Christ » vient du grec khristos (« oint »), adjectif verbal de khriein (« oindre »). Dans la Septante, il rend l'hébreu mâsîah, qui a la même signification et qui, par le biais de l'araméen, donnera la forme grecque Messias utilisée par l'évangile selon St Jean (1, 41 et 4, 25) et d'où provient notre « Messie ». Les deux mots sont donc synonymes, le premier étant utilisé par les Juifs d'expression grecque, le second par les Juifs d'expression araméenne ou hébraïque. Le qualificatif de « oint » et, plus encore, « oint de Yahvé » (ou « oint du Seigneur » en grec) était un attribut des rois, des grands-prêtres et, dans certains milieux à partir du Ier s. avant J .-C., de celui qui, fils de David ou de Lévi, est attendu pour restaurer le royaume d'Israël ou en fonder un nouveau (Maurice Sachot, Quand le christianisme a changé le monde: I. La subversion chrétienne du monde antique, 2007 - books.google.fr).
La version d'Ernest Cros, découvreur de la pierre, est équilatérale et plus adaptée au Sceau de Palaja que la version de Gérard de Sède. La croix du centre du triangle de Cros correspond à la commune de Palaja, et la croix d'en bas à la Roque mude. Les croix peuvent se rapporter à des édifices religieux aussi la situation de la Roque mude est étendue à la chapelle Saint Salvayre.
Si on fait correspondre le niveau équilatéral de Philibert de l'Orme au Sceau de Palaja, alors le M de l'inscription IN MEDIO + LINEA UBI M SECAT LINEA PARVA coupe le méridien de Paris juste en dessous de la bissectrice de l'angle partant de Douzens (SIS), qui correspond à la petite ficelle du niveau (linea parva). Philibert de l'Orme appelle M une barre circulaire graduée. (Autour de Rennes le Château : Au niveau de la sole).
Superposition de la pierre de Coume sourde, de la dalle horizontale de Marie de Nègre : léger fouillis
Medius et dies ont donné méridien, donc MEDIO peut faire allusion au méridien (de Paris).
SAE SIS PS PRAECUM : MESSIAS CAPPREUS
SAE, SIS et M forment le mot MESSIAS. Mais SAE SIS PS PRAECUM forme MESSIAS CAPPREUS. CAPPREUS est une forme de CAPREUS (chevreuil) que l'on trouve en Allemagne pour désigner plutôt le chevron (Rudolf Post, Romanische Entlehnungen in den westmitteldeutschen Mundarten, 1982 - books.google.fr).
On raconte l'histoire d'un octogénaire débile qui, piqué par une Tarentule, se mit à sauter comme un chevreuil (écrit Cappreolus) (Giuseppe Lanzoni, Girolamo Baruffaldi, Opera omnia, medico-physica et philologica: in tres tomos distributa : cum edita hactenus, tum inedita ; accedit vita auctoris Hieronymo Baruffaldo ... scriptore, Volume 1, 1738 - books.google.fr).
On écrit aussi Cappreolus le nom de Lucius Capreolus « Lequel Lucius, pour avoir combattu contre les ennemis au sommet d'une montagne, fut surnommé Cappreolus. » (Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, Volumes 26 à 27, 1878 - books.google.fr).
Les Prophéties de l'ancien Testament telles que celle d'Isaie 35,5-6. disent "alors les yeux des aveugles seront ouverts, les sourds entendront, le boiteux sautera comme un chevreuil y & la langue du muet chantera." Il s'agit d'une traduction d'ouvrage anglais ; en français, on lit plutôt cerf à la place de chevreuil (Thomas Woolston, Discours sur les miracles de Jésus-Christ, traduit par Holbach, 1727 - books.google.fr).
Capreus est une espèce de Bouc ou de Chèvre sauvage, appellé en François Chevreuil, sa femelle est nommée en Latin Caprea, & son petit Capreolus, & en François petit Chevreuil sauvage (Nicolas Lemery, Traité universel des drogues simples, 1698 - books.google.fr).
Le mot technique CHEVRON n.m. (v. 1210 ;v. 1150, kievron) vient d'un latin vulgaire caprione, dérivé d'un latin populaire capreus, lui-même formé d'après capreolus « jeune chevreuil » et « support, chevron » (chevreuil) et caprea « chèvre sauvage » (Alain Rey, Dictionnaire Historique de la langue française, 2011).
Ce qui rapproche de la charpenterie et des charpentiers (d'Isaïe) (Autour de Rennes le Château : L’Affaire Gélis et les charpentiers d’Isaïe), et la tarentule rappelle l'araignée de la dalle de Marie de Nègre.
Ainsi le chevreuil et la biche (Cant. 2 :9 : « Mon bien aimé est semblable au chevreuil ») apparaissent en différents point du Zohar. Ils signifient «l'époque où le Roi visitera sa biche» avec différentes allusions à la venue du Messie. Le développement du texte zoharique prend toute image dans le sens de sa saisie poétique de l'avènement (Eliane Amado Lévy-Valensi, La poétique du Zohar, 1996 - books.google.fr).
« Les chevreuils » désignent le Roi Messie appelé « chevreuil ». « Les cerfs » désignent les anges inférieurs qui entourent constamment le premier (Pauly, Sepher ha-zohar: doctrine ésotérique des Israélites, 1908 - books.google.fr).
On raconte qu'en 1199, un serf d'Adhémar V, vicomte de Limoges, découvre un trésor fabuleux : « 9 quilles et grosses boules, le tout en or massif » (ces objets figurent dans les armes de Châlus avec l'arc meurtrier). Le sire de Limoges entrepose en secret la trouvaille dans son château de Châlus. Néanmoins, le bruit de cette découverte parvient aux oreilles de Richard Cœur de Lion, roi d'Angleterre et maître de tout l'Ouest de la France. A titre de suzerain, Richard réclame sa part de butin et, sur le refus de son vassal, vient assiéger Châlus. Pendant qu'il dirige l'assaut, d'assez loin pour être, croit-il, à l'abri des flèches ennemies, un carreau d'arbalète d'un modèle utilisé pour la première fois, sorte « d'arme secrète » portant très loin, l'atteint à l'épaule (26 mars) : il dédaigne sa blessure mais, quelques jours plus tard, alors qu'il a regagné Chinon, la gangrène apparaît, la plaie devient noire, l'enflure gagne le cœur; c'est la fin (6 avril 1199) (Périgord, Berry, Limousin, Quercy, Guide de tourisme Michelin, 1983 - books.google.fr).
Le Limousin Bernard Ithier, moine de l'abbaye de Saint-Martial de Limoges, contemporain de l'événement, au courant des lieux, désigne formellement le château de Châlus-Chabrol comme étant celui qui fut assiégé (Paul Patier, Le siège de Châlus-Chabrol par le roi Richard Cœur-de-Lion, 1962 - books.google.fr).
D'autres développent leurs hypothèses à partir du nom de Châlus Chabrol, tout en ne tenant compte également que de la forme ancienne Castel Lucius, complétée d'une hypothétique forme ancienne Capreolus pour expliquer Chabrol. Ces deux mots mis côte-à -côte contiendraient le nom d'un romain, Lucius Capreolus, proconsul d'Aquitaine sous Auguste (et petit-fils du proconsul Duratius) et Châlus Chabrol aurait été anciennement le Castrum Lucius Capreolus. Ce dernier terme latin a par ailleurs donné le terme occitan limousin chabrol « chevreuil », à l'origine du patronyme Chabrol. Cette croyance était renforcée par une légende, selon laquelle les terres de Châlus recèlent un trésor, constitué d'une collection de statues en or grandeur nature représentant la famille de Lucius Capréolus, et qui aurait été la cause du siège de Châlus par Richard Cœur de Lion. Les quilles du blason de la ville, représentant le proconsul romain Capréolus et sa famille, reprennent cette légende. Pour d'autres, l'élément Chabrol correspond au nom commun chèvre (chevreuil), du fait que le château est posé sur un site escarpé et qu'un chemin de chèvres y menait... ou que seules les chèvres pouvaient y monter. Ces spéculations anciennes sont remises en cause au moins à partir de 1854 (fr.wikipedia.org - Châlus).
Quiliola, bâtonnet, morceau de bois cylindrique, d'un décimètre de long, terminé en cône, pointu de chaque côté, servant à jouer au jeu qui porte le même nom. On le frappe avec la baguette. Ce mot est un diminutif de quilio, quille. A Limoges, les enfants appellent ce jeu le tenêl; en bas-lim. requibili; en gasc. picota, en langued. bistouquet, bresca, goura et sautarel; en provenç. bisoc (J. Foucaud, Poésies en patois Limousin, 1866 - books.google.fr).
M ARCIS : 1000 (mille) coffres
Comme le M est placé entre CELLIS et ARCIS, on peut traduire M ARCIS comme 1000 coffres.
Chez Thomas de Villeneuve, fêté le 18 septembre :
« Ils ont dormi leur sommeil, dit le Psalmiste, et tous ces hommes de richesses n'ont rien trouvé dans leurs mains » (Ps 75, 5). Sans doute si les hommes s'appliquaient uniquement à posséder les biens nécessaires pour le soutien de leurs jours, afin de pouvoir s'occuper de Dieu et des bonnes œuvres, ce serait une bonne chose; mais employer toute sa vie à amasser des richesses, c'est une grande déception, c'est de la folie. Les richesses ne sont qu'extérieures, et par conséquent ne sont pas de véritables richesses. Tout homme, quel qu'il soit, impie ou idiot, peut les posséder. Donnez-moi un homme hideux, infect, difforme, grossier, brutal, vicieux, abominable, et néanmoins possédant mille coffres pleins d'or et d'argent ; dites-moi si toutes ces richesses le rendent meilleur, plus beau ou plus savant. De là cette parole de Salomon : « Que sert à l'insensé de posséder des richesses, puisqu'il ne peut acheter la sagesse ? » Si avec les richesses on pouvait acheter l'habileté, le génie, la mémoire, la prudence, la force, la beauté, la magnanimité, il serait juste de les estimer; mais puisqu'on ne peut en acheter aucune de ces qualités, à quoi donc servent-elles ? (Oeuvres de St Thomas de Villeneuve, Lethielleux, 1868 - books.google.fr).
Chez Charles du Plessis d'Argentré :
Le bonheur essentiel qu'on trouve dans la jouissance & la possession de Dieu, n'est point distingué en aucune maniere de la possession de Dieu même, ainsi le bonheur formel est formellement la possession de Dieu même, c'est à dire à dire la connoissance mesme & l'amour mesme de Dieu en luy-mesme. Pour mieux comprendre cecy, il faut sçavoir que nôtre Ame est faite pour connoistre & aimer l'Etre souverainement parfait qui est Dieu, elle ne sçauroit jamais parvenir à un estat parfaitement convenable à la nature qu'en aimant & connoissant Dieu, & dés le moment qu'elle counoistra & aimera parfaitement Dieu, cette connoissance & cet amour seront l'estat parfaitement convenable dans lequel le bonheur essentiel de sa nature consiste, suivant la constitution que Dieu a fait telle par une sagesse admirable. C'est pourquoy nôtre véritable béatitude formelle est formellement la possession de Dieu mesme, par la connoissance & l'amour, & toute la joie essentielle que l'Ame heureuse ressent en possédant Dieu, consiste formellement dans la connoissance & l'amour même de l'Etre infiniment parfait. On voit par là tout d'un coup la grande différence qu'il y a entre aimer les richesses pour être heureux par le moyen de leur possession, & aimer Dieu pour estre heureux en le possédant. Quand on aime les richesses pour être heureux en les possédant, on est persuadé que ces richesses par elles-mêmes immédiatement ne peuvent pas faire nostre bonheur, & que ni leur connoissance, ni leur possession ne suffit point pour nous rendre heureux; car on aura beau avoir mille coffres pleins d'or, on ne laissera pas de mourir de faim & de pouvoir estre misérable au milieu de tous ces Coffres, qui nous appartiendront, à moins que nous n'obtenions par leur moyen des biens distinguez d'eux qui nous empeschent d'estre malheureux. Ainsi le bonheur qu'on prétend trouver dans les richesses, est un bonheur réellement distingué de la possession de l'or (Charles du Plessis d'Argentré, Apologie de l'amour qui nous fait désirer véritablement de posséder Dieu seul, 1698 - books.google.fr).
Un proverbe aujourd'hui populaire dans les provinces côtières de Chine dit : « Mille coffres pleins ne valent pas une fenêtre au vent du Sud » (J.-L. Domenach, Hua Chengming, Le mariage en Chine, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1987).
Chez les Perses :
Les Perses, lors d'une guerre contre l'empire byzantin, se dirigèrent vers la Palestine. Après la reddition sans coup férir de Césarée Maritime, ils mirent le siège pendant 21 jours devant Jérusalem, qui fut prise d'assaut dans un bain de sang, sans doute en mai 614. La ville fut détruite (dont l'Anastasis, le Saint-Sépulcre construit par Constantin Ier), la relique de la Vraie Croix qu'aurait découverte sainte Hélène fut emportée à Ctésiphon, capitale des Perses.
Venant d'Ibérie, l'empereur s'élança avec son armée et ses alliés turcs vers le territoire perse à l'automne 627; il était inhabituel d'entreprendre une campagne militaire pendant l'hiver et le roi Chosroès II, privé du soutien de Schahr-Barâz qu'il voulait faire assassiner et qui en fut averti par Héraclius, en fut surpris. Héraclius atteignit Ninive au début décembre et établit son camp près de la ville. C'est à proximité de cet endroit qu'eut lieu l'affrontement décisif avec une armée perse commandée par le général arménien Roch Vehan (appelé Rhazatês dans les sources grecques), le 12 décembre 627. Après avoir remporté la victoire, l'empereur poussa encore son avantage, à la grande surprise des Perses, et se dirigea vers le sud-est, vers le centre du pouvoir des Sassanides. Il passa Noël à Kirkouk. Poursuivant encore vers le sud, il s'empara au début janvier 628 du palais royal de Dastagard, à proximité de la rivière Diyala, résidence de Chosroès II; ce dernier s'en était enfui neuf jours auparavant pour se réfugier dans la capitale Ctésiphon, située 120 km plus au sud. Les Byzantins trouvèrent dans le palais d'immenses richesses, dont une bonne part était le produit du pillage de l'Empire romain d'Orient, et que le roi n'avait pas eu le temps d'emporter dans sa fuite. (fr.wikipedia.org - Héraclius).
Et observatione dignum est singulari Auctorem Arabem in Libro, quem Spéculum temporum inscripsit, narrare apud illustrem Bochartum, Chosroem Persarum Regem mille elephantos habuisse : „ Aberwez filius Hormoz (Persae Cosroem Hormisdae filium ita vocatur) plures congessit opes, & elephantos, & equos, & servos, & puellas, & plus pretiosae supellectilis, quam ullus Regum Persae, qui praecesserant. Nempe in thesauris recondebat quotannis quadringentos milliones denariorum aureorum, & argenteorum duplo magis ; & margarita ejus erant in mille arcis ; habebatque in stabulis MILLE ELEPHANTOS, quorum nonnulli candore nivem sequabant : nonnulli duodecim cubitorum erant, quod valde rarum est, cum plerique non superent septem cubitos. (Albertus Henricus de Sallengre, Nouus thesaurus antiquitatum romanarum, 1719 - books.google.fr).
Il n'est pas possible d’ajouter foi aux exagérations d'un Auteur Arabe. Chosroës auroit possédé plus de richesses que tous les Princes ensemble. Selon cet Historien, il entroit tous les ans dans ses trésors plus de cinq milliards de notre monnoie; il avoit mille coffres pleins de pierreries ; mille éléphans, dont plusieurs étoient aussi blancs que la neige, plusieurs avoient douze pieds de haut; ce qui devoir être infiniment rare, la plus haute taille de ces animaux ne passant jamais dix pieds & demi (Charles Le Beau, Histoire du bas empire, 1773 - books.google.fr).
Héraclius donnait son appui au désir de Schahr-Barâz de devenir roi des Perses. Schahr-Barâz rendit la relique de la Sainte Eponge à l'empereur; apportée à Constantinople, elle y fut jointe à celle de la Vraie Croix qu'Héraclius avait apparemment reçue de Kavadh II pendant son séjour en Perse; toutes deux firent l'objet d'une cérémonie d'exaltation le 14 septembre 629 (La fête de l'Exaltation de la Vraie Croix figure toujours en ce jour du calendrier dans les liturgies catholique et orthodoxe). La Sainte Lance fut apportée le 28 octobre par le fils de Schahr-Barâz. (fr.wikipedia.org - Héraclius).
Retour Ă Couffoulens
Le M de "ubi M secat" se trouve sur la commune de Couffoulens (sur le méridien de Paris), seigneurie des très riches Castanier d'Auriac au XVIIIème siècle (Auriac, près de Carcassonne, aussi sur le méridien).
M est à la fois la lettre de la formule, mais aussi la barre courbe du niveau équilatéral de Philibert de l'Orme. Or la "petite ficelle" (parva linea) bissectrice de l'angle partant de Douzens (Hirondelle) coupe la barre M toujours sur le territoire de la commune de Couffoulens.
Couffoulens se trouve devant le choeur sur le plan inversé de l'église Saint Sulpice de Paris projeté sur la carte du département de l'Aude.
Castanier est le nom du héros du roman de Balzac Melmmoth réconcilié. Il est aussi banquier, et rompt le pacte diabolique passé avec Melmoth, qui s'en est ainsi débarrassé et meurt en odeur de sainteté, dans l'église de Saint Sulpice.
Très haute et très puissante dame Catherine-Françoise Castanier de Couffoulens, comtesse de Clermont-de-Lodève, marquise de Sérignan, baronne d'Escouloubre, Arques, Couiza et autres lieux, veuve de très-haut et très-puissant seigneur Louis-Marie du Poulpry, marquis du Poulpry, lieutenant-général des armées du Roy, demeurante à Paris, rue de l'Université, faubourg Saint-Germain, paroisse de Saint-Sulpice (Alphonse Jacques Mahul, Cartulaire et archives des communes de l'ancien diocèse et de l'arrondissement administratif de Carcassonne, Volume 5, 1867 - books.google.fr).
Umberto Eco, Six Walks in the Fictional Woods, 1994 - books.google.fr
Melmoth
Oscar Wilde's pseudonym during his self-imposed exile in France was Sebastian Melmoth, the last name derived from the titular hero of his great-uncle's Gothic novel Melmoth the Wanderer. Condemned to roam the earth in solitude, Melmoth is a "brooder over the dark and unproductive nest of eternal sterility," a solitary pollinator. In taking the name, Wilde identified himself as a honey moth (mid-moth) as well as a diseased or vicious one (mal-moth) (Alison Mairi Syme, John Singer Sargent, A Touch of Blossom: John Singer Sargent and the Queer Flora of Fin-de-siècle Art, 2010 - books.google.fr).
Melmoth may come from Mellonella Moth (which breeds in beehives) or, more likely, from Meal Moth (which breeds in grain) (Wladimir Nabokov, Lettre du 23 mai 1967 Ă Alfred Appel Jr., Selected Letters 1940-1977, 2012 - books.google.fr).
"moth" désigne le papillon de nuit, la phalène ou la mite qui détruit ce que produit le tisserand, dont un représentant ayant perdu l'esprit se trouve dans la prison des maniaques où est enfermé Stanton, errant à la recherche de Melmoth (Charles Robert Maturin, Melmoth the wanderer, 1820). Selon l'abbé Malais, saint Mathurin est un des patrons des tisserands, du moins en Gâtinais (Annales de la Société historique & archéologique du Gâtinais, Volumes 5 à 6, 1887 - books.google.fr).
Le New York Times annonce la mort d'Oscar Wilde en rappelant erronément son pseudonyme ; il l'appelle Manmoth.
L'Anglais demeurait rue Pérou, près Saint-Sulpice, dans un hôtel sombre, noir, humide et froid. Cette rue, ouverte au nord, comme toutes celles qui tombent perpendiculairement sur la rive gauche de la Seine, est une des rues les plus tristes de Paris, et son caractère réagit sur les maisons qui la bordent. Quand Caslauier fut sur le seuil de la porte, il la vit tendue de noir; la voûte était également drapée. Sous cette voûte éclataient les lumières d'une chapelle ardente. On y avait élevé un cénotaphe temporaire, de chaque côté duquel se tenait un prêtre.
— Il ne faut pas demander à monsieur pourquoi il vient, dit à Castanier une vieille portière, vous ressemblez trop à ce pauvre cher défunt. Si donc vous êtes son frère, vous arrivez trop tard pour lui dire adieu. Ce brave gentilhomme est mort avant-hier dans la nuit.
— Comment est-il mort? demanda Castanier à l'un des prêtres.
— Soyez heureux, lui répondit un vieux prêtre en soulevant un côté des draps noirs qui formaient la chapelle.
Castanier vit une de ces figures que la foi rend sublimes et par les pores de laquelle l'âme semble sortir pour rayonner sur les autres hommes et les échauffer par les sentiments d'une charité persistante. Cet homme était le confesseur de sir John Melmoth.
— M. votre frère, dit le prêtre en continuant, a fait une fin digne d'envie et qui a dû réjouir les anges. Vous savez quelle joie répand dans les cieux la conversion d'une âme pécheresse. Les pleurs de son repentir excités par la grâce ont coulé sans larir, la mort seule a pu les arrêter. L'Esprit saint était en lui. Ses paroles, ardentes et vives, ont été dignes du roi prophète. Si jamais, dans le cours de ma vie, je n'ai entendu de confession plus horrible que celle de ce gentilhomme irlandais, jamais aussi n'ai-je entendu de prières plus enflammées. Quelque grandes qu'aient clé ses fautes, son repentir en a comblé l'abîme en un moment. La main de Dieu s'est visiblement étendue sur lui, car il ne ressemblait plus à lui-même, tant il est devenu saintement beau. Ses yeux si rigides se sont adoucis dans les pleurs. Sa voix si vibrante, et qui effrayait, a pris la grâce et la mollesse qui distinguent les paroles des gens humiliés. 11 édifiait tellement les auditeurs par ses discours, que les personnes attirées par le spectacle de cette mort chrétienne se mettaient à genoux en écoulant glorifier Dieu, parler de ses grandeurs infinies, et raconter les choses du ciel. S'il ne laisse rien à sa famille, il lui a certes acquis le plus grand bien que les familles puissent posséder, une âme sainte qui veillera sur vous tous, et vous conduira dans la bonne voie.
Ces paroles produisirent un effet si violent sur Castanier, qu'il sortit brusquement et marcha vers l'église de Saint-Sulpice en obéissant à une sorte de fatalité, le repentir de Melmoth l'avait abasourdi.
Vers cette époque, un homme célèbre par son éloquence faisait, le matin, à certains jours, des conférences qui avaient pour but de démontrer les vérités de la religion catholique a la jeunesse de ce siècle proclamée, par une autre voix non moins éloquente, indifférente en matière de foi. La conférence devait faire place à l'enterrement de l'Irlandais. Castanier arriva précisément au moment où le prédicateur allait résumer avec cette onction gracieuse, avec celte pénétrante parole qui l'ont illustré, les preuves de notre heureux avenir. L'ancien dragon, sous la peau duquel s'était glissé le démon, se trouvait dans les conditions voulues pour recevoir fructueusement la semonce des paroles divines commentées par le prêtre. En effet, s'il est un phénomène constaté, n'est-ce pas le phénomène moral que le peuple a nommé la foi du charbonnier ? La force de la croyance se trouve en raison directe du plus ou moins d'usage que l'homme a fait de sa raison. Les gens simples et les soldats sont de ce nombre. Ceux qui ont marché dans la vie sous la bannière de l'instinct sont beaucoup plus propres à recevoir la lumière que ceux dont l'esprit et le cœur se sont lassés dans les subtilités du monde. Depuis l'âge de seize ans jusqu'à près de quarante, Castanier, homme du Midi, avait suivi le drapeau français. [...]
Pourquoi, se dit-il [Castanier] en contemplant Saint-Sulpice, pourquoi les hommes auraient-ils bâti ces cathédrales gigantesques que j'ai vues en tout pays? Ce sentiment partagé par les masses, dans tous les temps, s'appuie nécessairement sur quelque chose. — Tu appelles Dieu quelque chose? lui disait sa conscience. Dieu! Dieu ! Dieu!
Ces "cathédrales gigantesques" se reflètent dans le plan à la taille du département de l'Aude projeté sur lui.
Une fois que Castanier s'est débarrassé à son tour du pacte avec Claparon :
— Allez crever en paix, mon vieux, dit Claparon à Castanier.
— Par grâce, envoyez-moi chercher une voiture et un prêtre, le vicaire de Saint-Sulpice, lui répondit l'ancien dragon en s'asseyant sur une borne.
...la main que Melmoth lui appuyait sur l'épaule le forçait à rester, par un effet de l'horrible puissance dont nous sentons les effets dans le cauchemar. Cet homme était le cauchemar même, et pesait sur Casianier comme une atmosphère empoisonnée. Quand le pauvre caissier se retournait pour implorer cet Anglais, il rencontrait un regard de feu qui vomissait des courants électriques, espèces de pointes métalliques par lesquelles Castanier se sentait pénétré, traversé de part en part, et cloue. — Que t'ai-je fait? disait-il dans son abattement, et en haletant comme un cerf au bord d'une fontaine, que veux-tu de moi ? (Honoré de Balzac, Melmoth réconcilié, Œuvres illustrées de Balzac, Volumes 5 à 6, 1855 - books.google.fr).
Cette remarque s'inspire du psaume 41, qui devait en former un seul et mĂŞme avec le psaume 42.
Pour persuader Castanier terrifié de conclure le pacte, le diable usurpe (est-ce hasard ?) l'espace parisien d'un théâtre et se fait metteur en scène. Ce que « Melmoth lui montr(e) du doigt » - doigt de Satan et non plus « doigt de Dieu » - ce sont les décors successifs de sa misérable vie, tous décors parisiens, intérieurs et extérieurs : Cabinet de Nucingen, appartement d'Aquilina-l'infidèle, « boulevard » où le caissier arrête son fiacre et « fait son marché » pour tenter de fuir à Versailles, « barrière » hérissée de gendarmes, prison de la Conciergerie, Cour d'Assises, place du Palais de justice, cour de Bicêtre enfin, cœur du labyrinthe (un lieu qui rappelle aussi le destin du colonel Chabert). Pas d'espace de fuite possible. L'unité de lieu du drame doit être Paris et Castanier doit suivre son destin préfabriqué : « Je lui ai vendu mon âme, je le sens, je ne suis plus le même. Il m'a pris mon être et m'a donné le sien.» Cette fois il ne s'agit pas seulement d'un masque plaqué sur un visage : « Le caissier se sentit changé complètement au moral comme au physique [...] Sa forme intérieure avait éclaté. » Eclatement du moi profond tout à la fois burlesque et tragique. Maintenant, « le ressort est bandé », « cela n'a plus qu'à se dérouler tout seul ». Melmoth meurt « réconcilié », Castanier, floué malgré ses pouvoirs (« il se sentait démon mais démon à venir tandis que Satan est démon pour l'éternité ») parvient, dans cette ville où tout s'achète, à revendre le pacte : de l'église Saint-Sulpice au temple de la Bourse (deux pôles symboliques) la sarabande frénétique se déroule et le trajet des âmes cotées comme des valeurs, la vente des « parts de paradis », vont leur train d'enfer en pays parisien. « N'est-ce pas une affaire comme une autre ? Nous sommes tous actionnaires dans la grande entreprise de l'éternité. » Oui, tout est bien consommé. Ne soyons pas trop vite dupes du dénouement farcesque de ce conte philosophique qui est lever de rideau sur la grande comédie humaine (Jeannine Guichardet, Balzac "archéologue" de Paris, 1986 - books.google.fr).
Labyrinthe
Le labyrinthe crétois apparaît dans La Physiologie du mariage pré-originale, première version de 1824-1826, d'après une description de Pierre Chompré (1698-1760) (Dictionnaire abrégé de la fable republié en 1821 et 1825). La deuxième métaphore filée dans le Père Goriot est celle du labyrinthe : p. 43 : « labyrinthe parisien », Paris est un labyrinthe, qu’il faut explorer avec un fil d’Ariane (Mme de Beauséant, p. 92) (lewebpedagogique.com - L'image de Paris dans le roman, 2013, A. Prioult, Balzac avant la Comédie humaine: 1818-1829, 1936 - books.google.fr).
Chabert est devenu texte à déchiffrer, texte enraciné dans la réalité parisienne, inséparable de ce Paris Minotaure qui entraîne ses victimes au cœur du labyrinthe, dans un espace maléfique qu'il faut fuir quand il en est temps encore : « Moi je vais vivre à la campagne avec ma femme, Paris me fait horreur » (Jeannine Guichardet, Balzac "archéologue" de Paris, 1986 - books.google.fr).
Maturin, à qui Balzac a emprunté son personnage de Melmoth, et dont nous avons ailleurs noté le penchant très net pour l'horrible et le macabre, ne pouvait que réagir favorablement à ces scènes et les enregistrer, plus ou moins consciemment, dans sa mémoire. Pour les mêmes raisons, il emprunte encore au récit de Lewis la silhouette inquiétante du « Juif Errant », qui entre dans les multiples composantes de son personnage principal. Le Saint-Léon de Godwin devait faire sur Maturin une aussi forte impression, puisqu'on retrouve dans Mel— moth le thème d'une existence humaine anormalement prolongée et la scène encore plus directement transposée de l'hébergement du héros par une famille juive espagnole. Mais c'est à l'école alle— mande que Maturin fit son principal emprunt et Müller et Idman ont montré ce que Melmoth devait à Faux! Quant à la scène des « noces sépulcrales » de Melmoth et d'lsidora — mariés nuitamment par un par un ermite dont on apprendra plus loin... qu'il était mort la veille de la cérémonie — Bürger, sans doute, s'en fût montré jaloux, s'il lui avait été donné de la lire. Il n'est pas jusqu'au roman français dont on ne retrouve l'écho dans Melmoth et Mario Praz a, de très convaincante façon, dressé le tableau des emprunts, parfois littéraux, que fit Maturin à La Religieuse de Diderot (Maurice Levy, Le Roman "gothique" anglais, 1764-1824, 1996 - books.google.fr).
On ne raconte pas Melmoth (1820), livre-labyrinthe qui demeure comme le type achevé du roman noir : oeuvre d'un Irlandais frénétique qui brosse sous nos yeux six cents pages durant, avec une ferveur dont il n'est pas d'exemple, la vie d'un "héros" tout entier voué au mal, pour qui le temps n'existe pas. On en sort sans voix. Pour la première fois ici en collection de "poche" dans sa version intégrale, ce vertigineux emboîtage de récits fascina Balzac, Baudelaire (qui rêva de le traduire), Lautréamont, Oscar Wilde, Antonin Artaud, André Breton - et ne demande qu'à faire de nouvelles victimes (Charles Robert Maturin, Melmoth: l'homme errant, Jacqueline Marc-Chadourne, 1998 - books.google.fr).
Nous nous permettrons d’adresserà M. Maturin un reproche beaucoup plus grave, en ce qu’il concerne la morale publique. Il a dépeint la religion catholique, ses ministres, et même en général tous ceux qui la professent, sous des traits tellement faux et odieux, qu’on serait tenté de croire qu’il la regarde comme un cachet d’infamie ou d’imbécillité. De pareils excès n’ont pu être dictés que par le plus intolérant des fanatismes (Revue encyclopédique: ou Analyse raisonnée des productions les plus remarquables dans la littérature, les sciences et les arts, 1821 - books.google.fr).
Les Castanier d'Auriac
Guillaume Castanier d'Auriac, magistrat français, naquit en 1702, et mourut à Fontainebleau le 3 décembre 1764. Fils et neveu de gens de fortune du Languedoc qui avaient beaucoup gagné au système et sur les vaisseaux, il recueillit de la succession de son père et de son oncle, directeur de la compagnie des Indes, une fortune considérable. D'abord conseiller au parlement de Toulouse à l'âge de vingt et un ans, il s'éleva successivement aux grades les plus élevés de la magistrature. Maître des requêtes en 1729, président au grand conseil en 1746, conseiller d'État en 1751, il joignit à ces fonctions éminentes le titre de secrétaire des commandements de la reine. Il épousa, presque sans dot, une des filles du chancelier Lamoignon, et, par cette alliance avec une des familles les plus distinguées de la robe, il parvint, en quelque sorte, à jeter un voile sur l'obscurite de son origine. Les Mémoires du temps lui reprochent trop de condescendance pour les volontés du pouvoir, qui n'étaient pas toujours conformes aux strictes règles de la justice. Il n'eut de son mariage avec Marie-Jeanne de Lamoignon qu'un fils unique, Guillaume Castanier d'Auriac, né en 1739, lequel fut pourvu d'une charge d'avocat général au grand conseil ayant à peine atteint l'âge de dix-huit ans, et qui mourut des suites de la petite vérole au mois d'août 1762. Des succès précoces lui créèrent une réputation d'esprit qui le fit considérer comme l'auteur d'un ouvrage dans le genre de Télémaque, qui avait été composé pour son éducation par l'abbé Barthélemy, et intitulé : les Amours de Carite et de Polydore, roman traduit du grec; Paris, 1760, in- 12. La France littéraire en 1769 supplément au Dictionnaire historique le lui attribuent formellement. Beaucousin,run des continuateurs de la Bibliothèque de la France du P. Lelong qui avait revu les épreuves du livre, était tellement persuadé que le jeune Castanier d'Auriac en était l'auteur qu'il jeta au feu, dans un accès de colère, une réimpression du même roman, publiée en 1796 (Paris, petit in-12, de 1800), sous le nom de Barthélémy. Il est bien reconnu aujourd'hui qu'il est l'œuvre de ce dernier, et on s'aperçoit aisément, dit un célèbre littérateur (M. Andrieux), à cette chaleur vivifiante, à cette sensibilité exquise, à cette harmonie du style, qui distinguent les anciens, que ce petit poème est l'ouvrage d'un homme nourri de l'antiquité. C'est en vain que le P. Pacciaudi, dans la préface de sa belle édition de Daphnis et Chloé, attribue aussi Carite et Polydore à Castanier d'Auriac. La seule conséquence à tirer de cette indication, c'est que le savant théatin partageait sur ce point l'erreur commune. (J. Lamoureux, Guillaume Castanier d'Auriac, Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus recules jusqu'à nos jours, 1857 - archive.org).
Le roman Polydore et Carite se situe lors des guerres entre Athènes et la Crète, et le combat de Thésée contre le minotaure dans le labyrinthe y apparaît (Denis Diderot, Analyse de Carite et Polydore, Œuvres complètes de Diderot, V, Texte établi par J. Assézat et M. Tourneux, Garnier, 1875-77 - fr.wikisource.org).
Les armes des Castanier sont d'argent, au châtaigner de sinople, fruité d'or sur Une terrasse de même ; au chef d'azur chargé d'un croissant, accosté de deux étoiles d'argent.
François Castanier (Carcassonne, 1676 - Paris, 1759), frère puîné de Guillaume, monte à Paris vers 1719 et y possède bientôt l'une des banques les plus solides. En association avec Guillaume, il pratique le négoce en regroupant toute une clientèle de fabricants languedociens qui exportent en Méditerranée orientale leurs tissus de qualité. François joue un rôle important dans le système de Law. Directeur de la Compagnie d'Occident, il fait monter la valeur des actions et billets puis, en liaison avec son frère, les convertit en terres et immeubles (dès juillet 1719, il vend pour plus d'un million de livres). Cela lui vaut les surnoms "d'acheteur de châteaux", mais aussi de "plus grand coquin de France" car, s'il a la sagacité du grand brasseur d'affaires, il en a aussi la rapacité et la dureté. Les Castanier se font également armateurs, commercent avec l'Amérique latine par Cadix, jouent sur les valeurs différentes de l'or et de l'argent entre le Mexique et la Chine... Aussi, quand François meurt, toujours célibataire, il est riche de 43 millions de livres.
Guillaume Castanier d'Auriac (Carcassonne, 1702 - Fontainebleau, 1765), fils de Guillaume IV, hérite de la fortune de François. Marié à Marie-Jeanne de Lamoignon, fille du Premier Président du Parlement de Paris, il est conseiller d'Etat en 1751 et président du Grand Conseil pendant plusieurs années, tout en étant propriétaire des forges de Couiza ainsi que de diverses Manufactures (les Saptes, Villeneuvette). Mais son fils, François-Guillaume (1739-1762) est tué en duel par le marquis de Cavanac. Catherine Castanier (1729-1814), petite-fille de Guillaume IV et nièce de Guillaume Castanier d'Auriac, épouse en secondes noces le marquis de de Poulpry et hérite finalement de toute la fortune des Castanier. Un acte de 1773 la dénomme "très haute et très puissante dame Catherine-Françoise Castanier de Couffoulens, comtesse de Clermont-de-Lodève, marquise de Sérignan, baronne d'Escouloubre, Arques, Couiza et autres lieux", ce qui ne l'empêche pas d'habiter à Paris, faubourg Saint-Germain. Elle émigre dès le début de la Révolution et ses biens sont saisis et morcelés. Mais le souvenir de cette énorme richesse explique qu'au XXe siècle encore, des Carcassonnais puissent entendre ou employer, pour parler de quelque chose d'extraordinaire, le dicton : "Biétaze, Moussu Castanier" (Rémy Cazals, Daniel Fabre, Dominique Blanc, Les Audois: dictionnaire biographique, 1990 - books.google.fr).
ARCIS REGIS CELLIS REDDIS chez Balzac
ARCIS
La première partie du Député d'Arcis, L'Election, est la seule qui doive être attribuée à Balzac. Le texte en a été établi d'après l'édition donnée par l'auteur lui-même dans l'Union monarchique, du 7 avril au 3 mai 1847, et d'après le manuscrit autographe recueilli par le vicomte de Lovenjoul. La continuation est due à Rabou.
La force des grands sentiments peut réunir les hommes, en particulier celle du christianisme dont Balzac loue la force civilisatrice. Dans l'avant-propos de La Comédie humaine de 1842 qui précise la construction et le projet d'ensemble de son monde romanesque, Balzac s'exprime ainsi : « J'écris à la lueur de deux Vérités éternelles : la Religion et la Monarchie. » L'élection est pour lui l'expression du désordre des intérêts individuels... On le voit clairement dans Le Député d'Arcis, où Balzac évoque Maxime de Trailles [qui se teint la barbe avec un cosmétique indien], candidat à Arcis-sur-Aube à l'élection de 1839, condottiere endetté que nous voyons par ailleurs exploiter la comtesse de Restaud dans Gobseck. Au contraire, le christianisme est un élément d'ordre social ; le seul moyen de diminuer la somme du mal. La pensée, principe des maux et des biens, ne peut être préparée, domptée, dirigée que par la religion.[...]
L'égalitarisme est aussi néfaste pour Balzac qu'une élite arrogante et sans mérite. Des entrepreneurs éclairés doivent améliorer la condition du peuple, ce qui est le point de vue des saint-simoniens contemporains de Balzac. Le charisme d'individus inventifs peut y pourvoir... (Gilbert Guislain, Balzac, Panorama d'un auteur, 2004 - books.google.fr).
Balzac a fait à Arcis un voyage, sans doute éclair, qui se situe entre le 9 juin et le 12 juillet 1842 en vue de la rédaction du Député d'Arcis auquel il travailla à plusieurs reprises de 1839 à 1847, mais qui resta inachevé (Philippe Bruneau, Guide Balzac, 1997 - books.google.fr, André Lorant, De grands inachèvements, The Process of Art: Essays on Nineteenth-century French Literature, Music, and Painting in Honour of Alain Raitt, 1998 - books.google.fr).
Le Député d'Arcis concerne bien plus la préparation de l'élection que le processus électoral en lui-même, contrairement à ce qui se passe dans Lucien Leuwen par exemple (Xavier Bourdenet, Le roman de l'élection, Balzac et le politique, Groupe international de recherches balzaciennes, 2007 - books.google.fr).
Si l'on veut avoir une idée (et la chose est des plus intéressantes par le temps qui court) de tous les faits curieux, grands et petits, qui constituent une élection en province ; si l'on veut se rendre compte des armes des partis et de leur rencontre tumultueuse sur le terrain du vote; si l'on veut juger jusqu'où va l'influence de l'Église dans la politique d'une d'une commune, et connaître ce que Balzac appelle spirituellement les « Voix ecclésiastiques », qu'on lise la première partie, entièrement terminée celle-là , du livre projeté par Balzac. On sera fixé. (Marcel Barrière, L'Oeuvre d'Honoré de Balzac: étude littéraire et philosophique sur la “Comédie humaine”, 1890 - books.google.fr).
Marcel Barrière est né dans l'Aude à Limoux, le 3 novembre 1860 et décédé le 18 février 1954 dans le 15 arrondissement de Paris (fr.wikipedia.org - Marcel Barrière).
REGIS
Avec cette émulation de la charité active, Balzac avait ample matière pour meubler l'Envers de la France contemporaine. Il ne s'en est pas privé. On pense aussi que l'intègre et charitable juge Popinot (L'Interdiction) s'inspire du magistrat Jules Gossin, fondateur en 1834 de la société de Saint-François-Régis et passé peu après à la conférence Saint-Vincent-de-Paul (Xavier Tilliette, Jésus romantique, 2002 - books.google.fr).
L'œuvre de Saint-François-Régis remonte à l'année 1826. Un honorable magistral, M. Gossin, ancien conseiller à la Cour royale de Paris, atteint de graves infirmités, avait fait un pèlerinage au sanctuaire de Saint-François-Régis, à lu Louvecs, dans le Vivarais. Il y forma, au pied de l'autel du saint, le vœu de se consacrer tout entier, en cas de guérison, à la fondation d'une œuvre dont l'unique but devait être de ramener dans la bonne voie les malheureux qui se laissent enchaîner par des liens illicites et donnent à nos grandes cités le triste tableau de celle plaie sociale qu'on nomme le concubinage. Ce vœu avait été fait le 30 juin 1824. Dieu écouta favorablement la prière de l'honorable magistrat et lui rendit la santé. M. Gossin, fidèle à ses engagements, dressa le plan de l'œuvre qu'il avait conçue, et le soumit à l'examen de quelques personnes vouées au service de l'humanité. Non-seulement elles l'approuvèrent, mais elles promirent de donner tous ieurs soins à la réalisation d'un projet dont elles prévoyaient déjà les résultais bienfaisants. Le 13 février 1826, M. Borderie, alors vicaire général de l'archevêque de Paris et plus tard évêque de Versailles, annonça par écrit que le premier pasleur du diocèse donnait son entière approbation à l'œuvre projetée, et dès lors la société de Saint-François-Régis fut définitivement établie. Cette œuvre rencontra à son principe de f;rands obstacles, qui, loin d6 décourager es zélés fondateurs, ne firent que raffermir leur courage et les armer de nouvelles forces. On alla jusqu'à faire des travaux civilisateurs et chrétiens do celte œuvre, l'objet d'une foule de plaisanteries. Pendant quelques années, le uombro des associés demeura toujours le même, et l'œuvre était réduite aux plus modiques ressources ; durant ce môme laps de temps, une seule personne eut à supporter tout le fardeau do la correspondance et de la réception, des pauvres. Selon la teneur du vœu, l'œuvre avait été placée sous la protection de saint François-Régis, qui, dans le XVIIe siècle, avait évangélisé avec éclat les provinces du Velay et du Vivarais, dont tous les efforts avaient eu principalement pour objet l'extirpation des scandales produits par les unions concnbinaires, et qui constcra soi existence entière à l'amélioration dos mœtns par l'influence toute-puissante de la religion. L'œuvre, mieux connue de ceux qui en avaient été les premiers détracteurs, compta dans son sein quelques-uns de ses anciens antagonistes. Dès lors e!le agrandit le cercle de ses opérations, étendit ses bienfaits, et la charité publique vouant a son secours, elle put enfanter des prodiges (Dictionnaire d'économie charitable, Tome I, Encyclopédie théologique, Tome V, 1855 - books.google.fr).
Jean François Regis est né le 31 janvier 1597 à Foncouverte, près de Fabrezean et de Douzens, sommet du Sceau de Palaja.
La société de Saint-François Régis a pour objet de régulariser la famille et de légitimer les enfants en facilitant le mariage civil et religieux aux personnes que l'ignorance ou la pauvreté ont entraînées à vivre dans une union illicite (Nouvelle morale en action: annales contemporaines recueillies par l'auteur des Essais pratiques, Lefort, 1850 - books.google.fr).
La société de Saint-Régis, en organisant une croisade pacifique contre l'infâme concubinage, l'a mis au ban du peuple, l'a attaché au pilori de la honte, l'a marqué d'un fer rouge. Ce vice honteux a cessé de jouir de l'impunité dans les bas-fonds de la société où il s'étalait complaisamment. Deux êtres, rapprochés par leurs passions ou par le besoin, s'en venaient un soir installer un lit commun dans une chambre misérable. En dépit de la religion et des lois, ils se donnaient le nom de mari et de femme, sans que les voisins s'en montrassent scandalisés, sans que personne les désignât du doigt. Si, Lien rarement, une voix honnête s'élevait pour leur reprocher ce désordre, il répondaient: « Nous sommes pauvres, et il en coûte beaucoup pour se marier. » Celle simple excuse était pour le voisinage une justification sans réplique. Ils continuaient donc à vivre dans leur concubinage, et à leurs côtés se formaient rapidement d'autres de ces unions du hasard, triste produit du mauvais exemple. Que se passait-il dans ces ménages formés par un caprice et qu'un caprice pouvait rompre du jour au lendemain ? La pudeur y mourait dès le premier jour; la morale n'en connaissait point l'entrée; la religion en était bannie; l'économie et toutes les vertus de la famille y étaient inconnues et méprisées. La luxure et l'ivrognerie, des désordres de tous genres y régnaient en souverains; les gains de chaque jour se gaspillaient en folles et coupables dépenses. Et comment en eût-il été autrement? Où ces malheureux auraientils appris la pratique du bien ? Ce n'était point dans les sociétés honnêtes qui fuyaient leur contact; ce n'était point à l'église, où ils ne mettaient jamais le pied, pour ne pas entendre foudroyer leurs vices, pour ne pas rougir devant leurs consciences et leurs concitoyens. Les enfants qui naissaient de ces coupables unions ne valaient pas mieux que les auteurs de leurs jours. L'école ne les voyait guère, le catéchisme point. Ils vivaient donc dans une ignorance crasse, dans l'oubli de tous les devoirs, et, trop souvent, hélas! leur éducation ne commençait que par l'aumônier des prisons ou des maisons pénitentiaires (Le Contemporain: revue d'économie chrétienne, 1854 - books.google.fr).
La rue Régis, à Paris, nommée ainsi en l'honneur du saint canonisé en 1737 et fêté le 16 juin, se trouve près de celle du Cherche-Midi, dans le VIème arrondissement comme l'église Saint Sulpice.
CELLIS
La rue du Cherche-Midi abrita la librairie de l'Ă©ditrice Madame CELLIS-MARCEL dite "Vve Cellis" dans les catalogues. Elle publia Hyacinthe AzaĂŻs (Comment cela finira-t-il ?, 1819).
Modérons notre expansion pour ralentir notre destruction : Pierre Barbéris a bien montré la dette de Balzac à l'égard d'Azaïs dans la conception de La Peau de chagrin (Michel Baude, Jeanne-Marie Baude, Le Moi à venir, 1993 - books.google.fr).
Cellis est en Wallonie l'aphérèse de Marcelis, en français Marcel (Jean Germain, Jules Herbillon, Dictionnaire des noms de famille en Wallonie et à Bruxelles, 2007 - books.google.fr).
Formée par la réunion des anciennes rues de la Vieille-Tuilerie, du Petit-Vaugirard et du Cherche-Midi, cette voie a reçu sa dénomination actuelle en 1832, probablement en raison d'une enseigne représentant un cadran solaire. (fr.wikipedia.org - Rue du Cherche-Midi).
REDDIS ou Qu'allait-il faire à Pondichéry ?
« Il y avait longtemps que mon cœur n'avait battu », disait l'usurier Gobseck à propos de la beauté de Mme de Restaud. A Pondichéry, autrefois, il s'est fait « rouler » par une femme. Lui aussi était revenu de cette « faiblesse ». C'est pourquoi il perce à jour les petites passions de Mlle Michonneau : aucun doute, c'est un terrain qu'il connaît bien. Peut-être est-ce pour cela qu'il n'a pas de formules assez dures : « Ne voyez dans les hommes et surtout dans les femmes que des instruments ».
Le Gobseck de 1830, par exemple, va nous aider à comprendre combien les personnages « balzaciens » qui apparaissent alors sont encore proches, en réalité, des personnages traditionnels utilisés par Balzac dans ses premières œuvres. Dans les Dangers de l' Inconduite, Gobseck est bien un usurier, il est bien un avare, mais il est avant tout l'incarnation de la Providence. Le véritable récit — le seul en fait qui intéresse Mme de Grandlieu à qui Derville s'adresse — est l'histoire de la famille de Restaud. Et Gobseck, qui se trouve longuement présenté parce qu'il est nécessaire de faire connaître le deus ex machina de toute l'aventure n'est que le protecteur occulte et tout puissant du jeune comte de Restaud, de l'orphelin qui sans lui aurait été dépouillé de sa fortune. Il répand autour de lui, selon son humeur ou plutôt selon sa justice, le malheur ou le bien. Usurier, il est justicier : il représente l'échéance des fautes sous sa forme la plus visible l'échéance des intérêts. Mais découvre-t-il une ouvrière honnête et méritante, il s'en réjouit et bientôt lui trouve un mari, — c'est l'histoire de Fanny Malvault qui devient Mme Derville — rencontre-t-il un jeune homme travailleur et sûr, il l'appuie de toutes ses forces sans affectation de bienfait, avec une ingéniosité toujours active, une affection qu'on sent toujours vive. Et le jour où un homme désespéré lui remet en toute confiance le destin d'un orphelin, il veille sur la fortune de l'enfant, il se constitue son tuteur et son père, et, toujours avec la même dureté apparente, lui assure un patrimoine sans lui léguer en même temps l'insouciance et l'étourderie des jeunes parvenus. « Que de choses j'ai apprises sur Gobseck ! s'écriait Derville aux dernières lignes des Dangers de l Inconduite. C'est un homme qui s'était amusé à faire de la vertu comme il faisait jadis de l'usure, avec une perspicacité, un tact, une sécurité de jugement inimaginables. Il méprise les hommes parce qu'il lit dans leurs âmes comme dans un livre, et se plaît à leur verser le bien et le mal tour à tour. C'est un dieu, c'est un démon ; mais plus souvent démon que dieu. Autrefois je voyais en lui le pouvoir de l'or personnifié. Maintenant il est pour moi comme une image fantastique du DESTIN. » (Maurice Bardèche, Balzac, Romancier, 1943 - books.google.fr).
Jean-Esther Gobseck est fils d'une juive et d'un hollandais. Sa petite nièce Sarah, surnommée la belle hollandaise, a été assassinée.
Déjà dans le Melmoth de Maturin, l'Inde est présente à travers Immalee qui fut jetée dans une île déserte sur ses côtes. Melmoth qui l'aborde éduque la pure Immalee qui changera de nom en Isidora, et lui fait connaître les horreurs du monde. Séparés, ils se retrouvent en Espagne et se marient sous les auspices d'un ermite mort.
The earliest reference we have to anyone resembling the Reddis are the Rathis and the Maha rathis before 200 BC. These kings ruled over small principalities in the Deccan plateau area of Maharashtra, Karnataka and Andhra before the Satavahanas and mauryas. They have left coins in northern Andhra Pradesh, also in Kurnool district, and near Pune etc. The coins are found in the levels between the megalithic and satavahana levels in excavations. The term Rathi might refer to "one riding a chariot" (Ratha=horse drawn chariot in prakrit and old sanskrit). A grander Rathi king might be called Maha rathi. (reddyroyals.blogspot.fr).
Si, comme cela est probable, le nom de Jat vient du mot "jati" qui signifie caste, les Jats seraient des "gens de caste" par excellence, et cela rejoint l'usage, fréquent dans le Pondichéry de cette époque d'appeler "gens de caste", les castes paysannes comme les Vellala ou les Reddis. On pourrait ainsi en conclure que nos voyageurs auraient pressenti l'importance que les sociologues modernes donnent à ce qu'ils appellent les "castes dominantes", comme la caste des Marathas au pays marathe, celle des Rajpouts au Rajasthan et celle des Sikhs dans le Panjab. Il est aussi important de noter que la caste dominante ne correspond que très rarement à celle des Brahmanes. Le pays des Jats s'étend de Delhi à Agra avec Mathoura comme son centre religieux. Selon Law de Lauriston c'est un peuple fort dévôt, spécialement dans le culte de Krishna. Il prononce un verdict concis les concernant: "Le peuple de l'Inde que j'ai connu le plus superstitieux." (Florence D'Souza, Quand la France découvrit l'Inde: les écrivains-voyageurs français en Inde, 1757-1818, 1995 - books.google.fr).
Les Reddis sont appelés aussi Kapous. Ils parlent la langue telugu (Arthur Miles, Le culte de Civa, traduit par Marc Logé, 1951 - books.google.fr).
De riches Reddis s'installèrent dans un quartier de Pondichéry qui prit le nom de Reddiarpaleam (Reddiarpalayam quarter of Reddiars, plural of the Tamil Reddi, rural aristocratic caste, Oulgaret or Oulgarai, name given today) (Pierre Bourdat, Eighteenth Century Pondicherry, 1995 - books.google.fr).
L'église de Reddiarpaleam est jésuite.
La Compagnie des Indes
In India, Surat remained the head quarters of the French trading enterprises for the whole of the seventeenth century. By the turn of the eighteenth century, Pondicherry attained a place of prominence than Surat in terms of trade. By 1672, the French established a chain of factories at Rajapur (1668) Raybay, Mirjan (1669), Masulipatam (1669), Tellicherry (1670), Balliapatam and Ponnani. In 1673-74 the French opened a counter at Pondicherry and one more at Calicut in 1678. In 1725, a factory was founded at Mahe, and Karaikal was occupied in 1739. Besides these factories, the French established themselves in the province of Bengal at Chandranagore, Dacca, Kazimbazar and Balasore and finally at Pune.
François Castanier est directeur de la seconde Compagnie des Indes fondée par John Law jusqu'en 1759.
La Banque générale était une institution particulière fondée par Jean Law, pourvue d'un capital recueilli par souscriptions et dirigée par les principaux actionnaires. Elle fut la base des grandes opérations financières auxquelles Law attacha son nom. Des lettres patentes du 2 mai 1716, enregistrées par le Parlement le 23 du même mois, autorisèrent son organisation. Plus tard, en 1717, la compagnie d'Occident, fondée par Crozat, destinée à exploiter les possessions françoises arrosées par le Mississipi, vint se fondre avec la Banque générale. Le 4 décembre 1718, une déclaration du Roi la convertit en Banque royale à partir du 1er janvier 1719. Quatre mois plus tard, les compagnies de Guinée, du Commerce oriental et de la Chine, se réunirent à la Banque royale, de telle sorte que Law engloba et réunit dans sa main l'ensemble du commerce extérieur. La fusion de toutes ces sociétés composa la nouvelle Compagnie des Indes, dont les opérations immenses furent exploitées à la Banque royale (Rosalba Carriera, Journal pendant son séjour à Paris en 1720 et 1721, traduit par Alfred Sensier, 1865 - books.google.fr).
Dupleix (Landrecies, 1697 - Paris, 1763), gouverneur général de tous les établissements français de l'Inde, engagea dans ses expéditions "des fonds du Directeur Castanier, qui continuait à lui témoigner sa confiance, en dépit des pertes subies précédemment. Ce dernier lui avança, en effet, plus de 60.000 roupies. Tous ses associés ne se ressemblaient pas. Dupleix eut de grosses difficultés, en effet, avec l'un d'eux, Villeneuve" (Léon Moreel, Dupleix, marquis de fortune et conquérant des Indes, 1697-1763, 1963 - books.google.fr).
Son rappel en France, en 1754, laisse le champ libre aux Anglais qui poursuivront une politique de conquête copiée sur la sienne. Dupleix passa le reste de sa vie à plaider contre la Compagnie, à laquelle il réclamait 13 millions de livres, qu'il avait avancés pour son service. Il y dépense le reste de sa fortune privée (fr.wikipedia.org - Joseph François Dupleix).
In addition to the company's sum, the company added a sum of 15,500 marc which M.Castanier then had invested in India (Mary A. Sr Georgia, Society and economy of the french colonies with special reference to pondicherry in the seventeenth and eighteenth centuries (A.D. 1674 - 1754), 1996).
Collège Calvé à Pondichéry fondé en 1887 par l’Hindou Calvé Souprayachettiar - rien avoir avec Emma (?) - www.rduvert.fr
Les Capucins français, établis dès 1642 à Madras, avaient été appelés par les fondateurs de la colonie de Pondichéry en 1671. Ils avaient été réclamés par François Martin, qui venait de prendre la direction de la factorerie française. Ils accueillirent par la suite les Jésuites envoyés avec la permission de Louis XIV, et qui avaient été chassés du Siam en 1688. Des différends s'élevèrent entre les deux ordres. Les Jésuites obtinrent la création d'une seconde paroisse contre la volonté des capucins, et ils furent accusés de la pratique des rites chinois (Table raisonnée et alphabétique des "Nouvelles ecclésiastiques" depuis 1728 jusqu'en 1860 exclusivement, Première partie, 1767 - books.google.fr).
C'est aux capucins de la Province de Toulouse que Guillaume Castanier donna, en 1724, les moyens d'imprimer un psautier qui fut composé du vivant de Guillaume Castanier père en 1684 (Claude de Vic, Joseph Vaissete, Ernest Roschach, Histoire générale de Languedoc avec des notes et les pièces justificatives, Volume 14, 1876 - books.google.fr).
Le séminaire de Québec est tenu par l'espèce de congrégation connue sous le nom de prêtres de St. Sulpice de Paris, qui avant la conquête du Canada entretenaient trois maisons; une à Siam, une à Pondichéry, et l'autre à Québec (François-Alexandre-Frédéric de La Rochefoucauld-Liancourt, Voyage Dans Les Etats-Unis D'Amérique Fait En 1795, 1796 Et 1797, Volume 2, 1798 - books.google.fr).
Louis-François de Bausset, né à Pondichéry le 14 décembre 1748 et mort le 21 juin 1824 à Paris, est un cardinal et homme de lettres français Il vint fort jeune en France, entra au séminaire de Saint-Sulpice
Le méridien de Pondichéry
Après plusieurs observations des éclipses du premier satellite de Jupiter, on a trouvé que la différence du temps entre le méridien de Paris et celui de Pondichery, étoit de cinq heures onze ou douze minutes, qui valent environ 78 degrés, et par conséquent t comme dans les hypothèses de l'Observatoire de Paris, la longitude de Paris est de 22 degrés 30 minutes, il faut conclure que la véritable longitude de Pondichery est de 100 degrés 30 minutes. (Père Bouchet, Tableau géographique (1710), Choix des lettres édifiantes, écrites des missions étrangères, Volume 4, 1809 - books.google.fr).
Le jésuite Jean Venant Bouchet est né à Fontenay-le-Comte en 1655 et mort aux Indes anglaises en 1732.
Le programme missionnaire annoncé par Bouchet n'est guère inattendu et l'originalité de sa démarche tient plus à sa volonté d'alimenter et de conforter la thèse de Pierre-Daniel Huet, év^eque d'Avranches, dans sa grande œuvre Demonstratio Evangelica (Paris, 1679). Cet ouvrage inclassable, débordant d'érudition antiquisante, s'attachait à établir que « les dieux et les héros des nations les plus anciennes et les plus illustres ne sont autres que Moïse défiguré », ce à quoi Bouchet ajouta « quelques conjectures » et ce qu'il avait «découvert de nouveau sur les lieux » afin d'attester les hypothèses de Huet. Bouchet utilisa son savoir local acquis « par la lecture des plus anciens Livres des Indiens et par le commerce que j'ay eu avec les Sçavants du Païs » pour confirmer que «les Indiens ont tiré leur Religion des Livres de Moyse, et des Prophètes ». Comme les autres « figuristes » en Chine, c'est-à -dire les missionnaires jésuites inspirés par l'œuvre de Pierre-Daniel Huet, qui essayaient d'harmoniser le texte de la Bible avec les textes, la cosmologie et les coutumes observables des Chinois, Bouchet ne fait, dit-il, que prouver les arguments de la Demonstratio Evangelica en éclaircissant le contenu des « fables» indiennes qui touche le fonds commun que celles-ci partagent avec le christianisme. [...] Non seulement les brahmanes avaient appris leur religion et leur idolâtrie du « peuple hébreu » et des Égyptiens, mais aussi des chrétiens par Saint Thomas. La théologie, même celle, défigurée et pervertie, des brahmanes, est redirigée pour combattre les déistes et surtout les cartésiens sur leur propre terrain. Dans une analyse minutieuse des concepts, des histoires et des étymologies des noms, des figures et des choses mythiques et cosmologiques indiennes, Bouchet établit des similarités et des analogies en les transformant en « preuves » de filiation. Par exemple, les similarités des noms des « dieux» indiens avec ceux des personnages bibliques sautent aux yeux : Abraham - Brahma et Sarah - Sarasvati (Charlotte de Castelnau-L'Estoile, Missions d'évangélisation et circulation des savoirs: XVIe-XVIIIe siècle, 2011 - books.google.fr).
L'influence est en fait peut-ĂŞtre inverse.
Pondichéry chez Diderot : on retrouve ARCIS
Pondichéry est dans toute les têtes. Diderot, dans Jacques le fataliste situé en 1765 et publié dans en 1778-1780 dans La Correspondance littéraire de Grimm, introduit l'histoire du poète de Pondichéry, mauvais liitérateur, ce qui est sans conséquence puisqu'il a fait fortune aux Indes.
D'autant qu'un Marquis d'Arcis en est un des personnages.
Dans le cas des aventures du P. Hudson, on s'attendrait à ce que le récit soit fait par Richard, qui raconte bien et qui connaît tous les dessous de l'histoire ; il pourrait aussi être fait par l'auteur, par Jacques, par le Maître ou par Hudson lui-même. Diderot choisit le marquis des Arcis ou par Hudson lui-même. Diderot choisit le marquis des Arcis : lui seul, en aristocrate bien informé, peut démonter l'arrière-plan politique du conflit entre Hudson et ses moines jansénistes, la collusion entre le commissaire et le supérieur du monastère, le sens de l'intervention du ministre ; lui seul peut montrer que Richard n'est qu'un infime rouage dans un conflit qui le dépasse (Jean Sgard, Personnages et récits dans Jacques le fataliste, Personnage et histoire littéraire: actes du colloque de Toulouse, 16-18 mai 1990, 1991 - books.google.fr).
Gobseck de Balzac et le poète de Diderot se trouvent donc à Pondichéry à la même époque, celle de l'abbé Jean Bigou (Sournia (Pyrénées orientales) vers 1702-1776), curé de Rennes le Château de 1736 à 1774, auquel succède son neveu Antoine (1719-1794) jusqu'en 1792. Prêtre réfractaire (c'est à dire qu'il refusa de prêter serment à la république naissante), il fût contraint à l'exil en Espagne.
Un Audois, Melchior de Marion-Brésillac est né à Castelnaudary en 1813. Après être passé au séminaire des missions étrangères, il part pour Pondichéry. Il est nommé supérieur du séminaire, puis évêque de Pruse et pro-vicaire de Coimbatore. De retour en France, il fonde la Société des missions africaines à Lyon. Il part pour lea Dierra Leone où il meurt de la fièvre jaune en 1859 (Philippe de Lignerolles, Jean-Pierre Meynard, Histoire de la spiritualité chrétienne: 700 auteurs spirituels, 1996 - books.google.fr).
Sur les terres des Castanier
Les Castanier furent baron de Clermont-Lodève par achat en 1715.
CELLIS
Sur le piémont méridional du Causse du Larzac, dans la petite cité de Lodève, le système des villas paraît d’emblée peu développé et nettement moins hiérarchisé que dans la zone littorale languedocienne. Les établissements ruraux interprétés comme des villas y sont peu nombreux et surtout de taille modeste, presque toujours inférieure à un hectare de superficie. On y détecte parallèlement, dès le Haut-Empire, des regroupements de fermes le long d’un itinéraire et des pôles agglomérés qui suggèrent une compénétration des économies domaniales et paysannes finalement bien plus complexes que ce que l’on pouvait imaginer. On commence seulement à pressentir ces variations régionales initiales del’époque impériale romaine, variations que les expériences post-romaines contribuent d’ailleurs à démultiplier par la suite. À l’échelle d’une même province, le déploiement du système de la villa est non seulement bien plus hétérogène que ce que l’on avait supposé, mais la survie du maillage des villas (comme point d’ancrage du peuplement rural) semble elle aussi bel et bien inégale.
Concernant la chronologie, voilà plus d’une trentaine d’années que parmi la documentation languedocienne, le cas des villae avec tour a été repéré et discuté. Le débat a porté principalement sur la forme de ces édifices, donjons isolés ou fortifications agrégées à des corps de bâtiments plus vastes, et sur leur statut; bien que possédées par des familles appartenant à la moyenne aristocratie régionale, ces «tours» de villa sont distinguées, un temps au moins, du castrum plus clairement associé à l’exercice du ban81. Comme d’un point de vue documentaire et lexical, le déploiement de ces fortifications de villae concernait une aire géographique précise, le cœur de l’ancienne Septimanie, autrement dit les pagi de Béziers, Agde et Lodève, on a pensé aussi que le dispositif pouvait traduire une sorte de positionnement territorial de groupes aristocratiques locaux (Guilhemides) face à la puissance comtale des Raimondins de Toulouse. On a moins discuté en revanche de la chronologie de ces mentions. Or celles-ci sont particulièrement précoces. Elles débutent dès les années 910-920 et l’on compte déjà plus d’une douzaine de cas avant 990 et un total de plus de vingt points fortifiés antérieurs à 1020 pour les seuls espaces des pagi de Béziers, Agde et Lodève si l’on y ajoute les mentions de castra, qu’ils soient associés ou non au cadre d’une villa (Laurent Schneider, De la fouille des villages abandonnés à l’archéologie des territoires locaux. L’étude des systèmes d’habitat du haut Moyen Age en France méridionale (Ve-Xe siècle), 2006 - halshs.archives-ouvertes.fr).
Le village de Celles au bord du lac de Salagou semble avoir été appelé locus de Cellis comme en témoigne Jean de de Plantavit (Jean de Plantavit de la Pause, Chronologia praesulum Lodovensium, 1634 - books.google.fr).
Le village de Celles dépendait du comté de Clermont-Lodève (Clermont-l'Hérault).
Le réseau des paroisses s’est structuré autour de l’an mille et s’est transformé au cours des siècles en fonction de l’évolution démographique. A Celles, deux paroisses sont attestées : l’église Sainte-Marie a polarisé les paroissiens de Celles, et l’église Notre-Dame-des-Clans, citée en 1162, desservait la métairie des Clans (aujourd’hui disparue), les Vailhés et Pradines. Près de la chapelle vous pourrez aussi découvrir la vieille croix des Clans, datée de 1760, qui marque sans doute l’emplacement d’un ancien cimetière. Les restes d’une autre croix sont accolés à la chapelle, façade Sud.
La petite chapelle Notre-Dame-des-Clans surplombe les berges nord-est du lac du Salagou, entre les hameaux des Vailhés et Pradines. Bâtie au XIVème et XVème siècle, c’est un bâtiment aux formes simples, avec nef unique et grand fronton à l’entrée. Elle est aujourd’hui une simple chapelle de pèlerinage (le 15 août).
D'après certains historiens, le nom de "Clans" viendrait du tintement des cloches des troupeaux qui pâturaient dans les environs de cette chapelle (www.decouverte34.com, trisalagou.montpelliertriathlon.com, jaimelesmuseesetvieillespierres.blogs.midilibre.com).
L'araignée et le tissage
Le labyrinthe-roman de Maturin et le labyrinthe du Paris-Minotaure de Balzac appellent le fil d'Ariane.
En remettant à Ariane un peloton de laine pour sauver Thésée, Dédale dote ainsi le couple d'une arme de femme. Rien d'étonnant à cela. Les accointances entre l'artisan et le monde féminin sont multiples. Ils partagent le même type d'intelligence pratique, astucieuse et rusée, qui porte le nom de la première épouse de Zeus, Métis, avalée par son époux désireux de s'approprier ses pouvoirs. Et Dédale n'hésite pas à mettre ses talents au service des épouses et filles de roi. Outre Pasiphaé, on dit que, plus innocemment, il fabriquait pour les princesses de belles poupées articulées. Aurait-il déjà inventé la koroplathie ? [...]
La dernière figure du Labyrinthe intervient dans une autre séquence du récit des aventures de Dédale. Minos se lance à la poursuite de son architecte dont il veut punir la trahison. Il le cherche jusqu'en Sicile où Dédale s'est réfugié, auprès du roi Cocalos. Et, pour détecter sa présence, il use d'un subterfuge et propose un problème : il s'agit de faire passer un fil dans un coquillage en colimaçon. Cocalos se fait fort de résoudre l'énigme, qu'il soumet à Dédale. Celui-ci perce un trou au sommet du coquillage et y introduit une fourmi attelée à un fil. Lorsque la fourmi ressort, le fil est enfilé et Minos comprend que Dédale est là . La façon dont le problème est résolu est comme la carte d'identité de Dédale, dont le nom deviendra synonyme de l'œuvre, le Labyrinthe. Le fil qui se déroule dans la spirale du coquillage (qualifié de « labyrinthe marin » par un poète) est l'image à la fois de l'esprit ingénieux, voire retors, de l'artisan et de son ouvrage. Une figure extrêmement simple, une épure aussi sommaire que les schémas à sens unique des monnaies crétoises. Un dédale avec sa solution. Il est donc clair que le fil d'Ariane provient de Dédale. L'architecte donne à la fille du roi la clé du Labyrinthe qu'il a construit pour son père. Le mérite de l'expédient qui sauve Thésée revient à l'artisan. « C'est Dédale lui-même qui débrouille les pièges et les enchevêtrements de l'édifice, en dirigeant par un fil des pas aveugles », dit Virgile (Enéide VI, 19-20), en décrivant la porte de l'antre de Cumes, où Dédale a gravé ses exploits dans le bronze. Cependant, le rôle d'Ariane se limite-t-il à celui d'une simple intermédiaire, qui reçoit la bobine pour la remettre à Thésée ? Rien n'est moins sûr. Car le peloton est œuvre féminine. Le fil, dont la souplesse peut reproduire les sinuosités du dédale et en résoudre l'aporie, est un fil de laine, et il sort nécessairement des mains d'une femme. Certaines représentations figurées semblent insister sur le statut féminin du fil d'Ariane. Plusieurs peintures de vases mettent en scène l'épisode, montrant l'héroïne, pelote en main, face à Thésée et aux jeunes Athéniens destinés au Minotaure. Or, parfois, Ariane est remplacée ou représentée par trois femmes tenant une quenouille, l'instrument producteur du fil. La femme à la quenouille est une figure traditionnelle. Mais, dans ce contexte mythique précis, la fonction de cet objet, qui en image a souvent valeur de signe, de marqueur du genre féminin, ne peut qu'être réactivée et évoquer la fabrication du fil, tiré de la quenouillée, façonné entre les doigts, descendant vers le sol et roulé en pelote. En Grèce ancienne le travail de la laine (et des autres matériaux servant à la fabrication des textiles) est spécifiquement féminin. Cela correspond certes à une réalité dans la répartition des rôles (que l'artisanat professionnel et le travail servile peuvent modifier), mais c'est essentiellement un fait majeur de représentation. Lorsqu'une femme fait quelque chose de ses dix doigts, elle travaille la laine. Hésiode reconnaît ce talent à Pandora, malgré la misogynie qui imprègne son récit, et la paresse qu'il attribue à la race des femmes. Sur les représentations figurées, peintures de vases et stèles funéraires, la quenouille est l'attribut féminin principal. Dans les textes épiques, lorsqu'un homme va à la rencontre d'une femme, il la trouve régulièrement en train de filer ou de tisser. C'est une pose obligée sinon une activité perpétuelle. La reine des Phéaciens, Arété, dont le nom dit la vertu, est « assise au foyer, tournant sa quenouille pourpre », lorsque Ulysse se jette à ses pieds en suppliant. Il savait qu'il la trouverait ainsi : Nausicaa l'avait averti. Quand Hermès descend chez Calypso pour lui ordonner de laisser partir Ulysse, il trouve la nymphe aux belles boucles chez elle : « chantant à belle voix, elle faisait courir la navette d'or sur la toile ». Même situation chez Circé, à l'arrivée des compagnons d'Ulysse : « ils entendaient Circé chanter dedans à belle voix, en tissant de la toile, un de ces fins ouvrages gracieux et brillants, tels qu'en font les déesses ». [...]
Dédale sait en tout cas se rendre cher aux demoiselles, qui le lui rendent bien : en Sicile, les filles de Cocalos lui sauvent la vie en le débarrassant de Minos, qui le poursuit de sa vengeance. A l'instigation de l'artisan, elles inversent les canalisations d'eau froide et chaude pour ébouillanter Minos dans son bain. Les princesses siciliennes, qui transgressent allègrement les lois de l'hospitalité, excellaient-elles, comme toutes les filles bien nées, au filage et au tissage ? Elles semblent, en tout cas, renoncer aisément, pour l'amour de l'art ou de l'artiste, à la sagesse exigée de leur sexe. Mais le fil d'Ariane, pelote qu'il faut dérouler, n'est pas le seul élément du mythe qui fasse référence au travail de la laine. Le tissage intervient, à titre de métaphore, dans la description du Labyrinthe. « Textum iter », dit Virgile, à propos du « parcours tissé de parois aveugles », où l'on ne peut retrouver la trace de ses propres pas. En grec, c'est à propos de la danse de Délos qui mime les tours et les détours dans le Labyrinthe : « Thésée tissa [epleke] un chœur en cercle pour les dieux », dit un scholiaste, nous donnant à imaginer les Olympiens en spectateurs privilégiés, contemplant d'en haut la vivante tessiture exécutée par les entrelacs des danseurs. Quant au filage, il est présent à travers le verbe de l'enroulement, helissein, dont les composés décrivent les vicissitudes de la pelote d'Ariane. Le mouvement « en hélice » est aussi celui de la rotation du fuseau qui roule et dévide le fil. John Scheid et Jesper Svenbro, qui placent le tissage matrimonial au centre de leur étude, n'hésitent pas à mettre les infortunes d'Ariane en relation avec une faute de tissage. On doit y ajouter son manque de sôphrosunë : Ariane a fait promettre le mariage à Thésée, comportement hardi sinon inconvenant de la part d'une demoiselle. En vérité, elle s'est jetée à sa tête. Thésée l'enlève, mais l'abandonne à la première escale, Naxos. Le désespoir d'Ariane, ses lamentations, ses plaintes aux rochers ne sont que trop connus. Ils ont toujours stimulé les poètes, les peintres et les musiciens. [...]
C'est Dédale qui enseigne à Thésée comment enrouler et dérouler les pas des danseurs. Cette danse se nomme la geranos, danse de la grue. Un oiseau migrateur dont les déplacements dans le ciel décrivent des figures variées, alternant courbes ondulantes et longues files étirées. Ce que les Anciens n'avaient pas manqué de noter (Françoise Frontisi-Ducroux, Ouvrages de dames: Ariane, Hélène, Pénélope..., 2009 - books.google.fr).
Au milieu du XVIIIe siècle, Pondichéry compte plus de cent mille habitants, généralement des tisserands en cotonnades, venus avec leurs métiers des régions voisines. En 1740, le roi de Tanjore ayant battu et tué son rival, le nabab du Carnatic, la veuve de celui-ci et les "débris" de son armée vinrent demander « azile dans Pondichéry qu'ils regardaient comme l'endroit de la coste le plus sûr, tant à cause de la forteresse et des murs et bastions dont la ville est entourée, qui étoient en bon état et garnis d'une nombreuse artillerie, que par rapport à la haute réputation de valeur que la nation s'est acquise dans ces pays » (Philippe Haudrère, La stratégie militaire française dans l'Océan indien au XVIIIèeme siècle, Revue Historique Des Armées, Numéro 205, 1996 - books.google.fr).
La manufacture des Saptes fut la pionnière, suivie par Villeneuvette à Clermont-Lodève. Castanier et Cie fondèrent la manufacture de la Trivalle, à Carcassonne, entre Bourg et Cité. La protection de l'intendant, M. de Basville, lui valut le titre de manufacture royale deux ans plus tard.
Les frères Saptes, venus de Tuchan, s'installèrent au XVIe siècle près de Conques et Carcassonne, où ils concentrèrent en un même lieu toutes les opérations nécessaires la fabrication des tissus, ce qui valut une grande prospérité à la famille, dont la troisième génération abandonna la fabrique pour la magistrature. L'entreprise, bien qu'ils l'aient vendue en 1620, continua à porter leur nom et devint, en 1666, avec le soutien de l'État, la première manufacture royale du Languedoc.
Le renom des draps des Saptes était mondialement reconnu. Mais voilà , à la mort du directeur Noël de Varennes, en 1699, le travail cessa presque complètement à la manufacture. Pourtant, en 1700, le roi désirait la rétablir. Les États de la Province en passèrent le bail (pour vingt ans) aux sieurs Fraissé, Samary, Boucard et compagnie. Castanier d'Auriac reprendra la direction pour la léguer, en 1749, à la marquise de Poulpry, sa nièce.
D'autres manufactures royales furent ainsi créées: La Grange des Prés à Pézenas, La Trivalle, La Terrasse près de Rieux, Aubenas en Ardèche, et, près de Carcassonne, Cuxac et Pennautier, propriété de Pierre Louis Reich de Pennautier, qui tisse des draps à partir de la laine des moutons de la Montagne Noire toute proche et regroupera jusqu’à 2 000 ouvriers au XVIIIe siècle.
Colbert créa en particulier en 1667, la manufacture des draps de Villeneuvette, bénéficiant de la rivière Dourbie et des eaux du lac du Salagou, à trois kilomètres de la ville de Clermont-l'Hérault.
En 1720, la manufacture de Villeneuvette est à nouveau rachetée, pour 110 000 livres de capital et 14 000 livres de rente viagère, par Guillaume Castanier d'Auriac (1670-1725), fils d'un drapier de Carcassonne, qui avait créé une nouvelle manufacture aux portes de la ville et déjà racheté celle de Saptes (Jean Guilaine, Daniel Fabre, Histoire de Carcassonne, 1984 - books.google.fr, 1699, décadence de la manufacture des Saptes, 2004 - www.ladepeche.fr, fr.wikipedia.org - Manufacture de draps des Saptes).
A Montolieu fut créée une manufacture de draps par Pascal qui, seule, échappa au contrôle des Castanier. Elle obtient le titre de Manufacture royale en 1734 et sera dirigée par les Thoron de Carcassonne (Claude Marquié, L'industrie textile carcassonnaise au XVIIIe siècle: étude d'un groupe social : les marchands-fabricants, 1993 - books.google.fr).
L'araignée de la dalle horizontale de Marie de Nègre peut inciter vers cette piste du tissage.
A Pondichéry on tisse le coton, à Carcassonne la laine. Cependant, Les Reddis indiens n'étaient pas des tisserands mais des agriculteurs.
Le tissage en politique : la royauté
Platon distingue cinq systèmes politiques correspondant à cinq formes d'âmes humaines. « S'il y a cinq formes de constitution, il doit y avoir aussi chez les particuliers cinq formes d'âme » (La République, 544e). Les cinq sont : monarchie (aristocratie), timocratie (recherche des honneurs), oligarchie (recherche des richesses), démocratie, tyrannie (violence) (fr.wikipedia.org - Système politique).
Le dialogue du Politique, fait immédiatement suite à celui du Sophiste : il a lieu le même jour et dans la même scéance. Théodore prie aussitôt l'étranger éléate qui vient d'achever le portrait du sophiste de continuer par celui du politique ou du philosophe. L'étranger déclare qu'il commencera par celui du politique, et il prendra le jeune Socrate, son camarade, pour lui donner la réplique. Ce dialogue se divise en trois parties. La première est la définition du roi comme pasteur du troupeau humain ; la deuxième, la définition du tissage, pris comme exemple pour aider à celle de la fonction royale ; la troisième, la plus longue, achève la définition du roi, assimilée à un tisserand (locutio-in-situ.e-monsite.com).
Dans le Politique, une fois révélé le statut de l'homme de son époque (qui correspond à l'époque de Zeus), c'est-à -dire de l'homme comme étant dominé par la différence et la sexualité, Platon peut fonder un système politique approprié, en se référant à l'idée que les gouvernants sont de même nature que les gouvernés. Le paradigme du tissage lui permet de mettre en relief la division du travail des causes productrices et auxiliaires pour la direction de la cité à l'époque nouvelle dominée par le règne de Zeus. Comme c'est un déséquilibre interne à la société civile qui explique l'existence des divers systèmes politiques, Platon décrit, avant même d'assigner au politique son rôle propre, les diverses formes de constitution qu'il avait étudiées, plus en en détail, dans sa République. Cette approche lui permet, ensuite, dans ses Lois, d'aller plus loin et de circonscrire un système politique plus viable, en tenant compte en plus des conditions pratiques de réalisation. [...]
Il suffit de consulter, parmi les œuvres de vieillesse, le Timée, qui constitue pourtant un ouvrage de philosophie de la nature, pour se rendre compte de l'importance que Platon continue à donner à cette époque à la philosophie de l'action. Le dialogue commence en effet par des considérations politiques associées à ce qu'il appelle le "dialogue de la veille" (= la République), dans le but d'activer l'image de la cité-modèle, et de la réaliser. Platon rappelle même que cette cité n'est pas entièrement nouvelle, puisqu'elle aurait partiellement existé à Athènes, avant la guerre qui opposa les Athéniens et les Atlantes. En associant ainsi le passé et le futur, il fait voir que la cité-modèle qu'il a édifiée mythiquement est néanmoins réalisable, car le devenir universel n'est pas indépendant d'une Providence divine. Par conséquent, en aboutissant à une conception de l'univers fondée sur la Providence divine, le Timée ne fait que confirmer l'idée que le fondement métaphysique de tout est le Bien. [...]
Si le choix de Platon se fait ainsi en faveur de la royauté, c'est parce qu'elle est la seule, dit-il, à pouvoir s'accorder à la science autodirective du gouvernement des hommes, car une telle connaissance n'est accessible ni au grand nombre ni même à un petit nombre de cinquante à quelques centaines de citoyens ; seul un gouvernement limité à une personne ou à quelques unités lui semble apte à réaliser le bien. [...]
Discerner ainsi ceux qui sont aptes à gouverner et les séparer de ceux qui doivent être soumis à leur autorité, constitue une tâche essentielle du politique que la République avait déjà circonscrite. Le Politique ne change pas de cap, même s'il paraît préciser les variables. Par là , on comprend que le système politique de Platon, en mettant l'accent sur la complexité des caractères et la vertu, occulte d'autres aspects importants de la vie politique, comme les facteurs économiques, les oppositions de classes et d'intérêts, ainsi que les aspirations humaines. Obnubilé par la question de l'immortalité de l'âme qui sous-tend toute sa pensée, Platon amplifie des questions qui ne sont pas uniques ni nécessairement les plus importantes dans les cités humaines (Lambros Couloubaritsis, Aux origines de la philosophie européenne: De la pensée archaïque au néoplatonisme, 2003 - books.google.fr).
- L'Étranger. L'art de travailler la laine a deux divisions, et chacune d'elles fait naturellement partie de deux arts. - Le Jeune Socrate. Comment? - L'Étranger. L'art de carder, la moitié de celui de tisser et tous ceux qui séparent ce qui est réuni, tout cela, pour l'appeler d'un seul mot, fait partie de l'art de travailler la laine; or il y a pour toutes choses deux grands arts: celui qui réunit et celui qui divise. - Le jeune Socrate. Oui. - L'Étranger. L'art qui divise comprend l'art de carder et tous ceux dont nous venons de parler; il s'exerce sur la laine et sur les fils de la chaîne, soit avec la navette, soit avec les mains, et reçoit tous les noms que nous avons énumérés tout à l'heure. - Le Jeune Socrate. Sans doute. - L'Étranger. D'un autre côté, prenons une partie de l'art de réunir qui appartienne aussi à l'art de travailler la laine; mais laissons de côté toutes les parties de l'art de diviser, et distinguons-en deux dans l'art de travailler la laine : l'art de diviser et celui de réunir. - Le Jeune Socrate. Admettons cette division. - L'Étranger. Maintenant, Socrate, il te faut diviser l'art de réunir qui fait partie de celui de travailler la laine, si nous voulons aborder comme il faut l'art du tisserand, dont il a été question plus haut. - Le Jeune Socrate. Cela est nécessaire. - L'Étranger. Sans doute. Disons donc que l'une de ses parties consiste dans l'art de tordre; l'autre, dans celui d'entrelacer (Le Politique, Oeuvres de Platon. Suite des Dialogues biographiques et moraux, Lefèvre, 1843 - books.google.fr).
Saint Blaise, patron des tisserands
On se demandait pourquoi saint Blaise, patron normal des cardeurs, tisserands, drapiers (il fut martyisé avec des peignes de fer à carder) dont la chapelle Saint Blaise du château des Baux de Provence était le siège dans la région au XVIIème siècle (Dominique Auzias, Jean-Paul Labourdette, Collectif, Pauline Pratelli-Rugiero, Alpilles 2012 (avec cartes et avis des lecteurs), Petit futé, 2012 - books.google.fr).
Il y avait aussi Roch comme patron des tisserands, mais c'est souvent un doublet de Blaise.
Le lendemain, 3 février, c'est la Saint-Blaise, qui avec Saint-Roch est le grand protecteur agraire, vénéré dans tout le Languedoc. Il est aussi le patron des cardeurs et à ce titre chaque église lauragaise lui consacre une chapelle.
On a voulu, sans aucun doute la dissocier aussi de la fête chrétienne de la Purification de la Vierge avec laquelle les privautés du Pétassou s'accorderaient on ne peut plus mal et, pour des raisons de commodité on l'a reportée au jour de la fête locale... qui est aussi celle de Saint Blaise ; mais il serait vain de rechercher une liaison quelconque entre Saint Blaise et le Pétassou quoiqu'on ait pu penser que Saint Blaise étant le patron des drapiers, c'était précisément en raison des débris d'étoffe dont le Pétassou est recouvert qu'on aurait fait sa sortie le jour de ce Saint, autrement dit, que la sortie du Pétassou le jour de Saint Blaise résulterait d'une christianisation circonstanciée de la fête païenne. Mais il faut remarquer que le clergé n'intervient pas — et pour cause — dans cette démonstration du Pétassou. Il n'y a donc là qu'une coïncidence sans signification folklorique (Maurice Louis, Alexis Louis, Danses populaires et ballets d'opéra, 1965 - books.google.fr).
C'Ă©tait Ă©crit avant Gaignebet.
Il existe un Blaise de Hautpoul, seigneur de Rennes-le-Château, fils de François-Pierre, qui testa le 23 novembre 1644, et de Marguerite de Saint Jean de Pontis, fille de François, baron de Moussoulens (un des six sommets du Sceau de Palaja) et de Catherine de Voisins. Blaise se maria avec Marie-Lucrèce de Vivier de Lansac le 10 juillet 1640 et testa le 8 avril 1688. Son fils Henri donna le jour à un Blaise mort sans postérité (Jean Baptiste Pierre Jullien Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France, des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume, et des Maisons princières de l'Europe, Volume 3, 1824 - books.google.fr).
La soeur Anne du premier Blaise se maria avec Pierre de Montesquieu qui donna quittance de 3000 livres pour reste de la dot de sa femme le 17 mai 1645. On peut penser que Blaise était alors baron de Rennes après la mort de son père. C'était à l'époque de la légende d'Ignace Paris, le découvreur de trésor de 1645. La date inscrite sur le portrait de Melmoth, dans le roman de Maturin est 1646, qui est la date de la pose de la première pierre de la nouvelle église Saint Sulpice à Paris, le 20 février, par Anne d'Autriche (Etienne-Michel Faillon, Vie de M. Olier, fondateur du séminaire de S. Sulpice: accompagnée de notices sur un grand nombre de personnages contemporains, 1841 - books.google.fr).
Eugène Delacroix, qui a peint pour la Chapelle des Saints-Anges de l'église Saint Sulpice de Paris, était intéressé aussi par le Melmoth de Marurin.
Le peintre Eugène Delacroix avait été assez inspiré par Melmoth pour envisager d'en donner une illustration complète, ainsi que le révèle son Journal à la date du 4 avril 1824. S'il ne donna pas suite à cette idée, il composa dix ans plus tard, preuve que son admiration ne s'était pas démentie, un tableau intitulé Melmoth ou Intérieur d'un Couvent de Dominicains à Madrid, communément rebaptisé l'Amende Honorable et qui se trouve maintenant au Museum of Art de Philadelphie. Le sujet en est pris au XIIe chapitre du roman de Maturin. Alonzo de Monçada qui a été contraint de prononcer ses vœux au couvent des Jésuites de la ville, est persécuté par son supérieur et ses frères. Il réussit à faire passer un appel et l'évêque vient en visite canonique pour interroger celui qu'on accuse d'être un possédé. [...] En fait, Delacroix a commis deux erreurs ; il a remplacé les Jésuites par les Dominicains, qui n'apparaissent dans Melmoth qu'au chapitre XVIIe lorsque Alonzo est prisonnier de l'Inquisition ; et il a transformé l'évêque visiteur, bienveillant à Alonzo, en juge sévère. Mais ce faisant il obéissait à des canons esthétiques : l'habit des Frères Prêcheurs est plus tentant pour un peintre que la robe des fils de St Ignace (Patrick Rafroidi, L'Irlande et le romantisme: la littérature irlandaise-anglaise de 1789 à 1850 et sa place dans le mouvement occidental, 1973 - books.google.fr).
Eugène Delacroix, L’Amende honorable, 1831, Philadelphie, Philadelphia Museum of Art - (museeduluxembourg.fr
Christ Messie et araignée
Quelle meilleure gĂ©omĂ©trie que celle de l'AraignĂ©e ? (Les diverses lecons de Pierre Messie (Pero MexĂa) mises en français par Claude Grujet, BarthĂ©lemy Honoret, Lyon, 1577 - books.google.fr).
Pedro MexĂa est un gentilhomme castillan nĂ© Ă SĂ©ville en 1497 et mort dans la mĂŞme ville en 1551, le 17 janvier (Rudy Chaulet, Pedro MexĂa, lecteur et utilisateur des sources antiques dans son Histoire impĂ©riale et cĂ©sarienne (1545), 2010 - etudesanciennes.revues.org, Dominique de Courcelles, Le mĂ©lange des savoirs, Ouvrages miscellanĂ©es et thĂ©ories de la connaissance Ă la Renaissance: actes des journĂ©es d'Ă©tudes organisĂ©es par l'Ecole nationale des chartes, Paris, 5-6 avril 2002, 2003 - books.google.fr).
Saint Paulinus de Nole, qui écrivit la vie de saint Felix, note au sujet d'un miracle dont il bénéficia comme David à la caverne d'Engaddi : "Sic ubi Christus adest nobis, et aranea muro est / At cui Christus abest, et murus aranea fiet."
On est en sûreté, quand on est sous les jeux de la divine Providence, quand Dieu prend soin de nous, les toiles d'araignées sont des murs plus forts que les remparts, mais si nous ne sommes point sous la protection du Seigneur, les remparts les plus forts sont de faibles toiles d'araignées (Cornelius a Lapide, Commentaria in sacram scripturam, Tomus 2, 1854 - books.google.fr, Jean Croiset, Les vies des saints pour tous les jours de l'année, 1731 - books.google.fr).
L'araignée, ainsi que sa toile, contient beaucoup d'alkali volatil & d'huile: la toile d'araignée est vulnéraire, astringente & consolidante: elle arrête le sang étant appliquée sur les plaies récentes. Rien de si commun parmi le peuple, que de s'en servir pour les coupures. II saut en mettre dans la plaie sitôt qu'elle est faite, ce qui l'empêche de se tuméfier. L'araignée est estimée pour les fiévres intermittentes, & particulièrement pour la fiévre quarte (Nicolas Lemery, Dictionnaire universel des drogues simples, 1760 - books.google.fr, Jacques Christophe Valmont de Bomare, Dictionnaire Raisonné Universel D'Histoire Naturelle, Volume 1, 1768 - books.google.fr).
L'Atlantide
Dans l'Atlantide du Critias, le temple de Poséidon est fait d'un tissage de métaux et de matériaux divers, tels que l'or, l'argent, l'ivoire, l'orichalque (116d5-6), et le mur est lui-même constitué d'un « tissage de pierres multiples » (116a8-bl).
La technique de la "poikila" est non pas celle du mélange qui neutraliserait aussitôt la diversité, mais celle de la juxtaposition, comme pour le tissage de fils colorés, auquel correspondent les touches du peintre, ou les tesselles de la mosaïque. La poikila est aussi une technique de tissage et non de broderie (Anne Gabrièle Wersinger, Platon et la dysharmonie: recherches sur la forme musicale, 2001 - books.google.fr).
On retrouve la "poikila" dans le Petassou de TrĂŞves.
Il est possible de s'interroger spécifiquement sur la façon dont intervient l'écriture dans la transmission du mémorable, à partir de l'exemple que constitue le récit fait à Solon par un prêtre de Saïs. Ce récit qui se fonde sur une version écrite des faits est présenté comme un discours vrai face à une version orale de ces mêmes faits, assimilée pour sa part à un mythe. Cependant, trois choses sont à noter en ce qui concerne ce récit : 1) la version écrite sur laquelle il se fonde dépend elle-même d'une tradition orale vieille de 1000 ans ; 2) le prêtre égyptien se réfère à cette version écrite, mais il n'en fait pas lecture à Solon, car il la connaît par cœur; 3) enfin, le récit du prêtre de Saïs donne lieu, en Grèce ancienne, à une version orale transmise pendant près de 270 ans, de Solon à Platon. Lorsqu'elle intervient dans la transmission du mémorable, l'écriture est toujours postérieure. Elle se borne à fixer avec des traces matérielles sur un support matériel le dernier état en date de la tradition sur le sujet. C'est en ce sens qu'il faut comprendre l'expression « la tradition des écrits sacrés », c'est-à -dire, si on paraphrase « la tradition consignée par écrit dans un temple de Saïs ». Tout cela, parce que l'écriture n'est qu'une représentation de la parole. Une chose étonne dans la description faite par Critias le jeune de l'entretien de Solon avec un prêtre de Sais. Bien que le récit de la guerre que soutint l'Athènes ancienne contre l'Atlantide ait été consigné par écrit, jamais le prêtre égyptien n'est décrit en train de lire. Il raconte (Tim 22 b 3-4, 23 d 4-5) et Solon écoute (Tim 21 d 7-8, 23 d 1-4). Et cela tout simplement parce que le prêtre n'a pas eu le temps de recourir « aux écrits eux-mêmes » (Tim 24 a 1). Ce prêtre connaît donc par cœur le récit qu'il fait à Solon. Ainsi, même en Égypte, l'écriture apparaît-elle comme un instrument de remémoration, la véritable mémoire se trouvant ailleurs dans l'âme et dans la parole par laquelle s'exprime directement l'âme. Enfin, lorsque Solon revient d'Égypte, où il a été informé de la guerre menée par l'Athènes ancienne contre l'Atlantide, le récit qu'il rapporte est transmis oralement à Athènes pendant près de 270 ans. Et cela, même s'il existe des notes écrites relatives aux noms des rois de l'Atlantide, et auxquelles font référence Critias II et Critias III ou IV. [...]
Dans le récit de la guerre menée par l'Athènes ancienne contre 1'Atlantide, l'écriture joue le rôle suivant. Elle permet de'constituer une version de référence au contact de laquelle est régénérée puis régularisée une une tradition orale particulièrement lacunaire. Par là , elle rend possible le contrôle — au sens étymologique du terme (contre-rôle : registre tenu en double) d'une tradition orale; elle ne la supplée jamais cependant. Tout ce qui vient d'être dit s'accorde avec la position de Platon à l'égard de l'écriture. Pour Platon, l'écriture ressortit à un domaine plus vaste, celui de l'imitation (cf. chapitre 6). Car l'écriture n'est qu'une copie; une copie de la parole de l'âme, parole silencieuse dans le cas de la pensée, ou parole sonore, lorsque cette pensée prend pour support la voix. Or, dans ce cas comme dans tous les autres, l'imitation tend à transgresser ses limites, en présentant la copie comme une réalité à part entière (Luc Brisson, Platon, les mots et les mythes: Comment et pourquoi Platon nomma le mythe ?, 2010 - books.google.fr).
Pendant la déglaciation aux débuts de l'Holocène on note deux phases de fonte bien marquées par des remontées du niveau de la mer se développent entre environ 10000 et 9000 BP et entre 8000 et 7000 BP (Bulletin de la Société préhistorique française, Volume 94, 1997 - books.google.fr).
Il y avait des terres immergées dans l'Atlantique et en mer du Nord en bordure des continents. Si la date fournie par Platon est juste, les "Atlantes" auraient été chassés de leur territoire par la montée des eaux (La Croix d’Huriel et l’antimoine - books.google.fr).
La ville de SaĂŻs
La troisième ville égyptienne citée par Platon sert de décor aux entretiens de Solon, rapportée par Critias le jeune au début du Timée : « En Égypte, dit Critias, dans le Delta formé par le Nil qui, se divisant au sommet du triangle, l'enveloppe de ses bras, on trouve le nome saïtique dont la plus grande ville, Saïs, est la patrie roi Amasis. Les habitants ont pour protectrice de leur ville une déesse dont le nom égyptien est Neith, et qui, suivant eux, est la même que l'Athéna des Grecs. Ils aiment beaucoup les Athéniens, et ils se disent de la même origine ». L'on notera tout d'abord la précision avec laquelle Platon localise géographiquement la cité de Saïs ainsi, et, à l'instar de ce qu'il en était pour Theuth, le fait qu'il réfère nommément à l'appellation égyptienne de la divinité poliade. La précision toponymique interpelle effectivement dans le contexte d'un récit à portée rhétorique. Quant à l'usage des onomata locaux, il semble bien trahir une connaissance directe de Saïs. Or, il se trouve que nous est parvenue, datée du IIIe siècle avant notre ère, une ettre fictive d'un auteur pseudo—socratique adressée à Platon. Ce genre de lettre constituait très probablement un exercice d'école, comme nous l'apprend J. Souilhé dans sa volumineuse compilation ; son contenu n'en est pas moins à prendre en considération. En l'occurrence, cette lettre, la 28e des Epistolographi graeci tient pour choses établies cette escale de Platon à Saïs : « à leur retour d'Égypte, des gens honorables nous ont rapporté qu'après avoir visité I'Egypte entière, tu séjournais à présent dans le nome appelé saïte ». Ce troisième élément, s'il n'apporte aucune certitude, contribue néanmoins de manière significative à corroborer notre hypothèse selon laquelle Platon a bel et bien sillonné cette cité, a même enseigne que les deux autres qu'il cite dans ses dialogues (Frédéric Mathieu, Platon, l’Égypte et la question de l’âme, 2013 - books.google.fr).
Nos investigations nous ont permis, sinon d'entériner, à tout le moins d'accréditer une hypothèse passablement féconde pour ce qui concerne la recherche des sources de la pensée platonicienne. Le voyage de Platon en terre des pharaons accroît la probabilité de liens étroits entre certains motifs, notions, idées, présentes dans ses Dialogues et les enseignements métaphysiques ou sapientiaux de l'Égypte antique. Au nombre de ces liens, nous avons excipé ceux afférents à la tripartition de l'âme et au jugement des morts. Non que la tripartition ou le jugement des morts fussent inconnu en Grèce. La tripartition de l'âme avec la typologie qui lui est associée peut avoir des échos chez Pythagore. Le jugement post-mortem mis en avant dans le Gorgias ainsi, du reste, que la plupart des références que fait Platon au sort de l'âme après la mort peuvent là encore avoir des précédents chez les orphiques ou chez les Grecs de l'époque archaïque. Il ne s'y réduise pas. Car s'ils étaient connus des Grecs, ils ne l'étaient certainement pas, cela étant, sous les modalités d'après lesquelles les a théorisées Platon. Or, cette présentation spécifique à Platon reprend précisément tous les aspects et la plupart des éléments de la psychologie et de l'eschatologie religieuse égyptienne. À supposer que Platon ait visité ne seraitce qu'une « maison de vie » au cours de son séjour, il aurait eu mille fois de quoi trouver les formes de ses intuitions. Mille fois de quoi prêter aux palaïos logos afférents à l'Égypte la puissance du détail ; de quoi forger en connaissance de cause le cadre dramatique des fragments égyptiens constellant les Dialogues : celui du Phèdre, ou du Gorgias, ou du Timée. Ainsi de la forme, de l'imagerie ; ainsi du fond, de la théorie. Le voyage en Égypte marquerait par là -même une étape décisive dans la constitution de la pensée platonicienne. L'auteur aurait tiré parti d'une véritable « immersion ethnologique », pour intégrer à à sa propre philosophie nombre d'idées en provenance des temples égyptiens. Il aurait su, pour employer ici les mots de Philostrate, « mêler à ses propres doctrines beaucoup de ce que lui avaient dit les prophètes et les prêtres égyptiens, pareil à un peintre qui eût revêtu un dessin d'éclatantes couleurs » (Philostrate l'Ancien, Vie d'Apollonios de Tyane, I, I, 2) (Frédéric Mathieu, Platon, l’Égypte et la question de l’âme, 2013 - books.google.fr).
Chez les anciens Égyptiens, de nombreuses légendes rurales s'attachèrent à elle ; l'Égypte connut une déesse Hirondelle, ainsi qu'en témoignent les textes des grandes Pyramides et le Livre des Morts. Un haut personnage de la Ve dynastie fut en même temps prêtre de la Double-Hache et de la déesse Hirondelle. Ce culte dura jusqu'à la fin de la VIe dynastie, époque qui le vit disparaître de la liturgie officielle, mais, des origines aux derniers temps, le haut enseignement et les arts religieux firent de l'hirondelle l'image de l'âme humaine qui en prenait, disait-on, l'apparence au cours de ses transformations (Louis Charbonneau-Lassay, Le bestiaire du Christ: la mystérieuse emblématique de Jésus-Christ : 1157 figures gravées sur bois par l'auteur, 1940 - books.google.fr).
Alors que dans la tradition chrétienne le péché est ce qui entrave et rompt la relation de l'homme à Dieu, chez Novalis, c'est plutôt un élément qui permet cette relation. Comme le péché n'isole pas l'homme loin de Dieu, mais qu'au contraire il l'en rapproche, on comprend que Novalis ne fasse pas intervenir le Christ en tant que rédempteur de l'humanité. Dans la perspective de Novalis, l'homme n'a pas besoin d'être sauvé d'une mort éternelle puisqu'il n'est pas condamné. Par contre l'homme actuel, par opposition à l'homme qui vivait au temps de l'âge d'or, ne sait plus lire les signes que Dieu a imprimés dans sa création, il ne voit plus les traces que Dieu y a laissées. Autrefois l'homme, la Nature et Dieu ne faisaient qu'un et parlaient le même langage. Depuis l'apparition de la fin de l'âge d'or, l'homme vit dans le règne de la scission et il ne comprend plus ni le langage de la Nature, ni le sens du monde.
Dans Henri d'Ofterdingen, Novalis souligne la familiarité, l'intimité que le poète a avec la Nature. Dans la mesure où le poète a un sens particulier de l'harmonie et qu'il peut s'élever déjà maintenant au-dessus de lui-même, il est appelé à devenir le Messie de la Nature. Qu'est-ce que c'est devenir le Messie de la Nature? C'est ne plus rien voir isolément, comme dit Novalis dans Les Disciples à Saïs, c'est comprendre et parler à nouveau la langue primitive, qui était la même pour les hommes, la Nature et Dieu, et c'est réintégrer la Nature dans le Tout.
L'idée de la rédemption de la création toute entière est aussi présente dans la tradition biblique, bien que l'on trouve peu de textes dans le Nouveau Testament qui parlent d'une rédemption sur le plan cosmique. [...] Ce qui est présenté dans une perspective eschatologique dans l'épître aux Romains 8,18 et ss., est présenté comme une réalité déjà présente dans l'épître aux Colossiens. L'hymne christologique de Col. 1, 15-20 célèbre d'une part le Christ comme médiateur de la création sur le plan cosmique et elle célèbre d'autre part son action réconciliatrice et libératrice à l'égard de l'univers tout entier. Ce passage est un des rares du Nouveau Testament à décrire la dimension universelle de l'oeuvre rédemptrice du Christ (Silke Cornu, Le mystère du verbe – essai sur la poésie chez Novalis (4ème partie), Chapitre 5, Le mystère de la langue, 2003 - www.contrepointphilosophique.ch).
On a trouvé, plus tard, dans ses papiers divers, les notes que voici, et qui semblent se rapporter à quelque projet d'achèvement de son roman interrompu par la crainte ou la mort. Quoi qu'il en soit, je les transcris ici : " Transformation du temple de Saïs, Apparition d'Isis. Mort du Ma"tre. Rêve dans le temple. Atelier d'Archaeus. Arrivée des dieux Grecs. Initiation aux mystères. Statue de Memnon. Voyage aux pyramides. L'enfant et son précurseur. Le Messie de la nature. Nouveau testament et nouvelle nature. Jérusalem nouvelle. Cosmogonie des anciens. Divinités indoues (www.forgottenbooks.com - Les Disciples à Sais et les Fragments de Novalis).
Être un annonciateur, un messie de la Nature, dit le Maître, est une mission belle et sacrée. [...] C'est dans l'atelier de l'artiste et de l'artisan, et partout où sont les hommes, de diverses façons, en rapports directs et en lutte avec la Nature, dans les travaux des champs, par exemple, ou sur mer, ou au fond des mines, ou dans l'élevage du bétail et dans bien d'autres métiers, que ce sens paraît, le plus souvent et le mieux, se développer. Or, si tout art, pour parvenir à ses fins requises, réside essentiellement dans la connaissance des moyens propres à provoquer tel effet et tel phénomène désignés, et aussi dans l'habileté du choix et de la mise en œuvre de ces moyens, alors celui qui se sent appelé intérieurement à amener un grand nombre d'hommes à l'intelligence de la Nature, à cultiver surtout chez ces hommes et à développer les aptitudes qu'ils ont : celui-là devra veiller tout d'abord, avec soin, aux occasions naturelles qui s'offriront, propices à ce développement, et chercher à apprendre lui-même les fondements et les éléments de cet art de la Nature. Grâce à l'expérience qu'il aura ainsi acquise, il se fera, pour soi, fondé sur l'épreuve expérimentale, sur l'analyse et la comparaison, un système des adaptations nécessaires aux moyens de tout individu donné, et il s'assimilera ce système jusqu'à s'en faire une seconde nature; alors, et avec enthousiasme, il pourra commencer sa mission très féconde. A celui-là , mais à celui-là seulement, on pourra avec raison donner le nom de Maître de la Nature, tandis que tout autre simple naturaliste ne saurait que par accident ou par sympathie, ainsi même qu'un produit de la Nature elle-même, éveiller ce Sens de la Nature (Les Disciples à Saïs). (novalis.moncelon.com - Abraham Werner).
L'homme est un soleil ; ses sens sont les planètes. L'homme a toujours imprimé une philosophie symbolique de son être dans ses œuvres et dans ses actions. Il s'annnonce lui-même en son évangile de la nature ; il est le Messie de la nature (Les disciples a Saïs, et les Fragments de Novalis, traduit par Maurice Maeterlinck, 1909 - books.google.fr).
Neith
Neith était particulièrement adorée a Saïs dans l'Egypte inférieure. Une inscription célèbre lui faisait dire : "Je suis tout ce qui est, qui a été et qui sera : le soleil est mon fils, et nul mortel n'a soulevé mon voile" (Biographie universelle, ancienne et moderne, Volume 55, Michaud frères, 1833 - books.google.fr).
Déesse de l'eau, Neith a pour fils Sobek, le dieu crocodile. Ce dernier apparaît dans les textes d'Esna sous le nom de "Chemânefer-Sébek, fils de Neith" et se trouve désigné comme "le prince issu du Noun", "celui qui se pend au cou de Neith". L'iconographie de Neith la montre souvent allaitant deux crocodiles qu'elle tient dans ses bras; Chemânefer-Sébek est sans doute l'un d'eux. Neith est également une déesse poisson. A Esna, de même sans doute qu'à Saïs, le poisson poisson latès était adoré en même temps que la divinité. C'est de ce poisson qu'Esna tire le nom qu'elle reçoit dans les documents grecs : Latopolis, "la ville du latès". Neith fut aussi identifiée à l'abeille. La Basse Egypte s'écrivait, en effet, par ce coléoptère et Neith était l'une des déesses qui représentaient cette partie du pays. De plus, le sanctuaire saïtique de la déesse s'appelait, on s'en souvient, le "Château de l'Abeille"; l'assimilation de l'abeille à Neith était donc tout à fait naturelle. De fait, Un texte démotique fort curieux, le Mythe du Soleil, établit un rapport précis entre Neith et l'apiculture.
Neith est aussi une déesse du ciel et tout particulièrement du ciel étoilé. Comme toutes les déesses égyptiennes du ciel, Neith peut être identifiée à la vache céleste. Un monument du musée de Naples représente la déesse sous l'aspect d'une vache au corps parsemé d'étoiles. "Princesse des étoiles", Neith peut prendre l'aspect de Sothis, l'étoile Sirius, dont l'apparition ouvre l'année égyptienne. Un lien peut même être établi entre Neith et une constellation particulière. Ainsi, Proclus rapporte-t-il dans son commentaire Sur le Timée que "la ville de Sais est mise en rapport par les Egyptiens, dans les idées religieuses, avec la Grande Ourse non point qu'elle se trouve à son aplomb, ni à cause du froid, mais parce qu'elle participe à une sorte d'émanation propre à cette divinité. C'est pourquoi, aussi, elle n'est pas ébranlée par des tremblements de terre, ayant acquis une solide stabilité grâce au lieu circompolaire". Neith est encore une déesse guerrière. [...] L'arc et les flèches croisées sont parmi ses attributs de toujours.
Aseneth, personnage féminin du roman Joseph et Aseneth, est la représentante de la déesse Neith. Sa tour à trois fenêtres, comme celle de sainte Barbe, symboliserait le corps où est enfermée l'âme divisée en trois, raison, esprit et âme [ou division de la personne en âme, esprit et corps] (Marc Philonenko, Joseph Et Aséneth: Introduction Texte Critique Traduction Et Notes, 1974 - books.google.fr).
A la création du monde , Neith est attiré par un roseau, son emblème, et symbole de la Haute Egypte. Athéna assimilée à Neith (par intervertion des consonnes de leurs noms en particulier) est l'inventrice de la flûte à deux chalumeaux. Elles sont toutes les deux liées à l'intelligence, Neith étant qualifiée de "philosophos" par Platon.
Dans la mythologie égyptienne, les poissons ont avoir avec le corps et les oiseaux avec l'âme (J. Gascou, Justice d'Athéna dans l'Egypte romaine, Sixty-five Papyrological Texts: Presented to Klaas A. Worp on the Occasion of His 65th Birthday ; (P. L. Bat. 33), 2008 - books.google.fr).
Araignée et chauve-souris
Les Minyades, à Orchomène, ont été punies par Dionysos parce qu'elles s'acharnaient à tisser - œuvre protégée par Athèna - au lieu de le célébrer. Elles furent métamorphosées en chauve-souris (Ovide, Métamorphoses, IV, vv. 389-415) , animal associé fréquemment à l'araignée dans la tradition occidentale. La présence sur la tapisserie d'Arachné d'Erigone séduite par Dionysos sous la forme d'une grappe de raisin rapproche encore davantage ces tisseuses obstinées. De façon symétrique, l'araignée apparaît dans le récit des amours de Mars et de Vénus que fait l'un des Minyades (Sylvie Ballestra-Puech, Métamorphoses d'Arachné: l'artiste en araignée dans la littérature occidentale, 2006 - books.google.fr, Le Serpent rouge : Le voyage de l’âme : La chauve-souris, Le Serpent rouge : Le voyage de l’âme : La chauve-souris 2).
L'araignée de Francis Bacon
On retrouve chez Francis Bacon, "cellis" et "aranea", les cellules et l'araignée unis dans un texte sur la scolastique : "in coenobiorum cellis" et "tanquam aranea texens telam", ce qui traduit donne :
Pour bien connoître le caractère de cette scolastique, citons d'abord le témoignage de Bacon, dans la traduction que M. Emery, supérieur-général de Saint-Sulpice, nous a donnée de ce célèbre chancelier anglais. « Les théologiens scolastiques avoient beaucoup de pénétration, et jouissoient d'un grand loisir; mais ils ont eu trop peu de lecture. Ainsi que leurs corps étoient renfermés dans les cellules de leurs monastères, on peut dire en quelque sorte que leurs esprits étoient aussi renfermés dans les écrits d'un petit nombre d'auteurs, et principalement dans ceux d'Aristote, qui exerçoit à leur égard une dictature véritable. Ils ignoraient presque entièrement l'histoire des temps et celle de la nature, mais avec une chaîne de matière, assez petite. En agitant ça et là leur esprit comme une navette, sans lui donner aucun relâche, et sans épargner aucune peine, ils ont ourdi les toiles qu'on voit aujourd'hui dans leurs écrits. L'esprit humain, s'il travaille sur une matière, en contemplant les œuvres de Dieu et la nature des choses, opérera suivant le mode de cette matière; et c'est elle qui déterminera l'esprit de son travail. Si cet esprit se tourne sur lui-même, et que, semblable à l'araignée, il lire de sa propre substance la matière de son travail, il n'est rien alors qui le fixe et donne du corps à ses conceptions : tout son travail aboutira à donner quelques toiles de doctrine, admirables, il est vrai, par la délicatesse du fil et des tissus, mais qui, dans la réalité, ne sont d'aucun usage » (Marie-Nicolas-Silvestre Guillon, Bibliothèque choisie des pères de l'église grecque et latine, Volume 34, 1829 - books.google.fr, De augmentis scientarum, Livre I, The Works of Francis Bacon, Volume 1, 1858 - books.google.fr, Les sommets de La Croix d’Huriel : Scolastique).
Les empiriques, à la manière des fourmis, se contentent d'amasser et de faire usage; les rationnels, à la manière des araignées, tissent des toiles à partir de leur propre substance; mais la méthode de l'abeille tient le milieu: elle recueille sa matière des fleurs des jardins et des champs, puis la transforme et la digère par une faculté qui lui est propre. Le vrai travail de la philosophie est à cette image (Michel Malherbe, La philosophie de Francis Bacon: repères, 2011 - books.google.fr).
Francis Bacon est l'auteur de la New Atlantis, nouvelle Ă©crite vers 1624 et parue post-mortem en 1627 (fr.wikipedia.org - La Nouvelle Atlantide, Voyage dans le temps : Les Rose-Croix).