Partie VII - Cohérence grand nonagone   Chapitre L - Troisième Etoile   Rennes-le-Château - Vieille-Chapelle   

Rennes-le-Château - Vieille-Chapelle

Calendrier

Saint Antoine, honoré à Belcastel, Ytrac (autel de l'église), Saint-Antoine, et à travers les personnages d'Antoine Rotolp à Crespinet, Antoine Gencien Pontault-Combault, Antoine Boucher Mortefontaine, Antoine GallandRollot, illustre le 17 janvier associé à Rennes-le-Château.

C'est d'ailleurs sur cette diagonale que se faisait le pèlerinage d' Ytrac à Saint-Antoine pour demander l'intercession de l'ermite égyptien.

Les saints auxiliateurs étaient célébrés en France principalement le 8 août, date lié à Vieille-Chapelle. Sur cette diagonale de nombreux de ces saints sont représentés :

Blaise à Saint-Merd-la-Breuille (statue), Saint-Bard, Viersat, Vorly (fête du saint), Saint-Michel-de-Volangis (fête du saint).

Roch (parfois auxiliateurs) à Bouzais, Mazingarbe (chapelle)

Georges à Saint-Georges-de-Poisieux

Catherine à Ventenac-Cabardès (statue), Sauveterre-de-Rouergue (statue), Boissise-la-Bertrand (tableau), Guerbigny (statue)

Christophe à Sauveterre-de-Rouergue, Belcastel, Contres

Denis à Puisieux, Estrées-Saint-Denis

Pantaléon à Salins (Cantal)

Aux extrémités de la diagonale, se trouvent Luc-sur-Aude dont l'église est sous le vocable de Saint-Léocadie et Vieille-Chapelle dont les seuls éléments anciens subsistant de son église sont deux dalles funéraires portant les noms de Nicaise. Ces deux noms renvoient à un dicton météorologiques bienvenu :

" De Sainte-Léocadie (9 décembre) à Saint-Nicaise (14 décembre) les gelées naissent ".

Nicaise renvoie lui-même à un autre dicton :

" A la Saint-Nicaise, le renard est souvent Blaise." (Blaise vivait retiré dans les bois avec un loup et un renard, qui, en hiver, s'éloigne des villages).

Blaise, on l'a vu, est fêté aussi le 8 décembre…

A Ventenac-Cabardès, les deux mois des sommets de cette diagonale sont l'objet de deux fêtes : celles de saint Julien (9 janvier) et de saint Stapin (6 août).

A Viersat, l'église est dédiée à saint Sulpice de Bourges (17 janvier comme Antoine) et saint Blaise, de même qu'à Saint-Bard.

Centres de la France actuelle et ancienne

D'après différents calculs, le centre de la France, sans la Corse, se situerait à Vesdun, confirmé en 1966 par le Colonel Dumont, Saulzais-le-Potier confirmé en 1957 par le Général Gérin… sur cette diagonale, ou Bruères-Allichamps sur le rayon du grand nonagone allant au Patchalet.

Pour ce qui est des anciens temps, Dampierre-en-Burly, antique Belca, était un ancien carrefour du pays des Carnutes, des Senones et des Eduens, c'est en ce lieu que se trouve la croix désignant l'intersection entre les évêchés d'Orléans, de Sens et d'Auxerre. Dans le bois de Biauche, se trouverait le centre de la Gaule.

Selon Louis Charpentier (Les géants, Rober Laffont, pp. 270-271), situe le point de jonction des quatre grandes confédérations gauloises à Saint-Gondon. " Les auteurs latins situent ce lieu où se tenait tous les rois ans l'assemblée politique des Gaules in finibus Carnutum ; or le domaine des Carnutes se terminait précisément à la Quiaulne, passé laquelle commence le domaine des Bituriges, actuel Berry. Mais là également aboutissent les domaines des Senons et des Eduens et, de ce fait, des quters fédérations. Il y avait encore, en ce lieu, outre des dolmens et tumuli antérieurs au Gaulois, un champ de pierre levées qui fut détruit par ordre de Charlemagne. Et peut-être ces " pierres levées " marquaient-elles les " assises ". Il semble que cette enclave était tenue par des Boïens.

La rose fraîche découverte dans le tombeau de saint Gondon symboliserait la tradition toujours vivante qu'il incarnait, ou que le lieu où il se trouvait continuait à jouer son rôle. Sur cette même diagonale notons la ville de Lorris où naquit Guillaume de Lorris, auteur du Roman de la Rose.

University of South Florida

Connivence

Les châteaux de Menetou-Salon et de La Verrerie ont joué un rôle important dans l'histoire de France contemporaine qui a entraîné d'autres continents dans ses voies. Il est des temps où des synthèses politiques se font jour à partir de mondes étrangers en apparence.

Lors de sa naissance, le " parti colonial " est essentiellement incarné par deux personnages : Eugène Étienne (1844-1921) et Auguste d'Arenberg (1837-1924). Ils ont été deux des membres fondateurs du Comité de l'Afrique française en 1890, qui trouve deux ans plus tard une expression politique à l'Assemblée nationale sous la forme d'un groupe appelé abusivement " le parti colonial ". Le prince Auguste d'Arenberg est un héritier tandis qu'Eugène Étienne est un " homme nouveau " ; l'un est royaliste et fervent catholique, l'autre républicain. Ils vont cependant devenir des alliés et créer ainsi l'un des groupes les plus originaux et les plus puissants à la Chambre des députés sous la Troisième République.

C'est Gambetta qui a initié le projet d'expansion coloniale. Il y voit un moyen de regagner en prestige ce que la France a perdu avec l'Alsace et la Lorraine. Battu avec la liste monarchiste du Cher aux élections du 4 octobre 1885 dans une très forte proportion, le prince d'Arenberg ne peut guère compter être réélu à moins de changer lui- même de camp politique. S'il admire Gambetta pour son projet colonial, il ne peut pas moralement accepter un homme et un gouvernement qui combat les catholiques. C'est finalement l'évolution du pape Léon XIII (1878-1903) qui va permettre à d'Arenberg de se reconnaître complètement comme gambettiste.

Les innovations et les utopies du XIXème siècle structurent la pensée de bon nombre de membres du lobby colonial. Les sociétés de géographie ont été déterminantes dans la découverte des territoires africains et asiatiques. On ne saurait comprendre la passion d'Arenberg pour l'Afrique sans tenir compte de la société de géographie du Cher ; née en 1875, cette société de géographie provinciale est la troisième créée en France. Le réseau constitué par d'Arenberg est tout naturellement structuré autour d'un groupe familial. Par son mariage, Auguste d'Arenberg est associé aux Greffulhe, mais il est également proche des Vogüé. Ces derniers sont en effet installés depuis 1842 au château de La Verrerie [sur la même diagonale] à quelques kilomètres de Menetou-Salon et deviennent d'ailleurs des intimes. Ils investissent le monde de la diplomatie, de l'écriture et les couloirs de l'Assemblée nationale. Au sein de la Société de géographie du Cher, ils rêvent ensemble à un autre monde, l'Afrique, au point de devenir les fondateurs du Comité de l'Afrique française.

La franc-maçonnerie conserve à la fin du XIXème un rôle politique, sinon intellectuel, important. Autant on ne peut soupçonner d'Arenberg, récemment " rallié " d'être un franc-maçon [bien que le château de La Verrerie de ses amis Voguë avait été un haut-lieu maçonnique], autant cela ne fait pas de doutes pour Étienne ; il entre en franc-maçonnerie comme on entre en religion, mais aussi sans doute par pur pragmatisme et opportunisme politique en 1876 c'est- à-dire juste après avoir été le secrétaire particulier de Gambetta. Le 7 novembre 1876, il se trouve dans la loge " Le Phare de la Renaissance " ; le 28 mars 1881, il devient " compagnon " et " maître " et intègre la loge parisienne " Union et Persévérance ". En 1899, il change encore tout en restant parisien. Enfin, en 1902, Étienne s'introduit dans la loge " Union de Tlemcen " en Algérie où il reste jusqu'à sa mort. Que lui apporte la franc- maçonnerie alors ? C'est avant tout un lieu de réflexion mais aussi un réseau d'influence puissant dans lequel d'autres questionnements peuvent surgir. Parmi celles-ci : le saint- simonisme. Née vers 1825, cette utopie prophétisait la venue d'un âge d'or grâce à la technique industrielle. Opérant une synthèse des deux idéologies du XIXème siècle - libéralisme et socialisme - le saint-simonisme pensait pouvoir améliorer la condition ouvrière (Julie d'Andurain, blog).

Dessin d'enfance de Toulouse-Lautrec

qui, enfant, passait l'été au château du Bosc à Naucelle

Chemin de saint Jacques

Saint Jacques est vénéré à Roullens, Freix-Anglards

et ses chemins passent par Ventenac-Cabardès, Pieusse, Bassignac, La Vinzelle (Grand-Vabre).