.F. Durieux, Le passé franciscain du Languedoc-Roussillon, F.H.L. M.R, Congrès Sète-Beaucaire, 1956-1957 - books.google.fr).

Par contre, il y a grande surprise et grande liesse au château de Carlat, lorsque Catherine, la toute jeune sœur de Bonne, vient déclarer à ses parents qu'elle entend « remplacer l'infidèle » et ne pas décevoir Messire Dieu dans l'accomplissement de la promesse qui lui avait été faite. On croit d'abord à une impulsion puérile, mais la petite Catherine, démontre qu'elle comprend très bien les exigences surnaturelles de la vie religieuse. Comment ne pas s'incliner devant cette vocation précoce? Elle est confiée dès lors au monastère d'Amiens où ses deux tantes vivent saintement. Quant à Bonne, elle fait son entrée dans le monde avec tous les succès que peuvent lui valoir son intelligence et sa beauté jointes au prestige de la race et de la fortune. En peu de temps sa réputation parvient à la cour, et Charles VII qui a des fils à marier s'empresse de faire une avance aux « cousins d'Armagnac ». N'a-t-il pas une dette de reconnaissance envers le parti qui depuis si longtemps soutient la royauté? Flatté de ces avances royales, Bernard a cependant la sagesse de ne pas envoyer son impétueuse fille à la cour; mais il y dépêche son fils, le brillant Nemours, dans le légitime espoir qu'en réglant le mariage princier de sa sœur, il trouvera lui-même un parti gracieux dans les parages du trône. Charles VII songe d'abord à marier Bonne au Dauphin même — le futur Louis XI; mais il apparaît bientôt que la politique exige une autre alliance. Il propose alors son second fils, le duc de Guyenne, et sur l'accord de ses conseillers, il délègue un messager pour faire la demande officielle. Grand émoi à Carlat !... Pensez donc : le fils du roi! Bonne va devenir duchesse et princesse ! Comme elle a bien fait de résister au vœu de ses parents! Dans l'allégresse générale, une seule personne, une seule demeure indifférente : c'est Bonne elle-même! Et quand son père la mande auprès de lui pour signer son consentement, elle refuse net encore, comme s'il s'agissait d'entrer au couvent. Le comte d'Armagnac est si surpris qu'il croit à un malentendu, et renouvelle à la jeune fille la demande royale. Elle réitère son refus et déclare qu'elle s'est promise à Dieu. Sous ce coup de massue son père s'évanouit, et sa mère affolée supplie Bonne « de bien porter son nom », d'être « bonne » à la lettre et de ne pas torturer ainsi le cœur de ses parents. Que s'est-il passé? Bonne est-elle sincère, ou bien obéit-elle à quelque désespoir secret?... Quand son père a repris connaissance, elle s'explique en toute loyauté : le premier dimanche de l'Avent, elle a revêtu ses plus beaux atours pour aller à la messe en « promise du prince royal »... Or, elle entend soudain une voix, celle de son son aïeule et marraine, qui lui dit avec une tendre fermeté : « Bonnette, Bonnette, si tu n'es pas religieuse comme tu le dois, tu seras bien punie! » Terrifiée, Bonne a bien envie de se boucher les oreilles; mais elle voit sur l'autel le Christ ensanglanté; puis un ange qui lui montre trois couronnes avec ces mots en lettres d'or : paupertas, castitas, martyrium. Elle est si émue qu'elle ne sait comment se tenir pour cacher ses sanglots et ses larmes. Une lutte immense se passe en elle et dure jusqu'au départ des assistants. Alors vaincue par la grâce, elle se prosterne jusqu'au sol et se consacre à Dieu sur l'heure. Aussitôt, une paix jusqu'alors inconnue l'inonde : puis, calme et lucide, elle promet d'entrer au couvent des Clarisses de Lézignan (Aude) fondé par sainte Colette de Corbie. En dépit de sa vive crainte d'offenser le roi, Bernard d'Armagnac s'incline devant le coup de grâce reçu par sa fille. Mais plus encore que le déplaisir du roi, il craint la colère de son fils qui est sur le chemin du retour. A tout prix, il faut le devancer pour éviter un choc entre le frère et la sœur. Une solution s'impose : mettre Jacques devant le fait fait accompli et permettre à Bonne de s'en aller à Lézignan immédiatement. Cet admirable père est récompensé dans sa foi par une touche de grâce extatique où Dieu lui révèle que Bonne ne vivra que trois ans dans la vie monastique et que lui-même mourra sitôt la profession de son enfant. Dans une évidente lumière surnaturelle, ce grand chrétien discerne que Dieu n'a permis la résistance de Bonne au vœu paternel que pour l'amener à se consacrer à Lui dans un libre élan d'amour et non par résignation au vœu de ses parents. Une vocation doit être libre et jamais forcée (R. P. Ruyssen, France religieuse du XIIe au XVe siècle, Volume 2, 1958 - books.google.fr).

La maison d'Armagnac a toujours été favorable aux Frères mineurs. Le comte de la Marche, père de Jacques, a été reconnu par Rome comme leur défenseur. Les enfants de Saint François se voyaient souvent à Carlat où fut fondé par la vicomtesse Isabeau de Rodez, femme de Geoffroy de Pons, un des premiers couvents de Clarisses. Jacques avait auprès de lui un cordelier, le père Brianson, qui était en même temps astrologue et qui consultait le ciel, probablement de la terrasse de la tour Saint-Jean, en compagnie du vicomte de Carlat. Le procès de ce dernier nous révèle la prière qui se disait avant la consultation. Cette dernière n'amenait jamais d'indications exactes mais entretenait dans un fol et ambitieux espoir le malheureux prince. Un jour, cependant. Jacques se brouilla avec l'Ordre. Le directeur des religieux de Lézignan avait emmené, pendant une de ses absences de Carlat, sa sœur Bonne qu'il espérait faire épouser à Louis XI. Dans sa colère, il menaça le monastère des Clarisses lézignanaises; mais d'après la légende dorée, à la suite d'un fait miraculeux que nous avons déjà rapporté, il s'en déclara le protecteur. Et depuis lors, il ne cessa de lui être favorable (Revue de la Haute-Auvergne, Volumes 13 à 14, Société des lettres, sciences et arts "la Haute-Auvergne", 1911 - books.google.fr).

Bonne de Carlat ou Bienheureuse Bonne d'Armagnac, (née vers 1430, décédée en 1462), fille de Bernard VIII d'Armagnac, vicomte de Carlat et d'Eléonore de Bourbon. Elle était la sœur du "Pauvre Jacques", décapité en 1477, et de Jean, abbé d'Aurillac. Sa fête est le 26 octobre. Elle avait contribué au développement du couvent de Sainte-Claire de Boisset, fondé plus d'un siècle auparavant, en 1323, par son aïeule Isabelle de Rodez. Elle est la petite-fille de Bernard VII, comte d'Armagnac et de Pardiac, et de Bonne de Berry, fille du duc de Berry Jean Ier (fr.wikipedia.org - Bonne de Carlat).

Boisset est une commune à côté de Rouziers, centre de la Croix d'Huriel.

Bonne de Berry, vicomtesse de Carlat et de Murat, née en 1362 ou en 1365, morte au château de Carlat le 30 décembre 1435, fille de Jean de France duc de Berry et de Jeanne d'Armagnac. Elle avait reçu le même prénom que sa grand-mère, Bonne de Luxembourg, sœur de l'Empereur Charles IV & fille de Jean de Bohême, dit l'Aveugle. Bonne de Luxembourg est la fille de Jean Ier de Luxembourg dit l'Aveugle, roi de Bohême et comte de Luxembourg et de sa première épouse, Élisabeth de Bohême. Elle est donc la sœur aînée de l'empereur Charles IV. Son nom Guta (Gut en allemand signifie bon) est francisé en Bonne (fr.wikipedia.org - Bonne de Luxembourg).

Sa mère Elisabeth était la fille de Wenceslas II, roi de Bohême et de Guta (Jutta) de Habsbourg (1271 - 1297), dite Judith en français et non Bonne, plus jeune fille du roi de Germanie Rodolphe Ier de Habsbourg et de son épouse Gertrude de Hohenberg. C'est ainsi que tous les rois de France de la dynastie des Valois sont issus de Bonne de Luxembourg (Roland Delachenal, Histoire de Charles V, Volume 1, 1909 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Judith de Habsbourg).

Il existe une Jutta de Sponheim, abbesse de Disibodenberg, qui y accueillit sainte Hildegarde de Bingen, fêtée le 22 décembre date de sa mort (1136). Mais sainte Jutta de Sangerhausen, morte en 1260, est assimilée à une Judith, fêtée le 5 mai, sachant que la sainte biblique l'est le 29 juin (de.wikipedia.org - Jutta von Sponheim, (nominis.cef.fr - Sainte Judith).

Bonne d'Armagnac vit certainement le jour dans le nouveau château des vicomtes. Ses biographes prétendent qu'un peu avant sa naissance, sa mère tomba gravement malade et que Sainte-Colette, avertie, lui envoya deux frères mineurs pour lui porter des paroles d'espérance. Quelle était la maladie qui avait éprouvé la princesse Eléonore ? Elle ne dérivait sans doute pas d'une épidémie, car l'invasion de la peste ayant, à diverses dates, éprouvé la Haute-Auvergne, n'a pas eu lieu entre 1431 et 1439. En 1433, les Etats ne purent se tenir dans la capitale « la peste étant à St-Flour et les députés s'assemblèrent à Coltines. MM. Marcellin Boudet et Roger Grand' nous apprennent que cette épidémie ne dût pas être très meurtrière et bien qu'existant encore a la fin de décembre elle semble n'avoir pas empiété sur l'année 1431 où nous croyons pouvoir placer la naissance de notre bienheureuse. Comme son arrivée en ce monde était, croyait-on, due à sainte Claire par l'intervention de sainte Colette, on avait l'intention de lui donner le nom de la fondatrice des clarisses pour marquer davantage les liens qui devaient l'unir à cette dernière, mais Bonne de Berry, qui tenait l'enfant sur les fonts, exigea qu'elle portât le sien en répondant à la demande du prêtre : Bonne est son nom, car bonne sera-t elle, ce qui fut considéré, dès lors, comme une inspiration du ciel. Notre sainte fut parmi les descendantes de la reine de France, Bonne de Luxembourg, femme de Jean II, la dernière en date à relever ce prénom. La première avait été la petite fille de cette reine, Bonne de Berry dont elle avait peut-être été la marraine, puis, chez les d'Armagnac issus de cette princesse, Bonne d'Armagnac, sa fille, femme de Charles d'Orléans, comte d'Angoulème, et Bonne d'Armagnac, sa petite fille, fille de Jean IV et de sa première femme, Blanche de Bretagne. Le nom de Bonne avait, comme forme masculine, Bon ou Bonnet. A l'époque même où sainte Bonne habitait le château de Carlat, un des officiers de la maison, connu pour son attachement à Jacques d'Armagnac, son frère s'appelait Bonnet (Revue de la Haute-Auvergne, Volume 11, Société des lettres, sciences et arts "la Haute-Auvergne", 1909 - books.google.fr).

La première Bonne serait la vierge égyptienne vénérée à Trévise au VIIème siècle, fêtée le 12 septembre ; une autre à Pise, oblate de Saint-Augustin, morte en 1207, fêtée le 29 mai ; une des onze mille vierges ; encore une autre à Reims fêtée, avec Dode sa nièce, le 24 avril, fille ou adoptée du roi saint Sigebert III d'Austrasie, père de Dagobert II.

Cordimunda (pura di cuore) è la traduzione latina che venne data al nome egiziano di Santa Bona, santa poco nota perfino ai Martirologi. La ricorda Petrus De Natabilus nel suo "Catalogus Sanctorum" stampato a Venezia nel 1516. Il corpo della santa fu riportato dall'Egitto da Giovanni da Vidor di ritorno dalla prima crociata (1096) ai comandi di Raimondo di Tolosa. Durante una sosta appena fuori Treviso, si radunò così tanta gente per vedere le spoglie della santa che le fu intotolato il quartiere. Bella d'aspetto, rifiutò di prendere marito perchè affermava di essere sposa di Cristo. Rimasta orfana a 12 anni andò in un convento dove fu battezzata. Era molto amica di una sorella che però si ammalò. Bona chiese in preghiera di morire anch'ella qualora fosse morta. Morta l'amica, la badessa ebbe una visione che le preannunciava l'ascensione di Bona il giorno seguente. Il mattino stesso una voce angelica chiamò la stessa giovane che volò in cielo tra le lacrime e le preghiere delle sorelle (www.lacompagniadeipapa.it, www.abromlu.it).

Son père s'appelait Zabul, satrape, et sa mère Ziba. Comme la Bienheureuse Bonne d'Armagnac, sainte Bonne se réfugie au monastère pour fuir le mariage (La leyenda de oro para cada día del año: vidas de todos los santos que venera la Iglesea ; contiene todo el Ribadeneira, las noticias del Croisset, Butler, Godescard, etc., Volume 3, 1866 - books.google.fr, Pedro de Rivadeneira (1526 - 1611, né Pedro Ortiz de Cisneros), Les vies des saints et fêtes de toute l'année (1599-1604), traduit par l'abbé Daras, Volume 9, 1864 - books.google.fr).

Dans la Bible, un Zabul ou Zebul était gouverneur de Sichem par la volonté d'Abimélech fils de Gédéon. Il dénonça Gaal, fils d'Obed, révolté avec les Sichémites contre Abimélech qui le vainquit.

Un reliquaire en bois peint et doré serait dédié à sainte Bonne à Limoux dans l'église Saint Martin (18e siècle).

C'est sous le nom de sainte Bonne que cette oeuvre est connue, mais il pourrait s'agir de saint Bon, martyr romain, dont le nom figure dans la liste des reliques de la paroisse (www.culture.gouv.fr).

Une compagne martyre de sainte Ursule est nommée Bonne.

Le reliquaire du chef de Sainte Bône, de forme hémisphérique, monté sur quatre pieds en griffes, cuivre doré, aujourd'hui au Musée d'archéologie de Lille, date du XVe siècle [ou XIVe ?] et provient de l'église d'Auchy-lez-la-Bassée (Pas-de-Calais) (Revue d'histoire de l'église de France, Tome 11, Société d'histoire ecclésiastique de la France, 1925 - books.google.fr).

Une sainte Bone de Pise avait la vertu de se rendre invisible et accompagnait les pèlerins sur la route de Saint Jacquers de Compostelle.

Aude et Aubazine

Par les azimuths de lever et de coucher du soleil, on a mis en relation le 8 mars, fête d'Etienne d'Aubazine, avec le 12 septembre, fête de Bonne. Une autre Bonne, d'Armagnac, a vécu dans le Cantal à Carlat et à Lézignan dans l'Aude. Elle était religieuse chez les Clarisses qui avait un autre établissement dans cette région à Narbonne et à Azille (Claude Devic, Joseph Vaissète, Histoire générale de Languedoc avec notes et pièces justificatives, Volumes 1 à 2, 1872 - books.google.fr).

En 1289, 63 ans après la mort de François d'Assise, Eustache de Lévis fonde, ou restaure, le couvent des cordeliers situé hors les murs, dans le faubourg nord de la cité d'Azille. En 1331, sa fille Isabelle de Lévis, veuve de Bertrand de l'Isle, fonde dans l'enceinte l'abbaye royale de Sainte-Claire (abbaye de Clarisses). (fr.wikipedia.org - Azille).

Le monastère de la Théophanie à Aubazine a pour origine la communauté de clarisses d'Azille dans le sud de la France (Aude). Après Rabat en 1933, puis Nazareth dans les années 50, elles s'installent en août 1965 à l’abbaye d’Aubazine. En 1989, la grande majorité de la communauté, menée par la Révèrende Mère Christine et le Père Paul Bondu est entrée dans le Patriarcat orthodoxe d'Antioche puis a quitté Aubazine en 1990 pour fonder le Monastère du Buisson Ardent à Villardonnel (Aude).

En 1966, deux moines de l'Abbaye Notre-Dame de Bellefontaine en recherche d'un rapprochement avec la tradition de l'Orient et avec l'orthodoxie adoptent le rite byzantin et fondent le monastère de la Transfiguration à Aubazine sur un terrain mis à leur disposition par les moniales de la Théophanie. Au bout de 10 ans, en 1976, ils décident de devenir orthodoxes, en se rapprochant du monastère de Simonopetra, au mont Athos. Ils sont alors rebaptisés, réordonnés, ce qui est source d'un certain scandale au sein de l'Église catholique. L'évêque leur demande alors de quitter Aubazine (fr.wikipedia.org - Abbaye d'Aubazine).

Avec celle de Béziers, la cathédrale de Carcassonne est une de celles qui nous présentent cette invasion du style ogival du Nord dans un monument roman du Midi. La nef et ses deux collatéraux, jusqu'aux transsepts, appartiennent à une église de la fin du xiesiècle. Immédiatementaprès que Carcassonne eut été réunie à la couronne de France sous saint Louis, l'évêque Radulphe fit construire, en style ogival quelque peu bâtard, àl'extrémité du transsept sud (qui alors était roman et devait avoir l'étendue actuelle), la chapelle teintée en gris sur le plan et la salle voisine. Au commencement du xive siècle, l'évêque Pierre de Roquefort ou Rochefort démolit le chœur, les transsepts romans, et bâtit en style ogival pur français la partie orientale de la cathédrale que nous voyons aujourd'hui. Cependant, soit qu'on ait voulu se tenir sur les fondations anciennes du chevet et des transsepts romans, soit qu'on ait voulu conserver une disposition traditionnelle et que nous ne voyons guère adoptée, en dehors de Carcassonne, que dans l'église d'Obazine, on donna à la nouvelle construction un plan qui ne trouve d'analogue nulle part dans le Nord (Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle, Tome 2, 1867 - books.google.fr).

Le mort du XIIIe siècle n'était pas seul. A Saint-Nazaire de Carcassonne, sous les arcades du tombeau de l'évêque Randulphe, une file de chanoines et de clercs entourent l'officiant et le lit de parade. A Saint-Denis sur les côtés du tombeau du fils de saint Louis, figurent les membres du clergé et les officiers de la cour qui portèrent le cercueil. A Aubazine, où le tombeau de saint Étienne saisit par son apparence de vérité, un décor apaisant entoure le thaumaturge. Des chanoines de l'abbaye qu'il avait fondée viennent adorer la Vierge sur les rampants. Aux frontons de la châsse où il repose des arbustes en fleurs offrent leurs branches aux oiseaux chanteurs, vision reposante et bénie sous laquelle les âmes sereines du XIIIe siècle recouvraient l'image de la mort (Luc Benoist, La Sculpture française, 1963 - books.google.fr).

Bon - Bonne

Saint Bon, masculin de Bonne, a donné son nom à une maladie : le "mal Saint Bon" ou le "mal de saint Bon" qui est le panaris.

Panaris vient du latin "panaricium", déformation de "paronychium" du grec "parônuchia", rendu "reduvia" par Cicéron.

La paronychia (paronyques) forme un genre de plantes de la famille des Caryophyllacées, dont le nom vient de paronychie, une maladie des ongles que ces plantes étaient censées guérir.

L'illécèbre verticillé (Illecebrum verticillatum L.) est cette plante très localisée, sinon rare, porte aussi le nom d'herbe aux panaris à l'instar du sceau de Salomon ou de différentes renouées dont les sucs étaient réputés pour soigner cette infection (fr.wikipedia.org - Paronychia).

POLYGONATUM ODORATUM Druce; Sceau de salomon odorant; Genouillet; Herbe aux panaris; Grand muguet; Herbe au panaris; Faux muguet; Sceau-de-salomon; Polygonale officinal (flore.bigorre.free.fr).

Saint Bon, martyr à Rome, est fêté le 1er août. Date de Lugnasad, fête de Lug. On ne peut s'empêcher de penser à Dagda, autre dieu celtique, qui est justement le "dieu bon".

Les Tuatha Dé Danann vivent dans quatre îles au nord du monde : Falias d’où vient le talisman de la pierre de Fal et qui est dirigée par le druide Morfessa, Gorias, d’où vient la lance de Lug et qui est dirigée par le druide Esras, Murias d’où vient le chaudron du Dagda et qui est dirigée par le druide Semias, et enfin l’île de Findias où se trouve l’épée de Nuada et dirigée par le druide Uiscias c’est en ces lieux qu’ils s’exerçaient à l’Art, qu'ils apprenaient la Poésie, la sagesse et la magie druidique. Ils débarquent en Irlande venus sur de nombreux bateaux qu’ils brûlent, certains de ne pas repartir. Une bataille les oppose aux Fir Bolg, la première bataille de Maige Tuireadh, au cours de laquelle 100 000 d’entre eux perdent la vie, avec leur roi Eochaid Mac Erc.

Lors de la seconde bataille de Maige Tuireadh, c'est aux alentours de la fête de All Hallows (Samain) que Lug envoie le Dagda espionner les Fomoires et tenter de les retarder jusqu’à l’arrivée des hommes d’Irlande. Il se rend donc au camp des ennemis et leur demande une trêve. Sachant qu’il est très gourmand, ils fabriquent un gigantesque porridge et ils l’humilient en lui faisant manger le gâteau dans un trou du sol. S’il ne le mange pas en entier ils menacent de le tuer. Ce qu'il fait en râclant le fond avec son doigt courbé. Ils peuvent se moquer de lui car il a le ventre aussi gros qu’un chaudron. Après quoi, il retourne à Traigh Eabha (fr.wikipedia.org - Cath Maighe Tuireadh, (www.sacred-texts.com).

Le Dagda est généralement représenté gros et gras.

Il arrive souvent que le diabète se révèle par un panaris qui guérit lentement, par des furoncles à répétition, par un anthrax, par une plaie qui se répare mal, par une gangrène sénile qui devient humide et s'étend rapidement, par un mal perforant (Marcel Labbé, Le diabète sucré : études cliniques, physiologiques et thérapeutiques, 1920 - books.google.fr).

Pour le moment, occupons nous du panaris proprement dit. Au début, si l’inflammation a débuté d’emblée dans la coulisse fibro—séreuse d’un doigt, peu de rougeur, peu de changement de couleur à la peau. Le doigt est gonflé uniformément, il a pour ainsi dire la forme d’un fuseau, la phalange unguéale restant en quelque sorte en dehors de la phlegmasie. Le doigt est fléchi, recourbé comme un crochet ; les mouvements sont très pénibles, quelquefois impossibles, ou provoquent, quand on les fait exécuter, les douleurs les plus violentes. La face dorsale des doigts est modérément gonflée et présente peu ou point de rougeur (Louis Joseph Bauchet, Du panaris et des inflammations de la main, 1859 - books.google.fr).

Et, bien que les Irlandais aient été de grands éleveurs de gros et de petit bétail et, comme les Gaulois, de grands amateurs de lait et de céréales, il n'y a pas de dieu agriculteur ou éleveur limité à la « troisième fonction » parce que la responsabilité de la prospérité des récoltes incombe au dieu-druide qu'est le Dagda (mais ce n'est pas sa seule responsabilité ! C'est même par rapport aux autres, une responsabilité mineure) (Françoise Le Roux, Christian J. Guyonvarc'h, La société celtique: dans l'idéologie trifonctionnelle et la tradition religieuse indo-européennes, 1991 - books.google.fr).

La fête de Lugnasad (l'assemblée de Lug), du 1er Août, était entièrement vouée au Dieu Lug et incarnait la lumière estivale de la moisson et des fruits (Patrick Rivière, Histoire comparative des religions et des mythes: Mystères antiques, Tome 1, 1999 - books.google.fr).

Ainsi, si Dagda était responsable des récoltes, il devait avoir sa part dans la fête de Lugnasad. On peut penser que la catégorisation tranchée des fonctions est excessive.

Prêtre décapité et enterré sur la voie Latine, saint Bon est l'un des douze membres du clergé romain arrêtés et exécutés sans jugement le 1er août 257. Son nom figure avec ceux de ses compagnons dans les Actes du pape saint Etienne, martyr le 2 août 257, et cette vague d'exécutions, qui précède d'un an la série laurentine, est le résultat du premier édit de persécution de Valérien (Jacques Baudoin, Grand livre des saints: culte et iconographie en Occident, Créer, 2006, p. 138).

Croyances, remèdes et superstitions angevines pour les Guérisseux en herbe : Contre les tourneux, ou cernongles ou tourne-ongle, connus également sous le nom de panaris, on applique dessus une feuille de valériane (Herbe aux chats) (Dominique Fournier, Fleurs de Galarne, 2000 - books.google.fr).

Comme proposé par Christophe de Cène et Thierry Espalion, on prend les azimuths d'Etienne d'Obazine et de sainte Bonne de Trévise comme pages de La Vraie Langue Celtique.

Dans La Vraie Langue Celtique

La page 276 introduit la ville de Limoux qui en effet possède le reliquaire de sainte Bonne (mais laquelle ?) ou de saint Bon.

La page appariée est la 121 qui donne les mois de février à septembre (en bas de page) en langue basque. Le mois de mars est associé aux marécages.

« Septembre, Bûruï la. » Désirer de se terrer, de s'enfermer dans les cavernes affectées à... (VLC, p. 121) l'habitation, – to burrow (beurrô), se terrer, se retirer sous terre – to will (ouill) vouloir, souhaiter – (VLC, p. 122)

Soit se cacher.

Les pages 96 et 251 (96 + 155) notent respectivement "Macipsa, devenu chef des Numides ne se fit connaître que par la faiblesse de son caractère" et "Dans cette période d'affaiblissement".

Ces mêmes châtelaines qui ne pouvaient supporter la marche à cause de leur délicatesse ou de la faiblesse de leur constitution, cheminaient, ce jour-là, sans hésiter, à travers des marécages, par des chemins difficiles. Elles avaient déposé les habits précieux, l'éclat des parures, pour prendre les vêtements de deuil. Elles saisirent vaillamment le brancard sur lequel reposait le corps du saint et portèrent ce glorieux fardeau, sur un long espace de chemin avec plus de vigueur que des hommes. Parmi ces nobles femmes, se trouvait Marguerite, vicomtesse de Comborn, Elle était atteinte d'un mal grave et incurable qui la retenait dans les parties les plus retirées de son château. Par cet acte de piété elle recouvra une santé entière, qu'elle a conservée jusqu'à ce jour. Cette puissante vicomtesse avait demandé avec instance que le corps d'Etienne passât la nuit dans une des églises bâties - sur ses terres, offrant de fournir à toutes les dépenses que feraient, à cette station, tous ceux qui formaient le cortège funèbre ; sa demande ne fut pas accueillie (Histoire d'Obazine et notes historiques depuis 1135 jusqu'à 1881, Serre, 1881 - books.google.fr).

Le 8 mars (1159) est le jour de 1a mort de saint Etienne d'Obazine.

Cet texte réunit donc marécages, faiblesse, le mois de mars (le 8).

Le psaume 96,10 Carrière : Vous donc qui aimez le Seigneur, et qui désirez vous rendre agréables à ses yeux, haïssez le mal, et vous n'aurez rien à craindre de la part de vos ennemis; car le Seigueur garde les âmes de ses saints, et il les délivrera de la main du pécheur.

Etienne d'Obazine est en effet lié à la notion de délivrance.

Les toponymes reprenant le vocable sainte Foy ou saint Eloy sont nombreux sur tout le territoire français, ce qui nuance et atténue apparemment l'importance du maillage présent dans le Massif central. Néanmoins, ce qui prime encore, c'est l'extrême concentration de grands sanctuaires de dévotions, d'églises rurales au toponyme ou au vocable correspondant aux saints spécialisés dans la délivrance : Foy, Pierre aux liens, Eutrope, Marie Madeleine, Léonard, Etienne d'Obazine, Eloi, Till et d'autres en plus de la Vierge (Bruno Phalip, Art roman, culture et société en Auvergne: la sculpture à l'épreuve de la dévotion populaire et des interprétations savantes, 1997 - books.google.fr, Suzanne Marie Durand, Étienne d'Obazine: 1085-1159, ermite, moine cistercien, fondateur d'abbayes, pourvoyeur des pauvres, artisan de paix, thaumaturge, 1966 - books.google.fr).

Le Verbe de Dieu le Père s'est fait homme. Car il a combattu et il a triomphé ; il était homme, combattant pour nos pères, et par son obéissance il a racheté notre désobéissance; il a enchaîné le fort, délivré les faibles et payé la rançon de sa créature en détruisant les péchés: car il est le Seigneur le plus doux et le plus miséricordieux, et il aime le genre humain (Johann Adam Möhler, Athanase le grand et l'Église de son temps en lutte avec l'arianisme, traduit par Jean Cohen, 1840 - books.google.fr).

Immolation de faibles vieillards, de généreux guerriers, de malheureux esclaves, de pauvres veuves, de jeunes vierges, de petits enfants arrachés à la mamelle, souvent livrés par leurs propres mères. Et tout cela sous le voile sacré de la religion ! Pour perdre les âmes, mille de fois plus de sacrifices qu'il n'en eût fallu pour les sauver ! C'est ainsi que Satan parodie l'œuvre divine : Arrogavit sibi honorem divinum et omnibus dæmoniis et Implevit templa paganorum et persuasit illa sacrificia offerri sibi. (S. Aug., sur le Psaume 96.) Diabolus totum sæculum mendacio divinitatis implevit. (Tertull., Contre Marcion, c. 17). Les démons ont conservé la hiérarchie naturelle qui les distinguait avant la chute. Mais leur subordination ne vient d'aucun sentiment de charité, de justice ou d'ordre; elle vient des calculs de leur malice. Loin de contribuer au bien des supérieurs, leur prééminence aggrave leurs tourments et rend leur situation plus intolérable. La liberté de sortir momentanément de l'abîme ne délivre point (Guillaume Chardon, Mémoires d'un séraphin, 1886 - books.google.fr).

On retrouve dans saint Augustin sur le Psaume 96 un passage sur la prédication de Paul et Barnabé chez les Lycaoniens qui, les prenant pour Mercure et Jupiter, voulaient leur sacrifier des taureaux.

Dans cette période d'affaiblissement, l'ordre druidique, ne voulant pas exposer les derniers restes de son influence, n'aura point osé résister aux idées insensées de la nation, tombée peu à peu dans le polythéisme par le commerce des Grecs et des Romains. On aura sacrifié les malfaiteurs dont la punition était un hommage rendu à la vraie justice, et puis, les malades, les timides, naturellement égoï stes, auront abusé de ces exécutions de coupables, pour faire voeu d'immoler des victimes humaines... (VLC, p. 251)

Paul et Barnabé prêchaient la parole de Dieu en Lycaonie. Comme ils avaient opéré des miracles en Lycaonie, les habitants du pays leur amenèrent des victimes et voulurent les leur sacrifier, disant que Barnabe était Jupiter et que Paul était Mercure: Mais tous deux se gardèrent bien de se laisser charmer par de tels hommages. Ont-ils donc refusé les victimes qu'on voulait leur immoler, parce qu'il leur semblait abominable d'être comparés aux démons ? Non, mais parce qu'ils ont eu horreur de voir rendre à des hommes les honneurs divins (Discour sur le psaume 96, Œuvres complètes de Saint Augustin, Volume 14, 1872 - books.google.fr).

On croit que les Lycaoniens voulurent réparer par un sacrifice solennel, l'affront que Lycaon leur roy avoit fait autrefois à Jupiter, qui leur avoit apparu sous la forme d'un homme (Isaac Louis Le Maistre de Sacy, Les actes des apostres, 1699 - books.google.fr).

Lycaon , fils de Titan & de la Terre, roi de Parrhasia, ville d'Arcadie. Il fut métamorphofé en loup dans le temple de Jupiter, pour y avoir immolé un enfant.

Les Lycées, fêtes d'Arcadie, étoient à-peu-près la même chose que les lupercales de Rome ; on y voyoit des combats où le prix du vainqueur étoit une armure d'airain. On dit aussi qu'on y immoloit un homme : Lycaon passoit pour l'auteur de cette fête (Encyclopédie méthodique, Volume 3, Partie 2, Panckoucke, 1790 - books.google.fr).

Quand on parle de mythe fondateur, de ce qui a forgé l’histoire originelle et originale des Pyrénées, on pense bien sûr au mythe de Pyrène. Mais de quelle Pyrène parle-t-on ? Car deux Pyrène au moins croisent la route d’Héraclès, le demi-dieu civilisateur du monde ancien gréco-romain. Les travaux civilisateurs qui conduisent Héraclès en extrême-occident : Curieusement, Observons qu’Erakaslé en basque se traduit par l’initiateur, celui qui enseigne. Coïncidence ? On sait, selon les légendes, que le héros vient en Occident au moins à l’occasion de deux de ses travaux fabuleux : ceux qui le verront rejoindre le pays de Géryon pour y voler les secrets de l’élevage, dans l’île d’Erythie, dans l’extrême-occident (le 10°), ceux qui scandent sa quête du Jardin des Hespérides (les 11°). C’est vraisemblablement lors de cette ultime course occidentale qu’il tombera amoureux de la jeune et jolie Pyrène. Pyrène, la noire, mère de trois monstres-totems que doit détruire le demi-dieu : C’est en Macédoine, chez les Crestoniens, alors qu’il traverse un bois sacré, qu’Héraclès est interpelé par Lycaon, fils de Pyrène. Une première Pyrène. Lycaon est le frère monstrueux de deux autres terribles adversaires dont Héraclès s’est précédemment débarrassé, Cycnos, le Cygne et Diomède, roi de Thrace, qui nourrissait ses juments de chair humaine. Après avoir éliminé Diomède, le cheval et Cycnos, le cygne, le héros détruit Lycaon, le loup. Pyrène, épouse secrète d’Arès, avait donc enfanté trois monstres-totems qu’Héraclès avait peut-être obligation d’éliminer avant sa quête des Hespérides. Héraclès quitte donc le bois sacré d’une Pyrène qui le maudit. Il s’éloigne de ce pays crestonien que l’on appelait déjà Europe, du nom d’Europs, grand-père de Pyrène. Une autre Pyrène la blanche, fille de Bébryx, une jeune fille basque romantique : Avant de prendre le chemin de l’Andalousie et de s’embarquer sur la barque solaire qui l’emportera vers le Jardin des Hespérides, Héraclès traverse les Pyrénées Centrales, remonte la vallée de l’Aude (passant près des sources de l’Ister dont parle Hérodote) et atteint la cité basco-ligure du roi Bébryx. Près d’une source auprès de laquelle elle rêvait, la jeune Pyrène a vu approcher le héros. Son cœur a immédiatement battu la chamade et, avec un adorable et timide sourire, elle a offert très simplement de l’eau à cet homme étrange aux yeux clairs. Le temps s’est alors immobilisé. Condamné par la vindicative Héra à l’errance, aux amours éphémères et tragiques, soumis aux arrêts du Destin, le héros s’est rapidement remis en route. Pyrène, désespérée, s’est enfuie de la cité pour chercher la mort. C’est alors que, pour la première fois, Héraclès va arrêter sa course fatale. Il revient sur ses pas, le cœur déchiré, défiant l’ordre du temps, de l’espace et des dieux. Il crie au ciel qu’il aime Pyrène comme il n’aima jamais. Bouleversant le flanc des montagnes, renversant monts et vaux, le héros cherche passionnément sa bien-aimée et l’écho de ses appels se multipliant dans l’espace, déferle comme un ouragan furieux. Parcourant les forêts, escaladant ravins et abîmes, Héraclès poursuit autant sa propre mort que la recherche du corps de l’infortunée Pyrène. Quand il la retrouvera enfin, dit la légende, après l’avoir disputée aux bêtes, il lui élèvera pierre après rocher, un tombeau grandiose, la montagne des Pyrénées elle-même. Voilà le mythe fondateur. Ces travaux ne figurent pas dans la liste des 12 travaux symboliques et civilisateurs répertoriés. Pourtant, le héros brisant pour un temps sa course fatale, a vaincu la fatalité par l’épreuve d’amour. Silvius Italicus et Apollodore diront dans un récit que Pyrène séduite et abandonnée mettra au monde avant de mourir, un serpent. Cet accouchement symbolique c’est en fait aussi l’accouchement des Pyrénées elles-mêmes et les Pyrénées, montagne au ventre formidablement animé, s’identifient à travers la passion contrariée de Pyrène, à un autre péché originel, le feu originel, le serpent primordial signe de vie (René Descazeaux, Les Mythes qui ont forgé l’histoire connue ou secrète des Pyrénées, 2011 - utla.univ-pau.fr).

Pyrène la blanche enfante un serpent comme Pyrène la noire trois frères monstrueux Lycaon, Cycnos et Diomède, roi de Thrace.

Par quel mystère ou quelle mystification, Roland passe-t-il d’un état ordinaire de chevalier franc du nord à un statut extraordinaire de héros aquitain du sud ? Broyant et mystifiant l’histoire réelle, le petit guet-apens dérisoire de Roncevaux, devient un événement planétaire qui scelle l’avenir de l’empire carolingien et transforme le misérable fiasco de l’Alto Biskar en promesse de triomphe de la Reconquista sur les Infidèles. Dès lors, Roland investit tous les chemins de la légende aquitaine, ceux des fils Aymon, ceux de Gargantua (eux-mêmes tout imprégnés de la geste d’Héraclès). Les voies de Compostelle font sa légende mais le couloir de la Garonne où il s’engouffre scellent son mythe. Ce n’est plus désormais seulement un guerrier ou un chevalier, il devient aussi un initiateur, un demi-dieu emporté par une puissante aspiration tellurique.

Durandal, l’épée de Roland est mythifiée. Arme de la Reconquista, elle délivre l’occident. Au moment où la Chanson de Roland prend son formidable essor, portée par les pèlerins de Compostelle au début du XII° siècle, l’épée devient une croix divine et un signe d’alliance. Dès lors, cette épée va circuler de façon magique dans l’espace, entre trois sites caractéristiques : - Rocamadour où le héros vient se recueillir avant son départ pour l’Espagne (le corps du mythique saint Amadour/Zachée est découvert miraculeusement en parfait état de conservation vers 1100 et l’explosion de son succès est à rattacher à l’engouement pour Roland) ; - Saint-Savin en Lavedan qui devient au début du XII° une véritable petite Cluny pyrénéenne où Roland vient faire bénir son épée - Roncevaux enfin d’où le paladin mourant projettera Durandal dans l’espace en un ultime effort, l’épée dans un orbe prodigieux venant se ficher sur un mur du sanctuaire Saint-Michel l’Archange de Rocamadour, bouclant la boucle d’une histoire merveilleuse (René Descazeaux, Les Mythes qui ont forgé l’histoire connue ou secrète des Pyrénées, 2011 - utla.univ-pau.fr, La Vraie Langue Celtique et les Travaux d’Hercule).

Bonne et Bona Dea

Macrobe (Saturnales, I,12) consacre une longue note à Maia. qui pour lui est équivalente à Bona Dea, ou déesse qui se cache, mais il rapporte une affirmation de Cincius, pour qui elle est épouse de Vulcain, de Labéo. pour qui elle est la Magna Mater (Marco Tulio Ciceron, De Natura Deorum: livre III, annoté par Martin Van Den Bruwaene, 1981 - books.google.fr).

Bona Dea est une divinité romaine, sœur, femme ou fille de Faunus et appelée Fauna, Fatua ou Oma. Elle était adorée à Rome depuis les temps les plus reculée, comme une divinité chaste et fatidique. Son culte était rigoureusement réservé aux femmes, si bien que les hommes ne devaient pas même prononcer son nom. Elle ne révélait ses oracles qu'à des femmes, comme Faunus ne révélait les siens qu'à des hommes. Son sanctuaire primitif était une grotte dans l'Aventin ; mais du temps de Cicéron, elle était adorée aussi dans un temple entre Aricie et Bovillæ. Sa tête était célébrée, tous les ans, le 1er mai, dans la maison du consul ou du prêteur; et à cette occasion ou lui offrait des sacrifices au nom de tout le peuple romain. La solennité était présidée par les vestales, et seules des femmes de race honorable pouvaient y prendre part. Aucun homme ne devait entrer dans la maison et les portraits d'hommes y étaient voilés. On sait que Clodius profane cette tête en y assistant déguisé en femme, dans la maison de César [en 62] (Abbé Guérin, Lettres, sciences, arts: encyclopédie universelle, dictionnaire des dictionnaires, Volume 2, 1892 - books.google.fr).

Encore sur Bona Dea, dont la fête comportait des sacrifices avec du vin appelé lait et servi dans un pot à miel voilé (mellarium), on pourra consulter une mise au point sur l'interdiction faite aux femmes de boire du vin, même au cours de sacrifices et l'exclusion du myrte (Revue historique, Volume 301, Numéro 612, G. Bailleère - books.google.fr).

A Rome, aucun homme ne devait assister à la fête de Bona Dea, culte exclusivement féminin, sous peine d'être aveuglé. On voile toutes les peintures représentant des hommes, et « même un rat », ironise Juvénal, « s'il s'aperçoit qu'il est mâle, prend ses jambes à son cou ! » Et le Satirique évoque ensuite les débordements ahurissants des femmes de l'Empire, couverts par l'autorité de Bona Dea : la frénésie des flûtes, et des trompettes, l'excitation due au vin, la fièvre des danses lascives auxquelles se livrent des dames qui rivalisent avec les filles du bordel pour le coup de hanche (Danielle Porte, Fêtes romaines antiques, 2001 - books.google.fr).

Bien que ne figurant pas sur les calendriers, le Natalis du temple de Bona Dea était solennisé à date fixe : le 1er mai. Les textes sont formels : celui d'Ovide « implique que le temple de la Bonne Déesse fut dédié le 1er mai », ce que confirme le témoignage de Cornélius Labeo conservé par Macrobe 6 : Auctor est Cornelius Labeo huic Maiae, id est terrae, aedem kalendis Maiis dedicatam sub nomine Bonae Deae, et eamdem esse Bonam Deam et terram ex ipso ritu occultiore sacrorum doceri posse confirmat. D'autre part, s'agit-il vraiment de mystères ? L'usage de Cicéron est formel [...] : il n'emploie jamais le mot de mysteria pour le culte de Bona Dea. D'ailleurs ce caractère mystique conviendrait plutôt à la cérémonie de décembre qu'à celle de mai; or la nuit de décembre est exclue, nous l'avons vu. Et encore, c'est à propos de ces rites que M. G. de Sanctis fait de judicieuses réflexions, tendant à leur retirer la qualification de « mystères » : « A propos de telles fêtes, les anciens et les modernes parlent couramment de « mystères » ce qu'elles sont en un certain sens, en ce sens qu'il était interdit... de faire connaître le vrai nom de la déesse et probablement aussi les cérémonies sacrées les plus significatives, mais non pas dans le sens où le mot était utilisé communément en Grèce pour désigner des formes particulières d'initiation; si bien que ces soi-disant mystères de la Bonne Déesse diffèrent à ce point de vue des mystères de Cérès-Déméter à Rome, dans lesquels on trouve une certaine forme d'initiation, et n'ont rien de commun avec les mystères solennels d'initiation à Eleusis. » Autrement dit, on ne peut poser l'équation « rites secrets » = « mystères », ces derniers impliquant nécessairement une certaine « initiation ». Par exemple le Titus occultior sacrorum dont parle Labeo ne peut constituer des « mystères » au sens exact du mot. Et moins encore le « vœu d'actions de grâce annuelles » à Bona Dea, auquel pense M. J. Bayet (Henri Le Bonniec, Le culte de Cérès à Rome: Des origines à la fin de la République, 1958 - books.google.fr).

Bona Dea est une des figures les plus singulières du panthéon romain; cette parèdre de Faunus (sœur, épouse ou les deux?) ne jouit pas d'une grande considération parmi les historiens de la religion latine. Fauna serait son nom propre, mais selon G. Dumézil, ce n'est guère qu'uii nom, et le culte ne se serait développé qu'après un syncrétisme avec Damia, importée de Tarente en 272. Mais A. Grenier niait l'existence même de Damia! Pourtant si nous ouvrons le dossier épigraphique, nous constatons la large popularité, attestée par plus de trente dédicaces, d'une Bona Dea vénérée non seulement à Rome et dans le Latium, mais en Italie du Nord, notamment à Aquilée, en Gaule, en Afrique. Les épithètes qui suivent le nom de la déesse dans ces textes donnent une première explication de cette vogue: c'est précisément parce que Bona Dea avait peu de personnalité qu'elle se laissait aisément associer ou assimiler à d'autres déesses très diverses, la Grande Mère, Cérès, Diane, Vénus, Caelestis, Nutrix, d'autres encore ; elle est particulièrement proche d'Hygie, elle consent à protéger un petit territoire, un lieu-dit, en s'assimilant sans doute à quelque Fortune ou Tutelle locale ; elle accueille volontiers les hommages des humbles, esclaves et affranchis en particulier. Cette large disponibilité est confirmée par l'iconographie à laquelle A. Greifenhagen a consacré en 1937 un dossier fondamental, repris avec quelques additions par D. Faccenna. Il comprend une douzaine de statues ou statuettes, auxquelles s'ajoutent quelques bas-reliefs. La Déesse est représentée assise sur un trône, vêtue du chiton et du manteau, la tête voilée et diadémée; dans la main gauche elle tient la corne d'abondance, dans la droite la patère où s'abreuve un serpent enroulé autour de son avant-bras droit (Gilbert-Charles Picard, L'iconographie de Bona Dea, Bulletin de correspondance hellénique: Supplément, Numéro 14, 1986 - books.google.fr).

Le voile de la déesse se retrouve dans un épisode de la vie de sainte Bonne de Trévise, qui prit en effet le voile étant religieuse, mais ici ce voile a un rôle bien particulier.

Il arriva qu'un jour une des religieuses, avec laquelle sainte Bonne avoit contracté une étroite amitié, tomba malade. Comme les religieuses, à la sortie du chœur, l'allèrent visiter, la sainte demeura seule à l'église, où elle fit sa prière à la divine bonté de lui faire la grâce d'accompagner sa bonne amie, après sa mort, à la béatitude éternelle. Dieu exauça sa prière et lui en donna l'assurance par une voix céleste qu'elle entendit. Aussitôt après sainte Bonne alla visiter cette religieuse malade, et l'avertit de ce qu'elle venoit de faire et d'entendre, ce qui la consola merveilleusement, en attendant l'heure de son trépas, qui arriva bientôt après. Or, la troisième nuit suivante, l'abbesse vit en songe un jeune enfant, qui lui sembloit ôter le voile de dessus de sa tête, et le cacher : et sur ce qu'elle lui demanda pourquoi il le faisoit, il lui fit cette réponse, que Bonne lui seroit ôtée le lendemain. Le matin étant venu, l'abbesse assembla toutes ses religieuses, et leur déclara la vision qu'elle avoit eue, en la présence de Bonne, et à l'heure même elles entendirent la voix d'un ange, qui appeloit la sainte fille au ciel. Cela leur causa un étonnement bien grand. Sainte Bonne ayant donc été menée et mise au chœur, au milieu des religieuses, comme elles chantoient à l'entour d'elle, elle rendit doucement son âme à Dieu, le 12 de septembre, laissant son corps en terre, lequel fut aussitôt environné d'une lumière céleste, rendant une odeur très-agréable, pendant tout le temps que l'on employa pour sa sépulture. Il fut encore honoré de plusieurs miracles (Pedro de Ribadeneyra, Les vies des saints pour tous les jours de l'année, Louis Vivès, 1859 - books.google.fr).

Le voile encore pour sainte Bonne d'Armagnac :

Un jour durant l'élévation de l'hostie, elle entend « une voix forte et douce » qui dit : « Bonnette, si tu n'es pas religieuse comme tu le dois, tu seras punie ! ». Elle reconnaît la voix de sa grand-mère, Bonne de Berry. Tournée vers l'autel la jeune fille voit, d'une part le Christ sanglant, étendu sur l' autel, et d'autre part un ange tenant en main trois couronnes d'or avec ces mots : « Pauvreté - chasteté - martyre ». Elle comprend ce qui lui est demandé, elle s'avance vers l'autel et promet de se donner corps et âme. Les parents consentent immédiatement à la demande de leur fille d'entrer dans le cloître. Ce sera à Lézignan, où, pour sa profession, elle reçoit en 1454 le voile de Colette (donné par Benoît XIII), envoyé par les clarisses de Gand à la famille d'Armagnac en remerciement de leur dévouement à la réforme colettine (Elisabeth Lopez, Culture et sainteté: Colette de Corbie, 1381-1447, 1994 - books.google.fr).

La bonnette (Studding sail) est d'ailleurs en langage de marine une voile ordinairement carrée qui, à l'aide de bouts-dehors, s'installe à coté et en dehors de la plupart des voiles principales, afin d'augmenter, au besoin, la surface de la voilure (Pierre-Marie-Joseph de Bonnefoux, Edmond Pâris, Dictionnaire de marine à voiles et à vapeur, Volume 2, 1859 - books.google.fr).

Ædes Bona dea. Elle étoit placée sur le sommet du mont Aventin, dans l'endroit appelé Remuria, à cause des auspices qu'y avoit pris le frère de Romulus. On croit que Sainte-Marie du mont Aventin est bâtie sur fon emplacement (Encyclopédie méthodique. Antiquités, mythologie, diplomatique des chartres et chronologie: Tome premier, 1786 - books.google.fr).

La Vierge Marie, c'est Notre Dame à tous, mais la Bonne Dame, la Bona Dea d'autrefois (Jean Markale, L'amour courtois ou le Couple internal, 1987 - books.google.fr).

D'une part le mois de mai est le mois consacré à la Vierge Marie, à mettre en rapport avec les anciennes superstitions romaines ayant trait aux mystères de "Bona Dea" que les matrones romaines fêtaient dans les premiers jours de mai (Freddy Sarg, Le mariage en Alsace: études de quelques coutumes passées et présentes, 1975 - books.google.fr).

Innocent XI institua, en 1683, la commémoraison du très-saint Nom de Marie, à célébrer le 12 Septembre, en actions de grâces de la victoire, que les chrétiens remportèrent ce jour sur les Turcs, devant Vienne en Autriche, par la protection de la Mère de Dieu. Ce vénérable Pontife décréta en 1688 que, si ce jour, 12 Septembre, tombait le dimanche dans l'octave de la Nativité, au lieu de commémoraison, on en ferait une fête; et, en même temps, il la rendit obligatoire, dans toute l'Eglise. Jusqu'alors ce jour n'était observé qu'à Rome, en Espagne et dans quelques ordres religieux (Joseph de Smeth, Manuel historique du culte de la vierge, 1861 - books.google.fr).

Il existait une fête du saint nom de Marie à Cuenca en Espagne, approuvé par le pape en 1513, qui se célébrait le 22 septembre, le nom étant donné 15 jours après la naissance en Judée (Hippolyte Pradie, La Vierge Marie, mère de Dieu et chef d'oeuvre de Dieu, 1899 - books.google.fr).

Comment ne pas évoquer ici la Bona Dea des Romains, dont le culte mystérieux, strictement réservé aux femmes, donnait lieu à des cérémonies fixées au premier jour de mai (Diva canenda Bona est, s'écrie Ovide au vers 148 du Ve livre des Fastes) et à une date inconnue du début de septembre (pensons à la Bonne-Dame du 8 septembre !). (Actes du Congrès national des sociétés savantes: Section d'histoire moderne et contemporaine, Volumes 1 à 2 ; Volume 101,Numéros 1 à 2, 1976 - books.google.fr).

Sous le nom de Maïa, on comprenait dans le paganisme romain, comme dans la mythologie grecque, des déesses assez différentes ; en effet, pour les uns Maïa était une faune, c'est-à-dire une déesse terrestre; pour d'autres, c'était, sous les noms do Bona Dea, de Magna Mater, quelque chose de comparable, sinon d'identique, à Junon, c'est-à-dire une déesse céleste. [...]

Suivant que la déesse dont nous nous occupons [Maïa Bona Dea] était considérée comme une variante de Flore, de Fauna, de Proserpine ou de Junon, elle était fêtée à des moments différents de l'année, c'est pour cela que nous trouvons dans les auteurs anciens le récit des fêtes célébrées soit en mai, soit en septembre, soit en juillet, soit en décembre, c'est-à-dire aux quatre époques de la végétation annuelle. Divers auteurs de l'antiquité qui, pour plusieurs raisoni, réprouvaient les fêtes de Maïa, leur donnaient deux origines qui sont plus que contestables d'après eux : une courtisane célèbre du nom de Flora légua en mourant une immense fortune au peuple romain à la condition qu'on emploierait une partie de son revenu à célébrer chaque année le jour anniversaire de sa naissance des jeux qui porteraient son nom (Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, 1884 - books.google.fr).

12 septembre, c'est-à-dire sous le signe de la Vierge, une des deux demeures zodiacales de Mercure.

« Au temps où naquit Moïse florissait l'astrologue Atlas, frère du physicien Prométhée et grand-père maternel de Mercure l'aîné ; son petit-fils fut Mercure Trismégiste. Voilà ce qu'écrit de lui Augustin, quoique Cicéron et Lactance supposent cinq Hermès successifs Le cinquième fut celui qui est appelé Thot par les Egyptiens et par les Grecs trois fois très grand (Trismégiste). Celui-ci, dit-on, tua Argus, gouverna les Égyptiens et leur donna des lois et des lettres. Il établit des caractères en forme d'animaux et d'arbres. Il fut en telle vénération chez les hommes qu'il fut mis au nombre des dieux. » Ce texte ouvre, dans l'édition incunable (Trévise, Geraert Van der Leye, 1471), la traduction latine par Marsile Ficin des écrits grecs attribués à Hermès Trismégiste. Il est à l'origine, d'une part, d'un singulier phénomène littéraire qui a enfiévré la Renaissance, à savoir la redécouverte d'Hermès et son utilisation contre Aristote, et, d'autre part, d'un vaste débat historiographique qui n'est pas clos, sur le rôle de l'irrationnel (magie, astrologie, alchimie) dans la révolution scientifique (Michel Blay, Robert Halleux, La Science classique XVIe-XVIIIe siècle: dictionnaire critique, 1998 - books.google.fr).

Ce n'est qu'à la Renaissance que les alchimistes commencent à évoquer le nom d'Hermès en tant que fondateur de leur science, sans pour autant donner à l'alchimie le nom de science hermétique. Le plus souvent, c'est dans les brefs aperçus « historiques » qui introduisent les traités qu'Hermès est cité. Ainsi lit-on dès le début du Livre de la philosophie naturelle des métaux attribué à Bernard le Trévisan, et sans doute écrit vers la fin du vers la fin du XVe siècle (et donc après la publication florentine du Corpus Hermeticum), que « Le premier inventeur de de cet Art ce fut Hermès le Triple : car il sut toute triple philosophie naturelle, savoir Minérale, Végétale et Animale. » L'auteur continue en rapportant qu'Hermès trouva dans la vallée d'Hébron, après le déluge, sept tables sur lesquelles étaient imprimés les arts libéraux. Il en fit un résumé que nous connaissons comme étant la Table d'Emeraude. Pythagore fut son disciple, et après lui Platon et Aristote, Galien et Hippocrate, ainsi que les Arabes et, plus près de nous, Arnaud de Villeneuve et Raymond Lulle. L'intention de ce texte apparaît clairement : il s'agit de donner à l'alchimie, qui passe pour une science jeune, comparée à la philosophie naturelle des Grecs ou à la médecine, une antiquité telle qu'elle surpasse tous les autres savoirs. Les fabricants d'une telle histoire ne sont pas forcément de mauvaise foi, puisqu'ils ont entre les mains des traités alchimiques attribués à Platon ou Aristote, dont on suppose qu'ils ont appris cette science d'un maître plus ancien. On s'imagine alors, bien entendu, que la science est toujours le résultat d'une transmission, plutôt que d'une découverte progressive, ou plus exactement que la découverte n'est jamais que la réappropriation d'un savoir constitué en des temps reculés, mais qui s'était perdu (Bernard Joly, La rationalité de l'hermétisme, Figures de l'irrationnel, 2003 - books.google.fr).

Le pape Benoît XI est né à Trévise (La Croix d’Huriel et Léonard de Vinci : A quatre mains).

Point commun : Rocamadour

La Devise officielle de Rocamadour est : SUNT RUPES VIRTUTIS ITER (Les rochers sont le chemin de la vertu), ses armes : de gueules à trois rocs d'échiquier d'argent. Celles de Tulle, dont dépendait Rocamadour, sont de rocs d'or, et les devises sont identiques (Henri Tausin, Les devises des villes de France, 1914 - archive.org).

Rocamadour sur la Croix d'Huriel est associé à la station IV du chemin de croix : Jésus rencontre sa mère (La Croix d’Huriel et Rennes le Château : Chemin et signe de croix).

Cette rencontre fut à la fois une source de douleur et un principe de joie pour Jésus. Une douleur, en voyant la profonde désolation en laquelle son état si triste plongeait l'âme de son mère; une joie, à la pensée que ses souffrances allaient payer le prix de tous les privilèges dont elle était et devait être comblée. C'est pourquoi il s'arrête à peine. Le Christ avait le coeur le plus tendre qui soit; au tombeau de Lazarre, il versait des larmes; il pleurait sur les malheurs de Jérusalem. Jamais fils n'a aimé sa mère comme lui; quand il l'a rencontrée si désolée sur la route du calvaire, il a dû sentir s'émouvoir toutes les fibres de son coeur. Et pourtant, il passe outre, il continue son chemin vers le lieu de son supplice, parce que c'est la volonté de son Père. Marie s'associe à ce sentiment, elle sait que tout doit s'accomplir pour notre salut; elle prend sa part des souffrances de Jésus en le suivant jusqu'au Golgotha, où elle deviendra corédemptrice. Rien d'humain ne doit nous retenir dans notre marche vers Dieu; aucun amour naturel ne doit entraver notre amour pour le Christ: nous devons passer outre pour lui demeurer unis. Demandons à la Vierge de nous associer à la contemplation des souffrances de Jésus et de nous donner part à la compassion qu'elle lui témoigne, afin d'y puiser la haine du péché qui a exigé une telle expiation. Il a plu parfois à Dieu, pour manifester sensiblement le fruit que produit la contemplation de la Passion, d'imprimer dans le corps de quelques saints, comme saint François d'Assise, les stigmates des plaies de Jésus. Nous ne devons pas désirer ces marques extérieures; mais nous devons demander que l'image du Christ souffrant soit imprimée dans notre coeur.

Jésus rencontre sa mère. Cet émouvant épisode n'est pas raconté dans l'Evangile. Cependant on ne saurait le révoquer en doute. La tradition est unanime sur ce point, et une église fut bâtie pour en rappeler le souvenir. D'ailleurs l'Evangéliste ne nous montre-il pas Marie, debout, au pied de la Croix ? Sa présence au Calvaire nous est donc une preuve qu'elle a suivi son Fils dans la voie douloureuse et que la rencontre indiquée a eu lieu. Mais quelle rencontre ! Les saints nous disent que la douleur de Jésus fut à son comble quand il vit sa mère, et qu'un nouveau glaive de douleur s'enfonça dans le cœur de Marie lorsqu'elle aperçut son Bienaimé, couvert de poussière et de de sang, se traînant à peine sous le fardeau de la croix. Il n'y a rien la de bien difficile à croire. Marie aimait Jésus comme nulle mère n'aimera jamais son enfant. Jésus aimait sa mère comme un enfant n'aimera jamais la sienne. Quand donc Marie vit Jésus dans cet excès d'humiliations et de souffrances,quand son doux regard s'échangea avec le regard attristé de Jésus, elle ne put soutenir le poids d'une telle angoisse et s'évanouit dans les bras des saintes femmes qui l'accompagnaient. Marie s'évanouit : Voilà tout ce que l'on peut dire. Le cœur peut sentir davantage; il peut aller plus loin que la parole; mais encore qu'est-ce que notre cœur pour mesurer les souffrances du Fils et de la mère ? Il y a la tout un abîme que nous ne pouvons sonder. Contemplons-le : à la bonne heure, mais ne croyons pas que nous comprendrons jamais ce mystère. En le contemplant, demandons à cette mère désolée de nous faire entendre tout ce quels péché lui a coûté. Nous la retrouverons bientôt au pied de la croix. Là,elle deviendra notre mère et nous formerons désormais sa famille. Or, le premier devoir de l'entant envers sa mère, c'est de se souvenir de ses douleurs pour la consoler et lui faire comme une joie de sa présence de sa présence aux jours qui nous rappellent ses tristesses et ses peines (Dimanche en paroisse, 1886 - books.google.fr).

"Il n'aura pas échappé qu'un fil d'Ariane relie Rocamadour à Rennes-le-Château, grâce à son Chemin de Croix. Quelque peu antérieur aux séries conçues par le statuaire toulousain Giscard" (Michel Vallet) (La Gazette de Rennes-le-Château).

Sur la station IV du chemin de Croix de l'église de Rennes-le-Château est représentée la rencontre de Jésus et de sa mère sur la voie douloureuse du Golgotha. Marie est vêtue d'une robe rose et du traditionnel manteau bleu, décrit lors de ses apparitions. A ses côtés, Madeleine vêtue de jaune, les cheveux défaits (en souvenir de l'onction pratiquée aux pieds du Christ), est agenouillée et soutient la mère du Sauveur (Insensiblement - reinedumidi.com).

Les supplications n'ont jamais été vaines, et les exvoto suspendus autour de l'image vénérée, témoignent assez de la joie et de la reconnaissance des infortunés qui ont obtenu les faveurs sollicitées. (VLC, p. 276)

La page 276 est appariée à la 121 et au psaume 121 (Vulgate).

Avec le psaume 119 commence une série de quinze poèmes, courts, le plus souvent joyeux, où même les invectives à l'adresse des ennemis sont modérées, tant est grande la sérénité que donne au psalmiste l'assurance de la protection divine, dans la « Maison de Dieu » où il arrive. Ces chants sont en effet les « cantiques des degrés », dits « psaumes des montées » : ceux qui accompagnaient la « montée » des pèlerins vers Jérusalem et le sanctuaire, aux grandes fêtes légales. Le début du psaume 121 proclame la joie de ces pèlerins : J'ai été dans la joie quand on m'a dit : Allons à la maison du Seigneur (v. 1) . Le psalmiste formule ensuite des souhaits de paix et de prospérité pour Jérusalem, pour ceux qui l'habitent et pour le peuple dont elle est, par son sanctuaire, la capitale spirituelle (Jacques Farges, Prier avec les Psaumes: méditations bibliques, 1972 - books.google.fr).

La messe de la Dédicace est particulièrement riche en pensées. Pour en comprendre le texte, nous devons faire en sorte d’avoir toujours sous les yeux la véritable consécration de l’église et de voir dans l’édifice de pierre l’épouse du Christ, l’Église. Chaque fois que nous célébrons la Dédicace (ce qui arrive quatre fois par an), c’est la fête de l’Église catholique que nous célébrons. La messe de la dédicace est une messe d’action de grâces pour les bienfaits et les bénédictions que nous procure la maison de Dieu, mais elle nous expose aussi dans son texte le riche symbolisme de la maison de Dieu (Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique).

La Fête de la Dédicace d’une église est Fête du Seigneur (Festum Dedicationis eccleiæ est festum Domini), à l'Introït (Ant. ad Introitum. Gen. 28, 17) :

Ce lieu est terrible : c’est la maison de Dieu et la porte du ciel, et on l’appellera le palais de Dieu. (T.P. Alléluia, alléluia.) (Terríbilis est locus iste : hic domus Dei est et porta cæli : et vocábitur aula Dei).

On fait la lecture du Saint Evangile selon saint Luc 19, 1-10 :

En ce temps-là, Jésus étant entré dans Jéricho, traversait la ville. Et voici qu’un homme, nommé Zachée, chef des publicains, et fort riche, cherchait à voir qui était Jésus ; et il ne le pouvait à cause de la foule, parce qu’il était petit de taille. Courant donc en avant, il monta sur un sycomore pour le voir, parce qu’il devait passer par là. Arrivé en cet endroit, Jésus leva les yeux ; et l’ayant vu, il lui dit : Zachée, hâte-toi de descendre ; car, aujourd’hui, il faut que je demeure dans ta maison. Zachée se hâta de descendre, et le reçut avec joie. Voyant cela, tous murmuraient, disant qu’il était allé loger chez un homme pécheur. Cependant Zachée, se tenant devant le Seigneur, lui dit : Seigneur, voici que je donne la moitié de mes biens aux pauvres ; et si j’ai fait tort de quelque chose à quelqu’un, je lui rends le quadruple. Jésus lui dit : Aujourd’hui le salut a été accordé à cette maison, parce que celui-ci est aussi un fils d’Abraham. Car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.

A l'Offertoire (Ant. ad Offertorium. 1. Paral. 29, 17 et 18) Dómine Deus, in simplicitáte cordis mei lætus óbtuli univérsa ; et pópulum tuum, qui repertus est, vidi cum ingénti gáudio : Deus Israël, custódi hanc voluntátem, allelúia (Commun de la Dédicace d’une église - www.introibo.fr, Le Petit paroissien romain, contenant l'office divin des dimanches et fêtes, Lefort, Lille, 1828 - books.google.fr).

Le psaume 121 est bien dit "Laetatus sum" (ou "Laetus sum").

Chantons, pour célébrer la dédicace de l'église de Saint-Paul, le psaume Lætatus sum qui s'applique si bien a ce glorieux événement; chantons, pour déplorer le sacrilège qui a souillé notre basilique , le Miserere de la pénitence, le Miserere des grands désastres et des grandes lamentations (Dédicade de l'église Saint Paul de Nîmes, 14 novembre 1849) (Antoine Ricard, Les orateurs sacrés contemporains: choix de conférences, sermons, homélies prononcés par les plus remarquables orateurs de notre époque, 1886 - books.google.fr, Pierre Azaïs, Jean François Marie Cart, Vie de Monseigneur J. F. M. Cart, évêque de Nîmes, 1857 - books.google.fr).

Le psaume Laetus sum est présent dans les Vêpres de la Vierge de Monteverdi (Marie-Christine Forget, Le cantus firmus dans les Vêpres de Monteverdi, Réminiscences, référence et pérennité, Volume 5 de Itinéraires du cantus firmus, 2001 - books.google.fr).

Rocamadour n'est pas né de la nécessité de se battre, mais du besoin d'être sur le passage des pèlerins, ou à proximité du but de leur pèlerinage. Le seul endroit qui eût été défendable en temps de guerre est cette minuscule place forte que forment les sanctuaires avec le palais abbatial et l'éperon barré dominant la falaise. Comment ne pas évoquer à cette vue la Ville par excellence qu'est, pour tout pèlerin, Jérusalem ? Ô ma joie quand on m'a dit : Allons à la maison du Seigneur ! Et maintenant s'arrêtent nos pas, dans tes portes, Jérusalem. Jérusalem, bâtie comme une ville où tout ensemble fait corps ; c'est là que montent les tribus, les tribus du Seigneur... Psaume 122 (121) (Jean Rocacher, Rocamadour: un prêtre raconte la roche mariale, 1999 - books.google.fr).

Pour assurer le quotidien de l'abbaye, les cisterciens d'Obazine fondèrent des granges en Limousin et en Quercy. Ces domaines agricoles étaient plus ou moins spécialisés selon leur site d'implantation. Autour de la cité de pèlerinage de Rocamadour, leurs granges fournissaient la ville sainte ou expédiaient leurs productions vers leur cellier de Martel, qui les vendait là ou qui les faisait acheminer vers Obazine. Ce fut une véritable entreprise d'encerclement opérée par Obazine avec des implantations aux Alix, à Calès, à Bonnecoste, à Couzou, à Carlucet, près de Séniergues, puis à La Pannonie (fr.wikipedia.org - Abbaye d'Aubazine).

Nous allons voir cependant qu'en scrutant d'un peu plus près tous ces anciens récits fabuleux, Amadour nous indique à son tour, dans le langage ésotérique du temps, la clef de l'énigme des Vierges Noires, que, subtilement, tout ce qui le concerne nous laisse percevoir la fusion qui s'est produite au XIIe siècle entre le druidisme et l'initiation égyptienne dans une symbolique chrétienne, et les allusions alchimiques qui s'y rattachent. Tout d'abord, il faut noter que Rocamadour n'est pas le seul endroit qui revendique la présence et même la dépouille du publicain Zachée. Selon certaines chroniques, saint Amadour aurait fondé le sanctuaire du Puy et il aurait fait étape à Compostelle (deux endroits bien intéressants pour nous) ; il y aurait un Amadour catalan et, au Portugal, on trouve un saint Amator, très très populaire, à qui plusieurs églises sont consacrées; pour les Portugais, son tombeau serait près de Porto. Dans le Berry, enfin, on a aussi vénéré Zachée, mais là, il était connu sous le nom de Sylvain. [...] Selon d'autres légendes, s'il a bien vécu en Palestine au temps du Christ, il serait par contre né à Lucques, en Italie. Un Sylvain né à Lucques, nous voilà replongés dans le monde païen, et nous percevons déjà par ce détour qu' Amadour alias Zachée alias Sylvain est une manière d'affirmer la continuité sur les lieux du culte de la Vierge Noire, de pratiques religieuses plus anciennes. On remarque aussi l'habile assimilation entre Lucques, terme sacré celtique, et une Vierge de saint Luc, qui introduit du même coup l'élément solaire. Maleville, chroniqueur du XVIIe siècle, nous apprend que, dans l'Antiquité, vivait à Rocamadour, une femme nommée Alis, qui dirigeait une communauté entièrement féminine d'où les hommes étaient totalement exclus. Ces femmes tiraient à l'arc comme des Diane chasseresses, s'adonnaient à l'occultisme, et étaient réputées avoir des rapports avec les fées qui hantaient la riche source de l'Ouysse ou de la Louysse (Is de Lou, Is de Lug?). Il y a effectivement non loin du sanctuaire un lieu-dit Alix où les Cisterciens de l'abbaye d'Aubazine édifièrent un prieuré; ces derniers y possédaient également les prieurés ou granges de la Dame; dans les environs de Rocamadour, il y a une vallée sèche, étroite et profonde, recouverte de bois de chênes qui s'appelle aussi la vallée de la Dame, tandis qu'un goule près de la gorge de l'Alzou se nomme le Saut de la Pucelle (Jacques Huynen, L'énigme des Vierges Noires, Volume 48 de Les Énigmes de l'univers, 1972 - books.google.fr, Thèmes : Double Zachée).

Des recherches récentes ont mis en évidence que l'ermitage de Rocamadour existait bien avant la découverte du corps du « saint ». On peut voir à Rocamadour même une cloche considérée comme miraculeuse, et qui remonte au-delà du VIIe siècle. Or, la chapelle était dédiée uniquement à la Vierge Marie. Et une légende locale profane raconte qu'on faisait autrefois des sacrifices humains à une Mère noire nommée Sulevia ou Soulivia. Le sanctuaire de cette Mère noire se trouvait dans une caverne, et c'est dans cette caverne que Zachée avait caché la statuette soi-disant exécutée par saint Luc. Or nous sommes ici en pleine religion gallo-romaine. Les Sulèves étaient en effet des déesses de la terre inculte, ce qui est parfaitement en accord avec la nature du terrain à Rocamadour. On raconte aussi que le village des Alysses, sur le bord de l'Alzon, un peu plus loin, avait été fondé par une mystérieuse Dame qui continuait à rôder la nuit, notamment dans le lieudit « la Combe de la Dame ». Cette Dame, incontestablement une déesse funéraire, une « reine noire », a certainement plus d'un lien avec la Vierge Noire, qu'il s'agisse de la déesse Sulevia ou de toute autre divinité romaine ou celtique, protectrice des morts, gardienne des eaux sacrées. Autrefois, les années de sécheresse, les paysans d'alentour venaient chercher de l'eau à Rocamadour. Ils partaient en procession jusqu'aux sources de l'Ouysse, clergé en tête. Après de nombreuses prières, l'un des prêtres plongeait le pied de la croix processionnelle dans la source, et chacun repartait avec l'espoir que la pluie ferait rapidement son apparition. Il existe de tels rituels pour demander la pluie dans bien d'autres régions, en Bretagne notamment. Et cela nous prouve que le culte marial ne peut jamais être séparé des antiques cultes des eaux. Il en est de même à Lourdes, comme dans toutes les chapelles consacrées à la Vierge Marie : aux alentours immédiats du sanctuaire, voire dans le sanctuaire même, il y a toujours une source ou un puits, parfois une simple mare, souvent un lavoir qui fait fonction de piscine (Jean Markale, Chartres Et L'énigme Des Druides, 1988 - books.google.fr, Cohérence grand nonagone : Deuxième Etoile : Ferrassières - Sommet en Atlantique).

L'histoire de Soulevia est racontée déjà en 1911 par Frances M. Parkinson Gostling (Frances M. Parkinson Gostling, Auvergne and Its People, 1911 - books.google.fr).

Deux pensées bien différentes se dégagent des écrits de César. Les Gaulois offraient des sacrifices d'animaux, sacrifices entourés d'un tel respect, que l'interdiction d'assister à ces cérémonies religieuses était la plus grave de toutes les peines. C'était là le vrai sacrifice public, semblable à la pratique traditionnelle et universelle des nations, et offert au Dieu unique que reconnaissaient les Druides et les Gaulois. L'autorité du Neimheid ayant beaucoup faibli dans les derniers temps, la superstition populaire aura, peut-être, fait instituer des sacrifices où les criminels étaient immolés comme victimes. Dans cette période d'affaiblissement, l'ordre druidique, ne voulant pas exposer les derniers restes de son influence, n'aura point osé résister aux idées insensées de la nation, tombée peu à peu dans le polythéisme par le commerce des Grecs et des Romains. (VLC, p. 251)

Les Sulèves, Suleviae, sont connues d'autre part. Leur fréquente association avec les Campestres ; l'analogie de leur nom avec Silviae ont donné lieu à l'opinion qu'elles devaient être des personnifications de foréts. Un bas-relief (Corp., VI, 768) où on leur sacrifie un porc, la figure d'une colombe (Rev. épigr., 2, p. 79) sur un autel a leur nom, semblent favoriser au mieux cette interprétation. La Sulève de l'Eyssene aurait été la personnification, non pas du ruisseau de l'Eyssène, car elle aurait il alors s'appeler Sulivia Idenna, mais de la forêt qui, à l'époque du vœu dont il s'agit, entourait la source de ce ruisseau (Claude de Vic, Joseph Vaissette, Ernest Roschach, Edouard Dulaurier, Histoire générale de Languedoc avec des notes et les pièces justificatives, 1893 - books.google.fr).

Un autre document doit être considéré (fig. 16). Il est actuellement conservé à la mairie de Collias (CIL, XII, 2974 = ILS, 4662 ; HGL, XV, 1512). Il s’agit, dans l’état actuel, d’un bloc de forme élancée (h. 123, l. 27, ép. 26 cm), qui peut correspondre à un autel largement retaillé. Il peut s’agir aussi du support d’une offrande. Le texte est connu depuis longtemps. L’autel demeurait inaccessible. On se fondait sur les indications de l’érudit nîmois G. Guiran. Il indiquait la provenance : in aedicula divae Vallensis seu de Valle, prope Coliacum, in arula oblonga (Germer-Durand 1875, 262 ; Hirschfeld, ad CIL, XII, 2974). Il ne peut plus y avoir d’hésitation sur la première ligne. La lecture de G. Guiran donne un texte complet, puisque l’on peut voir la trace du contact entre dé et couronnement, à quelques centimètres au dessus de la première ligne. De plus, la correction par O. Hirschfeld de la lecture SVLIVIAE en Suleviae est pleinement justifiée. Ce monument votif fait connaître une divinité du sanctuaire. Elle a été identifiée à Minerve. Le mot Ledennica se termine par le suffixe d’appartenance -icus/ica. Lorsque l’on dénommait cette divinité Idennica, on la rattachait au village de Seynes (anciennement Eysennes) et au petit ruisseau qui y prend sa naissance 21. La lecture qui vient d’être proposée rapprocherait plutôt de Letinno, divinité qui est connue par une inscription de Lédenon (CIL, XII, 2990 = ILS, 4679) ; HGL, XV, 1479 ; IAN, 48), et qui, pour cette raison, a aisément été rapprochée de ce toponyme 22. Or, à vol d’oiseau, Lédenon se trouve à moins de 4 km de l’Ermitage de Collias (Jean-Luc Fiches, Michel Christol, Dominique Rabay, Le sanctuaire de la Combe de l'Ermitage à Collias (Gard), 2008 - halshs.archives-ouvertes.fr).

Stèle des Suleviae de Collias

Collias est un des 9 sommets du nonagone gardois (Généralités : Construction : Le nonagone gardois).

Il convient d'abord de mieux cerner ces déesses : elles sont connues par un nombre relativement important d'inscriptions, où elles apparaissent sous le nom de Suleiae ou plus fréquemment de Suleviae. Une nouvelle fois, la grande majorité de ces monuments a été élevée par des militaires : à Rome, on ne compte pas moins de treize autels élevés aux Suleviae par des Equités singulares (cavaliers de la Garde prétorienne de l'Empereur) d'origine gallo-romaine ou germano-romaine ; deux inscriptions viennent de Narbonnaise ; dix de Germanie, dont six de Germanie supérieure et quatre de Germanie inférieure ; cinq de Grande-Bretagne (dont une découverte à Bath où un lien avec la divinité Sul-Minerva de Bath apparaît assez évident). Identifiée (assimilée) à plusieurs reprises à Minerve, il y a une déesse Sul ou Sulevia, isolée ; par ailleurs, il y a ces Suleviae, collectives, qui sont figurées sur un monument romain d'un cavalier de la Garde (CIL VI 768) : c'est une triade de divinités assises portant des épis de blé, des fleurs et des patères, qui est de la famille des triades de Matres si fréquentes, notamment dans toute la Rhénanie. Les Suleviae apparaissent certes sur des inscriptions comme Matres, mais aussi comme lunones ou Sorores, parfois avec une marque de personnalisation comme meae, suae... Ce seraient des génies protecteurs, avec dans certains cas, une coloration «féministe», en tant que lunones, comme protectrices particulières des femmes, les genii étant alors attachés particulièrement aux hommes. Dans ces fonctions de « dieux de chacun » selon le mot de Jullian, elles sont très voisines d'autres divinités collectives celtiques, les Proxumae, appelées par Toutain les «Anges gardiens du paganisme» : elles rempliraient des fonctions de fées bienveillantes attachées à l'individu, ce que justifierait, sur certaines inscriptions les personnalisations relevées (Collection "Grandes publications", Volumes 24 à 28, Société savante d'Alsace et des régions de l'Est, 1981 - books.google.fr).

La Voie de Rocamadour en Limousin et Haut-Quercy du Chemin de Saint Jacques de Compostelle passe par Bénévent l'abbaye, Bourganeuf, Peyrat le Château, Eymoutiers, Treignac, Chaumeil, Corrèze, Naves, Tulle, Aubazine, Collonges la Rouge, Martel et Rocamadour. Avant Aubazine, au début de la Vallée de la Dordogne, le Puy de Pauliac est envoutant avec ses rochers somptueux et son cromlhec respirant la sérénité.

L'origine de cette bretelle semble remonter à Ebles de Turenne, prieur du monastère St Martin de Tulle. De 1105 à 1802, Rocamadour appartenait à l'Évêché Tulle (en 1237 il lui rapporte 140 000 sous). De 1112 à 1152 Ebles s'installe à Rocamadour et développe le Pèlerinage. Géraud d'Escorailles poursuit et amplifie cette tâche de 1152 à 1188.Tulle aurait développé cette bretelle pour faciliter le passage des Pèlerins de St Jacques par Rocamadour. En 1181, Alphonse VIII , roi de Tolède et de Castille, donne à Tulle-Rocamadour deux possessions en Espagne près de Burgos: Orbanella (Orbaneja), et Hornillos del Camino qui est actuellement un point de passage important sur le « Camino Frances » (www.chemin-de-st-jacques-voie-de-rocamadour-limousin-haut-quercy.fr, (www.un-chemin-de-st-jacques.net).

L'étape d'Hornillos ou Fornellos, entre Burgos et Castrojeriz, dispose d'une auberge, d'un hôpital et d'un monastère dont dépendent deux autres hôpitaux en Léon, à Mayorga et à Villalobos. Il s'agit d'un haut lieu de l'épopée médiévale selon la geste d'Anséis de Carthage. C'est là que Charlemagne aurait rejoint Anséis poursuivi par le roi sarrasin Marsile. La composition du poème datant du début du XIIIe siècle, les moines de Tulle ont eu le temps de tirer quelque vanité d'une telle légende (Actes du Congrès national des sociétés savantes: Section d'histoire moderne et contemporaine, Volume 88, 1963 - books.google.fr).

L'ignorance de la prononciation des mots celtiques a pu seule conduire, dans la suite des temps, à dire marseel, (Marceille) pour Marsil. (VLC, p. 280)

Près de Lourdes

On trouve un autre Lézignan que celui de Bonne d'Armagnac à côté de Lourdes (Lourdes et la Croix des Prophètes : Alignement).

Une statue sans tête, trouvée à Lézignan, découverte au quartier sarsan, en 1846, sur un coteau attenant à la commune de Lézignan près de Lourdes et dans un champ appartenant au sieur Pruède, est propriété du Musée Massey à Tarbes. La tradition indique qu'elle représente Licinianus, qui a donné son nom à Lézignan. Elle est mentionnée dans le Bulletin de la Société Académique des H-P, 1857, p.324. Il n'y avait pas de tête mais grâce à un astucieux système dans le cou, on insérait une tête. Elle n'a donc pas été décapitée ou mutilée comme on peut le supposer de prime abord.

Suite à cette découverte fut mis au jour un bloc rectangulaire en calcaire (0,81 x 0,42m) représentant un Attis funéraire en costume phrygien, la main gauche levée, la main droite ramenée devant le corps. D'autre part, aux alentours des années 1700, la découverte d'un marbre sur lequel étaient inscrites les lettres ARRAIO, avait précédé ces trouvailles : il pourrait s'agir d'un autel votif. Si plusieurs interprétations des vestiges ont été proposées, l'existence d'un tombeau monumental paraît plus vraisemblable que celle d'un temple. Non loin de l'emplacement où fut faite la découverte de la statue gallo-romaine, une pierre dressée (haut. 1,60m) a été trouvée au milieu d'un pré ; une deuxième pierre dressée existe dans ce même secteur (lieux.loucrup65.fr - Statue de Lézignan).