Partie VII - Cohérence grand nonagone   Chapitre IL - Deuxième Etoile   Triangle Patchalet - Briscous - Sommet en Manche   

Triangle Le Patchalet - Briscous - Sommet en Manche

Les Trois Princesses

Ces trois pierres levées formant triangle, situées sur les communes de Cosqueville et de Saint-Pierre-Eglise qui sont de vraies projections terrestres du somment du nonagone situé en mer dans la Manche, tournent, dit-on, trois fois sur elles-mêmes pendant la messe de minuit de Noël. En leur milieu, se trouverait un trésor. Il y aurait bien trois princesses associées aux sommets du triangle étudié ici. Lançons-nous : la Princesse Palatine, Elisabeth de Bavière, Marguerite de Valois, la Marguerite des Marguerites, et Louise de Condé, sœur Marie-Joseph en religion. 3 princesses, trois mariages et trois possibilités : Elisabeth épouse un homosexuel, Marguerite apparemment un hétéro et Louise Dieu !

L'abbé de Saint-Pierre (Saint-Pierre-Eglise, 1658 - 1743) était l'aumônier de la Princesse Palatine, tandis que son frère jésuite était son confesseur. Elle est la fille de l'Electeur Palatin Charles Ier Louis, comte palatin du Rhin, et de Charlotte de Hesse-Cassel. Elle épouse en 1671 le frère de Louis XIV, Philippe de France (" Monsieur "), ce qui fait d'elle la duchesse d'Orléans ou " Madame ". Pour cela la protestante se fait catholique à Metz. Leur fils aîné meurt jeune en 1676 tandis leur second fils Philippe d'Orléans deviendra régent à la mort de Louis XIV. Leur fille Élisabeth Charlotte d'Orléans épousera le duc de Lorraine et de Bar Léopold Ier et deviendra princesse souveraine de Commercy. Après cette troisième naissance, le couple décide d'un commun accord de faire chambre à part, pour le plus grand plaisir de chacun ! Sa tante la duchesse Sophie de Hanovre lui donna une éducation humaniste, emprunte de liberté, et de franc-parler. Elisabeth supportera mal l'ambiance de Versailles. Elle aimait beaucoup les chiens, montait souvent à cheval, et s'habillait en homme pour se livrer à cet exercice. Madame de Maintenon ne l'aimait pas ; cependant, lors- qu'après la mort de Monsieur, en 1701, le roi lui fit demander si elle voulait se retirer dans un couvent de Paris ou à Maubuisson, elle répondit qu'elle resterait à la cour, et madame de Maintenon fut obligée d'y consentir. Elle aimait beaucoup Louis XIV, qui avait pour elle une véritable affection. " II n'y a " que Madame, disait-il dans sa vieillesse, qui ne s'ennuie pas avec moi. " Elle mourut à Saint- Cloud, en 1722, âgée de soixante-dix ans.

La Princesse Palatine - Hyacinthe Rigaud - 1719 - Château de Versailles

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Marguerite d'Angoulême, née en 1498, sœur de François Ier deviendra à 35 ans reine de Navarre après son mariage avec Henri II de Navarre. Elle est la mère de Jeanne d'Albret qui commandite la traduction de la Bible à Jean de Leizarraga (Briscous, 1506 - 1601) et la grand- mère de Henri de Navarre qui sera roi de France sous le titre de Henri IV. Elle tiendra sa cour successivement à Mont-de-Marsan, Navarrenx, Casteljaloux, Auch, Nérac et Pau où elle reçoit et protège de nombreux poètes et intellectuels comme Calvin, Marot et Lefèvre d'Etaples. Elle a laissé un recueil de nouvelles écrit à Cauterets : l'Heptaméron, sur le modèle du Décaméron, et des poésies (les Marguerites de la Marguerite des princesses).

Marguerite d'Angoulême - François Clouet - Château de Chantilly

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Née le 5 octobre 1757, morte le 10 mars 1824, fille du prince de Condé et de Charlotte de Rohan, Louise de Condé, mena une vie errante à travers l'Europe et sur le plan spirituel. Elle connut une dizaine de couvents en Italie, en Autriche, en Suisse, en Russie en Lituanie, en Pologne (où elle fait profession), en Angleterre chez les sœurs bénédictines de Norfolk, enfin en France où Louis XVIII lui fait don du Temple, prison des souverains français. Sa communauté est aujourd'hui établie à Vauhallan en région parisienne.

Devenu boiteuse à la suite d'un accident, puis après un amour malheureux, en 1786, elle est élue abbesse séculière de Remiremont. Trois personnalités marquantes de directeurs de conscience la marquent : l'abbé de Bouzonville, l'abbé d'Astros et Dom Augustin de Lestrange dont elle partage un temps le destin erratique. Augustin de Lestrange, né en 1754 au Château de Colombier-le-Vieux était un abbé trappiste exilé à Valsainte, ancien établissement chartreux dont Charmey dépendait au Moyen Âge, pendant la Révolution. Dom Augustin voulait réformer la réforme de Rancé et lié fortement les établissements trappistes à Valsainte. Cela ne s'arrangera pas avec Napoléon à qui s'oppose le pape Pie VII. Lestrange est arrêté à Bordeaux mais peut rejoindre Valsainte. Là, il est menacé une nouvelle fois d'arrestation. Il rejoint Riga par l'Allemagne. Ensuite c'est l'Angleterre où il séjourne à Lulworth puis l'Amérique. Dom Augustin arrive à New York en décembre 1813. Les Jésuites lui vendirent un bâtiment qui servait d'école pour 10 000 dollars. L'édifice occupait la place où se trouve la Cathédrale Saint Patrick sur la 5ème avenue. A la chute de Napoléon, il se réinstalle à La Trappe. Suite à des accusations d'autoritarisme, Dom Augustin dut s'expliquer à Rome, et mourut sur le chemin du retour, à Lyon-Vaise (Gorge-de-Loup), le 16 juillet 1827, chez les sœurs trappistines. On lui reproche d'avoir enfreint l'esprit de la Charte de Charité. Cependant il a sauvé son ordre et l'a restauré en France.

La Princesse était apparentée à Louis Antoine de Condé, duc d'Enghien, sa tante, attentionnée et adulée. Ayant rallié les Royalistes en Allemagne, le duc y fut secrètement enlevé et ramené en France : pour avoir porté les armes contre la République avec le chouan breton Cadoudal dont il toujours voulu se démarquer, il périt fusillé dans les fossés du Château de Vincennes, sur ordre du Premier Consul Bonaparte, le lendemain soir du procès truqué du 20 mars 1804. Il n'est accompagné d'aucun serviteur, seul son chien Mohiloff le suit sur le lieu de l'exécution. Pendant plusieurs jours Mohiloff, le pauvre chien du duc hurlera, jusqu'à ce que les habitants de Vincennes demandent au gouverneur de la garnison de pouvoir le recueillir.

Tout cela pour en arriver au Chien

On a vu qu'il était beaucoup de question dans les diagonales de ce triangle de saint Roch, sainte Barbe et saint Dominique à travers le Rosaire et des Jésuites. Le rapport entre toutes ces données c'est le chien.

En effet, on représente souvent Dominique de Guzman (Caleruega, 1170-1221), fondateur des frères prêcheurs, avec un chien, parce que sa mère, Jeanne d'Aza, vit à la naissance de son fils un chien assis sur le lit avec une torche dans la gueule !

Saint Roch, lui, est accompagné par un chien qui volait tous les jours un pain pour le lui apporter quand il était réfugié dans une forêt près de Plaisance dont il avait soigné les habitants atteints de la peste qui le toucha lui aussi.

Quant à Sainte Barbe associée à Roch comme à Moissy-Cramayel, Voltaire écrit qu'elle est la plus grande sainte du paradis. " Elle grava le signe de la croix sur une colonne de marbre avec le bout du doigt; et du même doigt, et du même signe, elle fit tomber toutes les dents d'un chien qui lui avait mordu les fesses." Si cela ressemble à une boutade, cela n'est pas totalement faux, comme sa thèse sur le masque de fer (Masque de (trans)fer(t)). En effet , à Gouesnac'h, dans le Finistère, près de la chapelle Sainte-Barbe ruinée coule une petite fontaine appelée Fontaine aux chiens. La légende prétend que les chiens enragés passant à proximité sont irrésistiblement amenés à y boire, et qu'après avoir absorbé quelques gorgées d'eau, ils en meurent.

Passons aux Jésuites. La comparaison faites des Jésuites aux chiens, bons chiens, est tiré d'un sermon de Louis Maimbourg que le célèbre théologien controversiste de Port-Royal, Antoine Arnauld, raconte comme il suit : " II y a plus de vingt ans qu'étant allé par hasard à la chapelle du collège de Clermont, je vis monter en chaire un homme d'une mine extraordinaire , et qui n'était pas de ceux dont l'Écriture dit que la sagesse de leur âme reluit sur leur visage ; on ne voyait au contraire que fierté dans ses yeux, dans ses gestes , et il eût été capable de faire peur aux gens, si cette fierté n'eût été mêlée avec mille gestes de théâtre qui tendaient à faire rire.... Son discours fut encore plus étonnant que son air... C'était le deuxième dimanche d'après Pâques, où l'on lit l'Évangile du Bon Pasteur. Il prit sujet sur cela de relever l'état des bergers, en remarquant que ce n'était pas autrefois la profession de gens de néant comme à présent, mais que les rois et les princes ne la jugeaient pas indigne d'eux. Il lit ensuite un grand dénombrement des princes bergers ; il n'y oublia pas les patriarches, et il en conduisit le catalogue jusqu'à David, sur lequel il s'arrêta fort longtemps, car il fit une description badine de sa beauté, de la couleur de ses cheveux, de ses habits, et enfin de son chien. C'était, dit-il, un brave chien, et qui avait tant de courage, qu'il est à croire que, pendant que son maître se battait contre Goliath, ce chien, pour n'avoir pas le déshonneur de rester sans rien faire, alla " chercher de l'occupation contre les loups ". Quand ce bon Père fut entré dans la matière des chiens, comme s'il y eût été attaché par une secrète sympathie, il n'en put sortir, et il en tira la division de son sermon, qui fut distribué en quatre points, selon quatre espèces de chiens. La première espèce était des dogues d'Angleterre, la deuxième, des mâtins, la troisième, des bichons, et la quatrième, des bons chiens, dont il fit une application aux différentes sortes de prédicateurs. Les dogues d'Angleterre étaient les jansénistes, ou, comme l'on parlait alors, les Arnauldistes, qu'il représentait comme des gens indiscrets qui déchiraient indifféremment tout le monde, etc. Il décrivit les mâtins comme des chiens poltrons, qui ne sont vaillants que sur leur fumier, et qui, hors de là , sont toujours dans la crainte : ce qu'il appliqua aux prédicateurs de cette humeur. Les bichons étaient, selon lui, les abbés de cour : ils sont, disait-il, taillés en lions, et ils font beaucoup de bruit ; mais, quand on les voit de près, on se moque de leur bruit. II décrivit sur cela leurs manchettes, leurs rabats, leurs surplis, leurs gestes, etc. Et enfin les bons chiens étaient les jésuites et les prédicateurs tels que lui. Il est impossible de s'imaginer de quelle sorte il traita ce ridicule sujet, et jusqu'à quel excès il porta la bouffonnerie de ses descriptions. Ce que je puis assurer, y ayant été présent, est que j'y vis tous les révérends Pères, qui étaient dans les galeries supérieures, se tenir les côtes de rire, depuis le commencement du sermon jusqu'à la fin, et le reste de l'auditoire ne put pas demeurer dans une plus grande retenue : ce n'était qu'éclats que l'on ne pouvait empocher. Tout cela divertissait le bon Père, et lui donnait une nouvelle ardeur à augmenter toujours le ris de ses auditeurs par de nouvelles grimaces. Après avoir été spectateur de cette étrange profanation, et m'être informé du nom du jésuite qui avait prêché, que l'on me dit être le Père Maimbourg, je sortis plus scandalisé de la société que de son prédicateur ".[1]

L'œuvre d'historien de Louis Maimbourg (1610-1686), aux qualités littéraires indéniables, est au service de la politique religieuse de Louis XIV, sans souci d'exactitude. Maimbourg s'engagea dans la Société d'Ignace en 1626, il avait seize ans. Après qu'il eut enseigné les humanités pendant six ans, ses supérieurs l'appelèrent à la prédication. Mais il ne mourut pas jésuite. Ses positions gallicanes étaient si marquées qu'il fut obligé de quitter la Compagnie. Retiré dans l' Abbaye de Saint-Victor de Paris, il y mourut en 1686.

Avec la solution canine, le frontispice du Beatus de Saint-Sever avec sa chasse au lapin, le lapin qui fume sur le toit de l'église de Saint-Benoist-sur-Mer pour échapper à la morsure, prennent un sens. Dans une cuisine plus particulièrement, où chien et lapin font bon ménage au profit du cuisinier.

Fin de la démonstration

Il manquait une lettre à notre étoile. Après cela il en manquera encore trois. Cette lettre est le R, car comme disait le poète Perse (34 - 62) au vers 109 de la satire I : " Sonat hic de nare canina Littera " : " Mot à mot, là résonne la lettre canine (l'r dont les chiens expriment le son lorsqu'ils grondent). Peut-être cette expression n'est-elle qu'une métaphore hardie, pour dire qu'on sera mal reçu et repoussé par des blasphèmes. Néanmoins, il paraît plus naturel de rapporter ce grondement colère aux chiens qui gardent le seuil des grands, ou plutôt au portier (janitor) qui veillait enchaîné à sa porte, comme un véritable chien, et qui avait ordre de renvoyer telle ou telle personne avec des injures. "[2]

Ouf !

 


[1] Joseph Marie Quérard, Le Quérard, Archives d'histoire littéraire, de biographie et de bibliographie françaises : complément périodique de la France littéraire, 1856, http://books.google.fr/books?id=Ae4Y0x63v5sC&pg=PA61&lpg=PA61&dq=maimbourg+arnauld+chiens&source=web&ots=S9ba81Q_lV&sig=HW4bYvFc-Jb8yK6rCs10t3JlX3I&hl=fr&sa=X&oi=book_result&resnum=1&ct=result#PPA60,M1

[2] http://remacle.org/bloodwolf/satire/perse/satire1.htm