Partie XVIII - La Chouette d’Or   Hypothèse espagnole   Visées et octogone   
LA CHOUETTE D'OR AUTRES HYPOTHESES VISEES

Visées ou l'octogone

Parmi toutes ses pistes, il semblerait que la prolongation du trait en Espagne ait été révélée par Michel Becker (voir image ci-contre). En effet, une portion de trait en Espagne est à peine visible sur une photo du site des Editions de la Chouette d'Or (parue le 29 août 2023), site officiel servant à la promotion du jeu.

Le trait semble passer grosso modo par Carreña de Cabrales ; ce qui signifie qu'un départ des deux aides entraîne le parcours suivant :

- entre Carteret et Barneville;
- non loin de Jugon, Merdrignac, Josselin et Vannes;
- passe dans le Golfe de Morbihan;
- passe entre les îles d'Houat et de Hoedic;
- et échoue en Mer Cantabrique non loin de Llanes.

Soit la deuxième aide finit dans le Golfe de Morbihan, soit les deux aides sont à comprendre de manière moins stricte en disant qu'elles aident dans la Manche et l'Océan Atlantique (ou Mer Cantabrique proche des côtes espagnoles). Cet indice semble être lié à l'IS des "3 rendez-vous en Mer Cantabrique" (piblo29.free.fr).

Le Trait d'Espagne publié par Becker définit une droite allant, peut-être de Cherbourg, à Llanes port des Asturies (Espagne).

Deux passages sur des espaces aqueux, la Manche, puis le Golfe du Morbihan, atteignent Arzon.

Llanes

L'établissement que nous connaissons aujourd'hui sous le nom de ville de Llanes est très ancien et, dès le Moyen Âge, avant l'octroi de la charte de la ville par Alphonse IX de León, il constituait un centre administratif, militaire et religieux important, ainsi qu'un port important. La commune compte plus de 30 plages, toutes plus idylliques les unes que les autres, et de magnifiques villages côtiers. À l'intérieur des terres, des villages de rêve, des vallées et des montagnes forment une orographie qui s'ajoute aux contreforts de la Sierra del Cuera et qui, à de nombreuses occasions, constitue un point de vue privilégié pour contempler les Pics d'Europe (www.turismoasturias.es).

Alignements de Llanes

RDV - Jarnac - Flexbourg
RDV - Arzon - Cherbourg
RDV - Epernay - Carignan
Angers - Bourges - Beaufort

Angers, ville dont le roi René Ier fut seigneur, et qui fut aussi duc de Lorraine fait prisonnier par Antoine de Vaudémont en 1431 à la bataille de Bulgnéville.

fr.wikipedia.org - Périscope

Visées directes et périscopiques

On pourrait avoir une visée en périscope (à angle droit) par exemple depuis Llanès - Bourges vers Chenavari (Rochemaure).

Le rendez vous en Mer Cantabrique pourrait y faire penser, en sous-marin

La carte que l'on déduit de l'IS "Rendez-vous en Mer Cantabrique" des possibilités de visées en ligne droite (directe) ou à angle droit (périscope) définit un octogone irrégulier centré sur Bourges.

La rectification régulière déplace l'une des extrémités, située à Arzon, à Vannes : (S17, VANNES pour passer à gué et 2E TRAIT, 05 avr. 2020 à 11:21 - les-sans-hulotte.net).

Cela permet de tracer une croix de Malte, dont trois secteurs seraient les espaces où trouver la "nef encalminée" : Vézelay, Ronchamp, Sion-Vaudémont, Chartes, Fontainebleau, Aiguilhe, Conques, Chenavari-Rochemaure par exemple.

Saint-Amand est sur une diagonale de l'octogone, et, si l'octogne est agrandi pour que Saint-Amand devienne un de ses sommets, le Trait d'Espagne est tangent au cercle circonscrit à l'octogone. De même Golfe Juan - Llanes est tangent à ce cercle.

L'un des côtés de l'octogone épouse la droite orthogonale à Roncevaux - Carignan, Saint-Amand-les-Eaux - Carignan.

Carignan est au milieu d'un des côtés de l'octogone et la droite Roncevaux - Carignan atteint l'octogone par le milieu du côté opposé vers Grignols (fr.wikipedia.org - Grignols (Gironde)).

Le sommet symétrique à Saint Amand les Eaux par rapport à Carignan est près de Morhange (Moselle) : cf. l'énigme 420 et le héros de L'Atlantide, de Pierre Benoit, dont la souveraine est Antinéa, descendante de Neptune.

Vannes - Angers - Bourges - Nevers - Beaufort est sur un diamètre de l'octogone.

Hucbald, chassé de Saint Amand par la jalousie de son oncle abbé Milon, aurait enseigné à Nevers et écrit des Vies de saints à la demande de l'évêque de la ville. Il aurait rapporté des reliques de saint Cyr avec l'accord de l'évêque, échappant à la colère des fidèles, à Saint Amand dont il devint abbé (Jacques-Paul Migne, Encyclopédie théologique, Dictionnaire de patrologie, 1854 - www.google.fr/books/edition).

Octogones en littérature

Octogone
Qu'assure
L'octogonalité. / seconde, nonne. / succombe.
Succube ;/ succession ;/saveur ;
(J. Roubaud, Mezura, D'atelier, n° 10-11, chap. septième, Paris, 1976 ) (Groupe "mu", Avant-gardes et rhétorique, Les Avant-gardes littéraires au XXe siècle, Tome 2, 1986 - www.google.fr/books/edition).

Octogone (2014) est le neuvième livre de poésie de Jacques Roubaud, tous parus chez Gallimard. Aux dires de l’auteur, lors de la publication d’E, en 1967, il avait eu l’idée d’en écrire sept autres formant autour de ce premier un octogone. Celui-ci, le dernier, conçu alors qu’il est octogénaire, constitue le huitième sommet de cette structure géométrique – par ailleurs en résonance avec son poème intitulé «L’an climatérique» (p. 244), (une année climatérique étant une année critique dans la vie humaine et celles-ci ayant lieu tous les 9 ou 6 années), celui de sa 9 x 9 = 81ème année. Il achève d’ailleurs ce poème par le vers : pouvoir admettre prévoir contempler attendre décider / voir / sa mort /. [...] Le livre se clôt par un poème dont le titre est «Bonheur : sextine» (Jean-Jacques Bretou, Jacques Roubaud : Octogone, 2015 - www.google.fr/books/edition).

La culture occitane a eu longtemps en France le statut de ces servantes-parentes qu'une riche famille exploite et cache en même temps : la cousine pauvre, pleine de talents et de qualités mais qu'on maintient à l'écart, tout en l'utilisant. Pendant la première moitié du siècle, la littérature d'oc a intéressé par exemple davantage les érudits que l'«honnête homme» francophone, qui n'avait à sa disposition que de bien piètres traductions. Il y a une vingtaine d'années seulement qu'on dispose de belles et sérieuses anthologies bilingues, comme celles de René Nelli et René Lavau, de Pierre Bec, et que les travaux de Robert Lafont et des historiens de la culture occitane ont franchi le mur de l'indifférence généralisée. Qu'un poète contemporain se consacre à choisir et traduire cent dix - neuf poèmes de troubadours , que ce choix paraisse dans une édition de poche, que le travail de Jacques Roubaud soit à la fois de très grande qualité et le livre accessible, par son prix, à un vaste public, c'est un heureux signe. Ni les rudes cavaliers arabes qui conquirent notamment l'Andalousie ni les hommes de guerre féodaux qui se réjouissaient si fort, comme Bertrand de Born, d'«asclar chaps e bratz» (de fendre têtes et bras), n'étaient de doux esthè- tes et de sages philosophes. C'est pourtant à Bagdad au IXe siècle, dans l'Andalousie arabe du XIe siècle et dans la France d'oc du XIIe que l'humanité donne deux des exemples les plus séduisants d'invention de règles du jeu. Des règles destinées à apprivoiser et civiliser des soudards plutôt féroces et des puissants pas très raffinés. Les règles dont il s'agit également chez les Arabes et les Occitans sont destinées à gouverner deux mouvements réputés ingouvernables ou irrépressibles : le besoin sexuel et le besoin de communication, c'est-à-dire ce qu'on appelle, suivant les cas, le rut ou l'amour, et ce que l'on nomme, selon l'espèce, l'interjection ou la parole savante.

Amour courtois, poésie courtoise : c'est toujours une mesure imposée à la barbarie première des sentiments, à la confusion originelle des mots. La notion occitane de mezura n'exprime pas, à l'origine, une idée molle de «juste milieu», de compromis tiède. «La mezura, écrit Jacques Roubaud, est le seul rempart du troubadour (et de la dame) contre l'anarchie de l'eros, la passion fatale qui guette les amants et peut les faire basculer dans la folie et la mort. Il n'est pas indifférent que la "mesure" soit aussi un concept de la théorie médiévale du rythme, le mètre étant ce qui transforme en "chant" la force désordonnée de la langue voulant dire l'amour.» (Le nouvel observateur, Bibliographie : Anthologie des Troubadours, Jacques Roubaud, Seghers, 462 pages - www.google.fr/books/edition).

Le rôle de la contrainte (des contraintes) est de lui (l'auteur) permettre de prendre la voie de la «mesure» (mezura) entre le métrique et le chaotique (la voie rythmique donc) (Jacques Roubaud, S’écrire sous la contrainte (remarques 1967-1999), in Portrait(s) de Georges Perec, BNF, 2001, p. 119) (fr.wikipedia.org - La Vie mode d'emploi, www.bibmath.net).

Octogones

Flanquée de deux avant-corps, la tour de l'abbaye de Saint Amand les Eaux est terminée par une balustrade qui la relie au moyen de grandes volutes au clocher octogonal, en forme de dôme allongé, qui lui sert de couronnement (Alfred Broquelet, Nos abbayes, 1921) (nonagones.info - La Chouette d’Or - Hypothèses - Sotie valentinique).

Le RUBIS est une pierre prétieuse d'une figure octogone, arrondie, ou hémisphérique, & applatie par l'un des côtés. Il s'en trouve aussi d'ovales & d'oblongs. Il ne cede en dureté qu'au diamant. Il resiste au feu & y conserve sa couleur (E. Bertrand, Dictionnaire universel des fossiles propres, et des fossiles accidentels, Tome 2, 1763 - www.google.fr/books/edition).

Le spinelle rouge est la pierre naturelle de couleur rouge la plus proche du rubis, (à si méprendre, pensez que le rubis "Prince Noir" de la couronne d'Angleterre, longtemps considéré comme le plus beau rubis du monde, a été identifié comme étant un spinelle). Les spinelles rouges se comparent aux plus beaux rubis "vieille mine" de la vallée de Mogok (www.ma-bague-de-fiancailles.com).

(1546) Le mot est inventé par Georg Bauer, dit Agricola en 1546, et dérive du latin spina («épine»), en allusion à ses cristaux pointus à arêtes très nettes (fr.wiktionary.org - spinelle).

Spinelle rouge, rubis proprement dit (Emile Littré, Dictionnaire de la langue française, Tome 5, 1881 - www.google.fr/books/edition).

SPINALIS, ale. Spinal, terme d'Anatomie. SPINALIUM. Voyez Spinal (Dictionnaire Universel Francois Et Latin, Tome 7 : Tha-Z, 1752 - www.google.fr/books/edition).

Gautier d'Epinal, que la tradition identifiait à Gautier V, chevalier de Ruppes, Houdemont, Germiny, documenté entre 1205 et 1270, alors que en ses récents travaux, le savant musicologue Robert Lug verrait plutôt en lui un clerc, neveu de l'évêque de Metz, qui serait mort vers 1230/31, chante que le teint naturel du visage de sa dame a la couleur du rubis et du cristal :

Et la colors naturaus
En la face que je vi,
C'est fins rubis et cristaus
(Marie-Geneviève Grossel, Trouvères de Champagne et de Lorraine au XIIIe siècle, Annales de l'Est, 2009 - www.google.fr/books/edition).

Le rais d’escarboucle en héraldique est un meuble représentant dans les armoiries une escarboucle (sorte de rubis) d'où rayonnent des rais au nombre de huit (si le nombre diffère, il faut le blasonner). Les rais sont généralement représentés pommetés et fleurdelisés (éléments pas toujours indiqués dans le blasonnement). Il est rarement utilisé en nombre. Lorsque son moyeu est vide (on voit au travers ce qu'il y a derrière), on le dit percé et percé de… quand l’émail est différent. Certains auteurs utilisent l’adjectif gemmé pour définir la couleur de la pierre au centre du rais d’escarboucle. Enfin, d’autres auteurs disent qu’il est chargé en cœur de… pour indiquer la couleur du moyeu (fr.wiktionary.org, www.blason-armoiries.org).

Le blason récent de Dabo (au moins depuis 1974) porte un rais d'escarboucle (armorialdefrance.fr).

On ne s'attendait pas à ça.

On retrouve cette figure sur les armes des rois de Navarre (Roncevaux se trouve en Navarre espagnole).

Les villages ayant un rapport avec les abbayes de Saint Victor comme Saint Victoret dans les Bouches du Rhône, Fontevraud l'Abbaye dans le Maine et Loire, Athis Mons dans l'Essonne, Puiseaux dans le Loiret... ont des escarboucles dans leurs armes. Le motif n'était pas uniquement employé par les Victoriens. Certaines familles en avait fait leur emblème. Exemple: les Kettenhoven seigneurs de Cattenom, en Moselle, qui en porte les armes. Saint-Bonnet-Avalouze (Corrèze), Chavanges (Aube), Chaumont (Haute-Marne), des villes du département du Nord (Fenain, Marchiennes, Abscons)... (emblemes.free.fr, vexil.prov.free.fr, fr.geneawiki.com).

De Rochemaure Faujas poussa jusqu'au Chénavari et y recueillit «le premier prisme octogone de basalte» de sa collection. Il observa avec beaucoup d'attention la (Travaux du laboratoire de géologie de la Faculté des sciences de l'Université de Grenoble, Volumes 36 à 37, 1960 - www.google.fr/books/edition).

L'octoéchos

Le chroniqueur Sigebert de Gembloux (1030-1112), écolâtre à Saint-Vincent de Metz, nous apprend que Léon IX a composé des chants pour beaucoup de saints : «Hic de multis sanctis cantus composuit». Il le compare en mérite musical à Grégoire le Grand : «At si quis attendat cantus in honore sanctorum ab eo compositos, eum primo Gregorio papae merito comparabit.» Léon IX et Humbert de Moyenmoutier travaillent étroitement ensemble aux œuvres pontificales mais collaborent aussi dans le domaine du chant d’église. Le pape, ancien chantre de Toul, connaît bien le vieux fonds grégorien – il le chante tous les jours – tout comme Humbert, moine-écrivain fort lettré – il sait le grec, dit-on – doublé d’un brillant théologien.

Trois offices versifiés attribués à Léon IX, pour les saints Hidulphe, Gorgon et Grégoire, nous sont parvenus avec l’intégralité de leurs mélodies. L’office versifié Gloriosa pii patris Hidulphi est un unicum : on le trouve dans un manuscrit provenant de l’abbaye Saint-Hidulphe de Moyenmoutier. Ce petit manuscrit, n° 89 de la Bibliothèque d’Épinal-Golbey, ne comprend que huit folios de parchemin écrits au XVe siècle. Les mélodies en l’honneur de saint Hidulphe, moine plus ou moins légendaire et fondateur – dit-on – de l’abbaye de Moyenmoutier au VIIe siècle, sont notées en neumes carrés sur quatre lignes rouges avec ici ou là, de belles initiales décorées à la plume et, en bleu et rouge, les habituelles majuscules lombardes filigranées. L’office, de cursus monastique, a pu être composé avant 1039, année de la dédicace de l’abbatiale vosgienne par Brunon, alors évêque de Toul.

À partir du début du Xe siècle, les antiennes et les répons des offices historiques sont composés dans l’ordre des huit modes-tons grégoriens (octoechos). Les offices d’Étienne de Liège (mort en 920) qui fut chanoine à la cathédrale de Metz et d’Hucbald de Saint-Amand (mort en 930) sont parmi les premiers de l’histoire de la musique à utiliser ce procédé. À la même époque, c’est dans le nord-ouest de l’empire carolingien (autour d’Amiens, de Compiègne, de Corbie, de Soissons, etc.) que se crée la forme des offices versifiés qui perdurera jusqu’à la fin du xvie siècle et que le concile de Trente ne parviendra pas à interdire tout à fait.

L’office musical de saint Amand, antérieur de plusieurs décennies à ceux d’Étienne et d’Hucbald, n’utilise le procédé que partiellement. Voir Goudesenne (Jean-François), «Nouvelles perspectives sur le rôle des abbayes de Saint-Amand, de Saint-Thierry de Reims et de l’œuvre d’Hucbald dans l’ordonnancement régulier des modes dans la composition musicale», dans Études grégoriennes, volume XXX, Abbaye Saint-Pierre de Solesmes, 2002, p. 127-152 (Marie-Reine Demollière, Les offices musicaux attribués à Léon IX, chantre et pape compositeur, 2020).

L'octoéchos (du grec «8 échos») est un système de 8 modes développé au Moyen Âge. Initialement appliqué à la musique byzantine, ce cadre a été repris pour la description du plain-chant, plus particulièrement pour la classification des pièces du chant grégorien.

Authente :
1. Dorien (Finale (Protus (ré)),
3. Phrygien (Finale Deuterus (mi)),
5. Lydien (Finale Tritus (fa)),
7. Mixolydien (Finale Tetrardus (sol))

Plagal :
2. Hypodorien (Finale (Protus (ré)),
4. Hypophrygien (Finale Deuterus (mi)),
6. Hypolydien (Finale Tritus (fa)),
8. Hypomixolydien (Finale Tetrardus (sol)) (fr.wikipedia.org - Octoéchos).

Vannes et Mélusine

Les pages 153/154 de La Vraie Langue Celtique disent : "Le nom de Vénètes indique cette fière coutume, qui était d'ailleurs commune à tous les Gaulois, tout aussi religieux que les Vénètes, – vane (véne), temple, – to hate (héte), détester –. Leur ville principale était Dariorigum, aujourd'hui Vannes. Nous avons déjà constaté l'habileté des Aquitains et des Bituriges à élever et dompter les chevaux, et maintenant dans une autre partie de la Gaule, nous pourrons nous convaincre de quels soins vigilants les Celtes entouraient l'espèce chevaline ; car Dariorgum se traduit par : oser tailler un cheval, – to dare, oser, – to hew (hiou) tailler, – rig, cheval à demi châtré –."

"Chez les Anciens, loin de se porter sur son pénis dressé en fascinus, la castration de celui qui voit devient celle de ses yeux. Le castré, par condensation, c'est l'aveugle. Homère, Tirésias, Œdipe." remarque Pascal Quignard ("L'érotisme romain", Le sexe et l'effroi, p. 141).

Le borgne, par là-même, est un demi-châtré. Or Geoffroy Le Borgne, originaire de Questembert, suppléant du cardinal Laurent Pucci, évêque de Vannes de 1514 à 1531, était prieur des carmes du Bondon et aussi évêque in partibus de Tibériade du lac duquel Pierre retira les 153 poissons dans son filet (nonagones.info - Le Cercle et la Croix des Prophètes - Le jardin d’Adonis - Onis et Rennes le Château).

Les pages 153/154 sont appariées avec les 308/309 : la chasse au sanglier (nonagones.info - La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet - Psaumes surnuméraires).

Les sites liés à Mélusine dans le Morbihan (56) :

- Jean Markale note près de Guénin une légende mettant en scène une serpente ailée qui se lève le matin à l'est pour se coucher le soir à l'ouest, et il signale deux mamelons du Mané-Gwenn formés par les pierres tombées du tablier de la Mère du Diable.
- Mélusine est enterrée auprès de Raimondin, à Sarzeau, dans le couvent des Trinitaires. C'est d'ailleurs elle qui avait édifié ce couvent, ainsi que le château de Suscinio, près de là, qu'elle habitait, et un souterrain reliant les deux lui permettait de se rendre à la messe le dimanche, en carrosse traîné par des boeufs, ou en bateau. Elle est toujours réputée hanter ce souterrain légendaire (www.mythofrancaise.asso.fr).

Pendant que Raymondin parcourt la Bretagne, dont Vannes, Mélusine se fait bâtisseuse (fr.wikipedia.org - Mélusine (fée), Louis Stouff, Essai sur Melusine roman du XIVe spiècle, 1930 - www.google.fr/books/edition).

Malgré leur humanité, soulignée par leurs prénoms, courants, les enfants de Mélusine ne sont pas exempts de toute étrangeté. Les huit premiers portent en effet sur leur visage des marques de naissance. Coudrette insère au début de son roman une liste des fils de la fée qui ressemble fort à une galerie des horreurs. Urien a un œil rouge et un œil vert, une grande bouche et de grandes oreilles. Eudes a le visage rouge et luisant comme le feu chez Coudrette, une oreille plus grande que l’autre chez Jean d’Arras, Guy a un œil plus bas que l’autre, Antoine a une patte de lion sur la joue, Renaut n’a qu’un œil, Geoffroy une dent de sanglier, Fromont un nez affublé d’une tache velue comme celle d’une taupe chez Jean d’Arras, comme celle d’un loup chez Coudrette, et Horrible a trois yeux.

Seuls trois fils de la fée Mélusine ne participent pas à cette grande aventure généalogique qu’est la constitution de la lignée, en s’éteignant sans donner de descendance : Fromont, mort dans la fleur de l’âge, Horrible, enfant terrible sacrifié à huit ans, et Geoffroy qui vit pourtant le cours naturel d’une vie humaine. Ils dérogent au destin dynastique des Lusignan et leur stérilité vient sanctionner, entériner leur criminalité.

Geoffroy est un criminel : assassin de son frère et des cent moines de l’abbaye de Maillezais, il pousse au suicide son oncle le comte de Forêt, responsable indirect de l’indiscrétion de Raimondin qui a espionné son épouse au bain. Sophie Roubaud analyse ces crimes en termes de transgression des fonctions duméziliennes. L’absence de descendance de Geoffroy entrerait dans cette logique et constituerait une faute supplémentaire de la part du chevalier à la dent de sanglier, contre le «principe de fertilité illustré par Mélusine, sans lequel aucun avenir n’est possible». Nous pourrions de fait proposer une hypothèse complémentaire. Geoffroy semble être un double de Mélusine : eux seuls ont accès à l’autre monde, il est celui qui découvre le secret de ses origines et comme elle, il entre dans une logique sacrificielle ; après son œuvre civilisatrice, en effet, il doit, comme sa mère, disparaître. De plus, s’il n’a pas d’enfants, c’est peut-être pour que s’éteigne avec lui tout ce que la lignée pouvait comporter d’ambigu. Il porte en effet la marque la plus férocement martiale des Lusignan : une dent de sanglier qui rappelle l’animal guide qui a conduit Raimondin à Mélusine au début des romans. Cette marque ambigüe, qui tire Geoffroy vers l’animalité et le monde surnaturel de Mélusine, a cependant tendance à être valorisée dans les textes, tout comme les autres marques arborées par les premiers Lusignan. (Joanna Pavlevski, Naissances féeriques et fondation de lignée dans La Noble Histoire des Lusignan de Jean d’Arras et Le roman de Parthenay de Coudrette, Questes N° 27, 2014 - journals.openedition.org).

Monseigneur d'Argouges, évêque de Vannes mort en 1716, avait pour armes Ecartelé d'or et d'argent, à trois quintefeuilles de gueules brochant. Un cartouche entourait l'écusson et soutenait une mitre, une crosse et une couronne de comte; le tout surmonté d'une Mélusine et d'un chapeau pontifical à quatre rangs de houppes (Joseph Marie Le Mené, Histoire du diocèse de Vannes, Tome 2, 1889 - www.google.fr/books/edition).