Partie X - 22 v’la l’Tarot   Chapitre II - Kabbalisation du Tarot   VI - Amoureux . XVII - Etoile   

VI - L’Amoureux – Michel – Vav - 8 février – Nicet – Tiphereth – Melachim - Principautés - Soleil

XVII - L’Etoile - Belphegor – Pé – 10 août - Astérie

Michel et l’amour

Les Hébreux disent que les Machabées furent heureux en guerre, comme nous l'apprenons de leur histoire, parce qu'ils avaient mis pour devise en leurs drapeaux militaires ces paroles de l'Exode, qui ont la même signification que le nom de saint Michel : Mi Camocha Baelim Jehova, Quis similis tui in diis, Domine? Et de là vient, disent-ils, qu'ils furent appelés Machabées, car prenant les premières lettres de ces quatre paroles, à savoir mem, caph, bet, iod, vous faites en hébreu Machabi.

Michel signifie quis ut Deus, parce que Lucifer parlant de s'égaler à Dieu, il s'y opposa généreusement et il alla crier par tout le ciel, parmi les troupes angéliques, quis ut Deus, et qui êtes-vous, Lucifer, et qui suis-je, et qui sommes-nous tous, et que pouvons-nous jamais être, pour être comparés à Dieu ? (X. Villaume, Collection intégrale et universelle des orateurs sacrés du premier et du second ordre, 1844).

Deux sortes d’amours, dit saint Augustin, ont établi deux sortes d'empires. L'un a été l’amour de soi-même poussé jusqu'au mépris de Dieu, Amor sui usque ad contemplum Dei, et c'est cet amour qui a établi l'empire du Démon. L'autre est l'amour de Dieu poussé jusqu'au mépris de soi-même, Amor Dei usque ad contemplum sui, et c'est cet amour qui a établi l'empire de saint Michel & des Anges fidèles. L'Ange s'est perdu, c'est toujours saint Augustin qui parle, non pas parce qu'il a eu de l'amour pour les biens et pour les richesses, mais par celui qu'il a eu pour sa propre personne, amour criminel, amour qui a privé pour un jamais cet esprit fier & indocile de la société et de la compagnie des bienheureux. Delà le mépris injurieux qu'il a eu pour son Dieu auquel il s'est voulu égaler, se persuadant qu'il pourrait trouver en lui-même son bonheur et sa félicité, et qu'il pourrait le suffire à soi-même. Delà cette noire ingratitude qu'il a eue pour celui dont il avait reçu tous les biens qu'il possédait. Delà cette présomption de croire qu'il pouvait se suffire à lui-même et que la gloire lui était due sans être obligé de travailler pour l'acquérir. Mais saint Michel toujours rempli d'amour pour son Dieu, et de mépris pour lui-même, s’oppose généreusement à cette fierté de Lucifer (Jean Hermant, Sermons sur les mystères avec plusieurs panegyriques des saints, Volume 2, 1716).

L’apparition de Michel, et parfois de Gabriel, indique la présence de la Shekinah. L’ange est identifié à l’aspect masculine de la Shekinah.

Une tradition hébraïque pose que prier c'est copuler avec la « présence » de Dieu. La «Shekhina» est dans certains commentaires talmudiques au-dessus d'un couple qui fait l'amour.

Michel et Sirius

Avec la carte de la (Tempérance, il a été question des Noces de Cana et de la canicule. Il est dit par ailleurs que le vin représente la Loi. Et les Juifs ont trop de loi (au moins deux) et pourraient partager avec les païens qui sont toujours représentés par des estropiés dans le midrash pour cette raison qu'ils ne disposent pas de la halakha (terme qui signifie à la fois marche et loi), et qui, comme dans le passage de la syro-cananéenne, se contenteraient bien des miettes : "Oui, Seigneur ! dit-elle, et justement les petits chiens mangent des miettes qui tombent de la table de leurs maîtres !" Mt 15, 27

Ces miettes rappellent celles du conte de Nodier, maître de Sion selon la légende.

Ici, nous devons nous poser deux questions, qui en fait n'en font qu'une : pourquoi le héros de la Fée aux Miettes se nomme-t-il Michel ? Et pourquoi l'image de l'âme de Michel est-elle, précisément le Bailli à tête de chien […] Les prénoms de Charles Nodier, Jean-Charles- Emmanuel, contiennent toutes les lettres de " Michel ". Si, comme nous le supposons, le Bailli de l'île de Man est le " guide astral " de Michel, il est normal que son nom même soit en relation avec la symbolique générale du récit, où tout ce qui concerne les lieux et les dates consacrés à l'archange Michel revêt une particulière importance. Le chien DANOIS [grand chien] gouverne l'île de MAN : ce chien régit une humanité identifiée à son mental. […] L'île de Man est l'omphalos des îles Britanniques, considérées dans leur ensemble. Le Bailli de l'île de Man est donc identifiable à l'Archange Michel, lui-même régent du Soleil et de ses douze maisons.

C'est ce que vient confirmer un abraxas, une gemme gnostique conservée semble-t-il, au British Muséum et reproduite par Charles-William King dans son ouvrage The Gnostics and their remains, 1887 (N° 2 de la pl. 7, notre fig. 1). On y voit un personnage à tête de chien entre la Lune et une étoile, tandis qu'au dos est indiqué son nom MIXAE (pour Mikaël) : La parenté ou même l'identité d'une telle représentation avec celle du saint Christophe léontocéphale ou cynocéphale ne doit pas surprendre. Elle s'explique à notre avis par le fait que le signe du Lion est, au point de vue astrologique, le domicile du Soleil, tandis qu'à l'origine de notre calendrier, le solstice d'été coïncidait avec le lever héliaque de Sirius, la brillante étoile de la constellation du Grand Chien. On conçoit, dès lors, que l'Archange Michel, régent de l'astre du jour, ait pu être mis en relation avec Sirius et, à ce titre, représenté, lui aussi, tête de chien. Il résulte de ces remarques que l'étoile figurée sur la gemme est, très probablement, Sirius (Jean Richer, Tête d'animaux dans la " Fête aux Miettes ", Charles Nodier : colloque du deuxième centenaire, Besançon, mai 1980,

Saint Nicet de Besançon

Après un siècle et demi, Besançon sort enfin de ses ruines. Thierry, roi de Bourgogne, et Brunehaud son aïeule, rétablirent cette ville, à la sollicitation de Prothadius , maire du palais, père ou frère du prélat que nous verrons plus tard en occuper le siége épiscopal. Saint Nicet, qui se présente le premier sur la liste de nos évêques, interrompue si longtemps, était à la tête du diocèse, en 590.

Tous les historiens conviennent que saint Grégoire le Grand monta sur le siège de Rome en 590 et mourut en 604. Le commencement de son pontificat n'est pas éloigné de l'année pendant laquelle nous savons que notre évêque Silvestre vivoit encore : mais, comme il y avoit déjà assez longtemps qu'il occupoit le siège de Besançon, puisqu'il avoit signé au quatrième concile de Paris dès l'an 575, il devoit être avancé en âge lorsqu'il assista au second de Macon, et il n'a pas pu vivre bien des années ensuite. Alors St. Nicet auroit gouverné l'Eglise de Besançon dès l'époque même de l'élection de St. Grégoire ou peut-être quelques années auparavant.

Honoré de l'amitié du pape saint Grégoire le Grand, il entretint avec ce pontife un fréquent commerce de lettres. Il consacra les églises des trois monastères que saint Colomban, son ami, venait d'établir à Annegrai, Luxeuil et Fontaine. Il vivait encore en 610, puisqu'il reçut à cette époque, saint Colomban, exilé à Beançon. On fixe généralement le temps de sa mort vers 612 ou 613. 11 releva l'église Saint-Pierre, bâtie par Eusèbe un de ses prédécesseurs, et en la consacrant de nouveau, il plaça dans l'autel des reliques de saint Nicomède, qui lui avaient vraisemblablement été envoyées par le pape saint Grégoire. Son corps fut déposé dans une chapelle souterraine, détruite depuis plusieurs siècles. On fit d'abord l'office double et la fête de saint Nicet, le 8 février, avec une grande pompe. En ce jour, le clergé et les fidèles se rendaient processionnellement, mais sans bannière , à l'église Saint-Pierre, pour assister à la messe. Maintenant cette fête est célébrée le 31 janvier.

Saint Nicomède, prêtre, martyrisé à Rome en l'an 95, avait été disciple de saint Pierre. Le corps de ce saint martyr, que notre Église honore le 16 septembre, était à Milan ; mais un ancien martyrologe porte que Besançon possédait une grande partie de ses reliques. On doit présumer que ce sont celles qui furent retrouvées en 1733,dans le sanctuaire de l'ancienne église Saint-Pierre (Jean François Nicolas Richard, Histoire des diocèses de Besançon et de Saint-Claude, Volume 1, 1847, Mémoires et documents inédits pour servir à l'histoire de la Franche-Comté, Volume 2, 1839).

Gontran, roi de Bourgogne, fit en 585, un pélerinage à l'abbaye de Saint-Maurice, pour satisfaire sa dévotion aux glorieux martyrs de la légion thébaine. Il obtint des religieux de cette abbaye dont il était un des bienfaiteurs, quelques reliques des saints Amour et Viateur (1), soldats de cette légion, qu'il promit de laisser en dépôt dans la première ville qu'il rencontrerait en retournant dans ses états. Ce fut Vincelle, où il arriva au mois d'août, qui reçut cette précieuse faveur, et dès lors elle prit le nom de Saint-Amour

L’Etoile

Le Christ naîtrait, non à la renaissance hivernale du soleil, mais au lever héliaque de Sirius-Sothis, dont l'ardeur seule peut être comparée à celle d'un "Soleil de justice". Ce lever, régulièrement observé et consigné, dès la haute antiquité, par les prêtres égyptiens, est fixé à l'aube du 19 (ou 20) juillet pour la latitude de Memphis, et au 25 juillet par le calendrier officiel romain, tandis que le soleil se trouve en Lion. Or, à l'instant de sa naissance dans la grotte de Bethléem, Jésus, est honoré par les Mages comme Enfant-Roi, Roitelet, Basileus ou Regulus, du nom de l'étoile la plus brillante de la constellation du Lion (Rika Gyselen, Anna Caiozzo, Science des cieux, Volume 12 de Res Orientales Series, 1999).

Odile Ricoux dans « Les images à l’aube du chien » (La science des cieux, op. cit., p. 220-224 note « Le seul commentateur, à notre connaissance, à élucider la question et à identifier, en termes de calendrier stellaire, cette lumière du Salut, est Calcidius, lecteur assidu et interprète attentif de Platon qui, vers la fin du IIIe ou le début du IVe siècle, en un temps où les Églises orientales commencent à instituer une fête de la Nativité, propose une glose très détaillée du Timée. […] L’étoile que les Mages ont pu observer doit être identifiée à l’Astre du Chien, à Sirius l’étoile la plus brillante de la constellation de la Canicule que les Egyptiens nomment Sothis ou encore selon Calcicius Ach et les perses Tistrya. […] Et de ce fait, il semblerait bien que les légendes syriaques sur les mages se réfèrent à une tradition comparable à celle rapportée par Manilius. Du reste le nom de la cité de Mages (SRS) mis en rapport avec le nom perse de l’étoile du matin, correspondant au grec, fait immanquablement songer à Sirius, d’autant que certains proposent de le traduire par soleil, ce qui rappelle la confusion opérée par les Grecs entre Seirios et Soleil » (Daniel Gregorio, Images du Mage, images pour le Mage).

D'une des Titanides, dit Philon, Sydyk ou le juste eut Asclépius. Il lui donne sept autres fils qu'il appelle les Cabires. Ces noms sont purement Phéniciens ou orientaux. Philon a très-bien rendu celui de Sydyk en le traduisant par Dikaios, le juste. Le mot de Cabires signifie les grands, les puissants : il était synonyme en grec du nom des Dioscures ou fils du Dieu suprême. Sydyk est donc Iou. Les sept Cabires sont les sept planètes, ou les sept génies qui président aux planètes, & qui, par leur moyen , dirigent l'univers. Ils font fils de Sydyk ou du juste, parce qu'il les forma, lorsqu'il arrangea cet univers, aux révolutions duquel président ces globes célestes. On a beaucoup disputé sur le nombre des sept Cabires, sur l'idée qu'on devait s'en former : c'est que leur nom n'est qu'une épithète, et qu'on le prenait pour un nom propre. Cette épithète était consacrée aux grands dieux. Le huitième était Esmunus , c'est-à dire, Esculape. Il était le huitième fils de Sydyc ; c'est lui qui portait la lumière au milieu des ténèbres. Damascius s'accorde avec Philon sur ce sujet. Esmunus étant pris pour le soleil, était donc un des sept fils de Sydyk. Etant pris pour l'être élevé au-dessus du soleil ou des sept planètes, il était un huitième Cabire ; mais pris mal-à- propos par quelques écrivains pour un frère des sept. Relativement à son association avec les sept autres, il était Esmunus, le huitième; en le composant du mot oriental shman, qui signifie huit, en égyptien shmên. Relativement à sa qualité de feu vivifiant, il est le feu qui règle les faisons : il est alors composé du mot Es, qui signifie feu ; et du mot mun, qui signifie éclairer, avertir, ou de l'oriental meni, la chaleur vitale. Avec le temps, cet Esmunus ou Asclépius fut distingué du soleil lui-même ou d'Apollon ; et comme fils d'Apollon, il devint le patron particulier des Asclépiades ou des médecins, et le dieu de la santé. Ce changement, ainsi que le nom même d'Asclépius ou d'Esculape, vint de ce que les Grecs confondirent Esmunus avec Mercure. Leur erreur fut occasionnée par le symbole commun, sous lequel Mercure et Esmunus étaient peints en Egypte. Ce symbole était la tête du chien, qui distinguait ces deux dieux de tous les autres. Asclépius, désigné par une tête de chien, en avait donc le nom ; jl serait composé de deux mot; As ou Es, et Caleb, chien : il signifierait le chien étincelant de lumière ; et il serait la canicule, qui faisait l'ouverture de l'année chez les Egyptiens. Ici la Canicule ou Sinus représenterait exactement le huitième Cabire, ce dieu suprême qui seul présidait à toutes les étoiles fixes, indiquées par celle qui est la plus brillante, et qui marchait à leur tête à l'ouverture de l’année égyptienne. Bientôt on peignit Esculape avec un chien à ses côtés: il devint ainsi un être adonné à la chasse. Macrobe dit qu'Esculape est la vertu salutaire qui descend du soleil sur les corps des mortels, et qui les ranime. Le VIII était consacré à ce dieu, nombre cubique et parfait (Florent Brunet, Parallèle Des Religions, Volume 1,Partie 3, 1792).

En grec, le mot karkinos signifie à la fois Cancer, compas ... A ce propos, il faut signaler que déjà dans la mythologie babylonienne le Cancer est appelé le charpentier, un personnage devenu maître dans l'utilisation du compas (Bernard Coussée, La Saint-Jean, la canicule et les moissons, 1987).

On pourrait croire que le compas indiquerait une date dans le Cancer. Mais aussi, le compas et l'équerre dont on fait Dédale l’inventeur, ne sont que le compas et la fausse équerre qu'on mettait à la main d'Anubis ou d'Horus pour avertir les laboureurs quand les vents avoient été bons au lever de la canicule, de se tenir prêts à mesurer leurs terres, à prendre des angles pour les reconnaître, et à semer aussitôt l'arpentage fini.

Aliemini est le nom donné dans les Tables Alphonsines à la belle étoile du Grand-Chien, plus habituellement désignée sous le nom de Sirius. Aliemini est le mot arabe corrompu Al- yemiwy, ou Al-ÏemawiÉh, qui signifie placé à droite, comme l’étoile de la carte l’est.

Astérie

On sacrifiait une caille et une chèvre à l’étoile Sirius pour conjurer la canicule. Asteria (en rapport avec sainte Astérie) était le nom de la sœur de Léto qui enfanta Apollon (le Soleil) et Artémis (la Lune). Elle se refusa à Zeus et fut transformée en caille qui devint l’île d’Ortygie (ortyx : caille en grec) appelé aussi Délos.

L’histoire de Balaam

L’histoire de Balaam peut permettre d’identifier Baal Peor. Balaam est décrit comme le prophète d’El, usuellement traduit comme Dieu. C’est l’une des premières fois que ce terme est utilise plutôt que Yahweh, car El peut être employé pour décrire des anges ainsi que des dieux étrangers, sans être une dénomination mais plus un titre. Balaam est dit fils de Beor, terme proche de Peor. Si Beor et Peor sont identiques, le fils de Beor fait de Balaam un prophète de Baal Peor.

Pe‘or est proche de la racine hébreue p‘r 'ouvert', utilise en rapport avec la bouche et les intestins. Ba‘al Pe‘or est le “Maître de l’ouverture”. Cela explique la mise en relation par les textes talmudiques de Ba‘al Pe‘or avec les excréments (en.wikipedia.org - Heresy of Peor).

Aux chapitres 22 à 24 du Livre des Nombres, Balaam est mandé par Balak, roi de Moab, pour maudire les Israélites qui, après avoir traversé le désert, traversaient ses territoires vers le pays de Canaan. Le devin, monté sur une ânesse, se rend chez Balak ; mais, en chemin, un ange, tenant une épée nue à la main, empêche l'ânesse d'avancer malgré les coups donnés par son maître. L'ânesse, douée tout à coup de la parole, reproche à son maître sa dureté. Dieu ouvre alors les yeux de Balaam ; devant Balak, il bénit, par trois fois, le peuple qu'il avait pour mission de maudire. (cf. Dt 23 5-6. Jos 24 9-10. Ne 13 2. Mi 6 5.) Il prophétise : "De Jacob monte une étoile, d'Israël surgit un sceptre" (Nb 24, 17) A Péor, les Israélites se livrent à la prostitution et au culte de Baal (Baal Péor).(Nb 25. Dt 4 3. Jos 22 18.). Balaam est accusé d'avoir conseillé aux femmes de Moab et de Madian de pervertir les Israélites (Nb 31 16. Ps 106 28-29). Il est mis à mort par les Israélites (Nb 31 8).

Au sud-est d'Orion, sur la ligne des trois Rois (Rois mages du 6 janvier) ou Bâton de Jacob (le sceptre), resplendit la plus magnifique de toutes les étoiles, Sirius, ou alpha de la constellation du Grand Chien (Camille Flammarion, Les merveilles célestes, 1867).

De même que les étoiles brillent dans toute l'étendue du firmament, de même Israël brillera partout et toujours dans l'autre monde. Mais pourquoi le compare-t-on aux étoiles plutôt qu'aux grands luminaires, au soleil et à la lune ? Par le motif suivant : Le soleil, c'est Abraham ; la lune représente Isaac, tandis que les étoiles figurent Jacob et ses enfants. Or, au jour du jugement dernier, le soleil et la lune, c'est-à-dire Abraham et Isaac ne seront pas sans éprouver une certaine confusion, « Abraham, à cause d'Ismaël et des enfants de Ketoura, Isaac, à cause d'Esaù et de sa généalogie. Mais les étoiles, c'est-à-dire Jacob et sa famille, échapperont à cette humiliation, ainsi que l'affirme le Prophète : — Jacob n'aura ni à rougir ni à pâlir. — Et ce n'est pas tout : de même encore que « les étoiles existent ensemble dans la meilleure entente, « sans avoir jamais entre elles l'ombre d'une discorde ou « d'une mésintelligence, de même les justes se distinguent par « la réciprocité de leur estime et de leur sympathie (Michel Aaron Weill, La parole de Dieu, 1880).

Belphegor et le dragon rouge de l’Apocalypse

Un autre signe parut encore dans le ciel ; et voici, c'était un grand dragon rouge, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes.

Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui (Apocalypse 12)

Mendenhall dit que le culte de Baal Peor a une origine syrienne du nord ou anatolienne, traduisant ba'al pe'or comme "Maître du feu" (cf. Hittite pahhuwar, "feu").

La vigueur et le volume de la queue du dragon [rouge de l’Apocalypse] combinées avec ses enroulements, spécifiaient la violence des concupiscences charnelles qui saisit, qui entraîne les âmes, qui les précipite du ciel sur la terre, c'est-à-dire de la voie de la sainteté dans celle de l'ignominie, et des inénarrables joies des contemplations angéliques, aux passions des sens et au mal (Société de Saint-Jean, Revue de l'art chrétien, Volume 8, 1864).

Le dragon rouge feu de concupiscence, symbole de la reproduction sexuée, ne doit pas atteindre la Vierge qui doit enfanter. L’enfant enlevé au ciel, la mère trouve refuge au désert où sa virginité est préservée, d’elle-même aussi, car la concupiscence de la chair règne et domine dans les femmes particulièrement, selon une ancienne conception.

La figue

Baal-Péor était le dieu des voluptés farouches, de l'amour indompté qui déchire le sein des vierges. Il était assimilé à Priape par Origène puis par saint Jérôme.

Dans la mythologie grecque, Priape est un dieu de la fertilité, c'est un dieu ithyphallique, protecteur des jardins et des troupeaux. Son équivalent dans la mythologie romaine se nomme en réalité Mutinus Mutunus, bien qu'il soit souvent cité sous le nom Priape. Dans la civilisation gréco-romaine, il est consacré à Dionysos- Bacchus et à Priape, dieux de l'érotisme et de la sexualité. Chez les Romains la figue était un fruit consacré à Priape, à cause de sa productivité abondante. On façonnait aussi souvent les statues du dieu Priape avec le bois du figuier.

Un petit bronze napolitain, d'une bonne exécution, représente un de ces bouffons que les Latins appelaient sanniones. Leur emploi était de faire rire à l'aide de la pantomime. Celui-ci est entièrement nu et montre un phallus d'une gigantesque proportion. Sa tête chauve et barbue se penche sur son épaule droite. Il fait une grimace expressive et porte à sa bouche l'index de sa main gauche. Son autre main est fermée à l'exception du pouce qui est passé entre l'index et le grand doigt. Ce geste indécent se nomme encore de nos jours faire la figue.

On consacrait à Mercure la première figue et à Priape la virginité d'une jeune fille. Cette analogie serait-elle l'origne de cette dénomination donnée à un geste impudique ? (César Famin, Musée royal de Naples: peintures, bronzes et statues érotiques du cabinet secret, avec leur explication, 1836).

Le prophète Osée l'adversaire le plus redoutable par son opposition aux pratiques païennes de Canaan, fait un lien subreptice entre la figue et Belphégor.

J'ai trouvé Israël comme des grappes de raisin dans le désert et leurs pères comme les premières figues sur un figuier (Osee, ix, 10). Par le choix de ces fruits on indiquait leur charme, leur qualité délicieuse qu'ils devaient moins à eux-mêmes qu'à la bonté de Dieu. En d'autres termes, le prophète veut dire : Je l'ai aimé comme celui qui rencontre une grappe de raisin dans le désert ou une première figue sur un figuier. Je l'accorde, ces images ne sont pas dignes de Dieu, mais elles répondent à la sensualité de Juda. Quant à vos pères, objet de tant d'amour, ils se sont détournés de moi pour se prostituer à Beelphegor (Oeuvres complètes de S. Jean-Chrysostôme, 1867).

Un autre sens grec de figue (grec sukon) est délateur, calomniateur,dénonciateur, d'où maître-chanteur, comme le terme diabolos (arioul.blog.lemonde.fr).

Diable et Satan, le calomniateur, caractérise le dragon rouge de l’Apocalypse.

Moïse et Belphegor

Beth-Peor est une localité appartenant à la tribu de Reuben. Le Talmud raconte que le gouvernement romain avait envoyé dans le camp de Beth-Peor pour s'informer du lieu de sépulture de Moïse. Nous rencontrons l'endroit de Peor dans d'autres passages talmudiques : « un certain Sabataï d'Oulam avait loué son âne à une samaritaine qui se dirigeait vers Peor » ailleurs on lit : « un gouverneur est venu de la province maritime pour se prosterner devant Peor.» Il résulterait de ces passages que Peor ou Beth-Peor existait encore après la destruction du second Temple, à moins qu'on ne prenne ces passages talmudiques dans un sens légendaire, ce qui est assez probable. Eusèbe place Beth-Peor en face de Jéricho, à six milles de BethHaram (Adolf Neubauer, La géographie du Talmud, 1868).

Les Moabites, les Madianites et autres nations de la Judée, adoraient Baal sous le nom de Baal-Phégor (Belphégor), parce que le siège principal du culte de cette divinité était sur une montagne. Il paraît que ce Baal était le même que le Priape des Latins, c'est-à-dire, l'image de la puissance génératrice mâle de l'univers. Les attributions de Baal-Phégor expliquent les excès et les désordres auxquels se livraient ses adorateurs. Le peuple de Dieu, avant Jérémie, était déjà souvent tombé dans cette abominable idolâtrie; ils s'y livraient, dès le temps de Moïse, avec une telle fureur, que Dieu donna ordre de prendre tous les princes du peuple et de les pendre à des potences en plein jour, afin que sa fureur ne tombe point sur Israël... Moïse dit donc aux juges d'Israël : Que chacun fasse mourir ceux de ses proches qui se sont consacrés au culte de Baal-Phégor. (Nombres, ch. xxv.) (Abbé Martin, Baal : Encyclopédie moderne ou bibliothèque de toutes les connaissances humaines, Volume 24, 1843).

Moïse, ayant remis à Josué la souveraine autorité et le gouvernement du peuple, dit au Seigneur : Jusqu'ici, mon Dieu, je vous ai demandé la vie; mais a. présent mon âme est entre vos mains. Alors le Seigneur ordonna à Gabriel de faire sortir l'aine de Moïse. Mais Gabriel lui répondit: Seigneur, qui pourra résister à six cent mille hommes? Moi, lui ôter la vie ! Moi, oser l'attaquer! Saint Michel lui répondit de même; et, Dieu ayant donné le même ordre à Zinghiel, cet ange répondit: Seigneur, j'ai été le maître de Moïse, je l'ai enseigné; voudriez-vous que je fisse mourir mon disciple ?

Le Seigneur dit donc à Samaël, prince des démons, de le faire mourir. Celui-ci accourut tout joyeux, et l'épée à la main, pour le frapper. Mais Moïse était brillant comme un ange; le feu sortait de son visage et de ses yeux; ses paroles étaient comme les rayons du soleil. Samaël, effrayé, et tous les anges, déclarèrent que la chose était au-dessus de leur force. Dieu, fâché contre Samaël, le renvoie avec menaces, et lui ordonne de lui amener l'âme de Moïse. Samaël vient à Moïse l'épée nue à la main, pour le tuer; mais Moïse, prenant la verge miraculeuse avec laquelle il faisait ses miracles, et sur laquelle était gravé le nom de Dieu, poursuit le démon, le menace, le met en fuite, le saisit et l'aveugle par l'éclat de sa gloire.

Enfin, le dernier moment de la vie de Moïse étant arrivé, il se prosterne par terre, et supplie le Seigneur de ne le point livrer à l'ange de mort. Dieu écoula sa prière, et lui dit : Je descendrai, et je vous ensevelirai moi-même. Il descendit donc accompagné des anges Michel, Gabriel et Zinghiel. Gabriel prit soin de préparer le cercueil ; Michel étendit le drap de pourpre sur lequel Moïse devait rendre l'âme ; Zinghiel disposa les babils de Moïse à sa tête et à ses pieds. Michel était d'un côté, et Gabriel de l'autre. La seconde Petirath ou Assomption de Moïse, porte que Zinghiel disposa l'oreiller sur lequel Moïse devait expirer; que Gabriel était à sa droite, Michel à sa gauche, el Zinghiel à ses pieds.

Lors donc que Moïse fut couché, le Seigneur lui dit de mettre les mains sur sa poitrine et de fermer les yeux. Alors Dieu, adressant la parole à son âme, lui dit : Ma fille, je vous ai donné cent vingt ans pour animer le corps de ce juste; sortez-en a présent sans différer. Elle répondit : Seigneur, je sais que vous êtes le Dieu des esprits, el que vous avez le pouvoir absolu sur toutes les aines des vivants; vous m'avez créée el vous m'avez placée dans le corps de Moïse; où pourrais-je en trouver un meilleur et plus pur (Cet endroit insinue le sentiment de la métempsycose) ? Je vous prie de trouver bon que j'y demeure encore. Ma fille, répliqua le Seigneur, ne différez point de sortir. Je vais vous placer sur le trône de ma gloire auprès des anges, des séraphins et des chérubins. Elle répondit : Seigneur, je suis bien ici. Aza et Azaël, qui étaient des anges, étant descendus du ciel, ont corrompu leur voie ; mais Moïse, depuis que vous lui avez apparu dans le buisson, ne s'est point approché de sa femme : trouvez donc bon que je demeure ici. Le Seigneur donc, embrassant Moïse, relira son âme par son baiser, suivant cette parole: Moïse, serviteur de Dieu, mourut sur la bouche du Seigneur.

Alors le Seigneur commença le deuil de Moïse en disant : Qui prendra sa place? Et les anges en pleurant disaient : Où trouvera-t-on la sagesse? Les cieux criaient : Le juste a péri de dessus la terre. La terre disait : Il n'y a plus de droiture parmi les hommes. Le ciel, le soleil, la lune et les planètes, avec le Saint-Esprit, s'écrièrent : On ne verra point de prophète dans Israël comme Moïse. Josué le chercha après sa mort, mais il ne put le trouver. L'ange Métatron dit au Seigneur : Moïse a été à vous pendant sa vie, il sera aussi à vous après sa mort.

Le livre de l'Assomption de Moïse, connu des anciens Pères grecs, était différent des deux connut aujourd'hui sous le même nom. Voilà le précis des deux livres donnés par Gaulmin, qui contiennent l'un et l'autre le récit de la mort de Moïse, quoique avec assez de diversité, mais ne racontent point la dispute de saint Michel avec le démon pour le corps de Moïse; ce qui fait juger que le livre de l'Assomption de Moïse, connu des anciens Pères grecs, était différent de ces deux Petirath , et qu’apparemment ce livre grec est perdu (Mathieu-Richard-Auguste Henrion, Histoire ecclésiastique depuis la création jusqu'au pontificat de Pie IX, 1852).

L'Ange de mort est celui à qui Dieu a donné la commission de séparer l'âm du corps. Les Juifs, les Arabes, les Turcs et les Persans, reconnaissent cet Ange de mort. Les Perses le nomment Mordad, ou Asuman. Les Rabbins et les Arabes lui donnent le nom d'Azraël ; et les Paraphrastes Chaldéens, celui de Malk-ad-Mousa. D'autres, comme le livre de l'Assomption, ou, de la mort de Moïse, l'appellent l'Ange Samael, prince des démons. Ce dernier livre raconte que l'heure de la mort de Moïse étant arrivée, le Seigneur dit à Gabriel de faire sortir l'âme de Moïse; mais, il s'en excusa. Saint Michel s'en défendit de même, comme fit aussi l'Ange Zinghiel, qui dit qu'ayant été le précepteur de Moïse, il ne pouvoit se résoudre à lui ôter la vie. Samaël s'approcha pour faire sortir l'âme du corps de ce chef du peuple de Dieu; mais, frappé par l'éclat de son visage, et par la vertu du nom de Dieu, écrit sur la verge, dont Moïse se servait pour faire des miracles, il fut obligé de se retirer ; de manière que Dieu lui- même , vint tirer l'âme de son Prophète, en lui donnant le baiser (François Sabbathier, Antoine Sérieys, Dictionnaire pour l'intelligence des auteurs classiques, grecs et latins, 1767).

Qui pratique la cabale sans la mélanger avec rien d'étranger d'étranger, s'il s'y consacre longtemps, mourra de be-nesiqah ; et s'il se trompe dans l'œuvre ou l'entreprend sans avoir été purifié, il sera dévoré par Azazel au moyen de la propriété du jugement. Azazel est Samaël, c'est-à-dire Satan; cf. ms. Vat. Ebr. 191, f. 332r: Et à partir de cela tu pourras comprendre le secret d'Azazel au sujet duquel il m'a été enseigné qu'il est Samaël. C'est ce qu'on lit aussi dans les aphorismes du grand rabbi Éliézer. Et il est ainsi appelé à cause du fil à plomb dont il a été doté par la propriété du jugement difficile. L'expression «mourir de be-nesiqah » paraît bizarre mais ne pose de problème. La formule «pratiquer la cabale sans la mélanger avec rien d'étranger», en revanche, est très obscure. La Mort du Baiser étant, selon les termes mêmes de Pic, la seconde mort– c'est-à-dire le moment où le corps se sépare de l'âme –, cette pratique assidue de la kabbale engendre l'état de ravissement intellectuel – la première mort, c'est-à-dire le moment où l'âme se sépare du corps qui, selon la définition picienne de la binsica, précède la Mort du Baiser (Chaïm Wirszubski, Gershom Gerhard Scholem, Pic de la Mirandole et la cabale, 2007).

Belphegor est aussi un adversaire (ha’shatan) en tant qu’il s’opposa dans l’affaire qui nous intéresse ici à la sépulture de Moïse dans la terre de Phogor qui lui était consacrée.

C'est ainsi que le torrent des Commentateurs, mais dont le torrent même ne doit pas effrayer quand ils se copient, entendent le mystère de la sépulture de Moïse, et de l'opposition que le Diable y voulut faire. Mais sans soupçonner ici la superstition des Israélites, ni supposer au Démon le dessein de leur faire adorer mort, un homme qu'ils n'avaient guères respecté vivant, ne serait-il pas plus naturel de raisonner sur les connaissances que nous avons d'ailleurs, et de penser simplement, que le Seigneur , qui voulait ressusciter Moïse près de quinze siècles après sa mort, pour le rendre avec Elie témoin de la gloire de son fils, voulut aussi conserver jusqu'à ce temps, son corps sans altération ; qu'il choisit un terrain convenable aux vues de sa providence ; qu'il ordonna à son Ministre d'y enterrer le corps de son serviteur ; et de le faire secrètement, afin que ni amis, ni ennemis, ni étrangers , ni Israélites ne fussent tentés de le dérober ; que ce terrain étant celui d'un Temple d'Idoles, où le Diable se faisait adorer sous le nom de Beelphegor, l'esprit infernal s'opposa à ce qu'il regardait comme une usurpation sur son domaine ; et qu'il craignait tout pour son culte, s'il souffrait que les Reliques d'un Saint formidables à l'enfer reposaient dans le voisinage de son Temple : que l'Ange du Seigneur dont les forces naturelles ne surpassaient pas celles de son ennemi , employa pour le vaincre le nom du Tout puissant , et qu'ensuite il s'acquitta paisiblement de sa commission ? Quoiqu'il en soit des desseins de Dieu, et des raisons qu'eut le Démon de s'y opposer, il est certain que le corps de Moïse fut enterré par l'Ange du Seigneur dans une vallée de la terre de Moab, vis-à-vis de Phogor, où était un Temple d’ldoles ; et qu'il le fut si secrètement, qu'on n'eut point alors, et qu'on n'a jamais eu depuis la moindre connaissance sur l'endroit de sa sépulture (Isaac Joseph Berruyer, Histoire du peuple de Dieu, depuis son origine jusqu'à la naissance du Messie, 1728).

L’âme de Moïse

Dans Jude 1:9, on peut lire que Michel l'Archange, quand il contestait disputant avec le Démon touchant le corps de Moïse, n'osa point prononcer de sentence de malédiction, mais il dit seulement : que le Seigneur te censure fortement !

Le démon qui dispute l’âme de Moïse à Michel pourrait bien être Belphégor, celui qui s’oppose à sa sépulture dans son temple.

L’apparence animalière et monstrueuse des démons représente la réincarnation régressive des âmes habitant les êtres humains vers une enveloppe bestiale.

L’archange Michel combat cette régression pour sauver l’âme de Moïse du démon selon l’Epître de Jude et l’Assomption de Moïse. "Sauver" l'âme de Moïse de la régression pour accéder à un état "supérieur" : l'incarnation en Jésus.

Car dans le Deutéronome Moïse dit : « Dieu vous suscitera un Prophète tel que moi » (Pierre Allix, Réflexions sur les cinq livres de Moyse, pour établir la vérité de la religion chrétienne, 1687).

Moïse et la sephira Tiphereth

Moïse ; durant sa vie, et Jacob, à sa mort, sont tout deux liés à la sephira Tipheret par le Zohar, et à la Schekinah. Pour Moïse Cordovero, Netzach est associée à Moïse (Louis Jacobs, The Jewish religion: a companion, 1995).

La lettre Vav

« ... lorsque YHVH sera comme il convient, chaque lettre étant avec sa voisine, comme il est écrit: "Os de mes os et chair de ma chair, celle-ci sera appelée femme, car c'est d'un homme qu'elle a été prise, et c'est pourquoi l'homme quitte son père et sa mère » (ibid., 2, 23- 24); « son père" c'est la [sefira] Sagesse [Hokhmah], "sa mère" c'est [la sefira] Intelligence [Binah], comme il est écrit: "L'intelligence, tu l'appelleras mère" (Prov. 2, 3). "Et (vav) s'attache à sa femme" (Genèse 2, 24): ce Vav c'est le Fils. Et après qu'il s'est attaché à "sa femme" qui est Hé, "ils sont une seule chair" (ibid). Et c'est cela le sacrifice qui monte et descend. Le sacrifice (qorban) c'est la mise en contact (qerivou) des lettres, grâce à lui le yod s'approche du hé, le vav du hé [final du tétragramme], et pour cette raison "Sacrifice pour YHVH" (Lév. 1, 2), car la Femme s'est approchée de l'Époux, comme il est écrit: "Un homme (Adam) parmi vous qui approchera un sacrifice à YHVH" (ibid.) ; qu'est-ce que "un homme"? C'est Yod Hé Vav Hé, qui est l'approche des lettres ; et qui s'approche en direction des lettres? C'est la Cause de toutes les causes (Tiqouney Zohar, Tiqoun 69, fol. 106 b- 107 a) (Marie-Odile Goulet-Cazé, Tiziano Dorandi, Le commentaire entre tradition et innovation, 2000).