nonagones.info porte son attention sur la reproduction de la Croix d'Huriel à partir des quatre communes de Rennes-le-Château (Ouest), Cassaignes (Nord), Saint-Just-et-le-Bézu (Sud) et Rennes-les-Bains (Est).
Le montant vertical de la croix passe par la Roque mude (PS PRAECUM) et Couffoulens. Sur le plan de l'église Saint Sulpice de Paris (Serpent rouge) projeté inversé sur la carte de l'Aude ce montant passe par le cercle devant le maître autel, où passe la méridienne.
Isaïe - Cassaignes - Uriel
Il faut aller à Peyrolles, dont la pointe ouest du territoire touche le montant de la Croix des Prophètes, pour trouver un rapport assez lointain avec Uriel, comme on ira à Espéraza pour trouver l'archange Michel.
Dans l'église Saint-Saturnin (Saint Sernin) un tableau central du retable du maître-autel (XVIIème siècle) illustrant la Crucifixion, avec saint Sernin, est encadré par deux colonnes torses, sous une corniche avec Dieu le Père. A gauche, toile de la Vierge Marie, à droite, toile de l'apôtre saint Jude avec le livre des évangiles et la massue du martyr (www.culture.gouv.fr).
Sernin était évêque de Toulouse où, dans l'église de la Daurade, se trouve une représentation de l'ange Uriel (Jules de Lahondès, Les monuments de Toulouse : histoire, archéologie, beaux-arts, 1920 - archive.org).
Simon le Zélote est fêté avec saint Jude le 28 octobre (date nonagonale). Son attribut est un poisson sur un livre, comme saint Benno de Meissen, car Simon était connu comme un grand pêcheur d'hommes grâce à la puissance de l'Évangile, ou une scie à cause de son supplice comme le prophète Isaïe. D'après un apocryphe (Passion de Simon et de Jude) Jude aurait prêché en Assyrie, en Arabie et en Perse avec Simon, et aurait été martyrisé près de Beyrouth au Liban. Dans ses représentations, Jude tient une massue ou une épée, et il est parfois accompagné d'une barque. On le retrouve aussi portant une image de Jésus à la main ou près de sa poitrine. Son symbole est aussi la lance de son martyre ou un navire faisant allusion à son activité de missionnaire au-delà des mers. Les reliques de Jude et de Simon auraient été transférées à Saint-Pierre de Rome vers le VIIIème siècle (www.beaetgilles.com - Apôtres).
Dans le Mystère des Actes des Apôtres, on peut lire :
Fault deux cousteaulx faincts desquels seront tuez Symon et Jude. / Fault deux ames fainctes qui seront montées en Paradis par Uriel. / Fault deux monumens pour Symon et Jude (Annales archéologiques, Volume 13, Didron, 1853 - books.google.fr).
Le Mystère des Actes des Apôtres de Simon Gréban est la plus grande production de l’histoire du théâtre occidental. Composé vers le milieu des années 1470 pour le compte du roi René d’Anjou, et faisant intervenir près de 500 personnages, son ampleur monumentale (60.000 vers, répartis sur neuf journées) a jusqu’à présent découragé les éditeurs scientifiques. Le texte est connu par deux séries de manuscrits et trois imprimés du XVIe siècle. Deux représentations sont documentées : à Bourges (aux Arênes, 1536) et à Paris (Hôtel de Flandres, 1541) (Simon Gréban, Le Mystère des Actes des Apôtres. CNRS-Lamop (UMR 8589) - eserve.org.uk).
Simon Gréban, moine de Saint-Riquier (Ponthieu), secrétaire de Charles d'Anjou, comte du Maine, est l’auteur du Mystère des actes des apôtres (1465) auquel son frère Arnoul - chanoine de l’église du Mans, organiste à Notre-Dame de Paris et maître de la chorale, ainsi que professeur de théologie à l’université de Paris - passe pour avoir coopéré, translaté fidèlement de la vérité historiale. Ce mystère se maintint au théâtre près d'un siècle, malgré les difficultés qu'implique sa mise en scène (fr.wikipedia.org - Arnoul et Simon Gréban).
Le Decretum Gelasianum (compilation de documents de diverses origines dont l'attribution est mise sous les noms des papes Damase Ier (366-384), Gélase Ier (492-496) et Hormisdas (514-523) - on l'appelle parfois pseudo décret gélasien) au VIe siècle déclare canonique une épître Iudæ Zelotis apostoli, « de l’apôtre Jude Zelotes » (fr.wikipedia.org - Jude apôtre).
On lisoit dans le même ouvrage que l'an d'Hénoch 165, du monde 1286, l'ange Uriel, qui est le prince des astres, fut envoyé de Dieu à Hénoch pour lui révéler ce que c'est que le mois, l'année, et le solstice. Voilà le précis de ce que contient le fragment du livre d'Hénoch, qui a été conservé par Syncelle. Cet ouvrage avoit au moins deux livres, puisque Syncelle cite le premier livre. Le passage d'Hénoch cité par l'apôtre saint Jude ne se trouve pas dans les fragmens qui nous en restent, et il y a des écrivains qui doutent qu'il y ait jamais été. Les uns croient que saint Jude l'avoit appris par la tradition, et ne l'avoit lu dans aucun livre; d'autres, que le Saint-Esprit lui avoit révélé immédiatement qu'Hénoch avoit autrefois prophétisé ce qu'il en cite : d'autres ont soupçonné que : du livre d'Hénoch n'avoit écrit son ouvrage qu'après coup, et qu'il avoit pris l'occasion du passage cité par saint Jude pour le composer, voulant lui procurer du crédit, en faisant croire que cet apôtre l'avoit connu, et cité dans son épître. Mais les pères qui connoissoient le livre d'Hénoch, et qui l'avoient en main, semblent avoir reconnu que le passage qui est cité par saint Jude s'y trouvoit en termes exprès ; et saint Jérôme (2) dit que la raison pour laquelle plusieurs rejetoient l'épître de saint Jude , étoit qu'il y citoit le livre d'Hénoch. Tertullien, au contraire, inféroit l'authenticité et la divinité de ce livre de ce que saint Jude l'avoit cité. Enfin, de quelle autorité auroit été cette prophétie citée par saint Jude aux fidèles nouvellement convertis, si elle n'eût jamais existé, ou qu'elle ne leur eût pas été connue ? Un auteur inspiré peut quelquefois citer un poëte païen en parlant à des gentils, pour les convaincre par leurs propres auteurs, ou l'alléguer aux fidèles pour montrer que les vérités, qu'il annonce ont été connues même des profanes. Mais il ne s'avisera pas d'alléguer une prophétie inconnue et sans aveu, ayant lui-même toute l'autorité nécessaire pour se faire croire, sans avoir besoin de produire d'autres témoins ni d'autres garans. Il faut donc conclure que la prophétie d'Hénoch étoit alors écrite, ou du moins qu'elle étoit connue des fidèles par la tradition. Car il faut reconnoître qu'il y avoit parmi les Juifs diverses traditions non écrites, et qui ne se conservoient que dans la mémoire du peuple : par exemple, ce que dit Moïse de Jannès et Mambrès, qui s'opposèrent à Moïse dans la cour de Pharaon, et ce que raconte saint Jude de la contestation entre saint Michel et le démon touchant le corps de Moïse : tradition qui semble avoir donné lieu à un livre que nous avons encore aujourd'hui sous le titre de Petirath Mose, ou Assomption de Moïse, qui a été écrit depuis Jésus-Christ, puisqu'il parle de la ruine du second temple, et qui est différent de celui que les anciens ont cité sous le nom d'Assomption de Moise, puisque ce qu'ils en citent ne s'y lit pas. Enfin les particularités de la vie de ce législateur qu'on lit dans Josèphe, et qui ne se trouvent pas dans l'Ecriture, sont encore apparemment de ces anciennes traditions qui s'étoient conservées dans la mémoire des peuples, et qui ne s'écrivirent qu'assez tard. La prophétie d'Hénoch pouvoit être de la même sorte, et elle a pu fournir la matière du livre qui a été composé sous le nom de ce patriarche. Nous n'osons décider si c'est avant ou après saint Jude qu'il a été écrit, parce que nous ne savons pas précisément la date de l'épître de cet apôtre. Mais il est certain qu'il n'a été composé que depuis la ruine du temple de Jérusalem par les Romains, puisque l'auteur parle de cet événement dans ce qu'on en trouve cité dans le Testament de Lévi. Il n'est pas impossible que saint Jude ait survécu assez long-temps à la destruction du temple, qu'il ait pu voir le même livre d'Hénoch que les pères ont vu et cité, et qu'il en ait tiré le passage en question, dont il démêla la vérité parmi les fables qui s'y trouvent répandues, soit que la vérité de ce passage lui fût connue par une révélation particulière, soit que d'ailleurs il la connût par la tradition de son peuple. Mais on ne peut rien décider avec assurance sur ce sujet (Sainte Bible, Suite des epitres de Saint Paul; epitres canoniques, Volume 23, 1823 - books.google.fr).
Inscriptions de l'église de Cassaignes
Sous le porche d'entrée de l'église Saint Martin de Cassaignes, nous pouvons voir sur l'enduit des murs différents graffitis et écritures. Et là , parmi les diverses gravures hétéroclites, plusieurs mots et chiffres frappent la vue par leur régularité et application singulière. En lettres noires soigneusement calligraphiées nous trouvons un ensemble en trois parties grandement écrites. De haut en bas :" 1866" ; un peu plus bas et nettement détaché vers la droite (sous réserve): "firmin" ; en dessous, à gauche, le groupe "Monsieur, 18, Saunière". Un très vieux recensement royal mentionne des mines abandonnées sous ce secteur (www.societe-perillos.com - Cassaignes).
On pourra voir 1866 comme la numérotation du verset 66 de la Sourate 18 dite de la Caverne du Coran, 18 répété une seconde fois seul.
Al-Kahf ("La caverne") est le nom traditionnellement donné à la 18e sourate du Coran, le livre sacré de l'Islam. Elle comporte 110 versets. Rédigée en arabe comme l'ensemble de l'œuvre religieuse, elle fut proclamée durant la période mecquoise. La sourate al-Kahf aborde les sujets suivants : l'histoire des gens de la caverne, la Parabole du Jardin, l'histoire de Moïse et d'al-Khadîr, l'histoire de Dhû-l-Qarnayn. Le récit des Sept Dormants (versets 9 à 25), ici appelés « gens de la caverne » (ahl al-kahf), qui se sont enfuis pour préserver leur foi. Dieu les a plongé dans un sommeil durant 309 années, jusqu'à ce que la religion de Dieu fût érigée. Les versets 28 et 29 montrent la solution pour ne pas perdre la foi. Le récit du propriétaire des deux jardins, ingrat vis-à -vis des bienfaits du Dieu, montre la conséquence de telle ingratitude. Le récit de Dûl-Qarnayn montre à ceux qui possèdent ou aspirent au pouvoir sur les humains, que le Roi Juste Dûl-Qarnayn a accompli des actions mémorables et défendait les causes des sujets démunis.
L'histoire du Prophète Moïse avec l'homme pieux appelé serviteur dans le Coran et Al-Khidr dans la tradition islamique montre les limites des connaissances de l'homme même s'il est investi d'une mission divine suprême. Moise possédait la Connaissance du monde extérieur où l'on vit, mais il n'accédait pas à certains mystères des actions entreprises par Al-Khidr. La morale du récit c'est que l'on doit pas prétendre à la Connaissance Suprême : « Ils trouvèrent l’un de Nos serviteurs à qui Nous avions donné une grâce, de Notre part, et à qui Nous avions enseigné une science émanant de Nous. (65) Moïse lui dit: «Puis-je te suivre, à la condition que tu m’apprennes de ce qu’on t’a appris concernant une bonne direction ?» (66) [L’autre] dit: «Vraiment, tu ne pourras jamais être patient avec moi. (67) Comment endurerais-tu sur des choses que tu n’embrasses pas par ta connaissance?» (68) [Moïse] lui dit: «Si Allah veut, tu me trouveras patient; et je ne désobéirai à aucun de tes ordres». (69) » (fr.wikipedia.org - Sourate Al-Kahf).
Huriel, correspondant à Cassaignes, est associé à Ephèse (Les sommets de La Croix d’Huriel : Les 7 Merveilles du Monde, Les sommets de La Croix d’Huriel : Scolastique).
Ainsi la sourate « La Caverne » (Coran, XVIII, 67-82) relate l'histoire de l'initiation de Moïse par Khidr, où les actions de celui—ci nous apparaissent troublantes et incompréhensibles : il coule l'embarcation avec laquelle un pêcheur les a fait traverser, Moïse et lui, sans exiger de paiement, alors qu'il sait que ce bateau est le seul moyen permettant à ce pêcheur et à sa famille de vivre ; il tue un enfant, acte des plus abominables ; il reconstruit bénévolement un mur dans un village dont les habitants leur ont refusé l'hospitalité et même un simple verre d'eau. Moise, troublé, ne comprend pas les actes de son compagnon (Khaled cheikh Bentounès, Thérapie de l'âme, 2011 - books.google.fr).
Dans la réponse du Serviteur (18,68), on peut reconnaître Isaïe 6,9-10 : « Vous aurez beau entendre, vous ne comprendrez pas... » (Paul Valadier, La Condition chrétienne: Du monde sans en être, 2003 - books.google.fr).
Les 7 Dormants sont fêtés le 27 juillet dans le culte catholique et précèdent directement la fête de saint Nazaire et saint Celse, auxquels est vouée l'église de Rennes les Bains.
Grégoire de Tours est un noble romain d'Auvergne, nommé Georgius Florentius Gregorius, fils de sénateur, petit-neveu de l'évêque de Lyon saint Nizier, et neveu de Gallus, évêque de Clermont en Auvergne. Il est né en 538 ou 539, et ordonné diacre vers 563. Il se rend en pèlerinage à Tours au tombeau de saint Martin et, une fois guéri, il y reste jusqu'à ce qu'il devienne évêque de Tours en 573. Il y meurt, sans doute le 17 novembre 594, et est considéré comme saint. Il a écrit Dix livres d'histoires qui sont une histoire universelle, traitant surtout de ce qu'il a vécu, mais aussi des livres sur les miracles des saints et des confesseurs de la foi où se trouve la première version connue en Occident de l'histoire des Sept Dormants. [...] Les œuvres de saint Ambroise ont fourni quelques éléments au récit de Grégoire de Tours. On trouve immédiatement après la fête des Sept Dormants celle des saints Nazaire et Celse qui contient des motifs qu'on retrouvera dans bien des récits d'exhumation de martyrs. [...] Quant aux saints Gervais et Protais, on lit, dans leur vie par Jacques de Voragine, que saint Ambroise à moitié endormi voit prier à côté de lui deux jeunes gens habillés de blanc, qu'il revoit trois fois. La troisième fois, ils sont accompagnés de saint Paul. [...] Dans les deux cas on constate deux lieux communs des exhumations de martyrs qui se retrouvent dans l'histoire des Sept Dormants : le petit livre ou la tablette de plomb qui fait le lien entre les deux époques de l'histoire et permet la transmission de la vie et du martyre des saints, et les corps eux-mêmes qui sont découverts intacts, avec du sang frais et dégageant une odeur suave (Michel Wiedemann, La version agenaise, Entre Orient et Occident: la légende des Sept Dormants, 2007 - books.google.fr, Autour de Rennes le Château : Gisors et Auxerre : 31 juillet et 20 septembre).
La fête de Grégoire de Tours est le 17 novembre, date kabbalistico-tarotique, jour de naissance de l'abbé Henri Boudet (cercle-boudet.camelscrew.com, 22 v’la l’Tarot : Kabbalisation du Tarot : Calendrier kabbalistique à Rennes-le-Château).
Retable de Cassaignes
Le retable de l'église de Cassaignes présente un tableau central avec crucifixion et deux tableaux latéraux, une femme (la Vierge) avec à droite un crâne et des os croisés, et saint Martin, patron du sanctuaire.
La notion de « pouvoir de renouveau, renaissance et résurrection » autrefois associée au sang menstruel et à l’utérus sacré de la Mère Divine fut transférée à l’histoire de Jésus et au rite de l’eucharistie - « hic est sanguis meus » - Ceci est mon sang - lors duquel ses adorateurs « boivent son sang » afin d’acquérir le pouvoir de renaissance. Les ossements et le crâne se réfère à Adam inhumé sous le Golgotha où fut crucifié Jésus. L'os de la hanche se note en latin "crus". Le prénom Adam vient du mot féminin « adamah », qui se traduit par argile sanglante. L’histoire biblique d’Adam est calquée sur un ancien mythe racontant la création d’un homme à partir d’argile et de sang menstruel. Le terme hébreu pour sang, « dam », se traduit par mère ou femme au sein d’autres langues indo-européennes. Dans le Coran, l’histoire de la création précise qu’Allah « a créé l’humanité à partir d’un flot de sang » (Le pouvoir sacré du sang menstruel, 2013 - templeyonimatre.weebly.com).
En ce qui concerne la tradition du tombeau d'Adam au Golgotha , on devrait distinguer les deux traditions qui se sont formées déjà avant la construction du Saint-Sépulcre. Selon la tradition la plus ancienne, dont témoignent Julius Africanus (vers 160 - 240) et Origène, le Golgotha est le lieu où « se trouve le chef de tous les hommes ». La deuxième tradition s'accorde avec « le lieu du crâne » du Nouveau Testament, et s'est développée avec la légende sur « le crâne d'Adam » attestée la première fois par ps.-Basile (Su-Min Ri, Commentaire de la Caverne Des Trésors: Étude Sur L'histoire Du Texte Et de Ses Sources, 2000 - books.google.fr).
Dans le sanctuaire de Brauron en Attique les petites filles d'Athènes, entre cinq et dix ans, recluses au sanctuaire d'Artémis, devaient « faire l'ourse », révélant leur nature animale. Un gibier en vue d'un mariage assez lointain, mais un gibier dangereux puisque le mythe qui fonde le rituel raconte comment une ourse, apprivoisée et gardée au sanctuaire, griffa une petite fille qui l'agaçait. Ce premier sang, et aussi anodin qu'il paraisse, ne fut d'ailleurs que le début d'une histoire désastreuse : les frères de la fillette tuèrent l'ourse et Artémis envoya une peste sur la ville. A Athènes, les filles avaient pour coutume d'offrir à Artémis le premier linge qui avait été taché du sang menstruel. A Sparte, c'étaient les jeunes hommes qui étaient fouettés au sang sous la statue d'Artémis Orthia. Le mythe qui fonde le rite commence par une querelle qui dégénère en massacre, et le sang asperge l'autel de la déesse (Alain Testart, Des mythes et des croyances: esquisse d'une théorie générale, 1991 - books.google.fr).
Le mot cruor, généralement employé pour désigner le sang qui sort d'une blessure, avec une connotation de dégoût et d'horreur, est certes attesté, à plusieurs reprises, au sens de «sang menstruel» (Nicole Boëls-Janssen, La vie religieuse des matrones dans la Rome archaïque, 1993 - books.google.fr).
Pierre trouée, Pierthuis : l'une des plus intenses séductions du corps d'Alyane, c'est l'extrême saillant, sous la toison pubienne, de l' « os creux » — roc fertile et fécond dans le secret fondant de son en dedans, de son en revers, fontaine salée imprégnée des sels de la terre, fontaine celée et scellée, interdite (les vraies Fontaines Salées de Saint-Père-sous-Vézelay furent aussi des fontaines scellées, sous l'Ancien Régime, par les agents de la gabelle, pour empêcher les paysans de couper à l'impôt, sous peine de mort). [...]
Ecrire, remonter à la source, s'identifier au roc (à la dent creuse) d'où gicle, sourd, comme d'une blessure inépanchée depuis toujours, le verbe assimilé à une eau lourde, au sang sacrificiel (référence à la bataille de Gérart de Roussillon) ou menstruel que désigne le latin cruor avec un jeu, très certainement sur crus, la jambe et, par extension, l'os de la jambe, le tibia, symbole de mort lorsqu'il se croise, en forme de X, avec lui-même derrière un crâne (« cruxifixion » : lapsus qui me permette d'inscrire le T révélateur de « fiction », tout en oblitérant le X de « cruxifixion » et de « croix ») (Obliques, 1972 - books.google.fr).
Il convient d'abord de rechercher ce que ce mot, « cruauté », recèle dans son origine latine. La crudelitas latine ne désigne la cruauté que pour autant qu'elle se confond avec le cruor, le sang répandu, en flaque ou coagulé, la chair meurtrie. Le sang noble, le sang versé se dit sanguis, et non cruor : la formule sacramentelle de la messe est : Hic est enim calix sanguinis mei. Remarque moins incongrue qu'il n'y paraît, puisque ce sang divin ne fut aucunement versé pour le rachat des animaux, et que c'est là , justement, le trait «crucial » de notre culture occidentale-chrétienne. À quoi il faut ajouter que, dans notre prononciation, le cru de la crux, la croix, l'instrument de torture, tend à se confondre phonétiquement et fantasmatiquement avec le cru de la crudelitas, de la cruauté (Elisabeth de Fontenay, La cruauté envers les animaux, L'Individu dans la société d'aujourd'hui, 2002 - books.google.fr).
Du sel pour Saunière
La saunière est un coffre utilisé pour conserver le sel.
D'autres, ailleurs, vont en bord de mer, comme ici à Éphèse, où Artémis ne saurait se passer de la danse du sel et du céleri. L'histoire se passe en un temps très reculé. Certes, bien après que les guerrières Amazones eurent fondé le culte de la déesse. Elles dressèrent son image sur le rivage, au pied du tronc d'un hêtre. Et déjà , autour de l'idole, rappelle Callimaque, elles avaient dansé, d'abord « en armes, la danse des boucliers », puis, « en cercle, elles avaient déroulé leur large chœur ; le chant aigu et léger d e la syrinx soutenait leurs pas pour, d'accord, frapper la terre ; on n'avait pas encore les os de faon percés de trous par l'invention d'Athéna, cruelle aux cerfs. Et l'écho résonnait jusqu'à Sardes, jusqu'au pays de Bérécynthe. Et les pieds claquaient, avec un bruit pressé, et les carquois retentissaient ». Notre histoire se passe bien avant qu'on eût construit, autour de la même image, la succession des temples magnifiques. Mais les Grecs, les Ioniens, sont déjà arrivés. Voici donc que Clyméné, la fille de leur roi, décide d'emmener les jeunes gens et les jeunes filles hors de la ville, en emportant avec eux la statue d'Artémis. Tous ensemble, ils gagnent une prairie au bord de la mer, déposent la déesse dans l'herbe, et dansent et chantent autour d'elle. Puis Clyméné propose que l'on offre un repas (dais) à la déesse. Les filles vont donc cueillir du céleri sauvage (sélinon) - le fleuve d'Éphèse qui se jetait dans la mer auprès de l'Artémision s'appelait le Sélinous, le fleuve du Céleri. Et les garçons rapportent du sel des salines voisines. En plusieurs lieux, l'Artémis des lagunes, comme à Larnaka de Chypre, l'Artémis Paralia (« de la côte » et, étymologiquement, « qui borde l'eau salée ») protégeait les marais salants et les activités des sauniers qui les exploitaient. L'année suivante - allez savoir pourquoi - il n'y eut pas de sortie des adolescentes et des adolescents. Mais la déesse, elle, n'avait pas oublié. Frustrée et en colère, elle les décime par un fléau. L'oracle consulté ordonne, pour que cesse le fléau, que chaque année, garçons et filles d'Éphèse aillent au même lieu, la Prairie du Repas, danser, chanter, puis offrir sel et céleri à la déesse. Et on l'appellerait désormais Artémis Daitis, l'Artémis du Repas (Pierre Ellinger, Myriam Dennehy, Artémis, déesse de tous les dangers, 2009 - books.google.fr).
Le village de Cassaignes situé en amont de Couiza est sur la rive droite de la Salz, ou rivière salée, qui prend sa source au-dessus de Sougraigne.
L'épisode du poisson perdu dans le récit de Moïse et d'al-Khidr de la Sourate 18 qui propose aussi le récit de Dûl-Qarnayn (inspiré d'Alexandre le Grand) "est un écho de la grande expédition d'Alexandre, racontée par la littérature judéo-chrétienne, parmi les diverses versions connues qu'elle y a prises, la plus proche du Coran est celle de l'évêque jacobite Jacques de Saroudj mort en 521. On la trouve dans une homélie en syriaque qui raconte aussi l'histoire des Sept Dormants. Alexandre est parti à la conquête du monde jusqu'à la région des Ténèbres, jusqu'au monde des Bienheureux et à la source paradisiaque de la vie éternelle. Selon l'évêque, Alexandre a organisé une expédition dont le but apparent est le pays de l'obscurité, aux confins de la terre, on dirait volontiers de la mer Ténébreuse. Il monte dans l'Inde où il consulte de sages vieillards, et l'un d'eux lui sert de guide pour continuer son voyage; en cours de route Alexandre lui apprend que ce qu'il cherche, c'est la source de la vie. Le vieillard ne la connaît pas, mais il sait que c'est l'une de celles qu'ils vont rencontrer sur leur chemin, Alexandre charge son cuisinier de la découvrir en jetant dans chacune d'elles un poisson salé; et un jour voici que le poisson frétille et nage si rapide que c'est en vain que le cuisinier se jette à l'eau pour le rattraper ; il rejoint bien vite Alexandre et cherche à le ramener à la source de la vie, mais il ne sait plus le retrouver. Le vieillard s'efforce d'apaiser Alexandre qui se montre d'autant plus furieux que son cuisinier, ayant plongé dans la source, est devenu immortel. « Ne pouvant réussir à le mettre à mort, il le fit enfermer dans une caisse de bronze et jeter dans la mer où il devint un génie des eaux. » Une version talmudique connaît aussi la source de vie, dans laquelle Alexandre fait laver ses poissons salés ; mais c'est une source du paradis" (Maurice Gaudefroy-Demombynes, Mahomet, 2013 - books.google.fr).
Le sel sert à la longue conservation des aliments. Une "éternité" à mettre en lien avec la source de longue vie.
Du sang pour Saunière
A moins que Saunière vienne du mot "sang" (Simon Jude Honnorat, Dictionnaire provençal-français: ou, Dictionnaire de la langue d'oc, ancienne et moderne, Volume 3, 1817 - books.google.fr).
En arabe, le Coran, sourate 18, 83-98, met en scène Alexandre, dit Dhu al Qarnai'n, Corne (= force) double, construisant un mur d'airain contre les Ya'jouj et les Ma'jouj, barbares sanguinaires, qui rappellent Gog, roi de Magog (= «pays de Gog ») (sans doute Gygès de Lydie, au 7ème siècle avant J.-C. (Ezéchiel 38-39), nom dédoublé en Gog et Magog (Apoc., 20, 8; cf. Sib., 3, 319, et 512), pour désigner les armées des peuples ennemis de la ville des saints. Le mur d'airain évoque les deux montagnes que le Dieu tout-puissant est prié par Alexandre de déplacer pour protéger l'empire, au chap. 39, 4-6, de la recension C du Pseudo-Callisthène (Albert-Marie Denis, Jean-Claude Haelewyck, Les historiens judéo hellenistiques, Introduction à la littérature religieuse judéo-hellénistique, Volume 1, 2009 - books.google.fr).
On se pose la question de savoir qui est l'Emmanuel messianique, fils que donne le prophète Isaïe à une "vierge" (7,14). On parle d'Ezechias, encensé dans le Livre des Rois, mais un midrash lui dénie cet honneur et fait lien entre Isaïe et Gog et Magog, qu'Ezéchiel est l'un des premiers à citer après la Génèse où Gog est un des sept fils de Japhet.
« Dans un des commentaires qu'il fit à Sephoris, rapporté par R. Tanhoum, Bar Kappara a dit: Alors que tous les mêm au milieu d'un mot sont ouverts, celui-ci est fermé. Pourquoi ? Le Saint, béni soit-Il, pensa faire d'Ezéchias le Messie, tandis que Sennachérib serait à la place de Gog et Magog Mais la Dimension de Justice a dit au Saint, béni soit-Il : 'Maître du monde, tu n'as pas fait de David, roi d'Israël, le Messie, lui qui t'a chanté tant d'hymnes de louange, et tu choisirais Ezéchias, alors qu'il ne t'a jamais remercié par un chant de tous les miracles que tu as fait pour lui' l'Aussitôt la lettre mêm s'est fermée » (Dominique Janthial, L'oracle de Nathan et l'unité du livre d'Isaïe, 2004 - books.google.fr).
Saint Ambroise affirme que Gog signifie Goth. Isidore de Séville considérait les Gètes-Goths comme la progéniture de Gog et Magog (fr.wikipedia.org - Magog (Bible)).
Jérémie - Rennes-les-Bains - Gabriel
De même que Jérémie est le seul prophète cité par La Vraie Langue Celtique de l'abbé Boudet, Mathieu est le seul évangéliste. C'est signé.
Matthieu "a" son tombeau à Salerne, ville universitaire en médecine, qui possède une source ferrugineuse bicarbonaté comme à Rennes les Bains (Maxime Durand-Fardel, Dictionnaire général des eaux minérales et d'hydrologie médicale, Volume 2, 1860 - books.google.fr).
L'eau minérale de Rochemaure est alcaline et diurétique, éminemment pure, exportée, indiquée pour le traitement des maladies du tube digestif, des voies urinaires, diarrhées infantiles, dyspepsie, goutte, gravelle, rhumatisme chronique et toutes tes névroses; excellente contre l'embonpoint (J. Marandel, Guide pratique des villes d'eaux, C. Amat (Paris), 1910 - gallica.bnf.fr).
Tandis que Daniel médite sur les prophéties de Jérémie, Gabriel, ange de Iahveh, lui apparaît et lui explique le sens caché des paroles que Iahveh avait prononcées par la bouche de son serviteur à l'époque de Nabuchodonosor et de la prise de Jérusalem. Dans soixante-dix ans, avait dit Jérémie (25,12), Jérusalem sera relevée et glorifiée. Eh bien, ces soixante-dix ans sont soixante-dix sabbats d'années, soixante-dix semaines ou septaines d'années, c'est-à -dire quatre cent quatre-vingt-dix ans... La première entrée de Nabuchodonosor à Jérusalem est de l'an 599 ; pour arriver à son compte, l'ange de Iahveh redouble les sept premières septaines, c'est-à -dire les 49 premières années; 49 années retranchées de 490 années, il reste 441 années; or, si nous descendons de 441 années après l'an 599, nous obtenons l'an 158; donc en l'an 158, disons (car les livres juifs ne connaissent pas la rigueur mathématique) aux environs aux environs de l'an 158, c'est-à -dire quelques années après la profanation du temple par Antiochus Epiphane, la promesse divine sera accomplie. Cette vision pourrait s'intituler : De l'art d'accommoder les dates (Edouard Dujardin, La source du Fleuve Chrétien: histoire critique du Judaïsme ancien et du Christianisme primitif. le Judaïsme. I, Volume 1, 1906 - books.google.fr).
Le parallèle des deux noms d'ange Gabriel et Michel avec le nom de Daniel laisse supposer que cette parenté onomastique établit une relation étroite entre le voyant, jugé digne d'une si grande révélation, et les représentants du monde céleste (O. Plöger) (André Lacocque, Le livre de Daniel, 1976 - books.google.fr).
Le nom de Boudet viendrait du germanique "Bod" : messager (www.jeantosti.com).
Il semble bien que les archanges n'aient pas été limités à leur fonction de messager (Gabriel), de chef de la milice céleste (Michel), de ministre de Dieu auprès des hommes (Raphaël), mais aient été aussi considérés comme ayant une fonction d'adoration à la cour céleste. Gabriel est le messager divin lors de l'Annonciation (Les Cahiers de Saint-Michel de Cuxa, Volumes 28 à 29, 1997 - books.google.fr).
Un point de commun entre Rennes les Bains et Rochemaure est l'existence d'un Carré SATOR, sujette à caution pour le village de l'Aude.
Nous irons à Rennes-les-Bains, dans l'Aude, tout près de Rennes-le-Château et de son mystère. Notre « sator » se dissimulait timidement au dos d'une pierre sculptée dont l'avers représentait une tête ornant le sommet d'un menhir, au "Cap de l'Homme". Au château de Bonaguil, à l'ouest de Cahors, il prend la forme d'un graffite dans l'embrasure d'une fenêtre de la « Grosse Tour » (Robert Maestracci, Géographie secrète de la Provence, 1998 - books.google.fr).
Le château de Bonaguil possède une église Saint Michel et une chapelle Sainte Barbe dont les fêtes servent de repères à la division de l'année en 22 (22 v’la l’Tarot : Kabbalisation du Tarot : 78 marches - books.google.fr).
L'abbé Boudet aurait coupé la tête d'un menhir anthropomorphique (dit "de dagobert II"), et la scella dans le mur du presbytère de Rennes-les-Bains. Le carré SATOR se trouverait donc gravé à l'arrière de celle-ci.
L’opuscule "Pierres gravées du Languedoc", attribué à Eugène Stüblein, ajoute à l'original, entre autres, la gravure du buste de Dagobert II (pl.XIX et XX), retrouvé à Rennes-les-Bains. Il le dota d’un carré Rotas écrit en caractères grecs. Le dépôt légal de la plaquette Stüblein à la BnF date du 20 juin 1966 et chose étrange, un mois plus tard, le 27 juillet exactement, une copie des planches XIX, XX et la page d’introduction de l’abbé Courtaly, fut déposée à la bibliothèque de Rouen sous le titre "Le carré magique Rotas à Rennes-les-Bains, par l’abbé Courtaly" (sic) sans collage et avec des variantes dans les légendes. L'exemplaire de Rouen n'est pas une copie de celui de la BnF. C'est un original frappé du tampon de la bibliothèque de Rouen (www.lemercuredegaillon.net - Carre codex).
Il y aurait au moins deux têtes : l'une découverte au Pla de las Brugos fut placée dans le mur du presbytère de Rennes les Bains à la demande de l'abbé Boudet ; une autre au Cap de l'Hom, la "belle tête de Sauveur" remise à M. Cailhol à Alet :
"Un ménir était conservé à cet endroit, et on y avait, dans le haut, sculpté en relief, une magnifique tête du Seigneur Jésus, le Sauveur de l'humanité. Cette sculpture qui à vu près de dix-huit siècles, a fait donner à cette partie du plateau le nom de Cap dé l'Hommé (la tête de l'Homme), de l'homme par excellence, filius hominis. Il est déplorable qu'on ait été obligé, au mois de décembre 1884, d'enlever cette belle sculpture de la place qu'elle occupait, pour la soustraire aux ravages produits par le pic d'un malheureux jeune homme, lequel était bien loin d'en soupçonner la signification et la valeur." (VLC, p. 234)
Autre point commun le Roko Negro de la VLC, pages 231-232, qui le rocher noir, comme Rochemaure : "Cette roche blanche qui frappe les yeux tout d'abord, est suivie d'une assise de rochers noirâtres, s'étendant jusqu'à Roko Négro. Cette particularité a fait donner à cette roche blanche, placée en tête des roches noires, le nom de Blancfort – blank, blanc, – forth, en avant –."
Dotée de sources aux qualités exceptionnelles découvertes par les romains, Rochemaure exploite alors cet atout en créant une importante station thermale dénommée Fontes Collaxionis. Ces sources sont toujours exploitées sous le nom " Ardéchoise " sur le site dit du Prieuré (www.ardeche.com - Rochemaure).
Rochemaure posséda une source d'eau minérale : Melior ou Laurentine qui fut distribuée comme l'eau d'Aurel. Elle coule au pied des rochers Basaltiques du Volcan éteint Le Chenavari (Fournisseur de S.A.R Madame la Duchesse de Guise). Puis l'eau du Prieuré fut embouteillée et vendue sous les marques Montval, Casino, Beaumont et St Laurent plate ou gazéifiée. C'est vers 1994 que fut arrêté l'exploitation (www.aquamania.net, medarus.org).
La source Laurentin et la source des Fonts, au hameau des Fontaines, ont été autorisées le 11 juin 1900 pour une durée de 30 ans. Le 21 juin 1927, la première a été autorisée à prendre le nom de source du Prieuré et la seconde celui de source Melior. Ce sont des eaux froides bicarbonatées sodiques, en fait peu minéralisées. Les autorisations n'ont pas été renouvelées. La Source du Prieuré fut ensuite utilisée comme eau de table ou pour la fabrication de limonade. Son débit est de 200 l/m. La source Melior (15 à 20 l/m) a été abandonnée à la suite de contaminations bactériennes. Ces sources sont situées près d'une faille séparant le Crétacé et l'Oligocène; elles sont encadrées par des pointements volcaniques. (Montélimar, XXX-38 - ficheinfoterre.brgm.fr).
En revanche, on est certain que les Gallo-Romains installèrent au pied de la montagne une station balnéaire importante, dite «Fontes Collaxionis» (fontaine dont l'eau dilate), en face d'Ancunum (Ancône), sur l'autre rive du Rhône. On y a découvert des cippes (stèles funéraires), des mosaïques, des fragments de poterie. La voie d'Antonin le Pieux, de Lyon à Nîmes, passait par là depuis 30 avant Jésus-Christ, franchissant le pont romain de Viviers, celui du Pouzin et sans doute aussi celui de Pontpierre sur l'Eyrieux. Un embranchement partait de Rochemaure vers le Puy, passant par Sceautres et Mézilhac. L'abandon de la station des « Fontes » date du V siècle après Jésus-Christ, et se trouve donc contemporain de celui d'Alba. Cela n'empêcha pas l'installation, plus tard, d'un prieuré clunisien près de la source; et l'exploitation de la «source du Prieuré» a été relancée, mais en vain, voici une dizaine d'années (Michel Riou, Ardèche, terre de châteaux, 2002 - books.google.fr).
« Le Bain-fort (disait M. Julia, en nous expliquant les qualités chimiques) contient une portion de carbonate de fer, qui lui assure une vertu plus fondante que celle des eaux de Balaruc. On peut les employer en bains et en fomentation. Mais l'acide-carbonique qu'elles dégagent, les rend peu propres à servir pour les bains de vapeurs. - Dans la rivière il y a un naissant qui doit en être une émanation. Elle a pour les buveurs une vertu très-laxative. - C’est cette source qui fournit les douches » (Auguste de Labouïsse-Rochefort, Voyage à Rennes-les-Bains, 1832 - books.google.fr).
Collaxionis (de Rochemaure) vient du verbe collaxo (conlaxo) qui signifie en effet dilater (Gaffiot). Laxo d'où laxative.
Gabriel à Rennes les Bains
Apparemment le seul "monument" de Rennes-les-Bains qui parle de l'ange Gabriel est La Vraie Langue Celtique de l'abbé Henri Boudet. L'ange qui parle à Joseph dans l'évangile de Matthieu est identifié au Gabriel de Luc.
Ce fut vraisemblablement Gabriel, l'ange de l'Incarnation, qui apparut en songe à Joseph pour dissiper ses angoisses. Souvent Dieu s'est révélé aux hommes dans le silence de la nuit. Il ne faut pas confondre ces songes envoyés du ciel, dont saint Matthieu parle à six reprises, avec les rêves ordinaires. L'ange dit : « Ce qui a été engendré en elle est l'œuvre du Saint-Esprit. » (Alfred Durand, Evangile selon Saint Matthieu, 1924 - books.google.fr).
S. Cyprien dit donc, que selon l'Evangile de S. Matthieu, l'Ange Gabriel parla à Joseph en cette sorte :Joseph fils de David, ne craignez point de prendre avec vous Marie votre femme, &c. Item cata Matthaeum: Gabriel Angélus ad Joseph: Joseph fili David, ne metueris assumere Mariam uxorem tuam, &c... (Advers. Iudaos Lib. 2) (Jean Martianay, Vulgata antiqua Latina et Itala versio Evangelii secundum Matthaeum, 1695 - books.google.fr).
Boudet pourrait faire une allusion au méridien de Paris, qui passe à Rennes les Bains, en men,tionnant l'Observatoire de la capitale :
L'eau du Bain-Fort marquant + 51 degrés centigrades, qui se réduisent à 40, puisqu'il faut retrancher les onze degrés constants marqués par le thermomètre à vingt-huit mètres au-dessous du sol, dans les caves de l'Observatoire de Paris... (VLC pages 268-269).
Or dans la tradition musulmane, Gabriel est lié à l'instant de midi, heure qui permet de tracer la méridienne :
Une tradition reçue du Prophète raconte que Mahomet demanda un jour à l'ange Gabriel: «Est-il midi ? — Non, oui. — Comment, non, oui ! — Prophète de Dieu, pendant le seul moment qu'il m'a fallu pour dire non, oui, le soleil a parcouru dans son orbite un espace de cinq cents années de voyage. Toutefois, les hommes peuvent facilement connaître le moment du midi humain, ou première inclinaison du soleil vers l'Occident. Pour cela, on plante dans un endroit dont l'aire est parfaitement unie et horizontale, un bâton bien droit. A mesure que le soleil s'élève, l'ombre décroît ; au moment où il esta son apogée et s'arrête un instant, l'ombre reste immobile, n'augmente ni ne diminue; c'est là qu'est le milieu du jour. Puis le soleil commence à incliner vers l'Occident, et l'ombre du bâton commence à s'allonger; c'est ce premier moment d'inclinaison qui est le midi, moment à partir duquel l'ombre va se prolonger du côté de l'Orient; c'est d'alors que l'on marque le point au delà duquel la longueur de l'ombre devra être égale à la longueur du corps qui la projette; et c'est encore ce premier moment d'inclinaison qui est le midi de la prière. Lorsque l'ombre a acquis, à partir de ce qu'elle était à midi, la longueur du corps qui la projette, le temps de faire la prière du midi est entièrement écoulé. La fixation du moment de la prière méridienne et de la durée du temps pendant laquelle on peut l'accomplir fut donc enseignée par l'ange Gabriel même, astronomiquement (Antoine-Ernest-Hippolyte Carette, Émilien Jean Renou, Jean-André-Napoléon Périer, Adrien Berbrugger, Exploration scientifique de l'Algérie pendant les anées 1840, 1841, 1842, Volume 10, 1848 - books.google.fr).
Avant Duino,le futur auteur des Sonnets à Orphée avait déjà perçu à ses côtés la présence de l'ange, identifié tantôt à l'inspiration et tantôt à la mort. Lorsque Rilke visite Chartres en compagnie de Rodin, il remarque une statue de chérubin aux traits extasiés qui veille sur un cadran solaire ; ce sera l'Ange du méridien des Nouveaux Poèmes : Ange souriant, sensible figure bouche faite de cent autres bouches (Marc Alyn, Venise, démons et merveilles, 2014 - books.google.fr).
Sur la façade sud, près du portail ouest, un ange sculpté porte dans ses bras un cadran solaire. Il s'agit d'un des plus anciens cadrans à style polaire de France, on peut lire la date 1578. En fait le cadran de l'extérieur n'est qu'une copie, l'original se trouve dans la crypte ouverte au public en été. Les lignes horaires sont tracées de 6H du matin à 6H du soir et numérotées en chiffres romains. Notez que sur ce cadran, bien que possédant un style orienté vers le pôle comme les cadrans modernes, les lignes horaires sont toutes espacées du même angle formant 12 secteurs égaux de 15°, comme sur les cadrans canoniaux (cadrans-solaires.pagesperso-orange.fr - Chartres).
Ezéchiel - Rennes-le-Château - Michel
Pour trouver saint Michel, on suit la transversale de la Croix des Prophètes vers l'ouest qui passe par Espéraza.
L'église Saint-Michel d'Espéraza est de style roman et construite au XIIIe siècle au bord de l'Aude. Entièrement détruite en 1575 lors des combats qui opposent la population aux protestants qui se sont retranchés dans le village. Elle est reconstruite dans la première moitié du XVIIe siècle. Les travaux se termineront en 1664 (fr.wikipedia.org - Espéraza).
Marie Dénarnaud est née le 12 août 1868 à Espéraza de Guillaume (1840-1930) et Alexandrine Marre (1844-1928). Elle mourut le 29 janvier 1953 (www.renneslechateau.com).
Ezéchiel et Marie-Madeleine
Nous voici arrivés à saint Grégoire Saint Grégoire le Grand, que les défenseurs de la disinction aiment à représenter comme l'inventeur de l'unité, ou plutôt, si on nous permet de le dire, comme le corrupteur de l'ancienne tradition de l'Eglise. Lefévre d'Etaples a avancé le premier une assertion aussi offensante pour la mémoire de ce grand pape, et depuis Lefèvre une multitude d'auteurs, quoique très-capables de découvrir la fausseté de ce paradoxe, n'ont pas laissé de l'adopter aveuglément, et d'en faire comme la base de leur système touchant la distinction. Ce que nous avons dit jusqu'ici dans la première et la seconde section montre qu'au lieu d'avoir corrompu l'ancienne tradition de l'Eglise, saint Grégoire est un témoin fidèle et bien informé de cette de la vérité; et cet oracle de la vérité qui s'est accompli en elle : « Beaucoup de péchés lui sont remis, parce qu'elle a beaucoup aimé ». Dans ses homélies sur le prophète Ezéchiel, il enseigne la même doctrine : « Marie-Madeleine, après les souillures de beaucoup de péchés, vint se jeter avec larmes aux pieds du Rédempteur... » Et encore dans une autre homélie : "Marie-Madeleine a été purifiée dans cette fontaine de miséricorde; elle qui avait été auparavant une pécheresse fameuse, effaça ensuite ses fautes par ses larmes » (Étienne Michel Faillon, Monuments inédits sur l'apostolat de sainte Marie-Madeleine en Provence et sur les autres apôtres de cette contrée, Volume 1, 1818 - books.google.fr).
Ezéchiel dit au verset 8 du Livre I :"Et ils avoient des mains d'hommes sous leurs ailes de quatre cotés". Ces quatre côtés nous peuvent marquer les quatre parties du monde, l'Orient, l'Occident, le Septentrion & le Midi, parce que Dieu a répandu la prédication de ses Saints dans tous les endroits de la terre. Mais nous pouvons aussi entendre par ces quatre côtés, les quatre vertus principales qui sont comme autant de sources d'où naissent toutes les autres ; savoir la Prudence, la Force, la Justice & la Tempérance. Et l'on peut dire que nous possédons véritablement ces vertus, lorsque nous en gardons exactement l'ordre. Car la premiere est la Prudence, la seconde la Force , la troisième la Justice, & la quatriéme la Tempérance. [...] Ainsi ces animaux mystérieux ont des mains sous leurs ailes : c'est-à -dire, qu'ils ont la vertu de l'action sous le vol de la contemplation. C'est ce qui nous est parfaitement représenté dans l'Evangile par ces deux sœurs Marthe & Marie. Marthe étoit fort occupée à préparer tout ce qu'il falloit; mais Marie se tenait juste aux pieds de Jésus Christ, écoutant sa parole. L'une étoit donc appliquée à l'action, & l'autre à la contemplation. L'une se soutenoit dans la vie active par ses services extérieurs, & l'autre se nourrissoit de la vie contemplative, en tenant toujours son cœur attentif à la parole du Sauveur. Or quoique la vie active foit bonne, il est certain néanmoins que la contemplative est encore meilleure, parce que celle-là se termine avec cette vie mortelle, au lieu que celle-ci se perfectionne encore plus dans l'immortalité. Et c'est ce que le Sauveur a bien voulu marquer lui-même, lorsqu'il dit ; Marie a choisi la meilleure part, & elle ne lui sera point ôtée (Les homélies de S. Grégoire, pape, sur Ezéchiel, traduit par Le Clerc, 1747 - books.google.fr).
Peu de chose sur Marie Madeleine et le taureau ou le boeuf.
La Légende Dorée raconte l'histoire d'un bouvier, Pierre. Le jour de la féte de Marie-Madeleine, il a labouré. Punition immédiate : la foudre tue ses boeufs; lui est atrocement brûlé à la jambe : le tibia se détache. Il se traîne jusqu'à l'église, implore la Vierge et cache le membre arraché dans un creux de l'édifice. Marie a pitié et le guérit (Paulette L'Hermite-Leclercq, La femme, la recluse et la mort, Muerte, Religiosidad y Cultura Popular: Siglos XIII-XVIII, 1994 - books.google.fr).
Daniel - Raphaël - Marc - Saint Just et le Bézu - La Cassaigne
La petite église de Bézu est dédiée à saint Jean-Baptiste, annexe de Saint-Just. Le curé de Saint Just à l'époque de Saunière est l'abbé Cassignac.
Cassignac est un nom de famille qui represente probablement un nom de lieu-dit ou de hameau issu du latin cassanea, désigne une plantation de chênes, comme La Cassaigne, et Cassaignes aussi il est vrai (www.genealogie.com - Cassignac).
Un dispositif dans l'église de Saint-Just est une plaque gravée dans le Sudarium de 1897 avec la phrase :
VERA EFFIGIES SACRI VULTUS DOMINI NOSTRI JESU CHRISTI / QUAE ROMAE IN SACROSANCTA BASILICA S.PETRI IN VATICANO RELIGIOSISSIME / ASSERVATUR ET COLITUR.
Ce qui veut dire approximativement : « la peinture de Véronique de la figure de notre Roi Jésus Christ, conservée dans la Basilique Saint Pierre au Vatican. » La présence de cette plaque n'est pas remarquable en soi, mais ceci gagne en poids lorsqu'un réalise combien de nombreuses chapelles dans la région ont cette même inscription dans un mur. J'en comptabilisais non moins de quatre en une seule journée. A Brenac, cette plaque a été encastrée dans l'autel de l'exquise chapelle de côté qui fut payée par le notaire royal Courtade (Corjan de Raaf, Le meilleur ami du prêtre : Grassaud, 2007 - www.societe-perillos.com).
La Cassaigne a sa Notre Dame du Lait, mise en relation avec sainte Véronique (Roger Nègre, Notre Dame du Lait (La Cassaigne, Aude), Folklore 157, 1975 - garae.fr).
Or La Cassaigne est aligné avec Soulac où sainte Véronique rapporta du lait de la Vierge Marie ainsi que du sang de Saint Jean Baptiste, Fronsac, et Rennes les Bains (Construction de la Croix d’Huriel).
On trouve dans les actes du Parlement de Paris la transcription "Albo Duno" pour Le Bézu dont le seigneur était Jacquet de Voisins (Actes du Parlement de Paris: 2. série, de l'an 1328 à l'an 1350. Jugés (lettres, arrêts, jugés), Volume 3, 1975 - books.google.fr).
Vers 1060, ses premiers seigneurs étaient Pierre Ier et Bernard Ier d'Albedun. Pendant les XIIe et XIIIe siècles quelques autres noms ont été enregistrés dans les chartes de la région : Pierre II, Bernard Sermon Ier, Bernard II, Bertrand et Bernard Sermon II. Tous ces personnages ont été seigneurs d'Albedun. Guilhabert de Castres a vécu pendant trois ans de Pâques 1229 à 1232, au château d'Albedun, sous la protection de Bernard Sermon le Vieux (appelé Bernard Sirmon le Vieux), avant de se réfugier à Montségur. Entre 1292 et 1307, le chateau aurait été un temps la propriété des Templiers. En 1307, Othon d'Aure, vassal du Comte, vivait dans le château d'Aldebun et fut accusé de fabrication de fausse monnaie. En 1344, la famille de Voisins est de retour dans le château, mais Brunissende, la femme de Jacques de Voisins, Guillaume de Cathala (Beau-fils de Brunissende et neveu du pape Benoit XII, pape en Avignon, mort en 1342), et un couple d'autres nobles furent aussi accusés des même faits. Ils étaient passibles de la peine de mort par ébouillantage ou pendaison. (www.chateau-fort-manoir-chateau.eu - Bézu).
Guillaume Joseph Eugène Grassaud est né à Saint-Just-et-le-Bézu in 1859 de Baptiste et Marie-Louise Flamand. C'était un ami de Bérenger Saunière. A l'abbé Grassaud, curé de Caudiès-de-Fenouillèdes, il offrit un très beau calice et régla les notes de ses fournisseurs avec des bijoux de facture ancienne. (www.renneslechateau.nl - Grassaud, (albert-fagioli.blogg.org).
Les saints de Saint Just et le Bézu
Au Bézu, se trouve l'église Saint Jean-Baptiste et à Saint Just l'église Sainte Eugénie. Quel saint Just et quelle sainte Eugénie ?
Just (ou Juste) et Pasteur, (en espagnol Justo y Pastor), sont deux frères chrétiens, martyrisés à Alcalá de Henares, près de Madrid, vers 304, pendant les persécutions ordonnées par Dioclétien. Ils sont vénérés comme saints par l'Église catholique romaine et sont particulièrement populaires en Espagne. La cathédrale de Narbonne porte leur nom. Just et Pasteur sont fêtés le 6 août. A Narbonne, la cathédrale est consacrée en leurs noms depuis 782. Il ne faut pas confondre saint Just, compagnon de saint Pasteur, avec les nombreux saints appelés Just ou Juste, en particulier les deux archevêques saint Just de Lyon et saint Juste de Cantorbéry (fr.wikipedia.org - Just et Pasteur).
Just de Lyon s'est exilé en Egypte où il aborde à Alexandrie et où il entre dans un monastère.
En 1377, un texte mentionne l'église de Saint-Just, unie au Chapitre de Saint-Paul-de-Fenouillet. Elle est consacrée à sainte Eugénie et reprend la dédicace d’un ancien couvent situé à environ 2 km. Les anciens du village racontaient que les reliques et les fonts baptismaux en grès proviendraient de cet ancien monastère (www.pyreneesaudoises.com - Saint Just et le Bézu).
Si Eugénie n'est pas la sainte martyre avec Pélage à Cordoue, alors c'est celle de Rome, martyrisé en 262, un 24 décembre, vécut une partie de sa vie à Alexandrie (Nouvelle revue d'onomastique, Numéros 45 à 46, 2005 - books.google.fr).
Les Martyrologes hiéronymien et romain célèbrent sainte Eugénie de Rome le jour de la nativité du Christ. Les manuscrits mozarabes la commémorent le 27 décembre, à l'exception du calendrier de Cordoue qui la mentionne le 30 du même mois (Bibliothèque de l'École des chartes, Volumes 120 à 121, 1963 - books.google.fr).
Elle était fille de Philippe, que l'empereur Commode avait nommé préfet d'Egypte. Philippe se rendit en Egypte avec Claudia, sa femme, Avitus et Sergius, ses fils, Eugénie, sa fdle, et les eunuques Prothus et Hyacinthe. Comme il était très-zélé pour le culte des faux dieux, il devint un persécuteur violent des chrétiens; la ville d'Alexandrie vit se multiplier les martyrs. Eugénie, sans être chrétienne, avait conçu une grande estime pour les disciples de Jésus-Christ. Lorsque ses parents songèrent à la marier, elle prit une grande résolution. Elle sortit de la ville avec Prothus et Hyacinthe, pour se rendre à une maison de campagne du voisinage ; là , elle leur découvrit le dessein où elle était de se faire chrétienne et de fuir la maison paternelle ; elle prit des vêtements d'homme et les entraîna avec elle. Bientôt ils rencontrèrent Hélénus, évêque d'Héliopolis, qui vivait dans la solitude, entouré d'un grand nombre de chrétiens, chantant et louant Dieu avec lui. Ils demandèrent à parler au saint évêque, qui les instruisit, les baptisa, et donna à la fille de Philippe le nom d'Eugène, quoiqu'une révélation lui eût fait connaître son sexe. Les trois nouveaux chrétiens vécurent parmi les solitaires. Philippe, après avoir longtemps fait chercher sa fille en vain, convaincu qu'elle était morte, lui éleva une statue d'or et la fit honorer comme une déesse. Cependant, l'abbé qui qui gouvernait les solitaires mourut. Eugénie, — alors Eugène, — s'était fait distinguer par tant de vertus, qu'elle fut élue à sa place, malgré sa résistance. La réputation du nouvel abbé se répandit au loin. On venait le consulter de toutes parts, et les miracles qu'il opérait, aussi bien que ses vertus, le mettaient en grande vénération. Une malheureuse femme qu'il avait guérie conçut pour lui une passion criminelle; repoussée plusieurs fois, elle alla porter plainte au préfet Philippe, et accusa l'abbé d'avoir voulu l'outrager. Eugénie, traînée devant le juge, allait être condamnée au dernier supplice, lorsqu'elle révéla son sexe, et présenta ses deux compagnons, Prothus et Hyacinthe, qui ne l'avaient jamais quittée. Le juge reconnaît sa fille, Claudia accourt et l'embrasse, Philippe se convertit, et la paix est rendue aux chrétiens. Philippe fut lui-même, quelque temps après, établi prélat de l'Eglise d'Alexandrie, et une nouvelle persécution le conduisit au martyre. Claudia, Eugénie, Prothus et Hyacinthe revinrent à Rome avec toute leur maison. Avitus et Sergius devinrent, l'un proconsul de Carthage, l'autre vicaire d'Afrique. Claudia s'occupait de la conversion des dames romaines, Eugénie de celle des vierges, Prothus et Hyacinthe de celle des jeunes gens. Une noble jeune fille, nommée Basilla, fut convertie par Eugénie ; Prothus et Hyacinthe l'intruisirent dans la foi chrétienne; elle refusa d'épouser un païen à qui elle avait été fiancée; celui-ci la dénonça à l'empereur Gallien, et elle fut martyrisée. Prothus et Hyacinthe, dénoncés avec elle, eurent la tête tranchée. Eugénie, appelée à son tour devant le juge, et sollicitée de sacrifier aux idoles, renversa par ses prières la statue et le temple de Diane, et, après avoir enduré les plus cruelles tortures, eut aussi la tête tranchée par le glaive; sa mère la suivit quelques jours après (Bibliographie catholique: revue des ouvrages de religion, de philosophie, d'histoire, de littérature, d'éducation, etc, Volume 24, 1860 - books.google.fr).
La ville de Cordoue est une des plus pittoresques d'Andalousie, de nombreuses églises élèvent de toutes parts leurs flèches aiguës ou leurs coupoles élégantes; une surtout se distingue entre elles : c'est la paroisse de Saint-Nicolas; jadis mosquée, son minaret existe encore et sert de clocher. Quelques autres monuments nommés triunfos viennent orner les rues de la ville, ce sont des colonnes isolées ou accouplées et surmontées par les statues de quelques saints. Mais celui dont on retrouve le plus généralement l'image est saint Raphael, patron de la ville. Ses triunfos, ornés de réverbères et de fanaux qu'ils doivent à la piétê des fidèles, forment de nuit une gracieuse illumination d'un genre tout à fait original (Isidore Séverin Justin baron de Taylor, Voyage pittoresque en Espagne, en Portugal et sur la cote d'Afrique, de Tanger a Tétouan, 1826 - books.google.fr).
On trouve le lieu-dit Les Champs de Marc à l'est de Bézu. Il est vrai qu'il y a Luc-sur-Aude au nord de la Croix des Prophètes, Luc qu'on attendrait à l'ouest. Ici se trouve la Métairie de Reffle, nom qui ressemble à Raphaël.
Alexandrie (avec Venise) est associé à La Cassaigne.