Partie IX - Synthèse   Chapitre LVIII - Autour de Rennes   Superposition de dalles et Saint Sulpice   
DALLES MARIE NEGRE ABLES HAUTPOUL BLANCHEFORT COUME SOURDE SAINT SULPICE

Superposition de la dalle verticale de Marie de Nègre et de la dalle de Coume Sourde

ESNA

La superposition du recto de la dalle de Coume Sourde et de la dalle verticale de Marie de Nègre, avec son triangle au théorème de Ceva, fait apparaître un alignement de quatre lettres ESNA sur la cévienne "ANTE SEPT ANS". "ANTE" la tête, le cerveau (Autour de Rennes le Château : Dalle verticale de Marie de Nègre : un triangle isocèle rectangle).

Le texte de la dalle de Coume Sourde est orthogonale à celui de la dalle verticale de Marie de Nègre.

Esna est le nom d'une ville succédant à Latopolis, ville du poisson Latos, espèce de perche, consacrée à la déesse Neith. Neith était assimilée à Athéna et à Minerve.

Le district d'Esna ou Asna, est gouverné par un cashis qui a sous lui des scheiks Arabes. La ville qui lui donne son nom, est située sur la rive occidentale du Nil dans le lieu où fut jadis Latopolis, qui devait son nom à un poisson qu'on y adorait, & qui était plus grand dans le Nil que dans les autres fleuves. Son nom actuel signifie l'illustre, la brillante. Des auteurs ont cru y recomiaître l'ancienne Syene, & l'ont fait bâtir des ruines de Barbanda détruite par les Romains. Elle est assez considérable ; ses environs ont des ruines, des restes de temple dont le plafond est orné de figures d'oiseaux de couleurs très-vives, & d'un autre temple où l'on voit divers hiéroglyphes ; au midi de la ville est le couvent de St. Helene, élevé en l'honneur des martyrs, morts sous Dioclétien dans le champ voisin : il a un vaste cimetiere, dont les tombeaux sont magnifiques, mais bâtis de briques; le couvent & l'église sont mal bâtis : deux moines l'habitent & y vivent tranquillement. Les environs d'Asna sont sertiles en toutes sortes de grains & de palmiers (Anton Friedrich Büsching, Géographie (1754–1761), Volume 10, traduit par Jean Pierre Bérenger, 1782 - books.google.fr, Richard Brookes, The General Gazetteer: Or, Compendious Geographical Dictionary, Etc., 1762 - books.google.fr, Richard Pockocke, Voyages en Orient, dans l'Eyypte, l'Arabie, la Palestine, la Syrie, la Grece, la Thrace etc. traduits de l'anglois, 1772 - books.google.fr).

Montfaucon appelle Neith du nom romain de Minerve, qui sortit de la tête de Jupiter toute armée (Bernard de Montfaucon, L'Antiquite expliquee et representee en figures, 1722 - books.google.fr).

Il nous reste aussi quelques débris du calendrier des fêtes religieuses de l'Égypte; le grand temple d'Esneh nous en offre un exemple, et on y lit encore l'ordre des principales fêtes célébrées dans ce magnifique édifice, en l'honneur de ses trois principales divinités, qui étaient Chnouphis, Néïth et le jeune Haké. Il y est dit que le 23 du mois d'athyr on célébrait la fête de la déesse Tnébouaou, le 25 du même mois celle de la déesse Menhi (formes de Neïth), et le 30 celle d'Isis, tertiaire de la même Néïth. Le 1er du mois de choïak, on tenait une panégyrie (assemblée religieuse) en l'honneur du jeune dieu Haké, et dans ce même jour la panégyrie de Chnouphis. Un autre article du calendrier sacré, sculpté sur l'une des colonnes du pronaos, porte ce qui suit : A la néoménie de choïak, panégyries et offrandes dans le temple de Chnouphis, seigneur d'Esneh. On étale tous les ornements sacrés; on offre du pain, du vin et autres liqueurs, des bœufs et des oies; on présente des collyres et des parfums au dieu Chnouphis et à la déesse sa compagne; ensuite, le lait à Chnouphis. Quant aux autres dieux du temple, on offre une oie à la déesse Menhi, une oie à la déesse Néïth, une oie à Osiris, une oie à Khem et à Thoth, une oie aux dieux Phré, Atmou,Thoré, ainsi qu'aux autres dieux adorés dans le temple ; on présente ensuite des semences, des fleurs et des épis de blé, au seigneur Chnouphis, souverain d'Esneh, et on l'invoque en ces termes, etc., etc. Le texte de cette prière solennelle est un précieux document de l'histoire mythologique de l'Égypte (Jacques-Joseph Champollion-Figeac, Égypte ancienne, Univers : histoire et description de tous les peuples, 1858 - books.google.fr).

Neith semble donc la suprême raison, la raison se constituant, se posant a part, se proclamant, et par conséquent la voix, la parole, le Verbe (Biographie universelle, ancienne et moderne, Volume 54 Michaud Frères, 1832 - books.google.fr).

William Drummond, Mémoire sur l'antiquité des zodiaques d'Esneh et de Denderah. Traduction de l'anglais, traduit par Jean-Michel Eberhart, 1822 - books.google.fr

Neith est la déesse de Sais et d'Esna, munie de sept flèches dont elle se sert (ou de sept paroles) pour créer le monde. Mère du Soleil, elle est la divinité des tisseurs (Christiane Ziegler, Jean-Luc Bovot, Art et archéologie: l'Egypte ancienne, 2001 - books.google.fr).

La synthèse d'Esna est originale par son agencement, mais ne fait que reprendre le schéma cosmogonique traditionnel en Égypte. Depuis les textes des pyramides, au 3e millénaire, le dieu primordial est l'un qui devient trois. L'existence de cette inscription est la preuve qu'au deuxième siècle de notre ère, ces spéculations cosmogoniques étaient encore bien vivantes chez les savants égyptiens, ceux qui composaient les inscriptions hiéroglyphiques, une poignée d'intellectuels de haut niveau. On peut évidemment se demander si c'est une rencontre de hasard, si la pensée contenue dans le texte copte s'est développée parallèlement, sans interférence. Cependant, un document incite à croire que les spéculations des prêtres égyptiens se répandaient en dehors du monde des temples. Ce texte, qui est écrit en grec, est connu sous le nom de kosmopoiia de Leyde (P. Leid. 1395 =P. Graec. Mag. XIII). Sauneron, dans ses travaux sur Esna (La légende des sept propos de Methyer au temple d'Esna, in B8FE, 32 (1961), p. 43-51.), a immédiatement rapproché les deux textes, et mis en évidence les points communs : à Esna, la déesse Neith prononce sept propos générateurs d'être, sept divinités; dans la kosmopoiia, Dieu rit à sept reprises et crée ainsi sept dieux. On notera qu'à Esna aussi, le rire du dieu solaire provoque la naissance des dieux, tandis que les hommes naissent de ses larmes. Parmi les divinités créées dans la kosmopoia, suite à la colère du dieu apparaît Nous, tenant en main un coeur, et qui fut appelé Hermès. Or, à Esna, Thot (Hermès) naît du coeur de Rê en un moment d'amertume. Cet épisode se place au moment de la révolte contre le dieu solaire (Michèle Broze, Aphrodite, Hathor, Ève, Marie et Barbélo : à propos du langage mythique des écrits de Nag-Hammadi, Kernos, 1997).

Dans la Kosmopoiia, Hermès (Mercure) est assimilé à Nous, point de jonction de l'âme et du pneuma, alors qu'il a par ailleurs été défini comme âme (La Croix d’Huriel et l’alchimie : Triple correspondance : chemin de croix, oeuvres alchimiques et voyage de l’âme).

Mais à Esna c'est Thot qui naît du coeur de Rê, et non nommément Hermès qui a été identifié au dieu égyptien par les Grecs.

Le récit de la formation du monde (Kosmopoiia) est certainement l’une des pièces les plus célèbres, autant qu’ardues, des papyrus magiques grecs. Le papyrus, dans lequel s’insère ce récit, a été acheté à Thèbes par Jean d’Anastasi vers 1828, puis vendu au musée de Leyde.

Jean d’Anastasi, acquéreur de la collection qui porte son nom et qui comprend les papyrus répertoriés comme « magiques grecs et démotiques » et comme « alchimiques », était consul de Suède et de Norvège en Égypte entre 1828 et 1857 : il alliait en eff et son activité de diplomate à un vif intérêt pour le commerce des antiquités. Au fur et à mesure que les papyrus Anastasi quittent l’Égypte pour gagner les rives européennes, ils sont vendus aux enchères et éparpillés dans les diff érentes bibliothèques qui s’en emparent, dans une course commune à l’achat de trouvailles égyptiennes. Vers 1857, la plus grande partie de la collection a atteint l’Europe (Michel Zago, «L’emploi des noms divins dans la Kosmopoiia (PGM XIII)», Religioni in contatto nel Mediterraneo antico. Modalità di diffusione e processi di interferenza, Pisa – Roma, Fabrizio Serra Editore, 2008, pp. 205-217 («Mediterranea» IV, 2007). - www.academia.edu).

On a pu remarquer que les Sept Paroles de la Création par Mehet-Ouret sont attestées sur quatre cercueils d'El Bersheh; l'inspiration venait-elle d'une tradition saîte (et non hermopolitaine), comme on en retrouvera tardivement, à Esna, la trace avec les Sept Propos créés par Neith ? (Orientalia, Volume 43, 1974 - books.google.fr).

Dans la théologie saïte et à Esna, on retrouvera comme dans les Coffin Texts (Textes des Sarcophages), la mention des Sept Paroles de Mehet-Ouret, créées par Neith.

Le nom égyptien de Méthyer est mh.t-wr.t, que les textes d'Esna interprètent comme signifiant "la grande nageuse". Celle-ci est en effet une vache, image de la déesse créatrice du monde; elle aurait nagé dans les eaux primordiales en portant entre ses cornes, pour l'arracher aux menaces du chaos et à ses adversaires, l'enfant-soleil à peine né en cet univers tout nouveau. Depuis les Textes des Sarcophages, nous trouvons dans les textes mention de "Sept tsw (plus tard d3 sw)" de cette déesse Méthyer. Nous lisons, à Esna, après la description de la venue au monde de plusieurs éléments de l'univers, suscités par l'appel de Neith, les paroles suivantes: "Ainsi naquirent les sept propos divins de Méthyer". Ces sept propos sont les propos créateurs de l'univers, figés en divinités défuntes une fois leur fonction accomplie. Les théologiens d'Esna ont jugé bon de donner explicitement un sens à ce vieux mythe ; il est possible qu'ils l'aient simplement exposé clairement, mais peut-être l'ont-ils entièrement remanié. Nous devons lire parallèlement à ce récit égyptien le texte grec de ce que les spécialistes des documents hermétiques ont appelé le Kosmopoiia de Leyde. Il existe un lien entre la vieille Egypte et les multiples croyances du monde oriental hellénistique (Jozef Marie Antoon Janssen, Annual Egyptological Bibliography, 1961 - books.google.fr).

En 1867, Karl Richard Lepsius publie des versions anciennes du Livre des morts des Anciens Égyptiens trouvées inscrites sur des sarcophages du Moyen Empire puis, en 1886, les textes du sarcophage d'Amamu (probablement de la XIe dynastie), conservé au British Museum. Il s'ensuit plusieurs publications consacrées à un seul sarcophage, comme celle que Gaston Maspero consacre à Horhotep en 1889. En 1903, l'Allemand Hans Schack-Schackenburg fait connaître les textes du Livre des deux chemins d'après un sarcophage conservé à Berlin. La même année, Pierre Lacau fait publier en trois volumes les textes de tous les sarcophages conservés au Musée égyptien du Caire, puis les relevés des textes de sarcophages découverts à Beni Hassan et à Saqqarah. Entre 1904 et 1914, Pierre Lacau poursuit son travail d'édition d'après les sarcophages conservés au Caire sous le titre Textes religieux. La première recension à peu près complète des textes des sarcophages est réalisée par le Néerlandais Adriaan de Buck entre 1935 et 1961 : The Egyptian Coffin Texts (7 volumes), entreprise restée malheureusement inachevée du fait du décès de l'auteur en 1959. Bon nombre de textes absents auraient dû figurer dans un huitième volume. À partir de cette collecte, Raymond Oliver Faulkner réalise une traduction complète en langue anglaise en trois volumes de 1973 à 1978 : The Ancient Egyptien Coffin Texts. En 1986, Paul Barguet traduit ce corpus en français : Textes des sarcophages égyptiens du Moyen Empire (un volume), ouvrage dans lequel les textes sont regroupés selon différentes thématiques. Une traduction en langue française est à nouveau réalisée par Claude Carrier en 2004, en trois volumes, avec translittération (fr.wikipedia.org - Textes des sarcophages).

Aseneth, personnage féminin du roman Joseph et Aseneth, est la représentante de la déesse Neith. Sa tour à trois fenêtres, comme celle de sainte Barbe, symboliserait le corps où est enfermée l'âme divisée en trois, raison, esprit et âme (Marc Philonenko, Joseph Et Aséneth: Introduction Texte Critique Traduction Et Notes, 1974 - books.google.fr, Autour de Rennes le Château : Messie, Messias).

Dans le roman de Joseph et d'Aséneth, il n'est pas question des cinq puissances, mais de sept servantes. Cette modification a été entraînée par le souci de faire de l'héroïne non point le type du Logos, mais l'image de la Sagesse, préfigurée dans la maison aux sept colonnes de Proverbes 9,1 (Marc Philonenko, Joseph Et Aséneth: Introduction Texte Critique Traduction Et Notes, 1974 - books.google.fr, Autour de Rennes le Château : L’Affaire Gélis et les charpentiers d’Isaïe).

Dès les célèbres descriptions de l'Atlantide par Platon, celles du Timée et du Critias, I'Égypte est intimement associée à la mémoire du continent mythique. Il faut toutefois préciser que le thème de l'Atlantide n'est en rien une invention littéraire de Platon, puisqu'on le trouve, bien avant sa naissance, au cœur de la vie Athénienne, dont cette cité tirait d'ailleurs son nom. Les fêtes Panathénées célébraient en effet, de manière attestée au moins 150 ans avant Platon, la victoire des Athéniens sur les Atlantes. On y faisait circuler en procession la statue de la déesse Athéna, vêtue d'un « Péplos », pièce de vêtement qui lui était particulière. Cette déesse avait en effet, avec Héphaïstos, joué un rôle central dans cette victoire, si primordiale dans l'identité d'Athènes qu'on construisit l'Acropole ellemême pour célébrer cette héroïne fondatrice. La célébrissime frise du Parthénon, «empruntée » il y a un siècle et demi par la Grande-Bretagne et la France, n'avait d'autre propos que de présenter au peuple d'Athènes arrivant en procession, face au soleil levant et devant les dieux devisant sous la conduite de Zeus, la beauté et le courage de son héroïne éponyme Athéna. Le lien politique de l'histoire de l'Atlantide avec la Grèce ne s'arrête pas à sa dimension mythique. Le récit de Platon est en effet tissé dans une dimension sociale particulièrement dense. Que nous dit celui-ci ? Qu'un des grands-oncles de Platon, Critias, aurait dans son enfance entendu le récit du voyage d'un de ses parents, un certain récit du voyage d'un de ses parents, un certain Solon, en Égypte. Ce Solon serait allé dans un temple de Saïs, où des prêtres lui auraient raconté l'histoire de la lutte entre les peuples Atlantes, venus de l'Atlantique, et les Grecs. Platon a reporté ce récit dans deux dialogues devenus célèbres : le "Critias" et le "Timée", contenant de nombreux détails, notamment relatifs aux évolutions climatiques intervenues depuis. Plus généralement, Platon explique avec beaucoup de précision l'influence qu'aurait eue cette civilisation sur la science de l'Égypte et par voie de conséquence sur le destin de la Grèce (Christophe Fadot, Naissance D'une Civilisation: Philosophie, politique et economie du nouvel age, 2012 - books.google.fr).

Le "SAE" de la dalle de Cooume Sourde pourrait être l'abaltif latin du nom de Saïs, ville de la déesse Neith présente aussi à Esna (Autour de Rennes le Château : Au niveau de la sole, Autour de Rennes le Château : Messie, Messias).

Il y a dans le Timée (53 c-55 d), entre le mythe de l'Atlantide et le thème de la transformation des éléments, une théorie de la structure et des solides, cubes, pyramides, triangles constitutifs. Le dodécaèdre n'est point mentionné, mais on a la preuve que Platon n'en ignorait rien, qu'il connaissait par Thèétète la construction des cinq polygones réguliers. Les vertus et les pouvoirs de ces gèomètrie physiques et mentales sont objets, là, d'ingénieuse analyse (cf. in fine, dans Phédon, 110 b-c, le mythe de la terre vue du ciel, avec ses douze couleurs fondamentales : un dodécaèdre fait de douze pentagones, en forme de sphère, puisque les douze surfaces ont été courbées) (Introduction) (Sapphô, Odes et fragments, traduit par Yves Battistini, 2005 - books.google.fr).

L'Atlantide, dit Diodore, sur laquelle Platon, ne nous a transmis que quelques notions incomplètes, mais dont Hisiane, son contemporain, a traité avec plus d'étendue, disparut en entier dans l'intervalle de deux ou trois jours, en s'ensevelissant dans les gouffres les plus profonds de la mer. La vaste circonférence de ce royaume s'étendait dans l'Océan d'environ 2500 stades le long des côtes d'Afrique d'un côté, dont il n'était séparé, sur sa plus grande longueur, que par un canal de 160 stades seulement, tandis qu'il était intimément uni à l'Europe du côté opposé, sur une étendue de 2000. Sa longueur vers l'occident était d'environ 4500 stades, rentrant encore à une petite distance dans le lit actuel de la Méditerranée, qui n'existait pas alors. Sa figure, dans l'Océan,était à peu près celle d'un triangle équilatéral, dont la base posait sur l'Afrique et l'Europe.

Ces dimensions diffèrent de celles données par Platon, dans le dialogue intitulé Critias. La ligure de l'Ile Atlantide, dit-il, était un carré oblong ; sa longueur, d'une extrémité à l'autre, était de 3000 stades, et sa largeur de 2000 (Pierre Hourcastremé, Essais d'un apprenti philosophe sur quelques anciens problèmes de Physique, 1804 - books.google.fr).

L'unité, le premier nombre pair, et le premier impair se succèdent (les enceintes) en série, s'additionnent, et se multiplient entre eux (6, les 60 000 districts, qui sont le produit de la largeur et de la longueur de la plaine atlante), et sont tous et sont tous multipliés par 10 ou des puissances de 10, Nous ne trouvons là que l'alternance systématique du pair et de l'impair. Mais celle-ci ne peut être comprise, au risque de s'engager dans une lecture symbolique, qu'à être rapportée aux deux autres traits caractéristiques de l'usage des nombres dans le Critias. D'abord, à la présence du vocabulaire de la mesure, qui dit explicitement le souci de la limitation. D'autre part, ce qui va de soi quand on considère que les mathématiques platoniciennes n'affranchissent pas l'arithmétique de la géométrie [...] Compris ainsi, 1, 2, et 3 suffisent à construire toutes les quantités et mesures atlantes. Ces trois nombres sont, considérés ensemble ou individuellement, le point de départ de séries. Ils engendrent par addition ou multiplication tous les autres nombres atlantes ; le premier nombre qui soit à la fois somme et produit de ces trois premiers, 6 (nombre parfait), est bien l'unité principale de la plaine atlante, du nombre de ses districts et de ses forces armées. Il est aussi, d'un point de vue géométrique cette fois, la surface rectangulaire de la plaine. C'est la présence de ces séries, et des surfaces hétérogènes, qui accentue l'accroissement continu et indéfini de l'île Atlantide, innombrable donc sous bien des aspects. D'autant plus que les surfaces et les mesures ne sont jamais définitivement limitées ; et c'est ce défaut de limitation qui indique l'échec des Atlantes à maîtriser leur propre croissance. C'est ce que relève L. Brisson quand il insiste sur le fait qu'à l'alternance du pair et de l'impair équivaut celle du cercle et de l'oblong, de sorte que l'instabilité atlante se répète sous les deux aspects. Afin d'abonder en son sens, on remarquera que les figures géométriques qui apparaissent peu à peu sur le sol atlante ne cessent de se mêler les unes aux autres, de se croiser et de se chevaucher, ou même de s'interrompre. Les canaux se croisent afin d'irriguer la plaine ; sur la plaine rectangulaire sont creusés des cercles concentriques, et ces cercles sont à leur tour percés par le canal rectiligne. L'Atlantide ne parvient donc pas à circonscrire son territoire dans les limites d'une même figure ; elle ne semble pas non plus choisir entre deux formes de figures, le cercle et la droite.

L'usage des grandeurs contribue donc à un portrait de l'Atlantide en déséquilibre croissant, menacée par une dualité persistante qui la voit évoluer sur deux chemins opposés. On ne doit toutefois pas s'en tenir à la seule mention des nombres ou des extramathématique qu'elle occupe dans sa philosophie : X. Renou, Op. cit., section H, p. 177-234. X. Renou montre comment un finitisme géométrique et cosmologique, appuyé notamment sur le développement de la géométrie dans l'espace et le théorème de Théétète sur les cinq polyèdres réguliers, sert de relais puis de modèle à la doctrine spéculative des formes intelligibles. Les textes et les enjeux principaux d'histoire des mathématiques sont exposés dans l'ouvrage de F. Lasserre, La naissance des mathématiques à l'époque de Platon.

Si on considère 2 et 3 comme les deux facteurs principaux, c'est pour remarquer qu'ils produisent avec 6 un nombre oblong, figuré par un rectangle. Et l'on sait que, à la différence des nombres carrés (dont la série des gnomons se confond avec la série des nombres impairs), l'addition d'un gnomon à un rectangle (nombre oblong) n'engendre pas un rectangle semblable, «mais une série de rectangles dont le petit côté croît proportionnellement plus vite que le grand.», F. Lasserre, La naissance des mathématiques à l'époque de Platon, p. 68

On retrouve, dans les fragments attribués à Philolaos, une distinction entre la vie et la connaissance, humaines d'une part, divines de l'autre (les choses divines sont mentionnées à plusieurs reprises; voir D.K., B 6 et 11, voir aussi A 9). La manière dont il entend cette distinction nous semble au plus près, autant que l'on puisse en juger d'après trois ou quatre citations, de l'aspect qui sera le sien dans les dialogues de Platon. Si l'on en croit Stobée (qui est la source des fragments 6 et 11), la distinction tranchée entre deux domaines distincts a une fonction gnoséologique. En effet, si «l'être des choses, qui est éternel, et la nature elle-même requièrent une connaissance divine et non humaine», cela ne signifie pas pour autant que cette connaissance soit interdite à l'homme, mais plutôt qu'il lui faut l'acquérir s'il souhaite à son tour connaître «l'être fondamental des choses dont se trouve composé le monde». L'argument est le même dans le fragment 11, si la «puissance du nombre» est «guide de la vie divine et céleste comme de la vie humaine», cela exige de l'homme, pour qu'il puisse connaître toutes choses, qu'il connaisse la nature du du nombre. Et la nature comme la puissance efficace du nombre peuvent être observées «non seulement dans les choses démoniques et divines, mais aussi dans toutes les actions et paroles humaines». La distinction de choses divines et humaines n'a donc pas pour fonction d'éloigner deux domaines hétérogènes, afin de libérer le second de la juridiction du premier ou au contraire d'établir l'entière domination du premier sur le second, mais d'indiquer que deux types de réalités occupent un même monde. Puis, de différencier, dans l'ordre des objets comme dans celui des modes de connaissance, deux perceptions qui leur correspondent (Philolaos souligne ainsi que «c'est le nombre qui, en rendant toutes choses adéquates à l'âme par la sensation, les rend connaissables et commensurables entre elles selon la nature du gnomon (c'est-à-dire le nombre qui, ajouté à un nombre figuré, donne un autre nombre de même forme) ; car c'est lui qui les rend corporelles et distingue chacune des relations entre les choses tant illimitées que limitantes. Eton peut observerla nature du nombre etsa puissance efficace non seulement dansles choses démoniques et divines, mais aussi dans toutes les actions et paroles humaines, à tout propos et aussi bien dans toutes les activités de l'art que dans le domaine de la musique»). De sorte que, si l'on peut tenir pour distinct (et sensible) le domaine des affaires humaines, ce n'est qu'à les inscrire dans le monde auxquelles elles appartiennent avec ces autres réalités que sont les choses divines ou célestes, et à montrer que l'on ne peut connaître la partie (humaine) sans connaître le tout (le monde), ni connaître les effets sans connaître les causes (principielles ou divines, puisque les choses divines exercent sur les choses inférieures une domination). Il apparaît alors que, dans la perspective de Philolaos, les choses humaines ne peuvent être définies qu'au sein du monde qui les enveloppe ; cette situation de l'homme dans le monde ne le distingue toutefois en rien de ses prédécesseurs, elle reste commune à toute la pensée grecque. Par contre, le détour gnoséologique que Philolaos fonde sur la puissance du nombre distingue son entreprise des cosmologies antérieures. Il s'agit désormais de décrire un monde au sein duquel se partagent et s'organisent de manière hiérarchique des domaines différents, mais tous connaissables à partir des mêmes principes. La supériorité du divin, notamment sa domination théologique traditionnelle sur l'humain et sur tous les vivants mortels, est donc maintenue, mais la possibilité, pour l'homme, de connaître le divin est désormais fondée sur l'existence d'un monde unique, défini d'après des causes communes et intelligibles.

L'espèce immortelle est dite "archè". L'âme humaine n'est donc pas partagée, divisée ou dissociée dans le Timée. Pour surprenant que cela puisse paraître, il vaut mieux considérer que l'homme compte plusieurs espèces d'âme, puisqu'à l'espèce immortelle s'ajoute une espèce mortelle. C'est d'ailleurs ce qu'affirme la conclusion du dialogue quand, au moment où elle définit justement la nature de l'homme, elle demande que l'ensemble de ce que l'homme compte d'âme et de corps soit également exercé, et que l'on ne néglige aucune des «trois espèces d'âme». La distinction d'espèces différentes permet notamment à Platon de réserver à l'espèce immortelle l'exclusivité de la fonction motrice et cognitive. Celle-ci est donc "archè" à trois titres : elle est le sujet unique de la connaissance (y compris sensible), le principe directeur, hégémonique, et l'origine du mouvement (Jean-François Pradeau, Le monde de la politique: sur le récit atlante de Platon, Timée (17-27) et Critias, 1997 - books.google.fr).

Le mot "archè" en grec commence par les lettre APX, telles qu'elles apparaissent sur la dalle horizontale de Marie de Nègre.

A partir de la Renaissance, et en particulier à la fin du XVIIè et au XVIIIè s., l'Atlantide est l'enjeu d'un vaste débat : « le continent décrit par Platon est-il le Nouveau Monde ? L'Amérique ? Est-il le monde d'où les chrétiens voyaient surgir la civilisation, c'est-à-dire la Palestine juive ? Est-il au contraire une anti- Palestine, source des sciences et des arts que l'on peut situer en Sibérie ou au Caucase ? Le début des nationalismes modernes se met aussi de la partie [...] Et sans doute ces recherches passèrent-elles progressivement des mains des savants, à celles des demi-savants, puis des mythomanes et des escrocs, ceux-là même qui de nos jours encore, « trouvent » ou vendent une Atlantide oscillant entre Heligoland et le Sahara, entre la Sibérie et le lac Titicaca » (Pierre Vidal-Naquet, Le Chasseur noir, pp. 339-340) (Christine Pérez, La perception de l'insularité dans les mondes méditerranéen ancien et archipélagique polynésien d'avant la découverte missionnaire, 2005 - books.google.fr).

Le cadran solaire de Carthage aux conchoïdes est du type "arachnè" (araignée) défini par Vitruve comme invention de l'astronome et géomètre Eudoxe de Cnide (IVème siècel vant J.-C.). Retrouvé à Carthage (34°51' de latitude nord), il était conçu pour une latitude de 41° (comme Barcelone) (La Revue du Louvre et des musées de France, Numéros 1 à 3, 2000 - books.google.fr, Autour de Rennes le Château : Dalle verticale de Marie de Nègre : un triangle isocèle rectangle).

Neith et le tissage

La navette de tisserand est le signe de Neith, la déesse de saïs et d'Esna.

Elle était en vénération particulière chez les Libyens et, du moment où ils font leur apparition sur les monuments de l'Égypte, on les reconnaît au signe de Neith, la navette de tisserand, peint sur leurs habits. Neith apparaît d'abord comme une déesse de la maternité; elle est appelée « mère des dieux, mère divine ». Elle est quelquefois confondue avec Anka et avec Mout. Néanmoins c'est une déesse vierge. Ses temples portaient l'inscription suivante : « Personne n'a jamais relevé ma robe, le fruit que j'ai enfanté est le soleil. » C'est donc la vierge, mère du soleil, réunissant en elle les caractères et les attributs qu'ordinairement les Égyptiens, les Assyriens et les Phéniciens répartissaient sur plusieurs déesses (Cornelis Petrus Tiele, Histoire comparée des anciennes religions de l'Égypte et des peuples sémitiques, traduit par G. Collins, 1882 - books.google.fr).

Placés sous la protection de saint Blaise (le 3 février, au lendemain de la Purification de la Vierge) et réunis en confréries, les tisserands semblent, comme les cordiers-lépreux, avoir joué un rôle notable dans la transmission d'un certain savoir initiatique. Pline décelait déjà des relations entre les techniques de la laine et la magie; évoquant dans son Histoire naturelle (XIX, 8-9) que dans la famille Serranus (le serran est un peigne servant à carder la laine) existaient des interdits portant sur le filage, le tissage et tout contact avec les textiles, il remarque que «les femmes ne portent pas de vêtement de lin». [...] Patron des drapiers bourguignons, saint Blaise, tel qu'il est représenté sur un vitrail du XVe siècle à Semur-en-Auxois, tient à la main une navette - berceau où le dieu-fil, lové, se repose et dort. Gâteau cérémoniel à Marseille, la navette se fait bénir avec des cierges verts près du puits de Saint-Blaise, dans la crypte de l'abbaye de Saint-Victor, le matin du 2 février, pas très loin de la Canebière, emplacement traditionnel du travail du chanvre ; la laine a retrouvé le lin, les couvertures leurs draps... (Pascal Dibie, Ethnologie de la chambre à coucher, 1987 - books.google.fr, Autour de Rennes le Château : Messie, Messias).

La navette, ce biscuit parfumé à la fleur d'oranger, a été créé en 1781, modelée selon la forme d'une barquette, par le sieur Aveyrous, propriétaire du « Four des navettes », la plus ancienne boulangerie de Marseille et qui existe toujours aujourd'hui, rue Sainte, à deux pas de l'abbaye Saint-Victor (Guide de l'habitat Marseille, Petit Futé, 2012 - books.google.fr).

Le fil de trame, fils (Christ), se dévide de la navette, mère (Vierge, Pneuma, Esprit), normalement au fil de chaîne, père (Dieu) comme le confirme des textes éthiopiens :

Je me confie à cause de Marie, la belle colombe de qui est né le Christ ; je confie mon âme et mon corps, moi ton serviteur, à la lumière du soleil, de la lune et des étoiles du ciel que le Seigneur a créées ; je confie mon âme et mon corps, moi ton serviteur, à sa main droite qui a tissé le ciel en bas, alors que la chaîne est le Père, la trame le Fils, et la navette le Saint-Esprit. (Déborah Lifchitz, Textes éthiopiens magico-religieux, Volume 38, traduit par Sylvain Grébaut, 1940 - books.google.fr).

Pourquoi la navette serait en biais, alors qu'elle conduit le fil de trame perpendiculairement aux fils de chaîne ?

Le lancer oblique de la navette est présenté comme un progrès par MM. Claude Chrétien et Louis-Charles Sourd, fabricants à Lyon, dans la confection des rubans (brevet de perfectionnement du 28 novembre 1829). Mais déjà on parle de lancer oblique dans un brevet d'invention de quinze du 23 décembre 1805 de Gaspard Grégoire "Pour la fabrication des étoffes ou tissus circulaires plans, et autres formes, à lisières ou à fonds inégaux, appelés Tournoises" (Alexandre Devilliers, Nouveau manuel complet de la soierie, 1839 - books.google.fr, Bulletin publié par la Société industrielle de l'arrondissement de Saint-Etienne: agriculture, sciences, arts et commerce, 1830 - books.google.fr, Gerard-Joseph Christian, Claude Pierre Molard, Description des machines et procedes specifies dans les brevets d'invention, de perfectionnement et d'importation, dont la duree est expirée, Volume 41, 1823 - books.google.fr).

Peut-être que le lancer oblique de la navette pour d'autres matières à tisser que la soie, produite aussi par l'araignée, était connu d'une plus grande antiquité.

L'araignée

L'araignée/poulpe, image bien présente chez les stoïciens comme représentation de l'hégémonikon, est placée près de "ANTE" qui est notre "CERVEAU" et non le coeur où elle devrait être située.

On vient de voir que l'araignée est aussi un SCAPHE (à rapprocher du "SCAPHAE" du Serpent rouge), un cadran solaire.

Si l'araignée de la dalle horizontale de Marie de Nègre désigne ce "SCAPHAE", cela ne correspond plus à la devise du Serpent rouge " LENE BUXEUM - EOUS SCAPHÆ " où LENE a été auparavant identifié à la rivière la Lène à Magalas.

À Laroque, la mieunelle (1659); dans le second compoix (1751), on trouve les formes miunelle, lieunene et niunelle, la tradition orale actuelle disant / liouléno /. À Quintillan, la lieunene (compoix 1654) et la Leuleigne (compoix 1755). Beaucoup d'hésitations, on le voit, comme il convient en présence d'un nom de lieu sur lequel la paronymie semble n'avoir pas eu de prise. Les deux sites donnent à voir un monticule rocheux de schistes feuilletés, les deux monticules se trouvant au bord d'une voie de passage bien fréquentée: le chemin du Carcassés à Laroque, le chemin de Sinsac à Quintillan. Pour l'étymologie P.-H. Billy donne l'ibère: *LENA “dalle†et cite les toponymes Lègne, Lène, Liou (“Noms de lieux pyrénéens d'origine préromaneâ€, NRO, 1986, p. 98). De même, Alibert: llena “pierre de l'âtre†(“Sur quelques toponymes catalano-occitans de l'Audeâ€, RIO, 1956, t. 8, p. 140). Camproux, pour sa part, lie la « dalle de pierre » (selon lui élément gaulois dominant) à des « lieux à caractère religieux » qui évoquent des réunions « autour d'un druide local » (Revue des langues romanes, 1970, t. 79, p. 42): dans le cas de Laroque-de-Fa, cette Liouléno n'aurait-elle pas un rapport avec le fanum du lieu ? La situation de petite hauteur remarquable de bord de chemin semble, en tout cas, sur les deux sites, bien établie (Claude Pla, Pierre-Henri Billy, Termenès fleur d'épine: toponymie et microtoponymie d'un ancien pays de l'Aude, 2014 - books.google.fr).

le lieu-dit Arrenal entre la Roque Mude et Buc (BUXEUM du Serpent rouge) se trouve sur la commune de Saint Polycarpe.

On a en latin du moyen âge pour aranea, à la fois arena et irania. On a appelé l'araignée aussi bambis, bambus parce qu'elle file comme le bombyx (ver à soie) (Eugène Rolland, Henri Gaidoz, Faune populaire de la France: Noms vulgaires, dictons, proverbes, légendes, contes et superstitions, Volumes 12 à 13, 1967 - books.google.fr).

La confusion entre aranea et arena existe encore pour la musaraigne :

musaraigne, s. f. (mu-za-rè-gn) [mus, souris, et aranea, araignée, ou arena, sable]. Petit animal sauvage, à peu près de la grosseur d'une souris, et dont le museau est fort pointu (Dictionnaire des dictionnaires; ou, Vocabulaire universel et complet de la langue française reproduisant le dictionnaire de l'Académie française, Volume 2, 1839 - books.google.fr).

D'après les vielles chartes, Monsireigne en Vendée s'appella successivement : De Montigniaco. De Monte Yrennée : XIVe siècle. De Monte Araneo : XVIe siècle. De Mautravers ou de Monsiraignes : XVIIe siècle. De Monte Arraneat de Rodouers : XVIIIe siècle. On a proposé jusqu'à 6 explications différentes de ces divers noms (Revue d'études historiques et archéologiques, Société d'émulation de la Vendée, La Roche-sur-Yon, 1942 - books.google.fr).

J'ai pensé que l'église de Monsireigne qui, dans son état actuel, date des XIIIe et XVIIe siècles, pouvait être placée sous l'invocation du disciple de saint Polycarpe et vaillant combattant de l'hérésie. Vérification faite, il n'en est rien, en tout cas pour la période moderne ; elle est dédiée à Notre-Dame de l'Assomption et déjà mentionnée en 1911 sous cette appellation, donc bien avant la proclamation du dogme, en 1950, par Pie XII ; nous savons qu'il n'y a pas lieu de s'en étonner, la proclamation n'étant souvent que la sanction officielle d'une croyance et d'une dévotion anciennement pratiquées. Mention est faite également d'un prieuré, sans doute antérieur à l'église et portant le nom de Montegraine. Même si l'église paroissiale n'a jamais été placée sous le vocable de saint Irénée, la possibilité de son patronage pour le nom du bourg, est loin d'être exclue, d'autant qu'une variante de son nom est Érigne, justifiant des formes comme «Montérigne» ou «Monsérigne». Un autre domaine, un autre niveau de réflexion s'offre à nous à travers ce qui serait ou pourrait être une étymologie populaire procédant par rapprochement et assimilation fondée sur une assonance ou une confusion de termes. Cette étymologie n'est pas pour autant négligeable; elle se présente comme une exfoliation du nom du lieu dont elle évoque l'esprit ; elle se rapporte au genius loci. Monsireigne suggère un Mont de l'Araignée, l'iragne, l'iraigne, en ancien français comme en poitevin, aranea en latin. Monsireigne suggère aussi bien un Mont de la Sirène, monsirenea, adjectif latin de sirena... La Sirène chanteuse est la voix de la légende dont elle maîtrise et répand les vérités captieuses. Attentive au centre de sa toile, l'iragne fileuse entremêle de la même façon les fils sombres et brillants de la Fable ; elle tisse le lacs de la vérité captive - ou du mensonge... Ces deux personnages qu'écarterait sans doute la science toponymique, n'en contribuent pas moins à la densité anthropologique du lieu (Aguiaine, Le Subiet, Volume 39, Société d'études folkloriques du Centre-Ouest (France), 2007 - books.google.fr).

C'est à Saint Irénée à Lyon que le Codex Bezae était conservé avant qu'il ne soit volé et confié à Théodore de Bèze qui l'offrit à l'université de Cambridge (Autour de Rennes le Château : Les parchemins : dans le texte).

L'araignée de la dalle horizontale de Marie de Nègre désignerait Irénée, disciple de saint Polycarpe, commune où se trouve Arrenal sur la ligne gnostique. Ce serait une autre araignée que l'hegemonikon situé vers Prouille ("NOBLe").

Irénée disciple de Polycarpe

Les trois principaux ouvrages de réfutation contre les gnostiques s'échelonnent sur trois siècles : ils sont dus à Irénée, évêque de Lyon au IIe, à Hippolyte, qui vivait à Rome au IIIe et à Épiphane, évêque de Salamine au IVe siècle.

Né en Asie Mineure dans la première moitié du IIe siècle, Irénée devient évêque de Lyon vers 177. Précédemment il avait séjourné à Rome où il rencontra des maîtres gnostiques qui y prêchaient leur doctrine. Il rédigea en grec son monumental ouvrage contre la doctrine gnostique, Dénonciation et réfutation de la Gnose au nom menteur, entre 180 et 185. L'original est perdu, mais une traduction latine de son œuvre a été conservée. Il en existe également des fragments en arménien. Irénée était avant tout un évêque, soucieux de sauvegarder l'unité de l'Église et de sa communauté lyonnaise. Conscient du foisonnement des groupes gnostiques en Orient comme en Occident, il voulut écrire un réquisitoire. Son intention, dit-il, est de fournir à ses fidèles les moyens de se défendre contre cette doctrine qui s'était infiltrée jusque dans la vallée du Rhône. Le but d'Irénée est double, comme l'indique le titre de son œuvre. Il s'agit d'abord d'une dénonciation des théories et des écrivains gnostiques, ensuite d'une réfutation critique de leurs idées. S'appuyant constamment sur les Écritures, l'évêque de Lyon montre l'harmonie profonde entre l'Ancien et le Nouveau Testament. Cet accord était nié par les gnostiques qui voyaient dans l'Ancien Testament l'œuvre d'un dieu du mal et et dans le Nouveau, la parole d'un dieu de bonté et de lumière. Irénée passe en revue les principaux penseurs gnostiques vivant à son époque : Ptolémée, Valentin, Marc le Mage. Ce dernier faisait des prosélytes dans la région de Lyon. Il retrace également les filières de leur pensée et en repère les sources chez quelques auteurs du 1er siècle, gnostiques avant la lettre : Simon le Magicien, Ménandre, Saturnin. Il brosse enfin un portrait des sectes et des communautés qui se réclament des grands maîtres. Les noms de ces sectes, qui évoquent soit celui du docteur gnostique (Valentin, valentiniens, Marc le Mage, marcosiens) soit celui du personnage mythique que la secte honore (Barbélo, barbéliotes; Ophis, serpent en grec, ophites) sont le plus souvent artificiels. Les Pères en effet affublaient les communautés dissidentes de noms inventés de toute pièce, portant, dans leur étrangeté, la marque d'un mépris évident.

Hippolyte de Rome s'emploie à bâtir tout un réseau de parentés entre tel philosophe grec et tel maître gnostique : les textes de Simon le Magicien (Ier siècle après J.-C.) sont lus à la lumière d'Héraclite (VIe avant J.-C.), ceux de Basilide (IIe après après J.-C), à celle d'Aristote (385-322 avant J.-C.) et ainsi de suite. Ces liens sont souvent artificiels, en dépit de ce que doit la pensée gnostique à la philosophie grecque (Madeleine Scopellon, Les gnostiques, 1991 - books.google.fr).

HIRENALLE, subst. f. Évidemment fabriqué et dont le sens demeure aussi impénétrable que l'origine. Destirer fait la hirenalle Quant le gosier est assegis. Bail. IV. Hirenalle rime avec pirenalle, qui n'est guère plus intel— ligible. (Voyez ce mot.) L'un et l'autre sont d'exemple unique. En supposant qu'il fallût mouiller les deux ll, on aurait hirenaille et pirenaille, c'est-à-dire deux mots de la formation qui a donné canaille, grenaille, tenaille. Et comme l'n dans ces trois derniers appartient au radical, canis, granum, tenacula (de tenere), il faudrait chercher pour hirenaille un radical tel que hiren. Le français n'en offre aucun, sauf iraigne (araignée) qui se prononçait iraine, mais qui est inacceptable ici à cause de l'h aspirée que donne à la fois le texte et qu'exige la mesure du vers. Arene et arenal, déjà plus éloignés, sont écartés pour la même raison. Nous sommes donc conduits à nous rejeter sur l'allemand hirn, cervelle, qui sonne hiren et nous fournit le radical cherché. Les deux vers de la ballade IV signifieraient, en ce cas : « Le gosier, quand il est attaqué ou asséché (par la corde du gibet), fait détirer la cervelle » (Auguste Vitu, Le jargon du XVe siècle: étude philologique, 1884 - books.google.fr).

Araignée et cervelle vont bien ensemble puisque l'on peut avoir une araignée au plafond.

Irénée et Alet ("Aletheia" en grec c'est la vérité) font penser à Irénée Philalèthe, auteur d'ouvrages alchimiques.

Bien qu'il ait été en relations avec Robert Boyle et d'autres illustres savants anglais de l'époque, la personnalité réelle d'« Irénée Philalethe » demeure un mystère; les identifications possibles du « Philalethe » avec son ami Starkey, avec Thomas Vaughan, avec le Dr Robert Child (Serge Hutin, Les disciples anglais de Jacob Boehne aux XVIIe et XVIIIe siècles, 1960 - books.google.fr).

Au cours du martyre de saint Polycarpe, "les païens voyant que le feu le respectait, indignés, pour ainsi dire, contre le feu même, percèrent le Martyr d’un coup d’épée, et de ses blessures il jaillit tant de sang qu’il éteignit le feu. C’est ainsi que S. Polycarpe accomplit son sacrifice , selon la relation consignée dans la célèbre lettre des fidèles de Smyrne, envoyée à toutes les Églises: elle est rapportée par Ruinart dans le recueil des actes des Martyrs. Son martyre eut lieu vers l’an 160" (Oeuvres complètes de Alphonse de de Liguori, sous la direction de M.M. les abbés Vidal, Dulalle et Bousquet, Volume 16, 1835 - books.google.fr).

Cela explique l'épée placé sur un livre ouvert devant saint Polycarpe sur un tableau de l'abbaye. c'est peut-être aussi une allusion à Irénée, "paix" en grec, et au passage des évangiles où Jésus dit qu'il n'est pas venu apporter la paix mais l'épée.

Dans la nef de l'abbatiale de Saint Polycarpe, il existe deux tableaux placés face à face, l'un décrit la présentation de Jésus au temple, et l'autre une méditation de Saint Polycarpe et de Saint Benoît devant le Christ crucifié. La présentation au temple est signée d'un dénommé Saisac et datée de 1650. A cette époque, Gabriel Siran de Cabanac était abbé commendataire. L'autre tableau est du peintre Anet Auriac, neuf ans plus tard. Un troisième tableau à Saint Polycarpe est peut-être du même peintre. Il s'agit d'une scène représentant, Marie Madeleine en larmes découvrant que le tombeau de Jésus est vide. Sur le tombeau, une inscription en latin “ Tulerunt dominum meumâ€:“ Ils ont enlevé mon Seigneurâ€

www.renne-le-chateau.com - Anet Auriac, Crucifixion avec saint Polycarpe et saint Benoît, Abbaye Saint Polycarpe

Thierry Ruinart, plus connu sous le nom de Dom Ruinart, est un savant bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, né le 10 juin 1657 et mort le 27 septembre 1709, en l'abbaye de Hautvillers en Champagne (aujourd'hui dans la Marne). Il prononce ses vœux le 19 octobre 1675 en l'Abbaye Saint-Faron de Meaux. Il est ensuite envoyé à l'Abbaye de Saint-Germain-des-Prés poursuivre ses études où il rencontre dom Mabillon dont il est le disciple. Dom Thierry Ruinart a collaboré avec dom Pérignon avec qui il a appris les secrets de la champagnisation. Il est l'auteur de Acta primorum martyrum sincera et selecta en 1689. Ce martyrologe latin sera traduit en français par l'abbé Jean-Baptiste Drouet de Maupertuy en 1732 C'est son neveu Nicolas qui fonde la première maison de Champagne sparnacienne (fr.wikipedia.org - Thierry Ruinart).

C'est probablement Atala le seigneur espagnol fondateur de Saint Polycarpe que Théodulphe salue avec Olemonde, fondateur de l'abbaye de Montolieu venu de Lagrasse fondée par Nébride. Théodulphe reçut la commission de rendre la justice en Septimanie et en Bas-Languedoc de Charlemagne en 798, et vint à cette occasion en la ville de Rhedae (Abbé Regnaud, Histoire de l'abbaye de St Polycarpe, depuis sa fondation jusqu'à sa destruction, 1779 - books.google.fr).

Soucieux tout autant de la réforme du clergé régulier que de celle du clergé séculier, le concile de Trente, dans sa dernière session en 1563 (session XXV, c. VIII), imposa aux monastères bénédictins bénéficiant des privilèges de l’exemption4 de se regrouper en congrégations ou chapitres provinciaux et de réaliser des visites canoniques régulières. Faute de quoi, ils retomberaient sous la juridiction de l’ordinaire et seraient visités par les évêques agissant en qualité de délégués apostoliques. Bon nombre d’entre eux n’avaient aucun désir de se soumettre à un contrôle épiscopal de plus en plus pesant et tatillon. En outre, tous voulaient conserver leurs privilèges et leur indépendance. Ils choisirent donc de fonder une congrégation, dont le caractère gallican sera imposé par le roi lors des Etats Généraux de Blois (1579) : la congrégation des Exempts de France (Marié 1956, Hurel 2001, Berlière 1897). Dès 1580, cette dernière comptait déjà un certain nombre de monastères. Dans les pays d’Aude, les abbayes de Caunes, Montolieu, Lagrasse, Saint-Hilaire, Saint-Polycarpe et Saint-Papoul y adhérèrent plus ou moins rapidement. On l’ignore, mais on peut penser qu’elles le firent avec la bénédiction de leurs abbés respectifs. Une telle adhésion était-elle donc l’affirmation d’un souhait évident de changement? Comme l’écrit Dom Marié, cette congrégation était à l’évidence “... animée moins par un sincère désir de réforme que par le souci de sauvegarder des privilèges†(Marié 1956, 906).

Peu à peu, depuis une trentaine d’années environ, nombre d’abbayes méridionales avaient quitté la congrégation des Exempts pour celle de Saint-Maur. Ce fut le cas de Saint-Chinian en 1629, d’Aniane en 1635, de Sorèze en 1646 et enfin de Montolieu en 1649 sous l’impulsion de l’abbé Jean de Moussoulens. Incontestablement, la réforme mauriste gagnait alors inexorablement du terrain aux quatre coins du royaume (Robion 1998, Hurel 2001).

Les moines de Saint-Hilaire n’auraient pas lutté durant près de trente ans contre leur abbé commandataire Martin de Lucas qui les incitait inlassablement à adhérer à la réforme mauriste. La disparition de cette abbaye au XVIIIe siècle, comme celle de sa voisine de Saint-Polycarpe, est significative et signale un refus définitif de changement aboutissant à la dislocation irrémédiable de la communauté monastique (Claude-Marie Robion, Daniel-Odon Hurel, L’abbaye de Caunes-Minervois au sein de la congrégation de Saint-Maur : de l’installation à la dispersion. In: Archéologie du Midi médiéval. Supplément n°6, 2010 - www.persee.fr).

Les mœurs des religieux étaient arrivées à un état de relâchement extrême; toutes les portes étaient ouvertes aux hommes et aux femmes du village; ces dernières venaient danser avec les frères dans les salles abbatiales: le jeu, la chasse, la bonne chère, etc., occupaient tous les mumens des moines; le service divin ne se fesait pas, ou se fesait rapidement. Telle était la vie de licence et de dissipation de presque tous les couvens, lorsqu'une réforme générale de la vie monastique fut entreprise. A Saint-Polycarpe, ce fut un nommé Lafite-Maria, âgé de vingt-cinq ans, qui vint travailler à établir cette réforme vers l'année 1705. Il est aisé de prévoir de quelle manière furent accueillies les pratiques d'une vie austère par des religieux habitués, depuis long-temps, à vivre dans les plaisirs des sens. Les frères de Saint-Polycarpe se refusèrent à suivre une discipline composée de jeûnes, de veilles, de retraite, de silence, de méditations, et prirent la résolution de se retirer. Lafite-Maria se vit contraint de choisir de jeunes religieux et de les plier de bonne heure à la réforme claustrale. Il est inutile de raconter ici toutes les pratiques de cette nouvelle vie ascétique, qui n'était, il faut en convenir, qu'un excès de sévérité substitué à un excès de licence. Pour s'en convaincre, examinons ce qui est arrivé à la suite de cette réforme: sur cinquante-quatre frères décédés dans le monastère de Saint-Polycarpe, depuis cette même époque jusqu'en 1741, c'est-à-dire, pendant une période de trente-six ans, vingt frères n'ont pas dépassé l'âge de vingt-cinq ans, vingt-neuf n'ont pas vécu plus de trente ans, et la vie moyenne de ces cinquante-quatre religieux n'a pas été au-delà de trente-sept ans. Cette statistique, qu'il a été facile de dresser à l'aide des tables nécrologiques conservées par le couvent, montre clairement la funeste influence d'un régime de vie trop rigoureux sur la durée de la vie humaine. Disons encore que plusieurs frères, épuisés par l'abstinence et la méditation, ne terminèrent point leur existence sur la paille et la cendre du couvent, mais se retirèrent avec des infirmités graves ou des désordres dans l'intelligence (L.A. Buzairie, L'abbaye de Saint Polycarpe, La Mosaïque du midi: publication mensuelle, Volume 5, 1841 - books.google.fr).

Dom Pierre Daniel Labat (Saint Sever, 1725 - Paris, 1803) fut un mauriste qui connaissait à la fois la région de Carcassonne et Paris. Supérieur à Montolieu et à Lagrasse, il s'étoit uni d'une étroité amitié avec ce qui restait de religieux à l'abbaye de Saint Polycarpe dont les revenus avaient été unis au Séminaire de Narbonne gouverné par les Lazaristes. Partisan des doctrines de Saint Augustin, sans être un des jansénistes qu'il n'accablait pas, il défendit la réputation de Saint Polycarpe. A Paris, il fut aux Blancs-Manteaux pour participer à la collection des Conciles de France et aux Oeuvres de Grégoire de Nazianze de Dom Clémencet (Éloge historique de dom Pierre-Daniel Labat: religieux Bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, 1830 - books.google.fr).

Les Blancs-Manteaux n'étaient pas les Templiers mais les Serviteurs de Sainte Marie des Arènes, les serfs de la Vierge, venus de Marseille en 1258 et qui portaient l'habit blanc. Ils furent remplacés par les Guillemites ou Guillemins en 1298 par Philippe le Bel. En 1618, la maison passa à la congrégation bénédictine de Saint Vannes. Trois ans après, Grégoire XV unit le prieuré de Saint Guillaume des Blancs-Manteaux fut uni à la congrégation de Saint Maur (Dictionnaire Universel Francois Et Latin, Volume 3, 1743 - books.google.fr).

Millénarisme

Pourquoi donc la fin du Ve siècle fut-elle sujette à ces craintes ? Contrairement à ce que l'on pourrait penser ce n'est pas l'effondrement de l'Empire en Occident qui marqua le plus les contemporains. Cette disparition en 476 ne fut en définitive qu'une banale sédition militaire sans impact eschatologique Du reste il subsistait un empereur en Orient, à Constantinople, auquel le roi barbare Odoacre s'était empressé de renvoyer les insignes impériaux d'Occident. Autrement plus inquiétante était la dégradation de la situation des chrétiens catholiques en Occident. En Gaule notamment les Wisigoths convertis au christianisme sous la forme arienne représentaient une menace mortelle pour le catholicisme. La défense de la foi catholique avait fini par s'identifier à la défense de la romanité comme le montre le parcours du patriote Sidoine Apollinaire devenu évêque de Clermont en 471. Beaucoup voyaient dans les ariens les persécuteurs des derniers temps comme cela avait déjà été suggéré par les Égyptiens Antoine et Athanase au siècle précédent. Les rois wisigoths Euric (décrit par Sidoine Apollinaire comme le nouveau Pharaon N) puis Alaric II entamèrent une persécution des catholiques de l'Aquitaine chassant de leurs sièges et déportant de nombreux évêques dont les évêques de Tours Volusien et Verus. Peu de secours était à attendre de la part de l'empereur bien lointain dans son palais de Constantinople et qui plus est lui aussi gagné par une autre hérésie, le monophysisme. Les catholiques des Gaules étaient donc seuls, persécutés, en proie à une véritable contagion arienne gagnant l'Espagne et la Gaule wisigothiques, l'Afrique vandale et l'Italie aux mains des Ostrogoths à partir de 490-493. Face à ce qui apparaissait comme l'ultime persécution restaient les seules espérances millénaristes d'autant que de nombreux calculs chronologiques se répandaient alors démontrant l'imminence de la fin des temps. Les computs quelque peu catastrophistes qui se répandirent alors considéraient que la fin des temps coïnciderait avec la six millième année depuis la Création du monde. Cette six millième année tombait suivant certains calculs à une date comprise entre 492 et 506 de notre ère chrétienne. Comment était-on parvenu à ce résultat ? Au début du IIIe siècle de notre ère, le prêtre Hippolyte de Rome avait repris des spéculations antérieures sur une durée du monde de six mille ans à l'image des six jours de la Création (A partir de Gn 1 (création du monde en six jours), Gn 2, 2-3 (repos le septième jour) et Ps 89, 4 (un jour vaut mille années aux yeux de Dieu)). Pour les millénaristes ces six mille ans seraient suivis du millénaire sabbatique des saints à l'image du septième jour où Dieu se reposa après la Création. La nouveauté d'Hippolyte consistait non seulement à fixer l'Incarnation en 5500 de l'année du monde, mais surtout à assigner une date à la fin du monde prévue pour l'année 500 après cette Incarnation. À l'époque où Hippolyte écrivait cette échéance était encore lointaine mais, inévitablement, elle se devait se rapprocher au point de susciter des frayeurs légitimes. Ainsi, pour l'évêque africain Hilarion qui, écrivait en 397, soit pour lui 369 ans après la Passion, il restait cent un ans avant la fin, ce qui donnait une fin du monde en 498 de notre ère L'évêque Eusèbe de Césarée, au moment du triomphe de l'Église, avait senti la nécessité de combattre le pessimisme eschatologique. Il retarda ainsi dans certains de ces calculs la date de l'Incarnation de trois siècles, ce qui eut pour effet de différer d'autant la fin du monde et donc la fin de l'empire chrétien. L'historien américain Richard Landes a parfaitement montré que cette nouvelle chronologie (qu'il appelle Année du Monde II) allait susciter des craintes eschatologiques vers l'an 800, nouvelle date supposée de la fin du monde. Ce serait l'origine du couronnement impérial de Charlemagne à la Noël 800, cérémonie orchestrée par les clercs comme une véritable rénovation de Rome et du monde. Par contre, tout en citant quelques témoignages de peurs et d'attentes analogues autour de l'année 500, Landes minorise ces faits considérant que l'ancienne chronologie qu'il appelle Année du Monde I était quasiment abandonnée au profit de la chronologie eusébienne. Nous pensons par contre que l'ancienne chronologie devait encore subsister, au moins chez certains clercs, pour générer de semblables craintes et espérances. Ainsi un passage des Fastes consulaires indiqu à la date du consulat de Viator (495 après J.-C) : « depuis la Venue de notre Seigneur jusqu'au consulat de Viator se sont écoulés 500 ans, et d'Adam jusqu'à la même date 6000 ans ». Fabio Troncarelli a, quant à lui, analysé deux passages d'une Chronique paschale dont l'un indique curieusement à la date de 496, un an après le consulat de Viator alors qu'il n'y a pas de consul reconnu en Occident : « Certains délirant à propos du consul disent que l'Antéchrist allait naître ». Les délires combattus par le chroniqueur peuvent s'expliquer par l'absence inhabituelle de consul. Mais les dates de 493 et 496 marquent aussi le succès définitif des Ostrogoths en Italie et donc à terme (car la chronique a été écrite à la fin du VIe siècle) les persécutions des catholiques à la fin du règne de Théodoric. Nous reconnaissons que ces mentions sont très éparses, mais il faut ajouter un autre témoignage minimisé par Landes, celui de la Chronique de Sulpice Sévère. Sulpice Sévère, l'hagiographe de saint Martin, rédigea en effet un peu après 400 après J.-C. une Chronique où il reprenait l'ancienne datation de l'Incarnation en 5500 Anno mundi 48. Il est difficile de dire précisément à quelle date de notre ère chrétienne cela correspondait. Sulpice fait en effet des erreurs dans les datations par rapport au règne d'Hérode et aux Fastes consulaires * imprécisions qu'il reconnaît lui-même. Il ne date pas l'Incarnation par rapport au règne d'Auguste, mais il suit globalement Hippolyte et Jules l'Africain qui la dataient de la quarante-deuxième année de ce règne soit juste avant la première année de notre ère chrétienne. Nul doute que pour lui la fin du monde et le début du millénaire des saints commenceraient peu avant l'an 500 (Bertrand Fauvarque, Le baptême de Clovis, Clovis, 1997 - books.google.fr).

Irénée partageait les rêves millénaristes fondés sur l'Apocalypse. Il attendait la résurrection des justes qui régneraient mille ans sur une terre devenue un nouveau paradis. Pendant ce temps, les justes progresseraient encore dans la connaissance du Seigneur en s'accoutumant à voir Sa gloire. Résolument optimiste, la théologie d'Irénée est un hymne à la vie : « La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant, et la vie de l'homme, c'est la vision de Dieu » (Adversus Haereses). Irénée s'exprime dans la culture grecque, mais celle-ci n'est pas la condition unique de l'annonce de l'Évangile. Pour l'évêque de Lyon, qui parlait sans doute le celte, les barbares peuvent avoir accès au message chrétien, même s'ils sont analphabètes. L'universalité de l'Église recouvre et dépasse celle de l'Empire romain. La conséquence en est la présence des Églises dans des régions bien éloignées du foyer de l'hellénisme : la Germanie, la Gaule, l'Espagne. Irénée devient ainsi un des premiers artisans d'un nouvel humanisme qui va naître de la rencontre de l'hellénisme, du christianisme et de la multitude des cultures et des langues de notre Europe (Jean Combry, Irénée témoin de l'hellénisme et de l'humanisme chrétien, Lyon, l'humaniste : Depuis toujours, ville de foi et de révoltes, 2004 - books.google.fr).

Quoniam mille anni ante oculos tuos tanquam dies hesterna, qua prœteriit. Et custodia in nocte, quae pro nihilo habentur, eorum anni erunt... Quoniam omnes dies nostri defecerunt ; et in ira tua defecimus, anni nostri sicut aranea meditabuntur. «Mille ans à tes yeux sont comme le jour d'hier, passé ; et les années des fils des hommes seront comme une garde dans la nuit, tenues pour rien. Oui, tous nos jours se sont effacés et nous avons disparu devant ta colère, et nos années eront estimées ténues comme des toiles d'araignée» (Ps 89). La basse antiquité n'élabore pas d'utopies, n'écrit ni les Lois ni la République, qui semblent d'ailleurs être les moins lus parmi les traités platoniciens. En fait le pessimisme sur l'avenir, et même peut-être l'absence de vision de l'avenir semble être la règle. L'au-delà semble être la seule vision d'un avenir heureux : «Le premier ciel et la première terre s'en sont allés... et j'ai vu la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, descendre du ciel... Son éclat est pareil à une pierre très précieuse comme du jaspe cristallin. Elle est ceinte d'une grande et haute muraille percée de douze portes... La muraille est construite en jaspe et la ville en un or pur pareil a du verre pur... Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre lui apporteront leur gloire»... (Apocalypse XXI). La notion relativement nouvelle de péché originel rend impossible l'apparition d'utopies terrestres. Que faire d'un homme mauvais par nature ? Les utopistes des siècles futurs, Campanella, Thomas More, Rabelais, Saint-Simon ou Lénine devront écarter Dieu et le péché pour construire leurs systèmes. Tant que le christianisme comblait les esprits, aucune utopie ne pouvait séduire et il faudra le scepticisme de la Renaissance pour les voir renaître. Ce que le Ve siècle désire seulement, et sans vraiment le formuler, c'est la création d'un Etat fort qui favoriserait le salut. L'univers dépend maintenant de l'humeur de Dieu, et comme le semi-pélagisme domine, Dieu réagit en fonction des vertus et péchés des hommes : «Ce sont les hommes qui, par leur façon de vivre, donnent au reste de l'univers l'exemple du péché» dit Prudence, et des décisions que Dieu prendra au vu de leur comportement. «Nous allumons le feu de la colère céleste et nous attisons les flammes qui nous dévorent», confirme Salvien. Car au siècle de Sidoine on écarte les interprétations symboliques d'Origène et on prend en un sens littéral les pages de la Genèse sur le péché initial de désobéissance et curiosité. L'homme reste condamné au perpétuel rachat du péché ancestral et de ses péchés propres. La notion de péché originel fait du peuple chrétien un peuple irrémédiablement coupable, dont la vie consiste à se faire pardonner, alors que tous les désastres qui s'abattent sur lui, famine et pestes, Goths et Vandales, Huns et percepteurs, sont justifiés. Tout malheur est fruit du péché et le péché est collectif. Les cadavres qui jonchent les chemins, les troupeaux enchaînés d'hommes, femmes et enfants emmenés en esclavage, sont tous porteurs d'un message. Culpabiliser les gens était le meilleur moyen de trouver une excuse à Dieu, de justifier les malheurs dont Il les accable, de même que de Lui attribuer d'impénétrables desseins qui transformaient les misères individuelles et collectives en une une démarche mystérieuse vers l'avenir radieux des élus, seule forme admise d'avenir et d'utopie (Jean-Éric Iung, Jean Le Guillou, Sidoine Apollinaire: l'Auvergne et son temps, 2002 - books.google.fr).

Des spéculations eschatologiques étaient "présentes de façon latente depuis longtemps dans l'ancienne partie occidentale de l'empire. Les ariens étaient considérés comme le signe de l'approche du jugement dernier et les rois wisigoths Euric et Alaric II en particulier représentaient l'incarnation même du mal, comme en témoignent les réactions de Sidoine Apollinaire. À la persécution des évêques sur le territoire wisigoth s'ajouta le conflit avec les monophysites en Orient, qui paralysa partiellement l'empire et réduisit quelque peu sa crédibilité en Occident. [...]

Le projet, qui put être préparé par les hauts représentants de l'Église catholique gauloise et dont Avit de Vienne et le métropolite de Reims Rémi devinrent les protagonistes principaux, pouvait ainsi représenter aussi bien une réponse au millénarisme eschatologique qu'une nouvelle conception de la Gaule, dont le destin préoccupait tant Sidoine, membre de la génération précédente. La Gaule représentait alors un nouvel imperium chrétien dans un contexte où tant la dogmatique que la puissance de l'empire de Constantinople vacillaient. Ce projet se fondait, autant que possible, sur un baptême simultané du roi des Francs, Clovis, et du roi des Burgondes, Gondebaud. Le chemin permettant sa réalisation devait être celui de l'union dynastique entre les deux royaumes, assurée par Clotilde. Car en dépit de tous les efforts de persuasion déployés par Grégoire de Tours, cette union était avantageuse et souhaitable avant tout pour le souverain francique puisqu'elle lui garantissait le soutien de son voisin contre ses rivaux royaux, Sigebert, Chararic et Ragnacaire" (Vaclav Drska, Le baptême de Clovis : imitatio imperii ? La stratégie politique des élites ecclésiastiques gauloises au torunant de l'Antiquité et du Moyen Âge, Prague Papers on History of International Relations, 2009 - books.google.fr).

Tissage et filage aux coins du triangle de la dalle verticale de marie de Nègre

A Prouille : "NOBLe" et hegemonikon

En même temps — on peut le conjecturer légitimement — les premières soeurs faisaient leur profession. Elles étaient au nombre de neuf, car toutes les converties de Fanjeaux n'entrèrent pas au cloître de Prouille. Voici leurs noms : Aladaicie, Raymonde Passarine, Bérengère, Richarde de Barbairan, Jordane, Guillelmine de Beaupuis ou Belpech, Curtolane, Raymonde Clarette et Gentiane. Saint Dominique leur adjoignit deux autres nobles femmes : Messana et Guillelmine de Fanjeaux qui fut la première prieure. Saint Dominique, dit le B. Humbert, plaça ces servantes du Christ sous la protection d'observances admirables, d'un étroit silence et d'une clôture. Il leur défendit de parler à qui que ce fût du dehors, sans une compagne en mesure d'entendre toute la conversation. Et il leur avait imposé des travaux manuels, notamment « celui de filer la laine et le lin qui leur seraient nécessaires » (L'année dominicaine : bulletin mensuel du tiers-ordre de saint Dominique, 1890 - books.google.fr).

"Elles étaient neuf" : comme les Muses.

Ce fut encore à Prouille, en 1216, que Dominique fonda l'ordre des Frères-Prêcheurs, dont l'un des premiers couvents fut édifié l'année suivante au même lieu et auprès du cloître des religieuses. Sur la fin du siècle, les deux monastères dont l'importance s'accroissait sans cesse, avaient été entourés d'une puissante enceinte de murailles flanquées d'échauguettes et de quinze tours, avec une porte munie d'un pont-levis jeté sur le fossé. Entre les deux cloîtres fut construite une magnifique église : la première pierre en avait été posée le 5 octobre 1267, par le très noble seigneur Guy de Lévis, sire de Mirepoix, maréchal de la Foi, fils du valeureux lieutenant de Simon de Montfort (Raymond Ritter, Les solitudes de Marguerite de Navarre: (1527-1549), 1953 - books.google.fr).

L'image royale du tissage est développée par Platon dans Le Politique (Autour de Rennes le Château : Messie, Messias - books.google.fr).

En assimilant la passion à un jugement, les maîtres de l'Ancien Portique impliquent le logos dans les affaires passionnelles : « La passion (pathos) et la raison (logos) ne s'opposent pas entre elles ni ne s'affrontent, elles sont les deux aspects d'une même âme » (SVF,III, 459. 28-29). Aussi «il n'yapasde différence de nature entre la partie irrationnelle et passionnelle de l'âme, et sa partie rationnelle » (SVF, III, 459. 1718) ; intimement tissées l'une dans l'autre, elles constituent « une même partie de l'âme, l'hégémonikon » (SVF, III, 459. 19,27). Cette conception unitaire du psychisme humain marque la première apparition de l'« homme continu », l'homme synekhès, selon la belle formule de Chrysippe (II, 885. 32). Elle rompt avec la grande tradition dualiste qui était parvenue à formuler ses concepts en opposant la passion au logos. Comme pour mieux souligner la rupture, la conception stoïcienne de l'interpénétration des éléments émotif et pensant trouve encore une expression anatomique. Le« siège de la raison » (hégémonikon), qui traditionnellement se situait à la tête, est transféré par les stoïciens à la poitrine (stèthos). Il est localisé au cœur, siège traditionnel de l'impulsion, laquelle se trouve maintenant en cohabitation étroite avec la « faculté pensante » (logistikon)(SVF, II, 881. 32; 848. 5 ; 837. 13 ; 891. 34, etc.). On notera que cette innovation va à l'encontre des théories médicales de l'époque. Les travaux de l'anatomiste Hérophile et du physiologiste Érasistrate sur le cerveau, le système nerveux et le cœur concluaient en faveur de la répartition traditionnelle : la faculté pensante à la tête et les affects au cœur. C'est dire que les audaces anatomiques des stoïciens ne relèvent pas du scientisme ; elles font partie d'une symbolique destinée à redéfinir le rapport entre les affects et le logos. « C'est une même âme qui selon ses dispositions, tantôt pense, tantôt s'irrite, tantôt désire » (SVF, II, 823). Il y a interpénétration étroite entre la raison et le corps ; celle-ci est à celui-là ce que l'araignée est à sa toile (SVF, II,879); lorsqu'un homme court, son mouvement n'est rien d'autre que « la partie directrice de l'âme (hégémonikon) qui a investi ses pieds » (SVF, II, 836. 40) (Maria Daraki, Une religiosité sans Dieu: Essai sur les stoïciens d'Athènes et saint Augustin, 2013 - books.google.fr).

On se réfère à Tertullien pour trouver le mot tissu explicitement formulé à ce sujet :

D'autre part, l'homme tout entier se trouve constitué de l'assemblage de ses deux substances [âme et chair], et pour cette raison il faut que comparaisse en l'un et l'autre élément un être qu'il faudra juger en sa totalité puisqu'il ne saurait, bien sûr, vivre qu'en sa totalité. C'est donc tel qu'il a vécu qu'il sera jugé, parce qu'il doit être jugé sur la façon dont il a vécu. C'est, en effet, la vie, l'objet du jugement, et elle doit être soumise à examen dans toutes les substances grâce auxquelles elle s'est accomplie. Car âme et corps sont étroitement associés dans la vie terrestre. Allons ! que maintenant nos adversaires déchirent ce tissu que constituent notre chair et notre âme, d'abord dans la conduite de la vie, pour avoir l'audace de le déchirer aussi quand il s'agit de la rémunération de la vie [...]. Mais que ce soit dans le cerveau, ou entre les deux sourcils, ou en quelque lieu qu'en aient décidé les philosophes, qu'ait été placé le sanctuaire où naissent les idées, ce qu'on appelle l'hégémonikon, c'est la chair qui sera le seul siège des pensées de l'âme. (Hegemonikon : la faculté dirigeante de l'âme, d'après le système stoïcien. Tertullien s'est précisément appuyé, dans son traité De l'Âme (14-15) sur Mt. S, 28 ; 9, 4 pour prouver que le siège de cette faculté est dans le cœur). Jamais l'âme n'est isolée de la chair ; aussi longtemps qu'elle est dans la chair, il n'est rien qu'elle ne fasse sans elle, dont elle n'est jamais isolée. [...] « celui qui a jeté un regard concupiscent a déjà commis l'adultère dans son cœur » (Matt. 5, 28), tant il est vrai que, même sans réalisation effective, la pensée est un acte de la chair (Tertullien, La résurrection des morts, traduit par Madeleine Moreau, 1980 - books.google.fr).

A Douzens : "CATIN" et estomac

La seule page de La Vraie Langue Celtique qui parle d'estomac c'est la 89 qui parle aussi de tissage : "une étoffe faite de poil de chameau".

Une arachnide est liée au chameau bien avant les récentes guerres d'Irak bushiennes.

La galéode, arachnéïde comme le scorpion, a pu dans beaucoup de cas être assimilée à celui-ci. Le biotope de ces animaux est à peu près semblable et malgré leurs différences physiques, l'habitant de Dilmun a pu leur attribuer des caractéristiques voisines, sinon identiques, en tout cas vraisemblablement le même caractère symbolique. Leur taille est voisine et leur rapidité, leur aspect combattif à tous deux ont pu frapper l'imagination. Si la galéode n'est pas venimeuse, elle est carnivore comme le scorpion. Dans la croyance populaire moderne la galéode, «araignée-chameau», est censée -à tort- venir sucer la peau tendre des chamelles pendant leur repos nocturne pour se nourrir de leur sang... Si scorpion et galéode ont été l'un et l'autre figurés sur les sceaux de Dilmun, il paraît difficile de les distinguer à travers la simplification ou la stylisation de leurs formes sur ces minuscules monuments (Jean-François Salles, La nécropole de Janussan (Bahrain), 1984 - books.google.fr).

D'après Olivier (1807), l'espèce Galeodes araneoides de Perse et d'Arabie ne présenterait aucun danger, tandis que Pallas rapporte des faits qui laissent supposer que la blessure de cette même espèce pourrait être fatale pour l'homme. Zablosky Dessiatowsky (i838), qui a étudié les Galeodes des rives de la mer Caspienne, rapporte que c'est pendant les mois d'été seulement, juin, juillet, août, que les morsures sont les plus sévères. L'auteur russe a vu des cosaques qui ont présenté des symptômes graves quelques minutes seulement après la blessure : douleur pongitive suivie de tuméfaction ; puis vertiges, faiblesse et irrégularité du pouls, vomissements, hypothermie, cardialgie, dyspnée, syncopes, sueurs profuses. Ces phénomènes peuvent durer de 2 à 8 heures et être suivis de convulsions tétaniques. Ces symptômes le plus souvent s'amendent ; mais ils s'aggravent aussi parfois : l'endroit blessé se gangrène, la faiblesse cardiaque augmente, des convulsions plus violentes se manifestent, et le sujet succombe. En Asie Mineure, la blessure des Galéodes tuerait le chameau en moins de 18 heures (P. Zablozky-Dessiatowsky. Dissertatio de Solpuga arachnoide circa mare Caspium vívente. Mosquae. 1838) (Marie Phisalix-Picot, Animaux venimeus et venins: la fonetion venimense chez tous les animaux, Volume 1, 1922 - books.google.fr).

Boudet, dans La Vraie Langue Celtique, parle beaucoup d'Hercule en Espagne où il serait mort, selon l'auteur latin Salluste à qui Servius reproche d'écrire Geronis au lieu de Géryon, qui est grand-père de Norax, fondateur de la ville de Nora en Sardaigne, île sur laquelle Aristée, père d'Actéon, s'installa après y avoir été accompagné par Dédale (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Lourdes et la Croix des Prophètes : Leucate).

Sardaigne qu'on retrouve au sujet des galéopodes sous le nom de solifuges :

Solin fait mention d'une espèce d'Araignée, qui croissoit dans le Pais [Sardaigne]. Il l'appelle Solifuge, parce qu’elle fuyoit le Soleil. La picqûre en étoit venimeuse, & souvent mortelle. Cet infecte se trouvoit, pour l'ordinaire, dans les mines d’argent. Car il y en avoit dans cette Isle, aussi bien que des mines de soulphre, & d’alun. (Francois Catrou, Histoire Romaine, Depuis l'année de Rome 468. jusqu'à l'année 514, Volume 6, 1726 - books.google.fr).

Salluste en parle aussi :

On n'y trouve ni serpens ni loups, mais seulement un petit animal nommé solifuge, dont la piqûre est fort dangereuse pour les hommes. Il n'y croit non plus aucune herbe vénéneuse, si ce n'est la plante sardonique, qui ressemble à de l'ache. Quand on en a mangé, elle contracte les muscles de la bouche, et tue en causant la convulsion du rire (Oeuvres de Salluste, traduit par Du Rosoir, 1833 - books.google.fr).

Le Serbaïrou de la page 244 (155 + 89) peut être une allusion à Cerbère qui était un chien des Enfers, frère d'Orthos ou Orthros le chien de Géryon et de l'Hydre de Lerne.

Géryon possédait de riches troupeaux; ses génisses étaient de couleur pourpre. Ces troupeaux étaient ceux du Soleil qui, dans Homère, sont dans l'île de Thrinacie. On rencontrait aussi des troupeaux de brebis consacrés au Soleil, dans l'Epire, aux environs de la ville d'Apollonia; ils paissaient sur les bords du fleuve Aoûs. Et comme on a vu plus haut, l'Epire passait pour avoir été la patrie de Géryon. On prétendait aussi que les bœufs de l'Epire descendaient de ceux de Géryon, qu'Hercule avait consacrés au Jupiter de Dodone. Aux extrémités dela terre se trouvent encore les troupeaux de brebis ou les pommes d'or qu'Hercule va enlever du jardin des Hespérides ; enfin près des génisses de Géryon étaient les troupeaux d'Hadès. Le berger Eurytion, fils d'Ares et d'Erythia, et le chien bicéphale Orthrus ou Orthus, nommé par d'autres Gargittus, qui avait pour parents Typhon et Échidna, étaient préposés à la garde des génisses d'Erythia, tandis que Menoetius, aidé de la surveillance de Cerbère, faisait paître les troupeaux d'Hadès (Jean Witte, Ètude du mythe de Géryon, 1841 - books.google.fr).

Pour la forme triangulaire on s'attendrait plutôt à la Sicile (Trinacrie) qu'à la Sardaigne. Cerbère avait trois têtes.

Douzens aurait été l'ancienne Liviana (SIS) où Sidoine Apollinaire fut retenu par le roi wisigoth Euric. Il existe une ville du nom de Sis, capitale de la Cilicie arménienne au Moyen Âge, région où le culte d'Isis et de Sérapis était répandu.

Certains auteurs penche pour la ville roussillonnaise de Llivia.

Habitée dès 3000 avant Jésus-Christ, et peut-être connue sous le nom de Kerre, c’est-à-dire Le Rocher, racine qu’on retrouve dans Querol, Queribus, Caramany, etc… cette cité prend le nom de IVLIA LIBYCA à l’arrivée des Romains dans la région, d’après Ptolémée, astronome et géographe grec du 2e siècle (L2, c 6). Le terme IVLIA est évidemment employé en l'honneur de Jules César, qui appartenait à la GENS IVLIA. Devenue municipe, la ville était alors administrée par les mêmes lois que Rome et n'était donc pas traitée comme une simple possession conquise ; ses habitants reçurent les droits civils de citoyens romains. Mentions, dans Toponymie de Catalunya Nord, par Lluis Basseda: "Castrum Libyae au VIIe siècle; Civitate Libya en 815; Livia en 835; in pago Liviense, et Livia au Xe siècle. La forme Llivia n'apparaît qu'après la catalanisation de la Cerdagne" (andresordes.e-monsite.com - Etymologie de Llivia, fr.wikipedia.org - Llivia).

Llivia ne s'appelait donc pas "Llivia" ou "Livia" du temps de Sidoine Apollinaire.

Entre Carcassonne et Narbonne, au Ier siècle de l'ère chrétienne, sur la voie romaine, une cité fut construite. Elle porta le nom de Liviana. en l'honneur de Livie, femme d'Auguste (50 à 60 après J. C). Ce devait être une assez grande ville et une forteresse, puisque les Wisigoths y enfermaient leurs prisonniers (E. Barthès, les découvertes de Liviana, Bulletin, Volumes 37 à 38, Société d'études scientifiques de l'Aude, Carcassonne, 1933 - books.google.fr).

Liviana est aussi un adjectif formé sur le prénom latin de Livia. Une Livia fut femme d'Auguste et on donna son nom à un papier à leur époque. Il y avait aussi le papier saïtique fait à Saïs (SAE) en Egypte (Bernard de Montfaucon, Supplement au livre de l'antiquité expliquée et représentée en figures: tome troisième : qui comprend les habits et les usages de la vie, 1724 - books.google.fr).

Si Montfaucon dit qu'il n'y a pas de tissure dans la confection de ces papiers, le terme tissu est employé par le Comte de Caylus, décrié par Diderot (Comte de Caylus, Dissertation sur le papyrus, Histoire de l'Academie Royale des Inscriptions et Belles-Lettres, Volume 26, 1759 - books.google.fr).

Nous ignorons sans doute la forme des caractères dont les Basques faisaient usage ; mais cette forme importe peu, puisqu'elle varie avec chaque nation. Nous ignorons encore sur quel papier ils traçaient les caractères de leur écriture ; toutefois, il serait injuste de leur refuser la connaissance et l'emploi d'une substance solide et légère telle qu'étaient les minces lames fournies par le papyrus d'Egypte. Les lames ou tuniques formant la tige du papyrus étaient au nombre de vingt environ. Chaque tunique faisant une feuille, on conçoit qu'une seule tige d'un arbuste de dix pieds de hauteur devait fournir de nombreuses feuilles de toute longueur. Ces feuilles pressées, battues, collées, et polies étaient l'objet d'un commerce important dans le monde ancien, et tous les peuples avaient la faculté d'user de papyrus pour écrire les contrats de vente et d'achat, les lettres et les conventions entre particuliers. (VLC, p. 114)

La page 114 de La Vraie Langue Celtique, qui parle des 20 feuilles dans une main comme le fait Montfaucon, est appariée à la 269 qui parle de l'Observatoire de Paris par où passe le méridien 0 et où sa vierge noire fut apportée du couvent des Feuillantines, ordre issu d'une réforme cistercienne. Le cistercien saint Bernard de Clairvaux participa à la fondation de l'ordre des Templiers dont la devise "'Non nobis, non nobis, Domine Sed nomini tuo da gloriam" est tiré du psaume 113 (Vulgate) précédent le 114. Le mot douze est écrit dans cette page 269 : référence à Douzens ?

...le point de profondeur extrême du siphon serait à peu près à douze cent trente mètres, abstraction faite cependant de toute déperdition de chaleur produite par des causes secondaires et accidentelles. (VLC, p. 269) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre V : Ps. 114).

Le sis hébreu désignant l'hirondelle (lieu-dit à Douzens) permet de lier à Isis et au papyrus (cf. charta Liviana) :

Nous avons mis à part le cas de Byblos, qui diffère de celui des autres villes syro-phéniciennes ; en effet, les rapports d'Isis avec Byblos sont très anciens et la légende osirienne, en Egypte même, en conserve le souvenir. En fait, c'est Hathor qui, au Nouvel Empire et même probablement plus tôt, est appelée «maîtresse de Byblos». [...] Mais Isis était connue et honorée dans Byblos au Nouvel Empire. Est-ce à cette époque ou plus tôt que le motif du voyage d'Isis à Byblos, où elle retrouve le corps d'Osiris, s'est inséré dans la légende osirienne ? Cet épisode nous est conservé essentiellement par le récit de Plutarque, mais d'autres écrivains — l'auteur du De Dea Syria, Aristide l'apologète, Épiphane — y font allusion, de même que des papyrus magiques démotiques; il s'agit là de textes relativement tardifs et dont on ne peut pas toujours retrouver les sources; cependant, du fait que Plutarque est généralement bien renseigné sur des aspects peu connus du mythe osirien, on peut admettre que, dans le récit sur Byblos, il suit une tradition égyptienne, même si, à l'intérieur de celle-ci, des parallèles précis font défaut. Certaines données de Plutarque paraissent bien avoir des correspondants égyptiens; ainsi le thème du coffre renfermant le corps d'Osiris qui navigue jusqu'à Byblos: un papyrus magique démotique parle de la «grande mer de Syrie, la mer d'Osiris, où Osiris a été transporté sur un bateau de papyrus» ; ainsi encore le thème de la transformation d'Isis en une hirondelle qui vole en gémissant autour de la colonne où se trouve enfermé le cadavre : dans les textes égyptiens, la déesse est parfois représentée comme une hirondelle se lamentant auprès du corps d'Osiris. En revanche, d'autres éléments, qui ne reposent sans doute pas sur des traditions égyptiennes, ont des parallèles frappants avec l'hymne homérique à Déméter (Françoise Dunand, Le culte d'Isis dans le bassin oriental de la Méditerranée, Tome III, 1973 - books.google.fr).

Et pour sortir d'Égypte, Byblos la libanaise d'où était importé le papyrus dont se servaient les Grecs. Byblos, véritable arche de Noé, qui arracha tant d'œuvres aux griffes pelues des Bernard Gui et des Savonarole. Loin des fureurs chrétiennes et des autodafés. Loin des bûchers, bien à l'abri dans les réserves en attendant que l'Occident, calmé, les découvrirà nouveau. Ou ce qu'il en restait... C'est-à-dire pas grand-chose lorsque l'on songe au drame d'Alexandrie et de sa légendaire bibliothèque... flambée. Combien de papyrus anciens contenait-elle, mêlés aux rouleaux grecs, perses, coptes et phéniciens ? Les fonds de tous les monastères d'Europe ne seraient pas assez pour compenser la perte (Frédéric Mathieu, Une Brève Histoire de Mondes: Crises et complexités, de Copernic aux univers multiples, 2013 - books.google.fr).

Un triangle moyen-oriental Saïs-Byblos-Tabuk

Sur une carte, Tabuk (Arabie saoudite) forme presqu'un triangle équilatéral avec Byblos (Liban) et Saïs (Egypte). C'est à l'ouest de Tabuk que se trouverait le pays de Midian et par là-même le Mont Sinaï (Djebel al Lawz). Le mont Hasmi près de Tabuk porte le même nom qu'une montagne où saint Julien Saba vécut (George Potter, Ten More Amazing Discoveries, 2005 - books.google.fr, en.wikipedia.org - Tabuk, Saudi Arabia).

Les bienheureux vont jusqu'au monastère de la montagne de Hasmi où habitait saint Julien Sabà et ils demeurèrent quelques jours dans la caverne de Julien, priant, jeûnant et lisant l'Écriture avec les bienheureux qui étaient dans la caverne; ils résistaient au froid à l'exemple des quarante martyrs qui avaient vaincu la glace. Ils arrivent a Êdesse, surtout pour être bénis par l'image du Christ qui était la et pour visiter les moines sur la montagne. Comme ils quittaient la montagne de Hasmi, quatre voleurs les rencontrent et veulent les dépouiller; ils sont frappés de cécité. Les saints les guérissent et ils vont se faire moines sur la montagne d'Édesse. Les saints adorent l'image de notre Seigneur et demeurent dans une caverne à deux milles au sud ouest d'Édesse, (Revue de l'Orient chrétien, 1910 - books.google.fr, Revue de l'Orient Chrétien, Volume 20, 1966 - books.google.fr).

Julien Sàbâ, ermite en Osrhoène au IVe siècle, un des premiers moines de Mésopotamie. Sa vie est racontée en détail par Théodoret de Cyr (dans Philotheos ou De vita religiosa, ch. 2 (PC, LXXXII, 1305- 24). [...] Il semble qu'il ait fait le pèlerinage du Sinaï, où il aurait construit une chapelle. C'est là qu'il eut la révélation de la mort de Julien l'Apostat en 363.

Julien Saba (Sabas) était fêté le 14 janvier dans Pétin (1850).

Les ménologes syriaques le mentionnent à 7 dates différentes (cf. éd. Nau, dans P.O., x-1, table p. 144) mais semblent ignorer le jour exact de sa mort. Les synaxaires byzantins en font mémoire le 17 janvier. Le Martyrologe Romain l'a repris à cette date mais également le 18 octobre et il signale au 9 juin Julien d'Édesse qui est sans doute le même (Albert de Meyer, Roger Aubert, Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques, 1912 - books.google.fr, Augustin Calmet, Histoire Universelle, Sacrée Et Profane: Depuis Le Commencement Du Monde Jusqu'A Nos Jours, Volume 5, 1739 - books.google.fr).

Arrenal près de la Roque Mude

Un tissu d'areste, découvert dans l'un des reliquaires déposés dans un placard situé au-dessous du maître-autel de l'église de Saint-Polycarpe, près de Limoux, fait, comme le précédent, partie d'un des groupes de tissus qui ont récemment fait prendre conscience aux chercheurs de l'existence de plusieurs types différents, de métiers à la tire au Moyen Age. Les «draps d'areste» ou «de l'arest», diversement appelés «pannus de Areste», drap de Larest», «cloths ofaresta» ou «of Arista», dans de nombreux documents français et anglais du XIIIe siècle, sont ainsi désignés du latin arista, désignant à l'origine un épi de blé, mais également appliqué, durant le Moyen Age, à une arête de poisson. Or, il subsiste actuellement un fort groupe, d'au moins 74 textiles différents, dont le décor est comme marqué d'une arête de poisson (la trame qui le forme étant liée en chevron sens chaîne ou à losanges). La présence de plusieurs draps d'areste, notamment à dessins héraldiques, dans des sépultures royales et princières du Monastère Santa Maria la Real de Huelgas, à Burgos, a poussé la plupart des historiens des textiles à adopter l'hypothèse d'un centre de fabrication espagnol. Hypothèse renforcée par la mention, dans un Inventaire de la Cour Pontificale de 1295, de «trois draps espagnols ad spinam piscis» (en arête de poisson). Le drap d'areste de Saint-Polycarpe fait partie d'un petit groupe de ces tissus, conservés dans différents pays d'Europe, dont le décor correspond presque exactement aux descriptions de draps d'areste données dans des inventaires royaux anglais et français du XIIIe siècle ou dans ceux de la cathédrale Saint-Paul, à Londres : «deux draps d'arest en soie, avec des oiseaux et des pommes de pin jaunes, donnés par le Roi» lit-on ainsi dans un inventaire de la Garde-Robe de Henri III d'Angleterre (1216-1272) ; et encore : «un drap d'areste, rouge, tissé avec des perroquets jaunes et des arbres, donné par le Comte de Salisbury à son retour de Terre Sainte» (1242) ; «un autre drap d'areste, rouge, avec des arbres, des pommes de pin et des petits oiseaux...» ; «deux draps d'areste, rayés, avec des oiseaux adossés se regardant, donnés par la Reine (d'Angleterre) de la part de son fils et de sa fille» (octobre 1241) ; «un autre drap d'areste, avec des rayures transversales et des oiseaux, et des pommes de pin entre eux» (Dominique Cardon, Les arts du textile d'après les plus anciens témoignages conservés en Languedoc et en Roussillon, Les Cahiers de Saint-Michel de Cuxa, Numéros 23 à 25, 1992 - books.google.fr).

arest en vieux français pour « aristé, hérissé » (Vernet, Garrigues, Bay, Vossius, etc.) (Journal d'agriculture tropicale et de botanique appliquée, Volume 5, Laboratoire d'ethnobotanique (Muséum national d'histoire naturelle), 1958 - books.google.fr).

La triade Orphée-Eurydice-Aristée trouve d'ailleurs, du point de vue actantiel, son écho dans l'autre triade, tout aussi funeste et pour les mêmes raisons : Acis-Galatée-Polyphème (Revue des études latines, Volume 82, Société des Études Latines, 2005 - books.google.fr, Autour de Rennes le Château : La dalle horizontale de Marie de Nègre : vers Montolieu).

Homophone d'aristé (arest), Aristée est associé au tissage par Virgile dans Les Géorgiques.

Fils d'une vierge, Cyrène, Aristée est le demi-dieu sous l'égide duquel sont rassemblées les abeilles domestiques. Initié à l'apiculture par les Nymphes, les Muses l'ont également formé à l'art de la médecine, à l'élevage des troupeaux et à la culture de la vigne. Bref, Aristée cumule des fonctions qui font de lui, comme Déméter ou Dionysos, l'une des figures majeures de la mythologie apportant aux hommes le bénéfice de la vie cultivée. Virgile a retracé avec soin la légende conduisant Aristée à être dépossédé de ses essaims qui renaîtront de la dépouille de jeunes taureaux et de génisses immolées. Ce procédé qui permet à Aristée de recouvrer ses abeilles est appelé la bougonie. [...]

La concupiscence à laquelle il succombe a pour effet la désunion du couple Orphée-Eurydice. Conjointement à la perte du miel sont alors évoquées la rupture de l'alliance matrimoniale et la compromission d'une union procréative. [...]

Virgile est donc fidèle à la tradition lorsqu en toile de fond de son chant poétique sont décrites les Nymphes du fleuve Pénée en train de tisser de la laine moelleuse. Dans l'imaginaire grec, le tissage est associé de manière emblématique au gynécée : c'est l'espace le plus intime, le plus intérieur de la maison dans lequel les jeunes filles sont repliées, inviolables. Patronnée par Athéna, l'activité textile prépare les jeunes filles à Yaidos dont elles devront faire preuve dans l'espace domestique de la maison conjugale, exercice moral autant que travail ménager. Il n'est donc pas surprenant que des liens étroits unissent les abeilles, le miel et le métier à tisser. Chez Homère la métaphore du métier à tisser devient un emblème de la génération : lieu par lequel les âmes descendent et prennent corps ici-bas ; lieu, aussi, par lequel elles remontent et sont rendues à l'immortalité. À suivre ainsi les représentations entourant une tâche exclusivement féminine, on entre plus précisément dans le domaine d'une activité qui, placée sous le signe de la pudeur, permet la valorisation des aptitudes à la fécondité. Ainsi, alors que les filles de Minyas se sont retirées dans l'intimité de leur demeure, plutôt que de rejoindre le thiase de Dionysos dans la montagne, les montants de leur métier à tisser sécrètent du nectar et du lait. Construit autour de la personnalité de Dionysos, ce récit traite de l'accès des hommes à la vie cultivée et à la possibilité toujours latente d'un retour à la vie sauvage ; à l'image du métier à tisser qui sécrète des liquides nourriciers s'oppose celle du métier à tisser se transformant en chair déchiquetée « par les tisseuses obstinées auxquelles Dionysos vient d'insuffler l'envie irrésistible de goûter de la chair humaine » [Les Minyades seront transformées en chauves-souris pour leur punition par Dionysos]. [...]

Quant à la langue grecque, elle a recours à la parabole du tissage pour désigner la fabrication des rayons de miel par les abeilles et, de fait, l'image de la tisserande se joint à celle de la Femme-Abeille qui confectionne la « cellule » dans laquelle elle accumule le miel et élève sa progéniture. Enfin, dans ce jeu croisé entre le tissage et la conception, Porphyre fait de l'instrument à fabriquer des étoffes ce quoi on façonne les corps (Gilles Tétart, Le Sang des fleurs: Une anthropologie de l’abeille et du miel, 2004 - books.google.fr).

La page 38 est associée au psaume 38, celui du gnomon de l'église de Saint Sulpice de Paris :

La toile d'araignée apparaît dans le psaume 38 (Vulgate), dont un extrait est gravé sur le gnomon de Saint Sulpice marquent le Méridien de Paris. Ainsi l'araignée est à placer sur celui-ci sur la carte avec la double-flèche : Ps 38,6 "Ecce mensurabiles posuisti dies meos, et substantia mea tanquam nihilum ante te." ; 12 "Vous instruisez l'homme par le châtiment, à cause de son iniquité; vous rendez ses désirs fragiles comme une toile d'araignée: oui, la vanité est tout l'homme."

La page 38 est appariée à la page 193 (38 + 155) :

Les Tectosages et les Arécomikes se partagèrent le midi de la Gaule, les premiers s'étendant depuis Béziers jusqu'au Rhône avec Nemausus (Nîmes) pour ville principale. Nemausus, en celtique, signifie : maison de renom, – name (nème), renom, célébrité, – house (haouce), maison –. Quelle était donc cette maison renommée ? La maison carrée de Nîmes est citée encore de nos jours comme un monument remarquable. Mais comment cette maison a-t-elle pu devenir célèbre par cette unique et simple qualité d'être carrée ? C'est sans doute parce que, les habitations gauloises affectant la forme ronde, une maison carrée construite dans la ville a excité un étonnement général et déterminé l'appellation de Nemausus. Peut être aussi toutes les maisons de la cité avaient-elles la forme carrée. (VLC, 193)

La Maison Carrée est un temple romain hexastyle édifié au début du Ier siècle aprés J-C à Nîmes, dans le Gard. Lors de sa construction, la Maison Carrée est dédiée pour Auguste à la gloire de ses deux petits-fils : les consuls et chefs militaires Lucius Caesar et Caius Julius Caesar. Au fil des siècles, le temple est notamment devenu une maison consulaire, une église puis un musée des arts antiques. Il s'agit aujourd'hui du temple romain le mieux conservé au monde.

La Maison Carrée porte ce nom depuis le XVIe siècle. En effet, dans la langue française de cette époque, toute figure géométrique ayant quatre angles droits était désignée par le mot « carré » : le « carré long » était le rectangle et le « carré parfait » notre carré actuel (fr.wikipedia.org - Maison Carrée).

Le futur évêque de Nîmes, Esprit Fléchier, présent en statue sur la fontaine de Saint Suplice à Paris, composa un discours en latin en faveur de l'araignée, alors qu'il était professeur de rhétorique dans le collège des pères de la Doctrine chrétienne à Narbonne :

Nous ne parlerons point d'un discours, aussi latin, qui n'était qu'un jeu d'esprit, et qui avait pour objet l'apologie de l'araignée, pro araneâ. Le jeune professeur s'imagina que d'autres auteurs s'étant, avant lui, tristement égayés à faire l'éloge de Néron et celui de la fièvre, il pouvait aussi se permettre de prendre au moins la défense d'un insecte moins malfaisant que ces deux fléaux de l'espèce humaine; mais nous n'avons pas besoin d'assurer qu'il faisait lui-même de cette plaisanterie le cas qu'elle méritait (Jean Le Rond d'Alembert, Oeuvres, Volume 2, 1821 - books.google.fr).

Titus Burckhardt note au sujet de la fondation des temples, à la suite de René Guénon, des éléments traditionnels connus peut-être de Boudet.

La fondation d'un temple ou de tout autre édifice sacré, tel qu'une cité par exemple, débute par l'orientation ; celle-ci est à proprement parler un rite, puisqu'elle établit un rapport entre l'ordre cosmique et l'ordre terrestre, ou entre l'ordre divin et l'ordre humain. D'après le Nânasâra-Shilpa-Shâstra, code antique de l'architecture hindoue, les fondements d'un temple sont orientés au moyen d'un gnomon qui permet de répérer l'axe est-ouest et par suite l'axe nord-sud ; c'est selon ces axes que le carré de base sera disposé. Le môme procédé se rencontre en Chine, et Vitruve l'indique pour la fixation du cardo et du decumamts, les deux axes selon lesquels s'orientaient les villes romaines. Décrivons brièvement ce procédé : un pilier est érigé au centre de l'emplacement choisi pour l'édifice ; on observe l'ombre du pilier projetée sur un grand cercle ; l'écart maximal entre l'ombre du matin et celle du soir indiquera la direction est-ouest ; deux cercles majeurs centrés sur les extrémités de cet écart et s'entrecoupant selon la forme du « poisson » permettront de tracer l'axe nord-sud. Ce schéma s'est apparemment perpétué en occident depuis l'antiquité jusqu'à la fin du moyen-âge, ce qui n'a rien d'étonnant, dès lors qu'il découle de la nature des choses et que les édifices sacrés continuaient à être orientés selon les axes cardinaux. Mais il y eut quelque chose de plus important, à savoir la dépendance du plan même de l'édifice à l'égard du grand cercle du gnomon : comme le prouvent de nombreux relevés faits sur des édifices sacrés de l'antiquité et du moyen-âge (i), les principales mesures de la construction, dans l'horizontale comme dans la verticale, se déduisent de la division régulière d'un cercle dans lequel s'inscrit le rectangle de base ; et l'on a de bonnes raisons à croire que ce cercle n'est autre que celui du gnomon qui servait pour l'orientation. Nous retiendrons, comme particulièrement significatif à notre point de vue, la transformation du cercle, reflet naturel du mouvement céleste, en le rectangle par l'entremise de la croix des axes cardinaux. On reconnaîtra dans ces trois éléments les termes de la Grande Triade extrême- orientale, le cercle correspondant au Ciel, la croix à l'Homme. et le rectangle — dont la forme la plus simple est le carré — à la Terre. Relevons un autre aspect rite de l'orientation : la fixation d'un centre terrestre qui sera désormais considéré (Titus Burckhardt, Le temple, corps de l'homme divin, Études traditionnelles, Numéros 289 à 296, 1951 - books.google.fr).

Plus tard, Jean Hani parlera de "quadrature du cercle".

Titus Burckhardt, Suisse allemand, est né à Florence en 1908 et décédé à Lausanne en 1984. Il a consacré toute sa vie à l'étude et à l'exposition des différents aspects de la Sagesse et de la Tradition.

Dans bien des civilisations, les villes étaient fondées sur le modèle qui semble avoir été appliqué à Rome. Romulus fonda d'abord un autel (le gnomon), traça le pourtour des remparts, puis divisa l'intérieur de cet espace en quatre selon les deux grandes artères: le cardo et le decumanus Bien que des variantes existent d'un coin du globe à l'autre ou d'une époque à l'autre, toute fondation s'accomplissait selon ces critères. Ecoutons C. G. Jung: «Les villes créées par Rome, les coloniae, portaient, d'après Varron, dans les actes les plus anciens, le nom d'urbes qui dériverait d'orbis, cerclé et d'urvo, labourer. Il admet donc comme évidente la cérémonie du cercle à la fondation de chaque colonie. Et cependant, la plupart des coloniae démontrent que, dans la réalité, des plans de villes rectangulaires sont issus du tracé circulaire rituel. Elles sont quadratae au double sens: divisées en quatre quartiers par deux rues principales et, conséquemment, pourvues de quatre portes, et, en même temps, plus ou moins carrées. Le cercle et le plan de ville ne se superposent pas. Toutefois, quand même la disposition du terrain présentait des difficultés, on restait attaché à une forme idéale, géométrique. Elle ne peut se concevoir, en tant qu'idée pure, que comme un carré inscrit dans un cercle». Le cercle, dont les mythes et les commentaires multiples et complémentaires disent tour à tour qu'il est rassemblé sur lui-même, sans commencement ni fin, accompli, parfait, signe de l'absolu, de l'unité et de la totalité, recouvrant dans son symbolisme celui de l'éternité et des perpétuels recommencements, symbole de perfection, d'homogénéité, d'absence de distinction et de division, d'animation aussi, dans un mouvement parfait, immuable, sans commencement ni fin, ni variation, succession continue et invariable d'instants tous identiques les uns aux autres, à l'image du temps qu'il englobe pour mieux le mesurer, à l'image du ciel, au mouvement circulaire et inaltérable. Le cercle, développement et manifestation d'un point central, forme habituelle des sanctuaires chez les peuples nomades, mais aussi le carré, symbole de la terre, par opposition au ciel, et encore, à un autre niveau, de l'univers créé, terre et ciel [...] Il implique une idée de stagnation, de solidification, voire de stabilisation dans la perfection: ce sera le cas de la Jérusalem céleste, figure de base de l'espace, des orientations cardinales et des quatre éléments, celle des temples chez les sédentaires. Un carré dans le cercle: le hiéroglyphe égyptien signifiant ville. A l'image de l'urbs quadrata décrite décrite par Plutarque, la ville est à la fois cercle et carré, le carré pouvant renvoyer à «quadriparue» quand la cité circulaire est divisée en quatre parties par deux artères principales allant du nord au sud et de l'est à l'ouest, le point d'intersection coïncidant avec le mundus dont parle Plutarque (Jean Bernard Racine, La ville entre Dieu et les hommes, 1993 - books.google.fr, Le carré SATOR : Perceval : SAUTRAN vs SFUTRAN, Autour de Rennes le Château : La dalle horizontale de Marie de Nègre : vers Montolieu).

Superposition de la dalle de Coume Sourde et de la dalle horizontale de Marie de Nègre : Orléans

La superposition de la dalle de Coume Sourde et de la dalle horizontale de Marie de Nègre insère "linea" entre "REDDIS" et "REGIS". Le S de SAE s'aligne avec ETINAPX, SETINAPX soit SET IN ARCH en trancription latin.

L'inscription prend un tour généalogique : la ligne du roi ("LINEA REGIS") : héritiers ou descendants du roi (Bibliotheque britannique: ou, Histoire des ourvrages des savans de la Grand-Bretagne, Volume 3, Pierre de Hondt, 1734 - books.google.fr).

La "LINEA PARVA" ce serait une ligne plus jeune : une branche cadette (Charles Huré, Dictionnaire universel de l'Eriture sainte (etc.), Volume 2, 1715 - books.google.fr, Dictionnaire universel de philologie sacrée, Volume 3, Migne, 1846 - books.google.fr).

Les princes du sang d'une branche cadette reçoivent en naissant la vocation de prétendants au trône, Sans le dire, bien souvent même sans y penser, ils se sentent désignés pour saisir le flambeau de la monarchie au cas où la branche aînée viendrait à s'effacer ou à se disqualifier. Il en résulte chez eux une tendance congénitale à jouer les opposants, et chez leurs cousins régnants un souci constant de les tenir à l'écart des affaires publiques. La naissance d'un héritier mâle chez les Bourbons cadets dépassait donc la portée d'un événement mondain, c'était un événement politique. Aspect de la chose particulièrement sensible dans la conjoncture où naquit le duc de Valois. Deux ans et neuf mois plus tôt, Louis XV avait dissous le parlement de Paris insuffisamment docile à son goût. Les princes d'Orléans, père et fils, s'étaient rangés avec éclat du côté des magistrats congédiés. Le roi avait sévi par une interdiction de reparaître à la cour. Des tentatives de rapprochement s'étaient traduites par un modus-vivendi assez bancal par lequel les princes acceptaient de remplir, dans le cadre de la nouvelle législation, les devoirs de leur rang mais sans pour autant avaliser le coup d'état du monarque. Derrière une réconciliation apparente, les divergences subsistaient. Et ainsi se trouvaient déjà en présence les forces dont l'affrontement produira la Révolution. D'un côté : l'absolutisme de droit divin, Versailles, le roi. En face ; la philosophie émancipatrice, le parlement frondeur, Paris, le duc d'Orléans. Une chronique de Bachaumont, écrite un mois après la naissance du duc de Valois, situe parfaitement la position des Orléans à l'aurore de la crise (Michel Domange, Le petit monde des Lamartine, 2001 - books.google.fr).

Durant l'été 1658, le destin de Philippe d'Anjou manque d'être bouleversé par la grave maladie de Louis XIV, alors aux armées dans les Flandres. Dunkerque est tombée le 25 juin. Le 29, le roi est saisi d'une violente fièvre à Mardyck. Conduit à Calais, il est pendant une quinzaine de jours entre la vie et la mort. Son médecin, Antoine Vallot, fait alterner lavements et saignées, en vain, avant d'utiliser de l'antimoine. A Paris, on expose nuit et jour le saint sacrement pour sa guérison et à Blois, Gaston d'Orléans se tient aux aguets. Le 13 juillet, la fièvre tombe, le roi est sauvé. Mais la maladie n'est pas sans conséquence, car si Mazarin fut d'une grande fidélité, de nombreux courtisans «se tournèrent vers son frère Monsieur». Diverses grandes dames dont Anne de Gonzague, princesse palatine, allèrent s'offrir physiquement au prince. Plusieurs personnes sont exilées dont madame de Choisy. En vérité, l'alerte a été chaude. Que fût-il advenu si le roi était mort? Bien entendu, Philippe aurait accédé au trône. Aurait-il gardé Mazarin ? Rien n'est moins sûr. En l'occurrence, tout le travail entrepris pour la formation de Louis XIV eût été à recommencer avec un prince dont les dispositions à gouverner étaient loin d'être évidentes. Une autre manifestation de de la maladie du roi est la découverte de l'amour que porte la jeune Marie Mancini au souverain, un amour bientôt violemment partagé au grand dam de la reine et du cardinal (Christian Bouyer, Le duc d'Orléans, 2003 - books.google.fr, La Croix d’Huriel et le loup : La Croix d’Huriel et l’antimoine).

"IN MEDIO" peut faire référence aussi la région d'Orléans.

Terra beata loci, genio coelo que salubri / Ingentis regni medium, cor et aurea sedes, du poète orléanais Audebert que Lemaire traduit : Heureuse terre où toute chose abonde, / Riche, fertile, à nulle autre seconde, / Où le ciel faict renaistre un doux prin temps, / Ville d'honneur et le cœur de la France, / Le Siège d'Or où nos Roys de tout temps / Ont estably leur force et leur puissance (Lemaire, Histoire et Antiquites, p. 8).

Au simple Aurelia, le docteur Massac, également Orléanais, y voit un mot hybride formé du latin aurum et du grec helyos, soleil. Orléans n'est plus seulement la « ville d'or, » c'est le « soleil du monde »! Je n'ai pas besoin de dire si « l'excellent docteur, » comme l'appelle Lemaire, se fit scrupule, en bon Orléanais, de développer ce beau texte. Reste le nom français : qu'Aurelianis soit l'équivalent à'Aurea alienis, Aurelia d'Aurum helyos, nous n'en savons guère plus long sur l'origine du mot Orléans luimême. Or, il n'y a pas à chercher bien loin pour en comprendre la formation et le sens: qu'on lise simplement, en détachant la première syllabe, Or-léans; on reconnaît le vieux mot français « léans » « là-dedans » ; le nom de la ville signifie donc qu'il y a de l'or « là-dedans, intus auri copiant », selon la traduction latine qu'en donne Lemaire : c'est toujours, comme on le voit, la même allusion à l'opulence de la cité, à la fécondité de son sol (Anatole Bailly, Étymologie & histoire des mots "Orléans" et "Orléanais", 1871 - books.google.fr).

Marcis

Le M de la dalle de Coume Sourde s'insère entre "CELLIS" et "ARCIS" de la dalle horizontale de Marie de Nègre (Autour de Rennes le Château : Messie, Messias).

La plupart des auteurs anciens, Jean Baptiste Gramaye (1708), Jean-Jacques Chifflet (1626), Aubert Lemire (1622), Antoine Sanderus (1733), identifie le Marcis romain à Mardyck. D'autres à Marck ou à Marquise (Raymond Bertrand, Histoire de Mardick et de la Flandre maritime, 1852 - books.google.fr).

Si c'est un duc d'Orléans qui prit Mardyck en 1646, Gaston frère de Louis XIII, c'est le fils de la branche actuelle des Orléans, issue de Philippe frère de Louis XIV, qui fit raser le port de Mardyck.

En 1714, à Dunkerque, après les destructions du traité d'Utrecht, les eaux de l'arrière-pays ne pouvaient plus se déverser en mer : l'inondation menaçait la région de ses terribles conséquences. Pour remédier à ce danger, on eut l'idée de creuser un port et un canal qui permettraient aux eaux accumulées de s'écouler à la mer vers l'ancienne fosse de Mardyck. 12.500 soldats en ouvriers le creusèrent en quelques mois. On acheva en même temps le nouveau Fort dans lequel se trouvaient renfermés les deux écluses, les logements des deux éclusiers, un corps de garde, un magasin à poudre et d'autres bâtiments. Il y avait également une tour, espèce de phare servant d'amer. Ce fort étoile était plus rapproché de Dunkerque que l'ancien et n'avait de commun que l'appellation. En 1717, un des articles du traité de la Haye du 4 janvier ordonna que tous les travaux du port de Dunkerque fussent détruits de fond en comble. Le canal maritime fut donc en conséquence supprimé et réduit à une simple rigole d'écoulement. La grande écluse fut totalement détruite, la deuxième réduite de 26 à 16 pieds de largeur. C'est cette écluse vétusté classée monument historique que l'on voit encore de nos jours sur la route nationale 40, à l'extrémité Ouest de la rue de la République de Saint-Pol-sur-Mer. Elle est traversée en son milieu par le pont Bayard, lui-même enjambé par le pont supérieur réservé aux piétons, cyclistes et motocyclistes. Les logements des éclusiers, le corps de garde, les bâtiments annexes, les fortifications du nouveau Fort-Mardyck, tout fut détruit en raison de ce traité. L'œuvre admirable de Le Blanc et de Moyenneville était sacrifiée à l'alliance de l'Angleterre par le Régent et son ministre, le cardinal Dubois. Dunkerque et sa région étaient de nouveau les victimes de leur implacable ennemi, l'Angleterre. Mais il faut reconnaître que ce traité de La Haye a contribué à maintenir la paix en Europe pendant plus de vingt ans et a facilité finalement un redressement français d'ordre économique et militaire (M. Millon, Les ouvrages militaires de Mardyck. In: Revue du Nord, tome 50, n°198, Juillet-septembre 1968 - www.persee.fr).

Mardyck se trouve sur le méridien de Paris, référence servant à déterminer les longitudes (www.cromleck-de-rennes.com - Rose line).

Philippe de La Hire, savant astronome, est arrivé le 16 Octobre 1681 à Dunkerque, où il a fait, pendant neuf jours, des observations sur la plate-forme de la grande tour. Il détermina ensuite la distance en toises, entre les parallèles de Dunkerqne et de l'Observatoire de Paris, ainsi que celle de la tour de notre ville à la ligne du méridien dont il fixa le passage sur le territoire de Petite-Synthe, entre le port et l'ancienne embouchure du canal de Mardyck. Pendant son séjour ici, il examina le flux et le reflux de la mer, et sa conclusion fut que les marées ont plus de rapport au mouvement moyen de la lune qu'au mouvement vrai. Il se rendit à Calais, et le 20 novembre, il mesurait sur la plage une ligne droite de 2,500 toises, à partir du bastion du Risban, en avançant sur Sangatte; puis delà il calculait quelle était la distance du château de Douvres jusqu'à ce bastion, distance qu'il reconnut être de 21,360 toises (L. Cousin, Séance du 24 juin 1861, Mémoires, Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, 1861 - books.google.fr).

Philippe de La Hire fut enterré, comme Jacques Cassini, à Saint Jacques du haut Pas, paroisse de l'Observatoire de Paris.

1717 est aussi la date de l'organisation en obédiences, à Londres, de la franc-maçonnerie dite « spéculative » — c'est-à-dire philosophique — qui fait référence aux rites des Anciens Devoirs de la « maçonnerie » dite « opérative » formée par les corporations de bâtisseurs qui édifièrent, entre autres, les cathédrales (fr.wikipedia.org - Franc-maçonnerie).

Les entrepôts des ports étaient appelés horrea et cellae (datid et ablatif pluriel cellis). Si bien que le port artificiel de Civitavecchia construit par Trajan se nommait Centum-Cellae (Rivista Di Cultura Classica E Medioevale, Volumes 40 à 41, 1998 - books.google.fr).

Dans le neveu du roi, les Anglais (Stanhope et Stair) croyaient avoir découvert un allié sûr. En réalité, ils étaient la dupe du futur Régent, qui inaugurait ainsi sa « politique secrète ». Qu'auraient-ils dit s'ils avaient su qu'à la même époque le prince était tout acquis au plan de soulèvement de l'Angleterre élaboré par le chevalier de Saint-George et en rapport constant avec ses principaux lieutenants (Jean-Christian Petitfils, Le Régent, 1986 - books.google.fr).

Le traité tant désiré fut signé: le Régent, au nom du Roi, garantissait la succession de la couronne d'Angleterre dans la ligne protestante) ; et, de son côté, l'Angleterre reconnaissait la succession légitime à la couronne de France avec la renonciation de la branche d'Espagne, selon ce qui avait été stipulé par le traité d'Utrecht. Le Prétendant Chevalier Saint-Georges, serait invité par le Régent à quitter Avignon. Le Régent demanda qu'on le laissât maître des formes et des convenances; le roi Georges II, avec loyauté, consentit à tous les ménagements et l'on choisit l'Italie pour résidence à l'infortuné Stuart. Enfin l'article important sur le canal de Mardyck fut signé le dernier, avec des stipulations précises, afin d'éviter aux whigs une discussion trop orageuse dans le Parlement peu disposé à la paix.

Cette négociation avec l'Angleterre, toute personnelle à l'abbé Dubois, fit le plus grand honneur à la sagacité de son esprit, à la tenue de son caractère. Avec la plus juste hauteur de vue, il avait aperçu que, puisque le vœu, la nécessité de la France, après le règne de Louis XIV, était la paix, on ne pouvait l'obtenir longue et durable qu'avec l'alliance anglaise, car jusque-là l'Angleterre avait été le lier et la main de toutes les coalitions. La révolution de 1688 était un fait accompli, dans la marche des affaires, il fallait s'y soumettre ; les whigs étaient maîtres du pouvoir, et pour s'en assurer la possession, ils avaient besoin de faire reconnaître la succcession dans la ligne protestante (Jean-Baptiste Honoré Raymond Capefigue, Le Cardinal Dubois et la régence de Philippe d'Orléans: Les Cardinaux-ministres, 1861 - books.google.fr).

Il est patent que la maison d'Orléans, de son côté, n'a sûrement pas attendu l'apparition de la franc-maçonnerie sur la scène française pour engager une lutte fratricide avec une royauté qu'elle comptait pour le moins régenter, sinon remplacer. Une sorte de nostalgie du pouvoir semblait latente chez les familles successives d'Orléans... Au XVe siècle, le fils du poète Charles d'Orléans (de la deuxième famille) avait accédé au trône sous le nom de Louis XII. L'unique représentant de la troisième famille, le duc Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, avait été de tous les complots. Philippe II, petit-neveu de Louis XIV, avait été régent de 1715 à 1723, durant la minorité de Louis XV ; son arrière-petit-fils, Louis-Philippe Joseph (dit Philippe Égalité) considérait ce précédent comme plutôt encourageant. Il se peut, aussi, que son élection à la dignité de grand maître de la franc-maçonnerie française lui ait ouvert des perspectives nouvelles (Marcel Auche, Les francs-maçons de la Révolution, 2009 - books.google.fr).

Il était depuis 1771 grand maître de la Grande Loge de France de cette époque, une obédience maçonnique fondée en France autour de 1728. Sans qu'il n'y prenne une grande part, lorsque celle-ci en 1773, se transforme en Grand Orient de France, Louis-Philippe y demeure en conservant son titre et son rang (Daniel Kerjan, Les Débuts de la franc-maçonnerie française, Paris, Dervy, coll. Renaissance Traditionnelle, 2014) (fr.wikipedia.org - Louis-Philippe d'Orléans (1747-1793)).

Un proche du futur duc d'Orléans, duc de Chartres, est Jean-Jacques Bacon de La Chevalerie, un des fondateurs du Grand Orient comme député des loges bordelaises de l'Amitié et de La Française, mais aussi déclaré Substitut universel et successeur désigné de Martinès de Pasqually, un des premiers dignitaires de l'ordre des Elus Cohens. Il était propriétaire d'une grande sucrerie à Saint Domingue avec Louis-Charles Mercier Dupaty de Clam membre, aussi des Elus Cohen à La Rochelle. Bacon était le chef des sécessionnistes blancs de Saint Domingue où le duc d'Orléans possédait des biens. Un autre proche du duc d'Orléans, secrétaire des ses commandements, Choderlos de Laclos, véritable tête pensante de son parti était membre de la loge L'Union du régiment de Toul et de La candeur à Paris. Le 6 mai 1772, Martines de Pasqually s'embarqua pour Saint-Domingue pour aller y recueillir un « héritage ». Il mourut à Port-au-Prince le 20 septembre 1774 [20 septembre comme la bataille de Valmy] (Jacques de Cauna, Autour de la thèse du complot à Saint Domingue 1789-1791, Franc-maçonnerie et politique au siècle des lumières: Europe-Amériques, 2006 - books.google.fr, Celui du Pays de l'Ours, Des Origines Païennes de la Franc-maçonnerie. Tome I. Des Origines Druidiques, 2011 - books.google.fr).

Le "SECAT" (coupe) est prémonitoire si la dalle de Coume Sourde date d'avant 1789-93.

SET IN ARCH ou la quadrature du cercle

De tout temps, le Temple de Jérusalem est demeuré l'emblème des francs-maçons. Une maçonnerie opérative de l'équerre existait, prolongée pour ceux qui en étaient dignes d'une maçonnerie de l'Arche (ou de l'Arc de voûte). Le « squareman » devenait alors « arch mason », passant de l'équerre au compas, du cube à la sphère, devenu capable, en particulier, de tailler des pierres curvilignes. Ce qui est explicité dans la légende maçonnique d'Hiram. Les « squaremen » veulent s'emparer par la force des secrets des « arch masons » et tuent le maître qui refuse l'intimidation. On notera d'ailleurs que dans la maçonnerie d'York encore pratiquée, le grade de « mark mason » (maçon de la Marque) prélude à celui d'« arch mason », illustrant ainsi le passage du carré au cercle. (Frédérick Tristan, La Franc-maçonnerie: documents fondateurs, 1992 - books.google.fr).

Pour "A DIA EGO", avec le parasitage de la dalle de Coume Sourde on peut obtenir "A DIE AEBGA O" (on hésite entre U et B).

"die" en anglais - pour rester dans la langue de "SET IN ARCH" - désigne précisément un cube, un dé (pluriel "dice") (John Hill, Urania: or, a compleat view of the Heavens; containing the Ancient and modern Astronomy in form of a Dictionary, etc, 1754 - books.google.fr).

La série de lettre "AEBGA" intervient dans la description des lunules d'Hippocrate dans des ouvrages scientifiques des XVIIIème et XIXème siècles (John Lowthorp, Henry Jones, Andrew Reid, John Gray, John Eames, John Martyn, The Philosophical Transactions, Volume 1, Royal Society (Great Britain), 1722 - books.google.fr, Raynerio Bonaventura Martini Pisano, Institutiones geometricae in usum adolescentium adornatae, 1765 - books.google.fr).

Le théorème des deux lunules, très ancien, a été démontré par Hippocrate de Chios (470 - 410 avant J.-C.), qui étudia aussi la duplication du cube (cube : die en anglais), c'est-à-dire le calcul de la racine cubique de 2. Les deux lunules sont aussi appelées lunules d'Hippocrate. Il recherchait alors la quadrature du cercle et pensait que la quadrature de ses lunules allait le rapprocher du but. Une lunule est une portion de surface délimitée par deux cercles non concentriques de rayons différents, formant un ménisque en forme de croissant de lune : convexe d'un côté et concave de l'autre (fr.wikipedia.org - Théorème des deux lunules).

Diderot, dont l'esprit est hostile aux abstractions, reste attaché aux mathématiques anciennes. Les problèmes qui le passionnent sont ceux qui, vingt siècles plus tôt, exerçaient déjà la sagacité des Grecs : la trisection de l'angle, les lunules d'Hippocrate. Si ces questions gardent toute leur difficulté pour le géomètre, elles ont perdu tout l'intérêt pour l'analyste qui, sans franchir l'obstacle, possède une méthode pour le tourner commodément. Or cet aspect moderne des mathématiques a totalement échappé à Diderot, qui les juge uniquement d'après la conception ancienne qu'on s'en faisait encore au XVIIe siècle. [...]

Diderot avait décrit dans la Réfutation d'Helvétius sa tentative pour résoudre la quadrature du cercle ; mais, faute d'équations précises, sa « solution » était inintelligible. La Première proposition de cyclométrie la fait connaître dans le détail. Nous ne pouvons que résumer les conclusions de notre étude. Ce mémoire se compose de deux parties. La première énonce une propriété simple et pourtant nouvelle des lunules d'Hippocrate. Dans le cas choisi, la différence de ces lunules est le douzième de l'aire du cercle principal de la figure. Cette différence, Diderot va donc en rechercher la quadrature, tout au long de calculs qui prennent une dizaine de pages ! La confusion dans l'emploi des notations et la méthode qui consiste à négliger tous les espaces rectilinéaires, souvent sans en avertir le lecteur, embrouillent considérablement la démonstration. Pourtant nous n'y avons relevé qu'une erreur de calcul, qui précisément fournit la solution. N'accablons pas l'auteur, comme le fait Naigeon, sous le poids d'une critique pédante et sévère : malgré l'intention qu'il manifeste dans la conclusion du mémoire, il l'a gardé neuf ans en portefeuille et finalement ne l'a pas publié ; d'autre part cette tentative malheureuse lui fait plus d'honneur que la grossière approximation (publiée, celle-là !), prétentieusement intitulée la difficulté vaincue, n'en fait à l'un de ses contemporains (Jean Mayer, Diderot, homme de science, 1959 - books.google.fr).

Construction des lunules d'Hippocrate sur le triangle de la dalle verticale de Marie de Nègre

Reste le Oméga.

Le triangle est la figure de la lettre A (Louis Moréri, Le grand dictionnaire historique, 1725 - books.google.fr).

Le triangle rectangle isocèle est la moitié d'un carré.

C'est encore le cas dans l'allégorie, comme celle du bouclier de Persée, qui commente sa forme, triangulaire et/ou ronde. La forme triangulaire est celle du A, la ronde est celle du O : Dieu est A et O, c'est-à-dire non seulement l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin, mais aussi le triangle que dessine le A et le cercle que dessine le O : Il est "Alpha" trianguliers Et "O" simples et singuliers, Qui tout commence et tout affine Et comprend par vertu divine (V, 1116-1119). La forme triangulaire du A note les trois angles de la Trinité, la forme ronde du O symbolise la totalité, l'Éternité de Dieu. On se rappelle encore que dans l'allégorie énumérative de l'écu de Persée, l'auteur commence par évoquer un écu non pas quelconque, mais très général, qui, « s'il est bien fait », doit contenir tel et tel élément ; mais tout à coup l'écu est devenu une véritable œuvre d'art que notre auteur a sous les yeux, et l'on comprend que les termes de figure, de représentation, d'image ne sont pas seulement des mots abstraits pour l'allégoriste médiéval, puisqu'il parle même alors d'un artiste génial1. L'écu est alors présent concrètement sous ses yeux fascinés qui y voient la totalité de la foi chrétienne, de ses articles et commandements, de ses artisans aussi, évangélistes et apôtres, tous véritables forgerons de la foi (L'Ovide moralisé, présenté par Marylène Possamaï-Pérez, 2006 - books.google.fr).

Si la chymie a sa pierre philosophale, la géométrie a sa quadrature du cercle, l'astronomie ses longitudes, les mécaniques leur mouvement perpétuel. Il est impossible de trouver tout cela, mais fort utile de le chercher (Fontenelle) (Dictionnaire des gens du monde; historique, litteraire, critique, moral, physique, militaire, politique, Volume 5, 1770 - books.google.fr).

D'un point de vue mathématique, la question de la recherche des longitudes et celle de la quadrature du cercle n'ont rien de commun : évaluer à la règle et au compas la surface d'un cercle par rapport à celle d'un carré n'est en effet d'aucune utilité pour repérer une position sur une sphère. Certains n'hésitaient cependant pas à nier cette évidence pour lier les deux thèmes et justifier ainsi une demande de prix. La publicité et les fausses informations distillées par des journaux autour du prix Rouillé de Meslay ne tardent pas à porter des fruits. Un an à peine après les articles du Journal des sçavans et des Nouvelles littéraires, l'Académie recevait la première demande de récompense pour un travail qui amalgamait quadrature et longitude : « M. Gherardini ose se flatter d'être enfin parvenu, après huit ans d'un pénible travail qui lui a fait trouver la véritable quadrature du cercle et le véritable point géométrique ; pleinement persuadé que l'un et l'autre renferment la parfaite connaissance des longitudes, il supplie Votre Altesse Royale de vouloir bien lui faire mériter l'honoraire et le prix attaché à cette découverte ».

L'Académie désigne trois commissaires, Pierre Varignon, François Nicole et Thomas Fantet de Lagny [P.-V. du 7/05/1718] pour examiner le mémoire dont ils ne feront pas de rapport. La confusion provoquée par les Nouvelles littéraires se répand par un système de dialogue public entre les quadrateurs au travers de lettres ouvertes ou de réfutations directes. Un premier exemple est celui de Willem van Duytendyk, un Hollandais négociant à Nantes, qui dans sa Dissertation sur la quadrature du cercle servant de réponse à une lettre de CM. Bourgoin insérée dans le Journal de Verdun au mois de février et juin 1 727, déclare : « Par la présente dissertation sur le système de la quadrature du cercle, j'ai l'honneur de vous demander l'approbation de faire de nouvelles découvertes sur le sujet de la navigation et la récompense que les puissances maritimes y ont attaché. » Prétentions rapidement déboutées par les commissaires Henry Pitot et G.L. de Buffon, agacés de ce que l'auteur ajoute à sa naïveté celle de vouloir lier quadrature et navigation [P-V. du 25/01/1736] : « Dans une lettre il demande les suffrages de l'Académie pour demander plus hardiment la récompense attribuée à cette découverte. L'auteur ne devrait pas s'y attendre avec autant de confiance, puisqu'il prétend tout au plus montrer que la quadrature du cercle serait utile pour la perfection de la navigation et par conséquent on doit chercher à la perfectionner. » L'autre exemple significatif de l'amalgame quadrature/longitude est celui de Causans dont nous avons évoqué les publications prolixes. Dans une lettre de 1758 adressée à Vausenville [1778, p. 121], il fait une allusion directe au au prix Rouillé de Meslay et, dans un écrit de 1754, affirme le lien entre quadrature et longitude avec un semblant de justification [Causans 1754, p. 16] : « Pour trouver la vraie figure de la terre et les longitudes sur toute sa surface on peut se servir des quatre lignes d'un carré quelconque, les faire couper réciproquement et perpendiculairement à égales distances et les circonscrire d'un cercle dont le diamètre soit égal à une des lignes du carré dont on se sera servi, ce qui formera la figure de la quatrième démonstration, et par conséquent un carré décrit dans un cercle égal au cercle par la première proposition. Il sera aisé par cette quadrature du cercle de connaître les longitudes respectives. »

Au XVIIIe siècle, la nécessité d’améliorer la cartographie de leurs royaumes respectifs avait conduit la France et l’Angleterre, les deux principales nations sensibles aux progrès scientifiques, à fonder des observatoires royaux. En 1667, Louis XIV fonde l’Observatoire royal de Paris. Le gros œuvre achevé en 1672, l’observatoire est confié à Jean-Dominique Cassini (1625-1712). Devant la concurrence, le roi Charles II d’Angleterre ordonne en 1675 la construction d’un observatoire dans le parc royal de Greenwich. La mission confiée au premier Astronomer Royal d’Angleterre, John Flamsteed (1646-1719), est clairement établie dès la création de cet établissement, comme elle l’est aussi pour l’astronome de l’Observatoire royal à Paris.

En septembre 1714, le comte Rouillé de Meslay, conseiller au parlement de Paris, dépose un testament par lequel il lègue à l’Académie royale des sciences un fonds de 125 000 livres destiné à récompenser diverses recherches sur la quadrature du cercle et autres découvertes en mathématiques. Le testament est daté du 12 mars 1714. Rouillé de Meslay décède le 13 mai 1715. Vainement contesté par sa famille – en ce qui concerne notamment le sujet de la quadrature du cercle que ses héritiers regardent comme une chimère (à cette époque, on ne sait pas si la quadrature du cercle peut être ou non résolue) –, ce legs à l’Académie sera finalement confirmé par un arrêt de la Grand-Chambre le 30 août 1718. Ce legs prévoit deux rentes prises sur les aides et gabelles : la première de 4 000 livres au principal de 100 000 livres, la seconde de 1 000 livres au principal de 25 000 livres. La destination de ce legs est fortement discutée au sein de l’Académie, ainsi que le montant et la destination du prix retenu. L’Académie décide finalement en 1719 d’homologuer et d’attribuer deux prix en alternance.

Au moment même où l’amirauté britannique se voit assistée d’un Bureau des longitudes pour l’examen de nouvelles méthodes destinées à améliorer la navigation astronomique, l’Académie des sciences se voit offrir par le comte Rouillé de Meslay, soucieux de contribuer au progrès des sciences, un fonds important destiné à promouvoir les développements scientifiques. Peu de temps après, selon certains auteurs, le Régent, le duc Philippe d’Orléans, offre une récompense à qui révélera au monde le secret des longitudes. Examinons brièvement ce que nous pouvons connaître de ces deux prix quasi contemporains du Longitude Act britannique.

L’existence d’une promesse de récompense faite par le Régent Philippe d’Orléans est source d’interrogations historiques, que nous avons tenté de démêler dans notre thèse de doctorat. Dans son histoire des fondations de prix académiques, Ernest Maindron (1881) donne un élément capital pour reconstruire cette histoire. Il cite une lettre écrite par Philippe d’Orléans, de Paris, le 15 mars 1716, et adressée à Bernard Le Bovier de Fontenelle (1657-1757), l’incontournable secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences.

Les termes de cette lettre sont intéressants. Le montant de la récompense nous est précisé : 100 000 livres de France. Loin d’être aussi élevée que celle du prix britannique, puisqu’elle n’en représente environ que le cinquième, cette récompense n’en reste pas moins importante. Par ailleurs, le Régent ne veut décourager aucune recherche. Précisant qu’il a reçu plusieurs propositions de méthodes de détermination des longitudes en mer, sa lettre témoigne de l’activité importante qui existe sur le sujet des longitudes à cette époque. Sans doute faut-il y voir l’effet du Longitude Act. Aussi n’est-il pas surprenant de lire que Philippe d’Orléans conseille à Fontenelle de rendre publique cette proposition de récompense et de l’insérer dans les registres de l’Académie. Fontenelle et Jacques Cassini ont vraisemblablement eu accès aux mémoires auxquels le Régent fait allusion dans sa lettre. En 1722, dans un mémoire intitulé « À la recherche des longitudes en mer », Fontenelle, poursuivant son « état des lieux » sur le problème des longitudes et mentionnant rapidement les promesses de récompense par le Régent, remarque que les méthodes proposées sont souvent défaillantes.

Pour examiner les mémoires envoyés au département de la Marine ainsi qu’aux différents acteurs institutionnels intéressés par les progrès de la marine, il fallait des commissaires. L’Académie des sciences incarnant l’expertise savante au XVIIIe siècle, ces commissaires ne pouvaient être recrutés que parmi les académiciens plus ou moins engagés dans les progrès des sciences nautiques. Indépendamment des problèmes de l’instruction des marins et des pilotes, la marine avait donc besoin de faire appel à des astronomes et à des géomètres capables de juger de la pertinence des mémoires des prétendants aux diverses récompenses. Il fallait aussi les rémunérer. L’Académie royale des sciences restera toujours étrangère au choix de l’académicien apte à remplir cette charge qui relevait du seul privilège du secrétaire d’État à la Marine : le "préposé au perfectionnement de la marine".

À partir de 1745, le préposé au perfectionnement de la marine est recruté parmi les plus grandes figures académiques du XVIIIe siècle : les théoriciens Bouguer (1745-1758) et Alexis Clairaut (1758-1765) ; les deux astronomes Pierre-Charles Le Monnier (1758-1791) et Lalande (1765-1793). Le Monnier fut le seul à exercer cette charge en duo, avec Clairaut, jusqu’au décès de ce dernier en 1765, puis simultanément avec Lalande jusqu’en 1791. Ces savants marquèrent leur époque, l’histoire de l’astronomie et l’histoire de la navigation scientifique, là où progrès scientifique et progrès de la marine convergeaient : détermination de la figure de la Terre, amélioration de la géographie et des outils de la navigation, tables astronomiques, éphémérides nautiques, théorie du mouvement de la Lune. On ne sera donc pas surpris de voir figurer dans cette liste quatre mesureurs de méridien. Maupertuis, Clairaut et Le Monnier étaient allés ensemble en Laponie suédoise, en 1736-1737, mesurer un degré de méridien près du pôle ; Bouguer avait fait partie de l’expédition académique – dite « du Pérou » (1735-1744) – chargée de mesurer un degré de méridien près de l’équateur.

Du trio Clairaut, Lalande, Le Monnier, ce dernier paraît être le seul à avoir pris sa fonction au sérieux. Le Monnier semble en effet plus impliqué dans les progrès de la marine que ses confrères. Ses productions, variées, couvrent un vaste éventail de sujets intéressant le développement d’une marine savante : étude des marées, magnétisme, instruments nautiques, astronomie nautique. Ses travaux ne sont toutefois pas d’une originalité extraordinaire et ne marqueront pas l’histoire, contrairement aux ouvrages de Bouguer. Le Monnier, attentif au développement de l’horlogerie de marine, aura au moins eu le mérite d’inciter les ministres de la Marine à encourager les principales expéditions scientifiques maritimes dans la période 1767-1773, dont l’expédition du comte Pierre Claret de Fleurieu sur l’Isis (novembre 1768-novembre 1769) et celle du chevalier Jean-Charles de Borda sur la Flore (octobre 1771-octobre 1772) portent un éclatant témoignage (Guy Boistel, Pierre Bouguer, commissaire pour la marine et expert pour les longitudes : Un opposant au développement de l’horlogerie de marine au XVIIIe siècle ? Revue d'histoire des sciences, 2010/1 (Tome 63) - www.cairn.info).

L'église de Saint Sulpice à Paris accueillit sa première méridienne dès 1727. Mais l'horloger anglais jacobite Henry de Sully mourut un an après avoir commencé le tracé de sa méridienne qui restera inachevée, et dont on aperçoit encore quelques traces. En 1743, l'astronome Charles Le Monnier reprit et acheva le projet (www.shadowspro.com - Sulpice).

Tous les points de même longitude appartiennent à une ligne épousant la courbure terrestre, coupant l'équateur à angle droit et reliant le pôle Nord au pôle Sud. Cette ligne est appelée « méridien ». À la différence de la latitude (position nord-sud) qui bénéficie de l'équateur et des pôles comme références, aucune référence naturelle n'existe pour la longitude. La longitude est donc une mesure angulaire sur 360° par rapport à un méridien de référence, avec une étendue de -180° (180°) Ouest à +180° (-180°) Est.

La mesure de la longitude est fondamentale pour la navigation, elle donne la position est-ouest du navire et permet de le situer sur les cartes. La recherche de la meilleure technique pour son calcul fut donc l'une des plus acharnées et importantes du XVIIIe siècle (fr.wikipedia.org - Longitude).

Nous passerons plus rapidement sur d'autres prétendues inventeurs de la quadrature du cercle. Tondu de Nangis la trouvoit en mesurant, non les courbes par des droites, mais les droites par des courbes. Liger a rempli les Mercures de folies semblables sur la quadrature du cercle. Il la démontroit par le mécanisme en plein des figures, mécanisme qui indépendamment de la quadrature du cercle lui donnoit la commen6urabilité du côté du quarré avec la diagonale, en faisant que 288 sont égaux à 289. Découverte sur laquelle est aussi tombée il y a quelques années le chevalier de Culant, qui sans doute eût aussi trouvé la quadrature du cercle si la mort ne l'eût enlevé. La Frenaye, valet-de-chambre du duc d'Orléans, a passé vingt ans à errer de paralogisme en paralogisme, et à ressasser les nombres 7, 8 et 9 où gissoit selon lui tout le mystère de la quadrature (Jean Étienne Montucla, Joseph Jérôme Le François de Lalande, Histoire des mathématiques, Volume 4, 1802 - books.google.fr).

Alexandre, né le 3 avril 1726, baptisé le 7, servit dans la marine sous le nom de chevalier de Culant, et mourut sans alliance aux îles de l'Amérique (Gabriel Tricoire,, Le chateau d'Ardenne et la seigneurie de Moulidars en Angoumois, 1890 - books.google.fr).

Ce Culant n'est pas celui du Cher sur le méridien de Paris. Cette maison est originaire de la Brie (Philippe Le Bas, Augustin François Lemaitre, France: Dictionnaire encyclopédique, Volume 6, 1842 - books.google.fr).

Construire un carré ou même un rectangle parfaitement égal à un cercle est impossible. Tel est l'enjeu de la quadrature du cercle. Durant plus de deux mille ans les hommes ont vainement tenté de résoudre ce problème. Au XVIIIe siècle ces explorateurs de quadrature sont si nombreux qu'ils forment une véritable armée, combattue par les savants. En 1775, l'Académie royale des sciences de Paris, submergée de candidats et de projets, prend une décision dont elle n'est pas coutumière : elle frappe d'anathème la quadrature du cercle, celle-ci est désormais interdite.

Un autre religieux, Louis Emmanuel Renier (1702-1766), bénédictin de Saint-Maur, dans sa Quadrature du cercle démontrée par la synthèse : écrit envoyé à Van Robais et à l'académie de mathématique de Leyde, prend la peine de préciser les conditions d'égalité entre segment rectiligne et arc de cercle : "11. Une droite est égale à un cercle si elle a précisément le même nombre de points que l'arc. 12. Une droite aura autant de points qu'un arc si, dans l'indéfinité de sens selon lequel elle peut être appliquée comme tangente, elle touche toujours l'arc tellement que chacun de ses points pris séparément un à un touche chacun des points de l'arc pris de même". Nous sommes là dans l'infiniment petit, presque au niveau de l'atome sur lequel nous aurons l'occasion de revenir en évoquant l'analyse de difficulté conceptuelle répandue à l'époque. En dépit de de cette précision sur l'égalité, Renier est moins explicite sur le chemin qui l'a conduit à sa solution pour la quadrature. Il construit sur la tangente, au milieu de l'arc de 60°, un segment ib qu'il affirme être égal à cet arc. L'académicien qui a analysé cette construction a inscrit en marge sur le mémoire : « Par le calcul ib = 1,07457 », ce qui donne pour pi trois fois plus, soit 3,22 (Marie Jacob, La Quadrature du cercle: un problème à la mesure des Lumières, 2006 - books.google.fr).

Renier (dom Louis-Emmanuel) est né à Mariembourg (province de Namur) vers 1700. Entré au Noviciat de l'abbaye Saint-Lucien de Beauvais, il y prononça ses vœux monastiques le 30 novembre 1722. Dom Renier semble avoir eu beaucoup de dispositions pour les sciences exactes, surtout pour la géométrie et les mathématiques. Le 6 juin 1749, il envoya de l'abbaye de Saint-Riquier où il séjournait, une étude intitulée : Quadrature du Cercle démontrée far la synthèse adressée à Monsieur Van Robais, l'aîné, secrétaire de l'Académie de Mathématiques de Leide et aux membres de cette académie hollandaise. La lettre jointe à l'envoi de ce travail dit que l'auteur est natif de Mariembourg. Le 20 novembre 1751, dom Renier envoya de l'abbaye de Rebais un autre travail sur la Quadrature du Cercle démontrée à Messieurs de la Faculté de philosophie de la célèbre université de Leide, en Hollande. Ces travaux de dom Renier, restés manuscrits, sont annoncés sous le n° 326 dans le Catalogue des manuscrits de Balthazar Boncompagni, dressé par Em. Narducci (Rome 1892, 2e éd.). Dom Renier est mort, simple diacre, à l'abbaye de Saint- Riquier, le 23 mai 1766 (Revue liturgique et monastique, Volume 21, Abbaye de Maredsous, 1935 - books.google.fr).

PS PRAECUM

Le "PS PRAECUM" de la dalle de Coume Sourde s'inscrit avec le "SET IN ARCH" (Autour de Rennes le Château : PSPRAECUM ou PS PRAECUM : le petit frère des pieuvres).

Le psaume 42 "PS PRAECUM", psaume des prières, convient encore à la quadrature du cercle ou plutôt son inverse passer du carré au cercle. En effet, le verset 4 du psaume 42 : "jusqu'au Dieu de ma joie" est écrit en hébreu à partir de la racine "gâlal" qui signifie "aller dans un cercle" d'où danser et sauter de joie (gâlal - www.studylight.org, William De Burgh, A commentary on the Book of psalms, with the text of the Authorized version, metrically arranged, 1858 - books.google.fr).

Le lambel qui brise le blason de France dans les armoiries de la Maison d'Orléans est aussi appelé fil. Le fil à plomb est utilisé dans certains instruments comme les secteurs et les quarts de cercle pour marquer la ligne verticale qui se dirige au zénith et au nadir. Les quarts de cercle mobiles, à l'origine, se confondent probablement avec les quadrants de navigation des premiers explorateurs maritimes, au début du XVIe siècle. Cet instrument semble nécessaire pour déterminer la latitude avec plus d'exactitude que celle obtenue par le quadrant nautique (fr.wikipedia.org - Quart de cercle mobile).

Le système grec des blasons se distingue de celui que nous connaissons par l'héraldique médiévale. Cette dernière donne au bouclier une valeur identitaire, comme en Grèce, mais également une valeur généalogique. Le même blason se transmet de père en fils, manifestant ainsi une temporalité de la filiation. Il se complexifie à travers les alliances, subdivisant et accumulant les motifs à travers un système d'engendrement des blasons qui reflète l'histoire des familles, comme l'a bien montré Michel Pastoureau. Dans le cas grec, les épisèmes sont beaucoup plus libres et ne font pas l'objet d'une transmission codifiée comme dans l'Occident médiéval. La variété des motifs est grande si l'on examine, par exemple, le répertoire des boucliers consacrés à Olympie. Elle est encore plus grande en image, car les peintres jouent librement des possibilités graphiques que permet la représentation, sur chaque bouclier, d'une image à l'intérieur de l'image. La présence de ces cercles inclus au sein d’un ensemble figuratif plus large permet des jeux d’interférence entre plusieurs plans : celui de l’image englobante et celui de l’épisème englobé, ou bien d’un bouclier à l’autre, par des jeux d’écho, de répétition ou de complémentarité. L'image mise en cercle sur le bouclier permet aussi des variations chromatiques, des changements d'échelle, des segmentations, qui viennent interférer avec l'image englobante. Beaucoup de peintres se contentent de répéter des motifs courants, sans aller plus loin, mais certaines images semblent bien porter la marque d’un travail très conscient sur les possibilités qu’offre ce type d’assemblage et d’inclusion, enrichissant ainsi la dialectique visuelle entre le bouclier et son porteur, l’image emblématique et l’identité du guerrier (François Lissarrague, Le temps des boucliers, 2008 - imagesrevues.revues.org).

Les traités d'héraldique insistent, en effet, sur le caractère héréditaire des armoiries, qui se transmettent comme le nom dans une même famille. Les juridictions compétentes peuvent avoir à régler des différents relatifs au port des armoiries. A l'intérieur d'une même famille, on prend soin de distinguer les armes d'une branche cadette de celles de la branche aînée par des modifications appelées « brisures » (Études d'archéologie classique, Volumes 1 à 3, Université de Nancy, 1958 - books.google.fr).

Le terme de "brisure" donne une idée de ce qui est cassé, rompu, d'où peut-être un angle à transfomer en cercle pour accéder à la prééminence.

Superposition de la dalle verticale de Marie de Nègre avec l'horizontale

La superposition de la dalle verticale de Marie de Nègre avec l'horizontale montre que le X de "APX" est placé sur le CH de "BLANCHEFORT" ce qui confirme la lecture "SET IN ARCH". Le epsilon et le gamma de "EGO" se placent sur le "LE" de "DECEDEE LE". Le gamma est un "L" en miroir.

Les Orléans, Montfaucon et les Hautpoul

En 1719, le Roi, de l'avis du Duc d'Orléans Régent du royaume, ordonna qu'on reçût Dom Bernard de Montfaucon dans la Classe des Honoraires de l'Académie royale des Inscriptions & Belles-lettres; quoiqu'il n'y eût point de place vacante. Il remplit la même année la place vacante par la mort du fameux P. le Tellier Jésuite. D. Bernard se faisoit un plaisir de se trouver à cette Académie, & contribuoit avec beaucoup de zèle & d'assiduité à ses travaux littéraires. Il ne venoit à Paris aucun étranger, pour peu qu'il fût homme de Lettres, qui ne voulût voir le P. de Montfaucon &. s'entretenir avec lui. Il recevoit tout le monde avec cette bonté, cette candeur & cette noble simplicité qui caractérisent les grands hommes (Histoire litteraire de la Congrégation de Saint Maur, Ordre de S.Benoît, 1770 - books.google.fr).

Le duc Ferdinand Philippe d'Orléans, fils du roi des Français Louis-Philippe Ier, fut le parrain au baptême de Frédéric-Charles Robert, fils d'Alphonse-Napoléon comte d'Hautpoul et de Caroline-Joséphine Berthier, princesse de Wagram, née en 1812. La marraine fut la mère de Caroline-Joséphine, née princesse de Bavière, car la duchesse d'Orléans n'était pas catholique (L'Ami de la religion, Volume 109, 1841 - books.google.fr, Xavier Marmier, Journal : 1848-1890, présenté par Eldon Kaye, Tome I, 1968 - books.google.fr).

Il s'agit d'Hélène de Mecklembourg-Schwerin, fille de feu le prince héréditaire Frédéric de Mecklembourg-Schwerin (1778-1819) et de la princesse Caroline de Saxe-Weimar-Eisenach. La princesse est la nièce du roi de Prusse, Frédéric-Guillaume III. Le duc d'Orléans meurt à 31 ans d'un accident de voiture le 13 juillet 1842 à Neuilly-sur-Seine (fr.wikipedia.org - Ferdinand-Philippe d'Orléans).

Alphonse Napoléon d'Hautpoul est né en 1806 à Paris et mort en 1889. Il a fait Saint Cyr de 1824 à 1826. Il est le fils de Jean Joseph Ange d'Hautpoul, comte d'Hautpoul 1754-1807, général de division, sénateur de l'Empire, mort à Eylau (gw.geneanet.org).

D'Hautpoul, nommé maire en 1845, sera à l'origine de la réunion en juin 1847 des deux communes de Trouville et d'Hennequeville. Très proche de la famille d'Orléans, il sera révoqué en 1848 puis, nommé à nouveau, donnera sa démission en 1852 à la suite du vote de la loi portant saisie des biens de la famille d'Orléans ; il restera le chef du parti orléaniste à Trouville pendant tout le Second Empire, n'hésitant pas, ainsi que son épouse, particulièrement ambitieuse, à user de son influence pour que soient nommés à la mairie des candidats à sa dévotion (Pascal Ramadier, Milieux d'affaires et villégiature : l'exemple de Trouville et de Deauville, Bains de mer et thermalisme en Normandie: actes du 36e Congrès, Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Normandie, Trouville, 18-20 octobre 2001, 2002 - books.google.fr).

Des Hautpoul faisaient en effet partie de l'entourage du prince d'Orléans, alors que d'autres étaient mal vu des orléanistes comme le général marquis d'Hautpoul (Jules Janin, Le prince royal, 1843 - books.google.fr, Jacques Crétineau-Joly, Histoire de Louis-Philippe d'Orléans et de l'Orléanisme, Volume 2, 1865 - books.google.fr).

Un autre fils de Louis-Philippe, le duc d'Aumale s'était réservé le commandement en chef de l'armée d'Algérie. Il avait pour premier aide de camp le commandant Janin, pour second le capitaine de Beaufort d'Hautpoul et pour officier d'ordonnance le capitaine de Maguenat. (Jacqueline Lebreton-Wary, Les Orléans d'hier et d'aujourd'hui: de 1773 à nos jours, 1979 - books.google.fr).

Charles Marie Napoléon de Beaufort d'Hautpoul, né le 9 novembre 1804 à Salerne, royaume de Naples et mort le 18 mai 1890, est un général français, fils d'Agnès Louise Catherine de Budé et d'Édouard Brandoin de Ballaguier Marquis de Beaufort d'Hautpoul colonel du génie. Aide de camp du duc d’Aumale, il servit en Algérie jusqu’en 1848, y gagna les grades de chef d’escadron et de lieutenant-colonel. Il était à la prise de la smala d'Abd-el-Kader (fr.wikipedia.org - Charles Marie Napoléon de Beaufort d'Hautpoul).

Édouard Brandoin de Ballaguier, marquis de Beaufort d'Hautpoul (né le 16 octobre 1782 à Paris et mort en 1831) est un lieutenant-colonel du Premier Empire et du génie. Fils de Jean Michel Brandoin, comte de Beaufort, colonel du régiment du roi et mort à Quiberon, M. d'Hautpoul servant dans le génie épouse sa mère et adopte Édouard (fr.wikipedia.org - Edouard Beaufort d'Hautpoul).

Charles d'Hautpoul, époux de Madame de Beaufort, est le petit-fils de Marie de Négri d'Able, celle de la dalle du 17 janvier, et de François d'Hautpoul, seigneur de Rennes-le-château, par Marie d'Hautpoul de Rennes (1733-1781) mariée le 25 septembre 1752, à Rennes-le-Château, avec Joseph Marie d'Hautpoul, marquis d'Hautpoul 1723-1782 (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Psaumes 54, 119 et 129 : Hautpoul et Noli me tangere).

Darmstadt et les Orléans

Grimm suivit en temps que gouverneur des enfants du comte de Schomberg en France. Il trouva un autre patron dans le comte de Friese, neveu et héritier du Maréchal de Saxe, avec le château de Chambord, qui l'introduisit à la cour. A sa mort, Grimm devint secrétaire du duc d'Orléans et le resta jusqu'à 1776.

En avril 1757, Grimm accompagna le duc d'Orléans comme secrétaire dans une campagne contre Frédéric II de Prusse. « Puisque j'ai adopté la France pour patrie, écrit-il à Mme d'Epinay, je dois la servir. »

Il était de toutes les réunions philosophiques. Le cercle littéraire de madame du Deffant était le seul où il ne se montrât que rarement; mais il se piquait d'une grande exactitude aux dîners du baron d'Holbach, aux soupers du comte de Boulainvilliers, chez madame Geoffrin et chez mademoiselle de Lespinasse; on le trouvait partout; chez madame de La Poplinière, madame Necker, madame du Châtelet, etc. Il était de cette joyeuse et spirituelle société du bout du banc, qui se réunissait chez mademoiselle Quinault la cadette. Là se trouvaient les hommes les plus aimables et les plus éclairés de l'époque: Pont-de-Vesle, Destouches, Marivaux, le comte de Caylus, M. d'Argenson; Voltaire lui-même était fort assidu avant qu'il se retirât à Ferney.

Grimm était déjà correspondant de la duchesse de Saxe-Gotha et d'autres cours du Nord, dont la landgravine de Hesse-Darmstadt. Nul observateur ne s'est trouvé dans une position plus heureuse que Grimm, pour saisir dans son ensemble et dans ses moindres détails ce tableau si vaste, si varié, des hommes et des événements extraordinaires qui ont fixé l'attention de l'Europe entière, pendant près d'un demi-siècle.

Grimm s'occupa de la Correspondance littéraire pendant près de vingt ans. Il ne faut cependant pas croire que tous les articles de la Correspondance de cette période soient de lui. A l'occasion de ses nombreux voyages en Europe, comme protégé et ami des grands, il dut se chercher des collaborateurs dont Diderot, Mme d'Epinay, Damilaville et Meister sont les plus importants.

Il mourut à Gotha, le 19 décembre 1807, à l'âge de quatre-vingt-cinq ans, au milieu de ses nombreux amis et de ses livres (Mémoires politiques et anecdotiques, inédits, du baron de Grimm, Volume 1, traduit par M. Liuwaun, 1830 - books.google.fr, Jeanne R. Monty, La critique littéraire de Melchior Grimm, 1961 - books.google.fr, Partie XVI - Darmstadt).

Orléans, Théodulphe, le rond et le carré

En ce milieu du XIIIe siècle, l'abbatiale romane, comme cela reste d'actualité dans l'église gothique que nous connaissons, est une véritable glacière même pendant l'été. La large tonsure monastique n'arrange sans doute pas les choses même compte tenu du capuchon de la coule. Dom Pommeraye commente : «Le Pape leur permet d'user de bonnets convenables à leur Ordre, et adjoûte expressément dans la Bulle, pourveu que cela ne soit trouvé deffendu dans la Règle de saint Benoist, laquelle, comme un chacun sçait, dans la description des habits qu'elle donne à ses Moines, ne fait point mention de bonnet quarré, lequel aussi n'a point esté en usage parmy les anciens Bénédictins : Et en effet le Pape ne dit pas byrretis. qui signifie bonnets quarrés, mais pileis qui se prend ou pour des chapeaux, ou pour des calottes et bonnets ronds...» Et notre mauriste d'ironiser sur cette façon de résoudre la quadrature du cercle avant d'expliquer : «J'estime avec beaucoup de raison que les Moines voyans que leur Abbé pouvoit user par privilège du saint Siège de la Mitre, qui est l'ornement des Evesques, ils crûrent qu'ils seroient aussi honorés s'ils prenoient le bonnet quarré, et de la fourrure, comme faisoient les Chanoines de la Cathédrale, ausquels ils vouloient se conformer... Ils demandèrent des Bulles pour l'un et pour l'autre (et) ils obtinrent (de) se servir d'Aumusses ou fourrures sous condition que cela ne contrevienne point à la Règle de saint Benoist.» Il est vrai que d'autres auteurs, note Dom Pommeraye, attribuent l'usage du bonnet carré au fait que certains moines qui avaient acquis le grade de docteur à l'université le portaient très justement et que leurs confrères avaient voulu prendre leur part de cet honneur (Les prérogatives de l'abbaye Saint-Ouen de Rouen, L'abbaye Saint-Ouen de Rouen: des origines à nos jours, 2009 - books.google.fr).

Ie sçay que quelques-vns veulent que l'on se seruoit de bonnets ronds au lieu de quarrez, qui font d'vn temps plus moderne que les esprits se sont éueillez, & ont sceu faire la quadrature du cercle, car les anciennes figures ou tableaux le justifient assez, mesme pour l'Abbaye de Saint Ouen (Jean-François Pommeraye, Histoire de l'abbaye royale de S. Ouen de Rouen... par un religieux bénédictin de la congrégation de Saint Maur, 1662 - books.google.fr).

On sait que sous l'Ancien Régime il était en effet des plus honorifiques d'obtenir en vue d'une audience « un billet de cabinet » permettant d'approcher le roi à l'heure où il usait de la chaise percée. Etant donné le degré de civilisation atteint par la cour de France à l'époque où régnaient ces mœurs et le raffinement de son étiquette, la chose considérée sous son aspect purement matériel et grossier est parfaitement inexplicable. Mais tout reposant sur la façon dont on interprète les faits, on peut se méfier des chroniqueurs républicains qui ont colporté ce point d'histoire. Si l'on rattache l'acte en question aux traditions que nous venons d'exposer, il semble beaucoup moins choquant. Il est d'ailleurs fort probable que la pause sur la chaise percée (figurant le rond dans le carré et donc la quadrature du cercle) était purement symbolique et prédisposait le roi à des paroles de clarté. On peut bien sûr s'étonner qu'un symbole aille se nicher là. Mais il est curieux de constater qu'en matière de chirurgie l'instrument dont on se sert pour vider la vessie porte lui aussi le nom de cathète — comme le rayon vertical qui relie le rond au carré dans l'architecture de la cathédrale. [...]

Le chiffre 4, qui sous sa forme ésotérique a constitué, en même temps que l'équerre symbolique, l'un des chrismes triomphants de la période gothique du Moyen Age, et qui a survécu longtemps après celle-ci chez les Purs et les hérétiques, parce qu'il représentait mythiquement ce que nous appelons la quadrature du cercle, a fatalement représenté aussi le logos. Soit le verbe créateur. Cela est si vrai que les Purs dont nous parlons, qui entendaient rester fidèles à la conception antique de la Genèse du monde, firent de ce signe un attribut de saint Jean. Nombreux sont en effet, et comme nous l'avons dit, les ex-libris et marques d'imprimeurs des XVème et XVIème siècles reproduisant ce chrisme accompagné du chiffre de Jean (le Baptiste), lequel, pour eux, continuait Ion fils de Creuse (la pierre blanche en allemand se dit kreos) et s'assimilait à l'agni hindou, père de notre agneau mystique, l'agni né sous le souffle de l'esprit traduit dans la légende sanscrite par un petit éventail en forme de drapeau qu'agite le vayà sur l'enfant naissant. Aussi, ne faut-il pas s'y tromper. Si, dans l'imagerie chrétienne, on voit l'agneau de Saint Jean ceindre un oriflamme de sa patte, il s'agit là tout simplement du symbole de la lumière et du lieu géométrique duquel partit la création, qu'a figuré l'r phénicien et que l'agneau incarne en lui-même. Pur dans sa ligne au départ, le signe s'est petit à petit transformé en un pavillon — un petit pavillon quelconque. Mais nul doute que son sens réel ne soit celui que nous indiquons. Faut-il donc s'étonner que ce signe ait, à côté du coq, couronné la flèche des églises et servi jadis de girouette ? Faut-il également s'étonner que Rouen qui fut une ville souveraine ait baptisé sa première grande église du nom de Saint-Ouen, ou de Saint-Jean, qui fut le nom patronymique des Oennètes ? D'autre part, si Rouen porte cet agneau dans ses armoiries, qu'on n'aille pas s'imaginer que ce symbole vise essentiellement l'industrie de la laine et du drap qui enrichit cette cité au point qu'à son apogée elle fut la plus peuplée du territoire. Non, le symbole est ce que nous venons de dire. Il est de surcroit le point de départ de l'oriflamme de l'Abbaye de Saint-Denis, conçu aux temps mérovingiens. Cet oriflamme se compose d'un carré bordé de quatre cônes, ou rayons ou cathètes. Celui dont nous avons gardé le modèle s'orne de six étoiles, ou « flammes », correspondant au chiffre de Louis VI le Gros qui s'appropria cette bannière pour en faire celle des rois de France. Le meilleur ami de saint Ouen, saint Eloi, fut à la même époque évêque de Noyon, cité qui à l'égal de Rouen, fut taxée par les Capétiens de « ville litigieuse et anti-royaliste » et où les « Goths » ont bâti l'une de leurs premières cathédrales (Laurence Talbot, L'histoire profane inédite, Volume 2, 1968 - books.google.fr).

La coiffure épiscopale est de nos jours communément désignée par le mot mitre, mais ce mot avait pris au cours des âges des significations différentes. Dans l'antiquité grécoromaine il désignait la bandelette que les femmes portaient sur la tête et, par extension, la coiffure des hommes efféminés au temps de Cicéron. A la fin de l'empire romain, milra est un couvre-chef uniquement féminin, élégant et plissé. C'est aussi C'est aussi la marque distinctive des femmes vouées à Dieu pour laquelle on emploie parfois le diminutif mitella. C'est encore le mot mitre qu'utilise saint Jérôme (331-420) pour désigner la coiffure du Grand Prêtre juif. A l'époque mérovingienne mitra garde les deux sens de coiffure sacerdotale juive et de couvre-chef propre aux femmes consacrées à consacrées à Dieu ; il ne désigne donc sans doute qu'une écharpe dérivée à la fois de l'anabole des chrétiennes de la primitive Église et du schimla du Grand Prêtre juif. Il est en effet très facile en nouant une écharpe sur elle-même d'obtenir un parfait bonnet côtelé, pourvu que l'on prenne soin de faire disparaître les nœuds à l'intérieur de la coiffure. [...] Du VIIe au XIe siècle le mot mitre n'est plus qu'exceptionnellement utilisé par des lettrés tels l'évêque d'Orléans Théodulphe au début du règne de Charlemagne ou Agius, qui, à la fin du IXe siècle, l'emploie encore dans le sens de coiffure féminine élégante (Michèle Beaulieu, Jeanne Baylé, La mitre épiscopale en France, Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et scientifiques: Antiquités nationales, Volumes 8 à 11, 1972 - books.google.fr).

Théodulfe d'Orléans, qui mourut vers l'an 821, fait mention expresse de cet ornement de tête des évêques dans son livre V (chant ou poème III, vers 610), où il dit « Une lame d'or ceignait le front du pontife, dont la double pointe proclame son titre de maître » Aurea pontificis cingebat lamina frontem, / In qua binus apex nomen herile dedit. Et, plus bas : « La mitre resplendissante couvrait donc sa tête. » Illius ergo caput resplendens mitra tegebat (Bulletin du Comiét de la langue, de l'histoire et des arts de la France, Volume 4, 1860 - books.google.fr).

L'arc en mitre, ou arc en fronton, ou arc angulaire est un arc composé de deux droites inclinées formant un angle. L'arc angulaire a été utilisé dès l'Antiquité. On en trouve des exemples dans l'architecture romaine. Dans l'architecture chrétienne, il apparaît dans les architectures wisigothique, mérovingienne, carolingienne, ottonienne, saxonne, romane, gothique (où il connaît une grande expansion avec l'architecture en briques de la région toulousaine) L'arc en mitre peut être un des éléments constitutifs du triplet qui est une arcature (aveugle ou non) constituée d'un arc en mitre encadré de deux arcs en plein cintre, symbolisant la Trinité chrétienne et que l'on retrouve dans l'architecture wisigothique, mérovingienne et romane.

Dans l'architecture carolingienne, en Allemagne, l'arc en mitre figure à l'abbaye de Lorsch (VIIIe siècle), où la « Torhalle » ou « porte triomphale » est ornée d'une rangée d'arcs en mitre supportés par des pilastres cannelés surmontés de chapiteaux ioniques.

À Toulouse et dans sa région, où la pierre manque, l'architecture romane et l'architecture gothique utilisent intensivement la brique. L'arc en mitre caractérise donc par excellence le « clocher toulousain » en brique, qu'il soit octogonal ou qu'il s'agisse d'un clocher-mur. Ce modèle du « clocher toulousain » s'est également imposé dans des régions voisines où la construction en pierre prédomine pourtant : le Lauragais, l'Ariège, le Couserans (fr.wikipedia.org - Arc en mitre).

Les plus anciens clochers du Lauragais, qui remontent au Xe et XIe, sont des clochers-murs à pignon triangulaire de petite dimension, comportant généralement 3 baies campanaires de style roman ; ces baies sont suffisamment hautes pour sonner les cloches à la volée (volée tournante). Au XIIe siècle, les clochers prennent de la hauteur et apparaissent des clochers-peignes ou à arcades ; sans pignon triangulaire, ils se terminent par une barre horizontale avec généralement quatre baies campanaires de style roman permettant la volée tournante. Avec l’apparition des bastides au XIIIe siècle, après la croisade contre les albigeois, les clochers-murs survivent ; sous la pulsion de l’art gothique, ils troquent leurs arcs en plein cintre contre des arcs en mitre, généralement encadrés par deux tourelles et donnent naissent au style gothique méridional ou toulousain (Lucien Ariès, Clochers-murs et bastides en Lauragais - www.lecteurduval.org).

Alors que tous les chrétiens sont prêtres, une spécialisation dans l'acte d'offrir les saints dons a fait attribuer ce titre à ces ministres qui ont pris la direction de la célébration eucharistique. L'évêque est devenu le garant de l'authenticité ecclésiale de tous les actes d'Église et de son unité (Ignace). Cela s'est traduit, chez Hippolyte, par le thème du pneuma hegèmonikon comme grâce du grand-prêtre. Le pouvoir de remettre les péchés a trouvé une forme assurée quand il a été attribué à un ministre déterminé, qualifié d'une façon spéciale (Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques, Volume 57, 1973 - books.google.fr).

La mitre de l'évêque a donc une résonnance géométrique.

Les Aniort

LIXLIXL peut se lire 51 x 51 x 50 qui font 130050 soit 2 x 3 x 3 x 5 x 5 x 17 x 17 (on retrouve le fameux 17). C'est le carré de sqrt(2) x 255. Sur la carte du département de l'Aude, LIXLIXL se trouve placé sur la commune de Valmigère dont l'église est vouée à saint Louis, protagoniste de la croisade des Albigeois : Louis IX en abrégé L IX. Est-ce une explication de LIXLIXL, deux IX (9) entre trois L (pour Louis) ?

LIXLIXL peut se lire aussi Hélix Hélix L. Hélix de Bruyère fut femme de Géraud de Voisin, seigneur de Rennes le Château et de Valmigère au XVème siècle (Aubais, Pièces typiques pour servir à l'histoire de France, 1765 - books.google.fr).

La croix de la dalle verticale de Marie de Nègre se trouve placée sur la commune de Laurac. La construction des carrés d'hypothénuse produit le centre du second carré de quadruple surface du premier situé à Roquefeuil. Un des côtés de ce grand carré se trouve sur le plateau de Beille (BEIL ?) et si l'on construit les carrés d'hypothénuse par réduction à partir du triangle des N de la dalle verticale de Marie de Nègre un des sommets des angles se trouve près d'Auriac, l'ancien prieuré de Saint Jean de Ceilhes (CEIL ?), sur le méridien de Paris. Le milieu de l'hypoténuse du triangle des N de la dalle verticale de Marie de Nègre se trouve en, effet près d'Auriac. Le milieu de l'hypoténuse du vrai triangle rectangle isocèle se trouve à Carsac (plaine de Mayrevieille) à Carcassonne où se trouvait un oppidum. Le nom de Carsac a été rapproché de Carcas (Autour de Rennes le Château : CEIL BEIL MCCXCII de l’Aude à l’Irlande).

La ligne gnostique est quasi parallèle, à l'échelle de l'Aude - c'est moins vrai à une plus grande -, à la droite passant par La Cassaigne (Aude) et Rochemaure (Ardèche). Aussi le côté du carré passant par la Roque Mude et Auriac, parallèle au montant vertical de la Croix d'Huriel, est sur le tracé du montant vertical de la Croix des Prophètes, reproduction de la Croix d'Huriel (La Croix des Prophètes à Rennes le Château).

Raymond de Niort, fils de Guilhem, vicomte de Sault, et d’Esclamonde de Montréal-Laurac, Cathare, était seigneur de Roquefeuil. Son frère aîné, Bernard-Athon de Niort, seigneur de Laurac, lui succède comme seigneur de Roquefeuil. Possesseurs du Château de Niort qui était un des principaux repaires cathares, ils sont connus comme les « frères maudits ». En 1213, le comte Raymond VI de Toulouse remet entre les mains du roi le château de Laurac. De 1226 à 1238, Bernard-Othon est le dernier seigneur de Laurac, et seigneur de Montréal. En 1233, il construit de nouveaux murs d'enceinte et agrandit les fortifications. Bernard-Othon est né vers 1201. À l'âge de 5 ou 6 ans il est confié à sa grand-mère Blanche de Laurac, qui tient une maison de parfaites cathares dans ses terres. Il est donc très jeune partisan de la cause cathare, et fréquente la haute société méridionale de l'époque, et les grands noms de l'église cathare (comme Guilhabert de Castres). Il épouse Nova de Cabaret (dont il a un fils, Bertrand) ; mais, las de sa femme, il essaye de la persuader au consolament cathare et tente de la répudier à plusieurs reprises. Il est condamné au bûcher comme hérétique en 1236 dans les tours de Carcassonne, mais y échappe grâce aux plaidoyers de ses voisins (de nombreux barons de la région persuadèrent l'Inquisition de le condamner seulement à la prison perpétuelle afin d'éviter un soulèvement de la région).

Les armes de l'ancienne famille étaient peut-être de gueules à la croix d'or, qu'on attribue à Géraud de Niort (avec de nombreuses variantes ou brisures, comme celles de Bernard-Othon de Niort, puîné de Géraud : d’or à la croix de gueules bordé du même).

Dépossédés par Saint Louis de leurs biens et domaines à la suite de l'épopée cathare, les Niort sombrent dans l'oubli (fr.wikipedia.org - Famille de Niort (Aniort), fr.wikipedia.org - Roquefeuil (Aude), fr.wikipedia.org - Bernard-Othon de Niort).