Partie XIII - La Croix d’Huriel   La Croix d’Huriel et le loup   
EX LIBRIS BERENGER SAUNIERE ET CROIX HURIEL

Le sceau retrouvé dans les affaires de Bérenger Saunière peut se superposer à la Croix d'Huriel, ce qui est un procédé beaucoup utilisé dans nonagones.info. L'ex-libris de Bérenger Saunière qui, il y a quelque temps, était exposé dans le musée de Rennes le Château, est une sorte de collage comme celui de 1891 porté dans l'éternité. En haut nous voyons Asmodée enchaîné, tandis qu'en dessous on voit un dessin très particulier. C'est la figure qui, à première vue, rappelle l'Etoile de David, mais qui ressemble plus au petit modèle de Gélis, avec deux triangles distincts, simplement superposés, un symbole donc du Martinisme.

Frontispice de l'Aureum Seculum Redivivum, Dyas Chymica Tripartita, 1625, rédigé par Hadrien Mynsicht

Ce sceau est pris dans le frontispice du livre «Aureum Seculum Redivivum», la Renaissance de l'âge d'or, écrit par Adrian von Mynsicht (1603-1638), alias Henricus Madathanus, en 1618 et publié en 1625. Ce sceau est le même que nous pouvons voir sur l'architrave de la Porte Magique (sur le col Esquilino à Rome) ou Porte Palombara qui fut une des trois entrées à l'Académie d'Arcadia (il Bosco Parrasio), l’Hortus Conclusus où l'Homme connaît Dieu par la Nature.

E. Canseliet, dans ses Deux Logis Alchimiques, a attiré l'attention de l'étudiant dans l'analyse qu'il a menée, de la porte alchimique de la villa Palombara, à Rome. En effet, le motif entouré du cercle extérieur y est visible exactement de façon semblable (herve.delboy.perso.sfr.fr - Aureum Seculum Redivivum).

On peut lire deux séries d'inscriptions, une dans un grand cercle : TRIA SUNT MIRABILIA. DEUS ET HOMO. MATER ET VIRGO. TRINUS ET UNUS (trois sont les merveilles : Dieu et Homme, Mère et Vierge, Trois et Un).

Et l'autre, dans celui plus petit qui supporte la croix : CENTRUM IN TRIGONO CENTRI (Le centre est dans le triangle du centre). (www.renneslechateau.com - Marlin3, www.renneslechateau.com - Migdom4).

Massimiliano Palombara marchese di Pietraforte (1614-1680) fréquentait la reine Christine de Suède, comme le cardinal Vincent Costaguti, né à Chiavari (voir infra).

L'interesse del marchese Palombara per l'alchimia nacque probabilmente per la sua frequentazione sin dal 1656, della corte romana della regina Cristina di Svezia, a Palazzo Riario (oggi Palazzo Corsini) sulle pendici del colle Gianicolo oggi sede dell'Accademia Nazionale dei Lincei. Dopo che la regina si convertì al cattolicesimo, abdicò al trono di Svezia e passò gran parte del resto della sua vita esule a Roma, dal 1655 fino alla sua morte avvenuta nel 1689 (it.wikipedia.org - Porta Alchemica).

Si l'on ajuste la croix du symbole de l'antimoine à la Croix d'Huriel, le centre du cercle portant la croix, qui est un symbole de l'antimoine, se situe alors à Douai.

2 des sommets de l'hexagramme se trouvent en mer, Atlantique et Mer du Nord entre Norwich et Haarlem.

Le centre de la figure globale, marqué d'un point à la base de la croix de l'antimoine, est à Saint Brisson sur Loire. L'ex-libris est présenté renversé sur la carte, ce qui fait que B. S. se lit S. B. comme Saint Brisson ou Saint Brice et comme le symbole de l'antimoine (de stibine). En pharmacie, B. S. est l'abréviation de Balsamum Sulfuris (baume de soufre) ou de Balneum Sabuli (bain de sable ou balneum arenae). Les points suivant S et B se situent près de Nantes et de Saint Berain (S. B.) sur Dheune, deux sommets de la Super-Etoile ou Marguerite. A Nantes, le seul saint S. B. du diocèse est Benoît de Massérac, grec originaire de Patras, qui fonda en 812 à Massérac, que lui donna l'évêque Alanus ou Almanus, un monastère dans lequel il mourut en octobre 845.

L'Antimoine

Les plus instruits des nôtres dans la cabale traditionnelle ont sans doute été frappés du rapport existant entre la voie, le chemin tracé par l’hiéroglyphe qui emprunte la forme du chiffre 4, et l’antimoine minéral ou stibium, clairement indiqué sous ce vocable topographique. En effet, l’oxysulfure d’antimoine naturel se nommait, chez les Grecs, Stimmi ou Stidi ; or, Stidia est le chemin, le sentier, la voie que l’investigateur (Stideus) ou pèlerin parcourt en son voyage ; c’est elle qu’il foule aux pieds (Steido). Ces considérations, basées sur une correspondance exacte de mots, n’ont pas échappé aux vieux maîtres ni aux philosophes modernes, lesquels, en les appuyant de leur autorité, ont contribué à répandre cette erreur néfaste que l’antimoine vulgaire était le mystérieux sujet de l’art (Fulcanelli, Le Mystère des Cathgédrales, 1926, Pierre Bachoffner, Il y a antimoine et antimoine... : Willem F. Daems, Stimmi. Stibium. Antimon. Eine substanzhistorische Betrachtung, Revue d'histoire de la pharmacie, 1978 - www.persee.fr).

Rappelons que Magalas sur la ligne gnostique pourrait désigner le chemin en hébreu.

Le très ancien philosophe Artéphius (XIe siècle), est de ceux qui en parlent le plus clairement. D'après lui, «... le soleil (l'or), ne se dissout véritablement que dans l'Argent-vif Antimonial saturnial, et sans cet Argent-vif, nul métal ne peut être blanchi (purifié). L'Antimoine est des parties de Saturne ayant en toutes ses façons sa nature aussi cet Antimoine saturnin convient au soleil ayant en soi l'Argent-vif... L'eau de l'Antimoine saturnial doit être une eau mercurielle et blanche pour pouvoir blanchir l'or; cette eau n'est point corrosive mais dissolvante... Tout le secret de ce Vinaigre antimonial consiste en ce que par son moyen, nous sachions tirer du corps de la magnésie (matière préparée), l'Argent-vif qui ne brûle point. Et c'est là l'Antimoine et le sublimé mercuriel, c'est-à-dire qu'il faut en tirer une Eau Vive incombustible »

Jean de Roquetaillade — en latin de Rupescissa (Roche ouverte) — religieux de l'ordre de Saint-François au couvent d'Aurillac, qui vivait au milieu et à la fin du XIVe siècle, n'hésite pas à révéler le nom de la matière: « Le Dieu du Ciel tout-puissant est témoin que je te révèle maintenant un très grand secret qui ne fut onques révélé à l'homme, ou à tout le moins il a été connu de bien peu de gens. Or ceci est le secret de tous les secrets. Tire la quintessence de l'Antimoine dont la manière est telle: Prends de l'Antimoine et le pulvérise si subtilement que l'ayant entre les doigts on ne le sente point. » Il poursuit en disant qu'Aristote, au Livre du Secret des Secrets, assure que l'Antimoine est son plomb, encore qu'il ne le nomme pas par son propre nom d'Antimoine. « Crois- moi, car je te dis qu'il ne fut jamais en toute la nature un secret plus grand, ni sera. Considère cela que je dis et sois bien averti que plusieurs hommes ont travaillé et puis peiné pour pouvoir sublimer les choses minérales, et toutefois ils sont jamais parvenus à avoir la Quintessence de l'Antimoine que je t'ai dit dessus. Si je te disais mille fois que ceci est le secret des secrets, je ne serais jamais suffisant à pouvoir exprimer ni déclarer la moitié du secret. »

M. de Grimaldy, dans ses Œuvres posthumes (1745) parle sans voile et donne de très précieuses indications, au chapitre de l'antimoine: « Les Philosophes Chimistes nous dépeignent ce minéral avec un caractère qui représente le monde avec la croix au-dessus, pour nous signifier que comme le mystère de la croix purifie et sauve l'âme de toutes ses souillures spirituelles, l'Antimoine, et ses remèdes bien et dûment préparés, purifient et délivrent le corps de toutes les impuretés qui causent et entretiennent les maladies qui l'affligent. Ils le nomment de plusieurs noms énigmatiques, comme le Loup. à cause qu'il consomme et dévore tous les métaux, à l'exception de l'or (Fabrice Bardeau, Les clés secrètes de l'alchimie, 2010 - books.google.fr).

Jean de Roquetaillade est né, selon certains, à Marcolès, sur la traverse de la Croix d'Huriel avant Rouziers.

En 1658, Louis XIV, alors malade à Calais d’un typhus exanthématique, fut guéri par le vin émétique que lui prescrit Dusausay, médecin empirique d'Abbeville. Le vin émétique était préparé par contact, durant 24 heures, de trioxyde d’antimoine, dénommé « foie d’antimoine » avec du vin blanc. C’est Marazin, qui conseilla au roi, l’utilisation de ce remède, alors qu’il était interdit par l’Ecole de Médecine parisienne. La plupart des médecins adoptèrent alors l'antimoine et, le 29 mars 1666, la Faculté de médecine de Paris, par 192 voix contre 12, admit le vin émétique "entre les remèdes purgatifs", ce qui sera confirmé par le Parlement de Paris la même année. La plus célèbre préparation à base d'antimoine était constituée par les pilules perpétuelles qu'on avalait comme purgatif et dont on guettait la restitution. Servant indéfiniment, elles entraient dans les patrimoines familiaux et étaient transmises en héritage. L’usage de l’émétique comme vomitif puissant se perpétua jusqu’au début du XX e siècle non sans quelques issues fatales (dont celle, ironie du sort, de Mazarin). (André Picot, L’Antimoine, un vieux toxique toujours méconnu - atctoxicologie.free.fr, L'histoire de quelques médicaments - www.shp-asso.org).

Quoi qu'il en soit, la Faculté de médecine de Paris s'estima obligée de rendre en 1566 d'abord, puis avec plus de force en 1615 et et a nouveau en août 1656, des décrets contre l'emploi de l'antimoine. Entre autres, Jean Riolan (1577-1657), le "prince des anatomistes", obtint que le Parlement français défendit, en 1566 et en 1615, l'usage médical des antimoniaux, en les classant parmi les venins (www.vet-alfort.fr - Jean Riolan).

En tant que poison, l'antimoine est plutôt employé sous la forme du tartre émétique, appelé aussi tartrate de potassium d'antimoine. Le tartre émétique prescrit comme médicament pourrait être la cause de la mort de Mozart, qui suivait un traitement contre la mélancolie. L'ingestion d'antimoine provoque une série de symptômes tels que : transpiration, nausées, vomissements, pertes d'appétit, amaigrissement et déshydratation importante (www.futura-sciences.com - Biologie-Poisons-Histoire).

Dans de poème Ysengrimus attribué au moine Nivard (vers 1150) l'épisode le plus étonnant est la guérison du roi Noble par les conseils de Renart aux dépens d'Ysengrin, que l'on dépouille de sa peau pour en couvrir le lion malade et le faire transpirer.

Ysengrin signfie "Masque de fer" en allemand. C'est le surnom que Voltaire donne au célèbre prisonnier qu resta enfermé dans divcerses prions de 1669 à 1703 selon les registrres officiels. Il portait en fait un masque de velours : un loup (Le masque de (trans)fer(t)).

D'après la théorie de Jean-Christian Petitfils dans son livre Le Masque de Fer, entre histoire et légende, il aurait été emprisonné parce qu'il était au courant des transactions entre Louis XIV et Charles II d'Angleterre sur le fait que le roi d'Angleterre voulait redevenir catholique. Des négociations auraient été entreprises dans ce but. Eustache Dauger aurait été chargé de la transmission de la correspondance entre les deux Rois et aurait pris connaissance de celle-ci. Louis XIV, informé, aurait ordonné son arrestation et sa mise au secret.

Une brève allusion au masque de fer se trouve chez Maurice Leblanc, dans L'Aiguille creuse, 1909 (fr.wikipedia.org - L'homme au masque de fer).

"Au-delà de cette exaltation autour du rétablissement de la santé de Louis, pour la plupart des auteurs, l'intérêt principal de l'événement de l'été 1658 a été de marquer une grande victoire pour les partisans de l'antimoine. Faisant presque office de querelle des Anciens et des Modernes avant l'heure, celle de l'émétique a donné lieu à une controverse dans laquelle se sont impliquées de nombreuses personnalité. Beaucoup ont opéré un décentrement radical de leur sujet en faveur d'un débat scientifique occasionnant au passage un désenchantement relatif de cette guérison extraordinaire5. Ainsi, grâce à l'illustre exemple de Louis XIV, nombreux sont ceux qui pensent donner le coup de grâce aux détracteurs du remède. Caignet a tellement insisté sur ce point qu'il a consacré près de huit poèmes au sujet. Partisans de la médecine chimique, le père Carneau et le docteur Thévart tirent à leur tour quelques salves poétiques autour de ce succès et de cette publicité inespérée.

Vallot occupa la charge de Premier-Médecin de Louis XIV de 1652 jusqu'à sa mort en 1671.

Exceptionnellement, le premier médecin a trouvé bon de publier une petite épigramme latine illustrant parfaitement cet aspect de la production littéraire. La traduction, sensiblement développée, a été publiée en complément de la version originale : Lorsque dessous le poids d'un pénible fardeau / La Santé d'un Atlas abattu diminuë, / Un Alcide pieux d'une vertu connuë / Accourt le soulager, et garder son troupeau. / Le Malade estant mieux, revient à ses Agneaux / Et sent par ce secours sa force soûtenue : / Tous deux avec plaisir d'une ardeur continuë / Donnent à leurs Brebis de salutaires eaux. / Quel bonheur imprévû pour ton Troupeau, SULPICE, / Aux voeux de tes Brebis Dieu s'est rendu propice. / Brebis, ne pleurez plus, Dieu benit votre sort. / Aux voix de tels Pasteurs si vôtre ame est fidelle, / Malgré les loups d'enfer, malgré tout leur effort, / Vous goûterez un jour la pasture éternelle.

Le projet de Vallot est clair : adresser ses compliments à Mazarin afin d'obtenir rapidement un bénéfice ou une gratification. Il mise tellement sur le ministre qu'il ne s'adresse directement au roi (le nom « Sulpice » est mis en majuscule) que dans la deuxième partie du texte. Certes, l'Atlas dont il est question au début ne peut être que Louis XIV supportant le fardeau de la monarchie, mais c'est en priorité au cardinal (Alcide), loué pour sa piété et son service de l'Etat", qu'il s'adresse (Stanis Perez, La santé de Louis XIV: une biohistoire du Roi-Soleil, 2007 - books.google.fr).

Les loups d'enfer sont peut-être une allusion au "loup gris" l'Antimoine.

Adrien Mynsicht fit le premier connaître l'émétique, tartre stibié ou deutotartrate de potassium et d'antimoine, dans son Theatrum medico-chemicus, en 1651, in-4°, Hamburgi, p. 13. Il a servit au "miracle" de la guérison d'un roi catholique, Louis XIV (Julien Joseph Virey, Traité complet de pharmacie théorique et pratique, 1840 - books.google.fr).

L'Aureum seculum redivivum et saint Brice

L'Aureum seculum redivivum, dont l'ex-libris sert de couverture, fait souvent référence au Cantique des Cantiques.

Et voici que m'apparut en songe le roi Salomon, dans toute sa puissance, dans toute sa richesse et dans toute sa gloire, suivi de son gynécée tout entier. Il y avait soixante reines et quatre-vingts concubines, et les vierges étaient innombrables. Parmi elles se trouvait sa colombe, la plus belle, la plus chère à son cœur [c'est l'un de nos Soufres]. Conformément au rite catholique, elles formèrent une procession splendide et solennelle au centre de laquelle était mise en valeur et à l'honneur celle dont le nom était comme un baume répandu, éclipsant par son parfum tous les aromates. Son esprit de feu était la clé [il est assez singulier qu cette clef soit appelée « l'adultère », ainsi qu'on le lit dans le Tractato Aureus de Lapide Philosophico...] pour ouvrir le temple, entrer dans le Saint des Saints et saisir les cornes de l'autel.

Le Tractatus Aureus de Lapide Philosophico semble être encore de Mynsicht.

Donc j’ai inséré ma principale clé (appelée par certains « l’adultère ») que j’avais diligemment modelée pour le but, j'ai poussé en arrière le verrou et suis entré. Après le passage de cette porte, je me suis heurté contre d’autres portes verrouillées, que, cependant, je n’ai eu aucune difficulté à ouvrir. Donc je suis entré dans le jardin et j'ai trouvé au milieu un petit jardin carré, qui était entouré d’une haie de roses [on remarque ce jardin sur l'une des figures du Livre d'abraham Juif, décrit par Nicolas Flamel] recouvertes de belles roses, et comme une légère pluie tombait, et les rayons du soleil brillaient, je contemplais un arc-en-ciel [Clef VI de Basile Valentin]. Mais je me pressais de passer le petit jardin, vers cette place où j’ai pensé que je pourrais aider les jeunes femmes, lorsque, regardant, s’est présentée là la plus belle de toutes les jeunes filles, rangées dans de la soie et du satin, avec le plus beau des jeunes gens, paré dans une robe écarlate [le couple alchimique]. Ils ont marché bras dessus bras dessous à la roseraie et ont porté beaucoup de roses parfumées dans leurs mains. Je les ai salués et ai demandé comment elle en était venu à bout (herve.delboy.perso.sfr.fr - Aureum Seculum Redivivum/a>, http://herve.delboy.perso.sfr.fr -Tractatus Aureus).

Cette "Nature" qui se défait de vêtements puants ressemble aussi à l'Eglise telle que la décrit saint Jérôme, comme on l'a vu pour Rahab la prostituée. Salomon présente cette femme comme sa colombe, image de l'Eglise, comme Rahab devint colombe parmi Israël. Ou du moins la "nature de l'Eglise". Mais selon quelle conception. Le mot "catholique" est lâché, mais il peut avoir le sens d'"universel", sans faire référence à l'église qui se donne ce nom. En effet le protestant Matthieu de Larroque en 1673 relève que toutes les églises orthodoxes (occident et orient) se disaient catholiques et que ce qualificatif désignait le respect de tous les dogmes chrétiens. Mais si l'on prend le nom de Catholique, dans le sens que Messieurs de la Communion de Rome le prennent, je veux dire pour une chose qui est répandue universellement par tout le monde, je dis qu'il ne peut estre marque de l'Eglise, soit qu'on le considere séparément de la doctrine ou conjointement avec elle.

Que l'on ne s'étonne pas de voir l'Église préfigurée par une courtisane poursuit Jérôme dans cette lettre à Rufin ; n'avons- nous pas l'exemple de la prostituée et de l'adultère qu'épousa Osée ? Le Christ est cet Osée : il est venu épouser la la Synagogue et l'Église pour en faire un seul bercail. C'est évidemment dans le Commentaire sur Osée lui-même que nous retrouvons cette figure de Gomer ; la prostituée que prend pour femme le Prophète, c'est Israël consommé dans la fornication et la volupté ; c'est aussi l'Église abandonnée jusque-là aux idoles, et épousée par le Christ.

Pour Jérôme, comme pour les autres Pères, l'Église en croissance c'est cette humanité exilée loin de Dieu, impuissante au bien, esclave des idoles, aimée gratuitement dans la nudité de sa déchéance que Dieu, un beau jour, a purifiée dans le pardon et embellie de la grâce, pour en faire son épouse.

Or que les femmes adultères et courtisanes aient symbolisé dans les Écritures la Synagogue et l'Église, nul doute à cet égard (Ep. 74, ad Rufinum) (Yvon Bodin, Saint Jerôme et L'Eglise, 1966 - books.google.fr).

Salomon poursuit dans l'Aureum : « Ne crains point, c'est la nature que tu vois à découvert et les plus secrets des secrets que l'on puisse trouver sous le ciel et sur la terre. Elle est exquise comme Tirsa, douée comme Jérusalem, redoutable comme les lances des armées, et cependant c'est la vierge pure et chaste d'où Adam a été tiré. L'entrée de sa tente est scellée. Elle habite dans le jardin et dort, au champ d'Hébron, dans la double grotte d'Abraham ; elle a son palais dans les gouffres transparents des profondeurs de la Mer Rouge. L'air l'a engendrée et le feu l'a élevée, c'est pourquoi elle est la reine de la terre, ses seins sont gonflés de lait et de miel, ses lèvres distillent le miel, le miel et le lait sont sous sa langue et l'odeur de ses vêtements est pour les Sages semblable aux parfums du Liban ; mais pour l'ignorant, c'est une abomination ».

Jérôme entre dans le grand courant traditionnel qui voit dans l'Épouse royale du Cantique et du psaume 44, une figure privilégiée de l'Église. Faisant écho à la grande tradition catéchétique, Jérôme utilise, à ce propos, un double registre d'exégèse, le registre social ou ecclésiastique selon lequel l'Épouse du Cantique est l'Église ; le registre intérieur ou individuel, selon lequel cette épouse est aussi la figure de l'âme ou du fidèle.

La "Nature" a une vieille mère, qui lui a constitué une dot, qui pourrait bien représenté la Synagogue d'où est sortie l'Eglise.

Dans la conception protestante de la nature de l'Eglise, est présente cette idée maîtresse de la coexistence de l'Eglise visible des croyants et de l'Eglise invisible des élus (Sylvie Gambarotto, Pour une croissance de l'Eglise locale: démarches et enjeux, 2001 - books.google.fr).

Les vêtements souillés sont mentionnés dans l'Apocalypse 3,1-4, pour les pêcheurs de l'Eglise de Sardes et certains peu nombreux de l'Eglise de Philadelphie.

Mais la jeune femme disparaît. Il ne reste d'elle que ces vêtements souillés.

Luther qui fut le premier qu'on voulut citer devant ce magnifique Tribunal, répondit que ce n'estoit pas la véritable Eglise, que ces gens là ne meritoyent pas ce nom, ni aucun de ceux qui entretenoyent communion auec eux, qu'il estoit vray que Dieu n'avoir jamais abandonné son Eglise, mais, que le Pape, les Evesques, le Clergé, & les Moines auec la multitude de ceux qui les ennuoyent, n'estoyent pas l'Eglise de Jesus Christ, que la véritable Eglise consistoit en un petit nombre de gens de bien, que Dieu conservoit comme un petit reste ; & comme on luy demandoit où l'Eglise auoit esté cachée durant tant de siècles, puisque celle qu’on luy montroit ne l’estoit pas; il dit que l'Eglise n'est pas toujours visible ; quil est des tems où l'on ne la voit que des yeux de l'Esprit (Matthieu de Larroque, Considerations sur la nature de l'Eglise, et sur quelques-vnes de ses propriétez, 1673 - books.google.fr).

Marié deux fois selon Haag, Larroque, né à Lairac près d'Agen en 1619, aurait eu de sa première femme un fils qui devint capucin à Annecy. Il meurt en 1684 (dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr - Daniel de Larroque).

À cette fin, elle me remit quelques braises recouvertes de soie blanche et elle me fournit d'autres explications : c'était avec ces braises que je devais exciter le feu philosophique, entièrement préparé selon l'art, et brûler la guenille ; alors, sur le champ, la corbeille blanche m'apparaîtrait. Quand elle eut fini son discours, l'Aquilon et l'Eurus [sur les vents de l'oeuvre, cf. Atalanta XXV, XLVII et I] se levèrent et, toutes les heures, soufflèrent de concert dans le jardin. Puis je m'éveillai, chassai le sommeil de mes yeux et remarquai que ces braises enveloppées se trouvaient à mes pieds. Aussitôt je m'en saisis et d'un cœur joyeux, j'invoquai Dieu et m'appliquai à l'étude jour et nuit, tout en me souvenant de l'excellente parole du Philosophe : « Le Feu et l'Azoth te suffisent » [rappelons que cela signifie le feu vulgaire qui excite le Mercure, dissolvant des métaux et des minéraux], et d'Esdras qui écrit au livre IV : « Il me tendit une coupe pleine de feu que je bus et la sagesse grandit en moi. Dieu me donna la cinquième intelligence, mon esprit prit résidence dans ma mémoire, ma bouche s'ouvrit et rien d'autre ne fut ajouté ».

L'Ange présent dans IV Esdras est Uriel. Uriel est un mot hébreu qui signifie ma lumière est Dieu ou feu de Dieu. C'est un nom ange. Les Juifs et quelques chrétiens croient que c'est un ange de lumière. Le IVème livre d'Esdras en parle comme d'un bon ange, comme Saint Ambroise (De Fide, I.3. c. 2).

Saint Brice avait démontré la perfidie de ses accusateurs en apportant jusqu'au tombeau de saint Martin des braises dans son vêtement sans que l'étoffe ait été brûlée. Le nourrisson de 30 jour se mit à parler et assura que son père n'était pas saint Brice. Cela ne suffit pas aux Tourangeeaux. Brice dut s'exiler.

Adrian von Mynsicht wurde als Sohn des Pastors Anton S(e)umenicht (1555–1643) und dessen Frau Anna, geborener Trope, wahrscheinlich in Ottenstein im Herzogtum Braunschweig geboren. Il est médecin de Adolph Friedrich Ier von Mecklenburg-Schwerin. Adrian Mysnicht semble faire à travers l'Aureum une apologie des églises protestantes. Pourquoi Saunière avait-il conservé cet ex-libris dans ces affaires, qui se trouvait reproduit à Rome sur la porte du marquis de Palombara, proche de Christine de Suède convertie du protestantisme au catholicisme ? La Croix d'Huriel serait catholique, certes, mais dans le sens donné par Matthieu de Larroque, dans un sens gallican. L'attribution du nom d'Huriel, Uriel étant un ange orthodoxe, à la cité d'Uriec en serait un indice.

Adolphe-Frédéric Ier de Mecklembourg-Schwerin fut duc de Mecklembourg-Schwerin de 1592 à 1658. Son frère et lui adhérent en 1623 à l'alliance défensive de la Basse-Saxe, ils tentent de rester neutre au cours de la guerre de Trente Ans, toutefois, en secret ils apportent leur soutien aux troupes danoises du roi Christian IV de Danemark. Après la bataille de Lutter remportée le 27 août 1626 par Jean t'Serclaes, comte de Tilly, les deux frères renoncent à soutenir Christian IV de Danemark. Après la bataille de Lutter, les deux frères sont désignés comme traîtres et ennemis de l'empereur Ferdinand II et expulsés de leurs duchés. En 1628, les duchés de Mecklembourg-Schwerin et Güstrow sont attribués à Albert de Wallenstein. À sa mort (1631), avec l'aide des troupes suédoises, les duchés de Mecklembourg sont restitués aux deux frères Adolphe-Frédéric de Mecklembourg-Schwerin et Jean-Albert II de Mecklembourg-Güstrow. Pour l'aide apportée par la Suède, les deux frères cèdent provisoirement Wismar, l'île de Poel et Warnemünde. Lors de la signature de la Paix de Westphalie, le 24 octobre 1648, Wismar, l'île de Poel sont cédés définitivement à la Suède. Adolphe-Frédéric Ier de Mecklembourg-Schwerin reçoit les évêchés de Schwerin et de Ratzeburg et la commanderie Johannite [chevaliers de Saint Jean que l'on retrouve ici] de Mirow. (fr.wikipedia.org - Adolphe-Frédéric Ier de Mecklembourg-Schwerin, de.wikipedia.org - Adrian von Mynsicht).

Saint Brice de Tours : anti-moine

Saint Brice est le quatrième évêque de Tours et patron de l'église de Saint Brisson, successeur immédiat de saint Martin sur ce siège. Après trente-trois ans d'épiscopat, il fut accusé d'une invraisemblable histoire d'adultère avec sa lingère par les Tourangeaux, expulsé, et déféré au Pape de Rome. Un certain Justinien lui succède alors; puis à la mort de celui-ci, Armentius devient évêque. Pendant ce temps Brice demeure auprès du Pape; enfin après sept années, lavé de son crime, il lui est ordonné de retourner dans sa ville. Comme il en passait la porte, Armentius était porté mort en terre, par une autre porte. Saint Brice édifia une petite basilique sur le corps de saint Martin, basilique dans laquelle il devait être inhumé.

Saint Brice devoit avoir environ 70 ans lorsqu'il fut accusé d'adultère par le peuple, qui n'auroit pas été susceptible de cette accusation à l'égard d'un saint vieillard. saint Brice fut 7 ans à Rome pour se justifier, quoiqu'il l'eût pu faire en bien moins de temps (Odilon Aymard, Touraine Romane, 1957 - books.google.fr).

Selon la chanson de geste Hélène de Constantinople, celle-ci est la mère de saint Martin, jumeau de Brice qui deviendra roi d'Ecosse, d'Angleterre et empereur de Constantinople, père de saint Brice. Le premier nom du père Brice est "Bras" car il fut trouvé près de celui de sa mère et il fut emporté par un loup. Celui de Martin était Lion car il fut emporté par un lion sauvage. Il ressoudra la main coupée, restée fraîche dans un coffret, de sa mère Hélène de Constantinople qui avait été accusée d'adultère par sa belle-mère au début de la chanson. On trouve un bras, probablement féminin, sorti du ciel dans l'Aureum seculum redivivum qui dit : "Et voici « qu'un bras transperça les nuages et mon corps à ce spectacle tremblait. La main tenait une lettre, qui portait quatre sceaux où il était écrit : Je suis noire, mais je suis douée, ô filles de Jérusalem, comme la tente de Cédar et les tapisseries de Salomon. Ne vous étonnez pas de me voir si noire, c'est le Soleil qui m'a brûlée ».

La Belle Hélène de Constantinople est une chanson de geste composée dans le Nord de la France au milieu du XIVe siècle (titres également attestés : La Belle Hélène, Belle Helaine). Poème de 15 500 alexandrins qui connut un succès populaire jusqu'au XIXe siècle. En 1448 Jean Wauquelin mit en prose La Belle Hélène de Constantinople pour le duc de Bourgogne Philippe le Bon (fr.wikipedia.org - La Belle Hélène de Constantinople).

Hélène, fuit son père incestueux, l'empereur de Constantinople, et se retrouve en Angleterre, près de Neufchastel, dans un jardin. Wauquelin écrit : "Et estoit ce jardin fait à cause d'une fontaine qui là sourdoit, de laquelle la bonne et vaillant dame lava ses mains et son visage, qui moult soullié et tourmenté estoit, tant par les pleurs et 30 gemissemens qu'elle avoit comme par la peine et douleur de l'eaue de la mer qu'elle avoit souffert et porté." Hélène a le visage noirci, reprise d'un thème commun à ce genre de littérature où l'héroïne pour s'enfuir se déguise et change la couleur de son visage comme dans le Pecorone de Giovanni Fiorentino (1378) où la fugueuse est la fille du roi de France, épousera le roi d'Angleterre, et aura, comme Hélène, deux fils dont l'un s'appellera Lionetto. (Claude Roussel, Conter de geste au XIVe siècle: inspiration folklorique et écriture épique dans La belle Hélène de Constantinople, 1998 - books.google.fr, Jean Wauquelin, La Belle Hélène de Constantinople: mise en prose d'une chanson de geste, présenté par Marie-Claude de Crécy, 2002 - books.google.fr).

Saint Brice (397-444), son sucesseur, était fort différent de saint Martin, avec lequel il avait eu des démêlés.

Le « maître » a vivement reproché à Brice d'avoir oublié le modèle de vie pauvre que depuis son enfance, en tant que « nourri » entretenu et élevé par Martin à Marmoutier, il avait reçu de lui. Il constate que c'est depuis son entrée dans la cléricature que Brice s'est sur ce point dévoyé (Olivier Guillot, Saint Martin de Tours: Apôtre des pauvres (336-397), 2008 - books.google.fr).

La tendance à devenir une « Église souveraine », que le Moyen Âge continuera ensuite de développer, ne peut être méconnue. Le fait que beaucoup d'évêques (nonnulli ex episcopis) d'origine aristocratique étaient mal disposés envers Martin, et que son successeur Brice en faisait partie, ressort sans doute du récit de Sulpice Sévère, selon lequel celui-ci, dès l'époque où il était moine à Marmoutier, c'est-à-dire sous les yeux du saint, possédait des chevaux et des serviteurs, et était donc issu, de toute évidence, des classes supérieures. Dans ce contexte, l'aspect élitiste des critiques faites à Martin est significatif : il serait indigne de la charge d'évêque, parce qu'il serait laid, porterait des vêtements sales et aurait des cheveux mal soignés. Même s'il existe des exemples classiques et chrétiens d'un tel rejet, on ne pourra pas d'emblée, sur la foi de la présentation négative de Brice par Sulpice Sévère, repousser cette attitude comme purement topique (Michel Rouche, Clovis. 2. Le baptême de Clovis, son écho à travers l&histoire, 1997 - books.google.fr).

D'après Sulpice Sévère, l'homme de Dieu ne le supportait que parce que le Christ avait supporté Judas. On souffre pour l'« historien » de pareils propos, quand on sait que ce Brice ne fut autre que saint Brice en personne. Sans doute avait-il le tort d'être affligé d'un caractère indépendant et difficile, et celui, plus grave, de ne pas trop croire aux miracles attribués au thaumaturge. Quoi qu'il en ait été de sa vie, il fut non seulement lavé de toute ignominie, mais encore devint, non sans remous, le successeur de Martin, par lui désigné, sur le siège de Tours. Bon prince et reconnaissant, Brice fit très correctement élever une chapelle sur le tombeau de Martin avant de monter lui-même sur les autels (Jean Décarreux, Les Moines et la civilisation en Occident: des invasions à Charlemagne, 1962 - books.google.fr).

Selon les auteurs ecclésiastiques Brice s'amenda sur la fin de sa vie.

Brice est donc un contre-modèle, fabriqué ou non, du moine pauvre tel que l'incarnait Martin.

Selon l'étymologie populaire, une légende explique l'origine de ce nom par une succession de décès survenus au Moyen Âge parmi des moines. Ils auraient effectué des travaux de recherche sur ce corps ou auraient été victime de l'alchimiste Basile Valentin. Celui-ci en aurait administré car ses cochons auraient fortement engraissés ; il avait l'habitude de jeter les résidus de ses expériences dans leur mangeoire (fr.wikipedia.org - Antimoine).

Les Brice et la chimie

Brice (parfois Briçon) Bauderon est un médecin français né à Paray-le-Monial, dans le Charolais, c. 1540, décédé à Mâcon en 1623. Médecin français père de Gratien Bauderon (1583—1615). Après avoir étudié la médecine à Montpellier, il vint se fixer à Mâcon, où il exerça son art jusqu'à sa mort. Il a laissé Praxis medica in duos tractatus distincta (Paris, 1620, in-4°), ouvrage qui a été traduit en anglais, et une Pharmacopée (Lyon, 1583, in-8°), qui a eu de très nombreuses éditions, et qui, de son temps, était fort estimée. (fr.wikipedia.org - Brice Bauderon (médecin)).

Dans l'édition de 1611 de la Pharmacopée il est question d'Antimoine (Oleum stibii, seu Antimonii), d'après Gesner. La rubrique sera étoffée dans les publications suivantes. L'édition originale remonte à 1588 chez Benoît Rigaud à Lyon. Une édition allemande de 1595 (Teutsche Apoteck. Strasbourg) peut-être connue de Mynsicht (Maurice Bouvet, Jean Volckringer, Les éditions de la « Pharmacopée » de Bauderon (Un extraordinaire succès de librairie). In: Revue d'histoire de la pharmacie, 47e année, N. 161, 1959 - www.persee.fr).

Nous savons maintenant que Michel Brisseau, fils du propagandiste des sources de Saint-Amand-les-Eaux, fut l'auteur principal de La Pharmacopée de Douai (de 1732) et que son texte fut imprimé presque intégralement. On retrouve, par ailleurs, dans la pharmacopée de Douai des formules antiques, surannées et obsolètes, tandis que le nombre des préparations chimiques y est relativement faible. On était sans doute en droit d'attendre d'une ville universitaire, comme le fut Douai jusqu'à la Révolution, et d'un doctor ac professor primarius de la Faculté, une oeuvre plus moderne et plus scientifique (Dr Léo-J. Vandewiele, La Pharmacopée de Douai, Revue d'Histoire de la pharmacie, n° 216, 1973).

Brisseau. Variante : Brisseau. Brice, nom de personne d’origine latine, et suffixe diminutif eau (www.denisjeanson.fr).

Il existe un Edmund Brice, auteur d'une translation de Ali Puli, Centrum Naturae Concentratum (London, 1696), acolyte du médecin John Pordage, qui gravitait dans le cercle de Jane Leade s'intéressant à l'alchimie spirituelle dans les années 1680 à Londres. Jane Ward Leade (1623-1704) est une mystique anglaise qui a animé avec John Pordage le mouvement des Philadelphes inspiré de Jakob Böhme (Julie Hirst, Jane Leade: Biography of a Seventeenth-century Mystic, 2005 - books.google.fr).

Le "bs" de Pierre de Martina, capucin

Le diable tourmentait saint Pierre de Martina, fêté le 15 octobre, et cherchait à ravir certains de ses moines, à leur faire renoncer à leur vocation. Ce diable qui pronoçait les deux lettres bs en inistrant sur le s est bien un anti-moine comme anti-christ (Kabbalisation du Tarot : le calendrier kabbalistique de Rennes le Château). L'antéchrist sera représenté par un loup gris chez Hildegrade de Bingen (Scivias).

La tendance de l'antimoine à « dévorer » les métaux l'a fait baptiser « loup gris » par Basile Valentin.

Les Capucins étaient aussi un ordre charitable. Ils se consacraient au service des malades, notamment lors des épidémies de peste comme en 1580 à Paris (encore au cours de la dernière, qui sévit à Marseille en 1720), et des prisonniers, et ils se dévouaient pour les incendies. Par la médecine, ils exerçaient aussi la charité. Il y eut quelques capucins excellents médecins (les PP. Henri de Montbazon et Tranquille d'Orléans) ou apothicaires (le F. Ange de Paris), qui mirent leurs talents au service des religieux mais aussi des laïcs, malgré l'interdiction formulée dans les constitutions. La médecine prit d'ailleurs de plus en plus d'importance au XVIIIe siècle. En province, on n'hésitait pas à envoyer des religieux malades à Paris pour consulter des spécialistes. La longévité des capucins en bénéficia (Marie de Laubier-Lagarde, Les capucins à Paris, Positions des Theses Soutenues par les Eleves de la Promotion de 1996 de l'Ecole des Chartes, - books.google.fr).

Le Père Tranquille était le sieur Aignan et le Frère Ange le Père Rousseau, c'était les Capucins du Louvre, installés là par le roi Louis XIV, ils étaient appelés tous deux les Pères Esculape par Madame de Sévigné qui faisait souvent appel à leur médecine.

L'Abbé Rousseau qui donne le nom de Baume vulnéraire, un produit tiré du Lilium, dans son Livre de Secrets et Remèdes éprouvés, l'appelle encore Baume de Soufre d'Antimoine, mais c'est fort mal-à-propos, car ce prétendu Baume ne contient point dutout de soufre, puisque l'antimoine en se convertissant en régule avoit perdu tout le soufre (Nicolas Lémery, Théodore Baron d'Hénouville, Cours de chymie, 1756 - books.google.fr).

Le zèle de Rousseau pour étendre la religion catholique en Ethiopie et en Abyssinie lui avait fait étudier la médecine chimique, dans l'espérance qu'en se rendant utile il réussirait mieux dans sa mission. Le pape approuva son projet; Louis XIV et Colbcrt s'occupèrent de son exécution. H fut tiré de son couvent et logé au Louvre, où il eut toutes les facilités de préparer ses remèdes chimiques. On lui donna un brevet de médecin du roi et de «on envoyé auprès du Prête-Jean; mais sa mission n'eut pas. lien ; il se retira chez les capucins en Bretagne ; ensuite il passa dans l'ordre de Cluny, où, sous le nom d'abbé Rousseau, il exerça la médecine avec d'autant plus de réputation qu'il n'était pas médecin.-Quelque temps après sa mort, son frère mit en ordre sesmanuscrits, et les publia sous le titre de Remèdes et secrets éprouvés, par défunt M. l'abbé Rousseau, ci devant capucin, et médecin de sa majesté, Paris, 1697, in-12. Ce livre a été réimprimé plusieurs fois, et mis à contribution par des compilateurs (Jean B. Ladvocat, Dictionnaire historique, philosophique et critique, Volume 4, 1822 - books.google.fr).

Antimoine et Anti-moine

Jean-Pierre Camus et Dom Belin, évêques de Belley

Alors que la querelle de l'antimoine allait prendre fin avec le "miracle" de la guérison de Louis XIV en 1658, quelques années plus tôt un différend oppose le clergé séculier au clergé régulier.

L'évêque de Belley, Jean-Pierre Camus de Saint-Bonnet (1584-1652), est en grande partie à l'origine de la querelle. Ami de saint François de Sales, député du clergé aux États généraux de 1614, il a entrepris la réforme du clergé et des couvents coupables de trop nombreux abus dans leur mode de vie. Il s'est attaqué en particulier, soit en chaire, soit dans dans ses écrits, aux ordres mendiants. Mais sa véhémence a soulevé une vive polémique, et indisposé Richelieu. Jean Pierre Camus est l'auteur d'un nombre considérable d'écrits. En 1631, il a publié à Paris Le Directeur spirituel désintéressé, afin de défendre sa position. En 1632, il a récidivé avec L'Antimoine bien préparé ou la Défense du livre de Monsieur l'évesque de Bellay intitulé le Directeur désintéressé. Contre les réponses de quelques coenobites. Dès 1628, un frère mineur observant, célèbre prédicateur, Jean Boucher, a publié son Triomphe de la religion chrétienne. Les ordres réguliers ont par ailleurs sollicité l'aide de Richelieu. Les débats autour de l'administration des sacrements, de la hiérarchie au sein de l'Église, et de l'éventuelle prééminence de certains ordres, ont trouvé une particulière acuité avec la publication du Petrus Aurelius de l'abbé de Saint-Cyran. Au mois d'avril 1632, Richelieu a accordé son soutien aux réguliers. Les jésuites sont également intervenus auprès du cardinalministre et ont joint leur voix à celles des autres réguliers, isolant ainsi les tenants du jansénisme. Charles Montchal, archevêque de Toulouse, Henri d'Escoubleau de Sourdis, archevêque de Bordeaux, et l'évêque de beauvais, ont, quant à eux, fait part de la position du clergé séculier, malgré la permanence de dissensions parmi ses membres. Mais le nonce apostolique, Alexandre Bichi, ainsi que le père général des jacobins, Nicolas Ridolfi, refusent les propositions émises par les évêques, posant comme condition sine qua non à tout accord l'ajout de la formule «juxta decreta concilii Tridentini, et sub bene placito summi pontificis». En 1633, Richelieu prend position et publie, chez Sébastien Cramoisy, un texte rédigé dès le mois d'avril 1632 pour soutenir les réguliers, Lettre à M. l'évêque de Belley sur le sujet des Religieux - 11 avril 1632 - [sic], avec la réponse dudit sieur évêque de Bellay. Jean-Pierre Camus, à la même date, fait paraître, Le Rabat-joye du triomphe monacal. Mais au début de l'année 1634, le traité connaît une nouvelle édition. Puis paraissent La suitte du Rabat-joye du triomphe monacal, sans lieu, Le traité de la désapropriation claustrale, et Le traité de la pauvreté évangélique, à Besançon, chez Jean Thomas. Louis XIII interdit ici l'impression et la diffusion de ces textes en France, dont il ordonne également l'examen par un collège de cinq docteurs en théologie, réputés pour leur position ultramontaine. Tous appartiennent à la Sorbonne, dont Richelieu est le proviseur. Jean-Pierre Camus n'en poursuit pas moins son œuvre puisqu'en 1634 paraît encore, à Douai, De l'Unité de la hiérarchie. Richelieu, de son côté, fait imprimer deux lettres adressées à l'archevêque de Rouen les 31 janvier et 5 février 1634. D'autre part, paraît une réponse directe à l'évêque de Belley, intitulée L'Anti-Camus ou Censure des erreurs de Monsieur du Belley, touchant l'état des Religieux où principalement est réfuté son livre de la désapropriation claustrale et de la et de la pauvreté évangélique. Le livre paraît également, à Douai, chez Guillaume Beaulieu. Le prélat n'est pas vaincu puisque dix ans plus tard, en 1644, il produit encore L'Anti-basilic pour responce à l'Anti-Camus.

L'évêque de Belley, Jean-Pierre Camus de Saint-Bonnet (1584-1652), encore désigné comme M. de Belley, a résigné son évêché de Belley-Ars en 1629 en faveur de Jean de Passelaigue.

(Marie-Catherine Vignal Souleyreau, Le trésor pillé du roi: correspondance du cardinal de Richelieu : année 1634, Volume 1, 2013 - books.google.fr).

www.traces-h.net

Jean-Pierre Camus (1582-1652), ancien secrétaire de François de Sales, évéque de Belley (Ain) puis (après 1629) abbé d'Aulnay (Prémontrés), est inhumé à l'Hopsice des Incurables de la rue de Sèvres à Paris où il manifesta sa charité. Dans ses différentes Homélies, Camus fait passer en français la nouvelle rhétorique homilétique du Concile de Trente, illustrée par Charles Borromée et ses disciples : accumulation de "belles conceptions", imagées, en vue de séduire et impressionner l'auditeur (Bulletin signalétique 527: Sciences religieuses, Centre de documentation sciences humaines (France), 1978 - books.google.fr).

Un des successeurs de Jean-Pierre Camus à l'évêché de Belley en 1666 est Dom Jean Albert Belin, né à Besançon vers 1610, mort en 1677. Entré dans les ordres en 1629 à La Charité sur Loire près de Nevers, il écrivit, on trouve-t-on sous son nom, des livres portant sur l'Alchimie : Apologie du grand oeuvre ou exilir des philosophes... (1659), Les Aventures du philosophe inconnu en la recherche et en l'invention de la Pierre Philosophale... (1674), regardé comme un traité contre les Alchimistes par un adepte déçu par Caillet (Albert Louis Caillet, Manuel bibliographique des sciences psychiques ou occultes, 2012 - books.google.fr, Léon Gineste, L'alchimie expliquée par son langage, Dervy, pp. 75-77).

Camus occupe l'un des pôles critiques du discours mystique. Dès 1625, dans le même esprit que Marin Mersenne, il cherchait à élaborer une littérature spirituelle commode, facile à lire et accessible à tous.

En tant que l'alchimie est une spagirie, selon la dénomination paracelsienne, c'est-à-dire un art de séparer le pur de l'impur, les fèces des vertus actives, elle peut fournir une image de la purification de l'âme, de l'ascèse spirituelle. Jean-Pierre Camus (1584-1652)55, qui, sans rejeter absolument la possibilité des transmutations, voit dans ces extractions le « vrai but de l'alchimie », propose ainsi dans ses Diversitez de pratiquer une curieuse purification de l'âme dans l'« alambic de l'entendement » :

Si nous voulons faire une Alchimie spirituelle, comme la ventouse de cy devant, mettons toutes nos bonnes et mauvaises pensées, affections, passions, vices, vertus, tout cela pesle-mesle dans l'alambic de notre entendement ; posons le apres sur la memoire et souvenance de ce feu eternel comme sur un fourneau, et nous verrons incontinant des effets merveilleusement subtils : cette cogitation ignée separera soudain ces elemens confus, ces tintamarres d'ambition, la terre d'avarice et de luxure, les vents de vanité, les eaux des convoitises, l'air des presomptions ; cela dissipera toutes ces folies, aneantira le marc et la lie de mille terrestres desirs, pour en extraire de belles et toutes celestes et divines conceptions espurées de toute terrestreité, mondanité, ordure, meslange, contagion ; cela dissoudra tous nos vices et pechez et extraira de nos ames une quinte-essenec de pieté et devotion, comme une eau nette et claire, et qui fera de plus belles cures en nos ames que tous les Empyriques du monde avec toutes leurs drogues ne sçauroient produire en nos corps. Eh bien, voyla pas une bonne Chimie ? Voyla pas de salutaires effets que la cogitation du feu vengeur de la justice divine agit en nos esprits ? » (éd. 1609, II) (Jean-Marc Boudier, L'oraison cordiale: Une tradition catholique de l'hésychasme, 2013 - books.google.fr, Chrysopœia, Volume 2, Société d'étude de l'histoire de l'alchimie, 1988 - books.google.fr).

Les titres de ses ouvrages "L'Antimoine bien préparé ou la Défense du livre de Monsieur l'évesque de Bellay intitulé le Directeur désintéressé" ou "Le Rabat-joye du triomphe monacal" ne sont pas anodins, le premier rappelant le jeu de mots anti-moine/antimoine, le second se référant peut-être au Char triomphant de l'Antimoine de Basile Valentin.

L'Eglise, comme truie, et le Loup

L'antimoine diaphorétique, qui facilite la sudation (le fait de suer), est un remède du docteur Rotrou, médecin de Saint Cyr, à la fin du XVIIème siècle, à qui Louis XIV acheta la formule qu'il fit connaître du public (www.encyclopedie-universelle.com - Abbaye-scriptorium, Antoine Furetière, Dictionnaire universel françois & latin, 1704 - books.google.fr).

C'est ce que la peau d'Isengrin provoque chez le roi Noble dans le roman Ysengrimus.

La Thérapie prescrite au roi est donc cela : l'ingurgitation d'un pharmakon préparé selon les règles de la rhétorique, d'une potion issue de la tradition, puis la sudation sous la peau du loup, corps écrit de la langue vulgaire qui se révèle d'une efficacité et d'une richesse nullement pressenties. On remet sur pied l'autorité avec ce qui la conteste. Renart le fictor, le dictator, Renart le sage (1,403: sapiens) qui est tout art (V, 39 et 336: sollers), Renart l'avise (IV, 95: sagax) par sa thérapie particulière travaille ainsi a rénover la langue latine en injectant à sa longue tradition aujourd'hui déclinante le sang neuf des langues vulgaires.

Comment ne pas penser ici, malgré la considerable différence de ton et de registre, a Dante, au soleil neuf de la langue vulgaire se levant là ou se couche l'astre declinant du latin ? (Jean R. Scheidegger, Le conflit des langues : écriture et fiction dans l'Ysengruimus, Jean-Yves Tilliette, La peau du loup, l'Apocalypse. Remarques sur le sens et la construction de l'Ysengrimus. In: Médiévales, N°38, 2000 - www.persee.fr).

Après l'avoir dépecer, l'Ysengrimus de Nivard fait mourir le loup Isengrin par la truie Salaura qui a une progéniture de 66 petites truies le dévorant et l'ingèrant comme 66 reliquaires. 66 et 666 sont des multiples de 11, chiffre de la transgressio legis, nombres entre deux parfaits 10 et 12 (Roger Bellon, La mort du loup, le personnage de Salaura la truie dans l'épisode final de l'Ysengrimus, Mythologies du porc, 1999 - books.google.fr).

En latin "truie" se dit "scrofa" qui a donné "scrofules" et "écrouelles", à cause que les porcs sont sujets à une maladie analogue (littre.fracademic.com - Scrofules).

Le fondant de Rotrou à l'antimoine servait à guérir les scrofules.

La truie Salaura est qualifié d'avide, telle le personnage du pape, comme le loup qui ne vit que pour "emplir mon gosier vide" (vacuas fauces implere) : venter tempris index (c'est mon ventre qui me sert d'horloge). Notons que l'horloge se dit "tempris index", il faudra voir le rapport entre les index léonardiens et poussiniens.

Nivard qualifie saint Bernard le cistercien de summus magister hiandi: grand maître pour le chant d'église, pour la bonne parole ou pour la rapacité à saisir et engloutir tout ce qui passe à sa portée ? Nivard se garde bien de choisir entre ces trois interprétations et il exploite à merveille la polysémie du verbe hiare.

Ysengrimus, according to the most recent scholarship, amounts to a satire on monasticism, monastic life, and specific monks, unified by the metaphor of the wolf-monk (Theodore Ziolkowski, The Mirror of Justice: Literary Reflections of Legal Crises, 1997 - books.google.fr),

Renart et Ysengrin en costumes de moines. Miniature (1289) extraite d'un manuscrit du Roman de Renart, Bibliothèque nationale de France, Paris - www.larousse.fr),

Ce mot d'antimoine vient selon quelques-uns de ce qu'un Moine Allemand, c'est ce même Valentin, qui cherchoit la pierre Philosophale, ayant jette aux pourceaux de l'antimoine dont il se servoit pour avancer la fonte des métaux, reconnut que les pourceaux qui en avoient mangé, apres avoir été purgez tres-violemment, en étoient devenus bien plus gras: ce qui lui fit penser qu'en purgeant de la même sorte ses Confrères, ils s'en porteroient beaucoup mieux. Mais cet essai lui réussit si mal, qu'ils en moururent tous. Cela fut cause qu'on appella ce minerai antimoine, comme qui diroit, Contraire aux Moines. Cette étymologie vient d'un vieux Manuscrit d'Allemagne qui est dans la Bibliothèque de Mr. Moreau Médecin du Roi, cité par Mr. Perrault [ou Jacques Perreau] dans son livre du Rabat-joye de l'Antimoine [triomphant de Eustache Renaudot (1654)] (Antoine Furetière, Dictionnaire universel, contenant généralement tous les mots françois tant vieux que modernes, et les termes de toutes les sciences et des arts, Volume 1 , 1690 - books.google.fr), peut-être fabriquée par lui. Cette étymologie n'est valable que pour la langue française, et peu pour l'allemand (moine : Mönch).

Le nom antimoine dérive sans doute plutôt de l'emploi qu'en font les éleveurs de bestiaux pour engraisser les Porcs, d'où : anti contre, monios vieux sanglier (D. Cauvet, Nouveaux éléments d'histoire naturelle médicale, Volume 1, 1869 - books.google.fr).

La valeur polaire du sanglier lui a d'ailleurs valu de devenir dans certaines civilisations l'exact équivalent de la Grande Ourse. Les Syriens de l'antiquité appelaient la Grande Ourse Porcum ferreum. Dans la tradition hindoue, le sanglier (vârâha) n'est pas seulement le troisième des dix avatars de Vishnou mais tout le cycle de manifestation du monde est désigné comme Shwêta-vârâha-Kalpa, le «cycle du sanglier blanc». C'est la raison pour laquelle Vârâhi désigne la terre sacrée polaire, la terre du sanglier. C'est le siège du centre spirituel primordial. Enfin, le christianisme appelle ses prêtres pasteurs, en référence à la parabole évangélique du Bon Pasteur, mais aussi en héritage de la fonction sacerdotale des Celtes. Le pasteur biblique garde plutôt des brebis, animal de bon aloi dans la tradition judaïque, mais il lui arrive aussi comme saint Patrick de garder des porcs. Il manifeste par là son privilège de guide sacré et son don d'initiation spirituelle. (Philippe Walter, Tristan porcher, Mythologies du porc, 1999 - books.google.fr).

Pour Dante, la Grande Ourse représente l'Eglise, à dissocier du pape, puisque Salaura est l'accusatrice du pape dans l'Ysengrimus.

Il y a un parallèle entre Salaura/Isengrin de l'Ysengrimus (XIIème siècle) et Porcs de Valentin/Antimoine (légende forgée au XVIIème ?) malgré l'anachronisme. Que déduire de ce parallèle entre antimoine/scrofules et anti-moine/Eglise ? ou bien antimoine/porcs de Valentin et anti-moine/Eglise ? ou bien antimoine/scrofules et antimoine/porcs de Valentin Sans divaguer, l'acceptation des opposants au monachisme et des partisants de l'abolition des ordres monastiques au sein de l'Eglise entraînerait sa disparition ? Douai, accueil des ordres catholiques anglais en exil, représente comme le centre d'un cible dans le schéma appliqué à la carte de France de l'ex libris de Saunière.

Ou bien l'abolition des ordres, favoriserait la santé de l'Eglise, comme qui dirait purgée ? Ce serait plutôt ça, les scrofules, maladie de peau, représenteraient les ordres monastiques, maladie de l'Eglise (la truie, le sanglier, la Grande Ourse).

Saint Brisson

Bâtie en surplomb d'un ancien bras de la Loire, la forteresse, grâce à sa forme hexagonale non régulière de 150 mètres et ses 6 tours alternativement rondes ou quadrangulaires, permettait une parfaite surveillance du Val de Loire et de la baronnie, permettait une parfaite surveillance du Val de Loire et de la baronnie (chateaudesaintbrissonsurloire.com, www.coeur-de-france.com - Saint Brisson - Château).

C'est probablement dans les toutes premières années du XIe siècle qu'un seigneur de Saint-Brisson fonde un prieuré qu'il dote d'un vaste enclos situé au nord du bourg actuel, à quelques mètres à peine des murs de la basse-cour seigneuriale. Placé sous le vocable de Sainte-Marie ou Notre-Dame, ce prieuré bénédictin, dans un premier temps indépendant est malgré tout sensible à l'esprit de réforme du grand monastère voisin de Saint-Benoît-de-Fleury, lequel rayonne alors dans tout l'Occident chrétien comme le plus grand centre de culture grâce à son école et à son scriptorium.

La famille de Sancerre demeurera en ces lieux jusqu'en 1290, depuis 1180 ; les Courtenay, autre grande famille locale, affiliée à la maison royale, lui succèdent. Jean IV de Courtenay voit la seigneurie érigée en baronnie à son profit en 1425 mais d'un naturel dépensier, il dilapide son immense patrimoine qui faisait de lui l'un des seigneurs les mieux dotés du royaume et doit revendre la baronnie à Guillaume et Jean Jouvenel en 1471. Jean Juvenal des Ursins (nom latinisé que se donnait Jean, accolé à celui de l'hôtel des Ursins qu'il possédait à Paris), l'aîné des deux frères est archevêque de Reims, il a sacré Louis XI et réhabilité Jeanne d'Arc lors de son second procès ; il fait partie des grands esprits de son temps ; Guillaume quant à lui est chancelier de France du roi Charles VII. Tous deux meurent respectivement en 1473 et 1472 ; la baronnie échoit à Jacquette des Ursins, fille unique de Guillaume qui la transmet à son époux, Philibert de Beaujeu ; celui-ci s'étant remarié à Catherine d'Amboise, cette dernière la fait passer dans les biens de la famille de son troisième époux, François de Clèves, après le décès de Philibert de Beaujeu. Les Clèves, comtes de Nevers, et leur successeur Ludovic de Gonzague conserveront Saint-Brisson jusqu'en 1567. Le 8 avril de cette année, pour se libérer d'importantes dettes comprises dans la succession des Clèves, Ludovic de Gonzague et son épouse Henriette de Clèves vendent la baronnie, avec Autry-le-Châtel, à Pierre Séguier, président à mortier au Parlement de Paris, un roturier anobli par la détention de charges vénales. Les Séguier vont entièrement rénover le vieux château d'Étienne de Sancerre-Saint-Brisson qui n'avait apparemment guère connu de transformations majeures depuis son érection au XIIIe siècle.

La Convention ordonna la démolition de tout ce qui portait le cachet féodal , de sorte que l'antique manoir a perdu en gravilé et eu souvenirs ce qu'il a gagné en commodité (fr.wikipedia.org - Saint-Brisson-sur-Loire).

Il est amusant – et peut-être point anodin – de noter que les communes de Saint-Martin-sur-Ocre et Saint-Brisson-sur-Loire sont mitoyennes. L'église de Saint brisson est vouée à saint Brice de Tours.

Pierre Séguier (1588-1672), d'abord élève du collège des jésuites de La Flèche, fut élevé par son oncle, Antoine Séguier (1552-1624). Il est président à mortier au parlement de Paris, puis maître des requêtes en 1620. De 1621 à 1624, il est intendant de Guyenne. Conseiller au parlement de Paris, il reprend la charge de son oncle Antoine comme président à mortier du parlement de 1624 à 1633. Il revend la charge de président en 1633, ce qui lui assure une fortune conséquente. Le 28 février 1633, il est nommé garde des sceaux sous le ministère du cardinal de Richelieu, puis chancelier de France. Il joue pourtant un rôle essentiel dans la continuité des politiques de centralisation et d'acheminement vers un gouvernement qu'on appellera plus tard absolutiste. Pierre Séguier instruit des procès célèbres comme celui du marquis de Cinq-Mars en 1642 ou de Nicolas Fouquet en 1661 et scelle, le 4 décembre 1634, les Lettres patentes de l'Académie française. En 1639, il est chargé de combattre la révolte des Nus-Pieds en Normandie contre l'augmentation de la gabelle. Il organise une répression très dure, exécutant de nombreux révoltés. Lié au cardinal Mazarin, il est l'un des acteurs de l'accession d'Anne d'Autriche à la régence en 1643. Il influence notamment le parlement pour qu'il casse le testament de Louis XIII. Quand Mazarin devient chef du Conseil, il accède au rang de ministre d'État. En 1652, sous la Fronde, il rejoint un temps Gaston de France et le prince de Condé, avant de retrouver le roi à Pontoise en août. Il perd alors sa charge de garde des sceaux, qu'il ne retrouvera définitivement qu'en 1656 à la mort de Mathieu Molé. Il est progressivement évincé des premiers cercles du pouvoir par Jean-Baptiste Colbert (fr.wikipedia.org - Pierre Séguier).

Notons que, dans les basiliques byzantines, le Christ était parfois représenté comme les sirènes, avec une queue de poisson. On le voit ainsi figuré sur un chapiteau de l’église Saint-Brice, à Saint-Brisson-sur-Loire (Loiret). Le poisson est l’hiéroglyphe de la pierre des Philosophes dans son premier état, parce que la pierre, comme le poisson, naît dans l’eau et vit dans l’eau (Fulcanelli, Le Mystère des Cathgédrales, 1926).

Saint Brisson est au bord de la Loire.

Douai (Di Doo Di Doo)

Les origines de Douai remontent au VIIe siècle à l'époque mérovingienne. Le petit village, baptisée Duacum et située sur une butte argileuse encadrée par deux ruisseaux (actuel quartier Saint Amé) sur les rives de la Scarpe, est un lieu de passage obligé dans cette région de forêts et de marécages. La première mention de Douai remonte à 930. La Scarpe étant navigable, elle relie la ville l'Escaut et à la Flandre. La ville possède le plus ancien géant de notre région avec « Gayant » créé en 1530, Il est casqué et habillé en costume féodal, il rappellerait, selon la légende, le souvenir de Jean Gélon qui délivra à la ville assiégée par les Normands en 881. Haut de 8,50 m et lourd de 370 kg, il réclame douze porteurs. Depuis, les douaisiens ayant l’esprit de famille, ils lui ont donné une épouse « Marie Gagenon » et trois enfants « Jacquot, Mademoiselle Fillon et Binbin ». Vous pourrez les voir évoluer chaque début de juillet et ce pendant trois jours.

A la mort de Philippe IV d'Espagne, Louis XIV réclame les droits de son épouse Marie-Thérèse. En mai 1667, il décide de conquérir la Flandre. Douai est assiégée le 2 juillet et capitule le 6 juillet 1667. Louis XIV entre solennellement dans la ville le 8 juillet par la porte de Valenciennes. Par le traité d'Aix-la-Chapelle (1668), Douai est définitivement rattachée au royaume de France. La ville devient une place militaire d'importance sur la frontière nord. Des casernes sont construites, les fortifications sont améliorées par Vauban, l'Arsenal et la Fonderie de canons sont créés. Le Parlement de Flandre, cour de justice, s'installe à Douai en 1714 dans les locaux du refuge de l'Abbaye de Marchiennes. Les parlementaires se logent en construisant de beaux hôtels à la française. Avec les échevins, ils réglementent l'urbanisme dès 1718 et Douai perd son aspect médiéval (utan.lille.free.fr - Douai).

Le conseil de justice établi par Louis XIV à Tournai en 1668 est devenu parlement de Flandre en 1686. En 1709, la France perd Tournai. Le Parlement se réfugie d’abord à Cambrai puis à Douai. Le parlement de Douai (1714-1790) continue à se battre, avec plus ou moins de succès pour le respect des privilèges des Flamands et, en particulier, de leur privilège de juridiction. Il continue également à veiller à l’application des coutumes locales, mais sa jurisprudence s’inspire de plus en plus des solutions françaises. Le mouvement d’unification des institutions judiciaires et juridiques est donc déjà bien entamé à la veille de la disparition du Parlement. La Révolution ne fera que précipiter le cours des choses (Véronique Demars-Sion, Le parlement de Flandre : une institution originale dans le paysage judiciaire français de l’Ancien Régime, 2009 - books.google.fr).

Les armes de Douai sont de gueule plein. Le Kermès trouvé sur les chênes sert à colorer en rouge (kermès/carmin). Le kermès minéral est aussi un composé d'antimoine. Un homophone, kermesse, désigne les foires des villes de Flandre, dont celles de Douai.

1668. 5 mars Brevet de lieutenant-gouverneur de Douai et du fort de Scarpe, jusqu'en 1674, en faveur du maréchal de camp Alexandre Le Bret (de Bray ou de Bret), seigneur d'Ernemont (P. A. Plouvain, Souvenirs à l'usage des habitans de Douai, ou notes pour servir à l'histoire de cette ville, jusques et inclus l'année 1821, 1822 - books.google.fr).

Maurice Leblanc achète un tableau, porteur d'une date étrange. Il se rend compte qu'une de ses voisines possède la même toile et qu'à la date indiquée, cette femme ainsi que d'autres personnes dissemblables au possible se rendent dans un jardin, dernier vestige de la fortune de leur famille perdue à la révolution. Cette fortune, Lupin prend le pari de découvrir sa cachette, dans ce petit jardin.

Le nom d'Ernemont apparaît plusieurs fois dans l'oeuvre de Maurice Leblanc. Louis-Agrippa d'Ernemont a caché, fermier général, sa fortune juste avant d'être guillotiné, pendant la Révolution, un trésor qu'Arsène Lupin découvrira, sous le nom du capitaine en retraite Janniot, dans Le Signe de l'ombre (Les Confidences d'Arsène Lupin). "Depuis cette époque, reprit le notaire avec une certaine solennité, depuis bientôt cent ans,, les héritiers de Charles et de Pauline d'Ernemont continuent le pèlerinage du 15 avril. Les premières années, des fouilles minutieuses furent pratiquées. Pas un pouce du jardin que l'on ne scrutât, pas une motte de terre que l'on ne retournât. Maintenant, c'est fini. A peine si, de temps à autre, sans motif, on soulève une pierre ou l'on explore le puits. Non, ils s'assoient sur les marches de la rotonde comme le pauvre fou, et comme lui attendent. Et, voyez-vous, c'est la tristesse de leur destinée. Depuis cent ans, tous ceux qui se sont succédé, les fils après les pères, tous, ils ont perdu, comment diraisje ? le ressort de la vie. Ils n'ont plus de courage, plus d'initiative. Ils attendent, ils attendent le 15 avril, et lorsque le 15 avril est arrivé, ils attendent qu'un miracle se produise. Tous, la misère a fini par les vaincre. Mes prédécesseurs et moi, peu à peu, nous avons vendu, d'abord la maison pour en construire une autre de rapport plus fructueux, ensuite des parcelles du jardin, et d'autres parcelles. Mais, ce coin-là, ils aimeraient mieux mourir que de l'aliéner. Là dessus tout le monde est d'accord,aussi bienLouise d'Ernemont, l'héritière directe de Pauline, que les mendiants, les ouvriers, levalet de chambre, la danseuse de cirque, etc., qui représentent ce malheureux Charles."

La date du 15 avril à 2 heures joue un rôle important dans la résolution de l'énigme. Or le 15 avril 1668 est la date de signature d'un projet de traité donnant Douai et d'autres villes de Flandre à la France. Pareillement L'Aiguille creuse mentionne la publication du Mystère de l'Aiguille creuse le 17 mars 1679. par le traité de Nimègue du 5 février 1679, l'Empereur renonce à tous ses droits sur la Franche-Comté, sur la Champagne, sur les Trois-Évêchés et sur l'Alsace : "Ratification de l'empereur des traités faits entre lui & les françois, joints aux suédois, en latin, échangée à Nimègue le 19 avril, faite à Vienne le 17 mars 1679." (Les axes d’Arsène Lupin : Lupin et l’axe du 19 juillet, simplement.arsene.free.fr).

L'Université de Douai

En 1560-1562, Philippe II d’Espagne a établi, dans le cadre d’un programme général d’affermissement de son autorité sur les Pays-Bas espagnols, une université à Douai, qui serait en quelque sorte une université sœur de celle de Louvain fondée en 1426. Louvain était une université où tout l’enseignement se faisait en latin mais située dans une région de langue flamande, le risque était alors que les étudiants francophones des Flandres (nom sous lequel on désignait usuellement par synecdoque les Pays-Bas du Sud) préfèrent étudier aux universités de Paris, d’Orléans ou ailleurs situées en territoire francophone La désignation de Douai comme site universitaire est un aboutissement à l’époque moderne d’une tradition intellectuelle qui remonte au bas Moyen Âge dans cette principauté du Royaume de France (Abbayes d'Anchin, de Marchiennes). La fondation fut confirmée par une bulle du pape Paul IV le 31 juillet 1559, puis confirmée encore par le pape Pie IV le 6 janvier 1560. Les lettres patentes de Philippe II, datées du 19 janvier 1561, autorisèrent cinq facultés : théologie, droit canon, droit civil, médecine et arts. L'université de Douai comme les autres universités médiévales, était en fait une réunion et un conglomérat de nombreux collèges et fondations gardant leur autonomie, et qui formaient cette nébuleuse qu'était l'« université des études » (Universitas studiorum) de Douai ou université de Douai qui les chapeautait. Le mot Universitas, rappelons-le, avait à l'époque toujours son sens de « corporation ».

La fondation de l’université a coïncidé avec la présence d’un grand nombre de catholiques anglais vivant à Douai, dans le sillage de l’accession au trône d’Élisabeth Ière et de sa réimposition du protestantisme en Angleterre.

Douai sert de refuge aux ordres catholiques britanniques après l'instauration de l'anglicanisme. Les Recollets Anglais s'installent en 1626, les Bénédictins anglais en 1603, le séminaire des Jésuites écossais y est transporté en 1604. Les Capucins français forment, eux, leur couvent dans la rue d'Arras en 1591.

Dans les premières années, l’influence anglaise fut forte, plusieurs des principaux postes étant détenus par des professeurs qui avaient fui l’université dl’Oxford. Parmi eux, le premier chancelier de l’université, Richard Smyth qui, ayant étudié à Oxford, avait par conséquent déjà placé la nouvelle université sous l’influence d’Oxford. C’est également là qu’après avoir fait sa licence en 1560, William Allen est devenu professeur royal de théologie.

La fondation du collège anglais commença à prendre sa forme définitive lors de la location par Allen d’une maison à Douai le jour de la Saint Michel de 1568. Le collège fut fondé en 1569, tandis que voyaient le jour à Douai des collèges similaires pour le clergé catholique écossais et irlandais, ainsi que des maisons bénédictine, franciscaine et jésuite.

Richard Barrett, le successeur d’Allen, étendit l’œuvre du collège pour inclure un cours préparatoire en sciences humaines, de sorte que celui devint également une école.

C’est dans ce collège anglais à Douai que fut achevée en 1609 la traduction de la Bible en anglais connue sous le nom de « Bible de Douay-Rheims », l'oeuvre ayant été réalisée en partie à Reims quand, en 1575, le gouverneur espagnol des Pays Bas exigea de William Allen le déplacement du collège de Douai à Reims, cédant aux pressions des représentants de la reine anglicane Élisabeth Ire d'Angleterre exigeant la dissolution du collège catholique qui se réinstalla à Douai en 1593. Le Nouveau Testament avait été traduit à Reims, publié en 1582, l'Ancien à Douai. Toutefois, la première Bible catholique en anglais comprenant le Nouveau Testament de Reims et l’Ancien Testament de Douai en un seul volume ne fut pas effectivement imprimée avant 1764. C'est sur cette traduxtion que le président Kennedy prêta serment lors de son investiture en 1961.

Cette université de la Contre-Réforme fut marquée par l’influence jésuite dès 1567. Si le pouvoir espagnol n'avait trop osé touché au pouvoir des professeurs, Louis XIV en annexant la ville fit vendre le collège de Marchiennes détenu par les jésuites qui dans cette affaire avient été soutenus par le gouverneur Bret. Les parlementaires et juristes gallicans étaient prépondérants au conseil du roi et une série d'ordonnances visait à arrêter le développement de toutes les congrégations (1661-1669). L'enquête prescite par Colbert en 1667 se plaignait de la prolifération des collèges de latin où les fils de paysans se précipitaient au lieu de cultiver la terre ou de faire du commerce.

Créée pour s’opposer à la Réforme protestante, elle rejeta aussi le pouvoir royal par sa lutte contre Bossuet et le gallicanisme. Des débats de doctrine ont eu lieu au sein de la faculté de théologie, d’abord contre le gallicanisme avec la déclaration des Quatre articles à laquelle Douai s’oppose initialement en 1683, puis entre jésuites et jansénistes. Des professeurs jansénistes sont exilés par lettre de cachet en 1692, c’est la Fourberie de Douai.

Le roi leur confiait aux jésuites à perpétuité, dès 1705, la chaire royale de mathématique fondée pour eux par le gouverneur de Douai. Les jésuites entraient ainsi dans le conseil de l’université, bientôt suivis par les bénédictins à la fin des années 20. Ainsi les réguliers partageaient le pouvoir avec les séculiers et les autorités municipales. Cependant, dès 1749, un nouveau règlement plaçait l’université sous la férule du parlement de Flandres. En 1764, après deux ans de résistance, le Parlement de Flandres se résigna à expulser les jésuites, plaçant ainsi une large partie de l’université sous la coupe des évêques et du pouvoir séculier. Tel fut le destin de cette école importante, qui comptait plus de 1 000 étudiants, et qui fut en tous points très fidèle au Saint-Siège.

Douai était connue non seulement pour son activité intellectuelle, mais aussi pour ses nombreux maîtres imprimeurs, participant à la diffusion des connaissances principalement en langue latine, mais également en langue française dans les Pays-Bas méridionaux. Le premier document universitaire imprimé dans la ville date de 1563, l’art de la typographie ayant été importé de Louvain par l’imprimeur Jacques Boscard, suivi par l’imprimeur Jean Bogard en 1570, et d’Anvers par l’imprimeur Balthazar Bellère. Le Miroir scientifique de Vincent de Beauvais, où l'alchimie a sa place dans le 11ème livre, est réédité par les Dominicains de Douai en 1624. Jean Bogard publia en 1602 (première édition de Douai) les Opera omnia (Œuvres complètes) du poète néolatin Jacques Sannazar (fr.wikipedia.org - Université de Douai, Gilbert Dehon, L'Université de Douai dans la tourmente (1635-1765): heurs et malheurs de la Faculté des Arts, 1998 - books.google.fr, Biographie universelle ancienne et moderne, Michaud frères, 1827 - books.google.fr, Pierre A. Plouvain, Souvenirs à l'usage des habitans de Douai, ou notes pour servir à l'histoire de cette ville, jusques et inclus l'année 1821, 1822 - books.google.fr).

De l'antimoine dans l'artillerie

C’est en 1679 que Douai accueille, à côté de l’université, la première école de l'artillerie de France, fondée par Louis XIVN 9, et dont les officiers doivent être formés aux mathématiques et à la chimie (fr.wikipedia.org - Université de Douai).

Il existe dans les sous de cloches une petite quantité d'antimoine, mais la présence de ce métal ne paraît pas modifier d'une manière bien sensible les propriétés physiques des alliages où le cuivre domine les autres métaux. Il est à ma connaissance que, dans le but d'apprécier le degré d'influence de l'antimoine dans les propriétés du bronze, on a fondu à Douai une pièce d'artillerie dans laquelle on a remplacé la totalité de l'étain par de l'antimoine, sans déranger d'ailleurs les proportions ordinaires du cuivre, et ce canon, d'une composition toute nouvelle, soumis aux épreuves ordinaires, a paru ne différer en rien des bouches à feu en bronze. L'étain nous vient de l'étranger, nous n'en avons pas en France une seule mine susceptible d'être exploitée, tandis que le sulfure d'antimoine y est très-répandu. N'est—il pas permis d'espérer qu'on remplacera avec avantage, au moins dans un certain nombre de cas, l'étain , métal d'un prix élevé qui nous vient de l'étranger, par l'antimoine dont la valeur vénale est beaucoup moindre, et qu'on trouverait en France en quantités, pour ainsi dire, inépuisables. Quoi qu'il en sont, l'experience de Douai permet de penser que les petites quantités d'antimoine qui se trouvent dans une partie de nos monnaies de bronze ne seraient pas un obstacle à leur refonte (M. Pelouze, Second mémoire sur le dosage du cuivre, Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, Volume 22, 1846 - books.google.fr).

En 1825, on essaya de nouveau à Douai d’améliorer la résistance des bouches à feu. M. le maréchal-de-camp d'artillerie, Marion, a provoqué de nouveaux essais sur l'emploi du fer dans le bronze des canons, et d'après l'heureuse issue des expériences préparatoires faites à Paris, le ministre de la guerre a ordonné des fontes en grand, qui ont eu lieu à Douai, sous les yeux du général Marion, assisté de deux savants chimistes (MM. Gay-Lussac et d'Arcet).

Les résultats des épreuves sont consignés en ces termes dans le Cours sur le service des officiers d’artillerie dans les fonderies, approuvé par le ministre le 16 octobre 1839 : « La commission des bouches à feu parvint à allier le fer avec le bronze, seulement en très-petite quantité. Des bouches à feu de toute espèce furent coulées avec cet alliage, et présentèrent généralement beaucoup de soufflures dont quelques-unes pénétraient jusqu’à l’âme, « ce qui rendait leur service dangereux; elles ne résistaient, d’ailleurs, que très- faiblement aux épreuves (page 64). « La commission fit quelques essais pour combi« ner le fer et l’antimoine avec le hronze . On coula un « canon de 24 et un mortier de 32 à la Gomer avec un « alliage de 92 de cuivre, 5 d’étain, 4 de fer eL/Q d’antimoine. Voulant aussi essayer le fer et l’antimoine avec le cuivre seul, on fit couler un second mortier de 32 c. à la Gomer avec l'alliage de 92 de cuivre, 4 de fer et 6 d'antimoine. Ces deux essais réussirent encore moins que Les premiers. Le canon de 24 éclata dans l’épreuve et les deux mortiers n’y furent pas soumis, par crainte de leur voir éprouver le même sort.» (Journal des sciences militaires des armées de terre et de la mer, Volume 12, 1849 - books.google.fr, Alexandre-Edouard Baudrimont, Adolphe-Jérôme Blanqui, Colladon, Dictionnaire de l'industrie manufacturière, commerciale et agricole, Volume 1, 1837 - books.google.fr).

Zénon et Douai

L'Oeuvre au noir de Marguerite Yourcenar prend sa source dans le D'après Dürer publié en 1934. Le héros Zénon fit primitivement ses études de théologie à Douai qui sera transformé en Louvain.

Les œuvres lues par Y. concernant l'alchimie et la cabale remontent à la naissance de ces disciplines, à leurs rapports avec la théologie, la philosophie, les sciences spérimentales par le biais aussi de personnages dévoués à cette science : l'Abbé de Saint Bavon. Don Blas de Vela. Dans l'arrière plan de l'Europe de la contre-réforme, les adeptes de cette science étaient soupçonnés d'être des adversaires de la théologie et en conséquence, ils étaient obligés de se cacher ou de s'enfuir (Francesca Kaucisvili Melzi d'Eril, Dans le laboratoire de Marguerite Yourcenar, 2001 - books.google.fr, Pascale Doré, Yourcenar, ou, Le féminin insoutenable, 1999 - books.google.fr).

L'alchimiste François Jollivet-Castelot

François Jollivet-Castelot né à Douai le 8 juillet 1874, est mort à Bourganeuf le 22 avril 1937 dans un accident de voiture. Bourganeuf se trouve sur le signe de croix dessiné par la Croix d'Huriel (La Croix d'Huriel : Chemin de croix).

Initié aux arcanes du Martinisme et de la Rose-Croix, il écrit quelques articles pour L'Initiation, Jollivet-Castelot demeure pourtant un provincial qui préfère l'intimité de sa demeure douaisienne aux salons parisiens. C'est à Douai qu'il crée son laboratoire d'Alchimie et fonde sa propre revue L'Hyperchimie, qui prendra par la suite le titre de Rosa Alchemica. Adepte de l'alchimie, mais aussi des sciences positives, il fonde en 1897 avec Jean Delassus (pseudonyme Delassus), Edouard d'Hooghe (pseudonyme Deroge), Achille Delclève, Henri Delimes et Marcel Ginoux la Société alchimique de France, sur le modèle de la Société Hermétique d'Albert Poisson, son maître. Jollivet-Castelot reconnaîtra aussi l'influence de Théodore Tiffereau sur ses conceptions. De nombreux ouvrages, tant philosophiques et romanesques (Nouveaux Evangiles, Natura Mystica, le Jardin de la Fée Viviane) qu'hermétiques ou scientifiques (L'alchimie, Comment on devient alchimiste, La médecine spagyrique, Croquis scientifiques et philosophiques) lui attirent de nombreux amis, notamment le dramaturge suédois Auguste Strindberg (1842-1912), rencontré en 1895. Sa correspondance avec ce dernier sera publiée sous le titre de Bréviaire Alchimique. Celui-ci concevra des oeuvres empreintes d'hermétisme : Hortus merlini, Sylv Sylvarum (de 1896 à 1899) et Inferno (1897/1898). Après la première guerre mondiale, devenu partisan de l'internationale socialiste, il adhère au Parti Communiste Français tout en restant critique à l'égard du matérialisme athée. Il publie en 1925 Le Communisme Spiritualiste, puis en 1926 Jésus et le Communisme, qui lui valent une mise en garde dans le journal L'Humanité. A partir de cette date, il milite aussi pour les Etats-Unis d'Europe et lance en 1929, dans sa nouvelle revue La Rose-Croix, un vibrant appel pour la paix. La variété de son œuvre littéraire, l'engagement en faveur d'une Union Communiste Spiritualiste et la création à Douai de cercles d'études ouvriers, sa clairvoyance historique (La Loi de l'Histoire, 1933) font de Jollivet-Castelot une personnalité à part dans le paysage occultiste français moderne (Robert Vanloo, François Jollivet-Castelot, Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, 2001 - books.google.fr, Richard Caron, Notes sur l'histoire de l'alchimie en France, Esotérisme, gnoses & imaginaire symbolique: mélanges offerts à Antoine Faivre, 2001 - books.google.fr).

Les premières expériences relatives à la transmutation de l'Argent en Or, sous l'action des sulfures d'arsenic et d'antimoine, furent exécutées en 1908 au laboratoire de la Société Alchimique de France, à Douai, par M. F. Jollivet Castelot (Lectures pour tous: revue universelle et populaire illustrée, 1922 - books.google.fr).

La fabrication de l'or réalisée par M. Jollivet-Castelot repose essentiellement sur une transmutation par intégration atomique, contrairement à celles obtenues par Rutherford et ses continuateurs, qui procèdent exclusivement par désintégration. Dans le monde atomique, elle peut être comparée à la réaction qui, dans le monde moléculaire, aboutit à la naphtaline en partant du benzène, par exemple, ou plutôt aux corps hétéro-cycliques à partir de deux composés différents. Il semble e intéressant d'essayer de faire le point et de rechercher, à la lumière des théories modernes, comment peut se produire ce phénomène d'intégration atomique. M. Jollivet-Castelot fait intervenir, dans ses expériences, l'argent, l'étain, les sulfures d'arsenic et d'antimoine (A. Lelève, A propos de la transmutation de M. Jollivet-Castelot. Essai d'interprétation, Chimie Analytique, 1928 - books.google.fr).

Dans son livre La révolution chimique et la transmutation des métaux, M. Jollivet-Castelot, président de la Société Alchimique de France déclare avoir fabriqué de l'or en partant d'argent pur, de trisulfure d'arsenic (orpiment) et d'oxysulfure d'antimoine (kermès) (André de Rassenfosse, Georges Guében, Des alchimistes aux briseurs d'atomes, 1936 - books.google.fr).

Dans le roman ésotérique et autobiographique Le Destin ou les Fils d'Hermès, Jollivet-Castelot fait naître Gastonn de Lambert, son alter-ego, le 19 juillet 1876, jour de la saint Arsène, alors que l'auteur est né la même année qu'Arsène Lupin (Robert Vanloo, Jollivet-Castelot : de la Rose-Croix au Communisme spiritualiste, La tentation du secret: groupes et sociétés initiatiques entre ésotérisme et politique du XVIIIe au XXe siècle, 2007 - books.google.fr).

La Belle Hélène de Constantinople

La chanson de Geste La Belle Hélène de Constantinople où intervient Brice père donne une autre origine à la ville de Douai.

Bien que les chrétiens lancent assaut sur assaut, le siège de Bruges marque toujours le pas. Un soir pourtant, Martin adresse une fervente prière à Dieu. Une des portes de la cité s'ouvre miraculeusement sans que les Sarrasins puissent la refermer et les flèches envoyées par les assiégés se retournent contre eux. C'est ainsi que la ville est prise: Henry est délivré et Maradin, qui est allé auparavant rosser les idoles de la «mahomerie» coupables de ne pas l'avoir protégé, accepte la conversion et se baptise sous le nom de Morant. Morant accompagne l'armée chrétienne qui va mettre le siège devant une forteresse gardée par un géant et que l'on appelle la Tour au Géant. Ce château est situé à l'emplacement de l'actuelle ville de Douai et occupe une situation militaire privilégiée: il est entouré de marécages et trois souterrains, dont l'entrée est dissimulée dans la campagne permettent en cas de siège des communications avec l'extérieur dans trois directions différentes: vers le Hainaut, vers Noble (ancien nom d'Arras), vers Cambrai. Ce dernier souterrain permet de relier la Tour au Géant à une autre tour appelée la Tour de Cantin, distante de la première d'une grande lieue. [...] Le géant de Douai, qui sait que Cantin est plus vulnérable que son propre château, se porte au secours de son frère, en empruntant le souterrain. Les combats font rage devant Cantin. Morant parvient à se hisser sur les remparts où il plante la bannière du roi Henry. Il tue, avec l'aide de Dieu, le géant de Douai: une épaisse fumée sort de la bouche du païen agonisant et plus de cinq cents corbeaux, qui ne sont autres que des diables, emmènent son âme en enfer. Effrayés, les Sarrasins cessent le combat Maloré accepte de se convertir. Par le souterrain, tous se rendent à la Tour du Géant, qu'ils enlèvent par surprise. Maloré se baptise et prend le nom de Pierre. Il se fait ermite et fonde par la suite l'église Saint-Pierre de Douai. Morant (Morant de Rivière) fonde la ville de Rivière qui prendra par la suite le nom de Douai, car elle constitua un douaire de la mère de saint Maurant, descendant de notre héros.

L'armée chrétienne reprend la mer et parvient à une ville nommée Hantonne, capitale de l'ancien royaume d'Amaury gouverné à présent par son frère, le païen Gamaux. Le roi a une sœur, la belle Ludiane, qui est secrètement chrétienne. Lors d'une violente bataille devant la cité, Brice coupe le bras du roi Gamaux. Mais il est fait prisonnier en compagnie d'Antoine et de l'archevêque de Tours. Ludiane s'éprend du jeune homme dès qu'elle l'aperçoit et elle convainc son frère d'épargner les chrétiens, qui pourront être utiles en cas de négociation. Pour éviter toute trahison, elle s'engage à surveiller personnellement les prisonniers Elle leur rend visite et s'engage à les libérer à condition que Brice accpete de l'épouser. Celui-ci refuse dans un premier temps, car il veut se consacrer au service de Dieu. Mais Antoine et l'archevêque le pressent instamment d'accepter, en lui faisant valoir notamment que «l'ordre de mariage» vaut mieux que tout autre. Une fois l'accord conclu, Ludiane libère les prisonniers qui rejoignent avec elle, à la faveur de la nuit, l'armée chrétienne, non sans avoir mis le feu à la ville et ouvert les portes. Hantonne est prise et Gamaux, de rage et de désespoir, se jette dans la mer où il se noie. On célèbre aussitôt le mariage de Brice et de Ludiane qui conçoivent cette nuit-là le futur saint Brice (Claude Roussel, La Belle Hélène de Constantinople: chanson de geste du XIVe siècle, 1995 - books.google.fr).

Brice père devient roi d'Ecosse.

Saint Maurant, (ou Maurant, Mauront, Morand de Breuil), en latin Maurontus, est le saint patron de Douai, fêté le 5 mai (fr.wikipedia.org - Maurand de Douai).

Scheinfeld

Le château de Scheinfeld ou château de Schwarzenberg (Schloß Schwarzenberg) est un château situé à Scheinfeld en Moyenne-Franconie (Bavière). Le château appartient à la famille Hohenlohe, puis passe à la famille Vestenberg. Il entre enfin en la possession du chevalier, puis baron, Erkinger von Seinsheim (mort en 1437) fondateur de la famille Schwarzenberg, du nom du château. Le château fort brûle en 1607 et il est reconstruit en style Renaissance par le comte Wolfgang Jakob von Schwarzenberg zu Hohenlandsberg de 1608 à 1618. Le maître d'œuvre augsbourgeois Elias Holl en dessine les plans et les travaux sont dirigés par Jakob Wolff père et fils, venus de Nuremberg. L'aménagement intérieur est refait après la guerre de Trente Ans.

Le comte Adam von Schwartzenberg ou Schwarzenberg (26 août 1583 à Gimborn, pays de Berg - 14 mars 1641 à la citadelle de Spandau), noble catholique au service d'un prince protestant (le prince-électeur Georges Guillaume Ier de Brandebourg) et de ses alliés suédois, il se fit de plus en plus d’ennemis et, déchu de ses titres, mourut peu après son arrestation.

Schwarzenberg, catholique, entra dans l'Ordre protestant de Saint-Jean, dont, malgré sa religion, il fut élu sénéchal en 1625 (fr.wikipedia.org - Château de Scheinfeld, (fr.wikipedia.org - Adam von Schwartzenberg).

Chiavari

Dans l'église Saint Jean Baptiste de Chiavari, se trouve un crucifix noirci par un incendie jamais repris. L'ardoise appelée Pietra di Lavagna, à côté de Chiavari, est très commune à Gènes ; elle est d'un beau noir et a beaucoup de solidité.

Ascanio et Prospero Costaguti sont à l'origine de la fortune de cette famille originaire de Chiavari en Ligurie. Leur père Vincenzo avait déjà transféré le siège de la banque familiale à Rome en 1565 mais la nomination par Paul V Borghese en 1616 des deux frères comme Trésoriers secrets de la Chambre Apostolique marque une nouvelle étape dans l'ascension de la famille. L'acquisition du palais de la via Mattei en 1624 en est une autre manifestation. Deux des quatre enfants de Prospero sont cardinaux et l'on retiendra surtout la personnalité du dernier de la fratrie, Giovanni Battista Costaguti 'junior' (1636-1704) qui constitua une galerie de tableaux autour d'un important noyau déjà constitué par son oncle Giovanni-Battista Costaguti 'senior', lui-même cardinal. Lors de la vente de la collection en 1705, le pape Clément XI déclare vouloir acquérir d'un bloc cette 'superbe galerie de tableaux de valeur, parce qu'ils sont tous des originaux peints par les plus célèbres artistes'. Mais l'opération ne se réalisa pas.

Si le testament du cardinal Giovanni Battista Costaguti ne nous apporte aucune indication relative à notre tableau, plus de renseignements nous sont fournis par les registres des oeuvres exposées entre 1682 et 1725 à San Salvatore in Lauro. Ces registres répertorient un grand nombre d'oeuvres prêtées par des collections particulières pour ces expositions temporaires. Rédigés par Giuseppe Ghezzi (père de l'artiste Pier Leone Ghezzi), ces annuaires constituent une source de documentation précieuse et l'on y retrouve mentionné dans la collection Costaguti entre 1709 et 1712 un tableau ainsi décrit 'Il S. Mattheo col Christo, da imperatore, del Guercino'. Pourrait-il s'agir de notre tableau et ce dernier, assurément pas de la main du Guerchin, pourrait il avoir été considéré alors comme une oeuvre du grand maître bolonais ?

Si la dimension de la toile penche en faveur de cette théorie (en effet, le format 'da Imperatore' correspond aux dimensions de notre toile) nous ne pouvons que mentionner la présence de Lorenzo Gennari dans l'entourage du Guerchin, notamment vers 1621-1622 où ils habitèrent ensemble avec Guidi Cagnacci dans une maison de la strada Paolina (actuelle via del Babuino).

Le tableau est à mettre en rapport avec une oeuvre de Lorenzo Gennari conservée dans la Collection Spencer au château d'Althorp en Angleterre. La composition des deux tableaux est la même. La principale variante consiste en la présence dans notre tableau du blason de la famille Costaguti sur l'encrier placé devant le Christ (www.artcurial.com - Lorenzo Gennari).

Prospero a rempli diverses fonctions institutionnelles et gouvernementales à Rome en tant que sénateur, agent diplomatique pour la République de Gênes et gouverneur de la Confraternita di San Giovanni de' Genovesi à Rome (Confrérie de Saint-Jean de Gênes). Son autre fils Vincenzo, né à Chiavari en 1611, fut élevé au rang de cardinal par le pape Urbain VIII lors du consistoire du 3 juillet 1643, il occupe le poste de secrétaire de la Chambre apostolique. Il meurt à Rome en 1660.

Les sources historiques mentionnent une rencontre avec la reine Christine de Suède, qui a eu lieu à Rome en décembre 1655, au cours de laquelle il a eu avec la souveraine des discussions profondes sur des questions d'histoire, de mathématiques et de musique, bien connues de lui (fr.wikipedia.org - Vincenzo Costaguti).

Great Torrington

Great Torrington rassemble Little Torrington et Black Torrington.

The manor of Great Torrington was granted by Queen Mary to James Basset (1526–1558),MP, a younger son of Sir John Bassett (1462 – 31 Jan 1529) of Umberleigh. James's son Philip Bassett sold it to Sir John Fortescue (c.1531-1607) of Ponsbourne, near Hatfield, Hertfordshire, the eldest son of Sir Adrian Fortescue (1476-1539).

George Fortescue est le fils d'Antony Fortescue, qui fut éduqué à Douai au collège anglais, ainsi qu'à celui de Rome. Il était surnommé "castrato" à la cour de Rome.

Among his correspondents were Galileo Galilei, Cardinal Francesco Barberini, nephew of Urban VIII, Famiano Strada, the historian of the Spanish wars in Flanders, Thomas Farnaby, the critic and grammarian, and Gregorio Panzani, who was sent by Urban VIII on a mission to the English Catholics.

Anthony Fortescue was the third and youngest son of Sir Adrian Fortescue, was educated at Winchester College. Unlike his elder brother Sir John Fortescue, chancellor of the exchequer, Sir Anthony adhered to the Roman Catholic church. During the reign of Queen Mary he married Katharine Pole, granddaughter of Margaret, countess of Salisbury, and received the appointment of comptroller of the household of his wife's uncle, Cardinal Pole. After the accession of Elizabeth, Sir Anthony and his brothers-in-law Arthur and Edward Pole plotted against the new sovereign.

Adrian was made a Knight of the Order of St. John in 1532. Sir Adrian was also a Dominican Tertiary. On 29 August 1534, he was arrested without any stated reason but was freed after a period of months. In 1539, he was one of sixteen people condemned for treason without a trial by Parliament for unspecified acts presumably relating to hostility to Henry VIII's church policies. He was beheaded at the Tower of London on 9 July 1539. The Order of St. John of Jerusalem has advocated devotion to Blessed Adrian as a martyr since the 17th century and Pope Leo XIII beatified him on 13 May 1895.

Adrian descend de Sir John Fortescue, of Wimpstone, in the parish of Modbury, Devon, appointed in 1422 Captain of the captured Castle of Meaux, 25 miles NE of Paris (en.wikipedia.org - Sir Adrian Fortescue, en.wikipedia.org - Anthony Fortescue, en.wikipedia.org - Great Torrington, Michael C. Questier, Newsletters from the Caroline Court, 1631-1638: Volume 26: Catholicism and the Politics of the Personal Rule, 2005 - books.google.fr).

Cardona

Cardona est la ville dont dépendait Riner, commune de la comarque du Solsonès, dans la Province de Lleida, et le monastère de El Miracle où la statue de saint Jean Baptiste se trouve sur le côté droit du retable baroque.

14 d'abril del 1685 La duquessa Caterina de Cardona faculta la universitat del i terme de Riner per a imposar un trentè destinat a subvenir : a les despeses de la nova església del Miracle en construcció i El Miracle (Arsène Lupin : Sarek, Cebrià Baraut, Santa Maria del Miracle, 2001 - books.google.fr).

La famille Cardona a tenu un très haut rang en Catalogne pendant plusieurs siècles.

La famille de Cardona, Folch de Cardona ou Folch de Cardon est une ancienne famille ducale espagnole originaire de la Catalogne. C'est la deuxième famille la plus importante de la Couronne d'Aragon, juste après la famille royale d'Aragon. Les Folch de Cardona se disent d'ascendance française, descendant d'un Folc d'Anjou ou Foulques d'Anjou. Raimundo Folc aurait été un compagnon de Charlemagne, qui l'aurait nommé « seigneur de Cardona » ; son fils Ramón Folc aurait été nommé vicomte de Cardona par le comte de Barcelone. Le 4 décembre 1375, le roi don Pèdre d'Aragon érige en comté le fief du vicomte Hugues de Cardona.

En 1420, le roi de Sicile Alphonse V d'Aragon manque d'argent et de soutien. Il vend l'archipel maltais pour 30 000 florins au vice-roi de Sicile, Antonio de Cardona qui revend le fief pour la même somme de Gonsalvo Monroy, détesté des Maltais. Les Chevaliers de Saint Jean de Jérusalem ne s'installeront sur l'île qu'en 1530.

Il existe un Jean de Cardone, grand dignitaire de l'Ordre des Chevaliers de Rhodes qui dispensait une indulgence en qualité de commissaire du pape Sixte IV. Ce frère était bailli de Majorque. Les recettes espérées étaient destinées en premier lieu à la défense de l'île de Rhodes, où l'ordre de Saint-Jean s'était établi après son expulsion de la Terre Sainte au début du XIVe siècle (Le Cinquième centenaire de l'imprimerie dans les Anciens Pays-Bas: Exposition à la Bibliothèque royale Albert Ier, Bruxelles, (du 11 septembre au 27 octobre 1973). Catalogue, 1973 - books.google.fr, Mathieu de Goussancourt, Van Lochom, Le Martyrologe des chevaliers de S. Jean de Hiérusalem, dits de Malte, 1643 - books.google.fr).

Le 7 avril 1491, le cinquième comte, Juan Ramon Folch, devient, par la grâce de Ferdinand le Catholique, le premier duc de Cardona. Le cousin de Juan Ramon Folch, Raymond de Cardona, premier duc de Soma, comte d'Oliveto, cinquième baron de Belpuig, vice-roi de Naples en 1509, est resté, si je ne m'abuse, la grande illustration d'une maison destinée à hériter un jour des titres et des biens de Gonzalve de Cordoue. « Quand le roi d'Espagne Ferdinand et les Vénitiens s'unirent contre les Français, Raymond de Cardona, dit Imhof, eut le commandement de toutes les troupes coalisées. La guerre finie, il reprit le gouvernement de Naples et y termina ses jours le 10 mars 1523.

Don Juan de Cardona, commandeur de Museros dans l'Ordre de S. Jaques, que nous avons rencontré au siège de Malte pour secourir les chevaliers de Saint Jean, que nous retrouverons à Lépante, était le second fils d'Alphonse, troisième seigneur de Guadalete, amiral d'Aragon. Il descendait par son bisaïeul, Hugues de Cardona, premier seigneur de Guadalete, de Juan Ramon Folch, vulgairement appelé "Tète de saint Jean-Baptiste", et de Jeanne d'Aragon, fille d'Alphonse, duc de Gandia. Sanche, son frère aîné, amiral d'Aragon comme son père, porta le prenrer le titre de marquis de Guadalete (Jean Pierre Edmond Jurien de la Gravière, La guerre de Chypre et la bataille de Lepante, 1888 - archive.org, Jean Levesque de Burigny, Histoire generale de Sicile, Volume 2, 1745 - books.google.fr).

L'église paroissiale de Bergus, à côté de Cardona, est vouée à saint Jean Baptiste.

À la fin du XVe siècle, un rameau de cette branche italienne aurait quitté l'Italie pour la France, où ils francisent leur nom en Folch de Cardon. Cette ascendance n'est confirmée par aucun nobiliaire espagnol et ne figure que dans la tradition de la famille française. Les deux frères Horace et Jacques Folch de Cardon s'établissent à Lyon et défendent la ville contre la Ligue. Ils reçoivent d'Henri IV des lettres de naturalisation avec confirmation de leur noblesse d'extraction. L'aîné des deux, Horace, porte le titre de baron de Sandrans qui est la commune où s'effectuait le pèlerinage au saint chien Guinefort.

De Stekels

La pointe nord de l'hexagramme de l'ex libris se trouve près d'un lieu dans la Mer du Nord appelé "De Stekels" par les Néerlandais. De Stekels sont un reste du Doggerland, terre submergée par les eaux dans la Préhistoire.

La deuxième Atlantide - ou l'Atlantide Britannique - a été découverte par les plongeurs des compagnies pétrolières de la Mer du Nord, avec le concours des équipes scientifiques de l'université de St Andrews. Elle a été lentement submergée par la fonte des glaciers entre 18.000 et 5.500 avant J.-C. Cette terre s'étendait jadis de l'Ecosse au Danemark et dans la Manche où subsistent encore les îles anglo-normandes - dont l'île de Sark dont le plan a été repris par Maurice Leblanc ( Arsène Lupin et la Croix d’Huriel : Sarek ). On l'appelle Doggerland à cause du plateau sous-marin de Dogger Bank. La recherche suggère que la population de ces terres noyées pouvait s'élever à plusieurs dizaines de milliers de personnes (eden-saga.com - Archéologie sousmarine Doggerbank).

First, there are the treasures brought up in the fishermen’s nets. In addition to the human jawbone, Glimmerveen has accumulated more than a hundred other artifacts—animal bones showing signs of butchery and tools made from bone and antler, among them an ax decorated with a zigzag pattern. Because he has the coordinates of these finds, and because objects on the seabed tend not to move far from where erosion liberates them, he can be confident that many come from a specific area of the southern North Sea that the Dutch call De Stekels (the Spines), characterized by steep seabed ridges. “The site or sites must have been close to a river system,” he says. “Maybe they lived on river dunes.” (education.nationalgeographic.com).

Tarragone

Remarquons l'étoile sur le schéma à côté de Tarragone.

L'antimoine avait été réintégré dans la pharmacopée de Montpellier au début du quatorzième siècle par Arnaud de Villeneuve et Bernard de Gordon. Se targuant de son ancienneté par rapport à la Faculté de Paris, professant des idées fortement influencées par la médecine arabe et par là-même nettement moins conservatrice que sa rivale parisienne, la Faculté de Montpellier avait été la première en France à vanter les mérites d'une médecine chimique qu'elle introduisit, non seulement dans sa pratique, mais encore dans sa pharmacopée. (Les lettres de Guy Patin à Charles Spon: janvier 1649-février 1655, Volume 1, présentées par Laure Jestaz, 2006 - books.google.fr).

Arnaud de Villeneuve ainsi nommé du lieu de sa naissance, naquit sur la fin du treizième siècle, selon la plupart des auteurs : après avoir fait ses humanités, il s'attacha â la chimie; il y fit de grands progrès, et s'appliqua ensuite à la philosophie et à la médecine. Il fut médecin attitré du roi d'Aragon Pierre III et de la papauté de Boniface VIII et de Clément V qui le protégea. Il traduisit les oeuvres des auteurs musulmans G eber et de Rhazès. Arnaud de Villeneuve, entraîné par sa curiosité naturelle, avait effleuré presque toutes les sciences, et il s'était fait une réputation qui lui persuada qu'il était capable de tout. Voici parmi les 15 propositions hérétiques, tirées de ses oeuvres, qu'on l'accusait de soutenir : "Les moines corrompent la doctrine de Jésus-Christ; ils sont y sans charité, et ils seront tous damnés." Les quinze propositions que nous avons rapportées furent condamnées à Tarragone, par l'inquisiteur, l'an 1317. Arnaud de Villeneuve, appelé pour traiter avec le pape Clément V, était mort dans le vaisseau qui le transportait au large de Gênes où il fut enterré honorablement, l'an 1313.

L'astrologie occupe dans Arnaud de Villeneuve une place assezs importante : cette science qui était comme la physiologie du macrocosme, et dominait les mouvements du corps humain, avait pour le médecin un intérêt tout particulier. Il écrit un traité De judiciis infirmitatum secundum motum planetarum. Pierre III est aussi connu pour son intérêt pour l'astrologie (Victor de Perrodil, Dictionnaire des hérésies, des erreurs et des schismes, Volume 1, 1845 - books.google.fr, Nas E. Boutammina, Comprendre la Renaissance - Fabrique de L'Histoire de L'Occident, 2013 - books.google.fr).

Les mines de Falset, prés du village de Bellmunt dans la province de Tarragone, à l'ouest de Tarragone, ont été exploitées depuis un temps assez ancien. On exploite du plomb et de l'antimoine pour le compte du gouvernement Journal des voyages, découvertes et navigations modernes, ou Archives géographiques du XIXe siècle, Volume 18, 1823 - books.google.fr).

La poterne, terme citée dans L'île aux Trente cercueils, est une porte secrète dans une fortification ouvrant généralement sur les douves. De la porte secrète à la porte du secret, on est conduit à la porte alchimique (Arsène Lupin et la Croix d’Huriel : Sarek).

Passant icy ceste poterne Garnis toy de bonne lanterne. (Rabelais (?), Livre V, ch. 34).

Saint Fructueux, évêque de Tarragone, martyrisé par le feu avec les diacres Euloge et Augure, a été rencontré à Saint Frichoux et à Villebazy (La Croix d’Huriel et pierres noires : Le Sceau de Palaja et les 7 diacres, Autour de Rennes le Château : Temple de Salomon et église Saint Sulpice).

Château Landon

Le point entre CENTRI et CENTRUM peut désigner Château Landon, ou sa région proche.

Saint Séverin, né en Bourgogne, abbé de l'abbaye Saint Maurice d'Agaune, fut appelé à Paris pour soigner le roi Clovis en 504.

Amené devant devant Clovis, en présence de la reine Clotilde, Séverin s'agenouilla, pria avec ferveur, puis ôtant son manteau il en recouvrit les épaules du roi qui fut instantanément délivré de sa fièvre. Séverin meurt en 507, le 11 février, à Château Landon.

Cela rappelle la guérison de Louis XIV en 1658. Ce qui rappelle aussi saint Brice, fils, dans la chanson La belle Hélène, de Bras, c'est la légende de la relique du saint qui était constituée d'un de ses bras qui fut volée en 1556 ou pendant les guerres de religions. Le bras fut retrouvé grâce à sa luminescence miraculeuse. La révolution fit disparaître les dernières reliques du saint en terre de France. Subsistent aujourd'hui l'abbaye de Château-Landon et l'église Saint-Séverin de Paris (www.vdrfrance.com - Saint Séverin).

Les Chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem avaient à Château-Landon, au XIIIe siècle, une maison qui dépendait de leur Hôpital de Pilvernier (fr.wikipedia.org - Château-Landon).