Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts
Isaac Newton
Le Sarnieu - Sommet au large de Mimizan
Ex Oriente Lux
La dominante de cette diagonale porte encore une fois sur les Vierges Noires. Pas moins de 7 la plupart dont l'origine est rapportée à l'Orient : Seyssel, Lyon, Saint-Gervazy, Ardes, Auzers, Mauriac, Limeuil.
La Vénus à la corne découverte dans l'abri de Laussel à Marquay nous plonge dans l'origine préhistorique de la dévotion mariale.
A Seyssel, la vierge noire aurait été rapportée des croisades, on trouve aussi une grotte de la Sarrasinière ; à Lyon, l'image viendrait de Terre sainte puisque faite par saint Luc lui-même ; à Mauriac, ce sont des chevaliers partis en croisades, faits prisonniers par les Sarrasins qui se retrouvent, après avoir imploré Notre-Dame des Miracles, miraculeusement transportés en Auvergne avec leurs chaînes.
Sur la diagonale, le château de Saint-Chamant dans le Cantal recèle 6 tapisseries représentant des épisodes de la Jérusalem délivrée du Tasse avec Godefroy de Bouillon en acteur principal face aux Sarrasins.
Saint François de Sales
Représenté à travers l'église de Seyssel, les peintures monumentales de Preignac, la consécration qu'il a faite de l'église de Brénaz, Lyon où il est mort, le village de Groisy où sa mère est née, saint François de Sales prolonge par son action prosélyte s l'incomptréhension religieuse. Saint François évangélisa en deux ans le Chablais, à partir du château des Allinges (à Allinges). Prouesse qui, hors propagande, cache des méthodes inséparables de la pression politique du duc de Savoie, le fantasque et baroque Charles-Emmanuel. Alors que, sous l'heureuse influence de la fille de François Ier, Marguerite de Savoie (voir Nostradamus) , Philibert-Emmanuel fait une pause dans la répression contre les protestants et les vaudois dont le fondateur Pierre de Vaux serait né à Vaulx-en-Velin.
Après la première guerre de son règne avec Genève et Berne qui se termina par le traité de Nyon le 10 octobre 1589, Charles-Emmanuel Ier (1580-1630) limitait le culte protestant à trois paroisses du Chablais, deux de celui de Gex et une seule de Ternier. La présence d'Henri IV en France et de Lesdiguières (1543-1626), chef des protestants du Dauphiné, l'empêchaient de réprimer les Réformés et il ne put lui aussi que favoriser des missions, en l'occurrence de François de Sales et Louis de Sales, son cousin, commencées en septembre 1594, avec l'aide des capucins de Chérubin de Maurienne. François de Sales n'hésita pas à demander au duc de priver de tous offices de justice et charges publiques les persistants en l'erreur. Saint François de Sales peut célébrer la messe Noël 1596 à Thonon. En 1597, les Français envahirent la Maurienne. Charles-Emmanuel multiplia les démonstrations de force en Chablais et dans le pays de Gex en 1597. La paix de Vervins du 2 mai 1598 avec la France lui donna les mains libres. Le duc proclama l'unité de religion dans ses Etats, interdisant partout le culte protestant, expulsant les pasteurs. Mais ses échecs militaires contre la France en 1600, devant Genève en 1602, empêchèrent une réelle répression. Si le Chablais fut recatholicisé, la Sainte-Maison de Thonon périclita assez vite, et la décision ducale de juin 1602 de convertir de force les vaudois du Piémont resta lettre mort, et fut reportée en 1603. La guerre de Trente ans rend l'affrontement religieux plus violent. En 1619, deux prédicateurs sont exécutés à Saluces. En 1622 la papauté institue la congrégation romaine de la Propagation de la Foi. Au printemps 1630, les troupes de Louis XIII envahissent à nouveau la Savoie. Le 26 juillet le duc meurt d'une crise d'apoplexie. Les protestants de ses Etats pouvaient respirer.[1]
Saint François de Sales est né en 1567 au château de Sales, près de Thorens-Glières (Haute Savoie), dans le cercle " templier " de Haute-Savoie. Sa mère, Françoise de Boisy, fille unique de Melchior de Sionnaz, seigneur de la Thuille et de Vallière, et de son épouse, damoiselle Bonaventure de Chevron Vilette , est née au château de Boisy à Groisy et y passera sa petite enfance.
L'église de Groisy est consacrée à Saint Eucher et Saint Just, deux évêques de Lyon des premiers temps. Saint Just, né à Tournon, fut diacre de Vienne et devint en 350 le treizième évêque de Lyon. Il se dépouilla des insignes de l'épiscopat et s'exila dans le désert de Scété en Egypte, à la suite du lynchage d'un forcené meurtrier aux portes de sa cathédrale, lynchage dont il se tint pour responsable. Il mourut en Egypte quelques années plus tard. Des Lyonnais allèrent chercher son corps, et celui de Viateur son compagnon, et les ensevelirent dans un mausolée de la grande nécropole de Saint-Irénée - Saint-Just, à l'emplacement de l'actuel jardin archéologique, rue des Macchabées.
Que le président Sarkozy affectionne de se rendre sur le plateau des Glières pour honorer les Résistants, on peut se demander de quels résistants il s'agit puisqu'un de ses conseillers est le prêtre Jean-Marie Petitclerc, polytechnicien et salésien, nommé fin juin 2007 comme chargé de mission pour les relations avec les acteurs locaux. Les Prêtres salésiens ont été fondés par Dom Bosco à travers la Société de Saint François de Sales approuvée en 1869.
L'évangélisation est la frontière principale et prioritaire " de la mission des salésiens, a déclaré Benoît XVI dans un message adressé au recteur majeur, le P. Pascual Chávez Villanueva, à l'occasion de leur 26ème chapitre général. Il a ajouté que " dans les situations de pluralisme religieux et de sécularisation, il convient de trouver des chemins inédits pour faire connaître, spécialement aux jeunes, la figure de Jésus, afin qu'ils en perçoivent la fascination éternelle ". Pour le pape, " l'annonce de Jésus Christ et de son Evangile, et l'appel à la conversion, à l'accueil de la foi et de l'insertion dans l'Eglise " ont un caractère central.
Cela explique la prétendue gaffe de Benoît XVI du mardi 12 septembre 2006 à l'Université de Ratisbonne en Allemagne, où il dynamite en moins de 18 mois les ponts que son prédécesseur, le Pape Jean-Paul II avait mis trente ans à établir pour le dialogue et la paix entre des peuples aux convictions différentes.
La mystique salésienne se révèle profondément ancrée dans la théologie comme dans le texte scripturaire. Si la dimension expérimentale est bien présente dans le " Traité de l'amour de Dieu ", l'ascension de l'âme vers Dieu se fait cependant à travers l'Écriture, selon une modalité toute proche encore de la " lectio divina ", et au sein de l'assemblée ecclésiale des saints. C'est donc véritablement une nouvelle conception de la mystique, à la fois scripturaire et théologique qui se met en place avec ce " Traité de l'amour de Dieu ". On voit que dans cette mystique, il manque d'un peu de sentiment, manque de sentiment dont a hérité notre République, qui pérore seulement à travers des discours de sujets aussi important que l'intégration, qui s'active uniquement sous la pression de révoltes et d'émeutes.
Ligne de Vie, ligne de Mort : un enfant perdu de la République
Quelle stupéfaction de voir alignés sur cette même diagonale Vaulx-en-Velin et Maison Blanche (à Vaugneray à côté de Lyon) !
Les gendarmes avaient reçu un renseignement, indiquant qu'un homme se trouvait dans une maison du lieu-dit Maison-Blanche. Quatre gendarmes se sont rendus sur place en reconnaissance. L'homme a ouvert le feu. Après des sommations d'usage, les gendarmes ont riposté. Khaled Kelkal a été mortellement blessé le 29 septembre 1995 à l'heure du journal télévisé, par des gendarmes après qu'il eut ouvert le feu sur eux, à une dizaine de kilomètres de Lyon, au lieu-dit Maison-Blanche, près de Vaugneray, a annoncé la gendarmerie. Il était poursuivi (à la manière d'une chasse à courre) par 800 gendarmes et abattu délibérément - l'officier de gendarmerie criait à ses hommes : " finis-le " - dans les monts du Lyonnais alors qu'il aurait pu être arrêté et jugé.
Né à Mostaganem, en Algérie, Khaled Kelkal a un bon niveau scolaire au collège, il sera pourtant refusé au Lycée de la Martinière (Lyon) ainsi qu'un autre établissement, alors qu'une de ses camarades moins douée sera acceptée. On date sa dérive de cet échec.[2]
Khaled Kelkal déjà connu des services de police pour des délits de droit commun, avait été interrogé par le sociologue allemand Dietmar Loch en 1992 dans le cadre d'une étude sur l'intégration des enfants issus de l'immigration. Il était connu des services de police pour des délits de droit commun. Condamné à quatre ans de prison, en 1991, pour complicité dans des attaques à la voiture bélier dans l'agglomération lyonnaise, son " bon comportement " lui avait valu de sortir au bout de quelques mois. Il était alors retourné vivre à Vaulx-en-Velin, près de sa famille. Le 15 juillet dernier, pourtant, Khaled Kelkal replonge. Ce jour-là, cinq policiers sont blessés à Bron, après qu'une voiture transportant des armes et avec trois hommes à son bord eut tenté d'échapper à un contrôle. Un des suspects, Djamel Ben Amar, est arrêté quelques jours plus tard et écroué. Kelkal faisait aussi l'objet d'un avis de recherche pour son rôle présumé dans l'attentat manqué contre la voie du TGV Lyon-Paris. Son empreinte digitale a été découverte sur le ruban adhésif fixant le détonateur à la bonbonne de gaz découverte le 26 août sur les rails du TGV à Cailloux-sur-Fontaine, au nord de Lyon. Il était encore activement recherché pour son implication dans toute une série d'attentats meurtriers durant l'été 1995, dont celui du RER B de la station Saint-Michel à Paris (8 morts et plus d'une centaine de blessés). Revendiqués par le GIA, ces actes terroristes suscitent une vive inquiétude dans le pays. Les conditions de sa mort, un 29 septembre fête de la Saint-Michel, qui porte le nom de la station de métro plastiquée, ne permettront pas à la justice de faire son travail (L'Humanité du 30 09 1995, L'Humanité du 11 09 1995).
Le monde est une mer, la terre une galère,
L'Homme en est le forçat, le pilote le sort,
Le travail l'argouzin, et le tombeau le port,
Où tant plustost qu'il ancre, il est franc de misère.
Quatrain 94
Claude Guichard (Saint-Rambert-en-Bugey, vers 1545 - Turin, 1607) seigneur d' Arandas
[1] http://www.sabaudia.org/v2/dossiers/protestants/scientifique4.php
[2] Faites entrer l'accusé : Khaled Kelkal "l'ennemi public n°1", documentaire de France 2, réalisé par Bernard Faroux