Partie XV - Le Cercle et la Croix des Prophètes   Les Prophètes et Rennes le Château   Celui qui ne souriait pas   
LE CERCLE ET LA CROIX DES PROPHETES JOSEPH PAGES SAUNIERE GELIS SOURIRE

Celui qui ne souriait pas

Joseph Pagès à côté de la soeur de l'abbé Saunière Marie-Louise Marty-Saunière épouse de M. Marty (à gauche), née le 22 avril 1876

Jospeh Pagès, fils de Oscar et Mathilde, à droite, derrière la soeur de l'abbé Saunière, M. Marty à gauche

Les photographies sont tirées du site www.renneslechateau.nl - Historical photos.

Extrait du courrier de l'Aude du 11 septembre 1901 : « publications de mariage Marty Maurice, instituteur et Saunière Louise, à Montazels (Aude) ». L'abbé Saunière refuse de bénir le mariage de sa soeur. Pourquoi une telle obstination ? Peut-être, et c'est là juste une hypothèse personnelle, tout simplement parce que l'époux est instituteur, un de ces représentants de cette République inconciliable et farouchement opposée au clergé du tout début du XXème siècle dont fait partie Béranger Saunière (Léa Rosi - Café de Rennes le Chateau, 08/12/2017 - renneslechateau-fr.com).

Comme l'enfant de la soeur de Saunière a dans les environs de 5/10 ans, les photos seraient prises après l'affaire Gélis. L'air éteint de Pagès peut s'expliquer par là.

Très vite, une fois pacifiée et romanisée, de grands domaines y avaient fleuri, au milieu des pagi, divisions géographiques dont le nom est à l'origine de nos mots «pays» et «paysan», comme de l'occitan pagès, désignant le cultivateur. De façon plus inattendue, il est aussi à l'origine denos «païens» du fait que les habitants des pagi avaient été plus tardivement christianisés que leurs homologues citadins (Jean-Louis Beaucarnot, Qui étaient nos ancêtres ?, 2002 - books.google.fr).

Le principal suspect a été Joseph Pagés, un membre de la famille de Gélis. Celui-ci raconte que la soirée de l’assassinat, rentrant tardivement, il frappe à la porte de l’abbé Gélis, mais personne n’ouvre. Il y a de l’éclairage à l’intérieur, il essaye un peu plus tard, puis rentre chez lui. Il déclare avoir rencontré un habitant du village sur le chemin du retour, mais celui-ci nie avoir rencontré Joseph Pagés. Pagès n'aimait pas Gélis, c’est de notoriété, mais pas suffisamment pour le tuer. Il semble pourtant que Joseph Pagés a été tout près de l’assassin, en frappant à la porte de l’abbé Gélis. Du sang de la victime retrouvé sur une fenêtre de l’étage, fenêtre pouvant permettre de voir qui frappe à la porte. Ce détail semble nous dire que l’assassin est monté voir qui frappait à la porte (elwood.over-blog.org).

Il faut savoir que l’abbé Gélis a laissé trois héritiers : une nièce, Françoise Pagès [fille de la sœur aînée du curé], donc, mariée avec Joseph viticulteur à Coustaussa, voisin immédiat, et deux neveux Maurice Malot, abbé, lui aussi à Grèzes [situé au nord de Carcassonne] et un autre dont le nom n’est pas indiqué mais qui partit en 1867 en Amérique comme émigrant [le nom n’a pas fait souche aux Etats-Unis]. L’abbé Gélis s’apprêtait à prendre sa retraite chez son neveu ecclésiastique, la famille Pagès ne pouvait elle craindre que cela n’aboutit à un témoin qu’en faveur de cet autre neveu ? On sait grâce au dossier d’instruction que l’abbé Gélis a prêté 100 FF en mai 1897 à Joseph Pagès, le carnet de compte en fait foi mais il lui a refuser quelque temps plus tard de lui prêter 50 FF pour acheter une chèvre. Les deux hommes, pourtant proche géographiquement ne se voit pas souvent et ne s’estime pas. Le prêtre est méfiant et plutôt misanthrope, le viticulteur, lui connaît de sérieuses difficultés financières [le Philoxéra a frappé le vignoble audois cette année là] et voudrait s’en sortir en diversifiant son activité agricole. Joseph Pagès a emprunté 2000 FF à une riche veuve, Madame Jaffus [la fille du conservateur du musée de Carcassonne] par l’intermédiaire d’un banquier de Limoux à échéance du 1er Novembre 1897, le jour du meurtre de l’abbé. Dès qu’on lui donne cette information, le juge s’intéresse de très près au neveu dont le mobile devient extrêmement fort, car si celui ne pouvait pas rembourser la veuve, il a pu rendre visite à son oncle pour implorer un nouveau prêt et la conversation aurait pu s’envenimer... Le juge interroge l’agriculteur sur son alibi. Le juge rend visite à Monsieur Pagès pour l’interroger sur son alibi et celui-ci lui explique que l’après-midi du crime, il s’était rendu chez son fils en compagnie de sa femme à Luc sur Aude [à moins de 10 kilomètres du village de Coustaussa à pied] pour assister à l’accouchement de sa bru. En cours de route, son épouse Françoise fait un malaise, ce qui le retarde pour arriver chez son fils. A peine arrivé, il est obligé de repartir pour son domicile pour aller chercher du linge. Il aurait rencontré son oncle par alliance devant le presbytère [vers 19h00] auquel il aurait donné quelques nouvelles de sa nièce Françoise. Puis après être passé chez lui, il serait immédiatement reparti pour Luc Sur Aude et serait arrivé vers 21h00 pour ensuite passer la nuit chez son fils. L’alibi entièrement couvert par le temoignage de la famille semble bien faible pour le Juge Jean. Le 14 décembre 1897, le parquet général de Montpellier communique au juge une lettre qui indique qu’il faut s’étonner du fait que Joseph PAGES soit toujours en liberté [la lettre a été postée de Couiza, ville voisine]. Le 31 décembre 1897, un propriétaire de Coustaussa dont l’identité n’a pas été révélé [Un certain Urbain S...] âgé de 37 ans fait, à sa demande, une déclaration au juge d’instruction. Il indique que Joseph Pagès est bien rentré chez lui le soir du crime mais qu’il a gardé ses volets fermés, qu’il n’a pas « fait de lumière », ni de feu pour « faire croire qu’il n’y avait personne mais qu’il n’est absolument pas ressorti avant que ce témoin ne se couche, soit vers minuit, environ... Le 22 février 1898, un enfant de Coustaussa trouve une hachette dans un pré et la donne à son père. Ce paysan la remet au juge qui demande à Joseph Pagès si cette hachette lui appartient mais celui-ci nie farouchement bien qu’il reconnaisse avoir perdu une hachette identique... Or après vérification, cette hachette s’avère être probablement l’arme du crime, les cicatrices semblant correspondre au tranchant de la lame mais on ne peut pas prouver que celle-ci lui ait appartenu. Le 4 avril 1898, le juge Jean rend visite chez une vieille dame malade et dont les jours sont comptés, Sa maison se situe sur le chemin qui mène de la ferme de Joseph PAGES au presbytère du curé assassiné. Elle atteste sur son lit qu’elle a vu Le neveu se rendre chez Gélis vers 22H00 ce qui contedit quelque peu le témoignage du voisin de Pagès qui lui attestait que l’homme s’était enfermé chez lui et qu’il n’était pas sorti avant minuit. Le village semble s’être ligué contre les Pagès, les rumeurs circulent et les témoignages, malgré les contradictions semblent enfoncer un peu plus le viticulteur. Tout naturellement, le juge Raymond Jean fait écrouer Joseph Pagès ce fameux 13 avril 1898 et l’inculpe pour meutre. Celui-ci choisit Maitre Alba pour le défendre ; cet avocat a la réputation de ne pas être bon marché [Un ténor du barreau de Montpellier]. Le 10 juillet 1898 alors que Pagès croupit en prison depuis 3 mois, le dossier part pour la chambre de mise en accusation de Montpellier. Ce pendant, coup de théâtre qui pourtant n’étonnera pas forcement le juge d’instruction, cette cour rend son jugement : un arrêt de non-lieu : à la grande satisfaction de sa famille, Joseph Pagès est libre et peut retourner chez lui sous le regard aigri de certains de ses voisins...

Qu’est ce qui a poussé le tribunal de Montpellier à rendre un pareil verdict ?

En fait les témoignages des deux principaux témoins, comme nous l’avons compris en lisant le dossier, se contredisent furieusement et les juges ont vraiment l’impression qu’une partie du village se ligue contre l’accusé. Aucune preuve matérielle ne rend « évidente » la présence de Joseph PAGES dans la maison de son oncle. Le papier à cigarette trouvé sur le sol du presbytère avec les mots « Viva Angélina » [ce mot n’est pas de l’écriture de Joseph Pagès] de marque « Le Tzar » n’est pas le papier à cigarettes habituels de Joseph et on n’en trouve pas (ou plus) dans la région. De plus il n’y aucun indice permettant de confirmer la présence du neveu chez son oncle ce soir là et aucun objet de valeur ou document appartenant à l’abbé GELIS n’ont été retrouvés chez lui : les juges de Montpellier ne pouvaient que conclure leur verdict par un non-lieu... De plus, l’autopsie du prêtre n’apporte aucun élément nouveau en ce qui concerne une éventuelle preuve de la culpabilité de Joseph. Par contre on est à peu près sur que le prêtre est mort entre 4 et 5 heures du matin ! Grâce au travail du légiste, on est sur que l’abbé prit son dernier repas vers 11 heures du soir et qu’il fut tué plus de trois heures après le début de la digestion... On sait également qu’il devait certainement recevoir un visiteur de façon discrète puisqu’il avait retiré la ficelle pour éviter que celle ne sonne en pleine nuit : ce fait fut observé par le facteur le matin même, soit cinq ou six heures après le crime... (Il ne l’aurait certainement pas retirer cette ficelle pour recevoir son neveu qu’il n’attendait d’ailleurs pas et son neveu n’aurait aucune raison de le faire si c’est lui qui avait commis ce crime) (James, Mon enquête sur un meurtre en 1897 (1983), 2006 - www.forum.roi-president.com, Autour de Rennes le Château : L’Affaire Gélis et les charpentiers d’Isaïe).

De nos jours, sourire face à l’objectif de l’appareil photo est un réflexe mais cela n’a pas toujours été ainsi. Anciennement, sur les photos d’époque, les sujets n’avaient pas pour habitude de produire de rictus. Les raisons de cette sobriété sont techniques mais également morales, explique ABC.es. Au début de l’ère de la photographie, au 19ème siècle, les sujets devaient rester immobiles pendant un laps de temps relativement long (environ dix minutes) pour que le daguerréotype soit en mesure de capter l’image et la lumière. Par ailleurs, il existait plusieurs astuces afin d’éviter l’engourdissement musculaire. Ces raisons techniques n’invitaient donc pas à l’allégresse. Mais d’un autre côté, la raison principale pour laquelle les sujets ne souriaient pas était morale. Le sourire était considéré traditionnellement en Occident comme un geste infantile et dédaigneux. Pour la culture artistique européenne, le rire et le sourire étaient réservés aux fous, aux personnes ivres, aux enfants, aux gens de spectacle et aux prostituées. Comme l’écrit The Public Domain Review, l’écrivain Mark Twain, à propos de la photographie, s’exprimait ainsi : « Une photographie est un document très important et rien de tel pour la dégrader qu’un stupide sourire immortalisé devant la postérité ». « Le sourire est réservé aux dames et aux messieurs qui ne soucient guère de paraître intelligent », affirmait Charles Dickens. En outre, la photographie était chère et réservée à une classe aisée, soucieuse de montrer une image responsable d’elle-même. A l’époque, on pensait également, dans les arts plastiques, que la meilleure manière de figer le caractère de l’individu résidait dans une attitude posée (www.egaliteetreconciliation.fr, fr.wikipedia.org - Portrait carte-de-visite).

Combien de fois n'avons-nous pas observé cette influence de l'opérateur sur le modèle ! Lorsque quelque contrariété inattendue rend notre visage maussade, tout le disgracieux de nos traits se reproduit sur le modèle; un sourire qu'un incident étranger fera naître sur nos lèvres au moment décisif donne souvent encore aux portraits de personnes graves un air léger ou enjoué qui n'est plus en rapport avec le style sévère dans lequel nous avions conçu la pose, le clair-obscur, tout le reste du portrait. Pour arriver à un bon résultat, il est de toute nécessité que l'artiste soit seul avec son modèle : la moindre distraction étrangère chez l'un comme chez l'autre compromettra toujours le succès de l'opération ; cette règle doit surtout être suivie quand il s'agit des enfants. On évitera aussi de les prévenir à l'avance de sourire, de se tenir de telle ou telle façon, de ne point remuer; ces précautions sont extrêmement nuisibles, car l'enfant étant sous l'impression de ces recommandations, il deviendra presque impossible à l'opérateur d'obtenir une pose vraie et gracieuse ; l'enfant doit être photographié sans qu'il s'en doute. Le salon de pose doit être entièrement séparé des laboratoires, à l'abri de tout contact bruyant; ce doit être un atelier paisible et silencieux, propre à l'étude et à la réflexion, comme l'atelier du statuaire et du peintre. Il est inutile de rappeler toutes ces expressions de physionomie si laides et si fausses qu'on remarque dans un grand nombre de portraits : dans cette figure on a cherché le sourire, et le modèle, suivant les indications du photographe, a contracté le coin de la bouche; mais cette partie seule a joué, le reste est demeuré immobile : le visage n'exprime qu'une triste grimace. Dans cet autre portrait, c'est l'ennui qui remplace la gravité, la dignité (André Adolphe Eugène Disdéri (1819–1889, photographe de Napoléon III), L'Art de la Photographie, Avec une introduction par Lafon de Camarsac, 1862 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - André Adolphe Eugène Disdéri).

Le sourire est aussi un des composants essentiels des photographies familiales ou privées. Le fameux « cheese » est une invitation au sourire pour la photographie. Le portrait dans le cadre familial impliquait le plus souvent un sourire, pour apparaître sous son meilleur jour. La photographie familiale ou privée est aussi associée aux moments heureux et agréables, tels que les naissances, les anniversaires, les mariages, les vacances. Le travail, la mort, la souffrance appellent moins la photographie des amateurs Il y a une volonté de fixer quelque chose sur la pellicule, avec une forte prédilection pour le bonheur. Le sourire, forcé ou non, a donc pris une place importante dans le portrait familial. L'injonction « Souriez ! » renvoie aussi à cette situation, à cette convention de représentation (François Malveille, "Smile, you are in Spain", une campagne publicitaire en 2005, Image et manipulation: actes du 6e congrès international du GRIMH, lyon, 20-21-22 novembre 2008 : hommage à Roman Gubern, Groupe de réflexion sur l'image dans le monde hispanique (Bron, Rhône), 2009 - books.google.fr).

L'idée que la photographie peut être la forme unique de survie pour certains êtres, qu'elle peut même continuer à agir après leur mort, apparaît très tôt chez Proust, dans Jean Santeuil. L'héroïne de « La religieuse d'Anvers » est une religieuse, sœur Lalie. Jean et Henri aimeraient la revoir, mais quand ils se présentent au couvent, on leur annonce qu'elle est morte. La Supérieure ne peut leur montrer qu'un portrait d'elle, pris pendant sa maladie. Ils scrutent la photographie, « tout ce qui restait d'elle », et décèlent sur le visage de la morte une passion qui n'a rien à voir avec le « feu de la piété » qu'y voit la Supérieure du couvent. Nous apprenons d'ailleurs dans une autre version de cette histoire qu'avant de se retirer au couvent, sœur Lalie était la maîtresse d'Henri de Réveillon. Dans une autre partie de Jean Santeuil, « Mme de Closeterres », une jeune fille épouse le fils de l'amant de sa mère, morte avant leurs fiançailles sans l'avoir mise dans le secret de cette liaison. Sa « photo adorée » trône maintenant dans la chambre du couple. La mère arbore un « sourire triste » : « Elle semblait connaître par avance les joies et les douleurs de sa fille sans oser lui dire son secret, avec le regret de ne pas pouvoir se consoler en les contemplant. [...] Nous ne laissons rien de nous que ce qui peut prendre vie dans les autres. Mme de Closeterres, adorée par sa fille, puis peu à peu oubliée, n'avait rien laissé d'elle que ce sourire. » Cette bienfaisante illusion de la permanence par la photographie transparaît aussi dans une lettre à Mme Straus où, à propos de l'inoubliable « photographie à la voilette, si belle, si profonde, si essentielle, si contemporaine à vos aspects successifs, en son “instant éternel” », Proust fait la trouvaille de ce saisissant raccourci : la photographie, "c'est l'instantané de ce qui dure dans la personne." (Brassaï, Marcel Proust sous l'emprise de la photographie: 16 photographies de l'auteur, 1997 - books.google.fr).

Un mois avant l'assassinat de l'abbé Gélis mourait Thérèse Martin, carmélite dont on a de nombreuses photographies.

Marie-Françoise Thérèse Martin, en religion sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, également connue sous les appellations sainte Thérèse de Lisieux, sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus ou encore la petite Thérèse, est une religieuse carmélite française née à Alençon dans l'Orne en France le 2 janvier 1873 et morte à Lisieux en France le 30 septembre 1897 de la tuberculose à l'âge de vingt-quatre ans (fr.wikipedia.org - Thérèse de Lisieux).

Dans une lettre (229) de Thérèse de Lisieux à l'abbé Bellière du 18 juillet 1897 :

Justement, en vue de ma mort prochaine, une sœur m'a photographiée pour la fête de notre Mère. Les novices se sont écriées en me voyant que j'avais pris mon grand air, il paraît que je suis ordinairement plus souriante, mais croyez, mon petit frère, que si ma photographie ne vous sourit pas, mon âme ne cessera de vous sourire quand elle sera près de vous (Fernand Ouellette, L'expérience de Dieu avec Thérèse de Lisieux, 2001 - books.google.fr).

Sur d'autres photographies plus tardives, on peut voir encore le sourire qui irradiait son visage, sourire qui ne la quittait jamais, que ses novices trouvaient beaucoup plus radieux dans la réalité qu'en photographie, sourire qui n'était que le reflet d'une joie intérieure que rien ne pouvait altérer. Dans une lettre à M. et Mme Guérin, trois mois avant sa mort, elle parle de son état d'âme habituel en nous livrant son secret : « Mes sœurs, je le sais, vous ont parlé de ma gaîté ; c'est vrai que je suis comme un pinson excepté quand j'ai la fièvre [...]. Je ne serais pas si gaie que je le suis si le bon Dieu ne me montrait que la seule joie sur la terre, c'est d'accomplir sa volonté » (LT 255 du 16 juillet 1897) (Emmanuel Renault, Thérèse de Lisieux Carmélite: la règle, la liberté, et l'amour, 1998 - books.google.fr).

Thérèse est le prénom de deux grandes saintes, d'Avila et de Lisieux, et le prénom de deux grandes criminelles, Thérèse Desqueyroux, qui hanta François Mauriac, et Thérèse Raquin [d'Emile Zola], qui nous hante depuis plus d'un siècle par le roman, le film, le théâtre (L'Express, Numéros 1577 à 1590, 1981 - books.google.fr).

Certes, ils sont respectables aussi, les scrupules de ces esprits probes, qui ne voient qu'idolâtrie et mauvais goût dans certaines manifestations plus authentiquement collectives de la religion, dans ces cultes qui se forment à côté du culte et que l'Eglise tolère ou encourage — Lourdes, Jeanne d'Arc, sainte Thérèse de Lisieux. Certes, ces vogues ne sauraient être, en moyenne, des expressions de la plus pure spiritualité. Mais que nos censeurs soient prudents ! Il y a là un besoin des foules : qu'ils se demandent en conscience ce qu'ils ont à proposer pour le satisfaire. Que l'on ne pense pas que nous reprenions à notre compte l'hypocrite et détestable formule : « Une religion pour le peuple ! » Proposez au besoin de communion des hommes ce que vous avez de meilleur. Mais si vous vous contentez de lui enlever ce qu'il a, parce que ce n'est pas assez pur à votre goût, craignez qu'il ne prenne bien pis. C'est comme le problème de savoir si le peuple ne demandera pas son ivresse à de pires alcools. En ce qui concerne l'ivresse des communions, la réponse est claire : le peuple qui ne va plus à vêpres va au match. La fièvre moderne du sport ne se conçoit que si l'on veut bien reconnaître en celui-ci un succédané du culte (Charles Baudouin, Le Mythe du moderne: et propos connexes, 1946 - books.google.fr).

« Sara conçut et enfanta un fils en sa vieillesse, dans le temps que Dieu lui avait prédit. Abraham donna le nom d'Isaac à son fils qui était né de Sara. Et il le circoncit le huitième jour selon le commandement qu'il en avait reçu de Dieu... Et Sara dit : Dieu m'a donné de sourire de joie : quiconque le saura, prendra part à mon sourire de bonheur. » (Genèse XXI,2-6) En hébreu-chaldéen, Isaac dérive du verbe tsachak, sourire de satisfaction, être félicité, et le sens est en rapport parfait avec le texte sacré. En examinant le terme Isaac dans sa composition celtique, on y découvre l'assurance infaillible de l'accomplissement des promesses divines, assurance qui doit délivrer Abraham de tous les tourments d'esprit causés par la vue d'une impossibilité naturelle – to ease (ise) délivrer, – to hag, tourmenter. (VLC, p. 66)

L'usage de brûler les morts sur un bûcher a bien pu s'introduire parmi les Ibères d'Espagne, tandis que à l'époque de la formation de leur langue ils suivaient la pratique des autres peuples qui les ensevelissaient. On sait combien ce peuple se plaisait aux combats : le bruit des armes le faisait sourire, et mourir sur le champ de bataille était la seule ambition d'un guerrier : aussi il n'y a rien de surprenant à ce que le terme mourir « hiltzia ou hiltzea » présente l'image de l'épée, – hilt, poignée d'une épée. (VLC, p. 116)

Ce qu'on mit dans une version anglaise du psaume 67 (66 Vulgate) :

Shine on our land, Jehovah, shine, / With beams of heav’nly grace ! / Reveal thy pow’r through all our coasts, / And show thy smiling face. (Psalms and Hymns for the use of the German Reformed Church in the United States of America, Forty-ninth edition, 1862 - books.google.fr).

Ps 66, 1 : illumine vultum suum super nos : qu'il fasse luire sur nous la lumière de son visage.

On dit «un sourire illumine son visage» ou «elle a un sourire radieux» ou encore «un sourire resplendissant». Dans l'Ancien Testament, on dit que Moïse, lorsqu'il descendit de la montagne après sa rencontre avec Yahvé, avait le visage illuminé (Albert Low, Dans la forge du maître Hakuin: La pratique de l'éveil dans le zen, 2007 - books.google.fr).

Fondé en 1838, le carmel de Lisieux compte en 1888 vingt-six religieuses. La moyenne d'âge est de quarante-sept ans. Le postulat de Thérèse commence avec son accueil au carmel, le 9 avril 1888. La fin du postulat de Thérèse a lieu le 10 janvier 1889, avec sa prise d'habit, qui marque son entrée en noviciat. Elle choisit le nom de « sœur Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face » (fr.wikipedia.org - Thérèse de Lisieux).

A la sortie du choeur, pour la prise de voile au Carmel de Lisieux, les deux Chantres du premier chœur commencent le dernier chant du Psaume Deus misereatur nostri (psaume 66) ; les Sœurs le poursuivent en sortant du Chœur deux à deux selon la manière accoutumée ; mais sans y ajouter aucun Verset ni Oraison (Cérémonie de prise de voile à l'usage des religieuses carmélites, édition du texte du Cérémonial de 1888) (Cérémonie de prise de voile à l'usage des religieuses carmélites déchaussées de l'Ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel - archives-carmel-lisieux.fr).

"rough smile"

On trouve un "rough smile" affiché par un visiteur du magicien élisabethain John Dee au chapitre IX de la nouvelle "The Maid of Honor" de Ann Sophia Stephens (Tale of Queen Bess) (Peterson's Magazine, Volumes 45 à 46, 1864 - books.google.fr).

Ann Sophia Stephens (1810–1886) was an American novelist and magazine editor. She was the author of dime novels and is credited as the progenitor of that genre. Stephens est morte à Newport, Rhode Island. Auteur de The Jacobites Daughter, Prisoner of the Bastile, Marie Antoinette's Talisman. She was the daughter of Ann and John Winterbotham, son of William Winterbotham. He was the manager of a woolen mill owned by Col. David Humphreys.

David Humphreys (July 10, 1752 – February 21, 1818) was an American Revolutionary War colonel and aide de camp to George Washington, American minister to Portugal and then to Spain, entrepreneur who brought Merino sheep to America and member of the Connecticut state legislature. A poet and author, he was one of the "Hartford Wits." As a boy, Humphreys was passionately fond of books. His father prepared both him and his brother, Daniel, for his own alma mater, Yale College, and entered both of them there. David was 15 years old when he entered the school and 19 when he graduated in 1771 with distinguished honors. While at Yale, he founded the Brothers in Unity, a debating society which came to prominence in the 1800s. Among his college friends were Timothy Dwight IV, who later became one of Yale's great presidents (en.wikipedia.org - Ann S. Stephens, en.wikipedia.org - David Humphreys (soldier)).

David Humphreys, amico e protetto di George Washington, nella premessa al suo Poema sulla futura gloria degli Stati Uniti d'America affermava: «L'America, dopo essere rimasta nascosta per molti anni al resto del mondo, fu probabilmente scoperta, nella maturità del tempo, per diventare il teatro in cui. rivelare i più illustri disegni della Provvidenza, nei suoi doni alla razza umana» (Enrica Perucchietti, Gianluca Marletta, Governo globale, 2013).

L'université de Yale possède un exemplaire de la présentation de la fraternité rosicrucienne ayant appartenu à John Dee. Elle est signée par John Winthrop Jr (1606-1676), gouverneur du Connecticut de 1659 à sa mort, venu au Massachussets en 1631 auprès de son père, fondateur de cette colonie. 10 tomes de la bibliothèque de John Jr portent la signature de Dee. Une copie de Dee de l'Opera d'Apollonius de Perga est signé par John Jr qui utilise le symbole de la Monas hieroglyphica comme signet (Lyndy Abraham). John Winthrop était un adepte représentant avec George Starkey, inventeur du savon de térébenthine, de l'école américaine, deux possibles "Eirenaeus Philaleth" (Eyrénée Philalèthe, L'entrée ouverte au palais fermé du roi) (Arthur Dee, Fasciculus Chemicus, traduit par Elias Ashmole, 1997 - books.google.fr).

Jim Egan, proprietor of the Newport Tower Museum, believes he has solved the historical mystery of who built the mysterious medieval tower in Newport (Rhode Island). Its designer may be none other than John Dee, mage extraordinaire of Queen Elizabeth the 1st. Dee was one of the prime forces behind an intended plantation in the RI area that failed to take root in his lifetime, a kind of intellectual and religious “refugio” like Francis Bacon’s Atlantis and Thomas Moore’s Utopia.

Egan calls the Tower Dee’s “American Tempietto” (like Bramante’s Tempietto in Rome). It’s a symbol of the birth of the British Empire and an expression of Dee’s cosmology as (cryptically) explained in his most cherished work, the Monas Hieroglyphica. The tower was a horologium in which the camera obscura method may have been used (mysticalsea.wordpress.com, Jim Egan, The History of the John Dee Tower of 1583, A renaissance building in Newport, Rhode Island - newporttowermuseum.com).

La principale théorie des historiens pour expliquer l'origine de la structure est l'explication arnoldiste, plus précisément que la tour était un moulin à vent construit from the ground up au milieu ou à la fin du XVIIe siècle par Benedict Arnold, premier gouverneur du Rhode Island (1657-1659, 1662-1666, 1669-1672, 1677-1678), arrière-grand-père du patriote-traître. C'est un fait reconnu qu'Arnold, qui emménagea dans la région en 1661, posséda les terres sur lesquelles se situe la tour (fr.wikipedia.org - Tour de Newport).

Benedict Arnold était en relation avec le gouverneur Winthrop du Massachussets, père de l'alchimiste, comme en témoigne leur correspondance officielle (The Winthrop Papers, Collections of the Massachusetts Historical Society, 1871 - books.google.fr).

On appelle tour de moulin, un mur circulaire qui porte de fond, & dont le chapiteau de charpente tourne pour exposer les volans au vent. Ce mot en ce sens vient du Syriaque tur, ou de l'hébreu tzur, à ce que dit Borel; mais plus immediatement du Latin turris (Antoine Furetière, Jacques Basnage, Jacques Basnage de Beauval, Dictionnaire universel, contenant generalement tous les mots François, tant vieux que modernes & les termes des sciences et des arts, Tome III, 1708 - books.google.fr).

Le grand-père maternel d'Ann fut William Winterbotham né à Little Minories, Aldgate, London le 15 December 1763 (en.wikipedia.org - William Winterbotham).

Le Dr Dee note dans son journal un rêve qu'il fit en 1600, situé à Aldgate.

The old man frequently dreamed dreams and described them in his notes. The enjoyment of the philosopher's stone, in the first dream, has heretofore been denied to poor Dee. The singular dream of the following night is now also printed for the first time. Dee, as a Londoner born, describes with exactitude the locality of the scene of his dream. Aldgate, taken down in 1606, was the eastern postern of the city, and was over against St. Botolph's Church. The soldiers were ranged within the walls towards the “ Towre hyll” and “Postern gate” marked on Aggas's map (John Dee's Diary, Catalogue of Manuscripts and Selected Letters, 2013 - books.google.fr).

The highest concentrations of alchemists occurred in St. Botolph Aldgate, a relatively industrial area outside the city walls to the northeast, boasting four alchemists. St. Helen's Bishopsgate, which was just inside the city walls near St. Botolph Aldgate, had three alchemists. Most other parishes in London had one or two alchemical practitioners (Deborah E. Harkness, "Strange" Ideas and "English" Knowledge, Merchants and Marvels: Commerce, Science, and Art in Early Modern Europe, 2013 - books.google.fr).

Ann S. Stephens, par exemple, s'assura (malgré la médiocrité de ses écrits, qui ne furent pas réédités) un train de vie confortable : à la fin de sa vie, elle menait une vie sociale trépidante (côtoyant par exemple Mme Cornelius Vanderbilt), voyageait à l'étranger, passait l'Été à Newport et l'Hiver au Saint Cloud Hotel de NewYork (Trudy Bolter, Figures de l'écrivain dans le cinéma américain: Itinéraires de la « voix baladeuse », 2013 - books.google.fr).

Ann S. Stephens was a native of Derby, Conn. She was a valued contributor to various magazines, some of which she edited ; and for one of her stories, "Mary Derwent," she received a prize of four hundred dollars. In the autumn of 1850 Mrs Stephens accompanied some friends on a tour through Europe and Eastern lands, expecting to be absent about two years. So says Mrs. Hale. The fruits of that season of travel appeared in her later writings, which have been very popular. The culture which foreign journeyings afford is invaluable alike for the story-writer or the sermonizer. Novelists and clergymen are among the people most benefited by rambling in storied haunts and classic lands. One of Mrs. Stephens's later novels, "Fashion and Famine," is said to have been exceedingly popular, and its author to "possess powers of description of the first order." (Phebe Ann Hanaford, Daughters of America Or Women of the Century (1883), 2005 - books.google.fr).

Ann S. Stephen était l'amie de Henry Clay, franc-maçon, grand homme d"Etat américain mort tuberculeux en 1852. Quelque temps avant sa mort, il se reposa à Newport Con. D'un caractère conciliant, Clay réussit deux fois, en 1820 et en 1850, en faisant adopter plusieurs compromis, à prévenir un conflit imminent entre les États esclavagistes et les États abolitionnistes (en.wikipedia.org - Henry Clay).

In the spring of 1864, upon the death of his wife, his remains and hers were each encased in a marble sarcophagus and placed permanently side by side in the chamber of the Clay Monument. Though he had been buried twelve years, a wreath of immortelles, placed upon his coffin by his friend, the poetess, Mrs. Ann S. Stephens, prior to the removal of the body from Washington, was found to be in an almost perfect state of preservation (History of Fayette County, Kentucky: With an Outline Sketch of the Blue Grass Region, 1882 - books.google.fr).

John Dee, homunuculus/golem et photographie

La Vraie langue Celtique semble aborder le Golem dans la notion d'ébauche de la page 293 ("ronghcast" au lieu de roughcast) appariée à la 138 et au psaume 138 qui voit l'unique apparition dans la Bible du mot hébreu golem (embryon, ébauche). Le mot "roughcast" est aussi à la page 19 (glossaire) et à la 221 appariée à la 66 (psaume 66 des Carmes) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre V - Ps. 138, La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : L’antimoine : VLC et Douai).

Dee écrivit sa Monas hieroglyphica 7 en état de transe en douze jours en janvier 1564. Il prétend donner là une écriture occulte pour expliquer toutes choses. Cette écriture s'explique par de simples figures : point, cercle, droite, croix, deux demi-cercles ; et par de simples opérations : rotations, déstructurations, combinaisons et permutations. Par exemple, le hiéroglyphe de Mercure est fait d'un croissant [figure] tourné vers le haut [opération], d'un cercle, d'une croix. Mercure. La monade hiéroglyphique consiste en la composition, de haut en bas, d'une figure qui synthétise les symboles traditionnels de l'astronomie et de la cosmologie : croissant (la Lune), cercle avec un point central (le Soleil), croix (les quatre Éléments), deux demi-cercles (le signe du Bélier). On trouve les nombres 1 (le point), 2 (la droite), 3 (la croix : deux lignes perpendiculaires se sectionnant sur un point), 4 (les quatre segments de la croix), qui sont les nombres de la Décade (tetraktys) de Pythagore. On trouve aussi les sept "planètes" alors connues : Soleil, Lune, Mercure, Mars, Vénus, Jupiter, Saturne, car le Soleil c'est le cercle et le point, la Lune c'est le croissant, Mercure c'est le croissant plus le cercle plus la croix, etc. Selon C. H. Josten et Pierre Béhar8 la monade hiéroglyphique revêt un sens alchimique : c'est le symbole du mercure (lié à la pierre philosophale des alchimistes). La "monade hiéroglyphique" a aussi un sens astrologique : elle repose sur le Bélier et figure aussi le Taureau. Elle a encore un sens théosophique, selon Peter French : c'est un accès gnostique vers Dieu. Selon Pierre Béhar9, la monade hiéroglyphique trouve sa clef dans la kabbale chrétienne et dans La philosophie occulte de Henri-Corneille Agrippa de Nettesheim (1533), lequel cherchait les symboles géométriques des anges : le Père de la Trinité chrétienne est figuré par le point, le Fils ou Verbe par la croix, le Saint-Esprit ou Âme du monde par la totalité de l'image, c'est un signe magique grâce auquel le mage peut invoquer la divinité elle-même et s'approprier les pouvoirs divins. Dee reprend cette figure sur la page de titre de ses Propoedeumata aphoristica en 1558 et en 1568 (fr.wikipedia.org - John Dee - La monade hiéroglyphique (1564)).

Pierre Béhar, dans Les langues occultes de la Renaissance (Paris, Desjonquères, 1996) donne son interprétation de la Monade hiéroglyphique. Au terme de sept ans de réflexion, Dee aurait rédigé sa Monas hieroglyphica en sept jours seulement, l'ouvrage étant publié peu après à Anvers. Pierre Béhar montre que la Monade de Dee est formée des symboles du soleil et de la lune, de ceux des quatre éléments, du bélier, des sept astres errants, la terre figurant en point central. La christianisation est alors attestée par la forme de croix qui en résulte. Une interprétation à partir d'Agrippa conclut au but alchimique de la monade. Nous ajouterons que le point central ne figure certes pas la terre, mais le Sel fixe des philosophes, qui est le Corps de la Pierre. Certes, la Monade traite du Soleil et de la Lune, mais elle réunit surtout, et ce de façon unique, le triangle de Feu en une synthèse jamais vue jusqu'alors, et qu'on ne devait plus, du reste, revoir par la suite. La figure X est, à cet égard, exemplaire. Elle montre que John Dee, par le dessin et la cabale, a fait voir le signe du Lion (Soleil), celui du Bélier et celui, caché dans l'arc, du Sagittaire. En dehors de cela, John Dee fait dériver de sa Monade deux séries : la série mercurielle qui comprend Saturne, Jupiter, Mercure et la Lune. Puis la série du Soufre, avec Mars, Vénus et le Soleil. Il est ainsi amené à décrire les régimes planétaires en termes de séries. Il donne ensuite la clef de l'oeuvre quand il parle des matières qui doivent être traitées au pilon et au mortier (théorème XXII) (http://herve.esy.es - Monade de Dee).

Monas symbol = expression of the union of opposites = cuboctahedron = behavior of light in a camera obscura (althalmasat).

Dee helps us out by providing a clue that will give us 3 of the letters, A, T, and M. But it’s a strange clue that uses a concept derived from the Hebrew Cabbala – a golem, a clay figure that is magically brought to life. In a chapter entitled “The Idea of the Golem,” (from the On the Kabbalah and Its Symbolism), the Hebrew scholar Gershom Scholem explains that the Hebrew word “golem,” spelled GLM, (Gimel - Lamed - Mem) occurs only once in the Bible. Psalm 139:16 reads, “Thy eyes did see my unformed substance [GLM].” Authors in Medieval times used the Hebrew word golem as a synonym for hyle, matter, or an unformed amorphous substance. (Note that Dee uses the word “Hyle” in his 36 Boxes chart.) In the early Jewish Talmud (Tractate Sanhedrin 38b), Adam is described as a golem, an unformed mass which grows legs, arms, acquires a soul, names all living things and is fortunate enough to get a companion, Eve. Between 0 and 200 AD, Rabbi Eleazar, Rabbi Judah bar Simeon, and Rabbi Berakhya, all wrote that Adam was a golem. Between 200 AD and 400 AD the idea that man could create a golem evolved. In the Sephir Yetzira, or Book of Creation (probably written between 200 – 400 AD.) the 22 Hebrew letters became important in the creation of the golem. (Scholem, p. 158-204) In Medieval times, certain alphabet letters were said to have been inscribed on Adam’s forehead, as Rabbi Judah the Pious of Speyer (ca. 1200) writes: “They busied themselves with it, and at the end of three years, a man was created to them, on whose forehead stood emeth as on Adam’s forehead. Then the man they had made said to them: God alone created Adam, and when he wished to let Adam die, he erased the aleph from emeth and he remained meth, “dead.” (Rabbi Judah, in Scholem, p. 179) In Hebrew “emeth” or “truth” is written AMT (aleph - mem - tav). When the A (aleph) is erased from his forehead, only “MT” or “meth” remains, which in Hebrew word means “he is dead.”

In the 1500’s and 1600’s the nature of the golem changed. Scholars like Paracelsus added the idea that the golem or homunculus (meaning “little man”) was an artificial embryo that was “grown” in a glass retort or distilling vessel. But Jewish legends maintained that a golem was made still from clay. The most famous golem legend from this era involves “The Great Rabbi” Judah Loew of Prague (ca. 1520-1609). To protect the Jewish community from persecution, the Rabbi created a golem out of clay he dug from the banks of the Vltava River, which runs through the middle of Prague. The golem grew larger and larger. One day he got out of control He started running amuck, and shaking down houses. Rabbi Loew sprang at the raging creature, erased the A from AMT, and the golem crumbled into a pile of dirt. Legend has it that the remains are either in the attic of the Jewish synagogue or in the nearby Jewish cemetery. ATM (Hebrew for truth), ATOM(English), ATOMOS (Greek for atom). Dee was quite excited about the idea that ATM, (the Latin expression of the Hebrew word emeth, or truth) can be found among the letters that spell ATOM. He felt Atomism was the truth. Dee drops so many varied hints about the golem, AMT, and ATOM in the latter half of Theorem 22, it’s easiest explained in charts. Let’s take it a section at a time. Here are a few clues Dee drops while describing the various parts of the “Vessels of the Holy Art” diagram.

All the knowledgeable scholars I have asked have been unable to make sense of this next passage written in Hebrew. C.H. Josten even asked the renowned Gershom Scholem himself, who thought it might “refer to a chemical process.” Josten suggests that the he two Latin words (litro Vinium) may “denote a vessel fit to contain a liter of wine.” (Josten, Monas translation in Ambix, p.197).

What’s significant is that each of the 9 Hebrew words contains either an A (aleph), or an M (mem), or a T (tav). This is the only Hebrew sentence in the whole Monas Hieroglyphica. In the context of all theses other ATM clues, it certainly hints at the at the centuries-old Jewish tradition of the golem.

Then Dee even uses the expression “Primordial Specimen”! In his cryptic sentence, “Omega, however, is the Man of All HOURS,” one can creatively find not only ATM, but also ATOM.

Next, Dee presents a “corollary,” (which means a proposition that follows from one already proved, a deduction, or a consequence). And it’s chock full of even more AMT and ATOM clues (Hints about “ATOMISM” in the two illustrations of Theorem 22) (Jim Egan, The Meaning of the Monas Hieroglyphica with regards to Number, 2010 - newporttowermuseum.com).

Sans doute, ce Dr John Dee, dont parle l'Occult Review de juin 1922 se préoccupait-il peu des colorations d'images obtenues par vision dans le cristal. mais au moins pratiquait-il couramment ce genre d'exercice qui consiste à chercher, sur le flanc d'une boule de verre, des formes et des apparences (Revue métapsychique, Institut métapsychique international, Harry Houdini Collection (Library of Congress), 1921 - books.google.fr).

Selon Hugh Tait, le fameux miroir du docteur John Dee est en réalité ce morceau d'obsidienne (et non de charbon) conservé au British Museum. Cette identification incorrecte est relevée dans le catalogue de 1784 de Strawberry Hill, qui semble l'avoir diffusée amplement. Cette pierre spéculaire est en fait un objet aztèque. L'obsidienne, douée d'une très grande dureté, constituait pour les Aztèques une de leurs premières ressources minérales. Et Dee a sûrement acquis sa pierre au cours d'un de ses voyages en Europe, aussitôt après que l'Espagne eût atteint le Nouveau Monde. C'est vraisemblablement Walpole qui fit faire l'étui en bois qui l'accompagne, en vue de protéger sa précieuse acquisition. Du reste, une partie de l'étiquette apposée sur cet étui porte l'inscription « The Black Stone into which Dr Dee used to call his spirits ». Ce miroir d'origine méso-américaine est intéressant à divers points de vue. Ne constituant pas un cas unique, ces miroirs étaient, avec plusieurs autres de même provenance, des miroirs divinatoires utilisés dans le cadre de la sorcellerie et de la nécromancie par différentes civilisations précolombiennes. Leur nature d'obsidienne rattache invinciblement ces objets à la divinité aztèque Tezcatlipoca dont le nom signifie «miroir fumant». Dieu des souverains, des sorciers et des guerriers, Tezcatlipoca apporte aussi bien la guerre, la discorde et les catastrophes que la bonne fortune. Il apparaît donc comme l'incarnation du changement à travers le conflit.

En énonçant que la peinture imite « non pas les couleurs des corps mais bien l'effet de la lumière sur l'œil› », Helmholtz et son époque de découvertes en optique physiologique relancent, volontairement ou non, l'intérêt – pour nous du moins – que l'on peut porter au miroir noir. Car, si la tâche réductrice et discriminatoire incombe quelque part à l'œil, au sens large, elle ne se fera pas aussi commodément qu'avec cet instrument. Cette réduction qu'opère le miroir de Claude, cet écart par rapport au réel, est une notion que l'on retrouve en photographie. En effet, sur le très peu de personnes qui en France connaissent, précisément ou non, cet instrument, la moitié s'intéresse à la photographie, tel Jean-Claude Lemagny, Paul Jay, ou encore Jean-François Chevrier et surtout Anne Car « la photographie en noir et blanc ne fait que produire des gradations de valeurs dans une gamme de gris fort limitée » écrit le professeur Gombrich. Or, quelques pages plus loin, ce dernier évoque le cas du miroir de Claude qui « devait aider les peintres à transposer la «couleur locale» en une gamme limitée de différents coloris [...]. Il devait, comme le fait la photographie en noir et blanc, ramener les nuances variées du monde visible à une gamme définie de tonalités » (Arnaud Maillet, Le miroir noir: enquête sur le côté obscur du reflet, 2005 - books.google.fr, La Croix d’Huriel et pierres noires : Uriel, pierre noire et John Dee).

Projection

Adam est fait à l'image de Dieu, le Golem à l'image de l'homme... L'homme est une projection en trois dimensions d'une réalité en n dimensions. La photographie ou l'image dans le miroir sont des projections en deux dimensions d'une réalité en trois dimensions. Le mort, comme Gélis, est étendu sur le sol, en deux dimensions. La mort est en deux dimensions. La photographie est figée comme la mort. Le cinéma n'est que des photographies mortes juxtaposée. Les scéances cinématographiques sont précisément des projections.

Les pages appariées de La Vraie Langue Celtique 30 et 185 (155 + 30), pointant sur le pasume 30, disent :

S'il nous est permis de parler avec franchise, nous dirons que la langue celtique explique bien mieux le sens d'Elohim. Lorsque Dieu eut créé l'homme et la femme à son image et capables, en conséquence, de béatitude, de connaissance et d'amour surnaturel, il les bénit, leur disant: «Croissez et multipliez vous et remplissez la terre.» (Genèse I,28). (VLC, p. 30)

Nous sommes loin de prétendre qu'aucune erreur ne se soit glissée dans l'explication des noms propres celtiques que nous avons tentée à l'aide de la langue des Tectosages ; mais ces erreurs seront facilement écartées ou corrigées par le flambeau des traditions locales, dont la persistance projettera aussi son rayon lumineux sur la vie et l'histoire de nos ancètres. (VLC, p. 185)

Ps. 30,2 : projectus sum a facie oculorum tuorum.

Les traités de Magie Naturelle se répandent dans le courant du XVIe siècle : on y décrit, souvent dans les langues vernaculaires, et dans un certain désordre, les effets « merveilleux » de la nature redevable à l'art humain. S'y développe de manière sans doute encore obscure une conception nouvelle du rapport de l'homme à la nature : l'idée que, par l'activité humaine, il est possible de faire sortir la nature des « sentiers battus » et exhiber ainsi des phénomènes inouïs ou inédits. Dans quelques traités de ce genre, les effets divers des lentilles convexes et concaves sont évoqués, aux côtés d'autres « gentillesses » optiques, camera obscura et miroirs. Certains de ces textes signalent d'une manière qui est toujours assez obscure la possibilité d'associer les lentilles dans le but de décupler leurs effets. Un texte souvent cité du livre XX de la Magia Naturalis (1589) de Giambattista della Porta, rappelle le pouvoir grossissant des lentilles convexes. S'adressant son lecteur, Porta indique : « si tu sais comment multiplier ces lentilles, j'affirme sans crainte que tu pourras lire les plus petits caractères d'écriture à une distance de plus de cent pas ». Plus loin, il ajoute que l'association d'une lentille concave avec une convexe permettrait de voir les choses lointaines et les choses proches tout à la fois agrandies et plus claires - mais ce procédé lui semble indiqué pour corriger une vision doublement affectée («j'ai grandement aidé ainsi des amis qui voyaient les choses lointaines faiblement et les proches confusément »), plutôt que produire l'effet prodigieux de la lecture à distance. On trouve des considérations similaires dans un certain nombre de traités anglais de la fin du XVIe siècle, chez John Dee (The Elements of Geometrie), Leonard et Thomas Digges, William Bourne (Philippe Hamou, Du Sidereus nuncius de Galilée à la dioptrique cartésienne, 1999 - books.google.fr).

A Study in Scarlet of Connan Doyle was the first work of detective fiction to incorporate the magnifying glass as an investigative tool.

L'affaire du « Triple assassinat de la rue Montaigne » ou le « Crime de la rue Montaigne » (actuelle rue Jean-Mermoz) à Paris, dont parle Charles Virmaître (Paris-Escale, 1887), qui conduira à l'exécution de Henri Pranzini le 31 août 1887, occupe les médias français les plus lus de l'époque durant plus d'un mois. Fils d'immigrants italiens installés en Égypte, Henri Pranzini est né à Alexandrie d'Egypte en 1856. Après avoir été renvoyé de la Poste égyptienne pour vol, Henri Pranzini se mue alors en aventurier, entre dans l'Armée des Indes et participe à la guerre en Afghanistan, avant d'offrir un temps ses services aux Russes. En 1884, il s'engage dans l'armée anglaise et prend part, en qualité de chef-interprète – polyglotte, il connaissait huit langues –, à l'expédition du Soudan. Il arrive en 1886 à Paris, où il gagne sa vie comme souteneur et gigolo. Son procès s'ouvre le 9 juillet 1887 devant la Cour d'assises de la Seine. Le 13 juillet, après deux heures de délibéré, il est reconnu coupable des meurtres et condamné à la peine capitale. Pranzini, comme le Watson de Conan Doyle, a fait la guerre d'Afghanistan et s'est engagé dans l'armée anglaise. Conan Doyle aurait put choisir l'Afrique du Sud puisque les Anglais y combattaient les Zoulous à la même époque (Victoire d'Ulundi en 1879). Mais Conan Doyle a écrit Study in scarlet en trois semaines à partir de mars 1886 et a commencé à envoyer son manuscrit aux éditeurs en avril. Il ne sera accepté qu'en octobre 1886 chez Ward, Lock & Co qui ne publiera qu'à la fin de l'année suivante (Le Serpent rouge : Etudes en rouge : Etude en rouge : Avenue Montaigne).

Le récit de la mort de Pranzini, qu'elle lit dans le journal de son père, marque Thérèse et conforte sa vocation : elle doit consacrer sa vie au Carmel et devenir religieuse, afin de prier pour tous les pécheursD 46. Elle poursuit ses prières pour Pranzini et demande que des messes soient célébrées pour celui qu'elle appelle son « premier enfant ». Cet épisode éclaire un aspect capital de la théologie thérésienne, celle de la miséricorde divin (fr.wikipedia.org - Thérèse de Lisieux).

Un autre "projeter" se trouve à la page 75 appariée à la 230 et au psaume 75.

L'interprétation de Bèzeléel – bezel (bèzel), chaton d'une bague, – to lay (lé), mettre, projeter, – to ell, mesurer, – et celle de Ooliab, – wool (ououl) laine, – to eye (aï ) avoir l'oeil sur, – abb, trame de laine, – nous apprennent que Bèzeléel dut faire en or battu les deux Chérubins... (VLC, p. 75)

Bazel ne veut pas dire autre chose. En rendant à ce terme la prononciation assez dure qu'il devait avoir autrefois, nous aurions à dire Passel. Or, pass signifie une route, et ell la mesure de longueur dont se servait les Celtes. [...] Sur la rive gauche de la Sals, le cromleck commence au rocher de Blancfort. (VLC, p. 230)

Rupert de Deutz inteprète l'Apocalypse de Jean par le psaume 75, opposant la terreur inspiré par Dieu (Ps. 75,8) et la fureur de la bête qui monte de la mer : qui est comparable à la bête (reprenant le nom de Michel : qui est comme dieu ?) et qui peut la combattre ? (Opera omnia, Rupert Deutz, Commentariorum in Apocalypsim, Tome III, Migne, 1854 - books.google.fr).

Comme chez Habacuc, il est fait allusion, dans l'oracle du Psaume 74, aux ennemis de l'extérieur. Le verset 4 fait apparaître l'idée d'un chaos universel (cf. Is. XXIV, 19-20) et signfie ceci : De même que Jahvé a, comme créateur, fondé et affermi la terre (I Sam. II, 8; Job XXXVIII, 4), de même sa puissance ordonnatrice s'imposera également dans le domaine humain (cf. Is. XXIV, 21). A partir du verset 5, le récitant remplit la fonction du prophète, distribuant des avertissements. Comme dans Isaïe XIV, 5, Ézéchiel VII, 21 et Habacuc I, 13, l'expression «les impies» englobe les puissances de l'univers, jointes aux Israélites infidèles. La «corne qu'on élève» (c'est-à-dire l'intervention de la force) est une référence précise à la «corne» des adversaires de Sion dans les Lamentations. [...] L'image du vin de la colère de Jahvé qui fait tituber (cf. Ps. 60, 5) est empruntée aux prophètes (Jér. XXV, 15; XLIX, 12; Ézéch. XXIII, 31; Habac. II, 15; Is. LI, 17) et signifie toujours chez eux le jugement appliqué aux peuples. [...] La vision historique esquissée dans le Psaume 75 atteint sa pleine perfection dans l'Apocalypse de saint Jean, par exemple au chapitre XIV, 10 : «Si quelqu'un adore la Bête et son image et accepte sa marque sur le front ou sur la main, il devra boire le vin ardent de Dieu qui est versé pur dans la coupe de sa colère.» (Alphonse Deissler, Le Livre Des Psaumes, Tome 1, traduit par Jean Calès, 1966 - books.google.fr).

Le Dragon céleste projeté sur la carte du département de l'Aude occupe en partie la place de la Sals (Autour de Rennes le Château : Rennes les Bains, la Petite Ourse et le Dragon).

Et projectus est draco ille magnus, serpens antiquus, qui vocatur diabolus et Satanas, qui seducit universum orbem ; et projectus est in terram, et angeli ejus cum illo (Apocalypse XII,9) (Joseph Marie Heuclin, Nouvelle explication de l'Apocalypse, ou histoire générale de la guerre entre le bien et le mal, 1844 - books.google.fr).

Il semble que l'on ait parfois confondu ce Dragon, image du Diable, avec l'allégorie désignée sous le nom de Bête de l'Apocalypse. Cette bête, dont saint Jean, s'inspirant toujours de Daniel (VII, persécution d'Antiochus Epiphane), nous dit qu'elle "ressemblait à une panthère, avec les pattes comme celles d'un ours et la gueule comme une gueule de lion" (XIII), n'est pas le Diable, mais un complice envoyé par lui et chargé de "mener campagne contre les saints" et de ruiner sur terre l'influence divine. C'est, admet-on, le symbole des puissances politiques terrestres liguées contre la foi. Une seconde bête, "portant deux cornes comme celles d'un agneau, mais parlant comme un Dragon", se met bientôt au service de la première et représente les faux prophètes annoncés pas le Christ [Elle disait aux habitants de la terre de faire une image en l'honneur de la bête, qui avait été blessée par l'épée et qui était revenue à la vie]. Cette précision était nécessaire. Il ne faut pas parler de la victoire de la Vierge sur la Bête de l'Apocalypse comme on l'a fait en décrivant un ancien vitrail de Saint-Léonard d'Alençon. Seuls le serpent de la Genèse ou le dragon de l'Apocalypse, foulés aux pieds par la Vierge, signifient sa préservation de toute souillure, sa victoire totale sur le péché. C'est ce que représentait précisément ce vitrail d'Alençon qui, détérioré en 1793. fut malheureusement supprima par un curé du milieu du XIXème siècle (Jean Fournée, Iconographie de l'Immaculée-Conception au Moyen-Âge et à la Renaissance: la place de la Normandie dans le développement de la doctrine et dans son expression artistique, 1953 - books.google.fr).

La poudre de projection est l'aboutissement de l'oeuvre alchimique.

Powder is a frequently used term in alchemy to describe a form of the Philosopher’s Stone attained at the conclusion of the Great Work. As Lindy Abraham writes “red powder” is a “Stone, which at the projection [the final stage of the Work] is cast over base metal to convert it into gold...” (Abraham, red powder, p. 168). [...]

Dee published the 120 Axioms of his Propaedeumata Aphoristica in 1558. The title means “Preparatory Aphorisms.” Dee wrote them to lay the groundwork for the Monas Hieroglyphica which he polished during the next 7 years and published in 1564. Dee certainly knew what he was going to present in the Monas, but hadn’t yet sculpted the whole work. (It’s clear the Monas ideas were fairly well developed as he includes the Monas symbol on the front cover of his 1558 Propaedeumata Aphoristica.) After the Monas came out, sales of the Propaedeumata Aphoristica probably picked up, for it was apparently out of print by 1568, when Dee had a second edition printed.

Aphorism 14 (1558 version) : “Not only spiritual forms, but also natural ones, flow from things, both by means of light, and without light; Not only to the sight, but sometimes to be other senses, they become united together, as if in a Mirror, and show themselves to us, making us marvel at such a wonder, which is as extraordinary as our Spiritual imagination.”

Perhaps “natural” forms (as opposed to “spiritual” forms) refers to the camera obscura phenomenon, which man can witness with his own eyes. The “by means of light and without light” certainly nicely describes the light “outside” and dark “inside” of a camera obscura. (True, he says “flows from things,” but Dee surely had realized that a camera obscura is a “two way street” in that any objects “inside” regardless of how dark they are, still make a projection, however faint, onto the “outside.”) (Jim Egan, The Meaning of the Monas Hieroglyphica with regards to Number, 2010 - newporttowermuseum.com).

Chercher Dee dans La Vraie Langue Celtique : la monade

Lacuus mortuus : mer Morte (Valentin Schindler, Lexicon Pentaglotton, Hebraicum, Chaldaicum, Syriacum, Talmudico-Rabbinicum, et Arabicum, etc., 1612 - books.google.fr).

The etymology of Mortlake is uncertain, unless we receive that usually offered — Mortuus lacus — the dead lake. The manor belonged to the see of Canterbury from a period before the Conquest till it was resigned to the crown by Cranmer. The Archbishops had a residence here, at which Anselm once kept his Whitsuntide, and to which Simon de Mepham retired after the excommunication launched against him by the Pope, in the early part of the reign of Edward III. [...] The famous Dr. Dee, the "wizard," who lived in a house westward of the church throughout Elizabeth's reign, and died here in 1608. The queen frequently visited him, once coming down on horseback, when she exhorted him to take his mother's death patiently; and on another occasion remaining at his door whilst Dr. Dee exhibited and explained his glass or "show-stone," by means of which he communicated with the spirits. (This show-stone — a large piece of rockcrystal — was in the Strawberryhill collection, and is now in the British Museum). Dee was employed to fix on the "fortunate day" for Elizabeth's coronation; and afterwards to counteract the evil effects which were expected to result from the discovery in Lincoln's Inn Fields of a small waxen image of her Majesty stuck full of pins. In spite of royal favour, however, his reputation as a magician did him no good in the neighbourhood of Mortlake; and, after his flight to Germany, in 1583, the mob broke into his house, injured his library, destroyed his chemical apparatus, broke to pieces a fine quadrant, and carried away a large magnet which had cost him 33 Livres. The latter part of his life was spent in great poverty. His son, Arthur Dee, who was early employed as his father's "skryer," or discerner of spirits in the show-stone, was born here, and became physician to Charles I (Richard John King, A handbook for travellers in Surrey, Hampshire, and the Isle of Wight, 1876 - books.google.fr).

Le nom de la cité de Pyrène, témoigne de la fusion des deux peuples. ; car il renferme le souvenir des efforts tentés par les Celtes pour empêcher les Ibères de brûler leurs morts, – pyre (païre), bûcher funéraire, – to rain (ren), réprimer, – et ce nom, par extension, a désigné plus tard la chaîne entière de montagnes occupée par les chasseurs d'ours. (VLC, p. 216)

Gomorrhe nous dévoile la transformation de la belle vallée en un marais aux eaux stagnantes : to come (keume) devenir, – moor (mour) un marais. Les eaux de ce lac semblent empoisonnées : elles ont une telle densité que le corps humain ne peut s'y enfoncer complètement ; leur amertume est extrême et le sel dont elles sont saturées les rend pesantes à ce point que le vent le plus impétueux semble impuissant à leur communiquer quelque mouvement. Les rives présentent une affreuse aridité ; le regard n'y rencontre point le vert feuillage des arbres pour s'y reposer. L'image de la désolation y est peinte partout ; la malédiction divine est passée dans la vallée. « Plusieurs voyageurs, entre autres Troïlo et d'Arvieux, disent avoir remarqué des débris de murailles et de palais dans les eaux de la mer Morte. Ce rapport semble confirmé par Maundrell et le père Nau. Les anciens sont plus positifs à ce sujet ; Josèphe, qui se sert d'une expression poétique, dit qu'on aperçoit au bord du lac les ombres des cités détruites. Strabon donne soixante stades de tour aux ruines de Sodome. Tacite parle de ces débris : comme le lac s'élève ou se retire selon les saisons, il peut cacher ou découvrir tour à tour les squelettes des villes réprouvées.» (Itinéraire de Paris à Jérusalem par le vicomte de Châteaubriand) (VLC, p. 61)

On peut voir un jeu de mot : cromleck - cromlake - mortlake.

La page 102 réunit toutes les occurrences du mot "abeilles" de La Vraie Langue Celtique. Le psaume 102 parle de "l'homme qui fleurit comme fleur des champs" (Ps 102,15), dont les abeilles font leur miel. La page 257 qui lui est appariée donne :

Nous avons en notre possession un silex de quatorze centimètres de longueur sur trois centimètres de largeur, offrant de nombreuses dentelures sur les bords, trouvé dans le terrain de l'Haum-moor, tout près de l'emplacement d'une ancienne maison gauloise. (VLC, p. 257)

Philon commente le verset 12 du Psaume 61 : « Dieu parle une fois, nous entendons double ». Philon affirme l'unité de la parole divine et sa supériorité sur notre audition divisée. Cette division s'explique par notre nature créée en deux fois. La parole divine est monade, par rapport à Dieu, dyade, par rapport à la créature. Dieu, pour se faire entendre de l'homme, envoie à nouveau le pneuma, qui ébranle ou façonne l'air pour parvenir au sens ; mais le pneuma de cette unique parole pénètre l'âme directement et la touche du dedans. C'est une sorte de présence divine, de témoignage intérieur, qui ouvre l'audition de l'âme : personne « n'aurait eu l'audace de monter assez haut pour s'attacher à la nature de Dieu, dit Philon, si Dieu lui-même ne l'attirait ». [...]

Notons que « la parole garde, attachée à elle-même, quelque chose des pensées qu'elle exprime », et, plus encore, « les mots représentent clairement et immédiatement les choses elles-mêmes » ; les paroles... ombres des choses... sont encore en elles-mêmes une espèce de pensée inférieure ; de même la parole de Dieu est une ombre de Dieu lui-même». Ce caractère de la parole s'explique par le pneuma. de l'homme comme le souffle de Dieu donne au son une signification et une personnalité intrinsèque. Il forme l'air. « Dieu se manifeste comme unité à ceux qui ont fait l'unité d'eux-mêmes, aux autres il se montre double, selon le dualisme qui est en eux ». La dyade est présentée parfois comme "logos endiathetos" et "prophorikos" correspondant au double aspect de l'homme. Cette dyade correspond : 1° à la monade divine restant intérieure ; 2° à la même monade se développant dans la création extérieurement.

La parole de Dieu a pour effet extérieur le son (ouïe) et le feu (vue) et pour effet intérieur l'enseignement (ouïe) et la présence (vue) (André Laurentin, Le pneuma dans la doctrine de Philon, Analecta Lovaniensia Biblica et Orientalia, 1951 - books.google.fr).

Mais, si Dieu ne parle qu'une fois à l'intérieur, où sa Parole demeure silencieuse (« Verbe sans verbe », « dans le silence de l'Intellect paternel »), Il est entendu deux fois à l'extérieur, et c'est ce que dit le Psaume (61, 12) : semet loculus est deus, duo haec audivi. La double locution divine entendue en dehors de l'Un signifie le ciel et la terre, c'est-à-dire les raisons éternelles en Dieu et l'être formel des créatures. « Ou plutôt, — ajoute Maître Eckhart, — ces deux signifient l'émanation des personnes divines et la création du monde, que Dieu profère cependant en une seule fois ».

En distinguant, avec le Docteur angélique, l'essence et l'existence dans les êtres créés, Maître Eckhart semble les avoir totalement séparées, de sorte que la notion d'un acte d'exister particulier, qualifié pour actualiser une essence distincte afin d'en faire un existant déterminé, hoc ens, aurait eu ici un sens équivoque — celui de l'exister détérioré à force d'être singularisé. La diversité existentielle de saint Thomas, avec la richesse de l'être créé à laquelle elle donne lieu, semble être étrangère à l'esprit de cette ontologie. On a l'impression que Maître Eckhart conçoit un mur infranchissable entre l'essence et l'existence, à l'intérieur de chaque être créé. L'esse, au lieu de pénétrer la substance, constitue une sphère fermée en elle-même, enclose dans le réduit intime des existants, où rien de créé ne peut entrer. C'est la « porte fermée de la Maison de Dieu » de la vision d'Ezéchiel (44, I). On se trouve ou bien à l'intérieur, dans la totalité de l'esse abscondilum, là où l'on existe vraiment, ou bien, restant dehors dans la singularité de l'id quod esl, on n'a pas la vraie existence. L'esse a un sens univoque ou équivoque. [...]

En distinguant l'essence et l'esse dans les êtres créés, au lieu de montrer en même temps leur unité existentielle, Maître Eckhart les séparait plutôt par une sorte de cloison étanche. Il faut y ajouter autre observation sur la nature de l'esse ab alio. On n'a pas l'impression que cette présence «intime» et «secrète» de l'esse qu'Eckhart trouve dans les créatures - et, de préférence, dans le fond caché de l'homme, — corresponde exactement à ce que saint Thomas aurait appelé l'«acte d'exister» d'une essence créée. Il s'agit, le plus souvent, d'une présence intérieure de la Cause première ou de son opération, présence « plus intime » que l'essence créée, pour autant que la créature, comme telle, est toujours extérieure par rapport à Dieu, L'ipsum esse que la créature a ab alio se présentera donc comme «intérieur», latent dans les profondeurs transcendantes à l'essence créée, dans la mesure où Dieu sera considéré comme une cause extérieure, transcendante à la créature. Être «plus intérieur» que l'essence est encore une manière de rester extérieur à l'être créé comme tel. Cette transcendance intériorisée veut dire quelque chose tant que l'opposition entre l'extérieur et l'intérieur, l'effet et la la cause, la potentialité créée et l'actualité divine reste possible. Elle ne peut avoir de sens que dans la perspective de la dualité, propre aux créatures, dans l'acoustique du casus ab Uno à laquelle Maître Eckhart applique le verset du Psaume 61 : Semet loculus esl Deus, duo haec audivi". L'intériorisation de l'esse ab alio rend quelque peu ambiguës les notions d'extériorité et d'intériorité, ces termes opposés n'étant justifiables que du point de vue déficient des êtres créés. Aussi cette « extranéité intérieure » de l'ipsum esse laisse-t-elle entrevoir une intériorité absolue, qui n'est même plus « intérieure », n'étant pas opposée à l'extériorité créée : dans la « sphère intellectuelle infinie » le centre de l'action divine est partout et la circonférence créée n'est nulle part (Vladimir Lossky, Théologie négative et connaissance de Dieu chez Maître Eckhart, 1973 - books.google.fr).

Platon voyait l’essence comme idée. Les individus de cette espèce, sont les choses sensibles; ils sont des copies ou des imitations imparfaites des idées. Les idées sont des modèles. Les idées sont pures et éternelles, sont séparées du monde des sens, et sont la réalité authentique. Les philosophes réalistes croyaient que l’essence était séparée des choses, qu’elle les déterminait. Par exemple, l’idée de la beauté, en ce qui concerne les belles choses. Platon est un réaliste (ou un idéaliste objectif) : ce réalisme métaphysique consiste à soutenir la thèse de l'existence de formes ou d’archétypes extérieurs et indépendants de nous, archétypes qui servent de modèles aux choses du monde sensible, au devenir. Ce sont ces archétypes qui constituent la réalité de toutes choses, leur essence par quoi nous pouvons les penser, permettant ainsi à la science et la philosophie, d'avoir une assise immuable.

L'allégorie de la caverne est une allégorie exposée par Platon dans le Livre VII de La République. Elle met en scène des hommes enchaînés et immobilisés dans une demeure souterraine qui tournent le dos à l'entrée et ne voient que leurs ombres et celles projetées d'objets au loin derrière eux. Elle expose en termes imagés les conditions d'accession de l'homme à la connaissance de la réalité, ainsi que la non moins difficile transmission de cette connaissance (fr.wikipedia.org - Allégorie de la caverne).

Dans créature il y a une idée, l'idée qui a présidé à sa création et qui est à la fois le principe et la fin de son existence; le principe, car les propriétés, les qualités, les formes dérivent de l'essence de la chose; la fin, car l'existence n'a d'autre but que de manifester successivement ce qui est contenu virtuellement dans son idée. L'existence est donc le passage de l'idée à la réalité, du principe aux conséquences, ou, selon le langage des scolastiques, dela puissance à l'acte. Le langage des créatures est dans cette réalisation; c'est ainsi qu'elles posent hors d'elles, ou parlent, ce qui est en elles. La raison humaine, exprimant ce qu'elle pense, fait donc la même chose que la nature; elle extériore ce qui est en elle; elle objective ce qu'elle a subjectivé; elle manifeste ses propriétés, . ses qualités, tout ce qu'elle est (Louis Eugène Marie Bautain, Psychologie experimentale, Tome 2, 1839 - books.google.fr).

Le passage de l'essence à l'existence concrète entraîne une limitation des possibilités de la première, en principe illimitées avant cela (Arnold Stocker, Y a-t-il des hommes normaux?: Réflexions sur la nature humaine, 1964 - books.google.fr).

En théologie thomiste, il est admis qu'en Dieu l'essence et l'existence sont une seule et même chose ; Dieu est de par sa propre essence, son essence (sa définition, en quelque sorte) est d'exister (« Je suis celui qui est », dans le Livre de l'Exode, 3, 14). En revanche, l'essence de l'homme n'implique pas l'existence. L'homme est donc un étant qui tient son existence d'autre chose ; c'est cette relation de dépendance qui fonde le lien religieux de la créature à son créateur. L'homme ne serait pas sans Dieu (fr.wikipedia.org - Essence (concept)).

Les notions d'intérieur et d'extérieur, de projection se retrouvent dans le dispositif optique de la camera obscura.

The more commonly used Latin expression “camera obscura,” meaning “a dark room,” was first used by Johannes Kepler in 1604 (Mary Sayer Hammond, The Camera Obscura, p. 35).

In Latin, camera obscura means a “dark room” (camera means “room” and obscura means “dark”). A pinhole camera is nothing more than a “dark box.” The hole in a camera obscura (about 1/2 inch to an inch in diameter) is simply smaller in a pinhole camera (best made by poking a needle through a thin metal plate and affixing it over a larger hole in the box). Light behaves the same way, whether in a room-sized camera obscura or a small shoe-box. Since light travels in a straight line, the light bouncing off something low in a scene (like the grass on the ground) will travel upwards, through the hole, and continue upwards being projected on the upper part of the interior wall (or the interior of the shoebox). Light bouncing off objects that are high in the outdoor scene, like blue sky and clouds, will travel downwards, through the hole, and continue downwards being projected on the lower part of the interior wall (Jim Egan, The History of the John Dee Tower of 1583, A renaissance building in Newport, Rhode Island, 2010 - newporttowermuseum.com).

Tel qu'Alain nous le décrit, nous le connaissons déjà par ce qu'en diront trente-cinq ans plus tard la Somme de Douai, Guillaume d'Auxerre et ceux qui suivront : c'est l'instrument protecteur permettant la vision unitive ou d'adhérence, dans le cas de Sophia ; il offre à celle-ci plusieurs niveaux ontologiques de vision, celui de l'être et celui du simulacre, celui de la lumière dans sa source et celui de la lumière dans son reflet ; il nous introduit à la compréhension de la prédestination pour le bien comme pour le mal. A un niveau plus élevé, il nous fait connaître les causes des causes, les formes incréées, les principes des choses et les règles qui régissent toutes choses. Plus haut encore, il nous donne à comprendre le mystère de la Trinité, et, enfin, et c'est le degré suprême, il permet d'apercevoir, indirectement, sur sa surface brillante, la splendeur du Roi dans sa citadelle, et c'est avec lui que Sophia va parler face à face (ante conspectum faciemque Dei... v. 300), lui demandant la manifestation d'un homme parfait. Le Roi accède à sa demande et confie à « Noys », c'est-à- dire à l'Intelligence divine, le soin de préparer l'esprit et la chair de ce nouveau «miroir» de toute grâce, l'homme divin qui portera en lui «la beauté de Joseph, la sensibilité de Judith, le pouvoir de Job le Juste, le zèle de Phinées, la modestie de Moïse, la simplicité de Jacob, la foi d'Abraham et la piété de Tobie ». Dieu donne alors à cet homme divin, à ce compendium de toutes les vertus d'Israël, qui n'est autre que le Christ, une âme à sa ressemblance. Sophia-Phronèsis exaucée redescend vers les siens, ayant accompli sa mission, comme moïse après la vision du Sinaï. [...]

Le Miroir de l'éternité est une image que les premiers sommistes (Guillaume d'Auvergne, l'Anonyme de Douai, Philippe le Chancelier) acceptent volontiers, car, comme nous le verrons, elle leur est familière : dans ce Miroir, Dieu lui-même est vu, non comme essence toutefois, car c'est là une « lumière inaccessible » à l'homme, mais comme Sagesse et Verbe en qui réside la forme exemplaire de tout être créé. [...] Ils voient dans la prophétie une expérience spirituelle irréductible à autre chose qu'à elle-même, un don qui ne peut s'acquérir et ne donne lieu à aucun mérite, n'étant pas une vertu acquise, mais un don gratuit. [...]

La Somme de Douai suit, elle aussi, la définition de Cassiodore et écrit : « La prophétie n'est rien d'autre que la vision dans le Miroir ou la révélation faite par le Miroir». [...]

L'Anonyme de Douai : «Nous disons que le Miroir montre ce qui est vu en lui de deux façons et selon un double niveau de l'être, celui des causes supérieures et celui des causes inférieures. Ce double niveau tient au Miroir qui montre la réalité à venir». [...]

Philippe le Chancelier, qui est peut-être l'un des co-auteurs de la Somme de Douai, se demande dans sa Summa de Bono écrite vers 1232, à propos de la prophétie, ce que veut dire «voir dans le Miroir». «On a dit, explique-t-il, que le Miroir de l'éternité est la Sagesse divine (Sophia). Cela nous autoriserait, à première vue, à dire que «voir Dieu», c'est voir le Miroir de l'Éternité et inversement». [...]

«Voir dans le Miroir» est un thème privilégié de Philippe. Il y revient plusieurs fois et distingue d'abord une vision par le Miroir seulement (visio a speculo tantum), vision dans laquelle les images sensibles seules sont données, et non leur signification, telle la prophétie faite à Pharaon des épis et vaches; ensuite, la vision dans le Miroir seulement (visio in speculo tantum), telle celle de Joseph qui, sans avoir vu les épis et les vaches, en connut la signification, et enfin, la vision par et dans le Miroir (visio et a speculo et in speculo), vision unissant l'imagination et l'intellect du prophète, donc totale, qui fut celle de s. Jean dans l'Apocalyse, voyant et comprenant la signification de la porte fermée et celle d'Ézéchiel contemplant les quatre animaux et les roues (Hélène Merle, Miroir de l'éternité et pierre spéculaire, Archives d'histoire doctrinale et littéraire du moyen âge, Volumes 58 à 59, 1992 - books.google.fr).

A l'ange de l'église qui est à Philadelphie, écris : Ainsi parle le Saint, le Véritable, qui tient la clé de David, qui ouvre et nul ne fermera, qui ferme et nul ne peut ouvrir. Je sais tes œuvres. Voici, j'ai placé devant toi une porte ouverte que nul ne peut fermer : tu n'as que peu de puissance, mais tu as gardé ma parole.

Ce nom suprême, dit Maître Eckhart, est celui de l'Un. Unum est donc le nomen omninominabile, supérieur à tous les noms divins et les rassemblant tous dans l'excellence unifiée, où les omnia ne se distinguent plus mutuellement et s'identifient avec l'Essence dans l'Un. Eckhart, comme nous l'avons vu, se réfère au Liber de causis pour attribuer à la Cause première ce nomen super omne nomen qui n'exclut pas, mais, au contraire, prodigue toute la multitude des noms divins. Puisque ce nom est l'Un, il désigne la Cause première dans son origine transcendante à l'opposition cause — effets, dans la source initiale de l'action divine, où elle n'est pas la Cause mais le Principe premier de toute production intérieure et extérieure (Vladimir Lossky, Théologie négative et connaissance de Dieu chez Maître Eckhart, 1973 - books.google.fr).

Georges Vajda fait allusion, à propos de la Kabbale, à la pierre spéculaire transparente propre à la vision de Moïse, par contraste avec les pierres spéculaires opaques des autres prophètes, pierre appelée ispaqlarya ha-me'irah, «la pierre spéculaire brillante... et lieu surnaturel de la prophétie de Moïse », qui fit rayonner le visage de Moïse, et renferme en elle tous les degrés de la prophétie. C'est à Colette Sirat que l'on doit l'origine de cette pierre spéculaire ou aspaqlarya. [...]

Tout indique que les rabbins du XIe au XIIIe siècle ont transmis à leurs homologues chrétiens, avec l'éxégèse et les commentaires de la vision prophétique, ce mot d'origine latine et que, par un curieux retour des choses, ces derniers l'ont retenu en opérant un glissement de l'idée de pierre transparente à l'idée de miroir, la deuxième leur étant plus familière et faisant partie depuis toujours de leur trésor symbolique. Mais les théologiens français et anglais ont bien compris que cette image ne renvoyait pas seulement à l'idée générale de l'âme-miroir se purifiant pour voir Dieu, comme nous l'avons vu dans le De spiritu et anima par exemple, mais qu'elle prenait un sens spécifique : celui du miroir reflétant l'éternité divine et les mystères de Dieu, pour autant qu'il est possible à l'homme de les contempler, suivant la formule consacrée, et offert à la vue du prophète comme tel, dans les traités de prophetia et chez Alain de Lille (Hélène Merle, Miroir de l'éternité et pierre spéculaire, Archives d'histoire doctrinale et littéraire du moyen âge, Volumes 58 à 59, 1992 - books.google.fr).

Antimoine

Ex Libris

On retrouve Douai dans l'article sur la Croix d'Huriel et l'antimoine.

L'ex-libris retrouvé dans les affaires de Bérenger Saunière est une sorte de collage comme celui de 1891 porté dans l'éternité. En haut nous voyons Asmodée enchaîné, tandis qu'en dessous on voit un dessin très particulier. C'est la figure qui, à première vue, rappelle l'Etoile de David, mais qui ressemble plus au petit modèle de Gélis, avec deux triangles distincts, simplement superposés.

Ce sceau est pris dans le frontispice du livre «Aureum Seculum Redivivum», la Renaissance de l'âge d'or, écrit par Adrian von Mynsicht (1603-1638), alias Henricus Madathanus, en 1618 et publié en 1625. Ce sceau est le même que nous pouvons voir sur l'architrave de la Porte Magique (sur le col Esquilino à Rome) ou Porte Palombara qui fut une des trois entrées à l'Académie d'Arcadia (il Bosco Parrasio), l’Hortus Conclusus où l'Homme connaît Dieu par la Nature. E. Canseliet, dans ses Deux Logis Alchimiques, a attiré l'attention de l'étudiant dans l'analyse qu'il a menée, de la porte alchimique de la villa Palombara, à Rome. En effet, le motif entouré du cercle extérieur y est visible exactement de façon semblable. (La Croix d’Huriel et le loup : La Croix d’Huriel et l’antimoine).

En 1658, Louis XIV, alors malade à Calais d’un typhus exanthématique, fut guéri par le vin émétique que lui prescrit Dusausay, médecin empirique d'Abbeville. Le vin émétique était préparé par contact, durant 24 heures, de trioxyde d’antimoine, dénommé « foie d’antimoine » avec du vin blanc. C’est Marazin, qui conseilla au roi, l’utilisation de ce remède, alors qu’il était interdit par l’Ecole de Médecine parisienne. La plupart des médecins adoptèrent alors l'antimoine et, le 29 mars 1666, la Faculté de médecine de Paris, par 192 voix contre 12, admit le vin émétique "entre les remèdes purgatifs", ce qui sera confirmé par le Parlement de Paris la même année. La plus célèbre préparation à base d'antimoine était constituée par les pilules perpétuelles qu'on avalait comme purgatif et dont on guettait la restitution. Servant indéfiniment, elles entraient dans les patrimoines familiaux et étaient transmises en héritage. L’usage de l’émétique comme vomitif puissant se perpétua jusqu’au début du XXe siècle non sans quelques issues fatales (dont celle, ironie du sort, de Mazarin) (André Picot, L’Antimoine, un vieux toxique toujours méconnu - atctoxicologie.free.fr, L'histoire de quelques médicaments - www.shp-asso.org). (Autour de Rennes le Château : Superposition de dalles et Saint Sulpice, La Croix d’Huriel et le loup : La Croix d’Huriel et l’antimoine, La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : L’antimoine : VLC et Douai).

Antimoine et John Winthrop Jr

John Winthrop Jr, qui avait de nombreux textes de Dee dans sa bibliothèque, fit la connaissance du hollandais réformé Johann Moraien qui fut persuadé d'avoir transmuté de l'antimoine en Or. L'influence qu'il eut sur Winthrop fit que ce dernier inclut l'antimoine dans sa pratique médicale. Sa médication la plus recherchée était appelée rubila qui était une préparation à base d'antimoine (Walter W. Woodward, Prospero's America: John Winthrop, Jr., Alchemy, and the Creation of New England Culture, 1606-1676, 2011 - books.google.fr).

On pourrait metre en rapport la tour de Newport avec les tours rondes irlandaises, présentes chez Boudet aux pages 166 et 183 appariées respectivement aux 11 et 28 (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Etudes particulières de psaumes : Psaumes 11 et 28 : tours rondes, langue d’Adam et langue de feu).

Autre sourire

"sourire" se rencontre aussi à la page 116 de La Vraie Langue Celtique.

On sait combien ce peuple se plaisait aux combats : le bruit des armes le faisait sourire, et mourir sur le champ de bataille était la seule ambition d'un guerrier... (VLC, p. 116)

C'est aussi par les résultats obtenus dans la guérison des rhumatismes, que les eaux thermales de Rennes-les-Bains attirent chaque année tant de malades. (VLC, p. 271) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre V - Ps. 116 - books.google.fr).

L'hymnologie israélite associe les nations à la louange de Yahvé; les psaumes appellent les païens à rendre gloire au Dieu d'Israël. [...] Les hymnes témoignent en particulier d'une préoccupation propagandiste, les expressions comme «vous tous, peuples, poussez des cris de joie » ou « prêtez l'oreille, habitants de la terre» ne sont pas que de simples formules poétiques, mais de véritables appels aux nations. [...] Un psaume minuscule comme le 117 pose déjà tout le problème de la signification de l'universalisme dans le psautier. «Louez Yahvé, tous les peuples ; célébrez-le, toutes les nations, Car forte est sa bonté envers nous, et sa fidélité dure à toujours. Alléluia !» Paul a vu dans ce texte la réunion des Juifs et des païens dans une commune louange de Dieu (Rom. 15. 7 ss) 4. Pour A. Chouraqui, la prédiction contenue dans le Psaume 117 ne s'accomplira qu'aux temps messianiques. H. Gunkel, au contraire, estime que cet hymne n'est en rien eschatologique, il reflète l'idéologie cultuelle qui unit la nature entière à la célébration du Dieu d'Israël. [...] Nous rencontrons constamment dans les psaumes des expressions semblables : «Psalmodiez en l'honneur de Yahvé qui habite à Sion; proclamez parmi les Gentils ses bienfaits» (9. 2) ; «Peuples, bénissez notre Dieu, faites retentir sa retentir sa louange» (66. 8); «Les peuples te louent, ô Dieu, tous les peuples te louent» (67. 6); «Vous tous, peuples, battez des mains, poussez vers Dieu des cris de joie... chantez à Dieu, chantez...» (47.1.7) etc. (Robert Martin-Achard, Israël et les nations : la perspective missionnaire de l'Ancien Testament, 1959 - books.google.fr).

Ce que l'homme a de louable est un écoulement des perfections de Dieu, à qui toute louange appartient. Il permet néanmoins que l'on en fasse part à l'innocence opprimée, afin de ranimer son courage abattu par ce léger adoucissement. Plutarque tient que la louange est l'aiguillon d'une vertu paresseuse ; elle rassure une vertu timide ; elle protège une vertu persécutée ; elle résout une vertu incertaine ; elle soutient une vertu chancelante. C'est un remède équivoque, il est vrai, utile aux ames qui prêtent l'oreille indifféremment aux applaudiffements & à la censure ; elle réveille dans les autres un orgueil assoupi : de là naissent les préventions flatteuses & les funestes retours de l’amour propre. Comme on éprouve, disoit autrefois Salomon, l'or & l'argent dans le creuset, le bon esprit est éprouvé par les louanges qu'on lui donne. La vertu d'un jeune homme est plus brillante que solide ; il a besoin d’émulation. Lucien conseille aux jeunes gens de lire l'histoire; ils y trouveront une multitude d'actions ; les unes, qui sont glorieuses, pour les imiter ; les autres, qui sont méprisables, pour les éviter (Joseph Romain Joly, Dictionnaire De Morale Philosophique, Tome 2, 1771 - books.google.fr).

«Le mot Argent est synonyme et figuratif de la vivante Parole de Dieu» (Le salut par les juifs). Bloy fonde son interprétation sur le verset 7 du Psaume 11 : Les paroles du Seigneur sont des paroles claires, de l'argent affiné dans un creuset de terre, et sept fois épuré (Emmanuel Godo, Léon Bloy: Écrivain légendaire, 2017 - books.google.fr).

Pindare naît en 518 avant Jésus-Christ et en Béotie. Nous sommes en août. C'est la saison des abeilles. Quelques unes saluent l'arrivée du poète. Elles se posent sur sa bouche, bourdonnent, lui caressent les lèvres de leurs ailes si douces et puis s'en vont. Une autre fois, Pindare échoue à un concours de poésie et devient le Prince des poètes. Voltaire trouve que ce prince est boursouflé. Rabelais dit qu'il est ridicule. René Char s'en réclame. Pindare aussi est content de sa personne. Il publie son génie, avec la caution de ces hyménoptères qui ont veillé sur sa naissance : «Mes odes sont semblables à l'abeille. Mes beaux hymnes de louange volent, comme l'abeille, d'un sujet à l'autre». Quelques années passent et un autre essaim d'abeilles embellit la naissance d'un deuxième génie, Platon. Elles butinent leslèvres du jeune Platon. Ensuite, elles se tiennent tranquilles, dans leurs troncs d'arbre, pendant quelques siècles, mais en 340 après Jésus Christ, Ambroise de Milan naît à Trèves. Son berceau est disposé dans la salle du prétoire. Un vol d'abeilles repère le bébé, entre dans sa bouche et en sort avant de monter au cielàde telles hauteurs quel'œil ne le distingueplus. Le père d'Ambroise dit: «Si ce petit enfant vit, ce sera quelque chose de grand». Et comme Ambroise vit, il devient Père del'Église, invente l'hymne composée de huit strophes de quatre vers, est nommé saint après qu'il est mort, ce qui donne aux apiculteurs l'idée d'en faire leur patron. Un millénaire plus tard, sainte Rita de Cascia a de la chance, elle aussi. Quand elle a un an, un homme, qui vient de se blesser, passe près d'elle. Il voit que des abeilles s'amusent à entrer dans la bouche du bébé et à en sortir. Rita ne se trouble pas. Elle sourit. Du coup, l'homme blessé est guéri (Gilles Lapouge, L'Ane et l'abeille, 2014 - books.google.fr).

Le venin d'abeilles serait un remède aux rhumatismes selon une ancienne tradition, abeilles qui sont citées au psaume 117 (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre V - Ps. 117).

Conclusion

Jacques Lacan a nommé «stade du miroir» l'instant narcissique où l'enfant qui reconnaît son image dans un miroir naît au « moi », et à l'amour-propre. Il semble exclure de ce genre d'accès moderne à la conscience individualiste tout enfant né avant que le miroir vénitien devienne commun en Europe ! Alain, dans sa Cinquième leçon sur les Beaux-Arts (le 3 décembre 1929), voit les choses à mon goût en meilleur anthropologue : Le sourire est appris, mais l'enfant ne sait pas d'abord ce que signifie un sourire (Et qui jamais le saura ?). L'enfant apprend à sourire ; il reconnaît son sourire dans le sourire matemel ; il éprouve qu'il a compris le signe en éprouvant qu'il l'a renvoyé. Il y a quelque chose d'inexprimable dans cette rencontre, ou plutôt en cette conformation, qui est physiologique; toujours est-il que je retrouve la propre forme de mon signe dans ce signe même qui y répond ; l'unité est le modèle, et je vois l'autre tel qu'il me voit, ou plutôt je le vois me voir tel qu'il me voit. Telle est sans doute la première et la plus ancienne image de moi-même, le premier miroir si vous voulez (Marc Fumaroli, Paris-New York et retour: voyage dans les arts et les images, journal 2007-2008, 2009 - books.google.fr).