Partie VII - Cohérence grand nonagone   Chapitre IL - Deuxième Etoile   Vieille-Chapelle - Sommet en Atlantique   

Vieille-Chapelle - Sommet en Atlantique

Les dominantes de la diagonale Vieille-Chapelle - Sommet en Atlantique sont saint Martin et Notre-Dame de l'Assomption.

Broglie, La Comté, Cocquerel, Mérélessart, Saint-Martin-du-Vivier, Fontaine-sous-Préaux, Saint-Martin-au-Bosc, Mortemer, Bouelles, Fontaine (Fontaine-la-Soret) Loupfougères possèdent des églises Saint-Martin et Monchy-Breton, Frévent, Ferrières-Saint-Hilaire des églises Saint-Hilaire, maître de Martin qui lui était fortement attaché.

Pour cette diagonale nous utilisons le symbolisme alchimique énoncé par Dom Pernéty qui s'oppose en partie à celui d'Oswald Wirth. Les symboles du Sel Alkali et celui du Sel gemme sont en effet inversés. Il ne faut pas forcément comprendre ces éléments comme ceux que l'on connaît aujourd'hui.

Une fête du temps des morts est la Saint Martin placée 11 novembre. Date de l'armistice de 1918, elle précède celle du 7 novembre 1918, au cours de laquelle les plénipotentiaires allemands conduits par le général Winterfeld, en route pour Rethondes, furent reçus au presbytère d'Homblières par le général Debeney, commandant la 1ère armée et envoyé par Foch. Mythologiquement, Martin, fait partie de la série des "hommes sauvages" avec saint Jean-Baptiste, et le 11 novembre est la date traditionnelle de la descente de l'ours dans sa caverne d'hibernation, où il emmène avec lui les âmes destinées au séjour des morts : dans les enfers (infernum : ce qui est en bas), 40 jours avant Noël[1]. Ces 40 jours seraient le reliquat d'un calendrier préhistorique où l'on comptait par lunaison et demi, de nouvelle lune à pleine lune.

La charité de saint Martin

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Nous associons Martin au Sel Gemme alchimique appelé aussi par Dom Perrnéty Sel de Hongrie, patrie de saint Martin. Le Sel gemme est le sel de terre, parce qu'il se tire des mines où il se forme naturellement dans la terre. On lui a donné le nom de sel gemme, ou de pierres précieuses, de ce qu'il est clair et transparent comme le cristal. L'alchimiste Grosparmy appelle le Sel gemme Sel de Lune. Le symbole de ce Sel le présente comme soumis à la lune, contrairement à ce qu'en dit Wirth.

Ailly-le-Haut-Clocher, Béalcourt, Vieulaines (Fontaine-sur-Somme), Almenêches et Vaudricourt (tableaux du Couronnement), Montmerrei, Wiry-au-Mont, Pré-en-Pail, Rouen (tympan de Saint Ouen), Vieux-Manoir, Le Pellerin et La Cochère (tableau), sont en rapport avec l'Assomption de la Vierge par la dédicace de leur église, par mobilier, ou éléments décoratifs.

Pour son Sermon de 1660 de la fête de l'Assomption, Bossuet eu l'inspiration alchimique de dire " O amour de la Sainte Vierge, ta perfection est trop éminente ; tu ne peux plus tenir dans un corps mortel ; ton feu pousse des flammes trop vives pour être couvert sous cette cendre. Va briller dans l'éternité ; va brûler devant la face de Dieu ".

Les origines de cette fête sont assez obscures. Elle était, en Palestine, célébrée le 15 août dès avant l'an 500. Les Égyptiens la célébraient aussi, mais le 18 janvier. L'observance du 18 janvier passa d'Égypte en Gaule au IVème siècle. Parmi les Grecs, les uns suivaient l'usage palestinien, les autres l'usage égyptien. Au VIIe siècle, l'empereur byzantin Maurice fixa définitivement la fête au 15 août. Dans la prière du rosaire le 4e mystère glorieux est celui de la montée et de l'entrée de Marie au ciel, le 5e, celui de son couronnement.

L'Assomption de la Vierge Marie regroupe trois grands thèmes : la Dormition ou mort de Marie, l'Assomption et le Couronnement de La Vierge.

L'Assomption de la Vierge, tableau qui décore le maître-autel de la cathédrale d'Anvers, offre un caractère tout autre que les deux précédents. Le coloris en est plus fin et plus transparent. La sainte Vierge, le regard dirigé en haut, monte au ciel accompagnée d'une multitude d'anges, dont les uns voltigent autour de sa tète et lui offrent des couronnes, les autres forment un cercle au-dessous de ses pieds, et poussent en se jouant le nuage brillant qui l'emporte. Ce tableau fut exécuté en seize jours, et coûta seize cents florins. Ce tableau est l'un des trois chefs-d'œuvre de Rubens transportés à Paris, avec les dépouilles artistiques du reste de l'Europe, sous le règne de Napoléon Ier. Ils furent restitués en 1816, sous le gouvernement des Bourbons.

L'Assomption est associée ici au Sel Alkalin, appelé Sel Alembrot, selon Dom Pernéty. Cette " aventure " de la Vierge a donné plusieurs œuvres d'art dont celles-ci-dessous.

Ph. de Champaigne, L'Assomption à gauche, L. de la Hire, Assomption de la Vierge à droite

Que le livre soit ouvert ou fermé avec sa clé, l'allusion à la materia prima est évidente.

" D'autant que notre eau convertit les corps en sel fusible, qui puis après est appelée par les Philosophes Sel Alembrot, et ne fuyant point le feu ", écrit un alchimiste. A sa mort, selon la Légende dorée,la Vierge était promise au feu par des juifs malveillants, mais par la grâce de Dieu ne craignit rien.

L' " assomption " du Sel Alembrot est décrite dans un essai de chimie du XVIIIème siècle : " XIV. Le sel qu'on nomme Alembrot passe aussi pour un puissant dissolvent des corps métalliques. Par cette raison, je mêlai une dragme de Platine avec deux dragmes de sel ammoniac dépuré, & une dragme de Mercure sublimé corrosif. Je procédai avec ce mixte de la même manière que dans le § précédent avec le mélange de la Platine & du Mercure sublimé. Alors, en donnant le feu le plus véhément, le sel alembrot monta entièrement, & tout blanc en haut, mais derrière il y avoit un peu de sublimé jaune "[2].

La place de l'Assomption en Egypte, terre mère de l'alchimie, était le 18 janvier, dans une période de croissance des jours et correspond à la montée de la Vierge au ciel. Dans un mouvement inverse, la Saint Martin se place dans une période de décroissance des jours, jusqu'à la Noël, et à l'époque de l'hibernation des ours sous terre. Vierge Marie et saint Martin se croisent donc sur un axe vertical. Chez l'alchimiste Grosparmy, de Flers, le sel alkali entre dans la nature de la pierre pour une part du Mercure. Sel Alambrot et Sel gemme sont aussi associés.

Selon Glauber (Karlstadt, 1604 - Amsterdam, 1670), le nitre, dont le symbole est un cercle barré verticalement, est un sel acide, aérien, ou empreint des esprits de l'air qui le rendent volatil. Ce sel est moitié volatil, et moitié semblable au sel gemme. On utilise des cendres (qui ont donné le mot issu de l'arabe alkali) pour le préparer. Le sel des cendres qui se mêle dans le salpêtre augmente sa partie fixe. Or, quoique ce sel soit alkali, il change de nature, parce que ses pores ont été remplis par de l'acide du salpêtre : ce sel nitre qu'on a tiré par cette première purification est appelé salpêtre commun. Ainsi Sel Alkali et Sel gemme sont associés dans la préparation de la matière première de l'œuvre.

Sel gemme à gauche, Sel Alkali à droite

Que nous soyons rapport avec les " sels ", cela se confirme avec la ville de Craon, l'un des seize greniers à sel de l'Anjou, celui d' Exmes, le deuxième de Normandie, et Almenêches, lieu du miracle accompli par sainte Opportune au Pré-Salé, et dont le nom contient le terme alchimique ALMENE qui selon Dom Pernéty signifie " Sel gemme ".

Les églises vouées à Pierre (et sur cette pierre... philosophale) qui parachèvent cet exposé se dressent à Saint-Pierre-du-Bosguérard, Rôtes (Saint-Léger-de-Rôtes), La Roche de Nonant (La Cochère), Ciral, Nuillé-sur-Vicoin (Statues de Pierre et Paul) Cosmes, La Chapelle-Hullin, Armaillé, et Grand-Quevilly.

 


[1] http://carmina-carmina.com/carmina/Mytholosaints/martin.html

[2] M. Marggraf, Essais concernant la nouvelle espèce de corps minéral connu sous le nom de platina del Pinto, http://books.google.fr/books?id=N64EAAAAQAAJ&pg=PA44&lpg=PA44&dq=alembrot&source=web&ots=1hslwS3R1X&sig=-s4hF5IRzqvd0U0rmnz-BMVk4m4&hl=fr#PPA31,M1