Partie XI - La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet   Etudes particulières de psaumes   Psaumes pénitentiels : Irlande, vampires et Lilith   
LA VRAIE LANGUE CELTIQUE BOUDET PSAUMES PENITENTIELS PENITENCE VAMPIRES LILITH

Les sept psaumes pénitentiels portent dans la Vulgate les numéros 6, 31, 37, 50 (dont le premier mot est miserere et le dernier vitulos), 101, 129, 142, et comptent au total 115 versets (François Dolbeau, Vies inédites des saints Jouin et Généroux, clercs et fidèles en Poitou médiéval, 2007 - books.google.fr).

Les Irlandais, champions de la pénitence

Si l'influence au milieu du septième siècle des moines irlandais va répandre la pratique de l'ascèse et va permettre l'introduction des pénitentiels qui amorcent le mouvement vers le sacrement de pénitence, le huitième siècle va apparaître apparaître comme un siècle de crise, celui où l'émergence du monachisme et l'accroissement des paroisses rurales vont disloquer les structures ecclésiastiques. La spoliation des biens de l'épiscopat par Charles Martel, dans ce contexte, contribuera à accentuer l'instabilité de la position des institutions. Quant à la réforme de la Vulgate dans l'Empire franc, elle est l'œuvre de Charlemagne et la la papauté n'a eu qu'une influence mineure comparée à celle exercée par l'Angleterre où le travail de réforme est déjà vieux d'un siècle. Le siècle de Charlemagne est celui de l'affrontement et de la dispersion de deux types de manuscrits, ceux émanant d'Angleterre et ceux circulant depuis l'Espagne. Deux hommes vont incarner cet antagonisme, Alcuin et Théodulfe (Xavier-Laurent Salvador, Vérité et écriture(s), 2007 - books.google.fr).

Le sacrement de pénitence et de réconciliation est, dans l'Église catholique romaine, dans les Églises orthodoxes, et dans l'Église anglicane, l'un des sept sacrements. Il a pour objectif que Dieu pardonne les péchés au pénitent (fr.wikipedia.org - Sacrement de pénitence et de réconciliation).

Vampirisme et eucharistie

Sully Prudhomme s'indigne contre les prêtres qui s'acharnent sur l'âme des enfants pour la farcir de superstitions et de préjugés. Dans une périphrase peu aimable il les appelle: les parasites sacrés du troupeau qu'ils font paître. Dans le concert de voix qui depuis Voltaire vilipendent le clergé, il n'a pas dédaigné de faire sa partie. Il y est allé, lui aussi, de sa petite note. De la part d'un poète aussi délicat on s'attendait à mieux. Non moins étranges sont les opinions qu'il émet sur les sacrements. Les chrétiens ont grandement tort, selon lui, de porter sans retard leurs nouveau-nés aux fonts baptismaux. C'est une chose indigne que d'abuser de leur faiblesse pour leur imposer une opinion toute personnelle. Pauvres marmots! quel attentat à votre liberté de conscience ! La rémission des péchés par l'absolution est contraire à la justice, car le pénitent est pardonné, en considération des mérites du Christ, sans avoir pris la peine de réparer ses torts. Quant au communiant, c'est un vampire qui se gorge du sang d'un Dieu (Revue du clergé français, Letouzey & Ané, 1918 - books.google.fr).

Et tout à l’heure encore un prêtre a confié / À ta lèvre, ô chrétien ! la victime infinie, / Et dans la lâche paix de la faute impunie / Tu savoures un Dieu pour toi crucifié ! / Il faut pour ton salut qu’il souffre et qu’il expire, / Et qu’au trou de son flanc, comme un cruel vampire, / Ton péché sanguinaire aspire un paradis (Oeuvres de Sully Prudhomme, La Justice, Sixième Veille, FATALISME ET DIVINITÉ, Poésies 1878-1879, 1886 - fr.wikisource.org).

Psaume 11, Irlande et purification

La page la plus liée à l'Irlande (4 fois citée) est la 11 appariée à la 166.

« Les fameuses tours rondes d'Irlande sont aussi des monuments gaëliques, d'un caratère religieux, comme l'atteste bien leur nom traditionnel, Feid-Neimheidh. » (Henri Martin) (VLC, p. 166) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre I - Ps. 11).

Il est de tradition que le Vampire craint l'eau. On dit qu'il ne peut traverser un bras d'eau que lorsque les eaux sont basses ou la mer étale. L'eau l'effraye. Elle est un signe de bénédiction, la source d'eau vive voulue par Dieu, qui apporte la paix des champs et la floraison dans les jardins. La Bible mentionne que l'eau relève de la sagesse ; les Pères de l'Eglise considéraient que l'Esprit Saint se déverse comme une eau pure sur les cœurs altérés. Au moyen âge, on répétait que l'âme est sanctifiée, lavée par les eaux du divin. Elle est donc symbole de bénédiction et de vie, comme l'exaltait Isaïe. Elle exprime la sainteté dans le Nouveau Testament (Apocalypse, 21.6). « Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive » dit Jean (7.37.38). Dans l'hymne de la Pentecôte on chante l'eau, feu d'amour, don du Très-Haut le vrai signe d'éternité (François Ribadeau Dumas, A la recherche des vampires, 1976 - books.google.fr).

La bruyère, si commune dans les Landes de la Gaule, s'appelle, en languedocien brugo; en breton bruk et brug; en gallois grug et brwg. Le verbe français nettoyer se traduit en languedocien par scura; en écossais par sguradh; en irlandais par sguradh. (VLC, p. 11)

Les landes de bruyères sont le lieu de la manifestation des phénomènes surnaturels, comme le trio de sorcière annonçant son avenir à Macbeth (Shakespeare), les loups-garous hurlant de Leconte de Lisle, les escadrons de sorcières de Goethe (Faust) (Caroline De Mulder, Leconte de Lisle, entre utopie et république, 2005 - books.google.fr, Johann Wolfgang von Goethe, Faust, traduit par Philipp Albert Stapfer, 1833 - books.google.fr, Thomas Kelly Cheyne, The prophecies of Isaiah: a new translation with commentary and appendices, 1892 - books.google.fr).

The marginal reading of "vampire" is an appropriate translation of tho ghost-like "alukah" of the Targum in Ps. XII. 8, which, like the ghoul of the Arabian Nights, was supposed to have an insatiable appetite for the blood of men (The Academy, Volume 29, Murray, 1886 - books.google.fr).

Dans le psaume 11,9 : L'Hébreu donne "Les impies vont et viennent partout, quand la bassesse règne parmi les fils des hommes", le chaldéen porte comme le vampire qui suce le sang des hommes (F. Vigouroux, La Sainte Bible, 1917 - books.google.fr).

Bruc est une espèce de bruyère à balai [balai : nettoyer], et Broucoulécas un être chimérique et fabuleux, espèce de vampire (Supplément au Dictionnaire de l'Académie française, 1836 - books.google.fr).

Brocon (broucou) s.m. : brindille (Pèire Miremont, Glossari del Perigórd negre, 1974 - books.google.fr).

Le balai est un accessoire de sorcières.

Bran et la tour ronde

A la page 11 de La Vraie Languer Celtique, "bran" allié à "Irlande" fait songer à Bran le Béni qui, s'il était gallois, eut affaire avec les Irlandais ou à l'irlandais Bran Mac Febail est un personnage qui, à l’instar de Conle, est attiré par une bansidh, pour un séjour dans l'Autre Monde celtique, le Sidh d'où, par nostalgie, ils repartent en Erin, et là personne ne les reconnaît, et eux-mêmes ne reconnaissent personne et alors que Nechtan, fils du dieu Collbran, descend à terre et se transforme en un tas de cendres, Bran reprend la mer pour une navigation sans fin.

"La belle histoire irlandaise de Bran, fils de Fébal, qui reste deux mois dans la Terre des Fées et qui, revenu en Irlande, s’aperçoit qu’il s’est écoulé deux cents ans, n’est pas autre chose qu’une illustration de la théorie de la Relativité." (Jean Markale, L’alchimie dans l’épopée occidentale, Revue Question De. No 51. Janvier-Février-Mars 1983 - www.revue3emillenaire.com).

Bran le Béni (Vendigeit), fils de Lir (ou Llyr), roi du Gwynedd, et ayant sa résidence est à Harddlech (Bel Endroit), marie sa soeur Branwen à Matholwch, le roi d'Iwerddon (Irlande). Maltraitée, elle est vengée par son frère et son demi-frère Evnissyen dans une guerre contre les Irlandais. Bran lui-même est blessé au pied par une lance empoisonnée. Il ordonne que sa tête soit coupée et enterrée à Londres, à Y Gwynvryn (la « Colline blanche »). Au cours des quatre-vingt-sept années qui suivent, les sept survivants ont une longue discussion avec la tête de Bran qui continue de parler (fr.wikipedia.org - Bran Mac Febail, fr.wikipedia.org - Bran le Béni).

Branwen était gifflée, et reléguée à faire la cuisine comme le Hamlet de Saxo Germanicus (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : La Pieta de Rennes les Bains : le Christ aux mâchoires).

Bran the Blessed has been presented as the grandson of Beli Mawr, a Welsh 'ancestor deity' from whom many prominent Welsh ruling families derived their origin. He has been named as the son of Llyr Lledyeith. It has been suggested that Llyr (which means 'sea' in Welsh and is cognate with the Irish ler) derives from Irish mythology; however, this is uncertain. Bran has also been called the brother of Manawydan and father of Caradawc. Interestingly Manawydan is a Welsh deity who may be identical with the Irish sea-god Mannanan mac Lir. Because of this possibility, it has also been speculated that Bran the Blessed himself is the same individual as the Irish hero Bran, who is the subject of the eighth or ninth century Irish tale Immram Brain ('Voyage of Bran'). In this tale, Bran even encounters Mannanan mac Lir, a fact which could justify the identification of the two figures, particularly since much of the action in Branwen Uerch Lyr takes place in Ireland. Nevertheless, the equation of the Irish Bran with Bran the Blessed cannot be proven definitively, especially since Bran is the son of Febal in Immram Brain (Early Peoples of Britain and Ireland: A-G, Volume 1, 2008 - books.google.fr).

Le nombre 11 est aussi le numéro du département de l'Aude (déjà en 1886) dont Boudet fait venir le nom d'Alder, l'aulne en anglais. Or l'aulne est attribué à Brân le Béni.

C'est sous cette forme d'arbre que le poète Taliesin le montre au combat dans Cad Goddeu (Édouard Brasey, L'encyclopédie des héros du merveilleux, 2010 - books.google.fr).

La Tour Blanche (White Tower) s'élève comme une forteresse isolée au milieu de la Tour de Londres ; elle a peu souffert du temps et des restaurations, et a conservé son caractère primitif. Elle est carrée, crénelée, haute de cent pieds, terminée à chaque angle par une haute tour dont trois sont carrées et la quatrième ronde et plus élevée ; elles communiquent entre elles par une galerie voûtée prise dans l'épaisseur des murs, qui aboutit à l'escalier principal. La Tour ronde sous le règne de Charles II servait d'observatoire au célèbre astrologue Flamstead (Jane Dubuisson, La Tour de Londres, Revue du Lyonnais, Tome XIV, VIIème année 1841 - books.google.fr).

La tour ronde de la cathédrale Sainte Brigitte à Kildare serait la plus réussie de son genre.

At the distance of about thirty yards from the west door of the cathedral stands a very fine specimen of those ‘Round Towers, which so frequently occur in Ireland, and have occasioned a vast quantity of unprofitable speculation. The round tower at Kildare, which is included in our wood-cut, is one of the best finished and most skilfully built structures of the kind in Ireland (Irish Miscellany, 3 juillet 1858, Jackson & Foynes, Boston, 1858 - books.google.fr).

La cathédrale Sainte Brigitte de Kildare et sa tour ronde en 1858

Ainsi, on honore sainte Brigitte au 1er février (date de l'Imbolc celtique). Elle a, d'après la légende, assisté la Vierge dans son accouchement. Elle en fut remerciée en obtenant, comme jour de fête, celui qui précède la purification de Marie : la Vierge cède le pas à la sainte. C'est en fait que celle-ci lui est antérieure car sainte Brigitte n'est que la forme chrétienne de la déesse celtique Bridget dont le nom (comme Berthe) signifie « l'élevée », « la brillante ». A l'abbaye de Kildare, en Irlande, on entretenait en son honneur un feu perpétuel, véritable feu carnavalesque. Aucune description ne nous a été conservée de ces fêtes du 1er février que les Celtes eux-mêmes, déjà, comprenaient mal, mais l'étymologie et le folklore peuvent partiellement suppléer à ce manque. On trouve dans la racine bolg présente dans Imbolc les idées de sac, de souffle, de gonflement, symboles d'une certaine abondance (Marie-Claude Florentin, Le carnaval: essais de mythologie populaire, 1974 - books.google.fr).

Les Tuatha Dé Danaan descendent de Dana ou Danu, mère de la terre, principe féminin, appelée Brigit en moyen-irlandais, supplantée ensuite par la sainte Brigitte des Chrétiens de sorte que les Irlandais continuent alors à vénérer la déesse païenne (Jacqueline Genet, La poésie de William Butler Yeats, 2007 - books.google.fr).

Relevons en particulier cette coutume commune à l'Irlande et à l'ouest de l'Ecosse, qui consiste à promener, en quêtant de maison en maison, la veille du 1er février, une sorte de mannequin qu'on nomme Brigitte (Bride og - jeune Brigitte - ou Biddy ou Breedhogue dans le comté de Kerry), constitué d'un manche de baratte (churn-dash) ou d'un balai (broomstick) grossièrement vêtu de paille ou de chiffons. Le bâton est de préférence en noisetier (hazel) (Le Monde alpin et rhodanien, Volume 10, Centre alpin et rhodanien d'ethnologie (France), 1982 - books.google.fr, Julius Rodenberg, The island of the saints, a pilgrimage through Ireland, traduit par Frederick Charles Lascelles Wraxall, 1861 - books.google.fr, Steve Lally, Kildare Folk Tales, 2014 - books.google.fr, Aedh Rua, Celtic Flame: An Insider's Guide to Irish Pagan Tradition, 2008 - books.google.fr).

La baratte verticale à batte ou à piston est une baratte sous forme de jarre munie d'un couvercle troué par lequel un bâton avec un brasseur terminal agite la crème. Une Vie de sainte Brigitte la représente barattant le beurre (fr.wikipedia.org - Baratte).

Innocent VIII et les psaumes pénitentiels

La plus considérable des confréries de Pénitents Noirs est celle de la Miséricorde, ou de Saint-Jean-Décollé. Elle fut instituée l'an 1488, sous le pontificat d'Innocent VIII, par plusieurs Florentins, qui demeuraient à Rome et qui s'unirent ensemble pour assister les criminels au supplice et les aider à faire une bonne mort. Lorsque quelqu'un de ces misérables a été condamné à perdre la vie, la justice en donne aussitôt avis à cette confrérie, qui députe quatre confrères pour aller dans la prison consoler le patient et le disposer à faire une confession générale. Ils demeurent, pour cet effet, toute la nuit dans la prison, et ne l'abandonnent point jusqu'à ce qu'il soit mort. L'heure de le conduire au supplice étant venue, les autres confrères, quelquefois en nombre assez considérable, viennent le chercher pour l'y accompagner, marchant en procession sous leur croix couverte d'un crêpe noir, à côté de laquelle il y a deux confrères qui tiennent de grands flambeaux de cire jaune. Ils chantent les sept psaumes de la Pénitence et les litanies d'un chant lugubre, et le criminel étant expiré, ils se retirent dans leur église ou dans quelque autre, d'où, quelques heures après, ils retournent au lieu du supplice avec plusieurs flambeaux, détachent le criminel du gibet, le mettent dans un bière couverte d'on drap noir, et le portent dans leur église, où, après avoir dit ce jour-là l'office des Morts, et le lendemain un service solennel pour le repos de son âme, ils le mettent en terre. Leur habillement consiste en un sac noir avec une ceinture de même, et dans les processions ils mettent un chapeau sans apprêt sur leur tête (Encyclopédie théologique, Tome 22, Dictionnaire des ordres religieux, Tome 3, Migne, 1850 - books.google.fr).

Vampires : généralités

L'univers contient en lui-même un antiunivers opposé à la vie. C'est dans les tréfonds de la terre que se trouve l'enfer. Cet antiunivers conteste l'univers ordonné de la surface par la décomposition qu'il fait subir aux corps. Ici se produit la rencontre cosmique entre les âmes des morts et les esprits malfaisants du chaos primordial. Ces esprits chaotiques nient à la fois la vie et la mort qui leur sont étrangères et en leur présence rien de l'ordonnance naturelle ne subsiste. Ni vie ni mort, nous nous trouvons dans les limbes. L'esprit du vampire est dès lors projeté entre la vie et la mort, entre l'univers et l'antiunivers. Il est encore rattaché à l'univers matériel qu'il vient de quitter, aussi ne peut-il subsister dans le chaos. La terre, grande dévoreuse, corruptrice des corps menace à tout moment de briser ce fragile équilibre en réduisant son enveloppe corporelle en poussière. Une partie de son âme est à jamais perdue par l'acte même de la mort. Pour subsister en tant « qu'être » matériel et spirituel dans ce monde crépusculaire il faut au vampire une nourriture physique et métaphysique. De là la nécessité non seulement de « manger » mais aussi d'absorber l'âme de ses victimes afin de vivifier le peu d'âme qui lui reste. Ce phénomène de résurrection est connu depuis la plus haute Antiquité sur le territoire de la Roumanie. Les Gètes, ancêtres du peuple roumain, non seulement le connaissaient mais ils ont fait d'un tel ressuscité leur dieu suprême. Hérodote nous rapporte que Zalmoxis après avoir conseillé avec prudence et intelligence le peuple tout entier pour le conduire sur les voies de la sagesse, demanda qu'on lui construisît une demeure souterraine. Dans ce mausolée, il fut enterré et, pendant trois ans, le peuple pleura sa mort. Après cette période (qui correspond curieusement au laps de temps nécessaire à la résurrection de certains strigoïs), il réapparut et vécut dès lors dans une grotte sur une montagne. Les Gètes, émerveillés, firent de lui leur Dieu suprême. D'après la légende, il conseilla pendant des siècles les rois gètes et propagea une religion basée sur la notion d'immortalité et de vie éternelle par-delà la mort. [...]

Pour en revenir aux vampires, ils ne peuvent en aucun cas endommager leur tombe car cela risquerait de briser l'équilibre fragile de l'univers clos. Aussi, lorsqu'ils veulent en sortir doivent-ils prendre d'énormes précautions, ils creusent un tout petit orifice. Pour passer par ce trou leur corps s'étire et devient filiforme. Cette sortie ne peut s'effectuer que la nuit, de préférence lorsque le ciel est lourd de nuages ou à la nouvelle lune. Ainsi le passage de la tombe à l'extérieur se fait sans changement brusque d'atmosphère. Ce n'est qu'un certain temps après l'enterrement qu'il est possible aux strigoïs d'effectuer cette sortie. Ce délai est nécessaire afin qu'ils puissent rassembler autour des débris de leur âme les débris de leur corps. Plusieurs opinions circulent en Roumanie sur la durée de ce délai, selon certains il s'agirait de neuf jours après l'enterrement, ou bien quarante jours, six semaines ou six mois, selon d'autres, les strigoïs auraient besoin de trois ans ou même de sept ans. Le dernier délai peut s'expliquer par le fait que sept ans après l'enterrement, selon la tradition roumaine, les morts doivent être déterrés afin qu'on puisse purifier leurs os. [...]

Les strigoïs réapparaissent souvent sous leur ancienne forme mais ce n'est pas toujours le cas. En effet, ils peuvent adopter l'aspect d'insectes nocturnes, papillons ou moustiques, ou bien prendre des formes animales. Signalons toutefois que la transformation en chauve-souris paraît inconnue en Roumanie. Seuls les pryccolitchs sont astreints à deux formes déterminées : chien ou loup. Enfin, même quand ils apparaissent sous leur ancienne forme, ils ont quelquefois des différences, des détails qui les rapprochent plus d'un bestiaire démoniaque que de l'être humain. Ainsi peuvent-ils avoir des sabots de cheval, de chèvre, des pattes d'oie, des jambes et des pieds d'ours. T. Pamfile décrit ainsi un strigoï pocitor (enlaidisseur) : « Il avait des dents de cheval et, parmi ses gencives on pouvait voir des restes de chair humaine; ses ongles étaient de grandes griffes et ses mains et ses pieds étaient semblables à ceux d'un ours. Sa poitrine, couverte par sa barbe, était velue comme une fourrure (Adrien Créméné, Françoise Zemmal, La mythologie du vampire en Roumanie, 1981 - books.google.fr).

Lilith

Le mot « Lilith » est un hapax dans la Bible. Il apparaît dans Isaïe, 34, 14 uniquement dans certaines traductions fondées sur le texte de la bible hébraïque. En effet, c'est le mot grec onocentaure, désignant une créature mythologique, mélange d'âne et d'humain qui est utilisé dans la Septante. Là où certaines traductions utilisent expressément le mot Lilith (ou encore Lilit avec ou sans article défini, au singulier ou au pluriel), d'autres traduisent le mot hébreu (ou grec) par des termes se référant à des créatures mythologiques, démoniaques ou monstrueuses, effrayantes ou encore à des animaux nocturnes (lamia, sirène, monstre de la nuit, créature de la nuit, spectre de la nuit, chat-huant, hibou, chouette, etc.). [...]

Dans la démonologie des Midrachim et du Zohar (Le Livre des splendeurs), il y a deux Lilith, la petite et la grande : la « grande » est l’épouse de Samaël ; c’est la femme de la dépravation. Les Geonim expliquent qu’elle contrôle 480 légions, ce qui correspond à la valeur numérique de son nom. Pour avoir, malgré tout, sauvé quelques enfants (dont le fils du roi Nabuchodonosor), elle est autorisée à remonter sur Terre à l’approche du crépuscule ; la « petite » est l’épouse d’Asmodée, prince des Enfers où Lilith règne en toute majesté, avec les trois autres reines des démons : Igrat (en), Mahalath (en) et Nahemah et toutes leurs cohortes qui donnent naissance à des enfants par légions.

Physiquement, d’après la tradition talmudique : Lilith serait rousse, sombre de teint, aux yeux noirs ou brun foncé ; Ève serait châtain (voire blonde) au teint et aux yeux clairs : « Je suis Ève, la claire ».

C’est pour résoudre le problème posé par les deux récits non compatibles de la création de la femme trouvés dans la Genèse que les rabbins vont emprunter le mythe de Lilith aux Sumériens, et l'enrichiront en particulier dans l’Alphabet de Ben Sira, commentaire de l’Ecclésiaste écrit entre les VIIIe et Xe siècles ap. J.-C. (fr.wikipedia.org - Lilith).

La vingtième année du règne d Ezéchias, Isaïe eut une vision, qu'il raconta à son fils Josheb. Et pendant qu il la lui racontait, Josheb fils d'Isaïe se tenait debout devant lui. Et Isaïe parla ainsi au roi Ezéchias en présence de Manassé, disant : Comme Dieu est vivant, et son nom incommunicable, comme le bien-aimé de mon Seigneur est vivant, comme est vivant l'esprit qui parle par ma bouche, ton fils Manassé méprisera tous ees préceptes, toutes ces paroles, et de ses propres mains, il tourmentera cruellement mon corps. Et Samaël Malkira sera le ministre de Manassé, et il exécutera toutes ses volontés; et il deviendra le disciple de Bélial après avoir été le mien. Et beaucoup d'autres dans Jérusalem et dans Juda abandonneront la foi de leurs pères, et Bérial habitera dans Manassé, et je serai séparé en deux par une scie. Et en entendant ces paroles-, Ezéchias pleura abondamment, et il déchira ses vêlements, et il se couvrit la tête de poussière, et il se prosterna la face contre terre. Mais Isaïe lui dit: La prédiction de Samaël sur Manassé est accomplie. Je ne puis te féliciter en cela. Et Ezéchias eut la pensée de tuer son fils Manassé. Mais Isaïe lui dit : Le bien-aimé ne veut point que ta pensée s'accomplisse, ce que tu médites n'arrivera point : telle est la fin à laquelle je suis appelé, je posséderai bientôt l'héritage de mon bien-aimé. Le nom du Malkira peut être regardé comme dérivant de Mélech et ra, en hébreu, roi méchant. Samuel est ici identifié avec Bélial ; ce qu'on retrouvera au chap. II. Le nom de Bélial ne revient plus dans la seconde partie (chap. VI-XI) de l'écrit que nous faisons connaître, et Satan y est toujours appelé Samaël ; preuve de deux rédactions différentes. (Dictionnaire des Apocryphes, ou, Collection de tous les livres apocryphes, Tome 23, 1856 - books.google.fr, Autour de Rennes le Château : L’Affaire Gélis et les charpentiers d’Isaïe).

De là, à dire que l'abbé Gélis a été assassiné par des vampires... serbes... (voir plus loin).

Il existe une Prière pénitentielle dite de Manassé. Dans le deuxième livre des Chroniques, l'historien sacré relate l'histoire du roi Manassé (687-642), ses impiétés, son châtiment par la déportation à Babylone, sa conversion et son retour à Jérusalem. L'auteur ajoute que la prière que fit le roi pour implorer son pardon et le rétablissement de sa royauté se trouve consignée dans les « Actes des rois d'Israël » et dans l'« Histoire de Hozaï. » Nous ne possédons pas le texte de cette prière. Aussi, pour combler ce que d'aucuns considéraient comme une lacune dans le texte inspiré, un juif helléniste rédigea, vers le début de l'ère chrétienne, une prière apocryphe qu'il attribua à Manassé. Cette pieuse ruse réussit pleinemen ; plusieurs écrivains ecclésiastiques s'y laissèrent prendre et considérèrent la « Prière de Manassé » comme authentique. Elle connut un succès immense à tel point que beaucoup de liturgies anciennes l'adoptèrent comme prière pénitentielle (Lucien Deiss, Aux sources de la liturgie, 1964 - books.google.fr).

On a retrouvé à Qumrân une prière attribuée à Manassé dans une série de cantiques. Néanmoins, le texte est assez différent et donc indépendant de notre prière. L’usage liturgique semble remonter au début du IIIe siècle apr. J.C. En témoigne un texte syriaque. Ce poème de 15 versets apparaît comme un psaume pénitentiel. Il est structuré par deux thèmes majeurs : la miséricorde infinie de Dieu et l’assurance qu’un repentir sincère est suivi d’effets. Il est construit en quatre temps : 1-4 : Prière au Dieu créateur ; 5-8 : Reconnaissance de la colère de Dieu contre les pécheurs mais aussi de sa miséricorde incommensurable ; 9-13e : Confession, supplication et demande de pardon ; 13f-15 : Affirmation de la confiance en Dieu et doxologie (Prière de Manassé - www.la-bible.net).

Dante Gabriel Rossetti (1828–1882), Lady Lilith (1866-68 - Fanny Cornforth), Bancroft Collection, Wilmington Society of Fine Arts - commons.wikimedia.org

Frances Polidori (1800 - Londres, 1886) était la fille de l'exilé italien Gaetano Polidori et la sœur de John Polidori, auteur de la nouvelle Le Vampire, un temps médecin et ami de Lord Byron. Bien qu'étant elle-même de religion anglicane, elle épousa l'exilé italien catholique Gabriele Rossetti à Londres. Sa fille aînée, Maria, écrivit un livre sur Dante Alighieri avant de devenir nonne. Ses deux fils, Gabriel Charles Dante (devenu l'artiste Dante Gabriel Rossetti) et William Michael étaient parmi les cofondateurs de la fraternité préraphaélite (fr.wikipedia.org - Frances Polidori).

Le destin de Lilith évoque l'esthétique décadente des années 1890.

Dans une poésie d'Emil von Schönaich-Carolath, datée de 1883 avec "Die Sphynx", Mélusine, qui rattache à Jean Ier duc de Berry et à Philippe de Mézières, Lilith, qui ouvre sur Isaïe et le vampirisme serbe, et Angelina, qui apparaît dans l'assassinat de l'abbé Gélis, sont réunies (Autour de Rennes : L’Affaire Gélis et les charpentiers d’Isaïe, Les Prophètes et Rennes le Château : Le Fauteuil du diable, Layram ou Aram) :

Ich trage der Schönheit Kronengeflecht, / Bin Lilith, bin Melusina, / Und nur ein entgöttertes Menschengeschlecht / Nennt mich Angelina (Emil von Schönaich-Carolath, Dichtungen, 1903 - books.google.fr, Carsten Dürkob, "Der Nichterf llung schattenvoller Kranz": Leben, Werk und literaturgeschichtlicher Ort des Prinzen Emil von Schoenaich-Carolath (1852-1908), 1998 - books.google.fr).

Emil est l'arrière-petit-fils de Heinrich Karl Erdmann de Schonaich prince de Carolath-Beuthen. Il est enterré au petit cimetière de l'église Saint-Gabriel, au bout du parc de Haseldorf où il avait accueilli Rainer Maria Rilke ou Detlev von Liliencron.

Heinrich Karl Erdmann prince de Schonaich (Carolath, 3 novembre 1759 - Carolath, 1er février 1817), époux d'Amalie, princesse de Saxe-Meiningen, est en 1785 vénérable maître de la mère loge indépendante Zur goldenen Himmelskugel à Glogau, ville de Silesie située à une centaine de kilomètres au nord-ouest le Breslau. De 1788 à 1795, Fessler est le précepteur de ses enfants. Dans les notes manuscrites que Savalette de Langes remit au marquis de Chefdebien avant de Convent* de Wilhelmsbad, notes qui furent publiées par Benjamin Fabre (pseudonyme de Jean Guiraud), il est décrit ainsi: « Ce Jeune seigneur prussien dans son voyage en France à été porte dan; l'interieur des [directoires] il à rencontré les chefs de Montpellier, ceux de Lyon et même il à par lä lié connaissance avec les membres de [Coens] qui avaient assez intéresse M. D'hauterive pour lui pour qu'il l'ait adresse à St. Martin. Ce dernier l'a trouvé trop jeune pour se livrer. D'ailleurs il n'aime pas à s'ouvrir avec des sujets qu'il ne peut suivre. Cette liaison à eu peu de suite. Il avait entendu parler de l'ami de Langes car l'ayant rencontré dans une loge*, il à fait toutes les avances et à mis le plus grand empressement à lier connaissance. Sa candeur, sol zèle et surtout la pureté de ses principe! moraux et de la nature de ses désirs en ait de connaissances maçonniques ont intéressé ce dernier qui lui à communiqué plusieurs choses intéressantes. S'il es au convent, les députes peuvent compter qu'il sera favorable aux [Amis Réunis] dont il à pris la meilleure idée.» Plusieurs historiens, dont Le Forestier, ont confondu le prince de Carolath avec Franz Joseph, comte de Kolowrath-Liebsteinsky, né le 17 décembre 1748, devenu maçon à Prague le 26 décembre 1772 qui assista au Convent de Wilhelmsbada la place de son frère cadet Vincent (www.vrijmetselaarsgilde.eu, de.wikipedia.org - Schoenaich-Carolath).

Vampires et Serbie

Lettre écrite à l'Auteur de la Gazette Littéraire de Berlin au sujet de Vampires : J'ai fait en ma vie bien des voyages, Monsieur; il y a peu de provinces en Europe Où je n'aye pas été ; j'ai beaucoup vu & beaucoup appris; mais je puis dire que rien ne m'a paru plus extraordinaire que les relations qu'on m'a fait voir dans l'Esclavonie Autrichienne dépendante du Royaume de Hongrie. Un peuple de ce pays-là, connu sous le nom de Heyduques, croit que certains morts qu'ils appellent Vampires, viennent sucer tout le lang des vivans; que ceux- ci s'exténuent à vûe d'œil, au lieu que les cadavres, comme des sang sues, se remplissent de sang en telle abondance, qu'on le voit sortir par leurs conduits, même par leurs pores. Cette opinion toute étrange qu'elle puisse paroître, prouvée par tant de faits qu'on n'en sçauroit raisonnablement douter, vu la qualité des témoins qui les ont certifiés ; je vous en rapporterai ici quelques uns des plus considérables. En 1727 un certain Heyduque nommé Arnold Paule, habitant de Medreyga fut écrasé par la chute d'un chariot de foin , 20 jours après sa mort, quatre personnes moururent assez subitement, & de la manière que meurent, suivant la tradition du pays, ceux qui sont molestés par des Vampires; on se ressouvint alors que cet Arnold-Paule avoit souvent rapellé qu'aux environs de Cossova, sur les frontières de la Servie-Turque, il avoit été tourmenté par un Vampire (car ils croyent aussi que ceux qui ont été Vampires passifs penadant leur vie, deviennent Vampires actifs après leur mort, c'est-à—dire, que ceux qui ont été sucés, sucent à leur tour), mais qu'il avoit trouvé le moyen de se guérir en mangeant de la terre du sépulcre d'un Vampire & en se sortant de son sang; précaution qui ne l'empêcha cependant pas de le devenir après sa mort, puisqu’ayant été exhumé 40 jours après son enterrement, on trouva sur son cadavre toutes les marques d'un vrai Vampire : son corps était vermeil, les ongles, ses cheveux & sa barbe s'étaient renouvellés ; il étoit tout rempli d'un sang fluide, & coulant de toutes les parties de son corps sur le linceul donc il était enveloppé. Le Hadnagy ou Bailli du lieu, en présence de qui se fit l'exhumation, & qui étoit un homme expert dans le Vampirisme, fit enfoncer, suivant la coutume, dans le cœur de cet Arnold Paule un pieu fort aigu, qui lui traversa le corps de part en part, ce qui lui fit, dit—on, jetter un cri effroyable, comme s'il eut été en vie ; cette expédition faite, on lui coupa la tête & on brûla le tout; après quoi on jetta la cendre dans la Save ; on fit la même exécution sur les cadavres des quatre autres personnes morte de Vampirisme, de crainte qu'ils n'en fissent mourir d'autres a leur tour. Malgré tout cela, vers la fin de l'année 1731, c'est a dire, au bout de 4 ans, ces funestes sçènes recommencèrent, & plusieurs habitans de ce même village périrent malheureusement ; dans l'espace de 3 mois 17 personnes des deux sexes & de différens âges moururent du Vampirisme, quelques unes sans être malades, d'autres après 2 ou 3 jours de langueur. On rapporte entr'autres qu'une nommée Stanoilta, fille du Heyduque Jovitzo, qui s'était couchée en parfaite santé, se réveilla au milieu de la nuit toute tremblante, en faisant des cris affreux, disant que le fils du Heyduque Millo, mort depuis 9 semaines, avoit manqué de l'étrangler pendant son sommeil, dès ce moment elle ne fit plus que languir, & au bout de 2 jours elle mourut ; ce que cette fille avoit dit du fils de Millo, le fit d'abord reconnoitre pour un Vampire; on l'exhuma & on le trouva tel ; les principaux du lieu, les Médecins & Chirurgiens examinèrent comment le Vampirisme avoit pu renaître après les précautions qu'on avoit pris quelques années auparavant; on découvrit enfin, après bien des recherches que le défunt Arnold Paule avoit non seulement sucé les quatre personnes dont j'ai parlé, mais aussi plusieurs bestiaux dont les nouveaux Vampires avoient mangé, & entr’autres le fils de Millo : sur ces indices on prit la résolution de déterrer tous ceux qui étoient mors, & parmi une quarantaine on en trouva 17 avec tous les signes évidens du Vampirisme; aussi leur fit-on transpercer le cœur & couper la tête, puis bruler le tout, & jetter leurs cendres dans la rivière : toutes les informations & exécutions dont je viens de parler, furent faites juridiquement en bonne forme, & atteslées par plusieurs Officiers qui étoient en garnison dans ce pays-là, parles Chirurgiens-Majors des Régimens & par les principaux habitans du lieu; le procès-verbal en fut envoyé vers la fin de janvier 1732 au Conseil-de Guerre Impérial à Vienne, qui avoit établi une commission militaire pour examiner la vérité de tous ces faits : c'est ce qu'ont déclaré le Hadnagy Bartiarar, les anciens des Heyduques, & c'est ce qui a été signé par Mrs. Battuer premier Lieutenant au Régiment d’Alexandre Wurtemberg, Flicstenger Chirurgien—Major du Régiment de Furstemberg, trois autres chirurgiens de compagnie, & M. Guosehutz, Capitaine à Starlath. Enfin quatre ans après (en 1736) on eut dans ce même canton de l'Esclavonie une nouvelle scène de Vampirisme duëment attestée par deux Officiers du tribunal de Belgrade, qui firent une descente sur les lieux, & par un Officier des troupes impériales à Gradisca, qui avoit été témoin oculaire des procédures. Au commencement de Septembre mourut dans le village de Kisilova à 3 lieues de Gradisca, un homme agé de 62. ans : trois jours après avoir été enterré, il apparut la nuit à son fils, & lui demanda à manger; celui ci lui en servit; il mangea & disparut : le lendemain le fils raconta a ses voisins ce qui éroit arrivé. Cette nuit le pere ne parut pas, mais la nuit suivante il se fit voir & demanda à manger; on ne sçait pas si son fils lui en donna, mais on le trouva mort le matin dans son lit : le même jour 5 ou 6 personnes tomberent subitement malades dans ce village & moururent l'une après l'autre en peu de jours ; l'officier ou le Bailli du lieu informé de ce qui éroit arrivé, en donna une relation au tribunal de Belgrade qui envoya dans ce village deux de ses Officiers, avec un bourreau, pour examiner cette affaire. L'officier Impérial dont on tient cette relation, s'y rendit de Gradisca pour être témoin d’un fait dont il avoit souvent ouï parler : on ouvrit tous les tombeaux de ceux qui étoient morts depuis six semaines; quand on en vint à celui du vieillard, on le trouva les yeux ouverts, d'une couleur vermeille, & ayant une respiration naturelle, cependant immobile & mort ; d'ou l'on conclut qu'il étoit un vrai Vampire : le bourreau lui enfonça un pieu dans le cœur; on fit un bûcher on y réduisit ce cadavre en cendre: on ne trouva aucune marque de Vampirisme ni dans le cadavre du fils ni dans les autres. Je vous avoue, Monsieurr, que je n'ai assisté à aucune exhumation ni exécution de Vampires mais comme en passant le printems dernier à Gradisca & à Medreyga, un gentilhomme Esclavon me parloit beaucoup de ces Vampires, je le priai de me Faire communiquer les procès verbaux qui constatoient la vérité e tous ces faits & c'est d'après ces actes, qu'il eut la complaisance de m'expliquer en latin, que je vous ai fait le récit que vous venez de lire. je ne suis rien moins que crédule; mais il me semble qu'on ne peut refuser de croire une chose qui est de notoriété publique, attestée juridiquement & par des gens de probíté, vu surtout qu'il y en a tant d'exemples réirérés & tous également constatés. Je laisse aux Philosophes à rechercher les causes capables de produire des événemens si peu naturels (Gazette salutaire ou Feuille hebdomadaire, Bouillon, Brasseur et Foisye, 1761 - books.google.fr).

Vampires et Innocent VIII

M. H. Martin ne craint pas (Histoire de France, Tome VII, p. 248) de raconter sérieusement, après l'austère M. Sismondi, sur les derniers jours d'Innocent VIII, ce qu'il appelle une effroyable anecdote, et ce que j'appelle, moi, une pitoyable niaiserie. "Un médecin juif, dit-il, ayant persuadé au Pape de tenter le prétendu remède de la transfusion du sang, trois jeunes gardons furent successivement soumis à l'appareil qui devait faire passer le sang de leurs veines dans celles du vieillard. Tous trois moururent dès le commencement de l'opération, et le médecin juif prit la fuite plutôt que de faire de nouvelles victimes". Franchement, il faut compter sur la candeur de ses lecteurs pour transformer un Pape en Minotaure. J'espère pour l'honneur de l'humanité, que de tels contes, même avec la douNe garantie de MM. de Sismondi et H. Martin, inspirent partout le plus parfait dédain. Louis XI lui aussi a été considéré comme un vampire et tout aussi faussement qu'Innocent VIII (Louis-François Jéhan, Dictionnaire des controverses historiques, 1866 - books.google.fr).

Henri Martin est un historien fort cité par l'abbé Boudet dans La Vraie Langue Celtique.

Des chroniqueurs italiens, comme Infessura, Matarozzo, Mantiporto, rapportent les faits suivants : le 14 avril 1485, sous le pontificat d'Innocent VIII, des ouvriers occupés à extraire du marbre à l'endroit de la Via Appia appelé Statuarium découvrirent trois tombeaux antiques. Deux d'entre eux étaient des sépultures de famille ; dans celle des Tulliens, on trouva un sarcophage de marbre blanc qu'on ouvrit. Quelle ne fut pas la stupéfaction des ouvriers en y apercevant, doucement étendu dans toute la fraîcheur de l'adolescence, le corps merveilleux d'une jeune fille ! Elle paraissait avoir de quinze à seize ans. Ses yeux grands ouverts semblaient regarder. Ses cheveux sombres, partagés au milieu du front, étaient relevés par derrière en un chignon fait de nattes ; quand on la souleva, on sentit que les membres étaient souples comme dans la vie. Le bruit de ce miracle se répandit avec une rapidité telle, que le jour même, plus de vingt mille personnes se rendirent en pèlerinage à la voie Appienne pour contempler le merveilleux visage de la vierge romaine. Le lendemain, la foule enthousiaste souleva le lourd cercueil et le porta en triomphe jusqu'au Capitole. Innocent VIII, inquiet de l'émotion populaire et de cette adoration quasi-païenne, fit dérober nuitamment la jeune morte, qu'on ensevelit en secret dans un lieu que nul depuis n'a découvert » (Bulletins et memoires, 1923 - books.google.fr).

Vampires, Serbie, Innocent VIII et Zizim

Saviez-vous que le mot «vampire» provient du serbe ? Le village de Kisiljevo, tout près de Ram, abrite le tombeau du premier vampire jamais cité dans la littérature européenne. Petar Blagojevic était un paysan serbe qui vivait tranquillement dans ce petit village au début du XVIIIe siècle et qui serait devenu vampire à sa mort, d'après les documents officiels. Ils indiquent en effet 9 victimes post-mortem. Le cas de Petar Blagojevic est entré dans la légende comme le premier cas de vampirisme historique ayant bénéficié d'une enquête et de rapports complets. C'est aussi la première fois que le mot «vampire» a été officiellement utilisé. Bajazet II, fils de Mahomet II le conquérant de Constantinople, et frère de Zizim (Djem) fit construire, en 1512 date de sa mort, la forteresse d'Haram (Uj-Palanka en hongrois) sur une île en face de Ram (Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette, Belgrade 2013, Petit Futé, 2013 - books.google.fr).

Troisième fils de Mehmed II, Djem naquit à Andrinople le 22 [ou 17 ?] décembre 1459. La légende veut que sa mère, Çiçek Ijâtûn, ait été étrangère, quoiqu'on puisse estimer sujettes à caution les traditions contradictoires qui rapportent cette origine. Babinger est très sceptique : "Il n'est guère possible, écrit-il, de prouver que la mère [de Djem] ait été une princesse serbe, comme on le prétend presque unanimement : d'après d'autres sources, bien plus véridiques, elle aurait été une musulmane, et aurait porté le nom de Tchitchek Khatoun. Il est certain que la présence, parmi les compagnons de Djem, d'un frère de cette femme nommé 'Alî pousse à croire que la mère et l'oncle du prince étaient musulmans. Il paraît néanmoins difficile d'en conclure qu'ils étaient nécessairement turcs. Quelques points concordants, sinon décisifs il est vrai, permettent en effet de supputer une possible origine serbe de Çiçek Hâtûn. Caoursin déjà, contemporain de Djem et qui l'avait vu, écrivait matrem, inclyta regum Service familia natam. Ismâ'îl, serviteur de la Porte, se disait parent de Çiçek. C'est du moins ce que rapportait au sultan Paolo da Colle : elquale disse essere parente delia madre di Giemme Or il semble bien que, rédigeant secrètement une lettre qu'il voulait dissimuler aux chevaliers dont il était prisonnier, Ismâ'îl l'ait écrite en langue serbe. Il n'y aurait donc rien d'impossible à ce qu'Ismâ'îl fût un converti serbe, tout comme 'Alî, frère de Çiçek, ou leur père. Faute donc de preuve formelle dans un sens ou dans l'autre, on sera tenté de tenir pour vraisemblable la tradition qui veut que la mère de Djem ait été d'origine serbe (Münevver Okur, Cem Sultan, 2006 - books.google.fr).

Maria ou Mara Brankovic était une des deux filles de Georges Brankovic Despote de Serbie devenu le vassal des Ottomans. Encore enfant Mara est destinée au harem du sultan Murad II et est élevée au sérail. Elle « épouse » Mourad II le 4 septembre 1435. Bien qu'elle ne donne pas de descendance à ce dernier elle bénéficie d'une certaine influence à la cour notamment auprès de son beau-fils le futur Mehmed II [Mahomet II] qui la nomme « ma Mère ». Après la mort de Mourad II en février 1451, Mehmed II la renvoie à son père non sans lui avoir constitué un important domaine dans la région d'Ezova en Macédoine où elle vécut en quasi souveraine et où ellemeurt en 1487 (fr.wikipedia.org - Mara Brankovic).

Innocent VIII, lui aussi, s'il avait voulu respecter vraiment le pacte électoral qui lui avait permis d'occuper le trône de saint Pierre, aurait dû consacrer ses forces à la croisade, encore que, dans l'esprit de ses auteurs, cette clause ne fût sûrement pas la plus importante du dispositif. En 1487, trois ans après avoir coiffé la tiare, le pape appela les chrétiens à prendre la croix. La dîme dont il ordonna la levée suscita de si vives protestations qu'il fallut renoncer à la percevoir dans les pays germaniques. A Francfort, en 1489, l'envoyé d'Innocent VIII, Raymond Péraud, ne réussit pas à briser la résistance de la diète. En dépit de ces échecs, le souverain pontife réunit un congrès à Rome, l'année suivante. Aux délégués qui s'y étaient rendus, il tenta de persuader que la situation du moment était favorable aux chrétiens. La captivité du prince Djem constituait la pièce maîtresse de sa démonstration. Ce fils de Mahomet II et d'une Serbe de sang royal avait été chargé par son père d'entamer avec les chevaliers de Saint-Jean des pourparlers. Le sultan voulait faire l'économie d'une opération militaire. Djem échoua. L'assaut de Rhodes fut tenté, mais en vain (1480). Après la mort de leur père, les deux fils du chef turc se disputèrent. Bajazet l'emporta.Son rival se souvint de ses relations avec les chevaliers et se rendit auprès d'eux (1482). Son adversaire heureux conclut alors avec le grand maître de l'ordre un traité. Moyennant finances, ce dignitaire accepta de devenir le « geôlier du sultan ». L'otage était trop précieux pour ne pas être encombrant. Il n'était pas prudent de le laisser tout près de sa patrie. Aux termes de tractations complexes et de déplacements répétés, Djem finit son périple à Rome, où le pape le reçut au Vatican, avec les honneurs dus à un personnage de haut rang (février 1489). Innocent VIII pensait qu'il lui serait possible d'arracher à Bajazet des concessions importantes en le menaçant de soutenir la cause de son frère. De fait, le sultan envoya des ambassadeurs au pape en novembre 1490. Ils repartirent après avoir obtenu du Saint-Siège qu'il souscrît à l'accord signé naguère par Pierre d'Aubusson, le grand maître des Hospitaliers. Quarante mille ducats versés tous les ans par les Turcs au Saint-Siège, sous couleur de payer la pension de l'exilé, pour un gouvernement dont les soucis financiers étaient graves, c'était une aubaine. Le souverain pontife ne renonçait pas pour autant à se servir de l'atout que représentait Djem. Si les circonstances le permettaient un jour, pourquoi ne déchirerait-il pas cet accord et ne confierait-il pas aux armées croisées la mission de mettre à la tête de l'Etat ottoman le concurrent de Bajazet? Djem sultan, que les Latins appelaient Zizim, se convertirait peut-être, comme l'avait fait en son temps un fils de Mourad, baptisé Calixte, qu'on avait vu séjourner à la cour hongroise, puis auprès de l'empereur. Les projets fleurissaient, grandioses, mais toujours contredits brutalement par les faits. Pas plus que les précédents, le congrès de 1490 ne parvint à mettre sur pied des plans réalisables. Ce qui, en revanche, demeurait, c'était l'établissement de relations diplomatiques entre la cour de Rome et celle de Constantinople. Les Infidèles n'étaient plus uniquement des ennemis avec lesquels il ne pouvait être question d'échanger autre chose que des coups. Ils étaient sur le point de se faire admettre dans le concert des nations; ils étaient entrés par les coulisses, mais c'était la papauté qui avait entrouvert la porte (Francis Rapp, Le rétablissement de la papauté, De la réforme à la Réformation (1450-1530): Histoire du christianisme, Volume 7, 1994 - books.google.fr, La Dame à la Licorne : Hélène(s) ou le retour de Zizim).

Vampires et Irlande

The early Irish penitentials (Bieler 1963) have little about 'pagan' practices, apart from condemning the belief in witches (striga and lamia, 'witch' and 'vampire'), the use of magic (maleficium) (Jack Goody, The Culture of Flowers, 1993 - books.google.fr).

L'Irlandais le plus célèbre en rapport avec les vampires est Bram Stoker. Si son roman Dracula est publié en 1897, il a un passé, et se présente comme un hercule roux (cf. la page 101 de La Vraie Langue Celtique) après avoir été un enfant débile.

Le Défilé du Serpent (1889) est un premier roman - et seul roman "irlandais" de l'auteur -, certes, mais Abraham Stoker (1847-1912) n'est pas un inconnu. Cet ancien étudiant de Trinity College devenu fonctionnaire, comme son père avant lui, est en effet l'auteur d'un ouvrage qui fait autorité : The Duties of Clerks of Petty Sessions in Ireland, 1878, (Devoirs des employés des juges de paix en Irlande). C'est un homme qui a beaucoup voyagé et beaucoup appris sur l'Irlande rurale du XIXe siècle : il s'en souviendra dans Le Défilé du Serpent. Rédacteur de chroniques théâtrales dans le Dublin Evening Mail et le Warder, il est enthousiasmé par le talent d'Henry Irving qu'il découvre dès 1866 dans Captain Absolute de Richard Brinsley Sheridan. Dix ans plus tard, à l'occasion d'une représentation d'Hamlet à Dublin, il rencontre le célèbre acteur, et c'est le début d'une longue amitié. Il devient régisseur du Lyceum Theatre, fonction qu'il occupera jusqu'à la mort d'Irving en 1905. Installé à Londres, à Cheyne Walk, près de parc de Battersea, après son mariage avec Florence Balcombe en 1878, il se trouve plongé dans une intense vie mondaine et culturelle. Il est un familier des Wilde (Oscar Wilde avait courtisé Florence Balcombe), reçoit Alfred Tennyson, Dante Gabriel Rossetti, ou encore George Eliot, Arthur Conan Doyle et Mark Twain. Il correspond avec le poète américain Walt Whitman, qu'il rencontrera au cours d'une tournée américaine du Lyceum Theatre, et dont il sera l'un des premiers à défendre l'œuvre en Angleterre (une édition de Leaves of Grass sort en 1868 en Angleterre, treize ans après l'édition américaine). [...]

Recueil de nouvelles pour enfants, Under the Sunset paraît en 1882, mais c'est The Snake's Pass qui, remarqué par la critique, loué aussi bien par le premier ministre Gladstone que par le poète Tennyson, lance la carrière littéraire de Stoker. Se succèdent alors des romans d'amour et d'aventures (Miss Betty, 1898 ; The Man, 1905 ; Lady Athlyne, 1908) et des romans de mystère et de suspense : The Mystery of the Sea, 1902 (Le Mystère de la Mer) ; The Lady of the Shroud, 1909 (La Dame au Linceul) ;The Lair of the White Worm, 1911 (Le Repaire du Ver Blanc) et, bien sûr, Dracula (1897) où Oscar Wilde voit « le plus beau roman du siècle ». Dracula's Guest and Other Weird Stories (L'invité de Dracula et autres histoires étranges) ne sera publié qu'en 1914, après sa mort en 1912, salué comme "un écrivain flamboyant" par le Times (Bram Stoker, Le Défilé du serpent: Roman fantastique, traduit par Claude Fierobe, 2015 - books.google.fr).

Les romans fantastiques de Stoker ont une double ascendance : Charles Robert Mathurin (Melmoth) dont Balzac s'inspire pour son Melmoth réconcilié. Joseph Shridan Le Fanu avec sa Carmilla et aussi les romans qui décrivent la société irlandaise d'alors de Maria Edgeworth (Castle Rakrent, 1800 et The wild irish Girl, 1806) et des frères Banim (Contes de la famille O'Hara, 1825-26).

C'est en 1871 que Stoker découvre Carmilla de Joseph Sheridan Le Fanu, livre qui constitue vraisemblablement pour lui une révélation. Le Fanu était lui-même souvent convié aux soirées chez les Wilde, fameuses notamment pour avoir été le théâtre de la rencontre entre Stoker et Florence Balcombe — d'abord courtisée par Oscar Wilde — qui deviendra sa femme en 1878. Stoker s'attache à ce moment-là surtout au théâtre et en 1876 — l'année de la mort de son père — on lui présente Henry Irving. [...] Peu à peu, Stoker, l'homme de théâtre, hanté par le souvenir de Carmilla, se mit à rêver d'un grand roman fantastique. Il rencontra un certain Arminius Vambéry, professeur de langues orientales à l'université de Budapest, qui l'initia aux légendes et aux mythes d'Europe de l'Est, en particulier au fameux mythe du vampire. Cette rencontre, ainsi que des lectures au British Museum des ouvrages d'Emily Gerard sur la Transylvanie et de Sabine Baring-Gould sur les loups-garous, ouvrirent à l'écrivain les chemins de la Roumanie et les portes des forteresses de Vlad Tepes, le sanguinaire prince roumain surnommé comme nous l'avons vu Vlad Dracula par ses contemporains. On sait également depuis peu, grâce à l'ouvrage de Matei Cazacu, que Stoker — dont Cazacu précise qu'il comprenait bien le français — s'est sans doute inspiré du court roman de la belge Marie Nizet, Le Capitaine Vampire (1879) mettant en scène deux couples d'amoureux aux prises avec un tyrannique vampire, le comte russe Liatoukine. Ce récit fort instructif fera sans doute écho dans l'esprit du lecteur d'une part à Dracula (1897) et d'autre part à l'Histoire de la Dame Pâle d'Alexandre Dumas père (Estelle Valls de Gomis, Le vampire au fil des siècles: enquête autour d'un mythe, 2005 - books.google.fr).

La légende veut que Stoker fût membre de la Golden Dawn.

The Isis-Urania Temple was initially the first temple of the Hermetic Order of the Golden Dawn. The three founders, Dr. William Robert Woodman, William Wynn Westcott, and Samuel Liddell MacGregor Mathers, were Freemasons and members of Societas Rosicruciana in Anglia (S.R.I.A.). It continued as one four daughter organisations into which the Hermetic Order of the Golden Dawn fragmented, the others being the Alpha et Omega, the Stella Matutina and Aleister Crowley's AA.

Societas Rosicruciana in Anglia (Rosicrucian Society of England) is a Masonic esoteric Christian order formed by Robert Wentworth Little in 1865, although some sources acknowledge the date to be 1866-67. Members are confirmed from the ranks of subscribing Master Masons[1] of a Grand Lodge in amity with United Grand Lodge of England. The structure and grade of this order, as A. E. Waite suggests, were derived from the 18th-century German Order of the Golden and Rosy Cross (en.wikipedia.org - Isis-Urania Temple, en.wikipedia.org - Societas Rosicruciana in Anglia).

Vampires et pénitence

Malgré leur dispersion, les villages évangélisés par les moines blancs gardent une forte cohérence grâce à une règle sévère, dont l'observance tient à une forte intériorisation affective. En cas de faute, l'âme référente n'impose pas mais suggère un acte de pénitence, assez sensible pour être mémorable, donc correcteur. Le temps passant, il devint cependant nécessaire d'éviter les fantaisies ascétiques auxquels pouvaient donner lieu ces dialogues spirituels. Il fallut établir une échelle de pénitences proportionnées aux erreurs les plus courantes. Très vite l'usage de ces codes franchit l'enceinte des monastères. Le clergé initiait les fidèles à l'examen de conscience et leur ouvrait l'accès à la médecine de l'âme. Ainsi naquirent les pénitentiels irlandais qui se multiplièrent par copie et s'enrichirent bientôt de fautes, dont « l'âme pouvait périr » si elle n'avait recours à la « médecine céleste de la pénitence ». Pour le lecteur d'aujourd'hui, ces catalogues sont des miroirs intacts des temps mérovingiens. Etaient exclus de l'Eglise, jusqu'à leur guérison par pénitence, les hommes et les femmes qui persistaient à « croire aux et calomniaient leurs voisins en les traitant de vampires », les femmes mariées honorablement mais convaincues d'adultère, les pères complices, avec leurs filles, d'avoir reçu d'un homme honnête le cadeau du mariage, alors que la jeune fille était amoureuse d'un autre. Le pénitentiel de saint Gildas prescrit trois ans de pénitence et de jeûne au diacre ou au prêtre qui fornique « naturellement » et sept à celui qui le fait par sodomie, ou encore avec une bête. Une année de jeûne est infligée à l'ivrogne qui vomit l'hostie, tandis que de simples semaines de pénitence punissent le négligent qui l'égare ou la donne à un oiseau. Le pénitentiel de saint Colomban inflige aussi un an de pénitence au pain et à l'eau au père ou à la mère qui abusent de leur enfant... Miroirs de misères très frustres, ces pénitentiels traitent avec une réelle délicatesse de cœur de la conscience tourmentée par sa faute, du soulagement par l'aveu et par la pénitence : c'est en secret que l'offensé doit confier son grief, non pas en accusateur, mais en patient, « car quiconque garde une colère dans son cœur est en état de mort. » Le confesseur doit prier pour celui qui fait pénitence. Le péché d'intention est identifié et soigné : « Si un homme désire une femme mais ne peut commettre l'adultère parce qu'elle se refuse à lui, qu'il se confesse et fasse quarante jours de pénitence... » Avant chaque messe, le fidèle doit donc nettoyer son âme en confessant ses erreurs, car « il n'est pas bon de s'approcher de l'autel avec un cœur immonde. » Autant cette attente est méritoire, lorsque le fidèle se l'impose à lui- même, autant elle devient oppressive, si, à l'anam-chara bienveillante se substitue l'institution coercitive. De là à faire de l'autel un tribunal du Christ, il n'y aura qu'un pas, trop vite franchi. Le pénitentiel de saint Colomban assure que le Corps et le Sang du Christ « jugent et condamnent » ceux qui les approchent indignement. Tout se passe alors comme si, dans l'esprit des coupables, l'eucharistie attirait la foudre de la damnation (Comment la médecine irlandaise de l'âme aboutit à la codification de la pénitence) (Élisabeth Dufourcq, Histoire des chrétiennes, 2008 - books.google.fr).

De très nombreuses histoires médiévales de revenants relatent le retour d'un mort qui demande à sa parenté ou à ses amis de réparer à sa place. Voici, par exemple, Guy de Moras qui implore Étienne de demander à Anselme, son frère, d'indemniser tous ceux auxquels il a pu porter préjudice, mais Anselme rétorque : « Que m'importe l'âme de mon frère ? Il a joui de ses biens aussi longtemps qu'il a vécu. Pourqoui n'at-il pas réparé lui-même les injustices qu'il a commises ? Qu'il ne compte pas que je fasse pénitence pour ses péchés" (Claude Lecouteux, Histoire des vampires: Autopsie d'un mythe, 2014 - books.google.fr).

Les psaumes pénitentiels dans La Vraie Langue Celtique

Les pages appariées modulo 155 du livre de l'abbé Boudet sont associés aux 155 psaumes syriaques (150 psaumes traditionnels de David + 5 suppplémentaires). On a retrouvé des liens explicites ou allusifs entre l'Irlande et ces pages.

Psaume 6

On pourrait se demander pourquoi les historiens modernes nomment Gals ou Gaels les premiers habitants de la Gaule, lorsque Jules César (De bello gallico. lib. 1.) nous avertit que les Gaulois, dans leur propre langue, s'appelaient Celtae et dans la langue latine Galli. Ces deux appellations sembleraient donc être synonymes et posséder une signification unique, et c'est bien là ce que prouve d'une manière péremptoire M. l'abbé Bouisset, dans son mémoire sur les trois collèges druidiques de Lacaune. Le terme Celtae – Kell – avait pour ces peuples un sens très positif désignant l'homme fait, et l'expression Galli, d'après les explications lumineuses de M. l'abbé Bouisset, renfermerait la même idée. (VLC, p. 6)

Premier psaume pénitentiel, le psaume 6 est chanté à la Commémoration générale des Morts, à Matines (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre I - Ps. 1 à 40).

"Kell" et "trois collèges" font penser au Livre de Kells conservé au Trinity Collège de Dublin.

Le Trinity College Dublin (TCD), fondé en 1592 par la reine Élisabeth Ire, est la seule constituante de l'Université de Dublin, la plus ancienne université d'Irlande. Conçue sur le modèle des universités d'Oxford et Cambridge, l'université n'accepta pendant longtemps que des étudiants masculins et protestants. Trinity College est aussi le lieu d'exposition du Livre de Kells.

Le Livre de Kells (Book of Kells en anglais ; Leabhar Cheanannais en irlandais), également connu sous le nom de Grand Évangéliaire de saint Colomba, est un manuscrit illustré de motifs ornementaux et réalisé par des moines de culture celtique aux alentours de l'année 800. Considéré comme un chef-d'œuvre du christianisme irlandais et de l'art irlando-saxon, il constitue malgré son inachèvement l'un des plus somptueux manuscrits enluminés ayant pu survivre à l'époque du Moyen Âge. En raison de sa grande beauté et de l'excellente technique de sa finition, le manuscrit est considéré par beaucoup de spécialistes comme l'un des plus remarquables vestiges de l'art religieux médiéval. Rédigé en langue latine, le Livre de Kells contient les quatre Évangiles du Nouveau Testament ainsi que des notes liminaires et explicatives, l’ensemble étant accompagné de nombreuses illustrations et enluminures colorées. Le Livre de Kells resta à Kells jusqu’en 1654. Cette année-là, la cavalerie d’Oliver Cromwell établit une garnison dans l’église locale, et le gouverneur de la ville envoya le manuscrit à Dublin pour plus de sûreté. Le livre fut présenté aux universitaires du Trinity College en 1661 par un certain Henry Jones, qui allait devenir évêque de Meath sous Charles II. À la rare exception d’expositions temporaires, le Livre de Kells n’a ensuite plus quitté le Trinity College.

Les deux associations phares de l'université prétendent être les plus anciennes associations étudiantes au monde. Il s'agit des Phils (ou University Philosophical Society) et des Hists (ou University Historical Society) qui occupent à elles seules un grand bâtiment (Graduates Memorial Building - GMB) dans lequel sont organisés des débats chaque semaine. La Phil a compté Oscar Wilde et Bram Stoker parmi ses membres (fr.wikipedia.org - Trinity College of Dublin, fr.wikipedia.org - Livre de Kells).

Psaume 31

A la réponse du Neimheid, vient s'ajouter la réplique encore plus grave de nos Livres saints : « Qu'est-ce qui a été jadis ? Ce qui doit arriver à l'avenir. Qu'est-ce qui a été fait ? Ce qui doit se faire encore. Rien n'est nouveau sous le soleil, et nul ne peut dire : voilà une chose nouvelle ; car déjà elle a été dans les siècles écoulés avant nous. » (Ecclesiaste. C. I. v. 9. 10.) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Ps. 31).

Il faut attendre le Xe siècle et l'Alphabet de Ben Sira pour que Lilith, en même temps qu'une histoire, qui fait d'elle la Première Eve, acquière un statut proprement mythique et pour qu'un paysage spécifique lui soit associé. Cet Alphabet est attribué à l'auteur de l'Ecclésiaste ayant vécu 10 siècle plus tôt. [...] L'histoire de Lilith ne s'arrête pas là : elle est poursuivie et complétée dans le Zohar. Là, ses méfaits sont rappelés à plusieurs reprises car la tradition cabalistique en a fait l'épouse de Sammaël, ce qui l'associe à un dernier espace mythique : les Enfers. [...] Lilith apparaît à l'époque romantique sous les traits de Lélia dans le roman éponymne de Georges Sand (1830), puis chez Auguste de Belloy dans Les légendes fleuries où elle tient du paradis tandis que celle de La Fin de Satan, oeuvre posthume publiée en 1886 mais écrite de 1854 à 1860, de Victore Hugo, tient des Enfers (Pascale Auraix-Jonchière, Les paysages de Lilith : variations spatiales et invariants mythologiques, Le lieu dans le mythe, 2002 - books.google.fr).

Psaume 37

On ne doit pas être surpris que, possédant le sens de ce nom sacré, les Celtes aient professé une vénération extrême pour le nombre trois, qui représentait à leur esprit la Trinité sainte dans l'Unité divine. (VLC, p. 37)

Le psaume 37 (noté XXXVIII) est ptésent dans le chemin de croix de l'église Saint Sulpice de Paris à l'entrée de la Chapelle Sainte Jeanne d'Arc (anciennement Saint Maurice): Station III du chemin de croix de Saint Sulpice : Jésus succombe sous sa croix. "C'est un fardeau trop lourd pour moi je vais tomber écrasé par les péchés .Ps XXXVIII." (Autour de Rennes : Saint Sulpice, Aude et Grande Ourse, La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Ps. 21 à 40).

Psaume 50

Ce psaume est dit "Miserere (mei)" (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre II - Ps. 50).

« La variété blanche, Caucasienne, Arabe Européenne se reconnaît principalement à la forme ovale de la tête, à la couleur de la peau plus ou moins blanche, aux lèvres petites, aux traits réguliers. Son centre principal serait en Europe et dans l'Asie Mineure, l'Arabie, la Perse et l'Inde jusqu'au Gange, et l'Afrique jusques et y compris le Sahara. » (VLC, p. 50)

Laver fait disparaître les souillures. On se lave les mains avant de passer à table, le corps médical apprend à se laver les mains avec des antiseptiques avant toute intervention. Un des rites de l'hospitalité était de laver les mains avec des antiseptiques avant toute intervention. Un des rites de l'hospitalité était de laver les pieds d'un hôte pour enlever la poussière de la route. Moyen de propreté physique, l'eau devient symbole de purification intérieure ou de pureté morale. Né du judaïsme avec ses rites de purification et son intériorisation prophétique, le christianisme va spiritualiser la question du pur et de l'impur qui traverse toutes les religions. [...]

Lorsque les rites de purification sont compris comme l'accès de l'homme à la pureté par ses propres moyens, la prière de David, au Psaume 50, inverse la proposition. Lave-moi, que je sois plus blanc que neige. Ce n'est pas l'homme qui se pur, c'est Dieu qui le sanctifie. Jésus, lui, apparaît comme un provocateur, pour sortir de la préoccupation étroite du « sale-propre », de se laver, de se rendre pur. Ses disciples transgressent les coutumes juives de purification (Mt 15,2). En revanche, il va leur laver les pieds (Jn 13, 2-15). L'amour du Serviteur, qui s'abaisse, lave et purifie tout. Le récit de l'évangile de Jean est tout à la fois baptismal et eucharistique. C'est le même qui met de sa salive sur les yeux de l'aveugle et l'envoie se laver à la piscine de Siloë (Jn 9) (Louis Malle, Michel Scouarnec, Abécédaire de la célébration chrétienne, 1999 - books.google.fr).

L'anglo-irlandais Bram Stoker est connu pour son Dracula (1897), influencé par Lord Byron (Le Giaour, 1813) et son ami John William Polidori (1795 - 1821), suicidé au cyanure à 25 ans (The Vampyre, 1819), qui devaient connaître le poème de John Stagg, Le Vampire, paru en 1810 et composé de 152 vers, dont l’histoire se déroule en Hongrie et dans lequel une femme se rend compte que son mari malade est tourmenté par un ami décédé devenu vampire qui vient lui sucer le sang. Wilde écrit Le Portrait de Dorian Gray (1890). (fr.wikipedia.org - Bram Stoker).

“Pray, Dorian, pray,” he murmured. “What is it that one was taught to say in one's boyhood ? 'Lead us not into temptation. Forgive us our sins. Wash away our iniquities.'

Basil conflates parts of the Lord's Prayer (“Forgive us our trespasses... And lead us not into temptation”), the best-known prayer in Christianity, with Psalm 51, the Miserere (“Wash me thoroughly from my iniquity, and cleanse me from my sin”). His confusion suggests the superficiality of his religious convictions and the purely ritualistic qualities of his religious upbringing. It is a moving, pathetic moment. Attempting (and failing) to recall accurately “what... one was taught to say in one's boyhood,” Basil looks sentimentally to his own childhood as a source of spiritual strength (Oscar Wilde, The Picture of Dorian Gray: An Annotated, Uncensored Edition by Nicholas Frankel, 2011 - books.google.fr).

Psaume 101

Cette organisation singulière des Kabyles algériens décèle évidemment l'influence gauloise s'exerçant au milieu des anciens Gaetules et Libyes, et il n'y a pas jusqu'aux traits de leur visage qui ne viennent confirmer la présence des Celtes dans le Nord de l'Afrique, puisque, dit encore le général Daumas, « beaucoup de Kabyles ont les yeux bleus et les cheveux roux. » On pourrait attribuer ces caractères naturels au mélange des envahisseurs Vandales : mais comme ce dernier peuple appartenait aussi à la famille de Gomer, il a dû reproduire plus fortement les caractères imprimés dans les Berbers par le premier mélange de sang gaulois. (VLC, p. 101)

Le psaume 101 fait mention de la chouette ou du chat-huant qui peuvent être roux (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre IV - Ps. 101).

La légende ressuscitée par Goethe, puis par Hugo de la Lilith juive d'Isaïe (34,11 : « Ce sera le domaine du hibou et du hérisson / la chouette et le corbeau y habiteront »), associée curieusement à la déesse Isis, rappelle l'ancienne association faite par saint Jérôme entre cet esprit et la Lamia latine dont parle Apollonios de Rhodes, dévoreuse d'enfants nouveau-nés. On pense aussi à l'Erichto de Lucain, ou aux Erinnyes, nées du sang de la mutilation d'Ouranos, et poursuivant de leur fureur les hommes qui ont transgressé les interdits jusqu'à les frapper de folie (Hésiode, Théogonie, 156- 190). Ainsi la continuité entre les images du sang répandu et celles des métamorphoses en bêtes de proie nous conduit presque sans interruption jusqu'au bord du monde littéraire moderne. Si le folklore, la légende, la superstition nous montrent ces images dans toute leur force la littérature, au contraire, ne permet que des apparitions symboliques, des allusions, des récits parfois même parodiques. Mais le mythe est là, cependant. Occulté à certaines périodes, n'apparaissant qu'à titre d'exemple dans les exégèses religieuses ou les livres d'édification, il ne doit sa survie qu'aux traductions des textes fondamentaux, Homère, Hésiode, Virgile, Ovide. Il est parfois mêlé à la mystique, comme chez Giordano Bruno, ou à la jurisprudence, comme chez Bodin. Mais on le retrouve dans la métaphysique d'un Swedenborg, dans la philosophie d'un Martinez de Pasqually. Les Martinistes préparent l'initiation de Jacques Cazotte et annoncent les thèmes du fantastique : « II y a dans les enfers, disent les kabbalistes, deux reines des stryges : l'une, c'est Lilith, la mère des avortements et Nahéma (La Nouvelle revue française, Numéros 308 à 311, Publié 1978 - books.google.fr).

Mais voici surtout ce qui contribua le plus aux idées étranges qu'on se forma de cette triple Hécate, qui étoit la terre, la lune, & la femme de Pluton. Si-tôt qu'on avoit apperçu à l'entrée de la nuit le premier croissant de la nouvelle lune, des ministres préposés l'alloient annoncer dans les carrefours & dans les places publiques, & la fête de la néoménie se célébroit ou ce soir-là même, ou le lendemain, suivant l'institution des lieux. Quand le sacrifice íè devoit faire au soir, on plaçoit une Chouette à côté de la figure qui l'annonçoit. L'Isis se nommoit alors Lilith. c'est-à-dire, la Chouette, & voilà l'origine visible de cette Lilith nocturne dont on a fait tant de contes. On y mettoit un coq lorsque le sacrifice devoit se faire le matin (Noël Antoine Pluche, Histoire Du Ciel: Où l'on recherche L'Origine De L'Idolatrie, Et Les Méprises De La Philosophie, Sur la formation des corps célestes, & de toute la nature, Volume 1, 1748 - books.google.fr).

Dans son Commentaire littéral sur tous les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, dom Calmet soulignait déjà cette analogie onomastique : « Le Caldéen, et quelques interprètes, croient que Lilith signifie une chouette, ou quelque animal nocturne, parce que laila signifie la nuit. La chouette dans la Théologie Païenne, est consacrée à Diane, ou à la Lune, nommée Alilat parmi les Arabes et Militta parmi les Babyloniens. Alilat est visiblement le même que lilit, avec son article » (Pascale Auraix-Jonchière, Lilith, avatars et métamorphoses d'un mythe entre romantisme et décadence, 2002 - books.google.fr).

Abraham Stoker, dit Bram, est né le 8 novembre 1847 à Clontarf, dans la banlieue nord de Dublin en Irlande. Il est le troisième enfant d’une famille qui en compte sept. De santé délicate, il doit garder la chambre jusqu’à l’âge de huit ans, nourri, alors, de récits et de vieilles légendes irlandaises contés par sa mère, l’écrivain Charlotte Matilda Thornley. Guéri, Bram Stoker devient à seize ans un robuste adolescent et est surnommé “le géant à la barbe rousse” par ses camarades du Trinity College de Dublin. En 1876, il fit la connaissance du célèbre comédien Shakespearien Henry Irving, qui devenant deux ans plus tard, directeur du Lyceum Theatre de Londres, demanda à son ami Stoker d’en devenir l’administrateur. Acceptant l’offre et juste avant de partir vers la capitale anglaise, il épouse, Florence Ann Lemon Balcombe à Dublin. Elle lui donnera l'année suivante un fils, Noël (Bram Stoker, 1847 - 1912 (65 ans) - www.pochesf.com).

Première apparition du mot "sang" dans La Vraie Langue Celtique est à cette page 101. Il est mentionné 4 fois rien que dans la page 253 (apparié à la 98, psaume 98).

« Je ne suis que poussière et que cendres, » dit Abraham, Gen. 48, 27., pour exprimer je sentiment qu'il a de son néant; cf. Job 34, 15. S'asseoir sur la cendre était une marque de deuil et de repentance, Jon. 3, 6. 2 Sum. 13, 19. Ps. 102, 9. Lam. 3, 16. Dieu menace de faire tomher des cendres au lieu de pluie sur les terres d'Israël, si son peuple est infidèle aux lois qu'il lui a données, Deut. 28, 24. A côté de ces diverses significations qui toutes ont un caractère de douleur et d'affliction , la cendre avait encore une signification symholique tirée des propriétés purifiantes dont elle jouit; on composait une espèce d'eau lustrale avec les cendres de la vache rousse qu'on immolait dans le grand jour des expiations, Nomb. 19,17. cf. Héb. 9,13 (Jean Augustin Bost, Dictionnaire de la Bible: ou concordance raisonnée des Saintes Écritures contenant, en plus de 4,000 articles, Volume 977, 1865 - books.google.fr).

Dans l'Eglise catholique, jour que l'on observe depuis le commencement du IXe siècle, en partie, et généralement depuis 1191, comme le premier jour du carême. L'expression dies cinerum ou jour des cendres tire son origine de la coutume qu'avaient les pénitents, dans l'Eglise primitive, de se présenter à l'évéque et au clergé du diocèse, pieds nus et vêtus de toile grossière. On répétait les sept psaumes des pénitents sur qui l'on jetait la cendre et que l'on chassait de l'église jusqu'à leur rachat solennel par la communion, le jeudi saint. L'imposition des cendres précède la messe du Mercredi des cendres; on se sert des cendres de palmes brûlées, bénites le dimanche des Rameaux de l'année précédente, et que l'on a recueillies dans un vase placé sur l'autel; le prêtre officiant, après les avoir encensées et aspergées d'eau bénite, fait avec celles-ci une marque sur son front; les fidèles s'approchent ensuite de la Sainte Table et s'agenouillent; le prêtre les marque chacun au front des signes de la Croix, avec les cendres, en prononçant ces paroles: Mémento, homo, quia pulvis es, et in pulverem reverteris (souviens-toi, homme, que tu es poussière et que tu retourneras en poussière) (John Barrett McDonnell, Encyclopédie Grolier, Volume 3, 1947 - books.google.fr).

Le haut de la page 98 est consacrée à saint Augustin et c'est bien par le sang, composant de l'eucharistie, qu'il est lié au psaume 98 : Selon saint Augustin, au sujet du verset 5 du psaume 98, on peut adorer la terre comme chair du Christ car la chair terrestre est formée de la terre.

S. Augustin expose dans son commentaire du psaume 98, le sens grossier dans lequel les Capharnaïtes prirent l'instruction de Jésus-Christ. "Ils conçurent, dit-il, dans un sens charnel ces paroles : Si l'on ne mange ma chair, on n'aura point la vie éternelle. Ils crurent que Jésus-Christ couperait quelques parties de son corps, et qu‘il les leur donnerait; c'est pour cela qu‘ils dirent : Ce langage est dur." Dans ce passage saint Augustin saisit très-bien la pensée des Capharnaites ; ils croyaient que Jésus-Christ parlait d'une manducation sanglante de son corps; que ce corps sacré serait coupé en lambeaux et donné a ses disciples. C'était là être tout charnel et sans aucune intelligence a l'égard de la promesse de Jésus-Christ (Scripturae sacrae cursus completus, Jacques-Paul Migne, 1839 - books.google.fr).

Psaume 129

Ce psaume est appelé "De profundis".

Les réjouissances de l'aguillouné ont lieu aussi en Provence et se confondent dans la fête de Noël. En Angleterre, le jour de Noël (Christmas), on présente sur toutes les tables le fameux plumpudding orné d'une branche de gui. (VLC, p. 284) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre V - Ps. 129).

With the founding of Trinity College, Dublin in 1592, the college started performing Christmas plays by at least 1629 (Kimball King, Western Drama Through the Ages: A Student Reference Guide, 2007 - books.google.fr).

Déjà auparavant, les jeux de rôles égayaient la semaine de Noël à Dublin.

Thomas fitz Gerrald Earl of Kildare. Lord Lieutenant of Ireland Anno. one thousand, fiue hundred, twenty Eight, was invited to a new play euery day in Christmas time, Alexander Vsher being then Maior. and ffrancis Herbert, and John Squire Bayliffs; wherein the Taylors acted the part of Adam, and Eue; the Shoo makers represented the Story of Crispin, and Crispiana The Vintners acted Bacchus, and his story; The Carpenters presented the story of Joseph, and Mary. Vulcan, and what related to him, was acted by the Smiths; The Comody of Caeres, the Goddess of 10 Corne, was acted by the Bakers: Their Stage was putt vp on Haggin-Green, now called the Colledg Green, on this stage the Priors of Saint Johns of Hierusalem, of the blessed Trinity, and of Allhallowes, caused two playes to be acted; the one representing the Passion of our Sauiour, the other the seueral deaths which the 15 Apostles suffered (Alan J. Fletcher, Playing and Staying Together: Projecting the Corporate Image in Sixteenth-Century Dublin, Civic Ritual and Drama, 1997 - books.google.fr).

Psaume 142

Cze psaume est présent spus le n° CXLIII dans le chemin de croix de l'église Saint Sulpice de Paris à l'entrée de la Chapelle Saint François de Sales : Station IX du chemin de croix de Saint Sulpice : Jésus tombe pour la troisième fois : "Hâte toi de m'exaucer seigneur je suis à bout de souffle .Ps CXLIII." (Autour de Rennes : Saint Sulpice, Aude et Grande Ourse).

La page 142 est appariée à la 297.

Le cidre de Normandie ne date point d'hier, et Rotomage (Rouen) en fait foi – to rot, se gâter, – to owe (ô), devoir, – to mash (mache), écraser, mêler, – Rotowemash – ; la cité de Vindomage, chez les Volkes Arécomiques, n'ignorait point la manière de faire le vin, – wine (ouaï ne), vin, – to do (dou), faire – to mash, écraser –, et les mouvements bizarres des fouleurs de raisins sont fort exactement reproduits dans Sostomage (1), petite ville peu éloignée de Toulouse, – to soss, se dandiner, – to do (dou), agir, faire une action, – to mash (mache), fouler, écraser –. (VLC, p. 297)

Le vampire comme le démon a partie liée avec les morts. Le Dictionnaire de Webster (166) définit le vampire comme « un fantôme ou le corps réanimé d'une morte, qui suce le sang; l'âme ou le corps réanimé d'une personne morte censée venir de la tombe et errer la nuit, suçant le sang des personnes endormies et causant leur mort ». Selon Horst cité par E. Jones (167), « un vampire est une personne décédée qui continue à vivre dans la tombe. La nuit, elle quitte cependant cette tombe dans le but de sucer le sang des vivants. C'est ainsi qu'elle se nourrit et se maintient en bon état et qu'elle se trouve à l'abri de la décomposition ». Le mot « vampire » se retrouve en anglais, en allemand, etc., comme exacte réplique du mot serbe vampir. Cependant, le Dictionnaire de Trévoux écrivait au XVIIe siècle « oupyre », ce qui correspondait mieux à l'origine russe du vampire, oupyr. Ce dernier mot, par l'intermédiaire d'un ancien slavon, renvoie à une racine qui a donné péro, la plume cousin philologique du grec "pterôn", l'aile. Par ailleurs, le dictionnaire de Fassmer accompagne ses commentaires étymologiques de la définition suivante : « cadavres de sorciers ou de sorcières maléfiques qui errent la nuit sous forme de loups ou de hiboux et massacrent les gens et les êtres vivants. Afin de s'en protéger, Afin de s'en protéger, il faut leur creuser une tombe et transpercer le cadavre d'un pieu. » Ainsi sont associées l'aile et la tombe, le vol et la cavité; en d'autres termes, l'érection masculine et le réceptacle féminin ou encore les principes aérien et chtonien, dans cette créature mortifère et dévoratrice. Notons au passage que, par la que, par la réunion des contraires qu'il propose à l'imagination, le vampire s'inscrit dans la lignée des dragons-volants des croyances chinoises — monstres simultanément chtoniens et aériens eux aussi —, ou du Quetzalcoatl, le serpent à plumes, des anciens Toltèques. Et le Léviathan de la Bible, le bari'ah qui apparaît dans Isaïe 27.1, pourrait bien être encore un serpent volant. Vampires et dragons participent donc de l'aéronautique et de l'infernal, de même que nous avons vu Sirènes et Ondines réunir attributs aériens et aquatiques. Le vampire apparaît ainsi comme l'avatar européen d'un besoin fantasmatique universel. Par ailleurs, les métamorphoses du vampire en un oiseau également nocturne, aux yeux grand ouverts sur les mystères de la nuit, le hibou ou le chat-huant qui traduit l'hébreu Lilith, comme nous l'avons vu, serviront à reconnaître certaines homologies culturelles. Quant à sa transformation en loup, qui sera commentée plus loin, elle interviendra dans la justification qui sera proposée de la parenté entre les deux principaux attributs de Lilith : le vol nocturne et la dévoration. C'est donc un monde de revenants qu'évoquent les vampires. Il est bien connu que les âmes des morts ne demeurent pas confinées dans un au-delà inaccessible dont les frontières seraient définitivement imperméables au monde des vivants. Bien au contraire, les morts reviennent nous visiter; mais les sentiments qui furent les nôtres à leur égard leur sont généreusement prêtés et il faut bien reconnaître qu'ils ne sont pas toujours bienveillants... Souvent les morts reviennent sous diverses formes animales et le vampire est l'une de celles-là. Il y en a d'autres, chat noir, cochon, et nous avons vu Lilith prendre la forme de chat aussi, d'oie, de chouette, oiseaux du diable dont le folklore français atteste la création satanique avec celle du chat-huant et de la chauve-souris. Nombre de revenants infligent, comme le vampire, différentes blessures. Et ce n'est donc pas par hasard que Henne am Rhijn considère que « les striges romaines qui volent la nuit sont les ancêtres des vampires européens », ou encore que, pour Freimark, « les Lamies grecques et romaines sont à la fois démons lubriques et vampires ». L'usage actuel de ce terme le fait appliquer à de multiples animaux qui sucent le sang de leurs victimes, ou encore le lait C'est le cas de l'Alp allemand qui tète les mamelons des hommes et des enfants, suce le lait des femmes et tarit celui des vaches. L'équivalence métaphorique entre ces liquides vitaux et le sperme est bien connue et la succion du sang par le vampire n'est qu'une représentation de l'épuisement sexuel des jeunes hommes visités par Oûmm eç Cibyan ou saisis par Lilith dans les maisons solitaires. Car il y a continuité sémantique entre les monstres oppresseurs, lamies ou vampires, dont les innombrables dénominations réfèrent à une créature nocturne et velue semblable à celles qui sont responsables de nos cauchemars. Ce dernier mot lui-même mérite que l'on s'y arrête car il offre en quelque sorte un résumé de toute une riche constellation imaginaire dans laquelle la plupart des attributs reconnus à Lilith trouvent leur attestation philologique. Le mot cauchemar, d'après le dictionnaire de von Wartburg, est composé du verbe « caucher » (qui signifie fouler, presser) et de mare, attesté dans un glossaire latin-français où il traduit Lamia précisément, « sorte de vampire » ; ce mare lui-même est emprunté au moyen-néerlandais avec le sens de fantôme nocturne. C'est ce mot, mare, qui va maintenant nous occuper : ses dérivés dans le domaine indo-européen, ses associations et les acceptions locales des uns et des autres vont en effet nous permettre d'évoquer une Reine des esprits de la nuit, séductrice et dévoratrice, dont nous verrons l'empire maléfique s'étendre d'un bout à l'autre de l'Europe. Il semble que la racine indo-européenne du mot mare soit un *mer d'où dérivent toutes sortes de mots évocateurs de la mort et, plus précisément, de la mort lente par manducation ou par étouffement. On aura par exemple le latin morior, mourir; le grec "mortos", mortel, et aussi "marainô" qu'Homère emploie en parlant d'un feu qui s'étouffe et qu'on retrouvera ultérieurement avec un sens plus étendu : dépérir, se dessécher, se flétrir (sens que l'on retrouve dans le grec moderne, "marainô", flétrir, faner). De la même racine viennent aussi l'allemand Mord, le néerlandais moord, par l'intermédiaire d'un gothique maurthr; également l'ancien slavon mreti, mourir le kumrique marw, la mort, ainsi que le français mort, meurtre, meurtrir, etc. La mort (Jacques Bril, Lilith, ou, La mère obscure, 1981 - books.google.fr).

A cette forme cauche s'ajouterait le moyen néerlandais mare ayant le sens de « fantôme ». Et ce, assez tardivement puisque « cauchemar » n'apparaît en français que vers le début du XVIe siècle. Jusque-là, c'était le terme latin incubus qui était employé, ainsi que l'ancien français apesart assez rare en ce sens, dérivé du verbe apeser signifiant « peser», « écraser » que l'on retrouve dans l'espagnol pesadilla (de pesar, « peser ») que l'on retrouve dans l'espagnol pesadilla (de pesar, « peser »), l'italien pesuarole, le portugais pesedela, ainsi qu'au Pays-Basque où la Pesadilla est un esprit nocturne malfaisant. [...]

Ce serait à l'indo-européen MAR (ayant donné un groupe de mots signifiant « fouler, mordre, écraser ») que remonte le Mare anglais (jument) et le Mdhre allemand de même sens ; et que MER (idée de mort) est à l'origine du mar- (fantôme) de Nightmare, de Mahr et de cauchemar. Les deux mots ont ensuite évolué parallèlement. Mais très vite, attesté au XVe siècle, en anglais et en allemand du moins, les deux termes ont atteint une proximité phonétique - marelmara - qui a conduit à une confusion, au niveau sémantique. Cette confusion a bien sûr d'autres raisons plus profondes. La croyance du cauchemar dit que l'on est écrasé(e), piétiné(e) la nuit par un démon fouleur, un fantôme qui vous chevauche. Or le cheval - qui deviendra la jument - est l'image même de cette phobie. [...]

Quand le mot « cauchemar » apparaît en français, au XVIe siècle, l'assimilation sémantique marelmara a déjà eu lieu. [...]

Entre le XIVe et la fin du XVIe siècle [cf. Innocent VIII] - période décisive pour la démonologie et en particulier pour la mythologie du cauchemar - le cauchemar était l'incube, ce qui indique à la fois son genre et son activité (Sophie Bridier, Le cauchemar: étude d'une figure mythique, 2002 - books.google.fr).

Dans le psaume 142, la justice de Dieu permet donc à l'homme d'être délivré de la mort, de l'oppresseur, même si personne n'est juste devant Dieu. L'homme vivra grâce à la justice de Dieu. C'est la conviction de David. Mais David prie également Dieu de le guider, de lui enseigner à faire sa volonté, d'être conduit par son Esprit requêtes dont l'exaucement est déjà essentiellement promis dans le texte d'Es 59.18—21 que Paul vient de citer.

On ne peut que constater que le vocabulaire et la thématique de ce psaume s'intègre parfaitement dans le contexte de Rm 3. Il y est en effet question de démontrer que la justice de Dieu, sa Vérité, son droit de juger, le fait que nul n'est juste devant Dieu, pas même les Juifs. C'est bien là le vocabulaire du psaume 142. Mais on retrouve aussi la thématique de la justice de Dieu, de l'affliction (Rm 5.3; 8.35 ; 12.12), de la souffrance, de la vie et de la mort face à l'ennemi, du châtiment de l'ennemi par Dieu (cf. Rrn 12.18-13.7) de la révélation de Dieu dans l'oppression, de la guidance de l'homme par Dieu pour pouvoir lui obéir par son Esprit. La conviction de David selon laquelle l'homme vivra grâce au fait que Dieu est juste est étrangement celle dont on a constaté la présence depuis le texte d'Habaquq 2.4 cité en Rm 1.17 et tout au long de notre parcours. Mais ce psaume ne fait pas que reprendre ce qui précède dans l'épître, il assure aussi le lien avec la suite. [...] Si le psaume est bien utilisé, Rm 3 utilise alors en ouverture et en fermeture de la chaîne de citations deux psaumes pénitentiels de David (Ps 50 et 142 LXX), qui tous deux font allusion au renouvellement du cœur, à la nécessité de l'œuvre de Dieu pour que l'on puisse suivre ses directives, assurant ainsi le lien avec Rm 2.25-29 (Erwin Ochsenmeier, Mal, souffrance et justice de Dieu selon Romains 1-3: Étude exégétique et théologique, 2007 - books.google.fr).

Au verset 3 du psaume 142 (143 hébreu) :

An enemy: a collective noun; (cp. the plural in verse 9). In other vigil psalms the enemies are often portrayed as nightmarish creatures, suggesting identification with the demonic powers of darkness. Here it is rather the suffering they have inflicted on the psalmist that has the nightmarish quality, ground my living body: literally 'crushed my life to the earth', that is into the grave. into darkness: probably the darkness of death or Sheol. The language of this verse is, of course, figurative of very severe distress, but it speaks also of the absence of God, for his presence means life and peace (note the contrast between death and God's presence in verse 7) (Psalms 101-150, annoté par John William Rogerson, John William McKay, 1977 - books.google.fr).