Partie XI - La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet   La Carte de La Vraie Langue Celtique   Soir et Diamant   
RENNES LE CHATEAU LA VRAIE LANGUE CELTIQUE BAINS CARTE VESPER VEPRES SOIR DIAMANT

Bon soir

Les vêpres étaient conçues comme un moment pour traduire la descriptibilité des mécanismes de la nature en une invocation de Dieu, en Sa prière. Le psaume 104 [103 Vulgate], essentiel pour tous les choix scripturaux qui constituent les vêpres depuis le début du christianisme, a institué les actions de grâce et fait adopter la nuit comme moment de la prière. L'invocation de Dieu à la fin de la journée soulignait la relation entre le travail comme une interaction coopérative avec le monde de la nature et la prise de conscience de l'ordre divin qui le gouverne. Le psaume 104 est une méditation sur la place de l'homme et des animaux dans la nature, et son cadre final est nocturne : «Vous faites l'obscurité, et c'est la nuit. [...] Les gens vont à leur travail et vaquent à leurs occupations jusqu'au soir. Oh Seigneur, que vos œuvres sont multiples ! Dans votre sagesse, vous les avez toutes créées, la terre abonde de vos créatures. » L'homme n'a pas le premier rôle ici, il n'est qu'un personnage parmi d'autres dans un paysage où la succession du labeur et du repos, du jour et de la nuit. [...] C'est un moment particulier, les dernières lueurs du jour, la dernière activité de la journée : la lumière est labeur. La nuit fait cesser les activités, elle accorde le repos: l'obscurité est une récompense. La période de repos du soir après le travail. La période de repos du soir après le travail était un choix judicieux pour célébrer la coopération de l'homme et de l'animal et leur rôle essentiel dans la survie de l'homme et son salut. C'est une idée que nous avons déjà notée dans le poème épique du Tasse, le juste repos du soir augmente la conscience de la sujétion de l'homme au monde naturel, c'est également un ancien topos pastoral qui trouve sa réincarnation pendant la Renaissance dans Arcadia de Jacopo Sannazaro : « [...] ma venuta la oscura notte, pietosa de la mondane fatiche, a dar riposo agli animali » («la nuit obscure est venue, compatissant aux fatigués du monde, apporter le repos aux animaux»). Les images de silence et de repos de Sannazaro et du Tasse qui s'insinuent dans la nuit participent d'une tradition qui remonte à Dante. Le monde au repos est la toile de fond d'un calme qui (idéalement) exhalte le sentiment insolite ou la pensée non partagée. Le discours qui peut rompre le silence de la nuit a une intensité et une résonance spéciales. À rencontre de ces attentes figées, le trope des valeurs antithétiques, culturelles et spirituelles procède par une série d'oppositions visuelles : l'action opposée au repos, le collectif à l'individuel, le chaos à la composition, l'éloignement au rapprochement du spectateur. De plus, une dimension politique complète le programme pastoral de l'image. Dans son commentaire du Voyage de Jacob, Carlo Ridolfi a noté que le «passage des bergers » représenté dans la peinture de Jacopo Bassano (1517 - 1592) était un trait authentique du paysage de la région de Bassano à l'époque du peintre. Les bergers et leurs troupeaux, rappelle-t-il, descendaient des montagnes et traversaient les campagnes, en direction des vallées vicentines. Figure mythique de la poésie pastorale, le berger de la Terraferma se retrouve au cours de la seconde partie du XVIe siècle dans une situation économique et politique qui se dégrade de jour en jour. Les investissements massifs dans le territoire de la République de Venise, qui à l'époque modifièrent radicalement son économie, eurent des conséquences écologiques considérables pour la Terraferma. Les résultats de cette révolution agraire sont bien connus: travaux de génie hydraulique et assèchement des terres, la «culture de la villa», des traités, de nouvelles méthodes agricoles, bref, un transfert bien organisé des intérêts dérivés de la mer dans la propriété terrienne. Il en résulta également des effets secondaires, dont la diminution rapide des pâturages publics accessibles aux bergers. Cela donna lieu à des conflits sévères entre les bergers qui transhumaient leurs troupeaux vers les pâturages publics de plus en plus rares par les vallées des territoires de la région de Bassano et de Vicence et les propriétaires terriens opposés au droit de passage des bêtes sur leurs terres (Paolo Berdini, Poétique et exégèse: les noctumes du Tasse et de Bassano, La Jérusalem délivrée du Tasse: poésie, peinture, musique, ballet, 1999 - books.google.fr).

De rares et souvent laconiques paroles, des actes passés presque inaperçus révèlent quelques uns des enthousiasmes du roi pour les peintres anciens ou contemporains. Les œuvres de Jacopo Bassano, peintre maniériste de l'école vénitienne, ont sa préférence. La seconde antichambre de son appartement versaillais – future antichambre de l'Œil-de-bœuf – ne compte pas moins de huit peintures des membres de la famille de Jacopo, d'où son nom de salon des Bassan, artistes pourtant peu estimés par les théoriciens de la peinture, mais choisis spécialement parle roi. Louis néglige d'ailleurs le jugement du Bernin qui «ne savait comment on faisait tant de cas de ces sortes de tableaux», comme il s'affranchit de la doctrine académique lorsqu'il fait installer dans le vestibule de son appartement intérieur une Adoration des bergers de Jacopo Bassano au milieu d'un ensemble de dix tableaux dus à Poussin et en pendant au Ravissement de saint Paul du maître. Cette étrange cohabitation, qui bouscule la hiérarchie alors proclamée entre les deux artistes, signe une fois encore l'intervention directe du roi (Jean-François Solnon, Le goût des rois, 2015 - books.google.fr).

L'Adoration des Bergers de Bassano était en pendant du Ravissement de saint Paul de Poussin. Ce dernier tableau est marqué du chiffre trois avec ses trois anges : ravissement au troisième ciel ce qui, dans la conception juive de cieux multiples, correspond au paradis ; ante legem (avant la loi juive), sub lege (pendant), sub gratia (suucède la grâce de Jésus) ; ou bien les trois questions de Paul à la troisième desquelles dieu répond "la grâce suffit" (Marianne Cojannot-Le Blanc, À la recherche du rameau d'or: L'invention du Ravissement de saint Paul de Nicolas Poussin à Charles Le Brun, 2016 - books.google.fr, Anne-Marie Miller-Blaise, Le verbe fait image, 2010 - books.google.fr).

Jetez les yeux, sans parti pris, sur un paysage conçu suivant ce système, par exemple sur les Bergers d'Arcadie de Poussin ou sur son Diogène : à première vue vous croirez que c'est un effet de soir. En regardant mieux, vous distinguerez des ombres portées, qui montrent que le peintre a voulu représenter un effet de soleil. Peu à peu vous arriverez peut—être à entrer dans cette convention ; mais il y faudra un effort. On pourrait il est vrai parer à cet inconvénient en convenant d'adopter pour tous les tableaux une même échelle de réduction. [...]

Dès lors les tableaux deviendront comparables entre eux, d'une toile à l'autre, le même degré de clarté naturelle sera toujours représenté par la même teinte. On ne verra plus, dans deux toiles placées à côté l'une de l'autre, le même blanc représenter ici une étoffe blanche au grand soleil, la une muraille au clair de lune; mais on réservera toujours une teinte plus claire pour un objet plus éclairé. Dans ces conditions, l'interprétation des tableaux deviendra plus aisée, et l'on ne sera plus exposé aux méprises qu'entraîne actuellement la diversité des échelles. Sans s'être donné le mot, les peintres ont une tendance à entrer dans cette convention. Quand le même artiste peint successivement une série de paysages plus ou moins lumineux, il juge toujours de l'effet que chacun d'eux produit par comparaison avec les autres; passant d'un effet très clair à un effet plus sombre, il sentira le besoin d'exprimer de quelque manière cet abaissement de luminosité, et ne fera pas sa seconde toile aussi claire que la première; il insistera même sur la différence, pour être bien sûr que le spectateur ne s'y trompera pas. Ainsi se prend l'habitude, quand on transporte les clartés de la nature sur la toile, de les réduire à peu près dans la même proportion, d'un tableau à l'autre (Paul Souriau, L'esthétique de la lumière: Ouvrage contenant 76 figures dans le texte, 1913 - books.google.fr).

Le rapport du bras du berger agenouillé et de son ombre détermine une lumière assez basse venant de gauche : matin ou soir ? La végétation est complète (printemps - été - automne). Si c'est le matin, la gauche est vers l'est et le fond du tableau au sud. Si c'est le soir, la gauche est vers l'ouest et le fond au nord.

On peut lire dans l'hymne d'Aton qui a dû fortement inspiré le psaume 103 :

Le poussin, encore dans l'œuf, pépie déjà dans sa coquille (cf. Ps 104, 29) et là, tu lui donnes le souffle pour le faire vivre (Prières de l'ancien Orient, 1989 - books.google.fr).

Mantinée et les Abruzzes

Pescara est une ville et une commune italienne de la province du même nom, dans la région des Abruzzes. À l'époque romaine, le nom de la ville est Aternum. Le nom Pescara est tiré de celui du fleuve Piscarius dont l'embouchure était réputée riche en poissons. En dialecte des Abruzzes, le nom est Pescàre. Il existe une forme en français Pesquaire.

Les premiers habitants de Pescara s'établisent sur le site dans l'Antiquité sur les rives du fleuve Aterno-Pescara, près de l'embouchure, formant une ville nommée Vicus Aterni, puis Aternum et Ostia Aterni. Vers l'an 1000, la localité prend le nom de Piscaria, en référence à cette zone très poissonneuse. La cité est marquée par les conquêtes normandes en 1140 et de Charles Quint au XVIe siècle. Une période plus florissante lui succède au XVIIe siècle, tant sur le plan économique que démographique. Lors des guerres napoléoniennes, Pescara est une importante place forte militaire pour les Français. Au XIXe siècle, elle est au cœur des luttes pour l'unification de l'Italie, alors qu'elle se situe dans le royaume de Naples (fr.wikipedia.org - Pescara).

Francesco Ferdinando Avalos, Marquis of Pescara (mort en 1525), the celebrated general of the Emperor Charles V., bore for device a Spartan shield, with, as motto, the injunction of the Spartan mother to her son before the battle of Mantinea, Aut cum hoc, aut in hoe, “Either with this or on this" ; either to return victorious with his shield, for to die in a manner worthy of a true Spartan, and be brought home upon it. This device shone conspicuous on Pescara’s banner and surcoat at the battle of Ravelma, where he was taken prisoner. Pescara also bore a sun, accompanied by Lucifer, the morning star. Motto, Hac monstrante viam, “Under this guidance," meaning either that he followed the path of his sovereign, Charles V, typified by the sun; or that he was ready to go to the wars in the East against the infidels. Pescara lies buried in the church of San Domenico Maggiore, at Naples. Above hangs his torn banner, and a short plain sword, said to be the same surrendered by Francis I. at Pavia. Punning in the spirit of the age, Ariosto wrote this distich : "Piscator maximus ille, Numquid et hic places cepit ? non : ergo quid ? urbes." (Roland Furieux XXXII,53)

Epaminondas, when mortally wounded and carried off the field by his soldiers, anxiously inquired if his shield was safe; being answered in the affirmative, he died showing signs of joy. Venus, when a morning star preceding the sun, is called Lucifer or Phosphorus; when following, and an evening star, Hesperus or Vesper. Thus Philips speaks of “The fair star of early Phosphorus." (John Philips, Cider, 1791). Vesper is frequently mentioned by the poets : "Late Vesper lights his evening star." (Virgile, Georgiques I) ; “Ere twice in murk and occidental dump / Moist Hesperus hath quench’d his sleepy lamp," (Shakespeare, All's Well that Ends Well) (Fanny Marryat Palliser, Historic Devices, Badges, and War-cries, 1870 - books.google.fr).

Mantinée serait ainsi présente dans les Abruzzes dès avant le XVIIème siècle et la préparation d'une croisade par le duc de Nevers Charles II de Mantoue (Autour de Rennes le Château : Les Bergers des Abruzzes : Crognaleto).

Il devient manifeste, si je ne me trompe, que tous les boucliers n’étaient pas capables d’offrir un bon moyen de transport. L’espèce d’infamie attachée par les anciens à la perte du bouclier, avait donné naissance au proverbe grec, si en vogue surtout à Sparte, aut cum hoc aut super hoc. (Voy. Furgault, Antiquités Gr. et Rem, 1787). Ausone, (voy. Ausonii opera, Paris, 1730, in-4°), Ausone, pris pour un moderne dans le Parnasse latin moderne, par J. Brunel, 1808, t. I. p. 14), en a fait l’objet du distique que voici : "Mater Lacoena clypeo obarmans filium, / Cum hoc, inquit, aut in hoc redi". C’était un point d'honneur pour tout guerrier de revenir avec son bouclier ou sur son bouclier: ni vivant ni mort, il ne devait jamais s’en séparer. Quand on l'entend de l'enlèvement des cadavres, je n'ai rien à dire : mais si l'on veut l'étendre encore à celui des blessés, je ne puis l'admettre qu'à titre exceptionnel : rien ne saurait plaider plus éloquemment en faveur de notre thèse que ce qu'apprend Quinte Curce sur Agis, roi de Sparte, qui se dévoua pour sauver sa patrie de la servitude dont la menaçaient les Macédoniens : grièvement blessé dans la bataille qu'il livra, en 330, à Antipater, lieutenant d'Alexandre, ses gardes le placèrent sur son bouclier pour le ramener au camp; mais il s'y trouvait si mal que, malgré son courage, il avait peine à supporter les douloureuses secousses qn'imprimait à ses blessures ce mode vicieux de transport (J.E. Petrequin, Du transport des blessés chez les anciens, Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon: Classe des lettres, Volume 15, 1874 - books.google.fr).

"Mater Lacana clypeo obarmans filium : Cum hoc, inquit, aut in hoc, redi" : Aristote écrit, que Gorgone femme du Roy Leonidas, fut la premiere qui employa ces paroles, voulant animer son fils qui partoit pour aller à l'armée, ce que les autres ou d'y rester, ou d'en raporter tout ce qu'on leur a donné (Abraham Nicolas Amelot de la Houssaie, Histoire du gouvernement de Venise, 1685 - books.google.fr, Della officina historica di Gio. Felice Astolfi, libri quattro, 1670 - books.google.fr).

Mantinée au XVIIème siècle

Dans le roman Les Bergeries de Vesper de Guillaume Coste (1618), le roi Midas figure sur un tableau qui représente la compétition fatale dont il fut l'arbitre. Mais cette image a une telle efficacité que celle qui regarde ce tableau, enceinte, accouchera d'un satyreau. [...] Le jugement de Midas qui arrête le regard de la dame et va être l'instrument de sa punition : Au sixiéme et dernier, étoit reprezenté le fol & grossier jugement que Midas fit de la Lyre d'Apollon à la Flutte de Pan Dieu des Bergers, qui voulut estimer le son de cette Flutte plus harmonieus & plus agreable que la Lyre de ce Dieu du mont Parnasse, que l'on voyoit là dépeint avec son Diadéme, resplendissant comme un Soleil, tenant sa Lyre de la main gauche, & de la droite son archer d'or, & à son côté les neuf divines Soeurs, & beaucoup d'autres Dieus, qui indignez de la folle sentence de Midas, metamorfozerent ses oreilles d'homme humain en celle d'un asne (Françoise Lavocat, La syrinx au bûcher: Pan et les satyres à la Renaissance et à l'âge baroque, 2005 - books.google.fr).

Les Bergers de Vesper font partie des pastorales du début du XVIIème siècle français comme l'Entretien des Illustres bergers (1634, dont la composition remonte au moins à 1628) de Nicolas Frénicle. Le roman de Nicolas Frénicle entérine cette modernisation de l'Arcadie qui prend souvent la forme d'une fable sur la perte d'un royaume. Il ne se déroule d'ailleurs pas en Arcadie, mais sur les bords de la Seine, où les bergers sont très ostensiblement les prête-noms d'une petite coterie poétique réelle. Ils accueillent cependant deux authentiques personnages romanesques, Anaximène et Cléomène, originaires d'Arcadie. La ville de Mantinée est citée comme le berceau familial du personnage; le choix de ce toponyme provient peut-être de la lecture de l'Arcadia de Sidney dans la traduction de Baudoin (Françoise Lavocat, L'Arcadie comme monde, réalité et fiction, Devant la fiction, dans le monde, 2009).

Les deux chefs de file du groupe littéraire des Illustres Bergers sont Guillaume Colletet (Cérilas) et Nicolas Frénicle (Aminte) : tous d’eux sont d’anciens libertins, sévèrement compromis à l’occasion du procès de Théophile de Viau (Autour de Rennes le Château : Poussin pouvait-il connaître le Jugement de Mantinée ?).

L'affaire marque un coup d'arrêt à la diffusion du libertinage dans la mesure où afficher ses opinions libertines peut conduire, à l’instar de ce qui est arrivé à Théophile de Viau, à la condamnation au bûcher et l'on constate une quasi-disparition des recueils licencieux jusqu'au XVIIIe siècle. Viau, malgré la protection qu'il reçoit de Luynes, est arrêté alors qu'il essaie de passer en Angleterre. Enfermé à la Conciergerie en 1623, il meurt peu après sa libération en 1626 (fr.wikipedia.org - Parnasse satyrique).

Les initiales des statues de l'église Saint Madeleine de Rennes le Château pourraient former le mot "gramma" (lettre en grec) en dessinant la lettre de Mantinée le N inversé (lettre "tsan" représentant possiblement le son "ts") (La Croix d’Huriel et Rennes le Château : GRAMMA : les initiales de statues de l’église de Rennes le Château).

Le 11 août 1887, au cours des fouilles menées à Mantinée par l'École française d'Athènes, l'archéologue Gustave Fougères met au jour trois plaques remployées dans le pavement d'une église byzantine. Lors de la publication de la découverte, Fougères propose de voir dans les trois plaques trois des côtés d'un piédestal rectangulaire décoré en bas-relief, et fait le rapprochement avec un passage de Pausanias qui, lors de sa visite de Mantinée, évoque : « un sanctuaire de Léto et de ses enfants ; c'est Praxitèle qui a réalisé les statues, deux générations après Alcamène ; sur leur base, sont sculptés une Muse et un Marsyas en train de jouer de l'aulos. » Fougères propose d'amender Mousa en Mousai, au pluriel, correction qui fait désormais consensus.

La figure de gauche représente le dieu Apollon assis, portant des cheveux longs, vêtu d'un chiton et d'un himation et tenant de la main gauche une cithare qui repose sur son genou gauche. De la main droite, il ramène à lui un pan de son himation. À droite, Marsyas, barbu, la jambe gauche et pliée et la droite tendue, joue de l'aulos (double flûte). Au milieu, un homme debout, barbu, coiffé d'une sorte de bonnet phrygien et vêtu d'un chiton à manque et d'anaxyrides (pantalon oriental), tient un couteau à la main. Sur la base des deux identifications précédente, on reconnaît en lui le serviteur qui, à l'issue du concours musical opposant le dieu et le satyre, va écorcher ce dernier (fr.wikipedia.org - Base de Mantinée).

Dans la guerre du Péloponnèse, Les Thébains échouèrent à prendre Sparte, défendue par Agesilas et son fils Archidamos.

Épaminondas était tenu maintenant à un coup d'éclat. Agésilas était revenu, et, avec l'armée spartiate, les Mantinéens, les Achéens et Corinthiens, les Athéniens, il disposait de 22.000 hommes : mais cette masse, à peine rassemblée, entre Tégée et Mantinée, était encore en désordre, les chevaux au piquet, les hommes au repos, lorsque, le soir du 17 juin 362, le chef thébain fonça sur elle, ses troupes rangées comme à Leuctres, le gros en retrait, et la colonne thébaine pointant en avant « comme l'éperon d'une trière ». La journée était à lui, lorsqu'il reçut dans la poitrine un javelot si bien lancé que le bois rompit et laissa le fer dans la blessure : le succès de l'armée thébaine fut gâché par cette chute du chef qui en faisait l'âme. On porta Épaminondas sur la colline qui domine la haute plaine arcadienne ; revenu à lui, il demanda son lieutenant Iolaïdas : « Il est mort, lui dit-on. - Et Diophantos? - Mort aussi. Il réfléchit un instant, puis : « Allons ! dit-il, faites la paix ! Et il ordonna aux médecins de retirer le fer qui, entravant l'hémorrhagie, retardait l'issue fatale. Les Thébains se résignèrent à renoncer à l'hégémonie du Péloponnèse, et une paix générale fut signée. Sparte seule refusa de souscrire à la perte de la Messénie, et s'enferma dans une attitude obstinément et sombrement hostile. Dès l'année suivante (361), les Thébains durent envoyer un élève d'Épaminondas, Pamménès, aider Mégalopolis à repousser les incursions laconiennes. La lassitude immense des États grecs suffisait à arrêter les grandes hostilités, mais non le désordre universel (Eugène Cavaignac, Histoire de l'antiquité, Tome 2, 1913 - books.google.fr).

Etoile à 5 branches : Vénus et Marie-Madeleine

Dans la construction du nombre d'or dans un carré, on retrouve les proportions du triangle égyptien (Michel Duneau, Christian Janot, La magie des matériaux, 1995 - books.google.fr).

Henry Lincoln (La clé du mystère de Rennes le Château) montre une structure pentagonale dans le tableau des Bergers d'Arcadie de Nicolas Poussin :

Par leur harmonieux mouvement, les planètes révélaient les mystères de la création divine. L'un des aspects de cette science anitque étudiait les invisibles figures que les planètes décrivent lors de leur révolution dans le firmament. Chaque planète, en torunant sur son orbite, atteint parfois une position où la Terre, le soleil et elle-même son,t alignés. [...] Une seule planète esquisse dans le ciel une forme géométrique parfaite. La forme pentagonale, la planète est Vénus. Avec ses cinq alignements également espacés sur une période de huit ans, Vénus dessine dans le cosmos le symbole occulte de l'étoile à cinq branches (p. 159).

Le jésuite Baudouin Cabilliau, qui fut professeur au collège d'Ypres, avait publié en 1625 une série de Madeleine en latin (Magdalena Peccatrix, Magdalena Pœnitens, Magdalena Exultans, Magdalena Sylva). Or le Panthéon classique figurait souvent dans ces poèmes, et en particulier Vénus. La déesse de l'amour jouait en effet son rôle dans la conversion de Marie-Madeleine ; la « toilette de Marie-Madeleine » était décrite selon les canons des nombreuses « toilettes de Vénus » de la Renaissance. Comme dans l'épopée de Pierre de Saint-Louis, la sainte était en outre appelée Nymphe, Dryade, Napée, et son triomphe était admiré des dieux marins. Mais, si la ressemblance est forte, au point de suggérer des emprunts importants du poème français aux poèmes latins, elle n'est pas entière : le jésuite recourait aussi à d'autres figures, les allégories de Prudence telles Spes, Fides, Charis (Alain Montandon, Marie-Madeleine: figure mythique dans la littérature et les arts, 1999) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Les communes de l’Aude, Saint Suplice et VLC : Côté Nord).

Différents hymnes de l’office de Marie-Madeleine on été retranchés ou ajoutés à différentes époques. Le pape Pie V (1566-1572), de son vrai nom Antonio Ghislieri, en changea les capitules. Il ajouta une hymne aux vêpres, et une autre aux laudes, celle justement qui nous intrigue. Clément VIII (1592-1605), Ippolito Aldobrandini, retrancha l'hymne des vêpres, et changea celle de matines, laquelle fut encore retouchée en 1631 par Urbain VIII (1623-1644), plus connu sous le nom de Mafféo Barberini. Ce dernier rectifia à son tour l’hymne des laudes tel que nous l’avons ci-dessus. Précisons tout de suite que cet ecclésiastique commença sa carrière dans l’administration papale dès 1589, année du couronnement du Roi de la Ligue Charles X archevêque de Rouen. Ligue qui fut justement inspirée en 1570 par Pie V, autre réformateur du bréviaire. Dans cette mouvance, n’oublions pas non plus le cardinal Francesco Barberini, neveu d’Urbain VIII, protecteurs de Nicolas Poussin. Or, après toutes ces révisions et ces changements faits à l'office de sainte Madeleine, l'unité de Dieu y demeure exprimée comme auparavant et Marie-Madeleine n’est plus considérée comme étant la pécheresse. Elle reste toutefois la sœur de Marthe (Les dernières sources du Grand Parchemin (part I) et (part II), 2008 - lemercuredegaillon.free.fr, Etienne Michel Faillon, Monuments inédits sur l'apostolat de Sainte Marie-Madeleine en provence, Tome II, 1848 - books.google.fr).

Les descriptions de la Sainte-Baume, présentes dans les poèmes de Dorat, Vannini, Cabilliau et Sautel, sont toutes construites sur une opposition entre les deux topoi du locus horridus et du locus amoenus. Pour Sautel, dans l'élégie VIII, Diua Magdalena in solitudine, chacun de ces deux lieux est haussé à la valeur de symbole, le premier comme lieu de l'amour profane, le second de l'amour sacré. Un jeu d'opposition mené terme à terme, l'intérieur d'un même distique ou d'un même vers, traduit la radicale opposition entre les lieux habités par Marie-Madeleine et ceux aimés de Vénus placés sous le signe de Cérès : Est ibi nulla Ceres, et ibi nulla Venus. La description de l'effrayant décor magdalénien, scandée par des La description de l'effrayant décor magdalénien, scandée par des propositions négatives qui traduisent son aridité et sa stérilité, propose d'y lire en négatif le tableau d'une nature riche et opulente. [...]

Détesté de Vénus et de son fils, le locus horribilis atteint finalement à la fonction symbolique d'espace protecteur face aux traits de l'amour profane : Non tamen alitibus nos impetet Me sagittis, Non solethis arcus ferre Cupido locis. [...]

Pour les autres poèmes du corpus, c'est la Sainte-Baume elle-même qui apparaît tantôt sous les traits du locus horridus, tantôt sous ceux du locus amoenus, en un jeu de métamorphoses proprement baroques. Domaine réservé de la sainte, milieu austère et sombre, elle est, pour Cabilliau, dans la pièce 29 du livre V, MAGDALENA in eremo plorat, le lieu de la souffrance, contrastant avec l'allégresse du monde extérieur : "Terra ridet, aethra ridet Ludit unda, ludit ales ; (...) Eiulat, gemit, quiritat". Inversement la grotte apparaît, dans l'élégie VII, du quatrième livre, Amor diuinus MAGDALENAM in antrum inducit, sous les traits du locus amoenus. Elle est, en effet, pour Marie-Madeleine un lieu de plaisir suggéré par le participe arridens, un havre de tranquillité : "Annuit, arridens tranquillo Magdala uultu. Ut proculab mundo deuia regna colat. "Iam mihi securae regia pacis erit."" La source qui s'y écoule est le symbole de la redéfinition positive : Hic agilipede lapsa, relapsa per aspera montis, Desilit aeria Nympha caduca petra. L'adjectif agilis, la reprise du verbe lapsa par son composé relapsa, et le verbe desilit soulignent la vivacité des eaux. Quant au topos de l'arbre gravé, hérité du corpus antique, il symbolise face à la postérité la pérennité des amours de la (Laurence Beck-Chauvard, La déréliction: l'esthétique de la lamentation amoureuse de la latinité profane à la modernité chrétienne, 2009 - books.google.fr).

"horridus" est un synonyme de "terribilis" (grisly en anglais) (Louis Thomassin, La méthode d'étudier et d'enseigner chrestiennement et utilement la grammaire, ou les langues, par rapport à l'écriture sainte: en les réduisant toutes à l'Hebreu, Tome 1, 1690 - books.google.fr).

Le "locus terribilis iste" renvoie alors à la Madeleine qui est en son église sur le fronton de laquelle cette locution est inscrite.

Les paysages terrestres les plus remarquables de la Jérusalem délivrée se concentrent principalement en quatre lieux: la forêt de Saron, le refuge pastoral d'Herminie (au chant VII), le château d'Armide sur la Mer Morte (X, 61 sq.) et la montagne dans une des Iles Fortunées, au sommet de laquelle apparaissent le palais et les jardins d'Armide (XV, 42 sq., XVI, 1 sq.). [...] La première évocation de la forêt de Saron (III, 56) comme d'"un bois/ (...) aux ombres néfastes, sauvage et ténébreux" peut prêter à équivoque, moins à cause de l'adjectif orrido (sauvage), qui comme horridus, son équivalent latin, désigne un lieu inhospitalier et impénétrable, que de ces "ombres néfastes" (nocenti), qui semblent annoncer d'emblée les spectres dont la forêt sera hantée plus tard, par les maléfices du magicien Ismen. Et au début du chant XIII (Str. 2-4), toujours avant l'intervention maléfique du magicien, le poète parle encore d'"ombre funeste" et d'une "horreur/ que l'on dirait infernale", qui effraie les bergers et les dissuade d'y pénétrer (faute d'un terme plus approprié, je ne peux que traduire par horreur le mot italien orrore qui renvoie une fois de plus au latin horror et, à travers lui, au locus horridus). Il n'en reste pas moins que la forêt où pénètrent, à la fin du chant III, les charpentiers envoyés par Godefroi couper les arbres pour servir au siège de Jérusalem n'a rien d'un lieu hanté. Elle est simplement une forêt millénaire, où animaux et oiseaux n'ont jusque là jamais été dérangés par l'homme; non point l'espace diabolique qu'en fera plus tard Ismen, mais un espace naturel originel, dont l'inhospitalité, pour effrayante qu'elle soit, n'a rien de surnaturel: un lieu non anti-, mais seulement anté-pastoral, vierge et donc totalement disponible et neutre jusqu'à l'intervention des Chrétiens, puis du magicien païen. [...] Quant aux loci amoeni, relativement nombreux dans la Jérusalem délivrée, ils ne sont à l'origine qu'une variante naturelle de la forêt: des clairières naturelles où la moindre densité des arbres et la présence d'eaux ont permis l'apparition de prairies fleuries et un afflux d'animaux sauvages et d'oiseaux. Tout comme la forêt vierge n'est pas ce rendez- vous nocturne de sorcières et de démons qu'imaginent les bergers et autres habitants des environs (XIII, 4-5), ces endroits enchanteurs ne sont pas des paradis terrestres où tout pousse naturellement et porte des fruits, comme l'Antiquité croyait erronément qu'il en existait dans les Iles Fortunées (XV, 35-37). Ce sont seulement des lieux où Yhorridus devient naturellement amoenus et donc habitable par l'homme, même si tous ne sont pas habités. Le poème du Tasse offre deux exemples d'occupation par l'homme de lieux où la nature se fait ainsi d'elle-même hospitalière: au chant XV (Str. 41), où sont fugitivement évoquées les maisons des paysans et les cultures visibles de la mer dans sept des dix Iles Fortunées, mais surtout au chant VII, dans la longue description du séjour d'Herminie parmi les bergers. La clairière où l'héroïne s'endort épuisée après deux jours de fuite éperdue à travers le labyrinthe ténébreux de la forêt, et où elle découvre à son réveil les "demeures solitaires des bergers", n'est, dans son aspect, rien d'autre qu'un locus amoenus des plus conventionnels: eaux claires murmurantes, arbres et arbustes, herbe et fleurs, oiseaux chanteurs. Dans le contexte du poème, l'endroit représente non seulement un havre de paix étranger à "toutes les forces et toutes les valeurs qui s'affrontent" dans l'espace épique, mais plus généralement un refuge à l'écart du monde moderne et de sa civilisation: où significativement a fait retraite, pour vivre pauvre et sans ambition avec sa famille des produits de son troupeau et de son jardinet, un ex-gardien des jardins royaux de Memphis écoeuré par les "cours iniques". Mais plus que comme théâtre d'un épisode dont la critique a - non sans exagération - maintes fois dénoncé la piètre fonctionnalité et l'ambiguïté dans un poème par ailleurs expressément composé à la gloire de la juste guerre chrétienne et des valeurs qu'elle incarne, le refuge pastoral vaut, semble-t-il, par le contraste qu'il instaure avec d'autres lieux idylliques, et en premier lieu avec le luxuriant jardin du château d'Armide sur la Mer Morte (X, 62 sq.) (Paul Larivaille, Paysages de la Jérusalem délivrée, Le Paysage à la Renaissance, 1988 - books.google.fr).

L'Etoile de Rennes les Bains

Le triangle 3-4-5 peut être obtenu à partir d'un carré et le nombre d'or. L'inverse aussi (Michel Duneau, Christian Janot, La magie des matériaux, 1995 - books.google.fr, La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : La Carte de La Vraie Langue Celtique : Carte et psaume).

Le Cugulhou (celui à l'ouest, "Cugulhou du couchant" page 306) permet de construire une étoile à 5 branches avec le Cardou et la Fontaine des Houns. Sa construction coïncide avec le carré, peut-être approximativement car la démonstration mathématique, confirmant ou non, ne sera pas faite.

Le centre de cette étoile semble près du calvaire du jubilé Delmas 1854 de Rennes les Bains.

Cugulhou et le psaume 78

Il est inutile d'insister sur l'assertion des habitants du pays, par rapport à ces croix grecques, car le nom même de Cugulhou fait la lumière sur ce sujet. Ces roches sont de vrais ménirs, mais vilains et ne présentant point la forme ordinaire des autres pierres levées, to cock, relever, redresser, – ugly (eugly), laid difforme, vilain, – to hew (hiou), tailler –. A partir de Cugulhou, reparaît une assise de roches de grès grossier, se dirigeant vers le ruisseau du Carlat. Ce ruisseau dont les bords sont abruptes, est rempli de blocs de pierre qui barrent son cours et forment des chutes multipliées. Il serait plus que difficile de tracer un chemin carrossable longeant ce petit cours d'eau ; nos ancêtres en ont témoigné leur chagrin en le nommant Carlat, – car, chariot, – to loath, détester, avoir de la répugnance –. (VLC, p. 233)

Le blason de Jérusalem du temps des croisades est composé de croix grecques. Le psaume 78 parle du tas de ruines qu'ont fait les païens de la ville (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre III - Ps. 78).

Voici littéralement traduit le passage des annales Bénédictines : « Tous s'accordent à dire que Pierre l'Hermite fut prêtre. Il n'y a pas non plus le moindre doute au sujet de sa profession monastique. C'est ce qu'affirment directement les écrivains contemporains, surtout Guibert, qui, dans la description de son costume de moine, lui assigne une longue tunique surmontée d'une cape ou cuculle, d'où lui fut donné par Anne Comnène, au livre x de l'Alexiade, le nom de Coucoupctros, c'est-à-dire Pierre l'encapuchonné, nom qui fut également donné à Pierre Abélard par Foulques, prieur de Diogile, dans la lettre qui porte pour suscription Petro Cuculiato, ainsi que l'a remarqué le célèbre Ducange dans ses notes sur Anne Comnène relatives à Pierre l'Hermite. Quant au lieu où Pierre professa la vie monastique, Guibert ne l'explique pas clairement en disant qu'il avait mené la vie solitaire sous un vêtement monastique dans je ne sais quelle partie supérieure des Gaules. Ce qui est expliqué dans la Chronique du chanoine de Laon, citée avec éloge par Ducange, dans laquelle il est dit que Pierre l'Hermite, du territoire d'Amiens, avait d'abord été moine à St-Iligaud, dans le Forez, et qu'ensuite, devenu prédicateur, il s'était vu suivi par une telle multitude de peuples, comblé de tant de présents, acclamé par un tel renom de sainteté, que les vieillards n'avaient point souvenance qu'un homme eût jamais reçu tant d'honneurs. Le monastère de St-Piigaud est du diocèse de Mâcon. C'est peut-être de ce lieu que Pierre l'Hermite partit pour la Terre-Sainte, au retour de laquelle il exposa la triste situation des chrétiens au pape Urbain. » (Michel Vion, Pierre L'Hermite et les croisades, ou, La civilisation chrétienne au moyen-âge, 1853 - books.google.fr, Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Les T de la dalle verticale de Marie de Nègre : saintes lances).

Pendant le concile de Clermont en 1095, le pape Urbain II prit place à la tribune (pupiltum). A sa droite on voyait l'apôtre populaire, Pierre l'Ermite, avec le bâton de pèlerin et le manteau de laine qui lui avaient attiré partout le respect et la vénération des multitudes. La tradition rapporte que Pierre l'Ermite se prosterna aux pieds du pontife et que le visage, inondé de larmes, d'une voix entrecoupée de sanglots, il supplia le vicaire de Jésus-Christ de prendre en main la cause des chrétiens de Jérusalem. Cet incident d'ailleurs fort vraisemblable n'est rapporté par aucun auteur contemporain. Des chroniqueurs de date plus récente (XIIIe et XIVe siècle)le donnent pour certain, et citent même le discours que, d'après l'ordre du pontife, Pierre l'Ermite aurait ensuite adressé à l'immense assemblée. Si le fait eut lieu, on peut se rendre compte de la vive émotion produite sur les assistants par le Jérémie nouveau qui personnifiait à tous les regards les malheurs et les espérances de Jérusalem. Quant au discours du pape, il fut digne de l'éloquence du pontife, de la majesté de l'auditoire, de la grandeur du sujet. "Frères bien-aimés, dit Urbain II, vous n'avez pu sans éclater en gémissements et en sanglots entendre le récit des désastres de Jérusalem, d'Antioche, de toutes les autres cités de l'église d'Orient. Pleurons tous, pleurons encore, que nos cœurs se fondent en larmes, nous tous, misérables et infortunés, à qui il était réservé de voir s'accomplir la prophétie du Psalmiste: « Ô Dieu, les gentils ont envahi votre héritage, ils ont souillé votre temple saint, ils ont fait de Jérusalem un monceau de ruines. Ils ont livré les cadavres sanglants de vos serviteurs en proie aux oiseaux du ciel, les corps mutilés de vos saints à la dent des bêtes farouches. Ils ont versé leur sang comme l'eau dans les fossés de Jérusalem, et nul ne reste pour leur donner la sépulture » (Ps. LXXVIII, 1-3)" (Joseph Épiphane Darras, Histoire générale de l'Église depuis la Création jusqu'à nos jours (jusqu'au XIIe siècle par J.-E. Darras, jusqu'au pontificat de Clement VII par J. Bareille, terminée par J. Fèvre), Tome 23, 1862 - books.google.fr).

La résistance de Samuel à l'insulte que le peuple adressait à Dieu par sa demande, la réponse du Seigneur et l'obstination du peuple démontrent avec évidence l'exercice direct de l'autorité divine sur les Hébreux. Ce gouvernement théocratique est gravé dans le nom de Josué, ou Iehosuah, comme porte le texte hébraï que. La première partie de ce nom se compose des lettres, i, he, u, i, renfermés dans Jehova, et la deuxième partie comprend le verbe to sway (soué), gouverner, commander ; ces deux parties, dans leur réunion, produisent Iosoué, c'est-à-dire, gouvernement de Jehova. La langue hébraïque-chaldéenne est impuissante à traduire littéralement Josué. La seule expression qu'elle ait pu avancer pour son interprétation est iehoscua, sauveur, et elle est encore fort loin de la composition exacte de Josué. [...] ...le nom de Jésus, sauveur et rédempteur... (VLC, p. 78)

L'auteur de la lamentation nationale du psaume 79 [78 Vulgate], que beaucopup d'exégètes situent après les grandes catastrophes qui mirent fin à l'indépendance des royaumes d'Israël et de Juda, fait également appel à la gloire du nom de Dieu : Aide-nous, Dieu de notre salut, par égard pour la gloire de ton nom ; pardonne, Yahweh, nos péchés, délivre-nous, à cause de ton nom... (R. Tournay, Sur quelques rubriques des psaumes, Travaux, Numéro 4, Institut catholique de Paris, 1956 - books.google.fr).

La revendication concrète, celle de la conquête de Jérusalem, est sans conteste une innovation qui n'avait jamais été formulée au cours des quatre siècles qui précèdent les Croisades. La position de la chrétienté à l'égard de ces deux axiomes était, c'est le moins qu'on puisse dire, ambiguë ; en fait, son évolution au cours des siècles trace une trajectoire très sinueuse. Commençons par la fin. Raimond d'Aguilers, le chroniqueur de la croisade provençale, ne peut se contenir quand il décrit, dans son Historia Francorum qui ceperunt Iherusalem\l'assaut final des croisés sous les murs de Jérusalem, le 15 juillet 1099. Les versets de l'Ancien Testament coulent sous sa plume : « C'est ici la journée que l'Eternel a faite, qu'elle soit pour nous un sujet d'allégresse et de joie » (Psaumes, 118, 24). [...]

Mais il n'y a là aucune invention personnelle ; tel était bien l'état d'esprit de toute l'armée des Croisés. Le royaume croisé prendra bientôt le nom de « Royaume de Jérusalem » ou de « Royaume de David ». Quelques mois après la conquête de Jérusalem, au cours de la bataille d'Ascalon, un chroniqueur croisé décrira les combats entre Croisés et troupes égyptiennes comme une bataille entre les Israélites et les Amalécites. Un an après, Beaudoin Ier sera couronné de la couronne de David dans la ville de Bethléem et, ultérieurement, au cours du siège de Césarée, le patriarche de Jérusalem expliquera aux musulmans que les Croisés ne leur prennent pas leur pays ; qu'ils ne font que rédimer ce qui appartient de droit à saint Pierre. [...]

On peut allonger la liste des citations et images empruntées à la Bible, ou, plus précisément, à l'Ancien Testament, et qui colorent les chroniques de la première croisade ; mais ce qui précède suffit pour illustrer l'état d'esprit des premiers Croisés. Mais il faut souligner que tout cela est nouveau dans le contexte de l'époque, et on n'en trouverait aucune trace un siècle auparavant. Si l'on revient mille ans en arrière, à l'époque de l'Epître aux Galates (4, 22-26), on se trouve à la source d'une vision diamétralement opposée qui va prédominer dans la chrétienté pendant un millénaire ; ce sera la vision officielle du christianisme et constituera une barrière formidable opposée aux conceptions divergentes. On lit dans l'Epître : « Car il est écrit qu'Abraham eut deux fils, un de la femme esclave et un de la femme libre. Mais celui de l'esclave fut engendré selon la chair (secundum carnem natus est), et celui de la femme libre le fut en vertu de la promesse (per promissionem). » Il y a là une allégorie : ces femmes sont les deux alliances. L'une, celle du mont Sinaï, enfantant pour l'esclavage : c'est Agar — c'est le mont Sinaï en Arabie — et elle correspond à la Jérusalem actuelle (quae nunc est), car elle est dans l'esclavage avec ses enfants. « Mais la Jérusalem d'en haut est libre, c'est elle qui est notre mère. » Et dans l'Apocalypse (21, 10) : « Il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne. Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d'auprès de Dieu. » Il n'est pas de notre propos, et il est certainement au-delà de ma compétence, d'analyser le contexte de ces idées qui ont été déterminantes pour la formation de la vision chrétienne pendant des siècles. Ce qui compte pour nous est le fait que dans la confrontation des temps « sous la Loi » avec ceux « sous la Grâce », les chrétiens ont hérité le statut de nation élue, étant l'Israël iuxta spiritum, alors que les Juifs restaient Israël à un niveau inférieur, celui de iuxta carnem. Jérusalem, la Jérusalem terrestre, a perdu sa stature et son importance pour la nouvelle vision chrétienne, universelle. Jérusalem, ou plutôt ses ruines dans les monts de Judée, n'est plus qu'un souvenir historique : le site historique de l'histoire antique et celui de la Passion du Christ. Elle est encore un témoignage vivant — ou plutôt un témoignage silencieux, ruiné, mort — de la prophétie mémorable du Christ quand il avait contemplé la ville du haut du mont des Oliviers (Mat., 24, 1-2) : « Ses disciples s'approchèrent pour lui en faire remarquer les constructions. Mais il leur répondit : «Voyez-vous tout cela ; en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée.»» Ces trois données : le nouvel Israël iuxta spiritum, la future Jérusalem céleste descendant du ciel, et les ruines de la Jérusalem terrestre, vivant témoignage du rejet des Juifs par la Providence, domineront la vision et l'exégèse chrétiennes des siècles suivants. Toutefois, l'idée que les chrétiens étaient les héritiers des Juifs, qu'ils avaient hérité l'Ancien Testament et les promesses d'un avenir glorieux à la fin des temps, ne constituait pas une revendication sur la Terre sainte ou sur Jérusalem. Dans la nouvelle conception chrétienne, la Terre sainte et Jérusalem perdaient de leur signification et de leur importance. On peut dire, au contraire, que la mission chrétienne, solidement fondée sur saint Paul, élargissait l'abîme creusé entre le judaïsme et le christianisme. Pourtant, la nouvelle exégèse ne réussit pas à oblitérer des croyances et des conceptions plus anciennes et très profondément enracinées. Il était difficile d'annoncer le remplacement de la Jérusalem historique et d'éluder simplement le précepte des trois pèlerinages annuels à la Ville sainte, et en même temps d'accepter l'Ancien Testament comme l'Ecriture sainte (J. Prawer, Jérusalem terrestre, Jérusalem céleste, Jérusalem, l'unique et l'universel: données et débats, 1979 - books.google.fr).

Le centre du pentacle

Il existe bien à Rennes-les-Bains deux calvaires attribués à un curé Delmas, l’un daté de 1856 et l’autre de 1854, et le curé de la paroisse à ces dates était effectivement un certain abbé Jean Vié, ami de Gasc puisque récipiendaire de la fameuse Crucifixion offerte par ce même Gasc Le calvaire Delmas, celui du jubilé de 1854, se trouvait sur la petite route de Montferrand. La « voie » est donc toute trouvée et il suffit donc, à partir du calvaire de 1856, de tracer une ligne imaginaire qui va passer sur le second calvaire Delmas, celui du jubilé de 1854, se trouvant sur la petite route de Montferrand pour arriver très exactement sur le Pech d’en Couty à Sougraigne. Le magnifique alignement des calvaires ne perdura que jusqu’à la fin des années 1870 puisque certains aménagements sur la route de Montferrand firent que celui de 1854 fut quelque peu déplacé (les traces de son nouveau scellement sont toujours parfaitement visibles) (Franck Daffos, La véritable utilité du jumelage des deux tableaux de Rennes-les-Bains, 2015 - www.editions-arqa.com).

L’ombilic de Rennes-les-Bains est le calvaire du jubilé. Comme les 2 autres calvaires, celui d’entrée du village et celui dit "Pétrus", son socle est un tronc de pyramide en grès et il porte le nom de PIERRE DELMAS. Sa brève inscription : JUBILE DE 1854 / Pre DELMAS. Le 4 est un L barré verticalement donnant "le signe de la croix qui permet de vaincre" son jeu.

Deux abbés Delmas se sont succédés au presbytère de rennes-les-bains. Tous deux se prénommaient ANTOINE. 9 Oct. 1664 - 20 Juin 1731 et 1674 - 1707. Le premier est l’auteur du fameux manuscrit Delmas daté de 1709. La présence d’un troisième Delmas, prénommé Pierre et qui aurait conduit la paroisse après les 2 Antoine, n’est pas avérée. L’abbé jean vié entendait honorer ce prêtre bâtisseur en érigeant ses 3 clavaires. (marc, Le Serpent Rouge, 2015 - les-sans-hulotte.net).

Pierre Delmas, originaire de Brenac, est maire de Rennes les Bains entre novembre 1852 jusqu'en 1861. Il succède à Baptiste Jaffus qui le remplacera à nouveau par la suite. Le mandat de Pierre Delmas correspond sans aucune ambiguïté possible à la date indiquée sur les socles des trois calvaires.

Pierre Delmas est né le 7 janvier 1789 sous le patronyme complet de Jean Henry Laurent Pierre Delmas. Ses parents sont Augustin Delmas et d'Angélique Cauneille, l'une des sœurs de François Cauneille qui fut curé de RLB 1780 à 1804. C'est d'ailleurs François Cauneille qui les maria aux Bains de Rennes en 1786 en présence d'Antoine Bigou. Pierre, boulanger âgé de 30 ans, a épousé Catherine Saint-Loup (originaire des Bains) le 10 novembre 1818 à RLB.

Les 3 croix de Rennes-les-Bains font partie intégrante des monuments qui intriguent tant les chercheurs d'hier que ceux d'aujourd'hui. Le mot jubilé renvoie immédiatement au caractère religieux du monument. Dans l'église catholique, depuis 1400, le jubilé est une période de pardon, de conversion et d'efforts spirituels ayant lieu tous les 50 puis 25 ans, consacrée à la rémission par la pénitence des peines temporelles dues aux conséquences du pêché. Des jubilés ont été célébrés au cours de l'histoire notamment lors de grandes épidémies comme la grande peste. Lorsqu'on se penche sur l'actualité de l'année 1854, on apprend que la France est touchée par une épidémie de choléra qui provoqua 143 000 morts sur tout le territoire et cela, alors que la précédente datait seulement de 19 ans (1835). Le département de l'Aude n'est pas épargné, on compte 4966 décès en quelques mois dont 525 à Carcassonne avec un pic saisissant durant la période estivale. En édifiant ces 3 croix et en y gravant son nom, Pierre Delmas marque de son empreinte le territoire de Rennes-les-Bains comme l'a fait auparavant son oncle François Cauneille ainsi que tous ses prédécesseurs ecclésiastiques qui se sont succédé dans la paroisse (Léa Rosi, avril 2018 - www.renne-le-chateau.com).

Les 3 croix renvoient au Golgotha et la crucifixion du Christ et des deux larrons (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : La Carte de La Vraie Langue Celtique : Carte et psaume).

Le jubilé est une indulgence solennelle dont on fixe le premier établissement à l'an 1300 ; temps auquel le pape Boniface VIII, publia la bulle Antiquorum, cap. 1, de Pœnit. et remiss. [...] Clément VI réduisit l'indulgence de 100 ans, que la bulle de Boniface VIII, n'avait pas eucore appelée jubilé, à tous les cinquante ans (Cap. Unigenitus 2, eod.). Mais avant que les cinquante ans fussent écoulés, Urbain VI, restreignit ce temps à trenle-trois ans, eu 1389, sur le fondement que Jésus-Christ avait vécu ce nombre d'années sur la terre. En conséquence il ordonna que le jubilé serait l'année suivante 1390 ; mais celle institution ne se conserva que pendant le schisme. L'Eglise de Rome revint après aux cinquante ans de Clément VI. Paul II, en 1468, réduisit encore le jubilé à vingt-cinq ans; ce qui fut confirme par Sixle IV en 1478. (C. Quemadviodum 4, de Pœn. et rem. in extrav. commun.) Enfin Sixte V l'étendit à toutes les églises sans aller à Rome (Droit canon, Encyclopédie théologique, Tome 10, Migne, 1862 - books.google.fr).

Lévitique 27,16-25 : Toute personne pouvait vouer à l'Éternel une partie de son champ, mais non le champ tout entier. Néanmoins, le droit de rachat lui était conservé jusqu'en l'année jubilaire. Si cette année s'écoulait sans avoir usé de ce droit, la portion du champ devenait propriété du trésor, qui le vendait pour tout l'intervalle de ce jubilé au jubilé suivant, sans que le donataire eût liberté de le racheter Mais quand le second jubilé arrivait, si le donataire avait cessé de vivre, le champ rentrait dans sa famille, attendu qu'il n'existait pour personne dans l'État, comme on s'en est déjà convaincu, le droit de vendre ni d'acheter d'une manière absolue. (C'est ce qui explique la différence indiquée dans le texte entre la possession patrimoniale du donataire et le champ qu'il possède par acquisition. Pour celui-ci, le champ d'acquisition, le premier jubilé produit son plein effet. Soit que le donataire vive ou ait terminé sa carrière, l'objet donné retourne à son propriétaire primitif. Mais pour son champ patrimonial, le droit d'aliénation dure jusqu'à sa mort et peut passer par conséquent sur deux jubilés). La même condition s'appliquait à la portion du champ que le citoyen avait vouée au sacerdote lui-même; car dans ce cas, comme dans plusieurs autres, le mot propriété perpétuelle n'exprime que le temps compris entre deux ou trois jubilés (Joseph Salvador, Histoire des institutions de Moïse et du peuple hébreu, Tome 1, 1862 - books.google.fr).

L'institution du Jubilé (Lévitique 25, 8-34) veut aider les croyants à rétablir un lien avec Dieu et, en même temps, à rétablir un lien de justice avec les frères. Une invitation dans trois dimensions connues : la libération des esclaves, la remise de la dette et la restitution des terres confisquées : trois invitations faites à tous pour retrouver l'intégralité de la liberté offerte par Dieu à son peuple au sortir du pays d'Égypte. Trois invitations pour habiter dans le pays en sécurité, tant il est vrai que ces trois éléments sont sources de paix. Si chacun peut entrer dans le bien de la liberté, nul n'éprouvera plus jamais l'envie de vouloir l'arracher à l'autre. La liberté offerte par le Dieu de la libération d'Égypte est une foi structurante pour la vie de tous. Pourtant, lentement, cet appel, ce souci de la justice et du droit fait au pauvre se transforment en une suite d'obligations sans plus de fondements qu'elles-mêmes. Les six cent treize préceptes concrets que les pharisiens ont mis en place pourraient n'être rien d'autre que des contraintes extérieures. Jésus qui, face à l'invitation fondatrice à lier amour de Dieu et amour des frères, reproche aux pharisiens de s'être séparés et écartés de la source (Bernard Lorenzato, Olivier Pety, Le pauvre, huitième sacrement, Tome 1, 2008 - books.google.fr).

L'épisode des épis de blé du petit parchemin entre dans ces dernières considérations

1854 + 25 = 1879

Le jubilé, 50 ou 25 ans, est un multiple de 5. Avec 25 ans et en se porjetant vers l'avenir et non le passé, 1879 est une année particulière.

Selon l'abbé Trithème, sa Chronologia mystica assigne les rangs des dominations planétaires : Orifiel est l'esprit de Saturne; Anael l'esprit de Vénus ; Zachariel l'esprit de Jupiter ; Raphaël l'esprit de Mercure ; Samaël l'esprit de Mars. Gabriel l'ange de la lune gouverne le monde de 1525 jusqu'en 1879. Après c'est Michel esprit du Soleil jusqu'en 2233 puis de nouveau Orifiel. Anael a régne en 109 de notre ère et revient en 2587.

Selont Roussat, il y a un décalage de 8 années : Saturne règne en 2242 (Pierre Brind'Amour, Les premières centuries, ou, Propheties: (édition Macé Bonhomme de 1555), 1996 - books.google.fr).

Un calvaire de Valmigère est daté aussi de 1854 avec un 4 jupitérien (Autour de Rennes le Château : Valmigère LIXLIXL : saint Louis).

Pre Delmas pour pré d'elmas ou champ d'elmas

"khunakhin" est le nom d'une pierre précieuse, que ce passage du Grand Bundehesh assimile clairement au diamant « ît gôhâr almâst ». Ce mot almâst, persan elmas, est certainement emprunté au grec "adamas" : avec le changement très fréquent du d en l (Revue de l'histoire des religions, Volume 16 ; Volumes 31 à 32, 1895 - books.google.fr).

Mehmed Pacha « le Diamant » (1662-1697) : En turc, Elmas Mehmed Pacha. Vizir très jeune, il fut grand vizir sous Mustafa Ier. Au cours de la guerre contre la Hongrie, il mourut sur le champ de bataille (Cinq villes: Istanbul, Bursa, Konya, Erzurum, Ankara, 1995 - books.google.fr).

Camille Flammarion compare Vénus à un diamant (Camille Flammarion, Astronomie populaire (1879), 2014 - books.google.fr).

Dans un roman limousin en langue occitane, l'accoutrement de Charlemagne comprend un diamant qui en langue limousine se dit "lugra" :

Un manteau tout bordé de martre zibeline agrafé sous son cou avec une pierre fine, l'habille noblement, en le laissant à l'aise ; un diamant luit à son front comme l'étoile du soir (Un dieman a soun frount luzis coum'un lugra) ; une grosse améthyste attache ses sandales, dont les semelles d'or sonnent sur le pavé (Charlemanha) (Joseph Roux, Charlemanha, geste limousine, Revue du Lyonnais, Volume 6, 1883 - books.google.fr).

Vénus qui s'appelle à peu près partout l'Etoile du berger, est nommée, eu Limousin lou Lunou, la petite lune ou lou Lougra, le diamant, en Provence, lou Lugar, le flambeau, la Bello Estello, la Belle étoile, à cause de son éclat (Paul Sébillot, Le folk-lore de France, Tome I : le ciel et la Terre, 1904 - books.google.fr).

Le mot aimant vient d'adamantos. Les Grecs et les Latins ont donné le même nom au diamant et à l'aimant. Vénus déesse de l'amour est ainsi comparée au diamant/aimant.

"le diamant, ce pentacle géométrique, d'un feu dur et perçant" (L'oeil écoute, 1941) (Paul Claudel, Œuvres complètes, Tome 17, 1950 - books.google.fr).

Les pétales qui emprisonnement le pentacle chrétien sont les écailles du désir en nous incarné. Les premiers sont les désirs du corps, l'instinct charnel, écorce dont l'initié doit se dépouiller pour devenir semblable aux anges a l'esprit pur, tout comme la chrysalide brise sa coque pour naître papillon. La seconde enveloppe est celle de l'âme qu'il faudra briser pour acquérir la vertu, diamant céleste qui filtre et condense le rayon de la Vérité. Les pétales intérieurs sont les antennes de l'esprit, les erreurs dont l'être doit se libérer pour atteindre à la sagesse suprême et planer, aigle vermeil, au delà des orages terrestres, les yeux fixant sans ciller les éclairs du soleil des mondes (Maurice Boué (1878-1940), Le secret de la rose + croix, Les Entretiens idéalistes: revue mensuelle d'art et de philosophie, 1906 - books.google.fr, litteraturepopulaire.winnerbb.net).

Cette borne est fort curieuse ; elle porte sur la face qui regarde Coustaussa, un écusson, sans doute celui du seigneur de ce village, et sur la face opposée, un autre écusson, du seigneur de Rennes, accusant des différences très grandes avec le premier. Il est inutile d'insister sur l'assertion des habitants du pays, par rapport à ces croix grecques, car le nom même de Cugulhou fait la lumière sur ce sujet. Ces roches sont de vrais ménirs, mais vilains et ne présentant point la forme ordinaire des autres pierres levées, to cock, relever, redresser, – ugly (eugly), laid difforme, vilain, – to hew (hiou), tailler –. (VLC, p. 233)

On connaissait, bien avant le seizième siècle, dans les trésors des églises, des diamants épais, taillés avec table et culasse, les bords supérieurs abattus en biseaux. L’inventaire des joyaux de Louis, duc d’Anjou, dressé de 1560 à 1568, signale des diamants taillés. On y voit figurer un diamant plat à six côtés, un diamant en cœur, un diamant à huit côtés, un diamant en forme de losange, un gros diamant pointu à quatre faces, un reliquaire dans lequel est enchâssé un diamant taillé en écusson, etc., etc. Il y a plus encore: cent cinquante ans avant les premiers travaux de Louis de Berquem, il existait à Paris, au carrefour de la Corroyerie, plusieurs tailleurs de diamants. On a même conservé le nom d’un très-habile ouvrier qui fit faire de notables progrès à l’art de la taille du diamant. Il s’appelait Herman, et vivait tout au commencement du quinzième siècle. Les chroniques nous apprennent que, dans un splendide repas donné au Louvre, par le duc de Bourgogne, au roi et à la cour de France, en 1405, le duc offrit à ses nohles invités onze diamants qui furent estimés 736 écus d’or, monnaie de l’époque. Il n’est pas présumable que ces diamants fussent des diamants bruts, bien qu’il ne soit pas fait mention explicite de leur taille (Louis Dieulafait, Diamants et pierres précieuses, 1874 - books.google.fr).

Un écho au diamant se trouve à la page 103 de La Vraie Langue Celtique :

Le mot miel, en Kabyle tament, reproduit cette pensée que la douceur finit toujours par apprivoiser et dompter – to tame (tème), dompter, apprivoiser, to end, finir. (VLC, p. 103)

Les Grecs appelaient le diamant indomptable parce qu'ils ne surent pas le tailler, les Romains conservèrent l'expression, même alors que, dans la grande vogue des pierres gravées, leurs habiles artistes eurent découvert la propriété du diamant, non-seulement d'entamer les pierres les plus dures, mais de s'entamer lui-même. Le secret de la taille du diamant ne réside pas seulement dans la découverte des propriétés du diamant à se tailler lui-même, il est lus encore dans l'invention d'une combinaison mathématique qui donne au diamant taillé tout son éclat (Léon de Laborde, Glossaire Français du Moyen Âge, 1872 - books.google.fr).

Des mots en rapport étymologique avec "dompter" se trouvent dans plusieurs pages de la VLC, en partuculier la 138 avec indomptable (cf. le golem du psaume 138).

The Lasque, thin, flat, and oval, where all the angles have disappeared, is evidently his Ethiopian, the size of a gourd-seed, and of a somewhat similar colour, a pale yellow. This, it is especially remarked, was the only kind known to the earlier mineralogists, studied by Pliny, and was said to be found near Meroe in Ethiopia; but Ethiopia was a vague term for the remotest East, and the Egyptian Meroe was confounded with Mount Meru in Hindostan. The Macedonian found in the gold-mines of Philippi was also a Lasque (cucumis semini par). The Arabian resembled the Indian in all respects, but was smaller. The Androdamas had a silvery lustre, like the Adamas, but was always square, and resembled a die in shape. Here we have the cubic crystal, the faces of which are never polished, but covered by a semi-opaque striated varnish. Lastly, the “Cenchros” is described as like a millet-seed; or the spherical, an abnormal form where the crystallisation radiates from the centre, preventing all artificial polish, and hence designated Bort (Bastard, in Provençal), from Abortus. Of the six kinds into which Pliny divides the Adamas the four above described are doubtless all forms of the true Diamond. The minute size is enough to demonstrate this; for how else could inconspicuous stones have been so highly valued—stones, too, whose minuteness can only be exemplified by the comparison to a gourd-seed or a grain of millet ? But, besides these, two kinds remain rejected by Pliny himself as “degenerate, and possessing nothing of the Adamas but the honour of the name.” These were, the “Cyprian, of a bluish tinge (vergens in aérium colorem), most valuable as an amulet," and the Siderites of a steely splendour, and exceeding all the others in weight.” Both these were Sapphires, as their blue or grey colour, and greater specific gravity, prove, coupled with the remark that both could be drilled by means of another Diamond, i.e. a true one. It is a singular coincidence that Epiphanius (a Cyprian bishop, by the bye) describes the Adamas as of a sky colour (depoetes). This, according to him, formed the “Declaration” or Urim and Thummim worn over the high priest's breastplate; “the change in the colour of which, when he came out from the sanctuary, manifested the favour or anger of Jehovah.” Certain stones were used in jewelry a century ago under the name of “Diamonds of Baffa.” (Paphos), but the remembrance of what they really were is now entirely lost in the trade; some conjecturing them to have been Jargoons, others only crystals. Lessing, however, was inclined to consider them as something more akin to the realstone than either of these. Pliny remarks that the Diamond is | the companion of gold, and seems only to be produced in gold itself. He is here correct, though perhaps it may be but by an accidental coincidence; for all the Diamond-mines, the discovery of which is recorded, have been brought to light in the pursuit of alluvial gold-washings. [...] We must, however, suppose that they used for this purpose only the Lasque and the Bort, stones of an ugly form, and too dull to serve as ornaments; just as in our day these kinds are pounded up to make the diamond-dust used by lapidaries (Charles W. King, The Natural History, Ancient and Modern, of Precious Stones and Gems and of the Precious Metals, 1865 - books.google.fr).

Un des diamants de la Couronne britannique est le Koh i Noor, signifiant montagne de lumière, et offert à la reine Victoria contemporaine de La Vraie Langue Celtique.

Les Britanniques le confisquent en 1849 à Dhulîp Singh, son fils, dernier souverain sikh, alors âgé de 11 ans, lorsqu'ils s'emparent de son état et de tous ses biens. Le diamant est présenté, le 3 juillet 1850, à la Reine Victoria, pour le 250e anniversaire de la Compagnie anglaise des Indes orientales. En 1852, sous la supervision du prince consort Albert, il est taillé, passant de 186 à sa masse actuelle de 105 carats soit de 37,21 à 21,61 g pour améliorer sa brillance, puis est monté sur une tiare avec plus de deux mille autres diamants. En 1936, la pierre est installée sur la couronne de la nouvelle reine Elizabeth, l'épouse du roi George VI (fr.wikipedia.org - Koh-i Nor).

Le roughcast/Golem, ébauche ou embryon, se métamorphose en diamant.

Les apparitions du Golem apparaissent «comme une œuvre d'art spirituelle, sans conscience d'elle-même — une œuvre d'art qui naît de l'informe, tel un cristal, selon des lois immuables» (G, 44). En cette taille imaginaire, l'informe trouve sa forme parfaite, le diamant dont la symétrie trahit la perfection ; en lui, l'être retrouve ses structures profondes, physiologiques et psychiques : car, selon Meyrink, nos cellules sont édifiées d'après un modèle géométrique : cubes, pyramides, sont des volumes parfaits. Et ces figurations géométriques qui représentent le contour épuré, spiritualisé de son moi, le mystique doit essayer de leur donner l'être en les imaginant, en modelant son monde intérieur à leur image ; d'où les méditations orientales sur les mandalas qui tentent d'intérioriser ce modèle parfait ; et l'on sait que les dessins lumineux visualisés par le yoga ou l'alchimie taoïste sont fréquemment de nature ornementale et géométrisée (Catherine Mathière, La dramaturgie de Gustav Meyrink: imaginaire et mystique,Volumes 14 à 15 de Bibliothèque Circé, 1985 - books.google.fr).

Il est remarquable que ni le diamant, ni la turquoise, ni l'opale, ni le rubis ne font partie de l'énumération par l'Apocalypse de saint Jean (21,21) des pierres précieuses au fondement de la Jérusalem céleste.

Madeleine

Jésus apparut d'abord : est-ce à Pierre qui, pour avoir confessé sa divinité, a mérité d'être le chef de l'apostolat ? à Jean, le disciple vierge et fils adoptif de sa Mère ? a Jacques, témoin de sa transfiguration et de son agonie ? Non, c'est a Madeleine, de laquelle il avait chassé sept démons, à la pécheresse pénitente. Quel rapprochement ! «Il apparut d'abord...» Quel diamant attaché au nom de Madeleine, qui resplendira à travers tous les âges et dans toutes les éternités ! Peut-on ne pas admirer cette Bonté qui, pour donner confiance au repentir et à l'amour des pécheurs, les glorifie et les réhabilite ainsi dans Madeleine ? (Benoît Valuy, Sainte Marie-Madeleine et les autres amis du Sauveur, apôtres de Provence, 1867 - books.google.fr).

La dernière semaine de la vie de Jésus débute avec l'onction de ses pieds par "Marie Madeleine" à Béthanie.

L'onction de Jésus par Marie dans Jean XII est le sujet du Grand Parchemin. Il y aurait deux onctions de Jésus par une pécheresse, chez Simon le Pharisien en Luc 7, et chez Simon le Lépreux en Mathieu 26, Marc 14 et Jean 12. Si l'on se tourne vers les commentateurs médiévaux, on se rend compte qu'il existe une tradition favorable à l'identification du Pharisien et du Lépreux, tradition qui s'oppose à l'exégèse classique de saint Augustin (Le Cercle et la Croix des Prophètes : Les Prophètes et Rennes le Château : Le sceau-signature du Grand Parchemin, Autour de Rennes le Château : Les parchemins : dans le texte).

Six jours avant la fête de Pâques, Jésus arrive à Béthanie, Marie-Magdeleine lui parfume les pieds. Entrée triomphale de Jésus à Jérusalem. Jésus se rendant de Béthanie à Jérusalem, maudit le figuier stérile et chasse les marchands du temple Parabole des deux fils, des vignerons. Le festin nuptial ; Jésus confond les Hérodiens, les Sadducéens, les Pharisiens Anathèmes contre les Pharisiens. Le denier de la veuve. Prédiction de la ruine de Jérusalem et de la fin du monde Parabole des serviteurs fidèles, des vierges folles, des dix talents ; Scène du jugement dernier (Pierre Auguste Théophile Dehaut, L'évangile expliqué, défendu, médité, ou Expostion exégétique, apologétique et homilétique de la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ d'aprés l'harmonie des Evangiles, Volumes 3 à 5, 1867 - books.google.fr).

Ravissement de Paul

Le ravissement de Paul au troisième ciel se fait au-delà du ciel étoilé.

Un jour que tous offraient le saint sacrifice, le Saint-Esprit leur dit : Séparez-moi Saul et Barnabé, pour l'œuvre à laquelle je les destine. Après avoir jeûné et prié, les deux missionnaires partirent pour l'île de Chypre, et y prêchèrent l'Evangile. Sur cette terre fertile, qui s'élève majestueusement au milieu des eaux, Paul fut ravi au troisième ciel, et entendit des merveilles dont il n'est pas permis à un mortel de parler. Arrivés à Paphos, lieu célèbre par ses rochers enrichis de diamants, ils furent accueillis par le proconsul Sergius Paulus, et lui annoncèrent l'Evangile du salut. Le juif Elymas, son favori, voulait, par des discours trompeurs, l'empêcher de croire à la parole divine; mais Paul glaça d'un regard ce misérable, qui en perdit la vue sur-le-champ : frappé de ce prodige, le proconsul embrassa la foi chrétienne et reçut le baptême. Les deux apôtres repassèrent la mer, pour continuer leur prédication dans l'Asie-Mineure (Léon Mougenot, Histoire abrégée de l'Église catholique ou de la Religion chrétienne, depuis l'Ascension de Jésus-Christ Jusqu'au pontificat de Pie IX (1847), 1847 - books.google.fr).

D'autres placent le ravissement un peu avant Chypre.

Saint Paul vint donc avec lui à Antioche, et y prêcha pendant un an. Le séjour qu'ils firent ensuite en Syrie, dont Antioche était la capitale, ne fut pas long : car, par l'ordre exprès du Saint-Esprit, qui fut signifié pendant les divins mystères aux ministres de cette Eglise, que saint Luc appelle prophètes et docteurs, nos saints apôtres reçurent l'imposition des mains pour aller prêcher la doctrine du salut dans les provinces où la Providence les destinait. Cette imposition des mains ne fut point une ordination, ni pour l'épiscopat , ni pour l'apostolat, puisque saint Paul l'avait reçue immédiatement de Jésus-Christ, comme il le témoigne lui-même, mais une simple cérémonie religieuse qui lui intimait sa députation à l'exercice du ministère apostolique parmi les Gentils. Ce fut environ ce temps-là, c'est-à-dire la 44° année de Jésus-Christ, que lui arriva cet admirable ravissement au troisième ciel dont il parle lui-même (II Cor. 12), et dans lequel il découvrit des mystères si sublimes, qu'il n'est pas possible à l'homme mortel de s'en expliquer, ni de les comprendre. Partant aussitôt d'Antioche, il répandit l'Evangile premièrement dans Séleucie, ensuite il se rendit à Paphos, en l'ile de Chypre (François Giry, Vies des Saints pour chaque jour de l'année... revue par l'abbé Guillaume, 1876 - books.google.fr).

Dans le synaxaire éthiopien, on lit que "du nombre de ces miracles est le suivant que les Actes racontent : ils firent tout le tour de l'île et arrivèrent à une ville, appelée Yâfus (Paphos), où ils trouvèrent un sorcier juif nommé Elmas (Élymas), qui les contrecarrait (Ignazio Guidi, Sylvain Grébaut, Le synaxaire éthiopien, Volumes 1 à 3, Patrologia Orientalis, 1950 - books.google.fr).

Sachant que Paphos est renommé pour ses "diamants" et que elmas est la forme sanskrite et arabe pour diamant...

Mahomet fut lui aussi ravi au ciel, et élevé au cinquième ciel, qui est fait de diamants selon le légendaire musulman, où il rencontra Moïse (Notes) (Tite-Live, Histoire romaine, Tome IX, Bibliothèque Latine-Française, Volume 29, Pancoucke, 1832 - books.google.fr).

Dans une homélie, Jean Chrysostome, né à Antioche entre 344 et 349, et mort en 407 près de Comana du Pont, archevêque de Constantinople et l'un des Pères de l'Église grecque, dit par exemple : « La croix est plus lumineuse que le soleil, plus brillante que ses rayons ; car, lorsque celui-ci est obscurci, la croix brille encore; mais le soleil est obscurci non pour avoir été enlevé, mais pour être surpassé par l'éclat de la croix; » et dans la seconde homélie à la louange de saint Paul : « A quoi le comparerons-nous ? est-ce à du fer, au diamant ? comment appeler son âme ? l'appellerons-nous âme d'or ou de diamant ? car elle était plus dure que le diamant, plus précieuse que l'or et l'argent ; elle surpasse l'un en dureté, l'autre en valeur. A quoi donc la comparerons-nous ? à rien du tout. Si le diamant était de l'or, ou l'or en même temps du diamant, ce serait à peu près une image de son âme. » (Charles Datt, Saint-Jean Chrysostome, comme prédicateur: thèse, 1837 - books.google.fr, fr.wikipedia.org - Jean Chrysostome).

Ravissement de Madeleine et d'autres

Le XVIIe siècle, qui a étudié avec tant de passion cette figure de Marie-Madeleine, nous la montre encore sous un nouvel aspect : elle n'est plus seulement pour les théologiens et pour les artistes du temps, une image de la pénitence, elle est aussi celle de l'extase. L'art du xvne siècle a souvent représenté l'extase des saints : celle de sainte Madeleine est une des plus émouvantes. La Légende dorée avait déjà raconté que les anges ravissaient une fois par jour Madeleine à la terre pour lui faire entendre la musique du ciel — sujet que les artistes du moyen âge avaient peu représenté. Mais au XVIIe siècle, les livres consacrés à la sainte insistèrent sur ce ravissement; ce n'est pas une fois, c'est sept fois par jour que les anges emportent Madeleine pour lui faire entendre les célestes concerts, sa vie n'est donc qu'une longue extase, à peine interrompue par quelques heures de prières (Émile Mâle, Les saints compagnons du Christ (1952), 1988 - books.google.fr).

Ne contemplons jamais Thérèse d'Avila qu'à travers le prisme de l'amour divin. C'est lui qui éclaire et illumine son visage. Ce céleste amour, mobile de toutes ses pensées, de tous ses actes, fut encore la raison de ses divers écrits, aussi admirables que l'histoire de sa vie. Quel feu divin dans chaque page du livre : le Chemin de la Perfection et le Château de l'Ame ! Comme tout y respire la charité ardente de cette âme qui fut si souvent soulevée par la grâce vers les hauteurs des cieux ! L'oraison mentale dont cette sainte a si bien décrit les degrés, lui donna d'immenses ailes pour s'élever à Dieu. « Mon Seigneur et mon Dieu, s'écrie-t-elle dans un de ses transports, vous qui faites la joie des anges, je me puis penser aux avantages de converser avec vous par l'oraison, sans désirer de fondre comme de la cire au feu de votre divin amour. » La Sainte distingue quatre espèces d'oraison, qui sont pour l'âme, selon la belle expression d'un écrivain, comme autant de gradins magnifiques pour monter jusqu'au trône de Dieu : le premier paraît d'argent, mêlé encore de quelque alliage; mais le second paraît d'or pur; le troisième, de saphir; le quatrième, de diamant. Ce quatrième degré est celui de l'oraison de ravissement, où toutes les facultés sont en quelque sorte abîmées en Dieu. « On est, dit la sainte, dans une joie parfaite et toute pure; on connaît que l'on en jouit, quoique sans savoir comment on en jouit; et l'on sent que ce bonheur comprend tous les biens imaginables, sans pouvoir néanmoins concevoir quel il est. Ce ravissement arrive presque toujours à la suite d'un long exercice d'oraison mentale : notre âme alors est comme un petit oiseau que Notre-Seigneur, après l'avoir vu voltiger longtemps pour s'élever vers lui avec son entendement et sa volonté, prend de sa divine main pour le faire reposer en lui. » (Clément Melchior Justin Maxime Fourcheux de Montrond, Fleurs Monastiques, souvenirs, études et pèlerinages, 1860 - books.google.fr).

Rosine Horiot, née à Oreilmaison dans les Vosges le 6 janvier 1831, est elle aussi sujette à ravissement. Au cours de ses visions extatiques : "L'ange lui met des ailes, puis il lui fait traverser un ciel immense et tout resplendissant de clarté ; puis un second ciel plus beau,plus magnifique que le premier; puis un troisiéme qui surpasse encore le second par son éclat. Avant de quitter ce troisiéme ciel, elle aperçoit une croix d'une grandeur colossale, brillante comme le diamant. Au bas sur le piédestal, elle lit cette inscription; c'est ici qu'a souffert notre divin rédempteur" (L.F.E. Renaudin, Études médico-psychologiques sur l'aliénation mentale, 1854 - books.google.fr).

Sergius Paulus dans l'Aude

L'époque de l'apostolat de saint Paul, fixée vers 250 par Grégoire de Tours est invariablement adoptée par Gallia Christiana (1656) ; par Dom Vaissette (Histoire de Languedoc, 1730) ; par Mas-Latrie (Trésor de chronologie, 1889) ; par Paul Thiers (Les sarcophages chrétiens de l'église Saint-Paul, 1893) ; par Madame Bellaud-Dessalles (Histoire du Béziers, 1929) [...] Quant à la vieille affirmation selon laquelle Sergius Paulius, proconsul de Chypre, est le même personnage que Paul Serge, évêque de Narbo, l'historien Daniel-Rops vient, sans le vouloir, de nous révéler ce qu'il faut en penser. Dans son livre Saint Paul, conquérant du Christ (1952) il écrit : « .... A l'automne de l'an 46, Saùl, Barnabe et Jean débarquent à Chypre, alors administrée par le consul Sergius Paulus. Celui-ci était une de ces âmes comme il y en avait tant en cette époque qui, insatisfaites du formalisme de la religion officielle cherchaient dans les philosophies ou dans les cultes étrangers, la réponse a'ux grands problèmes. Apprenant l'arrivée dans son domaine de ces personnages bizarres dont on racontait qu'ils enseignaient une religion nouvelle, Sergius Paulus les convoqua. [...] Sergius Paulus, impressionné, crut en la vérité dont Saùl venait de se faire le témoin. Devînt-il totalement chrétien ? Reçut-il le baptême ? Sans doute se borna-t-il à se montrer sympathisant de la nouvelle doctrine, car son fils et son petit-fils qui, par la suite, occupèrent de liantes magistratures, ne semblent pas avoir appartenu à l'Eglise....» (Paul Carbonel, Histoire de Narbonne des origines à l'époque contemporaine, Tome 1, 1956 - books.google.fr).

Les Redones du sud ont passé un temps relativement court dans les superstitions insensées du paganisme. Le proconsul Sergius Paulus, disciple de l'apôtre St-Paul était venu porter l'Evangile dans le midi de la Gaule et avait fixé son siège à Narbonne. (VLC, pp. 305-306)

Psaume 77

Le Cugulhou apparaît pour la première fois à la page 232 (psaume 77) (La Vraie Langue Celtique de l’abbé Henri Boudet : Livre III - Ps. 77).

Sur ce point très élevé, on aperçoit une réunion de fortes roches portant le nom de Cugulhou. Cette masse n'est point en entier naturelle ; le travail des Celtes y apparaît fort clairement dans les huit ou dix grosses pierres rondes transportées et placées sur le sommet du mégalithe. On pourrait douter que les Celtes aient voulu en faire des ménirs, si une petite croix grecque gravée sur un prolongement de la base n'avertissait par sa présence de la signification attribuée à ces grandes pierres. (VLC, p. 232)

David est le roi-pasteur par excellence. Il était berger «derrière les brebis» quand Samuel vint le chercher pour en faire le chef d'Israël. La fin du Ps. 78 [77 Vulgate] (w. 70-72) évoque David, le pasteur sage au cœur irréprochable. Le Ps. 151 (Septante) parle de David le berger (Raymond Jacques Tournay, Quand Dieu parle aux hommes le langage de l'amour: études sur le Cantique des cantiques, 1995 - books.google.fr).

Rappellons que le Cugulhou refait une apparition à la page 306 (151+155).

Tel qu'il se donne à lire, le psaume 78 [77 Vulgate] insiste sur la rébellion d'Ephraïm (région de Samarie) et sur son rejet complet par YHWH, tout en pointant vers le choix de Juda et de David pour gouverner tout Israël, le territoire judéen comme le territoire non-judéen. [...] Le Ps 78 pourrait être une tentative de définir l'identité du vrai Israël : tout en affirmant le rejet d'Ephraïm, il laisserait ouverte la possibilité que la population du Nord en fasse partie si elle reconnaît que Juda est l'héritier de ses traditions et si elle se rallie au Temple de Jérusalem et à une autorité se réclamant de David. Il est alors possible que ce psaume ait été écrit après l'époque d'Esdras et de Néhémie dont la politique de séparation aurait impliqué le refus de partager des traditions, mais avant le schisme samaritain qui est intervenu entre 332 et 108. Il est donc possible de postuler une datation à la fin du IVème siècle ou plus encore au début du IIIème, le psaume demeurant jusqu'à l'époque hasmonéenne un outil de propagande (Sophie Ramond, Les leçons et les énigmes du passé: Une exégèse intra-biblique des psaumes historiques, 2014 - books.google.fr).

Or Samarie, ville de Palestine, aurait pour origine le mot shamir qui a entre autres signification celle de diamant (Jacques Azaïs, Dieu, l'homme et la parole, ou, La langue primitive, 1853 - books.google.fr).

Dans la perspective de l'emploi du simile de la gemme pour l'éloquence, il n'est pas sans importance d'également relever la citation de la Méthode d'Érasme et celle de l'Adage Culicem colant au début du fragment cité de la lettre d'Alard à Georges. Y sont nommés les grands prêtres-orateurs de la tradition chrétienne qui se sont servis de la parabole: sapientis eloquentiae, & eloquentis sapientiae principes, les princes de l'éloquence de la sagesse comme de la sagesse éloquente. Il faut encore ajouter que, quand Alard cite Origène à propos de la différence entre similitude et parabole (Commentaire sur Matthieu, X, 4 (Matth. 13, 44)), il fait aussi allusion à Matthieu, qui écrit que le Christ parlait aux foules en parabole. Dans le Psaume 78, 2 (cité dans Matth. 13, 35), David dit : «J'ouvrirai la bouche pour dire des paraboles, je clamerai des choses cachées depuis la fondation du monde.» Ce texte est cité dans les Similitudines (1538, p. 8), où nous trouvons également le long passage d'Origène (Evelien Chayes, L'éloquence des pierres précieuses: de Marbode de Rennes à Alard d'Amsterdam et Remy Belleau : sur quelques lapidaires du XVIe siècle, 2010 - books.google.fr).

«J'ouvrirai la bouche pour dire des paraboles, je clamerai des choses cachées depuis la fondation du monde.» : cf. le ravissement de Paul qui entendit des merveilles dont il n'est pas permis à un mortel de parler (Jakob Jonsson, Humour and Irony in the New Testament: Illuminated by Parallels in Talmud and Midrash (1965), 1985 - books.google.fr).

Saint Grégoire : « Le Royaume des cieux est semblable à un trésor caché dans un champ. L'homme qui l'a trouvé le cache, et dans sa joie, il s'en va vendre tout ce qu'il possède et achèle ce champ.» Matth., XIII, 44. Remarquons le sens de la parabole. Le trésor découvert est caché, pour être conservé. Car, le soin que nous donnons aux choses célestes n'est pas mis à l'abri des esprits du mal si nous ne savons éviter les louanges humaines. La vie présente n'est qu'un chemin conduisant à la Patrie véritable. Semblables à des voleurs, les esprits du mal nous y dressent des embûches. Celui qui poite ostensiblement son trésor risque de se le voir ravi. Je ne veux pas dire que le prochain doit ignorer nos bonnes actions, car il est écrit : « Que les hommes voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père célesle. » Matth., v, 16. Mais nous ne devons pas rechercher leurs louanges. Que l'action soit publique, mais que l'intention reste cachée. Nous donnerons ainsi le bon exemple mais notre intention de ne plaire qu'à Dieu restera toujours notre secret. «Le trésor, c'est le désir céleste, et le champ dans lequel on le cache, la discipline surnaturelle. Le champ vendu, c'est le renoncement à toutes les voluptés, le rejet des désirs terrestres. Ainsi nous n'aimerons pas ce que recherche la chair, et notre esprit ne redoutera pas ce qui la crucifie. » Hom. in Evang., Matth., XIII. S. JÉRôME : « Ou bien, ce trésor est celui dans lequel sont cachés ces trésors de la sagesse et de la science. Ou le Verbe-Dieu qui paraît caché dans la chair du Christ : ou bien les Saintes Ecritures dans lesquelles repose la connaissance du Sauveur. Hom. in Evang., Matth., XIII (Marie-Cécile de Saint-Paul, Le mystère de Jésus-Christ, 1908 - books.google.fr).

Le royaume des cieux, (...), cependant saint Matthieu n'hésite pas à le comparer à un trésor caché dans un champ (Matth., XIII, 44). C'est un capital souterrain en qui je place mon espérance. Mais cette ressource, cette promesse, cette liquidité au-dessous de nous, saint Paul nous avertit (II Cor., IX, 5) que nous la considérions comme une bénédiction, c'est-à-dire quelque chose d'usuel et d'actif, et non pas comme une appropriation de notre avarice (Oeuvres complètes de Paul Claudel, Volume 20, 1950 - books.google.fr).

Le champ est le monde pour Matthieu 13,38 (Concordance des Saintes Écritures: précédée des analyses chronologiques de l'Ancien et du Nouveau Testament, Meyrueis, 1856 - books.google.fr).

The Greek word mathema originally means "that which is learned, learning, science" and was first used in this sense by Plato and, probably, the Pythagoreans. The associated verb is the Greek manthanein, to learn. The word is derived from the Indo-European root mendh- "to have one's mind aroused, apply oneself to." Here are some related words from other languages : English : mind ; German : munter (awake, lively, merry, vigorous) [...] greek : mantis (a seer) (Benno Artmann, Euclid, The Creation of Mathematics, 2012 - books.google.fr).

Le commentaire du De fuga et inventione de Philon d'Alexandrie est éclairant.

toû automathous : sens neutre, non pas masculin (comme le veut Colson, qui traduit « the direct learner »). Cf. Leg. III, 135 : toû manthanon (elatton esti) toû automathous. Infériorité de l'étude par rapport au savoir spontané. La question d'Isaac et la réponse de Jacob (Gen. 27, 20) sont commentées de manière semblable dans Ebr. 120, Deus 92. Moïse a inclus la première définition dans la question : « Quelle est cette chose que tu as rapidement trouvée, mon enfant ?» et la seconde dans la réponse ainsi formulée : «Ce qu'a remis le Seigneur Dieu » (Gen. 27, 20). A. Mosès relève l'étonnement d'Isaac devant la sagesse infuse de Jacob, ordinairement astreint à l'effort (n. 2, p 108 de Deus) — , Saerif. 64. Ces différents passages soulignent le caractère instantané, inattendu, surprenant même, du don de la sagesse divine, comparable à la découverte inespérée d'un trésor caché (cf. Deus 91-92). Voir aussi Ps. 119, 162. 3. Les prescriptions de la Bible concernant l'année sabbatique et le Jubilé, exigeant d'accorder « un chômage absolu à la terre » pendant l'année sabbatique (cf. Lev. 25), se fondent, d'une part, sur l'idée du travail, mais d'autre part, sur celle de l'arrêt du travail, et cette dernière implique une attitude de confiance en Dieu. « Que si vous dites : Qu'aurons-nous à manger la septième année, puisque nous ne pouvons ni semer, ni rentrer nos récoltes ?, je vous octroierai ma bénédiction dans la sixième année, tellement qu'elle produira la récolte de trois années » (Lev. 25, 20-21). Voir dans le même sens Nahmanide ad Lev. 25,20 et aussi Lev. 25,3. 4. A l'agriculture s'apparente la culture des âmes. Philon énonce un véritable programme de culture des âmes (ibid. 17-19). Cette culture « sème et plante les vertus pour en cueillir le fruit : la vie de bonheur qui en résulte » [ibid. 25]. Le thème de la culture de la sagesse, qui conduit à la félicité suprême, est déjà évoqué par Socrate à la fin du Phèdre (276 d-277 a).

Ce qui caractérise le savoir spontané, telle la trouvaille de Jacob (Gen. 27, 20), c'est sa soudaineté et son origine divine (§ 166-169). Le savoir spontané est, en outre, représenté par les produits de l'année sabbatique et du jubilé (Lev. 25, 11) fruits de la nature, qui ne requièrent aucun labeur humain : la notion de sabbat (Lev. 25, 6) implique celle de paix intérieure (§ 170-174). Mais c'est le don de la Terre promise et de ce qu'elle contient (Deut. 6, 10-11) qui figure, de la manière plus parfaite la découverte sans recherche (Philon d'Alexandrie, De fuga et inventione, 1970 - books.google.fr).

La troisième définition du savoir spontané est peut-être en rapport avec un jeu de mot automaton/automathous.

Fuga, 170: «Troisième définition du savoir spontané: c'est ce qui pousse de soi-même, "to anabainon automaton" (ici, citation de Lév. xxv, 11). Les produits naturels ne requièrent aucun art, puisque c'est Dieu qui les sème : grâce à son agriculture, il fait mûrir, comme s'ils poussaient d'eux-mêmes, les produits qui ne poussent pas d'eux-mêmes, si ce n'est en ce sens qu'ils n'ont absolument pas besoin d'attention humaine»; cf. 168: ce qu'on tient de la nature, on le reçoit de Dieu. C'est Lui qui donne la fécondité (Praem. 9, 63, 160; Abr. 52-54) et qui fait croître (I Cor. III, 6; II Cor. IX, 10; cf. Mt. VI, 28). Philon aime exploiter métaphoriquement l'«automatisme» du savoir (Fuga, 166 sv., Abr. 6; Somn. I, 68) ou des vertus qui sont comme des semences innées dans le terrain de l'âme (Lois allég. I, 92) et riches de virtualités. De toute façon, tout ce qui surgit spontanément est fourni ou commandé par la Providence (Fl. Josèphe, Ant. i, 46), de sorte que «rien n'arrive fortuitement» (IV, 47), et si les murailles de Jéricho tombent toutes seules, c'est Dieu qui les fait tomber (Ceslas Spicq, Lexique théologique du Nouveau Testament, 1991 - books.google.fr).

Le premier texte de Platon (dans l'ordre chronologique) dans lequel le concept de maïeutique est associé au personnage de Socrate est Le Banquet. Socrate, qui répète les propos de la prêtresse Diotima affirme que l'âme de chaque homme est enceinte et qu'elle désire accoucher. Or, cet accouchement ne peut se faire que dans la Beauté selon Diotima. C'est justement le rôle du philosophe de faire accoucher les âmes dans la Beauté afin qu'elle donne naissance à de beaux discours (logoi en grec) et à de belles œuvres. [...]

En dehors du Banquet, il n’existe pas d’autre source mentionnant le nom de Diotime. L’existence historique de Diotime est donc sujette à discussion. La signification du nom de Diotime de Mantinée donne à penser qu’il s’agirait d’un personnage de fiction. Diotime signifierait « honorée par Zeus » ou « honorant Zeus » et Platon aurait choisi de rendre le personnage originaire de Mantinée car le nom de cette ville d’Arcadie évoque mántis, qui signifie « le devin » (Luc Brisson, édition du Banquet de Platon, GF Flammarion, 1998, Introduction, p. 28) en grec ancien : on a donc là un nom sur mesure pour une prêtresse et une prophétesse. [...]

Le Socrate que Platon fait parler pratique la maïeutique avec toute une série de personnages dans les dialogues de la jeunesse de Platon. Dans le Ménon de Platon par exemple, Socrate fait une démonstration de la pertinence de son questionnement. Il fait appeler un jeune esclave et par questionnement maïeutique l'amène à se ressouvenir du théorème de Pythagore (fr.wikipedia.org - Diotime, (fr.wikipedia.org - Maïeutique (philosophie)).

Au cours de son ravissement, Paul "découvrit des mystères si sublimes, qu'il n'est pas possible à l'homme mortel de s'en expliquer, ni de les comprendre", qui ne sont pas sans lien avec le savoir spontané d'origine divine.

Des éloges qui semblent élever cet apôtre au-dessus des mortels n'étaient pas l'effet de l'impression du merveilleux ou d'une admiration aveugle; ils étaient fondés sur des connaissances supérieures qu'il avait reçues dans son ravissement, et sur des ouvrages qui ont éclairé tous les siècles. Instruit par la vérité même, dit saint Thomas, et dégagé des nuages que forment les liens de notre mortalité, il a vu sans énigme l'essence de Dieu, et ces mystères ineffables que nous ne voyons qu'à travers un voile: élevé jusqu'au troisième ciel, ajoute saint Grégoire, il a vu la splendeur de notre céleste patrie; l'éclat des rayons de la majesté suprême a frappé ses yeux, et il s'est élevé au-dessus de tout ce qu'il y a de connaissances par l'assurance que lui donnait cette lumière divine (Le père Elisée, Panégyrique, saint Paul (Collection intégrale et universelle des orateurs sacrés du premier et du second ordre, 1844 - books.google.fr).