Partie XI - La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet   Histoire d’âme   
LA VRAIE LANGUE CELTIQUE BOUDET ZODIAQUE DE LA VIE PALINGENE AME

nonagones.info se propose de considérer le livre de l'abbé Henri Boudet La Vraie Langue Celtique du point de vue de l'âme. Pour cela, une oeuvre supplémentaire est mise en relation avec.

L'ordre des signes du zodiaque est celui utilisé dans Le zodiaque de la Vraie Langue Celtique, qui est différent de celui de La Vraie Langue Celtique et les Travaux d’Hercule).

Cette oeuvre supplémentaire est le Zodiaque de la Vie de Pier Angello Manzolli, qui aurait choisi le nom de Palingène parce qu'après une éducation scolastique, il aurait accédé à une « voie d'études nouvelles ». Le livre dédié à Hercule d'Este, Duc de Ferrare, fut publié pour la première fois à Venise, chez Vitali, sans date (entre 1534 et 1538) (Geneviève Demerson, Palingène, Le Zodiaque de la vie, texte latin établi, traduit et annoté par Jacques Chomarat, Bulletin de l'Association d'étude sur l'humanisme, la réforme et la renaissance, 1997, vol. 45, n°1 - www.persee.fr).

Le livre I (Bélier) explique le but de l'ouvrage, les rapports entre morale et poésie, après quoi on part à la recherche du vrai bien, en critiquant à chaque étape l'une des erreurs où s'égare l'homme; on commence bien sûr par la plus grossière et la plus répandue qui voit dans la richesse le souverain bien (II Taureau); viennent ensuite les plaisirs (III Gémeaux); l'amour peut être un mal s'il est avidité charnelle, un bien s'il est amitié réfléchie (IV Cancer); le livre V (Lion) manque un peu d'unité: sa première partie démontre que le Souverain Bien est Dieu, mais l'homme peut-il espérer l'atteindre, c'est-à-dire partager la vie divine, le problème est laissé en suspens et l'on revient aux biens qui peuvent dans cette vie contribuer à un bonheur relatif: le mariage, la santé et, ce qui est ici-bas le plus proche des dieux : la sagesse. Le livre VI (Vierge) traite de la mort: est-elle un mal comme on le pense en général ou un bien qui délivre des maux innombrables de cette vie passagère ? Craindre la mort est une sottise. On pénètre avec le livre VII (Balance) dans le monde supra-sensible, invisible, on parcourt la hiérarchie des êtres sans corps, depuis le principe premier qui est Dieu dont dépendent tous les autres êtres jusqu'au dieu inférieur, prince de ce monde (infra-lunaire), Dis ou Pluton ou Fortuna; l'âme humaine appartient à l'autre monde, elle est immortelle, séparable du corps: sont réfutés l'atomisme et d'autres conceptions qui affirment sa mortalité. Vient ensuite au livre VIII (Scorpion) la question décisive : est-il possible à l'âme dès ici-bas de se détacher du corps et de se rapprocher du monde invisible; tout est-il fixé par le destin, ou bien l'âme est-elle responsable de ses maux ? C'est le problème du déterminisme et de la liberté, celui de l'origine du mal qui sont étudiés avec plusieurs affirmations fortes et originales, en tout cas bien différentes de celles de l'orthodoxie catholique : la liberté consiste à suivre la raison, donc l'insipiens n'est pas libre; Dieu est à l'origine de l'enchaînement des causes, mais il n'est pas responsable de ce que fait à l'autre bout de la chaîne invisible le dieu inférieur, Sarcothée (le même qui était appelé Pluton); surtout: aucun mal ne peut atteindre l'homme juste, car il sait voir un bien dans tout ce qui lui arrive. Le livre IX (Sagittaire) nous transporte sur la lune où est censé avoir lieu le jugement des âmes après la mort; le mal que les hommes commettent a pour causes: le corps principalement, puis les démons; les humains se répartissent selon une une hiérarchie en: sages, prudents, fourbes (le clergé), sots (stulti qui sont la grande majorité), déments; viennent des conseils pour «cultiver» l'âme, c'est-à-dire lui donner la sapientia, l'indication des vertus à pratiquer, des vices à fuir. Le livre X (Capricorne) reprend, approfondit et développe ces conseils pour «cultiver» l'âme, la rendre sage; un modèle est offert par l'ermite du Soracte; en contraste les papes ne se soucient plus que de ce monde-ci. C'est à la cosmologie qu'est consacré le livre XI (Verseau): le ciel et les astres sont-ils habités ? oui, tout comme les autres éléments, le feu sous la lune, l'air, l'eau, la terre enfin où il n'est pas de région sans habitant. Au livre XII (Poissons) l'ascension continue: le ciel (sphère éthérée) n'est pas la limite de l'univers, il existe par delà cette ultime sphère une lumière sans matière qui s'étend à l'infini, là sont les formes pures (les Idées platoniciennes), les plus nobles diui et les âmes des morts qui furent justes et pieux; cette lumière, visible seulement par son reflet dans le soleil, est Dieu; dès cette vie-ci il est possible à l'être humain d'obtenir à force de prières que les dieux se manifestent et dialoguent avec lui, anticipant ce qui sera la béatitude de la vie éternelle.

Cet itinéraire repose sur la double opposition du corps et de l'âme, de ce monde-ci et du monde supra-céleste, éternel et infini. Comment séparer l'âme du corps et lui permettre d'accéder dès ici-bas peut-être, en tout cas après la mort à la lumière divine, c'est le thème majeur, c'était déjà celui des néo-platoniciens comme Plotin ou l'Hermès Trismégiste mentionné dans le Zodiacus Vitae. Le Christ est nommé quatre ou cinq fois, mais comme un sage (VI, 902 par exemple); des formules provenant des Evangiles ou de saint Paul sont citées, ainsi qu'une ou deux de l'Ancien Testament, mais plutôt comme des adages que comme expression d'une doctrine religieuse. Aucune Révélation; il est même suggéré que Moïse, en tant qu'auteur de la Genèse, aurait pu tromper ou se tromper (XI, 743; VII, 908) et le poète ne veut écouter que la raison (VIII, 136-138). Les dogmes chrétiens fondamentaux sont absents: ni chute originelle, ni Rédemption, ni Incarnation, ni Trinité; la Création même, bien que le mot soit employé, n'est pas l'œuvre d'un Démiurge; le Principe premier est le point de départ d'un enchaînement nécessaire de causes au sens où le Soleil est cause de la lumière, on reconnaît l'idée plotinienne d'émanation, qui permet de concilier causalité et irresponsabilité divines, d'expliquer le mal par une distance croissante d'avec le Souverain Bien (VIII, 669 sq) et non par un acte initial de la créature libre et révoltée. L'idée que Dieu pourrait être offensé par les péchés des hommes, donc qu'il les punirait, est réfutée (VIII, 780 sq). Les damnés, au centre de la terre et de l'univers, ont fait eux-mêmes leur malheur. Tout le mal vient du faux jugement des hommes qui, entraînés par leur corps, égarés par le Prince de ce monde, prennent sottement les biens pour des maux l'inverse: seuls font exception les sages; et s'il existe des sages naturels, spontanés, c'est-à-dire qui pratiquent la vertu sans avoir été instruits, il est plus prudent d'enseigner la science de la sagesse (I), de cultiver l'âme (IX), d'où ce Zodiacus. Les beaux vers qui évoquent l'union à Dieu (XII) s'inspirent de Plotin, non de la tradition chrétienne. L'orthodoxie proclamée par la dédicace est simple prudence (Jacques Chomarat, Présentation, Le zodiaque de la vie (Zodiacus vitae) de Marcello Palingenio Stellato, 1996 - books.google.fr).

A Ferrare, les mois astrologiques ont été illustrés en peinture à fresque dans le Salone dei Mesi du Palais de la Schifanoia. Ils serviront d'illustration à la comparaison de La Vraie Langue Celtique (VLC) et du Zodiqaque de la Vie (ZV).

Le Palazzo Schifanoia (Sans Souci) est un palais de la renaissance italienne situé dans le centre historique de Ferrare, en Émilie-Romagne, construit par la famille d'Este. Son nom provient probablement de schivar la noia, qui signifie littéralement « échapper à l'ennui ». L'origine du palais remonte à 1385, lorsque Alberto V d'Este se fait construire un pavillon de loisir avec jardin. En 1471, Borso d'Este reçoit le titre de duc de Ferrare du pape Paul II. En préparation de la cérémonie d'investiture, il fait appel à l'architecte Pietro Benvenuto degli Ordini pour agrandir le palais et le doter d'un appartement ducal à l'étage supérieur.

Le Salone dei Mesi (Salon des mois) représente, pour chaque mois de l'année, les chars des dieux de l'Olympe entourés de leurs animaux attitrés et une personnalisation des signes du zodiaque correspondants. Plus précisément, chaque représentation d'un mois est divisée en trois parties horizontales superposées. La partie inférieure présente des scènes de la vie aux champs et à la ville ; la partie médiane présente, sur un fond sombre, les signes du zodiaque entourés de figures représentant les décans ; la partie supérieure présente le triomphe de la divinité qui gouverne le mois. Réalisées en 1469 et 1470, les figures des dieux proviennent de dessins de Cosmè Tura tandis que les parties sur les occupations de saison et les figures du zodiaque ont été dessinées par Francesco del Cossa et Ercole Ferrarese (fr.wikipedia.org - Palazzo Schifanoia).

Les images des mois de la Salle des Mois, dont certaines sont pratiquement effacées, proviennent de (Marco Bertozzi, Alessandra Pedersoli, Giovanni Sassu, Mese per mese, Lettura dei registri del Salone dei Mesi di Palazzo Schifanoia a Ferrara - www.engramma.it).

René Guénon deviendra meme évêque de l'Eglise gnostique en 1909, sous le nom de Palingénius.

Sagittaire IX (I-20)

A la page 15 de la VLC, on effleure la tripartition de la personne humaine par la présence des mots âme, esprit et corps. Boudet aurait pu s'abstenir de mentionner "esprit" en le remplaçant par "lorsqu'elle est servie".

Joseph de Maistre, que Boudet cite plusieurs fois, était semble-t-il un adepte de cette traditionnelle tripartition de la personne humaine :

La Renaissance et la Réforme marquent la rupture de l'unité spirituelle de la "Chrétienté", mais ce n'est pas elles qui commencèrent, suivant l'expression de Joseph de Maistre, à « déchirer la robe sans couture » : jusqu'à la fin de la période romane, soit l'articulation des XIIe et XIIIe siècles, la « tripartition anthropologique » avait été une référence constante de la théologie chrétienne occidentale, mais la « crise du XIIIe siècle » allait préparer le passage vers l'anthropologie dualiste cartésienne. Dès la première page de l' Eclaircissement sur les sacrifices, Maistre insiste sur cette conception traditionnelle de l'homme : « L'animal n'a reçu qu 'une âme ; à nous furent donnés et l'âme et l'esprit. L'antiquité ne croyait point qu'il pût y avoir, entre l'esprit et le corps, aucune sorte de lien ni de contact ; de manière que l'âme, ou le principe sensible, était pour eux une espèce de moyenne proportionnelle, ou de puissance intermédiaire en qui l'esprit reposait, comme elle reposait elle-même dans le corps ». (Alain Santacreu, Joseph de Maistre "en réserve" de la contrelittérature, Joseph de Maistre, Les dossiers H, 2005 - books.google.fr).

Lorsqu'un enfant montre une intelligence vive, une âme pleine d'énergie, et lorsque cet esprit énergique est servi par un corps dont les membres sont agiles et nerveux, les parents en parlent avec orgueil et l'appellent « un Pillard ».

"Âme" et "pillard" se retrouvent tous deux dans la VLC, et dans le ZV au Sagittaire.

Atque ut istum omitlam, in exercitu Sullano praedonem, in introitu gladiatorem, in Victoria quadrigarium : "Et pour ne rien dire de ce pillard de l'armée de Sylla, gladiateur à son entrée dans Rome, et cocher pour célébrer son triomphe" (Cicéron, In toga candida, 690 AUC), Oeuvres complètes: avec la traduction en français, Volume 4, 1843 - books.google.fr).

Le terme praedo est écrit dans la version latine originale du ZV.

Illa autem metuens rabiem praedonis, in omnes Obuolitat partes, ac se fugitando tuetur.

Mais il y a d'autres causes qui font choir les malheureuses dans le Tartare ténébreux et les souillent de maint crime; en premier lieu le corps; car il est comme une prison pour l'âme et, tandis que dans les liens des membres étroitement il l'enserre, il étouffe l'acuité de l'esprit éthéré, exactement comme un vase d'argile cache la flamme placée à l'intérieur et des nuages l'éblouissant globe d'Hypérion. Alors l'âme elle-même subit l'oubli de toutes choses, alors elle boit l'infernal léthé, et devient semblable à une table rase sur laquelle aucune main n'a tracé de signe. Donc ainsi prisonnière et enfermée dans une geôle mortelle, mille monstres de tous côtés l'assaillent et par tous les moyens possibles tentent de la détruire. Telle qu'une linotte, tandis qu'elle se repose dans une cage d'osier, adoucissant son destin par une mélodie changeante, vers elle rampe le corps allé au sol un chat perfide, et harcelant la malheureuse de tous côtés il la terrifie, le chat chasseur de souris et assassin d'oiseaux; elle, craignant la rage du pillard, vole dans tous les sens et se protège en fuyant (Marcello Palingenio Stellato, Le zodiaque de la vie (Zodiacus vitae): XII livres, traduit par Jacques Chomarat, Droz, 1996 - books.google.fr).

Il est indispensable de ce point de vue de constater que le terme pirata, qui est un emprunt du latin au grec, n'est pas attesté dans les textes avant Cicéron et que la terminologie latine du brigandage s'organise autour de deux mots-pivots : praedo et latro. Or, pour ce qui est de praedo, il est essentiel de noter que le terme praeda dont il dérive signifie d'abord «ensemble de choses prises à l'ennemi, butin», puis «proie, gain, profit» et qu'à l'origine praeda «n'est qu'un synonyme de praemium». Et, si ce couple-doublet originel éclate en une opposition caractérisée par la légitimité ou non de la prise, il n'est pas indifférent de noter qu'un tel usage est notamment consacré par une citation d'Ennius dans Cicéron, De Oratore, III, 36, 32. L'évolution de la langue sur ce point précis ne semble pas pouvoir être séparée du contexte global au sein duquel elle se reproduit/transforme et qui est fondamentalement un contexte impérialiste qui exige pour Rome la légitimation de ses propres prises et la condamnation de celles des autres. Quant à latro, le sens original, celui de «soldat mercenaire grec», s'efface devant celui de «brigand, voleur de grand chemin ...», et cela à «l'époque classique», c'est-à-dire aux IIe-Ier siècles, quant la conquête ici encore oriente les processus complexes d'évolution et de pratique de la langue auxquels renvoie assurément l'étymologie populaire rapportée par Varron, De la langue latine, VII, 72 et où le rapprochement avec latus et lateô précise le sens des représentations mentales qui font alors du latro quelqu'un qui est «à côté», «caché», c'est-à-dire un marginal par rapport à l'ordre établi, dont le fait qu'il reste «dans les ténèbres», dans l'inorganisé, voire l'inorganique, constitue un danger majeur (voir A. Ernout et A. Meillet, Dictionnaire étymologique de la langue latine, 1967) (Monique Clavel-Lévêque, Brigandage et piraterie : représentations idéologiques et pratiques impérialistes au dernier siècle de la République. In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 4, 1978 - www.persee.fr).

On trouvera souvent à la place de pirate, ainsi chez César, le vocable praedo qui, dans un contexte non maritime, a le sens de « brigand, pillard, voleur » (Michel-Pierre Detalle, La piraterie en Europe du nord-ouest à l'époque romaine, 2002 - books.google.fr).

Scorpion VIII (21-46)

Pluton est cité page 22 de la VLC, alors que Sacorthée l'est pour la première fois au Scorpion de ZV.

Sarcothée, le dieu de la chair ou du corps, Dieu-Corps, est l'autre nom de Pluton donné par Palingène. "Sur lui s'élèvent des crètes sanglantes et sept cornes dressées rappelant autant de grandes tours" ou autant de jours :

Cependant, César ne se trompe pas en avançant que les Gaulois comptaient le temps, non par les jours, mais par les nuits; les descendans des Tectosages disent encore fortnight (fortnaït) quatorze nuits, pour exprimer le temps écoulé en deux semaines, et se'nnight (sennit) sept nuits, pour compter les jours d'une seule semaine (VLC, p. 23).

Le corps associé au Soufre et à Dieu le père (à La Cassaigne) ouvre la porte aux jurons : "Corbleu !" se dit pour "Cordieu" et "Corps Dieu". Cordieu est connu de Rabelais en 1534 dans Gargantua. Corbieu, ancêtre lointain de Corbleu est relevé au XVème comme substitut euphémique de "Corps Dieu" (Clément Legaré, André Bougaief, Empire du Sacre Québécois: étude Sémiolinguistique D'un Intensif Populaire, 1984 - books.google.com), originellement plutôt "Coeur Dieu" semble-t-il, dans Le Roman de Renart (www.cnrtl.fr - Cordieu, La Croix d’Huriel, ses anges et les humeurs : Gabriel en bleu et le sang, La Croix d’Huriel, ses anges et les humeurs : Au nom du Père, du Fils et du saint Esprit, Amen).

Par là même, Palsambleu, "Par le sang de Dieu", peut être associé à Rochemaure (Gabriel, bleu, sang, Air etc.) avec jeu de mot sur bleu/Dieu. Une allusion à Rochemaure avec la lance d'Antioche porté par Adhémar de Monteil est faite en VLC page 178 (Taureau) : "A l'ouest du Rhône, dans le Vivarais, les Helvii emmanchaient avec adresse les armes de guerre, les lances, les piques, les haches, – to helve, emmancher, – to hew (hiou) tailler...".

Balance VII (47-72)

La tripartition de la personne humaine est abordée rapidement par Paligène :

Donc l'esprit est le soleil de l'âme, les sens sont ses astres. C'est ce que prétendent certains; mais je me hâte et laisse à d'autres le soin d'examiner ces questions et je me dirige vers la fin prochaine, car déjà j'occupe l'extrémité des Pinces (Marcello Palingenio Stellato, Le zodiaque de la vie (Zodiacus vitae): XII livres, traduit par Jacques Chomarat, Droz, 1996 - books.google.fr).

Il y a des gens qui s'imaginent que Dieu est un corps. Ceux-là croyent que rien n'existe qui ne soit corporel ; & qu'il n'y a d'existant que les choses qui se peuvent comprendre par les sens corporels (Marcello Palingenio Stellato, Le zodiaque de la vie humaine : Ou préceptes pour diriger la conduite & les mœurs des hommes. Divisé en XII. livres, sous les douze signes. Traduit, revûë, corrigée, & augmentée de notes par Mr. J. B. C. de la Monnerie, 1733 - books.google.fr).

Palingène suppose que Moïse a pu se tromper en Balance VII, 908 :

Dire que la circoncision, ordonnée par Gen., 17, 10-14; Lév., 12, 3, contredit la volonté divine c'est nier le caractère inspiré de la Bible. Cf. XI, 743 (Chomarat)

Boudet aborde la circoncision pratiqué par Abraham en pages 65-66 qui correspond à la Balance où il commence son chapitre sur Moïse dans le désert (p. 69).

Vierge VI (73-98)

Le livre VI du ZV traite de la mort qui est évoquée dans la VLC par celle d'Hercule en Espagne (p. 86), celle d'Amilcar (pp. 93 et 94), et d'Hasdrubal (p. 94). A cette occasion, Boudet parle d'Annibal (pp. 93 et 94) qui fut battu par Scipion, conquérant de Carthage, cité dan le ZV au livre VI précisément :

Qu'est enfin devenu Scipion, qui par sa vertu avoit aquis le fameux surnom d'Afriquain ? (Marcello Palingenio Stellato, Le zodiaque de la vie humaine : Ou préceptes pour diriger la conduite & les mœurs des hommes. Divisé en XII. livres, sous les douze signes. Traduit, revûë, corrigée, & augmentée de notes par Mr. J. B. C. de la Monnerie, 1733 - books.google.fr).

Carthage est citée dans ce même livre, mais au sujet de Marius, obligé d'y mendier pour assurer sa subsistance, après avoir été chassé de Rome par Sylla.

Alors que Palingene parle de l'entassement des monts au livre VI Vierge, Boudet en parle en Poisson (p. 239), c'est-à-dire à l'opposé :

C'est cette même nature qu'il faut suivre; s'écarter de ses loix , c'est entasser montagnes sur montagnes, pour chasser Jupiter de son Trône Céleste, comme l'entreprirent autrefois les Géans dans la Macédoine, quand ils entassèrent Ossa sur l'Olympe, & Pélion sur Ossa (Marcello Palingenio Stellato, Le zodiaque de la vie; ou Préceptes pour diriger la Conduite & les Mœurs des Hommes, Parties 1 à 2, traduit par J. B. C. de La Monnerie, 1731 - books.google.fr).

...on n'est guère surpris que les Grecs aient inventé, au sujet de ces énormes pierres, dont ils ignoraient la signification et placées sur le sommet des collines, leur fable des géants aux longs cheveux, au regard farouche, cherchant à escalader le ciel, et entassant Ossa sur Pélion et l'Olympe sur Ossa. (VLC p. 239)

Lion V (99-124)

Le mot qui attire l'attention est "souverain", à la page 105 de la VLC qui n'est reproduit qu'à la 260 (105+155), correspondant au psaume 105 (Vulgate) qui rappelle la fonction du Phinée biblique. Il assassina Zimbri pour avoir pris femme (Cosby) parmi les Madianites, sauvegardant la pureté de la race ("peuple élu", "race supérieure" : kif-kif) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Ps. 105 - books.google.fr).

Il apparaît donc dans le Livre des Nombres (25:6-13, et 31:6). Les Hébreux, après avoir traversé le Sinaï, sont arrivés dans le royaume de Moab. Ils commencent à « se livrer à la débauche avec les filles de Moab », qui les attirent vers le culte de leur dieu Belphégor. « Yahweh dit à Moïse : « Assemble tous les chefs du peuple et pends les coupables devant Yahweh, à la face du soleil, afin que le feu de la colère de Yahweh se détourne d'Israël ». Et Moïse dit aux juges d'Israël : « Que chacun de vous mette à mort ceux de ses gens qui se sont attachés à Belphégor » » (25:4-5). Pendant cette réunion, un certain Zamri, fils de Salu, passe par hasard en compagnie d'une femme madianite. « À cette vue, Phinées, fils d'Éléazar, fils d'Aaron, le prêtre, se leva du milieu de l'assemblée, il prit une lance dans sa main, suivit l'homme d'Israël dans l'arrière-tente et les transperça tous les deux, l'homme d'Israël et la femme, par le ventre. Alors la plaie s'arrêta parmi les enfants d'Israël » (25:7-8). « Yahweh dit à Moïse: « Phinées, fils d'Éléazar, fils d'Aaron, le prêtre, a détourné ma fureur de dessus les enfants d'Israël, parce qu'il a été animé de ma jalousie au milieu d'eux ; et je n'ai point, dans ma jalousie, consumé les enfants d'Israël. C'est pourquoi je lui accorde mon alliance de paix : ce sera, pour lui et pour sa postérité après lui, l'alliance d'un sacerdoce perpétuel, parce qu'il a été jaloux pour son Dieu, et qu'il a fait l'expiation pour les enfants d'Israël » » (25:10-13). Ensuite, au ch. 31, Moïse envoie une armée « exécuter la vengeance de Yahweh » sur les Madianites. « Moïse les envoya au combat, mille hommes par tribu, eux et Phinées, le fils d'Éléazar, le prêtre, qui avait avec lui les instruments sacrés et les trompettes retentissantes. Ils s'avancèrent contre Madian, selon l'ordre que Yahweh avait donné à Moïse, et ils tuèrent tous les mâles » (31:6-7). Ce passage biblique a été souvent allégué pour défendre le droit des autorités d'infliger la mort aux hérétiques, par exemple par Optat de Milève, qui semble avoir été le premier théologien chrétien à défendre ce droit (fr.wikipedia.org - Phinées).

La première partie du livre V (Lion) "démontre" que le Souverain Bien est Dieu.

Quelqu'un, peut-être, reste dans le doute de sçavoir que même Jupiter, que nous avons prouvé devoir être le souverain bien, est aussi la fin de toutes choses ? [...] Mais quel autre que vous, Arbitre Souverain de l'immense Univers, peut accorderla sagesse ? (Marcello Palingenio Stellato, Le zodiaque de la vie humaine : Ou préceptes pour diriger la conduite & les mœurs des hommes. Divisé en XII. livres, sous les douze signes. Traduit, revûë, corrigée, & augmentée de notes par Mr. J. B. C. de la Monnerie, 1733 - books.google.fr).

Cancer IV (125-150)

La VLC en ces pages traite des Ibères, des kjökken-möddings, les peuples aquitains.

Les kjökken-möddings contenaient aussi des carapaces de crabes, tus par Boudet, non-dit révélateur du "Cancer" (crabe ou écrevisse en latin) (The Quarterly Journal Of The Geological Society. No. 84, (November 1 - 1865), Geological Magazine, Volume 3, 1866 - books.google.fr, Adolphe Morlot, Etudes géologico-archéologiques en Danemark et en Suisse, 1860 - books.google.fr).

Cette partie de la VLC est la seule où le loup est cité en écho à l'apparition des 7 loups qui met fin à la dispute des bergers du Cancer du ZV :

« Les ossements des mammifères sont aussi fort répandus dans les kjoekken-moeddings. Les plus communs sont ceux du cerf, du chevreuil et du sanglier, qui, au dire de M. Steenstrup, y figurent pour les 97 centièmes. Les autres proviennent de l'urus, de l'ours brun, du loup, du renard, du chien, du chat sauvage, du lynx, de la martre, de la loutre, du marsouin, du phoque, du rat d'eau, du castor et du hérisson.» (L'homme primitif par M. Louis Figuier).

Un peu plus tôt, Boudet mentionne les sept morts que l'archéologue Edouard Lartet mit au jour dans la grotte de Cro-Magnon.

"Sept Loups" est le surnom d'un ennemi des chrétiens arméniens, "parce qu'il faisait des ravages, à lui seul, comme sept de ces animaux à la fois au milieu d'un troupeau de moutons", dont Matthieu d'Edesse fait la chronique (Chronique de Matthieu d'Edesse: 962-1136 avec la continuation de Grégoire le Prêtre jusqu'en 1162, d'après trois manuscrits de la Bibliothèque impériale de Paris, A. Durand, 1858 - books.google.fr, L.-Pierre Gras, Les sorciers du Forez, Revue Forézienne: histoire et archéologie, Volumes 1 à 2, 1867 - books.google.fr).

La malédiction est étroitement liée à l'action de la lune et limitée dans le temps, puisqu'elle ne dépassera pas sept années. Il s'agit là d'une allusion aux traditions liant lycanthropie et magie du chiffre sept, chiffre hautement symbolique, omniprésent dans ce type de récits, qu'il fasse référence précisément à la durée de la malédiction, aux origines de la victime (généralement, le septième membre d'une fratrie de sept hommes nés sans l'interruption d'une naissance féminine est condamné à prendre à certaines époques l'aspect d'un loup-garou) ou à l'extension du territoire que celle-ci doit parcourir une fois métamorphosée. [...] Ils étaient alors condamnés à « courir le garou » toutes les nuits, c'est-à-dire à battre la campagne à travers ronces, taillis et bois jusqu'à l'épuisement. Le supplice durait sept années et l'on trouve d'ailleurs déjà trace de ce châtiment et de sa durée dans l'Ancien Testament (Lucie Andries, Contes du loup, Jean de Nynauld, De la lycanthropie, transformation et extase des sorciers (1615), 1990 - books.google.fr).

Pour l'offense, veut il dire, commise par Nabuchodonosor contre Dieu, il fut tourne en phrenesie, il vescut sept ans entre les bestes, ce fut nourry de racines d'herbes (Claude Prieur, Philippus Zangrius, Johannes Masius, Dialogue de la lycanthropie ov transformation d'hommes en loups, vulgairement dit loupsgarous, & si telle se peut faire, chez Iehan Maes & Philippe Zangre, 1596 - books.google.fr).

Lycaon est mentionné dans le ZV aux Gémeaux (Marcello Palingenio Stellato, Le zodiaque de la vie; ou Préceptes pour diriger la Conduite & les Mœurs des Hommes, Parties 1 à 2, traduit par J. B. C. de La Monnerie, 1731 - books.google.fr).

Gémeaux III (151-176)

Les pages 151-176 de la VLC traite de l'Armorique, des Redones, des monuments mégalithiques, du Rhône.

La Celto-Ligurie avait des divisions territoriales, parmi lesquelles celles des Ségorégiens ou Ségobriges, dont Arles — Arélath — était la capitale (Joseph-Antoine Bastet, Essai historique sur les évêques du Diocèse d'Orange mêlé de documents historiques et chronologiques sur la ville d'Orange et ses princes, 1837 - books.google.fr).

Cette communauté provençale du premier âge du Fer est mentionnée dans les textes (Justin d’après Trogue-Pompée, Abrégé des Histoires Philippiques, XLIII, 3), car c’est sur leur territoire que, selon la légende, les Phocéens, en 600 avant J.-C., « fondèrent Marseille parmi les Ligures et les peuples sauvages de la Gaule ». L’origine celte du nom des Ségobriges ne fait pas de doute : il est fait référence à la “victoire” (sego-) mais aussi à la “force” (brigo-). Une hiérarchie spatiale est bien présente : la ville grecque est créée (du littoral vers l’hinterland) sur le territoire des Ségobriges, parmi les Ligures chez les Gaulois. (Dominique Garcia, Les Celtes de Gaule méditerranéenne. Définition et caractérisation, 2006 - halshs.archives-ouvertes.fr).

Peut-on s'imaginer, que les Ames vivent après la destruction des corps, qu'elles voltigent errantes sur les lacs du Tartare & soient recompensées ou punies selon leurs mérites; il faut pour concevoir une semblable absurdité avoir le cerveau derangé. Misérables que vous êtes ! de pareilles idées n'ont été forgées, que par des esprits furieux, & des Devins insensez, c'est la coutume de pareilles gens, de débiter, pareilles bagatelles & c'est avec ces fictions qu'ils repaissent les ames foibles, ils ont inventé les sombres Roiaumes, du Styx , le Phlegeton embrasé de flammes pétillantes, le chymerique Chien à trois gueules, la Tisiphone redoutable par sa chevelure de Serpents de diverses couleurs, les Géants qui occupent de vastes espaces par les énormes masses de leurs corps monstrueux. C'est, dans ces lieux que les ombres existent sans lumieres, des foiers perpetuels y brulent sans matiere combustible qui les, les nourrisse & les embrase, le froid des hyvers y regne fans privation & sans saisons, la nacelle de Charon n'étant composée d'aucun bois, est cependant gemissante quand ce phantastique Nautonnier traverse les plus grandes ames (Marcello Palingenio Stellato, Le zodiaque de la vie; ou Préceptes pour diriger la Conduite & les Mœurs des Hommes, Parties 1 à 2, traduit par J. B. C. de La Monnerie, 1731 - books.google.fr).

Que faire pour amadouer ce terrible passeur ? Le plus simple est encore de prévoir son salaire. Aussi beaucoup de peuples ont-ils muni leurs morts de pièces d'argent pour les frais du voyage dans l'autre monde. La pièce de monnaie que les Grecs et les Romains mettaient dans la main ou dans la bouche du mort, pour payer le passeur Caron, n'est pas particulière à l'antiquité gréco-latine. [...] Au XIIIe siècle encore, les habitants de la vallée du Rhône, en amont d'Arles, plaçaient leurs morts dans un cercueil et le jetaient dans le fleuve (où il devenait barque). Pendant plusieurs siècles, des morts descendirent ainsi le Rhône en direction du célèbre cimetière des Aliscamps. Entre les dents, ils tenaient serrée une pièce d'argent destinée à payer leur droit de sépulture. Caron semble disparaître avec le christianisme. Mais sur le tombeau de Dagobert, à l'abbaye de Saint-Denis, l'âme du roi est représentée traversant le fleuve des morts dans une barque. A la fin du XIIIe siècle Dante rétablit d'ailleurs Caron dans ses prérogatives et Michel-Ange le placera dans sa fresque du Jugement dernier, intégré à la mythologie chrétienne du Christ, de la Vierge et des Saints. [...] Dans l'Antiquité, on disait en Grèce et à Rome que, sur la côte septentrionale de la Gaule, vivait une population de marins dont le métier consistait à conduire les âmes des morts vers leur dernier séjour. Au VIe siècle après J.-C., Procope reprend cette légende et la développe : « Les pêcheurs et les autres habitants de la Gaule qui sont en face de l'île de Bretagne sont chargés d'y passer les âmes, et pour cela exempts de tribut. Au milieu de la nuit, ils entendent frapper à leur porte ; ils se lèvent et trouvent sur le rivage des barques étrangères où ils ne voient personne, et qui pourtant semblent si chargées qu'elles paraissent sur le point de sombrer et s'élèvent d'un d'un pouce à peine au-dessus des eaux ; une heure suffit pour ce trajet, quoique, avec leurs propres bateaux, ils puissent difficilement le faire en l'espace d'une nuit. » Dans ces rites du passage, n'oublions pas l'extrême-onction, ni les messes pour les âmes du purgatoire. Ce purgatoire considéré lui-même comme espace de passage, puisque lieu de transit, plus ou moins loin, entre la terre et le ciel (Michel Ragon, L'Espace de la mort: Essai sur l'architecture, la décoration et l'urbanisme funéraires, 1981 - books.google.fr).

Boudet cite longuement Louis Figuier qui décrit les dolmens comme des sépultures, ce contre quoi l'abbé s'élève apparemment :

Il est intéressant de connaître la pensée de la science moderne sur ces monuments, pensée que M. Louis Figuier a parfaitement rendue et traduite dans l'Homme Primitif. Nous citerons textuellement, à ce sujet, quelques passages importants de ce livre. [...] « Il faut donc renoncer à voir dans les dolmens de la Bretagne, qui ont été tant de fois décrits par les antiquaires, et qui figurent au nombre des monuments de notre histoire, des symboles de la religion de nos pères. On ne peut plus les regarder que comme des chambres sépulcrales.» (L'homme Primitif) [...] L'opinion de la science moderne touchant les dolmens, diffère étrangement des idées suscitées par l'interprétation des noms que portent les grandes pierres, si abondantes en Armorique, surtout chez les Redones (Rennes). (VLC; pp. 161-164)

L'alignement que l'on peut définir à partir de ces pages 151-176 : Les Glénans (Sarek de Maurice Leblanc : L'Île aux trente cercueils) - Carnac - Sarzeau - Locmariaquer - Grand Pressigny - Neuillay les Bois (centre des nonagones) est l'axe du 13 mai, date consacrée autrefois à tous les saints, et avant à l'époque romaine aux âmes des morts (fête des Lemuria du 9, 11, 13 mai) (Les curiosités de La Vraie Langue Celtique : Un alignement Carnac - Grand Pressigny - Neuillay-les-Bois).

Dans Les Saints successeurs des dieux, Saintyves fit dériver la cérémonie instituée à Rome le 13 mai de l'antique fête des Lemuria - visant à apaiser les lémures, autrement dit les âmes des morts ayant péri de mort violente - et expliqua que le pape avait ensuite choisi la date du 1er novembre «pour déraciner la superstition du jour des âmes, le vieux Samhain celtique ». Ces thèses furent largement dénoncées par des auteurs ecclésiastiques, comme Dom Fernand Cabrol ou Dom Henri Quentin, qui relevèrent les approximations, voire les erreurs manifestes, véhiculées par leurs auteurs. (Jacqueline Lalouette, Jours de fête: Jours feriés et fête légales dans la France contemporaine, 2013 - books.google.fr).

Le 25 décembre, c'est aussi une coïncidence sans doute.

Les Gémeaux du ZV sont consacrés à la Volupté dont il faut se détourner. Or Lesage, créateur d'Asmodée, le diable boiteux, est né à Sarzeau le 8 mai 1668 (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Ps. 1).

C'est un démon du mazdéisme, Aeshma Daeva, génie des voluptés charnelles, qui s'introduit sous le nom d'Asmodée dans le livre de Tobie (Albert Réville, Le judaïsme depuis Babylone, Revue des deux mondes, 1872 - books.google.fr).

La viande est citée dans la VLC aux pages 151 et 152, dans les Gémeaux, où elle est associée au lait :

...les habitants de l'intérieur vivaient de lait et de viande, ne semaient point de blé, et étaient vêtus de peaux. (De bell. gall. lib. V. 12. 14) La privation volontaire de blé et de pain, l'alimentation exclusive par le lait et la viande, les vêtements de peaux avaient paru aux yeux du Neimheid constituer un genre de vie assez dur et assez incommode pour faire nommer ces insulaires, Britanni.

Le ZV en parle, associée en général au vin (peut-être allusion au vin/esprit et à la viande/chair/corps) : Bélier (1 fois), Taureau (4 fois), Gémeaux (4 fois), Lion (1 fois), Vierge (1 fois), Scorpion (1 fois), Sagittaire (2 fois), Capricorne (1 fois).

Ceux qui se livrent à l'intemperance, en suivant leurs appetits dereglez, deviennent imbecilles, & la fumée des viandes fait sur leurs Ames la même impression qu'une Nuée sur le soleil, elle les obscurcit au point de les empêcher de voir la verité malgré fon éclat. La chaleur immoderée du vin émousse a force d'irriter, leuts esprits animaux, & les envelope dans les plus épaisses tenebres (ZV, Gémeaux) (Marcello Palingenio Stellato, Le zodiaque de la vie; ou Préceptes pour diriger la Conduite & les Mœurs des Hommes, Parties 1 à 2, traduit par J. B. C. de La Monnerie, 1731 - books.google.fr).

Encore faut-il aller chercher chez saint Bernard de Clairvaux un lien entre vin, lait et âme :

Selon saint Bernard, il y a un festin pour ceux qui jouissent du repos après cette vie et sont plus avant dans l'amour du Seigneur. Dans ce festin le Saint-Esprit ne désaltère pas les convives avec un vin pur, mais avec un vin mêlé de lait. « Les âmes délivrées de la chair, nous dit le même saint (De diligentia dei - Traité de l'amour de dieu - XI, 32), ne sont plus nourries d'un pain de douleur; mais il leur est permis de boire avec plénitude le vin de l'amour, non cependant dans toute sa pureté, mais mélangé de lait, en sorte que chacune d'elles peut s'écrier: J'ai bu le vin avec le lait (Cantique des Cantiques 5,1). Le vin de l'amour est en effet mêlé à la douceur du lait, à la tendresse de l'affection naturelle qui fait soupirer l'âme après a la glorification de son corps. Cette âme abreuvée du vin de la sainte charité est donc embrasée maintenant; mais elle n'est point arrivée à la consommation, elle n'est pas encore enivrée, car la pré« sence de l'affection naturelle tempère encore en elle l'ardeur du divin amour. L'ivresse a coutume de bouleverser l'âme et de la plonger dans l'oubli d'elle-même. Mais pour le moment cette âme ne s'est pas oubliée entièrement; elle pense à la résurrection de son corps, et ce désir empêche la perfection de son bonheur. Ce ne sera donc qu'après s'être revêtue de ce corps, qu'elle sera arrivée à la consommation de sa félicité. » (Saint Bonaventure, Des dons du saint Esprit, Oeuvres spirituelles, traduit par l'abbé Berthomier, 1854 - books.google.fr, Oeuvres de Saint Bernard, Volumes 1 à 2, traduit par Armand Ravelet, 1870 - books.google.fr).

Taureau II (177-202)

La VLC parle ici de la Savoie (Allobroges), du Vivarais, Lyon (Pierre Scize où Jacques d'Armagnac, duc de Nemours, vicomte de Carlat, fut enfermé en 1477) et, Lectoure (ville des Armagnacs, capitale du comté de vers 960 à 1481 date de sa réunion à la couronne de France), Vercingétorix et les Arvernes, les Belges, les Tectosages, Goths et Languedoc, début des Francs (Mérovingiens, dont les Armagnacs auraient été les descendants).

Non, rien n'est sacré pour ceux qui sont tourmentez de cette fureur, les vases, les ornements des Autels, tout ce qui est destiné au culte des Temples des hauts Dieux, est exposé à son avidité ; c'est d'elle qu'une soulle de maux prennent naissance; la Discorde, le Carnage, la Trahison, les Querelles, la Fraudera perte de la Pudeur , le mépris des Dieux, le Parjure, les Divisions & les Guerre (Marcello Palingenio Stellato, Le zodiaque de la vie; ou Préceptes pour diriger la Conduite & les Mœurs des Hommes, Parties 1 à 2, traduit par J. B. C. de La Monnerie, 1731 - books.google.fr).

Ce passage pourrait faire penser au vase de Soissons, traité à partir de la page 204 de la VLC (Bélier), affaire des Francs abordés à la page 202 de la VLC (Taureau).

Les seules occurrences du mot "Fortune" se trouvent à la page 180 :

Le fait rapporté par Clitophon parait être tout à fait réel. C'était un heureux accident, une bonne fortune pour Momoros, versé dans la science des augures, de voir une multitude de corbeaux lui marquer, pour ainsi dire, la place que devait occuper la ville, et le terme luck (leuk), accident, bonne fortune – Luckdun –, exprime bien la satisfaction qu'il en dut éprouver. Quant à dunum, qui termine le nom de plusieurs villes celtiques, il ne désigne pas l'éminence sur laquelle une ville pouvait être bâtie, car to dun, signifie : ennuyer un débiteur. Il est bien probable que les cités portant la terminaison dun ou dunum étaient primitivement des villes de refuge, où les débiteurs insolvables allaient se mettre à l'abri des poursuites de créanciers trop importuns.

Et dans le ZV :

O ! present des Dieux, dont on ne connoit pas le merite, c'est vous qui êtes gardienne de la Vertu, l'assuré rempart de la pudeur, l'obstacle de la luxure & la seureté de la vie, ce n'est qu'à vous qu'il est permis de mépriser une fortune contraire, de braver la sureur des vents & la rage des vagues insensées, vous vous tenez à couvert sous le chaume rustique & ne perdez jamais de vue le rivage, les éclats du tonnerre frappent toûjours les sommets des montagnes les plus élevées, & les plus grands Ormes sont les plus exposez aux secousses des vents: une condition médiocre n'est pas sujette aux grands revers & rarement la soudre tombe-t-elle dans les vallées: les petites herbes restent immobiles au milieu d'une forêt agitée & jouissent d'une paix tranquille à l'abry des Pins les plus orgueilleux.

C'est pour vous ,ô ! Juge, que je parle, souvenez vous de ces preceptes, rien n'est permanent que la solide Vertu; les richesses, la beauté, la sorce, les honneurs, tout périt, la seule Vertu n'a point de fin, sur elle seule les revers d'une inconstante Fortune n'ont point de droits, & jamais elle ne sut soumise à l'empire des tems. Non je n'ai jamais vû, & je ne le peux croire, qu'un sçavant soit peri par la faim, je n'estime mame pas possible qu'il ait été reduit à l'affreux état de mandier, sa vertu pare les coups que veut lui porter une Fortune ennemie, la doctrine enfin ne permet pas que ses nourrissons soient longtems assujettis aux revers de cette capricieuse rivalle, elle leur sournit, au milieu même du naufrage, des secours inopinez & les conduit à la nage au milieu des flots les plus irritez; avec la Vertu on parcourt les deserts de l'Arabie, on n'est pas étranger chez les Ethiopiens bazannez: les barbares les plus cruels, les Indiens, tous semblent la respecter, ce n'est qu'avec son secours qu'on est en état de faire tête à la Fortune, de parvenir à un Triomphe assuré après un combat douteux. Que les dépenses cessent donc d'effraier & qu'on n'épargne rien pour l'acquerir. S'il arrivoit qu'une Fortune barbare nous eut resusé tous moiens de devenir savans, soions bons, nous sommes assez heureux (Marcello Palingenio Stellato, Le zodiaque de la vie; ou Préceptes pour diriger la Conduite & les Mœurs des Hommes, Parties 1 à 2, traduit par J. B. C. de La Monnerie, 1731 - books.google.fr).

...enfin un débiteur infidele emporte & confond dans son évasion le Capital & les Interests, il n'est plus de bonne soi, la crainte des hauts Dieux est bannie du milieu des Hommes. O! Jupiter, s'écrie-t'il, qui l'auroit cru, quel autre que moi n'auroit pas pas été trompé, la probité paroissoît peinte sur le visage de ce sugitif, de quels discours séduisants ne s'est pas lervi ce trompeur; non, la phisionomie la plus belle, l'exterieur le plus poli ne font pas le vray Caractere de la probité (Marcello Palingenio Stellato, Le zodiaque de la vie; ou Préceptes pour diriger la Conduite & les Mœurs des Hommes, Parties 1 à 2, traduit par J. B. C. de La Monnerie, 1731 - books.google.fr).

Ainsi on retrouve les débiteurs, la fortune et la science. La situation de Lugdunum (Lyon) peut avoir une écho allusif dans le Taureau du ZV.

Une Toile simple ne deffend-elle pas aussi bien des ardeurs du Soleil, quand il est au signe du Lion & de la Canicule, que les habits de soie les plus deliez ! (Marcello Palingenio Stellato, Le zodiaque de la vie; ou Préceptes pour diriger la Conduite & les Mœurs des Hommes, Parties 1 à 2, traduit par J. B. C. de La Monnerie, 1731 - books.google.fr).

La soie ne se retrouve qu'une fois au Capricorne du ZV.

C'est par lettres patentes du 23 novembre 1466 données à Orléans que Louis XI décida d'introduire à Lyon l'art de faire "les dicts draps d'or et de soye en icelle nostre ville de Lion et pour ce, ordonne de faire venir au dict lieu maistres et ouvriers appareilleurs et autres expérimentés tant en fait de l'ouvrage de la dicte soye comme es teintures et autres choses à ce propes et convenables et aussy pour faire les molins ostrilz et autres habillements à qui seront nécessaires". La ville de Lyon dut s'engager à payer deux mille livres tournois. Le consulat Lyonnais craignant pour ses relations avec l'étranger ne mit aucun empressement à l'offre du roi. Il y mit même de l'hostilité, comme le démontrent plusieurs documents de l'époque. Excédé par la résistance du Consulat Lyonnais, Louis XI, par lettres patentes datées d' Amboise le 12 mars 1470, fit transférer à Tours la fabrique des draps d'or et de soye, à charge aux conseillers de Lyon de payer les dettes laissées par les ouvriers. [...] Ce sont surtout les lettres patentes du 2 septembre 1536 qui donnèrent à la fabrique lyonnaise sa véritable charte de fondation, octroyant des privilèges importants aux ouvriers de la soie. (Jean-Jacques Boucher, Arts et techniques de la soie, 1996 - books.google.fr).

La seule occurrence du mot "soie" dans la VLC est à la page 108, partie consacrée au Lion (Lyon ?) :

Quant à Thogorma que le même Josèphe pense avoir habité la Grande Phrygie, son nom dévoilerait l'inventeur des tissus de soie – tow (tô), filasse, étoupe, – to hawk (hâuk), colporter, – worm (oueurm), ver.

Thogorma est regardé par Dom Calmet comme l'ancêtre des Arméniens par Haïk. La présence à Lyon des Arméniens ne remonte pas seulement au génocide de 1915. Les Jésuites auraient rapporté le corps du prêtre converti au catholicisme Dercomidas qui eut la tête tranchée à la demande de l'église arménienne par la justice turque en 1707. Ces événements sont mentionnés juste après la publication des lettres patentes de Louis XI ordonnant la création des soieries de Lyon (Claude Bréghot Du Lut, Mélanges biographiques et littéraires pour servir à l'histoire de Lyon, 1828 - books.google.fr).

Les Arméniens sont cités par la VLC page 49 (avec Noé), partie Balance, pages 86, 87, 89 (avec Hercule qui tue le Dragon des Hespérides page 90), partie Vierge, et page 214 (avec Hercule), partie Bélier.

Autre personnage de Phrygie, qui en était roi, c'est Midas ("la folie ridicule de Midas" : Taureau du ZV (Marcello Palingenio Stellato, Le zodiaque de la vie; ou Préceptes pour diriger la Conduite & les Mœurs des Hommes, Parties 1 à 2, traduit par J. B. C. de La Monnerie, 1731 - books.google.fr), dont le nom vient du grec "midas", qui signifie, dans Théophraste, un cosson, ver qui ronge les fèves, et qui est la larve d'un insecte de ce genre (J. B. Morin, Jean Baptiste Gaspard d'Ansse de Villoison, Dictionnaire étymologiques des mots françois dérivés du grec, Volume 2, 1809 - books.google.fr).

Le nom de Dercomidas se décompose en grec en "derko", "oeil perçant", et en "midas", "ver". Remarquons que "derko" a été pris comme étymologie de drako, dragon, et que worm en anglais désigne aussi le dragon.

Le dragon, dracon (de derko, voir), était ainsi nommé à cause de sa vue perçante et de son œil rouge extraordinaire, il avait une taille monstrueuse, la gueule ensanglantée, le corps et la queue d'un serpent; on le représente couvert d'écailles et avec des pattes, souvent ailé. C'est bien là l'animal antédiluvien que la science moderne reconstruit de toutes pièces sur les fossiles retrouvés. Rien n'y manque, pas même l'œil gigantesque. Ce n'est pas tout. Le dragon était particulièrement habitant des rives et des mers Caspiennes et Grecques, mers marécageuses essentiellement changeantes et que la science constate sous le nom de mer Ninivique ou Asiatique, mer Hellénique, mer Saharienne ou Lybique (Eugène Pégot-Ogier, Les îles Fortunées, Volume 2, 1869 - books.google.fr).

Il existe un Hercule arménien, Vahagn, qui combatit un dragon. Tigrane, roi d'Arménie, aurait vaincu Ajdahak ou Azhdahak, un roi-dragon, appartenant à la catégorie de dragons des vichaps, vivant dans les hautes montagnes, les grands lacs, le ciel et les nuages. Chez l'historien arménien médiéval Movsès Khorenatsi (vers 410 - vers 490), Ajdahak, « roi dragon » ou « roi serpent », est l'équivalent arménien d'Astyage, roi des Mèdes. Sa femme Anoys est appelée "mère des dragons".

L'Histoire de l'Arménie de Moïce Khorenatsi; qui sert de référence au Catholicos d'Arménie Hovhannès Draskhanakerttsi (mort en 929), est divisée en trois livres : le premier aborde les ancêtres mythiques (et est la seule source sur le sujet), exposant l'ascendance biblique des rois arméniens via Haïk, descendant de Noé, l’équivalent d'Orion dans la traduction arménienne de la Bible (Hovhannes V (Catholicos of Armenia), Corpus scriptorum christianorum orientalium: Subsidia, traduit par Patricia Boisson-Chenorhokian, 2004 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Moïse Khorenatsi, fr.wikipedia.org - Haïk (personnage)).

Orion, à part le Verseau traitant de cosmologie, apparaît au Taureau du ZV ("perfide Orion").

Worm serait une adaptation de l'anglo-saxon wyrm, ou de l'islandais ormur, avec le sens de dragon, ou de serpent. Worm n'a donc pas généralement en ce contexte le sens zoologique restreint de “ver”, même si dans la légende du Lambton worm que mentionne Stoker, le dragon est bien décrit comme un ver aquatique atteint de gigantisme (Bram Stoker, Le Repaire du Ver blanc: Roman fantastique, présenté par Michel Meurger, 2015 - books.google.fr).

En 1486 paraissent à Mayence deux éditions du récit de Breydenbach, l'une en latin et l'autre en allemand. La version latine est composée par Martin Roth, un dominicain du couvent de Pforzheim qui, n'ayant pas pris part au pèlerinage a travaillé à partir des notes de Breydenbach. La version allemande, rédigée postérieurement à la version latine, contient quelques additions par rapport au texte original. Ce récit a rencontré un grand succès et a connu d'autres traductions: en flamand (Mayence, 1488) et en espagnol (Saragosse, 1498). En 1488 paraît à Lyon une traduction en français, œuvre de Nicole le Huen, carme à Pont-Audemer (Eure) et confesseur de la reine Charlotte de Savoie (morte en 1483), épouse de Louis XI. 11 s'agit en réalité d'une adaptation plutôt que d'une véritable traduction. Le Huen a utilisé le récit de Breydenbach comme base pour rendre compte de son propre voyage réalisé en 1487 en compagnie, entre autres, de l'évêque de Cambrai Henri de Berghes (mort en 1502) (René Plisnier, Les récits de voyage du XVe au XIXe siècles, La Bibliothèque de l'Université de Mons-Hainaut, 1997 - books.google.fr).

Des Saintes Pérégrinations de Jérufalem & des lieux prochains; du Mont Sinaï, & la glorieufe Catherine; trad. du latin de Bernard de Breydenbach, par Frère Nicole Le Huen, Religieux Carme du Couvent de Ponteaux de Mer. Lyon, Michel & Topie de Pymont & Jacques Heremberck d'Alemaigne, 1488, le 28 de Novembre, infol. goth. fig. C'eft le premier Livre françois où l'on trouve des figures gravées sur cuivre (Dictionnaire bibliographique, historique et critique des livres rares, Cailleau et fils, 1791 - books.google.fr).

Alphabet arménien chez Breydenbach - www.armenianchurch-ed.net

Dragon et soie parlent plus précisément de la Chine, objet de toute les convoitises de l'Eglise catholique.

Bélier I (203-228)

La VLC y développe le Vase de Soissons, les amours d'Hercule et de Pyrène, et les forges catalanes, les radeaux de l'Aude, et aborde le Cromleck de Rennes-les-Bains.

L'Autheur [du ZV] après une courte Apostrophe à Apollon, aux Muses & au Duc de Ferrare, expose son dessein dans ce Livre y qui ne sert à l'ouvrage que comme de Préface, comme il le designe lui même y dans le dernier Vers de ce Chant (J. B. C. de La Monnerie, Le zodiaque de la vie; ou Préceptes pour diriger la Conduite & les Mœurs des Hommes, Parties 1 à 2 de Marcello Palingenio Stellato, 1731 - books.google.fr).

La Forge et les Catalans

FORGE, s. f. [Lieu où l'on travaille le fer & où l'on fond.] Forgia, iae., f. mot de la basse latinité. Fabrica ferraria, ae, f, Plin. (Ustrîna, s., f. de Pline, n'est pas fort assuré) ; Maiftre de forge : Qui fabrica ferraria praeest. [Cicerón met feulement Fabrica : mais il parle en cet endroit de Vulcain, qui tenoit une forge dans l'île de Lemnos, ainsi il n'etoit point nécessaire de mettre Ferraria] ; Eau de forge, (dans laquelle on éteint le fer) Ferraria, aqua, f. Plin. Aqua è Ferrario fabro. Cels. ; Forge, [Fourneau où l'on travaille le fer] Ferraria officina, ae, f. Plin. (Pierre Danet, Grand dictionnaire françois et latin: enrichi des meilleures façons de parler en l'une et l'autre langue, 1737 - books.google.fr).

Or Ferraria est le nom latin de la ville de Ferrare (Auteur Antoine Auguste Bruzen de la Martinière, Le grand dictionnaire géographique et critique, Volume 3, 1726 - books.google.fr).

Au XVe siècle, deux familles princières honorent particulièrement le vainqueur du lion de Némée. A Ferrare Ercole Ier d'Este (1433-1505) protège les humanistes, Hercule II (1508-1559) épouse Renée de France, fille de Louis XII et d'Annne de Bretagne, qui protégera Clément Marot (J.B. Gaignebet, Essai sur le cheminement d'Hercule au cours de l'histoire de France - provence-historique.mmsh.univ-aix.fr).

Hippolyte d'Este, frère d'Hercule II à qui est dédicacé le ZV, fut abbé commendataire de Saint-Médard de Soissons, à lui donné par François Ier en 1540. Il était fils d'Alphonse ier et de Lucrèce Borgia et beau-frère de Renée de France, fille de Louis XII et d'Anne de Bretagne, et soeur de la reine Claude, première femme du roi de France (Biographie universelle, ancienne et moderne, Volume 14, Michaud, 1815 - books.google.fr).

Par ailleurs, le XVe siècle fut l'époque des hérésies et des soupçons. Les traductions de la Bible en langues vernaculaires sont suspectes, parfois interdites; il arrive même qu'elles soient détruites si systématiquement que presque rien n'en a survécu jusqu'à nos jours. Tel fut le sort de la Bible catalane de Bonifacio Ferrer, imprimée selon le texte du XIVe siècle 1478, à Valence. L'Inquisition la condamna en 1498, presque tous les exemplaires en furent brûlés à l'époque, et ce qui put être sauvé du désastre se détériora au cours des siècles postérieurs à tel point qu'on ne peut plus aujourd'hui reconstituer son contenu réel (Hana Jechova, La diffusion de la connaissance de la Bible, L'Époque de la Renaissance (1400 1600): Tome I: L'avènement de l'esprit nouveau (1400 1480), 1988 - books.google.fr).

La première mention qui ait été faite à ma connaissance de la Bible catalane ou de Valence, se trouve dans l'Avis au lecteur qui précède la traduction espagnole du vieux Testament, achevée d'imprimer à Ferrare, le premier mars 1553, par Duarte Pinel, juif portugais, et Jeronimo de Vargas, juif espagnol. Dans cette espèce d'introduction, imprimée à la suite de la dédicace au duc de Ferrare, Hercule d'Este, il est dit que la Bible a été traduite dans toutes les langues de l'Europe; « y aun en Cataluna en nuestra Espana setraslado y ymprimiôen la misma lengua catalana » c'est-à-dire, et même en Catalogne, dans notre Espagne, elle a été traduite et imprimée en langue catalane. Le texte est précis, et il ne peut s'appliquer qu'à la Bible de Valence, qui fut imprimée en 1478. [...]

En parlant de la traduction catalane de la Bible, Cypriano de Valera cite le nom de saint Vincent Ferrier, au lieu de citer Boniface son frère, qui était le véritable auteur de cette traduction. Le savant Conrad Gesner, dans ses Partitions théologiques, dit en termes exprès : "La Bible catalane a été imprimée, puis détruite, olim procusa, mox omnia concremata." On sait que Conrad Gesner est mort en 1565; ainsi donc la Bible catalane n'existait plus à cette époque : elle avait dû être brûlée quelques années auparavant, c'est-à-dire de 1558 à 1560, dans les deux années qui marquent le commencement et la fin de la grande persécution dirigée contre les protestants d'Espagne, par les inquisiteurs de la foi. La Bible traduite en langue vulgaire, c'était comme le drapeau de la réforme : on fit donc la guerre à la Bible, et l'Inquisition d'Espagne, dépassant dans son ardeur la portée des dispositions du concile de Trente, qui figurent dans les premières règles de la congrégation de l'Index, prétendit que de la lecture de la Bible en langue vulgaire il résultait plus de dommage que de profit, et en conséquence elle défendit « la Bible, dans toutes ses parlies, imprimées ou manuscrites, en langue vulgaire. » (J.M. Guardia, La Bible de Valence, Revue de l'instruction publique de la littérature et des sciences en France et dans les pays étrangers: recueil hebdomadaire politique, Hachette, 1860 - books.google.fr).

Les princes d'Esté aimaient les beaux livres, magnifiquement enluminés; Nicolas III et Lionel en firent exécuter plusieurs pour leur usage; mais la Bible de Borso, aujourd'hui conservée à Modène, est une des plus somptueuses merveilles de l'art du livre en Italie au XVe siècle (Henri Hauvette, Le Roland furieux et la Renaissance italienne, Le Correspondant, Volume 310, Charles Douniol, 1928 - books.google.fr).

La double colline

O vous ! Divinittez de la double Colline que j'ai toûjours honnorées, ausquelles j'ai consacré mes années, s'il est permis à de foibles mortels d'aspirer à vos faveurs les plus pretieuses, accordez moi des accents assez doux, & sauvez mes Ecrits d'être employez à de vils usages, preservez les des fureurs de Vulcain (Marcello Palingenio Stellato, Le zodiaque de la vie; ou Préceptes pour diriger la Conduite & les Mœurs des Hommes, Parties 1 à 2, traduit par J. B. C. de La Monnerie, 1731 - books.google.fr).

La double colline est le Parnasse, mont des neuf Muses, "Bifidi montes".

Ramathaim Tzuphim, c'est à dire la double Rama (Guillaume Postel, Le Thrésor des prophéties de l'univers (1564-1566), présenté par François Secret, 1969 - books.google.fr).

Ce nom signifie hauteur; d'où vient qu'il y a tant de lieux dans la Palestine où se trouve le nom de Rama, Ramath, Ramatha, Ramot, Ramathaim, Ramola, Ramathan (Augustin Calmet, Dictionnaire historique, critique, chronologique, geographique et litteral de la Bible, Tome troisième, K-R, 1730 - books.google.fr).

Ramathaim, if interpreted as a Hebrew word, is dual — " the double eminence." (A dictionary of the Bible, Volume 2, William Smith, 1863 - books.google.fr), ("hill, éminence" : VLC, p. 216).

Nous obtenons ainsi : "Haramathaïm, les Vedettes." Cette composition rencontre une parfaite analogie dans la langue française. Ce nom total, embrassant toute la ville, n’était susceptible, vu les conditions caractéristiques du pays, d’aucune incertitude, même en admettant la détermination Sophim; c’est pourquoi il domina à l’époque des Septante sous la forme d’Armathaim, et au temps de Notre—Seigneur, sous celle d’Arimathie (A. Bourquenoud, Maspha de Benjamin, Études religieuses, philosophiques, historiques et littéraires, 1864 - books.google.fr).

Rentis a une double colline, comme l'exige la forme Ramathaïm ; la partie supérieure n'est plus habitée, mais elle renferme des citernes et des traces d'anciennes constructions. Cet endroit paraît naturellement indiqué pour être le haut lieu de lieu de la cité, l'endroit où Samuel avait bâti un autel. Dans le bas se trouve une fontaine, où les voyageurs trouvent encore les femmes puisant de l'eau, comme dans le récit charmant de Saül cherchant ses ânesses. Il est vrai que nous sommes à une bonne journée de marche de Gabaa de Saul, mais n'est-ce pas le temps exigé par ce même récit ? Si la ville innommée du chap. 9e est bien la patrie de Samuel, il faut chercher Ramathaïm loin de Gabaa, et conclure que les chapitres 19e et 20e, qui semblent les représenter comme plus proches, ne nous disent pas le temps qu'ont mis les personnages qui y figurent, pour leurs allées et venues. Enfin, point important, les noms ne manquent pas pour indiquer la terre de Souf aux environs de Rentis. (J. Lagrange, Une excursion en Palestine. Le lieu de naissance du prophete Samuel, L'Université catholique, NS Tome 6, 1891 - books.google.fr).

Ramathaïm-Sophim fut la patrie de Samuel qui y vécut et y fut enseveli (I Reg. II, 11 ; VII, 17 ; VIII, 4; XVI, 13; XIX, 18; XXV, 1; XXVIII, 3); mais, d'après S.Jérôme (Adv. Vigil.), son corps fut plus tard transporté en Thrace (Alfred-Jean Gilly, Précis d'introduction générale et particulière à l'Écriture sainte, 1868 - books.google.fr).

On retrouva, au cinquième siècle, le corps de Samuel, que l'on porta à Constantinople, et qui est peut-être perdu aujourd'hui. On vénère toujours auprès de Ramatha, en Palestine, son tombeau, auprès duquel une fontaine sacrée guérit toutes sortes de maladies (Jacques-Albin-Simon Collin de Plancy, Dictionnaire critique des reliques et des images miraculeuses, Volume 3, 1822 - books.google.fr).

Boudet raconte l'épisode biblique où Samuel donne un roi au peuple qui en avait fait la demande, pages 77 et 78 de la VLC (Vierge).

La fontaine de Castalie (du grec kaston : bois) se trouve à Delphes, au pied du Mont Parnasse. Castalie était capable de donner l'inspiration poétique à celui qui buvait de ses eaux ou écoutait son murmure tranquille. L'eau sacrée servait aussi à la purification rituelle des temples de Delphes. Apollon consacra la fontaine de Castalie aux Muses (Castaliae Musae) (fr.wikipedia.org - Castalie).

La source Castalie est citée au Scorpion et au Sagittaire deu ZV (Marcello Palingenio Stellato, Le zodiaque de la vie; ou Préceptes pour diriger la Conduite & les Mœurs des Hommes, Parties 1 à 2, traduit par J. B. C. de La Monnerie, 1731 - books.google.fr).

Les Bamoth, qui étaient les chapelles, les élévations, les hauts autels, c'est-à-dire les temples de l'idolâtrie chananéenne, auxquels leur forme avait donné ce nom, prenaient une dénomination particulière lorsqu'ils étaient spécialement destinés au culte du feu, et devenaient des Chammanim. A l'époque des Bamoth et des Chammanim, le culte des Chananéens ou Phéniciens était, comme on disait, Sabéiste: ils conservaient dans leurs temples un feu perpétuel. Les avertissements réitérés de Moïse défendirent aux Hébreux d'employer les temples des peuples chez lesquels ils allaient entrer; il proscrivait et leur forme, et le culte des astres et celui du feu auquel ils étaient consacrés. Mais le penchant des Juifs à l'idolâtrie leur fit conserver les temples des Chananéens; et, malgré la loi de Dieu: « Tu ne monteras pas par des degrés à mon autel,» ils conservèrent les tours religieuses de la Chananée, et ils les regardèrent comme la forme spéciale de ce qu'on appelait alors temple.

Les Bamoth, dont se servaient les Chananéens pour pratiquer le culte des astres, étaient précisément, comme l'indique leur étymologie, les arœ excelsissimœ de Vitruve, placés a découvert au milieu d'une enceinte qui pouvait renfermer encore plusieurs autres autels.

Samuel, qui, pour des raisons à nous inconnues, avait bâti un autel à Ramatha, loin du tabernacle, ménagea le peuple en lui permettant le Bama ; en le permettant, dis-je, à ce peuple qui venait de quitter le culte des divinités étrangères, des Baalim et des Asturoth.

Si les Bamoth étaient les chapelles, les hauts lieux que les Hébreux avaient pris des Chananéens, ne s'en sont-ils jamais servis à leur manière, c'est-à-dire, n'y ont-ils jamais pratiqué le même culte, eux qui avaient imité, non-seulement tout ce qu'on pratiquait dans l'idolâtrie chananéenne, mais toutes les superstitions des peuples voisins ? N'auraient-ils jamais employé le Feu comme l'emblème le plus frappant des astres, eux qui, de temps en temps, furent plongés dans le culte des astres ? Ils le firent; et cela est si vrai, que, pour les empêcher de recourir à une masse de feu plus considérable, semblable au Feu des Chananéens, leur loi ordonnait de conserver toujours dans le tabernacle du vrai Dieu rien autre que des flambeaux allumés, signe du feu perpétuel (Mathieu-Richard-Auguste Henrion, Histoire ecclésiastique depuis la création jusqu'au pontificat de Pie IX, Migne, Tome V, 1853 - books.google.fr, Villemaury, Ligne gnostique et Sceau de Palaja : Stella luti).

On peut faire un parallèle entre Delphes, au pied de la double colline du Parnasse, et Ramathaïm : voyants comme la Pythie et Samuel qui se pose comme tel auprès de Saül en I Samuel 9,19 ; sources comme celle de Castalie et la fontaine de Ramathaïm ; feu perpétuel du temple d'Apollon et feu supposé du bama autorisé par Samuel dans sa ville natale.

Au lever du soleil, la Pythie est allée faire à la source Castalie les ablutions rituelles. Maintenant elle monte la Voie Sacrée du sanctuaire d'Apollon, au milieu des statues, des Trésors et des riches offrandes de toute sorte, entassées à droite et à gauche. La Pythie est entourée d'un groupe de prêtres et de prophètes, que suivent les consultants. Des sacrifices ont été offerts par les délégués des cités et les particuliers qui veulent interroger la Pythie. La taxe mantique, ou pélanos (autrefois un gâteau), a été acquittée. Enfin les prêtres font subir à une chèvre, avant de la sacrifier, l'épreuve de l'eau : si l'animal reste impassible sous la douche froide, c'est un signe anormal, et la consultation n'aura pas lieu ce jour-là ; au contraire, si la chèvre frissonne et s'agite, on en conclut que tout va bien et qu'Apollon consent à rendre ses oracles. Alors la Pythie pénètre dans le temple, d'abord sous le vestibule ; elle passe devant la stèle de bronze qui porte une image d'Homère et devant les inscriptions qui reproduisent les maximes des sages : « Connais-toi toi-même », « Rien de trop », et le mystérieux epsilon, l'E-votif auquel Plutarque a consacré tout un traité. La Pythie entre ensuite dans la grande salle du naos, où se devinent dans la pénombre les statues des Parques, le siège en fer de Pindare et le foyer sur lequel, disait-on, le prêtre d'Apollon avait égorgé Pyrrhos-Néoptolème, fils d'Achille. Sur ce foyer, la Pythie fait brûler un peu de farine d'orge et quelques feuilles de laurier, l'arbre d'Apollon : la nymphe Daphné, que le dieu aimait, avait été été changée en laurier. Ayant accompli ce rite des fumigations, la Pythie, toujours entourée des prêtres et des consultants, va prendre au fond de la grande salle l'escalier qui descend au souterrain prophétique. Ce local, creusé sous le dallage du temple, comprenait deux pièces contiguës et situéeet ils s'assoient sur des bancs. Seule la Pythie traverse cette salle et gagne la seconde pièce, séparée de la première par une porte ou un rideau : sorte de réduit meublé seulement de la pierre sacrée de forme vaguement conique appelée ombilic (omphalos) et du trépied, sur le couvercle duquel va s'asseoir la Pythie. Ce lieu où la prophétesse est seule à pénétrer, c'est le « saint des saints » du temple pythique, le mystérieux et redoutable adyton. La Pythie puise et boit de l'eau de la source Cassotis, qu'une canalisation amenait dans l'adyton. Elle monte sur le haut trépied, elle mâche des feuilles de laurier dont une longue branche se trouve à portée de sa main. Elle rend alors aux consultants, qui peuvent l'entendre, mais non plus la voir, les « véridiques », les «infaillibles» oracles qu'elle tient elle-même d'Apollon, fils de Zeus (Robert Flacelière, Controverses autour des oracles, Les Cahiers du Sud, Volumes 53 à 54, 1962 - books.google.fr).

Il existait près d'Antioche de Syrie, une réplique de la source de Castalie portant le même nom et un temple d'Apollon dans le vallon de Daphnè que l'empereur Julien voulait restaurer et qui fut incendié par les chrétiens (Jacques Flamant et Charles Pietri, L'échec du système constantinien : Julien dit l'Apostat (361-363), Naissance d'une chrétienté (250-430), Tome 2 de Histoire du christianisme, 1995 - books.google.fr).

Comme Médecin, dans le cadre de Delphes, Apollon est oto-rhino-laryngologiste : il purifie l'oreille par le silence, les voies respiratoires par l'odeur du laurier brûlé et la gorge par l'absorption de l'eau des sources Castalie et Cassotis (Jean-Paul Savignac, Oracles de Delphes: choix, traduction du grec et présentation, 2002 - books.google.fr).

Joseph d'Arimathie

Mantegna n'avait probablement pas encore quitté Ferrare quand Rogier Van der Weyden y arriva. Rogier van der Weyden, un des premiers peintres flamands qui aient visité l'Italie, y était attiré par le jubiléde 1450, mais il voulait aussi utiliser son voyage au profitde ses intérêts matériels en s'arrêtant dans les principalesvilles de la Péninsule, où il apportait quelquestableaux peintspar lui. Ses oeuvres excitèrent partout l'enthousiasme . [...] La première ville italienne où l'on constate la présence de Rogier van der Weyden est Ferrare. Lionel acquit du maître flamand un triptyque qui prit place parmi les oeuvres d'art de son cabinet à Belfiore. Cyriaque d'Ancône vit ce triptque mois de juillet de l'année 1449, et Facio nous apprend que le peintreavait représentéau centre Jésus déposé delà croix en présencede la Vierge,de Marie-Madeleine et de Joseph d'Arimathie, « ita expresso dolore ac lacrymis, ut a veris discrepare non existimes », et sur les côtés un prince à genoux, ainsi qu'Adam et Eve chassés du paradis par un ange. Au dire de Cyriaque, on eût cru que toutes ces figures avaient été « non évoquées par la main d'un artiste, mais créées par la nature toute-puissante», car elles étaient a peintes avec un art plus divin qu'humain » . Lionel fut tellement satisfait, qu'ilcommanda à Rogier van der Weyden deux figuresnues, mais il n'existait plusquand elles furent achevées et envoyées a Ferrare; ce fut Borso, son successeur, qui les plaçadans le fameux cabinet de Belfiore. Le 31 décembre 1450, Paolo Pozio de Lucques, marchand à Bruges, remit à l'auteur de la part du duc un acompte de vingt ducats d'or. On ne sait ce que sont devenus les deux figures nues et le triptyque (Gustave Gruyer, L'art ferrarais à l'époque des princes d'Este, 1907, pp. 32-33).

Lodovico Castellani, habile sculpteur et ouvrier en terre cuite, fit (1458) un mortorio ou groupe représentant le Christ mort, Joseph d'Arimathie, saint Jean et les deux Marie, pour la cathédrale de Ferrare ; plus tard ce groupe fut transporté dans le chœur de l'église de Sant'Antonio Abbatein Polesine. Les figures, de grandeur naturelle, avec leur peinture et leurs draperies coloriées, sont exécutées avec cette exagération de manière qui caractérise les mortorio de Guido Mazzoni de Modène (Charles Callahan Perkins, Les sculpteurs italiens, traduit par Ch.-Ph. Haussoullier, Volume 2, 1869 - books.google.fr).

Benvenuto Tisi (Il Garofalo) fut un des bons élèves de Raphaël, et en imita spécialement la seconde manière. Après la mort de son maître, il se retira à Ferrare, où il était né, et y devint le chef d‘une petite école qui protestait contre les exagérations anatomiques et les violences d‘attitudes dans lesquelles l‘exemple de Michel-Ange avait jeté la peinture.

L‘empreinte des enseignements de Raphaël se reconnaît du premier coup d‘œil dans la Descente de Croix, l'une des plus importantes toiles de Garofalo par ses dimensions et par le nombre des figures. Le geste du Joseph d‘Arimathie, montrant dans le fond le Calvaire, est aussi bien trouvé et plein de noblesse (François Lenormant, Les tableaux du Musée de Naples: Gravés au trait par les meilleurs artiste italiens, 1868 - books.google.fr).

Il Garofalo, Descente de croix

Le codex de la maison d'Este à Ferrare par exemple contient la trilogie française: Joseph d'Arimathie — Merlin — Perceral. Les romans du cycle d'Artus ont trouvé certainement en Italie beaucoup plus de prédilection chez les aristocrates.

Notices et extraits des manuscrits français de Modène, antérieurs au XVI' siècle, par Jules Camus, professeur à l'École royale militaire. Modène, Sarasino, 1891 : L'auteur commence par un aperçu historique sur la Bibliotheca regia Estense de Modène, dont le noyau a été formé à Ferrare vers la fin du moyen âge. La liste générale des 280 volumes possédés par Nicolas d'Este en 1436 a. été publiée par Cappelli (Giornale stor. dalla letteratura italiana, xrv, 1889, p. 1-30); elle comprend 58 mss. français dont M. Pio Rajna avait déjà parlé (Romania, 11, 49-58). D'autres inventaires, rédigés en 1467, 1480, 1488, montrent que, sous les ducs Borso et Hercule Ier, le nombre des mss. français s'accrut encore. Mais bientôt notre vieille littérature, « après avoir fait les délices des des cours princières du nord de l'Italie, était rapidement tombée en oubli, et nos poèmes, nos chroniques, nos romans de chevalerie, délaissés, méprisés, furent souvent abandonnés aux relieurs qui s'en servirent pour couvrir d'autres livres.

C'est ainsi que M. Camus a rencontré aux Archives de Modène des fragments de Bovon de Hanstone, de Palamède, de Merlin, des Faits des Romains, des Chroniques de saint Denis, etc., sur des feuillets de parchemin provenant de la reliure de registres rédigés à Ferrare, au XVIe siècle.

Si l'on ajoute à cette cause de destruction les incendies qui éclatèrent à plusieurs reprises dans le château de Ferrare, les déprédations commises lors du démembrement des Etats d'Esté et enfin les dispersions qui durent avoir lieu dans le transport de la bibliothèque, de Ferrare a Modène, effectué en toute hâte par le duc César d'Este en 1598, on comprend aisément pourquoi il reste si peu de la collection mentionnée au xve siècle. M. Camus étudie successivement les mss. Fonds étranger, n° 1 (xve siècle|: la consolation de Boèce, traduite par Jean de Meun; — n° 5 (fin XIIIe siècle) : le livre des vices et vertus, la confession des sept péchés mortels ; naissance et éducation d'Alexandre; abrégé de l'éthique d'Aristote; le roman de Charité du renclus de Moliens; — n°22 (xve siècle): le livre des faits et bonnes mœurs du roy Charles V, par Christine de Pisan;— n° 24 (XVe siècle) : les dits des sages; actions de gràces, extraits des méditations de saint Augustin; — n° 26 et 27 (XIVe siècle) : Attila, poème de Nicolas de Casola; - n° 28 (XVe siècle) : les secrets de Salerne, ouvrage imprimé aux quinzième et seizième siècles sous le nom d'Arbolayre, puis de Grand herbier; - n° 29 (XVe siècle) : voyage de Charlemagne en terre sainte ; division des âges; les prises et conquêtes de Jérusalem, l'histoire de la conquête de Jérusalem et de la Terre sainte; - n° 31 (fin XVe siècle) : le livre du roi Modus, le songe de pestilence, le livre de fauconnerie de Jean de Francières ; — n° 32 (XIVe siècle) : l'Image du monde; — n° 33 (XIVe siècle) : les voyages de Jean de Mandeville, l'évangile de l'enfance ; — n° 34 (XIVe siècle) : la somme le Roi de Frère Laurent; remèdes contre les vices; — n° 39 (xrv'—xv° siècles) : Joseph d'Arimathie, Merlin, Perceval le Gallois, le lapidaire de Marbode (Revue des bibliothèques, Volume 1, Association des bibliothécaires français, Bouillon, 1891 - books.google.fr).

Au milieu du XIVe siècle, un nommé Niccolò da Casola compose une épopée de 37.535 vers, en 16 chants, sous le titre de La Guerra d’Attila. Elle est conservée dans un seul manuscrit en papier de la Biblioteca Estense de Modène (ms a.W.8. 16-17), en deux tomes. Elle a été commencée en 1358 et terminée dix ans plus tard. L’auteur est identifié avec un notaire originaire de Bologne, qui vivait à la cour de la famille d’Este (Estensi) à Ferrare. Il développe largement les exploits légendaires d’Attila en Italie et fait figurer ses ennemis, défenseurs du christianisme et de l’Italie, comme des ancêtres glorieux de la famille d’Este. Sa thématique est influencée par des oeuvres françaises tels le Roman d’Alexandre, la Chanson d’Aspremont, l’Entrée d’Espagne et la Pharsale.

En 1565 est rédigée l’adaptation en prose de la première partie de la Guerra d’Attila par Giovan Maria Barbieri (1519-1574), important philologue, sous le patronage d’Alfonso d’Este. Le texte est publié à Ferrare en 1568, puis à Venise en 1569 (Edina Bozoky, La naissance d’Attila dans la littérature médiévale franco-italienne, Littérature et folklore dans le récit médiéval, 2011 - books.google.fr).

Attila est cité par la VLC, page 209 (Bélier) :

L'héritier royal était seul admis à porter les cheveux longs, et ce fait, bien reconnu et certain d'ailleurs, devient encore plus manifeste par la composition du nom de Mérovée, Merowig, le vainqueur d'Attila, – mere (mire) seul, – to owe (ô), être obligé de, – wig, chevelure –. Lorsque Mérovée mourut, jeune encore, les possessions des Franks s'étendaient jusqu'à la Seine.

Dans la Guerre d'Attila, celui-ci est le fils d'un lévrier et de la fille du roi de Hongrie Ostrubal.

Par sa consonance, le nom du roi – Ostrubal – évoque probablement l’envahisseur punique, Hastrubal, frère d’Hannibal (Deuxième guerre punique). D’emblée, Ostrubal représente l’ennemi juré du christianisme ; fort chagriné par la diffusion de celui-ci, il veut entreprendre son éradication (Edina Bozoky, La naissance d’Attila dans la littérature médiévale franco-italienne, Littérature et folklore dans le récit médiéval, 2011 - books.google.fr).

Hasdrubal est cité pages 93 et 94 de la VLC (Vierge).

Le livre d'heures, ouvrage de dévotion privée à l'usage des laïcs, d'Etienne Chevalier, trésorier de France sous Charles VII et Louis XI, est l'un des plus célèbres : il fut commandé au peintre et au peintre et enlumineur de Tours Jean Fouquet.

Peu importe l'identité de tous les personnages de la Descente de Croix ; selon les Méditations de la vie du Christ, Joseph d'Arimathie fut « très bieneuré » d'embrasser le corps du Sauveur : serait-ce le vieillard en manteau doré d'une teinte chaude, qui supporte le corps sur son épaule en descendant lourdement l'échelle, ou celui d'en bas, en manteau d'or plus gris, qui va le recevoir pieusement de ses mains voilées ? Ou bien Nicodème, qui avait enlevé le clou des pieds, est-il à reconnaître dans ce dernier personnage au pied de la croix, ou dans le vieillard en blanc qui tient le vase d'aromates ? Au premier plan de la prairie verte une crevasse s'est ouverte lors du tremblement de terre qui eut lieu, selon l'Évangile de Matthieu, au moment où Jésus rendit l'esprit (Matthieu 27, 51-52) ; le crâne d'Adam repose dessus, en compagnie des trois clous, du marteau et des tenailles. En arrière du mont du Calvaire, Jérusalem apparaît en contrebas, derrière ses remparts, dans un creux de terrain qui la dissimule à moitié : c'est une ville aux toitures tourangelles, mais dominée par un énorme édifice à coupoles et bulbes dorés, convention orientalisante qui doit nous évoquer le Temple. Plus loin un grand cours d'eau tranquille sinue entre des monticules coiffés de châteaux forts, devant un horizon clos de montagnes enneigées ; dans ce paysage Durrieu (1924) a cru reconnaître la vallée de Sion en Valais - dont le nom évoquait celui de la Jérusalem biblique - par où serait passé Fouquet pour se rendre en Italie (Nicole Reynaud, Jean Fouquet: Les Heures d'Etienne Chevalier, 2006 - books.google.fr).

Jean Fouquet, Descente de Croix du Livre d'Heures d'Estienne Chevalier (XVème siècle) - fr.wikipedia.org - Livre d'heures d'Etienne Chevalier

D'après Pàcht, le Livre de dessins de Jacopo Bellini actuellement au Louvre a eu une incidence considérable sur Les Heures d'Étienne Chevalier illustrées par Fouquet. Pàcht n'ignorait pas que Jacopo Bellini était à Ferrare au cours de l'été 1441, date à laquelle il a remporté un concours face â un autre peintre célèbre, Pisanello, pour le portrait de Leonello d'Este, fils du marquis. Mais comme il avait situé le séjour de Fouquet à Ferrare vers le milieu des années 1440, il avait du mal à expliquer où et comment celui-ci aurait pu voir de ses yeux les dessins de Jacopo Bellini. L'explication évidente serait que Fouquet se trouvait aussi à Ferrare au cours de l'été 1441 (Carlo Ginzburg, Le peintre et le bouffon : le portrait de "Gonella" de Jean Fouquet, Revue de l'art, n° 111, 1996 - books.google.fr).

Sion en Valais se trouve en effet au pied de la double colline de Tourbillon et de Valère, comme Jérusalem (Sion aussi), ou Lyon avec sa colline qui prie (Fourvière) et sa colline qui travaille (Croix-Rousse) (Ernest Vinet, De l'archéologie hébraïque, Revue des deux mondes, Volume 2, 1854 - books.google.fr).

La liaison du Valais avec Joseph se fait par le lieu natal de Parzifal, chez Von Eschenbach, Waleis ou dans la Continuation de Wauchier, Sinadon (« A Sinadon la fu jo nes. »), identifié parfois à Sion en Valais par rapprochement des deux.

Sinadon a été interprété comme Snowdon, au pays de Galles, plus conforme à la matière de Bretagne, et présentant aussi une double cime.

Snowdon from ancient testimony, appears to have been held in as high veneration among the Britons, as the celebrated Ida among the Cretans, and Parnassus, connected with classic fame, of the Achaians. Like the latter, it is bifurcate, having its Nissa and Cirrha, its Crib y distill, and y wyddfa; and was, doubtless, an object of adoration and invocation, from the following passage, included in a series of triambrics, each terminating with a moral precept; supposed to be the Emjlynion, or verses by which the bardic instructors inculcated upon the minds of their auditors their oral ethics (Wales Illustrated in a Series of Views: Comprising the Picturesque Scenery, Towns, Castles, Seats of the Nobility & Gentry, Antiquities, &c., Volume 1, 1810 - books.google.fr).

Il en est de même pour le Mont Ararat (non nommé page 49 de la VLC, évoquant le Déluge de Noé.

Le mont Ararat, dans l‘Arménie russe, a 60 kil. sud-ouest d‘Erivan, est situé au milieu d‘une vaste plaine, et entourée de collines couvertes de ruines. Cette montagne est isolée et semble tout à fait détachée de la longue chaîne qui traverse I’Arménie. Elle a un double sommet, dont le plus oriental et le moins élevé se nomme Petit-Ararat. L’autre cime, plus élevée, est toujours couverte de neige et enveloppée de nuages (Dictionnaire de Geographie Sacree et Ecclesiastique, contenant: Le Dictionnaire Geographique de la Bible, Tome 2, Encyclopedie Theologique, Tome 29, Migne, 1852 - books.google.fr).

Boudet confirme page 228 (Bélier) : "A l'ouverture du Cromleck, sur la rive droite de la Sals, apparaît une montagne appelée Cardou : vers le sommet, commencent à se dresser des pointes naturelles, connues dans le pays sous le nom de Roko fourkado" où "furcado" voudrait dire "fourchu".

Les radeaux

A quoi se rajoute les radeaux : LES RADEAUX SUR L'AUDE (VLC, p. 219) et "...le Nautonnier ne parle que de Voiles, de Rames, de Radeaux & de Carenes..." (ZV, Bélier) (Marcello Palingenio Stellato, Le zodiaque de la vie; ou Préceptes pour diriger la Conduite & les Mœurs des Hommes, Parties 1 à 2, traduit par J. B. C. de La Monnerie, 1731 - books.google.fr).

Poissons XII (229-254)

Les cercles tracés par les pierres levées, avaient pour les Celtes un sens profondément religieux. Les Druides, de même que les anciens philosophes, regardaient la figure circulaire comme la plus parfaite : elle leur représentait la perfection Divine, immense, infinie, n'ayant ni commencement, ni fin. Zénon enseignait que Dieu était sphérique, c'est-à-dire parfait, et la sentence si recommandée d'Empédocles, disant que Dieu est une sphère intellectuelle et incompréhensible dont le centre est partout et la circonférence nulle part, ne signifie pas autre chose que l'excellence et la perfection infinies de Dieu. Le roi David s'écrie dans le même sens : « Le Seigneur est grand et au-dessus de toute louange : il n'y a point de fin à sa grandeur. » Le symbolisme du cercle n'était point, comme on peut le voir, particulier aux Celtes. Il faut dire cependant qu'il leur était familier, ainsi que le prouvent les cromlecks répandus dans toutes les contrées habitées par nos aïeux. (VLC, pp. 245-246)

Dans le livre XII des Poissons de Palingène, le Soleil, qui irradie sa lumière en raison de sa forme, sert d'image pour représenter Dieu.

Pourquoi le Soleil est-il lumineux : Ce n'est pas parce que la matière dont il est composé est lumineuse ; ce n'est qu'à sa forme qu'il doit la lumière qui éclaire le monde. C'est la forme seule qui donne l'estre à toutes choses, comme la Physique nous l'enseigne ; c'est donc la forme & non pas la matière qui rend le Soleil lumineux, & c'est de la forme enfin que résulte la force & la beauté ? Si une si-grande lumière a été donnée à des formes corporelles, pourquoi pourroit-on croire que les formes incorporelles en eussent été privées, puisqu'elles sont plus pures, plus délicates & plus susceptibles du beau & du bon. Il s'enfuit donc que les formes des Intelligences sont très-lumineuses, mais d'une clarté qui n'est pas perceptible à nos yeux corporels.

La lumière Divine, de la même façon, n'est pas plus perceptible aux yeux corporels que la sublunaire. On ne peut en avoir qu'une imparfaite idée, dans le Soleil même, atendu que la matière, dont il est composé, est seulement la plus homogène à la clarté (Marcello Palingenio Stellato, Le zodiaque de la vie humaine : Ou préceptes pour diriger la conduite & les mœurs des hommes. Divisé en XII. livres, sous les douze signes. Traduit, revûë, corrigée, & augmentée de notes par Mr. J. B. C. de la Monnerie, 1733 - books.google.fr).

Verseau XI (255-280)

La cosmologie du livre XI du ZV a un écho dans l'Observatoire de Paris mentionné aux pages 268/269 de la VLC et dont la fonction première est l'observation du Cosmos.

Le terme "souverain" est cité dans la VLC page 260, qui répond au seul autre à la page 105 (260=155+105, indice de l'appariement des pages) au Lion (souverain des animaux).

On le retrouve dans le Verseau du ZV :

On doit être infiniment plus surpris que des corps répandus dans un Ciel aussi immense soient entraînez, par un cours si rapide, qu'il surpasse en vitesse les oyseaux, les vents & la foudre ; d'où il faut conclure que le Souverain Créateur de l'Univers a distingué ses ouvrages admirables de deux martiéiesi par le mouvement & par le repos. [...] Les Mânes, qui font dans ces Royaumes souterrains, agitent ces vents, & ils habitent dans des obscures cavernes. Ce n'est donc pas mal-à-propos qu'on a tant débité de merveilles sur les enfers. Aucun lieu n'est inutile ; tout est peuplé dessus la terre, dans l'air, dans le feu, sous le Ciel, & dessus enfin, où est la demeure Sacrée du Souverain Empereur du Monde. (Marcello Palingenio Stellato, Le zodiaque de la vie humaine : Ou préceptes pour diriger la conduite & les mœurs des hommes. Divisé en XII. livres, sous les douze signes. Traduit, revûë, corrigée, & augmentée de notes par Mr. J. B. C. de la Monnerie, 1733 - books.google.fr).

Capricorne X (281-306)

Le gui, conservant au coeur de l'hiver ses feuilles d'un vert foncé, alors que les arbres en sont dépouillés, était-il simplement aux yeux des Druides le symbole de l'immortalité de l'âme et de la vie future, ou bien possédait-il réellement dans leur pensée une certaine efficacité pour la guérison des maladies ? (VLC, p. 283)

Le gui (ixos) serait le Mercure philosophique.

Les druides le cueillaient en hiver quand l'arbre est dépouillé, ce qu'atteste ce nid dans lequel trône le coq [gallus] du Speculum veritatis (Mutus Liber - herve.delboy.perso.sfr.fr).

Alchimie abordée par le ZV dans cette partie :

Entendant ces mots, les dieux qu'ils avaient appelés arrivèrent et Phébus répondit le premier: «Vénérable lignée des demi-dieux, dignes du ciel et de la faveur de ceux d'en-haut, écoutez et enfouissez mes paroles dans vos cœurs : ce jeune homme d'Arcadie, déloyal et trop fuyard, attrapez-le, plongez-le dans les eaux du Styx et tuez-le. Qu'ensuite il soit placé dans le giron d'Hyalè, reçu par le Dieu qu'adore la terre de Lemnos, qu'il soit élevé et fixé sur une croix; alors ensevelissez-le dans un utérus chaud et dissolvez-le en poussière; ses membres dégouttants, un esprit sortant de notre corps les pénétrera et dans un ordre merveilleux rappellera peu à peu le mort de chez les ombres noires, revêtu d'une chlamyde dorée et brillant d'argent; projetez-le enfin sur des charbons ardents, il renaîtra comme un autre phénix; et les corps qu'il touchera il les laissera parfaits, triomphant des lois et des pactes de la nature; il changera les apparences et mettra en fuite la pauvreté.» (Marcello Palingenio Stellato, Le zodiaque de la vie (Zodiacus vitae): XII livres, traduit par Jacques Chomarat, Droz, 1996 - books.google.fr).

Les méchants croyent l'ame mortelle, & souhaitent qu elle soit telle ; les gens de bien, au contraire, se réjouissent de son immortalité (J. B. C. de la Monnerie, résumé du Capricorne, Marcello Palingenio Stellato, Le zodiaque de la vie humaine : Ou préceptes pour diriger la conduite & les mœurs des hommes. Divisé en XII. livres, sous les douze signes, 1733 - books.google.fr).

La croyance inaltérée à la vérité de l'immortalité de l'âme, conduisait les Celtes à déployer une grande pompe religieuse dans les derniers devoirs rendus à leurs parents et à leurs amis. Ils ensevelissaient les morts dans des tombeaux formés de terre et de pierres, élevés en cône et connus sous le nom de barrow, – barrow (barrô), tombe, tertre –. (VLC, pp. 303-304).

Pourquoi donc, misérables mortels, bâtissez-vous des Temples magnifiques ? Pour quel dessein chargez-vous les Autels de riches offrandes ? Pourquoi, les jours de Fêtes, ornez-vous de lauriers les Portiques Sacrez ? Pourquoi brûlez-vous des encens ? A quel dessein faites-vous des fumigations & d'autres honorables offrandes ? Est-ce seulement pour la conservation de cette vie misérable [...]. Il faut donc absolument convenir que les ames ne sont pas détruites par la mort ; mais qu'au contraire elles vivent, ou dans les airs, ou dans le Ciel, à l'imitation des Dieux, ou il faudroit taxer Dieu d'injustice & de cruauté (Marcello Palingenio Stellato, Le zodiaque de la vie humaine : Ou préceptes pour diriger la conduite & les mœurs des hommes. Divisé en XII. livres, sous les douze signes. Traduit, revûë, corrigée, & augmentée de notes par Mr. J. B. C. de la Monnerie, 1733 - books.google.fr).