Partie IV - Techniques et sciences   Chapitre XXXIX - Sciences   Chimie   

Pour remonter à la proto-chimie qui voisine avec l’alchimie, nous nous intéressons à Andreas Libau (Halle, vers 1550 – Coburg, 1616), Georg Bauer dit Agricola (Glauchau, 1494 – Chemnitz, 1555), et Johann Rudolf Glauber (Karlstadt, 1604 – Amsterdam, 1670) qui appliquèrent la chimie à des fins thérapeutiques contre les dogmes de Galien. Libau, disciple de Paracelse  a découvert le chlorure d’étain et l’acide camphorique. Son livre Alchemia, clair et complet, fait le tour des connaissances en chimie de son époque, dans le domaine des appareils et procédures de laboratoire et celui de la minéralogie, des métaux et des eaux minérales. Agricola, médecin qui se dévoua pendant la peste, fait une description des connaissances géologiques, minières et métallurgiques de son temps dans son De re metallica (1556). Glauber isole l’acide chlorhydrique et obtient de nombreux chlorures métalliques. Il découvre le sulfate de sodium (sel admirable de Glauber).

Johann Becher, économiste et chimiste, fit le lien entre alchimie et chimie en avançant que les minéraux et les métaux étaient composés de terra lapida (renvoyant au sel de Paracelse), de terra mercurialis, composé subtile et volatile, que Stahl identifiera au phlogistique, « principe fondamental du feu », et de terra pinguis, composé igné, gras et combustible. La théorie phlogistique que Stahl élabore en 1723 prévaudra un demi-siècle. Elle permettait de mettre en relation combustion, respiration et calcination.

Naissance de la chimie moderne

L’analyse de l’air par les expérimentateurs sera l’occasion de la remise en cause de la théoorie phlogistique. Joseph Black (Bordeaux, 1728 – Edimbourg, 1799) fit des recherches en chimie sur le gaz carbonique, la magnésie et leur composé la magnésie blanche (carbonate de magnésium). Il découvrit que l’air était un composé. A sa suite Cavendish identifia trois sortes d’air : l’air fixe ; l’air inflammable, qu’il produisit en faisant réagir un acide avec du métal et qu’il assimila au phlogistique de Stahl ; et l’air proprement dit. Van Helmont, dans la première moitié du XVIIème siècle, avait émis l’hypothèse qu’il pouvait exister des gaz – nom qu’il créa - différents, mais ne fut pas suivi dans ce cas. Priestley produisit en 1774 ce qu’il appela un air déphlogistiqué en chauffant un oxyde de mercure à la lumière du soleil. En 1781, il fit exploser cet air avec de l’air inflammable produisant une eau que Cavendish reconnut comme de l’eau pure. Un rapport entre air et eau était ainsi déterminé. Il revient à Antoine-Laurent de Lavoisier (Paris, 1743 – 1794) de fonder la chimie moderne en écartant la théorie phlogistique. Il montra que l’eau se dissociait en principe oxigine et en principe hydrogène. De nombreuses réactions chimiques pouvaient ainsi être expliquées, en particulier celles mettant en présence acide et métal. Suivant les principes de Robert Boyle édictés un siècle plus tôt, Lavoisier avec Berthollet, de Fourcroy et Guyton de Morveau réorganisèrent la nomenclature chimique donnant à chaque substance un nom selon sa composition et définissant ses éléments. L’acide sulfurique remplaçait ainsi l’huile de vitriol. L’invention du carbonate de sodium artificiel par Leblanc (Ivoy-le-Pré, 1742 – mort suicidé à Saint-Denis, 1806) marque avec la création des premières vitrioleries la fondation de l’industrie chimique.

Cependant la théorie de Lavoisier n’était pas parfaite. Humphry Davy dénonce l’hypothèse que l’oxygène gazeux est une combinaison d’oxygène élémentaire et de « fluide calorique » qui n’existe pas en effet.

Jérôme Cardan qui prôna et combattit tour à tour les doctrines des alchimistes semble jouer le rôle de précurseur dans le développement de l’esprit scientifique moderne. « Dans son livre, de Veritate rerum (Bâle, 1557, in-8), on trouve un chapitre novateur qui traite des forces et des aliments du feu. L'auteur y établit que, contrairement à l'opinion adoptée jusqu'alors, le feu n'est pas un élément. Il y parle aussi d'un gaz (flatus) qui : « alimente la flamme et rallume les corps qui présentent un point en ignition ». Il ajoute que ce même gaz existe aussi dans le salpêtre : c'était entrevoir clairement l'oxygène. [1]»

En 1811, Amedeo di Quaregna e Ceretto comte d’Avogadro (Turin, 1776 – 1856) fit l’hypothèse que les gaz ont le même nombre de molécules dans des volumes égaux à même température. Le nombre d’Avogadro détermine le nombre de molécules dans une molécule-gramme et par suite le nombre d’atomes dans un atome-gramme : N = 6,02217 ± 0,0004 x 1023. Thomas Graham (Glasgow, 1805 – Londres, 1869) a édicté une autre loi qui porte son nom : la vitesse d’un gaz à travers une cloison poreuse est, à pression et température données, proportionnelle à l’inverse de la racine carrée de sa densité.

Balayant la théorie vitaliste défendue par Louis Pasteur, Marcelin Berthelot (Paris, 1827 – 1907) a montré que de nombreux composés organiques issus du règne vivant peuvent être obtenus par synthèse, en partant de leurs éléments ou de composés minéraux simple et qu’il n’y avait donc pas de différence fondamentale entre la chimie organique et la chimie minérale. Contrairement aux vitalistes qui avançaient que les fermentations nécessitaient la présence de micro-organisme vivants, Berthelot expliqua que la levure de bière transforme le sucre en éthanol par l’action de ferments (ou enzymes) qui ne sont pas des êtres vivants. Berthelot s’est intéressé à l’histoire de la chimie et a publié une Collection des anciens alchimistes grecs.

Lothar Meyer (Varel, 1830 – Tübingen, 1895) proposa un tableau des éléments à 9 colonnes en 1869. C’est le tableau de Mendeleïev qui prévalut avec 8 colonnes et 12 lignes.

Eilhard Mitscherlich (Jever, 1794 – Schöneberg, 1863) est le découvreur de l’isomorphisme et le dimorphisme des sels cristallins. La règle de l’isomorphisme stipule que deux substances isomorphes ont des formules chimiques analogues, et que les groupements d’atomes comparables doivent avoir des tailles voisines. Le dimorphisme, anticipé par Biot et Thénard en 1807, constate qu’une même substance solide peut exister sous deux formes cristallines différentes. Règle de Dulong et Petit et règle de l’isomorphisme jouent un grand rôle dans la détermination des masses atomiques.

Deux inventeurs de spécialités en chimie reçurent le prix Nobel de chimie : en 1901, Jacobus Van’t Hoff (Rotterdam, 1852 – Berlin, 1911) fondateur avec Le Bel de la stéréochimie, et en 1884 de la cinétique chimique ; en 1952, Richard Synge (Liverpool, 1914) créateur de la chromatographie sur papier.

Alexander Todd (Glasgow, 1907 – Cambridge, 1997) reçut le prix Nobel de chimie en 1957 pour ses travaux sur les nucléotides et les coenzymes nucléotidiques, l’ADN et l’ARN.

Radioactivité

Abel Niepce de Saint-Victor (Saint-Cyr, 1765 – 1833), neveu de Nicéphore, a été le premier à découvrir la radioactivité, sans l’interpréter correctement, en mettant en contact une plaque photographique avec une solution de nitrate d’uranium. Son mentor Chevreul analysait ses mémoires qu’il transmettait à l’Académie des Sciences. C’est en fait Henri Becquerel (Paris, 1852 - 1908) qui identifia la radioactivité en tant que telle en remarquant que les sels d’uranium impressionnaient les plaques photographiques même dans l’obscurité. Pierre et Marie Curie en établirent ensuite les lois.

De nouveaux éléments et de nouvelles substances

Martin Klaproth (Wernigerode, 1743 – Berlin, 1817) analysa le pechblende auquel il fit subir divers traitements. Il en obtint une poudre noire, qu’il nomme urane en l’honneur de la découverte d’Herschel de la planète Uranus, et qu’Eugène Péligot (Paris, 1811 – 1890) identifiera comme du dioxyde d’uranium dont il tirera l’uranium métallique en 1841. Il découvrit le dioxyde de zirconium (zircone), le tellure et redécouvrit le strontiane.

William Wollaston (East Dereham, 1766 – Londres, 1828) découvrit avec Tennant l’osmium, l’iridium, le palladium et le rhodium. Il s’intéresse à la chimie du platine et à la cristallographie, inventant un goniomètre donnant des mesures plus précises que celles obtenues par l’abbé monarchiste René Just Haüy (1743 – 1822), un des fondateurs de la cristallographie moderne.

Edmond Frémy (Versailles, 1814 – Paris, 1894) est passé à la postérité pour la découverte d’un sel (sel de Frémy), oxydant doux et sélectif.

Adolf Butenandt (Bremerhaven, 1903 – Munich, 1995) reçut le prix Nobel en 1939 pour ses recherches sur les hormones sexuelles. En 1929, il réussit à obtenir à l’état cristallisé la première hormone sexuelle, l’estrone. Il en isola 15 milligrammes en manipulant 30 000 litres d’urine humaine.

Frederic Stanley Kipping (Manchester, 1863 – Criccieth, 1949) est le découvreur des silicones.

Giulio Natta (Imperia, 1903 – Bergame, 1979) a découvert les polymères stéréoréguliers. Son propylène isotactique a été produit industriellement en 1957 et peut être converti en fibres tenaces, en films et moulé. Il a enseigné à Pavie (1933), Rome (1935), Turin (1936) et à Milan.

Applications

Philippe Lebon (Brachay, 1767 – Paris, 1804) prit un brevet en 1799 pour des « thermolampes, ou poêles qui chauffent, éclairent avec économie et offrent, avec plusieurs produits précieux, une force motrice applicable à toutes sortes de machines ». Le combustible était un gaz, constitué essentiellement d’hydrogène, produit à partir du bois. Lebon pensait qu’il pouvait être obtenu avec de la houille, ce que dès 1792 l’Anglais Murdock avait expérimenté. Lebon est assassiné sur les Champs Elysées en allant assister au sacre de Napoléon.

Louis-Marie Hilaire Bernigaud comte de Chardonnet de Grange (Besançon, 1839 – Paris, 1924) inventa la première fibre de soie artificielle dans son laboratoire de sa villa "La Croix blanche" à Gergy dans la Saône-et-Loire fin juillet 1883. Certains pensent plutôt au Château de Vernay à Charette dans l'Isère. Chardonnet se lança alors rapidement dans une aventure industrielle. Son usine des Soieries Chardonnet installée à Besançon, au bord du Doubs, fonctionne à partir de 1892. Elle deviendra Rhodia et ne fermera qu'en 1981. Il a aussi fait des recherches sur l'automobile, les rayons ultraviolets, la téléphonie, et la télégraphie. Certains ont supposé qu'il fut le célèbre Fulcanelli, auteur des Demeures Philosophales.

Canseliet, le disciple de Fulcanelli, a disséminé des indices sur la vie de Fulcanelli. Mais celui-ci était-il un individu ou un groupe d'individus et surtout les renseignements fournis étaient-ils tous vrais ?

L'écu qui clôt le Mystère des Cathédrales porte sur champ de gueules, un épi de blé surmontant l'hippocampe, tous deux d'or et issant de champagne de même avec la devise : " uber campa agna ". Il semble désigner Jean-Julien Hubert Champagne par jeux de mots. " Campa " du latin campae, chevaux marins, désigne l'hippocampe ; " Agna " l'épi, en latin aussi. " uber " est traduit par fertile. La devise peut se traduire par " L'hippocampe plein comme un épi " (« De voir des Blés, des blés, des épis pleins de grain », Arthur Rimbaud, Le Forgeron). Le mâle de ce poisson porte dans une poche les oeufs pondues par la femelle : une image de l'androgynie. L'hippocampe était aussi sur un blason des Lesseps, que fréquentait Fulcanelli comme Champagne. Faut-il chercher plus loin que l'évidence ? Essayons de voir si Chardonnet peut rivaliser encore.

Le site de la paroisse de Saint-Paul-le-Mesnil en Normandie rappelle que l'hippocampe a servi à représenter le poisson qui avala Jonas pendant 3 jours et 3 nuits, la baleine étant inconnu en Méditerranée. Le cheval marin recourbe sa queue et fait de son corps un J comme Jonas. Le prophète s'enfuit en partance pour Tarsis pour échapper à un ordre de Dieu. Or Tarsis est l'ancienne Séville où Canseliet dit avoir revu, en 1954, Fulcanelli qui parle dans les Demeures Philosophales de Jonas sortant du ventre de la baleine, signe d'immortalité. « Notre hercule pourrait ainsi vouloir représenter Jonas, ce petit prophète miraculeusement sauvé après avoir demeuré trois jours dans le ventre d'une baleine. Pour nous, Jonas est l'image sacrée du Lion vert des sages, lequel reste trois jours philosophiques enfermé dans la substance mère, avant de s'élever par sublimation et paraître sur les eaux.» Jonas en hébreu signifie colombe « Médiateur évident entre le Ciel et la Terre, elle semble manifester la présence du Soufre et la fin de l'époque de la dissolution »[2]. Autre symbole de dissolution, le lâcher de colombe que Jason demanda à Aristhée afin de passer le gué des roches cyanées ou symplegades. Notons que Jason est l'anagramme de Jonas. Robert Graves (Les Mythes grecs) note que le mythe primitif de Jason raconte ses travaux imposés pour pouvoir épouser la fille d'un roi : par exemple conquérir un trésor gardé par monstre marin. Dans l'art étrusque, on trouve des représentation de Jason à demi mort dans le ventre d'un monstre marin, ce qui renforce la resszemblance avec Jonas. En cherchant un peu loin on trouve un Jonas, évêque d'Autun qui autorise Aurélien, abbé de Saint-Martin-d'Ainay, de transférer les reliques de Hilaire (prénom usuel de Chardonnet), Florentin et Aphrodise à Lyon en 855. Ceux-ci avaient été martyrisés à Semond par le Vandale Chrocus (Basile Valentin parle du crocus martial dans son Char Triomphal de l'Antimoine). Chrocus deviendra aveugle mais retrouvera la vue après son repentir. Or Bernigaud, nom de Hilaire de Chardonnnet, veut dire aussi porteur de sébile, c'est-à-dire aveugle.

Selon un disciple de Mr Canseliet, Fulcanelli serait mort après avoir planté en 1926 un troène du japon (Ligustrum japonicum), probablement dans le jardin parisien du petit-fils du promoteur du canal de Suez, Ferdinand de Lesseps alors que celui-ci revenait du domicile de la baronne Delagrange. Est-ce une allusion à Chardonnet qui était de Grange comme on l'a vu ?

Ajoutons aussi que Chardonnet vient de Chardon la fleur symbole de l'Ecosse. Fulcanelli parle du cadran solaire du Palais Holyrood à Edimbourg et de sa décoration. « L'emblème du chardon s'y répète avec une insistance significative. On compte, en effet, six capitules floraux et deux tiges fleuries de l'espèce dite serratula arvensis. ne peut-on reconnaître, dans la prépondérance évidente du symbole, avec l'insigne particulier aux Chevaliers de l'Ordre du Chardon, l'affirmation d'un sens secret imposé à l'ouvrage contresigné par eux[3] ». Toujours dans le même ouvrage, Fulcanelli traite tout un chapitre sur Louis d'Estissac qui s'appelait plus complètement Louis de Madaillan d'Estissac. Or le château de Madaillan, sur la commune de Madaillan, possession des Madaillan, est proche du hameau de Cardonnet !

Fulcanelli note encore dans le chapitre "Chimie et Philosophie" des Demeures Philosophales : « Dans la catégorie des sels, citons pour mémoire les fulminates, la nitrocellulose, le picrate de potasse etc.[4] ». Et c'est bien à partir de la nitrocellulose ou fulmicoton que Chardonnet créa son premier fil de soie artificielle.

De plus Hilaire de Chardonnet est né en 1839 comme l'indique Canseliet pour Fulcanelli, il a été ingénieur des Ponts-et-Chaussée après avoir démissionné de l'Ecole polytechnique (Ecole dont parle Fulcanelli dans ses Demeures Philosophiques) pour avoir refusé le serment d'allégeance au Second Empire [5]. On ne sait si Chardonnet a participé à la défense de Paris en 1870, il servira le Comte de Chambord puis participera aux guerres carlistes à partir de 1872. Il connaissait Pasteur puisqu'il étudia la maladie du ver à soie sous sa direction. Fulcanelli avait une grande connaissance des avancées de la science de son époque et lisait les Comptes rendus de l'Académie des sciences. Chardonnet en fit partie à partir de 1919 dans la division des applications de la science à l'industrie.

Intéressons-nous à la famille d'Hilaire de Chardonnet. Sa femme s'appelait Marie-Antoine Camille de Ruolz-Montchal. Les Ruolz étaient allemand d'origine installés dans le Vivarais dont étaient originaires les Montchal. Un membre de la famille, Henri-Catherine de Ruolz-Montchal (Paris, 1808 - Paris, 1887), cumulait les activités de chimiste et d'auteur d'opéras (Attendre et courir, Lara, La vendetta, La jolie fille de Perth (fille d'un gantier : on sait l'importance des gants dans la franc-maçonnerie), Manfred). Expérimentant les effets du courant électrique sur des solutions de sels d'or ou d'argent, Ruolz, en même temps que les frères Elkington, s'aperçoit qu'en remplaçant les solutions neutres ou acides des sels d'or et des sels d'argent par des dissolutions de ces mêmes sels en présence d'un excès de cyanure de potassium ou de ferrocyanure de potassium, il était possible d'obtenir un dépôt adhérent d'or ou d'argent sur l'électrode reliée au pôle négatif de la source de courant. La galvanoplastie était découverte. les frères Elkington prirent un brevet le 27 septembre 1840 en Angleterre alors que Ruolz en déposait un en France le 19 décembre de la même année. Alexandre Dumas, son ami, fit de lui un portrait dans Un alchimiste au XIXème siècle en 1843.

Dans les années 1880, on donne le nom de ruolz à un métal composé de nickel, d'argent et de cuivre en proportion variable. La Monnaie américaine frappe un " Koulz's Alloy ten cent pattern coins " en 1869. Le nom de Koulz est enigmatique mais David Cassel dans son site [6] l'identifie à Ruolz-Montchal. Koulz serait un chimiste allemand inconnu à ce jour, mais les Ruolz sont en effet d'origine allemande. Cassel penche pour une erreur de dénomination. Cette erreur (ou est-ce un pseudonyme ?) préfigure celui de Fulcanelli.

Notons que Marie Thérèse Dauphin de Goursac, née en 1813, épouse en 1829 Léopold Marie Philippe, comte de Ruolz-Montchal, membre de l'académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, résidant au château de Francheville en 1865. Elle décède à Lyon en 19O1 à 88 ans, dernière de la famille des Dauphin de Goursac dont on compte des Hélie et des Foulques. Foulques (de l'allemand volk - peuple) s'écrit en ancien français Fulco bien proche du, sans doute, provençal Fulcan, prénom attesté sur Internet avec Fulcan de Pontevès, vivant au XIIème siècle fils d'Adalbert de Pontevès (à côté de Barjols dans le Var) et de Mabille de Marseille, époux de Mabille de Callian et père de Doucelin de Pontevès.

Le prénom Hilaire de notre chimiste, comme en témoigne le nom de la peite ville de Lozère Saint-Chély-d'Apcher qui provient de la déformation de Saint-Hilaire en Sanch Ili ou Eli, a pu inspiré le diminutif d'Elie pour donner Fulcanelli.

La fille d'Hilaire et de Marie-Camille, Anne de Chardonnet (1869 - 1926), mariée à Félix de Pardieu, sera elle aussi chimiste. Elle fut titulaire d'un brevet d'invention par la récupération des vapeurs d'éther et d'alcool contenues dans l'air, procédé utilisé dans diverses industries telles que la fabrication de celluloïd, soies artificielles,... Elle sera aussi sculpteur. Canseliet dit avoir perdu de vue Fulcanelli en 1925. Anne meurt en 1926.

La biographie de Jacques Bergier qui dit avoir rencontré Fulcanelli en 1938, le présente comme travaillant en association avec le physicien Vladimir Gavreau sur des produits pour le tissage de la soie et de la rayonne, dans un laboratoire financé, à partir de 1936, par son ami Alfred Eskenazi, ingénieur chimiste. Le rapprochement avec Anne et Hilaire est évident.

Si Chardonnet n'était pas Fulcanelli, il aurait pu l'être. On pourrait penser qu'il s'agit d'une histoire familiale, la description de Fulcanelli étant à prendre comme un portrait robot : barbe du père Chardonnet, cheveux longs de sa fille Anne etc.

Engagements

Le Groupe de Vézelay réunit des intellectuels et des scientifiques au même titre que Global Chance dans le but de l’interdiction des CFC dont la destruction dans la stratosphère libérerait du chlore qui s’attaquerait à son tour à l’ozone protecteur de l’atmosphère. Ce processus a été étudié par Sherwood Rowland, Mario Molina et Paul Crutzen qui ont reçu le prix Nobel de chimie en 1995. Il était proposé de remplacer les CFC par d’autres fréons contenant de l’hydrogène moins nocifs pour l’ozone. Les adversaires de ces groupes, dont Pierre-Gilles de Gennes, avançaient que le remplacement des CFC était proposé afin de favoriser l’industrie des pays développés seule à même de fabriquer les HCFC alors que les brevets des CFC devaient tomber dans le domaine public et être accessible à tous les pays dont les pays en voie de développement qui pourraient les fabriquer à bas prix.


[1] hdelboy.club.fr

[2] hdelboy.club.fr/st_jean_baptiste.html

[3] Fulcanelli, « Les Demeures Philosophales », tome I, Pauvert, pp. 308-309

[4] Fulcanelli, « Les Demeures Philosophales », tome I, Pauvert, p. 124

[5] www.fulgrosse.com/article-2895447.html

[6] uspatterns.stores.yahoo.net/mismys.html