Partie XV - Le Cercle et la Croix des Prophètes   Les Prophètes et Rennes le Château   Le domaine de l’abbé Saunière : V et A de PACTUM, Vénus et Adonis   
LE CERCLE ET LA CROIX DES PROPHETES DOMAINE SAUNIERE RENNES LE CHATEAU V A VENUS ADONIS EAU ET VIN

Il reste deux lettres à identifier dans PACTUM. P, c'est le potager, C le calvaire, M Magdala, T les T de la dalle verticale de Marie de Nègre. Sachant que la lettre V est la majuscule de u, on peut voir le V de Vénus et le A d'Adonis.

L'hexagramme, deux triangles entrelacés, représente les dieux babyloniens Astaroth (Ashtoret) et Tammouz, identifié à Adonis (Migene Gonzalez-Wippler, The Complete Book of Amulets & Talismans, 1991 - books.google.fr).

Le V se trouve dans la volée d'escaliers du Belvédère : 2 fois 11 marches soit 22 comme le rang de la lettre v dans l'alphabet français (baron-de-synclair.blogspot.fr), et le A, dans le jardin de Saunière avec le bassin ?

V et A ou Vin et Eau (vinum et aqua)

Malgré la différence des termes, le rôle des objets qu'ils désignent est incontestable et ce sont les deux petits récipients qui servent à contenir l'eau et le vin du saint sacrifice de la messe. A ces renseignements il convient d'ajouter une coutume que nous avons déjà signalée, mais qui, dans les termes vagues où elle est rapportée, peut s'appliquer à tout le moyen âge. Il était d'usage que parmi les objets fournis par la dîme dans les Flandres, fussent toujours des vases d'étain destinés à contenir l'eau et le vin de la messe. Ces burettes étaient fournies deux à deux, et, dans chaque paire, une des burettes devait porter visiblement la lettre A, tandis que l'autre devait avoir la lettre V, où l'on peut lire facilement les mots aqua et vinum. La raison de cette inscription s'appliquerait seulement aux burettes de matière opaque, à travers lesquelles on ne pouvait distinguer le contenu de chacune des deux burettes (Germain Bapst, Les métaux dans l'antiquité et au moyen age : l'étain, 1884 - books.google.fr).

Relions Adonis au 25 avril, fête de saint Marc, des Rogations et des Robigalia

L'emploi de la laitue pour guérir les écrouelles, remède prodigué par Hildegarde de Bingen, ne s'explique guère si l'on ne prête pas attention au nom et aux caractéristiques de la plante ainsi qu'à l'imaginaire qui s'y rattache. La laitue tire son nom de la substance blanchâtre, assimilée (imaginairement) à du lait et qui émane de ses côtes. Il existe, en effet, une croyance ancienne rapportée par Pline selon laquelle c'est la Voie lactée elle-même qui infuse ce lait aux plantes pour les faire fructifier. [...] Pline indique avec précision le moment délicat de cette infusion du lait galactique aux plantes. Il s'agit de la fin avril et du début de mai :

"Les Anciens redoutaient trois époques pour les récoltes ; c'est pourquoi ils instituèrent autant de cérémonies et de jours de fête, les Robigalia, les Floralia, les Vinalia. Les Robigalia furent établies par par Numa, l'an II de son règne, et ils se célèbrent maintenant le 7 des calendes de mai (le 25 avril), parce que c'est vers cette époque que la rouille (robigo) envahit les blés. Varron fixe ce temps au moment où le soleil est dans le dixième degré du Taureau, comme le voulaient les calculs pour ce temps ; mais la vraie cause est que dix-neuf jours après l'équinoxe de printemps, selon l'observation variée des peuples, le Chien se couche du 7 au 4 des calendes de mai (du 25 au 28 avril). Le Chien est une constellation dangereuse par elle-même, et à laquelle il faut préalablement sacrifier une petite chienne. Les Romains ont aussi institué, au 4 des calendes de mai (le 28 avril), les Floralia, l'an 516 de Rome d'après les oracles de la Sibylle, afin que la floraison s'achevât heureusement".

Les Rogations, répondant chrétien des Robigalia, participent à l'exorcisme des influx néfastes aux récoltes (Philippe Walter, Galaad - Le pommier et le Graal, 2004 - books.google.fr).

C'est un lit de laitue sur lequel la déesse Aphrodite pose le corps mort d'Adonis.

De ce pouvoir magique prêté à la laitue - celui d'un enfantement sans accouplement préalable - et du fait que la laitue est liée à la mort d'Adonis - Aphrodite, sa maîtresse, n'a-t-elle pas voulu le dissimuler au cœur de cette herbe potagère ? - vient sans doute la double propriété attribuée à cette plante par la mythologie grecque. D'une part, on la dit bénéfique au bon fonctionnement des organes génitaux féminins : écoulement des menstrues, montée du lait. D'autre part, elle rend impuissants les hommes qui la consomment, ou, plus exactement, elle les empêche d'accéder à la jouissance amoureuse. Ainsi doit-elle être bannie des banquets rituels qui réunissent les hommes de la Cité (Daniel Meiller, Paul Vannier, Le grand livre des fruits et légumes: histoire, culture et usage, 1991 - books.google.fr).

« Manger de cadavres », nous rappelle M. Détienne, « la laitue l'est de deux manières, qui se combinent dans le mythe d'Adonis : d'une part, plante de nature froide et humide, qui se situe du côté de ce qui est promis à la mort et à la putréfaction, elle met, d'autre part, un terme à la puissance sexuelle des hommes » (Jean-Marie Floch, Identités visuelles, 2015 - books.google.fr).

Cette impuissance se manifeste déjà par son échec devant le monstre. Adonis est le négatif du héros, qu'on reconnaît au contraire à sa réussite dans l'épreuve probatoire face au monstre (Nouvelle revue de psychanalyse, Numéro 1, 1970 - books.google.fr).

Shakespeare, Adonis et le 25 avril

La rouille dévorante ronge un trésor caché, mais, en circulant, l'or engendre de l'or (Shakespeare, Vénus et Adonis) (Paul Arnold, Clef pour Shakespeare: ésotérisme de l'œuvre shakespearienne, 1977 - books.google.fr).

William Shakespeare – fils de John Shakespeare et Mary Arden – serait né aux environs du 23 Avril 1564 dans la maison familiale d’Henley Street. La date de sa naissance n’est pas certaine car à l’époque les naissances n’étaient malheureusement pas systématiquement enregistrées dans les registres. Les taux de mortalité étant très importants sous l’ère élisabéthaine, les parents faisaient généralement baptiser leurs enfants dans les trois jours suivant leurs naissances. Or, les registres de la Holy Trinity Church datent le baptême de Shakespeare au 26 Avril 1564 ce qui laisse penser que sa date de naissance remonte au maximum au 23 Avril – date au combien importante pour le pays puisqu’elle correspond à la St Georges, le saint patron de l’Angleterre (uklegacies.blogspot.fr).

Shakespeare mourut le 23 avril 1616, à l’âge de 52 ans. Shakespeare est enterré dans l’église de la Sainte-Trinité à Stratford-upon-Avon, le 25 avril. Il repose aux côtés de son épouse Anne Hathaway et de sa fille Susanna Hall avec pour épitaphe « Béni soit l'homme qui respecte ce tombeau, et maudit soit celui qui bougera mes os. » (fr.wikipedia.org - Eglise de la Sainte-Trinité de Stratford-upon-Avon).

Shakespeare mourut le 23 avril 1616, anniversaire de sa naissance, quatre ans avant la naissance de Molière, la même année et le même jour où s'éteignait en Espagne un génie non moins brillant, l'inimitable auteur du Don Quichotte, le profond et élégant Cervantès.

La fête de saint Marc l'évangéliste tombait, cette année-là, le mardi 25 avril. Pourquoi alors Shakespeare ne fut-il pas baptisé le 25 ? Serait-ce qu'une vieille crainte superstitieuse faisait de la Saint-Marc « le jour des croix », que l'on drapait de noir ? On racontait qu'en ce jour néfaste les spectres de ceux qui devaient mourir dans l'année arpentaient les cimetières (Marie Thérèse Jones-Davies, Shakespeare: le théâtre du monde, 1987 - books.google.fr).

Rouge et l'étoile Sirius

L'épithète obscena, en effet, par laquelle Ovide qualifie la chienne offerte en sacrifice lors des Robigalia, appartient en propre à la langue augurale et signifie précisément "de mauvais augure". Ce même qualificatif pourrait, sans conteste, convenir également à l'étoile Sirius, étoile principale de l'astre du Chien qui, comme le soulignait Pline, est unanimement reconnue comme "une constellation dangereuse par elle-même". Or, dans l'Antiquité, Sirius est constamment associée au rouge, émettant elle-même, selon la tradition, une lumière rougeoyante, alors que, de nos jours, elle paraît plutôt resplendir d'une lueur bleuâtre. Il semblerait donc qu'entre l'Antiquité et et la période moderne, la couleur de Sirius ait subi des changements notables, mais, en fait, les couleurs des étoiles sont très difficiles à déterminer à l'oeil nu, et il s'agirait alors plus d'une erreur d'observation que d'une véritable transformation. Mais surtout, les divers mythes associés à la Canicule ont vraisemblablement joué un rôle prépondérant dans l'ancienne détermination de la couleur de Sirius. Ainsi, pour les Assyriens, l'étoile apparaît "rouge comme le cuivre"; elle est "rouge foncé", selon les Egyptiens ; Homère la compare, en diverses occurrences dans l'Iliade, au bronze des armes qui resplendit d'une couleur plutôt rougeâtre ; et c'est aussi sa rougeur flamboyante que mettent en évidence rougeâtre ; et c'est aussi sa rougeur flamboyante que mettent en évidence Sénèque qui mentionne le Caniculae rubor ("la rougeur de la Canicule") ou Aviénus qui décrit le lever flamboyant du rutilus Canis ("le Chien roux"). Son lever héliaque est, de plus, mis en rapport avec la pourpre, qui, selon Pline, apparaît et disparaît au rythme de la Canicule: "Capi (purpuras) post Canis ortum aut ante uernum tempus utilissimum... Purpurae latent sicut murices circa Canis ortum tricenis diebus." "L'époque la plus favorable à la pêche des pourpres est celle qui suit le lever de la Canicule ou celle qui précède la saison prin tanière... Les pourpres se tiennent cachées comme les murex aux alentours du lever du Chien, pendant trente jours".

Sang et pourpre se confondent en Canicule: à cette date, le sang divin d'Adonis rougit le fleuve qui porte son nom, non loin de Byblos, et il est recueilli par le murex pour former la pourpre. Par ailleurs, si l'on en croit Pline, le lever de Sirius attise les effets du sang menstruel. C'est aussi de la rousseur de Sirius que, traditionnellement, se trouvent colorées la peau et la chevelure des êtres, le plus souvent d'exception, nés sous le signe du Chien. Il en va ainsi d'Alexandre le Grand, que Plutarque fait précisément naître au lever de la Canicule et dont il rectifie légèrement le portrait précédemment peint par Apelle (Odile Ricoux, Scholie à la grande loi sacrée de Cyrène Lalies, n°18/1998: Actes des sessions de linguistique et de littérature, Volumes 18 à 20, 1998 - books.google.fr).

La couleur rouge, rouille donne lieu à des spéculations alchimiques liées à Adonis chez Pernéty (Antoine-Joseph Pernety, Les fables égyptiennes et grecques dévoilées & réduites au même principe: avec une explication des hiéroglyphes et de la guerre de Troye, 1786 - books.google.fr).

On trouve la rousseur dans La Vraie Langue Celtique : page 51 (roi David), page 101 (où "sang" apparaît).

Vénus, le rouge et le 25 octobre

Est-ce donc un hasard si Erice fut un haut-lieu des peuples de l'Ouest, comme Enna le fut au centre de la Sicile pour les Sicules et plus loin l'Etna avec ses temples et ses villes sacrées pour les Gréco-Siciliotes de l'Est ? Où sont ces Elymes, fondateurs mythiques d'Erice, de Segeste et d'Entella, qui ne seraient, d'après les chroniqueurs grecs, qu'un mélange de trois émigrations successives — sicane, troyenne, phocéenne — une entité ethnique surgie des couches sans cesse renouvelées mais fondues dans un robuste moule local ? Le culte qui s'installe ici, sur le sommet d'Erice, fut celui d'un Zeus méditerranéen pré-hellénique, dieu des nuages, de la foudre et du soleil. Les Sicanes transformèrent le dieu masculin des races marines en une divinité féminine. La Vénus d'Erice est représentée sur les pièces de monnaie de sa cité avec la svastika, symbole solaire de tous les peuples agriculteurs depuis l'Inde jusqu'au Mexique et aux Andes, et l'épi, emblème des déesses-mères du monde entier. Les Phéniciens l'appelèrent Astarté, les Grecs Aphrodite, les Romains Vénus. Elle fut la chaste, la féconde Mère créatrice de l'Univers. Une corporation de prêtresses, prostituées sacrées, se constitua autour du temple. Rois et chefs, guerriers, pèlerins, venaient rechercher la communion avec les forces originelles dans des cérémonies collectives considérées plus tard par les chrétiens comme des « orgies ». Oracles et conseils étaient donnés près du puits : des chiens gardaient le temple, signe évident de l'origine agraire du culte, puisque depuis toujours ces bêtes incarnent les rivières. Dans le sanctuaire à ciel ouvert, on célébrait l'holocauste des agneaux à minuit. La rosée — le souffle de la déesse — effaçait à l'aube les traces du sang... Aujourd'hui encore la nuit de la Pentecôte et de la Saint-Jean, certaines vieilles femmes étendent leurs robes sur l'herbe, pour que la rosée les bénisse... Naguère, le 23 avril et le 25 octobre, neuf colombes partaient d'Erice pour Carthage, et du temple d'Astarté elles prenaient leur vol de retour après neuf jours. La colombe qui les guidait était rouge. Anagogia, catagogia, tels furent les noms mélodieux de ce cycle d'aller-retour. Les marins de la Méditerranée transportèrent ensuite le culte de leur Vénus à Lerici, près de la Spezia, à Rome et ailleurs (Maria Brandon-Albini, Sicile secrète, 1960 - books.google.fr).

Lerici se trouve en face de Portovenere (Port de Vénus) dans le Golfe de La Spezia ou Golfe des Poètes célébré par Byron et Shelley. Ce sont deux papes gênois, Innocent VIII et Jules II, qui ont le plus contribué à la construction du Belvédère, créateur du palais et aménageur du Cortil (www.italia.it, Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Le domaine de l’abbé Saunière, hexagone et nouvelle alliance).

Sur le Mont Eryx en Sicile, est un Temple auguste et vénérable, consacré à Vénus, où, dans une certaine saison de l'année les habitans célèbrent, par une fête nommée Anagogie, le départ de la Déesse, qui selon eux, quittoit en ce moment la Sicile pour aller en Libye. Alors on ne voit plus de Colombes sur l'Eryx : il semble qu'elles soient parties avec la Déesse. Mais il est certain que dans toute autre saison de l'année, il s'en rassemble autour de son Temple une quantité prodigieuse. Anagogie signifie proprement, Féte du départ, comme Catagogie signifie Féte du retour : les Eryciniens célébroient celle-ci neuf jours après l'Anagogie, parce qu'alors les Colombes revenoient habiter le Mont Eryx (Histoires diverses d'Elien, traduites du grec, avec des remarques, 1772 - books.google.fr).

Le triangle d'eau

Le jardin face à la villa Béthanie a été dessiné par Saunière. Des photos de l'époque le montre assis sur le bord du bassin circulaire, sa fidèle servante à deux pas derrière lui (Jean-Luc Robin, Rennes-le-Château: le secret de Saunière, 2005 - books.google.fr).

Il est important de noter que ce belvédère n'avait pas pour objectif de finir proprement les travaux de Bérenger Saunière mais de servir de citerne, permettant d'alimenter les jardins (www.rennes-le-chateau-archive.com - Le Belvédère).

Le groupe du baptême de Jésus par Jean, le bassin du jardin de Saunière et le point central du parc du Belvédère forment un triangle équilatéral centré dans la chapelle privée de l'abbé : signe d'eau.

C'est après sa condamnation à une « suspens a divinis » en décembre 1910 que Bérenger Saunière aménagea sa chapelle privée. Suite à cette condamnation, il ne lui était plus possible de dire la messe dans un édifice religieux, ni de pratiquer les gestes sacrés de la religion catholique. Les villageois n'avaient pas admis la condamnation de leur curé et leur réaction fut radicale. L'évêché de Carcassonne nomma un nouveau curé desservant à Rennes-Le-Château, les villageois n'approuvant pas cette nomination, ils préfèrent aller écouter la messe que Bérenger Saunière disait dans sa chapelle privée. Munie d’un autel, elle permettait au prêtre de célébrer le culte tout comme au sein de l’église. Cette chapelle est installée dans une véranda accolée à la Villa Bethanie. Au temps de Saunière, les parois de cette véranda étaient réalisées avec des verres de couleurs, rappelant les vitraux des églises (www.rennes-le-chateau.org).

Eau : aqua en latin d'où A.

Que d'eau, que d'eau ! ou le chien Pomponnet

Saunière et sa servante posent au bord du bassin ; au fond du jardin, on devine le chien Pomponnet et sa niche (Henry Lincoln, La clé du mystère de Rennes le Château, Pygmalion, 1997) - rennes-le-chateau-en-quete-de-verite.e-monsite.com

Clairette, fille de la célèbre Mme Angot et élevée par les Dames de la Halle, doit se marier avec Pomponnet, le perruquier qui est amoureux d’elle. Mais Clairette n’est pas insensible au charme d’Ange Pitou, un chansonnier qui a l’habitude d’aller en prison pour les chansons qu’il écrit. Elle vient le rejoindre en cachette et essaie de trouver un moyen pour que le mariage n’ait pas lieu. Arrivent le financier Larivaudière et le policier Louchard. Ces derniers voudraient s’opposer à la divulgation par Ange Pitou de la liaison de Larivaudière avec Mlle Lange, elle-même favorite officielle du Directeur Barras. Larivaudière arrive à monnayer une substitution de nom auprès de Pitou, tout heureux de pouvoir épouser Clairette, maintenant qu’il est riche. Mais les gens de la Halle, ne l’entendent pas ainsi : ils veulent écouter la chanson. Clairette, sachant que si elle la chante elle ira en prison et donc ne se mariera pas avec Pomponnet, entonne le refrain célèbre :

Barras est roi, Lange est sa reine

C’n’était pas la peine (bis)

Non pas la peine, assurément

De changer de gouvernement !

Pomponnet, qui ne veut pas que sa future aille en prison, tente de faire croire qu’il est l’auteur de ladite chanson mais Clairette est conduite en prison, comme elle le voulait. Clairette accepte finalement la main de Pomponnet et Ange Pitou, attirée par Mlle Lange, se résigne à attendre, persuadé que Clairette ne sera pas plus vertueuse que sa légendaire mère ! (fr.wikipedia.org - La Fille de Madame Angot).

Louis Ange Pitou est un contre-révolutionnaire français né à Valainville (commune de Moléans) à 5 km de Châteaudun, le 2 avril 1767, mort à Paris le 8 mai 1846. Lorsque la Révolution éclate en 1789, le véritable Ange Pitou, ancien séminariste contre son gré, en profite pour s'émanciper et devenir journaliste au Journal général de la cour et de la ville. Il se fait remarquer par des brochures en faveur de Thomas de Mahy de Favras. Le 10 juin 1790, il est appelé aux Tuileries, où Marie-Antoinette d'Autriche le félicite pour sa fidélité envers le roi. Elle lui fait présent de son portrait en miniature et d'une somme d'argent. Conquis par la reine, Louis Ange Pitou va désormais consacrer sa vie à la défense de la monarchie. Louis Ange Pitou est également un agent royaliste qui communique avec les Vendéens et les Chouans. Après son arrestation en juin 1793, il parvient à se faire acquitter par le Tribunal révolutionnaire. Il échappe à l'arrestation après l'Insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795) mais il est décrété d'arrestation après le Coup d'État du 18 fructidor an V (4 septembre 1797) il est condamné au bagne et envoyé en Guyane. Après le Coup d'État bonapartiste du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), Louis Ange Pitou est libéré et se retire de la vie politique (fr.wikipedia.org - Louis Ange Pitou).

Je ne cite que pour mémoire le roman fameux d'Alexandre Dumas, l'opérette célèbre La Fille de Mme Angot, et enfin un roman historique des plus curieux de M. Simon Boubée, publié en 1897 par le Gaulois sous ce titre les Enfants du Temple, et où la fantaisie s'allie à la réalité de la façon la plus intéressante (Fernand Engerand, Ange Pitou, agent royaliste et chanteur des rues (1767-1846), E. Leroux, 1899, p. 330).

Le publiciste catholique Simon Boubée (Larochefoucauld, 1846 – Rome, 1901), rédacteur de la Gazette de France, n'est pas passé à la postérité. C'est pourtant le tout premier citoyen français à avoir été condamné en vertu de l'article 26 de la loi de 1881 sur la presse, pour offense à chef de l'État. Simon Boubée, en 1882, pour avoir dit que « Jules Grévy était un vieux farceur », et avoir ainsi devancé de cinq ans, le jugement de ses contemporains, fut condamné à trois mois de prison à Sainte Pélagie (Achille Ballière, Émile Couret, Le Pavillon des princes: Histoire complète de la prison politique de Sainte-Pélagie depuis sa fondation jusqu'à nos jours, 2015 - books.google.fr).

Sous la présidence du Maréchal de Mac-Mahon, le nom de Charles Lecocq, mis en évidence deux ans auparavant, va prendre de l'ampleur et devenir vraiment populaire. Cette Fille de Madame Angot, qui connut le succès foudroyant de la Belle Hélène, faillit bien cependant ne pas être jouée. Cantini, le directeur des Folies-Dramatiques, l'avait refusée, et Lecoq avait dû aller se faire interpréter à Bruxelles, le 4 décembre 1872, sur la scène du Théâtre des Folies-Parisiennes (Alcazar). Ce n'est qu'en constatant le triomphe remporté là-bas qu'on se décida à la monter à Paris. — Elle fera bien une quinzaine de représentations, disait Cantini, nous aurons le temps de répéter autre chose. Les spectateurs prirent feu dès le début. Chaque air fut bissé, trissé, et, le lendemain, tout Paris fredonnait : Ah ! c'est donc toi, madame Barras, Toi qui fais tant ton embarras ? T'avais déjà deux amoureux : L'un pas très jeune et l'autre vieux... Frappé d'une sorte de folie, Cantini ne pouvait croire que tant d'argent affluât dans sa caisse. Il en oubliait de payer les artistes ! Le soir de la centième, ses instincts d'avarice reprirent le dessus et il offrit à ses hôtes un souper piteux. Le caricaturiste Cham dessina une charge représentant l'ineffable directeur assis sur des sacs de mille francs et disant à ses artistes : « On soupera mieux à la 500e ! » A partir de ce jour, Lecocq fut lancé et sa musique légère vola sur toutes les lèvres. Giroflé-Girofla, la Marjolaine et surtout le Petit Duc qui fut un triomphe inoubliable, devinrent populaires dans l'espace d'un jour. Noms qui devaient demeurer dans la mémoire des Parisiens de cette époque, noms qui leur rappelaient tant de soirées passées à écouter cette musique pleine d'entrain, mais aussi de retenue, où ne dominaient plus l'incohérence d'Hervé, le débordement d'Offenbach, où il y avait davantage de nuances, plus de coquetterie, plus de sagesse, si l'on veut. Musique née après la guerre de 1870 et qui est comme assagie d'avoir traversé les années douloureuses (Jules Bertaut, L'opinion et les moeurs, 1931 - books.google.fr).

Patrice de Mac Mahon, comte de Mac Mahon, duc de Magenta, fait maréchal par Napoléon III pour ses états de service lors de la campagne d'Italie, né le 13 juin 1808 au château de Sully (Saône-et-Loire) près d'Autun et mort le 17 octobre 1893 au château de la Forêt, à Montcresson (Loiret), est un homme d’État français, maréchal de France et président de la République française de 1873 à 1879. Fait prisonnier lors de la capitulation de Sedan (1er septembre 1870), il est nommé l'année suivante à la tête de l'armée régulière dite « versaillaise » qui, aux ordres du gouvernement légal, réprime durement la Commune de Paris, tuant ou capturant des milliers de personnes.

L’Ordre moral : ces deux grands mots servaient surtout de cache-sexe aux divisions de la majorité conservatrice tiraillée entre orléanistes et légitimistes. Derrière la figure illustre du Président, l’homme fort était le Président du conseil, le duc Albert de Broglie. Détesté à gauche, il était peu aimé à droite. Il comprenait fort bien était l’impossibilité d’une restauration du vivant du comte de Chambord. En attendant la mort ardemment désirée du dernier des Bourbons de France (« De grâce, si Dieu ne veut pas ouvrir les yeux de Monseigneur, qu'il les lui ferme », disait-on dans les milieux orléanistes), il lui vint l’idée d’organiser une sorte d’inter-règne. Il n’y avait qu’un moyen : renforcer et pérenniser la présidence de la République. Le comte de Chambord, esprit pieux, rêveur et infantile était attaché, jusqu’à l’absurde, à une chimère, le drapeau blanc. Invention de la Restauration, il n’avait pourtant jamais été, sous l’Ancien Régime, ni l’emblème du royaume ni celui de l’armée. La lettre du prince du 27 octobre 1873, publiée dans L’Union, détruisit les dernières espérances de ses fidèles. « Ma personne n’est rien. Mon principe est tout. » La messe était dite.

Aussi le 5 novembre, Broglie vint lire à la tribune un message du Maréchal demandant une plus claire définition de ses pouvoirs et leur prolongation pour dix ans. Laboulaye, président de la commission chargée du texte, proposa cinq ans. Broglie, à titre de compromis, obtint finalement sept ans. Quelques jours avant le vote, dans un dernier effort, le comte de Chambord avait décidé de mettre les pieds une dernière fois sur ce territoire français qui lui restait étranger. Le 10 novembre, il était à Versailles et fit appeler le Maréchal en conversation secrète. Il se voyait déjà entrant bras dessus bras dessous à l’Assemblée avec Mac-Mahon.

Face à la menace d’un retour à l’Empire, centre gauche et centre droit se rapprochèrent. L’élaboration des lois constitutionnelles se révéla cependant compliquée : la gauche voulait inscrire le mot république, la droite n’en voulait pas ; la droite voulait un Sénat, la Gauche n’en voulait pas. Enfin Henri Wallon trouva la formule acceptable pour dégager une majorité d’une voix le 30 janvier 1875 ! Ce vote se manifestait sous la forme d’un simple amendement : « le président de la République est élu à la pluralité des suffrages par le Sénat et la Chambre réunis en Assemblée nationale ». La République n’était pas proclamée mais constatée par le titre du chef de l’État qui en était après tout le Président. La république naissait ainsi modestement sous les apparences d’un orléanisme rapproché du peuple.

Le coup d'Etat du 16 mai 1877 désigne la dissolution de l'Assemblée à majorité républicaine élue en 1876. Les élections suivantes du 14 octobre donnent à la gauche une majorité de 120 sièges, et le ministère de Broglie démissionne le 19 novembre. Les élections sénatoriales du 5 janvier 1879 ayant livré cette assemblée à la gauche, Mac Mahon, qui ne dispose plus d'aucun soutien parlementaire, préfère démissionner le 30 janvier 1879.

En Crimée, il se rendit célèbre par la prise de la tour de Malakoff et par un mot resté fameux : « J’y suis, j’y reste ». Dans la nuit du 23 au 24 juin 1875, une importante crue de la Garonne se produit. Visitant des villes et des villages dévastés, ne sachant que dire, il déclara à Moissac le célèbre « que d'eau… que d'eau !… ». Le préfet du département lui répondit alors : « Et encore, Monsieur le Président, vous n'en voyez que le dessus... ! ». Et visitant un hôpital, il lâchait un inénarrable : « Ah la fièvre typhoïde, je l’ai eu, on en meurt ou on en reste idiot. »

La famille Mac Mahon est d'origine irlandaise, réfugiée en France avec Jacques II Stuart lors de la Glorieuse Révolution de 1689, et se réclamant de la descendance des anciens rois d'Irlande. L'épouse du duc de Magenta est issue de la famille de La Croix, anoblie en 1487, fieffée de Castries, localité à côté de Montpellier (www.contrepoints.org, fr.wikipedia.org - Patrice de Mac Mahon).

Dans le contexte particulier de Rennes-le-Château qui fait aujourd'hui figure de mythe, les papiers peints de la villa Béthanie participent du cadre de vie luxueux qui fut tant reproché à l'abbé. Ils étaient loin en effet de correspondre aux produits les plus ordinaires disponibles sur le marché, représentant notamment une flore immense qui ne pouvait qu'impressionner les hôtes de Saunière. Ces revêtements muraux, très probablement posés en 1905, sont au nombre de deux.

Le Chardon imprimé par Grantil à Châlons-sur-Marne, qui se trouvait dans la villa Béthanie, relève de cette gamme d'articles. Son dessinateur est inconnu. Tout comme ses concurrents, Grantil faisait largement appel à des ateliers de dessin industriel indépendants. Toutefois, la composition concernée semble être plutôt le fruit de l'activité d'un dessinateur employé en interne par l'entreprise. En effet, un certain nombre de papiers Grantil en Art nouveau présentent une cohérence stylistique, par exemple dans la figuration de certains éléments végétaux tels que des feuilles traitées en de larges aplats. En ce qui concerne la catégorie des décors nous occupant ici, celui intitulé Le Pavot, également constitué de trois lés, produit en, est on ne peut plus proche du Chardon, tant sur le plan de sa composition que d'un point de vue esthétique. Le second décor de papier peint de la villa Béthanie, toujours visible dans le salon, est quant à lui plutôt atypique pour la période et d'un dessin encore plus riche. Dans un style bien marqué par l'art nouveau, il représente une végétation luxuriante, habitée de cervidés, de paons et d'oiseaux en plein vol. L'arrière-plan montre une vue de lacs dans le lointain. La composition et l'iconographie de ce paysage paradisiaque ne sont pas sans rappeler certaines réalisations issues de la tradition française des panoramiques, plus particulièrement L'Èden (1861) et Le Brésil (1862), tous deux produits par la manufacture Jules Desfossé à Paris. Surtout, sur le plan technique, ce décor n'est pas constitué de lés mais de morceaux rectangulaires assemblés, au nombre total de dix-huit formant le dessin complet se raccordant sur lui-même. Aucun autre exemplaire de ce papier peint n'est connu à ce jour. Il est toutefois probable qu'il s'agisse également d'un produit Grantil.

Un autre élément de comparaison est celui d'une facture relative à l'acquisition en 1905, donc la même année exactement, de papiers peints pour le château de Pesteils à Polminhac (Cantal). Dans ce cas précis, il s'agissait d'articles bas de gamme pour l'essentiel, donc sans commune mesure avec les décors de Rennes-le-Château. Mais l'ensemble ne comprenait tout de même pas moins de 315 rouleaux et 75 bandes de bordures, soit une surface de papier largement supérieure à un kilomètre carré, pour un montant de 144,65 francs. Il s'agissait donc d'une commande d'importance dont le coût total demeure pourtant trois fois moins élevé que celui payé par Saunière. Il apparaît clairement que les commandes passées par l'abbé comportaient beaucoup plus que les deux décors évoqués. Du reste, peut-être ne se limitaient-elles pas à la villa. Suite au gros de la commande, les carnets de correspondance mentionnent un courrier, envoyé à Duchesne le 30 décembre 1905, relatif à des décorations pour la tour Magdala. S'agissait-il ici des produits peints à la main au sujet desquels des lettres s'échangèrent au même moment, entre la fin 1905 et mars 1906 ? Ce projet ne semble cependant pas avoir abouti. L'intérêt des papiers peints de la villa Béthanie aura tôt fait d'être écrasé sous le poids de la réputation sulfureuse du village de Rennes-le-Château. Pourtant, cet exemple n'en est pas moins exceptionnel par la nature des décors concernés, seul témoignage matériel retrouvé, pour cette période, de l'usage domestique d'une catégorie spécifique d'articles. Si les papiers peints à plusieurs lés ou éléments se raccordant imprimés autour de 1900 demeurent mal connus, l'étude de ceux posés ici permet en partie de remettre en lumière cette production. En outre, les informations liées à leur commande montrent que d'autres papiers furent probablement acquis. Pour terminer, il convient de s'interroger sur la façon dont l'art nouveau, par l'intermédiaire de ces décors, s'intégrait au reste de l'ornementation de la villa. Aussi marquées par le style 1900 que puissent être ces compositions, les goûts de Saunière en matière de décoration étaient bien plus diversifiés, et souvent influencés par les styles du passé. Ainsi, la villa Béthanie est d'une architecture symétrique et aux proportions régulières dans le goût néo-renaissance, et la tour Magdala, bâtiment crénelé flanqué d'une tourelle, est typiquement néo-médiévale. Mais l'historicisme se retrouve aussi pour les éléments mobiliers acquis par l'abbé, ce dont témoigne le descriptif du domaine livré par Claire Corbu ou encore le détail de certaines factures le style Napoléon III y côtoyait par exemple le Louis XV. Toutefois, à l'instar des papiers peints, un autre élément toujours présent dans la villa permet d'évoquer une certaine ouverture à des créations d'un genre plus contemporain, soit une lithographie commercialisée par la maison parisienne Home Décor, reproduisant un tableau d'Alphonse Mucha, peint en 1894 et intitulé L'Esprit du Printemps. Mais hormis cette réalisation, les deux papiers peints accompagnaient un ensemble bien hétéroclite. Comme souvent à cette époque, si l'art nouveau connaît une diffusion dans l'habitat grâce au support concerné, son intégration au quotidien est mise à distance de l'idéal d'art total propre au mouvement (Jérémie Cerman, Les papiers peints en Art nouveau de la villa Béthanie à Rennes-le-Château, 2011 - docplayer.fr).

La famille de Cassagnes de Beaufort de Miramon a pris racine dans le Cantal dès le début du XVII e siècle. Le château de Pesteils, à Polminhac, entre Aurillac et Saint-Jacques des Blats - avec le N inversé de la tombe des Davine - abrite son histoire. Lorsque Louis-Alexandre et Jean-Gaspard disparaissent, respectivement en 1801 et 1810, le château de Polminhac n'est plus dans le giron familial. Il faut attendre 1877 pour voir Anatole, le petit-fils de Louis-Alexandre, racheter Pesteils. En se mariant avec Louise de Malthussière de Mercoeur, Anatole a trouvé un soutien de poids pour redonner à la bâtisse son lustre d'antan. « Fait assez curieux, il trouve le château en très bon état, avec l'eau courante à tous les étages, le chauffage, souligne Yvonne de Miramon. Il commence la restauration en ajoutant deux ailes au corps de logis. C'est son fils Gabriel qui achèvera les travaux au début du XXe siècle. » (www.lamontagne.fr).

Anatole-Joseph de Cassagnes de Beaufort, marquis de Miramon-Fargues (9 décembre 1828, Lyon - 15 juin 1912, Paris), est un homme politique français. Propriétaire au Puy (Haute-Loire) et d'opinions monarchistes, il fut élu, le 20 février 1876, député de la première circonscription du Puy, par 6052 voix contre 5705 à Guyot-Montpayroux, et 2746 à Victor Robert. Il fut également conseiller général et représentant du « comte de Chambord » (fr.wikipedia.org - Anatole de Cassagnes de Beaufort de Miramon).

Adonis, l'eau et le rouge

Dans les jours où l'on célébrait la mémoire de la mort d'Adonis, l'eau du fleuve du même nom prend une couleur rougeâtre qui donnait aux populations riveraines l'illusion mystique que le fleuve roulait le sang du dieu. Ce phénomène, considéré comme un miracle divin aux premiers temps du culte adônique, était déjà expliqué d'une façon rationnelle au temps de Lucien. Cette explication, telle que la donne l'auteur du De Dea Syria, mérite d'être citée : « Chaque année, dit-il, l'eau du fleuve Adonis se change en sang, et après avoir perdu sa couleur naturelle, il se répand dans la mer, dont il rougit une partie considérable, ce qui indique aux habitants de Byblos le moment de prendre le deuil. Or, on dit que, dans ces mêmes jours, Adonis est blessé sur le Liban, que son sang change la couleur de l'eau et que de là vient le surnom du fleuve. Voilà la tradition. Mais un habitant de Byblos, qui m'a paru dire vrai, m'a donné une autre phénomène. Voici ce qu'il m'a dit : "Le fleuve Adonis, étranger, traverse le Liban. Le Liban est composé d'une terre extrêmement rouge. Des vents violents qui s'élèvent régulièrement à certains jours, transportent dans le fleuve cette terre chargée de vermillon, et c'est elle qui donne à l'eau la couleur du sang : ce n'est donc pas le sang qui est, comme l'on dit, la cause de ce phénomène; c'est la nature du terrain." Telle est l'explication de l'habitant de Byblos. Si elle est véritable, le retour périodique de ce vent ne me paraît pas moins une intervention divine.» (Charles Vellay, Sanchuniathon, Le culte et les fêtes d'Adônis-Thammouz dans l'Orient antique, 1901 - books.google.fr).

La fête funéraire se célébrait, de même qu'à Babylone, au fort de l'été, en juin-juillet (Revue des sciences philosophiques et théologiques, Volume 6, 1912 - books.google.fr).

D'ailleurs durant le mois de Tammouz (juin-juillet), les bergers disposaient de sept jours spéciaux, pendant lesquels ils établissaient leurs pronostics pour les mois de l'hiver à venir et qui étaient connus sous le nom de « jours caniculaires des bergers ». Or dans l'Évangile de Luc, ce sont précisément des bergers qui sont les premiers témoins de la naissance du Christ et dont la joie vient se mêler aux chœurs de l'armée céleste : Gloria in altissimis Deo, et super terrant pax in hominibus bonae uoluntatis. Et voici donc que la huitième sphère, en harmonie avec les sept autres, célèbre en musique la naissance de son Astre-Roi, le Chien tout-puissant. Cette allégresse des anges et des bergers a pour écho, dans le récit de Matthieu, « la très grande joie » qu'éprouvent les Mages en apercevant l'étoile au-dessus de la crèche de Bethléem, cette même étoile dont ils ont, depuis tant de générations, attendu le lever. Tout comme les mages, dont nous parle Manilius, qui attendent annuellement le lever de Sirius du sommet du Mont Taurus afin de faire diverses prévisions, les Mages évangéliques des récits orientaux surveillent régulièrement le ciel, dans l'espoir de voir apparaître l'étoile du Messie. Leur poste d'observation, si l'on en croit la tradition syriaque, se situe également sur le sommet d'une haute montagne, que certains auteurs nomment "Montagne de la Victoire" (Mons Victorialis) : c'est là que, selon l'Opus imperfectum in Matthaeum, les mages de Perse "montaient, chaque année, après le battage du blé (post messem trituratoriam), [...] espérant toujours voir se lever leur fameuse étoile de la chance, jusqu'à ce qu'elle leur apparût descendant sur le Mont de la Victoire dans l'étoile il y avait comme l'image d'un petit enfant, et au-dessus d'elle la forme d'une croix".

A Bethléem, sous Hadrien et jusqu'à Constantin, les femmes déplorent la mort d'Adonis, confondu avec le dieu babylonien Tammuz (issu du Dumuzi sumérien, le "fils fidèle"). Le titre de "berger" attribué à Dumuzi-Tammouz apparaît dans les myhthes et dans les hymnes consacrés au dieu (Rika Gyselen, La science des cieux: sages, mages, astrologues, 1999 - books.google.fr).

Vénus et le vin

Le nom même des Vinalia nous invite à faire un sort particulier à la signification rituelle du vin. A l'époque classique, une libation de vin rentre dans les usages ordinaires : on peut considérer alors à juste titre, que le vœu d'un temple doit être plus agréable aux dieux que la promesse d'« une petite coupe de vin » pour reprendre la formule traditionnelle 1. Mais, aux premiers temps de Rome, au VIe siècle avant J.-C. pour fixer les idées, la situation paraît bien différente. Nous devons donc poser la question : que représentait le vin dans l'institution des Vinalia ? Il ne faut pas perdre de vue que « bien que la vigne ait été cultivée de bonne heure dans le Latium, les vins n'y furent abondants et célèbres que depuis le IVe siècle avant J.-C. Aussi, les auteurs anciens parlent-ils souvent de la rareté et de la cherté du vin aux origines. Pline l'Ancien rappelle l'antique usage, qu'il rattache au nom de Romulus, de faire des libations de lait et non de vin ; il explique l'interdiction sanctionnée par une loi de Numa, de faire des libations de vin sur les bûchers, par la rareté de cette denrée, propter inopiam rei. Aulu-Gelle rapporte une anecdote relative à Romulus, qui illustre la cherté du vin en ce temps. De fait certains rites, persistant à l'époque classique, nous confirment que la religion de ce peuple de pasteurs et de laboureurs a dû faire usage de lait plus que de vin, dans ses libations. C'est le lait et non le vin, qui s'offre aux Féries latines, dont l'institution est antérieure à la fondation de Rome : Cicéron rappelle les libations rituelles, auxquelles procèdent les consuls sur le Mont Albain, aux Féries latines. Certaines divinités archaïques, telles que Pales, la déesse des troupeaux, se voient offrir du lait, encore à l'époque classique : « Siluicolam tepido lacte precare Palen ». Usage plus révélateur encore : lors de la célébration des mystères de Bona Dea, les femmes offrent, en dehors des fleurs, du vin qu'elles affectent d'appeler lait. Ainsi, non seulement le vin n'est pas une boisson de consommation courante à l'origine, mais les auteurs anciens insistent sur le fait que, même dans le culte, il était considéré comme une offrande exceptionnelle. Comment les Romains sont-ils arrivés à adopter l'usage du vin dans leurs sacrifices ? Peut-être, convient-il de rappeler, au préalable, l'essentiel de la doctrine du sacrifice romain. Le but du sacrifice est de consacrer (sacrum facere) l'objet du de le soustraire au monde profane pour le réserver aux dieux. Mais cette consécration porte non pas sur le corps de la victime, mais seulement sur l'anima, en vertu du principe religieux fondamental, énoncé par Trebatius : Sola anima deo sacratur. Cette conception explique le rôle du sang dans le sacrifice. Tandis que le corps de la victime peut être vendu ou consommé par les assistants, le sang est versé sur l'autel, au cours de l'opération sacrificielle, parce qu'il est le seul élément intéressant. Il passe précisément pour être le siège de l'anima : « Sanguis uelut animae possessio est » ; ce texte ancien donne l'énoncé le plus significatif de cette doctrine générale. Mais le sang n'a pas été l'unique substance sacrificielle. Très tôt, le vin lui a servi de substitut et il est entré de plus en plus dans les usages, au fur et à mesure de l'évolution historique. Y eut-il des stades intermédiaires ? Sans doute, s'il faut en juger par une glose servienne, qui signale l'existence d'un « mélange de sang et de vin, désigné sous le nom d'assaratum par les anciens Latins ». Aussi bien, le vin était loin de passer pour une substance inerte Les anciens voyaient en lui une liqueur mystérieuse aux propriétés extraordinaires : le souvenir de la vertu magique du vin, ainsi que de ses propriétés médicinales se révèle dans le breuvage rituel de la fête des Meditrinalia, dans les prescriptions de Caton concernant la guérison de maux divers. Même à l'époque classique, les auteurs insistent sur sa puissance redoutable. Pline l'Ancien rapporte avec complaisance le mot d'un médecin célèbre, Asclépiade, qui comparaît les vertus du vin à la puissance des dieux ; il dit même davantage : « Asclepiades utilitatem uini aequari uix deorum potentia posse pronuntiauit ». Ainsi, le vin n'était pas seulement une sorte de « sang terrestre », capable de remplacer dans les sacrifices le sang véritable (cette définition ne vient pas de nous ; elle a été formulée par les anciens), mais il est resté, dans l'esprit des anciens, la liqueur magique par excellence, douée de vertus bénéfiques aussi bien que maléfiques. Désormais, nous sommes en mesure d'apprécier la valeur d'un texte capital. En effet, parmi toutes les appellations antiques du vin, Isidore de Séville nous a gardé un témoignage précieux : « Veteres uinum uenenum uocabant ; sed, postquam inuentus est uirus letiferi sucus, hoc uinum uocatum, illud uenenum.» Ainsi, à l'époque archaïque, le uinum-uenenum passait pour une liqueur riche de vertu magique. En d'autres termes, il représentait le véhicule rituel par excellence de la « religion vénusienne » : il était, au sens propre, le philtre capable de capter la bienveillance divine. Du même coup, Isidore de Séville nous donne la clef des affinités entre le vin et Vénus, dont Mommsen avait admis la possibilité. La raison de ces affinités n'est plus à chercher dans un lien extérieur, dans je ne sais quel titre tardif de Vénus « protectrice des jardins », mais dans un lien interne, qui s'exprime par l'équation uinum = uenenum. Le vin est censé participer de la puissance magique (Robert Schilling, La religion romaine de Vénus: depuis les origines jusqu'au temps d'Auguste, 1955 - books.google.fr).

Le vin est véhicule de désir amoureux, « poison », « philtre » dont les effets aphrodisiaques sont évidents. Nous savons bien que le vin, lorsqu'il fut introduit, chaque fois, en un pays, fut d'abord considéré comme un dangereux poison, et son introducteur souvent mis à mort comme sorcier. Témoin, entre plusieurs, l'histoire d'Érigoné. Pour les « Latins », le vin est regardé comme le philtre du désir amoureux, et la femme qui en boit devient « possédée » de Vénus — la déesse qui incite à franchir les limites de la pudeur, et qui, par conséquent, est une menace contre la famille. Il convient d'interpréter à la lumière de cette conception le mythe de Bona Dea. Bona Dea, que son père désire, reste insensible jusqu'au moment où elle boit du vin. Ou bien encore — variante significative — elle est tuée à coups de verges de myrte par son mari pour s'être enivrée. Car, dans son temple, existent deux tabous : celui du vin et celui du myrte — parce que tout ce ce qui appartient à Vénus est étranger à la déesse chaste par excellence, la déesse des Matrones (Bibliographie, Revue des études anciennes, Volume 58, 1967 - books.google.fr).

Varron et Festus nous apprennent que Meditrina, dont le nom vient de mederi, medela, guérir, guérison, était encore une déesse de la médecine honorée à Rome. La principale cérémonie de sa fête, nommée Méditrinalia, consistait à goûter le vin nouveau, par principe de santé. Le pontife du dieu Mars, appelé Flamen Martialis, récitoit à haute voix cette formule : Il faut boire le vin nouveau, et le vieux, comme un remède (Antoine Banier, Pérachon, La mythologie et les fables expliquées par l'histoire, 1738 - books.google.fr).

Le Belvédère et le vin

Rien qui relie au vin ou à la vigne sur le Belvédère de Saunière qui recélait une citerne d'eau. On peut parvenir à un résulat indirectement.

La transformation de l'eau en vin est un miracle de Jésus aux Noces de Cana.

Les Noces de Cana est un récit tiré du Nouveau Testament où il est raconté que Jésus a changé de l'eau en vin. Présent uniquement dans l'Évangile selon Jean (au chapitre 22) il est le premier des « signes » de Jésus, accompli au bénéfice de ses disciples « qui crurent en lui » (Jn 2:11). Ce miracle se veut symbole d'alliance entre Dieu et les humains (fr.wikipedia.org - Noces de Cana).

Il existait plusieurs localités dénommées Cana, Eusèbe (Onomastic., et d'après lui, Jérôme, Desitu et nom. loc. hebr.) identifiait notre Cana avec la ville de ce nom que le livre de Josué (XIX, 18) signale dans la tribu d'Aser. Les modernes hésitent entre Kefr-Kenna,à une heure et demie de Nazareth, au nort-est, sur la route de Tibériade, et Chirbet-Kana, à trois heures de Nazareth, au nord. L'historien Josèphe (Vita. 216; Ant. XIII, 15,1 ; Bell. 1,4,7 ; 17,5) connaît un bourg de Galilée appelé Cana, à une journée de Tibériade. Ce doit être la Cana de l'Evangile, mais on ne saurait dire avec certitude si c'est Kafr Kenna ou Chirbet Kana, bien que ce ne soit certainement pas la Cana d'Aser, que l'on croit reconnaître dans le village de Kana, deux heures environ au sud-est de Tyr La Cana d'Aser s'adapterait mieux à ce qu'on lit dans l'histoire de l'officier de Capharnaüm (IV,52), 52). et l'auteur a pu choisir une localité biblique pour y mettre son miracle. Il est vrai que "Cana de Galilée" pourrait s'entendre difficilement par rapport a la Cana d'Aser, qui n'est pas dans la Galilée proprement dite. Mais l'auteur a pu prendre le nom de Galilée au sens large et vouloir indiquer la province où se trouvait Cana. Et peut-être encore a-t-il eu plus d'égard au sens étymologique (entendant Cana au sens de possession, comme plus tard Origène) qu'à l'emplacement géographique (Alfred Loisy, Le quatrième évangile, 1921 - books.google.fr).

Ainsi, par son Incarnation, le Christ prendrait-il 'possession' — c'est l'etymologie du nom Cana pour Origene — de l'humanité pour la sauver. Ni cette exégèse spirituelle d'Origène, ni celle qui voit dans les deux venues de Jésus à Cana une figure des deux parousies ne paraissent avoir eu de véritable postérité. Sans doute, le commentaire du miracle des noces de Cana chez chez Ephrem comporte-t-il une allusion à la seconde parousie, mais sans lien avec les deux venues de Jésus à Cana: c'est le changement de l'eau en vin qui conduit à imaginer, 'à la fin des temps', une transformation complète de la création, du mal en bien. L'idee est donc nettement differente (Jean Noël Guinot, Les lectures patristiques grecques (IIIe-Ve s.) du miracle de Cana (Jn 2,1-11), Studia patristica, Volume 30, 1997 - books.google.fr).

On notera la particularité grammaticale suivante : en Jn 2, 1.11 (Document C) dans la formule « Cana de Galilée », il n'y avait pas d'article devant «Cana» (en kana tes Galilaias) ; lorsqu'il reprend cette formule ici, Jean II-B ajoute l'article : eis tèn kana tès Galilaias. Outre le nom propre de « Cana », on trouve dans ce demi-verset les deux caractéristiques stylistiques suivantes : l'expression « donc de nouveau » et l'adverbe « où » (Pierre Benoît, M. E. Boismard, Arnaud Lamouille, Synopse des quatre Évangiles en français: L'Évangile de Jean, 1965 - books.google.fr).

Originaire de Cana en Galilée, Barthélemy fut l'un des douze apôtres du Christ, que l'on identifie parfois avec le Nathanaël de l'évangile selon saint Jean. D'après la tradition, il évangélisa l'Inde, la Perse, l'Éthiopie et l'Arménie où il mourut crucifié après avoir été écorché vif sur les ordres du roi Astyage. C'est pour cette raison qu'on le représente avec un couteau à dépecer, et qu'il devint le saint patron des tanneurs, des bouchers et des relieurs. En France, il était particulièrement vénéré en Lorraine, dans la vallée du Rhône et sur la côte méditerranéenne. Le nom de Barthélemy vient de l'araméen et signifie « fils de Tolmai » (Pierre-Louis Augereau, Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire, 2004 - books.google.fr).

Le massacre de la Saint Barthélemy a transformé l'eau de la Seine en sang.

Une ordonnance de saint Louis porte : « Les maires seront élus le lendemain de la fête de saint Simon et de saint Jude. » C'est effectivement le 29 octobre que se faisait presque partout l'élection des Nous pourrions cependant citer telles villes où elle avait lieu le 25 avril, le 25 juin, le 25 août ou à d'autres époques déterminées par les fêtes mobiles. L'année administrative commençait à Amiens le 28 octobre, jour de la fête de saint Simon et de saint Jude, jour solennel entre tous qu'on avait choisi de temps immémorial pour le renouvellement de la loi (Albéric de Calonne d'Avesne, La vie municipale au XVème siècle dans le Nord de la France, 1880 - books.google.fr).

Il y avait les fêtes des saints protecteurs de la corporation des cordonniers, St Crépin et St Crépinien, qui était célébrée le le 25 octobre, à trois jours seulement de la St Simon et St Jude, où avait traditionnellement lieu le "Lord Mayor's Show". Il pouvait paraître tentant, comme le fait d'ailleurs Deloney dans The Gentle Craft, de réunir les deux fêtes en une seule grande réjouissance qui eût semblé d'autant plus appropriée pour consacrer le triomphe du Maître Cordonnier que celui-ci répondait justement au prénom de Simon. Mais, malgré le caractère doublement populaire et londonien d'un défilé comme celui du "Lord Mayor", il est possible que ces fêtes eussent conféré un caractère presque trop solennel et guindé à quelqu'un qui sait rester au plus près de ses apprentis et qui n'oublie jamais ses origines populaires. Simon Eyre oppose d'ailleurs lui-même la joie simple des fêtes privées à la gravité des cérémonies et des circonstances officielles (François Laroque, Le Londres en fête de Thomas Dekker dans The Shoemakers' Holiday La Représentation de Londres dans la littérature et les arts: Colloque 1984, 1984 - books.google.fr).

Comme Barthélemy, Simon a été identifié à Nathanaël, originaire de Cana, donné lui-même pour le marié des Noces de Cana.

Nathanaël était un disciple de Jésus qui lui avait été présenté par l'apôtre Philippe; il apparaît uniquement dans l'évangile selon Jean, lors du choix des premiers disciples (Jn 1:43-51) et près du lac de Tibériade où il est précisé qu'il est de Cana en Galilée (Jn 21:2). Comme le nom de Barthélemy suivait celui de Philippe dans la liste des Douze Apôtres, Nathanaël lui fut assimilé. Nathanaël signifie Don de Dieu ou Dieudonné en araméen, tout comme dositheo en grec (fr.wikipedia.org - Nathanaël).

Jude serait mort à Béryte (Beyrouth) dont le nom s'apparente au mot hébreu berith l'alliance.

Les Grecs disent qu'après la descente du Saint-Esprit, saint Jude alla prêcher l'Evangile dans la Mésopotamie, l'Arabie, la Syrie, l'Idumée et la Lybie, et qu'il mourut pour la foi à Béryte en Phénicie (Dictionnaire universel des sciences ecclésiastiques, Tome I, 1868 - books.google.fr).

Les Grecs dans leur Menée disent que ce Nathanael étoit saint Simon l'Apôtre, & l'époux des noces de Cana (Honoré Simon, Le grand dictionnaire de la Bible, ou Explication littérale et historique de tous les mots propres du Vieux et Nouveau Testament, Tome I, 1768 - books.google.fr).

Le cercle de l'année défini sur le domaine de Saunière place le 25 août (Saint Barthélemy), le 25 octobre (Saint Crépin) et le 28 octobre (Saint Simon) sur le parcours du Belvédère.

Barthélemy est le patron des tanneurs comme Simon le Zélote, tandis que Crépin l'est des cordonniers. Ce sont des métiers en rapport avec le travail du cuir.

On peut remarquer l'assonance entre Nathanaël et tanin.

Le rapport est le même entre un verre d'eau et un verre de vin qu'entre un tablier de toile et un tablier de cuir. Sans doute est-ce par le tanin que le vin et le cuir se rejoignent. Mais il y a entre eux des ressemblances d'une autre sorte, aussi profondes : l'écurie, la tannerie ne sont pas loin de la cave. Ce n'est pas tout à fait de sous terre qu'on tire le vin, mais c'est quand même du sous-sol : de la cave, façon de grotte. C'est un produit de la patience humaine, patience sans grande activité, appliquée à une pulpe douceâtre, trouble, sans couleur franche et sans tonicité. Par son inhumation et sa macération dans l'obscurité et l'humidité des caves ou grottes, du sous-sol, l'on obtient un liquide qui a toutes les qualités contraires : un véritable rubis sur l'ongle. Et, à ce propos, je dirai quelque chose de ce genre d'industrie (de transformation) qui consiste à placer la matière au bon endroit, au bon contact... et à attendre. Un vieillissement de tissus. Le vin et le cuir sont à peu près du même âge. Des adultes (déjà un peu sur le retour). Ils sont tous deux du même genre : moyenne cuirasse. Tous deux endorment les membres à peu près de la même façon. Façon lente. Par la même occasion, ils libèrent l'âme (?). Il en faut une certaine épaisseur. L'alcool et l'acier sont d'une autre trempe; d'ailleurs incolores. Il en faut moins. Le bras verse au fond de l'estomac une flaque froide, d'où s'élève aussitôt quelque chose comme un serviteur dont le rôle consisterait à fermer toutes les fenêtres, à faire la nuit dans la maison; puis à allumer la lampe. A enclore le maître avec son imagination. La dernière porte claquée résonne indéfiniment et, dès lors, l'amateur de vin rouge marche à travers le monde comme dans une maison sonore, où les murs répondent harmonieusement à son pas, Où les fers se tordent comme des tiges de liseron sous le souffle émané de lui, où tout applaudit, tout résonne d'applaudissement et de réponse à sa démarche, son geste et sa respiration. L'approbation des choses qui s'y enlacent alourdit ses membres. Comme le pampre enlace un bâton, un ivrogne un réverbère, et réciproquement. Certainement, la croissance des plantes grimpantes participe d'une ivresse pareille. Ce n'est pas grand'chose que le vin. Sa flamme pourtant danse en beaucoup de corps au milieu de la ville. Danse plutôt qu'elle ne brille. Fait danser plus qu'elle ne brûle ou consume. Transforme les corps articulés, plus ou moins en guignols, pantins, marionnettes. Irrigue chaleureusement les membres, animant en particulier la langue. Comme de toutes choses, il y a un secret du vin; mais c'est un secret qu'il ne garde pas. On peut le lui faire dire : il suffit de l'aimer, de le boire, de le placer à l'intérieur de soi-même. Alors il parle. En toute confiance, il parle. Tandis que l'eau garde mieux son secret; du moins est-il beaucoup plus difficile à déceler, à saisir. (Francis Ponge, Pièces, « Le Vin », 1971 - books.google.fr).

On ne doit point passer sous silence un tableau fort curieux placé jadis dans la chapelle St-Ursin de la cathédrale de Lisieux. Maître Jean Le Prévost, chanoine du diocèse de Lisieux, dans son rare et curieux petit livre intitulé Les Vies des SS. Patrons du diocèse de Lisieux (Lisieux, J.-A. Du Ronceray, 1750 ), en a donné la description suivante: "On y voit un tableau en long divisé en quatre quarrés, au dessus des quels ont lit ces mots: Comment les Reliques de Monsieur S. Vrsin furent apportées par miracle en cette Eglise l'an 1055, par les soins de Hugo Evêque de Lisieux, et au dessous ceux-ci : Ce Tableau a été refait sur l'Original vieil en l'année 1681 aux dépens de la Fabrique. Dans un de ces quarrés S. Ursin est représenté avec N. S. sous un Figuier, suivant l'opinion dans laquelle on était alors, à Bourges comme à Lisieux, que S. Ursin était véritablement Nathanaël à qui Jésus-Christ dit : Je vous ay vu avant que Philippe vous eut appelé, lorsque tous étiez sous le Figuier. Dans un autre de ces quarrés S. Ursin est représenté faisant la lecture à la Cène de N. S. avec ses Disciples, suivant qu'on le lisoit alors, à Bourges comme à Lisieux, dans les leçons de son Office en ces termes: B. Ursinus Dominicis plenissimè imbutus Sacramentis inter ipsa sacra Cœnœ convivia legendi officia a Domino deputatus est. Dans le troisième de ces quarrés on voit le clergé de la ville de Lisieux marchant processionnellement dans le chemin qui conduit de la Ville vers la Forest-Rathouin, et après le clergé la châsse de S. Ursin sur un chariot attelé de chevaux blancs, aux deux côtés duquel sont plusieurs personnes a cheval, qu'on suppose être d'un côté les habitants de Bourges, et de l'autre côté autant d'habitants de Lisieux destinés à reconduire la châsse de S. Ursin jusqu'à Bourges. Enfin dans le quatrième quarré on voit la châsse de S. Ursin sur un chariot attelé d'une génisse, qui seule, après le miracle dont on a parlé, ramène le chariot de la Forest-Rathouin à Lisieux, où le clergé et le peuple retournent processionnellement après la châsse" (Congrès archéologique de France, Session XXXVII, 1871 - books.google.fr).

Le personnage de Nathanaël (Évangile selon saint Jean 1.45.51) a été assimilé dès le IXe siècle à Bourges à saint Ursin évangélisateur légendaire du Berry. Les Acta sancti Ursini en font le témoin de la Passion du Christ et de la lapidation saint Etienne dont il recueillit le sang. La scène de la rencontre était déjà reproduite sur une tapisserie du début du XVIe siècle (musée de Bourges) provenant d'une église berruyère proche de la cathédrale. Dans la Présentation de Nathanaël au Christ par l'apôtre Philippe (1609), le peintre Jean Boucher a introduit sous la signature son autoportrait ainsi qu'il le fit à plusieurs reprises. Cet artiste, connu seulement par une quarantaine de tableaux (dont six au musée de Bourges) resta longtemps méconnu malgré son style personnel écartant le maniérisme au profit d'attitudes plus naturelles. De nombreux dessins témoignent de ses qualités artistiques dont bénéficia Pierre Mignard enfant, et de ses rencontres avec l'art italien lors de ses divers séjours à Rome (La Revue du Louvre et des musées de France, Volume 46, Numéros 1 à 6, 1996 - books.google.fr).

Sur le portail de Rennes-le-Château, Marc Lebeau a naguère consacré une petite étude à Circuit, texte d'un certain Philippe de Chérisey ; or, au centre de la carte affichée sur la couverture, figure le nom désormais bien connu de Saint-Ursin, désignant plus précisément la Chapelle Saint-Ursin, village situé à quelques kilomètres de Bourges. Saint-Ursin y apparaît également comme le centre d'un sceau de Salomon épousant approximativement les limites de l'hexagone. Il reste que ce marquis de Chérisey était, semble-t-il, un humoriste de métier et que le tapuscrit étudié par Marc est un texte très ambigu, où l'on peine à démêler le canular de l'information sérieuse. Mais, après tout, Rabelais procédait-il autrement lorsqu'il réclamait une lecture "à plus hault sens" pour son oeuvre ? (fragmentsdegeographiesacree.hautetfort.com - Saint-Ursin et sceau de Salomon).

Aser et possession des Justes

Viens et vois. Il y a trois âmes, situées en des degrés particuliers de l'en haut. Et bien qu'elles soient trois, elles sont quatre. L'une est l'Âme supérieure insaisissable, que le trésorier de la cour (qartita) d'en haut ne perçoit pas, à plus forte raison celui [de la cour] d'en bas. Elle est l'Âme de toutes les âmes, enclose et jamais révélée, Elle n'est pas objet de connaissance et toutes dépendent d'Elle. Elle s'enveloppe dans un manteau de splendeur écarlate au milieu d'un rayonnement cramoisi, distillant goutte à goutte des perles qui toutes se joignent ensemble telles les jointures des organes d'un corps unique. Elle pénètre parmi elles et y manifeste son action, Elle et celles-ci sont une, il n'est pas entre elles de séparation. Cette Âme suprême est la cache de tout (temira dé-kola). L'autre Âme est la Femelle qui se dissimule parmi ses armées et qui est leur âme ; à partir de [ces armées] se constitue un corps [245b] pour que s'y manifeste l'action au monde entier comme un corps qui est l'instrument de l'âme par lequel elle accomplit une action. [Ses armées] sont semblables aux jointures cachées d'en haut. L'autre âme, ce sont les âmes des justes d'en bas. Les âmes des justes proviennent des Âmes d'en haut, de l'Âme du Mâle et de l'Âme de la Femelle. Pour cette raison les âmes des justes sont supérieures à toutes les armées et à tous les camps d'en haut. Si tu dis : ces âmes étant supérieures à deux titres, pourquoi donc descendent-elles en ce monde-ci et pourquoi en remontent-elles ? [Une parabole] : un roi à qui naît un fils qu'il envoie dans un village pour qu'il y soit élevé et éduqué, jusqu'à ce qu'il grandisse et qu'on lui enseigne les manières du palais royal. Le roi apprend que son fils a été élevé et qu'il est grand. Que fait-il par amour pour son fils ? Il envoie la reine, sa mère, le chercher, celle-ci l'introduit dans son palais et il se réjouit avec lui toute la journée. De la même façon, le Saint béni soit-il a engendré un fils avec la Reine. Et qui est-il ? L'âme sainte supérieure. Il l'envoie dans un village, ce monde-ci, pour qu'il y grandisse et qu'on lui enseigne les manières du Palais du Roi. Quand le Roi sait que son fils a grandi dans ce village, et qu'il est temps de le faire rentrer dans son Palais, que fait-il par amour pour son fils ? Il envoie la Reine le chercher et l'introduit dans son Palais. Car l'âme ne remonte pas de ce monde avant que la Reine soit venue pour elle et qu'Elle l'ait conduite au Palais du Roi où elle résidera à jamais. Néanmoins, la coutume de ce monde fait que les habitants du village pleurent à cause de leur séparation d'avec le fils du roi. Mais il y a là un homme clairvoyant qui leur dit : Pourquoi pleurez- vous ? N'est-il pas le fils du roi ? Il ne lui sied pas de demeurer davantage parmi vous, [il doit se rendre] dans le palais de son père. Ainsi Moïse, qui était clairvoyant, vit les habitants du village qui pleuraient et il dit à ce propos : « Vous êtes des fils pour YHVH votre Dieu : vous ne vous ferez pas d'incision [ni de tonsure entre vos yeux, pour un mort] » (Deut. 14:1). Viens et vois : si tous les justes savaient cela, ils seraient dans la joie quand le jour vient pour eux de quitter ce monde. N'est-ce pas un suprême honneur que la Reine vienne pour eux et qu'Elle les conduise au Palais du Roi, afin que le Roi se réjouisse avec eux tout le temps. Or le Saint béni soit-il ne se divertit qu'avec les âmes des justes. Viens et vois : l'éveil de l'amour de la Communauté d'Israël envers le Saint béni soit-il est déclenché par les justes, en bas, parce qu'ils proviennent du côté du Roi, du côté du Mâle, cette impulsion parvient donc à la Femelle depuis le côté du Mâle et éveille l'amour. En conséquence, le Mâle éveille la passion et l'amour de la Femelle, alors la Femelle s'enchaîne à l'amour envers le Mâle. De la même façon, le désir de la Femelle de projeter les eaux inférieures en direction des eaux supérieures n'advient que par les âmes des justes. Heureux les justes dans ce monde-ci et dans le monde à venir, c'est sur eux que reposent les êtres d'en haut et d'en bas , comme il a été dit, et à cet égard : « Le juste est le fondement du monde » (Pro 10:25). [...]

En voici le secret : le juste est fondement en haut et il est fondement en bas, et la Communauté d'Israël se pare (itkalilat) du juste d'en haut et d'en bas. Un juste de ce côté-ci et un juste de ce côté-là la possèdent, comme il est écrit : « Les justes posséderont la terre » (Ps. 37:29), « posséderont la Terre », bien sûr ! Viens et vois : le Juste hérite cette Terre et déverse sur Elle des bénédictions chaque jour, il lui donne douceurs et délices par le flux célestiel qu'il épanche sur Elle, nous avons expliqué en ce sens le secret du verset : « Aser, gras est son pain, il fournit, lui, des délices de roi » (Gen. 49:20). Néanmoins, [Aser] est autre chose encore, comme dans ce verset : « Les filles qui la voient la proclament heureuse (vayeacherouha) » (Cant. 6:9) et à ce propos Léa dit : « Pour mon bonheur ! Car les filles me proclameront heureuse (icherouni) » (Gen. 30:13) et tout est vrai. Viens et vois : du Monde à venir il y a épanchement et influx sur ce Juste, de sorte qu'il donne douceurs et délices à cette Terre qui est « pain de misère » (Deut. 16:3) pour qu'elle devienne « pain de choix » (Ez. 27:17), c'est ce qui est écrit : « Aser, gras est son pain, il fournit, lui, des délices de roi » (Gen. 49:20), évidemment, et cela a été établi [246a].

Viens et vois. « Aser, gras est son pain » (ibidem) : c'est le lieu que tous disent heureux, et quel est-il ? C'est le Monde à venir, que les êtres d'en haut et que ceux d'en bas disent heureux et désirent. « Gras est son pain » : [le pain] de qui ? Jusqu'ici il n'est pas expliqué quel est ce lieu, car il y a pain et pain, de même qu'il y a arbre et arbre ; il y a un Arbre de vie et il y a un Arbre auquel la mort est suspendue. Il y a un Pain appelé « pain de misère » et il y a un Pain appelé « pain de choix ». De quel pain s'agit-il ? Du pain vav, c'est « son pain » (lahmo), « le pain vav » (lehem-o). Il est marqué à ce sujet : « Voici que du ciel je vais faire pleuvoir pour vous du pain » (Ex. 16:4) - « du Ciel », bien sûr ! Ainsi donc : « Aser, gras est son pain » (Gen. 49:20), pain vav, et de [Aser] est nourri cet Arbre et il le couronne, comme il est écrit : « Avec la couronne dont l'a couronné sa mère » (Cant. 3:11). Et une fois qu'il a recueilli, « il fournit, lui, des délices de roi » (Gen. 49:20). Et qui est le « roi » ? C'est la Communauté d'Israël à qui est nourrie par lui et il la fournit par le biais du Juste, saint degré, Signe d'Alliance, et de là [il nourrit] le reste des degrés d'en bas, et tous selon le modèle de l'en haut. Dans son livre, Rav Hamenouna l'Ancien disait ceci : « De Aser, gras est son pain » (Gen. 49:20). Il s'agit du pain du sabbat, qui est « de choix » doublement, comme il est écrit : « Il ramassèrent le double de pain » (Ex. 16:22). Que signifie « le double de pain » ? Deux pains, le Pain du Ciel et le Pain de la Terre, l'un est « pain de choix », l'autre « pain de misère », et lors du sabbat, le Pain inférieur s'enrichit (itkalil) du Pain supérieur et l'un est béni grâce à l'autre et c'est un Double Pain. Il disait encore : Le Double Pain du sabbat reçoit du Sabbat d'en haut qui s'épanche et illumine tout, alors le Pain se conjoint au Pain et il est « double ». Partout le Pain est le secret de la Femelle, c'est pourquoi il est écrit : « gras » (cheménah) [au féminin] et non « gras » (chémen) [au masculin]. Et il est marqué : « Sinon le pain qu'il mangeait » (Gen. 39:6), c'est sa femme. Si tu dis : [il est marqué] « Le pain a disparu (azal) de nos sacs » (I Sam. 9:7), or il n'est pas écrit « azelat » (au féminin). [Sache que] l'ensemble de la nourriture nous l'appelons « pain » et nous devons reconnaître quel est l'ensemble de la nourriture et quel est le pain véritable. Le Pain d'en haut est partout Mâle, le Pain d'en bas est partout Femelle, et nous constatons qu'il est parfois écrit au masculin, parfois au féminin. Et tout est une même chose, celui-ci comme celui-là, et tout est véridique. Aser est inscrit en haut et est inscrit en bas sur les parures (tiqouné) de l'Épouse. Sur les douze tribus repose la Mer, qui se parfait en elles, ainsi qu'il est dit : « La mer reposait au-dessus d'eux » (I Rois 9:25), et le secret de la chose est qu'Elle se parfait en haut et qu'Elle se parfait en bas sur la terre. Elle se parfait en haut par des perfectionnements connus à la façon du Monde supérieur et Elle se parfait en bas par les douze tribus selon le modèle de l'en haut. Ainsi, la Chekhinah est en haut et la Chekhinah est en bas grâce à Israël et des deux côtés Elle s'accomplit (itkelilat) et se parfait (itetaqenet). Aser fait partie de sa perfection (tiqouna) comme les autres tribus. Si Moïse ne l'avait pas révélé, on ne l'aurait pas su (Le Zohar, Volume 4, présenté par Charles Mopsik, Bernard Maruani, 1981 - books.google.fr).

La Chekhina est la Reine mentionnée dans la parabole du fils envoyé au "village". «Acher» (en hébreu « bonheur ») doit-il son nom à la proclamation de sa mère Léa « Pour mon bonheur ! car les filles me proclameront heureuse ! » (Gen. 30,13).

Le Zohar n'est pas d'époque évangélique, mais si les noces de Cana, connues que de Jean, se déroulent en territoire d'Aser alors la bénédiction de Jacob sur Aser en arrière-plan ajoute le pain au vin et forment une préfiguration de l'eucharistie instituée à la fin des Evangiles synoptiques et non mentionnée chez Jean.

Les arbres verts

Asher (Aser) serait l'un des noms de Yahvé dont la parèdre est Ashera dans les inscription de nombreux de ces autels.

Iahvé (ou Iahu) aurait été originairement le dieu lune des Amorites, honoré comme tel en Canaan avant l'arrivée des tribus israélites; Aser (Asher) aurait été un de ses noms, et il avait pour déesse parèdre Ashéra, d'où venait la présence constante du symbole de celle-ci à côté des autels de lahvé ; l'histoire ancienne delà religion israélite ne serait pas précisément la lutte de lahvé cOntre les dieux de Canaan. mais la lutte d'une conception morale de Iahvé contre la conception naturaliste, plus ancienne, de la même divinité (Revue d'histoire et de littérature religieuses, 1920 - books.google.fr).

En fait, l'éponyme de Asher se retrouve sur le territoire de Tyr et en outre il est très fréquent dans l'onomastique des colonies d'origine tyrienne certaine, telles Chypre, Malte et Carthage. D'autre part, il n'est pas moins certain que la population d'Asher qui, sous David, comptait, dit-on, 40.000 guerriers habiles au combat fut absorbée par Tyr et ses colonies. Elle est la première qui disparaît des annales du peuple d'Israël (Nahum Slouschz, La civilisation hébraïque & phénicienne à Carthage: conférence faite à l'Institut de Carthage, 1911) (Autour de Rennes le Château : Stenay et Dagobert II : transgression du possible, et pet sur la terre).

The Septuagint has rendered "Asherah" by "Astarte," in 2 Chron. XV. 16, and the Vulgate by "Astaroth," in Judges III (Thomas Inman, John Newton, Ancient Pagan and Modern Christian Symbolism, 1875 - books.google.fr).

Chez les Assyro-Babyloniens, on retrouve des pieux sacrés, surmontés d'un croissant, d'un disque, d'une pointe de lance, etc ; des rubans flottent au-dessous de l'objet que porte la hampe : la ressemblance avec nos caducées est claire ; Ceux-ci étaient également apparentés aux pieux que les Cananéens dressaient près des autels; le terme asherah, qui servait à les désigner, s'appliquait aussi à une déesse, identique ou assimilée à Astarté. Un palmier est fréquemment représenté sur des stèles puniques, à la partie inférieure de la pierre : tantôt isolé, tantôt flanqué de deux signes de Tanit, ou de deux caducées. Deux de ces arbres flanquent parfois une main, un brûle-parfums, un vase. Le palmier devait avoir un sens symbolique, que nous ne saurions préciser. Plus tard, il garnit encore le sommet de quelques ex-voto (Stéphane Gsell, Histoire ancienne de l'Afrique du nord, Volume 4, 1920 - books.google.fr).

Le psaume 36 contient le mot "oren" en hébreu traduit par arbre vert, ou laurier chez le protestant Marot. Le verset 36 contient la célèbre image de la disparition du méchant.

La page 36 de La Vraie Langue Celtique contient la mention de la conquête de la Palestine par les troupes de Josué parmi lesquels figurait la tribu d'Aser :

L'année 1491 avant Jésus-Christ avait vu la révélation du nom de Jehova faite à Moïse. Quarante années plus tard, à la suite de la conquête de la Palestine faite par Josué dans l'espace de six ans, de 1451 à 1445 avant Jésus-Christ, les brillants faits d'armes des Hébreux avaient porté au loin leur réputation guerrière et frappé d'étonnement les peuples asiatiques, qui comprenaient bien la protection divine, dont la force invincible éclatait dans les secours surnaturels prodigués aux descendans de Jacob. (VLC, pp. 36-37) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Etudes particulières de psaumes : Psaume 36 : le laurier, du bâton de Moïse à celui de Martial).

Le psaume 36 est alephbethique.

En dehors d'une transmission traditionnelle, depuis longtemps interrompue, il devient à peu près impossible de reconstituer la prononciation du nom de quatre lettres contenant le mystère de la Sainte Trinité. (VLC, p. 36)

Tammouz est associé à Asteroth-Astarté, et identifié à Adonis. De même Astarté est rapprochée d'Aphrodite et de Vénus.

Nephtali, d'après les Septante, devait ressembler à un arbre qui pousse des branches nouvelles et qui est environné de magnifiques rejetons ; d'après la Vulgate il ressemblerait au cerf à la course rapide, cervus emissus [comme dans l'Hébreu] (Abbé Crosnier, Cathédrale de Sens, Congrès archéologique de France, 1848 - books.google.fr).

"La Bible d'Albe " est le document le plus important qui reste du règne de Juan II, de la société castillane de cette époque et de l'histoire des relations entre juifs et chrétiens avant l'Expulsion. Document exceptionnel par son texte, il l'est aussi par son iconographie.

Aser (Gen. XLIX:20. f 57vb ; ill. 48) est vêtu d'une tunique et d'un chaperon courts. et de chausses roulées sous ses genoux; il porte une bannière rose à l'emblème d'un arbre, un olivier selon le Midrash et la légende : « Figura de Aser e su estandarte es figura de una oliua » (Sonia Fellous, Histoire de la Bible de Moïse Arragel, Tolède 1422-1433: quand un rabbin interprète la Bible pour les chrétiens, 2001 - books.google.fr).

L'olivier n'est pas un laurier, mais reste vert toute l'année.

Le feuillage est persistant, donc toujours vert, mais cela ne veut pas dire que ses feuilles sont immortelles (fr.wikipedia.org - Olivier).

Au témoignage de la tradition juive, le district d'Aser était extraordinairement riche en oliviers : voir les Paraphrastes et le Siphrê h.l., Talm. Menach. 83 b (Le Pentateuque : Deutéronome, traduit par Lazare Eliezer Wogue, 1869 - books.google.fr).

En anglais dans la King James Version, "ash" (frène) [cf. Asher ou Aser] désigne un arbre que d'autres versions traduisent par laurier, pin ou cèdre (Holman Illustrated Pocket Bible Dictionary, 2007 - books.google.fr).

Les bois d'Aser sont le lieu d'où vient l'amant, dans Le cantique de Bethphagé de Victor Hugo : « L'ombre des bois d'Aser est toute parfumée », « L'oiseau semble, aux bois d'Aser, une âme dans les ramées » (fr.wikipedia.org - Aser).

La Carmel, en hébreu, désigne un jardin boisé, une pépinière.

Au point de vue politico-géographique il formait la frontière orientale de la tribu d'Aser contre Issachar. Plus tard il devint la limite entre la Galilée et le territoire de Tyr. La présence du prophète Élie l'avait sanctifié, et de là son nom actuel de Dschebel Mar Elias. C'est au Carmel que la Sunamite vint trouver Élisée. Le Carmel eut aussi son importance pour le monde païen. D'après Jamblique, Pythagore s'arrêta quelque temps au Carmel, et c'est là que Vespasien, offrant un sacrifice, apprit d'un prêtre ses futures destinées. Hélène bâtit une église sur son sommet et y planta la croix. Les solitaires chrétiens se retirèrent de bonne heure dans les grottes du Carmel, et c'est ainsi que se forma peu à peu l'ordre des Carmes, qui, vers 1180, bâtit le couvent placé sous l'invocation d'Élie, et consistant en une chapelle entourée de cellules taillées dans le roc. [...]

La tête de la fiancée du Cantique des cantiques est comparée à la beauté du Carmel. Le Carmel est riche en sources et en ruisseaux; aussi ce sont non-seulement ses vallées profondes, mais ses flancs, jusqu'au sommet, qui sont couverts d'une verdoyante végétation. A ses pieds, surtout à l'ouest, vers la mer, et dans les vallées, fleurissent les lauriers et les oliviers; sur ses hauteurs, les chênes et les sapins (Heinrich Joseph Wetzer, Dictionnaire encyclopédique de la thélogie catholique, Tome 4, 1869 - books.google.fr).

A la page 18 (glossaire) de La Vraie Langue Celtique : "Alader, arbre vert à feuilles persistantes" est mis en correspondance avec l'anglais "Alder" (aulne). L'Alder est présent dans les pages 220 (5 fois), 221 (2 fois), 222 (2 fois), 223 (1 fois) et 227 (1 fois).

Du fait que la religion cananéenne, longtemps vivace, organisait couramment ses cultes sur les hauts-lieux, en hébreu bamôt, y attirant bien des Israélites, ces hauteurs sacrées ont été vigoureusement censurées par la Loi (Deutéronome 12,2) et par les prophètes (Esaïe 65, 7): montagnes, collines et « arbres verts » qui abritaient les hommages et offrandes aux divinités locales sont devenus, surtout à partir de la réforme de Josias, synonymes de paganisme et d'idolâtrie. Enfin la montagne, par le fait même qu'elle s'élève jusqu'à sembler toucher le ciel, symbolise la tentation de l'orgueil des hommes qui veulent s'égaler à Dieu, comme Prométhée ou les Cyclopes dans la mythologie grecque. Ainsi en est-il du roi de Babylone (Esaïe 14, 13) et du prince de Tyr (Ezéchiel 28, 16), dont il a été question, mais l'illustration la plus manifeste de ce thème est le récit de la tour de Babel (Genèse 11), montagne artificielle construite par les hommes pour atteindre le ciel et se faire un nom. Les montagnes voisines d'Israël sont parfois accusées de jalouser la seule montagne sainte, celle de Sion (Psaume 68, 17), et devant la manifestation de Dieu toute montagne et toute colline doivent être abaissées (Esaïe 40, 4), thème repris dans la prédication initiale de Jean-Baptiste annonçant la venue du Messie. On sait que les lecteurs et interprètes modernes de la Bible, détachés pour la plupart du cadre originel qui avait inspiré cette riche symbolique, ont appréhendé la montagne à travers la sensibilité de leur temps, considérant à l'époque classique son aspect chaotique comme une conséquence de la chute et du déluge, ou s'enthousiasmant avec les romantiques pour les sommets qui élèvent l'âme vers Dieu. Du moins reste-t-il une certitude qu'enseigne la Bible, c'est que, à vues humaines, alors que les sensibilités évoluent et que les idéologies passent, les montagnes, elles, demeurent (Philippe de Robert, Sur la symbolique de la montagne dans la Bible, Montagnes, Méditerranée, mémoire: mélanges offerts à Philippe Joutard, 2002 - books.google.fr).

Il s'agit du psaume 67 de la Vulgate correspondant aux pages 67 et 222 de La Vraie Langue Celtique (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre II - Ps. 67).

Souvent, les ashéra accompagnaient l'arbre vivant sacré : «...leurs autels et les pieux sacrés à côté des arbres verts, sur les collines élevées, les montagnes, en pleine campagne» (Jérémie 17, 2-3). L'ashéra recevait l'adoration : «Je m'inclinerai devant un bout de bois» (Is. 44, 19, trad. Éc. Bibl. Jérusal.).— «Je me prosternerai devant un tronc d'arbre». (Trad. Le Maistre de Sacy). — Un peu plus haut, Isaïe écrivit: «du reste de ce même bois-arbre il se fait un dieu et une idole devant laquelle il se prosterne, qu'il adore et qu'il prie en lui disant: Délivre-moi, car tu es mon dieu» (44. 17) — l'ashéra, adjointe à la masseba, la pierre dressée; on partageait le sacrifice offert à cette dernière (Dussaud, Orig. cananéen... ib. p 222.); on oignait de sang et d'huile la masseba et, bien vraisemblablement, l'ashéra (Benzinger) ; ils les embrassaient: «ils leur envoyaient des baisers» (Osée 13. 2— Cf. I Rois, 19, 18, Benzinger p. 325); ils suspendaient aux arbres sacrés leurs offrandes et leurs ex-voto (Benzing., p. 320) (S. Mayassis, Architecture, religion, symbolisme: origines, formation et évolution de l'architecture, Volume 4, 1964 - books.google.fr).

Espéraza, que les habitants nomment avec raison Sparassa, est appelé Sperazanus, dans une bulle du pape Callixte II, en date de l'année 1119, citée par Dom Vaisette. La contexture de Sparassa renferme les mots suivants : – spar, poutre, – axe, hache, – hand, main ; la main des radeliers terminait, à l'aide de la hache, la construction des trains de bois, qui sous forme de radeaux, flottaient sur les eaux de l'Alder. (VLC, p. 222)

Dans certains pays, on croit même que dans tout ce qu'on peut tirer et fabriquer en sciant le tronc et les branches d'un arbre sacré — xoana, images en bois, pièces de bois brutes ou taillées, objets de culte, meubles sacrés, poteaux-piliers, poutres, planches, chevrons et autres — le génie de l'arbre aimerait encore à résider, pourvu qu'on continue à envelopper ces objets des mêmes honneurs et à les traiter comme on traitait l'arbre de son vivant et le tronc lui même, en observant les mêmes devoirs cultuels. [...] Le poteau sacré, tel un arbre céleste, a un symbolisme sacré : il est le chemin ascendant qui conduit au ciel ; par cette ascension le roi prend possession de l'univers. [...] En Israël, le poteau ashéra était une réduction de l'arbre sacré (S. Mayassis, Architecture, religion, symbolisme: origines, formation et évolution de l'architecture, Volume 4, 1964 - books.google.fr).

Tout se passe comme si, dans la Bible, ces signifiés correspondent à la demeure de Dieu: le ciel. Par ailleurs, les nues - nuées - nuages constituent une colonne de feu (Exode, 14, 24) qui vogue dans les airs; on voit le "filz d'hom" assis sur une nue blanche (Daniel, 14, 24); Dieu lui-même est celui : chi muntat sur le ciel del ciel (Ps. Oxf., 67, 36) = (qu'on appelle) le Chevaucheur des cieux (BibL Jèrus., Ps., 68, 38). Par ailleurs, ces nues - nuées - nuages actualisent dans d'autres cas la valeur usuelle: celle d'amas de vapeurs (ex. I Rois, 18, 44; Isaie, 5, 6; Psaumes, 78, 23) -. Donc deux principaux emplois: un qui est usuel en langue, celui cité en dernier lieu, et un deuxième, marqué par une singularité: un phénomène de quasi-neutralisation entre les nues - nuées — nuages et le ciel. Lorsqu'on compare par exemple les deux traductions du Ps. 68 (67) dont sont issus les extraits présentés, on s'aperçoit qu'il y a une ambiguïté sémantique entre nue et ciel Qu'on se réfère à d'autres versions françaises, latines ou grecques, et l'on voit que cette question mériterait à elle seule un travail important (V. Y. Mudimbe, Air, étude sémantique, Acta ethnologica et linguistica, Numéro 46, 1979 - books.google.fr).

El apparaît à Ugarit (XIVe-XIIIe siècle av. J.-C.) comme le roi des dieux et le « père des hommes », « le créateur des créatures », le Taureau, père des dieux gracieux, Shahar et Shalim. Sa parèdre, Athirat (l'Ashéra biblique), « la Dame de la mer » lui a donné soixante-dix fils divins dont nous retrouvons la trace en Dt 32, 8 (Joseph Doré, Christianisme, judaïsme et islam: fidélité et ouverture, 1999 - books.google.fr).

L'expression «chevaucheur des nuages» du Psaume 68,5 est utilisée pour Baal dans les textes d'Ougarit. De même, la description de la victoire de Dieu (c'est-à-dire Yahwéh) sur la mer, au Psaume 74, 12-15, est très proche de celle du cycle ougaritique de Baal (Jean-Daniel Macchi, Les Samaritains: histoire d'une légende ; Israël et la province de Samarie, 1994 - books.google.fr).

Ascensus est dérivé du verbe ascendere, et signifie proprement l'action de monter, ou une montée, un lieu qui va en montant. Ce qui se dit figurément de Dieu : Ps. 103. 3. Qui ponis nubem ascensum tuum; Dieu se sert d'une nuée pour monter, Hebr. comme d'un chariot (Philologie, Tome I, Encyclopédie théologique, Tome V, Migne, 1846 - books.google.fr).

Debout sur son carras, retenant de la main une longue rame placée sur l'avant, le radelier de Sparassa se laissait emporter par les eaux de l'Alder, en dirigeant avec habileté sa voiture flottante. (VLC, p. 222)

Ces radeaux portent le nom de carras – car, chariot, – raft, un train de bois sur l'eau, un chariot flottant –. (VLC, p. 221)

Bernard Teyssèdre précise :

Athirat Yam «la Grande», la parèdre d'El, est aussi «celle qui marche sur la Mer». C'est cette déesse, non pas Astarté comme on le croit communément, qui deviendra la biblique 'Asherâ. Ugarit connaît Astarté sous le nom de 'Athtart, déesse guerrière alliée de Ba'al. Quant à 'Athtar, ils'agit d'une divinité astrale très ancienne qui resta surtout en faveur chez les Arabes du Sud (Bernard Teyssèdre, Naissance du Diable: de Babylone aux grottes de la mer Morte, 1985 - books.google.fr).

Mais, il y a une série de textes bibliques qui présentent incontestablement l'Ashérah comme une divinité plus ou moins parèdre de Baal. Les deux sont souvent associés: Jug., III, 7; VI, 25-32; I Rois, XVI, 31-33; XVIII, 19; II Rois, XVII, 16; XXI, 3; XXIII, 4. 13, Cf. I Rois, XVIII, 19 (Francolino J. Gonçalves, L'Expédition de Sennachérib en Palestine dans la littérature hérbraïque ancienne, 1986 - books.google.fr).

Comme le chevaucheur des nuages apparaît dans ce psaume 67, la mer aussi à l'occasion de l'Exode et du passage de la Mer rouge. Seuls Benjamin, Juda, Zébulon et Nephtali sont cités parmi les tribus.

Dans le Ps 68, 28 il "est dit : "Là c'est Benjamin le plus jeune qui les guide (rodem)." Il ne faut pas dire "qui les guide" (rodem) mais "qui descend dans la mer" (red yam). Les chefs de la tribu de Juda commencèrent alors à les lapider, ainsi qu'il est dit : "Les princes de Juda les lapidèrent." C'est pour le mérite de cette lapidation que le Saint béni soit-Il les a revêtus de la pourpre et leur a attribué la royauté, et la pourpre n'est autre que la royauté" (José Costa, La Bible racontée par le Midrash, 2004 - books.google.fr).

En latin, Pinguis signifie Gras, qui est dans l’embonpoint. Ce terme permet de relier Aser au psaume 67 :

Gen. 49. 20. Aser pinguis panis ejus : La terre où sera située la tribu d'Aser sera fertile en toute sorte de biens. Ps. 67. 16. Mons Dei, mons pinguis : Cette montagne signifiée par celle de Sion, c’est l’Eglise où sont les trésors des grâces de Dieu (Ce qui est abondant en biens spirituels) (Dictionnaire universel de philologie sacrée, Tome III, Encyclopédie théologique, Tome VII, Migne, 1846 - books.google.fr).

Le Deutéronome 33,24 reprend la bénédiction de Genèse 49.20 sur Aser : Béni entre les fils soit Aser ! Bienvenu auprès de ses frères, Et baignant son pied dans l'huile. Tes verrous seront de fer et d'airain ; Ta sécurité durera autant que ta vie (Le Pentateuque : Deutéronome, traduit par Lazare Eliezer Wogue, 1869 - books.google.fr).

Espéraza, que les habitants nomment avec raison Sparassa, est appelé Sperazanus, dans une bulle du pape Callixte II, en date de l'année 1119, citée par Dom Vaisette. La contexture de Sparassa renferme les mots suivants : – spar, poutre, – axe, hache, – hand, main ; la main des radeliers terminait, à l'aide de la hache, la construction des trains de bois, qui sous forme de radeaux, flottaient sur les eaux de l'Alder. (VLC, p. 222)

Les bois de cèdre et de cyprès pour la charpente furent fournis par Hiram, roi de Tyr, ami de Salomon, et qui mit à sa disposition ses meilleurs ouvriers. Les pièces étaient abattues sur le Liban, transportées vers Tyr ou quelque autre port, où on les assemblait en radeaux, qu'on dirigeait à la rame jusqu'au port de Japho (Joppé) ; de là on les amenait à grand'peine, par monts et par vaux, jusqu'à Jérusalem, distante de dix lieues au moins. [...] On ne pouvait demander à Hiram de livrer ses bois de cèdre et de cyprès, d'envoyer ses architectes et ses maîtres charpentiers, sans lui offrir une rémunération. Salomon lui fournit donc annuellement en échange, tant que durèrent les travaux, du froment, du vin et de l'huile. Pour subvenir à ces fournitures, on dut, sans aucun doute, mettre à contribution les champs et les sueurs du peuple. Mais Hiram devait aussi avancer de l'or pour l'ornementation intérieure de l'édifice, car la flotte de Salomon n'avait pas encore importé le précieux métal. En retour de cette fourniture, Salomon dut lui céder vingt villes de la tribu d'Aser, limitrophes de la Phénicie et du territoire israélite. Elles n'étaient pas importantes et ne plaisaient guère à Hiram ; toujours était-ce une portion du domaine d'Israël qui était ainsi livrée aux Phéniciens. Hiram y transplanta diverses peuplades ; d'où ce pays fût appelé le canton des Peuplades (Ghelil ha-Goyim), ultérieurement la Galilée (Heinrich Graetz, Histoire des Juifs (1882), 2016 - books.google.fr).

Le cyprès ou bérosch est presque toujours cité, dans l’Ancien Testament, à côtè du cèdre. C’est qu’en effet ces deux arbres peuvent rivaliser ensemble par leur hauteur, par la verdure sombre de leur feuillage persistant et par les usages de leur bois, qui, imprégné de résine, résiste longtemps à la putréfaction. Le bois de cèdre et de cyprès, la gloire du Liban, selon l’expression d’Isaïe, avait été employé dans la construction du temple de Salomon (Ferdinand Hoefer, Hisoire de la botanique, Histoire Universelle, 1872 - books.google.fr).

Esperaza ou l'espérance ?

Le grandiose Psaume 67 est considéré comme le plus difficile du psautier. Après un prélude, il évoque cinq épisodes glorieux de l'histoire d'Israël et s'achève par l'annonce du triomphe messianique. Dans l'office bénédictin, la coupure se place entre l'évocation de la venue de Dieu à Sion, au temps de David et de Salomon, et la description du châtiment des idolâtres au temps d'Elie. De part et d'autre de la coupure les versets proclament le triomphe de Dieu et l'espérance (J. Dubois, Comment les moines du Moyen Âge chantaient et goûtaient les Saintes Écritures, Les moines du Moyen Âge, 1984 - books.google.fr).

Il est parlé de la tribu d'Aser dans Apocalypse VII,6, et Anne, fille de Phanuel, qui, malgré ses quatre-vingt-quatre ans, se rendait chaque jour au temple, dans l'espérance de voir s'accomplir les temps marqués par les oracles, et qui, quarante jours après la naissance du Sauveur, fut témoin de la bénédiction de l'Enfant de Marie, par Siméon, était de cette tribu-là (Luc, III,36) (A. Borrel, Géographie sacrée du Nouveau Testament, 1847 - books.google.fr).

On trouve encore, dans le Testament d'Aser, une autre attestation, de portée tout à fait générale (5, 4-6), de l'espérance en une assomption de l'âme des défunts fidèles à la Loi et attentifs au bien au point d'y trouver le repos (6, 3) (Christian Grappe, Naissance de l'idée de résurrection dans le judaïsme, Résurrection: l'après-mort dans le monde ancien et le Nouveau Testament, 2001 - books.google.fr).

Les Testaments des douze patriarches constituent une collection de douze livres bibliques apocryphes, pseudépigraphes intertestamentaires, qui, parvenus dans une version grecque, relatent les discours et recommandations attribués aux douze patriarches fils de Jacob sur leur lit de mort. L’œuvre, à connotations messianique et eschatologique, comporte plusieurs strates rédactionnelles s'étalant du IIe siècle av. J.-C. au Ier siècle de l'ère commune peut-être originellement rédigées en hébreu dans un milieu judaïque et, dans les recueils conservés, est marquée par interpolations secondaires chrétiennes (fr.wikipedia.org - Testaments des douze patriarches).

Les "arbres verts" de la VLC

Les "arbres verts" sont nommément cités page 277 de La Vraie Langue Celtique, appariée à la 122, correspondant au psaume 122.

A peu de distance, vers le haut de la rampe (Cette rampe porte le nom de Voie sacrée) bordée d'arbres verts conduisant au sanctuaire, une fontaine laisse tomber goutte à goutte son eau limpide dans un bassin de marbre. Par les grandes pluies, la goutte d'eau continue de tomber avec uniformité, et les temps de grande sécheresse ne la tarissent point. Les innombrables chrétiens qui vont rendre hommage à la Sainte Vierge, s'arrêtent un instant à la fontaine, et après avoir fait une prière, puisent quelques gouttes de cette eau dont ils mouillent leurs paupières. (VLC, p. 277) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre V - Ps. 122).

Le psaume 122 est un des psaumes des montées (cf. rampe) et s'ouvre par "Vers toi j'ai les yeux levés, qui te tiens au ciel, les voici comme les yeux des serviteurs vers la main de leur maître".

Le mot anglais "haze" (Aser ?) se rencontre dans les pages 67, 107, 122 et 158.

L'appellation d'Esaü – to haze (hèze) effrayer, – how (haou) comment de quelle manière – se rapporte à la fureur dont il fut saisi lorsque son frère Jacob après lui avoir d'abord acheté son droit d'aînesse, lui ravit la bénédiction paternelle. (VLC, p. 67)

« Novembre, Hazila. » La brume se traîne sur les collines – to haze, faire un temps brumeux, – hill, colline –. [...] Les périphrases employées dans la langue basque sont plus sensibles encore dans l'expression de certains faits naturels comme le lever et le coucher du soleil, le lever et le coucher de la lune. (VLC, p. 122)

Le Zohar a aussi conservé le souvenir du pain sacré mais aussi d'Achéra, la lune, épouse d'Acher, le soleil, symboles d'Israël, la prunelle des yeux de Dieu (Roger Sabbah, Les secrets de la Bible, 2004) (Autour de Rennes le Château : Stenay et Dagobert II : transgression du possible, et pet sur la terre).

"haze" se retrouve donc dans les pages 107 (le psaume 107 mentionne des tribus d'Israël : Manassé, Juda, Ephraïm) et 158.

Dans le chapitre VII de l'Apocalypse, à l'énumération des 144 000, dont les 12 000 de la tribu d'Aser, fait suite la foule qui acclame dieu : "le salut à notre dieu".

L'expression "sotèria", salut, étant plusieurs fois jointe aux mots puissance et gloire, dans des passages analogues à celui-ci (XII, 10; XIX, 1), semble donc signifier un bien que l'on souhaite à Dieu (triomphe, bonheur) et non pas précisément le salut qu'il procure. Ce dernier sens, admis par plusieurs, a pour lui l'analogie du Psaume III, 9 [A Yahvé le salut] ; mais là le verset tout entier est une prière, tandis qu'ici nous avons une acclamation (Augustin Crampon (chanoine), La Sainte Bible traduite en français avec la Vulgate latine en regard, 1904 - books.google.fr).

Les anges font cercle autour du trône dans ce chapitre de l'Apocalypse tandis que ce sont les ennemis de David qui forment cercle autour de lui dans le psaume 3.

La transgression d'Aser

Ce furent surtout les tribus du nord, celles de Dan, Manassé, Ephraïm, Aser, Zabulon, Naphthali, qui ne purent s'emparer de toutes les villes qui leur avaient été destinées, ou qui se contentèrent de rendre les Cananéens tributaires, en leur permettant de demeurer au milieu d'elles. Un messager de Dieu, ou un prophète, se présenta pour montrer aux Hébreux les conséquences funestes de leur faiblesse. Le peuple reconnut la vérité de tout ce que disait l'homme de Dieu ; mais il ne pouvait plus répondre à son appel que par des larmes (Salomon Munk, Palestine description géographique, historique et archéologique, 1845).

Josué avait reçu l'ordre de Moïse d'expulser ou d'exterminer les Cananéens : c'est la transgression d'Aser.

Nous voyons de même que, dans le cantique de Débora, ce qui est reproché aux tribus défaillantes, c'est bien leur esprit casanier : Pourquoi es-tu resté couché au coin du feu, à écouter le chalumeau de tes pâtres? Gaalad n'a pas quitté sa demeure et Dan, pourquoi est-il resté dans ses vaisseaux ? Aser est resté tranquille au bord de la mer, et il est demeuré dans ses ports (Juges 5, 16, 17) (Recherches de science religieuse, Volumes 33 à 34, 1946).

Lorsqu'on range le carré SATOR selon la colonne SRNPR, les voyelles sont rassemblées sur d'autres colonnes. Si l'on prend celle de droite, alors on peut former ASER EN PEOR.

Ce mot de "peor" aurait réellement en hébreu la signification d'aperire (ouvrir), qui s'applique parfaitement au Dieu adoré de toute antiquité, même par les nations, au Soleil, qui produit tout, ouvre tout, amène tout enfin à maturité. D'où le dieu Baal-Péor.

On retrouve la notion d'ouverture ("pator" en latin) dans la lecture suivant le parcours rectifié du cavalier d'échecs du carré SATOR : RESERES TE ORO PATOR O TAPANTA (Ô Ouverture, je te prie de tout dévoiler). L’antique Hymne d’Hermès récité par les alchimistes pour favoriser leurs travaux fait écho au chamane eskimo et donne à la formule tirée du carré SATOR toute sa valeur alchimique : « Univers, sois attentif à ma prière. Terre, ouvre-toi, que la masse des eaux s’ouvre à moi. Arbres, ne tremblez pas ; je veux louer le Seigneur de la création, le Tout et l’Un. Que les cieux s’ouvrent, et que les vents se taisent. Que toutes les facultés qui sont en moi célèbrent le Tout et l’Un » (Serge Hutin, L’alchimie, PUF, p. 101) (Autour de Rennes le Château : Stenay et Dagobert II : transgression du possible, et pet sur la terre).