Partie IX - Synthèse   Chapitre LVIII - Autour de Rennes   Sot Pêcheur et Par ce signe tu le vaincras 3   

Croix et sephiroth

Chaque cité du signe de croix avait un donjon ou une tour carrés que l'on retrouve d'ailleurs dans le chemin de croix de l'église Sainte-Madeleine de Rennes-le-Château.

Stations du chemin de croix de Rennes-le-Château : III, IV, VII, VIII, X et XIII

A chacune de ces communes, on fait correspondre une des sephiroth de l’arbre de vie projeté sur la carte de France. On verra donc les inscriptions kabbalistiques à l’envers. La croix qui se projette aussi sur le sol et s’encastre dans l’arbre séphirotique. Il faut donc considérer croix et arbre des sephiroth sur la carte comme des empreintes. Les sephiroth pointent sur les anges de la colonne des jours du calendrier kabbalistico-tarotique et non sur ceux associés aux sephiroth (Kabbalisation du Tarot).

La Cassaigne correspond à Hod (Raphaël : 12 septembre et 13 mars), Fronsac à Yesod (Michel : 29 septembre et 30 mars), Rochemaure à Gevurah (Gabriel : 23 janvier et 24 juillet) et Huriel à Tiphereth (Uriel : 8 février et 10 août). Uriel, ange du soleil chez Milton, a été fêté dans le haut moyen âge le 15 juillet. En Ethiopie, la fête était le 21 du mois de hamle (juillet-août), le 28 juillet.

Selon certains auteurs Uriel von Gemmingen, archevêque de Mayence mourut le 8 février 1514 (d’autres écrivent le 9). Il fit appel à Jean Reuchlin pour examiner quelle influence la littérature juive avait eue sur le christianisme. Il emploie Matthias Grünewald comme maître d'œuvre ou architecte en 1510.

Parmi les partisans du 8 février, il y a Konrad Kurschner (1478 – 1556) de Ruffach en Alsace, hébraïsant passé à l’évangélisme. Il est, avec Johannes Reuchlin, le précurseur des études judaïques en Allemagne (Die Hauschronik Konrad Pellikans von Rufach : ein Lebensbild aus der Reformationszeit, 1892, Jakob May, Der Kurfürst, Cardinal und Erzbischof Albrecht II. von Mainz und Magdeburg, Volume 1, 1865, fr.wikipedia.org - Uriel von Gemmingen).

Dans le Livre du Bahir, l’association de Gabriel est ainsi proposée avec la sephira Gevurah (aussi par l’étymologie). Gabriel est à la gauche de Dieu, Michel à la droite, ce qui correspond à notre crucifix projeté de face sur la carte. Satan avec Meaux (As- Meaux-dés) est au Nord, conforme aussi au Bahir. Il y est dit aussi tiré d’une citation de Bereshith Rabba que les anges n’ont pas été créés avant le deuxième jour pour que l’on ne dise pas que Michel a étendu le monde au sud et Gabriel au nord. Sur la carte Michel est à l’ouest et Gabriel à l’est.

Toujours dans le Bahir, Gabriel est l’archonte de toutes les formes saintes à gauche, Michel à droite et Uriel au milieu. Uriel est l’archonte de la Vérité, qui dans certains systèmes est Tipheret. Ici, Uriel est au milieu de Gabriel et Michel et plus bas sur la croix. (Gershom Gerhard Scholem, Origins of the Kabbalah, 1991).

Michel, Yesod et Lune

Une traduction latine anonyme du Commentaire sur la Genèse de Menahem Recanati, utilisée par Gilles de Viterbe, est conservée dans le manuscrit Lat. 598 de la Bibliothèque nationale de France :

Qu'est-ce que «Depuis l'occident je te rassemblerai» [Isaïe, 43, 5], c'est-à- dire depuis Midah, qui est à l'occident de Yesod, où ta semence sera mélangée? Proverbe du roi dont le fils a une épouse chaste et modeste, et le fils prend beaucoup de biens de la maison du père et [elle] les met ailleurs, et au bout de quelques jours il veut voir ce qu'[elle] avait réuni. Il l'apporte lui-même à Yesod, qui est l’occident. (f. 175 v) (Chaïm Wirszubski, Gershom Gerhard Scholem, Traduit par Jean-Marc Mandosio, Pic de la Mirandole et la cabale, 2007).

C’est le saint Michel chrétien à la lance qui lui donne son caractère phallique dont bénéficie aussi la sephira Yesod, appelée aussi « Le Juste » et associée à Joseph fils de Jacob.

Dans le roman de Joseph et d’Aseneth, probablement écrit en grec influencé par les Septante, Michel intervient dans la vie de Joseph : « Tout est prévu devant le Saint, béni soit-il, et l'ange Michaël descendit (la prit) et la déposa en Egypte, près de la maison de Putiphar, car Asnath était destinée à être la femme de Joseph. »

La tour d’Aseneth est un pendant de la tour d’Hélène, issu de la Teichoscopie de l’Iliade d’Homère. Or dans les Reconnaissances pseudo-clémentines, l’Hélène de Simon le Magicien est appelée « Luna », c’est Hélène-Séléné enfermée dans une tour, et réincarnation d’Hélène de Troie (Marc Philonenko, Joseph Et Aseneth Introduction Texte Critique Traduction Et Notes).

Saint Michel est associé à Mercure, au Soleil et à la Lune comme en témoigne un gemme antique produit par Chifflet où le nom de Mercure est associé au trois planètes.

Il existe un culte ancien voué à saint Michel dans le diocèse de Bordeaux et celui de Bazas ainsi que dans l’archiprêtré de Fronsac. Derrière l’autel des églises honorant saint Michel ou dans les porches comme à Saint-Michel-la-Rivière existaient des trous, verrines ou veyrines, par lesquels passaient les malades pour obtenir guérison. C’est un culte régional à saint Michel comme guérisseur. Dans la région de Bordeaux une ophtalmie était appelée « dragon ». Fronsac est placé sur un tertre que la légende rattache à Gargantua. Saint Michel du Mont Gargan en Italie est fêté le 8 mai et c’est cette date que Monseigneur Champoin de Cicé, archevêque anti- janséniste de Bordeaux, choisit, le 21 avril 1781, pour remplacer la date du 29 septembre où l’archange était célébré en prétextant que la vendange de septembre était trop prenante.

Une formule de la région de Fronsac rapportée par Daleau note :

Charges de prunes

De bigues et de bagues

De cornes, de chèvres

De peaux d’agneaux,

Courage Michel

Les bigues sont des fûts de peupliers, arbres consacrés à Hécate, déesse lunaire, et la forme des veyrines peuvent être un hiéroglyphe de la Lune (Jean-Claude Drouin, Observations sur le culte de saint Michel).

Les tours carrées et les carrés magiques

Aux sephiroth correspondent des planètes avec leurs carrés magiques :

Huriel – Tiphereth – Soleil carré de 6 : valeur 666

Rochemaure – Gevurah – Mars carré de 5 correspondant au carré SATOR : valeur 325

La Cassaigne – Hod – Mercure carré de 8 : valeur 2080

Fronsac – Yesod – Lune carré de 9 : valeur 3321

D’une façon triviale, nous allons considérer les sommes totales de ces carrés comme des dates de l’ère chrétienne : 666, avènement d'Ebroin ; 325, Concile de Nicée ; 2080 qui a des résonances chez Nostradamus ; et 3321.

Nous ferons de même avec la chronologie hébraïque. La chronologie rabbinique du Seder Olam place la création du monde en 3761 avant J.-C. Elle place l’Exode en 2448 ainsi que la réception de la Torah par Moïse, -1312 avant J.C. Elle est en décalage de 165 ans avec la chronologie historique : la prise de Jérusalem est datée de 422 au lieu de 587 et la retrouve presque qu’à partir d’Alexandre le grand (Richard Lepsius, Leonora Horner, Letters from Egypt, Ethiopia, and the peninsula of Sinai, 1853, William Hales, Chronology and geography, Volume 1 de A New Analysis of Chronology and Geography, History and Prophecy, 1830, Ken Johnson, Ancient Seder Olam, 2006, Yosef Eisen, Miraculous journey: a complete history of the Jewish people from creation to the present, 2004, David ben Shelomoh Gans, Elîezer Ben-Hûrqanûs, Willem H. Vorst, Semah Dawid, 1644, Vicente Bacallar y Sanna (Marqués de San Felipe.), Augustín Calmet, La monarquia hebrea, 1795).

Nous considérons les dates du Seder Olam par rapport à 2248. En effet par rapport à -3761, les dates sont trop peu renseignées.

Huriel – Carré de 6

La première mention d'un seigneur d'Huriel apparaît dans un diplôme du roi de France Philippe Ier daté du 27 mai 1067 : il s'agit de la confirmation à l'abbé et aux moines de Saint-Denis de la villa de la Chapelle-Aude, donnée à l'abbaye par jean de Saint-Caprais, à la prière d'Archambaud, seigneur de Bourbon et d'Humbaud d'Huriel. Le prieuré érigé sur cette terre, origine de la commune actuelle de La Chapelaude, sise à 6 kilomètres d'Huriel, joua désormais un rôle important dans l'histoire locale.

Les seigneurs d'Huriel développèrent leur pouvoir au cours du XIIe siècle, battant monnaie; la ligne masculine s'éteignit vers 1220 et Huriel passa par mariage à Elbes de Déols, puis en 1256 à Roger de Brosse. Les de Brosse avaient acquis Sainte- Sévère sur Indre vers 1240. Eudes de Châteauroux apporta la relique du Saint-Sang en 1257 à Neuvy-Saint-Sépulcre qui est géographiquement aligné avec Sainte- Sévère et Huriel qui demeura dans la famille de Brosse jusqu'au début du XVIème siècle. La place joua un rôle lors des guerres franco-anglaises. Le château fut occupé par les routiers de Robert Knolles en 1356 le désastre de Poitiers et ne fut rendu qu'en 1360 après le traité de Brétigny Il ne semble pas qu'il en ait souffert ni qu'il ait été assiégé par la suite. Ses seigneurs furent de fidèles serviteurs du roi de France, guerroyant un peu partout; ils connurent une ascension prestigieuse au XVème siècle avec Jean ter de Brosse (1375-1433), conseiller et chambellan de Charles VII, maréchal de France et Jean II (1433-1482 ou 1483) qui participa aux victoires de Formigny et Castillon, fut nommé lieutenant général en 1452. On a parfois avancé le nom de ce dernier pour la transformation du donjon en une demeure plus agréable a habiter et pour la construction en avant de celui-ci d'une enceinte à quatre tours d'angle dont deux subsistent aujourd'hui. Son petit-fils René vendit définitivement le 15 janvier 1514 1a baronnie d'Huriel à Jacques Hurault de Cheverny, gouverneur de Blois. Dignitaires de la cour, militaires ou ecclésiastiques, les Hurault le conservent jusqu'en 1614.

Le donjon situé sur une éminence au sud-est de la ville est un parallélépipède rectangle de 12m20 sur 10m10. Sa hauteur atteignait 33 mètres au sommet du toit avant restauration; elle n'est plus que de 24m60 du sol au parapet de la terrasse. L'intérieur est divisé en six niveaux, une cave voutée en berceau, un rez-de- chaussée bas et quatre étages composés d'une seule grande salle. En fait cette disposition doit dater des aménagements de la fin du XVe ou du début du XVlème siècle lorsqu'on remodela la tour pour en faire une habitation plus confortable (www.huriel.net - La Toque).

Le carré d’ordre 6 : le soleil, valeur 666

Ere chrétienne

Veuve vers 660, Bathilde fut régente du royaume au nom de son fils Clotaire III. Elle lutta pendant dix ans contre l'ambition d'Ebroïn, maire du palais, successeur d’Erchinoald ; enfin, vaincue par ses violences, elle se retira, vers 666, dans le monastère de Chelles. Ebroin, notre Asmodée, fut seul maître de la Neustrie en 666.

Ere hébraïque

Amatsia de Juda (3100 - 3015), Amasias ou Amatzia, qui signifie « la force du Seigneur », « renforcé par YHWH », ou « YHWH est puissant »), est un roi de Juda, fils et successeur de Joas. Sa mère était Jehoaddan (rendu par "Joadan" dans la Bible de Douai et quelques autres traductions) (2 Rois 14:1-4). Il monta sur le trône à l'âge de 25 ans (2 Chroniques 25:1) et régna pendant 29 ans (2 Rois 14:2).

Amasias commença à adorer certaines idoles prises aux Édomites. Il fut défait et capturé par Joas, roi d'Israël qu'il avait défié au combat. Sa défaite fut suivie d'une conspiration qui lui coûta la vie (2 Rois 14:8-14, 19). Il fut tué à Lakish, où il avait fui ; son corps fut transporté sur des chevaux à Jérusalem, où on l'enterra dans le tombeau royal (2 Rois 14:19, 20;. 2 Chr 25:27, 28) (fr.wikipedia.org - Amasias).

La Cassaigne

D’origine fort ancienne, probablement avant le Xème siècle, le centre du village était entouré de fortifications, protégées par des fossés. Si les fortifications ont disparu au fil du temps, si le centre du village a été détruit par un terrible incendie en 1896, la mare, vestige des anciens fossés n’a été comblée qu’au début des années 50.

Témoins d’un passé prestigieux, subsistent encore une tour d’angle avec un blason, une porte fortifiée datant du XIVème siècle et un vieux donjon de forme carrée dominant le village et abritant l’horloge. Quelques belles façades nous rappellent l’époque médiévale. L’église est un bel édifice de style roman, surmonté d’un élégant clocher gothique, très élancé. Elle abrite un superbe chemin de croix classé (www.lacassaigne.net - Histoire).

Il y avait un ancien prieuré de Saint-Martin à La Cassaigne.

Il existe un Montalivet à La Cassaigne qui est un « Mont des Oliviers » et qui appartint à Prouille. C’est le sommet du signe de croix.

Le mont des Oliviers est associé à l’ascension de Jésus au ciel. Luc est le seul évangéliste à rapporter cet épisode (24,50-52), et dans son second ouvrage, les Actes des Apôtres, il le situe sur le mont des Oliviers (1,9-12) (www.interbible.org - Le Mont des Oliviers).

Selon la tradition juive, le Mashia'h (Messie), qui amènera la résurrection des morts, passera en premier lieu par le Mont des Oliviers avant d'entrer dans Jérusalem. C'est donc les personnes enterrées en ce lieu qui seront les premières ressuscitées (fr.wikipedia.org - Le Mont des Oliviers).

La Cassaigne offre, en plus de sa richesse historique, une particularité géographique : elle se situe en effet sur la ligne du partage des eaux de l’Océan et de la Méditerranée.

En ce jour-là, ses pieds se poseront sur le mont des Oliviers qui fait face à Jérusalem vers l'Orient. Et le mont des Oliviers se fendra par le milieu, d'est en ouest, en une immense vallée, une moitié du mont reculera vers le nord, et l'autre vers le sud [...] Il arrivera, en ce jour-là, que des eaux vives sortiront de Jérusalem, moitié vers la mer orientale, moitié vers la mer occidentale : il y en aura été comme hiver (Zacharie, chapitre 14).

Le carré d’ordre 8 : Mercure, valeur 2080... Messie ou Antéchrist ?

Ere chrétienne

Avec les éditions Benoist Rigaud de 1568, les premières éditions complètes des Prophéties, bien qu'incomplétées puisqu'elles ne contiennent que 942 quatrains (c'est-à-dire seulement 42 quatrains à la septième centurie), subsistent à ce jour les plus anciennes versions connues de la préface au roi Henry II et des centuries VIII, IX et X (Patrice Guinard, CORPUS NOSTRADAMUS 38).

Si l’on compare l’exemplaire d’Utrecht à 42 quatrains de l'édition 1557 d'Antoine du Rosne à celui publié en l’an 2000 par M. Chomarat de l'édition (dite de) 1568 de Benoît Rigaud, selon un exemplaire d’une édition de 1568 à 42 quatrains à la VIIe centurie, de son propre fonds, conservé à la Bibliothèque de Lyon La Part Dieu, nous trouvons des similitudes frappantes qui nous conduisent à penser que l’exemplaire d’Utrecht aurait été réalisé à partir précisément de cette même édition de 1568. En effet, les deux moutures sont singulièrement proches, hormis quelques abréviations orthographiques (Jacques Halbronn, Le problème des éditions datées du vivant de Michel de Nostredame).

Selon le site www.nostradamus-centuries.com, les 600 premiers quatrains des centuries correspondent aux 441 années et 8 mois de mars 1558 à octobre 1999.

Cela dit, il semble que le trou de 58 quatrains de la centurie VII n'en soit pas un et qu'il faille lire les Centuries dans leur continuité et passer aussitôt à la centurie VIII.

Ainsi l'an 2081 correspondrait au quatrain VIII, 70 :

Il entrera vilain, meschant infâme

Tyrannisant la Mesopotamie

Tous amis fait d'adulterine dame,

Terre horrible noir de physionomie.

Auquel succède le quatrain VIII, 77 :

L'antechrist trois bien tost annichilez,

Vingt & sept ans sang durera sa guerre,

Les heretiques morts, captifs exilez,

Sang corps humain eau rogie gresler terre.

Alors Messie ou Antéchrist ? Les deux.

Ere hébraïque : année 2080 après 2448, 768 après J.C.

L’année 768 se place dans l’ère des gaonim (4349 – 4790) : 589 – 1030 après J.C.

Les juifs de Narbonne auraient reçu en effet, en 759, la promesse de Pépin le Bref d'être gouvernés par un des leurs en retour de leur reddition aux Francs. Ce serait dans une ambiance quasi-messianique que Makhir de la lignée de David serait arrivé à Narbonne, venant directement de Bagdad. Cela se serait déroulé en 768 ap. J.-C, selon Zuckerman, soit sept cent ans après la prise du Temple par Titus.

768 est en effet, selon Abraham Ibn Daoud, dans son ouvrage Sefer ha-Qabbalah, la date de l’arrivée de l'exilarque Natronaï ben Zabinaï, déposé par les recteurs des académies talmudiques en Mésopotamie, et que Zuckerman identifie avec Makhir. Charlemagne aurait demandé au khalife de Bagdad, Haroun-al-Raschid, pour la ville de Narbonne un juif de lignée davidique. Pour Zuckerman, la descendance de Makhir se serait implantée à Narbonne, avec le titre de nasi (rois) avec des liens avec la famille carolingienne. Zuckerman estime même que ce Makhir aurait changé de nom, se serait fait appeler Théodoric, aurait épousé Aude, fille de Charles Martel et serait ainsi le père du célèbre Guillaume de Gellone, souvent confondu, on l'a noté, avec Guillemund, père de Béra Ier, comte du Razès (Michel Rouche, Bruno Dumézil, Le Bréviaire d'Alaric: aux origines du code civil, 2008).

En 768, le pape Etienne III écrivit à l'archevêque Aribert, de Narbonne, qu'il avait été très vivement effrayé en lisant dans sa lettre que certains décrets des rois des Francs autorisaient les Juifs à acquérir des immeubles à la campagne et dans les faubourgs, et que des chrétiens cultivaient les champs et les vignes des Juifs et demeuraient partout dans les mêmes maisons qu'eux (Heinrich Gross, Simon Schwarzfuchs, Gallia judaica: dictionnaire géographique de la France d'après les sources rabbiniques, 1969).

Fronsac

L’architecture militaire carolingienne adoptait des formes carrées comme en témoigne la tour carré du château de Mayenne de cette époque (ulfar.fr - Le château de Mayenne).

Charlemagne s'était approché de la Dordogne, pour mater le rebelle Hunold, et, en attendant le retour de ses envoyés, il bâtit un château dit des Français sur le tertre de Fronsac. Après leur arrivée, en possession du rebelle, il regagna son royaume; mais Hunold s'étant échappé,- se sauva dans la Lombardie auprès du roi Didier. Il serait difficile de désigner quel point du plateau du tertre il occupait et encore plus sa forme. La ceinture de ce plateau est parsemée çà et là d'énormes fractions de mur formées de moellons et de cailloux de lest liés par un ciment d'une dureté extrême : on prendrait ces morceaux de mur pour des blocs de pierre. Ensuite la crête du tertre est percée d'un souterrain voûté où on a trouvé des monnaies anglaises. La voûte et les débris de mur ne sont pas du siècle de Charlemagne : dans ce siècle on n'édifiait pas de châteaux d'une étendue si considérable que l'indiquent les traces de celui dont fut couronné Fronsac au treizième et au quatorzième siècle par les vicomtes.

S'il est une église ou plutôt une chapelle dont Charlemagne puisse être le fondateur, c'est celle de Sainte-Marie et Saint-Nicolas, bâtie au levant de Saint-Martin près du cimetière. Il y avait encore dans Fronsac une chapelle dédiée à sainte Catherine à patronage laïque ; elle était du domaine de la maison de Bouque, appartint au maréchal de Richelieu, et fut unie en 1775 à l'hôpital de Fronsac (Raymond Guinodie, Histoire de Libourne et des autres villes et bourgs de son arrondissement, Volume 3, 1845).

Les nobles et puissants seigneurs Raymond, vicomte de Fronsac, et Berard d'Albret, seigneur de Vayres et de Rions, étaient depuis longtemps en discussion.

Le vicomte de Fronsac prétendait que le château de Vayres et ses dépendances dépendaient de la seigneurie de Fronsac; Berard d'Albret soutenait le contraire, et, en outre, prétendait que la grande salle de Puynormand et la grosse tour de Fronsac dépendaient du château de Vayres. De l'avis d'amis communs, il fut reconnu que le seigneur de Fronsac ne pouvait réclamer l'hommage que pour le château de Vayres et ses fossés, et pour certaines parties désignées des paroisses de Vayres et d'Arveyres; que la grande salle de Puynormand ressortait de Vayres, mais que la grosse tour de Fronsac ne dépendait pas de Vayres (Lépicier, Archives historiques du département de la Gironde, 1866).

Carré magique d’ordre 9 : la Lune, valeur 3321...

Ere hébraïque

L'année 3321 après 2448 correspond à 2009 après J.C.

Rochemaure - Gabriel

François Lambert Adhémar de Monteil fit construire la forteresse entre 1120 et 1140 sur un dyke basaltique (cheminée volcanique). Grâce à la qualité de l’ouvrage et à ce site exceptionnel, aucun ennemi n’en vint à bout.

Le donjon roman, bâti sur un dyke (cheminée volcanique), est constitué d’une tour carrée comme on les faisait au début du XIIe siècle, surmontée d’une tour pentagonale construite à la fin du même siècle. Comme tout le bâti ancien à Rochemaure, les pierres de construction sont noires (basalte) et blanches (calcaires). C’est ce qui fait l’originalité des constructions de ce village. Le monument est classé (www.rochemaure.fr - Le Donjon, fr.wikipedia.org - Rochemaure).

Carré magique d’ordre 5 : Mars, valeur 325.

Ere chrétienne

325 est la date du concile de Nicée, qui fixa le credo catholique trinitaire (rappelons la constance du 3 dans les blasons des 4 cités du signe de croix).

Le premier concile de Nicée est considéré comme le premier concile œcuménique, même s'il ne fut pas le premier de tous les conciles. Cela signifie qu'il réunissait en principe toutes les Églises, tout l'œcumène. L'empereur romain Constantin Ier convoqua lui-même le concile dans la 19 années de son règne (25 juillet 324 - 24 juillet 325). Il venait en effet de réunir l'Empire romain après avoir vaincu Licinius à Andrinople, le 3 juillet 324. S'étant rendu en Orient, il constatait très vite le grand nombre de dissensions qui divisaient le christianisme. Afin de rétablir la paix religieuse et de reconstruire l'unité de l'Église, et sans aucun doute aussi d'achever la pacification de l'empire, il décidait de réunir ce concile qui se tint du 20 mai au 25 juillet 325. On s'occupa d'abord de l'affaire d'Arius, qui était présent selon l'ordre de Constantin. Vingt-deux évêques soutenaient son parti. Mais la grande majorité fut d'accord pour le condamner. On eut quelque peine à s'entendre pour la rédaction de la formule. Finalement on rédigea une profession de foi, complétée d'un anathème, dans laquelle le Fils de Dieu, Jésus-Christ, était déclaré consubstantiel (homoousios) au Père, et par conséquent Dieu lui-même. Seul Arius, et deux évêques d'Égypte, refusèrent de souscrire la profession de foi. Ils furent immédiatement exilés en Illyrie par l'empereur. Le concile de Nicée décida que la fête de Pâques serait désormais célébrée à la même date dans toute l'Église. Les Orientaux, qui jusqu'alors empruntaient aux Juifs leur manière de calculer, acceptèrent de se ranger à l'usage d'Alexandrie et de Rome. La fête fut fixée au dimanche qui suit la première pleine lune après l'équinoxe de printemps, lui-même fixé au 21 mars (fr.wikipedia.org - Premier concile de Nicée).

Ere hébraïque

Jair fut juge de 2742 à 2764. Jaïr a été juge d'Israël pendant 22 ans. Originaire de la région de Galaad, il avait 30 fils qui possédaient chacun une ville. Ces villes sont appelées Havvoth-Jaïr qui signifie "douars" ou villages de tentes dans l'Ancien Testament. Il mourut et fut enterré à Qamôn - Juges 10:3-5.

En punition du retour des Israélites à l'idolâtrie, Dieu les livre aux Ammonites, qui les oppriment durant dix-huit ans. Les Israélites poussent des cris vers le Seigneur, qui se laisse enfin toucher. Il inspire aux habitants de Galaad, qui étaient les plus exposés aux incursions des Ammonites, la pensée d'appeler à leur secours Jephté leur compatriote r qui, chassé par ses frères consanguins ou ses cousins, parce que sa mère était étrangère, s'était mis à la tète d'une troupe de Brigands. Jephté commence par envoyer une ambassade aux Ammonites, pour savoir les motifs de la guerre qu’ils font aux Israélites. C'est, répond le roi d'Ammon, parce qu’Israël, venant d'Egypte, s'est emparé de mon pays depuis les confins de l'Ammon jusqu'au Jaboc et jusqu'au Jourdain. Rendez-le-moi présentement, et nous vivrons en paix (Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles, L'art de vérifier les dates des faits historiques, des inscriptions, et autres anciens monuments, Partie 1,Volume 1, 1819).

Pourquoi Gabriel au 23 janvier, jour des épousailles de la vierge Marie et Joseph ?

Les fresques Renaissance de la chapelle de l’abbaye de Chaalis furent postérieures d’environ trois siècles à la construction de la chapelle médiévale. Actuellement, aucun document écrit ne permet de les attribuer avec certitude mais leur facture fait penser d'une façon irrésistible à des dessins de Primaticcio. Les dessins conservés au Louvre ne laissent plus de doute quant à l'attribution des fresques de Chaalis. Pour de simples raisons de chronologie, il semble justifié d'exclure une intervention de Nicolò dell' Abbate. Le champ d’investigation s’élargirait si l’on considérait d'hypothétiques relations entre les fresques de Chaalis et celles de la villa de Tivoli. Néanmoins, suivant l'avis de Madame Sylvie Béguin on peut penser que les fresques de Chaalis étaient terminées lorsque commencèrent les travaux de Tivoli. Pour Monsieur Jean-Pierre Babelon "un rapprochement déterminant doit être fait avec la décoration de la chapelle de Guise à Paris. Elle fut aménagée par Primatice pour François de Guise et son épouse Anne d'Este. La voûte fut peinte par Nicolò dell'Abbate. On voyait au sommet de la voûte le Père éternel et la Trinité".

Hippolyte II d'Este, abbé commendataire de Chaalis, était le maître d'ouvrage, Primatice le dessinateur et le peintre des fresques (avec son atelier) enfin Serlio l'architecte du mur du petit jardin. Trois personnages illustres entre le Grand Ferrare de Fontainebleau et l'Abbaye de Chaalis, deux lieux où les travaux d'aménagement furent contemporains et un moment concomitants.

Il est bien tentant de situer les travaux de la chapelle de Chaalis dans la période 1544-1547. La célérité avec la quelle le cardinal de Ferrare faisait exécuter ses volontés ne peut qu'inciter à penser que les fresques de Chaalis devaient êtres achevées pour la venue du Roi François Ier à Chaalis, événement prévu en l'année 1544. Cette visite n'eut jamais lieu, semble-t-il.

Le sujet de la fresque est le suivant : Dieu le Père envoie dans toutes les directions les messagers, les anges, porter la Bonne Nouvelle. L'archange Gabriel vient annoncer à Marie qu'elle a été choisie pour devenir la mère de Jésus. Cette division en scène terrestre et scène céleste s’opérait déjà dans l'école ombrienne qui avait fortement influencé Raphaël pendant son apprentissage. La composition de l'ensemble est classiquement triangulaire.

La scène se déroule devant un temple antique circulaire, dans un espace ouvert qui laisse circuler l'air et la lumière. À Tivoli, on retrouve la même tholos sur la fontaine du mur est du salon, temple de la sibylle de Tibur surmonté d’un aigle blanc. La dynamique du carrelage et la perspective participent du mouvement circulaire, mouvement que l’on retrouve dans la partie céleste de la fresque. Sur la droite, la Vierge inclinée est agenouillée, modestie et recueillement, devant un pupitre. Sur ce même pupitre recouvert d'un drap d'autel blanc, azur et à franges d’or, un livre est ouvert sur la prédiction d’Isaïe :

Isaïe 7 :14. "C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici, la jeune femmme est enceinte et elle va enfanter un fils et elle lui donnnera le nom d'Emmanuel."

Au milieu de ce temple rond, païen ou chrétien, un autel polygonal, probablement octogonal. Au-dessus, une balustrade à l'italienne et des corbeaux de pierre dorés qui supportent une corniche paraissent limiter l’empyrée. La composition évite la mise en scène fermée dans un seul bâtiment. Comme dans Le Mariage de la Vierge de Raphaël, les personnages disposés au premier plan n'obéissent pas avec rigueur à l'organisation scientifique de l'espace qui est derrière eux. Il est prudent de remarquer que le tiers inférieur de l'Annonciation ayant été fortement restauré, la scénographie a du probablement en souffrir (modification de la largeur des colonnes par exemple). À l'arrière-plan, des bâtiments antiques et un portique complètent un paysage qui paraît conventionnel. Les colonnes tiennent la Terre et le Ciel séparés à moins qu’elles ne les relient.

Si l'on établi un lien entre les œuvres de Pérugin et de Raphaël, Monsieur Jean-Pierre Babelon fait remarquer que la charge symbolique est alors très forte : "comme si la Vierge était encore, lors de la venue de Gabriel, devant le temple de Jérusalem où elle avait été mariée. L'appel de Dieu se fait dans le respect du cadre matrimonial (de l'acceptation de Joseph de ne pas renier sa jeune épouse) et de la vocation de la virginité." (www.chaalis.fr - Les fresques de Chaalis).

Naucase

L’étymologie de Naucase : novem casae, les neuf maisons et par suite les neuf « cases » rappelle immédiatement linge représentant le linceul du Christ, le corporal, devenu un carré plié en neuf cases par deux plis dans la largeur et deux autres plis dans la hauteur : un carré d’ordre 3 ou carré de saturne.

Saturne correspond à l’oméga de la formule « je suis l’alpha et l’oméga » tandis que l’alpha c’est la lune (Yesod : le phallus) à la droite du Christ (Points particuliers - Neuillay-les-Bois).

« Afin de fonder la coexistence des deux astres [le soleil et la lune], la lune - comparable en cela à la lettre aleph - accepta de se diminuer au profit du soleil. Mais sa diminution est compensée par le mérite qu'elle engendre dans un système d'équilibres stables parce que non linéaires (Raphaël Draï, La pensée juive et l'interrogation divine: exégèse et épistémologie, 1996).

Les deux cornes de la tête de taureau de la lettre aleph sont les cornes de la lune montante. En grec alphos est blanc, brillant comme la lune.

A la suite de Fulgence [auteur latin du VIème siècle parfois identifié à saint Fulgence de Ruspe fêté le 1er août] et des mythographes médiévaux, Jean de Meun adopte une interprétation evhémériste qui fait de Saturne un roi de Crête émasculé et exilé par son fils Jupiter. Cette lecture historique est d'ailleurs corroborée par l'iconographie médiévale de Saturne. Mais cette association de la virilité et du pouvoir politique rapproche inévitablement, pour un lecteur du XlIIe siècle, ce roi Saturne d'un autre roi mythique, le Roi Mehaigné des romans du Graal. En outre, en combinant deux mythes, celui de la castration de Saturne et celui de l'âge d'or, Jean de Meung leur redonne une vie nouvelle et fait de ce nouveau récit la clef de voûte de son roman (Laurence Harf-Lancner,Dominique Boutet, Pour une mythologie du Moyen Âge).

Du début du XIVème siècle jusqu'au milieu du suivant, il est fréquent qu'un périzonium transparent dévoile l'absence de sexe du Christ mort sur la croix, en Italie d'abord, puis dans tout l'espace du gothique international (Agostino Paravicini Bagliani, Le portrait: la représentation de l'individu, 2007).

On voit aussi à Rome, dans la même église de Saint-Jean-de-Latran, le linge que la Sainte Vierge Marie mit sur les parties honteuses de Notre-Seigneur, lorsqu'on l'attacha à la croix. Cette pièce est pareillement dans l'église des augustins de Carcassonne (Jacques-Albin-Simon Collin de Plancy, Dictionnaire critique des reliques et des images miraculeuses, Volume 2, 1821).

Dans une bijection établie entre le pouvoir de procréation et la vie, la mort est une castration. Mais pas seulement, souvenons-nous du supplice d'Ixion (Perceval - Le mot graal).

Jésus est né entre le bœuf et l'âne. Un bœuf est un bovin mâle castré, alors qu'on dit " monté comme un âne " (Les Naucase portent un boeuf dans leurs armoiries).

Martin Schongauer (avant 1450 ? - 1491)

Nativité, c.1480 ? Huile sur panneau de chêne, Berlin, Staatliche Museen

(www.passee-des-arts.com).

Dans sa " Théogonie " Hésiode semble exposer le même mythe antique, cananéo-pélasgien : Gê, la Terre, fatiguée d'enfanter d'Uranus, dieu du ciel et de l'éternité, des enfants qu'il enterrait vivants, suggère à son fils Chronos d'émasculer son père. L'Eternité est " châtrée ", tranchée par " une faux claire en acier ", peut-être le croissant de lune, premier indice du temps, de l'année lunaire. L'éternité prend fin, le temps commence (Dmitry Sergeyevich Merezhkovsky, Atlantide-Europe : le mystère de l'Occident, Traduit par Constantin Andronikof, 1995).

Mais le sacrifice est cyclique, Cronos prend la place d'Ouranos. Et le Cronos originel devient Chronos, le Temps. En effet, la " vie " du Christ (Chr[on]ist) a servi à marquer de points de repère l'avancement de l'année.

Le célibat du Christ, sa "castration", a servi à justifier celui des prêtres catholiques. Sa remise en cause par l'idée avancée qu'il se serait uni à Marie-Madeleine tenderait à autoriser le mariage des prêtres. Mais cela est sans compter avec le modèle anthropologique sur lequel se fonde le fonctionnement de l'Eglise catholique.

Protestantisme et catholicisme sont également monothéistes, et également portés par la famille souche [modèle de famille autoritaire dans ses rapports parents/enfants et inégalitaire dans l'héritage]. Mais une différence importante doit être soulignée : la coïncidence de l'idéologie et des valeurs familiales est meilleure dans le cas du protestantisme que dans celui du catholicisme. L'autoritarisme latent de la famille souche ne pose pas de problèmes ni au catholicisme ni au protestantisme, deux doctrines acceptant ^leinement, mais de façons distinctes, le principe de la soumission de l'individu à une autorité supérieure. Le protestantisme reflète cependant mieux les valeurs inégalitaires de la famille souche, qui exclut tousles enfants sauf un de l'héritage paternel. La conception réformée de la grâce, tombant sur l'élu, présente une analogie de structure très forte avec le mécansime fondamental du fils choisi, succédant au père sur la ferme. Le père, en régime de famille souche, prédestine les enfants à l'élection (héritage) ou à la réprobation (exclusion). De façon très classique, le chapitre de l'Institution de la religion chrétienne consacré par Calvin à la prédestination, s'ouvre par une discussion du droit de primogéniture d'Esaü, transféré "par la volonté de Dieu" à son cadet Jacob. Jacob est l'élu, Esaü le réprouvé. Calvindoit d'ailleurs se situer lobguement, dans ce passage, par rapport à une conception populaire et vulgaire qui identifie élection divine et primogéniture terrestre. Calvin argumente longuement pour démontrer l'improtance symbolique de la primogéniture. Cavin défend une version abstraite de la prédestination, mais l'on sent que, dans les régions de famille souche qui rallient la Réfotrme, l'identification de l'idéologie inégalitaire à la famille ingélitaire est presque consciente. Le catholicisme paraît ici, par comparaison, un peu boiteux. Il persiste à affirmer l'égalité des hommes. Il semble bien une doctrine bâtarde, typique d'une famille souche qui n'aurait pas pleinement développé son potentiel sur le plan idéologique. Mais comme toujours, l'Eglise manifeste une capacité d'adaptation concrète qui fait défaut à la Réforme. Plus que le protestantisme qui suggère que "nous sommes tous prêtres", le catholicisme a besoin de curés nombreux. Il doit reproduire une bureaucratie céleste, qui, n'étant pas mariée, n'engendre pas d'enfants et de successeurs. Le catholicisme se greffe donc à sa manière sur la famille souche : les cadets, les exclus de l'héritage en général, sont tous des candidats possibles à la prêtrise, des individus respectueux de l'autorité mais décrochés de tout ménage concret. La famille souche produit des célibataires employés par l'Eglise (Emmanule Todd, La nouvelle France, Seuil, 1988, pp. 107-108).

Le corporal

Dans un ouvrage composé « pour l’usage des religieuses carmélites deschaussees de l’ordre de Notre Dame du Mont Carmel érigé en France, selon la première Régie » par le Père Dom Augustin Galice Général des Révérends Pères de la Congrégation de Saint Paul, dits Bernabites, à la prière des Supérieurs des dites Religieuses, et publié en 1659, le corporal était déjà divisé en 9 carrés.

« On donnera aux Corporaux vn pied, quatre poulces au moins, de longueur & de largeur. Le Corporal doit estre beny de quelqu'vn qui ait le pouuoir: & il est deffendu par les Canons, aux filles & aux femmes, quoy que consacrées à Dieu, d'y toucher depuis qu'ils onc esté en vsage à l'Autel, si elles n'ont quelque permission particulière: Et mesme quand il les faudra reblanchir, auparauant que d'y toucher, les Religieuses les feront passer & lauer dans vne première eau par quelque personne qui soie dans les Ordres sacrez, & on versera cette eau dans le Sacraire; âpres quoy, elles pourront les manier, lauer, empeser, & faire tout ce qui fera nécessaire: & quand ils seront pliez , elle les pourront encore toucher , iusques à ce qu'ils ayent esté de nouueau employez à la Messe , & il n'est plus besoin de les bénir âpres qu'ils font reblanchis: on partagera les plis du Corporal, tant de long que de trauers, en trois, comme faisant neuf carreaux égaux » (Giovanni Agostino Gallicio, Cérémonial pour l'usage des Religieuses Carmélites deschaussées, 1659).

1° En plusieurs pays, le corporal se plie de manière à former neuf carrés égaux. A cet effet, on le plie d'abord en trois parties égales en commençant toujours par la partie antérieure, de façon que la partie qui était vers le fond de l'autel se trouve placée par dessus la partie antérieure ; ensuite on fait deux plis dans l'autre sens du corporal, pour le plier encore en trois parties égales. 2° Selon une ancienne pratique, recommandée par plusieurs habiles liturgistes, même parmi les modernes, on plie le corporal de telle sorte que les bords ne paraissent point au dehors 1. Ce qui peut se faire de cette manière : on le plie d'abord en trois, en faisant deux plis, un de chaque côté, mais de façon que la partie du milieu ait environ deux ou trois centimètres de plus que les deux autres pliées par-dessus; ensuite on fait un petit pli , d'environ cinq ou sept centimètres, selon la plus ou moins grande dimension du corporal, à l'extrémité qui est du côté du Prêtre, et à celle qui est vers le fond de l'autel; enfin on replie le tout par le milieu. Si l'on adopte cette méthode, on a soin de plier le côté de l'évangile avant celui de l'épître ; car, sans cette précaution, les petites hosties à consacrer se plaçant vers le côté de l'évangile, les parcelles qui pourraient être restées se trouveraient sur le fond du corporal, du côte de l'épître. 3° ll y a encore une autre manière de plier le corporal de façon que les bords ne paraissent point. On le plie d'abord en trois, en commençant par la partie antérieure, mais de telle sorte que la partie du milieu ait deux ou trois centimètres de plus que les deux autres pliées par dessus ; ensuite on fait aux deux bouts un petit pli selon la dimension indiquée pour la méthode précédente ; puis on replie le tout par le milieu.

L'abbé Pascal a invoqué à tort un texte du pape Innocent III, pour démontrer l'antiquité de la pale. Le cardinal Bona s'est également mépris sur la signification du même passage. Il s'agit ici, non pas de deux linges séparés, mais des deux parties du corporal, dont l'une couvre la table de l'autel, et dont l'autre sert à couvrir le calice. La preuve, c'est qu'Innocent III ajoute aussitôt : « La partie qui est étendue (pars extensa) représente la Foi ; celle qui est repliée (pars plicata) figure l'Intelligence.» Il faut, de plus, remarquer le titre même du chapitre : « Des corporaux : Pourquoi une partie est étendue, et l'autre repliée au-dessus du calice. »

Ce qu'il y a de certain, c'est que l'usage des pales existait au XIVème siècle, en divers pays, car Raoul de Tongres nous dit que dans toute l'Italie et l'Allemagne on suivait l'usage de Rome en se servant de la pale pour recouvrir le calice, mais qu'en France, on persévérait à n'employer pour cet usage qu'une partie du corporal.

La pale ne s'introduisit en France qu'au XVIIème siècle et ne fut à peu près universellement admise qu'au XVIIIème. Avant la Révolution, les diocèses d'Orléans et de Rouen, les Dominicains et les Chartreux continuèrent à replier sur le calice le corporal auquel ils avaient conservé les grandes dimensions d'autrefois. C'est ce qui se fait encore aujourd'hui dans le diocèse de Lyon.

A Rome, elle ne se compose que de deux toiles de lin juxtaposées, avec une dentelle fort étroite, introduite depuis peu d'années. En France, depuis très- longtemps, elle est garnie d'un carton. La partie supérieure est souvent en soie de couleur ou en drap d'or et d'argent, et couverte de broderies. Cela est permis par une décision de la Congrégation des Rites du 10 Janvier 1842, mais jamais on ne doit employer la couleur noire. A Rome, les pales ont au moins 15 centimètres de côté. La pale doit être bénite (Th Pierret, Manuel d'archéologie pratique, 1864, A. Bourbon, Introduction aux cérémonies romaines, 1864, Revue de l’Art chrétien, Janvier 1883).

Carré d’ordre 3 : Saturne, valeur 45

La date de 45 après Jésus-Christ est mentionné chez Salomon Reinach :

Jean fait dire par les juifs à Jésus qu’il n’a pas encore 50 ans, ce dont la primitive Église a conclu qu’il en avait près de 49 ; mais alors, s’il est né en — 4, il serait mort en 45, non pas sous Tibère, mais sous Claude, et, en effet, le faux rapport de Pilate, fabriqué par les chrétiens, est adressé à Claude (Salomon Reinach, Les Origines chrétiennes, Orpheus, histoire générale des religions, Chapitre VIII, 1907).

Saturne est lié à la sephira Binah, "L'intelligence". Pour tenter d'expliquer cette délocalisation, le Rationale divinorum officiorum de Guillaume Durand qui présente l'avantage de constituer, selon les mots de Cyril Vogel, "la synthèse liturgique du Moyen Âge", fait intervenir cette faculté dans le cérémonial de la messe.

Son auteur, Guillaume Durand, né à Puimission près de Béziers, vers 1230, reçoit à Bologne le titre de doctor decretorum et commence une carrière de juriste. Dès 1263, il est appelé à Rome, comme membre de la curie, chapelain et sous-diacre du pape. Élu en 1285 évêque de Mende, il ne prend possession de son siège qu'en 1291, et dès 1295, Boniface VIII le rappelle au service du Saint-Siège. Il meurt à Rome le 1er novembre 1296. C'est pendant ses quatre années d'épiscopat que le canoniste compose deux ouvrages destinés à marquer durablement l'histoire de la liturgie: le Rationale divinorum officiorum et le Pontificale. Œuvre à la fois de juriste et de liturgiste, fruit d'une importante compilation de sources, largement diffusé, volontiers illustré 20, le Rationale divinorum officiorum se situe dans la grande tradition de l'interprétation allégorique de la liturgie inaugurée en Occident par Amalaire de Metz (vers 775-850).

Des huit livres que compte le Rational, c'est le quatrième qui est plus spécialement consacré à la messe. Ce livre est subdivisé en quatre parties: la première va de la procession d'entrée jusqu'à la prédication; la deuxième s'ouvre à l'offertoire et inclut le canon de la messe, lui-même décomposé en onze parties; la troisième mène du Pater au baiser de paix; la quatrième s'ouvre sur la communion du prêtre et s'achève à la bénédiction finale (Marie-Pasquine Subes, Art et liturgie : le flabellum et l'ostension de la patène dans le cérémonial de la messe).

Le corporal symbolise le but de la passion ou le corps du Christ, parce que, de même que le lin n'acquiert sa blancheur qu'après beaucoup de travail et un grand nombre d'opérations diverses (tunsionibus), ainsi la chair du Christ n'est arrivée à la gloire de la résurrection qu'après un grand combat. Le corporal symbolise aussi l'Eglise, qui figure elle-même le corps du Christ, et elle n'arrive à l'éclat de la vie éternelle qu'après beaucoup de souffrances et d'afflictions. Troisièmement, le corporal signifie le Christ. Or, de même que le corporal est plié de telle façon qu'on n'en voit ni le commencement ni la fin (a), ainsi la divinité du Christ n'a pas eu de commencement et n'aura jamais de fin. Et, de même que l'hostie est déposée 'sur le corporal et ensuite mise sur l'autel, ainsi la chair du Christ, unie à sa divinité, a été attachée à la croix […].

La palle dite corporal se compose de deux pièces, une que le diacre étend sur l'autel, l'autre qu'il met sur le calice après l'avoir pliée, ce qui figure les deux linceuls dans lesquels Joseph enveloppa le corps du Christ. La pièce étendue sur l'autel représente le suaire dans lequel le corps du Christ fut enseveli dans le tombeau, et voilà pourquoi on l'appelle corporal; la pièce pliée et mise sur le calice figure le suaire dans lequel la tête du Christ fut séparément enveloppée. La pièce étendue que l'on appelle corporal signifie la foi; celle qui est pliée, et que l'on appelle suaire, représente l'intelligence : car ce mystère doit être cru, mais il ne peut être compris, afin que la foi ait un mérite indépendant des preuves que donne la raison humaine [De pœn., d. iv, in Domo). Deuxièmement, le corporal, qui fait l'office de linceul, signifie aussi l'humilité du Christ dans sa passion, et le suaire figure ses souffrances. Troisièmement, le corporal représente le linge dont le Christ se ceignit les reins le soir de la Cène, et le suaire représente ses fatigues au milieu des persécutions. La palle que l'on met sur le calice ne couvre pas toute la partie supérieure de ce vase , pour donner à entendre que le suaire couvrait une partie de la tête du Christ et en laissait une autre à découvert, comme c'est la coutume chez les Juifs. Cependant quelques églises n'ont qu'un corporal, parce qu'on lit dans l'Evangile que Joseph enveloppa le corps de Jésus dans un drap blanc, et non dans plusieurs; et c'est pour marquer l'unité du sacrement et représenter le linceul dans lequel le corps du Christ fut enseveli (Rational ou Manuel des divins offices de Guillaume Durand ou Raisons mystiques et historiques de la liturgie catholique, traduit par Charles Barthélemy, 1854).

Remarques

Les lettres bs et ps de Rennes-le-Château sont caractéristiques des « lettres claudiennes » que l’empereur Claude voulait introduire dans la graphie latine (Autour de rennes - BS, PS).

En ce qui concerne les dates de 2080 et 3321, cela laisse du champ après 2012.

Les carrés magiques sont tirés de (www.esotericarchives.com - Heinrich Cornelius Agrippa: Of Occult Philosophy, Book II. (part 2)).