Partie IX - Synthèse   Chapitre LVIII - Autour de Rennes   Temple de Salomon et église Saint Sulpice   
SAINT SUPLICE PLAN INVERSE AUDE TEMPLE SALOMON

Dans la perspective ouverte par l'assimilation du choeur de l'église de Saint Sulpice de Paris avec le Sceau de Palaja (Sceau de Salomon, Magen David, Etoile de David, Hexagramme) (Autour de Rennes-le-Château : Une étoile hermétique à deux niveaux), la prolongation de la nef s'effectue vers l'ouest et il s'agit de faire correspondre les chapelles de l'église avec les caractéristiques des communes de la carte ainsi recouverte. C'est le plan de l'église de Saint Sulpice du Serpent rouge qui est utilisé.

Le meilleur résultat est obtenu en inversant les chapelles par symétrie avec l'axe de la nef, donnant une signification aux N inversés des tableaux de Signol. Le plan de Saint Sulpice s'imprime ainsi sur le sol de l'Aude comme une empreinte à l'exemple de l'arbre de vie et de la croix d'Huriel sur la carte de France (voir Par ce signe tu le vaincras 3).

La constatation la plus amusante est que la commune de La Cassaigne se trouve dans le "reflet" de la Chapelle des Saints Anges (Autour de Rennes-le-Château : Par ce signe tu le vaincras 2). Et qu'une croix marque la porte de la chapelle : référence à la Croix d'Huriel ? La Chapelle Saint Louis, fêté le 25 août, se trouve près de la Chapelle de la Vierge associée par le sceau de Palaja à cette même du 25 août.

Sur les tableaux "La résurrection de Jésus" et "La trahison de Judas" le N de Signol est inversé. Il est curieux de constater que ces 2 tableaux sont symétriquement opposés dans un axe qui coupe le méridien de Paris (www.renneslechateau.com - INRI 1).

Une fois le plan de Saint Sulpice inversé, "Prea cum" ainsi orthographié dans le Serpent rouge, qui doit désigner "PS PRAECUM" se trouve du bon côté, et près de la Roque Mude à Limoux, "P S" restant le long du méridien (Autour de Rennes-le-Château - PS PRAECUM).

L'ordre des capucins - auquel fit partie le Père Ange de Joyeuse (22, v'la l'Tarot : Hermite et Jugement), et Pierre de Martina à qui le diable faisait "bs, bs" (22, v'la l'Tarot : Calendrier kabbalistico-tarotique de Rennes-le-Château) - interviennent dans cette affaire. Ils ont eu des visées astronomiques, et auraient fait imprimer leur psautier chez Guillaume Castanier au château de Couffoulens.

Le Monnier observed the solstices at the Church between 1743 and 1791, an astonishing half century of consistent scientific observations, and plotted the position of the Sun on the meridian line throughout those nearly fifty years to better than a millimeter. Le Monnier later worked at an observatory in Rue St-Honoré run by the Capuchin order of monks and equipped with a wall mounted telescopes to observe the positions of stars. He was able to confirm by his observations of the Sun and the and the stars the obliquity of the Earth's axis, or its tilt. He found that the angle was decreasing at the rate of about 45 arc seconds per century (the modern value is 46.85 seconds per century). This decrease at the present time is part of a longer term periodic wobbling of the Earth's spinning axis (Paul Murdin, Full Meridian of Glory: Perilous Adventures in the Competition to Measure the Earth, 2009).

Le MC des documents du Serpent rouge forme les initiales de Milieu du Ciel (Medium coeli).

On sait que le méridien astronomique en un point de la surface du globe est le plan qui passe par ce point et par les deux pôles terrestres, et que la méridienne géographique est la trace de ce plan sur le plan de l'horizon du lieu. Nous avons déja dit ailleurs, que la partie supérieure du Méridien s'apelle Millieu du Ciel, & l'inferieure Bas du Ciel, ce qui fait que ce cercle a été apellé par les Astronomes Ligne du milieu du Ciel : & ils l'ont aussi apellé Ligne du milieu du Jour, parce qu'il divise le Jour artificiel en deux également. Les Méridiens servent à marquer dans les Mappemondes, ou Globes Terrestres, les degrez de la Longitude des Lieux de la Terre d'Occident en Orient, pour mesurer la Terre, & connoître la distance des Lieux de la Terre (Dictionaire mathematique, Jacques Ozanam, 1691).

Lemonnier fit élever, dans l'angle du transept du Nord, l'obélisque de 10 mètres 72 qui se voit encore ; traça la méridienne par une bande de cuivre, incrustée dans le pavé de l'église ; établit dans la fenêtre du transept sud un nouveau gnomon, muni d'une lentille de 80 pieds de foyer; et marqua sur le sol l'endroit où arrivait le centre de l'image du soleil au solstice d'été. Cette partie de la méridienne est recouverte d'une plaque de cuivre, sur laquelle on grava ces mots et ces chiffres : Obliquitas eclipticœ maxima 23° 28' 40'' 69 (Charles Hamel, Histoire de l'église Saint Sulpice, 1909).

Dans cet article le méridien n'est pas inversé, pour conserver sa réalité géographique. Nous donnons aussi des annotations en italique du livre de Charles Hamel, Histoire de l'Eglise Saint Sulpice, 1900 - the_bundle.archive.org.

Chapelle de la Vierge

La chapelle de la Sainte Vierge, l'une des plus belles de Paris. En avant de cette chapelle, dans le bas-côté de l'abside, sont appliquées deux loiles marouflées d'Emile Bin (1874), à gauche : la Mort de la Sainte Vierge; à droite, son Assomption. En face, derrière le chœur, le monument de M. de Pierre. Dans la chapelle elle-même, entre ses huit pilastres, sont quatre tableaux, justement estimés, de Carie Van Loo, de 1746 : ï Annonciation, la Visitation, l'Adoration des Bergers, la Présentation au Temple. Au-dessous de chacun de ces tableaux ont été placés des pélicans en bronze doré, nourrissant leurs petits de leur propre sang. Dans le fond à droite, près de la balustrade du chœur, est la statue en pied , en marbre blanc , du bienheureux Grignon de Montfort, par Rasnay, qui l'a représenté debout, le regard élevé vers le ciel, tenant d'une main son chapelet et de l'autre son admirable Traité de la vraie dévotion à la Très Sainte Vierge. Mais le plus bel ornement de cette magnifique chapelle est sans contredit la fresque de Lemoyne, qui décore sa coupole supérieure. Elle représente Marie, élevée au ciel sur un nuage qui la soutient, entourée d'anges, de docteurs et de saints, de saint Pierre à sa droite, de saint Sulpice à sa gauche ; d'un côté, de Pères de l'Église et de chefs d'ordre qui publient ses louanges, de l'autre, de Vierges qu'elle patronne et auxquelles un ange distribue des palmes; et dans le bas, M. Olier qui amène ses paroissiens à ses pieds et qui les met sous sa protection. Peinte par Lemoyne, en 1731, cette fresque, d'un coloris vigoureux, qui rappelle son plafond d'Hercule au palais de Versailles, a été percée d'obus et fort endommagée pendant le siège de Paris. Elle a été restaurée, en 1872, par les deux frères Charles et Théodore Maillot, d'après le tableau original du maître, conservé précieusement au presbytère ainsi qu'une fort belle Cène en tapisserie, retrouvée par l'auteur de ce livre, en 1872, perdue derrière un amas de débris, dans un coin de la crypte.

Comigne

L'origine de Comigne (Cominiano, cominhan, comignan) remonte aux temps de l'occupation romaine. Comigne est cité pour la première fois en 951, dan une bulle du Pape AGAPET II, adressée à SONARIUS abbé du monastère Sainte Marie d'Orbieu (Lagrasse), sous le nom de Villam Cuminiano. L'Eglise de Comigne est à nouveau citée en 1118 dans une bulle du Pape GELASE II, contenant l'énumération par diocèse des Eglises et Biens appartenant au monastère de Lagrasse, dont l'Eglise Sainte Marie de Cominiano. Depuis la croisade jusqu'à la Révolution de 1789, les abbés de Lagrasse ont été les seigneurs de Comigne (www.piemont-alaric.fr - Comigne).

L'église de Comigne est un monument étrange dont l'analyse est difficile. Le Choeur rectangulaire est tourné vers l'ouest. La Nef, voûtée en berceau, est divisée en deux travées par un arc doubleau assez massif. La travée d'entrée, qui devait être l'ancien sanctuaire, comporte sur les côtés de profonds arcs de décharge que l'on voudrait pouvoir expliquer (mairiedecomigne.fr - Comigne).

Le blason moderne de Comigne accepté en 1929 est : écartelé : au premier contre-écartelé en sautoir d'or et de gueules, au deuxième d'azur à la fleur de lys accompagnée de trois étoiles, le tout d'or, au troisième d'azur au lion d'or, au chef du même chargé de trois molettes d'éperon de sable, au quatrième parti au I d'argent à la couronne d'épines enfermant l'inscription PAX surmontée d'une fleur de lys et soutenue de trois clous de la Passion appointés l'un en pal et les deux autres en chevron renversé, le tout soudé d'or, au II d'or aux trois bandes de sable chargées chacune d'une étoile d'argent posée à plomb, les trois étoiles rangées en barre ; sur le tout, un écusson en amande d'azur bordé d'argent à la Vierge de carnation habillée aussi d'argent et couronnée d'or, assise sur un trône du même, tenant dans son bras senestre l'Enfant Jésus aussi de carnation, habillé d'argent et auréolé aussi d'or.

Le premier, ce sont les armes d'Auger de Gogenx ; le deuxième est censé représenter, d'après l'armorial de Sivade, les armes de Raymond d'Aigrefeuille (en réalité, il semble y avoir eu confusion de noms lors de la conception du blason : ce sont celles de la famille d'Artefeuille, les Aigrefeuille blasonnant "d'azur aux trois étoiles d'or, au chef cousu de gueules") ; le troisième, ce sont les armes des Raymond de Foucaud (trois abbés de Lagrasse, qui furent seigneurs de Comigne). Le I du quatrième, ce sont les armes de l'ordre des Bénédictins, l'abbaye de Lagrasse, dont les armes figurent au II de ce parti, étant une abbaye bénédictine. Le "sur le tout" est une représentation simplifiée en couleur du sceau de cette abbaye (www.labanquedublason2.com - Comigne (Aude)).

Comigne se trouve sur la Ligne gnostique qui relie Douzens à la Roque Mude qui est la traduction de RUPEM PAX pour RUPEM PACS anagramme de "PS PRAECUM" (Autour de Rennes-le-Château - PS PRAECUM).

Fabrezan

Le Pech de Montredon sur lequel est bâti le sanctuaire devait s'appeler " Larzac " ; mot d'origine celtique qui, avant de devenir nom propre signifiait : lande, garrigue, plateau. 1615 : le 4 décembre, devant Maître dufour, notaire à Fabrezan ; Dame Isabeau de DIER, veuve de messire Jean de SEIGNEURET (seigneur de Fabrezan), donne et concède à Pierre TEULADE ; prêtre natif du présent lieu, pour la construction d'un ermitage et chapelle " toute la terre qui est assise sur le Pech de Montredor à savoir la terre inculte qui est sur le plat de la dite montagne, seulement limitée tout alentour du rocher sans se pouvoir étendre plus avant " en présence de messire François PEGNA, prêtre recteur de VILLEROUGE la panouse et de Pierre Tarante, habitant du dit lieu de FABREZAN, pour y bâtir une église "en l'honneur de dieu". La nouvelle chapelle devait faire rayonner la doctrine divine de la douleur. Le titre de Notre Dame de Consolation prévalut au titre de Notre Dame de Pitié à la fin du XVIIème siècle. 1619 : pierre tombale d'un ermite de Notre Dame ; elle était jusqu'en 1894 dans la chapelle latérale. Les lettres ont été marquées en rouge "factus sum sicut passer solitarius in tecto" : "je suis devenu semblable au passereau qui vit solitaire sous la toiture." (extrait du psaume 101 de David). 1659 : l'église n'est pas terminée, l'abbé Fornès, fait transférer solennellement à Notre Dame la statue en bois doré de la " vierge au livre " 1792 : inventaire par les membres du corps municipal du mobilier de Notre Dame mentionnant l'antique Vierge dit "des fièvres". Notre Dame est vendue comme bien national et sert de bergerie. 1876 : disparition de la Vierge dite "des fièvres" remplacée par la Vierge à l'oiseau, reproduction de la Vierge de St Germain des Prés.

La Vierge dite des Fièvres : d'après l'inventaire de 1792 il est dit : " dans le cloître avons trouvé une autre statue en bois de chêne peinte en rouge représentant la Vierge, fort en vénération pour la guérison des excès de fièvre." La Vierge à l'oiseau remplaça la Vierge dite "des fièvres". C'est une reproduction de la Vierge de St Germain des Près (Notre Dame la Blanche de la l'abbaye de St Denis) (www.fabrezan.fr - Notre-Dame de la Consolation).

Le psaume 101 contient surtout le vers suivant : Similis factus sum pellicano soliludinis : factus sum sicut nyeticorax in domicilio "Je ressemble au pélican du désert ; je suis comme le chat-huant des ruines" qui a donné du grain à moudre aux exégètes comme saint Augustin.

Lucienne Portier, spécialiste de littérature italienne, mène une enquête pour comprendre comment le pélican qui vomit la pêche conservée dans une poche située au-dessus de l'estomac, a pu devenir le symbole du Christ donnant son sang pour les péchés des hommes. L'animal impur du Lévitique devient dans le commentaire du psaume 101 rédigé par Eusèbe de Cesaree comme dans celui de saint Augustin le symbole du sacrifice. L'image du pélican emprunte ses correspondances au livre égyptien Horapollon et au Physiologus grec oiseau malhabile aurait sauvé ses petits du venin un serpent en les aspergeant du sang de sa poitrine Honorius Autun va plus loin en admettant que le père pélican tue ses petits afin de pouvoir les ramener la vie Est-il croyable que Dieu-père tue les pécheurs pour que Dieu-fils les ressuscite audace est grande chez qui aventure ainsi. Sans prétendre à l'exhaustivité délimite bien les manifesta tions de la passion interprétative dont il reste des témoignages muets pour le profane jusqu'à Saint Sulpice (Danielle Barbaux-Fouilloux, sur Portier (Lucienne) Le Pélican, Histoire d'un symbole, Archives des sciences sociales des religions, 1985).

En effet, la chapelle de la Vierge de Saint Sulpice contient des éléments en rapport avec l'oiseau de charité.

Cette chapelle contraste délibérément avec le reste de l'église. Au lieu des vastes perspectives et de la nudité de la pierre, elle est close sur elle-même et richement décorée. La nef et le chœur sont faits pour les grands rassemblements, ce lieu-ci pour la prière individuelle. Gamard a conçu la forme elliptique de la chapelle. Servandoni lui a donné une bonne part de sa décoration. Mais la niche spectaculaire et la double coupole qui font surtout son caractère sont dus à Charles de Wailly et datent d'après 1774. De chaque côté, deux toiles de Carle Van Loo illustrent la vie de la Vierge. Sous chaque peinture, un bas-relief de bronze doré représente un pélican (symbole du Christ, car les anciens pensaient que cet oiseau donne sa vie pour ses petits en les nourrissant de sa chair et de son sang). Une fresque de Le Moyne représentant l'Assomption apparaît à travers la coupole ouverte inférieure, ornée de motifs sculptés et dorés des frères Slodtz. Une dévotion ardente à la Vierge - sans aucune trace de "mariolâtrie" - fait partie de l'héritage spirituel de Jean-Jacques Olier à Saint Sulpice (www.paroisse-Saint Sulpice-paris.org - Visite).

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Fièvres

Christophe Glaser (ou Christophle) est un pharmacien suisse, né en 1629 à Bâle et mort vers 1672. Il fait ses études de médecine et de pharmacie à l’université de Bâle. Après celles-ci, il voyage en Europe, notamment en Carniole, en Hongrie et en Transylvanie où il étudie notamment les mines. Dans les années 1650, il ouvre une officine à Paris, près de l'église Saint Sulpice, rue du Petit-Lion, où il préparait et vendait ses remèdes qui acquirent rapidement une grande réputation auprès du public parisien. Toujours à Paris, il fut le maître du célèbre Nicolas Lémery, ayant occupé au Jardin des Plantes la place de démonstrateur de chimie que détenait Le Febvre quand celui-ci passa en Angleterre en 1660. Il avait été proposé par Vallot, premier médecin de Louis XIV. Mais en 1665, Guy-Crescent Fagon reçoit la seconde chaire de chimie en remplacement d’Urbain Baudinot. Glaser se voit alors contraint de devenir l’assistant de Fagon, ce qui se fit non sans conflit. Il finit par quitter ses fonction en 1671. Glaser fut aussi apothicaire privilégié du Roi et de Monseigneur le duc d'Orléans. Plus tard, Glaser dut s'enfuir de France, s'étant trouvé mêlé au fameux procès d'empoisonnement intenté à la marquise de Brinvillers, car, au milieu de la correspondance renfermée dans un coffre plein de poisons et de papiers compromettants pour la marquise, et qui fut découvert chez de Sainte-Croix, maître d'équitation, son amoureux, il était question d'une certaine « recette de Glaser ». Glaser disparut donc de Paris et de la France en 1672. A partir de ce moment, on perd sa trace ; on ignore donc l'endroit où est mort cet illustre pharmacien. Toutefois, certains affirment qu'il fut incarcéré à la Bastille, ce qui n'a pu être prouvé ; l'on dit aussi qu'il serait mort à Bâle en 1678. Il publie en 1663 à Paris, le Traicté de la chymie, enseignant par une briève et facile méthode toutes ses plus nécessaires préparations qui comporte certaine partie d’alchimie. Son traité se base sur cinq principes : l’esprit, le sel, le soufre, l’eau et la terre.

Le sel prunelle de Glaser (nitrate de potassium) se préparait en jetant de petites quantités de soufre sur le nitre fondu dans l'intention de le purifier. Ce nom de prunelle est dû, selon Henry et Guibourt, au fait qu'il se préparait sur des braises, appelées en latin prunae ; mais, selon d'autres auteurs, il dérive de l'utilisation de ce sel contre les fièvres prunelles ou ardentes, contre l'inflammation de la gorge (fr.wikipedia.org - Christophe Glaser, Rafaël Roldan y Guerrero, Christophe Glaser et les sels de Glaser (Gloires de la Pharmacie). In: Revue d'histoire de la pharmacie, 43e année, N. 144, 1955. pp. 16-18.).

On sait que les fonds de l'Hospice de la Paroisse SaintSulpice & du Gros-Caillou , sont fournis par le Roi ; qu'on est redevable de son établissement aux soins & aux talens d'une Dame à qui les Hôpitaux & les Prisons ont de grandes obligations ; on â placé cet Hospice dans une ancienne Maison Religieuse ; on y a construit à neuf deux salles pour les maladies chirurgicales ; les femmes y sont séparées des hommes. Les malades y sont distingués en fébricitans ordinaires, fièvres malignes, blessés, convalescens.

Les malades sont reçus dans cet Hôpital sur le certificat de MM. les Curés de Saint Sulpice & du Gros-Caillou. Une femme précieuse, la Sœur Cassegrain, y met une activité, un ordre, une suffisance dignes des plus grands éloges (Jacques Rene Tenon, Memoires sur les hopitaux de Paris, 1788).

Charles Cros, fièvres et Saint Sulpice

Originaire d'une famille de Lagrasse (Aude), quelque plus ancien ancêtre aura légué à Charles Cros ce caractéristique masque d'Oriental que les autres nécrologues ont dépeint. Physiquement, Charles Cros avait le type d'un Hindou maigre, le teint très basané, bitumeux, les cheveux abondants et crépus, de nègre, les lèvres fortes, l'œil pétillant et les pommettes saillantes,. M. Péladan devait le qualifier plus tard d’« indo-provençal ».

Au XVIIIe siècle, sa famille était narbonnaise. En 1792, Antoine Cros, né en 1765, lève le 6e bataillon (soixante-seize hommes) des volontaires de l'Aude et le conduit à la frontière. Blessé à la jambe, il quitte l'armée. L'an VIII, il est maître de pension à Lézignan (Aude), et Decampe, imprimeur-libraire à Narbonne, à l'entrée de la promenade du Plan des Barques de la Cité, met en vente l'Essai de grammaire générale du citoyen Cros, ci-devant professeur professeur d'éloquence au collège de Périgueux, à l'usage des jeunes élèves, épigraphié de Condillac : « Si un exemple est nécessaire pour faire entendre une pensée, ce n'est point par la pensée qu'il faut commencer, c'est par l'exemple. » En 1822, il est docteur és lettres et professeur d'histoire et de littérature dramatique à l'Ecole royale de déclamation. Jusqu'alors, quelques rares Idylles de Théocrite s'étaient soustraites aux sévices des traducteurs en vers français ; mais, cette année-là, Antoine Cros les parqua toutes, — traduction, texte et éclaircissements, — dans un in-8° de la librairie classique D'Aumont, veuve Nyon jeune, quai Conti, 13, Paris. Emile-Hortensius-Charles, philologue, poète et philosophe, comme son père et son aïeul, et physicien, est un des petits-enfants d'Antoine. C'est ce Charles Cros-ci, né à Fabrezan (Aude), le 1er octobre 1842, qui est mort, d'une décoordination générale des organes, le 9 août 1888 à Paris, rue de Tournon, 5, et a été inhumé le 11 au cimetière Monttparnasse. Il avait épousé, en 1878, une Danoise, originaire de l'île Saint-Thomas, — Mlle Hjardemaal, — à qui il laisse deux enfants, Guy et René (La Cravache, 18 août 1888, Félix Fénéon, Joan U. Halperin, Oeuvres plus que complètes, Volume 107 de Histoire des idées et critique littéraire).

Emile Gautier l'avait heureusement baptisée une encyclopédie reliée en peau de poète. Charles Cros meurt dans la misère, avec le foie bien entamé par l’absinthe (www.paperblog.fr - Charles Cros imagine le phonographe avant Edison).

Charles Cros fait partie des figures qui, aux XIXe siècle, "ont pris d'assaut les frontières entre les disciplines artistiques, scientifiques, celles des académismes qui figent la création et celles entre la raison et la déraison" (www.ladepeche.fr - Charles Cros s'invite au banquet).

Le Marché de la Poésie de Paris se tient Place Saint Sulpice. L'Académie Charles Cros y procède à la remise du prix « Coup de cœur Parole enregistrée».

Poète (Le coffret de santal, 1873, Le Fleuve, 1874, illustré par Manet, Le Collier de griffes, 1908), il appartint au groupe littéraire des Hydropathes (1878), fut l'un des fondateurs du cercle des Zutistes. Ses deux frères, le docteur Antoine Cros et le sculpteur Henry Cros, jouissaient d'une notoriété largement méritée à l'un par ses travaux médicaux et métaphysiques, à l'autre par ses ravissantes statuettes eu cire colorée et en pâte de verre (P.-V. Stock, Charles Cros anecdotique, Mercure de France 1890).

Ses poésies sont parsemées du mot "fièvre(s)", comme une réminiscence de son pays natal et de Notre-Dame des Fièvres.

Et les hommes, sans ironie, / Diront que j’avais du génie / Et, dans les siècles apaisés, / Les femmes diront que mes lèvres, / Malgré les luttes et les fièvres, / Savaient les suprêmes baisers ("Inscription", qui ouvre Le Collier de griffes 1908).

Comme hier, vous vivez dans les fécondes fièvres / Et dans les rêves exaltés, / Les mots étincelants s’échappent de vos lèvres, / Echos des intimes clartés ("A une attristée d'ambition", Le coffret de santal).

Tu nous lorgnes, pensant tout bas / Que nos fronts pâles, que nos lèvres / Déteintes en de folles fièvres, / Que nos yeux creux ne valent pas ("A une chatte", Le coffret de santal).

Ce poème-ci comme une Vierge à l'Enfant...

La mère et l’enfant, éternel objet / De tout philosophe et de tout artiste ! / Chasser ta pensée ou féroce ou triste, / Sans la mère et sans l’enfant, qui le fait ? ... Le ton rouge et frais des mignonnes lèvres / Nous font oublier nos malsaines fièvres. / Oh ! les petits mots qu’on ne comprend pas ("Tableau de sainteté", Collier de griffes).

Pourquoi, tout à coup, quand tu joues, / Ces airs émus et soucieux ? / Qui te met cette fièvre aux yeux, / Ce rose marbré sur les joues? ("A une jeune fille", Le coffret de santal).

Mais il est tard... Dormons. Rêvons d’Elle. Est-ce / Le souvenir des scintillants hivers / Qui se déroule en fantômes pervers, / Dans mon cerveau que le sommeil délaisse, / Au rhythme lent et poignant d’anciens vers ? / Enfin, la fièvre et la nuit fraîchissante, / Ferment mes yeux, domptent mes flancs blêmis / Quand reparait l’aurore éblouissante, / Voici crier les oiseaux insoumis. / Et moi, je pense à ma maîtresse absente ("en trois ballades", Le coffret de santal).

Qu'on se lise entre soi ce chant tranquille et fier, / dans les moments de fièvre et dans les jours d'épreuve ; / qu'on endorme son coeur aux murmure du Fleuve. (("Le Fleuve")).

Enfin un témoignage d'une personne qui l'a connu : des yeux bénins d’enfant ou de poète à qui la vie cacha ses tristesses et ses devoirs ; les mains déjà séniles et tremblotant la fièvre des alcools, ainsi m’apparut le fondateur des Zutistes, le praticien délicat dont le Coffret de santal délectait les curieux d’art (fr.wikisource.org - Laurent Tailhade, Quelques fantômes de jadis, L'Édition Française Illustrée, 1920).

Une plaque 5 rue de Tournon, dans le quartier Saint Sulpice, signale qu'ici a vécu et est mort Charles Cros.

C'est l'adresse de Mademoiselle Lenormand, la fameuse devineresse et cartomancienne. D'abord locataire au 9 de la rue de Tournon, puis au 5, paroisse de Saint Sulpice, elle y résida durant près d'un demi-siècle, accueillant une clientèle nombreuse. En quelques années, Marie-Anne attira là tout ce qui comptait dans la capitale, à commencer par le gratin révolutionnaire et la classe de nouveaux riches qui se formait autour du naissant pouvoir. Elle reçut le peintre David, Robespierre, Saint-Just, Marat, Tallien, Talma, Garat et bien d'autres, ainsi que leurs hégéries ou leurs compagnes. Elle s'éteignit en toute simplicité en 1843, à 71 ans, confite en dévotions, ayant abjuré ses pratiques magiques et reconnu, - abbé Migne dixit, - la vanité de ses travaux. Sous le Second Empire, une prophétesse et grande prêtresse de la Franc-Maçonnerie succéda à Mlle Lenormand dans cette maison de la rue de Tournon où mourut, en 1888, le doux poète Charles Cros, inventeur du phonographe (www.science-et-magie.com - Mlle Lenormand).

Durant l’année 1910 la famille Prévert doit déménager pour la quatrième fois en trois ans, à cause de problèmes d’argent, et s’installer à trois rues de là, au 5 rue de Tournon (jacquesprevert.wordpress.com - Charles Cros).

Chapelle Sainte Anne

La chapelle actuelle de Sainte Anne était, dans l'ancienne église, sous le vocable de Sainte Barbe. Le vitrail, repeint en 1886, porte la date de 1690. Ses deux peintures murales : la Naissance de la Vierge, à gauche, et la Présentation de la Vierge au Temple, à droite, sont de Lenepveu, — 1864. A la paroi du fond est adossé un groupe en pâte de marbre, représentant l'Éducation de la Vierge. Au milieu de la voûte sont les armes d'Anne d'Autriche, et dans les pendentifs, quatre prophètes.

A Rieux-Minervoix, le hameau de sainte Anne avec Saint Eugène, Saint Jean, Saint Henri, Saint Antoine, Sainte Marie, Saint François, Saint Louis.

Chapelle Sainte Geneviève (anciennement Sainte Catherine d'Alexandrie)

Son vitrail, qui reproduit son image, est de 1691. Elle possède deux bonnes fresques de Timbal, — 1864: — l'une, sur la paroi de gauche : Sainte Geneviève distribuant du pain aux pauvres pendant le siège de Paris ; l'autre, sur la paroi de droite : le Miracle des Ardents. Dans les pendentifs de la voûte, peinte en grisaille, quatre anges portent chacun un cartel avec les inscriptions : Amor Det, — amor patrise, — humilitas, — fortitudo.

Saint-Frichoux

Saint Fructueux est le patron de Tarragone et de Ségovie. En 1102, des reliques du saint furent déposées dans une chapelle de Saint-Jacques-de-Compostelle. Ce transfert est la cause d'une confusion fréquente avec le saint Fructueux portugais de Braga qui aurait été enterré lui aussi à Compostelle. D'Espagne, son culte, franchissant les Pyrénées, se répandit en Languedoc, notamment au prieuré clunisien de Saint-Pierre de Moissac qui était possessionné en Catalogne dans le diocèse de Gérone. L'église carolingienne de Capestang (Héraut) lui était consacrée (Louis Réau, Iconographie de l'art chrétien: Iconographie des saints, Volume 3, 1958).

Le saint de Taragonne, mort en 269 brûlé vif avec deux diacres dans l'arène de l'amphithéâtre de Tarragone, est fêté le 21 janvier, date kabbalistico-alchimique, le saint de Braga le 16 avril, date kabbalistico-tarotique. Mais la statue du saint Fructueux de Saint-Frichoux porte non seulement la mitre et la crosse d'évêque ce qui pourrait s'appliquer aux deux, mais aussi la palme du martyr. Seul Fructueux de Tarragone a été martyrisé (www.tourisme-haut-minervois.fr - St Frichoux).

Le feu de saint Fructueux a peut-être un rapport avec le feu de saint Antoine ou mal des Ardents dont sainte Geneviève aurait été un vecteur de guérison dans un miracle au XIIème siècle.

Geneviève (née à Nanterre en 423, morte à Paris le 3 janvier 512 (ou en 502 selon d'autres sources) est une sainte française, patronne de la ville de Paris, du diocèse de Nanterre et des gendarmes. La forme issue du latin Genovefa est également employée et a donné le nom Génovéfain (religieux). Il s'agit de la latinisation du francique *kenowifa ou *Kenuwefa, sur ken- « genre, race » (comme kin en anglais) et wif « femme » (comme wife en anglais et Weib en allemand) (fr.wikipedia.org - Sainte Geneviève).

Après la chute de l'Empire, le 12 avril 1816, l'église Sainte-Geneviève fut entièrement rendue au culte et attribuée à l'archevêché de Paris (le 21 janvier 1822, elle fut reconsacrée et attribuée aux Missionnaires de France). (P. Pinon, Louis-Pierre et Victor Baltard, 2005 - books.google.fr).

François Ier, en réparation de cet outrage (l'affaire des placards), ordonna une procession générale qui eut lieu le 21 janvier 1534. Ce fut une cérémonie mémorable à plus d'un titre, et dont l'historien Félibien nous a laissé une description intéressante : "Le jeudi, toutes les paroisses partirent à sept heures du matin avec leurs bannières, reliquaires, et les plus belles chapes, pour se rendre à Notre-Dame, où étoit la châsse de sainte Geneviève, portée par seize hommes mis en chemise et en aube, et la châsse de saint Marcel, qui furent apportées toutes deux à Saint-Germain-l'Auxerrois, où le roi s'étoit rendu. On disoit alors que de mémoire d'homme vivant on n'avoit jamais vu ces deux châsses passer les ponts de Paris au-delà de Notre-Dame." (Julien P. de Gaulle, Charles Nodier, Nouvelle histoire de Paris et de ses environs, Volume 3, 1839 - books.google.fr).

Le lundi, 21 janvier 1782, la reine se rend à Notre-Dame pour ses relevailles... Après un pèlerinage à Sainte-Geneviève, comme le veut l'usage, Marie-Antoinette se rend à l'Hôtel-de- Ville... (Les Annales "Conferencia.", Volume 22, 1928 - books.google.fr).

Louis XVI sera décapité le 21 janvier 1793.

Le nom de saint Denis, lié à un mausolée du Bas-Empire, apparaît vers 520 dans la littérature avec la Vie de Sainte Geneviève. La sainte femme témoigne de sa dévotion envers l'évêque martyr, son modeste père dans la foi. Elle obtient du clergé parisien l'érection d'une église sur sa tombe au "vicus Catulliacus" situé à huit kilomètres au nord de la Seine, à l'emplacement de l'actuelle basilique Saint-Denis, rue Catullienne. Elle se rendait également et souvent dans une église de la Cité dont il était le titulaire (fr.wikipedia.org - Denis de Paris).

Si [des villes comme Metz, Trèves et Echternach qui sont en contact entre elles] ont reçu des textes et des cultes péninsulaires, c'est souvent par l'intermédiaire d'abbayes comme Saint-Denis qui transmet le culte de saint Cucufat, ou Metz où saint Vincent était à l'honneur. La Lotharingie, il faut le préciser, était une plaque tournante du marché des esclaves et du commerce tout court, et des Espagnols des trois religions venaient s'y approvisionner. Quel bilan établir au terme de cet étude sur la diffusion des textes et du sanctoral hispanique hors de la péninsule ? S'il fallait dresser un tableau des cultes qui ont le plus rayonné, celui de saint Vincent viendrait en tête. Mais ce serait donner là une vision faussée de la pénétration de l'hagiographie hispanique. Saint Vincent peut être considéré, en effet, comme un saint universel à l'instar de saint Laurent ou saint Etienne, jouissant déjà très tôt d'un culte assez répandu. Néanmoins, une constatation s'impose : les saints dont le culte a connu une plus large diffusion, à part le culte local de sainte Léocadie à Soissons ou des saints cordouans à Saint-Germain-des- Prés, sont les saints de la région catalane actuelle. [...]

Le Nord et l'Est de la Gaule reçoivent la Passion contaminée de sainte Eulalie de Mérida, abrégée, sous le nom de celle de Barcelone : seuls changent le nom du praeses, Datianus au lieu de Calpurnianus, et le nom de la ville à la fin. [...]

Viennent ensuite saint Cucufat [qui donne Saint Couat d'Aude], spécialement vénéré à Saint-Denis, et dans une moindre mesure saint Félix de Gérone et saint Fructueux de Tarragone. C'est dire à quel point les Pyrénées ne constituaient point une barrière infranchissable. Même si la Passion des Innombrables de Saragosse n'a connu qu'une diffusion assez locale, nous pouvons dire que la vraie frontière se situe plutôt sur l'Ebre (Jacques Fontaine, Christine Pellistrandi, L'Europe héritière de l'Espagne wisigothique, Volume 35 de Collection de la Casa de Velázquez, 1992).

Sainte Geneviève, sainte Aude, et le département de l'Aude...

Sainte Aulde, sainte Alde ou sainte Aude, était une vierge qui mourut à Paris dans le courant du VIe siècle, du moins selon l'opinion généralement admise d'après la légende de l'abbaye de Sainte-Geneviève de Paris. Mais Duplessis met en doute si sainte Aulde ne serait pas la même que sainte Balde, l'une des premières abbesses de Jouarre, qui, par quelques circonstances que l'on ignore, aurait été enterrée dans le lieu où la commune qui fait le sujet de cet article est bâtie. Au surplus, l'opinion de Duplessis est seulement assise sur des conjectures que l'on ne peut admettre qu'avec une grande défiance. En suivant donc la légende de l'abbaye de Sainte-Geneviève , le corps de sainte Aulde était conservé dans ce monastère, et, lorsqu'en 1239, saint Louis eût dégagé la sainte couronne d'épines que l'empereur de Constantinople avait mise en gage chez les Vénitiens, les religieux de cette abbaye vinrent au devant de la précieuse relique avec la châsse de sainte Aulde à la place de celle de sainte Geneviève que le pieux monarque avait demandée. Duplessis, dans son Histoire de l'église de Meaux, dit que c'est en 1239 que saint Louis, de retour de ta terre sainte, apporta à Paris la sainte couronne d'épines. C'est une erreur de chronologie que les auteurs d'un nouvel ouvrage sur le département ont adopté sans examen, en répétant les propres expressions de Duplessis, sans toutefois le citer. Saint Louis a effectivement acheté ta couronne d'épines en 1239, mais il ne pensait pas encore au voyage de Patestine. Il n'entreprit la croisade qu'en 1248, selon la promesse qu'il en avait faite à Dieu après la maladie qu'il éprouva en 1244. En 1699, les habitans de sainte Aulde prièrent les religieux de sainte Geneviève de leur donner quelques portions des reliques de leur patronne, ce qui leur fat octroyé. Le village de sainte Aulde est situé sur le penchant d'un coteau incliné au midi, au pied duquel la Marne roule ses flots; à deux lieues au nord de la Ferté-sous-Jouarre, à six lieues au nord-est de Meaux, et à dix huit lieues nord-est de Melun (E H Félix Pascal, Histoire topographique, politique, physique et statistique du département de Seine-et-Marne, 1836).

Meaux est au pied de la croix d'Huriel (Autour de Rennes-le-Château : Par ce signe tu le vaincras 2).

Sainte Eulalie de Mérida, jeune martyre espagnole du IVe siècle, est vénérée dans tout le sud de la France le 10 décembre. Sainte Eulalie est en effet très présente dans l'Aude : patronne de Badens, Lavalette, Montlaur, Sainte-Eulalie sur la zone couverte par le plan de Saint Sulpice ainsi que des lieux-dits à Carcassonne, Limoux (sanctuaire disparu sanctae Eulaliœ de Limoux-Villeraze), Saint-Couat d'Aude. Hors de la zone, elle est patronne, de Bourigeole, Roubia, Thézan-des-Corbières et Vignvieille, en lieux-dits, Argeliers, Gruissan, Narbonne, Quintillan, Saint-Michel de Lanès, Villanière (Roger Berger, Annette Brasseur, Les séquences de Sainte Eulalie: avec les autres poèmes du manuscrit 150 de Valenciennes "Rithmus Teutonicus", "Dominus caeli rex", "Uis fidei, 2004).

La Séquence de sainte Eulalie (qu'il est inexact d'appeler « cantilène ») qui est le monument de langue française le plus ancien, est exactement datée et localisée. Elle a été composée, à l'occasion de la translation de la translation du corps de la sainte, par un moine de l'abbaye de Saint-Amand (Nord) peu après 878. Un texte latin nettement différent du texte français, était destiné aux clercs ; la séquence en langue rustique, sur le même air, était chantée par le peuple, qui pouvait la comprendre (Charles Bruneau, Monique Parent, Gérard Moignet, Petite histoire de la langue française: Des origines la revolution, Volume I, 1969).

Dans son livre consacré aux saints d'Espagne, Prudence (mort en 415) termina la passion de la martyre Eulalie de Mérida en déclarant qu'elle étendait sa protection sur son peuple. Dans un autre hymne, il incita ses compatriotes à la louange des trois martyrs Fructueux, Augure et Euloge, « par la protection desquels nous sommes tous réconfortés, peuple des terres pyrénéennes ». Augustin déclara que les victoires des martyrs Fructueux et Agnès [fêtés le même jour kabbalistico-alchimique 21 janvier] étaient supérieures à celles d'Hercule (Edina Bozóky, La politique des reliques de Constantin à Saint Louis : protection collective et légitimation du pouvoir, 2007).

la forme triangulaire de la commune de Frichoux rappelle le trio que formaient Fructueux, Augure et Euloge lors de leur martyr à Tarragone. Mais en cas de confusion avec Fructueux de Braga on peut penser aux trois formes que prennent les liens sacrés des religieux :

La note essentielle du voeu est de constituer un lien sacré. Mais il y a eu, et il peut y avoir dans l'Eglise, d'autres formes de lien sacré comme l'histoire en témoigne. Au tout début de la vie cénobitique, sous la direction de saint Pachôme, l'engagement des moines se faisait par une simple résolution, ou déclaration d'intention. C'était un engagement de conscience, face à Dieu, et doté en conséquence d'un caractère sacré. C'était le «propositum», la promesse de professer la vie des conseils telle que proposé par le fondateur. L'avènement du monachisme bénédictin introduisit une deuxième modalité du lien sacré: l'engagement envers le monastère, dans une responsabilité de justice et de fidélité. Il s'agit donc d'un engagement vertueux, d'un lien sacré. C'est le «pactum» introduit vraisemblablement par un abbé de Braga, saint Fructueux, aux environs de 650. Mais la réalité, sans le mot, se retrouve chez saint Benoît. L'engagement du voeu, c'est-à-dire d'une promesse faite à Dieu, aurait été introduit d'abord par Odon, abbé de Sainte-Geneviève de Paris, au début du 12e siècle. La profession des moines consiste alors dans la promesse de chasteté de communauté de biens et d'obéissance. La mention expresse de de la trilogie maintenant classique: obéissance, chasteté et pauvreté se trouve chez saint François d'Assise. Cet engagement, scellé par la vertu de religion, constitue depuis lors la forme usuelle des «liens sacrés»: propositum, pactum, votum... (Germain Lesage, Renouveau de la Vie Religieuse, Volume 2 de Collection Les Institutions ecclésiales, 1985).

Chapelle Saint Martin (anciennement Saint Fiacre) qui porte le numéro 6

Son vitrail, qui représente saint Fiacre, est de 1692. Elle est ornée de deux fresques de Mottez, de 1862 et 1863 : l'une, à gauche, Saint Martin partageant son manteau avec un pauvre; l'autre, à droite, Saint Martin ressuscitant un catéchumène, mort sans avoir reçu le baptême. A la voûte, quatre médaillons, encadrés de bronze, représentent les vertus cardinales.

A Laure-Minervois se trouve l'église Saint-Martin de Gibaleaux (ruines) avec puits couvert (www.culture.gouv.fr).

A Rustiques, l'église paroissiale est dédiée à saint Martin. L'église Saint-Martin de Rustiques était une collation de la Commanderie de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Mentionnée dans l'Enquête de 1269, elle fut reconstruite dans la première moitié du XIVème siècle. En 1891, six fenêtres et une rosace furent ouvertes dans l'église. La chapelle du Purgatoire, élevée au XVIème siècle fut reconstruite. La commanderie de Rustiques a été mentionnée en 1259. Le château de Rustiques possède la chapelle Sainte-Lucie.

Chapelle Saint Denis

Son vitrail, représentant saint Denis tenant sa tête dans ses mains, date de 1692. Ses deux peintures murales : à gauche, saint Denis refusant de sacrifier aux faux Dieux ; à droite, saint Denis et ses compagnons conduits au supplice, sont de Jobbé-Duval, 1859. Dans les pendentifs de la voûte, quatre femmes sont représentées les liras nus et drapées d'une tunique blanche et d'un manteau bleu.

Dédiée primitivement sous l'invocation de « saint Denis, saint Rustique, saint Eleuthère, saint Germain, et tous les Saints et saints Evêques du diocèse de Paris », elle fut concédée d'abord à la famille elle fut concédée d'abord à la famille de Guise, puis au prince de Condé. C'est dans le caveau de cette chapelle qu'on dépose les entrailles des princes de la Maison de Condé dont la sépulture est aux Carmélites du faubourg Saint-Jacques (Gaston Lemesle, L'Église Saint-Sulpice, 1931 - books.google.fr).

Ici, seul Dionysos, étymologie de Denis, a été trouvé à Malves-Minervois. Le décor fin XVIème peint du château présente à l'étage de comble dans une petite salle méridionale avec plafonds et murs peints La Dispute d'Ulysse et d'Ajax et le Festin des Dieux.

La commune de Rustiques, dans la Chapelle Saint Martin, dépasse légèrement sur celle de Saint Denis. Saint Rustique était compagnon de martyr de l'évêque de Paris, mais celui de la commune de Rustqiues doit être l'évêque de Narbonne au Vème siècle.

Chapelle Saint Jean baptiste

La chapelle de Saint-Jean-Baptiste est éclairée par une grande fenêtre dont le vitrail a été peint par Denis, sur les dessins de M. Lameire en 1886. Le saint est représenté prononçant le non licet. Paroi de gauche : Autel en marbre rouge. Au-dessus, deux colonnes en bois, peint en marbre vert, avec rainures et chapiteaux dorés, d'ordre composite, surmontées d'un fronton triangulaire. Dans la niche pratiquée entre elles, est une statue en pied et de marbre , de Boizot, 1785. Le saint Précurseur, appuyé contre un arbre et à demi vêtu d'une peau de mouton, annonce la venue du Messie. En face, est le mausolée de M. Languet.

A Pézens l'église paroissiale est vouée à Saint-Jean-Baptiste. Il y a aussi une chapelle Marie Madeleiene.

Chapelle Saint Maurice (actuellement Sainte Jeanne d'Arc)

La chapelle de Saint-Maurice, éclairée par une fenêtre en verre blanc, a été décorée, en 1822, par Vinchon, qui y a peint à fresque : sur la paroi de gauche : Saint Maurice et ses compagnons massacrés par l'armée romaine ; sur celle de droite : Saint Maurice, Saint Candide et Saint Exupère refusant de sacrifier aux faux dieux; à la voûte, Trois anges offrant des palmes aux martyrs de la légion thébaine;et dans les pendentifs, la Religion, l'Espérance, la Charité et la Force, symbolisées par quatre femmes. Au-dessus de l'autel, refait à neuf en 1898, la statue en plâtre de saint Maurice, tête nue, la glaive au côté, par Guersant. 1822.

Cette chapelle se trouve au niveau du Christ en croix de Maindron. Il n'y a pas de rapport direct entre une commune d'Aude et saint Maurice. Seulement Arzens, à côté de Montréal, passa par mariage aux Lévis-Mirepoix. Et Mirepoix possède une cathédrale vouée à saint Maurice dont le jésuite Louis-Hercule de Lévis de Ventadour fut évêque.

Maurice (22 septembre) est réputé guérir la maladie de la goutte comme saint André (30 novembre). Saint André, qui guérit de la goutte, des crampes, du torticolis, de l'érysipèle et de la dysenterie appelée le «mal de saint André» (Michèle Ménard, Une Histoire des mentalités religieuses aux XVIIe et XVIIIe siècles: mille retables de l'ancien diocèse du Mans, 1980).

Saint-Maurice de Vienne (en Isère) est auprès de Saint-André le Bas. La croix tréflée de Saint Maurice figurait, comme symbole protecteur, sur les bannières et les monnaies de Savoie. La croix de Saint André en forme de X était l'emblème du duché de Bourgogne depuis Jean sans Peur pour se démarquer de l'Angleterre à la façon écossaise en signe d'indépendance. Les foires de l'automne étant placées sous la protection de saint Maurice, saint André ou saint Michel.

A Saint Sulpice, en face de la Chaire, un Crucifix porte un Christ en bronze de Maindron qui date de 1855. La blessure de la lance de Longin au côté est à droite sur cette oeuvre. Mais par inversion elle se trouve à gauche comme sur le chemin de croix de Rennes-le-Château (Autour de Rennes-le-Château : Chemin et signe de croix).

Hippolyte Maindron, Christ en croix, Saint Sulpice Paris, 1855

H. Elie remarqua que la distance entre le crâne à Brenac et Montségur, la citadelle cathare est de 27 kilomètres, exactement la même distance qu'entre le crâne et le château de Brugairolles, où se tient l'une des croix portant la date 1832. Ce seul fait donne à réfléchir sur l'ampleur de la géométrie sacrée de la Vallée de Rennes et des régions alentours (Ambre, antahkarana.forumzen.com - Le mystérieux Pech de Bugarach, Elizabteh Van Buren, Rennes-le-Château, 2011).

On peut se demander à quoi correspond cette date. Si l'épidémie de choléra toucha Paris en 1832, elle n'apparut dans l'Aude qu'en 1854 date à laquelle un calvaire fut contruit à Escueillens et Saint Just de Bélengard dans le canton d'Alaigne (bellegardedurazes-monvillage.blogspot.fr - Le choléra 1854).

Mais 1832, c'est l'équipée de la duchesse de Berry qui était soutenue par les catholiques légitimistes, dont fera partie Bérenger Saunière. Il n'y avait guère que des royalistes dans l'Aude en 1815; « aucun département n'était animé d'un meilleur esprit »; quatre ans plus tard, il semble « que les idées libérales aient pris une sorte d'empire jusque-là inconnu » (S. Charléty, Histoire de la France contemporaine, La Restauration, 1921). On comprend l'exhaltation mystique de ces catholiques lorsque leur cause ne rassemblera plus grand monde : c'est une fin des temps qui s'annonce.

François Aimable de Voisins, né le 23 septembre 1765 à Brugairolles (Aude) et mort le 14 février 1809 à Paris, fils de Jean- Baptiste de Voisins, lieutenant-colonel du régiment de Flandres, seigneur de Brugairolles, et de Madeleine de Baynaguel de Saint-Pardous, fut évêque de Saint-Flour, aumônier de l'Empereur Napoléon Ier, titré baron le 21 septembre 1808. Son coeur repose derrière le maître-autel de l'église Saint Etienne du Mont à Paris (thierry.pouliquen.free.fr - Noblesse).

Chapelle Saint Jean Baptiste de la Salle ou Saint Roch

La chapelle de Saint-Roch, dont la fenêtre est aussi en verre blanc, renferme trois fresques d'Abel de Pujol 1822; harmonieuses et savantes : la première, sur la paroi de gauche : Saint Roch priant pour les pestiférés, dans un hôpital de Rome: la seconde, sur la paroi de droite : Saint Roch venant d'expirer dans une prison de Montpellier, sa ville natale; la troisième, la Glorification de saint Roch, à la voûte. Le même artiste a encore peint en grisaille les Funérailles du Saint au-dessus de l'autel; et, dans les pendentifs, quatre femmes, symbolisant les villes que saint Roch a délivrées de la peste : à droite, Césenne et Plaisance; à gauche, Aequapendente et Rome, toutes quatre surmontées de leurs écussons.

A Montréal, les Ecoles chrétiennes de Jean Baptiste de la Salle ont fondé un établissement.

Afin de faciliter l'instruction des enfants des milieux les plus déshérités, l'évêque de Carcassonne Armand Bazin de Bezons, fils du maréchal de France Jacques Bazin de Bezons, neveu de l'archevêque Armand Bazin de Bezons, né à Paris le 30 mars 1701, et mort à Carcassonne le 11 mai 1778, installe les Frères des Ecoles Chrétiennes à Carcassonne en 1738, puis à Montréal en 1762. Sa charité s'illustre notamment dans la reconstruction de l'Hôtel-Dieu détruit par un incendie. Il s'appuie également sur les Dames de la Miséricorde dont il crée deux nouveaux bureaux à Montolieu et à Trèbes. Vers 1760, il consacre à l'hospice des pauvres la somme de 10 000 livres prise sur ses revenus (fr.wikipedia.org - Armand Bazin de Bezons, archevêque de_Carcassonne, Rémy Cazals, Daniel Fabre, Dominique Blanc, Les Audois: dictionnaire biographique, 1990).

A Montréal il y aussi un tableau (1777) de Saint Roch secouru par un ange du peintre Jacques Gamelin, né en 1738 et mort en 1803.

Chapelle des Âmes du Purgatoire

La chapelle des Ames du Purgatoire. Elle est éclairée par une fenêtre, dont le vitrail en grisaille forme un médaillon au centre duquel est un Christ en croix. Ce vitrail est signé Chabin et porte la date de 1873. Cette chapelle est ornée de trois peintures murales de Heim (1815) : la première, sur la paroi de gauche : la Religion invite le chrétien à souffrir en cette vie pour éviter les peines du Purgatoire; la seconde, sur la paroi de droite : la Prière pour les morts délivre les drues qui souffrent, dans le Purgatoire; la troisième, à la voûte : Nôtre-Seigneur et la Sainte Vierge intercèdent auprès de Dieu le Père en faveur des pécheurs. En avant de la paroi du fond, est l'autel en marbre rouge dressé, en 1868, sur les dessins de l'architecte Ginain, de l'Institut. Au milieu du tombeau ressort l'agneau pascal, en bronze doré, couché sur le livre des sept sceaux. Au-dessus de l'autel est une Pieta, groupe remarquable, en simili-pierre, de Clesinger (1868).

Si le culte des saints et les confréries posent des problèmes historiques importants, c'est dans l'étude de la paroisse elle-même que l'on retrouve les vraies mentalités de cette époque ; c'est dans soncadre que s'exercent les oeuvres de salut, la grande affaire destestaments qui nous ont été conservés, notamment la cinquantaine bien répartie de 1226 au XVIème siècle, dispersée dans les deux millepièces du fonds de la confrérie de Fanjeaux, lieu de rencontre du Razès et du Carcassès, illustré par les prédications de saint Dominique qui y fonda le monastère de Prouille.

Le bassin du Purgatoire apparaît en 1368, ce qui est relativement tôt par rapport à Saint Sulpice (Tarn), ou à la Provence étudiée par Michel Voyelle ; en 1385 Jean Tholosé, notaire, fait héritier universel bassinum pro animabus in Pur gatorio existentibus pourmoitié avec la confrérie. Saint Michel, l'ange du jugement dernier, apparaîtra en 1445 : Pierre Gimbert, prêtre, donne alors un mouton d'or pour aiderà la construction d'un portique ou corridor de l'entrée du cimetière paroissial à la chapelle Saint-Michel; au XVIème siècle on parlera du cimetière Saint-Michel hors-les-murs qui a un bassin sive luminaire qui reçoit dons et obits.

Le Rosaire n'apparaît pas avant le XVIème siècle à Fanjeaux (A. Ramire De Fortanier, Culte de saints et confrérie dans la régions de Fanjeaux jusqu'au XVIème siècle).

Chapelle des Saints Anges qui porte le numéro 5 cerclé

La chapelle des Saints-Anges, éclairée par une simple fenêtre en verre blanc, est celle qui excite le plus la curiosité des étrangers, par ses trois peintures murales d'Eugène Delacroix (18i9-1861) : la première, sur la paroi de gauche, représente la Lutte de Jacob arec Fange ; la seconde, sur la paroi de droite, Héliodore chassé du Temple ; la troisième, à la voûte, l'Archange saint Michel terrassant le démon. Dans les pendentifs, quatre anges sont peints en grisaille.

Comme fait exprès, c'est La Cassaigne qui se trouve dans cette zone, une des extrémités de la Croix d'Huriel qui est associée aux quatres anges d'Umm el Gimal : Uriel au nord, Raphaël au sud (La Cassaigne se trouve du côté nord du plan de Saint Sulpice, mais par effet de symétrie défini plus haut les Sainst Anges réels sont au sud), Michel à l'ouest et Gabriel à l'est. La croix sur le plan du Serpent rouge indique la station du chemin de croix n° VII et/ou la croix d'Huriel.

Chapelle Saint François Xavier

Trois bonnes peintures murales, d'Emile Lafon (de 1859), décorent la chapelle de Saint-François-Xavier : 1° Sur la paroi de gauche , la Résurrection d'un mort à Coulan, dans les grandes Indes, par saint François-Xavier; 2° sur la paroi de droite, la Translation du corps de saint François-Xavier à Goa (Indes Portugaises) ; 3° et à la voûte ; la glorification du saint. Le vitrail de cette chapelle, restauré en 1899, et qui représente saint François-Xavier convertissant un Indien, est la reproduction exacte de l'ancien.

Rien de direct par cette chapelle. Mais Tréziers, Caudeval, Gueytes appartenait au diocèse de Mirepois qui a été illustré par un évêque jésuite :

Louis-Hercule de Lévis de Ventadour, mort janvier 1679, est un prélat français du XVIIe siècle. Il est le sixième fils d'Anne de Lévis (vers 1569 - 8 décembre 1622), un militaire français, duc de Ventadour, comte de La Voulte, pair de France, et de Marguerite de Montmorency, et le frère d'Anne de Lévis de Ventadour, archevêque de Bourges. Louis-Hercule est ancien jésuite et abbé de Saint-Martin-aux-Bois. Il est sacré évêque de Mirepoix en 1655. Saint François Xavier (1506-1552) est un proche ami d'Ignace de Loyola, il est un des cofondateurs de la Compagnie de Jésus.

Son autre frère, Henri de Lévis (1596-1651), 3e duc de Ventadour et pair de France, prince de Maubuisson, comte de la Voulte, seigneur de Cheylard, Vauvert et autres lieux, est lieutenant général du roi Louis XIII en Languedoc, allié des Condé, vice-roi de la Nouvelle-France (1625-31). Après avoir été soldat, il entre dans les ordres et en 1625 il achète à son oncle, le duc Henri II de Montmorency, la vice-royauté de la Nouvelle-France, dans le but de financer des missions jésuites. C’est également un des fondateurs de la compagnie du Saint-Sacrement, en 1627. En 1650 il devient chanoine de Notre-Dame de Paris (fr.wikipedia.org - François Xavier, fr.wikipedia.org - Louis-Hercule de Lévis de Ventadour).

La Compagnie était une société totalement hermétique fondée en mars 1630, au couvent des Capucins dans le secteur du faubourg Saint-Honoré. Ses membres fondateurs étaient :

- Henri de Levis et le Duc de Ventadour (ce dernier avait encouragé son épouse à entrer au couvent du Mont-Carmel)

- Henri de Pichery, un officier près de Louis XIII.

- Jacques Adhemar de Monteil De Grignan, un futur évêque.

- Philippe d'Angoumois, un Capucin.

De plus, bien que leurs noms n’apparaissent pas parmi ceux des membres fondateurs, Olier et Saint Vincent de Paul semblent indissociables de la constitution et de l’avancée de cette société. Parmi ceux qui rejoignirent par la suite la fondation on trouve le Père Suffren, un jésuite, confesseur de Louis XIII et de Marie de Medicis et Charles de Condren,un général des Oratoriens. En 1631, la fondation est organisée sous l'autorité d'un conseil, composé de neuf membres, renouvelé tous les trois mois (www.societe-perillos.com - Saint Sulpice).

Chapelle Saint François de Sales

Dans la chapelle de Saint-François de Sales, Alexandre Hesse, de l'Institut, a exécuté, en 1860, trois autres peintures murales : à gauche, la prédication de saint François de Sales; à droite, la remise par le saint à sainte Chantai des constitutions de l'ordre de la Visitation; à la voûte, la glorification de saint François de Sales.

Avant la Révolution, Alaigne faisait partie avec Pieusse et Routier d'une baronnie de l'archevêque de Narbonne.

Les premiers projets de l'Ordre de la Visitation apparaissent vers les années 1608-1610. François de Sales entretient alors une correspondance avec Jeanne de Chantal. Jeanne de Chantal veuve veut alors devenir religieuse. Cependant François de Sales ne veut pas créer de nouvel ordre religieux tant que l'éducation des enfants de Jeanne de Chantal n'est pas finie. Il attend donc le moment propice, mais les correspondances et les écrits des deux fondateurs montrent que le projet est déjà en place. Pendant cette période Jeanne de Chantal est en Bourgogne, et ne correspond avec François de Sales que par courrier. Jeanne de Chantal revoit pour la première fois François de Sales qu'en 1609 à Annecy durant un mois. Elle repart en Bourgogne, projetant de fonder l'ordre religieux. Suite à la mort de sa mère, François de Sales renonce à tous ses titres de noblesse. Quelque temps plus tard, le dimanche 6 juin 1610, il fonde l’Ordre de la Visitation avec la baronne Jeanne de Chantal et Charlotte de Bréchard. Pour créer son ordre, il choisit une minuscule maison édifiée sur le premier contrefort du Semnoz. La cave, conservée, a été aménagée en oratoire, et des pèlerins du monde entier viennent aujourd'hui encore visiter le berceau de l’ordre. Pour ce nouvel ordre, François de Sales choisit le nom de « filles de la Visitation » « parce qu'en visitant les pauvres, elles devraient imiter Marie, quand elle visita Elisabeth portant la grande joie qui - en son fils - était en elle ». Pour cet ordre devant se consacrer à la contemplation, mais aussi à l'aide des pauvres et au travail ménager, François de Sales recommanda l'une de ses maximes les plus connues : « traités des affaires de la terre avec les yeux fichés au ciel... Tout ce qui se fait pour l'amour est amour... ». L'Ordre de la Visitation comportera à son apogée 87 monastères dans toute l'Europe (fr.wikipedia.org - François de Sales).

Claude de Rebé, né à Amplepuis en 1587, mort à Narbonne le 17 mars 1659, est un prélat français qui fut archevêque de Narbonne. En 1641 il introduisit dans sa cité les Visitandines et les chargea de l'éducation des jeunes filles. Lui succéda François Fouquet, frère du surintendant, dont trois soeurs entrèrent chez les Visitandines. Comme Monsieur Vincent, il fit partie de la compagnie du Saint-Sacrement (fr.wikipedia.org - Claude de Rebé, fr.wikipedia.org - François Fouquet, La Rose kabbalistique : Amplepuis).

La cathédrale de Genève, qui était le siège officiel de l'évêché de François de Sales, exilé à Annecy, est sous le vocable de Saint Pierre ès Liens (fêté le 1er août) comme l'est l'église d'Alaigne, qui doit son origine à l'implantation d'un petit monastère "Le Couvent de St Pierre" dès le IXème siècle. L'église Saint-Pierre d'Alaigne apparaît pour la première fois dans une charte de l'archevêque Arnaud de Lévezon de 1129: ecclesia S. Petri de Alaniano in territorio Redensi (www.circulades.com - Alaigne, Élie Griffe, Études d'histoire audoise, IXe-XIVe siècles, Imprimeries Gabelle, 1976).

Chapelle Saint Paul

Dans la chapelle de Saint-Paul, trois fresques de Drolling, de 1850 : à gauche, saint Paul frappé de cécité sur le chemin de Damas; à droite, saint Paul annonce le vrai Dieu et la résurrection devant l'Aréopage; à la voûte, la glorification de saint Paul. Dans les pendentifs, les huit villes évangélisées par saint Paul sont symbolisées par huit femmes qui se donnent la main. Le tabernacle de l'autel est orné d'un bas-relief en marbre blanc — sculpture du XVIIème siècle — représentant le Christ en croix, et est surmonté d'une statue en pierre de saint Paul, par Révillon, de 1850.

A Donazac l'église est dédiée à la Conversion de Saint Paul. A Alaigne on trouve un hameau du nom de Villa Saint-Paul.

Chapelles du Sacré Coeur et de Saint Vincent de Paul

Dans la chapelle de Saint-Vincent de Paul, trois fresques de Guillemot, de 1824 : 1° à gauche, saint Vincent de Paul haranguant les dames de Charité en faveur des enfants trouvés; 2° à droite, saint Vincent de Paul assistant Louis XIII à ses derniers moments; 3° à la voûte, la glorification du saint. En avant de la fresque de droite est une statue en marbre blanc de Cabuchet, de 1827, représentant saint Vincent de Paul assis, tenant deux petits enfants.

Dans la chapelle du Sacré-Cœur, fermée par une balustrade en pierre avec porte de bronze , dont nous avons décrit plus haut l'ornementation, est la statue du Sacré-Cœur, en marbre blanc, par Thomas, de l'Institut, — 1894, — d'une fort belle ordonnance. Le vitrail, représentant également le Sacré-Cœur, a été exécuté, en 1884, par le peintre-verrier Denis, sur le dessin de M. Lameire.

La commune de Limoux est à cheval sur cette zone.

Les armoiries de la ville de Limoux sont d'azur. un saint Martin à cheval, précédé d'un chien, et coupant son manteau pour le donner à un pauvre , le tout d'argent, passant sur une terrasse de sinople. Limoux renferme un hospice civil, un bureau de bienfaisance et une petite salle de spectacle assez bien décorée. L'église paroissiale, dédiée à saint Martin , est vaste et bien ornée. Le premier témoignage de la présence d'un orgue à Saint-Martin de Limoux date du milieu du XVIe siècle En 1317, Jean XXII érige Limoux en cité épiscopale. mais les dominicains de Prouille qui possédaient l'église de Saint-Martin, nouvelle cathédrale, protestent hautement et le nouvel évèché est transféré à Alet.

En 1873, une communauté de pères lazaristes reçut la garde spirituelle du sanctuaire de Notre Dame de Marceille. Ils y restèrent jusqu'en 1903-05. Deux siècles plutôt, François Fouquet, archevêque de Narbonne, y avait fondé un séminaire confié aux Prêtres de la doctrine chrétienne (ou Doctrinaires), une congrégation religieuse fondée en 1592 par César de Bus, à Avignon, et approuvée par le pape en 1597. Elle avait pour but de catéchiser le peuple des campagnes ; à ne pas les confondre avec les Frères de la Doctrine Chrétienne, congrégation fondée en 1822 par Joseph Fréchard (fr.wikipedia.org - Doctrinaires).

Le tableau de la Tentation de Saint Antoine - officiellement de Ambroise Frédeau - à Notre Dame de Marceille est sujet à controverses quant à son attribution. Egalement la posture du saint ainsi que l'éclairage de son visage font davantage penser à une représentation de Saint Augustin (t3m.voila.net - Notre Dame de Marceille).

Philippe de Champaigne (1602–1674), Saint Augustin - 1645-1650

"Le 23 juillet 2011, un homme fait irruption dans l’Église Saint Martin, casse plusieurs objets religieux d’une grande valeur, des statuettes, des statues, des candélabres, dont la grande statue du Sacré Cœur, à notre grande consternation. Aujourd’hui réjouissons-nous, car depuis un mois le voilà à nouveau qui trône dans sa chapelle (côté gauche du Maître Autel). Nous devons cette réapparition au don anonyme d’une paroissienne, qu’elle en soit remerciée. Que ce Sacré Cœur, revenu dans sa niche, nous protège, protège particulièrement cette dame, et nous mette à l’abri de tels méfaits. Cœur Sacré de Jésus, nous avons confiance en vous." (Une paroissienne du Centre Ville de Limoux, Lauseta N°39).

Chapelle Saint Jean

La chapelle de Saint-Jean l'Evangéliste , éclairée par une grande fenêtre, dont un vitrail, représentant le saint apôtre, date de 1692, renferme trois peintures de Glaize (1859) : Paroi de gauche : le Martyre de Sain Jean; paroi de droite : Aimez-vous les uns les autres; et des pendentifs de la voûte se détachent , sur un fond d'or, quatre anges qui portent des banderoles sur lesquelles on lit le mot Cardas.

De nombreux sites cultuels, lieux-dits, domaines, cours d'eau, moulins, jusqu'au fin fond du Quercorb ou des Corbières, portent le nom de Saint-Jean, le Baptiste bien sûr (non l'Evangéliste). Il existe à Belpech un St-Janès à rapprocher de l'occ. janenc "de Jean", et à Narbonne un curieux Saint-Joannès, Saint-Gehnes ou Saint-Genès, dit aussi Sainte-Jeannes voire Dame Johanna. Anne (hébr. hannah 'grâce' ; esp. Ana ; fête : 26 juillet), mère de la Vierge Marie, n'est présente au plus tôt dans l'Aude qu'en 1557 (AD) avec la chapelle ruinée de Madame Saincte Anne de Villegly (Nouvelle revue d'onomastique, Numéros 45 à 46, 2005).

Cependant, les monastères carolingiens de Mallast (Montolieu) et de Citou furent dédiés à saint Jean l'Evangéliste, de même que l'église de La Palme créée par l'abbaye de Lagrasse. Les documents du Moyen Age ne permettent pas toujours de distinguer entre saint Jean l'Evangéliste et saint Jean Baptiste. Les églises dédiées à ce dernier sont plus nombreuses que celles qui sont sous le vocable de l'apôtre. Le culte du précurseur fut très en vogue aussi bien en Gaule que dans l'Espagne wisigothique : la victime du roi Hérode fut assimilée aux martyrs (Élie Griffe, Études d'histoire audoise, IXe-XIVe siècles, 1976).

Le prieuré de saint Jean (Pech de Saint Jean) à Ladern relevait de Benausse et de l'abbaye Saint Hilaire. Le lutrin de l'église de Ladern est en forme d'aigle, peut-être en référence à l'Evangéliste. L'église de Molières à Ladern est dédiée à saint Jean Baptiste. L'église primitive de Villeritouls était consacrée à saint Jacques, frères de saint Jean l'apôtre.

Chapelle Saint Charles Borromée (aussi Saint Antoine de Padoue)

La chapelle de Saint-Charles Borromée, dont le vitrail, représentant le saint, porte la date de 1686, est ornée de trois peintures murales de Pichon (1867) : Saint Charles assistant à ses derniers moments le pape Pie IV, son oncle ; Saint-Charles pendant la peste de Milan, et quatre anges à la voûte.

Louis XIV en mars 1684, "de notre grâce spéciale, pleine puissance et authorité royale, nous avons créé et establi, créons et establissons par ces présentes signées de notre main, au dit bourg de Serviès, chef de la dite baronnie, deux marchés chaque semaine, le jeudi et samedi, et deux foires, l'une le 2 avril et l'autre le second jour de novembre, qui dureront trois jours chacune, par chacun an et à toujours". La foire du mois de novembre persiste seule à Serviès: elle est très fréquentée; on y trouve une grande quantité de bétes a laine et de porcs, outre des outils aratoires et des étoffes communes pour l'habillement de la population de la contrée. Vers 1802, la foire de Serviès a été fixée au 4 novembre, afin d'éviter la coïncidence avec les foires de Caudiés et de Peyriac-Minervois (A. Mahul, Cartulaire et Archives des Communes de l'ancien Diocèse et de l'Arrondissement administratif de Carcassonne, Volume 2, 1857 - books.goggle.fr).

Le 4 novembre est la date de la fête de Chrales Borrromée.

L’Eglise, sous le vocable de Saint-Pierre et Saint-Paul, à été entièrement reconstruite en 1878/1879, sur l’emplacement de l’ancienne église appelée Sainte-Marie-de-Serviès. Dans l’église se trouvaient deux tableaux artistiques représentant Saint-Pierre et Saint-Paul.

La croix de Serviès-en-Val a attiré très tôt l’attention des archéologues contemporains, puisque son inscription à l’Inventaire supplémentaire a été proposée et réalisée dès 1901. Par ses proportions, par l’allure de la croisée des bras qui détermine un losange à côtés concaves, surtout par l’existence d’acrotères aux extrémités des branches, cette croix fait songer à une œuvre de la Renaissance. On est encore guidé dans cette idée par la présence d’un blason au cerf à l’endroit où l’on s’attendait à voir l’image du crucifié. Cette représentation ne saurait remonter au Moyen-âge. Cependant, le monument présente un archaïsme intéressant : il s’agit de demi-boules perlant le chanfrein des bras et du support. Il s’agit là d’une ornementation qui est une réminiscence de l’époque romane. On trouve les mêmes demi-boules sur chanfrein ou sur gorge, dans l’abbatiale d’Alet ou sur une maison romane de ce village. Par contre, cet ornement n’existe sur aucun monument d’époque tardive (XVe –XVIe siècle). Le blason au cerf possède une double signification. La plus immédiate s’explique par un calembour à propos du nom de Serviès, écrit parfois Cerviès, dans le Bas Moyen-âge. On a supposé que ce toponyme dérivait du nom de l’animal : le Cerf. Cependant, la représentation de cet animal a aussi une valeur symbolique, sur cette croix. Le cerf, dont la ramure se renouvelle chaque année, est symbole de renaissance ou de vie éternelle. En cela, il est image du Christ. Il ne faut pas oublier non plus que dans la légende de Saint Hubert, un cerf apparaît avec une croix entre les bois. Le cerf est aussi l’image de l’âme à la recherche de Dieu, selon le Psaume 41 : « Comme le cerf languit après l’eau vive, ainsi languit mon âme, après toi, mon Dieu ». Sur l’autre face de la croix on a sculpté une main en réserve. Il s’agit là de l’exploitation du thème de la main divine bénissant que l’on retrouve sur bien des monuments sculptés dès le Haut Moyen-âge. On voit la main droite bénissant, l’index et le mineur repliés, le pouce décollé des deux autres doigts tendus, (comme à Serviès) sur la croix d’un pont, dans le village de Fanjeaux (www.servies-en-val.fr - Histoire).

Or il se trouve que Charles Borromée avait prit le cerf comme emblème :

Ie vy à Milan l'Archevesque Charles Borromee d'heureuse memoire, environ le tems que Dieu monstra ce miracle en luy, qu'ainsi qu'il estoit à genoux priant en son oratoire luy furent tirez surr la vespree quelques coups de pistolets, dont il demeura sans lesion & blessure. Son ardente devotion, sa bonne vie &C exemplaire l'ont colloque aux Cieux & sa memoire est ça bas eternelle par la canonisation qu'on en à fait depuis à Rome. Or portoit il vne devise conforme à ses sainctes intentions. Un Cerf tout environné & couvert de Serpens venimeux, qui ha recours à une fontaine remarquee d'un petit bosquet à lentour. II se declaroit assez le Cerf assailly de diverses infirmitez, qui pour s'en garantir cherche le frais de la fontaine de vie, ainsi que le dit le Psalm. 41. Le Cerf sur lequel font les ferpens, comme en leur cham d'armoirie & de la fontaine, ne font que deux figures (Adrian d'Amboise, Discours ou traité des devises, 1620).

Saint Charles Borromée, dans l'Académie des Affidati de Pavie, prit un cerf, qui mordu d'un serpent court à une fontaine, avec ce mot : Una salus (Dictionnaire universel françois et latin, Volume 1, A-CHA, 1743).

Dès le IXème siècle le Psautier de Stuttgart illustre ce psaume [41] par un cerf buvant à la source bénit par la main de Dieu sortant d'un arc-en-ciel. L'image du cerf à cet endroit se rencontre souvent dans les psautiers médiévaux du IXème au XIIIème siècle (Priscillia Pelletier Gazeilles, L'illustration des Commentaires sur le Psautier, Cahiers de civilisation médiévale, Volume 51, Université de Poitiers, 2008).

Chapelle Saint Joseph

La chapelle de Saint-Joseph, dont le vitrail, restauré en 1886, date de 1693, contient deux peintures murales de Charles Landelle, de 1875. A gauche : la Mort de saint Joseph; à droite, le Songe du Saint, et au milieu, sa statue en pierre.

L’église de Montlaur est sous l’invocation d’une sainte espagnole, Eulalie de Merida, martyrisée pour sa foi au début du 4ème siècle à l’âge de 12 ans. À cette époque, grâce à la générosité de familles aisées, furent construites deux chapelles. L’une, à gauche de la nef, dédiée à l’époque à Notre Dame du Rosaire, plus tard au Sacré Cœur, l’autre à droite de la nef, dédiée à St Michel. Au 19ème siècle, vers 1860-75, furent construites les chapelles dédiées, l’une à Saint Joseph, à gauche de la nef vers le chœur et l’autre à Notre Dame, à droite de la nef vers le chœur (www.montlaur.info - Le Val de Dagne, 1er février 2012).

Chapelle Saint Louis (aussi Sainte Thérèse de Lisieux)

La chapelle de Saint-Louis, éclairée par une fenêtre dont le vitrail, repeint en 1885, porte la date de 1691, a été décorée, en 1870, par Louis Matout, de deux fresques : l'une, Saint Louis rendant la justice au pied d'un chêne; l'autre, Saint Louis enterrant les pestiférés à Damiette. A la clef de la voûte, les armes d'Anne d'Autriche sont sculptées et peintes; et autour sont peints en bleu , dans des caissons, Saint Louis, Marguerite de Provence, un évêque et un moine.

Dans la zone, seule l'abbaye de Lagrasse a un rapport assez fort avec Louis IX, roi de France.

Nombreux sont ceux qui s'intéressent à l'abbaye. Les souverains pontifes, dont les interventions confirment en général des privilèges, sont très présents avec plus de 13 % des actes. Les rois d'Aragon sont également omniprésents. En ce qui concerne les rois de France, seul Louis IX intervient entre les années 1247 et 1263 (actes 168 et 224). [...] La monnaie de compte généralement utilisée est le sou de melgoriens mentionné jusque dans les années 1275/77 (acte 261), alors qu'à Saint-Gilles et à Arles, il n'est plus usité dès les années 1180 (voir le cartulaire du prieuré de Saint-Gilles de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem édité par Daniel Le Blévec et Alain Venturini et celui de Trinquetaille édité par Paul Amargier). On rencontre également, mais beaucoup moins souvent, les sous de Barcelone. Les sous tournois n'apparaissent qu'à partir d'août 1253 dans les chartes émanant de Louis IX (acte 187). Cependant, dès 1265 (acte 228), de simples particuliers comme Bernard et Pierre Botaric les utilisent (www.persee.fr - Gérard Veyssière, sur Claudine Pailhès, éd. - Recueil des chartes de l'abbaye de Lagrasse. II : 1117-1279. Paris, CTHS, 2000).

Le rôle politique de l’abbaye se révèle essentiellement au cours de la croisade contre les Albigeois : Benoît d’Alignan, abbé de Lagrasse de 1224 à 1230, fit fonction de médiateur entre occupants et occupés. C’est lui qui obtint la soumission de Carcassonne au Roi (1226). Saint Louis leur en sera reconnaissant (fr.wikipedia.org - Abbaye Sainte-Marie de Lagrasse, www.abbayedelagrasse.com - Histoire).

Palaja, les sandales et l'autel

L'autel se trouve alors dans le plan de l'église Saint Sulpice ainsi imprimé sur la carte de l'Aude sur la commune de Palaja. Palaja, dans son rapport avec les "sandales", est une place tout à fait appropriée pour disposer l'autel de Saint Sulpice, où se dit la messe, ainsi que le note Charles Louis Richard en 1825 :

Sandales : sandalia, sortes de chaussure des pieds, qui commença d'abord par un patin de bois ou de cuir, qui tenait au pied par des courroies entrelacées par-dessus. Ce fut depuis une espèce de soulier dont l'empeigne était découpée à jour. Les sandales étaient communes autrefois à tous les ministres de l'autel, et il était enjoint d'avoir des sandales pour célébrer la messe. Presbyteri missas cum sandalis célèbrent. ( Capitul., I. 5, c. 371.) L'usage s'en est enfin perdu, et il n'y a plus que les évèques et quelques abbés qui se servent de souliers plus propres pour l'autel quand ils officient ponlificalement. (Bocquillot, Liturg. sacr., p. 165) (Charles Louis Richard, Bibliothèque sacrée, Volume s21 à 22, 1825 - books.google.com). Il n'y a plus que quelques Religieux mendians, qui changent encore de sandales pour dire la Messe (Ceremonies et coutumes religieuses de tous les peuples du monde, 1743 - books.google.com).

Autres curiosités

Au niveau du portail central de l'église de Saint Sulpice se trouve le village de Sainte-Foi :

Puisque c'est par la façade que s'est achevée la construction de l'église, c'est par là qu'il est logique de terminer la visite de ce qu'elle doit aux XVIIe et XVIIIe siècles. C'est un monument en soi, qui n'a pas de parenté stylistique avec l'église, et qui diffère totalement des portails latéraux d'Oppenord. On admirera de près la majesté du péristyle et la qualité de sa décoration. Les sept panneaux de 3 m 40 sur 2 m 25 sculptés par Michel-Ange Slodtz de 1750 à 1756 sont particulièrement remarquables. Ils représentent au-dessus des portes, de gauche à droite, les vertus théologales, la Charité, la Foi et l'Espérance, intercalées entre les vertus cardinales, la Justice, la Force, la Tempérance et la Prudence (www.urcaue-idf.archi.fr - Brochure Saint Sulpice).

La lampe est rare entre les mains de la Foi, mais le cierge y est assez fréquent. A Santa-Maria-Maggiore de Florence, sur un pilier peint au XVème siècle, la Foi (Fides), grande femme en robe et manteau rouges, tient a la main droite une lampe allumée, comme on en donne aux Vierges sages et, à la gauche, un livre fermé. En remplaçant la lampe par un cierge ou par une lanterne, on aurait la représentation de sainte Geneviève ou de sainte Gudule, deux saintes célèbres par la vivacité de leur foi. Au portail occidental de Saint-Sulpice, au-dessus de la porte centrale, la Foi se prosterne sur les nuages, devant la majesté de Dieu, et elle tient à la main droite un cierge allumé. J'ai vu ce cierge remplacé par une torche enflammée dans un monument dont le souvenir m'échappe; mais lampe, lanterne, cierge et torche, c'est évidemment la même idée : une lumière surnaturelle qui éclaire la raison humaine et fait luire des vérités où, sans elle, on ne verrait que ténèbres. Du reste, ce feu, constamment allumé et qui illumine la Foi nuit et jour, est absolument l'opposé de ce bandeau que les modernes ont noué sur les yeux de la Foi; sans doute, pour qu'elle n'y voie clair ni jour ni nuit. (Adolphe Napoléon Didron, Edouard Didron, Annales archéologiques, Volume 20, 1860 - books.google.fr).

Le village de Sainte Foi est dominé, près de sa petite église et des cyprès du cimetière, par un massif château fort. Sa proximité avec Mirepoix en avait fait une possession de la famille de Lévis, puis, après la Révolution et diverses péripéties, il finit par échoir à une famille, qu'un de ses membres illustra pour d'autres raisons : les Toulouse Lautrec (www.paysdemirepoix.org - Commune de Sainte Foi).

Le faisceau de verges que le génie de la Foi tient sur le bas-relief du porche occidental de Saint-Sulpice de Paris, quelle en est la signification ? Est-ce à dire que l'incrédule ou l'hérétique doivent passer par les armes et être battus de verges comme les anciens criminels à Rome ? Je n'en sais rien, et je ne trouve aucune explication à un si étrange attribut (Annales archéologiques, Didron, 1860 - books.google.fr).

Sainte Foy (Fides, 6 octobre) (Fe), vierge martyre d'Agen, fut victime de la persécution de Maximien vers 290, à l'âge de 12 ans. Sa jeunesse permet de la comparer à ses contemporaines, Agnès et Eulalie. Ayant refusé d'abjurer, elle fut battue de verges, puis exposée au gril, avant d'être finalement décapitée. [...] La Majesté de Sainte Foy, à Conques (vers 983), qui fascinait les pèlerins du Moyen Âge, tient une place majeure dans le renouveau de la ronde-bosse en Occident. Les figurations ultérieures montrent des attributs caractéristiques : gril, glaive, verges (Jacques Baudoin, Grand livre des saints: culte et iconographie en Occident, 2006 - books.google.fr).

Faisceau de verges, attribut de sainte Foi, martyre d'Agen ; attribut de la sibylle Tiburtine, qui a prédit la flagellation du Sauveur. A Auch, c'est la sibylle Agrippine qui porte les verges. A Vézelay, un démon tient au-dessus de la tête d'une jeune fille un faisceau de verges, et lui souffle le mot : time (Abbé Crosnier, Iconographie chrétienne ou étude des sculptures,peintures,etc. qu'on rencontre sur les monuments religieux du Moyen Age, 1848 - books.google.fr).

On trouve aussi la Concorde, la Justice ou la bonne foi avec un tel attribut (Virginie Bar, La Peinture allégorique au Grand Siècle, 2003 - books.google.fr).

La mention de 1207 ("eclesia sancta fidis") visant à délimiter la coseigneurie de Mirepoix avant la croisade contre les albigeois nous interroge sur la présence d'un tel vocable (Sainte-Foi) dans une région si éloigné des terres martyriale de la sainte agenaise et du Rouergue ou l'abbaye de Sainte-Foy de Conques connut un grand succès. Une bulle du pape Innocent III nous révèle cependant que l'église de Sainte-Foi en Ariège est bien possession de l'abbaye rouergate en 1123 (fr.wikipedia.org - Sainte-Foi).

A Marseillette : Saint Jean, Saint Joseph, Saint Louis, Sainte Marie, bien situés (à l'endroit), avec en plus Saint Gabriel, Saint André et Saint Pierre.

Couffoulens et le psautier

M. Aimé Giron, au nom de la fabrique de l'église paroissiale de Langeac, fait hommage d*un très-grand et beau Psautier imprimé, dont notre confrère avait annoncé la découverte à la séance précédente. Cet ouvrage a pour titre : Psalterium romanum juxta breviarium ex decrelt sacrosancti concilii tridentini restitutum, in duos tomos distributum. Carcasonnœ, apud capucines, M.DC.LXXVI. Un des deux volumes a conservé son frontispice qui est orné d'une belle gravure. On y voit aussi les insignes des capucins, attestant que ce livre était à l'usage des religieux de c«t ordre. Le texte est rehaussé, en outre, de lettres capitales à vignettes noires et rouges (www.archive.org - Annales de la société académique du Puy, Tome XXXI — 1870-1871).

Le Psautier des Capucins de Carcassonne (1682 ?) est le plus rare des ouvrages imprimés à Carcassonne dans le courant du XVIIème siècle, car c'est tout juste si on en a conservé le souvenir. En 1682, le Père Augustin, religieux capucin de la province d'Igualade en Espagne, proposa à ses confrères du couvent de Carcassonne d'imprimer un psautier, avec des caractères et des formes d'imprimerie qu'il se faisait fort de fabriquer.

De notables habitants de Carcassonne s'intéressèrent à l'entreprise, et M. Castanier — le plus riche négociant de la ville — fournit aux dépenses occasionnées par la fonte des caractères ; il paya aussi une partie des exemplaires. Le papier, qu'on lit fabriquer spécialement, coûta, paraît-il, "23.000 livres et si le reste des frais ne se monta qu'à 7.000 livres, c'est vraisemblablement parce que le P. Augustin parvint à confectionner lui-même les appareils d'impression.En toul cas, lorsqu'il fallut payer les 30.000 livres, les souscripteurs ne tinrent pas leurs engagements, et il semble résulter du Mémoire Manuscrit sur la fondation du Couvent des Capucins de Carcassonne que ce fut M. Castanier qui tira la communauté d'embarras.

Né en 1646, Guillaume Castanier devint un homme important par les charges municipales qu'il occupa, mais surtout par la grande fortune qu'il fit dans la fabrication des draps. Déjà fort riche au moment de la banque de Law, il sut transformer à temps ses actions en belles et bonnes lerres, au point de devenir le plus grand propriétaire foncier de la région. Son fils, ou son neveu, Guillaume-François devint le gendre de Lamoignon. En 1793 celte immense fortune fut confisquée sur la tête de la marquise de Poulpry, dernière héritière de la famille Castanier d'Auriac.

Ce qu'il nous importe de retenir surtout c'est que Guillaume Castanier devint, entr'autres seigneuries, propriétaire de la baronnie de Couffoulens. Selon Mahul, c'est François de Castanier qui l'avait acheté à Charles Claude de Clavière le 11 juin 1712. Le Marquis de Charles François Clavière, son fils, affilié à la loge de Bussy ou d'Aumont, sera fondateur de loge maçonnique en Avignon où il résidait. Charles Claude de Calvière, né en 1664 à Paris, marié le 26 juin 1692, à Avignon, avec Antoinette d'Albon. En 1729, décède François de Castanier. Guillaume Castanier d'Auriac, premier président au Grand Conseil, né en 1702, fils de François, mort à Fontainebleau le 3 décembre 1764 ou 1765, acheta le marquisat de Couiza et d'Arques en 1746 de Marie-Josèphe de Rébé, des Rébé d'Amplepuis, dont l'archevêque de Narbonne Claude de Rébé est membre.

Selon une tradition assez répandue, Guillaume Castanier aurait installé au chateau de Couffoulens une imprimerie particulière où aurait imprimé le Psautier des Capucins ainsi que plusieurs autres ouvrages. Il n'est pas probable que les Pères Capucins de Carcassonne aient imprimé leur Psautier ailleurs que dans leur couvent.

Sous les auspices du Fr. Fabien, M. Castanier nous donna les caractères dn Psautier et une bonne partie des exemplaires, qui passèrent au profit de la Province. Il y a apparence qu'il avoit fourni aux frais de l'impression et qu'on a laissé tout dépérir dans la suite. Le grand mur qui longe le chemin royal fut encore bâti par les soins du Fr. Fabien et aux fraii de M.r Castanier. C'est lui qui dans ses différents voyages à Rome peubla la chapelle de St-Félix de tant de reliques, qu'elle pourrait porter plus justement le nom de chapelle des Martyrs. Il est mort dans un âge fort avancé, plein de jours et de mérites.

Le plus rare et le plus cher est le Psautier des Capucins de Carcassonne, de 1682 (?) (Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, 1901, Alphonse Mahul, Cartulaire et archives des communes de l'ancien diocèse et de l'arrondissement administratif de Carcassone, 1857).

A Igualda d'où était le P. Augustin, janvier est le mois de la Sant Antoni Abat, Festa dels Tres Tombs (la “cavalcade des trois tours”). C'est une fête du quartier de sant Antoni Abat. Un défilé de chars tirés par des chevaux traverse une partie de la ville. Saint Antoine l'Abbé est le patron des animaux domestiques.

Le présumé psautier de Couffoulens rassemble tous les psaumes, 150, dont ceux numérotés dans la Vulgate XXXVIII,6 et LXXII,25-26 qui se trouvent sur l'obélisque du méridien de l'église Saint Sulpoce de Paris :

ECCE MENSURABILES POSUISTI DIES MEOS ET SUBSTANTIA MEA TANQUAM NIHILUM ANTE TE : "C'est ainsi seigneur que vous avez donné des bornes à nos jours, et toute notre vie est un rien à vos yeux"

QUID MIHI EST IN CŒLO ? ET A TE QUID VOLUI SUPER TERRAM ? DEUS CORDIS MEI ET PARS MEA DEUS IN ÆTERNUM : "Que dois-je chercher dans le ciel ? Et qu'est-ce que je puis désirer sur la terre ? Si vous-même seigneur ; vous êtes le dieu de mon coeur, et l'héritage que j'espère pour l'éternité" (N. Marquet, P. Bacchus, J. Fort, S. grégori, O. Escuder, Praole de Soleil, 2005).

Correspondance des fresques d'Emile Signol avec des communes du département de l'Aude

Les photos des peintures de Signol sont issues du site www.patrimoine-histoire.fr.

Les N inversés des signatures de Signol de deux tableaux, la Résurrection et la Trahison de Judas (ou Arrestation de Jésus), indique la symétrie Nord/Sud de l'église Saint Sulpice. La Résurrection se trouve de l'autre côté de la Mort de Jésus Christ (ou Crucifiement), idem pour l'Arrestation de Jésus et l'Ascension. A quoi il faut ajouter les N inversés du titulus du Crucifiement.

Emile Signol, L'Ascension (1876), Eglise Saint Sulpice - Transept sud-ouest

L'Ascension

1876. Dans le haut, le Saint-Esprit. Dieu le Père assis sur un trône d'or. A sa droite, le siège du Christ. Chœur d'anges.

Caux et Sauzens possède une Croix de Rogations et une Croix INRI.

Les jours des Rogations sont, dans le calendrier liturgique catholique, les trois jours précédant immédiatement l'Ascension. Ce terme est surtout utilisé par les Églises catholique et anglicane, mais tombe aujourd'hui en désuétude. Le mot « Rogation » vient du latin rogare, qui signifie « demander ». Ce terme sert à qualifier cette période de l'année car l'Évangile du dimanche précédent comprend le passage « demandez ce que voudrez et cela vous sera accordé » (Jean 15, 7). Les fidèles observaient traditionnellement pendant les Rogations un jeûne afin de se préparer à la célébration de l'Ascension et les prêtres bénissaient les cultures. Cette fête, introduite par saint Mamert en 470 dans la vallée du Rhône, est étendue à toute la Gaule lors du concile d'Orléans (511) (fr.wikipedia.org - Jours des Rogations).

Les trois autres fresques sont associées chacune à un grand prophète. Seule L'Ascension fait exception. Mais selon certains auteurs comme le père dominicain Richard (1711-1794) le prophète Daniel l'aurait annoncé.

Jésus-Christ monte au ciel, porté sur les nuées du ciel, comme le vit autrefois en esprit et l'annonça le prophète Daniel (Dan., VII). Il y monte par sa propre vertue et sans aucun secours étranger, il y monte en triomphe, pour en prendre possession, à titre de conquête qu'il a faite lui seul, et sans en partager la gloire avec personne, comme font les autres conquérants qui ont besoin de tant de bras pour gagner des royaumes: il y monte dans l'appareil convenable à la dignité de la personne du Fils unique de Dieu pour y recevoir en vertu de sa filiation divine et de ses mérites surabondants, la couronne des mains toutes puissantes de l'Ancien des jours, de son Père éternel, avec l'honneur, la gloire, la puissance souveraine sur toutes les langues, toutes les tribus, toutes les nations de l'univers (Collection intégrale et universelle des orateurs sacrés du premier et du second ordre, Migne, 1855 - books.google.fr).

Emile Signol, Crucifiement (1872), Eglise Saint Sulpice - Transept nord-est

Le Crucifiement

Ou La Mort de Jésus-Christ, par le même, de 1873. Dans le haut, le prophète Isaïe, une croix à la main , et deux autres prophètes à ses côtés.

L'histoire de Villebazy (Villabassino ou Villa Bazzini) semble liée à celle de l'abbaye de Saint Hilaire, qui autrefois portait le nom de Saint Saturnin selon Mahul, où se trouve le tombeau de saint Saturnin de Toulouse, située à quelques kilomètres au nord. En 960, le comte Roger de Carcassonne fait donation au Monastère de Saint Hilaire de plusieurs églises et alleux lui appartenant, dont « Villabassino ». On, note par ailleurs la donation par Raymond comte de Carcassonne en 1034 de Villebazy, appelé Valleuchia, toujours à l'abbaye de Saint Hilaire. En 1120, le Pape Calixte II confirme à l’abbé de Saint Hilaire Udalger la possession de Villebazy sans mentionner expressément son église. L’église Saint Fructueux de Villebazy date du 12ème siècle.

Dans l'église se trouve une Crucifixion qui semble être l'un des tableaux envoyés par Nicolas Pavillon aux cantons de son dicoèse.

www.fondation-patrimoine.org - Eglise Saint Fructueux de Villebazy

Emile Signol, L'Arrestation de Jésus ou La Trahison de Judas (1879), Eglise Saint Sulpice - Transept nord-ouest

L'Arrestation ou la Trahison de Judas

Grande peinture murale par Signol, de 1873. Au-dessus, sur un nuage, le prophète Jérémie, avec Habacuc à sa droite et Michée à sa gauche.

Rien de direct ici, sauf les rapports entre Saint Anselme et Judas. On considère que le saint Anselme est celui de Cantorbéry. Anselme de Cantorbéry ou saint Anselme (Anselmus) est né à Aoste en 1033 (ou 1034 selon les sources) et mort à Cantorbéry le 21 avril 1109. Il fut moine à l'abbaye du Bec. Il fut un des plus grands écrivains mystiques de l'Occident médiéval, et considéré parfois comme le premier penseur scolastique. Canonisé en 1494, Anselme de Cantorbéry est proclamé docteur de l'Église en 1720 et fêté le jour de sa mort (fr.wikipedia.org - Anselme de Cantorbéry).

La localité qui s'appelle aujourd'hui Villar-Saint-Anselme s'appelait autrefois Le Villa de Moussen Ancel, en latin : Villare Domini Ancelli. Une bulle de Benoît Xll du 21 septembre 1335 mentionne cette église paroissiale : ecclesia parrochialis de Villario Domini Ancelli. Les revenus du recteur étaient évalués à la somme de 40 livres :

Villar Saint Anselme, Aude : castrum de Villario, l3l9 ; rector de Vilari Domini Ancelli, 1351 ; le Villa de Moussen Anssel, 1571 ; del Villar de Moussen Ancel, 1639 ; le Vila Saint Anselme, 1706 ; le Villa de Monsieur Ancelly, 1788.

"Ancel", "Ansel" sont des variantes d'Anselme (lisezmoi.blogspace.fr - Villar Saint Anselme/, Élie Griffe, Études d'histoire audoise, IXe-XIVe siècles, 1976).

Le tableau La Sainte Famille aux anges ou Le repos pendant la fuite en Egypte, du XVIIème siècle, d'après L. de La Hire, provient de l'ancienne église Saint Julien et Sainte Basilisse. Elle est probablement le fragment d'une oeuvre plus importante. Le cadre est du début du XIXème siècle (www.culture.gouv.fr).

Saint Anselme et Judas

Saint Anselme, archevêque de Cantorbéry, primat d'Angleterre, eut des démêlés avec le roi d'Angleterre Guillaume le Roux qui fint de se réconcilier avec lui : "Voyant qu'il ne pouvait réussir dans ses desseins hostiles contre Anselme, il prit les apparences de se réconcilier avec lui et de lui rendre ses bonnes grâces. Judas commença sa trahison par un baiser." Au cours d'une assemblée la lacheté des évêques d'Angleterre devant l'autorité du roi "frappa si fort l'assemblée entière, que le peuple ne leur ménagea ni les huées, ni les titres de lâches, de traîtres, de Judas." (Joseph Croset-Mouchet, Saint Anselme: archevêque de Cantorbéry, 1859).

Saint Anselme répondit un jour : « Quand Dieu m'aurait élu, je craindrais encore, parce que Saül et Judas, qu'il avait choisis, ont été réprouvés. » (Pères Longueval, Fontenay, Brunoy, Berthier, Histoire de l'église gallicane: dédiée à Nosseigneurs du clergé, Volume 10, 1826).

O mon doux Jésus! s'ecrie au sujet de la trahison de Judas saint Anselme (de Passione Domini), quel ne fut pas l'excès de votre bonté et de votre douceur à l'égard de votre perfide disciple ! Vous n'avez pas voulu l'humilier et le confondre en présence des autres apôtres; vous vous êtes contenté de l'avertir en secret, lui commandant de se hâter d'exécuter promptement ce qu'il avait résolu. Votre bonté ne put calmer la fureur dont il était animé contre vous; et étant sorti aussitôt, il s'empressa d'accomplir ses criminels desseins. C'est alors, ô Jésus! que fut glorifiée la sainte société de vos apôtres qui représentèrent en ce monde la société des anges. Ce départ de Judas quittant la compagnie de Jésus-Christ et de ses apôtres nous figure ce qui doit avoir lieu à la fin des siècles. Alors, en effet, après le jugement général, les réprouvés seront éternellement séparés de la société de Jésus et de ses saints; alors brillera dans tout son éclat la gloire du Christ; tous ses membres se réuniront à leur divin Chef pour monter avec lui dans les cieux, tandis que les pécheurs seront précipités dans les abîmes de l'enfer pour y être à jamais tourmentés (Ludolphus de Saxonia,La grande vie de Jésus-Christ, traduit par Dom Augustin, 1865).

Saint Anselme a servi de prête-nom à une pièce d'un drame religieux dont la Vierge Marie est l'actrice principale et qui a inspiré la Passion des Jongleurs.

L'auteur de la Passion des Jongleurs semble s'être inspiré le plus souvent de l'Historia Scholastica (vers 1170) de Comestor, du Liber de Passione Christi et doloribus et planctibus matris ejus (première moitié du XIIème siècle) attribué à saint Bernard (PL, CLXXXII), de la Vitis Mystica de saint Bernard (PL, CLXXXIV), et du Dialogus Beatae Mariae et Anselmi (début XIIème siècle) du pseudo-Anselme (PL, CLLX).

On trouve dans la Passion des Jongleurs les épisodes suivant : Tentative de Judas de rendre l'argent aux Juifs (Mat. XXVII, 3-5 ; Comestor, col. 1624-25) ; suicide de Judas ; achat du champ (Mat. XXVII, 6-10 ; Comestor, 1625). Le suicide de Judas est ici accompagné d'un épisode curieux, celui celui du coq ou du chapon. Judas rentre chez sa mère qui lui reproche sa trahison ; Judas répond que le chapon en train de rôtir chantera avant que Jésus ne ressuscite. Se lève alors tout d'un coup le chapon qui va chantant dans la maison. Judas, convaincu de son péché, se suicide de désespoir. Cette légende paraît être fort ancienne ; des versions pareilles se trouvent dans un texte latin du XIIème siècle, et dans certains manuscrits grecs de Nicodème publiés par Tischendorf. Selon la version grecque, Judas rentre chez lui et demande à sa femme une corde pour se pendre. Elle répond qu'il ne devrait pas se sentir coupable, car il était plus probable que le coq à la broche chantât que Jésus ne ressuscitât. Le coq alors de chanter et Judas se décide. Il existe aussi un ancien récit copte d'après lequel on servit au Christ à la Cène un coq rôti coupé en morceaux. Après que Judas fut sorti, Jésus fit ressusciter le coq et lui dit de suivre Judas qui était rentré chez lui. Le coq vit la femme de Judas l'exhorter à vendre Jésus ; ensuite l'animal suivit Judas au temple où il assista au dialogue avec les Juifs avant de retourner auprès de Jésus pour lui raconter tout. Le coq monta au ciel pour une période de 1000 ans (Anne Joubert Amari Perry, La Passion des jongleurs: texte établi d'après la Bible des sept estaz du monde de Geufroi de Paris, 1981).

On peut rattacher cet épisode de la Passion au conte du Demi-Poulet, à moitié cuit et à moitié vivant, (Conteur : Benjamin Brau. Enquêteurs : D. Fabre et J. Lacroix. Lieu d'enquête : Narbonne) qui est aussi entendu par B. Brau à Ladern-sur-Lauquet. Ce conte est connu un peu partout en France (Jacques Lacroix, Récits & contes populaires du Languedoc, Volume 2, 1978).

Saint Anselme et Marie Madeleine

A saint Anselme, par exemple, l'histoire de la pécheresse fournit le thème d'une de ses oraisons. Au souvenir de la Madeleine, dit-il, le pécheur respire l'espoir, à son exemple il soupire vers le salut. L'ancien 'moine du Bec se croit lui-même un pécheur précipité dans l'abîme des vices, écrasé sous le poids du péché, enfermé dans l'obscur cachot du crime, perdu dans les ténèbres de ses fautes. Aussi s'adresse-t-il à l'amante choisie, à l'élue aimée de Dieu, elecla dileclrtx et tfilecta electrix Dei. Malheureux, il implore la bienheureuse ténébreux la lumineuse, pécheur la sainte, impur la pure. Qu'elle lui obtienne la grâce du repentir dont elle a elle-même joui. [...] Saint Anselme enrichira ce genre littéraire grâce à la profondeur de son expérience religieuse. Nous lisons ainsi, issue de la plume de saint Anselme, une des premières prières privées qui s'adresse à la Madeleine. Il exprime avec délicatesse l'ardent amour qui la poussa vers le tombeau, lui fit croire disparu le cadavre du Bien-Aimé, alors qu'« elle le cherchait en pleurant et le pleurait en cherchant ». Il interpelle le Seigneur lui-même comme si la gloire de la résurrection l'avait rendu insensible à la douleur de cette femme fidèle. Il se réjouit, quand le Seigneur se fait enfin reconnaître de sa Bien-Aimée : « II l'appelle de son nom accoutumé, ellele reconnaît au son de sa voix familier ». Et aussitôt les pleurs de la Madeleine changent de sens - car très justement saint Anselme note que la Madeleine continue de pleurer : mais ses larmes de deuil se sont changées en pleurs de joie. Rien n'égale peut-être, par la ferveur des sentiments et la finesse de l'expression, cette prière de saint Anselme, sinon un sermon anonyme du XIIIème siècle qui eut une très grande vogue au moyen âge et que certains manuscrits avaient d'ailleurs mis sous le nom de l'archevêque de Cantorbéry, bien que, plus fréquemment, d'autres le mettent sous le patronage d'Origène. On le désigne par son Incipit "Audivimus" (Victor Saxer, Le culte de Marie Madeleine en Occident: des origines à la fin du moyen âge, Volume 2, 1959).

Le Jeu de la Passion qui se décline en version longue "Grandes Passions" ou brèves, remonte au XIIIème siècle. Il manifeste l'antagonime des exemples de Marie Madeleine et Judas.

La première partie est consacrée à la théologie du salut ou à l'œuvre de Jésus, ce qui comporte tous les développements que l'on peut imaginer L'intérêt se concentre sur deux points qui suscitent incertitude ou débat. La descente du Christ aux enfers est un article du credo qui ne peut être négligé. C'est l'occasion d'évoquer le rachat des justes de l'Ancien Testament et la chute du pouvoir des démons. Cette étape du salut doit-elle intervenu entre la mort et la Résurrection ou après ? La logique scénique, qui compte au théâtre, et la théologie n'inspirent pas forcément la même solution. Les auteurs font leur choix. Le débat théologique le plus important concerne la satisfaction. Expier le péché d'Adam est un impératif enseigné par la tradition qui est exposé par certains auteurs dans une controverse entre Justice et Miséricorde. Cette transformation des vertus en personnages, plus justifiée au théâtre qui partout ailleurs montre à quel point ces oeuvres sont médiévales. Reste qu'il faut expliquer pourquoi le Christ devait mourir, ce qui est un des points les plus délicats de toute la théologie. J.-P. Bordier montre que la thèse retenue découle de Thomas d'Aquin en utilisant avec souplesse ses solutions. La deuxième partie traite pour l'essentiel de l'attitude devant le salut de divers personnages des Évangiles. Le reniement de saint Pierre et son repentir ont leur place, bien sûr, comme les deux larrons Les développements les plus importants concernent Marie-Madeleine et Judas qui forment un couple antithétique, décisif dans une œuvre théâtrale. Pécheresse, Marie-Madeleine se repent et elle est sauvée. Judas est damné, non à cause de son forfait, mais parce qu'il ne croit pas que Dieu puisse lui pardonner et qu'il reste fermé à cette perspective de rachat. La piété sensible et si humaine de la fin du Moyen Âge se lit en entier dans ces considérations. La carrière de Judas est d'ailleurs considérablement enrichie à travers les apocryphes, jusqu'à en être méconnaissable. La troisième partie traite des adversaires du Christ, pour l'essentiel des juifs et du diable. La caractéristique commune aux uns et aux autres est de travailler à leur propre perte en cherchant à faire mourir Jésus. Ce thème théologique indiscutable se transforme en un ressort inattendu de l'action dramatique. La dernière partie partie intitulée « Mythe » aborde la difficile question de la responsabilité des démons dans le péché d'Adam et donc le problème de leur chute. Du destin de l'humanité on passe au drame cosmique. La théologie n'ignore pas cet aspect de la vision chrétienne du monde et de l'histoire. Ainsi, les perspectives s'élargissent au point de tout englober, ce qui est satisfaisant à la fois pour la doctrine et pour le spectacle. Les théories de saint Anselme réapparaissent, sans s'imposer vraiment. Les auteurs s'efforcent d'éviter tout dualisme et toute hérésie. Manier sans faute toute cette matière difficile est de l'ordre de l'exploit. On ne peut conclure qu'en relevant la sûreté dont font preuve les auteurs, qui sont des laïcs. La partie la plus attachante de ce Jeu est celle où, à l'intérieur de thèmes admis et convenus, passe un message d'espérance et de piété (Revue d'histoire de l'église de France, Volume 86, Numéros 216 à 217, 2000).

Roscelin et saint Anselme illustrent la lutte du nominalisme et du réalisme, c'est-à-dire du matérialisme et du spiritualisme enfermés dans l'arène de la tradition sacrée, lutte ardente, qui se continua dans le siècle suivant entre Abélard et saint Bernard. Le nominalisme affirmait qu'en réalité il n'existe que des individus, des choses particulières, et que, hors de là, il n'y a que des abstractions de l'esprit et par conséquent des mots (flatus vocuus). Appliquant ces principes à la théologie, Roscelin en était arrivé, de déductions en déductions, à faire trois dieux distincts de trois personnes de la Trinité. La tradition était en péril ; saint Anselme, Odon de Cambrai et Bernard de Chartres la défendirent. Saint Anselme, sept siècles avant Descartes, proclame la preuve fameuse de l'existence réelle de Dieu, par la seule conception d'un idéal de grandeur et de perfection absolues, sur lequel nous mesurons toutes les perfections et les grandeurs relatives; et, appuyé sur cette base, il établit qu'il y a non seulement des individus humains mais l'humanité qui est une, comme il y a une vérité une et subsistante par elle même, comme il y a un temps absolu que les durées particulières manifestent sans le constituer (Auguste Bravais, Patria: la France ancienne et moderne, morale et materielle, 1847, Thèmes : Philosophie et Nonagones).

Emile Signol, La Résurrection (1876), Eglise Saint Sulpice - Transept sud-est

La Résurrection

Grande peinture murale par Signol, au-dessus de laquelle Ezéchiel se tient debout sur un nuage, ayant Daniel à sa droite et Aggée à sa gauche.

Une sculpture, bas-relief en albâtre datant du XIVème siècle, au château comtal de Carcassonne provient de l'église Saint-Sernin de Carcassonne. Elle représente le portement de croix, la flagellation, la crucifixion et la résurrection.

www.culture.gouv.fr

Autres N inversés

Une croix de 1676 au INRI avec un N inversé se trouve à Villemoustaussou (www.renneslechateau.com - Inri 9) du côté de Carcassonne et de la Résurrection de Signol.

La croix dédiée à Marie Madeleine devant sa petite chapelle de Pezens aux N, comme il se doit, totalement inversés, nous précise que ce lieu est celui de "Magdelene" Mgr Rivière, vicaire Général de Carcassonne en 1948, dans un très intéressant ouvrage intitulé : "la sainteté en pays d'Aude" ne mentionne en effet que le seul village de Pezens comme étant plus particulièrement voué au culte de la plus célèbre des pénitentes. Pezens est donc l'occasion pour Mgr Rivière de faire l'éloge de la compagne de tous les instants du Christ, que ces moments soient heureux ou sinistres, et il insiste sur le fait qu'elle fut en tout la première : "Au matin de la résurrection, elle fut la première au sépulcre, la première à laquelle le Sauveur ressuscité apparut, la première qui reçut de lui, l'ordre d'aller annoncer sa résurrection aux apôtres et aux disciples, la première à qui il fut donné de publier la gloire de sa vie nouvelle et son triomphe sur la mort, sur le péché et sur ses ennemis." Étrangement, le prélat ne mentionne donc même pas Rennes-le-Château qui à cette époque semblait en plein oubli, volontaire ou pas. D'ailleurs cette zone de l'Aude a très peu attiré son attention (reinedumidi.com - Christian Attard, La madeleine de Pezens, reinedumidi.com - Christian Attard, N inversé).

Pezens est du côté de l'Ascension de Signol.