Partie XV - Le Cercle et la Croix des Prophètes   Les Prophètes et Rennes le Château   Le domaine de l’abbé Saunière : son testament anti-cathares   
LE CERCLE ET LA CROIX DES PROPHETES DOMAINE SAUNIERE RENNES LE CHATEAU CATHARES ETIENNE

Saint Etienne dans La Marge

Alexandre Castant, dans son analyse de l’esthétique de l’image, repère la division de la visite au musée en deux étapes. La première est consacrée à établir le rapport entre la peinture et la nourriture (en souvenir de Sergine) tandis que la seconde se concentre sur le parallèle entre un tableau de lapidation de saint Etienne et les pratiques photographiques du père de Sigismond. Voir Alexandre Castant, Esthétique de l’image : fictions d’André Pieyre de Mandiargues, op. cit., p. 95-110.

Parmi toutes les inter-prétations symboliques possibles de l’oeuf, prédomine l’idée de genèse, de cela qui recèle, potentiellement, toutes choses en soi : l’oeuf est, par culture et par tradition, 1’image même de la puissance créatrice, de la totalité et de la perfection. Ce symbolisme déjà complexe de l’oeuf en général, connaît, dans La Marge, un développement particulièrement polymorphe. Tout d’abord, l’oeuf apparaît dans des jeux érotiques où ce qu’il donne à désirer distingue assez peu la vie et la mort. [...] Ensuite, deuxième dimension symbolique de l’oeuf, après le sexe et le sein, le sacré : ainsi, dans le tableau La Lapidation de Saint Etienne, les oeufs — pierres, galets — assurent une sorte d’alliance entre l’humain et le divin, le céleste et le terrestre (1967, p. 137-138). Plus générale-ment, dans la peinture religieuse, « l’ove » s’impose en assurant l’adéquation entre une forme parfaite et l’expression de la perfection : « l’ovale de la tête divine se détache sur le blanc disque de l’auréole, en vérité, “comme un oeuf sur le plat” » (p. 138). Encore plus générale-ment, tout visage présente, dans la peinture religieuse, des courbes d’ovalisation, comme sont ovales la mandorle, l’amande, le cadre dans lequel s’inscrivent les silhouettes (tête, mains et pieds). Et cela seul mériterait déjà l’admiration, car les « corps ovoïdes ont un pouvoir dont on n’aura jamais fini de s’émerveiller » (p. 138). [...] La boucle (la bulle) est bouclée, qui va, grâce à l’oeuf, des putes au Christ en passant par le père, et de la mort (de Sergine) à la mort (de Sigismond) en passant par la vie (la renaissance espérée). Car la première manifestation symbolique de l’oeuf — dans l’ordre de la lecture du livre, au moins — est la bulle dans laquelle s’enferme et s’expose Sigismond, comme pour retourner au degré zéro de sa créa-tion et rompre le cours du temps. [...] L’oeuf, comme symbole de totalité, de puissance, de création — que cette dernière soit naissance, renaissance ou transmutation dans le creuset, la grotte, la géode, la caverne, la cage, la tour, la chambre ou la bulle —, agit donc de manière centrale dans l’écriture de Man-diargues : être au monde, c’est y être exposé, jeté, hors de soi, pondu, c’est se voir expulsé de l’autre côté du miroir et se tenir prêt à vivre toutes les aventures et toutes les rencontres de la vie et de la mort (Ella Balaert, Les corps exposés d’André Pieyre de Mandiargues, 2008).

La description du tableau figurant la lapidation de saint Etienne joue également sur le paradigme de la forme ovoïde (voir ibid., p. 137), tout en illustrant l’ambiguïté de cette forme : d’un côté, l’oeuf comme origine de la vie, et d’autre côté, comme instrument de la mise à mort (identifié à une pierre) (Annika Krüger, La Marge d’André Pieyre de Mandiargues : une poétique néobaroque, 2007).

Dans la famille Denarnaud : Etienne et Barthélemy

On retrouve dans la famille Denarnaud des membres se prénommant Barthélemy (fêté le 25 août à Rome) et Etienne.

Guillaume Denarnaud, fils de Etienne Denarnaud et Elisabeth Olive est né à Sougraigne le 21 avril 1840 et décédé à Rennes le Château le 28 janvier 1930. A épousé Alexandrine Marre, née en 1844, décédée le 19 juin 1928 à Rennes le Château. La famille Denarnaud qui habite Espéraza, jusqu'à leur installation à Rennes-le-Château, aura deux enfants, Marie (née le 12 août 1868 à Espéraza, décédée à Rennes le Château le 29 janvier 1953) et Barthélémy (né en 1872 à Espéraza, décédé le 23 décembre 1944) (Famille Dénarnaud - rennes-le-chateau-en-quete-de-verite.e-monsite.com).

Cassé

Inflexion de la rue de Béthanie à Rennes le Château - www.belcaire-pyrenees.com

Le centre du Sceau de Palaja est occupé par la commune du même nom, avec son église dédiée à saint Etienne le protomartyr. Les dates associées à l'hexagone du domaine de l'abbé Saunière correspondent à celle du Sceau de Palaja. Le centre de l'hexagone du domaine est placé sur une ligne brisée constituée de la rue Béthanie, du nom de la villa que fit construire l'abbé (Plan du Domaine élaboré en 1917) (Le Domaine de Saunière 1/6, Construisons un plan de référence - www.rennes-le-chateau-archive.com).

Que les effets donc que ce pain de grâce opère sont merveilleux, puisqu'il est dit de saint Etienne qui en était rempli : Les cailloux du torrent lui ont semblé doux et agréables (Lapides torrentis illi dulces fuerunt. (In Officio S. Stephani, ad Laudes.) ! Et quoiqu'il fût tout rompu et brisé de coups de pierre, néanmoins la grâce le fortifiait tellement (Stephanus plenus gratia. (Act., vi, v. 8.)), qu'il priait Dieu avec affection pour ses ennemis (Clamavit voce magna dicens: Domine, ne statuas illis hoc peccatum. (Act., vu, v. 89.)), comme s'ils l'eussent caressé en le traitant de cette manière. D'ici nous connaîtrons que, si nous ne ressentons pas en nous cette force, si nous ne pouvons souffrir aucune adversité, si nous défaillons dans tes tentations, si nous perdons courage à la moindre tribulation qui nous arrive, et si nous consentons au péché quand on nous épouvante par des menaces : cela vient de ce que nous ne sommes pas remplis de ce pain de sa grâce, parce que nous n'avons pas disposé nos cœurs pour le mériter. En considérant donc notre faiblesse et nos misères, disons à Dieu le plus dévotement qu'il nous sera possible : Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien, Le suppliant de nous donner le pain de sa grâce (César de Bus, Instructions familières sur les quatre parties du Catéchisme romain, 1867 - books.google.fr).

Les Instructions familières ne furent publiées que bien après sa mort, en 1666 : César de Bus y suivait la méthode du catéchisme du Concile de Trente, et de la plupart des catéchismes par demandes et par réponses. Dans l'exposition de la doctrine, il avait prévu, comme d'autres également, trois degrés successifs, sinon progressifs au sens où nous l'entendrions aujourd'hui. Son texte à base d'Écriture « riche de doctrine. et écrit dans un langage clair et concret où abondent images et comparaisons », fut introduit par les Doctrinaires dans l'un ou l'autre diocèse où ils exerçaient (Michel Sauvage, Catéchèse et laïcat: participation des laïcs au ministère de la parole & mission du frère-enseignant dans l'Église, 1962 - books.google.fr).

César de Bus (Cavaillon, 3 février 1544 - Avignon, 15 avril 1607) est un prêtre catholique fondateur des prêtres de la doctrine chrétienne et des ursulines de France et reconnu Vénérable en 1821 par le Pape Pie VII. Ses reliques reposent à Rome dans l'église Santa Maria in Monticelli (fr.wikipedia.org - César de Bus).

Les Juifs ne comprenant pas ce que Jésus-Christ entendait en disant qu'il serait élevé (Jean, VIII, 28 ; XII, 32, 33 ), et ne sachant pas qu'il avait prédit son crucifiement à ses apôtres (Matthieu, XX , 19), au lieu de le lapider, ce qui est le genre de mort déterminé dont leur loi (Lévitique, XXIV, 16) punit le blasphème (Matthieu, XXVI, 65), mort dont plus d'une fois ils avaient menacé le Sauveur (Jean, VIII, 59; X, 33), et qu'on fit subir à Étienne (Actes, VII, 58) pour le même crime, ils l'attachèrent sur la croix romaine annoncée par les prophètes, sans se douter qu'ils accomplissaient une prédiction. De plus, le percement de son côté ne faisait pas partie de la sentence du juge romain; ils ne voulaient par la que s'assurer s'il était mort, avant de le descendre de la croix, afin que le corps n'y restât pas le jour du sabbat, qui commençait ce soir-la peu d'heures après le crucifiement. Cependant, comme il avait rendu l'esprit de bonne heure, il ne fut pas nécessaire qu'un seul de ses os fût cassé (Exode, XIï, 46; Nombres, IX, 12 ; Psaumes, XXXIV , 20), comme ceux des deux voleurs exécutés avec lui (Jean, XIX, 32, 36) (De petites causes produisent de grands effet, Tome 2, Société des Traités Religieux (Paris), 1831 - books.google.fr).

Un homme lapidé, meurt dans les plus horribles douleurs, aucune partie de son corps n'est épargnée, selon que le caprice ou le hasard dirige les coups ; les os brisés, la chair meurtrie, la tête écrasée, la poitrine enfoncée, les dents cassées, les yeux arrachés, mille blessures; des ruisseaux de sang, ces tourments rassemblent plusieurs sortes de tourments. Ce que les souets ont de piquant, les roues de violent, la croix de déchirant, tout s'y réunit à la fois, toutes les parties du corps sont en même tems tourmentées, sans donner le loisir de respirer : quelle affreuse situation ! Il est environné de mille bourreaux furieux, grinçant les dents, dont chacun à l'envi, par une barbare émulation, décharge son coup; ne pouvoir se soutenir sur ses jambes cruellement brisées, renversé par terre, assommé, enseveli sous une grêle de cailloux, attendre long-tems en vain le dernier moment qui termine la douleur en terminant la vie (Panégyrique de saint Etienne) (Bertrand de La Tour, Oeuvres de Bertrand de la Tour, 1772 - books.google.fr).

Bertrand De La Tour prêtre, sulpicien, grand vicaire, supérieur des communautés religieuses féminines du diocèse de Québec, conseiller clerc au Conseil supérieur, né à Toulouse, France, le 6 juillet 1701, fils de Pierre de Latour, avocat au parlement, et de Catherine de Jonquières, décédé à Montauban, France, le 19 janvier 1780. Il fut, en France, un prédicateur prolifique, ayant un goût prononcé pour la polémique (cdn.interencheres.com).

Il est le premier biographe de François de Laval, premier titulaire de l'évéché de Québec, abbé de Méobecq, réuni au précédent, et dont dépendait Neuillay-les-Bois, centre des nonagones (Points particuliers : Le Centre (ou Coeur) : Neuillay-les-Bois 1, La Croix d’Huriel et pierres noires : Saint Jean Baptiste, Saint Sulpice et Sceau de Palaja).

Fracture

Rupture avec effort. Éclisse : petit morceau de bois plat & mince dont on se sert dans le jardinage comme en chirurgie, pour soutenir & garantir des fractures, en assujettissant les branches fêlées, & facilitant leur reprise. — (Panckoucke, Encyclopédie méthodique / Art aratoire et du jardinage, 1802 : « Éclisse ») (fr.wiktionary.org - fracture).

Faisons le jeu de mot éclisse/Eglise, du temps où l'Eglise était le seul service social de l'Etat (et pour cause tout autre institution était violemment interdite) pour réparer ou plutôt rendre un peu moins indolores les fractures sociales (vaseline des puissants).

Mais la fracture qui nous intéresse est tout autre :

A vrai dire, il ne semble pas que Paul s'en soit pris aux apôtres et aux chrétiens de Jérusalem fidèles au Temple, mais aux partisans d'Étienne, à ces chrétiens hellénistes en rupture avec le Temple : Paul est complice de la lapidation d'Étienne (Ac 8, 1), il poursuit les « Hellénistes » chassés de Jérusalem (Ac 8, 3 ; 9, 1-2) (Joël Allaz, Chrétiens en conflit: l'Epître de Paul aux Galates : dossier pour l'animation biblique, 1987 - books.google.fr).

La lapidation d'Étienne (36-37 ?) est de plus de portée, car elle sanctionne une position nettement révolutionnaire prise par la victime à l'encontre du Temple. Étienne périt soit à la suite d'un mouvement de fureur populaire, soit, et plus soit, et plus vraisemblablement, après condamnation en bonne et due forme par le Sanhédrin. La persécution consécutive, qui dispersa hors de Palestine les disciples du martyr marque à la fois le début de la mission chrétienne et la première étape dans le processus graduel de rupture entre le christianisme et le judaïsme. Elle n'atteint encore, cependant, qu'une partie de la communauté primitive. Le groupe apostolique, fidèle aux institutions et aux rites traditionnels, n'est pas inquiété. L'initiative de ces trois exécutions individuelles incombe aux seuls Juifs. L'autorité romaine n'y est pour rien. Cependant, c'est avec l'intervention de Paul et l'avènement d'un christianisme détaché de la Loi rituelle juive que les relations de l'Église naissante avec la Synagogue, et par voie de conséquence avec l'autorité impériale, commencent à se détériorer sérieusement. Paul lui-même se heurte, tout au long de ses voyages missionnaires, à l'hostilité agressive des Juifs qui essaient, avec plus ou moins de succès, d'ameuter contre lui la population grecque et les gouverneurs de province. Ils ont ainsi contribué dans une large mesure à éclairer l'opinion et le pouvoir sur l'originalité de la secte chrétienne (Marcel Simon, La Civilisation de l'Antiquité et le Christianisme, 1972 - books.google.fr).

Saint Paul, par un jeu de mot, lui qui est le seul à parler dans la Bible d'ancienne alliance pour la loi de Moïse (2 Corinthiens 3,14) est associé à Palaja, l'ancienne loi en grec étant traduit par "palaia diathèkhè") (Autour de Rennes le Château : Eglise Saint Sulpice - Aude : correspondance).

C'est dans la région irakienne où se trouve le tombeau d'Esdras que l'on disait "basor" pour viande dans une langue proche de l'hébreu à l'époque du rabbin Pétachia. BASOR est une lecture pentagonale de l'échiquier de décryptage du "grand parchemin". Esdras est considéré comme le fondateur du judaïsme (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Le domaine de l’abbé Saunière, hexagone et nouvelle alliance).

Au jour qui vit naître le judaïsme, Esdras le grand réformateur avait dit à la foule : «Ce jour est saint pour le Seigneur, votre Dieu ! Ne soyez pas tristes, ne pleurez pas ! Allez, mangez des viandes grasses, buvez des boissons douces et faites porter sa part à qui n'a rien de prêt!» (Ne 8,9-10). Et tout le peuple s'en fut manger, boire, distribuer des parts et se livrer à grande liesse (Maurice Brouard, Eucharistie, chemin d'évangélisation, 1993 - books.google.fr).

La place faite par la communauté juive (surtout les pharisiens) aux livres de Néhémie et d'Esdras parmi les saints livres canoniques montre combien on vénéra par la suite la mémoire des deux grands réformateurs. Esdras surtout, souvent comparé à Moïse, est considéré comme le fondateur du judaïsme primitif, défini par le culte et la Loi — qui, en ce sens, s'éloigne du message prophétique. Certes, après l'Exil, on n'a pas introduit une « nouvelle religion ». Mais c'est bien un nouveau paradigme temporel de la religion israélite qui s'est fait jour. [...]

« Scribe de la loi du Dieu des cieux », il visait, lui aussi, à une réforme religieuse et cultuelle, ce qui intéressait les Perses pour des motifs d'ordre politique. Avec fanatisme et une impitoyable brutalité, il prit des mesures contre les mariages mixtes et proclama, dans le cadre d'une réunion solennelle « la Loi » que le peuple devait s'engager à observer, en renouvelant l'Alliance. [...]

La balance de l'histoire penchait dans le sens d'une concentration sur la Loi, concentration dont les fondements avaient été posés dès le temps de l'Exil, dans l'esprit du Deutéronome : obtenir la grâce en observant la Loi ! Le code contenu dans le livre du Lévitique, la « loi de sainteté », avait sans doute déjà pris sa forme définitive à cette époque. A côté de directives religieuses et éthiques, nous y trouvons surtout des prescriptions cultuelles : réglementant l'abattage des animaux et la consommation de la viande ; relatives aux relations sexuelles et aux manquements sexuels, à la sainteté du Temple, aux prêtres, aux sacrifices, aux impôts et aux fêtes ; concernant l'année sabbatique et le jubilé... En somme, une Magna Carta pour le renouveau de la vie du peuple d'Israël, « cependant non pas dans le sens prophétique d'un renouvellement dans l'esprit, mais d'une reconstruction par l'organisation et la loi », comme le fait observer à juste titre l'exégète juif Georg Fohrer (Hans Küng, Le Judaïsme, 1995 - books.google.fr).

Etienne et Béthanie

La première église dédiée à saint Etienne fut élevée par l'impératrice Eudoxie pendant le séjour qu'elle fit à Jérusalem, entre les années 450 et 401; l'emplacement choisi était à moins d'un stade de distance du mur septentrional de Jérusalem, sur un point qu'une tradition dont on trouve la trace un siècle plus tôt, désignait comme le lieu de la lapidation du saint. L'édifice fut construit avec grand soin; il était de dimensions assez grandes pour qu'en 518 un concile assemblé sur la demande de saint Saba ait pu y tenir ses séances. La pieuse fondatrice y fut enterrée. La porte de la ville située près de l'église prit, à cause du voisinage, le nom de porte de Saint-Etienne, qu'elle conserva pendant tout le moyen âge. Au VIe siècle, Antonin de Plaisance la désigne ainsi, et, pour éviter toute équivoque, il ajoute que, par cette porte, sortait la route de Césarée et de Diospolis. L'église bâtie par Eudoxie fut détruite par les Arabes : les Croisés la trouvèrent en ruine, mais portant toujours le même nom : les expressions des historiens de la première croisade ne laissent aucun doute à cet égard. Peu après la victoire, ils s'occupèrent de la relever et parvinrent en peu de temps à la reconstruire. [...]

Dans les siècles suivants, les ruines de l'église Saint-Étienne achevèrent de disparaître, son nom tombe dans l'oubli. La porte du nord cesse même de s'appeler Porte Saint-Etienne, et cette désignation se trouve transférée, je ne sais pour quelle cause, à l'entrée orientale, l'ancienne « porte de Josaphat. » L'ancienne porte Saint-Étienne se nomme aujourd'hui « Porte de Damas, ou de la Colonne.» Les pèlerins, habitués à chercher le lieu du martyre du saint en dehors de la porte Saint-Etienne, continuèrent leurs pieuses visites sans se préoccuper du changement de nom, et bientôt un rocher, situé sur la pente de la vallée de Josaphat, se trouva désigné par erreur à la vénération des chrétiens, comme teint du sang du premier martyr. Pendant les XIVe et XVe siècles, il règne encore quelque incertitude dans le récit des différents pèlerins, suivant qu'ils s'en rapportent a leur propre réflexion, ou aux indications de guides ignorants; mais, à partir du xvie-siècle, il y a unanimité dans l'erreur, et Quaresmius la consacre en appliquant au rocher de la vallée de Josaphat une partie des détails que nous avons donnés sur l'église Saint-Etienne. Nous croyons avoir réussi à rectifier ce que cette opinion a d'erroné (Melchior de Vogüé, Les églises de Terre Sainte, 1860 - books.google.fr).

La porte de Damas conduit à Naplouse, à Nazareth, à Damas : elle s'appelle Bab-el-Aamoud, porte de la Colonne. Longtemps on l'a appelée porte des Pèlerins, parce qu'ils ne pouvaient entrer que par cette porte, et aussi porte de Saint-Étienne, à cause de l'église dédiée à ce saint, qui était située près de là. La porte actuelle de Saint-Étienne, ou Bab-Sitti-Mariam, c'est-àdire porte de Notre-Dame-Marie, parce qu'elle conduit au tombeau de la sainte Viergé dans la vallée de Josaphat, est la seule qui soit ouverte vers l'orient : elle conduit à la montagne des Oliviers, à Béthanie, à Jéricho, au Jourdain (Jacques Mislin, Les Saints Lieux, Tome 2, 1876 - books.google.fr).

Lors que de Jerusalem l'on veut aller à Bethanie, on doit sortir par la porte saint Etienne, descendre par ce chemin qui conduit au jardin des Olives: on trouve sous ce jardin un chemin qui s'éleve insensiblement sur la partie meridionale de la montagne des Olives : après avoir marché environ un quart d'heure, on voit à main droite un petit champ , où étoit le figuier que Jesus-Christ maudit , pour n'y avoir pas trouvé de fruit ; & un peu avant d'arriver à Bethanie , on trouve les ruines d'une Eglise qu'on avoit bâtie dans le même endroit où étoit la maison de Simon le lepreux , chez qui Nôtre-Seigneur dînoit lors que la Magdeleine le vint trouver, & répandit sur sa tête une liqueur précieuse, appellée dans l'Evangile du nard pistique : à trois cent pas de cette maison on arrive à Bethanie, où étoit le château du Lazare : la Reine Melesinde y avoit fait bâtir un beau Monastere, mais qui a été détruit par les Infideles y on y voit encore de tres beaux restes de murailles qui étoient tres hautes & tres épaisses : pour entrer dans le Sepulcre du Lazare, on descend par un petit escalier de seize marches tres étroit & taillé dans le rocher ; on entre ensuite dans une petite cave, où est la pierre qui fermoit le sepulcre, & sur laquelle nos Religieux disent la Messe : de cette premiere cave on entre dans une seconde qui a environ sept pieds en quarré; il n'a guere plus de hauteur ; le vase où fut placé le corps du Lazare, est creusé d'un pied & demi de profondeur dans toute la longueur de la cave, & il n'a qu'environ deux pieds de largeur. Pour ce qui est de la Grotte de S. Jeremie, que nous voyons de dessus la terrasse de notre Convent de saint Sauveur, elle est tres belle & tres spacieuse, elle n'a guere moins de cent pas de circuit; c'est dans cette grotte que ce saint Prophete composa le Livre des Lamentations, pleurant sur les grands malheurs qu'il prédisoit arriver au Temple & à la Ville de Jerusalem: l'on voit tout près de là un puits où l'on tient qu'il fut jette (Voyage fait a la Terre Sainte en l'année M.DCC.XIX: contenant la description de la ville de Jerusalem, tant ancienne que moderne avec les moeurs et les coustumes des Turcs, 1720 - books.google.fr).

Cathares

Suivant le cercle de l'année repéré sur le plan du domaine de l'abbé Saunière à partir du 17 janvier indiqué par la statue d'Antoine l'ermite, l'orientation de la rue Béthanie marque le 4/5 mars. Or le 5 mars est la fête de Pierre de Castelnau.

Le B. Pierre de Castelnau, de l'Ordre de Citeaux, Légat Apostolique, premier Inquisiteur de la Foi contre les Albigeois, "martyr" assassiné par les soldats du comte de Toulouse, au commencement de l'an 1208. On honore sa mémoire en quelques endroits le 5 Mars, & en d'autres le 14 du même mois (L'art de verifier les dates des faits historiques, 1750 - books.google.fr).

On sait que, depuis saint Grégoire notamment (Moral. VI, ch. 18), Rachel et Marie de Béthanie représentent la vie contemplative. Au début du XIIIe siècle, ce ne sont pas des images, mais des allégories techniques dans la théologie. Au contraire, en 1205, Innocent III considérait que la vie apostolique constituait pour le Cistercien Pierre de Castelnau un renoncement aux « embrassements de Rachel » PL. 215, 525. C'est au génie de saint Dominique qu'appartient d'avoir renversé la situation (Pierre Mandonnet, Saint Dominique, l'idée, l'homme et l'œuvre, Volume 2, 1938 - books.google.fr).

La rue de l'Eglise croise le cercle de l'année définie sur le domaine vers le 16/17 mars.

La citadelle de Montségur se livre le 16 mars 1244 après un siège exceptionnellement long de dix mois. Plus de deux cents cathares, hommes et femmes, refusent de renier leur foi (leur nombre exact demeure inconnu). Ils sont menés vers un bûcher géant aménagé au pied de la forteresse, en un lieu aujourd'hui connu sous le nom de «Prats dels Crémats» (Champ des Brûlés). Leur martyre marque la fin de la croisade contre les Albigeois (www.herodote.net).

Le chemin qui continue d'une manière brisée la rue Béthanie vers l'ouest croise le 22/23 août.

Réfugié depuis longtemps à la cour de Jacques le Conquérant, en Catalogne, Raimond Trencavel vient, le 23 août 1246, à Carcassonne. Il déclare se soumettre à la volonté du roi ; en gage de bonne foi, il remet ses fils, Roger et Raimond en otages au sénéchal. A la demande du souverain il entreprend le tour des domaines de ses aïeux pour informer ses vassaux qu'il cède tous ses droits à saint Louis. Le 12 mai 1247, à Castres, dans le cimetière de Saint-Vincent, il relève solennellement la communauté et les chevaliers de Lombers de tout service à son égard. La cérémonie se déroule en présence de l'évêque d'Albi, Durand, de l'abbé de Castres, Guillaume, d'Isarn Bonhomme, moine de Saint-Benoît, de Hugues des Arcis, sénéchal de Carcassonne, de Jean de Burlats, de Guillaume-Pierre du Vintrou et de douze chevaliers de Lombers, conduits par Sicard de Boissezon. En octobre 1247, Raimond Trencavel renouvelle à Paris, en présence du roi, la cession des vicomtés de Béziers, Albi et Carcassonne, et fait briser le sceau dont il usait en qualité de vicomte. Il reçoit en contrepartie une rente annuelle de 600 livres (minimum vital : 6 livres environ). Il participe à Il participe à la croisade d'Egypte et meurt vers 1263. A son tour, Roger de Béziers, son fils, se croise en 1269. Il n'est ensuite plus trace de lui, ni de la famille. Au moment même où le Midi toulousain passe tout entier dans le domaine du roi, finit la geste des Trencavel. Une rupture culturelle accompagne cette évolution sociale et politique. Les cours châtelaines disparaissent et, avec elles, les dames d'antan. Le troubadour Guillaume d'Hautpoul transfère l'érotique occitane sur la seule dame qu'on puisse désormais chanter, la Vierge Marie, Notre-Dame (Jean-Louis Biget, Le temps des Trencavel (XIIe-XIIIe siècles), Histoire de Castres, Mazamet, La Montagne, 1992 - books.google.fr).

Ces dates semblent refléter l'opposition qui existait entre l'instituteur du village Prosper Estieu ou la résurgence cathare et l'abbé Saunière à l'époque. En effet ce n'est pas la date de la mort de Pierre de Castelnau qui semble être indiqué mais sa fête catholique comme martyr. Jointes à la Saint Barthélemy (24 ou 25 août à Rome), on se rend compte des sentiments de Saunière face aux idéologies concurrentes de celle de l'Eglise catholique. Son domaine à Rennes le Château serait ainsi un testament anti-cathares.

Dans Montsegur (« Revista mezadiera de la letradura occitana »), la revue que Prosper Estieu (1860-1939), instituteur laïc dans la commune de l'abbé Saunière, dirigeait alors, on trouve de nombreux textes en occitan qui exaltent le passé cathare du Languedoc. Cette très intéressante revue, publiée à Rennes-le-Château, ne se limitait pas au régionalisme occitan ; elle militait aussi pour une réforme orthographique du français et pour le fédéralisme politique. Parmi les signataires des articles, à côté de Prosper Estieu, qui signait souvent Jean Doc, on trouve des noms tels qu'Antonin Perbosc et Arthur Caussou. Cependant, on ne trouve aucune ligne de l'abbé Bérenger Saunière de Rennes-le-Château qui semble avoir eu des relations assez froides avec l'instituteur. On n'est pas surpris de ne pas rencontrer non plus le nom de son confrère, l'abbé Henri Boudet de Rennes-les-Bains (Autour de Rennes le Château : La Montagne fleurie : Le Christ s’est arrêté à Vixalort).

Contre les cathares qui nient la résurrection de tous ces corps-ci, affirmant que la résurrection est celle des corps célestes, Saunière construit le "château" de Béthanie dont la réalité sur terre est utilisée par le Vénérable Moneta de Crémone pour contredire les "hérétiques" au sujet de la résurrection de Lazare par le Christ (Venerabilis patris Monetae Cremonensis, Adversus Catharos et Valdenses libri quinque, 1743 - books.google.fr).

Monéta de Crémone, professeur des arts libéraux à Bologne, et puis religieux de l'Ordre des Frères Prêcheurs, reçut l'habit dans cette dernière ville de la main de saint Dominique. Il enseigna avec honneur dans plusieurs villes d'Italie, & mourut dans celle de Bologne vers l'an 1240 (Dictionnaire universel, dogmatique, canonique, historique, geographique et chronologique des sciences ecclésiastiques, 1760 - books.google.fr).

Monéta de Crémone nous est principalement connu par sa Somme contre les Cathares ou encore, pour donner à l'ouvrage son titre complet, par son Adversus Catharos et Valdenses libri quinque. Inquisiteur aussi habile que redouté, ce dominicain devait prendre dans l'exercice de ses fonctions, mais également dans les ouvrages des docteurs hétérodoxes qu'il a étudiés, la connaissance des hérésies qu'il a étudiés, la connaissance des hérésies qu'il aborde d'une façon si méthodique dans cet écrit dont la composition remonte aux alentours de l'année 1241 (Marie-Thérèse Nadeau, Foi de l'Église: évolution et sens d'une formule, 1988 - books.google.fr).

Lazare est le frère de Marie Madeleine selon la thèse qui la confond avec Marie de Béthanie.

La résurgence cathare

À la suite des travaux du pasteur Napoléon Peyrat sur l'Histoire des Albigeois (1874-1882), le catharisme connut un regain d'intérêt de la part de ceux qui rêvaient « une société libre d'égaux fraternels [sur le modèle de la] patrie romane morte à Montségur ». [...] Déodat Roché (Arques (Aude), 13 décembre 1877 - Arques (Aude), 12 janvier 1978), fondateur des Cahiers d'études cathares et de la Société du souvenir et des études cathares « fut l'instigateur d'un néo-catharisme sans église, orienté vers la connaissance à travers l'enseignement de Rudolf Steiner » (S. Nelli, p. 250), et aussi un ardent propagateur de ce qu'Anne Brenon appelle « l'archéologie imaginaire de Montségur », rattachant volontiers les cathares médiévaux aux pythagoriciens ou aux mystères osiriaques; ce qui s'éclaire si l'on se rappelle que vers 1898 il appartenait simultanément à l'Ordre martiniste de Papus et à l'Église gnostique dont il devint évêque de Carcassonne (Revue des sciences philosophiques et théologiques, Volume 81, Numéros 1 à 2, 1997 - books.google.fr), et fondée en 1890 par Jules Stanislas Doinel (1842-1902), archiviste et homme de lettres, né à Moulins dans une famille catholique.

En consacrant son étude à la perspective qu'avaient les historiens des religions des constructions ésotériques, Y. Hagman montre que pour ces derniers le système gnostique comportait quatre maillons principaux : manichéisme, paulicianisme, bogomilisme et enfin catharisme. En fait, on s'aperçoit que l'Église cathare est très proche de l'Église primitive en ce qui concerne le culte, les officiers, l'organisation hiérarchique ou le jeûne. C'est finalement D. Roché qui a réuni le courant scientifique et le courant ésotériste d'interprétation du catharisme. Il fit en effet de cette religion un néo-manichéisme où les cathares sont considérés comme une partie de la chaîne ésotérique continue. D. Roché croyait que le trésor de Montségur était le Graal, c'est-à-dire quelque chose de très abstrait, comme p. ex. la tradition ésotérique elle-même. Le cas Otto Rahn est un peu plus complexe et méritait la mise au point que M. C. Viguier lui a consacrée. En effet, l'A. distingue deux périodes dans la bibliographie de celui qui fut un temps dans la SS nazie. Tout d'abord, O. Rahn écrivit La croisade contre le Graal en 1933, qui évoque la joie des ésotéristes et des occitanistes romantiques, dans un style enthousiaste mais un peu naïf. La cour de Lucifer, qui paraît en 1937, est d'un tout autre style et est contaminé par l'idéologie nazie. Rahn y écrit, p. ex. que : « Jésus était juif et c'était un juif fanatique ». Son idéologie l'amène à éliminer le schéma des deux principes, fondement même du catharisme. En fait l'A. va plus loin en montrant que, dans son premier ouvrage, Rahn s'est beaucoup inspiré de l'auteur médiéval Wolfram d'Eschenbach. Toutes les citations de Wolfram tournent autour du thème du Graal. Ce qui semble avoir intéressé Rahn chez Wolfram, c'est la finalité qu'il donne au château du Graal. En effet, si Chrétien de Troyes y voyait une étape pour les chevaliers errants, pour Wolfram c'est le siège d'une chevalerie très bien organisée. L'A. prolonge son analyse par l'évocation de la récupération de l'hitlérisme, pour qui le Graal est le livre sacré des Aryens, caché à Montségur (Cahiers de civilisation médiévale, Volume 42, 1999 - books.google.fr).

Dominque et Etienne

Saint Dominique, qui fut le champion de la lutte génocidaire contre les cathares, était comparé à saint Etienne, le protomartyr.

L'ouvrage de Monéta de Crémone, un des premiers compagnons de Dominique, la Somme contre les Cathares, nous donne l'écho des arguments invoqués par le nouvel apôtre. Dans les controverses publiques, Dominique déployait toute son éloquence et la force de sa persuasion. Il était considéré comme un champion de la foi, et sa popularité nous est attestée par la chanson de gestes composée en son honneur. On aurait pu lui appliquer les paroles dites à propos de saint Etienne : Ceux qui discutaient avec lui étaient incapables de résister à la sagesse et à l'Esprit de Dieu qui parlait par sa bouche. Dominique était doué d'une volonté intrépide et d'une sensibilité vive mais équilibrée; aussi entrait-il dans l'action avec un mâle courage. Il était passionné et cela décuplait son énergie; il était un fort, parce qu'il était prêt à tout sacrifier, même sa vie (Marie-Madeleine Davy, Les Dominicaines, 1934 - books.google.fr).

A genoux encore, comme saint Etienne, il criait avec force : « Ne leur imputez pas ce péché, Seigneur » [Act. VII, 59]. Il se formait alors dans notre père saint Dominique, un grand sentiment de confiance dans la miséricorde de Dieu pour lui-même, pour tous les pécheurs et pour la conservation des frères plus jeunes qu'il envoyait au milieu du monde prêcher l'évangile aux âmes (Les neuf manières de prier de saint Dominique, entre 1260 et 1288) (Benoît Lacroix, Saint Dominique : au coeur d'une chrétienté en crise, 2006 - books.google.fr).

Autrefois Dominique, mort le 6, était fêté le 4 août, alors qu'Etienne avait deux fêtes : le 3 août pour l'invention de son tombeau et le 26 décembre, lendemain de Noël.

L'anniversaire de saint Dominique qui tombait le 6 août, alors fête de saint Sixte (la fête de la Transfiguration ne fut généralisée qu'en 1457), fut reporté au 5, puis - au XVIIe siècle - au 4, à cause de la fête de Sainte-Marie-des-Neiges. Et enfin au 8 depuis le concile de Vatican II.

Cheveux collés

Une femme de Rhegio en Italie refusant d'aller à la fête de saint Dominique eut ses cheveux collés sur son crâne qu'il fallut raser. Rhegio vient d'un nom grec qui signifie "rupture" (Jean de Giffre de Rechac, La Vie Du Glorieux Patriarche S. Dominique Fondateur Et Instituteur de l'Ordre des Freres Prêcheurs, Et de ses premiers seize Compagnons, 1647 - books.google.fr, Jean Boudot, Dictionarium universale latino-gallicum ex omnibus latinitatis autoribus summa diligentia collectum, cum variis multarum quae vulgo synonymae videntur latinarum vocum differentiis, 1745 - books.google.fr).

Au sujet du miel, Pline l'Ancien explique que "cette substance vient de l'air, surtout au lever des constellations, principalement quand Sirius est dans tout son éclat, jamais avant le lever des Pléiades, et vers le point du jour. Aussi trouve-t-on alors, à la première aurore, les feuilles des arbres humectées de miel ; et, ceux qui le matin se trouvent en plein air s'aperçoivent que leurs vêtements sont enduits et leurs cheveux collés par une substance liquoreuse, sueur du ciel, ou espèce de salive des astres, ou suc de l'air qui se purifie, plût aux dieux que le miel fût pur, limpide, et tel qu'il a coulé d'abord !" (Pline, Histoire naturelle, avec la traduction en français par E. Littré, Volume 1, 1848 - books.google.fr, La Croix d’Huriel : Tintin, Hergé et la Croix d’Huriel : L’Etoile mystérieuse : la tulipe, le lys et le miel).

Quelques mois avant la naissance de saint Dominique, sa mère avoit eu une autre vision en songe; elle croyoit avoir un chien dans son ventre, qui portoit en sa gueule un flambeau ardent, dont il éclairait et embrasoit le monde. Sitôt que l'enfant eut reçu le sacrement de baptème, sa marraine lui vit au milieu du front une étoile si brillante qu'elle illuminoit toute la terre de ses rayons; Dieu découvrant par ces signes l'office que ferait saint Dominique, d'aboyer, et d'empêcher le diable d'entrer en l'Église, laquelle il éclairerait de sa sainte vie, de son admirable doctrine, et de celle de ses enfants. On dit qu'étant au berceau, on vit un essaim de mouches à miel voler autour de sa bouche, comme un présagé de sa douceur et de l'éloquence de ses paroles (Pedro de Ribadeneyra, Les vies des saints pour tous les jours de l'année, Tome II, 1859 - books.google.fr).

Cette légende est du même ordre que les mouches à miel dans la bouche de Platon enfant (Marie-Madeleine Davy, Bernard de Clairvaux, 2001 - books.google.fr).

Lorsque Samson fut grand, il devint amoureux d'üne fille des Philistins, et demanda à son père la permission de l'épouser. Son père lui dit : N'y a-t-il pas assez de filles en Israël? Pourquoi veux-tu épouser une étrangère ? Samson lui répondit : J'aime cette fille; et comme c'était la volonté de Dieu qu'il l'épousât, son père y consentit. Un jour Samson, allant voir sa maîtresse, rencontra un jeune lion ; il le prit avec ses mains et le déchira en deux, car il était extrêmement fort. Deux jours après, il regarda le corps de ce lion mort, et il vit que des mouches avaient fait du miel dans sa gueule. Il prit ce miel, et le porta à son père et à sa mère ; mais il ne leur dit pas où il l'avait pris (Le Magasin Des Enfans, Tome II, Partie III, 1800 - books.google.fr).

Yahveh continue à se servir des ennemis d'Israël pour assurer ses bénédictions à son peuple, et il faut tuer le lion meurtrier, et passer par l'abeille ennemie pour atteindre et goûter le miel. Le paradoxe logique de l'impiété régénératrice a lui-même avec la symbolique solaire comme avec le naziréat un lien essentiel, que l'étymologie des noms propres aime à souligner. Le soleil (Samson), qui est journellement et annuellement « coupé » par la nuit (Dalila, mais l'étymologie du nom est incertaine) n'est-il pas un modèle de force qui disparaît pour renaître ? La fixation religieuse faite sur la pousse des cheveux, c'est-à-dire sur le modèle humanisé de la poussée végétale, se rattache au schéma solaire de la croissance et décroissance de toute sève. Le naziréat ne serait-il qu'une manière de moraliser et d'insérer dans la religion juive une forme individualisée d'un vieux rite de purification/fécondité solaire ? Il faut donc, comme à Sumer et à Babylone, que le lion, le héros et l'astre du jour, avec les signes qui les incarnent ou qu'ils incarnent, passent sous la « coupe » de la mort pour que revienne la vie. Il faut que Samson, soleil de justice, à la fois traître et fidèle à sa vocation, soit châtié et châtie, sacrifié et sacrificateur, vaincu au moment même de son triomphe (Revue d'histoire et de philosophie religieuses, Volume 62, 1982 - books.google.fr, Charles-François Dupuis, Origine de tous les cultes ou Religion universelle par Dupuis, citoyen françois, 1794 - books.google.fr).

Le motif signifierait donc que le soleil devient l'ennemi de son propre symbole et tue le lion en cessant de brûler la terre (Revue des études juives, Volume 60, 1910 - books.google.fr).

En fait le lion comme signe zodiacal où passe le soleil en été et pendant la canicule est une période propice à la production du miel comme le souligne Pline et "meurt" pour passer le relais à un autre signe.

Le solstice d'été était dans le lion dans les années -4400/-2000 (Françoise Bader, Astronomie et météorologie chez Homère, La météorologie dans l'antiquité: entre science et croyance : actes du colloque international interdisciplinaire de Toulouse, 2-3-4 mai 2002, 2003 - books.google.fr).

Le roi des animaux serait aussi l'expression de la vaillance de certains dieux. D'après une étude récente, il aurait été en Mésopotamie, dès le IVe millénaire l'image de la cinquième constellation du zodiaque, Leo (Marie Thérèse Barrelet, Figurines et reliefs en terre cuite de la Mésopotamie antique, Tome 1, 1968 - books.google.fr).

Le Lion est une constellation du zodiaque traversée par le Soleil du 10 août au 16 septembre. Dans l'ordre du zodiaque, cette constellation se situe entre le Cancer à l'ouest et la Vierge à l'est. Cette constellation contient plusieurs étoiles brillantes, telles Régulus, le cœur du Lion, et Denebola, sa queue. Le Lion désigne également un signe du zodiaque correspondant au secteur de 30° de l'écliptique traversé par le Soleil du 23 juillet au 22 août (fr.wikipedia.org - Lion (constellation)).

Ainsi depuis longtemps le lion est en laison avec l'été, ce qui était peut-être connu des rédacteurs du Livre des Juges, où est racontée l'histoire de Samson.

À Autun toutefois, on a disposé face aux deux scènes consécutives à la Résurrection - l'apparition à Marie Madeleine et la visite des Saintes Femmes au tombeau -, Daniel dans la fosse aux lions, et dans la même travée mais de l'autre côté de la nef, la lapidation de saint Etienne et Samson combattant le lion. Il se pourrait donc que ces rapprochements aient été effectués intentionnellement, en vue d'illustrer, au moyen de plusieurs exemples tirés des deux Testaments, à la fois l'idée de salut et celle du combat spirituel qui lui est intimement liée. [...]

Un chapiteau de la travée à Anzy-le-Duc suivante montre en effet Samson renversant le temple des Philistins (Jg 16, 25-30) et portant, du surcroît, une barbe, ce qui est exceptionnel dans l'iconographie du héros biblique. Cette lecture n'explique en revanche pas l'identité et le rôle des deux figures qui flanquent la scène centrale.

Sur le chapiteau d'Autun, c'est donc le Seigneur qui briserait la mâchoire du lion, ce que corrobore la physionomie, et en particulier la barbe, attribuée au héros. Pour Victor Terret, le personnage de droite, qui selon lui porte un bonnet, représenterait les juifs qu'Augustin assimile au lion. Il me semble cependant qu'en réalité, cette figure ne porte aucune coiffe et que ce sont ses cheveux que l'on voit. [...] De plus, il serait illogique que le lion, qui représenterait les juifs, s'en prenne ainsi à l'un des siens. Augustin a également comparé l'exploit du Seigneur à la lapidation de saint Etienne. Or, la scène qui fait directement face au combat envisagé ici, montre précisément le martyre de ce saint. [...]

À Anzy-le-Duc, Saint-Léger-sur-Vouzance et Moutiers-Saint-Jean, seuls le héros et le fauve ont été représentés, et cela dans des attitudes comparables à celles qui ont été observées sur les trois premiers chapiteaux de la série. Aucun argument décisif ne permet d'identifier David ou Samson. Il apparaît en définitive que, sur les six occurrences du thème, deux seulement peuvent être interprétées à partir d'arguments visuels suffisamment explicites. Le chapiteau de la nef de Vézelay montre le combat de David et celui d'Autun le combat de Samson. Si l'on fait abstraction des figures secondaires, la ressemblance qui existe entre ces deux scènes est pour le moins frappante. À Vézelay, il semble que l'on a cherché à éviter toute confusion avec Samson en faisant sculpter un mouton sous une patte du lion et pourtant, David y a reçu la longue chevelure de son homologue. On peut dès lors se demander si la distinction entre les deux héros était essentielle aux yeux des concepteurs. En Bourgogne comme ailleurs, leur iconographie a en effet tendance à se confondre. Sur les mosaïques de Saint-Géréon de Cologne et d'Otrante ainsi que sur la lanterne de Bégon, on a même jugé nécessaire d'insérer le nom des protagonistes, ce qui laisse supposer que les indications iconographiques n'étaient pas toujours suffisantes pour identifier les héros bibliques. Il me paraît significatif que, sur le plan de l'interprétation, les deux combats ont aussi tendance à se confondre. La suite de cette section tendra à montrer que leurs champs sémantiques se recouvrent en grande partie. Les analogies évidentes que présentent les deux combats justifiaient pleinement le développement d'interprétations semblables. S'ajoute à cette première similitude l'identité des ennemis combattus par David et Samson, à savoir les Philistins. L'interprétation médiévale des combats de David et Samson étant bien connue, je me limiterai aux points essentiels afin de montrer que les zones de recouvrement sémantique sont nombreuses et concernent l'essentiel de ces interprétations. [...]

David est une image du Christ qui défend les fidèles contre les agressions du Malin. Pour Bède notamment, le troupeau du jeune berger est celui du Seigneur, et ses prédateurs - l'ours et le lion - sont les démons venus arracher quelques brebis à l'Église. Mais le Seigneur les ramène sur le chemin du salut, soit ouvertement par l'intermédiaire d'anges ou d'hommes, soit personnellement et de manière invisible. Le combat de David est donc non seulement celui du Christ, mais aussi celui des anges et des hommes. Pour ce qui est du rapport avec les combats humains, les propos d'Augustin sont encore plus clairs : pour lui, les combats de David préfigurent ceux que l'Église mène contre le diable et ses anges. Une tradition textuelle qui remonte aux premiers siècles de l'ère chrétienne a associé David à Job qui est un autre modèle du combat spirituel. Ainsi, Ambroise leur a consacré un long éloge commun. Ces deux paradigmes se retrouvent également, bien que séparément, dans la Psychomachie de Prudence. David y est mentionné à deux reprises: la première fois pour sa victoire sur Goliath, la deuxième pour ses batailles en général. [...]

À l'instar du combat de David, celui de Samson a été interprété comme un prototype de la victoire du Christ sur le diable et sur la mort, et plus particulièrement de celle qu'il a remportée lors de la Descente aux Enfers; il est aussi un combat spirituel livré par le chrétien (Marcel Angheben, Les chapiteaux romans en Bourgogne: Thèmes et programmes, 2003 - books.google.fr).

L'aspect solaire des cheveux, parure de Samson coupée comme est rasée la tête de l'impie de Rhegio, du miel qui colle les cheveux, trouve sa place dans la période d'été où sont rassemblées les fêtes de Dominique et d'Etienne.

On loua notamment Le Brun, qui passa quatre ans à Rome pour y suivre les conseils de Poussin, d'avoir représenté saint Etienne en cheveux longs et avec une aube blanche sans dalmatique "en quoi il (faisoit) voir combien il était instruit des coutumes, étant certain que dans ce premier temps du christianisme les diacres ne se servoient point de ces habillemens qu'ils ont pris depuis, et qu'ils portoient les cheveux longs à cause du vœu de Nazaréen que les diacres faisoient, et surtout ceux qui étoient juifs" (Mercure Galant, nov. 1686) (Charles Le Brun, 1619-1690, peintre et dessinateur: exposition au Château de Versailles, juillet-octobre 1963, Musée national de Versailles, 1963 - books.google.fr, Autour de Rennes le Château : Les Bergers d’Arcadie et le Sceau de Palaja).

Saint Étienne paraît souvent comme patron des cimetières, parce que l'Écriture fait mention de son enterrement. Il était aussi patron des maçons (Charles Rohault de Fleury, Les saintes de la messe et leurs monuments: études continuées par son fils Georges Rohault de Fleury, 1897 - books.google.fr).

La fête d'hiver du saint, 26 décembre, est située sur le cercle de l'année du domaine de l'abbé Saunière dans le cimetière de Rennes le Château.

Fêtes d'août dans les Pyrénées et au-delà

En dehors de Montserrat, il n'existe qu'un seul exemple d'anges bâtisseurs en Catalogne, celui de l'ermitage de Notre-Dame del Coll, dans le Massif des Guilleries. Cette Vierge, protectrice de la gorge (coll) est associée à saint Biaise (3 février), l'homme sauvage. Or, les anges édifièrent le sanctuaire pour le compte des Bénédictins d'Amer, seule ville de Catalogne, où brûle le feu de sainte Brigitte au 1er février. Les Bénédictins de Montserrat, quant à eux, se souviennent que leur montagne abrita jadis un temple de Vénus-Cybèle, qui fut détruit par saint Michel. On dédia à l'archange un ermitage qui existe toujours. L'ensemble du massif reste dominé par le Pic et l'ermitage de Sant Jeroni (Saint-Jerôme). Le saint au Lion boiteux (comme l'Ours de saint Aventin, l'ange de saint Jacques à Lleida etc.) semble rappeler ici qu'à la fin juillet, lors du lever héliaque de Sirius, le soleil se lève dans la constellation zodiacale du Lion. Plusieurs monts côtiers de Catalogne auraient été (comme en Grèce le Mont Pélion ou le Mont Athos) des postes d'observation du lever héliaque de Sirius. Ainsi, le Montseny avec sa chapelle Sant Elies (Elie, 20 juillet). Souvenons-nous que la lumière de Montserrat éclaira le Carmel de Manresa pour faire venir l'eau manquante, et que, dans cette même ville, on vénérait Notre-Dame de l'Aube (l'Alba) pendant les invasions sarrasines. Ainsi, également, le Cap de Creus avec le monastère de Sant Pere de Rodes (1er août). Ainsi, surtout, le Massif des Gavarres, entre Gérone et la mer, avec son sanctuaire de Notre-Dame des Anges (2 août). Dans cette chapelle, objet de nombreux pèlerinages, se trouvaient (outre une Image de Notre-Dame des Neiges : 5 août) une peinture et une statue de la Vierge entourée d'anges. Les deux objets y furent apportés de Palestine par Esteve (Etienne : 2-3 août). [...]

Quand l'ermite mourut, on oublia la chapelle. Mais, beaucoup plus tard, on vit chaque samedi une grande lumière sortir de la montagne, alors que l'on entendait chanter les anges. Le Père Narcis Camôs (XVIIe s.), parlait déjà de la grande popularité de cette Madone, et la mentionnait comme étant une des plus anciennes de Catalogne. Elle aurait même précédé l'implantation du christianisme dans le pays. La légende rapporte qu'un pèlerin de passage fut accusé, à tort, d'avoir tué un homme. On essaya bien de le pendre, mais il invoqua Notre-Dame des Anges (2 août), et à trois reprises, la corde se brisa. Le juge dut ainsi le libérer. Une chanson locale brode sur le même thème. Quand le juge veut pendre le pèlerin, la corde casse. Puis il ordonne de le brûler, et la pluie éteint le bûcher. Ensuite, on tente de le noyer, mais la rivière s'assèche. Enfin, on le conduit à la carrière pour le lapider, (comme saint Etienne : 2-3 août) mais les pierres viennent à manquer. Le juge doit finalement le libérer. On demande alors au pèlerin quel saint il a invoqué. Celui-ci répond : La Mare de Déu dels Ângels que sempre irtha ajudat : la Mare de Déu dels ângels i la Verge de Montserrat, (Notre- Dame des Anges qui toujours m'a aidé : Notre-Dame des Anges et la Vierge de Montserrat) (Mythologie française: bulletin de la Société de mythologie française, Numéros 226 à 229, 2007 - books.google.fr).

Nous retiendrons le fait que l'ascension du Tabor, ou Saint-Barthélemy, était courante depuis des siècles. Elle l'était, en effet. Tous les ans, le 23 août, les habitants des vallées environnantes montaient au Tabor. C'est sans doute à ce pèlerinage que fait allusion Napoléon Peyrat, lorsqu'il écrit : "Les populations méridionales se rendaient en foule au Tabor pyrénéen, vers l'équinoxe d'automne." La coutume paraît avoir été pratiquée dans toutes aussi bien au nord qu'au sud du massif. De nos jours, le 24 août, la saint Barthélemy est restée la fête de Montferrier, d'où l'on part vers Montségur. [...] Dans la basse Ariège, on dit "la piquo de Tabo". A titre de curiosité, nous signalerons qu'il existe, dans les Alpes, deux autres sommets portant un nom identique [...]. Par une singulière coïncidence, on trouve, aux environs de ces sommets, non seulement des lacs, comme au Tabor pyrénéen, mais aussi des chapelles ou des lieux dédiés à saint Barthélemy. [...] On sait que le mont Thabor, en Palestine, ou la tradition situe le lieu de la Transfiguration [fête le 6 août introduit en Occident par le pape Callixte III], domine le lac Tibériade. [...] Nous n'avons pu résoudre la question de savoir où avait été édifiée la chapelle dans laquelle se réunissaient les pèlerins le 23 août. Dans son Itinéraire des Pyrénées, édité en 1868, Adolphe Joanne écrivait : "Le sommet du Saint-Barthélemy est couronné par un amas de pierres, débris d'un oratoire. Quelques cavités, qui se trouvent sur la cime, ont été creusées par un paysan superstitieux qui comptait y trouver de l'or." Nous avons bien vu l'amas de pierres qui marque le sommet du Saint-Barthélemy, mais rien qui rappelle une construction quelconque. Seule, légèrement en contre-bas du sommet, en direction du sud-ouest, une cavité peu profonde paraît avoir été voûtée en tas-de-charge et aménagée en abri. C'était, peut-être, l'emplacement de l'autel, le public se contentant d'écouter l'office de l'extérieur. Concluons que la chapelle a existé, mais qu'elle est peu à peu tombée en ruines, pour ne plus former qu'un amas de pierres. Si elle est mentionnée sur le plan cadastral de 1834, à la même époque, Berges la signalait comme étant en ruines. Toute la montagne que nous appelons Saint-Barthélemy ou Tabe, dut être une montagne vénérée. "Soularac", qui qui, malgré tout, demeure le nom du sommet principal, vient, peut-être, du mot celtique "Soli" = "lieu sacré", que l'on retrouve assez répandu dans la toponymie pyrénéenne. Le culte des anciennes populations pour les hauts sommets a été suffisamment mis en relief, pour que nous n'insistions pas sur ce point. Toutefois, une remarque s'impose au sujet du nom du Soularac. Ce nom est orthographié "Soulane" sur le plan cadastral de la commune de Montségur. Or, en langue du pays, "Soula" signifie "lieu exposé au soleil levant" (Fernand Niel, Montségur, la montagne inspirée, 1954 - books.google.fr).

Saint Etienne est fêté aussi le 26 décembre.

A l'horizon, la couronne (Stéphanos, Saint Etienne, protomartyr), Orion et ses trois étoiles (Rois Mages) que Sirius, « roi des longues nuits, soleil du sombre hiver » conduit au Nouveau-né, portant avec la myrrhe et l'or, l'encens du Sabéïsme, l'adoration des Guèbres, le culte, les hommages de l'Orient où vont briller ses feux (Laurent Tailhade, Les Saisons & les Jours, 1917 - books.google.fr).