Partie XI - La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet   Cromleck   
LA VRAIE LANGUE CELTIQUE BOUDET PSAUMES ANTIMOINE DOUAI

Lisons ce que Boudet dit de son "cromleck" :

On pourrait se demander pourquoi le nom de Rennes est appliqué à notre station thermale ; on en trouve aisément la raison, lorsqu'on examine de près cette étrange contrée : en effet, ses montagnes couronnées de roches, forment un immense Cromleck de seize ou dix-huit kilomètres de pourtour. (VLC, p. 225)

L'entrée du Cromleck se trouve au confluent du Rialses avec la Sals. Le Rialses – real (rial), réel, effectif, – cess, impôt, – coule du levant au couchant, dans un vallon dont la terre fertile pouvait certainement permettre aux habitants de fournir l'impôt dont les Celtes frappaient les terrains d'un facile produit. La Sals ou rivière salèe, coule d'abord du levant au couchant, et, après sa jonction avec la Blanque, vers le centre du Cromleck des Redones, poursuit son cours du sud au nord jusqu'à l'entrée de la gorge où commencent à se dessiner les premières aiguilles naturelles. Dès qu'elle a reçu les Rialsés, elle se détourne de nouveau vers le couchant, et se dirige vers l'Alder pour y déverser ses eaux amères. Tout près du point central du Cromleck, dans un déchirement de la montagne et bâtie sur les bords de la Sals, on voit la station thermale de Rennes-les-Bains, bien connue des nombreux malades qui y on trouvé une guérison assurée ou du moins un soulagement sensible à leur douleurs rhumatismales. (VLC, p. 227)

A l'ouverture du Cromleck, sur la rive droite de la Sals, apparaît une montagne appelée Cardou : vers le sommet, commencent à se dresser des pointes naturelles, connues dans le pays sous le nom de Roko fourkado. (VLC, p. 228)

Au sommet du Bazel, on aperçoit des pierres levées fort étranges, qui contribuent à former le cercle du cromleck du côté du levant [...] Sur la rive gauche de la Sals, le cromleck commence au rocher de Blancfort. (VLC, p. 230)

Entre le Roc Pointu et Roko Négro, on distingue au milieu des chênes verts d'autres ménirs servant à la construction du drunemeton. (VLC, p. 231)

La ligne de ménirs du Goundhill ne va pas au delà du Col de la Sals. A ce point, la courbe du cromleck se dirige vers le nord en passant par les mégalithes disposés sur le flanc des Méniès et remontant vers le haut de l'éminence. (VLC, p. 242)

Du coté du levant, le cromleck n'est plus marqué que par les trois points de Cugulhou, de la Fajole et Montferrand, rejoignant ainsi le Col de Bazel contigu au Cardou. Toutes les pierres anciennement dressées à la Fajole sont aujourd'hui renversées, et ressembleraient à des blocs erratiques, si les angles vifs de ces pierres ne démontraient clairement leur primitive destination. (VLC, p. 243)

Un second cromleck, d'une moindre étendue, est enfermé dans celui que nous avons tâché de retracer. Partant du hameau du Cercle, vers le milieu du flanc de la montagne, il suit par l'Illète jusqu'au ruisseau de Trinque Bouteille, se dessine ensuite sur la pente du Serbaïrou la plus rapprochée des rivières de la Blanque et de la Sals, reprend au Roukats, pour se terminer en face du hameau du Cercle, son point de départ. (VLC, p. 244)

Le centre du cromleck de Rennes-les-Bains se trouve dans le lieu nommé, par les Gaulois eux-mêmes, le Cercle. En appelant Cercle – to circle (cerkl’) environner, entourer –, le point central du cromleck des Redones, et renfermant ainsi un petit cercle dans un plus grand, les Druides ont voulu exprimer l'idée très nette qu'ils possédaient d'un Dieu unique et existant dans les êtres. (VLC, p. 246)

Si on trace un cercle passant approximativement par Blanchefort, La Fajole, Bazel, Cugulhou (La Soulane de la carte IGN), Col de la Sals, il ne peut avoir son centre géométrique au hameau du Cercle. Mais il est possible que le centre du cromlech appelé "Centre" (VLC, P. 246) ne soit pas le hameau du même nom à Rennes les Bains, bien que le village soit dit "Tout près du point central du Cromleck".

Si on dessine un cercle passant très approximativement par les lieux désignés et centré sur le hameau du Cercle, alors la circonférence est bien moindre que 16 ou 18 kilomètres : entre 10 et 12.

La circonférence la plus juste fait donc 22/24 kilomètres et non 16 ou 18. Et encore il ne parvient pas à l'"entrée du cromleck" : le confluent de la Sals et du Rialses.

Les trois lunes

Ce tracé du cromlech pourrait se retrouver dans la figure des trois lunes, dit chiffre de Diane, pour ce qui est du cercle extérieur ou en plus petit.

Chiffre de Diane - heraldie.blogspot.fr

Il existe à Rennes le Château une figure représentant trois lunes entrelacées comme les anneaux borroméens.

Chiffre de Diane à Rennes le Château - gemaron.canalblog.com

Cette figure peut présenter des variantes avec des lunules plus ou moins épaisses, mais son centre reste le même. On peut appliquer le chiffer de Diane à la Croix et au Cercle des Prophètes. Le cromlech se trouve centré sur le montant vertical de la Croix des prophètes, dans le Bois du Lauzet.

Cercle et Saint Sépulcre

Si le "Cercle" centre du cromlech est différent du hameau du même nom alors il pourrait symboliser le Saint Sépulcre.

Les églises circulaires, ou dont le plan est un polygone inscrit dans un cercle, sont fort rares en France. En général, elles paraissent avoir été bâties à l'imitation du Saint-Sépulcre de Jérusalem, et c'est probablement pour cette ressemblance que les Templiers ont souvent adopté cette forme. Je ne pense pas pourtant que l'on doive leur attribuer toutes les églises construites de la sorte (Prosper Mérimée, Notes D'Un Voyage Dans Le Midi De La France, 1835 - books.google.fr).

Il existe dans le département de l’Indre (arrondissement de la Châtre) une église qui a conservé le nom de son type original : c’est l’église de Neuvy-Saint-Sépulcre. Cet édifice fut fondé « en 1045, par Geoffroy, vicomte de Bourges, dans les possessions d’un seigneur de Déols, Eudes, lequel avait fait un pèlerinage en terre sainte. Les chroniques qui mentionnent cette fondation ont remarqué que l’église fut construite en imitation du Saint-Sépulcre de Jérusalem : Fundata est ad formam S. Sepulchri Ierosolimitani. » L’église de Neuvy-Saint-Sépulcre est de forme circulaire, avec collatéral et étage supérieur (Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1868 - fr.wikisource.org).

La collégiale Saint-Étienne à Neuvy-Saint-Sépulchre (Indre) est un des rares édifices subsistants en France qui soit conçu comme une copie de l'église du Saint-Sépulcre de Jérusalem. L'étude archéologique, réalisée pendant des travaux, a permis de préciser les étapes de son évolution depuis sa fondation dans les années 1040. La rotonde, avec ses onze piliers centraux, a été ajoutée à l'extrémité ouest d'une église antérieure. Le mur extérieur a été achevé dans cette première phase mais la cage centrale, qui abritait l'édicule, n'a été terminée qu'au début du XIIe s. Pendant la deuxième moitié du XIIe s., l'église est profondément remaniée et sans doute raccourcie avec la création d'un chevet plat. La voûte primitive est remplacée par trois travées de croisées d'ogives. L'édifice sert de refuge pendant la guerre de Cent Ans, ce qui provoque certains dégâts, partiellement réparés. Malgré les ruptures évidentes dans la construction et un plan irrégulier, l'étude montre que l'édifice est le résultat de la poursuite d'un projet architectural cohérent et original visant à évoquer l'église du Saint-Sépulcre de Jérusalem (Simon Bryant, La collégiale Saint-Étienne de Neuvy-Saint-Sépulchre (Indre). Une étude de la rotonde et de la nef, In: Revue archéologique du Centre de la France, tome 43, 2004 - www.persee.fr).

Un tombeau dans le Bois du Lauzet

Relevons ce que dit Jean Pierre Monteils dans ses Nouveaux trésors à Rennes le Château: ou, Le retour d'Ulysse (1974) :

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L'apôtre Jean, dans son Evangile concernant la résurrection de Lazare écrit ceci, de l'intervention de Jésus : "Après ces paroles, il s 'écria : Lazare, viens ici, DEHORS." Pour beaucoup cette phrase est une des clés qui permet d'ouvrir la cache du Trésor de Rennes. La plupart des personnes qui ont écrit sur le trésor s'accordent pour dire que le livre de l'abbé Boudet sur la «vraie Langue Celtique et le cromleck de

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Rennes-les-Bains » seraient un itinéraire menant à quelque point d'intérêt et de là à penser qu'il s'agit purement et simplement du trésor il n'y a qu'un pas qu'ils franchissent aisément. Nous n'avons pas trouvé, quant à nous, le trésor, mais nous avons entrepris par contre une étude approfondie du livre de l'abbé Boudet qui nous a éclairés sur diverses intentions de l'auteur jusqu'ici passées sous silence. Cette étude n'est d'ailleurs pas terminée. Tout d'abord le livre semble obéir à un plan rigoureusement établi. Dans son chapitre premier, le curé de Rennes-les-Bains nous indique peut-être : — la localisation géographique de l'affaire — la nature de ce dont il sera question — un moyen pour trouver — un autre moyen avec les embûches employées — la façon dont a été établi ce langage et par qui. Ensuite les quatre chapitres suivants sont assez curieux par leurs appellations : Langues hébraïque, punique, Famille de Japhet, langue celtique. Nous laissons au lecteur le plaisir d'y trouver ce que sa fantaisie ou sa connaissance y voudront bien voir. La cache du trésor, peut-être l'abbé Boudet la donne-t-il dans cet ouvrage. Peut-être aussi ce livre n'est-il que la première partie d'un vaste message dont on obtiendrait la totalité avec la deuxième œuvre du Curé qui s'intitule « Lazare Veni Foras ! Et qui n est peut-être pas de Boudet. Lazare vient dehors». Cet ouvrage fort rare,

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comporte sur sa couverture une tête de Christ, les cheveux dans le vent, qui semble guider vers le tombeau ceux qui le suivent. Vers le tombeau ? Voire. Ce qui nous permet de penser cela c'est la somme d'indications extrêmement précises, qui ne doivent rien au hasard et qu'on découvre de la première à la dernière page du premier livre. Nous entrevoyons d'ailleurs au travers de ces lignes, une histoire complexe, recouvrant peut-être comme d'un voile protecteur un lumineux enseignement. L'avant-propos qui est un chef-d'œuvre de concentré hermétique termine sur cette indication : "C'est ainsi que le cromleck de Rennes-les-Bains se trouve intimement lié à la RESURRECTION, ou si l'on veut, au réveil inattendu de la langue celtique". Peut-on être plus clair pour expliquer que ce livre en soi n'est pas suffisant si l'on ne possède l'autre, c'est-à-dire «Lazare Veni Foras » ? Ce n'est pas tout, et ici nous demandons au lecteur une attention particulière. La dernière page de l'ouvrage, elle, comporte les phrases suivantes : "Alors, à l'arête du Cap de l'Homme, sur le haut d'un menhir, en face du temple païen, converti en église chrétienne, détruite plus tard par l'incendie, fut sculptée une

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belle tête du Sauveur regardant la vallée, et dominant tous ces monuments la croix, victorieuse du paganisme, n'a pas discontinué de régner dans le cromleck de Rennes-les-Bains et maintient toujours, gravés dans le cœur religieux de ses habitants, les préceptes de vie, donnés au monde par l'Eternelle Vérité. » ? Cette «belle tête du Sauveur» regardant la vallée, et qui est maintenant introuvable, signalons-le, ne regarde-t-elle pas aussi le tombeau ? n'attend-elle pas en plein vent le moment de prononcer le «Lazare Veni Foras» ? A moins qu'elle ne regarde un autre sépulcre. Mais c'est la toute dernière phrase du morceau qui nous confond et, avouons-le, nous impressionne un peu par la profondeur de ce qu'elle dissimule peut-être. Pour tenter d'en donner une interprétation cohérente, qu'on nous permette d'entrer dans quelques détails d'ordre héraldique que nous devons d'ailleurs en partie à l'un des spécialistes de cette affaire. Les armes de Rennes-les-Bains furent autrefois «de gueules à l'anneau d'or» puis ensuite «de gueules à la croix d'or». A partir de 1100 environ la couleur rouge qui se disait autrefois Rou ou Règne, du haut germanique «reigner» (voyez le Renard) est nommée «gueules» (de l'arabe Gai). Nous

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n'insisterons pas sur la couleur Rouge de la ville, lourde de conséquences et d'hypothèses et nous essayerons plutôt de lire «à l'ancienne» les deux devises énoncées ci-dessus. Nous lisons pour le plus vieux blason «Règne à or annel». Pour l'autre «Règne à or croix». Si l'on interprète phonétiquement le calembour, peut-être caché ici, nous obtenons : «Rennes à or en elle» puis par la suite «Rennes à or (on) croit» ou mieux «Rennes à (l') or croit». La personne à qui je dois cette explication en reste là en m'indiquant que s'il s'agit du dépôt, on passe de l'affirmation au simple on-dit. Belle démonstration de l'hermétisme médiéval qui nous convaincrait si nous ne l'étions déjà. Et si le lecteur a encore des doutes il pourra toujours lire le Roman de Renard. Mais, comme toujours en hermétisme, il y a une suite, qui pourrait bien être une confirmation. Nous la voulons trouver dans la fameuse dernière phrase de l'abbé Boudet. Après nous avoir précisé plusieurs fois en italique que les croix qui parsèment la campagne sont des croix grecques, après l'avoir dit dans cette même dernière page : "et ils (les missionnaires chrétiens) firent graver des croix grecques sur tous les points de ce cercle de pierres, à l'entrée du cromleck, aux Crosses, etc."

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Il nous dit que cette croix (peut-il s'agir d'une autre que la grecque?) victorieuse du paganisme, n'a pas discontinué de régner dans le cromleck. Retirons de cette phrase les mots clés que nous utilisons depuis quelques instants, nous obtenons CROIX - REGNE - CROMLECK. Il suffirait peut-être de tracer la figure que ne cesse de nous imposer cette formule et que confirment les armes de Rennes pour mettre la croix dans «l'annel», comprenons le cromleck, et pour obtenir une croix celtique. Ce serait donc elle, d'après l'abbé Boudet qui «maintient toujours gravés dans le cœur religieux des habitants, les préceptes de vie donnés au monde par l'Eternelle Vérité » ? Après tout, quoi de plus logique comme signature pour un livre traitant de la «vraie langue celtique», qu'une croix du même nom. Reste à voir en quel pays se situe notre affaire ! Pour les irréductibles, ajoutons simplement que dans les observations préliminaires du même ouvrage, l'auteur nous dit :"Nous pensions, à tort ou à raison, que le nom de Rennes, renfermant sans doute en lui-même l'histoire du pays dans les temps celtiques, nous découvrirait par une interprétation exacte, bien des choses intéressantes au sujet des roches aiguës qui couronnent nos montagnes".

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Ce message livré, il nous faudrait diriger nos pas, armés de ce que nous avons appris, vers le lieu ou fut inhumé Lazare. La Symbolique des textes et des idées choisies ici, est proprement effarante par sa complexité qui nous entraîne, tour à tour, sur le terrain d'une exégèse fouillée, sur celui de l'ethnologie, de la toponymie... et du bon sens populaire. Allons donc vers le ressuscité. Les monuments curieux, on le sait, ne manquent pas dans le pays de Rennes. Qu'il s'agisse de ceux qui entourent la Rennes d'en bas ou de ceux qui procèdent du mystère de la Rennes d'en haut, tous sollicitent sans cesse le visiteur et l'invitent à déchiffrer l'indéchiffrable. La tour Magdala et son pendant biblique la villa Béthanie, nous ont posé bien des problèmes, comme à tous les chercheurs sans doute. Que viennent donc faire ici, placés comme un cheveu sur la soupe, ces deux lieux qui parlent de la terre où durant trente trois ans évolua le Christ Jésus ? Un bref rappel historique est peut-être nécessaire. Il faut se souvenir en effet, que Béthanie était un petit village peu éloigné de Jérusalem et que dans

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ce village vivait une famille très proche de Jésus : deux femmes, Marie et Marthe sa sœur, et un homme, leur frère Lazare. Ce dernier est bien celui que ressuscita Jésus et dont nous avons déjà parlé à maintes reprises. Nous voici donc en présence d'allusions non voilées à la vie du Christ et la question que l'on peut alors se poser est la suivante : ces allusions ne cachent-elles pas, elles aussi, un message ou mieux, un itinéraire qui pourrait peut-être recouper celui du chemin de croix ou celui de l'abbé Boudet ? Il y a longtemps que nous avons la conviction et les preuves que Gérard de Sède dans son ouvrage, ainsi que c'est d'ailleurs son droit, ne livre pas tout ce qu'il sait. Il va même plus loin. Hermétiste de goût en finesse, il fausse sciemment certaines pistes avec juste ce qu'il faut de suc d'erreur, plus sûrement encore que ces prédécesseurs dans le mystère de Rennes. Allez donc chercher dans cet imbroglio ! Gérard de Sède par exemple, fait régner une habile confusion sur les textes trouvés dans le pilier wisigothique en nous disant premier, extrait de Jean (XII - 1 - 12) est celui qui relate la visite du Christ à Béthanie chez Lazare, Marthe et Marie de Magdala". Or, il y a peu de chances pour que Marie de Magdala fût la sœur de Marthe et de Lazare. C'est même parmi les intimes de Jésus celle qui a été et demeure l'objet des plus vives controverses. Assimiler Marie, sœur de Lazare à la «Magdaléenne» est aussi hasardeux que d'identifier celle-ci

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à la pécheresse repentante qui versa un vase de nard sur les pieds de Jésus. Pourquoi ? D'abord parce qu'il existe deux récits presque identiques quant à la façon de procéder des deux femmes, qui par deux fois auraient versé du parfum sur le corps du Christ. Dans le premier, Luc (VII - 36 - 50) nous décrit bien une pécheresse accomplissant ce geste, mais nulle part il ne nous dit qu'il s'agit de la sœur du Ressuscité. Le doute s'instaure d'autant plus que le même Luc (X - 38 - 42) nous raconte un très court entretien de Jésus avec Marthe et Marie, cette dernière en contemplation aux pieds du Seigneur, et ne nous rappelle en aucun cas qu'il s'agit de la de la pécheresse. De même, dans les différents récits de la résurrection, nulle part on ne fait allusion à la vie légère de Marie ; pourtant les juifs n'étaient pas tendres avec les femmes adultères qui étaient condamnées à la lapidation. Alors comment admettre qu'ils aient laissé évoluer cette femme autour de Jésus qui lui avait donné son amitié. On en trouve la confirmation dans le nombre de visites qu'il fait à Béthanie qui est un peu son port d'attache. Il faut admettre simplement que la pécheresse venue chez Simon le pharisien, n'a rien à voir avec Marie, sœur de Marthe et de Lazare, mais la confusion a pu se produire à cause d'un deuxième récit, celui du dîner d'adieu de Jésus, avant la Passion, entouré de ses seuls

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intimes à Béthanie, chez son ami Simon (lui aussi), le lépreux. Là, nous disent Mathieu (XXVI -6-13), Marc (XIV-3-9), et Jean (XII-1-11), Marie versa un vase d'une livre de nard, le plus pur et le plus précieux sur le corps du Christ. Certains ont été confortés dans cette attitude de confusion par une tradition que rapporte le Talmud qui fait état d'une Marie dite de Magdala, et native de Béthanie, qui aurait épousé un scribe dur et jaloux appelé Pappus. Vite lassée par ce mari désagréable, elle se serait attachée à un officier romain en résidence à Magdala. D'où le nom de cette femme. Il s'agit là d'un rapprochement vraiment trop aléatoire que l'étude des évangiles synoptiques et apocryphes nous interdit de faire, d'autant que Jean (XH-1-12) ne cite en aucun cas Marie comme étant de Magdala. En plus de cela, il faut noter, et ce n'est pas pour simplifier notre recherche, la présence d'une femme riche et libre de mœurs, nouvelle Marie pour beaucoup : Salomé ou encore Marie-Salomé. Cette dernière aurait pu verser le parfum sur les pieds de Jésus. Nous disons bien aurait pu. La personnalité de Marie de Magdala reste dans tout cela toujours aussi secrète. Nous avons certes recherché autour du Christ, qui elle ne pouvait pas être, mais on en reste à se demander qui elle était réellement.

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Dans son surprenant ouvrage, auquel on ne peut pas faire le reproche de manquer d'érudition, «Jésus ou le mortel secret des Templiers », Robert Ambelain nous explique et démonte pièce par pièce la divinité du du Christ telle que la conçoit l'Eglise. Peu versés en exégèse et en analyse dogmatique, nous nous garderons bien de prendre une quelconque position, persuadés d'ailleurs que la Foi sincère n'a que faire des subtilités dialectiques, fussent-elles basées, et c'est possible ici, sur des réalités historiques différant fondamentalement des vérités enseignées en chapelle. Toutefois, on ne peut parler de Marie de Magdala sans dire que Robert Ambelain en fait purement et simplement la mère du Christ, la Vierge Marie. Attention pour ceux qui doutent, et il y a de quoi, les preuves sont importantes et l'étude bien menée. Il est intéressant de constater que beaucoup de données et de messages se recoupent autour de Magdala. En effet, Magdala vient de l'arabe Magdal, qui veut dire, poisson de salaison. On comprend bien alors la position d'une ville de ce de ce nom sur les bords du lac de Tibériade réputé pour sa pêche. Mais c'est aussi le Mégalon grec qui a donné le prénom Magdeleine : élevée, admirable. L'hébreu Migdal nous donne, lui, comme traduction : tour, forteresse.

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Si l'étymologie de Magdala ne pose pas de problème, les applications de ce mot peuvent laisser songeur. Toujours, pour citer R. Ambelain, celui-ci nous signale que les litanies de la Vierge Marie (il y avait dans le pilier wisigothique des "litanies de Notre Dame") l'implorent sous le vocable de Tour de David Tour d'ivoire. Il y a là, pour cet auteur, une preuve de plus pour faire de la Magdaléenne la mère du Christ, mais ce qui nous intéresse, nous, c'est qu'une tour, à Rennes-le-Château, porte le nom de Magdala. Avec beaucoup d'humour, Gérard de Sède nous dit de Magdala, qu'elle était pour Bérenger Saunière deux fois tour d'ivoire. Quelle clarté! Mais l'auteur du «Trésor Maudit» fait-il exprès de nous parler de l'ignorant et de sa science, renvoyant «le pêcheur à ses filets» ? Si Magdala est deux fois tour d'ivoire, c'est peut-être d'abord pour la raison donnée plus haut. Ce peut être ensuite parce qu'elle est Tour d'y voir, la tour d'où l'on surveille, et l'allusion au pêcheur qui s'en retourne à ses filets, nous indique peut-être la pécheresse peinte sous l'autel par Saunière lui-même, dont les mains jointes forment «la grille» ou le filet par lequel doit passer plusieurs fois l'information afin qu 'un ange survienne et en fasse un peigne d'or. Dans le N° 2 de «Pégase», Monsieur Chaumeil dit que Bérenger cachait dans sa tour un télescope.

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Ce serait normal d'observer depuis une tour puisque ce genre de construction est conçue pour cela. Si cette affirmation était exacte, Magdala serait donc la Tour d'où l'on observe, premier point de l'itinéraire évangélique. Ce qui ne nous permet pas de demeurer tout-à-fait en paix sur ce point, c'est la dédicace de l'église de Rennes-le-Château à Sainte-Madeleine. Si Robert Ambelain disait vrai, il s'agirait en fait d'un lieu dédié tout simplement à la Vierge. Et l'on sait ce que sont les sanctuaires de la Vierge situés comme Rennes-le-Château : des répétitions christianisées de culte plus ancien à une autre divinité : Vierge noire ou Isis ou encore Principe féminin connaissant. Pendant ce temps peut-être l'hypothétique Madeleine dort-elle son sommeil d'éternité dans un oratoire au pied de la Sainte-Baume, en Provence, à deux pas de ce ravin des Arcs où demeure, pareille à elle-même, Sainte-Roselyne de Villeneuve. Oui, cela est bien étrange ! Les Evangiles nous disent clairement que le Christ revenait à Béthanie après chaque mission pour s'y reposer et repartir ensuite vers un nouveau but. Amusons-nous à appliquer cette méthode. De Béthanie, par Marie nous sommes allés à Magdala, où pourrions-nous nous rendre encore ?

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Choisissons par exemple le tombeau de Lazare. Nous voici au pied d'un difficile problème. Qu'est-ce dans la mythologie de Rennes que le tombeau de Lazare? Ce peut être la cache du trésor. Ce peut être aussi un tombeau banal servant de «relais» sur notre piste. Ce peut être enfin un simple point faisant appel au thème de la résurrection et nous amenant à trouver quelque chose qui ne soit pas forcément matériel. L'Evangile de Jean concernant la Résurrection de Lazare est sans doute l'un des évangiles les plus embrouillés qui soit et pourtant Jean est de loin le plus clair et le plus sobre des évangélistes canoniques. Notre propos n'est pas de dire pourquoi l'apôtre bien-aimé est si confus quant à la chronologie de l'action, mais bien de montrer que c'est de cette confusion qu'on a voulu jouer pour « la piste de Lazare » de Rennes. Nous ne pouvons courir le risque d'importuner le lecteur en reproduisant ici l'entière analyse des locutions de temps et de mouvement employées dans ce morceau, soulignons-en toutefois une partie: ici on nous dit:"Il demeura encore deux jours au lieu où il était ensuite retournons en Judée puis, je pars afin de le réveiller, allons à lui puis encore lorsque Jésus arriva on lui dit que Lazare était dans le tombeau depuis 4 jours puis, Béthanie n'était éloignée de Jérusalem que de 15 stades. Jean écrit plus loin "Marthe ayant appris que Jésus arrivait alla au-devant de lui et de préciser Marie

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resta assise à la maison. Mais plus loin il ajoute après ces paroles elle s 'éloigna et vint dire tout bas à sa sœur: le maître est là et il t'appelle. Il continue Marie se leva aussitôt et alla vers Jésus. Celui-ci n 'était pas entré dans la bourgade. Il était resté au lieu où Marthe l'avait rencontré. Les juifs la suivirent." Et.... c'est une ronde, un véritable ballet où l'on se lève pour se rasseoir, où l'on s'arrête pour repartir jusqu'au mouvement final accompli par Lazare qui sort du tombeau. Nous ignorons absolument ce qu'on a voulu signifier ici, mais compte tenu que la topographie des environs de Rennes ainsi que certains éléments de piste déjà mentionnés «collent» avec ce récit, on peut imaginer que, les lieux correspondant, les mouvements à effectuer correspondent peut-être. Il existerait, au sud de Rennes, dans le bois du Lauzet, un tombeau solitaire dit «tombeau de Lazare». Auprès de ce tombeau serait un aven fermé par une lourde dalle. Nous devons humblement avouer que jusqu'ici nos recherches sur ce point précis n'ont pas abouti. Et pourtant nos informations sont sérieuses. Par contre, il nous est venu une idée. Son développement comporte une double clé. Dans son écrit l'apôtre nous dit : "Béthanie n'étant éloignée de

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Jérusalem que d'environ quinze stades.", soit environ 2 km 700. Il nous faudrait donc passer devant le tombeau de Lazare situé, lui, à la sortie de Béthanie, pour nous diriger vers Jérusalem. Ce qui pourrait être le tombeau de Lazare, nous l'avons déjà examiné rapidement. Jérusalem elle, ne pose pas de problème, c'est facile. C'est la Terre Promise, donc le Trésor, ce qui, du coup, ramène la dernière demeure de Lazare au rang d'avertissement ou de trésor de moindre importance. Nous retrouvons là, le thème de la Terre perdue que recherchent les Hébreux pendant 40 années dans le désert, après leur fuite d'Egypte. Mais il faut aussi se souvenir que, dans l'Ordre du Temple, dont nous n'avons plus parlé depuis quelque temps, le Trésorier de l'Ordre, le grand argentier, était le Commandeur de la terre de Jérusalem, c'est lui qui avait la garde du trésor, nous explique Laurent Dailliez, dans son remarquable ouvrage «Les Templiers, ces inconnus». Avec une plume dénuée de fantaisie et culbutant pas mal de sottises accumulées sur le Temple, cet auteur nous précise encore qu'il ne pouvait disposer des fonds de reception tant que le maître ne les avait pas comptés». Mais à un autre degré, nous retrouvons peut-être le grand courant initiatique qui passe quelque part près de Rennes, venant d'ailleurs. En effet, s'il faut passer par le tombeau de Lazare afin de ressusciter,

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autant le faire en faisant le bien, comme un certain Paul Urbain de Fleury et, victorieux, nous accèderons à la Jérusalem... céleste. Jérusalem. Cette ville au long des écritures porte un autre nom : Sion. Que n'a-t-on dit sur ce sujet ! Que d'hypothèses ont été échafaudées sur Sion. M. Vallet semble avoir une idée très précise du rôle de la société dite «du Prieuré de Sion» et sise en Suisse. Le mystérieux PS des dalles de Rennes serait un rappel, selon lui, et beaucoup d'autres d'ailleurs, de cette confrérie. Mais les Sion sont nombreuses et un autre auteur nous invite, lui, à regarder d'abord Barrès. Quelle surprise ! Barrès, ami de Péladan, membre de la Rose Croix catholique que celui-ci fonda en se séparant de l'O.K.R.+C. Barrès, de l'Académie Française qui écrit en 1912 une sorte de vie de Bérenger Saunière, alors que celui-ci est encore vivant (Jean Pierre Monteils, Nouveaux trésors à Rennes le Château: ou, Le retour d'Ulysse, 1974 - books.google.fr).

Le centre du Bois du Lauzet se trouve à 3,1 km de Rennes le Château.

Le stade est parfois calculé en 180, 185, 210, 220 mètres. Béthanie se trouve en fait à 2,7 km de Jérusalem (Joseph Angus, Le Manuel de la Bibl, traduit par Jean-Augustin Bost et Émile Rochedieu, 1857 - books.google.fr, Jean-Augustin Bost, Dictionnaire de la Bible: ou concordance raisonnée des Saintes Écritures contenant, en plus de 4,000 articles, 1865 - books.google.fr, François Chamoux, La Civilisation grecque: à l'époque archaïque et classique, 1983 - books.google.fr).

A 210 mètres le stade, on a 15 stades pour 3,1 km.

Le centre des 3 lunes se trouve près de la cote 552 du Bois du Lauzet à l'ouest sud ouest de la Pique et à l'ouest des ruines des Boudous et de la Valdieu. Il n'y a apparemment rien, ce qui n'est pas étonnant avec la légende de Jésus Christ. Seule la foi permet de voir ceci ou celà d'irréel.

L'aven des Lagastous dit de Paris est plus à l'ouest (www.renne-le-chateau.com - Avens).

La légende des trois anneaux et sa signification religieuse

Gotthold Ephraim Lessing, né le 22 janvier 1729 à Kamenz en Saxe et mort le 15 février 1781 dans la capitale de la principauté de Brunswick, est un écrivain, critique et dramaturge allemand.

Dans le Hamburgische Dramaturgie (Dramaturgie de Hambourg ; 1767-1768) qui est, à proprement parler, le journal du théâtre dont il était directeur, Lessing combat de toutes ses forces l’imitation de la tragédie française comme le principal obstacle de l’établissement d’un art national allemand. Il y dénonce la règle des trois unités et démontre que c’est par erreur qu’on l’a attribuée à Aristote. Il rejette les modèles français pour chercher à constituer un type de drame tragique, en combinant la poétique d’Aristote avec l’exemple des maîtres grecs, de Shakespeare et de Calderón et les idées de Diderot.

Nathan le sage (en allemand Nathan der Weise) est le personnage éponyme d'une pièce en cinq actes de Gotthold Ephraim Lessing. Elle est publiée le 14 avril 1779 mais ne sera représentée pour la première fois à Berlin qu’en 1783, deux ans après la mort de l’auteur. C’est un fervent plaidoyer en faveur de la tolérance religieuse.

Le passage central de la pièce, la parabole de l’anneau de l’acte III, se trouve déjà dans le Décaméron de Boccace dont Lessing reconnaît qu’il s’est inspiré. La parabole de l'anneau est considérée comme un des textes clef de la philosophie des lumières et comme l’expression la plus poignante de l’idée de tolérance.

Un homme se fait faire un anneau qui détient le pouvoir de susciter l’amour pour celui qui le porte et qu’il lègue à son fils préféré en lui enjoignant de faire de même. L’anneau est transmis ainsi de père en fils jusqu’au jour où il échoit à un père également attaché à ses trois enfants. Se voyant mourir, il fait faire deux anneaux neufs par un orfèvre, et remet un anneau en secret à chacun de ses fils. Le père mort, les trois fils se disputent l’héritage, chacun persuadé de détenir l’anneau véritable.

Ne trouvant pas de compromis possible, puisque chacun détient la vérité de la bouche de son père et qu’il ne peut donc la remettre en question sans accuser ce père bien-aimé de lui avoir menti, les frères demandent au juge un arbitrage. Le juge remarque que l’anneau a la réputation de susciter l’amour de Dieu et des hommes, et qu’il suffit d’attendre pour voir quel anneau est efficace, à moins que le père n’ait fait fabriquer trois anneaux neufs et que l’anneau originel ne soit perdu. Il invite donc les frères à travailler pour l’avenir en s’efforçant de rendre les générations à venir le plus vertueuses possible.

Dans cette parabole on peut voir le père comme une représentation de Dieu, les trois fils étant les trois religions monothéistes, judaïsme, christianisme et Islam. Comme le père aime également ses trois fils, Dieu aime également les trois religions alors que celles-ci se disputent et prétendent chacune détenir la vérité au lieu d’imiter l’amour dont le père a témoigné à leur égard. Dans l’hypothèse où les trois anneaux seraient neufs le père apparaît comme le représentant d’une religion originelle ou idéale désormais perdue, et les fils comme trois religions révélées, historiques, également proches ou éloignées de la vérité première. Dans cette dernière perspective le juge représente Dieu qui recommande aux hommes de se préoccuper de l’éducation de leur propres enfants au lieu de leur donner l’exemple détestable de ces querelles.

Parmi les personnages on trouve le templier: demi-frère de Recha, et neveu de Saladin, qui lui trouvant une ressemblance avec son frère lui fait échapper à la mort ; Al-Hafi : moine mendiant, derviche. Il joue aux échecs avec Nathan; il est flatté lorsque Saladin lui offre de devenir trésorier et accepte dans l'espoir que cette fonction lui permettra de combattre la pauvreté et l'indigence. Al-Hafi, membre de la secte des zoroastriens, représente une quatrième alternative religieuse dans la pièce. À l'époque de Lessing, Zarathoustra était associé aux franc-maçons et passait pour avoir accédé à un savoir ésotérique (fr.wikipedia.org - Gotthold Ephraim Lessing).

Le plus ancien de ces récits par la date où il se présente, mais le plus altéré de tous, se trouve dans le livre d'Etienne de Bourbon, dominicain, mort vers 1261, sur les sept dons du Saint Esprit. Etienne l'avait recueilli oralement. J'ai entendu, dit-il, d'un prud'homme cet exemple pour la démonstration de la vraie foi. Un homme riche avait, entre ses autres richesses, un anneau dans lequel était enfermée une pierre précieuse qui avait la vertu de guérir toutes les maladies; il avait une femme qui lui donna une fille légitime, mais plus tard, corrupta a lenonibus, elle en mit au monde plusieurs autres qui passèrent pour être les filles légitimes de son mari. Lui n'ignorait pas ce qui en était, et en mourant il lit un testament, qu'il scella de sou anneau, dans lequel il déclarait qu'il laissait son anneau a sa fille légitime et que son héritage devait appartenir à celle qui aurait cet anneau. Il appela donc sa fille, lui donna l'anneau, et mourut. Les autres, sachant cela, se firent faire des anneaux semblables. Quand on ouvrit, le testament devant le juge, chacune montra son anneau et dit qu'elle était la fille légitime. Mais le juge, homme sage, fit éprouver la vertu des anneaux, et comme on n'en trouva aucune dans les autres, il jugea légitime celle dont l'anneau avait montré ses vertus, lui adjugea l'héritage paternel, et déclara les autres illégitimes. Les filles sont ici substituées aux fils pour mieux représenter les religions; il ne s'agit pas seulement de deux filles illégitimes, mais de plusieurs, ce qui englobe toutes les religions autres que la chrétienne dans la condamnation prononcée. La question de légitimité mêlée ici assez maladroitement à la discussion sur la valeur des anneaux rappelle une autre parabole, fort belle aussi, mais d'origine différente, et qu'on a également exploitée dans un intérêt religieux, mais non polémique. [...] Un père a trois fils ; il sait qu'un seul est de lui, mais il ignore lequel. Dans un testament, il laisse tous ses biens à son fils légitime, excluent les autres. Le juge ordonne qu'on attachera à un arbre le corps du père mort, et que les trois fils le viseront à coups de flèches celui qui l'atteindra le mieux aura l'héritage. Le premier tire et perce la main du mort; le second, plus heureux, lui enfonce la flèche dans le front, et se croit sûr du succès. Mais le troisième, quand son tour arrive, laisse tomber l'arc et la flèche : « Ne plaise à Dieu, dit-il en pleurant, que je touche avec une telle impiété la chair sacrée de mon père ! J'aime mieux renoncer à l'héritage. - Il est à toi, dit le juge : tu viens de prouver que tu es seul vraiment son fils.» Cette légende, certainement orientale, parait s'être mêlée à la parabole des pierres précieuses pour former le récit d'Etienne de Bourbon. Ce récit nous offre une déviation tout à fait isolée. Dans les deux autres formes chrétiennes, nous retrouvons des traits communs avec les versions de la branche non christianisée, et par conséquent plus anciens. La première en date de ces formes chrétiennes est celle qui est contenue dans un petit poème français composé entre 1270 et 1294, le Dit du vrai anneau. Un père a trois fils, dont les deux aînés sont méchants et le troisième vertueux; il possède un anneau doué de vertus merveilleuses pour la guérison des maladies; voyant les vices de ses premiers fils, il fait faire par un joaillier deux anneaux exactement pareils au sien, et, appelant secrètement ses deux aînés l'un après l'autre, il leur remet à chacun d'eux un des faux anneaux en leur disant que c'est le vrai, et en leur faisant promettre de ne le montrer qu'après sa mort; au troisième il donne le vrai anneau et révèle toute la vérité. Le père mort, les deux premiers fils font valoir leurs prétentions à posséder l'anneau miraculeux; le cadet soutient que c'est lui qui le possède. On en éprouve la vertu, on trouve qu'il a raison, et on brise les deux autres anneaux. Mais les deux méchants frères, furieux, maltraitent le dernier et endommagent même son précieux anneau, et l'auteur consacre surtout son poème à engager les princes chrétiens à le venger et à le défendre, c'est-à-dire à faire une croisade. [...] La troisième version chrétienne, celle des Gesta Romanorum, singulier recueil de contes moralisés composé en Angleterre à la fin du XIIIe ou au commencement du XIVe siècle. Il s'agit ici d'un chevalier qui a trois fils. Près de mourir, il lègue au premier sa terre. au second son trésor. au troisième un anneau qui, par ses vertus, vaut plus que ce qu'il laisse aux deux autres; à ceux-ci d'ailleurs il a donné deux anneaux pareils au premier en forme, mais non en vertu. Il meurt, et chacun des fils prétend avoir l'anneau précieux, mais l'épreuve décide on amène des malades, les deux premiers anneaux ne leur ont rien, le troisième tes guérit tous. « Ce chevalier est Jésus-Christ, qui avait trois fils, les juifs, tes sarrazins et les chrétiens. Il a donné qui juifs la terre promise, aux sarrazins les trésors de ce monde, c'est-à-dire la puissance et la richesse, aux chrétiens un anneau précieux, c'est-à-dire la foi, par laquelle ils peuvent guérir toutes les maladies et les langueurs de l'âme.» (Gaston Paris, La parabole des trois anneaux, 1885 - bibnum.enc.sorbonne.fr).

Les trois anneaux et le Saint Sépulcre

The diamond ring is one of the symbols used by the Medici family. One of their heraldic devices is a falcon holding a ring in one of its talons. This may be an Italian play on words for the associated motto `Fa con Dio Amante' (Do all for the love of God) sounds very similar to `Falcon e diamante' (falcon and diamond). Cosimo de Medici (1389-1464) used a group of three rings interlaced in the Borromean fashion.

In Sandro Botticelli's painting of `Pallas and the Centaur' (1482) the dress is adorned with the 3-ring symbol; the painting was commissioned by the Medici family.

The Cappella Rucellai in the Church of San Pancrazio, Florence, contains a 1467 tempietto designed by Leon Battista Alberti (1404-1472). It is covered with designs inlaid in black and white marble; the Medici rings are included (www.liverpool.ac.uk - Médicis, www.liverpool.ac.uk).

Annibal Rucellai fut évêque de Carcassonne de 1569 à 1601 (Autour de Rennes le Château : PSPRAECUM : le petit frère des pieuvres).

L'emblême du roi Henri II, appelé "chiffre de Diane (de Poitiers)" sans doute à tort, époux de Catherine de Médicis, représente un entrelacement de lunes peut-être en rapport avec les anneaux médicéens.

Emblème de Henri II, accompagné de sa devise « Donec totum impleat orbem » - Devise aux croissants du roi Henri II (1547-1559), vitrail d'époque conservé au Château d'Ecouen, Musée national de la Renaissance - fr.wikipedia.org - Diane de Poitiers

Giovanni Rucellai, detto Giovanni di Paolo o Giovanni I per distinguerlo da suo nipote omonimo Giovanni Rucellai (1403 – 1481), è stato un mercante, umanista e scrittore italiano, importante mecenate della Firenze rinascimentale. Analogamente alla casata medicea protesse e sponsorizzò le arti, in particolare fu il mecenate di Leon Battista Alberti al quale affidò il disegno del palazzo di famiglia (poi realizzato da Bernardo Rossellino), della Loggia Rucellai, della facciata di Santa Maria Novella, del tempietto del Santo Sepolcro nella chiesa di San Pancrazio, che divenne il suo luogo di sepoltura. (it.wikipedia.org - Giovanni di Paolo Rucellai).

Il Tempietto del Santo Sepolcro è un monumento funebre di Firenze, conservato nella cappella del Santo Sepolcro che è l'unica parte ancora consacrata della ex-chiesa di San Pancrazio. Nel tempietto è sepolto Giovanni di Paolo Rucellai e l'architettura è opera di Leon Battista Alberti (it.wikipedia.org - Tempietto del Santo Sepolcro).

Anneaux des Médicis - Tiempetto des Rucellai - Saint Pancrace, Florence

Tiempetto des Rucellai : YHESVM QVERITIS NAZARENVM CRVCIFIXVM SURREXIT NON EST HIC ECCE LOCVS VBI POSVERVNT EVM - Saint Pancrace, Florence

Curieusement cette signature est proche de celle de Côme (Cosimo) Ruggieri, mort à Paris en 1615, l'astrologue personnel de sa rivale, la reine de France Catherine de Médicis. Cette signature graphique se trouve au château de Chaumont (Loir et Cher), sur le linteau de cheminée de la chambre de l'astrologue, Côme Ruggieri. Ce personnage sulfureux rédige des almanachs à la façon de Nostradamus, son contemporain, fait de la prédiction astrologique pour Catherine de Médicis, pratique les épingles dans des statuettes de cire (hermetism.free.fr - Diane de Poitiers).

C'est au Château de Chaumont sur Loire que se serait déroulée la prédiction, au travers de miroirs, du destin des fils de Catherine de Médicis. Ruggieri aurait fait apparaître successivement François II, Charles IX, Henri III. Ils auraient tournés sur eux même autant de fois que d'années de règne. Ce château, où résida Diane de Poitiers après avoir été chassée de Chenonceau à la mort de Henri II par la reine, domine la Loire. Encore une fois, comme aux Halles, une tour permet d'y scruter le ciel...

Détail sur la cheminée (chambre de Ruggieri) - luiss.free.fr

Une tour comme celle de Magdala à Rennes le Château construite pour l'abbé Bérenger Saunière.

Ruggieri et Rucellai se trouvent donc dans l'entourage de la reine Catherine de Médicis.

Le début de la mission d'Angennes correspond à la reprise des hostilités contre les huguenots en France, après la trêve de Longjumeau (23 mars 1568) et toute l'année 1569, l'année de Jarnac et de Moncontour, sera une des plus actives en ce qui concerne l'aide financière et militaire apportée par le Saint-Siège à la Couronne de France dans cette lutte. D'Angennes ne joue pas, d'ailleurs, un rôle de premier plan dans la négociation de cette aide. C'est le florentin Annibale Rucellai, pour qui Catherine de Médicis obtiendra en récompense l'évêché de Carcassone (1569), qui en fut la cheville ouvrière. On a tant écrit sur l'antipathie de Pie V à l'égard de Catherine de Médicis et l'opposition de ces deux caractères qu'il n'est pas sans intérêt de relever que le saint pape souhaitait rencontrer la reine-mère de France, même au prix d'un voyage (Charles-Martial De Witte, Les ambassadeurs de France à Rome et leur correspondance, Mélanges de l'Ecole française de Rome: Moyen âge, temps modernes, Volume 83, 1971 - books.google.fr).

Le symbole de Ruggieri possède un triangle équilatéral qui passe au-delà des centres des trois cercles, le plan de la chapelle de Planès dessus. Les lieux déterminés sur la carte de Rennes le Château par les sommets de ces triangles ne donnent pas de sites remarquables (sur carte).

Le tombeau serait un saint sépulcre et nom celui de Lazare (simple parenté graphique avec Lauzet). Le tombeau de Lazare est aussi une dénomination de la Grande Ourse que nonagones.info situe au Nord de Rennes le Château en rapport avec le Sceau de Palaja (Autour de Rennes le Château : Saint Sulpice, Aude et Grande Ourse).

old.citadelle.org - Reconstitution de la Chapelle de Planès

Jean de Monluc, mort chez les Jésuites de Toulouse le 12 avril 1579, est un homme d'Église, un diplomate et un homme politique français. Évêque de Valence et de Die de 1553 à 1574, il est un conseiller politique important de la reine Catherine de Médicis. Il participa activement en 1572 aux négociations qui ont amené à l'élection du duc d'Anjou comme roi de Pologne en 1573 (fr.wikipedia.org - Jean de Monluc).

"Je vous prie doncques derechef autant qu'il m'est possible, au nom du Roy Très—Chrestien, que vous choisissiez et eslisiez pour vostre roy ce prince, qui ne vous peut nuire en chose quelconque, ains vous peut estre utile à toutes choses, qui est tout prest et appareillé de prendre présentement le soin de défendre et amplifier vostre chose publique; qui ne voudroit pour rien diminuer vos libertez, priviléges et immunitez; qui ne pourroit l'effectuer quand il voudroit attenter; qui auroit le jugement sain et entier, non prévenu d'aucune passion d'alliance ny parenté, pour sagement ordonner de vos affaires; qui a délibéré (si vous le faictes vostre roy) d'employer toutes ses pensées, toutes ses affections et tous ses conseils, pour attaindre à ce seul but, que jamais vous ne vous puissiez repentir de l'avoir fait et qu'il puisse être véritablement et à bon droit surnommé le bon roi prudent et vaillant et père de votre pays".

De chaleureuses acclamations saluèrent cet habile et brillant plaidoyer. Sans trop de flatterie, Paul Manuce, dans l'épître qui accompagne sa belle édition de l'Orateur, a pu comparer l'évêque de Valence à Cicéron dont la Rome antique s'enorgueillissait. Tout le temps qu'il tint l'auditoire de la Diète polonaise qui devait élire le nouveau roi de Pologne, sous le charme de sa parole, une alouette, l'oiseau symbolique des anciens Gaulois, perchée au sommet de la tente royale, battit des ailes et chanta (Lettres de Catherine de Médicis, 1891 - books.google.fr).

Jeanne d'Autriche, fille de l'empereur Ferdinand, fut l'épouse du duc de Florence François de Médicis. Elle prit l'Alouette comme l'emblème avec la devise "Garrula et Vade" (Hilarion de Coste, Les Éloges et les vies des reynes, des princesses et des dames illustres en piété, en courage et en doctrine, Cramoisy, 1647 - books.google.fr).

Laurent de Médicis (l'Ancien) (1395-1440) est à l'origine de la branche des grands ducs de Toscane. Il était le frère de Cosme l'Ancien (1389-1464) dont descent Catherine de Médicis, seule enfant légitime de Laurent II (1492 - 1519) (fr.wikipedia.org - Maison de Médicis).

Fils aîné d’Éléonore de Tolède et de Cosme Ier de Médicis, auquel il succède, le duc François se consacre, peu intéressé par la politique, aux sciences, à la recherche, l'alchimie, l’architecture et la décoration. Ces deux filles qui atteignent l'âge adulte : Marie, future épouse d'Henri IV et Éléonore, qui épousa le duc de Mantoue.Après la mort de sa femme (1578), il épouse sa maîtresse Bianca Cappello. Ils seraient morts tous deux empoisonnés (fr.wikipedia.org - François Ier de Médicis).

Les pommes bleues : panacée

Au faîte du pouvoir des Médicis, Cosme réfutera cette origine fabuleuse car la logique ne pouvait admettre que des trous concaves se transforment sur le blason en boules convexes. Cosme l'Ancien n'hésitera pas à rappeler des débuts plus modestes, racontant que leur aïeul aurait été un médecin, d'où le nom Medici, et un apothicaire ; ainsi les tourteaux ou besants de leurs armoiries représenteraient les pilules qu'il fabriquait dans son officine (cinq rouges pour le poumon, le foie, le cœur, l'estomac et les intestins, une bleue figurant la panacée. (fr.wikipedia.org - Maison de Médicis).

Les détails que Théophraste, Pausanias et Pline donnent sur toutes ces productions de l'Arcadie prouvent qu'elles furent à toutes les époques un de ses principaux objets d'exportation. Le commerce des plantes médicinales ne dut pas y être moindre, car le pays était aussi célèbre, à ce titre, que le Pélion, le Parnasse et la Laconie. Le moly, cette plante tant vantée par Homère, croissait sur le Cyllène, non loin de Pnénée. La panacée, dont le nom indique l'usage universel, se recueillait, suivant Pline, à Psophis et autour des fontaines de l'Erymanthe. Les Arcadiens, sobres et vigoureux, vendaient d'autant plus volontiers toutes les plantes médicinales de leur pays qu'ils ne s'en servaient pas pour leur usage particulier; leur seul remède, alors comme aujourd'hui encore, était, au printemps, le lait de leurs troupeaux. Les principales plantes citées par Théophraste sont, outre les deux que nous avons nommées, la centaurée, le dictame, l'astragale et la nymphaea (Archives des missions scientifiques et littéraires, 1858 - books.google.fr).

A Mantinée et à Tégée, Asklépios fut honoré dans des cultes civiques dont la notoriété ne dépassait pas le cadre local. Les Mantinéens possédaient [...] un temple double qui abritait les cultes d'Asklépios et de la triade apollinienne.

Si la personnalité d'Apollon est finalement assez banale en Arcadie, le culte d'Asklépios a connu un épanouissement plus spectaculaire Dans leurs listes de divinités homonymes, les théoriciens pragmatistes, dont Cicéron, Clément d'Alexandrie, J. Lydos, Arnobe ou L. Ampélius nous ont transmis la doctrine, localisaient en Arcadie au moins deux des trois dieux Asklépios. En dépit de son caractère partial et partiel, ce témoignage reflète une vérité : Asklépios est l'une des divinités que les Arcadiens tenaient en grand honneur et qu'ils ont cherché à s'approprier comme dieu autochthone : le réseau des sanctuaires consacrés à Asklépios et à ses enfants est dense sur tout le territoire et plusieurs traditions locales évoquent la naissance du dieu en Arcadie ou la présence de son tombeau dans la région (Madeleine Jost, Sanctuaires et cultes d'Arcadie, 1985 - books.google.fr).

En Arcadie, le fonctionnement du culte d'Asclépios est évoqué dans une dédicace des prêtres de Mantinée qui constituent le collège (synodos) de ce dieu au Ier siècle, en liaison avec les honneurs accordés à un couple de riches évergètes, Iulia Eudia et G. Iulius Strobilos : l'anniversaire de la naissance de la bienfaitrice sera célébré chaque année par un sacrifice offert à Asclépios et Hygie, afin d'obtenir la santé pour Eudia et son mari ; une invitation perpétuelle est accordée à Eudia et à ses descendants aux festins célébrés par les prêtres et allusion est faite à des repas (« repas isiaques et repas des porteurs de feu sacré ») auxquels Iulia Eudia n'est pas conviée mais qui témoignent apparemment de l'adoption par les prêtres d'Asclépios de rites propres aux cultes de la déesse Isis et confirment en tout cas l'importance des banquets rituels dans les cérémonies des dieux guérisseurs (Yves Lafond, La mémoire des cités dans le Péloponnèse d'époque romaine: IIe siècle avant J.-C.-IIIe siècle après J.-C., 2015 - books.google.fr).

Hygie, fille d’Asclépios (dieu de la médecine) et d’Épione, est dans la mythologie grecque, la déesse de la santé, de la propreté et de l’hygiène. Sa soeur Panacée symbolisait, elle la médecine curative.

Le serment d'Hippocrate fait référence à cette déesse : « Je jure par Apollon, médecin, par Asclépios, par Hygie et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses, les prenant à témoin que je remplirai, suivant mes forces et ma capacité, le serment et l’engagement suivant [...] » (fr.wikipedia.org - Panacée).

Le Bois du Lauzet : alouette, ardoise ou impôt

"Lauzet" peut vouloir dire "ardoise", "alouette" ou "impôt sur l'aiguisage des outils agricoles" (Le Cercle et la Croix des Prophètes : L’Echiquier de la Croix des Prophètes).

Le folklore de France a trouvé dans l'alouette qui s'élance à tire d'ailes du sillon vers le ciel, une image du Sauveur en son ascension : les mystiques du Moyen âge ont pensé que l'oiseau de paradis,ignoré des simples gens des campagnes, était, bien mieux encore que l'alouette, un emblème satisfaisant pour figurer l'élévation triomphale du Sauveur vers les cieux, due à la seule puissance de sa nature divine cachée dans l'enveloppe matérielle de son corps (Louis Abbé Charbonneau-Lassay, Le Bestiaire du Christ (1940), 2014 - books.google.fr).

L'image du faucon (cf. "Falcon e diamante" médicéen) pourchassant une alouette se trouve dans le roman Cligès de Chrétien de Troyes. Par ailleurs, comme image des chrétiens chassant les sarrasins au cri de "Saint Sépulcre", on la recontre dans L'Histoire de l'empereur Henri de Constantinople de Henri de Valenciennes (Ross Sutherland, Cligès et le mystère de Terre Sainte du templier: l'hérésie sacrée du sépulcre de la Christe, 1995 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Cligès, Histoire de la conquête de Constantinople par Geoffroi de Ville-Hardouin avec la continuation de Henri de Valenciennes, 1870 - books.google.fr).

Ailleurs c'est l'opposition épervier/alouette qui est en jeu (Roman de la Violette, Histoire de Gérard de Nevers) (Déduits d’oiseaux au Moyen Âge, 2014 - books.google.fr, Le Cercle et la Croix des Prophètes : L’Echiquier de la Croix des Prophètes).

Dans Les Oiseaux d'Aristophane, Pisthétère (Peisthetairos) cite Esope qui dit dans une fable (inconnue par ailleurs) que l'alouette, oiseau créé avant la terre, n'eut de ressource pour enterrer son père mort après 5 jours sans sépulture que de le placer dans sa tête ou sa huppe pyramidale. Il s'agirait de l'alouette huppée (korus du grec casque, cf. Apollon Korydos) (Pierre Chavot, Le bestiaire des dieux, 2016 - books.google.fr).

Sur ce, exclamation du comparse Euelpide qui ne manque pas l'occasion de faire un assez mauvais calembour : "Voilà donc pourquoi le père défunt de l'alouette repose maintenant à Képhalè. Il joue sur le nom de Kephalè, dème ou bourg de l'Attique dépendant de la tribu Acamantide (Charles Clermont-Ganneau (1846 - 1923), Recueil d'archéologie orientale, 1888 - archive.org).

Rappelons que Simon Pierre est surnommé Képhas.

La Calandra, du nom du personnage de Calandro inspiré de Boccace, comédie en prose de Bernardo Dovizi, reprend l’intrigue des Menæchmi, et a une forte charge comique ; elle introduit le personnage de Polinico, un des premiers pédants à la suite du Cleandro des Suppositi de l’Arioste. Composée dans la jeunesse de l’auteur, alors qu’il était secrétaire de Lorenzo de’ Medici et précepteur du futur cardinal Giovanni, même si certains éléments textuels conduisent à fixer son achèvement vers 1512 seulement, la Calandra fut jouée pour la première fois à Urbin, le 6 février 1513, dans une mise en scène et avec des intermèdes de Baldassare Castiglione et des décors de Girolamo Genga, un élève de Raphaël. La pièce fut reprise en octobre 1514, à Rome, en une représentation privée offerte par le pape Léon X à Isabella d’Este, marquise de Mantoue, puis en janvier 1515, avec un décor de Baldassare Peruzzi. D’autres représentations sont attestées, à Venise en 1521 et en 1522. En 1548, le cardinal Ippolito d’Este fit représenter la pièce à Lyon, devant le roi Henri II (www.fondation-italienne-barbier-mueller.org - Bernardo Dovizi - Calandra).

Jean Rucellai, petit-fils de Giovanni di Paolo (celui du tempietto del Santo Sepolcro) imita Trissino dans l'emploi des vers blancs, et fut plus heureux dans ses compositions. Sa mère étoit soeur de Laurent le magnifique. Son père, qui étoit un des écrivains latins les plus corrects de son temps, le fit instruire avec beaucoup de soin: il savoit le grec et le latin comme sa propre langue. Il prit une grande part aux mesures qui hâtèrent le rétablissement des Médicis à Florence , où il obtint du jeune Laurent un emploi considérable. Il entra dans la carrière ecclésiastique, et accompagna Léon, dans la visite qu'il fit à Florence. Il fit représenter [en 1516] devant le Pontife, dans les jardins de Rucellai, sa tragédie de Rosemunda, écrite en vers blancs. Il a paru extraordinaire que Léon n'ait point élevé à la dignité de Cardinal, un homme d'un mérite aussi éminent, et qui lui tenoit de si près par le sang. On a attribué, mais sans vraisemblance, cette conduite du Pape, à la timide politique de son frère Julien, qui craignoit l'ascendant de cette famille dans Florence, où cent cinquante individus de ce nom étoient en état de porter les armes (Bibliothèque britannique, 1807 - books.google.fr, it.wikipedia.org - Rucellai).

Le pape Léon X (1475 - 1521) était le fils de Laurent de Médicis et de Clarisse Orisini (it.wikipedia.org - Papa Leone X).

Le Lauzet a été mis en rapport avec les outils de fauchage : serpe, faucille, attributs dieu Saturne (Le Cercle et la Croix des Prophètes : L’Echiquier de la Croix des Prophètes).

The sickle was used by the Hungerford family as their emblem. It can be found on its own (as on the monuments in Salisbury cathedral), as a pair either side of a wheat sheaf, or as a triple interlaced in the Borromean fashion. Note that the Hungerford knot used in heraldry is something different. The castle at Farleigh Hungerford in south-west England was started in the early 1370s by Sir Thomas Hungerford, a wealthy wool merchant and later Speaker in the House of Commons. His son Walter, made a Baron after fighting at Agincourt, extended the castle with a new curtain wall and additional gates. The family crest, including the three sickles, is carved over the main gate. After the extension, the small church of St Leonard was enclosed within the castle grounds and it became the family chapel. The chapel contains the ornate tomb of Thomas Hungerford, and has many early wall paintings. The three sickles are painted on the end of the tomb of Edward Hungerford (died 1583) and his father Walter (died 1596). There is also a wooden pew with the sickles carved into it several times. The castle also houses a stone fragment of a Hungerford tomb from a chapel in Heytesbury (www.liverpool.ac.uk - Anneaux borroméens - Faucilles).

Farleigh Hungerford se trouve près de Bath, région de la déesse Sul, Sullis, Sulla assimilée à Minerve, déesse des sources chaudes (Aquae Sulis, aujourd'hui Bath, dans le Somerset) (Michel Mathieu-Colas, Dieux celtes et germains, 2016 - www.mathieu-colas.fr).

Les originaux de Lettres Philosophiques inédites, comme les réponses de leur destinataire, ont probablement disparu. Nous en avons découvert deux copies : L'une, dans le recueil répertorié et décrit en ces termes au catalogue des manuscrits français de la Bibliothèque Nationale : — N° 14.795. Fragments d'alchimie : XVIIIe siècle. Papier 488 pages. Reliure veau marbré. Provient de l'abbaye de Troarn. L'inventaire du contenu, non détaillé au catalogue, est le suivant : Fragments du Philalèthe, pages 1 à 59. Différences de deux éditions de l'Introitus Apertus latine et angloise, pages 65 à 89. Fours et alphabets, pages 108 à 118. Les 12 portes de G. Riplée, pages 119 à 249. Petit Recueil de Lettres et répliques de lettres philosophiques, pages 252 à 442. La page de titre (Fragments d'alchimie) porte au bas la mention : « Pour l'abbaye de Troarn ». Cette abbaye bénédictine, fondée en 1022, à Troarn, localité sise à trois lieues de Pont-l'Évêque, définitivement détruite en 1792, avait déjà été ravagée et pillée par les calvinistes de Caen, au temps des guerres de religion. Comme beaucoup d'établissements réguliers au Grand Siècle, il est probable qu'à la date où fut copié le recueil ci- dessus, sans doute à l'intention de sa bibliothèque, la vie conventuelle s'y était amoindrie et relâchée, mais que certains moines y continuaient la pratique de l'art sacerdotal, ou tout au moins s'y intéressaient. C'était effectivement le cas du prieur de l'abbaye de Fontenay, voisine de Caen. Ce prieur faisait partie du petit cénacle d'alchimistes de Caen, dont nous avons évoqué les réunions au cours des années 1677 et 1678, au chapitre VI de nos « Transmutations Alchimiques », consacré à Jean Vauquelin des Yveteaux. Nous devons à ce dernier l'autre copie du recueil des « Lettres et répliques de lettres ». Elle figure page 802 de l'énorme in-folio répertorié et partiellement inventorié au catalogue des manuscrits de la Bibliothèque du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris : — N° 359, Tome II : « Recueil de plusieurs traittés de la philosophie hermétique, recherchés et ramassés par les soins de Messire J. Vauquelin seigneur des Yveteaus, tous manuscrits qui vallent bien la peine de les lire avec application. » Les deux copies, collationnées par nos soins, n'ont manifesté aucune divergence, sinon, parfois, un terme synonyme substitué. Nous en reproduisons ici l'intégralité, à l'exception, toutefois, d'une brève lettre faisant suite à la troisième lettre du Philosophe inconnu, qui ne contient absolument aucun élément d'information alchimique, ni biographique, et de ce fait, est dépourvue de tout intérêt. La copie de Vauquelin nous permet de situer avec certitude la composition des lettres antérieurement à 1714, , date à laquelle le seigneur des Yveteaux céda le recueil relié N° 359 à l'apothicaire Fouques, comme nous l'avons dit précédemment. Étant donné que le rédacteur des lettres y fait état de l'Introitus Apertus du Philalèthe, dont la première édition remonte à 1669, on peut affirmer que les lettres que nous publions ici furent rédigées entre 1669 et 1714. De rares et brèves allusions faites à sa vie personnelle laissent entrevoir fugitivement la figure d'un ecclésiastique, curé ou peut-être bien plutôt (il évoque « les siens ») pasteur d'un petit village aux environs de Paris. Cette position a sans nul doute, en le mettant de plain-pied avec les misères et les vilenies des hommes, dû singulièrement accroître sa prudence, vertu aussi nécessaire au Philosophe que l'humilité.

Je commencerai par le triple fourneau qui est 1°) un petit matras où vous aurez mis comme dit Flamel les confections de l'art bien scellées comme j'ai dit, lequel vous mettrez dans un fourneau que ledit Flamel vous explique dans son livre des figures hiéroglyphiques, lequel doit être mis dans un autre fait de bois de peur que l'air n'éteigne votre feu dans le fourneau de terre ; cette confection fait toutes les sublimations, ascensions, descensions, ablutions, lavements et autres opérations desquelles les Philosophes parlent tant, qui ne sont toutes deux que monter et descendre ; les esprits de ce mercure montent en vapeurs se condensant en eau claire et limpide et puis descendant au bas du vaisseau pour monter de nouveau et ainsi faire une perpétuelle circulation jusqu'à perfection. Tous ces mouvements font paraître dans 40 jours ce que les sages appellent la tête du corbeau, leur saturne, leur mort, sépulchre, ténébrosité et autres noms qui durent assez longtemps et surtout 40 jours dans cette grande ténébrosité ; après elle prend une couleur un peu plus sereine tirant sur un gris d'ardoise qui dure 30 jours, puis devient un peu plus blanche et dure dans cette blancheur un peu obscure, 30 jours ou environ, sortant de laquelle elle entre dans une rougeur de feu laquelle rougeur est comme une colonne au milieu et la ténébrosité aux parois de votre vaisseau, demeurant comme cela assez longtemps c'est-à-dire deux mois, et s'éclaircissant petit petit à petit si bien que cette rougeur se perd et laisse paraître un vert naissant qui se fortifie peu à peu dans dix ou quinze jours au bout desquels vous voyez dans votre vaisseau les marques de l'alliance faite du ciel avec la terre, je veux dire l'iris si heau et si admira ble et les couleurs si vives qu'il est impossible de de si beau dans le monde, après quoi paraissent les queues des oiseaux qui traînent le chariot léger de la belle Junon ; cela est merveilleux à voir et ses apparitions sont assez longues et durent 35 à 40 jours parmi lesquels vous voyez des entrelacements de fleurs de diamants et autres pierres précieuses et sur le tout au haut du globe de votre vaisseau une couronne de perles si fines que jamais l'Orient n'en a fourni de pareilles, la voie lactée y paraît si belle qu'elle ne l'est pas plus dans les cieux ; après l'étoile Luciferia se fait voir qui mène l'aurore, bientôt suivie de la belle Diane à la tête cornue laquelle se repose 30 jours dans ce beau palais orné, après lesquels elle disparaît peu à peu comme elle avait paru et fait place à son frère Phcebus qui vient à petit pas et ne montre pas sa face qu'il n'aie auparavant manifesté les ornements de ses coursiers qui sont de violet passé et enfoncé, bleu, citrin et rouge après quoi il fait voir son visage plus resplendissant que le soleil son père ; alors tout est fait pour cette opération laquelle achevée comme je viens de dire le Trévisan la nomme la fontaine où le roi se baigne et toute cette opération se fait d'elle-même sans y toucher jamais des mains, la nature aidée de l'art faisant elle seule tout sans autre secours que celui que je vous dis, et cet art aidant n'est autre chose qu'un feu externe, doux et approchant le plus du naturel lequel excite icelui naturel qui est enclos dans notre mercure à faire tout ce que je viens de dire. Cette fontaine est le premier travail de l'adepte car ceux qui sont auparavant, desquels Raimond Lulle et autres parlent, n'appartiennent qu'à la seule nature laquelle travaille de tout son pouvoir avec ses instruments qui sont les quatre éléments et les trois principes et d'iceux tous elle fait une matière confuse d'où à la fin elle tire notre mercure qui est notre matière plus prochaine pour faire cette fontaine susdite (Bernard Husson, Trois textes alchimiques inédits du XVIIe siècle, 1979 - books.google.fr).

Le Sépulcre Philosophal est un terme de Philosophie hermétique. C'est le fourneau des Philosophes, dans lequel est médiatement enseveli le mercure pour être putrifié afin de ressusciter puis après. Autrement c'est proprement l'œuf philofophal, d'autant que la pierre y est immédiatement ensevelie & mortifiée. D'ailleurs c'est le lieu duquel le Roi doit sortir triomphant (Antoine Furetière, Dictionnaire universel françois & latin, 1732 - books.google.fr).

L'alchimie, science par excellence, bénéfique en général, devient une sorte de miroir aux alouettes dans le domaine de la transmutation des corps et de la naissance de l'or. La croyance en ses vertus, les perspectives qui s'ouvrent aux avides comme aux ambitieux, traversent les siècles. La crédulité des intéressés, cultivée avec soin par de faux savants, ajoute son aide efficace à l'habileté de ces derniers qui trouvent leurs dupes du haut en bas de l'échelle sociale. Du XIIe au XVIe siècle, les protestations des sages et des historiens retentissent de tous côtés, l'escroquerie à la transmutation des métaux sévit comme un mal public. R. Llull consacre un chapitre de ses Meravelles à l'alchimie et aux alchimistes, surtout à la fausse alchimie et aux tromperies auxquelles cet art donne lieu ; et après une démonstration scientifique, il affirme « que impossible cosa sia fer transmutacio de un elament en altre, ne de un metal en altre, segons la art de alquimia ». A la fin du XIVe siècle, F. Eximeniç, à côté des sciences interdites, telles que la nécromancie et la chiromancie, dénonce l'alchimie comme l'auxiliaire de la malhonnêteté et de la simulation : « art de furtar o engannar... ». Et il recommande d'éviter les alchimistes, qui parfois sont des insensés, enfoncés dans une sorte de vice dont ils ne peuvent jamais guérir, et le plus souvent des individus douteux à la recherche de leur propre intérêt ! De ceux-ci il faut se méfier : « ...no les cregues de res que et prometen ne et diguen Ca si ells sabien ço que dien que saben, mas ho amarien obrar per si mateix que per a tu... ». Dans ce Regiment inséré plus tard dans le Dotzen Llibre del Crestià, F. Eximeniç recommande à ceux qui ont la charge de l'état de s'élever contre le mauvais usage de l'alchimie et d'éloigner ses dangereux adeptes. Le contemporain musulman de Fr. F. Eximeniç, l'historien Ibn Khaldoun, s'élève lui aussi contre les faux almichistes malhonnêtes qui font métier de duper les gens du Maroc, dénonçant leur existence comme une véritable plaie. (Rameline E. Marsan, Itinéraire espagnol du conte médiéval: VIIIe-XVe siècles, 1974 - books.google.fr).

Est-ce à dire que la réalité ne soit aux yeux des alchimistes qu'un « trompel'œil », et la prolifération verbale une sorte de miroir aux alouettes où trouverait surtout à s'exprimer l'impuissance à rejoindre un jour la réalité ? En bref faut-il considérer l'alchimie comme une rêverie de mots et d'images, ou voir en elle l'un des possibles fondements d'une itinérance poétique plus risquée où se chercherait une « loi » inédite de l'être en quête de pondération subtile (transmutation) entre dissémination par prolifération des qualités (solve) et unification non substantialisée (coagula) ? En ce cas, le mystère « poétique » de l'alchimie — ontologique plus qu'esthétique — pourrait s'avérer la racine lointaine de toute sotériologie refusant sa subordination au discours théologique (clérical et métaphysique) mais préparant le terrain à la théosophie reconnaissant à la Nature son rôle médiateur entre l'homme et la divinité (Françoise Bonardel, Philosophie de l'alchimie, 1993 - books.google.fr).

...il s'agit d'un miroir aux alouettes, d'une immense énigme qui en sertit de multiples plus petites (Isabelle Robinet, Le langage alchimique, Introduction à l'alchimie intérieure taoïste: de l'unité et de la multiplicité, 1995 - books.google.fr).

On trouve la fable de l'alouette enterrant son père dans sa tête [un sépulcre], non pas en grec, mais en syriaque, dans un traité d'alchimie reproduisant un ouvrage de Zosime. "Ceci est confirmé par le poète Théocrite qui dit : comme le cercueil sur la tête de la huppe; il veut parler de ceux qui ont un cercueil sur leur tête. J*ai rapporté cette fable au sujet de cet oiseau, parce que je voulais faire connaître qu'il a une huppe de plumes sur la tête, et que tu peux en tirer du secours pour les intestins [douleurs d'entrailles : colique]. Je désire aussi qu'il soit indiqué à ceux qui ne le connaissent pas, parce qu'il ressemble aux oiseaux de Vénus ("Aphrodinè"), oiseaux qui sont également du genre des alouettes ; mais ils diffèrent beaucoup, par la grandeur de leur huppe, de celui-là, qui est un peu plus petit qu'eux. [...]

Je ne puis pourtant pas me dispenser de faire remarquer, en terminant, que ces fables bizarres concernant l'alouette et la huppe ne sont pas sans présenter certains points de contact avec la légende fameuse du phénix qui, lui aussi, nous apparaît comme un oiseau huppé, symbole de la piété filiale. D'après certains auteurs, le phénix également, est un oiseau indien, "Indikos ornis" comme la huppe indienne d'Élien. Lui aussi, il est caractérisé par la façon dont il rend les honneurs funèbres à son père défunt. On se rappelle le récit d'Hérodote (II, 73) qui nous dit que le phénix s'envolant d'Arabie, apporte dans le temple du Soleil, à Héliopolis d'Egypte, son père enseveli dans un œuf de myrrhe pétri par lui. Sans doute, le procédé diffère quelque peu de celui attribué à l'alouette et à la huppe. Mais l'idée maîtresse est bien toujours la même : l'oiseau portant le corps de son père (Charles Clermont-Ganneau (1846 - 1923), Recueil d'archéologie orientale, 1888 - archive.org).

Dans le roman de Chrétien de Troyes, Cligès, Fénice aime Cligès, le fils d’Alexandre et de Soredamor, mais doit se marier avec l’empereur Alis, oncle de Cligès. Fénice est la fille d’un roi d’Allemagne que l’on envoie chercher afin qu’elle devienne l’impératrice de Constantinople, mais dès qu’elle voit Cligès, elle en tombe amoureuse : sans philtre, ni magie, elle aime le neveu alors qu’elle doit épouser l’oncle. Au lieu de s’accommoder d’une situation d’adultère, l’héroïne recourt aux ruses et aux procédés les plus invraisemblables pour échapper aux réalités du mariage, aidée par sa nourrice Thessala, magicienne, qui joue auprès d’elle un rôle comparable à celui de Brangien auprès d’Yseut dans le Roman de Tristan. Fénice répète que son cœur et son corps ne peuvent être accordés qu’au même homme. [...] L’amour de Fénice et de Cligès ne triomphe qu’en recourant à des machinations extrêmes. Un premier philtre, fabriqué par Thessala, la nourrice de Fénice, permet à la jeune fille de protéger sa virginité ; son mari, après avoir absorbé ce breuvage, ne possède sa femme qu’en songe. [...] Un second philtre donne à Fénice l’apparence de la mort et lui permet de s’échapper du palais impérial, enfermée dans un tombeau où elle se réveille trois jours plus tard. Elle retrouve alors la vie et le bonheur, libre d’aimer Cligès et de l’épouser. Son nom, Fénice, évoque le phénix, oiseau incomparable qui passait pour renaître de ses cendres. Le couple connaît un bonheur complet quand l’empereur Alis est chassé grâce à l’aide du roi Arthur et que Cligès peut retrouver en Grèce le royaume qui lui revient (Danielle Quéruel, Un véritable art d'aimer, - expositions.bnf.fr).

Près de là, Catherine de Médicis en Lauragais

Le mot Lauragais est issu du nom de sa première « capitale » territoriale, le castrum de Laurac.

Les premières mentions de la famille de Laurac remontent au début du XIe siècle. L’étendue de ses possessions apparaît lors des serments qu’elle prête au vicomte de Carcassonne ou au comte de Toulouse : châteaux d’Avignonet, Cintegabelle, Castelnaudary, La Pomarède...

Si le catharisme s’est particulièrement développée dans la France du midi, c’est dans le quadrilatère Toulouse-Albi-Carcassonne-Foix qu’elle a le plus pénétré. C'est dans ce contexte de forte progression du mouvement qu’a lieu le rassemblement ou synode de Saint-Félix (Saint-Félix-de-Caraman, aujourd'hui Saint-Félix-Lauragais) en mai 1167. Le Lauragais, cœur de l’hérésie cathare, est le champ de bataille privilégié de cette croisade. Animée par le fanatisme religieux le plus violent, la conquête se fait enragée et implacable, avec des massacres, des buchés et de nombreux actes de cruauté.

Quand se développe le catharisme en Lauragais, une partie de la noblesse locale y adhère ou, au moins, est sympathisante, en particulier la famille de Laurac. Blanche de Laurac, sœur de Sicard II, seigneur de Laurac, devient « bonne chrétienne », de même que deux de ses filles ; ses autres enfants sont croyants. Aymeric de Roquefort, son fils, seigneur de Montréal et de Laurac, qu’il a hérité de son oncle, Sicard II, fait sa soumission à Simon de Montfort en 1209 puis se soulève peu après, semble-t-il ; il est pris et exécuté après le siège de Lavaur, en 1211. Ses biens sont confisqués et distribués à des lieutenants de Simon de Montfort, puis récupérés par son neveu, Bernard-Oton de Niort, dans les années 1220. La richesse de la famille est signalée par différents chroniqueurs de la croisade. En 1229, avec le traité de Paris, le comte de Toulouse redevient suzerain du Lauragais. En 1249, Alphonse de Poitiers et son épouse Jeanne, fille de Raymond VII, héritent des possessions de ce dernier. À la mort d’Alphonse de Poitiers, en août 1271, le Lauragais rentre dans le domaine royal.

La croix de la dalle verticale de Marie de Nègre projeté sur la carte du département de l'Aude se trouve placée sur la commune de Laurac (Autour de Rennes le Château : Superposition de dalles et Saint Sulpice).

En janvier 1478, Louis XI échange avec Bertrand de la Tour, comte d’Auvergne et de Boulogne, le comté de Boulogne contre la jugerie de Lauragais. La jugerie est érigée en comté et sort du domaine royal. Après deux saisies réalisées sous Charles VIII, Bertrand de La Tour transmet ce comté de Lauragais à son fils Jean, en 1494. Une nouvelle saisie est pratiquée par Louis XII sur Jean de la Tour en 1501. Celui-ci meurt la même année, sa veuve, Jeanne de Bourbon-Vendôme demande main levée de la saisie. Le roi donne jouissance provisionnelle du comté à Jean Stuart, duc d’Albany, comte de la Marche, qui avait épousé Anne de la Tour, une des deux filles de Jean de la Tour et de Jeanne de Bourbon. Anne meurt sans enfant en 1524, elle laisse les comtés d’Auvergne et de Lauragais à sa nièce, Catherine.

Son mari Henri II lui laissant la jouissance de ses domaines, Catherine de Médicis (1519-1589), reine de France, élève le Lauragais en sénéchaussée royale (1556) ayant Castelnaudary pour chef-lieu où elle fait construire le Présidial.

La mère de Catherine, Madeleine de La Tour d'Auvergne, était la fille de Jean IV (1467-1501), comte d'Auvergne (1497-1501), et de Jeanne de Bourbon (1465-1511). Elle fut dame de La Tour-d'Auvergne et de Saint-Saturnin (département du Cantal, canton de Murat), de 1501 à 1519, comtesse d'Auvergne (conjointement avec sa sœur Anne d'Auvergne). Le 2 mai 1518, elle épousa à Amboise Laurent II de Médicis (1492-1519), duc d'Urbino. Un seul enfant naquit de cette union : Catherine de Médicis (1519-1589), qui deviendra reine de France par son mariage avec Henri II de France, le 28 octobre 1533 (Catherine sera reine de France du 10 juin 1549 au 10 juillet 1559, date de la mort de son époux, puis régente jusqu'en 1564).

Une soeur de Jean IV était Jeanne de La Tour d'Auvergne, qui épouse le 29 novembre 1472 Aymar de Poitiers, sire de Saint-Vallier, grands-parents paternel de Diane de Poitiers (Marie-Claude Marandet, Les campagnes du Lauragais à la fin du Moyen Âge, 2006, www.ville-castelnaudary.fr, fr.wikipedia.org - Madeleine de La Tour d'Auvergne).