Partie XII - Arsène Lupin de Maurice Leblanc   Les axes d’Arsène Lupin   Etretat - Val de Travers   
ARSENE LUPIN NONAGONE MAURICE LEBLANC ETRETAT VAL DE TRAVERS VERT

L'alignement Etretat - Val de Travers est abordé dans (Arsène Lupin de Maurice Leblanc : Les axes d’Arsène Lupin : Lupin et l’axe du 19 juillet).

Il est reconsidéré ici à partir de la couleur verte.

Rayon vert

Le Rayon-vert (1882) est un des plus beaux romans de Jules Verne, des plus subtilement écrits, et c'est un roman d'amour. Avant de donner son accord pour le prétendant qu'on lui propose, Miss Helena Campbell veut voir le mystérieux et insaisissable rayon vert qui apparaît au moment où le soleil disparaît à l'horizon. Mais ni elle ni ses compagnons ne parviennent à voir ce phénomène, et ils deviennent les victimes d'une curieuse illusion collective : Alors, cette fantaisie devint une idée fixe, qui ne laissa plus place à aucune autre. Cela tournait à l'état d'obsession. On en rêvait nuit et jour, à faire craindre quelque nouveau genre de monomanie, - à une époque où il n'y a plus à les compter. Sous cette contention d'esprit, les couleurs se transformaient en une couleur unique : le ciel bleu était vert, les routes étaient vertes, les grèves étaient vertes, les roches étaient vertes, l'eau et le vin étaient verts comme de l'absinthe. Melvill s'imaginaient être vêtus de vert et se prenaient pour deux grands perroquets, qui prenaient du tabac vert dans une tabatière verte ! En un mot, c'était la folie du vert ! (Chap. XII). Dans la grille d'analyse thématique accompagnant son mémoire pionnier sur la folie chez Jules Verne, Christian Porcq reprend ce diagnostic : "monomanie de la couleur verte". L'expression de "monomanie" vient d'Esquirol, qui a mis en évidence l'existence d'une folie partielle, la monomanie, où l'"obsession", l'"idée fixe" est centrée sur un seul thème, tout en laissant la raison et le reste de la personnalité du sujet intacte. C'est cette conception de la monomanie que Jules Verne a reprise et qu'il a appliquée à un phénomène d'illusion sensorielle construit de toutes pièces, pour son roman. Jules Verne fait allusion au début à la prolifération des genres de monomanies : à chaque "idée fixe" ou presque a correspondu une monomanie (monomanie du vol, du meurtre, du suicide, du doute, des noms, des nombres, etc.), avec force noms savants tirés du grec. Cette conception de la folie (au sens de nos actuelles "psychoses") sera sera battue en brèche et abandonnée après 1850, mais elle survivra sous l'espèce des divers "syndromes épisodiques des dégénérés" avant d'entrer dans la formation des névroses au sens freudien, et la langue populaire en gardera l'empreinte sous la forme des diverses "manies" (A. Chevrier, La "folie du vert" : un cas de vision monochrome chez J. Verne, Bulletin de la Société Jules Verne, Numéros 129 à 136, 1999 - books.google.fr).

L'époque de rédaction du Rayon vert commandait à ce que l'absinthe soit mentionnée.

Rares sont les écrivains autres que Jules Verne qui ont parlé de ce photométéore. «Ce qui restait de baigneurs à Etretat étaient là [...] à guetter le fameux rayon vert qui jaillirait des flots à l'instant précis où la boule rouge plongerait derrière l'horizon» (G. Simenon. - Maigret et la vieille dame, 1950); «René, crois-tu que nous au haut de la dune, dans un espace minuscule, pour voir se coucher le soleil. Des plaisanteries d'almanach se croisaient avec des commentaires scientifiques» (H. Queffélec. - La Cache éternelle, 1973); «Florence entendit soudain Morgan dire que si l'on attendait le coucher du soleil on aurait une chance de voir le rayon vert» (K. Headens. - L'Eté finit sous les tilleuls, 1966); « Chaque fois que je rentre à l'heure où le soleil se perd dans la brumasse du mont Valérien, remontent en mois des souvenirs de vacances, Villers, Houlgate, quand [...] en famille, sur la terrasse d'une villa biscornue, on guettait le rayon vert [...] Je continue de guetter le rayon vert. Je le guette en longeant les quais vers Chaillot, en descendant l'avenue de la Grande-Armée » (F. Nourissier. - L'Allemande, 1973); « Après Mogador, j'espérais beaucoup voir le rayon vert depuis la casbah d'Agadir, mais l'horizon s'est embrumé. Le coucher du soleil n'a donné que des teintes mauves sur la grande plage de sable » (M. Déon. - Tout l'amour du monde, (t. 1) 1955 et (t. 2) 1960). Selon un vieux dicton écossais, le rayon vert est un signe de beau temps : «Glimpse you ever the green ray Count to morrow a fine day.» («Si tu aperçois le rayon vert Compte sur une belle journée demain»). Ce n'est certainement pas pour savoir s'il fera beau le lendemain que certaines personnes guettent l'apparition du rayon vert. C'est parce que, suivant une légende écossaise, il préserve, une fois vu, de toutes les déceptions dans la vie grâce au pouvoir magique qu'il donne de voir clairement dans son propre cœur et dans celui des autres (L. Dufour, Météorologie et littérature, Ciel et terre, Volume 98, Société belge d'astronomie, météorologie et de physique du globe, Brussels, 1982 - books.google.fr).

Maigret et la Vieille Dame est un roman policier de Georges Simenon publié en 1950. Il fait partie de la série des Maigret. L'écriture de ce roman par Simenon s'est déroulée entre les 29 novembre et 8 décembre 1949. L’enquête se déroule les 6 et 7 septembre (fr.wikipedia.org - Maigret et la Vieille Dame).

Simenon récidive en 1953 avec Antoine et Julie :

L'été dernier, ils étaient à Etretat ensemble, au cours d'une tournée de deux mois dans les petites plages du Nord, de Normandie et de Bretagne. Sur la plage de galets, où ils se promenaient côte à côte, ils avaient vu les gens se lever tous à la fois, comme s'il y avait un accident, et regarder du même côté. A ce moment-là, il restait juste la moitié d'un soleil rouge au-dessus de la mer verte. - On ne le verra pas aujourd'hui. - Ce n'est pas sûr. Jusqu'ici, il n'y a pas le moindre nuage. Il commençait à faire frais, et des femmes jetaient une écharpe ou une veste de flanelle sur leurs épaules. On suivait la chute lente du soleil dans les flots, et tout le monde attendait le rayon vert qu'on avait, paraît-il, aperçu distinctement la semaine précédente (Georges Simenon, Antoine et Julie, Œuvres complètes, Tome 1 ;Volume 30, 1974 - books.google.fr).

Antoine et Julie est un roman policier de Georges Simenon, paru en 1953. L'œuvre est écrite à Shadow Rock Farm, Lakeville (Connecticut), aux États-Unis, en décembre 1952 (fr.wikipedia.org - Antoine et Julie).

Le rayon vert, flash vert ou encore éclair vert (par calque de l'anglais green flash) est un photométéore rare qui peut être observé au lever ou au coucher du Soleil et qui prend la forme d'un point vert visible quelques secondes au sommet de l'image de l'astre tandis qu'il se trouve en grande partie sous l'horizon. Un tel phénomène peut également être observé avec la Lune (fr.wikipedia.org - Rayon vert).

Trait de lumière dans La Vraie Langue Celtique

Une seule chose était indispensable, lorsque, rencontrant une caverne propre à servir d'abri temporaire, ils désiraient préparer, à un ardent foyer, le repas nécessaire ; c'était le silex, dont le nom basque est suarria, c'est-à-dire, un trait de lumière ou étincelle courant çà et là par l'effet du choc de deux objets dont l'un, le silex, est penché de côté, et l'autre, acier ou fer, est brandi, – to sway (soué), faire pencher de côté, brandir, – to hare, courir çà et là, – ray (ré), trait de lumière. (VLC, p. 127)

Dans la partie consacrée au gui, dont les feuilles sont "d'un vert foncé" (p. 283) :

La science druidique comprenait la connaissance des remèdes en rapport avec le nombre restreint d'infirmités de ces hommes pleins de vigueur et de santé, et les bains étaient pour eux une ressource précieuse, dont certainement ils se servaient avec intelligence. (VLC, p. 282)

Galant, s. m., celui qui fait l'empressé auprès des femmes; amoureux, amant. Vert —, homme plein de vigueur. = Homme éveillé, auquel il ne faut pas trop se fier (Bescherelle aîné, J.A. Pons, Nouveau dictionnaire classique de la langue française, 1875 - books.google.fr).

The Psalmist David likens himself to ‘a green olive tree in the house of God.’ (Psalm LII, 8. (Hebrew 10)). This tree is an evergreen, but not remarkable for its greenness. It is evident that the epithet is here used in the sense of fresh, vigorous. The word in the original (raanân) corresponds in many instances of its use to our word green, but does not refer to colour, and in another psalm (Psalm XCII, 10 (Heb. 11)) is applied to oil as descriptive of its freshness. Children are compared to olive plants around the table of their parents, which indicates the peculiar interest with which these trees were regarded (Psalm CXXVIII, 3). The tree is propagated by suckers, but young sprouts always grow out at the root of old trees, and would succeed them independent of cultivation (John Kitto, The Olive, Vine and Palm: Embracing an Illustration of the Numerous Allusions in Scripture to These Trees and Their Produce.-With an Introduction by J. K., 1848 - books.google.fr).

Leucate, cité à la page 281 (127 + 154), est à l'opposé nonagonalement, par rapport à Neuillay-les-Bois, d'Etretat.

Guillaume de Catel, dans ses Mémoires, se demande si cette fontaine est bien celle qui se déverse dans l'étang de Leucate. « De Leucate, dit-il, viennent grande quantité de grosses anguilles que l'on vend par tout le Languedoc, qu'on nomme anguilles de Leucate ; je ne pense pas pourtant qu'en cet endroit on trouve dans les champs en fouillant la terre, des poissons que les anciens nomment pisces fossiles ; ce que toutefois plusieurs auteurs ont remarqué comme Mela, Strabon, Athénée au livre huitième ; car m'en étant informé avec ceux du pays, ils m'ont dit ne l'avoir vu, la terre s'étant desséchée à cause des grandes chaleurs.» (VLC, p. 281)

Etretat est dans le signe nonagonal du Cancer. Le Cancer du zodiaque de La Vraie Langue Celtique se place aux pages 125-150. La 127 ("trait de lumière") y est (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Le Zodiaque de La Vraie Langue Celtique : Cancer - 21 juin - Rouen).

Gethsemani

Le rocher appelé la Fontaine d'Olive, qui ne découvre que dans les grandes marées, est associé à une légende : " Autrefois une sainte femme, fort riche, nommée Olive, venait souvent se baigner ou laver son linge à la fontaine qui est au pied de ce rocher. Un jour qu'elle y allait, les Sarrasins débarquèrent sur le rivage et voulurent s'emparer d'elle. Elle s'enfuit alors d'une course précipitée, et fît vœu, si elle échappait de leurs mains, de bâtir une église dans sa terre des Verguies. Dieu l'exauça, en soulevant une tempête horrible qui rejeta les barques des Sarrasins bien loin au large. Elle fut fidèle à sa promesse et fit construire l'église du village. Si vous vous étonnez que cette église soit si éloignée du village, et placée dans un vallon sauvage et désert, comme le petit Val, il vous dira : Ecoutez : Ce ne fut pas l'intention de la fondatrice. Lorsque Sainte Olive voulut acquitter son vœu, elle fit commencer l'église dans les Verguies au milieu de la paroisse. Après avoir choisit un emplacement près des habitations, les premières pierres sont posées. Mais le deuxième jour de construction, au matin, lorsque les constructeurs arrivèrent sur le chantier, les pierres et le début de l'église avaient été transportés dans un autre lieu (celui d'aujourd'hui). Passé l'instant de surprise, ils reprirent la construction au premier endroit, remirent les matériaux sur le lieu voulu, recommencèrent la pose des pierres; mais le lendemain, tout le chantier avait été de nouveau transporté dans la nuit. Ce phénomène se répéta plusieurs jours durant. Par lassitude devant cette diablerie, les Etretatais construisirent finalement l'édifice à l'endroit "du diable" et l'église s'y trouve toujours, au pied de la côte Saint-Clair. La pierre de l'église a été prise au le banc à cuves qui soutient la base de la porte d'Amont et sa longue muraille.

Sous le clocher fut enterrée, à l'époque de la révolution, la statue de Saint Pierre de la Manche, trouvée par des pêcheurs en halant leurs filets dans le Fond béni. Le Saint appuyait sa main sur une ancre et portait un câble lové autour de son cou. Les pêcheurs avaient tant de respect pour ce Saint de la mer, que toutes les barques de la côte étaient obligées de le saluer à leur passage, en hissant leurs pavillons. Celles qui ne s'y soumettaient pas, étaient aussitôt averties de leur devoir par une décharge des couleuvrines du fort de Fréfossé. Pendant les guerres des iconoclastes de 1562, de grandes richesses furent cachées sous ce clocher, car en 1840, quand on dalla cette partie de l'église en asphalte, on rencontra plusieurs bas-reliefs en pierre, sculptés avec la délicatesse et le fini du XVIème siècle. Ce sont des groupes, encadrés dans une ogive mauresque, qui représentent Jésus au Jardin des Olives, Jésus mis dans le tombeau et une Résurrection (Jean Benoît Désiré Cochet, Les églises de l'arrondissement du Havre, tlecerf.free.fr) (Synthèse : Encore des histoires : REGISTER).

C'est au cours de la prière de Gethsémani que Jésus se soumet de son plein gré à la volonté du Père et accepte le sacrifice, dernier acte de la Rédemption (Tania Velmans, L'art médiéval de l'Orient chrétien: recueil d'études, 2001 - books.google.fr).

A Gethsémani, il se heurte au sommeil des disciples qui refusent de communier à sa prière (Mc 14, 32-41) et affronte seul l'angoisse de la mort. Dieu même semble l'abandonner (Mt 27,46). En réalité il n'est pas seul, et le Père est toujours avec lui (Jn 8,16-29 ; 16,32). Tel un grain de blé tombé en terre, il ne demeure pas seul mais porte du fruit (Jn 12,24), et il rassemblera "dans l'unité les enfants de Dieu dispersés" (Jn 11,52) (Xavier Léon-Dufour, Vocabulaire de théologie biblique, 1970 - books.google.fr, Etienne Nodet, L'Odyssée de la Bible, 2014 - books.google.fr).

Gethsémani signifie pressoir d'olives ou jardin d'oliviers, en hébreu, gat shmanim signifie “pressoir à huile”.

Au XIXème siècle, le peintre Signol a réalisé quatre tableaux à l’intérieur de l’église Saint Sulpice à Paris : «La Mort» réalisé en 1872, et «L’Epée» réalisé en 1879.

Le tableau intitulé «L’Epée» relate la scène de l’arrestation de JESUS, en vérité Jésus Barabbas véritable Christ. Partisan et résistant, Zélote et Nazoréen, n’a-t-il pas prononcé par opposition au crucifié ? : «Je n’apporte pas la paix, mais l’épée» Luc 12. (51). (www.rennes-le-chateau-la-revelation.com).

Il y a Saint Suplice au Val de Travers et l'église du même nom à Paris.

Emile Signol, L'Arrestation de Jésus ou La Trahison de Judas (1879), Eglise Saint Sulpice - Transept nord-ouest

La composition est dominée par le prophète Jérémie dont le nom est inscrit sur le piédestal.

Martin-François Thiébault (1749-1795), curé de la paroisse Sainte-Croix de Metz, fait part des relations de la Passion du Christ avec l'oeuvre du prophète Jérémie :

La passion de Jésus-Christ Notre-Seigneur, dont nous célébrons aujourd'hui la mémoire, en fera le sujet, conformément à l'intention de l'Eglise qui, les trois derniers jours de cette semaine, nous fait lire neuf leçons du livre divin des Lamentations de Jérémie ; nous nous en occuperons plus que d'aucun autre. Heureux si, après nous en être occupés, nous pleurons sur Jésus-Christ par compassion, et sur nous, par une sincère et souveraine componction : pour traiter ces deux articles, nous avons besoin des grâces de ce divin Sauveur ; les sources en sont ouvertes en ce moment; allons y puiser, par la prière, et adressons-lui, en ce moment, celle que l'Eglise lui consacre spécialeraenten ce saint jour: O crux, etc. [...] «Toutes les Eglises conviennent,» dit saint Jérôme, «que ce que dit ici Jérémie, doit être entendu de Jésus-Christ même, qui s'exprime ainsi par la bouche du prophète». N'est-ce pas en effet ce qui s est vérifié en Jésus-Christ, lorsqu'il s'est laissé conduire du jardin des Olives à Jérusalem, au Calvaire, sans aucune résistance ? (Lamentations de Jérémie, I La Passion) (Martin-François Thiébault, Oeuvres complètes, 1864 - books.google.fr).

Dans un manuscrit historié copte de langue arabe est représentée la Trahison de Judas. Tableau en deux parties : à gauche le Christ reçoit le baiser de Judas, nimbé, en manteau gris-violet couvrant une tunique verte; les pieds sont chaussés de noir. En face à droite, groupe de soldats en tuniques courtes laissant voir les jambes couvertes de chausses noires ou rouges. Vêtements multicolores. Ils portent des torches ou des piques. Inscription arabe: Judas embrassant le Seigneur (Jules Leroy, Les Manuscrits coptes et coptes-arabes illustrés, 1974 - books.google.fr).

Les autres disciples, moins belliqueux que Pierre, prennent la fuite, comme un troupeau affolé, pris de panique, sans même essayer de défendre leur maître.

La source de cet épisode peu glorieux est une prophétie de l'Ancien Testament (Amos. 2, 16) : "Le plus courageux s'enfuira tout nu ce jour-là". Ce sujet assez rare n'apparaît pas, comme le croyait E. Mâle, pour la première fois chez Jean Fouquet qui l'aurait emprunté aux Mystères de la Passion : on le trouve déjà quatre siècles auparavant dans l'Evangéliaire d'Henri III (Louis Réau, Iconographie de l'art chrétien, Tome 1, 1955 - books.google.fr).

Etretat est aligné avec Paris, Molesme et le Val de Travers (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Etudes particulières de psaumes : Psaume 71 : Amos et Longueville, La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Le Zodiaque de La Vraie Langue Celtique : Balance - 23 septembre - Travers, Arsène Lupin de Maurice Leblanc : Les axes d’Arsène Lupin : Lupin et l’axe du 19 juillet).

Les embrocations d'huile d'olive, dans lequel on a fait infuser l'absinthe, faites sur le ventre des enfans qui ont des vers, les soulagent promptement. Les autres préparations de cette plante ont la même vertu (Nouveau dictionnaire universel et raisoné de médecine, de chirurgie, et de l'art vétérinaire, Tome I, 1772 - books.google.fr).

L'huile d'absinthe a une belle couleur verte qu'elle doit à la chlorophylle. Elle est chargée aussi du principe résiniforme amer et de l'huile essentielle. On l'emploie en frictions sur le ventre comme vermifuge à la dose d'une à deux onces (Dictionaire de medicine, ou Répertoire général des sciences medicales considérées sous le raaport theorique, Tome 1, 1832 - books.google.fr).

Un ver

Le Wurm (ver en allemand) est un dragon chez Wagner, tué par Siegfried, à rapprocher du latin vermis et de l'anglais worm (d'où wormwood : absinthe).

Vers le milieu du XIIe siècle, dans l'enluminure et dans la peinture murale, des diables verts font leur apparition et commencent à concurrencer les diables noirs et les diables rouges. Ils deviennent nombreux au XIIIe siècle, spécialement dans le vitrail, et contribuent à leur tour à dévaloriser la couleur qui les habille. L'origine s'en trouve probablement dans l'hostilité croissante entre chrétiens et musulmans : le vert étant la couleur emblématique du Prophète et la couleur religieuse de l'Islam, l'iconographie chrétienne, à l'époque des croisades, se plaît à l'employer pourpeindre les diables et les démons (Michel Pastoureau, Noir. Histoire d'une couleur, 2008 - books.google.fr).

Le plaignant du psaume XXI, appliqué au Christ de la Passion, se dit aussi être un ver.

Dans l'Eden, le premier Adam eût voulu être l'égal de Dieu ; il ajouta foi aux paroles du serpent menteur : «Vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal (Eritis sicut dei, scientes bonum et malum. Gen. III,5)» Quelle arrogance ! quel orgueil ! Au contraire, dans Gethsémani, le second Adam, le Fils de Dieu, Dieu lui-même, par conséquent, retint à peine quelque ressemblance avec la pauvre humanité : «Je suis un ver et non un homme (Ego vermis et non homo. Ps. XXI,7). Il s'abaisse jusqu'à la poussière (S. Matth. XXVI,39). Il se jeta la face contre terre en priant (Procidit in faciem suam orans super terram. S. Matth. XXVI,39),» nous disent les évangélistes. Lui, le Fils de Dieu ! son visage divin dans la poussière! Oh! que cet abaissement de notre Seigneur Jésus-Christ, en expiation de la présomption d'Adam, n'a-t-il pour nous toute l'efficacité désirable ! Que ne détruit-il en partie notre orgueil, que nous favorisons dans l'acte même de nos prières ! Car, avouez-le, dans ce moment-là même où nous devrions surtout être le plus humbles, ne nous sentons-nous point portés à admettre des pensées d'orgueil et de vaine complaisance ? Ne nous figurons-nous pas que nous sommes plus dévots, plus recueillis, plus édifiants que les autres, plus agréables aux yeux de Dieu que notre prochain. Hélas ! ô mon Dieu ! et notre Seigneur, lui, priait la face contre terre ! (John Bonus, Les ombres de la Croix ou Jésus souffrant, 1859 - books.google.fr).

N'abandonnons pas le Rhône sans chercher à connaître Marseille ou Massilie. (VLC, p. 176) (Le Prieuré de Sion : Prologue : Sagittaire : Marseille et ténia).

Beaux fruits

Celui qui voit des olives en songe et qu'elles sont petites, verra ses affaires fructifier et réussir facilement, comme la crue des olives. Ceci s'applique à la vue des fruits; mais si l'on en voit les arbres (les oliviers), on aura beaucoup d'enfants, comme il est dit (Psaume CXXVIII, 3) : Tes fils sont comme les plants des oliviers, etc. Selon d'autres, la vue des olives en songe indique la propagation d'une bonne renommée, comme il est dit (Jérémie, XI, 16): L'Éternel a appelé ton nom un olivier chargé d'ombrage, porteur de beaux fruits. La vue de l'huile d'olive indique la clarté future de la Loi, pour laquelle il est dit (Exode, XXVI, 20) : Ils prendront pour toi de lhuile d'olive pure (Traité des Berakhoth du Talmud de Jérusalem et du Talmud de Babylone, traduit par Moïse Schwab, Tome 1, 1871 - books.google.fr).

Le nom de Gethsêmani, - «pressoir d'huile», - indique suffisamment la nature de ce domaine, où la récolte des olives pouvait suffire au travail d'une meule, sans préjudice des autres ressources qu'il présentait. Les termes qu'emploient le premier et le deuxième Evangile désignent, en effet, une métairie, et, en même temps, un lieu de plaisance, comme il arrive souvent en Orient, où les jardins sont loin de répondre à nos idées. L'introduction des habitudes grecques en Palestine avait sans doute modifié, dans les propriétés des princes et des nobles, les dispositions traditionnelles : mais pour les gens de moindre condition, les allées tracées au cordeau, les massifs formés avec art, les bassins de marbre avec des eaux jaillissantes, étaient des singularités plus dignes d'étonnement que d'imitation. Pourvu qu'il y eût de la verdure et de l'ombre, il importait assez peu que les arbres fussent savamment choisis et disposés, surtout s'ils se chargeaient de beaux fruits aux jours de la cueillette ou de la vendange (Xavier de Montépin, Une passion, 1891 - books.google.fr).

C'est un spectacle merveilleux et unique. Au long des belles routes qui coupent, droites ou sinueuses, la province, dans les cours de ferme, dans les masures, le décor est partout prestigieux. Sous son fleurissement fragile et léger, le pommier semble créer l'unité de la Normandie, pays des beaux fruits savoureux. Mais sous cette parure éphémère, que d'aspects divers, toujours riches, somptueux, gras, plantureux et agrestes, revêt le pays normand, depuis le pays de Bray et le Vexin qui en forment les marches, jusqu'aux falaises âpres et déchiquetées du Cotentin ! (Entente, Numéros 24 à 58, 1944 - books.google.fr).

Oreilles vertes

L'inconnue d'Etretat est le dernier volet d'une série de treize nouvelles de Georges Simenon qui font l'objet d'un concours hebdomadaire, primé en espèces. Chaque nouvelle s'étend sur deux numéros : dans le premier sont posés tous les éléments de l'énigme ; dans le second, en quelques lignes, est donné son dénouement. Le corps d'une femme est trouvé dépecé dans les hautes herbes en bord de falaise entre Bénouville et Etretat par le gendarme Liberge. Le narrateur qui assiste aux enquêtes de l'inspecteur B..., alias G.7, perd un bout d'oreille dans l'affaire, emporté par une balle de pistolet (www.simenon.ch) (Synthèse : Encore des histoires : REGISTER).

Pierre tranche de son épée l'oreille de Malchus, le désignant ainsi symboliquement comme un incrédule incapable d'entendre la parole divine, (Jean : 18,10).

La plupart des recettes, cependant, traitent des inflammations ou des écoulements d'oreille et de la surdité. Des sept recettes du papyrus Ebers (Eb. 764 à 770), cinq sont rationnelles et consistent en produits minéraux ou végétaux mélangés à de la graisse sous forme de pommades. Un traitement détaillé est donné par Ebers 766 : « Tu le traiteras avec des remèdes froids. Si le canal est douloureux, malachite en poudre appliquée durant quatre jours. Tu prépareras ensuite : laine de graines, huile 2/3, miel 1/3, à appliquer plusieurs fois. Si l'ouverture coule, tu prépareras une poudre à sécher les blessures : jus d'acacia, etc.» (Paul Ghalioungui, La médecine des pharaons: Magie et science médicale dans l'Égypte ancienne, 1983 - books.google.fr).

The conspicuous attention paid by John to the name Malchus (Latin "King") indicates the slave's affinity with Melchiz'edek, the "Righteous King," who was the chalice-bearer that received a tenth of Abraham's wealth. In the Old Testament the priest after the order of Melchiz'edek sits at God's left hand: The Lord says to my lord: "Sit at my right hand, fill I make your enemies your footstool." The Lord sends forth from Zion your mighty scepter. Rule in the midst of your foes! Your people will offer themselves freely on the day you lead your host upon the holy mountains. From the womb of the morning like dew your youth will come to you. The Lord has sworn and will not change his mind, "You are a priest forever after the order of Melchiz'edek." The Lord is at your right hand; he will shatter kings on the day of his wrath. (Psalms 110.1-5) This passage is clarified in both Luke by Jesus, and in Acts by Peter: 'This Jesus God raised up, and of that we are all witnesses. Being therefore exhalted at the right hand of God, and having received from the Father the promise of the Holy Spirit, he has poured out this which you see and hear. For David did not ascend into the heavens, but he himself says, 'The Lord said to my Lord, Sit at my right hand, till I make thy enemies a stool for thy feet.'" (Acts 2.32-35) "How can they say that the Christ is David's son? For David himself says in the Book of Psalms, 'The Lord said to my Lord, Sit at my right hand, till I make thy enemies a stool for thy feet.' David thus calls him Lord, so how is he his son ?" (Luke 20.41-44 - Mark 12-35-37) In the passage from Psalms, David places Christ at the right hand of God, and God at the right hand of the priest after the order of Melchiz'edek (William Scott Shelley, The Elixir: An Alchemical Study of the Ergot Mushrooms, 1995 - books.google.fr).

Alcuin en ajoute une autre, annexe : si le glaive est parole de Dieu, pourquoi l’oreille du serviteur du grand prêtre, Malchus, a-t-elle été coupée ? Car c’est tout de même par l’oreille que pénètre la parole de Dieu. En fait, l’oreille de Malchus représente l’infidélité (infidelitatis auricula). Et si le Christ la remet en place, c’est pour montrer qu’elle peut être guérie par la grâce du toucher divin (diuinae tactu gratiae noua sanetur). Alcuin précise que Malchus était un serviteur ou un esclave (seruus), alors que le nom même de Malchus signifie en latin rex ou regnaturus, c’est-à-dire «roi» ou «celui qui va régner». Comment peut-on être seruus et rex, si ce n’est parce que, «dans le vieil homme» (in ueteri homine), nous sommes « esclaves du péché » (serui peccati), tandis que « dans le nouveau » (in nouo), guéris par la grâce de Dieu, «nous serons rois et régnerons avec le Christ» (reges et regnaturi erimus cum Christo) ? En d’autres termes, la grâce du verbum Dei transforme l’esclave en roi. Le fait que le Christ ait guéri son persécuteur indique aussi, selon Alcuin, que «tout prédicateur, dans l’Eglise du Christ, ne doit avoir de cesse de guérir par la parole ses ennemis mêmes». On voit que, loin de se limiter à une interprétation littérale ou historique, le commentaire exégétique qu’Alcuin destine à Charlemagne joue sur la pluralité des sens et privilégie même l’allégorie. Comme l’a remarqué Mayke De Jong, les rois et empereurs carolingiens ne s’intéressaient pas qu’à l’historia, mais tout autant au sens spirituel ou mystique des Écritures. C’est encore Thégan qui raconte que l’empereur Louis le Pieux maîtrisait tout à la fois les sens «spirituel», «moral» et «anagogique» des textes sacrés. Dans la lettre 136, Alcuin n’hésite pas à jouer de ces multiples sens, supposant sans doute qu’ils étaient accessibles au roi Charles. L’interprétation allégorique des Écritures n’était pas pour autant pure spéculation ; elle pouvait déboucher sur des considérations pragmatiques : ainsi, dans la lettre 136, les notions de parole de Dieu, de royauté et de prédication aux ennemis amènent assez naturellement l’abbé de Tours à s’attacher à cette prédication et au rôle que devait y tenir le roi des Francs (Michel Lauwers, Le glaive et la parole - Charlemagne, Alcuin et le modèle du rex praedicator : notes d’ecclésiologie carolingienne, Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, tome 111, n° 3, 2004 - journals.openedition.org).

La malva neglecta est la mauve commune à feuilles rondes (d'où peut-être sa préconisation contre le tournis), malakhe en grec ou plante royale (malkha est le roi en syriaque et malakh en hébreu désigne le messager, melekh le roi), dont les feuilles sont de la couleur de la pierre dite malachite, vert. Pline donne le nom de malachites à un jaspe de couleur verte. La malachite est un carbonate de cuivre. On entrouve en Europe dans l'Oural, le Tyrol, la Saxe, en Bohême, en Angleterre, ailleurs en Chine (Annales du commerce extérieur, Volumes 13 à 20, Dupont, 1852). (La Croix d’Huriel et pierres noires : Saint Jean Baptiste, Saint Sulpice et Sceau de Palaja - books.google.fr, Antoine Court de Gébelin, Monde primitif, analysé et comparé avec le monde moderne ou recherches sur les antiquités du monde, Tome 6, 1778 - books.google.fr).

D'aucuns, il faut le noter, voient aussi pour la stèle de Baï, alors que le texte est bien dédié à Amon-Rê, l'expression des oreilles noires d'Ahmès-Néfertari, les oreilles roses d'Aménophis Ier et les oreilles vertes d'Osiris : M.-L. Bouquin, Deir el-Médineh. Un village antique en Haute Égypte (Sydney Aufrère, L'Univers minéral dans la pensée égyptienne, Volume 1 ; Volume 105, Partie 1, 1991 - books.google.fr).

Artisan sous Ramsès II (milieu du XIIIe siècle), Pached a eu la chance d'obtenir un bon emplacement pour sa tombe. Son caveau, de taille modeste, est décoré de peintures fort bien conservées, qui trahissent une exécution rapide, où l'on sent que le message à faire passer, par les textes et les représentations, est plus important que la qualité artistique. On y retrouve des vignettes et des formules du Livre des morts tracées d'une main alerte, et on remarque sur le tympan du fond le dieu Osiris, aux chairs vertes, placé en avant de la nécropole, figurée ici comme une montagne parsemée de grains de sable et de cailloux (Guillemette Andreu, Florence Gombert, Deir El-Médineh, 2002 - books.google.fr).

There's a hint of the 'dismembered king' motif in the strange incident of the cutting off of the high priest's servant's ear, which occurs as Jesus is being arrested (Mark 14:47). Mark tells us very little, but John gives us a very telling detail: 'Then Simon Peter, who had a sword, drew it and struck the high priest's servant, cutting off his right ear. (The servant's name was Malchus.)' (John 18:10). Luke alone tells us that Jesus healed the man (Luke 22:51). 'Malchus' comes from the Hebrew word melech, which means 'king'. So the king, like Osiris in the Egyptian myth, is (partially) dismembered, but is made whole again by the power of the Christ (Bill Darlison, The gospel and the zodiac: the secret truth about Jesus, 2008 - books.google.fr).

Agonie vient du mot grec "agon" (combat) qui est est peut-être issu de a privatif et gon d'un mot lié à "gonios" angle, jointure. Le combat serait la rupture du lien social. L'idée de jointure est aussi dans "kon" (avec). L'agonie est liée à la disparition du principe unificateur qui rassemble les parties du corps en un tout. Celles-ci, à la fin, ne sont plus solidaires, c'est un quasi démembrement.

Coïncidence des opposés : rouge et vert

À Gethsémani, ce soir-là, la lutte devient un corps à corps exténuant, tellement rude que sur le visage de Jésus la sueur se change en sang. Et Jésus d'oser une dernière fois, face à son Père, exprimer le trouble qui l'envahit : "Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe; cependant, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne" (Lc 22,42). Deux volontés qui se heurtent un moment, pour confluer dans un abandon d'amour, comme Jésus venait de l'annoncer: "Il faut que le monde sache que j'aime mon Père, et que je fais tout ce que mon Père m'a commandé" (Jn 14,31) (Jésus au Jardin des Oliviers - www.vatican.va).

Associé au rouge, le vert symbolise sans doute la conjonctio oppositorum dans le dessin du ms. 2327, fol. 279 : le serpent Ouroboros y est représenté par deux cercles concentriques, l'un rouge, l'autre vert Selon le ms. de Saint-Marc : la composition « devient vert foncé et la couleur d'or en dérive ». Ce qui ressemble beaucoup au symbolisme de Synésius, auteur alchimique qui dans son dialogue avec Dioscorus, qui donne l'ordre des couleurs, chez l'homme, dans le processus alchimique, qui est donc : pâleur (ocre) vert, jaune ; le vert vient après la pâleur. La chrysocolle qu'évoque le texte correspond à la malachite, de couleur verte, qui sert à la soudure de l'or. Synésius appelle aussi la chrysocolle "batrachion" grenouille animal amphibie (Paulette Duval, La pensée alchimique et le Conte du Graal, 1979).

Le manuscrit 2327 (de Paris) a été écrit en 1478, quatre ou cinq siècles après le manuscrit de Saint-Marc; les figures des mêmes appareils y reparaissent, mais profondément modifiées ; elles ne répondent plus exactement au texte mais sans doute à des pratiques postérieures (Marcellin Berthelot, Figures des appareils des alchimistes grecs, Annales de chimie et de physique, 1887) (www.nostradamus-centuries.com - Quatrain VI, 46 - Folie et neuroleptiques - 1959-1960).

En deux textes proches, Mt 26,45 et Mc 14,41, la traduction courante du début de cette finale n'est que redondance : «Eh bien dormez ! Reposez-vous !». Ils n'ont fait que cela. Or, en grec ces verbes indiquent par leurs particules (kata/ana) un mouvement en sens contraire : Kath-eudete/ana-pauesthe, c'est-à-dire : «Reposez-vous !»/«Levez-vous» (ou «Éveillez-vous»). Étrange conjonction d'impératifs. En guise d'approche, une petite opération intertextuelle s'impose avec un cas où un état de repos est couplé avec une action comme prendre et mettre. En Mt 11, un double logion articule en synchronie : le repos donné/l'acte de prendre le joug (v.28 et 29a)/le repos trouvé (v.29b). Dès lors, en conjoignant en un couple les mouvements opposés marqués par kata/ana, la finale de Gethsémani conçoit que «se reposer» (dans une volonté devenue doublement une) s'allie avec «se lever» (pour en traverser les signes effectifs): l'alliance réussie par Jésus devient impérative pour les disciples. Et d'une immense ellipse s'engendre une microscopique parabole, qui leur est immédiatement donnée à à mimer. Heureuse sortie du sommeil... Le texte se poursuit par apeqei, un verbe isolé, qui à lui seul pose de «formidables difficultés»; nous y viendrons. Il y a dix façons de le rendre, par ex. : «Ça suffit !» La série des formules terminales qui suivent procède par couples, traits discontinus, reprises en contrepoint, à la manière du couple initial : L'heure approche (ou : est venue). / Le fils de l'homme est livré aux mains des pécheurs. / Levez-vous ! Allons ! / Celui qui me livre approche.

Sur un fil continu (imminence d'une menace), tissage de pièces successives, semblables et disparates, avec du discontinu : apparition brusque de figures où le sens hésite. Ainsi « l'heure » : majuscule ou minuscule ? «Le fils-de-l'homme» : rupture de plan en fonction d'une apocalypse, titulature ou trait identificatoire personnel ? Au passif, «être livré» renvoie normalement à theos pour son agent; mais, dans la formule à l'actif, qui commence par le déictique idou : «Voici», celui qui livre Jésus et approche ne peut être que le traître. Deux agents sont donc en vis-à-vis dans la même action de livrer : Le Père/Judas. La procédure de duplication atteint ici un degré inouï dans l'effet : narrativement conjointes, les deux actions sont contradictoires et s'excluent. La figure de la livraison est la forme de deux substances entièrement différentes, comme pour la coupe. On ne saurait pousser plus loin l'opposition par conjonction de traits discontinus. «Reposez-vous ! Levez-vous !» On sort du labyrinthe par une grande nuit : une turbulence profonde agite métonymies et métaphores. En plein milieu, le verbe isolé qui à lui seul forme une proposition, nous attend : ap-eqei. La traduction manuscrite a hésité dès les débuts sur sa forme épineuse. Ne serait-ce pas une glose (E. Lohmeyer)? Solution de désespoir. Que faire de ses apories, si on maintient le verbe avec les courants majeurs de la tradition ? «Cela suffit» conclurait le débat agonistique et l'hébétude du sommeil, mais c'est une redondance par rapport au contexte. « C'en est fait» (TOB) irait de pair avec «L'heure est venue» (Mc 14,41. Cf. Jn 12,23), mais non sans mal avec «L'heure approche» (Mt 26,45). En fait, l'objection principale vient de que la littérature et les papyri grecs attestent mal ces acceptions pour apeqei. On le rencontre plutôt dans les contrats de mariage ou de commerce : « Le marché est conclu»; «Le compte y est». Comment ce sens entrerait-il dans le contexte ? On le voit en remontant un fil continu qui se faufile depuis Béthanie jusque-là. À propos du corps de Jésus, une question d'argent s'était posée ; il est devenu pour Judas un objet d'échange mercantile : trente deniers !« Le compte est bon», «le marché conclu». D'un autre côté, quand Jésus après trois reprises a choisi, entre deux volontés de même poids, celle de son Père, il a fondé un contrat d'alliance. La formule fonctionne sous son aspect métaphorique : «Le contrat est conclu.» Non pour lui seulement, il a choisi la voie où il embarque immédiatement les siens. Au plan narratif, des pas de bottes se rapprochent : egeiresthe /agômen ! Levez-vous (ou : Eveillez-vous)/Allons !

La « performance » stupéfiante de cette clausule est de mimer stylistiquement par ses turbulences le corps à corps de Jésus avec son Autre silencieux, et son issue : l'énergie retrouvée dans l'accord un de deux vouloirs. L'Autre se tient sans un mot en position d'énonciation dans le lieu occupé par cet homme (ce fils) qui, retournant le profil des théophanies, a mis en son Père toute sa complaisance. Les paramètres du pouvoir, qui vont se manifester sans tarder, sont donc par avance, et dans leur centre (sacralisé), subvertis (Du récit quadrifrome de la passion au concept de croix) (Edgar Haulotte, Le concept de croix, Jésus et Jésus-Christ 49, 1985 - books.google.fr).

Que Jésus ait eu deux volontés ou une seule a été discuté au concile de Constantinople de 681 (Autour de Rennes le Château : BERGERE PAS DE TENTATION QUE POUSSIN TENIERS GARDENT LA CLEF PAX DCLXXXI PAR LA CROIX ET CE CHEVAL DE DIEU J ACHEVE CE DAEMON DE GARDIEN A MIDI POMMES BLEUES).

Courbet à Etretat, à Paris, à Mouthier, et au Val de Travers

Gustave Courbet, né le 10 juin 1819 à Ornans et mort le 31 décembre 1877 à La Tour-de-Peilz (Suisse), est un peintre et sculpteur français, chef de file du courant réaliste (fr.m.wikipedia.org - Gustave Courbet).

Gustave Courbet, Les Roches de Hautepierre-Mouthier, 1869, The Art Institute of Chicago

Son « succès allemand » à l'exposition internationale de Bavière organisée au Glaspalast de Munich, où il montre une vingtaine de toiles et, succès aidant, reçoit personnellement, en octobre, l'ordre de Saint-Michel des mains du roi Louis II, lui sera reproché au moment du procès de 1872. À compter d'août, il entreprend un long séjour à Étretat, alors station peu connue : là, il s'active à répondre à de nouvelles commandes, Paul Durand-Ruel semble lui trouver des clients pour ses falaises ; il a l'idée d'une nouvelle série de paysages de mer, La Vague dont le dispositif va éblouir le Salon de 1870.

Gustave Courbet, La Falaise d'Étretat après l'orage, 1869, Musée d'Orsay de Paris

Son engagement dans la Commune lui valut de la part de nombreux écrivains une hargne d'une violence inouïe ; ainsi, Alexandre Dumas fils écrira à son propos : « De quel accouplement fabuleux d'une limace et d'un paon, de quelles antithèses génésiaques, de quel suintement sébacé peut avoir été générée cette chose qu'on appelle Gustave Courbet ? Sous quelle cloche, à l'aide de quel fumier, par suite de quelle mixture de vin, de bière, de mucus corrosif et d'œdème flatulent a pu pousser cette courge sonore et poilue, ce ventre esthétique, incarnation du Moi imbécile et impuissant».

Le 2 septembre 1872, la sentence tombe, le 3e conseil de guerre le condamne à six mois de prison fermes et à 500 francs d'amende aux motifs suivants : « avoir provoqué comme membre de la Commune, la destruction de la colonne ». Il purge sa peine à Versailles, puis à compter du 22 septembre à Sainte-Pélagie. Il doit en outre régler 6 850 francs de frais de procédure. Comme il est malade, il est transféré le 30 décembre dans une clinique de Neuilly où il est enfin opéré par Auguste Nélaton, menacé qu'il était d'une occlusion intestinale. Le 1er mars, il est libéré. Durant son séjour carcéral, il peint de nombreuses natures mortes, et laisse quelques croquis sur les familles de fédérés emprisonnées.

Gustave Courbet, Autoportrait à Sainte-Pélagie, 1872, Musée Courbet d'Ornans

En mai 1873, le nouveau président de la République, le maréchal de Mac Mahon, décide de faire reconstruire la colonne Vendôme aux frais de Courbet (soit 323 091,68 francs selon le devis établi). La loi sur le rétablissement de la colonne Vendôme aux frais de Courbet est votée le 30 mai 1873. Il est acculé à la ruine après la chute de la Commune, ses biens mis sous séquestre, ses toiles confisquées.

Craignant un nouvel emprisonnement, Courbet passe clandestinement la frontière aux Verrières le 23 juillet 1873. Après quelques semaines passées dans le Jura (Fleurier, La Chaux-de-Fonds), à Neuchâtel, à Genève et dans le canton du Valais, Courbet se rend compte que c'est sur la Riviera lémanique, grâce aux nombreux étrangers qui y séjournent, qu'il aura le plus de chance de nouer des contacts et de trouver d'éventuels débouchés pour sa peinture. Il loge brièvement à Veytaux (château de Chillon), puis jette son dévolu sur la petite bourgade de La Tour-de-Peilz (au bord du lac Léman) et s'installe en octobre 1873 à la Pension Bellevue (tenue par le pasteur Dulon), accompagné sporadiquement par Cherubino Patà. Dès le printemps 1875, il loue une maison au bord du lac, du nom de Bon-Port, qui devient le port d'attache des dernières années de sa vie

Gustave Courbet, Le Pont de Saint-Sulpice près de Fleurier (Val-de-Travers en Suisse), 1873, Musée des beaux-arts de Besançon

Le tableau intitulé Jésus devant un Calice est une œuvre inachevée laissant visible la toile, la trame du tissu ainsi que les coutures faites par Courbet, car il n’avait pas les moyens de se procurer de grandes toiles (www2.doubs.fr - Musée d'Ornans).

Ce tableau représente l'agonie de Jésus à Gethsémani (Jean-Luc Marion, Courbet. Ou la peinture à l'oeil, 2014 - books.google.fr).

L'absinthe, produite aussi au Val de Travers, imbibe l'éponge tendue lors de la cruxifixion, selon Raban Maur (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Etudes particulières de psaumes : Psaume 71 : Amos et Longueville).