Partie XI - La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet   La Carte de La Vraie Langue Celtique   Calendrier de l’étoile de Rennes-les-Bains   
RENNES LE CHATEAU LA VRAIE LANGUE CELTIQUE BAINS CARTE ETOILE PENTAGRAMME CALENDRIER

A partir de la fête de saint Cyprien du 16 septembre (Dictionnaire hagiographique de Pétin) auquel la page 291 de La Vraie Langue Celtique ferait allusion, la division en 5 du calendrier de 365 jours donne le 5 juillet, le 28 novembre, le 23 avril et le 9 février (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : La Carte de La Vraie Langue Celtique : Soir et Diamant, La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : La Carte de La Vraie Langue Celtique : Péché originel et seuil du Paradis).

5 juillet : Cardou

Le 5 juillet est la fête romaine des Poplifugia, liée aux Nones caprotine deux jours plus tard patronnées par la déesse de la fertilité féminine Junon. Ces fêtes seraient en rapport avec le calendrier lunaire, la lune étant un substitut du soleil dans la nuit. Georges Dumézil parle à ce sujet du mythe géorgien de saint Georges, fêté le 23 avril, ancien dieu lunaire (Georges Dumézil, Fêtes romaines d'été et d'automne / Dix questions romaines, 1975 - books.google.fr).

Aucune fête ne tombe entre les calendes et les nones, à l'exception des Poplifugia du 5 juillet.

Tityos, héros lune, réclamait voracement à manger avant que le pain ne fût cuit, tantôt par le fait qu'il serrait de trop près sa femme pendant qu'elle cuisait le pain. L'ensemble de la légende de Tityos s'accorde avec son caractère lunaire. Fils de Zeus et de la Terre, il appartient de droit au « macrocosme ». Son crime est d'avoir voulu (dans des conditions diversement précisées) faire violence à l'asianique Latone, parfois à Artemis et quand ce n'est pas la foudre de Zeus qui le précipite, il est abattu par les flèches soit d'Artemis soit d'Apollon (majorité des monuments figurés), soit de ces deux enfants de Latone réunis, qui se partagent alors le qualificatif glorieux de Tituochtônos. [...]

L'intervention des flèches dans un mythe lunaire n'est pas inattendue : nous les avons vues d'ailleurs jouer un rôle dans la légende du Georges mingrélien dépossédé de son estomac et, là comme ici, on doit songer au rôle essentiel des tirs (flèches, fusils, etc.) (Georges Dumézil, Tityos, Revue de l'histoire des religions, Volumes 111 à 112, 1935 - books.google.fr).

Les Nones caprotines sont en rapport avec le figuier caprificus, lui-même portant un nom formé de caper (chèvre). Une version de l'explication des Poplifugia se rapporte à la disparition de Romulus lors d'une tempête alors qu'il tenait ce jour-là une assemblée du peuple hors de la ville, près du marais de la Chèvre, Cela causa tant de désordre et d'effroi, que le peuple prit la fuite.

L'aegolithron est un arbuste qui croit dans la Mingrélie, et qui fait périr les animaux ; du grec "aix" (chèvre) et de "alathros" (mort, un des termes employés par Platon pour désigner l'anéantissement). Aegophage est un surnom de Junon grande consommatrice de sacrifices de chèvres (Napoléon Landais, Dictionnaire général et grammatical des dictionnaires français: extrait et complément de tous les dictionnaires anciens et modernes les plus célèbres, 1852 - books.google.fr).

Le fameux point de ralliement de toutes les traditions de l'Asie, l'Ararat, touche de trop près la Géorgie pour qu'il n'entre pas naturellement dans son cadre : majestueux et isolé dans sa double formation, le mont s'élève au milieu du désert «comme un bloc détaché de la chaîne du Caucase», dit un voyageur, et présente ses deux cimes couronnées de neige, à travers des perspectives voilées et variées, qui ajoutent un secund prestige au prestige de la tradition biblique, si vivante sur les lieux, si actuelle, on pourrait dire, dans toute la contrée, qu'il semble que les souvenirs datent de la plus récente époque. Noé, l'arche, le cep se retrouvent partout. [...]

Le nom de Géorgie ne date que du moyen âge. Les Arabes et les Turcs appellent cette contrée Gurdjistan, pays d'esclaves, soit que ce nom fasse allusion aux différents jougs qu'eut à subir le peuple géorgien, soit à cause de la renommée de ces belles esclaves, qui font encore aujourd'hui l'ornement des harems. Les Grecs nommaient le pays Djarjian; les Russes l'appellent Gruzia. On a cherché plusieurs origines au nom de Géorgie. La plus probable est qu'il vient de saint Georges de Cappadoce, si célèbre dans tout l'Orient et particulièrement honoré en Ibérie. Cette hypothèse est d'autant plus acceptable, que saint Georges, était parent de sainte Nine, par son père à elle Zabulon, patronne et apôtre de la Géorgie, nièce, par sa mère Suzanne, du patriarche de Jérusalem et élévée à l'ombre du Temple (Paul de Villeneuve, La Géorgie, 1870 - books.google.fr).

“La Clef de la Magie Noire” de Stanislas de Guaita, 1897

La chèvre

Dans deux bibles allemandes du XVème siècle, l'une de Cologne, l'autre de Lubeck, on voit Noé endormi et, à l'arrière, les quatre animaux autour d'un ou plusieurs ceps, mais il s'y ajoute une autre allusion avec la représentation d'une chèvre en train de brouter une vigne. Une tradition juive raconte en effet que Noé a eu l'idée de faire du vin en observant une chèvre enivrée par du raisin surmûri. On souligne même que l'animal était particulièrement combatif, ce qui laisse supposer que Noé avait des desseins agressifs. Toutes ces légendes laissent donc entendre que, même si le plant de Noé avait été rapporté de l'Éden par Adam ou par le déluge, il a été perverti par des éléments démoniaques et bestiaux (Martine Bercot, Catherine Mayaux, La Genèse dans la littérature: exégèses et réécritures, 2005 - books.google.fr).

Le dieu du vin Dionysos est l'homme vêtu en peau de chèvre. Les filles d'Eleuther se moquèrent de lui dans cet accoutrement. Il les rendit folles. Il y aun saint Eleuthère fêté le 16 septembre (Acta Antiqua Academiae Scientiarum Hungaricae, Volume 29, 1981 - books.google.fr, Etienne Coche de la Ferté, Penthée et Dionysos, Recherches sur les religions de l'Antiquité classique, 1980 - books.google.fr).

On peut placer dans une étoile à 5 branches une tête de bouc.

A la fin du XIXème siècle, l'occultiste français Eliphas Levi (de son vrai nom Alphonse Louis Constant) publia son premier ouvrage consacré à la magie : Dogme et Rituel de la Haute Magie (édité en deux volumes, Dogme en 1854 et Rituel en 1856). Eliphas Levi dessina dans l'ouvrage une figure qu'il nomma « la chèvre sabbatique » ou « le Baphomet de Mendes », qu'il décrivit comme une représentation symbolique de l'Absolu. En 1897, l'occultiste français Stanislas de Guaita publia son livre La Clef de la Magie Noire pour lequel il réalisa plusieurs dessins de pentacles. De Guaita, grand admirateur des travaux d'Eliphas Levi, reprit le concept de la chèvre sabbatique : il inscrivit la tête de la chèvre au sein d'un pentacle inversé, entouré des noms de deux démons (Samael et Lilith) (de.wikipedia.org - Stanislas de Guaita, www.paranormal-encyclopedie.com, Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Le domaine de l’abbé Saunière : V et A de PACTUM, Vénus et Adonis).

La chèvre fait une unique apparition à la page 63 au sujet d'Agar, Ismaël et des Arabes (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre II - Ps. 63).

Le puits que découvre Agar s'appelle Lachaï-Rdi, lah frais, vigoureux, vivant, que l'on doit rapprocher de lechi, mâchoire, lieu de la mâchoire, où Samson remporta une grande victoire, de lah, mâchoire1; l'idée de vigueur est donc associée à celle de dévorer et le mot Lachaï-Roï peut signifier Voyant-Vivant ou Voyant-Dévorant, épithète qui conviendrait très bien au soleil (M. Berthet, Essai dinterprétation de quelques mythes bibliques, II Abraham, Revue de linguistique et de philologie comparée, Volume 29, 1896 - books.google.fr, La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Trésors : La Pieta de Rennes les Bains : le Christ aux mâchoires).

Augustin parle encore de la "forma servi" endossé par l'ange qui visite le père et la mère de Samson, ceux-ci offrant alors un sacrifice dont un chevreau est la victime.

Question LIII. — L'Écriture dit « que Manuë ne savait pas que ce fut l'ange du Seigneur. » (Jug. XIII, 16). Il est donc évident que son épouse l'avait pris pour un homme. Ce que Manuë lui dit : « Souffrez que nous vous fassions violence et permettez-nous de vous offrir un chevreau. » (Ibid. 15.) C'est une invitation qu'il lui fait comme à un homme, mais une invitation à participer avec lui à la victime qu'il aurait offerte en sacrifice, car offrir un chevreau dans le langage ordinaire , désigne un sacritîce, L'Ange lui répondit : c Quelqueinstance que vous me fassiez, je ne mangerai point de votre pain, » (Ibid. 16), paroles qui montrent évidemment qu'il avait été invité à un repas. Il ajoute ensuite : « Mais si vous voulez faire un holocauste, offrez-le au Seigneur. » Il dit: « Si vous voulez faire un holocauste, parce que Manuë lui avait fait cette proposition : « Souffrez que nous vous offrions un chevreau. » Or, tout sacrifice n'était pas un holocauste, car les chairs de l'holocauste n'étaient pas mangées par les assistants, elles étaient consumées tout entières par le feu, et c'est de là que venait à ce sacrifice le nom d'holocauste. Mais l'Ange, qui ne devait prendre aucune nourriture, conseille à Manuë d'offrir plutôt un holocauste, non pas à lui, mais au Seigneur; et la principale raison, c'est que le peuple d'Israël était alors dans l'usage de sacrifier à toutes les fausses divinités, et avait ainsi mérité d'être livré à ses ennemis pendant l'espace de quarante ans. (Ibid. 1.)

Question LIV. — Pourquoi donc, lorsque Manuë et sa femme eurent reconnu que c'était un Ange qui s'entretenait avec eux, Manuë dit-il à sa femme : « Nous mourrons certainement, parce que nous avons vu Dieu ? » (Jug. XIII, 22.) C'était d'après ces paroles de la loi où il est écrit : « Nul homme ne me verra point sans mourir. » (Exod. XXXIII, 20). Ils croyaient donc dans leur manière de penser qu'ils avaient vu Dieu, d'autant plus que, par un prodige extraordinaire, ils virent monter au miheu des flammes du sacrifice celui qui leur parlait d'abord sous la forme d'un homme. Mais était-ce Dieu qu'ils reconnaissaient dans cet Ange, ou donnaient-ils le nom de Dieu à l'Ange lui-même ? Voici ce que nous lisons : «Manuë prit donc un chevreau et ce qui était nécessaire au sacrifice, il les mit sur une pierre et les offrit au Seigneur qui est l'auteur des oeuvres miraculeuses, et il considérait lui et sa femme ce qui en arriverait. Et il arriva que lorsque la flamme de l'autel montait vers le ciel, l'ange du Seigneur y monta aussi au milieu des flammes. Manuë et sa femme étaient dans l'attente et ils tombèrent le visage contre terre; et l'ange du Seigneur disparut de devant leurs yeux. Manuë reconnut aussitôt que c'était l'ange du Seigneur, et il dit à sa femme : Nous mourrons certainement, parce que nous avons vu Dieu.» (Jug. XIII, J9-20, etc.) Manuë ne dit point : Nous mourrons certainement parce que nous avons vu l'ange du Seigneur, mais parce que nous avons vu Dieu, ce qui donne lieu à cette question : Etait-ce Dieu qu'ils voyaient dans cet ange, ou bien donnaient-ils à cet Ange le nom même de Dieu ? Quant à cette dernière hypothèse qu'ils auraient pris pour Dieu celui qui n'était qu'un ange, c'est ce qu'on ne peut admettre devant ce témoignage si évident de l'Écriture : « Manuë reconnut aussitôt que c'était l'ange du Seigneur. » Mais alors d'où lui venait cette crainte de mourir ? Car l'Écriture n'avait point dit : Nul homme ne verra la face d'un ange sans mourir, mais Dieu lui-même qui parlait avait dit : « Nul ne verra ma face, etc. » (Exod. XXXIII, 20.) Est-ce donc que Manuë reconnaissant Dieu dans la présence de l'Ange, fut saisi de trouble au point de craindre la mort ? Sa femme lui répond : « Si le Seigneur voulait nous faire mourir, il n'aurait pas reçu de nos mains l'holocauste et les libations, il ne nous aurait point fait voir toutes ces choses, ni faitentendretoutce que nous avons entendu. » (Jug. XIII, 23). Or, ont-ils cru que l'Ange lui-même avait reçu ce sacrifice parce qu'ils le virent debout au milieu des flammes de l'autel; ou bien comprirent-ils que le Seigneur avait reçu ce sacrifice, parce que l'Ange voulut par ce prodige dévoiler sa nature angélique ? Quelle que soit l'interprétation qu'on adopte, il faut reconnaître que l'Ange avait déjà dit à Manuë : « Si vous voulez faire un holocauste, olTrez-le au Seigneur, » (Ibid. 46) c'est-à-dire non pas à moi, mais à Dieu. Quant à l'action de l'Ange se tenant au milieu des flammes de l'autel, on doit y voir plutôt une figure de l'Ange du grand conseil (Isaïe, IX, 6), dans la forme de serviteur, c'est-à-dire revêtu de l'humanité qu'il devait prendre et qui, au lieu de recevoir le sacrifice, devait être lui-même la victime du sacrifice. (Questions sur l'Heptateuque, Livre VII) (Oeuvres complètes de Saint Augustin : évêque d'Hippone, Tome VIII, L. Vivès, 1869 - archive.org).

Gincla est cité à la page 218 de La Vraie Langue Celtique.

On trouve Capronia pour désigner Gincla (Castrum de Ginclar, Ginclarium) à mettre en rapport avec la chèvre capra (Albert Bayrou, Fenouillèdes, diocèse d'Alet: sénéchaussée de Carcassonne : fragments historiques et statistiques, 1980 - books.google.fr).

Des forges sont représentées parfois sur des vases peints : le four, plus haut que la taille humaine, doit avoir au moins deux mètres ; on en active la combustion avec un soufflet, fait d'une outre, c'est-à-dire d'une peau de chèvre ["askos" en grec chez Homère]. Sur une enclume, un ouvrier maintient, au moyen d'une longue tenaille, une pièce de métal qu'un autre frappe à coups de marteau. Dans presque tous les ateliers représentés, on voit, pendus au mur, des vases qui renferment sans doute la boisson destinée à rafraîchir les ouvriers (Robert Flacelière, La vie quotiedienne en grece au siecle de pericles, 1959 - books.google.fr).

Les soufflets de forge en peau de chèvre se rencontrent un peu partout dans le monde : en Afrique, chez les Tsiganes, en Perse etc.

Dans le psaume 63, les flèches fusent de tous côtés : Gincla est dans le secteur du Sagittaire du Sceau de Palaja (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Trésors : Gincla - Babylone).

Dans un commentaire du Cantique des Cantiques, l'abbé d'Ebersberg, au XIème siècle, glose VI,4a avec le psaume 63,7 alors que VI,4b parle des cheveux de la Sulamite comme de la laine des troupeaux de chèvres de Galaad (Williram Von Ebersberg, Expositio in Cantica Canticorum, présenté par Henrike Lähnemann, Michael Rupp, 2004 - books.google.fr, Le Prieuré de Sion : Les documents secrets : 1 - Généalogie des rois mérovingiens : de Mantinée à Jabès-Galaad par Athènes - books.google.fr).

Leur couverture de laine blanche jetée sur leur tête comme un voile vient les désigner au loin aux regards inquiets des voyageurs qui se hasardent à traverser leur pays aride et sans arbres – to hare (hére), courir çà et là – abb, trame de laine. (VLC, p. 63)

9 février : Houns

Le 9 février est la fête des saints Donat et Prime en Afrique du Nord au château de Lemelé, morts frappés par une grêle de tuiles lancées par des donatistes du haut de l'église dont ils défendaient l'autel (Dictionnaire hagiographique de Pétin). (Prosopographie de l'Afrique chrétienne (303-533), 1982 - books.google.fr).

Sous l'empereur Dioclétien, la partie orientale de la Maurétanie césarienne, de Saldae, à la rivière d'Ampsaga, fut érigée en une nouvelle province, appelée Maurétanie sétifienne, de la ville intérieure de Sitifis (actuelle Sétif, en Algérie). Dans cette province, le Donatisme défia l'Église romaine, qui était la principale religion locale après Constantin, tandis que Sitifis, était un centre de Mithraïsme (fr.wikipedia.org - Maurétanie sétifienne).

Les donatistes sont comparés à des chiens enragés chez des auteurs chrétiens antiques (Optat de Milève, mort avant 397, auteur du Traité contre les donatistes rédigé en partie sous le règne de Valens et de Valentinien Ier, vers 364-367, et achevé sous le règne de Théodose Ier, vers 385) (Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques, Tome VI, 1737 - books.google.fr).

16 septembre : Scarrajols

L'Âne Culotte, roman d'Henri Bosco (1888-1976) publié chez Gallimard en 1937, paraît dans une édition pour enfants qu'une vingtaine d'années plus tard, en 1956. Il consitue une confitrmation anachronique du lien tuile-Cyprien.

Constantin Gloriot, le narrateur, raconte l'aventure qui lui est arrivée lorsqu'il avait douze ans. A cette époque, dans le village de Provence où il vit avec ses grands-parents, un âne mystérieux, surnommé l'âne Culotte par les enfants parce qu'il porte des braies en hiver, intrigue les habitants. On sait qu'il vient d'une ferme de la montagne, et sert un certain M. Cyprien dont les villageois ne parlent qu'avec crainte et méfiance. Un jour, Constantin, malgré l'interdiction de sa grand-mère, décide de suivre l'âne, qui le mène jusqu'à son maître. Il découvre alors un véritable "paradis", un verger poussé en pleine montagne, où les animaux charmés vivent sans crainte. M. Cyprien le charge de porter une branche d'amandier en fleurs au curé du village, l'abbé Chichambre. Mais, menacé par une petite fille du village, Anne-Madeleine, Constantin se voit obligé d'aller couper une seconde branche d'amandier. Il est surpris par M. Cyprien, qui lui apprend qu'il ne faut pas toucher au paradis. Dès lors, les événements se précipitent. Par Hyacinthe, la petite servante de ses grands-parents, qui connaît aussi le "paradis", Constantin découvre que, depuis sa faute, M. Cyprien a disparu, jusqu'au jour où celui-ci revient en secret et emmène avec lui Hyacinthe, qu'on ne reverra plus. Le journal de M. Cyprien, découvert et annoté par l'abbé Chichambre, et lu beaucoup plus tard par le narrateur, vient compléter l'histoire: M. Cyprien, ancien navigateur et magicien, a voulu recréer le paradis sur terre qu'il avait connu dans une île. Il devait léguer son pouvoir sur les animaux et les plantes à Constantin. Mais la faute de celui-ci l'a convaincu de l'omniprésence du mal, et l'a poussé à repartir, pour créer un nouveau paradis en compagnie d'Hyacinthe à qui il transmettra son savoir (artsrtlettres.ning.com).

Constantin Gloriot chevauchant l'âne magique, monte à Belles-Tuiles, le Paradis terrestre du vieux Cyprien, le dimanche des Rameaux, jour anniversaire de celui où Jésus, chevauchant l'ânesse, montait à Jérusalem, cité sainte du Temple. [...] Dates apparemment arbitraires. Or, à y regarder de plus près, surprise ! Le 11 septembre, quand l'Enchanteur sépare l'âme et le corps d'Hyacinthe, c'est la Saint-Hyacinthe. Et le 16 septembre quand Cyprien résigne provisoirement son rêve d'Éden, c'est ... la Saint-Cyprien (Robert Baudry, Henri Bosco et la tradition du merveilleux, 2010 - books.google.fr).

23 avril : Cugulhou

Jusqu'au XIXe siècle, dans l'Ampourdan (Empordà), outre-Pyrénées, à l'aurore de la Saint-Georges (sant Jordi), on autorisait les garçons (fadrinalla) à surprendre les jeunes filles (fadrines) au saut du lit, à les en extirper de force, puis à les faire danser en chemise dans la rue. Ces traditions s'enracinent peut-être dans les codex catalans des Usages et Constitutions médiévales (Isatoco Barchinone, Coutumes de Perpignan). Ces coutumiers, héritiers du vieux droit wisigothique (Codex Gothorum, Forum Judicum), semblent justement avoir été conçus et rédigés pour remédier aux «Mauvais Usages» (Mals Usos, Malos Usaticos), privilèges impopulaires qui étaient réservés au seigneur féodal et à ses barons chevaliers. Par son importance symbolique et par sa fréquence, l'adultère y apparaît largement en tête, à travers le terme de Cugucia, Cogûcia, Cogocia — mentionné dans une charte de 959 à l'abbaye de Saint-Michel de Cuixà, en Conflent. Le droit perçu par le seigneur sur la femme adultère y désigne précisément la condition du mari «cornu», «cocu» (cornut, cuguç, du lat. cucutium : cuculle, capuche). Il s'étend au statut de tolérance du concubinage et de la bigamie, fort répandus dans le diocèse d'Elne, et dans la Coutume d'Andorre, tout au moins jusqu'au XVe siècle, avant les réformes d'Alphonse V d'Aragon et de Ferdinand II le Catholique : cet ultime décret d'interdiction tombant précisément à l'échéance du 21 avril 1486 (Saints et dragons: rôle des traditions populaires dans la construction de l'Europe, Tome 2, Communauté française de Belgique, 1998 - books.google.fr).

Le lien entre confirmation ou légitimation d'un ordre et attribution d'un habit spécifique (manteau et insigne) est aussi nettement établi dans le cas de San Jordi de Alfama, fondé en 1200 mais reconnu par le pape en 1373 seulement. La bulle du 5 mai 1373 stipulait que « tous les frères présents et futurs porteront sur le devant de la cape et du manteau blanc la croix rouge en l'honneur de Dieu et de la sainte Croix ». Et le 8 septembre suivant, l'évêque de Lérida, faisant connaître la décision pontificale, remettait solennellement au maître Guillaume Castell l'habit blanc à la croix rouge. Lorsque Montesa fusionna avec San Jordi de Alfama en 1399-1400, l'ordre unifié conserva l'habit blanc de Montesa mais avec la croix de Saint- Georges, croix grecque simple de couleur rouge. L'insigne représente même l'habit, les frères étant « tenus de porter comme habit, sur leurs vêtements, un insigne en forme de croix vermeille ».

Le 10 juin 1317 Jean XXII fondait, sur les bases posées par Jaime II d'Aragon, l'ordre de Montesa, et lui attribuait les biens du Temple et de l'Hôpital. les Templiers forment d'abord la majorité des membres du nouvel ordre, y compris des Templiers français.

Les Templiers portaient déjà une croix rouge grecque ou pattée. (Alain Demurger, Chevaliers du Christ: les ordres religieux-militaires au Moyen âge (XIe-XVIe siècle), 2002 - books.google.fr, Paul Mauclair, Les Templiers: la verité sur un procès truqué, 1983 - books.google.fr).

Les templiers portaient la cuculle (ou coule) à l'église.

Les Chevaliers du Temple, auxquels il a donné pour la prière au chœur la coule blanche des cisterciens frappée de la Croix rouge des Croisés contre l'Islam, constituent, en quelque sorte, le premier des Tiers Ordres qui vont fleurir en France avec les fils et les filles laiques de Saint-François et de Saint-Dominique Ne les a-t-il pas qualifiés dans les constitutions qu'il leur a données : « frères et compagnons » des moines claustrés qui, pendant que les chevaliers combattent au loin des Infidèles, prient et font pénitence pour obtenir de Dieu la victoire des armes. Lui, qui à l'intérieur de la Chrétienté avait combattu tous les schismes, toutes les hérésies et, trait capital, l'antisémitisme, mobilisera toute la Chrétienté en 1145 pour aller vaincre l'Islam dans la foulée du Roi de France et de l'Empereur germanique. L'Ordre du Temple est divisé en quatre classes : les Chevaliers, les écuyers, les frères lais et les chapelains. Bernard l'a bien spécifié : « Pas un pan de mur, pas un pouce de terre. » Comme tous les cavaliers, les Chevaliers ne doivent pas « s'installer », l'idée tactique du « mouvement » venant ici rejoindre le vœu fondamental de pauvreté, ce qui les distingue des moines de l'Ordre contemplatif qui, eux, entre les trois vœux communs, formulent celui de stabilité. Les Constitutions du Temple approuvées, dès 1129, par le Pape Honorius III (Pierre Ordioni, Le pouvoir militaire en France: de Charles VII à Charles de Gaulle, Tome 1, 1981 - books.google.fr).

28 novembre : Fontaine des Amours

Saint Pierre

Le 28 novembre est la date de la fête du pape Grégoire III.

Dans un passage assez tardif du Liber pontificalis relatif à Grégoire III (731-741), où il est question d'une église des Saints-Serge et Bacchus ad beatum Petrum, on a voulu voir une mention de l'oratoire de S. Pierre à la prison mamertine (Hartmann Grisar, Historie de Rome et des papes au moyen age, Tome 1, Partie 1, traduit par Eugène-Gabriel Ledos, 1906 - books.google.fr).

Pierre aurait fait jaillir une fontaine dans la prison mamertine.

Prison Mamertine : En quittant la hauteur de la Roche Tarpéienne, nous laissons à notre droite l'ancien palais des Caffarelli occupé par l'ambassade prussienne, et, derrière nous le mont Palatin qui fut le berceau de Rome. Suivez-nous dans une prison noire, humide, horrible, dans la fameuse prison Mamertine ainsi nommée d'Ancus Martius, quatrième roi de Rome, qui la fit creuser dans le roc même du Capitole. Elle se compose de deux cachots placés l'un au dessus de l'autre. On y glissait le condamné par une ouverture circulaire pratiquée dans le centre de la voûte et qui est encore fermée par une forte grille en fer. C'est là que Néron, persécuteurs de chrétiens, fit jeter les saints apôtres Pierre et Paul. C'est de là qu'ils furent tirés le même jour pour être conduits au martyre, saint Pierre sur le mont Janicule, et saint Paul hors les murs en sa qualité de citoyen romain. C'est à cette colonne de granit qu'on les avait attachés. Voici la fontaine miraculeuse que saint Pierre fit jaillir pour baptiser Procès et Martinien ses geôliers, ainsi que vingt-sept soldats martyrs à leur tour. Que de pélerins, pendant la fête du Centenaire, sont venus, comme nous, boire et prendre de cette eau qui ne tarit ni n'augmente jamais ! Comme tout le monde était pénétré d'horreur au souvenir de l'ancienne Rome si habile dans l'art des cruautés ! Mais facilement on oubliait la mort asfreuse que plusieurs personnages célèbres de l'antiquité subirent dans cette prison, pour suivre les pieuses réflexions qu'inspiraient naturellement ce séjour ténébreux sanctifié par la présence de nos saints apôtres (Emile Beau de Verdeney, Rome et l'Italie, 1868 - books.google.fr).

L'impératrice Eudoxie, femme de Théodose-le-Jeune, empereur d'Orient, avait reçu du patriarche de Jérusalem les chaînes avec lesquelles Hérode avait fait attacher saint Pierre. Elle en envoya une portion à sa fille Eudoxie, femme de Valentinien, empereur d'Occident. Saint Léonle-Grand voulut mesurer cette chaîne avec celle qui avait attaché le même apôtre, par ordre de Néron, dans la prison Mamertine ; les deux chaînes mises en contact se réunirent. Frappée de ce miracle, Eudoxie fit élever en 442 une église sous le titre de Saint-Pierre-aux-Liens, San-Pietro in Vincoli (Edmond Lafond, Rome: lettres d'un pélerin, Tome 1, 1864 - books.google.fr).

Le roi lombard Luitprand s'emparait pendant ce temps de quelques villes voisines de Rome, et semait la terreur dans l'âme de son pontife. Grégoire envoya à Charles-Martel une première ambassade qui n'eut pas plus de résultat que ses lettres. Une seconde fut plus heureuse. Elle apportait au maître de la France quelques anneaux des chaînes de saint Pierre et les clefs du sépulcre de l'apôtre. Le pape lui fit même offrir le titre de patrice et le gouvernement de Rome, dont il ne pouvait disposer que par un acte de rébellion. Mais il savait que, si le gouvernement et le titre étaient acceptés, aucun de ses ennemis n'eût osé braver le vainqueur des Sarrasins. Grégoire l'appelait son cher fils, il énumérait tous les attentats des Lombards et le suppliait de ne pas croire à leurs paroles. C'était vraiment un cri de détresse, qui semblait annoncer la mort de la papauté; et elle touchait au moment de se relever plus forte et plus puissante que jamais. Charles-Martel répondit cette fois, mais il n'envoya que des présents au tombeau des deux apôtres, et pas un'soldat ne partit pour secourir le pape (Jean Pons Guillaume Viennet, Histoire de la puissance pontificale, Tome II, 1866 - books.google.fr).

Saint Pierre est ici vraiment à la porte du Paradis, puisque le 9ème ciel, qui reste seul au-dessus de lui, touche aux chœurs angéliques et à l'Empyrée, séjour de tous les Saints. Il faut se rappeler que l'apparition des Élus dans les neuf sphères n'exclut pas leur présence réelle dans l'Empyrée (Parad. 4.) C'est donc bien ici la porte de saint Pierre, dont il est parlé au 1er chant de l'Enfer. « Si ch'io vegga la porta di san Pietro. » Saint Pierre tient aussi les clés du Purgatoire; mais il les a remises à un ange qui en garde le seuil (Purg. IX.) (La divine comedie la Dante Alighieri, traduit par Henri Dauphin, 1886 - books.google.fr).

L'ange de Dieu qui faisait là les fonctions de portier était assis sur le seuil, que Dante jugea être une pierre de diamant. Il demanda humblement que cette porte lui fût ouverte. L'anget avec la pointe de son épée, lui traça sept P sur le front (symbole des sept péchés capitaux), en lui disant: — Fais en sorte que dans ce saint lieu ces taches disparaissent. Il tira alors de sa robe couleur de cendres deux clefs qu'il tenait de saint Pierre ; il poussa en dedans la porte sacrée et dit: — Entrez; mais sachez qu'ici celui qui regarde en arrière est condamné à sortir (Jacques Albin Simon Collin de Plancy, Legendes de l'autre monde pour servir a l'histoire du Paradis, du Purgatoire et de l'Enfer, 1862 - books.google.fr).

Remarquons que l'inscription éphémère de la Fontaine des Amours et la signature du calvaire de la Mission 1885 sur la route de Bugarach, "E. CALVET" a pour anagramme "CLAVETE" de "CLAVETER" : poser une clavette, petite cheville généralement métallique, conique ou prismatique, qui permet l'assemblage de deux pièces, dont l'etymologie est "petite clé" (par exemple B. de Ste Maure, Chron. ducs de Normandie) (www.cnrtl.fr).

Doux noeuds

On parle des liens du mariages.

A Archignat, la fontaine de Saint-Pierre, autrefois sous le vocable de Sainte-Anne aurait été, d'après la légende, une source sacrée des Druides. Elle guérit la colique. Le 29 juin, fête de saint Pierre et saint Paul, on vient en pèlerinage à la fontaine Saint-Pierre. Un verre de son eau, bue ce jour-là, préserve de la colique pendant toute une année. Les jeunes filles jetaient des pièces de monnaie dans la fontaine pour obtenir un prochain mariage. Dans la niche qui surmonte la fontaine se trouvent aujourd'hui un buste de saint Pierre, en bois très ancien et très vermoulu ainsi qu'une statuette moderne du même saint en plâtre. Les rares fidèles qui fréquentent encore cette fontaine, au lieu de lancer des pièces de monnaie dans l'eau, les glissent maintenant sous la statue, dans la niche (Camille Gagnon, Le folklore bourbonnais, Tome 2, 1947 - books.google.fr).

On pense aux soeurs Archignat de l'Ile aux trente cercueils, et à Huriel qui touche la commune (Arsène Lupin de Maurice Leblanc : Arsène Lupin et la Croix d’Huriel : Introduction).

Sur plusieurs points du Berry, le culte du phallus a été christianisé : saint Greluchon, saint Ludre, saint Géniteur, saint Phallier, ainsi que le prouvent leurs noms caractéristiques, ont la propriété de rendre fécondes les femmes stériles (Congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences, 1880 - books.google.fr).

A Reboursin (Indre), L. Martinet signale « une fontaine aujourd'hui consacrée à saint Pierre, autrefois à saint Greluchon. Elle avait jadis la propriété de féconder les femmes stériles (Memoires, Volumes 1 à 7, Union des Societes Savantes de Bourges, 1948 - books.google.fr).

Reboursin pourrait avoir inspiré Rabelais, selon Dontenville (Mythologie française) dans un épisode de Gargantua qui donne l'assaut à une ville de ce nom. Il y mangera des maquereaux salés dont il apaisera la soif occasionnée en buvant une rivière qu'il tarira (Lucien Fevbre, Autour de Gargantua, Ethnographie et folklore, Annales, économies, sociétés, civilisations, Volume 5, 1950 - books.google.fr).

Parmi les fontaines marieuses, la fontaine Saint-Pierre/Sant-Per à Caden/Kaden (56220) du XVIIIème siècle, est construite dans le style vannetais. Deux petits piliers et le mur du fond portent un toit en forme de dôme coiffé d'une croix. On a placé deux autres petites croix au­dessus des piliers. L'édicule et le lavoir sont bien entretenus. Certaines personnes se souviennent avoir vu des mamans y mener leurs enfants qui " faisaient pipi, la nuit". D'autres ont affirmé que les jeunes filles du pays interrogeaient saint Pierre sur la proximité de leur mariage (Le Chemin des Fontaines, Roger Le Deunff, 1996) (fontaines.bretagne.free.fr).

Il ne faut point, dit Saint Paul, nous arrêter à ce qu'on voit, mais à ce qu'on ne voit pas ; vous voyez bien que le mariage n'est pas un obstacle à la vertu. Saint Pierre qui étoit le chef de l'Eglise, lui tout ignorant qu'il étoit confondroit cependant les Philosophes; qui a parcouru toute la terre, & converti tant d'idolâtres, Saint Pierre, dis-je, avoit une femme, puis que l'Evangile dit expressement, que Jésus étant venu dans la maison de Pierre, sa belle mere était au lit, & qui avoit la fìèvre : puisqu'il avoit une belle mere, il avoit ainsi une femme (Jean Chrysostome, Sermons choisis, Tome 1, 1690 - books.google.fr).

Néron et le 28 novembre 67

L'année 67 aurait vu le martyr de Pierre, crucifié la tête en bas (Généralités : Points particuliers : Le Centre (ou Coeur) : Neuillay-les-Bois 1).

S. Pierre et S. Paul ont-ils été martyrisés en l'an 67 ? Il s'en faut que l'accord règne parmi les érudits sur ce point d'histoire. Guillaume Cave et Dupin se prononcent pour l'an 64; Pagi, Costanzi et les Bollandistes, pour l'an 65 ; S. Epiphane, Tillemont et Foggini, pour l'an 66; Eusèbe, S. Prosper, Béde, Baronius, Cortesi, les auteurs de l'Art de vérifier les dates, Pétau et le rév. P. Patrizi, pour l'an 67 ; Cassiodore, Mazzocchi, et d'autres, pour l'an 68; quelques uns, enfin, pour l'an 69. Cependant, l'hésitation n'est sérieusement possible qu'entre les années 66, 67 et 68. Mgr. Bartolini penche pour l'an 67. Nous allons résumer les raisons qu'il allègue. Au dire de S. Jérôme, Sénèque mourut deux ans avant le martyre de S. Pierre et de S. Paul, hic ante biennium qwm Petrus et Paulus coronarentur martyrio a Nerone interfectus est (S. Hieronym. De Viris Illustr.). Or, en quelle année mourut Sénèque ? En 65, puisque, d'après Tacite, ce fut sous le consulat de Silius Nerva et d'Atticus Vestinus (Xavier Barbier de Montault, L'octave des SS. Apotres Pierre et Paul: a Rome, avec une description détaillée du Pontifical du Pape dans la Basilique de S. Pierre, 1866 - books.google.fr).

A cette époque Néron est en Grèce où il participe aux Jeux Olympiques et Pythiques.

L'Empereur débarqua en Grèce dans l'été ou dans l'automne de l'année 66, qu'il en partit à la fin de l'année 67 ou au début de 68 (Maurice Holleaux, Études d'épigraphie et d'histoire grecques, Tome 1, 1938 - books.google.fr).

En 67, Néron proclame à Corinthe, aux Jeux Isthmiques, comme autrefois T. Quinctius Flamininus, la liberté des Grecs (libertas et l'immunitas), qui s'étend à toutes les communautés réunies dans la province d'Achaïe (cf. l'inscription d'Akraiphiai, chez M. Holleaux, 33, p. 165-185, et les témoignages de Suétone, Néron, 24 et Plutarque, Vie de Flamininus, 12, 13) ; cette liberté s'accompagnait de l'exemption de taxes. C'est la résurgence d'un vieux thème courant en Grèce depuis, précisément, que la liberté n'existe plus, après Alexandre le Grand. Concrètement, cette proclamation entraînait la disparition de la province d'Achaïe, et privait donc le Sénat des revenus de cette province. Vespasien a, en 72 abrogé cette décision et l'Achaïe a repris son statut ancien de province sénatoriale (Claude Lepelley, Rome et l'intégration de l'Empire (44 av. J.-C. - 260 ap. J.-C.). Tome 2: Approches régionales du Haut-Empire romain, 2015 - books.google.fr).

En 1888, Maurice Holleaux (1861 - 1932), historien, archéologue et épigraphiste français spécialiste de la Grèce antique, découvre une inscription portant le texte du discours que Néron prononça à Corinthe en 67 pour rendre aux Grecs leur liberté. C'est lui qui donne la date du discours de Néron : Discours prononcé par Néron à Corinthe en rendant aux Grecs la liberté, 28 novembre 67 J.-C., Lyon, 1889 (fr.wikipedia.org - Maurice Holleaux).

Achaïe devint le nom d'une province romaine, regroupant la totalité de la Grèce à l'exception de la Thessalie, de l'Épire et de l'Acarnanie. Ell est fondée en -27 lors de la réorganisation de l'Empire par Auguste après la période des guerres civiles. Mantinée est dans l'Achaïe romaine (fr.wikipedia.org - Achaïe (province romaine)).

Le monument de Louka, situé à près de 7 kil. ou environ 37 stades de Mantinée, se compose d'une tour d'observation flanquée d'une enceinte quadrangulaire, sanctuaire ou habitation, le tout assis sur la pointe rocheuse de la colline d'Hagios Géorgios, d'où l'on domine toute la plaine (Gustave Fougères, Mantinée et l'Arcadie orientale, 1898 - books.google.fr).

On ne peut s'éloigner de Mantinée sans visiter une fontaine thermale, qui est peut-être l'ancienne source d'Arni, sur les bords de laquelle Rhée donna le jour à Neptune, qu'elle déroba à la voracité de Saturne, en le cachant parmi des agneaux, et en lui substituant un chevreau que le fils du Temps dévora. On voit aujourd'hui, à peu de distance, dans le mont Artémisius, un village appelé Arni, et une petite chapelle dédiée à Saint Georges. La population grecque de Tripolitza s'y rendit le jour de la fête de ce saint. [...]

Les Grecs célébrèrent après la Pâque la fête de St Georges sur les ruines de Mantinée, à une chapelle dédiée à ce saint, qui se trouve à peu de distance de la plaine. L'évêque, le clergé, la population entière de Tripolitza, se rendirent en ce lieu avant le jour. Le soleil ne dorait pas encore les sommets du mont Taygète, que les pasteurs de l'Arcadie conduisirent leurs troupeaux dans des vallées où ils les laissèrent à la garde de quelques vieillards et des enfans, pour se rendre à la fête, accompagnés de leurs femmes. On vit arriver en même temps les habitans des bords du lac Stymphale, ceux des retraites du mont Pogliési, (autrefois le mont Anchyse) ceux des rivages de la mer de Corinthe, qui avaient marché pendant toute la nuit. Les paysans du mont Artémisius, qui domine Argos, ceux des chorions ou villages de la forêt de Némée, de Sténo, descendirent vers cette chapelle, tant l'assemblée ou espèce de foire qui s'y réunit en ce jour, avait de renommée dans le pays. Le respect le plus profond, le silence le plus auguste présidèrentd'abord à la célébration de la liturgie. Les rameaux des térébinthes, les palmes de quelques dattiers stériles, les lauriers toujours verts qui couvrent le tombeau d'Epaminondas et des braves qui reposent sur cette terre glorieuse, frémissaient agités par le souffle des zéphyrs, qui précédait l'astre du jour, lorsque des amans vinrent au pied des autels se jurer une foi mutuelle, et reçurent, des mains du prélat même, une couronne de vigne. La veille de cette cérémonie, la jeune mariée, qui était une de nos voisines, avait été conduite au bain, suivant l'usage. On avait vu défiler dans la ville son mobilier, porté sur des chevaux dont la crinière était ornée de rubans et de mouchoirs brodés.Quelques enfans avaient en même temps transporté ses habits, dans des corbeilles fleuries élevées sur leurs têtes. Les danses avaient également commencé dans la maison des amans, et la curiosité m'avait conduit chez la prétendue où j'entendais le roulement du tambour de basque. A peine y fus-je entré avec quelques uns de mes camarades , que la jeune fille ("nymphè"), les cheveux tressés avec des fils d'or, la figure fardée, les sourcils et le tour des yeux peints en noir avec du surmé, la tête ceinte d'un bandeau de pourpre, sortit de la maison et vint humblement nous baiser la main. Elle semblait sourire aux jeux qu'on faisait pour sa fête. Mais aujourd'hui qu'elle était timide, en approchant de l'autel ! à peine elle pouvait s'avancer. Est-ce Hélène, est-ce Iphigénie ? Elle porte la couronne nuptiale, et elle marche comme une victime gémissante. Le soir arrive , Vesper vient fermer les portes du jour. Je la vois quitter la maison paternelle, où chaque objet lui retrace son enfance,ses plaisirs, et ce qu'elle eut de plus cher au monde. Là, elle fut chérie, caressée. Elle hésite, sa mère la tient † embrassée, et la presse contre son sein! une douce violence l'arrache cependant. Soutenue par ses proches, précédée d'un enfant qui lui présente le cristald'une glace où se résléchissent ses traits, elle s'éloigne à pas lents et interrompus, tandis que les chants de l'épithalame, qui seront répétés sur sa couche, annoncent son bonheur et son triomphe. De combien de souhaits , de combien de voeux on l'accompagne ! Que d'années, de générations et de trésors ne lui désire-t-on pas! Vers le milieu du chemin, l'époux et son cortège viennent au devant d'elle, et prennent la tête de la marche. Arrivée à la porte de l'époux, il vient se ranger à la gauche de sa femme; on fait pleuvoir sur ce couple, des fleurs, des fruits, des noix et des dragées, symbole d'abondance. On soulève l'épouse sans lui permettre de toucher le seuil pour le franchir; car si son pied en approchait, les plus sinistres augures s'élèveraient contre le bonheur de son ménage. Avant de se mettre au lit, elle est admise à l'épreuve de sa virginité, qu'elle doit prouver en enfonçant un crible en peau sur lequel elle monte. • Telles sont les cérémonies ordinaires où je suis ces amans, pendant que la jeune paysanne de l'Arcadie, montée sur une charrue âttelée de bœufs, est conduite en triomphe dans la maison de son époux. A voir la dignité qui l'environne dans cette marche rustique, sous ces vêtemens simples, on reconnaît cette femme qui doit donmer le jour à de robustes Arcadiens (François Charles Hugues Laurent Pouqueville, Voyage en Morée, à Constantinople, en Albanie et dans plusieurs autres parties de l'Empire othoman pendant les années 1798, 1799, 1800 et 1801, Tome I, 1805 - books.google.fr).

La Sals

La Fontaine des Amours se trouve sur la Sals.

Les Fontaines Salées, à Saint-Père-sous-Vézelay, ont indubitablement possédé un caractère cultuel à l'époque gallo-romaine, marqué par la présence d'ex-voto médicaux, du bassin à offrandes monétaires et d'un vaste ensemble thermal. Il y a au Mont Beuvray, une source Saint Pierre (L'âge du fer dans l'arc jurassien et ses marges: dépôts, lieux sacrés et territorialité à l'âge du fer : actes du XXIXe colloque international de l'AFEAF, Bienne, canton de Berne, Suisse, 5-8 mai 2005, Partie 2, 2007 - books.google.fr).

C'est à l'occasion de la recherche du lieu de la bataille de Vaubeton de la chanson de geste Girart de Roussillon que fut trouvé ce site archéologique. En 1891, Léon Mirot avait retrouvé le lieu-dit Vauboutons vers Pierre-Perthuis (perthuis" signifie "trou" d'où Pierre de Trou). Joseph Bédier s'y était rendu. En 1934, René Louis poursuit la recherche et croit avoir trouver le "perron" de la chanson dans le lieu-dit Le Poron où se trouvent des rochers charriés par la Cure, près du "Puits-de-Sel" ou "Fontaines Salées", source salée comblée par les agents de la gabelle au début du XVIIIème siècle (Henri-Paul Eydoux, Monuments et trésors de la Gaule, Plon 10-18, 1958, pp. 105-123) (René Descadeillas, La contrebande du sel au sources de la Sals, 1750-1850. In: Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 71, N°46, 1959 - www.persee.fr).

Avant de sortir du village de Saint Père, on laisse sur la g. les ruines de l'ancienne église paroissiale de Saint-Pierre, qui a donné son nom au pays et qui a été incendiée durant les guerres de religion; elle a servi de cimetière jusqu'en 1900 (Bourgogne, Morvan, Nivernais, Lyonnais, 1861-1907: Collection des guides-Joanne, 1924-1959 Guides bleus, 1959 - books.google.fr).

Des fouilles réalisées au début des années 2000 par les équipes de Christian Sapin ont permis de mieux comprendre l'histoire du bâtiment, édifié en deux temps : d'abord un petit massif occidental (Xe-XIe siècle) qui se prolonge par une nef unique et une abside ; ensuite, au XIIe siècle, cet édifice a été flanqué d'un collatéral. C'est sous la partie la plus ancienne qu'ont été découverts des substructions de bâtiments antiques, un sarcophage mérovingien et des fragments de mobilier liturgique carolingien (restes d'un chancel), attestant la possible continuité d'occupation ente l'Antiquité et le Moyen Âge central (Saint-Père-sous-Vézelay - bourgognemedievale.com).

Il faut noter, en complément, qu'une petite maison-Dieu avait été fondée le long de la route qui relie Saint-Père au hameau de Nanchèvre. On connaît le goût des chèvres pour le sel.

Vézelay est un haut-lieu magdalénien.

En Wallonie, la Fontaine Salée est une eau thermale qui sourd aux confins de la commune de Redu, dans le vallon du Glan, en contrebas de la route de Neufchâteau. Au début du siècle, on en fit analyser quelques échantillons. Mais, malgré sa bonne teneur en sels guérisseurs, la fontaine n'a pu être exploitée, faute d'un débit suffisant. Ce point d'eau a sa légende. Par une chaude journée de juillet, Jésus et saint Pierre, de passage en Haute-Lesse, traversaient les bois. Assoiffé, Pierre découvrit une source. Mais c'était la Fontaine salée, et il ne put s'y désaltérer. Sensible à sa déconvenue, Jésus lui dit : «Suis ce sentier, il conduit à Daverdisse. C'est la ducasse; tu y trouveras de quoi étancher ta soif. » Deux heures plus tard, Pierre était déjà de retour, et Jésus s'en étonna. D'après son compagnon, tous les habitants de Daverdisse étaient atteints de dysenterie. Jésus lui proposa alors de retourner vers ce village et d'y parcourir les rues en criant : «Que la dysenterie se passe!» L'apôtre remplit sa mission et répondit à ceux qui le questionnaient : «Je suis Pierre. Je viens de la Fontaine salée d'où le maître m'a envoyé.» Mais, dans sa précipitation, l'apôtre oublia de guérir les gens du moulin, celui-ci étant situé en dehors de la localité. On se dépêcha d'envoyer un garçon à la Fontaine salée. Jésus et Pierre s'y trouvaient encore. Cette fois, le Christ décida d'y aller lui-même. Arrivé au moulin, il envoya toute la maisonnée laver corps et linge dans l'eau froide d'une source toute proche. Les meuniers exécutèrent cette ordonnance et furent sauvés. En souvenir de ces événements, la fontaine et la paroisse de Daverdisse furent consacrées à saint Pierre (www.lecerclemedieval.be).